On dit "PMA" ou "AMP" ? cover
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My S Life - Le podcast aux ondes culottées

On dit "PMA" ou "AMP" ?

On dit "PMA" ou "AMP" ?

23min |26/08/2025
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On dit "PMA" ou "AMP" ?

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23min |26/08/2025
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Description

A comme AMP, B comme bébé, C comme couple : mais aussi insémination, FIV, don d'ovocytes, fécondité…Quand on entre en parcours fertilité, on découvre un vocabulaire aussi vaste que déroutant.


Entre espoirs, attentes et parfois échecs, ce parcours peut vite ressembler à un véritable labyrinthe de mots...et de maux.


Pour en parler sans détour, Giu a invité Céline Forel, sage-femme et membre de l’équipe My S Life. Elle accompagne depuis des années des femmes et des couples dans leur désir d’enfant, de la fertilité à la grossesse, et connaît mieux que personne la complexité de ces parcours.


Dans cet épisode, Céline décrypte le vocabulaire de l'aide à la procréation et nous aide à mieux comprendre ce qu’ils recouvrent, pour donner un peu de clarté et de sens à ce chemin souvent semé d’embûches.


Un épisode à écouter et à partager à toutes celles et tous ceux qui démarrent un parcours bébé !


Bienvenue dans My S Life !



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Youtube : @ilovemyslife
N'hésitez pas à nous écrire : communaute@myslife.co


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S comme secrète, S comme stratégie, S comme sexualité,

  • Speaker #1

    S comme souris, S comme silencieuse,

  • Speaker #0

    S comme secrète.

  • Speaker #1

    J'ai une amie qui est rentrée récemment en parcours AMP. Elle m'a parlé séquoce, elle m'a parlé fausse couche, elle m'a parlé don d'ovocytes, elle m'a parlé limitage, elle m'a parlé remboursement, elle m'a parlé voyage, et puis elle m'a parlé surtout... d'un parcours qui lui a obligé à apprendre plein de choses en très peu de temps. C'est parce que j'avais envie de l'accompagner mieux, et puis aussi parce que moi je voulais en comprendre un peu plus, que du coup je me suis tournée vers une des sages-femmes de My Yes Life. Céline Forel, elle est sage-femme en ligne, mais elle est surtout sage-femme dans la vraie vie. Elle a accompagné énormément de femmes à la fois dans leur désir d'enfant, dans l'accouchement, mais aussi avant, dans la fertilité. Et elle l'a fait de plein de manières différentes, ce qui fait d'elle, je pense, la personne adéquate pour m'aider un petit peu mieux, nous aider un peu mieux, à comprendre le vocabulaire, de l'aide médicale à la procréation et plus généralement du parcours bébé quand on souffre d'infertilité. Bonjour Céline.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci d'être venue. Du coup, je te propose un petit questionnaire à la Proust, mais version parcours d'infertilité. Et peut-être qu'on peut commencer par un premier mot qui est important, le désir d'enfant.

  • Speaker #0

    Oui, en effet, c'est très joli de commencer par ce biais-là. Le désir d'enfant, c'est quelque chose qui n'est pas déjà forcément évident pour tout le monde. On n'a pas forcément tous un désir d'enfant ancré en nous, mais lorsqu'il est là, c'est vraiment quelque chose qui est viscéral. C'est-à-dire que quand le désir est présent et que la grossesse n'est pas encore là, ça peut impacter. tous les aspects de la vie d'une personne, qu'on soit une femme, qu'on soit un homme, que ce soit au niveau professionnel, au niveau personnel, au niveau amical. Et du coup, je pense que c'est un désir très profond qu'il est important de bien prendre en compte.

  • Speaker #1

    Et d'entendre.

  • Speaker #0

    Et d'entendre, tout à fait.

  • Speaker #1

    Deuxième partie du bréviaire, fertilité ou fécondité ?

  • Speaker #0

    Alors, la fertilité, c'est la capacité à concevoir un enfant, tandis que la fécondité, c'est une probabilité par cycle. d'obtenir une grossesse. Et au niveau de la femme, on sait que cette fécondité, elle n'est que de 1 sur 4 par cycle menstruel. C'est-à-dire que si on a des rapports non protégés pendant un mois à raison d'un rapport par jour à 25 ans lorsqu'on est dans notre pic de fertilité, on n'a finalement que 25% de chance d'obtenir une grossesse. Une chance sur 4. Ce qui fait que la fertilité humaine, la fécondité humaine, finalement, elle n'est pas si élevée que celle que l'on peut penser.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'âge, donc j'imagine qu'au fur et à mesure où on avance en âge, la fécondité, c'est ça, diminue ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. On sait que cette fécondité, elle commence à baisser à partir de 35 ans, avec un vrai pic qui descend à 37 ans. Et on le sait aussi, à partir de 42 ans, si on souhaite concevoir naturellement, on a moins de 2% de chances d'obtenir une grossesse par cycle menstruel.

  • Speaker #1

    Là, on parle des femmes. Est-ce que c'est la même chose chez les hommes ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On le sait finalement, pendant longtemps on a pensé que l'homme était tout aussi fertile tout au long de sa vie, de l'adolescence jusqu'à sa mort. Et finalement, on sait désormais avec les nouvelles études que la fertilité de l'homme commence quand même à diminuer aux alentours de 40 ans.

  • Speaker #1

    Mais du coup il a une période de temps un petit peu plus longue en fait.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Si je te dis absence de grossesse ?

  • Speaker #0

    Alors comme on l'a vu, la fécondité humaine est assez faible et donc il ne faut pas s'inquiéter trop vite en absence de grossesse. Déjà il faut commencer par avoir des rapports réguliers, des rapports au bon moment sur la période de fertilité. Et donc il est recommandé d'aller consulter avant 35 ans au bout uniquement d'un an de rapport non protégé parce qu'on sait que statistiquement au bout de l'année la grossesse va arriver.

  • Speaker #1

    On est d'accord qu'il ne s'agit pas d'avoir un rapport par cycle, il en faut plusieurs.

  • Speaker #0

    Exactement, si on veut vraiment potentialiser le chance de grossesse, il faut avoir des rapports qui sont réguliers.

  • Speaker #1

    Rapports pénétrants.

  • Speaker #0

    Rapports pénétrants, bien sûr. Alors, il n'est pas obligatoire d'avoir des rapports tous les jours, je vous rassure, mais en tout cas, c'est important d'avoir des rapports réguliers et fréquents. et au bout d'un an d'essai, on peut aller consulter. un médecin ou une sage-femme afin de faire un bilan de fertilité. A partir de 35 ans par contre, quand on est... À cet âge-là ou au-delà, on recommande d'aller consulter au bout de six mois.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Eh bien parce qu'on sait que justement la fertilité, elle est abaissée et donc on veut pouvoir faire des examens au plus vite parce que si on a besoin d'aide ou de dépister une pathologie, c'est important de ne pas attendre trop longtemps parce qu'on sait qu'à partir de 35 ans, la fécondité, elle décroît.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, un autre mot que j'entends. Bilan de fertilité ?

  • Speaker #0

    Oui, alors le bilan de fertilité, il se compose pour la femme d'une prise de sang et puis d'une échographie pelvienne afin de venir regarder les ovaires, l'utérus, les trompes. Ça peut être complété avec d'autres examens complémentaires si on veut aller bien analyser la cavité utérine. Et puis pour l'homme, on va faire une prise de sang et un spermogramme qui nous permettra d'évaluer la qualité des spermatozoïdes de l'homme.

  • Speaker #1

    Un mot qui revient beaucoup, beaucoup en ce moment sur les réseaux sociaux, syndrome des ovaires polycystiques ou SOPK.

  • Speaker #0

    Alors le SOPK, c'est la première cause d'infertilité chez la femme. C'est un syndrome sur lequel la femme va avoir beaucoup de réserve ovarienne et le fait qu'il y ait cette augmentation de la réserve ovarienne, ça va rendre l'ovulation plus difficile. C'est une ovulation soit qui peut du coup mettre... plus de temps à arriver. Donc ce sont des patientes qui ont des cycles irréguliers et du coup qui ont du mal à calculer leur période de fertilité et du coup à savoir à quel moment avoir des rapports. Et chez certaines personnes, elles ont même une absence complète d'ovulation. Elles n'ont donc pas de cycle et donc pas de possibilité de tomber enceinte.

  • Speaker #1

    Le SOPK, on est d'accord, c'est pas que lié à la fertilité ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est un syndrome qui peut vraiment avoir un impact sur l'ensemble du corps. sur la façon dont on régule notre taux de sucre, sur la psyché. On sait que ce sont des patientes qui peuvent être sujettes à un peu plus d'anxiété, qui peuvent avoir des difficultés à prendre ou à perdre du poids. Donc au-delà de la fertilité, lorsque l'on a un syndrome des ovaires polycystiques, il est important d'avoir un bon suivi médical régulier afin de bien suivre toutes les modifications que ce syndrome engendre sur son corps. On a vraiment une pluralité des symptômes, donc c'est important ainsi de les noter, de... tout noter, même les petits symptômes qui n'ont pas forcément de rapport gynécologique et d'en parler avec son médecin, avec son soignant, car ils peuvent être liés au syndrome des ovaires polycystiques.

  • Speaker #1

    AMP ou PMA ?

  • Speaker #0

    Pendant longtemps, on parlait de PMA, de procréation médicalement assistée. Le centre était la procréation et désormais, on parle d'AMP, d'aide médicale à la procréation. On a voulu en fait faire un changement de paradigme. et ne plus mettre la technique au centre, mais plus l'aide que l'on apporte. Le but étant de remettre le couple ou la femme seule au cœur du projet d'enfant, du projet de grossesse, et de se dire que la médecine est un outil qui vient les aider dans ce projet, et non plus mettre la technique procréative en premier lieu.

  • Speaker #1

    Je continue mon questionnaire avec un acronyme, IUU.

  • Speaker #0

    Alors l'IUU, c'est l'insémination intra-utérine. C'est une technique qui va permettre de se dérouler généralement sur un cycle d'un mois, donc un cycle menstruel, où on va surveiller l'ovulation de la patiente, voir la déclencher avec des médicaments, et une fois que l'ovulation a eu lieu, on va venir mettre une préparation de sperme au sein de l'utérus de la patiente, dans le but que les gamètes puissent se rencontrer et qu'il y ait une grossesse.

  • Speaker #1

    Et FIV ?

  • Speaker #0

    La FIV, c'est la fécondation in vitro. Cette fois-ci, l'objectif va être de créer des embryons au laboratoire. Pour ce faire, on va devoir stimuler la patiente afin qu'elle produise beaucoup d'ovules, beaucoup d'ovocytes. Ces ovocytes vont être récupérés au bloc opératoire, puis analysés au laboratoire et mis en contact avec des spermatozoïdes dans le but de créer des embryons. Lorsque l'on obtient un embryon, on va le replacer dans l'utérus afin d'espérer qu'il y ait une grossesse.

  • Speaker #1

    Ces démarches en France, elles sont prises en charge ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors en France, on a beaucoup de chance. Ce n'est pas le cas dans tous les pays européens, mais l'AMP est prise en charge à 100%. On peut avoir 6 tentatives d'insémination prises en charge par l'assurance maladie et 4 tentatives de FIV.

  • Speaker #1

    Ok. Et on peut y aller jusqu'à quel âge ?

  • Speaker #0

    Alors pour les inséminations, la loi autorise de les pratiquer jusqu'à... 44 ans et 12 mois, donc avant son 45e anniversaire. Pour les ponctions ovocitaires, c'est un petit peu plus tôt, c'est avant les 43 ans, donc jusqu'à 42 ans et 11 mois.

  • Speaker #1

    Un autre mot dans ce labyrinthe des nouveaux mots. Le don de gamètes.

  • Speaker #0

    Alors, le don de gamètes, il englobe du coup le don d'ovocytes, donc les ovocytes ce sont les ovules, et les dons de spermatozoïdes. En France, les dons peuvent avoir lieu uniquement dans les sécos, donc ce sont des centres de dons, on en a plusieurs un peu partout en France. Et donc on peut, si on est une femme ou un homme, donner ces gamètes, donc s'inscrire dans un processus de don. Avec du coup, généralement au départ, un premier questionnaire pour évaluer votre santé, évaluer s'il y a des maladies héréditaires ou non. Et puis après, on fait des examens pour être sûr de voir que tout va bien au sein de votre santé. Et par la suite, en effet, vous pouvez donner soit du sperme, soit si vous êtes un homme ou des ovocytes si vous êtes une femme. Et le don en France, il est libre, il est gratuit. il est... presque anonyme, on va dire, dans le sens où vous allez donner des informations identifiantes au sécos, mais ces informations, seul l'enfant, à sa majorité, pourra venir les demander. C'est-à-dire que, par exemple, une femme qui va recevoir un don d'ovocyte n'aura jamais d'informations identifiantes de sa donneuse. Et il est très encadré, bien sûr, par la loi. C'est quand même un super beau geste.

