undefined cover
undefined cover
Au cœur des secrets de la Tapisserie d'Aubusson avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson cover
Au cœur des secrets de la Tapisserie d'Aubusson avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson cover
Paroles de Patrimoines - Patrimoine, culture et tourisme durable

Au cœur des secrets de la Tapisserie d'Aubusson avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson

Au cœur des secrets de la Tapisserie d'Aubusson avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson

51min |27/04/2022
Play
undefined cover
undefined cover
Au cœur des secrets de la Tapisserie d'Aubusson avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson cover
Au cœur des secrets de la Tapisserie d'Aubusson avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson cover
Paroles de Patrimoines - Patrimoine, culture et tourisme durable

Au cœur des secrets de la Tapisserie d'Aubusson avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson

Au cœur des secrets de la Tapisserie d'Aubusson avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson

51min |27/04/2022
Play

Description

Cet épisode est une rencontre avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson. Nous vous emmenons à travers les univers de nos héros de sagas fantastiques préférés ou encore des nos animés préférés. En effet, Emmanuel Gérard nous fait plonger dans l'ambiance fantastique des métiers d'art tissés et d'art textiles, au cœur des futurs projets qui verront le jour à la Cité ainsi que dans les différents métiers et étapes que nous retrouvons quant à la création d'une tapisserie.


Vous pensiez la tapisserie poussiéreuse ? Venez écouter cet épisode de Paroles de Patrimoines qui vous donnera une toute autre vision des tapisseries d'antan et de maintenant ! Soyez curieux ! 


Dans cet épisode :

Nous parlerons de l'histoire de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson

de ce savoir-faire ancestral, des différents métiers d'art qui gravitent autour de cet art tissé, des univers de Miyasaki et Tolkien, du rôle de la Cité quant à la dimension contemporaine des Tapisseries d'Aubusson, de l'inscription de cet art à l'UNESCO, des projets à venir.... mais nous irons également à la rencontre d'un homme, celui qui incarne comme une icone la Cité, Emmanuelle Gérard. A travers cet épisode, il nous confit son parcours et son attache à ce territoire, à l'histoire de la tapisserie et son emerveillement inépuisable quant à ce savoir-faire qu'il découvre chaque jour comme au premier jour. 


📌La Cité Internationale de la Tapisserie 

📌Le Pays Sud Creusois et ses paysages emblématiques

📌La vallée des peintres


🔍L'Univers de Tolkien

🔍 L'Univers de Miyasaki et des Studios Gibli


Nos réseaux : 

Youtube : Paroles de Patrimoines 

Instagram : @paroles_de_patrimoines 

Le site web : www.parolesdepatrimoines.fr  


Tourisme - Culture - Patrimoine - Savoir-faire - Tourisme durable - Slowtourisme - Podcast patrimoine - Podcast Culture - Podcast Tourisme - Territoires ruraux - Patrimoine français - médiation culturelle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast Parole de Patrimoine,

  • Speaker #1

    le podcast qui vous donne les clés pour observer et comprendre les patrimoines de vos territoires.

  • Speaker #0

    Je suis Léa,

  • Speaker #1

    je suis Azélie,

  • Speaker #0

    envie de partir à l'aventure, de découvrir ce qui se cache à côté de chez vous ?

  • Speaker #1

    Ensemble, on va vous faire découvrir le patrimoine sous toutes ses formes.

  • Speaker #0

    Le petit patrimoine,

  • Speaker #1

    le patrimoine naturel,

  • Speaker #0

    le patrimoine thermal,

  • Speaker #1

    le patrimoine industriel,

  • Speaker #0

    le patrimoine culturel.

  • Speaker #1

    Retrouvez-nous une à deux fois par mois sur une thématique qui vient d'écrire. un des aspects du patrimoine. En format duo ou en format invité,

  • Speaker #0

    on vous donne nos meilleurs tips et nos recommandations pour vous faire partager l'envie de partir à la découverte des différents patrimoines de vos territoires. Et c'est parti pour l'épisode du jour ! Nous sommes partis à la découverte de la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson, en Creuse, pour rencontrer M. Emmanuel Gérard, directeur de la Cité. Dans cet épisode, nous parlerons des savoir-faire autour de la tapisserie, des métiers d'art dans les territoires, de l'inscription UNESCO, sans oublier les univers de Tolkien et Miyazaki des studios Ghibli. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour M. Gérard.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation et de nous recevoir aussi au sein de la Cité... internationale de la tapisserie à Aubusson. Est-ce que vous pouvez vous présenter ? Vous présentez qui êtes-vous, vos multiples casquettes, vos différentes fonctions, et qu'est-ce que c'est que la cité de la tapisserie ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je suis Emmanuel Gérard, je suis le directeur de la cité internationale de la tapisserie. J'ai en fait monté avec, bien sûr, des élus. D'abord, Jean-Jacques Lozac, président du conseil général, puis Valérie Simonnet, présidente du conseil départemental. Ce projet de Cité internationale de la tapisserie qui a commencé véritablement en 2010 et puis qui s'est concrétisé par la transformation du bâtiment qui était l'ancienne école nationale d'art décoratif dans laquelle vous êtes et qui a ouvert avec cette nouvelle fonction en juillet 2016. Je m'occupe de cet établissement, mais il y a également, on a forcément des fonctions... parce qu'un établissement comme une institution comme celle-ci doit rayonner sur un territoire, elle ne vit pas repliée sur elle-même. Je suis notamment membre du bureau de l'Office du tourisme au Buisson-Felten, membre du conseil d'administration du comité régional du tourisme de Nouvelle-Aquitaine. Voilà, enfin parmi quelques... Quelques fonctions, je m'occupe aussi de l'association France PCI qui regroupe les éléments français qui sont au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. Et j'en suis, Pierre Saner en est le président et j'en suis le vice-président et on regroupe à peu près tous les éléments français qui sont inscrits à l'UNESCO.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que vous pouvez nous présenter vos différentes missions au sein de la Cité ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que la Cité internationale de la tapisserie et quel est votre rôle en tant que directeur ?

  • Speaker #2

    La Cité internationale de la tapisserie comprend cinq missions. Une mission qui est une mission d'institution muséale, et donc de présenter, conserver et de présenter des œuvres. Et puis de faire un travail de médiation autour. Elle a une mission qui est très forte parce que les élus l'ont souhaitée en créant un outil de financement de la création contemporaine qui s'appelle le Fonds Régional pour la Création de Tapisseries Contemporaines. Et on a eu une politique... très forte dans ce domaine. En 2020, on a fait une exposition sur 10 ans de création contemporaine et dans les 10 années entre 2010 et 2020, on a créé plus de 30 œuvres contemporaines. D'accord. Avec tout le travail de préparation, tout le travail de tissage. On est un lieu de pérennisation de la filière de production avec... ce que nous pose en termes d'exigence l'inscription UNESCO, c'est-à-dire la transmission des savoir-faire. Et donc on doit être très attentif à cette transmission des savoir-faire. On doit faire en sorte que tous les chaînons qui permettent une production de tapisserie puissent continuer à exister. Et donc vous savez qu'une tapisserie d'Aubusson, c'est le chaînage de différents savoir-faire, depuis filateur, teinture, lissier. cartonnier, restaurateur, donc c'est un élément qui est très important et qui a fait qu'on a très vite mis en place une formation qui est une formation professionnelle financée par le conseil régional et mise en œuvre par le Greta Limousin en lien étroit avec nous. On a un point qui est bien sûr le développement de la destination touristique et vous voyez bien que... La perspective de la cité et le démarrage de la cité ont fait qu'un certain nombre d'investissements se sont faits au niveau de l'hôtellerie, de la restauration et qu'on a aujourd'hui un certain nombre de sociétés qui représentent quand même quelques dizaines d'emplois au total nouveaux sur la région d'Aubusson à la suite de l'ouverture de la cité. Et puis on est aussi dans une logique de se dire qu'au fond la tapisserie d'Aubusson c'est un phare, c'est un phare qui représente un grand savoir-faire qui est internationalement connu, mais qu'il faut en profiter pour développer des activités art textile, art tissé. Et donc a été inaugurée il y a maintenant une dizaine de jours la ville de la Château-Favier pour héberger notamment sous forme de, à la fois pépinière, tiers-lieu. Hôtel d'entreprise en matière de design textile, on va dire, pour faire simple, que petit à petit on est en train de continuer à développer. On a reçu ce label Manufacture de proximité d'un dossier qu'on conduit avec l'association Lénamac. Donc on doit être... probablement, enfin en tout cas dans les 20 premiers, on est la seule institution qui a à la fois une collection labellisée Musée de France et qui est en même temps manufacture de proximité. Et donc vous voyez que l'idée qu'on a de la... et qui a été portée par les élus au départ, c'était l'idée de dire, c'est bien sûr faire face à la nécessité d'extension d'un musée, mais c'est beaucoup plus qu'un musée, c'est vraiment un lieu qui a à la fois une exigence... en termes artistiques et culturels, mais qui aussi a la volonté très forte de prendre en compte le développement économique de son territoire et les activités qui peuvent être développées autour et au-delà même de la tapisserie d'Aubusson stricto sensu.

  • Speaker #0

    C'est un rôle de moteur un peu dans l'écosystème sur le territoire à plus ou moins grande échelle.

  • Speaker #2

    Alors on essaye d'avoir un rôle important. Il y a des partenaires. Je pense au travail qu'on fait aussi avec les Namacs, le travail qu'on a fait avec la Chambre de commerce pour l'ouverture de la ville à Château-Favier. Mais je crois qu'effectivement, on a la chance d'avoir un nom qui est un nom internationalement connu. La tapisserie d'Aubuisson, il en existe dans tous les lieux de pouvoir à travers le monde. Et donc... C'est un grand savoir-faire de la France et donc il fallait apporter une réponse. Alors cette réponse, elle a été, comment dirais-je, aussi une réponse à l'inscription de la tapisserie d'Aubusson au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO, mais on peut peut-être y revenir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    on y reviendra plus tard sur cette question de l'UNESCO.

  • Speaker #1

    Vous nous avez parlé de métiers de savoir-faire. C'est lié, bien sûr, à un patrimoine qui nous est cher. Et justement, quelle est votre définition du patrimoine, à vous précisément, si vous deviez le définir ?

  • Speaker #2

    Vous savez, on pourrait passer des colloques entiers à le définir. Moi, j'aime bien la définition simple de dire que le patrimoine, c'est quelque chose qu'on reçoit et qu'on transmet. Je crois qu'il faut rester sur une... Une définition simple, même si elle n'est pas caricaturale, mais elle est un petit peu limitée. Mais quand on s'inscrit dans une grande histoire qui commence ici en 1457, on est forcément un peu humble et on se dit qu'on est à un moment parmi d'autres. Le but, c'est qu'à la sortie de ce moment, on ait apporté une valeur ajoutée par rapport à ce qui existait à l'entrée.

  • Speaker #0

    Et par rapport au savoir-faire, justement ? Qu'est-ce que, pour vous, ça représente, le savoir-faire et les métiers du savoir-faire ?

  • Speaker #2

    Le savoir-faire, c'est vraiment quelque chose de très important, parce que là, on est vraiment dans la tapisserie d'Aubusson, dans une confrontation entre un métier d'art, et donc un métier d'art, c'est forcément créé par l'accumulation de savoir-faire, et en plus ici... Vous voyez bien que le savoir-faire, il n'est pas unique, il est composé de différents éléments qui sont eux-mêmes portés par des spécialistes, parce que la question de la teinture, c'est très particulier, ce n'est pas la même chose que la filature, ce n'est pas la même chose que le tissage et le rôle des lissiers, et qu'on a la chance ici d'avoir... une communauté professionnelle et d'être à une échelle qui permet un échange au niveau de la communauté professionnelle. Ça veut dire des choses qui sont testées, qui peuvent être échangées. Vous voyez, on n'est pas dans une logique qui est une logique de process complètement industriel. On est dans cette logique de savoir-faire d'un côté et qui se retrouve face à une création, un élément de création et qui se retrouve dans un rapport d'interprétation. entre un projet plastique fait par un créateur, on va dire, un artiste, on peut dire un créateur pour être encore plus global, et puis la manière dont ce projet va être traduit, va être interprété, et comment on va mettre en œuvre tous les éléments qui vont permettre d'aboutir à ce tissage et à cette tapisserie. Mais la question de, vous avez le savoir-faire, vous avez la communauté professionnelle, et vous avez aussi cette question de la confrontation à la création qui est importante.

  • Speaker #0

    Et vous nous avez parlé de lissier, pour nos auditeurs, c'est peut-être pas forcément évident, est-ce que vous pouvez expliquer un petit peu ce que c'est ?

  • Speaker #2

    Alors lissier, ça s'écrit ici avec deux S, dans le nord de la France, ça peut s'écrire plutôt avec un C à la place des deux S. En fait, une époque, on disait un tapissier, sauf que maintenant un tapissier, c'est vraiment devenu un... quelqu'un qui fait de la tapisserie de sièges, qui va recouvrir votre canapé ou les fauteuils que vous avez hérités de votre grand-mère. Mais on est, en fait, dans ce métier lissier, c'est vraiment... le personnage qui est au cœur du projet puisque quand on va commander une œuvre, on va commander son tissage à un lissier qui après lui va se retourner vers le filateur, le teinturier, etc. Donc la question des savoir-faire, elle est importante parce que, vous savez, quand on a fait avec le Greta Limousin, on a essayé de faire complètement la maquette de la formation qui est donnée aujourd'hui aux lissiers. Il a fallu vraiment avoir une réflexion là-dessus, comment on va permettre aux lissiers, qui sont souvent un petit peu chefs d'orchestre du tissage, comment ils peuvent... utiliser les savoir-faire, comment il peut les sélectionner, comment il peut interroger ceux qui les détiennent. Et donc on a vraiment, je crois, ce rôle à la cité d'être très attentif à la pérennité de ce qui existe et puis à l'enrichissement. C'est la différence entre le patrimoine mondial de l'UNESCO et le patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un lieu, c'est un site, c'est un paysage, c'est un monument. Le patrimoine culturel immatériel, c'est un flux, c'est un savoir-faire qui bouge. Et par exemple, le savoir-faire de la tapisserie, quand on le confronte par exemple à des exigences d'artistes autour d'une création contemporaine, Il va être obligé de trouver des solutions à des problèmes auxquels il n'avait pas été forcément confronté. Et donc, vous voyez, cette idée de flux du patrimoine culturel immatériel est vraiment importante.

  • Speaker #0

    Justement, on parlait de savoir-faire. Qu'est-ce qui vous lie, vous, à cette question des savoir-faire ? Pourquoi vous vous êtes retrouvé dans ce domaine-là ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai été, dans une vie antérieure, j'ai été consultant en ingénierie culturelle et touristique. Et en fait, je suis intervenu en Creuse plusieurs fois. Je suis intervenu une première fois sur ce que la DATAR, la Délégation d'aménagement du territoire, appelait à l'époque les pôles d'économie du patrimoine. Et donc j'étais intervenu sur un pôle d'économie du patrimoine qui recouvrait le sud du département de l'Indre et le nord du département de la Creuse, et qui a mis en évidence notamment... la question des peintres de la vallée de la Creuse et la question de Georges Sand également. Je suis intervenu également sur les portes touristiques du département, c'est-à-dire la stratégie départementale de dire il y a la vallée des peintres pour le nord et l'ouest du département, et la tapisserie d'Aubusson, à Aubusson et à Feltin, pour le sud creusois. Et en fait, un jour, j'ai eu envie de prendre un projet complètement en main. Et quand j'ai vu qu'il y avait une recherche de chef de projet pour le syndicat mixte qui s'appelait à l'époque le syndicat mixte pour le développement culturel et économique de la tapisserie d'Aubusson, je me suis dit que c'était vraiment un sujet intéressant parce que... c'est quand même un patrimoine qui a des possibilités tout à fait extraordinaires. Moi, j'ai travaillé sur pas mal de patrimoines quand j'étais consultant, mais des patrimoines qui ont à la fois un volet métier d'art, mais aussi qui sont dans une interaction aussi forte avec de la création artistique, avec des grandes images, avec tout ça. C'est quand même quelque chose de... d'extrêmement riche et puis en même temps la tapisserie ça peut être oeuvre d'art mais ça peut être aussi dans le domaine du luxe, ça peut être dans le domaine de la décoration, ça peut être à la fois tapisserie, tapis, mobilier, il y a une diversité extraordinaire et c'est vrai que je me souviens comme consultant être allé un jour... J'étais passé pendant qu'il y avait l'exposition d'été, et je me souviens être allé dans l'église du château à Feltin voir l'exposition en fin de journée quand il n'y avait personne. Je crois que j'étais le seul visiteur. C'était très peu de temps avant la fermeture de la journée. Et j'avais été très ébloui par ces grandes tentures, par le rapport qu'il y a de cet art monumental. à celui qui le regarde, et c'est un souvenir qui m'est toujours resté, et c'est pour ça que j'ai eu envie de m'en occuper.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez nous parler justement de son inscription à cette tapisserie d'Aubusson à l'UNESCO et pourquoi la tapisserie en fait partie et comment vous avez fait pour l'inscrire ?

  • Speaker #2

    Vous savez, je vais être très humble, ce n'est pas moi qui me suis occupé de l'inscription UNESCO. En réalité, c'était un sous-préfet d'Aubusson qui s'était fait détacher de la cour. cour administrative d'appel de Poitiers, qui avait envie de faire autre chose pendant trois ans, et qui est venu à Aubusson, et qui s'est dit, mais qu'est-ce que je pourrais faire, puisque la durée de ma présence est limitée, qu'est-ce que je pourrais faire qui reste ? Et à l'époque, il y avait eu en 2003 la convention de l'UNESCO, dont on fêtera les 20 ans l'an prochain. du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Et il s'est dit, c'est vrai qu'on ferait rentrer la tapisserie d'Aubusson, qui est quand même connue partout, on la ferait rentrer dans ce... il ferait bénéficier de cette inscription PCI UNESCO, ce serait quelque chose de formidable. Et donc il a vraiment mis en place, organisé les choses, pour arriver à présenter un dossier, et c'était dans la première vague de dossiers. C'était dans la première vague de dossiers. L'UNESCO a, je pense, aussi été intéressé par le fait d'avoir un savoir-faire qui est connu. Parce que je me souviens qu'à l'époque, il y en avait un certain nombre qui étaient sortis dans différents pays. Et qu'à chaque fois qu'on en citait trois, tous les journaux d'information, il y avait forcément la tapisserie d'Aubusson dedans. Parce que ça voulait dire quelque chose et ça parlait à beaucoup de populations. Alors, ça parlait peut-être moins à votre génération qu'à la génération de mes parents, de mes grands-parents, parce que la tapisserie d'Aubusson, c'était connu, c'est un peu trivial ce que je vais dire, mais comme le Nougat de Montélimar. C'était vraiment très, très connu.

  • Speaker #0

    C'est une institution et une reconnaissance internationale, déjà, avant l'institution.

  • Speaker #2

    Oui, mais qui s'était un peu perdue au niveau du grand public. Pourquoi ? Parce qu'il ne s'est pas passé énormément de choses pendant 20 ans. En gros, entre 1990 et 2010, il n'y a pas eu énormément de choses. Et donc, si vous voulez, il y a toute une génération, sauf ceux qui faisaient des études d'art et de patrimoine, qui ne connaissaient plus ce que c'était, qui ne savaient plus ce que c'était, alors qu'avant, c'était vraiment quelque chose d'extrêmement connu. Si vous voulez, la cité... de la tapisserie au fond ça a été la réponse à cette inscription. En réalité le projet existait avant mais ça a permis de dire au fond on va dans la bonne direction parce que maintenant qu'on a cette reconnaissance internationale on est un patrimoine de l'humanité il fallait trouver un moyen de répondre un moyen d'assurer la pérennité parce qu'il y avait quand même de vraies difficultés à cette époque là. Et vous voyez que je pense que les élus ont bien fait de le faire, parce qu'aujourd'hui, on est plutôt... Les entreprises, ateliers, manufactures sont plutôt débordées d'activités que l'inverse. Donc les choses ont quand même bien évolué de ce point de vue.

  • Speaker #0

    Et ça a peut-être permis aussi au niveau du grand public d'avoir une nouvelle reconnaissance, une nouvelle vague pour toucher un public nouveau.

  • Speaker #1

    Une nouvelle dynamique, parce que vous nous parliez d'un temps où la tapisserie, au final, était un peu... perdue. Et est-ce que justement cette cité de la tapisserie, avec son inscription, elle a remis au goût du jour la tapisserie ?

  • Speaker #2

    Si vous voulez, la tapisserie, regardez dans votre génération, dans votre génération, même encore aujourd'hui, il y a encore beaucoup de travail à faire, mais enfin c'était quand même souvent, on va dire, un tissage marronnasse accroché dans un château. Et donc aujourd'hui, il fallait reprendre. D'abord, il y avait une solution qui était fondamentale, et je crois que c'est vraiment tout le monde en a été conscient dans le projet, mais il fallait la réaliser, c'était le rôle de la création contemporaine. C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas imaginer un projet comme ça sans avoir une création contemporaine très audacieuse. Et ce qu'on a essayé de faire et de rendre parlant, on évoquait tout à l'heure... La tapisserie bleue de Marie-Cyrgues, qu'on appelle plus communément la bâche, qui est un trompe-l'œil, c'est une tapisserie qui parle à tout le monde et qui fait s'interroger sur sa perception, sur un rapport à l'œuvre. Donc il y avait vraiment une nécessité de changer très profondément les choses là-dessus. Et on l'a fait à travers cette constitution d'infocontemporain, on l'a fait aussi à travers de grandes aventures tissées, comme celle qu'on a lancée entre Tolkien et Miyazaki.

  • Speaker #1

    Et donc, pour rebondir là-dessus, quels sont déjà vos partenariats à l'étranger ? Quels ont été vos partenariats à l'étranger ? On a vu Tolkien, est-ce que vous pouvez nous en parler un peu plus ? Qu'est-ce que ça vous apporte, ces partenariats à l'étranger, et comment s'est fait les choix ?

