- Speaker #0
Bonjour, Bonjour,
- Speaker #1
je suis Stéphanie Baranko,
- Speaker #0
je suis Stéphanie Baranco et bienvenue dans Parole de Femme.
- Speaker #1
bienvenue dans Parole de Femme.
- Speaker #0
Dans ce podcast, Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes modestes un peu banales pour qu'elles nous parlent d'elles, je donne la parole à des femmes au destin peu banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leur parcours, de leurs histoires, de leurs espoirs et de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui, de leurs leur vision de la femme d'aujourd'hui, la vie. l'avenir. Puissent ces femmes vous inspirer, Puis ces femmes vous inspirent. nous inspirer et inspirer nos générations futures. nous inspirer et inspirer nos générations futures. Elles se livrent sans tabou, Elle se déroule sans tabou, avec le cœur.
- Speaker #1
avec une paix,
- Speaker #0
Je vous laisse avec elles, je vous laisse avec elle dans ces langues d'histoire, voici leurs histoires. Place à Parole de Femme, place à parole de femme, c'est une fois. saison 3. Bonjour Stéphanie. Bonjour Stéphanie.
- Speaker #1
Bonjour Stéphanie. Bonjour Stéphanie.
- Speaker #0
Merci de me recevoir ici dans ton cocon pour parler d'un sujet à la fois intimiste, Merci de me recevoir ici dans ton cocon pour parler d'un sujet à la fois intimiste, intime, intime, et en même temps au final qui touche tant de femmes. et en même temps au final qui touche tant de femmes. Je pense que tu as peut-être quelques chiffres en tête, Je pense que tu as peut-être quelques chiffres en tête, mais aujourd'hui on sait qu'on est presque toutes amenées à côtoyer ce thème. mais aujourd'hui on sait qu'on est presque toutes amenées à côtoyer ce thème. complexe. complexe.
- Speaker #1
Oui. Oui.
- Speaker #0
On va parler ensemble donc d'un sujet qui te touche puisque tu as été victime de ce cancer du sein tant redouté par nous toutes. On va parler ensemble donc d'un sujet qui te touche puisque tu as été victime de ce cancer du sein tant redouté par nous toutes.
- Speaker #1
Exactement. Exactement.
- Speaker #0
Ça s'est passé quand ? Ça s'est passé quand ?
- Speaker #1
Alors j'ai, Alors j'ai, l'historique est un peu longue mais j'ai appris que j'avais un cancer du sein le 20 l'historique est un peu longue mais j'ai appris que j'avais un cancer du sein le 28 mars 28 mars
- Speaker #0
2024. On va revenir dessus.
- Speaker #1
2024. On va revenir dessus.
- Speaker #0
Tu as écouté quelques podcasts, Tu as écouté quelques podcasts, Stéphanie. Stéphanie. Alors, Alors, tu sais qu'il y a un rituel chez Parole de Femme. tu sais qu'il y a un rituel chez Parole de Femme. Oui. Oui. Je vais commencer par trois questions. Je vais commencer par trois questions.
- Speaker #1
Ok. Ok.
- Speaker #0
Si tu étais une odeur, Si tu étais une odeur, une chanson et un plat ou un gâteau de ton enfance, une chanson et un plat ou un gâteau de ton enfance, lesquels serais-tu ? lesquels serais-tu ?
- Speaker #1
Ok, Ok, alors, alors, une odeur... une odeur... Euh... Euh... Ce n'est pas une odeur en particulier, C'est pas une odeur en particulier, mais c'est plusieurs odeurs qui me font penser au sud de la France. mais c'est plusieurs odeurs qui me font penser au sud de la France. Parce que je suis née dans le sud de la France. Parce que je suis née dans le sud de la France. Donc j'irais peut-être la lavande, Donc, j'irais peut-être la lavande, même si c'est pas le parfum que moi je m'écris au quotidien. même si ce n'est pas le parfum que moi je m'écris au quotidien. Mais voilà, Mais voilà, c'est toutes ces odeurs d'olivier, c'est toutes ces odeurs d'olivier, de lavande, de lavande, de garigue, de garigue, toutes les odeurs du sud en fait. toutes les odeurs du sud en fait.
- Speaker #0
C'est régressif ? C'est régressif ?
- Speaker #1
Ouais, Oui, c'est régressif. c'est régressif. D'ailleurs, D'ailleurs, quand on arrive chez moi, quand on arrive chez moi, il y a plein de lavande devant. il y a plein de lavande devant. j'aime ça, j'aime ça, j'aime cette j'aime cette Ça me procure un bien-être en fait. Ça me procure un bien-être en fait. Je me sens bien. Je me sens bien. Je pense que tout ce qui me ramène à l'enfance, Je pense que tout ce qui me ramène à l'enfance, ça me fait penser à des choses qui me font plaisir. ça me fait penser à des choses qui me font plaisir.
- Speaker #0
Tu viens d'où, Tu viens d'où, du sud de la France ? du sud de la France ?
- Speaker #1
Je suis née à Toulon. Je suis née à Toulon. J'ai habité dix ans là-bas. J'ai habité dix ans là-bas. Et puis après, Et puis après, j'ai passé plus de temps du côté de Nîmes. j'ai passé plus de temps du côté de Nîmes, Un peu entre Nîmes et Montpellier. un peu entre Nîmes et Montpellier, Voilà, pour mes études. pour mes études. D'accord. D'accord.
- Speaker #0
Une chanson ? Une chanson ?
- Speaker #1
Alors une chanson, Alors une chanson, je pense que ce n'était pas une chanson... je pense que ce n'était pas une chanson... Les chansons pour moi ça dépend du moment. Les chansons pour moi ça dépend du moment. Ça dépend du moment, Ça dépend du moment, ça dépend du coup de cœur. ça dépend du coup de cœur. Et là en ce moment, Et là en ce moment, il y a une chanson que j'adore qui s'appelle « Cette vie » il y a une chanson que j'adore qui s'appelle « Cette vie » de Clara Luciani. de Clara Luciani. Et j'adore cette chanson. Et j'adore cette chanson.
- Speaker #0
Tu nous la fredonnes ou est-ce que je la mets en fond sonore pendant le podcast ? Tu nous la fredonnes ou est-ce que je la mets en fond sonore pendant le podcast ?
- Speaker #1
Je ne sais pas si je peux la fredonner. Je ne sais pas si je peux la fredonner. mais en tout cas elle dit Mais en tout cas, elle dit... On en fera ce qu'on pourra de cette vie-là. On en fera ce qu'on pourra de cette vie-là. Et en fait, Et en fait, c'est plutôt bien parce qu'elle dit que dans la vie, c'est plutôt bien parce qu'elle dit que dans la vie, il y a des hauts et il y a des bas. il y a des hauts et il y a des bas. Ce n'est pas tout le temps rose. Ce n'est pas tout le temps rose. Mais elle dit que si ce n'est pas la Dolce Vita. Mais elle dit que si ce n'est pas la Dolce Vita. Et voilà, Et voilà, c'est vrai. c'est vrai. La vie, La vie, ce n'est pas tout le temps rose. ce n'est pas tout le temps rose. Mais en tout cas, Mais en tout cas, on a ce moment qui nous est donné sur Terre. on a ce moment qui nous est donné sur Terre. Et il faut qu'on essaye de le traverser au mieux. Et il faut qu'on essaye de le traverser au mieux. Et surtout, et surtout c'est impossible que ça se passe. c'est impossible que ça se passe. se passe comme sur un long fleuve tranquille. se passe comme sur un long fleuve tranquille. Donc, Donc, des épreuves, des épreuves, il va y en avoir. il va y en avoir. Donc, Donc, il faut être prête à les accueillir et puis les surmonter et puis les dépasser parce qu'il y a toujours autre chose derrière. il faut être prête à les accueillir et puis les surmonter et puis les dépasser parce qu'il y a toujours autre chose derrière.
- Speaker #0
Ça commence bien ce podcast. Ça commence bien ce podcast. C'est un beau message. C'est un beau message. Plat ou gâteau de ton enfance ? Plas ou gâteau de ton enfance ? T'es plutôt sucré, T'es plutôt sucré, salé ? salé ?
- Speaker #1
Alors, Alors, malheureusement pour moi, malheureusement pour moi, je suis les deux. je suis les deux. Sucré et salé. Sucré et salé. Je ne sais pas si... Je ne sais pas si... Est-ce que je pourrais te donner quelque chose de mon enfance ? Est-ce que je pourrais te donner quelque chose de mon enfance ? Je peux donner un plat que j'aime bien. Je peux donner un plat que j'aime bien.
- Speaker #0
Tu peux donner un plat que t'aimes. Tu peux donner un plat que t'aimes.
- Speaker #1
Je vais dire la raclette, Je vais dire la raclette, parce que c'est vraiment quelque chose de... parce que c'est vraiment quelque chose de...
- Speaker #0
Ça n'a donc rien à voir avec le sud de la France. Ça n'a donc rien à voir avec le sud de la France.
- Speaker #1
Ça n'a rien à voir avec le sud de la France. Ça n'a rien à voir avec le sud de la France. Mais en fait, Mais en fait, c'est vraiment le plat... c'est vraiment le plat... Je pense que mes amis rigolent régulièrement, Je pense que mes amis rigolent régulièrement, mais c'est toujours le plat autour duquel on se retrouve en hiver, mais c'est toujours le plat autour duquel on se retrouve en hiver, on adore, on adore, on t'amène quoi, on t'amène quoi, moi je prends quoi, moi je prends quoi, on fait quoi. on fait quoi... Et ça réunit toujours beaucoup de monde en fait, Et ça réunit toujours beaucoup de monde. En fait, on ne fait jamais une raclette tout seul. on ne fait jamais une raclette tout seul.
- Speaker #0
Non. Tu es d'accord ? T'es d'accord ? Je suis d'accord. Je suis d'accord.
- Speaker #1
Et en fait, Et en fait, j'aime bien cet esprit de convivialité. j'aime bien cet esprit de convivialité.
- Speaker #0
De partage. De partage.
- Speaker #1
Et je pense que si d'ailleurs tu demandais à mon entourage, Et je pense que si d'ailleurs tu demandais à mon entourage, Stéphanie, Stéphanie, tu pourrais l'associer à quel plat, tu pourrais l'associer à quel plat ? Ils te diraient, ils te diraient la raclette. la raclette. À chaque fois qu'on se retrouve, À chaque fois qu'on se retrouve, c'est ça. c'est ça.
- Speaker #0
Et parce que c'est simple aussi, Et parce que c'est simple aussi, c'est convivial. c'est convivial. Oui, oui.
- Speaker #1
Ça porte des valeurs. Oui, Et puis, oui.
- Speaker #0
Ça porte des valeurs. c'est tout pour le partager.
- Speaker #1
Moi, Moi, j'aime bien le partage. j'aime bien le partage. Voilà. Voilà.
- Speaker #0
Bon bah parfait. Bon, parfait. C'est drôle parce que tu parles de ton enfance quand on te parle d'une odeur. C'est drôle parce que tu parles de ton enfance quand on te parle d'une odeur et quand je te ramène sur la nourriture un petit peu moins, Et quand je te ramène sur la nourriture, un petit peu moins, parce que tu as moins de souvenirs de ça ? parce que tu as moins de souvenirs de ça ? Ou c'est plutôt parce que c'est un plat qui t'ancre dans le présent ? Ou c'est plutôt parce que c'est un plat qui t'ancre dans le présent ?
- Speaker #1
Non, Non, c'est vrai que non. c'est vrai que non. Là, Là pour le coup c'est plus un plat qui pourrait me parler sur les dernières années de ma vie. pour le coup, c'est plus un plat qui pourrait me parler sur les dernières années de ma vie. Ma vie d'adulte en tout cas. Ma vie d'adulte en tout cas.
- Speaker #0
Ta vie d'adulte, Ta vie d'adulte, d'accord. d'accord.
- Speaker #1
Mais je ne dirais pas que, Je ne dirais pas que... en fait, en fait quand on était enfant, quand on était enfant, les raclettes on les mangeait au ski, les raclettes, on les mangeait au ski. mais ça reste toujours autour de la convivialité, Mais ça reste toujours autour de la convivialité. mais par contre aussi sur les odeurs moi j'ai des souvenirs je cuisinais avec ma grand-mère dans sa cuisine on faisait les oeufs mimosa donc à chaque fois on faisait un truc le dimanche midi c'était le buffet de hors d'oeuvre alors là c'était le grand nom et on mettait dans un plat des Mais par contre, aussi sur les odeurs,
- Speaker #0
moi j'ai des souvenirs.
- Speaker #1
Je cuisinais avec ma grand-mère dans sa cuisine, on faisait les oeufs mimosa. Donc à chaque fois, on faisait un truc. Le dimanche midi, c'était le buffet de hors-d'oeuvre. Alors là, c'était le grand nom et on mettait dans un plat des petites choses. petites choses on faisait des carottes râpées on faisait des oeufs mimosa On faisait des carottes râpées, on faisait des oeufs mimosa, on faisait des artichauts, des artichauts, voilà, voilà, tous des trucs. des trucs. Voilà, Voilà, enfin, enfin, si, si, si, si, moi, moi, j'ai plein de souvenirs d'odeurs de ratatouille. j'ai plein de souvenirs d'odeurs de ratatouille. Ma maman, Ma maman, elle faisait du bœuf carotte. elle faisait du bœuf carotte. Enfin, Enfin, moi, moi, j'aime la cuisine française. j'aime la cuisine française. Donc, Donc, si, si, j'ai plein de biens avec ça aussi. j'ai plein de biens avec ça aussi. Ouais. Ouais.
