undefined cover
undefined cover
Entreprendre à la retraite : l’expérience d’Albert, bénévole à l’URSSAF cover
Entreprendre à la retraite : l’expérience d’Albert, bénévole à l’URSSAF cover
Podcast Auto-Entrepreneur

Entreprendre à la retraite : l’expérience d’Albert, bénévole à l’URSSAF

Entreprendre à la retraite : l’expérience d’Albert, bénévole à l’URSSAF

39min |01/12/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Entreprendre à la retraite : l’expérience d’Albert, bénévole à l’URSSAF cover
Entreprendre à la retraite : l’expérience d’Albert, bénévole à l’URSSAF cover
Podcast Auto-Entrepreneur

Entreprendre à la retraite : l’expérience d’Albert, bénévole à l’URSSAF

Entreprendre à la retraite : l’expérience d’Albert, bénévole à l’URSSAF

39min |01/12/2025
Play

Description

Dans cet épisode, Romaric accueille Albert, 72 ans, ancien expert-comptable devenu micro-entrepreneur à la retraite.
Toujours passionné, Albert accompagne de nombreux entrepreneurs, intervient dans plusieurs structures d’accompagnement et préside la Commission d’Action Sanitaire et Sociale (CASS) de l’URSSAF Île-de-France.

Il raconte :

  • pourquoi il a créé sa micro-entreprise à 65 ans

  • ce que cela lui apporte aujourd’hui (plaisir, lien social, utilité, stimulation intellectuelle)

  • les erreurs fréquentes observées chez les micro-entrepreneurs

  • comment se préparer lorsqu’on veut entreprendre à la retraite

  • les aides méconnues de l’URSSAF pour les indépendants en difficulté

  • son quotidien entre bénévolat, ateliers, études et consultations

Un échange inspirant pour tous les retraités (ou futurs retraités) qui envisagent de lancer une activité ou souhaitent rester actifs.

Votre micro-entreprise rencontre des difficultés liées à une situation ponctuelle ? Vous pouvez probablement bénéficier des aides de l’action sociale. Faire votre demande d'aide à la CASS de l'URSSAF : https://www.urssaf.fr/accueil/services/services-independants/action-sociale-cpsti.html

🤝 Découvrez les meilleurs conseils pour réussir dans l’entrepreneuriat à travers des interviews de freelances et d’auto-entrepreneurs qui vivent déjà l’aventure en solo.


💌 Abonnez-vous à notre newsletter pour ne pas manquer les prochains épisodes.


😍 Vous avez aimé ce podcast ? Faites-le nous savoir en nous laissant un avis et une note ⭐⭐⭐⭐⭐


🔎 Envie d’échanger avec d’autres entrepreneurs ?
👉Rejoignez le groupe La Communauté des Auto-Entrepreneurs sur Facebook


🚀 Ce podcast est propulsé par le Portail Auto-Entrepreneur, qui a déjà accompagné plus de 550 000 indépendants dans la création et la gestion de leur projet.


🎵 Crédit musical :
Yaki Tori by Smith The Mister — Bandcamp
Free Download / Stream : http://bit.ly/-yaki-tori
Music promoted by Audio Library : https://youtu.be/oZ0U4Q5epUs


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romaric

    Bonjour à tous et à toutes, bienvenue sur le podcast Auto-Entrepreneur. Dans cet épisode, nous allons discuter du cumul entre la micro-entreprise et la retraite. Mais cette fois-ci, je ne le fais pas seul, mais bien avec une personne qui le vit au quotidien. Cette personne, c'est Albert, ancien expert comptable, il est désormais consultant. Il va nous expliquer pourquoi il a décidé de devenir micro-entrepreneur à 65 ans, qu'est-ce que ça lui apporte au quotidien. Quelles sont les difficultés qu'il a pu rencontrer ou que d'autres entrepreneurs peuvent rencontrer ? Nous aborderons aussi son rôle au sein de l'URSSAF. Il est président d'une commission qui permet d'attribuer des aides aux entrepreneurs en difficulté. Bref, un échange humain avec plein de conseils pour les futurs retraités qui aimeraient se lancer en micro-entreprise. Bonne écoute ! Bonjour Albert !

  • Albert

    Bonjour Romaric !

  • Romaric

    Merci beaucoup d'être parmi nous sur le podcast Auto-Entrepreneur. Albert, il y a quelques semaines, j'accueillais Thomas, qui était le benjamin de l'émission. On a cumulé micro-entreprise et études. Avec toi, on va voir quelque chose de totalement différent. Tu es retraité.

  • Albert

    Oui, oui.

  • Romaric

    Tu es aussi micro-entrepreneur et tu as eu une riche carrière, une carrière très dense. Pour commencer, Albert, peux-tu te présenter en quelques phrases, expliquer quel était ton parcours avant la retraite ?

  • Albert

    Alors, mon parcours avant la retraite, en fait, pendant 40 ans, j'ai été expert comptable. J'ai exercé ma profession en cabinet individuel, profession libérale, et j'avais trois collaboratrices avec moi qui m'ont accompagné. La plus ancienne a eu 30 ans d'ancienneté avec moi, la deuxième a eu 26 ans, et la troisième 11 ans. Donc du personnel fidèle, compétent, que j'ai formé moi-même en fait, que j'ai formé moi-même avec mes méthodes, et bon, a priori, elles se sont bien plu, puisqu'elles sont restées longtemps. Pour moi, c'était quand même intéressant dans la mesure où je sais qu'il y a beaucoup de turnover dans les cabines d'experts comptables. Les gens, ils restent deux, trois ans, après, ils sont longs. Là, j'ai eu la chance d'avoir des gens qui étaient motivés et avec lesquels je me suis très bien entendu. Donc, on avait des réunions. On était très sérieux au niveau du travail. Et en plus, en dehors du travail, on fêtait des anniversaires. Pour Noël, on faisait un petit truc. j'essayais d'avoir une une ambiance de travail qui soit pas que du travail, mais aussi un petit peu de choses un peu en dehors qui permettent aux gens de discuter de choses auxquelles on ne parle pas quand on est salarié dans le travail, mais qui permettent de s'exprimer différemment. Qu'est-ce que tu as fait ce week-end ? Et voilà ce qui permet d'avoir une bonne attitude et une bonne compréhension les uns les autres. et après les relations dans le travail elles sont plus simples en fait ça a fonctionné si ces collaboratrices ont resté aussi longtemps c'est que ça a fonctionné oui oui ça a fonctionné elles étaient fidèles sérieuses compétentes enfin voilà quoi et puis je les ai envoyées en formation régulièrement parce qu'on a un métier où il faut se former en permanence il n'y a pas le choix il y a une loi de finance par an notamment et de la jurisprudence on doit être au courant un peu de tout voilà et puis moi-même j'allais en formation et puis voilà je continue toujours en ce moment d'ailleurs Je ne suis pas un diplôme universitaire de droit pénal fiscal parce que je suis très intéressé par ces matières.

