undefined cover
undefined cover
#18 - Prendre le chemin de la RSE comme une opportunité avec Charles-Henri Margnat (Positive Company) cover
#18 - Prendre le chemin de la RSE comme une opportunité avec Charles-Henri Margnat (Positive Company) cover
Outside the Lab

#18 - Prendre le chemin de la RSE comme une opportunité avec Charles-Henri Margnat (Positive Company)

#18 - Prendre le chemin de la RSE comme une opportunité avec Charles-Henri Margnat (Positive Company)

40min |21/03/2024
Play
undefined cover
undefined cover
#18 - Prendre le chemin de la RSE comme une opportunité avec Charles-Henri Margnat (Positive Company) cover
#18 - Prendre le chemin de la RSE comme une opportunité avec Charles-Henri Margnat (Positive Company) cover
Outside the Lab

#18 - Prendre le chemin de la RSE comme une opportunité avec Charles-Henri Margnat (Positive Company)

#18 - Prendre le chemin de la RSE comme une opportunité avec Charles-Henri Margnat (Positive Company)

40min |21/03/2024
Play

Description

Dans ce nouvel épisode, nous avons parlé d’impact avec Charles-Henri Margnat, multi-entrepreneur engagé et fondateur de Positive Company, LE label RSE made in France qui accompagne les entreprises dans leur trajectoire de développement durable.

En plus de partager avec nous sa vision positive de la RSE, Charles nous invite à être dans le mode de l’action et à prendre le chemin de la RSE comme une opportunité plutôt que comme une contrainte !

Qu’est ce qu’un label et en quoi peut-il aider à changer les choses ? RSE et performance sont-elles compatibles ? Comment mettre en place une démarche RSE pérenne, quels moyens se donner et quels indicateurs suivre ? La réponse à ces questions dans cet épisode inspirant !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Outside the Lab, c'est des conversations avec des personnes inspirantes, avec qui on déconstruit des idées reçues et on parle d'innovation de mille façons, mais toujours sous le prisme de l'impact et de l'expérience.

  • Speaker #1

    À toi qui es curieux, notre objectif est de te donner envie, mais aussi les moyens et la matière pour concrétiser tes idées et passer à l'action. Notre conviction, il faut penser plus large pour faire autrement.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode, nous avons parlé d'impact avec Charles-Henri Margnat, l'ulti-entrepreneur engagé et fondateur de Positive Compagnie, le label RSE Made in France qui accompagne les entreprises dans leur trajectoire de développement durable. En plus de partager avec nous sa vision positive de la RSE, Charles nous invite à être dans le mode de l'action et à prendre le chemin de la RSE comme une opportunité plutôt que comme une contrainte. Qu'est-ce qu'un label et en quoi peut-il aider à changer les choses ? RSE et performance sont-elles compatibles ? Comment mettre en place une démarche RSE pérenne ? Quels moyens se donner et quels indicateurs suivre ? La réponse à ces questions dans cet épisode inspirant. Bonne écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Charles-Henri. Charles.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #2

    On est ravis avec Juliette de t'avoir au micro d'Outside the Lab pour ce nouvel épisode sur le thème de la RSE et plus largement aussi sur les questions d'impact. Charles, tu es un multi-entrepreneur engagé. En 2011, tu fondes Davrycourt, un cabinet de conseil et de recrutement qui agit pour rendre le secteur de l'industrie plus durable. Et tu inities un modèle nouveau en matière de bien-être au travail. Et en 2019, tu vas un cran plus loin et tu crées Positive Company, le label RSE made in France, pour adresser plus globalement aussi les enjeux de la RSE. Notre première question pour démarrer, c'est quel a été l'élément déclencheur qui t'a poussé à créer Positive Company ?

  • Speaker #3

    Allez, je vais rentrer cash dans le sujet. Mon ex-femme, parce que je suis malheureusement séparé, ou pas, mais dans tous les cas, me disait, mais c'est con, avec toutes tes compétences, que tu fasses ça, les utilises à faire du fric. Et en fait, elle n'avait pas tort. Et je trouvais que ça a été un élément assez déclencheur dans le sens où me dire, ben voilà, effectivement, quand j'avais quoi, 30 ans, j'ai créé Davry-Court, en 5 ans, on avait 350 salariés, on faisait, je ne sais plus, 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. C'était quoi l'objectif derrière ? C'était toujours plus, c'était de passer de 400, 500, 600, avec toutes les contraintes qu'il peut y avoir derrière. Et en fait, je me suis dit à ce moment-là, mais je vais faire quoi de ma vie encore ? Je commençais à approcher la quarantaine, ça fait un peu réfléchir, et du coup, je me suis dit, il faut vraiment que je donne un impact positif à ma carrière. Et en fait, je faisais partie de cercles de dirigeants, etc. Et je voyais que modestement, j'avais quand même un peu d'aura autour d'eux. Et donc, quand j'ai voulu engager ma première entreprise dans une démarche RSE poussée, différenciante, parce que j'aimais bien faire les choses à fond et j'aime toujours faire les faire à fond, j'ai regardé à l'époque les labels qui existaient et sans les décrier, parce qu'aujourd'hui ils ont fait un travail exceptionnel, jusqu'à l'époque la RSE c'était... On parlait de réseau social d'entreprise, c'était pas de la RSE comme on en parle aujourd'hui. Eh bien, les propositions qu'il y avait à l'époque ne me plaisaient pas en tant qu'entrepreneur parce que trop documentaire, et c'est encore beaucoup le cas. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, pour avoir un scoring ou un label, etc., il y a encore beaucoup de labels qui sont décernés comme ça. Vous avez une plateforme en ligne, vous mettez des documents, vous mettez des chartes en place, et puis vous avez tel nombre de points. Et moi, je trouve ça très déceptif et finalement très greenwashing. J'ai mis qu'est-ce qui peut exister comme modèle qui permette de vraiment garantir que l'entreprise ne fasse pas du greenwashing. Et donc, après deux nuits blanches, j'ai créé Positive Company en me disant, c'était Workplace à l'époque. Je pense qu'on a un concept qui est intéressant, qui est celui que la moitié de la notation est décernée par des enquêtes qui sont envoyées anonymement aux principaux concernés finalement. Et donc, qui mieux que les clients ou partenaires d'une entreprise peuvent attester ou pas de l'engagement d'une entreprise ? Et donc, l'idée a été le point de départ de Positive Compagnie. C'était vraiment cette vision à deux parties, entreprise et partie prenante.

  • Speaker #1

    Tu parles de pas mal de choses, d'impact positif, de RSE. Greenwashing, c'est plein de thèmes qu'on va pouvoir un peu découper pour rentrer un peu plus en détail. Qu'est-ce que c'est pour toi l'impact positif, l'ARSE, et pourquoi tu ne retrouvais pas ça dans la première société où tu n'as pas pu implémenter ça dans la première société ?

  • Speaker #3

    Non, j'ai pu l'implémenter et je continue à le faire, puisque je suis toujours associé à cette entreprise, je ne suis plus du tout opérationnel. Mais non, on l'avait implanté et en fait, l'ARSE, c'est un concept quand même très vague, qui englobe à la fois la qualité de vie au travail, la sécurité, la santé des collaborateurs, l'empreinte sociale et environnementale d'une entreprise, son attache territoriale, son empreinte locale. C'est pratique aussi en termes de commercial, achat, etc. Donc quand tu as... On ne sait pas ce que c'est que la RSE et qu'on dit qu'il faut qu'on fasse du RSE, comme je vois beaucoup d'entre vous qui disent qu'il faut que je fasse du RSE. Et bien en fait, on s'aperçoit que ce concept est assez complexe pour une entreprise qui veut se lancer là-dedans. Et notre premier métier, notre premier travail qu'on a fait depuis le début, ce n'est pas de vulgariser, mais c'est de démocratiser ça. C'est-à-dire que oui, il y a un nombre important de sujets qui vont être abordés dans la RSE, mais on peut les aborder de manière très structurée et de manière assez simple. Finalement. Et donc, c'est ce qu'on a fait depuis 5 ans maintenant, c'est que nos référentiels, on les revoit... Au début, on les revoyait tous les 3 mois, maintenant, depuis quelque temps, c'est tous les 6 mois, et maintenant, c'est tous les ans. Et en fait, on implémente à chaque fois des nouvelles idées, mais aussi, on essaie de rendre de plus en plus accessibles, j'aimerais en dire, en fonction de la taille de l'entreprise, parce que ce qu'on a vu, c'est pas forcément le secteur d'activité qui va impacter la manière dont on va gérer la RSE, mais aussi, souvent, ce sont ses moyens. Et donc une entreprise de moins de 50 salariés va avoir moins de moyens qu'une entreprise qui a 400, 500 collaborateurs et encore moins de moyens qu'une entreprise qui en a plus de 1000. Et donc on a fait trois référentiels justement qui permettent d'être accessibles en fonction de la taille de l'entreprise et donc de ses moyens. Donc voilà, je dirais que c'est ça qu'on a mis en place pour rendre la RSE accessible. Et pour moi, c'est aussi un point important, un deuxième point qui est important, c'est qu'on doit obligatoirement aligner ces référentiels avec un cadre légal qui est celui... à minima de l'Europe. Et donc, ce jour, on est assez fiers d'avoir le référentiel le plus à jour aujourd'hui. Par rapport à une nouvelle réglementation qui s'appelle la CSRD, on ne va pas parler de gros mots ce soir, mais c'est en gros une réglementation qui a été implantée au 1er janvier 2024 et qui impose à toutes les entreprises de plus de 250 collaborateurs, avec d'autres critères mais dans les grandes lignes c'est ça, un reporting à niveau européen. Comme j'ai envie de faire un discours tout de suite sans que vous me posiez de questions, j'ai aussi en tête le fait que c'est fondamental aujourd'hui pour une entreprise qu'elle s'intègre dans un... Contexte réglementaire, parce que maintenant que ça fait 5 ans que je fais ce métier à temps plein et plusieurs heures par jour, je vois que les seules choses qui font bouger les entreprises, c'est malheureusement pas l'envie ou le désir ou la motivation, ça reste la loi. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce qui va faire bouger les entreprises, c'est la loi. Et donc, notre travail à nous tous aujourd'hui, c'est déjà de se conformer à cette loi, mais surtout d'essayer autant que possible de la faire évoluer dans le sens. Et on voit que malheureusement, en ce moment, ce podcast est un peu contextuel, mais ces enjeux réglementaires qu'on a... peuvent parfois trop contraindre les entreprises et on a des marches arrière qui se retrouvent notamment dans le milieu agricole, mais pas que, parce qu'il ne faut pas oublier non plus qu'on est dans un monde globalisé et qu'il y a une concurrence dans l'ensemble des pays du monde et que si on veut être compétitif, plus on met des lois et des normes et moins on l'est en fait. Donc il y a aussi cet enjeu d'empreinte ou d'emprise, j'ai envie de dire, international sur ces sujets-là et c'est clairement l'ADN de Positive Company, c'est pour ça qu'on l'a appelé comme ça et pas l'entreprise positive, c'est qu'on a pour vocation de capitaliser sur ce savoir-faire. RSE franco-européen pour le proposer comme standard à l'échelle internationale. Et donc, c'est pour ça que notre label a un nom anglophone, c'est pour ça que tous nos référentiels sont à minima en anglais et puis dans d'autres langues. L'objectif, sans se le cacher, c'est de faire un peu de soft power à l'échelle internationale.

  • Speaker #2

    Charles, tu as ouvert un certain nombre de portes dans lesquelles on va s'engouffrer ou pas. Mais avant, j'aimerais revenir à la question peut-être au cœur de notre échange aujourd'hui. Qu'est-ce qu'un label ? Et en quoi, en tant que label, Positive Company peut changer les choses ?

  • Speaker #3

    Moi, je n'ai jamais cru au label, de toute façon. Plus sérieusement, un label, pour moi, ça devrait être deux choses. C'est déjà un gage. Pour les parties prenantes d'un engagement d'une entreprise, avec des objectifs et petit tacle par rapport à mes confrères, on est le seul label au monde, la RSE, à avoir des critères d'obtention. C'est-à-dire que l'ensemble des autres labels ont un critère de point. C'est-à-dire que vous, consommateurs de main, quand vous allez voir le label XY sur une brique de lait... Je vais Non, je ne sais pas.

  • Speaker #2

    On va te poser la question dans le débat.

  • Speaker #3

    Ce n'est pas de casser les autres, pas du tout. C'est juste de mettre aussi en avant ce qu'on trouve important dans un label. Et un label, c'est aussi un gage. Quand vous allez acheter un produit bio, vous savez qu'il n'y a pas de phytosanitaire dedans. Un label RSE, ça doit être aussi des critères. Et donc, dans nos critères, nous, on a essayé de trouver... des points communs à toutes les entreprises. Et ce n'est pas simple. Parce que dans les avélisés, on a 12, vous pouvez être du consulting, mais on a des producteurs de moules de bouchons. On a la clinique Marcel Samba, on a des centres d'imagerie médicaux, on a des assurances.

  • Speaker #1

    Mais au-delà du côté des critères comme ça, on parle de France, Europe, voire internationale. Est-ce que c'est viable ? Parce que je pense qu'en France, on est à un certain état d'avancement par rapport à l'Europe et par rapport à l'international.

  • Speaker #3

    Les critères qu'on met en place sont internationaux. Et donc, Dans les premiers critères, ça peut paraître basique. Pour avoir une étoile chez nous, il faut avoir un minima. Une démarche RSE qui soit structurée, c'est-à-dire qu'on peut demander à n'importe quelle entreprise qui est labellisée positive compagnie de sortir sa démarche RSE et en un second, ils ont un document qui vous montre comment ils sont structurés, ce qui est le minimum.

  • Speaker #1

    Quelqu'un qui vient à une compagnie, et pour reprendre le terme, j'aimerais faire du RSE, vous ne les accompagnez pas ?

  • Speaker #3

    Non, tous nos référentiels sont en open source, donc ils peuvent eux-mêmes déjà se confronter à ce qu'on attend. Ensuite, ils vont se structurer et quand ils se sentent prêts, et il y a des entreprises qu'on a connues il y a 3-4 ans qui viennent nous voir aujourd'hui, donc quand ils se sentent prêts, ils se lancent. Premier niveau, c'est déjà avoir une stratégie RSE écrite, formulée sur un minimum à un 4. Deuxième niveau pour chez nous, c'est d'avoir réalisé un bilan carbone SCOPE 3. Donc c'est l'ensemble de son empreinte carbone et d'avoir défini un plan de réduction de son empreinte carbone. Déjà, vous faites le filtre de 80% des entreprises. Et puis le troisième niveau pour nous qui est le plus élevé, sous à quoi vous allez concourir cette année, je vous le souhaite, c'est d'avoir... soit inscrit sa raison d'être dans ses statuts. Alors, c'est un peu technique, la raison d'être dans les statuts.

  • Speaker #2

    L'entreprise à mission.

  • Speaker #3

    Alors, ce n'est pas tout à fait exactement la même chose. Les deux sont très proches. Depuis effectivement 2019, il y a la loi Pacte qui permet à toutes les entreprises qui le souhaitent d'inscrire leur raison d'être dans leurs statuts et potentiellement de devenir société à mission. On ne demande pas d'être société à mission parce qu'il y a aussi tout un cadre derrière la société à mission qui est assez lourd, notamment de vérification par un OTI qui donne aussi une crédibilité à cette démarche. Oui. Ce qu'on demande à l'entreprise, c'est qu'elle comprenne son sens dans la cité, c'est-à-dire quelle est la place de l'entreprise dans l'économie, et qu'elle se fixe un but avec un minimum d'enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux.

  • Speaker #2

    Dans ce cas, je reprends la question de Julia. C'est quoi le rôle de Positive Company dans tout ça ? Quel accompagnement vous proposez à ces entreprises ? Et quelle est la mission finalement au cœur de votre raison d'être ?

  • Speaker #3

    Alors, notre métier à nous, c'est clairement de prendre n'importe quelle activité de n'importe quelle structure et de les accompagner dans leur trajectoire de développement durable et de les accompagner avec une trajectoire qui est ambitieuse, mais aussi qui apporte de la joie et du business dans l'entreprise. C'est-à-dire qu'on va permettre, grâce aux interrogations des parties prenantes, de pouvoir ressortir les enjeux importants de l'entreprise. C'est assez facile de se dire, bon, moi, je vais être E, RSE chez moi, je vais arrêter les gobelets à l'agrandie, certes. Mais quand vous êtes producteur de papier, je ne sais quoi, c'est pas ça l'enjeu.

  • Speaker #2

    C'est inscrire finalement la...

  • Speaker #3

    Finalement, c'est confronter ces enjeux internes de l'entreprise avec la vision des parties prenantes et de définir ensuite une trajectoire. Et notre rôle à nous, c'est que cette trajectoire soit ambitieuse, qu'elle soit impactante et qu'elle soit suivie dans le temps. Et donc, une fois que vous rentrez dans la labellisation, vous êtes engagé déjà sur un minimum à trois ans. Et ensuite, on fait des points tous les six mois avec vous pour voir où est-ce que vous en êtes, suite notamment au premier rapport. C'est ce qui a été mis en place chez 12 suite à notre dernière audite, c'est la mise en place, si je ne dis pas de bêtises, d'un plan à la fois d'intéressement, mais aussi la possibilité à chacun, je crois, de devenir actionnaire, si je ne dis pas de bêtises. Tout à fait, oui. Voilà, ça, typiquement, ça a été une des recommandations de Positive Compagnie. Ça a été mis en place suite à notre rapport, ça a été aussi remonté dans les enquêtes, le souhait de pouvoir participer à l'aventure de l'entreprise, et concrètement, voilà, ça a été mis en place. Bravo. Et ça, c'est un des millions d'exemples qu'on peut avoir en termes d'impact qu'on peut avoir dans une entreprise. Je ne vais pas la citer, mais il y a des entreprises qui ont mis en place le télétravail pendant le Covid et qui, dès que le Covid est plus ou moins passé, ont décidé d'arrêter ça. Je peux vous assurer que quand on est rentré dans l'entreprise, on a été vu comme les messies. Le premier truc que nous ont demandé, c'est s'il vous plaît, essayer de remettre en place le télétravail.

  • Speaker #2

    Donc en fait, l'enjeu, c'est d'inscrire la RSE au cœur de son modèle d'entreprise et de l'aligner avec son modèle aussi de performance, de business, mais aussi de l'adopter de manière pérenne.

  • Speaker #3

    Exactement. Et en fait, un label, c'est un peu le début de votre question, un label, c'est aussi ça. C'est-à-dire qu'une fois que vous engagez, que vous affichez, comme ici, Certified Positive Company, que vous êtes engagé derrière, en tant que dirigeant, en tant que manager, c'est compliqué d'avoir des actions ou des comportements qui vont être à l'encontre de ça. Ça va être rapide de vous rappeler à votre...

  • Speaker #2

    Le fameux gage dont tu parlais, en fait, qui nous oblige à être transparents, à la fois envers nos parties prenantes, nos partenaires et nos collaborateurs.

  • Speaker #1

    Voilà. J'ai une petite question assez simple, mais c'était quoi votre premier client ? Parce que vous dites qu'on a toutes sortes de secteurs, on aiguille selon le secteur les critères ou les actions à prévoir. Ça demande quand même de vos collaborateurs d'avoir une certaine expertise transverse sur les secteurs. Nous,

  • Speaker #3

    on est très, très bons généralistes, avec de plus en plus de spécificités qui se font. Je dirais de manière naturelle, on ne fait pas de prospection. Je veux aussi mettre un point important, je sais que c'est un peu votre spécialité ici, d'accompagner les CRM et compagnie. Nous, on a zéro prospection. Donc, on ne maîtrise pas, j'ai envie de dire, les entreprises qui viennent nous voir. C'est que du bouche à oreille, de la connaissance et puis des gens qui adhèrent aussi au concept. Donc, aujourd'hui, on est des très bons généralistes avec de plus en plus de verticales expertises métiers, avec l'expérience, mais à la base, on a des bons généralistes. Par contre, ce qui va faire notre valeur ajoutée, c'est la fameuse interrogation des parties prenantes. Et en fait, ce n'est pas nous les spécialistes, c'est tous les gens qui vous entourent. On cherche les repos dans les questions proposées. Ceux qui vont être capables de vous dire vers quoi aller. Je prends un exemple, Rouge Gorge, qui est une entreprise qui vend des dessous. Une belle entreprise, 600 salariés, elle fait partie du groupe Mullier. Quand on a lancé l'enquête auprès de 300 000 clientes, l'item numéro un qui est ressorti, c'était, il faut absolument vous travailler. Vous voyez, les emballages, trop de plastique, trop de papier de soie, trop de ceci, trop de cela. Et l'item numéro 2, ce qui a été intéressant, c'était qu'en interne, les collaborateurs en numérant disaient que l'entreprise était engagée, et puis les clients disaient la qualité des produits et le fait qu'ils soient abordables. Mais rien sur l'engagement de l'entreprise. Donc, qu'est-ce qui s'est passé à l'issue de l'enquête ? Et durant la restitution qu'on leur a fait, gros plan de com'. Ah mais chez Rouge Gorge, ils n'osaient pas. On parlait de greenwashing tout à l'heure. Eux, c'était l'opposé, ils faisaient du greenushing. Ça veut dire qu'ils font plein de choses, mais qu'ils n'osaient pas le dire. Parce que ce n'est pas évident de prendre la parole sur ces sujets-là. On peut très vite être taxé de greenwashing. Et donc finalement, ce qui est ressorti en item numéro 2, c'était... Parlez-nous de vos engagements. Depuis, il y a énormément de communications qui sont faites dessus. Et je peux vous assurer qu'il y a des scans qui sont faits par des tonnes de sites, de spécialistes sur les problématiques de greenwashing, qui aiment bien mettre ça en avant, des associations, etc. Depuis six mois, on n'a jamais entendu le moindre... La problématique de greenwashing est concernant. Donc, ce qui se passe, ce qui est intéressant aussi quand on passe par un label comme nous, c'est que c'est une partie tierce qui va analyser l'entreprise et qui va récompenser ou pas l'entreprise. Et c'est très important aussi d'avoir une page où on peut aller attaquer entre guillemets notre label, mais notamment les labelliser. On a une page controverse. C'est-à-dire que n'importe qui, et je suis ravi d'en parler à cette radio ou ce podcast, mais n'importe qui ici, si chez toi, il y a des agissements qui ne se passent pas bien et que vous pensez qu'ils ne méritent pas le label, Vous avez le droit de nous solliciter. On a un comité éthique qui se réunit régulièrement et qui va analyser la demande. Il faut évidemment que la demande soit fondée, il faut qu'il y ait un minimum de preuves, on garantit l'anonymat. Donc si jamais vous avez peur aussi pour votre job, évidemment qu'on garantit l'anonymat, mais vous avez la possibilité aussi de faire remonter ce genre de sujet. C'est aussi ça qui est important.

  • Speaker #2

    Tu as dit ne pas vouloir les citer, mais on va le faire. Aujourd'hui, est-ce que tu peux nous rappeler les trois points qui distinguent Positive Compagnie et d'autres labels comme Bicorp ou Ecova10 ?

  • Speaker #3

    Alors, EcoVity, ce n'est pas un label, c'est une évaluation, ce qui est très différent. Une évaluation est basée purement sur de la revue documentaire, et je mets un petit challenge à nos amis développeurs. Allez, s'il vous plaît, obtenez-moi Gold chez ECOVADIS grâce à ChatGPT l'année prochaine. S'il y a des développeurs qui m'entendent, j'aimerais bien qu'on arrive à obtenir un bon... Allez, on peut essayer de voir un peu plus grâce à ChatGPT.

  • Speaker #2

    On parlera justement de l'impact de l'IA sur ce processus.

  • Speaker #3

    À partir du moment où tout est documentaire, vous faites ce que vous voulez avec les documents. C'est une évidence.

  • Speaker #2

    Génération de chartes RSE, ChatGPT.

  • Speaker #3

    Je peux le faire devant vous. Produis-moi ChatGPT, produis-moi une charte de bien-être au travail. Je peux t'assurer qu'elle peut être meilleure que celle que j'ai rédigée. C'est pour nous. Donc voilà, ça montre un peu la limite du système. Pour Ecovadis, je dis juste que ce n'est pas un label, mais par contre, c'est une excellente solution d'un point de vue global. C'est-à-dire quand on a un grand volume d'entreprises à évaluer, les labels sont trop chers, trop longs, trop contraignants en termes de temps. Si on a besoin déjà d'avoir un indicateur globalement qui est assez bon sur l'engagement d'une entreprise, ça marche très bien, Ecovadis. Et c'est aujourd'hui le leader mondial sur ce sujet, sur la notation extra-financière. Ils font très bien leur boulot, je n'ai aucun débat là-dessus. Et c'est un bon indicateur. Par contre... Vous n'avez pas de conseil, vous n'avez pas d'accompagnement, vous n'avez pas de point de suivi. On est purement à l'école, oui ou non, j'ai fait ou je n'ai pas fait. Après, sur du Bicorp, aujourd'hui, c'est le leader mondial en label RSE, qu'on le veuille ou non. C'est 8000 entreprises certifiées Bicorp. Il y a plein de points très positifs dans Bicorp. Ils interrogent fortement le modèle d'affaires, c'est-à-dire que des entreprises de joaillerie, par exemple, en Suisse, ne peuvent pas obtenir le label Bicorp parce que c'est l'extraction de métaux qui, évidemment, ont été... Parfois dans des conditions...

  • Speaker #2

    Donc finalement, on ne se parle pas que de documents, il y a aussi le produit, ce qui génère du business, qui est évalué dans...

  • Speaker #3

    Évidemment. Après, moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas de donner une médaille au meilleur. Franchement, donner une médaille au premier de la classe, que Bicorpe le fasse, ça me va très bien. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les 99 votes derrière, sur les 100. C'est-à-dire tous ceux qui ont des business models pourris, qui font du fric, parce que le monde est fait comme ça aujourd'hui. Plus on a un business model pourri, plus on fait du fric. Donc plus on a du fric, plus on a les moyens de changer les choses.

  • Speaker #2

    Et ça c'est quoi le business model derrière Positive Company ?

  • Speaker #3

    Le business model, il est peu rentable comme tous les labels. C'est-à-dire qu'on passe un temps de fou, d'accompagnement, de suivi, de cocooning, de tout ce qu'on veut, d'audit, d'analyse.

  • Speaker #2

    Vous êtes les seuls qui travaillez pour la gloire, finalement.

  • Speaker #3

    Non, mais tous les labels ne gagnent pas d'argent. C'est dommage, mais en même temps, ça fait partie du jeu et je ne me serais pas lancé là-dedans si je voulais être millionnaire. Mais par contre, on a un vrai impact et on a une vraie action sur l'économie qui est intéressante. Et on est aussi des inspirations, je pense, pour beaucoup d'entreprises. En tout cas, on s'efforce de l'être et c'est ça qui nous anime au quotidien. Il n'y a pas que la valeur monétaire d'une entreprise qui est intéressante, c'est aussi sa valeur morale et on en fait partie. Et ce serait intéressant demain de valoriser une entreprise pas que sur son résultat, mais aussi sur son empreinte sociétale. Et on y va de plus en plus, ce qu'on appelle la triple comptabilité pour information.

  • Speaker #1

    Et si on rentre un peu plus dans le concret, même par rapport à Positive Compagnie, quelles actions vous vous intégrez au sein de Positive Compagnie, vous, quand je parle de toi et les collaborateurs, pour justement être aussi labellisé Positive Compagnie ? Est-ce que tu as quelques exemples vraiment très concrets ?

  • Speaker #3

    Pour le même, ce qu'on s'intrigue.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? T'as combien d'employés ?

  • Speaker #3

    J'ai 10 collaborateurs. Donc on s'applique évidemment à nous-mêmes le maximum de principes et on aime bien notre propre laboratoire et c'est même écrit dans notre raison d'être puisqu'on est société à mission, de travailler sur des innovations. Et donc une très concrète, c'est qu'on a testé... Il y a un an et demi, la semaine de 4 jours.

  • Speaker #1

    Ah génial ça !

  • Speaker #3

    Et on s'est laissé 6 mois pleins pour le faire. Donc 6 mois pleins moins qu'un jour à chaque fois. Et j'ai demandé surtout à l'équipe, on applique vraiment le truc, mais par contre, si vous avez besoin de bosser une heure ou deux le vendredi, vous pouvez le faire. Pour pas qu'on soit dans le rouge non plus sur tous les dossiers, parce qu'on passe pas de l'un à l'autre comme ça. Surtout quand on est en croissance comme ça. Mais surtout vous monitorez le temps que vous passez en dehors. Et on s'est aperçu qu'au final... On travaille tous au moins deux, trois heures le vendredi ou le mercredi, parce qu'on a choisi nous le mercredi et le vendredi, et donc on a décidé d'acter sur la semaine de quatre jours et demi. Et comme on n'est pas sur des sujets d'urgence, si ce n'est pas ce mardi, ce sera celui d'après.

