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7. Lucia Mondadori - Céramiste cover
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Paroles d'artisans

7. Lucia Mondadori - Céramiste

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46min |30/04/2024|

158

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7. Lucia Mondadori - Céramiste

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46min |30/04/2024|

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Description

C'est en modelant un petit objet en terre entre les mains que Lucia Mondadori m'ouvre les portes de son charmant atelier partagé du 12ème arrondissement.

Femme solaire et enthousiaste, elle éprouve de la joie au quotidien à travailler la matière brute. L'art sculpturale, la nature, les formes féminines et la précision sont les maîtres-mots de Lucia.

Elle nous raconte son parcours, sa reconversion professionnelle, son processus de création et nous parle des enjeux actuels auxquels sont confrontés les artisans.

Lucia a l'âme entrepreneuriale, elle se plaît à imaginer et à créer et n'a pas peur de se lancer !


Merci infiniment Lucia pour notre échange et de t'être tant livrée, merci pour cette passion que tu nous transmets avec un enthousiasme qui te caractérise si bien !


Je vous invite à suivre les actualités de Lucia Mondadori sur son site internet : https://www.luciamondadori.com ou sur instagram : https://www.instagram.com/atelier.luciamondadori/



Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode et je vous donne rendez-vous le 1er Juin pour le prochain épisode de Paroles d'artisans.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Parole d'artisan. Je suis Ombline de la Doucette et à travers ce podcast, je cherche une ligne de conduite pour exercer ma future profession. Vous y trouverez des échanges avec des personnalités bien câblées sur le sujet du savoir-faire, thématique qui me tient à cœur et qui, selon moi, donne du sens à mon métier. Si comme moi vous cherchez à faire du beau, du bien ou du bon dans votre activité, alors peut-être que ces discussions pourront vous intéresser. Et si tous ensemble, nous nous posions les bonnes questions pour tendre vers un monde plus beau ? Bonjour Lucia.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Parole d'artisan, merci de participer à ce nouvel épisode de podcast. Je me situe actuellement dans le 11e arrondissement de Paris, l'atelier Saint-Sabin, et je suis ravie d'avoir enfin une céramiste à ce micro et de pouvoir discuter avec toi Lucia, de ton parcours, de ta reconversion professionnelle, de tes motivations, de ton processus créatif et de tous les éléments qui t'ont poussé à te lancer dans ce savoir-faire ancestral. Pour faire une courte description de la céramique, et tu pourras me corriger si besoin, c'est une pratique que l'on dit appartenir aux arts du feu, qui implique le travail de la terre, et plus particulièrement de l'argile. Elle peut être cuite jusqu'à 1000 degrés. En fonction de la température de cuisson, la céramique va devenir de la terre cuite, de la faïence, du gré ou de la porcelaine. Est-ce que je suis à peu près juste ?

  • Speaker #1

    Bonjour Améline, bienvenue à l'atelier. Ça me fait plaisir aussi de t'avoir. Oui, petite correction, nous on peut cuire la céramique jusqu'à 1300-1320, surtout la porcelaine. qui est très proche du vert, d'ailleurs. Et oui, il y a beaucoup de confusion autour de la céramique. Qu'est-ce que c'est la faïence, l'éclat ? Souvent, la température, c'est ce qui fait la différence. On a des terres de basse température, comme la faïence. Et du coup, ça tuit jusqu'à 1000°C, 1100°C, 1200°C. Et après, on a les terres de haute température, de... voilà, de... à partir de 1200°C, juste à 1300°C. Donc c'est un petit volcan, qui on a dans l'atelier, qui monte à 1300°C.

  • Speaker #0

    Génial, merci pour cette petite précision. Vous l'aurez entendu, Lucia a un petit accent. Est-ce que tu peux nous dire un peu, Lucia, ton parcours, d'où est venue cette passion de la céramique et d'où tu viens finalement ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors je suis d'origine brésilienne. Et italienne aussi. Mondadori, très italien. Mais je suis née au Brésil. J'ai grandi au Brésil. Et ça fait maintenant huit ans presque que je suis en France. Et voilà mon parcours. Alors, j'ai fait mes études en design graphique. Et voilà, école de design. Et donc, à l'époque, ça, c'était au début des années 2000. Ça fait un petit moment. J'ai 42 ans.

  • Speaker #0

    Attends, attends.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est peut-être un peu mes parents aussi qui m'ont poussée vers les designs. J'étais adolescente. Je faisais un peu de l'art plastique. Et je pense que les designs, il y avait un côté plus technique. Ils avaient peur de la vie d'artiste.

  • Speaker #0

    Ils se sont dit que le design, c'était plus...

  • Speaker #1

    Oui, voilà, il y avait les côtés plus techniques. Et finalement, on retombe un peu dans l'art quelque part, je pense. Et bon, après mon école de design, je travaillais dans deux maisons d'audition. Aussi, j'ai bossé huit ans dans une société, je faisais le visual merchandising. C'est un peu la scéno pour les boutiques, les vitrines. Donc, il y avait toujours un côté créatif, mais plus pour les marchés, pour les commerces. Et j'ai eu une petite aventure d'entrepreneur après avoir quitté mon job. J'ai monté une petite boîte de jus pressé à froid.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai vu.

  • Speaker #1

    C'est de jus détox, jus vert. C'était 2013, donc on était, je pense, à fond.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas encore arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'était avant. J'avais habité en France plus jeune. D'accord. Et j'avais passé trois ans en tant que graphiste dans une maison d'édition. Donc c'était une première expérience en France. Je suis italienne, donc je passe par l'italien. Donc c'était facile. pour venir et travailler. Et donc, voilà, je pense que cette aventure de jeux pressés à froid, ça a duré deux ans, très intense. Et j'ai vendu cette petite boîte, j'ai eu de la chance de pouvoir les faire. Et donc j'avais un peu d'argent de côté quand je suis arrivée en France pour, je me suis dit là, qu'est-ce que je veux faire ? Je ne voulais pas refaire ça en France et donc je suis tombée dans la céramique. Et pour la petite histoire, j'ai rencontré mon compagnon qui est français. Et là, on décide de s'installer en France, fondée en famille, tout ça. Et je trouvais qu'il n'avait pas de jolies assiettes. Tout était un peu cassé. C'était... J'ai mon... On va changer ça. Je suis allée à la recherche des assiettes. Pas encore, je dis, je vais acheter de la vaisselle. Et en fait, je ne trouvais pas ce que je voulais. Je n'étais pas encore branchée céramique artisanale à l'époque. Je pense qu'il y avait déjà une nouvelle vague de céramistes. Ça, c'est 2017-2018. A cette époque... Et donc, je me suis dit, je vais les faire moi-même.

  • Speaker #0

    Bonne idée.

  • Speaker #1

    Ça m'a pris quand même un peu de temps. Mais je n'avais pas peur. Je pense que l'effet d'avoir fait cette société de jus, je n'avais pas peur de me lancer. Peut-être les musiques de design. J'avais bossé huit ans dans une maison d'édition d'objets. Donc, j'avais un peu l'habitude de travailler avec ça. ça avec les objets. Par contre, d'aller faire moi-même les objets, c'était un peu la première fois, parce que pendant mes études, c'était l'objet graphique qu'ils ont fait dans l'ordinateur. Donc là, il fallait sortir un vrai objet, mais il y avait déjà, je pense, cette attirance par l'objet. Et donc j'ai fait le premier cours de céramique en loisirs créatifs, et donc... Au moment où tu touches la terre, ça arrive à beaucoup de gens. Après, tu ne veux plus arrêter. Il y a un côté aussi thérapeutique, d'art-thérapie presque. On se reconnecte. En plus, on est dans la ville, donc il y a les bétons partout. Là, on touche la terre, je pense qu'il y a quelque chose de chimique.

  • Speaker #0

    Non, sûrement.

  • Speaker #1

    et donc on est aussi très centré sur les moments présents on n'est pas dans notre tête à se poser mille questions on a quelque chose à réaliser on fait avec les mains et à la fin de la journée on a réalisé deux objets et donc il y a cette espèce d'accomplissement qui je pense qu'on embosse dans les grosses boîtes où on fait juste partie on ne sait pas trop qu'est-ce qu'on fait là des fois et là on fait des choses Là, du début à la fin, on a cet objet. Donc j'étais prise par... Et c'est là où j'ai décidé très vite que j'allais essayer d'en faire mon nouveau métier, ma réconversion.

  • Speaker #0

    Et ça t'a pris combien de temps entre le moment où tu prends cette décision et où tu te lances vraiment ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est marrant parce que dans ma tête, j'ai pris la décision très vite. Genre, je vais faire ça. Mais je n'avais pas peur. Voilà, c'est quand on est motivé. Je pense qu'il y a ces côtés de passion.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    D'être motivé. Donc, je suis quelqu'un de très positif aussi. Donc, voilà. Je ne vois pas trop les problèmes.

  • Speaker #0

    Très solaire aussi. Certainement lié aux origines.

  • Speaker #1

    Peut-être. Je vais me lancer. Oui. Et après, les problèmes, on les... C'est un peu le style. Et du coup, qu'est-ce que j'ai fait ? À l'époque, il y avait Cléa Atelier qui venait d'ouvrir ses portes. C'était, je pense, les premiers co-working de la céramique. Donc, c'était génial. C'était de... Comment on appelle ça ? L'atelier libre. Oui. Donc on arrive avec un abonnement. Et comme j'avais déjà les bases, et je suis très curieuse, donc aussi un peu autodidacte, donc j'avais acheté tous les livres que je pouvais pour apprendre. Et j'allais à cet atelier-là pour commencer à pratiquer. et donc ça commençait un peu comme ça, ensuite on s'est installé dans une maison et j'ai pu monter un petit atelier dans la cave et c'est là où avec Instagram je commençais à poster et j'ai eu de la chance d'avoir de commandes comme ça par Insta donc ça c'était génial parce que c'est vrai qu'on a un peu ses côtés, comment se lancer on ne se sent pas au début, on n'est pas légitime

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, je n'avais pas fait une vraie formation.

  • Speaker #0

    C'est un drôle de l'imposteur.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un peu ça. Tu dis, bon, je viens de commencer, j'ai pris en commande. Donc, tu vois, il fallait quand même... de aller doucement Mais ça permet aussi de tester les marchés. Donc, c'est intéressant. Mais j'ai quand même fait de formation. Donc, on dit qu'on est autodidacte, mais je ne prends... Je n'ai pas fait en formation en continu un an de CAP. Je ne sais pas quoi. J'ai fait plusieurs ateliers de céramiste, de workshop, de stage. Et je fais en formation émail aussi. C'était plus en formation pro.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que, bon, l'émail, quand même, c'est la partie Les chimiques,

  • Speaker #0

    c'est plus difficile.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, il faut continuer ça. Je pense que ça va me prendre vraiment deux années.

  • Speaker #0

    Mais je serais contente d'ailleurs de comprendre justement comment, au moment où tu reçois ton bloc de terre, comment tu commences à façonner ton objet. Quel est le processus de fabrication ? Parce que pour des personnes comme moi qui ne connaissent rien, je me demande comment tu passes, parce que là on est entouré de magnifiques objets, comment tu passes de ton bloc de terre à ce joli vase qu'on peut voir.

  • Speaker #1

    Alors, il y a... Il y a plusieurs techniques. Moi, mes techniques de préférence, c'est les pensées, les colambins, les vases scouturables. Pourquoi j'appelle scouturables ? C'est vraiment les mêmes techniques de la scouture sur terre où avec les colambins, tu es capable de faire tous les formes.

  • Speaker #0

    Donc un colambin, c'est un autre ?

  • Speaker #1

    Un colambin, c'est... Comment on appelle ça ?

  • Speaker #0

    Un rouleau à pâtisserie ?

  • Speaker #1

    Voilà, tu roules la terre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et les rouleaux à pâtisserie, en fait, c'est pour faire les plaques. Donc là, tu étales ta terre, tu les roules. Donc, tu sommes la pâtisserie et après, tu peux faire plusieurs choses. Et les columbins, c'est un peu les serpents.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et comme ça, comme dans les sculptures, tu fais de... Parce qu'au début, j'ai commencé avec les tours. Les tours, il y a un côté magnétique, hypnotique. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord, c'est très agréable à regarder.

  • Speaker #1

    Oui, quand on voit, ça tourne, c'est hypnotisant. Je commençais avec ça, ça m'attirait aussi les côtés techniques du tour. J'ai acheté un tour pour mon premier atelier. Et au bout d'un moment, je trouvais que tout était très rond. Rond et parfait.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'étais un peu attirée pour la chose asymétrique, justement.

  • Speaker #0

    Moi, parfaite.

  • Speaker #1

    Ouais, après je suis très perfectionniste aussi dans mes courbes. Il y a plusieurs céramistes peut-être qui vont faire, justement laisser tous les traces de doigts et suivre un peu ces chemins imparfaits. Moi c'est vrai que je suis un peu perfectionniste, donc je lise beaucoup ma terre. Je suis très inspirée par l'art, les sculptures abstraites du début du XXe siècle, par exemple. Je pense qu'il met forme, il y a un peu de ça. Et donc, voilà, avec ces colombins...

  • Speaker #0

    Mais tu as quitté le tour, tu as arrêté... Oui,

  • Speaker #1

    j'ai complètement quitté les tours. Après, c'est un... Quand je suis venue à Bastille, dans cet atelier, c'est un atelier modelage. On n'a pas la place pour les tours. J'avais pas... C'était aussi un... Voilà, un concours de sarcophagie. Et donc, quand je suis arrivée ici, j'ai dit, bon, mais ici, c'est modelage, on peut pas, il n'y a pas la place pour un tour. Donc, c'est à ce moment-là où on... Il n'y avait plus de tour.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'on n'en a même pas parlé. Tu es dans un atelier que tu partages.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un atelier partagé avec Lola Mourot, qui est là depuis 2017, et Léa Baldassari, qui est arrivée l'année dernière. Génial. Et on se connaît, on faisait partie d'un réseau de céramistes qui s'appelle Minuit Céramique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'était un réseau très bienveillant de céramistes, beaucoup de nouveaux céramistes aussi. du Covid Sarah et Yasmine elles ont décidé de créer ces collectifs pour faire une vente les ventes en ligne et donc c'était très intéressant parce que on se connaissait on se suivait, on se parlait par il y avait les groupes WhatsApp, on faisait de visio c'était très bien et aussi les filles elles ont fait des vente elles ont trouvé de partenariats donc on a fait dès que je suis rentrée on a fait très vite un partenariat au bon marché avec Bache et donc j'étais là c'est cool donc voilà je pense qu'il y avait un mode aussi de la céramique à ces moments donc les marques elles ont aussi beaucoup cherché à collaborer avec les céramistes Ensuite, il y a aussi Cessune. Il y a plusieurs marques dans la mode qui ont collaboré avec les céramistes. et donc c'est par ces réseaux de céramistes que j'ai su qu'il y avait en place Ksilberé dans cet atelier et donc tout de suite voilà un coup de bol un peu quand même oui oui c'est sûr qu'il faut qu'on en reste toute seule dans notre coin on rate un peu les opportunités donc c'est hyper important de de se faire, surtout pour moi j'ai pas mon réseau j'ai pas mes amis d'école même de jeunesse donc c'est comme tu disais pour les artisans, tu te rends compte qu'il y a pas vraiment d'artisans dans ton entourage oui oui c'est vrai et donc on se fait toi aussi t'es en train de faire ton réseau oui exactement,

  • Speaker #0

    non non mais je le dis souvent que moi j'essaie d'essayer C'était au début un travail d'études. Et en fait, ce travail d'études étant terminé, je suis en effet ravie de pouvoir rencontrer des artisans. Mais surtout, écouter leur passion. Parce que c'est vrai que je n'y connais rien.

  • Speaker #1

    Pour ton futur métier...

  • Speaker #0

    C'est important, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    On travaille les décorateurs, les architectes d'intérieur. C'est mes clients que j'adore. quand je suis contactée par un architecte d'intérieur c'est super souvent c'est de beaux projets on est très contente de pouvoir collaborer avec les archives génial

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une étape de fabrication que tu préfères et dans laquelle tu prends le plus de plaisir que les autres ? J'ai compris que du coup, avec l'utilisation du tour, c'était moins le cas parce que le résultat final était moins à l'image de ce que tu voulais rendre. Mais maintenant que c'est du modelage, est-ce que c'est l'avant-projet où tu imagines l'objet ? Est-ce que c'est quand...

  • Speaker #1

    Je pense que c'est le modelage lui-même. C'est au moment où tu touches la terre, où tu es en train de créer tes formes. Et c'est ces moments-là où tu es complètement connectée à ce que tu es en train de faire. et il y a beaucoup d'intuition je pense que c'est c'est le modelage c'est pour ça qu'on est là pour ces moments là parce que bon les ponçages, la poussière les mariages tout ça c'est moins fun nettoyer l'atelier faire les colis envoyés par la poste faire son site le marketing c'est vraiment Donc c'est sûr que c'est les moments du modelage, là on est au calme et c'est pour ça, c'est au moment où on arrive à écouter les podcasts. Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Parce que Lucienne nous racontait qu'elle avait l'habitude d'écouter des podcasts quand elle travaille du coup avec...

  • Speaker #1

    Lola et Léa. Ah,

  • Speaker #0

    Lola, Lola et Léa.

  • Speaker #1

    Les trois L. Ah,

  • Speaker #0

    génial, ça aide. Et alors attends, je me demandais, une fois que l'objet est modelé, tu le passes au four ? Et c'est là que vient l'émaillage.

  • Speaker #1

    Alors, on peut l'émailler cru. De façon générale, on passe par l'étape du biscuit. Donc, on fait un premier cuisson à basse température, donc à 950 millimètres degrés. D'accord. Et là, c'est un peu, tu parlais de terre cuite, c'est un peu la terre cuite. La terre poreuse et les pots de fleurs, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est en terre cuite.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est la terre cuite. Donc, c'est... de cuisson à basse température où la terre reste poreuse. D'accord. Parce que la terre, elle serait ferme. Et donc, comme la terre est poreuse, on l'appelle biscuit parce qu'elle absorbe l'eau comme un biscuit. Et l'émail, c'est de poudre de minéral.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Minéraux.

  • Speaker #0

    La poudre minérale.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est plusieurs types de minéraux.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc plusieurs types de minéraux. Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc on a les feldspaths, c'est en roche, c'est, voilà, et dans les feldspaths, tu as plusieurs minéraux, et ça on fait en poudre, donc les quartz, c'est la silice, et c'est ça l'émail en fait, et la terre aussi, la terre elle est composée de plusieurs minéraux, donc c'est juste l'émail, c'est en composition très spécifique, qui va vitrifier l'objet.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, oui, qui donne un aspect. C'est brillant.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est vraiment en couche de vert. Et par contre, pour les verres, il faut travailler directement au feu. Tu as déjà vu les lettres verriers, il y a toujours les flammes. Donc là, tu as besoin de 1700 degrés. Ah oui. Et nous, dans les fours céramiques, on monte dans nos fours électriques, parce qu'on est en ville, on ne peut pas avoir de four à gaz, c'est trop dangereux, ou même les fours à bois, tout ça, en ville, c'est impossible. Donc nous, on a les fours électriques, donc on monte à 1300 degrés, on va dire, et là, du coup, c'est ça les maïs, c'est cette couche de verre qu'on dépose sur... Les biscuits avec de l'eau. Donc les biscuits, ils absorbent de l'eau, ils posent les mailles sur la pièce. Et donc ensuite, on fait la deuxième cuisson à haute température, où là, il va avoir, l'émail, il va fondre.

  • Speaker #0

    Génial, d'accord. Est-ce que, je me demandais si tu arrivais et tu cherchais à te renouveler régulièrement dans tes fabrications, dans tes objets, ou au contraire, tu as trouvé une technique et une forme un peu particulière et à laquelle tu es devenue attachée, et que tu souhaites du coup conserver ? Je te pose cette question parce que moi, en... observant justement ton travail, j'ai le sentiment qu'on peut être capable de reconnaître un peu ton style et de comprendre que tu essayes de le décliner de mille manières différentes. Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'il y a une signature, Lucia Mondadori ?

