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RIMBAUD, LES CAHIERS DE DOUAI #2 Un adolescent rebelle et provocateur cover
RIMBAUD, LES CAHIERS DE DOUAI #2 Un adolescent rebelle et provocateur cover
Objectif : bac français !

RIMBAUD, LES CAHIERS DE DOUAI #2 Un adolescent rebelle et provocateur

RIMBAUD, LES CAHIERS DE DOUAI #2 Un adolescent rebelle et provocateur

09min |20/04/2025|

4741

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Description

http://www.aufonddelaclasse.com

Les désirs d'émancipation d'Arthur Rimbaud sont indissociables de son tempérament rebelle. Il va de pair avec un goût prononcé pour la provocation, qu’on trouve dans certains poèmes des Cahiers de Douai, comme « Le châtiment de Tartufe » et « Venus Anadyomène », où il fait rimer "Venus" avec "anus"...


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous chers élèves et chers amis du site au fond de la classe.com. Dans cet épisode nous allons parler d'Arthur Rimbaud, l'adolescent rebelle et de son désir de liberté et de provocation. Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charneville dans les Ardennes, dans le nord-est de la France. En 1870, c'est donc un jeune homme de 15 ans qui aura 16 ans le 20 octobre 1870. Et ce qu'on appelle aujourd'hui les cahiers de Douai, constitue, on pourrait dire, le premier ensemble de textes véritablement composé et préparé par le jeune Arthur Rimbaud. Tous ces textes ont été écrits en 1870, entre le début de l'année et le mois d'octobre, par un garçon donc exceptionnellement jeune, puisqu'il a 15 ans. C'est un élève au niveau académique exceptionnel. On sait qu'il obtient de très nombreux prix pendant toute sa scolarité, en particulier en littérature et en latin, mais dans les autres disciplines aussi. Et en même temps, c'est un garçon qui a un tempérament rebelle, comme on dit. Par exemple, on lui confisque un dessin. qu'il a fait de son professeur d'histoire. Et cet événement, si ce n'était que ça, n'aurait peut-être pas suscité autant de conséquences. Mais cet événement a donné lieu à un rapport écrit par l'inspecteur d'académie et adressé au recteur. Ce rapport dit, je le cite, « Un élève de seconde, paresseux et d'un assez mauvais caractère, a dessiné le portrait du professeur d'histoire, l'abbé Willem, complètement nu et sans aucune feuille de vigne. » On s'imagine bien donc l'état d'esprit dans lequel est cet élève, très bon élève on l'a dit, mais aussi un élève un peu rebelle qui, au détour d'un cours, plutôt que d'écouter, de prendre des notes comme on lui demande de le faire, dans un environnement qui est quand même assez discipliné à cette époque, dessine le professeur, et surtout le professeur nu. Ce qui est quand même quelque chose d'assez extraordinaire et original, au moins à cette époque-là, mais je pense d'ailleurs qu'aujourd'hui... Si on trouvait ce genre de choses chez un élève, ce serait un petit événement dans un lycée quand même. Et donc, ce tempérament rebelle, on peut dire qu'il va de pair avec un goût qui est très prononcé pour la provocation. Et ce goût pour la provocation, on le trouve dans un certain nombre de poèmes des cahiers de Douai. Et on va ici en citer deux. Le premier, c'est le châtiment de Tartuffe. et le deuxième, Vénus anadiomène. Alors, le premier, Le châtiment de Tartuffe, est un poème qui est dérivé probablement d'un cours. Dans son cours de français, Arthur Rimbaud avait étudié une pièce qui est très célèbre de Molière, qui s'appelle Tartuffe, et qui met en scène un hypocrite, parce que c'est d'ailleurs le titre original de cette pièce. l'hypocrisie ou l'hypocrite, l'imposteur, un personnage qui s'appelle Tartuffe et qui se fait passer pour un bon chrétien, alors qu'en réalité c'est un personnage qui est hypocrite précisément, et qui feint d'être chrétien, et qui en réalité est plein de vices, plein de péchés, et qui a surtout du désir pour les femmes de la maison où il se trouve, et donc toutes choses qui sont totalement incompatibles avec le personnage de grand chrétien, de dévot, comme on dit à cette époque-là qu'il se... qu'il se donne. Et donc, Rimbaud, à partir de cette étude faite en classe de français de la pièce de Molière, a écrit un poème. Et de la pièce de Molière, on retrouve un lien direct avec les vers 866 à 868, si on les cherchait dans la pièce de Molière, vous pouvez le faire, évidemment. C'est la scène 2 de l'acte 3 et en particulier l'expression qui fait la chute du poème « Tartuffe était nue du haut jusque en bas » . C'est une citation littérale de ce qu'on trouve à un moment de la pièce de Tartuffe. Mais bon, la provocation, elle n'est pas tellement là-dedans. La provocation, elle réside surtout dans l'image obscène qui lance le poème. Parce que quand le poème écrit au tout début, « tisonnant, tisonnant » son cœur