- Vanessa
Aujourd'hui, j'invite quelqu'un d'un autre pays pour parler d'un sujet qui nous concerne. J'ai le plaisir de vous présenter Brigitte Mathius qui est massothérapeute. Elle nous vient du Québec, donc elle a un magnifique accent québécois, vous verrez. Et elle vient nous parler de notre relation au corps. Vous savez que c'est quelque chose qui est super important dans Plaisir et Handicap, c'est... Quelque chose sur lequel je mets souvent l'accent justement, le fait d'avoir une relation qui est saine à notre corps, puisque quand on a un handicap quelconque, une maladie souvent, quand on vient au monde avec une pathologie, et bien on a une relation à notre corps qui est une relation de maladie. Et donc pour trouver du plaisir, pour être à l'aise et en confiance dans un corps qui souvent nous est montré comme quelque chose de problématique, et bien... le massage ou en tout cas l'art de se faire masser par un praticien de la santé c'est un passage qui est essentiel pour retrouver un lien qui est sain un lien à son corps qui est bénéfique et qui est agréable aujourd'hui Brigitte vient nous parler justement de son métier de massothérapeute notre échange est extrêmement riche donc je vous laisse à l'écoute et on se reparle juste après Oui, Plaisir et Handicap, c'est le podcast qui parle ouvertement des sujets jugés sensibles. Peu importe notre situation, on a tous droit au plaisir. On commence direct et l'idée justement, c'est que tu te présentes, je sais que tu es massothérapeute de formation, que tu habites au Québec à Grimbey, que tu es maman, que tu voudrais... de présenter autrement ou rajouter des informations.
- Brigitte
Oui, je suis masso, mais j'ai aussi un baccalauréat en thérapie du sport, ce qui ressemble un peu à physiothérapeute, mais avec les athlètes. Donc, c'est un autre trois ans de plus d'école de formation à l'université que juste mon... Bien, pas juste, parce que ceux qui sont juste masso, c'est correct aussi, mais dans le sens que j'ai un petit peu plus que juste mon cours de masso.
- Vanessa
Que juste masso. Et donc, cette... La spécialité que tu as concernant les athlètes, c'est plus justement pour, je pense, le fait de reposer son corps et tout ce qui est en lien avec l'effort dû au sport, le repos, les points. Est-ce que tu pourrais un peu peut-être nous répondre ?
- Brigitte
Si tu regardes un peu le sport à la télévision, quand il y a quelqu'un qui est blessé et qu'il y a quelqu'un qui court sur le terrain pour soigner la personne qui est blessée, ça, je fais ça. Si quelqu'un, avant son sport par exemple, il dit je me suis tordu la cheville il y a deux semaines on fait un taping pour sa cheville. Quelqu'un qui se serait disloqué l'épaule, quelqu'un qui a une commotion, tout ce qui est premier répondant ou tout ce qui est retour au jeu. Quelqu'un pourrait arriver et dire je me suis fait mal dans le dos il y a trois semaines, penses-tu que je peux jouer ma compétition, mon match de rugby ? Il faut savoir évaluer, savoir si quelqu'un est correct pour retourner au jeu. Jusque-là, je suivais des équipes de sport, mais comme tu le sais, les sports, c'est la fin de semaine, les soirs, il faut prendre l'autobus pour aller jouer contre l'autre club, tout ça. Puis moi, quand j'ai eu des enfants, j'ai dit, prendre l'autobus avec les gars pour aller à une partie de hockey qui est à deux heures et demie de route, ça ne me tentait plus de passer mes fins de semaine dans l'autobus et dans les arénas. C'est pour ça que je me suis concentrée sur la masse.
- Vanessa
Ok, d'accord. C'est peut-être une question un peu bateau, mais... Qu'est-ce qui t'attire dans ce métier-là ?
- Brigitte
C'est d'aider les gens. C'est de pouvoir... Moi, j'ai des douleurs dans le cou depuis que je suis jeune, coordonnées malchaussées, comme on dit chez nous. Donc, je sais que si je peux faire juste un petit peu de bien à quelqu'un qui est en douleur, comme moi, quand les gens réussissent à me faire du bien, si je peux au moins donner du bien aux autres, c'est ce qui va me... C'est ce que j'aime. C'est ça. Quand je termine un soin en massage et que quelqu'un me dit Oh wow, c'est le meilleur massage je me dis Cool, cette personne-là ressort d'ici mieux qu'elle était quand elle est arrivée Ça, c'est déjà un énorme, un gros step pour parler en bon québécois.
