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Parlement Ultramarin

Episode 8 : Couvre-feu 🪖 en Guadeloupe, les particularités du maintien de l'ordre dans les Outre-mer

Episode 8 : Couvre-feu 🪖 en Guadeloupe, les particularités du maintien de l'ordre dans les Outre-mer

16min |10/05/2024
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Description

Aujourd’hui on part en Guadeloupe


Pourquoi la Guadeloupe?


Parce qu’un couvre-feu a été instauré à Pointe à Pitre le 22 avril pour les jeunes de moins de 18 ans,


De façon générale les outre-mers ont un rapport particulier avec les forces de l'ordre aux vues de plusieurs affaires dans le passé.

On vous détaille tout cela dans cet épisode.

Qu’ils soient sénateurs, sénatrices, députés, députées, ils et elles font tous parti du Parlement Ultramarin. Mais qu’est-ce qu’ils y font ? Comment ces politiques influe sur les territoires ultramarins ? 


Les députés ultramarins, les sénateurs ultramarins, les députées ultramarines et sénatrices ultramarines sont les voix de nos territoires. 


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Député.e.s outremer ou député.e.s ultramarin, le sujet sera la politique ultramarine !


Député outremer ou député ultramarin, le sujet sera la politique ultramarine !


Jade TOUSSAY nous livre une analyse de la situation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello tout le monde, bienvenue dans le podcast Parlement ultramarin qui analyse l'activité de nos élus. On a voté pour eux, ils sont là grâce à nous, mais que font-ils pour nous ? La séance est ouverte. Bonjour à tous, la séance est ouverte. Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Parlement Ultramarin. Aujourd'hui, on part en Guadeloupe. Pourquoi la Guadeloupe ? Parce qu'un couvre-feu a été instauré à Pointe-à-Pitre à partir du 22 avril pour les jeunes de moins de 18 ans, les mineurs donc. Et j'ai vu pas mal de choses tourner autour de ce sujet, notamment un poste qui parlait de loi martiale. C'est faux, hein ? Le concept de loi martiale, et encore je mets des guillemets parce qu'en vrai dans la législation française, il n'y a pas de loi martiale. Mais bref, le concept est régi par un article de la Constitution. L'article 16, si vous voulez aller vérifier, mais comme je sais que vous n'allez pas vérifier, je vais vous dire les grosses lignes. L'article 16 est déclenché uniquement, je cite, L'indépendance de la nation, l'intégrité du territoire ou l'exécution des engagements internationaux de la France. ou encore l'interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels. Vous avez vu, c'est fort quand même. Donc même s'il se passe des violences type vol, braquage, homicide, tout ça en ce moment, et je ne les minimise pas, mais on n'est pas à ce niveau évoqué dans l'article 16. Ensuite, ce n'est pas quelque chose qui se décrète à la légère avec le président de la République, solo dans son bureau, qui se dit tiens, je m'ennuie aujourd'hui, si je décrétais la loi martiale Pas du tout. Le président de la République doit consulter le Premier ministre, les présidents des assemblées, le Conseil constitutionnel et informer la nation par message. Donc, ce n'est pas Gérald Darmanin que vous auriez entendu à la télé, c'est Emmanuel Macron. Bref, tout ça pour vous dire, ou vous re-re-redire, je ne sais pas combien de fois j'ai déjà dit, mais bref, faites attention à ce que vous partagez sur vos réseaux et aux fake news. La bonne nouvelle, c'est que ça me donne un prétexte pour faire un petit point avec vous sur la gestion du maintien de l'ordre dans les Outre-mer. Allez, on revient à la Guadeloupe. Le couvre-feu a été donc instauré le 22 avril pour une période de deux mois. On écoute Gérald Darmanin en Guadeloupe au moment de l'annonce.

  • Speaker #1

    J'ai demandé, suite à la discussion avec le monsieur le maire et avec la ministre des Outre-mer, à monsieur le préfet, de prendre un couvre-feu pour les mineurs qui va s'appliquer à partir du début de semaine prochaine, pendant les deux prochains mois, pour que tous les mineurs de moins de 18 ans ne pourront pas circuler. dans les rues de Pointe-à-Pitre après 20h. Et la police nationale appliquera à la lettre évidemment ces demandes.

  • Speaker #0

    Donc, le couvre-feu ne concerne que Pointe-à-Pitre et il a été décrété dans le cadre d'une opération plus large, l'opération Place Net, qui vise à lutter contre les trafics de stupéfiants et tout ce qui tourne autour, à savoir trafic d'armes et délinquances. Il y a eu les mêmes opérations dans l'Hexagone, mais c'est vrai qu'il n'y a pas eu de couvre-feu. Vous allez me dire alors pourquoi un couvre-feu en Guadeloupe ? Pour deux raisons. La première est locale. Le couvre-feu répond à une demande des élus guadeloupéens, aussi bien locaux que nationaux. On écoute ici le sénateur Dominique Théophile, début avril.

  • Speaker #2

    Madame la ministre, le dimanche 28 janvier, à la suite d'une course poursuite contre son agresseur, un automobiliste et sa compagne ont reçu plusieurs coups de feu. L'auteur des faits, alors à peine âgé de 18 ans, est actuellement en détention provisoire. Le vendredi 15 mars, c'est un autre jeune de 19 ans qui est placé sous détention pour vol avec violence. Enfin, le 3 avril, ce sont quatre jeunes, tous âgés de moins de 25 ans, qui sont mis en examen pour le vol et le meurtre d'un homme en mars dernier. Et là, ce n'est qu'un échantillon. Sur l'année 2023, c'est plus d'un vol avec arme à feu par jour commis par et sur des individus de plus en plus jeunes. Ça, je parle de ce qui se passe actuellement en Guadeloupe.