  • Speaker #2

    Alors, quand vous dites partenariat, ça peut dire recouvrir beaucoup de choses. C'est-à-dire qu'on a aussi monté des opérations. Vous voyez, on va aller avec la présidente Simonnet à Dovcoach Studio à Edimbourg dans trois semaines, où il y a un lieu qui est une fondation privée qui... Produits de la tapisserie avec lesquels on a déjà des rapports de travail. On a eu énormément d'institutions. Je pense par exemple à l'Académie des Beaux-Arts de Hangzhou en Chine. On est allé plusieurs fois, ils sont venus plusieurs fois ici. On a bien sûr des partenariats avec des lieux de formation, avec des institutions muséales. Il y a beaucoup de partenariats. Parce que si vous voulez... Quand on a un projet, quand on s'appelle la tapisserie d'Aubusson, on ne peut pas se dire qu'on a réglé tout à l'intérieur du département d'Acreuse. On est forcément en train de rechercher à l'extérieur des leviers qui vont permettre d'avancer et de faire en sorte qu'on fasse monter l'importance. et l'intérêt de la tapisserie aujourd'hui. Voilà, donc on a vraiment été, enfin encore une fois, et on continue à l'être, très attentifs à cette question de la création. Et cette question de la création, on l'a traduit par des appels à projets, par des commandes mécénées, des mécènes qui ont souhaité financer des maquettes qu'on a tissées. par de l'édition déléguée comme on l'a fait avec le studio Imer et Malta sur la création de mobilier, par les carrés d'Aubusson où c'est un partenariat avec des galeries. Donc on a essayé vraiment d'avancer là-dessus. Alors sur les grandes tentures, l'idée c'était de dire comment on peut avoir aussi une logique. La tapisserie, c'est un art monumental qui s'inscrit dans le temps. On dit toujours qu'il y a un autre rapport au temps. On est dans un département qui, en plus, a sûrement, en France, un rapport au temps un peu différent. Et un rapport au temps qui est d'ailleurs... dont on reconnaît l'intérêt dans le monde d'agitation dans lequel on vit. Donc à partir de là, c'est de se dire qu'on peut aussi avoir des opérations qui s'inscrivent sur plusieurs années, qui sont autour d'un créateur un peu emblématique, et qui mobilisent l'intérêt, qui mobilisent les regards, et qui permettent petit à petit de constituer une tenture qui va être une tenture... exceptionnel moi je pense que on a déjà fait douze pièces de la tenture tolkien on a encore on a encore deux affaires pour la première tranche des 14 dans laquelle on va avoir notamment d'ailleurs un deuxième tapis qui va être la carte de la terre du milieu en tapis donc ça va être d'ailleurs ça va être assez amusant parce que ce sera sûrement l'oeuvre la plus contemporaine de l'ensemble des 16 pièces de la Tenture. Et puis les Steyr Tolkien, la famille Tolkien a souhaité... qui est deux pièces supplémentaires, et d'ailleurs a eu la gentillesse de nous les laisser choisir, et de dire qu'ils nous financeraient, à la fois qu'ils nous ont passé les droits, mais qu'ils nous ont financé le tissage, et donc on aura encore deux pièces supplémentaires, ça veut dire qu'on aura 16 pièces, vous voyez. Et donc, ça veut dire que c'est une tenture qui va être demandée à travers le monde. Alors évidemment, on ne va pas la présenter tous les jours partout. On va prêter des pièces et puis de temps en temps présenter l'ensemble de la tenture. Mais Dovcoach Studio nous a déjà dit qu'il serait ravi de la présenter à Edimbourg quand elle sera terminée. On la présentera certainement aussi à Oxford, qui est le berceau de la famille Tolkien. C'est vraiment une aventure qui fait qu'on a une sorte de suivi. On n'est pas dans un one-shot. On est vraiment dans quelque chose qui... qui se construit, qui est originale et qui est quelque part une tenture qui est une ambassadrice de la tapisserie d'Aubusson. C'est ça aussi le but. Et c'est aussi de venir... On voit très bien quand on explique les techniques de la tapisserie d'Aubusson autour d'un... Autour d'une image de Tolkien, par exemple, on capte peut-être beaucoup plus vite l'attention du visiteur pour bien comprendre comment ça fonctionne. Il est tout de suite beaucoup plus impliqué et il suit beaucoup mieux que si on prend une image lambda.

  • Speaker #0

    C'est un sujet qui parle.

  • Speaker #2

    C'est un sujet qui parle et je crois qu'aujourd'hui... On ne peut pas parler toute la journée de médiation et ne pas être capable de l'appliquer aussi de façon peut-être plus forte et plus... Je ne sais pas s'il faut dire plus radicale, parce que pour moi, les tentures ne se font pas du tout au détriment de la création de tapisseries par des artistes contemporains. C'est deux choses différentes. Sur Miyazaki, on est un peu à cheval entre les deux, parce que Miyazaki... qui est toujours vivant, c'est quand même une expression artistique contemporaine. Mais vous voyez, Miyazaki, c'est un monsieur qui a été intéressé par le fait qu'on tisse une de ses images. C'est l'interprétation tissée de ses images de cinéma qui lui a donné envie qu'on réalise cette opération.

  • Speaker #0

    C'est un peu la croisée des arts, la croisée des savoir-faire, au final.

  • Speaker #2

    Oui, enfin, je ne sais pas si on peut parler de croisés, de savoir-faire, mais c'est en tout cas la dimension d'interprétation de la tapisserie qui peut projeter une autre expression artistique en une expression tissée. Et je crois qu'il y a beaucoup de créateurs qui peuvent, je ne parle même pas du public, mais qui peuvent être intéressés par le fait que l'interprétation tissée, elle oblige à réfléchir. à prendre les éléments essentiels, en souligner certains. Il y a eu des choix, il y a un respect de l'œuvre, mais une interprétation tissée, c'est quelque chose d'extrêmement intéressant et qui va forcément renouveler le regard qu'on a sur l'image cinématographique de Miyazaki.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de France PCI, PCI pour patrimoine culturel immatériel, qu'est-ce que c'est, comment est liée la cité de la tapisserie à cette association et peut-être votre rôle ou vos interrelations avec cette association ?

  • Speaker #2

    Oui, France PCI c'est une association qui s'est créée, je pense il y a une dizaine d'années en fait, je vous avouerai que je n'ai même plus la date en tête, mais qui est une association qui a été faite pour regrouper... Les éléments français qui sont inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. On a une grande variété d'éléments depuis la cavarice au mur, la fauconnerie, les parfums de grâce aujourd'hui, l'alpinisme qui est entré il n'y a pas longtemps, la tapisserie d'Aubusson, le repas gastronomique des Français. Enfin, je vous en passe, c'est les meilleurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ce qu'on a essayé de faire avec... avec Pierre Saner, qui lui s'occupe du repas gastronomique des Français, c'est de se dire comment on peut arriver à faire travailler ensemble et réfléchir des patrimoines culturels immatériels différents. Et moi, l'idée que j'avais, qui était un jour la venue, en réalité à plusieurs reprises, de la direction, de la direction du design stratégique de Renault, l'entreprise Renault. Ces équipes venaient parce que, quelque part, ils sont un peu interpellés par nos savoir-faire. Ils sont un peu interpellés, c'est-à-dire que la question de l'interprétation, ce que ça veut dire, comment ça se passe, la question du tissage à l'envers, et en fait, c'est des équipes de créatifs. créatifs qui doivent avoir une vision un peu d'ensemble, qui cherchent à se confronter, à trouver d'autres cadres de raisonnement, à être étonnés, voire déstabilisés par un certain nombre de choses. Et donc vous apercevez que les savoir-faire portent souvent des traditions, à la fois des process qui sont étonnants, et puis en même temps peut-être aussi une éthique du travail, du rapport. du rapport au travail, du rapport à la matière, du rapport à la création. Et je me disais, quand j'ai pris mes fonctions à France PCI, qu'il ne fallait pas qu'on soit qu'une association de pêcheurs à la ligne confrontant ce que chacun faisait dans son domaine, mais peut-être de se dire quelle pouvait être l'action qu'on pouvait avoir, qu'on pouvait mener. pour donner un sens au travail qu'on fait autour de ce patrimoine pour l'homme d'aujourd'hui, pour l'homme ou la femme d'aujourd'hui. Qu'est-ce que ça peut vouloir dire ? Comment on peut faire ? Et donc, on a avancé sur l'idée, on a demandé à un ethnologue, Olivier Schintz, qui est d'ailleurs le directeur adjoint du musée ethnographique de Neuchâtel, de nous faire une... une sorte d'analyse sur tout ça, avec l'idée qu'on pouvait avoir un projet commun, et pour moi ce projet commun, il devait avoir une dimension artistique. Alors c'est une petite association, vous savez, France PCI, c'est rien du tout en termes de budget, c'est un budget de quelques dizaines de milliers d'euros. Et donc on s'est dit qu'il fallait quelque chose qui puisse être... approprié et donc s'est dégagée l'idée de faire une bande dessinée. De faire une bande dessinée qui explique et avoir l'idée d'une bande dessinée qui explique le PCI. Alors il faut qu'on la fasse scénariser, là aussi il faut qu'on prenne des créateurs qui nous permettent de faire quelque chose qui ne soit pas une... dimension pédago-rébarbative, et qu'ensuite on pouvait imaginer que les éléments français qui le souhaitent pourraient eux-mêmes avoir leur bande dessinée en déclinaison. une sorte de socle de mise en compréhension des enjeux, de ce que ça représente, et bien sûr de façon très illustrée, puisqu'il s'agit, le premier document, est également une bande dessinée. Et donc on essaye d'avancer, parce que demain ça va aussi concerner, bien sûr, le monde, je pense qu'on a quelque chose à dire vis-à-vis du monde scolaire, par exemple. Mais là, on a eu... On a été plus interpellés au départ par ce monde de la création, de la réflexion, à se dire qu'on a souvent des process qui sont extrêmement anciens, mais qu'est-ce qu'ils veulent dire ? En quoi ils sont étonnants ? C'est vrai que c'est très étonnant. Quand on a fait la tapisserie de Tolkien, on a fait la tombée de métier des trolls. Le président du conseil régional Alain Rousset nous avait fait l'amitié d'être présent. C'était la première fois qu'il assistait à une tombée de métier de tapisserie. Et il était complètement sidéré par le fait que c'est tissé à l'envers. Il a vu une œuvre gigantesque tissée à l'envers. Et vous voyez bien qu'on a tous, les uns les autres, mon collègue qui s'occupe de la fauconnerie, c'est dans un autre domaine, mais on a tous des... des savoir-faire, des process, des manières de travailler qui peuvent susciter cet étonnement et qui peuvent aider à réfléchir, parce qu'on est ancré souvent dans des temporalités très longues, qui peuvent peut-être aider à mieux comprendre et à réfléchir dans le monde dans lequel on est aujourd'hui. Et je crois vraiment que c'est un rôle de ces éléments de PCI, c'est bien sûr le rôle de la transmission et de la sauvegarde, mais si. aussi un rôle qui peut être une fonction qui peut être apportée à d'autres groupes qui ne sont pas forcément directement concernés au départ par le travail de production qui existe avec un élément de patrimoine culturel immatériel.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux... Donc à France PCI, au Salon international du patrimoine culturel, qui se tiendra cette année du 27 au 30 octobre au Carousel du Louvre. Est-ce que vous y serez ?

  • Speaker #2

    On y a déjà été, mais cette année non, on n'y sera pas. On y a été, alors France PCI a dû y être un moment, et nous on y a été au titre de la tapisserie d'Aubusson. La dernière fois, puisque je crois qu'il y a eu une édition d'annulé, et d'ailleurs à l'époque, Mme Macron, Stéphane Bern et Franck Riester, ministre de la Culture, étaient venus sur notre stand.

  • Speaker #1

    Pour nos auditeurs, éventuellement, si vous deviez les motiver à venir vous visiter, qu'est-ce que vous diriez ?

  • Speaker #2

    Je leur dirais que c'est vraiment quelque chose de très singulier, parce que c'est un art monumental. On dit toujours, la tapisserie, on le sait bien, on doit financer une deuxième tranche, que ce n'est pas pour héberger une collection de timbres postes, même si je respecte complètement les collectionneurs de timbres postes, j'en ai dans ma famille, mais on est vraiment sur un art monumental. Et que quelque part, cette idée de s'immerger dans une œuvre, c'est quelque chose qui donne... Vous voyez, on avait dans notre équipe un moment réfléchi à comment puiser des ressources. Vous voyez, comment faire un travail de puiser des ressources dans des œuvres, parce que les œuvres peuvent vous apporter des réponses. Il y a aussi une approche du sensible. Et je crois que c'est extrêmement riche. Et il faut se laisser conduire par ces immenses images tissées, qui vibrent, parce qu'elles ne sont pas fixes. Et puis elles ont une manière de réfléchir la lumière qui est toujours un peu surprenante. Mais voilà, il faut se laisser venir et regarder. Et on apprend beaucoup de choses parce qu'il y a aussi des tapisseries qui sont des tapisseries historiques, des tapisseries qui apprennent beaucoup de choses du passé, de l'histoire. Mais on a également toute cette dimension d'œuvres contemporaines qui vous interpellent, qui abusent de vos sens parfois, qui peuvent vous apporter beaucoup de choses. Et au fond, c'est une expérience qu'il faut faire. Je crois que c'est une expérience vraiment intéressante et je vois quand même assez rarement un public qui regrette de l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Et justement, une fois qu'on est là, qu'on est à la Cité de la Tapisserie, qu'est-ce qu'on peut faire autour pour continuer d'être immergé dans ce savoir-faire ou pour visiter tout simplement le département ? Qu'est-ce qui vous tient à cœur ?

  • Speaker #2

    On peut... On peut faire beaucoup de choses. Sur Aubusson, il y a d'autres lieux. Il y a la maison du tapissier, il y a l'atelier musée des cartons, il y a des visites possibles de manufactures. Il y a quand même beaucoup de choses qui peuvent être faites. Il y a des expositions. L'exposition Aubusson a fait le teint. Il y a des galeries, il y a tout ça. Donc c'est un sujet qui est très riche et c'est vrai qu'il fait souvent... Percevoir nos interlocuteurs extérieurs, notamment quand ces interlocuteurs professionnels sont toujours un peu étonnés de l'urgence qu'il y a à produire de la tapisserie sur un petit territoire comme ça, c'est une espèce de... je dis, mais qu'est-ce qui leur est passé par la tête ? Et bien sûr qu'il y a d'autres choses dans la Creuse, et dans la Creuse, on ne le dit jamais assez, mais il y a ces paysages dessinés d'une qualité absolument invraisemblable. Je crois que dans ce domaine, c'est vraiment intéressant d'aller aussi dans la vallée des peintres, de regarder tout ce qui s'est fait là-bas. Il y a des musées, il y a des paysages, il y a énormément de lieux qui évoquent. On peut très bien ressentir ce que les peintres qui venaient, les artistes qui venaient passer à un moment. Ils venaient en Creuse, pourquoi ? Vous voyez, Sargent, ce qu'on disait tout à l'heure, il venait en Creuse pour se vider un peu la tête, pour penser à autre chose, pour faire la fête, pour être dans un autre rapport au temps. Et je crois que c'est intéressant. Il faut qu'on continue. Aujourd'hui, c'est un de nos objectifs ici, à développer un tourisme de savoir-faire. La région... Le comité régional du tourisme a demandé de suivre un peu ce club filière tourisme de savoir-faire parce qu'il y a vraiment, je crois, des publics qui ont envie de passer à d'autres pratiques touristiques et des pratiques qui soient des pratiques d'immersion dans un savoir-faire et pas seulement de visite passive. Et c'est vrai que quand on regarde... Entre tout ce qu'on peut faire ici et tout ce qu'on peut faire dans la Vallée des Peintres, à la suite des grands anciens qui ont été présents, Monet et autres, École de Crozan, il y a vraiment une offre qui n'est pas encore complètement construite, mais il y a vraiment une offre à construire sur laquelle il faut qu'on avance et on pourrait être, je pense, très... Enfin, quelque chose d'un... d'assez singulier en France en matière de pratiques touristiques.

  • Speaker #0

    Et pour terminer cet échange, est-ce que vous auriez un projet, un projet qui vous tient à cœur, à nous parler, à partager avec nos auditeurs pour ouvrir un petit peu sur la suite, sur ce qui se passe pour la suite à Aubusson ? On a parlé de Tolkien, de Miyazaki. Est-ce qu'il y a d'autres choses qui se préparent un petit peu dans les coulisses de la tapisserie ?

  • Speaker #2

    En fait, on a... On s'est aperçu qu'en 2026, c'est les 150 ans de la mort de Georges Sand. Et moi, ça fait longtemps que je voulais faire une tapisserie long format. On a appelé ça panoramique, mais en fait, c'est mieux de dire tapisserie long format, c'est plus clair. En plus, en anglais, c'est le même terme. C'est de dire, on va faire une tapisserie de 25 mètres de long sur 2 mètres de hauteur. Cette tapisserie va permettre à une artiste, parce qu'il y avait plutôt plus d'artistes femmes, on a sélectionné cinq artistes contemporaines, d'avoir un projet d'une vision sur Georges Sand, le personnage, son oeuvre, etc. On a fait faire, d'ailleurs à Clermont-Ferrand, vous avez un très bon laboratoire qui s'appelle Célis. qui est un laboratoire qui, au niveau international, est sans doute le plus pointu sur Georges Sand, qui nous a fait un dossier documentaire. Je pourrais même vous le passer, si vous voulez. Et donc, on a, à partir de là, lancé un appel à candidature. On a eu 65 réponses, entre 65 et 70 réponses. Et on a sélectionné cinq artistes qui vont nous faire une maquette. Et elles ont à la fois à penser le motif de cette... tapisserie espèce de fresque où elles doivent donner la vision qu'elles ont sur ce personnage quand même qui a beaucoup de beaucoup de facettes de Georges Sand et qui a été quand même très novatrice à bien des égards et comme c'est une tapisserie qui sera destinée à des lieux de... On est dans des lieux qui sont des monuments historiques. Vous savez bien que dans un monument historique, on n'accroche pas, on ne plante pas un clou. Et donc, moi, l'idée que j'ai eue, c'est de dire, il faut que le support fasse partie de l'œuvre. Et donc, on leur demande à la fois d'imaginer le support et d'imaginer l'œuvre. Vous voyez, elles ont deux œuvres à faire et à emboîter. Et donc, on va avoir... Alors, ça va mettre un peu de temps. On va choisir au mois de mai, on va avoir les projets de maquettes. On doit repasser devant le Conseil national des œuvres dans l'espace public parce que c'est une commande publique artistique qu'on gère nous, mais qui implique le ministère de la Culture. On aura ensuite choisi la lauréate. On passera en phase de réalisation si le Conseil national le valide. Et puis, on aura ensuite une année de préparation. Après ce tissage de cette œuvre très longue, mais qu'on va tisser dans le sens de la longueur, on ne pourra mettre que deux lissiers ou deux lissières. Ou un lissier ou une lissière, tout le monde sera content. On va arriver à peu près sur deux ans et demi de tissage et donc on sera prêt pour 2026 à avoir une œuvre monumentale. La présidente Simonnet a obtenu de son... collègue président du conseil départemental de l'Indre, que l'Indre soit associée à ce projet. L'Indre participe vraiment très étroitement à ce projet, le cofinance. Et on a également le centre des monuments nationaux, puisque le domaine de Nohan est géré par le centre des monuments nationaux. Et donc on va avoir, je pense, un objet en tapisserie extrêmement singulier, qui va être, et ça je crois beaucoup, vous parliez de patrimoine tout à l'heure, mais je pense que... C'est vraiment intéressant d'avoir des logiques d'éclairage de patrimoine par des visions contemporaines. Et on va avoir autour de la tapisserie qui va donner beaucoup d'ampleur à ce qu'on va dire, et puis du système de portance, où on dit nous ce qu'on veut au minimum c'est que ça porte, la tapisserie, mais après il est à vous d'imaginer d'autres fonctions derrière, donc on a laissé quelque chose de très ouvert. Et je pense qu'on va avoir pour ce grand anniversaire des 150 ans de la mort de Georges Sand, qui en plus, non seulement une auteure qui a été... extrêmement prolixe, mais qui a quand même animé la vie culturelle, artistique de son temps, à une époque où on n'avait peut-être pas les moyens qu'on a aujourd'hui. Et puis surtout, qui a eu cette capacité à enchanter un territoire, qui a eu cette capacité à faire rêver autour d'un territoire. Et on s'est dit que ça valait, c'était vraiment un enjeu important. d'imaginer un projet, là aussi de grande tenture, mais de grande tenture qui est sur une seule tapisserie et pas découpée en plusieurs tapisseries. Donc de grande tenture sur une tapisserie dans le format. D'avancer sur ce projet qui est assez passionnant. On est tous très impatients de recevoir les projets le 3 mai pour regarder les différentes artistes. Il y a cinq... artistes, il y a Françoise Petrovitch, une artiste française très connue, il y a Isabelle Cornaro qui était sélectionnée au prix Marcel Duchamp l'an dernier, enfin qui était nominée au prix Marcel Duchamp, on a Hélène Delprat, on a une artiste allemande qui s'appelle Alexandra Lejkoff, on a une jeune artiste qui s'appelle Vanina Langevilliers, donc on va avoir cinq projets, alors on n'en retiendra qu'un seul. Mais on va avoir cinq projets qui vont évidemment être certainement très différents. Et donc on aura à choisir celui qui nous semble le mieux porter, ce qu'on veut dire à travers cette démarche. Là aussi, on est sur une logique d'un savoir-faire qui illustre un patrimoine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour tout ce que vous nous avez dit. Tout ce que vous nous avez partagé.

  • Speaker #1

    Donc, c'est l'heure du tac au tac maintenant. On va vous poser des petites questions et vous devrez choisir entre ces deux suggestions. Alors, vous êtes prêts ? Tapis ou tapisserie ?

  • Speaker #2

    Tapisserie.

  • Speaker #0

    La maquette ou la tombée de métier ?

  • Speaker #2

    La tombée de métier.

  • Speaker #1

    Au buisson et sa cité ou la vallée des peintres à Crozan ?

  • Speaker #2

    Au buisson et sa cité.

  • Speaker #0

    Journée européenne des métiers d'art ou le salon du patrimoine culturel ?

  • Speaker #2

    Journée européenne des métiers d'art.

  • Speaker #1

    Économie du patrimoine ou économie touristique ?

  • Speaker #2

    Économie du patrimoine.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Est-ce que vous pouvez nous donner une citation, par exemple, en lien avec l'épisode pour conclure ?

  • Speaker #2

    Cette citation, c'est la citation qui était sur l'épée d'académicien de Jean Lursa. C'est une citation qu'on a vue un jour. On est allé prospecter dans les Émirats arabes unis. On a découvert... Un jeune artiste franco-tunisien qui s'appelle El Cid, qui est installé à Dubaï, et il avait, bien avant de nous connaître, peint un tableau qui nous a servi de maquette, même si on l'a évidemment agrandi en faisant la tapisserie. Il avait écrit en calligraphie arabe une phrase de Jean Lursa, C'est l'aube d'un monde nouveau, un monde où l'homme ne sera plus un loup pour l'homme Et cette tapisserie qu'on a réalisée, cette tapisserie de El Cid, s'appelle C'est l'Aube. Et j'ai trouvé intéressant d'aller quand même assez loin dans le monde Moyen-Orient et de trouver dans une autre culture la reprise d'une phrase de Jean Lursa, qui est un personnage tout à fait éminent de la tapisserie d'Aubusson. Et c'est la phrase à laquelle je pensais que je voulais vous faire partager.

  • Speaker #1

    Et c'est avec l'air du temps, malheureusement, l'homme est un pour l'homme. C'est aussi une référence philosophique à Hobbes, et je trouve que c'est très en lien avec ce qu'on vit actuellement.

  • Speaker #2

    Oui, ces jours-ci en particulier.

