- Speaker #0
Claire,
- Speaker #1
comment ça va ? Ça va bien, merci. Et toi ? Merci pour l'invitation. Ça fait un petit moment déjà qu'on t'avait échangé sur le sujet.
- Speaker #0
Mais oui, effectivement, ça doit faire un an. Je ne pouvais pas se capter. Alors du coup, toi, tu es docteure en littérature anglophone, tu es photographe, tu as écrit un livre. Mais bon, revenons depuis le début. Donc, d'après mes souvenirs, puisqu'on a fait classe ensemble, tu as commenté la photo tout. Mais tu as commencé quand à peu près ?
- Speaker #1
Alors j'ai commencé durant mon adolescence, mais c'était vraiment plus de la recherche, tu vois, c'était vraiment me renseigner sur comment fonctionne un appareil, beaucoup de littérature aussi, tu vois, donc de grands photographes comme Steve McQueary, ils font rien, pas mal quand même. Mais c'est, la photographie, en fait, elle a commencé sans appareil.
- Speaker #0
Ah ouais ? Oui,
- Speaker #1
parce qu'en fait, je voulais vraiment un appareil photo et j'ai pu me l'acheter très tard en fait, c'est quand j'ai commencé la fac, donc vers 2017. Mais avant ça, en fait, j'empruntais des appareils photos, voilà, de monde de la famille, de quelqu'un, ou mon téléphone aussi, surtout, en fait. C'était vraiment de la photographie mobile qui, justement, m'a posé les premières bases, en fait, de la photographie. Donc, composition, gestion de lumière, les sujets, ou même au niveau des couleurs aussi. Mais véritablement, on peut dire, oui, mon adolescence, j'avais déjà cette envie de créer des images, des concepts. Mais c'est vraiment en 2017 que j'ai pu m'acheter mon premier Sony. Enfin, réflexe semi-professionnel.
- Speaker #0
Et au début, tu as commencé à poster sur Instagram vraiment en mode amateur et tout ?
- Speaker #1
Ah oui, carrément. C'était vraiment juste pour ma petite page Instagram. Alors, il n'y avait aucune photo de moi. C'était vraiment que des paysages. Et j'avais vraiment une approche très détachée, en fait. Surtout à l'époque d'Instagram, au tout début, c'était vraiment axé sur la photo. Il n'y avait pas de réel, il n'y avait pas de vidéo, il n'y avait pas tout ça. Et du coup, je postais. Il y avait aussi des pages comme IG Martinet qui remontageaient des photos de paysages à l'époque. Donc, j'étais un peu dans ce jeu de faire une photo de paysages, je me mets sur Instagram et... que ce soit un reportage ou pas, deux, trois commentaires, mais c'était vraiment ça au tout début.
- Speaker #0
Ok, ok. Et à partir de quel moment tu te professionnalises vraiment ?
- Speaker #1
Alors, depuis l'achat justement de l'appareil en 2017, il y a eu beaucoup d'événements, on va dire, culturels, donc des concerts de reggae, des célébrations au niveau de l'indianité. Et à chaque fois, j'y allais pour que je fasse des photos, toujours tranquillement en tant qu'amatrice. Et c'est au fur et à mesure que j'ai... commencé à comprendre la portée de mes photos parce qu'en fait, ces photos-là étaient souvent récupérées par les associations, soit sur des flyers où les artistes récupéraient les photos. Et ça, je me suis dit, mais en fait, il y a peut-être quelque chose à faire et il faudrait peut-être que je me professionnalise. Mais comme j'ai fait ma licence en même temps d'anglais à l'époque, mes études de licence et master à cette période-là, je me disais, c'est quand même pas la priorité quand même. Et c'est au fur et à mesure que je me suis dit, il y a peut-être un concept à mettre en place et après est venu le livre, mais bon, on va en parler tout à l'heure.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Donc ça veut dire... tu t'es professionnalisée pour le livre ou avant ? Non, avant. Donc, tu faisais déjà des prestations pour les événements.
