- Speaker #0
Bonjour, bienvenue sur notre podcast Parle-moi de ton mois d'or. Je suis Céline Chadela et ici je laisse la voix à celles et ceux qui témoignent de leur mois d'or et de leur postpartum. Nous échangeons sur ce mois si spécial d'après l'accouchement, sur votre organisation, vos feedbacks, vos surprises, vos coups durs et vos joints. Et pour cela, je serai accompagnée de Marie-Maë Poulin.
- Speaker #1
Bonjour, moi c'est Marie, je suis psychologue clinicienne et coordonnatrice avec Céline du Mois d'Or. Alors le Mois d'Or, c'est un livre, c'est des formations, mais c'est aussi un engagement pour être au plus près des femmes et des couples en postpartum. Parce qu'un bébé qui va bien, c'est d'abord quoi Céline ?
- Speaker #0
Une maman qui est soutenue.
- Speaker #1
Alors ô mon l'heure, cet espace de paroles et d'écoute.
- Speaker #0
C'est parti ! Bonjour Jay.
- Speaker #1
Bonjour Céline.
- Speaker #0
Merci d'avoir accepté mon invitation à participer à notre podcast Parle-moi de ton mois d'or.
- Speaker #1
Merci à toi de m'inviter sur le podcast.
- Speaker #0
Alors Jay, je te propose déjà de te présenter, de me dire de qui est composée ta famille, ce que tu fais dans la vie, où tu habites et après on parlera brièvement de ton accouchement.
- Speaker #1
Alors je m'appelle Géraldine, mon surnom c'est Jay. Je suis basée à Nice et à Paris également et j'ai monté un centre de pilates et de danse et une méthode pour la récupération post-partum. Et dans ma famille, il y a ma fille Lana qui vient d'avoir deux ans et mon conjoint
- Speaker #0
Glenn. Petit détail important, c'est que tu as une expérience d'exatriation et tu as vécu combien de temps ? 10 ans ? 13 ans en Chine ?
- Speaker #1
J'ai vécu plus de dix ans en Chine, oui presque treize ans, et effectivement j'ai été au cœur de la culture chinoise, notamment dans tout ce qui est médecine traditionnelle chinoise pour la femme.
- Speaker #0
Donc t'as ta petite fille de deux ans, est-ce que tu peux me parler un petit peu plus de ton accouchement ? Tu as accouché en France, voilà, brièvement, parce qu'après on parlera de ton postpartum, et de ce postpartum justement à la lumière de toutes tes connaissances issues de tes années passées en Chine, au cœur du postpartum des Chinoises et des expats, j'imagine.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Alors pour mon accouchement, effectivement j'avais déjà pas mal d'expérience des autres femmes. et j'ai moi-même accouché en France, à Nice, d'une façon assez traditionnelle, on va dire occidentale traditionnelle. C'était à l'hôpital, sous péridural, donc quelque chose d'assez lambda, on va dire, par rapport à la moyenne française.
- Speaker #0
Et alors, tu as vécu un mois d'or, puisque tu étais préparée à ce mois d'or, sur une échelle de 0 à 10, à combien estimes-tu ton degré de préparation ?
- Speaker #1
Effectivement, j'étais assez préparée, j'avais beaucoup beaucoup de connaissances sur le postpartum chinois, donc le zuo yuezi. J'avais des connaissances sur ce qui se fait dans les cultures traditionnelles et j'avais pu accompagner des femmes qui le font aussi. Donc j'avais une préparation, on va dire peut-être, j'estimerais à 9 sur 10, en tout cas en préparation théorique. Et puis j'avais quand même beaucoup la foi sur le fait qu'on peut récupérer, qu'on peut récupérer à 100%. et donc j'étais très convaincue parce que je connaissais de mon point de vue professionnel donc du coup je pense que j'avais ce côté quand même assez apaisé assez confiante par rapport à ça donc effectivement j'ai pratiqué un Yuezhe et un Muador de la façon dont je pouvais le faire avec ces connaissances là et avec les contraintes qu'on peut avoir dans une vie plus occidentale
- Speaker #0
Alors tu vas nous en parler. Nous, cette phase des 30 à 40 premiers jours de repos pour la mère ou tout un tas de pratiques pour venir l'entourer et entourer sa régénération, on va dire. C'est quelque chose que nous avons baptisé le mois d'or, mais en Chine, ça s'appelle le yuèzi. Est-ce que tu peux nous transmettre la traduction littérale du yuèzi et nous en dire un peu plus ?
- Speaker #1
Alors on dit zhuo yuèzi, ça veut dire littéralement s'asseoir un mois. Donc zhuo, ça veut dire s'asseoir, c'est un verbe. Et yuèzi, c'est un mois en fait, ça veut dire le mois. Et donc c'est une tradition qui est connue de tous les Chinois. les chinois et les chinoises, les hommes aussi, et qui planent un peu comme ça au-dessus de la culture chinoise, et moi-même je ne saurais pas dire quand j'en ai entendu parler, je sais que c'était toujours là. Donc étant arrivée en Chine assez jeune, c'était dans des discussions lambda avec les Chinois, c'est vraiment quelque chose qui est connu, très connu de tous, et qui consiste à passer minimum un mois après l'accouchement, dans un repos mais pas que, avec beaucoup de plats, de nourriture, de soins aussi, c'est-à-dire qu'il y a forcément quelqu'un. minimum une à deux personnes qui vont s'occuper de la jeune mère. Et quel que soit le niveau social, quels que soient les moyens, ça va être respecté par, je dirais, 99% des familles.