- Speaker #0
On va rester dans le présent, On va rester dans le présent, dans l'instant T. dans l'instant T. Aujourd'hui, Aujourd'hui, Stéphanie, Stéphanie, en un mot, en un mot. C'est qui, c'est qui ? Là. là ? En un mot aujourd'hui, En un mot aujourd'hui. Pas hier, pas hier, pas dans deux jours, pas dans deux jours, pas dans quatre heures, pas dans quatre heures. Là. là ?
- Speaker #1
Je dirais la force mentale. Je dirais la force mentale.
- Speaker #0
D'accord. D'accord, Aujourd'hui, aujourd'hui c'est ça ? c'est ça. Oui. Oui. Et le cancer ? Et le cancer, Aujourd'hui, aujourd'hui c'est quoi ? c'est quoi ?
- Speaker #1
Le cancer aujourd'hui, Le cancer aujourd'hui, c'est... Pour moi, pour moi, c'est une épreuve que je traverse toujours. c'est une épreuve que je traverse toujours. C'est-à-dire que j'ai fini mes traitements. C'est-à-dire que j'ai fini mes traitements, Les résultats... J'ai fini mes traitements il n'y a pas longtemps, il n'y a pas longtemps, il y a un mois. il y a un mois là. D'accord. D'accord. Voilà. Voilà. Et les résultats sont bons, Et les résultats sont bons, là, là, à l'instant T. à l'instant T. Mais... Ce cancer là, Ce cancer là, je sais que... je sais que... Alors moi j'ai un cancer triple négatif. Alors moi j'ai un cancer triple négatif. Ce cancer du sein, Ce cancer du sein, il est... Il touche les femmes jeunes entre il touche les femmes jeunes, entre 25 et 25 et 45 ans. 45 ans. Il touche plus souvent les femmes jeunes. Il touche plus souvent les femmes jeunes. Et...
- Speaker #0
Donc il est beaucoup plus agressif. Donc il est beaucoup plus agressif ?
- Speaker #1
Et il est très agressif en fait. Il est très agressif en fait. Il est très agressif, Donc il est très surveillé. donc il est très surveillé. Il peut avoir un développement extrêmement rapide. Il peut avoir un développement extrêmement rapide. Donc là, Donc là, je sais que j'ai terminé mes traitements et cette année, je sais que j'ai terminé mes traitements et cette année, je vais être suivie tous les trois mois. je vais être suivie tous les trois mois. J'ai des prises de sang, J'ai des prises de sang, j'ai des rendez-vous. j'ai des rendez-vous. Pour les années suivantes, Pour les années suivantes, je ne sais pas, je ne sais pas, mais en tout cas, mais en tout cas, cette année, cette année, ça sera comme ça. ça sera comme ça.
- Speaker #0
Tu me disais que tu avais du mal à te projeter, Tu me disais que tu avais du mal à te projeter, mais que du coup, mais que du coup, tu avais trouvé le... tu avais trouvé le... Le point positif c'était que finalement tu es en capacité aujourd'hui de vivre l'instant présent, Le point positif c'était que finalement tu es en capacité aujourd'hui de vivre l'instant présent, tu es dans l'instantanéité du... tu es dans l'instantanéité du moment. Je pense que ça... Je pense que ça t'a ancré. Ça t'a ancré ?
- Speaker #1
Le fait de savoir que ce cancer peut revenir, Le fait de savoir que ce cancer peut revenir, moi en tout cas j'ai transformé, moi en tout cas j'ai transformé, plutôt que de m'angoisser, plutôt que de m'angoisser, j'ai transformé en profiter de l'instant présent. j'ai transformé en profiter de l'instant présent. Profiter de l'instant présent, Profiter de l'instant présent, de ce qui se présente chaque jour, de ce qui se présente chaque jour, chaque semaine, chaque semaine, chaque mois. chaque mois. Ne pas réfléchir trop loin. Ne pas réfléchir trop loin. Et c'est pas mal aussi en fait. Et c'est pas mal aussi en fait.
- Speaker #0
Tu étais comme ça avant ? Tu étais comme ça avant ?
- Speaker #1
Non, Non, moi je ne pense pas. moi je ne pense pas. Moi j'ai toujours profité de tout ce que je pouvais vivre. Moi j'ai toujours profité de tout ce que je pouvais vivre. J'ai toujours été extrêmement reconnaissante de tout ce qui m'est arrivé dans la vie, J'ai toujours été extrêmement reconnaissante de tout ce qui m'est arrivé dans la vie, de tous les beaux moments que j'ai pu vivre. de tous les beaux moments que j'ai pu vivre. Ce côté-là je l'avais. Ce côté-là je l'avais. Mais en même temps, Mais en même temps, tu penses toujours à comment ça sera dans deux ans, tu penses toujours à comment ça sera dans deux ans, on aura fini les travaux de la maison, on aura fini les travaux de la maison, dans cinq ans, dans cinq ans, machin, machin, qu'est-ce qu'on va faire après ça ? qu'est-ce qu'on va faire après ça ? En fait, En fait, dans la vie, dans la vie, c'est souvent ça. c'est souvent ça. Je prends la maison comme exemple, Je prends la maison comme exemple, mais par exemple, mais par exemple, tu finis une pièce, tu finis une pièce, tu dis bon, tu dis bon, allez, allez, maintenant, maintenant, on fait quoi ? on fait quoi ? Et maintenant, Et maintenant, on refait quoi ? on refait quoi ? Et il y a toujours une quête comme ça. Et il y a toujours une quête comme ça. On essaie toujours de chercher quelque chose de plus. On essaie toujours de chercher quelque chose de plus.
- Speaker #0
Se projeter, Se projeter, d'avoir un objectif. d'avoir un objectif.
- Speaker #1
Voilà, Voilà, exactement. exactement. Ce n'est pas forcément négatif. Ce n'est pas forcément négatif. Je pense que c'est ce qui fait vivre l'être humain. Je pense que c'est ce qui fait vivre l'être humain, c'est d'avoir toujours un projet derrière un autre. C'est d'avoir toujours un projet derrière un autre. Mais moi, Mais moi, pour l'instant, pour l'instant, je n'ai pas de projet forcément trop loin dans ma vie. je n'ai pas de projet forcément trop loin dans ma vie parce que je n'ai pas les réponses à ça. Parce que je n'ai pas les réponses à ça. Je ne peux pas... Je ne peux pas...
- Speaker #0
C'est quoi pas trop loin dans ta vie ? C'est quoi pas trop loin dans ta vie ?
- Speaker #1
Là déjà, Là déjà, la fin de l'année c'est loin pour moi. la fin de l'année, c'est loin pour moi. D'accord. D'accord. Pour l'instant, Pour l'instant, je suis toujours en arrêt de travail. je suis toujours en arrêt de travail. Et quand on me demande si je reprends cette année, Et quand on me demande si je reprends cette année... Je ne sais pas en fait, je ne sais pas en fait, je ne sais pas y répondre. je ne sais pas y répondre. Je vais déjà essayer d'aller mieux, Je vais déjà essayer d'aller mieux, parce que j'ai fini mes traitements là il y a tout juste un mois. parce que j'ai fini mes traitements là il y a tout juste un mois. Mais je ne suis pas encore en état de capacité, Mais je ne suis pas encore en état de capacité, je ne suis pas en pleine forme. je ne suis pas en pleine forme. Je ne suis pas vraiment en pleine forme. Je ne suis pas vraiment en téléphone.
- Speaker #0
Alors juste pour qu'on précise, Alors juste pour qu'on précise, là on est au mois de juin. là on est au mois de juin. Oui. Et ce podcast, Et ce podcast, quand nos auditrices l'écouteront, quand nos auditrices l'écouteront, ça sera la semaine... ça sera la semaine... On va le poster en octobre. On va le poster en octobre. Oui. Donc d'ici là, Donc d'ici là, on sera plus près de la fin de l'année. on sera plus près de la fin de l'année. Donc s'il y a un décalage, Donc s'il y a un décalage, c'est normal parce que le podcast est enregistré au mois de juin. c'est normal parce que le podcast est enregistré au mois de juin. Exactement. On va revenir sur toutes ces étapes. On va revenir sur toutes ces étapes. J'aimerais qu'on revienne pour le coup au moment de l'annonce. J'aimerais qu'on... reviennent pour le coup au moment de l'annonce. Comment ça se passe ? Comment ça se passe ? Comment, Comment toi tu le vis au moment où on te dit vous avez un cancer du sein, toi, tu le vis au moment où on te dit « Vous avez un cancer du sein, trois triples négatifs. » trois triples négatifs ?
- Speaker #1
Alors, Alors il y a eu deux moments différents. il y a eu deux moments différents. Le premier c'est... Le premier, c'est... Alors en fait j'étais au travail, En fait, j'étais au travail, j'ai terminé ma journée de travail et j'ai reçu un coup de fil du chirurgien qui m'avait opéré. j'ai terminé ma journée de travail et j'ai reçu un coup de fil du chirurgien qui m'avait opéré et je réponds et il me dit bonjour et Je réponds et il me dit bonjour, Stéphanie, Stéphanie j'ai eu les résultats j'ai besoin de vous voir et moi j'étais dans ma vie j'ai eu les résultats, j'ai besoin de vous voir. Et moi, j'étais dans ma vie, je lui dis oui, Je lui dis, oui, on était jeudi. on était jeudi. Je lui dis, Je lui dis ok jeudi, ok, jeudi, je lui dis écoutez, écoutez, ce week-end, ce week-end, je ne suis pas là. je ne suis pas là. La semaine prochaine, La semaine prochaine, jeudi prochain, jeudi prochain, je trouverai un moment jeudi prochain. je trouverai un moment jeudi prochain. Mais je n'avais pas du tout compris. Mais je n'avais pas du tout compris.
- Speaker #0
Parce que tu avais fait faire une biopsie avant ton chirurgien qui t'avait opéré. Parce que tu avais fait faire une biopsie avant ton chirurgien qui t'avait opéré.
- Speaker #1
Exactement. Exactement. Il y a une antériorité avant l'annonce qui est un peu compliquée, et Il y a eu une antériorité avant l'annonce qui a été un peu compliquée, mais on y reviendra après. mais on y reviendra après. Pour l'instant, Pour l'instant, je réponds à ta question. je réponds à ta question.
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
il te dit… Et on se raccroche. Et on se raccroche. Et je ne sais pas, Et je ne sais pas, il m'a fallu peut-être il m'a fallu peut-être 30 secondes pour réaliser qu'en fait, 30 secondes pour réaliser qu'en fait, il était en train de me dire qu'il avait quelque chose à me dire. il était en train de me dire qu'il avait quelque chose à me dire. Et je le rappelle et je lui dis, Et je le rappelle. Et je lui dis, mais docteur, mais docteur, je lui dis, je lui dis, en fait, en fait, il y a quelque chose de grave. il y a quelque chose de grave. Il me dit oui et je lui dis, Il me dit oui. Et je lui dis, j'ai un cancer. j'ai un cancer. Il me dit oui et en fait, Il me dit oui. Et en fait, c'est moi qui ai formulé. c'est moi qui ai formulé. Voilà. Voilà, Et donc, et donc je lui dis, je lui ai dit, ok, ok, je passe à votre cabinet demain. je passe à votre cabinet demain. Et donc, Et donc le lendemain quand je suis allée à son cabinet, le lendemain, quand je suis allée à son cabinet, il m'a dit vous avez un cancer triple négatif. il m'a dit, vous avez un cancer triple négatif. Et en fait, Et en fait, je ne peux pas expliquer, je ne peux pas expliquer, mais la veille pour moi j'avais un cancer du sein, mais la veille, pour moi, j'avais un cancer du sein. mais je n'avais pas toutes les données, Mais je n'avais pas toutes les données, mais je ne m'en rendais pas encore compte. mais je ne m'en rendais pas encore compte. Ça faisait déjà l'impression de prendre 23 tonnes dans la glace, Ça faisait déjà l'impression de prendre 23 tonnes dans la classe. c'est un peu particulier, C'est un peu particulier. C'est très déstabilisant. c'est très déstabilisant, Il y a beaucoup de choses qui se mêlent. il y a beaucoup de choses qui se mêlent. C'est vraiment, C'est vraiment qui j'appelle en premier, ok, qui j'appelle en premier, à qui j'ai envie de le dire, à qui j'ai envie de le dire, à qui j'ai envie de me confier, à qui j'ai envie de me confier. qu'est-ce que j'en fais avec mes enfants,
- Speaker #0
Qu'est-ce que j'en fais avec mes enfants ?
- Speaker #1
parce que moi je ne l'ai pas digéré, Parce que moi je ne l'ai pas digéré, je viens juste de le savoir, je viens juste de le savoir. et il va falloir un peu que je joue Poker Face avec mes enfants, et il va falloir un peu que je joue Poker Face avec mes enfants parce que je ne peux pas leur dire comme ça parce que moi j'ai été trop troublée avec ça et puis que je n'avais pas encore d'informations là-dessus. parce que je ne peux pas leur dire comme ça, parce que moi j'ai été trop troublée avec ça, et puis que je n'avais pas encore d'informations là-dessus. Donc ça, Donc ça, ça fait partie des choses que je n'aime pas trop. ça fait partie des choses que je n'aime pas trop. Jouer à un jeu ou ne pas dire, Jouer à un jeu ou ne pas dire, mentir, mentir, ne pas être transparente. ne pas être transparente, Ça, ça, ce n'est pas une période qui a été facile. ce n'est pas une période qui a été facile.
- Speaker #0
Elle a duré longtemps ? Elle a duré longtemps ?
- Speaker #1
Elle a duré 15 jours. Elle a duré 15 jours.
- Speaker #0
D'accord. D'accord.
- Speaker #1
Pendant 15 jours, Pendant 15 jours, je leur ai rien dit. je ne leur ai rien dit. Et en même temps, Et en même temps, j'avais besoin de m'approprier moi cette nouvelle pour pouvoir la leur délivrer avec les informations ou les réponses aux questions qu'ils allaient poser. j'avais besoin de m'approprier moi cette nouvelle pour pouvoir la leur délivrer avec les informations. ou les réponses aux questions qu'ils allaient poser. Ils ont des âges très différents. Ils ont des âges très différents.
