- Speaker #0
Avant, j'avais des principes.
- Speaker #1
Maintenant,
- Speaker #2
je n'ai pas les sens.
- Speaker #0
Parentalité, mon amour, votre magazine traitant de la famille. En partenariat avec la CAF de la Drôme et l'UDAF 26. Parentalité, mon amour, une émission présentée par Bastien Hénard. Dans la dernière édition de Parentalité Mon Amour, nous avons abordé la médiation familiale. Aujourd'hui encore, dans un sens, nous allons parler de médiation. En tout cas de lieu, de personnes, de structures qui gravitent autour de l'école. La Caisse d'Allocations Familiales définit l'accompagnement scolaire comme l'ensemble des actions visant à offrir, aux côtés de l'école, l'appui et les ressources dont les enfants ont besoin pour réussir leur scolarité, appui qu'ils ne trouvent pas toujours dans leur environnement familial et social. Au-delà des difficultés scolaires, nous évoquerons aussi des troubles qui parfois sont considérés comme handicap. Ils amènent l'école à se remettre en question pour accueillir l'élève tel qu'il est. De nombreuses associations agissent auprès de l'institution pour faire valoir les spécificités de ces troubles et proposent des méthodes d'enseignement adaptées. L'aide à la scolarité est donc au cœur de cette émission. Que sont les contrats locaux d'accompagnement scolaire ? Comment sont-ils mis en œuvre concrètement sur le terrain ? Comment les associations de parents aident les familles dans la scolarité de leurs enfants ? Nous allons aborder ces questions aujourd'hui avec Aurélie Bijon, référente du CLASSE et animatrice jeunesse à la MJC du Pays de l'Air Basse à Saint-Donat-sur-l'Air Basse et Xavier Blanc, psychologue en libéral et bénévole pour l'association française d'enfants précoces en Drôme. Et enfin Isabelle Tambay, référente du réseau d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents, ce réseau avec lequel nous faisons Parentalité Mon Amour depuis un peu plus d'un an maintenant. Elle présentera donc à la fin l'agenda des structures en fin d'émission. Bonjour à tous les trois. Bonjour. Merci d'être sur ce plateau. Alors nous avons pour habitude de commencer cette émission par les mots de parents rencontrés au hasard dans Valence. Et bien c'est à proximité d'une école que j'ai voulu savoir ce que ces parents mettaient derrière les termes accompagnement scolaire. On écoute et on en parle après. Si je vous dis accompagnement scolaire, vous pensez à quoi ? Aide aux devoirs.
- Speaker #3
Eh bien, l'accompagnement par les instituteurs en dehors des heures de classe et l'accompagnement des parents pour les sorties scolaires.
- Speaker #4
L'aide aux parents, en fait, après le travail, quand on travaille, après l'école, justement.
- Speaker #0
Accompagnement scolaire, pour les enfants en difficulté.
- Speaker #1
Je pense à toutes ces associations qui travaillent à aider les enfants,
- Speaker #0
à pouvoir...
- Speaker #1
Mieux travailler, être plus acteur de leur scolarité, dépasser leur handicap éventuel,
- Speaker #5
ce genre de choses.
- Speaker #0
Je pense à ce qui est amené dans le cadre de l'école, au niveau de développement de l'enfant, que ce soit pendant l'école, mais que ce soit aussi en dehors de l'école.
- Speaker #1
Aider à faire les devoirs. Peut-être des enseignants qui sont là après l'école pour aider les enfants, soit en difficulté, soit que personne ne peut aider à la maison.
- Speaker #0
L'accompagnement scolaire,
- Speaker #5
je pense à l'accompagnement des élèves pour leurs devoirs.
- Speaker #0
Peut-être des élèves qui sont en difficulté.
- Speaker #5
Peut-être des élèves qui ont besoin d'attention,
- Speaker #0
de plus d'attention que d'autres élèves, peut-être de soutien en fait.
- Speaker #5
Je pense à soutien.
- Speaker #0
C'est pas évident de définir les termes, c'est ce qu'on essaye de faire dans cette émission, de montrer que derrière certains termes, en fonction de la lecture, en fonction de l'institution avec laquelle on regarde les termes, la réalité n'est pas forcément la même. Et là, il y a eu plein de choses, de l'aide aux devoirs, qui était finalement un petit peu à l'origine de tout ce dont on va parler aujourd'hui, notamment dans le contrat local d'accompagnement scolaire. On va voir que les devoirs étaient là à l'origine, mais qu'aujourd'hui c'est beaucoup plus. C'est une réalité beaucoup plus grande qui est recouverte dans ce contrat. On voit les parents aussi parler d'enfants en difficulté, d'enfants qui ont des problématiques, des troubles. On le sent ici, ils parlent aussi d'associations. Je voudrais peut-être quelques réactions. Vous voyez, au chez la tête tout à l'heure, vous aviez l'air sensibilisé par un des mots des parents Aurélie Bijon.
- Speaker #1
Alors il y a plusieurs choses effectivement sur lesquelles on peut rondir, mais en tout cas cette aide aux devoirs reste la porte d'entrée. des parents vers le classe, ils viennent chercher un soutien pour leurs enfants pour avoir une meilleure réussite scolaire dans un premier temps. Et puis rapidement, on se rend compte que bien d'autres portes s'ouvrent et qu'au-delà des notes et au-delà des devoirs, c'est toute une connaissance de lui-même pour l'enfant, c'est toute une reprise de confiance qui est en jeu et qui permet d'aller plus loin. Donc l'aide aux devoirs, c'est bien une porte d'entrée, mais c'est bien sur un accompagnement plus global qu'on tente de travailler, en tout cas au quotidien.
- Speaker #0
Alors on va voir avec vous Aurélie Bijon sur Saint-Donat-sur-l'Air-Basse comment ça se passe ce contrat local. Mais peut-être Isabelle Tambay et Yon un focus un peu arrière sur ce contrat local d'accompagnement scolaire sur la Drôme mais au niveau national puisque c'est une définition nationale. Quelles structures peuvent y prétendre ? Quel type de structure ? Est-ce qu'il faut être dans un certain territoire ou pas ? Comment on peut y prétendre dans ce contrat ?
- Speaker #4
Alors ce contrat il est mis en place par des associations bien souvent, par des partenaires locaux. Dans le micro-trottoir on entendait en dehors de l'école, moi je dirais en dehors de l'école et en partenariat avec l'école, en partenariat avec les familles aussi. Donc sur la Drôme on a de multiples partenaires qui portent ce dispositif. Voilà on peut y prétendre si ça existe sur votre... territoire pour se renseigner sur lecaf.fr vous avez les lieux sur lecaf.fr de la Drôme les lieux où il existe de l'accompagnement à la scolarité.
