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"Engagée pour la qualité de vie au travail", avec Fabienne Broucaret | Episode 26 (partie 1) cover
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Nouvelle voie

"Engagée pour la qualité de vie au travail", avec Fabienne Broucaret | Episode 26 (partie 1)

"Engagée pour la qualité de vie au travail", avec Fabienne Broucaret | Episode 26 (partie 1)

40min |06/06/2024
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Description

Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job, un média dédié à la qualité de vie au travail, en 2016.

Partie de zéro, elle a développé, en quelques années, une audience de plus de 45 000 personnes !

Elle est aujourd'hui rédactrice en chef de trois magazines : Courrier Cadres, Rebondir et l'Officiel de la franchise.


L'interview est divisée en deux épisodes : cette première partie est centrée sur le parcours de Fabienne Broucaret. La deuxième partie, qui sortira la semaine prochaine, sera consacrée à sa vision des évolutions du monde du travail et à ses conseils pour réussir sa transition professionnelle.


Bonne écoute !


Catégorie d'épisode : interview d'entrepreneur, reconversion professionnelle, sens au travail, qualité de vie au travail


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, on se retrouve aujourd'hui pour une interview, l'interview de Fabienne Brocarré. Fabienne Brocarré a fondé en 2016 un média en ligne dédié à la qualité de vie au travail, un média que vous connaissez je pense, qui s'appelle My Happy Job. Elle est partie de zéro en créant toute seule ce site dans son salon, et quelques années plus tard, il y avait 45 000 personnes qui suivaient ce média. Donc un grand succès dont on va parler dans cette interview qu'on va décortiquer dans cet échange avec Fabienne Brocarré. Et puis depuis un bout d'un an, elle est rédactrice en chef de plusieurs magazines, Courrier cadre, Rebondir, qui est un magazine avec beaucoup de liens avec le podcast Nouvelle Voix et avec mon activité Reconverso. Et puis un troisième magazine qui s'appelle L'Officiel de la franchise. J'ai divisé cette interview en deux parties. Aujourd'hui, on va se centrer sur le parcours de Fabienne Brocarré. Et puis la semaine prochaine, on se retrouvera pour la suite de l'interview où il sera plus question de sa vision du marché du travail d'aujourd'hui et puis également de tous les conseils qu'elle va pouvoir donner A la fois aux personnes qui se posent des questions sur leur vie pro, et puis aux personnes qui veulent se lancer sur de nouveaux projets. Je vous souhaite déjà une très bonne écoute de cette première partie de l'interview. Bonjour Fabienne.

  • Speaker #1

    Bonjour Clémy.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation, parce que je suis ravi de vous interviewer aujourd'hui. Je vous suis depuis longtemps, peut-être pas depuis le tout début de My Happy Job, parce que je crois que c'était en 2016. c'est ça ? peut-être pas depuis le tout début mais presque je suis ravi de pouvoir vous interviewer pour différentes raisons puisque dans le podcast Nouvelle Voix on parle des rebonds professionnels on parle du sens au travail donc ça m'intéresse à la fois de revenir sur votre parcours qui est en lien avec ces deux thématiques du sens et du rebond puis d'avoir aussi votre regard votre vision des choses sur le monde du travail d'aujourd'hui et peut-être aussi sur les conseils que vous pouvez donner à des personnes qui sont en questionnement professionnel, qui ont des envies de changement et qui ont envie aussi d'avoir des regards extérieurs. Alors, je vous propose de commencer par votre parcours et de revenir déjà assez loin dans le passé, carrément quand vous étiez enfant. Qu'est-ce que vous répondiez à la question qu'est-ce que tu feras, qu'est-ce que tu voudras faire quand tu seras grande ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite blague, quand j'étais au primaire, je disais à mes parents que je voulais être matheuse, donc prof de maths. Ah,

  • Speaker #0

    matheuse, c'est ça.

  • Speaker #1

    Qui a risqué pour la petite blague. Et après, plus tard, mais assez rapidement quand même, dès le collège, je me suis orientée vers le journalisme et notamment par le journalisme sportif. En fait, je suis quelqu'un qui adore le sport. J'ai été voir beaucoup de... de compétition avec mon papa, que ce soit du rugby, du tennis, de l'athlée. Je regardais à la télé avec lui le week-end. Et c'était un univers qui me plaisait beaucoup. Alors, si j'aime bien faire le sport, je n'étais pas non plus partie pour faire du sport de haut niveau moi-même. J'en ai eu très tôt conscience. Et donc, je me suis dit, tiens, comment je peux travailler dans l'univers du sport ? Je suis assez curieuse et du coup, j'aimais bien déjà écrire à l'époque. Et je me suis dit, tiens, pourquoi pas aller voir vers le journalisme sportif ? Et quand je me suis posé un petit peu ces questions, j'ai eu la chance d'avoir... un premier maître de stage, c'est-à-dire que très tôt, en quatrième, je crois même avant le stage obligatoire, j'ai envoyé plein de lettres, avec l'aide de ma maman, à plein de médias, et j'ai le magazine de Seine-Saint-Denis, puisque j'habitais à Montreuil, qui a accepté de me prendre pour une semaine, et en fait, ça s'est super bien passé, donc, genre, le journaliste en question avec qui je suis toujours en contact. pour la petite histoire, m'a emmenée à des interviews, m'a fait écrire ma première brève sur une course cycliste, et je me suis dit, tiens, c'est quand même super chouette comme métier. Et de là, j'ai enchaîné les stages tout au long du lycée, pendant les vacances, et ça s'est confirmé après, par la suite, que c'est un métier que j'aimais beaucoup, qui, pour moi, répondait à beaucoup de mes aspirations, et puis c'est comme ça que tout a démarré assez tôt.

  • Speaker #0

    Donc pas de regrets sur prof de maths, finalement ?

  • Speaker #1

    Aucun. Aucun.

  • Speaker #0

    Pas de revue. Bon, moi, ma mère était prof de maths, donc c'est un métier que je connais bien aussi. Je n'ai pas forcément voulu faire, mais je sais que c'est aussi un beau métier. Mais peut-être qu'on rencontre un peu moins de monde, par contre. C'est possible, ça va être un peu différent.

  • Speaker #1

    Exactement. Vous avez tout compris, parce que les rencontres sont importantes, en tout cas dans ce qui me plaît, moi, dans mon métier.

  • Speaker #0

    OK. Ça m'intéressera aussi de parler de vos moteurs, justement. J'imagine que ça, c'est déjà un premier moteur. Donc, en fait, c'est une passion qui arrivait très tôt, finalement. C'est presque une vocation, le journalisme, pour vous.

  • Speaker #1

    C'est arrivé très tôt, dès le collège-lycée. Puis plus je faisais des stages, plus je trouvais ça vraiment sympa. Et puis, je dirais que ça fait un petit peu effet boule de neige. Et puis, en grandissant, le goût pour l'écriture s'est confirmé. Donc, ça allait dans le sens de la presse écrite. Et puis, ça va aussi, je pense, dans ma nature. Je suis quelqu'un d'assez curieuse, qui aime bien quand les choses bougent, d'assez débrouillarde. Et dans ce métier, je pense qu'on a besoin d'être débrouillarde pour, du coup, avancer. Et ça m'a permis, après, on y reviendra, mais de faire plein de choses. avec ce fil rouge en tout cas et d'allier des passions même si après j'ai fait des stages dans le journalisme sportif, j'ai continué et je continue toujours à interviewer des sportifs mais en faisant un petit pas de côté en n'étant pas 100% sport mais au contraire ça m'a permis d'aller découvrir plein de terrains de jeux différents donc oui, très tôt et puis du coup content d'avoir pu me réinventer mais en gardant ce fil rouge

  • Speaker #0

    oui d'accord donc finalement le sport vous vous dites vous vous interrogez toujours des sportifs aujourd'hui mais sur des thématiques un peu différentes donc le sport est passé un peu sur le côté mais le journalisme par contre c'est resté le fil rouge de votre parcours alors j'ai parlé de My Happy Job en introduction parce que c'est ce que je connais en tout cas de vous avec tout ce qu'il y a aujourd'hui aussi dont on reparlera bien sûr avec les différents magazines dont vous êtes rédactrice en chef mais ça m'intéresse de savoir justement ce qui s'est passé dans cette période avant My Happy Job, en résumé, qu'est-ce que vous avez fait avant cette création ?

  • Speaker #1

    Après mes études, j'ai fait une dizaine d'années dans la presse et j'ai alterné soit en étant en poste, en rédaction, pour des magazines, des quotidiens, soit en étant pigiste. J'ai alterné en remettant un peu le nez dans mon expérience des périodes de deux ans, où j'étais deux ans en poste, deux ans en tant que pigiste et après j'allais dans d'autres expériences. et en fait je dirais le point commun à tout ça c'est que j'avais envie que ça bouge et que si ça ne bougeait pas dans les rédactions où j'étais ou si au bout de deux ans j'avais un peu l'impression d'avoir fait le tour du poste je me remettais à mon compte pour toucher à d'autres choses j'ai écrit aussi mes premiers livres pendant cette période et notamment sur le sport et les femmes donc on retrouve le côté voilà le sujet de société et le sport. Et en fait, mon dernier poste, du coup, que j'ai occupé de 2014 à 2016, ce qui s'est passé, c'est qu'on a eu une réorganisation. Et si vous voulez, j'étais dans une rédaction. On était ce qu'on appelle bimédia, donc presse écrite et web. Et en fait, suite à cette réorganisation, on nous demandait de faire que du web et dans des conditions qui, moi, ne me convenaient pas parce que c'est un travers aujourd'hui du métier, c'est-à-dire qu'on nous demandait de faire que du desk. et de faire X papiers par jour, c'est-à-dire beaucoup de papiers par jour. Et donc moi, je perdais la licence même de mon métier. C'est-à-dire que pour moi, comme je vous le disais, être journaliste, c'est aller rencontrer des gens, avoir un minimum de temps pour bien faire son travail. Et là, concrètement, je ne voyais pas comment je pouvais continuer à bien faire mon travail dans ces conditions. Et donc, j'ai commencé à me poser des questions sur la suite et en me disant, tiens… qu'est-ce que je peux faire après ? Et en ayant envie de me remettre à mon compte, je me suis dit, tiens, si je crée mon propre média pour pouvoir faire le métier comme moi je l'entends et comme je trouve que ça fait sens. Et en fait, à l'époque, j'avais commencé à écrire, 2015-2016, sur des questions justement de bien-être au travail, de qualité de vie au travail.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ce qui est intéressant, c'est que se rejoignaient mes préoccupations personnelles de me dire comment retrouver du sens dans mon job. Et des entreprises qui commençaient à bouger sur la qualité de vie au travail. Il y avait eu la première université du bonheur au travail avec la fabrique Spinoza, la semaine de la qualité de vie au travail qui prenait de l'ampleur. Et je me suis dit, tiens, en fait, ça rejoint peut-être des préoccupations beaucoup plus larges. Et c'est comme ça que j'ai fondé My Happy Job quelques mois après avoir quitté mon travail. Et en fait, ça a rapidement pris et puis ça m'a montré que du... c'était une préoccupation qui touchait de plus en plus de monde et c'est comme ça qu'est né My Happy Job et où là j'ai réussi à rester un peu plus longtemps sur un projet c'était signe que ça me convenait bien aussi et que c'était votre projet

  • Speaker #0

    peut-être pour revenir avant de on va revenir bien sûr sur My Happy Job mais pour revenir sur ce qui s'est passé justement avant vous avez vous parlé de desk pour le journaliste ça veut dire en gros travailler au bureau concrètement c'est que vous n'êtes pas sur le terrain et rester dans son ordinateur et du coup pas faire d'interview enfin voilà refaire que des choses qu'on voit ailleurs sur le web et

  • Speaker #1

    du coup faire beaucoup d'articles mais pour moi pas de qualité en tout cas donc c'est quelque chose qui moi me convenait pas et m'enlevait ce qui fait le charme de ce métier pour moi même si on a forcément comme dans tout tous les milieux des contraintes économiques qui fait qu'on doit travailler différemment par rapport à il y a 10 ans ou 15 ans. Mais moi, j'étais persuadée qu'on pouvait maintenir de la qualité, faire du web, mais le faire bien.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Ok. Alors, c'est intéressant parce que j'ai interviewé il y a quelques épisodes un journaliste aussi, enfin, quelqu'un qui était journaliste. lui qui s'est reconverti dans un domaine un peu différent, il a monté un espace de coworking engagé à Lyon, je dis engagé parce qu'il y a beaucoup de liens avec le côté écologie dans son espace de coworking, et quand on a échangé sur le tournant du moment où il est passé de journaliste, alors lui il a quitté le métier de journaliste, mais c'était exactement le même moment, le virage justement où on lui a dit on passe du terrain au bureau et on ne s'occupe que de la partie web, et ce qui est intéressant dans ce que vous dites je trouve c'est que

  • Speaker #1

    vous dites clairement il y avait ce virage du web et vous vous êtes pas dit c'est un mauvais virage vous vous êtes dit c'est juste la mauvaise manière de le prendre quelque part exactement parce qu'en fait du coup j'ai toujours fait en fait depuis que j'ai démarré du web et du print du magazine et je fais pas du tout partie des personnes qui pensaient qu'internet allait tuer le journalisme et du coup que c'était la fin du papier et mon poste aujourd'hui montre qu'on peut faire les deux et le faire bien et que ce soit complémentaire, qu'il y ait une vraie stratégie qui soit pensée pour que le web porte le magazine et inversement. Et ce n'était pas le cas dans le projet qui était porté à l'époque. Et oui, en fait, c'est poser la question, la preuve avec My Happy Job, c'est-à-dire que pour moi, en tout cas, j'ai pu continuer à faire du web, et je peux encore le faire aujourd'hui, mais dans une manière que je trouve qualitative. Et c'est aussi... prendre compte le lecteur, c'est-à-dire que c'est leur proposer des contenus de qualité pour être utile, et c'est ça moi qui me motive et qui me porte, faire des articles pour faire des articles, même si ça a fait, je sais pas combien de clics, mais qu'au final on n'est pas très fier de ce qu'on a fait, moi ça ne me convenait pas.

  • Speaker #0

    Mais dans tout ce qui s'est passé avant, est-ce que vous étiez heureuse dans cette vie professionnelle, en alternance entre des piges, et puis parfois salariés, vous le disiez, comment ça se passait cette vie-là ?

  • Speaker #1

    Oui, j'étais vraiment à ma place, dans mon élément, et puis avec la volonté de faire des choses assez variées. Et c'est ça qui était bien quand j'ai passé les périodes que j'ai passées à mon compte, en étant pigiste, c'est-à-dire qu'on a plusieurs employeurs et qu'on peut justement aller sur des sujets différents, proposer des formats différents. Donc oui, c'est quelque chose qui me correspondait vraiment. Et puis ça m'a permis, par exemple, de faire des reportages à l'étranger, du coup, en proposant des choses. Donc c'est vraiment, oui, ces dix ans étaient très chouettes, de faire des... des remplacements par exemple des CDD, du coup d'avoir des choses assez variées qui me permettaient de ne pas m'ennuyer, de commencer à écrire des livres aussi, donc d'être experte sur certains sujets, de pouvoir varier les thématiques ensuite quand j'en avais envie, et puis de toucher à la fois au magazine, au quotidien, au web. Et donc voilà, ces dix années ont été riches et m'ont apporté beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui d'accord, ok. Et c'est des années qui vous servent toujours aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, et en fait, ce qui est intéressant avec le poste que j'occupe aujourd'hui chez CDI Média, c'est que pour moi, c'est un peu la réunion de mes dix ans dans la presse et de My Happy Job. C'est-à-dire que c'est vraiment la conjonction des deux. Quand j'ai lu l'affiche de poste pour être rédactrice en chef des trois magazines, je me suis dit que c'est quand même drôle de retrouver ma vie de presse classique. Et en même temps, tout ce que j'ai fait pour My Happy Job me sert aujourd'hui aussi. Donc, c'est vraiment l'alignement des planètes et des deux. des deux cycles de ma vie pro.

  • Speaker #0

    Et du coup, sur le démarrage de My Happy Job, vous le disiez, il y a ce moment où vous vous dites, en tout cas, vous aviez une vision quand même des choses, en vous disant justement, je pense qu'il y a quelque chose à faire sur cette thématique, avec ce média en plus du web, qu'on peut peut-être orienter un peu différemment, qualitativement. Est-ce que vous avez hésité ? Comment ça s'est passé cette période ? Parce que vous vous lancez quand même sur un projet en partant de zéro, on est d'accord. Est-ce que ça a été compliqué, évident ? Comment ça s'est passé à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, assez évident pour moi parce que je ne suis pas de nature à... Une fois que j'ai quelque chose en tête et que j'ai un projet, je vais essayer de tout faire, en tout cas de donner mon maximum pour que ça prenne forme. Et en fait, ça m'a aidée bien évidemment à quitter mon poste, d'avoir cette idée. Alors, ce n'était qu'une idée. À l'époque, je n'avais pas de nom, rien d'autre que cette idée et de me dire tiens, il y a quelque chose à creuser. Mais ça aide. de partir avec une idée en tout cas, et de se dire de se projeter dans l'avenir. Au lieu de regarder en arrière, je trouve que ça porte. Et ensuite, oui, il a fallu démarrer de zéro. C'est-à-dire, moi, dans mon salon, en train de me dire, alors, on va lancer un site, quelles vont être les rubriques, comment on imagine les choses, à quelle périodicité. Il va falloir développer le site, donc faire appel à une agence ou un développeur, à quelqu'un, parce qu'on n'avait pas les compétences techniques, d'imaginer un logo, un nom. Voilà, donc tout ça, en effet, ça nourrit. Et puis, ça permet, là, c'est ce que je vous disais, de faire la transition, c'est-à-dire de tout de suite se projeter. Après, je suis partie très concrètement… du coup en ayant le chômage derrière. Donc quand vous créez votre entreprise, j'avais pu bénéficier de l'ARS ou l'ACRE, je ne sais pas, les deux. Ça permet de démarrer son entreprise en utilisant les indemnités chômage qu'on aurait pu avoir. Mais du coup, ça permet de se lancer en disant bon, j'ai un minimum de revenus pour démarrer Donc ça, ça sécurise et c'est important quand on envisage un projet de reconversion, pas de se dire je le quitte tout sans penser aussi à ces aspects-là qui font partie quand même. Donc moi, je m'étais dit que ça me permettait de démarrer sur un… plus tranquillement et ne pas avoir la pression tout de suite que le site soit rentable. Et ça a été déterminant parce que ça m'a permis d'avoir une première année où le site se développait. et après de proposer chaque année des nouveautés qui ont permis de financer le site avec des nouveaux projets. Mais en tout cas, ça a été sécurisant au début. Mais oui, il y a forcément quelque chose qui a trait à l'audace ou en tout cas au fait d'oser. C'est-à-dire que certaines personnes, en plus, pour la petite histoire, je suis partie enceinte de ma fille. Donc, on ne regardait que des grands yeux. de quitter un CDI enceinte pour lancer un projet en se mettant à son compte, ça faisait beaucoup mais en tout cas moi je me disais si ça permet d'être mieux et de m'éclater dans mon boulot et d'en vivre autant essayer et puis je ne le regrette pas et du coup c'est les autres qui avaient peur pour vous finalement vous vous aviez un peu peur aussi franchement ou pas,

  • Speaker #0

    vous le disiez quelque part il y avait une évidence mais est-ce qu'il y avait quand même des craintes des doutes aussi ?

  • Speaker #1

    Non, parce que je me disais qu'au pire, je peux rebondir avec l'expérience que j'avais. Après, sincèrement, je ne pensais pas que ça prendrait aussi bien et que ça deviendrait un tel projet. En tout cas, tout de suite, je me souviens encore quand on a eu les 1 000 premiers abonnés à la newsletter, c'était waouh, en me disant ouais, on y arrive en fait, donc c'est chouette Et pour la petite histoire, j'avais par exemple mon développeur, quand vous prenez un… un outil pour la newsletter qui m'avait dit ah bon bah c'est gratuit jusqu'à 1000 abonnés et je me souviens très bien lui dire oui bon quand on aura 1000 abonnés écoute ce sera des problèmes fouettes et en fait ça arrivait assez rapidement donc voilà il y a cette dynamique et puis une fois que vous lancez vous partagez le projet ça vous porte aussi c'est à dire que vous rencontrez des personnes qui vous disent que le projet fait sens aussi pour eux il y a des retours des lecteurs il y a des retours d'experts avec qui je travaillais déjà qui ont voulu être dans l'aventure donc en fait tout ça vous sécurise aussi Merci

  • Speaker #0

    et donc oui il y a forcément une part de peur mais en tout cas elle était légère par rapport à l'enthousiasme c'est l'enthousiasme qui l'emportait et ce que je trouve intéressant aussi à retenir comme conseil peut-être pour celles et ceux qui nous écoutent c'est qu'en fait ce qui faisait aussi que vous n'aviez pas peur c'est que vous vous êtes dit au pire je rebondis autrement j'ai fait d'autres choses avant, je peux revenir sur un métier que j'ai fait avant et quelque part c'était rassurant

  • Speaker #1

    Oui, c'est de se dire qu'au pire, on peut capitaliser sur les compétences qu'on a déjà. Et pareil, on est dans un système en France où le fait d'avoir le chômage selon comment on a quitté son président d'emploi, mais il y a quelque chose de sécurisant de se dire, je n'ai pas rien là tout de suite et je me laisse un peu de temps pour y arriver. Donc ça aussi, c'est assez sécurisant, je trouve, pour envisager un petit peu sereinement les premiers mois.

  • Speaker #0

    Et du coup, au bout de cette première année, finalement, vous disiez qu'assez rapidement, il y avait eu ces 1000 abonnés sur la newsletter. Alors, je ne sais pas vraiment quel était le modèle économique, mais au bout de la première année, en tout cas, ça fonctionnait plus même que vous ne l'attendiez.

  • Speaker #1

    Oui, et en fait, j'ai eu rapidement aussi, dans le modèle économique, je ne voulais pas, venant de la presse classique, retomber dans les travers, par exemple, de la pub à tout va. Je ne voulais pas que le site soit un sapin de Noël qui clignote avec des bannières.

  • Speaker #0

    Effectivement, oui.

  • Speaker #1

    Voilà, pour tout et n'importe quoi. Et là encore, que ça ne fasse pas sens. Donc, j'ai priorisé en me disant, il faut développer le contenu et l'audience pour montrer que ça marche. Et après, du coup, pouvoir aller vers les… entreprises, les sponsors pour le site, mais de manière qualitative, c'est-à-dire d'aller voir des entreprises qui œuvraient pour la qualité du vieux travail ou qui avaient compris que le but c'était de soutenir un site qui fait du contenu et pas d'être forcément commercial dans l'approche. Donc ça a été le travail de la première année. Après j'ai eu de la chance que par exemple une entreprise comme Generali me rejoigne assez rapidement. Et du coup il y a eu un budget à l'année en disant on est partenaire du site, on est sponsor et en ayant juste un encart sur le site, en n'ayant rien d'autre de commercial. Donc c'était là aussi un gage de confiance qui m'a rassurée en me disant que si des grandes entreprises comme ça me suivaient, il y allait en avoir d'autres. Et après en fait pour le modèle économique, j'ai fait au fur et à mesure. C'est-à-dire que chaque année je me disais qu'il fallait un nouveau projet et que du coup, ça apporte aussi au site. On a fait plusieurs choses. On a d'abord eu des sponsors comme Generali. Ensuite, on a mis en place un annuaire du bien-être au travail. Du coup, l'idée, c'était de répertorier des prestataires, des coaches, des entreprises qui œuvraient pour la qualité de vie au travail en offrant aux entreprises ou aux salariés des services. Donc, cet annuaire a été payant. Donc, ça a fait une autre source de revenus. Ensuite, le développement de l'audience et de la newsletter a permis d'avoir des pubs ciblées, donc une autre source d'audience. et ensuite quand on a développé par exemple les podcasts on a fait des podcasts sponsorisés mais là encore c'était des choses qualitatives c'est à dire qu'on avait un partenaire mais on gérait nous le contenu pour que ça intéresse les gens et que ce soit pas commercial à 100% et que personne n'écoute et au final personne ne s'y retrouverait oui et après quelques années plus tard quand même on a fait une campagne de financement participatif qui nous a permis de faire aussi des nouveaux projets donc voilà chaque année j'ai essayé de développer pour que du coup ça prenne de plus en plus forme et puis l'idée était surtout de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier et de ne pas dépendre que d'une grande entreprise où la période Covid nous l'a montré aussi après j'ai commencé du coup à intervenir par exemple en entreprise Mais quand tout s'arrête d'un côté parce que l'événementiel s'arrêtait, c'est bien d'avoir d'autres choses à proposer. C'est là que les webinaires, par exemple, se sont beaucoup développés. Donc, il faut être agile aussi pour se dire qu'est-ce qu'on propose quand il y a des choses qui marchent plus ou moins bien. Et puis après, on a eu une collection de livres aussi. En fait, en se diversifiant, ça a permis de...