- Speaker #0
Ah ouais. Mais est-ce que justement, il n'y aurait pas un peu de pression sociale aussi autour de cette pratique ?
- Speaker #1
Alors, c'est vrai que c'est quelque chose qui est un peu comme une legacy, tu vois, de... de femme à femme, on faisait quand même quelque chose de femme. Et donc les plus âgés vont fortement encourager, enfin même forcer presque la jeune maman à le faire. Et il y a pas mal de légendes urbaines autour de femmes qui n'ont pas respecté le yuezi et qui vont dans leurs vieux jours avoir plein de problèmes comme des varices ou mal vieillir. Il y a pas mal d'expressions en chinois qui disent que si tu pratiques bien ton yu et ze, tu gardes ta jeunesse, et si tu pratiques mal ton yu et ze, tu vieilliras plus vite et tu auras des signes de vieillissement prématuré.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est un sujet, la question même plus globalement de l'immortalité dans les cultures orientales, et particulièrement peut-être en Chine, c'est qu'il y a toute une tradition autour de ces sages qui seraient immortels. La poursuite justement de cet état de... de bien-être et de non-vieillissement et de jeunesse éternelle en fait ?
- Speaker #1
C'est pas vraiment jeunesse éternelle, je dirais, parce qu'ils sont beaucoup plus pragmatiques justement sur le temps qui passe. C'est-à-dire qu'à un certain âge, tu vas être considéré comme vieux. Ils ont beaucoup moins ce jeunisme qu'on a à partir de 60 ans, t'es un vieux, tu travailles plus. Mais par contre, ils ont cette culture de rester en bonne santé le plus longtemps possible. Et je pense qu'ils ont aussi cette culture, du fait de leur gouvernement et de leur façon de fonctionner, de... d'être très proactifs sur leur propre santé, de ne pas attendre que les pouvoirs publics soient là pour eux, parce qu'ils savent qu'ils ne vont pas forcément être bien soignés. Et donc, depuis des millénaires, ils n'ont pas coupé, eux, avec toutes les connaissances qu'ils ont toujours eues, sur les plantes qu'il faut prendre. Et ils sont beaucoup dans la prévention. De toute façon, la médecine traditionnelle chinoise, ça s'appuie sur la prévention, plus que sur la guérison. On fait en sorte de ne pas être malade. plutôt que de soigner une fois qu'on est malade, parce que aussi, le système médical, il va moins être là si on est malade. Donc le but, c'est de ne pas l'être.
- Speaker #0
Et justement, j'avais une question par rapport à la révolution culturelle chinoise. On dit que beaucoup de choses ont été éliminées à ce moment-là. Donc je le rappelle, c'est au moment de Mao, en fait, dans les années 60-70. Est-ce que ce corpus de connaissances en termes de santé, ça fait partie des choses qui ont peut-être été pointées du doigt ou persécutées et qui sont toujours là aujourd'hui ? Est-ce que tu connais l'histoire ?
- Speaker #1
Alors c'est vrai que sans être experte sur ce sujet-là précisément, en tout cas je sais qu'à un moment donné, la médecine traditionnelle chinoise a été plutôt reléguée dans le clan des vieilleries, des choses effectivement qui appartenaient au passé, avant la révolution culturelle. Et donc... Il y a eu tout un moment où effectivement la société chinoise était moins enclin à ces traditions-là. Cela dit, les Chinois sont quand même assez rebelles dans leur façon d'être et donc je pense qu'il y a une espèce de transmission souterraine et secrète qui a perduré. Il y a aussi certaines personnes qui ont fui la Chine pour aller continuer de pratiquer la TCM, Traditional Chinese Medicine. à l'étranger et de l'accueil qu'ils ont reçu à l'étranger. un contact que je connais comme ça, eh bien, ils sont revenus en Chine avec ces connaissances qui avaient été plus, comment dire, approuvées par l'étranger. Et ils ont pu les réintégrer au moment où la Chine, dans les années 80, s'est remise à être un petit peu plus dans la tempérance et l'équilibre d'intégrer leurs savoirs et leurs connaissances millénaires avec le côté modernisation, révolution culturelle. voilà le fait de valoriser la réussite aussi financière, enfin c'est des choses qui sont arrivées plus dans les années 80 hyper intéressant
- Speaker #0
Tu vis en Chine, tu maîtrises le mandarin. De par ton activité de danseuse et professeure de pilates, tu es amenée aussi à connaître plus en profondeur toutes ces traditions autour du postpartum. Tu es intervenue aussi dans des cliniques. Est-ce que tu peux nous parler de ces cliniques du postpartum ? À quoi elles ressemblent ?