  • Romaric

    Albert, tu peux nous partager ton âge ?

  • Albert

    J'ai 72 ans.

  • Romaric

    72 ans et donc tu es sur les bancs de l'université aujourd'hui à prendre du droit.

  • Albert

    L'université de Nîmes, les formations se font en visioconférence.

  • Romaric

    Et ce cabinet comptable, tu l'as quitté au moment de ta traite ? Oui,

  • Albert

    j'ai cédé. J'ai cédé mon cabinet. Quand j'avais 65 ans, j'ai cédé à un groupe d'expertise comptable et j'ai accompagné les repreneurs pendant six mois. Donc, j'allais tous les jours. Je n'étais pas tenu d'y aller tous les jours, mais comme j'ai toujours beaucoup aimé ce que j'ai fait, j'y allais tous les jours pendant six mois pour présenter mes clients aux repreneurs et faire en sorte que la transition se fasse de façon la plus agréable possible, aussi bien pour le client que pour le repreneur.

  • Romaric

    Ça t'a fait quelle sensation de laisser ton cabinet ?

  • Albert

    J'étais content.

  • Romaric

    Oui ?

  • Albert

    J'étais content parce que, en fait, moi, je suis quelqu'un qui travaille beaucoup, mais c'était justement à l'époque, enfin, à l'époque, on parlait, ma caisse de retraite, c'est la CAVEC, la caisse de retraite des experts comptables, c'est une caisse professionnelle, et j'avais été les voir, justement, pour leur poser la question, est-ce qu'il y a un âge qui est mieux que l'autre, etc. Ils m'ont dit, écoutez, Merci. Avec toutes les réformes qui sont en cours pour les retraites, on vous conseille vivement de partir à 65 ans. Sinon, vous pourriez avoir quelques... Quelques problèmes plus difficiles, c'est ce que j'ai fait. J'ai cédé et j'ai trouvé un repreneur grâce à une amie qui est une ex-présidente du Conseil supérieur de l'ordre des experts comptables qui m'a présenté justement, à qui j'ai fait part de mon projet et qui m'a présenté des gens avec lesquels j'ai pu traiter.

  • Romaric

    Et ces collaboratrices, elles ont pu rester dans le cabinet ?

  • Albert

    Oui, elles sont restées dans le cabinet. Il y en a une qui est partie et l'autre qui est toujours là-bas. Parce qu'eux-mêmes se sont fait racheter. Vous voyez, c'est...

  • Romaric

    Ça a été vite, alors.

  • Albert

    Oui, oui, oui. C'est un monde où les gens, ils se regroupent maintenant de plus en plus. Alors voilà, il y a des unités qui sont intervenues. Mais en fait, elle est toujours sur place. D'ailleurs, j'ai toujours un petit contact avec elle, notamment au moment des fêtes, au moment de son anniversaire.

  • Romaric

    Après la vente du cabinet comptable, tu as pris ta retraite à 65 ans et tu es devenu micro-entrepreneur. Est-ce que ça s'est fait... Tout de suite, la création de la micro-entreprise, où il y a eu… Oui, en même temps,

  • Albert

    j'ai quand même un bon savoir. Je voulais rester dans le domaine, en fait, et donc je me suis dit, tiens, c'est vrai qu'il y a des micro-entrepreneurs, ce serait pas mal que je puisse donner des consultations aux entrepreneurs qui en ont besoin. Et donc, comment j'ai fait ? Je me suis inscrit… Enfin, j'étais déjà dans plusieurs organismes. J'interviens notamment à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. J'interviens à l'ADI.

  • Romaric

    Oui.

  • Albert

    Elle a dit, j'interviens chez Force Femmes, j'interviens à la BGE, la boutique de gestion des entreprises, et notamment en faisant des ateliers tous les mois sur ce lancer un micro-entreprise. Du reste, chaque mois, j'ai à peu près 25 personnes qui sont là. Ça se passe en vidéo, qui suivent mon atelier, en fait. C'est un atelier qui dure deux heures. Les gens sont contents. À la fin, j'envoie mon support. Et puis bon, sur le support, ils ont mes coordonnées. et après... S'ils le souhaitent, ils peuvent me contacter. Bien sûr, ils peuvent me contacter pour une consultation payante cette fois-ci, pour leurs problématiques particulières. Et donc, ça me plaît bien parce que comme ça, je reste toujours en contact avec des gens. Alors, c'est des jeunes ou des moins jeunes ou même des retraités. Il y a de tout. Mais il y a toujours les problèmes. C'est toujours les mêmes problèmes. Souvent, la TVA, c'est beaucoup la TVA.

  • Romaric

    La TVA, c'est très d'actualité en plus cette année, même ces derniers jours.

  • Albert

    et puis ça n'a pas fini majoritairement des micro-entrepreneurs tes clients ou les personnes que tu accompagnes oui oui oui et alors bon il y en a qui sont micro-entrepreneurs et puis après qui changent qui évoluent et à ce moment-là je les envoie chez un confrère parce que moi je ne peux plus faire de comptabilité puisque je suis radié de l'ordre des experts comptables voilà je me suis radié parce que sinon il fallait que je paie la cotisation retraite encore et donc ça ne me faisait rien et donc Je les adresse à un cabinet, puisque là, il faut faire vraiment une comptabilité, ce qui n'est pas le cas pour les micro-entrepreneurs, où les obligations fiscales et comptables sont beaucoup plus souples.

  • Romaric

    Oui, et donc là, c'est du conseil justement fiscal, un peu comptable, sur comment faire une facture, peut-être, que tu expliques ?

  • Albert

    Oui, alors voilà, on aborde tout. Comment faire une facture ? Qu'est-ce qu'on indique sur une facture ? Quid de la TVA ? Avec des petits rappels sur la responsabilité civile professionnelle à pas négliger. Les mentions obligatoires sur les factures. qu'est-ce que c'est qu'un H-U-G-T à la TVA, des questions de... Mais voilà, disons que je présente la chose de façon un peu très pratique, en fait. Je leur pose... J'expose mon sujet, après, je leur pose des questions. Voilà, donc ils me répondent, etc. Et je leur pose des questions, justement, pour bien qu'ils comprennent ce que je dis. Parce que des fois, on a une phrase simple, mais derrière se cache le contraire de la phrase, etc. etc. Et donc, ce qui fait que pour pouvoir appréhender un sujet, un texte, c'est bon d'avoir des exemples concrets qu'on n'a pas dans les livres, qui ne sont pas indiqués. Et donc, moi, comme je fais beaucoup de consultations, je les vois, les problèmes que rencontrent les gens, et j'axe un peu là-dessus, pour éviter que les gens fassent des bêtises ou fassent des choses qui n'étaient pas les plus opportunes. et qui peuvent parfois coûter très cher.