- Speaker #1
Le moment fort, c'était vraiment le livre quand même où là, les gens venaient me voir, je voulais le sentir du cadre, des réseaux.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
Il y avait une volonté, un shift en fait. Mais c'était avant, c'était au fur et à mesure. J'ai pris la décision en fait, le moment est venu à ce moment-là. D'accord,
- Speaker #0
ok, ok. Du coup, les deux choses qui te caractérisent le plus là, c'est l'initialité et le rastafarisme. Mais lequel est venu à toi en premier ? Je suppose que c'est l'indianité.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. C'est vraiment celui-là parce que depuis toute petite, j'avais déjà conscience quand même de mon indianité en quelque sorte, même si je n'ai pas eu de transmission comme certaines familles, donc au niveau de mon père, il n'y avait pas eu cet héritage. Mais c'était vraiment l'indianité au début par la littérature. Donc, tout d'abord, toujours par la littérature. J'ai commencé par m'intéresser à l'indianité, en fait, en Inde, du coup. mais pas notre indianité caribéenne. Ah, t'as raison ! Voilà, donc c'est assez paradoxal, mais en fait, ici, il n'y avait pas suffisamment, jusqu'à maintenant, vraiment, de romans, ou même de textes écrits qui reflétaient ça au tout début. Je parle d'il y a 15 ans quand même, et j'ai toujours ce souvenir du CDI, enfin, du Collège du Marais, du coup, qui m'avait permis de trouver quelques documents, tu sais, des livres historiques, que ce soit Armand Nicolas, enfin, Gilles Tessmeral, il y avait quand même quelques ouvrages qui en parlaient, mais de façon très historique, scientifique presque, en fait. Ok, ok. Et donc, la littérature indienne, donc de romans, Ça m'a permis de comprendre un peu cette culture, les caractéristiques, qui se retrouvent aussi chez nous, en quelque sorte. Et c'est par la suite, après, que j'ai poussé mes recherches vers la carrière Yébouton, chez nous, tout d'abord.
- Speaker #0
Ok, donc c'est vraiment ça. Donc, tu t'es intéressée surtout aux côtés.
- Speaker #1
Oui, oui, c'est ça.
- Speaker #0
Tu as dit que tu ne pratiquais pas, tes parents ne t'emmenaient pas dans des temples, etc. Alors,
- Speaker #1
petit, tu m'emmenais dans des commémorations, donc à tout public. Donc, c'est vraiment, voilà, mais pas véritablement dans les temples, non. Mon père n'a pas eu cette transmission-là. Ma mère était catholique. Mais mes oncles, les frères et sœurs de mon père, aussi se sont intéressés un petit peu quand même. Toujours comme moi, sans au début de support, ou même parce qu'ils faisaient des contacts aussi, c'est tout un ensemble. Ça n'avait pas eu cette transmission-là.
- Speaker #0
D'accord. Et le rastafarisme, alors ?
- Speaker #1
Alors, la musique, le reggae, voilà. Donc, j'ai un grand-père très fan de musique et de vinyle, surtout, et qui, justement, m'offre souvent des vinyles. Donc, du coup, c'est vraiment par le reggae, par la musique, bon, marler, voilà, principalement, sans rentrer dans trop de clichés, que j'ai commencé à écouter le reggae. Et c'est après que j'ai pu participer à des événements, des commémorations, aussi des rituels, donc Naya Dmingui. Et c'est venu, voilà, au fur et à mesure, avec des... contact et voilà. Alors, il n'y a certainement pas pour la musique, tout à fait, enfin, au début.
- Speaker #0
Ok. Et tu as une préférence pour un des deux ou les deux sont d'autres ?
- Speaker #1
Non, non. En fait, les deux sont entre mille et quelques centes et il n'y a pas de préférence ou autre, en fait. C'est juste que, bon, dans le cas de ma thèse, c'est sûr que l'identité prend un petit peu plus de place, mais non, il n'y a pas de choix, en fait. C'est un peu la définition des Caribéens, en fait. On ne peut pas choisir une origine spécifique parce qu'on en est tout, on est un ensemble. Donc, c'est, voilà, constamment, vraiment interconnecté à toutes ces... Tous ces apports historiques, culturels.
- Speaker #0
Tout à fait d'accord. Mais du coup, là, on en vient à ton livre, donc Sacred Vision, où c'est littéralement la conséquence, la suite logique de tes influences et de ta passion pour l'art photo. Mais est-ce que tu pourrais nous expliquer qu'est-ce qu'est ce livre exactement ?
