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Physioformation Podcast

EP. 6 - Mervyn Travers - Des dreapeaux rouges à une prise en charge moderne de la douleur (FR)

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57min |18/01/2025
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Description

Bienvenue sur Physio Formation Podcast,

Votre nouveau rendez-vous sonore où la passion et la formation en kinésithérapie se rencontrent.


Découvrez pour ce 6e épisode Dr. Mervyn Travers, Kinésithérapeute, préparateur physique, docteur en Sciences du sport et enseignant en formation universitaire et continue pour les kinésithérapeutes en Australie et au Danemark.


Dans cet épisode, il nous parle de son cours 'Pain Unstuck' et de quelques papiers qui ont révolutionné sa vision et également sa pratique de la kinésithérapie.

Merv dispensera son cours du 6 au 7 février prochain à La Réunion ! Il reste des places 😀

La formation est prise en charge en DPC et en FIF-PL - possible de régler en plusieurs fois :)

Retrouvez l'ensemble de notre catalogue ici !

Bonne écoute :)

Ressources partagées dans l'épisode - Articles scientifiques

  • International Framework for Red Flags for Potential Serious Spinal Pathologies (Finucane et al., 2020)

  • Effect of Graded Sensorimotor Retraining on Pain Intensity in Patients With Chronic Low Back Pain: A Randomized Clinical Trial (Bagg et al., 2022) - RESOLVE trial

  • Fit for Purpose Model: Conceptualizing and Managing Chronic Nonspecific Low Back Pain as an Information Problem (Wand et al., 2022)

  • Effect of Pain Reprocessing Therapy vs Placebo and Usual Care for Patients With Chronic Back Pain: A Randomized Clinical Trial (Ashar et al., 2022)

  • Prevalence of and Screening for Serious Spinal Pathology in Patients Presenting to Primary Care Settings With Acute Low Back Pain (Henschke et al., 2009)

Ressources partagées dans l'épisode - Livre

  • The Hidden Spring - Mark Solms

  • The Experience Machine - Andy Clark

  • Active Inference: The Free Energy Principle in Mind, Brain, and Behavior - Karl Friston & Thomas Parr

  • Cauda Equina Syndrome - Tom Jesson and Rob Tyer



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur PhysioFormation Podcast, les rendez-vous incontournables pour tous les passionnés de kinésithérapie et de formation. Je suis Manon Dauvergne, kinésithérapeute et doctorante grâce au soutien de PhysioFormation, et dans chaque épisode, nous plongerons dans l'univers de nos formateurs pour découvrir leur parcours, leur état d'esprit et les rencontres professionnelles qui les ont marquées. Avant de commencer, petit disclaimer, les informations partagées dans ce podcast sont destinées à fournir des perspectives générales et ne remplacent pas un bilan plus approfondi. Si vous êtes professionnel de la santé, nous vous encourageons à approfondir vos connaissances par des formations spécialisées dans ce domaine. Alors, installez-vous confortablement, prenez votre meilleur café, matcha ou thé, branchez vos écouteurs ou votre enceinte et c'est parti ! Aujourd'hui, nous sommes avec Mervyn Travers. Si vous ne le connaissez pas, Mervyn Travers est l'un de nos enseignants à notre... compagnie de formation, de physiopharmation. Alors Merve, comment ça va ? Et pour ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter s'il te plaît ? Je m'appelle Merve, je suis physiothérapeute, j'ai été formée en Irlande, mais je vis et je travaille en Australie depuis les 15 ou 16 dernières années. Je continue à travailler cliniquement, à m'occuper de patients souffrant de douleurs complexes. et persistante et je continue de travailler et d'enseigner dans trois universités différentes. Donc j'enseigne à l'université de Notre-Dame en Australie, j'enseigne à l'université de Curtin ici à Perth et j'enseigne également dans le cadre d'un programme de master en physiologie à l'université d'Halborg au Danemark. Donc entre la pratique clinique, l'enseignement et la recherche, je suis un peu occupée. Je dirais que mon domaine de prédilection c'est la douleur chronique. persistante, mais aussi la manière dont on va ramener ces personnes à faire de l'exercice et à redevenir actives physiquement. Ok, merci, je te remercie. Et si je me souviens bien, tu es aussi papa ? Oui, effectivement. Oui, c'est un travail à temps plein. Oui, d'ailleurs, ça doit expliquer pourquoi j'ai tant de cheveux gris. Mais oui, effectivement, j'ai une merveilleuse famille ici en Australie et j'ai beaucoup, beaucoup de chance. C'est toujours la priorité, mais il y a beaucoup de travail aussi à côté. Ok, merci, Merve. Est-ce que peut-être tu pourrais décrire les deux cours que tu vas donner avec nous cette année à la Réunion ? Oui, bien sûr. Donc, le premier cours, c'est un cours de préparation physique. qui va consister à enseigner aux kinésithérapeutes et aux professionnels de la réadaptation physique comment amener les personnes d'abord à faire de l'exercice. Donc du point de départ où quelqu'un met les pieds au gymnase pour la première fois jusqu'à un niveau beaucoup plus avancé avec par exemple la course, la réhabilitation, le saut, l'atterrissage. Donc par exemple des patients qui veulent recommencer à jouer au football ou au tennis. du trial ou plus importe. Je pense que ça reflète mon parcours parce que je suis physio, mais je suis aussi préparateur physique. Je travaille donc dans les deux domaines depuis longtemps et j'ai toujours beaucoup de plaisir à présenter ce cours à La Réunion et c'est vraiment orienté pratique. Donc vraiment, il y a beaucoup de temps passé en gymnase à faire des exercices, à écrire des programmes et à trouver comment rédiger un programme sûr et efficace. Donc l'accent est mis sur la façon dont on peut le faire en toute sécurité, de manière experte et efficace, mais aussi rapidement parce qu'en clinique, on a peu de temps et peu de ressources. Donc on n'a pas le luxe de pouvoir s'asseoir pendant deux heures et d'élaborer un programme. Du coup, clairement, l'idée c'est de s'asseoir et travailler sur quelque chose très rapidement, en deux minutes à la fin d'une consultation. Et pour la première fois à la Réunion, le second cours que je donne, c'est Pain and Stuck. Et cette fois, ça reflète vraiment l'aspect de ma carrière qui consiste à aider les patients qui ont une douleur persistante ou chronique et comment on va fusionner les connaissances que l'on a sur les sciences de la douleur et les connaissances que l'on a sur la réadaptation de l'exercice. Dans une espèce de cadre utile, on va pouvoir apporter à nos patients. Vous savez, par exemple, j'ai mal au dos depuis 10 ans, je ne peux pas me pencher, je ne peux pas ramasser des choses, mais je veux pouvoir aller à la salle de sport. ou courir ou faire ce genre de choses. Et bien comment on peut combler ce fossé ? Quels sont les meilleurs types de méthodes de traitement ? quelles sont les meilleures preuves qui existent, quel est le cadre et l'approche que nous pouvons utiliser en nous basant sur les meilleures données probantes pour nos patients. Et ce qui est vraiment important pour moi, ça veut dire savoir comment repérer les patients qui viennent et qui disent ok, j'ai mal aux deux Vous savez, on est arrivé à ce monde maintenant où tout le monde pense que la douleur n'est pas spécifique. Mais malheureusement, il y a beaucoup de pathologies graves qui peuvent se produire. Donc parfois, vous êtes la première personne à remarquer que le mal de dos de cette personne pourrait être causé par quelque chose de sinistre ou de méchant, ou même qui pourrait mettre sa vie en danger. Et donc, une grande partie de mon temps, quand je vois des patients, je donne un deuxième avis et j'aide d'autres cliniciens avec leur part. Et donc, avec ça, je suis toujours à l'affût de cette idée. Avant de nous manquer quelque chose, y a-t-il quelque chose de vraiment important ici ? Une pathologie grave ? spécifiques qui pourraient être à l'origine de cela. Et donc ce dont je parle dans ce cours, ce sont des choses comme et ce sont des choses avec lesquelles j'ai d'ailleurs interagi dans mon cabinet la dernière année à plusieurs reprises. Donc par exemple, est-ce que les maux de dos pourraient être causés par quelque chose comme un cancer, une infection, une maladie rhumatologique, par exemple un syndrome de la queue de cheval ? Et pour être honnête, J'en ai eu un il y a trois ou quatre semaines. Et il y a cette idée comme quoi ces choses sont vraiment rares, mais en fait quand vous regardez et que vous voyez des patients qui ont de la douleur depuis longtemps et que vous cherchez vraiment ces choses, et bien vous les trouvez. Et donc je mettrais aussi la douleur neuropathique là-dedans. Ce cours donc met l'accent sur la façon de faire, ou du moins de dépister un risque accru de ces facteurs. Et si une personne présente un risque accru d'avoir ces facteurs, et bien que faisons-nous ? à ce sujet. Et c'est là que tout commence, parce que c'est bien beau d'avoir, vous savez, d'excellentes techniques de traitement, merveilleuses techniques d'entretien ou quoi que ce soit, mais la première chose, je pense, de notre travail, et notre travail le plus important, c'est de ne pas manquer les mauvaises choses. Merci, c'était vraiment très clair. Alors, comme tu disais, ça va être la première fois que tu enseignes ce cours à La Réunion, donc peut-être... Pouvons-nous aller plus loin dans la présentation de ce cours ? Par exemple, vous avez abordé les pathologies graves de la colonne vertébrale. Est-ce qu'on peut aller un peu plus loin à ce sujet ? Oui, bien sûr. J'essaie donc d'aller un petit peu plus loin dans cette idée de pathologie grave qui se manifesterait par de la douleur, notamment quand les patients franchissent la porte de notre cabinet. Par exemple, j'ai mal au genou, j'ai mal au dos, j'ai mal à la hanche. On est d'accord, ça peut être beaucoup de choses. Il peut s'agir, malheureusement, d'une poignée de choses très graves. Des choses qui peuvent vraiment mettre la vie de la personne en danger ou entraîner une invalidité assez grave. Le problème que l'on a, alors je ne sais pas comment c'était en France, mais pour moi, dans ma formation de kinesthérapeute, dans mon premier cycle en Irlande, mais aussi dans mes études de troisième cycle en Australie, on évoque les drapeaux rouges et la nécessité de poser des questions aux gens. Le problème, c'est lorsque vous regardez différents drapeaux rouges, aucun d'entre eux n'est vraiment diagnostique de quoi que ce soit. Et il y en a tellement. Je veux dire, vous pouvez demander 50 drapeaux rouges et quelqu'un pourrait dire oui à celui-là et oui à celui-là. Et puis, qu'est-ce que je fais avec chacun d'entre eux ? Donc, c'est vraiment délicat. Il y a un très beau cadre international qui a été publié dans le JOSP. Je crois que c'était Laura Finucane qui était l'une des auteurs principales de ce document. C'est un très bon cadre qui aide les cliniciens à prendre des décisions. Déjà, il faut reconnaître que nous n'avons jamais une certitude à 100% sur ces choses, parce que c'est un espace délicat. Mais est-ce qu'on pourrait mettre en place, vous savez, un cadre de décision raisonnable pour essayer de dépister au moins un risque accu de pathologie grave ? Et donc peut-être le mieux, c'est de montrer cela en action. D'ailleurs, pour vous présenter ça, j'ai reçu un appel il y a quelques semaines d'une amie et collègue à moi. Elle avait un patient devant elle et nous avions eu une conversation quelques semaines avant à propos du syndrome de la queue de cheval et les manifestations cliniques que l'on peut avoir. Alors, elle m'a appelé et me dit j'ai un patient ici et je crois que ça ressemble beaucoup à un syndrome de la queue de cheval Je lui ai dit ok, dis-moi en plus Elle lui avait déjà passé quelques questions sur ce qui s'était passé. C'était un jeune homme, 19 ou 20 ans. Il était allé à la salle de sport pour la première fois. Il avait soulevé beaucoup de choses qui étaient vraiment lourdes, avec des mouvements qu'il ne connaissait pas. Il s'est réveillé avec un peu de mal de dos, mais pas un mal de dos grave, mais il a remarqué qu'il devait faire beaucoup plus d'efforts pour aller aux toilettes. Il m'a dit qu'après avoir eu une conversation avec moi à ce sujet au cours des semaines précédentes, ça a commencé à l'alarmer. Donc son radar s'est un petit peu activé. D'ailleurs, dans le passé, elle aurait peut-être simplement dit Et au fait, est-ce qu'il y a eu un changement au niveau de votre vessie, de votre fonction intestinale ? Et d'ailleurs presque tous les patients disent non, non, il n'y a pas de souci Sauf qu'elle, il y avait assez de choses dans l'histoire pour qu'elle s'inquiète. Et c'est ainsi qu'on a parlé ensemble. Elle avait mis en place un processus et le processus c'était une pause. Faites un pas de côté, appelez quelqu'un, appelez quelqu'un d'autre si vous êtes inquiet. Alors elle m'a appelé, j'ai dit bah ok, ce à quoi nous devons penser ici, ce sont des signes sensoriels et moteurs liés à la mixtion et des signes sensoriels et moteurs liés à la défécation ou alors des signes sensoriels d'altération au niveau de la zone liée à l'exonération des selles. Et donc pour s'en souvenir, il faut penser à la zone de la peau qui se fait en contact avec la selle si jamais on montait à cheval. Donc ici aussi, il faudrait rechercher des signes sensoriels émoteurs sur la fonction sexuelle. Donc elle était un peu en quête et se questionnait sur la nécessité de l'envoyer voir un médecin. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Je lui ai conseillé de poser quelques questions sur les signes du coup que l'on recherchait. Est-ce que vous avez la même envie d'aller aux toilettes ? Non, je ne vais pas bien. Quand vous y allez, est-ce que vous sentez que c'est la même sensation de vidange ou est-ce que vous avez le même sentiment de vider ? Non. Ok. Pour aller à la salle, est-ce que c'est la même chose à propos du sentiment d'urgence et la besoin de se vider et la volonté de pousser ? Mais je lui ai aussi posé des questions sur la sensation dans la zone de la selle, qui m'a dit d'être normale, mais je l'ai ensuite interrogé sur la fonction sexuelle, et il a décrit une incapacité ou une difficulté, du moins, à obtenir et maintenir une érection, ce qui était inhabituel. Et l'essentiel, c'est surtout que ces changements ont été rapides et inhabituels pour lui. Un changement rapide par rapport à la ligne de base. Et donc pour moi, je me suis dit, ok, tout de suite, c'est un cas, je soupçonne un syndrome de la queue de cheval, et nous ne saurons pas si c'est vraiment ça ou pas, jusqu'à ce qu'il passe une IRM ou des tests qui vont valider cette hypothèse. Mais c'est une situation qui doit être envoyée aux urgences. Il s'agit donc d'une référence en urgence, absolument. Mais vous savez, le fait est que son processus de penser à partir de notre conversation et de voir ce patient ensemble, eh bien ça a changé la donne, n'est-ce pas ? Ça va être, ok, il se passe quelque chose ici, est-ce que je l'envoie chez son médecin ? Comment est-ce que je sais qu'il faut l'envoyer aux urgences maintenant ? Et c'est comme ça qu'elle a rédigé son rapport. Il a eu ce bilan, il s'est rendu aux urgences, il a remis aux infirmières, et bien il est allé directement en consultation neurochirurgicale. Donc l'élément clé ici, c'est que vous avez un processus, il n'y a pas qu'un seul signe, vous savez, ce n'est pas un seul drapeau rouge, mais ce que j'espère à travers cet exemple, c'est plutôt... toutes les différentes questions qu'on a posées, qui dépeint une sorte d'image du syndrome, plutôt qu'un changement dans la vessie, qui est un peu vague, et votre patient va peut-être vous répondre non. Donc l'élément clé est, est-ce qu'en tant que clinicien, on a un processus de dépistage approprié ? Est-ce que l'on sait, est-ce que l'on regarde quels signes et symptômes recherchons-nous ? Est-ce qu'on a un filet de sécurité ? Est-ce que nos patients reçoivent le niveau de soins ? appropriés, afin qu'ils sachent quels symptômes ils doivent surveiller, est-ce qu'on arrive à élaborer ce que devrait être le plan d'action, qui devrait-il aller voir et dans quel délai. Et là c'était vraiment important parce qu'il s'agissait d'une visite aux urgences, c'était pas aller voir votre médecin la semaine prochaine, c'est nous avons besoin que vous alliez aux urgences dès maintenant, car on n'a pas beaucoup de temps avant que les dommages ne soient permanents. Donc je pense que le problème avec les drapeaux rouges... c'est de comprendre que même s'ils sont rares, pour ce genre de pathologie plus grave, nous avons la responsabilité en tant que professionnels de santé, lors de notre consultation initiale, de dépister un risque accru, mais aussi de garder un œil vigilant au fur et à mesure que nous progressons avec nos patients. S'ils ne s'améliorent pas, s'ils développent de nouveaux symptômes, il faut indiquer ce qu'il faut faire et les délais impliqués. Et vous savez, une des choses qui est vraiment importante là-bas, et c'est ce que cet ami kinesthérapeute à moi a fait, Elle est très expérimentée, elle est bien informée. Elle s'est arrêtée à demander une seconde fois à quelqu'un. Et c'est, vous savez, quand j'enseigne, même à l'université, ou j'enseigne à d'autres physiothérapeutes comme je le fais depuis près de 20 ans, j'ai beaucoup de cheveux gris. Et donc, vous savez, je pense que cela choque parfois certains jeunes physios dans la salle. Quand je dis que j'ai un patient comme ça, je m'arrête, je fais une pause, et j'appelle un de mes collègues. C'est une façon de pratiquer, de demander, de demander à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas un signe que je ne sais pas. Ce n'est pas que ce n'est pas grave. C'est en fait préférer et encourager. Ce n'est pas comme si vous n'étiez pas sûr et que vous demandiez à quelqu'un d'autre. Si vous pensez que c'est possible, demandez un second avis. Vous demandez à quelqu'un d'autre. Comme ça, vous avez deux paires d'yeux dans le problème. Vous pouvez clarifier votre pensée et vous donner un moment pour faire une pause. Je pense que cela surprend souvent des jeunes praticiens, parce que très souvent, quand on s'assoit dans notre pièce avec notre patient, Et nous, on a cette espèce de pression, comme si on devrait tout savoir. Mais c'est OK de demander. Tout ne devrait pas reposer sur nous-mêmes. Ça devrait faire partie de notre processus, et surtout, ça devrait être documenté. Donc, dans son cas, elle a pu documenter les questions qu'elle lui a posées, documenter le fait qu'elle m'a contactée pour avoir un second avis à ce sujet. Donc, on a fait le parcours tous les deux ensemble. Elle a écrit un rapport qui indiquait où aller, quoi faire, dans quel laps de temps, et qu'elle l'envoyait. avec ce rapport. Donc, il ne s'agit pas seulement de se couvrir légalement, mais simplement aussi d'apporter une meilleure chose à notre patient. Et ça risque de nous arriver. Donc, il faut savoir comment on dépiste un risque accru de cancer ou un risque accru de fracture ou alors de risque de douleur neuropathique. C'est une grande partie de ce cours. Il faut qu'on commence par là parce que, vous savez, quand on est dans un projet de recherche, on recrute des gens pour des douleurs lombaires. Et donc, on veut faire un grand essai randomisé, contrôlé sur des personnes souffrant de lombarie. La première chose que nous faisons, c'est de dépister et de voir n'importe laquelle de ces personnes que nous pensions avoir un risque de pathologie grave et qui disait Ok, nous allons tous les enlever parce que d'un point de vue scientifique, ça change le résultat de l'étude. Mais cliniquement, c'est exactement le même processus. Quand les gens franchissent la porte, est-ce que je suis capable de faire un dépistage de ce type de pathologie ? Et donc à partir de là, et dans le cadre de ce cours, une fois que nous avons en quelque sorte acquis les connaissances et le processus, eh bien on sait qu'on n'est pas dans la situation de ces pathologies graves. Quel traitement allons-nous faire maintenant ? Merci, c'est tellement intéressant. Quand je t'écoute, je me souviens d'une phrase que je partage aussi en formation, c'est quand vous vous doutez sur quelque chose, en général c'est qu'il y a quelque chose. Et si vous ressentez le besoin de demander de l'aide, pour avoir confiance en vous, essayez d'avoir confiance en vous-même. Peut-être que ce n'est pas la présentation générale habituelle de la pathologie. Donc parfois, il s'agit simplement d'une présentation différente d'une pathologie simple. Mais parfois, à bien des reprises, c'est autre chose. Et ça peut être plus grave. Donc, juste pour le rappeler, je pense que vous insistez très bien sur... C'est OK de douter. Et le doute, il faut vraiment faire attention. Peut-être que ça peut être un petit détail, peut-être que votre cerveau reconnaît simplement un modèle, reconnaît une pathologie, mais parfois il n'y a pas de mal à demander, demander de l'aide juste pour être sûr. Et comme vous le dites, documente. Il suffit de prendre une pause. penser au processus. Donc effectivement c'est un très bon article, je l'ai lu pour préparer l'interview et il est vraiment super bien. Oui, c'est l'un des excellents documents qui aident à guider les cliniciens dans leur pratique, ce cadre international pour les drapeaux rouges. Je veux dire, je ne l'ai pas écrit, je ne suis pas aussi intelligent, mais je suis très heureux de le lire et de l'appliquer dans ma pratique. Mais en plus de ce que vous dites Manon, le fait d'avoir ce doute est en quelque sorte Vous savez, votre instinct qui vous dit que quelque chose ne va pas tout à fait ici et d'être prêt à demander à quelqu'un d'autre, c'est vraiment un élément important à comprendre. Les gens disent c'est rare Il y a eu une étude faite à Sydney en 2009 par Nick Enskey où ils ont examiné entre 1200 et 1300 patients qui se présentaient en soins primaires. Et ils ont essayé de voir quel était le pourcentage de chance qu'une personne ait l'une de ces pathologies graves, lorsqu'elle se présentait avec des douleurs lombaires. Ils ont eu un peu moins de 1%. Et donc dans cette cohorte, je pense qu'ils n'avaient pas de cancer. Ils ont eu une poignée de fractures et une ou deux autres choses. Et puis vous vous dites, ok, bon, c'est vrai que c'est vraiment rare, donc je n'ai pas besoin de m'en soucier. Et en fait, non, parce que les conséquences de cela sont si similaires. Par exemple, pour ce jeune homme, ça aurait été très grave. Si on manque cela, ça va devenir vraiment critique, parce que comme des choses comme le syndrome de la queue de cheval, si... faites un bilan sur quelqu'un, cela peut revenir négatif. Mais ça questionne sur le processus. Il y a un livre merveilleux de Tom Jensen et Rob Thayer, c'est ce que l'on appelle le syndrome de la queue de cheval. C'est comme ça qu'on l'appelle. Et il parle de processus correct. Et c'est ce dont j'étais vraiment content. Par exemple, l'exemple que j'ai donné pour cette collègue, son processus était vraiment correct. Elle avait ce doute. Elle a vu un peu plus de clarté lorsqu'elle a exposé ça avec quelqu'un d'autre qu'elle avait l'impression de connaître. Et on a traversé ça ensemble. Elle a documenté l'orientation qu'elle voulait faire. Elle s'est couverte, elle a fait un filet de sécurité, elle a donné les bons conseils. Tout son processus était correct. Et donc, que ce patient revienne positif ou négatif, vous avez tout fait correctement. Et sachez que je n'ai jamais eu un patient qui m'a dit, vous savez Merv, vous avez été trop minutieux. essayez de vous mettre à la place de ce patient. Préfériez-vous que le thérapeute s'assoie sur ce doute, n'en fasse rien, et que finalement ça s'avère être un problème ? Ou alors préférez-vous que Manon par exemple, s'exprime calmement, regardez vous avez ces symptômes, j'ai besoin de les explorer un peu plus en profondeur. Peut-être devons-nous faire un test ou demander à quelqu'un d'autre juste pour être sûr ? Je veux dire, comment peuvent-ils ne pas apprécier l'authenticité, le soin et le professionnalisme dont vous êtes ? Vous avez fait preuve ? Je pense que le problème, c'est qu'avec certaines personnes, elles pensent qu'en disant écoutez, je ne suis pas sûre que ce soit un élément, etc. Je ne sais pas si c'est un manque de connaissance, une sorte de faiblesse, mais je pense qu'être capable d'exprimer ce doute, de l'explorer et de montrer une véritable attention, et bien finalement, c'est le signe d'un clinicien vraiment compétent. J'adore ce que vous dites parce que la communication, je pense, c'est une grande partie de la façon dont nous traitons les gens. Et l'exemple que vous avez cité, c'est vraiment, ok, je vais aller de l'avant et faire un examen plus ciblé de votre problème. Et vous, comme vous le dites, il est crucial de choisir le bon récit pour la personne qui est située en face de nous. Et parfois, effectivement, c'est délicat. Oui, bien sûr. Et dans le groupe, dans la classe... on va examiner comment on va naviguer dans ces conversations. D'ailleurs, vous savez, je n'avais jamais rencontré ce patient avant. Et comment on fait pour poser des questions sur la fonction sexuelle à des personnes qu'on n'a jamais vues ? Ça pourrait être tabou, bien sûr. Ça pourrait être une conversation difficile. Mais bien sûr, la façon dont vous l'abordez, pourquoi et comment vous posez ces questions, c'est aussi important que les questions que vous posez. Je pense que le problème, c'est que pour de nombreux cliniciens, ils posent des questions sur des signaux d'alarme. Ils ne sont pas vraiment sûrs de ce qu'ils font des réponses à ces questions. On leur pose probablement la question d'une manière qui invite une réponse qui les rejette. Par exemple, est-ce qu'il y a eu des changements dans la fonction de la vessie ? Non, non, ce n'est pas vraiment bien posé cette question. Merci Merv, c'est super intéressant. Et je vais ajouter dans la description de l'épisode toutes les références que vous avez mentionnées. Parce que je pense que parfois c'est utile de la voir juste pour jeter un coup d'œil. Et parfois je réfléchis et je me dis oui, lire la source c'est toujours une bonne idée. Mais comme vous le dites, en tant que clinicien, parfois on n'a pas le temps. Et j'apprécie vraiment l'aspect pratique que vous avez en ce qui concerne la vie déclinée, parce que vous êtes conscient qu'on n'a pas beaucoup de temps pour s'asseoir et réfléchir à une situation pendant une heure. On doit réfléchir rapidement, qu'est-ce que je peux faire maintenant et rapidement. J'apprécie vraiment votre vision à ce sujet. J'ai l'impression que votre cours, le cours Pain Unstuck, va nous permettre de découvrir un examen rapide et efficace pour écarter la pathologie grave. Donc je ne peux qu'inviter tout le monde à venir se former avec toi. On va passer la première matinée à parcourir tout ça. Vous avez raison, il s'agit de savoir prendre des décisions pratiques. Les connaissances théoriques sont merveilleuses, on doit avoir une base, mais vous pouvez lire un million d'articles sur ces choses. Mais si vous êtes toujours paralysé dans votre prise de décision, peut-être que ce n'est pas si utile. Donc je suis d'accord. Les gens ont besoin d'informations, mais ils ont aussi besoin de cadres et de processus utiles qui vont guider leur pratique. Complètement. J'ai l'impression qu'en tant qu'entraîneur et préparateur physique, je suis presque sûre que vous n'allez pas juste parler... dans votre traitement et que vous allez leur proposer une partie active. Est-ce que j'ai raison ? Oui, bien sûr. Alors, on a tous nos préjugés et c'est vrai que mes préjugés, c'est toujours d'essayer de faire bouger les gens si je peux. D'ailleurs, c'est drôle de voir comment notre pratique clinique reflète en quelque sorte qui nous sommes personnellement. Oui, et moi, parfois, je me demande, avec les patients qui expérimentent des maux de dos et des maux de dos chroniques, par exemple, il est vraiment difficile d'implémenter le composant actif. Donc, pourrions-nous décrire un peu comment vous allez y arriver ? Vous parlez du pont. Alors, comment pouvons-nous construire un pont en tant que thérapeute ? C'est vraiment une bonne question. L'idée qu'on a de l'exercice, que l'exercice est bon pour tout le monde, ou que c'est un traitement efficace contre la douleur, Qu'en est-il de ce patient qui a eu 10 ans de maux de dos et vous ne pouvez pas simplement lui faire faire des soulevés de terre parce que les soulevés de terre sont bons pour la douleur ? Si on regarde les données, si on regarde les grandes revues systématiques et les études les mieux faites qui sont faites dans ce domaine, l'exercice n'est pas toujours un excellent traitement contre la douleur. Ce n'est pas un traitement très efficace pour la douleur. C'est un peu difficile en tant que kinesthérapeute à accepter. Et bien sûr, on peut se cacher derrière, oui, ça a d'autres avantages pour la santé, etc. Ok, très bien, mais c'est un argument secondaire. L'un des défis que l'on a, et je pense que Lynn Woods a fait beaucoup de travail dans ce domaine, si vous regardez les études sur la lombalgie, notamment les essais randomisés contrôlés qui étudient les exercices, et la lombardie, déjà ils commencent tous de la même manière. Le mal de dos est un gros problème, l'OMS évalue la prévalence assez haute, le mal de dos est un phénomène biopsychosocial, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe dans les tissus. Donc chaque article est un peu comme ça. Donc il y a cette reconnaissance qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe dans les tissus, et puis après... On a dit qu'on voulait voir si on devient plus fort, si on devient par exemple plus flexible ou quelque chose à propos des tissus. Est-ce que lorsqu'on change ça au cours de l'étude, ça va influencer la douleur ? Je me dis, ça n'a aucun sens parce que ce que vous venez de dire, c'est qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe tout le temps dans les tissus. Donc on a cette déconnexion. Quand vous allez dans la section méthode et... La raison pour laquelle ils ont raison de choisir leur intervention, qu'il s'agisse d'un entraînement résistant, d'un entraînement aérobique ou autre, généralement ce n'est pas toujours très bien décrit, et c'est très lié au mécanisme basé sur les tissus. Donc il n'est probablement pas surprenant de dire qu'il s'agit d'un phénomène qui concerne la personne dans son ensemble, sa société, sa psychologie, et finalement tous ces éléments inséparables de cette personne entière. C'est pas très surprenant qu'avec cette concentration tritissulaire, l'exercice n'ait pas énormément aidé. Donc il y a probablement une meilleure façon de faire. Et j'ai beaucoup de chance avec mes amis et collègues, parce qu'on dit que vous devenez la moyenne de ceux-ci, des personnes que vous entourez. Et j'ai vraiment la chance de m'asseoir à côté de gens très très intelligents. Ils ont mis au point un cadre appelé Fit for Purpose Model qui consiste à aider cette personne qui souffre de lombabilie, par exemple, à comprendre que son corps est capable et qu'il est adapté à ses besoins. Et non seulement ce n'est pas grave, mais surtout que c'est bénéfique pour eux de bouger. Et l'idée est qu'il ne s'agit pas seulement de prendre un homme avec un mal de dos et de faire, disons, des soulevés de terre. En fait, ça se passe bien. Il y a un espèce d'aspect cognitivo-comportemental à leur douleur. Il y a donc un élément éducatif où ils doivent... comprendre qu'il est sûr et utile de bouger. Et c'est très bien. Je ne suis pas un très grand défenseur de s'asseoir et de parler à quelqu'un de sa douleur. Je pense que c'est par l'expérience que nous apprenons le mieux. Et j'y reviendrai. Et donc, l'accent est mis sur l'idée de l'apprentissage par l'expérience plutôt que par les conférences didactiques sur la neurobiologie pour les patients. Mais l'un des piliers principaux de ce cadre est, vous savez, la compréhension qu'il est sûr et utile de bouger. Nous savons aussi qu'à l'intérieur d'un corps, les personnes qui souffrent depuis longtemps, elles sentent le corps différent. Ce n'est pas un sentiment émotionnel, c'est la façon dont ils perçoivent leur corps. Vous savez, on voit ceci, nous avons tous vu ces patients qui disent regardez, mon dos est tordu, ils peuvent se tenir dans un miroir et regarder, je suis droit mais mon dos est tordu, mon genou semble plus gros que l'autre par exemple. Il y a beaucoup de choses dans la perception corporelle. Ça s'appuie fortement sur beaucoup de travail effectué par l'un de mes amis, mentors et collègues, Ben Hogan. Mais une partie de ce cadre consiste à aider la personne à sentir que son corps est en sécurité et utile pour bouger. Donc restaurer comment le corps se sent, comment se sent cette personne. Ensuite, il s'agit de la façon dont ils perçoivent les stimuli nocifs et non nocifs. Ensuite, le troisième, donc si on résume, le premier pilier c'est la compréhension, le second c'est la perception corporelle, alors comment se sent-il ? Et donc la troisième, c'est qu'ils en font de l'expérience. C'est là qu'intervient l'expérimentation du mouvement. Et si vous regardez les gens qui ont fait de la thérapie fonctionnelle cognitive, donc la CFT, ils ont beaucoup d'expériences de mouvement. Donc essayez de modifier et de changer la façon dont la personne bouge d'une manière ou d'une autre pour voir si nous pouvons la faire bouger d'une manière qui fait moins mal. Et si c'est le cas, alors ils peuvent vraiment faire l'expérience. Plutôt que s'entendre dire écoute Manon, tes disques vont bien, ton dos devrait bien aller Faire l'expérience que vous pouvez faire quelque chose que vous ne pensiez pas pouvoir faire est une chose beaucoup plus puissante que juste la parole. Et une fois qu'ils ont fait cela, vous pouvez commencer à élaborer un programme de réadaptation physique autour de ces expériences de mouvement, de leur compréhension, de leur corps, de la façon dont ils perçoivent le corps. Une grande partie de ce cours consiste donc à utiliser le Fit for Propose modèle pour aider les cliniciens à naviguer dans certaines conversations sur la douleur. Mais au-delà de ça, ça va aussi entraîner la perception corporelle. Comment évaluer et entraîner les aspects de la perception corporelle ? Comment on restaure cette sensation normale de leur corps ? Comment expérimentons-nous le mouvement et l'exercice ? Et à partir de là, comment on va pouvoir construire un programme d'exercice qui intègre toutes ces composantes, plutôt que de se contenter, comme je disais, je vais faire des répétitions et des séries, je vais finalement décrire un programme et de dire à la personne d'y aller, et de le faire correctement. C'est plus que ça, il s'agit de comprendre la personne, ses besoins, où elle en est cliniquement. comment fonctionne sa douleur. Essayer de comprendre leur perception corporelle et toutes les altérations qui peuvent se produire à ce niveau-là. Je serais vraiment contente de vous expliquer ensuite comment on élabore un programme d'exercice autour de cela. Tout ce que je vous explique est basé sur cet essai randomisé contrôlé qui a été l'essai RESOLVE, Matbag, qui encore une fois est un collègue et ami à l'université avec moi, c'était un essai randomisé contrôlé de, je pense, 270 patients près de l'ombalgie où ils ont comparé cette approche fit for purpose model avec un placebo très crédible. Et c'est vraiment important parce que très souvent, on verra en tonithérapie un traitement A contre un traitement B et souvent, la conclusion est qu'aucun des deux ne surpasse l'autre et que donc, on peut faire les deux. Mais finalement, c'est un peu ni l'un ni l'autre. Il est possible qu'aucun des deux ne soit utile du tout. Mais si vous pouvez comparer correctement votre traitement, Ce qu'ils ont fait avec une placebo vraiment crédible, les personnes du groupe témoin ont pensé qu'ils recevaient un traitement utile. Ils ont reçu le même nombre d'heures de soins, la même quantité d'attention de la part du même clinicien, donc tout égal dans les deux groupes. Ce traitement a permis une amélioration substantielle et durable de la douleur et de l'invalidité pendant un an pour les patients qui souffraient de l'ombalgie chronique. C'est vraiment la première fois, c'est vraiment la toute première fois, à ma connaissance, qu'on a un vaste... et cliniquement effet significatif. Une amélioration soutenue de la douleur et de l'invalidité chez les patients qui souffrent de l'ombalgie chronique par rapport à un placebo. Ce que ça veut dire, c'est qu'il y a vraiment quelque chose dans ce traitement qui fonctionne. Vous savez, la manière dont on l'apprend dans la pratique fondée sur les preuves, si vos patients changent, il y a déjà l'histoire naturelle et une régression à la moyenne qui se fait naturellement. Et avec ce traitement, on a maintenant des preuves qu'il y a des choses dedans, une composante supplémentaire qui permet au traitement d'être efficace, actif. Et c'est drôle parce qu'on boucle un peu la boucle. Tu m'avais interrogé sur les traitements actifs. Eh bien pour moi, un traitement actif, c'est un traitement qui a un avantage au-delà de tout. Sans douleur, sans les effets négatifs. Un traitement actif, pour moi, n'a rien à voir avec le fait que l'on bouge. Est-ce que ce traitement a ou a probablement un avantage qui va au-delà de tous les aspects ? C'est-à-dire des effets non spécifiques qui sont enveloppés dans chaque traitement. Et pour autant que je le sache, c'est la première fois que ça a été montré. Donc cette étude qui a été publiée par Matt Bagg, en auteur principal, dans le JAMA, il y a environ deux ans maintenant, eh bien j'encourage tout le monde à le lire, ainsi que le modèle de Feed for the Pause. Donc pour moi, vous savez, pour en revenir à ce que vous demandiez, ce n'est pas aussi simple que de donner de l'exercice à un patient qui a des douleurs. Parce que l'exercice est bon pour la douleur, ben c'est pas vraiment le cas. Il a été démontré que l'exercice n'est pas meilleur, ou devrions-nous dire, légèrement meilleur que ne rien faire, mais pas mieux que d'autres formes de traitement. Et aucune forme d'exercice n'est meilleure qu'une autre. Et cela peut sembler très défaitiste, jusqu'à ce que vous vous rendiez compte, d'accord, c'est à cause du cadre dans lequel nous étudions cette question. Et lorsque nous appliquons cela dans un cadre qui a du sens avec notre compréhension actuelle de la douleur, il a été démontré qu'elle a un effet durable sur la douleur et l'invalidité. Ces patients ont eu 12 séances de kinesthérapie sur 18 semaines et se portaient beaucoup, beaucoup mieux au bout d'un an. Donc c'est un résultat incroyable. Et dans un essai randomivé contrôlé aussi vaste, extraordinairement bien mené, comparé à un bon placebo. Donc ici, on a un véritable effet de traitement. Donc je pense vraiment que l'avenir est brillant. Je pense que c'est une période très prometteuse en tant que clinicien. Parce que nous pouvons aider tellement de patients. Vous savez... On a maintenant une méthode de traitement, une façon de gérer que nous n'avons pas avant. Nous avons une méthode de traitement que nous n'avions pas avant. Et en tant que patient, il y a en fait un peu d'espoir là-dedans. Il y a quelque chose qui pourrait avoir un vrai effet là-dedans. Et c'est la première fois. Une période vraiment excitante. Une grande partie du cours consiste donc à savoir comment on va amener les patients dans ce voyage en utilisant ce modèle, donc Fit for Propose. Comment les aider à comprendre qu'il est sûr et utile de bouger, de soulever ? Comment travaillons-nous sur les composantes de la perception corporelle ? Et comment pouvons-nous intégrer l'expérimentation du mouvement dans le programme d'exercice ? C'est stupéfiant, Merve. Je n'ai pas eu le plaisir de lire tous les articles qui sont en lien avec l'essai Résolve, mais comme vous le dites, ça a l'air incroyable. J'ai vraiment envie d'en savoir plus sur ce qu'ils ont fait. Et surtout comment on peut l'utiliser simplement dans la pratique clinique ? C'est un peu le problème. Malheureusement, le lire seulement ne vous dit pas comment vous y prendre. Ah oui, exactement. Mais par contre, c'est un résultat terriblement excitant. Oui, je comprends. Et peut-être pourriez-vous clarifier qu'est-ce qui est différent ? Quelle est la différence entre le modèle Fit for Purpose et la kinesthérapie traditionnelle ? C'est vraiment une bonne question. Donc le modèle FIPFOP pose, par rapport à ce que l'on fait traditionnellement, eh bien, ce que je trouve très intéressant, lorsqu'on apprend des nouvelles compétences en kinesthérapie, on apprend quelque chose à faire, par exemple l'examen subjectif, l'examen objectif, peut-être à parler de la personne de la douleur pendant une minute, puis à la traiter, eh bien, comme vous savez, ce traitement... Peut-être une thérapie manuelle ou un traitement avec de l'exercice ou du dry knitting ou quoi que ce soit. Peu importe ce que c'est. Le truc avec le modèle Feed for People, c'est qu'en fait, il donne de l'espace et de la place pour de nombreux types de traitements. À condition que nous comprenions ce que nous essayons réellement d'accomplir avec. C'est vraiment ça le plus important. Donc, par exemple, si je veux que mon patient fasse de l'exercice et qu'il l'expérimente... qu'il peut faire ce mouvement qu'il ne pensait peut-être pas pouvoir faire, eh bien ce n'est pas bon. Si nous y réfléchissons, je donne à un patient un exercice qui lui fait mal. Disons, si on efface ses yeux, ça va être des squats. Voulez-vous qu'il le fasse en mordant une lanière de cuir et en pleurant ? Est-ce qu'il va vraiment avoir la preuve qu'ils vont s'améliorer ? Sont-ils vraiment en train de se rendre compte que cela va leur être utile ? Donc ce qui est vraiment important ici, c'est de comprendre ce que vous essayez d'accomplir. Et en ce qui me concerne, il y a certains leviers que nous essayons d'actionner. Et tout ça vient d'une vision un peu plus large. On va aborder en quelque sorte l'inférence active dans le cours et la façon dont cela fonctionne en termes de douleur. Mais l'idée qu'une personne ait toujours sa preuve par elle-même. Mais il y a une idée selon laquelle la personne est toujours sa propre preuve. Donc est-ce que la personne peut voir le parcours de ce qu'elle fait et où elle veut être pendant qu'elle est en train de réaliser l'exercice ? Est-ce que cela renforce l'idée qu'ils sont brisés ? ou est-ce que cela renforce l'idée qu'ils peuvent s'améliorer ? Et à l'intérieur de ça, il faut regarder comment fonctionne leur système nerveux. Regardons comment les gens qui souffrent de douleurs chroniques, et nous voyons des choses comme le rhume, hypoallergéniques, l'immunité, ils n'aiment pas les stimuli froids qui les rendent parfois douloureux. Ils sont parfois moins sensibles aux touchés légers. Ils ont un sens réduit de la position articulaire. Ils ont toutes ces choses qui suggèrent que leur système est vraiment bon pour détecter les informations nocives. et pas très bon pour détecter les informations non nocives. Et donc l'un des aspects critiques du modèle Fit for Purpose, et un aspect critique de ce qui a été utilisé dans l'essai RESOLVE, c'est cette idée de rééducation sensorimotrice graduée. Donc l'idée, ça va être d'entraîner le système nerveux à être moins bon, si vous voulez, moins efficace dans le traitement des informations sensorielles nocives de leur corps, et bien meilleur. dans le traitement des informations non nocives. Pensez donc à ces informations nocives et non nocives, elles sont constamment en concurrence les unes avec les autres. Donc vous allez essayer de braquer les projecteurs sur l'information sensorielle non nocive. Et donc à l'intérieur de ça, il y a beaucoup beaucoup de façons qui pourraient être réalisées. Donc le retour tactile, le retour vidéo, on va jouer avec toutes ces choses dans le parcours de soins. Comment pouvons-nous surcharger le système avec des informations sensorielles non nocives sur la façon dont la personne se déplace ? Et ça, je pense que c'est vraiment unique. Ce n'est pas vraiment une composante que nous essayons d'utiliser dans le cadre de nos thérapies normales. Donc, on va passer en revue quelques techniques sur la façon de faire et la façon de faire en tant que composante à l'exercice. Je pense que dans le cadre du modèle Feed for Purpose, c'est pourquoi cela a tant de sens pour moi. Il a une sorte de compréhension globale de la façon dont la douleur fonctionne. Nous comprenons comment nous pensons. Nous comprenons autant que possible comment fonctionne la douleur en ce moment. Quels sont les éléments qui auraient du sens dans ce contexte ? Il y a beaucoup de gens qui utilisent l'éducation pour soulager la douleur et c'est très bien. Eh bien, rééduquer ce genre de sensibilité du système nerveux, la façon dont le corps se sent, la personne qui est très unique, l'utiliser et ensuite créer un programme d'exercice par le mouvement. est une expérimentation qui est également unique. Ce sont donc toutes ces choses qui vont emmener la personne dans le voyage plutôt qu'une sorte de technique spéciale comme une manipulation ou du dry-meeting ou encore un massage par exemple. Ils ne sont pas sans bénéfices. Mais il est vraiment important que la méthode de traitement que vous choisissez n'évite pas les autres formes de traitement. Et... dire à tout le monde que ce que vous faites est mal, vous avez fait de la thérapie manuelle, c'est mal. En fait, il faut de la place pour que ceci soit incorporé. Par exemple, si le patient comprend qu'il est soulagé et qu'il obtiendra un certain soulagement si vous lui massez le cou ou faites du dry-kneading, alors c'est probablement un élément utile dans ce traitement, n'est-ce pas ? Il ne s'agit pas de dire aux gens que tout ce que vous faites, c'est mal. J'utilisais du taping. Comment on peut utiliser le tape pour entraîner le système nerveux vers des informations sensorielles non nocives, par exemple ? Une grande partie de cela consiste à utiliser des techniques et des stratégies que beaucoup de philothérapeutes ont déjà, et à déterminer comment les intégrer dans ce modèle. Ok, incroyable. J'ai pas les mots. C'est vraiment incroyable. Quand je t'écoute... Je pense à la méditation, notamment à l'idée de lâcher prise. Et j'ai l'impression que c'est une nouvelle façon de penser la douleur. C'est vraiment intéressant, mais j'ai juste une question en tête. Avec ce genre de modèle, Avec ce genre de modèle, j'ai parfois peur que le patient comprenne que c'est juste dans sa tête. Et ça peut être un peu délicat. Donc comment... Est-ce que peut-être vous pourrez préciser comment on se lance là-dedans, dans la partie éducative ? Sans oublier l'aspect biologique ou biomécanique, pouvez-vous nous parler un peu plus de ces aspects ? Oui, bien sûr. Et c'est un point vraiment important parce que j'en suis vraiment consciente. Cette idée, notamment dans l'éducation de la douleur. Les gens prennent souvent le message, même si vous n'essayez pas de faire ça. Ils prennent le message que, effectivement, c'est dans la tête, la douleur est dans la tête. Et le modèle fit for purpose est basé sur l'idée, vous savez, des influences descendantes. Il y a des influences cognitives et des choses inconscientes qui sont influencées du haut vers le bas et qu'elles sont pertinentes, qu'il faut les considérer. Mais on pense aussi que les influences ascendantes sont pertinentes. Ce que je vais vous proposer, c'est de discréter un instant. Et par exemple, si je bois mon café. d'ailleurs dans une très belle tasse de la réunion et bien oui c'est important en tant qu'accessoire c'est vraiment important parce que le café aura un goût différent dans cette tasse que dans une autre tasse et ma tasse de l'île de la réunion et donc quand je vois cette tasse vous savez je me souviens d'être allé au marché et de l'avoir acheté Je me souviens de tous mes voyages à cette île de la Réunion, et vous savez, ça influence le goût. Mais cela n'a rien à voir avec les récepteurs sensoriels de ma bouche ou de mon nez. Ce que cela suggère, c'est que ce que vous vivez est influencé par d'autres sens. Ce que vous voyez, vos expériences passées, toutes ces choses qui vous sont arrivées dans votre vie. Toutes les connaissances que vous avez sur vous-même et qui sont implicites ou explicites. Toutes ces choses sont un facteur. Mais ce qui se passe dans vos tissus est aussi absolument un facteur. S'il n'y a pas de processus perceptif et une absence de traitement central, alors il est peu probable que vous ressentiez quelque chose. C'est ça le truc. On a ces deux flics. Tout est dans vos tissus et tout est dans votre cerveau. Ce sont les deux. Ce que vous expérimentez, ce sont les deux. Ce que vous entendez, ce sont les deux. Ce que vous goûtez, ce sont les deux. ce que vous voyez est à la fois ce que vous vivez de l'intérieur de votre corps et aussi un mélange des deux. C'est pourquoi ce cadre tente de traiter ces deux. Et dans ma vision aussi, dans ce cours, ce que je veux c'est que vous faites un petit peu d'expérimentation. J'ai un patient que je vois en ce moment, c'est un joueur de football avec une longue histoire de douleur au tendon d'Achille. Et quand je le testais, c'est encore des choses que nous faisons sur son parcours de soins, mais en le touchant sur différentes parties de sa jambe, avec des stimuli plutôt vifs ou plutôt doux. Un peu comme on le fait lors d'un examen neurologique. Et donc pour lui, quand je le touchais à l'extérieur de son mollet avec quelque chose de doux, il disait vous me touchez à l'intérieur de mon mollet avec quelque chose de pointu Il localisait mal l'endroit où il touchait, et il le détectait également avec un stimulus différent. Et donc pour lui, il a fallu que je le filme. et les filiaux avec qui j'étais à ce club de foot regardaient ce qui se passait, mais pour lui, c'était vraiment comme si le moment où il s'est dit Ok, il y a quelque chose qui se passe au niveau de mon système nerveux, il ne s'agit pas de mon cerveau, il se passe quelque chose qui fait que je traite cette information différemment. Mon système fonctionne différemment. Et donc, c'est la même chose que l'expérimentation des mouvements, où vous pouvez changer subtilement la façon dont quelqu'un fait un mouvement et qu'il ressent quelque chose de différent. ça peut être vraiment une expérience d'apprentissage très puissante. Pour lui, ce qui a été vraiment puissant, c'est que nous ne négligeons pas le rôle des tissus, et ce qui se passe a une partie très importante. Ce qui est très important, c'est la façon dont votre système hiérarchise les informations sensorielles nocives et non nocives, et la façon dont il les traite. C'est pourquoi on essaye de réunir les deux côtés de l'équation, de haut vers le bas si vous voulez, ou de bas vers le haut. Et ensuite, on essaye de jouer avec la façon dont le système hiérarchise les informations sensorielles. C'est vraiment comme ça que ça marche. Mais cela me ramène à votre question qui concerne le patient qui ne comprend pas. Ce n'est pas seulement dans le cerveau. Ces expériences laissent à voir qu'il ne s'agit pas seulement de leur tissu. Et aussi, mon approche n'est pas de passer beaucoup de temps à parler de la douleur dans leur cerveau. Ma démarche, c'est de me lancer dans des expérimentations sensorielles et motrices. Parce que c'est là où ils vont apprendre. C'est qu'il y a des choses qui se passent dans leur corps qui sont différentes. Et c'est vraiment une expérience très différente de celle qu'on lui raconte. Donc par exemple, vos tissus vont bien, vos disques vont bien, vous savez, votre douleur est due au stress, au travail, au quotidien. Et bien sûr, les choses comme le stress ont de l'importance, ça compte. Il s'agit de la façon dont le patient reçoit le message. Et donc, quand on sera en formation, on va pouvoir faire un espèce de petit laboratoire avec nous-mêmes pour voir ce qui se passe concernant le système nerveux et comment on peut le tester, c'est bien ça. Donc oui,

