- Laurent FELLOUS
Alors Offside, c'est le podcast qui décrypte les coulisses du sport sous l'angle juridique. Que se cachent-ils derrière les grands événements sportifs qui vont façonner le monde sportif et ses acteurs ? Comment comprendre des décisions, des actualités sportives ? Comment comprendre certains thèmes du sport qu'on a l'habitude de lire dans les journaux ? Nous allons évoquer des histoires rocambolesques de transfert, des contrats ayant défrayé la chronique, des affaires de dopage, des problématiques de droit TV, des litiges entre acteurs du sport et même des thèmes tels que les jeunes joueurs en centre de formation ou encore... les agents sportifs. Chaque épisode plongera au cœur des enjeux juridiques qui impactent les sportifs, les clubs, les fédérations nationales et internationales. Nous laisserons tout d'abord la parole à nos invités qui sont triés sur le volet, puis tenterons de vous expliquer le plus simplement possible les dessous juridiques des sujets abordés. Ce podcast s'adresse à vous, passionnés de sport, que vous soyez acteur du sport, avocat, professionnel, étudiant en droit ou tout simplement fan de sport. Je suis Laurent Fellous, avocat spécialiste du droit du sport et je vous souhaite la bienvenue dans votre nouveau rendez-vous Offside, là où le droit sort enfin du vestiaire. Aujourd'hui dans Offside, nous avons le plaisir d'accueillir Mister Luis Ferrer, ancien joueur professionnel, recruteur, notamment au Paris Saint-Germain, ainsi que dans d'autres clubs, on va y revenir, et actuel agent sportif FIFA. Bonjour Luis, comment vas-tu ?
- Luis FERRER
Bonjour, enchanté de m'avoir invité pour participer à cette... Pour moi, c'est quelque chose de très important.
- Laurent FELLOUS
À quel titre ?
- Luis FERRER
Parce qu'il faut en parler. Il faut. Ce monde juridique, il est un peu comme caché, mais c'est très, très important. Très important. Pour ce motif-là, j'ai accepté l'invitation.
- Laurent FELLOUS
Et on te remercie, Charles-Louis. Merci beaucoup. Alors, si tu me le permets, nous allons commencer par retracer ton parcours. Tu es né le 2 avril 75. pour ceux qui veulent faire un cadeau, vous avez la date, à La Boulée, dans la province de Cordoba, en Argentina. Est-ce que l'accent est bon ?
- Luis FERRER
Très bien.
- Laurent FELLOUS
Parfait, merci. Tu commences ta carrière de joueur en 90 au Sporting Club La Boulée, en tant que défenseur central. Tu continues ta formation dans le célèbre club de River Plate, où tu y remportes le championnat d'Argentine des U19, en 93, l'année du fameux titre de l'OM en Ligue des Champions. En 95, la signature de ton premier contrat professionnel. A Sarmiento et en 1996, tu arrives en France au Grenoble Foot 38. Alors, tout d'abord, comment tu as atterri en France, âgé seulement de 21 ans ?
- Luis FERRER
C'est très simple. River Plate, c'était à l'époque et c'est toujours un club formateur. Il y a des joueurs partout dans le monde. J'ai eu la chance d'atterrir dans ce pays magnifique. Pour une année, c'était à... le club de Grenoble et bon, malheureusement ça n'a pas trop bien marché avec ce club de Grenoble parce qu'il y a eu des problèmes justement juridiques, dépôt de bilan, on n'était pas payé donc une très mauvaise expérience la première année.
- Laurent FELLOUS
Ça commence mal mais ça finit bien du coup.
- Luis FERRER
Pourquoi ? Pour quelles raisons ? Ensuite l'année suivante, grâce au marge d'Afonseca plus que mon ami. Imaginons, à l'époque, c'est lui qui était à l'aéroport pour m'accueillir. Je pense que c'était le mois de juin de 1996. Imaginons la relation d'amitié que nous avons.
- Laurent FELLOUS
Que tu as conservée ? On lui passe le bonjour.
- Luis FERRER
Je lui passe le bonjour. On joue au football toujours une fois par semaine.
- Laurent FELLOUS
Je crois avec d'autres anciens footballeurs. Je suis sur tes réseaux.
- Luis FERRER
Voilà, on a la chance de pouvoir tenir des relations. Le football, ça nous a permis ce lien très important.
- Laurent FELLOUS
Ça reste un sport et ça reste une connexion forte entre...
- Luis FERRER
Tout à fait. Ensuite, j'ai fait Paris FC.
- Laurent FELLOUS
Voilà, c'est ce que j'allais évoquer. Merci pour la transition. Donc, tu poursuis ta carrière en France de 1998 à 2002, quand même quatre ans au Paris FC, récemment racheté notamment par la famille Arnaud. Que penses-tu de ce rachat ?
- Luis FERRER
Très content. Vraiment, pour moi, c'est une... Très bonne nouvelle parce que ce type de personnes, ce type de groupe, c'est un groupe qui vient, qui va faire monter les niveaux parce qu'ils vont donner une compétence. Et c'est ça mon point que je cible, le message à leur passer. Parce que c'est très bien d'arriver au club. Mais maintenant, le plus difficile, qui vont être les personnes pour gérer le quotidien ? Et c'est ça le vrai problème parce qu'on a déjà vu plusieurs groupes sérieux comme eux, ils sont très sérieux, mais si on lui donne 7 diamants ou 7 produits. C'est un produit qu'il faut le faire marcher. C'est comme une reprise. Si on ne sait pas le faire marcher, et là, c'est comme une Ferrari. On lui donne à quelqu'un une Ferrari, ne sait pas marcher, peut-être ça va aller contre le mur. Et là, c'est la même chose. Donc, mon conseil, simplement, très bonne nouvelle. J'ai entendu que c'est Red Bull. Mais Red Bull,
- Laurent FELLOUS
ils ont quand même de l'expérience dans la matière.
- Luis FERRER
De l'expérience dans la matière.
- Laurent FELLOUS
Il y a du Rhein-Klopp aussi qui sera en charge du développement du football.
- Luis FERRER
Bien sûr. Mais là, c'est une autre chose. Parce que pour l'instant, ce n'est pas monter en Ligue 1, c'est la Ligue 2, le recrutement, ce que c'est en France. C'est complètement différent. Voilà, mais simplement, c'est là mon conseil à mettre les bonnes personnes dans les bons lieux.
- Laurent FELLOUS
On apprécie le conseil et on le transmettra en haut lieu du coup, au principal décider à Marseille-Louis. Donc, on reprend le fil de ta carrière. En 1999, tu es sur le point de signer du coup en Écosse, si je ne me trompe pas. Oui. Ça n'aboutit pas pour des raisons peut-être juridiques. Est-ce que tu peux m'en dire un petit peu plus et me dire de manière plus générale, parce que c'est ce que j'ai pu comprendre du fait de ta nationalité argentine. Est-ce que ta nationalité argentine a été un frein au cours de ta carrière ?
- Luis FERRER
Belle question. Tout à fait, c'était ça. Malheureusement, je n'avais que la nationalité d'Argentine à ce moment-là. Donc, il y avait à l'époque des places extra-communitaires. Bien évidemment que... J'ai été contacté par Wright Rovers, un club de ligue 2, pour monter. Bon projet en Écosse. Donc pour moi c'était une très bonne opportunité de continuer. Mais malheureusement, ils ne m'ont pas donné la carte de séjour. Je n'étais pas français à l'époque. Donc ça n'a pas marché par rapport à mon passeport. C'est-à-dire que si j'étais de la communauté européenne, il n'y avait aucun problème.