  • Speaker #0

    On est dans beaucoup de projets. Vous disiez un nouveau projet par an, en gros. Et à chaque fois, ça apporte une nouvelle source de revenus. Exactement. Et donc, vous disiez au départ, vous avez démarré toute seule, avec votre ordinateur, c'est parti, je faisais des articles. À quoi ça ressemblait après ? Alors, je sais que ça existe encore aujourd'hui, mais quelques années après le démarrage, ça ressemblait à quoi ? Du coup, il y avait d'autres personnes qui travaillaient avec vous. Comment ça s'est développé ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai jamais voulu pour le coup avoir de salariés, c'est-à-dire que j'ai jamais rêvé de me dire que j'aurais une entreprise avec 5 ou 10 personnes. Et j'ai fonctionné en fait, ce qui était compliqué, c'est que les premières collaborations, c'était de quelles compétences j'ai besoin. Et c'était des choses assez précises. Par exemple, Alban a été la graphiste qui a fait la mascotte de My Happy Job, donc du coup après qui a fait des dessins pour le site, pour du coup nos hors-série. Donc il y a eu par exemple Albane, il y avait du coup un développeur, et ensuite c'était de se dire de quelles compétences j'ai besoin, et après au fur et à mesure, là encore c'était de se dire, tiens là j'ai besoin d'être assistée pour l'annuaire parce que ça fait beaucoup à gérer avec les membres, donc en fait c'était des freelances, et du coup des contrats par rapport à des missions assez spécifiques. Une pigiste, Lucie, qui du coup a travaillé assez rapidement aussi, pour pas que je sois la seule non plus à écrire, donc voilà c'était de se dire de quoi j'ai besoin pour que le site grandisse, mais c'est vrai que j'ai pas... forcément eu besoin d'un salarié à temps plein parce que j'avais besoin de compétences trop différentes. Donc, en fonctionnant avec des freelances, ça marchait bien.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand même, la majorité des articles, c'était vous qui les écriviez concrètement ?

  • Speaker #1

    Oui, et après, surtout au début, après c'est resté le cas dans la majorité, mais du coup j'avais une ou deux pigistes après, on a terminé avec deux pigistes, et après l'idée était aussi que le site soit contributif, en tout cas participatif, avec des tribunes ou des chroniques d'experts, donc ça a permis aussi de nourrir autrement. mais là encore avec un seul mot d'ordre c'est qu'on partage du contenu des conseils mais on n'a pas une visée commerciale en expliquant pourquoi le service est merveilleux mais voilà c'était du coup cet aspect là qui a permis aussi de fédérer tout un écosystème autour et c'était chouette pour que le site soit de plus en plus visible ok

  • Speaker #0

    donc vraiment une belle aventure et vous êtes encore à la tête de My Happy Job ça a changé depuis ?

  • Speaker #1

    En fait, au bout de cinq ans, s'est posé la question de comment continuer à faire grandir le site. Et j'ai l'entreprise Moodwork, qui était une startup avec laquelle je travaillais pas mal, qui est venue me voir pour me proposer de racheter ma happy job. Et je me suis dit, tiens, si moi je ne veux pas lever des fonds, je ne veux pas emprunter à la banque pour avoir des salariés, que ça pouvait être un bon moyen que le site grandisse et rejoigne un écosystème plus grand. Et ce qui m'intéressait avec Moodwork, c'est que c'est une application sur la qualité de vie au travail et la santé mentale, mais qui repose notamment sur du contenu avec des petits colloques du travail et qui a un pôle recherche. Et ça permettait de faire des choses différentes aussi. Donc, on a fait des enquêtes, des études. Et moi, l'idée, c'était... d'intégrer Moodwork, de continuer à gérer My Happy Job de manière assez autonome, mais d'avoir un interne, une graphiste, d'avoir quelqu'un qui gérait les réseaux sociaux. Donc en fait, quand du coup Moodwork a racheté My Happy Job et que moi j'ai intégré Moodwork, c'est vrai que ça m'a permis de lâcher quelques casquettes. Et ça fait du bien aussi après cinq ans où on gère tout, de se dire voilà là je lâche par exemple la gestion des réseaux sociaux, je lâche le commercial et je me recentre que sur le contenu pour faire des nouvelles choses. et donc ça a duré un an et demi deux ans et je bifurque encore mais voilà c'était chouette aussi de pouvoir développer My Happy Job un peu autrement d'accord c'était avec un autre regard une autre position quelque part

  • Speaker #0

    oui et je ne me rends pas compte à quel point c'était intense cette aventure parce que quand vous en parlez on voit bien que c'est et puis pour les personnes qui nous écoutent qui connaissent on sait que c'était quand même très connu et alors vous disiez 1000 abonnés au début mais c'est monté à combien à peu près après ? alors il y a deux ans donc j'ai terminé en tout cas quand moi j'ai quitté My Happy Job à 45 000 abonnés pour la newsletter ok sacré un sacré succès vraiment une super aventure et du coup j'ai eu mal à me rendre compte l'intensité que ça pouvait être pour vous par exemple au quotidien donc est-ce que vous êtes parce que dans notre podcast enfin dans mon podcast on parle aussi pas mal d'équilibre je parle de sens au travail puis d'équilibre l'équilibre c'est très très variable d'une personne à l'autre on cherche pas tous la même chose par rapport à ça mais est-ce que du coup justement c'était vraiment une aventure passion avec voilà vous y passez un temps incroyable ou est-ce que à un moment donné vous avez aussi le temps de faire d'autres choses à côté enfin comment ça se passait finalement

  • Speaker #1

    Alors, la première année a été particulière parce que, du coup, je pense que quand on a un projet comme ça qu'on porte, qu'on est dans une dynamique où ça prend bien, où il y a un enthousiasme assez fort et que, oui, il y a quelque chose de passion dedans. C'est le bébé qu'on développe. La première année a été très dense. Et la deuxième année, je me suis dit qu'il fallait que j'apprenne à mettre quelques limites en plus parce que j'avais tendance à retravailler quand les enfants dormaient, de me dire, tiens, j'ai du temps, ce que je n'ai pas eu le temps de faire dans la journée, hop, je vais le faire le soir. Et puis... Il y a plein d'activités annexes, c'est-à-dire que j'avais une comptable, mais par exemple, il faut préparer les docs comptables. Et ça, en fait, dans ma journée, je me disais que c'était une perte de temps, qu'il fallait que je fasse du contenu, rencontrer des gens. Donc, je n'allais pas prendre deux heures pour la compta un matin. Donc, je le faisais le soir, en fait, quand tout était fini. Donc, en fait, c'est ça de se dire qu'en fait, il y a tellement de choses à gérer que oui, la première année notamment, ça a pris pas mal de temps. Mais j'ai rapidement été dans l'idée aussi, puis je suis quelqu'un pour... Le travail est important, mais par contre le travail ce n'est pas toute ma vie. Ma vie c'est aussi ma vie familiale, ma vie sociale, aller voir des expos, sortir. Donc l'idée c'est aussi de se dire que oui le travail occupe une place importante et je ne conçois pas de faire un travail qui ne me plaît pas et n'a pas de sens pour moi. Par contre le travail pour moi ne doit pas prendre tout. C'est-à-dire que non, je ne sacrifierais pas, même pour mon projet personnel, du temps avec mes enfants. J'avais tendance à retravailler quand ils étaient couchés, par exemple. Mais là, après, les limites, c'est soi. C'est-à-dire qu'il y a la fatigue, qu'on n'est pas un super-héros et qu'on a besoin aussi de temps de repos et de temps pour soi. Donc, c'est plutôt le temps pour moi qui m'a manqué au début et de me dire qu'après, c'était important d'avoir ces temps de pause et des choses très bêtes. Mais en étant à mon compte, c'est les premiers jours de congé que j'ai pris juste pour moi. pas pour mes enfants quand ils étaient là ou pas, c'est de se dire, mais là, en fait, je vais poser juste une journée, mais juste pour moi faire des choses dont j'ai envie, en fait, et de ne pas culpabiliser, de se dire, tu pourras faire quand même... Voilà. Donc, c'est ça qu'on apprend. Et en fait, on se rend compte que ça tourne quand même très bien, même si on s'est autorisé à prendre une journée. Et par contre... là quand on est à son compte je trouve que ce qui est génial c'est la flexibilité c'est de se dire là cet après-midi je vais peut-être bosser un peu moins et je bosserai un peu plus demain et c'est pas grave donc c'est ça je trouve vraiment un luxe en tout cas quand on réussit à trouver son équilibre comme vous le disiez qui n'est pas le même pour tout le monde mais en tout cas pour moi c'était important aussi surtout sur un sujet quand on parle de qualité de vie au travail de se dire tant qu'à faire il faudrait aussi faire une... Exactement. À force d'interviewer des coachs toute la journée sur ces sujets-là, on attrape quand même des bonnes habitudes. Et faire du sport dans la semaine, pour moi, c'est des choses qui étaient aussi importantes. Mais clairement qu'on doit aussi apprendre au fil du projet. Je pense qu'entre l'année 1 et l'année 5, oui, je pense qu'en année 5, je me prenais plus de temps pour moi et je m'organisais peut-être un peu plus autrement parce qu'il y a des gens avec qui je pouvais déléguer aussi. Donc, c'est aussi ça qui change au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Oui. c'est quelque chose ce que vous dites là sur le côté après 5 ans on voit les choses un petit peu différemment on prend plus de temps il y a peut-être le côté vous le disiez alors vous en plus vous rencontrez des personnes tous les jours qui vous disaient la semaine de 4 jours c'est très bien ça donne des idées quand même mais je trouve aussi une chose c'est que je vois beaucoup de personnes qui conseillent les entrepreneurs et les entrepreneurs aujourd'hui mais qui parfois disent on peut tout à fait avoir une activité qui fonctionne très bien en travaillant peu etc. voire très peu bon des fois c'est un peu un peu étonnant d'ailleurs ce qu'il propose le sentiment que j'ai quand même dans les personnes que j'interroge ou même mon cas personnel c'est que ce que je vois c'est quand même qu'au début en général quand on est sur un projet entrepreneurial ou qu'on crée quelque chose comme vous avec My Happy Job, il faut quand même compter qu'au début il va falloir y mettre beaucoup d'énergie peut-être qu'après on pourra plus facilement se réserver du temps et rééquilibrer les choses mais que dans les premiers temps quand même ça demande une intensité forte

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Mais après, là où c'est passionnant, c'est-à-dire que c'est des choses qui, en même temps, donnent de l'énergie. C'est-à-dire que les rencontres qu'on fait, les articles que j'écrivais, les webinaires après que j'animais, en fait, j'en ressortais boostée aussi. C'est-à-dire que quand vous faites quelque chose qui vous plaît autant, en fait, oui, c'est du travail. Mais il y avait une expression que j'avais lue dans un coworking qui disait c'est du taf, mais c'est du kiff Mais en fait, c'était tout à fait ça. C'était de la pure… Quand on finit la journée hyper content parce qu'un article prend bien, mais en même temps on a l'impression d'être utile, on a des retours des lecteurs qui boostent, on a des nouveaux projets, c'est aussi important, ça nourrit aussi, ça recharge les batteries, mais clairement il faut aussi dormir la nuit, il faut aussi faire autre chose et ne pas s'enfermer là-dedans, parce qu'après c'est là où c'est la limite, c'est-à-dire qu'il ne faut pas non plus tout. tout donner ou avoir l'impression de faire des sacrifices énormes et pour moi un des luxes c'est le temps, c'est vraiment de se dire à partir du moment où on arrive à équilibrer les choses et que ça nous convient, c'est génial parce que là on réussit sur tous les tableaux et c'est top.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on recherche tous en tout cas. Alors vous avez parlé tout à l'heure du rachat de Mayapijob par Moodwork, alors après justement comment ça s'est passé entre ce passage-là puis aujourd'hui où vous êtes donc rédactrice en chef de trois magazines ? Comment vous avez fait ce rebond ? Comment ça s'est passé ? Est-ce qu'on est venu vous chercher ? La première année était très chouette avec Moodwork parce qu'on a pu mettre en place plein de nouvelles choses, des études, comme je vous le disais, moi, lâcher quelques casquettes, retourner l'air de rien salarié parce que c'était aussi un enjeu après cinq ans à son compte et en ayant son entreprise. Et c'est là que Moodwork a été génial pour moi, c'est-à-dire que j'ai intégré une start-up où certains étaient en full remote. Moi, je venais généralement une semaine au bureau. Du coup, c'était un cadre qui me convenait bien, c'est-à-dire que je retrouvais un cadre d'entreprise, mais assez flexible quand même. Sinon, je n'aurais pas pu faire la transition dans une tour à la Défense du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    Au bureau, tous les matins, tous les soirs, tout le temps.

  • Speaker #0

    En ayant 10 personnes au-dessus de moi pour prendre une décision, ça n'aurait pas été possible. Donc ça a été super d'avoir cette transition-là et puis de voir le cycle grandir autrement. Après, c'est aussi accepter que d'autres personnes gèrent ce que vous gériez. Les réseaux sociaux, je le disais. Du coup, c'est accepter de lâcher, de faire confiance. Et pour ça, ça a été une chouette équipe, des nouveaux projets, une dynamique vraiment sympa. Et puis, on était en raccord sur les valeurs qu'on partageait. Donc tout ça s'est fait vraiment très, très bien. Et puis, au bout d'un an et demi, moi, je me suis posé la question en me disant Il va falloir penser à l'après. Et en fait, c'est très drôle parce qu'à partir du moment où c'était à la rentrée du coup 2022, où je me suis mis ça en tête, et du coup est arrivé ce poste. Et en fait, c'est assez drôle. Quand j'ai vu l'affiche de poste, je me suis dit mais c'est quand même très, très... C'est marrant que ça tombe à ce moment-là, quand je me dis que pour 2023, il faudrait voir l'étape d'après. Et comme je vous le disais, quand j'ai vu les différentes missions, ça retombait sur de la presse classique, que je suis très contente d'avoir retrouvée, sur des thématiques sur le monde du travail qui me parlaient forcément beaucoup, et en même temps avec du web à développer, des nouveaux projets à mettre en place, et du coup un nouveau terrain de jeu, pour moi qui aime bien créer, lancer des choses, on me dit bon ben, on va voir ça devrait le faire quand je vois toutes les différentes missions. Et là, c'était de retrouver une entreprise un peu plus grande, un cadre un peu différent. Et c'est là que c'était bien d'être passée par Maudouaf parce que ça m'a fait une bonne transition. Et ça m'a permis de lâcher ma Yapi Job en douceur aussi, c'est-à-dire de ne pas me dire que je revendais et que du jour au lendemain, je ne touchais plus au projet. Là, ça a permis de faire deux ans de transition et je pense que j'en avais besoin pour que la presse passe bien.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai que ça donne une transition plus en douceur que de passer d'un projet personnel à une entreprise, comme vous le disiez. Parce qu'aujourd'hui, dans votre rôle actuel, ça se passe comment du coup ? Vous êtes rédactrice en chef de plusieurs magazines. Le rôle de rédactrice en chef, c'est quoi en fait ? Je ne me rends pas bien compte. Est-ce que c'est du management d'équipe ? Est-ce que c'est plutôt de la coordination ? C'est quoi exactement ?

  • Speaker #0

    Un peu de tout ça. Alors, l'idée, en fait, c'est qu'il y a trois magazines. Donc, il y a l'officiel de la franchise qui est sur l'entreprenariat, rebondir, qui est sur des sujets de reconversion ou de recherche d'emploi, et courrier cadre, qui est plutôt dédié au management, aux dirigeants et au RH. Donc, le monde du travail, c'est un peu la vie pro sous tous ces aspects. Donc, ça, ça me convenait très bien. Et après, mon rôle, ben oui, il y a une équipe en interne, du coup, de plusieurs journalistes. Donc, je manage, je coordonne. Et il y a aussi le rôle de relecture avec... les trois magazines qui sortent à des périodicités un peu différentes. Donc l'idée, c'est de partir de pages blanches du magazine et de se dire qu'est-ce qu'on va mettre dans les magazines de la conférence de rédaction au BAT et que ça parte à l'impression. Donc il y a tout ce travail de coordination, de trouver des sujets, bien évidemment avec l'équipe, en interne et en externe. Et ensuite, il y a tout un travail, notamment sur le web, où l'idée, c'est aussi d'imaginer de nouveaux formats. de nouveaux projets et de se dire qu'est-ce qu'on peut lancer, qu'est-ce qui fait sens, et comment on crée de la synergie entre le web, le mag, et en fait le groupe a eu aussi la bonne idée de se diversifier, je trouve, de manière intelligente en rachetant des salons. Donc le groupe a racheté le salon du travail et de la mobilité professionnelle, le salon du management, et en fait l'idée c'est de se dire que les événements peuvent aussi aider à faire connaître nos publications, et en même temps que les publications permettent d'amener du monde aux événements, et tout ça crée un écosystème très vertueux. et donc voilà moi j'ai un rôle un peu transverse donc il faut passer de trois magazines différents donc c'est assez sportif mais c'est chouette

  • Speaker #1

    Vous recrutez du sport que vous aimez bien au départ dans vos premières années de journalisme ?

  • Speaker #0

    Et après, ce qui est intéressant pour moi, c'est vraiment d'être aussi dans une équipe à taille humaine, où on peut mettre des choses en place assez rapidement, où il y a un esprit start-up, clairement, pour imaginer des nouvelles choses. Et ça, ça me convient très bien. C'est-à-dire que le jour où ça ronronne, généralement, je m'y retrouve un peu moins. Et là, je m'éclate à imaginer des nouvelles choses. C'est des marques qui sont très bien installées, qui sont connues chacune dans leur milieu, mais qu'il a fallu aussi moderniser. Et ça, c'est un challenge génial de prouver qu'on peut faire de la presse de qualité, là encore, mais innover aussi. Donc, ça me correspond bien.

  • Speaker #1

    Innover, quand vous parlez d'innovation, c'est sur la partie web, justement, digitale, ou ça peut être aussi sur le côté papier ?

  • Speaker #0

    Alors, on a refait, par exemple, rebondir, on a fait toute une nouvelle formule, où là, on est reparti de zéro, et oui, là, ça a été innovant, parce qu'on... on a mis des choses qu'on ne voit pas forcément dans des magazines de manière classique. À la fin, vous avez par exemple une double page de coaching où l'idée, c'est que les gens s'approprient le magazine, puissent faire des exercices pour réfléchir sur leurs envies, leurs valeurs, leurs talents. Donc, c'est aussi de se dire que le magazine, on peut apporter des touches un peu différentes. Donc, Jérémy qui est à la maquette, qui est directeur artistique, a revu toute la maquette aussi pour que ce soit beaucoup plus… plus dans l'air du temps. Donc, on peut innover dans les magazines. Et bien évidemment, le web permet aussi d'innover avec des podcasts nouveaux, avec des webinaires. Là, on a lancé des livres blancs il n'y a pas longtemps. Donc, c'est de se dire qu'on peut tester des choses, des formats, et puis voir un petit peu qu'est-ce qui prend, les retours qu'on a des lecteurs. Et puis, ça apporte de la nouveauté. Je pense que c'est aussi ça qui permet de toucher un plus large public aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, puis rebondir, je fais une petite parenthèse justement par rapport à ce magazine et par rapport aux personnes qui nous écoutent, parce que vu que souvent, je disais, c'est des personnes qui sont en questionnement professionnel, j'ai vu que sur le site notamment, il y avait toute une partie sur On a testé le métier de… Je trouvais ça assez sympa, toute cette rubrique-là sur les reconversions, on allait tester des métiers, ça donne des idées, je trouvais que c'était une rubrique très intéressante que je conseille du coup aux personnes qui nous écoutent. Puis de manière générale, le magazine, les trois magazines sont des magazines qu'on trouve dans les bureaux de presse.

  • Speaker #0

    Exactement, en kiosque et sinon on peut les acheter en ligne via la boutique en ligne Exactement et donc il y a du contenu inédit sur le web et du contenu inédit dans les magazines mais du coup l'idée c'est vraiment en tout cas pour rebondir d'aider les gens qui sont en recherche d'emploi, d'apporter des conseils pratiques, d'avoir des zooms sur des métiers comme vous le disiez et aussi sur des secteurs, quels sont les secteurs qui recrutent le plus, aider les gens dans leur recherche d'emploi alors qu'il s'agisse d'une reconversion peut-être partielle ou totale ou tout simplement de changer de poste d'entreprise et donc on essaye vraiment d'accompagner je dirais le candidat ou la candidate, que ce soit pour des choses très basiques sur le CV, l'entretien, mais aussi comment, quand j'ai envie de me reconvertir, à quoi peut me servir un bilan de compétences, quelles sont les priorités quand je me mets à mon compte en tant qu'indépendant. On essaye vraiment d'avoir un champ assez large pour essayer d'être le plus utile possible.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. C'est quand même vraiment trois sujets différents quand on regarde finalement les trois magazines. La thématique est la même, mais quand on regarde précisément ce que vous expliquez sur rebondir, l'officiel de la franchise, après avoir lu rebondir, on passe peut-être à l'officiel de la franchise.

  • Speaker #0

    Exactement, on lance son magasin ou son resto.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Et puis, courrier cadre, qui s'adresse peut-être à un public un peu différent, mais la thématique reste dans tous les cas l'emploi, la reconversion.

  • Speaker #0

    Exactement, et Couricade, on va être sur des questions de management, on va s'intéresser aussi aux tendances en matière de RH, on va peut-être plus s'adresser à un public de dirigeants ou de salariés qui ont envie de monter en compétences, et on va retrouver tous les sujets de qualité du travail aussi, sur comment on peut s'épanouir, et l'idée d'avoir une performance durable aussi, c'est-à-dire que oui, on peut grimper les échelons, on peut avoir une jolie carrière, mais sans oublier le sens, sans oublier aussi l'équilibre pro-vie-perso, donc on va être aussi sur toutes ces questions-là.

  • Speaker #1

    Ok, donc l'essence de My Happy Job n'est jamais très loin dans le... En tout cas, la qualité de vie au travail, le sens, c'est des questions qui restent fortes. Justement, peut-être par rapport à ça, par rapport au moteur que vous avez, vous en avez parlé d'un au début, en disant effectivement déjà la rencontre, finalement. Prof de maths, vous aurez rencontré des élèves, mais il vous fallait plus. Il vous fallait plus, donc ce métier de journaliste, vous convenez bien. Est-ce que vous avez d'autres moteurs, justement ? Qu'est-ce qui vous fait avancer, finalement ?

  • Speaker #0

    Clairement les rencontres comme je vous le disais, de pouvoir nourrir ma curiosité et de continuer à apprendre, c'est-à-dire que j'apprends beaucoup de choses moi via les interviews, d'interviewer des experts, des coachs, des philosophes, des sportifs, je trouve qu'on peut apprendre de gens qui viennent de milieux totalement différents, donc ça, ça me nourrit vraiment. Ensuite, le côté innovation et création. Je m'ennuierais si, comme je vous le disais, ça ronronnait et si je refaisais tous les ans la même chose. Alors, c'est peut-être très confortable, mais moi, j'aime bien ce côté où on sort. Alors, ce n'est pas forcément sortir de sa zone de confort, mais c'est en tout cas oser et tester des choses et de se dire qu'on peut innover. En tout cas, le côté création m'amuse bien. L'écriture. Je n'ai jamais loin non plus, parce que j'essaye de toujours continuer à écrire un peu, même si aujourd'hui mon rôle fait que je suis plus dans la coordination et la gestion de projet, mais je continue à écrire pour les différents médias. ça, ça continue à être aussi important. Et après, d'avoir un bon équilibre. Comme je vous le disais, pour moi, le travail est important, mais le travail nous occupe toute la place. Donc, d'avoir cet équilibre-là, cette flexibilité-là, est toujours important pour moi. Et de se dire qu'on s'éclate au travail, mais on fait aussi autre chose.

  • Speaker #1

    On a aussi une vie à côté.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    C'est terminé pour cette première partie de l'interview de Fabienne Brocarré. On se retrouve donc la semaine prochaine pour la suite de l'interview où il sera question de sa vision du monde du travail et surtout de tous les conseils qu'elle peut donner aux personnes qui se posent des questions sur leur vie pro ou aux personnes qui ont envie de se lancer dans d'autres nouveaux projets. Pour avoir déjà réalisé l'interview, je vous conseille d'écouter cet épisode. Les conseils seront nombreux et très précieux. Pour donner un coup de main au podcast Nouvelle Voix pour m'aider à le faire connaître, vous pouvez prendre quelques secondes pour le noter, pour le commenter. c'est possible pour des plateformes comme Apple Podcast ou Spotify sur d'autres plateformes c'est pas toujours possible de noter les podcasts donc si vous l'écoutez ailleurs faites un petit tour sur Apple Podcast ou Spotify pour mettre le maximum d'étoiles un petit commentaire sympa et ça m'aide beaucoup à faire connaître ce podcast auprès de nouvelles personnes merci beaucoup pour votre écoute et je vous dis à la semaine prochaine

Description

Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job, un média dédié à la qualité de vie au travail, en 2016.