- Speaker #0
C'est ce que j'allais te demander, C'est ce que j'allais te demander, ils ont quel âge tes enfants ? ils ont quel âge tes enfants ? Ouais,
- Speaker #1
Oui, alors j'ai un grand qui a 20 ans. alors j'ai un grand qui a 20 ans, j'ai une fille de 17 ans et une fille de J'ai une fille de 17 ans et une fille de 11 ans. 11 ans. Ah oui. Et en fait... Et en fait, il fallait que je puisse leur répondre et leur donner toutes les infos de la manière dont c'était audible pour une fille de 11 ans. Il fallait que je puisse leur répondre et leur donner toutes les infos de la manière dont c'était audible pour une fille de 11 ans. Parce que les grands de 17 ans, Parce que les grands... de 17 ans, 20 ans, 20 ans, ils allaient comprendre. ils allaient comprendre. Mais je ne pouvais pas donner de termes trop médicaux, Mais je ne pouvais pas donner de termes trop médicaux, trop complexes, trop complexes. parce qu'elle, C'est trop flou, c'est trop flou. quoi. Elle n'aurait pas compris. Elle n'aurait pas compris. Donc, Donc, j'ai mis 15 jours. j'ai mis 15 jours. Mais ça a été une phase particulière, Mais ça a été une phase particulière, ça. ça, d'annoncer aux gens. D'annoncer aux gens. C'est très déplaisant. C'est très déplaisant.
- Speaker #0
Pourquoi tu dis ça ? Pourquoi tu dis ça ?
- Speaker #1
C'est dur parce que... C'est dur parce que... C'est ce qui est dur. C'est ce qui est dur. Tu sais que tu vas les voir ou les appeler. Tu sais que tu vas... Les voir ou les appeler, ça dépend des gens. Ça dépend des gens. Moi, Moi, mes parents n'habitent pas à côté, mes parents n'habitent pas à côté. donc ça a été par téléphone pour mes parents. Donc, ça a été par téléphone pour mes parents. Ils ont été parmi les premiers au courant. Ils ont été parmi les premiers au courant. Et tu sais que tu vas appeler chaque personne, Et tu sais que tu vas appeler chaque personne. une par une, une par une, que tu vas délivrer un message qui est très lourd, que tu vas délivrer un message qui est très lourd. et tu n'as pas la personne en face de toi, Et tu n'as pas la personne en face de toi. tu sais qu'elle va être triste, Tu sais qu'elle va être triste, que ça va être difficile pour elle. que ça va être difficile pour elle. C'est assez difficile parce que tu vas appeler pour donner une mauvaise nouvelle, C'est assez difficile parce que tu vas appeler pour donner une mauvaise nouvelle. Et il faut déjà un petit temps pour l'encaisser soi-même avant de pouvoir la donner à quelqu'un d'autre, et il faut déjà un petit temps pour l'encaisser soi-même, avant de pouvoir la donner à quelqu'un d'autre, cette information. cette information.
- Speaker #0
C'est drôle quand tu dis ça, C'est drôle quand tu dis ça, c'est comme si tu portais une culpabilité de faire de la peine aux autres. c'est comme si tu portais une culpabilité de faire de la peine aux autres.
- Speaker #1
Tu sais que tu aurais envie de protéger tout le monde de ça. Tu sais que tu aurais envie de... protéger tout le monde de ça. Tu as envie de surtout jamais avoir à vivre ce moment parce que cette information-là, Tu aurais envie de surtout jamais avoir à vivre ce moment parce que cette information-là, elle est lourde à donner. elle est lourde à donner. Et quand tu dis à tes parents, Et quand tu dis à tes parents, voilà, voilà, j'ai un cancer du sein, j'ai un cancer du sein, C'est comme si tu leur disais, c'est comme si tu leur disais essentiellement, potentiellement, je peux mourir et je peux partir avant vous. je peux mourir et je peux partir avant vous. Et moi, Et moi, je suis une maman, je suis une maman, donc je me mets à la place de mes parents. donc je me mets à la place de mes parents. En fait, En fait, ça te remet vraiment dans ta généalogie, ça te remet vraiment dans ta généalogie, tu vois ce que je veux dire ? tu vois ce que je veux dire ?
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
tout à fait. et c'est dur à annoncer et en fait ça quand tu commences moi mes parents sont séparés mais t'appelles ta maman, Et c'est dur à annoncer. Et en fait, ça, quand tu commences, moi, mes parents sont séparés, mais tu appelles ta maman, ton papa j'ai ma soeur qui habite sur Lyon donc tu prends rendez-vous avec ta soeur tu lui dis on se voit cette semaine mais tu peux pas lui dire au téléphone on se voit pourquoi et puis tes meilleurs amis et tu appelles ton papa. J'ai ma sœur qui habite sur Lyon. Donc tu prends rendez-vous avec ta sœur, tu lui dis on se voit cette semaine, mais tu ne peux pas lui dire au téléphone on se voit pourquoi, parce qu'elle est... Oui. Voilà. Et puis tes meilleurs amis, et puis en fait, puis et puis en fait tu tu passes tes journées à faire ça. passes tes journées à faire ça. Moi j'ai passé 15 jours à faire ça. Moi j'ai passé 15 jours à faire ça. En fait j'ai eu cette annonce-là le 29 mars, En fait j'ai eu cette annonce là le 29 mars et on est donc le 28 mars c'était par téléphone le 29 mars j'étais dans le cabinet du médecin du chirurgien et on partait en week-end pour faire l'anniversaire de et on est... donc le 28 mars c'était par téléphone, le 29 mars j'étais dans le cabinet du médecin, du chirurgien et on partait en week-end pour faire l'anniversaire de mon conjoint avec plusieurs amis, mon conjoint avec plusieurs plusieurs amis on avait organisé un week-end anniversaire. on avait organisé un week-end d'anniversaire et donc quand je lui ai dit on annule tout, Et donc, quand je lui ai dit, on annule tout, et je lui ai dit, je lui ai dit mais non, mais non, on n'annule pas tout. on annule pas tout je lui ai dit en fait on annule pas tout parce qu'en fait si on annule tout, Je lui ai dit, en fait, on n'annule pas tout, parce qu'en fait, si on annule tout, et enfin, j'expliquais à tout le monde pourquoi, j'explique à tout le monde pourquoi aux enfants, aux enfants, aux amis, aux amis, et je lui ai dit, et je lui ai dit non on annule pas tout en fait non, on n'annule pas tout, en fait. On va vivre ce moment, On va vivre ce moment, tout est prévu, tout est prévu, on a tout prévu, on a tout prévu, on va passer un super week-end, on va passer un super week-end et après, et après, on fera le prix après. on fera le prix. Et ça peut paraître un peu bizarre, Ça peut paraître un peu bizarre en fait, en fait, Mais moi, mais moi je ne voulais pas parce qu'annuler ça revenait à... je ne voulais pas parce qu'annuler, ça revenait à... Enfin, Lui, lui, il a le droit d'avoir son jour aussi, il a le droit d'avoir son jour aussi, tu vois. tu vois. Oui. Et même s'il est au courant et qu'il porte cette nouvelle qui est difficile et qu'on va encore devoir jouer un peu cette partie de poker menteur avec les copains et tout, Et même s'il est au courant et qu'il porte cette nouvelle qui est difficile et qu'on va encore devoir... Jouer un peu cette partie de poker menteur avec les copains et tout mais en fait on a vécu un week-end merveilleux et moi je m'en souviendrai toujours et on a plein de vidéos et on a ri comme jamais et voilà. mais en fait, on a vécu un week-end merveilleux. Et moi, je m'en souviendrai toujours et on a plein de vidéos et on a ri comme jamais.
- Speaker #0
et voilà c'était pas aussi une manière de... C'était pas aussi une manière de à ce moment là de défier ou de défier le cancer ou de dire bah si ça doit être le dernier week-end partagé il faut que celui-ci soit magique. à ce moment-là, de défier le cancer ou de dire, si ça doit être le dernier week-end partagé, il faut que celui-ci soit magique.
- Speaker #1
Exactement et moi j'ai pas moi j'ai jamais été dans le déni Exactement. Et moi, je n'ai jamais été dans le déni. J'ai toujours dit les choses comme elles devaient être, J'ai toujours dit les choses comme elles devaient être, que ce soit à mes enfants, que ce soit à mes enfants, à ma famille. à ma famille. Je ne me suis jamais dit « c'est rien, Je ne me suis jamais dit, c'est rien, on va me soigner, on va me soigner, je cache ça » . je cache ça. J'ai une amie qui est passée par là aussi. J'ai une amie qui est passée par là aussi. Et il y a des femmes qui choisissent de cacher cette information, Il y a des femmes qui choisissent de cacher cette information, même à leurs très proches. même à leur très proche. J'ai une amie à qui je pense qui a traversé en même temps que moi le même cancer du sein et qui n'a rien dit à son fils de 9 ans. J'ai une amie à qui je pense qui... qui a traversé en même temps que moi le même cancer du sein et qui n'a rien dit à son fils de 9 ans.
- Speaker #0
Ce qui semble assez fou d'ailleurs. Ce qui semble assez fou d'ailleurs.
- Speaker #1
Moi, Moi je ne sais pas. je ne sais pas. Par contre, Par contre ce que je fais c'est qu'il ne faut pas juger. ce que je fais, c'est qu'il ne faut pas juger. Chacun fait avec les moyens qu'il a. Chacun fait avec les moyens qu'il a. Chacun fait avec son... Chacun fait avec son...
- Speaker #0
J'ai une amie qui parle de boîte à outils. J'ai une amie qui parle de boîte à outils. Chacun fait avec les outils qu'il a dans sa boîte à outils. Chacun fait avec les outils qu'il a dans sa boîte à outils. Elle a certainement dû vouloir le protéger. Elle a certainement dû vouloir le protéger et peut-être aussi se donner la force, Et peut-être aussi se donner la force, se protéger elle parce que c'était très dur. se protéger elle, parce que c'était très dur.
- Speaker #1
Oui, Oui, certainement. certainement. C'était ce qu'il y avait de mieux pour elle à faire. C'était ce qu'il y avait de mieux pour elle à faire. Et surtout, Et surtout, je pense qu'elle a pensé que c'était ce qu'il y avait de mieux pour son fils. je pense qu'elle a pensé que c'était ce qu'il y avait de mieux pour son fils.
- Speaker #0
Bien sûr. Bien sûr.
- Speaker #1
Mais moi, Mais moi, je n'étais pas dans le déni quand on est partis pour ce week-end d'anniversaire. je n'étais pas dans le déni quand on est parti pour ce week-end d'anniversaire. On avait de la famille, On avait de la famille, on avait des amis et on a passé un super week-end. on avait des amis et on a passé un super week-end. Et je me suis dit, Et je me suis dit, « Mais c'est où, ce week-end-là, il y a l'âme ? » Chaque moment je m'en souillais. chaque moment, je m'en souviens. Je me suis dit que c'était un chouette moment qu'il fallait le vivre et que nos copains n'étaient pas au courant. Je me suis dit que c'était un chouette moment qu'il fallait le vivre et que nos copains n'étaient pas au courant. Et que je ne pouvais pas mettre tout le monde au courant d'un coup. Et que je ne pouvais pas mettre tout le monde au courant d'un coup. Donc on a vécu ce week-end comme ça. Donc on a vécu ce week-end comme ça. Et après, Et après, en rentrant, en rentrant, à partir du lundi, à partir du lundi, je me suis mise à appeler mes amis. je me suis mise à appeler mes amis. Et en fait, Et en fait, je me suis rendue compte que c'est tellement épuisant, je me suis rendue compte que c'est tellement épuisant, tu ne peux pas y imaginer. tu ne peux pas imaginer, C'est épuisant. c'est épuisant. Tu appelles une personne, Tu appelles une personne.
- Speaker #0
Et tu rabâches. tu prends une heure,
- Speaker #1
En une heure, deux heures au téléphone, deux heures, on téléphone. tu pleures, Tu pleures, l'autre personne pleure, l'autre personne pleure, c'est compliqué, c'est compliqué. et puis après tu raccroches, Et puis après, tu raccroches, et puis tu rappelles, et puis tu rappelles, et tu recommences. et tu recommences. Et au bout de 15 jours, Et au bout de 15 jours comme ça, comme ça, parce qu'on ne se rend pas compte le nombre de... parce qu'on ne se rend pas compte, le nombre de... Enfin, Tout le monde est différent, tout le monde est différent, mais moi, mais moi en l'occurrence, en l'occurrence, j'avais besoin de le dire à chaque personne de manière différente parce que je sais que chaque personne ne va pas le prendre de la même manière. j'avais besoin de le dire à chaque personne de manière différente, parce que je sais que chaque personne ne va pas le prendre de la même manière. Il y a des gens qui ont beaucoup d'énergie, Il y a des gens qui ont beaucoup d'énergie, qui vont dire bon courage, qui vont dire, bon courage, tu vas traverser ça, tu vas traverser ça, tu vas être forte, tu vas être forte, ça va aller. ça va aller. Et il y a d'autres gens qui sont effondrés, Et il y a d'autres gens qui sont effondrés, que toi, que toi, tu dois réconforter. tu dois réconforter. Et en fait, Et en fait, au bout de 15 jours, au bout de 15 jours, je n'en pouvais plus. je n'en pouvais plus. Je me suis donné ce temps-là parce que 15 jours après, Je me suis donné ce temps-là parce que 15 jours après, j'avais mes traitements qui commençaient le 17 avril. j'avais mes traitements qui commençaient, le 17 avril. Et donc, Et donc, j'ai dit là, j'ai dit là, OK, ok, Steph, Steph, tu as 15 jours devant toi. tu as 15 jours devant toi. Toujours très pragmatique, Toujours très pragmatique, moi. moi. Comment tu t'organises ?