  • Speaker #1

    Voilà, merci beaucoup pour cet épisode très intéressant, et pour votre participation.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous pour la suite sur toutes les plateformes d'écoute, et en vidéo sur notre chaîne YouTube Parole de Patrimoine.

  • Speaker #1

    Vous pouvez aussi nous rejoindre sur nos comptes Instagram, Voyage en Canap'et Philozélie, et souscrire à la newsletter du podcast pour ne rien rater de l'aventure.

  • Speaker #0

    Et si vous avez aimé cet épisode, n'oubliez pas de nous laisser votre avis.

Description

Cet épisode est une rencontre avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson. Nous vous emmenons à travers les univers de nos héros de sagas fantastiques préférés ou encore des nos animés préférés. En effet, Emmanuel Gérard nous fait plonger dans l'ambiance fantastique des métiers d'art tissés et d'art textiles, au cœur des futurs projets qui verront le jour à la Cité ainsi que dans les différents métiers et étapes que nous retrouvons quant à la création d'une tapisserie.


Vous pensiez la tapisserie poussiéreuse ? Venez écouter cet épisode de Paroles de Patrimoines qui vous donnera une toute autre vision des tapisseries d'antan et de maintenant ! Soyez curieux ! 


Dans cet épisode :

Nous parlerons de l'histoire de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson

de ce savoir-faire ancestral, des différents métiers d'art qui gravitent autour de cet art tissé, des univers de Miyasaki et Tolkien, du rôle de la Cité quant à la dimension contemporaine des Tapisseries d'Aubusson, de l'inscription de cet art à l'UNESCO, des projets à venir.... mais nous irons également à la rencontre d'un homme, celui qui incarne comme une icone la Cité, Emmanuelle Gérard. A travers cet épisode, il nous confit son parcours et son attache à ce territoire, à l'histoire de la tapisserie et son emerveillement inépuisable quant à ce savoir-faire qu'il découvre chaque jour comme au premier jour. 


📌La Cité Internationale de la Tapisserie 

📌Le Pays Sud Creusois et ses paysages emblématiques

📌La vallée des peintres


🔍L'Univers de Tolkien

🔍 L'Univers de Miyasaki et des Studios Gibli


Nos réseaux : 

Youtube : Paroles de Patrimoines 

Instagram : @paroles_de_patrimoines 

Le site web : www.parolesdepatrimoines.fr  


Tourisme - Culture - Patrimoine - Savoir-faire - Tourisme durable - Slowtourisme - Podcast patrimoine - Podcast Culture - Podcast Tourisme - Territoires ruraux - Patrimoine français - médiation culturelle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast Parole de Patrimoine,

  • Speaker #1

    le podcast qui vous donne les clés pour observer et comprendre les patrimoines de vos territoires.

  • Speaker #0

    Je suis Léa,

  • Speaker #1

    je suis Azélie,

  • Speaker #0

    envie de partir à l'aventure, de découvrir ce qui se cache à côté de chez vous ?

  • Speaker #1

    Ensemble, on va vous faire découvrir le patrimoine sous toutes ses formes.

  • Speaker #0

    Le petit patrimoine,

  • Speaker #1

    le patrimoine naturel,

  • Speaker #0

    le patrimoine thermal,

  • Speaker #1

    le patrimoine industriel,

  • Speaker #0

    le patrimoine culturel.

  • Speaker #1

    Retrouvez-nous une à deux fois par mois sur une thématique qui vient d'écrire. un des aspects du patrimoine. En format duo ou en format invité,

  • Speaker #0

    on vous donne nos meilleurs tips et nos recommandations pour vous faire partager l'envie de partir à la découverte des différents patrimoines de vos territoires. Et c'est parti pour l'épisode du jour ! Nous sommes partis à la découverte de la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson, en Creuse, pour rencontrer M. Emmanuel Gérard, directeur de la Cité. Dans cet épisode, nous parlerons des savoir-faire autour de la tapisserie, des métiers d'art dans les territoires, de l'inscription UNESCO, sans oublier les univers de Tolkien et Miyazaki des studios Ghibli. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour M. Gérard.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation et de nous recevoir aussi au sein de la Cité... internationale de la tapisserie à Aubusson. Est-ce que vous pouvez vous présenter ? Vous présentez qui êtes-vous, vos multiples casquettes, vos différentes fonctions, et qu'est-ce que c'est que la cité de la tapisserie ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je suis Emmanuel Gérard, je suis le directeur de la cité internationale de la tapisserie. J'ai en fait monté avec, bien sûr, des élus. D'abord, Jean-Jacques Lozac, président du conseil général, puis Valérie Simonnet, présidente du conseil départemental. Ce projet de Cité internationale de la tapisserie qui a commencé véritablement en 2010 et puis qui s'est concrétisé par la transformation du bâtiment qui était l'ancienne école nationale d'art décoratif dans laquelle vous êtes et qui a ouvert avec cette nouvelle fonction en juillet 2016. Je m'occupe de cet établissement, mais il y a également, on a forcément des fonctions... parce qu'un établissement comme une institution comme celle-ci doit rayonner sur un territoire, elle ne vit pas repliée sur elle-même. Je suis notamment membre du bureau de l'Office du tourisme au Buisson-Felten, membre du conseil d'administration du comité régional du tourisme de Nouvelle-Aquitaine. Voilà, enfin parmi quelques... Quelques fonctions, je m'occupe aussi de l'association France PCI qui regroupe les éléments français qui sont au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. Et j'en suis, Pierre Saner en est le président et j'en suis le vice-président et on regroupe à peu près tous les éléments français qui sont inscrits à l'UNESCO.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que vous pouvez nous présenter vos différentes missions au sein de la Cité ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que la Cité internationale de la tapisserie et quel est votre rôle en tant que directeur ?

  • Speaker #2

    La Cité internationale de la tapisserie comprend cinq missions. Une mission qui est une mission d'institution muséale, et donc de présenter, conserver et de présenter des œuvres. Et puis de faire un travail de médiation autour. Elle a une mission qui est très forte parce que les élus l'ont souhaitée en créant un outil de financement de la création contemporaine qui s'appelle le Fonds Régional pour la Création de Tapisseries Contemporaines. Et on a eu une politique... très forte dans ce domaine. En 2020, on a fait une exposition sur 10 ans de création contemporaine et dans les 10 années entre 2010 et 2020, on a créé plus de 30 œuvres contemporaines. D'accord. Avec tout le travail de préparation, tout le travail de tissage. On est un lieu de pérennisation de la filière de production avec... ce que nous pose en termes d'exigence l'inscription UNESCO, c'est-à-dire la transmission des savoir-faire. Et donc on doit être très attentif à cette transmission des savoir-faire. On doit faire en sorte que tous les chaînons qui permettent une production de tapisserie puissent continuer à exister. Et donc vous savez qu'une tapisserie d'Aubusson, c'est le chaînage de différents savoir-faire, depuis filateur, teinture, lissier. cartonnier, restaurateur, donc c'est un élément qui est très important et qui a fait qu'on a très vite mis en place une formation qui est une formation professionnelle financée par le conseil régional et mise en œuvre par le Greta Limousin en lien étroit avec nous. On a un point qui est bien sûr le développement de la destination touristique et vous voyez bien que... La perspective de la cité et le démarrage de la cité ont fait qu'un certain nombre d'investissements se sont faits au niveau de l'hôtellerie, de la restauration et qu'on a aujourd'hui un certain nombre de sociétés qui représentent quand même quelques dizaines d'emplois au total nouveaux sur la région d'Aubusson à la suite de l'ouverture de la cité. Et puis on est aussi dans une logique de se dire qu'au fond la tapisserie d'Aubusson c'est un phare, c'est un phare qui représente un grand savoir-faire qui est internationalement connu, mais qu'il faut en profiter pour développer des activités art textile, art tissé. Et donc a été inaugurée il y a maintenant une dizaine de jours la ville de la Château-Favier pour héberger notamment sous forme de, à la fois pépinière, tiers-lieu. Hôtel d'entreprise en matière de design textile, on va dire, pour faire simple, que petit à petit on est en train de continuer à développer. On a reçu ce label Manufacture de proximité d'un dossier qu'on conduit avec l'association Lénamac. Donc on doit être... probablement, enfin en tout cas dans les 20 premiers, on est la seule institution qui a à la fois une collection labellisée Musée de France et qui est en même temps manufacture de proximité. Et donc vous voyez que l'idée qu'on a de la... et qui a été portée par les élus au départ, c'était l'idée de dire, c'est bien sûr faire face à la nécessité d'extension d'un musée, mais c'est beaucoup plus qu'un musée, c'est vraiment un lieu qui a à la fois une exigence... en termes artistiques et culturels, mais qui aussi a la volonté très forte de prendre en compte le développement économique de son territoire et les activités qui peuvent être développées autour et au-delà même de la tapisserie d'Aubusson stricto sensu.

  • Speaker #0

    C'est un rôle de moteur un peu dans l'écosystème sur le territoire à plus ou moins grande échelle.

  • Speaker #2

    Alors on essaye d'avoir un rôle important. Il y a des partenaires. Je pense au travail qu'on fait aussi avec les Namacs, le travail qu'on a fait avec la Chambre de commerce pour l'ouverture de la ville à Château-Favier. Mais je crois qu'effectivement, on a la chance d'avoir un nom qui est un nom internationalement connu. La tapisserie d'Aubuisson, il en existe dans tous les lieux de pouvoir à travers le monde. Et donc... C'est un grand savoir-faire de la France et donc il fallait apporter une réponse. Alors cette réponse, elle a été, comment dirais-je, aussi une réponse à l'inscription de la tapisserie d'Aubusson au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO, mais on peut peut-être y revenir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    on y reviendra plus tard sur cette question de l'UNESCO.

  • Speaker #1

    Vous nous avez parlé de métiers de savoir-faire. C'est lié, bien sûr, à un patrimoine qui nous est cher. Et justement, quelle est votre définition du patrimoine, à vous précisément, si vous deviez le définir ?

  • Speaker #2

    Vous savez, on pourrait passer des colloques entiers à le définir. Moi, j'aime bien la définition simple de dire que le patrimoine, c'est quelque chose qu'on reçoit et qu'on transmet. Je crois qu'il faut rester sur une... Une définition simple, même si elle n'est pas caricaturale, mais elle est un petit peu limitée. Mais quand on s'inscrit dans une grande histoire qui commence ici en 1457, on est forcément un peu humble et on se dit qu'on est à un moment parmi d'autres. Le but, c'est qu'à la sortie de ce moment, on ait apporté une valeur ajoutée par rapport à ce qui existait à l'entrée.

  • Speaker #0

    Et par rapport au savoir-faire, justement ? Qu'est-ce que, pour vous, ça représente, le savoir-faire et les métiers du savoir-faire ?

  • Speaker #2

    Le savoir-faire, c'est vraiment quelque chose de très important, parce que là, on est vraiment dans la tapisserie d'Aubusson, dans une confrontation entre un métier d'art, et donc un métier d'art, c'est forcément créé par l'accumulation de savoir-faire, et en plus ici... Vous voyez bien que le savoir-faire, il n'est pas unique, il est composé de différents éléments qui sont eux-mêmes portés par des spécialistes, parce que la question de la teinture, c'est très particulier, ce n'est pas la même chose que la filature, ce n'est pas la même chose que le tissage et le rôle des lissiers, et qu'on a la chance ici d'avoir... une communauté professionnelle et d'être à une échelle qui permet un échange au niveau de la communauté professionnelle. Ça veut dire des choses qui sont testées, qui peuvent être échangées. Vous voyez, on n'est pas dans une logique qui est une logique de process complètement industriel. On est dans cette logique de savoir-faire d'un côté et qui se retrouve face à une création, un élément de création et qui se retrouve dans un rapport d'interprétation. entre un projet plastique fait par un créateur, on va dire, un artiste, on peut dire un créateur pour être encore plus global, et puis la manière dont ce projet va être traduit, va être interprété, et comment on va mettre en œuvre tous les éléments qui vont permettre d'aboutir à ce tissage et à cette tapisserie. Mais la question de, vous avez le savoir-faire, vous avez la communauté professionnelle, et vous avez aussi cette question de la confrontation à la création qui est importante.

  • Speaker #0

    Et vous nous avez parlé de lissier, pour nos auditeurs, c'est peut-être pas forcément évident, est-ce que vous pouvez expliquer un petit peu ce que c'est ?

  • Speaker #2

    Alors lissier, ça s'écrit ici avec deux S, dans le nord de la France, ça peut s'écrire plutôt avec un C à la place des deux S. En fait, une époque, on disait un tapissier, sauf que maintenant un tapissier, c'est vraiment devenu un... quelqu'un qui fait de la tapisserie de sièges, qui va recouvrir votre canapé ou les fauteuils que vous avez hérités de votre grand-mère. Mais on est, en fait, dans ce métier lissier, c'est vraiment... le personnage qui est au cœur du projet puisque quand on va commander une œuvre, on va commander son tissage à un lissier qui après lui va se retourner vers le filateur, le teinturier, etc. Donc la question des savoir-faire, elle est importante parce que, vous savez, quand on a fait avec le Greta Limousin, on a essayé de faire complètement la maquette de la formation qui est donnée aujourd'hui aux lissiers. Il a fallu vraiment avoir une réflexion là-dessus, comment on va permettre aux lissiers, qui sont souvent un petit peu chefs d'orchestre du tissage, comment ils peuvent... utiliser les savoir-faire, comment il peut les sélectionner, comment il peut interroger ceux qui les détiennent. Et donc on a vraiment, je crois, ce rôle à la cité d'être très attentif à la pérennité de ce qui existe et puis à l'enrichissement. C'est la différence entre le patrimoine mondial de l'UNESCO et le patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un lieu, c'est un site, c'est un paysage, c'est un monument. Le patrimoine culturel immatériel, c'est un flux, c'est un savoir-faire qui bouge. Et par exemple, le savoir-faire de la tapisserie, quand on le confronte par exemple à des exigences d'artistes autour d'une création contemporaine, Il va être obligé de trouver des solutions à des problèmes auxquels il n'avait pas été forcément confronté. Et donc, vous voyez, cette idée de flux du patrimoine culturel immatériel est vraiment importante.

  • Speaker #0

    Justement, on parlait de savoir-faire. Qu'est-ce qui vous lie, vous, à cette question des savoir-faire ? Pourquoi vous vous êtes retrouvé dans ce domaine-là ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai été, dans une vie antérieure, j'ai été consultant en ingénierie culturelle et touristique. Et en fait, je suis intervenu en Creuse plusieurs fois. Je suis intervenu une première fois sur ce que la DATAR, la Délégation d'aménagement du territoire, appelait à l'époque les pôles d'économie du patrimoine. Et donc j'étais intervenu sur un pôle d'économie du patrimoine qui recouvrait le sud du département de l'Indre et le nord du département de la Creuse, et qui a mis en évidence notamment... la question des peintres de la vallée de la Creuse et la question de Georges Sand également. Je suis intervenu également sur les portes touristiques du département, c'est-à-dire la stratégie départementale de dire il y a la vallée des peintres pour le nord et l'ouest du département, et la tapisserie d'Aubusson, à Aubusson et à Feltin, pour le sud creusois. Et en fait, un jour, j'ai eu envie de prendre un projet complètement en main. Et quand j'ai vu qu'il y avait une recherche de chef de projet pour le syndicat mixte qui s'appelait à l'époque le syndicat mixte pour le développement culturel et économique de la tapisserie d'Aubusson, je me suis dit que c'était vraiment un sujet intéressant parce que... c'est quand même un patrimoine qui a des possibilités tout à fait extraordinaires. Moi, j'ai travaillé sur pas mal de patrimoines quand j'étais consultant, mais des patrimoines qui ont à la fois un volet métier d'art, mais aussi qui sont dans une interaction aussi forte avec de la création artistique, avec des grandes images, avec tout ça. C'est quand même quelque chose de... d'extrêmement riche et puis en même temps la tapisserie ça peut être oeuvre d'art mais ça peut être aussi dans le domaine du luxe, ça peut être dans le domaine de la décoration, ça peut être à la fois tapisserie, tapis, mobilier, il y a une diversité extraordinaire et c'est vrai que je me souviens comme consultant être allé un jour... J'étais passé pendant qu'il y avait l'exposition d'été, et je me souviens être allé dans l'église du château à Feltin voir l'exposition en fin de journée quand il n'y avait personne. Je crois que j'étais le seul visiteur. C'était très peu de temps avant la fermeture de la journée. Et j'avais été très ébloui par ces grandes tentures, par le rapport qu'il y a de cet art monumental. à celui qui le regarde, et c'est un souvenir qui m'est toujours resté, et c'est pour ça que j'ai eu envie de m'en occuper.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez nous parler justement de son inscription à cette tapisserie d'Aubusson à l'UNESCO et pourquoi la tapisserie en fait partie et comment vous avez fait pour l'inscrire ?

  • Speaker #2

    Vous savez, je vais être très humble, ce n'est pas moi qui me suis occupé de l'inscription UNESCO. En réalité, c'était un sous-préfet d'Aubusson qui s'était fait détacher de la cour. cour administrative d'appel de Poitiers, qui avait envie de faire autre chose pendant trois ans, et qui est venu à Aubusson, et qui s'est dit, mais qu'est-ce que je pourrais faire, puisque la durée de ma présence est limitée, qu'est-ce que je pourrais faire qui reste ? Et à l'époque, il y avait eu en 2003 la convention de l'UNESCO, dont on fêtera les 20 ans l'an prochain. du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Et il s'est dit, c'est vrai qu'on ferait rentrer la tapisserie d'Aubusson, qui est quand même connue partout, on la ferait rentrer dans ce... il ferait bénéficier de cette inscription PCI UNESCO, ce serait quelque chose de formidable. Et donc il a vraiment mis en place, organisé les choses, pour arriver à présenter un dossier, et c'était dans la première vague de dossiers. C'était dans la première vague de dossiers. L'UNESCO a, je pense, aussi été intéressé par le fait d'avoir un savoir-faire qui est connu. Parce que je me souviens qu'à l'époque, il y en avait un certain nombre qui étaient sortis dans différents pays. Et qu'à chaque fois qu'on en citait trois, tous les journaux d'information, il y avait forcément la tapisserie d'Aubusson dedans. Parce que ça voulait dire quelque chose et ça parlait à beaucoup de populations. Alors, ça parlait peut-être moins à votre génération qu'à la génération de mes parents, de mes grands-parents, parce que la tapisserie d'Aubusson, c'était connu, c'est un peu trivial ce que je vais dire, mais comme le Nougat de Montélimar. C'était vraiment très, très connu.

  • Speaker #0

    C'est une institution et une reconnaissance internationale, déjà, avant l'institution.

  • Speaker #2

    Oui, mais qui s'était un peu perdue au niveau du grand public. Pourquoi ? Parce qu'il ne s'est pas passé énormément de choses pendant 20 ans. En gros, entre 1990 et 2010, il n'y a pas eu énormément de choses. Et donc, si vous voulez, il y a toute une génération, sauf ceux qui faisaient des études d'art et de patrimoine, qui ne connaissaient plus ce que c'était, qui ne savaient plus ce que c'était, alors qu'avant, c'était vraiment quelque chose d'extrêmement connu. Si vous voulez, la cité... de la tapisserie au fond ça a été la réponse à cette inscription. En réalité le projet existait avant mais ça a permis de dire au fond on va dans la bonne direction parce que maintenant qu'on a cette reconnaissance internationale on est un patrimoine de l'humanité il fallait trouver un moyen de répondre un moyen d'assurer la pérennité parce qu'il y avait quand même de vraies difficultés à cette époque là. Et vous voyez que je pense que les élus ont bien fait de le faire, parce qu'aujourd'hui, on est plutôt... Les entreprises, ateliers, manufactures sont plutôt débordées d'activités que l'inverse. Donc les choses ont quand même bien évolué de ce point de vue.

  • Speaker #0

    Et ça a peut-être permis aussi au niveau du grand public d'avoir une nouvelle reconnaissance, une nouvelle vague pour toucher un public nouveau.

  • Speaker #1

    Une nouvelle dynamique, parce que vous nous parliez d'un temps où la tapisserie, au final, était un peu... perdue. Et est-ce que justement cette cité de la tapisserie, avec son inscription, elle a remis au goût du jour la tapisserie ?

  • Speaker #2

    Si vous voulez, la tapisserie, regardez dans votre génération, dans votre génération, même encore aujourd'hui, il y a encore beaucoup de travail à faire, mais enfin c'était quand même souvent, on va dire, un tissage marronnasse accroché dans un château. Et donc aujourd'hui, il fallait reprendre. D'abord, il y avait une solution qui était fondamentale, et je crois que c'est vraiment tout le monde en a été conscient dans le projet, mais il fallait la réaliser, c'était le rôle de la création contemporaine. C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas imaginer un projet comme ça sans avoir une création contemporaine très audacieuse. Et ce qu'on a essayé de faire et de rendre parlant, on évoquait tout à l'heure... La tapisserie bleue de Marie-Cyrgues, qu'on appelle plus communément la bâche, qui est un trompe-l'œil, c'est une tapisserie qui parle à tout le monde et qui fait s'interroger sur sa perception, sur un rapport à l'œuvre. Donc il y avait vraiment une nécessité de changer très profondément les choses là-dessus. Et on l'a fait à travers cette constitution d'infocontemporain, on l'a fait aussi à travers de grandes aventures tissées, comme celle qu'on a lancée entre Tolkien et Miyazaki.

  • Speaker #1

    Et donc, pour rebondir là-dessus, quels sont déjà vos partenariats à l'étranger ? Quels ont été vos partenariats à l'étranger ? On a vu Tolkien, est-ce que vous pouvez nous en parler un peu plus ? Qu'est-ce que ça vous apporte, ces partenariats à l'étranger, et comment s'est fait les choix ?