  • Speaker #1

    au cours de la formation,

  • Speaker #0

    on va faire une session sur justement comment on fait un examen neurologique ou comment je m'y prendrais pour faire un examen neurologique sur un type particulier de patient. Mais aussi, on va aborder l'idée d'évaluer la perception corporelle et à quoi ça ressemble. Et ensuite, comment on essaye de rééduquer cela. C'est une grande partie du problème. C'est vraiment très pratique. C'est vraiment quelque chose de difficile à faire en e-learning. Mais c'est très excitant et vraiment amusant. Ok, parfait. Mais encore une fois, il s'agit d'une forme d'expérience, il s'agit d'une forme d'apprentissage par l'expérience. Vous savez, votre apprentissage patient est une véritable expérience plutôt que se faire dire quelque chose. D'ailleurs, si je me souviens bien, dans l'étude de recherche, il parle de l'apprentissage visuel et d'un autre élément du parcours d'apprentissage d'un patient. Donc peut-être que c'est vraiment intéressant d'identifier quel type d'apprenant il y a. Et qu'est-ce qu'on peut faire pour les aider. Oui, et d'ailleurs les gens apprennent bien plus en expérimentant, bien plus qu'ils n'apprendront jamais en se faisant dire quelque chose. 100% d'accord. On arrive à la fin de l'épisode. Et j'aime beaucoup terminer avec un mantra ou quelque chose comme ça, qui pourrait aider d'autres physios. Alors peut-être pourriez-vous partager quelque chose avec d'autres kinéthérapeutes ? Quelque chose qui vous a aidé à devenir une meilleure version de vous-même ? Écoutez, je ne suis pas sûr de pouvoir donner des conseils pour devenir une meilleure version de soi-même. Ce que je peux dire, et je pense que c'est important, Donc je fais ça depuis longtemps. Et il y a 5 ans, si vous me demandiez, avons-nous ce qui semble être de traitement efficace pour des patients qui souffrent de lombalgie persistante ? J'aurais eu du mal à répondre. Mais au cours des deux dernières années, nous avons mené trois essais randomisés contrôlés qui ont donné des résultats vraiment prometteurs. De type de résultats que nous n'avons pas vus auparavant. Donc on a parlé de l'essai RESOLVE. et je pense que c'est le plus important et le plus significatif. Mais il y a aussi eu l'essai RESTORE, qui est l'essai qui a été fait ici à Perth. Il y a aussi un essai sur la thérapie du retraitement de la douleur qui a été réalisé en Amérique. Et dans ce cours, on va parler de chacune de ces études et des différentes formes de traitement également. Et donc, dans toutes les études que vous pourrez toujours critiquer, alors par exemple, vous n'avez pas un échantillon assez grand, on peut toujours critiquer n'importe quelle étude. Mais ce qui est unique dans ces groupes de trois études, c'est qu'elles ont des effets de traitement importants et durables, ce qui n'a pas été démontré auparavant. Et comme je l'ai dit, ils ont un placebo qui est crédible. C'est donc un résultat vraiment unique. Mais en tant que physio, j'ai vraiment envie de vous dire que c'est une période excitante. Donc pour ceux qui ont l'impression qu'ils ont du mal à aider leurs patients, qui se sentent découragés par le fait... qu'on est en train de perdre cette guerre contre la lombalgie chronique, si vous voulez, sur le plan sociétal, et bien maintenant on commence à avoir des traitements qui sont réalisés, le genre de pipeline de recherche qui sont vraiment prometteurs. Et je pense que c'est vraiment excitant. Si on réfléchit pour les patients, Je trouve que c'est quelque chose de très positif, une sorte d'espoir. Et la plupart d'entre nous, on entre dans ce métier parce qu'on veut être en mesure d'aider les gens. Et c'est bien de savoir que nous avons en fait des outils fondés sur des données probantes qui peuvent réellement le faire. C'est rassurant, c'est excitant. Et donc il s'agit maintenant de diffuser cette information dans le monde, mais aussi d'être capable de le faire correctement. Je pense que c'est vraiment important. Autre chose, je dirais simplement, écoutez, n'oubliez pas, je pense que notre travail est de ne pas manquer les mauvaises choses. Prenez le temps de mettre en place des processus avec vos collègues. d'avoir un cadre vraiment clair pour prendre des décisions sur le dépistage du risque accru de pathologies graves, parce que quand vous trouverez ces choses, vous serez vraiment heureux qu'elles aient atterri sur votre bureau et que vous ayez un process pour les reconnaître. D'accord, merci. Et avez-vous une recommandation, comme un podcast, un livre, ou quelque chose qui a attiré votre attention récemment ? Un lien avec la clinique thérapie ? Non, la première chose qui vous vient à l'esprit. On a parlé de cette idée des influences descendantes et ascendantes que nous vivons. Et je trouve ce monde vraiment, vraiment fascinant. Et c'est un peu comme si je vous partageais la philosophie derrière ce concept. Alors... Il y a eu des livres vraiment merveilleux au cours des deux dernières années qui ont été écrits sur ce concept, des lectures révélatrices qui pour moi ont changé ma façon de me voir et de voir le monde, sans parler de ma façon de pratiquer. Ils ne sont pas écrits sur la douleur, mais ils sont écrits sur le type d'évolution en neurosciences, sur la compréhension du fonctionnement du cerveau. Et donc je ne serais que trop recommandée aux gens de lire The Healing Spring de Mark Sam et La Machine Experience d'Andy Clark. Et si vous vous sentez exceptionnellement curieux, le manuel d'inférence active de FruitsTemps. Ok, je vais ajouter les références dans la description de l'épisode. Merci. On est vraiment heureux de vous retrouver à La Réunion, donc si vous êtes intéressés par la formation dont on vient de vous parler, eh bien n'hésitez pas à vous inscrire, il reste encore quelques places. et participer à ce grand voyage vers la douleur. J'ai hâte de contribuer positivement à améliorer le parcours clinique des patients et j'ai hâte de revenir à La Réunion à nouveau. Ça y est, c'est fini. Merci d'être resté jusque-là. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le commenter sur Spotify ou votre appli de podcast préférée. Vous pouvez aussi le partager autour de vous et vous abonner pour ne manquer aucun nouvel épisode. On se retrouve !

