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MUSSET, ON NE BADINE PAS AVEC L'AMOUR #2 Un agréable badinage amoureux cover
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Objectif : bac français !

MUSSET, ON NE BADINE PAS AVEC L'AMOUR #2 Un agréable badinage amoureux

MUSSET, ON NE BADINE PAS AVEC L'AMOUR #2 Un agréable badinage amoureux

14min |19/11/2024|

220

Play
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MUSSET, ON NE BADINE PAS AVEC L'AMOUR #2 Un agréable badinage amoureux

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14min |19/11/2024|

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Description

https://www.aufonddelaclasse.com/

La pièce de Musset se présente d'emblée comme un moment de jeu amoureux plein de légèreté. Entre ironie subtile et réparties pleines d'esprit, Perdican et Camille dansent une chorégraphie amoureuse faite de faux-semblants. Leur badinage s'inscrit dans la grande tradition du marivaudage, où l'amour devient un art du sous-entendu et de l'esquive. Des regards détournés aux baisers refusés, chaque geste participe à ce ballet sentimental qui se déploie dans un cadre pastoral idéal. Découvrez dans cet épisode comment le théâtre transforme la séduction en un jeu plaisant où les mots ont autant d'importance que les corps des personnages.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, chers élèves et chers amis du site aufonddelaclasse.com. Dans cet épisode, nous allons voir que la pièce de Musset se présente d'abord comme une pièce ludique, légère, un agréable badinage amoureux. Quand on découvre la pièce de Musset, il est évident qu'on la voit comme une pièce qui est légère, qui est comique. qui est ludique, qui est un jeu, comme dit le parcours du programme, les jeux du cœur et de la parole. Et pour aller dans ce sens-là, qui est évidemment présent dans cette pièce, même si ce n'est pas toute la pièce qui est comique, eh bien, il faut commencer par évoquer le titre On ne badine pas avec l'amour et en particulier le verbe badine qui est le diminutif peut-être un peu affectueux avec lequel on nomme la pièce depuis qu'elle est un petit peu connue. en disant tout simplement badine pour désigner cette pièce sans avoir l'obligation de dire le titre dans son intégralité. Alors qu'est-ce que ça veut dire badine badiné badinage etc. ? Ce titre, on peut dire qu'il inscrit tout de suite cette œuvre dans une tradition théâtrale qui est légère. Parce que badiné on peut le chercher dans les dictionnaires de l'époque, comme je vous invite à le faire souvent, évidemment c'est très utile, ça veut dire folatré c'est-à-dire s'amuser de manière légère, de manière frivole, avec insouciance. Badiner, c'est discuter, bavarder sans qu'il y ait la moindre lourdeur, sans qu'il y ait un enjeu très important. C'est adopter un certain ton de la conversation qui était fort à la mode dans les années de la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle encore, et à l'époque de Musset, encore dans les salons de l'aristocratie ou de ce qu'il en reste en quelque sorte au début du XIXe siècle. Et... Ça fait penser aussi à la tradition des pièces de Marivaux, un auteur du 18e siècle, et à des comédies où l'amour est toujours central et où il se présente comme un jeu, un jeu spirituel, un jeu raffiné qui est très fortement lié à l'art de la conversation, c'est-à-dire à la capacité des personnages, des hommes, des femmes, à avoir de l'esprit, à bien parler, à plaire aux autres à travers leur qualité. de conversation. Et puis, vous pourrez peut-être trouver, si vous cherchez le terme de badine dans le dictionnaire sur internet ou je ne sais où, qu'une badine, ça peut aussi être une fine baguette qui est utilisée par les gens élégants, c'est-à-dire ces gens des salons que j'évoquais à l'instant. En tout cas, il est évident que le terme de badiner, de badinage et le verbe badine qui est dans le titre, au coeur du titre de la pièce de Musset, eh bien évoque la légèreté et le divertissement. Et alors, si on creuse un petit peu la pièce, il est bien évident qu'il s'agit d'une histoire de jeu de séduction. Un jeu de séduction qui se fait, par exemple, par des sous-entendus. Et les échanges entre Camille et Perdicant sont pleins tout le temps d'une ambiguïté qui est plaisante, qui donne du plaisir, autrement dit, aux personnages eux-mêmes, mais évidemment aussi aux spectateurs, qui rappellent l'art de Marivaux, de ce qu'on appelle le Marivaudage dans les pièces de cet auteur du XVIIIe siècle, Marivaux.... mais qui fait penser à n'importe quelle expérience humaine. Quand on se séduit, quand on drague, quand on se rapproche, quand on essaye de plaire à l'autre, on adopte un jeu de séduction. Il est plus ou moins réussi, il est plus ou moins tout ce qu'on veut, mais en tout cas, il est bien souvent fait de sous-entendus, ne serait-ce que parce qu'il est difficile de se déclarer. Et donc, cet art de la conversation dans le cadre de la séduction, eh bien, il renvoie à un style de conversation d'écriture raffinée, des salons, des échanges un peu subtils, galants, qui sont bien souvent teintés d'humour, d'ailleurs, parce que c'est comme ça qu'on plaît, mais c'est tout simplement quelque chose de la vraie vie et que tout le monde connaît, même à l'âge qu'on a quand on prépare le bac. Alors, le terme de Badiné, il provient de Marivaux, comme je vous le disais, et il est lié à ces dialogues où on explore le jeu de la séduction, la subtilité des sentiments. Et donc, évidemment, c'est quelque chose de théâtral parce que le dialogue, c'est au centre de toute pièce de théâtre. On peut le dire comme ça. Alors, c'est fait sous-entendu, comme je le disais avant, parce que, par exemple, on peut se tester mutuellement pour mieux se conquérir, prendre de l'assurance. Et dès leur première retrouvaille, c'est-à-dire dans l'acte 1 de la pièce, à la scène 2, on assiste de manière évidente à un jeu de séduction entre les deux. Quand le baron demande à Camille d'embrasser son cousin, Perdicand réagit avec une espèce de désinvolture assez feinte qui masque en réalité... son désir. En effet la première phrase que prononce Perdicand à ce moment là pourrait être prononcée après tout par n'importe qui puisqu'il dit comme te voilà grande Camille et belle comme le jour mais malgré tout vous voyez bien qu'il y a un compliment et un compliment qui porte sur sa beauté et sur le fait qu'elle a bien grandi et que donc c'est maintenant une femme et qu'elle est donc en âge d'avoir des amours et à ce compliment galant de Perdicand en fait répond quelque chose de très froid et formel avec le lien familial mon cousin puisque camille dans cette réplique très célèbre lui dit mon père et mon cousin je vous salue donc elle prend le père et le cousin dans la même phrase avec un pronom vous qui les réunit tous les deux d'une manière qui les tient tous les deux à distance mais évidemment en particulier perdicant et le baron insiste un petit peu pour le rituel en fait de des embrassades et lui dit Allons Camille, embrasse ton cousin Et Camille répond Excusez-moi Cette phrase-là est perçue comme un refus, évidemment, par Camille d'embrasser son cousin. Et Perdicand lui répond de cette façon-là Si ma cousine recule quand je lui tends la main, je puis lui dire à mon tour Excusez-moi L'amour peut voler un baiser, mais non pas l'amitié. Et Camille lui répond aussitôt Excusez-moi L'amitié ni l'amour ne doivent recevoir ce qu'ils peuvent rendre. Ce dialogue-là, en fait, peut-être qu'il est plus important