- Vanessa
Oui, mais en fait, c'est que ton travail, il est fait. C'est le plus beau compliment que tu puisses recevoir en tant que personne.
- Brigitte
Oui,
- Vanessa
c'est vrai. Moi, ce qui m'intéressait, c'est pour ça que j'ai voulu t'interviewer, c'est pour parler justement de notre relation au corps, parce que dans mon podcast, avec plaisir à handicap... Dans ce que je partage, pour moi, la relation au corps, elle est primordiale. Et quand je parle de relation au corps, idéalement, c'est une relation saine, c'est-à-dire d'apprécier son corps, d'aimer, d'être à l'aise avec son corps. Et la chose, c'est que quand on a un handicap, moi, je parle en mon nom parce que c'est mon expérience, donc un handicap de naissance, donc une maladie de naissance depuis toujours, on développe à cause ou avec l'étude des spécialistes. des médecins, etc., une relation à notre corps qui est une relation de corps malade. Et quand il vient le moment d'avoir des relations intimes, ce corps de maladie, c'est quasi impossible d'avoir du plaisir, c'est quasi impossible d'avoir encore de plaisir. Et peut-être déjà nous parler de toi, de ton point de vue, l'importance du corps. de notre relation au corps, déjà c'est quelque chose qui te parle.
- Brigitte
En fait, il y a une phrase que j'ai entendue une fois, c'est pas moi qui l'ai dit, je la répète, mais ça vient pas de moi. Notre corps, c'est le seul endroit où on est obligé de vivre. Donc on devrait s'arranger pour y être bien. Puis moi j'ai la chance d'avoir, mon corps fonctionne bien, si je peux le dire comme ça, mais on a tous et toutes des choses qu'on aime moins. Puis il y a souvent des gens qui viennent, puis là ils disent Ah, bien là je suis gênée parce que mes jambes ne sont pas rasées ou Ah, je suis gênée parce que j'ai des boutons ici ou Ah, je suis gênée parce que je suis poilue tout ça. Puis honnêtement, en tant que thérapeute, on ne regarde pas ces choses-là. Mon but, c'est d'aider la personne. Fait que la personne ait les jambes poilues ou que la personne ait de l'acné dans le dos ou que la personne soit super, tu sais, moi, ou... Il y a des gens qui sont un peu plus ronds, il y a des gens qui sont plus minces, puis c'est pas tout le monde qui est à l'aise. Mais si on peut faire du bien à quelqu'un, peu importe son corps, son type de corps, je pense que la massothérapie... En fait, j'ai aussi fait ma formation pour masser les bébés. Et je trouve qu'il y a une phrase qui a été nommée, qui est super importante, qu'on soit bébé ou adulte, c'est qu'il faut savoir différencier le bon toucher du mauvais toucher. Puis souvent, c'est juste de dire Ok, je masse, puis moi, je ne porte pas de jugement. La personne, c'est agréable ? Oui, parfait. Ça ne va pas plus loin que ça. Je ne suis pas en train de dire Je la pince, je la frappe fort. Ou tu sais, il y a des gens qui sont plus violents. Il y a des gens, ou même quelqu'un qui va aller faire une épilation pour se faire épiler le poil. Je veux dire, ça fait une petite douleur. Ou tu sais, il y a des hommes, malheureusement, qui sont un peu plus, qui sont moins doux. avec leur conjoint. Je dis les hommes, probablement qu'il y a des femmes aussi, mais en majorité les hommes. C'est de différencier, de dire à ce moment-ci, je me fais toucher, mais c'est positif, c'est bien. Même si c'est un endroit qui est une douleur, ça fait mal un peu, mais c'est pour du bien. Je trouve ça que c'est important. Avec les bébés, c'est pour le... Les bébés découvrent, c'est piquant, c'est pointu, c'est rude, c'est froid, c'est chaud. Donc, on essaie de... Moi, je parle tout le temps aux bébés quand je les masse pour nommer Ah, ça, c'est ton orteil puis on différencie les orteils. Ça, c'est doux Ça, c'est... Mes mains sont froides. Puis je pense qu'en tant qu'adulte aussi, on devrait connaître la différence entre le bon toucher et le mauvais toucher. Mais souvent, on dit Ah, j'ai vraiment mal ici, là, tu peux me peser puis là, en me pesant, ils disent Ah oui, ça fait mal, mais ça me fait du bien Moi, j'appelle ça un bon mal. peur que je sais qu'après, ça va être... On va faire du bien. Là, je m'éloigne vraiment de ta question.