  • Speaker #2

    Alors, quand vous dites partenariat, ça peut dire recouvrir beaucoup de choses. C'est-à-dire qu'on a aussi monté des opérations. Vous voyez, on va aller avec la présidente Simonnet à Dovcoach Studio à Edimbourg dans trois semaines, où il y a un lieu qui est une fondation privée qui... Produits de la tapisserie avec lesquels on a déjà des rapports de travail. On a eu énormément d'institutions. Je pense par exemple à l'Académie des Beaux-Arts de Hangzhou en Chine. On est allé plusieurs fois, ils sont venus plusieurs fois ici. On a bien sûr des partenariats avec des lieux de formation, avec des institutions muséales. Il y a beaucoup de partenariats. Parce que si vous voulez... Quand on a un projet, quand on s'appelle la tapisserie d'Aubusson, on ne peut pas se dire qu'on a réglé tout à l'intérieur du département d'Acreuse. On est forcément en train de rechercher à l'extérieur des leviers qui vont permettre d'avancer et de faire en sorte qu'on fasse monter l'importance. et l'intérêt de la tapisserie aujourd'hui. Voilà, donc on a vraiment été, enfin encore une fois, et on continue à l'être, très attentifs à cette question de la création. Et cette question de la création, on l'a traduit par des appels à projets, par des commandes mécénées, des mécènes qui ont souhaité financer des maquettes qu'on a tissées. par de l'édition déléguée comme on l'a fait avec le studio Imer et Malta sur la création de mobilier, par les carrés d'Aubusson où c'est un partenariat avec des galeries. Donc on a essayé vraiment d'avancer là-dessus. Alors sur les grandes tentures, l'idée c'était de dire comment on peut avoir aussi une logique. La tapisserie, c'est un art monumental qui s'inscrit dans le temps. On dit toujours qu'il y a un autre rapport au temps. On est dans un département qui, en plus, a sûrement, en France, un rapport au temps un peu différent. Et un rapport au temps qui est d'ailleurs... dont on reconnaît l'intérêt dans le monde d'agitation dans lequel on vit. Donc à partir de là, c'est de se dire qu'on peut aussi avoir des opérations qui s'inscrivent sur plusieurs années, qui sont autour d'un créateur un peu emblématique, et qui mobilisent l'intérêt, qui mobilisent les regards, et qui permettent petit à petit de constituer une tenture qui va être une tenture... exceptionnel moi je pense que on a déjà fait douze pièces de la tenture tolkien on a encore on a encore deux affaires pour la première tranche des 14 dans laquelle on va avoir notamment d'ailleurs un deuxième tapis qui va être la carte de la terre du milieu en tapis donc ça va être d'ailleurs ça va être assez amusant parce que ce sera sûrement l'oeuvre la plus contemporaine de l'ensemble des 16 pièces de la Tenture. Et puis les Steyr Tolkien, la famille Tolkien a souhaité... qui est deux pièces supplémentaires, et d'ailleurs a eu la gentillesse de nous les laisser choisir, et de dire qu'ils nous financeraient, à la fois qu'ils nous ont passé les droits, mais qu'ils nous ont financé le tissage, et donc on aura encore deux pièces supplémentaires, ça veut dire qu'on aura 16 pièces, vous voyez. Et donc, ça veut dire que c'est une tenture qui va être demandée à travers le monde. Alors évidemment, on ne va pas la présenter tous les jours partout. On va prêter des pièces et puis de temps en temps présenter l'ensemble de la tenture. Mais Dovcoach Studio nous a déjà dit qu'il serait ravi de la présenter à Edimbourg quand elle sera terminée. On la présentera certainement aussi à Oxford, qui est le berceau de la famille Tolkien. C'est vraiment une aventure qui fait qu'on a une sorte de suivi. On n'est pas dans un one-shot. On est vraiment dans quelque chose qui... qui se construit, qui est originale et qui est quelque part une tenture qui est une ambassadrice de la tapisserie d'Aubusson. C'est ça aussi le but. Et c'est aussi de venir... On voit très bien quand on explique les techniques de la tapisserie d'Aubusson autour d'un... Autour d'une image de Tolkien, par exemple, on capte peut-être beaucoup plus vite l'attention du visiteur pour bien comprendre comment ça fonctionne. Il est tout de suite beaucoup plus impliqué et il suit beaucoup mieux que si on prend une image lambda.

  • Speaker #0

    C'est un sujet qui parle.

  • Speaker #2

    C'est un sujet qui parle et je crois qu'aujourd'hui... On ne peut pas parler toute la journée de médiation et ne pas être capable de l'appliquer aussi de façon peut-être plus forte et plus... Je ne sais pas s'il faut dire plus radicale, parce que pour moi, les tentures ne se font pas du tout au détriment de la création de tapisseries par des artistes contemporains. C'est deux choses différentes. Sur Miyazaki, on est un peu à cheval entre les deux, parce que Miyazaki... qui est toujours vivant, c'est quand même une expression artistique contemporaine. Mais vous voyez, Miyazaki, c'est un monsieur qui a été intéressé par le fait qu'on tisse une de ses images. C'est l'interprétation tissée de ses images de cinéma qui lui a donné envie qu'on réalise cette opération.

  • Speaker #0

    C'est un peu la croisée des arts, la croisée des savoir-faire, au final.

  • Speaker #2

    Oui, enfin, je ne sais pas si on peut parler de croisés, de savoir-faire, mais c'est en tout cas la dimension d'interprétation de la tapisserie qui peut projeter une autre expression artistique en une expression tissée. Et je crois qu'il y a beaucoup de créateurs qui peuvent, je ne parle même pas du public, mais qui peuvent être intéressés par le fait que l'interprétation tissée, elle oblige à réfléchir. à prendre les éléments essentiels, en souligner certains. Il y a eu des choix, il y a un respect de l'œuvre, mais une interprétation tissée, c'est quelque chose d'extrêmement intéressant et qui va forcément renouveler le regard qu'on a sur l'image cinématographique de Miyazaki.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de France PCI, PCI pour patrimoine culturel immatériel, qu'est-ce que c'est, comment est liée la cité de la tapisserie à cette association et peut-être votre rôle ou vos interrelations avec cette association ?

  • Speaker #2

    Oui, France PCI c'est une association qui s'est créée, je pense il y a une dizaine d'années en fait, je vous avouerai que je n'ai même plus la date en tête, mais qui est une association qui a été faite pour regrouper... Les éléments français qui sont inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. On a une grande variété d'éléments depuis la cavarice au mur, la fauconnerie, les parfums de grâce aujourd'hui, l'alpinisme qui est entré il n'y a pas longtemps, la tapisserie d'Aubusson, le repas gastronomique des Français. Enfin, je vous en passe, c'est les meilleurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ce qu'on a essayé de faire avec... avec Pierre Saner, qui lui s'occupe du repas gastronomique des Français, c'est de se dire comment on peut arriver à faire travailler ensemble et réfléchir des patrimoines culturels immatériels différents. Et moi, l'idée que j'avais, qui était un jour la venue, en réalité à plusieurs reprises, de la direction, de la direction du design stratégique de Renault, l'entreprise Renault. Ces équipes venaient parce que, quelque part, ils sont un peu interpellés par nos savoir-faire. Ils sont un peu interpellés, c'est-à-dire que la question de l'interprétation, ce que ça veut dire, comment ça se passe, la question du tissage à l'envers, et en fait, c'est des équipes de créatifs. créatifs qui doivent avoir une vision un peu d'ensemble, qui cherchent à se confronter, à trouver d'autres cadres de raisonnement, à être étonnés, voire déstabilisés par un certain nombre de choses. Et donc vous apercevez que les savoir-faire portent souvent des traditions, à la fois des process qui sont étonnants, et puis en même temps peut-être aussi une éthique du travail, du rapport. du rapport au travail, du rapport à la matière, du rapport à la création. Et je me disais, quand j'ai pris mes fonctions à France PCI, qu'il ne fallait pas qu'on soit qu'une association de pêcheurs à la ligne confrontant ce que chacun faisait dans son domaine, mais peut-être de se dire quelle pouvait être l'action qu'on pouvait avoir, qu'on pouvait mener. pour donner un sens au travail qu'on fait autour de ce patrimoine pour l'homme d'aujourd'hui, pour l'homme ou la femme d'aujourd'hui. Qu'est-ce que ça peut vouloir dire ? Comment on peut faire ? Et donc, on a avancé sur l'idée, on a demandé à un ethnologue, Olivier Schintz, qui est d'ailleurs le directeur adjoint du musée ethnographique de Neuchâtel, de nous faire une... une sorte d'analyse sur tout ça, avec l'idée qu'on pouvait avoir un projet commun, et pour moi ce projet commun, il devait avoir une dimension artistique. Alors c'est une petite association, vous savez, France PCI, c'est rien du tout en termes de budget, c'est un budget de quelques dizaines de milliers d'euros. Et donc on s'est dit qu'il fallait quelque chose qui puisse être... approprié et donc s'est dégagée l'idée de faire une bande dessinée. De faire une bande dessinée qui explique et avoir l'idée d'une bande dessinée qui explique le PCI. Alors il faut qu'on la fasse scénariser, là aussi il faut qu'on prenne des créateurs qui nous permettent de faire quelque chose qui ne soit pas une... dimension pédago-rébarbative, et qu'ensuite on pouvait imaginer que les éléments français qui le souhaitent pourraient eux-mêmes avoir leur bande dessinée en déclinaison. une sorte de socle de mise en compréhension des enjeux, de ce que ça représente, et bien sûr de façon très illustrée, puisqu'il s'agit, le premier document, est également une bande dessinée. Et donc on essaye d'avancer, parce que demain ça va aussi concerner, bien sûr, le monde, je pense qu'on a quelque chose à dire vis-à-vis du monde scolaire, par exemple. Mais là, on a eu... On a été plus interpellés au départ par ce monde de la création, de la réflexion, à se dire qu'on a souvent des process qui sont extrêmement anciens, mais qu'est-ce qu'ils veulent dire ? En quoi ils sont étonnants ? C'est vrai que c'est très étonnant. Quand on a fait la tapisserie de Tolkien, on a fait la tombée de métier des trolls. Le président du conseil régional Alain Rousset nous avait fait l'amitié d'être présent. C'était la première fois qu'il assistait à une tombée de métier de tapisserie. Et il était complètement sidéré par le fait que c'est tissé à l'envers. Il a vu une œuvre gigantesque tissée à l'envers. Et vous voyez bien qu'on a tous, les uns les autres, mon collègue qui s'occupe de la fauconnerie, c'est dans un autre domaine, mais on a tous des... des savoir-faire, des process, des manières de travailler qui peuvent susciter cet étonnement et qui peuvent aider à réfléchir, parce qu'on est ancré souvent dans des temporalités très longues, qui peuvent peut-être aider à mieux comprendre et à réfléchir dans le monde dans lequel on est aujourd'hui. Et je crois vraiment que c'est un rôle de ces éléments de PCI, c'est bien sûr le rôle de la transmission et de la sauvegarde, mais si. aussi un rôle qui peut être une fonction qui peut être apportée à d'autres groupes qui ne sont pas forcément directement concernés au départ par le travail de production qui existe avec un élément de patrimoine culturel immatériel.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux... Donc à France PCI, au Salon international du patrimoine culturel, qui se tiendra cette année du 27 au 30 octobre au Carousel du Louvre. Est-ce que vous y serez ?

  • Speaker #2

    On y a déjà été, mais cette année non, on n'y sera pas. On y a été, alors France PCI a dû y être un moment, et nous on y a été au titre de la tapisserie d'Aubusson. La dernière fois, puisque je crois qu'il y a eu une édition d'annulé, et d'ailleurs à l'époque, Mme Macron, Stéphane Bern et Franck Riester, ministre de la Culture, étaient venus sur notre stand.

  • Speaker #1

    Pour nos auditeurs, éventuellement, si vous deviez les motiver à venir vous visiter, qu'est-ce que vous diriez ?

  • Speaker #2

    Je leur dirais que c'est vraiment quelque chose de très singulier, parce que c'est un art monumental. On dit toujours, la tapisserie, on le sait bien, on doit financer une deuxième tranche, que ce n'est pas pour héberger une collection de timbres postes, même si je respecte complètement les collectionneurs de timbres postes, j'en ai dans ma famille, mais on est vraiment sur un art monumental. Et que quelque part, cette idée de s'immerger dans une œuvre, c'est quelque chose qui donne... Vous voyez, on avait dans notre équipe un moment réfléchi à comment puiser des ressources. Vous voyez, comment faire un travail de puiser des ressources dans des œuvres, parce que les œuvres peuvent vous apporter des réponses. Il y a aussi une approche du sensible. Et je crois que c'est extrêmement riche. Et il faut se laisser conduire par ces immenses images tissées, qui vibrent, parce qu'elles ne sont pas fixes. Et puis elles ont une manière de réfléchir la lumière qui est toujours un peu surprenante. Mais voilà, il faut se laisser venir et regarder. Et on apprend beaucoup de choses parce qu'il y a aussi des tapisseries qui sont des tapisseries historiques, des tapisseries qui apprennent beaucoup de choses du passé, de l'histoire. Mais on a également toute cette dimension d'œuvres contemporaines qui vous interpellent, qui abusent de vos sens parfois, qui peuvent vous apporter beaucoup de choses. Et au fond, c'est une expérience qu'il faut faire. Je crois que c'est une expérience vraiment intéressante et je vois quand même assez rarement un public qui regrette de l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Et justement, une fois qu'on est là, qu'on est à la Cité de la Tapisserie, qu'est-ce qu'on peut faire autour pour continuer d'être immergé dans ce savoir-faire ou pour visiter tout simplement le département ? Qu'est-ce qui vous tient à cœur ?

  • Speaker #2

    On peut... On peut faire beaucoup de choses. Sur Aubusson, il y a d'autres lieux. Il y a la maison du tapissier, il y a l'atelier musée des cartons, il y a des visites possibles de manufactures. Il y a quand même beaucoup de choses qui peuvent être faites. Il y a des expositions. L'exposition Aubusson a fait le teint. Il y a des galeries, il y a tout ça. Donc c'est un sujet qui est très riche et c'est vrai qu'il fait souvent... Percevoir nos interlocuteurs extérieurs, notamment quand ces interlocuteurs professionnels sont toujours un peu étonnés de l'urgence qu'il y a à produire de la tapisserie sur un petit territoire comme ça, c'est une espèce de... je dis, mais qu'est-ce qui leur est passé par la tête ? Et bien sûr qu'il y a d'autres choses dans la Creuse, et dans la Creuse, on ne le dit jamais assez, mais il y a ces paysages dessinés d'une qualité absolument invraisemblable. Je crois que dans ce domaine, c'est vraiment intéressant d'aller aussi dans la vallée des peintres, de regarder tout ce qui s'est fait là-bas. Il y a des musées, il y a des paysages, il y a énormément de lieux qui évoquent. On peut très bien ressentir ce que les peintres qui venaient, les artistes qui venaient passer à un moment. Ils venaient en Creuse, pourquoi ? Vous voyez, Sargent, ce qu'on disait tout à l'heure, il venait en Creuse pour se vider un peu la tête, pour penser à autre chose, pour faire la fête, pour être dans un autre rapport au temps. Et je crois que c'est intéressant. Il faut qu'on continue. Aujourd'hui, c'est un de nos objectifs ici, à développer un tourisme de savoir-faire. La région... Le comité régional du tourisme a demandé de suivre un peu ce club filière tourisme de savoir-faire parce qu'il y a vraiment, je crois, des publics qui ont envie de passer à d'autres pratiques touristiques et des pratiques qui soient des pratiques d'immersion dans un savoir-faire et pas seulement de visite passive. Et c'est vrai que quand on regarde... Entre tout ce qu'on peut faire ici et tout ce qu'on peut faire dans la Vallée des Peintres, à la suite des grands anciens qui ont été présents, Monet et autres, École de Crozan, il y a vraiment une offre qui n'est pas encore complètement construite, mais il y a vraiment une offre à construire sur laquelle il faut qu'on avance et on pourrait être, je pense, très... Enfin, quelque chose d'un... d'assez singulier en France en matière de pratiques touristiques.

  • Speaker #0

    Et pour terminer cet échange, est-ce que vous auriez un projet, un projet qui vous tient à cœur, à nous parler, à partager avec nos auditeurs pour ouvrir un petit peu sur la suite, sur ce qui se passe pour la suite à Aubusson ? On a parlé de Tolkien, de Miyazaki. Est-ce qu'il y a d'autres choses qui se préparent un petit peu dans les coulisses de la tapisserie ?

  • Speaker #2

    En fait, on a... On s'est aperçu qu'en 2026, c'est les 150 ans de la mort de Georges Sand. Et moi, ça fait longtemps que je voulais faire une tapisserie long format. On a appelé ça panoramique, mais en fait, c'est mieux de dire tapisserie long format, c'est plus clair. En plus, en anglais, c'est le même terme. C'est de dire, on va faire une tapisserie de 25 mètres de long sur 2 mètres de hauteur. Cette tapisserie va permettre à une artiste, parce qu'il y avait plutôt plus d'artistes femmes, on a sélectionné cinq artistes contemporaines, d'avoir un projet d'une vision sur Georges Sand, le personnage, son oeuvre, etc. On a fait faire, d'ailleurs à Clermont-Ferrand, vous avez un très bon laboratoire qui s'appelle Célis. qui est un laboratoire qui, au niveau international, est sans doute le plus pointu sur Georges Sand, qui nous a fait un dossier documentaire. Je pourrais même vous le passer, si vous voulez. Et donc, on a, à partir de là, lancé un appel à candidature. On a eu 65 réponses, entre 65 et 70 réponses. Et on a sélectionné cinq artistes qui vont nous faire une maquette. Et elles ont à la fois à penser le motif de cette... tapisserie espèce de fresque où elles doivent donner la vision qu'elles ont sur ce personnage quand même qui a beaucoup de beaucoup de facettes de Georges Sand et qui a été quand même très novatrice à bien des égards et comme c'est une tapisserie qui sera destinée à des lieux de... On est dans des lieux qui sont des monuments historiques. Vous savez bien que dans un monument historique, on n'accroche pas, on ne plante pas un clou. Et donc, moi, l'idée que j'ai eue, c'est de dire, il faut que le support fasse partie de l'œuvre. Et donc, on leur demande à la fois d'imaginer le support et d'imaginer l'œuvre. Vous voyez, elles ont deux œuvres à faire et à emboîter. Et donc, on va avoir... Alors, ça va mettre un peu de temps. On va choisir au mois de mai, on va avoir les projets de maquettes. On doit repasser devant le Conseil national des œuvres dans l'espace public parce que c'est une commande publique artistique qu'on gère nous, mais qui implique le ministère de la Culture. On aura ensuite choisi la lauréate. On passera en phase de réalisation si le Conseil national le valide. Et puis, on aura ensuite une année de préparation. Après ce tissage de cette œuvre très longue, mais qu'on va tisser dans le sens de la longueur, on ne pourra mettre que deux lissiers ou deux lissières. Ou un lissier ou une lissière, tout le monde sera content. On va arriver à peu près sur deux ans et demi de tissage et donc on sera prêt pour 2026 à avoir une œuvre monumentale. La présidente Simonnet a obtenu de son... collègue président du conseil départemental de l'Indre, que l'Indre soit associée à ce projet. L'Indre participe vraiment très étroitement à ce projet, le cofinance. Et on a également le centre des monuments nationaux, puisque le domaine de Nohan est géré par le centre des monuments nationaux. Et donc on va avoir, je pense, un objet en tapisserie extrêmement singulier, qui va être, et ça je crois beaucoup, vous parliez de patrimoine tout à l'heure, mais je pense que... C'est vraiment intéressant d'avoir des logiques d'éclairage de patrimoine par des visions contemporaines. Et on va avoir autour de la tapisserie qui va donner beaucoup d'ampleur à ce qu'on va dire, et puis du système de portance, où on dit nous ce qu'on veut au minimum c'est que ça porte, la tapisserie, mais après il est à vous d'imaginer d'autres fonctions derrière, donc on a laissé quelque chose de très ouvert. Et je pense qu'on va avoir pour ce grand anniversaire des 150 ans de la mort de Georges Sand, qui en plus, non seulement une auteure qui a été... extrêmement prolixe, mais qui a quand même animé la vie culturelle, artistique de son temps, à une époque où on n'avait peut-être pas les moyens qu'on a aujourd'hui. Et puis surtout, qui a eu cette capacité à enchanter un territoire, qui a eu cette capacité à faire rêver autour d'un territoire. Et on s'est dit que ça valait, c'était vraiment un enjeu important. d'imaginer un projet, là aussi de grande tenture, mais de grande tenture qui est sur une seule tapisserie et pas découpée en plusieurs tapisseries. Donc de grande tenture sur une tapisserie dans le format. D'avancer sur ce projet qui est assez passionnant. On est tous très impatients de recevoir les projets le 3 mai pour regarder les différentes artistes. Il y a cinq... artistes, il y a Françoise Petrovitch, une artiste française très connue, il y a Isabelle Cornaro qui était sélectionnée au prix Marcel Duchamp l'an dernier, enfin qui était nominée au prix Marcel Duchamp, on a Hélène Delprat, on a une artiste allemande qui s'appelle Alexandra Lejkoff, on a une jeune artiste qui s'appelle Vanina Langevilliers, donc on va avoir cinq projets, alors on n'en retiendra qu'un seul. Mais on va avoir cinq projets qui vont évidemment être certainement très différents. Et donc on aura à choisir celui qui nous semble le mieux porter, ce qu'on veut dire à travers cette démarche. Là aussi, on est sur une logique d'un savoir-faire qui illustre un patrimoine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour tout ce que vous nous avez dit. Tout ce que vous nous avez partagé.

  • Speaker #1

    Donc, c'est l'heure du tac au tac maintenant. On va vous poser des petites questions et vous devrez choisir entre ces deux suggestions. Alors, vous êtes prêts ? Tapis ou tapisserie ?

  • Speaker #2

    Tapisserie.

  • Speaker #0

    La maquette ou la tombée de métier ?

  • Speaker #2

    La tombée de métier.

  • Speaker #1

    Au buisson et sa cité ou la vallée des peintres à Crozan ?

  • Speaker #2

    Au buisson et sa cité.

  • Speaker #0

    Journée européenne des métiers d'art ou le salon du patrimoine culturel ?

  • Speaker #2

    Journée européenne des métiers d'art.

  • Speaker #1

    Économie du patrimoine ou économie touristique ?

  • Speaker #2

    Économie du patrimoine.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Est-ce que vous pouvez nous donner une citation, par exemple, en lien avec l'épisode pour conclure ?

  • Speaker #2

    Cette citation, c'est la citation qui était sur l'épée d'académicien de Jean Lursa. C'est une citation qu'on a vue un jour. On est allé prospecter dans les Émirats arabes unis. On a découvert... Un jeune artiste franco-tunisien qui s'appelle El Cid, qui est installé à Dubaï, et il avait, bien avant de nous connaître, peint un tableau qui nous a servi de maquette, même si on l'a évidemment agrandi en faisant la tapisserie. Il avait écrit en calligraphie arabe une phrase de Jean Lursa, C'est l'aube d'un monde nouveau, un monde où l'homme ne sera plus un loup pour l'homme Et cette tapisserie qu'on a réalisée, cette tapisserie de El Cid, s'appelle C'est l'Aube. Et j'ai trouvé intéressant d'aller quand même assez loin dans le monde Moyen-Orient et de trouver dans une autre culture la reprise d'une phrase de Jean Lursa, qui est un personnage tout à fait éminent de la tapisserie d'Aubusson. Et c'est la phrase à laquelle je pensais que je voulais vous faire partager.

  • Speaker #1

    Et c'est avec l'air du temps, malheureusement, l'homme est un pour l'homme. C'est aussi une référence philosophique à Hobbes, et je trouve que c'est très en lien avec ce qu'on vit actuellement.

  • Speaker #2

    Oui, ces jours-ci en particulier.

  • Speaker #1

    Voilà, merci beaucoup pour cet épisode très intéressant, et pour votre participation.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous pour la suite sur toutes les plateformes d'écoute, et en vidéo sur notre chaîne YouTube Parole de Patrimoine.