- Laurent FELLOUS
Et tu précises quelque chose d'intéressant, c'est le premier focus juridique qu'on va faire. aujourd'hui, parce qu'il faut comprendre chers off-siders, que jusqu'en 1995, l'UEFA imposait au club de football européen l'obligation de respecter un quota de joueurs nationaux au sein de leur équipe professionnelle. On appelait la fameuse règle du 3 plus 2 que tu connais très bien. Le 3, c'est quoi ? C'est 3 joueurs étrangers maximum au sein de l'équipe professionnelle. Et ensuite, 2, c'est quoi les 2 ? C'est 2 joueurs assimilés. C'est 2 joueurs qui résident depuis au moins 5 ans au sein du club. Au sein du pays, pardon, du club concerné. Et ensuite, patatras. Larry Bosman, qu'on connaît tous. 15 décembre 1995, rendu par quel cours ? C'est la Cour de justice de l'Union européenne. Anciennement, Cour de justice des communautés européennes. En deux mots, c'est la plus haute Cour de justice au sein de l'Union européenne. Et elle met un gros coup de pied dans la fourmilière. Elle vient dire que cette règle du 3 plus 2, elle est contraire à quoi ? Elle est contraire au principe de liberté de circulation des travailleurs. Alors, c'est quoi ce principe ? C'est très simple. C'est qu'un ressortissant européen... une personne qui a une nationalité européenne, il a le droit de travailler, où bon lui semble, au sein de l'Union européenne. Tout à fait. Et donc, à la suite de cet arrêt, cette règle est abrogée. Et donc, du coup, on a une libéralisation du marché et des joueurs de toute nationalité européenne qui peuvent jouer dans tous les clubs européens. Ça, c'est au niveau européen. Au niveau extra-communautaire, il y a la problématique qui est différente. Et donc, pour les joueurs extra-communautaires, il y avait un quota qui était maximum prévu pour les clubs européens. Et il y avait aussi la problématique, c'était ton cas de figure de mémoire, du permis de travail, puisque... pour jouer au Royaume-Uni à l'époque, il fallait disposer d'un permis de travail. Et pour en disposer, il fallait avoir joué, si je ne me trompe pas, au moins 75 % des matchs des deux dernières années au sein de l'équipe nationale. Bravo ! Ce qui n'était pas le cas, parce que tu étais encore un petit peu jeune. Peut être que tu n'avais pas l'exposition en question. Voilà donc pour expliquer le topo sur ce sujet du point de vue juridique.
- Luis FERRER
Très bien expliqué. Et c'était mon cas. Je n'étais pas de nationalité ni espagnole ni européenne. J'étais de nationalité argentine.
- Laurent FELLOUS
Et donc ça... Créer un frein dans ta carrière.
- Luis FERRER
Et s'appeler à l'époque extra-communitaire.
- Laurent FELLOUS
Tout à fait. Merci Charles-Louis. Cette précision étant apportée, on va reprendre le cours de ta carrière, si tu me le permets. À 27 ans, tu deviens recruteur, assez jeune quand même, au sein de l'OGC Nice. Tu as toujours eu cette vision du Sud, puisque récemment, de l'occasion de... Oui,
- Luis FERRER
peut-être au 29. Parce que je commençais à l'OGC Nice en 2003, je pense, donc oui. Quelque chose... 28 ans. Oui, oui,
- Laurent FELLOUS
pardon. 27 et 29 ans, on va dire.
- Luis FERRER
J'avais fait une carrière plus longue.
- Laurent FELLOUS
Ce que tu as fait, c'est déjà très bien. Il faut y arriver, venir d'Argentine, en France, dans un pays totalement différent de terrasses.
- Luis FERRER
Et je dois assumer et dire la réalité. Mon frein, à l'époque, bien sûr, c'était... Malheureusement, je n'ai pas pu faire parce que mon niveau, c'est vrai qu'il n'était pas exceptionnel. Donc, je n'étais pas... des joueurs talentueux,
- Laurent FELLOUS
d'offensives,
- Luis FERRER
attaquants. Moi, j'étais un simple défenseur, mais par contre, cette nationalité française, Argentine, que je n'avais pas encore la française, ça m'a mis en frein et c'est ça que je n'ai pas pu évoluer. Peut-être qu'il m'a donné cette force de revanche. C'est-à-dire que je n'ai pas pu faire cette carrière comme je le souhaitais. Et je me suis vraiment lancé au niveau du club. Et voilà la chance que j'ai eue de commencer en 2003 avec les Josses-Énises, la première année.
- Laurent FELLOUS
Et ensuite, tu es parti à l'AS Saint-Étienne.
- Luis FERRER
Encore une fois avec Omar D'Affonseca.
- Laurent FELLOUS
Omar D'Affonseca qui est le plus conducteur de ta carrière, je pense.
- Luis FERRER
Encore une fois, il fait le relance dans ses bains. qu'on a eu une année fantastique. C'était lui le directeur sportif. J'étais son adjoint, on va dire. Donc, on a fait des recrutements exceptionnels. Avec Omar, bien évidemment.
- Laurent FELLOUS
À la Saint-Etienne, tu recrutes de mémoire quand même Blaise Matuidi. Blaise pour les intimes. Et Dimitri Payet, qui a fait une extraordinaire carrière.
- Luis FERRER
Bien sûr, c'est pour ça que si on va à l'époque, on ne va pas non plus aujourd'hui. Ce n'est pas pour s'écheter des fleurs, comme on dit. mais on a fait une équipe avec Omar, très bonne équipe, et même on a fait venir le flacon Pastore, Javier Pastore.
- Laurent FELLOUS
On va y arriver justement à cette partie-là de ta carrière, puisque après le GC Nice, tu as l'AS Saint-Etienne, après l'AS Saint-Etienne, tu as le Paris Saint-Germain, de 2009 à 2020, donc pendant près de 11 ans quand même. Et pendant ces 10 années-là, tu vas finalement recruter des gros joueurs tels que Pastore, Di Maria, Cavani, il y a eu aussi d'autres joueurs. Je voulais faire un petit focus sur notamment un joueur argentin, Lo Celso en 2016. Tu recrutes de Rosario au Paris Saint-Germain pour 10 millions d'euros. A l'époque, c'est un joueur argentin jeune joueur, un petit peu dans ta situation que tu as connue en tant que jeune joueur. Sur quels critères tu te fondais pour t'assurer qu'un jeune joueur argentin était en mesure de pouvoir percer au plus haut niveau en France ? Puisque toi-même, tu avais cet historique, ce background d'ancien joueur qui venait d'Argentine. Est-ce que tu avais des critères pour décider, lui, il a la possibilité de percer ou non ? C'est une première chose. Et plus généralement, dans ce genre de cas de figure, vu que tu as toi-même rencontré des difficultés quand tu étais joueur, est-ce qu'en tant que recruteur, tu as rencontré des difficultés juridiques en recrutant des jeunes joueurs qui venaient d'Amérique du Sud de manière générale ?
- Luis FERRER
Bien sûr. D'abord, pour revenir à Lo Celso, Giovanni Lo Celso, le jour où je suis venu chez lui pour le rencontrer personnellement, la première chose que son papa me montre, c'était un passeport italien également. Donc, il me montre le passeport argentin et de suite, ça me dit, là, ce n'est pas qu'il est, parce que souvent, on te dit oui, on a le dossier pour l'avoir, mais ça, c'est, et là, c'est du concret. Donc, là, le premier signe. Le deuxième signe, c'est pour ce motif que j'ai fait le déplacement. C'est pour ce motif-là que j'y vais à la maison, voir l'endroit familial, pour voir le concept, l'éducation. Ici, pour la France, si c'est l'Espagne, l'Italie, c'est pas pareil. Portugal, c'est pas pareil. En France, il faut quand même être près de la tête. Ce n'est pas que le football et son talent. Son pied gauche, il n'y a rien à dire. On l'avait vu, on l'a senti.
- Laurent FELLOUS
C'est ça l'idée. Au-delà de l'aspect footballistique, il y a d'autres aspects à prendre en compte.
- Luis FERRER
Tous ces côtés-là, comme je dis toujours, 50% c'est talent, on te donne, mais l'autre 50%... c'est mental. Qu'est-ce qu'il a lui dans la tête ? Quelle éducation il a eue ? Et là, encore une fois, c'est devenu une rencontre familiale.
- Laurent FELLOUS
Et lui,
- Luis FERRER
à Rosario, il m'a permis d'être à 100% de monter ce dossier pour qu'il soit validé. À l'époque, c'était Olivier Letton, le directeur sportif. Donc, c'est lui qui a validé. Et c'est de cette façon qu'il a pu venir.
- Laurent FELLOUS
Et donc, le fait qu'il ait le passeport italien a forcément aidé.
- Luis FERRER
Également, parce qu'il n'allait pas occuper une place.
- Laurent FELLOUS
Parce qu'il y a toujours des joueurs extra communautaires. Tout à fait,
- Luis FERRER
bien sûr.