- Vanessa
Non, non, non, non, non, non, pas du tout, pas du tout. Parce que, justement, ça m'amène à une autre question. C'est que, en tant que corps différent, voilà, je vais prendre l'exemple comme ça. Quand on va se faire masser pour une première fois, et puis je pense pas que c'est que les personnes handicapées, je pense qu'il y a tout le monde qui passe par ce sentiment-là, quand on est... entre les mains d'un professionnel de la santé, massothérapeute, il y a tellement de questions qui se passent dans la tête de la personne qui est massée. Et je pense que la majorité des questions, elles ne sont même pas verbalisées. Et est-ce que tu en as conscience de ça ? Et j'imagine que oui, parce que c'est certainement pour ça que tu dis je vais te toucher là
- Brigitte
Oui. Moi, j'explique toujours au début. Dans le fond, moi, je quitte la salle le temps que la personne s'installe. La personne s'installe sous le drap. Puis moi, je vais découvrir, je fais des mimes, même si on est en podcast, je vais découvrir la région que je veux aller travailler, puis le reste. ça reste couvert. Quand je vais dans des régions qui peuvent être un peu plus, comme on dit, tu sais, des fois, je vais masser le fessier, mais je le fais par-dessus le drap, puis j'avise la personne. Là, je vais aller travailler les muscles fessiers. Fait que moi, je l'annonce qu'est-ce que je m'en vais faire, puis ça m'est arrivé des fois, quand je travaille le dos, bien évidemment, les bras sont à découvert aussi, parce que c'est... ça serait un peu difficile de laisser le drap sur les bras. Et puis je vois des gens que les mains sont comme... ils font un point. Les doigts sont super tendus. Puis là, souvent, ce que je fais, je vais passer, je vais aller sur les bras aussi, jusqu'à la main, ou je vais demander. Puis il y en a qui, il y en a des fois qui commencent à pleurer parce qu'ils disent, là, je vis un stress énorme, puis je le sens dans le dos, puis c'est pour ça que tout se crispe en même temps. Donc j'essaie de rester à l'écoute du reste du corps, ou tu sais, ce qui est l'équilibre. lève, ben là je sais que j'ai appuyé trop fort. Pis quand la personne est sur le dos, ben tu sais, les yeux et les sourcils vont, tu sais, vont comme grimacer au niveau du visage. Fait que c'est important de rester, pis ça c'est enseigné à l'école aussi, de lire le non-verbal parce que y'en a qui sont timides, y'en a qui osent pas dire Ah, juste un petit peu plus fort ou Ah, un petit peu moins fort Donc c'est important de rester...
- Vanessa
De rester dans l'observation et de constamment demander le consentement de la personne durant tout le traitement que tu vas faire. Oui,
- Brigitte
je vais avec des questions ouvertes parce que si je dis à quelqu'un, est-ce que la pression c'est correct ? La personne serait mal à l'aise souvent, la personne va dire oui. Mais quand j'ajoute, quand je dis moi je peux aller plus fort ou je peux aller moins fort, la personne souvent me dit, ah ouais, mais tu peux aller un peu plus fort. Donc si je n'avais pas développé. La personne aurait juste dit oui, c'est correct mais dans le fait fondé, elle se dit ah, c'est trop fort ou ah, c'est pas assez fort ou c'est temps de rester à l'écoute
- Vanessa
Oui, c'est vrai. Non, mais tu as raison que la direction des questions, en fait, elle est super importante pour amener cette confiance, en fait, dans la relation thérapeute-patient. Et donc, aussi, on peut utiliser, comment dire, transférer ce consentement ou l'importance de cette relation dans tout échange. qu'on va avoir au niveau corporel. Et c'est marrant parce qu'en fait, tu as répondu à une des questions qui allaient venir après. Je voulais te demander si, en tant que professionnelle, justement, je vais dire, de l'étude du corps, enfin, du massage, donc, toi, tu arrives déjà à voir des signes que la personne est en inconfort avec son corps, déjà avant même de la toucher ? Peut-être par sa posture ou par des réflexes ? Oui.