  • Speaker #1

    Et je crois que quand on parle de don de gamètes, il faut qu'on parle de sécos.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Les séquoces, ce sont vraiment les centres de dons qui vont permettre la distribution et l'attribution des paillettes de sperme et des olocytes. Et donc, on a plusieurs séquoces réparties un petit peu partout en France. Donc, quand on souhaite faire du don ou obtenir un don, parce que parfois, on peut être par exemple une femme seule, on souhaite avoir un enfant. on fait une demande de paillettes de sperme, il faut s'adresser aux écos de sa région.

  • Speaker #1

    Deux mots qui vont ensemble, qu'on comprend globalement, mais peut-être qu'on n'associe pas toujours au parcours bébé ou au parcours de soins de la fertilité, de l'infertilité, pardon,

  • Speaker #0

    temps et échec. En effet, les parcours d'AMP, ce sont des parcours qui restent quand même assez longs. Déjà d'un point de vue organisationnel, il y a du temps qui va s'écouler entre le premier rendez-vous avec la gynécologue et le jour 2, soit l'insémination, soit la ponction. Surtout quand on fait une FIV, il y a un passage au bloc opératoire, donc il faut être inscrit sur un planning et on ne peut pas malheureusement faire tourner les blocs opératoires 24h sur 24 et enchaîner les ponctions à l'infini. Donc il y a déjà un premier temps d'attente qui peut être plus ou moins long, surtout s'il y a des examens qui sont à faire. Souvent en moyenne on prend entre 3 à 6 mois entre le premier rendez-vous et la première tentative. Et puis on a aussi en effet malheureusement beaucoup d'échecs. On en a parlé, la fertilité et la fécondité n'est que de 25% au naturel. Avec les fives en moyenne en France on arrive à peu près à 30% de taux de grossesse, ce qui n'est pas si élevé. Et c'est vrai que du coup malheureusement il y a beaucoup d'échecs. Donc il faut un petit peu ôter ce mythe de se dire, c'est pas grave si je ne fais pas un enfant tout de suite, j'aurai une fille et mon bébé à la fin. Malheureusement, on a encore beaucoup de patients et patientes qui ressortent de ces parcours sans enfant, sans grossesse. Et où, parfois, il y a aussi malheureusement beaucoup de grossesses arrêtées, parce qu'on le sait, en France en général, hors population MP, donc en population globale, on va avoir une grossesse sur cinq. qui va s'arrêter précocement, c'est-à-dire avant la fin du premier trimestre, la fin des trois premiers mois. Donc c'est quand même un nombre qui est conséquent. Et ce nombre, il augmente plus on augmente dans l'âge. Donc plus tardivement, on va arriver dans ce parcours d'AMP. Plus tardivement, on va essayer d'obtenir une grossesse et on est plus à risque malheureusement d'avoir un arrêt de grossesse précoce.

  • Speaker #1

    Ce qui m'amène, alors ce n'est pas toujours le cas, mais en tout cas à un mot qui est important, c'est le coparent.

  • Speaker #0

    Oui. Tout à fait. On s'est beaucoup penché sur le corps de la femme parce que c'est souvent elle qui doit subir les traitements, qui doit subir les interventions, la ponction, etc., l'insémination utérine. Et il est très important d'englober le couple parce que généralement, le désir d'enfant, c'est un désir qui est partagé, qui est un désir qu'on va faire à deux. et donc le coparent va être tout autant impacté que ce soit... par les protocoles, mais aussi par la longueur du parcours et enfin par les échecs. C'est-à-dire que quand on est un homme et qu'on souhaite avoir un enfant, voir sa compagne ne pas tomber enceinte ou voir sa compagne subir malheureusement la perte d'une grossesse précoce, ça peut être extrêmement douloureux, extrêmement pénible et on le sait. Le coparent va aussi être impacté sur tous les aspects de sa vie. Et puis enfin, il est important aussi de bien l'intégrer au niveau de sa santé et du parcours, parce qu'on le sait par exemple pour les hommes, certaines pathologies que l'on peut développer en tant que femme pendant la grossesse, telles que la préeclampsie, ont un lien avec la qualité du sperme. Donc lorsque l'on rentre en parcours d'AMP, Il est important, même si on est l'homme et que ce n'est pas nous qui allons subir les injections, d'adapter ses habitudes de vie, d'avoir une bonne alimentation, un bon sommeil, parce que ça va avoir un impact sur la qualité spermatique et donc ça peut augmenter les chances de grossesse ou en tout cas d'avoir une grossesse qui se déroule au mieux.

  • Speaker #1

    Du coup, bonnes habitudes de vie et fertilité.

  • Speaker #0

    Alors, ce sont des choses assez... Assez simple finalement, mais la première chose ça va être l'alimentation. C'est notre aliment, c'est notre meilleur médicament. Donc avoir une alimentation riche, variée, essayer d'éviter de manger trop sucré, trop gras, trop de produits ultra transformés dont on sait qu'ils peuvent être source soit de cancérigènes ou de perturbateurs endocriniens, c'est déjà une première chose. La deuxième chose ça va être le sommeil. On le sait, le sommeil est extrêmement important pour le bien au développement des cellules, pour la santé en général. Et donc pour un homme, on va recommander à peu près 8 heures de sommeil par nuit et d'avoir un sommeil qui est régulier, c'est-à-dire avec un horaire de lever et de coucher qui reste stable toute la semaine. Désolée pour ceux qui aiment faire la grasse mat le week-end, mais en soi, le cerveau, lui, préfère avoir une régularité. Et pour la femme, les nouvelles études montrent que la femme, elle a besoin de plus d'heures de sommeil qu'un homme du fait des changements hormonaux qu'elle subit dans son corps. Et donc on serait plutôt entre 9... à 10 heures de sommeil par jour.

  • Speaker #1

    Ce qui est beaucoup !

  • Speaker #0

    C'est beaucoup mais c'est important. Et puis le dernier point sur lequel on peut insister, ça va être vraiment l'activité physique. Donc en entendant l'activité physique, je ne demande pas aux gens d'aller faire un sport à haute intensité, je ne leur demande pas forcément d'aller faire du cardio, mais au moins d'avoir du mouvement dans sa journée de manière régulière, d'éviter d'être sédentaire, et puis d'avoir régulièrement une activité qui va nous permettre de transpirer, de se faire plaisir, de se faire du bien. Ça permet d'avoir des endorphines qui vont permettre au corps de se détendre, donc déjà de mieux dormir, de se sentir mieux. Et puis on le sait, ça permet aussi de diminuer tout ce qui est les inflammations dans le corps. Donc il y a vraiment quelque chose de très positif quand on va aller pratiquer une activité sportive. Et du coup, si déjà vous arrivez à respecter ces trois conseils, ce sera parfait.

  • Speaker #1

    On va revenir à un terme un peu plus technique, conservation d'ovocytes.

  • Speaker #0

    Alors... En France, on a la chance désormais de pouvoir faire une conservation d'ovocytes sans motif médical, c'est-à-dire uniquement sur le souhait d'une personne, qu'on soit un homme ou une femme. Pour la femme, on peut le faire de 29 ans à 36 ans et 11 mois. Les délais pour l'homme sont un tout petit peu plus élargis parce qu'on l'a vu tout à l'heure, les spermatozoïdes dégradent moins vite que les ovocytes. C'est un parcours qui va ressembler au parcours de la five, dans le sens où la femme qui va congeler ses ovocytes, elle va elle aussi avoir besoin d'un traitement hormonal, dont le but de la stimuler, de faire en sorte qu'elle développe plusieurs ovules sur le cycle. Elle va aussi avoir un passage au bloc opératoire pour qu'on puisse les récolter. Et puis, ses ovocytes vont être congelés au sein d'un séquence.

  • Speaker #1

    Top. On revient sur la vie de tous les jours. AMP et travail ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors les protocoles d'AMP nécessitent un suivi très régulier et précis à base d'échographie pelvienne et de prise de sang. Et ces examens doivent être faits tôt le matin afin que les médecins du coup puissent avoir les résultats et les analyser. Et donc ces examens doivent être faits à des dates bien précises que l'on peut rarement déplacer et changer. Donc quand on est en parcours, quand on est en stimulation, on va avoir un impact important sur notre planning. du fait de ces examens à faire et à faire tôt. Et c'est vrai que du coup, ça a un impact sur la vie professionnelle. Donc, en France, on a la chance d'avoir des règles et des lois qui permettent de protéger les salariés. C'est-à-dire que si vous déclarez aux ressources humaines de votre entreprise que vous êtes en parcours d'AMP,

  • Speaker #1

    qu'on soit la porteuse du bébé ou un coparent.

  • Speaker #0

    Tout à fait, exactement. La loi va vraiment protéger les personnes qui sont en parcours, qu'on soit le coparent ou la femme. Eh bien, vous allez bénéficier d'un statut qu'on appelle le salarié protégé. C'est comme la femme enceinte, c'est-à-dire qu'on ne peut pas vous virer sur ce motif. Et puis, vous allez obtenir ce qu'on appelle des autorisations d'absence pour justement pouvoir vous rendre à faire ces examens. sans que ça soit décompté de votre temps de travail, c'est-à-dire que ce ne sont pas des heures que vous devrez rattraper. Vous pourrez aller à vos examens, ce sera comptabilisé sur votre emploi du temps comme du temps de travail. Et donc ça permet de rendre un petit peu plus facile le déroulement de votre procédure et de jongler avec aussi la vie professionnelle.

  • Speaker #1

    Je vais terminer par deux mots qui sont peut-être moins liés au jargon technique, mais qu'on n'entend peut-être pas assez autour des parcours AMP. Le premier c'est être accompagné ?

  • Speaker #0

    Oui, l'accompagnement, il est vraiment essentiel pour les personnes qui sont en parcours. Déjà parce que souvent, l'annonce de l'infertilité ou en tout cas de la difficulté à concevoir, c'est déjà un premier choc. C'est quelque chose qui est difficile à vivre. Et puis après, du coup, on l'a vu, ce sont des parcours qui sont longs, qui sont difficiles, qui sont peuplés d'embûches et d'échecs. Et donc, on le sait aujourd'hui, les personnes ont vraiment besoin d'un soutien, entre autres d'un soutien psychologique. Il y a une étude qui a été faite par Fertility Europe qui montre que 77% des patients en parcours ont besoin d'un accompagnement psychologique, donc c'est vraiment énorme. Et puis c'est en effet un parcours qui peut avoir un rautentissement sur la vie personnelle, sur la vie de couple, sur la vie professionnelle, sur la vie amicale. Et donc il est important si vous connaissez quelqu'un qui est en parcours de pouvoir l'accompagner. Alors l'accompagnement, ce n'est pas forcément de venir tous les jours demander comment ça va, est-ce que ça fonctionne ? Un simple bonjour, comment vas-tu, suffit.

  • Speaker #1

    Et on va terminer par un dernier, pour celles ou ceux qui nous écoutent et qui ne sont pas dans un parcours AMP, mais qui ont un proche ou une proche qui est en parcours AMP, comment être un ou une bonne amie ?

  • Speaker #0

    Alors, le plus simple, c'est juste de demander comment ça va.

  • Speaker #1

    Et pas de demander si ça marche.

  • Speaker #0

    Exactement, tout à fait. D'aller demander trop d'informations, ça peut bloquer les personnes, voire les blesser. On n'a pas forcément envie d'aller partager sa vie intime et l'AMP, ça touche à l'intime. Donc juste d'envoyer un petit message, de prendre des nouvelles, de demander juste comment ça va. Ça laisse la porte ouverte à la personne de pouvoir soit en dire plus ou beaucoup si elle en sent le besoin, ou à l'inverse, de répondre simplement. Et puis on peut les aider avec tout ce qui est le système associatif. On a des superbes associations de patients en France qui existent, telles que le collectif BAMP, qui va organiser des rencontres, qui va organiser des soirées thématiques. Ils ont aussi bien sûr une action au niveau parlementaire pour faire changer les choses. Mais en tout cas, en tant qu'amis, on peut déjà soit... Parler de l'association si la personne ne la connaît pas, l'accompagner à un groupe de parole, l'accompagner sur une journée thématique pour montrer son soutien et sa présence dans ces parcours qui peuvent être en effet difficiles.