- Speaker #1
Alors, Sacred Vision, l'idée de départ, c'était vraiment basé sur des recherches. Donc, il y a deux chercheurs jamaïcains. qui avait déjà établi ce lien. Donc, le lien ne vient pas de moi. Il y a eu beaucoup de choses qui ont été écrites auparavant. Et je me suis posé la question, est-ce que chez nous, ça peut se repérer dans la culture ? Et c'est là que j'ai commencé à faire des petites recherches, à en parler aux deux communautés. Et c'est vrai que beaucoup m'expliquaient qu'effectivement, oui, il y a bien des liens, mais que comme les deux communautés ne sont jamais proches, en fait, ce serait difficile d'en parler comme ça. Et puis surtout, au-delà de tout ça, je voulais vraiment rendre hommage à deux composantes culturelles qui ont souvent été stigmatisées, marginalisées, un peu jusqu'à maintenant, et les mettre en valeur en quelque sorte, parce que ça n'a jamais été fait. On parle souvent de l'actualité martiniquaise globale, et on ne va pas vraiment entrer en profondeur dans toutes ces composantes. Donc l'idée, c'était aussi surtout de rendre hommage, même si effectivement le lien en Martinique par rapport à la Jamaïque, parce que c'est vraiment en Jamaïque que les recherches ont débuté, est beaucoup plus visible. C'est le terme que je cherchais, visibilité. Donc comme chez nous, je me suis dit, même si ce n'est pas visible, prendre le risque en quelque sorte mais en tant qu'artiste et pas en tant que chercheuse parce que c'est comme ça je suis obligée d'avoir une approche plus artistique mais c'est vrai que c'était au début de ma recherche universitaire donc j'ai quand même fait en sorte d'avoir une approche plus ou moins scientifique mais c'est avant tout une oeuvre d'art c'est ça que je dis peut-être mal c'est
- Speaker #0
peut-être certainement mal être apporté au début c'est vraiment une approche ah parce qu'il y a des gens qui pensaient que c'était vraiment un travail de recherche c'est typique c'est mon sujet de tâche aussi je travaille sur la mémoire féminine indienne et ses représentations ok ok
- Speaker #1
Donc c'est vraiment une approche artistique, une façon de mettre en valeur ces personnes, pas en tant qu'objet, parce qu'on connaît notre histoire, en tout cas au niveau iconographique, mais là c'est au niveau de sujet caribéen, voilà, fier de représenter une culture et des croyances. Donc c'était vraiment ça l'objectif.
- Speaker #0
Et t'as mis combien de temps à le mettre en œuvre ce projet ?
- Speaker #1
Franchement, alors concrètement, parce que la mise en œuvre, enfin concrètement, c'est que comme c'était là depuis longtemps, j'avais déjà les contacts et puis... C'était déjà en place, mais concrètement, la confection du livre, moins d'un an. Moins d'un an, à peu près. Ça allait très vite. Oui,
- Speaker #0
je sais,
- Speaker #1
c'est le plus étrange. Non, moins d'un an, en fait. Et chaque événement du livre, il y a plusieurs commémorations, célébrations. Elles se suivent, en fait. Donc, ça commence en janvier avec l'église éthiopienne, donc la nativité éthiopienne. Et ensuite, voilà, la fête de Pongal avec les Indiens. Ensuite, février, Bob Marley. Donc voilà, c'est comme ça que le livre est franchi. Il suit vraiment une continuité sur l'année 2022.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et en fin d'année, c'était... Ouais, au milieu d'année, c'était déjà fait. Et puis les sorties, en fin d'année, voilà, le temps qu'ils soient livrés. Bon, là, c'est la partie plus technique. Mais ouais, moins de... De reportage photo.
- Speaker #0
Oui, mais tu vois, par exemple, je ne savais même pas qu'il y avait des cérémonies Rastafari ici, déjà. C'est quand même quelque chose. Mais comment tu étais au courant de ça ? C'est parce que vraiment, tu te renseignes sur ces...
- Speaker #1
Oui, avant tout, dans beaucoup de lectures. Comme je dis, c'est vraiment... Moi, ça, c'est une énorme passion, beaucoup de littérature. mais de ce qui se passe à l'extérieur. Parce que souvent, en fait, on retrouve, tu vois, cet échange avec la Jamaïque. Tu vois, ils y tuent au pierre, à cet appareil, ils sont déjà là. Donc, en fait, je me dis, mais ici aussi, il y a une communauté. Donc, je vais me renseigner. Donc, après, je vois que, effectivement, il y a des différences, mais il y a des spécificités liées à l'île, liées à l'histoire. Mais, en fait, chez nous aussi, on avait ça. Donc, ça commence par là, beaucoup de recherches en amont, des recherches sur des religions. Et puis, après, c'est les contacts, et puis les gens qui acceptent, voilà, avec bienveillance et gentillesse, de m'accueillir au temple, à l'église, ou... Voilà, leur lieu d'occulte.
- Speaker #0
Mais justement, puisque comme tu photographies quand même des rituels, des cérémonies, comment tu as réussi à trouver la confiance des gens pour qu'ils acceptent de se faire photographier ?
- Speaker #1
Ah, comment ? Je ne saurais pas vraiment décrire, mais c'est vraiment une prise de contact humaine avant tout. C'est vraiment ça, humaine avant tout. Et puis surtout, poser ses intentions. Et puis clairement, en fait, expliquer. Parce que les gens ont souvent une crainte de « Ah, mon image sera où ? » Elle commence à se récupérer. Donc, c'est vraiment expliquer le projet, vraiment en détail. Et puis, je pense qu'il y a le contact humain qu'on ne peut pas forcément décrire. Mais je pense que c'est ça, en fait. Et comme les communautés, que ce soit Rastafari ou Indianité, c'est vraiment une question de, je ne vais pas dire de vibration, mais c'est ça, en fait, une question de vibe. Et voilà, et l'attention. Donc, une fois qu'on pose des bonnes intentions, je pense que ça fonctionne comme ça.