encore que le refus initial par cette phrase excusez-moi il est chargé de sous-entendu, et ça des deux côtés, puisque la réponse de Perdicant distingue amour et amitié quand on lui avait rien demandé. Donc c'est comme si, dans ce lien entre la cousine et le cousin, il pourrait y avoir de l'amour, parce que le mot est cité tout simplement. Et dans la réponse de Camille, qui apparemment est une espèce de proverbe de maxime moral, elle suggère aussi qu'elle ne peut ou ne veut rendre cette amitié ou cet amour. Mais donc, derrière tout ça, on ne sait pas vraiment si c'est pouvoir ou vouloir. Et on peut dire que le badinage, les échanges de séduction, les sous-entendus, se cachent sous l'apparence de la politesse. Et puis, dans cette même scène, il faut évoquer les jeux de regard, les jeux de regard qui sont très détournés, puisqu'il y a une espèce de chorégraphie sur la scène de l'évitement, puisque juste après ce moment-là, les didascalies indiquent que les deux personnages se tournent le dos, puisqu'ils regardent chacun d'eux un objet. Camille observe le portrait d'une de ses tantes, d'une de ses aïeules qui est religieuse, et Perdicant, lui, contemple un pot de fleurs. Et il y a un dialogue un peu oblique. de fait qui correspond extrêmement bien à ce jeu de séduction détourné et c'est le baron qui est obligé d'intervenir en disant que fais-tu là camille devant cette tapisserie et d'intervenir auprès de perdicant lui disant et toi perdicant que fais-tu là devant ce pot de fleurs et on peut penser donc on peut interpréter on est invité à le faire que les deux personnages de camille et de perdicant se parlent indirectement à travers ce qu'ils disent de ces objets et à travers le fait qu'ils regardent ces objets avec insistance. Parce que chaque objet symbolise cette orientation de chacun, l'une vers le couvent, l'autre vers la nature, mais il y a beaucoup de sous-entendus derrière les répliques extrêmement anodines qui sont celles des personnages. Puisque Perdicand dit Voilà une fleur charmante, mon père, c'est un héliotrope. Et insiste, après l'intervention de Briden, pour dire cette petite fleur grosse comme une mouche a bien son prix. Et il est évident que l'héliotrope, donc c'est le tournesol, la fleur qui se tourne pour être toujours près du soleil, du côté du soleil, eh bien suggère l'attraction amoureuse. Et derrière ces petites choses et la défense de la valeur de ces petites choses, eh bien Perdicant fait peut-être l'éloge de l'amour simple. On pourrait le dire de cette façon-là. Et puis pour revenir à ce qu'il y a un petit peu avant, toujours dans ce même passage, eh bien des sous-entendus peuvent être compris dans des répliques qui sont apparemment anodines. Par exemple, quand père dit Candy à Camille, il me semble que c'est hier que je t'ai vu pas plus haute que cela. Eh bien, il y a l'évocation évidemment nostalgique du passé, de leur enfance, mais aussi bien sûr une tentative de rapprochement. Et un rapprochement qui se base sur leur intimité passée. qui pourrait passer justement à une autre nature et passer de l'amitié entre cousins à un véritable amour. En tout cas, vous voyez bien que cette scène établit, dès le début, puisque c'est la deuxième scène, et puis c'est l'arrivée de ces deux personnages qui sont les personnages principaux. qui était absent de la première scène. Cette scène donc établit un badinage très subtil où le jeu de séduction se cache sous l'apparence de la froideur, de l'indifférence, de la politesse et d'une certaine retenue, d'une certaine gêne que chacun et chacune connaît évidemment dans la vraie vie quand il est question de rapports qui peuvent être des rapports amoureux. Et donc les personnages se parlent à travers des détours, des sous-entendus et tout cela crée une tension dramatique mais une tension dramatique qui est... pour ainsi dire légère et qui est liée tout simplement à un jeu de séduction, on pourrait dire pour paraphraser le parcours du programme, un jeu de l'amour et de la parole. Pour prendre d'autres exemples de la pièce, on peut indiquer aussi l'idée que les dialogues, bien souvent dans cette pièce, mettent en scène une indifférence un peu coquette. Les deux protagonistes excellent l'un et l'autre d'ailleurs. dans l'art de feindre un certain détachement avec une espèce de grâce qui est évidemment très théâtrale. Et au moment de la scène de la fontaine, donc la scène 5 de l'acte 2, Camille mène avec beaucoup d'esprit un véritable interrogatoire amoureux de Perdicant, en jouant le détachement, en jouant une légère curiosité très détachée, en lui disant par exemple vous avez dû inspirer l'amour, car vous le méritez, et vous ne vous seriez pas livré à un caprice Et Perdicand, d'ailleurs, lui répond sur le même ton un peu badin. Ma foi, je ne m'en souviens pas. Vous voyez que dans cet échange, il y a beaucoup de sous-entendus et évidemment, le détachement de l'un et l'autre personnage est fin. Il est fabriqué. Ils font semblant de ne pas être intéressés par la réponse que va avoir l'autre, alors qu'en réalité, ils veulent des informations sur l'expérience. En tout cas, Camille souhaite savoir un peu ce que Perdicand a connu. en matière d'amour quand il était à Paris à l'université. Et puis dans d'autres scènes, on voit un art du dialogue spirituel qui est tout à fait propice à la séduction. Et un jeu. Et cette dimension justement de jeu ludique, on pourrait dire, elle s'exprime dans le style des échanges, qui est souvent marqué par une ironie un peu légère. Par exemple, quand Camille dit dans la scène 3 de l'acte 1, Je ne suis pas assez jeune pour m'amuser de mes poupées. ni assez vieille pour aimer le passé. Et on le voit aussi dans les joutes verbales, quand Perdicant déclare Tu me fends l'âme, tu ne veux pas venir voir le sentier par où nous allions à la ferme ? Et Camille répond, avec désinvolture, Pas ce soir ! d'une façon qui est un peu décalée, évidemment, avec la situation. Et ces réparties très vives créent une espèce de feu d'artifice verbal de séduction. Et on peut parler de chorégraphie puisqu'on est sur la scène et que ce badinage se déploie en fait dans un lieu avec le corps des acteurs, des actrices et se déploie en plus dans un cadre pastoral qui est idéal et qui accentue la légèreté de tout ça. Puisque les allées et venues des personnages se passent au milieu des fontaines, des bois, des prairies, toute chose qui constitue un décor qui est propice au jeu de l'amour et au jeu de l'amour léger. encore une fois aux jeux qui sont vraiment ludiques si on peut dire, dans lequel il n'y a pas de lourdeur, il n'y a pas d'inquiétude, il n'y a rien qui est négatif. Et le personnage de Rosette, paradoxalement quand on sait ce qui va se passer dans la suite, cette jeune paysanne ingénue, ajoute une touche bucolique encore à cet ensemble. Et on peut donc dire que ce badinage s'inscrit parfaitement dans la tradition des comédies où l'amour se présente comme un jeu élégant. qui est fait d'esquive, de trait d'esprit, de parole au second degré. Et le spectateur est invité, lui, à savourer, à prendre du plaisir à ce ballet amoureux qui se déploie dans cette atmosphère de légèreté et de grâce. Voilà en tout cas ce que je souhaitais partager avec vous sur cette manière de voir la pièce On ne badine pas avec l'amour comme un jeu amoureux, un simple badinage léger et frivole. Vous pouvez retrouver un certain nombre de choses sur le site internet au fondacast.com. Je vous dis merci beaucoup de m'avoir écouté. et à très bientôt ciao ciao