  • Speaker #1

    Déjà, ça me fait plaisir d'entendre ça parce que je pense que cette partie artistique... Parce que bon, voilà, on a ces côtés artistes-céramistes. Donc les céramistes, c'est les côtés artisans où on fait des objets du quotidien. Et dans l'artiste-céramiste, c'est aussi là où on touche à l'art. Donc ces deux objets, ça peut être en sculpture ou en vase sculptural. Et là, on est vraiment dans la contemplation. Oui. Et donc, on est un peu entre... C'est dur de se mettre de...

  • Speaker #0

    Oui, des lignes de conduite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est où je suis artiste, artisan, tout ça, c'est de définition.

  • Speaker #0

    Mais on s'en fiche, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    justement. Mais je pense que même dans les côtés artisans, par exemple, je peux reproduire des choses avec un cahier de charges qu'on me demande. Oui. Donc en architecte, ça m'est déjà arrivé, donc il est arrivé avec de références, on a dessiné un peu ensemble, j'ai dit moi je ne peux pas refaire la pièce exactement comme ça, il faut que j'aie mettre aussi un peu ma patte dedans et aussi parce que je ne peux pas faire autrement. Donc je pense qu'il y a ces côtés où même si j'ai voulu, j'ai un geste, une façon de faire et c'est la seule façon que j'arrive en fait. c'est mon geste mais ça me fait plaisir encore une fois que tu dis ça que tu reconnaisses un e-style parce que je pense qu'il y a aussi cette recherche de justement trouver sa patte oui de oui oui une fois qu'on rentre dans dans ces métiers-là, on retrouve... Moi, je fais beaucoup de recherches justement pour savoir... C'est très dur de faire quelque chose complètement original. Oui, j'imagine bien. J'ai l'impression que tout était déjà fait à peu près. Et tu retrouves toujours quelqu'un qui a déjà fait... Donc, on a un XXe siècle qui était très libre en termes de création.

  • Speaker #0

    C'était le début de tout.

  • Speaker #1

    Il se libère, on va dire, de... Du classicisme. Donc là, il y a beaucoup de scooters, de céramistes même, des années 50. Je pense notamment à Valentine Glegel qui était en France et qui a fait beaucoup d'objets. Voilà, donc c'est une de mes inspirations. Moi et dans tout un tas d'autres céramistes aussi qui citent Valentine Schlegel. Et je pense qu'elle, à la fois, peut-être qu'elle était aussi inspirée par les sculpteurs du début du siècle, du genre Barbara Hepworth, Jean Arp, Brancusi.

  • Speaker #0

    Celui-là, je l'ai.

  • Speaker #1

    Ben oui, c'est incontournable. Et donc, on en fait un peu de recherche. Après, il y a plein d'autres noms. On peut être moins connus, il y a Georges Jouve, et en France, il y a aussi des années 50. Mais on va voir tout ce qu'ils ont créé, et en fait, c'est un peu comme dans la mode. Je pense qu'il y a de mode, il y a de phase, et les gens dans la mode aujourd'hui, ils vont chercher des fois un look un peu des années 50. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une phase.

  • Speaker #1

    Il y a deux phases pour ça. même si des fois tu as l'impression que tout est un peu à la mode, tout est son contraire d'aujourd'hui, parce que tu as les couleurs neutres, mais aussi tu as les couleurs pop, tu as l'abstrait, tu as les ronds, tu as les géométriques, tout est là. Mais c'est que tu as dit sur la déclinaison, tout à fait, je pense que là, depuis quelques mois, je suis dans une phase de recherche. et donc j'ai part à partir de mes formes,

  • Speaker #0

    par exemple les formes féminines je suis ravie que tu parles de tes inspirations parce que tu es attirée par l'art abstrait par la matière brute et aussi par la forme féminine je suis contente que tu nous décrives un peu oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr que les formes féminines c'est un pièce que j'appelle la Lilith ok, tu es là, on va aller que j'ai la chance de voir elle est on va dire c'est une de pièces qui ont des mandolées plus Et ça fait longtemps, c'est la première expo que j'ai faite au salon de design de Milan.

  • Speaker #0

    Qui vient de se terminer d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais, donc là c'était en 2021, c'est la première fois que j'ai participé au Saloni. C'était avec Milvaz, donc Milvaz c'est une expo itinérante. qui a commencé à Paris. Donc, c'est les thèmes du vase. Quand tu fais de vase, c'est un peu incontournable de participer une fois à 1000 vases. Et donc, je me suis inscrite. D'ailleurs, c'est un peu eux aussi qui m'ont aidée à lancer mon en stage, je pense, d'une certaine façon, parce qu'ils ont posté de photos à moi. Et c'était à l'époque où il y avait de vagues d'abonnés qui venaient dès qu'ils ont une grosse compte poster tes photos et donc je participais et pour cette expo j'ai fait trois pièces trois modèles de pièces toujours les pièces que je fais encore qui sont demandées par mes clients parce que j'ai ça sur mon site c'est ça sur Insta et souvent c'est les précommandes c'est en anglais, ils appellent ça commission Donc, elles sont les gens de particulier ou même des architectes qui sont en train de mobler, de finir leur réalisation. Ils proposent ça à leurs clients ou c'est les clients même qui ont un coup de cœur et qui me contactent et qui me disent je veux ça Et là…

  • Speaker #0

    Les pièces ne sont jamais les mêmes,

  • Speaker #1

    j'imagine. Jamais, c'est parce que chacune est faite… Unique, oui. Chacune est unique. Je n'ai pas de moule. Oui. Et j'ai déjà... Je réfléchis plusieurs fois à avoir de moule, en fait. Parce que si mes pièces sont très, très longues à faire...

  • Speaker #0

    Ce serait plus simple, en effet.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'ai besoin de travailler la pièce plusieurs fois. J'ai besoin d'affiner les courbes.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense qu'aussi, pour le client, c'est quand même très agréable de savoir qu'il a une pièce unique.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Par contre, il y a les prix qui sont compliqués, des fois. Oui. Donc, ça me prend... Ces deux pièces, l'effet de travailler au colin bas, c'est vraiment une sculpture. Donc là, des fois... peut-être en vase et je pense que les gens peut-être en sculpture je ne sais pas il y a un souci de prix des fois ce n'est pas facile ce n'est pas tout le monde qui comprend les prix parce que bon tu as les références aussi de l'industrie

  • Speaker #0

    que le client n'a pas forcément.

  • Speaker #1

    Oui, et bon, après, c'est sûr qu'il y a plusieurs clientèles, donc c'est sûr qu'il y a la clientèle qui cherche les objets uniques, les objets artistiques qui veulent ça, ils connaissent quand même. et donc on parlait de cette forme féminine et la lilith aussi elle a une histoire je parlais à mes collègues tout à l'heure sur Quand on fait une école de design, je pense qu'au même d'art, il y a un concept. En fait, on part d'un concept.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très vrai. C'est très vrai.

  • Speaker #1

    Et donc, ça continue. Et il y a une de nos collègues qui disait, non, mais moi, je ne suis pas designer. Du coup, je n'ai pas dit tout ça. Mais je pense que j'ai ça. Donc, quand je fais les pièces, des fois, c'est quelque chose qui vient de l'intuition. Mais après, tu regardes tes pièces et tu te dis, en fait, ça, ça vient d'où ? Et ça, là, tu te dis, ah, mais c'est vrai que moi, quand j'avais 15 ans... J'avais fait trois sculptures de femmes enceintes. Et donc, quelque part, j'étais attirée par les formes féminines depuis longtemps. Et d'ailleurs, comme beaucoup de gens. Et il y a un moment où même je me suis demandé, est-ce que ça venait quelque part du patriarcat aussi ? c'est fameux je n'ai pas tous les réponses mais il y a comme ils appellent en anglais les mayo gaze donc c'est les regards masculins parce que l'histoire d'art je ne sais pas tu as plus peur de l'histoire de l'art à ton école c'est l'histoire de l'homme dans l'art oui c'est très vrai et il y a très très peu d'artistes femmes déjà il y avait très peu et surtout il y a très peu qui restent dans nos souvenirs donc on est en train maintenant je pense qu'il y a beaucoup de chercheurs de chercheurs, surtout de chercheuses qui vont justement aller trouver ces personnages qui étaient là et les ramener à la lumière du jour ils disaient non il y avait deux artistes femmes c'est juste qu'on parle plus d'elles mais elles étaient là même si elles étaient minoritaires et donc je me disais est-ce que j'ai fait ces formes féminines parce qu'on a tellement l'habitude de voir ça de les sculptures de corps Ou est-ce que c'est l'histoire de la Fertility Goddess, c'est la déesse de la fertilité ? Et ça aussi, la pièce la plus ancienne, la sculpture la plus ancienne trouvée et datée par les carbones, c'est un Vénus qui date de 30 000 ans. Donc on est carrément dans les paléotiques. et ça c'était de chasseurs-couilleurs donc c'était avant les villes et on faisait déjà donc s'ils auraient trouvé une petite sculpture de fin d'enceinte en Vénus datée de cette époque-là parce que c'était un peu magique les fins d'enceinte on ne savait pas d'où ça venait Donc vous vous dites, bon, peut-être que c'est quelque chose d'encore plus ancienne.

  • Speaker #0

    C'était déjà à l'époque un thème très beau, en effet. Oui,

  • Speaker #1

    donc la femme enceinte, c'est magique. Et donc moi, je passais par là, j'ai deux enfants. Et c'est sûr qu'il faut voir ton corps changer. Et voilà, avoir deux enfants, c'est une expérience... très douloureuse, mais unique. Unique, ça c'est sûr. Et donc voilà, il y a un peu ces regards-là, je pense qu'il les formeront, ça vient, il y a la femme enceinte, il y a la fertilité. Donc peut-être qu'il y a aussi les meilleurs gays sur toutes ces femmes nues qu'on voit dans l'art aussi. Mais je n'ai pas de réponse précise, mais c'est un de concepts que j'essaye d'explorer pour toutes ces formes féminines.

  • Speaker #0

    Je te rassure, ça se voit. et j'invite d'ailleurs ceux qui nous écoutent à regarder parce que c'est vrai que moi je trouve ça hyper agréable de reconnaître j'ai été très contente après avoir bien scrollé ton Instagram regarder un peu la définition que tu donnais à ton travail et de retrouver des thèmes qu'on peut observer soi-même c'est toujours très satisfaisant se dire ah j'avais bien la bonne intuition c'est super après on est toujours très contentes aussi des fois de

  • Speaker #1

    de découvrir à quoi ça peut ramener les gens aussi, quel genre de sensations. Alors, c'est sûr que peut-être la femme, l'effet qu'on a encore, on peut très vite... se connecter à ça pour les formes plus abstraites donc ça, ça peut aller très loin oui, oui c'est marrant quand j'ai fait des formes ces formes avec les vides de vider un peu donc c'est quelque chose qui pour moi, je pensais vraiment comme hum J'ai nommé ça Ava, que ça veut dire vie. Donc c'est life, c'est la vie. Et je pensais toujours un peu à ces trous, la naissance, on passe par un trou, ou l'univers aussi, il y a cette espèce de trou où dès qu'on voit quelque chose en vide, en fait, les regards, il est attiré par ça. Et donc c'est de pièces, quand on a de pièces comme ça dans la maison, très vite... On est attiré par ces pièces-là. Elle prend les regards. Donc, avec la Lilith, maintenant, j'ai l'impression d'avoir trouvé les courbes que je voulais.

  • Speaker #0

    Lilith, c'est le nom de la pièce que tu lui as donnée.

  • Speaker #1

    Alors, il y a une histoire aussi pour la Lilith.

  • Speaker #0

    Je veux bien, parce que je... Tu l'utilises plusieurs fois et en fait, je n'ai pas la référence.

  • Speaker #1

    Alors, la Lilith, c'est en référence... Alors, ça vient... C'est très ancien. Donc c'est quelque chose qu'on va trouver pas dans la Bible, on va trouver dans la Kabbalah, pas dans la Torah non plus. La Torah, c'est l'Ancien Testament. La Lilith, elle est connue, par exemple, dans la culture juive, comme un démon. En fait, c'est un personnage qui, je pense, il y a un moment, après moi je ne sais rien, mais ça se raconte oralement, il ne s'était pas écrit, ou si c'était écrit, ça s'était enlevé. La Lilith, elle était, dans l'histoire orale, elle était créée en même temps qu'Adam. Adam donc Adam d'Adam et Ève donc elle était créée de la terre donc il y a cette soir Dieu a créé Adam et Lilith ils étaient créés en égalité il

  • Speaker #0

    n'y avait pas de Ève

  • Speaker #1

    Ève c'est venu après parce que Ève a été créée sur la côte d'Adam donc il y a un côté soumise oui On est créé à partir de l'homme.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que tu le vois.

  • Speaker #1

    Je les vois comme ça. Et la lilith, elle était créée au même temps de la Terre. Donc, il y avait aussi cette image de la Terre. Et donc, dans les histoires orales qu'on raconte, en fait, elles se barraient. Ils n'étaient pas d'accord. Elle est partie.

  • Speaker #0

    C'est une drôle d'histoire.

  • Speaker #1

    Oui. Et après, ce n'est pas moi qui raconte. Il y a un étude très sérieux. dans les années 70. Donc, elle est allée un peu chercher ces personnages de la Lilith, parce que dans... Voilà, si tu... Je suis allée en Israël, une fois je parlais de la Lilith pour savoir, elle me dit Non, mais la Lilith, c'est les démons ! Ah bon, d'accord ! Et donc, en fait, il y a cette chercheuse qui a récupéré ces personnages pour dire Non, mais on va raconter cette histoire autrement. Et donc là, c'est aussi une histoire très liée au patriarcal comme en femme indépendante qui est démonisée. Juste parce qu'elle n'était pas d'accord et s'est barrée. Tous les personnages qui sont les hommes, ils ont peur. Genre les sirènes, les sourcières. Tout ça, c'est un peu lié aussi à la limite. Dans plusieurs cultures. Il n'y a pas qu'il y ait la culture dans la Mésopotamie. Donc il y a des histoires de la limite. et donc comme il y a eu cette étude qui veut mettre les choses en perspective ré-raconter je ne sais pas si on peut dire ça raconter en nouvelle histoire de la Lilith, elle a devenu à partir de ces moments là en sort d'icône du féminisme aussi voilà j'essaye pour un parti c'est un icône pas hyper connu c'est pas un histoire mais quand j'ai vu ça je suis tombée sur ça mais c'était dans mes recherches parce que j'ai recherché de noms pour mes pièces et donc souvent j'aime bien l'étymologie de mots donc je suis allée Ava c'est en hébreu J'ai cherché deux mots en arabe aussi, Aïcha, et donc pour tous ces mots-là, je vais chercher l'histoire de ces mots-là. Et donc, c'est dans ces recherches-là que je suis tombée sur la Lilith. Et en fait, des fois, je passe même deux heures. Et je dis, il faut que je trouve ces noms, parce que je passe deux heures à chercher. Oui, je comprends. Mais en même temps, ça fait partie de choses que j'aime faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est marrant. Il y a une question que j'aime bien poser aux artisans que j'interroge, c'est un peu ta routine. Qu'est-ce que le matin, tu te lèves, tu te rends directement... Comment se passent tes journées ?

  • Speaker #1

    Alors les matins, j'aime bien les matins un peu plus au calme. Donc j'ai fait tout ce qui est ordi, ordinateur, prends mon café. Donc j'essaye d'enlever cette partie. Après, je ne fais pas ça tous les jours. Mais dès que j'ai des choses à faire à l'ordinateur, c'est les matins.

  • Speaker #0

    Parce que pour toi, c'est la partie la moins amusante. Donc tu te dis que c'est fait ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après sinon...

  • Speaker #0

    Ça traîne.

  • Speaker #1

    Tu ne fais pas ça les soirs. Nous, on n'a pas un parti bureau dans l'atelier. Et donc ça, il faut faire de la maison. Donc j'ai un petit bureau chez moi. Donc j'ai... J'ai fait tout ce qui est, on va dire, administrative, mon site.

  • Speaker #0

    Ton Instagram.

  • Speaker #1

    Mon Instagram, on peut faire du téléphone. Donc ça, ça va. C'est vrai. Je peux faire dans le café ou même d'ici. Des fois, on prend de l'auto vite fait et on peut faire un poste. Souvent, c'est les postes les moins travaillés qui marchent mieux.

  • Speaker #0

    C'est drôle.

  • Speaker #1

    Et ensuite, peut-être que je vais arriver à l'atelier vers 10h, 11h. Je vais travailler sur plusieurs... Ça dépend si c'est en commande ou si je suis en train de créer de nouvelles pièces. Chaque jour, c'est un peu différent. et en fait nous on n'a pas de routine comme ça les jours peuvent être assez différents parce qu'on a des étapes donc on peut passer par exemple une semaine à faire du modelage et donc là on va créer toutes les pièces qui vont ensuite sécher et vont passer par l'étape biscuit. Oui. Et ensuite, il va y avoir une semaine où on va les émailler. D'accord. Donc en fait, on est un peu partout tout le temps. Je me rends compte que tous les artisans sont pareils en fait.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas vraiment de routine.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une routine qui s'installe, mais c'est plus une sorte de routine par mois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Par trois semaines, par cycle.

  • Speaker #0

    Génial, on s'en lasse moins. Et alors, j'ai deux petites dernières questions. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à toi et à ton atelier pour l'avenir ?

  • Speaker #1

    Alors, bon, beaucoup de ventes.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait génial.

  • Speaker #1

    Après, je pense que j'ai envie aussi de la transmission. D'accord. Je partage. Mon premier job, quand j'avais 18 ans, c'est que j'étais prof d'anglais.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est quelque chose que tu as...

  • Speaker #1

    J'aimais ça. Et c'est vrai que depuis que je commençais dans la céramique, j'étais beaucoup dans la créa, dans la prod, dans les commandes. J'aime bien ça aussi. et du coup là j'ai dit non mais c'est cool quand même de peut-être faire je reçois beaucoup de demandes de cours oui génial tant fait non parce que ici on n'est pas encore adapté mais on est en train de se poser les questions est-ce qu'on n'adapterait pas notre atelier pour pouvoir peut-être faire pas de cours toutes les semaines mais peut-être de stages plus ponctuels autour d'un vase pour que les gens puissent créer avec moi merci et que je puisse les guider dans ça. Donc je pense que c'est quelque chose qui va venir. Génial.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y aurait un corps de métier dans le milieu de l'artisanat qui te fascine et que tu aimerais entendre au micro de Parole d'artisan ?

  • Speaker #1

    Je les garde beaucoup, les gens qui travaillent les métals. les verts, les bois comme j'ai bien cité donc oui dans ces trois métiers là pour moi ça serait super de les entendre j'adorerais,

  • Speaker #0

    bois j'ai mais ce serait métal et verts j'aimerais beaucoup super merci infiniment Lucia pour cet entretien merci à toi merci d'avoir accepté de parler au micro de Parole d'Artisan et merci pour toutes tes réponses et ces discussions tellement enrichissantes Merci à vous tous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. N'hésitez pas à suivre les actualités de Lucia sur Instagram ou de faire un tour sur son beau site internet dont les liens sont affichés en description. N'hésitez pas non plus à partager cet épisode pour faire parler de tous ses métiers au service du beau. A très bientôt pour un prochain épisode. Thank you.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation de Lucia

    00:45

  • La reconversion professionnelle de Lucia

    09:00

  • Processus de fabrication

    11:46

  • Le modelage et l'émaillage

    18:05

  • Signature Lucia Mondadori

    22:20

  • Les inspirations de Lucia

    27:13

  • L'histoire de la Lilith

    36:52

  • La routine de Lucia

    41:12

  • Quel avenir pour Lucia ?