Partie de zéro, elle a développé, en quelques années, une audience de plus de 45 000 personnes !

Elle est aujourd'hui rédactrice en chef de trois magazines : Courrier Cadres, Rebondir et l'Officiel de la franchise.


L'interview est divisée en deux épisodes : cette première partie est centrée sur le parcours de Fabienne Broucaret. La deuxième partie, qui sortira la semaine prochaine, sera consacrée à sa vision des évolutions du monde du travail et à ses conseils pour réussir sa transition professionnelle.


Bonne écoute !


Catégorie d'épisode : interview d'entrepreneur, reconversion professionnelle, sens au travail, qualité de vie au travail


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, on se retrouve aujourd'hui pour une interview, l'interview de Fabienne Brocarré. Fabienne Brocarré a fondé en 2016 un média en ligne dédié à la qualité de vie au travail, un média que vous connaissez je pense, qui s'appelle My Happy Job. Elle est partie de zéro en créant toute seule ce site dans son salon, et quelques années plus tard, il y avait 45 000 personnes qui suivaient ce média. Donc un grand succès dont on va parler dans cette interview qu'on va décortiquer dans cet échange avec Fabienne Brocarré. Et puis depuis un bout d'un an, elle est rédactrice en chef de plusieurs magazines, Courrier cadre, Rebondir, qui est un magazine avec beaucoup de liens avec le podcast Nouvelle Voix et avec mon activité Reconverso. Et puis un troisième magazine qui s'appelle L'Officiel de la franchise. J'ai divisé cette interview en deux parties. Aujourd'hui, on va se centrer sur le parcours de Fabienne Brocarré. Et puis la semaine prochaine, on se retrouvera pour la suite de l'interview où il sera plus question de sa vision du marché du travail d'aujourd'hui et puis également de tous les conseils qu'elle va pouvoir donner A la fois aux personnes qui se posent des questions sur leur vie pro, et puis aux personnes qui veulent se lancer sur de nouveaux projets. Je vous souhaite déjà une très bonne écoute de cette première partie de l'interview. Bonjour Fabienne.

  • Speaker #1

    Bonjour Clémy.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation, parce que je suis ravi de vous interviewer aujourd'hui. Je vous suis depuis longtemps, peut-être pas depuis le tout début de My Happy Job, parce que je crois que c'était en 2016. c'est ça ? peut-être pas depuis le tout début mais presque je suis ravi de pouvoir vous interviewer pour différentes raisons puisque dans le podcast Nouvelle Voix on parle des rebonds professionnels on parle du sens au travail donc ça m'intéresse à la fois de revenir sur votre parcours qui est en lien avec ces deux thématiques du sens et du rebond puis d'avoir aussi votre regard votre vision des choses sur le monde du travail d'aujourd'hui et peut-être aussi sur les conseils que vous pouvez donner à des personnes qui sont en questionnement professionnel, qui ont des envies de changement et qui ont envie aussi d'avoir des regards extérieurs. Alors, je vous propose de commencer par votre parcours et de revenir déjà assez loin dans le passé, carrément quand vous étiez enfant. Qu'est-ce que vous répondiez à la question qu'est-ce que tu feras, qu'est-ce que tu voudras faire quand tu seras grande ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite blague, quand j'étais au primaire, je disais à mes parents que je voulais être matheuse, donc prof de maths. Ah,

  • Speaker #0

    matheuse, c'est ça.

  • Speaker #1

    Qui a risqué pour la petite blague. Et après, plus tard, mais assez rapidement quand même, dès le collège, je me suis orientée vers le journalisme et notamment par le journalisme sportif. En fait, je suis quelqu'un qui adore le sport. J'ai été voir beaucoup de... de compétition avec mon papa, que ce soit du rugby, du tennis, de l'athlée. Je regardais à la télé avec lui le week-end. Et c'était un univers qui me plaisait beaucoup. Alors, si j'aime bien faire le sport, je n'étais pas non plus partie pour faire du sport de haut niveau moi-même. J'en ai eu très tôt conscience. Et donc, je me suis dit, tiens, comment je peux travailler dans l'univers du sport ? Je suis assez curieuse et du coup, j'aimais bien déjà écrire à l'époque. Et je me suis dit, tiens, pourquoi pas aller voir vers le journalisme sportif ? Et quand je me suis posé un petit peu ces questions, j'ai eu la chance d'avoir... un premier maître de stage, c'est-à-dire que très tôt, en quatrième, je crois même avant le stage obligatoire, j'ai envoyé plein de lettres, avec l'aide de ma maman, à plein de médias, et j'ai le magazine de Seine-Saint-Denis, puisque j'habitais à Montreuil, qui a accepté de me prendre pour une semaine, et en fait, ça s'est super bien passé, donc, genre, le journaliste en question avec qui je suis toujours en contact. pour la petite histoire, m'a emmenée à des interviews, m'a fait écrire ma première brève sur une course cycliste, et je me suis dit, tiens, c'est quand même super chouette comme métier. Et de là, j'ai enchaîné les stages tout au long du lycée, pendant les vacances, et ça s'est confirmé après, par la suite, que c'est un métier que j'aimais beaucoup, qui, pour moi, répondait à beaucoup de mes aspirations, et puis c'est comme ça que tout a démarré assez tôt.

  • Speaker #0

    Donc pas de regrets sur prof de maths, finalement ?

  • Speaker #1

    Aucun. Aucun.

  • Speaker #0

    Pas de revue. Bon, moi, ma mère était prof de maths, donc c'est un métier que je connais bien aussi. Je n'ai pas forcément voulu faire, mais je sais que c'est aussi un beau métier. Mais peut-être qu'on rencontre un peu moins de monde, par contre. C'est possible, ça va être un peu différent.

  • Speaker #1

    Exactement. Vous avez tout compris, parce que les rencontres sont importantes, en tout cas dans ce qui me plaît, moi, dans mon métier.

  • Speaker #0

    OK. Ça m'intéressera aussi de parler de vos moteurs, justement. J'imagine que ça, c'est déjà un premier moteur. Donc, en fait, c'est une passion qui arrivait très tôt, finalement. C'est presque une vocation, le journalisme, pour vous.

  • Speaker #1

    C'est arrivé très tôt, dès le collège-lycée. Puis plus je faisais des stages, plus je trouvais ça vraiment sympa. Et puis, je dirais que ça fait un petit peu effet boule de neige. Et puis, en grandissant, le goût pour l'écriture s'est confirmé. Donc, ça allait dans le sens de la presse écrite. Et puis, ça va aussi, je pense, dans ma nature. Je suis quelqu'un d'assez curieuse, qui aime bien quand les choses bougent, d'assez débrouillarde. Et dans ce métier, je pense qu'on a besoin d'être débrouillarde pour, du coup, avancer. Et ça m'a permis, après, on y reviendra, mais de faire plein de choses. avec ce fil rouge en tout cas et d'allier des passions même si après j'ai fait des stages dans le journalisme sportif, j'ai continué et je continue toujours à interviewer des sportifs mais en faisant un petit pas de côté en n'étant pas 100% sport mais au contraire ça m'a permis d'aller découvrir plein de terrains de jeux différents donc oui, très tôt et puis du coup content d'avoir pu me réinventer mais en gardant ce fil rouge

  • Speaker #0

    oui d'accord donc finalement le sport vous vous dites vous vous interrogez toujours des sportifs aujourd'hui mais sur des thématiques un peu différentes donc le sport est passé un peu sur le côté mais le journalisme par contre c'est resté le fil rouge de votre parcours alors j'ai parlé de My Happy Job en introduction parce que c'est ce que je connais en tout cas de vous avec tout ce qu'il y a aujourd'hui aussi dont on reparlera bien sûr avec les différents magazines dont vous êtes rédactrice en chef mais ça m'intéresse de savoir justement ce qui s'est passé dans cette période avant My Happy Job, en résumé, qu'est-ce que vous avez fait avant cette création ?

  • Speaker #1

    Après mes études, j'ai fait une dizaine d'années dans la presse et j'ai alterné soit en étant en poste, en rédaction, pour des magazines, des quotidiens, soit en étant pigiste. J'ai alterné en remettant un peu le nez dans mon expérience des périodes de deux ans, où j'étais deux ans en poste, deux ans en tant que pigiste et après j'allais dans d'autres expériences. et en fait je dirais le point commun à tout ça c'est que j'avais envie que ça bouge et que si ça ne bougeait pas dans les rédactions où j'étais ou si au bout de deux ans j'avais un peu l'impression d'avoir fait le tour du poste je me remettais à mon compte pour toucher à d'autres choses j'ai écrit aussi mes premiers livres pendant cette période et notamment sur le sport et les femmes donc on retrouve le côté voilà le sujet de société et le sport. Et en fait, mon dernier poste, du coup, que j'ai occupé de 2014 à 2016, ce qui s'est passé, c'est qu'on a eu une réorganisation. Et si vous voulez, j'étais dans une rédaction. On était ce qu'on appelle bimédia, donc presse écrite et web. Et en fait, suite à cette réorganisation, on nous demandait de faire que du web et dans des conditions qui, moi, ne me convenaient pas parce que c'est un travers aujourd'hui du métier, c'est-à-dire qu'on nous demandait de faire que du desk. et de faire X papiers par jour, c'est-à-dire beaucoup de papiers par jour. Et donc moi, je perdais la licence même de mon métier. C'est-à-dire que pour moi, comme je vous le disais, être journaliste, c'est aller rencontrer des gens, avoir un minimum de temps pour bien faire son travail. Et là, concrètement, je ne voyais pas comment je pouvais continuer à bien faire mon travail dans ces conditions. Et donc, j'ai commencé à me poser des questions sur la suite et en me disant, tiens… qu'est-ce que je peux faire après ? Et en ayant envie de me remettre à mon compte, je me suis dit, tiens, si je crée mon propre média pour pouvoir faire le métier comme moi je l'entends et comme je trouve que ça fait sens. Et en fait, à l'époque, j'avais commencé à écrire, 2015-2016, sur des questions justement de bien-être au travail, de qualité de vie au travail.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ce qui est intéressant, c'est que se rejoignaient mes préoccupations personnelles de me dire comment retrouver du sens dans mon job. Et des entreprises qui commençaient à bouger sur la qualité de vie au travail. Il y avait eu la première université du bonheur au travail avec la fabrique Spinoza, la semaine de la qualité de vie au travail qui prenait de l'ampleur. Et je me suis dit, tiens, en fait, ça rejoint peut-être des préoccupations beaucoup plus larges. Et c'est comme ça que j'ai fondé My Happy Job quelques mois après avoir quitté mon travail. Et en fait, ça a rapidement pris et puis ça m'a montré que du... c'était une préoccupation qui touchait de plus en plus de monde et c'est comme ça qu'est né My Happy Job et où là j'ai réussi à rester un peu plus longtemps sur un projet c'était signe que ça me convenait bien aussi et que c'était votre projet

  • Speaker #0

    peut-être pour revenir avant de on va revenir bien sûr sur My Happy Job mais pour revenir sur ce qui s'est passé justement avant vous avez vous parlé de desk pour le journaliste ça veut dire en gros travailler au bureau concrètement c'est que vous n'êtes pas sur le terrain et rester dans son ordinateur et du coup pas faire d'interview enfin voilà refaire que des choses qu'on voit ailleurs sur le web et

  • Speaker #1

    du coup faire beaucoup d'articles mais pour moi pas de qualité en tout cas donc c'est quelque chose qui moi me convenait pas et m'enlevait ce qui fait le charme de ce métier pour moi même si on a forcément comme dans tout tous les milieux des contraintes économiques qui fait qu'on doit travailler différemment par rapport à il y a 10 ans ou 15 ans. Mais moi, j'étais persuadée qu'on pouvait maintenir de la qualité, faire du web, mais le faire bien.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Ok. Alors, c'est intéressant parce que j'ai interviewé il y a quelques épisodes un journaliste aussi, enfin, quelqu'un qui était journaliste. lui qui s'est reconverti dans un domaine un peu différent, il a monté un espace de coworking engagé à Lyon, je dis engagé parce qu'il y a beaucoup de liens avec le côté écologie dans son espace de coworking, et quand on a échangé sur le tournant du moment où il est passé de journaliste, alors lui il a quitté le métier de journaliste, mais c'était exactement le même moment, le virage justement où on lui a dit on passe du terrain au bureau et on ne s'occupe que de la partie web, et ce qui est intéressant dans ce que vous dites je trouve c'est que

  • Speaker #1

    vous dites clairement il y avait ce virage du web et vous vous êtes pas dit c'est un mauvais virage vous vous êtes dit c'est juste la mauvaise manière de le prendre quelque part exactement parce qu'en fait du coup j'ai toujours fait en fait depuis que j'ai démarré du web et du print du magazine et je fais pas du tout partie des personnes qui pensaient qu'internet allait tuer le journalisme et du coup que c'était la fin du papier et mon poste aujourd'hui montre qu'on peut faire les deux et le faire bien et que ce soit complémentaire, qu'il y ait une vraie stratégie qui soit pensée pour que le web porte le magazine et inversement. Et ce n'était pas le cas dans le projet qui était porté à l'époque. Et oui, en fait, c'est poser la question, la preuve avec My Happy Job, c'est-à-dire que pour moi, en tout cas, j'ai pu continuer à faire du web, et je peux encore le faire aujourd'hui, mais dans une manière que je trouve qualitative. Et c'est aussi... prendre compte le lecteur, c'est-à-dire que c'est leur proposer des contenus de qualité pour être utile, et c'est ça moi qui me motive et qui me porte, faire des articles pour faire des articles, même si ça a fait, je sais pas combien de clics, mais qu'au final on n'est pas très fier de ce qu'on a fait, moi ça ne me convenait pas.

  • Speaker #0

    Mais dans tout ce qui s'est passé avant, est-ce que vous étiez heureuse dans cette vie professionnelle, en alternance entre des piges, et puis parfois salariés, vous le disiez, comment ça se passait cette vie-là ?

  • Speaker #1

    Oui, j'étais vraiment à ma place, dans mon élément, et puis avec la volonté de faire des choses assez variées. Et c'est ça qui était bien quand j'ai passé les périodes que j'ai passées à mon compte, en étant pigiste, c'est-à-dire qu'on a plusieurs employeurs et qu'on peut justement aller sur des sujets différents, proposer des formats différents. Donc oui, c'est quelque chose qui me correspondait vraiment. Et puis ça m'a permis, par exemple, de faire des reportages à l'étranger, du coup, en proposant des choses. Donc c'est vraiment, oui, ces dix ans étaient très chouettes, de faire des... des remplacements par exemple des CDD, du coup d'avoir des choses assez variées qui me permettaient de ne pas m'ennuyer, de commencer à écrire des livres aussi, donc d'être experte sur certains sujets, de pouvoir varier les thématiques ensuite quand j'en avais envie, et puis de toucher à la fois au magazine, au quotidien, au web. Et donc voilà, ces dix années ont été riches et m'ont apporté beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui d'accord, ok. Et c'est des années qui vous servent toujours aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, et en fait, ce qui est intéressant avec le poste que j'occupe aujourd'hui chez CDI Média, c'est que pour moi, c'est un peu la réunion de mes dix ans dans la presse et de My Happy Job. C'est-à-dire que c'est vraiment la conjonction des deux. Quand j'ai lu l'affiche de poste pour être rédactrice en chef des trois magazines, je me suis dit que c'est quand même drôle de retrouver ma vie de presse classique. Et en même temps, tout ce que j'ai fait pour My Happy Job me sert aujourd'hui aussi. Donc, c'est vraiment l'alignement des planètes et des deux. des deux cycles de ma vie pro.

  • Speaker #0

    Et du coup, sur le démarrage de My Happy Job, vous le disiez, il y a ce moment où vous vous dites, en tout cas, vous aviez une vision quand même des choses, en vous disant justement, je pense qu'il y a quelque chose à faire sur cette thématique, avec ce média en plus du web, qu'on peut peut-être orienter un peu différemment, qualitativement. Est-ce que vous avez hésité ? Comment ça s'est passé cette période ? Parce que vous vous lancez quand même sur un projet en partant de zéro, on est d'accord. Est-ce que ça a été compliqué, évident ? Comment ça s'est passé à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, assez évident pour moi parce que je ne suis pas de nature à... Une fois que j'ai quelque chose en tête et que j'ai un projet, je vais essayer de tout faire, en tout cas de donner mon maximum pour que ça prenne forme. Et en fait, ça m'a aidée bien évidemment à quitter mon poste, d'avoir cette idée. Alors, ce n'était qu'une idée. À l'époque, je n'avais pas de nom, rien d'autre que cette idée et de me dire tiens, il y a quelque chose à creuser. Mais ça aide. de partir avec une idée en tout cas, et de se dire de se projeter dans l'avenir. Au lieu de regarder en arrière, je trouve que ça porte. Et ensuite, oui, il a fallu démarrer de zéro. C'est-à-dire, moi, dans mon salon, en train de me dire, alors, on va lancer un site, quelles vont être les rubriques, comment on imagine les choses, à quelle périodicité. Il va falloir développer le site, donc faire appel à une agence ou un développeur, à quelqu'un, parce qu'on n'avait pas les compétences techniques, d'imaginer un logo, un nom. Voilà, donc tout ça, en effet, ça nourrit. Et puis, ça permet, là, c'est ce que je vous disais, de faire la transition, c'est-à-dire de tout de suite se projeter. Après, je suis partie très concrètement… du coup en ayant le chômage derrière. Donc quand vous créez votre entreprise, j'avais pu bénéficier de l'ARS ou l'ACRE, je ne sais pas, les deux. Ça permet de démarrer son entreprise en utilisant les indemnités chômage qu'on aurait pu avoir. Mais du coup, ça permet de se lancer en disant bon, j'ai un minimum de revenus pour démarrer Donc ça, ça sécurise et c'est important quand on envisage un projet de reconversion, pas de se dire je le quitte tout sans penser aussi à ces aspects-là qui font partie quand même. Donc moi, je m'étais dit que ça me permettait de démarrer sur un… plus tranquillement et ne pas avoir la pression tout de suite que le site soit rentable. Et ça a été déterminant parce que ça m'a permis d'avoir une première année où le site se développait. et après de proposer chaque année des nouveautés qui ont permis de financer le site avec des nouveaux projets. Mais en tout cas, ça a été sécurisant au début. Mais oui, il y a forcément quelque chose qui a trait à l'audace ou en tout cas au fait d'oser. C'est-à-dire que certaines personnes, en plus, pour la petite histoire, je suis partie enceinte de ma fille. Donc, on ne regardait que des grands yeux. de quitter un CDI enceinte pour lancer un projet en se mettant à son compte, ça faisait beaucoup mais en tout cas moi je me disais si ça permet d'être mieux et de m'éclater dans mon boulot et d'en vivre autant essayer et puis je ne le regrette pas et du coup c'est les autres qui avaient peur pour vous finalement vous vous aviez un peu peur aussi franchement ou pas,

  • Speaker #0

    vous le disiez quelque part il y avait une évidence mais est-ce qu'il y avait quand même des craintes des doutes aussi ?

  • Speaker #1

    Non, parce que je me disais qu'au pire, je peux rebondir avec l'expérience que j'avais. Après, sincèrement, je ne pensais pas que ça prendrait aussi bien et que ça deviendrait un tel projet. En tout cas, tout de suite, je me souviens encore quand on a eu les 1 000 premiers abonnés à la newsletter, c'était waouh, en me disant ouais, on y arrive en fait, donc c'est chouette Et pour la petite histoire, j'avais par exemple mon développeur, quand vous prenez un… un outil pour la newsletter qui m'avait dit ah bon bah c'est gratuit jusqu'à 1000 abonnés et je me souviens très bien lui dire oui bon quand on aura 1000 abonnés écoute ce sera des problèmes fouettes et en fait ça arrivait assez rapidement donc voilà il y a cette dynamique et puis une fois que vous lancez vous partagez le projet ça vous porte aussi c'est à dire que vous rencontrez des personnes qui vous disent que le projet fait sens aussi pour eux il y a des retours des lecteurs il y a des retours d'experts avec qui je travaillais déjà qui ont voulu être dans l'aventure donc en fait tout ça vous sécurise aussi Merci

  • Speaker #0

    et donc oui il y a forcément une part de peur mais en tout cas elle était légère par rapport à l'enthousiasme c'est l'enthousiasme qui l'emportait et ce que je trouve intéressant aussi à retenir comme conseil peut-être pour celles et ceux qui nous écoutent c'est qu'en fait ce qui faisait aussi que vous n'aviez pas peur c'est que vous vous êtes dit au pire je rebondis autrement j'ai fait d'autres choses avant, je peux revenir sur un métier que j'ai fait avant et quelque part c'était rassurant

  • Speaker #1

    Oui, c'est de se dire qu'au pire, on peut capitaliser sur les compétences qu'on a déjà. Et pareil, on est dans un système en France où le fait d'avoir le chômage selon comment on a quitté son président d'emploi, mais il y a quelque chose de sécurisant de se dire, je n'ai pas rien là tout de suite et je me laisse un peu de temps pour y arriver. Donc ça aussi, c'est assez sécurisant, je trouve, pour envisager un petit peu sereinement les premiers mois.

  • Speaker #0

    Et du coup, au bout de cette première année, finalement, vous disiez qu'assez rapidement, il y avait eu ces 1000 abonnés sur la newsletter. Alors, je ne sais pas vraiment quel était le modèle économique, mais au bout de la première année, en tout cas, ça fonctionnait plus même que vous ne l'attendiez.

  • Speaker #1

    Oui, et en fait, j'ai eu rapidement aussi, dans le modèle économique, je ne voulais pas, venant de la presse classique, retomber dans les travers, par exemple, de la pub à tout va. Je ne voulais pas que le site soit un sapin de Noël qui clignote avec des bannières.

  • Speaker #0

    Effectivement, oui.

  • Speaker #1

    Voilà, pour tout et n'importe quoi. Et là encore, que ça ne fasse pas sens. Donc, j'ai priorisé en me disant, il faut développer le contenu et l'audience pour montrer que ça marche. Et après, du coup, pouvoir aller vers les… entreprises, les sponsors pour le site, mais de manière qualitative, c'est-à-dire d'aller voir des entreprises qui œuvraient pour la qualité du vieux travail ou qui avaient compris que le but c'était de soutenir un site qui fait du contenu et pas d'être forcément commercial dans l'approche. Donc ça a été le travail de la première année. Après j'ai eu de la chance que par exemple une entreprise comme Generali me rejoigne assez rapidement. Et du coup il y a eu un budget à l'année en disant on est partenaire du site, on est sponsor et en ayant juste un encart sur le site, en n'ayant rien d'autre de commercial. Donc c'était là aussi un gage de confiance qui m'a rassurée en me disant que si des grandes entreprises comme ça me suivaient, il y allait en avoir d'autres. Et après en fait pour le modèle économique, j'ai fait au fur et à mesure. C'est-à-dire que chaque année je me disais qu'il fallait un nouveau projet et que du coup, ça apporte aussi au site. On a fait plusieurs choses. On a d'abord eu des sponsors comme Generali. Ensuite, on a mis en place un annuaire du bien-être au travail. Du coup, l'idée, c'était de répertorier des prestataires, des coaches, des entreprises qui œuvraient pour la qualité de vie au travail en offrant aux entreprises ou aux salariés des services. Donc, cet annuaire a été payant. Donc, ça a fait une autre source de revenus. Ensuite, le développement de l'audience et de la newsletter a permis d'avoir des pubs ciblées, donc une autre source d'audience. et ensuite quand on a développé par exemple les podcasts on a fait des podcasts sponsorisés mais là encore c'était des choses qualitatives c'est à dire qu'on avait un partenaire mais on gérait nous le contenu pour que ça intéresse les gens et que ce soit pas commercial à 100% et que personne n'écoute et au final personne ne s'y retrouverait oui et après quelques années plus tard quand même on a fait une campagne de financement participatif qui nous a permis de faire aussi des nouveaux projets donc voilà chaque année j'ai essayé de développer pour que du coup ça prenne de plus en plus forme et puis l'idée était surtout de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier et de ne pas dépendre que d'une grande entreprise où la période Covid nous l'a montré aussi après j'ai commencé du coup à intervenir par exemple en entreprise Mais quand tout s'arrête d'un côté parce que l'événementiel s'arrêtait, c'est bien d'avoir d'autres choses à proposer. C'est là que les webinaires, par exemple, se sont beaucoup développés. Donc, il faut être agile aussi pour se dire qu'est-ce qu'on propose quand il y a des choses qui marchent plus ou moins bien. Et puis après, on a eu une collection de livres aussi. En fait, en se diversifiant, ça a permis de...