  • Speaker #2

    Moi, je me pose la question, justement, à la lumière de cet exemple, c'est assez simple de lancer une dynamique sur une semaine de quatre jours à l'échelle de dix employés. Comment ça se passe à l'échelle d'une entreprise à quatre jours et demi ?

  • Speaker #3

    On a plein de clients à qui on a proposé ça, qui l'ont adopté, dont je pense à Elmi, qui a maintenant 150 salariés, qui eux sont vraiment la semaine de 4 jours et pas 4 jours et demi, et ça fonctionne. Et ils ont fait plus de 50% d'effectifs en l'espace d'un an.

  • Speaker #1

    Et tout à l'heure, tu as dit quelque chose peut-être que j'ai mal compris, mais j'aimerais bien revenir dessus. Tu as dit qu'il y a des sociétés qui ont moins de budget, et donc en fait on essaye qu'ils aient autant d'impact. Mais est-ce que moins de budget veut dire moins d'impact ? Pas forcément, non ?

  • Speaker #3

    Ah non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, mais alors du coup j'ai mal compris au départ.

  • Speaker #3

    Non, non, non, je dis juste que... Plus l'entreprise a de moyens, et effectivement plus elle a de temps et d'énergie à y consacrer, ce qui est logique. Mais on voit aussi beaucoup d'entrepreneurs hyper engagés qui donnent du temps, finalement de leur temps à eux, pour essayer de faire changer les choses, pour revoir leur modèle d'affaires. Et j'ai un chiffre à vous citer dont on est fiers, parce qu'on demandait tout à l'heure est-ce que vous vous auditez vous-même, etc. Donc nous, comme je disais, tous les ans, on envoie une enquête à tous nos clients, et on leur demande aussi, on en profite pour leur demander qu'est-ce que le label a changé chez eux. 92% de nos clients ont innové dans leur modèle d'affaires. Ça veut dire qu'ils n'ont pas fait du greenwashing, qu'ils n'ont pas juste changé les bureaux, les trucs comme ça. J'ai envie de dire, après, c'est le bureau, on s'en fout. C'est quel est le cœur d'activité de l'entreprise. Ils l'ont tous fait évoluer. Et je sais que chez 12, aujourd'hui, vous êtes en train de le faire. On en a discuté chez 12 aussi. Vous êtes en train de réfléchir à quel est le pourcentage de missions à impact positif chez vous. Comment vous pouvez aller vers plus d'impact positif dans vos missions. C'est ça, la RSE. Évidemment, les conditions de bien-être au travail sont importantes. On va passer surtout sur des cadres. Comme chez vous, et même sur le nom cadran encore plus, j'ai envie de dire, mais le cœur de métier, c'est clairement ça, c'est comment vous le faites évoluer.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on ne l'a pas tous en tête. Est-ce que tu peux rappeler les dimensions justement du label Positive Company ? Le modèle d'entreprise en fait partie, quels sont les autres ?

  • Speaker #3

    Il y a cinq grands piliers sur lesquels on va scanner les entreprises. C'est son cœur d'activité. Son modèle d'affaires, typiquement. Et dans le modèle d'affaires, on a la gestion des risques aussi. Quand on parle de durabilité d'une entreprise ou de développement durable, nous, communs du mortel, pensons RSE ou environnement. En fait, développement durable, c'est comment l'entreprise va durer dans le temps. Et nous, ce à quoi on s'attache, c'est aussi à ce que le modèle d'affaires soit viable dans le temps et qu'il se transforme, mais surtout qu'il soit viable dans le temps. Parce que si demain, on va vous dire, j'ai pas mal d'exemples de clients qui aimeraient réduire des gammes qui ne sont pas forcément très vertueuses vers des gammes plus vertueuses, donc souvent un peu plus chères, etc. Mais en fait, quand on veut... Notre vache à lait, c'est la gamme qui n'est pas bonne, qui n'est pas très vertueuse. Demain, passer à 100% de produits un peu écoresponsables, vous mettez en péril un pourcentage énorme de votre chiffre d'affaires.

  • Speaker #2

    C'est vrai qu'on oppose souvent RSE, performance, et souvent RSE est quelque chose de plus compatible dans l'innovation.

  • Speaker #3

    Donc ça, c'est le premier sujet, c'est l'activité. Après, il y a les modèles de gouvernance, qui, pour la petite anecdote, je ne sais pas pourquoi, n'est pas analysé chez Ecovadis. Mais en tout cas, vous avez notamment les sujets de gouvernance, et c'est de là dont tout part. C'est-à-dire que si la direction n'est pas d'accord, il n'y a pas un projet qui avance dans une entreprise en général, sauf les holacracies ou les structures plates, mais il n'y en a pas beaucoup. Ensuite, c'est des sujets liés à l'humain, c'est-à-dire les conditions de travail dans l'entreprise, les sujets liés à l'environnement, à l'empreinte en vision mentale et le carbone, et la partie numérique responsable, et enfin, tout ce qui est empreinte sociétale, avec notamment l'implication associative, les achats responsables, voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est déjà arrivé qu'une entreprise se voit enlever le label Positive Compagnie ?

  • Speaker #3

    Non, c'est jamais arrivé. Alors, on a eu des cas de controverses. qui ont été gérés, c'est-à-dire qu'effectivement, il y a une partie prenante, un article qui est sorti, je peux le citer, il ne nous en voudra pas, mais Electro-Dépôt, par exemple, qui est labellisé chez nous, avait fait son bilan carbone, mais il n'est pas publié. Voilà, j'ai envie de dire erreur de débutant. Normalement, quand on fait un bilan carbone, on doit le publier dans la base ADEME. Je ne sais pas, d'habitude, peut-être qu'ils n'ont pas voulu le faire parce qu'il était important. Évidemment, au vu de leur activité, peut-être qu'ils ne savaient pas qu'ils allaient le faire.

  • Speaker #1

    Ils ne se souviennent pas qu'Electrodepot est un bilan carbone.

  • Speaker #3

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr.

  • Speaker #3

    Mais cela dit, pour le coup, c'est intéressant parce qu'ils ont passé le label, ils sont en plein renouvellement en ce moment. C'est quand même un des sujets principaux aujourd'hui chez l'Electrodepot. Ils testent la majorité de leurs produits pour qu'ils soient le plus durables possible. Ils travaillent dans le marché de la logistique, sur l'économie énergétique, dans les magasins. Donc, il y a énormément de choses qui sont faites, mais ils sont évidemment conscients d'eux. De toute façon, toute grosse activité, toute grosse entreprise a un gros bilan carbone, il ne faut pas se cacher. Mais donc voilà, il y a ce sujet effectivement qui est assez important dans les entreprises.

  • Speaker #2

    Tu parlais tout à l'heure de trajectoire et du rôle de Positive Company justement dans l'accompagnement des labellisés. Quelles sont selon toi les grandes étapes pour construire une démarche RSE et surtout quels moyens se donner ? Je pense que c'est la question aussi assez concrète. pour les chefs d'entreprise qui nous écoutent, par où commencer ?

  • Speaker #3

    C'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Elle est partie prenante, les collaborateurs.

  • Speaker #3

    Oui, c'est une bonne question. Moi, je vous dirais... Toute objectivité, commencez par Positif Compagnie. Nos référentiels sont libres, gratuits, accessibles à tout le monde en ligne. C'était la petite chose prime. Je n'y avais pas pensé. Non, mais plus sérieusement, vous avez des référentiels qui sont à jour, alignés avec la réglementation. Ils sont gratuits. On a plus de 1500 entreprises aujourd'hui qui les utilisent et on n'a entre guillemets que 200 labellisés. Donc, ça veut dire qu'il y en a un paquet qui l'utilise juste pour se structurer. Donc déjà, utilisez ça, c'est gratuit. Et en plus, on est nul en commerce, donc on ne vous relancera pas. Vous allez vous créer... et vous allez être tranquille.

  • Speaker #2

    Il faudrait peut-être un CRM.

  • Speaker #3

    Peut-être, effectivement. Mais voilà, ce n'est pas notre idéologie, ce n'est pas d'aller faire du démarchage. Donc, on essaie d'être souple là-dessus et je pense que c'est important pour nous aussi d'avoir cette image-là parce qu'on doit venir pour un label par motivation et pas parce qu'on est motivé par d'autres. Donc, la première étape, je dirais déjà, voir ce qu'il y a dans une démarche RSE en utilisant ces diagnostics gratuits en ligne. Ensuite, effectivement, interroger ces parties prenantes, ça me paraît être vraiment important. Se faire accompagner par des consultants. Il y a des tonnes et des tonnes de consultants disponibles, compétents aujourd'hui, pas chers pour une bonne partie d'entre eux. Faites-vous accompagner. C'est comme tous les métiers. Moi, je serais incapable de faire le vôtre et je vais gagner beaucoup plus de temps si je passe par vous que si je le fais par moi-même. Eh bien, je dirais, c'est pareil. Faites-vous accompagner. Il y a plein de cabinets qui sont compétents là-dessus et qui sauront vous donner une trajectoire avec un bon rapport qualité-prix. Après, aussi créer une équipe interne, c'est la base. Par contre, petit point d'attention quand même qu'on a pu voir nous, c'est qu'on a souvent tendance pour valoriser quelqu'un, de lui donner une dimension RSE à sa fonction. Donc voilà, en plus déjà du 120% de taf que tu as au quotidien, on va te demander de faire 30% de RSE en plus. Donc au début, tout le monde est content. Mais en fait, on se retrouve avec une charge de travail qui est énorme et avec souvent aussi des démarches RSE qui... ralentissent ou qui ne sont pas dans un bon timing par rapport aux enjeux ou même aux engagements que font l'entreprise.

  • Speaker #2

    Mais alors du coup, ce que j'entends, c'est que tu dis qu'il faudrait finalement une instance ou en tout cas un groupe dédié à la RSE. Mais en même temps, ça doit être au cœur des enjeux d'entreprise et au cœur des préoccupations des collaborateurs. Comment on s'y prend au quotidien ?

  • Speaker #3

    De toute façon, une entreprise n'est composée que d'hommes. Donc si les hommes ne bossent pas, ce n'est pas l'entreprise toute seule qui va bosser.

  • Speaker #2

    C'est sûr qu'il faut quelqu'un pour lancer la dynamique et ça doit venir du haut, du bas. Quel est ton point de vue là-dessus ?

  • Speaker #3

    Je dirais que pour moi, ça doit être consultatif et coopératif. Donc, ça doit être une discussion ouverte avec des membres volontaires et avec aussi une direction qui se sensibilise de plus en plus sur ces sujets. Je pense que les deux, la formation des dirigeants et la motivation des collaborateurs, sont quand même deux clés fortes sur ces sujets.

  • Speaker #2

    On a abordé pas mal de leviers. Après, vient naturellement la question des indicateurs. Derrière, comment on pilote sa stratégie RSE pour justement la faire pérenne ?

  • Speaker #3

    Alors si vous devez retenir qu'une chose, mettez pas mille indicateurs. Prenez-en trois bons, ça suffit. Mais trois bons qui sont assez...

  • Speaker #1

    Qui parlent à tout le monde, surtout, qui sont assez...

  • Speaker #3

    Oui, je veux un exemple...

  • Speaker #1

    Concret, d'indicateurs.

  • Speaker #3

    Oui, j'en parle parce que je sais que chez Toile, c'est un des enjeux, mais je sais que typiquement, avoir une évaluation avec une note sur Positive Company, qui évolue chaque année avec un objectif de note ou d'étoile, est un bon indicateur. Parce que ça permet à la fois d'interroger ses parties prenantes, d'embarquer ses clients, ses fournisseurs, ses salariés. Ça permet d'avancer rapidement sur ces sujets-là. Après, effectivement, ça va dépendre aussi de votre cœur de métier. Donc il faudrait quand même à minimum être un indicateur sur le cœur de métier. Je pense que celui que vous êtes en train de prendre de pourcentage de mission à impact positif, par exemple, est un très bon indicateur, un peu complexe, qui va travailler dans le temps. Plus intéressant que, même si je n'ai rien à dire sur l'index égalité femmes-hommes, mais même si parfois il peut être un peu trafiqué, mais on va la mettre dans le calcul, il y a quand même des disparités, on le voit. Mais malgré tout, ça reste un indicateur intéressant, plus conventionnel. Mettez-vous en place des indicateurs qui vous ressemblent et que vous pouvez suivre aussi.

  • Speaker #0

    Et on a parlé du greenwashing, à l'inverse du greenishing, c'est quoi l'avantage d'être labellisé et du coup le désavantage aussi, la peur versus la fierté ?

  • Speaker #1

    C'est plus facile quand c'est quelqu'un d'autre qui dit que vous êtes engagé plutôt que vous, déjà. L'avantage d'être labellisé, c'est que nous, on vous donne de la data. C'est-à-dire qu'on va vous donner du pourcentage de satisfaction sur chacun des items des enquêtes qui sont envoyés aux collaborateurs. On demande s'ils sont bien dans leur boulot, on demande s'ils sont bien rémunérés. C'est pour la petite anecdote, l'item le moins bien noté sur l'ensemble de nos labellisés. Et pourtant, ce sont plutôt des entreprises modèles.

  • Speaker #2

    Vous avez combien de labellisés aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    220 là, aujourd'hui. Donc voilà, l'avantage, c'est clairement d'avoir un cap à suivre et puis de pouvoir aussi communiquer sur ce que vous faites. Et surtout, c'est la communauté. Je n'en ai pas du tout parlé jusqu'à aujourd'hui parce qu'on a parlé de plein d'autres sujets. Mais au-delà de Positive Company et de notre petite équipe, j'ai envie de dire, c'est 200 entreprises qui sont certifiées, c'est une cinquantaine de partenaires qui travaillent avec nous. C'est tout un écosystème auquel vous avez accès et on a innové sur le sujet, on a pris un peu de risques. On a créé un groupe WhatsApp. Dans ce groupe WhatsApp, vous avez des communautés d'intérêts. Et dans ces communautés d'intérêt, vous avez numérique responsable, achat responsable, mode et textile responsable. Donc derrière, ça vous permet aussi de rejoindre des groupes de travail et puis de faire connaissance avec d'autres entreprises. Nous, on est convaincus que la RSE doit être participative. Le principe, la base même de Positive Company, c'est vraiment le dialogue partie prenante. C'est des échanges collectifs. On doit sortir du modèle linéaire de je suis seul dans mon business, je suis en compétition avec tous les autres et j'avance le plus vite possible. Ça ne marche plus. On est dans un monde, je ne vais pas le rappeler, où l'ensemble quasiment des ressources sont épuisées. Donc, au bout d'un moment, quand il n'y aura plus, il faudra faire avec les autres. Donc, autant anticiper et commencer à travailler tout de suite avec ses confrères, ses concurrents, ses partenaires pour co-créer ensemble des solutions. Pour moi, la solution, elle est vraiment là.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui marche, là, à ce moment ? Vous avez lancé ça quand ?

  • Speaker #2

    Le groupe WhatsApp ?

  • Speaker #1

    Ah, ça fait trois ans, trois, quatre ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord, mais ce n'est pas nouveau.

  • Speaker #1

    Non, non, non, ça fait longtemps qu'il existe.

  • Speaker #2

    Et quel est ton retour d'expérience sur, justement, cette initiative ? Est-ce que tu vois des tendances par secteur ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre de manière générale à cette question parce qu'effectivement... Déjà,

  • Speaker #2

    est-ce qu'il y a un secteur qui prédomine dans les labellisés positive compagnie

  • Speaker #1

    On a beaucoup de médias, tout type de médias. Dont la presse aussi, on a pas mal de sociétés de conseil, beaucoup de sociétés industrielles, de sociétés de l'agro aussi, je suis toujours lié dans l'industrie potentiellement, de plus en plus du monde de la santé aussi, qui est un peu un secteur émergent sur les labels. Je ne crois pas même que mes confrères aujourd'hui, beaucoup d'entre eux, sont du secteur de la santé, et pour le coup, c'est vraiment la grosse tendance qu'on voit aujourd'hui chez nous, peut-être parce que la santé est un secteur qu'on pensait par défaut RSE. Mais en fait, on s'aperçoit qu'il y a des gros enjeux dans la santé, il y a des gros enjeux éthiques. Comment on aborde le sujet du handicap ? Comment aborder le sujet de la maladie avec un patient ? Dans un monde où on est de plus en plus des numéros et on enchaîne les rendez-vous dans un monde de désert médical. Donc, il y a des gros enjeux aussi dans la santé qui sont en train d'adresser de manière très intelligente. Et c'est assez passionnant à suivre aussi.

  • Speaker #2

    Et justement, sur ces groupes d'intérêts, est-ce que tu vois l'intérêt d'initier une dynamique un peu cross-sectorielle ou est-ce qu'il faut plutôt travailler secteur par secteur ?

  • Speaker #1

    Les deux. En fait, on a vraiment les deux. Et j'ai envie de vous dire, je ne sais pas ce qui s'y passe, parce qu'en fait, il y a une vraie autonomie sur les groupes de travail. Aujourd'hui, chacun décide ensemble de dire qui est-ce qui a envie de travailler là-dessus. Donc, je ne sais pas la moitié des choses qui se passent dans nos groupes de travail. Et tant mieux, parce qu'on a d'autres choses à faire aussi.

  • Speaker #0

    J'ai une petite question, c'est quoi ton ambition pour Positive Company d'ici 3 à 5 ans ? Au-delà de l'international ?

  • Speaker #1

    Dans un monde positif, notre ambition à 5 ans, c'est d'arriver à labelliser 10% des organisations en Europe. Il y a une théorie qui dit que si 10% d'une population... agit différemment le reste de la population parce qu'on appelle le tipping point et donc on espère atteindre ce tipping point ça m'étonnerait qu'on arrive à obtenir autant d'entreprises labellisées, tant mieux s'il y a un effet d'emballement mais je dirais aujourd'hui il ne faut pas oublier que les entreprises labellisées en France c'est 1000 à 1200 entreprises sur 4 millions de PME On est l'épaisseur du trait. Une marche qui est énorme et pas toutes les entreprises y iront. Mais par contre, c'est important aussi que ces labels soient de plus en plus reconnus. Et ça, c'est une vraie difficulté au niveau des donneurs d'ordre aujourd'hui. C'est qu'à part un ECOVA10 qui commence à faire foi à l'échelle internationale, des labels comme le nôtre sont malheureusement pas assez valorisés, je trouve, dans les appels d'offres. Et j'aimerais que ça ne le soit plus. On fait un plaidoyer régulier là-dessus pour aller voir les donneurs d'ordre, pour expliquer ce qu'on fait, la sérieux de la démarche, etc. Mais malheureusement, ce n'est pas encore assez valorisé. Ça le sera. Aujourd'hui, il faut voir qu'à l'échelle de l'économie, des labels comme les nôtres ont maximum 10 ans pour le plus ancien. Donc, c'est rien, je dirais, à l'échelle de l'économie. Mais je pense que dans le temps, le sérieux de nos démarches, tous les labels confondus, je parle, vont, j'espère, montrer que les entreprises qui sont engagées avec nous sont des entreprises qui vont vraiment dans le bon sens.

  • Speaker #0

    Tu te verrais, toi, être dans un groupe WhatsApp avec B Corp ou Lucie ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, je suis bien sûr. Tu l'appliques ? Là, je ne suis plus qu'un jour, on fait une semaine des labels tous ensemble. Moi, dès qu'il y a Produirap, chaque année, j'essaie de rassembler tout le monde pour faire une... Une photo de famille pour montrer qu'on envoie un message commun, c'est pas facile, j'avoue. Mais oui, mais...

  • Speaker #0

    Parce que les 10%, finalement, à vous tous, vous les réunissez. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et le but étant... Non, les réussites, non, non, les réussites, ils ne réunissent pas du tout Entre Bicorp,

  • Speaker #0

    Lucie, Positive Company...

  • Speaker #1

    Un millionième pour cent, et encore.

  • Speaker #0

    En France ou en Europe ?

  • Speaker #1

    Partout.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Ah, je me semblais qu'il y avait pas mal de...

  • Speaker #1

    Nous, on a 220. Je crois que l'Afnor, c'est 250. Lucie, ça doit être 300. Bicorp, 300. Voilà, tout ça, ça fait pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Au moins, non, je pensais que c'était bien.

  • Speaker #1

    C'est plus de bruit que de volume.

  • Speaker #0

    Pourquoi c'est si peu coté, finalement, le label ? C'est peut-être ça aussi, de base, que c'est pas connu ? C'est pas reconnu par l'État.

  • Speaker #1

    C'est déjà qu'il est payant. Ça veut dire que déjà, par défaut, c'est un budget. On fait tout pour que l'ARSO soit pas un sport de riches. Mais malgré tout, il y a un travail. Vous avez vu le nombre de domaines, le scope. La largesse du scope est énorme. Donc l'analyse d'une entreprise... nécessite fatalement un temps homme qui est incompressible. Et tant mieux qu'il soit incompressible, que chaque GPT puisse pas le faire. Mais donc, fatalement, déjà, il y a un coût qui peut restreindre ça. Après, il y a une question d'image aussi, c'est-à-dire qu'on peut vite être taxé de greenwashing, donc certaines entreprises vont s'engouffrer dans cette excuse pour pas le faire. Et puis c'est un engagement, et ça nécessite du courage. Et il n'y a pas suffisamment pour moi d'entendre. Tu disais,

  • Speaker #0

    s'il y a une loi... Les gens y vont. Est-ce qu'il y a des labels qui sont reconnus par l'État aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Non, aucun. Et la plateforme RSE a lancé une consultation en 2021, si je ne dis pas de bêtises, et l'État s'est désengagé du sujet, ce qui est un scandale. L'État devrait imposer ce genre de choses, comme il devrait proposer des subventions pour des entreprises qui font des bilans carbone. Il y en a de plus en plus, tant mieux. Mais ça devrait être, je dirais, c'est comme l'isolation des bâtiments, ça devrait presque être gratuit, j'ai envie de dire, aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Avant de clôturer cet épisode et de te poser nos deux questions signatures, peut-être t'entendre sur les sujets d'intelligence. L'urgence artificielle générative, on a évoqué le chat GPT. Quel est votre regard, tout label confondu, tu parlais d'une dynamique de mouvement, sur ce phénomène de société qui va être amené à s'ancrer ?

  • Speaker #1

    J'ai une réponse toute faite. C'est-à-dire, il y a 20 ans, peut-être un peu plus maintenant, quand le numérique est arrivé dans les entreprises, celles qui, il y a 20 ans, se disent, Oui, bon... Le numérique, bon, ça va être une mode, ça va passer. Aujourd'hui, ils ne sont plus là. Là, il y a 3-4 ans, en gros, je le date au Covid, pareil, même phénomène, RSE. Toutes les entreprises ont dit, le RSE, moi, ça va me passer à côté.

  • Speaker #2

    C'est le ou la RSE ?

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas RSE. Soudainement, le RSE, ça me fait rire quand je l'entends, mais en même temps, ça me touche, je trouve ça touchant. et ça montre l'intérêt qu'on y met mais voilà sur les 30 dernières années deuxième bouleversement c'est les engagements RSE de l'entreprise, c'est à dire qu'aujourd'hui une entreprise qui monte pas à minimum une charte un truc, un bilan carbone, un engagement une notation, elle a accès de quasiment plus au business aujourd'hui Et maintenant, c'est l'IA. Donc, on peut dire, oh là là, ça va être une catastrophe. Non, on va le faire avec. Et on va, j'espère, essayer. Moi, j'ai toujours une vision positive de tout ça, de l'utiliser à bon escient, d'essayer de faire gagner du temps aux gens pour qu'ils aient du temps, justement, pour travailler sur les sujets RSE et qu'ils puissent...

  • Speaker #2

    Donc, vous l'utilisez dans vos démarches de labellisation ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on l'utilise un peu. Oui, on l'utilise un peu sur divers sujets. Il y a des sujets qui sont intéressants. Nous, dans le traitement des données, aujourd'hui, quand on envoie des enquêtes à 300 000 personnes, on a... parfois d'un volume énorme de data. Donc, plutôt que d'avoir quelqu'un qui passe trois heures à le lire, effectivement, l'IA nous aide fortement là-dessus.

  • Speaker #2

    Merci Charles, c'est un épisode inspirant. Avant de clôturer nos deux questions signatures, la première, que veut dire pour toi penser plus large et faire autrement C'est la devise de Twelve.

  • Speaker #1

    Penser plus large et faire autrement, je dirais, puisqu'on est en thème de la RSE aujourd'hui, moi je dirais que penser plus large et faire autrement, c'est… prendre le chemin de la RSE comme une opportunité, pas une contrainte. Donc, c'est vraiment ça. C'est se dire aujourd'hui, OK, ce sujet arrive sur la table par toutes les parties prenantes, notamment de mes clients, clairement. Ça aussi, c'est ça qui fait bouger les choses. Aujourd'hui, comment je peux être malin dans ce système-là et comment je peux allier contraintes et opportunités.

  • Speaker #2

    On peut voir comme un moyen et pas comme une fin.

  • Speaker #1

    Donc, moi, je dirais, ce que je trouve vraiment passionnant dans notre monde de la RSE, c'est que ça nous oblige à comprendre l'impact de notre cœur d'activité. Je reprends Twelve encore aujourd'hui. Qu'est-ce que concrètement le fait qu'un Norman, Julia, je ne sais qui, va sur un site client et réalise une prestation, quel est l'impact de cette prestation ? Parce qu'aujourd'hui, les entreprises fonctionnent de cette manière, on a des demandes aux clients qu'on va chercher ou en rente, on trouve des solutions face, on fait des facturations et on passe à autre chose. Et le but, c'est d'avoir le maximum de facturations et de facturer le mieux possible autant que possible.

  • Speaker #2

    Mais il y a une vraie complexité.

  • Speaker #1

    Et concrètement, qu'est-ce que ça a comme impact ?

  • Speaker #2

    Pour les entreprises de service, ça réconcilie justement toutes ces actions. Nous, en tant que société de conseil, c'est... et voir au-delà de notre propre impact celui de notre client. C'est une vraie barrière aujourd'hui, je pense, pour compiler et voir vraiment l'impact que peuvent avoir les solutions qu'on propose.

  • Speaker #1

    Ça se mesure, c'est des discussions que vous pouvez avoir. Autant il y a dix ans, je pense que les clients auraient été plutôt fermés là-dessus. Aujourd'hui, ils vont être très ouverts. Et ça va être des opportunités de business. C'est-à-dire que vous allez les voir en disant Ok, il y a notre activité, etc. Mais ensemble, comment on peut avoir un meilleur impact ? Concrètement, on est en train de développer des apps, des choses comme ça, elles tournent à H24, alors qu'on travaille à priori de 9h à 18h, à peu près. Est-ce qu'on ne peut pas arrêter que les apps tournent la nuit ? Est-ce qu'on ne peut pas mettre en pause nos serveurs ?

  • Speaker #2

    C'est une question positive, mais... Pas très réaliste, je trouve, parce que c'est vrai qu'on a tous des niveaux de maturité différents et c'est encore compliqué d'engager une vraie dynamique au trait de client.

  • Speaker #1

    C'est vos rôles à vous, c'est le rôle des entreprises. La meilleure idée, c'est d'aller sortir des sentiers battus. Et c'est ça qu'on va prôner, c'est ça qu'on va aussi vous donner les moyens de faire.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on y a un peu répondu du coup, mais deuxième question, est-ce que tu as une idée reçue que tu aimerais déconstruire aujourd'hui, que ce soit d'entrée vie pro ou perso ?

  • Speaker #1

    Je vais terminer sur un truc positif, mais je trouve qu'on a quand même, et ça se justifie, une ambiance assez lourde sur ces sujets. Et je pense qu'aujourd'hui, il faut qu'on ait un regard neuf sur nos activités et qu'on arrête de se morfondre. Je pense qu'il faut qu'on aille dans le monde de l'action aujourd'hui et qu'on prenne des vraies décisions. Et qu'on ne soit pas juste dans la planète qui va imploser, exploser dans les prochaines années, dans la planète où on survivra, ça c'est sûr. Maintenant, c'est comment nous, on va survivre sur cette planète. Et donc, je casserai l'idée reçue du fait que c'est déterminé et qu'on va droit dans le mur. Non, moi, je n'y crois pas. Moi, je crois, oui, c'est sûr que là, aujourd'hui, on va droit dans le mur. Mais je pense, et j'ai l'espoir en l'humain, sur le fait qu'on trouvera toujours des solutions. Et je veux faire juste un petit aparté. Mon grand-père qui est mort aujourd'hui, il y a 14 ans, je pense à lui aujourd'hui, vous voyez. J'ai été aller le voir quand j'étais dans ma première boîte, il y a eu la crise en 2011, au 2008, pardon, excusez-moi. Et je lui dis, c'est le monde qui s'écroule là. Il me dit, t'inquiète pas, c'est quand les humains sont la tête dans le guidon ou dans la haine, pour ne pas dire de gros mots, qu'ils innovent. Et là, maintenant, vous êtes face au mur, vous allez innover et je n'ai pas d'inquiétude là-dessus. Et moi, je trouvais ça hyper intelligent d'une personne qui avait 94 ans quand même. qui m'a dit non mais là en fait l'humain a besoin d'avoir le nez dans la...