- Speaker #0
On va de suite souligner la porte d'entrée c'est souvent l'aide aux devoirs, les devoirs, le scolaire. Attention le contrat local lui il est plus large. C'est la parentalité qui est là.
- Speaker #4
Voilà, c'est la parentalité. C'est une des obligations qui est mise au porteur de projet par rapport au projet qui est présenté et qui permet d'avoir un soutien financier de la CAF. Les deux obligations, c'est l'implication des parents, c'est-à-dire associer les parents d'une façon ou d'une autre dans le dispositif et en lien avec le collège ou l'école, puisqu'on a parlé de l'école, mais ça existe aussi pour les collégiens et c'est le cas sur l'Airbass.
- Speaker #0
Alors vous êtes donc animatrice à la MJC Saint-Donat sur l'air basse. Comment on arrive animateur d'une MJC Aurélie Bijon ?
- Speaker #1
Alors moi j'ai commencé l'animation par un cursus je dirais classique. Donc j'ai passé mon BAFA à 17 ans et puis j'ai jamais arrêté depuis de faire de l'animation. Donc d'abord sur la base du volontariat pendant que je continuais mes études et puis ensuite... par une professionnalisation en travaillant avec différentes associations d'éducation populaire qui m'ont permis d'avoir un regard un peu transversal sur les différents modes d'accompagnement qu'il pouvait y avoir auprès des enfants et des adolescents. J'ai été amenée à travailler pour l'éducation nationale en coordonnant une classe relais, donc une classe qui accueillait une dizaine d'élèves en difficulté au collège pour se réapproprier des méthodes de travail et puis un savoir-être leur permettant ensuite de réinvestir la scolarité. Et tout ça m'amène aujourd'hui, animatrice jeunesse, effectivement, à la MJC du Pays de l'Air Basse avec cet accompagnement scolaire aux responsabilités.
- Speaker #0
Référente de ce contrat, de ce classe, de ce contrat local, sur le... sur techniquement, comment ça se passe au quotidien. Il y a un groupe de 17 enfants, je crois, qui sont dans le cadre de ce contrat.
- Speaker #1
Oui, effectivement, on accueille cette année 17 enfants. Ils sont inscrits pour un an, pour un accompagnement scolaire d'une année à la MJC. répartis en petits groupes de travail. Donc on accueille des enfants les lundis, mardis, jeudis et vendredis de 17h à 19h suite à leur journée de collège. Ils sont dans des groupes de travail de quatre enfants, ce qui leur permet effectivement de travailler en binôme et puis d'avoir une relation de proximité avec l'accompagnateur qui va les suivre toute l'année.
- Speaker #0
Comment ils arrivent à vous, ces enfants ? Qui les amène vers vous ? Est-ce que vous allez vers eux ? Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Alors ils arrivent suite à une première rencontre. entre le chef d'établissement, le principal du collège, et leur famille. C'est donc une demande au départ de l'équipe pédagogique du collège. d'avoir un accompagnement particulier pour ces enfants-là repérés en difficulté. Suite à l'adhésion de la famille après ce premier rendez-vous, ils sont redirigés vers moi et là une première rencontre avec la famille et puis pour chacun des enfants, un réel projet d'accompagnement adapté à la réalité de cet enfant et aux besoins de sa famille.
- Speaker #0
Alors on va voir, il y a deux choses, il y a le collège qui amène des élèves vers vous et on va voir, vous le disiez Isabelle Tarmé, que vous travaillez de manière très étroite avec le collège. Je crois que vous êtes présente à l'intérieur du collège lors de... des réunions scolaires autour des élèves. Il y a le versant famille aussi, l'adhésion des familles. Est-ce que c'est facile ? Est-ce que les familles adhèrent facilement à la mise en place de quelque chose de spécifique pour leurs enfants ?
- Speaker #1
Alors les familles, en tout cas les familles que l'on accompagne nous, adhèrent effectivement facilement d'abord parce qu'elles rencontrent des difficultés, que d'autres choses ont souvent été mises en place et n'ont pas amené les résultats qu'elles attendaient. Donc de fait, il y a un réel besoin de ces familles. On pourrait aller pour certaines jusqu'à une détresse vis-à-vis du milieu scolaire et elles sentent avoir besoin d'un accompagnement. Ensuite, une fois que l'accompagnement a commencé, par diverses actions, on fait en sorte réellement d'établir une relation de confiance avec ces familles, une relation de proximité. Moi, je ne suis pas là pour apporter un savoir à ces familles et leur expliquer comment éduquer les enfants, mais bien au contraire, leur tendre la main, être à l'écoute de leurs difficultés, leur donner le temps nécessaire aussi pour se réapproprier toutes les compétences. et tout ce qu'il va falloir pour qu'elles puissent, elles, accompagner au mieux ensuite leurs enfants. Donc un passeur à un moment donné peut-être.
- Speaker #0
Passeur, un véritable accompagnement, mais pas donneur de leçons du tout.
- Speaker #1
Absolument pas.
- Speaker #0
On entend bien dans vos mots. Comment ça se passe le versant éducation nationale, vos rapports avec le collège de votre territoire ? Ça s'est mis en place petit à petit. Aujourd'hui, vous en êtes où ? Comment ça fonctionne ?
- Speaker #1
Alors on travaille nous avec deux collèges, sur la commune de Saint-Donard on a un collège public et un collège privé, donc les deux collèges orientent des enfants vers notre classe, vers l'accompagnement à la scolarité. On a la chance d'avoir un partenariat très positif et très efficace qui s'inscrit maintenant sur de longues années de travail, donc les choses se sont inscrites dans le temps. Je suis effectivement moi présente au conseil de classe, mais aussi amenée à intervenir dans des actions de sensibilisation à destination des classes. amené à être ressource lorsqu'il y a des équipes de suivi pour les enfants, etc. Donc effectivement, il y a l'accompagnement à la scolarité pour lequel je suis relais, mais aussi toute autre forme d'action éducative qui nous permet réellement une réelle interconnaissance entre moi, les équipes éducatives et du coup une meilleure transparence dans l'accompagnement des enfants.
- Speaker #0
Ces deux choses, c'est primordial dans le contrat local d'accompagnement scolaire, Isabelle Tambay, l'adhésion des familles et la co-construction avec l'institution école.
- Speaker #4
Au moins avoir un lien avec les établissements scolaires qui peuvent être soit l'école, soit les collèges, soit les lycées, effectivement.
- Speaker #0
Alors vous êtes limité forcément en nombre, les Bijons, vous avez des groupes limitatifs, forcément, vous avez 17 personnes, 17 élèves. Vous m'avez dit, quand on a préparé cette émission, que vous ne preniez pas un nouveau si un ancien souhaitait rester. On privilégie le lien au long terme.