  • Speaker #0

    Fin mars, le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, a même mis sa démission dans la balance si des moyens supplémentaires n'étaient pas accordés pour répondre à la flambée de violence. Selon les chiffres des autorités, près de 40% des faits délictueux et criminels sont commis par des jeunes, c'est-à-dire à peu près 4 faits sur 10. L'instauration du couvre-feu pour les mineurs répond donc à cette demande locale. Mais il faut dire qu'elle tombe bien. Et c'est la deuxième raison du couvre-feu, elle est nationale cette fois. Le gouvernement a décidé de lutter contre la délinquance des mineurs et le Premier ministre Gabriel Attal a fait une série de propositions qui sont étudiées en ce moment même. Ça va du placement en internat. passant l'accord des parents, je vous rassure, à des mesures juridiques comme l'atténuation de l'excuse de minorité. Ah, on va faire une minute droit. L'excuse de minorité, c'est un principe dans la loi qui dit qu'un mineur ne peut pas être jugé comme un majeur et encourir les mêmes peines. Par exemple, on ne peut pas, sauf exception rarissime, condamner un mineur à plus de 20 ans de prison. C'est donc la deuxième raison, une réflexion plus large pour commencer à lutter contre la délinquance des plus jeunes. Bon. C'est pas le sujet du podcast tout à fait, mais si on parle maintien de l'ordre, forcément, on va parler violence. Je vous arrête tout de suite ici. On ne va pas faire une thèse de sociologie, ok ? Je ne vais pas vous expliquer pourquoi les jeunes, ou les moins jeunes d'ailleurs, sont violents, pourquoi il y a du trafic d'armes, tout ça. Ça, c'est de la sociologie, c'est un métier passionnant, mais c'est clairement pas le mien. Par contre, moi je peux vous donner des chiffres. Ça va nous aider à comparer avec l'Hexagone et ensuite, on pourra discuter de la gestion du maintien de l'ordre. D'abord, une question. Est-ce qu'il y a plus de violence dans les Outre-mer que dans l'Hexagone ? Ce qui viendrait justifier des mesures exceptionnelles. On va prendre par exemple le teudomicide. Il est à 7,5 pour 100 000 habitants en Guadeloupe contre une moyenne nationale à 1,3. Pour les vols avec armes, on est à 1,2% en Guadeloupe contre une moyenne nationale à 0,1. Tout ça, ce sont les chiffres du service statistique de la sécurité intérieure, je ne les sors pas de mon chapeau. Et évidemment, il y a plusieurs types de violences, donc plusieurs classements, et parfois, les chiffres de la France hexagonale sont plus élevés que ceux de la Guadeloupe, ou alors le constat est similaire, rapporté au nombre d'habitants. Bref, tout ça pour vous dire que l'idée n'est pas de dresser un tableau tout noir en vous disant Oh mon Dieu, n'allez pas en Guadeloupe, c'est hyper dangereux ! Pas du tout. Si je vous donne des chiffres, c'est juste pour que ça nous emmène ensuite sur le terrain du maintien de l'ordre, avec... Une question. Quelle réponse l'État et nos élus apportent à cette violence ? Alors, spoiler, on va surtout parler ici de la réponse de l'État. Pourquoi ? Parce que la sécurité est une compétence régalienne, c'est-à-dire que c'est l'État, où en l'occurrence dans nos territoires sont représentants sur place, donc le préfet, qui est en charge et pas la collectivité ou la région. Ensuite, il faut aussi savoir que globalement dans les Outre-mer, le maintien de l'ordre est assuré quasi exclusivement par la gendarmerie. Les gendarmes donc, qui sont un corps militaire, contrairement aux policiers qui ont un statut de fonctionnaire. Fin, autre particularité de chez nous, il n'y a pas de CRS, les compagnies républicaines de sécurité, alors que dans l'Hexagone, elles sont aussi chargées en partie du maintien de l'ordre. Vous allez me demander pourquoi il n'y a pas de CRS ? Officiellement, elles ont été dissoutes dans les Outre-mer en 1993, principalement pour des raisons économiques. Après, il faut aussi dire que quand il y en avait, ça se passait très très mal. Je vais prendre deux exemples. Premier exemple, on est en Martinique le 20 décembre 1959. La scène se passe pas loin de la savane, à Fort-de-France, et l'élément déclencheur est banal. C'est un accident de la route entre un docker martiniquais et une personne venue de l'Hexagone. Le ton monte, mais finalement, les protagonistes se réconcilient et vont boire un coup. Voilà. Mais entre-temps, il y a eu un petit rassemblement et les CRS sont appelés sur place. C'est là que ça dégénère. Tous les témoignages de l'époque concordent pour dire que c'est la présence des CRS qui a envenimé la situation. Pendant trois jours, les tensions persistent et des affrontements ont lieu entre la population et les CRS. Bilan, trois morts et des dizaines de blessés. Dans la foulée, le détachement de CRS de la Martinique, qui était déjà mis en cause dans d'autres affaires, est officiellement dissous. Voilà pour le premier exemple. Maintenant, pour le deuxième, on va retourner en Guadeloupe. Cette fois, on est en mai 1967 et une grève est en cours dans le secteur du bâtiment. Les CRS sont appelés sur place et ouvrent le feu. Un syndicaliste est tué et c'est le début de trois jours d'émeute. Il y a eu au moins huit personnes tuées. Et je dis au moins car le bilan est largement sous-estimé et il n'a jamais été réactualisé. On parle aujourd'hui de massacre de mai 1967 et des commémorations sont organisées chaque année. Si je vous parle de cette histoire, c'est parce qu'elle est... assez révélatrice de la relation qu'on a dans les territoires d'outre-mer avec les forces de l'ordre. Je vais vous citer Benjamin Stora, un historien, à qui Emmanuel Macron avait demandé un rapport sur la mémoire de la colonisation et dans lequel il évoque mai 67 et décembre 59. Je le lis. Les événements de mai 1967 occupent une place particulière dans le passé guadeloupéen. La violence de la répression et des suites judiciaires, l'incertitude maintenue sur le nombre de victimes, Les raisons d'un tel massacre qui semble appartenir à une période coloniale que l'on croyait alors révolue contribuent à en faire un événement focal d'une histoire du temps présent. J'ai dit plus haut qu'il n'y avait plus de CRS dans les Outre-mer, ce n'est plus tout à fait vrai. Il n'y en a pas eu pendant longtemps, pendant 30 ans même, mais ils sont revenus à Mayotte dans le cadre de l'opération Wambushu en 2023. Voilà, revenons à notre maintien de l'ordre aux Antilles. En Guadeloupe donc, pour assurer la sécurité, on trouve des policiers municipaux, des gendarmes, environ 700, des réservistes, mais aussi des membres du GIGN, le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale. Parce que oui, il y a une antenne du GIGN en Guadeloupe, pas que d'ailleurs, il y en a même une en Martinique et dans d'autres territoires, et à l'échelle des Outre-mer en tout, il y en a environ 300. Petit rappel, juste au cas où, de ce que sont le RAID et le GIGN, ce sont des forces d'élite qui interviennent normalement dans des actions contre le terrorisme ou la grande criminalité. Dans les Outre-mer, leurs missions ne sont pas exactement celles-là, elles sont forcément plus adaptées aux problématiques locales. Mais en général, quand vous entendez la phrase Envoie des troupes du GIGN ou du RED depuis Paris vers les Antilles c'est que ça ne va pas du tout. Vous voyez assez bien à quoi je fais référence. Bah oui, à la crise sanitaire et aux émeutes contre l'obligation vaccinale de novembre 2021. À l'époque, Gérald Darmanin avait envoyé une cinquantaine de membres du RED et du GIGN. Pour la petite histoire, c'est aussi à ce moment-là que Sébastien Lecornu, qui était ministre des Outre-mer, avait évoqué l'autonomie. Je vous renvoie à l'épisode précédent. Donc. Même si le GIGN a une antenne permanente sur place, ça n'empêche pas l'envoi de renforts selon les besoins de la situation. En général, ces renforts sont reçus de façon mitigée. Si je devais caricaturer, je dirais qu'il y a plusieurs sons de cloche. Bien sûr, il y a la question de la sécurité de tous. Personne n'est content de retrouver sa voiture brûlée ou son commerce pillé le matin en se réveillant, et donc l'envoi de troupes supplémentaires est censé répondre à cette demande. Ensuite, il y a ceux qui demandent une réponse autre que sécuritaire. On écoute Max Mathiazin, député de la Guadeloupe en novembre 2021. A l'époque, il siégeait avec le MoDem, donc dans la majorité présidentielle, mais depuis les dernières législatives, il siège avec le groupe Lyot, qui est donc un groupe d'opposition. On l'écoute en novembre 2021, sur la première, quand il réagissait à l'envoi du GIGN pendant la crise sanitaire.

  • Speaker #3

    Cette réponse est une d'abord une réponse sécuritaire. Il faut protéger, je le comprends, les biens, les personnes, leur intégrité physique. dans leur travail, dans leurs investissements, parce qu'en Guadeloupe, aujourd'hui, les gens sont inquiets de ne pas pouvoir aussi se mouvoir, se déplacer. Donc la liberté, les libertés sont menacées. Mais la réponse ministérielle ne peut pas être uniquement une réponse sécuritaire. Il faut une réponse qui tienne compte d'une part des revendications qui sont posées, mais d'autre part de la situation économique,

  • Speaker #1

    sociale,

  • Speaker #3

    je dirais même sociétale de notre pays, qui fait que beaucoup de jeunes ne trouvent pas de travail, beaucoup de jeunes sont en déshérence, bien qu'il y en ait beaucoup qui partent, il faut absolument, non seulement, et je l'ai déjà dit, un projet économique. mais également réfléchir à un frais pour notre jeunesse.

  • Speaker #0

    Enfin, il y a aussi la question du rapport qu'entretiennent les populations locales avec la police, et en particulier avec les policiers qui ne sont pas originaires des territoires. Et c'est là qu'on rejoint Benjamin Stora, qui parlait de réminiscence du sentiment du passé colonial avec une gestion brutale du maintien de l'ordre. Ces dernières années, il y a eu plusieurs affaires où la doctrine du maintien de l'ordre aux Antilles a été remise en question. parfois s'y ajoutent des accusations de racisme des forces de l'ordre envers la population. Je ne vais prendre qu'un seul exemple, mais je pense qu'il est parlant. L'affaire Kezia, en Martinique, où l'avocate a porté plainte pour tentative de meurtre, acte de torture et de barbarie, et insulte public à caractère raciste. Au-delà de ce seul cas, j'entends très souvent dire que si ça se passe aussi mal avec les forces de l'ordre, c'est parce qu'ils n'ont pas, je cite, la même culture ou qu'ils ne sont pas de chez nous. Tout ça avec des guillemets. C'est aussi le sentiment que vous avez ? sachez que vous n'êtes pas les seuls.

  • Speaker #4

    Pour l'argent dans les Outre-mer, la problématique qui n'est pas un problème, mais la problématique des originaires pour moi est essentielle. Je le vois régulièrement. Et elle est essentielle à plusieurs titres. A la fois sur le plan quantitatif et sur plan qualitatif.

  • Speaker #0

    Lui, c'est le général Lionel Lavergne, commandant des gendarmeries d'outre-mer. Il était auditionné au Sénat le 25 janvier. Et il a donné quelques chiffres. Tout statut de gendarme confondu, il n'y a que 26% qui soit originaire des territoires ultramarins où il travaille. Et c'est très, très disparâtre. Dans le Pacifique ou dans l'océan Indien, il estime que le taux de gendarmes en exercice originaire des territoires n'est pas mauvais, même si on peut mieux faire. En revanche, dans les Antilles, et notamment en Martinique, Guadeloupe, Guyane, c'est la cata. En Martinique et en Guadeloupe, il n'y a que 8% de sous-officiers qui soient originaires des départements. En Guyane, il dit qu'il n'y en a que 7. C'est une situation qu'il regrette. Il confirme qu'avoir des forces de l'ordre originaires des territoires est particulièrement efficace pour mener à bien les missions et désamorcer les tensions avec la population quand il y en a. On l'écoute.

  • Speaker #4

    Pour la petite histoire, je fais en sorte d'avoir, je parle de l'océan Indien là, depuis en 2024, je vais faire en sorte de mettre des Mahorais à La Réunion. Parce qu'on a une problématique à La Réunion, c'est la problématique des quartiers historiques de Mahorais. On en a en zone de gendarmerie, on en a à Saint-Benoît, on en a à La Possession, on en a à Saint-Louis, et c'est des vrais quartiers. Pour preuve, on va créer une brigade mobile, un peu comme Sandy Grounds, une brigade mobile dans le quartier Mahorais qui compte plusieurs milliers de personnes, qui s'appelle le quartier de Brafusie à Saint-Benoît. Mais à Brafusie, j'ai besoin de Mahorais. Ça ne peut pas être des hexagonaux qui viennent.

  • Speaker #0

    Ce monsieur m'a fait une transition parfaite pour enchaîner sur la thématique du retour au pays. Non, je rigole, c'est un sujet beaucoup trop vaste et beaucoup trop compliqué pour l'aborder maintenant. Mais ne soyez pas déçus, je me le note pour la saison 2. Aussi, je vous laisse pour ce mois-ci. On se revoit le mois prochain pour le dernier épisode de la saison. Salut ! La séance est suspendue. N'hésitez pas à nous faire des retours sur les réseaux, à nous mettre 5 étoiles et à partager autour de vous pour faire entendre les voix ultramarines.