amoureux sous, sa chaste robe noire, heureux la main gantée, un jour qu'il s'en allait, effroyablement doux, jaune, bavant la foi de sa bouche édentée, etc. La provocation, elle réside donc en particulier dans l'image qui lance le poème. Et cette image, c'est une image obscène, puisqu'il s'agit d'une scène de masturbation publique. En effet, il faut comprendre derrière le mot cœur, ici son cœur amoureux, qu'il s'agit du sexe masculin. Le cœur, c'est un mot qu'on emploie ici un peu de manière dérivée, dans le jargon ou dans la littérature érotique, pour désigner le sexe masculin. Et donc, si on comprend bien ce que signifie tisonnant-tisonnant, eh bien, on comprend qu'il s'agit d'une scène de masturbation, avec une insistance encore, par la répétition du participe présent, tisonnant-tisonnant, qui prend une valeur d'insistante évidemment un peu lourde. sur la perversion du personnage. On peut ajouter un petit peu après un autre participe présent, bavant. Vous voyez, ça fait quelque chose qui est quand même assez provocateur. Et si on comprend que c'est un jeune poète, ou en tout cas un jeune adolescent de 15 ans qui écrit ça, eh bien, on peut imaginer le plaisir qu'il prend de provoquer. Et le plaisir qu'il prend de créer cette image à travers, en plus, un... Comment dire ? un cours en réalité puisqu'il s'agit ici de détourner l'étude d'une pièce de théâtre vue en classe pour en faire une scène évidemment extrêmement provocatrice. Dans la suite du poème, le personnage de Tartuffe est puni puisqu'un méchant vient lui arracher sa robe et il se retrouve tout nu, démasqué en quelque sorte à la vue de tout le public puisqu'il s'agit d'une scène publique qui se passe a priori dans une rue ou dans un endroit de ce genre-là. L'autre poème qu'on peut prendre aussi comme un poème de provocation adolescente, c'est Vénus à Nadiumen. Il s'agit ici de détourner un motif classique de la beauté. Vénus, la déesse de la beauté, la magnifique déesse qu'on a représentée bien des fois dans la peinture, dans la sculpture. Et ici, à l'inverse, c'est plutôt une image morbide et répugnante qu'on trouve. Selon la légende, Vénus naît de l'écume de Londres. Et c'est ce que signifie le terme grec, ou traduit du grec en tout cas, Anadiomène. Vénus qui sort de l'écume de l'onde, de la mer. Et donc, on devrait s'attendre à trouver Vénus représentée dans toute sa beauté, comme elle est née au large de l'île de Paphos, dans la Grèce de la mythologie. Et d'ailleurs, les sculpteurs, les peintres, comme je vous le disais... ont beaucoup illustré ce motif. Raphaël, Botticelli, Ingres, vous pouvez trouver ça sur internet très facilement et trouver bien des représentations qui sont importantes à voir parce qu'elles montrent le modèle à partir duquel Rimbaud propose quelque chose de complètement inverse et détourné. Puisque ici, le jeune Arthur déconstruit complètement ce canon académique qu'est Vénus. En fait, on peut dire qu'il croise le motif de Vénus Calipiche, comme on l'appelle, Vénus aux belles fesses, qu'on trouve extrêmement couramment aussi dans les arts depuis la Renaissance en particulier. Et il fait la description cruelle d'une vieille femme qui est abîmée. On pourrait même penser que c'est une prostituée en pleine déchéance, à la manière un peu de Baudelaire, quelques années plus tôt, dont le poème Une charogne est la description d'un cadavre en décomposition, qui est peut-être aussi une inspiration de... du jeune Rimbaud ici. Et ici, on a donc un éloge de Vénus qui est complètement inversé, qui suit le fil vertical d'un blason, c'est-à-dire d'une description de partie du corps, mais à l'envers. Les cheveux, le cou, les omoplates, le dos, les chines, les reins, et jusqu'à l'anus. Puisque le poème se termine par un oxymore paradoxal, évidemment, belle hideusement, et surtout sur une image qui est dégoûtante, celle d'un ulcère à l'anus. Et on peut même dire, si on veut ramasser un peu tout ça, qu'il y a d'abord une provocation dans le fait de faire rimer Vénus avec anus dans le dernier tercet du sonnet Vénus anadiomène. Et donc, vous voyez bien avec ces deux poèmes-là, Vénus anadiomène et le châtiment de Tartuffe, à quel point s'il y a émancipation du jeune Arthur, émancipation par la création poétique, eh bien elle passe d'abord par la provocation, par un geste qui consiste à provoquer, à chercher la réaction de dégoût ou la réaction de rejet moral très forte du monde des adultes. Et ça évidemment c'est une posture de rébellion adolescente finalement assez banale et classique. Voilà donc ce que je souhaitais partager avec vous sur le caractère rebelle et provocateur d'Arthur Rimbaud. Vous pouvez retrouver un certain nombre de choses sur le site www.aufonddelaclasse.com. Je vous dis merci beaucoup de m'avoir écouté et à très bientôt. Ciao, ciao !