- Speaker #1
Oui, le parcours est vraiment important pour nous et à partir du moment où un travail a commencé, on tente effectivement de l'amener le plus loin possible, si ce n'est pas possible jusqu'au bout, en tout cas de donner à chacun les possibilités de reprendre en main son parcours. On est dans une relation de confiance, comme je vous disais avant, donc ça ne tient pas à une année scolaire, mais on se donne les moyens d'aller jusqu'au bout autant que possible, effectivement.
- Speaker #0
Alors, on a beaucoup parlé, les parents ont beaucoup parlé, ils sont très inquiets, les parents, avec les devoirs. On peut peut-être les soulager un peu, leur dire que ce n'est pas un enjeu non plus trop important, il faut désacraliser tout ça, désacraliser ses devoirs. Vous nous avez dit aussi que les élèves, ils arrivent... ils n'arrivent pas sur du devoir quand ils arrivent. La première chose qu'ils font avec vous, c'est quoi ?
- Speaker #1
Alors effectivement, ils arrivent à 17h à la fin de leur journée d'école, à la fin de leur journée de collège. Donc on commence par un temps de goûter, qui est un temps convivial, qui est un temps de partage, qui est un temps d'échange. On se met dans les bonnes conditions de manière à ensuite pouvoir se remettre au travail. Il y a effectivement un petit moment de sas, un petit moment de transition qui permet à ces jeunes d'exprimer ce qui s'est passé dans la journée, qui nous permet nous aussi... de prendre la température et de voir comment est-ce qu'on va pouvoir ensuite lancer cet accompagnement à la scolarité.
- Speaker #0
Comment se passe donc après sur le long terme l'élève qui dit, Bien ça y est, je n'en ai plus besoin. Comment ça s'exprime cette fin de relation ?
- Speaker #1
Alors ça peut s'exprimer de différentes manières. On a des enfants qui classiquement arrivent en 3ème, vont partir vers le lycée et de fait ne seront plus accompagnés. Pour certains d'entre eux d'ailleurs c'est une inquiétude, donc ils continuent à revenir nous voir ensuite, non pas forcément pour être accompagnés mais pour nous raconter comment ça se passe, parce que là de fait la relation s'est installée et on est au-delà du travail mais bien sûr de la relation humaine. On a des enfants qui vont avoir une orientation qui va les amener sur des établissements qui vont être plus loin et qui donc physiquement ne vont plus pouvoir venir. Ça n'empêche que si les familles ou les jeunes veulent continuer à venir nous voir, on peut continuer à être ressource, effectivement. On peut avoir aussi des jeunes qui, à un moment donné du parcours, nous disent là, maintenant, je me sens suffisamment armée pour faire une expérience sans accompagnement scolaire. Et dans ce cas-là, ils sont effectivement maîtres de leur parcours et c'est plutôt une belle issue.
- Speaker #0
Oui, effectivement, des belles histoires. Vous avez peut-être, je ne sais pas, une histoire comme ça qui vous revient, un jeune, une réussite, quelqu'un qui serait revenu, qui vous aurait... J'imagine qu'il y en a beaucoup qui seraient revenus, on ne va pas vous... L'exemple précis, c'est un peu difficile. Vous nous parlez de difficultés, de jeunes qui rencontrent des difficultés, on l'a dit dans l'introduction. qui n'ont pas forcément les ressources dans la famille, qu'elles soient scolaires ou culturelles. On voyait avec Isabelle Tambay ce côté parentalité. Qu'est-ce que vous allez mettre en place au-delà du lieu, de là où vous êtes, de la MJC, avec les parents pour créer du lien, faire un petit peu effet boule de neige, c'est-à-dire aller au-delà de la relation à l'école, de la rencontre dans la MJC. Qu'est-ce que vous créez au-delà ?
- Speaker #1
Alors toute la richesse déjà de ces groupes de parents qu'on accompagne, c'est qu'il y a une réelle variété de profils, il y a une réelle variété de parcours. On ne peut pas se dire qu'il va y avoir un tel profil de parents pour qui il va y avoir besoin d'un accompagnement scolaire. Ça va dépendre à un moment donné des difficultés rencontrées par l'enfant et puis à un moment donné d'un parcours, d'un processus, d'une faille, que sais-je. Ce qui est déjà une réelle... Comment dire, déculpabilisation de la famille quoi. C'est pas lié au fait qu'il y ait une problématique dans la famille, que l'enfant à un moment donné est dans un parcours d'échec, et donc ça c'est quelque chose de fondamental, reposer les responsabilités de chacun. Ensuite, la diversité de ses parents amène une vraie richesse dans les échanges, et à la fois leur permet de se dire, quelle que soit la réalité à la maison, peut-être que d'autres familles rencontrent la même problématique avec leur adolescent, et on est dans une dédramatisation, non pas une banalisation des difficultés, mais une dédramatisation qui permet ensuite de chercher ensemble, à trouver, des réponses, à s'inspirer de quelque chose qui a marché dans une autre famille pour peut-être l'essayer chez soi, et puis à inventer, innover ensemble au service de l'enfant.
- Speaker #0
Eh bien, inventer, innover ensemble au service de l'enfant, beau projet effectivement que vous menez avec énormément d'enfants. Et puis parfois aussi, vous êtes là pour déceler, détecter certaines problématiques, et on va le voir, ça va faire le lien. avec Xavier Blanc qui est là et qui nous parlera des élèves à haut potentiel tout à l'heure. On verra les actions qu'il met en place avec son association. Mais on verra que vous êtes aussi en lien finalement et vous travaillez ensemble sur le territoire aussi avec ces associations de parents. Je vous propose pour l'heure d'écouter un artiste valentinois. Il s'appelle Cheval Rex. Cheval Rex, j'ai du mal, l'adversaire. Sur l'album Anti-Slogan, alors la sortie du disque c'est le 5 février chez Vietnam Because.
- Speaker #2
Tu vois revenir de l'enfer, le tapotérium de l'âme. Mais, mon fils, et il me reste une grande colère. Sans aucun adversaire, du silence inalumente.
- Speaker #5
Tu n'as pas d'adversaire,
- Speaker #2
je t'envisage un gros plan. Tu es l'un seul adversaire,
- Speaker #0
tu sois mon maton.