- Laurent FELLOUS
Merci, Louise. Donc, juste pour nos chers off-siders, on va faire un petit focus rapide sur les transferts. Donc, du coup, au niveau international, avant de parler du niveau international, parler du transfert en lui-même, c'est quoi un transfert ? Tu sais bien, c'est une opération lorsqu'un joueur dispose d'un contrat en cours. Le club qui veut acquérir le joueur va racheter les années restantes du contrat. Il ne va pas acheter le joueur, il va juste acheter les années restantes du contrat. Et on parle de convention de transfert lorsqu'il y a un contrat qui est encore en cours entre le club cédant et le joueur. Dans ce cas de figure, on parle de convention de transfert et donc d'opération de transfert. Si par exemple, finalement, il n'y a pas de contrat, s'il y a enfin de contrat, s'il y a le contrat expiré déjà ou s'il n'y a plus de contrat depuis un petit moment, là on ne parle pas de transfert, c'est bien, on parle de signature d'un contrat professionnel au sein d'un club, quel qu'il soit. On parle de transfert international lorsque du coup forcément c'est un transfert qui est fait entre un club qui est dans une association nationale, par exemple en France, et un club qui se trouve dans une autre association nationale, par exemple. en Argentine pour rendre hommage à notre invité du jour. Alors, juste pour un petit focus par rapport au processus à réaliser lors d'un transfert international, il y a tout un tas de règles qui sont prévues par la FIFA, qui est la Fédération Internationale de Football, qui prévoit que la nouvelle fédération doit demander ce qu'on appelle, du coup c'est bien, un certificat international de transfert, qu'on appelle communément CIT, et cette demande va être faite à l'ancienne fédération de joueurs. Ensuite, l'ancienne fédération doit transmettre ce CIT sous 72 heures. Il y a un délai assez important. Vous imaginez bien que quand il y a des enjeux importants, notamment pour les clubs, ce délai est impératif. Ensuite, une fois que le CIT est émis, la nouvelle association doit confirmer sa réception du CIT. Elle doit saisir les informations relatives à l'enregistrement du joueur dans un logiciel qu'on appelle TMS, que tu connais, qui est un système informatique de régulation des transferts au niveau international. Et ensuite, elle doit inscrire sans délai le joueur dans son système d'enregistrement électronique. Et ce n'est qu'à l'issue de ce processus que le joueur sera en mesure de jouer sous ces nouvelles couleurs. Voilà pour le petit focus sur le sujet.
- Luis FERRER
En 30 secondes, tu as bien résumé le cas que, pour ce motif, à tout début, j'ai expliqué que c'est très important de connaître le cadre juridique. Bien sûr, parce qu'il y a tous ces systèmes. Ce n'est pas comme aujourd'hui on pense que le football s'efface.
- Laurent FELLOUS
Juste signer un papier, c'est fini.
- Luis FERRER
Non, non, non.
- Laurent FELLOUS
Bravo. Merci, Luis. Alors, on va poursuivre ensuite sur... Ton fait d'arme le plus connu qui reste notamment ton rôle important dans la signature de Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain en 2017. Tu aurais également joué un rôle important dans le cadre de sa prolongation en 2022. Est-ce que, donc vu qu'il y avait forcément des enjeux importants dans cette négociation, est-ce qu'au-delà de cette négociation, tu as déjà expérimenté des négociations à forts enjeux financiers, stratégiques, politiques ou autres, au cours desquels tu aurais rencontré éventuellement des blocages d'ordre juridique ? Et dans ce cas de figure, quel est le cas ? Elles ont été les solutions que tu as pu trouver.
- Luis FERRER
En tout cas oui, effectivement j'ai eu la chance parce que pour moi c'était quelque chose d'exceptionnel. C'est sûr que je suis côté football et si on l'a ciblé parce qu'on voyait déjà ce qui allait arriver. Et c'était ça le premier argument. Bien sûr, c'est pour ça que le motif là, les premiers transferts au moment que c'était en 2017, avant la Coupe du Monde. C'était clair comment il allait faire la Coupe du Monde. Et même, on disait gagner une Coupe du Monde. Mais c'était à maintenant, c'est facile de le dire maintenant. Mais à l'époque, ça sortit de cette façon. Mais par rapport à ta question juridique, parce qu'on est là pour parler juridique. Oui, bien sûr, c'était quelque chose. Il y a eu des choses énormes. Il y a eu beaucoup de points, mais c'est... C'est quelque chose que malheureusement je ne peux pas rentrer dans les détails, quel point donner. C'est malheureusement...
- Laurent FELLOUS
Alors pas sur cette négociation, peut-être sur d'autres. L'idée c'est de voir de manière générale. Oui,
- Luis FERRER
effectivement. Pour ça, je ne peux pas... C'est normal que je ne suis pas la personne...
- Laurent FELLOUS
Régitime. On le recommande d'ailleurs à tout le monde.
- Luis FERRER
...comme un secret professionnel. Donc même si je ne suis plus au Paris Saint-Germain... Je dois respecter...
- Laurent FELLOUS
Alors l'idée, ce n'est pas de te faire violer le secret professionnel. C'est juste d'avoir des idées sur des éventuelles problématiques juridiques que tu as rencontrées, sur des négociations à fort enjeu, au-delà de la négociation de ce qu'est NMF.
- Luis FERRER
Mais attention, dans tout transfert, parce que transfert, c'est comme tu l'as expliqué tout à l'heure, même si c'est une autre fédération,
- Laurent FELLOUS
des deux fédérations,
- Luis FERRER
il y a un transfert, il y a des complications. Et c'est là où... ou même moi, je suis quelqu'un de football, je dois faire appel au service juridique pour qu'il m'aide dans certaines choses. Je dois et je reconnais que je suis bien un conseiller. Nous avons la chance, nous deux, que nous nous occupons d'un joueur de Monaco. Effectivement, c'est la preuve que tout seul, je ne peux pas maîtriser tout ce que c'est, ce monde-là. C'est un monde très, très complexe qu'il faut être bien. accompagné. Et pour ce motif-là, je trouve qu'il faut un service juridique à tes côtés. Donc ça, c'est mon idée. Mon idée, non. C'est ma vision et mon expérience. Il faut un équilibre. C'est-à-dire que, OK, je suis de football, oui, mais il y a un côté juridique que je ne maîtrise pas. Donc je dois me faire accompagner. C'est tout. Et pour ce motif-là... On donne toutes ces... après nous on a les idées pour... je vais être clair, les jours on sait très bien... un exemple... Les joueurs, pour signer un joueur, s'il est à six mois de son contrat, oui, on peut, si par exemple un joueur aujourd'hui qu'il est en fin de contrat 30 juin 2025, on a le droit de signer dès maintenant. Tout à fait. Parce que c'est six mois, c'est la loi. Mais qu'est-ce qui se passe quand on est au mois de septembre ? On n'est pas encore à six mois et on doit les bloquer. Donc toutes ces petites astuces, comment on fait ?
- Laurent FELLOUS
Oui, tout à fait.
- Luis FERRER
Pour les bloquer et les signer. Voilà pourquoi nous avons travaillé dans un dossier à part de ça. Avec toi Laurent, on a pu débloquer et on a trouvé les astuces. C'est pour ça que c'est des choses que l'on travaille ensemble.
- Laurent FELLOUS
Je te remercie pour la publicité pour les avocats. Je vais faire la même chose, je vais te rendre l'appareil avec les agents. Puisque maintenant désormais, comme j'expliquais tout à l'heure, tu as créé ton agence sportive en 2020 qui s'appelle LF360. D'ailleurs, on a les mêmes initiales. Donc si je veux une reconversion... C'est tout trouvé. Plus sérieusement, qu'est-ce qui t'a incité à créer cette agence ?
- Luis FERRER
Très simple. Ma passion du football, elle est intacte. Ça, c'était quelque chose que j'ai eu dedans depuis que je suis né. C'est le football. On m'a piqué. J'ai eu la chance de faire footballeur. J'étais dans le club. Et il me manquait la troisième. Donc j'ai la trois casquettes. Si j'ai cette troisième, c'était...
- Laurent FELLOUS
Il y a une quatrième dans les instances aussi.
- Luis FERRER
Non, non, là, ça y est. Non,
- Laurent FELLOUS
t'arrêtes après ?
- Luis FERRER
Non, non, ça y est, j'ai fait les trois.
- Laurent FELLOUS
C'est déjà pas mal.
- Luis FERRER
Voilà, c'était un objectif. D'avoir passé 11 ans au Paris Saint-Germain, d'avoir vu tout l'envers du décor. C'est pour ça que je remercie les Paris Saint-Germain à vie. C'est même Alain Roche, la personne qui m'a fait venir, qui m'a recruté pour qu'il vienne accompagner la cellule de recrutement. C'est grâce à lui que j'ai atterri avant, avec l'ancienne direction, l'ancien propriétaire. Ensuite, j'ai eu la chance de rester 11 ans.
- Laurent FELLOUS
Oui, tu es arrivé en 2009, avant même que le Qatar n'y arrive. Il y a une différence ?
- Luis FERRER
Énorme différence. À quel niveau ? Économique.
- Laurent FELLOUS
Quelques exemples concrets dans le fonctionnement quotidien.
