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PARIS MUSIC EXPRESS

LES BOUQUINISTES EN SEINE

LES BOUQUINISTES EN SEINE

18min |04/10/2024|

18

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LES BOUQUINISTES EN SEINE

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18min |04/10/2024|

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Description

Paul Raoul vous emmène au 27 quai de la Tournelle, le long de la seine, rencontrer des bouquinistes passionnés par leur métier. Ils sont pour certains : éditeurs, sérigraphistes, et même écrivains. Ces bouquinistes nous dévoilent les mystères et origines des tenanciers des boites de la seine.   

Vous pourrez dire que vous y étiez !!


Merci à Filo, patron de « Serious publishing » & à Pascal pour la présentation de leurs boites situées au 27 quai de la Tournelle, Merci à Albert Abid du 21 quai de la tournelle pour son livre « Le Paris des bouquinistes » co écrit avec Alexia éditrice chez boite 29


Dans cet épisode vous écoutez de courts extraits de :  La Sourie déglinguée « Partie de la jeunesse », des Cramps « Surfin’Bird », Johnny Hallyday « Un cri », Elton Motelo « Get boy get girl » les Stranglers « No more heroes », Les frères Jacques « le moineau de Paris », Les negresses vertes « Quai de Jemmapes »


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Filo

    Donc on s'est dit on va faire un livre pour montrer à tout le monde que les bouquinistes existent à travers l'histoire et à travers la littérature. Ils connaissent une partie prenante de la ville et une partie prenante de la vie intellectuelle et culturelle de Paris.

  • Paul Raoul

    Aujourd'hui je vous emmène au 27 quai de la Tournelle dans le 5e ordissement le long de la Seine, pas très loin de la statue Sainte-Geneviève, n'est-ce pas ? C'est tout près de l'Institut du Monde Arabe et je suis à la Parisienne du Paplard chez un bouquiniste. Bonjour Philo !

  • Filo

    Oui, Filo, oui.

  • Paul Raoul

    Alors le stand bouquiniste s'appelle une boîte.

  • Filo

    Oui, oui, c'est des boîtes, c'est un emplacement, c'est 4 boîtes, donc on a tous 4 boîtes.

  • Paul Raoul

    Et je vois que tes boîtes, en fait, il est intitulé Pop Culture, Rock'n'Roll, Freak Show, c'est quand même assez rock, t'es un rockeur !

  • Filo

    Bah rocker, j'aime bien la musique oui, pas spécialement le rock mais tout oui.

  • Paul Raoul

    Depuis quand tu es bouquiniste ?

  • Filo

    Ça fait maintenant, ça doit faire 7 ans et j'ai attendu 5 ans pour avoir l'emplacement, c'est très long pour avoir un...

  • Paul Raoul

    C'est si dur que ça ?

  • Filo

    C'est compliqué parce qu'on ne paye rien, il n'y a pas de redevances, il n'y a pas de loyer, il n'y a rien, donc les gens gardent ça jusqu'à la fin de leur jour et donc il y a peu de renouvellement et c'est compliqué après pour avoir un emplacement.

  • Paul Raoul

    On voit des boîtes ici, elles sont fermées. Et je passe souvent ici le long de la Seine comme beaucoup d'auditeurs et elles sont fermées depuis très longtemps, ça veut dire quoi ? Elles sont abandonnées ?

  • Filo

    Non, comme je te dis, c'est que les gens, comme il n'y a pas de loyer, les gens ouvrent quand ils veulent. Donc il y en a qui ont ça un petit peu comme un loisir, comme s'ils allaient à la pêche, on joue au boule, ils ouvrent quand ils ont envie d'ouvrir. Donc ce n'est pas en accord avec la réglementation puisqu'on est tenu d'ouvrir 3 ou 4 jours par semaine, je crois, minimum. Mais comme il n'y a pas de contrôle non plus, il y a beaucoup de boîtes qui sont fermées ou qui sont ouvertes une fois par mois.

  • Paul Raoul

    Mais toi, tu y viens tous les jours ?

  • Filo

    Non, pas du tout. J'ai un autre boulot. Moi, je suis éditeur. Je suis là que le jeudi. Moi, j'ouvre mes boîtes le jeudi. Et puis, j'ai un pote, le Pascal dont on parlait tout à l'heure, qui ouvre pour moi les autres jours. Je vais laisser une boîte pour lui et puis quand il est là, il ouvre les miennes en même temps.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors toi, tu es éditeur. Ta boîte d'édition s'appelle ? Serious Publishing. Serious Publishing. Et tu édites quel type de bouquins ? Est-ce qu'on peut aller voir ? Oui, On s'approche d'une des boîtes, tu as 4 boîtes. Qu'est-ce que tu publies ?

  • Filo

    C'est très varié, de l'art, de la photo.

  • Paul Raoul

    On voit Blanquet, Stéphane Blanquet, souris déglinguée. Ça me rappelle quelque chose parce que lui c'était un bouquiniste, Luc Taï.

  • Filo

    Oui, il était en face.

  • Paul Raoul

    Carrément de l'autre côté en face ? Tu l'as connu ?

  • Filo

    Oui, très bien, j'ai fait le bouquin sur lui, sur ton groupe.

  • Paul Raoul

    Et toi qu'est-ce que ça ?

  • Filo

    Oui, ça c'est des grands noirs.

  • Paul Raoul

    Au week-end sauvage en fait je vois sous les yeux donc édité par Serious Publishing ça s'appelle la souris des glinquets 1980-1990 qui résume en fait c'est une espèce de complément de 10 ans de la souris depuis 80 Toi tu as bien connu la souris déglinguée ?

  • Filo

    Oui, j'étais fan avant de les connaître et de faire un bouquin sur eux. J'étais fan depuis longtemps.

  • Paul Raoul

    Et en fait on voit aussi un livre que tu as édité, des cramps aussi. Des cramps,

  • Filo

    oui.

  • Paul Raoul

    Comment il s'appelle ce bouquin ?

  • Filo

    Le concert fantôme. Parce que c'est un concert qui n'avait pas été annoncé à Paris, qui a eu lieu au Palace, sans aucune publicité.

  • Paul Raoul

    À l'époque il n'y avait pas internet.

  • Filo

    Il y avait très peu de monde dans le public. C'est Numéro d'Agile qui était présent. Il avait 10 ans à l'époque, il a fait des photos. Et donc, on a sorti le bouquin avec une préface de manœuvre. Il y a Jean-William qui a écrit, Jean-William Chouy qui a écrit dedans.

  • Paul Raoul

    Un autre livre aussi avec une couverture dessinée par Bazooka.

  • Filo

    Oui, c'est par Kiki Picasso en fait. Et oui, il m'a fait la couverture de ça. C'est la réédition d'un annuaire de magicien amateur des années 60.

  • Paul Raoul

    Et puis on voit aussi notre grand chanteur national, Johnny. C'est un livre sur Johnny Hallyday ?

  • Filo

    C'est à peu près. D'ailleurs, le bouquin s'appelle Johnny à peu près. C'est un bouquin sur les fans qui ont peint des tableaux de Johnny.

  • Paul Raoul

    D'accord.

  • Filo

    Donc il y a un grand texte sur l'art populaire et l'art brut en fait. Et puis après, il y a une bonne centaine de portraits amateurs.

  • Paul Raoul

    Oui, on voit toutes sortes de portraits. C'est vraiment les fans qui ont dessiné ?

  • Filo

    C'est des portraits de fans, c'est pas Johnny à peu près.

  • Paul Raoul

    Les œuvres des fans.

  • Filo

    L'exploitation graphique d'une idole.

  • Paul Raoul

    Édité chez Serious Publishing. Très bien. Il y a même des t-shirts. Oui,

  • Filo

    je fête mes 15 ans, donc j'ai sorti une petite série de t-shirts pour l'occasion.

  • Paul Raoul

    Bravo, en fait, il y a plein de choses. En fait, voilà, on trouve tout ça dans les bacs de philo.

  • Filo

    Je vais prendre des tours et vite déballer oublier de me faire...

  • Paul Raoul

    Bravo, en fait, il y a plein de choses. En fait, voilà, on trouve tout ça dans les bacs de Philo. Alors, tu as une boutique aussi en dehors de Delphi ?

  • Filo

    Non, je n'ai pas de boutique, non. Je travaille et puis voilà,

  • Paul Raoul

    c'est tout. En fait, on peut...

  • Filo

    Tout ce qui est dispo, c'est ici.

  • Paul Raoul

    Ici et peut-être sur Internet ?

  • Filo

    Bien sûr, oui, j'ai une boutique.

  • Paul Raoul

    Comment s'appelle le site ?

  • Filo

    Seriouspublishing.fr

  • Paul Raoul

    D'accord. Tu as invité aussi...

  • Une fois par mois, j'invite un auteur à venir signer ses livres. Et donc, oui, il y a un impero ce soir.

  • Filo

    Ça tombe bien, il fait très beau. La personne qu'on voit, c'est celle qui a écrit le livre ? Non, la personne qui a écrit le livre, en l'occurrence, il est aussi bouquiniste, il est à son stand là-bas pour l'instant.

  • Paul Raoul

    Il est voisin quasiment. Oui,

  • Filo

    il est au bout du stand, au bout du quai.

  • Paul Raoul

    Bon, très bien, je vais aller le voir tout à l'heure. Oui,

  • Filo

    OK.

  • Paul Raoul

    Tu disais tout à l'heure que Pascal aussi te relaie de temps en temps.

  • Filo

    Oui, comme il y a quatre boîtes, je vais laisser une boîte pour son business à lui. Et quand il vient, il ouvre mes trois autres boîtes.

  • Paul Raoul

    D'accord, parfait. Merci en tout cas de tes précisions sur le mystère des bouquinistes. Bonne continuation, bonne signature. Merci Filo.

  • Filo

    Merci à toi.

  • Paul Raoul

    Je vais aller voir Pascal.

  • Filo

    Il peut te servir un verre.

  • Paul Raoul

    Merci, c'est gentil.

  • Speaker #4

    Paris Music Express en balade avec Paul Raoul.

  • Paul Raoul

    Et alors je rencontre aussi Pascal parce que tu tiens avec Filo, tu gères aussi les boîtes.

  • Je gère les boîtes et nous je travaille avec un atelier de sérigraphie. Donc on édite tout ce qui est Grafzin.

  • Paul Raoul

    Avec Filo ?

  • Speaker #5

    Oui, la boîte est là.

  • Paul Raoul

    D'accord, ta boîte est là. Alors c'est la boîte qui s'appelle Freak Show ?

  • Pascal

    Freak Show, voilà.

  • Paul Raoul

    Freak Show c'est toi ? Oui. Ok, pourquoi ça s'appelle Freak Show ?

  • Pascal

    Parce que c'est Filo qui l'a marqué.

  • Paul Raoul

    Bah oui, c'est évident. Filo a marqué pop culture, rock'n'roll et Freak Show. C'est très rock'n'roll.

  • Pascal

    Tout ce qui est punk, tout ça, skinhead. et autrement l'atelier de Frédéric Dejean qui est Orbeez Pictus Cup, qui est à Belleville.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors toi, punk, rock'n'roll, skinhead. À la base, t'es skinhead, rock'n'roll et punk ?

  • Pascal

    Je bouffe tout ! Ok.

  • Paul Raoul

    Mais tu le digères bien ?

  • Pascal

    Bah oui !

  • Paul Raoul

    Ce qui est étonnant, c'est qu'ici, on est dans des boîtes, elles sont décorées. En fait, on voit, elles ne sont pas toutes décorées les boîtes quand on va le long de la scène. C'est le cerveau. Et c'est extraordinaire, enfin, des décorations avec justement des parties de... d'autocollants, on a même un disque qui est...

  • Pascal

    Un pochoir de Pedro, de Belleville, qui est mort dans son atelier. Il est mort ? Oui, il est mort.

  • Paul Raoul

    Parce que je suis passé justement hier, c'est plus été vide.

  • Pascal

    Ben oui, c'est fini, c'est sa fille qui a repris. Voilà, mais c'est super ce qu'il faisait.

