- Speaker #0
Bonjour et bienvenue à l'écoute d'Outre-mer, le podcast de la maternité par-delà les océans. Je m'appelle Alexandra, je suis née à Paris, mais j'ai construit ma vie dans les territoires d'Outre-mer. Mes enfants sont nés à Cayenne et Fort-de-France, et j'ai eu envie de vous parler de la manière dont est vécue la maternité dans ces régions de France, si différentes de l'Hexagone à bien des égards. Ici, vous écouterez des femmes, des mères, dont les racines poussent aux quatre coins de la terre. Ensemble, nous parlerons de leur vision de la maternité au travers du prisme de leur culture ultramarine, des schémas dont elles ont voulu se défaire et des changements provoqués par ce tsunami qu'est l'arrivée d'un enfant. Inspirantes, bienveillantes, elles partagent aussi leur vie de femme, leurs projets et comment elles traversent l'existence en conciliant tous ces rôles. J'espère que chaque portrait pourra trouver en vous un écho et vous plonger dans le quotidien tropical de ces mamans. Merci d'embarquer avec nous, je vous souhaite une très belle écoute. Aujourd'hui, je vous emmène faire connaissance avec une femme qu'on pourrait avoir envie de détester, mais qu'en fait, on admire assez rapidement. Je vous explique pourquoi. Elle s'appelle Sylvie, Sylvie Calabre. C'est quelqu'un qui a un poste à très haute responsabilité. Elle est directrice de territoire pour une banque. C'est une nana qui a 46 ans, qui est, je trouve, sublime. C'est une nana qui prend soin d'elle, qui est belle, qui est sportive, qui se dépasse, qui est d'excellente humeur. Enfin voilà, qui est vraiment, je trouve, quelqu'un d'extrêmement agréable, d'extrêmement punchy et qui donne envie de se dépasser. Et en tout cas, elle sait ce qu'elle a fait. Elle s'est dépassée tout au long de sa vie, tout au long de sa carrière. Sa carrière à laquelle elle a laissé une énorme place. C'est quelqu'un qui a fait un choix difficile avec un très très jeune enfant, des enfants qui sont grands maintenant, sa fille est née à 23 ans et son fils en a 18. Elle a fait des choix de vie, elle a fait des choix de carrière, que je trouve hyper courageux, que peu de femmes ont le courage d'assumer. Et pourtant, elle, elle est bien la preuve que c'est possible, que ça marche, qu'avec un système solide, on peut avoir la carrière de ses rêves. Sans que sa famille en pâtisse, je vous laisse découvrir le parcours de Sylvie et j'espère que ça vous inspirera autant que ça m'a inspirée. Bonjour Sylvie.
- Speaker #1
Bonjour Alex.
- Speaker #0
Comment ça va
- Speaker #1
Comme un lundi.
- Speaker #0
Ouais, début de semaine.
- Speaker #1
Début de semaine, sur les chapeaux de roue, avec un temps magnifique, ensoleillé, donc tout va bien,
- Speaker #0
n'est-ce pas C'était très ironique, évidemment, vous ne pouvez pas le voir, ce n'est que de l'audio, mais nous sommes en Guyane, la saison des pluies a repris et il tombe des cordes depuis ce matin, c'était extrêmement désagréable. Alors aujourd'hui, Sylvie, on va parler de ta carrière et de la façon dont t'as mené ta vie tambour battant en mode girl power à fond. Je voudrais d'abord, pour commencer, qu'on revienne 16 ans en arrière. À ce moment-là, t'es en Guadeloupe.
- Speaker #1
Exact.
- Speaker #0
T'as une petite fille de 6 ans.
- Speaker #1
Exact.
- Speaker #0
Un petit garçon de 2 ans.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Tu vis en harmonie familiale avec leur papa, etc. T'es plutôt ambitieuse. Et là, il y a une proposition qui tombe. Qu'est-ce que c'est que cette proposition En fait,
- Speaker #1
la proposition ne tombe pas. Je la provoque. Parce que je suis hyperactive et que j'ai beaucoup de mal à rester très longtemps. Et mon histoire récente va dire le contraire, mais j'ai beaucoup de mal à rester au même endroit. Et avec un bébé de 2 ans et une petite de 6 ans, je tourne en rond. Tant je suis chez moi, sous le soleil, avec mes parents, la famille, la sécurité, mais professionnellement, je m'ennuie. Donc je vais voir ma direction et je leur dis, il n'y aurait pas une mobilité quelque part. On me regarde avec de gros yeux et on me dit, Cayenne. Et là, c'est le drame. Je ne connais pas la Guyane, sauf dans le fantasme collectif. Et je me dis, j'aurais peut-être mieux fait de rester au lit ce jour-là. Mais parce que je suis une femme de challenge, je me décide à aller voir et je passe une semaine en Guyane. Et quelques mois plus tard, voire quelques semaines plus tard, j'accepte une mobilité.