  • Speaker #0

    On est dans beaucoup de projets. Vous disiez un nouveau projet par an, en gros. Et à chaque fois, ça apporte une nouvelle source de revenus. Exactement. Et donc, vous disiez au départ, vous avez démarré toute seule, avec votre ordinateur, c'est parti, je faisais des articles. À quoi ça ressemblait après ? Alors, je sais que ça existe encore aujourd'hui, mais quelques années après le démarrage, ça ressemblait à quoi ? Du coup, il y avait d'autres personnes qui travaillaient avec vous. Comment ça s'est développé ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai jamais voulu pour le coup avoir de salariés, c'est-à-dire que j'ai jamais rêvé de me dire que j'aurais une entreprise avec 5 ou 10 personnes. Et j'ai fonctionné en fait, ce qui était compliqué, c'est que les premières collaborations, c'était de quelles compétences j'ai besoin. Et c'était des choses assez précises. Par exemple, Alban a été la graphiste qui a fait la mascotte de My Happy Job, donc du coup après qui a fait des dessins pour le site, pour du coup nos hors-série. Donc il y a eu par exemple Albane, il y avait du coup un développeur, et ensuite c'était de se dire de quelles compétences j'ai besoin, et après au fur et à mesure, là encore c'était de se dire, tiens là j'ai besoin d'être assistée pour l'annuaire parce que ça fait beaucoup à gérer avec les membres, donc en fait c'était des freelances, et du coup des contrats par rapport à des missions assez spécifiques. Une pigiste, Lucie, qui du coup a travaillé assez rapidement aussi, pour pas que je sois la seule non plus à écrire, donc voilà c'était de se dire de quoi j'ai besoin pour que le site grandisse, mais c'est vrai que j'ai pas... forcément eu besoin d'un salarié à temps plein parce que j'avais besoin de compétences trop différentes. Donc, en fonctionnant avec des freelances, ça marchait bien.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand même, la majorité des articles, c'était vous qui les écriviez concrètement ?

  • Speaker #1

    Oui, et après, surtout au début, après c'est resté le cas dans la majorité, mais du coup j'avais une ou deux pigistes après, on a terminé avec deux pigistes, et après l'idée était aussi que le site soit contributif, en tout cas participatif, avec des tribunes ou des chroniques d'experts, donc ça a permis aussi de nourrir autrement. mais là encore avec un seul mot d'ordre c'est qu'on partage du contenu des conseils mais on n'a pas une visée commerciale en expliquant pourquoi le service est merveilleux mais voilà c'était du coup cet aspect là qui a permis aussi de fédérer tout un écosystème autour et c'était chouette pour que le site soit de plus en plus visible ok

  • Speaker #0

    donc vraiment une belle aventure et vous êtes encore à la tête de My Happy Job ça a changé depuis ?

  • Speaker #1

    En fait, au bout de cinq ans, s'est posé la question de comment continuer à faire grandir le site. Et j'ai l'entreprise Moodwork, qui était une startup avec laquelle je travaillais pas mal, qui est venue me voir pour me proposer de racheter ma happy job. Et je me suis dit, tiens, si moi je ne veux pas lever des fonds, je ne veux pas emprunter à la banque pour avoir des salariés, que ça pouvait être un bon moyen que le site grandisse et rejoigne un écosystème plus grand. Et ce qui m'intéressait avec Moodwork, c'est que c'est une application sur la qualité de vie au travail et la santé mentale, mais qui repose notamment sur du contenu avec des petits colloques du travail et qui a un pôle recherche. Et ça permettait de faire des choses différentes aussi. Donc, on a fait des enquêtes, des études. Et moi, l'idée, c'était... d'intégrer Moodwork, de continuer à gérer My Happy Job de manière assez autonome, mais d'avoir un interne, une graphiste, d'avoir quelqu'un qui gérait les réseaux sociaux. Donc en fait, quand du coup Moodwork a racheté My Happy Job et que moi j'ai intégré Moodwork, c'est vrai que ça m'a permis de lâcher quelques casquettes. Et ça fait du bien aussi après cinq ans où on gère tout, de se dire voilà là je lâche par exemple la gestion des réseaux sociaux, je lâche le commercial et je me recentre que sur le contenu pour faire des nouvelles choses. et donc ça a duré un an et demi deux ans et je bifurque encore mais voilà c'était chouette aussi de pouvoir développer My Happy Job un peu autrement d'accord c'était avec un autre regard une autre position quelque part

  • Speaker #0

    oui et je ne me rends pas compte à quel point c'était intense cette aventure parce que quand vous en parlez on voit bien que c'est et puis pour les personnes qui nous écoutent qui connaissent on sait que c'était quand même très connu et alors vous disiez 1000 abonnés au début mais c'est monté à combien à peu près après ? alors il y a deux ans donc j'ai terminé en tout cas quand moi j'ai quitté My Happy Job à 45 000 abonnés pour la newsletter ok sacré un sacré succès vraiment une super aventure et du coup j'ai eu mal à me rendre compte l'intensité que ça pouvait être pour vous par exemple au quotidien donc est-ce que vous êtes parce que dans notre podcast enfin dans mon podcast on parle aussi pas mal d'équilibre je parle de sens au travail puis d'équilibre l'équilibre c'est très très variable d'une personne à l'autre on cherche pas tous la même chose par rapport à ça mais est-ce que du coup justement c'était vraiment une aventure passion avec voilà vous y passez un temps incroyable ou est-ce que à un moment donné vous avez aussi le temps de faire d'autres choses à côté enfin comment ça se passait finalement

  • Speaker #1

    Alors, la première année a été particulière parce que, du coup, je pense que quand on a un projet comme ça qu'on porte, qu'on est dans une dynamique où ça prend bien, où il y a un enthousiasme assez fort et que, oui, il y a quelque chose de passion dedans. C'est le bébé qu'on développe. La première année a été très dense. Et la deuxième année, je me suis dit qu'il fallait que j'apprenne à mettre quelques limites en plus parce que j'avais tendance à retravailler quand les enfants dormaient, de me dire, tiens, j'ai du temps, ce que je n'ai pas eu le temps de faire dans la journée, hop, je vais le faire le soir. Et puis... Il y a plein d'activités annexes, c'est-à-dire que j'avais une comptable, mais par exemple, il faut préparer les docs comptables. Et ça, en fait, dans ma journée, je me disais que c'était une perte de temps, qu'il fallait que je fasse du contenu, rencontrer des gens. Donc, je n'allais pas prendre deux heures pour la compta un matin. Donc, je le faisais le soir, en fait, quand tout était fini. Donc, en fait, c'est ça de se dire qu'en fait, il y a tellement de choses à gérer que oui, la première année notamment, ça a pris pas mal de temps. Mais j'ai rapidement été dans l'idée aussi, puis je suis quelqu'un pour... Le travail est important, mais par contre le travail ce n'est pas toute ma vie. Ma vie c'est aussi ma vie familiale, ma vie sociale, aller voir des expos, sortir. Donc l'idée c'est aussi de se dire que oui le travail occupe une place importante et je ne conçois pas de faire un travail qui ne me plaît pas et n'a pas de sens pour moi. Par contre le travail pour moi ne doit pas prendre tout. C'est-à-dire que non, je ne sacrifierais pas, même pour mon projet personnel, du temps avec mes enfants. J'avais tendance à retravailler quand ils étaient couchés, par exemple. Mais là, après, les limites, c'est soi. C'est-à-dire qu'il y a la fatigue, qu'on n'est pas un super-héros et qu'on a besoin aussi de temps de repos et de temps pour soi. Donc, c'est plutôt le temps pour moi qui m'a manqué au début et de me dire qu'après, c'était important d'avoir ces temps de pause et des choses très bêtes. Mais en étant à mon compte, c'est les premiers jours de congé que j'ai pris juste pour moi. pas pour mes enfants quand ils étaient là ou pas, c'est de se dire, mais là, en fait, je vais poser juste une journée, mais juste pour moi faire des choses dont j'ai envie, en fait, et de ne pas culpabiliser, de se dire, tu pourras faire quand même... Voilà. Donc, c'est ça qu'on apprend. Et en fait, on se rend compte que ça tourne quand même très bien, même si on s'est autorisé à prendre une journée. Et par contre... là quand on est à son compte je trouve que ce qui est génial c'est la flexibilité c'est de se dire là cet après-midi je vais peut-être bosser un peu moins et je bosserai un peu plus demain et c'est pas grave donc c'est ça je trouve vraiment un luxe en tout cas quand on réussit à trouver son équilibre comme vous le disiez qui n'est pas le même pour tout le monde mais en tout cas pour moi c'était important aussi surtout sur un sujet quand on parle de qualité de vie au travail de se dire tant qu'à faire il faudrait aussi faire une... Exactement. À force d'interviewer des coachs toute la journée sur ces sujets-là, on attrape quand même des bonnes habitudes. Et faire du sport dans la semaine, pour moi, c'est des choses qui étaient aussi importantes. Mais clairement qu'on doit aussi apprendre au fil du projet. Je pense qu'entre l'année 1 et l'année 5, oui, je pense qu'en année 5, je me prenais plus de temps pour moi et je m'organisais peut-être un peu plus autrement parce qu'il y a des gens avec qui je pouvais déléguer aussi. Donc, c'est aussi ça qui change au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Oui. c'est quelque chose ce que vous dites là sur le côté après 5 ans on voit les choses un petit peu différemment on prend plus de temps il y a peut-être le côté vous le disiez alors vous en plus vous rencontrez des personnes tous les jours qui vous disaient la semaine de 4 jours c'est très bien ça donne des idées quand même mais je trouve aussi une chose c'est que je vois beaucoup de personnes qui conseillent les entrepreneurs et les entrepreneurs aujourd'hui mais qui parfois disent on peut tout à fait avoir une activité qui fonctionne très bien en travaillant peu etc. voire très peu bon des fois c'est un peu un peu étonnant d'ailleurs ce qu'il propose le sentiment que j'ai quand même dans les personnes que j'interroge ou même mon cas personnel c'est que ce que je vois c'est quand même qu'au début en général quand on est sur un projet entrepreneurial ou qu'on crée quelque chose comme vous avec My Happy Job, il faut quand même compter qu'au début il va falloir y mettre beaucoup d'énergie peut-être qu'après on pourra plus facilement se réserver du temps et rééquilibrer les choses mais que dans les premiers temps quand même ça demande une intensité forte

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Mais après, là où c'est passionnant, c'est-à-dire que c'est des choses qui, en même temps, donnent de l'énergie. C'est-à-dire que les rencontres qu'on fait, les articles que j'écrivais, les webinaires après que j'animais, en fait, j'en ressortais boostée aussi. C'est-à-dire que quand vous faites quelque chose qui vous plaît autant, en fait, oui, c'est du travail. Mais il y avait une expression que j'avais lue dans un coworking qui disait c'est du taf, mais c'est du kiff Mais en fait, c'était tout à fait ça. C'était de la pure… Quand on finit la journée hyper content parce qu'un article prend bien, mais en même temps on a l'impression d'être utile, on a des retours des lecteurs qui boostent, on a des nouveaux projets, c'est aussi important, ça nourrit aussi, ça recharge les batteries, mais clairement il faut aussi dormir la nuit, il faut aussi faire autre chose et ne pas s'enfermer là-dedans, parce qu'après c'est là où c'est la limite, c'est-à-dire qu'il ne faut pas non plus tout. tout donner ou avoir l'impression de faire des sacrifices énormes et pour moi un des luxes c'est le temps, c'est vraiment de se dire à partir du moment où on arrive à équilibrer les choses et que ça nous convient, c'est génial parce que là on réussit sur tous les tableaux et c'est top.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on recherche tous en tout cas. Alors vous avez parlé tout à l'heure du rachat de Mayapijob par Moodwork, alors après justement comment ça s'est passé entre ce passage-là puis aujourd'hui où vous êtes donc rédactrice en chef de trois magazines ? Comment vous avez fait ce rebond ? Comment ça s'est passé ? Est-ce qu'on est venu vous chercher ? La première année était très chouette avec Moodwork parce qu'on a pu mettre en place plein de nouvelles choses, des études, comme je vous le disais, moi, lâcher quelques casquettes, retourner l'air de rien salarié parce que c'était aussi un enjeu après cinq ans à son compte et en ayant son entreprise. Et c'est là que Moodwork a été génial pour moi, c'est-à-dire que j'ai intégré une start-up où certains étaient en full remote. Moi, je venais généralement une semaine au bureau. Du coup, c'était un cadre qui me convenait bien, c'est-à-dire que je retrouvais un cadre d'entreprise, mais assez flexible quand même. Sinon, je n'aurais pas pu faire la transition dans une tour à la Défense du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    Au bureau, tous les matins, tous les soirs, tout le temps.

  • Speaker #0

    En ayant 10 personnes au-dessus de moi pour prendre une décision, ça n'aurait pas été possible. Donc ça a été super d'avoir cette transition-là et puis de voir le cycle grandir autrement. Après, c'est aussi accepter que d'autres personnes gèrent ce que vous gériez. Les réseaux sociaux, je le disais. Du coup, c'est accepter de lâcher, de faire confiance. Et pour ça, ça a été une chouette équipe, des nouveaux projets, une dynamique vraiment sympa. Et puis, on était en raccord sur les valeurs qu'on partageait. Donc tout ça s'est fait vraiment très, très bien. Et puis, au bout d'un an et demi, moi, je me suis posé la question en me disant Il va falloir penser à l'après. Et en fait, c'est très drôle parce qu'à partir du moment où c'était à la rentrée du coup 2022, où je me suis mis ça en tête, et du coup est arrivé ce poste. Et en fait, c'est assez drôle. Quand j'ai vu l'affiche de poste, je me suis dit mais c'est quand même très, très... C'est marrant que ça tombe à ce moment-là, quand je me dis que pour 2023, il faudrait voir l'étape d'après. Et comme je vous le disais, quand j'ai vu les différentes missions, ça retombait sur de la presse classique, que je suis très contente d'avoir retrouvée, sur des thématiques sur le monde du travail qui me parlaient forcément beaucoup, et en même temps avec du web à développer, des nouveaux projets à mettre en place, et du coup un nouveau terrain de jeu, pour moi qui aime bien créer, lancer des choses, on me dit bon ben, on va voir ça devrait le faire quand je vois toutes les différentes missions. Et là, c'était de retrouver une entreprise un peu plus grande, un cadre un peu différent. Et c'est là que c'était bien d'être passée par Maudouaf parce que ça m'a fait une bonne transition. Et ça m'a permis de lâcher ma Yapi Job en douceur aussi, c'est-à-dire de ne pas me dire que je revendais et que du jour au lendemain, je ne touchais plus au projet. Là, ça a permis de faire deux ans de transition et je pense que j'en avais besoin pour que la presse passe bien.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai que ça donne une transition plus en douceur que de passer d'un projet personnel à une entreprise, comme vous le disiez. Parce qu'aujourd'hui, dans votre rôle actuel, ça se passe comment du coup ? Vous êtes rédactrice en chef de plusieurs magazines. Le rôle de rédactrice en chef, c'est quoi en fait ? Je ne me rends pas bien compte. Est-ce que c'est du management d'équipe ? Est-ce que c'est plutôt de la coordination ? C'est quoi exactement ?

  • Speaker #0

    Un peu de tout ça. Alors, l'idée, en fait, c'est qu'il y a trois magazines. Donc, il y a l'officiel de la franchise qui est sur l'entreprenariat, rebondir, qui est sur des sujets de reconversion ou de recherche d'emploi, et courrier cadre, qui est plutôt dédié au management, aux dirigeants et au RH. Donc, le monde du travail, c'est un peu la vie pro sous tous ces aspects. Donc, ça, ça me convenait très bien. Et après, mon rôle, ben oui, il y a une équipe en interne, du coup, de plusieurs journalistes. Donc, je manage, je coordonne. Et il y a aussi le rôle de relecture avec... les trois magazines qui sortent à des périodicités un peu différentes. Donc l'idée, c'est de partir de pages blanches du magazine et de se dire qu'est-ce qu'on va mettre dans les magazines de la conférence de rédaction au BAT et que ça parte à l'impression. Donc il y a tout ce travail de coordination, de trouver des sujets, bien évidemment avec l'équipe, en interne et en externe. Et ensuite, il y a tout un travail, notamment sur le web, où l'idée, c'est aussi d'imaginer de nouveaux formats. de nouveaux projets et de se dire qu'est-ce qu'on peut lancer, qu'est-ce qui fait sens, et comment on crée de la synergie entre le web, le mag, et en fait le groupe a eu aussi la bonne idée de se diversifier, je trouve, de manière intelligente en rachetant des salons. Donc le groupe a racheté le salon du travail et de la mobilité professionnelle, le salon du management, et en fait l'idée c'est de se dire que les événements peuvent aussi aider à faire connaître nos publications, et en même temps que les publications permettent d'amener du monde aux événements, et tout ça crée un écosystème très vertueux. et donc voilà moi j'ai un rôle un peu transverse donc il faut passer de trois magazines différents donc c'est assez sportif mais c'est chouette

  • Speaker #1

    Vous recrutez du sport que vous aimez bien au départ dans vos premières années de journalisme ?

  • Speaker #0

    Et après, ce qui est intéressant pour moi, c'est vraiment d'être aussi dans une équipe à taille humaine, où on peut mettre des choses en place assez rapidement, où il y a un esprit start-up, clairement, pour imaginer des nouvelles choses. Et ça, ça me convient très bien. C'est-à-dire que le jour où ça ronronne, généralement, je m'y retrouve un peu moins. Et là, je m'éclate à imaginer des nouvelles choses. C'est des marques qui sont très bien installées, qui sont connues chacune dans leur milieu, mais qu'il a fallu aussi moderniser. Et ça, c'est un challenge génial de prouver qu'on peut faire de la presse de qualité, là encore, mais innover aussi. Donc, ça me correspond bien.

  • Speaker #1

    Innover, quand vous parlez d'innovation, c'est sur la partie web, justement, digitale, ou ça peut être aussi sur le côté papier ?

  • Speaker #0

    Alors, on a refait, par exemple, rebondir, on a fait toute une nouvelle formule, où là, on est reparti de zéro, et oui, là, ça a été innovant, parce qu'on... on a mis des choses qu'on ne voit pas forcément dans des magazines de manière classique. À la fin, vous avez par exemple une double page de coaching où l'idée, c'est que les gens s'approprient le magazine, puissent faire des exercices pour réfléchir sur leurs envies, leurs valeurs, leurs talents. Donc, c'est aussi de se dire que le magazine, on peut apporter des touches un peu différentes. Donc, Jérémy qui est à la maquette, qui est directeur artistique, a revu toute la maquette aussi pour que ce soit beaucoup plus… plus dans l'air du temps. Donc, on peut innover dans les magazines. Et bien évidemment, le web permet aussi d'innover avec des podcasts nouveaux, avec des webinaires. Là, on a lancé des livres blancs il n'y a pas longtemps. Donc, c'est de se dire qu'on peut tester des choses, des formats, et puis voir un petit peu qu'est-ce qui prend, les retours qu'on a des lecteurs. Et puis, ça apporte de la nouveauté. Je pense que c'est aussi ça qui permet de toucher un plus large public aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, puis rebondir, je fais une petite parenthèse justement par rapport à ce magazine et par rapport aux personnes qui nous écoutent, parce que vu que souvent, je disais, c'est des personnes qui sont en questionnement professionnel, j'ai vu que sur le site notamment, il y avait toute une partie sur On a testé le métier de… Je trouvais ça assez sympa, toute cette rubrique-là sur les reconversions, on allait tester des métiers, ça donne des idées, je trouvais que c'était une rubrique très intéressante que je conseille du coup aux personnes qui nous écoutent. Puis de manière générale, le magazine, les trois magazines sont des magazines qu'on trouve dans les bureaux de presse.

  • Speaker #0

    Exactement, en kiosque et sinon on peut les acheter en ligne via la boutique en ligne Exactement et donc il y a du contenu inédit sur le web et du contenu inédit dans les magazines mais du coup l'idée c'est vraiment en tout cas pour rebondir d'aider les gens qui sont en recherche d'emploi, d'apporter des conseils pratiques, d'avoir des zooms sur des métiers comme vous le disiez et aussi sur des secteurs, quels sont les secteurs qui recrutent le plus, aider les gens dans leur recherche d'emploi alors qu'il s'agisse d'une reconversion peut-être partielle ou totale ou tout simplement de changer de poste d'entreprise et donc on essaye vraiment d'accompagner je dirais le candidat ou la candidate, que ce soit pour des choses très basiques sur le CV, l'entretien, mais aussi comment, quand j'ai envie de me reconvertir, à quoi peut me servir un bilan de compétences, quelles sont les priorités quand je me mets à mon compte en tant qu'indépendant. On essaye vraiment d'avoir un champ assez large pour essayer d'être le plus utile possible.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. C'est quand même vraiment trois sujets différents quand on regarde finalement les trois magazines. La thématique est la même, mais quand on regarde précisément ce que vous expliquez sur rebondir, l'officiel de la franchise, après avoir lu rebondir, on passe peut-être à l'officiel de la franchise.

  • Speaker #0

    Exactement, on lance son magasin ou son resto.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Et puis, courrier cadre, qui s'adresse peut-être à un public un peu différent, mais la thématique reste dans tous les cas l'emploi, la reconversion.

  • Speaker #0

    Exactement, et Couricade, on va être sur des questions de management, on va s'intéresser aussi aux tendances en matière de RH, on va peut-être plus s'adresser à un public de dirigeants ou de salariés qui ont envie de monter en compétences, et on va retrouver tous les sujets de qualité du travail aussi, sur comment on peut s'épanouir, et l'idée d'avoir une performance durable aussi, c'est-à-dire que oui, on peut grimper les échelons, on peut avoir une jolie carrière, mais sans oublier le sens, sans oublier aussi l'équilibre pro-vie-perso, donc on va être aussi sur toutes ces questions-là.

  • Speaker #1

    Ok, donc l'essence de My Happy Job n'est jamais très loin dans le... En tout cas, la qualité de vie au travail, le sens, c'est des questions qui restent fortes. Justement, peut-être par rapport à ça, par rapport au moteur que vous avez, vous en avez parlé d'un au début, en disant effectivement déjà la rencontre, finalement. Prof de maths, vous aurez rencontré des élèves, mais il vous fallait plus. Il vous fallait plus, donc ce métier de journaliste, vous convenez bien. Est-ce que vous avez d'autres moteurs, justement ? Qu'est-ce qui vous fait avancer, finalement ?

  • Speaker #0

    Clairement les rencontres comme je vous le disais, de pouvoir nourrir ma curiosité et de continuer à apprendre, c'est-à-dire que j'apprends beaucoup de choses moi via les interviews, d'interviewer des experts, des coachs, des philosophes, des sportifs, je trouve qu'on peut apprendre de gens qui viennent de milieux totalement différents, donc ça, ça me nourrit vraiment. Ensuite, le côté innovation et création. Je m'ennuierais si, comme je vous le disais, ça ronronnait et si je refaisais tous les ans la même chose. Alors, c'est peut-être très confortable, mais moi, j'aime bien ce côté où on sort. Alors, ce n'est pas forcément sortir de sa zone de confort, mais c'est en tout cas oser et tester des choses et de se dire qu'on peut innover. En tout cas, le côté création m'amuse bien. L'écriture. Je n'ai jamais loin non plus, parce que j'essaye de toujours continuer à écrire un peu, même si aujourd'hui mon rôle fait que je suis plus dans la coordination et la gestion de projet, mais je continue à écrire pour les différents médias. ça, ça continue à être aussi important. Et après, d'avoir un bon équilibre. Comme je vous le disais, pour moi, le travail est important, mais le travail nous occupe toute la place. Donc, d'avoir cet équilibre-là, cette flexibilité-là, est toujours important pour moi. Et de se dire qu'on s'éclate au travail, mais on fait aussi autre chose.

  • Speaker #1

    On a aussi une vie à côté.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    C'est terminé pour cette première partie de l'interview de Fabienne Brocarré. On se retrouve donc la semaine prochaine pour la suite de l'interview où il sera question de sa vision du monde du travail et surtout de tous les conseils qu'elle peut donner aux personnes qui se posent des questions sur leur vie pro ou aux personnes qui ont envie de se lancer dans d'autres nouveaux projets. Pour avoir déjà réalisé l'interview, je vous conseille d'écouter cet épisode. Les conseils seront nombreux et très précieux. Pour donner un coup de main au podcast Nouvelle Voix pour m'aider à le faire connaître, vous pouvez prendre quelques secondes pour le noter, pour le commenter. c'est possible pour des plateformes comme Apple Podcast ou Spotify sur d'autres plateformes c'est pas toujours possible de noter les podcasts donc si vous l'écoutez ailleurs faites un petit tour sur Apple Podcast ou Spotify pour mettre le maximum d'étoiles un petit commentaire sympa et ça m'aide beaucoup à faire connaître ce podcast auprès de nouvelles personnes merci beaucoup pour votre écoute et je vous dis à la semaine prochaine

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Description

Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job, un média dédié à la qualité de vie au travail, en 2016.