  • Paul Raoul

    C'est très très bon. En fait, il faut préciser que Pedro faisait des pochoirs, entre autres sur des vinyles. Oui, surtout,

  • Pascal

    des radiateurs, de tout ce que tu... Ah oui, il produisait à mort.

  • Paul Raoul

    Il y a aussi des fanzines. Oui, elle est grave. Je vois un radioactivity.

  • Pascal

    De Psycho, de Punk, ça arrive, de la scène skinhead actuelle, genre, comment il s'appelle, couvre-feu, voilà, j'ai plein de trucs. Quand ça vient, ça part, ça vient,

  • Paul Raoul

    il y a d'autres choses. Comment ça se passe ? Ce sont eux qui viennent faire un dépôt ici ? Oui, oui,

  • Pascal

    des fois, oui, des fois ils déposent, c'est des dépôts ça.

  • Paul Raoul

    Des dépôts, d'accord. C'est très rock'n'roll en fait, voilà. On va resituer comme les boîtes, elles sont situées au 27 quai de la Tournelle, dans le 5ème.

  • Pascal

    4 jours.

  • Paul Raoul

    Du jeudi au vendredi ? Au vendredi. D'accord. Du jeudi au dimanche,

  • Pascal

    pardon. Oh là là,

  • Paul Raoul

    désolé. Y compris le week-end.

  • Pascal

    Voilà.

  • Paul Raoul

    Et tous les jours, même quand il pleut ?

  • Pascal

    Non.

  • Paul Raoul

    Non. L'hiver, on pleut alors ?

  • Si, oui. Quand il ne fait pas moins 30, ça va.

  • Paul Raoul

    Et qu'est-ce que tu penses ? Parce que vous, vous êtes chargé de livres, de fanzines, il y a des BD. Quand on va vers la cité, il y a quand même des boîtes où il n'y a plus de livres, il n'y a plus que des posters.

  • Non, ce n'est pas des bouquinistes, c'est tout.

  • Paul Raoul

    Il faut avoir ça avec la mairie. Mais il n'y a pas une réglementation, en fait, on ne doit pas avoir des quotas ? Ils ne contrôlent pas ? Ils le contrôlent, mais on ne sait pas ce qu'ils foutent, et puis on s'en fout, nous. Du moins qu'ils ne sont pas à côté de nous. Oui, exactement. Parce qu'ici, c'est quand même là des purées dures de livres. Tout le moins lettrés, quand même, ici. Voilà, à part nous. On est lettrés. Non, mais non, parce que c'est de la culture, ce qu'on appelle la subculture.

  • Non, on déconne un peu, mais voilà, c'est de la culture. C'est plus dur, plus dur à vendre, mais c'est comme ça.

  • Paul Raoul

    Parce que c'est un peu pointu. Voilà. C'est beau, vous faites un beau métier. Merci. C'est très très beau, franchement je suis admiratif. Merci beaucoup. Merci Pascal.

  • Je t'en prie, salut mec.

  • Paul Raoul

    Alors je suis avec Albert, devant sa boîte qui est au numéro... Alors tu peux rappeler...

  • Albert

    Le numéro 21 qui est de la Tournelle.

  • Paul Raoul

    Qui est au quai de la Tournelle. Voilà. Bonjour Albert.

  • Albert

    Salut.

  • Paul Raoul

    Ça va ?

  • Albert

    Ça va très bien, tout va bien, aujourd'hui il fait beau, il y a du monde. On est en train de signer le livre L'appareil des bouquinistes et puis il y a beaucoup d'amis, des confrères et des clients.

  • Paul Raoul

    Et ton livre est là ? Je peux le feuilleter ?

  • Albert

    Oui, bien sûr, avec plaisir. Le livre provient d'une collection essentiellement de cartes postales. Donc là-dedans, il y a environ une centaine de cartes postales différentes autour des bouquinistes, toutes époques confondues. Et les légendes des cartes postales, c'est des citations tirées des grands auteurs comme Hemingway, Sartre, Colette, Verlaine, Green, etc. Et des extraits d'articles de journaux de toute époque, c'est-à-dire de fin 19e jusqu'à les Jeux Olympiques. En fait, l'idée, c'était de faire un livre. L'idée, quand on a eu notre démêlée avec la préfecture et la mairie de Paris, Donc puisqu'à la fin...

  • Paul Raoul

    Par rapport aux Jeux Olympiques.

  • Albert

    Par rapport aux Jeux Olympiques. Donc on pensait qu'on allait vraiment... qu'on a perdu la partie et on allait être vraiment démonté. Donc on s'est dit on va faire un livre pour montrer à tout le monde que les bouquinistes existent à travers l'histoire et à travers la littérature. Et qu'on est une partie prenante de la ville et une partie prenante de la vie intellectuelle et culturelle de Paris. Et on est Paris. Donc c'est pour ça qu'on a écrit ce livre, Le Paris des bouquinistes.

  • Paul Raoul

    Parce qu'en fait, tu remontes depuis quelle année ?

  • Albert

    Alors là, par exemple, on peut remonter jusqu'à 1646, où il y a eu une sorte de petite opérette qui a mis en scène un bouquiniste sur le pont Neuf.

  • Paul Raoul

    C'est-à-dire qu'en fait, le bouquiniste existe depuis cette époque-là ?

  • Albert

    Le bouquiniste existe depuis 400 ans.

  • Paul Raoul

    L'idée c'était de mettre à ciel ouvert toutes les librairies, de se dire voilà le livre maintenant est démocratisé, on peut se dresser directement à la rue.

  • Albert

    A l'origine le bouquiniste c'était un colporteur, c'était un étaleur, on les appelait les étaleurs, et il amenait des petites brochures qui les vendaient sur les quais et sur le pont Neuf. C'est uniquement après, à partir du 19ème, donc après on les chassait, on les empêchait de déballer leurs livres, et on les accusait qu'ils volaient des livres, qu'ils achetaient des livres chez des enfants. chez des valets, que je ne sais pas, voilà. Et après, petit à petit, disons, jusqu'au début du 19e siècle, les bouquinistes, ils ont commencé à mettre des livres dans des boîtes qu'ils posaient sur le parapet. Avant, il n'y avait pas de parapet partout. Le parapet, c'était vraiment juste vers l'Institut, qui est Voltaire, qui est Canty, qui est quai des grands d'Augustin. Partout, il n'y avait pas de parapet. Et donc, ils posaient les boîtes et les soirs, ils les ramenaient chez eux, et le lendemain matin, ils amènent les boîtes. C'est uniquement en 1892 que les bouquinistes avaient le droit, ils ont eu le droit de laisser les boîtes amarrées sur le parapet.

  • Paul Raoul

    Et c'était à cette époque-là qu'ils ont uniformisé les boîtes ? Non,

  • Albert

    pas du tout, pas du tout. Les boîtes, il y avait des boîtes tout à fait différentes jusqu'en 1913 environ. Il y avait des couleurs différentes et même des formats un peu différents. Et on a commencé à réglementer le format et tout ça essentiellement en... pendant l'occupation en 1843, où on a obligé les bouquinistes de réduire leur étalage à 8 mètres seulement.

  • Paul Raoul

    D'accord. Tout ça, c'est raconté dans le livre ?

  • Albert

    Tout ça, c'est raconté, mais pas d'une façon continue. C'est raconté par des bouts, par des extraits. Vous allez trouver des éléments.

  • Paul Raoul

    Alors, effectivement, on peut trouver, par exemple, une phrase de Guillaume Apollinaire qui disait que la Seine coule maintenue par les livres. Oui. Il y a aussi des textes de Cocteau qui évoquent, par exemple, que... Je lis un dixit, je ne connaissais que la coque du vieux navire à l'ancre au bord d'un fleuve où règne une autre et ravissante caste de l'esprit, celle des bouquinistes.

  • Albert

    Exactement, oui, bien sûr. Alors, on est toujours la balade préférée des intellectuels, des académiciens, des bibliophiles et des touristes. On fait partie prenante de la vie. Moi, je disais à des journalistes, à un moment donné, quand ils m'interrogeaient à propos des Jeux Olympiques, je leur disais que, regardez, nos boîtes, c'est une architecture à part entière. On est aussi comme les bons publics verts, ou comme les Fontainevalas, ou comme les colonnes Maurice. Voilà, on est vraiment une... On est un patrimoine.

  • Speaker #4

    Paris Music Express.

  • Albert

    Voilà Alexia.

  • Paul Raoul

    Bonjour Alexia. Bonjour. Je suis avec Alexia Delrieux après avoir parlé avec Albert Abid. Alexia, en fait, tu as co-réalisé le livre avec Albert. Comment ça se passe, une co-réalisation ?

  • Alexia

    Ça s'est passé, c'est lui le collectionneur. Donc, il avait une collection de cartes postales absolument incroyable. Et Albert a toujours besoin de projets. Donc, il arrivait en me disant, bon, ça serait bien qu'on écrive un livre. Non seulement, il collectionne les cartes postales, mais aussi les anecdotes sur les quais, l'histoire des quais, les livres, des objets, etc. Moi, j'en avais quelques-unes. Et moi, j'aime beaucoup écrire des livres. et j'en ai dit aussi. Donc, on s'est dit, bon, allez, on s'y met.

  • Paul Raoul

    Ça s'est fait donc sur une année peut-être ? Sur une année.

  • Alexia

    Sur une année, on a fait ça tranquillement. Et puis, à un moment, on s'est rendu compte que si on ne se mettait pas une deadline, on en aurait encore pour dix ans.

  • Paul Raoul

    Et je pense qu'il y avait une deadline qui était liée aux Jeux Olympiques, il me semble.

  • Alexia

    Exactement. Toute cette polémique autour des Jeux Olympiques qui nous a cassé les pieds, mais qui nous a aussi mis en avant. les bouquinistes. Donc on s'est dit c'est le moment de parler de nous et de sortir le livre. Donc on s'était mis comme challenge de le sortir au printemps, avant les Jeux.

  • Paul Raoul

    On peut le retrouver à quel endroit ? Dans les boîtes ?

  • Speaker #4

    Bien sûr, sur les quais, chez beaucoup de bouquinistes. On est aussi chez J. Bergen, à la librairie Le Piéton de Paris, dans toutes les bonnes librairies, et puis sur commande dans n'importe quelle librairie en France.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors la maison d'édition s'appelle ?

  • Speaker #4

    Elle s'appelle La Boîte 29, qui est le nom de ma boîte de bouquinistes. Et en fait, nous nous sommes auto-édités, mais la boîte 29 a édité plusieurs livres. Donc, c'est pas...

  • Paul Raoul

    C'est ta maison d'édition ?

  • Speaker #4

    C'est ma maison d'édition.

  • Paul Raoul

    Donc, ici, nous sommes à la boîte 29, ici, là ? C'est 29,

  • Alexia

    ici. Si, c'est la boîte 21. Donc, 21, qu'elle est en elle. Et moi, je suis 29, donc à quelques numéros d'Albert.

  • Paul Raoul

    Voilà. En fait, c'est très simple. Vous allez sur le pont où il y a la statue Sainte-Geneviève. À partir de là, vous avez la boîte d'Albert. Après, vous allez vers la boîte de Filo. Et après ? un petit peu plus loin, vous verrez certainement Alexia. Très très bien Alexia, merci beaucoup de tes précisions et de tes descriptions. A bientôt. Le livre, je le rappelle, s'appelle Le Paris des bouquinistes, avec une préface qui est signée Jean-Marie Rouard de l'Académie française, signée Alexia Dialerieux et Albert Abid.

  • Speaker #4

    Merci beaucoup.

  • Paul Raoul

    C'est la fin de ce 22e épisode de Paris Musique Express. Mille merci à vous d'être restés jusqu'au bout. Merci à Filo et à Pascal pour la présentation de leur boîte située au 27 Quai de la Tournelle. Merci à Albert Abide du 21 Quai de la Tournelle pour son livre Le Paris des bouquinistes, co-écrit avec Alexia, éditrice chez Bois de 29. Si vous voulez, vous pouvez me laisser un avis sur les plateformes d'écoute. Déposez 5 étoiles sur Spotify, par exemple. Et pour ne rater surtout aucun épisode, abonnez-vous. Si vous connaissez des endroits insolites musicaux, dites-le-moi en commentaire sur les réseaux sociaux de Paris Musique Express. Je vous donne rendez-vous bientôt pour un nouvel épisode. D'ici là, portez-vous bien. Bye bye !