Description

https://www.aufonddelaclasse.com/

La pièce de Musset se présente d'emblée comme un moment de jeu amoureux plein de légèreté. Entre ironie subtile et réparties pleines d'esprit, Perdican et Camille dansent une chorégraphie amoureuse faite de faux-semblants. Leur badinage s'inscrit dans la grande tradition du marivaudage, où l'amour devient un art du sous-entendu et de l'esquive. Des regards détournés aux baisers refusés, chaque geste participe à ce ballet sentimental qui se déploie dans un cadre pastoral idéal. Découvrez dans cet épisode comment le théâtre transforme la séduction en un jeu plaisant où les mots ont autant d'importance que les corps des personnages.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, chers élèves et chers amis du site aufonddelaclasse.com. Dans cet épisode, nous allons voir que la pièce de Musset se présente d'abord comme une pièce ludique, légère, un agréable badinage amoureux. Quand on découvre la pièce de Musset, il est évident qu'on la voit comme une pièce qui est légère, qui est comique. qui est ludique, qui est un jeu, comme dit le parcours du programme, les jeux du cœur et de la parole. Et pour aller dans ce sens-là, qui est évidemment présent dans cette pièce, même si ce n'est pas toute la pièce qui est comique, eh bien, il faut commencer par évoquer le titre On ne badine pas avec l'amour et en particulier le verbe badine qui est le diminutif peut-être un peu affectueux avec lequel on nomme la pièce depuis qu'elle est un petit peu connue. en disant tout simplement badine pour désigner cette pièce sans avoir l'obligation de dire le titre dans son intégralité. Alors qu'est-ce que ça veut dire badine badiné badinage etc. ? Ce titre, on peut dire qu'il inscrit tout de suite cette œuvre dans une tradition théâtrale qui est légère. Parce que badiné on peut le chercher dans les dictionnaires de l'époque, comme je vous invite à le faire souvent, évidemment c'est très utile, ça veut dire folatré c'est-à-dire s'amuser de manière légère, de manière frivole, avec insouciance. Badiner, c'est discuter, bavarder sans qu'il y ait la moindre lourdeur, sans qu'il y ait un enjeu très important. C'est adopter un certain ton de la conversation qui était fort à la mode dans les années de la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle encore, et à l'époque de Musset, encore dans les salons de l'aristocratie ou de ce qu'il en reste en quelque sorte au début du XIXe siècle. Et... Ça fait penser aussi à la tradition des pièces de Marivaux, un auteur du 18e siècle, et à des comédies où l'amour est toujours central et où il se présente comme un jeu, un jeu spirituel, un jeu raffiné qui est très fortement lié à l'art de la conversation, c'est-à-dire à la capacité des personnages, des hommes, des femmes, à avoir de l'esprit, à bien parler, à plaire aux autres à travers leur qualité. de conversation. Et puis, vous pourrez peut-être trouver, si vous cherchez le terme de badine dans le dictionnaire sur internet ou je ne sais où, qu'une badine, ça peut aussi être une fine baguette qui est utilisée par les gens élégants, c'est-à-dire ces gens des salons que j'évoquais à l'instant. En tout cas, il est évident que le terme de badiner, de badinage et le verbe badine qui est dans le titre, au coeur du titre de la pièce de Musset, eh bien évoque la légèreté et le divertissement. Et alors, si on creuse un petit peu la pièce, il est bien évident qu'il s'agit d'une histoire de jeu de séduction. Un jeu de séduction qui se fait, par exemple, par des sous-entendus. Et les échanges entre Camille et Perdicant sont pleins tout le temps d'une ambiguïté qui est plaisante, qui donne du plaisir, autrement dit, aux personnages eux-mêmes, mais évidemment aussi aux spectateurs, qui rappellent l'art de Marivaux, de ce qu'on appelle le Marivaudage dans les pièces de cet auteur du XVIIIe siècle, Marivaux.... mais qui fait penser à n'importe quelle expérience humaine. Quand on se séduit, quand on drague, quand on se rapproche, quand on essaye de plaire à l'autre, on adopte un jeu de séduction. Il est plus ou moins réussi, il est plus ou moins tout ce qu'on veut, mais en tout cas, il est bien souvent fait de sous-entendus, ne serait-ce que parce qu'il est difficile de se déclarer. Et donc, cet art de la conversation dans le cadre de la séduction, eh bien, il renvoie à un style de conversation d'écriture raffinée, des salons, des échanges un peu subtils, galants, qui sont bien souvent teintés d'humour, d'ailleurs, parce que c'est comme ça qu'on plaît, mais c'est tout simplement quelque chose de la vraie vie et que tout le monde connaît, même à l'âge qu'on a quand on prépare le bac. Alors, le terme de Badiné, il provient de Marivaux, comme je vous le disais, et il est lié à ces dialogues où on explore le jeu de la séduction, la subtilité des sentiments. Et donc, évidemment, c'est quelque chose de théâtral parce que le dialogue, c'est au centre de toute pièce de théâtre. On peut le dire comme ça. Alors, c'est fait sous-entendu, comme je le disais avant, parce que, par exemple, on peut se tester mutuellement pour mieux se conquérir, prendre de l'assurance. Et dès leur première retrouvaille, c'est-à-dire dans l'acte 1 de la pièce, à la scène 2, on assiste de manière évidente à un jeu de séduction entre les deux. Quand le baron demande à Camille d'embrasser son cousin, Perdicand réagit avec une espèce de désinvolture assez feinte qui masque en réalité... son désir. En effet la première phrase que prononce Perdicand à ce moment là pourrait être prononcée après tout par n'importe qui puisqu'il dit comme te voilà grande Camille et belle comme le jour mais malgré tout vous voyez bien qu'il y a un compliment et un compliment qui porte sur sa beauté et sur le fait qu'elle a bien grandi et que donc c'est maintenant une femme et qu'elle est donc en âge d'avoir des amours et à ce compliment galant de Perdicand en fait répond quelque chose de très froid et formel avec le lien familial mon cousin puisque camille dans cette réplique très célèbre lui dit mon père et mon cousin je vous salue donc elle prend le père et le cousin dans la même phrase avec un pronom vous qui les réunit tous les deux d'une manière qui les tient tous les deux à distance mais évidemment en particulier perdicant et le baron insiste un petit peu pour le rituel en fait de des embrassades et lui dit Allons Camille, embrasse ton cousin Et Camille répond Excusez-moi Cette phrase-là est perçue comme un refus, évidemment, par Camille d'embrasser son cousin. Et Perdicand lui répond de cette façon-là Si ma cousine recule quand je lui tends la main, je puis lui dire à mon tour Excusez-moi L'amour peut voler un baiser, mais non pas l'amitié. Et Camille lui répond aussitôt Excusez-moi L'amitié ni l'amour ne doivent recevoir ce qu'ils peuvent rendre. Ce dialogue-là, en fait, peut-être qu'il est plus important encore que le refus initial par cette phrase excusez-moi il est chargé de sous-entendu, et ça des deux côtés, puisque la réponse de Perdicant distingue amour et amitié quand on lui avait rien demandé. Donc c'est comme si, dans ce lien entre la cousine et le cousin, il pourrait y avoir de l'amour, parce que le mot