- Speaker #0
Donc ça va très vite.
- Speaker #1
Très, très vite.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui te convainc
- Speaker #1
Le challenge. Tout était compliqué. Rien n'était organisé et organisable. Parce que j'arrivais dans une situation un peu complexe sur mon secteur d'activité. Et il fallait quelqu'un qui ose. Et c'est vrai que ça, c'est un peu moi. J'aime bien oser. J'aime bien aller là où personne ne veut aller. Ou là où on me dit que c'est très compliqué. Et donc, trop réfléchir parfois. On ne fait pas les choses. Je dis quelques mois, quelques semaines, mais en vrai, ça s'est joué entre le 1er novembre et le 15 novembre.
- Speaker #0
Ah ouais, donc t'es allée hyper vite.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Et t'as pris une décision qui n'est pas habituelle pour une femme, c'est que t'as décidé de laisser ta famille, les enfants avec le papa, et de partir toute seule en Guyane. Alors comment tu prends cette décision Qu'est-ce qui te décide à faire ça Et comment ça s'organise
- Speaker #1
Alors la première chose qui m'interpelle, c'est une décision pas habituelle. En fait, le terme pas habituel ne vient que de notre culture. Ce n'est pas habituel, pourquoi En tout cas, je ne l'ai pas vécu comme un choix. inhabituel. J'ai eu la chance de vivre avec quelqu'un qui m'a toujours soutenue, qui me savait carriériste et donc qui a vu l'opportunité. On a discuté, on a vu le champ des possibles et j'ai foncé, tout simplement. Ma carrière était à cette époque, j'étais encore jeune, belle et dynamique et donc il m'a dit, fonce. Je lui ai dit... On arrête l'allaitement parce que j'étais encore une maman qui allaitait. Mon fils était très accroché à moi et il a fallu en 15 jours stopper l'allaitement et partir.
- Speaker #0
Donc c'est allé très très vite Très très vite. Comment ça s'est passé pour toi et les enfants Comment est-ce que vous l'avez vécu ensemble Parce qu'ils étaient encore petits. Ils étaient petits. Donc j'imagine que ton cœur s'est un peu serré quand même.
- Speaker #1
J'aime bien me décrire comme une mauvaise mère. Ou en tout cas une mère du feu.
- Speaker #0
C'est quoi une mauvaise mère
- Speaker #1
Non, je n'ai pas souffert. Alors évidemment, mes enfants m'ont beaucoup manqué. Mon employeur de l'époque a été très très conciliant puisque je rentrais quasiment tous les dix jours en Guadeloupe. Donc je passais les week-ends chez moi. Mais je ne vivais que dans cette projection de la cause. Je ne partais que pour construire l'avenir de mes enfants. Et donc le moment précis était certes pas aisé, mais je savais qu'au bout du bout, le résultat serait... tellement favorable à mes enfants que je n'avais pas trop le temps de souffrir. Est-ce que j'ai manqué à mes enfants J'espère que oui. Mais j'ai envie de te dire qu'aujourd'hui, avec 16 ans de recul, ils ne m'ont pas l'air plus traumatisé que ça. Enfin, pas plus que les ados et les jeunes adultes de cet âge.
- Speaker #0
Et vu la manière dont tu en parles, ils ne t'en veulent pas. En tout cas, ils ne te le reprochent pas.
- Speaker #1
Alors encore une fois Alex, je ne suis vraiment pas une maman atypique, je ne donne pas à mes enfants l'occasion de me reprocher. Je suis beaucoup dans la pédagogie, j'ai beaucoup expliqué ma démarche à mes enfants, à mon mari. Et aussi étonnant que ça puisse paraître, la démarche a été beaucoup moins vendable à la famille, à l'entourage, qu'à mon cercle familial que représentent mon mari et mes enfants. Donc les enfants aujourd'hui savent que dans la vie on fait des choix, qui ne peuvent pas être audibles dans l'immédiat. pour tout le monde, mais qu'avec une bonne pédagogie, tout passe. Voilà. Et puis, un couple, c'est deux personnes. Donc, il n'y a pas de raison que la maman fasse des sacrifices. En tout cas, dans l'habitude.
- Speaker #0
C'est à ça que j'allais venir. C'est-à-dire que, bon, je pense que ta réponse, elle va venir de soi comme les autres, mais tu as vraiment eu full confiance en le papa. Lui, il n'avait pas de soucis avec le fait de... Parce que j'imagine que lui aussi, à cette époque-là, travaillait. Donc, il a dû probablement devoir s'organiser au quotidien seul, alors qu'avant, vous étiez deux. Donc, ça change quand même les choses. Il y avait quand même une vraie harmonie dans Ausha de vie, en fait.
