- Claire Vitoux
J'ai un peu un mental de chip, donc en fait dès qu'il y a quelque chose que je vis comme un échec, ça peut prendre beaucoup de place très vite. Je pense que le plus gros échec de ma vie d'entrepreneur, c'est presque mon business entier. Je me fais toutes les erreurs possibles quand on lance un business. Si moi je me sens en échec, tout le monde va me trouver nulle. On est obligé d'échouer et d'itérer pour arriver à quelque chose. Parole de Meraki
- Armelle Barthalot
Parole de Meraki Bienvenue dans Parole de Meraki, le podcast qui décode, décrypte et démystifie les mots intimidants de l'entrepreneuriat. Bonjour, je m'appelle Armel et je suis la co-fondatrice de Elles sont Meraki, et nous avons pour mission avec Eugénie d'aider toutes les femmes à digitaliser leur expertise simplement et avec bienveillance. Dans Parole de Meraki, nous décortiquons chaque semaine avec ou sans invité un gros mot de l'entrepreneuriat. Alors préparez-vous à être touché, inspiré et motivé pour entreprendre avec amour, passion et créativité comme une vraie mer à qui. Aujourd'hui, nous avons le grand plaisir et l'honneur de recevoir une experte des questions de temps, d'organisation et de structuration pour les entrepreneurs. Elle partage depuis plus de 10 ans les meilleures méthodes d'organisation afin de leur donner les bons outils pour créer plus de temps, plus de sérénité et plus de kiff dans leur business. Elle est la fondatrice de The Minimal Plan et l'hôte de Bye Bye Procrastination. Un des podcasts francophones de référence sur l'organisation, la productivité et la structuration avec plus de 1,5 million d'écoutes. Elle a choisi de venir nous partager sa vision du gros mot échec, même si, comme elle le dit, c'est quelque chose dont elle ne parle pas beaucoup et encore moins publiquement. Mais comme vous allez le découvrir, elle a beaucoup, beaucoup de choses à dire autour de ce gros mot et c'est donc avec un plaisir immense et beaucoup d'enthousiasme que nous accueillons tout de suite Claire Vitoux. Claire, merci mille fois de nous faire confiance et de participer à cet épisode numéro 2 de ce tout nouveau podcast. C'est un immense honneur pour nous.
- Claire Vitoux
Mais merci à vous pour l'invitation. Je suis trop contente de pouvoir, déjà, évidemment, contribuer à votre podcast, mais surtout parler du sujet qui va nous occuper parce que c'est un sujet dont je ne parle pas beaucoup, je pense, en tout cas pas trop publiquement. Et que du coup, je trouve ça chouette d'avoir l'opportunité de... D'avoir une conversation devant un micro sur ce sujet.
- Speaker #1
Alors justement, le principe c'est de parler d'un gros mot de l'entrepreneuriat. Et Claire, j'ai eu l'occasion de le dire dans la présentation, mais tu es une experte en organisation, en système, en productivité, en efficacité. Tout ça au fin de vivre de son business et pas de vivre pour son business, on est bien d'accord ? Et très autonomement. Tu as choisi le mot échec. Alors pourquoi avoir choisi ce mot ?
- Speaker #0
C'est un peu ce que je te disais juste là, c'est je pense un mot qui me fait peur depuis longtemps. Je pense que j'ai toujours eu cette peur de l'échec. Rien de très original, j'ai envie de dire au final. Mais c'est un mot qui m'a toujours fait peur et c'est un mot qui m'a toujours fait peur en public parce que je pense qu'il y a aussi ce côté dans l'entrepreneuriat de... T'as envie de montrer la meilleure facette de toi-même et du coup de pas forcément parler de tes échecs. En tout cas moi c'est quelque chose que j'ai eu beaucoup de mal à faire et que j'ai encore je pense du mal à faire tu vois, de me mettre dans une position un peu de vulnérabilité et d'être ok de parler pas que des choses qui vont bien mais aussi des choses qui marchent pas, des portes qu'on se prend dans la figure. Voilà donc je me suis dit, en fait je me suis un peu dit ok écoute ton intuition et va sur ça. Et même si ça n'a pas un lien immédiat avec mon expertise, je trouvais ça intéressant d'en discuter.
- Speaker #1
Donc justement, est-ce que tu veux partager un moment d'échec, une situation d'échec, et comment en fait tu as pu faire face et gérer tes émotions ?
- Speaker #0
Grand sujet. Alors je pense évidemment, tu vois, ça fait six ans que je suis entrepreneur, donc des situations d'échec... plein, je pense. Et puis, il y a les petits échecs et les gros échecs. Je dirais qu'il y a les petits trucs que je peux vivre comme des échecs. On a tous fait ça, tu vois, des petites erreurs de t'envoies ta newsletter avec le mauvais objet, de, tu vois, t'as une coquille dans une de tes pages et il y a quelqu'un qui t'envoie un message pour te dire Là, ça fait pas très professionnel. Ce genre de trucs qui, moi, du coup, immédiatement me font remonter tout un tas d'émotions de... Ah là là, c'est nul ce que t'as fait, etc. Donc en soi, c'est pas forcément des gros échecs, mais par contre, on peut les ressentir comme des échecs, et ça je pense que c'est un peu... Enfin, je pense à mon avis, le cœur du sujet, tu vois. Le truc de la différence entre factuellement, à quel point est-ce que... La bourde ou le truc qui n'a pas fonctionné comme ce que tu aurais aimé va impacter de manière rationnelle ton business, tes objectifs, etc. Et puis la manière dont toi tu le ressens. Et moi j'avoue que j'ai un peu... J'en discutais la dernière fois sur un autre podcast, j'ai un peu un mental de chips, tu vois. Donc en fait, dès qu'il y a quelque chose que je vis comme un échec, ça peut prendre beaucoup de place très vite. Donc il y a ces petits échecs du quotidien, et puis après il y a des... Plus gros échec, tu vois, je pense que le plus gros échec de ma vie d'entrepreneur, c'est presque mon business entier, parce qu'en gros, quand je me suis lancée en tant qu'entrepreneur, donc pour refaire un petit peu l'histoire, j'écris et je partage du contenu sur la productivité et sur l'organisation depuis, je pense, 7 ans à peu près, tu vois. Donc ça fait longtemps, et quand j'ai commencé à partager mon organisation, au bout d'un moment, je me suis dit, bah j'ai envie. de faire de cette expertise que je suis en train de développer et puis de cette communauté que je suis en train de construire autour de ces sujets, j'ai envie d'en faire mon gagne-pain parce que ça me passionne vraiment, que je sens qu'il y a des choses à aller dire et que je sens que ça peut aider les gens à qui je partage tout ça. Donc du coup je me suis lancée, à l'époque j'étais salariée donc je quitte mon travail et je me lance, et je lance en l'occurrence un produit, un planeur, donc un outil d'organisation papier on va dire, avec du coup j'avais réfléchi mon truc, à la base je suis designer donc les trucs physiques ça me parle beaucoup, donc je réfléchis mon truc, je conçois, je suis hyper contente de ce que je fais, je fais une campagne de crowdfunding pour lancer mon... mon planeur et puis du coup lancer la production. Et une fois que la campagne est passée, que du coup on rentre dans le day-to-day, mon business c'est vendre des planeurs, si on fait un gros résumé. et sauf que comme j'ai jamais comme à ce moment là j'ai jamais fait d'école de commerce que j'ai aucune notion en business etc je fais toutes les erreurs possibles quand on lance un business genre petite liste non exhaustive je fixe hyper mal mes prix je définis pas mon seuil de rentabilité du coup je sais pas exactement combien de planeurs est-ce que je dois vendre etc donc je coche toutes les cases de l'entrepreneur débutant qui part la fleur au fusil tu vois et qui et qui fait les choses comme elle vienne parce que c'est sa