est cité tout simplement. Et dans la réponse de Camille, qui apparemment est une espèce de proverbe de maxime moral, elle suggère aussi qu'elle ne peut ou ne veut rendre cette amitié ou cet amour. Mais donc, derrière tout ça, on ne sait pas vraiment si c'est pouvoir ou vouloir. Et on peut dire que le badinage, les échanges de séduction, les sous-entendus, se cachent sous l'apparence de la politesse. Et puis, dans cette même scène, il faut évoquer les jeux de regard, les jeux de regard qui sont très détournés, puisqu'il y a une espèce de chorégraphie sur la scène de l'évitement, puisque juste après ce moment-là, les didascalies indiquent que les deux personnages se tournent le dos, puisqu'ils regardent chacun d'eux un objet. Camille observe le portrait d'une de ses tantes, d'une de ses aïeules qui est religieuse, et Perdicant, lui, contemple un pot de fleurs. Et il y a un dialogue un peu oblique. de fait qui correspond extrêmement bien à ce jeu de séduction détourné et c'est le baron qui est obligé d'intervenir en disant que fais-tu là camille devant cette tapisserie et d'intervenir auprès de perdicant lui disant et toi perdicant que fais-tu là devant ce pot de fleurs et on peut penser donc on peut interpréter on est invité à le faire que les deux personnages de camille et de perdicant se parlent indirectement à travers ce qu'ils disent de ces objets et à travers le fait qu'ils regardent ces objets avec insistance. Parce que chaque objet symbolise cette orientation de chacun, l'une vers le couvent, l'autre vers la nature, mais il y a beaucoup de sous-entendus derrière les répliques extrêmement anodines qui sont celles des personnages. Puisque Perdicand dit Voilà une fleur charmante, mon père, c'est un héliotrope. Et insiste, après l'intervention de Briden, pour dire cette petite fleur grosse comme une mouche a bien son prix. Et il est évident que l'héliotrope, donc c'est le tournesol, la fleur qui se tourne pour être toujours près du soleil, du côté du soleil, eh bien suggère l'attraction amoureuse. Et derrière ces petites choses et la défense de la valeur de ces petites choses, eh bien Perdicant fait peut-être l'éloge de l'amour simple. On pourrait le dire de cette façon-là. Et puis pour revenir à ce qu'il y a un petit peu avant, toujours dans ce même passage, eh bien des sous-entendus peuvent être compris dans des répliques qui sont apparemment anodines. Par exemple, quand père dit Candy à Camille, il me semble que c'est hier que je t'ai vu pas plus haute que cela. Eh bien, il y a l'évocation évidemment nostalgique du passé, de leur enfance, mais aussi bien sûr une tentative de rapprochement. Et un rapprochement qui se base sur leur intimité passée. qui pourrait passer justement à une autre nature et passer de l'amitié entre cousins à un véritable amour. En tout cas, vous voyez bien que cette scène établit, dès le début, puisque c'est la deuxième scène, et puis c'est l'arrivée de ces deux personnages qui sont les personnages principaux. qui était absent de la première scène. Cette scène donc établit un badinage très subtil où le jeu de séduction se cache sous l'apparence de la froideur, de l'indifférence, de la politesse et d'une certaine retenue, d'une certaine gêne que chacun et chacune connaît évidemment dans la vraie vie quand il est question de rapports qui peuvent être des rapports amoureux. Et donc les personnages se parlent à travers des détours, des sous-entendus et tout cela crée une tension dramatique mais une tension dramatique qui est... pour ainsi dire légère et qui est liée tout simplement à un jeu de séduction, on pourrait dire pour paraphraser le parcours du programme, un jeu de l'amour et de la parole. Pour prendre d'autres exemples de la pièce, on peut indiquer aussi l'idée que les dialogues, bien souvent dans cette pièce, mettent en scène une indifférence un peu coquette. Les deux protagonistes excellent l'un et l'autre d'ailleurs. dans l'art de feindre un certain détachement avec une espèce de grâce qui est évidemment très théâtrale. Et au moment de la scène de la fontaine, donc la scène 5 de l'acte 2, Camille mène avec beaucoup d'esprit un véritable interrogatoire amoureux de Perdicant, en jouant le détachement, en jouant une légère curiosité très détachée, en lui disant par exemple vous avez dû inspirer l'amour, car vous le méritez, et vous ne vous seriez pas livré à un caprice Et Perdicand, d'ailleurs, lui répond sur le même ton un peu badin. Ma foi, je ne m'en souviens pas. Vous voyez que dans cet échange, il y a beaucoup de sous-entendus et évidemment, le détachement de l'un et l'autre personnage est fin. Il est fabriqué. Ils font semblant de ne pas être intéressés par la réponse que va avoir l'autre, alors qu'en réalité, ils veulent des informations sur l'expérience. En tout cas, Camille souhaite savoir un peu ce que Perdicand a connu. en matière d'amour quand il était à Paris à l'université. Et puis dans d'autres scènes, on voit un art du dialogue spirituel qui est tout à fait propice à la séduction. Et un jeu. Et cette dimension justement de jeu ludique, on pourrait dire, elle s'exprime dans le style des échanges, qui est souvent marqué par une ironie un peu légère. Par exemple, quand Camille dit dans la scène 3 de l'acte 1, Je ne suis pas assez jeune pour m'amuser de mes poupées. ni assez vieille pour aimer le passé. Et on le voit aussi dans les joutes verbales, quand Perdicant déclare Tu me fends l'âme, tu ne veux pas venir voir le sentier par où nous allions à la ferme ? Et Camille répond, avec désinvolture, Pas ce soir ! d'une façon qui est un peu décalée, évidemment, avec la situation. Et ces réparties très vives créent une espèce de feu d'artifice verbal de séduction. Et on peut parler de chorégraphie puisqu'on est sur la scène et que ce badinage se déploie en fait dans un lieu avec le corps des acteurs, des actrices et se déploie en plus dans un cadre pastoral qui est idéal et qui accentue la légèreté de tout ça. Puisque les allées et venues des personnages se passent au milieu des fontaines, des bois, des prairies, toute chose qui constitue un décor qui est propice au jeu de l'amour et au jeu de l'amour léger. encore une fois aux jeux qui sont vraiment ludiques si on peut dire, dans lequel il n'y a pas de lourdeur, il n'y a pas d'inquiétude, il n'y a rien qui est négatif. Et le personnage de Rosette, paradoxalement quand on sait ce qui va se passer dans la suite, cette jeune paysanne ingénue, ajoute une touche bucolique encore à cet ensemble. Et on peut donc dire que ce badinage s'inscrit parfaitement dans la tradition des comédies où l'amour se présente comme un jeu élégant. qui est fait d'esquive, de trait d'esprit, de parole au second degré. Et le spectateur est invité, lui, à savourer, à prendre du plaisir à ce ballet amoureux qui se déploie dans cette atmosphère de légèreté et de grâce. Voilà en tout cas ce que je souhaitais partager avec vous sur cette manière de voir la pièce On ne badine pas avec l'amour comme un jeu amoureux, un simple badinage léger et frivole. Vous pouvez retrouver un certain nombre de choses sur le site internet au fondacast.com. Je vous dis merci beaucoup de m'avoir écouté. et à très bientôt ciao ciao