- Speaker #0
Comment tu t'organises ?
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce que tu fais ? C'est quoi ta liste ? C'est quoi ta liste ? Qui en premier ? Qui est en premier ? qui après ? Qui après ? Et au bout des 15 jours, Et au bout des 15 jours, je me suis dit, je me suis dit, ok, OK, je ne peux pas appeler toute la Terre, je ne peux pas appeler toute la Terre. c'est épuisant au possible, C'est épuisant au possible. ça te met dans une tristesse infinie, Ça te met dans une tristesse infinie. je ne l'avais pas encore dit à mes enfants, Je ne l'avais pas encore dit à mes enfants. En plus, en plus j'avais mon fils qui était en études du côté de Rennes à ce moment-là, j'avais mon fils qui était en études du côté de Rennes à ce moment-là. Donc pour moi, donc pour moi c'était hors de question de lui annoncer par téléphone, c'était hors de question de lui annoncer par téléphone. Et donc, et donc il est rentré pour un week-end, il est rentré pour un week-end et c'était l'occasion. et ça a été l'occasion, Et quand je l'ai dit à mes enfants, et quand je l'ai dit à mes enfants, je me suis sentie hyper soulagée. je me suis sentie hyper soulagée. et j'ai répondu à toutes leurs questions on a tous pleuré on a tous partagé un bon repas et le lendemain c'était reparti le message que je leur ai donné c'était de toute façon votre vie à vous elle Et j'ai répondu à toutes leurs questions. On a tous pleuré. On a tous partagé un bon repas. Et le lendemain, c'était reparti. Moi, le message que je leur ai donné... C'était de toute façon votre vie à vous, elle ne va pas changer. ne va pas changer Vous avez vos compétitions de gym, Vous avez vos compétitions de gym, vos épreuves, vos épreuves, vos oraux, vos oraux, votre bac, votre bac, votre rentrée en sixième, votre rentrée en sixième, votre... Il n'y a pas de problème pour vous, il n'y a pas de problème pour vous, ça ne va pas changer. ça ne va pas changer. On fera toujours ça. On fera toujours ça, On ira toujours à la compétition de gymnastique, on ira toujours à la compétition de gymnastique, aux matchs de volet, aux matchs de volet, aux matchs de basket. aux matchs de basket, Ça, ça ne changera pas. ça ne changera pas. C'est ma vie à moi qui change le labo. C'est ma vie à moi qui change.
- Speaker #0
Et t'étais sûre de toi à ce moment-là ? Tu étais sûre de toi à ce moment-là ? Oui. Ah oui. Oui. Oui. Tu savais que c'était ça qui te tiendrait aussi ? Tu savais que c'était ça qui te tiendrait aussi ?
- Speaker #1
Oui, Oui, c'est sûr. c'est sûr. Et ça, Et ça, je peux le dire, je peux le dire, c'est sûr que ce qui m'a tenue, c'est sûr que ce qui m'a tenue, c'est d'essayer de vivre le plus normalement possible la vie des autres. c'est d'essayer de vivre le plus normalement possible la vie des autres. C'est-à-dire que les enfants, C'est-à-dire que les enfants, eux, eux, en fait, en fait, ils n'ont pas de cancer. ils n'ont pas de cancer. Ils sont là, Ils sont là, ils vivent avec moi. ils vivent avec moi. Et puis en plus, Et puis en plus, les enfants c'est hyper mignon, les enfants c'est hyper mignon, hyper courageux, hyper courageux, hyper sympa, hyper sympa, mais c'est aussi hyper ingrat. mais c'est aussi hyper ingrat.
- Speaker #0
Oui c'est vrai. Oui c'est vrai.
- Speaker #1
Clairement, Clairement, moi j'ai deux filles qui s'entraînent quatre fois par semaine, moi j'ai deux filles qui s'entraînent quatre fois par semaine, il faut les amener, il faut les amener, il faut les ramener. il faut les ramener. Donc quand je t'ai dit que j'avais un biais, Donc, quand je t'ai dit que j'avais envie, je te vois rire. je te vois rire.
- Speaker #0
Mais parce que c'est vrai. Mais parce que c'est vrai.
- Speaker #1
Mais oui, Mais oui, mais c'est pas méchant. mais ce n'est pas méchant.
- Speaker #0
Mais non. Mais non.
- Speaker #1
Et tu rigoles parce que tu comprends ce que je dis. Et tu rigoles parce que tu comprends ce que je dis.
- Speaker #0
Mais parce que j'ai une fille de 16 ans et demi et c'est la même chose. Mais parce que j'ai une fille de 16 ans et demi et c'est la même cheval.
- Speaker #1
Maman j'ai une soirée, Maman, j'ai une soirée. maman ouais mais là je prépare mon bac de français, Maman, oui, mais là, je prépare mon bac de français. Oui, ouais bah ok. bien, OK. Donc ce qui est important à l'instant Donc, ce qui est important à l'instant T, pour elle, T, pour elle dans sa vie c'est le bac de français. dans sa vie, c'est le bac de français. C'est la compétition de gym. C'est la compétition de gym, c'est les épreuves de première année. c'est les épreuves de première année. à la fac pour mon fils, à la fac pour mon fils, c'est à quelle heure je prends le train. c'est à quelle heure je prends le train. Voilà, en fait, En fait, c'est ça. c'est ça. Eux, Eux, c'est leur vie, c'est leur vie,
- Speaker #0
c'est leur réalité. c'est leur réalité.
- Speaker #1
Et puis... Et puis...
- Speaker #0
Je mets un tout petit bémol, Je mets un tout petit bémol, je pense qu'aussi, je pense qu'aussi, c'est une manière pour ces enfants de prendre une certaine distance, c'est une manière pour ces enfants de prendre une certaine distance, de rentrer dans leur bulle pour ne pas être trop affectés. de rentrer dans leur bulle pour ne pas être trop affectés. Disons que tant que tu vis une vie à peu près normale, disons que tant que tu vis une vie à peu près normale, tu ne conscientises pas complètement que ta maman peut mourir. tu ne conscientises pas complètement que ta maman peut mourir. Donc, C'est aussi une manière pour eux de survivre à ça. c'est aussi une manière pour eux de survivre à ça. Mais effectivement, Mais effectivement, un adolescent paraissant, un adolescent, par essence, c'est un peu égoïste. est un peu égoïste.
- Speaker #1
Ah bah oui, oui.
- Speaker #0
Et c'est pour ça qu'on les aime. Et c'est pour ça qu'on les aime. Mais oui.
- Speaker #1
Et en même temps, Et en même temps, moi, moi, c'est cette partie-là, c'est cette partie-là, je trouve qu'elle est hyper intéressante, je trouve qu'elle est hyper intéressante parce que c'est cette partie-là qui te met dans ton quotidien de tous les jours. parce que c'est cette partie-là qui te met dans ton quotidien. de tous les jours, ton quotidien c'est ça en fait, ton quotidien c'est ça en fait tu te lèves, tu te lèves, ils prennent le buste, ils prennent le buste, tu leur fais leur petit déj c'est ça en fait et ça, tu leur fais leur petit déj c'est ça en fait quoi, et ça ça te tient en vie,
- Speaker #0
ça te tient en vie ça te tient en vie ça te tient en vie j'ai eu beaucoup de...
- Speaker #1
ça te tient en vie,
- Speaker #0
c'est ça le but,
- Speaker #1
ça te tient en vie j'ai eu beaucoup de pensées parce que j'ai croisé beaucoup de femmes qui étaient toutes seules, J'ai eu beaucoup de pensées parce que j'ai croisé beaucoup de femmes qui étaient toutes seules, qui n'avaient pas de conjoint, qui n'avaient pas de conjoints, pas d'enfant, pas d'enfants par choix de vie, par choix de vie, qui n'en avaient pas eu, qui n'en avaient pas eu, ou qui avaient des enfants et pas de conjoint, qui avaient des enfants et pas de conjoints Pas facile non plus. pas facile non plus. Et moi je me suis dit, Et moi je me suis dit, mais tu ne peux pas savoir le nombre de fois que j'ai traversé des journées en me disant, mais tu ne peux pas savoir le nombre de fois que j'ai traversé des journées en me disant, qu'est-ce que j'ai de la chance ? qu'est-ce que j'ai lâché ? Je ne me suis jamais dit, Je me suis jamais dit j'ai un cancer, j'ai un cancer, je n'ai pas de chance. j'ai pas de chance. Je me suis dit qu'est-ce que j'ai de la chance ? Je me suis dit, qu'est-ce que j'ai de la chance ? J'ai un chéri qui est extraordinaire, J'ai un chéri qui est extraordinaire, qui est là, qui est là. Tous les jours, tous les jours il prend soin de moi. il prend soin de moi. Qu'est-ce que tu veux faire ? Qu'est-ce que tu veux faire ? Allez, Allez, tu veux qu'on aille marcher ? tu veux qu'on aille marcher ? On va marcher. On va marcher. Tu veux faire du vélo ? Tu veux faire du vélo ? Tu veux pas bouger ? Tu ne veux pas bouger ? Je te cuisine un truc. Je te cuisine un truc. J'ai mes enfants extraordinaires qui m'ont tenue en vie. j'ai mes enfants extraordinaires qui m'ont Oui, qui m'ont tenue en vie. J'ai des copains extraordinaires qui ont absolument fait avec moi comme si je n'avais pas de cancer. J'ai des copains extraordinaires qui ont absolument fait avec moi comme si j'avais pas de cancer. On sort, On sort, on va au resto, on va au resto, on se fait un week-end, on se fait un week-end, on fait un truc, on fait un truc. on fait un apéro, On fait un apéro, il y a un match, il y a un match, on vient à la maison, on vient à la maison, vous venez, vous venez, on vous invite. on vous invite. J'ai traversé une vie normale. J'ai traversé une vie normale.
- Speaker #0
Toi, Toi, c'est ce qui t'a tenu, c'est ce qui t'a tenue, c'est de traverser une vie normale. c'est de traverser une vie normale.
- Speaker #1
Complètement. Complètement.
- Speaker #0
Pourquoi ? Pourquoi ? Il ne fallait pas que tu te sentes malade ? Il ne fallait pas que tu te sentes malade ?
- Speaker #1
Mais je trouve que c'est triste de ressasser tout le temps. Mais je trouve que c'est triste de ressasser tout le temps. Je suis malade, Je suis malade, le traitement est difficile, le traitement est difficile, je perds mes cheveux, je perds mes cheveux, j'ai mal partout. j'ai mal partout.
- Speaker #0
C'était comme un échappatoire. C'était comme un échappatoire ? T'avais ce que ton corps ressent. Attention, Attention, quand je dis échappatoire, quand je dis échappatoire, ça ne veut pas dire que tu ne voyais pas la réalité en face. ça ne veut pas dire que tu ne voyais pas la réalité. C'était ton médicament à toi de te sentir vivante. C'était comme... C'était ton médicament à toi de te sentir vivante.
- Speaker #1
Je pense que c'était ma façon, Je pense que c'était ma façon... En tout cas, en tout cas c'était la façon dont j'avais envie de le vivre. c'était la façon dont moi j'avais envie de le vivre.
- Speaker #0
justement tu parles de forcément de perdre les cheveux des douleurs tu commences tes traitements c'est Justement, tu parles de... Tu parles de... Forcément, de perdre les cheveux, des douleurs. Oui. Tu commences tes traitements, c'est quoi tes traitements ? quoi tes traitements ? Comment ça va se passer ? comment ça va se passer ? Comment on t'explique ? comment on t'explique ? Et quels sont effectivement... et quels sont effectivement on va parler des cheveux parce que je crois pour une femme On va parler des cheveux parce que je crois que pour une femme, Ça reste quand même un point. ça reste quand même un point.
- Speaker #1
Exactement. Exactement.
- Speaker #0
Tes traitements, Tes traitements, comment ça se passe à ce moment-là ? comment ça se passe à ce moment-là ?
- Speaker #1
Alors je... Alors, Alors, j'ai besoin de faire juste un petit flashback pour expliquer qu'en fait, j'ai besoin de faire juste un petit flashback.
- Speaker #0
Vas-y, vas-y.
- Speaker #1
En fait, je me suis fait opérer d'une tumeur dont on m'a dit qu'elle était bénigne. je me suis fait opérer d'une tumeur dont on m'a dit qu'elle était bénigne.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Le radiologue me l'a dit une première fois, Le radiologue me l'a dit une première fois, il me l'a dit une deuxième fois. il me l'a dit une deuxième fois. Par contre ça avait beaucoup grossi, Par contre, ça avait beaucoup grossi, donc il m'a dit écoutez il faudrait vraiment enlever cette tumeur là, donc il m'a dit, écoutez, il faudrait vraiment enlever cette tumeur-là, parce qu'elle est vraiment très grossée et puis je ne sais pas comment on va faire maintenant. parce qu'elle est vraiment très grossée, et puis je ne sais pas comment on va faire maintenant. Donc j'ai trouvé un chirurgien, Donc j'ai trouvé un chirurgien parce qu'il ne savait pas vers qui m'orienter. parce qu'il ne savait pas vers qui m'orienter. Ce chirurgien m'a dit, Ce chirurgien m'a dit si rien c'est pas grave, si rien, ce n'est pas grave. par contre si vous avez fait une biopsie, Par contre, si vous avez fait une biopsie... Franchement, grosso modo vous n'en seriez pas là aujourd'hui quoi, vous n'en seriez pas là aujourd'hui. Si ça se trouve, si ça se trouve c'était rien, c'était rien, on aurait pu agir plus vite. on aurait pu agir plus vite. Ok, En fait, en fait, tout le monde se renvoie un peu la balle dans l'histoire. tout le monde se renvoie un peu la balle dans l'histoire.