passion, ce qui est très bien, c'est trop cool d'être passionnée. À un moment, il faut aussi être rationnel. Et du coup, je me rends compte au bout de 6 mois, 1 an, que quand je regarde les chiffres et que je fais les bilans comptables, en fait, ce n'est pas rentable. Ce n'est pas rentable parce que ça me demande énormément de temps. que j'ai pas les codes en fait pour vendre, que du coup je fais des volumes qui sont très faibles, et que quand tu vends un planeur à 20 euros, bah en fait pour vivre ta vie, une fois que t'as enlevé tu vois les coûts de production etc, il reste pas grand chose tu vois. Donc du coup je me rends compte que c'est pas possible de gagner ma vie avec ce produit, en tout cas pas avec les paramètres que j'avais définis. Et donc voilà c'est ça mon premier gros échec je pense, c'est le côté, bah finalement j'ai décidé de mettre fin. à cette aventure e-commerce, pas parce que ça ne me plaisait pas, même s'il y avait forcément des choses qui étaient différentes de ce que j'avais imaginé dans mon fantasme, dans ma tête, tu vois. Mais surtout, pour deux grandes raisons. Le premier, pour cette question de rentabilité dont je viens de te parler. Et le deuxième, parce qu'en fait, un e-commerce, c'est hyper solitaire, tu vois. Tu es tout seul devant ton ordinateur. En l'occurrence, moi, c'est comme ça que je l'avais vécu. J'étais toute seule devant mon ordinateur à recevoir des commandes à en envoyer. À en recevoir trop peu, je pense que tu l'as compris, mais quand même à devoir en envoyer, etc. Et avec un retour des utilisateurs qui est quand même très faible. Et du coup, j'avais cette problématique de rentabilité et aussi ce côté, mais en fait, j'ai envie d'accompagner les gens plus loin que juste en leur offrant un outil papier. Et donc du coup, je pense que mon premier et mon plus gros échec à ce jour... c'est ce premier business qui n'a pas fonctionné comme j'aurais aimé. Et voilà. Mais en réalité, j'en ai aussi tiré plein d'enseignements et c'est ça que je trouve chouette.
- Speaker #1
Donc, c'est suite à cet échec que tu as lancé ton accompagnement en organisation ?
- Speaker #0
Exactement. En fait, alors pour la petite histoire, j'avais toujours dit... Quand j'ai commencé mon business et que c'est le moment... Faut revenir six ans en arrière. Alors six ans, ça peut paraître très peu, mais en même temps, c'est très loin dans le monde d'Internet, tu vois. C'est le moment où on voyait fleurir, entre guillemets, tu vois, les coachs business, etc. Ça a commencé, en tout cas, à rentrer dans moi, mon cercle et ma bulle francophone à ce moment-là. Et du coup, je m'étais jurée de jamais devenir coach parce que j'avais cette image de coach ultra... Enfin, tu vas me pardonner l'expression, mais ultra bullshit, tu vois, de... je te fais des ronds de jambes et je te fais des petits passe-passe et puis je te fais payer une grosse somme à la fin Et du coup je m'étais jurée à la base de jamais devenir coach, et au final je me suis rendue compte que c'était quand même le fait de travailler avec des gens, de les accompagner, d'analyser leur situation, de les aider à trouver des solutions et tout, c'était ça qui me faisait vibrer. Bah en fait, factuellement je pourrais mettre d'autres étiquettes, mais en vrai... en vrai j'avais envie de devenir coach je pense et du coup je me suis formée au coaching parce que pour moi c'était important d'avoir un cadre méthodologique et une certification et pas juste de faire n'importe quoi avec la vie des gens je trouve ça hyper important donc je me suis formée au coaching et à ce moment là j'ai lancé du coup de manière concomitante le podcast que j'anime aujourd'hui qui s'appelle Bye Bye Procrastination et du coup mes offres de coaching pour accompagner les gens dans en l'occurrence aujourd'hui il y a eu plein d'évolutions mais dans l'organisation et la structuration de leur business ?
- Speaker #1
Donc en fait, c'est très intéressant parce que du coup, on dit souvent que l'échec est source d'apprentissage, mais là, l'échec devient une opportunité inattendue. C'est un petit peu comme le principe de sérendipité. C'est la tarte à thym, c'est la biscotte. Le boulanger qui a oublié son pain, il a inventé la biscotte. Il y a eu aussi les post-it dans le même genre, où ils ont voulu créer une colle forte, et ils ont créé une colle faible à la place. Donc c'était un véritable échec. mais ils l'ont transformé. Donc très souvent, un échec nous amène sur quelque chose de tout à fait inattendu, et c'est complètement ton cas en l'occurrence, c'est que ton business ne serait pas là où il en est aujourd'hui si tu n'avais pas connu cet échec dans l'e-commerce.
- Speaker #0
Oui, complètement. Je pense que même moi-même, je ne serais pas la personne que je suis aujourd'hui parce que... Je pense qu'on se nourrit de son parcours. Alors évidemment, et du coup ça reboucle un petit peu avec la première question que tu m'as posée sur la gestion des émotions, parce que là on parle d'un échec qui date d'il y a 3-4 ans, donc en fait c'est presque facile d'avoir cette prise de recul et d'avoir cette lecture positive de l'échec. Parce qu'il y a de l'eau qui a coulé sous les ponts, parce que je ne suis plus dans l'émotion de qu'est-ce que je vais faire de ma vie, comment je vais réussir à payer mon loyer, et toutes ces peurs qui étaient liées à cet échec-là. Donc là c'est facile, c'est sûr aujourd'hui d'avoir cette lecture très positive, mais clairement quand on est dans la tornade entre guillemets et dans le maelstrom d'émotions qui vient avec la sensation d'échec, c'est sûr qu'on n'a pas forcément cette prise de recul et c'est normal. Pour moi il y a aussi ce truc de... A chaque fois... presque cette injonction de dire mais les échecs c'est une opportunité oui c'est sûr que c'est pratiquement toujours une opportunité mais il y a besoin d'avoir un temps et je pense que c'est un temps il y a quand même un petit temps incompressible en fonction de l'ampleur aussi de l'échec et de l'ampleur des émotions que ça va générer mais il y a quand même un temps, on a besoin de ce temps là de processer tu vois l'émotion et avoir cette capacité de prise de recul, tu peux pas juste dire je sais pas, imaginons là tu vois je suis dans Je suis dans une situation où mon business est en train de péricliter, où en tout cas ça se passe pas du tout comme je veux, et je suis en situation d'échec par rapport à mon business, j'aurai pas cette capacité de prise de recul, parce que je serai dans mes émotions, je serai dans mes peurs, dans ma culpabilité, dans tout ça. Mais du coup, on a besoin aussi de temps pour... Ouais, pour... J'allais dire digérer... Ouais, c'est ça, c'est digérer les échecs, tu vois, et après pouvoir rebondir. Et je pense que ça, du coup, ça revient aussi un petit peu sur ce que je disais, sur le fait, tu vois, que j'avais souvent du mal à assumer mes échecs. C'est parce que la gestion émotionnelle, chez moi, je suis un petit escargot, ça prend du temps, tu vois. Et donc, du coup, tant que ces émotions-là de Ah là là, mais c'est un échec ! et... Généralement, ce qui se joue chez moi quand je me sens en situation d'échec, c'est aussi la peur du jugement des autres. Si moi je me sens en échec, tout le monde va me trouver mais nul, tu vois. Tout le monde va me trouver nul et va me juger comme une mauvaise entrepreneur, quelqu'un de pas compétent, etc. Et du coup, tout ça, ça fait que... ça me demande en tout cas personnellement du temps pour réussir à digérer et après à parler de mes échecs. Et j'admire les gens qui arrivent à le faire de manière beaucoup plus agile, on va dire.