- Speaker #5
Sommet des sauvages,
- Speaker #2
où je me borde. Brûle leur feuillage, Rêve mon ambition, Pour que l'air n'y traje, Et soyez loups, Juste après l'orage,
- Speaker #5
Tu cherches sans fin, Le sens de l'histoire,
- Speaker #2
Vaincreuse en abri,
- Speaker #5
Parer sur l'espoir,
- Speaker #2
Tu cherches sans fin Le sens de l'histoire
- Speaker #5
Va creuse un abri
- Speaker #0
Partis sur l'espoir Parentalité, mon amour, votre magazine qui traite de la parentalité. Je rappelle à ceux qui nous rejoignent que cette émission est multidiffusée sur les radios associatives dromoises Soleil FM, RDIWA, Radio Saint-Féréol et Radio Royan, toutes des radios amies que l'on salue bien entendu. Écoutons tout de suite le portrait de Claudia Minichino, qui est présidente de l'association de parents et de professionnels pour enfants et adultes en difficulté. d'apprentissage on en parle tout de suite après avec les intervenants sur le plateau minikine claudia présidente à pédagones il
- Speaker #3
ya eu un diagnostic de mon fils à 6 ans du dysphasie donc troubles du langage qui a fait que du coup quand nous on est revenu dans la région il est rentré au csa tel a et c'est à ce moment là que j'ai découvert l'association La PEDA, on est fondateur du CESAT-TLA et on le gère avec la page, parce que nous, on est une association de bénévoles. Il y a eu le diagnostic de dysphasie pour mon fils qui est passé à multidis, donc avec une dyspraxie sévère, que des troubles sévères. Et quelques temps après, ma petite dernière a été aussi diagnostiquée multidis. Donc Kenzo a fait 50 CESAD. Clara vient de sortir du CESAD après 5 bonnes années aussi. Le CESAD a changé notre vie. Kenzo n'en serait certainement pas où il est s'il n'avait pas eu ses 5 rééducations par semaine, s'il n'avait pas été pris en charge aussitôt, parce qu'à l'âge de 7 ans, il a été pris en charge. Aujourd'hui, il est en seconde bac pro avec son ordi sans AVS, il a toujours eu des bons résultats, il a eu son brevet avec mention assez bien avec son ordinateur. Pour Clara, c'est plus compliqué, parcours beaucoup plus difficile, suite au manque d'informations des enseignants. Suite au fait que Clara n'est pas du tout lectrice, donc elle travaille avec un matériel qui est quand même particulier, qui fait peur aux enseignants. Donc, dicter, lecture vocale, souris scanner, donc à mettre en place dans une classe, c'est compliqué.
- Speaker #0
Vous le sentez cette peur qu'ont les enseignants de tout ce matériel qui est autour de l'enfant ?
- Speaker #3
Oui, on sent aussi qu'on arrive avec un enfant en situation de handicap sévère, que du coup, on va perturber leurs habitudes. Souvent, on est face à des préjugés. qui sont parfois graves. Donc on est là, on arrive, il faut qu'on fasse changer les mentalités. Il faut que nos enfants prouvent qu'ils sont travailleurs, parce qu'ils sont souvent jugés justement d'enfants fainéants. Et là c'est tout un parcours. L'école peut être désastreuse pour un enfant. Elle peut avoir des conséquences irrévocables. Ma petite dernière a été deux ans en phobie scolaire, du fait qu'un enseignant n'a pas compris ses troubles, n'a pas adapté, lui a fait croire à un moment donné qu'elle n'avait pas l'intelligence qu'elle a, qu'il ne voulait pas utiliser le matériel. Et au jour d'aujourd'hui, du coup, Clara a encore de grosses difficultés à aller en classe. Parce que quand on parle de phobie scolaire, on passe aussi à la phobie sociale. Donc on n'arrive plus à sortir. Quand on n'est pas lecteur, du moment qu'on sort, on est en situation de handicap. Tout est écrit. Quand on n'a pas le sens de l'orientation, c'est pareil. Pas de notion de temps, pas de notion de chiffres. Je pense qu'il faut se rendre compte que ce n'est pas une gêne. Les troubles dys, c'est vraiment un handicap. Les gens, ils confondent ça. La dyslexie, ce n'est pas juste une difficulté à lire.
- Speaker #0
Il y a un manque de connaissance de la part des enseignants. Prendre la présidence de la PEDA pour vous, c'était faire connaître les dix et faire évoluer les mentalités finalement, c'est ce que vous vouliez derrière tout ça ?
- Speaker #3
C'était déjà rendre un peu ce qu'on m'avait donné. Je suis têtue, je ne lâche pas facilement l'affaire. Donc c'est vrai que j'ai gagné des batailles pour mes enfants qu'aucun parent n'avait gagné avant. Et il y a aussi le fait qu'à un moment donné, personnellement, je me suis retrouvée dans les difficultés de mes enfants.
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #3
C'est-à-dire que depuis longtemps, je me rendais compte que j'avais des difficultés de lecture. Je ne lisais pas en public, je n'écrivais pas devant les gens. Je suis quelqu'un de très dynamique, qui a du mal à tenir en place, qui a des difficultés d'attention. À un moment donné, on se dit, à quoi ça sert aujourd'hui en tant qu'adulte de faire toutes ces démarches ? Dans mon cas, il y a une vraie revanche, parce que moi, je suis sortie de l'école en troisième, avec une scolarité chaotique, un beau revêt des collèges technologiques. Et du coup, à un moment donné, pour moi, peut-être aussi pour mes enfants, je suis allée faire des bilans. Je suis allée chez l'orthophoniste, je suis allée voir mon neurologue, et j'ai fait des bilans qui ont, du coup, posé les diagnostics de dyslexie sévère, dysorthographie et TDAH. Avec... pour une adulte, un H qui est assez conséquent toujours aujourd'hui. Donc du coup, je suis retournée à l'hôpital. H, hyperactivité.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #3
Voilà. Et du coup, je suis retournée sur les bancs de la fac. Il y a deux ans, je suis allée passer mon DAEA, donc l'équivalent du bac L. On m'a accordé mes aménagements, c'est-à-dire ordinateur tiers temps. Et il s'est avéré que j'ai eu de très bons résultats, que j'ai eu un DAEA avec mention assez bien, que ça a été... pour moi une vraie reconnaissance de mon intelligence quelque part. Et c'est vrai qu'au jour d'aujourd'hui, le fait qu'on soit diagnostiqué, le fait qu'on pose même des mots pour les enfants, à un moment donné, ma fille, quand on lui a dit mais tu es dyslexique sa réponse a été bon, alors du coup, ce n'est pas de ma faute
- Speaker #0
Et voilà la fin de ce portrait de Claudia Minichino de la PEDA. C'est pas de ma faute, Aurélie Bijon, c'est un peu ce que vous disiez tout à l'heure sur la responsabilisation. C'est ça un peu que l'on sent ici aussi. Peut-être quelques réactions à ce portrait ?