  • Speaker #0

    Mais qui a surtout fait plein de choses et puis en fait que chacun à sa propre échelle pouvait avoir son impact et peut-être être en fait moins bon qu'un autre ou...

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci Charles. On a été ravis de t'avoir au micro d'Outside the Lab.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Outside the Lab.

  • Speaker #3

    Si ça vous a plu, n'hésitez pas à suivre et à mettre 5 étoiles au podcast sur la plateforme que vous avez utilisée pour l'écouter. A bientôt pour un prochain épisode.

Description

Dans ce nouvel épisode, nous avons parlé d’impact avec Charles-Henri Margnat, multi-entrepreneur engagé et fondateur de Positive Company, LE label RSE made in France qui accompagne les entreprises dans leur trajectoire de développement durable.

En plus de partager avec nous sa vision positive de la RSE, Charles nous invite à être dans le mode de l’action et à prendre le chemin de la RSE comme une opportunité plutôt que comme une contrainte !

Qu’est ce qu’un label et en quoi peut-il aider à changer les choses ? RSE et performance sont-elles compatibles ? Comment mettre en place une démarche RSE pérenne, quels moyens se donner et quels indicateurs suivre ? La réponse à ces questions dans cet épisode inspirant !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Outside the Lab, c'est des conversations avec des personnes inspirantes, avec qui on déconstruit des idées reçues et on parle d'innovation de mille façons, mais toujours sous le prisme de l'impact et de l'expérience.

  • Speaker #1

    À toi qui es curieux, notre objectif est de te donner envie, mais aussi les moyens et la matière pour concrétiser tes idées et passer à l'action. Notre conviction, il faut penser plus large pour faire autrement.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode, nous avons parlé d'impact avec Charles-Henri Margnat, l'ulti-entrepreneur engagé et fondateur de Positive Compagnie, le label RSE Made in France qui accompagne les entreprises dans leur trajectoire de développement durable. En plus de partager avec nous sa vision positive de la RSE, Charles nous invite à être dans le mode de l'action et à prendre le chemin de la RSE comme une opportunité plutôt que comme une contrainte. Qu'est-ce qu'un label et en quoi peut-il aider à changer les choses ? RSE et performance sont-elles compatibles ? Comment mettre en place une démarche RSE pérenne ? Quels moyens se donner et quels indicateurs suivre ? La réponse à ces questions dans cet épisode inspirant. Bonne écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Charles-Henri. Charles.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #2

    On est ravis avec Juliette de t'avoir au micro d'Outside the Lab pour ce nouvel épisode sur le thème de la RSE et plus largement aussi sur les questions d'impact. Charles, tu es un multi-entrepreneur engagé. En 2011, tu fondes Davrycourt, un cabinet de conseil et de recrutement qui agit pour rendre le secteur de l'industrie plus durable. Et tu inities un modèle nouveau en matière de bien-être au travail. Et en 2019, tu vas un cran plus loin et tu crées Positive Company, le label RSE made in France, pour adresser plus globalement aussi les enjeux de la RSE. Notre première question pour démarrer, c'est quel a été l'élément déclencheur qui t'a poussé à créer Positive Company ?

  • Speaker #3

    Allez, je vais rentrer cash dans le sujet. Mon ex-femme, parce que je suis malheureusement séparé, ou pas, mais dans tous les cas, me disait, mais c'est con, avec toutes tes compétences, que tu fasses ça, les utilises à faire du fric. Et en fait, elle n'avait pas tort. Et je trouvais que ça a été un élément assez déclencheur dans le sens où me dire, ben voilà, effectivement, quand j'avais quoi, 30 ans, j'ai créé Davry-Court, en 5 ans, on avait 350 salariés, on faisait, je ne sais plus, 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. C'était quoi l'objectif derrière ? C'était toujours plus, c'était de passer de 400, 500, 600, avec toutes les contraintes qu'il peut y avoir derrière. Et en fait, je me suis dit à ce moment-là, mais je vais faire quoi de ma vie encore ? Je commençais à approcher la quarantaine, ça fait un peu réfléchir, et du coup, je me suis dit, il faut vraiment que je donne un impact positif à ma carrière. Et en fait, je faisais partie de cercles de dirigeants, etc. Et je voyais que modestement, j'avais quand même un peu d'aura autour d'eux. Et donc, quand j'ai voulu engager ma première entreprise dans une démarche RSE poussée, différenciante, parce que j'aimais bien faire les choses à fond et j'aime toujours faire les faire à fond, j'ai regardé à l'époque les labels qui existaient et sans les décrier, parce qu'aujourd'hui ils ont fait un travail exceptionnel, jusqu'à l'époque la RSE c'était... On parlait de réseau social d'entreprise, c'était pas de la RSE comme on en parle aujourd'hui. Eh bien, les propositions qu'il y avait à l'époque ne me plaisaient pas en tant qu'entrepreneur parce que trop documentaire, et c'est encore beaucoup le cas. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, pour avoir un scoring ou un label, etc., il y a encore beaucoup de labels qui sont décernés comme ça. Vous avez une plateforme en ligne, vous mettez des documents, vous mettez des chartes en place, et puis vous avez tel nombre de points. Et moi, je trouve ça très déceptif et finalement très greenwashing. J'ai mis qu'est-ce qui peut exister comme modèle qui permette de vraiment garantir que l'entreprise ne fasse pas du greenwashing. Et donc, après deux nuits blanches, j'ai créé Positive Company en me disant, c'était Workplace à l'époque. Je pense qu'on a un concept qui est intéressant, qui est celui que la moitié de la notation est décernée par des enquêtes qui sont envoyées anonymement aux principaux concernés finalement. Et donc, qui mieux que les clients ou partenaires d'une entreprise peuvent attester ou pas de l'engagement d'une entreprise ? Et donc, l'idée a été le point de départ de Positive Compagnie. C'était vraiment cette vision à deux parties, entreprise et partie prenante.

  • Speaker #1

    Tu parles de pas mal de choses, d'impact positif, de RSE. Greenwashing, c'est plein de thèmes qu'on va pouvoir un peu découper pour rentrer un peu plus en détail. Qu'est-ce que c'est pour toi l'impact positif, l'ARSE, et pourquoi tu ne retrouvais pas ça dans la première société où tu n'as pas pu implémenter ça dans la première société ?

  • Speaker #3

    Non, j'ai pu l'implémenter et je continue à le faire, puisque je suis toujours associé à cette entreprise, je ne suis plus du tout opérationnel. Mais non, on l'avait implanté et en fait, l'ARSE, c'est un concept quand même très vague, qui englobe à la fois la qualité de vie au travail, la sécurité, la santé des collaborateurs, l'empreinte sociale et environnementale d'une entreprise, son attache territoriale, son empreinte locale. C'est pratique aussi en termes de commercial, achat, etc. Donc quand tu as... On ne sait pas ce que c'est que la RSE et qu'on dit qu'il faut qu'on fasse du RSE, comme je vois beaucoup d'entre vous qui disent qu'il faut que je fasse du RSE. Et bien en fait, on s'aperçoit que ce concept est assez complexe pour une entreprise qui veut se lancer là-dedans. Et notre premier métier, notre premier travail qu'on a fait depuis le début, ce n'est pas de vulgariser, mais c'est de démocratiser ça. C'est-à-dire que oui, il y a un nombre important de sujets qui vont être abordés dans la RSE, mais on peut les aborder de manière très structurée et de manière assez simple. Finalement. Et donc, c'est ce qu'on a fait depuis 5 ans maintenant, c'est que nos référentiels, on les revoit... Au début, on les revoyait tous les 3 mois, maintenant, depuis quelque temps, c'est tous les 6 mois, et maintenant, c'est tous les ans. Et en fait, on implémente à chaque fois des nouvelles idées, mais aussi, on essaie de rendre de plus en plus accessibles, j'aimerais en dire, en fonction de la taille de l'entreprise, parce que ce qu'on a vu, c'est pas forcément le secteur d'activité qui va impacter la manière dont on va gérer la RSE, mais aussi, souvent, ce sont ses moyens. Et donc une entreprise de moins de 50 salariés va avoir moins de moyens qu'une entreprise qui a 400, 500 collaborateurs et encore moins de moyens qu'une entreprise qui en a plus de 1000. Et donc on a fait trois référentiels justement qui permettent d'être accessibles en fonction de la taille de l'entreprise et donc de ses moyens. Donc voilà, je dirais que c'est ça qu'on a mis en place pour rendre la RSE accessible. Et pour moi, c'est aussi un point important, un deuxième point qui est important, c'est qu'on doit obligatoirement aligner ces référentiels avec un cadre légal qui est celui... à minima de l'Europe. Et donc, ce jour, on est assez fiers d'avoir le référentiel le plus à jour aujourd'hui. Par rapport à une nouvelle réglementation qui s'appelle la CSRD, on ne va pas parler de gros mots ce soir, mais c'est en gros une réglementation qui a été implantée au 1er janvier 2024 et qui impose à toutes les entreprises de plus de 250 collaborateurs, avec d'autres critères mais dans les grandes lignes c'est ça, un reporting à niveau européen. Comme j'ai envie de faire un discours tout de suite sans que vous me posiez de questions, j'ai aussi en tête le fait que c'est fondamental aujourd'hui pour une entreprise qu'elle s'intègre dans un... Contexte réglementaire, parce que maintenant que ça fait 5 ans que je fais ce métier à temps plein et plusieurs heures par jour, je vois que les seules choses qui font bouger les entreprises, c'est malheureusement pas l'envie ou le désir ou la motivation, ça reste la loi. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce qui va faire bouger les entreprises, c'est la loi. Et donc, notre travail à nous tous aujourd'hui, c'est déjà de se conformer à cette loi, mais surtout d'essayer autant que possible de la faire évoluer dans le sens. Et on voit que malheureusement, en ce moment, ce podcast est un peu contextuel, mais ces enjeux réglementaires qu'on a... peuvent parfois trop contraindre les entreprises et on a des marches arrière qui se retrouvent notamment dans le milieu agricole, mais pas que, parce qu'il ne faut pas oublier non plus qu'on est dans un monde globalisé et qu'il y a une concurrence dans l'ensemble des pays du monde et que si on veut être compétitif, plus on met des lois et des normes et moins on l'est en fait. Donc il y a aussi cet enjeu d'empreinte ou d'emprise, j'ai envie de dire, international sur ces sujets-là et c'est clairement l'ADN de Positive Company, c'est pour ça qu'on l'a appelé comme ça et pas l'entreprise positive, c'est qu'on a pour vocation de capitaliser sur ce savoir-faire. RSE franco-européen pour le proposer comme standard à l'échelle internationale. Et donc, c'est pour ça que notre label a un nom anglophone, c'est pour ça que tous nos référentiels sont à minima en anglais et puis dans d'autres langues. L'objectif, sans se le cacher, c'est de faire un peu de soft power à l'échelle internationale.

  • Speaker #2

    Charles, tu as ouvert un certain nombre de portes dans lesquelles on va s'engouffrer ou pas. Mais avant, j'aimerais revenir à la question peut-être au cœur de notre échange aujourd'hui. Qu'est-ce qu'un label ? Et en quoi, en tant que label, Positive Company peut changer les choses ?

  • Speaker #3

    Moi, je n'ai jamais cru au label, de toute façon. Plus sérieusement, un label, pour moi, ça devrait être deux choses. C'est déjà un gage. Pour les parties prenantes d'un engagement d'une entreprise, avec des objectifs et petit tacle par rapport à mes confrères, on est le seul label au monde, la RSE, à avoir des critères d'obtention. C'est-à-dire que l'ensemble des autres labels ont un critère de point. C'est-à-dire que vous, consommateurs de main, quand vous allez voir le label XY sur une brique de lait... Je vais Non, je ne sais pas.

  • Speaker #2

    On va te poser la question dans le débat.

  • Speaker #3

    Ce n'est pas de casser les autres, pas du tout. C'est juste de mettre aussi en avant ce qu'on trouve important dans un label. Et un label, c'est aussi un gage. Quand vous allez acheter un produit bio, vous savez qu'il n'y a pas de phytosanitaire dedans. Un label RSE, ça doit être aussi des critères. Et donc, dans nos critères, nous, on a essayé de trouver... des points communs à toutes les entreprises. Et ce n'est pas simple. Parce que dans les avélisés, on a 12, vous pouvez être du consulting, mais on a des producteurs de moules de bouchons. On a la clinique Marcel Samba, on a des centres d'imagerie médicaux, on a des assurances.

  • Speaker #1

    Mais au-delà du côté des critères comme ça, on parle de France, Europe, voire internationale. Est-ce que c'est viable ? Parce que je pense qu'en France, on est à un certain état d'avancement par rapport à l'Europe et par rapport à l'international.

  • Speaker #3

    Les critères qu'on met en place sont internationaux. Et donc, Dans les premiers critères, ça peut paraître basique. Pour avoir une étoile chez nous, il faut avoir un minima. Une démarche RSE qui soit structurée, c'est-à-dire qu'on peut demander à n'importe quelle entreprise qui est labellisée positive compagnie de sortir sa démarche RSE et en un second, ils ont un document qui vous montre comment ils sont structurés, ce qui est le minimum.

  • Speaker #1

    Quelqu'un qui vient à une compagnie, et pour reprendre le terme, j'aimerais faire du RSE, vous ne les accompagnez pas ?

  • Speaker #3

    Non, tous nos référentiels sont en open source, donc ils peuvent eux-mêmes déjà se confronter à ce qu'on attend. Ensuite, ils vont se structurer et quand ils se sentent prêts, et il y a des entreprises qu'on a connues il y a 3-4 ans qui viennent nous voir aujourd'hui, donc quand ils se sentent prêts, ils se lancent. Premier niveau, c'est déjà avoir une stratégie RSE écrite, formulée sur un minimum à un 4. Deuxième niveau pour chez nous, c'est d'avoir réalisé un bilan carbone SCOPE 3. Donc c'est l'ensemble de son empreinte carbone et d'avoir défini un plan de réduction de son empreinte carbone. Déjà, vous faites le filtre de 80% des entreprises. Et puis le troisième niveau pour nous qui est le plus élevé, sous à quoi vous allez concourir cette année, je vous le souhaite, c'est d'avoir... soit inscrit sa raison d'être dans ses statuts. Alors, c'est un peu technique, la raison d'être dans les statuts.

  • Speaker #2

    L'entreprise à mission.

  • Speaker #3

    Alors, ce n'est pas tout à fait exactement la même chose. Les deux sont très proches. Depuis effectivement 2019, il y a la loi Pacte qui permet à toutes les entreprises qui le souhaitent d'inscrire leur raison d'être dans leurs statuts et potentiellement de devenir société à mission. On ne demande pas d'être société à mission parce qu'il y a aussi tout un cadre derrière la société à mission qui est assez lourd, notamment de vérification par un OTI qui donne aussi une crédibilité à cette démarche. Oui. Ce qu'on demande à l'entreprise, c'est qu'elle comprenne son sens dans la cité, c'est-à-dire quelle est la place de l'entreprise dans l'économie, et qu'elle se fixe un but avec un minimum d'enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux.

  • Speaker #2

    Dans ce cas, je reprends la question de Julia. C'est quoi le rôle de Positive Company dans tout ça ? Quel accompagnement vous proposez à ces entreprises ? Et quelle est la mission finalement au cœur de votre raison d'être ?

  • Speaker #3

    Alors, notre métier à nous, c'est clairement de prendre n'importe quelle activité de n'importe quelle structure et de les accompagner dans leur trajectoire de développement durable et de les accompagner avec une trajectoire qui est ambitieuse, mais aussi qui apporte de la joie et du business dans l'entreprise. C'est-à-dire qu'on va permettre, grâce aux interrogations des parties prenantes, de pouvoir ressortir les enjeux importants de l'entreprise. C'est assez facile de se dire, bon, moi, je vais être E, RSE chez moi, je vais arrêter les gobelets à l'agrandie, certes. Mais quand vous êtes producteur de papier, je ne sais quoi, c'est pas ça l'enjeu.

  • Speaker #2

    C'est inscrire finalement la...

  • Speaker #3

    Finalement, c'est confronter ces enjeux internes de l'entreprise avec la vision des parties prenantes et de définir ensuite une trajectoire. Et notre rôle à nous, c'est que cette trajectoire soit ambitieuse, qu'elle soit impactante et qu'elle soit suivie dans le temps. Et donc, une fois que vous rentrez dans la labellisation, vous êtes engagé déjà sur un minimum à trois ans. Et ensuite, on fait des points tous les six mois avec vous pour voir où est-ce que vous en êtes, suite notamment au premier rapport. C'est ce qui a été mis en place chez 12 suite à notre dernière audite, c'est la mise en place, si je ne dis pas de bêtises, d'un plan à la fois d'intéressement, mais aussi la possibilité à chacun, je crois, de devenir actionnaire, si je ne dis pas de bêtises. Tout à fait, oui. Voilà, ça, typiquement, ça a été une des recommandations de Positive Compagnie. Ça a été mis en place suite à notre rapport, ça a été aussi remonté dans les enquêtes, le souhait de pouvoir participer à l'aventure de l'entreprise, et concrètement, voilà, ça a été mis en place. Bravo. Et ça, c'est un des millions d'exemples qu'on peut avoir en termes d'impact qu'on peut avoir dans une entreprise. Je ne vais pas la citer, mais il y a des entreprises qui ont mis en place le télétravail pendant le Covid et qui, dès que le Covid est plus ou moins passé, ont décidé d'arrêter ça. Je peux vous assurer que quand on est rentré dans l'entreprise, on a été vu comme les messies. Le premier truc que nous ont demandé, c'est s'il vous plaît, essayer de remettre en place le télétravail.

  • Speaker #2

    Donc en fait, l'enjeu, c'est d'inscrire la RSE au cœur de son modèle d'entreprise et de l'aligner avec son modèle aussi de performance, de business, mais aussi de l'adopter de manière pérenne.

  • Speaker #3

    Exactement. Et en fait, un label, c'est un peu le début de votre question, un label, c'est aussi ça. C'est-à-dire qu'une fois que vous engagez, que vous affichez, comme ici, Certified Positive Company, que vous êtes engagé derrière, en tant que dirigeant, en tant que manager, c'est compliqué d'avoir des actions ou des comportements qui vont être à l'encontre de ça. Ça va être rapide de vous rappeler à votre...

  • Speaker #2

    Le fameux gage dont tu parlais, en fait, qui nous oblige à être transparents, à la fois envers nos parties prenantes, nos partenaires et nos collaborateurs.

  • Speaker #1

    Voilà. J'ai une petite question assez simple, mais c'était quoi votre premier client ? Parce que vous dites qu'on a toutes sortes de secteurs, on aiguille selon le secteur les critères ou les actions à prévoir. Ça demande quand même de vos collaborateurs d'avoir une certaine expertise transverse sur les secteurs. Nous,

  • Speaker #3

    on est très, très bons généralistes, avec de plus en plus de spécificités qui se font. Je dirais de manière naturelle, on ne fait pas de prospection. Je veux aussi mettre un point important, je sais que c'est un peu votre spécialité ici, d'accompagner les CRM et compagnie. Nous, on a zéro prospection. Donc, on ne maîtrise pas, j'ai envie de dire, les entreprises qui viennent nous voir. C'est que du bouche à oreille, de la connaissance et puis des gens qui adhèrent aussi au concept. Donc, aujourd'hui, on est des très bons généralistes avec de plus en plus de verticales expertises métiers, avec l'expérience, mais à la base, on a des bons généralistes. Par contre, ce qui va faire notre valeur ajoutée, c'est la fameuse interrogation des parties prenantes. Et en fait, ce n'est pas nous les spécialistes, c'est tous les gens qui vous entourent. On cherche les repos dans les questions proposées. Ceux qui vont être capables de vous dire vers quoi aller. Je prends un exemple, Rouge Gorge, qui est une entreprise qui vend des dessous. Une belle entreprise, 600 salariés, elle fait partie du groupe Mullier. Quand on a lancé l'enquête auprès de 300 000 clientes, l'item numéro un qui est ressorti, c'était, il faut absolument vous travailler. Vous voyez, les emballages, trop de plastique, trop de papier de soie, trop de ceci, trop de cela. Et l'item numéro 2, ce qui a été intéressant, c'était qu'en interne, les collaborateurs en numérant disaient que l'entreprise était engagée, et puis les clients disaient la qualité des produits et le fait qu'ils soient abordables. Mais rien sur l'engagement de l'entreprise. Donc, qu'est-ce qui s'est passé à l'issue de l'enquête ? Et durant la restitution qu'on leur a fait, gros plan de com'. Ah mais chez Rouge Gorge, ils n'osaient pas. On parlait de greenwashing tout à l'heure. Eux, c'était l'opposé, ils faisaient du greenushing. Ça veut dire qu'ils font plein de choses, mais qu'ils n'osaient pas le dire. Parce que ce n'est pas évident de prendre la parole sur ces sujets-là. On peut très vite être taxé de greenwashing. Et donc finalement, ce qui est ressorti en item numéro 2, c'était... Parlez-nous de vos engagements. Depuis, il y a énormément de communications qui sont faites dessus. Et je peux vous assurer qu'il y a des scans qui sont faits par des tonnes de sites, de spécialistes sur les problématiques de greenwashing, qui aiment bien mettre ça en avant, des associations, etc. Depuis six mois, on n'a jamais entendu le moindre... La problématique de greenwashing est concernant. Donc, ce qui se passe, ce qui est intéressant aussi quand on passe par un label comme nous, c'est que c'est une partie tierce qui va analyser l'entreprise et qui va récompenser ou pas l'entreprise. Et c'est très important aussi d'avoir une page où on peut aller attaquer entre guillemets notre label, mais notamment les labelliser. On a une page controverse. C'est-à-dire que n'importe qui, et je suis ravi d'en parler à cette radio ou ce podcast, mais n'importe qui ici, si chez toi, il y a des agissements qui ne se passent pas bien et que vous pensez qu'ils ne méritent pas le label, Vous avez le droit de nous solliciter. On a un comité éthique qui se réunit régulièrement et qui va analyser la demande. Il faut évidemment que la demande soit fondée, il faut qu'il y ait un minimum de preuves, on garantit l'anonymat. Donc si jamais vous avez peur aussi pour votre job, évidemment qu'on garantit l'anonymat, mais vous avez la possibilité aussi de faire remonter ce genre de sujet. C'est aussi ça qui est important.

  • Speaker #2

    Tu as dit ne pas vouloir les citer, mais on va le faire. Aujourd'hui, est-ce que tu peux nous rappeler les trois points qui distinguent Positive Compagnie et d'autres labels comme Bicorp ou Ecova10 ?

  • Speaker #3

    Alors, EcoVity, ce n'est pas un label, c'est une évaluation, ce qui est très différent. Une évaluation est basée purement sur de la revue documentaire, et je mets un petit challenge à nos amis développeurs. Allez, s'il vous plaît, obtenez-moi Gold chez ECOVADIS grâce à ChatGPT l'année prochaine. S'il y a des développeurs qui m'entendent, j'aimerais bien qu'on arrive à obtenir un bon... Allez, on peut essayer de voir un peu plus grâce à ChatGPT.

  • Speaker #2

    On parlera justement de l'impact de l'IA sur ce processus.

  • Speaker #3

    À partir du moment où tout est documentaire, vous faites ce que vous voulez avec les documents. C'est une évidence.

  • Speaker #2

    Génération de chartes RSE, ChatGPT.

  • Speaker #3

    Je peux le faire devant vous. Produis-moi ChatGPT, produis-moi une charte de bien-être au travail. Je peux t'assurer qu'elle peut être meilleure que celle que j'ai rédigée. C'est pour nous. Donc voilà, ça montre un peu la limite du système. Pour Ecovadis, je dis juste que ce n'est pas un label, mais par contre, c'est une excellente solution d'un point de vue global. C'est-à-dire quand on a un grand volume d'entreprises à évaluer, les labels sont trop chers, trop longs, trop contraignants en termes de temps. Si on a besoin déjà d'avoir un indicateur globalement qui est assez bon sur l'engagement d'une entreprise, ça marche très bien, Ecovadis. Et c'est aujourd'hui le leader mondial sur ce sujet, sur la notation extra-financière. Ils font très bien leur boulot, je n'ai aucun débat là-dessus. Et c'est un bon indicateur. Par contre... Vous n'avez pas de conseil, vous n'avez pas d'accompagnement, vous n'avez pas de point de suivi. On est purement à l'école, oui ou non, j'ai fait ou je n'ai pas fait. Après, sur du Bicorp, aujourd'hui, c'est le leader mondial en label RSE, qu'on le veuille ou non. C'est 8000 entreprises certifiées Bicorp. Il y a plein de points très positifs dans Bicorp. Ils interrogent fortement le modèle d'affaires, c'est-à-dire que des entreprises de joaillerie, par exemple, en Suisse, ne peuvent pas obtenir le label Bicorp parce que c'est l'extraction de métaux qui, évidemment, ont été... Parfois dans des conditions...

  • Speaker #2

    Donc finalement, on ne se parle pas que de documents, il y a aussi le produit, ce qui génère du business, qui est évalué dans...

  • Speaker #3

    Évidemment. Après, moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas de donner une médaille au meilleur. Franchement, donner une médaille au premier de la classe, que Bicorpe le fasse, ça me va très bien. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les 99 votes derrière, sur les 100. C'est-à-dire tous ceux qui ont des business models pourris, qui font du fric, parce que le monde est fait comme ça aujourd'hui. Plus on a un business model pourri, plus on fait du fric. Donc plus on a du fric, plus on a les moyens de changer les choses.

  • Speaker #2

    Et ça c'est quoi le business model derrière Positive Company ?

  • Speaker #3

    Le business model, il est peu rentable comme tous les labels. C'est-à-dire qu'on passe un temps de fou, d'accompagnement, de suivi, de cocooning, de tout ce qu'on veut, d'audit, d'analyse.

  • Speaker #2

    Vous êtes les seuls qui travaillez pour la gloire, finalement.

  • Speaker #3

    Non, mais tous les labels ne gagnent pas d'argent. C'est dommage, mais en même temps, ça fait partie du jeu et je ne me serais pas lancé là-dedans si je voulais être millionnaire. Mais par contre, on a un vrai impact et on a une vraie action sur l'économie qui est intéressante. Et on est aussi des inspirations, je pense, pour beaucoup d'entreprises. En tout cas, on s'efforce de l'être et c'est ça qui nous anime au quotidien. Il n'y a pas que la valeur monétaire d'une entreprise qui est intéressante, c'est aussi sa valeur morale et on en fait partie. Et ce serait intéressant demain de valoriser une entreprise pas que sur son résultat, mais aussi sur son empreinte sociétale. Et on y va de plus en plus, ce qu'on appelle la triple comptabilité pour information.

  • Speaker #1

    Et si on rentre un peu plus dans le concret, même par rapport à Positive Compagnie, quelles actions vous vous intégrez au sein de Positive Compagnie, vous, quand je parle de toi et les collaborateurs, pour justement être aussi labellisé Positive Compagnie ? Est-ce que tu as quelques exemples vraiment très concrets ?

  • Speaker #3

    Pour le même, ce qu'on s'intrigue.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? T'as combien d'employés ?

  • Speaker #3

    J'ai 10 collaborateurs. Donc on s'applique évidemment à nous-mêmes le maximum de principes et on aime bien notre propre laboratoire et c'est même écrit dans notre raison d'être puisqu'on est société à mission, de travailler sur des innovations. Et donc une très concrète, c'est qu'on a testé... Il y a un an et demi, la semaine de 4 jours.

  • Speaker #1

    Ah génial ça !

  • Speaker #3

    Et on s'est laissé 6 mois pleins pour le faire. Donc 6 mois pleins moins qu'un jour à chaque fois. Et j'ai demandé surtout à l'équipe, on applique vraiment le truc, mais par contre, si vous avez besoin de bosser une heure ou deux le vendredi, vous pouvez le faire. Pour pas qu'on soit dans le rouge non plus sur tous les dossiers, parce qu'on passe pas de l'un à l'autre comme ça. Surtout quand on est en croissance comme ça. Mais surtout vous monitorez le temps que vous passez en dehors. Et on s'est aperçu qu'au final... On travaille tous au moins deux, trois heures le vendredi ou le mercredi, parce qu'on a choisi nous le mercredi et le vendredi, et donc on a décidé d'acter sur la semaine de quatre jours et demi. Et comme on n'est pas sur des sujets d'urgence, si ce n'est pas ce mardi, ce sera celui d'après.

  • Speaker #2

    Moi, je me pose la question, justement, à la lumière de cet exemple, c'est assez simple de lancer une dynamique sur une semaine de quatre jours à l'échelle de dix employés. Comment ça se passe à l'échelle d'une entreprise à quatre jours et demi ?