- Speaker #1
Alors, ce que je vais dire ne concerne que moi. Je n'ai nullement la prétention de détenir une quelconque vérité ou un quelconque process. Mais pour bien comprendre ce que je vais dire, il faut connaître mon histoire. Je me suis mariée avec... avec un homme qui avait 11 ans de plus que moi, qui avait une certaine maturité de la vie, qui était multi-chef d'entreprise, donc qui avait aussi ce rapport Ausha et entre guillemets au sacrifice, qui par le passé lui avait fait le choix de ne pas avoir d'enfant très jeune, parce qu'il voulait privilégier sa carrière professionnelle. Donc tout naturellement, quand moi je lui en ai parlé, comment ne pas valider pour l'autre ce que l'on a validé pour soi-même. C'était une évidence. Évidemment, on a eu des contraintes. La chance du début, c'était d'être en Guadeloupe avec toute la famille, la sienne comme la mienne, avec des grands-parents de mon côté qui étaient juste, à mon avis, un peu contents que maman se barre et qu'il récupère exactement les petits-enfants. Et donc, je n'ai pas eu le sentiment de vendre mon projet. Mon projet de vie, maintenant il a fallu trouver un moyen de s'organiser. Un chef d'entreprise a beaucoup de responsabilités, mais il a aussi cette aisance d'un emploi du temps qu'un salarié lambda n'aurait pas. Sûrement pas eu dans la gestion des enfants, des choses toutes bêtes. L'école, les activités extrascolaires, le pédiatre, tous ces sujets où lui, il avait une aisance d'agenda.
- Speaker #0
Tout le quotidien. Voilà,
- Speaker #1
la vraie vie comme je l'appelle.
- Speaker #0
Mais ce que je trouve génial et hyper encourageant dans ce que tu racontes, parce que tu as beau dire je regrette quand on dit que ce n'est pas habituel, mais malheureusement, il y a encore trop peu de femmes qui... hésitent à saisir des carrières, à saisir des opportunités par peur du jugement qu'elles s'imposent à elles-mêmes, par peur du jugement de la société, de leur propre famille, de l'impact que ça pourra avoir sur leurs enfants. Et ce que je trouve super dans ce que tu racontes, c'est que quand on est dans une situation où tout le monde est aligné, où on a tous le même objectif, les mêmes envies, les mêmes projets, le même état d'esprit, en fait, ça peut marcher et tout le monde suit.
- Speaker #1
Tout à fait. J'aime à dire que je ne serais pas celle que je suis sans mon compagnon. Il m'a façonnée, je l'ai façonnée, mais on a toujours travaillé comme une équipe. Et il n'y a pas de règle, ce n'est pas parce qu'on était un couple. Je pense que dans toute situation, pour peu que vous ayez une team, ou en tout cas un environnement qui vous permette de vous épanouir et d'oser, parce que tu disais tout à l'heure, hésiter, je pense que les femmes n'hésitent pas. Par contre, elle n'ose pas. Et pour moi, il y a une vraie différence, parce que beaucoup de femmes sont carriéristes, et de plus en plus. Maintenant, il n'y a pas d'hésitation à développer sa carrière. Par contre, oser franchir le pas, oser traverser les sentiers un peu moins normés, peu de femmes osent, et le poids du regard de l'autre, de la famille, mais aussi, tu sais, pendant de longues années, j'ai eu soit... en verbalisation ou en non-verbalisation, ce sentiment de la mauvaise mère, parce qu'on ne voyait jamais maman à la sortie de l'école. Et j'ai vu nulle part, j'ai beaucoup lu, j'adore lire, j'ai vu nulle part que c'était une prérogative de la maman d'aller aux rencontres parents-professeurs. Et si tu veux tout savoir, pendant toutes les années des primaires de mes enfants, je n'ai jamais été à une réunion. Jamais.
- Speaker #0
C'est d'un ennui mortel, tu as tout à fait raison.
- Speaker #1
Puis comme mes enfants sont des enfants parfaits, j'aurais eu du mal à entendre un prof dire qu'ils étaient bavards comme leur mère.
- Speaker #0
Ça ne serait absolument pas passé.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Mais tu le dis toi-même d'ailleurs, tu l'as dit au début de notre échange. Tu sais, moi, je me définis comme une mauvaise mère. C'est ça. Mais j'espère que tu ne le penses pas vraiment.
- Speaker #1
Non, mais pour te reprendre, pour te paraphraser, par rapport aux habitudes, je ne suis pas la maman. normée. Je ne suis pas la maman qui va se sacrifier. Je ne suis pas la maman qui fait la cuisine. Je suis, désolée, je suis la maman qui change les pneus. Voilà, c'est tout. Selon la norme et l'imaginaire collectif, je ne suis pas la... Je suis une mauvaise mère. Maintenant, il est peut-être temps de définir le rôle d'une maman et d'une femme plus que tant. On serait même très en retard.