- Speaker #0
C'est pour ça que ça affine les trous. Et tu as eu des galères pendant la confection de ce projet ?
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, j'étais en tout cas sur la confection du livre, j'étais toute seule. Donc, j'ai dû faire la sélection des photos toute seule, l'éditing aussi.
- Speaker #0
C'est auto-édité en plus.
- Speaker #1
C'est auto-édité. Tu l'as fait toute seule. Voilà, c'est ça. Avec l'aide de quelques amis pour des corrections. Ils étaient là, mais en soi, le projet artistique, même au niveau des photos, c'est vraiment toute seule. Avec pratiquement tout. peu de matériel. Maintenant, je suis beaucoup plus à l'aise. J'ai un moniteur pour tous les photos, mais là, j'ai dû faire avec une tablette, son petit écran, l'editing de chaque photo. Et je le précise parce que souvent, on se dit « Ah, mais elle était à l'aise, elle a dû avoir beaucoup de matériel. » Mais en fait, au début, j'étais vraiment sur un matériel assez précaire, en tout cas pour ce genre de projet.
- Speaker #0
C'était la débrouillante. En plus, ça rend bien, j'ai vu, elle m'en montrait.
- Speaker #1
C'est ça que je voulais justement proposer, un projet quand même de qualité, malgré les moyens et tout ce qu'il y a autour, parce que enfin... On ne va pas se contenter de quelque chose de bâclé, en tout cas visuellement, ou de trop cliché, ou qui va prêter mal les gens. Et c'est toujours cette vision-là que j'ai toujours voulu, c'est-à-dire garder notre essence martiniquaise caribéenne, mais avec une portée beaucoup plus professionnelle, tu vois, au niveau du visuel. Je ne sais pas si je pourrais vraiment expliquer ça, mais il y a vraiment... Pour changer de ce qu'on voit d'habitude, tu sais, les paysages et tout ça, je me suis dit, non, là, on peut vraiment faire un vrai projet, reportage.
- Speaker #0
Quelque chose de culturel aussi.
- Speaker #1
Exactement, quelque chose de culturel, parce que ça... Ce n'est pas du tout souvent été fait, ou en tout cas à l'époque, les années 60-70, c'est souvent des occidentaux qui venaient en Martinique et qui photographiaient les petites mamies dans les rues. C'est très joli, j'en suis aussi, mais c'était souvent ça en fait. Là, je me dis qu'actuellement, il y a des choses à photographier, il y a un reportage à faire. On ne s'en rend pas compte, mais ça fait déjà trois ans déjà, et il y a déjà des changements, parce que tout le temps, c'est un constant changement. C'est composé de la séculture en fonction des familles, en fonction des années, des périodes. Donc, c'est nécessaire en fait. représenter ces personnes, de rendre hommage, quelque sorte.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Et tu as eu des retours sur ton livre ? Pendant les dédicaces, etc.
- Speaker #1
Oui, le plus beau retour, c'est un ami que je profite pour envoyer un petit big up, c'est un ami Rasta, d'origine indienne, qui a appris, donc Airbee, qui m'a dit que le petit Airbee, qui s'appelle Cédric, son prénom, il me disait que le petit Cédric serait content de recevoir ce livre-là, petit, de se voir représenté en tant qu'Indo-descendant et en même temps, maintenant, Rasta. Donc ça, c'était pour moi le plus beau retour parce que c'est comme si son inner child, son enfant intérieur était guéri en quelque sorte, ce qui donne beaucoup de la rue à la culture. Donc je pense que c'est l'un des meilleurs retours. Après, j'ai eu beaucoup de retours sur mon parcours. Par exemple, je me disais oui, ça fait un tout travail sur ça, on est content de voir un peu le résultat de tout ça, une fois que les réseaux sont reconnus, au-delà des réseaux. Parce que c'est sûrement aussi de la visibilité que je trouvais que je n'avais pas forcément. Au-delà des likes et d'Instagram, je trouvais que... J'avais quand même envie que mes œuvres soient valorisées. Donc, il y a eu l'exposition aussi avant le livre. Donc, durant cette expo-là aussi, les gens m'ont fait ce long de retour.
- Speaker #0
Ok, ça c'est cool ça. Oui. Il y a eu aussi le projet Songez-Simez. Ça vient avant ou après ?