  • Speaker #1

    Merci Céline.

  • Speaker #0

    Merci.

Description

A comme AMP, B comme bébé, C comme couple : mais aussi insémination, FIV, don d'ovocytes, fécondité…Quand on entre en parcours fertilité, on découvre un vocabulaire aussi vaste que déroutant.


Entre espoirs, attentes et parfois échecs, ce parcours peut vite ressembler à un véritable labyrinthe de mots...et de maux.


Pour en parler sans détour, Giu a invité Céline Forel, sage-femme et membre de l’équipe My S Life. Elle accompagne depuis des années des femmes et des couples dans leur désir d’enfant, de la fertilité à la grossesse, et connaît mieux que personne la complexité de ces parcours.


Dans cet épisode, Céline décrypte le vocabulaire de l'aide à la procréation et nous aide à mieux comprendre ce qu’ils recouvrent, pour donner un peu de clarté et de sens à ce chemin souvent semé d’embûches.


Un épisode à écouter et à partager à toutes celles et tous ceux qui démarrent un parcours bébé !


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Transcription

  • Speaker #0

    S comme secrète, S comme stratégie, S comme sexualité,

  • Speaker #1

    S comme souris, S comme silencieuse,

  • Speaker #0

    S comme secrète.

  • Speaker #1

    J'ai une amie qui est rentrée récemment en parcours AMP. Elle m'a parlé séquoce, elle m'a parlé fausse couche, elle m'a parlé don d'ovocytes, elle m'a parlé limitage, elle m'a parlé remboursement, elle m'a parlé voyage, et puis elle m'a parlé surtout... d'un parcours qui lui a obligé à apprendre plein de choses en très peu de temps. C'est parce que j'avais envie de l'accompagner mieux, et puis aussi parce que moi je voulais en comprendre un peu plus, que du coup je me suis tournée vers une des sages-femmes de My Yes Life. Céline Forel, elle est sage-femme en ligne, mais elle est surtout sage-femme dans la vraie vie. Elle a accompagné énormément de femmes à la fois dans leur désir d'enfant, dans l'accouchement, mais aussi avant, dans la fertilité. Et elle l'a fait de plein de manières différentes, ce qui fait d'elle, je pense, la personne adéquate pour m'aider un petit peu mieux, nous aider un peu mieux, à comprendre le vocabulaire, de l'aide médicale à la procréation et plus généralement du parcours bébé quand on souffre d'infertilité. Bonjour Céline.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci d'être venue. Du coup, je te propose un petit questionnaire à la Proust, mais version parcours d'infertilité. Et peut-être qu'on peut commencer par un premier mot qui est important, le désir d'enfant.

  • Speaker #0

    Oui, en effet, c'est très joli de commencer par ce biais-là. Le désir d'enfant, c'est quelque chose qui n'est pas déjà forcément évident pour tout le monde. On n'a pas forcément tous un désir d'enfant ancré en nous, mais lorsqu'il est là, c'est vraiment quelque chose qui est viscéral. C'est-à-dire que quand le désir est présent et que la grossesse n'est pas encore là, ça peut impacter. tous les aspects de la vie d'une personne, qu'on soit une femme, qu'on soit un homme, que ce soit au niveau professionnel, au niveau personnel, au niveau amical. Et du coup, je pense que c'est un désir très profond qu'il est important de bien prendre en compte.

  • Speaker #1

    Et d'entendre.

  • Speaker #0

    Et d'entendre, tout à fait.

  • Speaker #1

    Deuxième partie du bréviaire, fertilité ou fécondité ?

  • Speaker #0

    Alors, la fertilité, c'est la capacité à concevoir un enfant, tandis que la fécondité, c'est une probabilité par cycle. d'obtenir une grossesse. Et au niveau de la femme, on sait que cette fécondité, elle n'est que de 1 sur 4 par cycle menstruel. C'est-à-dire que si on a des rapports non protégés pendant un mois à raison d'un rapport par jour à 25 ans lorsqu'on est dans notre pic de fertilité, on n'a finalement que 25% de chance d'obtenir une grossesse. Une chance sur 4. Ce qui fait que la fertilité humaine, la fécondité humaine, finalement, elle n'est pas si élevée que celle que l'on peut penser.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'âge, donc j'imagine qu'au fur et à mesure où on avance en âge, la fécondité, c'est ça, diminue ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. On sait que cette fécondité, elle commence à baisser à partir de 35 ans, avec un vrai pic qui descend à 37 ans. Et on le sait aussi, à partir de 42 ans, si on souhaite concevoir naturellement, on a moins de 2% de chances d'obtenir une grossesse par cycle menstruel.

  • Speaker #1

    Là, on parle des femmes. Est-ce que c'est la même chose chez les hommes ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On le sait finalement, pendant longtemps on a pensé que l'homme était tout aussi fertile tout au long de sa vie, de l'adolescence jusqu'à sa mort. Et finalement, on sait désormais avec les nouvelles études que la fertilité de l'homme commence quand même à diminuer aux alentours de 40 ans.

  • Speaker #1

    Mais du coup il a une période de temps un petit peu plus longue en fait.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Si je te dis absence de grossesse ?

  • Speaker #0

    Alors comme on l'a vu, la fécondité humaine est assez faible et donc il ne faut pas s'inquiéter trop vite en absence de grossesse. Déjà il faut commencer par avoir des rapports réguliers, des rapports au bon moment sur la période de fertilité. Et donc il est recommandé d'aller consulter avant 35 ans au bout uniquement d'un an de rapport non protégé parce qu'on sait que statistiquement au bout de l'année la grossesse va arriver.

  • Speaker #1

    On est d'accord qu'il ne s'agit pas d'avoir un rapport par cycle, il en faut plusieurs.

  • Speaker #0

    Exactement, si on veut vraiment potentialiser le chance de grossesse, il faut avoir des rapports qui sont réguliers.

  • Speaker #1

    Rapports pénétrants.

  • Speaker #0

    Rapports pénétrants, bien sûr. Alors, il n'est pas obligatoire d'avoir des rapports tous les jours, je vous rassure, mais en tout cas, c'est important d'avoir des rapports réguliers et fréquents. et au bout d'un an d'essai, on peut aller consulter. un médecin ou une sage-femme afin de faire un bilan de fertilité. A partir de 35 ans par contre, quand on est... À cet âge-là ou au-delà, on recommande d'aller consulter au bout de six mois.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Eh bien parce qu'on sait que justement la fertilité, elle est abaissée et donc on veut pouvoir faire des examens au plus vite parce que si on a besoin d'aide ou de dépister une pathologie, c'est important de ne pas attendre trop longtemps parce qu'on sait qu'à partir de 35 ans, la fécondité, elle décroît.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, un autre mot que j'entends. Bilan de fertilité ?

  • Speaker #0

    Oui, alors le bilan de fertilité, il se compose pour la femme d'une prise de sang et puis d'une échographie pelvienne afin de venir regarder les ovaires, l'utérus, les trompes. Ça peut être complété avec d'autres examens complémentaires si on veut aller bien analyser la cavité utérine. Et puis pour l'homme, on va faire une prise de sang et un spermogramme qui nous permettra d'évaluer la qualité des spermatozoïdes de l'homme.

  • Speaker #1

    Un mot qui revient beaucoup, beaucoup en ce moment sur les réseaux sociaux, syndrome des ovaires polycystiques ou SOPK.

  • Speaker #0

    Alors le SOPK, c'est la première cause d'infertilité chez la femme. C'est un syndrome sur lequel la femme va avoir beaucoup de réserve ovarienne et le fait qu'il y ait cette augmentation de la réserve ovarienne, ça va rendre l'ovulation plus difficile. C'est une ovulation soit qui peut du coup mettre... plus de temps à arriver. Donc ce sont des patientes qui ont des cycles irréguliers et du coup qui ont du mal à calculer leur période de fertilité et du coup à savoir à quel moment avoir des rapports. Et chez certaines personnes, elles ont même une absence complète d'ovulation. Elles n'ont donc pas de cycle et donc pas de possibilité de tomber enceinte.

  • Speaker #1

    Le SOPK, on est d'accord, c'est pas que lié à la fertilité ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est un syndrome qui peut vraiment avoir un impact sur l'ensemble du corps. sur la façon dont on régule notre taux de sucre, sur la psyché. On sait que ce sont des patientes qui peuvent être sujettes à un peu plus d'anxiété, qui peuvent avoir des difficultés à prendre ou à perdre du poids. Donc au-delà de la fertilité, lorsque l'on a un syndrome des ovaires polycystiques, il est important d'avoir un bon suivi médical régulier afin de bien suivre toutes les modifications que ce syndrome engendre sur son corps. On a vraiment une pluralité des symptômes, donc c'est important ainsi de les noter, de... tout noter, même les petits symptômes qui n'ont pas forcément de rapport gynécologique et d'en parler avec son médecin, avec son soignant, car ils peuvent être liés au syndrome des ovaires polycystiques.

  • Speaker #1

    AMP ou PMA ?

  • Speaker #0

    Pendant longtemps, on parlait de PMA, de procréation médicalement assistée. Le centre était la procréation et désormais, on parle d'AMP, d'aide médicale à la procréation. On a voulu en fait faire un changement de paradigme. et ne plus mettre la technique au centre, mais plus l'aide que l'on apporte. Le but étant de remettre le couple ou la femme seule au cœur du projet d'enfant, du projet de grossesse, et de se dire que la médecine est un outil qui vient les aider dans ce projet, et non plus mettre la technique procréative en premier lieu.

  • Speaker #1

    Je continue mon questionnaire avec un acronyme, IUU.

  • Speaker #0

    Alors l'IUU, c'est l'insémination intra-utérine. C'est une technique qui va permettre de se dérouler généralement sur un cycle d'un mois, donc un cycle menstruel, où on va surveiller l'ovulation de la patiente, voir la déclencher avec des médicaments, et une fois que l'ovulation a eu lieu, on va venir mettre une préparation de sperme au sein de l'utérus de la patiente, dans le but que les gamètes puissent se rencontrer et qu'il y ait une grossesse.

  • Speaker #1

    Et FIV ?

  • Speaker #0

    La FIV, c'est la fécondation in vitro. Cette fois-ci, l'objectif va être de créer des embryons au laboratoire. Pour ce faire, on va devoir stimuler la patiente afin qu'elle produise beaucoup d'ovules, beaucoup d'ovocytes. Ces ovocytes vont être récupérés au bloc opératoire, puis analysés au laboratoire et mis en contact avec des spermatozoïdes dans le but de créer des embryons. Lorsque l'on obtient un embryon, on va le replacer dans l'utérus afin d'espérer qu'il y ait une grossesse.

  • Speaker #1

    Ces démarches en France, elles sont prises en charge ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors en France, on a beaucoup de chance. Ce n'est pas le cas dans tous les pays européens, mais l'AMP est prise en charge à 100%. On peut avoir 6 tentatives d'insémination prises en charge par l'assurance maladie et 4 tentatives de FIV.

  • Speaker #1

    Ok. Et on peut y aller jusqu'à quel âge ?

  • Speaker #0

    Alors pour les inséminations, la loi autorise de les pratiquer jusqu'à... 44 ans et 12 mois, donc avant son 45e anniversaire. Pour les ponctions ovocitaires, c'est un petit peu plus tôt, c'est avant les 43 ans, donc jusqu'à 42 ans et 11 mois.

  • Speaker #1

    Un autre mot dans ce labyrinthe des nouveaux mots. Le don de gamètes.

  • Speaker #0

    Alors, le don de gamètes, il englobe du coup le don d'ovocytes, donc les ovocytes ce sont les ovules, et les dons de spermatozoïdes. En France, les dons peuvent avoir lieu uniquement dans les sécos, donc ce sont des centres de dons, on en a plusieurs un peu partout en France. Et donc on peut, si on est une femme ou un homme, donner ces gamètes, donc s'inscrire dans un processus de don. Avec du coup, généralement au départ, un premier questionnaire pour évaluer votre santé, évaluer s'il y a des maladies héréditaires ou non. Et puis après, on fait des examens pour être sûr de voir que tout va bien au sein de votre santé. Et par la suite, en effet, vous pouvez donner soit du sperme, soit si vous êtes un homme ou des ovocytes si vous êtes une femme. Et le don en France, il est libre, il est gratuit. il est... presque anonyme, on va dire, dans le sens où vous allez donner des informations identifiantes au sécos, mais ces informations, seul l'enfant, à sa majorité, pourra venir les demander. C'est-à-dire que, par exemple, une femme qui va recevoir un don d'ovocyte n'aura jamais d'informations identifiantes de sa donneuse. Et il est très encadré, bien sûr, par la loi. C'est quand même un super beau geste.