- Speaker #1
Alors effectivement, le portrait de cette présidente de la PEDA, là, est avant tout le portrait de beaucoup de mamans que moi je rencontre et que j'accompagne, qui sont des mères ou des pères d'ailleurs. qu'on pourrait dire mère ou père courage, avec un parcours qui est un vrai parcours du combattant, dans la reconnaissance du handicap ou de la difficulté de leur enfant, dans la reconnaissance des aménagements nécessaires, dans le fait que ce n'est pas un privilège effectivement d'autoriser ses enfants à avoir les moyens nécessaires pour pouvoir suivre dans un collectif. Et ces parents-là parlent souvent d'un essoufflement, parlent souvent de difficultés qui leur semblent insurmontables et il y a une certaine colère qui peut se mettre en place aussi souvent. Donc effectivement, il y a tout ce côté-là d'accompagnement des parents. Et puis ce côté, c'est pas de ma faute de l'enfant, quand le diagnostic tombe, qui est très important et très marquant. On a eu des enfants qui arrivent déjà avec un diagnostic posé de trouble 10, et qui de fait ont déjà un accompagnement qui dure depuis quelques années pour certains, et donc savent leurs ressources et savent avancer. Et puis d'autres pour qui la reconnaissance du trouble ou du handicap 10... arrive pendant l'accompagnement et effectivement on voit un changement radical chez l'enfant, ne serait-ce que dans l'estime de soi et la reconnaissance de lui-même. À partir de maintenant, il y a des mots sur mes difficultés et peut-être que je vais pouvoir m'en sortir, puisqu'on sait d'où ça vient tout ça.
- Speaker #0
Xavier Blanc, peut-être une réaction, vous qui êtes bénévole à l'Association française d'enfants précoces, sur le portrait de la présidente de l'APEDA ?
- Speaker #5
Alors un beau témoignage. Et c'est vrai que témoignages qu'on voit souvent dans nos cabinets en libéral notamment, tant que psychologue, que ce soit sur le domaine des troubles et sur le domaine du haut potentiel, avec un parcours souvent difficile, même si la reconnaissance des troubles spécifiques est de plus en plus acceptée et accompagnée au niveau de l'éducation nationale notamment, il y a souvent un parcours quand même qui est complexe avec la difficulté dont elle parlait de... de matériel qui arrive en classe, ordinateur ou autre, ou d'adaptations nécessaires qui sont plus ou moins acceptées et parfois acceptables, parce que forcément ça demande aussi du personnel en plus, ça demande du travail en plus, ça demande beaucoup de choses.
- Speaker #0
Vous êtes reconnu par certains aspects dans ce qu'elle a raconté, la résonance de ses enfants, on en parlera après avec vous, sur elle-même, est-ce qu'il y a des choses qui ont fait écho chez vous ?
- Speaker #5
Oui, bien sûr.
- Speaker #0
On le verra bien entendu avec vous On va juste avant De parler avec vous De votre association bien sûr L'association française d'enfants précoces De votre parcours aussi Je vous propose d'écouter un deuxième micro-trottoir Avec deux enseignants Vous parliez d'enseignement Vous disiez qu'aujourd'hui Vous avez l'impression que les choses quand même avancent Je l'ai entendu dans vos mots. Je trouvais qu'il était juste dans cette émission pour balayer un petit peu tout le monde. On a écouté les parents, on écoute les associations, les MJC, d'écouter aussi deux enseignants et de voir, ils vont nous parler de l'école inclusive. C'est depuis la loi de 2005, l'école qui change, qui reçoit, qui s'adapte, qui doit elle-même s'adapter pour recevoir l'élève. Je pense qu'ils en parlent mieux que moi, on les écoute tout de suite.
- Speaker #4
Ce qui inclut les élèves en difficulté, comme les élèves sont plus avancés, on va dire, et puis parfois ceux qui suivent aussi leur petit bonhomme de chemin.
- Speaker #6
Quand on me dit école inclusive, je pense à la loi de 2005 et je pense automatiquement à tout ce qui est dans le champ du handicap. Sauf que les changements que ça a pu amener dans les pratiques des enseignants, On se rend compte qu'en fait, c'est vrai pour beaucoup d'enfants et pas simplement ceux qui sont dans le champ du handicap. Et du coup, c'est prendre en compte vraiment tous les élèves tels qu'ils sont, en difficulté, sans difficulté, qui avancent plus vite que les autres, ceux qui ne sont pas adaptés au système scolaire, parce que finalement l'école c'est un espèce de moule, donc ce moule ne convient pas à tous les enfants. Et donc, dans l'école inclusive, il y a aussi ça. C'est-à-dire que nous, les enseignants, on soit capables de revoir notre moule, en fait.
- Speaker #4
Alors, accompagner les élèves, c'est... Bien sûr, il y a l'enseignant qui a son rôle à jouer, mais c'est avant tout un travail d'équipe. Donc, quand on accompagne les élèves, il faut aussi prendre en compte son environnement, notamment sa famille, ses parents, qui ont eux aussi leur mot à dire. Donc, c'est... Donc accompagner un élève dans ses apprentissages, c'est prendre en compte l'élève dans toute sa dimension et également la vie de ses parents, le regard de ses parents pour l'aider à avancer.
- Speaker #6
Alors accompagnement scolaire, moi c'est le mot accompagner qui m'intéresse et je n'ai pas envie de l'envisager ce mot simplement à l'extérieur de l'école. Sur accompagner, parce que quand on parle de ça, en gros l'école... Quand il y a des difficultés, on a tendance à externaliser l'accompagnement. Et il me semble que, enfin moi c'est ce qui m'intéresse dans mon métier d'enseignant, c'est que la première chose c'est de me dire comment je m'empare de ce mot accompagner. Et ça va avec le reste parce que c'est pas un simple mot, c'est un véritable changement de posture en fait. Parce que quand on accompagne, on est dans une relation, on n'est plus dans une relation où on peut simplement transmettre par exemple des savoirs, même si par moment ça peut être utile. Mais accompagner c'est... Déjà, être en relation avec la personne qu'on accompagne. Et après, le dilemme qu'on va avoir en tant qu'enseignant, c'est est-ce qu'on va l'accompagner là où on voudrait qu'elle aille ou est-ce que finalement on ne peut l'accompagner que là où elle peut aller ? Donc du coup, à partir de là, ça nous met un peu en porte-à-faux par rapport au programme, par rapport aux injonctions qu'on peut avoir par ailleurs. Mais pour moi, ça change quand même beaucoup la donne.
- Speaker #0
Parentalité, mon amour, c'est votre magazine autour de la parentalité. Vous pouvez retrouver les six derniers épisodes et celui-là, vous le retrouverez aussi, bien entendu, sur le CAF.fr et sur le site de l'UDAF. N'hésitez pas à aller réécouter. Xavier Blanc, on va discuter avec vous sur l'Association française d'enfants précoces. Peut-être rebondissons sur les mots qu'on a entendus, capables de revoir notre moule. C'est ce que j'ai entendu, je crois que vous disiez ça. La radio s'est fait aussi pour faire des rencontres, pour se parler, pour échanger, pour avancer. Qu'est-ce que vous en pensez ? Deux mots et puis nous parlons de l'association.