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La pièce de Musset se présente d'emblée comme un moment de jeu amoureux plein de légèreté. Entre ironie subtile et réparties pleines d'esprit, Perdican et Camille dansent une chorégraphie amoureuse faite de faux-semblants. Leur badinage s'inscrit dans la grande tradition du marivaudage, où l'amour devient un art du sous-entendu et de l'esquive. Des regards détournés aux baisers refusés, chaque geste participe à ce ballet sentimental qui se déploie dans un cadre pastoral idéal. Découvrez dans cet épisode comment le théâtre transforme la séduction en un jeu plaisant où les mots ont autant d'importance que les corps des personnages.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, chers élèves et chers amis du site aufonddelaclasse.com. Dans cet épisode, nous allons voir que la pièce de Musset se présente d'abord comme une pièce ludique, légère, un agréable badinage amoureux. Quand on découvre la pièce de Musset, il est évident qu'on la voit comme une pièce qui est légère, qui est comique. qui est ludique, qui est un jeu, comme dit le parcours du programme, les jeux du cœur et de la parole. Et pour aller dans ce sens-là, qui est évidemment présent dans cette pièce, même si ce n'est pas toute la pièce qui est comique, eh bien, il faut commencer par évoquer le titre On ne badine pas avec l'amour et en particulier le verbe badine qui est le diminutif peut-être un peu affectueux avec lequel on nomme la pièce depuis qu'elle est un petit peu connue. en disant tout simplement badine pour désigner cette pièce sans avoir l'obligation de dire le titre dans son intégralité. Alors qu'est-ce que ça veut dire badine badiné badinage etc. ? Ce titre, on peut dire qu'il inscrit tout de suite cette œuvre dans une tradition théâtrale qui est légère. Parce que badiné on peut le chercher dans les dictionnaires de l'époque, comme je vous invite à le faire souvent, évidemment c'est très utile, ça veut dire folatré c'est-à-dire s'amuser de manière légère, de manière frivole, avec insouciance. Badiner, c'est discuter, bavarder sans qu'il y ait la moindre lourdeur, sans qu'il y ait un enjeu très important. C'est adopter un certain ton de la conversation qui était fort à la mode dans les années de la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle encore, et à l'époque de Musset, encore dans les salons de l'aristocratie ou de ce qu'il en reste en quelque sorte au début du XIXe siècle. Et... Ça fait penser aussi à la tradition des pièces de Marivaux, un auteur du 18e siècle, et à des comédies où l'amour est toujours central et où il se présente comme un jeu, un jeu spirituel, un jeu raffiné qui est très fortement lié à l'art de la conversation, c'est-à-dire à la capacité des personnages, des hommes, des femmes, à avoir de l'esprit, à bien parler, à plaire aux autres à travers leur qualité. de conversation. Et puis, vous pourrez peut-être trouver, si vous cherchez le terme de badine dans le dictionnaire sur internet ou je ne sais où, qu'une badine, ça peut aussi être une fine baguette qui est utilisée par les gens élégants, c'est-à-dire ces gens des salons que j'évoquais à l'instant. En tout cas, il est évident que le terme de badiner, de badinage et le verbe badine qui est dans le titre, au coeur du titre de la pièce de Musset, eh bien évoque la légèreté et le divertissement. Et alors, si on creuse un petit peu la pièce, il est bien évident qu'il s'agit d'une histoire de jeu de séduction. Un jeu de séduction qui se fait, par exemple, par des sous-entendus. Et les échanges entre Camille et Perdicant sont pleins tout le temps d'une ambiguïté qui est plaisante, qui donne du plaisir, autrement dit, aux personnages eux-mêmes, mais évidemment aussi aux spectateurs, qui rappellent l'art de Marivaux, de ce qu'on appelle le Marivaudage dans les pièces de cet auteur du XVIIIe siècle, Marivaux.... mais qui fait penser à n'importe quelle expérience humaine. Quand on se séduit, quand on drague, quand on se rapproche, quand on essaye de plaire à l'autre, on adopte un jeu de séduction. Il est plus ou moins réussi, il est plus ou moins tout ce qu'on veut, mais en tout cas, il est bien souvent fait de sous-entendus, ne serait-ce que parce qu'il est difficile de se déclarer. Et donc, cet art de la conversation dans le cadre de la séduction, eh bien, il renvoie à un style de conversation d'écriture raffinée, des salons, des échanges un peu subtils, galants, qui sont bien souvent teintés d'humour, d'ailleurs, parce que c'est comme ça qu'on plaît, mais c'est tout simplement quelque chose de la vraie vie et que tout le monde connaît, même à l'âge qu'on a quand on prépare le bac. Alors, le terme de Badiné, il provient de Marivaux, comme je vous le disais, et il est lié à ces dialogues où on explore le jeu de la séduction, la subtilité des sentiments. Et donc, évidemment, c'est quelque chose de théâtral parce que le dialogue, c'est au centre de toute pièce de théâtre. On peut le dire comme ça. Alors, c'est fait sous-entendu, comme je le disais avant, parce que, par exemple, on peut se tester mutuellement pour mieux se conquérir, prendre de l'assurance. Et dès leur première retrouvaille, c'est-à-dire dans l'acte 1 de la pièce, à la scène 2, on assiste de manière évidente à un jeu de séduction entre les deux. Quand le baron demande à Camille d'embrasser son cousin, Perdicand réagit avec une espèce de désinvolture assez feinte qui masque en réalité... son désir. En effet la première phrase que prononce Perdicand à ce moment là pourrait être prononcée après tout par n'importe qui puisqu'il dit comme te voilà grande Camille et belle comme le jour mais malgré tout vous voyez bien qu'il y a un compliment et un compliment qui porte sur sa beauté et sur le fait qu'elle a bien grandi et que donc c'est maintenant une femme et qu'elle est donc en âge d'avoir des amours et à ce compliment galant de Perdicand en fait répond quelque chose de très froid et formel avec le lien familial mon cousin puisque camille dans cette réplique très célèbre lui dit mon père et mon cousin je vous salue donc elle prend le père et le cousin dans la même phrase avec un pronom vous qui les réunit tous les deux d'une manière qui les tient tous les deux à distance mais évidemment en particulier perdicant et le baron insiste un petit peu pour le rituel en fait de des embrassades et lui dit Allons Camille, embrasse ton cousin Et Camille répond Excusez-moi Cette phrase-là est perçue comme un refus, évidemment, par Camille d'embrasser son cousin. Et Perdicand lui répond de cette façon-là Si ma cousine recule quand je lui tends la main, je puis lui dire à mon tour Excusez-moi L'amour peut voler un baiser, mais non pas l'amitié. Et Camille lui répond aussitôt Excusez-moi L'amitié ni l'amour ne doivent recevoir ce qu'ils peuvent rendre. Ce dialogue-là, en fait, peut-être qu'il est plus important encore que le refus initial par cette phrase excusez-moi il est chargé de sous-entendu, et ça des deux côtés, puisque la réponse de Perdicant distingue amour et amitié quand on lui avait rien demandé. Donc c'est comme si, dans ce lien entre la cousine et le cousin, il pourrait y avoir de l'amour, parce que le mot