  • Romaric

    C'est quoi l'erreur que tu as vue le plus souvent et justement qui peut coûter cher ?

  • Albert

    C'est un truc tout simple. C'est par exemple, enfin bon, il y en a plusieurs, mais notamment ce que j'ai vu dernièrement, c'est quelqu'un qui avait démarré son activité au mois de décembre de l'année dernière. Elle avait ouvert sa micro-entreprise. Elle était dans l'architecte d'intérieur. Elle avait déjà 20 000 euros de devis qui étaient signés déjà. Et donc, elle voulait un rendez-vous pour faire le point, que je lui explique un petit peu le fonctionnement de la micro. Et elle me dit, voilà, elle vient avec ses documents, son immatriculation. Elle me dit, voilà, j'ai déjà un dossier. Un client qui m'a fait un chèque de 4000 euros, je vais le remettre la semaine prochaine à la banque. Et là, je lui explique comment marche la TVA. Si vous remettez le chèque de 4000 euros au mois de décembre, vous savez qu'il y a une règle du prorata en matière de TVA, c'est-à-dire qu'on regarde ce que ça fait sur l'année. Et donc, 4000 euros sur le mois de décembre, si on extrapole sur une année, ça fait combien ? Ça fait 48 000. Donc, vous dépassez le seuil de la franchise. Donc, au 1er janvier, déjà dans quelques jours, vous allez être obligé de... Enfin, vous êtes... être redevable de la TVA. Il est obligé de facturer la TVA, ce qui l'a rendu complètement folle. Il dit, ne vous inquiétez pas, vous allez rendre le chèque à votre client. Vous lui demanderez qu'il vous fasse un chèque au mois de décembre et un chèque au mois de janvier, pour éviter ce problème. Et vous voyez, ça, c'est un conseil qui a duré deux minutes. Ce que je vous ai expliqué, ça ne dure pas longtemps. Mais ça lui a économisé 4 000 euros, puisque 20 000 euros de devis à 20 %, ça fait 4 000. Sinon, elle aurait... été amené à payer cette somme. Ça, c'est une erreur. Les gens ne le voient pas, ça. Et puis, ils ont un énorme bidon, ils sont contents, machin, ils lancent leurs trucs, ils ont des clients, ils vont prospecter. Mais là, il y a des trucs. Voilà, c'est un piège.

  • Romaric

    C'est vrai que le pro-rata pour les personnes qui commencent leur activité en fin d'année, c'est quelque chose qu'il faut vraiment regarder.

  • Albert

    Et oui.

  • Romaric

    Et c'est pour ça aussi qu'il y a beaucoup de personnes qui ouvrent leur micro-entreprise début janvier plutôt qu'en décembre ou novembre.

  • Albert

    Oui, c'est ça.

  • Romaric

    Albert nous allons passer Au cœur du sujet, sur ce quotidien de retraité et micro-entrepreneur, pour justement donner peut-être des idées ou des réponses aux personnes qui aimeraient se lancer, qui s'approchent de la retraite ou qui sont peut-être déjà à la retraite. Tu es vraiment très actif pour retraiter, que ce soit la micro-entreprise, le bénévolat. Comment tu organises ton temps ? Tu as à la limite plus d'activité que certaines personnes qui ne sont pas encore à la retraite, qui sont actifs avant la retraite.

  • Albert

    Alors, mon temps, en fait, il est organisé comme ça. En fonction déjà des ateliers que j'organise au sein des différentes associations auprès desquelles j'interviens, notamment donc la Diff, Force Femmes, etc. En fait, j'ai un atelier par mois. Et donc, ça me planifie un petit peu mon calendrier. Après, j'interviens aussi à l'Ursav, donc ça, ça me prend aussi du temps. L'URSSAF, c'est deux fois par mois, et la Commission d'action sanitaire et sociale. Et puis après, j'ai mes cours. J'ai mes cours d'étudiant, si je peux dire.

  • Romaric

    Ça prend combien de temps, ça, à peu près ?

  • Albert

    Les cours, c'est six heures par mois. C'est le vendredi, après-midi, puis samedi matin. Puis après, il faut les travailler, les cours.

  • Romaric

    Qu'est-ce qui t'a poussé à reprendre les études ?

  • Albert

    J'ai toujours aimé la matière pénale fiscale. Mais en fait, moi, dans mon métier, je n'ai jamais tellement pu pratiquer. Pourquoi ? Parce que nous, en tant qu'experts comptables, quand on parle du pénal, c'est que les choses commencent à être un peu fantaisistes. Et donc, en fait, quand j'avais un client, j'ai eu plusieurs clients comme ça qui commençaient à faire des choses un peu audacieuses, d'abord, je leur envoyais une lettre recommandée, ils leur laissaient 15 jours pour... pour qu'il revienne dans le droit chemin, si je peux dire. Et puis au bout de 15 jours, si ce n'était pas le cas, je démissionnais de la mission. Donc nous, le pénal, on n'a jamais été tellement confrontés parce qu'on s'est toujours... Enfin, déontologiquement, il y a une obligation, c'est de... Si on sent qu'il y a... Et si on découvre qu'il y a des anomalies qui peuvent amener au pénal, on prévient le client. Et si le client, vraiment, il veut continuer, on s'en sépare, sinon on devient complice. Complice du fraudeur, si on peut comme ça. Et puis à ce moment-là, on a... on a tous les problèmes de la terre qui arrivent et puis bon d'un autre côté aussi quand je recevais des clients je les interrogeais et si je sentais déjà que rien qu'au propos introductif ils étaient un peu fantaisistes

  • Romaric

    je ne donnais pas suite qu'est-ce qui pouvait te mettre la puce à l'oreille ?