- Speaker #0
Parce que maintenant, tes enfants sont grands. Le petit de 2 ans dont on parlait tout à l'heure, il en a 18. La grande a 23 ans. Aujourd'hui, quand tu échanges avec eux, parce que ce sont de jeunes adultes maintenant, et ton premier-né, c'est une fille, donc j'imagine que la dimension de la transmission, maintenant, elle est autre, elle est différente. Elle se prépare à entrer dans la vie professionnelle, si elle n'y est pas déjà. Qu'est-ce que toi, tu as envie de lui transmettre Quel est ce pan de l'éducation que tu as eues avec elle Qu'est-ce que tu lui as donné de ce point de vue-là
- Speaker #1
J'ai toujours dit à mes enfants, faites de vous votre première priorité. Je pense naïvement que pour être heureux avec les autres, il faut d'abord être heureux avec soi-même et épanoui. Alors ça ne passe pas forcément par le travail, moi je parle de ma carrière, mais une vie où on est épanoui, où on fait ce qu'on a envie de faire, quand on a envie de le faire. Évidemment dans le respect des règles, des lois et des procédures. évidemment on n'est pas des pirates pas de frustration, pas de regret s'il y a bien une chose que je dis à mes enfants tous les jours c'est que je ne regrette rien j'aurais peut-être aimé j'ai pas vu les premiers pas de mon fils mais du coup je le vois grandir avec un sourire tellement lumineux que je me dis que le jeu en valait la chandelle donc voilà la vie est faite de choix et quand je discute avec mes enfants En toute modestie, je crois qu'ils sont plutôt fiers de leur maman.
- Speaker #0
Ça, c'est chouette quand même. Oui.
- Speaker #1
Ça,
- Speaker #0
c'est super.
- Speaker #1
Oui, puisque mes enfants m'appellent Madame Calabre. Ok. Ouais, ils sont comme ça, ils sont un peu farbés, mais je les adore. Mais voilà, en fait, c'est cette notion d'inspirer le respect. Alors mes enfants, par définition, me respectent du fait de l'éducation, mais un respect professionnel. Ils ont tellement, ou ils entendent encore, ah, ta mère c'est Madame Calabre, qu'inconsciemment, ils ont développé cette approche avec leur mère. C'est la femme qui ne rentre pas dans le cadre, mais qui pourtant est très respectueuse des individus, des règles, des normes, mais qui fait ce qu'elle a envie de faire quand elle a envie de le faire.
- Speaker #0
Et qui a fait le choix de vivre à sa façon.
- Speaker #1
Absolument. Toujours parce que bien élever des enfants, j'insiste, mais l'épanouissement personnel est la base pour moi d'une famille épanouie. Et les enfants, l'adulte en général a tendance à vouloir cacher les choses pour protéger, sauf que les enfants sont des éponges et le non-verbal, le non-dit est ressenti et interprété. Alors que si on y va franchement, et mes enfants, je leur ai dit oui, ben oui, je ne suis pas là. Ma fille s'est souvent prise à dire c'est mon fils et elle me regardait avec... cette insolence qui caractérise ma fille en disant Oui, c'est moi qui l'ai élevée pendant deux ans, tu n'étais pas là. Et elle avait raison. Et ça ne m'a jamais vexée parce que je me suis dit que ce n'est pas le rôle d'une petite de six ans. Mais en même temps, la vie étant ce qu'elle est, j'aurais pu m'éteindre du jour au lendemain parce que nul ne peut jurer de l'avenir. Et elle était là pour son frère. Et aujourd'hui, ils ont une relation fusionnelle qu'ils n'auraient peut-être pas eue si maman avait été là à couver tout le monde. Donc, ce n'est pas la règle. Mais en tout cas, c'est ma vérité à moi.
- Speaker #0
Et puis au final, ça n'a pas duré si longtemps que ça. Tu dis deux ans, ce n'est pas non plus énorme dans une vie.
- Speaker #1
Oui, apparemment, je leur manquais quand même un peu. Alors moi, j'étais très bien à Cayenne, en toute honnêteté. Mais mon mari a fait le choix. Au bout de deux ans, il m'a dit, bon, t'es sympa. Mais moi, je me suis mariée. Et moi, femme, je ne veux pas l'avoir tous les dix jours. Donc, il a vendu toutes ses sociétés en Guadeloupe. Et il est venu me rejoindre. Et il est reparti de zéro à Cayenne.
- Speaker #0
Donc il y a quand même un état d'esprit dans la famille où on n'a pas peur en fait
- Speaker #1
Alors je ne sais pas si c'est de la peur, parce que je pense que la peur elle existe, mais c'est où on place l'amour. Et pour lui c'était la priorité, c'était sa famille, c'était que ses enfants tous les soirs et leur maman, même s'ils ne l'avaient pas tous les soirs parce que j'avais gardé mon rythme, mais on avait nos moments où on se retrouvait tous les quatre. Et donc, il m'a suivie, j'aime bien dire, et puis pour l'anecdote, mais ça dépeint un peu toute la situation. Pendant une bonne dizaine d'années, ce petit monsieur s'est appelé Monsieur Calabre, alors que Calabre, c'est mon nom de jeune fille. Donc voilà, c'est pas dans les normes, mais c'était comme ça parce qu'il avait suivi son épouse.