- Speaker #0
Un peu en mode culpabilité, Un peu en mode culpabilité, culpabilisation. culpabilisation. Tout le monde est sur l'autre la culpabilité. Tout le monde fait sur l'autre la culpabilité, Oui, voilà.
- Speaker #1
Jamais sur eux-mêmes. jamais sur eux-mêmes.
- Speaker #0
Oui. Et sur toi, Et sur toi, donc, donc. en gros. Enfin, Aussi une partie de la femme qui aurait dû faire et qui n'a pas fait. aussi une partie de la femme qui aurait dû faire et qui n'a pas fait. C'est ça ? C'est ça ? Non. Non, Non, je n'ai pas compris. j'ai pas compris. En fait, En fait,
- Speaker #1
moi, moi, le problème, le problème, c'est que je les ai alertés plusieurs fois, c'est que je les ai alertées plusieurs fois.
- Speaker #0
chacun. Chacun. Ah, Ah, d'accord. d'accord. Voilà. Voilà. Et tu n'as pas été entendue ? Et tu n'as pas été entendue ? Écoutez... Écoutez.
- Speaker #1
Je n'ai jamais été entendue. Je n'ai jamais été entendue. D'accord. D'accord. Je n'ai jamais été entendue, Je n'ai jamais été entendue. mais ça, Mime. ça on pourra revenir dessus après si tu veux mais j'en arrive donc au chirurgien qui lui m'enlève la tumeur et qui fait une grosse boulette parce que quand il m'enlève cette tumeur qui est très grosse à la taille d'une balle de tennis on pourra revenir dessus après si tu veux. Mais j'en arrive donc au chirurgien qui, lui, m'enlève la tumeur et qui fait une grosse boulette parce que quand il m'enlève cette tumeur qui est très grosse, c'est la taille d'une balle de tennis. En fait il ouvre et je l'avais prévenu lui aussi que ça allait se passer comme ça et en fait il perce la tumeur qui était en deux parties donc il perce une partie de la tumeur et En fait, il ouvre et je l'avais prévenu lui aussi que ça allait se passer comme ça. Et en fait, il perce la tumeur, qui était en deux parties, donc il perce une partie de la tumeur. Et voilà, donc après, Après, quand il reçoit les résultats de la biopsie et qu'il m'annonce que ce n'est pas une très bonne nouvelle parce que j'ai un cancer du sein triple négatif, quand il reçoit les résultats de la biopsie, et qu'il m'annonce que c'est pas une très bonne nouvelle parce que j'ai un cancer du sein triple négatif, il faut comprendre que cette partie de la tumeur qu'il a ouverte, il faut comprendre que cette partie de la tumeur qu'il a ouverte, Elle fait que toutes les cellules cancéreuses qui sont à l'intérieur de la tumeur se sont répandues dans mon sein. elle fait que toutes les cellules cancéreuses qui sont à l'intérieur de la tumeur se sont répandues dans mon sein. Et donc là, Et donc là, je me rends chez moi. je me rends chez moi. Alors, lui me donne un plan d'attaque. Lui me donne un plan d'attaque. J'ai contacté... J'ai contacté... J'ai contacté... J'ai contacté...
- Speaker #0
tel établissement pour que vous puissiez avoir un rendez-vous pour un PET scan, j'ai contacté tel oncologue pour votre premier rendez-vous de suivi, etc. Et je rentre chez moi avec tout ça, et je me dis, en fait, ce mec ne m'a pas écouté, ce mec m'a loupé, en plus, je suis dans un état compliqué, il n'a jamais cru en moi, mais je ne vais pas suivre son plan à lui. Et là, je passe ce que j'appelle un coup de fil à un ami. Un ami que tu connais très bien, qui s'appelle Christian, pour ne pas le citer, qui est très investi au Centre Léon Bérard pour les malades du cancer.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Et donc j'appelle Christian à ce moment-là, et je lui dis, voilà Christian, est-ce que tu connais quelqu'un ? Est-ce que tu peux me mettre en lien avec quelqu'un au Centre Léon Bérard ? Et je pense que cinq minutes après, il m'envoie un message, appelle Abdel, je te donne ton numéro. Tu le contactes de ma part, il est au courant, il n'y a pas de souci, il te donne un rendez-vous. Et en fait, de là, j'ai annulé tous les rendez-vous que m'avait donné le chirurgien. Et donc, j'ai été rencontrer cette personne à l'Ingéra. J'ai eu des rendez-vous extrêmement vite. J'ai eu beaucoup de chance. J'ai eu vraiment beaucoup de chance. Et donc je tombe dans le cabinet de l'oncologue, c'est là que je reviens à ta question quand tu me dis comment ça s'est passé au moment de l'annonce, et qu'est-ce que tu fais avec ça,
- Speaker #1
avec les traitements qui vont t'arriver,
- Speaker #0
et quels traitements tu as eu. Et là je rencontre mon oncologue, mon professeur qui va s'occuper de moi, et il me dit voilà Stéphanie, il était tout... avec une voix toute douce, il me dit, bon ben voilà, vous avez un cancer triple négatif, on va le soigner, mais vous allez vivre vieille, vous serez grand-mère, ne vous inquiétez pas. Donc il m'a fait rire, et puis il m'a dit, par contre, j'ai un service à vous demander. Je lui ai dit, ok. Il m'a dit, voilà, moi j'aime les femmes avec les cheveux très courts. Donc il m'a dit, Stéphanie, vous avez les cheveux vraiment très longs, ils sont très beaux, mais il m'a dit, je pense que là, il va falloir changer de coupe de cheveux. Et c'est comme ça que j'ai compris ce qui allait se passer en fait. Bon, je l'avais déjà compris parce que je pense que quand on te parle de cancer, tu sais très bien qu'on va te parler de chimio et tu sais très bien ce qui va se passer derrière. Et en fait, les premiers traitements, le plan de traitement que j'ai eu, c'était chimio, 12 séances de taxol, une séance par semaine.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Après 4 séances de AC. donc en tricycline, une toutes les trois semaines. Ça, ça nous mène jusqu'au 11 septembre, date de ma dernière chez Néo. En parallèle, en même temps que tout ça, toutes les trois semaines, j'ai eu l'immunothérapie parce que c'est ce qui permet de bien soigner, traiter, on va dire, le cancer triple négatif. Et moi, j'ai bien répondu à l'immunothérapie, donc ça, c'est chouette. C'est une belle découverte. Ce traitement là pour les femmes atteintes de triples négatifs. Donc voilà, tu te lances là dedans, tu as des prises de sang toutes les semaines pour voir comment ça évolue. La chimio, il faut savoir qu'elle détruit toutes les cellules. En fait, elle détruit les mauvaises cellules, mais elle détruit aussi les bonnes. Et tout ça, ça fait que… Tu perds tes cheveux qui repoussent pas tout de suite, que tu peux perdre tes ongles, que tu peux avoir beaucoup de fatigue, etc. Parce que ça change ta formulation sanguine, donc tu sors petit à petit fatigué, de plus en plus fatigué. Ça agit de diverses manières. Mais c'est marrant parce que j'ai le souvenir, quand je suis allée à ma première chimio, c'était le 17 avril. Je vais en salle d'attente et j'avais mes cheveux hyper longs, en bas du dos.
- Speaker #1
Genre réponse.
- Speaker #0
Très très long. Ah oui. Genre réponse. Et j'étais là et je regardais les gens, je voyais des gens âgés, des hommes, des femmes, je voyais un peu tout le monde autour de moi. Et tout le monde avait des cheveux, des foulards, des trucs. Et là je vois une femme qui passe, je te jure j'ai ce souvenir. Je vois une femme qui sort d'une porte, là, et elle était toute bien maquillée, elle avait un rouge à lèvres rouge, elle était belle, et elle n'avait pas de cheveux.
- Speaker #1
Ah ouais.
- Speaker #0
Et je l'ai regardée, et je me suis dit, waouh, elle n'a pas de cheveux, mais qu'est-ce qu'elle est belle ! et je l'ai trouvée hyper belle. Elle souriait, était rayonnante, et je l'ai trouvée hyper belle. Et moi, pendant quand même un petit moment, le premier mois de mes traitements, je n'ai pas perdu mes cheveux le premier mois.
- Speaker #1
Et là, tu t'es dit chouette ?
- Speaker #0
Non. En fait, c'est que je ne me sentais pas malade. C'est très bizarre, parce que tu vas toutes les semaines, tu fais tes prises de sang, tu vas prendre ta dose de chimio, tu sors de là, tu es complètement KO. Tu es KO, mais c'est vraiment... C'est un combat de boxe le truc. Tu sors de là, t'es à plat, et puis tu reprends petit à petit, puis le jour où ça va mieux, le lendemain, tu repars en numéro la semaine d'après. Et en fait, mais pendant ce premier mois-là, je me sens pas malade, en fait, parce que t'es pas... Tu n'es pas malade du jour au lendemain, ce n'est pas horrible.
- Speaker #1
Ce n'est pas une gastro, ce n'est pas immédiat.
- Speaker #0
Exactement, tu n'es pas malade, tu fais ta première chimio, c'est horrible, tout va mal, tu perds tes cheveux, tes ongles, tout. Non, c'est très progressif le process. Oui, le process est vraiment très progressif. Donc, tu es là, les premières semaines. Je me souviens, c'était dit avec mes conjoints, si c'est ça, ça va se passer, ça va aller, tu vois. T'es fatigué, bon, tu te reposes, puis voilà. Moi j'ai eu la chance de ne pas avoir du tout envie de vomir, j'avais pas de... Mais il y en a de moins en moins quand même des gens qui ont envie de glomir sous les traitements parce qu'il y a vraiment des médicaments puissants. Tu prends quand même beaucoup de médicaments pour éviter tous les effets secondaires. Vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Mais voilà, je traverse le premier mois comme ça. Et puis un matin, je me réveille et j'avais dit le jour où je me brosse, Et je sens que mes cheveux commencent à partir. Je vais chez le coiffeur, tout de suite. Parce que je ne supporterais pas ça. Donc ça, c'était moi, c'est ma façon de vivre à moi. Et donc le matin, je me coiffe, tout ça. Et là, je vois que je perds une poignée de cheveux. Et donc je le dis à mes filles qui étaient là, je dis, bon les filles... Je pense que ce soir je vais chez Coiffeur, donc quand vous allez rentrer de l'école, peut-être que j'aurai plus la même coupe de cheveux, je leur dis en rigolant. Et puis on avait commandé aussi, tu sais j'avais commandé des turbans et tout, un peu façon bandana, avec mes filles on avait, surtout avec la plus petite, on avait joué, je lui avais montré, j'ai dit tiens qu'est-ce que tu en penses, tu veux l'essayer celui-là, c'est lequel ton préféré. Donc on avait essayé, on avait les cheveux toutes les deux, donc on avait essayé, on me dit oh j'aime bien celui-là, non celui-là il ne plaît pas trop. Donc voilà vous avez... Il fait des tests.
- Speaker #1
Il met un peu de joie là-dedans.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
ben oui.
- Speaker #0
Et puis, je trouve que c'est toujours mieux de les faire participer parce que... Eh oui. C'est mieux comme ça. Enfin,
- Speaker #1
pour moi,
- Speaker #0
c'est mieux comme ça en tout cas. Et donc, voilà. Et du coup, j'appelle ma super copine coiffeuse Sandrine. Et je lui dis, Sandrine, ça y est, c'est le jour J. Elle m'a dit, OK, je ferme le salon à 18h. Tu viens à ce moment-là. Et puis, on fera ça toutes les deux tranquilles. J'ai écrit à mon chéri, je lui ai dit « bon ben voilà, je perds mes cheveux ce matin, donc ce soir, opération coiffeur » . Et il me dit « ok, pas de problème » . Et là, il fait un truc extraordinaire. Il rentre du travail, c'était... il fait rentrer du travail l'après-midi. Et il arrive, et en fait, il était chez le coiffeur avant moi, et il s'est rasé la tête. Et il me dit « tu vois, il ne sera pas tout seul » . Et ouais c'était fort. C'était cool de faire ça avec moi. Et du coup on va chez ma copine Sandrine dans son salon et puis là je pense que pour moi il était plus dur pour elle que pour moi. Et elle l'a toujours dit, je t'en veux beaucoup de me demander ce service là. Mais je lui dis Sandrine tu ne peux pas me dire non il n'y a que toi qui peux faire ça.
- Speaker #1
Tu avais décidé quoi à ce moment-là ? C'était quoi ? Tu voulais tout raser ? Tu t'étais dit quoi ? Oui.
- Speaker #0
Je voulais tout raser et je voulais en même temps garder mes cheveux parce que j'avais envie de les faire monter sur une perruque, un bandeau, de voir ce que je pouvais en faire.
- Speaker #1
Ah oui ? Ça peut se faire ça maintenant ?
- Speaker #0
Exactement. Ah d'accord. Ça peut se faire. J'ai plein d'adresses.
- Speaker #1
On pourra les mettre.
- Speaker #0
On vous donnera les bonnes adresses.
- Speaker #1
Et puis, on les mettra sur... On trouvera pour mettre des liens parce que ça, c'est intéressant aussi. Oui. D'accord. Donc, toi, tu as fait ça.
- Speaker #0
Et d'ailleurs, il faut savoir, je le dis, parce que ce podcast, il va passer au bout d'octobre. Et en octobre, c'est octobre rose. Oui. Et il faut savoir que quand vous allez chez Coiffeur vous faire couper les cheveux, à partir de 10 cm, vous pouvez faire un don de vos cheveux. Donc je pense à toutes les filles qui ont les cheveux hyper longs comme je les avais, qui vont chez le coiffeur une ou deux fois l'année, qui se font couper 15, 20, 30 centimètres. Vous pouvez les donner.
- Speaker #1
Donnez-les alors, ça peut servir. Ça va servir à des femmes.