est cité tout simplement. Et dans la réponse de Camille, qui apparemment est une espèce de proverbe de maxime moral, elle suggère aussi qu'elle ne peut ou ne veut rendre cette amitié ou cet amour. Mais donc, derrière tout ça, on ne sait pas vraiment si c'est pouvoir ou vouloir. Et on peut dire que le badinage, les échanges de séduction, les sous-entendus, se cachent sous l'apparence de la politesse. Et puis, dans cette même scène, il faut évoquer les jeux de regard, les jeux de regard qui sont très détournés, puisqu'il y a une espèce de chorégraphie sur la scène de l'évitement, puisque juste après ce moment-là, les didascalies indiquent que les deux personnages se tournent le dos, puisqu'ils regardent chacun d'eux un objet. Camille observe le portrait d'une de ses tantes, d'une de ses aïeules qui est religieuse, et Perdicant, lui, contemple un pot de fleurs. Et il y a un dialogue un peu oblique. de fait qui correspond extrêmement bien à ce jeu de séduction détourné et c'est le baron qui est obligé d'intervenir en disant que fais-tu là camille devant cette tapisserie et d'intervenir auprès de perdicant lui disant et toi perdicant que fais-tu là devant ce pot de fleurs et on peut penser donc on peut interpréter on est invité à le faire que les deux personnages de camille et de perdicant se parlent indirectement à travers ce qu'ils disent de ces objets et à travers le fait qu'ils regardent ces objets avec insistance. Parce que chaque objet symbolise cette orientation de chacun, l'une vers le couvent, l'autre vers la nature, mais il y a beaucoup de sous-entendus derrière les répliques extrêmement anodines qui sont celles des personnages. Puisque Perdicand dit Voilà une fleur charmante, mon père, c'est un héliotrope. Et insiste, après l'intervention de Briden, pour dire cette petite fleur grosse comme une mouche a bien son prix. Et il est évident que l'héliotrope, donc c'est le tournesol, la fleur qui se tourne pour être toujours près du soleil, du côté du soleil, eh bien suggère l'attraction amoureuse. Et derrière ces petites choses et la défense de la valeur de ces petites choses, eh bien Perdicant fait peut-être l'éloge de l'amour simple. On pourrait le dire de cette façon-là. Et puis pour revenir à ce qu'il y a un petit peu avant, toujours dans ce même passage, eh bien des sous-entendus peuvent être compris dans des répliques qui sont apparemment anodines. Par exemple, quand père dit Candy à Camille, il me semble que c'est hier que je t'ai vu pas plus haute que cela. Eh bien, il y a l'évocation évidemment nostalgique du passé, de leur enfance, mais aussi bien sûr une tentative de rapprochement. Et un rapprochement qui se base sur leur intimité passée. qui pourrait passer justement à une autre nature et passer de l'amitié entre cousins à un véritable amour. En tout cas, vous voyez bien que cette scène établit, dès le début, puisque c'est la deuxième scène, et puis c'est l'arrivée de ces deux personnages qui sont les personnages principaux. qui était absent de la première scène. Cette scène donc établit un badinage très subtil où le jeu de séduction se cache sous l'apparence de la froideur, de l'indifférence, de la politesse et d'une certaine retenue, d'une certaine gêne que chacun et chacune connaît évidemment dans la vraie vie quand il est question de rapports qui peuvent être des rapports amoureux. Et donc les personnages se parlent à travers des détours, des sous-entendus et tout cela crée une tension dramatique mais une tension dramatique qui est... pour ainsi dire légère et qui est liée tout simplement à un jeu de séduction, on pourrait dire pour paraphraser le parcours du programme, un jeu de l'amour et de la parole. Pour prendre d'autres exemples de la pièce, on peut indiquer aussi l'idée que les dialogues, bien souvent dans cette pièce, mettent en scène une indifférence un peu coquette. Les deux protagonistes excellent l'un et l'autre d'ailleurs. dans l'art de feindre un certain détachement avec une espèce de grâce qui est évidemment très théâtrale. Et au moment de la scène de la fontaine, donc la scène 5 de l'acte 2, Camille mène avec beaucoup d'esprit un véritable interrogatoire amoureux de Perdicant, en jouant le détachement, en jouant une légère curiosité très détachée, en lui disant par exemple vous avez dû inspirer l'amour, car vous le méritez, et vous ne vous seriez pas livré à un caprice Et Perdicand, d'ailleurs, lui répond sur le même ton un peu badin. Ma foi, je ne m'en souviens pas. Vous voyez que dans cet échange, il y a beaucoup de sous-entendus et évidemment, le détachement de l'un et l'autre personnage est fin. Il est fabriqué. Ils font semblant de ne pas être intéressés par la réponse que va avoir l'autre, alors qu'en réalité, ils veulent des informations sur l'expérience. En tout cas, Camille souhaite savoir un peu ce que Perdicand a connu. en matière d'amour quand il était à Paris à l'université. Et puis dans d'autres scènes, on voit un art du dialogue spirituel qui est tout à fait propice à la séduction. Et un jeu. Et cette dimension justement de jeu ludique, on pourrait dire, elle s'exprime dans le style des échanges, qui est souvent marqué par une ironie un peu légère. Par exemple, quand Camille dit dans la scène 3 de l'acte 1, Je ne suis pas assez jeune pour m'amuser de mes poupées. ni assez vieille pour aimer le passé. Et on le voit aussi dans les joutes verbales, quand Perdicant déclare Tu me fends l'âme, tu ne veux pas venir voir le sentier par où nous allions à la ferme ? Et Camille répond, avec désinvolture, Pas ce soir ! d'une façon qui est un peu décalée, évidemment, avec la situation. Et ces réparties très vives créent une espèce de feu d'artifice verbal de séduction. Et on peut parler de chorégraphie puisqu'on est sur la scène et que ce badinage se déploie en fait dans un lieu avec le corps des acteurs, des actrices et se déploie en plus dans un cadre pastoral qui est idéal et qui accentue la légèreté de tout ça. Puisque les allées et venues des personnages se passent au milieu des fontaines, des bois, des prairies, toute chose qui constitue un décor qui est propice au jeu de l'amour et au jeu de l'amour léger. encore une fois aux jeux qui sont vraiment ludiques si on peut dire, dans lequel il n'y a pas de lourdeur, il n'y a pas d'inquiétude, il n'y a rien qui est négatif. Et le personnage de Rosette, paradoxalement quand on sait ce qui va se passer dans la suite, cette jeune paysanne ingénue, ajoute une touche bucolique encore à cet ensemble. Et on peut donc dire que ce badinage s'inscrit parfaitement dans la tradition des comédies où l'amour se présente comme un jeu élégant. qui est fait d'esquive, de trait d'esprit, de parole au second degré. Et le spectateur est invité, lui, à savourer, à prendre du plaisir à ce ballet amoureux qui se déploie dans cette atmosphère de légèreté et de grâce. Voilà en tout cas ce que je souhaitais partager avec vous sur cette manière de voir la pièce On ne badine pas avec l'amour comme un jeu amoureux, un simple badinage léger et frivole. Vous pouvez retrouver un certain nombre de choses sur le site internet au fondacast.com. Je vous dis merci beaucoup de m'avoir écouté. et à très bientôt ciao ciao

