Description
Cet épisode, qui est le troisième d’une série consacrée au Grand Jeu, peut être écouté indépendamment des deux précédents. Leur écoute pourrait toutefois lever le voile sur certains aspects ou événements survolés dans ce podcast.
Pierre Minet (1909-1975) surnommé phrère fluet par Roger Gilbert-Lecomte et René Daumal, est le moins connu des simplistes. Il fut toutefois le plus précoce, publiant en 1928, un recueil de poèmes, Circoncision du cœur, un roman, L’homme Mithridate, puis un autre roman, Histoire d’Eugène, en 1930.
Vinrent, de concert ou presque, l’amour et la maladie, qui l’éloignèrent presque irrémédiablement de la littérature. Toutefois, il y revint en 1946 avec un nouveau roman, La porte noire, qui met en scène deux jeunes hommes épris d’absolu, Etienne Ablavet et Julien Molaine (les doubles de Gilbert-Lecomte et Daumal), créateurs de l’éphémères mouvement Agonie en 1924, organe du pessimisme intégral, morts dans l’anonymat le plus total presque aussitôt.
C’est Charles Vadé, qui les connut bien, qui demande au narrateur, nommé Pierre Minet, un écrivain bourgeois (aux antipodes de ce que fut le bohème surréaliste Minet), de mener l’enquête sur les circonstances de la mort d’Ablavet et de Molaine, car lui ne peut plus le faire : il va mourir…
Or, Ablavet et Molaine se sont immergés si bas en eux qu’ils ont découvert, au bord de leur propre conscience, la porte noire, celle qui mène vers l’absolu, celle qu’un rire macabre protège toutefois des simulacres et des ersatz…
D’ersatz ou de véritables poètes « sans forme humaine », il sera aussi question dans Le cheval volant (1943) de René Laporte et Un témoin (1962) de Roger Bésus, deux autres romans qui mirent en scène des poètes « en dérive vers l’absolu » et qui, peut-être, réussirent à passer de l’autre côté de la porte noire, vers…
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