- Brigitte
posture, des fois il y en a qui gardent leur soutien-gorge. Puis là je dis, pendant que la personne s'installe, moi je sors, je vais me laver les mains, je reviens, la personne est installée sous le drap, là je vois qu'elle a gardé son soutien-gorge. Donc là déjà là, ça c'est un signe. Puis là je lui ai dit, t'sais pour masser le dos, ça va être plus facile sans, mais puis là j'avais hésité, je vais faire ci, je vais faire ça, je vais aller jusque-là, puis en plus ce que je fais au niveau des fessiers, je vais mettre une serviette. Puis moi, je leur dis, je ne vais pas plus loin que si vous sentez un tissu sur vous, je n'y vais pas. Fait que déjà là, ça aide un peu. Puis il y en a qui s'ouvrent, qui disent que ça leur est déjà arrivé, que malheureusement, un homme a tenté d'aller un peu plus loin que le tissu ou assez de... Il y en a une qui m'a dit qu'il y avait un homme qui voulait lui masser les seins. Donc, il y en a qui... C'est ça, c'est des choses qui ont déjà vécu dans le passé, mais je pense... qu'il faut vraiment être à l'écoute pis il faut pas être dans le jugement. Tu sais, la personne qui a dit ça, là, moi j'ai dit Ah ben mon dieu, je suis vraiment désolée que t'aies vécu ça, mais que... Tu sais, je lui ai pas dit Ben là, tu sais, franchement, arrête ! Je l'ai pas jugé parce que je comprends que ça peut être traumatisant d'être à nu, être en détente, pis là quelqu'un vient nous toucher au niveau de la poitrine. Non, c'est non. Oui, c'est vraiment d'être à l'écoute, pis il y a des gens qui... Parce que j'ai fait une formation aussi dans la théorie polyvagale, qui est une branche de la psychologie. Et puis, il y a une chose que mon professeur a nommée, c'est le cerveau a des souvenirs, le corps a des mémoires. Donc, des fois, en appuyant à un endroit précis, ça va rappeler un événement à quelqu'un. Donc, c'est important aussi d'être à l'écoute de quand quelqu'un me dit... Moi, je questionne toujours au début. Comment a commencé la douleur ? Si la personne me dit j'ai chuté en ski bon, ça me donne un bon indice. Mais quand la personne me dit je sais pas Ça a juste commencé de même. Là, je sais que souvent, ça va venir, si ce n'est pas au niveau de la posture, si ce n'est pas au niveau d'un accident ou d'une chute ou tout ça, ça peut me donner un indice que ça vient peut-être d'un traumatisme. Puis c'est arrivé une fois, je ne nomme pas de nom, la femme a dit que c'est son conjoint qui la prenait toujours par le cou serré. Puis là, elle, ça l'a réveillé là-dessus quand j'ai commencé à m'asser, pas parce que moi, je lui faisais mal, mais parce que... à ce niveau-là. C'est important d'être super dans le respect puis dans l'écoute parce que la personne est littéralement à nu.
- Vanessa
Complètement. C'est ça, elle est vraiment livrée, elle est vraiment entre tes mains. C'est ça. C'est magnifique de comprendre à quel point t'es sensible et réceptive à tous les signes que tu reçois de la part du patient. Je dis ça parce que moi j'ai un souvenir d'un massage que je m'étais offert après une journée au spa dans des bains thermaux. J'avais passé une super journée et le massage c'était vraiment la cerise sur Sunday comme on dit au Québec. Je pense que le premier truc qui m'a un peu effrénée c'est que c'était un homme qui me massait. Voilà il m'a dit, je me suis installée sur le lit, enfin le spa.
- Brigitte
La table, oui.
- Vanessa
Oui la table. Et puis, alors je ne sais pas si c'était une technique pour lui de me mettre à l'aise ou quoi. Enfin, moi, je n'ai rien demandé. Tout ce que je voulais, c'était un massage. J'avais payé pour ça. Et il commence à me masser sur le dos. Enfin, j'étais sur le ventre. Il me commence à me masser sur le dos. Et il me dit, vous avez la polio ?