Description

http://www.aufonddelaclasse.com

Les désirs d'émancipation d'Arthur Rimbaud sont indissociables de son tempérament rebelle. Il va de pair avec un goût prononcé pour la provocation, qu’on trouve dans certains poèmes des Cahiers de Douai, comme « Le châtiment de Tartufe » et « Venus Anadyomène », où il fait rimer "Venus" avec "anus"...


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous chers élèves et chers amis du site au fond de la classe.com. Dans cet épisode nous allons parler d'Arthur Rimbaud, l'adolescent rebelle et de son désir de liberté et de provocation. Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charneville dans les Ardennes, dans le nord-est de la France. En 1870, c'est donc un jeune homme de 15 ans qui aura 16 ans le 20 octobre 1870. Et ce qu'on appelle aujourd'hui les cahiers de Douai, constitue, on pourrait dire, le premier ensemble de textes véritablement composé et préparé par le jeune Arthur Rimbaud. Tous ces textes ont été écrits en 1870, entre le début de l'année et le mois d'octobre, par un garçon donc exceptionnellement jeune, puisqu'il a 15 ans. C'est un élève au niveau académique exceptionnel. On sait qu'il obtient de très nombreux prix pendant toute sa scolarité, en particulier en littérature et en latin, mais dans les autres disciplines aussi. Et en même temps, c'est un garçon qui a un tempérament rebelle, comme on dit. Par exemple, on lui confisque un dessin. qu'il a fait de son professeur d'histoire. Et cet événement, si ce n'était que ça, n'aurait peut-être pas suscité autant de conséquences. Mais cet événement a donné lieu à un rapport écrit par l'inspecteur d'académie et adressé au recteur. Ce rapport dit, je le cite, « Un élève de seconde, paresseux et d'un assez mauvais caractère, a dessiné le portrait du professeur d'histoire, l'abbé Willem, complètement nu et sans aucune feuille de vigne. » On s'imagine bien donc l'état d'esprit dans lequel est cet élève, très bon élève on l'a dit, mais aussi un élève un peu rebelle qui, au détour d'un cours, plutôt que d'écouter, de prendre des notes comme on lui demande de le faire, dans un environnement qui est quand même assez discipliné à cette époque, dessine le professeur, et surtout le professeur nu. Ce qui est quand même quelque chose d'assez extraordinaire et original, au moins à cette époque-là, mais je pense d'ailleurs qu'aujourd'hui... Si on trouvait ce genre de choses chez un élève, ce serait un petit événement dans un lycée quand même. Et donc, ce tempérament rebelle, on peut dire qu'il va de pair avec un goût qui est très prononcé pour la provocation. Et ce goût pour la provocation, on le trouve dans un certain nombre de poèmes des cahiers de Douai. Et on va ici en citer deux. Le premier, c'est le châtiment de Tartuffe. et le deuxième, Vénus anadiomène. Alors, le premier, Le châtiment de Tartuffe, est un poème qui est dérivé probablement d'un cours. Dans son cours de français, Arthur Rimbaud avait étudié une pièce qui est très célèbre de Molière, qui s'appelle Tartuffe, et qui met en scène un hypocrite, parce que c'est d'ailleurs le titre original de cette pièce. l'hypocrisie ou l'hypocrite, l'imposteur, un personnage qui s'appelle Tartuffe et qui se fait passer pour un bon chrétien, alors qu'en réalité c'est un personnage qui est hypocrite précisément, et qui feint d'être chrétien, et qui en réalité est plein de vices, plein de péchés, et qui a surtout du désir pour les femmes de la maison où il se trouve, et donc toutes choses qui sont totalement incompatibles avec le personnage de grand chrétien, de dévot, comme on dit à cette époque-là qu'il se... qu'il se donne. Et donc, Rimbaud, à partir de cette étude faite en classe de français de la pièce de Molière, a écrit un poème. Et de la pièce de Molière, on retrouve un lien direct avec les vers 866 à 868, si on les cherchait dans la pièce de Molière, vous pouvez le faire, évidemment. C'est la scène 2 de l'acte 3 et en particulier l'expression qui fait la chute du poème « Tartuffe était nue du haut jusque en bas » . C'est une citation littérale de ce qu'on trouve à un moment de la pièce de Tartuffe. Mais bon, la provocation, elle n'est pas tellement là-dedans. La provocation, elle réside surtout dans l'image obscène qui lance le poème. Parce que quand le poème écrit au tout début, « tisonnant, tisonnant » son cœur amoureux sous, sa chaste robe noire, heureux la main gantée, un jour qu'il s'en allait, effroyablement doux, jaune, bavant la foi de sa bouche édentée, etc. La provocation, elle réside donc en particulier dans l'image qui lance