  • Speaker #1

    Vous pouvez aussi nous rejoindre sur nos comptes Instagram, Voyage en Canap'et Philozélie, et souscrire à la newsletter du podcast pour ne rien rater de l'aventure.

  • Speaker #0

    Et si vous avez aimé cet épisode, n'oubliez pas de nous laisser votre avis.

Share

Embed

You may also like

Description

Cet épisode est une rencontre avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson. Nous vous emmenons à travers les univers de nos héros de sagas fantastiques préférés ou encore des nos animés préférés. En effet, Emmanuel Gérard nous fait plonger dans l'ambiance fantastique des métiers d'art tissés et d'art textiles, au cœur des futurs projets qui verront le jour à la Cité ainsi que dans les différents métiers et étapes que nous retrouvons quant à la création d'une tapisserie.


Vous pensiez la tapisserie poussiéreuse ? Venez écouter cet épisode de Paroles de Patrimoines qui vous donnera une toute autre vision des tapisseries d'antan et de maintenant ! Soyez curieux ! 


Dans cet épisode :

Nous parlerons de l'histoire de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson

de ce savoir-faire ancestral, des différents métiers d'art qui gravitent autour de cet art tissé, des univers de Miyasaki et Tolkien, du rôle de la Cité quant à la dimension contemporaine des Tapisseries d'Aubusson, de l'inscription de cet art à l'UNESCO, des projets à venir.... mais nous irons également à la rencontre d'un homme, celui qui incarne comme une icone la Cité, Emmanuelle Gérard. A travers cet épisode, il nous confit son parcours et son attache à ce territoire, à l'histoire de la tapisserie et son emerveillement inépuisable quant à ce savoir-faire qu'il découvre chaque jour comme au premier jour. 


📌La Cité Internationale de la Tapisserie 

📌Le Pays Sud Creusois et ses paysages emblématiques

📌La vallée des peintres


🔍L'Univers de Tolkien

🔍 L'Univers de Miyasaki et des Studios Gibli


Nos réseaux : 

Youtube : Paroles de Patrimoines 

Instagram : @paroles_de_patrimoines 

Le site web : www.parolesdepatrimoines.fr  


Tourisme - Culture - Patrimoine - Savoir-faire - Tourisme durable - Slowtourisme - Podcast patrimoine - Podcast Culture - Podcast Tourisme - Territoires ruraux - Patrimoine français - médiation culturelle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast Parole de Patrimoine,

  • Speaker #1

    le podcast qui vous donne les clés pour observer et comprendre les patrimoines de vos territoires.

  • Speaker #0

    Je suis Léa,

  • Speaker #1

    je suis Azélie,

  • Speaker #0

    envie de partir à l'aventure, de découvrir ce qui se cache à côté de chez vous ?

  • Speaker #1

    Ensemble, on va vous faire découvrir le patrimoine sous toutes ses formes.

  • Speaker #0

    Le petit patrimoine,

  • Speaker #1

    le patrimoine naturel,

  • Speaker #0

    le patrimoine thermal,

  • Speaker #1

    le patrimoine industriel,

  • Speaker #0

    le patrimoine culturel.

  • Speaker #1

    Retrouvez-nous une à deux fois par mois sur une thématique qui vient d'écrire. un des aspects du patrimoine. En format duo ou en format invité,

  • Speaker #0

    on vous donne nos meilleurs tips et nos recommandations pour vous faire partager l'envie de partir à la découverte des différents patrimoines de vos territoires. Et c'est parti pour l'épisode du jour ! Nous sommes partis à la découverte de la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson, en Creuse, pour rencontrer M. Emmanuel Gérard, directeur de la Cité. Dans cet épisode, nous parlerons des savoir-faire autour de la tapisserie, des métiers d'art dans les territoires, de l'inscription UNESCO, sans oublier les univers de Tolkien et Miyazaki des studios Ghibli. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour M. Gérard.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation et de nous recevoir aussi au sein de la Cité... internationale de la tapisserie à Aubusson. Est-ce que vous pouvez vous présenter ? Vous présentez qui êtes-vous, vos multiples casquettes, vos différentes fonctions, et qu'est-ce que c'est que la cité de la tapisserie ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je suis Emmanuel Gérard, je suis le directeur de la cité internationale de la tapisserie. J'ai en fait monté avec, bien sûr, des élus. D'abord, Jean-Jacques Lozac, président du conseil général, puis Valérie Simonnet, présidente du conseil départemental. Ce projet de Cité internationale de la tapisserie qui a commencé véritablement en 2010 et puis qui s'est concrétisé par la transformation du bâtiment qui était l'ancienne école nationale d'art décoratif dans laquelle vous êtes et qui a ouvert avec cette nouvelle fonction en juillet 2016. Je m'occupe de cet établissement, mais il y a également, on a forcément des fonctions... parce qu'un établissement comme une institution comme celle-ci doit rayonner sur un territoire, elle ne vit pas repliée sur elle-même. Je suis notamment membre du bureau de l'Office du tourisme au Buisson-Felten, membre du conseil d'administration du comité régional du tourisme de Nouvelle-Aquitaine. Voilà, enfin parmi quelques... Quelques fonctions, je m'occupe aussi de l'association France PCI qui regroupe les éléments français qui sont au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. Et j'en suis, Pierre Saner en est le président et j'en suis le vice-président et on regroupe à peu près tous les éléments français qui sont inscrits à l'UNESCO.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que vous pouvez nous présenter vos différentes missions au sein de la Cité ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que la Cité internationale de la tapisserie et quel est votre rôle en tant que directeur ?

  • Speaker #2

    La Cité internationale de la tapisserie comprend cinq missions. Une mission qui est une mission d'institution muséale, et donc de présenter, conserver et de présenter des œuvres. Et puis de faire un travail de médiation autour. Elle a une mission qui est très forte parce que les élus l'ont souhaitée en créant un outil de financement de la création contemporaine qui s'appelle le Fonds Régional pour la Création de Tapisseries Contemporaines. Et on a eu une politique... très forte dans ce domaine. En 2020, on a fait une exposition sur 10 ans de création contemporaine et dans les 10 années entre 2010 et 2020, on a créé plus de 30 œuvres contemporaines. D'accord. Avec tout le travail de préparation, tout le travail de tissage. On est un lieu de pérennisation de la filière de production avec... ce que nous pose en termes d'exigence l'inscription UNESCO, c'est-à-dire la transmission des savoir-faire. Et donc on doit être très attentif à cette transmission des savoir-faire. On doit faire en sorte que tous les chaînons qui permettent une production de tapisserie puissent continuer à exister. Et donc vous savez qu'une tapisserie d'Aubusson, c'est le chaînage de différents savoir-faire, depuis filateur, teinture, lissier. cartonnier, restaurateur, donc c'est un élément qui est très important et qui a fait qu'on a très vite mis en place une formation qui est une formation professionnelle financée par le conseil régional et mise en œuvre par le Greta Limousin en lien étroit avec nous. On a un point qui est bien sûr le développement de la destination touristique et vous voyez bien que... La perspective de la cité et le démarrage de la cité ont fait qu'un certain nombre d'investissements se sont faits au niveau de l'hôtellerie, de la restauration et qu'on a aujourd'hui un certain nombre de sociétés qui représentent quand même quelques dizaines d'emplois au total nouveaux sur la région d'Aubusson à la suite de l'ouverture de la cité. Et puis on est aussi dans une logique de se dire qu'au fond la tapisserie d'Aubusson c'est un phare, c'est un phare qui représente un grand savoir-faire qui est internationalement connu, mais qu'il faut en profiter pour développer des activités art textile, art tissé. Et donc a été inaugurée il y a maintenant une dizaine de jours la ville de la Château-Favier pour héberger notamment sous forme de, à la fois pépinière, tiers-lieu. Hôtel d'entreprise en matière de design textile, on va dire, pour faire simple, que petit à petit on est en train de continuer à développer. On a reçu ce label Manufacture de proximité d'un dossier qu'on conduit avec l'association Lénamac. Donc on doit être... probablement, enfin en tout cas dans les 20 premiers, on est la seule institution qui a à la fois une collection labellisée Musée de France et qui est en même temps manufacture de proximité. Et donc vous voyez que l'idée qu'on a de la... et qui a été portée par les élus au départ, c'était l'idée de dire, c'est bien sûr faire face à la nécessité d'extension d'un musée, mais c'est beaucoup plus qu'un musée, c'est vraiment un lieu qui a à la fois une exigence... en termes artistiques et culturels, mais qui aussi a la volonté très forte de prendre en compte le développement économique de son territoire et les activités qui peuvent être développées autour et au-delà même de la tapisserie d'Aubusson stricto sensu.

  • Speaker #0

    C'est un rôle de moteur un peu dans l'écosystème sur le territoire à plus ou moins grande échelle.

  • Speaker #2

    Alors on essaye d'avoir un rôle important. Il y a des partenaires. Je pense au travail qu'on fait aussi avec les Namacs, le travail qu'on a fait avec la Chambre de commerce pour l'ouverture de la ville à Château-Favier. Mais je crois qu'effectivement, on a la chance d'avoir un nom qui est un nom internationalement connu. La tapisserie d'Aubuisson, il en existe dans tous les lieux de pouvoir à travers le monde. Et donc... C'est un grand savoir-faire de la France et donc il fallait apporter une réponse. Alors cette réponse, elle a été, comment dirais-je, aussi une réponse à l'inscription de la tapisserie d'Aubusson au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO, mais on peut peut-être y revenir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    on y reviendra plus tard sur cette question de l'UNESCO.

  • Speaker #1

    Vous nous avez parlé de métiers de savoir-faire. C'est lié, bien sûr, à un patrimoine qui nous est cher. Et justement, quelle est votre définition du patrimoine, à vous précisément, si vous deviez le définir ?

  • Speaker #2

    Vous savez, on pourrait passer des colloques entiers à le définir. Moi, j'aime bien la définition simple de dire que le patrimoine, c'est quelque chose qu'on reçoit et qu'on transmet. Je crois qu'il faut rester sur une... Une définition simple, même si elle n'est pas caricaturale, mais elle est un petit peu limitée. Mais quand on s'inscrit dans une grande histoire qui commence ici en 1457, on est forcément un peu humble et on se dit qu'on est à un moment parmi d'autres. Le but, c'est qu'à la sortie de ce moment, on ait apporté une valeur ajoutée par rapport à ce qui existait à l'entrée.

  • Speaker #0

    Et par rapport au savoir-faire, justement ? Qu'est-ce que, pour vous, ça représente, le savoir-faire et les métiers du savoir-faire ?

  • Speaker #2

    Le savoir-faire, c'est vraiment quelque chose de très important, parce que là, on est vraiment dans la tapisserie d'Aubusson, dans une confrontation entre un métier d'art, et donc un métier d'art, c'est forcément créé par l'accumulation de savoir-faire, et en plus ici... Vous voyez bien que le savoir-faire, il n'est pas unique, il est composé de différents éléments qui sont eux-mêmes portés par des spécialistes, parce que la question de la teinture, c'est très particulier, ce n'est pas la même chose que la filature, ce n'est pas la même chose que le tissage et le rôle des lissiers, et qu'on a la chance ici d'avoir... une communauté professionnelle et d'être à une échelle qui permet un échange au niveau de la communauté professionnelle. Ça veut dire des choses qui sont testées, qui peuvent être échangées. Vous voyez, on n'est pas dans une logique qui est une logique de process complètement industriel. On est dans cette logique de savoir-faire d'un côté et qui se retrouve face à une création, un élément de création et qui se retrouve dans un rapport d'interprétation. entre un projet plastique fait par un créateur, on va dire, un artiste, on peut dire un créateur pour être encore plus global, et puis la manière dont ce projet va être traduit, va être interprété, et comment on va mettre en œuvre tous les éléments qui vont permettre d'aboutir à ce tissage et à cette tapisserie. Mais la question de, vous avez le savoir-faire, vous avez la communauté professionnelle, et vous avez aussi cette question de la confrontation à la création qui est importante.

  • Speaker #0

    Et vous nous avez parlé de lissier, pour nos auditeurs, c'est peut-être pas forcément évident, est-ce que vous pouvez expliquer un petit peu ce que c'est ?

  • Speaker #2

    Alors lissier, ça s'écrit ici avec deux S, dans le nord de la France, ça peut s'écrire plutôt avec un C à la place des deux S. En fait, une époque, on disait un tapissier, sauf que maintenant un tapissier, c'est vraiment devenu un... quelqu'un qui fait de la tapisserie de sièges, qui va recouvrir votre canapé ou les fauteuils que vous avez hérités de votre grand-mère. Mais on est, en fait, dans ce métier lissier, c'est vraiment... le personnage qui est au cœur du projet puisque quand on va commander une œuvre, on va commander son tissage à un lissier qui après lui va se retourner vers le filateur, le teinturier, etc. Donc la question des savoir-faire, elle est importante parce que, vous savez, quand on a fait avec le Greta Limousin, on a essayé de faire complètement la maquette de la formation qui est donnée aujourd'hui aux lissiers. Il a fallu vraiment avoir une réflexion là-dessus, comment on va permettre aux lissiers, qui sont souvent un petit peu chefs d'orchestre du tissage, comment ils peuvent... utiliser les savoir-faire, comment il peut les sélectionner, comment il peut interroger ceux qui les détiennent. Et donc on a vraiment, je crois, ce rôle à la cité d'être très attentif à la pérennité de ce qui existe et puis à l'enrichissement. C'est la différence entre le patrimoine mondial de l'UNESCO et le patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un lieu, c'est un site, c'est un paysage, c'est un monument. Le patrimoine culturel immatériel, c'est un flux, c'est un savoir-faire qui bouge. Et par exemple, le savoir-faire de la tapisserie, quand on le confronte par exemple à des exigences d'artistes autour d'une création contemporaine, Il va être obligé de trouver des solutions à des problèmes auxquels il n'avait pas été forcément confronté. Et donc, vous voyez, cette idée de flux du patrimoine culturel immatériel est vraiment importante.

  • Speaker #0

    Justement, on parlait de savoir-faire. Qu'est-ce qui vous lie, vous, à cette question des savoir-faire ? Pourquoi vous vous êtes retrouvé dans ce domaine-là ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai été, dans une vie antérieure, j'ai été consultant en ingénierie culturelle et touristique. Et en fait, je suis intervenu en Creuse plusieurs fois. Je suis intervenu une première fois sur ce que la DATAR, la Délégation d'aménagement du territoire, appelait à l'époque les pôles d'économie du patrimoine. Et donc j'étais intervenu sur un pôle d'économie du patrimoine qui recouvrait le sud du département de l'Indre et le nord du département de la Creuse, et qui a mis en évidence notamment... la question des peintres de la vallée de la Creuse et la question de Georges Sand également. Je suis intervenu également sur les portes touristiques du département, c'est-à-dire la stratégie départementale de dire il y a la vallée des peintres pour le nord et l'ouest du département, et la tapisserie d'Aubusson, à Aubusson et à Feltin, pour le sud creusois. Et en fait, un jour, j'ai eu envie de prendre un projet complètement en main. Et quand j'ai vu qu'il y avait une recherche de chef de projet pour le syndicat mixte qui s'appelait à l'époque le syndicat mixte pour le développement culturel et économique de la tapisserie d'Aubusson, je me suis dit que c'était vraiment un sujet intéressant parce que... c'est quand même un patrimoine qui a des possibilités tout à fait extraordinaires. Moi, j'ai travaillé sur pas mal de patrimoines quand j'étais consultant, mais des patrimoines qui ont à la fois un volet métier d'art, mais aussi qui sont dans une interaction aussi forte avec de la création artistique, avec des grandes images, avec tout ça. C'est quand même quelque chose de... d'extrêmement riche et puis en même temps la tapisserie ça peut être oeuvre d'art mais ça peut être aussi dans le domaine du luxe, ça peut être dans le domaine de la décoration, ça peut être à la fois tapisserie, tapis, mobilier, il y a une diversité extraordinaire et c'est vrai que je me souviens comme consultant être allé un jour... J'étais passé pendant qu'il y avait l'exposition d'été, et je me souviens être allé dans l'église du château à Feltin voir l'exposition en fin de journée quand il n'y avait personne. Je crois que j'étais le seul visiteur. C'était très peu de temps avant la fermeture de la journée. Et j'avais été très ébloui par ces grandes tentures, par le rapport qu'il y a de cet art monumental. à celui qui le regarde, et c'est un souvenir qui m'est toujours resté, et c'est pour ça que j'ai eu envie de m'en occuper.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez nous parler justement de son inscription à cette tapisserie d'Aubusson à l'UNESCO et pourquoi la tapisserie en fait partie et comment vous avez fait pour l'inscrire ?

  • Speaker #2

    Vous savez, je vais être très humble, ce n'est pas moi qui me suis occupé de l'inscription UNESCO. En réalité, c'était un sous-préfet d'Aubusson qui s'était fait détacher de la cour. cour administrative d'appel de Poitiers, qui avait envie de faire autre chose pendant trois ans, et qui est venu à Aubusson, et qui s'est dit, mais qu'est-ce que je pourrais faire, puisque la durée de ma présence est limitée, qu'est-ce que je pourrais faire qui reste ? Et à l'époque, il y avait eu en 2003 la convention de l'UNESCO, dont on fêtera les 20 ans l'an prochain. du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Et il s'est dit, c'est vrai qu'on ferait rentrer la tapisserie d'Aubusson, qui est quand même connue partout, on la ferait rentrer dans ce... il ferait bénéficier de cette inscription PCI UNESCO, ce serait quelque chose de formidable. Et donc il a vraiment mis en place, organisé les choses, pour arriver à présenter un dossier, et c'était dans la première vague de dossiers. C'était dans la première vague de dossiers. L'UNESCO a, je pense, aussi été intéressé par le fait d'avoir un savoir-faire qui est connu. Parce que je me souviens qu'à l'époque, il y en avait un certain nombre qui étaient sortis dans différents pays. Et qu'à chaque fois qu'on en citait trois, tous les journaux d'information, il y avait forcément la tapisserie d'Aubusson dedans. Parce que ça voulait dire quelque chose et ça parlait à beaucoup de populations. Alors, ça parlait peut-être moins à votre génération qu'à la génération de mes parents, de mes grands-parents, parce que la tapisserie d'Aubusson, c'était connu, c'est un peu trivial ce que je vais dire, mais comme le Nougat de Montélimar. C'était vraiment très, très connu.

  • Speaker #0

    C'est une institution et une reconnaissance internationale, déjà, avant l'institution.

  • Speaker #2

    Oui, mais qui s'était un peu perdue au niveau du grand public. Pourquoi ? Parce qu'il ne s'est pas passé énormément de choses pendant 20 ans. En gros, entre 1990 et 2010, il n'y a pas eu énormément de choses. Et donc, si vous voulez, il y a toute une génération, sauf ceux qui faisaient des études d'art et de patrimoine, qui ne connaissaient plus ce que c'était, qui ne savaient plus ce que c'était, alors qu'avant, c'était vraiment quelque chose d'extrêmement connu. Si vous voulez, la cité... de la tapisserie au fond ça a été la réponse à cette inscription. En réalité le projet existait avant mais ça a permis de dire au fond on va dans la bonne direction parce que maintenant qu'on a cette reconnaissance internationale on est un patrimoine de l'humanité il fallait trouver un moyen de répondre un moyen d'assurer la pérennité parce qu'il y avait quand même de vraies difficultés à cette époque là. Et vous voyez que je pense que les élus ont bien fait de le faire, parce qu'aujourd'hui, on est plutôt... Les entreprises, ateliers, manufactures sont plutôt débordées d'activités que l'inverse. Donc les choses ont quand même bien évolué de ce point de vue.

  • Speaker #0

    Et ça a peut-être permis aussi au niveau du grand public d'avoir une nouvelle reconnaissance, une nouvelle vague pour toucher un public nouveau.

  • Speaker #1

    Une nouvelle dynamique, parce que vous nous parliez d'un temps où la tapisserie, au final, était un peu... perdue. Et est-ce que justement cette cité de la tapisserie, avec son inscription, elle a remis au goût du jour la tapisserie ?

  • Speaker #2

    Si vous voulez, la tapisserie, regardez dans votre génération, dans votre génération, même encore aujourd'hui, il y a encore beaucoup de travail à faire, mais enfin c'était quand même souvent, on va dire, un tissage marronnasse accroché dans un château. Et donc aujourd'hui, il fallait reprendre. D'abord, il y avait une solution qui était fondamentale, et je crois que c'est vraiment tout le monde en a été conscient dans le projet, mais il fallait la réaliser, c'était le rôle de la création contemporaine. C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas imaginer un projet comme ça sans avoir une création contemporaine très audacieuse. Et ce qu'on a essayé de faire et de rendre parlant, on évoquait tout à l'heure... La tapisserie bleue de Marie-Cyrgues, qu'on appelle plus communément la bâche, qui est un trompe-l'œil, c'est une tapisserie qui parle à tout le monde et qui fait s'interroger sur sa perception, sur un rapport à l'œuvre. Donc il y avait vraiment une nécessité de changer très profondément les choses là-dessus. Et on l'a fait à travers cette constitution d'infocontemporain, on l'a fait aussi à travers de grandes aventures tissées, comme celle qu'on a lancée entre Tolkien et Miyazaki.

  • Speaker #1

    Et donc, pour rebondir là-dessus, quels sont déjà vos partenariats à l'étranger ? Quels ont été vos partenariats à l'étranger ? On a vu Tolkien, est-ce que vous pouvez nous en parler un peu plus ? Qu'est-ce que ça vous apporte, ces partenariats à l'étranger, et comment s'est fait les choix ?