- Speaker #1
D'autant plus que c'est à double tranchant, puisque souvent tu dis, si je ne réussis pas dans mon job, en plus de ça, mes clients à qui quelque part j'apprends aussi à s'organiser, à bien mener leur entreprise, je les perds si je me livre de façon authentique. C'est un énorme risque.
- Speaker #0
Et tu vois, j'y réfléchissais ce matin, j'y réfléchissais ce matin, je sais plus, j'ai lu un contenu qui m'a fait réfléchir à ça. Je me disais mais en fait quand t'es entrepreneur, t'as jamais vraiment raison tu vois, parce que t'as à la fois cette injonction de perfection et de... enfin de perfection. C'est une injonction que je me mets toute seule, on s'entend, tu vois, mais tu as quand même en effet ce besoin d'avoir un côté vitrine, tu vois, parce que c'est normal en fait d'avoir une posture où finalement tu montres le meilleur de toi parce que c'est aussi ça qui te permet de vendre et d'avoir un business qui tourne, on ne va pas mentir, je pense que c'est vraiment important de le dire, c'est normal d'avoir cette posture-là. Et en même temps... De plus en plus, il y a cette dimension vulnérabilité qu'on nous demande d'avoir, et je l'entends, tu vois, et moi-même j'apprécie quand les gens sont vulnérables et qu'ils arrivent à ouvrir cette partie-là dans leur business et dans leur communication. Mais du coup, c'est toujours un petit peu compliqué de savoir dans quelle posture est-ce qu'on doit être, tu vois, de trouver l'équilibre entre... Je... je donne à voir le meilleur de moi-même, qui est une facette de la réalité, parce que donner à voir le meilleur de soi, c'est pas mentir, c'est juste, c'est une facette de la réalité, et se mettre en position de vulnérabilité et parler de ses échecs, des trucs qui fonctionnent pas, etc., qui est une autre facette de la réalité. Et faire cohabiter ces deux facettes-là, je trouve que c'est un exercice qui est pas si facile que ça.
- Speaker #1
Complètement. Est-ce que tu penses que, si tu as cette notion de honte qu'on peut avoir, Avec l'échec, est-ce qu'elle est plus prédominante dans l'entrepreneuriat féminin que dans le masculin ? Est-ce que nous, en tant que femmes, on a plus de mal justement à parler de l'échec ou à vivre l'échec ? Parce que comme tu l'as dit, on se sent jugée, on a honte, il y a toutes ces émotions-là qui arrivent. Et chez les hommes, c'est moins présent. Bon, oui, j'ai raté, j'ai raté, voilà. Et ils passent à autre chose.
- Speaker #0
En fait, je t'avoue que c'est des questions que je trouve hyper difficiles parce que j'ai pas de données et que je pourrais répondre avec mon intuition. Mais je pense que mon intuition, elle est biaisée par plein de trucs et que du coup... Et que du coup, je sais pas si ce serait vraiment pertinent. Je pense qu'il y a plein de manières de vivre l'échec qui sont toutes très personnelles, que ces manières personnelles, elles sont influencées par la manière dont la société nous demande de nous construire. C'est-à-dire, le genre influence forcément, tu vois, la manière dont on gère l'échec. Mais je sais pas... En vrai, je suis pas sûre, tu vois. que ce soit plus quelque chose de féminin, parce que je suis aussi assez persuadée qu'il y a quand même une injonction pour les hommes à être forts, tu vois, à le pilier, le truc inébranlable, et que du coup, ces positions de vulnérabilité, elles ne sont pas forcément si évidentes que ça. Peut-être qu'elles sont à d'autres endroits, peut-être que du coup, tu vois, ça pose moins de problèmes à beaucoup d'hommes de parler de leurs échecs business, j'en sais rien. Je ne saurais pas répondre à ta question.
- Speaker #1
D'accord. Ok. Oui, non, c'est vrai qu'on a l'impression que ça les... Enfin, moi, j'ai l'impression que ça les impacte moins et qu'ils vont oublier beaucoup plus vite. un échec qu'une femme pourrait l'oublier. Elle sera, j'ai l'impression, beaucoup plus touchée et plus longuement touchée par l'échec. Mais c'est vrai que ça demande à être vérifié tout ça. Alors, tu as parlé de ton podcast tout à l'heure, Bye Bye Procrastination. Est-ce que tu penses que les gens procrastinent justement à cause de la peur de l'échec ?
- Speaker #0
Ah mais 100%. Mais moi la première. Enfin, je veux dire, ça fait partie de toutes les peurs qui nous font procrastiner. La peur de l'échec. Et je pense que... C'est presque même une des peurs fondamentales quand on procrastine. Alors il y a plein de raisons qui font qu'on procrastine. Je ne vais pas développer là parce que ce n'est pas le sujet de l'épisode, mais ce n'est pas que des questions de peur, il peut y avoir plein de facteurs qui rentrent en ligne de compte. Mais dans énormément de cas, la procrastination, c'est des questions de gestion émotionnelle. C'est-à-dire qu'on n'arrive pas à gérer les émotions, ou on n'a pas conscience des émotions que nous provoque la tâche qu'on procrastine, ou le sujet qu'on procrastine. Et dans toute cette gestion émotionnelle, il y a de la gestion de la peur. Et la peur du jugement des autres, la peur de ne pas faire assez bien, la peur de tout ça. Et on pourrait prendre une espèce de grand sac nommé peur de l'échec et mettre ça dedans. Mais oui, clairement, évidemment que c'est des choses que la peur de l'échec nous fait procrastiner. Parce qu'en fait ça nous bloque tu vois, de se dire mais si ça réussit pas, et si ça réussit pas, bah du coup il y a toutes ces peurs là qui se déclenchent. La peur de se faire juger, la peur de perdre de l'argent, la peur de perdre des opportunités, c'est tout ça qui se joue aussi dans la procrastination quand on n'arrive pas à avancer.