le poème. Et cette image, c'est une image obscène, puisqu'il s'agit d'une scène de masturbation publique. En effet, il faut comprendre derrière le mot cœur, ici son cœur amoureux, qu'il s'agit du sexe masculin. Le cœur, c'est un mot qu'on emploie ici un peu de manière dérivée, dans le jargon ou dans la littérature érotique, pour désigner le sexe masculin. Et donc, si on comprend bien ce que signifie tisonnant-tisonnant, eh bien, on comprend qu'il s'agit d'une scène de masturbation, avec une insistance encore, par la répétition du participe présent, tisonnant-tisonnant, qui prend une valeur d'insistante évidemment un peu lourde. sur la perversion du personnage. On peut ajouter un petit peu après un autre participe présent, bavant. Vous voyez, ça fait quelque chose qui est quand même assez provocateur. Et si on comprend que c'est un jeune poète, ou en tout cas un jeune adolescent de 15 ans qui écrit ça, eh bien, on peut imaginer le plaisir qu'il prend de provoquer. Et le plaisir qu'il prend de créer cette image à travers, en plus, un... Comment dire ? un cours en réalité puisqu'il s'agit ici de détourner l'étude d'une pièce de théâtre vue en classe pour en faire une scène évidemment extrêmement provocatrice. Dans la suite du poème, le personnage de Tartuffe est puni puisqu'un méchant vient lui arracher sa robe et il se retrouve tout nu, démasqué en quelque sorte à la vue de tout le public puisqu'il s'agit d'une scène publique qui se passe a priori dans une rue ou dans un endroit de ce genre-là. L'autre poème qu'on peut prendre aussi comme un poème de provocation adolescente, c'est Vénus à Nadiumen. Il s'agit ici de détourner un motif classique de la beauté. Vénus, la déesse de la beauté, la magnifique déesse qu'on a représentée bien des fois dans la peinture, dans la sculpture. Et ici, à l'inverse, c'est plutôt une image morbide et répugnante qu'on trouve. Selon la légende, Vénus naît de l'écume de Londres. Et c'est ce que signifie le terme grec, ou traduit du grec en tout cas, Anadiomène. Vénus qui sort de l'écume de l'onde, de la mer. Et donc, on devrait s'attendre à trouver Vénus représentée dans toute sa beauté, comme elle est née au large de l'île de Paphos, dans la Grèce de la mythologie. Et d'ailleurs, les sculpteurs, les peintres, comme je vous le disais... ont beaucoup illustré ce motif. Raphaël, Botticelli, Ingres, vous pouvez trouver ça sur internet très facilement et trouver bien des représentations qui sont importantes à voir parce qu'elles montrent le modèle à partir duquel Rimbaud propose quelque chose de complètement inverse et détourné. Puisque ici, le jeune Arthur déconstruit complètement ce canon académique qu'est Vénus. En fait, on peut dire qu'il croise le motif de Vénus Calipiche, comme on l'appelle, Vénus aux belles fesses, qu'on trouve extrêmement couramment aussi dans les arts depuis la Renaissance en particulier. Et il fait la description cruelle d'une vieille femme qui est abîmée. On pourrait même penser que c'est une prostituée en pleine déchéance, à la manière un peu de Baudelaire, quelques années plus tôt, dont le poème Une charogne est la description d'un cadavre en décomposition, qui est peut-être aussi une inspiration de... du jeune Rimbaud ici. Et ici, on a donc un éloge de Vénus qui est complètement inversé, qui suit le fil vertical d'un blason, c'est-à-dire d'une description de partie du corps, mais à l'envers. Les cheveux, le cou, les omoplates, le dos, les chines, les reins, et jusqu'à l'anus. Puisque le poème se termine par un oxymore paradoxal, évidemment, belle hideusement, et surtout sur une image qui est dégoûtante, celle d'un ulcère à l'anus. Et on peut même dire, si on veut ramasser un peu tout ça, qu'il y a d'abord une provocation dans le fait de faire rimer Vénus avec anus dans le dernier tercet du sonnet Vénus anadiomène. Et donc, vous voyez bien avec ces deux poèmes-là, Vénus anadiomène et le châtiment de Tartuffe, à quel point s'il y a émancipation du jeune Arthur, émancipation par la création poétique, eh bien elle passe d'abord par la provocation, par un geste qui consiste à provoquer, à chercher la réaction de dégoût ou la réaction de rejet moral très forte du monde des adultes. Et ça évidemment c'est une posture de rébellion adolescente finalement assez banale et classique. Voilà donc ce que je souhaitais partager avec vous sur le caractère rebelle et provocateur d'Arthur Rimbaud. Vous pouvez retrouver un certain nombre de choses sur le site www.aufonddelaclasse.com. Je vous dis merci beaucoup de m'avoir écouté et à très bientôt. Ciao, ciao !