- Speaker #1
Ah, t'as fait tout. Non, Songez-Simez, oui, avant. Avant, c'est avant et justement, c'est avec la même équipe. Donc, les trois amis, on a commencé avec Songez-Simez qui a aussi... qui est allé sur Secret Vision. Mais ce que j'ai essayé, c'est de rester sur les réseaux. C'est une collaboration entre la Marantinique et Trinidad. Ah, ça colle avec tes amis. C'est ça. Donc, j'avais mes deux amis, donc Aymeric et Julien et une Trinidadienne, Suana, à distance. Voilà. On a fait une collaboration vis-à-vis de l'hôtel. Donc, elle a écrit un poème en créole, en hindi, en anglais, avec plusieurs langues en français. D'ailleurs, elle a reçu un prix par l'Université de York par rapport à son poème. Et les photos, enfin les vidéos plutôt, c'était plus des vidéos, mais avec quelques photos, mais c'est toujours des vidéos, ont illustré en fait ce poème-là. Donc c'est vrai que je suis aussi, mais je n'y pense pas tout le temps, mais c'était quand même aussi un premier projet qui annonçait déjà la suite.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. Donc tu ne savais pas encore que tu allais faire Secular Vision à ce moment-là ?
- Speaker #1
Non, en fait, aucun projet n'est vraiment défini à l'heure.
- Speaker #0
C'est vraiment, tu suis...
- Speaker #1
Non, mais totalement, totalement.
- Speaker #0
Et les deux ont eu des expositions, c'est ça ?
- Speaker #1
Non, l'autre, celui-ci, il est resté sur Bériseau, donc il est toujours sur Bériseau.
- Speaker #0
Ah oui, oui,
- Speaker #1
voilà. C'est Secular Vision qui a été exposé tout d'abord à la station culturelle. en 2022, donc le 6 mai. Et après, le livre est arrivé dans l'année. Parce qu'on fallait imprimer, il y avait autant de livres, il y avait beaucoup de choses, mais voilà, le livre est arrivé après.
- Speaker #0
Ok, ça arrive après. Et du coup, pour ces projets-là, est-ce que tu fais appel à des historiens ou des associations culturelles pour avoir des informations ou tu cherches tout, toute seule ?
- Speaker #1
Alors oui, je commence toute seule les recherches en amont déjà, avant d'aborder les gens. Et après, je fais appel à des associations, donc Savannah Savita, qui m'a beaucoup aidée pour le projet Stupid Vision. C'est une association indomartiniquaise. Et par la suite, oui, voilà, je fais vraiment ce travail de recherche.
- Speaker #0
Oui, donc tu fais tout, tout seul. Donc ça veut dire que... où est-ce que tu prends tes informations ? Parce que tu as dit qu'il n'y en a pas beaucoup. Est-ce que c'est facile de les trouver ou c'est une galère ?
- Speaker #1
C'est une galère. Voilà. Non, c'est une galère et surtout, ce qu'il faut préciser, c'est que tout est souvent en anglais, en fait. C'est vraiment des sources anglophones. Donc, jamaïcaine, trinidadienne, normalement caribéenne. Donc, c'est vraiment en ligne. Moi, je dois acheter des ouvrages. Je peux, des fois, les lire en consultant en ligne. Donc, ça, c'est bien aussi. Ou les PDF, les e-books. Mais souvent, oui, C'est trouver des sources en anglais et après traduire, oui. faire en quelque sorte à chaque fois un partif avec ce qui se fait ici ou pas au niveau culturel ok ah oui donc c'est du pichet gaz comme c'est une page en même temps donc je vois pas trop oui du coup tu me cherches et ça t'intéresse vraiment oui voilà c'est ça et ça enrichit aussi mes travaux de recherche de thèse aussi oui c'est ça c'est vraiment une
- Speaker #0
biographie mais tu te considères comme artiste historienne ou militante tous les trois à l'art quoi alors je dirais pas historienne parce qu'il faut pas faire du coup là donc toi tu es
- Speaker #1
dans l'histoire, moi je fais de la littérature, mais on soit... Tout ça, en fait, parce que tout est lié. En réalité, mon doctorat, toutes mes études, que ce soit la littérature ou le master, c'est interdisciplinaire. Donc ça rassemble justement l'histoire, la langue, la littérature, la civilisation aussi. J'ai eu tous ces cours-là également en lycée et master, donc en quelque sorte, oui, mais c'est vrai qu'au départ, c'est la littérature et les arts visuels, mais il y a beaucoup de chercheurs qui ont cette double casquette, dont ma doctrice de thèse, Patricia Donatien, qui est à la fois... professeur d'université maintenant et aussi artiste à mettre. Donc c'est déjà ce modèle en quelque sorte que je reproduis sans le savoir et c'est pour ça aussi qu'elle m'a beaucoup encouragée également dans mes projets. Parce qu'en tant que caribéenne, on ne peut pas rester dans un seul cadre. Puisque l'art caribéen, l'histoire caribéenne est déjà interdisciplinaire. Elle rassemble déjà l'art, la spiritualité, la psychologie également, beaucoup de notions en fait. Donc c'est déjà interdisciplinaire.