  • Speaker #4

    Au paquetant !

Description

Aujourd’hui on part en Guadeloupe


Pourquoi la Guadeloupe?


Parce qu’un couvre-feu a été instauré à Pointe à Pitre le 22 avril pour les jeunes de moins de 18 ans,


De façon générale les outre-mers ont un rapport particulier avec les forces de l'ordre aux vues de plusieurs affaires dans le passé.

On vous détaille tout cela dans cet épisode.

Qu’ils soient sénateurs, sénatrices, députés, députées, ils et elles font tous parti du Parlement Ultramarin. Mais qu’est-ce qu’ils y font ? Comment ces politiques influe sur les territoires ultramarins ? 


Les députés ultramarins, les sénateurs ultramarins, les députées ultramarines et sénatrices ultramarines sont les voix de nos territoires. 


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Jade TOUSSAY nous livre une analyse de la situation.


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Transcription

  • Speaker #0

    Hello tout le monde, bienvenue dans le podcast Parlement ultramarin qui analyse l'activité de nos élus. On a voté pour eux, ils sont là grâce à nous, mais que font-ils pour nous ? La séance est ouverte. Bonjour à tous, la séance est ouverte. Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Parlement Ultramarin. Aujourd'hui, on part en Guadeloupe. Pourquoi la Guadeloupe ? Parce qu'un couvre-feu a été instauré à Pointe-à-Pitre à partir du 22 avril pour les jeunes de moins de 18 ans, les mineurs donc. Et j'ai vu pas mal de choses tourner autour de ce sujet, notamment un poste qui parlait de loi martiale. C'est faux, hein ? Le concept de loi martiale, et encore je mets des guillemets parce qu'en vrai dans la législation française, il n'y a pas de loi martiale. Mais bref, le concept est régi par un article de la Constitution. L'article 16, si vous voulez aller vérifier, mais comme je sais que vous n'allez pas vérifier, je vais vous dire les grosses lignes. L'article 16 est déclenché uniquement, je cite, L'indépendance de la nation, l'intégrité du territoire ou l'exécution des engagements internationaux de la France. ou encore l'interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels. Vous avez vu, c'est fort quand même. Donc même s'il se passe des violences type vol, braquage, homicide, tout ça en ce moment, et je ne les minimise pas, mais on n'est pas à ce niveau évoqué dans l'article 16. Ensuite, ce n'est pas quelque chose qui se décrète à la légère avec le président de la République, solo dans son bureau, qui se dit tiens, je m'ennuie aujourd'hui, si je décrétais la loi martiale Pas du tout. Le président de la République doit consulter le Premier ministre, les présidents des assemblées, le Conseil constitutionnel et informer la nation par message. Donc, ce n'est pas Gérald Darmanin que vous auriez entendu à la télé, c'est Emmanuel Macron. Bref, tout ça pour vous dire, ou vous re-re-redire, je ne sais pas combien de fois j'ai déjà dit, mais bref, faites attention à ce que vous partagez sur vos réseaux et aux fake news. La bonne nouvelle, c'est que ça me donne un prétexte pour faire un petit point avec vous sur la gestion du maintien de l'ordre dans les Outre-mer. Allez, on revient à la Guadeloupe. Le couvre-feu a été donc instauré le 22 avril pour une période de deux mois. On écoute Gérald Darmanin en Guadeloupe au moment de l'annonce.

  • Speaker #1

    J'ai demandé, suite à la discussion avec le monsieur le maire et avec la ministre des Outre-mer, à monsieur le préfet, de prendre un couvre-feu pour les mineurs qui va s'appliquer à partir du début de semaine prochaine, pendant les deux prochains mois, pour que tous les mineurs de moins de 18 ans ne pourront pas circuler. dans les rues de Pointe-à-Pitre après 20h. Et la police nationale appliquera à la lettre évidemment ces demandes.

  • Speaker #0

    Donc, le couvre-feu ne concerne que Pointe-à-Pitre et il a été décrété dans le cadre d'une opération plus large, l'opération Place Net, qui vise à lutter contre les trafics de stupéfiants et tout ce qui tourne autour, à savoir trafic d'armes et délinquances. Il y a eu les mêmes opérations dans l'Hexagone, mais c'est vrai qu'il n'y a pas eu de couvre-feu. Vous allez me dire alors pourquoi un couvre-feu en Guadeloupe ? Pour deux raisons. La première est locale. Le couvre-feu répond à une demande des élus guadeloupéens, aussi bien locaux que nationaux. On écoute ici le sénateur Dominique Théophile, début avril.

  • Speaker #2

    Madame la ministre, le dimanche 28 janvier, à la suite d'une course poursuite contre son agresseur, un automobiliste et sa compagne ont reçu plusieurs coups de feu. L'auteur des faits, alors à peine âgé de 18 ans, est actuellement en détention provisoire. Le vendredi 15 mars, c'est un autre jeune de 19 ans qui est placé sous détention pour vol avec violence. Enfin, le 3 avril, ce sont quatre jeunes, tous âgés de moins de 25 ans, qui sont mis en examen pour le vol et le meurtre d'un homme en mars dernier. Et là, ce n'est qu'un échantillon. Sur l'année 2023, c'est plus d'un vol avec arme à feu par jour commis par et sur des individus de plus en plus jeunes. Ça, je parle de ce qui se passe actuellement en Guadeloupe.