Description

Paul Raoul vous emmène au 27 quai de la Tournelle, le long de la seine, rencontrer des bouquinistes passionnés par leur métier. Ils sont pour certains : éditeurs, sérigraphistes, et même écrivains. Ces bouquinistes nous dévoilent les mystères et origines des tenanciers des boites de la seine.   

Vous pourrez dire que vous y étiez !!


Merci à Filo, patron de « Serious publishing » & à Pascal pour la présentation de leurs boites situées au 27 quai de la Tournelle, Merci à Albert Abid du 21 quai de la tournelle pour son livre « Le Paris des bouquinistes » co écrit avec Alexia éditrice chez boite 29


Dans cet épisode vous écoutez de courts extraits de :  La Sourie déglinguée « Partie de la jeunesse », des Cramps « Surfin’Bird », Johnny Hallyday « Un cri », Elton Motelo « Get boy get girl » les Stranglers « No more heroes », Les frères Jacques « le moineau de Paris », Les negresses vertes « Quai de Jemmapes »


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Filo

    Donc on s'est dit on va faire un livre pour montrer à tout le monde que les bouquinistes existent à travers l'histoire et à travers la littérature. Ils connaissent une partie prenante de la ville et une partie prenante de la vie intellectuelle et culturelle de Paris.

  • Paul Raoul

    Aujourd'hui je vous emmène au 27 quai de la Tournelle dans le 5e ordissement le long de la Seine, pas très loin de la statue Sainte-Geneviève, n'est-ce pas ? C'est tout près de l'Institut du Monde Arabe et je suis à la Parisienne du Paplard chez un bouquiniste. Bonjour Philo !

  • Filo

    Oui, Filo, oui.

  • Paul Raoul

    Alors le stand bouquiniste s'appelle une boîte.

  • Filo

    Oui, oui, c'est des boîtes, c'est un emplacement, c'est 4 boîtes, donc on a tous 4 boîtes.

  • Paul Raoul

    Et je vois que tes boîtes, en fait, il est intitulé Pop Culture, Rock'n'Roll, Freak Show, c'est quand même assez rock, t'es un rockeur !

  • Filo

    Bah rocker, j'aime bien la musique oui, pas spécialement le rock mais tout oui.

  • Paul Raoul

    Depuis quand tu es bouquiniste ?

  • Filo

    Ça fait maintenant, ça doit faire 7 ans et j'ai attendu 5 ans pour avoir l'emplacement, c'est très long pour avoir un...

  • Paul Raoul

    C'est si dur que ça ?

  • Filo

    C'est compliqué parce qu'on ne paye rien, il n'y a pas de redevances, il n'y a pas de loyer, il n'y a rien, donc les gens gardent ça jusqu'à la fin de leur jour et donc il y a peu de renouvellement et c'est compliqué après pour avoir un emplacement.

  • Paul Raoul

    On voit des boîtes ici, elles sont fermées. Et je passe souvent ici le long de la Seine comme beaucoup d'auditeurs et elles sont fermées depuis très longtemps, ça veut dire quoi ? Elles sont abandonnées ?

  • Filo

    Non, comme je te dis, c'est que les gens, comme il n'y a pas de loyer, les gens ouvrent quand ils veulent. Donc il y en a qui ont ça un petit peu comme un loisir, comme s'ils allaient à la pêche, on joue au boule, ils ouvrent quand ils ont envie d'ouvrir. Donc ce n'est pas en accord avec la réglementation puisqu'on est tenu d'ouvrir 3 ou 4 jours par semaine, je crois, minimum. Mais comme il n'y a pas de contrôle non plus, il y a beaucoup de boîtes qui sont fermées ou qui sont ouvertes une fois par mois.

  • Paul Raoul

    Mais toi, tu y viens tous les jours ?

  • Filo

    Non, pas du tout. J'ai un autre boulot. Moi, je suis éditeur. Je suis là que le jeudi. Moi, j'ouvre mes boîtes le jeudi. Et puis, j'ai un pote, le Pascal dont on parlait tout à l'heure, qui ouvre pour moi les autres jours. Je vais laisser une boîte pour lui et puis quand il est là, il ouvre les miennes en même temps.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors toi, tu es éditeur. Ta boîte d'édition s'appelle ? Serious Publishing. Serious Publishing. Et tu édites quel type de bouquins ? Est-ce qu'on peut aller voir ? Oui, On s'approche d'une des boîtes, tu as 4 boîtes. Qu'est-ce que tu publies ?

  • Filo

    C'est très varié, de l'art, de la photo.

  • Paul Raoul

    On voit Blanquet, Stéphane Blanquet, souris déglinguée. Ça me rappelle quelque chose parce que lui c'était un bouquiniste, Luc Taï.

  • Filo

    Oui, il était en face.

  • Paul Raoul

    Carrément de l'autre côté en face ? Tu l'as connu ?

  • Filo

    Oui, très bien, j'ai fait le bouquin sur lui, sur ton groupe.

  • Paul Raoul

    Et toi qu'est-ce que ça ?

  • Filo

    Oui, ça c'est des grands noirs.

  • Paul Raoul

    Au week-end sauvage en fait je vois sous les yeux donc édité par Serious Publishing ça s'appelle la souris des glinquets 1980-1990 qui résume en fait c'est une espèce de complément de 10 ans de la souris depuis 80 Toi tu as bien connu la souris déglinguée ?

  • Filo

    Oui, j'étais fan avant de les connaître et de faire un bouquin sur eux. J'étais fan depuis longtemps.

  • Paul Raoul

    Et en fait on voit aussi un livre que tu as édité, des cramps aussi. Des cramps,

  • Filo

    oui.

  • Paul Raoul

    Comment il s'appelle ce bouquin ?

  • Filo

    Le concert fantôme. Parce que c'est un concert qui n'avait pas été annoncé à Paris, qui a eu lieu au Palace, sans aucune publicité.

  • Paul Raoul

    À l'époque il n'y avait pas internet.

  • Filo

    Il y avait très peu de monde dans le public. C'est Numéro d'Agile qui était présent. Il avait 10 ans à l'époque, il a fait des photos. Et donc, on a sorti le bouquin avec une préface de manœuvre. Il y a Jean-William qui a écrit, Jean-William Chouy qui a écrit dedans.

  • Paul Raoul

    Un autre livre aussi avec une couverture dessinée par Bazooka.

  • Filo

    Oui, c'est par Kiki Picasso en fait. Et oui, il m'a fait la couverture de ça. C'est la réédition d'un annuaire de magicien amateur des années 60.

  • Paul Raoul

    Et puis on voit aussi notre grand chanteur national, Johnny. C'est un livre sur Johnny Hallyday ?

  • Filo

    C'est à peu près. D'ailleurs, le bouquin s'appelle Johnny à peu près. C'est un bouquin sur les fans qui ont peint des tableaux de Johnny.

  • Paul Raoul

    D'accord.

  • Filo

    Donc il y a un grand texte sur l'art populaire et l'art brut en fait. Et puis après, il y a une bonne centaine de portraits amateurs.

  • Paul Raoul

    Oui, on voit toutes sortes de portraits. C'est vraiment les fans qui ont dessiné ?

  • Filo

    C'est des portraits de fans, c'est pas Johnny à peu près.

  • Paul Raoul

    Les œuvres des fans.

  • Filo

    L'exploitation graphique d'une idole.

  • Paul Raoul

    Édité chez Serious Publishing. Très bien. Il y a même des t-shirts. Oui,

  • Filo

    je fête mes 15 ans, donc j'ai sorti une petite série de t-shirts pour l'occasion.

  • Paul Raoul

    Bravo, en fait, il y a plein de choses. En fait, voilà, on trouve tout ça dans les bacs de philo.

  • Filo

    Je vais prendre des tours et vite déballer oublier de me faire...

  • Paul Raoul

    Bravo, en fait, il y a plein de choses. En fait, voilà, on trouve tout ça dans les bacs de Philo. Alors, tu as une boutique aussi en dehors de Delphi ?

  • Filo

    Non, je n'ai pas de boutique, non. Je travaille et puis voilà,

  • Paul Raoul

    c'est tout. En fait, on peut...

  • Filo

    Tout ce qui est dispo, c'est ici.

  • Paul Raoul

    Ici et peut-être sur Internet ?

  • Filo

    Bien sûr, oui, j'ai une boutique.

  • Paul Raoul

    Comment s'appelle le site ?

  • Filo

    Seriouspublishing.fr

  • Paul Raoul

    D'accord. Tu as invité aussi...

  • Une fois par mois, j'invite un auteur à venir signer ses livres. Et donc, oui, il y a un impero ce soir.

  • Filo

    Ça tombe bien, il fait très beau. La personne qu'on voit, c'est celle qui a écrit le livre ? Non, la personne qui a écrit le livre, en l'occurrence, il est aussi bouquiniste, il est à son stand là-bas pour l'instant.

  • Paul Raoul

    Il est voisin quasiment. Oui,

  • Filo

    il est au bout du stand, au bout du quai.

  • Paul Raoul

    Bon, très bien, je vais aller le voir tout à l'heure. Oui,

  • Filo

    OK.

  • Paul Raoul

    Tu disais tout à l'heure que Pascal aussi te relaie de temps en temps.

  • Filo

    Oui, comme il y a quatre boîtes, je vais laisser une boîte pour son business à lui. Et quand il vient, il ouvre mes trois autres boîtes.

  • Paul Raoul

    D'accord, parfait. Merci en tout cas de tes précisions sur le mystère des bouquinistes. Bonne continuation, bonne signature. Merci Filo.

  • Filo

    Merci à toi.

  • Paul Raoul

    Je vais aller voir Pascal.

  • Filo

    Il peut te servir un verre.

  • Paul Raoul

    Merci, c'est gentil.

  • Speaker #4

    Paris Music Express en balade avec Paul Raoul.

  • Paul Raoul

    Et alors je rencontre aussi Pascal parce que tu tiens avec Filo, tu gères aussi les boîtes.

  • Je gère les boîtes et nous je travaille avec un atelier de sérigraphie. Donc on édite tout ce qui est Grafzin.

  • Paul Raoul

    Avec Filo ?

  • Speaker #5

    Oui, la boîte est là.

  • Paul Raoul

    D'accord, ta boîte est là. Alors c'est la boîte qui s'appelle Freak Show ?

  • Pascal

    Freak Show, voilà.

  • Paul Raoul

    Freak Show c'est toi ? Oui. Ok, pourquoi ça s'appelle Freak Show ?

  • Pascal

    Parce que c'est Filo qui l'a marqué.

  • Paul Raoul

    Bah oui, c'est évident. Filo a marqué pop culture, rock'n'roll et Freak Show. C'est très rock'n'roll.

  • Pascal

    Tout ce qui est punk, tout ça, skinhead. et autrement l'atelier de Frédéric Dejean qui est Orbeez Pictus Cup, qui est à Belleville.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors toi, punk, rock'n'roll, skinhead. À la base, t'es skinhead, rock'n'roll et punk ?

  • Pascal

    Je bouffe tout ! Ok.

  • Paul Raoul

    Mais tu le digères bien ?

  • Pascal

    Bah oui !

  • Paul Raoul

    Ce qui est étonnant, c'est qu'ici, on est dans des boîtes, elles sont décorées. En fait, on voit, elles ne sont pas toutes décorées les boîtes quand on va le long de la scène. C'est le cerveau. Et c'est extraordinaire, enfin, des décorations avec justement des parties de... d'autocollants, on a même un disque qui est...

  • Pascal

    Un pochoir de Pedro, de Belleville, qui est mort dans son atelier. Il est mort ? Oui, il est mort.

  • Paul Raoul

    Parce que je suis passé justement hier, c'est plus été vide.

  • Pascal

    Ben oui, c'est fini, c'est sa fille qui a repris. Voilà, mais c'est super ce qu'il faisait.

  • Paul Raoul

    C'est très très bon. En fait, il faut préciser que Pedro faisait des pochoirs, entre autres sur des vinyles. Oui, surtout,

  • Pascal

    des radiateurs, de tout ce que tu... Ah oui, il produisait à mort.