- Brigitte
Ok.
- Vanessa
Et moi, tu sais, je suis là. Mais dans ma tête, je suis là. Mais mec, je suis là pour me détendre. C'est quoi tes pistes ? Et d'un côté, si on prend son point de vue, peut-être qu'il avait besoin de l'information de ma maladie, parce que clairement, tu vois que j'ai un corps qui est différent. Mais c'était tellement maladroit de sa part, tu vois. Quand on parlait justement du type de questions ouvertes, là, typiquement, c'est une question fermée et qui n'a aucun sens. C'est un manque de tact, de tout ce que tu veux. Et du coup, je lui ai dit, non, voilà, j'ai pas la polio, j'ai la maladie de l'opérateur. Mais ça... complètement cassé l'idée de la détente et du massage. Donc, c'est hyper important, encore une fois, le fait de poser les bonnes questions.
- Brigitte
Oui, puis des fois, ça peut être gênant de dire... J'en ai un exemple chez quelqu'un, à un moment donné, ça m'avait un peu dérangée parce qu'elle avait beaucoup de traces de coupures sur les avant-bras. Puis, je savais pas trop comment le demander, donc je lui ai dit, Ah, je vois qu'il y a quelques coupures. est-ce que mon huile te chauffe ? J'ai essayé de mettre ça sur le dos de plante. Elle m'a dit non, c'est parce que j'ai coupé les plantes. C'était le printemps, elle avait coupé ses plantes, c'est les rosiers qu'elle avait faites. Je le sais parce que moi aussi, quand je coupe les rosiers, ça fait ça. Je me suis dit, si je lui avais demandé, ben voyons, qu'est-ce qui se passe avec tes bras ? J'ai essayé de tourner ça, juste en m'assurant que mon huile ne la chauffait pas et que ça passait. Donc, il y a des façons de poser les questions aussi parce que quand on fait le questionnaire santé au début, La madame, elle ne pense pas à me dire j'ai coupé mes rosiers, fait que je suis… On ne pense pas à ça parce qu'on fait ça tout l'été. Mais oui, non, c'est plate parce que ça a comme tout défait ton massage de détente. Mais ils ne t'avaient pas fait faire de questionnaire santé au début pour savoir si tu avais des conditions… Non,
- Vanessa
non, pas du tout. Non, non, non. J'avais juste réservé pour un massage détente de 30 minutes. après les bains. Non, je n'ai pas eu de questionnaire. En tout cas, pas dans mes souvenirs. De toute façon, si j'avais eu le questionnaire, j'aurais mis. J'ai déjà eu un massage en Espagne, à Mallorque. J'avais rempli le questionnaire. Oui, habituellement, on fait toujours... Pas toujours aussi. Si quelqu'un vient se faire massager tous les mois, je vais juste lui demander si quelque chose a changé au niveau de la santé. Je ne lui fais pas refaire le questionnaire. Ça me surprend. Voilà, ça fait partie de l'expérience. Je m'en doutais. En tout cas, ce que je dis à chaque fois, c'est que dans chaque expérience qu'on vit, qu'elle soit agréable ou non, il y a quelque chose à en retirer. Et là, je dirais que ce que je peux retirer de ça, c'est peut-être de dire à la personne qui va me masser, d'ailleurs, c'est une bonne question, je vais te la poser à toi, si justement il y a une personne qui a une taille différente ou qui est en chaise roulante ou quoi, est-ce que toi, tu vas adapter tes questions par rapport à la situation ? Ou tu vas te fier au questionnaire qu'elle aura rempli en disant Ah ok, elle a cette maladie-là
- Brigitte
Moi, oui. Parce que moi, Brigitte, je m'intéresse aux gens. J'ai une dame que je mets à 7 ans en fauteuil, le bas de son corps ne fonctionne pas. Et puis moi, je lui ai demandé, je lui ai demandé au début, j'ai dit si c'est pas trop indiscret, est-ce que je peux savoir qu'est-ce qui vous emmène en fauteuil, puis elle me l'a raconté. Mais c'est aussi, des fois, ça peut sembler gênant de poser la question, mais on peut leur dire, moi, je peux lui dire à la personne, je veux juste m'assurer que... Je ne vais pas trop bas au niveau du dos qu'elle ne ressent aucune sensation. Puis dans le fond, je suis en train d'irriter les structures parce qu'elle, elle ne sent pas si c'est trop fort ou pas assez fort. Mais non, moi, j'adapte mes questions.