- Speaker #1
Oui, alors il y a le Zouyuezi, donc comme je disais, il est pratiqué par tout le monde. Mais il y a certaines femmes qui font partie de la population beaucoup plus aisée qui peuvent aller dans des hôtels, des hôtels du it's where you at the, it's where you at the center qui sont des endroits qui sont à mi-chemin entre une clinique médicale et un hôtel. et donc directement après l'accouchement les femmes vont être transférées dans ces cliniques là qu'elles payent ça peut aller jusqu'à 10 000 euros par mois voilà donc ça peut être très onéreux et dans ces centres en fait tout est fait pour la récupération de la maman et aussi la prise en charge du nouveau-né donc par exemple on va passer beaucoup de temps allongé les trois quarts de son temps allongé mais on va aussi faire des petits exercices allongés donc moi je suis intervenue pour aller visiter en chambre les jeunes mamans, leur donner des exercices à faire, de respiration, de récupération. Donc il y a quand même des choses qu'on fait. Le nouveau-né, il est totalement pris en charge. Il est juste amené à la mère pour les moments d'allaitement. Mais tous les soins, toutes les actions qu'il faut faire sur le bébé debout sont faites par le personnel autour. Il y a des massages qui sont prodigués à la jeune maman, il y a beaucoup de plateaux repas étudiés pour la récupération, donc la nourriture qui est donnée, elle évolue au fur et à mesure des 30 jours, donc on ne va pas manger les mêmes choses les 24 premières heures que les 6 premiers jours, que les 15 premiers jours, que 3 semaines, 4 semaines. Il y a vraiment tout un protocole qui n'est pas laissé au hasard. et puis après il y a des choses un petit peu plus qui ont valu en fait des torts aux zuoyue-zu c'est-à-dire qui ont fait que pendant longtemps c'était pour nous les occidentaux un peu considéré comme une vieille pratique c'est que par exemple on va avoir très peur du froid mais du coup ça peut aller très loin comme ne pas se laver les cheveux du tout pendant 30 jours, ne pas se laver les dents ne pas se laver tout court, ne pas laisser de l'air s'engouffrer dans les pièces voilà donc ça c'est la version stricte et puriste et ancestrale du Zouaïouetze et c'est toujours pratiqué ? et maintenant ça dépend des établissements il y a un peu plus de souplesse dans les établissements très modernes les grandes villes qui tendent à justement moderniser le Zouaïouetze pour que les femmes n'en aient pas peur et que ça soit pas non plus considéré comme quelque chose d'archaïque mais en même temps, oui, ça reste dans les notions très importantes que le froid ne s'engouffre pas, sauf qu'on va être un petit peu plus flexible sur peut-être se laver les cheveux, on y a droit, mais il faut tout de suite se sécher les cheveux, à une certaine température, se brosser les dents, oui, mais avec le bout du doigt, par exemple, ça va assez loin.
- Speaker #0
Et pourquoi ? Le froid, on l'a déjà expliqué, mais la question de se laver, ça reste encore assez obscur.
- Speaker #1
En fait, les Chinois, ils ont très peur du froid parce qu'ils sont aussi dans des climats assez intenses. Il y a une zone géographique climatique qui est beaucoup plus étendue que ce qu'on peut connaître en France. Et en plus, au-delà du froid, ils ont très peur de l'humidité. Et c'est un pays qui est très très humide. et en plus dans beaucoup de villes notamment Shanghai là où j'ai vécu plus de 10 ans encore aujourd'hui il n'y a pas de chauffage central donc au dessus d'une certaine latitude en Chine il n'y a pas de chauffage central on passe les 4 mois d'hiver où il fait froid sans chauffage donc avec soit des clims réversibles mais depuis peu soit Moi, je me souviens de dormir avec des grosses chaussettes en laine et un pull. Donc, ils ont cette peur-là parce que, aussi, les intérieurs sont faits comme ça.
- Speaker #0
Alors ça c'est pour le froid et par rapport au fait de se laver, enfin de ne pas se laver justement.
- Speaker #1
En fait ils ont peur que le corps soit refroidi dès qu'il y a un contact avec l'eau. D'accord. Et qu'une partie de notre corps est mouillée et donc qu'il y a cette humidité dont on parlait juste avant et ce froid qui peut s'engouffrer dans le corps et notamment au niveau des extrémités tête-pied. Et les dents c'est une question aussi de gencives, donc comme tu sais les gencives ont été sensibilisés pendant la grossesse. d'ailleurs on dit de faire attention à ses gencives et donc de ce fait là il ne faut pas trop frotter et pareil ne pas laisser des microbes ou de l'humidité s'engouffrer également sur des muqueuses et
- Speaker #0
l'intérieur de la bouche mais dans ce cas il ne vaut mieux pas il faut se laver les dents
- Speaker #1
Il faut se brosser les dents avec le bout du doigt, avec une eau tiède. Les températures de l'eau sont aussi très importantes. On va vérifier, notamment dans ces cliniques où il y a des gens pour le faire, que tout est à 37. C'est ce qui définit aussi le doigt UED2, c'est très précis et c'est très codifié. Et chaque partie en fait est importante.
- Speaker #0
Et alors tu me parlais tout à l'heure du bébé et tu me disais que les soins debout étaient prodigués par les personnes... en soutien, les soignants, disons, et qu'il était apporté à la maman juste pour l'allaitement, est-ce que ça veut dire qu'il n'y a pas de moment de peau à peau, de lien plus que ça entre la mère et son bébé ?