- Speaker #5
Alors deux mots, j'en avais trois en fait.
- Speaker #0
Allez-y alors.
- Speaker #5
Alors trois mots qui me paraissaient vraiment intéressants sur cette question d'ouverture, de sortir de ce champ du handicap et de s'ouvrir aux autres et notamment aux professionnels, de pouvoir inclure un des enseignants. à parler d'un travail d'équipe, et le travail d'équipe n'est pas que interne à l'éducation nationale, il faut ouvrir les portes aux professionnels qui accompagnent et qui peuvent apporter éventuellement un savoir-faire, mais un savoir-être aussi sur comment mieux comprendre, comment mieux accompagner, et notamment les orthophonistes qui sont pour les enfants qui ont des troubles spécifiques sur le terrain, qui les connaissent bien, qui ont fait, pas forcément le tour de la question, mais qui ont fait une approche assez pointue. peuvent accompagner les enseignants, donnent une prise de recul et une compréhension.
- Speaker #0
Eh bien, merci pour cette réaction. On va revenir un peu dans votre passé, parce qu'on a eu un portrait tout à l'heure de l'APEDA. Il s'avère que vous, il y a 20 ans, vous êtes intéressé aux troubles dyscalculie, dyslexie, à ces troubles-là. Est-ce que vous pourriez déjà, parce qu'il faut quand même expliquer les mots dans cette émission, nous redire, je crois qu'ils sont 4 les 10, nous redire ce qu'ils sont ? très rapidement et pourquoi il y a 20 ans vous vous y êtes intéressé ?
- Speaker #5
Alors dys, c'est juste dysfonctionnement. Alors c'est sutété ma spécialité, enfin c'est un peu loin tout ça. Mais troubles spécifiques et dyslexie de la lecture, graphie, alors plutôt du graphisme. Après il y a aussi la présidente de la PEDA a parlé de la dysphasie, donc du langage oral, donc la dyslexie aussi. Mais on a aussi de la dyspraxie, de la dyscalculie, tous les troubles spécifiques. Et se rajoutent peut-être, alors qu'ils ne sont pas des troubles spécifiques, mais qui sont des troubles qu'on appelle comorbides, qui viennent à côté et qui accompagnent parfois les troubles déficitaires de la tension avec hyperactivité, les fameux TDAH et d'autres difficultés diverses et variées.
- Speaker #0
Alors, c'était dans votre passé, c'était il y a 20 ans. Et puis, petit à petit, vous êtes arrivé sur les hauts potentiels. Pour quelles raisons ? Quel a été le chemin ? C'est des raisons personnelles ? C'est par rapport aux enfants ? Puisque je crois que les enfants sont au potentiel. Définissons le haut potentiel pour commencer.
- Speaker #5
Alors juste sur le parcours, je pense que quand on se spécialise et quand on s'hyperspécialise dans un domaine, c'est qu'on est souvent personnellement concerné. Les troubles spécifiques me concernaient à l'époque directement et je me suis un peu hyperspécialisé. Il y a 20 ans, quand on avait besoin de faire reconnaître ces troubles et de les faire accompagner correctement au niveau de l'éducation nationale, et de faire du lien entre la santé et l'éducation nationale, ce qui n'était pas forcément évident à l'époque et qui s'est fait progressivement, et qui est plus simple aujourd'hui, notamment une reconnaissance d'un handicap par la MDPH notamment. le haut potentiel mais tombé dessus un peu plus tardivement mais pareil directement au poste dernier mais tombé dessus alors comment il est tombé ? alors tombé dessus par une identification de mon aîné qui à l'époque était en CEP et en quelque chose qui ressemblait à une phobie scolaire et qu'on avait du mal à cerner qu'on approximait mais qu'on avait du mal à expliquer aux enseignants du coup L'identification a permis juste de poser des mots et de bien dire que c'était bien de l'ordre d'un ennui ou d'une difficulté d'adaptation au système scolaire éducation nationale. Et peut-être une difficulté des enseignants à s'adapter à ce fonctionnement particulier de mon fils, mais qui correspond assez aux enfants au potentiel souvent.
- Speaker #0
Alors au potentiel, vous êtes bénévole de l'association française d'enfants précoces. Donc c'était... Anciennement précoce, je crois, le terme est plus ancien. Aujourd'hui c'est au potentiel, c'est ça ?
- Speaker #5
Oui, alors le terme a varié selon les pays, on utilise des mots divers et variés. A l'origine c'était surdoué au siècle dernier. Surdoué pour dire qu'il y avait un potentiel élevé, mais souvent on l'interprétait dans surdoué, surdoué dans tout, mais pourquoi il est en échec ? Du coup, s'il est surdoué, il devrait être autonome et se débrouiller tout seul, enfin bref. Après, la précocité avait du sens pour les enfants, et dans l'éducation nationale, on parle de deux IP, enfants, intelligence, précoce, mais la précocité ne s'arrête pas à l'enfance. Quand on est adulte, on reste avec un haut potentiel, on l'a et on le garde, c'est quelque chose qui est plus de l'ordre de l'inné que de l'acquis, et qu'on ne perd pas. du coup la précocité est un terme qui n'est pas forcément bien approprié non plus.
- Speaker #0
Alors on n'est pas dans l'hérédité mais dans l'héritabilité, vous m'aviez donné le terme qui est un petit peu différent, c'est-à-dire qu'on va prendre l'inné et l'acquis, les deux réunis pour voir la transmission.
- Speaker #5
Tout à fait, on n'a pas trouvé le gène du haut potentiel, et c'est clairement quelque chose qu'on hérite, parce qu'on dit souvent que dans une... S'il y a un enfant qui a un haut potentiel, on trouve souvent dans la fratrie, alors souvent c'est juste entre 40 et 80% de probabilité, qui est énorme comme fourchette selon ce qu'on considère, mais il n'empêche que par rapport au 2,2% des enfants définis au potentiel homogène, enfin qui fait à peu près 5% quand on prend la globalité du haut potentiel, c'est énorme. Donc dans ce qu'on peut retrouver dans la fratrie et au niveau des parents ou des oncles et tantes, il y a quand même un terrain propice quand il y a... au potentiel dans une famille.
- Speaker #0
En tant que psychologue, dans votre métier, comment on détecte ? Il y a des règles, vous m'avez parlé de différentes choses, de l'échelle de Wechsler, on a parlé beaucoup mathématiques avec vous. En en est-vous aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'on met dans la balance pour détecter ? Je crois que c'est difficile, c'est pas évident. Qu'est-ce qu'on met dans la balance ?