  • Speaker #3

    On a plein de clients à qui on a proposé ça, qui l'ont adopté, dont je pense à Elmi, qui a maintenant 150 salariés, qui eux sont vraiment la semaine de 4 jours et pas 4 jours et demi, et ça fonctionne. Et ils ont fait plus de 50% d'effectifs en l'espace d'un an.

  • Speaker #1

    Et tout à l'heure, tu as dit quelque chose peut-être que j'ai mal compris, mais j'aimerais bien revenir dessus. Tu as dit qu'il y a des sociétés qui ont moins de budget, et donc en fait on essaye qu'ils aient autant d'impact. Mais est-ce que moins de budget veut dire moins d'impact ? Pas forcément, non ?

  • Speaker #3

    Ah non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, mais alors du coup j'ai mal compris au départ.

  • Speaker #3

    Non, non, non, je dis juste que... Plus l'entreprise a de moyens, et effectivement plus elle a de temps et d'énergie à y consacrer, ce qui est logique. Mais on voit aussi beaucoup d'entrepreneurs hyper engagés qui donnent du temps, finalement de leur temps à eux, pour essayer de faire changer les choses, pour revoir leur modèle d'affaires. Et j'ai un chiffre à vous citer dont on est fiers, parce qu'on demandait tout à l'heure est-ce que vous vous auditez vous-même, etc. Donc nous, comme je disais, tous les ans, on envoie une enquête à tous nos clients, et on leur demande aussi, on en profite pour leur demander qu'est-ce que le label a changé chez eux. 92% de nos clients ont innové dans leur modèle d'affaires. Ça veut dire qu'ils n'ont pas fait du greenwashing, qu'ils n'ont pas juste changé les bureaux, les trucs comme ça. J'ai envie de dire, après, c'est le bureau, on s'en fout. C'est quel est le cœur d'activité de l'entreprise. Ils l'ont tous fait évoluer. Et je sais que chez 12, aujourd'hui, vous êtes en train de le faire. On en a discuté chez 12 aussi. Vous êtes en train de réfléchir à quel est le pourcentage de missions à impact positif chez vous. Comment vous pouvez aller vers plus d'impact positif dans vos missions. C'est ça, la RSE. Évidemment, les conditions de bien-être au travail sont importantes. On va passer surtout sur des cadres. Comme chez vous, et même sur le nom cadran encore plus, j'ai envie de dire, mais le cœur de métier, c'est clairement ça, c'est comment vous le faites évoluer.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on ne l'a pas tous en tête. Est-ce que tu peux rappeler les dimensions justement du label Positive Company ? Le modèle d'entreprise en fait partie, quels sont les autres ?

  • Speaker #3

    Il y a cinq grands piliers sur lesquels on va scanner les entreprises. C'est son cœur d'activité. Son modèle d'affaires, typiquement. Et dans le modèle d'affaires, on a la gestion des risques aussi. Quand on parle de durabilité d'une entreprise ou de développement durable, nous, communs du mortel, pensons RSE ou environnement. En fait, développement durable, c'est comment l'entreprise va durer dans le temps. Et nous, ce à quoi on s'attache, c'est aussi à ce que le modèle d'affaires soit viable dans le temps et qu'il se transforme, mais surtout qu'il soit viable dans le temps. Parce que si demain, on va vous dire, j'ai pas mal d'exemples de clients qui aimeraient réduire des gammes qui ne sont pas forcément très vertueuses vers des gammes plus vertueuses, donc souvent un peu plus chères, etc. Mais en fait, quand on veut... Notre vache à lait, c'est la gamme qui n'est pas bonne, qui n'est pas très vertueuse. Demain, passer à 100% de produits un peu écoresponsables, vous mettez en péril un pourcentage énorme de votre chiffre d'affaires.

  • Speaker #2

    C'est vrai qu'on oppose souvent RSE, performance, et souvent RSE est quelque chose de plus compatible dans l'innovation.

  • Speaker #3

    Donc ça, c'est le premier sujet, c'est l'activité. Après, il y a les modèles de gouvernance, qui, pour la petite anecdote, je ne sais pas pourquoi, n'est pas analysé chez Ecovadis. Mais en tout cas, vous avez notamment les sujets de gouvernance, et c'est de là dont tout part. C'est-à-dire que si la direction n'est pas d'accord, il n'y a pas un projet qui avance dans une entreprise en général, sauf les holacracies ou les structures plates, mais il n'y en a pas beaucoup. Ensuite, c'est des sujets liés à l'humain, c'est-à-dire les conditions de travail dans l'entreprise, les sujets liés à l'environnement, à l'empreinte en vision mentale et le carbone, et la partie numérique responsable, et enfin, tout ce qui est empreinte sociétale, avec notamment l'implication associative, les achats responsables, voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est déjà arrivé qu'une entreprise se voit enlever le label Positive Compagnie ?

  • Speaker #3

    Non, c'est jamais arrivé. Alors, on a eu des cas de controverses. qui ont été gérés, c'est-à-dire qu'effectivement, il y a une partie prenante, un article qui est sorti, je peux le citer, il ne nous en voudra pas, mais Electro-Dépôt, par exemple, qui est labellisé chez nous, avait fait son bilan carbone, mais il n'est pas publié. Voilà, j'ai envie de dire erreur de débutant. Normalement, quand on fait un bilan carbone, on doit le publier dans la base ADEME. Je ne sais pas, d'habitude, peut-être qu'ils n'ont pas voulu le faire parce qu'il était important. Évidemment, au vu de leur activité, peut-être qu'ils ne savaient pas qu'ils allaient le faire.

  • Speaker #1

    Ils ne se souviennent pas qu'Electrodepot est un bilan carbone.

  • Speaker #3

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr.

  • Speaker #3

    Mais cela dit, pour le coup, c'est intéressant parce qu'ils ont passé le label, ils sont en plein renouvellement en ce moment. C'est quand même un des sujets principaux aujourd'hui chez l'Electrodepot. Ils testent la majorité de leurs produits pour qu'ils soient le plus durables possible. Ils travaillent dans le marché de la logistique, sur l'économie énergétique, dans les magasins. Donc, il y a énormément de choses qui sont faites, mais ils sont évidemment conscients d'eux. De toute façon, toute grosse activité, toute grosse entreprise a un gros bilan carbone, il ne faut pas se cacher. Mais donc voilà, il y a ce sujet effectivement qui est assez important dans les entreprises.

  • Speaker #2

    Tu parlais tout à l'heure de trajectoire et du rôle de Positive Company justement dans l'accompagnement des labellisés. Quelles sont selon toi les grandes étapes pour construire une démarche RSE et surtout quels moyens se donner ? Je pense que c'est la question aussi assez concrète. pour les chefs d'entreprise qui nous écoutent, par où commencer ?

  • Speaker #3

    C'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Elle est partie prenante, les collaborateurs.

  • Speaker #3

    Oui, c'est une bonne question. Moi, je vous dirais... Toute objectivité, commencez par Positif Compagnie. Nos référentiels sont libres, gratuits, accessibles à tout le monde en ligne. C'était la petite chose prime. Je n'y avais pas pensé. Non, mais plus sérieusement, vous avez des référentiels qui sont à jour, alignés avec la réglementation. Ils sont gratuits. On a plus de 1500 entreprises aujourd'hui qui les utilisent et on n'a entre guillemets que 200 labellisés. Donc, ça veut dire qu'il y en a un paquet qui l'utilise juste pour se structurer. Donc déjà, utilisez ça, c'est gratuit. Et en plus, on est nul en commerce, donc on ne vous relancera pas. Vous allez vous créer... et vous allez être tranquille.

  • Speaker #2

    Il faudrait peut-être un CRM.

  • Speaker #3

    Peut-être, effectivement. Mais voilà, ce n'est pas notre idéologie, ce n'est pas d'aller faire du démarchage. Donc, on essaie d'être souple là-dessus et je pense que c'est important pour nous aussi d'avoir cette image-là parce qu'on doit venir pour un label par motivation et pas parce qu'on est motivé par d'autres. Donc, la première étape, je dirais déjà, voir ce qu'il y a dans une démarche RSE en utilisant ces diagnostics gratuits en ligne. Ensuite, effectivement, interroger ces parties prenantes, ça me paraît être vraiment important. Se faire accompagner par des consultants. Il y a des tonnes et des tonnes de consultants disponibles, compétents aujourd'hui, pas chers pour une bonne partie d'entre eux. Faites-vous accompagner. C'est comme tous les métiers. Moi, je serais incapable de faire le vôtre et je vais gagner beaucoup plus de temps si je passe par vous que si je le fais par moi-même. Eh bien, je dirais, c'est pareil. Faites-vous accompagner. Il y a plein de cabinets qui sont compétents là-dessus et qui sauront vous donner une trajectoire avec un bon rapport qualité-prix. Après, aussi créer une équipe interne, c'est la base. Par contre, petit point d'attention quand même qu'on a pu voir nous, c'est qu'on a souvent tendance pour valoriser quelqu'un, de lui donner une dimension RSE à sa fonction. Donc voilà, en plus déjà du 120% de taf que tu as au quotidien, on va te demander de faire 30% de RSE en plus. Donc au début, tout le monde est content. Mais en fait, on se retrouve avec une charge de travail qui est énorme et avec souvent aussi des démarches RSE qui... ralentissent ou qui ne sont pas dans un bon timing par rapport aux enjeux ou même aux engagements que font l'entreprise.

  • Speaker #2

    Mais alors du coup, ce que j'entends, c'est que tu dis qu'il faudrait finalement une instance ou en tout cas un groupe dédié à la RSE. Mais en même temps, ça doit être au cœur des enjeux d'entreprise et au cœur des préoccupations des collaborateurs. Comment on s'y prend au quotidien ?

  • Speaker #3

    De toute façon, une entreprise n'est composée que d'hommes. Donc si les hommes ne bossent pas, ce n'est pas l'entreprise toute seule qui va bosser.

  • Speaker #2

    C'est sûr qu'il faut quelqu'un pour lancer la dynamique et ça doit venir du haut, du bas. Quel est ton point de vue là-dessus ?

  • Speaker #3

    Je dirais que pour moi, ça doit être consultatif et coopératif. Donc, ça doit être une discussion ouverte avec des membres volontaires et avec aussi une direction qui se sensibilise de plus en plus sur ces sujets. Je pense que les deux, la formation des dirigeants et la motivation des collaborateurs, sont quand même deux clés fortes sur ces sujets.

  • Speaker #2

    On a abordé pas mal de leviers. Après, vient naturellement la question des indicateurs. Derrière, comment on pilote sa stratégie RSE pour justement la faire pérenne ?

  • Speaker #3

    Alors si vous devez retenir qu'une chose, mettez pas mille indicateurs. Prenez-en trois bons, ça suffit. Mais trois bons qui sont assez...

  • Speaker #1

    Qui parlent à tout le monde, surtout, qui sont assez...

  • Speaker #3

    Oui, je veux un exemple...

  • Speaker #1

    Concret, d'indicateurs.

  • Speaker #3

    Oui, j'en parle parce que je sais que chez Toile, c'est un des enjeux, mais je sais que typiquement, avoir une évaluation avec une note sur Positive Company, qui évolue chaque année avec un objectif de note ou d'étoile, est un bon indicateur. Parce que ça permet à la fois d'interroger ses parties prenantes, d'embarquer ses clients, ses fournisseurs, ses salariés. Ça permet d'avancer rapidement sur ces sujets-là. Après, effectivement, ça va dépendre aussi de votre cœur de métier. Donc il faudrait quand même à minimum être un indicateur sur le cœur de métier. Je pense que celui que vous êtes en train de prendre de pourcentage de mission à impact positif, par exemple, est un très bon indicateur, un peu complexe, qui va travailler dans le temps. Plus intéressant que, même si je n'ai rien à dire sur l'index égalité femmes-hommes, mais même si parfois il peut être un peu trafiqué, mais on va la mettre dans le calcul, il y a quand même des disparités, on le voit. Mais malgré tout, ça reste un indicateur intéressant, plus conventionnel. Mettez-vous en place des indicateurs qui vous ressemblent et que vous pouvez suivre aussi.

  • Speaker #0

    Et on a parlé du greenwashing, à l'inverse du greenishing, c'est quoi l'avantage d'être labellisé et du coup le désavantage aussi, la peur versus la fierté ?

  • Speaker #1

    C'est plus facile quand c'est quelqu'un d'autre qui dit que vous êtes engagé plutôt que vous, déjà. L'avantage d'être labellisé, c'est que nous, on vous donne de la data. C'est-à-dire qu'on va vous donner du pourcentage de satisfaction sur chacun des items des enquêtes qui sont envoyés aux collaborateurs. On demande s'ils sont bien dans leur boulot, on demande s'ils sont bien rémunérés. C'est pour la petite anecdote, l'item le moins bien noté sur l'ensemble de nos labellisés. Et pourtant, ce sont plutôt des entreprises modèles.

  • Speaker #2

    Vous avez combien de labellisés aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    220 là, aujourd'hui. Donc voilà, l'avantage, c'est clairement d'avoir un cap à suivre et puis de pouvoir aussi communiquer sur ce que vous faites. Et surtout, c'est la communauté. Je n'en ai pas du tout parlé jusqu'à aujourd'hui parce qu'on a parlé de plein d'autres sujets. Mais au-delà de Positive Company et de notre petite équipe, j'ai envie de dire, c'est 200 entreprises qui sont certifiées, c'est une cinquantaine de partenaires qui travaillent avec nous. C'est tout un écosystème auquel vous avez accès et on a innové sur le sujet, on a pris un peu de risques. On a créé un groupe WhatsApp. Dans ce groupe WhatsApp, vous avez des communautés d'intérêts. Et dans ces communautés d'intérêt, vous avez numérique responsable, achat responsable, mode et textile responsable. Donc derrière, ça vous permet aussi de rejoindre des groupes de travail et puis de faire connaissance avec d'autres entreprises. Nous, on est convaincus que la RSE doit être participative. Le principe, la base même de Positive Company, c'est vraiment le dialogue partie prenante. C'est des échanges collectifs. On doit sortir du modèle linéaire de je suis seul dans mon business, je suis en compétition avec tous les autres et j'avance le plus vite possible. Ça ne marche plus. On est dans un monde, je ne vais pas le rappeler, où l'ensemble quasiment des ressources sont épuisées. Donc, au bout d'un moment, quand il n'y aura plus, il faudra faire avec les autres. Donc, autant anticiper et commencer à travailler tout de suite avec ses confrères, ses concurrents, ses partenaires pour co-créer ensemble des solutions. Pour moi, la solution, elle est vraiment là.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui marche, là, à ce moment ? Vous avez lancé ça quand ?

  • Speaker #2

    Le groupe WhatsApp ?

  • Speaker #1

    Ah, ça fait trois ans, trois, quatre ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord, mais ce n'est pas nouveau.

  • Speaker #1

    Non, non, non, ça fait longtemps qu'il existe.

  • Speaker #2

    Et quel est ton retour d'expérience sur, justement, cette initiative ? Est-ce que tu vois des tendances par secteur ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre de manière générale à cette question parce qu'effectivement... Déjà,

  • Speaker #2

    est-ce qu'il y a un secteur qui prédomine dans les labellisés positive compagnie

  • Speaker #1

    On a beaucoup de médias, tout type de médias. Dont la presse aussi, on a pas mal de sociétés de conseil, beaucoup de sociétés industrielles, de sociétés de l'agro aussi, je suis toujours lié dans l'industrie potentiellement, de plus en plus du monde de la santé aussi, qui est un peu un secteur émergent sur les labels. Je ne crois pas même que mes confrères aujourd'hui, beaucoup d'entre eux, sont du secteur de la santé, et pour le coup, c'est vraiment la grosse tendance qu'on voit aujourd'hui chez nous, peut-être parce que la santé est un secteur qu'on pensait par défaut RSE. Mais en fait, on s'aperçoit qu'il y a des gros enjeux dans la santé, il y a des gros enjeux éthiques. Comment on aborde le sujet du handicap ? Comment aborder le sujet de la maladie avec un patient ? Dans un monde où on est de plus en plus des numéros et on enchaîne les rendez-vous dans un monde de désert médical. Donc, il y a des gros enjeux aussi dans la santé qui sont en train d'adresser de manière très intelligente. Et c'est assez passionnant à suivre aussi.

  • Speaker #2

    Et justement, sur ces groupes d'intérêts, est-ce que tu vois l'intérêt d'initier une dynamique un peu cross-sectorielle ou est-ce qu'il faut plutôt travailler secteur par secteur ?

  • Speaker #1

    Les deux. En fait, on a vraiment les deux. Et j'ai envie de vous dire, je ne sais pas ce qui s'y passe, parce qu'en fait, il y a une vraie autonomie sur les groupes de travail. Aujourd'hui, chacun décide ensemble de dire qui est-ce qui a envie de travailler là-dessus. Donc, je ne sais pas la moitié des choses qui se passent dans nos groupes de travail. Et tant mieux, parce qu'on a d'autres choses à faire aussi.

  • Speaker #0

    J'ai une petite question, c'est quoi ton ambition pour Positive Company d'ici 3 à 5 ans ? Au-delà de l'international ?

  • Speaker #1

    Dans un monde positif, notre ambition à 5 ans, c'est d'arriver à labelliser 10% des organisations en Europe. Il y a une théorie qui dit que si 10% d'une population... agit différemment le reste de la population parce qu'on appelle le tipping point et donc on espère atteindre ce tipping point ça m'étonnerait qu'on arrive à obtenir autant d'entreprises labellisées, tant mieux s'il y a un effet d'emballement mais je dirais aujourd'hui il ne faut pas oublier que les entreprises labellisées en France c'est 1000 à 1200 entreprises sur 4 millions de PME On est l'épaisseur du trait. Une marche qui est énorme et pas toutes les entreprises y iront. Mais par contre, c'est important aussi que ces labels soient de plus en plus reconnus. Et ça, c'est une vraie difficulté au niveau des donneurs d'ordre aujourd'hui. C'est qu'à part un ECOVA10 qui commence à faire foi à l'échelle internationale, des labels comme le nôtre sont malheureusement pas assez valorisés, je trouve, dans les appels d'offres. Et j'aimerais que ça ne le soit plus. On fait un plaidoyer régulier là-dessus pour aller voir les donneurs d'ordre, pour expliquer ce qu'on fait, la sérieux de la démarche, etc. Mais malheureusement, ce n'est pas encore assez valorisé. Ça le sera. Aujourd'hui, il faut voir qu'à l'échelle de l'économie, des labels comme les nôtres ont maximum 10 ans pour le plus ancien. Donc, c'est rien, je dirais, à l'échelle de l'économie. Mais je pense que dans le temps, le sérieux de nos démarches, tous les labels confondus, je parle, vont, j'espère, montrer que les entreprises qui sont engagées avec nous sont des entreprises qui vont vraiment dans le bon sens.

  • Speaker #0

    Tu te verrais, toi, être dans un groupe WhatsApp avec B Corp ou Lucie ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, je suis bien sûr. Tu l'appliques ? Là, je ne suis plus qu'un jour, on fait une semaine des labels tous ensemble. Moi, dès qu'il y a Produirap, chaque année, j'essaie de rassembler tout le monde pour faire une... Une photo de famille pour montrer qu'on envoie un message commun, c'est pas facile, j'avoue. Mais oui, mais...

  • Speaker #0

    Parce que les 10%, finalement, à vous tous, vous les réunissez. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et le but étant... Non, les réussites, non, non, les réussites, ils ne réunissent pas du tout Entre Bicorp,

  • Speaker #0

    Lucie, Positive Company...

  • Speaker #1

    Un millionième pour cent, et encore.

  • Speaker #0

    En France ou en Europe ?

  • Speaker #1

    Partout.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Ah, je me semblais qu'il y avait pas mal de...

  • Speaker #1

    Nous, on a 220. Je crois que l'Afnor, c'est 250. Lucie, ça doit être 300. Bicorp, 300. Voilà, tout ça, ça fait pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Au moins, non, je pensais que c'était bien.

  • Speaker #1

    C'est plus de bruit que de volume.

  • Speaker #0

    Pourquoi c'est si peu coté, finalement, le label ? C'est peut-être ça aussi, de base, que c'est pas connu ? C'est pas reconnu par l'État.

  • Speaker #1

    C'est déjà qu'il est payant. Ça veut dire que déjà, par défaut, c'est un budget. On fait tout pour que l'ARSO soit pas un sport de riches. Mais malgré tout, il y a un travail. Vous avez vu le nombre de domaines, le scope. La largesse du scope est énorme. Donc l'analyse d'une entreprise... nécessite fatalement un temps homme qui est incompressible. Et tant mieux qu'il soit incompressible, que chaque GPT puisse pas le faire. Mais donc, fatalement, déjà, il y a un coût qui peut restreindre ça. Après, il y a une question d'image aussi, c'est-à-dire qu'on peut vite être taxé de greenwashing, donc certaines entreprises vont s'engouffrer dans cette excuse pour pas le faire. Et puis c'est un engagement, et ça nécessite du courage. Et il n'y a pas suffisamment pour moi d'entendre. Tu disais,

  • Speaker #0

    s'il y a une loi... Les gens y vont. Est-ce qu'il y a des labels qui sont reconnus par l'État aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Non, aucun. Et la plateforme RSE a lancé une consultation en 2021, si je ne dis pas de bêtises, et l'État s'est désengagé du sujet, ce qui est un scandale. L'État devrait imposer ce genre de choses, comme il devrait proposer des subventions pour des entreprises qui font des bilans carbone. Il y en a de plus en plus, tant mieux. Mais ça devrait être, je dirais, c'est comme l'isolation des bâtiments, ça devrait presque être gratuit, j'ai envie de dire, aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Avant de clôturer cet épisode et de te poser nos deux questions signatures, peut-être t'entendre sur les sujets d'intelligence. L'urgence artificielle générative, on a évoqué le chat GPT. Quel est votre regard, tout label confondu, tu parlais d'une dynamique de mouvement, sur ce phénomène de société qui va être amené à s'ancrer ?

  • Speaker #1

    J'ai une réponse toute faite. C'est-à-dire, il y a 20 ans, peut-être un peu plus maintenant, quand le numérique est arrivé dans les entreprises, celles qui, il y a 20 ans, se disent, Oui, bon... Le numérique, bon, ça va être une mode, ça va passer. Aujourd'hui, ils ne sont plus là. Là, il y a 3-4 ans, en gros, je le date au Covid, pareil, même phénomène, RSE. Toutes les entreprises ont dit, le RSE, moi, ça va me passer à côté.

  • Speaker #2

    C'est le ou la RSE ?

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas RSE. Soudainement, le RSE, ça me fait rire quand je l'entends, mais en même temps, ça me touche, je trouve ça touchant. et ça montre l'intérêt qu'on y met mais voilà sur les 30 dernières années deuxième bouleversement c'est les engagements RSE de l'entreprise, c'est à dire qu'aujourd'hui une entreprise qui monte pas à minimum une charte un truc, un bilan carbone, un engagement une notation, elle a accès de quasiment plus au business aujourd'hui Et maintenant, c'est l'IA. Donc, on peut dire, oh là là, ça va être une catastrophe. Non, on va le faire avec. Et on va, j'espère, essayer. Moi, j'ai toujours une vision positive de tout ça, de l'utiliser à bon escient, d'essayer de faire gagner du temps aux gens pour qu'ils aient du temps, justement, pour travailler sur les sujets RSE et qu'ils puissent...

  • Speaker #2

    Donc, vous l'utilisez dans vos démarches de labellisation ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on l'utilise un peu. Oui, on l'utilise un peu sur divers sujets. Il y a des sujets qui sont intéressants. Nous, dans le traitement des données, aujourd'hui, quand on envoie des enquêtes à 300 000 personnes, on a... parfois d'un volume énorme de data. Donc, plutôt que d'avoir quelqu'un qui passe trois heures à le lire, effectivement, l'IA nous aide fortement là-dessus.

  • Speaker #2

    Merci Charles, c'est un épisode inspirant. Avant de clôturer nos deux questions signatures, la première, que veut dire pour toi penser plus large et faire autrement C'est la devise de Twelve.

  • Speaker #1

    Penser plus large et faire autrement, je dirais, puisqu'on est en thème de la RSE aujourd'hui, moi je dirais que penser plus large et faire autrement, c'est… prendre le chemin de la RSE comme une opportunité, pas une contrainte. Donc, c'est vraiment ça. C'est se dire aujourd'hui, OK, ce sujet arrive sur la table par toutes les parties prenantes, notamment de mes clients, clairement. Ça aussi, c'est ça qui fait bouger les choses. Aujourd'hui, comment je peux être malin dans ce système-là et comment je peux allier contraintes et opportunités.

  • Speaker #2

    On peut voir comme un moyen et pas comme une fin.

  • Speaker #1

    Donc, moi, je dirais, ce que je trouve vraiment passionnant dans notre monde de la RSE, c'est que ça nous oblige à comprendre l'impact de notre cœur d'activité. Je reprends Twelve encore aujourd'hui. Qu'est-ce que concrètement le fait qu'un Norman, Julia, je ne sais qui, va sur un site client et réalise une prestation, quel est l'impact de cette prestation ? Parce qu'aujourd'hui, les entreprises fonctionnent de cette manière, on a des demandes aux clients qu'on va chercher ou en rente, on trouve des solutions face, on fait des facturations et on passe à autre chose. Et le but, c'est d'avoir le maximum de facturations et de facturer le mieux possible autant que possible.

  • Speaker #2

    Mais il y a une vraie complexité.

  • Speaker #1

    Et concrètement, qu'est-ce que ça a comme impact ?

  • Speaker #2

    Pour les entreprises de service, ça réconcilie justement toutes ces actions. Nous, en tant que société de conseil, c'est... et voir au-delà de notre propre impact celui de notre client. C'est une vraie barrière aujourd'hui, je pense, pour compiler et voir vraiment l'impact que peuvent avoir les solutions qu'on propose.

  • Speaker #1

    Ça se mesure, c'est des discussions que vous pouvez avoir. Autant il y a dix ans, je pense que les clients auraient été plutôt fermés là-dessus. Aujourd'hui, ils vont être très ouverts. Et ça va être des opportunités de business. C'est-à-dire que vous allez les voir en disant Ok, il y a notre activité, etc. Mais ensemble, comment on peut avoir un meilleur impact ? Concrètement, on est en train de développer des apps, des choses comme ça, elles tournent à H24, alors qu'on travaille à priori de 9h à 18h, à peu près. Est-ce qu'on ne peut pas arrêter que les apps tournent la nuit ? Est-ce qu'on ne peut pas mettre en pause nos serveurs ?

  • Speaker #2

    C'est une question positive, mais... Pas très réaliste, je trouve, parce que c'est vrai qu'on a tous des niveaux de maturité différents et c'est encore compliqué d'engager une vraie dynamique au trait de client.

  • Speaker #1

    C'est vos rôles à vous, c'est le rôle des entreprises. La meilleure idée, c'est d'aller sortir des sentiers battus. Et c'est ça qu'on va prôner, c'est ça qu'on va aussi vous donner les moyens de faire.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on y a un peu répondu du coup, mais deuxième question, est-ce que tu as une idée reçue que tu aimerais déconstruire aujourd'hui, que ce soit d'entrée vie pro ou perso ?

  • Speaker #1

    Je vais terminer sur un truc positif, mais je trouve qu'on a quand même, et ça se justifie, une ambiance assez lourde sur ces sujets. Et je pense qu'aujourd'hui, il faut qu'on ait un regard neuf sur nos activités et qu'on arrête de se morfondre. Je pense qu'il faut qu'on aille dans le monde de l'action aujourd'hui et qu'on prenne des vraies décisions. Et qu'on ne soit pas juste dans la planète qui va imploser, exploser dans les prochaines années, dans la planète où on survivra, ça c'est sûr. Maintenant, c'est comment nous, on va survivre sur cette planète. Et donc, je casserai l'idée reçue du fait que c'est déterminé et qu'on va droit dans le mur. Non, moi, je n'y crois pas. Moi, je crois, oui, c'est sûr que là, aujourd'hui, on va droit dans le mur. Mais je pense, et j'ai l'espoir en l'humain, sur le fait qu'on trouvera toujours des solutions. Et je veux faire juste un petit aparté. Mon grand-père qui est mort aujourd'hui, il y a 14 ans, je pense à lui aujourd'hui, vous voyez. J'ai été aller le voir quand j'étais dans ma première boîte, il y a eu la crise en 2011, au 2008, pardon, excusez-moi. Et je lui dis, c'est le monde qui s'écroule là. Il me dit, t'inquiète pas, c'est quand les humains sont la tête dans le guidon ou dans la haine, pour ne pas dire de gros mots, qu'ils innovent. Et là, maintenant, vous êtes face au mur, vous allez innover et je n'ai pas d'inquiétude là-dessus. Et moi, je trouvais ça hyper intelligent d'une personne qui avait 94 ans quand même. qui m'a dit non mais là en fait l'humain a besoin d'avoir le nez dans la...