    43:40

  • Une idée pour le prochain épisode ?

    44:53

  • Conclusion

    45:21

Description

C'est en modelant un petit objet en terre entre les mains que Lucia Mondadori m'ouvre les portes de son charmant atelier partagé du 12ème arrondissement.

Femme solaire et enthousiaste, elle éprouve de la joie au quotidien à travailler la matière brute. L'art sculpturale, la nature, les formes féminines et la précision sont les maîtres-mots de Lucia.

Elle nous raconte son parcours, sa reconversion professionnelle, son processus de création et nous parle des enjeux actuels auxquels sont confrontés les artisans.

Lucia a l'âme entrepreneuriale, elle se plaît à imaginer et à créer et n'a pas peur de se lancer !


Merci infiniment Lucia pour notre échange et de t'être tant livrée, merci pour cette passion que tu nous transmets avec un enthousiasme qui te caractérise si bien !


Je vous invite à suivre les actualités de Lucia Mondadori sur son site internet : https://www.luciamondadori.com ou sur instagram : https://www.instagram.com/atelier.luciamondadori/



Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode et je vous donne rendez-vous le 1er Juin pour le prochain épisode de Paroles d'artisans.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Parole d'artisan. Je suis Ombline de la Doucette et à travers ce podcast, je cherche une ligne de conduite pour exercer ma future profession. Vous y trouverez des échanges avec des personnalités bien câblées sur le sujet du savoir-faire, thématique qui me tient à cœur et qui, selon moi, donne du sens à mon métier. Si comme moi vous cherchez à faire du beau, du bien ou du bon dans votre activité, alors peut-être que ces discussions pourront vous intéresser. Et si tous ensemble, nous nous posions les bonnes questions pour tendre vers un monde plus beau ? Bonjour Lucia.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Parole d'artisan, merci de participer à ce nouvel épisode de podcast. Je me situe actuellement dans le 11e arrondissement de Paris, l'atelier Saint-Sabin, et je suis ravie d'avoir enfin une céramiste à ce micro et de pouvoir discuter avec toi Lucia, de ton parcours, de ta reconversion professionnelle, de tes motivations, de ton processus créatif et de tous les éléments qui t'ont poussé à te lancer dans ce savoir-faire ancestral. Pour faire une courte description de la céramique, et tu pourras me corriger si besoin, c'est une pratique que l'on dit appartenir aux arts du feu, qui implique le travail de la terre, et plus particulièrement de l'argile. Elle peut être cuite jusqu'à 1000 degrés. En fonction de la température de cuisson, la céramique va devenir de la terre cuite, de la faïence, du gré ou de la porcelaine. Est-ce que je suis à peu près juste ?

  • Speaker #1

    Bonjour Améline, bienvenue à l'atelier. Ça me fait plaisir aussi de t'avoir. Oui, petite correction, nous on peut cuire la céramique jusqu'à 1300-1320, surtout la porcelaine. qui est très proche du vert, d'ailleurs. Et oui, il y a beaucoup de confusion autour de la céramique. Qu'est-ce que c'est la faïence, l'éclat ? Souvent, la température, c'est ce qui fait la différence. On a des terres de basse température, comme la faïence. Et du coup, ça tuit jusqu'à 1000°C, 1100°C, 1200°C. Et après, on a les terres de haute température, de... voilà, de... à partir de 1200°C, juste à 1300°C. Donc c'est un petit volcan, qui on a dans l'atelier, qui monte à 1300°C.

  • Speaker #0

    Génial, merci pour cette petite précision. Vous l'aurez entendu, Lucia a un petit accent. Est-ce que tu peux nous dire un peu, Lucia, ton parcours, d'où est venue cette passion de la céramique et d'où tu viens finalement ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors je suis d'origine brésilienne. Et italienne aussi. Mondadori, très italien. Mais je suis née au Brésil. J'ai grandi au Brésil. Et ça fait maintenant huit ans presque que je suis en France. Et voilà mon parcours. Alors, j'ai fait mes études en design graphique. Et voilà, école de design. Et donc, à l'époque, ça, c'était au début des années 2000. Ça fait un petit moment. J'ai 42 ans.

  • Speaker #0

    Attends, attends.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est peut-être un peu mes parents aussi qui m'ont poussée vers les designs. J'étais adolescente. Je faisais un peu de l'art plastique. Et je pense que les designs, il y avait un côté plus technique. Ils avaient peur de la vie d'artiste.

  • Speaker #0

    Ils se sont dit que le design, c'était plus...

  • Speaker #1

    Oui, voilà, il y avait les côtés plus techniques. Et finalement, on retombe un peu dans l'art quelque part, je pense. Et bon, après mon école de design, je travaillais dans deux maisons d'audition. Aussi, j'ai bossé huit ans dans une société, je faisais le visual merchandising. C'est un peu la scéno pour les boutiques, les vitrines. Donc, il y avait toujours un côté créatif, mais plus pour les marchés, pour les commerces. Et j'ai eu une petite aventure d'entrepreneur après avoir quitté mon job. J'ai monté une petite boîte de jus pressé à froid.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai vu.

  • Speaker #1

    C'est de jus détox, jus vert. C'était 2013, donc on était, je pense, à fond.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas encore arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'était avant. J'avais habité en France plus jeune. D'accord. Et j'avais passé trois ans en tant que graphiste dans une maison d'édition. Donc c'était une première expérience en France. Je suis italienne, donc je passe par l'italien. Donc c'était facile. pour venir et travailler. Et donc, voilà, je pense que cette aventure de jeux pressés à froid, ça a duré deux ans, très intense. Et j'ai vendu cette petite boîte, j'ai eu de la chance de pouvoir les faire. Et donc j'avais un peu d'argent de côté quand je suis arrivée en France pour, je me suis dit là, qu'est-ce que je veux faire ? Je ne voulais pas refaire ça en France et donc je suis tombée dans la céramique. Et pour la petite histoire, j'ai rencontré mon compagnon qui est français. Et là, on décide de s'installer en France, fondée en famille, tout ça. Et je trouvais qu'il n'avait pas de jolies assiettes. Tout était un peu cassé. C'était... J'ai mon... On va changer ça. Je suis allée à la recherche des assiettes. Pas encore, je dis, je vais acheter de la vaisselle. Et en fait, je ne trouvais pas ce que je voulais. Je n'étais pas encore branchée céramique artisanale à l'époque. Je pense qu'il y avait déjà une nouvelle vague de céramistes. Ça, c'est 2017-2018. A cette époque... Et donc, je me suis dit, je vais les faire moi-même.

  • Speaker #0

    Bonne idée.

  • Speaker #1

    Ça m'a pris quand même un peu de temps. Mais je n'avais pas peur. Je pense que l'effet d'avoir fait cette société de jus, je n'avais pas peur de me lancer. Peut-être les musiques de design. J'avais bossé huit ans dans une maison d'édition d'objets. Donc, j'avais un peu l'habitude de travailler avec ça. ça avec les objets. Par contre, d'aller faire moi-même les objets, c'était un peu la première fois, parce que pendant mes études, c'était l'objet graphique qu'ils ont fait dans l'ordinateur. Donc là, il fallait sortir un vrai objet, mais il y avait déjà, je pense, cette attirance par l'objet. Et donc j'ai fait le premier cours de céramique en loisirs créatifs, et donc... Au moment où tu touches la terre, ça arrive à beaucoup de gens. Après, tu ne veux plus arrêter. Il y a un côté aussi thérapeutique, d'art-thérapie presque. On se reconnecte. En plus, on est dans la ville, donc il y a les bétons partout. Là, on touche la terre, je pense qu'il y a quelque chose de chimique.

  • Speaker #0

    Non, sûrement.

  • Speaker #1

    et donc on est aussi très centré sur les moments présents on n'est pas dans notre tête à se poser mille questions on a quelque chose à réaliser on fait avec les mains et à la fin de la journée on a réalisé deux objets et donc il y a cette espèce d'accomplissement qui je pense qu'on embosse dans les grosses boîtes où on fait juste partie on ne sait pas trop qu'est-ce qu'on fait là des fois et là on fait des choses Là, du début à la fin, on a cet objet. Donc j'étais prise par... Et c'est là où j'ai décidé très vite que j'allais essayer d'en faire mon nouveau métier, ma réconversion.

  • Speaker #0

    Et ça t'a pris combien de temps entre le moment où tu prends cette décision et où tu te lances vraiment ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est marrant parce que dans ma tête, j'ai pris la décision très vite. Genre, je vais faire ça. Mais je n'avais pas peur. Voilà, c'est quand on est motivé. Je pense qu'il y a ces côtés de passion.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    D'être motivé. Donc, je suis quelqu'un de très positif aussi. Donc, voilà. Je ne vois pas trop les problèmes.

  • Speaker #0

    Très solaire aussi. Certainement lié aux origines.

  • Speaker #1

    Peut-être. Je vais me lancer. Oui. Et après, les problèmes, on les... C'est un peu le style. Et du coup, qu'est-ce que j'ai fait ? À l'époque, il y avait Cléa Atelier qui venait d'ouvrir ses portes. C'était, je pense, les premiers co-working de la céramique. Donc, c'était génial. C'était de... Comment on appelle ça ? L'atelier libre. Oui. Donc on arrive avec un abonnement. Et comme j'avais déjà les bases, et je suis très curieuse, donc aussi un peu autodidacte, donc j'avais acheté tous les livres que je pouvais pour apprendre. Et j'allais à cet atelier-là pour commencer à pratiquer. et donc ça commençait un peu comme ça, ensuite on s'est installé dans une maison et j'ai pu monter un petit atelier dans la cave et c'est là où avec Instagram je commençais à poster et j'ai eu de la chance d'avoir de commandes comme ça par Insta donc ça c'était génial parce que c'est vrai qu'on a un peu ses côtés, comment se lancer on ne se sent pas au début, on n'est pas légitime

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, je n'avais pas fait une vraie formation.

  • Speaker #0

    C'est un drôle de l'imposteur.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un peu ça. Tu dis, bon, je viens de commencer, j'ai pris en commande. Donc, tu vois, il fallait quand même... de aller doucement Mais ça permet aussi de tester les marchés. Donc, c'est intéressant. Mais j'ai quand même fait de formation. Donc, on dit qu'on est autodidacte, mais je ne prends... Je n'ai pas fait en formation en continu un an de CAP. Je ne sais pas quoi. J'ai fait plusieurs ateliers de céramiste, de workshop, de stage. Et je fais en formation émail aussi. C'était plus en formation pro.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que, bon, l'émail, quand même, c'est la partie Les chimiques,

  • Speaker #0

    c'est plus difficile.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, il faut continuer ça. Je pense que ça va me prendre vraiment deux années.

  • Speaker #0

    Mais je serais contente d'ailleurs de comprendre justement comment, au moment où tu reçois ton bloc de terre, comment tu commences à façonner ton objet. Quel est le processus de fabrication ? Parce que pour des personnes comme moi qui ne connaissent rien, je me demande comment tu passes, parce que là on est entouré de magnifiques objets, comment tu passes de ton bloc de terre à ce joli vase qu'on peut voir.

  • Speaker #1

    Alors, il y a... Il y a plusieurs techniques. Moi, mes techniques de préférence, c'est les pensées, les colambins, les vases scouturables. Pourquoi j'appelle scouturables ? C'est vraiment les mêmes techniques de la scouture sur terre où avec les colambins, tu es capable de faire tous les formes.

  • Speaker #0

    Donc un colambin, c'est un autre ?

  • Speaker #1

    Un colambin, c'est... Comment on appelle ça ?

  • Speaker #0

    Un rouleau à pâtisserie ?

  • Speaker #1

    Voilà, tu roules la terre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et les rouleaux à pâtisserie, en fait, c'est pour faire les plaques. Donc là, tu étales ta terre, tu les roules. Donc, tu sommes la pâtisserie et après, tu peux faire plusieurs choses. Et les columbins, c'est un peu les serpents.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et comme ça, comme dans les sculptures, tu fais de... Parce qu'au début, j'ai commencé avec les tours. Les tours, il y a un côté magnétique, hypnotique. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord, c'est très agréable à regarder.

  • Speaker #1

    Oui, quand on voit, ça tourne, c'est hypnotisant. Je commençais avec ça, ça m'attirait aussi les côtés techniques du tour. J'ai acheté un tour pour mon premier atelier. Et au bout d'un moment, je trouvais que tout était très rond. Rond et parfait.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'étais un peu attirée pour la chose asymétrique, justement.

  • Speaker #0

    Moi, parfaite.

  • Speaker #1

    Ouais, après je suis très perfectionniste aussi dans mes courbes. Il y a plusieurs céramistes peut-être qui vont faire, justement laisser tous les traces de doigts et suivre un peu ces chemins imparfaits. Moi c'est vrai que je suis un peu perfectionniste, donc je lise beaucoup ma terre. Je suis très inspirée par l'art, les sculptures abstraites du début du XXe siècle, par exemple. Je pense qu'il met forme, il y a un peu de ça. Et donc, voilà, avec ces colombins...

  • Speaker #0

    Mais tu as quitté le tour, tu as arrêté... Oui,

  • Speaker #1

    j'ai complètement quitté les tours. Après, c'est un... Quand je suis venue à Bastille, dans cet atelier, c'est un atelier modelage. On n'a pas la place pour les tours. J'avais pas... C'était aussi un... Voilà, un concours de sarcophagie. Et donc, quand je suis arrivée ici, j'ai dit, bon, mais ici, c'est modelage, on peut pas, il n'y a pas la place pour un tour. Donc, c'est à ce moment-là où on... Il n'y avait plus de tour.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'on n'en a même pas parlé. Tu es dans un atelier que tu partages.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un atelier partagé avec Lola Mourot, qui est là depuis 2017, et Léa Baldassari, qui est arrivée l'année dernière. Génial. Et on se connaît, on faisait partie d'un réseau de céramistes qui s'appelle Minuit Céramique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'était un réseau très bienveillant de céramistes, beaucoup de nouveaux céramistes aussi. du Covid Sarah et Yasmine elles ont décidé de créer ces collectifs pour faire une vente les ventes en ligne et donc c'était très intéressant parce que on se connaissait on se suivait, on se parlait par il y avait les groupes WhatsApp, on faisait de visio c'était très bien et aussi les filles elles ont fait des vente elles ont trouvé de partenariats donc on a fait dès que je suis rentrée on a fait très vite un partenariat au bon marché avec Bache et donc j'étais là c'est cool donc voilà je pense qu'il y avait un mode aussi de la céramique à ces moments donc les marques elles ont aussi beaucoup cherché à collaborer avec les céramistes Ensuite, il y a aussi Cessune. Il y a plusieurs marques dans la mode qui ont collaboré avec les céramistes. et donc c'est par ces réseaux de céramistes que j'ai su qu'il y avait en place Ksilberé dans cet atelier et donc tout de suite voilà un coup de bol un peu quand même oui oui c'est sûr qu'il faut qu'on en reste toute seule dans notre coin on rate un peu les opportunités donc c'est hyper important de de se faire, surtout pour moi j'ai pas mon réseau j'ai pas mes amis d'école même de jeunesse donc c'est comme tu disais pour les artisans, tu te rends compte qu'il y a pas vraiment d'artisans dans ton entourage oui oui c'est vrai et donc on se fait toi aussi t'es en train de faire ton réseau oui exactement,

  • Speaker #0

    non non mais je le dis souvent que moi j'essaie d'essayer C'était au début un travail d'études. Et en fait, ce travail d'études étant terminé, je suis en effet ravie de pouvoir rencontrer des artisans. Mais surtout, écouter leur passion. Parce que c'est vrai que je n'y connais rien.

  • Speaker #1

    Pour ton futur métier...

  • Speaker #0

    C'est important, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    On travaille les décorateurs, les architectes d'intérieur. C'est mes clients que j'adore. quand je suis contactée par un architecte d'intérieur c'est super souvent c'est de beaux projets on est très contente de pouvoir collaborer avec les archives génial

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une étape de fabrication que tu préfères et dans laquelle tu prends le plus de plaisir que les autres ? J'ai compris que du coup, avec l'utilisation du tour, c'était moins le cas parce que le résultat final était moins à l'image de ce que tu voulais rendre. Mais maintenant que c'est du modelage, est-ce que c'est l'avant-projet où tu imagines l'objet ? Est-ce que c'est quand...

  • Speaker #1

    Je pense que c'est le modelage lui-même. C'est au moment où tu touches la terre, où tu es en train de créer tes formes. Et c'est ces moments-là où tu es complètement connectée à ce que tu es en train de faire. et il y a beaucoup d'intuition je pense que c'est c'est le modelage c'est pour ça qu'on est là pour ces moments là parce que bon les ponçages, la poussière les mariages tout ça c'est moins fun nettoyer l'atelier faire les colis envoyés par la poste faire son site le marketing c'est vraiment Donc c'est sûr que c'est les moments du modelage, là on est au calme et c'est pour ça, c'est au moment où on arrive à écouter les podcasts. Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Parce que Lucienne nous racontait qu'elle avait l'habitude d'écouter des podcasts quand elle travaille du coup avec...

  • Speaker #1

    Lola et Léa. Ah,

  • Speaker #0

    Lola, Lola et Léa.

  • Speaker #1

    Les trois L. Ah,

  • Speaker #0

    génial, ça aide. Et alors attends, je me demandais, une fois que l'objet est modelé, tu le passes au four ? Et c'est là que vient l'émaillage.

  • Speaker #1

    Alors, on peut l'émailler cru. De façon générale, on passe par l'étape du biscuit. Donc, on fait un premier cuisson à basse température, donc à 950 millimètres degrés. D'accord. Et là, c'est un peu, tu parlais de terre cuite, c'est un peu la terre cuite. La terre poreuse et les pots de fleurs, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est en terre cuite.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est la terre cuite. Donc, c'est... de cuisson à basse température où la terre reste poreuse. D'accord. Parce que la terre, elle serait ferme. Et donc, comme la terre est poreuse, on l'appelle biscuit parce qu'elle absorbe l'eau comme un biscuit. Et l'émail, c'est de poudre de minéral.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Minéraux.

  • Speaker #0

    La poudre minérale.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est plusieurs types de minéraux.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc plusieurs types de minéraux. Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc on a les feldspaths, c'est en roche, c'est, voilà, et dans les feldspaths, tu as plusieurs minéraux, et ça on fait en poudre, donc les quartz, c'est la silice, et c'est ça l'émail en fait, et la terre aussi, la terre elle est composée de plusieurs minéraux, donc c'est juste l'émail, c'est en composition très spécifique, qui va vitrifier l'objet.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, oui, qui donne un aspect. C'est brillant.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est vraiment en couche de vert. Et par contre, pour les verres, il faut travailler directement au feu. Tu as déjà vu les lettres verriers, il y a toujours les flammes. Donc là, tu as besoin de 1700 degrés. Ah oui. Et nous, dans les fours céramiques, on monte dans nos fours électriques, parce qu'on est en ville, on ne peut pas avoir de four à gaz, c'est trop dangereux, ou même les fours à bois, tout ça, en ville, c'est impossible. Donc nous, on a les fours électriques, donc on monte à 1300 degrés, on va dire, et là, du coup, c'est ça les maïs, c'est cette couche de verre qu'on dépose sur... Les biscuits avec de l'eau. Donc les biscuits, ils absorbent de l'eau, ils posent les mailles sur la pièce. Et donc ensuite, on fait la deuxième cuisson à haute température, où là, il va avoir, l'émail, il va fondre.

  • Speaker #0

    Génial, d'accord. Est-ce que, je me demandais si tu arrivais et tu cherchais à te renouveler régulièrement dans tes fabrications, dans tes objets, ou au contraire, tu as trouvé une technique et une forme un peu particulière et à laquelle tu es devenue attachée, et que tu souhaites du coup conserver ? Je te pose cette question parce que moi, en... observant justement ton travail, j'ai le sentiment qu'on peut être capable de reconnaître un peu ton style et de comprendre que tu essayes de le décliner de mille manières différentes. Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'il y a une signature, Lucia Mondadori ?