  • Speaker #1

    Et je crois que quand on parle de don de gamètes, il faut qu'on parle de sécos.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Les séquoces, ce sont vraiment les centres de dons qui vont permettre la distribution et l'attribution des paillettes de sperme et des olocytes. Et donc, on a plusieurs séquoces réparties un petit peu partout en France. Donc, quand on souhaite faire du don ou obtenir un don, parce que parfois, on peut être par exemple une femme seule, on souhaite avoir un enfant. on fait une demande de paillettes de sperme, il faut s'adresser aux écos de sa région.

  • Speaker #1

    Deux mots qui vont ensemble, qu'on comprend globalement, mais peut-être qu'on n'associe pas toujours au parcours bébé ou au parcours de soins de la fertilité, de l'infertilité, pardon,

  • Speaker #0

    temps et échec. En effet, les parcours d'AMP, ce sont des parcours qui restent quand même assez longs. Déjà d'un point de vue organisationnel, il y a du temps qui va s'écouler entre le premier rendez-vous avec la gynécologue et le jour 2, soit l'insémination, soit la ponction. Surtout quand on fait une FIV, il y a un passage au bloc opératoire, donc il faut être inscrit sur un planning et on ne peut pas malheureusement faire tourner les blocs opératoires 24h sur 24 et enchaîner les ponctions à l'infini. Donc il y a déjà un premier temps d'attente qui peut être plus ou moins long, surtout s'il y a des examens qui sont à faire. Souvent en moyenne on prend entre 3 à 6 mois entre le premier rendez-vous et la première tentative. Et puis on a aussi en effet malheureusement beaucoup d'échecs. On en a parlé, la fertilité et la fécondité n'est que de 25% au naturel. Avec les fives en moyenne en France on arrive à peu près à 30% de taux de grossesse, ce qui n'est pas si élevé. Et c'est vrai que du coup malheureusement il y a beaucoup d'échecs. Donc il faut un petit peu ôter ce mythe de se dire, c'est pas grave si je ne fais pas un enfant tout de suite, j'aurai une fille et mon bébé à la fin. Malheureusement, on a encore beaucoup de patients et patientes qui ressortent de ces parcours sans enfant, sans grossesse. Et où, parfois, il y a aussi malheureusement beaucoup de grossesses arrêtées, parce qu'on le sait, en France en général, hors population MP, donc en population globale, on va avoir une grossesse sur cinq. qui va s'arrêter précocement, c'est-à-dire avant la fin du premier trimestre, la fin des trois premiers mois. Donc c'est quand même un nombre qui est conséquent. Et ce nombre, il augmente plus on augmente dans l'âge. Donc plus tardivement, on va arriver dans ce parcours d'AMP. Plus tardivement, on va essayer d'obtenir une grossesse et on est plus à risque malheureusement d'avoir un arrêt de grossesse précoce.

  • Speaker #1

    Ce qui m'amène, alors ce n'est pas toujours le cas, mais en tout cas à un mot qui est important, c'est le coparent.

  • Speaker #0

    Oui. Tout à fait. On s'est beaucoup penché sur le corps de la femme parce que c'est souvent elle qui doit subir les traitements, qui doit subir les interventions, la ponction, etc., l'insémination utérine. Et il est très important d'englober le couple parce que généralement, le désir d'enfant, c'est un désir qui est partagé, qui est un désir qu'on va faire à deux. et donc le coparent va être tout autant impacté que ce soit... par les protocoles, mais aussi par la longueur du parcours et enfin par les échecs. C'est-à-dire que quand on est un homme et qu'on souhaite avoir un enfant, voir sa compagne ne pas tomber enceinte ou voir sa compagne subir malheureusement la perte d'une grossesse précoce, ça peut être extrêmement douloureux, extrêmement pénible et on le sait. Le coparent va aussi être impacté sur tous les aspects de sa vie. Et puis enfin, il est important aussi de bien l'intégrer au niveau de sa santé et du parcours, parce qu'on le sait par exemple pour les hommes, certaines pathologies que l'on peut développer en tant que femme pendant la grossesse, telles que la préeclampsie, ont un lien avec la qualité du sperme. Donc lorsque l'on rentre en parcours d'AMP, Il est important, même si on est l'homme et que ce n'est pas nous qui allons subir les injections, d'adapter ses habitudes de vie, d'avoir une bonne alimentation, un bon sommeil, parce que ça va avoir un impact sur la qualité spermatique et donc ça peut augmenter les chances de grossesse ou en tout cas d'avoir une grossesse qui se déroule au mieux.

  • Speaker #1

    Du coup, bonnes habitudes de vie et fertilité.

  • Speaker #0

    Alors, ce sont des choses assez... Assez simple finalement, mais la première chose ça va être l'alimentation. C'est notre aliment, c'est notre meilleur médicament. Donc avoir une alimentation riche, variée, essayer d'éviter de manger trop sucré, trop gras, trop de produits ultra transformés dont on sait qu'ils peuvent être source soit de cancérigènes ou de perturbateurs endocriniens, c'est déjà une première chose. La deuxième chose ça va être le sommeil. On le sait, le sommeil est extrêmement important pour le bien au développement des cellules, pour la santé en général. Et donc pour un homme, on va recommander à peu près 8 heures de sommeil par nuit et d'avoir un sommeil qui est régulier, c'est-à-dire avec un horaire de lever et de coucher qui reste stable toute la semaine. Désolée pour ceux qui aiment faire la grasse mat le week-end, mais en soi, le cerveau, lui, préfère avoir une régularité. Et pour la femme, les nouvelles études montrent que la femme, elle a besoin de plus d'heures de sommeil qu'un homme du fait des changements hormonaux qu'elle subit dans son corps. Et donc on serait plutôt entre 9... à 10 heures de sommeil par jour.

  • Speaker #1

    Ce qui est beaucoup !

  • Speaker #0

    C'est beaucoup mais c'est important. Et puis le dernier point sur lequel on peut insister, ça va être vraiment l'activité physique. Donc en entendant l'activité physique, je ne demande pas aux gens d'aller faire un sport à haute intensité, je ne leur demande pas forcément d'aller faire du cardio, mais au moins d'avoir du mouvement dans sa journée de manière régulière, d'éviter d'être sédentaire, et puis d'avoir régulièrement une activité qui va nous permettre de transpirer, de se faire plaisir, de se faire du bien. Ça permet d'avoir des endorphines qui vont permettre au corps de se détendre, donc déjà de mieux dormir, de se sentir mieux. Et puis on le sait, ça permet aussi de diminuer tout ce qui est les inflammations dans le corps. Donc il y a vraiment quelque chose de très positif quand on va aller pratiquer une activité sportive. Et du coup, si déjà vous arrivez à respecter ces trois conseils, ce sera parfait.

  • Speaker #1

    On va revenir à un terme un peu plus technique, conservation d'ovocytes.

  • Speaker #0

    Alors... En France, on a la chance désormais de pouvoir faire une conservation d'ovocytes sans motif médical, c'est-à-dire uniquement sur le souhait d'une personne, qu'on soit un homme ou une femme. Pour la femme, on peut le faire de 29 ans à 36 ans et 11 mois. Les délais pour l'homme sont un tout petit peu plus élargis parce qu'on l'a vu tout à l'heure, les spermatozoïdes dégradent moins vite que les ovocytes. C'est un parcours qui va ressembler au parcours de la five, dans le sens où la femme qui va congeler ses ovocytes, elle va elle aussi avoir besoin d'un traitement hormonal, dont le but de la stimuler, de faire en sorte qu'elle développe plusieurs ovules sur le cycle. Elle va aussi avoir un passage au bloc opératoire pour qu'on puisse les récolter. Et puis, ses ovocytes vont être congelés au sein d'un séquence.

  • Speaker #1

    Top. On revient sur la vie de tous les jours. AMP et travail ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors les protocoles d'AMP nécessitent un suivi très régulier et précis à base d'échographie pelvienne et de prise de sang. Et ces examens doivent être faits tôt le matin afin que les médecins du coup puissent avoir les résultats et les analyser. Et donc ces examens doivent être faits à des dates bien précises que l'on peut rarement déplacer et changer. Donc quand on est en parcours, quand on est en stimulation, on va avoir un impact important sur notre planning. du fait de ces examens à faire et à faire tôt. Et c'est vrai que du coup, ça a un impact sur la vie professionnelle. Donc, en France, on a la chance d'avoir des règles et des lois qui permettent de protéger les salariés. C'est-à-dire que si vous déclarez aux ressources humaines de votre entreprise que vous êtes en parcours d'AMP,

  • Speaker #1

    qu'on soit la porteuse du bébé ou un coparent.

  • Speaker #0

    Tout à fait, exactement. La loi va vraiment protéger les personnes qui sont en parcours, qu'on soit le coparent ou la femme. Eh bien, vous allez bénéficier d'un statut qu'on appelle le salarié protégé. C'est comme la femme enceinte, c'est-à-dire qu'on ne peut pas vous virer sur ce motif. Et puis, vous allez obtenir ce qu'on appelle des autorisations d'absence pour justement pouvoir vous rendre à faire ces examens. sans que ça soit décompté de votre temps de travail, c'est-à-dire que ce ne sont pas des heures que vous devrez rattraper. Vous pourrez aller à vos examens, ce sera comptabilisé sur votre emploi du temps comme du temps de travail. Et donc ça permet de rendre un petit peu plus facile le déroulement de votre procédure et de jongler avec aussi la vie professionnelle.

  • Speaker #1

    Je vais terminer par deux mots qui sont peut-être moins liés au jargon technique, mais qu'on n'entend peut-être pas assez autour des parcours AMP. Le premier c'est être accompagné ?

  • Speaker #0

    Oui, l'accompagnement, il est vraiment essentiel pour les personnes qui sont en parcours. Déjà parce que souvent, l'annonce de l'infertilité ou en tout cas de la difficulté à concevoir, c'est déjà un premier choc. C'est quelque chose qui est difficile à vivre. Et puis après, du coup, on l'a vu, ce sont des parcours qui sont longs, qui sont difficiles, qui sont peuplés d'embûches et d'échecs. Et donc, on le sait aujourd'hui, les personnes ont vraiment besoin d'un soutien, entre autres d'un soutien psychologique. Il y a une étude qui a été faite par Fertility Europe qui montre que 77% des patients en parcours ont besoin d'un accompagnement psychologique, donc c'est vraiment énorme. Et puis c'est en effet un parcours qui peut avoir un rautentissement sur la vie personnelle, sur la vie de couple, sur la vie professionnelle, sur la vie amicale. Et donc il est important si vous connaissez quelqu'un qui est en parcours de pouvoir l'accompagner. Alors l'accompagnement, ce n'est pas forcément de venir tous les jours demander comment ça va, est-ce que ça fonctionne ? Un simple bonjour, comment vas-tu, suffit.

  • Speaker #1

    Et on va terminer par un dernier, pour celles ou ceux qui nous écoutent et qui ne sont pas dans un parcours AMP, mais qui ont un proche ou une proche qui est en parcours AMP, comment être un ou une bonne amie ?

  • Speaker #0

    Alors, le plus simple, c'est juste de demander comment ça va.

  • Speaker #1

    Et pas de demander si ça marche.

  • Speaker #0

    Exactement, tout à fait. D'aller demander trop d'informations, ça peut bloquer les personnes, voire les blesser. On n'a pas forcément envie d'aller partager sa vie intime et l'AMP, ça touche à l'intime. Donc juste d'envoyer un petit message, de prendre des nouvelles, de demander juste comment ça va. Ça laisse la porte ouverte à la personne de pouvoir soit en dire plus ou beaucoup si elle en sent le besoin, ou à l'inverse, de répondre simplement. Et puis on peut les aider avec tout ce qui est le système associatif. On a des superbes associations de patients en France qui existent, telles que le collectif BAMP, qui va organiser des rencontres, qui va organiser des soirées thématiques. Ils ont aussi bien sûr une action au niveau parlementaire pour faire changer les choses. Mais en tout cas, en tant qu'amis, on peut déjà soit... Parler de l'association si la personne ne la connaît pas, l'accompagner à un groupe de parole, l'accompagner sur une journée thématique pour montrer son soutien et sa présence dans ces parcours qui peuvent être en effet difficiles.

  • Speaker #1

    Merci Céline.