  • Speaker #0

    Mais qui a surtout fait plein de choses et puis en fait que chacun à sa propre échelle pouvait avoir son impact et peut-être être en fait moins bon qu'un autre ou...

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci Charles. On a été ravis de t'avoir au micro d'Outside the Lab.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Outside the Lab.

  • Speaker #3

    Si ça vous a plu, n'hésitez pas à suivre et à mettre 5 étoiles au podcast sur la plateforme que vous avez utilisée pour l'écouter. A bientôt pour un prochain épisode.

Share

Embed

You may also like

Description

Dans ce nouvel épisode, nous avons parlé d’impact avec Charles-Henri Margnat, multi-entrepreneur engagé et fondateur de Positive Company, LE label RSE made in France qui accompagne les entreprises dans leur trajectoire de développement durable.

En plus de partager avec nous sa vision positive de la RSE, Charles nous invite à être dans le mode de l’action et à prendre le chemin de la RSE comme une opportunité plutôt que comme une contrainte !

Qu’est ce qu’un label et en quoi peut-il aider à changer les choses ? RSE et performance sont-elles compatibles ? Comment mettre en place une démarche RSE pérenne, quels moyens se donner et quels indicateurs suivre ? La réponse à ces questions dans cet épisode inspirant !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Outside the Lab, c'est des conversations avec des personnes inspirantes, avec qui on déconstruit des idées reçues et on parle d'innovation de mille façons, mais toujours sous le prisme de l'impact et de l'expérience.

  • Speaker #1

    À toi qui es curieux, notre objectif est de te donner envie, mais aussi les moyens et la matière pour concrétiser tes idées et passer à l'action. Notre conviction, il faut penser plus large pour faire autrement.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode, nous avons parlé d'impact avec Charles-Henri Margnat, l'ulti-entrepreneur engagé et fondateur de Positive Compagnie, le label RSE Made in France qui accompagne les entreprises dans leur trajectoire de développement durable. En plus de partager avec nous sa vision positive de la RSE, Charles nous invite à être dans le mode de l'action et à prendre le chemin de la RSE comme une opportunité plutôt que comme une contrainte. Qu'est-ce qu'un label et en quoi peut-il aider à changer les choses ? RSE et performance sont-elles compatibles ? Comment mettre en place une démarche RSE pérenne ? Quels moyens se donner et quels indicateurs suivre ? La réponse à ces questions dans cet épisode inspirant. Bonne écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Charles-Henri. Charles.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #2

    On est ravis avec Juliette de t'avoir au micro d'Outside the Lab pour ce nouvel épisode sur le thème de la RSE et plus largement aussi sur les questions d'impact. Charles, tu es un multi-entrepreneur engagé. En 2011, tu fondes Davrycourt, un cabinet de conseil et de recrutement qui agit pour rendre le secteur de l'industrie plus durable. Et tu inities un modèle nouveau en matière de bien-être au travail. Et en 2019, tu vas un cran plus loin et tu crées Positive Company, le label RSE made in France, pour adresser plus globalement aussi les enjeux de la RSE. Notre première question pour démarrer, c'est quel a été l'élément déclencheur qui t'a poussé à créer Positive Company ?

  • Speaker #3

    Allez, je vais rentrer cash dans le sujet. Mon ex-femme, parce que je suis malheureusement séparé, ou pas, mais dans tous les cas, me disait, mais c'est con, avec toutes tes compétences, que tu fasses ça, les utilises à faire du fric. Et en fait, elle n'avait pas tort. Et je trouvais que ça a été un élément assez déclencheur dans le sens où me dire, ben voilà, effectivement, quand j'avais quoi, 30 ans, j'ai créé Davry-Court, en 5 ans, on avait 350 salariés, on faisait, je ne sais plus, 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. C'était quoi l'objectif derrière ? C'était toujours plus, c'était de passer de 400, 500, 600, avec toutes les contraintes qu'il peut y avoir derrière. Et en fait, je me suis dit à ce moment-là, mais je vais faire quoi de ma vie encore ? Je commençais à approcher la quarantaine, ça fait un peu réfléchir, et du coup, je me suis dit, il faut vraiment que je donne un impact positif à ma carrière. Et en fait, je faisais partie de cercles de dirigeants, etc. Et je voyais que modestement, j'avais quand même un peu d'aura autour d'eux. Et donc, quand j'ai voulu engager ma première entreprise dans une démarche RSE poussée, différenciante, parce que j'aimais bien faire les choses à fond et j'aime toujours faire les faire à fond, j'ai regardé à l'époque les labels qui existaient et sans les décrier, parce qu'aujourd'hui ils ont fait un travail exceptionnel, jusqu'à l'époque la RSE c'était... On parlait de réseau social d'entreprise, c'était pas de la RSE comme on en parle aujourd'hui. Eh bien, les propositions qu'il y avait à l'époque ne me plaisaient pas en tant qu'entrepreneur parce que trop documentaire, et c'est encore beaucoup le cas. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, pour avoir un scoring ou un label, etc., il y a encore beaucoup de labels qui sont décernés comme ça. Vous avez une plateforme en ligne, vous mettez des documents, vous mettez des chartes en place, et puis vous avez tel nombre de points. Et moi, je trouve ça très déceptif et finalement très greenwashing. J'ai mis qu'est-ce qui peut exister comme modèle qui permette de vraiment garantir que l'entreprise ne fasse pas du greenwashing. Et donc, après deux nuits blanches, j'ai créé Positive Company en me disant, c'était Workplace à l'époque. Je pense qu'on a un concept qui est intéressant, qui est celui que la moitié de la notation est décernée par des enquêtes qui sont envoyées anonymement aux principaux concernés finalement. Et donc, qui mieux que les clients ou partenaires d'une entreprise peuvent attester ou pas de l'engagement d'une entreprise ? Et donc, l'idée a été le point de départ de Positive Compagnie. C'était vraiment cette vision à deux parties, entreprise et partie prenante.

  • Speaker #1

    Tu parles de pas mal de choses, d'impact positif, de RSE. Greenwashing, c'est plein de thèmes qu'on va pouvoir un peu découper pour rentrer un peu plus en détail. Qu'est-ce que c'est pour toi l'impact positif, l'ARSE, et pourquoi tu ne retrouvais pas ça dans la première société où tu n'as pas pu implémenter ça dans la première société ?

  • Speaker #3

    Non, j'ai pu l'implémenter et je continue à le faire, puisque je suis toujours associé à cette entreprise, je ne suis plus du tout opérationnel. Mais non, on l'avait implanté et en fait, l'ARSE, c'est un concept quand même très vague, qui englobe à la fois la qualité de vie au travail, la sécurité, la santé des collaborateurs, l'empreinte sociale et environnementale d'une entreprise, son attache territoriale, son empreinte locale. C'est pratique aussi en termes de commercial, achat, etc. Donc quand tu as... On ne sait pas ce que c'est que la RSE et qu'on dit qu'il faut qu'on fasse du RSE, comme je vois beaucoup d'entre vous qui disent qu'il faut que je fasse du RSE. Et bien en fait, on s'aperçoit que ce concept est assez complexe pour une entreprise qui veut se lancer là-dedans. Et notre premier métier, notre premier travail qu'on a fait depuis le début, ce n'est pas de vulgariser, mais c'est de démocratiser ça. C'est-à-dire que oui, il y a un nombre important de sujets qui vont être abordés dans la RSE, mais on peut les aborder de manière très structurée et de manière assez simple. Finalement. Et donc, c'est ce qu'on a fait depuis 5 ans maintenant, c'est que nos référentiels, on les revoit... Au début, on les revoyait tous les 3 mois, maintenant, depuis quelque temps, c'est tous les 6 mois, et maintenant, c'est tous les ans. Et en fait, on implémente à chaque fois des nouvelles idées, mais aussi, on essaie de rendre de plus en plus accessibles, j'aimerais en dire, en fonction de la taille de l'entreprise, parce que ce qu'on a vu, c'est pas forcément le secteur d'activité qui va impacter la manière dont on va gérer la RSE, mais aussi, souvent, ce sont ses moyens. Et donc une entreprise de moins de 50 salariés va avoir moins de moyens qu'une entreprise qui a 400, 500 collaborateurs et encore moins de moyens qu'une entreprise qui en a plus de 1000. Et donc on a fait trois référentiels justement qui permettent d'être accessibles en fonction de la taille de l'entreprise et donc de ses moyens. Donc voilà, je dirais que c'est ça qu'on a mis en place pour rendre la RSE accessible. Et pour moi, c'est aussi un point important, un deuxième point qui est important, c'est qu'on doit obligatoirement aligner ces référentiels avec un cadre légal qui est celui... à minima de l'Europe. Et donc, ce jour, on est assez fiers d'avoir le référentiel le plus à jour aujourd'hui. Par rapport à une nouvelle réglementation qui s'appelle la CSRD, on ne va pas parler de gros mots ce soir, mais c'est en gros une réglementation qui a été implantée au 1er janvier 2024 et qui impose à toutes les entreprises de plus de 250 collaborateurs, avec d'autres critères mais dans les grandes lignes c'est ça, un reporting à niveau européen. Comme j'ai envie de faire un discours tout de suite sans que vous me posiez de questions, j'ai aussi en tête le fait que c'est fondamental aujourd'hui pour une entreprise qu'elle s'intègre dans un... Contexte réglementaire, parce que maintenant que ça fait 5 ans que je fais ce métier à temps plein et plusieurs heures par jour, je vois que les seules choses qui font bouger les entreprises, c'est malheureusement pas l'envie ou le désir ou la motivation, ça reste la loi. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce qui va faire bouger les entreprises, c'est la loi. Et donc, notre travail à nous tous aujourd'hui, c'est déjà de se conformer à cette loi, mais surtout d'essayer autant que possible de la faire évoluer dans le sens. Et on voit que malheureusement, en ce moment, ce podcast est un peu contextuel, mais ces enjeux réglementaires qu'on a... peuvent parfois trop contraindre les entreprises et on a des marches arrière qui se retrouvent notamment dans le milieu agricole, mais pas que, parce qu'il ne faut pas oublier non plus qu'on est dans un monde globalisé et qu'il y a une concurrence dans l'ensemble des pays du monde et que si on veut être compétitif, plus on met des lois et des normes et moins on l'est en fait. Donc il y a aussi cet enjeu d'empreinte ou d'emprise, j'ai envie de dire, international sur ces sujets-là et c'est clairement l'ADN de Positive Company, c'est pour ça qu'on l'a appelé comme ça et pas l'entreprise positive, c'est qu'on a pour vocation de capitaliser sur ce savoir-faire. RSE franco-européen pour le proposer comme standard à l'échelle internationale. Et donc, c'est pour ça que notre label a un nom anglophone, c'est pour ça que tous nos référentiels sont à minima en anglais et puis dans d'autres langues. L'objectif, sans se le cacher, c'est de faire un peu de soft power à l'échelle internationale.

  • Speaker #2

    Charles, tu as ouvert un certain nombre de portes dans lesquelles on va s'engouffrer ou pas. Mais avant, j'aimerais revenir à la question peut-être au cœur de notre échange aujourd'hui. Qu'est-ce qu'un label ? Et en quoi, en tant que label, Positive Company peut changer les choses ?

  • Speaker #3

    Moi, je n'ai jamais cru au label, de toute façon. Plus sérieusement, un label, pour moi, ça devrait être deux choses. C'est déjà un gage. Pour les parties prenantes d'un engagement d'une entreprise, avec des objectifs et petit tacle par rapport à mes confrères, on est le seul label au monde, la RSE, à avoir des critères d'obtention. C'est-à-dire que l'ensemble des autres labels ont un critère de point. C'est-à-dire que vous, consommateurs de main, quand vous allez voir le label XY sur une brique de lait... Je vais Non, je ne sais pas.

  • Speaker #2

    On va te poser la question dans le débat.

  • Speaker #3

    Ce n'est pas de casser les autres, pas du tout. C'est juste de mettre aussi en avant ce qu'on trouve important dans un label. Et un label, c'est aussi un gage. Quand vous allez acheter un produit bio, vous savez qu'il n'y a pas de phytosanitaire dedans. Un label RSE, ça doit être aussi des critères. Et donc, dans nos critères, nous, on a essayé de trouver... des points communs à toutes les entreprises. Et ce n'est pas simple. Parce que dans les avélisés, on a 12, vous pouvez être du consulting, mais on a des producteurs de moules de bouchons. On a la clinique Marcel Samba, on a des centres d'imagerie médicaux, on a des assurances.

  • Speaker #1

    Mais au-delà du côté des critères comme ça, on parle de France, Europe, voire internationale. Est-ce que c'est viable ? Parce que je pense qu'en France, on est à un certain état d'avancement par rapport à l'Europe et par rapport à l'international.

  • Speaker #3

    Les critères qu'on met en place sont internationaux. Et donc, Dans les premiers critères, ça peut paraître basique. Pour avoir une étoile chez nous, il faut avoir un minima. Une démarche RSE qui soit structurée, c'est-à-dire qu'on peut demander à n'importe quelle entreprise qui est labellisée positive compagnie de sortir sa démarche RSE et en un second, ils ont un document qui vous montre comment ils sont structurés, ce qui est le minimum.

  • Speaker #1

    Quelqu'un qui vient à une compagnie, et pour reprendre le terme, j'aimerais faire du RSE, vous ne les accompagnez pas ?

  • Speaker #3

    Non, tous nos référentiels sont en open source, donc ils peuvent eux-mêmes déjà se confronter à ce qu'on attend. Ensuite, ils vont se structurer et quand ils se sentent prêts, et il y a des entreprises qu'on a connues il y a 3-4 ans qui viennent nous voir aujourd'hui, donc quand ils se sentent prêts, ils se lancent. Premier niveau, c'est déjà avoir une stratégie RSE écrite, formulée sur un minimum à un 4. Deuxième niveau pour chez nous, c'est d'avoir réalisé un bilan carbone SCOPE 3. Donc c'est l'ensemble de son empreinte carbone et d'avoir défini un plan de réduction de son empreinte carbone. Déjà, vous faites le filtre de 80% des entreprises. Et puis le troisième niveau pour nous qui est le plus élevé, sous à quoi vous allez concourir cette année, je vous le souhaite, c'est d'avoir... soit inscrit sa raison d'être dans ses statuts. Alors, c'est un peu technique, la raison d'être dans les statuts.

  • Speaker #2

    L'entreprise à mission.

  • Speaker #3

    Alors, ce n'est pas tout à fait exactement la même chose. Les deux sont très proches. Depuis effectivement 2019, il y a la loi Pacte qui permet à toutes les entreprises qui le souhaitent d'inscrire leur raison d'être dans leurs statuts et potentiellement de devenir société à mission. On ne demande pas d'être société à mission parce qu'il y a aussi tout un cadre derrière la société à mission qui est assez lourd, notamment de vérification par un OTI qui donne aussi une crédibilité à cette démarche. Oui. Ce qu'on demande à l'entreprise, c'est qu'elle comprenne son sens dans la cité, c'est-à-dire quelle est la place de l'entreprise dans l'économie, et qu'elle se fixe un but avec un minimum d'enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux.

  • Speaker #2

    Dans ce cas, je reprends la question de Julia. C'est quoi le rôle de Positive Company dans tout ça ? Quel accompagnement vous proposez à ces entreprises ? Et quelle est la mission finalement au cœur de votre raison d'être ?

  • Speaker #3

    Alors, notre métier à nous, c'est clairement de prendre n'importe quelle activité de n'importe quelle structure et de les accompagner dans leur trajectoire de développement durable et de les accompagner avec une trajectoire qui est ambitieuse, mais aussi qui apporte de la joie et du business dans l'entreprise. C'est-à-dire qu'on va permettre, grâce aux interrogations des parties prenantes, de pouvoir ressortir les enjeux importants de l'entreprise. C'est assez facile de se dire, bon, moi, je vais être E, RSE chez moi, je vais arrêter les gobelets à l'agrandie, certes. Mais quand vous êtes producteur de papier, je ne sais quoi, c'est pas ça l'enjeu.

  • Speaker #2

    C'est inscrire finalement la...

  • Speaker #3

    Finalement, c'est confronter ces enjeux internes de l'entreprise avec la vision des parties prenantes et de définir ensuite une trajectoire. Et notre rôle à nous, c'est que cette trajectoire soit ambitieuse, qu'elle soit impactante et qu'elle soit suivie dans le temps. Et donc, une fois que vous rentrez dans la labellisation, vous êtes engagé déjà sur un minimum à trois ans. Et ensuite, on fait des points tous les six mois avec vous pour voir où est-ce que vous en êtes, suite notamment au premier rapport. C'est ce qui a été mis en place chez 12 suite à notre dernière audite, c'est la mise en place, si je ne dis pas de bêtises, d'un plan à la fois d'intéressement, mais aussi la possibilité à chacun, je crois, de devenir actionnaire, si je ne dis pas de bêtises. Tout à fait, oui. Voilà, ça, typiquement, ça a été une des recommandations de Positive Compagnie. Ça a été mis en place suite à notre rapport, ça a été aussi remonté dans les enquêtes, le souhait de pouvoir participer à l'aventure de l'entreprise, et concrètement, voilà, ça a été mis en place. Bravo. Et ça, c'est un des millions d'exemples qu'on peut avoir en termes d'impact qu'on peut avoir dans une entreprise. Je ne vais pas la citer, mais il y a des entreprises qui ont mis en place le télétravail pendant le Covid et qui, dès que le Covid est plus ou moins passé, ont décidé d'arrêter ça. Je peux vous assurer que quand on est rentré dans l'entreprise, on a été vu comme les messies. Le premier truc que nous ont demandé, c'est s'il vous plaît, essayer de remettre en place le télétravail.

  • Speaker #2

    Donc en fait, l'enjeu, c'est d'inscrire la RSE au cœur de son modèle d'entreprise et de l'aligner avec son modèle aussi de performance, de business, mais aussi de l'adopter de manière pérenne.

  • Speaker #3

    Exactement. Et en fait, un label, c'est un peu le début de votre question, un label, c'est aussi ça. C'est-à-dire qu'une fois que vous engagez, que vous affichez, comme ici, Certified Positive Company, que vous êtes engagé derrière, en tant que dirigeant, en tant que manager, c'est compliqué d'avoir des actions ou des comportements qui vont être à l'encontre de ça. Ça va être rapide de vous rappeler à votre...

  • Speaker #2

    Le fameux gage dont tu parlais, en fait, qui nous oblige à être transparents, à la fois envers nos parties prenantes, nos partenaires et nos collaborateurs.

  • Speaker #1

    Voilà. J'ai une petite question assez simple, mais c'était quoi votre premier client ? Parce que vous dites qu'on a toutes sortes de secteurs, on aiguille selon le secteur les critères ou les actions à prévoir. Ça demande quand même de vos collaborateurs d'avoir une certaine expertise transverse sur les secteurs. Nous,

  • Speaker #3

    on est très, très bons généralistes, avec de plus en plus de spécificités qui se font. Je dirais de manière naturelle, on ne fait pas de prospection. Je veux aussi mettre un point important, je sais que c'est un peu votre spécialité ici, d'accompagner les CRM et compagnie. Nous, on a zéro prospection. Donc, on ne maîtrise pas, j'ai envie de dire, les entreprises qui viennent nous voir. C'est que du bouche à oreille, de la connaissance et puis des gens qui adhèrent aussi au concept. Donc, aujourd'hui, on est des très bons généralistes avec de plus en plus de verticales expertises métiers, avec l'expérience, mais à la base, on a des bons généralistes. Par contre, ce qui va faire notre valeur ajoutée, c'est la fameuse interrogation des parties prenantes. Et en fait, ce n'est pas nous les spécialistes, c'est tous les gens qui vous entourent. On cherche les repos dans les questions proposées. Ceux qui vont être capables de vous dire vers quoi aller. Je prends un exemple, Rouge Gorge, qui est une entreprise qui vend des dessous. Une belle entreprise, 600 salariés, elle fait partie du groupe Mullier. Quand on a lancé l'enquête auprès de 300 000 clientes, l'item numéro un qui est ressorti, c'était, il faut absolument vous travailler. Vous voyez, les emballages, trop de plastique, trop de papier de soie, trop de ceci, trop de cela. Et l'item numéro 2, ce qui a été intéressant, c'était qu'en interne, les collaborateurs en numérant disaient que l'entreprise était engagée, et puis les clients disaient la qualité des produits et le fait qu'ils soient abordables. Mais rien sur l'engagement de l'entreprise. Donc, qu'est-ce qui s'est passé à l'issue de l'enquête ? Et durant la restitution qu'on leur a fait, gros plan de com'. Ah mais chez Rouge Gorge, ils n'osaient pas. On parlait de greenwashing tout à l'heure. Eux, c'était l'opposé, ils faisaient du greenushing. Ça veut dire qu'ils font plein de choses, mais qu'ils n'osaient pas le dire. Parce que ce n'est pas évident de prendre la parole sur ces sujets-là. On peut très vite être taxé de greenwashing. Et donc finalement, ce qui est ressorti en item numéro 2, c'était... Parlez-nous de vos engagements. Depuis, il y a énormément de communications qui sont faites dessus. Et je peux vous assurer qu'il y a des scans qui sont faits par des tonnes de sites, de spécialistes sur les problématiques de greenwashing, qui aiment bien mettre ça en avant, des associations, etc. Depuis six mois, on n'a jamais entendu le moindre... La problématique de greenwashing est concernant. Donc, ce qui se passe, ce qui est intéressant aussi quand on passe par un label comme nous, c'est que c'est une partie tierce qui va analyser l'entreprise et qui va récompenser ou pas l'entreprise. Et c'est très important aussi d'avoir une page où on peut aller attaquer entre guillemets notre label, mais notamment les labelliser. On a une page controverse. C'est-à-dire que n'importe qui, et je suis ravi d'en parler à cette radio ou ce podcast, mais n'importe qui ici, si chez toi, il y a des agissements qui ne se passent pas bien et que vous pensez qu'ils ne méritent pas le label, Vous avez le droit de nous solliciter. On a un comité éthique qui se réunit régulièrement et qui va analyser la demande. Il faut évidemment que la demande soit fondée, il faut qu'il y ait un minimum de preuves, on garantit l'anonymat. Donc si jamais vous avez peur aussi pour votre job, évidemment qu'on garantit l'anonymat, mais vous avez la possibilité aussi de faire remonter ce genre de sujet. C'est aussi ça qui est important.

  • Speaker #2

    Tu as dit ne pas vouloir les citer, mais on va le faire. Aujourd'hui, est-ce que tu peux nous rappeler les trois points qui distinguent Positive Compagnie et d'autres labels comme Bicorp ou Ecova10 ?

  • Speaker #3

    Alors, EcoVity, ce n'est pas un label, c'est une évaluation, ce qui est très différent. Une évaluation est basée purement sur de la revue documentaire, et je mets un petit challenge à nos amis développeurs. Allez, s'il vous plaît, obtenez-moi Gold chez ECOVADIS grâce à ChatGPT l'année prochaine. S'il y a des développeurs qui m'entendent, j'aimerais bien qu'on arrive à obtenir un bon... Allez, on peut essayer de voir un peu plus grâce à ChatGPT.

  • Speaker #2

    On parlera justement de l'impact de l'IA sur ce processus.

  • Speaker #3

    À partir du moment où tout est documentaire, vous faites ce que vous voulez avec les documents. C'est une évidence.

  • Speaker #2

    Génération de chartes RSE, ChatGPT.

  • Speaker #3

    Je peux le faire devant vous. Produis-moi ChatGPT, produis-moi une charte de bien-être au travail. Je peux t'assurer qu'elle peut être meilleure que celle que j'ai rédigée. C'est pour nous. Donc voilà, ça montre un peu la limite du système. Pour Ecovadis, je dis juste que ce n'est pas un label, mais par contre, c'est une excellente solution d'un point de vue global. C'est-à-dire quand on a un grand volume d'entreprises à évaluer, les labels sont trop chers, trop longs, trop contraignants en termes de temps. Si on a besoin déjà d'avoir un indicateur globalement qui est assez bon sur l'engagement d'une entreprise, ça marche très bien, Ecovadis. Et c'est aujourd'hui le leader mondial sur ce sujet, sur la notation extra-financière. Ils font très bien leur boulot, je n'ai aucun débat là-dessus. Et c'est un bon indicateur. Par contre... Vous n'avez pas de conseil, vous n'avez pas d'accompagnement, vous n'avez pas de point de suivi. On est purement à l'école, oui ou non, j'ai fait ou je n'ai pas fait. Après, sur du Bicorp, aujourd'hui, c'est le leader mondial en label RSE, qu'on le veuille ou non. C'est 8000 entreprises certifiées Bicorp. Il y a plein de points très positifs dans Bicorp. Ils interrogent fortement le modèle d'affaires, c'est-à-dire que des entreprises de joaillerie, par exemple, en Suisse, ne peuvent pas obtenir le label Bicorp parce que c'est l'extraction de métaux qui, évidemment, ont été... Parfois dans des conditions...

  • Speaker #2

    Donc finalement, on ne se parle pas que de documents, il y a aussi le produit, ce qui génère du business, qui est évalué dans...

  • Speaker #3

    Évidemment. Après, moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas de donner une médaille au meilleur. Franchement, donner une médaille au premier de la classe, que Bicorpe le fasse, ça me va très bien. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les 99 votes derrière, sur les 100. C'est-à-dire tous ceux qui ont des business models pourris, qui font du fric, parce que le monde est fait comme ça aujourd'hui. Plus on a un business model pourri, plus on fait du fric. Donc plus on a du fric, plus on a les moyens de changer les choses.

  • Speaker #2

    Et ça c'est quoi le business model derrière Positive Company ?

  • Speaker #3

    Le business model, il est peu rentable comme tous les labels. C'est-à-dire qu'on passe un temps de fou, d'accompagnement, de suivi, de cocooning, de tout ce qu'on veut, d'audit, d'analyse.

  • Speaker #2

    Vous êtes les seuls qui travaillez pour la gloire, finalement.

  • Speaker #3

    Non, mais tous les labels ne gagnent pas d'argent. C'est dommage, mais en même temps, ça fait partie du jeu et je ne me serais pas lancé là-dedans si je voulais être millionnaire. Mais par contre, on a un vrai impact et on a une vraie action sur l'économie qui est intéressante. Et on est aussi des inspirations, je pense, pour beaucoup d'entreprises. En tout cas, on s'efforce de l'être et c'est ça qui nous anime au quotidien. Il n'y a pas que la valeur monétaire d'une entreprise qui est intéressante, c'est aussi sa valeur morale et on en fait partie. Et ce serait intéressant demain de valoriser une entreprise pas que sur son résultat, mais aussi sur son empreinte sociétale. Et on y va de plus en plus, ce qu'on appelle la triple comptabilité pour information.

  • Speaker #1

    Et si on rentre un peu plus dans le concret, même par rapport à Positive Compagnie, quelles actions vous vous intégrez au sein de Positive Compagnie, vous, quand je parle de toi et les collaborateurs, pour justement être aussi labellisé Positive Compagnie ? Est-ce que tu as quelques exemples vraiment très concrets ?

  • Speaker #3

    Pour le même, ce qu'on s'intrigue.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? T'as combien d'employés ?

  • Speaker #3

    J'ai 10 collaborateurs. Donc on s'applique évidemment à nous-mêmes le maximum de principes et on aime bien notre propre laboratoire et c'est même écrit dans notre raison d'être puisqu'on est société à mission, de travailler sur des innovations. Et donc une très concrète, c'est qu'on a testé... Il y a un an et demi, la semaine de 4 jours.

  • Speaker #1

    Ah génial ça !

  • Speaker #3

    Et on s'est laissé 6 mois pleins pour le faire. Donc 6 mois pleins moins qu'un jour à chaque fois. Et j'ai demandé surtout à l'équipe, on applique vraiment le truc, mais par contre, si vous avez besoin de bosser une heure ou deux le vendredi, vous pouvez le faire. Pour pas qu'on soit dans le rouge non plus sur tous les dossiers, parce qu'on passe pas de l'un à l'autre comme ça. Surtout quand on est en croissance comme ça. Mais surtout vous monitorez le temps que vous passez en dehors. Et on s'est aperçu qu'au final... On travaille tous au moins deux, trois heures le vendredi ou le mercredi, parce qu'on a choisi nous le mercredi et le vendredi, et donc on a décidé d'acter sur la semaine de quatre jours et demi. Et comme on n'est pas sur des sujets d'urgence, si ce n'est pas ce mardi, ce sera celui d'après.

  • Speaker #2

    Moi, je me pose la question, justement, à la lumière de cet exemple, c'est assez simple de lancer une dynamique sur une semaine de quatre jours à l'échelle de dix employés. Comment ça se passe à l'échelle d'une entreprise à quatre jours et demi ?

  • Speaker #3

    On a plein de clients à qui on a proposé ça, qui l'ont adopté, dont je pense à Elmi, qui a maintenant 150 salariés, qui eux sont vraiment la semaine de 4 jours et pas 4 jours et demi, et ça fonctionne. Et ils ont fait plus de 50% d'effectifs en l'espace d'un an.