Partie de zéro, elle a développé, en quelques années, une audience de plus de 45 000 personnes !

Elle est aujourd'hui rédactrice en chef de trois magazines : Courrier Cadres, Rebondir et l'Officiel de la franchise.


L'interview est divisée en deux épisodes : cette première partie est centrée sur le parcours de Fabienne Broucaret. La deuxième partie, qui sortira la semaine prochaine, sera consacrée à sa vision des évolutions du monde du travail et à ses conseils pour réussir sa transition professionnelle.


Bonne écoute !


Catégorie d'épisode : interview d'entrepreneur, reconversion professionnelle, sens au travail, qualité de vie au travail


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⭐ Retrouvez toutes les ressources de Reconverso : https://www.reconverso.fr/bioliens



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, on se retrouve aujourd'hui pour une interview, l'interview de Fabienne Brocarré. Fabienne Brocarré a fondé en 2016 un média en ligne dédié à la qualité de vie au travail, un média que vous connaissez je pense, qui s'appelle My Happy Job. Elle est partie de zéro en créant toute seule ce site dans son salon, et quelques années plus tard, il y avait 45 000 personnes qui suivaient ce média. Donc un grand succès dont on va parler dans cette interview qu'on va décortiquer dans cet échange avec Fabienne Brocarré. Et puis depuis un bout d'un an, elle est rédactrice en chef de plusieurs magazines, Courrier cadre, Rebondir, qui est un magazine avec beaucoup de liens avec le podcast Nouvelle Voix et avec mon activité Reconverso. Et puis un troisième magazine qui s'appelle L'Officiel de la franchise. J'ai divisé cette interview en deux parties. Aujourd'hui, on va se centrer sur le parcours de Fabienne Brocarré. Et puis la semaine prochaine, on se retrouvera pour la suite de l'interview où il sera plus question de sa vision du marché du travail d'aujourd'hui et puis également de tous les conseils qu'elle va pouvoir donner A la fois aux personnes qui se posent des questions sur leur vie pro, et puis aux personnes qui veulent se lancer sur de nouveaux projets. Je vous souhaite déjà une très bonne écoute de cette première partie de l'interview. Bonjour Fabienne.

  • Speaker #1

    Bonjour Clémy.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation, parce que je suis ravi de vous interviewer aujourd'hui. Je vous suis depuis longtemps, peut-être pas depuis le tout début de My Happy Job, parce que je crois que c'était en 2016. c'est ça ? peut-être pas depuis le tout début mais presque je suis ravi de pouvoir vous interviewer pour différentes raisons puisque dans le podcast Nouvelle Voix on parle des rebonds professionnels on parle du sens au travail donc ça m'intéresse à la fois de revenir sur votre parcours qui est en lien avec ces deux thématiques du sens et du rebond puis d'avoir aussi votre regard votre vision des choses sur le monde du travail d'aujourd'hui et peut-être aussi sur les conseils que vous pouvez donner à des personnes qui sont en questionnement professionnel, qui ont des envies de changement et qui ont envie aussi d'avoir des regards extérieurs. Alors, je vous propose de commencer par votre parcours et de revenir déjà assez loin dans le passé, carrément quand vous étiez enfant. Qu'est-ce que vous répondiez à la question qu'est-ce que tu feras, qu'est-ce que tu voudras faire quand tu seras grande ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite blague, quand j'étais au primaire, je disais à mes parents que je voulais être matheuse, donc prof de maths. Ah,

  • Speaker #0

    matheuse, c'est ça.

  • Speaker #1

    Qui a risqué pour la petite blague. Et après, plus tard, mais assez rapidement quand même, dès le collège, je me suis orientée vers le journalisme et notamment par le journalisme sportif. En fait, je suis quelqu'un qui adore le sport. J'ai été voir beaucoup de... de compétition avec mon papa, que ce soit du rugby, du tennis, de l'athlée. Je regardais à la télé avec lui le week-end. Et c'était un univers qui me plaisait beaucoup. Alors, si j'aime bien faire le sport, je n'étais pas non plus partie pour faire du sport de haut niveau moi-même. J'en ai eu très tôt conscience. Et donc, je me suis dit, tiens, comment je peux travailler dans l'univers du sport ? Je suis assez curieuse et du coup, j'aimais bien déjà écrire à l'époque. Et je me suis dit, tiens, pourquoi pas aller voir vers le journalisme sportif ? Et quand je me suis posé un petit peu ces questions, j'ai eu la chance d'avoir... un premier maître de stage, c'est-à-dire que très tôt, en quatrième, je crois même avant le stage obligatoire, j'ai envoyé plein de lettres, avec l'aide de ma maman, à plein de médias, et j'ai le magazine de Seine-Saint-Denis, puisque j'habitais à Montreuil, qui a accepté de me prendre pour une semaine, et en fait, ça s'est super bien passé, donc, genre, le journaliste en question avec qui je suis toujours en contact. pour la petite histoire, m'a emmenée à des interviews, m'a fait écrire ma première brève sur une course cycliste, et je me suis dit, tiens, c'est quand même super chouette comme métier. Et de là, j'ai enchaîné les stages tout au long du lycée, pendant les vacances, et ça s'est confirmé après, par la suite, que c'est un métier que j'aimais beaucoup, qui, pour moi, répondait à beaucoup de mes aspirations, et puis c'est comme ça que tout a démarré assez tôt.

  • Speaker #0

    Donc pas de regrets sur prof de maths, finalement ?

  • Speaker #1

    Aucun. Aucun.

  • Speaker #0

    Pas de revue. Bon, moi, ma mère était prof de maths, donc c'est un métier que je connais bien aussi. Je n'ai pas forcément voulu faire, mais je sais que c'est aussi un beau métier. Mais peut-être qu'on rencontre un peu moins de monde, par contre. C'est possible, ça va être un peu différent.

  • Speaker #1

    Exactement. Vous avez tout compris, parce que les rencontres sont importantes, en tout cas dans ce qui me plaît, moi, dans mon métier.

  • Speaker #0

    OK. Ça m'intéressera aussi de parler de vos moteurs, justement. J'imagine que ça, c'est déjà un premier moteur. Donc, en fait, c'est une passion qui arrivait très tôt, finalement. C'est presque une vocation, le journalisme, pour vous.

  • Speaker #1

    C'est arrivé très tôt, dès le collège-lycée. Puis plus je faisais des stages, plus je trouvais ça vraiment sympa. Et puis, je dirais que ça fait un petit peu effet boule de neige. Et puis, en grandissant, le goût pour l'écriture s'est confirmé. Donc, ça allait dans le sens de la presse écrite. Et puis, ça va aussi, je pense, dans ma nature. Je suis quelqu'un d'assez curieuse, qui aime bien quand les choses bougent, d'assez débrouillarde. Et dans ce métier, je pense qu'on a besoin d'être débrouillarde pour, du coup, avancer. Et ça m'a permis, après, on y reviendra, mais de faire plein de choses. avec ce fil rouge en tout cas et d'allier des passions même si après j'ai fait des stages dans le journalisme sportif, j'ai continué et je continue toujours à interviewer des sportifs mais en faisant un petit pas de côté en n'étant pas 100% sport mais au contraire ça m'a permis d'aller découvrir plein de terrains de jeux différents donc oui, très tôt et puis du coup content d'avoir pu me réinventer mais en gardant ce fil rouge

  • Speaker #0

    oui d'accord donc finalement le sport vous vous dites vous vous interrogez toujours des sportifs aujourd'hui mais sur des thématiques un peu différentes donc le sport est passé un peu sur le côté mais le journalisme par contre c'est resté le fil rouge de votre parcours alors j'ai parlé de My Happy Job en introduction parce que c'est ce que je connais en tout cas de vous avec tout ce qu'il y a aujourd'hui aussi dont on reparlera bien sûr avec les différents magazines dont vous êtes rédactrice en chef mais ça m'intéresse de savoir justement ce qui s'est passé dans cette période avant My Happy Job, en résumé, qu'est-ce que vous avez fait avant cette création ?

  • Speaker #1

    Après mes études, j'ai fait une dizaine d'années dans la presse et j'ai alterné soit en étant en poste, en rédaction, pour des magazines, des quotidiens, soit en étant pigiste. J'ai alterné en remettant un peu le nez dans mon expérience des périodes de deux ans, où j'étais deux ans en poste, deux ans en tant que pigiste et après j'allais dans d'autres expériences. et en fait je dirais le point commun à tout ça c'est que j'avais envie que ça bouge et que si ça ne bougeait pas dans les rédactions où j'étais ou si au bout de deux ans j'avais un peu l'impression d'avoir fait le tour du poste je me remettais à mon compte pour toucher à d'autres choses j'ai écrit aussi mes premiers livres pendant cette période et notamment sur le sport et les femmes donc on retrouve le côté voilà le sujet de société et le sport. Et en fait, mon dernier poste, du coup, que j'ai occupé de 2014 à 2016, ce qui s'est passé, c'est qu'on a eu une réorganisation. Et si vous voulez, j'étais dans une rédaction. On était ce qu'on appelle bimédia, donc presse écrite et web. Et en fait, suite à cette réorganisation, on nous demandait de faire que du web et dans des conditions qui, moi, ne me convenaient pas parce que c'est un travers aujourd'hui du métier, c'est-à-dire qu'on nous demandait de faire que du desk. et de faire X papiers par jour, c'est-à-dire beaucoup de papiers par jour. Et donc moi, je perdais la licence même de mon métier. C'est-à-dire que pour moi, comme je vous le disais, être journaliste, c'est aller rencontrer des gens, avoir un minimum de temps pour bien faire son travail. Et là, concrètement, je ne voyais pas comment je pouvais continuer à bien faire mon travail dans ces conditions. Et donc, j'ai commencé à me poser des questions sur la suite et en me disant, tiens… qu'est-ce que je peux faire après ? Et en ayant envie de me remettre à mon compte, je me suis dit, tiens, si je crée mon propre média pour pouvoir faire le métier comme moi je l'entends et comme je trouve que ça fait sens. Et en fait, à l'époque, j'avais commencé à écrire, 2015-2016, sur des questions justement de bien-être au travail, de qualité de vie au travail.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ce qui est intéressant, c'est que se rejoignaient mes préoccupations personnelles de me dire comment retrouver du sens dans mon job. Et des entreprises qui commençaient à bouger sur la qualité de vie au travail. Il y avait eu la première université du bonheur au travail avec la fabrique Spinoza, la semaine de la qualité de vie au travail qui prenait de l'ampleur. Et je me suis dit, tiens, en fait, ça rejoint peut-être des préoccupations beaucoup plus larges. Et c'est comme ça que j'ai fondé My Happy Job quelques mois après avoir quitté mon travail. Et en fait, ça a rapidement pris et puis ça m'a montré que du... c'était une préoccupation qui touchait de plus en plus de monde et c'est comme ça qu'est né My Happy Job et où là j'ai réussi à rester un peu plus longtemps sur un projet c'était signe que ça me convenait bien aussi et que c'était votre projet

  • Speaker #0

    peut-être pour revenir avant de on va revenir bien sûr sur My Happy Job mais pour revenir sur ce qui s'est passé justement avant vous avez vous parlé de desk pour le journaliste ça veut dire en gros travailler au bureau concrètement c'est que vous n'êtes pas sur le terrain et rester dans son ordinateur et du coup pas faire d'interview enfin voilà refaire que des choses qu'on voit ailleurs sur le web et

  • Speaker #1

    du coup faire beaucoup d'articles mais pour moi pas de qualité en tout cas donc c'est quelque chose qui moi me convenait pas et m'enlevait ce qui fait le charme de ce métier pour moi même si on a forcément comme dans tout tous les milieux des contraintes économiques qui fait qu'on doit travailler différemment par rapport à il y a 10 ans ou 15 ans. Mais moi, j'étais persuadée qu'on pouvait maintenir de la qualité, faire du web, mais le faire bien.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Ok. Alors, c'est intéressant parce que j'ai interviewé il y a quelques épisodes un journaliste aussi, enfin, quelqu'un qui était journaliste. lui qui s'est reconverti dans un domaine un peu différent, il a monté un espace de coworking engagé à Lyon, je dis engagé parce qu'il y a beaucoup de liens avec le côté écologie dans son espace de coworking, et quand on a échangé sur le tournant du moment où il est passé de journaliste, alors lui il a quitté le métier de journaliste, mais c'était exactement le même moment, le virage justement où on lui a dit on passe du terrain au bureau et on ne s'occupe que de la partie web, et ce qui est intéressant dans ce que vous dites je trouve c'est que

  • Speaker #1

    vous dites clairement il y avait ce virage du web et vous vous êtes pas dit c'est un mauvais virage vous vous êtes dit c'est juste la mauvaise manière de le prendre quelque part exactement parce qu'en fait du coup j'ai toujours fait en fait depuis que j'ai démarré du web et du print du magazine et je fais pas du tout partie des personnes qui pensaient qu'internet allait tuer le journalisme et du coup que c'était la fin du papier et mon poste aujourd'hui montre qu'on peut faire les deux et le faire bien et que ce soit complémentaire, qu'il y ait une vraie stratégie qui soit pensée pour que le web porte le magazine et inversement. Et ce n'était pas le cas dans le projet qui était porté à l'époque. Et oui, en fait, c'est poser la question, la preuve avec My Happy Job, c'est-à-dire que pour moi, en tout cas, j'ai pu continuer à faire du web, et je peux encore le faire aujourd'hui, mais dans une manière que je trouve qualitative. Et c'est aussi... prendre compte le lecteur, c'est-à-dire que c'est leur proposer des contenus de qualité pour être utile, et c'est ça moi qui me motive et qui me porte, faire des articles pour faire des articles, même si ça a fait, je sais pas combien de clics, mais qu'au final on n'est pas très fier de ce qu'on a fait, moi ça ne me convenait pas.

  • Speaker #0

    Mais dans tout ce qui s'est passé avant, est-ce que vous étiez heureuse dans cette vie professionnelle, en alternance entre des piges, et puis parfois salariés, vous le disiez, comment ça se passait cette vie-là ?

  • Speaker #1

    Oui, j'étais vraiment à ma place, dans mon élément, et puis avec la volonté de faire des choses assez variées. Et c'est ça qui était bien quand j'ai passé les périodes que j'ai passées à mon compte, en étant pigiste, c'est-à-dire qu'on a plusieurs employeurs et qu'on peut justement aller sur des sujets différents, proposer des formats différents. Donc oui, c'est quelque chose qui me correspondait vraiment. Et puis ça m'a permis, par exemple, de faire des reportages à l'étranger, du coup, en proposant des choses. Donc c'est vraiment, oui, ces dix ans étaient très chouettes, de faire des... des remplacements par exemple des CDD, du coup d'avoir des choses assez variées qui me permettaient de ne pas m'ennuyer, de commencer à écrire des livres aussi, donc d'être experte sur certains sujets, de pouvoir varier les thématiques ensuite quand j'en avais envie, et puis de toucher à la fois au magazine, au quotidien, au web. Et donc voilà, ces dix années ont été riches et m'ont apporté beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui d'accord, ok. Et c'est des années qui vous servent toujours aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, et en fait, ce qui est intéressant avec le poste que j'occupe aujourd'hui chez CDI Média, c'est que pour moi, c'est un peu la réunion de mes dix ans dans la presse et de My Happy Job. C'est-à-dire que c'est vraiment la conjonction des deux. Quand j'ai lu l'affiche de poste pour être rédactrice en chef des trois magazines, je me suis dit que c'est quand même drôle de retrouver ma vie de presse classique. Et en même temps, tout ce que j'ai fait pour My Happy Job me sert aujourd'hui aussi. Donc, c'est vraiment l'alignement des planètes et des deux. des deux cycles de ma vie pro.

  • Speaker #0

    Et du coup, sur le démarrage de My Happy Job, vous le disiez, il y a ce moment où vous vous dites, en tout cas, vous aviez une vision quand même des choses, en vous disant justement, je pense qu'il y a quelque chose à faire sur cette thématique, avec ce média en plus du web, qu'on peut peut-être orienter un peu différemment, qualitativement. Est-ce que vous avez hésité ? Comment ça s'est passé cette période ? Parce que vous vous lancez quand même sur un projet en partant de zéro, on est d'accord. Est-ce que ça a été compliqué, évident ? Comment ça s'est passé à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, assez évident pour moi parce que je ne suis pas de nature à... Une fois que j'ai quelque chose en tête et que j'ai un projet, je vais essayer de tout faire, en tout cas de donner mon maximum pour que ça prenne forme. Et en fait, ça m'a aidée bien évidemment à quitter mon poste, d'avoir cette idée. Alors, ce n'était qu'une idée. À l'époque, je n'avais pas de nom, rien d'autre que cette idée et de me dire tiens, il y a quelque chose à creuser. Mais ça aide. de partir avec une idée en tout cas, et de se dire de se projeter dans l'avenir. Au lieu de regarder en arrière, je trouve que ça porte. Et ensuite, oui, il a fallu démarrer de zéro. C'est-à-dire, moi, dans mon salon, en train de me dire, alors, on va lancer un site, quelles vont être les rubriques, comment on imagine les choses, à quelle périodicité. Il va falloir développer le site, donc faire appel à une agence ou un développeur, à quelqu'un, parce qu'on n'avait pas les compétences techniques, d'imaginer un logo, un nom. Voilà, donc tout ça, en effet, ça nourrit. Et puis, ça permet, là, c'est ce que je vous disais, de faire la transition, c'est-à-dire de tout de suite se projeter. Après, je suis partie très concrètement… du coup en ayant le chômage derrière. Donc quand vous créez votre entreprise, j'avais pu bénéficier de l'ARS ou l'ACRE, je ne sais pas, les deux. Ça permet de démarrer son entreprise en utilisant les indemnités chômage qu'on aurait pu avoir. Mais du coup, ça permet de se lancer en disant bon, j'ai un minimum de revenus pour démarrer Donc ça, ça sécurise et c'est important quand on envisage un projet de reconversion, pas de se dire je le quitte tout sans penser aussi à ces aspects-là qui font partie quand même. Donc moi, je m'étais dit que ça me permettait de démarrer sur un… plus tranquillement et ne pas avoir la pression tout de suite que le site soit rentable. Et ça a été déterminant parce que ça m'a permis d'avoir une première année où le site se développait. et après de proposer chaque année des nouveautés qui ont permis de financer le site avec des nouveaux projets. Mais en tout cas, ça a été sécurisant au début. Mais oui, il y a forcément quelque chose qui a trait à l'audace ou en tout cas au fait d'oser. C'est-à-dire que certaines personnes, en plus, pour la petite histoire, je suis partie enceinte de ma fille. Donc, on ne regardait que des grands yeux. de quitter un CDI enceinte pour lancer un projet en se mettant à son compte, ça faisait beaucoup mais en tout cas moi je me disais si ça permet d'être mieux et de m'éclater dans mon boulot et d'en vivre autant essayer et puis je ne le regrette pas et du coup c'est les autres qui avaient peur pour vous finalement vous vous aviez un peu peur aussi franchement ou pas,

  • Speaker #0

    vous le disiez quelque part il y avait une évidence mais est-ce qu'il y avait quand même des craintes des doutes aussi ?

  • Speaker #1

    Non, parce que je me disais qu'au pire, je peux rebondir avec l'expérience que j'avais. Après, sincèrement, je ne pensais pas que ça prendrait aussi bien et que ça deviendrait un tel projet. En tout cas, tout de suite, je me souviens encore quand on a eu les 1 000 premiers abonnés à la newsletter, c'était waouh, en me disant ouais, on y arrive en fait, donc c'est chouette Et pour la petite histoire, j'avais par exemple mon développeur, quand vous prenez un… un outil pour la newsletter qui m'avait dit ah bon bah c'est gratuit jusqu'à 1000 abonnés et je me souviens très bien lui dire oui bon quand on aura 1000 abonnés écoute ce sera des problèmes fouettes et en fait ça arrivait assez rapidement donc voilà il y a cette dynamique et puis une fois que vous lancez vous partagez le projet ça vous porte aussi c'est à dire que vous rencontrez des personnes qui vous disent que le projet fait sens aussi pour eux il y a des retours des lecteurs il y a des retours d'experts avec qui je travaillais déjà qui ont voulu être dans l'aventure donc en fait tout ça vous sécurise aussi Merci

  • Speaker #0

    et donc oui il y a forcément une part de peur mais en tout cas elle était légère par rapport à l'enthousiasme c'est l'enthousiasme qui l'emportait et ce que je trouve intéressant aussi à retenir comme conseil peut-être pour celles et ceux qui nous écoutent c'est qu'en fait ce qui faisait aussi que vous n'aviez pas peur c'est que vous vous êtes dit au pire je rebondis autrement j'ai fait d'autres choses avant, je peux revenir sur un métier que j'ai fait avant et quelque part c'était rassurant

  • Speaker #1

    Oui, c'est de se dire qu'au pire, on peut capitaliser sur les compétences qu'on a déjà. Et pareil, on est dans un système en France où le fait d'avoir le chômage selon comment on a quitté son président d'emploi, mais il y a quelque chose de sécurisant de se dire, je n'ai pas rien là tout de suite et je me laisse un peu de temps pour y arriver. Donc ça aussi, c'est assez sécurisant, je trouve, pour envisager un petit peu sereinement les premiers mois.

  • Speaker #0

    Et du coup, au bout de cette première année, finalement, vous disiez qu'assez rapidement, il y avait eu ces 1000 abonnés sur la newsletter. Alors, je ne sais pas vraiment quel était le modèle économique, mais au bout de la première année, en tout cas, ça fonctionnait plus même que vous ne l'attendiez.

  • Speaker #1

    Oui, et en fait, j'ai eu rapidement aussi, dans le modèle économique, je ne voulais pas, venant de la presse classique, retomber dans les travers, par exemple, de la pub à tout va. Je ne voulais pas que le site soit un sapin de Noël qui clignote avec des bannières.

  • Speaker #0

    Effectivement, oui.

  • Speaker #1

    Voilà, pour tout et n'importe quoi. Et là encore, que ça ne fasse pas sens. Donc, j'ai priorisé en me disant, il faut développer le contenu et l'audience pour montrer que ça marche. Et après, du coup, pouvoir aller vers les… entreprises, les sponsors pour le site, mais de manière qualitative, c'est-à-dire d'aller voir des entreprises qui œuvraient pour la qualité du vieux travail ou qui avaient compris que le but c'était de soutenir un site qui fait du contenu et pas d'être forcément commercial dans l'approche. Donc ça a été le travail de la première année. Après j'ai eu de la chance que par exemple une entreprise comme Generali me rejoigne assez rapidement. Et du coup il y a eu un budget à l'année en disant on est partenaire du site, on est sponsor et en ayant juste un encart sur le site, en n'ayant rien d'autre de commercial. Donc c'était là aussi un gage de confiance qui m'a rassurée en me disant que si des grandes entreprises comme ça me suivaient, il y allait en avoir d'autres. Et après en fait pour le modèle économique, j'ai fait au fur et à mesure. C'est-à-dire que chaque année je me disais qu'il fallait un nouveau projet et que du coup, ça apporte aussi au site. On a fait plusieurs choses. On a d'abord eu des sponsors comme Generali. Ensuite, on a mis en place un annuaire du bien-être au travail. Du coup, l'idée, c'était de répertorier des prestataires, des coaches, des entreprises qui œuvraient pour la qualité de vie au travail en offrant aux entreprises ou aux salariés des services. Donc, cet annuaire a été payant. Donc, ça a fait une autre source de revenus. Ensuite, le développement de l'audience et de la newsletter a permis d'avoir des pubs ciblées, donc une autre source d'audience. et ensuite quand on a développé par exemple les podcasts on a fait des podcasts sponsorisés mais là encore c'était des choses qualitatives c'est à dire qu'on avait un partenaire mais on gérait nous le contenu pour que ça intéresse les gens et que ce soit pas commercial à 100% et que personne n'écoute et au final personne ne s'y retrouverait oui et après quelques années plus tard quand même on a fait une campagne de financement participatif qui nous a permis de faire aussi des nouveaux projets donc voilà chaque année j'ai essayé de développer pour que du coup ça prenne de plus en plus forme et puis l'idée était surtout de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier et de ne pas dépendre que d'une grande entreprise où la période Covid nous l'a montré aussi après j'ai commencé du coup à intervenir par exemple en entreprise Mais quand tout s'arrête d'un côté parce que l'événementiel s'arrêtait, c'est bien d'avoir d'autres choses à proposer. C'est là que les webinaires, par exemple, se sont beaucoup développés. Donc, il faut être agile aussi pour se dire qu'est-ce qu'on propose quand il y a des choses qui marchent plus ou moins bien. Et puis après, on a eu une collection de livres aussi. En fait, en se diversifiant, ça a permis de...