- Speaker #1
C'est vrai que c'est moins. Il n'y a pas énormément de moment de peau à peau, même s'ils y viennent aussi. C'est pas encore... C'est pas quelque chose qui est extrêmement dans la culture. Il y a beaucoup plus la culture d'envelopper bébé, par contre. Toujours cette peur du froid et aussi cette culture de contenir. On emmaillote le bébé énormément, mais il n'y a pas forcément ce contact pendant des heures avec la mère. Il y est, mais c'est vrai que la mère est plus au centre des préoccupations. Que le bébé, bien évidemment, on veut qu'il grandisse, qu'il soit en bonne santé et qu'il reste vivant. Mais la mère est... encore plus au centre des préoccupations.
- Speaker #0
D'accord. Mais c'est vrai qu'on a aussi cette idée, en tout cas, nous, c'est ce qu'on essaye d'amener avec le mois d'or. Un bébé qui va bien, c'est d'abord une maman qui va bien. Ça, c'est le postulat de base. Mais aussi que la mère va avoir besoin de son petit bébé quand même à proximité pour se sentir rassurée et pour, justement, diminuer parfois ce vide qu'on peut ressentir après la naissance quand le bébé n'est plus dans notre ventre. et on va avoir besoin justement de faire des pratiques de peau à peau ou en tout cas de faire en sorte qu'il soit pas trop loin de nous alors le bébé il est à côté quand même il est à côté,
- Speaker #1
il y a quand même beaucoup de soit allaitement c'est quand même assez valorisé d'allaiter soit si elle donne le biberon le bébé est quand même très souvent avec sa maman mais c'est pas elle qui va se lever pour faire les soins, pour changer les couches et on va beaucoup s'occuper quand même de ce qui se passe pour la maman Par exemple, dans les UETZE Center, on essaye au maximum que les mamans dorment 9h.
- Speaker #0
Du traité ?
- Speaker #1
Non, plusieurs fois. Mais 9h, c'est un peu le goal des centres et du UETZE. C'est à peu près le chiffre qui est considéré comme un bon chiffre pour la récupération, c'est 9h. par jour de sommeil.
- Speaker #0
D'accord, donc ils ont des goals comme ça, chiffrés, 9 heures de sommeil...
- Speaker #1
Oui, c'est très protocolisé, c'est pour ça que je disais, c'est pas juste une tradition un peu floue, il y a vraiment des chiffres, des températures, des nombres d'heures de sommeil, de massage, de progression dans la nourriture, voilà, c'est assez étudié.
- Speaker #0
Donc là, ça se passe dans les cliniques, et comment ça se passe pour celles qui n'ont pas les moyens justement de pour pouvoir accéder à ce type de clinique. Qui est-ce qui s'occupe d'elle ?
- Speaker #1
Alors là, dans ces cas-là, c'est très souvent la belle famille qui va s'installer. Donc ça va être la famille du mari qui va venir s'installer dans le foyer et qui va tout faire pour la maison. En général, la belle-mère prend les rênes de la maison. et s'installe, donc soit toute seule, soit avec son mari, mais ça peut très souvent être toute seule, dans la famille, et elle va tout faire, c'est-à-dire qu'elle va faire les courses, faire le ménage, elle va faire tous les repas, elle va beaucoup faire les repas, donc ça va tourner beaucoup autour de la nourriture, et elle va s'occuper du bébé, et voilà, elle va prendre les reines de la maison, comme maîtresse de maison, à la place de la jeune mère.
- Speaker #0
pourquoi la belle famille ? et pourquoi pas la maman de la maman ?
- Speaker #1
c'est une très bonne question j'ai pas forcément cette réponse je sais qu'en tout cas la place des grands-parents est importante parce qu'eux-mêmes souvent ne se sont pas occupés quand ils étaient eux-mêmes parents des enfants parce qu'il y a aussi cette culture de travailler et donc les grands-parents c'est un peu le moment où ils prennent les rênes et ils ont ce rapport aussi avec des très jeunes enfants qu'ils n'ont pas forcément eu eux-mêmes ils ont la disponibilité aussi parce que comme je disais on est vite considéré comme vieux donc c'est c'est une société quand même traditionnelle où à partir de 60 ans maximum on s'arrête de travailler et donc ils sont disponibles et pourquoi les beaux-parents je me disais peut-être aussi parce que traditionnellement quand on se marie avec quelqu'un en fait on adopte plus la famille de son mari qui devient un peu comme sa famille et donc c'est plus la belle famille qui va être intégrée dans le foyer donc il faut quand même bien s'entendre avec sa belle-mère Oui, ça peut créer quelques conflits.
- Speaker #0
Si on s'entend bien, tout va bien.
- Speaker #1
Si on s'entend bien, tout va bien. En général, après un mois, un mois et demi, deux mois maximum, ils repartent dans leur propre maison après avoir fini le UED.