- Speaker #0
Donc, il ne faut pas se cloisonner à genre, tu fais de l'anglais, c'est que l'anglais, c'est tout. C'est ça. Et tu lis ça à plein de choses.
- Speaker #1
Oui, parce qu'il y a la civilisation aussi, même la licence d'anglais. On a fait beaucoup de recherches sur la civilisation américaine, caribéenne également. Donc, c'était déjà là, posé. Après, c'est moi qui ai poussé et j'ai fait mes recherches.
- Speaker #0
Ok. Et il y a aussi l'idée du travail de mémoire qui compte beaucoup pour toi. Mais pourquoi ?
- Speaker #1
Alors... Je dis souvent que ce qui n'est pas nommé ou cité n'existe pas. Et du coup, oui, c'est vraiment ça. Et du coup, c'est comme, je ne faisais pas une mission non plus, mais c'est un devoir de le faire. Sinon, personne ne le fera. Et plus le temps passe, déjà au niveau des archives, les archives s'abîment. Il y a ce souci-là. Je ne vais pas passer de message, mais au niveau de nos archives, il y a vraiment une problématique au niveau de la conservation. Donc, c'est le moment de le faire. Surtout qu'on a maintenant les outils pour scanner, même par rapport à l'AI. Je pense qu'on peut vraiment organiser tout ça. Sinon, ça disparaît ou d'autres personnes viendront le faire peut-être à notre place et viendront l'interpréter différemment. Ok. Je me dis, si je suis une jeune femme née à telle période, qui vit actuellement, il y a un changement. On le sait, il y a un bouleversement. Je me dis, peut-être qu'il y a quelque chose à faire. Et pas que moi, il y en a beaucoup d'autres encore. C'est là l'intérêt justement, qu'il y ait beaucoup plus de personnes qui s'intéressent à toutes ces cultures. Comme ça, ça ira peut-être plus vite. Voilà, c'est ça.
- Speaker #0
C'est ça. Et du coup, est-ce qu'il y a déjà eu, enfin du moins, est-ce que ton travail a déjà créé des débats ?
- Speaker #1
Des débats, oui, enfin quelques petites critiques, mais non, pas un gros débat quand même, non. Genre de buzz, tu veux dire ?
- Speaker #0
Ouais, c'est ça, ou des critiques, que ce soit négatives ou positives en vrai, parce que ça peut créer des bons débats.
- Speaker #1
Oui, effectivement. Peut-être mon expo, effectivement, le jour de mon expo, les retours que j'ai eus déjà sous le moment et après. Les gens étaient contents. C'était positif. Ils se sont posé ces questions de mémoire, d'héritage culturel, de l'indianité. Ça les a fait un peu un reflet sur eux-mêmes et leur origine indienne dans leur famille. Il y en a beaucoup dans pratiquement chaque famille. Des fois, descendant d'un ancêtre d'origine indienne. C'est ça, ce débat-là. C'est un peu comme un reflet pour eux-mêmes.
- Speaker #0
Sitaï va autant te documenter parce que tu baignes littéralement dans le monde universitaire. Je vais souvent faire des conférences, que ce soit à distance ou en présentiel. Mais est-ce que tu pourrais nous expliquer qu'est-ce que tu fais exactement ?
- Speaker #1
Donc, je prépare une thèse de doctorat. Et c'est vrai que le milieu universitaire, en tant que doctorant, doit être amené à partager nos recherches, enfin, l'avancée de nos recherches plutôt, parce que la thèse a terminé. Donc, par rapport à... Comment je peux expliquer ça ? À mon sujet, qui est vraiment du coup très spécifique, et qui niche vraiment les modèles de l'indienité, la mémoire des femmes, donc la mémoire féminine. Souvent, j'ai des demandes de colloques ou des interventions. Le milieu universitaire, c'est vraiment autour des sujets. Tout le monde se connaît en quelque sorte parce que c'est des sujets qui ont peu été étudiés. En tout cas, ils ont, à une époque, peut-être à l'année 80-90, mais c'est vrai que maintenant encore, on reparle des femmes édo-caribéennes. Ça revient. Les chercheuses de l'époque le remarquent en disant qu'il y a une nouvelle génération de jeunes femmes qui s'y intéressent.
- Speaker #0
D'accord, et donc c'est sur ça que portent tes conférences alors ?
- Speaker #1
Tout à fait, c'est ça, enfin globalement, mais pas trop sur ma thèse, mais ça porte sur l'indialité en général quand même.
- Speaker #0
C'est ça, c'est ça, c'est juste ça, mais surtout sur les femmes. Mais pourquoi tu as fait ça ?