  • Speaker #0

    Fin mars, le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, a même mis sa démission dans la balance si des moyens supplémentaires n'étaient pas accordés pour répondre à la flambée de violence. Selon les chiffres des autorités, près de 40% des faits délictueux et criminels sont commis par des jeunes, c'est-à-dire à peu près 4 faits sur 10. L'instauration du couvre-feu pour les mineurs répond donc à cette demande locale. Mais il faut dire qu'elle tombe bien. Et c'est la deuxième raison du couvre-feu, elle est nationale cette fois. Le gouvernement a décidé de lutter contre la délinquance des mineurs et le Premier ministre Gabriel Attal a fait une série de propositions qui sont étudiées en ce moment même. Ça va du placement en internat. passant l'accord des parents, je vous rassure, à des mesures juridiques comme l'atténuation de l'excuse de minorité. Ah, on va faire une minute droit. L'excuse de minorité, c'est un principe dans la loi qui dit qu'un mineur ne peut pas être jugé comme un majeur et encourir les mêmes peines. Par exemple, on ne peut pas, sauf exception rarissime, condamner un mineur à plus de 20 ans de prison. C'est donc la deuxième raison, une réflexion plus large pour commencer à lutter contre la délinquance des plus jeunes. Bon. C'est pas le sujet du podcast tout à fait, mais si on parle maintien de l'ordre, forcément, on va parler violence. Je vous arrête tout de suite ici. On ne va pas faire une thèse de sociologie, ok ? Je ne vais pas vous expliquer pourquoi les jeunes, ou les moins jeunes d'ailleurs, sont violents, pourquoi il y a du trafic d'armes, tout ça. Ça, c'est de la sociologie, c'est un métier passionnant, mais c'est clairement pas le mien. Par contre, moi je peux vous donner des chiffres. Ça va nous aider à comparer avec l'Hexagone et ensuite, on pourra discuter de la gestion du maintien de l'ordre. D'abord, une question. Est-ce qu'il y a plus de violence dans les Outre-mer que dans l'Hexagone ? Ce qui viendrait justifier des mesures exceptionnelles. On va prendre par exemple le teudomicide. Il est à 7,5 pour 100 000 habitants en Guadeloupe contre une moyenne nationale à 1,3. Pour les vols avec armes, on est à 1,2% en Guadeloupe contre une moyenne nationale à 0,1. Tout ça, ce sont les chiffres du service statistique de la sécurité intérieure, je ne les sors pas de mon chapeau. Et évidemment, il y a plusieurs types de violences, donc plusieurs classements, et parfois, les chiffres de la France hexagonale sont plus élevés que ceux de la Guadeloupe, ou alors le constat est similaire, rapporté au nombre d'habitants. Bref, tout ça pour vous dire que l'idée n'est pas de dresser un tableau tout noir en vous disant Oh mon Dieu, n'allez pas en Guadeloupe, c'est hyper dangereux ! Pas du tout. Si je vous donne des chiffres, c'est juste pour que ça nous emmène ensuite sur le terrain du maintien de l'ordre, avec... Une question. Quelle réponse l'État et nos élus apportent à cette violence ? Alors, spoiler, on va surtout parler ici de la réponse de l'État. Pourquoi ? Parce que la sécurité est une compétence régalienne, c'est-à-dire que c'est l'État, où en l'occurrence dans nos territoires sont représentants sur place, donc le préfet, qui est en charge et pas la collectivité ou la région. Ensuite, il faut aussi savoir que globalement dans les Outre-mer, le maintien de l'ordre est assuré quasi exclusivement par la gendarmerie. Les gendarmes donc, qui sont un corps militaire, contrairement aux policiers qui ont un statut de fonctionnaire. Fin, autre particularité de chez nous, il n'y a pas de CRS, les compagnies républicaines de sécurité, alors que dans l'Hexagone, elles sont aussi chargées en partie du maintien de l'ordre. Vous allez me demander pourquoi il n'y a pas de CRS ? Officiellement, elles ont été dissoutes dans les Outre-mer en 1993, principalement pour des raisons économiques. Après, il faut aussi dire que quand il y en avait, ça se passait très très mal. Je vais prendre deux exemples. Premier exemple, on est en Martinique le 20 décembre 1959. La scène se passe pas loin de la savane, à Fort-de-France, et l'élément déclencheur est banal. C'est un accident de la route entre un docker martiniquais et une personne venue de l'Hexagone. Le ton monte, mais finalement, les protagonistes se réconcilient et vont boire un coup. Voilà. Mais entre-temps, il y a eu un petit rassemblement et les CRS sont appelés sur place. C'est là que ça dégénère. Tous les témoignages de l'époque concordent pour dire que c'est la présence des CRS qui a envenimé la situation. Pendant trois jours, les tensions persistent et des affrontements ont lieu entre la population et les CRS. Bilan, trois morts et des dizaines de blessés. Dans la foulée, le détachement de CRS de la Martinique, qui était déjà mis en cause dans d'autres affaires, est officiellement dissous. Voilà pour le premier exemple. Maintenant, pour le deuxième, on va retourner en Guadeloupe. Cette fois, on est en mai 1967 et une grève est en cours dans le secteur du bâtiment. Les CRS sont appelés sur place et ouvrent le feu. Un syndicaliste est tué et c'est le début de trois jours d'émeute. Il y a eu au moins huit personnes tuées. Et je dis au moins car le bilan est largement sous-estimé et il n'a jamais été réactualisé. On parle aujourd'hui de massacre de mai 1967 et des commémorations sont organisées chaque année. Si je vous parle de cette histoire, c'est parce qu'elle est... assez révélatrice de la relation qu'on a dans les territoires d'outre-mer avec les forces de l'ordre. Je vais vous citer Benjamin Stora, un historien, à qui Emmanuel Macron avait demandé un rapport sur la mémoire de la colonisation et dans lequel il évoque mai 67 et décembre 59. Je le lis. Les événements de mai 1967 occupent une place particulière dans le passé guadeloupéen. La violence de la répression et des suites judiciaires, l'incertitude maintenue sur le nombre de victimes, Les raisons d'un tel massacre qui semble appartenir à une période coloniale que l'on croyait alors révolue contribuent à en faire un événement focal d'une histoire du temps présent. J'ai dit plus haut qu'il n'y avait plus de CRS dans les Outre-mer, ce n'est plus tout à fait vrai. Il n'y en a pas eu pendant longtemps, pendant 30 ans même, mais ils sont revenus à Mayotte dans le cadre de l'opération Wambushu en 2023. Voilà, revenons à notre maintien de l'ordre aux Antilles. En Guadeloupe donc, pour assurer la sécurité, on trouve des policiers municipaux, des gendarmes, environ 700, des réservistes, mais aussi des membres du GIGN, le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale. Parce que oui, il y a une antenne du GIGN en Guadeloupe, pas que d'ailleurs, il y en a même une en Martinique et dans d'autres territoires, et à l'échelle des Outre-mer en tout, il y en a environ 300. Petit rappel, juste au cas où, de ce que sont le RAID et le GIGN, ce sont des forces d'élite qui interviennent normalement dans des actions contre le terrorisme ou la grande criminalité. Dans les Outre-mer, leurs missions ne sont pas exactement celles-là, elles sont forcément plus adaptées aux problématiques locales. Mais en général, quand vous entendez la phrase Envoie des troupes du GIGN ou du RED depuis Paris vers les Antilles c'est que ça ne va pas du tout. Vous voyez assez bien à quoi je fais référence. Bah oui, à la crise sanitaire et aux émeutes contre l'obligation vaccinale de novembre 2021. À l'époque, Gérald Darmanin avait envoyé une cinquantaine de membres du RED et du GIGN. Pour la petite histoire, c'est aussi à ce moment-là que Sébastien Lecornu, qui était ministre des Outre-mer, avait évoqué l'autonomie. Je vous renvoie à l'épisode précédent. Donc. Même si le GIGN a une antenne permanente sur place, ça n'empêche pas l'envoi de renforts selon les besoins de la situation. En général, ces renforts sont reçus de façon mitigée. Si je devais caricaturer, je dirais qu'il y a plusieurs sons de cloche. Bien sûr, il y a la question de la sécurité de tous. Personne n'est content de retrouver sa voiture brûlée ou son commerce pillé le matin en se réveillant, et donc l'envoi de troupes supplémentaires est censé répondre à cette demande. Ensuite, il y a ceux qui demandent une réponse autre que sécuritaire. On écoute Max Mathiazin, député de la Guadeloupe en novembre 2021. A l'époque, il siégeait avec le MoDem, donc dans la majorité présidentielle, mais depuis les dernières législatives, il siège avec le groupe Lyot, qui est donc un groupe d'opposition. On l'écoute en novembre 2021, sur la première, quand il réagissait à l'envoi du GIGN pendant la crise sanitaire.

  • Speaker #3

    Cette réponse est une d'abord une réponse sécuritaire. Il faut protéger, je le comprends, les biens, les personnes, leur intégrité physique. dans leur travail, dans leurs investissements, parce qu'en Guadeloupe, aujourd'hui, les gens sont inquiets de ne pas pouvoir aussi se mouvoir, se déplacer. Donc la liberté, les libertés sont menacées. Mais la réponse ministérielle ne peut pas être uniquement une réponse sécuritaire. Il faut une réponse qui tienne compte d'une part des revendications qui sont posées, mais d'autre part de la situation économique,

  • Speaker #1

    sociale,

  • Speaker #3

    je dirais même sociétale de notre pays, qui fait que beaucoup de jeunes ne trouvent pas de travail, beaucoup de jeunes sont en déshérence, bien qu'il y en ait beaucoup qui partent, il faut absolument, non seulement, et je l'ai déjà dit, un projet économique. mais également réfléchir à un frais pour notre jeunesse.

  • Speaker #0

    Enfin, il y a aussi la question du rapport qu'entretiennent les populations locales avec la police, et en particulier avec les policiers qui ne sont pas originaires des territoires. Et c'est là qu'on rejoint Benjamin Stora, qui parlait de réminiscence du sentiment du passé colonial avec une gestion brutale du maintien de l'ordre. Ces dernières années, il y a eu plusieurs affaires où la doctrine du maintien de l'ordre aux Antilles a été remise en question. parfois s'y ajoutent des accusations de racisme des forces de l'ordre envers la population. Je ne vais prendre qu'un seul exemple, mais je pense qu'il est parlant. L'affaire Kezia, en Martinique, où l'avocate a porté plainte pour tentative de meurtre, acte de torture et de barbarie, et insulte public à caractère raciste. Au-delà de ce seul cas, j'entends très souvent dire que si ça se passe aussi mal avec les forces de l'ordre, c'est parce qu'ils n'ont pas, je cite, la même culture ou qu'ils ne sont pas de chez nous. Tout ça avec des guillemets. C'est aussi le sentiment que vous avez ? sachez que vous n'êtes pas les seuls.

  • Speaker #4

    Pour l'argent dans les Outre-mer, la problématique qui n'est pas un problème, mais la problématique des originaires pour moi est essentielle. Je le vois régulièrement. Et elle est essentielle à plusieurs titres. A la fois sur le plan quantitatif et sur plan qualitatif.

  • Speaker #0

    Lui, c'est le général Lionel Lavergne, commandant des gendarmeries d'outre-mer. Il était auditionné au Sénat le 25 janvier. Et il a donné quelques chiffres. Tout statut de gendarme confondu, il n'y a que 26% qui soit originaire des territoires ultramarins où il travaille. Et c'est très, très disparâtre. Dans le Pacifique ou dans l'océan Indien, il estime que le taux de gendarmes en exercice originaire des territoires n'est pas mauvais, même si on peut mieux faire. En revanche, dans les Antilles, et notamment en Martinique, Guadeloupe, Guyane, c'est la cata. En Martinique et en Guadeloupe, il n'y a que 8% de sous-officiers qui soient originaires des départements. En Guyane, il dit qu'il n'y en a que 7. C'est une situation qu'il regrette. Il confirme qu'avoir des forces de l'ordre originaires des territoires est particulièrement efficace pour mener à bien les missions et désamorcer les tensions avec la population quand il y en a. On l'écoute.

  • Speaker #4

    Pour la petite histoire, je fais en sorte d'avoir, je parle de l'océan Indien là, depuis en 2024, je vais faire en sorte de mettre des Mahorais à La Réunion. Parce qu'on a une problématique à La Réunion, c'est la problématique des quartiers historiques de Mahorais. On en a en zone de gendarmerie, on en a à Saint-Benoît, on en a à La Possession, on en a à Saint-Louis, et c'est des vrais quartiers. Pour preuve, on va créer une brigade mobile, un peu comme Sandy Grounds, une brigade mobile dans le quartier Mahorais qui compte plusieurs milliers de personnes, qui s'appelle le quartier de Brafusie à Saint-Benoît. Mais à Brafusie, j'ai besoin de Mahorais. Ça ne peut pas être des hexagonaux qui viennent.

  • Speaker #0

    Ce monsieur m'a fait une transition parfaite pour enchaîner sur la thématique du retour au pays. Non, je rigole, c'est un sujet beaucoup trop vaste et beaucoup trop compliqué pour l'aborder maintenant. Mais ne soyez pas déçus, je me le note pour la saison 2. Aussi, je vous laisse pour ce mois-ci. On se revoit le mois prochain pour le dernier épisode de la saison. Salut ! La séance est suspendue. N'hésitez pas à nous faire des retours sur les réseaux, à nous mettre 5 étoiles et à partager autour de vous pour faire entendre les voix ultramarines.