  • Speaker #0

    Merci.

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Description

A comme AMP, B comme bébé, C comme couple : mais aussi insémination, FIV, don d'ovocytes, fécondité…Quand on entre en parcours fertilité, on découvre un vocabulaire aussi vaste que déroutant.


Entre espoirs, attentes et parfois échecs, ce parcours peut vite ressembler à un véritable labyrinthe de mots...et de maux.


Pour en parler sans détour, Giu a invité Céline Forel, sage-femme et membre de l’équipe My S Life. Elle accompagne depuis des années des femmes et des couples dans leur désir d’enfant, de la fertilité à la grossesse, et connaît mieux que personne la complexité de ces parcours.


Dans cet épisode, Céline décrypte le vocabulaire de l'aide à la procréation et nous aide à mieux comprendre ce qu’ils recouvrent, pour donner un peu de clarté et de sens à ce chemin souvent semé d’embûches.


Un épisode à écouter et à partager à toutes celles et tous ceux qui démarrent un parcours bébé !


Bienvenue dans My S Life !



Infos
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Instagram : @ilovemyslife

Youtube : @ilovemyslife
N'hésitez pas à nous écrire : communaute@myslife.co


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S comme secrète, S comme stratégie, S comme sexualité,

  • Speaker #1

    S comme souris, S comme silencieuse,

  • Speaker #0

    S comme secrète.

  • Speaker #1

    J'ai une amie qui est rentrée récemment en parcours AMP. Elle m'a parlé séquoce, elle m'a parlé fausse couche, elle m'a parlé don d'ovocytes, elle m'a parlé limitage, elle m'a parlé remboursement, elle m'a parlé voyage, et puis elle m'a parlé surtout... d'un parcours qui lui a obligé à apprendre plein de choses en très peu de temps. C'est parce que j'avais envie de l'accompagner mieux, et puis aussi parce que moi je voulais en comprendre un peu plus, que du coup je me suis tournée vers une des sages-femmes de My Yes Life. Céline Forel, elle est sage-femme en ligne, mais elle est surtout sage-femme dans la vraie vie. Elle a accompagné énormément de femmes à la fois dans leur désir d'enfant, dans l'accouchement, mais aussi avant, dans la fertilité. Et elle l'a fait de plein de manières différentes, ce qui fait d'elle, je pense, la personne adéquate pour m'aider un petit peu mieux, nous aider un peu mieux, à comprendre le vocabulaire, de l'aide médicale à la procréation et plus généralement du parcours bébé quand on souffre d'infertilité. Bonjour Céline.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci d'être venue. Du coup, je te propose un petit questionnaire à la Proust, mais version parcours d'infertilité. Et peut-être qu'on peut commencer par un premier mot qui est important, le désir d'enfant.

  • Speaker #0

    Oui, en effet, c'est très joli de commencer par ce biais-là. Le désir d'enfant, c'est quelque chose qui n'est pas déjà forcément évident pour tout le monde. On n'a pas forcément tous un désir d'enfant ancré en nous, mais lorsqu'il est là, c'est vraiment quelque chose qui est viscéral. C'est-à-dire que quand le désir est présent et que la grossesse n'est pas encore là, ça peut impacter. tous les aspects de la vie d'une personne, qu'on soit une femme, qu'on soit un homme, que ce soit au niveau professionnel, au niveau personnel, au niveau amical. Et du coup, je pense que c'est un désir très profond qu'il est important de bien prendre en compte.

  • Speaker #1

    Et d'entendre.

  • Speaker #0

    Et d'entendre, tout à fait.

  • Speaker #1

    Deuxième partie du bréviaire, fertilité ou fécondité ?

  • Speaker #0

    Alors, la fertilité, c'est la capacité à concevoir un enfant, tandis que la fécondité, c'est une probabilité par cycle. d'obtenir une grossesse. Et au niveau de la femme, on sait que cette fécondité, elle n'est que de 1 sur 4 par cycle menstruel. C'est-à-dire que si on a des rapports non protégés pendant un mois à raison d'un rapport par jour à 25 ans lorsqu'on est dans notre pic de fertilité, on n'a finalement que 25% de chance d'obtenir une grossesse. Une chance sur 4. Ce qui fait que la fertilité humaine, la fécondité humaine, finalement, elle n'est pas si élevée que celle que l'on peut penser.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'âge, donc j'imagine qu'au fur et à mesure où on avance en âge, la fécondité, c'est ça, diminue ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. On sait que cette fécondité, elle commence à baisser à partir de 35 ans, avec un vrai pic qui descend à 37 ans. Et on le sait aussi, à partir de 42 ans, si on souhaite concevoir naturellement, on a moins de 2% de chances d'obtenir une grossesse par cycle menstruel.

  • Speaker #1

    Là, on parle des femmes. Est-ce que c'est la même chose chez les hommes ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On le sait finalement, pendant longtemps on a pensé que l'homme était tout aussi fertile tout au long de sa vie, de l'adolescence jusqu'à sa mort. Et finalement, on sait désormais avec les nouvelles études que la fertilité de l'homme commence quand même à diminuer aux alentours de 40 ans.

  • Speaker #1

    Mais du coup il a une période de temps un petit peu plus longue en fait.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Si je te dis absence de grossesse ?

  • Speaker #0

    Alors comme on l'a vu, la fécondité humaine est assez faible et donc il ne faut pas s'inquiéter trop vite en absence de grossesse. Déjà il faut commencer par avoir des rapports réguliers, des rapports au bon moment sur la période de fertilité. Et donc il est recommandé d'aller consulter avant 35 ans au bout uniquement d'un an de rapport non protégé parce qu'on sait que statistiquement au bout de l'année la grossesse va arriver.

  • Speaker #1

    On est d'accord qu'il ne s'agit pas d'avoir un rapport par cycle, il en faut plusieurs.

  • Speaker #0

    Exactement, si on veut vraiment potentialiser le chance de grossesse, il faut avoir des rapports qui sont réguliers.

  • Speaker #1

    Rapports pénétrants.

  • Speaker #0

    Rapports pénétrants, bien sûr. Alors, il n'est pas obligatoire d'avoir des rapports tous les jours, je vous rassure, mais en tout cas, c'est important d'avoir des rapports réguliers et fréquents. et au bout d'un an d'essai, on peut aller consulter. un médecin ou une sage-femme afin de faire un bilan de fertilité. A partir de 35 ans par contre, quand on est... À cet âge-là ou au-delà, on recommande d'aller consulter au bout de six mois.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Eh bien parce qu'on sait que justement la fertilité, elle est abaissée et donc on veut pouvoir faire des examens au plus vite parce que si on a besoin d'aide ou de dépister une pathologie, c'est important de ne pas attendre trop longtemps parce qu'on sait qu'à partir de 35 ans, la fécondité, elle décroît.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, un autre mot que j'entends. Bilan de fertilité ?

  • Speaker #0

    Oui, alors le bilan de fertilité, il se compose pour la femme d'une prise de sang et puis d'une échographie pelvienne afin de venir regarder les ovaires, l'utérus, les trompes. Ça peut être complété avec d'autres examens complémentaires si on veut aller bien analyser la cavité utérine. Et puis pour l'homme, on va faire une prise de sang et un spermogramme qui nous permettra d'évaluer la qualité des spermatozoïdes de l'homme.

  • Speaker #1

    Un mot qui revient beaucoup, beaucoup en ce moment sur les réseaux sociaux, syndrome des ovaires polycystiques ou SOPK.

  • Speaker #0

    Alors le SOPK, c'est la première cause d'infertilité chez la femme. C'est un syndrome sur lequel la femme va avoir beaucoup de réserve ovarienne et le fait qu'il y ait cette augmentation de la réserve ovarienne, ça va rendre l'ovulation plus difficile. C'est une ovulation soit qui peut du coup mettre... plus de temps à arriver. Donc ce sont des patientes qui ont des cycles irréguliers et du coup qui ont du mal à calculer leur période de fertilité et du coup à savoir à quel moment avoir des rapports. Et chez certaines personnes, elles ont même une absence complète d'ovulation. Elles n'ont donc pas de cycle et donc pas de possibilité de tomber enceinte.

  • Speaker #1

    Le SOPK, on est d'accord, c'est pas que lié à la fertilité ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est un syndrome qui peut vraiment avoir un impact sur l'ensemble du corps. sur la façon dont on régule notre taux de sucre, sur la psyché. On sait que ce sont des patientes qui peuvent être sujettes à un peu plus d'anxiété, qui peuvent avoir des difficultés à prendre ou à perdre du poids. Donc au-delà de la fertilité, lorsque l'on a un syndrome des ovaires polycystiques, il est important d'avoir un bon suivi médical régulier afin de bien suivre toutes les modifications que ce syndrome engendre sur son corps. On a vraiment une pluralité des symptômes, donc c'est important ainsi de les noter, de... tout noter, même les petits symptômes qui n'ont pas forcément de rapport gynécologique et d'en parler avec son médecin, avec son soignant, car ils peuvent être liés au syndrome des ovaires polycystiques.

  • Speaker #1

    AMP ou PMA ?

  • Speaker #0

    Pendant longtemps, on parlait de PMA, de procréation médicalement assistée. Le centre était la procréation et désormais, on parle d'AMP, d'aide médicale à la procréation. On a voulu en fait faire un changement de paradigme. et ne plus mettre la technique au centre, mais plus l'aide que l'on apporte. Le but étant de remettre le couple ou la femme seule au cœur du projet d'enfant, du projet de grossesse, et de se dire que la médecine est un outil qui vient les aider dans ce projet, et non plus mettre la technique procréative en premier lieu.

  • Speaker #1

    Je continue mon questionnaire avec un acronyme, IUU.

  • Speaker #0

    Alors l'IUU, c'est l'insémination intra-utérine. C'est une technique qui va permettre de se dérouler généralement sur un cycle d'un mois, donc un cycle menstruel, où on va surveiller l'ovulation de la patiente, voir la déclencher avec des médicaments, et une fois que l'ovulation a eu lieu, on va venir mettre une préparation de sperme au sein de l'utérus de la patiente, dans le but que les gamètes puissent se rencontrer et qu'il y ait une grossesse.

  • Speaker #1

    Et FIV ?

  • Speaker #0

    La FIV, c'est la fécondation in vitro. Cette fois-ci, l'objectif va être de créer des embryons au laboratoire. Pour ce faire, on va devoir stimuler la patiente afin qu'elle produise beaucoup d'ovules, beaucoup d'ovocytes. Ces ovocytes vont être récupérés au bloc opératoire, puis analysés au laboratoire et mis en contact avec des spermatozoïdes dans le but de créer des embryons. Lorsque l'on obtient un embryon, on va le replacer dans l'utérus afin d'espérer qu'il y ait une grossesse.

  • Speaker #1

    Ces démarches en France, elles sont prises en charge ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors en France, on a beaucoup de chance. Ce n'est pas le cas dans tous les pays européens, mais l'AMP est prise en charge à 100%. On peut avoir 6 tentatives d'insémination prises en charge par l'assurance maladie et 4 tentatives de FIV.

  • Speaker #1

    Ok. Et on peut y aller jusqu'à quel âge ?

  • Speaker #0

    Alors pour les inséminations, la loi autorise de les pratiquer jusqu'à... 44 ans et 12 mois, donc avant son 45e anniversaire. Pour les ponctions ovocitaires, c'est un petit peu plus tôt, c'est avant les 43 ans, donc jusqu'à 42 ans et 11 mois.

  • Speaker #1

    Un autre mot dans ce labyrinthe des nouveaux mots. Le don de gamètes.

  • Speaker #0

    Alors, le don de gamètes, il englobe du coup le don d'ovocytes, donc les ovocytes ce sont les ovules, et les dons de spermatozoïdes. En France, les dons peuvent avoir lieu uniquement dans les sécos, donc ce sont des centres de dons, on en a plusieurs un peu partout en France. Et donc on peut, si on est une femme ou un homme, donner ces gamètes, donc s'inscrire dans un processus de don. Avec du coup, généralement au départ, un premier questionnaire pour évaluer votre santé, évaluer s'il y a des maladies héréditaires ou non. Et puis après, on fait des examens pour être sûr de voir que tout va bien au sein de votre santé. Et par la suite, en effet, vous pouvez donner soit du sperme, soit si vous êtes un homme ou des ovocytes si vous êtes une femme. Et le don en France, il est libre, il est gratuit. il est... presque anonyme, on va dire, dans le sens où vous allez donner des informations identifiantes au sécos, mais ces informations, seul l'enfant, à sa majorité, pourra venir les demander. C'est-à-dire que, par exemple, une femme qui va recevoir un don d'ovocyte n'aura jamais d'informations identifiantes de sa donneuse. Et il est très encadré, bien sûr, par la loi. C'est quand même un super beau geste.