Description

Bienvenue sur Physio Formation Podcast,

Votre nouveau rendez-vous sonore où la passion et la formation en kinésithérapie se rencontrent.


Découvrez pour ce 6e épisode Dr. Mervyn Travers, Kinésithérapeute, préparateur physique, docteur en Sciences du sport et enseignant en formation universitaire et continue pour les kinésithérapeutes en Australie et au Danemark.


Dans cet épisode, il nous parle de son cours 'Pain Unstuck' et de quelques papiers qui ont révolutionné sa vision et également sa pratique de la kinésithérapie.

Merv dispensera son cours du 6 au 7 février prochain à La Réunion ! Il reste des places 😀

La formation est prise en charge en DPC et en FIF-PL - possible de régler en plusieurs fois :)

Retrouvez l'ensemble de notre catalogue ici !

Bonne écoute :)

Ressources partagées dans l'épisode - Articles scientifiques

  • International Framework for Red Flags for Potential Serious Spinal Pathologies (Finucane et al., 2020)

  • Effect of Graded Sensorimotor Retraining on Pain Intensity in Patients With Chronic Low Back Pain: A Randomized Clinical Trial (Bagg et al., 2022) - RESOLVE trial

  • Fit for Purpose Model: Conceptualizing and Managing Chronic Nonspecific Low Back Pain as an Information Problem (Wand et al., 2022)

  • Effect of Pain Reprocessing Therapy vs Placebo and Usual Care for Patients With Chronic Back Pain: A Randomized Clinical Trial (Ashar et al., 2022)

  • Prevalence of and Screening for Serious Spinal Pathology in Patients Presenting to Primary Care Settings With Acute Low Back Pain (Henschke et al., 2009)

Ressources partagées dans l'épisode - Livre

  • The Hidden Spring - Mark Solms

  • The Experience Machine - Andy Clark

  • Active Inference: The Free Energy Principle in Mind, Brain, and Behavior - Karl Friston & Thomas Parr

  • Cauda Equina Syndrome - Tom Jesson and Rob Tyer



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur PhysioFormation Podcast, les rendez-vous incontournables pour tous les passionnés de kinésithérapie et de formation. Je suis Manon Dauvergne, kinésithérapeute et doctorante grâce au soutien de PhysioFormation, et dans chaque épisode, nous plongerons dans l'univers de nos formateurs pour découvrir leur parcours, leur état d'esprit et les rencontres professionnelles qui les ont marquées. Avant de commencer, petit disclaimer, les informations partagées dans ce podcast sont destinées à fournir des perspectives générales et ne remplacent pas un bilan plus approfondi. Si vous êtes professionnel de la santé, nous vous encourageons à approfondir vos connaissances par des formations spécialisées dans ce domaine. Alors, installez-vous confortablement, prenez votre meilleur café, matcha ou thé, branchez vos écouteurs ou votre enceinte et c'est parti ! Aujourd'hui, nous sommes avec Mervyn Travers. Si vous ne le connaissez pas, Mervyn Travers est l'un de nos enseignants à notre... compagnie de formation, de physiopharmation. Alors Merve, comment ça va ? Et pour ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter s'il te plaît ? Je m'appelle Merve, je suis physiothérapeute, j'ai été formée en Irlande, mais je vis et je travaille en Australie depuis les 15 ou 16 dernières années. Je continue à travailler cliniquement, à m'occuper de patients souffrant de douleurs complexes. et persistante et je continue de travailler et d'enseigner dans trois universités différentes. Donc j'enseigne à l'université de Notre-Dame en Australie, j'enseigne à l'université de Curtin ici à Perth et j'enseigne également dans le cadre d'un programme de master en physiologie à l'université d'Halborg au Danemark. Donc entre la pratique clinique, l'enseignement et la recherche, je suis un peu occupée. Je dirais que mon domaine de prédilection c'est la douleur chronique. persistante, mais aussi la manière dont on va ramener ces personnes à faire de l'exercice et à redevenir actives physiquement. Ok, merci, je te remercie. Et si je me souviens bien, tu es aussi papa ? Oui, effectivement. Oui, c'est un travail à temps plein. Oui, d'ailleurs, ça doit expliquer pourquoi j'ai tant de cheveux gris. Mais oui, effectivement, j'ai une merveilleuse famille ici en Australie et j'ai beaucoup, beaucoup de chance. C'est toujours la priorité, mais il y a beaucoup de travail aussi à côté. Ok, merci, Merve. Est-ce que peut-être tu pourrais décrire les deux cours que tu vas donner avec nous cette année à la Réunion ? Oui, bien sûr. Donc, le premier cours, c'est un cours de préparation physique. qui va consister à enseigner aux kinésithérapeutes et aux professionnels de la réadaptation physique comment amener les personnes d'abord à faire de l'exercice. Donc du point de départ où quelqu'un met les pieds au gymnase pour la première fois jusqu'à un niveau beaucoup plus avancé avec par exemple la course, la réhabilitation, le saut, l'atterrissage. Donc par exemple des patients qui veulent recommencer à jouer au football ou au tennis. du trial ou plus importe. Je pense que ça reflète mon parcours parce que je suis physio, mais je suis aussi préparateur physique. Je travaille donc dans les deux domaines depuis longtemps et j'ai toujours beaucoup de plaisir à présenter ce cours à La Réunion et c'est vraiment orienté pratique. Donc vraiment, il y a beaucoup de temps passé en gymnase à faire des exercices, à écrire des programmes et à trouver comment rédiger un programme sûr et efficace. Donc l'accent est mis sur la façon dont on peut le faire en toute sécurité, de manière experte et efficace, mais aussi rapidement parce qu'en clinique, on a peu de temps et peu de ressources. Donc on n'a pas le luxe de pouvoir s'asseoir pendant deux heures et d'élaborer un programme. Du coup, clairement, l'idée c'est de s'asseoir et travailler sur quelque chose très rapidement, en deux minutes à la fin d'une consultation. Et pour la première fois à la Réunion, le second cours que je donne, c'est Pain and Stuck. Et cette fois, ça reflète vraiment l'aspect de ma carrière qui consiste à aider les patients qui ont une douleur persistante ou chronique et comment on va fusionner les connaissances que l'on a sur les sciences de la douleur et les connaissances que l'on a sur la réadaptation de l'exercice. Dans une espèce de cadre utile, on va pouvoir apporter à nos patients. Vous savez, par exemple, j'ai mal au dos depuis 10 ans, je ne peux pas me pencher, je ne peux pas ramasser des choses, mais je veux pouvoir aller à la salle de sport. ou courir ou faire ce genre de choses. Et bien comment on peut combler ce fossé ? Quels sont les meilleurs types de méthodes de traitement ? quelles sont les meilleures preuves qui existent, quel est le cadre et l'approche que nous pouvons utiliser en nous basant sur les meilleures données probantes pour nos patients. Et ce qui est vraiment important pour moi, ça veut dire savoir comment repérer les patients qui viennent et qui disent ok, j'ai mal aux deux Vous savez, on est arrivé à ce monde maintenant où tout le monde pense que la douleur n'est pas spécifique. Mais malheureusement, il y a beaucoup de pathologies graves qui peuvent se produire. Donc parfois, vous êtes la première personne à remarquer que le mal de dos de cette personne pourrait être causé par quelque chose de sinistre ou de méchant, ou même qui pourrait mettre sa vie en danger. Et donc, une grande partie de mon temps, quand je vois des patients, je donne un deuxième avis et j'aide d'autres cliniciens avec leur part. Et donc, avec ça, je suis toujours à l'affût de cette idée. Avant de nous manquer quelque chose, y a-t-il quelque chose de vraiment important ici ? Une pathologie grave ? spécifiques qui pourraient être à l'origine de cela. Et donc ce dont je parle dans ce cours, ce sont des choses comme et ce sont des choses avec lesquelles j'ai d'ailleurs interagi dans mon cabinet la dernière année à plusieurs reprises. Donc par exemple, est-ce que les maux de dos pourraient être causés par quelque chose comme un cancer, une infection, une maladie rhumatologique, par exemple un syndrome de la queue de cheval ? Et pour être honnête, J'en ai eu un il y a trois ou quatre semaines. Et il y a cette idée comme quoi ces choses sont vraiment rares, mais en fait quand vous regardez et que vous voyez des patients qui ont de la douleur depuis longtemps et que vous cherchez vraiment ces choses, et bien vous les trouvez. Et donc je mettrais aussi la douleur neuropathique là-dedans. Ce cours donc met l'accent sur la façon de faire, ou du moins de dépister un risque accru de ces facteurs. Et si une personne présente un risque accru d'avoir ces facteurs, et bien que faisons-nous ? à ce sujet. Et c'est là que tout commence, parce que c'est bien beau d'avoir, vous savez, d'excellentes techniques de traitement, merveilleuses techniques d'entretien ou quoi que ce soit, mais la première chose, je pense, de notre travail, et notre travail le plus important, c'est de ne pas manquer les mauvaises choses. Merci, c'était vraiment très clair. Alors, comme tu disais, ça va être la première fois que tu enseignes ce cours à La Réunion, donc peut-être... Pouvons-nous aller plus loin dans la présentation de ce cours ? Par exemple, vous avez abordé les pathologies graves de la colonne vertébrale. Est-ce qu'on peut aller un peu plus loin à ce sujet ? Oui, bien sûr. J'essaie donc d'aller un petit peu plus loin dans cette idée de pathologie grave qui se manifesterait par de la douleur, notamment quand les patients franchissent la porte de notre cabinet. Par exemple, j'ai mal au genou, j'ai mal au dos, j'ai mal à la hanche. On est d'accord, ça peut être beaucoup de choses. Il peut s'agir, malheureusement, d'une poignée de choses très graves. Des choses qui peuvent vraiment mettre la vie de la personne en danger ou entraîner une invalidité assez grave. Le problème que l'on a, alors je ne sais pas comment c'était en France, mais pour moi, dans ma formation de kinesthérapeute, dans mon premier cycle en Irlande, mais aussi dans mes études de troisième cycle en Australie, on évoque les drapeaux rouges et la nécessité de poser des questions aux gens. Le problème, c'est lorsque vous regardez différents drapeaux rouges, aucun d'entre eux n'est vraiment diagnostique de quoi que ce soit. Et il y en a tellement. Je veux dire, vous pouvez demander 50 drapeaux rouges et quelqu'un pourrait dire oui à celui-là et oui à celui-là. Et puis, qu'est-ce que je fais avec chacun d'entre eux ? Donc, c'est vraiment délicat. Il y a un très beau cadre international qui a été publié dans le JOSP. Je crois que c'était Laura Finucane qui était l'une des auteurs principales de ce document. C'est un très bon cadre qui aide les cliniciens à prendre des décisions. Déjà, il faut reconnaître que nous n'avons jamais une certitude à 100% sur ces choses, parce que c'est un espace délicat. Mais est-ce qu'on pourrait mettre en place, vous savez, un cadre de décision raisonnable pour essayer de dépister au moins un risque accu de pathologie grave ? Et donc peut-être le mieux, c'est de montrer cela en action. D'ailleurs, pour vous présenter ça, j'ai reçu un appel il y a quelques semaines d'une amie et collègue à moi. Elle avait un patient devant elle et nous avions eu une conversation quelques semaines avant à propos du syndrome de la queue de cheval et les manifestations cliniques que l'on peut avoir. Alors, elle m'a appelé et me dit j'ai un patient ici et je crois que ça ressemble beaucoup à un syndrome de la queue de cheval Je lui ai dit ok, dis-moi en plus Elle lui avait déjà passé quelques questions sur ce qui s'était passé. C'était un jeune homme, 19 ou 20 ans. Il était allé à la salle de sport pour la première fois. Il avait soulevé beaucoup de choses qui étaient vraiment lourdes, avec des mouvements qu'il ne connaissait pas. Il s'est réveillé avec un peu de mal de dos, mais pas un mal de dos grave, mais il a remarqué qu'il devait faire beaucoup plus d'efforts pour aller aux toilettes. Il m'a dit qu'après avoir eu une conversation avec moi à ce sujet au cours des semaines précédentes, ça a commencé à l'alarmer. Donc son radar s'est un petit peu activé. D'ailleurs, dans le passé, elle aurait peut-être simplement dit Et au fait, est-ce qu'il y a eu un changement au niveau de votre vessie, de votre fonction intestinale ? Et d'ailleurs presque tous les patients disent non, non, il n'y a pas de souci Sauf qu'elle, il y avait assez de choses dans l'histoire pour qu'elle s'inquiète. Et c'est ainsi qu'on a parlé ensemble. Elle avait mis en place un processus et le processus c'était une pause. Faites un pas de côté, appelez quelqu'un, appelez quelqu'un d'autre si vous êtes inquiet. Alors elle m'a appelé, j'ai dit bah ok, ce à quoi nous devons penser ici, ce sont des signes sensoriels et moteurs liés à la mixtion et des signes sensoriels et moteurs liés à la défécation ou alors des signes sensoriels d'altération au niveau de la zone liée à l'exonération des selles. Et donc pour s'en souvenir, il faut penser à la zone de la peau qui se fait en contact avec la selle si jamais on montait à cheval. Donc ici aussi, il faudrait rechercher des signes sensoriels émoteurs sur la fonction sexuelle. Donc elle était un peu en quête et se questionnait sur la nécessité de l'envoyer voir un médecin. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Je lui ai conseillé de poser quelques questions sur les signes du coup que l'on recherchait. Est-ce que vous avez la même envie d'aller aux toilettes ? Non, je ne vais pas bien. Quand vous y allez, est-ce que vous sentez que c'est la même sensation de vidange ou est-ce que vous avez le même sentiment de vider ? Non. Ok. Pour aller à la salle, est-ce que c'est la même chose à propos du sentiment d'urgence et la besoin de se vider et la volonté de pousser ? Mais je lui ai aussi posé des questions sur la sensation dans la zone de la selle, qui m'a dit d'être normale, mais je l'ai ensuite interrogé sur la fonction sexuelle, et il a décrit une incapacité ou une difficulté, du moins, à obtenir et maintenir une érection, ce qui était inhabituel. Et l'essentiel, c'est surtout que ces changements ont été rapides et inhabituels pour lui. Un changement rapide par rapport à la ligne de base. Et donc pour moi, je me suis dit, ok, tout de suite, c'est un cas, je soupçonne un syndrome de la queue de cheval, et nous ne saurons pas si c'est vraiment ça ou pas, jusqu'à ce qu'il passe une IRM ou des tests qui vont valider cette hypothèse. Mais c'est une situation qui doit être envoyée aux urgences. Il s'agit donc d'une référence en urgence, absolument. Mais vous savez, le fait est que son processus de penser à partir de notre conversation et de voir ce patient ensemble, eh bien ça a changé la donne, n'est-ce pas ? Ça va être, ok, il se passe quelque chose ici, est-ce que je l'envoie chez son médecin ? Comment est-ce que je sais qu'il faut l'envoyer aux urgences maintenant ? Et c'est comme ça qu'elle a rédigé son rapport. Il a eu ce bilan, il s'est rendu aux urgences, il a remis aux infirmières, et bien il est allé directement en consultation neurochirurgicale. Donc l'élément clé ici, c'est que vous avez un processus, il n'y a pas qu'un seul signe, vous savez, ce n'est pas un seul drapeau rouge, mais ce que j'espère à travers cet exemple, c'est plutôt... toutes les différentes questions qu'on a posées, qui dépeint une sorte d'image du syndrome, plutôt qu'un changement dans la vessie, qui est un peu vague, et votre patient va peut-être vous répondre non. Donc l'élément clé est, est-ce qu'en tant que clinicien, on a un processus de dépistage approprié ? Est-ce que l'on sait, est-ce que l'on regarde quels signes et symptômes recherchons-nous ? Est-ce qu'on a un filet de sécurité ? Est-ce que nos patients reçoivent le niveau de soins ? appropriés, afin qu'ils sachent quels symptômes ils doivent surveiller, est-ce qu'on arrive à élaborer ce que devrait être le plan d'action, qui devrait-il aller voir et dans quel délai. Et là c'était vraiment important parce qu'il s'agissait d'une visite aux urgences, c'était pas aller voir votre médecin la semaine prochaine, c'est nous avons besoin que vous alliez aux urgences dès maintenant, car on n'a pas beaucoup de temps avant que les dommages ne soient permanents. Donc je pense que le problème avec les drapeaux rouges... c'est de comprendre que même s'ils sont rares, pour ce genre de pathologie plus grave, nous avons la responsabilité en tant que professionnels de santé, lors de notre consultation initiale, de dépister un risque accru, mais aussi de garder un œil vigilant au fur et à mesure que nous progressons avec nos patients. S'ils ne s'améliorent pas, s'ils développent de nouveaux symptômes, il faut indiquer ce qu'il faut faire et les délais impliqués. Et vous savez, une des choses qui est vraiment importante là-bas, et c'est ce que cet ami kinesthérapeute à moi a fait, Elle est très expérimentée, elle est bien informée. Elle s'est arrêtée à demander une seconde fois à quelqu'un. Et c'est, vous savez, quand j'enseigne, même à l'université, ou j'enseigne à d'autres physiothérapeutes comme je le fais depuis près de 20 ans, j'ai beaucoup de cheveux gris. Et donc, vous savez, je pense que cela choque parfois certains jeunes physios dans la salle. Quand je dis que j'ai un patient comme ça, je m'arrête, je fais une pause, et j'appelle un de mes collègues. C'est une façon de pratiquer, de demander, de demander à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas un signe que je ne sais pas. Ce n'est pas que ce n'est pas grave. C'est en fait préférer et encourager. Ce n'est pas comme si vous n'étiez pas sûr et que vous demandiez à quelqu'un d'autre. Si vous pensez que c'est possible, demandez un second avis. Vous demandez à quelqu'un d'autre. Comme ça, vous avez deux paires d'yeux dans le problème. Vous pouvez clarifier votre pensée et vous donner un moment pour faire une pause. Je pense que cela surprend souvent des jeunes praticiens, parce que très souvent, quand on s'assoit dans notre pièce avec notre patient, Et nous, on a cette espèce de pression, comme si on devrait tout savoir. Mais c'est OK de demander. Tout ne devrait pas reposer sur nous-mêmes. Ça devrait faire partie de notre processus, et surtout, ça devrait être documenté. Donc, dans son cas, elle a pu documenter les questions qu'elle lui a posées, documenter le fait qu'elle m'a contactée pour avoir un second avis à ce sujet. Donc, on a fait le parcours tous les deux ensemble. Elle a écrit un rapport qui indiquait où aller, quoi faire, dans quel laps de temps, et qu'elle l'envoyait. avec ce rapport. Donc, il ne s'agit pas seulement de se couvrir légalement, mais simplement aussi d'apporter une meilleure chose à notre patient. Et ça risque de nous arriver. Donc, il faut savoir comment on dépiste un risque accru de cancer ou un risque accru de fracture ou alors de risque de douleur neuropathique. C'est une grande partie de ce cours. Il faut qu'on commence par là parce que, vous savez, quand on est dans un projet de recherche, on recrute des gens pour des douleurs lombaires. Et donc, on veut faire un grand essai randomisé, contrôlé sur des personnes souffrant de lombarie. La première chose que nous faisons, c'est de dépister et de voir n'importe laquelle de ces personnes que nous pensions avoir un risque de pathologie grave et qui disait Ok, nous allons tous les enlever parce que d'un point de vue scientifique, ça change le résultat de l'étude. Mais cliniquement, c'est exactement le même processus. Quand les gens franchissent la porte, est-ce que je suis capable de faire un dépistage de ce type de pathologie ? Et donc à partir de là, et dans le cadre de ce cours, une fois que nous avons en quelque sorte acquis les connaissances et le processus, eh bien on sait qu'on n'est pas dans la situation de ces pathologies graves. Quel traitement allons-nous faire maintenant ? Merci, c'est tellement intéressant. Quand je t'écoute, je me souviens d'une phrase que je partage aussi en formation, c'est quand vous vous doutez sur quelque chose, en général c'est qu'il y a quelque chose. Et si vous ressentez le besoin de demander de l'aide, pour avoir confiance en vous, essayez d'avoir confiance en vous-même. Peut-être que ce n'est pas la présentation générale habituelle de la pathologie. Donc parfois, il s'agit simplement d'une présentation différente d'une pathologie simple. Mais parfois, à bien des reprises, c'est autre chose. Et ça peut être plus grave. Donc, juste pour le rappeler, je pense que vous insistez très bien sur... C'est OK de douter. Et le doute, il faut vraiment faire attention. Peut-être que ça peut être un petit détail, peut-être que votre cerveau reconnaît simplement un modèle, reconnaît une pathologie, mais parfois il n'y a pas de mal à demander, demander de l'aide juste pour être sûr. Et comme vous le dites, documente. Il suffit de prendre une pause. penser au processus. Donc effectivement c'est un très bon article, je l'ai lu pour préparer l'interview et il est vraiment super bien. Oui, c'est l'un des excellents documents qui aident à guider les cliniciens dans leur pratique, ce cadre international pour les drapeaux rouges. Je veux dire, je ne l'ai pas écrit, je ne suis pas aussi intelligent, mais je suis très heureux de le lire et de l'appliquer dans ma pratique. Mais en plus de ce que vous dites Manon, le fait d'avoir ce doute est en quelque sorte Vous savez, votre instinct qui vous dit que quelque chose ne va pas tout à fait ici et d'être prêt à demander à quelqu'un d'autre, c'est vraiment un élément important à comprendre. Les gens disent c'est rare Il y a eu une étude faite à Sydney en 2009 par Nick Enskey où ils ont examiné entre 1200 et 1300 patients qui se présentaient en soins primaires. Et ils ont essayé de voir quel était le pourcentage de chance qu'une personne ait l'une de ces pathologies graves, lorsqu'elle se présentait avec des douleurs lombaires. Ils ont eu un peu moins de 1%. Et donc dans cette cohorte, je pense qu'ils n'avaient pas de cancer. Ils ont eu une poignée de fractures et une ou deux autres choses. Et puis vous vous dites, ok, bon, c'est vrai que c'est vraiment rare, donc je n'ai pas besoin de m'en soucier. Et en fait, non, parce que les conséquences de cela sont si similaires. Par exemple, pour ce jeune homme, ça aurait été très grave. Si on manque cela, ça va devenir vraiment critique, parce que comme des choses comme le syndrome de la queue de cheval, si... faites un bilan sur quelqu'un, cela peut revenir négatif. Mais ça questionne sur le processus. Il y a un livre merveilleux de Tom Jensen et Rob Thayer, c'est ce que l'on appelle le syndrome de la queue de cheval. C'est comme ça qu'on l'appelle. Et il parle de processus correct. Et c'est ce dont j'étais vraiment content. Par exemple, l'exemple que j'ai donné pour cette collègue, son processus était vraiment correct. Elle avait ce doute. Elle a vu un peu plus de clarté lorsqu'elle a exposé ça avec quelqu'un d'autre qu'elle avait l'impression de connaître. Et on a traversé ça ensemble. Elle a documenté l'orientation qu'elle voulait faire. Elle s'est couverte, elle a fait un filet de sécurité, elle a donné les bons conseils. Tout son processus était correct. Et donc, que ce patient revienne positif ou négatif, vous avez tout fait correctement. Et sachez que je n'ai jamais eu un patient qui m'a dit, vous savez Merv, vous avez été trop minutieux. essayez de vous mettre à la place de ce patient. Préfériez-vous que le thérapeute s'assoie sur ce doute, n'en fasse rien, et que finalement ça s'avère être un problème ? Ou alors préférez-vous que Manon par exemple, s'exprime calmement, regardez vous avez ces symptômes, j'ai besoin de les explorer un peu plus en profondeur. Peut-être devons-nous faire un test ou demander à quelqu'un d'autre juste pour être sûr ? Je veux dire, comment peuvent-ils ne pas apprécier l'authenticité, le soin et le professionnalisme dont vous êtes ? Vous avez fait preuve ? Je pense que le problème, c'est qu'avec certaines personnes, elles pensent qu'en disant écoutez, je ne suis pas sûre que ce soit un élément, etc. Je ne sais pas si c'est un manque de connaissance, une sorte de faiblesse, mais je pense qu'être capable d'exprimer ce doute, de l'explorer et de montrer une véritable attention, et bien finalement, c'est le signe d'un clinicien vraiment compétent. J'adore ce que vous dites parce que la communication, je pense, c'est une grande partie de la façon dont nous traitons les gens. Et l'exemple que vous avez cité, c'est vraiment, ok, je vais aller de l'avant et faire un examen plus ciblé de votre problème. Et vous, comme vous le dites, il est crucial de choisir le bon récit pour la personne qui est située en face de nous. Et parfois, effectivement, c'est délicat. Oui, bien sûr. Et dans le groupe, dans la classe... on va examiner comment on va naviguer dans ces conversations. D'ailleurs, vous savez, je n'avais jamais rencontré ce patient avant. Et comment on fait pour poser des questions sur la fonction sexuelle à des personnes qu'on n'a jamais vues ? Ça pourrait être tabou, bien sûr. Ça pourrait être une conversation difficile. Mais bien sûr, la façon dont vous l'abordez, pourquoi et comment vous posez ces questions, c'est aussi important que les questions que vous posez. Je pense que le problème, c'est que pour de nombreux cliniciens, ils posent des questions sur des signaux d'alarme. Ils ne sont pas vraiment sûrs de ce qu'ils font des réponses à ces questions. On leur pose probablement la question d'une manière qui invite une réponse qui les rejette. Par exemple, est-ce qu'il y a eu des changements dans la fonction de la vessie ? Non, non, ce n'est pas vraiment bien posé cette question. Merci Merv, c'est super intéressant. Et je vais ajouter dans la description de l'épisode toutes les références que vous avez mentionnées. Parce que je pense que parfois c'est utile de la voir juste pour jeter un coup d'œil. Et parfois je réfléchis et je me dis oui, lire la source c'est toujours une bonne idée. Mais comme vous le dites, en tant que clinicien, parfois on n'a pas le temps. Et j'apprécie vraiment l'aspect pratique que vous avez en ce qui concerne la vie déclinée, parce que vous êtes conscient qu'on n'a pas beaucoup de temps pour s'asseoir et réfléchir à une situation pendant une heure. On doit réfléchir rapidement, qu'est-ce que je peux faire maintenant et rapidement. J'apprécie vraiment votre vision à ce sujet. J'ai l'impression que votre cours, le cours Pain Unstuck, va nous permettre de découvrir un examen rapide et efficace pour écarter la pathologie grave. Donc je ne peux qu'inviter tout le monde à venir se former avec toi. On va passer la première matinée à parcourir tout ça. Vous avez raison, il s'agit de savoir prendre des décisions pratiques. Les connaissances théoriques sont merveilleuses, on doit avoir une base, mais vous pouvez lire un million d'articles sur ces choses. Mais si vous êtes toujours paralysé dans votre prise de décision, peut-être que ce n'est pas si utile. Donc je suis d'accord. Les gens ont besoin d'informations, mais ils ont aussi besoin de cadres et de processus utiles qui vont guider leur pratique. Complètement. J'ai l'impression qu'en tant qu'entraîneur et préparateur physique, je suis presque sûre que vous n'allez pas juste parler... dans votre traitement et que vous allez leur proposer une partie active. Est-ce que j'ai raison ? Oui, bien sûr. Alors, on a tous nos préjugés et c'est vrai que mes préjugés, c'est toujours d'essayer de faire bouger les gens si je peux. D'ailleurs, c'est drôle de voir comment notre pratique clinique reflète en quelque sorte qui nous sommes personnellement. Oui, et moi, parfois, je me demande, avec les patients qui expérimentent des maux de dos et des maux de dos chroniques, par exemple, il est vraiment difficile d'implémenter le composant actif. Donc, pourrions-nous décrire un peu comment vous allez y arriver ? Vous parlez du pont. Alors, comment pouvons-nous construire un pont en tant que thérapeute ? C'est vraiment une bonne question. L'idée qu'on a de l'exercice, que l'exercice est bon pour tout le monde, ou que c'est un traitement efficace contre la douleur, Qu'en est-il de ce patient qui a eu 10 ans de maux de dos et vous ne pouvez pas simplement lui faire faire des soulevés de terre parce que les soulevés de terre sont bons pour la douleur ? Si on regarde les données, si on regarde les grandes revues systématiques et les études les mieux faites qui sont faites dans ce domaine, l'exercice n'est pas toujours un excellent traitement contre la douleur. Ce n'est pas un traitement très efficace pour la douleur. C'est un peu difficile en tant que kinesthérapeute à accepter. Et bien sûr, on peut se cacher derrière, oui, ça a d'autres avantages pour la santé, etc. Ok, très bien, mais c'est un argument secondaire. L'un des défis que l'on a, et je pense que Lynn Woods a fait beaucoup de travail dans ce domaine, si vous regardez les études sur la lombalgie, notamment les essais randomisés contrôlés qui étudient les exercices, et la lombardie, déjà ils commencent tous de la même manière. Le mal de dos est un gros problème, l'OMS évalue la prévalence assez haute, le mal de dos est un phénomène biopsychosocial, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe dans les tissus. Donc chaque article est un peu comme ça. Donc il y a cette reconnaissance qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe dans les tissus, et puis après... On a dit qu'on voulait voir si on devient plus fort, si on devient par exemple plus flexible ou quelque chose à propos des tissus. Est-ce que lorsqu'on change ça au cours de l'étude, ça va influencer la douleur ? Je me dis, ça n'a aucun sens parce que ce que vous venez de dire, c'est qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe tout le temps dans les tissus. Donc on a cette déconnexion. Quand vous allez dans la section méthode et... La raison pour laquelle ils ont raison de choisir leur intervention, qu'il s'agisse d'un entraînement résistant, d'un entraînement aérobique ou autre, généralement ce n'est pas toujours très bien décrit, et c'est très lié au mécanisme basé sur les tissus. Donc il n'est probablement pas surprenant de dire qu'il s'agit d'un phénomène qui concerne la personne dans son ensemble, sa société, sa psychologie, et finalement tous ces éléments inséparables de cette personne entière. C'est pas très surprenant qu'avec cette concentration tritissulaire, l'exercice n'ait pas énormément aidé. Donc il y a probablement une meilleure façon de faire. Et j'ai beaucoup de chance avec mes amis et collègues, parce qu'on dit que vous devenez la moyenne de ceux-ci, des personnes que vous entourez. Et j'ai vraiment la chance de m'asseoir à côté de gens très très intelligents. Ils ont mis au point un cadre appelé Fit for Purpose Model qui consiste à aider cette personne qui souffre de lombabilie, par exemple, à comprendre que son corps est capable et qu'il est adapté à ses besoins. Et non seulement ce n'est pas grave, mais surtout que c'est bénéfique pour eux de bouger. Et l'idée est qu'il ne s'agit pas seulement de prendre un homme avec un mal de dos et de faire, disons, des soulevés de terre. En fait, ça se passe bien. Il y a un espèce d'aspect cognitivo-comportemental à leur douleur. Il y a donc un élément éducatif où ils doivent... comprendre qu'il est sûr et utile de bouger. Et c'est très bien. Je ne suis pas un très grand défenseur de s'asseoir et de parler à quelqu'un de sa douleur. Je pense que c'est par l'expérience que nous apprenons le mieux. Et j'y reviendrai. Et donc, l'accent est mis sur l'idée de l'apprentissage par l'expérience plutôt que par les conférences didactiques sur la neurobiologie pour les patients. Mais l'un des piliers principaux de ce cadre est, vous savez, la compréhension qu'il est sûr et utile de bouger. Nous savons aussi qu'à l'intérieur d'un corps, les personnes qui souffrent depuis longtemps, elles sentent le corps différent. Ce n'est pas un sentiment émotionnel, c'est la façon dont ils perçoivent leur corps. Vous savez, on voit ceci, nous avons tous vu ces patients qui disent regardez, mon dos est tordu, ils peuvent se tenir dans un miroir et regarder, je suis droit mais mon dos est tordu, mon genou semble plus gros que l'autre par exemple. Il y a beaucoup de choses dans la perception corporelle. Ça s'appuie fortement sur beaucoup de travail effectué par l'un de mes amis, mentors et collègues, Ben Hogan. Mais une partie de ce cadre consiste à aider la personne à sentir que son corps est en sécurité et utile pour bouger. Donc restaurer comment le corps se sent, comment se sent cette personne. Ensuite, il s'agit de la façon dont ils perçoivent les stimuli nocifs et non nocifs. Ensuite, le troisième, donc si on résume, le premier pilier c'est la compréhension, le second c'est la perception corporelle, alors comment se sent-il ? Et donc la troisième, c'est qu'ils en font de l'expérience. C'est là qu'intervient l'expérimentation du mouvement. Et si vous regardez les gens qui ont fait de la thérapie fonctionnelle cognitive, donc la CFT, ils ont beaucoup d'expériences de mouvement. Donc essayez de modifier et de changer la façon dont la personne bouge d'une manière ou d'une autre pour voir si nous pouvons la faire bouger d'une manière qui fait moins mal. Et si c'est le cas, alors ils peuvent vraiment faire l'expérience. Plutôt que s'entendre dire écoute Manon, tes disques vont bien, ton dos devrait bien aller Faire l'expérience que vous pouvez faire quelque chose que vous ne pensiez pas pouvoir faire est une chose beaucoup plus puissante que juste la parole. Et une fois qu'ils ont fait cela, vous pouvez commencer à élaborer un programme de réadaptation physique autour de ces expériences de mouvement, de leur compréhension, de leur corps, de la façon dont ils perçoivent le corps. Une grande partie de ce cours consiste donc à utiliser le Fit for Propose modèle pour aider les cliniciens à naviguer dans certaines conversations sur la douleur. Mais au-delà de ça, ça va aussi entraîner la perception corporelle. Comment évaluer et entraîner les aspects de la perception corporelle ? Comment on restaure cette sensation normale de leur corps ? Comment expérimentons-nous le mouvement et l'exercice ? Et à partir de là, comment on va pouvoir construire un programme d'exercice qui intègre toutes ces composantes, plutôt que de se contenter, comme je disais, je vais faire des répétitions et des séries, je vais finalement décrire un programme et de dire à la personne d'y aller, et de le faire correctement. C'est plus que ça, il s'agit de comprendre la personne, ses besoins, où elle en est cliniquement. comment fonctionne sa douleur. Essayer de comprendre leur perception corporelle et toutes les altérations qui peuvent se produire à ce niveau-là. Je serais vraiment contente de vous expliquer ensuite comment on élabore un programme d'exercice autour de cela. Tout ce que je vous explique est basé sur cet essai randomisé contrôlé qui a été l'essai RESOLVE, Matbag, qui encore une fois est un collègue et ami à l'université avec moi, c'était un essai randomisé contrôlé de, je pense, 270 patients près de l'ombalgie où ils ont comparé cette approche fit for purpose model avec un placebo très crédible. Et c'est vraiment important parce que très souvent, on verra en tonithérapie un traitement A contre un traitement B et souvent, la conclusion est qu'aucun des deux ne surpasse l'autre et que donc, on peut faire les deux. Mais finalement, c'est un peu ni l'un ni l'autre. Il est possible qu'aucun des deux ne soit utile du tout. Mais si vous pouvez comparer correctement votre traitement, Ce qu'ils ont fait avec une placebo vraiment crédible, les personnes du groupe témoin ont pensé qu'ils recevaient un traitement utile. Ils ont reçu le même nombre d'heures de soins, la même quantité d'attention de la part du même clinicien, donc tout égal dans les deux groupes. Ce traitement a permis une amélioration substantielle et durable de la douleur et de l'invalidité pendant un an pour les patients qui souffraient de l'ombalgie chronique. C'est vraiment la première fois, c'est vraiment la toute première fois, à ma connaissance, qu'on a un vaste... et cliniquement effet significatif. Une amélioration soutenue de la douleur et de l'invalidité chez les patients qui souffrent de l'ombalgie chronique par rapport à un placebo. Ce que ça veut dire, c'est qu'il y a vraiment quelque chose dans ce traitement qui fonctionne. Vous savez, la manière dont on l'apprend dans la pratique fondée sur les preuves, si vos patients changent, il y a déjà l'histoire naturelle et une régression à la moyenne qui se fait naturellement. Et avec ce traitement, on a maintenant des preuves qu'il y a des choses dedans, une composante supplémentaire qui permet au traitement d'être efficace, actif. Et c'est drôle parce qu'on boucle un peu la boucle. Tu m'avais interrogé sur les traitements actifs. Eh bien pour moi, un traitement actif, c'est un traitement qui a un avantage au-delà de tout. Sans douleur, sans les effets négatifs. Un traitement actif, pour moi, n'a rien à voir avec le fait que l'on bouge. Est-ce que ce traitement a ou a probablement un avantage qui va au-delà de tous les aspects ? C'est-à-dire des effets non spécifiques qui sont enveloppés dans chaque traitement. Et pour autant que je le sache, c'est la première fois que ça a été montré. Donc cette étude qui a été publiée par Matt Bagg, en auteur principal, dans le JAMA, il y a environ deux ans maintenant, eh bien j'encourage tout le monde à le lire, ainsi que le modèle de Feed for the Pause. Donc pour moi, vous savez, pour en revenir à ce que vous demandiez, ce n'est pas aussi simple que de donner de l'exercice à un patient qui a des douleurs. Parce que l'exercice est bon pour la douleur, ben c'est pas vraiment le cas. Il a été démontré que l'exercice n'est pas meilleur, ou devrions-nous dire, légèrement meilleur que ne rien faire, mais pas mieux que d'autres formes de traitement. Et aucune forme d'exercice n'est meilleure qu'une autre. Et cela peut sembler très défaitiste, jusqu'à ce que vous vous rendiez compte, d'accord, c'est à cause du cadre dans lequel nous étudions cette question. Et lorsque nous appliquons cela dans un cadre qui a du sens avec notre compréhension actuelle de la douleur, il a été démontré qu'elle a un effet durable sur la douleur et l'invalidité. Ces patients ont eu 12 séances de kinesthérapie sur 18 semaines et se portaient beaucoup, beaucoup mieux au bout d'un an. Donc c'est un résultat incroyable. Et dans un essai randomivé contrôlé aussi vaste, extraordinairement bien mené, comparé à un bon placebo. Donc ici, on a un véritable effet de traitement. Donc je pense vraiment que l'avenir est brillant. Je pense que c'est une période très prometteuse en tant que clinicien. Parce que nous pouvons aider tellement de patients. Vous savez... On a maintenant une méthode de traitement, une façon de gérer que nous n'avons pas avant. Nous avons une méthode de traitement que nous n'avions pas avant. Et en tant que patient, il y a en fait un peu d'espoir là-dedans. Il y a quelque chose qui pourrait avoir un vrai effet là-dedans. Et c'est la première fois. Une période vraiment excitante. Une grande partie du cours consiste donc à savoir comment on va amener les patients dans ce voyage en utilisant ce modèle, donc Fit for Propose. Comment les aider à comprendre qu'il est sûr et utile de bouger, de soulever ? Comment travaillons-nous sur les composantes de la perception corporelle ? Et comment pouvons-nous intégrer l'expérimentation du mouvement dans le programme d'exercice ? C'est stupéfiant, Merve. Je n'ai pas eu le plaisir de lire tous les articles qui sont en lien avec l'essai Résolve, mais comme vous le dites, ça a l'air incroyable. J'ai vraiment envie d'en savoir plus sur ce qu'ils ont fait. Et surtout comment on peut l'utiliser simplement dans la pratique clinique ? C'est un peu le problème. Malheureusement, le lire seulement ne vous dit pas comment vous y prendre. Ah oui, exactement. Mais par contre, c'est un résultat terriblement excitant. Oui, je comprends. Et peut-être pourriez-vous clarifier qu'est-ce qui est différent ? Quelle est la différence entre le modèle Fit for Purpose et la kinesthérapie traditionnelle ? C'est vraiment une bonne question. Donc le modèle FIPFOP pose, par rapport à ce que l'on fait traditionnellement, eh bien, ce que je trouve très intéressant, lorsqu'on apprend des nouvelles compétences en kinesthérapie, on apprend quelque chose à faire, par exemple l'examen subjectif, l'examen objectif, peut-être à parler de la personne de la douleur pendant une minute, puis à la traiter, eh bien, comme vous savez, ce traitement... Peut-être une thérapie manuelle ou un traitement avec de l'exercice ou du dry knitting ou quoi que ce soit. Peu importe ce que c'est. Le truc avec le modèle Feed for People, c'est qu'en fait, il donne de l'espace et de la place pour de nombreux types de traitements. À condition que nous comprenions ce que nous essayons réellement d'accomplir avec. C'est vraiment ça le plus important. Donc, par exemple, si je veux que mon patient fasse de l'exercice et qu'il l'expérimente... qu'il peut faire ce mouvement qu'il ne pensait peut-être pas pouvoir faire, eh bien ce n'est pas bon. Si nous y réfléchissons, je donne à un patient un exercice qui lui fait mal. Disons, si on efface ses yeux, ça va être des squats. Voulez-vous qu'il le fasse en mordant une lanière de cuir et en pleurant ? Est-ce qu'il va vraiment avoir la preuve qu'ils vont s'améliorer ? Sont-ils vraiment en train de se rendre compte que cela va leur être utile ? Donc ce qui est vraiment important ici, c'est de comprendre ce que vous essayez d'accomplir. Et en ce qui me concerne, il y a certains leviers que nous essayons d'actionner. Et tout ça vient d'une vision un peu plus large. On va aborder en quelque sorte l'inférence active dans le cours et la façon dont cela fonctionne en termes de douleur. Mais l'idée qu'une personne ait toujours sa preuve par elle-même. Mais il y a une idée selon laquelle la personne est toujours sa propre preuve. Donc est-ce que la personne peut voir le parcours de ce qu'elle fait et où elle veut être pendant qu'elle est en train de réaliser l'exercice ? Est-ce que cela renforce l'idée qu'ils sont brisés ? ou est-ce que cela renforce l'idée qu'ils peuvent s'améliorer ? Et à l'intérieur de ça, il faut regarder comment fonctionne leur système nerveux. Regardons comment les gens qui souffrent de douleurs chroniques, et nous voyons des choses comme le rhume, hypoallergéniques, l'immunité, ils n'aiment pas les stimuli froids qui les rendent parfois douloureux. Ils sont parfois moins sensibles aux touchés légers. Ils ont un sens réduit de la position articulaire. Ils ont toutes ces choses qui suggèrent que leur système est vraiment bon pour détecter les informations nocives. et pas très bon pour détecter les informations non nocives. Et donc l'un des aspects critiques du modèle Fit for Purpose, et un aspect critique de ce qui a été utilisé dans l'essai RESOLVE, c'est cette idée de rééducation sensorimotrice graduée. Donc l'idée, ça va être d'entraîner le système nerveux à être moins bon, si vous voulez, moins efficace dans le traitement des informations sensorielles nocives de leur corps, et bien meilleur. dans le traitement des informations non nocives. Pensez donc à ces informations nocives et non nocives, elles sont constamment en concurrence les unes avec les autres. Donc vous allez essayer de braquer les projecteurs sur l'information sensorielle non nocive. Et donc à l'intérieur de ça, il y a beaucoup beaucoup de façons qui pourraient être réalisées. Donc le retour tactile, le retour vidéo, on va jouer avec toutes ces choses dans le parcours de soins. Comment pouvons-nous surcharger le système avec des informations sensorielles non nocives sur la façon dont la personne se déplace ? Et ça, je pense que c'est vraiment unique. Ce n'est pas vraiment une composante que nous essayons d'utiliser dans le cadre de nos thérapies normales. Donc, on va passer en revue quelques techniques sur la façon de faire et la façon de faire en tant que composante à l'exercice. Je pense que dans le cadre du modèle Feed for Purpose, c'est pourquoi cela a tant de sens pour moi. Il a une sorte de compréhension globale de la façon dont la douleur fonctionne. Nous comprenons comment nous pensons. Nous comprenons autant que possible comment fonctionne la douleur en ce moment. Quels sont les éléments qui auraient du sens dans ce contexte ? Il y a beaucoup de gens qui utilisent l'éducation pour soulager la douleur et c'est très bien. Eh bien, rééduquer ce genre de sensibilité du système nerveux, la façon dont le corps se sent, la personne qui est très unique, l'utiliser et ensuite créer un programme d'exercice par le mouvement. est une expérimentation qui est également unique. Ce sont donc toutes ces choses qui vont emmener la personne dans le voyage plutôt qu'une sorte de technique spéciale comme une manipulation ou du dry-meeting ou encore un massage par exemple. Ils ne sont pas sans bénéfices. Mais il est vraiment important que la méthode de traitement que vous choisissez n'évite pas les autres formes de traitement. Et... dire à tout le monde que ce que vous faites est mal, vous avez fait de la thérapie manuelle, c'est mal. En fait, il faut de la place pour que ceci soit incorporé. Par exemple, si le patient comprend qu'il est soulagé et qu'il obtiendra un certain soulagement si vous lui massez le cou ou faites du dry-kneading, alors c'est probablement un élément utile dans ce traitement, n'est-ce pas ? Il ne s'agit pas de dire aux gens que tout ce que vous faites, c'est mal. J'utilisais du taping. Comment on peut utiliser le tape pour entraîner le système nerveux vers des informations sensorielles non nocives, par exemple ? Une grande partie de cela consiste à utiliser des techniques et des stratégies que beaucoup de philothérapeutes ont déjà, et à déterminer comment les intégrer dans ce modèle. Ok, incroyable. J'ai pas les mots. C'est vraiment incroyable. Quand je t'écoute... Je pense à la méditation, notamment à l'idée de lâcher prise. Et j'ai l'impression que c'est une nouvelle façon de penser la douleur. C'est vraiment intéressant, mais j'ai juste une question en tête. Avec ce genre de modèle, Avec ce genre de modèle, j'ai parfois peur que le patient comprenne que c'est juste dans sa tête. Et ça peut être un peu délicat. Donc comment... Est-ce que peut-être vous pourrez préciser comment on se lance là-dedans, dans la partie éducative ? Sans oublier l'aspect biologique ou biomécanique, pouvez-vous nous parler un peu plus de ces aspects ? Oui, bien sûr. Et c'est un point vraiment important parce que j'en suis vraiment consciente. Cette idée, notamment dans l'éducation de la douleur. Les gens prennent souvent le message, même si vous n'essayez pas de faire ça. Ils prennent le message que, effectivement, c'est dans la tête, la douleur est dans la tête. Et le modèle fit for purpose est basé sur l'idée, vous savez, des influences descendantes. Il y a des influences cognitives et des choses inconscientes qui sont influencées du haut vers le bas et qu'elles sont pertinentes, qu'il faut les considérer. Mais on pense aussi que les influences ascendantes sont pertinentes. Ce que je vais vous proposer, c'est de discréter un instant. Et par exemple, si je bois mon café. d'ailleurs dans une très belle tasse de la réunion et bien oui c'est important en tant qu'accessoire c'est vraiment important parce que le café aura un goût différent dans cette tasse que dans une autre tasse et ma tasse de l'île de la réunion et donc quand je vois cette tasse vous savez je me souviens d'être allé au marché et de l'avoir acheté Je me souviens de tous mes voyages à cette île de la Réunion, et vous savez, ça influence le goût. Mais cela n'a rien à voir avec les récepteurs sensoriels de ma bouche ou de mon nez. Ce que cela suggère, c'est que ce que vous vivez est influencé par d'autres sens. Ce que vous voyez, vos expériences passées, toutes ces choses qui vous sont arrivées dans votre vie. Toutes les connaissances que vous avez sur vous-même et qui sont implicites ou explicites. Toutes ces choses sont un facteur. Mais ce qui se passe dans vos tissus est aussi absolument un facteur. S'il n'y a pas de processus perceptif et une absence de traitement central, alors il est peu probable que vous ressentiez quelque chose. C'est ça le truc. On a ces deux flics. Tout est dans vos tissus et tout est dans votre cerveau. Ce sont les deux. Ce que vous expérimentez, ce sont les deux. Ce que vous entendez, ce sont les deux. Ce que vous goûtez, ce sont les deux. ce que vous voyez est à la fois ce que vous vivez de l'intérieur de votre corps et aussi un mélange des deux. C'est pourquoi ce cadre tente de traiter ces deux. Et dans ma vision aussi, dans ce cours, ce que je veux c'est que vous faites un petit peu d'expérimentation. J'ai un patient que je vois en ce moment, c'est un joueur de football avec une longue histoire de douleur au tendon d'Achille. Et quand je le testais, c'est encore des choses que nous faisons sur son parcours de soins, mais en le touchant sur différentes parties de sa jambe, avec des stimuli plutôt vifs ou plutôt doux. Un peu comme on le fait lors d'un examen neurologique. Et donc pour lui, quand je le touchais à l'extérieur de son mollet avec quelque chose de doux, il disait vous me touchez à l'intérieur de mon mollet avec quelque chose de pointu Il localisait mal l'endroit où il touchait, et il le détectait également avec un stimulus différent. Et donc pour lui, il a fallu que je le filme. et les filiaux avec qui j'étais à ce club de foot regardaient ce qui se passait, mais pour lui, c'était vraiment comme si le moment où il s'est dit Ok, il y a quelque chose qui se passe au niveau de mon système nerveux, il ne s'agit pas de mon cerveau, il se passe quelque chose qui fait que je traite cette information différemment. Mon système fonctionne différemment. Et donc, c'est la même chose que l'expérimentation des mouvements, où vous pouvez changer subtilement la façon dont quelqu'un fait un mouvement et qu'il ressent quelque chose de différent. ça peut être vraiment une expérience d'apprentissage très puissante. Pour lui, ce qui a été vraiment puissant, c'est que nous ne négligeons pas le rôle des tissus, et ce qui se passe a une partie très importante. Ce qui est très important, c'est la façon dont votre système hiérarchise les informations sensorielles nocives et non nocives, et la façon dont il les traite. C'est pourquoi on essaye de réunir les deux côtés de l'équation, de haut vers le bas si vous voulez, ou de bas vers le haut. Et ensuite, on essaye de jouer avec la façon dont le système hiérarchise les informations sensorielles. C'est vraiment comme ça que ça marche. Mais cela me ramène à votre question qui concerne le patient qui ne comprend pas. Ce n'est pas seulement dans le cerveau. Ces expériences laissent à voir qu'il ne s'agit pas seulement de leur tissu. Et aussi, mon approche n'est pas de passer beaucoup de temps à parler de la douleur dans leur cerveau. Ma démarche, c'est de me lancer dans des expérimentations sensorielles et motrices. Parce que c'est là où ils vont apprendre. C'est qu'il y a des choses qui se passent dans leur corps qui sont différentes. Et c'est vraiment une expérience très différente de celle qu'on lui raconte. Donc par exemple, vos tissus vont bien, vos disques vont bien, vous savez, votre douleur est due au stress, au travail, au quotidien. Et bien sûr, les choses comme le stress ont de l'importance, ça compte. Il s'agit de la façon dont le patient reçoit le message. Et donc, quand on sera en formation, on va pouvoir faire un espèce de petit laboratoire avec nous-mêmes pour voir ce qui se passe concernant le système nerveux et comment on peut le tester, c'est bien ça. Donc oui,