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Les désirs d'émancipation d'Arthur Rimbaud sont indissociables de son tempérament rebelle. Il va de pair avec un goût prononcé pour la provocation, qu’on trouve dans certains poèmes des Cahiers de Douai, comme « Le châtiment de Tartufe » et « Venus Anadyomène », où il fait rimer "Venus" avec "anus"...


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour à tous chers élèves et chers amis du site au fond de la classe.com. Dans cet épisode nous allons parler d'Arthur Rimbaud, l'adolescent rebelle et de son désir de liberté et de provocation. Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charneville dans les Ardennes, dans le nord-est de la France. En 1870, c'est donc un jeune homme de 15 ans qui aura 16 ans le 20 octobre 1870. Et ce qu'on appelle aujourd'hui les cahiers de Douai, constitue, on pourrait dire, le premier ensemble de textes véritablement composé et préparé par le jeune Arthur Rimbaud. Tous ces textes ont été écrits en 1870, entre le début de l'année et le mois d'octobre, par un garçon donc exceptionnellement jeune, puisqu'il a 15 ans. C'est un élève au niveau académique exceptionnel. On sait qu'il obtient de très nombreux prix pendant toute sa scolarité, en particulier en littérature et en latin, mais dans les autres disciplines aussi. Et en même temps, c'est un garçon qui a un tempérament rebelle, comme on dit. Par exemple, on lui confisque un dessin. qu'il a fait de son professeur d'histoire. Et cet événement, si ce n'était que ça, n'aurait peut-être pas suscité autant de conséquences. Mais cet événement a donné lieu à un rapport écrit par l'inspecteur d'académie et adressé au recteur. Ce rapport dit, je le cite, « Un élève de seconde, paresseux et d'un assez mauvais caractère, a dessiné le portrait du professeur d'histoire, l'abbé Willem, complètement nu et sans aucune feuille de vigne. » On s'imagine bien donc l'état d'esprit dans lequel est cet élève, très bon élève on l'a dit, mais aussi un élève un peu rebelle qui, au détour d'un cours, plutôt que d'écouter, de prendre des notes comme on lui demande de le faire, dans un environnement qui est quand même assez discipliné à cette époque, dessine le professeur, et surtout le professeur nu. Ce qui est quand même quelque chose d'assez extraordinaire et original, au moins à cette époque-là, mais je pense d'ailleurs qu'aujourd'hui... Si on trouvait ce genre de choses chez un élève, ce serait un petit événement dans un lycée quand même. Et donc, ce tempérament rebelle, on peut dire qu'il va de pair avec un goût qui est très prononcé pour la provocation. Et ce goût pour la provocation, on le trouve dans un certain nombre de poèmes des cahiers de Douai. Et on va ici en citer deux. Le premier, c'est le châtiment de Tartuffe. et le deuxième, Vénus anadiomène. Alors, le premier, Le châtiment de Tartuffe, est un poème qui est dérivé probablement d'un cours. Dans son cours de français, Arthur Rimbaud avait étudié une pièce qui est très célèbre de Molière, qui s'appelle Tartuffe, et qui met en scène un hypocrite, parce que c'est d'ailleurs le titre original de cette pièce. l'hypocrisie ou l'hypocrite, l'imposteur, un personnage qui s'appelle Tartuffe et qui se fait passer pour un bon chrétien, alors qu'en réalité c'est un personnage qui est hypocrite précisément, et qui feint d'être chrétien, et qui en réalité est plein de vices, plein de péchés, et qui a surtout du désir pour les femmes de la maison où il se trouve, et donc toutes choses qui sont totalement incompatibles avec le personnage de grand chrétien, de dévot, comme on dit à cette époque-là qu'il se... qu'il se donne. Et donc, Rimbaud, à partir de cette étude faite en classe de français de la pièce de Molière, a écrit un poème. Et de la pièce de Molière, on retrouve un lien direct avec les vers 866 à 868, si on les cherchait dans la pièce de Molière, vous pouvez le faire, évidemment. C'est la scène 2 de l'acte 3 et en particulier l'expression qui fait la chute du poème « Tartuffe était nue du haut jusque en bas » . C'est une citation littérale de ce qu'on trouve à un moment de la pièce de Tartuffe. Mais bon, la provocation, elle n'est pas tellement là-dedans. La provocation, elle réside surtout dans l'image obscène qui lance le poème. Parce que quand le poème écrit au tout début, « tisonnant, tisonnant » son cœur amoureux sous, sa chaste robe noire, heureux la main gantée, un jour qu'il s'en allait, effroyablement doux, jaune, bavant la foi de sa bouche édentée, etc. La provocation, elle réside donc en particulier dans l'image