  • Albert

    par exemple une fois je reçois une dame qui venait d'une asiatique elle avait une SCI elle n'avait jamais fait de déclaration Merci. Elle voulait faire une déclaration. Elle me dit, elle voulait régulariser. C'est très bien, madame, etc. Je lui dis, il va falloir me communiquer vos relevés bancaires, etc. pour que je puisse faire votre comptabilité. Et alors, elle m'apporte ses relevés bancaires. Et puis voilà, elle me dit, voilà, je vois le premier. C'était des relevés en chinois. Bon, enfin, peu importe. Elle me traduisait. Elle me dit, à un moment, je vois une grosse somme. Enfin, c'était l'équivalent de 500 000 euros qui apparaît sur le compte. Et je lui dis, ça vient d'où ? Il dit, c'est après, machin, etc. C'était pour acheter le bien immobilier. Alors quand j'ai vu ça, bon, j'ai pas pris le dossier parce que... Si on ne sait pas d'où ça vient, elle me raconte ça, ça vient, elle me dit « oui, mais je peux vous donner une attestation, bon, c'était compliqué, c'était chinois, etc. » Et si on a, en fait, si j'avais pris le dossier, j'aurais été sûrement amené à le signaler à trac fin. Et donc, voilà, ce n'est pas le but, parce que là, on perd du temps. Et puis, le client ne paye pas. Et puis, de toute façon, on ne peut pas avancer, quoi. Donc, j'ai dit « bon, voilà, je n'ai pas pris le dossier. » Par exemple, j'ai la puce à l'oreille, c'est ça, quoi. Des gens qui me racontent qu'ils ont un commerce. Une fois, j'en ai eu un comme ça aussi. C'était un grand commerce sur les boulevards. Ils vendaient des petites choses, pas très chères, mais en grande quantité. Et ils me disaient, voilà, les stocks, on les détermine en fonction de la marge qu'on veut avoir. J'ai dit, OK, ce n'est pas pour moi ça. Il y a une responsabilité importante. On fait quand même... pratiquement 8-10 ans d'études, ce n'est pas pour mettre la carrière en l'air. Oui.

  • Romaric

    Du coup, ces deux-là n'ont pas été accompagnés par votre cabinet. On va revenir à la micro-entreprise. Quand tu t'es lancé, tu viens d'expliquer tout à l'heure que dès que tu as cédé ton cabinet, tu t'es lancé en micro-entreprise.

  • Albert

    Oui.

  • Romaric

    Comment tu l'as vécu, cette transition ? Est-ce que tu as quand même eu la sensation de passer à la retraite ou pas du tout ?

  • Albert

    Oui, la retraite, oui, pas sûr. j'ai arrêté de facturer mes honoraires, donc j'ai reçu la retraite en contrepartie. Non, j'étais content de le faire. Et puis bon, c'était quand même agréable dans la mesure où il n'y avait plus la pression du cabinet. Il n'y avait plus la pression des charges à payer, des loyers, des salaires, etc. Des clients qu'il faut relancer, des clients à trouver. Il n'y avait plus cet environnement qui fait partie de tout. de toutes les professions libérales, de chef d'entreprise, en fait. Donc là, j'étais bien, j'avais mon revenu, ma retraite qui tombait tous les mois, et là, je pouvais commencer à faire des choses que j'aimais, mais sans contraindre, vraiment parce que j'aime ça. C'est vraiment du plaisir.

  • Romaric

    Justement, là, tu insistes sur le mot plaisir, c'était la question que je souhaitais te poser. Qu'est-ce que ça t'apporte, la micro-entreprise ? Est-ce que ça t'apporte du plaisir ? Est-ce que ça t'apporte d'autres choses ?

  • Albert

    Oui, en fait, disons, c'est pas que la micro-entreprise, au travers de la micro-entreprise, c'est le contact avec les gens. Le contact avec les gens, puis le plaisir de les accompagner quand ils ont des difficultés, c'est là qu'ils viennent me voir, et puis leur montrer qu'il y a toujours une solution.

  • Romaric

    En général,

  • Albert

    il y a toujours une solution. Après, ils suivent ou ils suivent pas, mais bon, et de présenter ou de chercher avec eux la meilleure solution. et comment faire pour arriver à la solution. Ça, c'est intéressant, parce qu'au plan humain, c'est intéressant. Ça, c'est quand on est en tête-à-tête, mais quand je suis avec plusieurs personnes, quand je participe, quand j'organise des ateliers, c'est d'être au contact. Moi, j'aime bien quand on contacte avec les jeunes. Voilà, on voit des professions nouvelles. Il y a plein de trucs dans... Dans l'intelligence artificielle, on voit des nouveaux métiers qui arrivent. C'est intéressant. Et la fiscalité qui suit, qui est obligée de suivre, bien sûr, puisque maintenant, on peut travailler, s'installer à Dubaï, facturer en France. Il y a des gens qui font… Enfin, on en voit beaucoup. Après, ça peut poser des difficultés. Il faut savoir où on met les pieds, qu'est-ce qu'on risque, et comment le faire, et puis comment respecter la loi le mieux possible. voilà

  • Romaric

    Oui, c'est sûr que désormais, il y a certainement plus de situations avec les expatriés au niveau fiscal et des règles fiscales. Ça doit être très stimulant. Là, tu l'as expliqué, c'est très stimulant comme activité de continuer après la retraite. Est-ce que tu as pensé justement à ne pas continuer à un moment vraiment... Alors, bien sûr, le rythme est moins effréné que lorsque tu avais ton cabinet comptable. Mais est-ce qu'il y a eu un moment où tu as pensé à... A tout stopper ?

  • Albert

    Ah non, non, pas du tout.

  • Romaric

    Non ?

  • Albert

    Non, c'est pas prévu ça.

  • Romaric

    C'est pas prévu ?

  • Albert

    Non, non, mais c'est mon environnement, quoi. Je veux pas me couper de mon environnement, quelque chose que j'aime. Tous les jours, en fait, c'est formidable ce que je fais. En fait, on apprend tous les jours. On n'a jamais fini d'apprendre. On apprend tous les jours. Il y a des jurisprudences nouvelles tous les jours. Il y a des formations, il y a des choses à suivre. Et puis, à évoluer. Non, non, j'ai pas du tout l'intention d'arrêter.

  • Romaric

    Pas du tout.

  • Albert

    Ce serait contre ma nature.

  • Romaric

    Alors, vu l'activité que tu as eu tout au long de ta carrière, j'imagine que les difficultés au moment du lancement de la micro-entreprise... Tu n'as pas dû en avoir ?

  • Albert

    Non.

  • Romaric

    Mais est-ce qu'il y a tout de même des points que tu pourrais relever pour des personnes qui aimeraient se lancer, qui n'ont pas les mêmes connaissances que tu as, qui pourraient poser une difficulté en se lançant à la retraite ?

