Speaker #0Dans l'épisode précédent, je te partageais le silence intérieur qui nous relie à notre âme, qui nous met en reliance. Aujourd'hui, je vais évoquer une autre forme de silence, le silence extérieur, le silence qui nous confronte aux secrets de famille. Je vais te donner ici les clés pour le reconnaître et je vais t'expliquer son mécanisme et... Comment il s'installe comme mécanisme de défense ? Bonjour et bienvenue sur Osella, le podcast qui te connecte à toi-même. J'espère par nos partages te réveiller et te révéler pour oser être et oser la vie. Mon nom est Betty Tutris, je suis passionnée par le prendre soin, la thérapie, la spiritualité et l'enseignement. Formatrice Alif Pia J'enseigne la psychogénéalogie évolutive, le MDR transpersonnel, la psycho-énergie. Je suis également autrice du livre La Médiumité Spirituelle. J'espère te donner dans chaque épisode des clés qui te permettront de vivre ton cœur pour laisser chanter ton âme. Chaque épisode est une station à l'introspection pour exprimer plus librement toutes les parts de ton être. Si tu as écouté l'épisode précédent, tu te souviens, j'exprimais que le silence intérieur nous permettait de nous relier à nous-mêmes et de créer un espace sacré où la parole devient superflue. Ce silence est une invitation à plonger dans une connexion profonde, que ce soit avec soi-même ou avec l'autre. Et il peut être l'expression d'une présence authentique, d'une écoute qui transcende les mots et qui se nourrit de la confiance et de l'acceptation mutuelle. C'est alors un silence qui nous relie, qui apaise, qui nous apaise, qui nous relie à notre âme et qui ouvre un espace de guérison. Mais il y a une autre forme de silence, complètement à l'opposé. Le silence du secret, qui est plutôt un silence extérieur, c'est-à-dire un silence qui se propage souvent au sein de certaines familles, un silence lourd, et c'est un silence qui naît de la dissimulation, de la honte ou de la peur. Serge Tisseron Euh... Le spécialiste du secret de famille nous explique que pour qu'il y ait véritablement un secret de famille, trois conditions doivent être réunies. Première chose, quelque chose n'est pas verbalisé. Un fait ou un événement est caché. Deux, il est défendu de le connaître. Les membres de la famille en sont exclus ou empêchés d'y accéder. Trois, cet élément cache une douleur. pour celui ou ceux qui le détiennent et ils font tout pour le masquer. Ce silence est alors un véritable fardeau, un carcan qui nous coupe de notre âme et qui se transmet de génération en génération. Contrairement aux non-dits, qui sont des choix conscients de ne pas divulguer certaines informations, sans forcément qu'il y ait souffrance directe, Le secret de famille s'enracine dans la douleur et laisse une empreinte profonde. Souvent le secret de famille prend racine dans un traumatisme. Quelque chose qui nous empêche de dire parce que cela vient réactiver toutes les émotions, toutes les images du traumatisme. Le secret de famille... quand il est partagé de génération en génération, se manifeste souvent à travers des symptômes psychiques et physiques chez les descendants. Il y a comme un fardeau qui se transmet, une façon d'être, une façon de se relier à l'événement et au monde. Même si la personne ne comprend pas de quoi il s'agit, elle est envahie par des symptômes. Les conséquences des secrets de famille, c'est vraiment cet impact qui se déploie de génération en génération. Donc Françoise Dolto en a beaucoup parlé, Serge Tisseron aussi. Nicolas Abraham et Maria Torok, qui sont aussi psychanalystes, début 20e siècle, sont les premiers à avoir évoqué ce que eux appellent la crypte et le fantôme. La crypte, c'est l'événement, le secret qui s'encrypte, j'ai envie de dire, qui est caché à l'intérieur de soi, psychiquement. Et le fantôme, ce sont les symptômes en fait. Le fantôme psychique, ce sont les symptômes qui envahissent la personne. Donc quand il y a un événement traumatique, on va dire la première génération, quelqu'un dans cette première génération est confronté à cet événement, la douleur est tellement immense que le mécanisme de défense qui se met en