- Speaker #0
Plein de femmes qui n'ont pas forcément les moyens d'acheter des perruques, ça coûte très cher. Donc voilà et donc je suis partie donc on avait fait des petites couettes, plusieurs couettes, on avait coupé les cheveux et puis après on a rasé. D'accord. Pas à blanc, j'avais un petit centimètre sur la tête. Et en fait c'est drôle parce que j'étais persuadée, mais persuadée que je n'allais pas du tout me reconnaître, que je n'allais pas du tout me plaire avec les cheveux rasés. Et en fait je me suis regardée et je me suis dit mais c'était pas si mal en fait. Et ça c'est cool. Oui. Ça c'est cool.
- Speaker #1
Tu te sens femme à ce moment-là ? Est-ce que tu te sens encore femme ?
- Speaker #0
Oui, je me sens femme parce que moi je me trouve pas mal. Et c'est ça que j'aurais envie de dire, c'est que c'est quoi d'être féminine quand t'as un cancer ? C'est de te trouver pas trop mal quoi, et de dire « ouais aujourd'hui c'est pas mal, il marche bien ce truc-là, c'est pas mal comme maquillage, c'est joli les ongles » . La beauté, pas la beauté mais la féminité, ce n'est pas forcément d'avoir les cheveux longs, le bon look, mais c'est de dire tous les jours, quand tu te regardes dans la glace avant de partir au boulot, pour les femmes qui sont atteintes de cancer ou pas, tu te regardes dans la glace et tu te dis « ouais, c'est pas mal aujourd'hui, c'est cool » . Mais c'est pas mal, pas dans un sens négatif, on dit souvent,
- Speaker #1
oui dans pas mal,
- Speaker #0
il n'y a pas et il y a mal.
- Speaker #1
C'est une litote, c'est pour dire, je suis plutôt bien.
- Speaker #0
Je suis bien aujourd'hui en fait. Ouais,
- Speaker #1
je suis bien aujourd'hui.
- Speaker #0
Je suis bien aujourd'hui, je me plais, c'est cool, je suis cool avec ça.
- Speaker #1
C'est ça être en accord avec soi-même. Ouais,
- Speaker #0
parce qu'il faut dire qu'il y a la perte des cheveux. Alors ça aussi, c'est très progressif, c'est qu'on pense toujours aux cheveux, mais malheureusement il n'y a pas que ça. Tu vas perdre tes cheveux. tu vas perdre tes sourcils, tu vas perdre tes cils. Et là, bon, moi, c'est un petit formulaire un peu rigolote, mais clairement, tu ressembles à un alien, en fait. Quand tu vois un peu l'émoji alien sur tes cheveux, ben voilà, tu as des yeux, en fait, il n'y a pas de sourcils, il n'y a pas de cils, tu es vraiment là, tu es comme ça, tu es à nu, complètement à nu.
- Speaker #1
Pour faire un peu d'humour, au moins. Tu n'as plus besoin de t'épiler.
- Speaker #0
Voilà. Alors ça, c'est le gros point positif. Voilà. Et en plus, quand on t'opère et tout, après, ça repousse pas. Donc ça, c'est hyper bien. Je dis, il y a aussi des côtés positifs. Voilà. Et après, s'il y a opération, il y a aussi perte du sein ou des seins. Donc en fait, ça va presque. Du moins grave. En fait, au début, tu crois toujours que le plus grave, c'est perdre tes cheveux. Et je crois qu'en fait, plus tu avances, et plus tu te dis « Waouh ! » Sans les sourcils, tu n'as pas d'expression au visage. Sans les cils, tu n'as pas de protection au niveau des yeux. Donc, tu prends tous les petits poussières. Tu as souvent les yeux qui pleurent.
- Speaker #1
Ça dure longtemps cette période ? Une fois que tu... Ou quand tu arrêtes ton traitement, finalement, ça revient ? Parce que là, tu es en face de moi aujourd'hui, tu as tout récupéré. Ça revient rapidement une fois que le traitement s'arrête ?
- Speaker #0
Oui, ça revient rapidement et tout ne pousse pas au même rythme. Les cheveux, par exemple, tu les perds et ça commence à repousser un peu, mais c'est ce qu'il y a de plus long.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Les cils, Et les sourcils, tu les perds et quelques semaines après, mais peut-être 15 jours après, ça recommence à pousser déjà. C'est assez bizarre, c'est pas synchronisé de la même manière. Mais oui, c'est vrai qu'il y a plein d'astuces quand tu perds tes sourcils. Moi, j'ai essayé avec des feutres à sourcils, j'ai essayé plein de choses. Là aussi, il y a plein d'astuces qui marchent. Très très bien, c'est des petites autocollants, tu sais, c'est comme des décalcomanies. En fait, ce qu'on faisait quand on était petite, tu sais,
- Speaker #1
dans les Malabars,
- Speaker #0
le petit tatou Malabar, ça avait le chant, mais c'est sans fil en tatou. Hyper pratique, hyper réaliste.
- Speaker #1
Tu trouves ça sur des sites ?
- Speaker #0
Et pas très cher. Et il y a plein de sites, franchement, hyper faciles. Tu tapes, je vous laisse chercher. J'ai pas de pub à faire en particulier pour un... Mais très facile sur les plateformes ou de vente de tout, tu en trouves. Très facile à trouver. Parfait. Et des bruns, des châtaignes, tu trouves des couleurs même.
- Speaker #1
C'est une manière aussi d'aider et c'est une manière aussi d'accompagner le mouvement. C'est-à-dire, je suis dans l'acceptation, ok. Mais quand même, si un petit coup de pouce supplémentaire, un sourd, ça fait du bien. Moi, j'en ai vu. Je pense qu'il y a peut-être des filles qui en ont pas besoin. Qui en ont pas besoin.
- Speaker #0
Qui en ont pas besoin. Qui en ont pas besoin. Qui en ont pas besoin. Qui en ont pas besoin. Qui en ont pas besoin. sans rien et voilà quoi Mais le visage quand même, c'est mieux quand tu as une expression quand même un peu sur le visage. Donc les sourcils, c'est quand même ce qui te donne de l'expression. Pour les cils, plus dur. En plus, tu ne peux pas trop mettre de produit type colle à sourcils sur la peau. On te demande vraiment d'hésiter, de faire très attention à ce que tu utilises comme produit.
- Speaker #1
C'est les transformations physiques. Tu parles de l'opération. Toi, tu as subi une opération des seins ?
- Speaker #0
Oui. Alors moi, j'ai eu une mastectomie du sein gauche. Donc la mastectomie, c'est quand on enlève tout le sein. Là aussi, ça c'est ce qui avait été décidé dans le plan de départ. Quand tu vois ton oncologue pour la première fois, il te donne le plan, mais le plan ne se passe pas toujours comme ça, il faut le savoir. Le plan ne se passe pas toujours comme il est déroulé au départ. Moi, j'ai eu la chance, j'ai pu avoir toutes mes séances de chimio. Il y en a pour qui c'est tellement difficile qu'ils n'arrivent pas à avoir les dernières séances. Surtout que la dernière chimio assez, elle est vraiment dure à supporter. Pour le corps, elle est très dure. Et moi, j'ai eu toutes mes séances. Et voilà, donc tu fais ce truc-là. Et après, on te dit, bon, vous aurez une mastectomie du sein gauche. Mais on ne pourra pas faire la reconstruction tout de suite. Il faudra attendre au moins un an. Et là, tu dis écoute. Là, ça rejoint ce que je te dis dans la façon de voir la vie aujourd'hui. Tu dis écoute, ok, step by step. Le premier mois, on va voir comment ça se passe cette histoire de chimio et immunothérapie. J'y vais, je ne m'en sors pas trop mal. J'ai toujours mes cheveux, ça va. Bon, après, tu as l'étape des cheveux, ok. C'est une grosse étape. Après, tu as l'astémiologie difficile de l'été. C'est encore une grosse étape. Et avec tout ça, après tu rencontres le chirurgien, tu échanges et tout. Et là, j'avais l'impression que c'était mon sauveur, tu vois. Elle me dit, on pourrait faire une recourses immédiates. Alors moi, je ne me voyais pas du tout avec un sein d'un côté et pas de sein de l'autre côté. Mais ça, c'est propre à chacune. C'est ma vision à moi. Mais encore une fois, on est vraiment toutes différentes sur le sujet. Chacune a un rapport au corps qui est différent.
- Speaker #1
C'est ton histoire que tu racontes.
- Speaker #0
Et moi, j'ai regardé et j'avais l'impression qu'elle me faisait un cadeau. Et je me disais, on m'a dit au début que ce n'était pas possible en fait. Elle m'a dit « Mais je suis sûre pour le faire ! » Et là, j'étais…
- Speaker #1
Tu l'aurais fait un cas là ! C'était Noël,
- Speaker #0
je te jure, c'était le père de Noël. J'étais trop contente. Et donc voilà, du coup, j'ai eu une mastectomie du sein gauche avec une reconstruction immédiate. Donc, ils te mettent une prothèse mammaire provisoire, un implant provisoire, parce que juste après, tu as la radiothérapie. Et la radiothérapie, les rayons, ça abîme beaucoup les prothèses. Donc après, la radiothérapie, on doit te changer ta prothèse à nouveau. Et après, il y a encore d'autres étapes de chirurgie qui vont arriver l'an prochain pour moi. D'accord. Donc, tu vois, quand tu sors des traitements, c'est quand même pas encore fini. Oui.
- Speaker #1
Ce qui me vient quand je t'écoute, c'est que... Cette façon d'être très factuel, d'apporter des détails techniques, c'est aussi la manière que tu as eu de rationaliser ce qui t'est arrivé, de puiser ta force à l'intérieur de ça, d'être très factuel,
- Speaker #0
très technique. Oui, je suis toujours comme ça. C'est assez drôle. Bref, quand il arrive un... Un truc, ou pas d'ailleurs, quand on organise un truc, c'est ok, on commence par quoi ? Pour arriver au résultat. C'est quoi les données de départ ? Qu'est-ce qu'il va falloir faire pour en arriver à telle étape ? Et où est-ce qu'on va arriver ? Là, c'est un peu pareil. J'avais le plan de départ. Moi j'ai beaucoup cherché parce que j'avais besoin de savoir comment ça se passe, l'opération, comment elle va se passer, c'est quoi les options, la chute des cheveux, enfin je voulais avoir plein d'infos, je voulais comprendre, en fait moi j'aime bien toujours chercher à comprendre. Et en même temps... Alors, ce n'est pas pour la même raison, mais tu sais, souvent, il y a beaucoup de femmes, je pense, qui se posent la question. Il y a beaucoup d'humains qui se posent la question, globalement, pourquoi ça m'arrive à moi ? Pour tout dans la vie, tu vois ? Oui. C'est normal. On cherche les réponses, parce qu'on a besoin de savoir, parce que l'humain, il est comme ça.
- Speaker #1
On a besoin d'un coupable, on a besoin de ce... bien sûr.
- Speaker #0
Ça, c'est pas mal. Quand on a un coupable, au moins, on peut se défouler. C'est pas mal. Et moi, j'ai jamais trop... Tu vois, autant j'aime bien être... être un peu, comme tu dis, factuel ou stratégique, ordonné, organisé. Et autant, pour le coup, je n'ai pas trop cherché à savoir pourquoi ça m'est arrivé à moi. On m'a proposé de faire une prise de sang pour savoir si c'était génétique, si j'avais des gènes défaillants. Et ce qui est quand même lourd quand on te propose ça, parce que ça veut dire que si tu as une réponse positive, tes enfants sont impactés. et que donc il faut que tu agisses en conséquence, que tu les en informes.
- Speaker #1
On en parlera, oui.
- Speaker #0
Voilà. Moi, j'ai choisi de faire cette prise de centre parce que je l'ai prise comme un cadeau, comme une chance, en fait. Je me suis dit, si on sait quelque chose et qu'on peut faire quelque chose de plus, ou qu'on peut protéger mes enfants, les surveiller mieux, c'est génial. Donc, moi, j'ai fait cette prise de centre. Elle est revenue sans résultat. Donc typiquement on ne sait pas pourquoi moi j'ai déclenché ce type de cancer là, on ne sait pas trop. Mais en fait ça c'est ok pour moi, c'est ok. Je n'ai pas envie de perdre du temps à chercher à comprendre ou à savoir pourquoi. Parce que du moment où on m'a dit ben non c'est pas génétique, ou en tout cas c'est pas un gène qu'on peut trouver aujourd'hui, mais peut-être dans 5 ans, donc il faudra refaire ce test si vous voulez savoir. Ben ok, donc s'il n'y a pas de cause là qu'on puisse établir maintenant, ben c'est pas grave.
- Speaker #1
Faut mettre ton énergie ailleurs.
- Speaker #0
Exactement, c'est exactement ça. Et en fait dans ma vie d'avant, j'ai déjà vécu, je suis déjà passée par une épreuve où j'étais dans ce cycle là, un peu à tourner en rond, où je me disais mais pourquoi moi, pourquoi ça m'arrive à moi, pourquoi cette épreuve ? J'ai rien fait, c'est pas de ma faute. Et en fait, j'ai mis un moment, mais des années, à comprendre que non, ce n'était pas de ma faute. Mais qu'en fait, je ne pouvais rien y faire. Il y a des éléments extérieurs parfois qui arrivent.
- Speaker #1
Et oui.
- Speaker #0
Tu ne peux pas les contrôler. Et ils changent la donne dans ta vie. Là, en fait, c'est un peu le cas. Ce cancer-là, je ne sais pas. On ne sait pas pourquoi il est arrivé chez moi. Mais en fait, ce n'est pas grave, on ne va pas perdre du temps à chercher à savoir pourquoi. Maintenant, je ne perds plus de temps avec des trucs comme ça.
- Speaker #1
On l'élimine.