- Speaker #1
Et puisque justement tu es l'experte en organisation, en système, est-ce que tu penses qu'on peut mettre en place des systèmes ou un type de planification qui peut limiter ou encadrer l'échec dans son business par exemple ? Est-ce qu'il y a des choses à mettre en place qui font qu'on peut un petit peu limiter les plâtres ?
- Speaker #0
Je ne sais pas si on peut vraiment se dire que l'organisation va nous permettre de limiter l'échec. En revanche, ce que ça va nous permettre... c'est, je pense, de se concentrer moins sur le résultat et plus sur le processus. Parce qu'en gros, il y a un petit peu deux phases en organisation. Tu as la phase où tu définis ton objectif, donc tu définis la cible que tu veux atteindre. Et puis après, tu as la phase de planification et de passage à l'action. Et souvent, ce qui se passe, c'est que, notamment quand on entreprend, et qu'on entreprend depuis... pas très longtemps, on a tendance à se focaliser sur l'objectif et on oublie un petit peu la phase de planification ou définition des actions à mettre en place, on va dire, et derrière, action. Et du coup, l'organisation, ça va nous permettre de passer par ces deux phases, à la fois la définition de l'objectif et derrière, la planification, la mise en action. Et une fois qu'on est dans cette phase de planification et de mise en action, tout le jeu, c'est de réussir un petit peu à se détacher de l'objectif un maximum. Mais en fait, c'est... Pour moi, c'est conjointement de l'organisation, mais c'est aussi pas mal de mindset, de lâcher prise et de se dire Ok, maintenant que j'ai fait mon plan de match, je déroule et puis advienne que pourra Donc je dirais qu'il y a ce premier truc qui peut nous aider, pas forcément à limiter le risque d'échec, mais en tout cas à se détacher de nos attentes par rapport au résultat final. Et du coup, potentiellement... d'éviter de tomber dans la peur de l'échec trop. Donc il y a ce premier levier, je dirais. Et le deuxième levier, qui là pour le coup est vraiment de l'organisation pure, et je pense que ça fait partie des choses qu'on oublie de faire systématiquement, ou en tout cas que énormément d'entrepreneurs ne prennent pas le temps de faire, c'est de faire des bilans de projet. C'est-à-dire, tu lances un produit, tu fais une campagne de communication sur quelque chose. En fait, ça c'est un projet. C'est-à-dire que tu démarres... à un endroit avec un objectif, et à la fin, t'aimerais avoir atteint ton objectif. Faire un bilan, c'est tout simplement faire une rétrospective de est-ce que j'ai atteint l'objectif ? Si oui, qu'est-ce qui m'a permis d'atteindre cet objectif ? Quelles sont les actions qui ont été décisives, selon moi, les paramètres qui ont été décisifs dans le fait d'atteindre cet objectif ? Et si j'ai pas atteint mon objectif, et ben c'est tout simplement, pareil, de faire la même rétrospective, et alors peut-être qu'on a encore une fois, tu vois, besoin de se laisser un petit peu de temps pour laisser couler de l'eau sous les ponts et dans nos émotions avant d'aller gratter ce truc-là, mais quels sont les paramètres que je pourrais changer la prochaine fois et qui me permettraient peut-être d'atteindre mon objectif ? Si mon objectif c'est 10 et que j'ai fait que 5, ben pourquoi est-ce que j'ai fait que 5 ? Et c'est pas grave en fait d'avoir... fait que 5. L'essentiel, c'est de réussir à analyser ça, à tirer les leçons, et puis derrière, quand je reviens sur un projet similaire, de capitaliser sur ces leçons-là, et de se dire, ok, la dernière fois, ça ne s'est pas passé exactement comme j'ai voulu, qu'est-ce qui a fait que ça n'a pas passé, ça ne s'est pas passé comme j'ai voulu, comment est-ce que je fais différemment cette fois-ci pour ne pas retomber dans les mêmes pièges ? Je pense après, sincèrement, qu'il n'y a aucun moyen de... d'éviter l'échec. Et l'échec, il fait partie du processus, en réalité. Et enfin, vraiment, je pense que n'importe quel entrepreneur, tu peux avoir 30 ans d'entrepreneuriat derrière toi, t'es encore potentiellement confronté à des situations d'échec dans ton business, et c'est pas grave. Je pense que ce qui va changer, par contre, c'est la résilience face à l'échec et la capacité à en tirer des leçons utiles et à rebondir. à la fois mentalement, mais aussi à rebondir en termes opérationnels pour éviter de refaire les mêmes erreurs.
- Speaker #1
Oui, on est carrément dans la source d'apprentissage et dans ce que disait Edison, j'échoue jamais, je réussis ou j'apprends.
- Speaker #0
Exactement. Mais ça, pour moi, ça demande à ce que ce soit pas juste dans ta tête où tu te refais le film. Et du coup, ce que ça va faire, c'est que ça va probablement juste redéclencher des émotions pas cool. Je pense que ça demande à être formalisé. Et rien que le fait, tu vois, de prendre un papier et un crayon et de se dire, ok, qu'est-ce qui a fonctionné comme j'avais imaginé ? Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné comme ce que j'avais imaginé ? Pourquoi est-ce que ce qui a fonctionné a fonctionné ? Et pourquoi est-ce que ce qui n'a pas fonctionné n'a pas fonctionné ? Le mettre sur papier, c'est en quelque sorte déjà le sortir de toi,
- Speaker #1
tu vois.
- Speaker #0
Et ça, je pense que c'est important d'avoir en tête que quand tu te refais le match dans ta tête... t'as pas la prise de recul, en tout cas t'as pas la même prise de recul que quand tu prends le temps de vraiment sortir les choses de toi, formaliser les choses, et surtout du coup avoir un support sur lequel tu vas pouvoir t'appuyer la fois suivante. En fait c'est une question de documentation, c'est la même chose que si je prends une métaphore, je sais pas à quel point elle sera pertinente ou pas. Mais tu vois, quand les capitaines de bateau, ils ont un journal de bord dans lequel ils notent au fur et à mesure ce qui se passe, etc. Et ça, ça permet d'avoir une trace, un historique, en fait, de ce qui se passe et de quelles ont été les conséquences de ce qui se passe, etc. En tant qu'entrepreneur, on n'est pas obligé de le faire tous les jours, mais je pense qu'à la fin d'un gros projet ou d'un truc où, enfin voilà, quand on se sent dans une situation où on est allé au bout de quelque chose, que l'issue soit... positif par rapport à notre objectif ou moins positif par rapport à notre objectif, c'est important de prendre ce temps. de documenter notre expérience, de la documenter d'un point de vue, je pense, émotionnel, parce que ça nous dit des choses, et de la documenter aussi d'un point de vue résultat, parce que ça nous dit des choses.
