Description
J’entends souvent « mais pourquoi tu n’es pas partie après la première gifle » ou « il faut partir après la première baffe donnée ». Ah, si c’était aussi simple. Et, je trouve ça très culpabilisant comme genre de phrase parce que je crois qu’en majorité, on est toute restée après ce geste. Et ce n’était pas notre faute.
Je vais vous raconter une de ces histoires qui finissent sur les joues, qui ne sont pas de l’ordre de la caresse mais qui ne laissent pas de traces visibles sur le visage pour autant mais qui fissurent à l’intérieur. Vous savez, certains savent taper sans laisser de marques visibles.
J’ai été conditionnée à la recevoir cette gifle, à l’accepter et à forcément ne pas partir. À l’époque, je l’ai vu comme un être en souffrance extrême qui avait besoin de moi, je lui avais dit que de lui, je pouvais tout accepter, que je pouvais encaisser ses bas, qu’il pouvait se défouler. Je n’avais pas posé de limites, j’étais la seule fautive selon moi.
Après cette première gifle, c’était impossible de partir. Quand tu promets au destin de rester coûte que coûte parce que l’autre est ton unique, parce qu’il a besoin de toi et toi de lui, tu acceptes de subir, tu serres les dents et tu te dis que ça ira mieux demain et demain, c’est pire encore finalement, mais tu ne peux pas t’en rendre compte car tu t’accroches à l’espoir, tu te dis que lui est capable de changer pour toi parce que tu es différente des autres et tu t’accroches à ça et il le sait et il en jouera.
Je sais que, vous aussi, vous n’êtes peut-être pas partis après la première gifle et je vous comprends tellement.
Oui, il faut partir après la première gifle parce qu’après, c'est pire mais j’étais sous son emprise.
Au lieu de juger, il faut tendre l’oreille, comprendre, ne plus fermer les yeux. Aidez-nous à nous barrer ! Les violences conjugales sont un fléau, elles nous tuent. Je suis morte sous sa peau, je suis morte entre ses lignes. Je suis morte contre la porte, je suis morte contre lit, je suis morte contre le mur. Il y a une partie de moi qui est morte définitivement dans ce studio entre le lit et le bureau, l’évier et la penderie. Il n’y a pas eu qu’une gifle.
Merci à ceux avec qui je collabore : ElienRebirth, Florence Elie, Sammy NELZIN, Eric DUROU, Elisa Cambou, Jessica FABIE, lydie drame, Simon Tiberghien, Ivan Stuck-Khan
Ce podcast est à moi, à vous, à nous ! Soyez libres !
Musiques :
Pistes : "Clair de Lune Debussy", "Gnossienne No 1"
Musique par https://www.fiftysounds.com/fr/
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