- Luis FERRER
Bien sûr, on avait un enveloppe avec Alain Roche, Antoine Comboiré à l'époque. On devait décider si on amenait un gardien libre, c'était Duchesse à l'époque, Nicolas Duchesse, à l'époque des Reines. Ou si on amenait un gardien qu'on devait payer, qui s'appelle... au Spina de Nice. Mais si on payait ces gardiens au Spina de Nice, on n'avait pas l'argent pour dépenser dans ce milieu offensif qu'on avait la chance de... C'était
- Laurent FELLOUS
Nené. Il a fait une très belle carrière au PSG.
- Luis FERRER
On a dû choisir un gardien libre pour recruter un milieu offensif et mettre l'argent là. Ensuite, ce n'était... 10 000, on peut passer des heures. Le but, c'est de donner un exemple.
- Laurent FELLOUS
Vous donnez un exemple très concret et très instructif. Le 8, il fallait faire des choix.
- Luis FERRER
Au moment où arrive Leonardo, il était très clair. Leonardo a fait aussi un travail magnifique. Son arrivée de convaincre Thiago Silva qu'il n'allait pas à Barcelone, qu'il venait à Paris, c'est à lui qu'il aurait pu le faire. Il faut être réaliste. C'est lui qui a eu ça. Et même c'est lui qui... Qui me l'a dit par rapport à Blaise Matuidi. C'est moi qui ai fait venir Blaise Matuidi à Paris Saint-Saint-Domingue. Mais moi, c'était parce que l'effet qu'il a donné à Saint-Étienne. Cette personne, c'est un joueur collectif, un état d'esprit.
- Laurent FELLOUS
Une mentalité exceptionnelle.
- Luis FERRER
Et c'est là que je répète cette anecdote. C'est lui-même, Leonardo, qui me dit, aujourd'hui, on va être un club...
- Laurent FELLOUS
International.
- Luis FERRER
Mais top. Même moi, je... J'ai resté comme un enfant pour dire à quel point... Et finalement, c'était ce qu'il a dit, c'était produit. Paris Saint-Germain est revenu, la marque Paris Saint-Germain. À cette époque-là, on parle de 2012, 2013, même dans l'école de mon fils, il n'y avait pas de maillot de Paris Saint-Germain. Même, c'est ça que c'est une remarque fantastique.
- Laurent FELLOUS
La marque, elle a vraiment réussi à... La marque,
- Luis FERRER
comment évolue... On ne parle même pas... Si, imaginez-vous que même à l'école de mon fils à Paris, il n'y avait pas le maillot Paris Saint-Germain, il y avait tous les clubs, mais pas Paris. Imaginez-vous maintenant, je vais même en Afrique, en Argentine, je vais à la Boulage, la Boulage, Cordova, en Argentine, il y a des maillots Paris Saint-Germain. Exceptionnel.
- Laurent FELLOUS
Un gros travail.
- Luis FERRER
Exceptionnel, voilà.
- Laurent FELLOUS
Merci pour ces très belles remarques, Luis. Et ça nous met un petit peu en avant certains éléments, parce qu'on a pu travailler ensemble, comme tu l'as précisé. On a des expériences communes et j'ai pu constater, parce qu'on va parler un petit peu des joueurs, on va se centrer sur les joueurs, tu évoquais la mentalité de Blaise de Matuidi. Je sais que toi-même, tu places la famille, l'entourage, au centre de ta vie, de ton équilibre. Et au niveau de joueurs, on constate que les joueurs... les jeunes joueurs ont de plus en plus tendance à faire appel à un entourage de plus en plus élargi. On a eu des problématiques avec l'affaire Pogba et d'autres, on ne va pas citer toutes les affaires. Mais toi, avec ta triple casquette d'ancien joueur, de recruteur, d'actuel agent, est-ce qu'il y a des choses à recommander aux jeunes joueurs par rapport à leur entourage ?
- Luis FERRER
Malheureusement, ça existe depuis que je... même... Ça m'a touché personnellement quand j'étais footballeur. Donc, les entourages qui viennent. Donc, on fait confiance. Les joueurs, c'est des familles très humbles, des familles saines et qui font confiance. Mais ils font confiance malheureusement à les mauvaises personnes.
- Laurent FELLOUS
Qu'est-ce que tu leur recommandes alors ?
- Luis FERRER
Mauvaise personne, j'appelle à quoi ? À des personnes qui viennent et qui disent « je suis agent » , qui ne sont pas agents. que je suis conseiller sportif, mais qu'ils ne connaissent pas, ils n'ont même pas de relation avec un club hors de la France. Au niveau de la Champions League, on parle. Donc, ils les font croire qu'ils travaillent avec telle personne. Et c'est là que c'est le problème. C'est le milieu, c'est ce monde-là que la famille, ils ne savent pas comment faire. Et c'est là où ça pose des problèmes et à l'ouverture à ce type de gens, qu'après, nous, on les voit en direct, comme ils ferment et on n'a pas l'accès avec les joueurs, on n'a qu'accès avec cette personne.
- Laurent FELLOUS
Alors, comment les joueurs peuvent savoir si les personnes qui s'adressent à elles, ils peuvent avoir la possibilité à eux, pardon, ils peuvent avoir accès à des clubs, etc. Comment ils peuvent s'assurer que leurs interlocuteurs... Ils ont des contacts au sein du club de Champions League, comme tu disais.
- Luis FERRER
Voilà, mais c'est ça le gros problème.
- Laurent FELLOUS
Avec les réseaux sociaux, avec la communication, c'est facile de faire croire certaines choses.
- Luis FERRER
Et c'est ça le gros problème actuellement, que ce type de personnes, ils viennent, ils montrent même à la famille des photos. Des photos, parce que ça m'est arrivé, c'est une belle anecdote. Une photo qu'on me montre, qu'il travaillait avec le Paris Saint-Germain, parce qu'il a une photo avec Nasser et Anteo Enrique. Et moi, je me souviens très bien, à l'époque, parce qu'Antonio Enrique, c'était le directeur sportif, que je travaillais avec lui aussi. Et je me souviens très bien que c'était parce qu'il était dans le restaurant, qu'il a demandé une photo, qu'il s'est mis juste ici, mais qu'il n'était pas invité, ni connaissait pas, ni travaillait avec nous. Et là, il montrait à la famille ces photos. Donc, j'ai eu la preuve à quel point... Et ces personnes-là, il n'y a pas de limite. Donc malheureusement, on va toujours trouver ces petites personnes.
- Laurent FELLOUS
Alors, juste une petite précision pour nos auditrices et auditeurs, les off-siders. On peut très bien aussi rechercher sur le site de la FIFA, ainsi que sur le site de la FFF, la liste des agents qui sont véritablement licenciés. Donc, vigilance aux jeunes joueurs. Ils peuvent vraiment véritablement vérifier au quotidien quelle est la personne. qui s'adressent à eux et vérifient si lui ou non, ils disposent d'une licence. Tout à fait. Ils ont le droit d'exercer à ce titre-là. C'est tout. Simplement.
- Luis FERRER
Simplement d'ouvrir un conseil, d'ouvrir les yeux, d'essayer de voir, de ne pas rester avec le premier qui arrive, l'opportuniste. Et pour les parents, parce que souvent, ça arrive, je trouve que ça arrive souvent... Quand c'est des enfants, c'est des enfants encore. Oui, bien sûr. Il faut savoir, 12, 13, 14 ans, 15, il n'y a pas vraiment besoin d'un agent. Tout à fait. À ces âges-là, qu'est-ce qu'il va apporter un agent ? Donc, à la limite, un papa qui fasse un appel à un avocat. À la limite, regardez, il m'envoie un contrat, 12 ans, 13 ans, on m'envoie ça, est-ce que c'est bien ? C'est tout. L'agent, il doit intervenir à un âge, première année. Contrat professionnel.
- Laurent FELLOUS
D'ailleurs, tu précises un point qui est intéressant pour l'aspect juridique. Au niveau FIFA, les règles prévoient clairement, le règlement sur les agents, sur lequel on va revenir plus tard, qu'un agent ne peut signer un contrat de représentation avec un joueur mineur. Si ce n'est six mois avant la signature de ce premier contrat professionnel. Tout à fait.
- Luis FERRER
C'est pour ça que c'est très réglable.
- Laurent FELLOUS
Donc voilà, vigilance par rapport à ça. S'il fait signer un contrat, attention. En France, les règles sont un petit peu différentes, mais au niveau international, c'est...