qui lance le poème. Et cette image, c'est une image obscène, puisqu'il s'agit d'une scène de masturbation publique. En effet, il faut comprendre derrière le mot cœur, ici son cœur amoureux, qu'il s'agit du sexe masculin. Le cœur, c'est un mot qu'on emploie ici un peu de manière dérivée, dans le jargon ou dans la littérature érotique, pour désigner le sexe masculin. Et donc, si on comprend bien ce que signifie tisonnant-tisonnant, eh bien, on comprend qu'il s'agit d'une scène de masturbation, avec une insistance encore, par la répétition du participe présent, tisonnant-tisonnant, qui prend une valeur d'insistante évidemment un peu lourde. sur la perversion du personnage. On peut ajouter un petit peu après un autre participe présent, bavant. Vous voyez, ça fait quelque chose qui est quand même assez provocateur. Et si on comprend que c'est un jeune poète, ou en tout cas un jeune adolescent de 15 ans qui écrit ça, eh bien, on peut imaginer le plaisir qu'il prend de provoquer. Et le plaisir qu'il prend de créer cette image à travers, en plus, un... Comment dire ? un cours en réalité puisqu'il s'agit ici de détourner l'étude d'une pièce de théâtre vue en classe pour en faire une scène évidemment extrêmement provocatrice. Dans la suite du poème, le personnage de Tartuffe est puni puisqu'un méchant vient lui arracher sa robe et il se retrouve tout nu, démasqué en quelque sorte à la vue de tout le public puisqu'il s'agit d'une scène publique qui se passe a priori dans une rue ou dans un endroit de ce genre-là. L'autre poème qu'on peut prendre aussi comme un poème de provocation adolescente, c'est Vénus à Nadiumen. Il s'agit ici de détourner un motif classique de la beauté. Vénus, la déesse de la beauté, la magnifique déesse qu'on a représentée bien des fois dans la peinture, dans la sculpture. Et ici, à l'inverse, c'est plutôt une image morbide et répugnante qu'on trouve. Selon la légende, Vénus naît de l'écume de Londres. Et c'est ce que signifie le terme grec, ou traduit du grec en tout cas, Anadiomène. Vénus qui sort de l'écume de l'onde, de la mer. Et donc, on devrait s'attendre à trouver Vénus représentée dans toute sa beauté, comme elle est née au large de l'île de Paphos, dans la Grèce de la mythologie. Et d'ailleurs, les sculpteurs, les peintres, comme je vous le disais... ont beaucoup illustré ce motif. Raphaël, Botticelli, Ingres, vous pouvez trouver ça sur internet très facilement et trouver bien des représentations qui sont importantes à voir parce qu'elles montrent le modèle à partir duquel Rimbaud propose quelque chose de complètement inverse et détourné. Puisque ici, le jeune Arthur déconstruit complètement ce canon académique qu'est Vénus. En fait, on peut dire qu'il croise le motif de Vénus Calipiche, comme on l'appelle, Vénus aux belles fesses, qu'on trouve extrêmement couramment aussi dans les arts depuis la Renaissance en particulier. Et il fait la description cruelle d'une vieille femme qui est abîmée. On pourrait même penser que c'est une prostituée en pleine déchéance, à la manière un peu de Baudelaire, quelques années plus tôt, dont le poème Une charogne est la description d'un cadavre en décomposition, qui est peut-être aussi une inspiration de... du jeune Rimbaud ici. Et ici, on a donc un éloge de Vénus qui est complètement inversé, qui suit le fil vertical d'un blason, c'est-à-dire d'une description de partie du corps, mais à l'envers. Les cheveux, le cou, les omoplates, le dos, les chines, les reins, et jusqu'à l'anus. Puisque le poème se termine par un oxymore paradoxal, évidemment, belle hideusement, et surtout sur une image qui est dégoûtante, celle d'un ulcère à l'anus. Et on peut même dire, si on veut ramasser un peu tout ça, qu'il y a d'abord une provocation dans le fait de faire rimer Vénus avec anus dans le dernier tercet du sonnet Vénus anadiomène. Et donc, vous voyez bien avec ces deux poèmes-là, Vénus anadiomène et le châtiment de Tartuffe, à quel point s'il y a émancipation du jeune Arthur, émancipation par la création poétique, eh bien elle passe d'abord par la provocation, par un geste qui consiste à provoquer, à chercher la réaction de dégoût ou la réaction de rejet moral très forte du monde des adultes. Et ça évidemment c'est une posture de rébellion adolescente finalement assez banale et classique. Voilà donc ce que je souhaitais partager avec vous sur le caractère rebelle et provocateur d'Arthur Rimbaud. Vous pouvez retrouver un certain nombre de choses sur le site www.aufonddelaclasse.com. Je vous dis merci beaucoup de m'avoir écouté et à très bientôt. Ciao, ciao !