- Speaker #0
Et dans tout ça, est-ce que tu arrivais, toi, à maintenir du temps pour toi Est-ce que tu arrives toujours à le faire Parce que tu as une activité professionnelle qui est extrêmement prenante, dans laquelle tu t'investis aussi beaucoup. Il y a ta famille dont tu t'occupes aussi énormément. Et toi, dans tout ça
- Speaker #1
J'ai toujours fait en sorte de me préserver un jardin secret, une bulle de décompression qui passait par, alors le mot est violent, mais c'est comme ça que je le vivais, moi, par l'abandon. L'abandon de la famille. Donc en général, deux, voire trois fois dans l'année, je partais, seule, pendant une petite semaine, pour me ressourcer, pour revenir plus forte, pour assumer le boulot, mais pour assumer la famille, et pour essayer de toujours être de bonne composition. L'entêtement, la Wonder Woman, moi je n'y crois pas. Je pense qu'il faut avoir la modestie de ses limites. et qu'on sent que là, ça suffit, on a trop donné, on n'est plus utile à personne, il n'y a pas de honte à dire stop. Là, j'ai besoin de respirer, de reprendre des forces. Et encore une fois, c'est ma vérité, mais j'ai eu la chance de vivre avec quelqu'un qui comprenait tout ça et qui souvent même était à l'initiative parce qu'il savait me lire et qui me disait Bon, là, tu commences un peu à être ronchon, tu ne veux pas partir une semaine pour être reposé. Je crois qu'il avait besoin de vacances surtout de moi, mais on dira qu'il pensait beaucoup à moi. La réciprocité était la même. C'est-à-dire que Encore une fois, mon histoire de vie fait que mon mari était plus âgé que moi, donc il avait plus de temps à consacrer à ce moment de sa vie, à l'éducation, à l'accompagnement des enfants. Mais un être humain comme les autres, il avait besoin de souffler. Quand il voulait souffler, il partait. Et les enfants, encore une fois, n'ont pas l'air trop traumatisés.
- Speaker #0
Donc l'honnêteté, je note ça, l'honnêteté et la communication, vraiment... au centre de la famille.
- Speaker #1
Accepter ses faiblesses. Quand je te disais que Wonder Woman, moi j'ai beaucoup de mal, c'est qu'on est aujourd'hui conditionnés à être des femmes hyper actives, hyper puissantes, omniprésentes, et dire non je ne peux pas, non je suis fatiguée, non je n'ai pas envie, c'est un aveu de faiblesse. Encore une fois, je n'ai vu ça écrit nulle part. Mais voilà, la société... tous ces sujets sur la place de la femme, passer d'une société patriarcale à une société matriarcale ou inversement, a créé, en fait, des femmes qui se sentent obligées de toujours dire oui. Et c'est faux. C'est faux. On n'a pas à dire oui. On n'a aucune obligation de dire... On a le droit d'être fatiguée, Alex, tu sais. C'est humain. On peut être fatiguée. On peut ne pas avoir envie de faire un dimanche à partir au... au parc, à faire le dîner ou le déjeuner dominical. Enfin, voilà, c'est autorisé. On a besoin de souffler. Et je pense qu'une fois qu'on a accepté ça, peu importe le regard des autres, ça aide à avancer parce que les contraintes féminines sont fois dix. Et si en plus, nous, à titre personnel, on se rajoute des contraintes qui sont souvent fantasmées. Parce que je doute que quelqu'un ait demandé à une femme de dire oui à tout. Je doute que quelqu'un ait dit à une femme, tu n'as pas le droit d'être fatiguée. Mais voilà, les femmes se l'imposent.
- Speaker #0
Et quel serait toi ton conseil ou ton astuce pour peut-être faire un premier pas pour sortir de ça Pour peut-être, ok, je vais essayer de dire non à un truc et puis après un deuxième. Comment je peux réussir en tant que femme à... davantage faire entendre mes besoins Parce que ça, c'est quelque chose quand même qui revient chez beaucoup de femmes, cette dimension de j'ai l'impression de ne pas être entendue, j'ai l'impression qu'on ne m'écoute pas. Comment, toi, tu conseillerais de donner sa voix, finalement
- Speaker #1
Moi, je vais te dire l'honnêteté. Mais pas l'honnêteté envers les autres. L'honnêteté envers soi-même. Moi, j'aime me regarder dans le miroir et me poser la question, quand je suis face à une situation, à une problématique, à un sujet, Qu'est-ce que tu as envie de faire On peut mentir à tout le monde, mais on ne se ment jamais à soi-même. Et si déjà, on a l'honnêteté face au miroir de se dire En fait, j'ai envie de ce poste ou J'ai pas envie de ce poste ou J'estime que je suis mal payée mais se le dire en se regardant droit dans les yeux, on fait déjà un premier pas. Parce qu'on est dans l'acceptation personnelle. Je ne suis pas partisane des grands coups d'éclat, des Allez, je... On planque, on plaque tout et puis non, ça ne sert à rien. Parce que souvent, la première limite, elle est personnelle. Il faut déjà casser cette limite. Et une fois qu'on l'a cassée, naturellement, dans la pédagogie, dans la verbalisation, le rapport à l'autre sera différent parce qu'on a fait la paix avec soi-même. Encore une fois, c'est mon point de vue.