- Speaker #1
Ben tout simplement parce que c'est moi en quelque sorte, j'ai pris beaucoup de temps à le comprendre, mais je pense que c'est vraiment parce que c'est moi-même que j'étudie, mais que je place dans ce contexte-là. Et puis surtout, la cause des femmes, alors au-delà de ça, c'est vraiment, il y a beaucoup à dire, alors que peu a été vraiment fait sur elles, en fait. Les conditions étaient différentes, donc pendant l'immigration, le traitement, enfin voilà, il y a vraiment quelque chose à faire dessus, et beaucoup de personnes avaient signalé ça, que le cas des femmes a très peu été étudié.
- Speaker #0
D'accord, c'est pour ça que ça t'intéressait. Et tu as fait tout droit deux ans. Et est-ce que la photo influence ton travail universitaire, ou l'inverse, ou pas du tout ?
- Speaker #1
Est-ce que... Bonne question. Je pense que les deux, oui, les deux sont liés. Mais comme il y a d'abord un travail scientifique qui est vraiment plus strict et protocolaire que la photographie, où c'est un côté artistique plus libre en quelque sorte, il y a quand même une différence. Il y a un gap qui existe quand même entre les deux. Mais c'est sûr que le fait d'aller sur le terrain pour un reportage photo, par exemple, si on a une cérémonie, forcément, ça demande des éléments visuels qui confirment certains écrits ou certaines... Voilà. certaines littératures que j'ai pu auparavant lire ou des recherches. Donc voilà, les deux sont quand même liés mais je fais quand même la différence parce que voilà c'est pas les mêmes milieux.
- Speaker #0
C'est ça, le domaine universitaire et puis artistique,
- Speaker #1
photographie. Et peut-être que par la suite après, quand je serai docteur, là je pourrai peut-être plus les rapprocher. Justement je souhaite aussi être aiguë à la photographie. Dans le milieu universitaire, vraiment des recherches sur les arts visuels. Pour l'instant, j'essaie vraiment de faire la différence, de rester à ma place et de la photographier en seconde.
- Speaker #0
D'accord, ok, ok, j'ai compris. Et du coup, tu as aussi fait, je crois que tu es allée à une conférence à Mumbai. Explique-moi ce que tu penses et comment, pourquoi ?
- Speaker #1
Alors l'année dernière, oui, c'était en janvier 2024, j'ai fait un mois en Inde, donc à Mumbai. C'était un colloque de deux jours, un colloque international avec des chercheurs, mais vraiment qui ont rassemblé ce genre de... Des États-Unis, d'Europe, de la Caribe, il y en avait très peu, dont moi et quelques autres aussi. Mais ce colloque, en fait, c'était le premier déjà qui mettait en avant la composante indo-caribéenne. Voilà. OK.
- Speaker #0
C'était vraiment indo-caribéenne alors que c'était en Inde.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Parce qu'il y a beaucoup de chercheurs qui ont traité la question et c'était vraiment le premier colloque là-dessus.
- Speaker #0
OK. Et donc, c'est pour ça qu'on t'a contacté pour aller là ?
- Speaker #1
Oui en fait c'est ça parce que par rapport à une amie et sa directrice de thèse qui m'a proposé de participer parce qu'elle savait que je travaillais sur la Martinique c'est une façon d'inclure aussi la Martinique parce que comme il y avait déjà Trinidad il y avait déjà d'autres endroits
- Speaker #0
Là il y avait la Martinique qui était représentée Et pourquoi un mois ?
- Speaker #1
Du coup c'était mon premier mois à Jean-Gene donc je me suis dit tant qu'à faire je ne vais pas faire les deux jours, bon déjà c'est loin et c'était aussi l'occasion de réaliser un rêve Donc, j'allais en Inde. C'était joli. J'imaginais que c'était un rêve aussi. C'est ça. Et comme j'avais les contacts correspondants, les amis, et donc voilà, un mois en Inde, chez l'habitant.
- Speaker #0
Donc là, tu as bien profité. Il s'est passé quoi ? C'est quoi ton meilleur souvenir de l'Inde ?