  • Speaker #4

    Au paquetant !

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Description

Aujourd’hui on part en Guadeloupe


Pourquoi la Guadeloupe?


Parce qu’un couvre-feu a été instauré à Pointe à Pitre le 22 avril pour les jeunes de moins de 18 ans,


De façon générale les outre-mers ont un rapport particulier avec les forces de l'ordre aux vues de plusieurs affaires dans le passé.

On vous détaille tout cela dans cet épisode.

Qu’ils soient sénateurs, sénatrices, députés, députées, ils et elles font tous parti du Parlement Ultramarin. Mais qu’est-ce qu’ils y font ? Comment ces politiques influe sur les territoires ultramarins ? 


Les députés ultramarins, les sénateurs ultramarins, les députées ultramarines et sénatrices ultramarines sont les voix de nos territoires. 


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Député.e.s outremer ou député.e.s ultramarin, le sujet sera la politique ultramarine !


Député outremer ou député ultramarin, le sujet sera la politique ultramarine !


Jade TOUSSAY nous livre une analyse de la situation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello tout le monde, bienvenue dans le podcast Parlement ultramarin qui analyse l'activité de nos élus. On a voté pour eux, ils sont là grâce à nous, mais que font-ils pour nous ? La séance est ouverte. Bonjour à tous, la séance est ouverte. Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Parlement Ultramarin. Aujourd'hui, on part en Guadeloupe. Pourquoi la Guadeloupe ? Parce qu'un couvre-feu a été instauré à Pointe-à-Pitre à partir du 22 avril pour les jeunes de moins de 18 ans, les mineurs donc. Et j'ai vu pas mal de choses tourner autour de ce sujet, notamment un poste qui parlait de loi martiale. C'est faux, hein ? Le concept de loi martiale, et encore je mets des guillemets parce qu'en vrai dans la législation française, il n'y a pas de loi martiale. Mais bref, le concept est régi par un article de la Constitution. L'article 16, si vous voulez aller vérifier, mais comme je sais que vous n'allez pas vérifier, je vais vous dire les grosses lignes. L'article 16 est déclenché uniquement, je cite, L'indépendance de la nation, l'intégrité du territoire ou l'exécution des engagements internationaux de la France. ou encore l'interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels. Vous avez vu, c'est fort quand même. Donc même s'il se passe des violences type vol, braquage, homicide, tout ça en ce moment, et je ne les minimise pas, mais on n'est pas à ce niveau évoqué dans l'article 16. Ensuite, ce n'est pas quelque chose qui se décrète à la légère avec le président de la République, solo dans son bureau, qui se dit tiens, je m'ennuie aujourd'hui, si je décrétais la loi martiale Pas du tout. Le président de la République doit consulter le Premier ministre, les présidents des assemblées, le Conseil constitutionnel et informer la nation par message. Donc, ce n'est pas Gérald Darmanin que vous auriez entendu à la télé, c'est Emmanuel Macron. Bref, tout ça pour vous dire, ou vous re-re-redire, je ne sais pas combien de fois j'ai déjà dit, mais bref, faites attention à ce que vous partagez sur vos réseaux et aux fake news. La bonne nouvelle, c'est que ça me donne un prétexte pour faire un petit point avec vous sur la gestion du maintien de l'ordre dans les Outre-mer. Allez, on revient à la Guadeloupe. Le couvre-feu a été donc instauré le 22 avril pour une période de deux mois. On écoute Gérald Darmanin en Guadeloupe au moment de l'annonce.

  • Speaker #1

    J'ai demandé, suite à la discussion avec le monsieur le maire et avec la ministre des Outre-mer, à monsieur le préfet, de prendre un couvre-feu pour les mineurs qui va s'appliquer à partir du début de semaine prochaine, pendant les deux prochains mois, pour que tous les mineurs de moins de 18 ans ne pourront pas circuler. dans les rues de Pointe-à-Pitre après 20h. Et la police nationale appliquera à la lettre évidemment ces demandes.

  • Speaker #0

    Donc, le couvre-feu ne concerne que Pointe-à-Pitre et il a été décrété dans le cadre d'une opération plus large, l'opération Place Net, qui vise à lutter contre les trafics de stupéfiants et tout ce qui tourne autour, à savoir trafic d'armes et délinquances. Il y a eu les mêmes opérations dans l'Hexagone, mais c'est vrai qu'il n'y a pas eu de couvre-feu. Vous allez me dire alors pourquoi un couvre-feu en Guadeloupe ? Pour deux raisons. La première est locale. Le couvre-feu répond à une demande des élus guadeloupéens, aussi bien locaux que nationaux. On écoute ici le sénateur Dominique Théophile, début avril.

  • Speaker #2

    Madame la ministre, le dimanche 28 janvier, à la suite d'une course poursuite contre son agresseur, un automobiliste et sa compagne ont reçu plusieurs coups de feu. L'auteur des faits, alors à peine âgé de 18 ans, est actuellement en détention provisoire. Le vendredi 15 mars, c'est un autre jeune de 19 ans qui est placé sous détention pour vol avec violence. Enfin, le 3 avril, ce sont quatre jeunes, tous âgés de moins de 25 ans, qui sont mis en examen pour le vol et le meurtre d'un homme en mars dernier. Et là, ce n'est qu'un échantillon. Sur l'année 2023, c'est plus d'un vol avec arme à feu par jour commis par et sur des individus de plus en plus jeunes. Ça, je parle de ce qui se passe actuellement en Guadeloupe.