- Speaker #0
C'est un point de vue qui est quand même, je trouve, assez juste parce que quand on essaye... Quand on essaye de dire non une fois, quand on essaye de se faire passer en premier au moins une fois, souvent on se rend compte que ça marche et que ce n'était pas si difficile que ça.
- Speaker #1
Oser, il faut juste oser. Mais pour oser, il faut vraiment, c'est cette capacité à se regarder soi-même, à regarder au fond de soi. L'éducation que l'on a reçue nous a formatés. Le monde a changé. Et on est resté dans une éducation qui n'est plus en cohérence avec le monde dans lequel on évolue. Donc pour déjà trouver cette adéquation, il faut se mettre face, se regarder, se dire Mais qu'est-ce que je veux vraiment Est-ce que j'en ai envie Est-ce que je ne fais pas ce que je fais pour faire plaisir à mon mari, à mes parents, à mes enfants, à la société Et qu'est-ce que moi, Sylvie, qu'est-ce que moi, Alex, j'ai envie de faire On répond déjà à cette question. Je crois que c'est le chemin le plus difficile finalement, parce qu'on a beaucoup de mal à savoir ce que l'on veut, où l'on veut aller, on sait toujours ce qu'on veut. Je dis souvent, moi, au boulot, c'est facile de savoir ce qu'on ne veut pas. C'est beaucoup plus compliqué de répondre à ce que l'on veut. C'est déjà pas mal de faire ça. Et comme tu dis après, qu'on est en cohérence avec soi-même, la surprise, elle est impressionnante. Parce que les huit tombent sans même que l'on s'y attende. Et limite sans même y être préparé. Voilà.
- Speaker #0
Alors, on a beaucoup parlé de qui tu étais personnellement au sein de ta famille. Maintenant, je voudrais qu'on parle un peu de la patronne que tu es.
- Speaker #1
Godzilla.
- Speaker #0
Parce que je trouve que tu as une vision, tu as une ambition, tu as une énergie particulière. Et comment ça se traduit dans ton travail T'es quel genre de chef, toi
- Speaker #1
Alors si j'en crois mes hiérarchiques, la meilleure façon de me dépeindre c'est une main de fer dans un gant de velours. Et finalement c'est peut-être ça, je pense que je sais ce que je veux, je sais où j'emmène mes équipes, j'aime faire monter les gens en compétences, mais je suis intransigeante. Et ça c'est les années qui m'ont permis de travailler ce sujet. Je suis impatiente, sauf que dans le milieu professionnel, la première vertu est la patience. Et je crois que je suis le genre de manager empathique tout en étant très impatient. Parce que quand je décèle une compétence, j'ai du mal à ne pas comprendre que l'interlocuteur en qui je décèle la compétence ne voit pas cette compétence aussi clairement que moi. Et parfois, je peux être brute de décoffrage. Avec le temps et les années, la sagesse aidant, j'ai beaucoup évolué. J'essaye d'accompagner les gens, non pas vers l'idéal professionnel, mais vers l'épanouissement professionnel. Ce qui, pour moi, est très différent. J'aime que les gens arrivent au travail heureux, qu'ils aient envie de venir et qu'ils ne soient pas pressés de partir. Tout le reste vient de cet élément. Mes clients diront que je suis une personne qui ne sourit que très peu, parce que je suis introvertie. Je fais un métier très particulier, où sourire, ce n'est pas non plus la principale attente. J'ai encore les relents de l'éducation. Je suis une femme et dans mon secteur d'activité, je fais partie des rares femmes à ce poste. On a beaucoup de femmes dans la banque, mais beaucoup à des postes de conseillers, de directeurs d'agences. Les postes de directeurs de territoire ne sont occupés aujourd'hui, ou les équivalences dans les établissements, ne sont occupés que par des hommes. C'est vrai que je dois... en plus, par exemple, gommer mon sourire, c'est une façon aussi de m'adapter et de casser un peu ce mythe de la femme qui, parce qu'elle est femme, devrait sourire à toutes les réunions, à toutes les conventions.
- Speaker #0
Et être sympa et prendre les notes pour les comptes rendus.