  • Speaker #1

    Et tout à l'heure, tu as dit quelque chose peut-être que j'ai mal compris, mais j'aimerais bien revenir dessus. Tu as dit qu'il y a des sociétés qui ont moins de budget, et donc en fait on essaye qu'ils aient autant d'impact. Mais est-ce que moins de budget veut dire moins d'impact ? Pas forcément, non ?

  • Speaker #3

    Ah non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, mais alors du coup j'ai mal compris au départ.

  • Speaker #3

    Non, non, non, je dis juste que... Plus l'entreprise a de moyens, et effectivement plus elle a de temps et d'énergie à y consacrer, ce qui est logique. Mais on voit aussi beaucoup d'entrepreneurs hyper engagés qui donnent du temps, finalement de leur temps à eux, pour essayer de faire changer les choses, pour revoir leur modèle d'affaires. Et j'ai un chiffre à vous citer dont on est fiers, parce qu'on demandait tout à l'heure est-ce que vous vous auditez vous-même, etc. Donc nous, comme je disais, tous les ans, on envoie une enquête à tous nos clients, et on leur demande aussi, on en profite pour leur demander qu'est-ce que le label a changé chez eux. 92% de nos clients ont innové dans leur modèle d'affaires. Ça veut dire qu'ils n'ont pas fait du greenwashing, qu'ils n'ont pas juste changé les bureaux, les trucs comme ça. J'ai envie de dire, après, c'est le bureau, on s'en fout. C'est quel est le cœur d'activité de l'entreprise. Ils l'ont tous fait évoluer. Et je sais que chez 12, aujourd'hui, vous êtes en train de le faire. On en a discuté chez 12 aussi. Vous êtes en train de réfléchir à quel est le pourcentage de missions à impact positif chez vous. Comment vous pouvez aller vers plus d'impact positif dans vos missions. C'est ça, la RSE. Évidemment, les conditions de bien-être au travail sont importantes. On va passer surtout sur des cadres. Comme chez vous, et même sur le nom cadran encore plus, j'ai envie de dire, mais le cœur de métier, c'est clairement ça, c'est comment vous le faites évoluer.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on ne l'a pas tous en tête. Est-ce que tu peux rappeler les dimensions justement du label Positive Company ? Le modèle d'entreprise en fait partie, quels sont les autres ?

  • Speaker #3

    Il y a cinq grands piliers sur lesquels on va scanner les entreprises. C'est son cœur d'activité. Son modèle d'affaires, typiquement. Et dans le modèle d'affaires, on a la gestion des risques aussi. Quand on parle de durabilité d'une entreprise ou de développement durable, nous, communs du mortel, pensons RSE ou environnement. En fait, développement durable, c'est comment l'entreprise va durer dans le temps. Et nous, ce à quoi on s'attache, c'est aussi à ce que le modèle d'affaires soit viable dans le temps et qu'il se transforme, mais surtout qu'il soit viable dans le temps. Parce que si demain, on va vous dire, j'ai pas mal d'exemples de clients qui aimeraient réduire des gammes qui ne sont pas forcément très vertueuses vers des gammes plus vertueuses, donc souvent un peu plus chères, etc. Mais en fait, quand on veut... Notre vache à lait, c'est la gamme qui n'est pas bonne, qui n'est pas très vertueuse. Demain, passer à 100% de produits un peu écoresponsables, vous mettez en péril un pourcentage énorme de votre chiffre d'affaires.

  • Speaker #2

    C'est vrai qu'on oppose souvent RSE, performance, et souvent RSE est quelque chose de plus compatible dans l'innovation.

  • Speaker #3

    Donc ça, c'est le premier sujet, c'est l'activité. Après, il y a les modèles de gouvernance, qui, pour la petite anecdote, je ne sais pas pourquoi, n'est pas analysé chez Ecovadis. Mais en tout cas, vous avez notamment les sujets de gouvernance, et c'est de là dont tout part. C'est-à-dire que si la direction n'est pas d'accord, il n'y a pas un projet qui avance dans une entreprise en général, sauf les holacracies ou les structures plates, mais il n'y en a pas beaucoup. Ensuite, c'est des sujets liés à l'humain, c'est-à-dire les conditions de travail dans l'entreprise, les sujets liés à l'environnement, à l'empreinte en vision mentale et le carbone, et la partie numérique responsable, et enfin, tout ce qui est empreinte sociétale, avec notamment l'implication associative, les achats responsables, voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est déjà arrivé qu'une entreprise se voit enlever le label Positive Compagnie ?

  • Speaker #3

    Non, c'est jamais arrivé. Alors, on a eu des cas de controverses. qui ont été gérés, c'est-à-dire qu'effectivement, il y a une partie prenante, un article qui est sorti, je peux le citer, il ne nous en voudra pas, mais Electro-Dépôt, par exemple, qui est labellisé chez nous, avait fait son bilan carbone, mais il n'est pas publié. Voilà, j'ai envie de dire erreur de débutant. Normalement, quand on fait un bilan carbone, on doit le publier dans la base ADEME. Je ne sais pas, d'habitude, peut-être qu'ils n'ont pas voulu le faire parce qu'il était important. Évidemment, au vu de leur activité, peut-être qu'ils ne savaient pas qu'ils allaient le faire.

  • Speaker #1

    Ils ne se souviennent pas qu'Electrodepot est un bilan carbone.

  • Speaker #3

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr.

  • Speaker #3

    Mais cela dit, pour le coup, c'est intéressant parce qu'ils ont passé le label, ils sont en plein renouvellement en ce moment. C'est quand même un des sujets principaux aujourd'hui chez l'Electrodepot. Ils testent la majorité de leurs produits pour qu'ils soient le plus durables possible. Ils travaillent dans le marché de la logistique, sur l'économie énergétique, dans les magasins. Donc, il y a énormément de choses qui sont faites, mais ils sont évidemment conscients d'eux. De toute façon, toute grosse activité, toute grosse entreprise a un gros bilan carbone, il ne faut pas se cacher. Mais donc voilà, il y a ce sujet effectivement qui est assez important dans les entreprises.

  • Speaker #2

    Tu parlais tout à l'heure de trajectoire et du rôle de Positive Company justement dans l'accompagnement des labellisés. Quelles sont selon toi les grandes étapes pour construire une démarche RSE et surtout quels moyens se donner ? Je pense que c'est la question aussi assez concrète. pour les chefs d'entreprise qui nous écoutent, par où commencer ?

  • Speaker #3

    C'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Elle est partie prenante, les collaborateurs.

  • Speaker #3

    Oui, c'est une bonne question. Moi, je vous dirais... Toute objectivité, commencez par Positif Compagnie. Nos référentiels sont libres, gratuits, accessibles à tout le monde en ligne. C'était la petite chose prime. Je n'y avais pas pensé. Non, mais plus sérieusement, vous avez des référentiels qui sont à jour, alignés avec la réglementation. Ils sont gratuits. On a plus de 1500 entreprises aujourd'hui qui les utilisent et on n'a entre guillemets que 200 labellisés. Donc, ça veut dire qu'il y en a un paquet qui l'utilise juste pour se structurer. Donc déjà, utilisez ça, c'est gratuit. Et en plus, on est nul en commerce, donc on ne vous relancera pas. Vous allez vous créer... et vous allez être tranquille.

  • Speaker #2

    Il faudrait peut-être un CRM.

  • Speaker #3

    Peut-être, effectivement. Mais voilà, ce n'est pas notre idéologie, ce n'est pas d'aller faire du démarchage. Donc, on essaie d'être souple là-dessus et je pense que c'est important pour nous aussi d'avoir cette image-là parce qu'on doit venir pour un label par motivation et pas parce qu'on est motivé par d'autres. Donc, la première étape, je dirais déjà, voir ce qu'il y a dans une démarche RSE en utilisant ces diagnostics gratuits en ligne. Ensuite, effectivement, interroger ces parties prenantes, ça me paraît être vraiment important. Se faire accompagner par des consultants. Il y a des tonnes et des tonnes de consultants disponibles, compétents aujourd'hui, pas chers pour une bonne partie d'entre eux. Faites-vous accompagner. C'est comme tous les métiers. Moi, je serais incapable de faire le vôtre et je vais gagner beaucoup plus de temps si je passe par vous que si je le fais par moi-même. Eh bien, je dirais, c'est pareil. Faites-vous accompagner. Il y a plein de cabinets qui sont compétents là-dessus et qui sauront vous donner une trajectoire avec un bon rapport qualité-prix. Après, aussi créer une équipe interne, c'est la base. Par contre, petit point d'attention quand même qu'on a pu voir nous, c'est qu'on a souvent tendance pour valoriser quelqu'un, de lui donner une dimension RSE à sa fonction. Donc voilà, en plus déjà du 120% de taf que tu as au quotidien, on va te demander de faire 30% de RSE en plus. Donc au début, tout le monde est content. Mais en fait, on se retrouve avec une charge de travail qui est énorme et avec souvent aussi des démarches RSE qui... ralentissent ou qui ne sont pas dans un bon timing par rapport aux enjeux ou même aux engagements que font l'entreprise.

  • Speaker #2

    Mais alors du coup, ce que j'entends, c'est que tu dis qu'il faudrait finalement une instance ou en tout cas un groupe dédié à la RSE. Mais en même temps, ça doit être au cœur des enjeux d'entreprise et au cœur des préoccupations des collaborateurs. Comment on s'y prend au quotidien ?

  • Speaker #3

    De toute façon, une entreprise n'est composée que d'hommes. Donc si les hommes ne bossent pas, ce n'est pas l'entreprise toute seule qui va bosser.

  • Speaker #2

    C'est sûr qu'il faut quelqu'un pour lancer la dynamique et ça doit venir du haut, du bas. Quel est ton point de vue là-dessus ?

  • Speaker #3

    Je dirais que pour moi, ça doit être consultatif et coopératif. Donc, ça doit être une discussion ouverte avec des membres volontaires et avec aussi une direction qui se sensibilise de plus en plus sur ces sujets. Je pense que les deux, la formation des dirigeants et la motivation des collaborateurs, sont quand même deux clés fortes sur ces sujets.

  • Speaker #2

    On a abordé pas mal de leviers. Après, vient naturellement la question des indicateurs. Derrière, comment on pilote sa stratégie RSE pour justement la faire pérenne ?

  • Speaker #3

    Alors si vous devez retenir qu'une chose, mettez pas mille indicateurs. Prenez-en trois bons, ça suffit. Mais trois bons qui sont assez...

  • Speaker #1

    Qui parlent à tout le monde, surtout, qui sont assez...

  • Speaker #3

    Oui, je veux un exemple...

  • Speaker #1

    Concret, d'indicateurs.

  • Speaker #3

    Oui, j'en parle parce que je sais que chez Toile, c'est un des enjeux, mais je sais que typiquement, avoir une évaluation avec une note sur Positive Company, qui évolue chaque année avec un objectif de note ou d'étoile, est un bon indicateur. Parce que ça permet à la fois d'interroger ses parties prenantes, d'embarquer ses clients, ses fournisseurs, ses salariés. Ça permet d'avancer rapidement sur ces sujets-là. Après, effectivement, ça va dépendre aussi de votre cœur de métier. Donc il faudrait quand même à minimum être un indicateur sur le cœur de métier. Je pense que celui que vous êtes en train de prendre de pourcentage de mission à impact positif, par exemple, est un très bon indicateur, un peu complexe, qui va travailler dans le temps. Plus intéressant que, même si je n'ai rien à dire sur l'index égalité femmes-hommes, mais même si parfois il peut être un peu trafiqué, mais on va la mettre dans le calcul, il y a quand même des disparités, on le voit. Mais malgré tout, ça reste un indicateur intéressant, plus conventionnel. Mettez-vous en place des indicateurs qui vous ressemblent et que vous pouvez suivre aussi.

  • Speaker #0

    Et on a parlé du greenwashing, à l'inverse du greenishing, c'est quoi l'avantage d'être labellisé et du coup le désavantage aussi, la peur versus la fierté ?

  • Speaker #1

    C'est plus facile quand c'est quelqu'un d'autre qui dit que vous êtes engagé plutôt que vous, déjà. L'avantage d'être labellisé, c'est que nous, on vous donne de la data. C'est-à-dire qu'on va vous donner du pourcentage de satisfaction sur chacun des items des enquêtes qui sont envoyés aux collaborateurs. On demande s'ils sont bien dans leur boulot, on demande s'ils sont bien rémunérés. C'est pour la petite anecdote, l'item le moins bien noté sur l'ensemble de nos labellisés. Et pourtant, ce sont plutôt des entreprises modèles.

  • Speaker #2

    Vous avez combien de labellisés aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    220 là, aujourd'hui. Donc voilà, l'avantage, c'est clairement d'avoir un cap à suivre et puis de pouvoir aussi communiquer sur ce que vous faites. Et surtout, c'est la communauté. Je n'en ai pas du tout parlé jusqu'à aujourd'hui parce qu'on a parlé de plein d'autres sujets. Mais au-delà de Positive Company et de notre petite équipe, j'ai envie de dire, c'est 200 entreprises qui sont certifiées, c'est une cinquantaine de partenaires qui travaillent avec nous. C'est tout un écosystème auquel vous avez accès et on a innové sur le sujet, on a pris un peu de risques. On a créé un groupe WhatsApp. Dans ce groupe WhatsApp, vous avez des communautés d'intérêts. Et dans ces communautés d'intérêt, vous avez numérique responsable, achat responsable, mode et textile responsable. Donc derrière, ça vous permet aussi de rejoindre des groupes de travail et puis de faire connaissance avec d'autres entreprises. Nous, on est convaincus que la RSE doit être participative. Le principe, la base même de Positive Company, c'est vraiment le dialogue partie prenante. C'est des échanges collectifs. On doit sortir du modèle linéaire de je suis seul dans mon business, je suis en compétition avec tous les autres et j'avance le plus vite possible. Ça ne marche plus. On est dans un monde, je ne vais pas le rappeler, où l'ensemble quasiment des ressources sont épuisées. Donc, au bout d'un moment, quand il n'y aura plus, il faudra faire avec les autres. Donc, autant anticiper et commencer à travailler tout de suite avec ses confrères, ses concurrents, ses partenaires pour co-créer ensemble des solutions. Pour moi, la solution, elle est vraiment là.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui marche, là, à ce moment ? Vous avez lancé ça quand ?

  • Speaker #2

    Le groupe WhatsApp ?

  • Speaker #1

    Ah, ça fait trois ans, trois, quatre ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord, mais ce n'est pas nouveau.

  • Speaker #1

    Non, non, non, ça fait longtemps qu'il existe.

  • Speaker #2

    Et quel est ton retour d'expérience sur, justement, cette initiative ? Est-ce que tu vois des tendances par secteur ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre de manière générale à cette question parce qu'effectivement... Déjà,

  • Speaker #2

    est-ce qu'il y a un secteur qui prédomine dans les labellisés positive compagnie

  • Speaker #1

    On a beaucoup de médias, tout type de médias. Dont la presse aussi, on a pas mal de sociétés de conseil, beaucoup de sociétés industrielles, de sociétés de l'agro aussi, je suis toujours lié dans l'industrie potentiellement, de plus en plus du monde de la santé aussi, qui est un peu un secteur émergent sur les labels. Je ne crois pas même que mes confrères aujourd'hui, beaucoup d'entre eux, sont du secteur de la santé, et pour le coup, c'est vraiment la grosse tendance qu'on voit aujourd'hui chez nous, peut-être parce que la santé est un secteur qu'on pensait par défaut RSE. Mais en fait, on s'aperçoit qu'il y a des gros enjeux dans la santé, il y a des gros enjeux éthiques. Comment on aborde le sujet du handicap ? Comment aborder le sujet de la maladie avec un patient ? Dans un monde où on est de plus en plus des numéros et on enchaîne les rendez-vous dans un monde de désert médical. Donc, il y a des gros enjeux aussi dans la santé qui sont en train d'adresser de manière très intelligente. Et c'est assez passionnant à suivre aussi.

  • Speaker #2

    Et justement, sur ces groupes d'intérêts, est-ce que tu vois l'intérêt d'initier une dynamique un peu cross-sectorielle ou est-ce qu'il faut plutôt travailler secteur par secteur ?

  • Speaker #1

    Les deux. En fait, on a vraiment les deux. Et j'ai envie de vous dire, je ne sais pas ce qui s'y passe, parce qu'en fait, il y a une vraie autonomie sur les groupes de travail. Aujourd'hui, chacun décide ensemble de dire qui est-ce qui a envie de travailler là-dessus. Donc, je ne sais pas la moitié des choses qui se passent dans nos groupes de travail. Et tant mieux, parce qu'on a d'autres choses à faire aussi.

  • Speaker #0

    J'ai une petite question, c'est quoi ton ambition pour Positive Company d'ici 3 à 5 ans ? Au-delà de l'international ?

  • Speaker #1

    Dans un monde positif, notre ambition à 5 ans, c'est d'arriver à labelliser 10% des organisations en Europe. Il y a une théorie qui dit que si 10% d'une population... agit différemment le reste de la population parce qu'on appelle le tipping point et donc on espère atteindre ce tipping point ça m'étonnerait qu'on arrive à obtenir autant d'entreprises labellisées, tant mieux s'il y a un effet d'emballement mais je dirais aujourd'hui il ne faut pas oublier que les entreprises labellisées en France c'est 1000 à 1200 entreprises sur 4 millions de PME On est l'épaisseur du trait. Une marche qui est énorme et pas toutes les entreprises y iront. Mais par contre, c'est important aussi que ces labels soient de plus en plus reconnus. Et ça, c'est une vraie difficulté au niveau des donneurs d'ordre aujourd'hui. C'est qu'à part un ECOVA10 qui commence à faire foi à l'échelle internationale, des labels comme le nôtre sont malheureusement pas assez valorisés, je trouve, dans les appels d'offres. Et j'aimerais que ça ne le soit plus. On fait un plaidoyer régulier là-dessus pour aller voir les donneurs d'ordre, pour expliquer ce qu'on fait, la sérieux de la démarche, etc. Mais malheureusement, ce n'est pas encore assez valorisé. Ça le sera. Aujourd'hui, il faut voir qu'à l'échelle de l'économie, des labels comme les nôtres ont maximum 10 ans pour le plus ancien. Donc, c'est rien, je dirais, à l'échelle de l'économie. Mais je pense que dans le temps, le sérieux de nos démarches, tous les labels confondus, je parle, vont, j'espère, montrer que les entreprises qui sont engagées avec nous sont des entreprises qui vont vraiment dans le bon sens.

  • Speaker #0

    Tu te verrais, toi, être dans un groupe WhatsApp avec B Corp ou Lucie ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, je suis bien sûr. Tu l'appliques ? Là, je ne suis plus qu'un jour, on fait une semaine des labels tous ensemble. Moi, dès qu'il y a Produirap, chaque année, j'essaie de rassembler tout le monde pour faire une... Une photo de famille pour montrer qu'on envoie un message commun, c'est pas facile, j'avoue. Mais oui, mais...

  • Speaker #0

    Parce que les 10%, finalement, à vous tous, vous les réunissez. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et le but étant... Non, les réussites, non, non, les réussites, ils ne réunissent pas du tout Entre Bicorp,

  • Speaker #0

    Lucie, Positive Company...

  • Speaker #1

    Un millionième pour cent, et encore.

  • Speaker #0

    En France ou en Europe ?

  • Speaker #1

    Partout.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Ah, je me semblais qu'il y avait pas mal de...

  • Speaker #1

    Nous, on a 220. Je crois que l'Afnor, c'est 250. Lucie, ça doit être 300. Bicorp, 300. Voilà, tout ça, ça fait pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Au moins, non, je pensais que c'était bien.

  • Speaker #1

    C'est plus de bruit que de volume.

  • Speaker #0

    Pourquoi c'est si peu coté, finalement, le label ? C'est peut-être ça aussi, de base, que c'est pas connu ? C'est pas reconnu par l'État.

  • Speaker #1

    C'est déjà qu'il est payant. Ça veut dire que déjà, par défaut, c'est un budget. On fait tout pour que l'ARSO soit pas un sport de riches. Mais malgré tout, il y a un travail. Vous avez vu le nombre de domaines, le scope. La largesse du scope est énorme. Donc l'analyse d'une entreprise... nécessite fatalement un temps homme qui est incompressible. Et tant mieux qu'il soit incompressible, que chaque GPT puisse pas le faire. Mais donc, fatalement, déjà, il y a un coût qui peut restreindre ça. Après, il y a une question d'image aussi, c'est-à-dire qu'on peut vite être taxé de greenwashing, donc certaines entreprises vont s'engouffrer dans cette excuse pour pas le faire. Et puis c'est un engagement, et ça nécessite du courage. Et il n'y a pas suffisamment pour moi d'entendre. Tu disais,

  • Speaker #0

    s'il y a une loi... Les gens y vont. Est-ce qu'il y a des labels qui sont reconnus par l'État aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Non, aucun. Et la plateforme RSE a lancé une consultation en 2021, si je ne dis pas de bêtises, et l'État s'est désengagé du sujet, ce qui est un scandale. L'État devrait imposer ce genre de choses, comme il devrait proposer des subventions pour des entreprises qui font des bilans carbone. Il y en a de plus en plus, tant mieux. Mais ça devrait être, je dirais, c'est comme l'isolation des bâtiments, ça devrait presque être gratuit, j'ai envie de dire, aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Avant de clôturer cet épisode et de te poser nos deux questions signatures, peut-être t'entendre sur les sujets d'intelligence. L'urgence artificielle générative, on a évoqué le chat GPT. Quel est votre regard, tout label confondu, tu parlais d'une dynamique de mouvement, sur ce phénomène de société qui va être amené à s'ancrer ?

  • Speaker #1

    J'ai une réponse toute faite. C'est-à-dire, il y a 20 ans, peut-être un peu plus maintenant, quand le numérique est arrivé dans les entreprises, celles qui, il y a 20 ans, se disent, Oui, bon... Le numérique, bon, ça va être une mode, ça va passer. Aujourd'hui, ils ne sont plus là. Là, il y a 3-4 ans, en gros, je le date au Covid, pareil, même phénomène, RSE. Toutes les entreprises ont dit, le RSE, moi, ça va me passer à côté.

  • Speaker #2

    C'est le ou la RSE ?

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas RSE. Soudainement, le RSE, ça me fait rire quand je l'entends, mais en même temps, ça me touche, je trouve ça touchant. et ça montre l'intérêt qu'on y met mais voilà sur les 30 dernières années deuxième bouleversement c'est les engagements RSE de l'entreprise, c'est à dire qu'aujourd'hui une entreprise qui monte pas à minimum une charte un truc, un bilan carbone, un engagement une notation, elle a accès de quasiment plus au business aujourd'hui Et maintenant, c'est l'IA. Donc, on peut dire, oh là là, ça va être une catastrophe. Non, on va le faire avec. Et on va, j'espère, essayer. Moi, j'ai toujours une vision positive de tout ça, de l'utiliser à bon escient, d'essayer de faire gagner du temps aux gens pour qu'ils aient du temps, justement, pour travailler sur les sujets RSE et qu'ils puissent...

  • Speaker #2

    Donc, vous l'utilisez dans vos démarches de labellisation ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on l'utilise un peu. Oui, on l'utilise un peu sur divers sujets. Il y a des sujets qui sont intéressants. Nous, dans le traitement des données, aujourd'hui, quand on envoie des enquêtes à 300 000 personnes, on a... parfois d'un volume énorme de data. Donc, plutôt que d'avoir quelqu'un qui passe trois heures à le lire, effectivement, l'IA nous aide fortement là-dessus.

  • Speaker #2

    Merci Charles, c'est un épisode inspirant. Avant de clôturer nos deux questions signatures, la première, que veut dire pour toi penser plus large et faire autrement C'est la devise de Twelve.

  • Speaker #1

    Penser plus large et faire autrement, je dirais, puisqu'on est en thème de la RSE aujourd'hui, moi je dirais que penser plus large et faire autrement, c'est… prendre le chemin de la RSE comme une opportunité, pas une contrainte. Donc, c'est vraiment ça. C'est se dire aujourd'hui, OK, ce sujet arrive sur la table par toutes les parties prenantes, notamment de mes clients, clairement. Ça aussi, c'est ça qui fait bouger les choses. Aujourd'hui, comment je peux être malin dans ce système-là et comment je peux allier contraintes et opportunités.

  • Speaker #2

    On peut voir comme un moyen et pas comme une fin.

  • Speaker #1

    Donc, moi, je dirais, ce que je trouve vraiment passionnant dans notre monde de la RSE, c'est que ça nous oblige à comprendre l'impact de notre cœur d'activité. Je reprends Twelve encore aujourd'hui. Qu'est-ce que concrètement le fait qu'un Norman, Julia, je ne sais qui, va sur un site client et réalise une prestation, quel est l'impact de cette prestation ? Parce qu'aujourd'hui, les entreprises fonctionnent de cette manière, on a des demandes aux clients qu'on va chercher ou en rente, on trouve des solutions face, on fait des facturations et on passe à autre chose. Et le but, c'est d'avoir le maximum de facturations et de facturer le mieux possible autant que possible.

  • Speaker #2

    Mais il y a une vraie complexité.

  • Speaker #1

    Et concrètement, qu'est-ce que ça a comme impact ?

  • Speaker #2

    Pour les entreprises de service, ça réconcilie justement toutes ces actions. Nous, en tant que société de conseil, c'est... et voir au-delà de notre propre impact celui de notre client. C'est une vraie barrière aujourd'hui, je pense, pour compiler et voir vraiment l'impact que peuvent avoir les solutions qu'on propose.

  • Speaker #1

    Ça se mesure, c'est des discussions que vous pouvez avoir. Autant il y a dix ans, je pense que les clients auraient été plutôt fermés là-dessus. Aujourd'hui, ils vont être très ouverts. Et ça va être des opportunités de business. C'est-à-dire que vous allez les voir en disant Ok, il y a notre activité, etc. Mais ensemble, comment on peut avoir un meilleur impact ? Concrètement, on est en train de développer des apps, des choses comme ça, elles tournent à H24, alors qu'on travaille à priori de 9h à 18h, à peu près. Est-ce qu'on ne peut pas arrêter que les apps tournent la nuit ? Est-ce qu'on ne peut pas mettre en pause nos serveurs ?

  • Speaker #2

    C'est une question positive, mais... Pas très réaliste, je trouve, parce que c'est vrai qu'on a tous des niveaux de maturité différents et c'est encore compliqué d'engager une vraie dynamique au trait de client.

  • Speaker #1

    C'est vos rôles à vous, c'est le rôle des entreprises. La meilleure idée, c'est d'aller sortir des sentiers battus. Et c'est ça qu'on va prôner, c'est ça qu'on va aussi vous donner les moyens de faire.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on y a un peu répondu du coup, mais deuxième question, est-ce que tu as une idée reçue que tu aimerais déconstruire aujourd'hui, que ce soit d'entrée vie pro ou perso ?

  • Speaker #1

    Je vais terminer sur un truc positif, mais je trouve qu'on a quand même, et ça se justifie, une ambiance assez lourde sur ces sujets. Et je pense qu'aujourd'hui, il faut qu'on ait un regard neuf sur nos activités et qu'on arrête de se morfondre. Je pense qu'il faut qu'on aille dans le monde de l'action aujourd'hui et qu'on prenne des vraies décisions. Et qu'on ne soit pas juste dans la planète qui va imploser, exploser dans les prochaines années, dans la planète où on survivra, ça c'est sûr. Maintenant, c'est comment nous, on va survivre sur cette planète. Et donc, je casserai l'idée reçue du fait que c'est déterminé et qu'on va droit dans le mur. Non, moi, je n'y crois pas. Moi, je crois, oui, c'est sûr que là, aujourd'hui, on va droit dans le mur. Mais je pense, et j'ai l'espoir en l'humain, sur le fait qu'on trouvera toujours des solutions. Et je veux faire juste un petit aparté. Mon grand-père qui est mort aujourd'hui, il y a 14 ans, je pense à lui aujourd'hui, vous voyez. J'ai été aller le voir quand j'étais dans ma première boîte, il y a eu la crise en 2011, au 2008, pardon, excusez-moi. Et je lui dis, c'est le monde qui s'écroule là. Il me dit, t'inquiète pas, c'est quand les humains sont la tête dans le guidon ou dans la haine, pour ne pas dire de gros mots, qu'ils innovent. Et là, maintenant, vous êtes face au mur, vous allez innover et je n'ai pas d'inquiétude là-dessus. Et moi, je trouvais ça hyper intelligent d'une personne qui avait 94 ans quand même. qui m'a dit non mais là en fait l'humain a besoin d'avoir le nez dans la...

  • Speaker #0

    Mais qui a surtout fait plein de choses et puis en fait que chacun à sa propre échelle pouvait avoir son impact et peut-être être en fait moins bon qu'un autre ou...

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci Charles. On a été ravis de t'avoir au micro d'Outside the Lab.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Outside the Lab.