- Luis FERRER
Donc c'est très simplement. Il y a la loi, OK. Mais aujourd'hui, pour les jeunes joueurs et les familles, parce que là, cette émission, c'est plus pour informer. Tout à fait. Donc à 12 ans, 13 ans, 14 ans...
- Laurent FELLOUS
Pas besoin d'un agent.
- Luis FERRER
Pas besoin. Pas besoin, c'est simplement oui, les conseils, il n'y a aucun problème, on peut donner des conseils, mais on n'en a pas besoin. C'est après oui, je peux vous dire qu'ensuite oui, toujours besoin d'un agent, parce que c'est normal qu'à 17 ans, il y a un contrat qui va arriver, il y a des clubs, donc il faut une personne qui soit la personne qui a les réseaux pour connaître et informer, donner la bonne information.
- Laurent FELLOUS
Merci pour ces précisions, Luis, et j'espère que ça permettra à certains jeunes joueurs de mieux se protéger. Par rapport à ces jeunes joueurs, on va se concentrer particulièrement sur le marché français que tu connais très bien, puisque chaque année, il y a les meilleurs jeunes joueurs français qui s'envolent vers les plus grands clubs européens. Ce n'est pas que les jeunes joueurs français, c'est les jeunes joueurs francophones, ou pas forcément francophones d'ailleurs, à tel point que la Ligue 1 s'appelle désormais la Farmers League, la Ligue des fermiers. Donc, à ton avis, pourquoi les jeunes joueurs quittent... aussi prématurément la France ? Est-ce que c'est seulement une question d'argent ? Ou est-ce que c'est une question d'infrastructure, d'exposition médiatique ? Qu'est-ce qui est différent à l'étranger ?
- Luis FERRER
Je pense que c'est grâce à les viviers. Les viviers,
- Laurent FELLOUS
tout à fait. Il y a un gros vivier de jeunes joueurs en France. C'est fantastique.
- Luis FERRER
Pourquoi il n'est pas aussi grand dans d'autres pays ? Parce que c'est pourquoi au Brésil, c'était de très loin les Brésiliennes. Et les Argentins, dans le monde entier, on était.
- Laurent FELLOUS
Oui, tout à fait.
- Luis FERRER
Donc c'est des années et des années, parce que c'était comme une fabrique. Parce que qu'est-ce qui se passe ? C'est cette passion qu'il y a en Amérique du Sud. C'est le sport national, il s'agit des joueurs.
- Laurent FELLOUS
Les jeunes joueurs.
- Luis FERRER
Mais là, c'est nouveau pour la France. Aujourd'hui, et même on a fait des stats, qu'il y a plus, même à Paris. ça a même dépassé Buenos Aires, il est à l'auteur de Sao Paulo. Pour dire Paris, il a un lieu, c'est énorme, ce mélange des races, mélange des religions, mélange de tout. Tout ce mélange fait pour le foot. Et je pense que ce mélange a existé tout le temps.
- Laurent FELLOUS
Bien sûr,
- Luis FERRER
ça existe. Mais c'est quoi qui a déclenché ? Mon point de vue, je donne mon point de vue, la Coupe du Monde 98. Avant cette première Coupe du Monde, le football c'est une chose et à partir de là c'est une deuxième chose. Et là, le sport, c'est ça. Et pour ce motif-là, l'Argentine, c'est la confiance qui donne une Coupe du Monde. Un pays s'immobilise pour une Coupe du Monde. On l'a vu ici, en 98, chez Anselm Lisset, ce que c'était. En 2018, tout le monde l'a vu.
- Laurent FELLOUS
Oui,
- Luis FERRER
tout à fait. Donc, moi, j'étais présent. J'étais ici déjà à Paris et j'ai pu voir ce que c'était. échange, cette évolution. Pour ce motif-là, pour répondre à ta question, il y a tellement de joueurs que maintenant, ils commencent à sortir. Et les centres de formation se sont saturés. Ils veulent que les meilleurs. Mais ceux qui restent amateurs sont bons aussi. Donc, ils ont largement la place pour partir. Même, attention, même en Italie, même des clubs de série A. Série A, ils recrutent un club des amateurs. Il y a eu plusieurs cas. On a eu plusieurs cas qui sont partis. On a eu hier soir en championne ligue le club de... Un joueur qui n'est même pas passé par un centre de formation, c'était un joueur amateur qui est passé directement au professionnel.
- Laurent FELLOUS
C'est un cas qui est rare désormais.
- Luis FERRER
Tout à l'heure, on va donner le nom exact, avec l'information exacte pour donner cet exemple.
- Laurent FELLOUS
Ça reste un cas quand même assez particulier. Du coup, ça me permet de faire une petite transition intéressante. Tu as parlé des centres de formation. J'aimerais faire un petit topo pour nos offsideurs sur l'aspect juridique des centres de formation et des contrats. qui sont proposés en la matière. Parce que comment fonctionne la formation en France ? Il y a différents types de contrats. Lorsque le joueur entre en sorte de formation, tu sais qu'il y a d'abord le contrat apprenti, tu as le contrat aspirant, tu as le contrat stagiaire pro, tu as le contrat élite, un peu plus rare. Et ces contrats sont conditionnés notamment à des... à l'âge du joueur en question. Et là où ça score, c'est qu'en fait, certes, déjà, tu as la première étape qui est de rentrer dans un centre de formation, ce qui n'est pas évident, parce qu'il y a une concurrence très importante. Tu as des critères qui sont prédéfinis par les clubs en fonction de leur politique sportive et d'autres critères également. Et le fait est qu'il n'y a que 14% des joueurs qui rentrent en centre de formation qui vont signer, à l'issue de leur cursus, un contrat professionnel. Qu'est-ce que ça t'inspire ? 14% !
- Luis FERRER
Ce que je viens de parler tout à l'heure, il y a peu de joueurs, peu de joueurs dans le sens que finalement, ils passent par la grande porte. Il y a beaucoup de monde qui reste.
- Laurent FELLOUS
Pourquoi ? Est-ce que c'est parce qu'il y a un problème mental ? Est-ce que c'est parce qu'ils sont trop sollicités dès leur plus jeune âge ? Non,
- Luis FERRER
parce que...
- Laurent FELLOUS
Et du coup, ils perdent un petit peu de fil, leur objectif, ils perdent un petit peu leur capacité ou ils n'arrivent pas à aller au-delà de leur seul talent, comme tu disais ?
- Luis FERRER
Mon point de vue, pourquoi il n'y a pas... peu de joueurs qui passent à arriver au groupe professionnel. On parle de confirmer. Parce que le niveau aussi est haut. Il n'y a pas trop la place. Il n'y a que deux qui peuvent passer. Parce qu'après, même l'entraîneur lui donne la place à un ou deux. Mais il y a tellement les entraîneurs qui ont tellement l'impression de gagner que les jeunes, c'est à long terme. Et là, il n'y a pas les entraîneurs qui sont pas à long terme. C'est là où j'appelle le niveau. la compétence du directeur sportif, la direction sportive, a imposé à ne pas faire manger pour un entraîneur qui a besoin de résultats. Il met tous les joueurs de 30 ans et qui ne veut pas donner la chance à les jeunes. Et c'est là. Et heureusement, en France, aujourd'hui, il y a cette conscience et il y a cet espace pour les jeunes.
- Laurent FELLOUS
Alors, est-ce que ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas beaucoup de moyens aussi ? C'est aussi une réalité économique.
- Luis FERRER
C'est toujours le football. C'est là. C'est là.
- Laurent FELLOUS
C'est toujours.
- Luis FERRER
Voilà. Mais moi, je vais juste répondre pourquoi il y a autant de enfants qui restent dans la nature.
- Laurent FELLOUS
Le fait est qu'il y a des exigences très élevées et ensuite, il n'y a pas beaucoup de place en équipe professionnelle.
- Luis FERRER
Et pour ces motifs-là, après, ils peuvent aller ailleurs.
- Laurent FELLOUS
C'est ce qu'on va évoquer d'ailleurs. Avant de parler de ceux qui partent, l'idée, c'est de savoir qu'il y a des moyens dont les clubs disposent pour se protéger et pour protéger aussi les intérêts des joueurs, forcément. On va en évoquer brièvement quelques-uns. On a ce qu'on appelle l'ANS, l'accord de non-sollicitation, qu'on peut signer dès l'âge de 13 ans. Le club, par cet accord-là, s'engage à proposer un contrat au joueur dès lors qu'il sera en âge de pouvoir le signer. Et du coup, si le club ne propose pas de contrat à cet âge-là, il doit, comme sanction, payer le salaire qui aurait dû être versé au titre de ce contrat. Donc ce n'est pas négligeable. Et le joueur, s'il ne respecte pas son engagement, lui aussi peut avoir une sanction qui n'est pas négligeable parce qu'il pourrait ne pas s'engager dans un autre club. pendant une durée de 3 ans. Alors on parle bien de choses théoriques, mais c'est des choses qui sont intéressantes au niveau national. Au niveau international, c'est quelque chose qui est beaucoup moins usité et beaucoup moins utile. Oui,
- Luis FERRER
parce qu'au niveau international, moins de 500, 16 ans, c'est interdiction.