- Vanessa
OK, super, merci. J'avais une dernière question encore à te poser. Toujours en étant dans cette idée d'un corps de maladie et d'un corps de plaisir, est-ce que toi, tu aurais peut-être en tant que professionnel... Des exercices, un exercice ou plusieurs, à nous partager, à partager à nos auditeurs, pour justement retrouver cette confiance ou changer cette perception du corps qu'on a ?
- Brigitte
En fait, si je peux me permettre, une toute petite partie de l'histoire d'où vient la massothérapie. La massothérapie, c'était très fort au niveau asiatique. Je pense que c'est de là que ça a débuté. Puis quand c'est arrivé en Amérique, en tout cas pour l'Europe, je ne sais pas. La religion trouvait que c'était trop sexuel, en fait, la maso. Donc, ils ont fait arrêter tout ça. Et il y a un monsieur, je ne me rappelle plus de son nom, il était retourné dans des pays asiatiques, puis il était revenu en disant, non, non, il y a beaucoup de bienfaits, il y a des preuves, il y a des faits qui ont montré. Et c'est là que la masothérapie est revenue. Ça fait que ça ne fait pas très, très longtemps. Ça doit faire peut-être 100 ans, à peu près. que ça commence à revenir. Chez nous, il y a beaucoup de médecins maintenant qui vont prescrire des massages plutôt que des médicaments. Il y en a encore beaucoup qui vont prescrire la médication. Mais on dirait que la médecine alternative, qu'on appelle tout ce qui est masso, chiro, ostéopathe, il y a beaucoup de médecins qui vont aller vers ça. Donc, c'est plus vu comme sexuel. Mais en fait, c'est juste de comprendre qu'est-ce que ça vient faire. de reconnaître la personne qui dira non je peux pas aller me faire masser là qu'est ce non mais après le massage juste de ressentir dans mon corps comment je me sens je me sens bien que ça n'a aucun lien avec la sexualité je me sens juste bien parce que je me sens détendu je me sens juste bien parce que j'ai passé une heure ou 90 minutes peu importe le nombre de temps à pas avoir à penser à rien parce que j'étais juste Un peu entre le sommeil et l'éveil, parce que des fois, moi j'en ai qui tombent endormis aussi. J'ai des gens qui ronflent et je me dis wow, si j'ai juste pu amener autant de repos que ça les fait s'endormir, même si c'est juste 40 minutes qu'ils ont dormi, ça vient faire un bienfait au corps, parce que le corps, il en a besoin. Et même les gens qui disent oh non, moi j'ai pas mal nulle part on peut aller se faire masser juste pour la détente. On n'est pas obligé d'attendre d'être en douleur. Pour un exercice... Des exercices. Moi, je fais ça souvent, je me masse moi-même, que ce soit les avant-bras, les pieds, parce que le dos, c'est un peu plus compliqué de se masser soi-même. Juste d'être assis et de se masser les pieds et de voir les bienfaits que ça peut faire. Ou quand on est sous la douche, de laisser le jet tomber dans notre cou et faire des étirements et voir si ça fait un peu l'effet de massage. Et de voir si on aime cette sensation-là, le bienfait que ça fait. Puis ensuite, juste aussi, les gens, j'ai dit 60 minutes ou 90 minutes, mais comme tu as nommé, ça peut être 30 minutes, puis la personne, elle voit si elle aime ça ou pas. Et en plus, vous avez le droit de dire à votre masseau ou à votre thérapeute, je veux juste le dos pour pas que lui ou elle aille vous masser les jambes si vous voulez pas les jambes ou les bras, ou de nommer à l'inverse, je veux juste les jambes. Donc, on a le droit de faire ça si quelqu'un, il dirait, ouais, mais là, moi, ma jambe, j'ai ça, ça, ça comme condition. C'est très correct. Souvent, je fais une heure juste de dos parce que les gens ont mal dans le dos et dans le cou. Fait que c'est important de savoir que vous avez le droit de nommer l'endroit où vous voulez être massé.