- Speaker #1
Super ça. Je crois que c'est un excellent conseil de sortir tout ça de soi, le poser, le rationaliser finalement, et se dire, bon ben voilà, c'est noir sur blanc, c'est écrit, qu'est-ce qui a marché, qu'est-ce qui n'a pas marché, pourquoi ça n'a pas marché, qu'est-ce que je vais faire différemment la prochaine fois. Et justement, à quel point est-ce qu'il faut continuer ou tenter ? Je reviens toujours à Edison et à son ampoule qui a essayé plus de 700 fois, je crois. Est-ce qu'il y a des signaux ? Selon toi, c'est très personnel. À quel point est-ce qu'il faut ? Persévérer, est-ce que tu aurais dû persévérer avec ton planeur ? Qu'est-ce qui t'a fait... Bon, là, c'était probablement une question aussi de finance, qui fait qu'il y a un moment où tu es obligé d'arrêter, tu n'as plus trop le choix. Mais si tu as un petit peu le choix, jusqu'à quand tu dois persévérer et continuer ? tu vis des petits échecs.
- Speaker #0
Je pense que ce qui est clé dans ça, c'est justement de faire un peu des suivis et de savoir détecter des indices, tu vois. Parce que tu peux avoir l'impression, je sais pas, imaginons, je fais un lancement et vraiment, j'ai pas du tout les résultats que je voulais. Genre, je voulais 20 et j'ai que 10, tu vois. Donc vraiment, je suis pas du tout à mon résultat. Je pourrais me dire, mais en fait, c'est un échec complet, je m'arrête. Oui, mais j'ai... quand même 10. De la même manière, je fais un lancement, j'imaginais X et j'ai 0. En fait, il n'y a pas que les chiffres qui comptent. Il y a aussi d'autres indices, je pense, qui sont importants à aller voir. Est-ce que j'ai eu des retours par rapport à ce que j'ai partagé ? Est-ce que j'ai senti que mon message trouvait un écho auprès des gens à qui je l'ai partagé ? Tout ça. Et après c'est encore une fois de regarder quels sont les paramètres, c'est une question de curseur un petit peu, de quels sont les curseurs que je peux faire bouger. et de voir comment est-ce que je fais différemment. Ce qui est sûr, c'est qu'en fait, on est obligé d'échouer et d'itérer pour arriver à quelque chose. Tu vois, là, je te disais mon business que j'ai arrêté. En réalité, avec le recul que j'ai aujourd'hui et l'expérience que j'ai aujourd'hui en tant qu'entrepreneur, probablement que je ne l'aurais pas arrêté. J'aurais fait différemment. J'aurais fait une refonte complète du truc. J'aurais peut-être, tu vois... revu mes prix, revu mon produit, revu mon package revu mon marketing, ça sans aucun doute puisque je partais de rien donc évidemment que c'est pas qu'il y avait des trous dans la raquette c'est qu'il y avait une raquette sans rien donc voilà mais je pense que ce qui est important c'est de voir aussi à quel point est-ce qu'on est encore aligné avec ce qu'on est en train de faire et pas juste ce s'accrocher au résultat tu vois il y a le résultat et puis il y a comment est-ce qu'on se sent aussi est-ce qu'on a encore de l'énergie et je crois que c'est aussi ok tu vois moi à ce moment là dans mon business j'avais pas l'énergie et je voyais pas d'issue parce que j'avais pas en fait les clés pour voir les issues qu'aujourd'hui je vois avec beaucoup plus de clarté encore une fois avec du recul et avec de l'expérience Et c'était la bonne décision, je pense, pour moi, d'arrêter à ce moment-là. Et je pense que c'est aussi important de suivre son intuition, tu vois. Mais c'est aussi de se demander, est-ce que je suis en train d'arrêter parce que je suis dans mes émotions par rapport à l'échec, ou est-ce que je suis en train d'arrêter parce que, rationnellement, j'ai besoin de faire différemment.
- Speaker #1
Je pense que quand on croit vraiment à son projet, on n'a pas envie d'arrêter. Même si on n'a pas les résultats.
- Speaker #0
Ben non. Bien sûr. Bien sûr qu'on n'a pas envie d'arrêter. Mais du coup, c'est de se demander, OK, comment est-ce que je prends... le problème par un autre bout pour essayer de déclencher le résultat que je veux et voilà je pense que c'est important de se demander si j'arrête là est-ce que j'arrête parce que je suis en train de vivre toutes les émotions de l'échec ou est-ce que j'arrête parce que rationnellement j'ai besoin pour plein de raisons différentes et c'est toujours des raisons un peu personnelles tu vois de faire autrement. Je pense que ce qui est important, par contre, c'est de ne pas prendre de décision quand on est dans l'émotion de l'échec.
- Speaker #1
De laisser décanter.
- Speaker #0
Oui, de laisser un peu décanter. Je te donne un exemple récent. J'ai créé une toute petite formation pour créer un gestionnaire de tâches qui t'aide à avoir un peu moins de charge mentale. C'est une formation que je n'ai pas sortie. A l'heure où on enregistre cet épisode, je l'ai offerte en bonus sur un autre lancement que j'ai fait. Et j'ai reçu un feedback sur la formation, parce que je mets systématiquement des formulaires de feedback sur mes formations pour qu'on puisse me faire des retours. Et j'ai reçu un feedback en mode, c'est tellement nul que même sur YouTube, je trouve des trucs gratuits, mieux faits. Donc c'est le truc, tu vois. Évidemment, tu vois, même là, quand j'en parle, évidemment que ça vient remuer des émotions de je me sens nulle. Ah là là, mais genre vraiment, c'est si nul que ça, ce que j'ai pondu, tu vois. Et factuellement, au moment où j'ai vécu l'émotion, je me suis dit... Alors, il y a eu deux choses qui se sont jouées déjà. J'étais en colère contre la personne parce que je me suis dit, franchement... Déjà, un, j'ai pas trouvé ça très constructif comme manière de le formuler, mais ça m'appartient, évidemment. Et j'étais en colère, tu vois, parce que j'étais là, mais je te donne un truc gratuitement, et toi, tu viens littéralement, tu le prends, et tu mets feu, et t'es en train de danser devant, tu vois. Donc j'étais en colère contre la personne, et je me suis dit aussi... Mais en fait, jamais je vais sortir cette formation. Aujourd'hui, je n'ai pas pris de décision de savoir si j'allais le faire ou pas. Je pense que je vais évidemment remanier des choses. Parce que j'entends aussi que peut-être ce n'était pas suffisamment bien construit, que je n'en sais rien, tu vois. Il y a forcément des choses à aller chercher, d'essayer de comprendre qu'est-ce qui s'est joué. Mais sur le moment, j'ai eu envie de me dire Ok, je prends la formation, je la mets à la poubelle. Et puis on n'en parle plus. Et en plus, comme c'est un échec, qui n'est pas visible, parce qu'en soi, c'est pas quelque chose que j'ai sorti, tu vois, et que voilà, je pourrais ne jamais en parler, et juste, ça reste entre moi et moi-même, et je balance ce truc. Aujourd'hui, j'ai pas pris de décision sur cette formation-là. Je vais voir, tu vois, c'est hyper récent, en vrai, tu vois, c'était, je sais pas, peut-être la semaine dernière, tu vois, que j'ai vu ce... que j'ai vu ce feedback-là. Donc je vais laisser décanter les choses, et puis quand j'aurai un peu plus de clarté, et que je serai moins aussi le nez dans le guidon en termes opérationnels dans mon business, je reviendrai sur le sujet et je me demanderai pourquoi est-ce que ça s'est passé comme ça, qu'est-ce que je peux faire différemment, quels ont été les paramètres qui ont joué sur ça, et je pense qu'il y a des paramètres qui sont dans ma responsabilité, et je pense qu'il y a aussi des paramètres que moi je ne maîtrise pas. Et c'est comme ça. Et c'est comme ça pour tout dans la vie, de manière générale. Dans les échecs, il y a une partie de nous, et puis il y a aussi une partie des autres, de la circonstance, de la météo. Enfin, tu vois, il y a un moment, si par exemple tu te maries et qu'il pleut des cordes le jour de ton mariage, tu peux considérer ça comme un échec si tu veux. Peut-être que toi, ta responsabilité, c'était de louer des barnum au cas où il pleuve, mais tu ne contrôles pas la météo. Donc il y a un peu ça aussi, cette prise de recul là qui est nécessaire. Mais encore une fois, quand on est dans nos émotions, on n'a pas cette prise de recul là.