- Laurent FELLOUS
Tout à fait, exactement.
- Luis FERRER
Et c'est en Europe. Et si c'est hors de l'Europe, c'est 18 ans.
- Laurent FELLOUS
Merci pour ces précisions, Luis. D'autres rapides mécanismes importants qu'il faut préciser, on a l'obligation de signer un contrat professionnel. Dans son club formateur, lorsqu'à la dernière année de formation, le club propose un contrat avant le 30 avril de l'année en question. Ça, c'est la première chose. Le contrat, il est d'une durée maximale de trois ans.
- Luis FERRER
Oui,
- Laurent FELLOUS
le premier contrat professionnel. Il y a une réforme qui a été adoptée en 2022, mais qui n'est pas encore entrée en vigueur, qui est de dire qu'il y aurait un contrat de trois ans, plus première année, plus une deuxième année en option obligatoire. lorsque les joueurs signent ce contrat-là à 16 et 17 ans, mais ce n'est pas encore en vigueur.
- Luis FERRER
Ce n'est pas encore, et c'est la France.
- Laurent FELLOUS
C'est seulement la France.
- Luis FERRER
Seulement que la France encore, c'est pour ça que chaque fédération maintient ce règlement interne comme c'était.
- Laurent FELLOUS
Tout à fait, c'est peut-être un sujet aussi, parce que le problème d'harmonisation aussi des différents régimes, tôt ou tard, il pose un problème.
- Luis FERRER
Bien sûr.
- Laurent FELLOUS
Et des obstacles juridiques. Bien sûr. Ensuite, on a un autre sujet qui est intéressant, c'est les indemnités de formation. Donc on a l'indemnité de formation et ce qu'on appelle le mécanisme de solidarité au niveau... international, d'accord ? On l'a au niveau national, on l'a aussi au niveau international. Comme on s'est un petit peu concentré sur l'aspect national, on va juste faire un petit topo au niveau international. Au niveau international, tu as l'intimité de formation que tu connais, c'est pour les joueurs qui sont formés au sein d'un club, d'accord ? Et qui vont signer à l'étranger avant un certain âge. Ils vont avoir disposé le club formateur d'une intimité de formation qui sera indexée en fonction du nombre d'années au sein du club formateur, d'accord ? Et en fait, le montant, il va être indexé selon la catégorie ... du centre de formation du club au sein du col il va signer, donc s'il signe au Real Madrid qui est le centre de formation en catégorie 1 dans ce cas de figure une année de formation c'était 90 000 euros de mémoire ça veut dire que s'il est resté 4 ans au sein de son club formateur Du coup, ça va être 90 000 x 4. Très bien. Donc ça, c'est l'indemnité de formation. Ensuite, il y a différentes catégories. Catégorie 1, c'est 90 000. Catégorie 2, c'est 60 000. Catégorie 3, c'est 30 000. Et catégorie 4, c'est 10 000. En fonction des clubs qui vont éventuellement acquérir le joueur, le montant va être forcément différent. Bien sûr.
- Luis FERRER
C'est un règlement FIFA.
- Laurent FELLOUS
Tout à fait. Je parle bien au niveau international. International. Bravo. Au niveau international, il y a un deuxième point qui est le mécanisme de solidarité. qui permet à un joueur, à un club, pardon, lorsque le joueur va éventuellement être transféré dans le cadre de sa carrière, le club formateur va percevoir ce qu'on appelle un mécanisme de solidarité.
- Luis FERRER
Bien précisé, parce que c'est qu'un cas de transfert international.
- Laurent FELLOUS
Tout à fait. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'AS Bondi, à l'époque, n'avait pas perçu de mécanisme de solidarité lorsque Kylian Mbappé avait signé au Paris Saint-Germain. Au niveau national, il a pu percevoir un montant, mais lui, à l'époque, quand il signe au Paris Saint-Germain plutôt qu'à l'Oréal Madrid, Vous imaginez bien que les enjeux étaient importants pour le club formateur. Par rapport à ce mécanisme, pour finir là-dessus, il y a un montant qui est indexé entre 12 et 15 ans, c'est 0,25% par année de formation, 0,25% du montant total du transfert, et après c'est 0,5% par année de formation du montant du transfert. Voilà, pour ces petites précisions sur ces mécanismes qui permettent de protéger un petit peu les intérêts des clubs formateurs face aux mastodontes, on va dire, internationaux. lorsqu'ils vont recruter des jeunes joueurs en France. Alors, sur cette logique-là, toi tu as comptoyé des jeunes joueurs en formation depuis plus de 20 ans. Selon toi, quels outils pourrait-on prévoir pour tous les acteurs, pour les clubs, pour les joueurs, pour le football français de manière générale ? Qu'est-ce qu'on pourrait mettre en place pour protéger au mieux les intérêts du football français ?
- Luis FERRER
C'est vrai que c'est très délicat, parce que c'est effectivement... C'est plus sensible. Bien sûr, parce qu'on n'arrive pas à mettre un processus qui marche partout. Là, en principe, ce que tu viens de dire, c'est en train de marcher dans toutes les fédérations. C'est-à-dire que c'est en train de marcher. Mais ça, c'est qu'à ce niveau-là, quand il y a un transfert, solidarité, ça nous arrivait à chaque fois qu'on faisait un transfert. Je donne un exemple. Paris-Dès, au Paris Saint-Germain. On l'achète et il joue en Russie dans un club de Saint-Saperbaud. Saint-Saperbaud en Russie. Donc il y a eu un transfert et automatiquement ce joueur était formé à Boca Juniors.
- Laurent FELLOUS
Donc c'est normal qu'il y ait un montant qui doit être reversé au Boca Juniors.
- Luis FERRER
Donc là, on parle d'un niveau international. Tout à fait. Donc là, c'est même Paris Saint-Germain qui... C'est à dire que ça va être dans les... Dans le système de transfert, automatiquement, ça se fait le montant par rapport à ce que c'est déclaré. Donc, tout est automatique. Bon, là, on est bien. Donc, l'histoire, maintenant, c'est où ça pose le problème, que comme les réglementations des fédérations sont différentes, là, pour l'instant, c'est FIFA et là, c'est bien clair. Mais après, il y a beaucoup de choses à améliorer. Mais bien sûr, il y a beaucoup. Et c'est pour ça que tout ce qui touche le côté juridique, la réglementation... Il faut connaître.
- Laurent FELLOUS
Oui, bien sûr.
- Luis FERRER
Il n'y a pas une autre... Mais il y a beaucoup de choses. Mais c'est pour ça que c'est très important d'informer, de connaître la réalité. Au moins, ce qu'on a aujourd'hui. Après, la question, qu'est-ce qu'on pourrait faire de mieux ? Il y a tellement de choses à faire encore. Tellement de choses à faire.
- Laurent FELLOUS
Tout à fait. En parlant de choses qu'on pourrait améliorer, il y a eu une fameuse réforme qui a défrayé la chronique, la réforme des agents FIFA. Là-dessus, je vais faire un petit topo rapide pour nos outsiders. Je vais expliquer un petit peu de quoi on parle déjà, parce que c'est un sujet assez sensible et d'actualité. L'actualité est brûlante, parce qu'on va expliquer qu'il y a une audience hier devant la Cour de justice de l'Union européenne, la fameuse cour qu'on évoquait tout à l'heure. Alors, c'est quoi ce sujet ? C'est qu'en fait, déjà, c'est quoi un agent ? Un agent sportif, c'est un intermédiaire qui va jouer le rôle d'intermédiaire entre un club et un joueur ou un entraîneur, grosso modo. Comment l'agent est payé ? il va percevoir une commission qui va être indexée sur le salaire brut, sur la durée totale du joueur. Donc si le joueur signe pour deux ans un salaire d'un million brut par an, ça va faire un salaire brut de deux millions sur deux ans. Et donc s'il a prévu une commission qui est maximum de 10% en France, ça va faire 10% de deux millions, il va percevoir 200 000 euros. Ça, c'est la première chose. En France, ce système-là d'agents, il a été développé au fur et à mesure du temps, forcément. l'activité est réglementée depuis 1992 sous le statut à l'époque d'intermédiaire et puis en 2000 sous le statut d'agent. À l'international, la licence d'agent FIFA apparaît en 1994 et les conditions d'obtention ont forcément évolué au fil des années. En 2014, la licence d'agent disparaît, avec une entrée en vigueur en 2015, et a été remplacée par le statut qu'on appelait d'intermédiaire. Alors, ça a permis à tout un chacun de s'inscrire auprès des fédérations. En tant qu'intermédiaire, il fallait payer notamment des frais, 500-600 euros, 500-600 de la devise locale, l'équivalent à peu près de 500-600 euros généralement. En 2023, il y a un nouveau règlement qui a été édicté, ça va être le sujet qu'on va aborder. C'est le nouveau règlement sur les agents qui a été créé par la FIFA et qui est entré en vigueur le 9 janvier 2023. Après avoir supprimé la licence d'agent en 2014, elle a été réinstaurée en 2023. Elle a plafonné les commissions que les agents pouvaient percevoir. Elle a créé une chambre de compensation. Elle a mis en place des garde-fous afin d'éviter des situations de conflit d'intérêts parce qu'il y avait des agents qui représentaient des joueurs et des clubs dans une même opération. On le voit, on le constate, ça va dans tous les sens. Une fois oui, une fois non. Est-ce que toi, tu arrives à t'y retrouver déjà ?