  • Speaker #2

    Alors, quand vous dites partenariat, ça peut dire recouvrir beaucoup de choses. C'est-à-dire qu'on a aussi monté des opérations. Vous voyez, on va aller avec la présidente Simonnet à Dovcoach Studio à Edimbourg dans trois semaines, où il y a un lieu qui est une fondation privée qui... Produits de la tapisserie avec lesquels on a déjà des rapports de travail. On a eu énormément d'institutions. Je pense par exemple à l'Académie des Beaux-Arts de Hangzhou en Chine. On est allé plusieurs fois, ils sont venus plusieurs fois ici. On a bien sûr des partenariats avec des lieux de formation, avec des institutions muséales. Il y a beaucoup de partenariats. Parce que si vous voulez... Quand on a un projet, quand on s'appelle la tapisserie d'Aubusson, on ne peut pas se dire qu'on a réglé tout à l'intérieur du département d'Acreuse. On est forcément en train de rechercher à l'extérieur des leviers qui vont permettre d'avancer et de faire en sorte qu'on fasse monter l'importance. et l'intérêt de la tapisserie aujourd'hui. Voilà, donc on a vraiment été, enfin encore une fois, et on continue à l'être, très attentifs à cette question de la création. Et cette question de la création, on l'a traduit par des appels à projets, par des commandes mécénées, des mécènes qui ont souhaité financer des maquettes qu'on a tissées. par de l'édition déléguée comme on l'a fait avec le studio Imer et Malta sur la création de mobilier, par les carrés d'Aubusson où c'est un partenariat avec des galeries. Donc on a essayé vraiment d'avancer là-dessus. Alors sur les grandes tentures, l'idée c'était de dire comment on peut avoir aussi une logique. La tapisserie, c'est un art monumental qui s'inscrit dans le temps. On dit toujours qu'il y a un autre rapport au temps. On est dans un département qui, en plus, a sûrement, en France, un rapport au temps un peu différent. Et un rapport au temps qui est d'ailleurs... dont on reconnaît l'intérêt dans le monde d'agitation dans lequel on vit. Donc à partir de là, c'est de se dire qu'on peut aussi avoir des opérations qui s'inscrivent sur plusieurs années, qui sont autour d'un créateur un peu emblématique, et qui mobilisent l'intérêt, qui mobilisent les regards, et qui permettent petit à petit de constituer une tenture qui va être une tenture... exceptionnel moi je pense que on a déjà fait douze pièces de la tenture tolkien on a encore on a encore deux affaires pour la première tranche des 14 dans laquelle on va avoir notamment d'ailleurs un deuxième tapis qui va être la carte de la terre du milieu en tapis donc ça va être d'ailleurs ça va être assez amusant parce que ce sera sûrement l'oeuvre la plus contemporaine de l'ensemble des 16 pièces de la Tenture. Et puis les Steyr Tolkien, la famille Tolkien a souhaité... qui est deux pièces supplémentaires, et d'ailleurs a eu la gentillesse de nous les laisser choisir, et de dire qu'ils nous financeraient, à la fois qu'ils nous ont passé les droits, mais qu'ils nous ont financé le tissage, et donc on aura encore deux pièces supplémentaires, ça veut dire qu'on aura 16 pièces, vous voyez. Et donc, ça veut dire que c'est une tenture qui va être demandée à travers le monde. Alors évidemment, on ne va pas la présenter tous les jours partout. On va prêter des pièces et puis de temps en temps présenter l'ensemble de la tenture. Mais Dovcoach Studio nous a déjà dit qu'il serait ravi de la présenter à Edimbourg quand elle sera terminée. On la présentera certainement aussi à Oxford, qui est le berceau de la famille Tolkien. C'est vraiment une aventure qui fait qu'on a une sorte de suivi. On n'est pas dans un one-shot. On est vraiment dans quelque chose qui... qui se construit, qui est originale et qui est quelque part une tenture qui est une ambassadrice de la tapisserie d'Aubusson. C'est ça aussi le but. Et c'est aussi de venir... On voit très bien quand on explique les techniques de la tapisserie d'Aubusson autour d'un... Autour d'une image de Tolkien, par exemple, on capte peut-être beaucoup plus vite l'attention du visiteur pour bien comprendre comment ça fonctionne. Il est tout de suite beaucoup plus impliqué et il suit beaucoup mieux que si on prend une image lambda.

  • Speaker #0

    C'est un sujet qui parle.

  • Speaker #2

    C'est un sujet qui parle et je crois qu'aujourd'hui... On ne peut pas parler toute la journée de médiation et ne pas être capable de l'appliquer aussi de façon peut-être plus forte et plus... Je ne sais pas s'il faut dire plus radicale, parce que pour moi, les tentures ne se font pas du tout au détriment de la création de tapisseries par des artistes contemporains. C'est deux choses différentes. Sur Miyazaki, on est un peu à cheval entre les deux, parce que Miyazaki... qui est toujours vivant, c'est quand même une expression artistique contemporaine. Mais vous voyez, Miyazaki, c'est un monsieur qui a été intéressé par le fait qu'on tisse une de ses images. C'est l'interprétation tissée de ses images de cinéma qui lui a donné envie qu'on réalise cette opération.

  • Speaker #0

    C'est un peu la croisée des arts, la croisée des savoir-faire, au final.

  • Speaker #2

    Oui, enfin, je ne sais pas si on peut parler de croisés, de savoir-faire, mais c'est en tout cas la dimension d'interprétation de la tapisserie qui peut projeter une autre expression artistique en une expression tissée. Et je crois qu'il y a beaucoup de créateurs qui peuvent, je ne parle même pas du public, mais qui peuvent être intéressés par le fait que l'interprétation tissée, elle oblige à réfléchir. à prendre les éléments essentiels, en souligner certains. Il y a eu des choix, il y a un respect de l'œuvre, mais une interprétation tissée, c'est quelque chose d'extrêmement intéressant et qui va forcément renouveler le regard qu'on a sur l'image cinématographique de Miyazaki.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de France PCI, PCI pour patrimoine culturel immatériel, qu'est-ce que c'est, comment est liée la cité de la tapisserie à cette association et peut-être votre rôle ou vos interrelations avec cette association ?

  • Speaker #2

    Oui, France PCI c'est une association qui s'est créée, je pense il y a une dizaine d'années en fait, je vous avouerai que je n'ai même plus la date en tête, mais qui est une association qui a été faite pour regrouper... Les éléments français qui sont inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. On a une grande variété d'éléments depuis la cavarice au mur, la fauconnerie, les parfums de grâce aujourd'hui, l'alpinisme qui est entré il n'y a pas longtemps, la tapisserie d'Aubusson, le repas gastronomique des Français. Enfin, je vous en passe, c'est les meilleurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ce qu'on a essayé de faire avec... avec Pierre Saner, qui lui s'occupe du repas gastronomique des Français, c'est de se dire comment on peut arriver à faire travailler ensemble et réfléchir des patrimoines culturels immatériels différents. Et moi, l'idée que j'avais, qui était un jour la venue, en réalité à plusieurs reprises, de la direction, de la direction du design stratégique de Renault, l'entreprise Renault. Ces équipes venaient parce que, quelque part, ils sont un peu interpellés par nos savoir-faire. Ils sont un peu interpellés, c'est-à-dire que la question de l'interprétation, ce que ça veut dire, comment ça se passe, la question du tissage à l'envers, et en fait, c'est des équipes de créatifs. créatifs qui doivent avoir une vision un peu d'ensemble, qui cherchent à se confronter, à trouver d'autres cadres de raisonnement, à être étonnés, voire déstabilisés par un certain nombre de choses. Et donc vous apercevez que les savoir-faire portent souvent des traditions, à la fois des process qui sont étonnants, et puis en même temps peut-être aussi une éthique du travail, du rapport. du rapport au travail, du rapport à la matière, du rapport à la création. Et je me disais, quand j'ai pris mes fonctions à France PCI, qu'il ne fallait pas qu'on soit qu'une association de pêcheurs à la ligne confrontant ce que chacun faisait dans son domaine, mais peut-être de se dire quelle pouvait être l'action qu'on pouvait avoir, qu'on pouvait mener. pour donner un sens au travail qu'on fait autour de ce patrimoine pour l'homme d'aujourd'hui, pour l'homme ou la femme d'aujourd'hui. Qu'est-ce que ça peut vouloir dire ? Comment on peut faire ? Et donc, on a avancé sur l'idée, on a demandé à un ethnologue, Olivier Schintz, qui est d'ailleurs le directeur adjoint du musée ethnographique de Neuchâtel, de nous faire une... une sorte d'analyse sur tout ça, avec l'idée qu'on pouvait avoir un projet commun, et pour moi ce projet commun, il devait avoir une dimension artistique. Alors c'est une petite association, vous savez, France PCI, c'est rien du tout en termes de budget, c'est un budget de quelques dizaines de milliers d'euros. Et donc on s'est dit qu'il fallait quelque chose qui puisse être... approprié et donc s'est dégagée l'idée de faire une bande dessinée. De faire une bande dessinée qui explique et avoir l'idée d'une bande dessinée qui explique le PCI. Alors il faut qu'on la fasse scénariser, là aussi il faut qu'on prenne des créateurs qui nous permettent de faire quelque chose qui ne soit pas une... dimension pédago-rébarbative, et qu'ensuite on pouvait imaginer que les éléments français qui le souhaitent pourraient eux-mêmes avoir leur bande dessinée en déclinaison. une sorte de socle de mise en compréhension des enjeux, de ce que ça représente, et bien sûr de façon très illustrée, puisqu'il s'agit, le premier document, est également une bande dessinée. Et donc on essaye d'avancer, parce que demain ça va aussi concerner, bien sûr, le monde, je pense qu'on a quelque chose à dire vis-à-vis du monde scolaire, par exemple. Mais là, on a eu... On a été plus interpellés au départ par ce monde de la création, de la réflexion, à se dire qu'on a souvent des process qui sont extrêmement anciens, mais qu'est-ce qu'ils veulent dire ? En quoi ils sont étonnants ? C'est vrai que c'est très étonnant. Quand on a fait la tapisserie de Tolkien, on a fait la tombée de métier des trolls. Le président du conseil régional Alain Rousset nous avait fait l'amitié d'être présent. C'était la première fois qu'il assistait à une tombée de métier de tapisserie. Et il était complètement sidéré par le fait que c'est tissé à l'envers. Il a vu une œuvre gigantesque tissée à l'envers. Et vous voyez bien qu'on a tous, les uns les autres, mon collègue qui s'occupe de la fauconnerie, c'est dans un autre domaine, mais on a tous des... des savoir-faire, des process, des manières de travailler qui peuvent susciter cet étonnement et qui peuvent aider à réfléchir, parce qu'on est ancré souvent dans des temporalités très longues, qui peuvent peut-être aider à mieux comprendre et à réfléchir dans le monde dans lequel on est aujourd'hui. Et je crois vraiment que c'est un rôle de ces éléments de PCI, c'est bien sûr le rôle de la transmission et de la sauvegarde, mais si. aussi un rôle qui peut être une fonction qui peut être apportée à d'autres groupes qui ne sont pas forcément directement concernés au départ par le travail de production qui existe avec un élément de patrimoine culturel immatériel.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux... Donc à France PCI, au Salon international du patrimoine culturel, qui se tiendra cette année du 27 au 30 octobre au Carousel du Louvre. Est-ce que vous y serez ?

  • Speaker #2

    On y a déjà été, mais cette année non, on n'y sera pas. On y a été, alors France PCI a dû y être un moment, et nous on y a été au titre de la tapisserie d'Aubusson. La dernière fois, puisque je crois qu'il y a eu une édition d'annulé, et d'ailleurs à l'époque, Mme Macron, Stéphane Bern et Franck Riester, ministre de la Culture, étaient venus sur notre stand.

  • Speaker #1

    Pour nos auditeurs, éventuellement, si vous deviez les motiver à venir vous visiter, qu'est-ce que vous diriez ?

  • Speaker #2

    Je leur dirais que c'est vraiment quelque chose de très singulier, parce que c'est un art monumental. On dit toujours, la tapisserie, on le sait bien, on doit financer une deuxième tranche, que ce n'est pas pour héberger une collection de timbres postes, même si je respecte complètement les collectionneurs de timbres postes, j'en ai dans ma famille, mais on est vraiment sur un art monumental. Et que quelque part, cette idée de s'immerger dans une œuvre, c'est quelque chose qui donne... Vous voyez, on avait dans notre équipe un moment réfléchi à comment puiser des ressources. Vous voyez, comment faire un travail de puiser des ressources dans des œuvres, parce que les œuvres peuvent vous apporter des réponses. Il y a aussi une approche du sensible. Et je crois que c'est extrêmement riche. Et il faut se laisser conduire par ces immenses images tissées, qui vibrent, parce qu'elles ne sont pas fixes. Et puis elles ont une manière de réfléchir la lumière qui est toujours un peu surprenante. Mais voilà, il faut se laisser venir et regarder. Et on apprend beaucoup de choses parce qu'il y a aussi des tapisseries qui sont des tapisseries historiques, des tapisseries qui apprennent beaucoup de choses du passé, de l'histoire. Mais on a également toute cette dimension d'œuvres contemporaines qui vous interpellent, qui abusent de vos sens parfois, qui peuvent vous apporter beaucoup de choses. Et au fond, c'est une expérience qu'il faut faire. Je crois que c'est une expérience vraiment intéressante et je vois quand même assez rarement un public qui regrette de l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Et justement, une fois qu'on est là, qu'on est à la Cité de la Tapisserie, qu'est-ce qu'on peut faire autour pour continuer d'être immergé dans ce savoir-faire ou pour visiter tout simplement le département ? Qu'est-ce qui vous tient à cœur ?

  • Speaker #2

    On peut... On peut faire beaucoup de choses. Sur Aubusson, il y a d'autres lieux. Il y a la maison du tapissier, il y a l'atelier musée des cartons, il y a des visites possibles de manufactures. Il y a quand même beaucoup de choses qui peuvent être faites. Il y a des expositions. L'exposition Aubusson a fait le teint. Il y a des galeries, il y a tout ça. Donc c'est un sujet qui est très riche et c'est vrai qu'il fait souvent... Percevoir nos interlocuteurs extérieurs, notamment quand ces interlocuteurs professionnels sont toujours un peu étonnés de l'urgence qu'il y a à produire de la tapisserie sur un petit territoire comme ça, c'est une espèce de... je dis, mais qu'est-ce qui leur est passé par la tête ? Et bien sûr qu'il y a d'autres choses dans la Creuse, et dans la Creuse, on ne le dit jamais assez, mais il y a ces paysages dessinés d'une qualité absolument invraisemblable. Je crois que dans ce domaine, c'est vraiment intéressant d'aller aussi dans la vallée des peintres, de regarder tout ce qui s'est fait là-bas. Il y a des musées, il y a des paysages, il y a énormément de lieux qui évoquent. On peut très bien ressentir ce que les peintres qui venaient, les artistes qui venaient passer à un moment. Ils venaient en Creuse, pourquoi ? Vous voyez, Sargent, ce qu'on disait tout à l'heure, il venait en Creuse pour se vider un peu la tête, pour penser à autre chose, pour faire la fête, pour être dans un autre rapport au temps. Et je crois que c'est intéressant. Il faut qu'on continue. Aujourd'hui, c'est un de nos objectifs ici, à développer un tourisme de savoir-faire. La région... Le comité régional du tourisme a demandé de suivre un peu ce club filière tourisme de savoir-faire parce qu'il y a vraiment, je crois, des publics qui ont envie de passer à d'autres pratiques touristiques et des pratiques qui soient des pratiques d'immersion dans un savoir-faire et pas seulement de visite passive. Et c'est vrai que quand on regarde... Entre tout ce qu'on peut faire ici et tout ce qu'on peut faire dans la Vallée des Peintres, à la suite des grands anciens qui ont été présents, Monet et autres, École de Crozan, il y a vraiment une offre qui n'est pas encore complètement construite, mais il y a vraiment une offre à construire sur laquelle il faut qu'on avance et on pourrait être, je pense, très... Enfin, quelque chose d'un... d'assez singulier en France en matière de pratiques touristiques.

  • Speaker #0

    Et pour terminer cet échange, est-ce que vous auriez un projet, un projet qui vous tient à cœur, à nous parler, à partager avec nos auditeurs pour ouvrir un petit peu sur la suite, sur ce qui se passe pour la suite à Aubusson ? On a parlé de Tolkien, de Miyazaki. Est-ce qu'il y a d'autres choses qui se préparent un petit peu dans les coulisses de la tapisserie ?

  • Speaker #2

    En fait, on a... On s'est aperçu qu'en 2026, c'est les 150 ans de la mort de Georges Sand. Et moi, ça fait longtemps que je voulais faire une tapisserie long format. On a appelé ça panoramique, mais en fait, c'est mieux de dire tapisserie long format, c'est plus clair. En plus, en anglais, c'est le même terme. C'est de dire, on va faire une tapisserie de 25 mètres de long sur 2 mètres de hauteur. Cette tapisserie va permettre à une artiste, parce qu'il y avait plutôt plus d'artistes femmes, on a sélectionné cinq artistes contemporaines, d'avoir un projet d'une vision sur Georges Sand, le personnage, son oeuvre, etc. On a fait faire, d'ailleurs à Clermont-Ferrand, vous avez un très bon laboratoire qui s'appelle Célis. qui est un laboratoire qui, au niveau international, est sans doute le plus pointu sur Georges Sand, qui nous a fait un dossier documentaire. Je pourrais même vous le passer, si vous voulez. Et donc, on a, à partir de là, lancé un appel à candidature. On a eu 65 réponses, entre 65 et 70 réponses. Et on a sélectionné cinq artistes qui vont nous faire une maquette. Et elles ont à la fois à penser le motif de cette... tapisserie espèce de fresque où elles doivent donner la vision qu'elles ont sur ce personnage quand même qui a beaucoup de beaucoup de facettes de Georges Sand et qui a été quand même très novatrice à bien des égards et comme c'est une tapisserie qui sera destinée à des lieux de... On est dans des lieux qui sont des monuments historiques. Vous savez bien que dans un monument historique, on n'accroche pas, on ne plante pas un clou. Et donc, moi, l'idée que j'ai eue, c'est de dire, il faut que le support fasse partie de l'œuvre. Et donc, on leur demande à la fois d'imaginer le support et d'imaginer l'œuvre. Vous voyez, elles ont deux œuvres à faire et à emboîter. Et donc, on va avoir... Alors, ça va mettre un peu de temps. On va choisir au mois de mai, on va avoir les projets de maquettes. On doit repasser devant le Conseil national des œuvres dans l'espace public parce que c'est une commande publique artistique qu'on gère nous, mais qui implique le ministère de la Culture. On aura ensuite choisi la lauréate. On passera en phase de réalisation si le Conseil national le valide. Et puis, on aura ensuite une année de préparation. Après ce tissage de cette œuvre très longue, mais qu'on va tisser dans le sens de la longueur, on ne pourra mettre que deux lissiers ou deux lissières. Ou un lissier ou une lissière, tout le monde sera content. On va arriver à peu près sur deux ans et demi de tissage et donc on sera prêt pour 2026 à avoir une œuvre monumentale. La présidente Simonnet a obtenu de son... collègue président du conseil départemental de l'Indre, que l'Indre soit associée à ce projet. L'Indre participe vraiment très étroitement à ce projet, le cofinance. Et on a également le centre des monuments nationaux, puisque le domaine de Nohan est géré par le centre des monuments nationaux. Et donc on va avoir, je pense, un objet en tapisserie extrêmement singulier, qui va être, et ça je crois beaucoup, vous parliez de patrimoine tout à l'heure, mais je pense que... C'est vraiment intéressant d'avoir des logiques d'éclairage de patrimoine par des visions contemporaines. Et on va avoir autour de la tapisserie qui va donner beaucoup d'ampleur à ce qu'on va dire, et puis du système de portance, où on dit nous ce qu'on veut au minimum c'est que ça porte, la tapisserie, mais après il est à vous d'imaginer d'autres fonctions derrière, donc on a laissé quelque chose de très ouvert. Et je pense qu'on va avoir pour ce grand anniversaire des 150 ans de la mort de Georges Sand, qui en plus, non seulement une auteure qui a été... extrêmement prolixe, mais qui a quand même animé la vie culturelle, artistique de son temps, à une époque où on n'avait peut-être pas les moyens qu'on a aujourd'hui. Et puis surtout, qui a eu cette capacité à enchanter un territoire, qui a eu cette capacité à faire rêver autour d'un territoire. Et on s'est dit que ça valait, c'était vraiment un enjeu important. d'imaginer un projet, là aussi de grande tenture, mais de grande tenture qui est sur une seule tapisserie et pas découpée en plusieurs tapisseries. Donc de grande tenture sur une tapisserie dans le format. D'avancer sur ce projet qui est assez passionnant. On est tous très impatients de recevoir les projets le 3 mai pour regarder les différentes artistes. Il y a cinq... artistes, il y a Françoise Petrovitch, une artiste française très connue, il y a Isabelle Cornaro qui était sélectionnée au prix Marcel Duchamp l'an dernier, enfin qui était nominée au prix Marcel Duchamp, on a Hélène Delprat, on a une artiste allemande qui s'appelle Alexandra Lejkoff, on a une jeune artiste qui s'appelle Vanina Langevilliers, donc on va avoir cinq projets, alors on n'en retiendra qu'un seul. Mais on va avoir cinq projets qui vont évidemment être certainement très différents. Et donc on aura à choisir celui qui nous semble le mieux porter, ce qu'on veut dire à travers cette démarche. Là aussi, on est sur une logique d'un savoir-faire qui illustre un patrimoine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour tout ce que vous nous avez dit. Tout ce que vous nous avez partagé.

  • Speaker #1

    Donc, c'est l'heure du tac au tac maintenant. On va vous poser des petites questions et vous devrez choisir entre ces deux suggestions. Alors, vous êtes prêts ? Tapis ou tapisserie ?

  • Speaker #2

    Tapisserie.

  • Speaker #0

    La maquette ou la tombée de métier ?

  • Speaker #2

    La tombée de métier.

  • Speaker #1

    Au buisson et sa cité ou la vallée des peintres à Crozan ?

  • Speaker #2

    Au buisson et sa cité.

  • Speaker #0

    Journée européenne des métiers d'art ou le salon du patrimoine culturel ?

  • Speaker #2

    Journée européenne des métiers d'art.

  • Speaker #1

    Économie du patrimoine ou économie touristique ?

  • Speaker #2

    Économie du patrimoine.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Est-ce que vous pouvez nous donner une citation, par exemple, en lien avec l'épisode pour conclure ?

  • Speaker #2

    Cette citation, c'est la citation qui était sur l'épée d'académicien de Jean Lursa. C'est une citation qu'on a vue un jour. On est allé prospecter dans les Émirats arabes unis. On a découvert... Un jeune artiste franco-tunisien qui s'appelle El Cid, qui est installé à Dubaï, et il avait, bien avant de nous connaître, peint un tableau qui nous a servi de maquette, même si on l'a évidemment agrandi en faisant la tapisserie. Il avait écrit en calligraphie arabe une phrase de Jean Lursa, C'est l'aube d'un monde nouveau, un monde où l'homme ne sera plus un loup pour l'homme Et cette tapisserie qu'on a réalisée, cette tapisserie de El Cid, s'appelle C'est l'Aube. Et j'ai trouvé intéressant d'aller quand même assez loin dans le monde Moyen-Orient et de trouver dans une autre culture la reprise d'une phrase de Jean Lursa, qui est un personnage tout à fait éminent de la tapisserie d'Aubusson. Et c'est la phrase à laquelle je pensais que je voulais vous faire partager.

  • Speaker #1

    Et c'est avec l'air du temps, malheureusement, l'homme est un pour l'homme. C'est aussi une référence philosophique à Hobbes, et je trouve que c'est très en lien avec ce qu'on vit actuellement.

  • Speaker #2

    Oui, ces jours-ci en particulier.

  • Speaker #1

    Voilà, merci beaucoup pour cet épisode très intéressant, et pour votre participation.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous pour la suite sur toutes les plateformes d'écoute, et en vidéo sur notre chaîne YouTube Parole de Patrimoine.

  • Speaker #1

    Vous pouvez aussi nous rejoindre sur nos comptes Instagram, Voyage en Canap'et Philozélie, et souscrire à la newsletter du podcast pour ne rien rater de l'aventure.