- Speaker #0
Oui. On fait ce qu'il faut, on se soigne. et on se dit surveille. Et puis, voilà.
- Speaker #1
Quand on parle de cancer du sein, même s'il faut quand même, je voudrais juste qu'on rappelle que les hommes aussi peuvent être touchés par le cancer du sein. C'est important aussi parce que, mais bon, c'est 1%, mais quand même, malgré tout, ça arrive. Pour autant, il est quand même... attribuer aux femmes ce cancer du sein tu vois on touche à la femme à la féminité à la sexualité à la maternité oui le sein à une telle aura et une telle symbolique j'aimerais entendre là dessus parce que À un moment donné, tu penses « je ne vais plus être une femme, je ne vais plus être désirée » . Comment tu arrives à gérer finalement tout ça ? Oui. Ta vision à toi de la femme à toi, mais la vision de la société aussi sur toi ?
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que le sein, clairement, ça te projette dans plusieurs domaines de la vie. Moi, je n'ai pas été touchée du côté maternité, puisque mes enfants étaient déjà grands. Mais il y a aussi des femmes qui ont un cancer du sein, qui n'ont pas encore d'enfants, qui en est tout petit. Ça arrive, c'est très injuste, mais ça arrive aussi. Après, je pense que le plan le plus complexe à gérer, d'abord, c'est par rapport à l'image de soi. Parce qu'en fait, tout passe par toi. Si toi, tu es OK avec ton image de toi, globalement, ça va aller. Tu vas bien prendre les choses. Si c'est dur pour toi, ça va être dur. Sur le plan de la sexualité, ça va être dur. Sur le plan de la vie sociale, comment je suis perçue par les autres. Tu vas tout trouver dur, en fait. Oui.
- Speaker #1
Donc, ça passe par toi. Donc, ta première ressource, c'est soi-même.
- Speaker #0
Et là, je dirais qu'il faut vraiment, surtout si on se sent... Il y a des femmes qui se sentent hyper bien par rapport à une mastectomie, en se disant « j'ai un sein en moins, mais ça va, je me sens bien » ou « j'ai deux seins en moins, mais je me sens bien aussi, même si je ne suis pas reconstruite, ça ne me fait pas envie, je suis bien comme ça » . C'est OK en fait, quand tu es OK avec toi, c'est OK pour tout le reste. Il faut être OK avec soi. Et moi, je savais... que je n'allais pas être ok avec moi si je devais avoir un sein à plat, même pour une durée courte de quelques mois, d'un an ou un an et demi. Je savais que ça allait être dur pour moi ça. Et quand elle m'a dit que j'avais le droit à une reconstruction immédiate, je suis trop contente. Alors attention, ce n'est pas de la chirurgie esthétique, il faut bien en faire la différence. On n'a pas... les filles, le sein de nos rêves, il faut bien se le dire.
- Speaker #1
Non, il ressemble à l'autre.
- Speaker #0
Mais, alors, il est différent de l'autre. C'est plus ton sein à l'intérieur. Il est différent, il a une forme différente. Il a une forme aussi qui est, on va dire, transitoire. Ça va encore évoluer, puisqu'il y aura d'autres opérations derrière. Mais, en fait, j'ai un volume à moi qui fait que j'ai le sein. et je me sens bien quand je m'habille et je me sens bien par rapport à moi donc en fait tout va bien tout va bien autour quoi.
- Speaker #1
C'est là où on voit qu'on pose chacune aussi une image de la féminité quelque part tu vois toi tu as finalement bien vécu tes cheveux très courts Alors qu'à l'inverse, une différence de volume aurait été compliquée pour toi à gérer, pour d'autres, effectivement, on voit que finalement, la féminité, c'est d'abord l'image qu'on a de nous ou de la féminité à l'intérieur de nous. Mais par contre, l'idée, c'est d'aller quand même accepter ça et d'aller le chercher finalement.
- Speaker #0
Je pense que le mieux, c'est d'être dans l'acceptation. Pour tout, plus tu refuses, plus tu ne peux pas voir, plus tu détournes le regard, plus tu vas contre. Moi je dis souvent à mes filles, arrêtez, ou à mes enfants d'ailleurs, de manière globale dans la vie, parce que là je parle des filles parce qu'on parle de cancer du sein, mais en fait c'est même à mes enfants, mais je leur dis pour tout, arrêtez d'aller dans le sens inverse du courant. Mettez-vous dans le bon sens. Pourquoi ? Voilà. Et en fait, quand tu es dans le... Si tu cherches toujours à aller contre, à te dire, non, mais ça, je ne suis pas d'accord, mais tu n'es pas d'accord, mais écoute, tu sais, tu vas quand même perdre tes cheveux et tu vas aussi perdre ton sein. Donc, tu peux être contre, il n'y a pas de souci. En fait, ça va quand même arriver. Donc, prends un temps pour toi. Dis-toi, OK. Qu'est-ce qui va faire que je vais être bien comme ça ? Moi, quand j'ai su que j'allais perdre mes cheveux, c'était comme très très dur. Même si là, je me dis que oui, je me suis mis avec les cheveux très courts, mais ce n'était pas dit avant qu'on me les coupe, je ne pouvais pas le savoir. J'étais même persuadée que je n'allais pas du tout me mettre les cheveux courts, que ça n'allait pas m'aller. Et je me suis dit, ok, je vais me commander une perruque. Je suis allée avec des habits, on a fait des essais de perruques, on a rigolé avec ça, voilà. Et voilà, j'avais des perruques, j'avais des turbans. J'avais tout ce qui pouvait me plaire pour essayer de passer ce moment où j'allais plus avoir de cheveux. En me plaisant, au final, j'ai pas de tourbille à perruque que ça, mais je l'ai mise à des moments où, par exemple, j'allais chercher mes enfants à l'école.
- Speaker #1
Ah oui.
- Speaker #0
Pour le regard des autres par rapport à eux. Tu vois, pas par rapport à moi, mais... Ma plus jeune me dit « Tu vas mettre ta perruque pour venir me chercher ? » Je lui dis « Ok, tu veux que je la mette ? » « Oui, je préférais. » « C'est ok, il n'y a pas de problème. » Jusqu'au moment où elle accepte qu'en fait j'étais comme ça. Puis après, elle a pris l'habitude de me voir avec les cheveux très très courts, pas de cheveux, et puis ça ne la gênait plus. Mais je ne me suis jamais baladée le crin de la peau. J'avais toujours un petit turban, il faut dire. Et pour le sein, c'est pareil, j'étais ok avec ça parce que Parce que j'ai eu la chance de pouvoir être reconstruite tout de suite. Juste aussi c'est une chance mais c'est aussi un choix parce que accepter enfin demander d'être reconstruite tout de suite ça veut dire aussi plus d'opérations après
- Speaker #1
Oui il y a plus d'opérations après C'est un vrai choix aussi C'est pour ça qu'il y a aussi des femmes qui font le choix et il y a beaucoup de femmes je crois pas me tromper mais il y a À l'heure actuelle, il n'y a que 30% des femmes qui se font reconstruire. Et on a vu que c'est souvent parce que l'option de reconstruction immédiate n'a pas été toujours proposée. Ou n'a pas été possible. Parce que parfois, elle n'est pas possible. Parfois, il faut attendre. Il y a des femmes pour lesquelles il faut attendre. Donc c'est pour ça que j'ai eu cette chance, moi. Ce n'était pas prévu au départ du tout. Et puis finalement, on me l'a proposé, donc j'étais contente avec ça.
- Speaker #0
On va revenir sur tes filles, mais j'ai une question à te poser avant. Est-ce que tu en veux à ton corps ?
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Tu es en paix avec lui ? Oui.
- Speaker #1
Oui, je suis complètement en paix avec lui. Je ne sais pas pourquoi ça m'est arrivé. Comme je t'ai dit tout à l'heure, ça rejoint ce que je te dis tout à l'heure. Je ne cherche pas de coupable. Je ne me dis pas... Tu sais, j'ai eu des personnes qui m'ont dit... Oui, mais tu travaillais trop, c'était sûr, à un moment donné. Ou alors, tu vois, c'est pas juste. Oui, non, c'est pas juste, c'est sûr, c'est pas juste. Mais en fait, est-ce que ça serait vraiment plus juste si c'était arrivé à quelqu'un que je n'aime pas ? Ce serait pas juste pour elle non plus, tu vois. Il n'y a pas de justice avec ça, il n'y a pas d'égalité, il n'y a pas de...
- Speaker #0
Non, c'est soi avec soi. Oui. C'est soit avec soi, c'est soit aussi avec tes filles, et j'aimerais qu'on en parle un peu. Une mère avec ses filles, forcément c'est un rapport assez particulier par rapport aussi au cancer du sein. Tu parlais tout à l'heure justement de l'hérédité que tu décides justement d'affronter aussi, en effaçant cette problématique. Comment tu leur en parles et comment elles... Elles l'ont vécu, elles l'ont perçu justement aussi par rapport à tes changements physiques et puis par rapport à la peur de la mort parce que c'est perdre aussi potentiellement, perdre sa maman.
- Speaker #1
Alors je pense que je peux répondre partiellement, le mieux ça serait de l'envoi, mais je peux dire du moins ce que moi j'ai vu. Je sais que quand on a parlé de l'annonce de mon cancer, tout le monde a pleuré. La plus petite, c'est celle qui a le plus pleuré. Parce que je pense qu'évidemment, quand elle m'a dit « mais tu peux mourir » , je lui ai dit « oui, je pourrais mourir, c'est possible, c'est une possibilité » .
- Speaker #0
Tu n'as pas édulcoré en plus ?
- Speaker #1
Non, ça peut arriver. Et puis moi, je suis pour la vérité. Moi, j'aime dire la vérité. Donc je lui ai dit « oui, je pourrais mourir, c'est possible, mais on va tout faire » . pour que je reste en vie et que je sois en bonne santé, la meilleure santé possible. Et donc, oui, je vais perdre mes cheveux, mais c'est pour être en bonne santé. J'ai toujours relié, tu vois, les soins aux moments difficiles, le traitement. C'est sûr que j'aurais pu dire, oui, ça va être dur, je vais perdre mes cheveux, ça va être dur, je vais être malade. J'ai dit, ok, je leur ai dit que ce traitement, il va être difficile, mais c'est pour me guérir, c'est pour tuer toutes ces mauvaises cellules qui sont dans mon corps. Et voilà.
- Speaker #0
Elles ont eu besoin d'être aidées, accompagnées psychologiquement, tes filles, pour ne pas vivre avec la peur que ça leur arrive, ou ne pas vivre avec la peur que tu meurs ?
- Speaker #1
Alors non. Je leur ai demandé si elles voulaient un suivi. La plus grande, par exemple, elle se destine à des études de médecine. Et elle, elle avait posé des questions très factuelles. Tu vas avoir quoi comme traitement ? C'est quoi le nom de la molécule ? Elle, elle était un peu comme...
- Speaker #0
Toi, tu es son cobaye.
- Speaker #1
Ouais, je sais pas, je pense que c'est une manière de se protéger aussi. Bien sûr. De demander les choses uniquement...
- Speaker #0
Comme toi.
- Speaker #1
Voilà, ouais, ouais. C'est une manière de se protéger et en même temps de dire, ok, j'aimerais bien maîtriser un peu le sujet, tu peux me dire quand tu as...
- Speaker #0
Je suis la maman. Voilà,
- Speaker #1
ouais, ouais. Et puis, voilà. Non, elles n'ont pas eu besoin de me suivre. On a toujours beaucoup parlé de tout. Le moment qui a été difficile aussi, ma plus petite a pleuré quand elle m'a vue avec la tête rasée. Parce que ça a été un moment difficile pour elle. Elle a pleuré, elle m'a dit « ça te va bien maman, t'es belle » . Mais c'était un moment difficile, mais on rebondit toujours après. C'est comme quand ça te fait une émotion. Mais voilà, il faut l'accueillir et puis après...
- Speaker #0
Tu la transformes.
- Speaker #1
Qu'est-ce que t'en penses ? Ça me va bien, ça me va pas ? Moi je te préfère avec tes cheveux, non ? Ouais, moi aussi je suis d'accord avec toi. Mais bon, pour l'instant c'est comme ça, et puis après ça va repousser.
- Speaker #0
Le plan c'est de les avoir à nouveau longs, Stéphanie, ses cheveux ?
- Speaker #1
Non, le plan c'est de les laisser un peu pousser quand même, parce que j'ai pas envie de les garder. court, court. Mais j'aimerais bien retrouver un petit peu de l'aubure. Ça ferait plaisir. Mais je n'ai pas besoin d'avoir aussi longs camos. Mais après, comme tu sais, le plan peut changer. Donc, on verra ce que me réserve la vie.
- Speaker #0
Pour l'instant, en tout cas, ton plan, c'est de les avoir un peu plus longs.
- Speaker #1
J'aimerais bien les sépousser un petit peu.
- Speaker #0
Et l'amour dans tout ça, Stéphanie ? Oui. Au milieu de tout ce tumulte et de tout ce...
- Speaker #1
L'amour, c'est le... Le truc principal, c'est l'amour. C'est l'amour de mon conjoint, bien sûr, mais de mes enfants, de mes amis, c'est l'amour en général.
- Speaker #0
Oui, c'est l'amour en général.
- Speaker #1
L'amour en général, c'est la clé pour traverser ces épreuves-là. Et j'ai la chance d'être hyper bien entourée de tellement de gens qui ont été tous bienveillants, porteurs d'énergie. Franchement, je n'ai pas eu à... à consoler beaucoup de gens. Mais chaque chimio que j'ai passé... Je veux dire, dès le départ, j'avais mon plan de chibio. Est-ce que je peux venir avec toi au chibio, Steph ? Ben ouais, ok. Cool, ben d'accord. Tu peux venir avec toi, je peux venir avec toi. Des fois, j'avais deux, trois, quatre personnes. Ah oui. Ils se relayaient, ils venaient pour me... T'en reviens avec qui il venait manger,
- Speaker #0
d'autres... Le dernier salon où l'on peut... À ma place,
- Speaker #1
dans mon box, je te le dis, on ne s'embêtait pas. Il y avait toujours de l'ambiance, des bonbons, des gâteaux. Il se passait toujours un truc.