- Speaker #1
Exactement. Je crois qu'aujourd'hui, aucun de mes confrères ne penserait à moi pour la prise de notes. Mais c'est vrai que l'environnement dans lequel on évolue change aussi, parce que dans ma vraie vie, je suis une fille plutôt souriante, avec une bonhomie naturelle.
- Speaker #0
Tu es plutôt très joyeuse, très fêtarde,
- Speaker #1
très drôle. Exactement. Mais dans le milieu professionnel, je porte mon costume.
- Speaker #0
C'est ce que j'allais te dire. Le matin, tu enfiles le costume de la directrice et puis le soir, tu remets ton jogging.
- Speaker #1
C'est ça. Et puis... Et puis professionnellement, comment te dire, ma plus grande fierté, c'est de voir un collaborateur verser une larme quand il doit quitter l'établissement.
- Speaker #0
Non pas que j'ai fait pleurer les collaborateurs mais c'est que je me dis il était épanoui
- Speaker #1
On parle de larmes de tristesse,
- Speaker #0
pas de larmes de dépression Exactement Et je me dis là c'est pas mal, un collaborateur qui te dit je reste parce que c'est toi je me dis j'ai tout gagné Ça c'est génial
- Speaker #1
Et alors est-ce que justement toi tu es dans ce truc de parité homme-femme est-ce que vraiment tu pousses ce truc-là ou... Peu importe, tu fonctionnes à la compétence.
- Speaker #0
Alors, il y a maintenant 2018, ça fait trop longtemps, je ne sais plus compter. Moi, je suis la banquière qui ne compte pas. En 2018, parce que je te disais tout à l'heure que je suis hyperactive, j'ai toujours besoin d'upgrader un peu, j'ai commencé un master à l'ESSEC. Et dans ce master, il était question, à la fin du cursus, de réaliser une thèse. sur le management, enfin sur un sujet. Moi j'avais choisi le management au féminin parce qu'à l'époque c'était un sujet qui était encore un peu... On en parlait mais pas vraiment. Moi j'avais fait le choix d'écrire et ce jour-là, alors j'ai passé 18 mois à rédiger ma thèse, et ma conclusion était le management au féminin n'existe pas. Pour que je te raconte ma vie, juste pour répondre à ta question. Je fais partie de ces personnes qui privilégient la compétence. Je ne veux pas et je ne pense pas être là où je suis aujourd'hui parce que je suis une femme. Je suis là où je suis aujourd'hui parce que j'ai bossé, j'ai fait des choix, mais j'ai mérité. Et ce n'est pas mon genre qui a changé la donne. Ce sont mes compétences. Et je souhaite à toutes les femmes et à tous les hommes d'être à leur poste pour leurs compétences. Maintenant, Est-ce que le fameux adage à compétence égale, faut-il privilégier une femme Ma réponse, elle sera très très franche. Oui, oui bien sûr. Parce qu'aujourd'hui, clairement, dans tous les secteurs d'activité, le genre féminin est sous-représenté, mais à compétence égale. Pas parce qu'il faut mettre des femmes, parce que c'est contre-productif, c'est du woman-bashing. Et en fait, on ne fait que jeter l'opprobre sur les vraies compétences. Parce qu'à partir du moment où on laisse s'immiscer le doute du elle est peut-être là parce qu'elle est une femme on revient 50 ans en arrière.
- Speaker #1
Et on perd tout ce qu'on a gagné.
- Speaker #0
Exactement. Et je pense qu'il faut oser dire si je suis là, c'est parce que je l'ai mérité, c'est parce que j'ai travaillé, j'ai fait les choix qu'il fallait. Et non, je ne suis pas Wonder Woman, mais un homme, il choisit. Il choisit un moment de privilégier sa carrière, et bien la femme aussi. Et si elle en est où elle est aujourd'hui, toutes ces femmes brillantes chefs d'entreprise ont fait des choix. Parce que pour monter une boîte, pour pérenniser une boîte, il faut faire des choix. Et c'est un mythe. Alors, à mon niveau, je pense que c'est un mythe. On ne peut pas être la super maman et la super chef d'entreprise en même temps. Il y a une temporalité. Voilà.
- Speaker #1
Il faut faire des choix. Il faut savoir dire non, etc. Exactement. C'est ce que disait, je ne sais pas si tu avais vu cette interview d'Alexia Laroche-Joubert, grande patronne d'Andemol, qui disait que, très simplement et très franchement, qu'elle avait délégué l'éducation de ses enfants, qu'elle avait fait le choix de s'occuper de sa carrière, qu'elle travaillait énormément. Elle avait donné un cadre rassurant à ses enfants. Mais ils ont été élevés par des nounous formidables. Et dans ces cas-là, il faut toujours qu'il y ait un des deux parents qui soit plus présent à la maison. Et qu'elle, c'était son mari.