- Speaker #1
Et justement, est-ce que tu as pris le temps de lire les autres réponses, les autres feedbacks, qui à mon avis devaient être positifs, mais là tu les oublies, tu as fixé sur celui-là ?
- Speaker #0
Ouais, c'est ça, en fait tu es tellement focalisée sur ce truc que tu ne vois même pas tout le reste. De la même manière, ça arrive qu'il y ait des gens qui rentrent dans mes formations et à qui ça ne plaît pas du tout, et parce qu'ils n'aiment pas la pédagogie, et pour plein de raisons, parce qu'ils trouvent ça... Parce que ça répond pas à leurs besoins aussi, peut-être. Et moi, j'ai ma part de responsabilité de comment est-ce que je peux améliorer les choses, qu'est-ce que je peux apporter en plus pour... enlever les trous dans la raquette potentiellement que ça identifie et il y a aussi la part de la responsabilité de la personne de est-ce que t'étais vraiment la cible de ce produit ? Peut-être pas tu vois. Par exemple ça m'arrive d'avoir des retours sur des formations où la personne me dit la formation était nulle parce que j'ai pas réussi à intégrer dans l'outil que moi j'utilise. Mais moi en fait mes formations c'est pas des formations sur des outils, c'est des formations sur des méthodes. Donc à partir du moment où tu lis le truc et que tu le vois soit t'acceptes de dire je prends la formation et je sais que ça va me demander potentiellement un petit effort pour passer de ce que toi tu présentes à ce que moi j'ai besoin de faire dans ma réalité soit tu le fais pas et du coup c'est pas grave mais en tout état de cause ce qui est sûr pour revenir un petit peu à notre question d'échec c'est que mon conseil c'est de pas prendre de décision quand on est dans ses émotions
- Speaker #1
Très bon conseil, je pense.
- Speaker #0
Prenez le temps d'aller faire autre chose, attendez que ça redescende. À la limite, notez l'émotion tant qu'elle est là et écrivez-la si vous avez besoin d'en garder une trace. Mais attendez que ça décante avant de revenir dessus. et de pouvoir l'analyser avec un prisme plus analytique, tout simplement, parce que je pense qu'on n'est pas capable d'analyse quand on est dans l'émotion.
- Speaker #1
Alors, justement, le contraire de l'échec, c'est la réussite, c'est le succès, c'est la victoire, etc. Quelle est ta définition de la réussite ? Et est-ce que tu penses que ta définition de la réussite a évolué, justement, avec tes sept années d'entrepreneuriat et les différents échecs, justement, que tu as vécus ? qu'est-ce que c'était avant et qu'est-ce que c'est aujourd'hui
- Speaker #0
Je trouve que c'est une question qui est hyper difficile à répondre, pas parce que je me la suis jamais posée, au contraire tu vois. Je suis la première personne à la poser à mes clients parce que la première chose qu'on fait quand je travaille avec des entrepreneurs c'est de poser les bases, c'est-à-dire de poser la vision. Vers où est-ce que tu veux aller ? Quel type de vie est-ce que tu veux construire ? Quel type de business est-ce que tu veux construire ? Donc ces questions-là je me les suis posées, j'ai mis très longtemps à comprendre que j'avais probablement une vision de la réussite qui était... pas tout à fait la vision de la réussite qu'on attend d'un entrepreneur. Parce que moi, je n'ai pas une vision de réussite qui est avec des grandes choses. C'est-à-dire que je n'ai pas une ambition de coacher des milliers de personnes. Je n'ai pas l'ambition de faire des millions d'euros. Je n'ai pas cette ambition-là. Moi, ma vision de la réussite, elle est plus dans je prends du plaisir dans ce que je fais. Même s'il y a des difficultés, on va dire qu'à 80%, j'ai une relation sereine et saine avec mon business. J'ai du temps pour moi et j'ai les moyens de faire les projets qui me tiennent à cœur. Et quand je dis j'ai les moyens de faire les projets qui me tiennent à cœur, je n'ai pas des gros besoins, tu vois. Donc je n'ai pas forcément l'ambition de gagner des milliers, des cents. Et ça, je pense que c'est un truc qui a du coup pas mal évolué en effet au fur et à mesure de mes années d'entrepreneuriat. Bon, clairement, on ne va pas mentir. Je pense que dans les premières années d'entrepreneuriat, Quand j'étais en mode survie, c'est-à-dire que je ne vivais pas totalement de mon activité et du coup, je vivais en quelque sorte avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête de comment est-ce que je vais... Je caricature, mais comment est-ce que je vais payer mon loyer la prochaine fois ? Je pense que c'est difficile d'avoir une définition de la réussite autre que je vis de mon business et j'arrive à couvrir et à mettre... Du beurre dans les épinards et des épinards dans le congélateur. Donc ça, c'est, je pense, la première définition de la réussite qu'on a presque tous et toutes quand on commence à entreprendre. Et puis une fois qu'on sort de cette phase de survie, c'est quoi la suite ? Et la suite, souvent, en tout cas, ce que beaucoup d'entrepreneurs... vise et ce vers quoi ils vont, c'est un objectif de croissance, de plus de chiffres d'affaires, plus d'apprenants, si on parle de gens qui font de la formation, ou plus de clients de manière générale, potentiellement une équipe pour venir soutenir toute cette structure, etc. Donc c'est une logique de développement et de croissance. Et en fait, quand moi j'ai commencé à poser ces objectifs-là, et à mettre une vision dans cette veine-là, j'ai senti que c'était pas pour moi. Ça collait pas. Parce que je crois qu'il y a un truc au fond de moi qui... qui a besoin de beaucoup d'agilité dans mon business et d'avoir... Alors, c'est probablement une illusion, tu vois, mais d'avoir la possibilité d'avoir un maximum de temps pour moi. Mais en même temps, j'ai aussi besoin de contact humain, etc. Mais du coup, pour avoir ça, en fait, si je devais faire grandir... Enfin, si mon objectif, c'est de faire grandir mon business à l'infini, j'aurais fait des choix différents en termes de business model, sur plein de choses. en fait moi je me reconnais pas trop dans ce truc de croissance parce que je me dis et c'est peut-être une croyance j'en sais rien mais en tout cas pour l'instant c'est une croyance dans laquelle je me sens bien donc ne venez pas gratter ma croyance sans savoir que plus je vais avoir envie de faire grossir mon business, plus ça demande des ressources, des ressources humaines, des ressources en termes d'investissement, etc. Plus ça me demande des ressources, et plus je vais avoir besoin de faire grossir le flux d'entrée de ces ressources, c'est-à-dire