  • Albert

    Les difficultés, ça dépend du métier qu'on avait avant. Mais déjà, rien que pour remplir le formulaire de démarrage d'activité, moi, je constate que... Il y a plein de gens qui ont des difficultés. Est-ce qu'on coche la case du versement libératoire ou pas ? Est-ce qu'on peut payer les scotisations sociales au moins au trimestre ? Il y a plein de choses. Et quand on ne connaît pas, il y a des gens qui viennent me voir parce qu'ils n'ont pas coché les bonnes cases. Et puis après, il faut voir comment on peut rectifier. Mais les difficultés, on les a à tous les stades. Et puis après, comment faire une facture ? Enfin bon, c'est des trucs de base. Il y en a qui ne savent pas. Il y en a qui marquent des trucs qu'il ne faut pas marquer. Il y en a qui mettent des mentions parce qu'ils ont vu ça chez un ami. Et un copie pareil. Donc, il y en a qui ne tiennent pas leur livre de recettes, ni de dépenses. Donc, tout ça, c'est ce que je leur apprends. Comment faire ? Et à quel rythme ? Et combien de temps doit garder les documents ? Il y a plein de petites choses. Parce qu'en fait, micro-entreprise, c'est peut-être une micro, mais à la base, c'est une entreprise. Donc, elle a les mêmes obligations qu'une entreprise. Bon, à part ses simplifications au niveau fiscal et social, mais globalement, c'est une entreprise. Et c'est comme toute entreprise, elle a ses devoirs et ses obligations. Et une responsabilité du chef d'entreprise, il ne faut pas l'oublier.

  • Romaric

    C'est ça, derrière le mot micro, on a des fois tendance à penser que c'est tout petit et qu'il n'y a pas de responsabilité. Ce n'est pas le cas. Il y a des vraies responsabilités en étant micro-entrepreneur.

  • Albert

    Oui, oui. Et puis des fois, au début, c'est peut-être... tout le team et après ça peut grossir. Après, ce que je vois aussi, c'est comment on change de régime. Je suis micro, comment je passe en télé classique, par exemple. Parce que ça, c'est une question qu'on aborde. Une fois que les gens sont bien lancés, qu'ils font un bon chiffre d'affaires, ils ont l'obligation de changer. Il ne faut pas oublier de changer. C'est pareil au niveau de la TVA. Au niveau de la TVA, on a un régime de franchise. En fonction du type de clientèle, en fonction de l'activité, on n'est pas obligé de... On peut très bien avoir tout intérêt à payer la TVA, donc à opter pour payer la TVA, pour être redevable de la TVA, notamment pour pouvoir la récupérer. Si les clients sont des entreprises, ça ne les gêne pas du tout puisqu'ils peuvent la récupérer, la TVA.

  • Romaric

    Oui, tout à fait. Et c'est très bien de le signaler, surtout avec l'actualité qu'il y a en ce moment, que ce soit à l'Assemblée nationale ou au Sénat, par rapport au seuil de TVA qui pourrait être abaissé ou pas. c'est vrai que beaucoup de Le micro-entrepreneur le voit comme une mauvaise chose, qui peut l'être pour certains, mais il y a aussi des personnes qui travaillent avec des professionnels et à qui ça ne changerait pas grand-chose.

  • Albert

    Oui, ça dépend du métier. Dans le bâtiment, c'est un peu particulier, mais ça dépend du métier. Si les clients sont des professionnels, il faut en opter. À moins qu'on ait des particuliers comme un sophrologue, par exemple, il ne va pas avoir à interopter, puisqu'il va avoir plus cher que les autres. Mais quelqu'un qui est conseiller, consultant, en entreprise, en communication. Donc, il s'adresse à des entreprises. Il a tout intérêt à opter pour payer la TVA. Ça lui coûte moins cher dans la mesure où, par exemple, quand il achète un ordinateur, il pourra récupérer la TVA. Ou se la faire rembourser ou la récupérer. Donc, c'est 20% de moins. Alors, au plan financier, c'est très intéressant. C'est dommage de ne pas le faire, en fait.

  • Romaric

    Les informations, elles sont là, mais quand les personnes se lancent en micro-entreprise, ce n'est pas quelque chose qu'on regarde tout de suite. On ne se dit pas super, il n'y a pas la TVA, c'est génial. On se lance comme ça, et pour certains, appliquer la TVA, ça peut être un avantage aussi.

  • Albert

    Oui, mais ça, quand on est tout seul, on ne se rend pas compte, on ne sait pas ça. Et puis dans ce qui est divulgué, ce n'est pas indiqué, la plupart du temps, ce n'est pas indiqué. On a interrompu la TVA, les gens disent, attends, moi je veux un truc simple, qu'est-ce que c'est que cette TVA ? Quand on leur explique que ça peut leur faire gagner 20% sur toutes leurs dépenses, ils comprennent, mais il faut leur dire, il faut prendre un cas pratique. Et là, souvent, après, bon, ils optent.

  • Romaric

    Tu accompagnes beaucoup de micro-entrepreneurs. En tant qu'ancien directeur de cabinet comptable, tu accompagnais des structures plus importantes, des sociétés. Quel regard tu portes sur la micro-entreprise ? Tu l'as vue naître il y a environ 15 ans, tu l'as vue évoluer. Aujourd'hui, tu accompagnes les micro-entrepreneurs. Quel regard tu as là-dessus ?