- Speaker #0
Il y a un système d'aide et d'entraide qui s'instaure à ce moment du postpartum, ce mois d'or. C'est un moment où on vient soutenir, on vient aider les jeunes parents. Oui,
- Speaker #1
et puis il y a vraiment ce côté aussi en Chine de devoir, c'est-à-dire que les grands-parents viennent, ils ne laissent pas une jeune femme qui vient la couper seule, ça c'est sûr. En contrepartie, il y a aussi cette culture de s'occuper de ses beaux-parents. quand ils seront vieux, sur leur retraite, ou s'ils sont malades. Par exemple, il y a aussi beaucoup cette culture, si les grands-parents sont malades, la Chine étant un vaste pays, il est très commun que, par exemple, les grands-parents habitent dans une région et les parents dans une autre, qui peut être très éloignée géographiquement. Eh bien, s'ils sont malades, ils vont accueillir, on va accueillir les beaux-parents dans la maison, ils vont venir s'installer et on va prendre soin des beaux-parents. Toi,
- Speaker #0
forte de toutes ces connaissances accumulées au fil de ton expérience chinoise, tu reviens en France, plus ou moins pendant les confinements.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Voilà. Et donc, tu vas bientôt avoir ton petit bébé. Et alors, comment s'est passé justement ton postpartum ? Comment tu l'as organisé en conséquence ? Voilà, ce que tu peux nous dire. Vous expliquez... Alors,
- Speaker #1
j'avais envie d'essayer de suivre au maximum l'UEZ chinois, avec notamment tout ce qui est nourriture traditionnelle chinoise pour la récupération. J'avais trouvé une nurse hongkongaise sur la France, sur Nice, qui... qui connaissait un petit peu, et j'avais prévu qu'elle s'occupe de moi, et j'avais aussi beaucoup briefé mon conjoint par rapport au fait de ne pas se lever, de ne pas porter de charges lourdes, de... Voilà, de vraiment pas mettre à mal physiquement notamment toute la partie abdominale et les organes qui sont pas soutenus. Donc voilà, j'avais mis l'accent là-dessus et un petit peu mon entourage proche, ma mère pour m'aider aux tâches de la maison.
- Speaker #0
Ton conjoint, il est franco-japonais ? Oui. Et comment tu lui as parlé du mois d'or ? Comment tu l'as sensibilisé à tout ça ?
- Speaker #1
J'ai essayé de lui expliquer ce qui se passait en Chine. Il avait aussi, comme tu dis, il est franco-japonais. Donc il y a aussi au Japon une tradition de... C'est pas le yue-tzu, mais il y a aussi cette culture de s'occuper des jeunes mamans, de les laisser beaucoup se reposer, etc. Donc il a été quand même assez vite réceptif à ça. il n'a pas trouvé ça aberrant comme notion, comme pratique. Après, il faut quand même dire que s'il n'y a pas tout un système autour, on peut vite quand même avoir des réflexes de ce qu'on a appris en tant qu'occidentale grandissant en France. de ne pas forcément rien faire ou rester au lit tout le temps. Ça reste quand même difficile. Et puis quand on est deux jeunes parents... il y a une fatigue et donc l'autre là en l'occurrence mon conjoint même s'il faisait beaucoup ça pouvait arriver qu'il n'ait pas le réflexe de dire non non ne te lève pas, fais pas ci, fais pas ça et d'être bien content si je me levais aussi et que voilà et que je participais à changer la course ou autre c'est pas complètement intégré pour lui effectivement quand il y a sa propre fatigue effectivement qui entre aussi en jeu c'est vrai on n'a pas toujours le réflexe de dire allô, de ne pas faire. d'où l'importance d'être accompagnée et soutenue par d'autres personnes autour de nous je pense que c'est la clé et c'est peut-être nous ce qui nous a fait défaut même si c'était plutôt réussi et je pense assez reposant voilà comme ça peut l'être c'est d'avoir quand même un manque d'autres personnes qui viennent pallier à ce mois et voilà hyper prenant parce que à deux on peut pas tout faire et on peut pas se reposer et donc toi tu as eu quand même ta maman qui est venue
- Speaker #0
de te filer un petit coup de main. Est-ce que tu peux nous énumérer les personnes qui étaient là en soutien pour vous ?
- Speaker #1
Moi, c'était vraiment ma maman, mon conjoint et ma femme de ménage qui ont été hyper clés en fait parce que je trouve que il n'y a rien de pire que... de voir sa maison avec du linge s'accumuler, avec plein de vaisselle à faire ou autre, et de savoir qu'il est plutôt favorable de ne pas se lever, de se reposer, et en même temps de ne pas être dans un environnement aussi qui soit agréable, confortable et propre. Et en fait, j'avais quand même bien organisé les choses pour qu'elles viennent beaucoup plus. Par exemple, je n'ai pas fait une machine, j'avais... Ma mère qui prenait tout le linge sale, qui le lavait chez elle, qui nous le ramenait, ça c'était énorme. et ma femme de ménage qui venait plus souvent, qui nettoyait plus, qui faisait tout ce qu'il y avait à faire. Et en plus, elle-même est capverdienne, et donc elle avait aussi cette culture, pas chinoise, mais cette culture traditionnelle de s'occuper des jeunes mamans. Et moi j'allaitais, et ça me faisait assez mal le démarrage de l'allaitement. Et en fait, elle me donnait des conseils, elle me mettait des serviettes chaudes sur la poitrine, pour aider aux engorgements. En fait, elle a dépassé son cadre de femme de ménage pour être dans une forme de transmission maternelle aussi. Ah ouais,
- Speaker #0
c'est très touchant. Et ça t'a tellement offert du bien.
- Speaker #1
Et ça fait énormément de bien parce que je pleurais de douleur de l'engorgement et qu'elle-même a eu quatre enfants sans un péridural et elle a allé téler quatre. Et donc en fait, elle comprenait et elle avait elle-même eu beaucoup de douleur et elle avait plein de tips naturels. comme dans ces pays où il y a moins justement d'aide médicale, les femmes, comme en Chine, sont proactives sur des moyens naturels de faire passer l'engorgement ou autre douleur du post-partum.