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Les désirs d'émancipation d'Arthur Rimbaud sont indissociables de son tempérament rebelle. Il va de pair avec un goût prononcé pour la provocation, qu’on trouve dans certains poèmes des Cahiers de Douai, comme « Le châtiment de Tartufe » et « Venus Anadyomène », où il fait rimer "Venus" avec "anus"...


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour à tous chers élèves et chers amis du site au fond de la classe.com. Dans cet épisode nous allons parler d'Arthur Rimbaud, l'adolescent rebelle et de son désir de liberté et de provocation. Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charneville dans les Ardennes, dans le nord-est de la France. En 1870, c'est donc un jeune homme de 15 ans qui aura 16 ans le 20 octobre 1870. Et ce qu'on appelle aujourd'hui les cahiers de Douai, constitue, on pourrait dire, le premier ensemble de textes véritablement composé et préparé par le jeune Arthur Rimbaud. Tous ces textes ont été écrits en 1870, entre le début de l'année et le mois d'octobre, par un garçon donc exceptionnellement jeune, puisqu'il a 15 ans. C'est un élève au niveau académique exceptionnel. On sait qu'il obtient de très nombreux prix pendant toute sa scolarité, en particulier en littérature et en latin, mais dans les autres disciplines aussi. Et en même temps, c'est un garçon qui a un tempérament rebelle, comme on dit. Par exemple, on lui confisque un dessin. qu'il a fait de son professeur d'histoire. Et cet événement, si ce n'était que ça, n'aurait peut-être pas suscité autant de conséquences. Mais cet événement a donné lieu à un rapport écrit par l'inspecteur d'académie et adressé au recteur. Ce rapport dit, je le cite, « Un élève de seconde, paresseux et d'un assez mauvais caractère, a dessiné le portrait du professeur d'histoire, l'abbé Willem, complètement nu et sans aucune feuille de vigne. » On s'imagine bien donc l'état d'esprit dans lequel est cet élève, très bon élève on l'a dit, mais aussi un élève un peu rebelle qui, au détour d'un cours, plutôt que d'écouter, de prendre des notes comme on lui demande de le faire, dans un environnement qui est quand même assez discipliné à cette époque, dessine le professeur, et surtout le professeur nu. Ce qui est quand même quelque chose d'assez extraordinaire et original, au moins à cette époque-là, mais je pense d'ailleurs qu'aujourd'hui... Si on trouvait ce genre de choses chez un élève, ce serait un petit événement dans un lycée quand même. Et donc, ce tempérament rebelle, on peut dire qu'il va de pair avec un goût qui est très prononcé pour la provocation. Et ce goût pour la provocation, on le trouve dans un certain nombre de poèmes des cahiers de Douai. Et on va ici en citer deux. Le premier, c'est le châtiment de Tartuffe. et le deuxième, Vénus anadiomène. Alors, le premier, Le châtiment de Tartuffe, est un poème qui est dérivé probablement d'un cours. Dans son cours de français, Arthur Rimbaud avait étudié une pièce qui est très célèbre de Molière, qui s'appelle Tartuffe, et qui met en scène un hypocrite, parce que c'est d'ailleurs le titre original de cette pièce. l'hypocrisie ou l'hypocrite, l'imposteur, un personnage qui s'appelle Tartuffe et qui se fait passer pour un bon chrétien, alors qu'en réalité c'est un personnage qui est hypocrite précisément, et qui feint d'être chrétien, et qui en réalité est plein de vices, plein de péchés, et qui a surtout du désir pour les femmes de la maison où il se trouve, et donc toutes choses qui sont totalement incompatibles avec le personnage de grand chrétien, de dévot, comme on dit à cette époque-là qu'il se... qu'il se donne. Et donc, Rimbaud, à partir de cette étude faite en classe de français de la pièce de Molière, a écrit un poème. Et de la pièce de Molière, on retrouve un lien direct avec les vers 866 à 868, si on les cherchait dans la pièce de Molière, vous pouvez le faire, évidemment. C'est la scène 2 de l'acte 3 et en particulier l'expression qui fait la chute du poème « Tartuffe était nue du haut jusque en bas » . C'est une citation littérale de ce qu'on trouve à un moment de la pièce de Tartuffe. Mais bon, la provocation, elle n'est pas tellement là-dedans. La provocation, elle réside surtout dans l'image obscène qui lance le poème. Parce que quand le poème écrit au tout début, « tisonnant, tisonnant » son cœur amoureux sous, sa chaste robe noire, heureux la main gantée, un jour qu'il s'en allait, effroyablement doux, jaune, bavant la foi de sa bouche édentée, etc. La provocation, elle réside donc en particulier dans l'image qui lance le poème. Et cette