  • Paul Raoul

    Il y a aussi des fanzines. Oui, elle est grave. Je vois un radioactivity.

  • Pascal

    De Psycho, de Punk, ça arrive, de la scène skinhead actuelle, genre, comment il s'appelle, couvre-feu, voilà, j'ai plein de trucs. Quand ça vient, ça part, ça vient,

  • Paul Raoul

    il y a d'autres choses. Comment ça se passe ? Ce sont eux qui viennent faire un dépôt ici ? Oui, oui,

  • Pascal

    des fois, oui, des fois ils déposent, c'est des dépôts ça.

  • Paul Raoul

    Des dépôts, d'accord. C'est très rock'n'roll en fait, voilà. On va resituer comme les boîtes, elles sont situées au 27 quai de la Tournelle, dans le 5ème.

  • Pascal

    4 jours.

  • Paul Raoul

    Du jeudi au vendredi ? Au vendredi. D'accord. Du jeudi au dimanche,

  • Pascal

    pardon. Oh là là,

  • Paul Raoul

    désolé. Y compris le week-end.

  • Pascal

    Voilà.

  • Paul Raoul

    Et tous les jours, même quand il pleut ?

  • Pascal

    Non.

  • Paul Raoul

    Non. L'hiver, on pleut alors ?

  • Si, oui. Quand il ne fait pas moins 30, ça va.

  • Paul Raoul

    Et qu'est-ce que tu penses ? Parce que vous, vous êtes chargé de livres, de fanzines, il y a des BD. Quand on va vers la cité, il y a quand même des boîtes où il n'y a plus de livres, il n'y a plus que des posters.

  • Non, ce n'est pas des bouquinistes, c'est tout.

  • Paul Raoul

    Il faut avoir ça avec la mairie. Mais il n'y a pas une réglementation, en fait, on ne doit pas avoir des quotas ? Ils ne contrôlent pas ? Ils le contrôlent, mais on ne sait pas ce qu'ils foutent, et puis on s'en fout, nous. Du moins qu'ils ne sont pas à côté de nous. Oui, exactement. Parce qu'ici, c'est quand même là des purées dures de livres. Tout le moins lettrés, quand même, ici. Voilà, à part nous. On est lettrés. Non, mais non, parce que c'est de la culture, ce qu'on appelle la subculture.

  • Non, on déconne un peu, mais voilà, c'est de la culture. C'est plus dur, plus dur à vendre, mais c'est comme ça.

  • Paul Raoul

    Parce que c'est un peu pointu. Voilà. C'est beau, vous faites un beau métier. Merci. C'est très très beau, franchement je suis admiratif. Merci beaucoup. Merci Pascal.

  • Je t'en prie, salut mec.

  • Paul Raoul

    Alors je suis avec Albert, devant sa boîte qui est au numéro... Alors tu peux rappeler...

  • Albert

    Le numéro 21 qui est de la Tournelle.

  • Paul Raoul

    Qui est au quai de la Tournelle. Voilà. Bonjour Albert.

  • Albert

    Salut.

  • Paul Raoul

    Ça va ?

  • Albert

    Ça va très bien, tout va bien, aujourd'hui il fait beau, il y a du monde. On est en train de signer le livre L'appareil des bouquinistes et puis il y a beaucoup d'amis, des confrères et des clients.

  • Paul Raoul

    Et ton livre est là ? Je peux le feuilleter ?

  • Albert

    Oui, bien sûr, avec plaisir. Le livre provient d'une collection essentiellement de cartes postales. Donc là-dedans, il y a environ une centaine de cartes postales différentes autour des bouquinistes, toutes époques confondues. Et les légendes des cartes postales, c'est des citations tirées des grands auteurs comme Hemingway, Sartre, Colette, Verlaine, Green, etc. Et des extraits d'articles de journaux de toute époque, c'est-à-dire de fin 19e jusqu'à les Jeux Olympiques. En fait, l'idée, c'était de faire un livre. L'idée, quand on a eu notre démêlée avec la préfecture et la mairie de Paris, Donc puisqu'à la fin...

  • Paul Raoul

    Par rapport aux Jeux Olympiques.

  • Albert

    Par rapport aux Jeux Olympiques. Donc on pensait qu'on allait vraiment... qu'on a perdu la partie et on allait être vraiment démonté. Donc on s'est dit on va faire un livre pour montrer à tout le monde que les bouquinistes existent à travers l'histoire et à travers la littérature. Et qu'on est une partie prenante de la ville et une partie prenante de la vie intellectuelle et culturelle de Paris. Et on est Paris. Donc c'est pour ça qu'on a écrit ce livre, Le Paris des bouquinistes.

  • Paul Raoul

    Parce qu'en fait, tu remontes depuis quelle année ?

  • Albert

    Alors là, par exemple, on peut remonter jusqu'à 1646, où il y a eu une sorte de petite opérette qui a mis en scène un bouquiniste sur le pont Neuf.

  • Paul Raoul

    C'est-à-dire qu'en fait, le bouquiniste existe depuis cette époque-là ?

  • Albert

    Le bouquiniste existe depuis 400 ans.

  • Paul Raoul

    L'idée c'était de mettre à ciel ouvert toutes les librairies, de se dire voilà le livre maintenant est démocratisé, on peut se dresser directement à la rue.

  • Albert

    A l'origine le bouquiniste c'était un colporteur, c'était un étaleur, on les appelait les étaleurs, et il amenait des petites brochures qui les vendaient sur les quais et sur le pont Neuf. C'est uniquement après, à partir du 19ème, donc après on les chassait, on les empêchait de déballer leurs livres, et on les accusait qu'ils volaient des livres, qu'ils achetaient des livres chez des enfants. chez des valets, que je ne sais pas, voilà. Et après, petit à petit, disons, jusqu'au début du 19e siècle, les bouquinistes, ils ont commencé à mettre des livres dans des boîtes qu'ils posaient sur le parapet. Avant, il n'y avait pas de parapet partout. Le parapet, c'était vraiment juste vers l'Institut, qui est Voltaire, qui est Canty, qui est quai des grands d'Augustin. Partout, il n'y avait pas de parapet. Et donc, ils posaient les boîtes et les soirs, ils les ramenaient chez eux, et le lendemain matin, ils amènent les boîtes. C'est uniquement en 1892 que les bouquinistes avaient le droit, ils ont eu le droit de laisser les boîtes amarrées sur le parapet.

  • Paul Raoul

    Et c'était à cette époque-là qu'ils ont uniformisé les boîtes ? Non,

  • Albert

    pas du tout, pas du tout. Les boîtes, il y avait des boîtes tout à fait différentes jusqu'en 1913 environ. Il y avait des couleurs différentes et même des formats un peu différents. Et on a commencé à réglementer le format et tout ça essentiellement en... pendant l'occupation en 1843, où on a obligé les bouquinistes de réduire leur étalage à 8 mètres seulement.

  • Paul Raoul

    D'accord. Tout ça, c'est raconté dans le livre ?

  • Albert

    Tout ça, c'est raconté, mais pas d'une façon continue. C'est raconté par des bouts, par des extraits. Vous allez trouver des éléments.

  • Paul Raoul

    Alors, effectivement, on peut trouver, par exemple, une phrase de Guillaume Apollinaire qui disait que la Seine coule maintenue par les livres. Oui. Il y a aussi des textes de Cocteau qui évoquent, par exemple, que... Je lis un dixit, je ne connaissais que la coque du vieux navire à l'ancre au bord d'un fleuve où règne une autre et ravissante caste de l'esprit, celle des bouquinistes.

  • Albert

    Exactement, oui, bien sûr. Alors, on est toujours la balade préférée des intellectuels, des académiciens, des bibliophiles et des touristes. On fait partie prenante de la vie. Moi, je disais à des journalistes, à un moment donné, quand ils m'interrogeaient à propos des Jeux Olympiques, je leur disais que, regardez, nos boîtes, c'est une architecture à part entière. On est aussi comme les bons publics verts, ou comme les Fontainevalas, ou comme les colonnes Maurice. Voilà, on est vraiment une... On est un patrimoine.

  • Speaker #4

    Paris Music Express.

  • Albert

    Voilà Alexia.

  • Paul Raoul

    Bonjour Alexia. Bonjour. Je suis avec Alexia Delrieux après avoir parlé avec Albert Abid. Alexia, en fait, tu as co-réalisé le livre avec Albert. Comment ça se passe, une co-réalisation ?

  • Alexia

    Ça s'est passé, c'est lui le collectionneur. Donc, il avait une collection de cartes postales absolument incroyable. Et Albert a toujours besoin de projets. Donc, il arrivait en me disant, bon, ça serait bien qu'on écrive un livre. Non seulement, il collectionne les cartes postales, mais aussi les anecdotes sur les quais, l'histoire des quais, les livres, des objets, etc. Moi, j'en avais quelques-unes. Et moi, j'aime beaucoup écrire des livres. et j'en ai dit aussi. Donc, on s'est dit, bon, allez, on s'y met.

  • Paul Raoul

    Ça s'est fait donc sur une année peut-être ? Sur une année.

  • Alexia

    Sur une année, on a fait ça tranquillement. Et puis, à un moment, on s'est rendu compte que si on ne se mettait pas une deadline, on en aurait encore pour dix ans.

  • Paul Raoul

    Et je pense qu'il y avait une deadline qui était liée aux Jeux Olympiques, il me semble.

  • Alexia

    Exactement. Toute cette polémique autour des Jeux Olympiques qui nous a cassé les pieds, mais qui nous a aussi mis en avant. les bouquinistes. Donc on s'est dit c'est le moment de parler de nous et de sortir le livre. Donc on s'était mis comme challenge de le sortir au printemps, avant les Jeux.

  • Paul Raoul

    On peut le retrouver à quel endroit ? Dans les boîtes ?

  • Speaker #4

    Bien sûr, sur les quais, chez beaucoup de bouquinistes. On est aussi chez J. Bergen, à la librairie Le Piéton de Paris, dans toutes les bonnes librairies, et puis sur commande dans n'importe quelle librairie en France.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors la maison d'édition s'appelle ?

  • Speaker #4

    Elle s'appelle La Boîte 29, qui est le nom de ma boîte de bouquinistes. Et en fait, nous nous sommes auto-édités, mais la boîte 29 a édité plusieurs livres. Donc, c'est pas...

  • Paul Raoul

    C'est ta maison d'édition ?

  • Speaker #4

    C'est ma maison d'édition.

  • Paul Raoul

    Donc, ici, nous sommes à la boîte 29, ici, là ? C'est 29,

  • Alexia

    ici. Si, c'est la boîte 21. Donc, 21, qu'elle est en elle. Et moi, je suis 29, donc à quelques numéros d'Albert.

  • Paul Raoul

    Voilà. En fait, c'est très simple. Vous allez sur le pont où il y a la statue Sainte-Geneviève. À partir de là, vous avez la boîte d'Albert. Après, vous allez vers la boîte de Filo. Et après ? un petit peu plus loin, vous verrez certainement Alexia. Très très bien Alexia, merci beaucoup de tes précisions et de tes descriptions. A bientôt. Le livre, je le rappelle, s'appelle Le Paris des bouquinistes, avec une préface qui est signée Jean-Marie Rouard de l'Académie française, signée Alexia Dialerieux et Albert Abid.

  • Speaker #4

    Merci beaucoup.

  • Paul Raoul

    C'est la fin de ce 22e épisode de Paris Musique Express. Mille merci à vous d'être restés jusqu'au bout. Merci à Filo et à Pascal pour la présentation de leur boîte située au 27 Quai de la Tournelle. Merci à Albert Abide du 21 Quai de la Tournelle pour son livre Le Paris des bouquinistes, co-écrit avec Alexia, éditrice chez Bois de 29. Si vous voulez, vous pouvez me laisser un avis sur les plateformes d'écoute. Déposez 5 étoiles sur Spotify, par exemple. Et pour ne rater surtout aucun épisode, abonnez-vous. Si vous connaissez des endroits insolites musicaux, dites-le-moi en commentaire sur les réseaux sociaux de Paris Musique Express. Je vous donne rendez-vous bientôt pour un nouvel épisode. D'ici là, portez-vous bien. Bye bye !