  • Speaker #3

    Si ça vous a plu, n'hésitez pas à suivre et à mettre 5 étoiles au podcast sur la plateforme que vous avez utilisée pour l'écouter. A bientôt pour un prochain épisode.

Description

Dans ce nouvel épisode, nous avons parlé d’impact avec Charles-Henri Margnat, multi-entrepreneur engagé et fondateur de Positive Company, LE label RSE made in France qui accompagne les entreprises dans leur trajectoire de développement durable.

En plus de partager avec nous sa vision positive de la RSE, Charles nous invite à être dans le mode de l’action et à prendre le chemin de la RSE comme une opportunité plutôt que comme une contrainte !

Qu’est ce qu’un label et en quoi peut-il aider à changer les choses ? RSE et performance sont-elles compatibles ? Comment mettre en place une démarche RSE pérenne, quels moyens se donner et quels indicateurs suivre ? La réponse à ces questions dans cet épisode inspirant !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Outside the Lab, c'est des conversations avec des personnes inspirantes, avec qui on déconstruit des idées reçues et on parle d'innovation de mille façons, mais toujours sous le prisme de l'impact et de l'expérience.

  • Speaker #1

    À toi qui es curieux, notre objectif est de te donner envie, mais aussi les moyens et la matière pour concrétiser tes idées et passer à l'action. Notre conviction, il faut penser plus large pour faire autrement.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode, nous avons parlé d'impact avec Charles-Henri Margnat, l'ulti-entrepreneur engagé et fondateur de Positive Compagnie, le label RSE Made in France qui accompagne les entreprises dans leur trajectoire de développement durable. En plus de partager avec nous sa vision positive de la RSE, Charles nous invite à être dans le mode de l'action et à prendre le chemin de la RSE comme une opportunité plutôt que comme une contrainte. Qu'est-ce qu'un label et en quoi peut-il aider à changer les choses ? RSE et performance sont-elles compatibles ? Comment mettre en place une démarche RSE pérenne ? Quels moyens se donner et quels indicateurs suivre ? La réponse à ces questions dans cet épisode inspirant. Bonne écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Charles-Henri. Charles.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #2

    On est ravis avec Juliette de t'avoir au micro d'Outside the Lab pour ce nouvel épisode sur le thème de la RSE et plus largement aussi sur les questions d'impact. Charles, tu es un multi-entrepreneur engagé. En 2011, tu fondes Davrycourt, un cabinet de conseil et de recrutement qui agit pour rendre le secteur de l'industrie plus durable. Et tu inities un modèle nouveau en matière de bien-être au travail. Et en 2019, tu vas un cran plus loin et tu crées Positive Company, le label RSE made in France, pour adresser plus globalement aussi les enjeux de la RSE. Notre première question pour démarrer, c'est quel a été l'élément déclencheur qui t'a poussé à créer Positive Company ?

  • Speaker #3

    Allez, je vais rentrer cash dans le sujet. Mon ex-femme, parce que je suis malheureusement séparé, ou pas, mais dans tous les cas, me disait, mais c'est con, avec toutes tes compétences, que tu fasses ça, les utilises à faire du fric. Et en fait, elle n'avait pas tort. Et je trouvais que ça a été un élément assez déclencheur dans le sens où me dire, ben voilà, effectivement, quand j'avais quoi, 30 ans, j'ai créé Davry-Court, en 5 ans, on avait 350 salariés, on faisait, je ne sais plus, 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. C'était quoi l'objectif derrière ? C'était toujours plus, c'était de passer de 400, 500, 600, avec toutes les contraintes qu'il peut y avoir derrière. Et en fait, je me suis dit à ce moment-là, mais je vais faire quoi de ma vie encore ? Je commençais à approcher la quarantaine, ça fait un peu réfléchir, et du coup, je me suis dit, il faut vraiment que je donne un impact positif à ma carrière. Et en fait, je faisais partie de cercles de dirigeants, etc. Et je voyais que modestement, j'avais quand même un peu d'aura autour d'eux. Et donc, quand j'ai voulu engager ma première entreprise dans une démarche RSE poussée, différenciante, parce que j'aimais bien faire les choses à fond et j'aime toujours faire les faire à fond, j'ai regardé à l'époque les labels qui existaient et sans les décrier, parce qu'aujourd'hui ils ont fait un travail exceptionnel, jusqu'à l'époque la RSE c'était... On parlait de réseau social d'entreprise, c'était pas de la RSE comme on en parle aujourd'hui. Eh bien, les propositions qu'il y avait à l'époque ne me plaisaient pas en tant qu'entrepreneur parce que trop documentaire, et c'est encore beaucoup le cas. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, pour avoir un scoring ou un label, etc., il y a encore beaucoup de labels qui sont décernés comme ça. Vous avez une plateforme en ligne, vous mettez des documents, vous mettez des chartes en place, et puis vous avez tel nombre de points. Et moi, je trouve ça très déceptif et finalement très greenwashing. J'ai mis qu'est-ce qui peut exister comme modèle qui permette de vraiment garantir que l'entreprise ne fasse pas du greenwashing. Et donc, après deux nuits blanches, j'ai créé Positive Company en me disant, c'était Workplace à l'époque. Je pense qu'on a un concept qui est intéressant, qui est celui que la moitié de la notation est décernée par des enquêtes qui sont envoyées anonymement aux principaux concernés finalement. Et donc, qui mieux que les clients ou partenaires d'une entreprise peuvent attester ou pas de l'engagement d'une entreprise ? Et donc, l'idée a été le point de départ de Positive Compagnie. C'était vraiment cette vision à deux parties, entreprise et partie prenante.

  • Speaker #1

    Tu parles de pas mal de choses, d'impact positif, de RSE. Greenwashing, c'est plein de thèmes qu'on va pouvoir un peu découper pour rentrer un peu plus en détail. Qu'est-ce que c'est pour toi l'impact positif, l'ARSE, et pourquoi tu ne retrouvais pas ça dans la première société où tu n'as pas pu implémenter ça dans la première société ?

  • Speaker #3

    Non, j'ai pu l'implémenter et je continue à le faire, puisque je suis toujours associé à cette entreprise, je ne suis plus du tout opérationnel. Mais non, on l'avait implanté et en fait, l'ARSE, c'est un concept quand même très vague, qui englobe à la fois la qualité de vie au travail, la sécurité, la santé des collaborateurs, l'empreinte sociale et environnementale d'une entreprise, son attache territoriale, son empreinte locale. C'est pratique aussi en termes de commercial, achat, etc. Donc quand tu as... On ne sait pas ce que c'est que la RSE et qu'on dit qu'il faut qu'on fasse du RSE, comme je vois beaucoup d'entre vous qui disent qu'il faut que je fasse du RSE. Et bien en fait, on s'aperçoit que ce concept est assez complexe pour une entreprise qui veut se lancer là-dedans. Et notre premier métier, notre premier travail qu'on a fait depuis le début, ce n'est pas de vulgariser, mais c'est de démocratiser ça. C'est-à-dire que oui, il y a un nombre important de sujets qui vont être abordés dans la RSE, mais on peut les aborder de manière très structurée et de manière assez simple. Finalement. Et donc, c'est ce qu'on a fait depuis 5 ans maintenant, c'est que nos référentiels, on les revoit... Au début, on les revoyait tous les 3 mois, maintenant, depuis quelque temps, c'est tous les 6 mois, et maintenant, c'est tous les ans. Et en fait, on implémente à chaque fois des nouvelles idées, mais aussi, on essaie de rendre de plus en plus accessibles, j'aimerais en dire, en fonction de la taille de l'entreprise, parce que ce qu'on a vu, c'est pas forcément le secteur d'activité qui va impacter la manière dont on va gérer la RSE, mais aussi, souvent, ce sont ses moyens. Et donc une entreprise de moins de 50 salariés va avoir moins de moyens qu'une entreprise qui a 400, 500 collaborateurs et encore moins de moyens qu'une entreprise qui en a plus de 1000. Et donc on a fait trois référentiels justement qui permettent d'être accessibles en fonction de la taille de l'entreprise et donc de ses moyens. Donc voilà, je dirais que c'est ça qu'on a mis en place pour rendre la RSE accessible. Et pour moi, c'est aussi un point important, un deuxième point qui est important, c'est qu'on doit obligatoirement aligner ces référentiels avec un cadre légal qui est celui... à minima de l'Europe. Et donc, ce jour, on est assez fiers d'avoir le référentiel le plus à jour aujourd'hui. Par rapport à une nouvelle réglementation qui s'appelle la CSRD, on ne va pas parler de gros mots ce soir, mais c'est en gros une réglementation qui a été implantée au 1er janvier 2024 et qui impose à toutes les entreprises de plus de 250 collaborateurs, avec d'autres critères mais dans les grandes lignes c'est ça, un reporting à niveau européen. Comme j'ai envie de faire un discours tout de suite sans que vous me posiez de questions, j'ai aussi en tête le fait que c'est fondamental aujourd'hui pour une entreprise qu'elle s'intègre dans un... Contexte réglementaire, parce que maintenant que ça fait 5 ans que je fais ce métier à temps plein et plusieurs heures par jour, je vois que les seules choses qui font bouger les entreprises, c'est malheureusement pas l'envie ou le désir ou la motivation, ça reste la loi. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce qui va faire bouger les entreprises, c'est la loi. Et donc, notre travail à nous tous aujourd'hui, c'est déjà de se conformer à cette loi, mais surtout d'essayer autant que possible de la faire évoluer dans le sens. Et on voit que malheureusement, en ce moment, ce podcast est un peu contextuel, mais ces enjeux réglementaires qu'on a... peuvent parfois trop contraindre les entreprises et on a des marches arrière qui se retrouvent notamment dans le milieu agricole, mais pas que, parce qu'il ne faut pas oublier non plus qu'on est dans un monde globalisé et qu'il y a une concurrence dans l'ensemble des pays du monde et que si on veut être compétitif, plus on met des lois et des normes et moins on l'est en fait. Donc il y a aussi cet enjeu d'empreinte ou d'emprise, j'ai envie de dire, international sur ces sujets-là et c'est clairement l'ADN de Positive Company, c'est pour ça qu'on l'a appelé comme ça et pas l'entreprise positive, c'est qu'on a pour vocation de capitaliser sur ce savoir-faire. RSE franco-européen pour le proposer comme standard à l'échelle internationale. Et donc, c'est pour ça que notre label a un nom anglophone, c'est pour ça que tous nos référentiels sont à minima en anglais et puis dans d'autres langues. L'objectif, sans se le cacher, c'est de faire un peu de soft power à l'échelle internationale.

  • Speaker #2

    Charles, tu as ouvert un certain nombre de portes dans lesquelles on va s'engouffrer ou pas. Mais avant, j'aimerais revenir à la question peut-être au cœur de notre échange aujourd'hui. Qu'est-ce qu'un label ? Et en quoi, en tant que label, Positive Company peut changer les choses ?

  • Speaker #3

    Moi, je n'ai jamais cru au label, de toute façon. Plus sérieusement, un label, pour moi, ça devrait être deux choses. C'est déjà un gage. Pour les parties prenantes d'un engagement d'une entreprise, avec des objectifs et petit tacle par rapport à mes confrères, on est le seul label au monde, la RSE, à avoir des critères d'obtention. C'est-à-dire que l'ensemble des autres labels ont un critère de point. C'est-à-dire que vous, consommateurs de main, quand vous allez voir le label XY sur une brique de lait... Je vais Non, je ne sais pas.

  • Speaker #2

    On va te poser la question dans le débat.

  • Speaker #3

    Ce n'est pas de casser les autres, pas du tout. C'est juste de mettre aussi en avant ce qu'on trouve important dans un label. Et un label, c'est aussi un gage. Quand vous allez acheter un produit bio, vous savez qu'il n'y a pas de phytosanitaire dedans. Un label RSE, ça doit être aussi des critères. Et donc, dans nos critères, nous, on a essayé de trouver... des points communs à toutes les entreprises. Et ce n'est pas simple. Parce que dans les avélisés, on a 12, vous pouvez être du consulting, mais on a des producteurs de moules de bouchons. On a la clinique Marcel Samba, on a des centres d'imagerie médicaux, on a des assurances.

  • Speaker #1

    Mais au-delà du côté des critères comme ça, on parle de France, Europe, voire internationale. Est-ce que c'est viable ? Parce que je pense qu'en France, on est à un certain état d'avancement par rapport à l'Europe et par rapport à l'international.

  • Speaker #3

    Les critères qu'on met en place sont internationaux. Et donc, Dans les premiers critères, ça peut paraître basique. Pour avoir une étoile chez nous, il faut avoir un minima. Une démarche RSE qui soit structurée, c'est-à-dire qu'on peut demander à n'importe quelle entreprise qui est labellisée positive compagnie de sortir sa démarche RSE et en un second, ils ont un document qui vous montre comment ils sont structurés, ce qui est le minimum.

  • Speaker #1

    Quelqu'un qui vient à une compagnie, et pour reprendre le terme, j'aimerais faire du RSE, vous ne les accompagnez pas ?

  • Speaker #3

    Non, tous nos référentiels sont en open source, donc ils peuvent eux-mêmes déjà se confronter à ce qu'on attend. Ensuite, ils vont se structurer et quand ils se sentent prêts, et il y a des entreprises qu'on a connues il y a 3-4 ans qui viennent nous voir aujourd'hui, donc quand ils se sentent prêts, ils se lancent. Premier niveau, c'est déjà avoir une stratégie RSE écrite, formulée sur un minimum à un 4. Deuxième niveau pour chez nous, c'est d'avoir réalisé un bilan carbone SCOPE 3. Donc c'est l'ensemble de son empreinte carbone et d'avoir défini un plan de réduction de son empreinte carbone. Déjà, vous faites le filtre de 80% des entreprises. Et puis le troisième niveau pour nous qui est le plus élevé, sous à quoi vous allez concourir cette année, je vous le souhaite, c'est d'avoir... soit inscrit sa raison d'être dans ses statuts. Alors, c'est un peu technique, la raison d'être dans les statuts.

  • Speaker #2

    L'entreprise à mission.

  • Speaker #3

    Alors, ce n'est pas tout à fait exactement la même chose. Les deux sont très proches. Depuis effectivement 2019, il y a la loi Pacte qui permet à toutes les entreprises qui le souhaitent d'inscrire leur raison d'être dans leurs statuts et potentiellement de devenir société à mission. On ne demande pas d'être société à mission parce qu'il y a aussi tout un cadre derrière la société à mission qui est assez lourd, notamment de vérification par un OTI qui donne aussi une crédibilité à cette démarche. Oui. Ce qu'on demande à l'entreprise, c'est qu'elle comprenne son sens dans la cité, c'est-à-dire quelle est la place de l'entreprise dans l'économie, et qu'elle se fixe un but avec un minimum d'enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux.

  • Speaker #2

    Dans ce cas, je reprends la question de Julia. C'est quoi le rôle de Positive Company dans tout ça ? Quel accompagnement vous proposez à ces entreprises ? Et quelle est la mission finalement au cœur de votre raison d'être ?

  • Speaker #3

    Alors, notre métier à nous, c'est clairement de prendre n'importe quelle activité de n'importe quelle structure et de les accompagner dans leur trajectoire de développement durable et de les accompagner avec une trajectoire qui est ambitieuse, mais aussi qui apporte de la joie et du business dans l'entreprise. C'est-à-dire qu'on va permettre, grâce aux interrogations des parties prenantes, de pouvoir ressortir les enjeux importants de l'entreprise. C'est assez facile de se dire, bon, moi, je vais être E, RSE chez moi, je vais arrêter les gobelets à l'agrandie, certes. Mais quand vous êtes producteur de papier, je ne sais quoi, c'est pas ça l'enjeu.

  • Speaker #2

    C'est inscrire finalement la...

  • Speaker #3

    Finalement, c'est confronter ces enjeux internes de l'entreprise avec la vision des parties prenantes et de définir ensuite une trajectoire. Et notre rôle à nous, c'est que cette trajectoire soit ambitieuse, qu'elle soit impactante et qu'elle soit suivie dans le temps. Et donc, une fois que vous rentrez dans la labellisation, vous êtes engagé déjà sur un minimum à trois ans. Et ensuite, on fait des points tous les six mois avec vous pour voir où est-ce que vous en êtes, suite notamment au premier rapport. C'est ce qui a été mis en place chez 12 suite à notre dernière audite, c'est la mise en place, si je ne dis pas de bêtises, d'un plan à la fois d'intéressement, mais aussi la possibilité à chacun, je crois, de devenir actionnaire, si je ne dis pas de bêtises. Tout à fait, oui. Voilà, ça, typiquement, ça a été une des recommandations de Positive Compagnie. Ça a été mis en place suite à notre rapport, ça a été aussi remonté dans les enquêtes, le souhait de pouvoir participer à l'aventure de l'entreprise, et concrètement, voilà, ça a été mis en place. Bravo. Et ça, c'est un des millions d'exemples qu'on peut avoir en termes d'impact qu'on peut avoir dans une entreprise. Je ne vais pas la citer, mais il y a des entreprises qui ont mis en place le télétravail pendant le Covid et qui, dès que le Covid est plus ou moins passé, ont décidé d'arrêter ça. Je peux vous assurer que quand on est rentré dans l'entreprise, on a été vu comme les messies. Le premier truc que nous ont demandé, c'est s'il vous plaît, essayer de remettre en place le télétravail.

  • Speaker #2

    Donc en fait, l'enjeu, c'est d'inscrire la RSE au cœur de son modèle d'entreprise et de l'aligner avec son modèle aussi de performance, de business, mais aussi de l'adopter de manière pérenne.

  • Speaker #3

    Exactement. Et en fait, un label, c'est un peu le début de votre question, un label, c'est aussi ça. C'est-à-dire qu'une fois que vous engagez, que vous affichez, comme ici, Certified Positive Company, que vous êtes engagé derrière, en tant que dirigeant, en tant que manager, c'est compliqué d'avoir des actions ou des comportements qui vont être à l'encontre de ça. Ça va être rapide de vous rappeler à votre...

  • Speaker #2

    Le fameux gage dont tu parlais, en fait, qui nous oblige à être transparents, à la fois envers nos parties prenantes, nos partenaires et nos collaborateurs.

  • Speaker #1

    Voilà. J'ai une petite question assez simple, mais c'était quoi votre premier client ? Parce que vous dites qu'on a toutes sortes de secteurs, on aiguille selon le secteur les critères ou les actions à prévoir. Ça demande quand même de vos collaborateurs d'avoir une certaine expertise transverse sur les secteurs. Nous,

  • Speaker #3

    on est très, très bons généralistes, avec de plus en plus de spécificités qui se font. Je dirais de manière naturelle, on ne fait pas de prospection. Je veux aussi mettre un point important, je sais que c'est un peu votre spécialité ici, d'accompagner les CRM et compagnie. Nous, on a zéro prospection. Donc, on ne maîtrise pas, j'ai envie de dire, les entreprises qui viennent nous voir. C'est que du bouche à oreille, de la connaissance et puis des gens qui adhèrent aussi au concept. Donc, aujourd'hui, on est des très bons généralistes avec de plus en plus de verticales expertises métiers, avec l'expérience, mais à la base, on a des bons généralistes. Par contre, ce qui va faire notre valeur ajoutée, c'est la fameuse interrogation des parties prenantes. Et en fait, ce n'est pas nous les spécialistes, c'est tous les gens qui vous entourent. On cherche les repos dans les questions proposées. Ceux qui vont être capables de vous dire vers quoi aller. Je prends un exemple, Rouge Gorge, qui est une entreprise qui vend des dessous. Une belle entreprise, 600 salariés, elle fait partie du groupe Mullier. Quand on a lancé l'enquête auprès de 300 000 clientes, l'item numéro un qui est ressorti, c'était, il faut absolument vous travailler. Vous voyez, les emballages, trop de plastique, trop de papier de soie, trop de ceci, trop de cela. Et l'item numéro 2, ce qui a été intéressant, c'était qu'en interne, les collaborateurs en numérant disaient que l'entreprise était engagée, et puis les clients disaient la qualité des produits et le fait qu'ils soient abordables. Mais rien sur l'engagement de l'entreprise. Donc, qu'est-ce qui s'est passé à l'issue de l'enquête ? Et durant la restitution qu'on leur a fait, gros plan de com'. Ah mais chez Rouge Gorge, ils n'osaient pas. On parlait de greenwashing tout à l'heure. Eux, c'était l'opposé, ils faisaient du greenushing. Ça veut dire qu'ils font plein de choses, mais qu'ils n'osaient pas le dire. Parce que ce n'est pas évident de prendre la parole sur ces sujets-là. On peut très vite être taxé de greenwashing. Et donc finalement, ce qui est ressorti en item numéro 2, c'était... Parlez-nous de vos engagements. Depuis, il y a énormément de communications qui sont faites dessus. Et je peux vous assurer qu'il y a des scans qui sont faits par des tonnes de sites, de spécialistes sur les problématiques de greenwashing, qui aiment bien mettre ça en avant, des associations, etc. Depuis six mois, on n'a jamais entendu le moindre... La problématique de greenwashing est concernant. Donc, ce qui se passe, ce qui est intéressant aussi quand on passe par un label comme nous, c'est que c'est une partie tierce qui va analyser l'entreprise et qui va récompenser ou pas l'entreprise. Et c'est très important aussi d'avoir une page où on peut aller attaquer entre guillemets notre label, mais notamment les labelliser. On a une page controverse. C'est-à-dire que n'importe qui, et je suis ravi d'en parler à cette radio ou ce podcast, mais n'importe qui ici, si chez toi, il y a des agissements qui ne se passent pas bien et que vous pensez qu'ils ne méritent pas le label, Vous avez le droit de nous solliciter. On a un comité éthique qui se réunit régulièrement et qui va analyser la demande. Il faut évidemment que la demande soit fondée, il faut qu'il y ait un minimum de preuves, on garantit l'anonymat. Donc si jamais vous avez peur aussi pour votre job, évidemment qu'on garantit l'anonymat, mais vous avez la possibilité aussi de faire remonter ce genre de sujet. C'est aussi ça qui est important.

  • Speaker #2

    Tu as dit ne pas vouloir les citer, mais on va le faire. Aujourd'hui, est-ce que tu peux nous rappeler les trois points qui distinguent Positive Compagnie et d'autres labels comme Bicorp ou Ecova10 ?

  • Speaker #3

    Alors, EcoVity, ce n'est pas un label, c'est une évaluation, ce qui est très différent. Une évaluation est basée purement sur de la revue documentaire, et je mets un petit challenge à nos amis développeurs. Allez, s'il vous plaît, obtenez-moi Gold chez ECOVADIS grâce à ChatGPT l'année prochaine. S'il y a des développeurs qui m'entendent, j'aimerais bien qu'on arrive à obtenir un bon... Allez, on peut essayer de voir un peu plus grâce à ChatGPT.

  • Speaker #2

    On parlera justement de l'impact de l'IA sur ce processus.

  • Speaker #3

    À partir du moment où tout est documentaire, vous faites ce que vous voulez avec les documents. C'est une évidence.

  • Speaker #2

    Génération de chartes RSE, ChatGPT.

  • Speaker #3

    Je peux le faire devant vous. Produis-moi ChatGPT, produis-moi une charte de bien-être au travail. Je peux t'assurer qu'elle peut être meilleure que celle que j'ai rédigée. C'est pour nous. Donc voilà, ça montre un peu la limite du système. Pour Ecovadis, je dis juste que ce n'est pas un label, mais par contre, c'est une excellente solution d'un point de vue global. C'est-à-dire quand on a un grand volume d'entreprises à évaluer, les labels sont trop chers, trop longs, trop contraignants en termes de temps. Si on a besoin déjà d'avoir un indicateur globalement qui est assez bon sur l'engagement d'une entreprise, ça marche très bien, Ecovadis. Et c'est aujourd'hui le leader mondial sur ce sujet, sur la notation extra-financière. Ils font très bien leur boulot, je n'ai aucun débat là-dessus. Et c'est un bon indicateur. Par contre... Vous n'avez pas de conseil, vous n'avez pas d'accompagnement, vous n'avez pas de point de suivi. On est purement à l'école, oui ou non, j'ai fait ou je n'ai pas fait. Après, sur du Bicorp, aujourd'hui, c'est le leader mondial en label RSE, qu'on le veuille ou non. C'est 8000 entreprises certifiées Bicorp. Il y a plein de points très positifs dans Bicorp. Ils interrogent fortement le modèle d'affaires, c'est-à-dire que des entreprises de joaillerie, par exemple, en Suisse, ne peuvent pas obtenir le label Bicorp parce que c'est l'extraction de métaux qui, évidemment, ont été... Parfois dans des conditions...

  • Speaker #2

    Donc finalement, on ne se parle pas que de documents, il y a aussi le produit, ce qui génère du business, qui est évalué dans...

  • Speaker #3

    Évidemment. Après, moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas de donner une médaille au meilleur. Franchement, donner une médaille au premier de la classe, que Bicorpe le fasse, ça me va très bien. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les 99 votes derrière, sur les 100. C'est-à-dire tous ceux qui ont des business models pourris, qui font du fric, parce que le monde est fait comme ça aujourd'hui. Plus on a un business model pourri, plus on fait du fric. Donc plus on a du fric, plus on a les moyens de changer les choses.

  • Speaker #2

    Et ça c'est quoi le business model derrière Positive Company ?

  • Speaker #3

    Le business model, il est peu rentable comme tous les labels. C'est-à-dire qu'on passe un temps de fou, d'accompagnement, de suivi, de cocooning, de tout ce qu'on veut, d'audit, d'analyse.

  • Speaker #2

    Vous êtes les seuls qui travaillez pour la gloire, finalement.

  • Speaker #3

    Non, mais tous les labels ne gagnent pas d'argent. C'est dommage, mais en même temps, ça fait partie du jeu et je ne me serais pas lancé là-dedans si je voulais être millionnaire. Mais par contre, on a un vrai impact et on a une vraie action sur l'économie qui est intéressante. Et on est aussi des inspirations, je pense, pour beaucoup d'entreprises. En tout cas, on s'efforce de l'être et c'est ça qui nous anime au quotidien. Il n'y a pas que la valeur monétaire d'une entreprise qui est intéressante, c'est aussi sa valeur morale et on en fait partie. Et ce serait intéressant demain de valoriser une entreprise pas que sur son résultat, mais aussi sur son empreinte sociétale. Et on y va de plus en plus, ce qu'on appelle la triple comptabilité pour information.

  • Speaker #1

    Et si on rentre un peu plus dans le concret, même par rapport à Positive Compagnie, quelles actions vous vous intégrez au sein de Positive Compagnie, vous, quand je parle de toi et les collaborateurs, pour justement être aussi labellisé Positive Compagnie ? Est-ce que tu as quelques exemples vraiment très concrets ?

  • Speaker #3

    Pour le même, ce qu'on s'intrigue.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? T'as combien d'employés ?

  • Speaker #3

    J'ai 10 collaborateurs. Donc on s'applique évidemment à nous-mêmes le maximum de principes et on aime bien notre propre laboratoire et c'est même écrit dans notre raison d'être puisqu'on est société à mission, de travailler sur des innovations. Et donc une très concrète, c'est qu'on a testé... Il y a un an et demi, la semaine de 4 jours.

  • Speaker #1

    Ah génial ça !

  • Speaker #3

    Et on s'est laissé 6 mois pleins pour le faire. Donc 6 mois pleins moins qu'un jour à chaque fois. Et j'ai demandé surtout à l'équipe, on applique vraiment le truc, mais par contre, si vous avez besoin de bosser une heure ou deux le vendredi, vous pouvez le faire. Pour pas qu'on soit dans le rouge non plus sur tous les dossiers, parce qu'on passe pas de l'un à l'autre comme ça. Surtout quand on est en croissance comme ça. Mais surtout vous monitorez le temps que vous passez en dehors. Et on s'est aperçu qu'au final... On travaille tous au moins deux, trois heures le vendredi ou le mercredi, parce qu'on a choisi nous le mercredi et le vendredi, et donc on a décidé d'acter sur la semaine de quatre jours et demi. Et comme on n'est pas sur des sujets d'urgence, si ce n'est pas ce mardi, ce sera celui d'après.

  • Speaker #2

    Moi, je me pose la question, justement, à la lumière de cet exemple, c'est assez simple de lancer une dynamique sur une semaine de quatre jours à l'échelle de dix employés. Comment ça se passe à l'échelle d'une entreprise à quatre jours et demi ?

  • Speaker #3

    On a plein de clients à qui on a proposé ça, qui l'ont adopté, dont je pense à Elmi, qui a maintenant 150 salariés, qui eux sont vraiment la semaine de 4 jours et pas 4 jours et demi, et ça fonctionne. Et ils ont fait plus de 50% d'effectifs en l'espace d'un an.

  • Speaker #1

    Et tout à l'heure, tu as dit quelque chose peut-être que j'ai mal compris, mais j'aimerais bien revenir dessus. Tu as dit qu'il y a des sociétés qui ont moins de budget, et donc en fait on essaye qu'ils aient autant d'impact. Mais est-ce que moins de budget veut dire moins d'impact ? Pas forcément, non ?