  • Speaker #1

    Et je crois que quand on parle de don de gamètes, il faut qu'on parle de sécos.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Les séquoces, ce sont vraiment les centres de dons qui vont permettre la distribution et l'attribution des paillettes de sperme et des olocytes. Et donc, on a plusieurs séquoces réparties un petit peu partout en France. Donc, quand on souhaite faire du don ou obtenir un don, parce que parfois, on peut être par exemple une femme seule, on souhaite avoir un enfant. on fait une demande de paillettes de sperme, il faut s'adresser aux écos de sa région.

  • Speaker #1

    Deux mots qui vont ensemble, qu'on comprend globalement, mais peut-être qu'on n'associe pas toujours au parcours bébé ou au parcours de soins de la fertilité, de l'infertilité, pardon,

  • Speaker #0

    temps et échec. En effet, les parcours d'AMP, ce sont des parcours qui restent quand même assez longs. Déjà d'un point de vue organisationnel, il y a du temps qui va s'écouler entre le premier rendez-vous avec la gynécologue et le jour 2, soit l'insémination, soit la ponction. Surtout quand on fait une FIV, il y a un passage au bloc opératoire, donc il faut être inscrit sur un planning et on ne peut pas malheureusement faire tourner les blocs opératoires 24h sur 24 et enchaîner les ponctions à l'infini. Donc il y a déjà un premier temps d'attente qui peut être plus ou moins long, surtout s'il y a des examens qui sont à faire. Souvent en moyenne on prend entre 3 à 6 mois entre le premier rendez-vous et la première tentative. Et puis on a aussi en effet malheureusement beaucoup d'échecs. On en a parlé, la fertilité et la fécondité n'est que de 25% au naturel. Avec les fives en moyenne en France on arrive à peu près à 30% de taux de grossesse, ce qui n'est pas si élevé. Et c'est vrai que du coup malheureusement il y a beaucoup d'échecs. Donc il faut un petit peu ôter ce mythe de se dire, c'est pas grave si je ne fais pas un enfant tout de suite, j'aurai une fille et mon bébé à la fin. Malheureusement, on a encore beaucoup de patients et patientes qui ressortent de ces parcours sans enfant, sans grossesse. Et où, parfois, il y a aussi malheureusement beaucoup de grossesses arrêtées, parce qu'on le sait, en France en général, hors population MP, donc en population globale, on va avoir une grossesse sur cinq. qui va s'arrêter précocement, c'est-à-dire avant la fin du premier trimestre, la fin des trois premiers mois. Donc c'est quand même un nombre qui est conséquent. Et ce nombre, il augmente plus on augmente dans l'âge. Donc plus tardivement, on va arriver dans ce parcours d'AMP. Plus tardivement, on va essayer d'obtenir une grossesse et on est plus à risque malheureusement d'avoir un arrêt de grossesse précoce.

  • Speaker #1

    Ce qui m'amène, alors ce n'est pas toujours le cas, mais en tout cas à un mot qui est important, c'est le coparent.

  • Speaker #0

    Oui. Tout à fait. On s'est beaucoup penché sur le corps de la femme parce que c'est souvent elle qui doit subir les traitements, qui doit subir les interventions, la ponction, etc., l'insémination utérine. Et il est très important d'englober le couple parce que généralement, le désir d'enfant, c'est un désir qui est partagé, qui est un désir qu'on va faire à deux. et donc le coparent va être tout autant impacté que ce soit... par les protocoles, mais aussi par la longueur du parcours et enfin par les échecs. C'est-à-dire que quand on est un homme et qu'on souhaite avoir un enfant, voir sa compagne ne pas tomber enceinte ou voir sa compagne subir malheureusement la perte d'une grossesse précoce, ça peut être extrêmement douloureux, extrêmement pénible et on le sait. Le coparent va aussi être impacté sur tous les aspects de sa vie. Et puis enfin, il est important aussi de bien l'intégrer au niveau de sa santé et du parcours, parce qu'on le sait par exemple pour les hommes, certaines pathologies que l'on peut développer en tant que femme pendant la grossesse, telles que la préeclampsie, ont un lien avec la qualité du sperme. Donc lorsque l'on rentre en parcours d'AMP, Il est important, même si on est l'homme et que ce n'est pas nous qui allons subir les injections, d'adapter ses habitudes de vie, d'avoir une bonne alimentation, un bon sommeil, parce que ça va avoir un impact sur la qualité spermatique et donc ça peut augmenter les chances de grossesse ou en tout cas d'avoir une grossesse qui se déroule au mieux.

  • Speaker #1

    Du coup, bonnes habitudes de vie et fertilité.

  • Speaker #0

    Alors, ce sont des choses assez... Assez simple finalement, mais la première chose ça va être l'alimentation. C'est notre aliment, c'est notre meilleur médicament. Donc avoir une alimentation riche, variée, essayer d'éviter de manger trop sucré, trop gras, trop de produits ultra transformés dont on sait qu'ils peuvent être source soit de cancérigènes ou de perturbateurs endocriniens, c'est déjà une première chose. La deuxième chose ça va être le sommeil. On le sait, le sommeil est extrêmement important pour le bien au développement des cellules, pour la santé en général. Et donc pour un homme, on va recommander à peu près 8 heures de sommeil par nuit et d'avoir un sommeil qui est régulier, c'est-à-dire avec un horaire de lever et de coucher qui reste stable toute la semaine. Désolée pour ceux qui aiment faire la grasse mat le week-end, mais en soi, le cerveau, lui, préfère avoir une régularité. Et pour la femme, les nouvelles études montrent que la femme, elle a besoin de plus d'heures de sommeil qu'un homme du fait des changements hormonaux qu'elle subit dans son corps. Et donc on serait plutôt entre 9... à 10 heures de sommeil par jour.

  • Speaker #1

    Ce qui est beaucoup !

  • Speaker #0

    C'est beaucoup mais c'est important. Et puis le dernier point sur lequel on peut insister, ça va être vraiment l'activité physique. Donc en entendant l'activité physique, je ne demande pas aux gens d'aller faire un sport à haute intensité, je ne leur demande pas forcément d'aller faire du cardio, mais au moins d'avoir du mouvement dans sa journée de manière régulière, d'éviter d'être sédentaire, et puis d'avoir régulièrement une activité qui va nous permettre de transpirer, de se faire plaisir, de se faire du bien. Ça permet d'avoir des endorphines qui vont permettre au corps de se détendre, donc déjà de mieux dormir, de se sentir mieux. Et puis on le sait, ça permet aussi de diminuer tout ce qui est les inflammations dans le corps. Donc il y a vraiment quelque chose de très positif quand on va aller pratiquer une activité sportive. Et du coup, si déjà vous arrivez à respecter ces trois conseils, ce sera parfait.

  • Speaker #1

    On va revenir à un terme un peu plus technique, conservation d'ovocytes.

  • Speaker #0

    Alors... En France, on a la chance désormais de pouvoir faire une conservation d'ovocytes sans motif médical, c'est-à-dire uniquement sur le souhait d'une personne, qu'on soit un homme ou une femme. Pour la femme, on peut le faire de 29 ans à 36 ans et 11 mois. Les délais pour l'homme sont un tout petit peu plus élargis parce qu'on l'a vu tout à l'heure, les spermatozoïdes dégradent moins vite que les ovocytes. C'est un parcours qui va ressembler au parcours de la five, dans le sens où la femme qui va congeler ses ovocytes, elle va elle aussi avoir besoin d'un traitement hormonal, dont le but de la stimuler, de faire en sorte qu'elle développe plusieurs ovules sur le cycle. Elle va aussi avoir un passage au bloc opératoire pour qu'on puisse les récolter. Et puis, ses ovocytes vont être congelés au sein d'un séquence.

  • Speaker #1

    Top. On revient sur la vie de tous les jours. AMP et travail ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors les protocoles d'AMP nécessitent un suivi très régulier et précis à base d'échographie pelvienne et de prise de sang. Et ces examens doivent être faits tôt le matin afin que les médecins du coup puissent avoir les résultats et les analyser. Et donc ces examens doivent être faits à des dates bien précises que l'on peut rarement déplacer et changer. Donc quand on est en parcours, quand on est en stimulation, on va avoir un impact important sur notre planning. du fait de ces examens à faire et à faire tôt. Et c'est vrai que du coup, ça a un impact sur la vie professionnelle. Donc, en France, on a la chance d'avoir des règles et des lois qui permettent de protéger les salariés. C'est-à-dire que si vous déclarez aux ressources humaines de votre entreprise que vous êtes en parcours d'AMP,

  • Speaker #1

    qu'on soit la porteuse du bébé ou un coparent.

  • Speaker #0

    Tout à fait, exactement. La loi va vraiment protéger les personnes qui sont en parcours, qu'on soit le coparent ou la femme. Eh bien, vous allez bénéficier d'un statut qu'on appelle le salarié protégé. C'est comme la femme enceinte, c'est-à-dire qu'on ne peut pas vous virer sur ce motif. Et puis, vous allez obtenir ce qu'on appelle des autorisations d'absence pour justement pouvoir vous rendre à faire ces examens. sans que ça soit décompté de votre temps de travail, c'est-à-dire que ce ne sont pas des heures que vous devrez rattraper. Vous pourrez aller à vos examens, ce sera comptabilisé sur votre emploi du temps comme du temps de travail. Et donc ça permet de rendre un petit peu plus facile le déroulement de votre procédure et de jongler avec aussi la vie professionnelle.

  • Speaker #1

    Je vais terminer par deux mots qui sont peut-être moins liés au jargon technique, mais qu'on n'entend peut-être pas assez autour des parcours AMP. Le premier c'est être accompagné ?

  • Speaker #0

    Oui, l'accompagnement, il est vraiment essentiel pour les personnes qui sont en parcours. Déjà parce que souvent, l'annonce de l'infertilité ou en tout cas de la difficulté à concevoir, c'est déjà un premier choc. C'est quelque chose qui est difficile à vivre. Et puis après, du coup, on l'a vu, ce sont des parcours qui sont longs, qui sont difficiles, qui sont peuplés d'embûches et d'échecs. Et donc, on le sait aujourd'hui, les personnes ont vraiment besoin d'un soutien, entre autres d'un soutien psychologique. Il y a une étude qui a été faite par Fertility Europe qui montre que 77% des patients en parcours ont besoin d'un accompagnement psychologique, donc c'est vraiment énorme. Et puis c'est en effet un parcours qui peut avoir un rautentissement sur la vie personnelle, sur la vie de couple, sur la vie professionnelle, sur la vie amicale. Et donc il est important si vous connaissez quelqu'un qui est en parcours de pouvoir l'accompagner. Alors l'accompagnement, ce n'est pas forcément de venir tous les jours demander comment ça va, est-ce que ça fonctionne ? Un simple bonjour, comment vas-tu, suffit.

  • Speaker #1

    Et on va terminer par un dernier, pour celles ou ceux qui nous écoutent et qui ne sont pas dans un parcours AMP, mais qui ont un proche ou une proche qui est en parcours AMP, comment être un ou une bonne amie ?

  • Speaker #0

    Alors, le plus simple, c'est juste de demander comment ça va.

  • Speaker #1

    Et pas de demander si ça marche.

  • Speaker #0

    Exactement, tout à fait. D'aller demander trop d'informations, ça peut bloquer les personnes, voire les blesser. On n'a pas forcément envie d'aller partager sa vie intime et l'AMP, ça touche à l'intime. Donc juste d'envoyer un petit message, de prendre des nouvelles, de demander juste comment ça va. Ça laisse la porte ouverte à la personne de pouvoir soit en dire plus ou beaucoup si elle en sent le besoin, ou à l'inverse, de répondre simplement. Et puis on peut les aider avec tout ce qui est le système associatif. On a des superbes associations de patients en France qui existent, telles que le collectif BAMP, qui va organiser des rencontres, qui va organiser des soirées thématiques. Ils ont aussi bien sûr une action au niveau parlementaire pour faire changer les choses. Mais en tout cas, en tant qu'amis, on peut déjà soit... Parler de l'association si la personne ne la connaît pas, l'accompagner à un groupe de parole, l'accompagner sur une journée thématique pour montrer son soutien et sa présence dans ces parcours qui peuvent être en effet difficiles.

  • Speaker #1

    Merci Céline.