  • Speaker #0

    Fin mars, le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, a même mis sa démission dans la balance si des moyens supplémentaires n'étaient pas accordés pour répondre à la flambée de violence. Selon les chiffres des autorités, près de 40% des faits délictueux et criminels sont commis par des jeunes, c'est-à-dire à peu près 4 faits sur 10. L'instauration du couvre-feu pour les mineurs répond donc à cette demande locale. Mais il faut dire qu'elle tombe bien. Et c'est la deuxième raison du couvre-feu, elle est nationale cette fois. Le gouvernement a décidé de lutter contre la délinquance des mineurs et le Premier ministre Gabriel Attal a fait une série de propositions qui sont étudiées en ce moment même. Ça va du placement en internat. passant l'accord des parents, je vous rassure, à des mesures juridiques comme l'atténuation de l'excuse de minorité. Ah, on va faire une minute droit. L'excuse de minorité, c'est un principe dans la loi qui dit qu'un mineur ne peut pas être jugé comme un majeur et encourir les mêmes peines. Par exemple, on ne peut pas, sauf exception rarissime, condamner un mineur à plus de 20 ans de prison. C'est donc la deuxième raison, une réflexion plus large pour commencer à lutter contre la délinquance des plus jeunes. Bon. C'est pas le sujet du podcast tout à fait, mais si on parle maintien de l'ordre, forcément, on va parler violence. Je vous arrête tout de suite ici. On ne va pas faire une thèse de sociologie, ok ? Je ne vais pas vous expliquer pourquoi les jeunes, ou les moins jeunes d'ailleurs, sont violents, pourquoi il y a du trafic d'armes, tout ça. Ça, c'est de la sociologie, c'est un métier passionnant, mais c'est clairement pas le mien. Par contre, moi je peux vous donner des chiffres. Ça va nous aider à comparer avec l'Hexagone et ensuite, on pourra discuter de la gestion du maintien de l'ordre. D'abord, une question. Est-ce qu'il y a plus de violence dans les Outre-mer que dans l'Hexagone ? Ce qui viendrait justifier des mesures exceptionnelles. On va prendre par exemple le teudomicide. Il est à 7,5 pour 100 000 habitants en Guadeloupe contre une moyenne nationale à 1,3. Pour les vols avec armes, on est à 1,2% en Guadeloupe contre une moyenne nationale à 0,1. Tout ça, ce sont les chiffres du service statistique de la sécurité intérieure, je ne les sors pas de mon chapeau. Et évidemment, il y a plusieurs types de violences, donc plusieurs classements, et parfois, les chiffres de la France hexagonale sont plus élevés que ceux de la Guadeloupe, ou alors le constat est similaire, rapporté au nombre d'habitants. Bref, tout ça pour vous dire que l'idée n'est pas de dresser un tableau tout noir en vous disant Oh mon Dieu, n'allez pas en Guadeloupe, c'est hyper dangereux ! Pas du tout. Si je vous donne des chiffres, c'est juste pour que ça nous emmène ensuite sur le terrain du maintien de l'ordre, avec... Une question. Quelle réponse l'État et nos élus apportent à cette violence ? Alors, spoiler, on va surtout parler ici de la réponse de l'État. Pourquoi ? Parce que la sécurité est une compétence régalienne, c'est-à-dire que c'est l'État, où en l'occurrence dans nos territoires sont représentants sur place, donc le préfet, qui est en charge et pas la collectivité ou la région. Ensuite, il faut aussi savoir que globalement dans les Outre-mer, le maintien de l'ordre est assuré quasi exclusivement par la gendarmerie. Les gendarmes donc, qui sont un corps militaire, contrairement aux policiers qui ont un statut de fonctionnaire. Fin, autre particularité de chez nous, il n'y a pas de CRS, les compagnies républicaines de sécurité, alors que dans l'Hexagone, elles sont aussi chargées en partie du maintien de l'ordre. Vous allez me demander pourquoi il n'y a pas de CRS ? Officiellement, elles ont été dissoutes dans les Outre-mer en 1993, principalement pour des raisons économiques. Après, il faut aussi dire que quand il y en avait, ça se passait très très mal. Je vais prendre deux exemples. Premier exemple, on est en Martinique le 20 décembre 1959. La scène se passe pas loin de la savane, à Fort-de-France, et l'élément déclencheur est banal. C'est un accident de la route entre un docker martiniquais et une personne venue de l'Hexagone. Le ton monte, mais finalement, les protagonistes se réconcilient et vont boire un coup. Voilà. Mais entre-temps, il y a eu un petit rassemblement et les CRS sont appelés sur place. C'est là que ça dégénère. Tous les témoignages de l'époque concordent pour dire que c'est la présence des CRS qui a envenimé la situation. Pendant trois jours, les tensions persistent et des affrontements ont lieu entre la population et les CRS. Bilan, trois morts et des dizaines de blessés. Dans la foulée, le détachement de CRS de la Martinique, qui était déjà mis en cause dans d'autres affaires, est officiellement dissous. Voilà pour le premier exemple. Maintenant, pour le deuxième, on va retourner en Guadeloupe. Cette fois, on est en mai 1967 et une grève est en cours dans le secteur du bâtiment. Les CRS sont appelés sur place et ouvrent le feu. Un syndicaliste est tué et c'est le début de trois jours d'émeute. Il y a eu au moins huit personnes tuées. Et je dis au moins car le bilan est largement sous-estimé et il n'a jamais été réactualisé. On parle aujourd'hui de massacre de mai 1967 et des commémorations sont organisées chaque année. Si je vous parle de cette histoire, c'est parce qu'elle est... assez révélatrice de la relation qu'on a dans les territoires d'outre-mer avec les forces de l'ordre. Je vais vous citer Benjamin Stora, un historien, à qui Emmanuel Macron avait demandé un rapport sur la mémoire de la colonisation et dans lequel il évoque mai 67 et décembre 59. Je le lis. Les événements de mai 1967 occupent une place particulière dans le passé guadeloupéen. La violence de la répression et des suites judiciaires, l'incertitude maintenue sur le nombre de victimes, Les raisons d'un tel massacre qui semble appartenir à une période coloniale que l'on croyait alors révolue contribuent à en faire un événement focal d'une histoire du temps présent. J'ai dit plus haut qu'il n'y avait plus de CRS dans les Outre-mer, ce n'est plus tout à fait vrai. Il n'y en a pas eu pendant longtemps, pendant 30 ans même, mais ils sont revenus à Mayotte dans le cadre de l'opération Wambushu en 2023. Voilà, revenons à notre maintien de l'ordre aux Antilles. En Guadeloupe donc, pour assurer la sécurité, on trouve des policiers municipaux, des gendarmes, environ 700, des réservistes, mais aussi des membres du GIGN, le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale. Parce que oui, il y a une antenne du GIGN en Guadeloupe, pas que d'ailleurs, il y en a même une en Martinique et dans d'autres territoires, et à l'échelle des Outre-mer en tout, il y en a environ 300. Petit rappel, juste au cas où, de ce que sont le RAID et le GIGN, ce sont des forces d'élite qui interviennent normalement dans des actions contre le terrorisme ou la grande criminalité. Dans les Outre-mer, leurs missions ne sont pas exactement celles-là, elles sont forcément plus adaptées aux problématiques locales. Mais en général, quand vous entendez la phrase Envoie des troupes du GIGN ou du RED depuis Paris vers les Antilles c'est que ça ne va pas du tout. Vous voyez assez bien à quoi je fais référence. Bah oui, à la crise sanitaire et aux émeutes contre l'obligation vaccinale de novembre 2021. À l'époque, Gérald Darmanin avait envoyé une cinquantaine de membres du RED et du GIGN. Pour la petite histoire, c'est aussi à ce moment-là que Sébastien Lecornu, qui était ministre des Outre-mer, avait évoqué l'autonomie. Je vous renvoie à l'épisode précédent. Donc. Même si le GIGN a une antenne permanente sur place, ça n'empêche pas l'envoi de renforts selon les besoins de la situation. En général, ces renforts sont reçus de façon mitigée. Si je devais caricaturer, je dirais qu'il y a plusieurs sons de cloche. Bien sûr, il y a la question de la sécurité de tous. Personne n'est content de retrouver sa voiture brûlée ou son commerce pillé le matin en se réveillant, et donc l'envoi de troupes supplémentaires est censé répondre à cette demande. Ensuite, il y a ceux qui demandent une réponse autre que sécuritaire. On écoute Max Mathiazin, député de la Guadeloupe en novembre 2021. A l'époque, il siégeait avec le MoDem, donc dans la majorité présidentielle, mais depuis les dernières législatives, il siège avec le groupe Lyot, qui est donc un groupe d'opposition. On l'écoute en novembre 2021, sur la première, quand il réagissait à l'envoi du GIGN pendant la crise sanitaire.

  • Speaker #3

    Cette réponse est une d'abord une réponse sécuritaire. Il faut protéger, je le comprends, les biens, les personnes, leur intégrité physique. dans leur travail, dans leurs investissements, parce qu'en Guadeloupe, aujourd'hui, les gens sont inquiets de ne pas pouvoir aussi se mouvoir, se déplacer. Donc la liberté, les libertés sont menacées. Mais la réponse ministérielle ne peut pas être uniquement une réponse sécuritaire. Il faut une réponse qui tienne compte d'une part des revendications qui sont posées, mais d'autre part de la situation économique,

  • Speaker #1

    sociale,

  • Speaker #3

    je dirais même sociétale de notre pays, qui fait que beaucoup de jeunes ne trouvent pas de travail, beaucoup de jeunes sont en déshérence, bien qu'il y en ait beaucoup qui partent, il faut absolument, non seulement, et je l'ai déjà dit, un projet économique. mais également réfléchir à un frais pour notre jeunesse.

  • Speaker #0

    Enfin, il y a aussi la question du rapport qu'entretiennent les populations locales avec la police, et en particulier avec les policiers qui ne sont pas originaires des territoires. Et c'est là qu'on rejoint Benjamin Stora, qui parlait de réminiscence du sentiment du passé colonial avec une gestion brutale du maintien de l'ordre. Ces dernières années, il y a eu plusieurs affaires où la doctrine du maintien de l'ordre aux Antilles a été remise en question. parfois s'y ajoutent des accusations de racisme des forces de l'ordre envers la population. Je ne vais prendre qu'un seul exemple, mais je pense qu'il est parlant. L'affaire Kezia, en Martinique, où l'avocate a porté plainte pour tentative de meurtre, acte de torture et de barbarie, et insulte public à caractère raciste. Au-delà de ce seul cas, j'entends très souvent dire que si ça se passe aussi mal avec les forces de l'ordre, c'est parce qu'ils n'ont pas, je cite, la même culture ou qu'ils ne sont pas de chez nous. Tout ça avec des guillemets. C'est aussi le sentiment que vous avez ? sachez que vous n'êtes pas les seuls.

  • Speaker #4

    Pour l'argent dans les Outre-mer, la problématique qui n'est pas un problème, mais la problématique des originaires pour moi est essentielle. Je le vois régulièrement. Et elle est essentielle à plusieurs titres. A la fois sur le plan quantitatif et sur plan qualitatif.

  • Speaker #0

    Lui, c'est le général Lionel Lavergne, commandant des gendarmeries d'outre-mer. Il était auditionné au Sénat le 25 janvier. Et il a donné quelques chiffres. Tout statut de gendarme confondu, il n'y a que 26% qui soit originaire des territoires ultramarins où il travaille. Et c'est très, très disparâtre. Dans le Pacifique ou dans l'océan Indien, il estime que le taux de gendarmes en exercice originaire des territoires n'est pas mauvais, même si on peut mieux faire. En revanche, dans les Antilles, et notamment en Martinique, Guadeloupe, Guyane, c'est la cata. En Martinique et en Guadeloupe, il n'y a que 8% de sous-officiers qui soient originaires des départements. En Guyane, il dit qu'il n'y en a que 7. C'est une situation qu'il regrette. Il confirme qu'avoir des forces de l'ordre originaires des territoires est particulièrement efficace pour mener à bien les missions et désamorcer les tensions avec la population quand il y en a. On l'écoute.

  • Speaker #4

    Pour la petite histoire, je fais en sorte d'avoir, je parle de l'océan Indien là, depuis en 2024, je vais faire en sorte de mettre des Mahorais à La Réunion. Parce qu'on a une problématique à La Réunion, c'est la problématique des quartiers historiques de Mahorais. On en a en zone de gendarmerie, on en a à Saint-Benoît, on en a à La Possession, on en a à Saint-Louis, et c'est des vrais quartiers. Pour preuve, on va créer une brigade mobile, un peu comme Sandy Grounds, une brigade mobile dans le quartier Mahorais qui compte plusieurs milliers de personnes, qui s'appelle le quartier de Brafusie à Saint-Benoît. Mais à Brafusie, j'ai besoin de Mahorais. Ça ne peut pas être des hexagonaux qui viennent.

  • Speaker #0

    Ce monsieur m'a fait une transition parfaite pour enchaîner sur la thématique du retour au pays. Non, je rigole, c'est un sujet beaucoup trop vaste et beaucoup trop compliqué pour l'aborder maintenant. Mais ne soyez pas déçus, je me le note pour la saison 2. Aussi, je vous laisse pour ce mois-ci. On se revoit le mois prochain pour le dernier épisode de la saison. Salut ! La séance est suspendue. N'hésitez pas à nous faire des retours sur les réseaux, à nous mettre 5 étoiles et à partager autour de vous pour faire entendre les voix ultramarines.