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Description

Paul Raoul vous emmène au 27 quai de la Tournelle, le long de la seine, rencontrer des bouquinistes passionnés par leur métier. Ils sont pour certains : éditeurs, sérigraphistes, et même écrivains. Ces bouquinistes nous dévoilent les mystères et origines des tenanciers des boites de la seine.   

Vous pourrez dire que vous y étiez !!


Merci à Filo, patron de « Serious publishing » & à Pascal pour la présentation de leurs boites situées au 27 quai de la Tournelle, Merci à Albert Abid du 21 quai de la tournelle pour son livre « Le Paris des bouquinistes » co écrit avec Alexia éditrice chez boite 29


Dans cet épisode vous écoutez de courts extraits de :  La Sourie déglinguée « Partie de la jeunesse », des Cramps « Surfin’Bird », Johnny Hallyday « Un cri », Elton Motelo « Get boy get girl » les Stranglers « No more heroes », Les frères Jacques « le moineau de Paris », Les negresses vertes « Quai de Jemmapes »


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Filo

    Donc on s'est dit on va faire un livre pour montrer à tout le monde que les bouquinistes existent à travers l'histoire et à travers la littérature. Ils connaissent une partie prenante de la ville et une partie prenante de la vie intellectuelle et culturelle de Paris.

  • Paul Raoul

    Aujourd'hui je vous emmène au 27 quai de la Tournelle dans le 5e ordissement le long de la Seine, pas très loin de la statue Sainte-Geneviève, n'est-ce pas ? C'est tout près de l'Institut du Monde Arabe et je suis à la Parisienne du Paplard chez un bouquiniste. Bonjour Philo !

  • Filo

    Oui, Filo, oui.

  • Paul Raoul

    Alors le stand bouquiniste s'appelle une boîte.

  • Filo

    Oui, oui, c'est des boîtes, c'est un emplacement, c'est 4 boîtes, donc on a tous 4 boîtes.

  • Paul Raoul

    Et je vois que tes boîtes, en fait, il est intitulé Pop Culture, Rock'n'Roll, Freak Show, c'est quand même assez rock, t'es un rockeur !

  • Filo

    Bah rocker, j'aime bien la musique oui, pas spécialement le rock mais tout oui.

  • Paul Raoul

    Depuis quand tu es bouquiniste ?

  • Filo

    Ça fait maintenant, ça doit faire 7 ans et j'ai attendu 5 ans pour avoir l'emplacement, c'est très long pour avoir un...

  • Paul Raoul

    C'est si dur que ça ?

  • Filo

    C'est compliqué parce qu'on ne paye rien, il n'y a pas de redevances, il n'y a pas de loyer, il n'y a rien, donc les gens gardent ça jusqu'à la fin de leur jour et donc il y a peu de renouvellement et c'est compliqué après pour avoir un emplacement.

  • Paul Raoul

    On voit des boîtes ici, elles sont fermées. Et je passe souvent ici le long de la Seine comme beaucoup d'auditeurs et elles sont fermées depuis très longtemps, ça veut dire quoi ? Elles sont abandonnées ?

  • Filo

    Non, comme je te dis, c'est que les gens, comme il n'y a pas de loyer, les gens ouvrent quand ils veulent. Donc il y en a qui ont ça un petit peu comme un loisir, comme s'ils allaient à la pêche, on joue au boule, ils ouvrent quand ils ont envie d'ouvrir. Donc ce n'est pas en accord avec la réglementation puisqu'on est tenu d'ouvrir 3 ou 4 jours par semaine, je crois, minimum. Mais comme il n'y a pas de contrôle non plus, il y a beaucoup de boîtes qui sont fermées ou qui sont ouvertes une fois par mois.

  • Paul Raoul

    Mais toi, tu y viens tous les jours ?

  • Filo

    Non, pas du tout. J'ai un autre boulot. Moi, je suis éditeur. Je suis là que le jeudi. Moi, j'ouvre mes boîtes le jeudi. Et puis, j'ai un pote, le Pascal dont on parlait tout à l'heure, qui ouvre pour moi les autres jours. Je vais laisser une boîte pour lui et puis quand il est là, il ouvre les miennes en même temps.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors toi, tu es éditeur. Ta boîte d'édition s'appelle ? Serious Publishing. Serious Publishing. Et tu édites quel type de bouquins ? Est-ce qu'on peut aller voir ? Oui, On s'approche d'une des boîtes, tu as 4 boîtes. Qu'est-ce que tu publies ?

  • Filo

    C'est très varié, de l'art, de la photo.

  • Paul Raoul

    On voit Blanquet, Stéphane Blanquet, souris déglinguée. Ça me rappelle quelque chose parce que lui c'était un bouquiniste, Luc Taï.

  • Filo

    Oui, il était en face.

  • Paul Raoul

    Carrément de l'autre côté en face ? Tu l'as connu ?

  • Filo

    Oui, très bien, j'ai fait le bouquin sur lui, sur ton groupe.

  • Paul Raoul

    Et toi qu'est-ce que ça ?

  • Filo

    Oui, ça c'est des grands noirs.

  • Paul Raoul

    Au week-end sauvage en fait je vois sous les yeux donc édité par Serious Publishing ça s'appelle la souris des glinquets 1980-1990 qui résume en fait c'est une espèce de complément de 10 ans de la souris depuis 80 Toi tu as bien connu la souris déglinguée ?

  • Filo

    Oui, j'étais fan avant de les connaître et de faire un bouquin sur eux. J'étais fan depuis longtemps.

  • Paul Raoul

    Et en fait on voit aussi un livre que tu as édité, des cramps aussi. Des cramps,

  • Filo

    oui.

  • Paul Raoul

    Comment il s'appelle ce bouquin ?

  • Filo

    Le concert fantôme. Parce que c'est un concert qui n'avait pas été annoncé à Paris, qui a eu lieu au Palace, sans aucune publicité.

  • Paul Raoul

    À l'époque il n'y avait pas internet.

  • Filo

    Il y avait très peu de monde dans le public. C'est Numéro d'Agile qui était présent. Il avait 10 ans à l'époque, il a fait des photos. Et donc, on a sorti le bouquin avec une préface de manœuvre. Il y a Jean-William qui a écrit, Jean-William Chouy qui a écrit dedans.

  • Paul Raoul

    Un autre livre aussi avec une couverture dessinée par Bazooka.

  • Filo

    Oui, c'est par Kiki Picasso en fait. Et oui, il m'a fait la couverture de ça. C'est la réédition d'un annuaire de magicien amateur des années 60.

  • Paul Raoul

    Et puis on voit aussi notre grand chanteur national, Johnny. C'est un livre sur Johnny Hallyday ?

  • Filo

    C'est à peu près. D'ailleurs, le bouquin s'appelle Johnny à peu près. C'est un bouquin sur les fans qui ont peint des tableaux de Johnny.

  • Paul Raoul

    D'accord.

  • Filo

    Donc il y a un grand texte sur l'art populaire et l'art brut en fait. Et puis après, il y a une bonne centaine de portraits amateurs.

  • Paul Raoul

    Oui, on voit toutes sortes de portraits. C'est vraiment les fans qui ont dessiné ?

  • Filo

    C'est des portraits de fans, c'est pas Johnny à peu près.

  • Paul Raoul

    Les œuvres des fans.

  • Filo

    L'exploitation graphique d'une idole.

  • Paul Raoul

    Édité chez Serious Publishing. Très bien. Il y a même des t-shirts. Oui,

  • Filo

    je fête mes 15 ans, donc j'ai sorti une petite série de t-shirts pour l'occasion.

  • Paul Raoul

    Bravo, en fait, il y a plein de choses. En fait, voilà, on trouve tout ça dans les bacs de philo.

  • Filo

    Je vais prendre des tours et vite déballer oublier de me faire...

  • Paul Raoul

    Bravo, en fait, il y a plein de choses. En fait, voilà, on trouve tout ça dans les bacs de Philo. Alors, tu as une boutique aussi en dehors de Delphi ?

  • Filo

    Non, je n'ai pas de boutique, non. Je travaille et puis voilà,

  • Paul Raoul

    c'est tout. En fait, on peut...

  • Filo

    Tout ce qui est dispo, c'est ici.

  • Paul Raoul

    Ici et peut-être sur Internet ?

  • Filo

    Bien sûr, oui, j'ai une boutique.

  • Paul Raoul

    Comment s'appelle le site ?

  • Filo

    Seriouspublishing.fr

  • Paul Raoul

    D'accord. Tu as invité aussi...

  • Une fois par mois, j'invite un auteur à venir signer ses livres. Et donc, oui, il y a un impero ce soir.

  • Filo

    Ça tombe bien, il fait très beau. La personne qu'on voit, c'est celle qui a écrit le livre ? Non, la personne qui a écrit le livre, en l'occurrence, il est aussi bouquiniste, il est à son stand là-bas pour l'instant.

  • Paul Raoul

    Il est voisin quasiment. Oui,

  • Filo

    il est au bout du stand, au bout du quai.

  • Paul Raoul

    Bon, très bien, je vais aller le voir tout à l'heure. Oui,

  • Filo

    OK.

  • Paul Raoul

    Tu disais tout à l'heure que Pascal aussi te relaie de temps en temps.

  • Filo

    Oui, comme il y a quatre boîtes, je vais laisser une boîte pour son business à lui. Et quand il vient, il ouvre mes trois autres boîtes.

  • Paul Raoul

    D'accord, parfait. Merci en tout cas de tes précisions sur le mystère des bouquinistes. Bonne continuation, bonne signature. Merci Filo.

  • Filo

    Merci à toi.

  • Paul Raoul

    Je vais aller voir Pascal.

  • Filo

    Il peut te servir un verre.

  • Paul Raoul

    Merci, c'est gentil.

  • Speaker #4

    Paris Music Express en balade avec Paul Raoul.

  • Paul Raoul

    Et alors je rencontre aussi Pascal parce que tu tiens avec Filo, tu gères aussi les boîtes.

  • Je gère les boîtes et nous je travaille avec un atelier de sérigraphie. Donc on édite tout ce qui est Grafzin.

  • Paul Raoul

    Avec Filo ?

  • Speaker #5

    Oui, la boîte est là.

  • Paul Raoul

    D'accord, ta boîte est là. Alors c'est la boîte qui s'appelle Freak Show ?

  • Pascal

    Freak Show, voilà.

  • Paul Raoul

    Freak Show c'est toi ? Oui. Ok, pourquoi ça s'appelle Freak Show ?

  • Pascal

    Parce que c'est Filo qui l'a marqué.

  • Paul Raoul

    Bah oui, c'est évident. Filo a marqué pop culture, rock'n'roll et Freak Show. C'est très rock'n'roll.

  • Pascal

    Tout ce qui est punk, tout ça, skinhead. et autrement l'atelier de Frédéric Dejean qui est Orbeez Pictus Cup, qui est à Belleville.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors toi, punk, rock'n'roll, skinhead. À la base, t'es skinhead, rock'n'roll et punk ?

  • Pascal

    Je bouffe tout ! Ok.

  • Paul Raoul

    Mais tu le digères bien ?

  • Pascal

    Bah oui !

  • Paul Raoul

    Ce qui est étonnant, c'est qu'ici, on est dans des boîtes, elles sont décorées. En fait, on voit, elles ne sont pas toutes décorées les boîtes quand on va le long de la scène. C'est le cerveau. Et c'est extraordinaire, enfin, des décorations avec justement des parties de... d'autocollants, on a même un disque qui est...

  • Pascal

    Un pochoir de Pedro, de Belleville, qui est mort dans son atelier. Il est mort ? Oui, il est mort.

  • Paul Raoul

    Parce que je suis passé justement hier, c'est plus été vide.

  • Pascal

    Ben oui, c'est fini, c'est sa fille qui a repris. Voilà, mais c'est super ce qu'il faisait.

  • Paul Raoul

    C'est très très bon. En fait, il faut préciser que Pedro faisait des pochoirs, entre autres sur des vinyles. Oui, surtout,

  • Pascal

    des radiateurs, de tout ce que tu... Ah oui, il produisait à mort.