- Speaker #5
Alors ce qui est difficile, c'est juste de... d'accompagner correctement et de mettre des mots justes sur souvent une souffrance. Quand les enfants arrivent dans nos cabinets, alors déjà on a une petite proportion des enfants ou des adultes qui ont un potentiel, et on considère à peu près 30%, enfin un tiers des enfants qui passent dans nos cabinets, et quand ils passent dans nos cabinets c'est qu'il y a une souffrance, il y a une difficulté, du coup notre regard est un peu biaisé. Et les ouvrages qui ont été écrits par des cliniciens, des psychologues qui rencontrent ces enfants dans leurs cabinets, et forcément du coup un peu biaisé aussi. On décrit des profils type, alors dont on se méfie un peu, mais qui correspondent uniquement aux enfants et aux adultes qu'on voit, enfin pas uniquement mais spécifiquement. aux enfants, aux adultes. Donc ces difficultés qu'on peut décrire ne sont pas le lot de tout un chacun. Et donc il y a deux tiers aussi des enfants et des adultes qui passent à travailler dans les mains du filet, qui s'en sortent bien. Souvent qui sautent des classes, qui réussissent bien mais dont on n'identifie jamais de haut potentiel.
- Speaker #0
On ne leur met pas une étiquette. On a beaucoup parlé d'étiquettes aussi quand on a préparé cette émission. Faire attention aux étiquettes, ne pas trop en mettre non plus. Je pense que dans votre métier c'est ce que vous mettez en avant aussi. Une fois que le diagnostic est là, comment se passe, puisqu'on parle aujourd'hui d'accompagnement scolaire, de scolarité, de l'école qui est là, comment se passe votre travail avec l'éducation nationale ? Je crois qu'il y a un projet qui est mis en place avec le Collège de l'Europe, c'est à Rouman. Alors, concrètement, sur le terrain, comment vous allez faire ? Qu'est-ce qui va fonctionner ? Je crois que ça va démarrer en septembre. Est-ce que vous pouvez nous raconter un peu la genèse de ce projet, et puis les autres actions, bien entendu, de la situation ?
- Speaker #5
Alors, juste, je veux revenir d'abord sur le terme de diagnostic. Oui. Puisqu'on utilise le terme de diagnostic plutôt pour une maladie, un trouble, une pathologie, et du coup là on parle plutôt d'identification, parce que c'est juste un fonctionnement qui est certes assez marginal, mais qui n'est pas de l'ordre de la pathologie. Même si, alors j'ai fait partie des défenseurs il y a 20 ans de la reconnaissance des troubles dys sur le handicap, là on est sur un autre terrain aujourd'hui, même si souvent, un fonctionnement au potentiel peut être assez handicapant dans la scolarisation. de nos enfants. Après, sur le terrain, l'accompagnement, on a développé avec la FEP, une association qui est représentée au niveau départemental, on a développé un accompagnement des collèges, c'est notamment le Collège de l'Europe, vous avez raison, qui est venu nous chercher pour les accompagner dans la mise en place d'un dispositif qu'on a commencé à travailler l'année dernière, qui s'est mis en place en septembre de l'année dernière, 2007. avec des rencontres régulières qui sont de l'ordre de la supervision, de l'accompagnement des enseignants, de la formation des informations et surtout... Pour nous psychologues, je travaille avec Ariane Vincent qui est sur Barbier et qui m'accompagne dans cette démarche-là. On va essayer d'intégrer aussi un enseignant un peu spécialisé pour des outils pédagogiques. Mais l'objectif principal est surtout de vulgariser ce fonctionnement au potentiel, de rassurer sur... Alors il y a une enseignante qui parlait, non c'était la présidente de la PEDA qui parlait de regard des enseignants et de jugement de fainéantise ou de jugement de... de difficultés qui n'ont pas lieu d'être, qui ne sont pas de réelles difficultés, mais juste un biais de fonctionnement de certains enfants pour se défendre. On parle souvent de mécanisme de défense, où les enfants se mettent en retrait, se protègent. Et pour les enfants au potentiel, notamment, une pensée qu'on appelle divergente, où certains utilisent le terme d'aborescente, où ça part dans tous les sens, et où parfois ils trouvent des intérêts plus passionnants que ce que peut dire le professeur, donc du coup ça dérape un peu et là il y a une perte de concentration, mais pas due à un trouble. de la tension, de la concentration, mais plus de multiples intérêts et d'une pensée un peu trop galopante et active.
- Speaker #0
Vous avez parlé d'identification tout à l'heure, je crois qu'Aurélie Bijon, vous avez eu l'exemple d'un jeune haut potentiel. Du moment qu'il y a eu identification du jeune à son haut potentiel, il a été soulagé, véritablement.
- Speaker #1
Effectivement, oui, c'est un jeune, mais comme d'autres, qui peut être dans ce parcours-là, qui a été en... en échec tout au long de son collège, avec de fait un regard assez pesant sur lui et sur son travail de l'équipe enseignante, avec un gros questionnement de la part de sa famille, puisque cet enfant était très pertinent dans les discussions qu'il pouvait avoir à l'adulte, qui était, dès qu'on était en relation duelle, un enfant très fin. Par contre, face à un exercice ou face à un apprentissage, effectivement, en difficulté, et il en était arrivé à un stade où, dans le refus total de se mettre à travailler et de risquer d'échouer. À partir du moment où le diagnostic, effectivement, où l'identification a été posée, ce jeune a repris confiance en lui et maintenant est dans un parcours tout à fait classique.
- Speaker #0
Il faut apprendre à apprendre, c'est ce que vous m'avez dit, apprendre à s'organiser, c'est ce que vous m'avez dit Xavier Blanc quand on a préparé l'émission, c'est ça qu'il faut donner.
- Speaker #5
Alors il faut réussir à les accompagner vers cet apprentissage-là, sachant que cet apprentissage pour des enfants au potentiel arrive souvent assez tard. On parle souvent du collège, de la fin du collège, ou parfois du début du lycée, ou même parfois en cours. parce qu'ils n'ont jamais eu à se coller à ces apprentissages-là. La mémoire, à long terme, fonctionne mentalement bien, ils retiennent et il y a besoin d'une ou deux répétitions pour ces enfants-là, alors que pour la moyenne de la population, il en faut quatre ou cinq. Donc les trois ou quatre autres, ils s'ennuient un peu et ils s'occupent comme ils peuvent. Parfois, les garçons, c'est plus sur le comportement où ils cherchent, ce qui perturbe un peu la classe. Mais oui, il y a cet apprentissage-là d'apprendre à apprendre, la méthodologie de l'apprentissage. Et cet apprentissage aussi du goût à l'effort de devoir apprendre, auquel il ne se confronte pas bien rapidement et pour lequel il faut un accompagnement. Mais on parlait aussi tout à l'heure, et c'est un terme qui est important, de phobie scolaire ou d'inquiétude à l'école qui se met en place, souvent pour des raisons qu'on ne comprend pas forcément, parfois autour de l'ennui. Parfois aussi au niveau de difficultés relationnelles, avec une mise en place, un fonctionnement qui est un peu perturbant pour certains adultes, des professeurs ou instituteurs ou professeurs plus tard, mais les instituts ont plus de temps, du coup, plus de moyens de comprendre et d'approcher ce fonctionnement-là. Au collège, il devient plus difficile et il y a des heures ou des mais, enfin, incompréhension entre enseignants et enfants juste sur un fonctionnement qui est particulier, une difficulté dans la relation, une difficulté d'acceptation. ou parfois des maladresses qui ne sont pas forcément volontaires, mais de la maladresse de jeunes qui peuvent intervenir de façon socialement inadaptée pour l'éducation nationale, mais qui peuvent dire les quatre vérités aux professeurs maladroitement.