les bons euros qu'on fait rentrer sur notre compte en banque, et du coup, plus j'ai besoin de faire rentrer d'euros, et plus je vais me mettre de pression, et plus ça va générer du stress, et du coup, plus je m'éloigne finalement de ma vision de moi en train de boire ma tisane. au coin du feu et de bouquiner tranquillement. Parce que moi, je n'ai pas cette vision de... Mais ça, ça a été assez récent comme prise de conscience de... Finalement, moi, je ne veux pas toujours plus. Ça me va très bien d'avoir un business. à échelle humaine, avec moi, quelques personnes avec qui je travaille, mais qui finalement soient ultra optimales, on va dire, en termes de rémunération et en termes de qualité de vie derrière pour moi. C'est l'idéal ? J'ai plus cette vision-là de me dire, ok, je vais avoir une équipe, faire ci, faire ça. Et je pense qu'il y a aussi un truc qui a été une prise de conscience, c'est que j'adore mon rôle de chef d'entreprise, mais je ne veux pas que être chef d'entreprise. C'est-à-dire que je ne veux pas que être dans une posture où je m'occupe de la stratégie, je gère des équipes, je suis la vitrine de mon business, mais je ne suis plus dans l'opérationnel. J'aime l'opérationnel, en fait. J'aime être devant les gens à coacher. C'est ça qui me... Je suis équipée, sincèrement. Demain, tu me dis, Claire, tu peux coacher selon tes règles du jeu, sans avoir tout le reste à gérer, mais je signe sans aucun problème. Parce que mon kiff, c'est pas qu'être entrepreneur, c'est surtout être coach, en fait. Et l'entrepreneuriat, pour moi, est un moyen d'être coach. et d'apporter de la valeur aux gens et d'aider les gens en ayant mes propres règles du jeu et mon propre fonctionnement.
- Speaker #1
Super, très intéressant. Très intéressant, on est en train de vivre la même chose puisque nous, on a accueilli trois alternantes depuis deux mois et je vois que la posture a complètement changé. Et c'est un nouveau job, c'est Eugénie qui s'en occupe, et c'est vraiment un nouveau job de nouvelles compétences et une nouvelle posture. Et on s'éloigne quelque part de ce qu'on était à la base supposé faire pour faire autre chose. Et c'est pas évident qu'on aime faire cette autre chose.
- Speaker #0
Complètement. Et ça je pense que c'est... Et y'a pas de bonne réponse, tu vois. Y'a des gens qui vont s'épanouir à fond dans cette transition et dans cette nouvelle posture de 100% chef d'entreprise. ...entreprise manager chef d'orchestre. Et il y a des gens... qui vont pas du tout s'épanouir là-dedans. Et moi, je sais que factuellement, ça va pas m'éclater, tu vois. Ça va pas m'éclater d'avoir...
- Speaker #1
Oui, à gérer tout ça, oui.
- Speaker #0
Ouais, à gérer tout ça, à me dire en fait, il faut qu'à 9h, je sois au bureau parce que j'ai une équipe à gérer qui attend après moi. Non, genre, moi, vraiment, je le vois, encore une fois, c'est mon prisme, comme un cadre qui va me restreindre trop. Et du coup, je préfère mille fois... avoir un business qui soit plus petit, mais qui me permette d'avoir une flexibilité beaucoup plus grande aussi, qu'un business beaucoup plus gros, où en fait, tu crées une machine qui te demande énormément d'anticipation. Enfin, voilà. En fait, il y a vraiment plein d'enjeux qui se jouent. Si demain, je décide de... D'ailleurs, c'est en train de se faire, tu vois, mais si demain, je décide de prendre un mois off... évidemment qu'il y aura des ajustements à faire je peux pas juste dire ok ciao les gars je disparais pendant un mois et je gère plus rien évidemment que ça va demander un petit peu de préparation et que ce sera peut-être pas un mois complet en off complet mais je peux le faire c'est à dire vraiment décider de retourner dans ma petite coquille là et puis de reprendre cette énergie là versus quand t'as un business où t'as des équipes Et du coup, en fait, qu'est-ce que ça fait le fait d'avoir un gros business et du coup une grosse machine ? C'est que mécaniquement, ton seuil de rentabilité, il fait un saut énorme. Et du coup, ça rend le fait d'être capable de s'arrêter, de prendre du temps pour soi, potentiellement de digérer les échecs aussi, etc. beaucoup plus lourds, beaucoup plus compliqués, beaucoup plus difficiles, parce qu'effectivement, il y a des gens à payer, il y a de la trésor qui sort tous les mois, etc. Donc voilà, en tout cas, tout ça pour te dire que oui, évidemment, ma vision de la réussite a énormément changé, et elle change aussi au fur et à mesure de mes expériences, de mes prises de conscience, et comme tu dis, de mes échecs, il y a des choses qui bougent forcément. Là où je pense que c'est important de le dire, c'est que tu vois, moi je me sentais justement en situation d'échec, par rapport à cette vision de je ne me reconnais pas dans ce truc de croissance et de faire plus et d'aller plus loin etc et du coup je vivais ça comme une non normalité quelque chose qui était qui n'était pas qui n'était pas normal quand t'es entrepreneur mais aussi parce qu'on m'a enfin on m'a, c'est moi toute seule et puis aussi les contenus qu'on consomme tu vois mais ce truc de devenir chef d'entreprise etc je suis chef d'entreprise mais chef d'entreprise c'est une question de posture, c'est pas que une question de tâche et tu peux être chef d'entreprise en étant tout seul dans ton business comme tu peux ne pas du tout être chef d'entreprise avec 10 personnes en dessous de toi, c'est vraiment une question de posture pour moi et de mindset c'est pas une question d'équipe et de taille de business
- Speaker #1
super,
- Speaker #0
c'est top top top la réussite c'est être là où on a décidé d'être et où on veut être c'est surtout ça et ça se mesure c'est très personnel et c'est ok de changer d'avis aussi peut-être qu'on se reparle dans 3 ans il y a 4 ans je disais je serais jamais coach parce que c'est tous des baratineurs bon aujourd'hui je suis coach donc voilà qu'est-ce qu'on en pense je ne sais pas peut-être que dans 3 ans j'aurai une vision complètement différente parce que j'aurai des envies différentes et que du coup Oui, j'aurais une vision de croissance, d'équipe, de structure différente, j'en sais rien. Ce qui est sûr, c'est que c'est ok d'avoir une vision de la réussite qui est très personnelle et de ne pas forcément juste s'appuyer sur ce qu'on voit chez les autres. Et c'est aussi ok de changer d'avis, ou en tout cas de la faire évoluer, en fonction de nos envies, en fonction de nos besoins, et du coup derrière, après, de se mettre en action pour aller vers ce vers quoi on a envie d'aller.