- Speaker #0
C'est beaucoup plus naturel en fait. Et tu m'as parlé de cette dame hongkongaise. Quelle était sa fonction ?
- Speaker #1
Elle, c'était une nurse. Je l'avais principalement engagée avant d'accoucher. pour garder notre fille, donc c'était plus une nanny. Mais comme elle était hongkongaise et nurse, je voulais qu'elle participe à la mise en place du Zouai Uetze pour moi. Ça s'est pas totalement fait parce qu'en fait, on s'est rendu compte que le premier mois, on n'avait pas encore... un très grand appartement et on avait envie de ne pas avoir trop de gens non plus dans la maison et donc du coup on ne l'a pas fait venir tant que ça
- Speaker #0
Parlons de l'alimentation, tu souhaitais une alimentation similaire à ce que tu avais connu en Chine, comment tu as fait pour mettre ça en place ?
- Speaker #1
Alors en Chine il y a beaucoup de bouillons, de poules qui apportent du collagène, moi je suis végétarienne donc il y a des choses que je ne pouvais pas vraiment suivre en respectant le côté pâte-viande. Par contre, j'étais très proactive sur le fait de manger chaud et de manger des choses qui soient assez digestes aussi, notamment dans les premiers jours, pour ne pas surcharger le système digestif, tout en apportant réconfort, chaleur et nutrition. Donc c'était beaucoup de soupes, mais plutôt des soupes japonaises justement, ou des bouillons végétariens. et ça je dois dire c'est mon conjoint qui cuisine très bien et qui donc est franco-japonais qui faisait beaucoup les repas ah ça c'est une chance d'avoir un conjoint qui sait cuisiner il cuisine très bien effectivement et il le faisait en anticipation voilà et lui-même a même beaucoup mangé en plus donc c'est pas voilà il se laisse pas mourir de faim donc avant même que j'ai faim ou que je pense à ça ou que peut-être moi toute seule ou sans lui j'aurais sauté des repas ou j'aurais pas été à la priorisation des repas. Lui, en fait, il avait déjà préparé quelque chose, voilà, dans la casserole, sur la table, et donc c'était là, c'était prêt.
- Speaker #0
Ah, génial. Ça, ça fait du bien. Ça réconforte.
- Speaker #1
Ça, c'était... Ouais, c'était super. Ouais.
- Speaker #0
De te lever et de voir qu'il y a un petit bouillon qui t'attend.
- Speaker #1
Et dès la maternité, en fait, j'avais pris des petits sachets de soupe miso. iophilisé, tu mets avec de l'eau chaude et ça, c'était bien aussi parce que, bon, les plateaux repas en maternité aussi, c'est quand même les trois premiers jours et c'est pas du tout adapté et c'est important, en fait, c'est vraiment le postpartum immédiat, immédiat.
- Speaker #0
Et donc, t'avais prévu des sachets pour tes trois jours de maternité ? Oui,
- Speaker #1
j'avais prévu des sachets de soupe, des tisanes et des oléagineux.
- Speaker #0
D'accord, sous quelle forme ?
- Speaker #1
Noix, amandes, noix du Brésil, de macadamia, des choses comme ça. Des snacks un peu healthy et réconfortants et assez digestes aussi.
- Speaker #0
D'accord. Et donc, au terme de ces... Voilà, tu t'es reposée. T'as tenu combien de temps ?
- Speaker #1
C'est vrai que c'est difficile de pas sortir du tout. J'avais quand même envie de m'aérer. J'avais eu envie de m'aérer. À peu près à dix jours.
- Speaker #0
postpartum et je suis sortie je suis sortie de chez moi et par contre j'ai vite senti que c'était pas du tout c'était pas du tout une bonne idée c'est à dire qu'à peine sortie je suis marché je voulais aller prendre ma voiture et j'ai vite senti que mes organes n'étaient pas du tout encore bien soutenus que ça me pesait en fait sur le bas du ventre et que la gravité était vraiment était vraiment un ennemi à ce moment-là. Dans ma récupération, peut-être parce que j'y étais sensible, j'ai senti en fait dans mon corps que j'étais pas comme d'habitude, j'avais pas le soutien musculaire pour soutenir mes viscères et mes organes, et que donc ça me mettait une certaine pression d'être debout, de marcher, de prendre ma voiture, et voilà, ça m'a vite ramenée chez moi.
- Speaker #1
Sachant que toi en plus t'as quand même une sensibilité, une conscience de ton corps un peu plus accrue, étant donné ton métier, professeure de pilates, ancienne danseuse. ce qu'on appelle la proprioception, c'est le fait d'avoir conscience de son corps.
- Speaker #0
Oui, de son corps dans l'espace, et puis aussi, comme je disais, j'ai vu et accompagné des centaines de femmes avant d'être moi-même maman, ce qui n'empêche pas d'être surprise par certaines choses, on en parlera, mais par contre, j'avais quand même cette conscience bien ancrée que si on respecte les choses et qu'on laisse le processus de guérison se faire, qu'on l'accompagne avec certaines respirations, et qu'au contraire, on on ne vient pas casser le processus naturel en se mettant debout tout le temps, ça fonctionne en fait et on récupère. Donc j'avais la preuve par l'exemple et par l'expérience, et ça je pense que c'est peut-être une énorme différence par rapport aux femmes qui juste découvrent le postpartum pour la première fois sans avoir eu d'autres témoignages ou d'autres expériences avant. On a conscience que ça fonctionne et ça permet de tenir aussi peut-être plus, de respecter de façon plus stricte. justement le mois d'or.