  • Speaker #0

    Merci.

Description

A comme AMP, B comme bébé, C comme couple : mais aussi insémination, FIV, don d'ovocytes, fécondité…Quand on entre en parcours fertilité, on découvre un vocabulaire aussi vaste que déroutant.


Entre espoirs, attentes et parfois échecs, ce parcours peut vite ressembler à un véritable labyrinthe de mots...et de maux.


Pour en parler sans détour, Giu a invité Céline Forel, sage-femme et membre de l’équipe My S Life. Elle accompagne depuis des années des femmes et des couples dans leur désir d’enfant, de la fertilité à la grossesse, et connaît mieux que personne la complexité de ces parcours.


Dans cet épisode, Céline décrypte le vocabulaire de l'aide à la procréation et nous aide à mieux comprendre ce qu’ils recouvrent, pour donner un peu de clarté et de sens à ce chemin souvent semé d’embûches.


Un épisode à écouter et à partager à toutes celles et tous ceux qui démarrent un parcours bébé !


Bienvenue dans My S Life !



Infos
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Instagram : @ilovemyslife

Youtube : @ilovemyslife
N'hésitez pas à nous écrire : communaute@myslife.co


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S comme secrète, S comme stratégie, S comme sexualité,

  • Speaker #1

    S comme souris, S comme silencieuse,

  • Speaker #0

    S comme secrète.

  • Speaker #1

    J'ai une amie qui est rentrée récemment en parcours AMP. Elle m'a parlé séquoce, elle m'a parlé fausse couche, elle m'a parlé don d'ovocytes, elle m'a parlé limitage, elle m'a parlé remboursement, elle m'a parlé voyage, et puis elle m'a parlé surtout... d'un parcours qui lui a obligé à apprendre plein de choses en très peu de temps. C'est parce que j'avais envie de l'accompagner mieux, et puis aussi parce que moi je voulais en comprendre un peu plus, que du coup je me suis tournée vers une des sages-femmes de My Yes Life. Céline Forel, elle est sage-femme en ligne, mais elle est surtout sage-femme dans la vraie vie. Elle a accompagné énormément de femmes à la fois dans leur désir d'enfant, dans l'accouchement, mais aussi avant, dans la fertilité. Et elle l'a fait de plein de manières différentes, ce qui fait d'elle, je pense, la personne adéquate pour m'aider un petit peu mieux, nous aider un peu mieux, à comprendre le vocabulaire, de l'aide médicale à la procréation et plus généralement du parcours bébé quand on souffre d'infertilité. Bonjour Céline.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci d'être venue. Du coup, je te propose un petit questionnaire à la Proust, mais version parcours d'infertilité. Et peut-être qu'on peut commencer par un premier mot qui est important, le désir d'enfant.

  • Speaker #0

    Oui, en effet, c'est très joli de commencer par ce biais-là. Le désir d'enfant, c'est quelque chose qui n'est pas déjà forcément évident pour tout le monde. On n'a pas forcément tous un désir d'enfant ancré en nous, mais lorsqu'il est là, c'est vraiment quelque chose qui est viscéral. C'est-à-dire que quand le désir est présent et que la grossesse n'est pas encore là, ça peut impacter. tous les aspects de la vie d'une personne, qu'on soit une femme, qu'on soit un homme, que ce soit au niveau professionnel, au niveau personnel, au niveau amical. Et du coup, je pense que c'est un désir très profond qu'il est important de bien prendre en compte.

  • Speaker #1

    Et d'entendre.

  • Speaker #0

    Et d'entendre, tout à fait.

  • Speaker #1

    Deuxième partie du bréviaire, fertilité ou fécondité ?

  • Speaker #0

    Alors, la fertilité, c'est la capacité à concevoir un enfant, tandis que la fécondité, c'est une probabilité par cycle. d'obtenir une grossesse. Et au niveau de la femme, on sait que cette fécondité, elle n'est que de 1 sur 4 par cycle menstruel. C'est-à-dire que si on a des rapports non protégés pendant un mois à raison d'un rapport par jour à 25 ans lorsqu'on est dans notre pic de fertilité, on n'a finalement que 25% de chance d'obtenir une grossesse. Une chance sur 4. Ce qui fait que la fertilité humaine, la fécondité humaine, finalement, elle n'est pas si élevée que celle que l'on peut penser.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'âge, donc j'imagine qu'au fur et à mesure où on avance en âge, la fécondité, c'est ça, diminue ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. On sait que cette fécondité, elle commence à baisser à partir de 35 ans, avec un vrai pic qui descend à 37 ans. Et on le sait aussi, à partir de 42 ans, si on souhaite concevoir naturellement, on a moins de 2% de chances d'obtenir une grossesse par cycle menstruel.

  • Speaker #1

    Là, on parle des femmes. Est-ce que c'est la même chose chez les hommes ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On le sait finalement, pendant longtemps on a pensé que l'homme était tout aussi fertile tout au long de sa vie, de l'adolescence jusqu'à sa mort. Et finalement, on sait désormais avec les nouvelles études que la fertilité de l'homme commence quand même à diminuer aux alentours de 40 ans.

  • Speaker #1

    Mais du coup il a une période de temps un petit peu plus longue en fait.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Si je te dis absence de grossesse ?

  • Speaker #0

    Alors comme on l'a vu, la fécondité humaine est assez faible et donc il ne faut pas s'inquiéter trop vite en absence de grossesse. Déjà il faut commencer par avoir des rapports réguliers, des rapports au bon moment sur la période de fertilité. Et donc il est recommandé d'aller consulter avant 35 ans au bout uniquement d'un an de rapport non protégé parce qu'on sait que statistiquement au bout de l'année la grossesse va arriver.

  • Speaker #1

    On est d'accord qu'il ne s'agit pas d'avoir un rapport par cycle, il en faut plusieurs.

  • Speaker #0

    Exactement, si on veut vraiment potentialiser le chance de grossesse, il faut avoir des rapports qui sont réguliers.

  • Speaker #1

    Rapports pénétrants.

  • Speaker #0

    Rapports pénétrants, bien sûr. Alors, il n'est pas obligatoire d'avoir des rapports tous les jours, je vous rassure, mais en tout cas, c'est important d'avoir des rapports réguliers et fréquents. et au bout d'un an d'essai, on peut aller consulter. un médecin ou une sage-femme afin de faire un bilan de fertilité. A partir de 35 ans par contre, quand on est... À cet âge-là ou au-delà, on recommande d'aller consulter au bout de six mois.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Eh bien parce qu'on sait que justement la fertilité, elle est abaissée et donc on veut pouvoir faire des examens au plus vite parce que si on a besoin d'aide ou de dépister une pathologie, c'est important de ne pas attendre trop longtemps parce qu'on sait qu'à partir de 35 ans, la fécondité, elle décroît.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, un autre mot que j'entends. Bilan de fertilité ?

  • Speaker #0

    Oui, alors le bilan de fertilité, il se compose pour la femme d'une prise de sang et puis d'une échographie pelvienne afin de venir regarder les ovaires, l'utérus, les trompes. Ça peut être complété avec d'autres examens complémentaires si on veut aller bien analyser la cavité utérine. Et puis pour l'homme, on va faire une prise de sang et un spermogramme qui nous permettra d'évaluer la qualité des spermatozoïdes de l'homme.

  • Speaker #1

    Un mot qui revient beaucoup, beaucoup en ce moment sur les réseaux sociaux, syndrome des ovaires polycystiques ou SOPK.

  • Speaker #0

    Alors le SOPK, c'est la première cause d'infertilité chez la femme. C'est un syndrome sur lequel la femme va avoir beaucoup de réserve ovarienne et le fait qu'il y ait cette augmentation de la réserve ovarienne, ça va rendre l'ovulation plus difficile. C'est une ovulation soit qui peut du coup mettre... plus de temps à arriver. Donc ce sont des patientes qui ont des cycles irréguliers et du coup qui ont du mal à calculer leur période de fertilité et du coup à savoir à quel moment avoir des rapports. Et chez certaines personnes, elles ont même une absence complète d'ovulation. Elles n'ont donc pas de cycle et donc pas de possibilité de tomber enceinte.

  • Speaker #1

    Le SOPK, on est d'accord, c'est pas que lié à la fertilité ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est un syndrome qui peut vraiment avoir un impact sur l'ensemble du corps. sur la façon dont on régule notre taux de sucre, sur la psyché. On sait que ce sont des patientes qui peuvent être sujettes à un peu plus d'anxiété, qui peuvent avoir des difficultés à prendre ou à perdre du poids. Donc au-delà de la fertilité, lorsque l'on a un syndrome des ovaires polycystiques, il est important d'avoir un bon suivi médical régulier afin de bien suivre toutes les modifications que ce syndrome engendre sur son corps. On a vraiment une pluralité des symptômes, donc c'est important ainsi de les noter, de... tout noter, même les petits symptômes qui n'ont pas forcément de rapport gynécologique et d'en parler avec son médecin, avec son soignant, car ils peuvent être liés au syndrome des ovaires polycystiques.

  • Speaker #1

    AMP ou PMA ?

  • Speaker #0

    Pendant longtemps, on parlait de PMA, de procréation médicalement assistée. Le centre était la procréation et désormais, on parle d'AMP, d'aide médicale à la procréation. On a voulu en fait faire un changement de paradigme. et ne plus mettre la technique au centre, mais plus l'aide que l'on apporte. Le but étant de remettre le couple ou la femme seule au cœur du projet d'enfant, du projet de grossesse, et de se dire que la médecine est un outil qui vient les aider dans ce projet, et non plus mettre la technique procréative en premier lieu.

  • Speaker #1

    Je continue mon questionnaire avec un acronyme, IUU.

  • Speaker #0

    Alors l'IUU, c'est l'insémination intra-utérine. C'est une technique qui va permettre de se dérouler généralement sur un cycle d'un mois, donc un cycle menstruel, où on va surveiller l'ovulation de la patiente, voir la déclencher avec des médicaments, et une fois que l'ovulation a eu lieu, on va venir mettre une préparation de sperme au sein de l'utérus de la patiente, dans le but que les gamètes puissent se rencontrer et qu'il y ait une grossesse.

  • Speaker #1

    Et FIV ?

  • Speaker #0

    La FIV, c'est la fécondation in vitro. Cette fois-ci, l'objectif va être de créer des embryons au laboratoire. Pour ce faire, on va devoir stimuler la patiente afin qu'elle produise beaucoup d'ovules, beaucoup d'ovocytes. Ces ovocytes vont être récupérés au bloc opératoire, puis analysés au laboratoire et mis en contact avec des spermatozoïdes dans le but de créer des embryons. Lorsque l'on obtient un embryon, on va le replacer dans l'utérus afin d'espérer qu'il y ait une grossesse.

  • Speaker #1

    Ces démarches en France, elles sont prises en charge ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors en France, on a beaucoup de chance. Ce n'est pas le cas dans tous les pays européens, mais l'AMP est prise en charge à 100%. On peut avoir 6 tentatives d'insémination prises en charge par l'assurance maladie et 4 tentatives de FIV.

  • Speaker #1

    Ok. Et on peut y aller jusqu'à quel âge ?

  • Speaker #0

    Alors pour les inséminations, la loi autorise de les pratiquer jusqu'à... 44 ans et 12 mois, donc avant son 45e anniversaire. Pour les ponctions ovocitaires, c'est un petit peu plus tôt, c'est avant les 43 ans, donc jusqu'à 42 ans et 11 mois.

  • Speaker #1

    Un autre mot dans ce labyrinthe des nouveaux mots. Le don de gamètes.

  • Speaker #0

    Alors, le don de gamètes, il englobe du coup le don d'ovocytes, donc les ovocytes ce sont les ovules, et les dons de spermatozoïdes. En France, les dons peuvent avoir lieu uniquement dans les sécos, donc ce sont des centres de dons, on en a plusieurs un peu partout en France. Et donc on peut, si on est une femme ou un homme, donner ces gamètes, donc s'inscrire dans un processus de don. Avec du coup, généralement au départ, un premier questionnaire pour évaluer votre santé, évaluer s'il y a des maladies héréditaires ou non. Et puis après, on fait des examens pour être sûr de voir que tout va bien au sein de votre santé. Et par la suite, en effet, vous pouvez donner soit du sperme, soit si vous êtes un homme ou des ovocytes si vous êtes une femme. Et le don en France, il est libre, il est gratuit. il est... presque anonyme, on va dire, dans le sens où vous allez donner des informations identifiantes au sécos, mais ces informations, seul l'enfant, à sa majorité, pourra venir les demander. C'est-à-dire que, par exemple, une femme qui va recevoir un don d'ovocyte n'aura jamais d'informations identifiantes de sa donneuse. Et il est très encadré, bien sûr, par la loi. C'est quand même un super beau geste.