  • Speaker #1

    Déjà, ça me fait plaisir d'entendre ça parce que je pense que cette partie artistique... Parce que bon, voilà, on a ces côtés artistes-céramistes. Donc les céramistes, c'est les côtés artisans où on fait des objets du quotidien. Et dans l'artiste-céramiste, c'est aussi là où on touche à l'art. Donc ces deux objets, ça peut être en sculpture ou en vase sculptural. Et là, on est vraiment dans la contemplation. Oui. Et donc, on est un peu entre... C'est dur de se mettre de...

  • Speaker #0

    Oui, des lignes de conduite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est où je suis artiste, artisan, tout ça, c'est de définition.

  • Speaker #0

    Mais on s'en fiche, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    justement. Mais je pense que même dans les côtés artisans, par exemple, je peux reproduire des choses avec un cahier de charges qu'on me demande. Oui. Donc en architecte, ça m'est déjà arrivé, donc il est arrivé avec de références, on a dessiné un peu ensemble, j'ai dit moi je ne peux pas refaire la pièce exactement comme ça, il faut que j'aie mettre aussi un peu ma patte dedans et aussi parce que je ne peux pas faire autrement. Donc je pense qu'il y a ces côtés où même si j'ai voulu, j'ai un geste, une façon de faire et c'est la seule façon que j'arrive en fait. c'est mon geste mais ça me fait plaisir encore une fois que tu dis ça que tu reconnaisses un e-style parce que je pense qu'il y a aussi cette recherche de justement trouver sa patte oui de oui oui une fois qu'on rentre dans dans ces métiers-là, on retrouve... Moi, je fais beaucoup de recherches justement pour savoir... C'est très dur de faire quelque chose complètement original. Oui, j'imagine bien. J'ai l'impression que tout était déjà fait à peu près. Et tu retrouves toujours quelqu'un qui a déjà fait... Donc, on a un XXe siècle qui était très libre en termes de création.

  • Speaker #0

    C'était le début de tout.

  • Speaker #1

    Il se libère, on va dire, de... Du classicisme. Donc là, il y a beaucoup de scooters, de céramistes même, des années 50. Je pense notamment à Valentine Glegel qui était en France et qui a fait beaucoup d'objets. Voilà, donc c'est une de mes inspirations. Moi et dans tout un tas d'autres céramistes aussi qui citent Valentine Schlegel. Et je pense qu'elle, à la fois, peut-être qu'elle était aussi inspirée par les sculpteurs du début du siècle, du genre Barbara Hepworth, Jean Arp, Brancusi.

  • Speaker #0

    Celui-là, je l'ai.

  • Speaker #1

    Ben oui, c'est incontournable. Et donc, on en fait un peu de recherche. Après, il y a plein d'autres noms. On peut être moins connus, il y a Georges Jouve, et en France, il y a aussi des années 50. Mais on va voir tout ce qu'ils ont créé, et en fait, c'est un peu comme dans la mode. Je pense qu'il y a de mode, il y a de phase, et les gens dans la mode aujourd'hui, ils vont chercher des fois un look un peu des années 50. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une phase.

  • Speaker #1

    Il y a deux phases pour ça. même si des fois tu as l'impression que tout est un peu à la mode, tout est son contraire d'aujourd'hui, parce que tu as les couleurs neutres, mais aussi tu as les couleurs pop, tu as l'abstrait, tu as les ronds, tu as les géométriques, tout est là. Mais c'est que tu as dit sur la déclinaison, tout à fait, je pense que là, depuis quelques mois, je suis dans une phase de recherche. et donc j'ai part à partir de mes formes,

  • Speaker #0

    par exemple les formes féminines je suis ravie que tu parles de tes inspirations parce que tu es attirée par l'art abstrait par la matière brute et aussi par la forme féminine je suis contente que tu nous décrives un peu oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr que les formes féminines c'est un pièce que j'appelle la Lilith ok, tu es là, on va aller que j'ai la chance de voir elle est on va dire c'est une de pièces qui ont des mandolées plus Et ça fait longtemps, c'est la première expo que j'ai faite au salon de design de Milan.

  • Speaker #0

    Qui vient de se terminer d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais, donc là c'était en 2021, c'est la première fois que j'ai participé au Saloni. C'était avec Milvaz, donc Milvaz c'est une expo itinérante. qui a commencé à Paris. Donc, c'est les thèmes du vase. Quand tu fais de vase, c'est un peu incontournable de participer une fois à 1000 vases. Et donc, je me suis inscrite. D'ailleurs, c'est un peu eux aussi qui m'ont aidée à lancer mon en stage, je pense, d'une certaine façon, parce qu'ils ont posté de photos à moi. Et c'était à l'époque où il y avait de vagues d'abonnés qui venaient dès qu'ils ont une grosse compte poster tes photos et donc je participais et pour cette expo j'ai fait trois pièces trois modèles de pièces toujours les pièces que je fais encore qui sont demandées par mes clients parce que j'ai ça sur mon site c'est ça sur Insta et souvent c'est les précommandes c'est en anglais, ils appellent ça commission Donc, elles sont les gens de particulier ou même des architectes qui sont en train de mobler, de finir leur réalisation. Ils proposent ça à leurs clients ou c'est les clients même qui ont un coup de cœur et qui me contactent et qui me disent je veux ça Et là…

  • Speaker #0

    Les pièces ne sont jamais les mêmes,

  • Speaker #1

    j'imagine. Jamais, c'est parce que chacune est faite… Unique, oui. Chacune est unique. Je n'ai pas de moule. Oui. Et j'ai déjà... Je réfléchis plusieurs fois à avoir de moule, en fait. Parce que si mes pièces sont très, très longues à faire...

  • Speaker #0

    Ce serait plus simple, en effet.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'ai besoin de travailler la pièce plusieurs fois. J'ai besoin d'affiner les courbes.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense qu'aussi, pour le client, c'est quand même très agréable de savoir qu'il a une pièce unique.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Par contre, il y a les prix qui sont compliqués, des fois. Oui. Donc, ça me prend... Ces deux pièces, l'effet de travailler au colin bas, c'est vraiment une sculpture. Donc là, des fois... peut-être en vase et je pense que les gens peut-être en sculpture je ne sais pas il y a un souci de prix des fois ce n'est pas facile ce n'est pas tout le monde qui comprend les prix parce que bon tu as les références aussi de l'industrie

  • Speaker #0

    que le client n'a pas forcément.

  • Speaker #1

    Oui, et bon, après, c'est sûr qu'il y a plusieurs clientèles, donc c'est sûr qu'il y a la clientèle qui cherche les objets uniques, les objets artistiques qui veulent ça, ils connaissent quand même. et donc on parlait de cette forme féminine et la lilith aussi elle a une histoire je parlais à mes collègues tout à l'heure sur Quand on fait une école de design, je pense qu'au même d'art, il y a un concept. En fait, on part d'un concept.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très vrai. C'est très vrai.

  • Speaker #1

    Et donc, ça continue. Et il y a une de nos collègues qui disait, non, mais moi, je ne suis pas designer. Du coup, je n'ai pas dit tout ça. Mais je pense que j'ai ça. Donc, quand je fais les pièces, des fois, c'est quelque chose qui vient de l'intuition. Mais après, tu regardes tes pièces et tu te dis, en fait, ça, ça vient d'où ? Et ça, là, tu te dis, ah, mais c'est vrai que moi, quand j'avais 15 ans... J'avais fait trois sculptures de femmes enceintes. Et donc, quelque part, j'étais attirée par les formes féminines depuis longtemps. Et d'ailleurs, comme beaucoup de gens. Et il y a un moment où même je me suis demandé, est-ce que ça venait quelque part du patriarcat aussi ? c'est fameux je n'ai pas tous les réponses mais il y a comme ils appellent en anglais les mayo gaze donc c'est les regards masculins parce que l'histoire d'art je ne sais pas tu as plus peur de l'histoire de l'art à ton école c'est l'histoire de l'homme dans l'art oui c'est très vrai et il y a très très peu d'artistes femmes déjà il y avait très peu et surtout il y a très peu qui restent dans nos souvenirs donc on est en train maintenant je pense qu'il y a beaucoup de chercheurs de chercheurs, surtout de chercheuses qui vont justement aller trouver ces personnages qui étaient là et les ramener à la lumière du jour ils disaient non il y avait deux artistes femmes c'est juste qu'on parle plus d'elles mais elles étaient là même si elles étaient minoritaires et donc je me disais est-ce que j'ai fait ces formes féminines parce qu'on a tellement l'habitude de voir ça de les sculptures de corps Ou est-ce que c'est l'histoire de la Fertility Goddess, c'est la déesse de la fertilité ? Et ça aussi, la pièce la plus ancienne, la sculpture la plus ancienne trouvée et datée par les carbones, c'est un Vénus qui date de 30 000 ans. Donc on est carrément dans les paléotiques. et ça c'était de chasseurs-couilleurs donc c'était avant les villes et on faisait déjà donc s'ils auraient trouvé une petite sculpture de fin d'enceinte en Vénus datée de cette époque-là parce que c'était un peu magique les fins d'enceinte on ne savait pas d'où ça venait Donc vous vous dites, bon, peut-être que c'est quelque chose d'encore plus ancienne.

  • Speaker #0

    C'était déjà à l'époque un thème très beau, en effet. Oui,

  • Speaker #1

    donc la femme enceinte, c'est magique. Et donc moi, je passais par là, j'ai deux enfants. Et c'est sûr qu'il faut voir ton corps changer. Et voilà, avoir deux enfants, c'est une expérience... très douloureuse, mais unique. Unique, ça c'est sûr. Et donc voilà, il y a un peu ces regards-là, je pense qu'il les formeront, ça vient, il y a la femme enceinte, il y a la fertilité. Donc peut-être qu'il y a aussi les meilleurs gays sur toutes ces femmes nues qu'on voit dans l'art aussi. Mais je n'ai pas de réponse précise, mais c'est un de concepts que j'essaye d'explorer pour toutes ces formes féminines.

  • Speaker #0

    Je te rassure, ça se voit. et j'invite d'ailleurs ceux qui nous écoutent à regarder parce que c'est vrai que moi je trouve ça hyper agréable de reconnaître j'ai été très contente après avoir bien scrollé ton Instagram regarder un peu la définition que tu donnais à ton travail et de retrouver des thèmes qu'on peut observer soi-même c'est toujours très satisfaisant se dire ah j'avais bien la bonne intuition c'est super après on est toujours très contentes aussi des fois de

  • Speaker #1

    de découvrir à quoi ça peut ramener les gens aussi, quel genre de sensations. Alors, c'est sûr que peut-être la femme, l'effet qu'on a encore, on peut très vite... se connecter à ça pour les formes plus abstraites donc ça, ça peut aller très loin oui, oui c'est marrant quand j'ai fait des formes ces formes avec les vides de vider un peu donc c'est quelque chose qui pour moi, je pensais vraiment comme hum J'ai nommé ça Ava, que ça veut dire vie. Donc c'est life, c'est la vie. Et je pensais toujours un peu à ces trous, la naissance, on passe par un trou, ou l'univers aussi, il y a cette espèce de trou où dès qu'on voit quelque chose en vide, en fait, les regards, il est attiré par ça. Et donc c'est de pièces, quand on a de pièces comme ça dans la maison, très vite... On est attiré par ces pièces-là. Elle prend les regards. Donc, avec la Lilith, maintenant, j'ai l'impression d'avoir trouvé les courbes que je voulais.

  • Speaker #0

    Lilith, c'est le nom de la pièce que tu lui as donnée.

  • Speaker #1

    Alors, il y a une histoire aussi pour la Lilith.

  • Speaker #0

    Je veux bien, parce que je... Tu l'utilises plusieurs fois et en fait, je n'ai pas la référence.

  • Speaker #1

    Alors, la Lilith, c'est en référence... Alors, ça vient... C'est très ancien. Donc c'est quelque chose qu'on va trouver pas dans la Bible, on va trouver dans la Kabbalah, pas dans la Torah non plus. La Torah, c'est l'Ancien Testament. La Lilith, elle est connue, par exemple, dans la culture juive, comme un démon. En fait, c'est un personnage qui, je pense, il y a un moment, après moi je ne sais rien, mais ça se raconte oralement, il ne s'était pas écrit, ou si c'était écrit, ça s'était enlevé. La Lilith, elle était, dans l'histoire orale, elle était créée en même temps qu'Adam. Adam donc Adam d'Adam et Ève donc elle était créée de la terre donc il y a cette soir Dieu a créé Adam et Lilith ils étaient créés en égalité il

  • Speaker #0

    n'y avait pas de Ève

  • Speaker #1

    Ève c'est venu après parce que Ève a été créée sur la côte d'Adam donc il y a un côté soumise oui On est créé à partir de l'homme.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que tu le vois.

  • Speaker #1

    Je les vois comme ça. Et la lilith, elle était créée au même temps de la Terre. Donc, il y avait aussi cette image de la Terre. Et donc, dans les histoires orales qu'on raconte, en fait, elles se barraient. Ils n'étaient pas d'accord. Elle est partie.

  • Speaker #0

    C'est une drôle d'histoire.

  • Speaker #1

    Oui. Et après, ce n'est pas moi qui raconte. Il y a un étude très sérieux. dans les années 70. Donc, elle est allée un peu chercher ces personnages de la Lilith, parce que dans... Voilà, si tu... Je suis allée en Israël, une fois je parlais de la Lilith pour savoir, elle me dit Non, mais la Lilith, c'est les démons ! Ah bon, d'accord ! Et donc, en fait, il y a cette chercheuse qui a récupéré ces personnages pour dire Non, mais on va raconter cette histoire autrement. Et donc là, c'est aussi une histoire très liée au patriarcal comme en femme indépendante qui est démonisée. Juste parce qu'elle n'était pas d'accord et s'est barrée. Tous les personnages qui sont les hommes, ils ont peur. Genre les sirènes, les sourcières. Tout ça, c'est un peu lié aussi à la limite. Dans plusieurs cultures. Il n'y a pas qu'il y ait la culture dans la Mésopotamie. Donc il y a des histoires de la limite. et donc comme il y a eu cette étude qui veut mettre les choses en perspective ré-raconter je ne sais pas si on peut dire ça raconter en nouvelle histoire de la Lilith, elle a devenu à partir de ces moments là en sort d'icône du féminisme aussi voilà j'essaye pour un parti c'est un icône pas hyper connu c'est pas un histoire mais quand j'ai vu ça je suis tombée sur ça mais c'était dans mes recherches parce que j'ai recherché de noms pour mes pièces et donc souvent j'aime bien l'étymologie de mots donc je suis allée Ava c'est en hébreu J'ai cherché deux mots en arabe aussi, Aïcha, et donc pour tous ces mots-là, je vais chercher l'histoire de ces mots-là. Et donc, c'est dans ces recherches-là que je suis tombée sur la Lilith. Et en fait, des fois, je passe même deux heures. Et je dis, il faut que je trouve ces noms, parce que je passe deux heures à chercher. Oui, je comprends. Mais en même temps, ça fait partie de choses que j'aime faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est marrant. Il y a une question que j'aime bien poser aux artisans que j'interroge, c'est un peu ta routine. Qu'est-ce que le matin, tu te lèves, tu te rends directement... Comment se passent tes journées ?

  • Speaker #1

    Alors les matins, j'aime bien les matins un peu plus au calme. Donc j'ai fait tout ce qui est ordi, ordinateur, prends mon café. Donc j'essaye d'enlever cette partie. Après, je ne fais pas ça tous les jours. Mais dès que j'ai des choses à faire à l'ordinateur, c'est les matins.

  • Speaker #0

    Parce que pour toi, c'est la partie la moins amusante. Donc tu te dis que c'est fait ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après sinon...

  • Speaker #0

    Ça traîne.

  • Speaker #1

    Tu ne fais pas ça les soirs. Nous, on n'a pas un parti bureau dans l'atelier. Et donc ça, il faut faire de la maison. Donc j'ai un petit bureau chez moi. Donc j'ai... J'ai fait tout ce qui est, on va dire, administrative, mon site.

  • Speaker #0

    Ton Instagram.

  • Speaker #1

    Mon Instagram, on peut faire du téléphone. Donc ça, ça va. C'est vrai. Je peux faire dans le café ou même d'ici. Des fois, on prend de l'auto vite fait et on peut faire un poste. Souvent, c'est les postes les moins travaillés qui marchent mieux.

  • Speaker #0

    C'est drôle.

  • Speaker #1

    Et ensuite, peut-être que je vais arriver à l'atelier vers 10h, 11h. Je vais travailler sur plusieurs... Ça dépend si c'est en commande ou si je suis en train de créer de nouvelles pièces. Chaque jour, c'est un peu différent. et en fait nous on n'a pas de routine comme ça les jours peuvent être assez différents parce qu'on a des étapes donc on peut passer par exemple une semaine à faire du modelage et donc là on va créer toutes les pièces qui vont ensuite sécher et vont passer par l'étape biscuit. Oui. Et ensuite, il va y avoir une semaine où on va les émailler. D'accord. Donc en fait, on est un peu partout tout le temps. Je me rends compte que tous les artisans sont pareils en fait.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas vraiment de routine.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une routine qui s'installe, mais c'est plus une sorte de routine par mois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Par trois semaines, par cycle.

  • Speaker #0

    Génial, on s'en lasse moins. Et alors, j'ai deux petites dernières questions. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à toi et à ton atelier pour l'avenir ?

  • Speaker #1

    Alors, bon, beaucoup de ventes.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait génial.

  • Speaker #1

    Après, je pense que j'ai envie aussi de la transmission. D'accord. Je partage. Mon premier job, quand j'avais 18 ans, c'est que j'étais prof d'anglais.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est quelque chose que tu as...

  • Speaker #1

    J'aimais ça. Et c'est vrai que depuis que je commençais dans la céramique, j'étais beaucoup dans la créa, dans la prod, dans les commandes. J'aime bien ça aussi. et du coup là j'ai dit non mais c'est cool quand même de peut-être faire je reçois beaucoup de demandes de cours oui génial tant fait non parce que ici on n'est pas encore adapté mais on est en train de se poser les questions est-ce qu'on n'adapterait pas notre atelier pour pouvoir peut-être faire pas de cours toutes les semaines mais peut-être de stages plus ponctuels autour d'un vase pour que les gens puissent créer avec moi merci et que je puisse les guider dans ça. Donc je pense que c'est quelque chose qui va venir. Génial.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y aurait un corps de métier dans le milieu de l'artisanat qui te fascine et que tu aimerais entendre au micro de Parole d'artisan ?

  • Speaker #1

    Je les garde beaucoup, les gens qui travaillent les métals. les verts, les bois comme j'ai bien cité donc oui dans ces trois métiers là pour moi ça serait super de les entendre j'adorerais,

  • Speaker #0

    bois j'ai mais ce serait métal et verts j'aimerais beaucoup super merci infiniment Lucia pour cet entretien merci à toi merci d'avoir accepté de parler au micro de Parole d'Artisan et merci pour toutes tes réponses et ces discussions tellement enrichissantes Merci à vous tous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. N'hésitez pas à suivre les actualités de Lucia sur Instagram ou de faire un tour sur son beau site internet dont les liens sont affichés en description. N'hésitez pas non plus à partager cet épisode pour faire parler de tous ses métiers au service du beau. A très bientôt pour un prochain épisode. Thank you.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation de Lucia

    00:45

  • La reconversion professionnelle de Lucia

    09:00

  • Processus de fabrication

    11:46

  • Le modelage et l'émaillage

    18:05

  • Signature Lucia Mondadori

    22:20

  • Les inspirations de Lucia

    27:13

  • L'histoire de la Lilith

    36:52

  • La routine de Lucia

    41:12

  • Quel avenir pour Lucia ?