  • Speaker #3

    Ah non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, mais alors du coup j'ai mal compris au départ.

  • Speaker #3

    Non, non, non, je dis juste que... Plus l'entreprise a de moyens, et effectivement plus elle a de temps et d'énergie à y consacrer, ce qui est logique. Mais on voit aussi beaucoup d'entrepreneurs hyper engagés qui donnent du temps, finalement de leur temps à eux, pour essayer de faire changer les choses, pour revoir leur modèle d'affaires. Et j'ai un chiffre à vous citer dont on est fiers, parce qu'on demandait tout à l'heure est-ce que vous vous auditez vous-même, etc. Donc nous, comme je disais, tous les ans, on envoie une enquête à tous nos clients, et on leur demande aussi, on en profite pour leur demander qu'est-ce que le label a changé chez eux. 92% de nos clients ont innové dans leur modèle d'affaires. Ça veut dire qu'ils n'ont pas fait du greenwashing, qu'ils n'ont pas juste changé les bureaux, les trucs comme ça. J'ai envie de dire, après, c'est le bureau, on s'en fout. C'est quel est le cœur d'activité de l'entreprise. Ils l'ont tous fait évoluer. Et je sais que chez 12, aujourd'hui, vous êtes en train de le faire. On en a discuté chez 12 aussi. Vous êtes en train de réfléchir à quel est le pourcentage de missions à impact positif chez vous. Comment vous pouvez aller vers plus d'impact positif dans vos missions. C'est ça, la RSE. Évidemment, les conditions de bien-être au travail sont importantes. On va passer surtout sur des cadres. Comme chez vous, et même sur le nom cadran encore plus, j'ai envie de dire, mais le cœur de métier, c'est clairement ça, c'est comment vous le faites évoluer.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on ne l'a pas tous en tête. Est-ce que tu peux rappeler les dimensions justement du label Positive Company ? Le modèle d'entreprise en fait partie, quels sont les autres ?

  • Speaker #3

    Il y a cinq grands piliers sur lesquels on va scanner les entreprises. C'est son cœur d'activité. Son modèle d'affaires, typiquement. Et dans le modèle d'affaires, on a la gestion des risques aussi. Quand on parle de durabilité d'une entreprise ou de développement durable, nous, communs du mortel, pensons RSE ou environnement. En fait, développement durable, c'est comment l'entreprise va durer dans le temps. Et nous, ce à quoi on s'attache, c'est aussi à ce que le modèle d'affaires soit viable dans le temps et qu'il se transforme, mais surtout qu'il soit viable dans le temps. Parce que si demain, on va vous dire, j'ai pas mal d'exemples de clients qui aimeraient réduire des gammes qui ne sont pas forcément très vertueuses vers des gammes plus vertueuses, donc souvent un peu plus chères, etc. Mais en fait, quand on veut... Notre vache à lait, c'est la gamme qui n'est pas bonne, qui n'est pas très vertueuse. Demain, passer à 100% de produits un peu écoresponsables, vous mettez en péril un pourcentage énorme de votre chiffre d'affaires.

  • Speaker #2

    C'est vrai qu'on oppose souvent RSE, performance, et souvent RSE est quelque chose de plus compatible dans l'innovation.

  • Speaker #3

    Donc ça, c'est le premier sujet, c'est l'activité. Après, il y a les modèles de gouvernance, qui, pour la petite anecdote, je ne sais pas pourquoi, n'est pas analysé chez Ecovadis. Mais en tout cas, vous avez notamment les sujets de gouvernance, et c'est de là dont tout part. C'est-à-dire que si la direction n'est pas d'accord, il n'y a pas un projet qui avance dans une entreprise en général, sauf les holacracies ou les structures plates, mais il n'y en a pas beaucoup. Ensuite, c'est des sujets liés à l'humain, c'est-à-dire les conditions de travail dans l'entreprise, les sujets liés à l'environnement, à l'empreinte en vision mentale et le carbone, et la partie numérique responsable, et enfin, tout ce qui est empreinte sociétale, avec notamment l'implication associative, les achats responsables, voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est déjà arrivé qu'une entreprise se voit enlever le label Positive Compagnie ?

  • Speaker #3

    Non, c'est jamais arrivé. Alors, on a eu des cas de controverses. qui ont été gérés, c'est-à-dire qu'effectivement, il y a une partie prenante, un article qui est sorti, je peux le citer, il ne nous en voudra pas, mais Electro-Dépôt, par exemple, qui est labellisé chez nous, avait fait son bilan carbone, mais il n'est pas publié. Voilà, j'ai envie de dire erreur de débutant. Normalement, quand on fait un bilan carbone, on doit le publier dans la base ADEME. Je ne sais pas, d'habitude, peut-être qu'ils n'ont pas voulu le faire parce qu'il était important. Évidemment, au vu de leur activité, peut-être qu'ils ne savaient pas qu'ils allaient le faire.

  • Speaker #1

    Ils ne se souviennent pas qu'Electrodepot est un bilan carbone.

  • Speaker #3

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr.

  • Speaker #3

    Mais cela dit, pour le coup, c'est intéressant parce qu'ils ont passé le label, ils sont en plein renouvellement en ce moment. C'est quand même un des sujets principaux aujourd'hui chez l'Electrodepot. Ils testent la majorité de leurs produits pour qu'ils soient le plus durables possible. Ils travaillent dans le marché de la logistique, sur l'économie énergétique, dans les magasins. Donc, il y a énormément de choses qui sont faites, mais ils sont évidemment conscients d'eux. De toute façon, toute grosse activité, toute grosse entreprise a un gros bilan carbone, il ne faut pas se cacher. Mais donc voilà, il y a ce sujet effectivement qui est assez important dans les entreprises.

  • Speaker #2

    Tu parlais tout à l'heure de trajectoire et du rôle de Positive Company justement dans l'accompagnement des labellisés. Quelles sont selon toi les grandes étapes pour construire une démarche RSE et surtout quels moyens se donner ? Je pense que c'est la question aussi assez concrète. pour les chefs d'entreprise qui nous écoutent, par où commencer ?

  • Speaker #3

    C'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Elle est partie prenante, les collaborateurs.

  • Speaker #3

    Oui, c'est une bonne question. Moi, je vous dirais... Toute objectivité, commencez par Positif Compagnie. Nos référentiels sont libres, gratuits, accessibles à tout le monde en ligne. C'était la petite chose prime. Je n'y avais pas pensé. Non, mais plus sérieusement, vous avez des référentiels qui sont à jour, alignés avec la réglementation. Ils sont gratuits. On a plus de 1500 entreprises aujourd'hui qui les utilisent et on n'a entre guillemets que 200 labellisés. Donc, ça veut dire qu'il y en a un paquet qui l'utilise juste pour se structurer. Donc déjà, utilisez ça, c'est gratuit. Et en plus, on est nul en commerce, donc on ne vous relancera pas. Vous allez vous créer... et vous allez être tranquille.

  • Speaker #2

    Il faudrait peut-être un CRM.

  • Speaker #3

    Peut-être, effectivement. Mais voilà, ce n'est pas notre idéologie, ce n'est pas d'aller faire du démarchage. Donc, on essaie d'être souple là-dessus et je pense que c'est important pour nous aussi d'avoir cette image-là parce qu'on doit venir pour un label par motivation et pas parce qu'on est motivé par d'autres. Donc, la première étape, je dirais déjà, voir ce qu'il y a dans une démarche RSE en utilisant ces diagnostics gratuits en ligne. Ensuite, effectivement, interroger ces parties prenantes, ça me paraît être vraiment important. Se faire accompagner par des consultants. Il y a des tonnes et des tonnes de consultants disponibles, compétents aujourd'hui, pas chers pour une bonne partie d'entre eux. Faites-vous accompagner. C'est comme tous les métiers. Moi, je serais incapable de faire le vôtre et je vais gagner beaucoup plus de temps si je passe par vous que si je le fais par moi-même. Eh bien, je dirais, c'est pareil. Faites-vous accompagner. Il y a plein de cabinets qui sont compétents là-dessus et qui sauront vous donner une trajectoire avec un bon rapport qualité-prix. Après, aussi créer une équipe interne, c'est la base. Par contre, petit point d'attention quand même qu'on a pu voir nous, c'est qu'on a souvent tendance pour valoriser quelqu'un, de lui donner une dimension RSE à sa fonction. Donc voilà, en plus déjà du 120% de taf que tu as au quotidien, on va te demander de faire 30% de RSE en plus. Donc au début, tout le monde est content. Mais en fait, on se retrouve avec une charge de travail qui est énorme et avec souvent aussi des démarches RSE qui... ralentissent ou qui ne sont pas dans un bon timing par rapport aux enjeux ou même aux engagements que font l'entreprise.

  • Speaker #2

    Mais alors du coup, ce que j'entends, c'est que tu dis qu'il faudrait finalement une instance ou en tout cas un groupe dédié à la RSE. Mais en même temps, ça doit être au cœur des enjeux d'entreprise et au cœur des préoccupations des collaborateurs. Comment on s'y prend au quotidien ?

  • Speaker #3

    De toute façon, une entreprise n'est composée que d'hommes. Donc si les hommes ne bossent pas, ce n'est pas l'entreprise toute seule qui va bosser.

  • Speaker #2

    C'est sûr qu'il faut quelqu'un pour lancer la dynamique et ça doit venir du haut, du bas. Quel est ton point de vue là-dessus ?

  • Speaker #3

    Je dirais que pour moi, ça doit être consultatif et coopératif. Donc, ça doit être une discussion ouverte avec des membres volontaires et avec aussi une direction qui se sensibilise de plus en plus sur ces sujets. Je pense que les deux, la formation des dirigeants et la motivation des collaborateurs, sont quand même deux clés fortes sur ces sujets.

  • Speaker #2

    On a abordé pas mal de leviers. Après, vient naturellement la question des indicateurs. Derrière, comment on pilote sa stratégie RSE pour justement la faire pérenne ?

  • Speaker #3

    Alors si vous devez retenir qu'une chose, mettez pas mille indicateurs. Prenez-en trois bons, ça suffit. Mais trois bons qui sont assez...

  • Speaker #1

    Qui parlent à tout le monde, surtout, qui sont assez...

  • Speaker #3

    Oui, je veux un exemple...

  • Speaker #1

    Concret, d'indicateurs.

  • Speaker #3

    Oui, j'en parle parce que je sais que chez Toile, c'est un des enjeux, mais je sais que typiquement, avoir une évaluation avec une note sur Positive Company, qui évolue chaque année avec un objectif de note ou d'étoile, est un bon indicateur. Parce que ça permet à la fois d'interroger ses parties prenantes, d'embarquer ses clients, ses fournisseurs, ses salariés. Ça permet d'avancer rapidement sur ces sujets-là. Après, effectivement, ça va dépendre aussi de votre cœur de métier. Donc il faudrait quand même à minimum être un indicateur sur le cœur de métier. Je pense que celui que vous êtes en train de prendre de pourcentage de mission à impact positif, par exemple, est un très bon indicateur, un peu complexe, qui va travailler dans le temps. Plus intéressant que, même si je n'ai rien à dire sur l'index égalité femmes-hommes, mais même si parfois il peut être un peu trafiqué, mais on va la mettre dans le calcul, il y a quand même des disparités, on le voit. Mais malgré tout, ça reste un indicateur intéressant, plus conventionnel. Mettez-vous en place des indicateurs qui vous ressemblent et que vous pouvez suivre aussi.

  • Speaker #0

    Et on a parlé du greenwashing, à l'inverse du greenishing, c'est quoi l'avantage d'être labellisé et du coup le désavantage aussi, la peur versus la fierté ?

  • Speaker #1

    C'est plus facile quand c'est quelqu'un d'autre qui dit que vous êtes engagé plutôt que vous, déjà. L'avantage d'être labellisé, c'est que nous, on vous donne de la data. C'est-à-dire qu'on va vous donner du pourcentage de satisfaction sur chacun des items des enquêtes qui sont envoyés aux collaborateurs. On demande s'ils sont bien dans leur boulot, on demande s'ils sont bien rémunérés. C'est pour la petite anecdote, l'item le moins bien noté sur l'ensemble de nos labellisés. Et pourtant, ce sont plutôt des entreprises modèles.

  • Speaker #2

    Vous avez combien de labellisés aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    220 là, aujourd'hui. Donc voilà, l'avantage, c'est clairement d'avoir un cap à suivre et puis de pouvoir aussi communiquer sur ce que vous faites. Et surtout, c'est la communauté. Je n'en ai pas du tout parlé jusqu'à aujourd'hui parce qu'on a parlé de plein d'autres sujets. Mais au-delà de Positive Company et de notre petite équipe, j'ai envie de dire, c'est 200 entreprises qui sont certifiées, c'est une cinquantaine de partenaires qui travaillent avec nous. C'est tout un écosystème auquel vous avez accès et on a innové sur le sujet, on a pris un peu de risques. On a créé un groupe WhatsApp. Dans ce groupe WhatsApp, vous avez des communautés d'intérêts. Et dans ces communautés d'intérêt, vous avez numérique responsable, achat responsable, mode et textile responsable. Donc derrière, ça vous permet aussi de rejoindre des groupes de travail et puis de faire connaissance avec d'autres entreprises. Nous, on est convaincus que la RSE doit être participative. Le principe, la base même de Positive Company, c'est vraiment le dialogue partie prenante. C'est des échanges collectifs. On doit sortir du modèle linéaire de je suis seul dans mon business, je suis en compétition avec tous les autres et j'avance le plus vite possible. Ça ne marche plus. On est dans un monde, je ne vais pas le rappeler, où l'ensemble quasiment des ressources sont épuisées. Donc, au bout d'un moment, quand il n'y aura plus, il faudra faire avec les autres. Donc, autant anticiper et commencer à travailler tout de suite avec ses confrères, ses concurrents, ses partenaires pour co-créer ensemble des solutions. Pour moi, la solution, elle est vraiment là.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui marche, là, à ce moment ? Vous avez lancé ça quand ?

  • Speaker #2

    Le groupe WhatsApp ?

  • Speaker #1

    Ah, ça fait trois ans, trois, quatre ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord, mais ce n'est pas nouveau.

  • Speaker #1

    Non, non, non, ça fait longtemps qu'il existe.

  • Speaker #2

    Et quel est ton retour d'expérience sur, justement, cette initiative ? Est-ce que tu vois des tendances par secteur ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre de manière générale à cette question parce qu'effectivement... Déjà,

  • Speaker #2

    est-ce qu'il y a un secteur qui prédomine dans les labellisés positive compagnie

  • Speaker #1

    On a beaucoup de médias, tout type de médias. Dont la presse aussi, on a pas mal de sociétés de conseil, beaucoup de sociétés industrielles, de sociétés de l'agro aussi, je suis toujours lié dans l'industrie potentiellement, de plus en plus du monde de la santé aussi, qui est un peu un secteur émergent sur les labels. Je ne crois pas même que mes confrères aujourd'hui, beaucoup d'entre eux, sont du secteur de la santé, et pour le coup, c'est vraiment la grosse tendance qu'on voit aujourd'hui chez nous, peut-être parce que la santé est un secteur qu'on pensait par défaut RSE. Mais en fait, on s'aperçoit qu'il y a des gros enjeux dans la santé, il y a des gros enjeux éthiques. Comment on aborde le sujet du handicap ? Comment aborder le sujet de la maladie avec un patient ? Dans un monde où on est de plus en plus des numéros et on enchaîne les rendez-vous dans un monde de désert médical. Donc, il y a des gros enjeux aussi dans la santé qui sont en train d'adresser de manière très intelligente. Et c'est assez passionnant à suivre aussi.

  • Speaker #2

    Et justement, sur ces groupes d'intérêts, est-ce que tu vois l'intérêt d'initier une dynamique un peu cross-sectorielle ou est-ce qu'il faut plutôt travailler secteur par secteur ?

  • Speaker #1

    Les deux. En fait, on a vraiment les deux. Et j'ai envie de vous dire, je ne sais pas ce qui s'y passe, parce qu'en fait, il y a une vraie autonomie sur les groupes de travail. Aujourd'hui, chacun décide ensemble de dire qui est-ce qui a envie de travailler là-dessus. Donc, je ne sais pas la moitié des choses qui se passent dans nos groupes de travail. Et tant mieux, parce qu'on a d'autres choses à faire aussi.

  • Speaker #0

    J'ai une petite question, c'est quoi ton ambition pour Positive Company d'ici 3 à 5 ans ? Au-delà de l'international ?

  • Speaker #1

    Dans un monde positif, notre ambition à 5 ans, c'est d'arriver à labelliser 10% des organisations en Europe. Il y a une théorie qui dit que si 10% d'une population... agit différemment le reste de la population parce qu'on appelle le tipping point et donc on espère atteindre ce tipping point ça m'étonnerait qu'on arrive à obtenir autant d'entreprises labellisées, tant mieux s'il y a un effet d'emballement mais je dirais aujourd'hui il ne faut pas oublier que les entreprises labellisées en France c'est 1000 à 1200 entreprises sur 4 millions de PME On est l'épaisseur du trait. Une marche qui est énorme et pas toutes les entreprises y iront. Mais par contre, c'est important aussi que ces labels soient de plus en plus reconnus. Et ça, c'est une vraie difficulté au niveau des donneurs d'ordre aujourd'hui. C'est qu'à part un ECOVA10 qui commence à faire foi à l'échelle internationale, des labels comme le nôtre sont malheureusement pas assez valorisés, je trouve, dans les appels d'offres. Et j'aimerais que ça ne le soit plus. On fait un plaidoyer régulier là-dessus pour aller voir les donneurs d'ordre, pour expliquer ce qu'on fait, la sérieux de la démarche, etc. Mais malheureusement, ce n'est pas encore assez valorisé. Ça le sera. Aujourd'hui, il faut voir qu'à l'échelle de l'économie, des labels comme les nôtres ont maximum 10 ans pour le plus ancien. Donc, c'est rien, je dirais, à l'échelle de l'économie. Mais je pense que dans le temps, le sérieux de nos démarches, tous les labels confondus, je parle, vont, j'espère, montrer que les entreprises qui sont engagées avec nous sont des entreprises qui vont vraiment dans le bon sens.

  • Speaker #0

    Tu te verrais, toi, être dans un groupe WhatsApp avec B Corp ou Lucie ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, je suis bien sûr. Tu l'appliques ? Là, je ne suis plus qu'un jour, on fait une semaine des labels tous ensemble. Moi, dès qu'il y a Produirap, chaque année, j'essaie de rassembler tout le monde pour faire une... Une photo de famille pour montrer qu'on envoie un message commun, c'est pas facile, j'avoue. Mais oui, mais...

  • Speaker #0

    Parce que les 10%, finalement, à vous tous, vous les réunissez. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et le but étant... Non, les réussites, non, non, les réussites, ils ne réunissent pas du tout Entre Bicorp,

  • Speaker #0

    Lucie, Positive Company...

  • Speaker #1

    Un millionième pour cent, et encore.

  • Speaker #0

    En France ou en Europe ?

  • Speaker #1

    Partout.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Ah, je me semblais qu'il y avait pas mal de...

  • Speaker #1

    Nous, on a 220. Je crois que l'Afnor, c'est 250. Lucie, ça doit être 300. Bicorp, 300. Voilà, tout ça, ça fait pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Au moins, non, je pensais que c'était bien.

  • Speaker #1

    C'est plus de bruit que de volume.

  • Speaker #0

    Pourquoi c'est si peu coté, finalement, le label ? C'est peut-être ça aussi, de base, que c'est pas connu ? C'est pas reconnu par l'État.

  • Speaker #1

    C'est déjà qu'il est payant. Ça veut dire que déjà, par défaut, c'est un budget. On fait tout pour que l'ARSO soit pas un sport de riches. Mais malgré tout, il y a un travail. Vous avez vu le nombre de domaines, le scope. La largesse du scope est énorme. Donc l'analyse d'une entreprise... nécessite fatalement un temps homme qui est incompressible. Et tant mieux qu'il soit incompressible, que chaque GPT puisse pas le faire. Mais donc, fatalement, déjà, il y a un coût qui peut restreindre ça. Après, il y a une question d'image aussi, c'est-à-dire qu'on peut vite être taxé de greenwashing, donc certaines entreprises vont s'engouffrer dans cette excuse pour pas le faire. Et puis c'est un engagement, et ça nécessite du courage. Et il n'y a pas suffisamment pour moi d'entendre. Tu disais,

  • Speaker #0

    s'il y a une loi... Les gens y vont. Est-ce qu'il y a des labels qui sont reconnus par l'État aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Non, aucun. Et la plateforme RSE a lancé une consultation en 2021, si je ne dis pas de bêtises, et l'État s'est désengagé du sujet, ce qui est un scandale. L'État devrait imposer ce genre de choses, comme il devrait proposer des subventions pour des entreprises qui font des bilans carbone. Il y en a de plus en plus, tant mieux. Mais ça devrait être, je dirais, c'est comme l'isolation des bâtiments, ça devrait presque être gratuit, j'ai envie de dire, aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Avant de clôturer cet épisode et de te poser nos deux questions signatures, peut-être t'entendre sur les sujets d'intelligence. L'urgence artificielle générative, on a évoqué le chat GPT. Quel est votre regard, tout label confondu, tu parlais d'une dynamique de mouvement, sur ce phénomène de société qui va être amené à s'ancrer ?

  • Speaker #1

    J'ai une réponse toute faite. C'est-à-dire, il y a 20 ans, peut-être un peu plus maintenant, quand le numérique est arrivé dans les entreprises, celles qui, il y a 20 ans, se disent, Oui, bon... Le numérique, bon, ça va être une mode, ça va passer. Aujourd'hui, ils ne sont plus là. Là, il y a 3-4 ans, en gros, je le date au Covid, pareil, même phénomène, RSE. Toutes les entreprises ont dit, le RSE, moi, ça va me passer à côté.

  • Speaker #2

    C'est le ou la RSE ?

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas RSE. Soudainement, le RSE, ça me fait rire quand je l'entends, mais en même temps, ça me touche, je trouve ça touchant. et ça montre l'intérêt qu'on y met mais voilà sur les 30 dernières années deuxième bouleversement c'est les engagements RSE de l'entreprise, c'est à dire qu'aujourd'hui une entreprise qui monte pas à minimum une charte un truc, un bilan carbone, un engagement une notation, elle a accès de quasiment plus au business aujourd'hui Et maintenant, c'est l'IA. Donc, on peut dire, oh là là, ça va être une catastrophe. Non, on va le faire avec. Et on va, j'espère, essayer. Moi, j'ai toujours une vision positive de tout ça, de l'utiliser à bon escient, d'essayer de faire gagner du temps aux gens pour qu'ils aient du temps, justement, pour travailler sur les sujets RSE et qu'ils puissent...

  • Speaker #2

    Donc, vous l'utilisez dans vos démarches de labellisation ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on l'utilise un peu. Oui, on l'utilise un peu sur divers sujets. Il y a des sujets qui sont intéressants. Nous, dans le traitement des données, aujourd'hui, quand on envoie des enquêtes à 300 000 personnes, on a... parfois d'un volume énorme de data. Donc, plutôt que d'avoir quelqu'un qui passe trois heures à le lire, effectivement, l'IA nous aide fortement là-dessus.

  • Speaker #2

    Merci Charles, c'est un épisode inspirant. Avant de clôturer nos deux questions signatures, la première, que veut dire pour toi penser plus large et faire autrement C'est la devise de Twelve.

  • Speaker #1

    Penser plus large et faire autrement, je dirais, puisqu'on est en thème de la RSE aujourd'hui, moi je dirais que penser plus large et faire autrement, c'est… prendre le chemin de la RSE comme une opportunité, pas une contrainte. Donc, c'est vraiment ça. C'est se dire aujourd'hui, OK, ce sujet arrive sur la table par toutes les parties prenantes, notamment de mes clients, clairement. Ça aussi, c'est ça qui fait bouger les choses. Aujourd'hui, comment je peux être malin dans ce système-là et comment je peux allier contraintes et opportunités.

  • Speaker #2

    On peut voir comme un moyen et pas comme une fin.

  • Speaker #1

    Donc, moi, je dirais, ce que je trouve vraiment passionnant dans notre monde de la RSE, c'est que ça nous oblige à comprendre l'impact de notre cœur d'activité. Je reprends Twelve encore aujourd'hui. Qu'est-ce que concrètement le fait qu'un Norman, Julia, je ne sais qui, va sur un site client et réalise une prestation, quel est l'impact de cette prestation ? Parce qu'aujourd'hui, les entreprises fonctionnent de cette manière, on a des demandes aux clients qu'on va chercher ou en rente, on trouve des solutions face, on fait des facturations et on passe à autre chose. Et le but, c'est d'avoir le maximum de facturations et de facturer le mieux possible autant que possible.

  • Speaker #2

    Mais il y a une vraie complexité.

  • Speaker #1

    Et concrètement, qu'est-ce que ça a comme impact ?

  • Speaker #2

    Pour les entreprises de service, ça réconcilie justement toutes ces actions. Nous, en tant que société de conseil, c'est... et voir au-delà de notre propre impact celui de notre client. C'est une vraie barrière aujourd'hui, je pense, pour compiler et voir vraiment l'impact que peuvent avoir les solutions qu'on propose.

  • Speaker #1

    Ça se mesure, c'est des discussions que vous pouvez avoir. Autant il y a dix ans, je pense que les clients auraient été plutôt fermés là-dessus. Aujourd'hui, ils vont être très ouverts. Et ça va être des opportunités de business. C'est-à-dire que vous allez les voir en disant Ok, il y a notre activité, etc. Mais ensemble, comment on peut avoir un meilleur impact ? Concrètement, on est en train de développer des apps, des choses comme ça, elles tournent à H24, alors qu'on travaille à priori de 9h à 18h, à peu près. Est-ce qu'on ne peut pas arrêter que les apps tournent la nuit ? Est-ce qu'on ne peut pas mettre en pause nos serveurs ?

  • Speaker #2

    C'est une question positive, mais... Pas très réaliste, je trouve, parce que c'est vrai qu'on a tous des niveaux de maturité différents et c'est encore compliqué d'engager une vraie dynamique au trait de client.

  • Speaker #1

    C'est vos rôles à vous, c'est le rôle des entreprises. La meilleure idée, c'est d'aller sortir des sentiers battus. Et c'est ça qu'on va prôner, c'est ça qu'on va aussi vous donner les moyens de faire.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on y a un peu répondu du coup, mais deuxième question, est-ce que tu as une idée reçue que tu aimerais déconstruire aujourd'hui, que ce soit d'entrée vie pro ou perso ?

  • Speaker #1

    Je vais terminer sur un truc positif, mais je trouve qu'on a quand même, et ça se justifie, une ambiance assez lourde sur ces sujets. Et je pense qu'aujourd'hui, il faut qu'on ait un regard neuf sur nos activités et qu'on arrête de se morfondre. Je pense qu'il faut qu'on aille dans le monde de l'action aujourd'hui et qu'on prenne des vraies décisions. Et qu'on ne soit pas juste dans la planète qui va imploser, exploser dans les prochaines années, dans la planète où on survivra, ça c'est sûr. Maintenant, c'est comment nous, on va survivre sur cette planète. Et donc, je casserai l'idée reçue du fait que c'est déterminé et qu'on va droit dans le mur. Non, moi, je n'y crois pas. Moi, je crois, oui, c'est sûr que là, aujourd'hui, on va droit dans le mur. Mais je pense, et j'ai l'espoir en l'humain, sur le fait qu'on trouvera toujours des solutions. Et je veux faire juste un petit aparté. Mon grand-père qui est mort aujourd'hui, il y a 14 ans, je pense à lui aujourd'hui, vous voyez. J'ai été aller le voir quand j'étais dans ma première boîte, il y a eu la crise en 2011, au 2008, pardon, excusez-moi. Et je lui dis, c'est le monde qui s'écroule là. Il me dit, t'inquiète pas, c'est quand les humains sont la tête dans le guidon ou dans la haine, pour ne pas dire de gros mots, qu'ils innovent. Et là, maintenant, vous êtes face au mur, vous allez innover et je n'ai pas d'inquiétude là-dessus. Et moi, je trouvais ça hyper intelligent d'une personne qui avait 94 ans quand même. qui m'a dit non mais là en fait l'humain a besoin d'avoir le nez dans la...

  • Speaker #0

    Mais qui a surtout fait plein de choses et puis en fait que chacun à sa propre échelle pouvait avoir son impact et peut-être être en fait moins bon qu'un autre ou...

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci Charles. On a été ravis de t'avoir au micro d'Outside the Lab.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Outside the Lab.

  • Speaker #3

    Si ça vous a plu, n'hésitez pas à suivre et à mettre 5 étoiles au podcast sur la plateforme que vous avez utilisée pour l'écouter. A bientôt pour un prochain épisode.

Share

Embed

You may also like