- Speaker #1
Plusieurs. Bon, déjà, il y a quand même le colloque qui est important, fort, où là, mes travaux sont valorisés, vraiment, et que je vois que mes travaux ont une importance surtout. Voilà, c'est vraiment ça, en fait. Ça paraît un peu anodin, mais c'est là où on se rend compte qu'effectivement... le sujet intérieur. Une fois qu'on travaille beaucoup sur un sujet pendant des années, en plus on reste en Marseille et qu'on tourne un peu en haut et on se dit bon ben ça a été fait mais quand on rencontre d'autres personnes donc toi les sujets, le débat en fait se crée. Donc j'avais le colloque mais le meilleur souvenir ben en fait c'était au quotidien. Donc je suis fascinée par absolument tout. Que ce soit une vache qui passait ou toutes les choses que j'avais déjà vues à la télé ou dans des livres. Donc je pense que c'était vraiment au quotidien. Après il y a eu des moments comme les visites de temple ou là... puisque ça me rappelle aussi, j'étais plus jeune, donc j'avais déjà cette pratique de l'hindouisme. Donc, c'était vraiment, en fait, les moments avec les temples, dans les campagnes aussi. Je trouvais que les campagnes, par exemple, à Pune, donc c'est, soit ou non, je parle de métier, mais à Pune, c'est pas loin de Mumbai. Et effectivement, à Pune, je trouvais que ça ressemblait un peu à nos paysages. Et à un moment, je n'avais jamais oublié ce souvenir-là, en fait, il y avait une plaine et on devait visiter un temple, c'est un fort. Et ce fort-là, en fait, c'était le matin très tôt, on se tait les gens à 6h, 7h. Et j'en regardais au loin, je lui disais, non, non, dis la plaine, mais viens s'aller. Le paysage se ressemblait tellement. Pendant le mois, je me suis dit, je suis en Martinique, j'ai une fine photo d'ailleurs. Et on voyait un monsieur dans son champ et tout, avec des palmiers, un visage très sec. Ça ressemblait vraiment à la Martinique. Et je pense que j'ai beaucoup plus aimé le côté campagne que le côté ville, en fait, qui était sympa. De mon point de vue, c'est vraiment une grande ville. Un peu comme le New York de l'Inde, en quelque sorte. Mais je pense que le côté vraiment très campagne, qui m'a plu. Ça t'apprête. Oui, voilà, c'est ça. Je trouve ça beaucoup plus authentique, en fait.
- Speaker #0
OK. Et tu es déjà allée en Jamaïque ou pas ?
- Speaker #1
Non, pas encore. C'est dans tes projets ? Non, pas encore, mais oui, oui, c'est dans mes projets, tout à fait, parce que justement, c'est une continuité de Second Vision. Et puis, surtout, même au niveau artistique, parce qu'en fait, j'ai commencé aussi à faire des photos pour des artistes, donc pour leur projet, leur portrait. Mais je l'ai fait tellement de façon, enfin, je peux dire ça, détachée, parce que sans projet professionnel véritablement, que là, si je le fais, ce serait une autre approche, effectivement. Donc oui, ça fait partie de la liste.
- Speaker #0
Tu as d'autres voyages en tête ?
- Speaker #1
Ah oui, beaucoup. J'ai toute une liste. Donc la Caraïbe déjà, Trinidad, la Dominique, au niveau du Guyana aussi, parce que là aussi, on est en Indien. D'ailleurs, ça fait aussi partie de mes recherches, de thèses, le Guyana. Mais c'est pratiquement la même histoire, mais avec des différences historiques et économiques. Guyana, ensuite, j'ai déjà fait l'Angleterre, mais encore l'Angleterre, pour la communauté indienne également. Les États-Unis aussi, parce qu'il y en a, New York, le communauté trinitadienne, donc, avec bien aux États-Unis. Quoi d'autre encore ? Il y en a plein.
- Speaker #0
Il y a toujours l'histoire de la communauté indienne qui est connectée,
- Speaker #1
rassemblée. Parce que mes réseaux le font déjà, en fait, en quelque sorte. Et à chaque fois, j'ai vraiment beaucoup de contacts un peu partout. Et au final, ça les rassemble. Et au final, on s'en rencontre et on échange. Et comment les gens vivent, je ne sais pas, leur religion, leur culture. Donc, c'est...
- Speaker #0
Ça, c'est trop bien. On arrive presque à la fin, mais c'est quoi la suite ? C'est quoi tes projets ? Est-ce qu'il y a un nouveau livre ? Une réédition ? Je dis ça juste comme ça.
- Speaker #1
C'est quelque chose, toi. Oui, alors une réédition prévue. Alors, je ne sais pas encore de date. Tout le temps, on me voit des messages. Je ne sais quand, c'est quand. Mais une réédition prévue de Secret Vision. Donc, c'est une réédition déjà améliorée. Donc, avec des corrections. Ceux qui ont les livres savent déjà. Voilà, une correction. Et aussi, un bonus. une exclue avec des photos de l'Inde parce que j'ai fait aussi un reportage photos en Inde donc ça en fait voilà je ne dis pas plus il y a d'autres projets cette année mais voilà ils verront s'ils m'assument voilà ok c'est super merci beaucoup merci à toi pour l'échange après
- Speaker #0
10 ans pratiquement c'est vrai oui c'est vrai c'est vrai Donc, merci encore. Allez la suivre. Allez commander ses livres, même si c'est en rupture de stock, je crois. Mais débrouillez-vous pour les trouver. Voilà, allez sur le site. Allez regarder c'est clairania.fr, un truc comme ça.
- Speaker #1
Oui, exact. Point com, point com. Point com, point com.
- Speaker #0
Merci encore. Et puis, on se dit à la prochaine.
- Speaker #1
À la prochaine. Merci, bye.