place, c'est... Euh... de ne plus en parler et d'éviter d'évoquer certains mots, en tout cas d'éviter d'évoquer la situation. Donc là, on dit que le secret, il est indicible, dissimulé, mais perceptible par des indices, comme des changements de comportement ou des silences lourds. Pour la deuxième génération, donc pour les descendants de cette personne qui a subi le trauma, Le secret est deviné, mais il reste innommable. Cela peut se traduire par des troubles psychiques, des compulsions, des phobies, et surtout des mots qui deviennent tabous. À la troisième génération, donc là on dit que le fantôme est à l'œuvre. Le secret se manifeste comme un fardeau inconscient générant des angoisses, des maladies physiques, des addictions, des comportements ou attitudes décalées, incompréhensibles. Alors quels sont les types de secrets de famille ? Je vais te donner quelques exemples. Les secrets de famille varient mais en fait leurs conséquences sont souvent similaires. Ils freinent vraiment l'épanouissement et créent des blocages profonds. Exemple, un enfant ignorant la vérité sur sa naissance peut ressentir un sentiment de déconnexion ou de non-appartenance. Souvent, ces enfants sont en quête de leur origine de façon très inconsciente ou alors ils ont la sensation que de toute façon, leurs parents ne sont pas leurs parents. Sans vraiment comprendre pourquoi, puisque rien n'est expliqué, rien n'est traduit, l'histoire est inconnue, l'histoire est un secret de famille. Et bien chez ces personnes, il peut se développer des troubles de l'attachement ou un manque de confiance en soi, ou la sensation d'avoir une double personnalité, un double chemin. Plus tard, quand le secret émerge, des conflits familiaux ou des ruptures peuvent survenir, car les liens ont été faussés par le mensonge, il y a eu trahison. Un autre thème qui concerne le secret de famille, c'est le suicide ou la mort tragique. Lorsque le suicide d'un membre est déguisé en accident, par exemple, quand les descendants héritent d'un climat de tabou ou de honte, Cela se traduit souvent par des angoisses inexplicables, des troubles somatiques ou des peurs irrationnelles, comme celle de l'abandon, en écho inconscient ou décès dissimulé. Un autre événement qui peut générer un secret de famille, c'est la maladie mentale. La dissimulation d'une maladie mentale dans la famille crée une peur latente. Les descendants peuvent développer des troubles anxieux. sans en comprendre l'origine, ou avoir peur de certaines maladies, reproduisant inconsciemment cette souffrance familiale non verbalisée. Souvent, ce secret de famille lié à la maladie mentale empêche les personnes qui portent ce secret de demander de l'aide thérapeutique, ce qui fait que la maladie reste taboue. On perpétue un cycle, le cycle du silence face à la maladie. Donc quand il y a un souci, les descendants vont avoir l'automatisme de ne pas aller consulter. Un autre tabou, celui-là est beaucoup plus fréquent, c'est le tabou de l'inceste ou de l'abus sexuel. L'abus dissimulé laisse des traces profondes. La victime peut développer des troubles du stress post-traumatique, des addictions, cherchant à fuir une douleur. Dans les générations futures, ces schémas se répètent souvent. Et donc on va retrouver des individus qui ont peur d'être touchés, des individus qui n'arrivent pas à avoir d'enfants par exemple, des individus qui ont peur des hommes ou à l'inverse qui ont peur des femmes. Les sensations du thérapeute face à un secret de famille. Alors quand on accompagne des problématiques liées au secret de famille, en tant que thérapeute, on a des sensations très très fortes. L'atmosphère souvent, elle est lourde. Le thérapeute peut sentir qu'il y a comme une gêne ou deux discours différents, comme si on parlait de la même chose sans vraiment en parler. Parce qu'en fait, il y a des mots qui ne seront pas prononcés. L'intonation de voix peut changer. Moi, je me souviens d'une séance où tout d'un coup, aussi bien ma cliente que moi, on s'est mis à parler tout bas. Et à un moment donné, je lui ai dit, mais pourquoi est-ce qu'on parle comme ça tout bas ? Ça, ça peut évoquer un