  • Speaker #1

    Et je crois que quand on parle de don de gamètes, il faut qu'on parle de sécos.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Les séquoces, ce sont vraiment les centres de dons qui vont permettre la distribution et l'attribution des paillettes de sperme et des olocytes. Et donc, on a plusieurs séquoces réparties un petit peu partout en France. Donc, quand on souhaite faire du don ou obtenir un don, parce que parfois, on peut être par exemple une femme seule, on souhaite avoir un enfant. on fait une demande de paillettes de sperme, il faut s'adresser aux écos de sa région.

  • Speaker #1

    Deux mots qui vont ensemble, qu'on comprend globalement, mais peut-être qu'on n'associe pas toujours au parcours bébé ou au parcours de soins de la fertilité, de l'infertilité, pardon,

  • Speaker #0

    temps et échec. En effet, les parcours d'AMP, ce sont des parcours qui restent quand même assez longs. Déjà d'un point de vue organisationnel, il y a du temps qui va s'écouler entre le premier rendez-vous avec la gynécologue et le jour 2, soit l'insémination, soit la ponction. Surtout quand on fait une FIV, il y a un passage au bloc opératoire, donc il faut être inscrit sur un planning et on ne peut pas malheureusement faire tourner les blocs opératoires 24h sur 24 et enchaîner les ponctions à l'infini. Donc il y a déjà un premier temps d'attente qui peut être plus ou moins long, surtout s'il y a des examens qui sont à faire. Souvent en moyenne on prend entre 3 à 6 mois entre le premier rendez-vous et la première tentative. Et puis on a aussi en effet malheureusement beaucoup d'échecs. On en a parlé, la fertilité et la fécondité n'est que de 25% au naturel. Avec les fives en moyenne en France on arrive à peu près à 30% de taux de grossesse, ce qui n'est pas si élevé. Et c'est vrai que du coup malheureusement il y a beaucoup d'échecs. Donc il faut un petit peu ôter ce mythe de se dire, c'est pas grave si je ne fais pas un enfant tout de suite, j'aurai une fille et mon bébé à la fin. Malheureusement, on a encore beaucoup de patients et patientes qui ressortent de ces parcours sans enfant, sans grossesse. Et où, parfois, il y a aussi malheureusement beaucoup de grossesses arrêtées, parce qu'on le sait, en France en général, hors population MP, donc en population globale, on va avoir une grossesse sur cinq. qui va s'arrêter précocement, c'est-à-dire avant la fin du premier trimestre, la fin des trois premiers mois. Donc c'est quand même un nombre qui est conséquent. Et ce nombre, il augmente plus on augmente dans l'âge. Donc plus tardivement, on va arriver dans ce parcours d'AMP. Plus tardivement, on va essayer d'obtenir une grossesse et on est plus à risque malheureusement d'avoir un arrêt de grossesse précoce.

  • Speaker #1

    Ce qui m'amène, alors ce n'est pas toujours le cas, mais en tout cas à un mot qui est important, c'est le coparent.

  • Speaker #0

    Oui. Tout à fait. On s'est beaucoup penché sur le corps de la femme parce que c'est souvent elle qui doit subir les traitements, qui doit subir les interventions, la ponction, etc., l'insémination utérine. Et il est très important d'englober le couple parce que généralement, le désir d'enfant, c'est un désir qui est partagé, qui est un désir qu'on va faire à deux. et donc le coparent va être tout autant impacté que ce soit... par les protocoles, mais aussi par la longueur du parcours et enfin par les échecs. C'est-à-dire que quand on est un homme et qu'on souhaite avoir un enfant, voir sa compagne ne pas tomber enceinte ou voir sa compagne subir malheureusement la perte d'une grossesse précoce, ça peut être extrêmement douloureux, extrêmement pénible et on le sait. Le coparent va aussi être impacté sur tous les aspects de sa vie. Et puis enfin, il est important aussi de bien l'intégrer au niveau de sa santé et du parcours, parce qu'on le sait par exemple pour les hommes, certaines pathologies que l'on peut développer en tant que femme pendant la grossesse, telles que la préeclampsie, ont un lien avec la qualité du sperme. Donc lorsque l'on rentre en parcours d'AMP, Il est important, même si on est l'homme et que ce n'est pas nous qui allons subir les injections, d'adapter ses habitudes de vie, d'avoir une bonne alimentation, un bon sommeil, parce que ça va avoir un impact sur la qualité spermatique et donc ça peut augmenter les chances de grossesse ou en tout cas d'avoir une grossesse qui se déroule au mieux.

  • Speaker #1

    Du coup, bonnes habitudes de vie et fertilité.

  • Speaker #0

    Alors, ce sont des choses assez... Assez simple finalement, mais la première chose ça va être l'alimentation. C'est notre aliment, c'est notre meilleur médicament. Donc avoir une alimentation riche, variée, essayer d'éviter de manger trop sucré, trop gras, trop de produits ultra transformés dont on sait qu'ils peuvent être source soit de cancérigènes ou de perturbateurs endocriniens, c'est déjà une première chose. La deuxième chose ça va être le sommeil. On le sait, le sommeil est extrêmement important pour le bien au développement des cellules, pour la santé en général. Et donc pour un homme, on va recommander à peu près 8 heures de sommeil par nuit et d'avoir un sommeil qui est régulier, c'est-à-dire avec un horaire de lever et de coucher qui reste stable toute la semaine. Désolée pour ceux qui aiment faire la grasse mat le week-end, mais en soi, le cerveau, lui, préfère avoir une régularité. Et pour la femme, les nouvelles études montrent que la femme, elle a besoin de plus d'heures de sommeil qu'un homme du fait des changements hormonaux qu'elle subit dans son corps. Et donc on serait plutôt entre 9... à 10 heures de sommeil par jour.

  • Speaker #1

    Ce qui est beaucoup !

  • Speaker #0

    C'est beaucoup mais c'est important. Et puis le dernier point sur lequel on peut insister, ça va être vraiment l'activité physique. Donc en entendant l'activité physique, je ne demande pas aux gens d'aller faire un sport à haute intensité, je ne leur demande pas forcément d'aller faire du cardio, mais au moins d'avoir du mouvement dans sa journée de manière régulière, d'éviter d'être sédentaire, et puis d'avoir régulièrement une activité qui va nous permettre de transpirer, de se faire plaisir, de se faire du bien. Ça permet d'avoir des endorphines qui vont permettre au corps de se détendre, donc déjà de mieux dormir, de se sentir mieux. Et puis on le sait, ça permet aussi de diminuer tout ce qui est les inflammations dans le corps. Donc il y a vraiment quelque chose de très positif quand on va aller pratiquer une activité sportive. Et du coup, si déjà vous arrivez à respecter ces trois conseils, ce sera parfait.

  • Speaker #1

    On va revenir à un terme un peu plus technique, conservation d'ovocytes.

  • Speaker #0

    Alors... En France, on a la chance désormais de pouvoir faire une conservation d'ovocytes sans motif médical, c'est-à-dire uniquement sur le souhait d'une personne, qu'on soit un homme ou une femme. Pour la femme, on peut le faire de 29 ans à 36 ans et 11 mois. Les délais pour l'homme sont un tout petit peu plus élargis parce qu'on l'a vu tout à l'heure, les spermatozoïdes dégradent moins vite que les ovocytes. C'est un parcours qui va ressembler au parcours de la five, dans le sens où la femme qui va congeler ses ovocytes, elle va elle aussi avoir besoin d'un traitement hormonal, dont le but de la stimuler, de faire en sorte qu'elle développe plusieurs ovules sur le cycle. Elle va aussi avoir un passage au bloc opératoire pour qu'on puisse les récolter. Et puis, ses ovocytes vont être congelés au sein d'un séquence.

  • Speaker #1

    Top. On revient sur la vie de tous les jours. AMP et travail ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors les protocoles d'AMP nécessitent un suivi très régulier et précis à base d'échographie pelvienne et de prise de sang. Et ces examens doivent être faits tôt le matin afin que les médecins du coup puissent avoir les résultats et les analyser. Et donc ces examens doivent être faits à des dates bien précises que l'on peut rarement déplacer et changer. Donc quand on est en parcours, quand on est en stimulation, on va avoir un impact important sur notre planning. du fait de ces examens à faire et à faire tôt. Et c'est vrai que du coup, ça a un impact sur la vie professionnelle. Donc, en France, on a la chance d'avoir des règles et des lois qui permettent de protéger les salariés. C'est-à-dire que si vous déclarez aux ressources humaines de votre entreprise que vous êtes en parcours d'AMP,

  • Speaker #1

    qu'on soit la porteuse du bébé ou un coparent.

  • Speaker #0

    Tout à fait, exactement. La loi va vraiment protéger les personnes qui sont en parcours, qu'on soit le coparent ou la femme. Eh bien, vous allez bénéficier d'un statut qu'on appelle le salarié protégé. C'est comme la femme enceinte, c'est-à-dire qu'on ne peut pas vous virer sur ce motif. Et puis, vous allez obtenir ce qu'on appelle des autorisations d'absence pour justement pouvoir vous rendre à faire ces examens. sans que ça soit décompté de votre temps de travail, c'est-à-dire que ce ne sont pas des heures que vous devrez rattraper. Vous pourrez aller à vos examens, ce sera comptabilisé sur votre emploi du temps comme du temps de travail. Et donc ça permet de rendre un petit peu plus facile le déroulement de votre procédure et de jongler avec aussi la vie professionnelle.

  • Speaker #1

    Je vais terminer par deux mots qui sont peut-être moins liés au jargon technique, mais qu'on n'entend peut-être pas assez autour des parcours AMP. Le premier c'est être accompagné ?

  • Speaker #0

    Oui, l'accompagnement, il est vraiment essentiel pour les personnes qui sont en parcours. Déjà parce que souvent, l'annonce de l'infertilité ou en tout cas de la difficulté à concevoir, c'est déjà un premier choc. C'est quelque chose qui est difficile à vivre. Et puis après, du coup, on l'a vu, ce sont des parcours qui sont longs, qui sont difficiles, qui sont peuplés d'embûches et d'échecs. Et donc, on le sait aujourd'hui, les personnes ont vraiment besoin d'un soutien, entre autres d'un soutien psychologique. Il y a une étude qui a été faite par Fertility Europe qui montre que 77% des patients en parcours ont besoin d'un accompagnement psychologique, donc c'est vraiment énorme. Et puis c'est en effet un parcours qui peut avoir un rautentissement sur la vie personnelle, sur la vie de couple, sur la vie professionnelle, sur la vie amicale. Et donc il est important si vous connaissez quelqu'un qui est en parcours de pouvoir l'accompagner. Alors l'accompagnement, ce n'est pas forcément de venir tous les jours demander comment ça va, est-ce que ça fonctionne ? Un simple bonjour, comment vas-tu, suffit.

  • Speaker #1

    Et on va terminer par un dernier, pour celles ou ceux qui nous écoutent et qui ne sont pas dans un parcours AMP, mais qui ont un proche ou une proche qui est en parcours AMP, comment être un ou une bonne amie ?

  • Speaker #0

    Alors, le plus simple, c'est juste de demander comment ça va.

  • Speaker #1

    Et pas de demander si ça marche.

  • Speaker #0

    Exactement, tout à fait. D'aller demander trop d'informations, ça peut bloquer les personnes, voire les blesser. On n'a pas forcément envie d'aller partager sa vie intime et l'AMP, ça touche à l'intime. Donc juste d'envoyer un petit message, de prendre des nouvelles, de demander juste comment ça va. Ça laisse la porte ouverte à la personne de pouvoir soit en dire plus ou beaucoup si elle en sent le besoin, ou à l'inverse, de répondre simplement. Et puis on peut les aider avec tout ce qui est le système associatif. On a des superbes associations de patients en France qui existent, telles que le collectif BAMP, qui va organiser des rencontres, qui va organiser des soirées thématiques. Ils ont aussi bien sûr une action au niveau parlementaire pour faire changer les choses. Mais en tout cas, en tant qu'amis, on peut déjà soit... Parler de l'association si la personne ne la connaît pas, l'accompagner à un groupe de parole, l'accompagner sur une journée thématique pour montrer son soutien et sa présence dans ces parcours qui peuvent être en effet difficiles.

  • Speaker #1

    Merci Céline.

  • Speaker #0

    Merci.

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