- Speaker #0
Maladroitement, effectivement. En tout cas, c'est très adroit de vous avoir là sur le plateau, d'échanger. Je trouve qu'ici nous avons pu entendre énormément de points de vue aujourd'hui. Cette émission avance très vite, elle aussi, elle est galopante. Nous allons faire une respiration musicale avec Toutard, Laissez Passer, l'album du même nom. On reviendra, on aura bien entendu l'agenda des structures. Et puis on va pouvoir retrouver l'AFEP, peut-être vous pouvez nous donner un parent qui souhaiterait joindre l'association française d'enfants précoces, comment ça se passe concrètement ?
- Speaker #5
Alors afepdrum.fr, il suffit de taper ça sur Google et ça on y va directement.
- Speaker #0
On y voit les projets aussi ?
- Speaker #5
On y voit les projets, alors sachant qu'il y a des projets aussi d'accompagnement des enseignants un peu spécialisés sur le haut potentiel, il y a des accompagnements pour la parentalité, donc des cafés parents, des jeunes sur des groupes. Alors on a pris le biais des émotions mais... pour pouvoir permettre aux jeunes de se retrouver, de se fédérer entre eux, des ateliers jeux, des ateliers. Il y a énormément d'activités qu'on peut retrouver sur le site. L'objectif de parler de la FEP, on n'est pas suffisamment de bénévoles, donc appel aux bénévoles notamment. On n'a pas forcément suffisamment de moyens pour pérenniser l'association. Mais un des objectifs principaux, c'est juste de ne pas voir arriver dans nos cabinets des enfants en grande souffrance qu'on aurait pu voir plus tôt. Donc ça ne coûte pas trop d'envoyer un petit mail, de téléphoner. Quand on sent que ça commence à être difficile, quand c'est vraiment installé, notamment sur les phobies scolaires, ça devient plus difficile à récupérer. Ça se récupère tout le temps, mais c'est plus compliqué.
- Speaker #0
N'hésitez pas, allez-y, passez un coup de fil, effectivement, ça ne coûte rien de le faire. Et ensuite, vous pourrez discuter avec des personnes comme vous et d'autres. Appel aux bénévoles, on le redit, CAF.fr, vous avez toutes les infos dessus, UDAF.fr aussi. On écoute donc tout de suite toute ça avec Laissez-Passer. Parentalité, mon amour, votre magazine sur la parentalité touche à sa fin, mais j'imagine qu'Isabelle Tambay, en ce mois de janvier 2018, il y a des infos dans les structures, des choses à faire pour les parents et les enfants certainement.
- Speaker #4
Complètement, oui. Au niveau de l'actualité sur les territoires, donc on part dans le Nord-Rome, à la Pérouse-Mornay, exactement où l'association Valoir Loisir organise une soirée débat sur le thème de grandir avec des limites et des repères. Quelles limites pouvons-nous définir et surtout comment les tenir ? Cette soirée débat qui aura lieu le mercredi 7 février à la salle des associations de l'Apérouse Mornay sera animée par Francine Meyer, psychopraticienne dans les champs de la petite enfance, l'adolescence et la famille. Toujours dans le Nord-Rome et à Anneron, cette fois l'association Vivre et Apprendre en Enfance organise un café éducation et pédagogie avec la participation de Bernard Collot, instituteur. Cette rencontre sera l'occasion de l'interroger sur l'école du 3ème type, la place des parents et des professionnels dans l'école et les apprentissages informels. Rendez-vous le 16 février 2018 à 18h30 à la médiathèque d'Aneron. Allons à Chanou-Curson maintenant, où l'association Famille Rurale organise du 22 au 28 janvier la 4ème édition du Festival du Comte des Collines. Le projet est de faire découvrir au public le conte sous ses formes les plus variées. Apéro-compte, repas-compté, spectacle de comte, balade-compté. Le programme est très riche, retrouvez-le sur www.famillerural.org. Enfin, l'association Famille Rurale de Jaillon organise une animation familiale 100% Lego le samedi 27 janvier 2018 de 14h30 à 17h30 à la salle des fêtes de Jaillon. Au programme de l'après-midi, des espaces de construction Lego et du plot, une exposition Lego et un atelier de pixel art. Cet événement est gratuit et ouvert à tous. Enfin, pour finir, la CAF de la Drôme organise des soirées ciné-débat. Août, celle de demain, la prochaine aura lieu le vendredi 30 mars au Luxe, sur la question du genre, avec la diffusion du film Tomboy. Vous pouvez d'ores et déjà noter la date.
- Speaker #0
et puis pour s'inscrire après c'est sur cave.fr oui oui oui et à partir de début mars il y aura l'info et on peut peut-être préciser aux parents aux enfants aussi qui nous écoutent qui viennent à ces films que les débats sont riches que les personnes parlent et qu'à la fin on a un bel échange qui se crée et c'est un peu la continuation aussi des émissions que l'on propose ici il ne faut pas hésiter à venir parce qu'au delà du film, au delà de la pièce de théâtre il y a une véritable rencontre qui se crée entre les parents, les intervenants qui sont là, merci beaucoup Isabelle També pour cet agenda c'est la fin de ce septième numéro du magazine Parentalité Mon Amour alors nous vous remercions bien entendu de nous avoir suivis merci donc à mes invités Cette émission a été produite et réalisée dans les studios de Radio-Méga à Valence. Elle est multidiffusée sur les radios associatives dromoises Soleil FM, RDIWA, Radio Saint-Féréol et Radio Royan. Vous pouvez retrouver cette émission en intégralité sur les sites internet de ces radios, ainsi que sur radio-méga.com et bien entendu le site de la CAF, le caf.fr de la Drôme et sur le site de l'UDAF. A très bientôt dans Parentalité, mon amour, et bonne continuation à tous.