  • Speaker #0

    On est dans beaucoup de projets. Vous disiez un nouveau projet par an, en gros. Et à chaque fois, ça apporte une nouvelle source de revenus. Exactement. Et donc, vous disiez au départ, vous avez démarré toute seule, avec votre ordinateur, c'est parti, je faisais des articles. À quoi ça ressemblait après ? Alors, je sais que ça existe encore aujourd'hui, mais quelques années après le démarrage, ça ressemblait à quoi ? Du coup, il y avait d'autres personnes qui travaillaient avec vous. Comment ça s'est développé ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai jamais voulu pour le coup avoir de salariés, c'est-à-dire que j'ai jamais rêvé de me dire que j'aurais une entreprise avec 5 ou 10 personnes. Et j'ai fonctionné en fait, ce qui était compliqué, c'est que les premières collaborations, c'était de quelles compétences j'ai besoin. Et c'était des choses assez précises. Par exemple, Alban a été la graphiste qui a fait la mascotte de My Happy Job, donc du coup après qui a fait des dessins pour le site, pour du coup nos hors-série. Donc il y a eu par exemple Albane, il y avait du coup un développeur, et ensuite c'était de se dire de quelles compétences j'ai besoin, et après au fur et à mesure, là encore c'était de se dire, tiens là j'ai besoin d'être assistée pour l'annuaire parce que ça fait beaucoup à gérer avec les membres, donc en fait c'était des freelances, et du coup des contrats par rapport à des missions assez spécifiques. Une pigiste, Lucie, qui du coup a travaillé assez rapidement aussi, pour pas que je sois la seule non plus à écrire, donc voilà c'était de se dire de quoi j'ai besoin pour que le site grandisse, mais c'est vrai que j'ai pas... forcément eu besoin d'un salarié à temps plein parce que j'avais besoin de compétences trop différentes. Donc, en fonctionnant avec des freelances, ça marchait bien.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand même, la majorité des articles, c'était vous qui les écriviez concrètement ?

  • Speaker #1

    Oui, et après, surtout au début, après c'est resté le cas dans la majorité, mais du coup j'avais une ou deux pigistes après, on a terminé avec deux pigistes, et après l'idée était aussi que le site soit contributif, en tout cas participatif, avec des tribunes ou des chroniques d'experts, donc ça a permis aussi de nourrir autrement. mais là encore avec un seul mot d'ordre c'est qu'on partage du contenu des conseils mais on n'a pas une visée commerciale en expliquant pourquoi le service est merveilleux mais voilà c'était du coup cet aspect là qui a permis aussi de fédérer tout un écosystème autour et c'était chouette pour que le site soit de plus en plus visible ok

  • Speaker #0

    donc vraiment une belle aventure et vous êtes encore à la tête de My Happy Job ça a changé depuis ?

  • Speaker #1

    En fait, au bout de cinq ans, s'est posé la question de comment continuer à faire grandir le site. Et j'ai l'entreprise Moodwork, qui était une startup avec laquelle je travaillais pas mal, qui est venue me voir pour me proposer de racheter ma happy job. Et je me suis dit, tiens, si moi je ne veux pas lever des fonds, je ne veux pas emprunter à la banque pour avoir des salariés, que ça pouvait être un bon moyen que le site grandisse et rejoigne un écosystème plus grand. Et ce qui m'intéressait avec Moodwork, c'est que c'est une application sur la qualité de vie au travail et la santé mentale, mais qui repose notamment sur du contenu avec des petits colloques du travail et qui a un pôle recherche. Et ça permettait de faire des choses différentes aussi. Donc, on a fait des enquêtes, des études. Et moi, l'idée, c'était... d'intégrer Moodwork, de continuer à gérer My Happy Job de manière assez autonome, mais d'avoir un interne, une graphiste, d'avoir quelqu'un qui gérait les réseaux sociaux. Donc en fait, quand du coup Moodwork a racheté My Happy Job et que moi j'ai intégré Moodwork, c'est vrai que ça m'a permis de lâcher quelques casquettes. Et ça fait du bien aussi après cinq ans où on gère tout, de se dire voilà là je lâche par exemple la gestion des réseaux sociaux, je lâche le commercial et je me recentre que sur le contenu pour faire des nouvelles choses. et donc ça a duré un an et demi deux ans et je bifurque encore mais voilà c'était chouette aussi de pouvoir développer My Happy Job un peu autrement d'accord c'était avec un autre regard une autre position quelque part

  • Speaker #0

    oui et je ne me rends pas compte à quel point c'était intense cette aventure parce que quand vous en parlez on voit bien que c'est et puis pour les personnes qui nous écoutent qui connaissent on sait que c'était quand même très connu et alors vous disiez 1000 abonnés au début mais c'est monté à combien à peu près après ? alors il y a deux ans donc j'ai terminé en tout cas quand moi j'ai quitté My Happy Job à 45 000 abonnés pour la newsletter ok sacré un sacré succès vraiment une super aventure et du coup j'ai eu mal à me rendre compte l'intensité que ça pouvait être pour vous par exemple au quotidien donc est-ce que vous êtes parce que dans notre podcast enfin dans mon podcast on parle aussi pas mal d'équilibre je parle de sens au travail puis d'équilibre l'équilibre c'est très très variable d'une personne à l'autre on cherche pas tous la même chose par rapport à ça mais est-ce que du coup justement c'était vraiment une aventure passion avec voilà vous y passez un temps incroyable ou est-ce que à un moment donné vous avez aussi le temps de faire d'autres choses à côté enfin comment ça se passait finalement

  • Speaker #1

    Alors, la première année a été particulière parce que, du coup, je pense que quand on a un projet comme ça qu'on porte, qu'on est dans une dynamique où ça prend bien, où il y a un enthousiasme assez fort et que, oui, il y a quelque chose de passion dedans. C'est le bébé qu'on développe. La première année a été très dense. Et la deuxième année, je me suis dit qu'il fallait que j'apprenne à mettre quelques limites en plus parce que j'avais tendance à retravailler quand les enfants dormaient, de me dire, tiens, j'ai du temps, ce que je n'ai pas eu le temps de faire dans la journée, hop, je vais le faire le soir. Et puis... Il y a plein d'activités annexes, c'est-à-dire que j'avais une comptable, mais par exemple, il faut préparer les docs comptables. Et ça, en fait, dans ma journée, je me disais que c'était une perte de temps, qu'il fallait que je fasse du contenu, rencontrer des gens. Donc, je n'allais pas prendre deux heures pour la compta un matin. Donc, je le faisais le soir, en fait, quand tout était fini. Donc, en fait, c'est ça de se dire qu'en fait, il y a tellement de choses à gérer que oui, la première année notamment, ça a pris pas mal de temps. Mais j'ai rapidement été dans l'idée aussi, puis je suis quelqu'un pour... Le travail est important, mais par contre le travail ce n'est pas toute ma vie. Ma vie c'est aussi ma vie familiale, ma vie sociale, aller voir des expos, sortir. Donc l'idée c'est aussi de se dire que oui le travail occupe une place importante et je ne conçois pas de faire un travail qui ne me plaît pas et n'a pas de sens pour moi. Par contre le travail pour moi ne doit pas prendre tout. C'est-à-dire que non, je ne sacrifierais pas, même pour mon projet personnel, du temps avec mes enfants. J'avais tendance à retravailler quand ils étaient couchés, par exemple. Mais là, après, les limites, c'est soi. C'est-à-dire qu'il y a la fatigue, qu'on n'est pas un super-héros et qu'on a besoin aussi de temps de repos et de temps pour soi. Donc, c'est plutôt le temps pour moi qui m'a manqué au début et de me dire qu'après, c'était important d'avoir ces temps de pause et des choses très bêtes. Mais en étant à mon compte, c'est les premiers jours de congé que j'ai pris juste pour moi. pas pour mes enfants quand ils étaient là ou pas, c'est de se dire, mais là, en fait, je vais poser juste une journée, mais juste pour moi faire des choses dont j'ai envie, en fait, et de ne pas culpabiliser, de se dire, tu pourras faire quand même... Voilà. Donc, c'est ça qu'on apprend. Et en fait, on se rend compte que ça tourne quand même très bien, même si on s'est autorisé à prendre une journée. Et par contre... là quand on est à son compte je trouve que ce qui est génial c'est la flexibilité c'est de se dire là cet après-midi je vais peut-être bosser un peu moins et je bosserai un peu plus demain et c'est pas grave donc c'est ça je trouve vraiment un luxe en tout cas quand on réussit à trouver son équilibre comme vous le disiez qui n'est pas le même pour tout le monde mais en tout cas pour moi c'était important aussi surtout sur un sujet quand on parle de qualité de vie au travail de se dire tant qu'à faire il faudrait aussi faire une... Exactement. À force d'interviewer des coachs toute la journée sur ces sujets-là, on attrape quand même des bonnes habitudes. Et faire du sport dans la semaine, pour moi, c'est des choses qui étaient aussi importantes. Mais clairement qu'on doit aussi apprendre au fil du projet. Je pense qu'entre l'année 1 et l'année 5, oui, je pense qu'en année 5, je me prenais plus de temps pour moi et je m'organisais peut-être un peu plus autrement parce qu'il y a des gens avec qui je pouvais déléguer aussi. Donc, c'est aussi ça qui change au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Oui. c'est quelque chose ce que vous dites là sur le côté après 5 ans on voit les choses un petit peu différemment on prend plus de temps il y a peut-être le côté vous le disiez alors vous en plus vous rencontrez des personnes tous les jours qui vous disaient la semaine de 4 jours c'est très bien ça donne des idées quand même mais je trouve aussi une chose c'est que je vois beaucoup de personnes qui conseillent les entrepreneurs et les entrepreneurs aujourd'hui mais qui parfois disent on peut tout à fait avoir une activité qui fonctionne très bien en travaillant peu etc. voire très peu bon des fois c'est un peu un peu étonnant d'ailleurs ce qu'il propose le sentiment que j'ai quand même dans les personnes que j'interroge ou même mon cas personnel c'est que ce que je vois c'est quand même qu'au début en général quand on est sur un projet entrepreneurial ou qu'on crée quelque chose comme vous avec My Happy Job, il faut quand même compter qu'au début il va falloir y mettre beaucoup d'énergie peut-être qu'après on pourra plus facilement se réserver du temps et rééquilibrer les choses mais que dans les premiers temps quand même ça demande une intensité forte

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Mais après, là où c'est passionnant, c'est-à-dire que c'est des choses qui, en même temps, donnent de l'énergie. C'est-à-dire que les rencontres qu'on fait, les articles que j'écrivais, les webinaires après que j'animais, en fait, j'en ressortais boostée aussi. C'est-à-dire que quand vous faites quelque chose qui vous plaît autant, en fait, oui, c'est du travail. Mais il y avait une expression que j'avais lue dans un coworking qui disait c'est du taf, mais c'est du kiff Mais en fait, c'était tout à fait ça. C'était de la pure… Quand on finit la journée hyper content parce qu'un article prend bien, mais en même temps on a l'impression d'être utile, on a des retours des lecteurs qui boostent, on a des nouveaux projets, c'est aussi important, ça nourrit aussi, ça recharge les batteries, mais clairement il faut aussi dormir la nuit, il faut aussi faire autre chose et ne pas s'enfermer là-dedans, parce qu'après c'est là où c'est la limite, c'est-à-dire qu'il ne faut pas non plus tout. tout donner ou avoir l'impression de faire des sacrifices énormes et pour moi un des luxes c'est le temps, c'est vraiment de se dire à partir du moment où on arrive à équilibrer les choses et que ça nous convient, c'est génial parce que là on réussit sur tous les tableaux et c'est top.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on recherche tous en tout cas. Alors vous avez parlé tout à l'heure du rachat de Mayapijob par Moodwork, alors après justement comment ça s'est passé entre ce passage-là puis aujourd'hui où vous êtes donc rédactrice en chef de trois magazines ? Comment vous avez fait ce rebond ? Comment ça s'est passé ? Est-ce qu'on est venu vous chercher ? La première année était très chouette avec Moodwork parce qu'on a pu mettre en place plein de nouvelles choses, des études, comme je vous le disais, moi, lâcher quelques casquettes, retourner l'air de rien salarié parce que c'était aussi un enjeu après cinq ans à son compte et en ayant son entreprise. Et c'est là que Moodwork a été génial pour moi, c'est-à-dire que j'ai intégré une start-up où certains étaient en full remote. Moi, je venais généralement une semaine au bureau. Du coup, c'était un cadre qui me convenait bien, c'est-à-dire que je retrouvais un cadre d'entreprise, mais assez flexible quand même. Sinon, je n'aurais pas pu faire la transition dans une tour à la Défense du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    Au bureau, tous les matins, tous les soirs, tout le temps.

  • Speaker #0

    En ayant 10 personnes au-dessus de moi pour prendre une décision, ça n'aurait pas été possible. Donc ça a été super d'avoir cette transition-là et puis de voir le cycle grandir autrement. Après, c'est aussi accepter que d'autres personnes gèrent ce que vous gériez. Les réseaux sociaux, je le disais. Du coup, c'est accepter de lâcher, de faire confiance. Et pour ça, ça a été une chouette équipe, des nouveaux projets, une dynamique vraiment sympa. Et puis, on était en raccord sur les valeurs qu'on partageait. Donc tout ça s'est fait vraiment très, très bien. Et puis, au bout d'un an et demi, moi, je me suis posé la question en me disant Il va falloir penser à l'après. Et en fait, c'est très drôle parce qu'à partir du moment où c'était à la rentrée du coup 2022, où je me suis mis ça en tête, et du coup est arrivé ce poste. Et en fait, c'est assez drôle. Quand j'ai vu l'affiche de poste, je me suis dit mais c'est quand même très, très... C'est marrant que ça tombe à ce moment-là, quand je me dis que pour 2023, il faudrait voir l'étape d'après. Et comme je vous le disais, quand j'ai vu les différentes missions, ça retombait sur de la presse classique, que je suis très contente d'avoir retrouvée, sur des thématiques sur le monde du travail qui me parlaient forcément beaucoup, et en même temps avec du web à développer, des nouveaux projets à mettre en place, et du coup un nouveau terrain de jeu, pour moi qui aime bien créer, lancer des choses, on me dit bon ben, on va voir ça devrait le faire quand je vois toutes les différentes missions. Et là, c'était de retrouver une entreprise un peu plus grande, un cadre un peu différent. Et c'est là que c'était bien d'être passée par Maudouaf parce que ça m'a fait une bonne transition. Et ça m'a permis de lâcher ma Yapi Job en douceur aussi, c'est-à-dire de ne pas me dire que je revendais et que du jour au lendemain, je ne touchais plus au projet. Là, ça a permis de faire deux ans de transition et je pense que j'en avais besoin pour que la presse passe bien.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai que ça donne une transition plus en douceur que de passer d'un projet personnel à une entreprise, comme vous le disiez. Parce qu'aujourd'hui, dans votre rôle actuel, ça se passe comment du coup ? Vous êtes rédactrice en chef de plusieurs magazines. Le rôle de rédactrice en chef, c'est quoi en fait ? Je ne me rends pas bien compte. Est-ce que c'est du management d'équipe ? Est-ce que c'est plutôt de la coordination ? C'est quoi exactement ?

  • Speaker #0

    Un peu de tout ça. Alors, l'idée, en fait, c'est qu'il y a trois magazines. Donc, il y a l'officiel de la franchise qui est sur l'entreprenariat, rebondir, qui est sur des sujets de reconversion ou de recherche d'emploi, et courrier cadre, qui est plutôt dédié au management, aux dirigeants et au RH. Donc, le monde du travail, c'est un peu la vie pro sous tous ces aspects. Donc, ça, ça me convenait très bien. Et après, mon rôle, ben oui, il y a une équipe en interne, du coup, de plusieurs journalistes. Donc, je manage, je coordonne. Et il y a aussi le rôle de relecture avec... les trois magazines qui sortent à des périodicités un peu différentes. Donc l'idée, c'est de partir de pages blanches du magazine et de se dire qu'est-ce qu'on va mettre dans les magazines de la conférence de rédaction au BAT et que ça parte à l'impression. Donc il y a tout ce travail de coordination, de trouver des sujets, bien évidemment avec l'équipe, en interne et en externe. Et ensuite, il y a tout un travail, notamment sur le web, où l'idée, c'est aussi d'imaginer de nouveaux formats. de nouveaux projets et de se dire qu'est-ce qu'on peut lancer, qu'est-ce qui fait sens, et comment on crée de la synergie entre le web, le mag, et en fait le groupe a eu aussi la bonne idée de se diversifier, je trouve, de manière intelligente en rachetant des salons. Donc le groupe a racheté le salon du travail et de la mobilité professionnelle, le salon du management, et en fait l'idée c'est de se dire que les événements peuvent aussi aider à faire connaître nos publications, et en même temps que les publications permettent d'amener du monde aux événements, et tout ça crée un écosystème très vertueux. et donc voilà moi j'ai un rôle un peu transverse donc il faut passer de trois magazines différents donc c'est assez sportif mais c'est chouette

  • Speaker #1

    Vous recrutez du sport que vous aimez bien au départ dans vos premières années de journalisme ?

  • Speaker #0

    Et après, ce qui est intéressant pour moi, c'est vraiment d'être aussi dans une équipe à taille humaine, où on peut mettre des choses en place assez rapidement, où il y a un esprit start-up, clairement, pour imaginer des nouvelles choses. Et ça, ça me convient très bien. C'est-à-dire que le jour où ça ronronne, généralement, je m'y retrouve un peu moins. Et là, je m'éclate à imaginer des nouvelles choses. C'est des marques qui sont très bien installées, qui sont connues chacune dans leur milieu, mais qu'il a fallu aussi moderniser. Et ça, c'est un challenge génial de prouver qu'on peut faire de la presse de qualité, là encore, mais innover aussi. Donc, ça me correspond bien.

  • Speaker #1

    Innover, quand vous parlez d'innovation, c'est sur la partie web, justement, digitale, ou ça peut être aussi sur le côté papier ?

  • Speaker #0

    Alors, on a refait, par exemple, rebondir, on a fait toute une nouvelle formule, où là, on est reparti de zéro, et oui, là, ça a été innovant, parce qu'on... on a mis des choses qu'on ne voit pas forcément dans des magazines de manière classique. À la fin, vous avez par exemple une double page de coaching où l'idée, c'est que les gens s'approprient le magazine, puissent faire des exercices pour réfléchir sur leurs envies, leurs valeurs, leurs talents. Donc, c'est aussi de se dire que le magazine, on peut apporter des touches un peu différentes. Donc, Jérémy qui est à la maquette, qui est directeur artistique, a revu toute la maquette aussi pour que ce soit beaucoup plus… plus dans l'air du temps. Donc, on peut innover dans les magazines. Et bien évidemment, le web permet aussi d'innover avec des podcasts nouveaux, avec des webinaires. Là, on a lancé des livres blancs il n'y a pas longtemps. Donc, c'est de se dire qu'on peut tester des choses, des formats, et puis voir un petit peu qu'est-ce qui prend, les retours qu'on a des lecteurs. Et puis, ça apporte de la nouveauté. Je pense que c'est aussi ça qui permet de toucher un plus large public aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, puis rebondir, je fais une petite parenthèse justement par rapport à ce magazine et par rapport aux personnes qui nous écoutent, parce que vu que souvent, je disais, c'est des personnes qui sont en questionnement professionnel, j'ai vu que sur le site notamment, il y avait toute une partie sur On a testé le métier de… Je trouvais ça assez sympa, toute cette rubrique-là sur les reconversions, on allait tester des métiers, ça donne des idées, je trouvais que c'était une rubrique très intéressante que je conseille du coup aux personnes qui nous écoutent. Puis de manière générale, le magazine, les trois magazines sont des magazines qu'on trouve dans les bureaux de presse.

  • Speaker #0

    Exactement, en kiosque et sinon on peut les acheter en ligne via la boutique en ligne Exactement et donc il y a du contenu inédit sur le web et du contenu inédit dans les magazines mais du coup l'idée c'est vraiment en tout cas pour rebondir d'aider les gens qui sont en recherche d'emploi, d'apporter des conseils pratiques, d'avoir des zooms sur des métiers comme vous le disiez et aussi sur des secteurs, quels sont les secteurs qui recrutent le plus, aider les gens dans leur recherche d'emploi alors qu'il s'agisse d'une reconversion peut-être partielle ou totale ou tout simplement de changer de poste d'entreprise et donc on essaye vraiment d'accompagner je dirais le candidat ou la candidate, que ce soit pour des choses très basiques sur le CV, l'entretien, mais aussi comment, quand j'ai envie de me reconvertir, à quoi peut me servir un bilan de compétences, quelles sont les priorités quand je me mets à mon compte en tant qu'indépendant. On essaye vraiment d'avoir un champ assez large pour essayer d'être le plus utile possible.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. C'est quand même vraiment trois sujets différents quand on regarde finalement les trois magazines. La thématique est la même, mais quand on regarde précisément ce que vous expliquez sur rebondir, l'officiel de la franchise, après avoir lu rebondir, on passe peut-être à l'officiel de la franchise.

  • Speaker #0

    Exactement, on lance son magasin ou son resto.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Et puis, courrier cadre, qui s'adresse peut-être à un public un peu différent, mais la thématique reste dans tous les cas l'emploi, la reconversion.

  • Speaker #0

    Exactement, et Couricade, on va être sur des questions de management, on va s'intéresser aussi aux tendances en matière de RH, on va peut-être plus s'adresser à un public de dirigeants ou de salariés qui ont envie de monter en compétences, et on va retrouver tous les sujets de qualité du travail aussi, sur comment on peut s'épanouir, et l'idée d'avoir une performance durable aussi, c'est-à-dire que oui, on peut grimper les échelons, on peut avoir une jolie carrière, mais sans oublier le sens, sans oublier aussi l'équilibre pro-vie-perso, donc on va être aussi sur toutes ces questions-là.

  • Speaker #1

    Ok, donc l'essence de My Happy Job n'est jamais très loin dans le... En tout cas, la qualité de vie au travail, le sens, c'est des questions qui restent fortes. Justement, peut-être par rapport à ça, par rapport au moteur que vous avez, vous en avez parlé d'un au début, en disant effectivement déjà la rencontre, finalement. Prof de maths, vous aurez rencontré des élèves, mais il vous fallait plus. Il vous fallait plus, donc ce métier de journaliste, vous convenez bien. Est-ce que vous avez d'autres moteurs, justement ? Qu'est-ce qui vous fait avancer, finalement ?

  • Speaker #0

    Clairement les rencontres comme je vous le disais, de pouvoir nourrir ma curiosité et de continuer à apprendre, c'est-à-dire que j'apprends beaucoup de choses moi via les interviews, d'interviewer des experts, des coachs, des philosophes, des sportifs, je trouve qu'on peut apprendre de gens qui viennent de milieux totalement différents, donc ça, ça me nourrit vraiment. Ensuite, le côté innovation et création. Je m'ennuierais si, comme je vous le disais, ça ronronnait et si je refaisais tous les ans la même chose. Alors, c'est peut-être très confortable, mais moi, j'aime bien ce côté où on sort. Alors, ce n'est pas forcément sortir de sa zone de confort, mais c'est en tout cas oser et tester des choses et de se dire qu'on peut innover. En tout cas, le côté création m'amuse bien. L'écriture. Je n'ai jamais loin non plus, parce que j'essaye de toujours continuer à écrire un peu, même si aujourd'hui mon rôle fait que je suis plus dans la coordination et la gestion de projet, mais je continue à écrire pour les différents médias. ça, ça continue à être aussi important. Et après, d'avoir un bon équilibre. Comme je vous le disais, pour moi, le travail est important, mais le travail nous occupe toute la place. Donc, d'avoir cet équilibre-là, cette flexibilité-là, est toujours important pour moi. Et de se dire qu'on s'éclate au travail, mais on fait aussi autre chose.

  • Speaker #1

    On a aussi une vie à côté.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    C'est terminé pour cette première partie de l'interview de Fabienne Brocarré. On se retrouve donc la semaine prochaine pour la suite de l'interview où il sera question de sa vision du monde du travail et surtout de tous les conseils qu'elle peut donner aux personnes qui se posent des questions sur leur vie pro ou aux personnes qui ont envie de se lancer dans d'autres nouveaux projets. Pour avoir déjà réalisé l'interview, je vous conseille d'écouter cet épisode. Les conseils seront nombreux et très précieux. Pour donner un coup de main au podcast Nouvelle Voix pour m'aider à le faire connaître, vous pouvez prendre quelques secondes pour le noter, pour le commenter. c'est possible pour des plateformes comme Apple Podcast ou Spotify sur d'autres plateformes c'est pas toujours possible de noter les podcasts donc si vous l'écoutez ailleurs faites un petit tour sur Apple Podcast ou Spotify pour mettre le maximum d'étoiles un petit commentaire sympa et ça m'aide beaucoup à faire connaître ce podcast auprès de nouvelles personnes merci beaucoup pour votre écoute et je vous dis à la semaine prochaine

Description

Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job, un média dédié à la qualité de vie au travail, en 2016.