- Vanessa
Ouais, ouais, c'est vrai. Ouais, merci beaucoup pour ce rappel. Puis pour toutes les informations que tu as données, je pourrais encore en parler pendant des heures parce que pour moi, le corps, il parle à notre place, en fait. Le corps, il parle avant l'esprit, souvent. Il donne énormément d'informations. Et après, il y a aussi tout ce qui est en lien avec la médecine traditionnelle chinoise, avec les méridiens, etc. Le corps, c'est passionnant. Je comprends pourquoi il y a autant de métiers et puis autant de... De toute façon, la science continue encore à découvrir des choses à travers le corps.
- Brigitte
Je pense à quelque chose. Je sais que le temps avance, mais... Imaginez notre corps, ce sont des chaînes, on va l'appeler comme ça. Imaginez qu'on est cinq, qu'on se tienne la main. Si la première personne au bout tire, automatiquement la cinquième va avoir un effet sur elle aussi. Ou si par exemple j'ai un t-shirt, un chandail, un pull, et si je tire dans le bas de mon chandail, vers mes jambes, ça va tout venir étirer jusqu'à mon épaule. Donc ce que je dis c'est que tout est en chaînes. Le fait de travailler le pied peut venir soulager le genou, le fait de travailler l'épaule peut venir soulager, puis ça fonctionne même au niveau des organes internes. Le fait d'aller travailler, bien moi je ne fais pas ça, mais les ostéopathes font ça, ils vont aller travailler l'utérus ou l'intestin, tout ça, puis là, j'ai moins mal dans le bas du dos, parce que tout est relié ensemble. Donc pour que ce soit au niveau de la musculature, au niveau des organes internes, système digestif. Il y a tellement de façons de travailler pour venir nous soulager. Allez, vous faire passer !
- Vanessa
Allez, vous faire passer ! Tout de suite ! Non, mais écoute, pour en revenir à ce que tu as dit au début, c'est vrai qu'on peut avoir toutes les belles relations du monde, super bien s'entendre avec nos parents, avoir un magnifique couple, mais en fait, la seule personne, le seul corps avec lequel on va passer toute notre vie, c'est le nôtre. moi j'essaye en tout cas de rappeler constamment et je crois que c'est aussi ton message que d'en prendre soin déjà de l'aimer et puis que si c'est pas le cas de commencer en tout cas la démarche pour l'aimer et être en paix avec lui et honnêtement en tout cas de mon expérience et je pense aussi par rapport aux patients dont tu t'occupes je sais pas si c'est vraiment ça aux patients que tu traites hum... Je pense qu'en tout cas, passer entre les mains d'une massothérapeute, je pense que c'est un premier pas pour être bien avec son corps et puis aussi ne pas avoir peur de dire qu'il y a telle douleur à tel endroit ou qu'on n'est peut-être pas à l'aise avec cette partie-là de notre corps parce que ça reste un moment d'échange et un moment intime et un moment aussi où il faut absolument de la confiance et du consentement. Je pense aussi...
- Brigitte
ajouter quelqu'un qui a un corps, je vais utiliser le terme différent parce que personne n'est pareil, mais dans le fond un terme, un corps. Exemple, si moi je te massais Vanessa, je pense que si toi tu étais gêné la première fois, je pense que moi aussi. Parce que moi je connais pas comment ton corps va réagir, puis toi tu sais pas ce que moi je vais faire, donc c'est important de discuter entre les deux aussi. Tu sais, que toi tu disais ah je suis mal à l'aise parce que c'est la première fois que tu vas me masser mais moi je vais dire peut-être que moi aussi je suis un peu mal à l'aise parce que moi je ne veux pas te faire mal, je sais que tes os sont plus fragiles, je sais... Donc, de ne pas penser que le thérapeute est au-dessus de tout ça, puis il pense que wow, comment je vais faire ça, puis je ne la juge pas du tout je pense que c'est les deux qu'on doit, c'est ensemble qu'on le fait.
- Vanessa
Exactement.