- Luis FERRER
Bon, moi, comme tu es en train d'expliquer très bien, j'ai mon opinion.
- Laurent FELLOUS
Bien sûr, c'est ce qu'on te demande.
- Luis FERRER
Global. Pourquoi je dis de suite catastrophe ? Parce que tu as manqué de donner le montant de la nouvelle réglementation FIFA.
- Laurent FELLOUS
On va l'aborder ensuite.
- Luis FERRER
D'accord. Alors, je te laisse finir. Parce que tu es en train d'expliquer bien les choses. Et après, une fois que tu es fini, je te donne mon avis.
- Laurent FELLOUS
Avec plaisir.
- Luis FERRER
Toi, tu parles carrément réglementation. Tout à fait. Tu donnes toutes les informations. Et après, je donne mon avis comme une personne du football donne son avis.
- Laurent FELLOUS
Avec plaisir. OK. Alors, quelques chiffres. Merci pour cette passe-dé. Donc, quelques chiffres concernant le montant des commissions d'agents pour mieux comprendre l'enjeu de ce sujet. En 2023. Le montant des commissions perçues au niveau international, c'est 889,5 millions de dollars. Alors qu'en 2013, il s'est levé seulement ce montant à 239 millions. Donc quasiment 4 fois plus. C'est énorme. La FIFA, forcément, quand elle voit ça, elle a souhaité instaurer un plafonnement des commissions, notamment à l'article 15 du nouveau règlement. Et donc pour la négociation d'un contrat de travail, un agent désormais pourrait percevoir, j'utilise le conditionnel parce qu'il y a un sujet qu'on va aborder, 5% du salaire du joueur si le salaire est inférieur à 200 000 $ et 3% du salaire si le salaire est supérieur à 200 000 $. Là, c'est pour une négociation d'un contrat de travail. Si on négocie un transfert, qu'on évoquait tout à l'heure, la question du transfert, là, dans ce cas de figure, il pourrait percevoir, lorsque l'agent représente le club qui est vendeur, il pourrait percevoir 10% maximum de l'indemnité de transfert. Maintenant que tu as ces chiffres-là, qu'est-ce que tu penses de cette réforme ? Est-ce que tu penses qu'elle est nécessaire ? Est-ce que c'est, selon toi, le meilleur système ?
- Luis FERRER
Voilà, tu as donné les plafonds de la commission.
- Laurent FELLOUS
Je ne sais pas si tu as donné parce que c'est long, mais l'idée, c'est de rendre les choses beaucoup plus pratiques et concrètes.
- Luis FERRER
2,5% du salaire du joueur. 3% à partir de 200 000. Tout à fait.
- Laurent FELLOUS
Je ne sais pas si tu le... Je l'ai dit 5% quand c'est inférieur à 200 000 et 3% quand c'est supérieur à 200 000.
- Luis FERRER
C'est pour ça que c'est très important de prendre en note ça.
- Laurent FELLOUS
Oui.
- Luis FERRER
Pourquoi je vais donner... Je vais donner mon avis encore. Et maintenant, ça y est.
- Laurent FELLOUS
C'est pour ça que tu es là, mon cher Louis.
- Luis FERRER
Catastrophe ! Pourquoi c'est catastrophe ?
- Laurent FELLOUS
Ça a le mérite d'être clair. Non,
- Luis FERRER
mais parce que... Regardez, je donne les arguments. Parce que c'est facile de critiquer les arguments. Et c'est ça que les gens... Il faut être mouillé pour connaître. Je vais vous expliquer. Pourquoi en France, ils ont fait bien les choses ? Il faut passer... La licence FFF, ils l'ont mise à 10%. Que ce soit tout réglementé. Et là, une fois que tout est réglementé, la licence FFF s'est passée comme d'être avocat. Je veux vous dire. Moi, dans ma société, j'ai essayé de la passer, mais je vous répète, comme je ne l'ai pas, ce n'est pas mon point fort juridique. Je n'étais pas capable de l'obtenir parce que ce n'est pas que le football, c'est vraiment juridique et des choses qui sont loin. Donc j'ai eu la chance pour pouvoir exercer ma fonction d'agent en France. J'ai dû m'associer et je suis associé à Raphaël Séban, il est agent FFF et moi avec la FIFA, donc on fait tous les deux le travail.
- Laurent FELLOUS
Chacun en fonction du territoire considéré.
- Luis FERRER
Donc on est considéré, je suis italien en France. pour être clean. Qu'est-ce qui se passe ? Avant, c'était régler ce problème de 10%. Et tout marchait bien. Parce que c'est maximum 10%. Tout à fait. Et là, c'est là où je vais revenir.
- Laurent FELLOUS
C'est important que tu sois bien sûr.
- Luis FERRER
Et là, je vais revenir sur ce qui s'est fait. dans le monde entier. Dans le monde entier. Et vous avez donné le montant des commissions. Et pourquoi la FIFA ? Ils ont dit, comment autant d'argent ? On va plafonner à 3%, 5% ? Parce que c'est ça que c'est un grand n'importe quoi. Parce que c'est lui qui a mis ces éléments. C'est parce qu'il ne sait pas comment ça marche en interne. En interne, qu'est-ce qu'ils font ? Des commissions, 20, 30, 50%. Ils font des grands n'importe quoi parce qu'ils sont tous en combine. C'est vraiment... C'est l'argent du club, X club, ils payent une commission, il n'y a pas de limite. Ils font de n'importe quoi. Donc la FIFA, ils ont dû intervenir pour bloquer ça.
- Laurent FELLOUS
Pourquoi ne pas bloquer à 10% ?
- Luis FERRER
Bien sûr, pour ces motifs-là que je dis très bien, catastrophe. Pourquoi ils mettent qu'ils s'équilibrent à quelque chose de normal à 10% ? Si ça montait autant de commissions, c'est parce que cet argent-là, c'était justifié et payé par les agents.
- Laurent FELLOUS
Pour éviter ça, ils ont quand même mis en place l'interdiction du double mandatement.
- Luis FERRER
Il existait déjà en France,
- Laurent FELLOUS
d'ailleurs.
- Luis FERRER
Moi, je donne un signe. Les motifs, on voit autant d'argent.
- Laurent FELLOUS
Tout à fait.
- Luis FERRER
Parce que dedans, tout est justifié, que ça parte de tous les côtés. Il y a certains directeurs sportifs, à l'étranger on parle, qui... qui met de l'argent dans la commission pour pouvoir après se faire payer lui-même. Et tous ces mondes qu'il faut régler la note.
- Laurent FELLOUS
Bien sûr.
- Luis FERRER
Tout le monde mange. C'est un gâteau énorme.
- Laurent FELLOUS
C'est bien dit.
- Luis FERRER
Mais pour que le gâteau soit énorme, il faut le remplir. Donc voilà pour quel motif. Donc à la base de faire quelque chose de cohérent, comme il a fait la FFF, il faut dire que c'est la seule. fédération que fifa a accepté c'est à dire qu'aujourd'hui et ensuite c'est là où je ne crois pas que pour moi c'est mal fait ce travail de la fifa et pour ces motifs là je pense qu'ils s'étaient bloqués parce qu'avec la adorment c'était bon tu peux je sais pas on va évoquer ensuite à un niveau juridique au niveau juridique pourquoi c'était stoppé Parce qu'il y a des choses qui ne vont pas. Donc, forcément, tu ne peux pas faire FIFA et tu ne peux pas faire Commonwealth.