  • Speaker #1

    au cours de la formation,

  • Speaker #0

    on va faire une session sur justement comment on fait un examen neurologique ou comment je m'y prendrais pour faire un examen neurologique sur un type particulier de patient. Mais aussi, on va aborder l'idée d'évaluer la perception corporelle et à quoi ça ressemble. Et ensuite, comment on essaye de rééduquer cela. C'est une grande partie du problème. C'est vraiment très pratique. C'est vraiment quelque chose de difficile à faire en e-learning. Mais c'est très excitant et vraiment amusant. Ok, parfait. Mais encore une fois, il s'agit d'une forme d'expérience, il s'agit d'une forme d'apprentissage par l'expérience. Vous savez, votre apprentissage patient est une véritable expérience plutôt que se faire dire quelque chose. D'ailleurs, si je me souviens bien, dans l'étude de recherche, il parle de l'apprentissage visuel et d'un autre élément du parcours d'apprentissage d'un patient. Donc peut-être que c'est vraiment intéressant d'identifier quel type d'apprenant il y a. Et qu'est-ce qu'on peut faire pour les aider. Oui, et d'ailleurs les gens apprennent bien plus en expérimentant, bien plus qu'ils n'apprendront jamais en se faisant dire quelque chose. 100% d'accord. On arrive à la fin de l'épisode. Et j'aime beaucoup terminer avec un mantra ou quelque chose comme ça, qui pourrait aider d'autres physios. Alors peut-être pourriez-vous partager quelque chose avec d'autres kinéthérapeutes ? Quelque chose qui vous a aidé à devenir une meilleure version de vous-même ? Écoutez, je ne suis pas sûr de pouvoir donner des conseils pour devenir une meilleure version de soi-même. Ce que je peux dire, et je pense que c'est important, Donc je fais ça depuis longtemps. Et il y a 5 ans, si vous me demandiez, avons-nous ce qui semble être de traitement efficace pour des patients qui souffrent de lombalgie persistante ? J'aurais eu du mal à répondre. Mais au cours des deux dernières années, nous avons mené trois essais randomisés contrôlés qui ont donné des résultats vraiment prometteurs. De type de résultats que nous n'avons pas vus auparavant. Donc on a parlé de l'essai RESOLVE. et je pense que c'est le plus important et le plus significatif. Mais il y a aussi eu l'essai RESTORE, qui est l'essai qui a été fait ici à Perth. Il y a aussi un essai sur la thérapie du retraitement de la douleur qui a été réalisé en Amérique. Et dans ce cours, on va parler de chacune de ces études et des différentes formes de traitement également. Et donc, dans toutes les études que vous pourrez toujours critiquer, alors par exemple, vous n'avez pas un échantillon assez grand, on peut toujours critiquer n'importe quelle étude. Mais ce qui est unique dans ces groupes de trois études, c'est qu'elles ont des effets de traitement importants et durables, ce qui n'a pas été démontré auparavant. Et comme je l'ai dit, ils ont un placebo qui est crédible. C'est donc un résultat vraiment unique. Mais en tant que physio, j'ai vraiment envie de vous dire que c'est une période excitante. Donc pour ceux qui ont l'impression qu'ils ont du mal à aider leurs patients, qui se sentent découragés par le fait... qu'on est en train de perdre cette guerre contre la lombalgie chronique, si vous voulez, sur le plan sociétal, et bien maintenant on commence à avoir des traitements qui sont réalisés, le genre de pipeline de recherche qui sont vraiment prometteurs. Et je pense que c'est vraiment excitant. Si on réfléchit pour les patients, Je trouve que c'est quelque chose de très positif, une sorte d'espoir. Et la plupart d'entre nous, on entre dans ce métier parce qu'on veut être en mesure d'aider les gens. Et c'est bien de savoir que nous avons en fait des outils fondés sur des données probantes qui peuvent réellement le faire. C'est rassurant, c'est excitant. Et donc il s'agit maintenant de diffuser cette information dans le monde, mais aussi d'être capable de le faire correctement. Je pense que c'est vraiment important. Autre chose, je dirais simplement, écoutez, n'oubliez pas, je pense que notre travail est de ne pas manquer les mauvaises choses. Prenez le temps de mettre en place des processus avec vos collègues. d'avoir un cadre vraiment clair pour prendre des décisions sur le dépistage du risque accru de pathologies graves, parce que quand vous trouverez ces choses, vous serez vraiment heureux qu'elles aient atterri sur votre bureau et que vous ayez un process pour les reconnaître. D'accord, merci. Et avez-vous une recommandation, comme un podcast, un livre, ou quelque chose qui a attiré votre attention récemment ? Un lien avec la clinique thérapie ? Non, la première chose qui vous vient à l'esprit. On a parlé de cette idée des influences descendantes et ascendantes que nous vivons. Et je trouve ce monde vraiment, vraiment fascinant. Et c'est un peu comme si je vous partageais la philosophie derrière ce concept. Alors... Il y a eu des livres vraiment merveilleux au cours des deux dernières années qui ont été écrits sur ce concept, des lectures révélatrices qui pour moi ont changé ma façon de me voir et de voir le monde, sans parler de ma façon de pratiquer. Ils ne sont pas écrits sur la douleur, mais ils sont écrits sur le type d'évolution en neurosciences, sur la compréhension du fonctionnement du cerveau. Et donc je ne serais que trop recommandée aux gens de lire The Healing Spring de Mark Sam et La Machine Experience d'Andy Clark. Et si vous vous sentez exceptionnellement curieux, le manuel d'inférence active de FruitsTemps. Ok, je vais ajouter les références dans la description de l'épisode. Merci. On est vraiment heureux de vous retrouver à La Réunion, donc si vous êtes intéressés par la formation dont on vient de vous parler, eh bien n'hésitez pas à vous inscrire, il reste encore quelques places. et participer à ce grand voyage vers la douleur. J'ai hâte de contribuer positivement à améliorer le parcours clinique des patients et j'ai hâte de revenir à La Réunion à nouveau. Ça y est, c'est fini. Merci d'être resté jusque-là. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le commenter sur Spotify ou votre appli de podcast préférée. Vous pouvez aussi le partager autour de vous et vous abonner pour ne manquer aucun nouvel épisode. On se retrouve !