- Speaker #1
Est-ce que toi, tu avais vraiment conscience quand même de ce processus naturel à travers cette rémission encouragée qu'il y a vraiment un processus naturel ? C'est vrai que nous, pour nous, c'est antinaturel de se dire je vais rester allongée pendant plusieurs semaines.
- Speaker #0
Mais tu vois, en Chine par exemple, ça n'arrive jamais qu'une Chinoise sorte son bébé avant minimum 2-3 mois. D'ailleurs, il y a un événement qui s'appelle l'événement des 100 jours où on présente le bébé au monde quand il a 100 jours. Donc du coup, en fait, les Chinois, par exemple, comme tu disais, j'ai suivi des femmes occidentales et chinoises, et les Chinois sont très choqués quand une expat balade son nouveau-né dans la rue. Ils ne voient jamais de nouveau-né. Il n'y a pas de nouveau-né dans le paysage chinois, dans des poussettes ou autre.
- Speaker #1
Oui, c'est intéressant parce que le nouveau-né, il ne le voit pas, mais pourtant on prend quand même soin des nouveaux-nés. Parce qu'en France, on va peut-être voir des nouveaux-nés, mais on sent qu'on n'a pas forcément notre place dans l'espace social, qu'on peut vite gêner avec un petit bébé. Et puis à la maison, on est souvent très seul.
- Speaker #0
Exact, oui. Là, il y a un soutien dans le foyer. Par contre, la vie mondaine, la vie extérieure, il n'y a pas de très jeune bébé. Il est assez mal vu et les regards vont être un peu choqués sur une femme expat qui balade un enfant de 9 jours dans sa poussette,
- Speaker #1
par exemple. Quand tu dis nouveau-né, jeune bébé, c'est jusqu'à quel âge à peu près ?
- Speaker #0
Les 2-3 premiers mois. D'accord. En tout cas, le premier mois de sûr. Et les 2-3 premiers mois.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est très différent.
- Speaker #0
Ça n'arrive pas. Il n'y en a pas. Il n'y a pas de bébés de moins de deux mois dans la rue, baladés par leur maman, il n'y en a pas. et donc toi par contre t'es sortie quand même avec ton petit bébé moi je suis quand même sortie c'est vrai que j'ai pas respecté cet aspect là de la tradition à 100% ça faisait du bien aussi de s'aérer, de sortir mais j'ai essayé quand même d'intégrer ce que je connaissais avec par exemple le port d'une gaine adaptée une bonne gaine pour les moments où j'étais debout et où justement j'allais faire une balade rapide ou Voilà, quand il y avait de la gravité et que je devais être en position verticale, sur les 30 à 40 premiers jours, je mettais un soutien autour de mon ventre.
- Speaker #1
Intéressant. Et tu la portais comment, ta petite fille ? Elle était en poussette ou au portage ?
- Speaker #0
elle était plus en poussette et là aussi j'avais quand même pas mal insisté auprès de mon conjoint si elle devait être portée c'était lui qui le ferait et c'est ce qui s'est passé si elle était en écharpe de portage c'était lui qui la portait justement pour ne pas appuyer pour ne pas appuyer et puis il y avait quand même plein de douleurs de l'accouchement lui-même et de l'allaitement qui rendait quand même les choses assez inconfortables sur au moins les deux premières semaines ça fait beaucoup au niveau du corps c'est énorme au niveau du corps. Et ça, c'est peut-être dans les choses où moi, j'avais beau être très préparée, voir beaucoup, beaucoup de femmes en postpartum, en fait, je ne les voyais jamais avant au moins quatre semaines, quatre à cinq semaines postpartum. Et donc, je ne les avais jamais vues sur le postpartum immédiat. Et malgré toute l'expérience que j'avais, j'ai trouvé que c'était quand même intense au niveau du corps et que... on avait quand même plein de douleurs auxquelles on n'était pas préparé et dont on ne nous avait pas vraiment parlé.
- Speaker #1
Puis le corps est extrêmement sollicité, en fait, que ce soit au niveau de la poitrine...
- Speaker #0
Oui, et puis c'est un peu un secret de Polychinelle parce que quand j'ai accouché, il y avait ces douleurs physiques que, du coup, toutes les femmes qui ont accouché connaissent, mais dont elles ne se parlent pas forcément. Je me souviens avoir parlé avec certaines amies et leur dire mais attends, toi aussi ? Et dont une élève qui avait trois enfants et qui m'a dit ah oui, c'est ce que j'appelle... l'effet passer sous un camion. Et je m'étais dit, ah oui, donc en fait, c'est vraiment un truc connu. Tu te sens comme si... Et une autre m'a dit, ah oui, moi, c'était comme un plane crash, quoi. Comme un accident d'avion, comme si j'avais été crachée d'un avion. Toutes les femmes l'ont senti, ce côté rouleau compresseur sur ton corps. Mais personne ne s'est dit que c'était potentiellement intéressant de le transmettre.