    43:40

  • Une idée pour le prochain épisode ?

    44:53

  • Conclusion

    45:21

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Description

C'est en modelant un petit objet en terre entre les mains que Lucia Mondadori m'ouvre les portes de son charmant atelier partagé du 12ème arrondissement.

Femme solaire et enthousiaste, elle éprouve de la joie au quotidien à travailler la matière brute. L'art sculpturale, la nature, les formes féminines et la précision sont les maîtres-mots de Lucia.

Elle nous raconte son parcours, sa reconversion professionnelle, son processus de création et nous parle des enjeux actuels auxquels sont confrontés les artisans.

Lucia a l'âme entrepreneuriale, elle se plaît à imaginer et à créer et n'a pas peur de se lancer !


Merci infiniment Lucia pour notre échange et de t'être tant livrée, merci pour cette passion que tu nous transmets avec un enthousiasme qui te caractérise si bien !


Je vous invite à suivre les actualités de Lucia Mondadori sur son site internet : https://www.luciamondadori.com ou sur instagram : https://www.instagram.com/atelier.luciamondadori/



Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode et je vous donne rendez-vous le 1er Juin pour le prochain épisode de Paroles d'artisans.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Parole d'artisan. Je suis Ombline de la Doucette et à travers ce podcast, je cherche une ligne de conduite pour exercer ma future profession. Vous y trouverez des échanges avec des personnalités bien câblées sur le sujet du savoir-faire, thématique qui me tient à cœur et qui, selon moi, donne du sens à mon métier. Si comme moi vous cherchez à faire du beau, du bien ou du bon dans votre activité, alors peut-être que ces discussions pourront vous intéresser. Et si tous ensemble, nous nous posions les bonnes questions pour tendre vers un monde plus beau ? Bonjour Lucia.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Parole d'artisan, merci de participer à ce nouvel épisode de podcast. Je me situe actuellement dans le 11e arrondissement de Paris, l'atelier Saint-Sabin, et je suis ravie d'avoir enfin une céramiste à ce micro et de pouvoir discuter avec toi Lucia, de ton parcours, de ta reconversion professionnelle, de tes motivations, de ton processus créatif et de tous les éléments qui t'ont poussé à te lancer dans ce savoir-faire ancestral. Pour faire une courte description de la céramique, et tu pourras me corriger si besoin, c'est une pratique que l'on dit appartenir aux arts du feu, qui implique le travail de la terre, et plus particulièrement de l'argile. Elle peut être cuite jusqu'à 1000 degrés. En fonction de la température de cuisson, la céramique va devenir de la terre cuite, de la faïence, du gré ou de la porcelaine. Est-ce que je suis à peu près juste ?

  • Speaker #1

    Bonjour Améline, bienvenue à l'atelier. Ça me fait plaisir aussi de t'avoir. Oui, petite correction, nous on peut cuire la céramique jusqu'à 1300-1320, surtout la porcelaine. qui est très proche du vert, d'ailleurs. Et oui, il y a beaucoup de confusion autour de la céramique. Qu'est-ce que c'est la faïence, l'éclat ? Souvent, la température, c'est ce qui fait la différence. On a des terres de basse température, comme la faïence. Et du coup, ça tuit jusqu'à 1000°C, 1100°C, 1200°C. Et après, on a les terres de haute température, de... voilà, de... à partir de 1200°C, juste à 1300°C. Donc c'est un petit volcan, qui on a dans l'atelier, qui monte à 1300°C.

  • Speaker #0

    Génial, merci pour cette petite précision. Vous l'aurez entendu, Lucia a un petit accent. Est-ce que tu peux nous dire un peu, Lucia, ton parcours, d'où est venue cette passion de la céramique et d'où tu viens finalement ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors je suis d'origine brésilienne. Et italienne aussi. Mondadori, très italien. Mais je suis née au Brésil. J'ai grandi au Brésil. Et ça fait maintenant huit ans presque que je suis en France. Et voilà mon parcours. Alors, j'ai fait mes études en design graphique. Et voilà, école de design. Et donc, à l'époque, ça, c'était au début des années 2000. Ça fait un petit moment. J'ai 42 ans.

  • Speaker #0

    Attends, attends.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est peut-être un peu mes parents aussi qui m'ont poussée vers les designs. J'étais adolescente. Je faisais un peu de l'art plastique. Et je pense que les designs, il y avait un côté plus technique. Ils avaient peur de la vie d'artiste.

  • Speaker #0

    Ils se sont dit que le design, c'était plus...

  • Speaker #1

    Oui, voilà, il y avait les côtés plus techniques. Et finalement, on retombe un peu dans l'art quelque part, je pense. Et bon, après mon école de design, je travaillais dans deux maisons d'audition. Aussi, j'ai bossé huit ans dans une société, je faisais le visual merchandising. C'est un peu la scéno pour les boutiques, les vitrines. Donc, il y avait toujours un côté créatif, mais plus pour les marchés, pour les commerces. Et j'ai eu une petite aventure d'entrepreneur après avoir quitté mon job. J'ai monté une petite boîte de jus pressé à froid.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai vu.

  • Speaker #1

    C'est de jus détox, jus vert. C'était 2013, donc on était, je pense, à fond.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas encore arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'était avant. J'avais habité en France plus jeune. D'accord. Et j'avais passé trois ans en tant que graphiste dans une maison d'édition. Donc c'était une première expérience en France. Je suis italienne, donc je passe par l'italien. Donc c'était facile. pour venir et travailler. Et donc, voilà, je pense que cette aventure de jeux pressés à froid, ça a duré deux ans, très intense. Et j'ai vendu cette petite boîte, j'ai eu de la chance de pouvoir les faire. Et donc j'avais un peu d'argent de côté quand je suis arrivée en France pour, je me suis dit là, qu'est-ce que je veux faire ? Je ne voulais pas refaire ça en France et donc je suis tombée dans la céramique. Et pour la petite histoire, j'ai rencontré mon compagnon qui est français. Et là, on décide de s'installer en France, fondée en famille, tout ça. Et je trouvais qu'il n'avait pas de jolies assiettes. Tout était un peu cassé. C'était... J'ai mon... On va changer ça. Je suis allée à la recherche des assiettes. Pas encore, je dis, je vais acheter de la vaisselle. Et en fait, je ne trouvais pas ce que je voulais. Je n'étais pas encore branchée céramique artisanale à l'époque. Je pense qu'il y avait déjà une nouvelle vague de céramistes. Ça, c'est 2017-2018. A cette époque... Et donc, je me suis dit, je vais les faire moi-même.

  • Speaker #0

    Bonne idée.

  • Speaker #1

    Ça m'a pris quand même un peu de temps. Mais je n'avais pas peur. Je pense que l'effet d'avoir fait cette société de jus, je n'avais pas peur de me lancer. Peut-être les musiques de design. J'avais bossé huit ans dans une maison d'édition d'objets. Donc, j'avais un peu l'habitude de travailler avec ça. ça avec les objets. Par contre, d'aller faire moi-même les objets, c'était un peu la première fois, parce que pendant mes études, c'était l'objet graphique qu'ils ont fait dans l'ordinateur. Donc là, il fallait sortir un vrai objet, mais il y avait déjà, je pense, cette attirance par l'objet. Et donc j'ai fait le premier cours de céramique en loisirs créatifs, et donc... Au moment où tu touches la terre, ça arrive à beaucoup de gens. Après, tu ne veux plus arrêter. Il y a un côté aussi thérapeutique, d'art-thérapie presque. On se reconnecte. En plus, on est dans la ville, donc il y a les bétons partout. Là, on touche la terre, je pense qu'il y a quelque chose de chimique.

  • Speaker #0

    Non, sûrement.

  • Speaker #1

    et donc on est aussi très centré sur les moments présents on n'est pas dans notre tête à se poser mille questions on a quelque chose à réaliser on fait avec les mains et à la fin de la journée on a réalisé deux objets et donc il y a cette espèce d'accomplissement qui je pense qu'on embosse dans les grosses boîtes où on fait juste partie on ne sait pas trop qu'est-ce qu'on fait là des fois et là on fait des choses Là, du début à la fin, on a cet objet. Donc j'étais prise par... Et c'est là où j'ai décidé très vite que j'allais essayer d'en faire mon nouveau métier, ma réconversion.

  • Speaker #0

    Et ça t'a pris combien de temps entre le moment où tu prends cette décision et où tu te lances vraiment ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est marrant parce que dans ma tête, j'ai pris la décision très vite. Genre, je vais faire ça. Mais je n'avais pas peur. Voilà, c'est quand on est motivé. Je pense qu'il y a ces côtés de passion.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    D'être motivé. Donc, je suis quelqu'un de très positif aussi. Donc, voilà. Je ne vois pas trop les problèmes.

  • Speaker #0

    Très solaire aussi. Certainement lié aux origines.

  • Speaker #1

    Peut-être. Je vais me lancer. Oui. Et après, les problèmes, on les... C'est un peu le style. Et du coup, qu'est-ce que j'ai fait ? À l'époque, il y avait Cléa Atelier qui venait d'ouvrir ses portes. C'était, je pense, les premiers co-working de la céramique. Donc, c'était génial. C'était de... Comment on appelle ça ? L'atelier libre. Oui. Donc on arrive avec un abonnement. Et comme j'avais déjà les bases, et je suis très curieuse, donc aussi un peu autodidacte, donc j'avais acheté tous les livres que je pouvais pour apprendre. Et j'allais à cet atelier-là pour commencer à pratiquer. et donc ça commençait un peu comme ça, ensuite on s'est installé dans une maison et j'ai pu monter un petit atelier dans la cave et c'est là où avec Instagram je commençais à poster et j'ai eu de la chance d'avoir de commandes comme ça par Insta donc ça c'était génial parce que c'est vrai qu'on a un peu ses côtés, comment se lancer on ne se sent pas au début, on n'est pas légitime

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, je n'avais pas fait une vraie formation.

  • Speaker #0

    C'est un drôle de l'imposteur.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un peu ça. Tu dis, bon, je viens de commencer, j'ai pris en commande. Donc, tu vois, il fallait quand même... de aller doucement Mais ça permet aussi de tester les marchés. Donc, c'est intéressant. Mais j'ai quand même fait de formation. Donc, on dit qu'on est autodidacte, mais je ne prends... Je n'ai pas fait en formation en continu un an de CAP. Je ne sais pas quoi. J'ai fait plusieurs ateliers de céramiste, de workshop, de stage. Et je fais en formation émail aussi. C'était plus en formation pro.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que, bon, l'émail, quand même, c'est la partie Les chimiques,

  • Speaker #0

    c'est plus difficile.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, il faut continuer ça. Je pense que ça va me prendre vraiment deux années.

  • Speaker #0

    Mais je serais contente d'ailleurs de comprendre justement comment, au moment où tu reçois ton bloc de terre, comment tu commences à façonner ton objet. Quel est le processus de fabrication ? Parce que pour des personnes comme moi qui ne connaissent rien, je me demande comment tu passes, parce que là on est entouré de magnifiques objets, comment tu passes de ton bloc de terre à ce joli vase qu'on peut voir.

  • Speaker #1

    Alors, il y a... Il y a plusieurs techniques. Moi, mes techniques de préférence, c'est les pensées, les colambins, les vases scouturables. Pourquoi j'appelle scouturables ? C'est vraiment les mêmes techniques de la scouture sur terre où avec les colambins, tu es capable de faire tous les formes.

  • Speaker #0

    Donc un colambin, c'est un autre ?

  • Speaker #1

    Un colambin, c'est... Comment on appelle ça ?

  • Speaker #0

    Un rouleau à pâtisserie ?

  • Speaker #1

    Voilà, tu roules la terre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et les rouleaux à pâtisserie, en fait, c'est pour faire les plaques. Donc là, tu étales ta terre, tu les roules. Donc, tu sommes la pâtisserie et après, tu peux faire plusieurs choses. Et les columbins, c'est un peu les serpents.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et comme ça, comme dans les sculptures, tu fais de... Parce qu'au début, j'ai commencé avec les tours. Les tours, il y a un côté magnétique, hypnotique. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord, c'est très agréable à regarder.

  • Speaker #1

    Oui, quand on voit, ça tourne, c'est hypnotisant. Je commençais avec ça, ça m'attirait aussi les côtés techniques du tour. J'ai acheté un tour pour mon premier atelier. Et au bout d'un moment, je trouvais que tout était très rond. Rond et parfait.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'étais un peu attirée pour la chose asymétrique, justement.

  • Speaker #0

    Moi, parfaite.

  • Speaker #1

    Ouais, après je suis très perfectionniste aussi dans mes courbes. Il y a plusieurs céramistes peut-être qui vont faire, justement laisser tous les traces de doigts et suivre un peu ces chemins imparfaits. Moi c'est vrai que je suis un peu perfectionniste, donc je lise beaucoup ma terre. Je suis très inspirée par l'art, les sculptures abstraites du début du XXe siècle, par exemple. Je pense qu'il met forme, il y a un peu de ça. Et donc, voilà, avec ces colombins...

  • Speaker #0

    Mais tu as quitté le tour, tu as arrêté... Oui,

  • Speaker #1

    j'ai complètement quitté les tours. Après, c'est un... Quand je suis venue à Bastille, dans cet atelier, c'est un atelier modelage. On n'a pas la place pour les tours. J'avais pas... C'était aussi un... Voilà, un concours de sarcophagie. Et donc, quand je suis arrivée ici, j'ai dit, bon, mais ici, c'est modelage, on peut pas, il n'y a pas la place pour un tour. Donc, c'est à ce moment-là où on... Il n'y avait plus de tour.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'on n'en a même pas parlé. Tu es dans un atelier que tu partages.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un atelier partagé avec Lola Mourot, qui est là depuis 2017, et Léa Baldassari, qui est arrivée l'année dernière. Génial. Et on se connaît, on faisait partie d'un réseau de céramistes qui s'appelle Minuit Céramique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'était un réseau très bienveillant de céramistes, beaucoup de nouveaux céramistes aussi. du Covid Sarah et Yasmine elles ont décidé de créer ces collectifs pour faire une vente les ventes en ligne et donc c'était très intéressant parce que on se connaissait on se suivait, on se parlait par il y avait les groupes WhatsApp, on faisait de visio c'était très bien et aussi les filles elles ont fait des vente elles ont trouvé de partenariats donc on a fait dès que je suis rentrée on a fait très vite un partenariat au bon marché avec Bache et donc j'étais là c'est cool donc voilà je pense qu'il y avait un mode aussi de la céramique à ces moments donc les marques elles ont aussi beaucoup cherché à collaborer avec les céramistes Ensuite, il y a aussi Cessune. Il y a plusieurs marques dans la mode qui ont collaboré avec les céramistes. et donc c'est par ces réseaux de céramistes que j'ai su qu'il y avait en place Ksilberé dans cet atelier et donc tout de suite voilà un coup de bol un peu quand même oui oui c'est sûr qu'il faut qu'on en reste toute seule dans notre coin on rate un peu les opportunités donc c'est hyper important de de se faire, surtout pour moi j'ai pas mon réseau j'ai pas mes amis d'école même de jeunesse donc c'est comme tu disais pour les artisans, tu te rends compte qu'il y a pas vraiment d'artisans dans ton entourage oui oui c'est vrai et donc on se fait toi aussi t'es en train de faire ton réseau oui exactement,

  • Speaker #0

    non non mais je le dis souvent que moi j'essaie d'essayer C'était au début un travail d'études. Et en fait, ce travail d'études étant terminé, je suis en effet ravie de pouvoir rencontrer des artisans. Mais surtout, écouter leur passion. Parce que c'est vrai que je n'y connais rien.

  • Speaker #1

    Pour ton futur métier...

  • Speaker #0

    C'est important, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    On travaille les décorateurs, les architectes d'intérieur. C'est mes clients que j'adore. quand je suis contactée par un architecte d'intérieur c'est super souvent c'est de beaux projets on est très contente de pouvoir collaborer avec les archives génial

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une étape de fabrication que tu préfères et dans laquelle tu prends le plus de plaisir que les autres ? J'ai compris que du coup, avec l'utilisation du tour, c'était moins le cas parce que le résultat final était moins à l'image de ce que tu voulais rendre. Mais maintenant que c'est du modelage, est-ce que c'est l'avant-projet où tu imagines l'objet ? Est-ce que c'est quand...

  • Speaker #1

    Je pense que c'est le modelage lui-même. C'est au moment où tu touches la terre, où tu es en train de créer tes formes. Et c'est ces moments-là où tu es complètement connectée à ce que tu es en train de faire. et il y a beaucoup d'intuition je pense que c'est c'est le modelage c'est pour ça qu'on est là pour ces moments là parce que bon les ponçages, la poussière les mariages tout ça c'est moins fun nettoyer l'atelier faire les colis envoyés par la poste faire son site le marketing c'est vraiment Donc c'est sûr que c'est les moments du modelage, là on est au calme et c'est pour ça, c'est au moment où on arrive à écouter les podcasts. Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Parce que Lucienne nous racontait qu'elle avait l'habitude d'écouter des podcasts quand elle travaille du coup avec...

  • Speaker #1

    Lola et Léa. Ah,

  • Speaker #0

    Lola, Lola et Léa.

  • Speaker #1

    Les trois L. Ah,

  • Speaker #0

    génial, ça aide. Et alors attends, je me demandais, une fois que l'objet est modelé, tu le passes au four ? Et c'est là que vient l'émaillage.

  • Speaker #1

    Alors, on peut l'émailler cru. De façon générale, on passe par l'étape du biscuit. Donc, on fait un premier cuisson à basse température, donc à 950 millimètres degrés. D'accord. Et là, c'est un peu, tu parlais de terre cuite, c'est un peu la terre cuite. La terre poreuse et les pots de fleurs, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est en terre cuite.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est la terre cuite. Donc, c'est... de cuisson à basse température où la terre reste poreuse. D'accord. Parce que la terre, elle serait ferme. Et donc, comme la terre est poreuse, on l'appelle biscuit parce qu'elle absorbe l'eau comme un biscuit. Et l'émail, c'est de poudre de minéral.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Minéraux.

  • Speaker #0

    La poudre minérale.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est plusieurs types de minéraux.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc plusieurs types de minéraux. Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc on a les feldspaths, c'est en roche, c'est, voilà, et dans les feldspaths, tu as plusieurs minéraux, et ça on fait en poudre, donc les quartz, c'est la silice, et c'est ça l'émail en fait, et la terre aussi, la terre elle est composée de plusieurs minéraux, donc c'est juste l'émail, c'est en composition très spécifique, qui va vitrifier l'objet.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, oui, qui donne un aspect. C'est brillant.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est vraiment en couche de vert. Et par contre, pour les verres, il faut travailler directement au feu. Tu as déjà vu les lettres verriers, il y a toujours les flammes. Donc là, tu as besoin de 1700 degrés. Ah oui. Et nous, dans les fours céramiques, on monte dans nos fours électriques, parce qu'on est en ville, on ne peut pas avoir de four à gaz, c'est trop dangereux, ou même les fours à bois, tout ça, en ville, c'est impossible. Donc nous, on a les fours électriques, donc on monte à 1300 degrés, on va dire, et là, du coup, c'est ça les maïs, c'est cette couche de verre qu'on dépose sur... Les biscuits avec de l'eau. Donc les biscuits, ils absorbent de l'eau, ils posent les mailles sur la pièce. Et donc ensuite, on fait la deuxième cuisson à haute température, où là, il va avoir, l'émail, il va fondre.

  • Speaker #0

    Génial, d'accord. Est-ce que, je me demandais si tu arrivais et tu cherchais à te renouveler régulièrement dans tes fabrications, dans tes objets, ou au contraire, tu as trouvé une technique et une forme un peu particulière et à laquelle tu es devenue attachée, et que tu souhaites du coup conserver ? Je te pose cette question parce que moi, en... observant justement ton travail, j'ai le sentiment qu'on peut être capable de reconnaître un peu ton style et de comprendre que tu essayes de le décliner de mille manières différentes. Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'il y a une signature, Lucia Mondadori ?