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Description

Bienvenue sur Physio Formation Podcast,

Votre nouveau rendez-vous sonore où la passion et la formation en kinésithérapie se rencontrent.


Découvrez pour ce 6e épisode Dr. Mervyn Travers, Kinésithérapeute, préparateur physique, docteur en Sciences du sport et enseignant en formation universitaire et continue pour les kinésithérapeutes en Australie et au Danemark.


Dans cet épisode, il nous parle de son cours 'Pain Unstuck' et de quelques papiers qui ont révolutionné sa vision et également sa pratique de la kinésithérapie.

Merv dispensera son cours du 6 au 7 février prochain à La Réunion ! Il reste des places 😀

La formation est prise en charge en DPC et en FIF-PL - possible de régler en plusieurs fois :)

Retrouvez l'ensemble de notre catalogue ici !

Bonne écoute :)

Ressources partagées dans l'épisode - Articles scientifiques

  • International Framework for Red Flags for Potential Serious Spinal Pathologies (Finucane et al., 2020)

  • Effect of Graded Sensorimotor Retraining on Pain Intensity in Patients With Chronic Low Back Pain: A Randomized Clinical Trial (Bagg et al., 2022) - RESOLVE trial

  • Fit for Purpose Model: Conceptualizing and Managing Chronic Nonspecific Low Back Pain as an Information Problem (Wand et al., 2022)

  • Effect of Pain Reprocessing Therapy vs Placebo and Usual Care for Patients With Chronic Back Pain: A Randomized Clinical Trial (Ashar et al., 2022)

  • Prevalence of and Screening for Serious Spinal Pathology in Patients Presenting to Primary Care Settings With Acute Low Back Pain (Henschke et al., 2009)

Ressources partagées dans l'épisode - Livre

  • The Hidden Spring - Mark Solms

  • The Experience Machine - Andy Clark

  • Active Inference: The Free Energy Principle in Mind, Brain, and Behavior - Karl Friston & Thomas Parr

  • Cauda Equina Syndrome - Tom Jesson and Rob Tyer



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur PhysioFormation Podcast, les rendez-vous incontournables pour tous les passionnés de kinésithérapie et de formation. Je suis Manon Dauvergne, kinésithérapeute et doctorante grâce au soutien de PhysioFormation, et dans chaque épisode, nous plongerons dans l'univers de nos formateurs pour découvrir leur parcours, leur état d'esprit et les rencontres professionnelles qui les ont marquées. Avant de commencer, petit disclaimer, les informations partagées dans ce podcast sont destinées à fournir des perspectives générales et ne remplacent pas un bilan plus approfondi. Si vous êtes professionnel de la santé, nous vous encourageons à approfondir vos connaissances par des formations spécialisées dans ce domaine. Alors, installez-vous confortablement, prenez votre meilleur café, matcha ou thé, branchez vos écouteurs ou votre enceinte et c'est parti ! Aujourd'hui, nous sommes avec Mervyn Travers. Si vous ne le connaissez pas, Mervyn Travers est l'un de nos enseignants à notre... compagnie de formation, de physiopharmation. Alors Merve, comment ça va ? Et pour ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter s'il te plaît ? Je m'appelle Merve, je suis physiothérapeute, j'ai été formée en Irlande, mais je vis et je travaille en Australie depuis les 15 ou 16 dernières années. Je continue à travailler cliniquement, à m'occuper de patients souffrant de douleurs complexes. et persistante et je continue de travailler et d'enseigner dans trois universités différentes. Donc j'enseigne à l'université de Notre-Dame en Australie, j'enseigne à l'université de Curtin ici à Perth et j'enseigne également dans le cadre d'un programme de master en physiologie à l'université d'Halborg au Danemark. Donc entre la pratique clinique, l'enseignement et la recherche, je suis un peu occupée. Je dirais que mon domaine de prédilection c'est la douleur chronique. persistante, mais aussi la manière dont on va ramener ces personnes à faire de l'exercice et à redevenir actives physiquement. Ok, merci, je te remercie. Et si je me souviens bien, tu es aussi papa ? Oui, effectivement. Oui, c'est un travail à temps plein. Oui, d'ailleurs, ça doit expliquer pourquoi j'ai tant de cheveux gris. Mais oui, effectivement, j'ai une merveilleuse famille ici en Australie et j'ai beaucoup, beaucoup de chance. C'est toujours la priorité, mais il y a beaucoup de travail aussi à côté. Ok, merci, Merve. Est-ce que peut-être tu pourrais décrire les deux cours que tu vas donner avec nous cette année à la Réunion ? Oui, bien sûr. Donc, le premier cours, c'est un cours de préparation physique. qui va consister à enseigner aux kinésithérapeutes et aux professionnels de la réadaptation physique comment amener les personnes d'abord à faire de l'exercice. Donc du point de départ où quelqu'un met les pieds au gymnase pour la première fois jusqu'à un niveau beaucoup plus avancé avec par exemple la course, la réhabilitation, le saut, l'atterrissage. Donc par exemple des patients qui veulent recommencer à jouer au football ou au tennis. du trial ou plus importe. Je pense que ça reflète mon parcours parce que je suis physio, mais je suis aussi préparateur physique. Je travaille donc dans les deux domaines depuis longtemps et j'ai toujours beaucoup de plaisir à présenter ce cours à La Réunion et c'est vraiment orienté pratique. Donc vraiment, il y a beaucoup de temps passé en gymnase à faire des exercices, à écrire des programmes et à trouver comment rédiger un programme sûr et efficace. Donc l'accent est mis sur la façon dont on peut le faire en toute sécurité, de manière experte et efficace, mais aussi rapidement parce qu'en clinique, on a peu de temps et peu de ressources. Donc on n'a pas le luxe de pouvoir s'asseoir pendant deux heures et d'élaborer un programme. Du coup, clairement, l'idée c'est de s'asseoir et travailler sur quelque chose très rapidement, en deux minutes à la fin d'une consultation. Et pour la première fois à la Réunion, le second cours que je donne, c'est Pain and Stuck. Et cette fois, ça reflète vraiment l'aspect de ma carrière qui consiste à aider les patients qui ont une douleur persistante ou chronique et comment on va fusionner les connaissances que l'on a sur les sciences de la douleur et les connaissances que l'on a sur la réadaptation de l'exercice. Dans une espèce de cadre utile, on va pouvoir apporter à nos patients. Vous savez, par exemple, j'ai mal au dos depuis 10 ans, je ne peux pas me pencher, je ne peux pas ramasser des choses, mais je veux pouvoir aller à la salle de sport. ou courir ou faire ce genre de choses. Et bien comment on peut combler ce fossé ? Quels sont les meilleurs types de méthodes de traitement ? quelles sont les meilleures preuves qui existent, quel est le cadre et l'approche que nous pouvons utiliser en nous basant sur les meilleures données probantes pour nos patients. Et ce qui est vraiment important pour moi, ça veut dire savoir comment repérer les patients qui viennent et qui disent ok, j'ai mal aux deux Vous savez, on est arrivé à ce monde maintenant où tout le monde pense que la douleur n'est pas spécifique. Mais malheureusement, il y a beaucoup de pathologies graves qui peuvent se produire. Donc parfois, vous êtes la première personne à remarquer que le mal de dos de cette personne pourrait être causé par quelque chose de sinistre ou de méchant, ou même qui pourrait mettre sa vie en danger. Et donc, une grande partie de mon temps, quand je vois des patients, je donne un deuxième avis et j'aide d'autres cliniciens avec leur part. Et donc, avec ça, je suis toujours à l'affût de cette idée. Avant de nous manquer quelque chose, y a-t-il quelque chose de vraiment important ici ? Une pathologie grave ? spécifiques qui pourraient être à l'origine de cela. Et donc ce dont je parle dans ce cours, ce sont des choses comme et ce sont des choses avec lesquelles j'ai d'ailleurs interagi dans mon cabinet la dernière année à plusieurs reprises. Donc par exemple, est-ce que les maux de dos pourraient être causés par quelque chose comme un cancer, une infection, une maladie rhumatologique, par exemple un syndrome de la queue de cheval ? Et pour être honnête, J'en ai eu un il y a trois ou quatre semaines. Et il y a cette idée comme quoi ces choses sont vraiment rares, mais en fait quand vous regardez et que vous voyez des patients qui ont de la douleur depuis longtemps et que vous cherchez vraiment ces choses, et bien vous les trouvez. Et donc je mettrais aussi la douleur neuropathique là-dedans. Ce cours donc met l'accent sur la façon de faire, ou du moins de dépister un risque accru de ces facteurs. Et si une personne présente un risque accru d'avoir ces facteurs, et bien que faisons-nous ? à ce sujet. Et c'est là que tout commence, parce que c'est bien beau d'avoir, vous savez, d'excellentes techniques de traitement, merveilleuses techniques d'entretien ou quoi que ce soit, mais la première chose, je pense, de notre travail, et notre travail le plus important, c'est de ne pas manquer les mauvaises choses. Merci, c'était vraiment très clair. Alors, comme tu disais, ça va être la première fois que tu enseignes ce cours à La Réunion, donc peut-être... Pouvons-nous aller plus loin dans la présentation de ce cours ? Par exemple, vous avez abordé les pathologies graves de la colonne vertébrale. Est-ce qu'on peut aller un peu plus loin à ce sujet ? Oui, bien sûr. J'essaie donc d'aller un petit peu plus loin dans cette idée de pathologie grave qui se manifesterait par de la douleur, notamment quand les patients franchissent la porte de notre cabinet. Par exemple, j'ai mal au genou, j'ai mal au dos, j'ai mal à la hanche. On est d'accord, ça peut être beaucoup de choses. Il peut s'agir, malheureusement, d'une poignée de choses très graves. Des choses qui peuvent vraiment mettre la vie de la personne en danger ou entraîner une invalidité assez grave. Le problème que l'on a, alors je ne sais pas comment c'était en France, mais pour moi, dans ma formation de kinesthérapeute, dans mon premier cycle en Irlande, mais aussi dans mes études de troisième cycle en Australie, on évoque les drapeaux rouges et la nécessité de poser des questions aux gens. Le problème, c'est lorsque vous regardez différents drapeaux rouges, aucun d'entre eux n'est vraiment diagnostique de quoi que ce soit. Et il y en a tellement. Je veux dire, vous pouvez demander 50 drapeaux rouges et quelqu'un pourrait dire oui à celui-là et oui à celui-là. Et puis, qu'est-ce que je fais avec chacun d'entre eux ? Donc, c'est vraiment délicat. Il y a un très beau cadre international qui a été publié dans le JOSP. Je crois que c'était Laura Finucane qui était l'une des auteurs principales de ce document. C'est un très bon cadre qui aide les cliniciens à prendre des décisions. Déjà, il faut reconnaître que nous n'avons jamais une certitude à 100% sur ces choses, parce que c'est un espace délicat. Mais est-ce qu'on pourrait mettre en place, vous savez, un cadre de décision raisonnable pour essayer de dépister au moins un risque accu de pathologie grave ? Et donc peut-être le mieux, c'est de montrer cela en action. D'ailleurs, pour vous présenter ça, j'ai reçu un appel il y a quelques semaines d'une amie et collègue à moi. Elle avait un patient devant elle et nous avions eu une conversation quelques semaines avant à propos du syndrome de la queue de cheval et les manifestations cliniques que l'on peut avoir. Alors, elle m'a appelé et me dit j'ai un patient ici et je crois que ça ressemble beaucoup à un syndrome de la queue de cheval Je lui ai dit ok, dis-moi en plus Elle lui avait déjà passé quelques questions sur ce qui s'était passé. C'était un jeune homme, 19 ou 20 ans. Il était allé à la salle de sport pour la première fois. Il avait soulevé beaucoup de choses qui étaient vraiment lourdes, avec des mouvements qu'il ne connaissait pas. Il s'est réveillé avec un peu de mal de dos, mais pas un mal de dos grave, mais il a remarqué qu'il devait faire beaucoup plus d'efforts pour aller aux toilettes. Il m'a dit qu'après avoir eu une conversation avec moi à ce sujet au cours des semaines précédentes, ça a commencé à l'alarmer. Donc son radar s'est un petit peu activé. D'ailleurs, dans le passé, elle aurait peut-être simplement dit Et au fait, est-ce qu'il y a eu un changement au niveau de votre vessie, de votre fonction intestinale ? Et d'ailleurs presque tous les patients disent non, non, il n'y a pas de souci Sauf qu'elle, il y avait assez de choses dans l'histoire pour qu'elle s'inquiète. Et c'est ainsi qu'on a parlé ensemble. Elle avait mis en place un processus et le processus c'était une pause. Faites un pas de côté, appelez quelqu'un, appelez quelqu'un d'autre si vous êtes inquiet. Alors elle m'a appelé, j'ai dit bah ok, ce à quoi nous devons penser ici, ce sont des signes sensoriels et moteurs liés à la mixtion et des signes sensoriels et moteurs liés à la défécation ou alors des signes sensoriels d'altération au niveau de la zone liée à l'exonération des selles. Et donc pour s'en souvenir, il faut penser à la zone de la peau qui se fait en contact avec la selle si jamais on montait à cheval. Donc ici aussi, il faudrait rechercher des signes sensoriels émoteurs sur la fonction sexuelle. Donc elle était un peu en quête et se questionnait sur la nécessité de l'envoyer voir un médecin. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Je lui ai conseillé de poser quelques questions sur les signes du coup que l'on recherchait. Est-ce que vous avez la même envie d'aller aux toilettes ? Non, je ne vais pas bien. Quand vous y allez, est-ce que vous sentez que c'est la même sensation de vidange ou est-ce que vous avez le même sentiment de vider ? Non. Ok. Pour aller à la salle, est-ce que c'est la même chose à propos du sentiment d'urgence et la besoin de se vider et la volonté de pousser ? Mais je lui ai aussi posé des questions sur la sensation dans la zone de la selle, qui m'a dit d'être normale, mais je l'ai ensuite interrogé sur la fonction sexuelle, et il a décrit une incapacité ou une difficulté, du moins, à obtenir et maintenir une érection, ce qui était inhabituel. Et l'essentiel, c'est surtout que ces changements ont été rapides et inhabituels pour lui. Un changement rapide par rapport à la ligne de base. Et donc pour moi, je me suis dit, ok, tout de suite, c'est un cas, je soupçonne un syndrome de la queue de cheval, et nous ne saurons pas si c'est vraiment ça ou pas, jusqu'à ce qu'il passe une IRM ou des tests qui vont valider cette hypothèse. Mais c'est une situation qui doit être envoyée aux urgences. Il s'agit donc d'une référence en urgence, absolument. Mais vous savez, le fait est que son processus de penser à partir de notre conversation et de voir ce patient ensemble, eh bien ça a changé la donne, n'est-ce pas ? Ça va être, ok, il se passe quelque chose ici, est-ce que je l'envoie chez son médecin ? Comment est-ce que je sais qu'il faut l'envoyer aux urgences maintenant ? Et c'est comme ça qu'elle a rédigé son rapport. Il a eu ce bilan, il s'est rendu aux urgences, il a remis aux infirmières, et bien il est allé directement en consultation neurochirurgicale. Donc l'élément clé ici, c'est que vous avez un processus, il n'y a pas qu'un seul signe, vous savez, ce n'est pas un seul drapeau rouge, mais ce que j'espère à travers cet exemple, c'est plutôt... toutes les différentes questions qu'on a posées, qui dépeint une sorte d'image du syndrome, plutôt qu'un changement dans la vessie, qui est un peu vague, et votre patient va peut-être vous répondre non. Donc l'élément clé est, est-ce qu'en tant que clinicien, on a un processus de dépistage approprié ? Est-ce que l'on sait, est-ce que l'on regarde quels signes et symptômes recherchons-nous ? Est-ce qu'on a un filet de sécurité ? Est-ce que nos patients reçoivent le niveau de soins ? appropriés, afin qu'ils sachent quels symptômes ils doivent surveiller, est-ce qu'on arrive à élaborer ce que devrait être le plan d'action, qui devrait-il aller voir et dans quel délai. Et là c'était vraiment important parce qu'il s'agissait d'une visite aux urgences, c'était pas aller voir votre médecin la semaine prochaine, c'est nous avons besoin que vous alliez aux urgences dès maintenant, car on n'a pas beaucoup de temps avant que les dommages ne soient permanents. Donc je pense que le problème avec les drapeaux rouges... c'est de comprendre que même s'ils sont rares, pour ce genre de pathologie plus grave, nous avons la responsabilité en tant que professionnels de santé, lors de notre consultation initiale, de dépister un risque accru, mais aussi de garder un œil vigilant au fur et à mesure que nous progressons avec nos patients. S'ils ne s'améliorent pas, s'ils développent de nouveaux symptômes, il faut indiquer ce qu'il faut faire et les délais impliqués. Et vous savez, une des choses qui est vraiment importante là-bas, et c'est ce que cet ami kinesthérapeute à moi a fait, Elle est très expérimentée, elle est bien informée. Elle s'est arrêtée à demander une seconde fois à quelqu'un. Et c'est, vous savez, quand j'enseigne, même à l'université, ou j'enseigne à d'autres physiothérapeutes comme je le fais depuis près de 20 ans, j'ai beaucoup de cheveux gris. Et donc, vous savez, je pense que cela choque parfois certains jeunes physios dans la salle. Quand je dis que j'ai un patient comme ça, je m'arrête, je fais une pause, et j'appelle un de mes collègues. C'est une façon de pratiquer, de demander, de demander à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas un signe que je ne sais pas. Ce n'est pas que ce n'est pas grave. C'est en fait préférer et encourager. Ce n'est pas comme si vous n'étiez pas sûr et que vous demandiez à quelqu'un d'autre. Si vous pensez que c'est possible, demandez un second avis. Vous demandez à quelqu'un d'autre. Comme ça, vous avez deux paires d'yeux dans le problème. Vous pouvez clarifier votre pensée et vous donner un moment pour faire une pause. Je pense que cela surprend souvent des jeunes praticiens, parce que très souvent, quand on s'assoit dans notre pièce avec notre patient, Et nous, on a cette espèce de pression, comme si on devrait tout savoir. Mais c'est OK de demander. Tout ne devrait pas reposer sur nous-mêmes. Ça devrait faire partie de notre processus, et surtout, ça devrait être documenté. Donc, dans son cas, elle a pu documenter les questions qu'elle lui a posées, documenter le fait qu'elle m'a contactée pour avoir un second avis à ce sujet. Donc, on a fait le parcours tous les deux ensemble. Elle a écrit un rapport qui indiquait où aller, quoi faire, dans quel laps de temps, et qu'elle l'envoyait. avec ce rapport. Donc, il ne s'agit pas seulement de se couvrir légalement, mais simplement aussi d'apporter une meilleure chose à notre patient. Et ça risque de nous arriver. Donc, il faut savoir comment on dépiste un risque accru de cancer ou un risque accru de fracture ou alors de risque de douleur neuropathique. C'est une grande partie de ce cours. Il faut qu'on commence par là parce que, vous savez, quand on est dans un projet de recherche, on recrute des gens pour des douleurs lombaires. Et donc, on veut faire un grand essai randomisé, contrôlé sur des personnes souffrant de lombarie. La première chose que nous faisons, c'est de dépister et de voir n'importe laquelle de ces personnes que nous pensions avoir un risque de pathologie grave et qui disait Ok, nous allons tous les enlever parce que d'un point de vue scientifique, ça change le résultat de l'étude. Mais cliniquement, c'est exactement le même processus. Quand les gens franchissent la porte, est-ce que je suis capable de faire un dépistage de ce type de pathologie ? Et donc à partir de là, et dans le cadre de ce cours, une fois que nous avons en quelque sorte acquis les connaissances et le processus, eh bien on sait qu'on n'est pas dans la situation de ces pathologies graves. Quel traitement allons-nous faire maintenant ? Merci, c'est tellement intéressant. Quand je t'écoute, je me souviens d'une phrase que je partage aussi en formation, c'est quand vous vous doutez sur quelque chose, en général c'est qu'il y a quelque chose. Et si vous ressentez le besoin de demander de l'aide, pour avoir confiance en vous, essayez d'avoir confiance en vous-même. Peut-être que ce n'est pas la présentation générale habituelle de la pathologie. Donc parfois, il s'agit simplement d'une présentation différente d'une pathologie simple. Mais parfois, à bien des reprises, c'est autre chose. Et ça peut être plus grave. Donc, juste pour le rappeler, je pense que vous insistez très bien sur... C'est OK de douter. Et le doute, il faut vraiment faire attention. Peut-être que ça peut être un petit détail, peut-être que votre cerveau reconnaît simplement un modèle, reconnaît une pathologie, mais parfois il n'y a pas de mal à demander, demander de l'aide juste pour être sûr. Et comme vous le dites, documente. Il suffit de prendre une pause. penser au processus. Donc effectivement c'est un très bon article, je l'ai lu pour préparer l'interview et il est vraiment super bien. Oui, c'est l'un des excellents documents qui aident à guider les cliniciens dans leur pratique, ce cadre international pour les drapeaux rouges. Je veux dire, je ne l'ai pas écrit, je ne suis pas aussi intelligent, mais je suis très heureux de le lire et de l'appliquer dans ma pratique. Mais en plus de ce que vous dites Manon, le fait d'avoir ce doute est en quelque sorte Vous savez, votre instinct qui vous dit que quelque chose ne va pas tout à fait ici et d'être prêt à demander à quelqu'un d'autre, c'est vraiment un élément important à comprendre. Les gens disent c'est rare Il y a eu une étude faite à Sydney en 2009 par Nick Enskey où ils ont examiné entre 1200 et 1300 patients qui se présentaient en soins primaires. Et ils ont essayé de voir quel était le pourcentage de chance qu'une personne ait l'une de ces pathologies graves, lorsqu'elle se présentait avec des douleurs lombaires. Ils ont eu un peu moins de 1%. Et donc dans cette cohorte, je pense qu'ils n'avaient pas de cancer. Ils ont eu une poignée de fractures et une ou deux autres choses. Et puis vous vous dites, ok, bon, c'est vrai que c'est vraiment rare, donc je n'ai pas besoin de m'en soucier. Et en fait, non, parce que les conséquences de cela sont si similaires. Par exemple, pour ce jeune homme, ça aurait été très grave. Si on manque cela, ça va devenir vraiment critique, parce que comme des choses comme le syndrome de la queue de cheval, si... faites un bilan sur quelqu'un, cela peut revenir négatif. Mais ça questionne sur le processus. Il y a un livre merveilleux de Tom Jensen et Rob Thayer, c'est ce que l'on appelle le syndrome de la queue de cheval. C'est comme ça qu'on l'appelle. Et il parle de processus correct. Et c'est ce dont j'étais vraiment content. Par exemple, l'exemple que j'ai donné pour cette collègue, son processus était vraiment correct. Elle avait ce doute. Elle a vu un peu plus de clarté lorsqu'elle a exposé ça avec quelqu'un d'autre qu'elle avait l'impression de connaître. Et on a traversé ça ensemble. Elle a documenté l'orientation qu'elle voulait faire. Elle s'est couverte, elle a fait un filet de sécurité, elle a donné les bons conseils. Tout son processus était correct. Et donc, que ce patient revienne positif ou négatif, vous avez tout fait correctement. Et sachez que je n'ai jamais eu un patient qui m'a dit, vous savez Merv, vous avez été trop minutieux. essayez de vous mettre à la place de ce patient. Préfériez-vous que le thérapeute s'assoie sur ce doute, n'en fasse rien, et que finalement ça s'avère être un problème ? Ou alors préférez-vous que Manon par exemple, s'exprime calmement, regardez vous avez ces symptômes, j'ai besoin de les explorer un peu plus en profondeur. Peut-être devons-nous faire un test ou demander à quelqu'un d'autre juste pour être sûr ? Je veux dire, comment peuvent-ils ne pas apprécier l'authenticité, le soin et le professionnalisme dont vous êtes ? Vous avez fait preuve ? Je pense que le problème, c'est qu'avec certaines personnes, elles pensent qu'en disant écoutez, je ne suis pas sûre que ce soit un élément, etc. Je ne sais pas si c'est un manque de connaissance, une sorte de faiblesse, mais je pense qu'être capable d'exprimer ce doute, de l'explorer et de montrer une véritable attention, et bien finalement, c'est le signe d'un clinicien vraiment compétent. J'adore ce que vous dites parce que la communication, je pense, c'est une grande partie de la façon dont nous traitons les gens. Et l'exemple que vous avez cité, c'est vraiment, ok, je vais aller de l'avant et faire un examen plus ciblé de votre problème. Et vous, comme vous le dites, il est crucial de choisir le bon récit pour la personne qui est située en face de nous. Et parfois, effectivement, c'est délicat. Oui, bien sûr. Et dans le groupe, dans la classe... on va examiner comment on va naviguer dans ces conversations. D'ailleurs, vous savez, je n'avais jamais rencontré ce patient avant. Et comment on fait pour poser des questions sur la fonction sexuelle à des personnes qu'on n'a jamais vues ? Ça pourrait être tabou, bien sûr. Ça pourrait être une conversation difficile. Mais bien sûr, la façon dont vous l'abordez, pourquoi et comment vous posez ces questions, c'est aussi important que les questions que vous posez. Je pense que le problème, c'est que pour de nombreux cliniciens, ils posent des questions sur des signaux d'alarme. Ils ne sont pas vraiment sûrs de ce qu'ils font des réponses à ces questions. On leur pose probablement la question d'une manière qui invite une réponse qui les rejette. Par exemple, est-ce qu'il y a eu des changements dans la fonction de la vessie ? Non, non, ce n'est pas vraiment bien posé cette question. Merci Merv, c'est super intéressant. Et je vais ajouter dans la description de l'épisode toutes les références que vous avez mentionnées. Parce que je pense que parfois c'est utile de la voir juste pour jeter un coup d'œil. Et parfois je réfléchis et je me dis oui, lire la source c'est toujours une bonne idée. Mais comme vous le dites, en tant que clinicien, parfois on n'a pas le temps. Et j'apprécie vraiment l'aspect pratique que vous avez en ce qui concerne la vie déclinée, parce que vous êtes conscient qu'on n'a pas beaucoup de temps pour s'asseoir et réfléchir à une situation pendant une heure. On doit réfléchir rapidement, qu'est-ce que je peux faire maintenant et rapidement. J'apprécie vraiment votre vision à ce sujet. J'ai l'impression que votre cours, le cours Pain Unstuck, va nous permettre de découvrir un examen rapide et efficace pour écarter la pathologie grave. Donc je ne peux qu'inviter tout le monde à venir se former avec toi. On va passer la première matinée à parcourir tout ça. Vous avez raison, il s'agit de savoir prendre des décisions pratiques. Les connaissances théoriques sont merveilleuses, on doit avoir une base, mais vous pouvez lire un million d'articles sur ces choses. Mais si vous êtes toujours paralysé dans votre prise de décision, peut-être que ce n'est pas si utile. Donc je suis d'accord. Les gens ont besoin d'informations, mais ils ont aussi besoin de cadres et de processus utiles qui vont guider leur pratique. Complètement. J'ai l'impression qu'en tant qu'entraîneur et préparateur physique, je suis presque sûre que vous n'allez pas juste parler... dans votre traitement et que vous allez leur proposer une partie active. Est-ce que j'ai raison ? Oui, bien sûr. Alors, on a tous nos préjugés et c'est vrai que mes préjugés, c'est toujours d'essayer de faire bouger les gens si je peux. D'ailleurs, c'est drôle de voir comment notre pratique clinique reflète en quelque sorte qui nous sommes personnellement. Oui, et moi, parfois, je me demande, avec les patients qui expérimentent des maux de dos et des maux de dos chroniques, par exemple, il est vraiment difficile d'implémenter le composant actif. Donc, pourrions-nous décrire un peu comment vous allez y arriver ? Vous parlez du pont. Alors, comment pouvons-nous construire un pont en tant que thérapeute ? C'est vraiment une bonne question. L'idée qu'on a de l'exercice, que l'exercice est bon pour tout le monde, ou que c'est un traitement efficace contre la douleur, Qu'en est-il de ce patient qui a eu 10 ans de maux de dos et vous ne pouvez pas simplement lui faire faire des soulevés de terre parce que les soulevés de terre sont bons pour la douleur ? Si on regarde les données, si on regarde les grandes revues systématiques et les études les mieux faites qui sont faites dans ce domaine, l'exercice n'est pas toujours un excellent traitement contre la douleur. Ce n'est pas un traitement très efficace pour la douleur. C'est un peu difficile en tant que kinesthérapeute à accepter. Et bien sûr, on peut se cacher derrière, oui, ça a d'autres avantages pour la santé, etc. Ok, très bien, mais c'est un argument secondaire. L'un des défis que l'on a, et je pense que Lynn Woods a fait beaucoup de travail dans ce domaine, si vous regardez les études sur la lombalgie, notamment les essais randomisés contrôlés qui étudient les exercices, et la lombardie, déjà ils commencent tous de la même manière. Le mal de dos est un gros problème, l'OMS évalue la prévalence assez haute, le mal de dos est un phénomène biopsychosocial, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe dans les tissus. Donc chaque article est un peu comme ça. Donc il y a cette reconnaissance qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe dans les tissus, et puis après... On a dit qu'on voulait voir si on devient plus fort, si on devient par exemple plus flexible ou quelque chose à propos des tissus. Est-ce que lorsqu'on change ça au cours de l'étude, ça va influencer la douleur ? Je me dis, ça n'a aucun sens parce que ce que vous venez de dire, c'est qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe tout le temps dans les tissus. Donc on a cette déconnexion. Quand vous allez dans la section méthode et... La raison pour laquelle ils ont raison de choisir leur intervention, qu'il s'agisse d'un entraînement résistant, d'un entraînement aérobique ou autre, généralement ce n'est pas toujours très bien décrit, et c'est très lié au mécanisme basé sur les tissus. Donc il n'est probablement pas surprenant de dire qu'il s'agit d'un phénomène qui concerne la personne dans son ensemble, sa société, sa psychologie, et finalement tous ces éléments inséparables de cette personne entière. C'est pas très surprenant qu'avec cette concentration tritissulaire, l'exercice n'ait pas énormément aidé. Donc il y a probablement une meilleure façon de faire. Et j'ai beaucoup de chance avec mes amis et collègues, parce qu'on dit que vous devenez la moyenne de ceux-ci, des personnes que vous entourez. Et j'ai vraiment la chance de m'asseoir à côté de gens très très intelligents. Ils ont mis au point un cadre appelé Fit for Purpose Model qui consiste à aider cette personne qui souffre de lombabilie, par exemple, à comprendre que son corps est capable et qu'il est adapté à ses besoins. Et non seulement ce n'est pas grave, mais surtout que c'est bénéfique pour eux de bouger. Et l'idée est qu'il ne s'agit pas seulement de prendre un homme avec un mal de dos et de faire, disons, des soulevés de terre. En fait, ça se passe bien. Il y a un espèce d'aspect cognitivo-comportemental à leur douleur. Il y a donc un élément éducatif où ils doivent... comprendre qu'il est sûr et utile de bouger. Et c'est très bien. Je ne suis pas un très grand défenseur de s'asseoir et de parler à quelqu'un de sa douleur. Je pense que c'est par l'expérience que nous apprenons le mieux. Et j'y reviendrai. Et donc, l'accent est mis sur l'idée de l'apprentissage par l'expérience plutôt que par les conférences didactiques sur la neurobiologie pour les patients. Mais l'un des piliers principaux de ce cadre est, vous savez, la compréhension qu'il est sûr et utile de bouger. Nous savons aussi qu'à l'intérieur d'un corps, les personnes qui souffrent depuis longtemps, elles sentent le corps différent. Ce n'est pas un sentiment émotionnel, c'est la façon dont ils perçoivent leur corps. Vous savez, on voit ceci, nous avons tous vu ces patients qui disent regardez, mon dos est tordu, ils peuvent se tenir dans un miroir et regarder, je suis droit mais mon dos est tordu, mon genou semble plus gros que l'autre par exemple. Il y a beaucoup de choses dans la perception corporelle. Ça s'appuie fortement sur beaucoup de travail effectué par l'un de mes amis, mentors et collègues, Ben Hogan. Mais une partie de ce cadre consiste à aider la personne à sentir que son corps est en sécurité et utile pour bouger. Donc restaurer comment le corps se sent, comment se sent cette personne. Ensuite, il s'agit de la façon dont ils perçoivent les stimuli nocifs et non nocifs. Ensuite, le troisième, donc si on résume, le premier pilier c'est la compréhension, le second c'est la perception corporelle, alors comment se sent-il ? Et donc la troisième, c'est qu'ils en font de l'expérience. C'est là qu'intervient l'expérimentation du mouvement. Et si vous regardez les gens qui ont fait de la thérapie fonctionnelle cognitive, donc la CFT, ils ont beaucoup d'expériences de mouvement. Donc essayez de modifier et de changer la façon dont la personne bouge d'une manière ou d'une autre pour voir si nous pouvons la faire bouger d'une manière qui fait moins mal. Et si c'est le cas, alors ils peuvent vraiment faire l'expérience. Plutôt que s'entendre dire écoute Manon, tes disques vont bien, ton dos devrait bien aller Faire l'expérience que vous pouvez faire quelque chose que vous ne pensiez pas pouvoir faire est une chose beaucoup plus puissante que juste la parole. Et une fois qu'ils ont fait cela, vous pouvez commencer à élaborer un programme de réadaptation physique autour de ces expériences de mouvement, de leur compréhension, de leur corps, de la façon dont ils perçoivent le corps. Une grande partie de ce cours consiste donc à utiliser le Fit for Propose modèle pour aider les cliniciens à naviguer dans certaines conversations sur la douleur. Mais au-delà de ça, ça va aussi entraîner la perception corporelle. Comment évaluer et entraîner les aspects de la perception corporelle ? Comment on restaure cette sensation normale de leur corps ? Comment expérimentons-nous le mouvement et l'exercice ? Et à partir de là, comment on va pouvoir construire un programme d'exercice qui intègre toutes ces composantes, plutôt que de se contenter, comme je disais, je vais faire des répétitions et des séries, je vais finalement décrire un programme et de dire à la personne d'y aller, et de le faire correctement. C'est plus que ça, il s'agit de comprendre la personne, ses besoins, où elle en est cliniquement. comment fonctionne sa douleur. Essayer de comprendre leur perception corporelle et toutes les altérations qui peuvent se produire à ce niveau-là. Je serais vraiment contente de vous expliquer ensuite comment on élabore un programme d'exercice autour de cela. Tout ce que je vous explique est basé sur cet essai randomisé contrôlé qui a été l'essai RESOLVE, Matbag, qui encore une fois est un collègue et ami à l'université avec moi, c'était un essai randomisé contrôlé de, je pense, 270 patients près de l'ombalgie où ils ont comparé cette approche fit for purpose model avec un placebo très crédible. Et c'est vraiment important parce que très souvent, on verra en tonithérapie un traitement A contre un traitement B et souvent, la conclusion est qu'aucun des deux ne surpasse l'autre et que donc, on peut faire les deux. Mais finalement, c'est un peu ni l'un ni l'autre. Il est possible qu'aucun des deux ne soit utile du tout. Mais si vous pouvez comparer correctement votre traitement, Ce qu'ils ont fait avec une placebo vraiment crédible, les personnes du groupe témoin ont pensé qu'ils recevaient un traitement utile. Ils ont reçu le même nombre d'heures de soins, la même quantité d'attention de la part du même clinicien, donc tout égal dans les deux groupes. Ce traitement a permis une amélioration substantielle et durable de la douleur et de l'invalidité pendant un an pour les patients qui souffraient de l'ombalgie chronique. C'est vraiment la première fois, c'est vraiment la toute première fois, à ma connaissance, qu'on a un vaste... et cliniquement effet significatif. Une amélioration soutenue de la douleur et de l'invalidité chez les patients qui souffrent de l'ombalgie chronique par rapport à un placebo. Ce que ça veut dire, c'est qu'il y a vraiment quelque chose dans ce traitement qui fonctionne. Vous savez, la manière dont on l'apprend dans la pratique fondée sur les preuves, si vos patients changent, il y a déjà l'histoire naturelle et une régression à la moyenne qui se fait naturellement. Et avec ce traitement, on a maintenant des preuves qu'il y a des choses dedans, une composante supplémentaire qui permet au traitement d'être efficace, actif. Et c'est drôle parce qu'on boucle un peu la boucle. Tu m'avais interrogé sur les traitements actifs. Eh bien pour moi, un traitement actif, c'est un traitement qui a un avantage au-delà de tout. Sans douleur, sans les effets négatifs. Un traitement actif, pour moi, n'a rien à voir avec le fait que l'on bouge. Est-ce que ce traitement a ou a probablement un avantage qui va au-delà de tous les aspects ? C'est-à-dire des effets non spécifiques qui sont enveloppés dans chaque traitement. Et pour autant que je le sache, c'est la première fois que ça a été montré. Donc cette étude qui a été publiée par Matt Bagg, en auteur principal, dans le JAMA, il y a environ deux ans maintenant, eh bien j'encourage tout le monde à le lire, ainsi que le modèle de Feed for the Pause. Donc pour moi, vous savez, pour en revenir à ce que vous demandiez, ce n'est pas aussi simple que de donner de l'exercice à un patient qui a des douleurs. Parce que l'exercice est bon pour la douleur, ben c'est pas vraiment le cas. Il a été démontré que l'exercice n'est pas meilleur, ou devrions-nous dire, légèrement meilleur que ne rien faire, mais pas mieux que d'autres formes de traitement. Et aucune forme d'exercice n'est meilleure qu'une autre. Et cela peut sembler très défaitiste, jusqu'à ce que vous vous rendiez compte, d'accord, c'est à cause du cadre dans lequel nous étudions cette question. Et lorsque nous appliquons cela dans un cadre qui a du sens avec notre compréhension actuelle de la douleur, il a été démontré qu'elle a un effet durable sur la douleur et l'invalidité. Ces patients ont eu 12 séances de kinesthérapie sur 18 semaines et se portaient beaucoup, beaucoup mieux au bout d'un an. Donc c'est un résultat incroyable. Et dans un essai randomivé contrôlé aussi vaste, extraordinairement bien mené, comparé à un bon placebo. Donc ici, on a un véritable effet de traitement. Donc je pense vraiment que l'avenir est brillant. Je pense que c'est une période très prometteuse en tant que clinicien. Parce que nous pouvons aider tellement de patients. Vous savez... On a maintenant une méthode de traitement, une façon de gérer que nous n'avons pas avant. Nous avons une méthode de traitement que nous n'avions pas avant. Et en tant que patient, il y a en fait un peu d'espoir là-dedans. Il y a quelque chose qui pourrait avoir un vrai effet là-dedans. Et c'est la première fois. Une période vraiment excitante. Une grande partie du cours consiste donc à savoir comment on va amener les patients dans ce voyage en utilisant ce modèle, donc Fit for Propose. Comment les aider à comprendre qu'il est sûr et utile de bouger, de soulever ? Comment travaillons-nous sur les composantes de la perception corporelle ? Et comment pouvons-nous intégrer l'expérimentation du mouvement dans le programme d'exercice ? C'est stupéfiant, Merve. Je n'ai pas eu le plaisir de lire tous les articles qui sont en lien avec l'essai Résolve, mais comme vous le dites, ça a l'air incroyable. J'ai vraiment envie d'en savoir plus sur ce qu'ils ont fait. Et surtout comment on peut l'utiliser simplement dans la pratique clinique ? C'est un peu le problème. Malheureusement, le lire seulement ne vous dit pas comment vous y prendre. Ah oui, exactement. Mais par contre, c'est un résultat terriblement excitant. Oui, je comprends. Et peut-être pourriez-vous clarifier qu'est-ce qui est différent ? Quelle est la différence entre le modèle Fit for Purpose et la kinesthérapie traditionnelle ? C'est vraiment une bonne question. Donc le modèle FIPFOP pose, par rapport à ce que l'on fait traditionnellement, eh bien, ce que je trouve très intéressant, lorsqu'on apprend des nouvelles compétences en kinesthérapie, on apprend quelque chose à faire, par exemple l'examen subjectif, l'examen objectif, peut-être à parler de la personne de la douleur pendant une minute, puis à la traiter, eh bien, comme vous savez, ce traitement... Peut-être une thérapie manuelle ou un traitement avec de l'exercice ou du dry knitting ou quoi que ce soit. Peu importe ce que c'est. Le truc avec le modèle Feed for People, c'est qu'en fait, il donne de l'espace et de la place pour de nombreux types de traitements. À condition que nous comprenions ce que nous essayons réellement d'accomplir avec. C'est vraiment ça le plus important. Donc, par exemple, si je veux que mon patient fasse de l'exercice et qu'il l'expérimente... qu'il peut faire ce mouvement qu'il ne pensait peut-être pas pouvoir faire, eh bien ce n'est pas bon. Si nous y réfléchissons, je donne à un patient un exercice qui lui fait mal. Disons, si on efface ses yeux, ça va être des squats. Voulez-vous qu'il le fasse en mordant une lanière de cuir et en pleurant ? Est-ce qu'il va vraiment avoir la preuve qu'ils vont s'améliorer ? Sont-ils vraiment en train de se rendre compte que cela va leur être utile ? Donc ce qui est vraiment important ici, c'est de comprendre ce que vous essayez d'accomplir. Et en ce qui me concerne, il y a certains leviers que nous essayons d'actionner. Et tout ça vient d'une vision un peu plus large. On va aborder en quelque sorte l'inférence active dans le cours et la façon dont cela fonctionne en termes de douleur. Mais l'idée qu'une personne ait toujours sa preuve par elle-même. Mais il y a une idée selon laquelle la personne est toujours sa propre preuve. Donc est-ce que la personne peut voir le parcours de ce qu'elle fait et où elle veut être pendant qu'elle est en train de réaliser l'exercice ? Est-ce que cela renforce l'idée qu'ils sont brisés ? ou est-ce que cela renforce l'idée qu'ils peuvent s'améliorer ? Et à l'intérieur de ça, il faut regarder comment fonctionne leur système nerveux. Regardons comment les gens qui souffrent de douleurs chroniques, et nous voyons des choses comme le rhume, hypoallergéniques, l'immunité, ils n'aiment pas les stimuli froids qui les rendent parfois douloureux. Ils sont parfois moins sensibles aux touchés légers. Ils ont un sens réduit de la position articulaire. Ils ont toutes ces choses qui suggèrent que leur système est vraiment bon pour détecter les informations nocives. et pas très bon pour détecter les informations non nocives. Et donc l'un des aspects critiques du modèle Fit for Purpose, et un aspect critique de ce qui a été utilisé dans l'essai RESOLVE, c'est cette idée de rééducation sensorimotrice graduée. Donc l'idée, ça va être d'entraîner le système nerveux à être moins bon, si vous voulez, moins efficace dans le traitement des informations sensorielles nocives de leur corps, et bien meilleur. dans le traitement des informations non nocives. Pensez donc à ces informations nocives et non nocives, elles sont constamment en concurrence les unes avec les autres. Donc vous allez essayer de braquer les projecteurs sur l'information sensorielle non nocive. Et donc à l'intérieur de ça, il y a beaucoup beaucoup de façons qui pourraient être réalisées. Donc le retour tactile, le retour vidéo, on va jouer avec toutes ces choses dans le parcours de soins. Comment pouvons-nous surcharger le système avec des informations sensorielles non nocives sur la façon dont la personne se déplace ? Et ça, je pense que c'est vraiment unique. Ce n'est pas vraiment une composante que nous essayons d'utiliser dans le cadre de nos thérapies normales. Donc, on va passer en revue quelques techniques sur la façon de faire et la façon de faire en tant que composante à l'exercice. Je pense que dans le cadre du modèle Feed for Purpose, c'est pourquoi cela a tant de sens pour moi. Il a une sorte de compréhension globale de la façon dont la douleur fonctionne. Nous comprenons comment nous pensons. Nous comprenons autant que possible comment fonctionne la douleur en ce moment. Quels sont les éléments qui auraient du sens dans ce contexte ? Il y a beaucoup de gens qui utilisent l'éducation pour soulager la douleur et c'est très bien. Eh bien, rééduquer ce genre de sensibilité du système nerveux, la façon dont le corps se sent, la personne qui est très unique, l'utiliser et ensuite créer un programme d'exercice par le mouvement. est une expérimentation qui est également unique. Ce sont donc toutes ces choses qui vont emmener la personne dans le voyage plutôt qu'une sorte de technique spéciale comme une manipulation ou du dry-meeting ou encore un massage par exemple. Ils ne sont pas sans bénéfices. Mais il est vraiment important que la méthode de traitement que vous choisissez n'évite pas les autres formes de traitement. Et... dire à tout le monde que ce que vous faites est mal, vous avez fait de la thérapie manuelle, c'est mal. En fait, il faut de la place pour que ceci soit incorporé. Par exemple, si le patient comprend qu'il est soulagé et qu'il obtiendra un certain soulagement si vous lui massez le cou ou faites du dry-kneading, alors c'est probablement un élément utile dans ce traitement, n'est-ce pas ? Il ne s'agit pas de dire aux gens que tout ce que vous faites, c'est mal. J'utilisais du taping. Comment on peut utiliser le tape pour entraîner le système nerveux vers des informations sensorielles non nocives, par exemple ? Une grande partie de cela consiste à utiliser des techniques et des stratégies que beaucoup de philothérapeutes ont déjà, et à déterminer comment les intégrer dans ce modèle. Ok, incroyable. J'ai pas les mots. C'est vraiment incroyable. Quand je t'écoute... Je pense à la méditation, notamment à l'idée de lâcher prise. Et j'ai l'impression que c'est une nouvelle façon de penser la douleur. C'est vraiment intéressant, mais j'ai juste une question en tête. Avec ce genre de modèle, Avec ce genre de modèle, j'ai parfois peur que le patient comprenne que c'est juste dans sa tête. Et ça peut être un peu délicat. Donc comment... Est-ce que peut-être vous pourrez préciser comment on se lance là-dedans, dans la partie éducative ? Sans oublier l'aspect biologique ou biomécanique, pouvez-vous nous parler un peu plus de ces aspects ? Oui, bien sûr. Et c'est un point vraiment important parce que j'en suis vraiment consciente. Cette idée, notamment dans l'éducation de la douleur. Les gens prennent souvent le message, même si vous n'essayez pas de faire ça. Ils prennent le message que, effectivement, c'est dans la tête, la douleur est dans la tête. Et le modèle fit for purpose est basé sur l'idée, vous savez, des influences descendantes. Il y a des influences cognitives et des choses inconscientes qui sont influencées du haut vers le bas et qu'elles sont pertinentes, qu'il faut les considérer. Mais on pense aussi que les influences ascendantes sont pertinentes. Ce que je vais vous proposer, c'est de discréter un instant. Et par exemple, si je bois mon café. d'ailleurs dans une très belle tasse de la réunion et bien oui c'est important en tant qu'accessoire c'est vraiment important parce que le café aura un goût différent dans cette tasse que dans une autre tasse et ma tasse de l'île de la réunion et donc quand je vois cette tasse vous savez je me souviens d'être allé au marché et de l'avoir acheté Je me souviens de tous mes voyages à cette île de la Réunion, et vous savez, ça influence le goût. Mais cela n'a rien à voir avec les récepteurs sensoriels de ma bouche ou de mon nez. Ce que cela suggère, c'est que ce que vous vivez est influencé par d'autres sens. Ce que vous voyez, vos expériences passées, toutes ces choses qui vous sont arrivées dans votre vie. Toutes les connaissances que vous avez sur vous-même et qui sont implicites ou explicites. Toutes ces choses sont un facteur. Mais ce qui se passe dans vos tissus est aussi absolument un facteur. S'il n'y a pas de processus perceptif et une absence de traitement central, alors il est peu probable que vous ressentiez quelque chose. C'est ça le truc. On a ces deux flics. Tout est dans vos tissus et tout est dans votre cerveau. Ce sont les deux. Ce que vous expérimentez, ce sont les deux. Ce que vous entendez, ce sont les deux. Ce que vous goûtez, ce sont les deux. ce que vous voyez est à la fois ce que vous vivez de l'intérieur de votre corps et aussi un mélange des deux. C'est pourquoi ce cadre tente de traiter ces deux. Et dans ma vision aussi, dans ce cours, ce que je veux c'est que vous faites un petit peu d'expérimentation. J'ai un patient que je vois en ce moment, c'est un joueur de football avec une longue histoire de douleur au tendon d'Achille. Et quand je le testais, c'est encore des choses que nous faisons sur son parcours de soins, mais en le touchant sur différentes parties de sa jambe, avec des stimuli plutôt vifs ou plutôt doux. Un peu comme on le fait lors d'un examen neurologique. Et donc pour lui, quand je le touchais à l'extérieur de son mollet avec quelque chose de doux, il disait vous me touchez à l'intérieur de mon mollet avec quelque chose de pointu Il localisait mal l'endroit où il touchait, et il le détectait également avec un stimulus différent. Et donc pour lui, il a fallu que je le filme. et les filiaux avec qui j'étais à ce club de foot regardaient ce qui se passait, mais pour lui, c'était vraiment comme si le moment où il s'est dit Ok, il y a quelque chose qui se passe au niveau de mon système nerveux, il ne s'agit pas de mon cerveau, il se passe quelque chose qui fait que je traite cette information différemment. Mon système fonctionne différemment. Et donc, c'est la même chose que l'expérimentation des mouvements, où vous pouvez changer subtilement la façon dont quelqu'un fait un mouvement et qu'il ressent quelque chose de différent. ça peut être vraiment une expérience d'apprentissage très puissante. Pour lui, ce qui a été vraiment puissant, c'est que nous ne négligeons pas le rôle des tissus, et ce qui se passe a une partie très importante. Ce qui est très important, c'est la façon dont votre système hiérarchise les informations sensorielles nocives et non nocives, et la façon dont il les traite. C'est pourquoi on essaye de réunir les deux côtés de l'équation, de haut vers le bas si vous voulez, ou de bas vers le haut. Et ensuite, on essaye de jouer avec la façon dont le système hiérarchise les informations sensorielles. C'est vraiment comme ça que ça marche. Mais cela me ramène à votre question qui concerne le patient qui ne comprend pas. Ce n'est pas seulement dans le cerveau. Ces expériences laissent à voir qu'il ne s'agit pas seulement de leur tissu. Et aussi, mon approche n'est pas de passer beaucoup de temps à parler de la douleur dans leur cerveau. Ma démarche, c'est de me lancer dans des expérimentations sensorielles et motrices. Parce que c'est là où ils vont apprendre. C'est qu'il y a des choses qui se passent dans leur corps qui sont différentes. Et c'est vraiment une expérience très différente de celle qu'on lui raconte. Donc par exemple, vos tissus vont bien, vos disques vont bien, vous savez, votre douleur est due au stress, au travail, au quotidien. Et bien sûr, les choses comme le stress ont de l'importance, ça compte. Il s'agit de la façon dont le patient reçoit le message. Et donc, quand on sera en formation, on va pouvoir faire un espèce de petit laboratoire avec nous-mêmes pour voir ce qui se passe concernant le système nerveux et comment on peut le tester, c'est bien ça. Donc oui,