- Laurent FELLOUS
Alors, ce n'est pas définitif, mais merci pour la nouvelle passe-dé. Là, tu as déjà deux passes-dé aujourd'hui. Ce n'est pas mal, Luis. Tu as des bonnes stats pour ce premier épisode. Alors, puisqu'on va évoquer l'aspect juridique, parce que dès son entrée en vigueur, on l'a vu à ta réaction, au vu des enjeux financiers très importants, c'est ton activité, c'est celle des agents. Le règlement a suscité une vive opposition de la part des agents sportifs et de leur syndicat. Il y a plusieurs recours qui ont été engagés. auprès notamment de tribunaux en Espagne, en Angleterre et en Allemagne par des agents et des syndicats d'agents. Alors l'idée est relativement simple. Les agents considèrent que le plafonnement des commissions constitue un abus de ce qu'on appelle de position dominante de la FIFA ainsi qu'une entente qui va restreindre la concurrence. C'est notamment des articles du traité de fonctionnement sur l'Union européenne. C'est le TFUE. Et ensuite, le deuxième point principal, c'est de dire que la réforme est porte-atteinte à la possibilité pour un agent de proposer librement les services d'intermédiaires au sein de l'Union européenne. Alors, c'est la raison pour laquelle, comme tu l'expliquais tout à l'heure, le 30 décembre 2023, on a le tribunal de Dortmund qui a prononcé la suspension. Donc, c'est à ce stade une seule suspension. De nombreuses dispositions qui sont contestées, notamment celles des commissions. Et c'est la raison pour laquelle également, dans le cas d'une autre affaire qui a été portée cette fois-ci devant le tribunal de Mayence, il y a une audience qui s'est tenue d'ailleurs hier, donc le 12 février. il y a eu une question préjudicielle qui a été posée à la Cour de justice de l'Union européenne. Alors c'est quoi une question préjudicielle ? Parce que bon, c'est pas forcément quelque chose qu'on a l'habitude d'entendre. C'est une juridiction nationale, typiquement un tribunal de variance, mais ça aurait pu être le tribunal judiciaire de Nanterre ou de Paris, qui est saisi d'une affaire. On lui dit, voilà, j'ai telle problématique avec telle personne, telle société, et en fait ça touche à un manquement au droit européen. Là, typiquement, c'est un manquement à une disposition du droit européen. Dans ce cas de figure, le tribunal, il peut poser une question, on appelle ça une question préjudicielle. à l'Union européenne, à la Cour de justice de l'Union européenne, qui va ensuite rendre une décision pour dire si oui ou non, il y a bien un manquement. Et c'est le cas de figure qui s'est produit dans le cadre de cette affaire-là. Donc il y a eu ces questions-là qui ont été posées à la Cour de justice de l'Union européenne. Les plaidoiries ont eu lieu hier et donc on aura une décision prochainement. Et la Cour de justice de l'Union européenne va se prononcer et dire si oui ou non, ces dispositions du nouveau règlement sur les agents sont conformes ou non aux droits européens. D'ailleurs, on ne manquera pas de vous en tenir informé. Louise, pour finir sur ce sujet, on doute forcément que... La principale préoccupation des agents, certes, c'est l'intérêt des joueurs qu'ils représentent, mais aussi cette question de plafonnement des commissions, comme tu l'as dit. Les enjeux sont importants. La FIFA, elle, justifie sa démarche en considérant que ça permet de garantir un marché qui serait plus juste. Est-ce que toi, tu penses véritablement, in concreto, de manière concrète, que cette réforme permet de réellement limiter les abus et de garantir un marché plus juste ? Et si ce n'est pas le cas, concrètement ? Qu'est-ce que tu proposes ?
- Luis FERRER
Concrètement, même alors de copier ce que la FFF a fait.
- Laurent FELLOUS
Oui.
- Luis FERRER
Et simplement avoir une harmonie à même...
- Laurent FELLOUS
Très bonne remarque.
- Luis FERRER
À même...
- Laurent FELLOUS
Internationale.
- Luis FERRER
Internationale. Oui. Que tout le monde harmonie et que tout le monde connaisse la règle des jeux.
- Laurent FELLOUS
Oui. Tu fais une belle pub à la FFF.
- Luis FERRER
Et pourtant, je ne suis pas agent. Mais je suis,
- Laurent FELLOUS
on va dire... Et tu reconnais le bien fondé de leur démarche. Bien sûr.
- Luis FERRER
Au moins qu'ils soient clean. Oui. Au contraire, c'est vrai que je suis un peu, je suis, j'assume que je suis football et je ne suis pas juridique. C'est là qu'il s'est insisté.
- Laurent FELLOUS
Tu connais tes forces.
- Luis FERRER
Voilà, mais simplement, je souhaite qu'il soit quelque chose de clair pour tout le monde. Parce qu'aujourd'hui, ce n'est pas clair. Et c'est là où c'est dommage, parce que le football, c'est un jeu à la base. C'est quelque chose de simple. Pourquoi compliquer les choses ? Et de mettre une réglementation, bien sûr, parce qu'il faut les règlements.
- Laurent FELLOUS
Il faut un cadre.
- Luis FERRER
Il faut un cadre, c'est normal. À partir du moment où l'argent génère le football,
- Laurent FELLOUS
c'est énorme.
- Luis FERRER
Et c'est ça que je respecte beaucoup, les supporters, la passion. OK, nous, on est dedans, mais il faut respecter ces supporters qui vont au stade. C'est ça qu'il faut.
- Laurent FELLOUS
Tu veux remettre le fan, le spectateur au cœur du projet football.
- Luis FERRER
C'est normal qu'ils donnent un peu les... parce que c'est eux. Aujourd'hui, on vit dans un monde où on regarde ce qui se passe avec les droits de télé. Comment les supporters doivent s'abonner à deux, trois...
- Laurent FELLOUS
Le curseur ne doit pas être l'enjeu financier, mais le spectateur.
- Luis FERRER
On les complique la vie, les supporters.
- Laurent FELLOUS
Revenir aux fondamentaux.
- Luis FERRER
Moi, je trouve de faire des choses plus simples. ça c'est ma vision c'est pour ça que tu es là pour faire les choses plus simples et pour faire plus simple la FIFA de mettre au moins une copie de ce qu'il a fait la FFF au niveau des réglementations et qu'ils travaillent ensemble à la limite pour créer quelque chose uniforme en espérant qu'un jour ça arrive.
- Laurent FELLOUS
C'est très très intéressantes. Des notions intéressantes, pas seulement au niveau du football, mais au niveau de la vie de tous les jours. Cet universalisme, cette volonté de replacer le spectateur au centre du projet, le fan du football. Ce sont des belles notions et j'espère que ça fera écho auprès de certains acteurs du sport. Un dernier mot pour les auditrices et auditeurs, Luis ?
- Luis FERRER
Merci à les supporters, c'est tout. Parce que ceux qui nous ont écoutés pendant tout ce temps-là, parce qu'ils sont vraiment les passionnés, ceux qui aiment le football, qui ça les intéresse. Donc merci à eux, parce que si on est là, c'est pour eux. Donner des explications, donner des réponses à ceux qui ne savent pas tous ces sujets-là. Nous, parce qu'on est dedans. Et le plus important, c'est pour les parents de ces jeunes de 11, 12, 13, 14, 15 ans. S'il vous plaît, tranquille. Comme on dit, calme. Il ne faut pas partir chercher des agents, des conseillers, des créateurs. Parce qu'à la fin, on a vu... comme bien des jeunes, des enfants, qu'à la fin, ils arrêtent le football. Donc, on ne fait que du mal, que du mal. Il faut laisser faire les choses tranquilles. Et aujourd'hui, en France, il y a, si le joueur, si le jeune, si l'adolescent, il est bon, il va jouer. Ne vous inquiétez pas. Ce n'est pas un agent qui va vous faire la carrière.
- Laurent FELLOUS
Non, c'est le joueur qui fait sa carrière.
- Luis FERRER
Bien sûr. C'est simple. OK.
- Laurent FELLOUS
Merci, Anouis, pour... pour le temps que tu as accepté de partager avec l'ensemble de nos auditrices et auditeurs, avec tous les fans de sport, de football de manière générale, pour ce tout premier épisode de votre nouveau podcast Offside, là où le droit sort enfin du vestiaire. N'hésitez pas à vous abonner sur nos réseaux sociaux, sur les différentes plateformes de podcasts, et pour retrouver les prochains épisodes. Bonne journée à tous.