  • Speaker #1

    Déjà, ça me fait plaisir d'entendre ça parce que je pense que cette partie artistique... Parce que bon, voilà, on a ces côtés artistes-céramistes. Donc les céramistes, c'est les côtés artisans où on fait des objets du quotidien. Et dans l'artiste-céramiste, c'est aussi là où on touche à l'art. Donc ces deux objets, ça peut être en sculpture ou en vase sculptural. Et là, on est vraiment dans la contemplation. Oui. Et donc, on est un peu entre... C'est dur de se mettre de...

  • Speaker #0

    Oui, des lignes de conduite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est où je suis artiste, artisan, tout ça, c'est de définition.

  • Speaker #0

    Mais on s'en fiche, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    justement. Mais je pense que même dans les côtés artisans, par exemple, je peux reproduire des choses avec un cahier de charges qu'on me demande. Oui. Donc en architecte, ça m'est déjà arrivé, donc il est arrivé avec de références, on a dessiné un peu ensemble, j'ai dit moi je ne peux pas refaire la pièce exactement comme ça, il faut que j'aie mettre aussi un peu ma patte dedans et aussi parce que je ne peux pas faire autrement. Donc je pense qu'il y a ces côtés où même si j'ai voulu, j'ai un geste, une façon de faire et c'est la seule façon que j'arrive en fait. c'est mon geste mais ça me fait plaisir encore une fois que tu dis ça que tu reconnaisses un e-style parce que je pense qu'il y a aussi cette recherche de justement trouver sa patte oui de oui oui une fois qu'on rentre dans dans ces métiers-là, on retrouve... Moi, je fais beaucoup de recherches justement pour savoir... C'est très dur de faire quelque chose complètement original. Oui, j'imagine bien. J'ai l'impression que tout était déjà fait à peu près. Et tu retrouves toujours quelqu'un qui a déjà fait... Donc, on a un XXe siècle qui était très libre en termes de création.

  • Speaker #0

    C'était le début de tout.

  • Speaker #1

    Il se libère, on va dire, de... Du classicisme. Donc là, il y a beaucoup de scooters, de céramistes même, des années 50. Je pense notamment à Valentine Glegel qui était en France et qui a fait beaucoup d'objets. Voilà, donc c'est une de mes inspirations. Moi et dans tout un tas d'autres céramistes aussi qui citent Valentine Schlegel. Et je pense qu'elle, à la fois, peut-être qu'elle était aussi inspirée par les sculpteurs du début du siècle, du genre Barbara Hepworth, Jean Arp, Brancusi.

  • Speaker #0

    Celui-là, je l'ai.

  • Speaker #1

    Ben oui, c'est incontournable. Et donc, on en fait un peu de recherche. Après, il y a plein d'autres noms. On peut être moins connus, il y a Georges Jouve, et en France, il y a aussi des années 50. Mais on va voir tout ce qu'ils ont créé, et en fait, c'est un peu comme dans la mode. Je pense qu'il y a de mode, il y a de phase, et les gens dans la mode aujourd'hui, ils vont chercher des fois un look un peu des années 50. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une phase.

  • Speaker #1

    Il y a deux phases pour ça. même si des fois tu as l'impression que tout est un peu à la mode, tout est son contraire d'aujourd'hui, parce que tu as les couleurs neutres, mais aussi tu as les couleurs pop, tu as l'abstrait, tu as les ronds, tu as les géométriques, tout est là. Mais c'est que tu as dit sur la déclinaison, tout à fait, je pense que là, depuis quelques mois, je suis dans une phase de recherche. et donc j'ai part à partir de mes formes,

  • Speaker #0

    par exemple les formes féminines je suis ravie que tu parles de tes inspirations parce que tu es attirée par l'art abstrait par la matière brute et aussi par la forme féminine je suis contente que tu nous décrives un peu oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr que les formes féminines c'est un pièce que j'appelle la Lilith ok, tu es là, on va aller que j'ai la chance de voir elle est on va dire c'est une de pièces qui ont des mandolées plus Et ça fait longtemps, c'est la première expo que j'ai faite au salon de design de Milan.

  • Speaker #0

    Qui vient de se terminer d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais, donc là c'était en 2021, c'est la première fois que j'ai participé au Saloni. C'était avec Milvaz, donc Milvaz c'est une expo itinérante. qui a commencé à Paris. Donc, c'est les thèmes du vase. Quand tu fais de vase, c'est un peu incontournable de participer une fois à 1000 vases. Et donc, je me suis inscrite. D'ailleurs, c'est un peu eux aussi qui m'ont aidée à lancer mon en stage, je pense, d'une certaine façon, parce qu'ils ont posté de photos à moi. Et c'était à l'époque où il y avait de vagues d'abonnés qui venaient dès qu'ils ont une grosse compte poster tes photos et donc je participais et pour cette expo j'ai fait trois pièces trois modèles de pièces toujours les pièces que je fais encore qui sont demandées par mes clients parce que j'ai ça sur mon site c'est ça sur Insta et souvent c'est les précommandes c'est en anglais, ils appellent ça commission Donc, elles sont les gens de particulier ou même des architectes qui sont en train de mobler, de finir leur réalisation. Ils proposent ça à leurs clients ou c'est les clients même qui ont un coup de cœur et qui me contactent et qui me disent je veux ça Et là…

  • Speaker #0

    Les pièces ne sont jamais les mêmes,

  • Speaker #1

    j'imagine. Jamais, c'est parce que chacune est faite… Unique, oui. Chacune est unique. Je n'ai pas de moule. Oui. Et j'ai déjà... Je réfléchis plusieurs fois à avoir de moule, en fait. Parce que si mes pièces sont très, très longues à faire...

  • Speaker #0

    Ce serait plus simple, en effet.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'ai besoin de travailler la pièce plusieurs fois. J'ai besoin d'affiner les courbes.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense qu'aussi, pour le client, c'est quand même très agréable de savoir qu'il a une pièce unique.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Par contre, il y a les prix qui sont compliqués, des fois. Oui. Donc, ça me prend... Ces deux pièces, l'effet de travailler au colin bas, c'est vraiment une sculpture. Donc là, des fois... peut-être en vase et je pense que les gens peut-être en sculpture je ne sais pas il y a un souci de prix des fois ce n'est pas facile ce n'est pas tout le monde qui comprend les prix parce que bon tu as les références aussi de l'industrie

  • Speaker #0

    que le client n'a pas forcément.

  • Speaker #1

    Oui, et bon, après, c'est sûr qu'il y a plusieurs clientèles, donc c'est sûr qu'il y a la clientèle qui cherche les objets uniques, les objets artistiques qui veulent ça, ils connaissent quand même. et donc on parlait de cette forme féminine et la lilith aussi elle a une histoire je parlais à mes collègues tout à l'heure sur Quand on fait une école de design, je pense qu'au même d'art, il y a un concept. En fait, on part d'un concept.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très vrai. C'est très vrai.

  • Speaker #1

    Et donc, ça continue. Et il y a une de nos collègues qui disait, non, mais moi, je ne suis pas designer. Du coup, je n'ai pas dit tout ça. Mais je pense que j'ai ça. Donc, quand je fais les pièces, des fois, c'est quelque chose qui vient de l'intuition. Mais après, tu regardes tes pièces et tu te dis, en fait, ça, ça vient d'où ? Et ça, là, tu te dis, ah, mais c'est vrai que moi, quand j'avais 15 ans... J'avais fait trois sculptures de femmes enceintes. Et donc, quelque part, j'étais attirée par les formes féminines depuis longtemps. Et d'ailleurs, comme beaucoup de gens. Et il y a un moment où même je me suis demandé, est-ce que ça venait quelque part du patriarcat aussi ? c'est fameux je n'ai pas tous les réponses mais il y a comme ils appellent en anglais les mayo gaze donc c'est les regards masculins parce que l'histoire d'art je ne sais pas tu as plus peur de l'histoire de l'art à ton école c'est l'histoire de l'homme dans l'art oui c'est très vrai et il y a très très peu d'artistes femmes déjà il y avait très peu et surtout il y a très peu qui restent dans nos souvenirs donc on est en train maintenant je pense qu'il y a beaucoup de chercheurs de chercheurs, surtout de chercheuses qui vont justement aller trouver ces personnages qui étaient là et les ramener à la lumière du jour ils disaient non il y avait deux artistes femmes c'est juste qu'on parle plus d'elles mais elles étaient là même si elles étaient minoritaires et donc je me disais est-ce que j'ai fait ces formes féminines parce qu'on a tellement l'habitude de voir ça de les sculptures de corps Ou est-ce que c'est l'histoire de la Fertility Goddess, c'est la déesse de la fertilité ? Et ça aussi, la pièce la plus ancienne, la sculpture la plus ancienne trouvée et datée par les carbones, c'est un Vénus qui date de 30 000 ans. Donc on est carrément dans les paléotiques. et ça c'était de chasseurs-couilleurs donc c'était avant les villes et on faisait déjà donc s'ils auraient trouvé une petite sculpture de fin d'enceinte en Vénus datée de cette époque-là parce que c'était un peu magique les fins d'enceinte on ne savait pas d'où ça venait Donc vous vous dites, bon, peut-être que c'est quelque chose d'encore plus ancienne.

  • Speaker #0

    C'était déjà à l'époque un thème très beau, en effet. Oui,

  • Speaker #1

    donc la femme enceinte, c'est magique. Et donc moi, je passais par là, j'ai deux enfants. Et c'est sûr qu'il faut voir ton corps changer. Et voilà, avoir deux enfants, c'est une expérience... très douloureuse, mais unique. Unique, ça c'est sûr. Et donc voilà, il y a un peu ces regards-là, je pense qu'il les formeront, ça vient, il y a la femme enceinte, il y a la fertilité. Donc peut-être qu'il y a aussi les meilleurs gays sur toutes ces femmes nues qu'on voit dans l'art aussi. Mais je n'ai pas de réponse précise, mais c'est un de concepts que j'essaye d'explorer pour toutes ces formes féminines.

  • Speaker #0

    Je te rassure, ça se voit. et j'invite d'ailleurs ceux qui nous écoutent à regarder parce que c'est vrai que moi je trouve ça hyper agréable de reconnaître j'ai été très contente après avoir bien scrollé ton Instagram regarder un peu la définition que tu donnais à ton travail et de retrouver des thèmes qu'on peut observer soi-même c'est toujours très satisfaisant se dire ah j'avais bien la bonne intuition c'est super après on est toujours très contentes aussi des fois de

  • Speaker #1

    de découvrir à quoi ça peut ramener les gens aussi, quel genre de sensations. Alors, c'est sûr que peut-être la femme, l'effet qu'on a encore, on peut très vite... se connecter à ça pour les formes plus abstraites donc ça, ça peut aller très loin oui, oui c'est marrant quand j'ai fait des formes ces formes avec les vides de vider un peu donc c'est quelque chose qui pour moi, je pensais vraiment comme hum J'ai nommé ça Ava, que ça veut dire vie. Donc c'est life, c'est la vie. Et je pensais toujours un peu à ces trous, la naissance, on passe par un trou, ou l'univers aussi, il y a cette espèce de trou où dès qu'on voit quelque chose en vide, en fait, les regards, il est attiré par ça. Et donc c'est de pièces, quand on a de pièces comme ça dans la maison, très vite... On est attiré par ces pièces-là. Elle prend les regards. Donc, avec la Lilith, maintenant, j'ai l'impression d'avoir trouvé les courbes que je voulais.

  • Speaker #0

    Lilith, c'est le nom de la pièce que tu lui as donnée.

  • Speaker #1

    Alors, il y a une histoire aussi pour la Lilith.

  • Speaker #0

    Je veux bien, parce que je... Tu l'utilises plusieurs fois et en fait, je n'ai pas la référence.

  • Speaker #1

    Alors, la Lilith, c'est en référence... Alors, ça vient... C'est très ancien. Donc c'est quelque chose qu'on va trouver pas dans la Bible, on va trouver dans la Kabbalah, pas dans la Torah non plus. La Torah, c'est l'Ancien Testament. La Lilith, elle est connue, par exemple, dans la culture juive, comme un démon. En fait, c'est un personnage qui, je pense, il y a un moment, après moi je ne sais rien, mais ça se raconte oralement, il ne s'était pas écrit, ou si c'était écrit, ça s'était enlevé. La Lilith, elle était, dans l'histoire orale, elle était créée en même temps qu'Adam. Adam donc Adam d'Adam et Ève donc elle était créée de la terre donc il y a cette soir Dieu a créé Adam et Lilith ils étaient créés en égalité il

  • Speaker #0

    n'y avait pas de Ève

  • Speaker #1

    Ève c'est venu après parce que Ève a été créée sur la côte d'Adam donc il y a un côté soumise oui On est créé à partir de l'homme.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que tu le vois.

  • Speaker #1

    Je les vois comme ça. Et la lilith, elle était créée au même temps de la Terre. Donc, il y avait aussi cette image de la Terre. Et donc, dans les histoires orales qu'on raconte, en fait, elles se barraient. Ils n'étaient pas d'accord. Elle est partie.

  • Speaker #0

    C'est une drôle d'histoire.

  • Speaker #1

    Oui. Et après, ce n'est pas moi qui raconte. Il y a un étude très sérieux. dans les années 70. Donc, elle est allée un peu chercher ces personnages de la Lilith, parce que dans... Voilà, si tu... Je suis allée en Israël, une fois je parlais de la Lilith pour savoir, elle me dit Non, mais la Lilith, c'est les démons ! Ah bon, d'accord ! Et donc, en fait, il y a cette chercheuse qui a récupéré ces personnages pour dire Non, mais on va raconter cette histoire autrement. Et donc là, c'est aussi une histoire très liée au patriarcal comme en femme indépendante qui est démonisée. Juste parce qu'elle n'était pas d'accord et s'est barrée. Tous les personnages qui sont les hommes, ils ont peur. Genre les sirènes, les sourcières. Tout ça, c'est un peu lié aussi à la limite. Dans plusieurs cultures. Il n'y a pas qu'il y ait la culture dans la Mésopotamie. Donc il y a des histoires de la limite. et donc comme il y a eu cette étude qui veut mettre les choses en perspective ré-raconter je ne sais pas si on peut dire ça raconter en nouvelle histoire de la Lilith, elle a devenu à partir de ces moments là en sort d'icône du féminisme aussi voilà j'essaye pour un parti c'est un icône pas hyper connu c'est pas un histoire mais quand j'ai vu ça je suis tombée sur ça mais c'était dans mes recherches parce que j'ai recherché de noms pour mes pièces et donc souvent j'aime bien l'étymologie de mots donc je suis allée Ava c'est en hébreu J'ai cherché deux mots en arabe aussi, Aïcha, et donc pour tous ces mots-là, je vais chercher l'histoire de ces mots-là. Et donc, c'est dans ces recherches-là que je suis tombée sur la Lilith. Et en fait, des fois, je passe même deux heures. Et je dis, il faut que je trouve ces noms, parce que je passe deux heures à chercher. Oui, je comprends. Mais en même temps, ça fait partie de choses que j'aime faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est marrant. Il y a une question que j'aime bien poser aux artisans que j'interroge, c'est un peu ta routine. Qu'est-ce que le matin, tu te lèves, tu te rends directement... Comment se passent tes journées ?

  • Speaker #1

    Alors les matins, j'aime bien les matins un peu plus au calme. Donc j'ai fait tout ce qui est ordi, ordinateur, prends mon café. Donc j'essaye d'enlever cette partie. Après, je ne fais pas ça tous les jours. Mais dès que j'ai des choses à faire à l'ordinateur, c'est les matins.

  • Speaker #0

    Parce que pour toi, c'est la partie la moins amusante. Donc tu te dis que c'est fait ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après sinon...

  • Speaker #0

    Ça traîne.

  • Speaker #1

    Tu ne fais pas ça les soirs. Nous, on n'a pas un parti bureau dans l'atelier. Et donc ça, il faut faire de la maison. Donc j'ai un petit bureau chez moi. Donc j'ai... J'ai fait tout ce qui est, on va dire, administrative, mon site.

  • Speaker #0

    Ton Instagram.

  • Speaker #1

    Mon Instagram, on peut faire du téléphone. Donc ça, ça va. C'est vrai. Je peux faire dans le café ou même d'ici. Des fois, on prend de l'auto vite fait et on peut faire un poste. Souvent, c'est les postes les moins travaillés qui marchent mieux.

  • Speaker #0

    C'est drôle.

  • Speaker #1

    Et ensuite, peut-être que je vais arriver à l'atelier vers 10h, 11h. Je vais travailler sur plusieurs... Ça dépend si c'est en commande ou si je suis en train de créer de nouvelles pièces. Chaque jour, c'est un peu différent. et en fait nous on n'a pas de routine comme ça les jours peuvent être assez différents parce qu'on a des étapes donc on peut passer par exemple une semaine à faire du modelage et donc là on va créer toutes les pièces qui vont ensuite sécher et vont passer par l'étape biscuit. Oui. Et ensuite, il va y avoir une semaine où on va les émailler. D'accord. Donc en fait, on est un peu partout tout le temps. Je me rends compte que tous les artisans sont pareils en fait.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas vraiment de routine.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une routine qui s'installe, mais c'est plus une sorte de routine par mois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Par trois semaines, par cycle.

  • Speaker #0

    Génial, on s'en lasse moins. Et alors, j'ai deux petites dernières questions. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à toi et à ton atelier pour l'avenir ?

  • Speaker #1

    Alors, bon, beaucoup de ventes.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait génial.

  • Speaker #1

    Après, je pense que j'ai envie aussi de la transmission. D'accord. Je partage. Mon premier job, quand j'avais 18 ans, c'est que j'étais prof d'anglais.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est quelque chose que tu as...

  • Speaker #1

    J'aimais ça. Et c'est vrai que depuis que je commençais dans la céramique, j'étais beaucoup dans la créa, dans la prod, dans les commandes. J'aime bien ça aussi. et du coup là j'ai dit non mais c'est cool quand même de peut-être faire je reçois beaucoup de demandes de cours oui génial tant fait non parce que ici on n'est pas encore adapté mais on est en train de se poser les questions est-ce qu'on n'adapterait pas notre atelier pour pouvoir peut-être faire pas de cours toutes les semaines mais peut-être de stages plus ponctuels autour d'un vase pour que les gens puissent créer avec moi merci et que je puisse les guider dans ça. Donc je pense que c'est quelque chose qui va venir. Génial.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y aurait un corps de métier dans le milieu de l'artisanat qui te fascine et que tu aimerais entendre au micro de Parole d'artisan ?

  • Speaker #1

    Je les garde beaucoup, les gens qui travaillent les métals. les verts, les bois comme j'ai bien cité donc oui dans ces trois métiers là pour moi ça serait super de les entendre j'adorerais,

  • Speaker #0

    bois j'ai mais ce serait métal et verts j'aimerais beaucoup super merci infiniment Lucia pour cet entretien merci à toi merci d'avoir accepté de parler au micro de Parole d'Artisan et merci pour toutes tes réponses et ces discussions tellement enrichissantes Merci à vous tous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. N'hésitez pas à suivre les actualités de Lucia sur Instagram ou de faire un tour sur son beau site internet dont les liens sont affichés en description. N'hésitez pas non plus à partager cet épisode pour faire parler de tous ses métiers au service du beau. A très bientôt pour un prochain épisode. Thank you.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation de Lucia

    00:45

  • La reconversion professionnelle de Lucia

    09:00

  • Processus de fabrication

    11:46

  • Le modelage et l'émaillage

    18:05

  • Signature Lucia Mondadori

    22:20

  • Les inspirations de Lucia

    27:13

  • L'histoire de la Lilith

    36:52

  • La routine de Lucia

    41:12

  • Quel avenir pour Lucia ?

    43:40

  • Une idée pour le prochain épisode ?