  • Paul Raoul

    Il y a aussi des fanzines. Oui, elle est grave. Je vois un radioactivity.

  • Pascal

    De Psycho, de Punk, ça arrive, de la scène skinhead actuelle, genre, comment il s'appelle, couvre-feu, voilà, j'ai plein de trucs. Quand ça vient, ça part, ça vient,

  • Paul Raoul

    il y a d'autres choses. Comment ça se passe ? Ce sont eux qui viennent faire un dépôt ici ? Oui, oui,

  • Pascal

    des fois, oui, des fois ils déposent, c'est des dépôts ça.

  • Paul Raoul

    Des dépôts, d'accord. C'est très rock'n'roll en fait, voilà. On va resituer comme les boîtes, elles sont situées au 27 quai de la Tournelle, dans le 5ème.

  • Pascal

    4 jours.

  • Paul Raoul

    Du jeudi au vendredi ? Au vendredi. D'accord. Du jeudi au dimanche,

  • Pascal

    pardon. Oh là là,

  • Paul Raoul

    désolé. Y compris le week-end.

  • Pascal

    Voilà.

  • Paul Raoul

    Et tous les jours, même quand il pleut ?

  • Pascal

    Non.

  • Paul Raoul

    Non. L'hiver, on pleut alors ?

  • Si, oui. Quand il ne fait pas moins 30, ça va.

  • Paul Raoul

    Et qu'est-ce que tu penses ? Parce que vous, vous êtes chargé de livres, de fanzines, il y a des BD. Quand on va vers la cité, il y a quand même des boîtes où il n'y a plus de livres, il n'y a plus que des posters.

  • Non, ce n'est pas des bouquinistes, c'est tout.

  • Paul Raoul

    Il faut avoir ça avec la mairie. Mais il n'y a pas une réglementation, en fait, on ne doit pas avoir des quotas ? Ils ne contrôlent pas ? Ils le contrôlent, mais on ne sait pas ce qu'ils foutent, et puis on s'en fout, nous. Du moins qu'ils ne sont pas à côté de nous. Oui, exactement. Parce qu'ici, c'est quand même là des purées dures de livres. Tout le moins lettrés, quand même, ici. Voilà, à part nous. On est lettrés. Non, mais non, parce que c'est de la culture, ce qu'on appelle la subculture.

  • Non, on déconne un peu, mais voilà, c'est de la culture. C'est plus dur, plus dur à vendre, mais c'est comme ça.

  • Paul Raoul

    Parce que c'est un peu pointu. Voilà. C'est beau, vous faites un beau métier. Merci. C'est très très beau, franchement je suis admiratif. Merci beaucoup. Merci Pascal.

  • Je t'en prie, salut mec.

  • Paul Raoul

    Alors je suis avec Albert, devant sa boîte qui est au numéro... Alors tu peux rappeler...

  • Albert

    Le numéro 21 qui est de la Tournelle.

  • Paul Raoul

    Qui est au quai de la Tournelle. Voilà. Bonjour Albert.

  • Albert

    Salut.

  • Paul Raoul

    Ça va ?

  • Albert

    Ça va très bien, tout va bien, aujourd'hui il fait beau, il y a du monde. On est en train de signer le livre L'appareil des bouquinistes et puis il y a beaucoup d'amis, des confrères et des clients.

  • Paul Raoul

    Et ton livre est là ? Je peux le feuilleter ?

  • Albert

    Oui, bien sûr, avec plaisir. Le livre provient d'une collection essentiellement de cartes postales. Donc là-dedans, il y a environ une centaine de cartes postales différentes autour des bouquinistes, toutes époques confondues. Et les légendes des cartes postales, c'est des citations tirées des grands auteurs comme Hemingway, Sartre, Colette, Verlaine, Green, etc. Et des extraits d'articles de journaux de toute époque, c'est-à-dire de fin 19e jusqu'à les Jeux Olympiques. En fait, l'idée, c'était de faire un livre. L'idée, quand on a eu notre démêlée avec la préfecture et la mairie de Paris, Donc puisqu'à la fin...

  • Paul Raoul

    Par rapport aux Jeux Olympiques.

  • Albert

    Par rapport aux Jeux Olympiques. Donc on pensait qu'on allait vraiment... qu'on a perdu la partie et on allait être vraiment démonté. Donc on s'est dit on va faire un livre pour montrer à tout le monde que les bouquinistes existent à travers l'histoire et à travers la littérature. Et qu'on est une partie prenante de la ville et une partie prenante de la vie intellectuelle et culturelle de Paris. Et on est Paris. Donc c'est pour ça qu'on a écrit ce livre, Le Paris des bouquinistes.

  • Paul Raoul

    Parce qu'en fait, tu remontes depuis quelle année ?

  • Albert

    Alors là, par exemple, on peut remonter jusqu'à 1646, où il y a eu une sorte de petite opérette qui a mis en scène un bouquiniste sur le pont Neuf.

  • Paul Raoul

    C'est-à-dire qu'en fait, le bouquiniste existe depuis cette époque-là ?

  • Albert

    Le bouquiniste existe depuis 400 ans.

  • Paul Raoul

    L'idée c'était de mettre à ciel ouvert toutes les librairies, de se dire voilà le livre maintenant est démocratisé, on peut se dresser directement à la rue.

  • Albert

    A l'origine le bouquiniste c'était un colporteur, c'était un étaleur, on les appelait les étaleurs, et il amenait des petites brochures qui les vendaient sur les quais et sur le pont Neuf. C'est uniquement après, à partir du 19ème, donc après on les chassait, on les empêchait de déballer leurs livres, et on les accusait qu'ils volaient des livres, qu'ils achetaient des livres chez des enfants. chez des valets, que je ne sais pas, voilà. Et après, petit à petit, disons, jusqu'au début du 19e siècle, les bouquinistes, ils ont commencé à mettre des livres dans des boîtes qu'ils posaient sur le parapet. Avant, il n'y avait pas de parapet partout. Le parapet, c'était vraiment juste vers l'Institut, qui est Voltaire, qui est Canty, qui est quai des grands d'Augustin. Partout, il n'y avait pas de parapet. Et donc, ils posaient les boîtes et les soirs, ils les ramenaient chez eux, et le lendemain matin, ils amènent les boîtes. C'est uniquement en 1892 que les bouquinistes avaient le droit, ils ont eu le droit de laisser les boîtes amarrées sur le parapet.

  • Paul Raoul

    Et c'était à cette époque-là qu'ils ont uniformisé les boîtes ? Non,

  • Albert

    pas du tout, pas du tout. Les boîtes, il y avait des boîtes tout à fait différentes jusqu'en 1913 environ. Il y avait des couleurs différentes et même des formats un peu différents. Et on a commencé à réglementer le format et tout ça essentiellement en... pendant l'occupation en 1843, où on a obligé les bouquinistes de réduire leur étalage à 8 mètres seulement.

  • Paul Raoul

    D'accord. Tout ça, c'est raconté dans le livre ?

  • Albert

    Tout ça, c'est raconté, mais pas d'une façon continue. C'est raconté par des bouts, par des extraits. Vous allez trouver des éléments.

  • Paul Raoul

    Alors, effectivement, on peut trouver, par exemple, une phrase de Guillaume Apollinaire qui disait que la Seine coule maintenue par les livres. Oui. Il y a aussi des textes de Cocteau qui évoquent, par exemple, que... Je lis un dixit, je ne connaissais que la coque du vieux navire à l'ancre au bord d'un fleuve où règne une autre et ravissante caste de l'esprit, celle des bouquinistes.

  • Albert

    Exactement, oui, bien sûr. Alors, on est toujours la balade préférée des intellectuels, des académiciens, des bibliophiles et des touristes. On fait partie prenante de la vie. Moi, je disais à des journalistes, à un moment donné, quand ils m'interrogeaient à propos des Jeux Olympiques, je leur disais que, regardez, nos boîtes, c'est une architecture à part entière. On est aussi comme les bons publics verts, ou comme les Fontainevalas, ou comme les colonnes Maurice. Voilà, on est vraiment une... On est un patrimoine.

  • Speaker #4

    Paris Music Express.

  • Albert

    Voilà Alexia.

  • Paul Raoul

    Bonjour Alexia. Bonjour. Je suis avec Alexia Delrieux après avoir parlé avec Albert Abid. Alexia, en fait, tu as co-réalisé le livre avec Albert. Comment ça se passe, une co-réalisation ?

  • Alexia

    Ça s'est passé, c'est lui le collectionneur. Donc, il avait une collection de cartes postales absolument incroyable. Et Albert a toujours besoin de projets. Donc, il arrivait en me disant, bon, ça serait bien qu'on écrive un livre. Non seulement, il collectionne les cartes postales, mais aussi les anecdotes sur les quais, l'histoire des quais, les livres, des objets, etc. Moi, j'en avais quelques-unes. Et moi, j'aime beaucoup écrire des livres. et j'en ai dit aussi. Donc, on s'est dit, bon, allez, on s'y met.

  • Paul Raoul

    Ça s'est fait donc sur une année peut-être ? Sur une année.

  • Alexia

    Sur une année, on a fait ça tranquillement. Et puis, à un moment, on s'est rendu compte que si on ne se mettait pas une deadline, on en aurait encore pour dix ans.

  • Paul Raoul

    Et je pense qu'il y avait une deadline qui était liée aux Jeux Olympiques, il me semble.

  • Alexia

    Exactement. Toute cette polémique autour des Jeux Olympiques qui nous a cassé les pieds, mais qui nous a aussi mis en avant. les bouquinistes. Donc on s'est dit c'est le moment de parler de nous et de sortir le livre. Donc on s'était mis comme challenge de le sortir au printemps, avant les Jeux.

  • Paul Raoul

    On peut le retrouver à quel endroit ? Dans les boîtes ?

  • Speaker #4

    Bien sûr, sur les quais, chez beaucoup de bouquinistes. On est aussi chez J. Bergen, à la librairie Le Piéton de Paris, dans toutes les bonnes librairies, et puis sur commande dans n'importe quelle librairie en France.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors la maison d'édition s'appelle ?

  • Speaker #4

    Elle s'appelle La Boîte 29, qui est le nom de ma boîte de bouquinistes. Et en fait, nous nous sommes auto-édités, mais la boîte 29 a édité plusieurs livres. Donc, c'est pas...

  • Paul Raoul

    C'est ta maison d'édition ?

  • Speaker #4

    C'est ma maison d'édition.

  • Paul Raoul

    Donc, ici, nous sommes à la boîte 29, ici, là ? C'est 29,

  • Alexia

    ici. Si, c'est la boîte 21. Donc, 21, qu'elle est en elle. Et moi, je suis 29, donc à quelques numéros d'Albert.

  • Paul Raoul

    Voilà. En fait, c'est très simple. Vous allez sur le pont où il y a la statue Sainte-Geneviève. À partir de là, vous avez la boîte d'Albert. Après, vous allez vers la boîte de Filo. Et après ? un petit peu plus loin, vous verrez certainement Alexia. Très très bien Alexia, merci beaucoup de tes précisions et de tes descriptions. A bientôt. Le livre, je le rappelle, s'appelle Le Paris des bouquinistes, avec une préface qui est signée Jean-Marie Rouard de l'Académie française, signée Alexia Dialerieux et Albert Abid.

  • Speaker #4

    Merci beaucoup.

  • Paul Raoul

    C'est la fin de ce 22e épisode de Paris Musique Express. Mille merci à vous d'être restés jusqu'au bout. Merci à Filo et à Pascal pour la présentation de leur boîte située au 27 Quai de la Tournelle. Merci à Albert Abide du 21 Quai de la Tournelle pour son livre Le Paris des bouquinistes, co-écrit avec Alexia, éditrice chez Bois de 29. Si vous voulez, vous pouvez me laisser un avis sur les plateformes d'écoute. Déposez 5 étoiles sur Spotify, par exemple. Et pour ne rater surtout aucun épisode, abonnez-vous. Si vous connaissez des endroits insolites musicaux, dites-le-moi en commentaire sur les réseaux sociaux de Paris Musique Express. Je vous donne rendez-vous bientôt pour un nouvel épisode. D'ici là, portez-vous bien. Bye bye !