  • Albert

    Moi, concernant la micro-entreprise, c'est un bon régime. En fait, je dis toujours qu'il n'y a pas d'erreur à se lancer à la micro-entreprise. en micro-entreprise. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on peut toujours sortir du régime. Parce que les inconvénients, c'est quoi ? Les inconvénients, c'est que les frais sont forfaitaires. Enfin, les déductions sont forfaitaires. Par exemple... Un libéral, il va avoir 34% de déduction sur ses recettes. Et si effectivement ce libéral, en réalité, ça marche bien, il est obligé de se développer, d'acheter du matériel, etc. et que ses dépenses s'élèvent à 80%, donc rester en micro, c'est une catastrophe pour lui, parce qu'il va payer beaucoup plus d'impôts. Donc là, il faut changer de régime. Et pour changer de régime, et donc passer à travailler en dépendant classique, et changer de régime, ça permet de déduire l'intégralité des frais qu'on a exposés pour le développement de son activité. Parce que moi, je vois les gens qui me disent « oui, mais j'ai fait le mauvais choix, j'ai trop de frais, etc. » J'en ai même vu qui étaient en déficit, parce qu'avec l'époque du Covid, il y en avait qui avaient fait plein de dépenses, etc. Alors, déficit avec auto-entreprise, ça ne colle pas, parce que finalement, l'auto-entreprise, elle ne connaît que les recettes. Donc, il avait fait 1 000 euros de recettes, il avait 20 000 euros de déficit. Il est venu me voir, je lui ai dit « écoutez, on va changer de régime, on va changer de régime, je vais vous faire passer, on va faire une déclaration de 2035, qui est dédiée aux professions libérales. » on va faire apparaître le déficit sur cette déclaration et vous pourrez le récupérer. Vous avez six ans pour l'imputer ou si vous avez d'autres revenus, vous pouvez l'imputer sur d'autres revenus, par exemple des traitements et salaires, etc. Et donc, voilà, ils sont sortis comme ça. Donc, il n'y a jamais de mauvais choix parce qu'on peut toujours s'en sortir. Et ce qui est bien, par exemple, si au titre d'une année, par exemple, l'année 2024, admettons, vous vous rendez compte que vous avez trop de dépenses, par exemple, vous avez jusqu'au 18 mai 2025 pour changer de régime avec EFUE. rétroactifs au 1er janvier 2024. C'est formidable parce que vous avez le temps. Et si après, vous voulez en plus au titre de 2025, revenir en micro, vous dénoncez l'option de 18 mètres au titre de 2025 pour revenir en micro et bénéficier des 34% d'abattement. Vous voyez, il y a plein de nuances, il y a plein de choses pour bien gérer son auto-entreprise.

  • Romaric

    C'est très flexible.

  • Albert

    En fait, auto-entreprise, c'est un peu compliqué. C'est un peu complexe parce qu'il y a plein de petites choses. Il y a plein d'options. Est-ce que je jette pour le versement libératoire ? Est-ce que je jette pour la TVA ? Est-ce que je jette pour le régime réel ? Il y a plein d'options à différents moments de la vie de l'auto-entreprise. Ce qui fait que, pour bien les maîtriser, il faut t'accompagner. Sinon, on ne se sent pas quand on ne peut pas y arriver. Alors que quand on est dans un régime réel, il y a moins d'options. On est déjà sur un truc qui tourne et qui ne va pas changer.

  • Romaric

    Question très pratique cette fois-ci. Tu expliquais donc en étant expert contact que tu avais une caisse de retraite spécifique.

  • Albert

    Ah oui.

  • Romaric

    Comment ça s'est passé justement pour la transition quand tu es passé micro-entrepreneur ? Est-ce qu'il y a eu des démarches spécifiques à faire auprès de ta caisse de retraite ?

  • Albert

    Oui, bien sûr. J'ai fait ma déclaration de cessation d'activité tout simplement en tant que professionnel libéral. Et cette déclaration de cessation d'activité, donc elle était entre les mains de la CAVEC notamment, enfin de la caisse de retraite. Et j'ai fait une demande de liquidation de ma retraite. Mais ça n'a pas été plus compliqué que ça.

  • Romaric

    Il y avait un ordre chronologique à respecter ?

  • Albert

    Non, non, simplement. En fait, c'est la date de cessation. Moi, j'ai cessé mon activité le 31 août 2017. Donc voilà, c'était la date au titre de laquelle j'ai fait ma déclaration de cessation d'activité, la déclaration professionnelle. Et puis j'ai averti toutes les caisses, la caisse de retraite, la mutuelle, etc. que je cessais mon activité le jour-là. J'ai fait les choses, j'ai bien prévenu. J'ai écrit, etc. J'ai fait attention quand même que les gens aient bien reçu mes courriers, parce qu'on ne sait jamais. Mais bon, non, ça s'est bien passé.

  • Romaric

    Et ensuite, la création de la micro-entreprise s'est faite une fois tout ça validé auprès des caissiers de retraite.

  • Albert

    Oui, c'est ça, exactement. Tout à fait.

  • Romaric

    D'accord. Est-ce que ça a un impact sur tes pensions aujourd'hui ?

  • Albert

    Aucun, non.

  • Romaric

    On va passer à ton rôle à l'URSSAF, tu as des responsabilités aussi à l'URSSAF, tu es président de la commission d'action sociale de l'URSSAF.

  • Albert

    D'action sanitaire et sociale de l'URSSAF, on dit la CAS, la commission d'action sanitaire et sociale.

  • Romaric

    Qu'est-ce que c'est pour faire simple ?

  • Albert

    Alors en fait, la commission d'action sanitaire et sociale, c'est une commission, alors il y en a une par région, moi je suis président de celle d'Île-de-France. En fait, c'est une commission qui a pour objet d'aider les travailleurs indépendants, que les indépendants, en difficulté, mais qui connaissent les difficultés passagères. C'est le principe, il faut que l'entreprise soit viable.

  • Romaric

    et qu'elles connaissent les difficultés. Ça peut être tout type de difficultés. La personne, au type de ses difficultés, doit des cotisations sociales qu'elle n'arrive pas à payer au niveau de l'URSSAF. On est six conseillers, on va examiner son dossier, on va décider le montant de l'aide qu'on peut lui accorder. La plupart du temps, c'est un dégréement total ou partiel des cotisations. Alors, comment ça marche ? En fait, la personne... qui a des difficultés, elle va sur le site de l'URSSAF, elle tape Commission d'Action Sanitaire et Sociale, ou SSI, c'est-à-dire Sécurité Sociale des Indépendants, demander une aide. Et il y a quatre types d'aides, en fait. Il y a la CED, c'est l'aide aux cotisations en difficulté, ça concerne les dégrévements de cotisations, l'AFE, c'est l'aide financière exceptionnelle, ça c'est en plus un dégrévement si, par exemple, il y a des problèmes au niveau de santé, au niveau de la famille, si par exemple la personne... Elle doit amener un enfant malade à l'hôpital qu'elle est obligée de fermer son commerce, etc. À ce moment-là, on peut accorder une aide.

  • Albert

    Par exemple, si vous vous rendez compte que cette personne ne peut plus avoir de revenus pendant plusieurs mois, cette aide peut être...

  • Romaric

    Elle est hospitalisée, on va l'aider. Alors déjà, on va lui... On va faire un geste important sur ses cotisations. Et puis, on va lui donner cette aide financière qui va lui permettre de passer un cap difficile. Et s'il n'y avait pas l'aide, peut-être que l'entreprise, elle serait amenée à péréquiter. Donc là, on est vraiment... dans le cadre d'aider les entreprises pour les aider à fonctionner et à passer un cap difficile. C'est tout à fait ça. Et puis, il y a une aide aussi qui s'appelle l'ADR. C'est l'aide au départ à la retraite. Ça, c'est une aide de 10 000 euros qui est donnée aux travailleurs indépendants qui partent en retraite, mais à condition qu'il n'ait pas été imposable à l'impôt sur le revenu au titre des deux dernières années. Il y a des gens comme ça. Et ça leur permet aussi de... d'avoir un revenu complémentaire au moment de partir à la retraite. Ce dossier nous est présenté par les agents de l'URSSAF de façon anonyme. Donc on examine le dossier qui nous est présenté, et puis on discute après du dossier entre les six conseillers.