Description

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La pièce de Musset se présente d'emblée comme un moment de jeu amoureux plein de légèreté. Entre ironie subtile et réparties pleines d'esprit, Perdican et Camille dansent une chorégraphie amoureuse faite de faux-semblants. Leur badinage s'inscrit dans la grande tradition du marivaudage, où l'amour devient un art du sous-entendu et de l'esquive. Des regards détournés aux baisers refusés, chaque geste participe à ce ballet sentimental qui se déploie dans un cadre pastoral idéal. Découvrez dans cet épisode comment le théâtre transforme la séduction en un jeu plaisant où les mots ont autant d'importance que les corps des personnages.


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  • Speaker #0

    Bonjour à tous, chers élèves et chers amis du site aufonddelaclasse.com. Dans cet épisode, nous allons voir que la pièce de Musset se présente d'abord comme une pièce ludique, légère, un agréable badinage amoureux. Quand on découvre la pièce de Musset, il est évident qu'on la voit comme une pièce qui est légère, qui est comique. qui est ludique, qui est un jeu, comme dit le parcours du programme, les jeux du cœur et de la parole. Et pour aller dans ce sens-là, qui est évidemment présent dans cette pièce, même si ce n'est pas toute la pièce qui est comique, eh bien, il faut commencer par évoquer le titre On ne badine pas avec l'amour et en particulier le verbe badine qui est le diminutif peut-être un peu affectueux avec lequel on nomme la pièce depuis qu'elle est un petit peu connue. en disant tout simplement badine pour désigner cette pièce sans avoir l'obligation de dire le titre dans son intégralité. Alors qu'est-ce que ça veut dire badine badiné badinage etc. ? Ce titre, on peut dire qu'il inscrit tout de suite cette œuvre dans une tradition théâtrale qui est légère. Parce que badiné on peut le chercher dans les dictionnaires de l'époque, comme je vous invite à le faire souvent, évidemment c'est très utile, ça veut dire folatré c'est-à-dire s'amuser de manière légère, de manière frivole, avec insouciance. Badiner, c'est discuter, bavarder sans qu'il y ait la moindre lourdeur, sans qu'il y ait un enjeu très important. C'est adopter un certain ton de la conversation qui était fort à la mode dans les années de la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle encore, et à l'époque de Musset, encore dans les salons de l'aristocratie ou de ce qu'il en reste en quelque sorte au début du XIXe siècle. Et... Ça fait penser aussi à la tradition des pièces de Marivaux, un auteur du 18e siècle, et à des comédies où l'amour est toujours central et où il se présente comme un jeu, un jeu spirituel, un jeu raffiné qui est très fortement lié à l'art de la conversation, c'est-à-dire à la capacité des personnages, des hommes, des femmes, à avoir de l'esprit, à bien parler, à plaire aux autres à travers leur qualité. de conversation. Et puis, vous pourrez peut-être trouver, si vous cherchez le terme de badine dans le dictionnaire sur internet ou je ne sais où, qu'une badine, ça peut aussi être une fine baguette qui est utilisée par les gens élégants, c'est-à-dire ces gens des salons que j'évoquais à l'instant. En tout cas, il est évident que le terme de badiner, de badinage et le verbe badine qui est dans le titre, au coeur du titre de la pièce de Musset, eh bien évoque la légèreté et le divertissement. Et alors, si on creuse un petit peu la pièce, il est bien évident qu'il s'agit d'une histoire de jeu de séduction. Un jeu de séduction qui se fait, par exemple, par des sous-entendus. Et les échanges entre Camille et Perdicant sont pleins tout le temps d'une ambiguïté qui est plaisante, qui donne du plaisir, autrement dit, aux personnages eux-mêmes, mais évidemment aussi aux spectateurs, qui rappellent l'art de Marivaux, de ce qu'on appelle le Marivaudage dans les pièces de cet auteur du XVIIIe siècle, Marivaux.... mais qui fait penser à n'importe quelle expérience humaine. Quand on se séduit, quand on drague, quand on se rapproche, quand on essaye de plaire à l'autre, on adopte un jeu de séduction. Il est plus ou moins réussi, il est plus ou moins tout ce qu'on veut, mais en tout cas, il est bien souvent fait de sous-entendus, ne serait-ce que parce qu'il est difficile de se déclarer. Et donc, cet art de la conversation dans le cadre de la séduction, eh bien, il renvoie à un style de conversation d'écriture raffinée, des salons, des échanges un peu subtils, galants, qui sont bien souvent teintés d'humour, d'ailleurs, parce que c'est comme ça qu'on plaît, mais c'est tout simplement quelque chose de la vraie vie et que tout le monde connaît, même à l'âge qu'on a quand on prépare le bac. Alors, le terme de Badiné, il provient de Marivaux, comme je vous le disais, et il est lié à ces dialogues où on explore le jeu de la séduction, la subtilité des sentiments. Et donc, évidemment, c'est quelque chose de théâtral parce que le dialogue, c'est au centre de toute pièce de théâtre. On peut le dire comme ça. Alors, c'est fait sous-entendu, comme je le disais avant, parce que, par exemple, on peut se tester mutuellement pour mieux se conquérir, prendre de l'assurance. Et dès leur première retrouvaille, c'est-à-dire dans l'acte 1 de la pièce, à la scène 2, on assiste de manière évidente à un jeu de séduction entre les deux. Quand le baron demande à Camille d'embrasser son cousin, Perdicand réagit avec une espèce de désinvolture assez feinte qui masque en réalité... son désir. En effet la première phrase que prononce Perdicand à ce moment là pourrait être prononcée après tout par n'importe qui puisqu'il dit comme te voilà grande Camille et belle comme le jour mais malgré tout vous voyez bien qu'il y a un compliment et un compliment qui porte sur sa beauté et sur le fait qu'elle a bien grandi et que donc c'est maintenant une femme et qu'elle est donc en âge d'avoir des amours et à ce compliment galant de Perdicand en fait répond quelque chose de très froid et formel avec le lien familial mon cousin puisque camille dans cette réplique très célèbre lui dit mon père et mon cousin je vous salue donc elle prend le père et le cousin dans la même phrase avec un pronom vous qui les réunit tous les deux d'une manière qui les tient tous les deux à distance mais évidemment en particulier perdicant et le baron insiste un petit peu pour le rituel en fait de des embrassades et lui dit Allons Camille, embrasse ton cousin Et Camille répond Excusez-moi Cette phrase-là est perçue comme un refus, évidemment, par Camille d'embrasser son cousin. Et Perdicand lui répond de cette façon-là Si ma cousine recule quand je lui tends la main, je puis lui dire à mon tour Excusez-moi L'amour peut voler un baiser, mais non pas l'amitié. Et Camille lui répond aussitôt Excusez-moi L'amitié ni l'amour ne doivent recevoir ce qu'ils peuvent rendre. Ce dialogue-là, en fait, peut-être qu'il est plus important encore que le refus initial par cette phrase excusez-moi il est chargé de sous-entendu, et ça des deux côtés, puisque la réponse de Perdicant distingue amour et amitié quand on lui avait rien demandé. Donc c'est comme si, dans ce lien entre la cousine et le cousin, il pourrait y avoir de l'amour, parce que le mot