  • Speaker #0

    Et si vous avez aimé cet épisode, n'oubliez pas de nous laisser votre avis.

Description

Cet épisode est une rencontre avec Emmanuel Gérard, directeur de la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson. Nous vous emmenons à travers les univers de nos héros de sagas fantastiques préférés ou encore des nos animés préférés. En effet, Emmanuel Gérard nous fait plonger dans l'ambiance fantastique des métiers d'art tissés et d'art textiles, au cœur des futurs projets qui verront le jour à la Cité ainsi que dans les différents métiers et étapes que nous retrouvons quant à la création d'une tapisserie.


Vous pensiez la tapisserie poussiéreuse ? Venez écouter cet épisode de Paroles de Patrimoines qui vous donnera une toute autre vision des tapisseries d'antan et de maintenant ! Soyez curieux ! 


Dans cet épisode :

Nous parlerons de l'histoire de la Cité Internationale de la Tapisserie d'Aubusson

de ce savoir-faire ancestral, des différents métiers d'art qui gravitent autour de cet art tissé, des univers de Miyasaki et Tolkien, du rôle de la Cité quant à la dimension contemporaine des Tapisseries d'Aubusson, de l'inscription de cet art à l'UNESCO, des projets à venir.... mais nous irons également à la rencontre d'un homme, celui qui incarne comme une icone la Cité, Emmanuelle Gérard. A travers cet épisode, il nous confit son parcours et son attache à ce territoire, à l'histoire de la tapisserie et son emerveillement inépuisable quant à ce savoir-faire qu'il découvre chaque jour comme au premier jour. 


📌La Cité Internationale de la Tapisserie 

📌Le Pays Sud Creusois et ses paysages emblématiques

📌La vallée des peintres


🔍L'Univers de Tolkien

🔍 L'Univers de Miyasaki et des Studios Gibli


Nos réseaux : 

Youtube : Paroles de Patrimoines 

Instagram : @paroles_de_patrimoines 

Le site web : www.parolesdepatrimoines.fr  


Tourisme - Culture - Patrimoine - Savoir-faire - Tourisme durable - Slowtourisme - Podcast patrimoine - Podcast Culture - Podcast Tourisme - Territoires ruraux - Patrimoine français - médiation culturelle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast Parole de Patrimoine,

  • Speaker #1

    le podcast qui vous donne les clés pour observer et comprendre les patrimoines de vos territoires.

  • Speaker #0

    Je suis Léa,

  • Speaker #1

    je suis Azélie,

  • Speaker #0

    envie de partir à l'aventure, de découvrir ce qui se cache à côté de chez vous ?

  • Speaker #1

    Ensemble, on va vous faire découvrir le patrimoine sous toutes ses formes.

  • Speaker #0

    Le petit patrimoine,

  • Speaker #1

    le patrimoine naturel,

  • Speaker #0

    le patrimoine thermal,

  • Speaker #1

    le patrimoine industriel,

  • Speaker #0

    le patrimoine culturel.

  • Speaker #1

    Retrouvez-nous une à deux fois par mois sur une thématique qui vient d'écrire. un des aspects du patrimoine. En format duo ou en format invité,

  • Speaker #0

    on vous donne nos meilleurs tips et nos recommandations pour vous faire partager l'envie de partir à la découverte des différents patrimoines de vos territoires. Et c'est parti pour l'épisode du jour ! Nous sommes partis à la découverte de la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson, en Creuse, pour rencontrer M. Emmanuel Gérard, directeur de la Cité. Dans cet épisode, nous parlerons des savoir-faire autour de la tapisserie, des métiers d'art dans les territoires, de l'inscription UNESCO, sans oublier les univers de Tolkien et Miyazaki des studios Ghibli. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour M. Gérard.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation et de nous recevoir aussi au sein de la Cité... internationale de la tapisserie à Aubusson. Est-ce que vous pouvez vous présenter ? Vous présentez qui êtes-vous, vos multiples casquettes, vos différentes fonctions, et qu'est-ce que c'est que la cité de la tapisserie ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je suis Emmanuel Gérard, je suis le directeur de la cité internationale de la tapisserie. J'ai en fait monté avec, bien sûr, des élus. D'abord, Jean-Jacques Lozac, président du conseil général, puis Valérie Simonnet, présidente du conseil départemental. Ce projet de Cité internationale de la tapisserie qui a commencé véritablement en 2010 et puis qui s'est concrétisé par la transformation du bâtiment qui était l'ancienne école nationale d'art décoratif dans laquelle vous êtes et qui a ouvert avec cette nouvelle fonction en juillet 2016. Je m'occupe de cet établissement, mais il y a également, on a forcément des fonctions... parce qu'un établissement comme une institution comme celle-ci doit rayonner sur un territoire, elle ne vit pas repliée sur elle-même. Je suis notamment membre du bureau de l'Office du tourisme au Buisson-Felten, membre du conseil d'administration du comité régional du tourisme de Nouvelle-Aquitaine. Voilà, enfin parmi quelques... Quelques fonctions, je m'occupe aussi de l'association France PCI qui regroupe les éléments français qui sont au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. Et j'en suis, Pierre Saner en est le président et j'en suis le vice-président et on regroupe à peu près tous les éléments français qui sont inscrits à l'UNESCO.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que vous pouvez nous présenter vos différentes missions au sein de la Cité ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que la Cité internationale de la tapisserie et quel est votre rôle en tant que directeur ?

  • Speaker #2

    La Cité internationale de la tapisserie comprend cinq missions. Une mission qui est une mission d'institution muséale, et donc de présenter, conserver et de présenter des œuvres. Et puis de faire un travail de médiation autour. Elle a une mission qui est très forte parce que les élus l'ont souhaitée en créant un outil de financement de la création contemporaine qui s'appelle le Fonds Régional pour la Création de Tapisseries Contemporaines. Et on a eu une politique... très forte dans ce domaine. En 2020, on a fait une exposition sur 10 ans de création contemporaine et dans les 10 années entre 2010 et 2020, on a créé plus de 30 œuvres contemporaines. D'accord. Avec tout le travail de préparation, tout le travail de tissage. On est un lieu de pérennisation de la filière de production avec... ce que nous pose en termes d'exigence l'inscription UNESCO, c'est-à-dire la transmission des savoir-faire. Et donc on doit être très attentif à cette transmission des savoir-faire. On doit faire en sorte que tous les chaînons qui permettent une production de tapisserie puissent continuer à exister. Et donc vous savez qu'une tapisserie d'Aubusson, c'est le chaînage de différents savoir-faire, depuis filateur, teinture, lissier. cartonnier, restaurateur, donc c'est un élément qui est très important et qui a fait qu'on a très vite mis en place une formation qui est une formation professionnelle financée par le conseil régional et mise en œuvre par le Greta Limousin en lien étroit avec nous. On a un point qui est bien sûr le développement de la destination touristique et vous voyez bien que... La perspective de la cité et le démarrage de la cité ont fait qu'un certain nombre d'investissements se sont faits au niveau de l'hôtellerie, de la restauration et qu'on a aujourd'hui un certain nombre de sociétés qui représentent quand même quelques dizaines d'emplois au total nouveaux sur la région d'Aubusson à la suite de l'ouverture de la cité. Et puis on est aussi dans une logique de se dire qu'au fond la tapisserie d'Aubusson c'est un phare, c'est un phare qui représente un grand savoir-faire qui est internationalement connu, mais qu'il faut en profiter pour développer des activités art textile, art tissé. Et donc a été inaugurée il y a maintenant une dizaine de jours la ville de la Château-Favier pour héberger notamment sous forme de, à la fois pépinière, tiers-lieu. Hôtel d'entreprise en matière de design textile, on va dire, pour faire simple, que petit à petit on est en train de continuer à développer. On a reçu ce label Manufacture de proximité d'un dossier qu'on conduit avec l'association Lénamac. Donc on doit être... probablement, enfin en tout cas dans les 20 premiers, on est la seule institution qui a à la fois une collection labellisée Musée de France et qui est en même temps manufacture de proximité. Et donc vous voyez que l'idée qu'on a de la... et qui a été portée par les élus au départ, c'était l'idée de dire, c'est bien sûr faire face à la nécessité d'extension d'un musée, mais c'est beaucoup plus qu'un musée, c'est vraiment un lieu qui a à la fois une exigence... en termes artistiques et culturels, mais qui aussi a la volonté très forte de prendre en compte le développement économique de son territoire et les activités qui peuvent être développées autour et au-delà même de la tapisserie d'Aubusson stricto sensu.

  • Speaker #0

    C'est un rôle de moteur un peu dans l'écosystème sur le territoire à plus ou moins grande échelle.

  • Speaker #2

    Alors on essaye d'avoir un rôle important. Il y a des partenaires. Je pense au travail qu'on fait aussi avec les Namacs, le travail qu'on a fait avec la Chambre de commerce pour l'ouverture de la ville à Château-Favier. Mais je crois qu'effectivement, on a la chance d'avoir un nom qui est un nom internationalement connu. La tapisserie d'Aubuisson, il en existe dans tous les lieux de pouvoir à travers le monde. Et donc... C'est un grand savoir-faire de la France et donc il fallait apporter une réponse. Alors cette réponse, elle a été, comment dirais-je, aussi une réponse à l'inscription de la tapisserie d'Aubusson au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO, mais on peut peut-être y revenir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    on y reviendra plus tard sur cette question de l'UNESCO.

  • Speaker #1

    Vous nous avez parlé de métiers de savoir-faire. C'est lié, bien sûr, à un patrimoine qui nous est cher. Et justement, quelle est votre définition du patrimoine, à vous précisément, si vous deviez le définir ?

  • Speaker #2

    Vous savez, on pourrait passer des colloques entiers à le définir. Moi, j'aime bien la définition simple de dire que le patrimoine, c'est quelque chose qu'on reçoit et qu'on transmet. Je crois qu'il faut rester sur une... Une définition simple, même si elle n'est pas caricaturale, mais elle est un petit peu limitée. Mais quand on s'inscrit dans une grande histoire qui commence ici en 1457, on est forcément un peu humble et on se dit qu'on est à un moment parmi d'autres. Le but, c'est qu'à la sortie de ce moment, on ait apporté une valeur ajoutée par rapport à ce qui existait à l'entrée.

  • Speaker #0

    Et par rapport au savoir-faire, justement ? Qu'est-ce que, pour vous, ça représente, le savoir-faire et les métiers du savoir-faire ?

  • Speaker #2

    Le savoir-faire, c'est vraiment quelque chose de très important, parce que là, on est vraiment dans la tapisserie d'Aubusson, dans une confrontation entre un métier d'art, et donc un métier d'art, c'est forcément créé par l'accumulation de savoir-faire, et en plus ici... Vous voyez bien que le savoir-faire, il n'est pas unique, il est composé de différents éléments qui sont eux-mêmes portés par des spécialistes, parce que la question de la teinture, c'est très particulier, ce n'est pas la même chose que la filature, ce n'est pas la même chose que le tissage et le rôle des lissiers, et qu'on a la chance ici d'avoir... une communauté professionnelle et d'être à une échelle qui permet un échange au niveau de la communauté professionnelle. Ça veut dire des choses qui sont testées, qui peuvent être échangées. Vous voyez, on n'est pas dans une logique qui est une logique de process complètement industriel. On est dans cette logique de savoir-faire d'un côté et qui se retrouve face à une création, un élément de création et qui se retrouve dans un rapport d'interprétation. entre un projet plastique fait par un créateur, on va dire, un artiste, on peut dire un créateur pour être encore plus global, et puis la manière dont ce projet va être traduit, va être interprété, et comment on va mettre en œuvre tous les éléments qui vont permettre d'aboutir à ce tissage et à cette tapisserie. Mais la question de, vous avez le savoir-faire, vous avez la communauté professionnelle, et vous avez aussi cette question de la confrontation à la création qui est importante.

  • Speaker #0

    Et vous nous avez parlé de lissier, pour nos auditeurs, c'est peut-être pas forcément évident, est-ce que vous pouvez expliquer un petit peu ce que c'est ?

  • Speaker #2

    Alors lissier, ça s'écrit ici avec deux S, dans le nord de la France, ça peut s'écrire plutôt avec un C à la place des deux S. En fait, une époque, on disait un tapissier, sauf que maintenant un tapissier, c'est vraiment devenu un... quelqu'un qui fait de la tapisserie de sièges, qui va recouvrir votre canapé ou les fauteuils que vous avez hérités de votre grand-mère. Mais on est, en fait, dans ce métier lissier, c'est vraiment... le personnage qui est au cœur du projet puisque quand on va commander une œuvre, on va commander son tissage à un lissier qui après lui va se retourner vers le filateur, le teinturier, etc. Donc la question des savoir-faire, elle est importante parce que, vous savez, quand on a fait avec le Greta Limousin, on a essayé de faire complètement la maquette de la formation qui est donnée aujourd'hui aux lissiers. Il a fallu vraiment avoir une réflexion là-dessus, comment on va permettre aux lissiers, qui sont souvent un petit peu chefs d'orchestre du tissage, comment ils peuvent... utiliser les savoir-faire, comment il peut les sélectionner, comment il peut interroger ceux qui les détiennent. Et donc on a vraiment, je crois, ce rôle à la cité d'être très attentif à la pérennité de ce qui existe et puis à l'enrichissement. C'est la différence entre le patrimoine mondial de l'UNESCO et le patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un lieu, c'est un site, c'est un paysage, c'est un monument. Le patrimoine culturel immatériel, c'est un flux, c'est un savoir-faire qui bouge. Et par exemple, le savoir-faire de la tapisserie, quand on le confronte par exemple à des exigences d'artistes autour d'une création contemporaine, Il va être obligé de trouver des solutions à des problèmes auxquels il n'avait pas été forcément confronté. Et donc, vous voyez, cette idée de flux du patrimoine culturel immatériel est vraiment importante.

  • Speaker #0

    Justement, on parlait de savoir-faire. Qu'est-ce qui vous lie, vous, à cette question des savoir-faire ? Pourquoi vous vous êtes retrouvé dans ce domaine-là ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai été, dans une vie antérieure, j'ai été consultant en ingénierie culturelle et touristique. Et en fait, je suis intervenu en Creuse plusieurs fois. Je suis intervenu une première fois sur ce que la DATAR, la Délégation d'aménagement du territoire, appelait à l'époque les pôles d'économie du patrimoine. Et donc j'étais intervenu sur un pôle d'économie du patrimoine qui recouvrait le sud du département de l'Indre et le nord du département de la Creuse, et qui a mis en évidence notamment... la question des peintres de la vallée de la Creuse et la question de Georges Sand également. Je suis intervenu également sur les portes touristiques du département, c'est-à-dire la stratégie départementale de dire il y a la vallée des peintres pour le nord et l'ouest du département, et la tapisserie d'Aubusson, à Aubusson et à Feltin, pour le sud creusois. Et en fait, un jour, j'ai eu envie de prendre un projet complètement en main. Et quand j'ai vu qu'il y avait une recherche de chef de projet pour le syndicat mixte qui s'appelait à l'époque le syndicat mixte pour le développement culturel et économique de la tapisserie d'Aubusson, je me suis dit que c'était vraiment un sujet intéressant parce que... c'est quand même un patrimoine qui a des possibilités tout à fait extraordinaires. Moi, j'ai travaillé sur pas mal de patrimoines quand j'étais consultant, mais des patrimoines qui ont à la fois un volet métier d'art, mais aussi qui sont dans une interaction aussi forte avec de la création artistique, avec des grandes images, avec tout ça. C'est quand même quelque chose de... d'extrêmement riche et puis en même temps la tapisserie ça peut être oeuvre d'art mais ça peut être aussi dans le domaine du luxe, ça peut être dans le domaine de la décoration, ça peut être à la fois tapisserie, tapis, mobilier, il y a une diversité extraordinaire et c'est vrai que je me souviens comme consultant être allé un jour... J'étais passé pendant qu'il y avait l'exposition d'été, et je me souviens être allé dans l'église du château à Feltin voir l'exposition en fin de journée quand il n'y avait personne. Je crois que j'étais le seul visiteur. C'était très peu de temps avant la fermeture de la journée. Et j'avais été très ébloui par ces grandes tentures, par le rapport qu'il y a de cet art monumental. à celui qui le regarde, et c'est un souvenir qui m'est toujours resté, et c'est pour ça que j'ai eu envie de m'en occuper.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez nous parler justement de son inscription à cette tapisserie d'Aubusson à l'UNESCO et pourquoi la tapisserie en fait partie et comment vous avez fait pour l'inscrire ?

  • Speaker #2

    Vous savez, je vais être très humble, ce n'est pas moi qui me suis occupé de l'inscription UNESCO. En réalité, c'était un sous-préfet d'Aubusson qui s'était fait détacher de la cour. cour administrative d'appel de Poitiers, qui avait envie de faire autre chose pendant trois ans, et qui est venu à Aubusson, et qui s'est dit, mais qu'est-ce que je pourrais faire, puisque la durée de ma présence est limitée, qu'est-ce que je pourrais faire qui reste ? Et à l'époque, il y avait eu en 2003 la convention de l'UNESCO, dont on fêtera les 20 ans l'an prochain. du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Et il s'est dit, c'est vrai qu'on ferait rentrer la tapisserie d'Aubusson, qui est quand même connue partout, on la ferait rentrer dans ce... il ferait bénéficier de cette inscription PCI UNESCO, ce serait quelque chose de formidable. Et donc il a vraiment mis en place, organisé les choses, pour arriver à présenter un dossier, et c'était dans la première vague de dossiers. C'était dans la première vague de dossiers. L'UNESCO a, je pense, aussi été intéressé par le fait d'avoir un savoir-faire qui est connu. Parce que je me souviens qu'à l'époque, il y en avait un certain nombre qui étaient sortis dans différents pays. Et qu'à chaque fois qu'on en citait trois, tous les journaux d'information, il y avait forcément la tapisserie d'Aubusson dedans. Parce que ça voulait dire quelque chose et ça parlait à beaucoup de populations. Alors, ça parlait peut-être moins à votre génération qu'à la génération de mes parents, de mes grands-parents, parce que la tapisserie d'Aubusson, c'était connu, c'est un peu trivial ce que je vais dire, mais comme le Nougat de Montélimar. C'était vraiment très, très connu.

  • Speaker #0

    C'est une institution et une reconnaissance internationale, déjà, avant l'institution.

  • Speaker #2

    Oui, mais qui s'était un peu perdue au niveau du grand public. Pourquoi ? Parce qu'il ne s'est pas passé énormément de choses pendant 20 ans. En gros, entre 1990 et 2010, il n'y a pas eu énormément de choses. Et donc, si vous voulez, il y a toute une génération, sauf ceux qui faisaient des études d'art et de patrimoine, qui ne connaissaient plus ce que c'était, qui ne savaient plus ce que c'était, alors qu'avant, c'était vraiment quelque chose d'extrêmement connu. Si vous voulez, la cité... de la tapisserie au fond ça a été la réponse à cette inscription. En réalité le projet existait avant mais ça a permis de dire au fond on va dans la bonne direction parce que maintenant qu'on a cette reconnaissance internationale on est un patrimoine de l'humanité il fallait trouver un moyen de répondre un moyen d'assurer la pérennité parce qu'il y avait quand même de vraies difficultés à cette époque là. Et vous voyez que je pense que les élus ont bien fait de le faire, parce qu'aujourd'hui, on est plutôt... Les entreprises, ateliers, manufactures sont plutôt débordées d'activités que l'inverse. Donc les choses ont quand même bien évolué de ce point de vue.

  • Speaker #0

    Et ça a peut-être permis aussi au niveau du grand public d'avoir une nouvelle reconnaissance, une nouvelle vague pour toucher un public nouveau.

  • Speaker #1

    Une nouvelle dynamique, parce que vous nous parliez d'un temps où la tapisserie, au final, était un peu... perdue. Et est-ce que justement cette cité de la tapisserie, avec son inscription, elle a remis au goût du jour la tapisserie ?

  • Speaker #2

    Si vous voulez, la tapisserie, regardez dans votre génération, dans votre génération, même encore aujourd'hui, il y a encore beaucoup de travail à faire, mais enfin c'était quand même souvent, on va dire, un tissage marronnasse accroché dans un château. Et donc aujourd'hui, il fallait reprendre. D'abord, il y avait une solution qui était fondamentale, et je crois que c'est vraiment tout le monde en a été conscient dans le projet, mais il fallait la réaliser, c'était le rôle de la création contemporaine. C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas imaginer un projet comme ça sans avoir une création contemporaine très audacieuse. Et ce qu'on a essayé de faire et de rendre parlant, on évoquait tout à l'heure... La tapisserie bleue de Marie-Cyrgues, qu'on appelle plus communément la bâche, qui est un trompe-l'œil, c'est une tapisserie qui parle à tout le monde et qui fait s'interroger sur sa perception, sur un rapport à l'œuvre. Donc il y avait vraiment une nécessité de changer très profondément les choses là-dessus. Et on l'a fait à travers cette constitution d'infocontemporain, on l'a fait aussi à travers de grandes aventures tissées, comme celle qu'on a lancée entre Tolkien et Miyazaki.

  • Speaker #1

    Et donc, pour rebondir là-dessus, quels sont déjà vos partenariats à l'étranger ? Quels ont été vos partenariats à l'étranger ? On a vu Tolkien, est-ce que vous pouvez nous en parler un peu plus ? Qu'est-ce que ça vous apporte, ces partenariats à l'étranger, et comment s'est fait les choix ?

