Fille jaillie du front de Zeus, AthĂ©na naĂźt en armes et impose aussitĂŽt une souverainetĂ© dâintelligence : lâĂ©gide au poing, la tĂȘte de MĂ©duse pour effrayer lâinjustice, elle donne aux citĂ©s la loi, la technique et le courage rĂ©flĂ©chi. Sur lâAcropole, elle lâemporte sur PosĂ©idon en offrant lâolivier, paix fĂ©conde plutĂŽt que tumulte marin ; dans lâĂ©popĂ©e, elle canalise la fureur des hĂ©ros, retient Achille par les cheveux, exalte DiomĂšde, trompe Hector pour hĂąter le destin â, tandis quâen Ithaque elle escorte Ulysse sous le masque de Mentor. Patronne des artisans autant que des stratĂšges, elle guide PersĂ©e dâun bouclier-miroir, offre Ă BellĂ©rophon le mors dâor de PĂ©gase, civilise HĂ©raclĂšs, et, dans lâOrestie, institue lâArĂ©opage pour convertir la vendetta en droit, mĂ©tamorphosant les Ărinyes en EumĂ©nides. Mais lâhybris se paie : ArachnĂ© file Ă jamais pour avoir dĂ©fiĂ© la dĂ©esse sur son propre mĂ©tier ; MĂ©duse, profanation retournĂ©e en arme, habite lâĂ©gide comme avertissement. De sanctuaire en sanctuaire se dessine une Ă©thique du clair : mĂ©tis qui prĂ©voit, sophrosynĂš qui mesure, eunomia qui fonde la citĂ©. AthĂ©na nâencense pas la violence : elle la dompte, afin que la victoire engendre la paix.
La seconde partie, la semaine prochaine, ouvrira la comparaison : Neith en Ăgypte, vierge guerriĂšre et tisseuse cosmique, offre le miroir le plus ancien ; Minerve Ă Rome reprend casque, chouette et Ă©gide pour devenir raison dâĂtat ; DurgÄ en Inde, belle et terrible, terrasse le dĂ©mon-buffle comme AthĂ©na les GĂ©ants, figure dâune force fĂ©minine qui protĂšge lâordre ; Anath/Ishtar au Levant montrent lâĂąpretĂ© dâune guerre sans frein, pendant que la MorrĂgan celtique plane en corneille sur les combats ; ailleurs, Brigantia/Sulis gardent les villes et les sources, et les Valkyries dâOdin rappellent que le discernement peut aussi choisir les hĂ©ros. Quâont-elles en commun ? Une souverainetĂ© armĂ©e de sens, la promesse quâun bouclier de connaissance vaut mieux quâune Ă©pĂ©e, et cet avertissement : dĂšs que la raison cĂšde Ă lâorgueil, la toile se dĂ©chire. Un voyage au cĆur de la citĂ©, rigoureux, poĂ©tique et habitĂ©, pour comprendre pourquoi AthĂ©na fut toujours priĂ©e, crainte et personnifiĂ©e : casque posĂ©, lance levĂ©e, elle est lâintelligence qui protĂšge, et qui tranche.
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