    44:53

  • Conclusion

    45:21

Description

C'est en modelant un petit objet en terre entre les mains que Lucia Mondadori m'ouvre les portes de son charmant atelier partagé du 12ème arrondissement.

Femme solaire et enthousiaste, elle éprouve de la joie au quotidien à travailler la matière brute. L'art sculpturale, la nature, les formes féminines et la précision sont les maîtres-mots de Lucia.

Elle nous raconte son parcours, sa reconversion professionnelle, son processus de création et nous parle des enjeux actuels auxquels sont confrontés les artisans.

Lucia a l'âme entrepreneuriale, elle se plaît à imaginer et à créer et n'a pas peur de se lancer !


Merci infiniment Lucia pour notre échange et de t'être tant livrée, merci pour cette passion que tu nous transmets avec un enthousiasme qui te caractérise si bien !


Je vous invite à suivre les actualités de Lucia Mondadori sur son site internet : https://www.luciamondadori.com ou sur instagram : https://www.instagram.com/atelier.luciamondadori/



Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode et je vous donne rendez-vous le 1er Juin pour le prochain épisode de Paroles d'artisans.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Parole d'artisan. Je suis Ombline de la Doucette et à travers ce podcast, je cherche une ligne de conduite pour exercer ma future profession. Vous y trouverez des échanges avec des personnalités bien câblées sur le sujet du savoir-faire, thématique qui me tient à cœur et qui, selon moi, donne du sens à mon métier. Si comme moi vous cherchez à faire du beau, du bien ou du bon dans votre activité, alors peut-être que ces discussions pourront vous intéresser. Et si tous ensemble, nous nous posions les bonnes questions pour tendre vers un monde plus beau ? Bonjour Lucia.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Parole d'artisan, merci de participer à ce nouvel épisode de podcast. Je me situe actuellement dans le 11e arrondissement de Paris, l'atelier Saint-Sabin, et je suis ravie d'avoir enfin une céramiste à ce micro et de pouvoir discuter avec toi Lucia, de ton parcours, de ta reconversion professionnelle, de tes motivations, de ton processus créatif et de tous les éléments qui t'ont poussé à te lancer dans ce savoir-faire ancestral. Pour faire une courte description de la céramique, et tu pourras me corriger si besoin, c'est une pratique que l'on dit appartenir aux arts du feu, qui implique le travail de la terre, et plus particulièrement de l'argile. Elle peut être cuite jusqu'à 1000 degrés. En fonction de la température de cuisson, la céramique va devenir de la terre cuite, de la faïence, du gré ou de la porcelaine. Est-ce que je suis à peu près juste ?

  • Speaker #1

    Bonjour Améline, bienvenue à l'atelier. Ça me fait plaisir aussi de t'avoir. Oui, petite correction, nous on peut cuire la céramique jusqu'à 1300-1320, surtout la porcelaine. qui est très proche du vert, d'ailleurs. Et oui, il y a beaucoup de confusion autour de la céramique. Qu'est-ce que c'est la faïence, l'éclat ? Souvent, la température, c'est ce qui fait la différence. On a des terres de basse température, comme la faïence. Et du coup, ça tuit jusqu'à 1000°C, 1100°C, 1200°C. Et après, on a les terres de haute température, de... voilà, de... à partir de 1200°C, juste à 1300°C. Donc c'est un petit volcan, qui on a dans l'atelier, qui monte à 1300°C.

  • Speaker #0

    Génial, merci pour cette petite précision. Vous l'aurez entendu, Lucia a un petit accent. Est-ce que tu peux nous dire un peu, Lucia, ton parcours, d'où est venue cette passion de la céramique et d'où tu viens finalement ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors je suis d'origine brésilienne. Et italienne aussi. Mondadori, très italien. Mais je suis née au Brésil. J'ai grandi au Brésil. Et ça fait maintenant huit ans presque que je suis en France. Et voilà mon parcours. Alors, j'ai fait mes études en design graphique. Et voilà, école de design. Et donc, à l'époque, ça, c'était au début des années 2000. Ça fait un petit moment. J'ai 42 ans.

  • Speaker #0

    Attends, attends.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est peut-être un peu mes parents aussi qui m'ont poussée vers les designs. J'étais adolescente. Je faisais un peu de l'art plastique. Et je pense que les designs, il y avait un côté plus technique. Ils avaient peur de la vie d'artiste.

  • Speaker #0

    Ils se sont dit que le design, c'était plus...

  • Speaker #1

    Oui, voilà, il y avait les côtés plus techniques. Et finalement, on retombe un peu dans l'art quelque part, je pense. Et bon, après mon école de design, je travaillais dans deux maisons d'audition. Aussi, j'ai bossé huit ans dans une société, je faisais le visual merchandising. C'est un peu la scéno pour les boutiques, les vitrines. Donc, il y avait toujours un côté créatif, mais plus pour les marchés, pour les commerces. Et j'ai eu une petite aventure d'entrepreneur après avoir quitté mon job. J'ai monté une petite boîte de jus pressé à froid.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai vu.

  • Speaker #1

    C'est de jus détox, jus vert. C'était 2013, donc on était, je pense, à fond.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas encore arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'était avant. J'avais habité en France plus jeune. D'accord. Et j'avais passé trois ans en tant que graphiste dans une maison d'édition. Donc c'était une première expérience en France. Je suis italienne, donc je passe par l'italien. Donc c'était facile. pour venir et travailler. Et donc, voilà, je pense que cette aventure de jeux pressés à froid, ça a duré deux ans, très intense. Et j'ai vendu cette petite boîte, j'ai eu de la chance de pouvoir les faire. Et donc j'avais un peu d'argent de côté quand je suis arrivée en France pour, je me suis dit là, qu'est-ce que je veux faire ? Je ne voulais pas refaire ça en France et donc je suis tombée dans la céramique. Et pour la petite histoire, j'ai rencontré mon compagnon qui est français. Et là, on décide de s'installer en France, fondée en famille, tout ça. Et je trouvais qu'il n'avait pas de jolies assiettes. Tout était un peu cassé. C'était... J'ai mon... On va changer ça. Je suis allée à la recherche des assiettes. Pas encore, je dis, je vais acheter de la vaisselle. Et en fait, je ne trouvais pas ce que je voulais. Je n'étais pas encore branchée céramique artisanale à l'époque. Je pense qu'il y avait déjà une nouvelle vague de céramistes. Ça, c'est 2017-2018. A cette époque... Et donc, je me suis dit, je vais les faire moi-même.

  • Speaker #0

    Bonne idée.

  • Speaker #1

    Ça m'a pris quand même un peu de temps. Mais je n'avais pas peur. Je pense que l'effet d'avoir fait cette société de jus, je n'avais pas peur de me lancer. Peut-être les musiques de design. J'avais bossé huit ans dans une maison d'édition d'objets. Donc, j'avais un peu l'habitude de travailler avec ça. ça avec les objets. Par contre, d'aller faire moi-même les objets, c'était un peu la première fois, parce que pendant mes études, c'était l'objet graphique qu'ils ont fait dans l'ordinateur. Donc là, il fallait sortir un vrai objet, mais il y avait déjà, je pense, cette attirance par l'objet. Et donc j'ai fait le premier cours de céramique en loisirs créatifs, et donc... Au moment où tu touches la terre, ça arrive à beaucoup de gens. Après, tu ne veux plus arrêter. Il y a un côté aussi thérapeutique, d'art-thérapie presque. On se reconnecte. En plus, on est dans la ville, donc il y a les bétons partout. Là, on touche la terre, je pense qu'il y a quelque chose de chimique.

  • Speaker #0

    Non, sûrement.

  • Speaker #1

    et donc on est aussi très centré sur les moments présents on n'est pas dans notre tête à se poser mille questions on a quelque chose à réaliser on fait avec les mains et à la fin de la journée on a réalisé deux objets et donc il y a cette espèce d'accomplissement qui je pense qu'on embosse dans les grosses boîtes où on fait juste partie on ne sait pas trop qu'est-ce qu'on fait là des fois et là on fait des choses Là, du début à la fin, on a cet objet. Donc j'étais prise par... Et c'est là où j'ai décidé très vite que j'allais essayer d'en faire mon nouveau métier, ma réconversion.

  • Speaker #0

    Et ça t'a pris combien de temps entre le moment où tu prends cette décision et où tu te lances vraiment ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est marrant parce que dans ma tête, j'ai pris la décision très vite. Genre, je vais faire ça. Mais je n'avais pas peur. Voilà, c'est quand on est motivé. Je pense qu'il y a ces côtés de passion.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    D'être motivé. Donc, je suis quelqu'un de très positif aussi. Donc, voilà. Je ne vois pas trop les problèmes.

  • Speaker #0

    Très solaire aussi. Certainement lié aux origines.

  • Speaker #1

    Peut-être. Je vais me lancer. Oui. Et après, les problèmes, on les... C'est un peu le style. Et du coup, qu'est-ce que j'ai fait ? À l'époque, il y avait Cléa Atelier qui venait d'ouvrir ses portes. C'était, je pense, les premiers co-working de la céramique. Donc, c'était génial. C'était de... Comment on appelle ça ? L'atelier libre. Oui. Donc on arrive avec un abonnement. Et comme j'avais déjà les bases, et je suis très curieuse, donc aussi un peu autodidacte, donc j'avais acheté tous les livres que je pouvais pour apprendre. Et j'allais à cet atelier-là pour commencer à pratiquer. et donc ça commençait un peu comme ça, ensuite on s'est installé dans une maison et j'ai pu monter un petit atelier dans la cave et c'est là où avec Instagram je commençais à poster et j'ai eu de la chance d'avoir de commandes comme ça par Insta donc ça c'était génial parce que c'est vrai qu'on a un peu ses côtés, comment se lancer on ne se sent pas au début, on n'est pas légitime

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, je n'avais pas fait une vraie formation.

  • Speaker #0

    C'est un drôle de l'imposteur.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un peu ça. Tu dis, bon, je viens de commencer, j'ai pris en commande. Donc, tu vois, il fallait quand même... de aller doucement Mais ça permet aussi de tester les marchés. Donc, c'est intéressant. Mais j'ai quand même fait de formation. Donc, on dit qu'on est autodidacte, mais je ne prends... Je n'ai pas fait en formation en continu un an de CAP. Je ne sais pas quoi. J'ai fait plusieurs ateliers de céramiste, de workshop, de stage. Et je fais en formation émail aussi. C'était plus en formation pro.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que, bon, l'émail, quand même, c'est la partie Les chimiques,

  • Speaker #0

    c'est plus difficile.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, il faut continuer ça. Je pense que ça va me prendre vraiment deux années.

  • Speaker #0

    Mais je serais contente d'ailleurs de comprendre justement comment, au moment où tu reçois ton bloc de terre, comment tu commences à façonner ton objet. Quel est le processus de fabrication ? Parce que pour des personnes comme moi qui ne connaissent rien, je me demande comment tu passes, parce que là on est entouré de magnifiques objets, comment tu passes de ton bloc de terre à ce joli vase qu'on peut voir.

  • Speaker #1

    Alors, il y a... Il y a plusieurs techniques. Moi, mes techniques de préférence, c'est les pensées, les colambins, les vases scouturables. Pourquoi j'appelle scouturables ? C'est vraiment les mêmes techniques de la scouture sur terre où avec les colambins, tu es capable de faire tous les formes.

  • Speaker #0

    Donc un colambin, c'est un autre ?

  • Speaker #1

    Un colambin, c'est... Comment on appelle ça ?

  • Speaker #0

    Un rouleau à pâtisserie ?

  • Speaker #1

    Voilà, tu roules la terre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et les rouleaux à pâtisserie, en fait, c'est pour faire les plaques. Donc là, tu étales ta terre, tu les roules. Donc, tu sommes la pâtisserie et après, tu peux faire plusieurs choses. Et les columbins, c'est un peu les serpents.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et comme ça, comme dans les sculptures, tu fais de... Parce qu'au début, j'ai commencé avec les tours. Les tours, il y a un côté magnétique, hypnotique. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord, c'est très agréable à regarder.

  • Speaker #1

    Oui, quand on voit, ça tourne, c'est hypnotisant. Je commençais avec ça, ça m'attirait aussi les côtés techniques du tour. J'ai acheté un tour pour mon premier atelier. Et au bout d'un moment, je trouvais que tout était très rond. Rond et parfait.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'étais un peu attirée pour la chose asymétrique, justement.

  • Speaker #0

    Moi, parfaite.

  • Speaker #1

    Ouais, après je suis très perfectionniste aussi dans mes courbes. Il y a plusieurs céramistes peut-être qui vont faire, justement laisser tous les traces de doigts et suivre un peu ces chemins imparfaits. Moi c'est vrai que je suis un peu perfectionniste, donc je lise beaucoup ma terre. Je suis très inspirée par l'art, les sculptures abstraites du début du XXe siècle, par exemple. Je pense qu'il met forme, il y a un peu de ça. Et donc, voilà, avec ces colombins...

  • Speaker #0

    Mais tu as quitté le tour, tu as arrêté... Oui,

  • Speaker #1

    j'ai complètement quitté les tours. Après, c'est un... Quand je suis venue à Bastille, dans cet atelier, c'est un atelier modelage. On n'a pas la place pour les tours. J'avais pas... C'était aussi un... Voilà, un concours de sarcophagie. Et donc, quand je suis arrivée ici, j'ai dit, bon, mais ici, c'est modelage, on peut pas, il n'y a pas la place pour un tour. Donc, c'est à ce moment-là où on... Il n'y avait plus de tour.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'on n'en a même pas parlé. Tu es dans un atelier que tu partages.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un atelier partagé avec Lola Mourot, qui est là depuis 2017, et Léa Baldassari, qui est arrivée l'année dernière. Génial. Et on se connaît, on faisait partie d'un réseau de céramistes qui s'appelle Minuit Céramique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'était un réseau très bienveillant de céramistes, beaucoup de nouveaux céramistes aussi. du Covid Sarah et Yasmine elles ont décidé de créer ces collectifs pour faire une vente les ventes en ligne et donc c'était très intéressant parce que on se connaissait on se suivait, on se parlait par il y avait les groupes WhatsApp, on faisait de visio c'était très bien et aussi les filles elles ont fait des vente elles ont trouvé de partenariats donc on a fait dès que je suis rentrée on a fait très vite un partenariat au bon marché avec Bache et donc j'étais là c'est cool donc voilà je pense qu'il y avait un mode aussi de la céramique à ces moments donc les marques elles ont aussi beaucoup cherché à collaborer avec les céramistes Ensuite, il y a aussi Cessune. Il y a plusieurs marques dans la mode qui ont collaboré avec les céramistes. et donc c'est par ces réseaux de céramistes que j'ai su qu'il y avait en place Ksilberé dans cet atelier et donc tout de suite voilà un coup de bol un peu quand même oui oui c'est sûr qu'il faut qu'on en reste toute seule dans notre coin on rate un peu les opportunités donc c'est hyper important de de se faire, surtout pour moi j'ai pas mon réseau j'ai pas mes amis d'école même de jeunesse donc c'est comme tu disais pour les artisans, tu te rends compte qu'il y a pas vraiment d'artisans dans ton entourage oui oui c'est vrai et donc on se fait toi aussi t'es en train de faire ton réseau oui exactement,

  • Speaker #0

    non non mais je le dis souvent que moi j'essaie d'essayer C'était au début un travail d'études. Et en fait, ce travail d'études étant terminé, je suis en effet ravie de pouvoir rencontrer des artisans. Mais surtout, écouter leur passion. Parce que c'est vrai que je n'y connais rien.

  • Speaker #1

    Pour ton futur métier...

  • Speaker #0

    C'est important, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    On travaille les décorateurs, les architectes d'intérieur. C'est mes clients que j'adore. quand je suis contactée par un architecte d'intérieur c'est super souvent c'est de beaux projets on est très contente de pouvoir collaborer avec les archives génial

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une étape de fabrication que tu préfères et dans laquelle tu prends le plus de plaisir que les autres ? J'ai compris que du coup, avec l'utilisation du tour, c'était moins le cas parce que le résultat final était moins à l'image de ce que tu voulais rendre. Mais maintenant que c'est du modelage, est-ce que c'est l'avant-projet où tu imagines l'objet ? Est-ce que c'est quand...

  • Speaker #1

    Je pense que c'est le modelage lui-même. C'est au moment où tu touches la terre, où tu es en train de créer tes formes. Et c'est ces moments-là où tu es complètement connectée à ce que tu es en train de faire. et il y a beaucoup d'intuition je pense que c'est c'est le modelage c'est pour ça qu'on est là pour ces moments là parce que bon les ponçages, la poussière les mariages tout ça c'est moins fun nettoyer l'atelier faire les colis envoyés par la poste faire son site le marketing c'est vraiment Donc c'est sûr que c'est les moments du modelage, là on est au calme et c'est pour ça, c'est au moment où on arrive à écouter les podcasts. Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Parce que Lucienne nous racontait qu'elle avait l'habitude d'écouter des podcasts quand elle travaille du coup avec...

  • Speaker #1

    Lola et Léa. Ah,

  • Speaker #0

    Lola, Lola et Léa.

  • Speaker #1

    Les trois L. Ah,

  • Speaker #0

    génial, ça aide. Et alors attends, je me demandais, une fois que l'objet est modelé, tu le passes au four ? Et c'est là que vient l'émaillage.

  • Speaker #1

    Alors, on peut l'émailler cru. De façon générale, on passe par l'étape du biscuit. Donc, on fait un premier cuisson à basse température, donc à 950 millimètres degrés. D'accord. Et là, c'est un peu, tu parlais de terre cuite, c'est un peu la terre cuite. La terre poreuse et les pots de fleurs, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est en terre cuite.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est la terre cuite. Donc, c'est... de cuisson à basse température où la terre reste poreuse. D'accord. Parce que la terre, elle serait ferme. Et donc, comme la terre est poreuse, on l'appelle biscuit parce qu'elle absorbe l'eau comme un biscuit. Et l'émail, c'est de poudre de minéral.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Minéraux.

  • Speaker #0

    La poudre minérale.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est plusieurs types de minéraux.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc plusieurs types de minéraux. Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc on a les feldspaths, c'est en roche, c'est, voilà, et dans les feldspaths, tu as plusieurs minéraux, et ça on fait en poudre, donc les quartz, c'est la silice, et c'est ça l'émail en fait, et la terre aussi, la terre elle est composée de plusieurs minéraux, donc c'est juste l'émail, c'est en composition très spécifique, qui va vitrifier l'objet.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, oui, qui donne un aspect. C'est brillant.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est vraiment en couche de vert. Et par contre, pour les verres, il faut travailler directement au feu. Tu as déjà vu les lettres verriers, il y a toujours les flammes. Donc là, tu as besoin de 1700 degrés. Ah oui. Et nous, dans les fours céramiques, on monte dans nos fours électriques, parce qu'on est en ville, on ne peut pas avoir de four à gaz, c'est trop dangereux, ou même les fours à bois, tout ça, en ville, c'est impossible. Donc nous, on a les fours électriques, donc on monte à 1300 degrés, on va dire, et là, du coup, c'est ça les maïs, c'est cette couche de verre qu'on dépose sur... Les biscuits avec de l'eau. Donc les biscuits, ils absorbent de l'eau, ils posent les mailles sur la pièce. Et donc ensuite, on fait la deuxième cuisson à haute température, où là, il va avoir, l'émail, il va fondre.

  • Speaker #0

    Génial, d'accord. Est-ce que, je me demandais si tu arrivais et tu cherchais à te renouveler régulièrement dans tes fabrications, dans tes objets, ou au contraire, tu as trouvé une technique et une forme un peu particulière et à laquelle tu es devenue attachée, et que tu souhaites du coup conserver ? Je te pose cette question parce que moi, en... observant justement ton travail, j'ai le sentiment qu'on peut être capable de reconnaître un peu ton style et de comprendre que tu essayes de le décliner de mille manières différentes. Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'il y a une signature, Lucia Mondadori ?