  • Albert

    Et c'est cette commission qui a le dernier mot sur les aides ? Oui,

  • Romaric

    ces décisions ne sont pas susceptibles d'appel. En fait, la décision est fermée définitive. On ne peut pas faire réexaminer le dossier. Ce n'est pas possible.

  • Albert

    D'accord. Il y a une question que je me pose à ce sujet. Justement, le dossier vient des agents de l'URSSAF. Pourquoi ce ne sont pas les agents de l'URSSAF qui statuent sur l'aide ?

  • Romaric

    Parce qu'en fait, c'est une commission qui est au sein du CPSTI. Le CPSTI, c'est le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants. En fait, c'est indépendant de l'URSSAF. D'accord. C'est le CPSTI qui a un budget indépendant de l'Ursaf. Donc l'Ursaf ne fait qu'instruire les dossiers et nous les soumet ici au CPSTI, à la CAS, à la Commission d'Action Sanitaire et Sociale, de décider le montant de l'aide ou l'origine de l'aide.

  • Albert

    Comment tu t'es retrouvé dans cette situation, avec cette responsabilité ? C'est quelque chose que tu as fait après la retraite aussi ?

  • Romaric

    Alors en fait, c'est très curieux. Parce que j'avais fréquenté la Fédération Nationale des Autres. entrepreneurs, ils m'ont proposé la présidence en fait. Est-ce que ça t'intéresserait ? Je ne connaissais pas grand-chose. À quoi ça m'engage ? Et puis c'est comme ça que je me suis retrouvé que j'ai été élu président.

  • Albert

    C'est un super challenge.

  • Romaric

    Alors on est en plein dans l'humain et puis en plein dans le social. Parce que des fois on voit des cas tellement difficiles tellement difficiles que... Parce qu'en principe on a un référentiel qui nous dit comment attribuer les aides. d'un des... les règles à suivre. Et des fois, en fait, comme la commission est souveraine, des fois, les gens ne rentrent pas dans les cordes, ils ne rentrent pas dans les règles. Par exemple, la boîte, elle est plus viable. C'est évident, mais le type, il a fait un infarctus, il a eu un pita, etc. C'est des fois des situations extrêmement graves. Et donc, malgré le fait que ça ne rentre pas pile-poil dans le référentiel, on va quand même l'aider. On sent vraiment qu'on fait du bien.

  • Albert

    Est-ce que tu as l'impression Que cette aide, elle est bien connue ?

  • Romaric

    Non.

  • Albert

    Est-ce que... Non ?

  • Romaric

    Non, non. Elle n'est pas bien connue. Alors, moi, j'ai fait faire... Alors, elle n'est pas bien connue. Bon, déjà, les gens de par l'antériorité, ils ont un mauvais sentiment vis-à-vis de l'URSSAF. Mais parce qu'ils ont l'URSSAF, ils vont leur faire déposer le bilan, ils vont réclamer les cotisations, en fait. Ça, c'était, disons, l'image antérieure. Aujourd'hui, l'URSSAF n'est pas du tout dans l'état d'esprit, l'URSSAF. va chercher des fois des cotisants, va aider les gens. Dorsal est là vraiment pour aider les gens. Elle fait des appels, elle dit est-ce que vous n'avez pas besoin d'une aide, etc. Les gens, des fois, ils sont...

  • Albert

    Ah oui, ça va même dans ce sens.

  • Romaric

    Oui, c'est des appels sortants. Et il y a des gens qui disent non, moi je n'ai besoin de rien, etc. parce qu'ils ont toujours cette crainte. Et puis il y en a d'autres qui disent écoutez, vous allez soucrire un formulaire et puis on va examiner votre cas. Le dossier revient, donc là on sait que c'est un appel sortant, on l'examine et puis souvent on accorde une aide. Enfin, la plupart du temps, on accorde une aide. Donc c'est pour montrer à quel point l'URSSAF a un point positif pour se rapprocher des entreprises et aider les entreprises. D'ailleurs, c'est pratiquement un partenaire l'URSSAF, ce n'est plus du tout l'image qu'on avait antérieurement.

  • Albert

    Tu expliquais tout à l'heure que tu ne te voyais pas arrêter la micro-entreprise. Cette commission auprès de l'URSSAF ? Tu as un mandat jusqu'à de quelle durée ?

  • Romaric

    Le mandat se termine à la fin de l'année.

  • Albert

    D'accord. Tu aimerais repartir pour un mandat supplémentaire ? Oui,

  • Romaric

    oui.

  • Albert

    Très bien. On mettra des informations en description de l'épisode.

  • Romaric

    Oui, bien sûr.

  • Albert

    Je remettrai un lien vers cette commission de l'Ursa.

  • Romaric

    Oui, absolument. C'est intéressant pour la faire connaître.

  • Albert

    Je ne sais pas si c'est des chiffres que tu peux nous donner, mais il y a combien de dossiers à peu près d'aide par mois ? Au niveau national, qui sont acceptés ?

  • Romaric

    Alors, au niveau national, je ne peux pas te répondre, mais au niveau Île-de-France, on traite en fait 300 dossiers par mois. On a deux commissions. En gros, chaque commission traite 150 dossiers. C'est du matin au soir. C'est bien organisé. Très, très bien organisé.

  • Albert

    Merci d'avoir mis la lumière sur cette aide, en tout cas.

  • Romaric

    Je t'en prie. Oui, c'est bien. S'il y a des gens à qui ça peut servir, c'est l'idéal.

  • Albert

    Voilà. Tu auras doublement aidé les entrepreneurs lors de cette interview. Donc, les retraités qui voudraient se lancer, tu leur as montré que c'est possible et qu'en plus, tu as l'air de prendre vraiment beaucoup de plaisir à le faire. Oui, oui. Et puis, justement, les entrepreneurs qui peuvent avoir des difficultés financières, je le répète, on mettra en description comment se renseigner sur ce point-là. J'ai une dernière question pour terminer cette interview. Quel conseil, justement, tu donnerais ? Un retraité ou un futur retraité qui hésite à se lancer en micro-entreprise ?