  • Speaker #1

    au cours de la formation,

  • Speaker #0

    on va faire une session sur justement comment on fait un examen neurologique ou comment je m'y prendrais pour faire un examen neurologique sur un type particulier de patient. Mais aussi, on va aborder l'idée d'évaluer la perception corporelle et à quoi ça ressemble. Et ensuite, comment on essaye de rééduquer cela. C'est une grande partie du problème. C'est vraiment très pratique. C'est vraiment quelque chose de difficile à faire en e-learning. Mais c'est très excitant et vraiment amusant. Ok, parfait. Mais encore une fois, il s'agit d'une forme d'expérience, il s'agit d'une forme d'apprentissage par l'expérience. Vous savez, votre apprentissage patient est une véritable expérience plutôt que se faire dire quelque chose. D'ailleurs, si je me souviens bien, dans l'étude de recherche, il parle de l'apprentissage visuel et d'un autre élément du parcours d'apprentissage d'un patient. Donc peut-être que c'est vraiment intéressant d'identifier quel type d'apprenant il y a. Et qu'est-ce qu'on peut faire pour les aider. Oui, et d'ailleurs les gens apprennent bien plus en expérimentant, bien plus qu'ils n'apprendront jamais en se faisant dire quelque chose. 100% d'accord. On arrive à la fin de l'épisode. Et j'aime beaucoup terminer avec un mantra ou quelque chose comme ça, qui pourrait aider d'autres physios. Alors peut-être pourriez-vous partager quelque chose avec d'autres kinéthérapeutes ? Quelque chose qui vous a aidé à devenir une meilleure version de vous-même ? Écoutez, je ne suis pas sûr de pouvoir donner des conseils pour devenir une meilleure version de soi-même. Ce que je peux dire, et je pense que c'est important, Donc je fais ça depuis longtemps. Et il y a 5 ans, si vous me demandiez, avons-nous ce qui semble être de traitement efficace pour des patients qui souffrent de lombalgie persistante ? J'aurais eu du mal à répondre. Mais au cours des deux dernières années, nous avons mené trois essais randomisés contrôlés qui ont donné des résultats vraiment prometteurs. De type de résultats que nous n'avons pas vus auparavant. Donc on a parlé de l'essai RESOLVE. et je pense que c'est le plus important et le plus significatif. Mais il y a aussi eu l'essai RESTORE, qui est l'essai qui a été fait ici à Perth. Il y a aussi un essai sur la thérapie du retraitement de la douleur qui a été réalisé en Amérique. Et dans ce cours, on va parler de chacune de ces études et des différentes formes de traitement également. Et donc, dans toutes les études que vous pourrez toujours critiquer, alors par exemple, vous n'avez pas un échantillon assez grand, on peut toujours critiquer n'importe quelle étude. Mais ce qui est unique dans ces groupes de trois études, c'est qu'elles ont des effets de traitement importants et durables, ce qui n'a pas été démontré auparavant. Et comme je l'ai dit, ils ont un placebo qui est crédible. C'est donc un résultat vraiment unique. Mais en tant que physio, j'ai vraiment envie de vous dire que c'est une période excitante. Donc pour ceux qui ont l'impression qu'ils ont du mal à aider leurs patients, qui se sentent découragés par le fait... qu'on est en train de perdre cette guerre contre la lombalgie chronique, si vous voulez, sur le plan sociétal, et bien maintenant on commence à avoir des traitements qui sont réalisés, le genre de pipeline de recherche qui sont vraiment prometteurs. Et je pense que c'est vraiment excitant. Si on réfléchit pour les patients, Je trouve que c'est quelque chose de très positif, une sorte d'espoir. Et la plupart d'entre nous, on entre dans ce métier parce qu'on veut être en mesure d'aider les gens. Et c'est bien de savoir que nous avons en fait des outils fondés sur des données probantes qui peuvent réellement le faire. C'est rassurant, c'est excitant. Et donc il s'agit maintenant de diffuser cette information dans le monde, mais aussi d'être capable de le faire correctement. Je pense que c'est vraiment important. Autre chose, je dirais simplement, écoutez, n'oubliez pas, je pense que notre travail est de ne pas manquer les mauvaises choses. Prenez le temps de mettre en place des processus avec vos collègues. d'avoir un cadre vraiment clair pour prendre des décisions sur le dépistage du risque accru de pathologies graves, parce que quand vous trouverez ces choses, vous serez vraiment heureux qu'elles aient atterri sur votre bureau et que vous ayez un process pour les reconnaître. D'accord, merci. Et avez-vous une recommandation, comme un podcast, un livre, ou quelque chose qui a attiré votre attention récemment ? Un lien avec la clinique thérapie ? Non, la première chose qui vous vient à l'esprit. On a parlé de cette idée des influences descendantes et ascendantes que nous vivons. Et je trouve ce monde vraiment, vraiment fascinant. Et c'est un peu comme si je vous partageais la philosophie derrière ce concept. Alors... Il y a eu des livres vraiment merveilleux au cours des deux dernières années qui ont été écrits sur ce concept, des lectures révélatrices qui pour moi ont changé ma façon de me voir et de voir le monde, sans parler de ma façon de pratiquer. Ils ne sont pas écrits sur la douleur, mais ils sont écrits sur le type d'évolution en neurosciences, sur la compréhension du fonctionnement du cerveau. Et donc je ne serais que trop recommandée aux gens de lire The Healing Spring de Mark Sam et La Machine Experience d'Andy Clark. Et si vous vous sentez exceptionnellement curieux, le manuel d'inférence active de FruitsTemps. Ok, je vais ajouter les références dans la description de l'épisode. Merci. On est vraiment heureux de vous retrouver à La Réunion, donc si vous êtes intéressés par la formation dont on vient de vous parler, eh bien n'hésitez pas à vous inscrire, il reste encore quelques places. et participer à ce grand voyage vers la douleur. J'ai hâte de contribuer positivement à améliorer le parcours clinique des patients et j'ai hâte de revenir à La Réunion à nouveau. Ça y est, c'est fini. Merci d'être resté jusque-là. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le commenter sur Spotify ou votre appli de podcast préférée. Vous pouvez aussi le partager autour de vous et vous abonner pour ne manquer aucun nouvel épisode. On se retrouve !