  • Speaker #4

    Au paquetant !

Description

Aujourd’hui on part en Guadeloupe


Pourquoi la Guadeloupe?


Parce qu’un couvre-feu a été instauré à Pointe à Pitre le 22 avril pour les jeunes de moins de 18 ans,


De façon générale les outre-mers ont un rapport particulier avec les forces de l'ordre aux vues de plusieurs affaires dans le passé.

On vous détaille tout cela dans cet épisode.

Qu’ils soient sénateurs, sénatrices, députés, députées, ils et elles font tous parti du Parlement Ultramarin. Mais qu’est-ce qu’ils y font ? Comment ces politiques influe sur les territoires ultramarins ? 


Les députés ultramarins, les sénateurs ultramarins, les députées ultramarines et sénatrices ultramarines sont les voix de nos territoires. 


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Député.e.s outremer ou député.e.s ultramarin, le sujet sera la politique ultramarine !


Député outremer ou député ultramarin, le sujet sera la politique ultramarine !


Jade TOUSSAY nous livre une analyse de la situation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello tout le monde, bienvenue dans le podcast Parlement ultramarin qui analyse l'activité de nos élus. On a voté pour eux, ils sont là grâce à nous, mais que font-ils pour nous ? La séance est ouverte. Bonjour à tous, la séance est ouverte. Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Parlement Ultramarin. Aujourd'hui, on part en Guadeloupe. Pourquoi la Guadeloupe ? Parce qu'un couvre-feu a été instauré à Pointe-à-Pitre à partir du 22 avril pour les jeunes de moins de 18 ans, les mineurs donc. Et j'ai vu pas mal de choses tourner autour de ce sujet, notamment un poste qui parlait de loi martiale. C'est faux, hein ? Le concept de loi martiale, et encore je mets des guillemets parce qu'en vrai dans la législation française, il n'y a pas de loi martiale. Mais bref, le concept est régi par un article de la Constitution. L'article 16, si vous voulez aller vérifier, mais comme je sais que vous n'allez pas vérifier, je vais vous dire les grosses lignes. L'article 16 est déclenché uniquement, je cite, L'indépendance de la nation, l'intégrité du territoire ou l'exécution des engagements internationaux de la France. ou encore l'interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels. Vous avez vu, c'est fort quand même. Donc même s'il se passe des violences type vol, braquage, homicide, tout ça en ce moment, et je ne les minimise pas, mais on n'est pas à ce niveau évoqué dans l'article 16. Ensuite, ce n'est pas quelque chose qui se décrète à la légère avec le président de la République, solo dans son bureau, qui se dit tiens, je m'ennuie aujourd'hui, si je décrétais la loi martiale Pas du tout. Le président de la République doit consulter le Premier ministre, les présidents des assemblées, le Conseil constitutionnel et informer la nation par message. Donc, ce n'est pas Gérald Darmanin que vous auriez entendu à la télé, c'est Emmanuel Macron. Bref, tout ça pour vous dire, ou vous re-re-redire, je ne sais pas combien de fois j'ai déjà dit, mais bref, faites attention à ce que vous partagez sur vos réseaux et aux fake news. La bonne nouvelle, c'est que ça me donne un prétexte pour faire un petit point avec vous sur la gestion du maintien de l'ordre dans les Outre-mer. Allez, on revient à la Guadeloupe. Le couvre-feu a été donc instauré le 22 avril pour une période de deux mois. On écoute Gérald Darmanin en Guadeloupe au moment de l'annonce.

  • Speaker #1

    J'ai demandé, suite à la discussion avec le monsieur le maire et avec la ministre des Outre-mer, à monsieur le préfet, de prendre un couvre-feu pour les mineurs qui va s'appliquer à partir du début de semaine prochaine, pendant les deux prochains mois, pour que tous les mineurs de moins de 18 ans ne pourront pas circuler. dans les rues de Pointe-à-Pitre après 20h. Et la police nationale appliquera à la lettre évidemment ces demandes.

  • Speaker #0

    Donc, le couvre-feu ne concerne que Pointe-à-Pitre et il a été décrété dans le cadre d'une opération plus large, l'opération Place Net, qui vise à lutter contre les trafics de stupéfiants et tout ce qui tourne autour, à savoir trafic d'armes et délinquances. Il y a eu les mêmes opérations dans l'Hexagone, mais c'est vrai qu'il n'y a pas eu de couvre-feu. Vous allez me dire alors pourquoi un couvre-feu en Guadeloupe ? Pour deux raisons. La première est locale. Le couvre-feu répond à une demande des élus guadeloupéens, aussi bien locaux que nationaux. On écoute ici le sénateur Dominique Théophile, début avril.

  • Speaker #2

    Madame la ministre, le dimanche 28 janvier, à la suite d'une course poursuite contre son agresseur, un automobiliste et sa compagne ont reçu plusieurs coups de feu. L'auteur des faits, alors à peine âgé de 18 ans, est actuellement en détention provisoire. Le vendredi 15 mars, c'est un autre jeune de 19 ans qui est placé sous détention pour vol avec violence. Enfin, le 3 avril, ce sont quatre jeunes, tous âgés de moins de 25 ans, qui sont mis en examen pour le vol et le meurtre d'un homme en mars dernier. Et là, ce n'est qu'un échantillon. Sur l'année 2023, c'est plus d'un vol avec arme à feu par jour commis par et sur des individus de plus en plus jeunes. Ça, je parle de ce qui se passe actuellement en Guadeloupe.