secret de famille. Un autre signal en séance, ça peut être des changements brusques de sujet. À l'approche du secret, la cliente peut changer de sujet, ou rire nerveusement, ou pleurer. Et ça, c'est un mécanisme de défense, parce que ça veut dire qu'on commence à toucher un peu le thème du secret de famille et le mécanisme de défense se met en place pour ne pas qu'on puisse en parler. Il peut y avoir aussi chez le thérapeute des frissons, de grands frissons qui traversent tout le corps, du froid, la sensation qu'on parle de quelque chose et qu'en même temps on a l'esprit dans le brouillard. Le propre du secret de famille en fait, c'est que le discours se brouille pour ne pas le contacter. On peut être aussi traversé par une intuition. Parfois le thérapeute ressent qu'un élément manque ou que le récit du client est incohérent. Il y a quelque chose d'incongru là-dedans, une ambivalence, quelque chose d'étrange. Le thérapeute aussi peut se dire qu'il a des pensées qui le traversent et ces pensées sont complètement folles. Moi je me souviens d'une femme que j'accompagnais, le tabou c'était une violence sexuelle et cette femme essayait d'avoir des enfants alors elle n'y arrivait pas donc elle en fait elle faisait un parcours avec des filles. Et on parlait de cette procréation et à un moment donné je ne sais pas pourquoi je me suis dit c'est bizarre, elle me parle d'avoir un enfant sans jamais parler d'homme. sans jamais parler d'un homme qui vient de se donner dans la relation, ou d'une relation intime avec un homme. Et à un moment donné, je me suis dit, mais elle est en train de me dire qu'elle va avoir un enfant comme Marie, c'est-à-dire par le Saint-Esprit. Dans le discours, vraiment, c'est ce que je ressentais. Et tout de suite, je me suis dit, mais je suis complètement folle de penser une chose pareille. Alors c'est en partageant un peu mes sensations et cette pensée folle qu'on a fini par découvrir au fur et à mesure des séances qu'il y avait un secret de famille et qu'un événement se répétait de génération en génération qui était un abus sexuel pour toutes les femmes depuis trois générations. Donc le secret de famille c'est vraiment quelque chose de très lourd et qu'on peut repérer avec... tout ce que j'évoque là ici. Donc le secret de famille, c'est quelque chose qui se constitue et qui s'engramme de génération en génération. Et c'est à partir de la troisième génération qu'il y a des conséquences fortes, j'ai envie de dire. À la première génération, le secret de famille va se constituer avec le tabou. Et ce tabou va faire en sorte que... On ne va pas nommer l'événement. Donc la personne qui est aux prises avec l'événement ne va plus parler, ne va plus pleurer. C'est-à-dire que c'est une façon dans le tabou, c'est un mécanisme de défense, de ne pas s'effondrer. Et la personne, elle va faire le vide autour d'elle. C'est-à-dire qu'il y a des gens avec qui elle va continuer à être en contact parce qu'il n'y a aucun danger de dévoiler le secret. Et pour les personnes qui sont à risque, qui sont à un risque, de dévoiler le secret, la personne va couper les liens. Donc dans le plan générationnel, quand on a des histoires de rupture de lien avec certaines personnes et qu'on sent qu'il peut-être s'est lié à un événement traumatique, ça peut être l'indice du secret de famille qui commence à se constituer à cette génération-là. Je l'évoquerai sans doute dans l'épisode prochain, c'est-à-dire... Qu'est-ce qui fait que notre âme choisit ce type d'arrivée au monde avec des répétitions comme ça d'histoire ou une arrivée au monde qui nous confronte aux secrets de famille ? Qu'est-ce que ça vient dire ? Voilà, j'en parlerai la fois prochaine. Là, ce qui est important vraiment par rapport à l'âme, c'est que notre cœur et notre psyché portent ces traumatismes. cette histoire transgénérationnelle, ces secrets de famille, mais que l'élan de l'âme vraiment c'est de retrouver les mots, c'est de se réapproprier l'événement, c'est de se réapproprier une vie qui a été rompue par le traumatisme et par les non-dits. Il y a quelque chose qui est d'une recherche de l'âme à venir guérir et à se