Description

Bienvenue sur Physio Formation Podcast,

Votre nouveau rendez-vous sonore où la passion et la formation en kinésithérapie se rencontrent.


Découvrez pour ce 6e épisode Dr. Mervyn Travers, Kinésithérapeute, préparateur physique, docteur en Sciences du sport et enseignant en formation universitaire et continue pour les kinésithérapeutes en Australie et au Danemark.


Dans cet épisode, il nous parle de son cours 'Pain Unstuck' et de quelques papiers qui ont révolutionné sa vision et également sa pratique de la kinésithérapie.

Merv dispensera son cours du 6 au 7 février prochain à La Réunion ! Il reste des places 😀

La formation est prise en charge en DPC et en FIF-PL - possible de régler en plusieurs fois :)

Retrouvez l'ensemble de notre catalogue ici !

Bonne écoute :)

Ressources partagées dans l'épisode - Articles scientifiques

  • International Framework for Red Flags for Potential Serious Spinal Pathologies (Finucane et al., 2020)

  • Effect of Graded Sensorimotor Retraining on Pain Intensity in Patients With Chronic Low Back Pain: A Randomized Clinical Trial (Bagg et al., 2022) - RESOLVE trial

  • Fit for Purpose Model: Conceptualizing and Managing Chronic Nonspecific Low Back Pain as an Information Problem (Wand et al., 2022)

  • Effect of Pain Reprocessing Therapy vs Placebo and Usual Care for Patients With Chronic Back Pain: A Randomized Clinical Trial (Ashar et al., 2022)

  • Prevalence of and Screening for Serious Spinal Pathology in Patients Presenting to Primary Care Settings With Acute Low Back Pain (Henschke et al., 2009)

Ressources partagées dans l'épisode - Livre

  • The Hidden Spring - Mark Solms

  • The Experience Machine - Andy Clark

  • Active Inference: The Free Energy Principle in Mind, Brain, and Behavior - Karl Friston & Thomas Parr

  • Cauda Equina Syndrome - Tom Jesson and Rob Tyer



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur PhysioFormation Podcast, les rendez-vous incontournables pour tous les passionnés de kinésithérapie et de formation. Je suis Manon Dauvergne, kinésithérapeute et doctorante grâce au soutien de PhysioFormation, et dans chaque épisode, nous plongerons dans l'univers de nos formateurs pour découvrir leur parcours, leur état d'esprit et les rencontres professionnelles qui les ont marquées. Avant de commencer, petit disclaimer, les informations partagées dans ce podcast sont destinées à fournir des perspectives générales et ne remplacent pas un bilan plus approfondi. Si vous êtes professionnel de la santé, nous vous encourageons à approfondir vos connaissances par des formations spécialisées dans ce domaine. Alors, installez-vous confortablement, prenez votre meilleur café, matcha ou thé, branchez vos écouteurs ou votre enceinte et c'est parti ! Aujourd'hui, nous sommes avec Mervyn Travers. Si vous ne le connaissez pas, Mervyn Travers est l'un de nos enseignants à notre... compagnie de formation, de physiopharmation. Alors Merve, comment ça va ? Et pour ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter s'il te plaît ? Je m'appelle Merve, je suis physiothérapeute, j'ai été formée en Irlande, mais je vis et je travaille en Australie depuis les 15 ou 16 dernières années. Je continue à travailler cliniquement, à m'occuper de patients souffrant de douleurs complexes. et persistante et je continue de travailler et d'enseigner dans trois universités différentes. Donc j'enseigne à l'université de Notre-Dame en Australie, j'enseigne à l'université de Curtin ici à Perth et j'enseigne également dans le cadre d'un programme de master en physiologie à l'université d'Halborg au Danemark. Donc entre la pratique clinique, l'enseignement et la recherche, je suis un peu occupée. Je dirais que mon domaine de prédilection c'est la douleur chronique. persistante, mais aussi la manière dont on va ramener ces personnes à faire de l'exercice et à redevenir actives physiquement. Ok, merci, je te remercie. Et si je me souviens bien, tu es aussi papa ? Oui, effectivement. Oui, c'est un travail à temps plein. Oui, d'ailleurs, ça doit expliquer pourquoi j'ai tant de cheveux gris. Mais oui, effectivement, j'ai une merveilleuse famille ici en Australie et j'ai beaucoup, beaucoup de chance. C'est toujours la priorité, mais il y a beaucoup de travail aussi à côté. Ok, merci, Merve. Est-ce que peut-être tu pourrais décrire les deux cours que tu vas donner avec nous cette année à la Réunion ? Oui, bien sûr. Donc, le premier cours, c'est un cours de préparation physique. qui va consister à enseigner aux kinésithérapeutes et aux professionnels de la réadaptation physique comment amener les personnes d'abord à faire de l'exercice. Donc du point de départ où quelqu'un met les pieds au gymnase pour la première fois jusqu'à un niveau beaucoup plus avancé avec par exemple la course, la réhabilitation, le saut, l'atterrissage. Donc par exemple des patients qui veulent recommencer à jouer au football ou au tennis. du trial ou plus importe. Je pense que ça reflète mon parcours parce que je suis physio, mais je suis aussi préparateur physique. Je travaille donc dans les deux domaines depuis longtemps et j'ai toujours beaucoup de plaisir à présenter ce cours à La Réunion et c'est vraiment orienté pratique. Donc vraiment, il y a beaucoup de temps passé en gymnase à faire des exercices, à écrire des programmes et à trouver comment rédiger un programme sûr et efficace. Donc l'accent est mis sur la façon dont on peut le faire en toute sécurité, de manière experte et efficace, mais aussi rapidement parce qu'en clinique, on a peu de temps et peu de ressources. Donc on n'a pas le luxe de pouvoir s'asseoir pendant deux heures et d'élaborer un programme. Du coup, clairement, l'idée c'est de s'asseoir et travailler sur quelque chose très rapidement, en deux minutes à la fin d'une consultation. Et pour la première fois à la Réunion, le second cours que je donne, c'est Pain and Stuck. Et cette fois, ça reflète vraiment l'aspect de ma carrière qui consiste à aider les patients qui ont une douleur persistante ou chronique et comment on va fusionner les connaissances que l'on a sur les sciences de la douleur et les connaissances que l'on a sur la réadaptation de l'exercice. Dans une espèce de cadre utile, on va pouvoir apporter à nos patients. Vous savez, par exemple, j'ai mal au dos depuis 10 ans, je ne peux pas me pencher, je ne peux pas ramasser des choses, mais je veux pouvoir aller à la salle de sport. ou courir ou faire ce genre de choses. Et bien comment on peut combler ce fossé ? Quels sont les meilleurs types de méthodes de traitement ? quelles sont les meilleures preuves qui existent, quel est le cadre et l'approche que nous pouvons utiliser en nous basant sur les meilleures données probantes pour nos patients. Et ce qui est vraiment important pour moi, ça veut dire savoir comment repérer les patients qui viennent et qui disent ok, j'ai mal aux deux Vous savez, on est arrivé à ce monde maintenant où tout le monde pense que la douleur n'est pas spécifique. Mais malheureusement, il y a beaucoup de pathologies graves qui peuvent se produire. Donc parfois, vous êtes la première personne à remarquer que le mal de dos de cette personne pourrait être causé par quelque chose de sinistre ou de méchant, ou même qui pourrait mettre sa vie en danger. Et donc, une grande partie de mon temps, quand je vois des patients, je donne un deuxième avis et j'aide d'autres cliniciens avec leur part. Et donc, avec ça, je suis toujours à l'affût de cette idée. Avant de nous manquer quelque chose, y a-t-il quelque chose de vraiment important ici ? Une pathologie grave ? spécifiques qui pourraient être à l'origine de cela. Et donc ce dont je parle dans ce cours, ce sont des choses comme et ce sont des choses avec lesquelles j'ai d'ailleurs interagi dans mon cabinet la dernière année à plusieurs reprises. Donc par exemple, est-ce que les maux de dos pourraient être causés par quelque chose comme un cancer, une infection, une maladie rhumatologique, par exemple un syndrome de la queue de cheval ? Et pour être honnête, J'en ai eu un il y a trois ou quatre semaines. Et il y a cette idée comme quoi ces choses sont vraiment rares, mais en fait quand vous regardez et que vous voyez des patients qui ont de la douleur depuis longtemps et que vous cherchez vraiment ces choses, et bien vous les trouvez. Et donc je mettrais aussi la douleur neuropathique là-dedans. Ce cours donc met l'accent sur la façon de faire, ou du moins de dépister un risque accru de ces facteurs. Et si une personne présente un risque accru d'avoir ces facteurs, et bien que faisons-nous ? à ce sujet. Et c'est là que tout commence, parce que c'est bien beau d'avoir, vous savez, d'excellentes techniques de traitement, merveilleuses techniques d'entretien ou quoi que ce soit, mais la première chose, je pense, de notre travail, et notre travail le plus important, c'est de ne pas manquer les mauvaises choses. Merci, c'était vraiment très clair. Alors, comme tu disais, ça va être la première fois que tu enseignes ce cours à La Réunion, donc peut-être... Pouvons-nous aller plus loin dans la présentation de ce cours ? Par exemple, vous avez abordé les pathologies graves de la colonne vertébrale. Est-ce qu'on peut aller un peu plus loin à ce sujet ? Oui, bien sûr. J'essaie donc d'aller un petit peu plus loin dans cette idée de pathologie grave qui se manifesterait par de la douleur, notamment quand les patients franchissent la porte de notre cabinet. Par exemple, j'ai mal au genou, j'ai mal au dos, j'ai mal à la hanche. On est d'accord, ça peut être beaucoup de choses. Il peut s'agir, malheureusement, d'une poignée de choses très graves. Des choses qui peuvent vraiment mettre la vie de la personne en danger ou entraîner une invalidité assez grave. Le problème que l'on a, alors je ne sais pas comment c'était en France, mais pour moi, dans ma formation de kinesthérapeute, dans mon premier cycle en Irlande, mais aussi dans mes études de troisième cycle en Australie, on évoque les drapeaux rouges et la nécessité de poser des questions aux gens. Le problème, c'est lorsque vous regardez différents drapeaux rouges, aucun d'entre eux n'est vraiment diagnostique de quoi que ce soit. Et il y en a tellement. Je veux dire, vous pouvez demander 50 drapeaux rouges et quelqu'un pourrait dire oui à celui-là et oui à celui-là. Et puis, qu'est-ce que je fais avec chacun d'entre eux ? Donc, c'est vraiment délicat. Il y a un très beau cadre international qui a été publié dans le JOSP. Je crois que c'était Laura Finucane qui était l'une des auteurs principales de ce document. C'est un très bon cadre qui aide les cliniciens à prendre des décisions. Déjà, il faut reconnaître que nous n'avons jamais une certitude à 100% sur ces choses, parce que c'est un espace délicat. Mais est-ce qu'on pourrait mettre en place, vous savez, un cadre de décision raisonnable pour essayer de dépister au moins un risque accu de pathologie grave ? Et donc peut-être le mieux, c'est de montrer cela en action. D'ailleurs, pour vous présenter ça, j'ai reçu un appel il y a quelques semaines d'une amie et collègue à moi. Elle avait un patient devant elle et nous avions eu une conversation quelques semaines avant à propos du syndrome de la queue de cheval et les manifestations cliniques que l'on peut avoir. Alors, elle m'a appelé et me dit j'ai un patient ici et je crois que ça ressemble beaucoup à un syndrome de la queue de cheval Je lui ai dit ok, dis-moi en plus Elle lui avait déjà passé quelques questions sur ce qui s'était passé. C'était un jeune homme, 19 ou 20 ans. Il était allé à la salle de sport pour la première fois. Il avait soulevé beaucoup de choses qui étaient vraiment lourdes, avec des mouvements qu'il ne connaissait pas. Il s'est réveillé avec un peu de mal de dos, mais pas un mal de dos grave, mais il a remarqué qu'il devait faire beaucoup plus d'efforts pour aller aux toilettes. Il m'a dit qu'après avoir eu une conversation avec moi à ce sujet au cours des semaines précédentes, ça a commencé à l'alarmer. Donc son radar s'est un petit peu activé. D'ailleurs, dans le passé, elle aurait peut-être simplement dit Et au fait, est-ce qu'il y a eu un changement au niveau de votre vessie, de votre fonction intestinale ? Et d'ailleurs presque tous les patients disent non, non, il n'y a pas de souci Sauf qu'elle, il y avait assez de choses dans l'histoire pour qu'elle s'inquiète. Et c'est ainsi qu'on a parlé ensemble. Elle avait mis en place un processus et le processus c'était une pause. Faites un pas de côté, appelez quelqu'un, appelez quelqu'un d'autre si vous êtes inquiet. Alors elle m'a appelé, j'ai dit bah ok, ce à quoi nous devons penser ici, ce sont des signes sensoriels et moteurs liés à la mixtion et des signes sensoriels et moteurs liés à la défécation ou alors des signes sensoriels d'altération au niveau de la zone liée à l'exonération des selles. Et donc pour s'en souvenir, il faut penser à la zone de la peau qui se fait en contact avec la selle si jamais on montait à cheval. Donc ici aussi, il faudrait rechercher des signes sensoriels émoteurs sur la fonction sexuelle. Donc elle était un peu en quête et se questionnait sur la nécessité de l'envoyer voir un médecin. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Je lui ai conseillé de poser quelques questions sur les signes du coup que l'on recherchait. Est-ce que vous avez la même envie d'aller aux toilettes ? Non, je ne vais pas bien. Quand vous y allez, est-ce que vous sentez que c'est la même sensation de vidange ou est-ce que vous avez le même sentiment de vider ? Non. Ok. Pour aller à la salle, est-ce que c'est la même chose à propos du sentiment d'urgence et la besoin de se vider et la volonté de pousser ? Mais je lui ai aussi posé des questions sur la sensation dans la zone de la selle, qui m'a dit d'être normale, mais je l'ai ensuite interrogé sur la fonction sexuelle, et il a décrit une incapacité ou une difficulté, du moins, à obtenir et maintenir une érection, ce qui était inhabituel. Et l'essentiel, c'est surtout que ces changements ont été rapides et inhabituels pour lui. Un changement rapide par rapport à la ligne de base. Et donc pour moi, je me suis dit, ok, tout de suite, c'est un cas, je soupçonne un syndrome de la queue de cheval, et nous ne saurons pas si c'est vraiment ça ou pas, jusqu'à ce qu'il passe une IRM ou des tests qui vont valider cette hypothèse. Mais c'est une situation qui doit être envoyée aux urgences. Il s'agit donc d'une référence en urgence, absolument. Mais vous savez, le fait est que son processus de penser à partir de notre conversation et de voir ce patient ensemble, eh bien ça a changé la donne, n'est-ce pas ? Ça va être, ok, il se passe quelque chose ici, est-ce que je l'envoie chez son médecin ? Comment est-ce que je sais qu'il faut l'envoyer aux urgences maintenant ? Et c'est comme ça qu'elle a rédigé son rapport. Il a eu ce bilan, il s'est rendu aux urgences, il a remis aux infirmières, et bien il est allé directement en consultation neurochirurgicale. Donc l'élément clé ici, c'est que vous avez un processus, il n'y a pas qu'un seul signe, vous savez, ce n'est pas un seul drapeau rouge, mais ce que j'espère à travers cet exemple, c'est plutôt... toutes les différentes questions qu'on a posées, qui dépeint une sorte d'image du syndrome, plutôt qu'un changement dans la vessie, qui est un peu vague, et votre patient va peut-être vous répondre non. Donc l'élément clé est, est-ce qu'en tant que clinicien, on a un processus de dépistage approprié ? Est-ce que l'on sait, est-ce que l'on regarde quels signes et symptômes recherchons-nous ? Est-ce qu'on a un filet de sécurité ? Est-ce que nos patients reçoivent le niveau de soins ? appropriés, afin qu'ils sachent quels symptômes ils doivent surveiller, est-ce qu'on arrive à élaborer ce que devrait être le plan d'action, qui devrait-il aller voir et dans quel délai. Et là c'était vraiment important parce qu'il s'agissait d'une visite aux urgences, c'était pas aller voir votre médecin la semaine prochaine, c'est nous avons besoin que vous alliez aux urgences dès maintenant, car on n'a pas beaucoup de temps avant que les dommages ne soient permanents. Donc je pense que le problème avec les drapeaux rouges... c'est de comprendre que même s'ils sont rares, pour ce genre de pathologie plus grave, nous avons la responsabilité en tant que professionnels de santé, lors de notre consultation initiale, de dépister un risque accru, mais aussi de garder un œil vigilant au fur et à mesure que nous progressons avec nos patients. S'ils ne s'améliorent pas, s'ils développent de nouveaux symptômes, il faut indiquer ce qu'il faut faire et les délais impliqués. Et vous savez, une des choses qui est vraiment importante là-bas, et c'est ce que cet ami kinesthérapeute à moi a fait, Elle est très expérimentée, elle est bien informée. Elle s'est arrêtée à demander une seconde fois à quelqu'un. Et c'est, vous savez, quand j'enseigne, même à l'université, ou j'enseigne à d'autres physiothérapeutes comme je le fais depuis près de 20 ans, j'ai beaucoup de cheveux gris. Et donc, vous savez, je pense que cela choque parfois certains jeunes physios dans la salle. Quand je dis que j'ai un patient comme ça, je m'arrête, je fais une pause, et j'appelle un de mes collègues. C'est une façon de pratiquer, de demander, de demander à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas un signe que je ne sais pas. Ce n'est pas que ce n'est pas grave. C'est en fait préférer et encourager. Ce n'est pas comme si vous n'étiez pas sûr et que vous demandiez à quelqu'un d'autre. Si vous pensez que c'est possible, demandez un second avis. Vous demandez à quelqu'un d'autre. Comme ça, vous avez deux paires d'yeux dans le problème. Vous pouvez clarifier votre pensée et vous donner un moment pour faire une pause. Je pense que cela surprend souvent des jeunes praticiens, parce que très souvent, quand on s'assoit dans notre pièce avec notre patient, Et nous, on a cette espèce de pression, comme si on devrait tout savoir. Mais c'est OK de demander. Tout ne devrait pas reposer sur nous-mêmes. Ça devrait faire partie de notre processus, et surtout, ça devrait être documenté. Donc, dans son cas, elle a pu documenter les questions qu'elle lui a posées, documenter le fait qu'elle m'a contactée pour avoir un second avis à ce sujet. Donc, on a fait le parcours tous les deux ensemble. Elle a écrit un rapport qui indiquait où aller, quoi faire, dans quel laps de temps, et qu'elle l'envoyait. avec ce rapport. Donc, il ne s'agit pas seulement de se couvrir légalement, mais simplement aussi d'apporter une meilleure chose à notre patient. Et ça risque de nous arriver. Donc, il faut savoir comment on dépiste un risque accru de cancer ou un risque accru de fracture ou alors de risque de douleur neuropathique. C'est une grande partie de ce cours. Il faut qu'on commence par là parce que, vous savez, quand on est dans un projet de recherche, on recrute des gens pour des douleurs lombaires. Et donc, on veut faire un grand essai randomisé, contrôlé sur des personnes souffrant de lombarie. La première chose que nous faisons, c'est de dépister et de voir n'importe laquelle de ces personnes que nous pensions avoir un risque de pathologie grave et qui disait Ok, nous allons tous les enlever parce que d'un point de vue scientifique, ça change le résultat de l'étude. Mais cliniquement, c'est exactement le même processus. Quand les gens franchissent la porte, est-ce que je suis capable de faire un dépistage de ce type de pathologie ? Et donc à partir de là, et dans le cadre de ce cours, une fois que nous avons en quelque sorte acquis les connaissances et le processus, eh bien on sait qu'on n'est pas dans la situation de ces pathologies graves. Quel traitement allons-nous faire maintenant ? Merci, c'est tellement intéressant. Quand je t'écoute, je me souviens d'une phrase que je partage aussi en formation, c'est quand vous vous doutez sur quelque chose, en général c'est qu'il y a quelque chose. Et si vous ressentez le besoin de demander de l'aide, pour avoir confiance en vous, essayez d'avoir confiance en vous-même. Peut-être que ce n'est pas la présentation générale habituelle de la pathologie. Donc parfois, il s'agit simplement d'une présentation différente d'une pathologie simple. Mais parfois, à bien des reprises, c'est autre chose. Et ça peut être plus grave. Donc, juste pour le rappeler, je pense que vous insistez très bien sur... C'est OK de douter. Et le doute, il faut vraiment faire attention. Peut-être que ça peut être un petit détail, peut-être que votre cerveau reconnaît simplement un modèle, reconnaît une pathologie, mais parfois il n'y a pas de mal à demander, demander de l'aide juste pour être sûr. Et comme vous le dites, documente. Il suffit de prendre une pause. penser au processus. Donc effectivement c'est un très bon article, je l'ai lu pour préparer l'interview et il est vraiment super bien. Oui, c'est l'un des excellents documents qui aident à guider les cliniciens dans leur pratique, ce cadre international pour les drapeaux rouges. Je veux dire, je ne l'ai pas écrit, je ne suis pas aussi intelligent, mais je suis très heureux de le lire et de l'appliquer dans ma pratique. Mais en plus de ce que vous dites Manon, le fait d'avoir ce doute est en quelque sorte Vous savez, votre instinct qui vous dit que quelque chose ne va pas tout à fait ici et d'être prêt à demander à quelqu'un d'autre, c'est vraiment un élément important à comprendre. Les gens disent c'est rare Il y a eu une étude faite à Sydney en 2009 par Nick Enskey où ils ont examiné entre 1200 et 1300 patients qui se présentaient en soins primaires. Et ils ont essayé de voir quel était le pourcentage de chance qu'une personne ait l'une de ces pathologies graves, lorsqu'elle se présentait avec des douleurs lombaires. Ils ont eu un peu moins de 1%. Et donc dans cette cohorte, je pense qu'ils n'avaient pas de cancer. Ils ont eu une poignée de fractures et une ou deux autres choses. Et puis vous vous dites, ok, bon, c'est vrai que c'est vraiment rare, donc je n'ai pas besoin de m'en soucier. Et en fait, non, parce que les conséquences de cela sont si similaires. Par exemple, pour ce jeune homme, ça aurait été très grave. Si on manque cela, ça va devenir vraiment critique, parce que comme des choses comme le syndrome de la queue de cheval, si... faites un bilan sur quelqu'un, cela peut revenir négatif. Mais ça questionne sur le processus. Il y a un livre merveilleux de Tom Jensen et Rob Thayer, c'est ce que l'on appelle le syndrome de la queue de cheval. C'est comme ça qu'on l'appelle. Et il parle de processus correct. Et c'est ce dont j'étais vraiment content. Par exemple, l'exemple que j'ai donné pour cette collègue, son processus était vraiment correct. Elle avait ce doute. Elle a vu un peu plus de clarté lorsqu'elle a exposé ça avec quelqu'un d'autre qu'elle avait l'impression de connaître. Et on a traversé ça ensemble. Elle a documenté l'orientation qu'elle voulait faire. Elle s'est couverte, elle a fait un filet de sécurité, elle a donné les bons conseils. Tout son processus était correct. Et donc, que ce patient revienne positif ou négatif, vous avez tout fait correctement. Et sachez que je n'ai jamais eu un patient qui m'a dit, vous savez Merv, vous avez été trop minutieux. essayez de vous mettre à la place de ce patient. Préfériez-vous que le thérapeute s'assoie sur ce doute, n'en fasse rien, et que finalement ça s'avère être un problème ? Ou alors préférez-vous que Manon par exemple, s'exprime calmement, regardez vous avez ces symptômes, j'ai besoin de les explorer un peu plus en profondeur. Peut-être devons-nous faire un test ou demander à quelqu'un d'autre juste pour être sûr ? Je veux dire, comment peuvent-ils ne pas apprécier l'authenticité, le soin et le professionnalisme dont vous êtes ? Vous avez fait preuve ? Je pense que le problème, c'est qu'avec certaines personnes, elles pensent qu'en disant écoutez, je ne suis pas sûre que ce soit un élément, etc. Je ne sais pas si c'est un manque de connaissance, une sorte de faiblesse, mais je pense qu'être capable d'exprimer ce doute, de l'explorer et de montrer une véritable attention, et bien finalement, c'est le signe d'un clinicien vraiment compétent. J'adore ce que vous dites parce que la communication, je pense, c'est une grande partie de la façon dont nous traitons les gens. Et l'exemple que vous avez cité, c'est vraiment, ok, je vais aller de l'avant et faire un examen plus ciblé de votre problème. Et vous, comme vous le dites, il est crucial de choisir le bon récit pour la personne qui est située en face de nous. Et parfois, effectivement, c'est délicat. Oui, bien sûr. Et dans le groupe, dans la classe... on va examiner comment on va naviguer dans ces conversations. D'ailleurs, vous savez, je n'avais jamais rencontré ce patient avant. Et comment on fait pour poser des questions sur la fonction sexuelle à des personnes qu'on n'a jamais vues ? Ça pourrait être tabou, bien sûr. Ça pourrait être une conversation difficile. Mais bien sûr, la façon dont vous l'abordez, pourquoi et comment vous posez ces questions, c'est aussi important que les questions que vous posez. Je pense que le problème, c'est que pour de nombreux cliniciens, ils posent des questions sur des signaux d'alarme. Ils ne sont pas vraiment sûrs de ce qu'ils font des réponses à ces questions. On leur pose probablement la question d'une manière qui invite une réponse qui les rejette. Par exemple, est-ce qu'il y a eu des changements dans la fonction de la vessie ? Non, non, ce n'est pas vraiment bien posé cette question. Merci Merv, c'est super intéressant. Et je vais ajouter dans la description de l'épisode toutes les références que vous avez mentionnées. Parce que je pense que parfois c'est utile de la voir juste pour jeter un coup d'œil. Et parfois je réfléchis et je me dis oui, lire la source c'est toujours une bonne idée. Mais comme vous le dites, en tant que clinicien, parfois on n'a pas le temps. Et j'apprécie vraiment l'aspect pratique que vous avez en ce qui concerne la vie déclinée, parce que vous êtes conscient qu'on n'a pas beaucoup de temps pour s'asseoir et réfléchir à une situation pendant une heure. On doit réfléchir rapidement, qu'est-ce que je peux faire maintenant et rapidement. J'apprécie vraiment votre vision à ce sujet. J'ai l'impression que votre cours, le cours Pain Unstuck, va nous permettre de découvrir un examen rapide et efficace pour écarter la pathologie grave. Donc je ne peux qu'inviter tout le monde à venir se former avec toi. On va passer la première matinée à parcourir tout ça. Vous avez raison, il s'agit de savoir prendre des décisions pratiques. Les connaissances théoriques sont merveilleuses, on doit avoir une base, mais vous pouvez lire un million d'articles sur ces choses. Mais si vous êtes toujours paralysé dans votre prise de décision, peut-être que ce n'est pas si utile. Donc je suis d'accord. Les gens ont besoin d'informations, mais ils ont aussi besoin de cadres et de processus utiles qui vont guider leur pratique. Complètement. J'ai l'impression qu'en tant qu'entraîneur et préparateur physique, je suis presque sûre que vous n'allez pas juste parler... dans votre traitement et que vous allez leur proposer une partie active. Est-ce que j'ai raison ? Oui, bien sûr. Alors, on a tous nos préjugés et c'est vrai que mes préjugés, c'est toujours d'essayer de faire bouger les gens si je peux. D'ailleurs, c'est drôle de voir comment notre pratique clinique reflète en quelque sorte qui nous sommes personnellement. Oui, et moi, parfois, je me demande, avec les patients qui expérimentent des maux de dos et des maux de dos chroniques, par exemple, il est vraiment difficile d'implémenter le composant actif. Donc, pourrions-nous décrire un peu comment vous allez y arriver ? Vous parlez du pont. Alors, comment pouvons-nous construire un pont en tant que thérapeute ? C'est vraiment une bonne question. L'idée qu'on a de l'exercice, que l'exercice est bon pour tout le monde, ou que c'est un traitement efficace contre la douleur, Qu'en est-il de ce patient qui a eu 10 ans de maux de dos et vous ne pouvez pas simplement lui faire faire des soulevés de terre parce que les soulevés de terre sont bons pour la douleur ? Si on regarde les données, si on regarde les grandes revues systématiques et les études les mieux faites qui sont faites dans ce domaine, l'exercice n'est pas toujours un excellent traitement contre la douleur. Ce n'est pas un traitement très efficace pour la douleur. C'est un peu difficile en tant que kinesthérapeute à accepter. Et bien sûr, on peut se cacher derrière, oui, ça a d'autres avantages pour la santé, etc. Ok, très bien, mais c'est un argument secondaire. L'un des défis que l'on a, et je pense que Lynn Woods a fait beaucoup de travail dans ce domaine, si vous regardez les études sur la lombalgie, notamment les essais randomisés contrôlés qui étudient les exercices, et la lombardie, déjà ils commencent tous de la même manière. Le mal de dos est un gros problème, l'OMS évalue la prévalence assez haute, le mal de dos est un phénomène biopsychosocial, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe dans les tissus. Donc chaque article est un peu comme ça. Donc il y a cette reconnaissance qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe dans les tissus, et puis après... On a dit qu'on voulait voir si on devient plus fort, si on devient par exemple plus flexible ou quelque chose à propos des tissus. Est-ce que lorsqu'on change ça au cours de l'étude, ça va influencer la douleur ? Je me dis, ça n'a aucun sens parce que ce que vous venez de dire, c'est qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe tout le temps dans les tissus. Donc on a cette déconnexion. Quand vous allez dans la section méthode et... La raison pour laquelle ils ont raison de choisir leur intervention, qu'il s'agisse d'un entraînement résistant, d'un entraînement aérobique ou autre, généralement ce n'est pas toujours très bien décrit, et c'est très lié au mécanisme basé sur les tissus. Donc il n'est probablement pas surprenant de dire qu'il s'agit d'un phénomène qui concerne la personne dans son ensemble, sa société, sa psychologie, et finalement tous ces éléments inséparables de cette personne entière. C'est pas très surprenant qu'avec cette concentration tritissulaire, l'exercice n'ait pas énormément aidé. Donc il y a probablement une meilleure façon de faire. Et j'ai beaucoup de chance avec mes amis et collègues, parce qu'on dit que vous devenez la moyenne de ceux-ci, des personnes que vous entourez. Et j'ai vraiment la chance de m'asseoir à côté de gens très très intelligents. Ils ont mis au point un cadre appelé Fit for Purpose Model qui consiste à aider cette personne qui souffre de lombabilie, par exemple, à comprendre que son corps est capable et qu'il est adapté à ses besoins. Et non seulement ce n'est pas grave, mais surtout que c'est bénéfique pour eux de bouger. Et l'idée est qu'il ne s'agit pas seulement de prendre un homme avec un mal de dos et de faire, disons, des soulevés de terre. En fait, ça se passe bien. Il y a un espèce d'aspect cognitivo-comportemental à leur douleur. Il y a donc un élément éducatif où ils doivent... comprendre qu'il est sûr et utile de bouger. Et c'est très bien. Je ne suis pas un très grand défenseur de s'asseoir et de parler à quelqu'un de sa douleur. Je pense que c'est par l'expérience que nous apprenons le mieux. Et j'y reviendrai. Et donc, l'accent est mis sur l'idée de l'apprentissage par l'expérience plutôt que par les conférences didactiques sur la neurobiologie pour les patients. Mais l'un des piliers principaux de ce cadre est, vous savez, la compréhension qu'il est sûr et utile de bouger. Nous savons aussi qu'à l'intérieur d'un corps, les personnes qui souffrent depuis longtemps, elles sentent le corps différent. Ce n'est pas un sentiment émotionnel, c'est la façon dont ils perçoivent leur corps. Vous savez, on voit ceci, nous avons tous vu ces patients qui disent regardez, mon dos est tordu, ils peuvent se tenir dans un miroir et regarder, je suis droit mais mon dos est tordu, mon genou semble plus gros que l'autre par exemple. Il y a beaucoup de choses dans la perception corporelle. Ça s'appuie fortement sur beaucoup de travail effectué par l'un de mes amis, mentors et collègues, Ben Hogan. Mais une partie de ce cadre consiste à aider la personne à sentir que son corps est en sécurité et utile pour bouger. Donc restaurer comment le corps se sent, comment se sent cette personne. Ensuite, il s'agit de la façon dont ils perçoivent les stimuli nocifs et non nocifs. Ensuite, le troisième, donc si on résume, le premier pilier c'est la compréhension, le second c'est la perception corporelle, alors comment se sent-il ? Et donc la troisième, c'est qu'ils en font de l'expérience. C'est là qu'intervient l'expérimentation du mouvement. Et si vous regardez les gens qui ont fait de la thérapie fonctionnelle cognitive, donc la CFT, ils ont beaucoup d'expériences de mouvement. Donc essayez de modifier et de changer la façon dont la personne bouge d'une manière ou d'une autre pour voir si nous pouvons la faire bouger d'une manière qui fait moins mal. Et si c'est le cas, alors ils peuvent vraiment faire l'expérience. Plutôt que s'entendre dire écoute Manon, tes disques vont bien, ton dos devrait bien aller Faire l'expérience que vous pouvez faire quelque chose que vous ne pensiez pas pouvoir faire est une chose beaucoup plus puissante que juste la parole. Et une fois qu'ils ont fait cela, vous pouvez commencer à élaborer un programme de réadaptation physique autour de ces expériences de mouvement, de leur compréhension, de leur corps, de la façon dont ils perçoivent le corps. Une grande partie de ce cours consiste donc à utiliser le Fit for Propose modèle pour aider les cliniciens à naviguer dans certaines conversations sur la douleur. Mais au-delà de ça, ça va aussi entraîner la perception corporelle. Comment évaluer et entraîner les aspects de la perception corporelle ? Comment on restaure cette sensation normale de leur corps ? Comment expérimentons-nous le mouvement et l'exercice ? Et à partir de là, comment on va pouvoir construire un programme d'exercice qui intègre toutes ces composantes, plutôt que de se contenter, comme je disais, je vais faire des répétitions et des séries, je vais finalement décrire un programme et de dire à la personne d'y aller, et de le faire correctement. C'est plus que ça, il s'agit de comprendre la personne, ses besoins, où elle en est cliniquement. comment fonctionne sa douleur. Essayer de comprendre leur perception corporelle et toutes les altérations qui peuvent se produire à ce niveau-là. Je serais vraiment contente de vous expliquer ensuite comment on élabore un programme d'exercice autour de cela. Tout ce que je vous explique est basé sur cet essai randomisé contrôlé qui a été l'essai RESOLVE, Matbag, qui encore une fois est un collègue et ami à l'université avec moi, c'était un essai randomisé contrôlé de, je pense, 270 patients près de l'ombalgie où ils ont comparé cette approche fit for purpose model avec un placebo très crédible. Et c'est vraiment important parce que très souvent, on verra en tonithérapie un traitement A contre un traitement B et souvent, la conclusion est qu'aucun des deux ne surpasse l'autre et que donc, on peut faire les deux. Mais finalement, c'est un peu ni l'un ni l'autre. Il est possible qu'aucun des deux ne soit utile du tout. Mais si vous pouvez comparer correctement votre traitement, Ce qu'ils ont fait avec une placebo vraiment crédible, les personnes du groupe témoin ont pensé qu'ils recevaient un traitement utile. Ils ont reçu le même nombre d'heures de soins, la même quantité d'attention de la part du même clinicien, donc tout égal dans les deux groupes. Ce traitement a permis une amélioration substantielle et durable de la douleur et de l'invalidité pendant un an pour les patients qui souffraient de l'ombalgie chronique. C'est vraiment la première fois, c'est vraiment la toute première fois, à ma connaissance, qu'on a un vaste... et cliniquement effet significatif. Une amélioration soutenue de la douleur et de l'invalidité chez les patients qui souffrent de l'ombalgie chronique par rapport à un placebo. Ce que ça veut dire, c'est qu'il y a vraiment quelque chose dans ce traitement qui fonctionne. Vous savez, la manière dont on l'apprend dans la pratique fondée sur les preuves, si vos patients changent, il y a déjà l'histoire naturelle et une régression à la moyenne qui se fait naturellement. Et avec ce traitement, on a maintenant des preuves qu'il y a des choses dedans, une composante supplémentaire qui permet au traitement d'être efficace, actif. Et c'est drôle parce qu'on boucle un peu la boucle. Tu m'avais interrogé sur les traitements actifs. Eh bien pour moi, un traitement actif, c'est un traitement qui a un avantage au-delà de tout. Sans douleur, sans les effets négatifs. Un traitement actif, pour moi, n'a rien à voir avec le fait que l'on bouge. Est-ce que ce traitement a ou a probablement un avantage qui va au-delà de tous les aspects ? C'est-à-dire des effets non spécifiques qui sont enveloppés dans chaque traitement. Et pour autant que je le sache, c'est la première fois que ça a été montré. Donc cette étude qui a été publiée par Matt Bagg, en auteur principal, dans le JAMA, il y a environ deux ans maintenant, eh bien j'encourage tout le monde à le lire, ainsi que le modèle de Feed for the Pause. Donc pour moi, vous savez, pour en revenir à ce que vous demandiez, ce n'est pas aussi simple que de donner de l'exercice à un patient qui a des douleurs. Parce que l'exercice est bon pour la douleur, ben c'est pas vraiment le cas. Il a été démontré que l'exercice n'est pas meilleur, ou devrions-nous dire, légèrement meilleur que ne rien faire, mais pas mieux que d'autres formes de traitement. Et aucune forme d'exercice n'est meilleure qu'une autre. Et cela peut sembler très défaitiste, jusqu'à ce que vous vous rendiez compte, d'accord, c'est à cause du cadre dans lequel nous étudions cette question. Et lorsque nous appliquons cela dans un cadre qui a du sens avec notre compréhension actuelle de la douleur, il a été démontré qu'elle a un effet durable sur la douleur et l'invalidité. Ces patients ont eu 12 séances de kinesthérapie sur 18 semaines et se portaient beaucoup, beaucoup mieux au bout d'un an. Donc c'est un résultat incroyable. Et dans un essai randomivé contrôlé aussi vaste, extraordinairement bien mené, comparé à un bon placebo. Donc ici, on a un véritable effet de traitement. Donc je pense vraiment que l'avenir est brillant. Je pense que c'est une période très prometteuse en tant que clinicien. Parce que nous pouvons aider tellement de patients. Vous savez... On a maintenant une méthode de traitement, une façon de gérer que nous n'avons pas avant. Nous avons une méthode de traitement que nous n'avions pas avant. Et en tant que patient, il y a en fait un peu d'espoir là-dedans. Il y a quelque chose qui pourrait avoir un vrai effet là-dedans. Et c'est la première fois. Une période vraiment excitante. Une grande partie du cours consiste donc à savoir comment on va amener les patients dans ce voyage en utilisant ce modèle, donc Fit for Propose. Comment les aider à comprendre qu'il est sûr et utile de bouger, de soulever ? Comment travaillons-nous sur les composantes de la perception corporelle ? Et comment pouvons-nous intégrer l'expérimentation du mouvement dans le programme d'exercice ? C'est stupéfiant, Merve. Je n'ai pas eu le plaisir de lire tous les articles qui sont en lien avec l'essai Résolve, mais comme vous le dites, ça a l'air incroyable. J'ai vraiment envie d'en savoir plus sur ce qu'ils ont fait. Et surtout comment on peut l'utiliser simplement dans la pratique clinique ? C'est un peu le problème. Malheureusement, le lire seulement ne vous dit pas comment vous y prendre. Ah oui, exactement. Mais par contre, c'est un résultat terriblement excitant. Oui, je comprends. Et peut-être pourriez-vous clarifier qu'est-ce qui est différent ? Quelle est la différence entre le modèle Fit for Purpose et la kinesthérapie traditionnelle ? C'est vraiment une bonne question. Donc le modèle FIPFOP pose, par rapport à ce que l'on fait traditionnellement, eh bien, ce que je trouve très intéressant, lorsqu'on apprend des nouvelles compétences en kinesthérapie, on apprend quelque chose à faire, par exemple l'examen subjectif, l'examen objectif, peut-être à parler de la personne de la douleur pendant une minute, puis à la traiter, eh bien, comme vous savez, ce traitement... Peut-être une thérapie manuelle ou un traitement avec de l'exercice ou du dry knitting ou quoi que ce soit. Peu importe ce que c'est. Le truc avec le modèle Feed for People, c'est qu'en fait, il donne de l'espace et de la place pour de nombreux types de traitements. À condition que nous comprenions ce que nous essayons réellement d'accomplir avec. C'est vraiment ça le plus important. Donc, par exemple, si je veux que mon patient fasse de l'exercice et qu'il l'expérimente... qu'il peut faire ce mouvement qu'il ne pensait peut-être pas pouvoir faire, eh bien ce n'est pas bon. Si nous y réfléchissons, je donne à un patient un exercice qui lui fait mal. Disons, si on efface ses yeux, ça va être des squats. Voulez-vous qu'il le fasse en mordant une lanière de cuir et en pleurant ? Est-ce qu'il va vraiment avoir la preuve qu'ils vont s'améliorer ? Sont-ils vraiment en train de se rendre compte que cela va leur être utile ? Donc ce qui est vraiment important ici, c'est de comprendre ce que vous essayez d'accomplir. Et en ce qui me concerne, il y a certains leviers que nous essayons d'actionner. Et tout ça vient d'une vision un peu plus large. On va aborder en quelque sorte l'inférence active dans le cours et la façon dont cela fonctionne en termes de douleur. Mais l'idée qu'une personne ait toujours sa preuve par elle-même. Mais il y a une idée selon laquelle la personne est toujours sa propre preuve. Donc est-ce que la personne peut voir le parcours de ce qu'elle fait et où elle veut être pendant qu'elle est en train de réaliser l'exercice ? Est-ce que cela renforce l'idée qu'ils sont brisés ? ou est-ce que cela renforce l'idée qu'ils peuvent s'améliorer ? Et à l'intérieur de ça, il faut regarder comment fonctionne leur système nerveux. Regardons comment les gens qui souffrent de douleurs chroniques, et nous voyons des choses comme le rhume, hypoallergéniques, l'immunité, ils n'aiment pas les stimuli froids qui les rendent parfois douloureux. Ils sont parfois moins sensibles aux touchés légers. Ils ont un sens réduit de la position articulaire. Ils ont toutes ces choses qui suggèrent que leur système est vraiment bon pour détecter les informations nocives. et pas très bon pour détecter les informations non nocives. Et donc l'un des aspects critiques du modèle Fit for Purpose, et un aspect critique de ce qui a été utilisé dans l'essai RESOLVE, c'est cette idée de rééducation sensorimotrice graduée. Donc l'idée, ça va être d'entraîner le système nerveux à être moins bon, si vous voulez, moins efficace dans le traitement des informations sensorielles nocives de leur corps, et bien meilleur. dans le traitement des informations non nocives. Pensez donc à ces informations nocives et non nocives, elles sont constamment en concurrence les unes avec les autres. Donc vous allez essayer de braquer les projecteurs sur l'information sensorielle non nocive. Et donc à l'intérieur de ça, il y a beaucoup beaucoup de façons qui pourraient être réalisées. Donc le retour tactile, le retour vidéo, on va jouer avec toutes ces choses dans le parcours de soins. Comment pouvons-nous surcharger le système avec des informations sensorielles non nocives sur la façon dont la personne se déplace ? Et ça, je pense que c'est vraiment unique. Ce n'est pas vraiment une composante que nous essayons d'utiliser dans le cadre de nos thérapies normales. Donc, on va passer en revue quelques techniques sur la façon de faire et la façon de faire en tant que composante à l'exercice. Je pense que dans le cadre du modèle Feed for Purpose, c'est pourquoi cela a tant de sens pour moi. Il a une sorte de compréhension globale de la façon dont la douleur fonctionne. Nous comprenons comment nous pensons. Nous comprenons autant que possible comment fonctionne la douleur en ce moment. Quels sont les éléments qui auraient du sens dans ce contexte ? Il y a beaucoup de gens qui utilisent l'éducation pour soulager la douleur et c'est très bien. Eh bien, rééduquer ce genre de sensibilité du système nerveux, la façon dont le corps se sent, la personne qui est très unique, l'utiliser et ensuite créer un programme d'exercice par le mouvement. est une expérimentation qui est également unique. Ce sont donc toutes ces choses qui vont emmener la personne dans le voyage plutôt qu'une sorte de technique spéciale comme une manipulation ou du dry-meeting ou encore un massage par exemple. Ils ne sont pas sans bénéfices. Mais il est vraiment important que la méthode de traitement que vous choisissez n'évite pas les autres formes de traitement. Et... dire à tout le monde que ce que vous faites est mal, vous avez fait de la thérapie manuelle, c'est mal. En fait, il faut de la place pour que ceci soit incorporé. Par exemple, si le patient comprend qu'il est soulagé et qu'il obtiendra un certain soulagement si vous lui massez le cou ou faites du dry-kneading, alors c'est probablement un élément utile dans ce traitement, n'est-ce pas ? Il ne s'agit pas de dire aux gens que tout ce que vous faites, c'est mal. J'utilisais du taping. Comment on peut utiliser le tape pour entraîner le système nerveux vers des informations sensorielles non nocives, par exemple ? Une grande partie de cela consiste à utiliser des techniques et des stratégies que beaucoup de philothérapeutes ont déjà, et à déterminer comment les intégrer dans ce modèle. Ok, incroyable. J'ai pas les mots. C'est vraiment incroyable. Quand je t'écoute... Je pense à la méditation, notamment à l'idée de lâcher prise. Et j'ai l'impression que c'est une nouvelle façon de penser la douleur. C'est vraiment intéressant, mais j'ai juste une question en tête. Avec ce genre de modèle, Avec ce genre de modèle, j'ai parfois peur que le patient comprenne que c'est juste dans sa tête. Et ça peut être un peu délicat. Donc comment... Est-ce que peut-être vous pourrez préciser comment on se lance là-dedans, dans la partie éducative ? Sans oublier l'aspect biologique ou biomécanique, pouvez-vous nous parler un peu plus de ces aspects ? Oui, bien sûr. Et c'est un point vraiment important parce que j'en suis vraiment consciente. Cette idée, notamment dans l'éducation de la douleur. Les gens prennent souvent le message, même si vous n'essayez pas de faire ça. Ils prennent le message que, effectivement, c'est dans la tête, la douleur est dans la tête. Et le modèle fit for purpose est basé sur l'idée, vous savez, des influences descendantes. Il y a des influences cognitives et des choses inconscientes qui sont influencées du haut vers le bas et qu'elles sont pertinentes, qu'il faut les considérer. Mais on pense aussi que les influences ascendantes sont pertinentes. Ce que je vais vous proposer, c'est de discréter un instant. Et par exemple, si je bois mon café. d'ailleurs dans une très belle tasse de la réunion et bien oui c'est important en tant qu'accessoire c'est vraiment important parce que le café aura un goût différent dans cette tasse que dans une autre tasse et ma tasse de l'île de la réunion et donc quand je vois cette tasse vous savez je me souviens d'être allé au marché et de l'avoir acheté Je me souviens de tous mes voyages à cette île de la Réunion, et vous savez, ça influence le goût. Mais cela n'a rien à voir avec les récepteurs sensoriels de ma bouche ou de mon nez. Ce que cela suggère, c'est que ce que vous vivez est influencé par d'autres sens. Ce que vous voyez, vos expériences passées, toutes ces choses qui vous sont arrivées dans votre vie. Toutes les connaissances que vous avez sur vous-même et qui sont implicites ou explicites. Toutes ces choses sont un facteur. Mais ce qui se passe dans vos tissus est aussi absolument un facteur. S'il n'y a pas de processus perceptif et une absence de traitement central, alors il est peu probable que vous ressentiez quelque chose. C'est ça le truc. On a ces deux flics. Tout est dans vos tissus et tout est dans votre cerveau. Ce sont les deux. Ce que vous expérimentez, ce sont les deux. Ce que vous entendez, ce sont les deux. Ce que vous goûtez, ce sont les deux. ce que vous voyez est à la fois ce que vous vivez de l'intérieur de votre corps et aussi un mélange des deux. C'est pourquoi ce cadre tente de traiter ces deux. Et dans ma vision aussi, dans ce cours, ce que je veux c'est que vous faites un petit peu d'expérimentation. J'ai un patient que je vois en ce moment, c'est un joueur de football avec une longue histoire de douleur au tendon d'Achille. Et quand je le testais, c'est encore des choses que nous faisons sur son parcours de soins, mais en le touchant sur différentes parties de sa jambe, avec des stimuli plutôt vifs ou plutôt doux. Un peu comme on le fait lors d'un examen neurologique. Et donc pour lui, quand je le touchais à l'extérieur de son mollet avec quelque chose de doux, il disait vous me touchez à l'intérieur de mon mollet avec quelque chose de pointu Il localisait mal l'endroit où il touchait, et il le détectait également avec un stimulus différent. Et donc pour lui, il a fallu que je le filme. et les filiaux avec qui j'étais à ce club de foot regardaient ce qui se passait, mais pour lui, c'était vraiment comme si le moment où il s'est dit Ok, il y a quelque chose qui se passe au niveau de mon système nerveux, il ne s'agit pas de mon cerveau, il se passe quelque chose qui fait que je traite cette information différemment. Mon système fonctionne différemment. Et donc, c'est la même chose que l'expérimentation des mouvements, où vous pouvez changer subtilement la façon dont quelqu'un fait un mouvement et qu'il ressent quelque chose de différent. ça peut être vraiment une expérience d'apprentissage très puissante. Pour lui, ce qui a été vraiment puissant, c'est que nous ne négligeons pas le rôle des tissus, et ce qui se passe a une partie très importante. Ce qui est très important, c'est la façon dont votre système hiérarchise les informations sensorielles nocives et non nocives, et la façon dont il les traite. C'est pourquoi on essaye de réunir les deux côtés de l'équation, de haut vers le bas si vous voulez, ou de bas vers le haut. Et ensuite, on essaye de jouer avec la façon dont le système hiérarchise les informations sensorielles. C'est vraiment comme ça que ça marche. Mais cela me ramène à votre question qui concerne le patient qui ne comprend pas. Ce n'est pas seulement dans le cerveau. Ces expériences laissent à voir qu'il ne s'agit pas seulement de leur tissu. Et aussi, mon approche n'est pas de passer beaucoup de temps à parler de la douleur dans leur cerveau. Ma démarche, c'est de me lancer dans des expérimentations sensorielles et motrices. Parce que c'est là où ils vont apprendre. C'est qu'il y a des choses qui se passent dans leur corps qui sont différentes. Et c'est vraiment une expérience très différente de celle qu'on lui raconte. Donc par exemple, vos tissus vont bien, vos disques vont bien, vous savez, votre douleur est due au stress, au travail, au quotidien. Et bien sûr, les choses comme le stress ont de l'importance, ça compte. Il s'agit de la façon dont le patient reçoit le message. Et donc, quand on sera en formation, on va pouvoir faire un espèce de petit laboratoire avec nous-mêmes pour voir ce qui se passe concernant le système nerveux et comment on peut le tester, c'est bien ça. Donc oui,