- Speaker #0
Ça t'a apporté. Ça m'a apporté,
- Speaker #1
clairement.
- Speaker #0
C'est une énergie de vie. Oui.
- Speaker #1
Franchement quand t'es très entouré, quand t'as... Moi j'ai vraiment la chance d'avoir un conjoint en or qui était là, Cédric. Vraiment il était tout le temps là. Et il est venu une fois en chimio parce que les hôpitaux lui c'est pas son truc. Mais par contre le backstage à la maison il a géré.
- Speaker #0
C'est important de pouvoir se reposer aussi.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
T'as aucun doute ? Il ne t'a pas laissé de place au doute sur le fait qu'il t'aimerait ? Jamais.
- Speaker #1
Jamais. Mais dès le départ, il me l'a dit parce que ça aussi, il n'a pas compris. Mais quand on m'a dit que j'avais un cancer, j'ai eu une discussion avec lui qui n'était pas facile à avoir. Mais par contre, j'étais sûre de moi. Je lui ai dit « Écoute, tu es encore jeune. Si tu sais que pour toi, c'est trop dur de traverser cette épreuve, que ça va être compliqué pour toi, tu peux partir et je t'en voudrais pas. Parce que... Ça va pas être sympa à vivre, parce que je vais être... Je vais pas être en grande forme, parce qu'on sait pas ce qui va arriver. Mais il m'a dit « Mais ça va pas ou quoi ? Ça va pas ? » J'ai dit « Mais jamais de l'année, je pars pas. Moi, je suis là, je reste là, en fait. » Et il a été super, il a été super avec les enfants, il a été super tout le temps. J'ai pas eu beaucoup, beaucoup de moments où ça n'allait vraiment pas du tout pour moi. Mais par contre, à chaque fois, ça n'allait vraiment pas du tout pour moi. Je n'avais rien besoin de dire. Il voyait, il savait exactement ce qu'il fallait faire. Il a toujours... Tu sais, il fait partie de ces hommes où il va faire les courses et il revient, il t'a acheté un livre. Il ne va pas toujours faire... Mais il fait toujours ces petits trucs extraordinaires, il revient, il t'achète un livre, il revient, il t'a pris un bouquet de fleurs, il te ramène ton gâteau préféré, il te fait un thé, enfin tu vois, c'est des petits trucs du quotidien. Mais ouais, il a été extraordinaire, et avec moi, et avec mes enfants, et voilà, et tous les amis qui sont revenus en Chine, je leur dis merci parce qu'ils ont traversé une partie de cette épreuve avec moi, de plein fouet, et... Et c'était pas facile, mais on a toujours tellement rigolé, on a rigolé quoi. Franchement, j'ai blessé.
- Speaker #0
Est-ce que tu penses que ça fait partie, et encore une fois, tu portes pas une parole universelle, et t'es pas, pas du tout, pour toi, pour toi. Est-ce que tu penses que finalement, ça fait partie d'un bout de la guérison, justement, d'en rire ? D'être dans la joie, si on peut dire la joie, mais en tout cas de ne pas être dans la complainte. Pour toi, ça fait partie d'un process de guérison ?
- Speaker #1
Alors je ne sais pas si elle est partie de la guérison, mais ce que je sais, c'est qu'en tout cas tu traverses mieux l'épreuve comme ça.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ça c'est sûr. Et ça je peux le dire à toutes les personnes qui sont malades, mais tu traverses mieux les épreuves quand tu es entourée. Moi, finalement, il n'y a pas de moment où j'ai préféré être seule. Parce que par contre les quelques moments où j'ai été seule, c'est beaucoup la nuit parce que tu as quand même pas mal d'insomnies, parce que tu prends de la cortisone donc du coup tu n'as pas sommeil, etc. Mais les moments la nuit où j'étais seule, ce n'étaient pas les moments les plus sympas. C'était plutôt les moments où justement tu rumines, tu vas chercher des infos sur qu'est-ce qui t'attend, qu'est-ce qui pourrait t'arriver, donc du coup des trucs un peu... Mais par contre, si tu restes dans la vie, tu vois, et les enfants ils te mettent un pied dans la vie tout le temps, tu restes dans la vie avec tes amis, tu fais des trucs, tu sors, tu fais de manière adaptée mais... Ça fait partie du process pour le vivre le mieux possible. Et moi, toute la partie médicale, guérison, tout ça, j'ai laissé aux médecins. J'ai dit, écoutez, ça, c'est votre partie. Moi, je vais aménager ce que je peux de mon côté. Vous, donnez la feuille de route. Je suis la feuille de route.
- Speaker #0
Tu dirais qu'il y a eu un avant et un après. Oui. C'est différent. Ta vision de la vie est différente ?
- Speaker #1
Oui, sûrement. Je pense que je n'ai pas encore assez de recul pour savoir vraiment qui je suis maintenant.
- Speaker #0
Mais ce n'est pas la Stéphanie d'avant.
- Speaker #1
Non. Ben non. Ben non, tu changes parce que tu n'as plus... Tu n'as plus cette insouciance, tu n'as pas cette même insouciance. En fait, toi dans ta vie de tous les jours, quand tu n'es pas malade, tu te lèves mais tu ne te demandes pas si tu vas mourir, s'il va t'arriver un truc grave. Sinon, c'est que ça ne va pas très bien. Tu ne te demandes pas tout ça. Moi, je ne me lève pas, on me demande tout ça. Mais comme je te le disais au début du podcast, Je ne me lève pas en pensant trop loin. Je ne pense pas dans 4 ans, 5 ans. Je pense là, cette année, qu'est-ce qui se passe là cette année. Et c'est pas mal.
- Speaker #0
C'est déjà bien.
- Speaker #1
Oui, ça suffit comme ça.
- Speaker #0
On va bientôt arriver à la fin de ce podcast. Je voudrais que tu te retournes, que tu te mettes face à un miroir. J'aimerais que tu penses à Stéphanie qui... Elle est au téléphone avec ce chirurgien et qui entend pour la première fois la sentence cancer du sein. A elle, tu lui dis quoi aujourd'hui ?
- Speaker #1
Je lui dirais, t'inquiète pas, tu vas être bien entourée. N'aie pas peur. N'aie pas peur. Aie confiance en toi. Et ça va bien se passer. Par contre, c'est vraiment un message personnel à moi-même parce qu'en réalité ça va bien se passer. On ne peut pas vraiment le savoir et ce n'est pas applicable à tout le monde. Mais en tout cas, ça va bien se passer dans le sens que tu vas être soutenu. Tu vas avoir tellement de gens autour de toi. tellement de bienveillance, tellement d'amitié, tellement de gens qui travaillent au centre, les ubérares qui vont prendre soin de toi, tu vas prendre du temps pour toi et ça va bien se passer. Et surtout, n'aie pas peur, par contre c'est vraiment quelque chose que je dirais à tout le monde. Dans une partie de ma vie, j'ai eu peur de plein de choses, de ce qui pouvait m'arriver, de... Mais maintenant, je te dirais vraiment, n'aie pas peur. N'aie pas peur, tu vas faire de ton mieux, tu vas mettre toute ton énergie, tu auras des gens pour t'aider. Et dans la vie globalement, à tout le monde, je dirais, n'aie pas peur, essaye.
- Speaker #0
Et à tes filles, tu dirais quoi ?
- Speaker #1
La même chose, parce qu'on peut se le dire là, parce que justement... C'est plus des conseils que je donne à une adolescente par exemple, à mon aîné, mais je peux... Là elle me dit, oh la la, je ne sais pas, c'est révisé, c'est les épreuves de bac, c'est les épreuves de bac aujourd'hui.
- Speaker #0
Oui, c'est aujourd'hui l'épreuve de bac.
- Speaker #1
Et je lui dis mais n'aie pas peur. Le sujet de toute façon il existe déjà, tu ne le connais pas, ok ? Donc va à l'épreuve, fais avec ce que tu sais faire. Va dans le sens, tu vois. Va dans le courant, vas-y, n'aie pas peur.
- Speaker #0
Crois en toi. Ouais, crois en toi.
- Speaker #1
Et confiance. Et confiance en toi.
- Speaker #0
C'est un message qu'on pourrait donner aussi à toutes les femmes.
- Speaker #1
Ouais. Et surtout, celui-là il est important, c'est... Écoutez-vous. Si vous avez une intuition, une petite voix dans la tête, que ça soit pour un projet, pour... Tiens, je ne me sens pas bien aujourd'hui, mais ça, j'ai l'impression que ça ne va pas. Ou ce truc-là, j'ai l'impression qu'il faut que je le fasse, c'est vraiment pour moi. Écoutez-vous parce que les intuitions... Je suis sûre que nous, les femmes, on a vraiment ce sixième sens-là en nous, mais vraiment. Et celui-là, il faut s'en servir.
- Speaker #0
Pour tout ?
- Speaker #1
Pour tout dans la vie, il faut s'en servir.
- Speaker #0
Et pour la maladie ? Et comme on est en... Parce qu'on parle de ton cancer du sein aujourd'hui, palpez-vous, faites-les. Vraiment, ça peut vous sauver la vie, ça peut nous sauver la vie.
- Speaker #1
Je ne sais pas. J'étais en vacances et puis... Et puis bref, je... je me suis palpée les seins mais pas du tout quelque chose que j'avais l'habitude de faire et puis j'ai senti un petit truc et je me suis dit tiens c'est bizarre ça C'est bizarre quand même ce truc. Et j'ai pris rendez-vous tout de suite sur Doctolib pour faire une mammographie. Tu vois, j'ai écouté.
- Speaker #0
T'as bravé la peur. Là t'as bravé la peur, parce que le premier réflexe c'est de se dire non c'est rien, non je ne veux pas voir.
- Speaker #1
Je ne sais pas, moi j'ai besoin de savoir en fait.
- Speaker #0
Ça t'a sauvé.
- Speaker #1
Quand tu sais, tu peux agir. Quand tu ne sais pas, si tu mets la tête dans le trou, comme les autres que je t'ai.
- Speaker #0
Mais c'est important de le dire Stéphanie, c'est important de poser des mots là. Oui. Parce que si tu avais perdu du temps, on ne parlerait peut-être pas ensemble aujourd'hui.
- Speaker #1
Oui, et là, je peux même aller plus loin pour finir. C'est que ce n'est pas moi qui ai perdu du temps, c'est le corps médical qui a perdu du temps. Moi, je suis allée voir, on était fin août quand j'ai dit il y a un problème. J'ai pris le premier rendez-vous que j'ai trouvé, c'était le 11 septembre pour faire une mammographie. Première mammographie et là oui le radiologue me dit oui bon il y a un truc c'est tout petit, la taille d'un petit pois, c'est sûrement hormonal, c'est pas très grave. J'ai dit écoutez moi quand même c'est pas très grave, bon on n'est pas sûr quoi quand même. Je vous donne un rendez-vous dans quatre mois on verra où on en est. Mais en quatre mois ce petit pois il est passé de la taille de... Je crois 15 mm, on était à quoi au mois de janvier, on était à 8 cm et demi quand même. Et là c'était énorme et même moi je le sentais, ça me gênait au travail. Et j'aurais dû y retourner avant. Mais en fait j'ai écouté, on m'a dit c'est pas grave, non c'est rien, c'est hormonal, ça va partir. Ouais on prendra rendez-vous mais bon on verra. Et en fait j'aurais dû y retourner avant.
- Speaker #0
Donc écoutez-nous, écoutez-vous. Et tant pis, le médecin.
- Speaker #1
Et des fois,
- Speaker #0
il faut assister.
- Speaker #1
Parce que la deuxième fois, il m'a dit, comment on va faire, je ne sais pas quoi faire. C'est lui qui était perdu.
- Speaker #0
Donc, écoutez-vous, écoutez-vous, écoutez-vous. Vraiment. Dernière question, tu la connais. Là, on revient sur un sujet plus global. C'est quoi pour toi, Stéphanie, être une femme en 2025 ?
- Speaker #1
Être une femme en 2025, c'est avoir confiance en soi, se faire confiance. Se faire confiance et surtout, c'est toujours pareil, mais vraiment, fais-toi confiance, n'aie pas peur, vas-y.
- Speaker #0
On termine là-dessus.
- Speaker #1
Oui, avec plaisir. Merci. Merci beaucoup Stéphanie.
- Speaker #0
C'est un sujet pas simple. Non,
- Speaker #1
mais ça pourrait durer encore. En fait, ce podcast, il aurait pu durer encore plus. Oui.
- Speaker #0
Parce qu'il y a tellement de choses à dire. Il y a tellement de choses à dire. On peut en refaire un sur un autre sujet, sur une autre façon de l'aborder avec grand plaisir. Merci beaucoup. En tout cas, l'invitation est lancée. Je voudrais juste qu'on ait une petite pensée particulière pour Christine Janin. Oui. qui est venu, qui a posé ses mots sur le podcast de Parole de Femme avec qui je vais avoir plaisir à te mettre en relation pour que tu puisses aller la voir dans sa maison. C'est vrai beaucoup. Ça sera fait. À chacun son Everest. Qui est une maison magnifique qui apprend aux femmes et qui les accompagne une fois la guérison arrivée à redescendre parce que le deuxième combat est tout au moins aussi important que le premier. Donc, rendez-vous est pris. On la revoit ensemble. Allez, avec plaisir. Merci.
- Speaker #1
Merci Stéphanie.
- Speaker #0
A très bientôt. Merci.