  • Speaker #2

    Alors, quand vous dites partenariat, ça peut dire recouvrir beaucoup de choses. C'est-à-dire qu'on a aussi monté des opérations. Vous voyez, on va aller avec la présidente Simonnet à Dovcoach Studio à Edimbourg dans trois semaines, où il y a un lieu qui est une fondation privée qui... Produits de la tapisserie avec lesquels on a déjà des rapports de travail. On a eu énormément d'institutions. Je pense par exemple à l'Académie des Beaux-Arts de Hangzhou en Chine. On est allé plusieurs fois, ils sont venus plusieurs fois ici. On a bien sûr des partenariats avec des lieux de formation, avec des institutions muséales. Il y a beaucoup de partenariats. Parce que si vous voulez... Quand on a un projet, quand on s'appelle la tapisserie d'Aubusson, on ne peut pas se dire qu'on a réglé tout à l'intérieur du département d'Acreuse. On est forcément en train de rechercher à l'extérieur des leviers qui vont permettre d'avancer et de faire en sorte qu'on fasse monter l'importance. et l'intérêt de la tapisserie aujourd'hui. Voilà, donc on a vraiment été, enfin encore une fois, et on continue à l'être, très attentifs à cette question de la création. Et cette question de la création, on l'a traduit par des appels à projets, par des commandes mécénées, des mécènes qui ont souhaité financer des maquettes qu'on a tissées. par de l'édition déléguée comme on l'a fait avec le studio Imer et Malta sur la création de mobilier, par les carrés d'Aubusson où c'est un partenariat avec des galeries. Donc on a essayé vraiment d'avancer là-dessus. Alors sur les grandes tentures, l'idée c'était de dire comment on peut avoir aussi une logique. La tapisserie, c'est un art monumental qui s'inscrit dans le temps. On dit toujours qu'il y a un autre rapport au temps. On est dans un département qui, en plus, a sûrement, en France, un rapport au temps un peu différent. Et un rapport au temps qui est d'ailleurs... dont on reconnaît l'intérêt dans le monde d'agitation dans lequel on vit. Donc à partir de là, c'est de se dire qu'on peut aussi avoir des opérations qui s'inscrivent sur plusieurs années, qui sont autour d'un créateur un peu emblématique, et qui mobilisent l'intérêt, qui mobilisent les regards, et qui permettent petit à petit de constituer une tenture qui va être une tenture... exceptionnel moi je pense que on a déjà fait douze pièces de la tenture tolkien on a encore on a encore deux affaires pour la première tranche des 14 dans laquelle on va avoir notamment d'ailleurs un deuxième tapis qui va être la carte de la terre du milieu en tapis donc ça va être d'ailleurs ça va être assez amusant parce que ce sera sûrement l'oeuvre la plus contemporaine de l'ensemble des 16 pièces de la Tenture. Et puis les Steyr Tolkien, la famille Tolkien a souhaité... qui est deux pièces supplémentaires, et d'ailleurs a eu la gentillesse de nous les laisser choisir, et de dire qu'ils nous financeraient, à la fois qu'ils nous ont passé les droits, mais qu'ils nous ont financé le tissage, et donc on aura encore deux pièces supplémentaires, ça veut dire qu'on aura 16 pièces, vous voyez. Et donc, ça veut dire que c'est une tenture qui va être demandée à travers le monde. Alors évidemment, on ne va pas la présenter tous les jours partout. On va prêter des pièces et puis de temps en temps présenter l'ensemble de la tenture. Mais Dovcoach Studio nous a déjà dit qu'il serait ravi de la présenter à Edimbourg quand elle sera terminée. On la présentera certainement aussi à Oxford, qui est le berceau de la famille Tolkien. C'est vraiment une aventure qui fait qu'on a une sorte de suivi. On n'est pas dans un one-shot. On est vraiment dans quelque chose qui... qui se construit, qui est originale et qui est quelque part une tenture qui est une ambassadrice de la tapisserie d'Aubusson. C'est ça aussi le but. Et c'est aussi de venir... On voit très bien quand on explique les techniques de la tapisserie d'Aubusson autour d'un... Autour d'une image de Tolkien, par exemple, on capte peut-être beaucoup plus vite l'attention du visiteur pour bien comprendre comment ça fonctionne. Il est tout de suite beaucoup plus impliqué et il suit beaucoup mieux que si on prend une image lambda.

  • Speaker #0

    C'est un sujet qui parle.

  • Speaker #2

    C'est un sujet qui parle et je crois qu'aujourd'hui... On ne peut pas parler toute la journée de médiation et ne pas être capable de l'appliquer aussi de façon peut-être plus forte et plus... Je ne sais pas s'il faut dire plus radicale, parce que pour moi, les tentures ne se font pas du tout au détriment de la création de tapisseries par des artistes contemporains. C'est deux choses différentes. Sur Miyazaki, on est un peu à cheval entre les deux, parce que Miyazaki... qui est toujours vivant, c'est quand même une expression artistique contemporaine. Mais vous voyez, Miyazaki, c'est un monsieur qui a été intéressé par le fait qu'on tisse une de ses images. C'est l'interprétation tissée de ses images de cinéma qui lui a donné envie qu'on réalise cette opération.

  • Speaker #0

    C'est un peu la croisée des arts, la croisée des savoir-faire, au final.

  • Speaker #2

    Oui, enfin, je ne sais pas si on peut parler de croisés, de savoir-faire, mais c'est en tout cas la dimension d'interprétation de la tapisserie qui peut projeter une autre expression artistique en une expression tissée. Et je crois qu'il y a beaucoup de créateurs qui peuvent, je ne parle même pas du public, mais qui peuvent être intéressés par le fait que l'interprétation tissée, elle oblige à réfléchir. à prendre les éléments essentiels, en souligner certains. Il y a eu des choix, il y a un respect de l'œuvre, mais une interprétation tissée, c'est quelque chose d'extrêmement intéressant et qui va forcément renouveler le regard qu'on a sur l'image cinématographique de Miyazaki.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de France PCI, PCI pour patrimoine culturel immatériel, qu'est-ce que c'est, comment est liée la cité de la tapisserie à cette association et peut-être votre rôle ou vos interrelations avec cette association ?

  • Speaker #2

    Oui, France PCI c'est une association qui s'est créée, je pense il y a une dizaine d'années en fait, je vous avouerai que je n'ai même plus la date en tête, mais qui est une association qui a été faite pour regrouper... Les éléments français qui sont inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. On a une grande variété d'éléments depuis la cavarice au mur, la fauconnerie, les parfums de grâce aujourd'hui, l'alpinisme qui est entré il n'y a pas longtemps, la tapisserie d'Aubusson, le repas gastronomique des Français. Enfin, je vous en passe, c'est les meilleurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ce qu'on a essayé de faire avec... avec Pierre Saner, qui lui s'occupe du repas gastronomique des Français, c'est de se dire comment on peut arriver à faire travailler ensemble et réfléchir des patrimoines culturels immatériels différents. Et moi, l'idée que j'avais, qui était un jour la venue, en réalité à plusieurs reprises, de la direction, de la direction du design stratégique de Renault, l'entreprise Renault. Ces équipes venaient parce que, quelque part, ils sont un peu interpellés par nos savoir-faire. Ils sont un peu interpellés, c'est-à-dire que la question de l'interprétation, ce que ça veut dire, comment ça se passe, la question du tissage à l'envers, et en fait, c'est des équipes de créatifs. créatifs qui doivent avoir une vision un peu d'ensemble, qui cherchent à se confronter, à trouver d'autres cadres de raisonnement, à être étonnés, voire déstabilisés par un certain nombre de choses. Et donc vous apercevez que les savoir-faire portent souvent des traditions, à la fois des process qui sont étonnants, et puis en même temps peut-être aussi une éthique du travail, du rapport. du rapport au travail, du rapport à la matière, du rapport à la création. Et je me disais, quand j'ai pris mes fonctions à France PCI, qu'il ne fallait pas qu'on soit qu'une association de pêcheurs à la ligne confrontant ce que chacun faisait dans son domaine, mais peut-être de se dire quelle pouvait être l'action qu'on pouvait avoir, qu'on pouvait mener. pour donner un sens au travail qu'on fait autour de ce patrimoine pour l'homme d'aujourd'hui, pour l'homme ou la femme d'aujourd'hui. Qu'est-ce que ça peut vouloir dire ? Comment on peut faire ? Et donc, on a avancé sur l'idée, on a demandé à un ethnologue, Olivier Schintz, qui est d'ailleurs le directeur adjoint du musée ethnographique de Neuchâtel, de nous faire une... une sorte d'analyse sur tout ça, avec l'idée qu'on pouvait avoir un projet commun, et pour moi ce projet commun, il devait avoir une dimension artistique. Alors c'est une petite association, vous savez, France PCI, c'est rien du tout en termes de budget, c'est un budget de quelques dizaines de milliers d'euros. Et donc on s'est dit qu'il fallait quelque chose qui puisse être... approprié et donc s'est dégagée l'idée de faire une bande dessinée. De faire une bande dessinée qui explique et avoir l'idée d'une bande dessinée qui explique le PCI. Alors il faut qu'on la fasse scénariser, là aussi il faut qu'on prenne des créateurs qui nous permettent de faire quelque chose qui ne soit pas une... dimension pédago-rébarbative, et qu'ensuite on pouvait imaginer que les éléments français qui le souhaitent pourraient eux-mêmes avoir leur bande dessinée en déclinaison. une sorte de socle de mise en compréhension des enjeux, de ce que ça représente, et bien sûr de façon très illustrée, puisqu'il s'agit, le premier document, est également une bande dessinée. Et donc on essaye d'avancer, parce que demain ça va aussi concerner, bien sûr, le monde, je pense qu'on a quelque chose à dire vis-à-vis du monde scolaire, par exemple. Mais là, on a eu... On a été plus interpellés au départ par ce monde de la création, de la réflexion, à se dire qu'on a souvent des process qui sont extrêmement anciens, mais qu'est-ce qu'ils veulent dire ? En quoi ils sont étonnants ? C'est vrai que c'est très étonnant. Quand on a fait la tapisserie de Tolkien, on a fait la tombée de métier des trolls. Le président du conseil régional Alain Rousset nous avait fait l'amitié d'être présent. C'était la première fois qu'il assistait à une tombée de métier de tapisserie. Et il était complètement sidéré par le fait que c'est tissé à l'envers. Il a vu une œuvre gigantesque tissée à l'envers. Et vous voyez bien qu'on a tous, les uns les autres, mon collègue qui s'occupe de la fauconnerie, c'est dans un autre domaine, mais on a tous des... des savoir-faire, des process, des manières de travailler qui peuvent susciter cet étonnement et qui peuvent aider à réfléchir, parce qu'on est ancré souvent dans des temporalités très longues, qui peuvent peut-être aider à mieux comprendre et à réfléchir dans le monde dans lequel on est aujourd'hui. Et je crois vraiment que c'est un rôle de ces éléments de PCI, c'est bien sûr le rôle de la transmission et de la sauvegarde, mais si. aussi un rôle qui peut être une fonction qui peut être apportée à d'autres groupes qui ne sont pas forcément directement concernés au départ par le travail de production qui existe avec un élément de patrimoine culturel immatériel.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux... Donc à France PCI, au Salon international du patrimoine culturel, qui se tiendra cette année du 27 au 30 octobre au Carousel du Louvre. Est-ce que vous y serez ?

  • Speaker #2

    On y a déjà été, mais cette année non, on n'y sera pas. On y a été, alors France PCI a dû y être un moment, et nous on y a été au titre de la tapisserie d'Aubusson. La dernière fois, puisque je crois qu'il y a eu une édition d'annulé, et d'ailleurs à l'époque, Mme Macron, Stéphane Bern et Franck Riester, ministre de la Culture, étaient venus sur notre stand.

  • Speaker #1

    Pour nos auditeurs, éventuellement, si vous deviez les motiver à venir vous visiter, qu'est-ce que vous diriez ?

  • Speaker #2

    Je leur dirais que c'est vraiment quelque chose de très singulier, parce que c'est un art monumental. On dit toujours, la tapisserie, on le sait bien, on doit financer une deuxième tranche, que ce n'est pas pour héberger une collection de timbres postes, même si je respecte complètement les collectionneurs de timbres postes, j'en ai dans ma famille, mais on est vraiment sur un art monumental. Et que quelque part, cette idée de s'immerger dans une œuvre, c'est quelque chose qui donne... Vous voyez, on avait dans notre équipe un moment réfléchi à comment puiser des ressources. Vous voyez, comment faire un travail de puiser des ressources dans des œuvres, parce que les œuvres peuvent vous apporter des réponses. Il y a aussi une approche du sensible. Et je crois que c'est extrêmement riche. Et il faut se laisser conduire par ces immenses images tissées, qui vibrent, parce qu'elles ne sont pas fixes. Et puis elles ont une manière de réfléchir la lumière qui est toujours un peu surprenante. Mais voilà, il faut se laisser venir et regarder. Et on apprend beaucoup de choses parce qu'il y a aussi des tapisseries qui sont des tapisseries historiques, des tapisseries qui apprennent beaucoup de choses du passé, de l'histoire. Mais on a également toute cette dimension d'œuvres contemporaines qui vous interpellent, qui abusent de vos sens parfois, qui peuvent vous apporter beaucoup de choses. Et au fond, c'est une expérience qu'il faut faire. Je crois que c'est une expérience vraiment intéressante et je vois quand même assez rarement un public qui regrette de l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Et justement, une fois qu'on est là, qu'on est à la Cité de la Tapisserie, qu'est-ce qu'on peut faire autour pour continuer d'être immergé dans ce savoir-faire ou pour visiter tout simplement le département ? Qu'est-ce qui vous tient à cœur ?

  • Speaker #2

    On peut... On peut faire beaucoup de choses. Sur Aubusson, il y a d'autres lieux. Il y a la maison du tapissier, il y a l'atelier musée des cartons, il y a des visites possibles de manufactures. Il y a quand même beaucoup de choses qui peuvent être faites. Il y a des expositions. L'exposition Aubusson a fait le teint. Il y a des galeries, il y a tout ça. Donc c'est un sujet qui est très riche et c'est vrai qu'il fait souvent... Percevoir nos interlocuteurs extérieurs, notamment quand ces interlocuteurs professionnels sont toujours un peu étonnés de l'urgence qu'il y a à produire de la tapisserie sur un petit territoire comme ça, c'est une espèce de... je dis, mais qu'est-ce qui leur est passé par la tête ? Et bien sûr qu'il y a d'autres choses dans la Creuse, et dans la Creuse, on ne le dit jamais assez, mais il y a ces paysages dessinés d'une qualité absolument invraisemblable. Je crois que dans ce domaine, c'est vraiment intéressant d'aller aussi dans la vallée des peintres, de regarder tout ce qui s'est fait là-bas. Il y a des musées, il y a des paysages, il y a énormément de lieux qui évoquent. On peut très bien ressentir ce que les peintres qui venaient, les artistes qui venaient passer à un moment. Ils venaient en Creuse, pourquoi ? Vous voyez, Sargent, ce qu'on disait tout à l'heure, il venait en Creuse pour se vider un peu la tête, pour penser à autre chose, pour faire la fête, pour être dans un autre rapport au temps. Et je crois que c'est intéressant. Il faut qu'on continue. Aujourd'hui, c'est un de nos objectifs ici, à développer un tourisme de savoir-faire. La région... Le comité régional du tourisme a demandé de suivre un peu ce club filière tourisme de savoir-faire parce qu'il y a vraiment, je crois, des publics qui ont envie de passer à d'autres pratiques touristiques et des pratiques qui soient des pratiques d'immersion dans un savoir-faire et pas seulement de visite passive. Et c'est vrai que quand on regarde... Entre tout ce qu'on peut faire ici et tout ce qu'on peut faire dans la Vallée des Peintres, à la suite des grands anciens qui ont été présents, Monet et autres, École de Crozan, il y a vraiment une offre qui n'est pas encore complètement construite, mais il y a vraiment une offre à construire sur laquelle il faut qu'on avance et on pourrait être, je pense, très... Enfin, quelque chose d'un... d'assez singulier en France en matière de pratiques touristiques.

  • Speaker #0

    Et pour terminer cet échange, est-ce que vous auriez un projet, un projet qui vous tient à cœur, à nous parler, à partager avec nos auditeurs pour ouvrir un petit peu sur la suite, sur ce qui se passe pour la suite à Aubusson ? On a parlé de Tolkien, de Miyazaki. Est-ce qu'il y a d'autres choses qui se préparent un petit peu dans les coulisses de la tapisserie ?

  • Speaker #2

    En fait, on a... On s'est aperçu qu'en 2026, c'est les 150 ans de la mort de Georges Sand. Et moi, ça fait longtemps que je voulais faire une tapisserie long format. On a appelé ça panoramique, mais en fait, c'est mieux de dire tapisserie long format, c'est plus clair. En plus, en anglais, c'est le même terme. C'est de dire, on va faire une tapisserie de 25 mètres de long sur 2 mètres de hauteur. Cette tapisserie va permettre à une artiste, parce qu'il y avait plutôt plus d'artistes femmes, on a sélectionné cinq artistes contemporaines, d'avoir un projet d'une vision sur Georges Sand, le personnage, son oeuvre, etc. On a fait faire, d'ailleurs à Clermont-Ferrand, vous avez un très bon laboratoire qui s'appelle Célis. qui est un laboratoire qui, au niveau international, est sans doute le plus pointu sur Georges Sand, qui nous a fait un dossier documentaire. Je pourrais même vous le passer, si vous voulez. Et donc, on a, à partir de là, lancé un appel à candidature. On a eu 65 réponses, entre 65 et 70 réponses. Et on a sélectionné cinq artistes qui vont nous faire une maquette. Et elles ont à la fois à penser le motif de cette... tapisserie espèce de fresque où elles doivent donner la vision qu'elles ont sur ce personnage quand même qui a beaucoup de beaucoup de facettes de Georges Sand et qui a été quand même très novatrice à bien des égards et comme c'est une tapisserie qui sera destinée à des lieux de... On est dans des lieux qui sont des monuments historiques. Vous savez bien que dans un monument historique, on n'accroche pas, on ne plante pas un clou. Et donc, moi, l'idée que j'ai eue, c'est de dire, il faut que le support fasse partie de l'œuvre. Et donc, on leur demande à la fois d'imaginer le support et d'imaginer l'œuvre. Vous voyez, elles ont deux œuvres à faire et à emboîter. Et donc, on va avoir... Alors, ça va mettre un peu de temps. On va choisir au mois de mai, on va avoir les projets de maquettes. On doit repasser devant le Conseil national des œuvres dans l'espace public parce que c'est une commande publique artistique qu'on gère nous, mais qui implique le ministère de la Culture. On aura ensuite choisi la lauréate. On passera en phase de réalisation si le Conseil national le valide. Et puis, on aura ensuite une année de préparation. Après ce tissage de cette œuvre très longue, mais qu'on va tisser dans le sens de la longueur, on ne pourra mettre que deux lissiers ou deux lissières. Ou un lissier ou une lissière, tout le monde sera content. On va arriver à peu près sur deux ans et demi de tissage et donc on sera prêt pour 2026 à avoir une œuvre monumentale. La présidente Simonnet a obtenu de son... collègue président du conseil départemental de l'Indre, que l'Indre soit associée à ce projet. L'Indre participe vraiment très étroitement à ce projet, le cofinance. Et on a également le centre des monuments nationaux, puisque le domaine de Nohan est géré par le centre des monuments nationaux. Et donc on va avoir, je pense, un objet en tapisserie extrêmement singulier, qui va être, et ça je crois beaucoup, vous parliez de patrimoine tout à l'heure, mais je pense que... C'est vraiment intéressant d'avoir des logiques d'éclairage de patrimoine par des visions contemporaines. Et on va avoir autour de la tapisserie qui va donner beaucoup d'ampleur à ce qu'on va dire, et puis du système de portance, où on dit nous ce qu'on veut au minimum c'est que ça porte, la tapisserie, mais après il est à vous d'imaginer d'autres fonctions derrière, donc on a laissé quelque chose de très ouvert. Et je pense qu'on va avoir pour ce grand anniversaire des 150 ans de la mort de Georges Sand, qui en plus, non seulement une auteure qui a été... extrêmement prolixe, mais qui a quand même animé la vie culturelle, artistique de son temps, à une époque où on n'avait peut-être pas les moyens qu'on a aujourd'hui. Et puis surtout, qui a eu cette capacité à enchanter un territoire, qui a eu cette capacité à faire rêver autour d'un territoire. Et on s'est dit que ça valait, c'était vraiment un enjeu important. d'imaginer un projet, là aussi de grande tenture, mais de grande tenture qui est sur une seule tapisserie et pas découpée en plusieurs tapisseries. Donc de grande tenture sur une tapisserie dans le format. D'avancer sur ce projet qui est assez passionnant. On est tous très impatients de recevoir les projets le 3 mai pour regarder les différentes artistes. Il y a cinq... artistes, il y a Françoise Petrovitch, une artiste française très connue, il y a Isabelle Cornaro qui était sélectionnée au prix Marcel Duchamp l'an dernier, enfin qui était nominée au prix Marcel Duchamp, on a Hélène Delprat, on a une artiste allemande qui s'appelle Alexandra Lejkoff, on a une jeune artiste qui s'appelle Vanina Langevilliers, donc on va avoir cinq projets, alors on n'en retiendra qu'un seul. Mais on va avoir cinq projets qui vont évidemment être certainement très différents. Et donc on aura à choisir celui qui nous semble le mieux porter, ce qu'on veut dire à travers cette démarche. Là aussi, on est sur une logique d'un savoir-faire qui illustre un patrimoine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour tout ce que vous nous avez dit. Tout ce que vous nous avez partagé.

  • Speaker #1

    Donc, c'est l'heure du tac au tac maintenant. On va vous poser des petites questions et vous devrez choisir entre ces deux suggestions. Alors, vous êtes prêts ? Tapis ou tapisserie ?

  • Speaker #2

    Tapisserie.

  • Speaker #0

    La maquette ou la tombée de métier ?

  • Speaker #2

    La tombée de métier.

  • Speaker #1

    Au buisson et sa cité ou la vallée des peintres à Crozan ?

  • Speaker #2

    Au buisson et sa cité.

  • Speaker #0

    Journée européenne des métiers d'art ou le salon du patrimoine culturel ?

  • Speaker #2

    Journée européenne des métiers d'art.

  • Speaker #1

    Économie du patrimoine ou économie touristique ?

  • Speaker #2

    Économie du patrimoine.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Est-ce que vous pouvez nous donner une citation, par exemple, en lien avec l'épisode pour conclure ?

  • Speaker #2

    Cette citation, c'est la citation qui était sur l'épée d'académicien de Jean Lursa. C'est une citation qu'on a vue un jour. On est allé prospecter dans les Émirats arabes unis. On a découvert... Un jeune artiste franco-tunisien qui s'appelle El Cid, qui est installé à Dubaï, et il avait, bien avant de nous connaître, peint un tableau qui nous a servi de maquette, même si on l'a évidemment agrandi en faisant la tapisserie. Il avait écrit en calligraphie arabe une phrase de Jean Lursa, C'est l'aube d'un monde nouveau, un monde où l'homme ne sera plus un loup pour l'homme Et cette tapisserie qu'on a réalisée, cette tapisserie de El Cid, s'appelle C'est l'Aube. Et j'ai trouvé intéressant d'aller quand même assez loin dans le monde Moyen-Orient et de trouver dans une autre culture la reprise d'une phrase de Jean Lursa, qui est un personnage tout à fait éminent de la tapisserie d'Aubusson. Et c'est la phrase à laquelle je pensais que je voulais vous faire partager.

  • Speaker #1

    Et c'est avec l'air du temps, malheureusement, l'homme est un pour l'homme. C'est aussi une référence philosophique à Hobbes, et je trouve que c'est très en lien avec ce qu'on vit actuellement.

  • Speaker #2

    Oui, ces jours-ci en particulier.

  • Speaker #1

    Voilà, merci beaucoup pour cet épisode très intéressant, et pour votre participation.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous pour la suite sur toutes les plateformes d'écoute, et en vidéo sur notre chaîne YouTube Parole de Patrimoine.

  • Speaker #1

    Vous pouvez aussi nous rejoindre sur nos comptes Instagram, Voyage en Canap'et Philozélie, et souscrire à la newsletter du podcast pour ne rien rater de l'aventure.

  • Speaker #0

    Et si vous avez aimé cet épisode, n'oubliez pas de nous laisser votre avis.

Share

Embed

You may also like