Description

Paul Raoul vous emmène au 27 quai de la Tournelle, le long de la seine, rencontrer des bouquinistes passionnés par leur métier. Ils sont pour certains : éditeurs, sérigraphistes, et même écrivains. Ces bouquinistes nous dévoilent les mystères et origines des tenanciers des boites de la seine.   

Vous pourrez dire que vous y étiez !!


Merci à Filo, patron de « Serious publishing » & à Pascal pour la présentation de leurs boites situées au 27 quai de la Tournelle, Merci à Albert Abid du 21 quai de la tournelle pour son livre « Le Paris des bouquinistes » co écrit avec Alexia éditrice chez boite 29


Dans cet épisode vous écoutez de courts extraits de :  La Sourie déglinguée « Partie de la jeunesse », des Cramps « Surfin’Bird », Johnny Hallyday « Un cri », Elton Motelo « Get boy get girl » les Stranglers « No more heroes », Les frères Jacques « le moineau de Paris », Les negresses vertes « Quai de Jemmapes »


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Filo

    Donc on s'est dit on va faire un livre pour montrer à tout le monde que les bouquinistes existent à travers l'histoire et à travers la littérature. Ils connaissent une partie prenante de la ville et une partie prenante de la vie intellectuelle et culturelle de Paris.

  • Paul Raoul

    Aujourd'hui je vous emmène au 27 quai de la Tournelle dans le 5e ordissement le long de la Seine, pas très loin de la statue Sainte-Geneviève, n'est-ce pas ? C'est tout près de l'Institut du Monde Arabe et je suis à la Parisienne du Paplard chez un bouquiniste. Bonjour Philo !

  • Filo

    Oui, Filo, oui.

  • Paul Raoul

    Alors le stand bouquiniste s'appelle une boîte.

  • Filo

    Oui, oui, c'est des boîtes, c'est un emplacement, c'est 4 boîtes, donc on a tous 4 boîtes.

  • Paul Raoul

    Et je vois que tes boîtes, en fait, il est intitulé Pop Culture, Rock'n'Roll, Freak Show, c'est quand même assez rock, t'es un rockeur !

  • Filo

    Bah rocker, j'aime bien la musique oui, pas spécialement le rock mais tout oui.

  • Paul Raoul

    Depuis quand tu es bouquiniste ?

  • Filo

    Ça fait maintenant, ça doit faire 7 ans et j'ai attendu 5 ans pour avoir l'emplacement, c'est très long pour avoir un...

  • Paul Raoul

    C'est si dur que ça ?

  • Filo

    C'est compliqué parce qu'on ne paye rien, il n'y a pas de redevances, il n'y a pas de loyer, il n'y a rien, donc les gens gardent ça jusqu'à la fin de leur jour et donc il y a peu de renouvellement et c'est compliqué après pour avoir un emplacement.

  • Paul Raoul

    On voit des boîtes ici, elles sont fermées. Et je passe souvent ici le long de la Seine comme beaucoup d'auditeurs et elles sont fermées depuis très longtemps, ça veut dire quoi ? Elles sont abandonnées ?

  • Filo

    Non, comme je te dis, c'est que les gens, comme il n'y a pas de loyer, les gens ouvrent quand ils veulent. Donc il y en a qui ont ça un petit peu comme un loisir, comme s'ils allaient à la pêche, on joue au boule, ils ouvrent quand ils ont envie d'ouvrir. Donc ce n'est pas en accord avec la réglementation puisqu'on est tenu d'ouvrir 3 ou 4 jours par semaine, je crois, minimum. Mais comme il n'y a pas de contrôle non plus, il y a beaucoup de boîtes qui sont fermées ou qui sont ouvertes une fois par mois.

  • Paul Raoul

    Mais toi, tu y viens tous les jours ?

  • Filo

    Non, pas du tout. J'ai un autre boulot. Moi, je suis éditeur. Je suis là que le jeudi. Moi, j'ouvre mes boîtes le jeudi. Et puis, j'ai un pote, le Pascal dont on parlait tout à l'heure, qui ouvre pour moi les autres jours. Je vais laisser une boîte pour lui et puis quand il est là, il ouvre les miennes en même temps.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors toi, tu es éditeur. Ta boîte d'édition s'appelle ? Serious Publishing. Serious Publishing. Et tu édites quel type de bouquins ? Est-ce qu'on peut aller voir ? Oui, On s'approche d'une des boîtes, tu as 4 boîtes. Qu'est-ce que tu publies ?

  • Filo

    C'est très varié, de l'art, de la photo.

  • Paul Raoul

    On voit Blanquet, Stéphane Blanquet, souris déglinguée. Ça me rappelle quelque chose parce que lui c'était un bouquiniste, Luc Taï.

  • Filo

    Oui, il était en face.

  • Paul Raoul

    Carrément de l'autre côté en face ? Tu l'as connu ?

  • Filo

    Oui, très bien, j'ai fait le bouquin sur lui, sur ton groupe.

  • Paul Raoul

    Et toi qu'est-ce que ça ?

  • Filo

    Oui, ça c'est des grands noirs.

  • Paul Raoul

    Au week-end sauvage en fait je vois sous les yeux donc édité par Serious Publishing ça s'appelle la souris des glinquets 1980-1990 qui résume en fait c'est une espèce de complément de 10 ans de la souris depuis 80 Toi tu as bien connu la souris déglinguée ?

  • Filo

    Oui, j'étais fan avant de les connaître et de faire un bouquin sur eux. J'étais fan depuis longtemps.

  • Paul Raoul

    Et en fait on voit aussi un livre que tu as édité, des cramps aussi. Des cramps,

  • Filo

    oui.

  • Paul Raoul

    Comment il s'appelle ce bouquin ?

  • Filo

    Le concert fantôme. Parce que c'est un concert qui n'avait pas été annoncé à Paris, qui a eu lieu au Palace, sans aucune publicité.

  • Paul Raoul

    À l'époque il n'y avait pas internet.

  • Filo

    Il y avait très peu de monde dans le public. C'est Numéro d'Agile qui était présent. Il avait 10 ans à l'époque, il a fait des photos. Et donc, on a sorti le bouquin avec une préface de manœuvre. Il y a Jean-William qui a écrit, Jean-William Chouy qui a écrit dedans.

  • Paul Raoul

    Un autre livre aussi avec une couverture dessinée par Bazooka.

  • Filo

    Oui, c'est par Kiki Picasso en fait. Et oui, il m'a fait la couverture de ça. C'est la réédition d'un annuaire de magicien amateur des années 60.

  • Paul Raoul

    Et puis on voit aussi notre grand chanteur national, Johnny. C'est un livre sur Johnny Hallyday ?

  • Filo

    C'est à peu près. D'ailleurs, le bouquin s'appelle Johnny à peu près. C'est un bouquin sur les fans qui ont peint des tableaux de Johnny.

  • Paul Raoul

    D'accord.

  • Filo

    Donc il y a un grand texte sur l'art populaire et l'art brut en fait. Et puis après, il y a une bonne centaine de portraits amateurs.

  • Paul Raoul

    Oui, on voit toutes sortes de portraits. C'est vraiment les fans qui ont dessiné ?

  • Filo

    C'est des portraits de fans, c'est pas Johnny à peu près.

  • Paul Raoul

    Les œuvres des fans.

  • Filo

    L'exploitation graphique d'une idole.

  • Paul Raoul

    Édité chez Serious Publishing. Très bien. Il y a même des t-shirts. Oui,

  • Filo

    je fête mes 15 ans, donc j'ai sorti une petite série de t-shirts pour l'occasion.

  • Paul Raoul

    Bravo, en fait, il y a plein de choses. En fait, voilà, on trouve tout ça dans les bacs de philo.

  • Filo

    Je vais prendre des tours et vite déballer oublier de me faire...

  • Paul Raoul

    Bravo, en fait, il y a plein de choses. En fait, voilà, on trouve tout ça dans les bacs de Philo. Alors, tu as une boutique aussi en dehors de Delphi ?

  • Filo

    Non, je n'ai pas de boutique, non. Je travaille et puis voilà,

  • Paul Raoul

    c'est tout. En fait, on peut...

  • Filo

    Tout ce qui est dispo, c'est ici.

  • Paul Raoul

    Ici et peut-être sur Internet ?

  • Filo

    Bien sûr, oui, j'ai une boutique.

  • Paul Raoul

    Comment s'appelle le site ?

  • Filo

    Seriouspublishing.fr

  • Paul Raoul

    D'accord. Tu as invité aussi...

  • Une fois par mois, j'invite un auteur à venir signer ses livres. Et donc, oui, il y a un impero ce soir.

  • Filo

    Ça tombe bien, il fait très beau. La personne qu'on voit, c'est celle qui a écrit le livre ? Non, la personne qui a écrit le livre, en l'occurrence, il est aussi bouquiniste, il est à son stand là-bas pour l'instant.

  • Paul Raoul

    Il est voisin quasiment. Oui,

  • Filo

    il est au bout du stand, au bout du quai.

  • Paul Raoul

    Bon, très bien, je vais aller le voir tout à l'heure. Oui,

  • Filo

    OK.

  • Paul Raoul

    Tu disais tout à l'heure que Pascal aussi te relaie de temps en temps.

  • Filo

    Oui, comme il y a quatre boîtes, je vais laisser une boîte pour son business à lui. Et quand il vient, il ouvre mes trois autres boîtes.

  • Paul Raoul

    D'accord, parfait. Merci en tout cas de tes précisions sur le mystère des bouquinistes. Bonne continuation, bonne signature. Merci Filo.

  • Filo

    Merci à toi.

  • Paul Raoul

    Je vais aller voir Pascal.

  • Filo

    Il peut te servir un verre.

  • Paul Raoul

    Merci, c'est gentil.

  • Speaker #4

    Paris Music Express en balade avec Paul Raoul.

  • Paul Raoul

    Et alors je rencontre aussi Pascal parce que tu tiens avec Filo, tu gères aussi les boîtes.

  • Je gère les boîtes et nous je travaille avec un atelier de sérigraphie. Donc on édite tout ce qui est Grafzin.

  • Paul Raoul

    Avec Filo ?

  • Speaker #5

    Oui, la boîte est là.

  • Paul Raoul

    D'accord, ta boîte est là. Alors c'est la boîte qui s'appelle Freak Show ?

  • Pascal

    Freak Show, voilà.

  • Paul Raoul

    Freak Show c'est toi ? Oui. Ok, pourquoi ça s'appelle Freak Show ?

  • Pascal

    Parce que c'est Filo qui l'a marqué.

  • Paul Raoul

    Bah oui, c'est évident. Filo a marqué pop culture, rock'n'roll et Freak Show. C'est très rock'n'roll.

  • Pascal

    Tout ce qui est punk, tout ça, skinhead. et autrement l'atelier de Frédéric Dejean qui est Orbeez Pictus Cup, qui est à Belleville.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors toi, punk, rock'n'roll, skinhead. À la base, t'es skinhead, rock'n'roll et punk ?

  • Pascal

    Je bouffe tout ! Ok.

  • Paul Raoul

    Mais tu le digères bien ?

  • Pascal

    Bah oui !

  • Paul Raoul

    Ce qui est étonnant, c'est qu'ici, on est dans des boîtes, elles sont décorées. En fait, on voit, elles ne sont pas toutes décorées les boîtes quand on va le long de la scène. C'est le cerveau. Et c'est extraordinaire, enfin, des décorations avec justement des parties de... d'autocollants, on a même un disque qui est...

  • Pascal

    Un pochoir de Pedro, de Belleville, qui est mort dans son atelier. Il est mort ? Oui, il est mort.

  • Paul Raoul

    Parce que je suis passé justement hier, c'est plus été vide.

  • Pascal

    Ben oui, c'est fini, c'est sa fille qui a repris. Voilà, mais c'est super ce qu'il faisait.

  • Paul Raoul

    C'est très très bon. En fait, il faut préciser que Pedro faisait des pochoirs, entre autres sur des vinyles. Oui, surtout,

  • Pascal

    des radiateurs, de tout ce que tu... Ah oui, il produisait à mort.