- Speaker #1
Super, vraiment Claire, merci beaucoup pour t'être livrée. Et ça, c'est plutôt cool. Donc pour finir, qu'est-ce que tu voudrais donner comme conseil à nos auditrices pour repenser peut-être leur relation à l'échec ? Tu en as donné plein, donc tu peux les reprendre si tu veux, les résumer et rappeler les plus importants.
- Speaker #0
Alors mon premier conseil, c'est d'accepter entre guillemets, alors je sais que c'est pas facile et pour être très honnête, c'est encore un processus. C'est un travail en cours pour je pense 99,9% des entrepreneurs, mais accepter que l'échec fait partie du chemin. Je pense que c'est un truc qui est important de se le répéter, de faire un peu méthode Coé, tu vois, mais c'est important de se le répéter. Le deuxième truc, c'est d'être OK avec le fait de vivre des émotions d'échec. C'est normal de ne pas être vraiment en mode OK, c'est un échec, échec, opportunité. Laissez-vous le temps. Pour moi, la digestion de l'échec, c'est comme une bonne brioche. Tu as besoin de faire lever le truc avant de pouvoir l'enfourner. Pareil, on prend le temps. C'est OK de prendre ce temps-là et de ne pas rebondir tout de suite. Et je pense qu'après, si on part sur des choses un petit peu plus pratico-pratiques, on parlait d'objectifs et tout à l'heure, tu me demandais comment est-ce qu'on fait pour éviter l'échec. on peut pas éviter l'échec si j'avais la potion magique anti-échec crois moi bien que je la partagerais au plus grand nombre y compris à moi même mais par contre ce qu'on peut faire c'est se donner des objectifs avec des paliers un peu comme dans les jeux vidéo tu te dis ok Mario Kart tu gagnes la coupe de bronze la coupe d'argent ou la coupe d'or avec un 50 centimètres cube exactement non Là, tu peux faire la même chose sur les objectifs, c'est ce qu'on appelle la méthode BMW. B c'est bien, M c'est mieux et W c'est waouh. Donc en fait c'est de se dire, plutôt que d'avoir un objectif monolithique et c'est très binaire tu vois, oui j'ai atteint mon objectif, non j'ai pas atteint mon objectif, on a le droit de se mettre une échelle d'objectifs. C'est-à-dire de se dire, c'est quoi le truc où si je l'atteins, bah déjà ce serait bien. Et puis... L'objectif du milieu, ce serait encore mieux si j'avais ça. Et l'objectif waouh, c'est vraiment je me suis dépassée et ça va au-delà de ce que je pouvais rationnellement espérer. Et le fait d'avoir des objectifs BMW, ça permet aussi de relativiser un petit peu les choses et de ne pas paver la route pour se mettre soi-même en situation d'échec. Parce qu'on ne va pas mentir quand on se met des objectifs qui sont trop ambitieux par rapport. aux ressources de manière très large dont on dispose, ressources de temps, ressources d'énergie, audience par exemple, si on parle de vente, ce genre de choses, en fait on se tire tout seul une balle dans le pied, ça n'a pas d'intérêt. Donc mettez-vous des échelles d'objectifs, et vous verrez que souvent ça fait redescendre la pression, ça fait redescendre la pression sur ça, et puis voilà, une fois que vous avez votre objectif et que vous avez votre plan d'action, concentrez-vous sur le fait de suivre le plan de match. parce que c'est jamais fini tant que c'est pas fini donc il y a toujours des choses à faire jusqu'au bout et que c'est plus facile je pense de ne pas se sentir en situation d'échec quand on sait qu'on a fait de notre mieux pour atteindre l'objectif et je pense qu'il y a aussi ce truc là de même si le résultat est pas à la hauteur bah moi j'ai agi à la hauteur de ce que j'avais envie de faire et voilà et il y a et on fait du coup une fois qu'on a ça déjà on se félicite qu'on ait atteint nos objectifs ou pas on a fait de toute façon de notre mieux faire de notre mieux ça veut pas dire faire tout ce qu'on avait prévu dans notre plan d'action c'est faire ce qu'on est capable de faire à l'instant T de ce qu'on avait prévu dans notre plan d'action ça aussi c'est une bonne leçon qu'on apprend je pense au fur et à mesure c'est pas parce qu'on a pas fait parfaitement qu'on a pas fait de notre mieux hum ne culpabilisez pas de ne pas faire parfaitement je dis ça je suis la première à culpabiliser mais c'est l'idée donc voilà mettez vous des échelles d'objectifs et puis faites une petite revue quand vous avez quand vous clôturez quelque chose quand vous clôturez quelque chose que ce soit une clôture en mode j'ai tout déchiré c'était trop bien ou une clôture en mode mon dieu je suis vraiment la dernière roue du dernier des carrosses de l'entrepreneuriat c'est important de vivre ces émotions et puis après de prendre du recul pour décortiquer les choses super,
- Speaker #1
merci mille fois je pense que c'est très aidant et beaucoup de bon sens dans tout ça c'est top top top tu veux nous partager ton actualité ? où est-ce qu'on peut te retrouver déjà ?
- Speaker #0
où est-ce qu'on peut me retrouver ? principalement sur mon podcast Bye Bye Procrastination donc du coup c'est un podcast sur lequel contrairement à ce que le titre laisse entendre je ne parle pas que de procrastination mais je parle d'organisation de structuration et d'efficacité pour les entrepreneurs on peut me retrouver Du coup, sur la newsletter, c'est là où je suis la plus active en ce moment. Je pourrais dire sur Instagram aussi. Je ne suis pas très active sur Instagram, mais si vous avez envie de venir me faire un petit coucou pour me dire ce que vous avez pensé de cet épisode, il ne faut pas hésiter à venir me mettre un petit message là. Voilà, je pense que c'est déjà bien.
- Speaker #1
Et au niveau actualité ?
- Speaker #0
Au niveau actualité, écoute, là je pense que ça va être un petit peu tard, mais je suis en train de recruter la nouvelle promotion de mon programme de coaching BFS, donc Better Faster Smarter, qui est un accompagnement sur plusieurs mois pour organiser et structurer son business. mais vraiment généralement mes actualités elles sont sur mon podcast donc j'aurais envie de dire actualité sur le podcast venez voir sur le podcast cliquez sur le premier épisode qui vous parle ou sur aucun s'il n'y en a aucun qui vous parle je ne vous aimerais pas moins et puis voilà super
- Speaker #1
Claire encore merci c'était génial et bah écoute on est ravie d'avoir eu cet échange avec toi et de pouvoir le partager parole de miracle parole de miracle merci Si vous avez aimé cet épisode et que vous voulez nous le faire savoir, pensez à lui mettre 5 étoiles et à vous abonner à notre podcast pour être notifié à la sortie d'un nouvel épisode. Et si vous voulez retrouver les ressources liées à cet épisode, n'hésitez pas à vous rendre sur lsomeraqui.com slash podcast. Vous trouverez de nombreuses ressources pour vous aider à entreprendre avec amour, passion et créativité comme une vraie méraqui.