Partie de zéro, elle a développé, en quelques années, une audience de plus de 45 000 personnes !

Elle est aujourd'hui rédactrice en chef de trois magazines : Courrier Cadres, Rebondir et l'Officiel de la franchise.


L'interview est divisée en deux épisodes : cette première partie est centrée sur le parcours de Fabienne Broucaret. La deuxième partie, qui sortira la semaine prochaine, sera consacrée à sa vision des évolutions du monde du travail et à ses conseils pour réussir sa transition professionnelle.


Bonne écoute !


Catégorie d'épisode : interview d'entrepreneur, reconversion professionnelle, sens au travail, qualité de vie au travail


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, on se retrouve aujourd'hui pour une interview, l'interview de Fabienne Brocarré. Fabienne Brocarré a fondé en 2016 un média en ligne dédié à la qualité de vie au travail, un média que vous connaissez je pense, qui s'appelle My Happy Job. Elle est partie de zéro en créant toute seule ce site dans son salon, et quelques années plus tard, il y avait 45 000 personnes qui suivaient ce média. Donc un grand succès dont on va parler dans cette interview qu'on va décortiquer dans cet échange avec Fabienne Brocarré. Et puis depuis un bout d'un an, elle est rédactrice en chef de plusieurs magazines, Courrier cadre, Rebondir, qui est un magazine avec beaucoup de liens avec le podcast Nouvelle Voix et avec mon activité Reconverso. Et puis un troisième magazine qui s'appelle L'Officiel de la franchise. J'ai divisé cette interview en deux parties. Aujourd'hui, on va se centrer sur le parcours de Fabienne Brocarré. Et puis la semaine prochaine, on se retrouvera pour la suite de l'interview où il sera plus question de sa vision du marché du travail d'aujourd'hui et puis également de tous les conseils qu'elle va pouvoir donner A la fois aux personnes qui se posent des questions sur leur vie pro, et puis aux personnes qui veulent se lancer sur de nouveaux projets. Je vous souhaite déjà une très bonne écoute de cette première partie de l'interview. Bonjour Fabienne.

  • Speaker #1

    Bonjour Clémy.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation, parce que je suis ravi de vous interviewer aujourd'hui. Je vous suis depuis longtemps, peut-être pas depuis le tout début de My Happy Job, parce que je crois que c'était en 2016. c'est ça ? peut-être pas depuis le tout début mais presque je suis ravi de pouvoir vous interviewer pour différentes raisons puisque dans le podcast Nouvelle Voix on parle des rebonds professionnels on parle du sens au travail donc ça m'intéresse à la fois de revenir sur votre parcours qui est en lien avec ces deux thématiques du sens et du rebond puis d'avoir aussi votre regard votre vision des choses sur le monde du travail d'aujourd'hui et peut-être aussi sur les conseils que vous pouvez donner à des personnes qui sont en questionnement professionnel, qui ont des envies de changement et qui ont envie aussi d'avoir des regards extérieurs. Alors, je vous propose de commencer par votre parcours et de revenir déjà assez loin dans le passé, carrément quand vous étiez enfant. Qu'est-ce que vous répondiez à la question qu'est-ce que tu feras, qu'est-ce que tu voudras faire quand tu seras grande ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite blague, quand j'étais au primaire, je disais à mes parents que je voulais être matheuse, donc prof de maths. Ah,

  • Speaker #0

    matheuse, c'est ça.

  • Speaker #1

    Qui a risqué pour la petite blague. Et après, plus tard, mais assez rapidement quand même, dès le collège, je me suis orientée vers le journalisme et notamment par le journalisme sportif. En fait, je suis quelqu'un qui adore le sport. J'ai été voir beaucoup de... de compétition avec mon papa, que ce soit du rugby, du tennis, de l'athlée. Je regardais à la télé avec lui le week-end. Et c'était un univers qui me plaisait beaucoup. Alors, si j'aime bien faire le sport, je n'étais pas non plus partie pour faire du sport de haut niveau moi-même. J'en ai eu très tôt conscience. Et donc, je me suis dit, tiens, comment je peux travailler dans l'univers du sport ? Je suis assez curieuse et du coup, j'aimais bien déjà écrire à l'époque. Et je me suis dit, tiens, pourquoi pas aller voir vers le journalisme sportif ? Et quand je me suis posé un petit peu ces questions, j'ai eu la chance d'avoir... un premier maître de stage, c'est-à-dire que très tôt, en quatrième, je crois même avant le stage obligatoire, j'ai envoyé plein de lettres, avec l'aide de ma maman, à plein de médias, et j'ai le magazine de Seine-Saint-Denis, puisque j'habitais à Montreuil, qui a accepté de me prendre pour une semaine, et en fait, ça s'est super bien passé, donc, genre, le journaliste en question avec qui je suis toujours en contact. pour la petite histoire, m'a emmenée à des interviews, m'a fait écrire ma première brève sur une course cycliste, et je me suis dit, tiens, c'est quand même super chouette comme métier. Et de là, j'ai enchaîné les stages tout au long du lycée, pendant les vacances, et ça s'est confirmé après, par la suite, que c'est un métier que j'aimais beaucoup, qui, pour moi, répondait à beaucoup de mes aspirations, et puis c'est comme ça que tout a démarré assez tôt.

  • Speaker #0

    Donc pas de regrets sur prof de maths, finalement ?

  • Speaker #1

    Aucun. Aucun.

  • Speaker #0

    Pas de revue. Bon, moi, ma mère était prof de maths, donc c'est un métier que je connais bien aussi. Je n'ai pas forcément voulu faire, mais je sais que c'est aussi un beau métier. Mais peut-être qu'on rencontre un peu moins de monde, par contre. C'est possible, ça va être un peu différent.

  • Speaker #1

    Exactement. Vous avez tout compris, parce que les rencontres sont importantes, en tout cas dans ce qui me plaît, moi, dans mon métier.

  • Speaker #0

    OK. Ça m'intéressera aussi de parler de vos moteurs, justement. J'imagine que ça, c'est déjà un premier moteur. Donc, en fait, c'est une passion qui arrivait très tôt, finalement. C'est presque une vocation, le journalisme, pour vous.

  • Speaker #1

    C'est arrivé très tôt, dès le collège-lycée. Puis plus je faisais des stages, plus je trouvais ça vraiment sympa. Et puis, je dirais que ça fait un petit peu effet boule de neige. Et puis, en grandissant, le goût pour l'écriture s'est confirmé. Donc, ça allait dans le sens de la presse écrite. Et puis, ça va aussi, je pense, dans ma nature. Je suis quelqu'un d'assez curieuse, qui aime bien quand les choses bougent, d'assez débrouillarde. Et dans ce métier, je pense qu'on a besoin d'être débrouillarde pour, du coup, avancer. Et ça m'a permis, après, on y reviendra, mais de faire plein de choses. avec ce fil rouge en tout cas et d'allier des passions même si après j'ai fait des stages dans le journalisme sportif, j'ai continué et je continue toujours à interviewer des sportifs mais en faisant un petit pas de côté en n'étant pas 100% sport mais au contraire ça m'a permis d'aller découvrir plein de terrains de jeux différents donc oui, très tôt et puis du coup content d'avoir pu me réinventer mais en gardant ce fil rouge

  • Speaker #0

    oui d'accord donc finalement le sport vous vous dites vous vous interrogez toujours des sportifs aujourd'hui mais sur des thématiques un peu différentes donc le sport est passé un peu sur le côté mais le journalisme par contre c'est resté le fil rouge de votre parcours alors j'ai parlé de My Happy Job en introduction parce que c'est ce que je connais en tout cas de vous avec tout ce qu'il y a aujourd'hui aussi dont on reparlera bien sûr avec les différents magazines dont vous êtes rédactrice en chef mais ça m'intéresse de savoir justement ce qui s'est passé dans cette période avant My Happy Job, en résumé, qu'est-ce que vous avez fait avant cette création ?

  • Speaker #1

    Après mes études, j'ai fait une dizaine d'années dans la presse et j'ai alterné soit en étant en poste, en rédaction, pour des magazines, des quotidiens, soit en étant pigiste. J'ai alterné en remettant un peu le nez dans mon expérience des périodes de deux ans, où j'étais deux ans en poste, deux ans en tant que pigiste et après j'allais dans d'autres expériences. et en fait je dirais le point commun à tout ça c'est que j'avais envie que ça bouge et que si ça ne bougeait pas dans les rédactions où j'étais ou si au bout de deux ans j'avais un peu l'impression d'avoir fait le tour du poste je me remettais à mon compte pour toucher à d'autres choses j'ai écrit aussi mes premiers livres pendant cette période et notamment sur le sport et les femmes donc on retrouve le côté voilà le sujet de société et le sport. Et en fait, mon dernier poste, du coup, que j'ai occupé de 2014 à 2016, ce qui s'est passé, c'est qu'on a eu une réorganisation. Et si vous voulez, j'étais dans une rédaction. On était ce qu'on appelle bimédia, donc presse écrite et web. Et en fait, suite à cette réorganisation, on nous demandait de faire que du web et dans des conditions qui, moi, ne me convenaient pas parce que c'est un travers aujourd'hui du métier, c'est-à-dire qu'on nous demandait de faire que du desk. et de faire X papiers par jour, c'est-à-dire beaucoup de papiers par jour. Et donc moi, je perdais la licence même de mon métier. C'est-à-dire que pour moi, comme je vous le disais, être journaliste, c'est aller rencontrer des gens, avoir un minimum de temps pour bien faire son travail. Et là, concrètement, je ne voyais pas comment je pouvais continuer à bien faire mon travail dans ces conditions. Et donc, j'ai commencé à me poser des questions sur la suite et en me disant, tiens… qu'est-ce que je peux faire après ? Et en ayant envie de me remettre à mon compte, je me suis dit, tiens, si je crée mon propre média pour pouvoir faire le métier comme moi je l'entends et comme je trouve que ça fait sens. Et en fait, à l'époque, j'avais commencé à écrire, 2015-2016, sur des questions justement de bien-être au travail, de qualité de vie au travail.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ce qui est intéressant, c'est que se rejoignaient mes préoccupations personnelles de me dire comment retrouver du sens dans mon job. Et des entreprises qui commençaient à bouger sur la qualité de vie au travail. Il y avait eu la première université du bonheur au travail avec la fabrique Spinoza, la semaine de la qualité de vie au travail qui prenait de l'ampleur. Et je me suis dit, tiens, en fait, ça rejoint peut-être des préoccupations beaucoup plus larges. Et c'est comme ça que j'ai fondé My Happy Job quelques mois après avoir quitté mon travail. Et en fait, ça a rapidement pris et puis ça m'a montré que du... c'était une préoccupation qui touchait de plus en plus de monde et c'est comme ça qu'est né My Happy Job et où là j'ai réussi à rester un peu plus longtemps sur un projet c'était signe que ça me convenait bien aussi et que c'était votre projet

  • Speaker #0

    peut-être pour revenir avant de on va revenir bien sûr sur My Happy Job mais pour revenir sur ce qui s'est passé justement avant vous avez vous parlé de desk pour le journaliste ça veut dire en gros travailler au bureau concrètement c'est que vous n'êtes pas sur le terrain et rester dans son ordinateur et du coup pas faire d'interview enfin voilà refaire que des choses qu'on voit ailleurs sur le web et

  • Speaker #1

    du coup faire beaucoup d'articles mais pour moi pas de qualité en tout cas donc c'est quelque chose qui moi me convenait pas et m'enlevait ce qui fait le charme de ce métier pour moi même si on a forcément comme dans tout tous les milieux des contraintes économiques qui fait qu'on doit travailler différemment par rapport à il y a 10 ans ou 15 ans. Mais moi, j'étais persuadée qu'on pouvait maintenir de la qualité, faire du web, mais le faire bien.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Ok. Alors, c'est intéressant parce que j'ai interviewé il y a quelques épisodes un journaliste aussi, enfin, quelqu'un qui était journaliste. lui qui s'est reconverti dans un domaine un peu différent, il a monté un espace de coworking engagé à Lyon, je dis engagé parce qu'il y a beaucoup de liens avec le côté écologie dans son espace de coworking, et quand on a échangé sur le tournant du moment où il est passé de journaliste, alors lui il a quitté le métier de journaliste, mais c'était exactement le même moment, le virage justement où on lui a dit on passe du terrain au bureau et on ne s'occupe que de la partie web, et ce qui est intéressant dans ce que vous dites je trouve c'est que

  • Speaker #1

    vous dites clairement il y avait ce virage du web et vous vous êtes pas dit c'est un mauvais virage vous vous êtes dit c'est juste la mauvaise manière de le prendre quelque part exactement parce qu'en fait du coup j'ai toujours fait en fait depuis que j'ai démarré du web et du print du magazine et je fais pas du tout partie des personnes qui pensaient qu'internet allait tuer le journalisme et du coup que c'était la fin du papier et mon poste aujourd'hui montre qu'on peut faire les deux et le faire bien et que ce soit complémentaire, qu'il y ait une vraie stratégie qui soit pensée pour que le web porte le magazine et inversement. Et ce n'était pas le cas dans le projet qui était porté à l'époque. Et oui, en fait, c'est poser la question, la preuve avec My Happy Job, c'est-à-dire que pour moi, en tout cas, j'ai pu continuer à faire du web, et je peux encore le faire aujourd'hui, mais dans une manière que je trouve qualitative. Et c'est aussi... prendre compte le lecteur, c'est-à-dire que c'est leur proposer des contenus de qualité pour être utile, et c'est ça moi qui me motive et qui me porte, faire des articles pour faire des articles, même si ça a fait, je sais pas combien de clics, mais qu'au final on n'est pas très fier de ce qu'on a fait, moi ça ne me convenait pas.

  • Speaker #0

    Mais dans tout ce qui s'est passé avant, est-ce que vous étiez heureuse dans cette vie professionnelle, en alternance entre des piges, et puis parfois salariés, vous le disiez, comment ça se passait cette vie-là ?

  • Speaker #1

    Oui, j'étais vraiment à ma place, dans mon élément, et puis avec la volonté de faire des choses assez variées. Et c'est ça qui était bien quand j'ai passé les périodes que j'ai passées à mon compte, en étant pigiste, c'est-à-dire qu'on a plusieurs employeurs et qu'on peut justement aller sur des sujets différents, proposer des formats différents. Donc oui, c'est quelque chose qui me correspondait vraiment. Et puis ça m'a permis, par exemple, de faire des reportages à l'étranger, du coup, en proposant des choses. Donc c'est vraiment, oui, ces dix ans étaient très chouettes, de faire des... des remplacements par exemple des CDD, du coup d'avoir des choses assez variées qui me permettaient de ne pas m'ennuyer, de commencer à écrire des livres aussi, donc d'être experte sur certains sujets, de pouvoir varier les thématiques ensuite quand j'en avais envie, et puis de toucher à la fois au magazine, au quotidien, au web. Et donc voilà, ces dix années ont été riches et m'ont apporté beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui d'accord, ok. Et c'est des années qui vous servent toujours aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, et en fait, ce qui est intéressant avec le poste que j'occupe aujourd'hui chez CDI Média, c'est que pour moi, c'est un peu la réunion de mes dix ans dans la presse et de My Happy Job. C'est-à-dire que c'est vraiment la conjonction des deux. Quand j'ai lu l'affiche de poste pour être rédactrice en chef des trois magazines, je me suis dit que c'est quand même drôle de retrouver ma vie de presse classique. Et en même temps, tout ce que j'ai fait pour My Happy Job me sert aujourd'hui aussi. Donc, c'est vraiment l'alignement des planètes et des deux. des deux cycles de ma vie pro.

  • Speaker #0

    Et du coup, sur le démarrage de My Happy Job, vous le disiez, il y a ce moment où vous vous dites, en tout cas, vous aviez une vision quand même des choses, en vous disant justement, je pense qu'il y a quelque chose à faire sur cette thématique, avec ce média en plus du web, qu'on peut peut-être orienter un peu différemment, qualitativement. Est-ce que vous avez hésité ? Comment ça s'est passé cette période ? Parce que vous vous lancez quand même sur un projet en partant de zéro, on est d'accord. Est-ce que ça a été compliqué, évident ? Comment ça s'est passé à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, assez évident pour moi parce que je ne suis pas de nature à... Une fois que j'ai quelque chose en tête et que j'ai un projet, je vais essayer de tout faire, en tout cas de donner mon maximum pour que ça prenne forme. Et en fait, ça m'a aidée bien évidemment à quitter mon poste, d'avoir cette idée. Alors, ce n'était qu'une idée. À l'époque, je n'avais pas de nom, rien d'autre que cette idée et de me dire tiens, il y a quelque chose à creuser. Mais ça aide. de partir avec une idée en tout cas, et de se dire de se projeter dans l'avenir. Au lieu de regarder en arrière, je trouve que ça porte. Et ensuite, oui, il a fallu démarrer de zéro. C'est-à-dire, moi, dans mon salon, en train de me dire, alors, on va lancer un site, quelles vont être les rubriques, comment on imagine les choses, à quelle périodicité. Il va falloir développer le site, donc faire appel à une agence ou un développeur, à quelqu'un, parce qu'on n'avait pas les compétences techniques, d'imaginer un logo, un nom. Voilà, donc tout ça, en effet, ça nourrit. Et puis, ça permet, là, c'est ce que je vous disais, de faire la transition, c'est-à-dire de tout de suite se projeter. Après, je suis partie très concrètement… du coup en ayant le chômage derrière. Donc quand vous créez votre entreprise, j'avais pu bénéficier de l'ARS ou l'ACRE, je ne sais pas, les deux. Ça permet de démarrer son entreprise en utilisant les indemnités chômage qu'on aurait pu avoir. Mais du coup, ça permet de se lancer en disant bon, j'ai un minimum de revenus pour démarrer Donc ça, ça sécurise et c'est important quand on envisage un projet de reconversion, pas de se dire je le quitte tout sans penser aussi à ces aspects-là qui font partie quand même. Donc moi, je m'étais dit que ça me permettait de démarrer sur un… plus tranquillement et ne pas avoir la pression tout de suite que le site soit rentable. Et ça a été déterminant parce que ça m'a permis d'avoir une première année où le site se développait. et après de proposer chaque année des nouveautés qui ont permis de financer le site avec des nouveaux projets. Mais en tout cas, ça a été sécurisant au début. Mais oui, il y a forcément quelque chose qui a trait à l'audace ou en tout cas au fait d'oser. C'est-à-dire que certaines personnes, en plus, pour la petite histoire, je suis partie enceinte de ma fille. Donc, on ne regardait que des grands yeux. de quitter un CDI enceinte pour lancer un projet en se mettant à son compte, ça faisait beaucoup mais en tout cas moi je me disais si ça permet d'être mieux et de m'éclater dans mon boulot et d'en vivre autant essayer et puis je ne le regrette pas et du coup c'est les autres qui avaient peur pour vous finalement vous vous aviez un peu peur aussi franchement ou pas,

  • Speaker #0

    vous le disiez quelque part il y avait une évidence mais est-ce qu'il y avait quand même des craintes des doutes aussi ?

  • Speaker #1

    Non, parce que je me disais qu'au pire, je peux rebondir avec l'expérience que j'avais. Après, sincèrement, je ne pensais pas que ça prendrait aussi bien et que ça deviendrait un tel projet. En tout cas, tout de suite, je me souviens encore quand on a eu les 1 000 premiers abonnés à la newsletter, c'était waouh, en me disant ouais, on y arrive en fait, donc c'est chouette Et pour la petite histoire, j'avais par exemple mon développeur, quand vous prenez un… un outil pour la newsletter qui m'avait dit ah bon bah c'est gratuit jusqu'à 1000 abonnés et je me souviens très bien lui dire oui bon quand on aura 1000 abonnés écoute ce sera des problèmes fouettes et en fait ça arrivait assez rapidement donc voilà il y a cette dynamique et puis une fois que vous lancez vous partagez le projet ça vous porte aussi c'est à dire que vous rencontrez des personnes qui vous disent que le projet fait sens aussi pour eux il y a des retours des lecteurs il y a des retours d'experts avec qui je travaillais déjà qui ont voulu être dans l'aventure donc en fait tout ça vous sécurise aussi Merci

  • Speaker #0

    et donc oui il y a forcément une part de peur mais en tout cas elle était légère par rapport à l'enthousiasme c'est l'enthousiasme qui l'emportait et ce que je trouve intéressant aussi à retenir comme conseil peut-être pour celles et ceux qui nous écoutent c'est qu'en fait ce qui faisait aussi que vous n'aviez pas peur c'est que vous vous êtes dit au pire je rebondis autrement j'ai fait d'autres choses avant, je peux revenir sur un métier que j'ai fait avant et quelque part c'était rassurant

  • Speaker #1

    Oui, c'est de se dire qu'au pire, on peut capitaliser sur les compétences qu'on a déjà. Et pareil, on est dans un système en France où le fait d'avoir le chômage selon comment on a quitté son président d'emploi, mais il y a quelque chose de sécurisant de se dire, je n'ai pas rien là tout de suite et je me laisse un peu de temps pour y arriver. Donc ça aussi, c'est assez sécurisant, je trouve, pour envisager un petit peu sereinement les premiers mois.

  • Speaker #0

    Et du coup, au bout de cette première année, finalement, vous disiez qu'assez rapidement, il y avait eu ces 1000 abonnés sur la newsletter. Alors, je ne sais pas vraiment quel était le modèle économique, mais au bout de la première année, en tout cas, ça fonctionnait plus même que vous ne l'attendiez.

  • Speaker #1

    Oui, et en fait, j'ai eu rapidement aussi, dans le modèle économique, je ne voulais pas, venant de la presse classique, retomber dans les travers, par exemple, de la pub à tout va. Je ne voulais pas que le site soit un sapin de Noël qui clignote avec des bannières.

  • Speaker #0

    Effectivement, oui.

  • Speaker #1

    Voilà, pour tout et n'importe quoi. Et là encore, que ça ne fasse pas sens. Donc, j'ai priorisé en me disant, il faut développer le contenu et l'audience pour montrer que ça marche. Et après, du coup, pouvoir aller vers les… entreprises, les sponsors pour le site, mais de manière qualitative, c'est-à-dire d'aller voir des entreprises qui œuvraient pour la qualité du vieux travail ou qui avaient compris que le but c'était de soutenir un site qui fait du contenu et pas d'être forcément commercial dans l'approche. Donc ça a été le travail de la première année. Après j'ai eu de la chance que par exemple une entreprise comme Generali me rejoigne assez rapidement. Et du coup il y a eu un budget à l'année en disant on est partenaire du site, on est sponsor et en ayant juste un encart sur le site, en n'ayant rien d'autre de commercial. Donc c'était là aussi un gage de confiance qui m'a rassurée en me disant que si des grandes entreprises comme ça me suivaient, il y allait en avoir d'autres. Et après en fait pour le modèle économique, j'ai fait au fur et à mesure. C'est-à-dire que chaque année je me disais qu'il fallait un nouveau projet et que du coup, ça apporte aussi au site. On a fait plusieurs choses. On a d'abord eu des sponsors comme Generali. Ensuite, on a mis en place un annuaire du bien-être au travail. Du coup, l'idée, c'était de répertorier des prestataires, des coaches, des entreprises qui œuvraient pour la qualité de vie au travail en offrant aux entreprises ou aux salariés des services. Donc, cet annuaire a été payant. Donc, ça a fait une autre source de revenus. Ensuite, le développement de l'audience et de la newsletter a permis d'avoir des pubs ciblées, donc une autre source d'audience. et ensuite quand on a développé par exemple les podcasts on a fait des podcasts sponsorisés mais là encore c'était des choses qualitatives c'est à dire qu'on avait un partenaire mais on gérait nous le contenu pour que ça intéresse les gens et que ce soit pas commercial à 100% et que personne n'écoute et au final personne ne s'y retrouverait oui et après quelques années plus tard quand même on a fait une campagne de financement participatif qui nous a permis de faire aussi des nouveaux projets donc voilà chaque année j'ai essayé de développer pour que du coup ça prenne de plus en plus forme et puis l'idée était surtout de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier et de ne pas dépendre que d'une grande entreprise où la période Covid nous l'a montré aussi après j'ai commencé du coup à intervenir par exemple en entreprise Mais quand tout s'arrête d'un côté parce que l'événementiel s'arrêtait, c'est bien d'avoir d'autres choses à proposer. C'est là que les webinaires, par exemple, se sont beaucoup développés. Donc, il faut être agile aussi pour se dire qu'est-ce qu'on propose quand il y a des choses qui marchent plus ou moins bien. Et puis après, on a eu une collection de livres aussi. En fait, en se diversifiant, ça a permis de...