  • Speaker #0

    Fin mars, le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, a même mis sa démission dans la balance si des moyens supplémentaires n'étaient pas accordés pour répondre à la flambée de violence. Selon les chiffres des autorités, près de 40% des faits délictueux et criminels sont commis par des jeunes, c'est-à-dire à peu près 4 faits sur 10. L'instauration du couvre-feu pour les mineurs répond donc à cette demande locale. Mais il faut dire qu'elle tombe bien. Et c'est la deuxième raison du couvre-feu, elle est nationale cette fois. Le gouvernement a décidé de lutter contre la délinquance des mineurs et le Premier ministre Gabriel Attal a fait une série de propositions qui sont étudiées en ce moment même. Ça va du placement en internat. passant l'accord des parents, je vous rassure, à des mesures juridiques comme l'atténuation de l'excuse de minorité. Ah, on va faire une minute droit. L'excuse de minorité, c'est un principe dans la loi qui dit qu'un mineur ne peut pas être jugé comme un majeur et encourir les mêmes peines. Par exemple, on ne peut pas, sauf exception rarissime, condamner un mineur à plus de 20 ans de prison. C'est donc la deuxième raison, une réflexion plus large pour commencer à lutter contre la délinquance des plus jeunes. Bon. C'est pas le sujet du podcast tout à fait, mais si on parle maintien de l'ordre, forcément, on va parler violence. Je vous arrête tout de suite ici. On ne va pas faire une thèse de sociologie, ok ? Je ne vais pas vous expliquer pourquoi les jeunes, ou les moins jeunes d'ailleurs, sont violents, pourquoi il y a du trafic d'armes, tout ça. Ça, c'est de la sociologie, c'est un métier passionnant, mais c'est clairement pas le mien. Par contre, moi je peux vous donner des chiffres. Ça va nous aider à comparer avec l'Hexagone et ensuite, on pourra discuter de la gestion du maintien de l'ordre. D'abord, une question. Est-ce qu'il y a plus de violence dans les Outre-mer que dans l'Hexagone ? Ce qui viendrait justifier des mesures exceptionnelles. On va prendre par exemple le teudomicide. Il est à 7,5 pour 100 000 habitants en Guadeloupe contre une moyenne nationale à 1,3. Pour les vols avec armes, on est à 1,2% en Guadeloupe contre une moyenne nationale à 0,1. Tout ça, ce sont les chiffres du service statistique de la sécurité intérieure, je ne les sors pas de mon chapeau. Et évidemment, il y a plusieurs types de violences, donc plusieurs classements, et parfois, les chiffres de la France hexagonale sont plus élevés que ceux de la Guadeloupe, ou alors le constat est similaire, rapporté au nombre d'habitants. Bref, tout ça pour vous dire que l'idée n'est pas de dresser un tableau tout noir en vous disant Oh mon Dieu, n'allez pas en Guadeloupe, c'est hyper dangereux ! Pas du tout. Si je vous donne des chiffres, c'est juste pour que ça nous emmène ensuite sur le terrain du maintien de l'ordre, avec... Une question. Quelle réponse l'État et nos élus apportent à cette violence ? Alors, spoiler, on va surtout parler ici de la réponse de l'État. Pourquoi ? Parce que la sécurité est une compétence régalienne, c'est-à-dire que c'est l'État, où en l'occurrence dans nos territoires sont représentants sur place, donc le préfet, qui est en charge et pas la collectivité ou la région. Ensuite, il faut aussi savoir que globalement dans les Outre-mer, le maintien de l'ordre est assuré quasi exclusivement par la gendarmerie. Les gendarmes donc, qui sont un corps militaire, contrairement aux policiers qui ont un statut de fonctionnaire. Fin, autre particularité de chez nous, il n'y a pas de CRS, les compagnies républicaines de sécurité, alors que dans l'Hexagone, elles sont aussi chargées en partie du maintien de l'ordre. Vous allez me demander pourquoi il n'y a pas de CRS ? Officiellement, elles ont été dissoutes dans les Outre-mer en 1993, principalement pour des raisons économiques. Après, il faut aussi dire que quand il y en avait, ça se passait très très mal. Je vais prendre deux exemples. Premier exemple, on est en Martinique le 20 décembre 1959. La scène se passe pas loin de la savane, à Fort-de-France, et l'élément déclencheur est banal. C'est un accident de la route entre un docker martiniquais et une personne venue de l'Hexagone. Le ton monte, mais finalement, les protagonistes se réconcilient et vont boire un coup. Voilà. Mais entre-temps, il y a eu un petit rassemblement et les CRS sont appelés sur place. C'est là que ça dégénère. Tous les témoignages de l'époque concordent pour dire que c'est la présence des CRS qui a envenimé la situation. Pendant trois jours, les tensions persistent et des affrontements ont lieu entre la population et les CRS. Bilan, trois morts et des dizaines de blessés. Dans la foulée, le détachement de CRS de la Martinique, qui était déjà mis en cause dans d'autres affaires, est officiellement dissous. Voilà pour le premier exemple. Maintenant, pour le deuxième, on va retourner en Guadeloupe. Cette fois, on est en mai 1967 et une grève est en cours dans le secteur du bâtiment. Les CRS sont appelés sur place et ouvrent le feu. Un syndicaliste est tué et c'est le début de trois jours d'émeute. Il y a eu au moins huit personnes tuées. Et je dis au moins car le bilan est largement sous-estimé et il n'a jamais été réactualisé. On parle aujourd'hui de massacre de mai 1967 et des commémorations sont organisées chaque année. Si je vous parle de cette histoire, c'est parce qu'elle est... assez révélatrice de la relation qu'on a dans les territoires d'outre-mer avec les forces de l'ordre. Je vais vous citer Benjamin Stora, un historien, à qui Emmanuel Macron avait demandé un rapport sur la mémoire de la colonisation et dans lequel il évoque mai 67 et décembre 59. Je le lis. Les événements de mai 1967 occupent une place particulière dans le passé guadeloupéen. La violence de la répression et des suites judiciaires, l'incertitude maintenue sur le nombre de victimes, Les raisons d'un tel massacre qui semble appartenir à une période coloniale que l'on croyait alors révolue contribuent à en faire un événement focal d'une histoire du temps présent. J'ai dit plus haut qu'il n'y avait plus de CRS dans les Outre-mer, ce n'est plus tout à fait vrai. Il n'y en a pas eu pendant longtemps, pendant 30 ans même, mais ils sont revenus à Mayotte dans le cadre de l'opération Wambushu en 2023. Voilà, revenons à notre maintien de l'ordre aux Antilles. En Guadeloupe donc, pour assurer la sécurité, on trouve des policiers municipaux, des gendarmes, environ 700, des réservistes, mais aussi des membres du GIGN, le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale. Parce que oui, il y a une antenne du GIGN en Guadeloupe, pas que d'ailleurs, il y en a même une en Martinique et dans d'autres territoires, et à l'échelle des Outre-mer en tout, il y en a environ 300. Petit rappel, juste au cas où, de ce que sont le RAID et le GIGN, ce sont des forces d'élite qui interviennent normalement dans des actions contre le terrorisme ou la grande criminalité. Dans les Outre-mer, leurs missions ne sont pas exactement celles-là, elles sont forcément plus adaptées aux problématiques locales. Mais en général, quand vous entendez la phrase Envoie des troupes du GIGN ou du RED depuis Paris vers les Antilles c'est que ça ne va pas du tout. Vous voyez assez bien à quoi je fais référence. Bah oui, à la crise sanitaire et aux émeutes contre l'obligation vaccinale de novembre 2021. À l'époque, Gérald Darmanin avait envoyé une cinquantaine de membres du RED et du GIGN. Pour la petite histoire, c'est aussi à ce moment-là que Sébastien Lecornu, qui était ministre des Outre-mer, avait évoqué l'autonomie. Je vous renvoie à l'épisode précédent. Donc. Même si le GIGN a une antenne permanente sur place, ça n'empêche pas l'envoi de renforts selon les besoins de la situation. En général, ces renforts sont reçus de façon mitigée. Si je devais caricaturer, je dirais qu'il y a plusieurs sons de cloche. Bien sûr, il y a la question de la sécurité de tous. Personne n'est content de retrouver sa voiture brûlée ou son commerce pillé le matin en se réveillant, et donc l'envoi de troupes supplémentaires est censé répondre à cette demande. Ensuite, il y a ceux qui demandent une réponse autre que sécuritaire. On écoute Max Mathiazin, député de la Guadeloupe en novembre 2021. A l'époque, il siégeait avec le MoDem, donc dans la majorité présidentielle, mais depuis les dernières législatives, il siège avec le groupe Lyot, qui est donc un groupe d'opposition. On l'écoute en novembre 2021, sur la première, quand il réagissait à l'envoi du GIGN pendant la crise sanitaire.

  • Speaker #3

    Cette réponse est une d'abord une réponse sécuritaire. Il faut protéger, je le comprends, les biens, les personnes, leur intégrité physique. dans leur travail, dans leurs investissements, parce qu'en Guadeloupe, aujourd'hui, les gens sont inquiets de ne pas pouvoir aussi se mouvoir, se déplacer. Donc la liberté, les libertés sont menacées. Mais la réponse ministérielle ne peut pas être uniquement une réponse sécuritaire. Il faut une réponse qui tienne compte d'une part des revendications qui sont posées, mais d'autre part de la situation économique,

  • Speaker #1

    sociale,

  • Speaker #3

    je dirais même sociétale de notre pays, qui fait que beaucoup de jeunes ne trouvent pas de travail, beaucoup de jeunes sont en déshérence, bien qu'il y en ait beaucoup qui partent, il faut absolument, non seulement, et je l'ai déjà dit, un projet économique. mais également réfléchir à un frais pour notre jeunesse.

  • Speaker #0

    Enfin, il y a aussi la question du rapport qu'entretiennent les populations locales avec la police, et en particulier avec les policiers qui ne sont pas originaires des territoires. Et c'est là qu'on rejoint Benjamin Stora, qui parlait de réminiscence du sentiment du passé colonial avec une gestion brutale du maintien de l'ordre. Ces dernières années, il y a eu plusieurs affaires où la doctrine du maintien de l'ordre aux Antilles a été remise en question. parfois s'y ajoutent des accusations de racisme des forces de l'ordre envers la population. Je ne vais prendre qu'un seul exemple, mais je pense qu'il est parlant. L'affaire Kezia, en Martinique, où l'avocate a porté plainte pour tentative de meurtre, acte de torture et de barbarie, et insulte public à caractère raciste. Au-delà de ce seul cas, j'entends très souvent dire que si ça se passe aussi mal avec les forces de l'ordre, c'est parce qu'ils n'ont pas, je cite, la même culture ou qu'ils ne sont pas de chez nous. Tout ça avec des guillemets. C'est aussi le sentiment que vous avez ? sachez que vous n'êtes pas les seuls.

  • Speaker #4

    Pour l'argent dans les Outre-mer, la problématique qui n'est pas un problème, mais la problématique des originaires pour moi est essentielle. Je le vois régulièrement. Et elle est essentielle à plusieurs titres. A la fois sur le plan quantitatif et sur plan qualitatif.

  • Speaker #0

    Lui, c'est le général Lionel Lavergne, commandant des gendarmeries d'outre-mer. Il était auditionné au Sénat le 25 janvier. Et il a donné quelques chiffres. Tout statut de gendarme confondu, il n'y a que 26% qui soit originaire des territoires ultramarins où il travaille. Et c'est très, très disparâtre. Dans le Pacifique ou dans l'océan Indien, il estime que le taux de gendarmes en exercice originaire des territoires n'est pas mauvais, même si on peut mieux faire. En revanche, dans les Antilles, et notamment en Martinique, Guadeloupe, Guyane, c'est la cata. En Martinique et en Guadeloupe, il n'y a que 8% de sous-officiers qui soient originaires des départements. En Guyane, il dit qu'il n'y en a que 7. C'est une situation qu'il regrette. Il confirme qu'avoir des forces de l'ordre originaires des territoires est particulièrement efficace pour mener à bien les missions et désamorcer les tensions avec la population quand il y en a. On l'écoute.

  • Speaker #4

    Pour la petite histoire, je fais en sorte d'avoir, je parle de l'océan Indien là, depuis en 2024, je vais faire en sorte de mettre des Mahorais à La Réunion. Parce qu'on a une problématique à La Réunion, c'est la problématique des quartiers historiques de Mahorais. On en a en zone de gendarmerie, on en a à Saint-Benoît, on en a à La Possession, on en a à Saint-Louis, et c'est des vrais quartiers. Pour preuve, on va créer une brigade mobile, un peu comme Sandy Grounds, une brigade mobile dans le quartier Mahorais qui compte plusieurs milliers de personnes, qui s'appelle le quartier de Brafusie à Saint-Benoît. Mais à Brafusie, j'ai besoin de Mahorais. Ça ne peut pas être des hexagonaux qui viennent.

  • Speaker #0

    Ce monsieur m'a fait une transition parfaite pour enchaîner sur la thématique du retour au pays. Non, je rigole, c'est un sujet beaucoup trop vaste et beaucoup trop compliqué pour l'aborder maintenant. Mais ne soyez pas déçus, je me le note pour la saison 2. Aussi, je vous laisse pour ce mois-ci. On se revoit le mois prochain pour le dernier épisode de la saison. Salut ! La séance est suspendue. N'hésitez pas à nous faire des retours sur les réseaux, à nous mettre 5 étoiles et à partager autour de vous pour faire entendre les voix ultramarines.

  • Speaker #4

    Au paquetant !

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