image, c'est une image obscène, puisqu'il s'agit d'une scène de masturbation publique. En effet, il faut comprendre derrière le mot cœur, ici son cœur amoureux, qu'il s'agit du sexe masculin. Le cœur, c'est un mot qu'on emploie ici un peu de manière dérivée, dans le jargon ou dans la littérature érotique, pour désigner le sexe masculin. Et donc, si on comprend bien ce que signifie tisonnant-tisonnant, eh bien, on comprend qu'il s'agit d'une scène de masturbation, avec une insistance encore, par la répétition du participe présent, tisonnant-tisonnant, qui prend une valeur d'insistante évidemment un peu lourde. sur la perversion du personnage. On peut ajouter un petit peu après un autre participe présent, bavant. Vous voyez, ça fait quelque chose qui est quand même assez provocateur. Et si on comprend que c'est un jeune poète, ou en tout cas un jeune adolescent de 15 ans qui écrit ça, eh bien, on peut imaginer le plaisir qu'il prend de provoquer. Et le plaisir qu'il prend de créer cette image à travers, en plus, un... Comment dire ? un cours en réalité puisqu'il s'agit ici de détourner l'étude d'une pièce de théâtre vue en classe pour en faire une scène évidemment extrêmement provocatrice. Dans la suite du poème, le personnage de Tartuffe est puni puisqu'un méchant vient lui arracher sa robe et il se retrouve tout nu, démasqué en quelque sorte à la vue de tout le public puisqu'il s'agit d'une scène publique qui se passe a priori dans une rue ou dans un endroit de ce genre-là. L'autre poème qu'on peut prendre aussi comme un poème de provocation adolescente, c'est Vénus à Nadiumen. Il s'agit ici de détourner un motif classique de la beauté. Vénus, la déesse de la beauté, la magnifique déesse qu'on a représentée bien des fois dans la peinture, dans la sculpture. Et ici, à l'inverse, c'est plutôt une image morbide et répugnante qu'on trouve. Selon la légende, Vénus naît de l'écume de Londres. Et c'est ce que signifie le terme grec, ou traduit du grec en tout cas, Anadiomène. Vénus qui sort de l'écume de l'onde, de la mer. Et donc, on devrait s'attendre à trouver Vénus représentée dans toute sa beauté, comme elle est née au large de l'île de Paphos, dans la Grèce de la mythologie. Et d'ailleurs, les sculpteurs, les peintres, comme je vous le disais... ont beaucoup illustré ce motif. Raphaël, Botticelli, Ingres, vous pouvez trouver ça sur internet très facilement et trouver bien des représentations qui sont importantes à voir parce qu'elles montrent le modèle à partir duquel Rimbaud propose quelque chose de complètement inverse et détourné. Puisque ici, le jeune Arthur déconstruit complètement ce canon académique qu'est Vénus. En fait, on peut dire qu'il croise le motif de Vénus Calipiche, comme on l'appelle, Vénus aux belles fesses, qu'on trouve extrêmement couramment aussi dans les arts depuis la Renaissance en particulier. Et il fait la description cruelle d'une vieille femme qui est abîmée. On pourrait même penser que c'est une prostituée en pleine déchéance, à la manière un peu de Baudelaire, quelques années plus tôt, dont le poème Une charogne est la description d'un cadavre en décomposition, qui est peut-être aussi une inspiration de... du jeune Rimbaud ici. Et ici, on a donc un éloge de Vénus qui est complètement inversé, qui suit le fil vertical d'un blason, c'est-à-dire d'une description de partie du corps, mais à l'envers. Les cheveux, le cou, les omoplates, le dos, les chines, les reins, et jusqu'à l'anus. Puisque le poème se termine par un oxymore paradoxal, évidemment, belle hideusement, et surtout sur une image qui est dégoûtante, celle d'un ulcère à l'anus. Et on peut même dire, si on veut ramasser un peu tout ça, qu'il y a d'abord une provocation dans le fait de faire rimer Vénus avec anus dans le dernier tercet du sonnet Vénus anadiomène. Et donc, vous voyez bien avec ces deux poèmes-là, Vénus anadiomène et le châtiment de Tartuffe, à quel point s'il y a émancipation du jeune Arthur, émancipation par la création poétique, eh bien elle passe d'abord par la provocation, par un geste qui consiste à provoquer, à chercher la réaction de dégoût ou la réaction de rejet moral très forte du monde des adultes. Et ça évidemment c'est une posture de rébellion adolescente finalement assez banale et classique. Voilà donc ce que je souhaitais partager avec vous sur le caractère rebelle et provocateur d'Arthur Rimbaud. Vous pouvez retrouver un certain nombre de choses sur le site www.aufonddelaclasse.com. Je vous dis merci beaucoup de m'avoir écouté et à très bientôt. Ciao, ciao !

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