  • Speaker #1

    au cours de la formation,

  • Speaker #0

    on va faire une session sur justement comment on fait un examen neurologique ou comment je m'y prendrais pour faire un examen neurologique sur un type particulier de patient. Mais aussi, on va aborder l'idée d'évaluer la perception corporelle et à quoi ça ressemble. Et ensuite, comment on essaye de rééduquer cela. C'est une grande partie du problème. C'est vraiment très pratique. C'est vraiment quelque chose de difficile à faire en e-learning. Mais c'est très excitant et vraiment amusant. Ok, parfait. Mais encore une fois, il s'agit d'une forme d'expérience, il s'agit d'une forme d'apprentissage par l'expérience. Vous savez, votre apprentissage patient est une véritable expérience plutôt que se faire dire quelque chose. D'ailleurs, si je me souviens bien, dans l'étude de recherche, il parle de l'apprentissage visuel et d'un autre élément du parcours d'apprentissage d'un patient. Donc peut-être que c'est vraiment intéressant d'identifier quel type d'apprenant il y a. Et qu'est-ce qu'on peut faire pour les aider. Oui, et d'ailleurs les gens apprennent bien plus en expérimentant, bien plus qu'ils n'apprendront jamais en se faisant dire quelque chose. 100% d'accord. On arrive à la fin de l'épisode. Et j'aime beaucoup terminer avec un mantra ou quelque chose comme ça, qui pourrait aider d'autres physios. Alors peut-être pourriez-vous partager quelque chose avec d'autres kinéthérapeutes ? Quelque chose qui vous a aidé à devenir une meilleure version de vous-même ? Écoutez, je ne suis pas sûr de pouvoir donner des conseils pour devenir une meilleure version de soi-même. Ce que je peux dire, et je pense que c'est important, Donc je fais ça depuis longtemps. Et il y a 5 ans, si vous me demandiez, avons-nous ce qui semble être de traitement efficace pour des patients qui souffrent de lombalgie persistante ? J'aurais eu du mal à répondre. Mais au cours des deux dernières années, nous avons mené trois essais randomisés contrôlés qui ont donné des résultats vraiment prometteurs. De type de résultats que nous n'avons pas vus auparavant. Donc on a parlé de l'essai RESOLVE. et je pense que c'est le plus important et le plus significatif. Mais il y a aussi eu l'essai RESTORE, qui est l'essai qui a été fait ici à Perth. Il y a aussi un essai sur la thérapie du retraitement de la douleur qui a été réalisé en Amérique. Et dans ce cours, on va parler de chacune de ces études et des différentes formes de traitement également. Et donc, dans toutes les études que vous pourrez toujours critiquer, alors par exemple, vous n'avez pas un échantillon assez grand, on peut toujours critiquer n'importe quelle étude. Mais ce qui est unique dans ces groupes de trois études, c'est qu'elles ont des effets de traitement importants et durables, ce qui n'a pas été démontré auparavant. Et comme je l'ai dit, ils ont un placebo qui est crédible. C'est donc un résultat vraiment unique. Mais en tant que physio, j'ai vraiment envie de vous dire que c'est une période excitante. Donc pour ceux qui ont l'impression qu'ils ont du mal à aider leurs patients, qui se sentent découragés par le fait... qu'on est en train de perdre cette guerre contre la lombalgie chronique, si vous voulez, sur le plan sociétal, et bien maintenant on commence à avoir des traitements qui sont réalisés, le genre de pipeline de recherche qui sont vraiment prometteurs. Et je pense que c'est vraiment excitant. Si on réfléchit pour les patients, Je trouve que c'est quelque chose de très positif, une sorte d'espoir. Et la plupart d'entre nous, on entre dans ce métier parce qu'on veut être en mesure d'aider les gens. Et c'est bien de savoir que nous avons en fait des outils fondés sur des données probantes qui peuvent réellement le faire. C'est rassurant, c'est excitant. Et donc il s'agit maintenant de diffuser cette information dans le monde, mais aussi d'être capable de le faire correctement. Je pense que c'est vraiment important. Autre chose, je dirais simplement, écoutez, n'oubliez pas, je pense que notre travail est de ne pas manquer les mauvaises choses. Prenez le temps de mettre en place des processus avec vos collègues. d'avoir un cadre vraiment clair pour prendre des décisions sur le dépistage du risque accru de pathologies graves, parce que quand vous trouverez ces choses, vous serez vraiment heureux qu'elles aient atterri sur votre bureau et que vous ayez un process pour les reconnaître. D'accord, merci. Et avez-vous une recommandation, comme un podcast, un livre, ou quelque chose qui a attiré votre attention récemment ? Un lien avec la clinique thérapie ? Non, la première chose qui vous vient à l'esprit. On a parlé de cette idée des influences descendantes et ascendantes que nous vivons. Et je trouve ce monde vraiment, vraiment fascinant. Et c'est un peu comme si je vous partageais la philosophie derrière ce concept. Alors... Il y a eu des livres vraiment merveilleux au cours des deux dernières années qui ont été écrits sur ce concept, des lectures révélatrices qui pour moi ont changé ma façon de me voir et de voir le monde, sans parler de ma façon de pratiquer. Ils ne sont pas écrits sur la douleur, mais ils sont écrits sur le type d'évolution en neurosciences, sur la compréhension du fonctionnement du cerveau. Et donc je ne serais que trop recommandée aux gens de lire The Healing Spring de Mark Sam et La Machine Experience d'Andy Clark. Et si vous vous sentez exceptionnellement curieux, le manuel d'inférence active de FruitsTemps. Ok, je vais ajouter les références dans la description de l'épisode. Merci. On est vraiment heureux de vous retrouver à La Réunion, donc si vous êtes intéressés par la formation dont on vient de vous parler, eh bien n'hésitez pas à vous inscrire, il reste encore quelques places. et participer à ce grand voyage vers la douleur. J'ai hâte de contribuer positivement à améliorer le parcours clinique des patients et j'ai hâte de revenir à La Réunion à nouveau. Ça y est, c'est fini. Merci d'être resté jusque-là. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le commenter sur Spotify ou votre appli de podcast préférée. Vous pouvez aussi le partager autour de vous et vous abonner pour ne manquer aucun nouvel épisode. On se retrouve !

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