- Speaker #0
Et bien voilà. Tout pareil, tout pareil. Et puis j'aime à dire, choisir, c'est renoncer. Après, c'est une question de temporalité. Parce qu'une fois que la carrière est posée, on profite de moments différents, mais tout aussi importants. Il est tellement vrai que les premiers moments de vie d'un enfant sont importants, inoubliables, irremplaçables. Mais en quoi accompagner mes enfants aujourd'hui dans l'entrée dans la vie de jeunes adultes n'est pas tout aussi important J'ai été absente sur le début de la vie. Par contre, maintenant, je suis omniprésente à un point tel qu'ils aimeraient de temps en temps que je leur lâche la grappe. Maman, arrête de nous appeler. Si tu veux, je vis très bien les choix.
- Speaker #1
Est-ce qu'aujourd'hui, tu accompagnes des femmes qui se lancent dans une carrière entrepreneuriale, qui s'intéressent à des métiers Voilà, carrière, etc. Est-ce que tu es auprès d'elle d'une certaine façon Il y a peut-être deux ou trois ans,
- Speaker #0
j'ai été un membre très actif de la première journée des femmes en Guyane, des femmes entrepreneurs en Guyane. J'y ai pris un plaisir. inexpliquable parce que j'étais émerveillée de voir toutes ces femmes qui avaient envie et qui n'osaient pas et et franchement je me disais mais pourquoi et quand je disais tout à l'heure que voilà je suis un peu bicéphale ben je me disais mais pourquoi pourquoi elles n'y vont pas qu'est ce qui bloque et donc pour répondre à ta question oui j'essaye à mon faible niveau de les accompagner. Dans mon métier et dans mon secteur d'activité, on essaye d'avoir des événements très orientés ou facilitateurs sur les femmes. Mais je me protège beaucoup du woman bashing.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Voilà. Donc, je veux être facilitatrice, mais je ne veux pas que ce soit une excuse.
- Speaker #1
C'est-à-dire
- Speaker #0
Qu'on ne vienne pas me voir. tout simplement parce qu'on est une femme. On vient me voir parce qu'on a un projet, parce qu'on a une envie, parce qu'on veut défendre un sujet. Et évidemment en me disant, j'ai des contraintes et là, est-ce que tu peux m'accompagner Mais le rapport à je suis une femme, je dois y arriver et tu dois m'aider, chez moi, ce n'est pas possible. Ça, ça ne marche pas. Et je pense modestement que c'est une erreur. Le genre ne doit pas être une contrainte. En termes de pédagogie, je pense qu'il faut savoir le dire. Le genre a des contraintes, le genre n'est pas une contrainte. Voilà.
- Speaker #1
Et d'autant à plus forte raison qu'on voit jaillir depuis quelques mois sur les réseaux sociaux la tendance des tradwives, ces femmes qui affichent volontairement de rester à la maison, qui mettent un petit tablier, qui font la cuisine, etc. qui mettent ça sur un pied d'estal, etc. Pourquoi pas Si c'est leur choix, pourquoi pas Mais c'est vrai que du coup, ça remet sur la table ce vieil adage de les femmes à la maison. Et je trouve que ça, ça ne nous sert pas.
- Speaker #0
Tous les extrêmes sont dangereux. Moi, tout à l'heure, je te parlais d'épanouissement. Ces femmes qui s'épanouissent en tant que femmes à la maison, qui s'occupent des enfants, mais moi, elles ont tout mon respect. Elles ont le même respect que la femme carriériste, pour peu qu'elle soit épanouie. Rien sous la contrainte, rien par obligation, rien parce que c'est comme ça qu'il faut faire. Je le fais, je me suis regardée dans le miroir et je me suis dit un jour, moi mon kiff, c'est d'être une femme au foyer, c'est de m'occuper de mes enfants, d'être dévouée à la cause de ma famille. J'ai envie de te dire, Inch'Allah, que grand bien te fasse. Inch'Allah aussi à la femme carriériste qui va dire j'ai une avance sur mon conjoint de 9 mois, 9 mois incompressibles jamais personne ne les rattrapera ces 9 mois donc maintenant il va falloir récupérer et pour moi c'est audible si la femme est épanouie dans ses choix, il n'y a pas de raison d'être en thèse, en antithèse juste en synthèse voilà
- Speaker #1
Je n'aurais pas pu rêver meilleure fin, Sylvie. C'est incroyable.
- Speaker #0
Je dirais que t'es ma vocation. Non,
- Speaker #1
il y a un vrai truc. T'as encore des champs de compétences à exploiter. Merci beaucoup, Sylvie, pour cet échange.
- Speaker #0
C'est moi. Merci, Alex.
- Speaker #2
Outremer s'achève là-dessus. J'espère que ce partage vous aura enrichi. On se donne rendez-vous dans un mois pour le prochain épisode. D'ici là, je vous invite... à vous abonner au podcast, à le noter et à me laisser un commentaire pour me dire ce que vous en pensez, ça lui donnera une belle visibilité. Je vous embrasse, je vous dis à très vite, entre le monde des mers et les mers du monde.