- Speaker #1
ça pourrait être intéressant on essaie d'en parler dans le mois d'or mais c'est vrai qu'il y a toujours aussi cette question est-ce que ça ne va pas faire peur oui effectivement il y a je pense peut-être des natures qui ont envie de savoir comme moi je trouve
- Speaker #0
que plus on sait plus on se prépare et il y a peut-être des femmes qui préfèrent ne pas savoir mais J'ai quand même l'impression qu'avec ce que vous faites et tout ce qui se passe autour de la démocratisation de l'information autour du postpartum, les femmes quand même se préparent mieux et sont moins surprises, même si des petits progrès restent à faire, sur l'immensité de ce qui les attend.
- Speaker #1
L'immensité de ce qui les attend. C'est une question. Alors, quelques questions. Donc, ce sont les questions du mois, justement, pour nous faire revivre ton mois d'or. Alors, un souvenir culinaire.
- Speaker #0
Je dirais vraiment la soupe miso et la soupe... japonocoréenne qui est une soupe avec des nouilles, du tofu, du bouillon végétarien. Voilà, ça c'est des choses que j'ai beaucoup mangé. Miam.
- Speaker #1
Ça fait très envie. Un souvenir en lien avec ton bébé ?
- Speaker #0
Sur le postpartum, immédiat, c'est cette impression d'être un peu dépassée, d'avoir un peu peur et en même temps de... Voilà, je ne saurais pas dire un souvenir précis. C'est un peu flou les premiers mois, mais c'est peut-être de ramener ma fille à la maison et d'être à la fois très heureuse et à la fois très dépassée.
- Speaker #1
Oui, je comprends. Est-ce que tu avais un réflexe ocytocynique, de chaleur par exemple, un réflexe bien net ?
- Speaker #0
Oui, de rester beaucoup dans la chaleur, oui. Beaucoup de grosses chaussettes en laine, de... comme on dit, de wardrobe, de robe de chambre, de choses très chaudes, en fait, dans lesquelles je restais pas mal.
- Speaker #1
Un conseil pratique ?
- Speaker #0
Alors, un conseil pratique qu'on m'a donné, que j'ai trouvé très bienfaiteur, c'est d'avoir une petite douchette pour se rincer à chaque fois qu'on va aux toilettes, notamment quand on va uriner, en fait, pour éviter que l'acidité, si on a eu des points, ou même que c'est endolori. viennent piquer, réveiller, sensibiliser, c'est d'avoir cette petite douchette avec de l'eau minérale dedans ou de l'eau du robinet et voilà, et pouvoir rincer à chaque fois.
- Speaker #1
Maintenant, ça se démocratise alors qu'il y a encore 5 ans, on n'entendait jamais parler de cet outil.
- Speaker #0
Il y a plus de gens qui parlent de cette petite douchette, mais ça, pour moi, c'était life-saver.
- Speaker #1
Est-ce que tu aurais aimé entendre, posteriori ? Quelque chose que tu aurais aimé savoir, en fait ?
- Speaker #0
J'aurais aimé savoir que justement on a le corps embouilli mais que ça passe, ça va passer et c'est normal et voilà c'est temporaire mais par contre c'est violent et c'est vraiment très embouilli. Mais ça passe. Mais ça passe.
- Speaker #1
Une transmission personnelle, une clé de sagesse, quelque chose, une leçon de sagesse que tu as retenue de cette période ? qui t'a grandi, qui fait que tu es ce que tu es aujourd'hui ?
- Speaker #0
Wow, c'est énorme comme question ! Ben justement ça, qu'on peut ne pas aimer son postpartum et aimer son bébé, qu'on peut ne pas se sentir forcément à l'aise tout de suite dans les soins d'un tout petit bébé et pour autant être une excellente maman. En fait, peut-être la sagesse derrière ça, c'est de prendre son temps, de ne pas jauger des premières semaines comme ce qui va être... le lien sur la durée avec son bébé, ou même sa place de maman. Et on se met pas mal la pression par rapport à ça. Moi, c'est mon premier enfant, donc je parle en tant que primivare. Peut-être qu'on a envie d'être tout de suite parfait, tout de suite très opérationnel sur tout, savoir tout faire. Moi, le bain, ça m'angoissait terriblement, par exemple. Eh bien, c'est OK. Et voilà, et d'être... d'être tolérant avec soi-même. Et puis voilà, tout le monde sait qu'on est meilleur avec l'expérience et il en va de même pour la maternité.
- Speaker #1
C'est comme si la patience, tu vois, la patience qu'on va devoir avoir pour notre enfant, c'est comme si au départ, on devait déjà commencer par nous-mêmes.
- Speaker #0
exactement et on n'a pas forcément cette patience là envers nous même et c'est un peu comme si on se mettait des goals et des pressions pour être dans un certain standard alors que c'est pas un métier mais ça s'apprend aussi de prendre soin d'un tout petit bébé ouais tout à fait merci Jay merci beaucoup Céline
- Speaker #1
Merci beaucoup pour votre écoute. Pour aller plus loin, sachez que le mois d'or, ce sont des livres pour bien se préparer. Ce sont aussi des professionnels spécialisés pour bien s'entourer pendant les mois après l'accouchement. Et bien sûr, ce sont des formations sur le postpartum.
- Speaker #2
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