- Brigitte
C'est quelqu'un qui est un peu plus rond. qui va dire Ah ben là, je veux pas que tu vois mon corps comme ça ben moi, à l'inverse, je vais me dire Hé, es-tu confortable ? malgré que moi, je pense que je pince trop fort, pas assez fort, ça la dérange-tu ? Es-tu à l'aise ? Elle est pas à l'aise ? Ça se joue à deux, je trouve.
- Vanessa
Ouais, c'est exactement ça. C'est une relation 50-50, en fait, le moment d'un massage.
- Brigitte
Oui, vraiment. Une dernière question pour gentiment clôturer cet épisode. Donc, toi, tu vis de l'autre côté de l'océan ? Oui, j'habite à une heure. Mais nous, on fonctionne en heure. J'habite à une heure de Montréal, dans l'Est. Donc, 70 kilomètres à l'Est de Montréal.
- Vanessa
S'il y a des Québécois qui nous écoutent, je mettrai en note d'épisode prendre rendez-vous pour venir chez toi. Et puis sinon, est-ce que tu aimerais rajouter encore quelque chose avant de...
- Brigitte
Bien, je veux juste rajouter pour les gens qui hésiteraient à aller se faire faire des soins. C'est pour vous que vous le faites. Pour moi, le thérapeute, une fois que le massage est fini, c'est fini. Donc, que vous ayez été gêné, que vous ayez eu des sous-vêtements roses, que vous ayez eu, pour moi, ça ne change rien. Mais vous, le bienfait, il continue pendant plusieurs heures, pendant des fois plusieurs journées. Donc, ce n'est pas pour moi ou pour que ça ne change rien pour moi, c'est pour que ça change pour vous que vous le faites.
- Vanessa
Tu dis plusieurs journées et moi j'ai même envie de dire des fois ça peut même transformer une vie, tout dépend de quelle relation on a avec notre corps justement. Donc encore une fois, que ça soit votre première fois ou que vous ayez déjà eu des massages, prenez rendez-vous en fait parce que ça fait un bien fou. Et d'ailleurs je pense que même moi je vais le faire de mon côté. donc merci beaucoup Brigitte pour ce moment passé ensemble merci pour l'invitation aussi ça a passé vite je trouve oui hein c'était parfait,
- Brigitte
merci beaucoup merci
- Vanessa
J'espère que vous avez apprécié tout autant que moi cet échange sur l'importance de la relation de notre corps. Parce que, comme on l'a dit, mais je le répète, parce que c'est vraiment, vraiment important d'en avoir conscience, que le corps qui nous a été donné à la naissance, c'est le même qui va nous accompagner durant toute notre vie jusqu'à la fin. Et qu'on a tout intérêt à l'aimer et en tout cas à l'apprivoiser et à avoir confiance, à se sentir en sécurité. à travers lui. Et pour ça, il y a le massage, évidemment, des massages qui sont donnés par des praticiens de la santé. C'est vraiment une étape que je vous recommande de faire pour assainir ce lien à votre corps. Parce que quand on se sent en sécurité, quand on se sent en confiance, quand on a cette autorité intérieure parce qu'on aime, on connaît et on respecte son corps, je vous assure que... on devient une autre personne, que cette assurance qu'on a en son corps va rayonner à l'extérieur. Et que ce corps de maladie, comme on a toujours pensé que c'était le cas, et bien non, ça peut aussi être un corps de plaisir. Et pour ceci, je vous invite à aller faire un tour sur ma boutique icecream.ch, le love shop que j'ai créé vraiment dans cet état d'esprit, et je vous explique qu'à travers le plaisir qu'on va se donner avec des articles érotiques qui sont... créés pour ça, on va pouvoir encore renforcer cette relation de plaisir à notre corps parce qu'il est aussi fait pour ça, il a aussi des organes pour ça, il est aussi là pour nous faire ressentir du désir du plaisir et de l'envie et à travers ce que vous allez trouver sur icecream.ch vous allez pouvoir justement prendre du temps pour vous faire plaisir vous donner du plaisir et c'est aussi une personne qui connait son plaisir, qui sait comment fonctionne son corps, qui va pouvoir vivre des relations intimes beaucoup plus sereines et beaucoup plus sûres. Donc je vous invite à aller faire un tour sur la boutique icecream.ch. Je vous remercie d'avoir écouté l'épisode et puis je vous dis à demain pour un autre épisode de la série.