Des serres de Romorantin sortent, en moyenne, chaque année entre 55.000 et 60.000 plantes annuelles (1), environ 50.000 plantes bisannuelles (2) ainsi que 3.000 à 5.000 plantes vivaces. Le tout sur 1.000 m2 de cultures.
Mais le dérèglement climatique a profondément modifié les pratiques. « J’ai deux lectures de ce phénomène, développe Frédéric Lhomme, responsable du service espaces verts à Romorantin. On ne peut évidemment pas nier qu’il se passe des choses, mais notre terre obéit à des cycles qui existent depuis des millénaires, comme le petit âge glaciaire (entre le début du 14e siècle et la fin du 19e siècle). Nous sommes dans le cycle du réchauffement intensifié par l’activité humaine, l’industrie. »
Un dérèglement climatique qui a poussé le jardinier et ses collègues à changer leurs pratiques en profondeur. « Nous travaillons avec la météo », dit-il. Et de poursuivre : « En 2017, 2018, 2019 et 2022, nous avons connu des hivers et des printemps secs extrêmement dommageables. Nous avons donc été obligés de réfléchir à nos plantations. » Et ainsi écarter « les impatiens, ou encore les coléus très gourmands en eau, en les remplaçant par des plantes plus résistantes à la chaleur et économes en eau. Nous nous sommes rabattus sur les géraniums, les bégonias, les équinoxes et les osteospermum. »
Ou encore les plantes vivaces, capables de vivre plusieurs années. Une façon d’allier besoins de verdure de la population et épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents.
L’enjeu de l’eau
Car l’eau est l’autre enjeu majeur. « Sur ce sujet-là, nous sommes au pied du mur, constate Frédéric Lhomme. Nous sommes confrontés à des arrêtés de restriction, voire d’interdiction d’arrosage. »
Heureusement, « en Sologne, il y a de l’eau partout. Même en cas de restriction, nous avons des bassins de rétention d’eau. Nous avons des réserves, elles ont été anticipées. Aussi, la mairie avait installé de grandes citernes au pied des bâtiments pour récupérer les eaux de pluie. Nous utilisons aussi le paillage pour maintenir la fraîcheur de la terre. »
Frédéric Lhomme de conclure : « En deux mots, on s’adapte ! »
(1) Une plante annuelle est une plante qui germe, grandit, fleurit, produit des graines et meurt au cours d’une seule année.
(2) Une plante bisannuelle effectue son cycle de vie sur deux années : pensées, pâquerettes, giroflées…
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