  • Speaker #0

    On est dans beaucoup de projets. Vous disiez un nouveau projet par an, en gros. Et à chaque fois, ça apporte une nouvelle source de revenus. Exactement. Et donc, vous disiez au départ, vous avez démarré toute seule, avec votre ordinateur, c'est parti, je faisais des articles. À quoi ça ressemblait après ? Alors, je sais que ça existe encore aujourd'hui, mais quelques années après le démarrage, ça ressemblait à quoi ? Du coup, il y avait d'autres personnes qui travaillaient avec vous. Comment ça s'est développé ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai jamais voulu pour le coup avoir de salariés, c'est-à-dire que j'ai jamais rêvé de me dire que j'aurais une entreprise avec 5 ou 10 personnes. Et j'ai fonctionné en fait, ce qui était compliqué, c'est que les premières collaborations, c'était de quelles compétences j'ai besoin. Et c'était des choses assez précises. Par exemple, Alban a été la graphiste qui a fait la mascotte de My Happy Job, donc du coup après qui a fait des dessins pour le site, pour du coup nos hors-série. Donc il y a eu par exemple Albane, il y avait du coup un développeur, et ensuite c'était de se dire de quelles compétences j'ai besoin, et après au fur et à mesure, là encore c'était de se dire, tiens là j'ai besoin d'être assistée pour l'annuaire parce que ça fait beaucoup à gérer avec les membres, donc en fait c'était des freelances, et du coup des contrats par rapport à des missions assez spécifiques. Une pigiste, Lucie, qui du coup a travaillé assez rapidement aussi, pour pas que je sois la seule non plus à écrire, donc voilà c'était de se dire de quoi j'ai besoin pour que le site grandisse, mais c'est vrai que j'ai pas... forcément eu besoin d'un salarié à temps plein parce que j'avais besoin de compétences trop différentes. Donc, en fonctionnant avec des freelances, ça marchait bien.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand même, la majorité des articles, c'était vous qui les écriviez concrètement ?

  • Speaker #1

    Oui, et après, surtout au début, après c'est resté le cas dans la majorité, mais du coup j'avais une ou deux pigistes après, on a terminé avec deux pigistes, et après l'idée était aussi que le site soit contributif, en tout cas participatif, avec des tribunes ou des chroniques d'experts, donc ça a permis aussi de nourrir autrement. mais là encore avec un seul mot d'ordre c'est qu'on partage du contenu des conseils mais on n'a pas une visée commerciale en expliquant pourquoi le service est merveilleux mais voilà c'était du coup cet aspect là qui a permis aussi de fédérer tout un écosystème autour et c'était chouette pour que le site soit de plus en plus visible ok

  • Speaker #0

    donc vraiment une belle aventure et vous êtes encore à la tête de My Happy Job ça a changé depuis ?

  • Speaker #1

    En fait, au bout de cinq ans, s'est posé la question de comment continuer à faire grandir le site. Et j'ai l'entreprise Moodwork, qui était une startup avec laquelle je travaillais pas mal, qui est venue me voir pour me proposer de racheter ma happy job. Et je me suis dit, tiens, si moi je ne veux pas lever des fonds, je ne veux pas emprunter à la banque pour avoir des salariés, que ça pouvait être un bon moyen que le site grandisse et rejoigne un écosystème plus grand. Et ce qui m'intéressait avec Moodwork, c'est que c'est une application sur la qualité de vie au travail et la santé mentale, mais qui repose notamment sur du contenu avec des petits colloques du travail et qui a un pôle recherche. Et ça permettait de faire des choses différentes aussi. Donc, on a fait des enquêtes, des études. Et moi, l'idée, c'était... d'intégrer Moodwork, de continuer à gérer My Happy Job de manière assez autonome, mais d'avoir un interne, une graphiste, d'avoir quelqu'un qui gérait les réseaux sociaux. Donc en fait, quand du coup Moodwork a racheté My Happy Job et que moi j'ai intégré Moodwork, c'est vrai que ça m'a permis de lâcher quelques casquettes. Et ça fait du bien aussi après cinq ans où on gère tout, de se dire voilà là je lâche par exemple la gestion des réseaux sociaux, je lâche le commercial et je me recentre que sur le contenu pour faire des nouvelles choses. et donc ça a duré un an et demi deux ans et je bifurque encore mais voilà c'était chouette aussi de pouvoir développer My Happy Job un peu autrement d'accord c'était avec un autre regard une autre position quelque part

  • Speaker #0

    oui et je ne me rends pas compte à quel point c'était intense cette aventure parce que quand vous en parlez on voit bien que c'est et puis pour les personnes qui nous écoutent qui connaissent on sait que c'était quand même très connu et alors vous disiez 1000 abonnés au début mais c'est monté à combien à peu près après ? alors il y a deux ans donc j'ai terminé en tout cas quand moi j'ai quitté My Happy Job à 45 000 abonnés pour la newsletter ok sacré un sacré succès vraiment une super aventure et du coup j'ai eu mal à me rendre compte l'intensité que ça pouvait être pour vous par exemple au quotidien donc est-ce que vous êtes parce que dans notre podcast enfin dans mon podcast on parle aussi pas mal d'équilibre je parle de sens au travail puis d'équilibre l'équilibre c'est très très variable d'une personne à l'autre on cherche pas tous la même chose par rapport à ça mais est-ce que du coup justement c'était vraiment une aventure passion avec voilà vous y passez un temps incroyable ou est-ce que à un moment donné vous avez aussi le temps de faire d'autres choses à côté enfin comment ça se passait finalement

  • Speaker #1

    Alors, la première année a été particulière parce que, du coup, je pense que quand on a un projet comme ça qu'on porte, qu'on est dans une dynamique où ça prend bien, où il y a un enthousiasme assez fort et que, oui, il y a quelque chose de passion dedans. C'est le bébé qu'on développe. La première année a été très dense. Et la deuxième année, je me suis dit qu'il fallait que j'apprenne à mettre quelques limites en plus parce que j'avais tendance à retravailler quand les enfants dormaient, de me dire, tiens, j'ai du temps, ce que je n'ai pas eu le temps de faire dans la journée, hop, je vais le faire le soir. Et puis... Il y a plein d'activités annexes, c'est-à-dire que j'avais une comptable, mais par exemple, il faut préparer les docs comptables. Et ça, en fait, dans ma journée, je me disais que c'était une perte de temps, qu'il fallait que je fasse du contenu, rencontrer des gens. Donc, je n'allais pas prendre deux heures pour la compta un matin. Donc, je le faisais le soir, en fait, quand tout était fini. Donc, en fait, c'est ça de se dire qu'en fait, il y a tellement de choses à gérer que oui, la première année notamment, ça a pris pas mal de temps. Mais j'ai rapidement été dans l'idée aussi, puis je suis quelqu'un pour... Le travail est important, mais par contre le travail ce n'est pas toute ma vie. Ma vie c'est aussi ma vie familiale, ma vie sociale, aller voir des expos, sortir. Donc l'idée c'est aussi de se dire que oui le travail occupe une place importante et je ne conçois pas de faire un travail qui ne me plaît pas et n'a pas de sens pour moi. Par contre le travail pour moi ne doit pas prendre tout. C'est-à-dire que non, je ne sacrifierais pas, même pour mon projet personnel, du temps avec mes enfants. J'avais tendance à retravailler quand ils étaient couchés, par exemple. Mais là, après, les limites, c'est soi. C'est-à-dire qu'il y a la fatigue, qu'on n'est pas un super-héros et qu'on a besoin aussi de temps de repos et de temps pour soi. Donc, c'est plutôt le temps pour moi qui m'a manqué au début et de me dire qu'après, c'était important d'avoir ces temps de pause et des choses très bêtes. Mais en étant à mon compte, c'est les premiers jours de congé que j'ai pris juste pour moi. pas pour mes enfants quand ils étaient là ou pas, c'est de se dire, mais là, en fait, je vais poser juste une journée, mais juste pour moi faire des choses dont j'ai envie, en fait, et de ne pas culpabiliser, de se dire, tu pourras faire quand même... Voilà. Donc, c'est ça qu'on apprend. Et en fait, on se rend compte que ça tourne quand même très bien, même si on s'est autorisé à prendre une journée. Et par contre... là quand on est à son compte je trouve que ce qui est génial c'est la flexibilité c'est de se dire là cet après-midi je vais peut-être bosser un peu moins et je bosserai un peu plus demain et c'est pas grave donc c'est ça je trouve vraiment un luxe en tout cas quand on réussit à trouver son équilibre comme vous le disiez qui n'est pas le même pour tout le monde mais en tout cas pour moi c'était important aussi surtout sur un sujet quand on parle de qualité de vie au travail de se dire tant qu'à faire il faudrait aussi faire une... Exactement. À force d'interviewer des coachs toute la journée sur ces sujets-là, on attrape quand même des bonnes habitudes. Et faire du sport dans la semaine, pour moi, c'est des choses qui étaient aussi importantes. Mais clairement qu'on doit aussi apprendre au fil du projet. Je pense qu'entre l'année 1 et l'année 5, oui, je pense qu'en année 5, je me prenais plus de temps pour moi et je m'organisais peut-être un peu plus autrement parce qu'il y a des gens avec qui je pouvais déléguer aussi. Donc, c'est aussi ça qui change au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Oui. c'est quelque chose ce que vous dites là sur le côté après 5 ans on voit les choses un petit peu différemment on prend plus de temps il y a peut-être le côté vous le disiez alors vous en plus vous rencontrez des personnes tous les jours qui vous disaient la semaine de 4 jours c'est très bien ça donne des idées quand même mais je trouve aussi une chose c'est que je vois beaucoup de personnes qui conseillent les entrepreneurs et les entrepreneurs aujourd'hui mais qui parfois disent on peut tout à fait avoir une activité qui fonctionne très bien en travaillant peu etc. voire très peu bon des fois c'est un peu un peu étonnant d'ailleurs ce qu'il propose le sentiment que j'ai quand même dans les personnes que j'interroge ou même mon cas personnel c'est que ce que je vois c'est quand même qu'au début en général quand on est sur un projet entrepreneurial ou qu'on crée quelque chose comme vous avec My Happy Job, il faut quand même compter qu'au début il va falloir y mettre beaucoup d'énergie peut-être qu'après on pourra plus facilement se réserver du temps et rééquilibrer les choses mais que dans les premiers temps quand même ça demande une intensité forte

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Mais après, là où c'est passionnant, c'est-à-dire que c'est des choses qui, en même temps, donnent de l'énergie. C'est-à-dire que les rencontres qu'on fait, les articles que j'écrivais, les webinaires après que j'animais, en fait, j'en ressortais boostée aussi. C'est-à-dire que quand vous faites quelque chose qui vous plaît autant, en fait, oui, c'est du travail. Mais il y avait une expression que j'avais lue dans un coworking qui disait c'est du taf, mais c'est du kiff Mais en fait, c'était tout à fait ça. C'était de la pure… Quand on finit la journée hyper content parce qu'un article prend bien, mais en même temps on a l'impression d'être utile, on a des retours des lecteurs qui boostent, on a des nouveaux projets, c'est aussi important, ça nourrit aussi, ça recharge les batteries, mais clairement il faut aussi dormir la nuit, il faut aussi faire autre chose et ne pas s'enfermer là-dedans, parce qu'après c'est là où c'est la limite, c'est-à-dire qu'il ne faut pas non plus tout. tout donner ou avoir l'impression de faire des sacrifices énormes et pour moi un des luxes c'est le temps, c'est vraiment de se dire à partir du moment où on arrive à équilibrer les choses et que ça nous convient, c'est génial parce que là on réussit sur tous les tableaux et c'est top.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on recherche tous en tout cas. Alors vous avez parlé tout à l'heure du rachat de Mayapijob par Moodwork, alors après justement comment ça s'est passé entre ce passage-là puis aujourd'hui où vous êtes donc rédactrice en chef de trois magazines ? Comment vous avez fait ce rebond ? Comment ça s'est passé ? Est-ce qu'on est venu vous chercher ? La première année était très chouette avec Moodwork parce qu'on a pu mettre en place plein de nouvelles choses, des études, comme je vous le disais, moi, lâcher quelques casquettes, retourner l'air de rien salarié parce que c'était aussi un enjeu après cinq ans à son compte et en ayant son entreprise. Et c'est là que Moodwork a été génial pour moi, c'est-à-dire que j'ai intégré une start-up où certains étaient en full remote. Moi, je venais généralement une semaine au bureau. Du coup, c'était un cadre qui me convenait bien, c'est-à-dire que je retrouvais un cadre d'entreprise, mais assez flexible quand même. Sinon, je n'aurais pas pu faire la transition dans une tour à la Défense du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    Au bureau, tous les matins, tous les soirs, tout le temps.

  • Speaker #0

    En ayant 10 personnes au-dessus de moi pour prendre une décision, ça n'aurait pas été possible. Donc ça a été super d'avoir cette transition-là et puis de voir le cycle grandir autrement. Après, c'est aussi accepter que d'autres personnes gèrent ce que vous gériez. Les réseaux sociaux, je le disais. Du coup, c'est accepter de lâcher, de faire confiance. Et pour ça, ça a été une chouette équipe, des nouveaux projets, une dynamique vraiment sympa. Et puis, on était en raccord sur les valeurs qu'on partageait. Donc tout ça s'est fait vraiment très, très bien. Et puis, au bout d'un an et demi, moi, je me suis posé la question en me disant Il va falloir penser à l'après. Et en fait, c'est très drôle parce qu'à partir du moment où c'était à la rentrée du coup 2022, où je me suis mis ça en tête, et du coup est arrivé ce poste. Et en fait, c'est assez drôle. Quand j'ai vu l'affiche de poste, je me suis dit mais c'est quand même très, très... C'est marrant que ça tombe à ce moment-là, quand je me dis que pour 2023, il faudrait voir l'étape d'après. Et comme je vous le disais, quand j'ai vu les différentes missions, ça retombait sur de la presse classique, que je suis très contente d'avoir retrouvée, sur des thématiques sur le monde du travail qui me parlaient forcément beaucoup, et en même temps avec du web à développer, des nouveaux projets à mettre en place, et du coup un nouveau terrain de jeu, pour moi qui aime bien créer, lancer des choses, on me dit bon ben, on va voir ça devrait le faire quand je vois toutes les différentes missions. Et là, c'était de retrouver une entreprise un peu plus grande, un cadre un peu différent. Et c'est là que c'était bien d'être passée par Maudouaf parce que ça m'a fait une bonne transition. Et ça m'a permis de lâcher ma Yapi Job en douceur aussi, c'est-à-dire de ne pas me dire que je revendais et que du jour au lendemain, je ne touchais plus au projet. Là, ça a permis de faire deux ans de transition et je pense que j'en avais besoin pour que la presse passe bien.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai que ça donne une transition plus en douceur que de passer d'un projet personnel à une entreprise, comme vous le disiez. Parce qu'aujourd'hui, dans votre rôle actuel, ça se passe comment du coup ? Vous êtes rédactrice en chef de plusieurs magazines. Le rôle de rédactrice en chef, c'est quoi en fait ? Je ne me rends pas bien compte. Est-ce que c'est du management d'équipe ? Est-ce que c'est plutôt de la coordination ? C'est quoi exactement ?

  • Speaker #0

    Un peu de tout ça. Alors, l'idée, en fait, c'est qu'il y a trois magazines. Donc, il y a l'officiel de la franchise qui est sur l'entreprenariat, rebondir, qui est sur des sujets de reconversion ou de recherche d'emploi, et courrier cadre, qui est plutôt dédié au management, aux dirigeants et au RH. Donc, le monde du travail, c'est un peu la vie pro sous tous ces aspects. Donc, ça, ça me convenait très bien. Et après, mon rôle, ben oui, il y a une équipe en interne, du coup, de plusieurs journalistes. Donc, je manage, je coordonne. Et il y a aussi le rôle de relecture avec... les trois magazines qui sortent à des périodicités un peu différentes. Donc l'idée, c'est de partir de pages blanches du magazine et de se dire qu'est-ce qu'on va mettre dans les magazines de la conférence de rédaction au BAT et que ça parte à l'impression. Donc il y a tout ce travail de coordination, de trouver des sujets, bien évidemment avec l'équipe, en interne et en externe. Et ensuite, il y a tout un travail, notamment sur le web, où l'idée, c'est aussi d'imaginer de nouveaux formats. de nouveaux projets et de se dire qu'est-ce qu'on peut lancer, qu'est-ce qui fait sens, et comment on crée de la synergie entre le web, le mag, et en fait le groupe a eu aussi la bonne idée de se diversifier, je trouve, de manière intelligente en rachetant des salons. Donc le groupe a racheté le salon du travail et de la mobilité professionnelle, le salon du management, et en fait l'idée c'est de se dire que les événements peuvent aussi aider à faire connaître nos publications, et en même temps que les publications permettent d'amener du monde aux événements, et tout ça crée un écosystème très vertueux. et donc voilà moi j'ai un rôle un peu transverse donc il faut passer de trois magazines différents donc c'est assez sportif mais c'est chouette

  • Speaker #1

    Vous recrutez du sport que vous aimez bien au départ dans vos premières années de journalisme ?

  • Speaker #0

    Et après, ce qui est intéressant pour moi, c'est vraiment d'être aussi dans une équipe à taille humaine, où on peut mettre des choses en place assez rapidement, où il y a un esprit start-up, clairement, pour imaginer des nouvelles choses. Et ça, ça me convient très bien. C'est-à-dire que le jour où ça ronronne, généralement, je m'y retrouve un peu moins. Et là, je m'éclate à imaginer des nouvelles choses. C'est des marques qui sont très bien installées, qui sont connues chacune dans leur milieu, mais qu'il a fallu aussi moderniser. Et ça, c'est un challenge génial de prouver qu'on peut faire de la presse de qualité, là encore, mais innover aussi. Donc, ça me correspond bien.

  • Speaker #1

    Innover, quand vous parlez d'innovation, c'est sur la partie web, justement, digitale, ou ça peut être aussi sur le côté papier ?

  • Speaker #0

    Alors, on a refait, par exemple, rebondir, on a fait toute une nouvelle formule, où là, on est reparti de zéro, et oui, là, ça a été innovant, parce qu'on... on a mis des choses qu'on ne voit pas forcément dans des magazines de manière classique. À la fin, vous avez par exemple une double page de coaching où l'idée, c'est que les gens s'approprient le magazine, puissent faire des exercices pour réfléchir sur leurs envies, leurs valeurs, leurs talents. Donc, c'est aussi de se dire que le magazine, on peut apporter des touches un peu différentes. Donc, Jérémy qui est à la maquette, qui est directeur artistique, a revu toute la maquette aussi pour que ce soit beaucoup plus… plus dans l'air du temps. Donc, on peut innover dans les magazines. Et bien évidemment, le web permet aussi d'innover avec des podcasts nouveaux, avec des webinaires. Là, on a lancé des livres blancs il n'y a pas longtemps. Donc, c'est de se dire qu'on peut tester des choses, des formats, et puis voir un petit peu qu'est-ce qui prend, les retours qu'on a des lecteurs. Et puis, ça apporte de la nouveauté. Je pense que c'est aussi ça qui permet de toucher un plus large public aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, puis rebondir, je fais une petite parenthèse justement par rapport à ce magazine et par rapport aux personnes qui nous écoutent, parce que vu que souvent, je disais, c'est des personnes qui sont en questionnement professionnel, j'ai vu que sur le site notamment, il y avait toute une partie sur On a testé le métier de… Je trouvais ça assez sympa, toute cette rubrique-là sur les reconversions, on allait tester des métiers, ça donne des idées, je trouvais que c'était une rubrique très intéressante que je conseille du coup aux personnes qui nous écoutent. Puis de manière générale, le magazine, les trois magazines sont des magazines qu'on trouve dans les bureaux de presse.

  • Speaker #0

    Exactement, en kiosque et sinon on peut les acheter en ligne via la boutique en ligne Exactement et donc il y a du contenu inédit sur le web et du contenu inédit dans les magazines mais du coup l'idée c'est vraiment en tout cas pour rebondir d'aider les gens qui sont en recherche d'emploi, d'apporter des conseils pratiques, d'avoir des zooms sur des métiers comme vous le disiez et aussi sur des secteurs, quels sont les secteurs qui recrutent le plus, aider les gens dans leur recherche d'emploi alors qu'il s'agisse d'une reconversion peut-être partielle ou totale ou tout simplement de changer de poste d'entreprise et donc on essaye vraiment d'accompagner je dirais le candidat ou la candidate, que ce soit pour des choses très basiques sur le CV, l'entretien, mais aussi comment, quand j'ai envie de me reconvertir, à quoi peut me servir un bilan de compétences, quelles sont les priorités quand je me mets à mon compte en tant qu'indépendant. On essaye vraiment d'avoir un champ assez large pour essayer d'être le plus utile possible.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. C'est quand même vraiment trois sujets différents quand on regarde finalement les trois magazines. La thématique est la même, mais quand on regarde précisément ce que vous expliquez sur rebondir, l'officiel de la franchise, après avoir lu rebondir, on passe peut-être à l'officiel de la franchise.

  • Speaker #0

    Exactement, on lance son magasin ou son resto.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Et puis, courrier cadre, qui s'adresse peut-être à un public un peu différent, mais la thématique reste dans tous les cas l'emploi, la reconversion.

  • Speaker #0

    Exactement, et Couricade, on va être sur des questions de management, on va s'intéresser aussi aux tendances en matière de RH, on va peut-être plus s'adresser à un public de dirigeants ou de salariés qui ont envie de monter en compétences, et on va retrouver tous les sujets de qualité du travail aussi, sur comment on peut s'épanouir, et l'idée d'avoir une performance durable aussi, c'est-à-dire que oui, on peut grimper les échelons, on peut avoir une jolie carrière, mais sans oublier le sens, sans oublier aussi l'équilibre pro-vie-perso, donc on va être aussi sur toutes ces questions-là.

  • Speaker #1

    Ok, donc l'essence de My Happy Job n'est jamais très loin dans le... En tout cas, la qualité de vie au travail, le sens, c'est des questions qui restent fortes. Justement, peut-être par rapport à ça, par rapport au moteur que vous avez, vous en avez parlé d'un au début, en disant effectivement déjà la rencontre, finalement. Prof de maths, vous aurez rencontré des élèves, mais il vous fallait plus. Il vous fallait plus, donc ce métier de journaliste, vous convenez bien. Est-ce que vous avez d'autres moteurs, justement ? Qu'est-ce qui vous fait avancer, finalement ?

  • Speaker #0

    Clairement les rencontres comme je vous le disais, de pouvoir nourrir ma curiosité et de continuer à apprendre, c'est-à-dire que j'apprends beaucoup de choses moi via les interviews, d'interviewer des experts, des coachs, des philosophes, des sportifs, je trouve qu'on peut apprendre de gens qui viennent de milieux totalement différents, donc ça, ça me nourrit vraiment. Ensuite, le côté innovation et création. Je m'ennuierais si, comme je vous le disais, ça ronronnait et si je refaisais tous les ans la même chose. Alors, c'est peut-être très confortable, mais moi, j'aime bien ce côté où on sort. Alors, ce n'est pas forcément sortir de sa zone de confort, mais c'est en tout cas oser et tester des choses et de se dire qu'on peut innover. En tout cas, le côté création m'amuse bien. L'écriture. Je n'ai jamais loin non plus, parce que j'essaye de toujours continuer à écrire un peu, même si aujourd'hui mon rôle fait que je suis plus dans la coordination et la gestion de projet, mais je continue à écrire pour les différents médias. ça, ça continue à être aussi important. Et après, d'avoir un bon équilibre. Comme je vous le disais, pour moi, le travail est important, mais le travail nous occupe toute la place. Donc, d'avoir cet équilibre-là, cette flexibilité-là, est toujours important pour moi. Et de se dire qu'on s'éclate au travail, mais on fait aussi autre chose.

  • Speaker #1

    On a aussi une vie à côté.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    C'est terminé pour cette première partie de l'interview de Fabienne Brocarré. On se retrouve donc la semaine prochaine pour la suite de l'interview où il sera question de sa vision du monde du travail et surtout de tous les conseils qu'elle peut donner aux personnes qui se posent des questions sur leur vie pro ou aux personnes qui ont envie de se lancer dans d'autres nouveaux projets. Pour avoir déjà réalisé l'interview, je vous conseille d'écouter cet épisode. Les conseils seront nombreux et très précieux. Pour donner un coup de main au podcast Nouvelle Voix pour m'aider à le faire connaître, vous pouvez prendre quelques secondes pour le noter, pour le commenter. c'est possible pour des plateformes comme Apple Podcast ou Spotify sur d'autres plateformes c'est pas toujours possible de noter les podcasts donc si vous l'écoutez ailleurs faites un petit tour sur Apple Podcast ou Spotify pour mettre le maximum d'étoiles un petit commentaire sympa et ça m'aide beaucoup à faire connaître ce podcast auprès de nouvelles personnes merci beaucoup pour votre écoute et je vous dis à la semaine prochaine

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