  • Speaker #1

    Déjà, ça me fait plaisir d'entendre ça parce que je pense que cette partie artistique... Parce que bon, voilà, on a ces côtés artistes-céramistes. Donc les céramistes, c'est les côtés artisans où on fait des objets du quotidien. Et dans l'artiste-céramiste, c'est aussi là où on touche à l'art. Donc ces deux objets, ça peut être en sculpture ou en vase sculptural. Et là, on est vraiment dans la contemplation. Oui. Et donc, on est un peu entre... C'est dur de se mettre de...

  • Speaker #0

    Oui, des lignes de conduite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est où je suis artiste, artisan, tout ça, c'est de définition.

  • Speaker #0

    Mais on s'en fiche, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    justement. Mais je pense que même dans les côtés artisans, par exemple, je peux reproduire des choses avec un cahier de charges qu'on me demande. Oui. Donc en architecte, ça m'est déjà arrivé, donc il est arrivé avec de références, on a dessiné un peu ensemble, j'ai dit moi je ne peux pas refaire la pièce exactement comme ça, il faut que j'aie mettre aussi un peu ma patte dedans et aussi parce que je ne peux pas faire autrement. Donc je pense qu'il y a ces côtés où même si j'ai voulu, j'ai un geste, une façon de faire et c'est la seule façon que j'arrive en fait. c'est mon geste mais ça me fait plaisir encore une fois que tu dis ça que tu reconnaisses un e-style parce que je pense qu'il y a aussi cette recherche de justement trouver sa patte oui de oui oui une fois qu'on rentre dans dans ces métiers-là, on retrouve... Moi, je fais beaucoup de recherches justement pour savoir... C'est très dur de faire quelque chose complètement original. Oui, j'imagine bien. J'ai l'impression que tout était déjà fait à peu près. Et tu retrouves toujours quelqu'un qui a déjà fait... Donc, on a un XXe siècle qui était très libre en termes de création.

  • Speaker #0

    C'était le début de tout.

  • Speaker #1

    Il se libère, on va dire, de... Du classicisme. Donc là, il y a beaucoup de scooters, de céramistes même, des années 50. Je pense notamment à Valentine Glegel qui était en France et qui a fait beaucoup d'objets. Voilà, donc c'est une de mes inspirations. Moi et dans tout un tas d'autres céramistes aussi qui citent Valentine Schlegel. Et je pense qu'elle, à la fois, peut-être qu'elle était aussi inspirée par les sculpteurs du début du siècle, du genre Barbara Hepworth, Jean Arp, Brancusi.

  • Speaker #0

    Celui-là, je l'ai.

  • Speaker #1

    Ben oui, c'est incontournable. Et donc, on en fait un peu de recherche. Après, il y a plein d'autres noms. On peut être moins connus, il y a Georges Jouve, et en France, il y a aussi des années 50. Mais on va voir tout ce qu'ils ont créé, et en fait, c'est un peu comme dans la mode. Je pense qu'il y a de mode, il y a de phase, et les gens dans la mode aujourd'hui, ils vont chercher des fois un look un peu des années 50. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une phase.

  • Speaker #1

    Il y a deux phases pour ça. même si des fois tu as l'impression que tout est un peu à la mode, tout est son contraire d'aujourd'hui, parce que tu as les couleurs neutres, mais aussi tu as les couleurs pop, tu as l'abstrait, tu as les ronds, tu as les géométriques, tout est là. Mais c'est que tu as dit sur la déclinaison, tout à fait, je pense que là, depuis quelques mois, je suis dans une phase de recherche. et donc j'ai part à partir de mes formes,

  • Speaker #0

    par exemple les formes féminines je suis ravie que tu parles de tes inspirations parce que tu es attirée par l'art abstrait par la matière brute et aussi par la forme féminine je suis contente que tu nous décrives un peu oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr que les formes féminines c'est un pièce que j'appelle la Lilith ok, tu es là, on va aller que j'ai la chance de voir elle est on va dire c'est une de pièces qui ont des mandolées plus Et ça fait longtemps, c'est la première expo que j'ai faite au salon de design de Milan.

  • Speaker #0

    Qui vient de se terminer d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais, donc là c'était en 2021, c'est la première fois que j'ai participé au Saloni. C'était avec Milvaz, donc Milvaz c'est une expo itinérante. qui a commencé à Paris. Donc, c'est les thèmes du vase. Quand tu fais de vase, c'est un peu incontournable de participer une fois à 1000 vases. Et donc, je me suis inscrite. D'ailleurs, c'est un peu eux aussi qui m'ont aidée à lancer mon en stage, je pense, d'une certaine façon, parce qu'ils ont posté de photos à moi. Et c'était à l'époque où il y avait de vagues d'abonnés qui venaient dès qu'ils ont une grosse compte poster tes photos et donc je participais et pour cette expo j'ai fait trois pièces trois modèles de pièces toujours les pièces que je fais encore qui sont demandées par mes clients parce que j'ai ça sur mon site c'est ça sur Insta et souvent c'est les précommandes c'est en anglais, ils appellent ça commission Donc, elles sont les gens de particulier ou même des architectes qui sont en train de mobler, de finir leur réalisation. Ils proposent ça à leurs clients ou c'est les clients même qui ont un coup de cœur et qui me contactent et qui me disent je veux ça Et là…

  • Speaker #0

    Les pièces ne sont jamais les mêmes,

  • Speaker #1

    j'imagine. Jamais, c'est parce que chacune est faite… Unique, oui. Chacune est unique. Je n'ai pas de moule. Oui. Et j'ai déjà... Je réfléchis plusieurs fois à avoir de moule, en fait. Parce que si mes pièces sont très, très longues à faire...

  • Speaker #0

    Ce serait plus simple, en effet.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'ai besoin de travailler la pièce plusieurs fois. J'ai besoin d'affiner les courbes.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense qu'aussi, pour le client, c'est quand même très agréable de savoir qu'il a une pièce unique.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Par contre, il y a les prix qui sont compliqués, des fois. Oui. Donc, ça me prend... Ces deux pièces, l'effet de travailler au colin bas, c'est vraiment une sculpture. Donc là, des fois... peut-être en vase et je pense que les gens peut-être en sculpture je ne sais pas il y a un souci de prix des fois ce n'est pas facile ce n'est pas tout le monde qui comprend les prix parce que bon tu as les références aussi de l'industrie

  • Speaker #0

    que le client n'a pas forcément.

  • Speaker #1

    Oui, et bon, après, c'est sûr qu'il y a plusieurs clientèles, donc c'est sûr qu'il y a la clientèle qui cherche les objets uniques, les objets artistiques qui veulent ça, ils connaissent quand même. et donc on parlait de cette forme féminine et la lilith aussi elle a une histoire je parlais à mes collègues tout à l'heure sur Quand on fait une école de design, je pense qu'au même d'art, il y a un concept. En fait, on part d'un concept.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très vrai. C'est très vrai.

  • Speaker #1

    Et donc, ça continue. Et il y a une de nos collègues qui disait, non, mais moi, je ne suis pas designer. Du coup, je n'ai pas dit tout ça. Mais je pense que j'ai ça. Donc, quand je fais les pièces, des fois, c'est quelque chose qui vient de l'intuition. Mais après, tu regardes tes pièces et tu te dis, en fait, ça, ça vient d'où ? Et ça, là, tu te dis, ah, mais c'est vrai que moi, quand j'avais 15 ans... J'avais fait trois sculptures de femmes enceintes. Et donc, quelque part, j'étais attirée par les formes féminines depuis longtemps. Et d'ailleurs, comme beaucoup de gens. Et il y a un moment où même je me suis demandé, est-ce que ça venait quelque part du patriarcat aussi ? c'est fameux je n'ai pas tous les réponses mais il y a comme ils appellent en anglais les mayo gaze donc c'est les regards masculins parce que l'histoire d'art je ne sais pas tu as plus peur de l'histoire de l'art à ton école c'est l'histoire de l'homme dans l'art oui c'est très vrai et il y a très très peu d'artistes femmes déjà il y avait très peu et surtout il y a très peu qui restent dans nos souvenirs donc on est en train maintenant je pense qu'il y a beaucoup de chercheurs de chercheurs, surtout de chercheuses qui vont justement aller trouver ces personnages qui étaient là et les ramener à la lumière du jour ils disaient non il y avait deux artistes femmes c'est juste qu'on parle plus d'elles mais elles étaient là même si elles étaient minoritaires et donc je me disais est-ce que j'ai fait ces formes féminines parce qu'on a tellement l'habitude de voir ça de les sculptures de corps Ou est-ce que c'est l'histoire de la Fertility Goddess, c'est la déesse de la fertilité ? Et ça aussi, la pièce la plus ancienne, la sculpture la plus ancienne trouvée et datée par les carbones, c'est un Vénus qui date de 30 000 ans. Donc on est carrément dans les paléotiques. et ça c'était de chasseurs-couilleurs donc c'était avant les villes et on faisait déjà donc s'ils auraient trouvé une petite sculpture de fin d'enceinte en Vénus datée de cette époque-là parce que c'était un peu magique les fins d'enceinte on ne savait pas d'où ça venait Donc vous vous dites, bon, peut-être que c'est quelque chose d'encore plus ancienne.

  • Speaker #0

    C'était déjà à l'époque un thème très beau, en effet. Oui,

  • Speaker #1

    donc la femme enceinte, c'est magique. Et donc moi, je passais par là, j'ai deux enfants. Et c'est sûr qu'il faut voir ton corps changer. Et voilà, avoir deux enfants, c'est une expérience... très douloureuse, mais unique. Unique, ça c'est sûr. Et donc voilà, il y a un peu ces regards-là, je pense qu'il les formeront, ça vient, il y a la femme enceinte, il y a la fertilité. Donc peut-être qu'il y a aussi les meilleurs gays sur toutes ces femmes nues qu'on voit dans l'art aussi. Mais je n'ai pas de réponse précise, mais c'est un de concepts que j'essaye d'explorer pour toutes ces formes féminines.

  • Speaker #0

    Je te rassure, ça se voit. et j'invite d'ailleurs ceux qui nous écoutent à regarder parce que c'est vrai que moi je trouve ça hyper agréable de reconnaître j'ai été très contente après avoir bien scrollé ton Instagram regarder un peu la définition que tu donnais à ton travail et de retrouver des thèmes qu'on peut observer soi-même c'est toujours très satisfaisant se dire ah j'avais bien la bonne intuition c'est super après on est toujours très contentes aussi des fois de

  • Speaker #1

    de découvrir à quoi ça peut ramener les gens aussi, quel genre de sensations. Alors, c'est sûr que peut-être la femme, l'effet qu'on a encore, on peut très vite... se connecter à ça pour les formes plus abstraites donc ça, ça peut aller très loin oui, oui c'est marrant quand j'ai fait des formes ces formes avec les vides de vider un peu donc c'est quelque chose qui pour moi, je pensais vraiment comme hum J'ai nommé ça Ava, que ça veut dire vie. Donc c'est life, c'est la vie. Et je pensais toujours un peu à ces trous, la naissance, on passe par un trou, ou l'univers aussi, il y a cette espèce de trou où dès qu'on voit quelque chose en vide, en fait, les regards, il est attiré par ça. Et donc c'est de pièces, quand on a de pièces comme ça dans la maison, très vite... On est attiré par ces pièces-là. Elle prend les regards. Donc, avec la Lilith, maintenant, j'ai l'impression d'avoir trouvé les courbes que je voulais.

  • Speaker #0

    Lilith, c'est le nom de la pièce que tu lui as donnée.

  • Speaker #1

    Alors, il y a une histoire aussi pour la Lilith.

  • Speaker #0

    Je veux bien, parce que je... Tu l'utilises plusieurs fois et en fait, je n'ai pas la référence.

  • Speaker #1

    Alors, la Lilith, c'est en référence... Alors, ça vient... C'est très ancien. Donc c'est quelque chose qu'on va trouver pas dans la Bible, on va trouver dans la Kabbalah, pas dans la Torah non plus. La Torah, c'est l'Ancien Testament. La Lilith, elle est connue, par exemple, dans la culture juive, comme un démon. En fait, c'est un personnage qui, je pense, il y a un moment, après moi je ne sais rien, mais ça se raconte oralement, il ne s'était pas écrit, ou si c'était écrit, ça s'était enlevé. La Lilith, elle était, dans l'histoire orale, elle était créée en même temps qu'Adam. Adam donc Adam d'Adam et Ève donc elle était créée de la terre donc il y a cette soir Dieu a créé Adam et Lilith ils étaient créés en égalité il

  • Speaker #0

    n'y avait pas de Ève

  • Speaker #1

    Ève c'est venu après parce que Ève a été créée sur la côte d'Adam donc il y a un côté soumise oui On est créé à partir de l'homme.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que tu le vois.

  • Speaker #1

    Je les vois comme ça. Et la lilith, elle était créée au même temps de la Terre. Donc, il y avait aussi cette image de la Terre. Et donc, dans les histoires orales qu'on raconte, en fait, elles se barraient. Ils n'étaient pas d'accord. Elle est partie.

  • Speaker #0

    C'est une drôle d'histoire.

  • Speaker #1

    Oui. Et après, ce n'est pas moi qui raconte. Il y a un étude très sérieux. dans les années 70. Donc, elle est allée un peu chercher ces personnages de la Lilith, parce que dans... Voilà, si tu... Je suis allée en Israël, une fois je parlais de la Lilith pour savoir, elle me dit Non, mais la Lilith, c'est les démons ! Ah bon, d'accord ! Et donc, en fait, il y a cette chercheuse qui a récupéré ces personnages pour dire Non, mais on va raconter cette histoire autrement. Et donc là, c'est aussi une histoire très liée au patriarcal comme en femme indépendante qui est démonisée. Juste parce qu'elle n'était pas d'accord et s'est barrée. Tous les personnages qui sont les hommes, ils ont peur. Genre les sirènes, les sourcières. Tout ça, c'est un peu lié aussi à la limite. Dans plusieurs cultures. Il n'y a pas qu'il y ait la culture dans la Mésopotamie. Donc il y a des histoires de la limite. et donc comme il y a eu cette étude qui veut mettre les choses en perspective ré-raconter je ne sais pas si on peut dire ça raconter en nouvelle histoire de la Lilith, elle a devenu à partir de ces moments là en sort d'icône du féminisme aussi voilà j'essaye pour un parti c'est un icône pas hyper connu c'est pas un histoire mais quand j'ai vu ça je suis tombée sur ça mais c'était dans mes recherches parce que j'ai recherché de noms pour mes pièces et donc souvent j'aime bien l'étymologie de mots donc je suis allée Ava c'est en hébreu J'ai cherché deux mots en arabe aussi, Aïcha, et donc pour tous ces mots-là, je vais chercher l'histoire de ces mots-là. Et donc, c'est dans ces recherches-là que je suis tombée sur la Lilith. Et en fait, des fois, je passe même deux heures. Et je dis, il faut que je trouve ces noms, parce que je passe deux heures à chercher. Oui, je comprends. Mais en même temps, ça fait partie de choses que j'aime faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est marrant. Il y a une question que j'aime bien poser aux artisans que j'interroge, c'est un peu ta routine. Qu'est-ce que le matin, tu te lèves, tu te rends directement... Comment se passent tes journées ?

  • Speaker #1

    Alors les matins, j'aime bien les matins un peu plus au calme. Donc j'ai fait tout ce qui est ordi, ordinateur, prends mon café. Donc j'essaye d'enlever cette partie. Après, je ne fais pas ça tous les jours. Mais dès que j'ai des choses à faire à l'ordinateur, c'est les matins.

  • Speaker #0

    Parce que pour toi, c'est la partie la moins amusante. Donc tu te dis que c'est fait ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après sinon...

  • Speaker #0

    Ça traîne.

  • Speaker #1

    Tu ne fais pas ça les soirs. Nous, on n'a pas un parti bureau dans l'atelier. Et donc ça, il faut faire de la maison. Donc j'ai un petit bureau chez moi. Donc j'ai... J'ai fait tout ce qui est, on va dire, administrative, mon site.

  • Speaker #0

    Ton Instagram.

  • Speaker #1

    Mon Instagram, on peut faire du téléphone. Donc ça, ça va. C'est vrai. Je peux faire dans le café ou même d'ici. Des fois, on prend de l'auto vite fait et on peut faire un poste. Souvent, c'est les postes les moins travaillés qui marchent mieux.

  • Speaker #0

    C'est drôle.

  • Speaker #1

    Et ensuite, peut-être que je vais arriver à l'atelier vers 10h, 11h. Je vais travailler sur plusieurs... Ça dépend si c'est en commande ou si je suis en train de créer de nouvelles pièces. Chaque jour, c'est un peu différent. et en fait nous on n'a pas de routine comme ça les jours peuvent être assez différents parce qu'on a des étapes donc on peut passer par exemple une semaine à faire du modelage et donc là on va créer toutes les pièces qui vont ensuite sécher et vont passer par l'étape biscuit. Oui. Et ensuite, il va y avoir une semaine où on va les émailler. D'accord. Donc en fait, on est un peu partout tout le temps. Je me rends compte que tous les artisans sont pareils en fait.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas vraiment de routine.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une routine qui s'installe, mais c'est plus une sorte de routine par mois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Par trois semaines, par cycle.

  • Speaker #0

    Génial, on s'en lasse moins. Et alors, j'ai deux petites dernières questions. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à toi et à ton atelier pour l'avenir ?

  • Speaker #1

    Alors, bon, beaucoup de ventes.

  • Speaker #0

    Oui, ce serait génial.

  • Speaker #1

    Après, je pense que j'ai envie aussi de la transmission. D'accord. Je partage. Mon premier job, quand j'avais 18 ans, c'est que j'étais prof d'anglais.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est quelque chose que tu as...

  • Speaker #1

    J'aimais ça. Et c'est vrai que depuis que je commençais dans la céramique, j'étais beaucoup dans la créa, dans la prod, dans les commandes. J'aime bien ça aussi. et du coup là j'ai dit non mais c'est cool quand même de peut-être faire je reçois beaucoup de demandes de cours oui génial tant fait non parce que ici on n'est pas encore adapté mais on est en train de se poser les questions est-ce qu'on n'adapterait pas notre atelier pour pouvoir peut-être faire pas de cours toutes les semaines mais peut-être de stages plus ponctuels autour d'un vase pour que les gens puissent créer avec moi merci et que je puisse les guider dans ça. Donc je pense que c'est quelque chose qui va venir. Génial.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y aurait un corps de métier dans le milieu de l'artisanat qui te fascine et que tu aimerais entendre au micro de Parole d'artisan ?

  • Speaker #1

    Je les garde beaucoup, les gens qui travaillent les métals. les verts, les bois comme j'ai bien cité donc oui dans ces trois métiers là pour moi ça serait super de les entendre j'adorerais,

  • Speaker #0

    bois j'ai mais ce serait métal et verts j'aimerais beaucoup super merci infiniment Lucia pour cet entretien merci à toi merci d'avoir accepté de parler au micro de Parole d'Artisan et merci pour toutes tes réponses et ces discussions tellement enrichissantes Merci à vous tous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. N'hésitez pas à suivre les actualités de Lucia sur Instagram ou de faire un tour sur son beau site internet dont les liens sont affichés en description. N'hésitez pas non plus à partager cet épisode pour faire parler de tous ses métiers au service du beau. A très bientôt pour un prochain épisode. Thank you.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation de Lucia

    00:45

  • La reconversion professionnelle de Lucia

    09:00

  • Processus de fabrication

    11:46

  • Le modelage et l'émaillage

    18:05

  • Signature Lucia Mondadori

    22:20

  • Les inspirations de Lucia

    27:13

  • L'histoire de la Lilith

    36:52

  • La routine de Lucia

    41:12

  • Quel avenir pour Lucia ?

    43:40

  • Une idée pour le prochain épisode ?

    44:53

  • Conclusion

    45:21

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