connecter aux émotions qui ont été étouffées. et pour cela il est nécessaire de créer un espace de parole. Autant la fois dernière j'évoquais ce silence intérieur où la présence à soi permettait de connecter les sensations, les émotions et de connecter son âme. Ici ce qui permet de connecter l'âme, comme on fait face à un silence extérieur, et bien ici c'est la parole. qui va nous reconnecter à l'âme. Il faut retrouver les mots M-O-T-S mais aussi M-A-U-X. Et donc le rôle en séance, le rôle du thérapeute, ça va être de nommer et de venir capter les mots, l'expression que le client n'arrive pas à dire. Donc souvent on va utiliser des phrases. Ce que vous me dites, ça s'appelle de la violence. C'est bizarre, là, vous me parlez d'un suicide, mais quand je vous pose trois fois la question de comment cette personne s'est suicidée, je sens qu'il y a une résistance, que le mot pendu ou se pendre n'est jamais nommé. En fait, le rôle du thérapeute va être vraiment de capter les mots et de les verbaliser, ou de les faire verbaliser. Et c'est... en nommant qu'on vient faire exister quelque chose. Les mots font que l'événement existe à nouveau. Or parfois je propose à mes clients un exercice pour se reconnecter à sa vérité intérieure et pour laisser émerger les secrets de famille. Je propose une feuille, un crayon ou un carnet, un stylo, un endroit calme, un endroit où on se sent en sécurité, une bougie ou un objet symbolique qui vraiment permet de créer un espace sacré, de s'engager dans un rituel. Et puis de faire dire à la personne à voix haute ou intérieurement, je suis prête à accueillir ma vérité en douceur et avec bienveillance. Et je me permets de recevoir ce qui est juste pour moi en toute sécurité. Et je demande à la personne d'écrire ou de poser la question, qu'est-ce qui a été caché, qu'est-ce qui n'est pas nommé dans ma famille, que je suis prête à explorer aujourd'hui. Et simplement je demande à la personne de fermer les yeux et d'écrire. décrire tout ce qui la traverse, tout ce qui traverse son esprit. Donc ça peut être des mots, des phrases, et comme ça pendant de longues minutes, je veux simplement décrire les pensées qui la traversent. Donc souvent au début on a l'impression qu'il n'y a aucune cohérence, mais au bout de quelques minutes il y a comme un message qui apparaît. Et je demande à la personne de se connecter à ses émotions et à ses sensations. Une fois que ça a été écrit et que quelque chose apparaît, alors c'est un exercice à faire plusieurs fois peut-être, simplement je vais proposer à la personne de se reconnecter à l'ancêtre ou à sa famille et simplement d'être dans ce silence intérieur que j'évoquais la dernière fois. Pour se connecter à son âme, pour se connecter à soi et de... de laisser émerger les ressources, le positif, de laisser émerger l'espace de guérison. Et enfin d'intégrer tout ce qui a été mis en conscience et d'intégrer toutes les sensations corporelles. Cet exercice permet vraiment de récupérer ce qui a été coupé. Et le mouvement de l'âme face au secret de famille, c'est vraiment ce mouvement de récupérer l'énergie. de récupérer l'histoire. Alors je l'avais évoqué dans un autre épisode, la vérité, on ne la saura jamais. D'ailleurs, on ne la sait jamais, même quand il n'y a pas de secret de famille. Pour un événement, si tu poses la question à trois personnes différentes, il y aura trois vérités différentes. Donc il faut être très au clair avec ça. Mais par contre, la personne, elle peut trouver ça à vérité. Ce qui la met en émotion, ce qui la met en énergie, ce qui la met en mouvement. Et ça c'est ce que l'âme, c'est l'élan de l'âme, c'est ce que l'âme veut. Qu'il y ait de nouveau cette circulation, qu'il y ait de nouveau ce contact avec l'énergie de vie. Voilà pour cet épisode sur le silence lié au secret de famille. J'espère que cet épisode t'a plu. Si tu penses que ça peut intéresser quelqu'un de ton entourage, tu peux partager, tu peux t'abonner au podcast, tu peux t'abonner à la newsletter et IFPIA. Prends soin de toi, ose venir te rencontrer, ose cet élan de l'âme qui désire la vie et je te dis à lundi prochain pour un nouvel épisode.