est cité tout simplement. Et dans la réponse de Camille, qui apparemment est une espèce de proverbe de maxime moral, elle suggère aussi qu'elle ne peut ou ne veut rendre cette amitié ou cet amour. Mais donc, derrière tout ça, on ne sait pas vraiment si c'est pouvoir ou vouloir. Et on peut dire que le badinage, les échanges de séduction, les sous-entendus, se cachent sous l'apparence de la politesse. Et puis, dans cette même scène, il faut évoquer les jeux de regard, les jeux de regard qui sont très détournés, puisqu'il y a une espèce de chorégraphie sur la scène de l'évitement, puisque juste après ce moment-là, les didascalies indiquent que les deux personnages se tournent le dos, puisqu'ils regardent chacun d'eux un objet. Camille observe le portrait d'une de ses tantes, d'une de ses aïeules qui est religieuse, et Perdicant, lui, contemple un pot de fleurs. Et il y a un dialogue un peu oblique. de fait qui correspond extrêmement bien à ce jeu de séduction détourné et c'est le baron qui est obligé d'intervenir en disant que fais-tu là camille devant cette tapisserie et d'intervenir auprès de perdicant lui disant et toi perdicant que fais-tu là devant ce pot de fleurs et on peut penser donc on peut interpréter on est invité à le faire que les deux personnages de camille et de perdicant se parlent indirectement à travers ce qu'ils disent de ces objets et à travers le fait qu'ils regardent ces objets avec insistance. Parce que chaque objet symbolise cette orientation de chacun, l'une vers le couvent, l'autre vers la nature, mais il y a beaucoup de sous-entendus derrière les répliques extrêmement anodines qui sont celles des personnages. Puisque Perdicand dit Voilà une fleur charmante, mon père, c'est un héliotrope. Et insiste, après l'intervention de Briden, pour dire cette petite fleur grosse comme une mouche a bien son prix. Et il est évident que l'héliotrope, donc c'est le tournesol, la fleur qui se tourne pour être toujours près du soleil, du côté du soleil, eh bien suggère l'attraction amoureuse. Et derrière ces petites choses et la défense de la valeur de ces petites choses, eh bien Perdicant fait peut-être l'éloge de l'amour simple. On pourrait le dire de cette façon-là. Et puis pour revenir à ce qu'il y a un petit peu avant, toujours dans ce même passage, eh bien des sous-entendus peuvent être compris dans des répliques qui sont apparemment anodines. Par exemple, quand père dit Candy à Camille, il me semble que c'est hier que je t'ai vu pas plus haute que cela. Eh bien, il y a l'évocation évidemment nostalgique du passé, de leur enfance, mais aussi bien sûr une tentative de rapprochement. Et un rapprochement qui se base sur leur intimité passée. qui pourrait passer justement à une autre nature et passer de l'amitié entre cousins à un véritable amour. En tout cas, vous voyez bien que cette scène établit, dès le début, puisque c'est la deuxième scène, et puis c'est l'arrivée de ces deux personnages qui sont les personnages principaux. qui était absent de la première scène. Cette scène donc établit un badinage très subtil où le jeu de séduction se cache sous l'apparence de la froideur, de l'indifférence, de la politesse et d'une certaine retenue, d'une certaine gêne que chacun et chacune connaît évidemment dans la vraie vie quand il est question de rapports qui peuvent être des rapports amoureux. Et donc les personnages se parlent à travers des détours, des sous-entendus et tout cela crée une tension dramatique mais une tension dramatique qui est... pour ainsi dire légère et qui est liée tout simplement à un jeu de séduction, on pourrait dire pour paraphraser le parcours du programme, un jeu de l'amour et de la parole. Pour prendre d'autres exemples de la pièce, on peut indiquer aussi l'idée que les dialogues, bien souvent dans cette pièce, mettent en scène une indifférence un peu coquette. Les deux protagonistes excellent l'un et l'autre d'ailleurs. dans l'art de feindre un certain détachement avec une espèce de grâce qui est évidemment très théâtrale. Et au moment de la scène de la fontaine, donc la scène 5 de l'acte 2, Camille mène avec beaucoup d'esprit un véritable interrogatoire amoureux de Perdicant, en jouant le détachement, en jouant une légère curiosité très détachée, en lui disant par exemple vous avez dû inspirer l'amour, car vous le méritez, et vous ne vous seriez pas livré à un caprice Et Perdicand, d'ailleurs, lui répond sur le même ton un peu badin. Ma foi, je ne m'en souviens pas. Vous voyez que dans cet échange, il y a beaucoup de sous-entendus et évidemment, le détachement de l'un et l'autre personnage est fin. Il est fabriqué. Ils font semblant de ne pas être intéressés par la réponse que va avoir l'autre, alors qu'en réalité, ils veulent des informations sur l'expérience. En tout cas, Camille souhaite savoir un peu ce que Perdicand a connu. en matière d'amour quand il était à Paris à l'université. Et puis dans d'autres scènes, on voit un art du dialogue spirituel qui est tout à fait propice à la séduction. Et un jeu. Et cette dimension justement de jeu ludique, on pourrait dire, elle s'exprime dans le style des échanges, qui est souvent marqué par une ironie un peu légère. Par exemple, quand Camille dit dans la scène 3 de l'acte 1, Je ne suis pas assez jeune pour m'amuser de mes poupées. ni assez vieille pour aimer le passé. Et on le voit aussi dans les joutes verbales, quand Perdicant déclare Tu me fends l'âme, tu ne veux pas venir voir le sentier par où nous allions à la ferme ? Et Camille répond, avec désinvolture, Pas ce soir ! d'une façon qui est un peu décalée, évidemment, avec la situation. Et ces réparties très vives créent une espèce de feu d'artifice verbal de séduction. Et on peut parler de chorégraphie puisqu'on est sur la scène et que ce badinage se déploie en fait dans un lieu avec le corps des acteurs, des actrices et se déploie en plus dans un cadre pastoral qui est idéal et qui accentue la légèreté de tout ça. Puisque les allées et venues des personnages se passent au milieu des fontaines, des bois, des prairies, toute chose qui constitue un décor qui est propice au jeu de l'amour et au jeu de l'amour léger. encore une fois aux jeux qui sont vraiment ludiques si on peut dire, dans lequel il n'y a pas de lourdeur, il n'y a pas d'inquiétude, il n'y a rien qui est négatif. Et le personnage de Rosette, paradoxalement quand on sait ce qui va se passer dans la suite, cette jeune paysanne ingénue, ajoute une touche bucolique encore à cet ensemble. Et on peut donc dire que ce badinage s'inscrit parfaitement dans la tradition des comédies où l'amour se présente comme un jeu élégant. qui est fait d'esquive, de trait d'esprit, de parole au second degré. Et le spectateur est invité, lui, à savourer, à prendre du plaisir à ce ballet amoureux qui se déploie dans cette atmosphère de légèreté et de grâce. Voilà en tout cas ce que je souhaitais partager avec vous sur cette manière de voir la pièce On ne badine pas avec l'amour comme un jeu amoureux, un simple badinage léger et frivole. Vous pouvez retrouver un certain nombre de choses sur le site internet au fondacast.com. Je vous dis merci beaucoup de m'avoir écouté. et à très bientôt ciao ciao

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