  • Paul Raoul

    Il y a aussi des fanzines. Oui, elle est grave. Je vois un radioactivity.

  • Pascal

    De Psycho, de Punk, ça arrive, de la scène skinhead actuelle, genre, comment il s'appelle, couvre-feu, voilà, j'ai plein de trucs. Quand ça vient, ça part, ça vient,

  • Paul Raoul

    il y a d'autres choses. Comment ça se passe ? Ce sont eux qui viennent faire un dépôt ici ? Oui, oui,

  • Pascal

    des fois, oui, des fois ils déposent, c'est des dépôts ça.

  • Paul Raoul

    Des dépôts, d'accord. C'est très rock'n'roll en fait, voilà. On va resituer comme les boîtes, elles sont situées au 27 quai de la Tournelle, dans le 5ème.

  • Pascal

    4 jours.

  • Paul Raoul

    Du jeudi au vendredi ? Au vendredi. D'accord. Du jeudi au dimanche,

  • Pascal

    pardon. Oh là là,

  • Paul Raoul

    désolé. Y compris le week-end.

  • Pascal

    Voilà.

  • Paul Raoul

    Et tous les jours, même quand il pleut ?

  • Pascal

    Non.

  • Paul Raoul

    Non. L'hiver, on pleut alors ?

  • Si, oui. Quand il ne fait pas moins 30, ça va.

  • Paul Raoul

    Et qu'est-ce que tu penses ? Parce que vous, vous êtes chargé de livres, de fanzines, il y a des BD. Quand on va vers la cité, il y a quand même des boîtes où il n'y a plus de livres, il n'y a plus que des posters.

  • Non, ce n'est pas des bouquinistes, c'est tout.

  • Paul Raoul

    Il faut avoir ça avec la mairie. Mais il n'y a pas une réglementation, en fait, on ne doit pas avoir des quotas ? Ils ne contrôlent pas ? Ils le contrôlent, mais on ne sait pas ce qu'ils foutent, et puis on s'en fout, nous. Du moins qu'ils ne sont pas à côté de nous. Oui, exactement. Parce qu'ici, c'est quand même là des purées dures de livres. Tout le moins lettrés, quand même, ici. Voilà, à part nous. On est lettrés. Non, mais non, parce que c'est de la culture, ce qu'on appelle la subculture.

  • Non, on déconne un peu, mais voilà, c'est de la culture. C'est plus dur, plus dur à vendre, mais c'est comme ça.

  • Paul Raoul

    Parce que c'est un peu pointu. Voilà. C'est beau, vous faites un beau métier. Merci. C'est très très beau, franchement je suis admiratif. Merci beaucoup. Merci Pascal.

  • Je t'en prie, salut mec.

  • Paul Raoul

    Alors je suis avec Albert, devant sa boîte qui est au numéro... Alors tu peux rappeler...

  • Albert

    Le numéro 21 qui est de la Tournelle.

  • Paul Raoul

    Qui est au quai de la Tournelle. Voilà. Bonjour Albert.

  • Albert

    Salut.

  • Paul Raoul

    Ça va ?

  • Albert

    Ça va très bien, tout va bien, aujourd'hui il fait beau, il y a du monde. On est en train de signer le livre L'appareil des bouquinistes et puis il y a beaucoup d'amis, des confrères et des clients.

  • Paul Raoul

    Et ton livre est là ? Je peux le feuilleter ?

  • Albert

    Oui, bien sûr, avec plaisir. Le livre provient d'une collection essentiellement de cartes postales. Donc là-dedans, il y a environ une centaine de cartes postales différentes autour des bouquinistes, toutes époques confondues. Et les légendes des cartes postales, c'est des citations tirées des grands auteurs comme Hemingway, Sartre, Colette, Verlaine, Green, etc. Et des extraits d'articles de journaux de toute époque, c'est-à-dire de fin 19e jusqu'à les Jeux Olympiques. En fait, l'idée, c'était de faire un livre. L'idée, quand on a eu notre démêlée avec la préfecture et la mairie de Paris, Donc puisqu'à la fin...

  • Paul Raoul

    Par rapport aux Jeux Olympiques.

  • Albert

    Par rapport aux Jeux Olympiques. Donc on pensait qu'on allait vraiment... qu'on a perdu la partie et on allait être vraiment démonté. Donc on s'est dit on va faire un livre pour montrer à tout le monde que les bouquinistes existent à travers l'histoire et à travers la littérature. Et qu'on est une partie prenante de la ville et une partie prenante de la vie intellectuelle et culturelle de Paris. Et on est Paris. Donc c'est pour ça qu'on a écrit ce livre, Le Paris des bouquinistes.

  • Paul Raoul

    Parce qu'en fait, tu remontes depuis quelle année ?

  • Albert

    Alors là, par exemple, on peut remonter jusqu'à 1646, où il y a eu une sorte de petite opérette qui a mis en scène un bouquiniste sur le pont Neuf.

  • Paul Raoul

    C'est-à-dire qu'en fait, le bouquiniste existe depuis cette époque-là ?

  • Albert

    Le bouquiniste existe depuis 400 ans.

  • Paul Raoul

    L'idée c'était de mettre à ciel ouvert toutes les librairies, de se dire voilà le livre maintenant est démocratisé, on peut se dresser directement à la rue.

  • Albert

    A l'origine le bouquiniste c'était un colporteur, c'était un étaleur, on les appelait les étaleurs, et il amenait des petites brochures qui les vendaient sur les quais et sur le pont Neuf. C'est uniquement après, à partir du 19ème, donc après on les chassait, on les empêchait de déballer leurs livres, et on les accusait qu'ils volaient des livres, qu'ils achetaient des livres chez des enfants. chez des valets, que je ne sais pas, voilà. Et après, petit à petit, disons, jusqu'au début du 19e siècle, les bouquinistes, ils ont commencé à mettre des livres dans des boîtes qu'ils posaient sur le parapet. Avant, il n'y avait pas de parapet partout. Le parapet, c'était vraiment juste vers l'Institut, qui est Voltaire, qui est Canty, qui est quai des grands d'Augustin. Partout, il n'y avait pas de parapet. Et donc, ils posaient les boîtes et les soirs, ils les ramenaient chez eux, et le lendemain matin, ils amènent les boîtes. C'est uniquement en 1892 que les bouquinistes avaient le droit, ils ont eu le droit de laisser les boîtes amarrées sur le parapet.

  • Paul Raoul

    Et c'était à cette époque-là qu'ils ont uniformisé les boîtes ? Non,

  • Albert

    pas du tout, pas du tout. Les boîtes, il y avait des boîtes tout à fait différentes jusqu'en 1913 environ. Il y avait des couleurs différentes et même des formats un peu différents. Et on a commencé à réglementer le format et tout ça essentiellement en... pendant l'occupation en 1843, où on a obligé les bouquinistes de réduire leur étalage à 8 mètres seulement.

  • Paul Raoul

    D'accord. Tout ça, c'est raconté dans le livre ?

  • Albert

    Tout ça, c'est raconté, mais pas d'une façon continue. C'est raconté par des bouts, par des extraits. Vous allez trouver des éléments.

  • Paul Raoul

    Alors, effectivement, on peut trouver, par exemple, une phrase de Guillaume Apollinaire qui disait que la Seine coule maintenue par les livres. Oui. Il y a aussi des textes de Cocteau qui évoquent, par exemple, que... Je lis un dixit, je ne connaissais que la coque du vieux navire à l'ancre au bord d'un fleuve où règne une autre et ravissante caste de l'esprit, celle des bouquinistes.

  • Albert

    Exactement, oui, bien sûr. Alors, on est toujours la balade préférée des intellectuels, des académiciens, des bibliophiles et des touristes. On fait partie prenante de la vie. Moi, je disais à des journalistes, à un moment donné, quand ils m'interrogeaient à propos des Jeux Olympiques, je leur disais que, regardez, nos boîtes, c'est une architecture à part entière. On est aussi comme les bons publics verts, ou comme les Fontainevalas, ou comme les colonnes Maurice. Voilà, on est vraiment une... On est un patrimoine.

  • Speaker #4

    Paris Music Express.

  • Albert

    Voilà Alexia.

  • Paul Raoul

    Bonjour Alexia. Bonjour. Je suis avec Alexia Delrieux après avoir parlé avec Albert Abid. Alexia, en fait, tu as co-réalisé le livre avec Albert. Comment ça se passe, une co-réalisation ?

  • Alexia

    Ça s'est passé, c'est lui le collectionneur. Donc, il avait une collection de cartes postales absolument incroyable. Et Albert a toujours besoin de projets. Donc, il arrivait en me disant, bon, ça serait bien qu'on écrive un livre. Non seulement, il collectionne les cartes postales, mais aussi les anecdotes sur les quais, l'histoire des quais, les livres, des objets, etc. Moi, j'en avais quelques-unes. Et moi, j'aime beaucoup écrire des livres. et j'en ai dit aussi. Donc, on s'est dit, bon, allez, on s'y met.

  • Paul Raoul

    Ça s'est fait donc sur une année peut-être ? Sur une année.

  • Alexia

    Sur une année, on a fait ça tranquillement. Et puis, à un moment, on s'est rendu compte que si on ne se mettait pas une deadline, on en aurait encore pour dix ans.

  • Paul Raoul

    Et je pense qu'il y avait une deadline qui était liée aux Jeux Olympiques, il me semble.

  • Alexia

    Exactement. Toute cette polémique autour des Jeux Olympiques qui nous a cassé les pieds, mais qui nous a aussi mis en avant. les bouquinistes. Donc on s'est dit c'est le moment de parler de nous et de sortir le livre. Donc on s'était mis comme challenge de le sortir au printemps, avant les Jeux.

  • Paul Raoul

    On peut le retrouver à quel endroit ? Dans les boîtes ?

  • Speaker #4

    Bien sûr, sur les quais, chez beaucoup de bouquinistes. On est aussi chez J. Bergen, à la librairie Le Piéton de Paris, dans toutes les bonnes librairies, et puis sur commande dans n'importe quelle librairie en France.

  • Paul Raoul

    D'accord. Alors la maison d'édition s'appelle ?

  • Speaker #4

    Elle s'appelle La Boîte 29, qui est le nom de ma boîte de bouquinistes. Et en fait, nous nous sommes auto-édités, mais la boîte 29 a édité plusieurs livres. Donc, c'est pas...

  • Paul Raoul

    C'est ta maison d'édition ?

  • Speaker #4

    C'est ma maison d'édition.

  • Paul Raoul

    Donc, ici, nous sommes à la boîte 29, ici, là ? C'est 29,

  • Alexia

    ici. Si, c'est la boîte 21. Donc, 21, qu'elle est en elle. Et moi, je suis 29, donc à quelques numéros d'Albert.

  • Paul Raoul

    Voilà. En fait, c'est très simple. Vous allez sur le pont où il y a la statue Sainte-Geneviève. À partir de là, vous avez la boîte d'Albert. Après, vous allez vers la boîte de Filo. Et après ? un petit peu plus loin, vous verrez certainement Alexia. Très très bien Alexia, merci beaucoup de tes précisions et de tes descriptions. A bientôt. Le livre, je le rappelle, s'appelle Le Paris des bouquinistes, avec une préface qui est signée Jean-Marie Rouard de l'Académie française, signée Alexia Dialerieux et Albert Abid.

  • Speaker #4

    Merci beaucoup.

  • Paul Raoul

    C'est la fin de ce 22e épisode de Paris Musique Express. Mille merci à vous d'être restés jusqu'au bout. Merci à Filo et à Pascal pour la présentation de leur boîte située au 27 Quai de la Tournelle. Merci à Albert Abide du 21 Quai de la Tournelle pour son livre Le Paris des bouquinistes, co-écrit avec Alexia, éditrice chez Bois de 29. Si vous voulez, vous pouvez me laisser un avis sur les plateformes d'écoute. Déposez 5 étoiles sur Spotify, par exemple. Et pour ne rater surtout aucun épisode, abonnez-vous. Si vous connaissez des endroits insolites musicaux, dites-le-moi en commentaire sur les réseaux sociaux de Paris Musique Express. Je vous donne rendez-vous bientôt pour un nouvel épisode. D'ici là, portez-vous bien. Bye bye !

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