  • Romaric

    Qui hésite d'abord d'avoir un entretien avec quelqu'un comme moi par exemple, de se renseigner, d'avoir un dialogue, qu'on voit si c'est effectivement de présenter les avantages, les inconvénients. Et puis après, qu'est-ce qu'on risque à se lancer ? On risque rien du tout à se lancer, c'est juste remplir un formulaire. Et puis, s'il veut arrêter, il arrête quand il veut. Donc, on est libre, en fait. Il n'y a pas de déclaration fiscale à faire. Il n'y a pas de liage fiscal. Il n'y a pas de bilan. Donc, c'est tout simple. Donc, on peut la relancer. On regarde ce que ça donne. Ça marche tant mieux. Si on veut l'arrêter, on l'arrête.

  • Albert

    Merci beaucoup, Albert, pour tous ces conseils.

  • Romaric

    De rien, Romaric.

  • Albert

    J'espère que ça inspirera des retraités ou des futurs retraités à passer le pas, que ça les rassurera dans ces démarches.

  • Romaric

    Oui, bien sûr.

  • Albert

    Et puis, j'espère pour toi que tu auras un nouveau mandat auprès de l'URSSAF. et que tu prendras toujours autant de plaisir et aussi que tu auras ton diplôme en droit.

  • Romaric

    Ah oui, c'est vrai, c'est moi qui mets ça.

  • Albert

    Au revoir Albert.

  • Romaric

    Allez.

  • Albert

    Vous l'avez entendu, Albert, 72 ans, est micro-entrepreneur bénévole, il est même étudiant et il n'a pas envie de s'arrêter. Si vous êtes à la retraite ou que vous allez bientôt l'être, pensez à la micro-entreprise. Elle comporte de nombreux avantages. Elle peut vous permettre d'avoir une source de revenus complémentaires. Mais comme Albert, Le principal, c'est vraiment que ça peut vous apporter de la satisfaction au quotidien, avec toujours de l'activité, toujours du lien social. Vous allez pouvoir partager votre expérience, votre vécu que vous avez eu tout au long de votre carrière. Donc pensez à la micro-entreprise si vous avez des projets, c'est vraiment plus simple que ça peut lui paraître. Et si vous rencontrez encore des difficultés, il existe des organismes, Albert peut aider. Le portail auto-entrepreneur est aussi là pour vous aider dans toutes les démarches. administratives pour créer votre micro-entreprise. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire, une étoile, un like sur YouTube. Vous pouvez aussi le partager à vos proches ou à un proche qui peut-être partirait à la retraite sans tarder. Cette interview d'Albert marque la fin de la série sur le cumul de situations avec la micro-entreprise, mais on se retrouve tout de même pour de nouveaux épisodes du podcast Auto-Entrepreneur très bientôt. Mais d'ici là, prenez soin de vous et de votre entreprise. Musique

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le parcours d’Albert

    00:46

  • La retraite en micro-entreprise : son expérience

    11:35

  • Son rôle à l’URSSAF

    29:03

  • Le conseil d’Albert pour les futurs retraités

    36:50

Description

Dans cet épisode, Romaric accueille Albert, 72 ans, ancien expert-comptable devenu micro-entrepreneur à la retraite.
Toujours passionné, Albert accompagne de nombreux entrepreneurs, intervient dans plusieurs structures d’accompagnement et préside la Commission d’Action Sanitaire et Sociale (CASS) de l’URSSAF Île-de-France.

Il raconte :

  • pourquoi il a créé sa micro-entreprise à 65 ans

  • ce que cela lui apporte aujourd’hui (plaisir, lien social, utilité, stimulation intellectuelle)

  • les erreurs fréquentes observées chez les micro-entrepreneurs

  • comment se préparer lorsqu’on veut entreprendre à la retraite

  • les aides méconnues de l’URSSAF pour les indépendants en difficulté

  • son quotidien entre bénévolat, ateliers, études et consultations

Un échange inspirant pour tous les retraités (ou futurs retraités) qui envisagent de lancer une activité ou souhaitent rester actifs.

Votre micro-entreprise rencontre des difficultés liées à une situation ponctuelle ? Vous pouvez probablement bénéficier des aides de l’action sociale. Faire votre demande d'aide à la CASS de l'URSSAF : https://www.urssaf.fr/accueil/services/services-independants/action-sociale-cpsti.html

🤝 Découvrez les meilleurs conseils pour réussir dans l’entrepreneuriat à travers des interviews de freelances et d’auto-entrepreneurs qui vivent déjà l’aventure en solo.


💌 Abonnez-vous à notre newsletter pour ne pas manquer les prochains épisodes.


😍 Vous avez aimé ce podcast ? Faites-le nous savoir en nous laissant un avis et une note ⭐⭐⭐⭐⭐


🔎 Envie d’échanger avec d’autres entrepreneurs ?
👉Rejoignez le groupe La Communauté des Auto-Entrepreneurs sur Facebook


🚀 Ce podcast est propulsé par le Portail Auto-Entrepreneur, qui a déjà accompagné plus de 550 000 indépendants dans la création et la gestion de leur projet.


🎵 Crédit musical :
Yaki Tori by Smith The Mister — Bandcamp
Free Download / Stream : http://bit.ly/-yaki-tori
Music promoted by Audio Library : https://youtu.be/oZ0U4Q5epUs


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romaric

    Bonjour à tous et à toutes, bienvenue sur le podcast Auto-Entrepreneur. Dans cet épisode, nous allons discuter du cumul entre la micro-entreprise et la retraite. Mais cette fois-ci, je ne le fais pas seul, mais bien avec une personne qui le vit au quotidien. Cette personne, c'est Albert, ancien expert comptable, il est désormais consultant. Il va nous expliquer pourquoi il a décidé de devenir micro-entrepreneur à 65 ans, qu'est-ce que ça lui apporte au quotidien. Quelles sont les difficultés qu'il a pu rencontrer ou que d'autres entrepreneurs peuvent rencontrer ? Nous aborderons aussi son rôle au sein de l'URSSAF. Il est président d'une commission qui permet d'attribuer des aides aux entrepreneurs en difficulté. Bref, un échange humain avec plein de conseils pour les futurs retraités qui aimeraient se lancer en micro-entreprise. Bonne écoute ! Bonjour Albert !

  • Albert

    Bonjour Romaric !

  • Romaric

    Merci beaucoup d'être parmi nous sur le podcast Auto-Entrepreneur. Albert, il y a quelques semaines, j'accueillais Thomas, qui était le benjamin de l'émission. On a cumulé micro-entreprise et études. Avec toi, on va voir quelque chose de totalement différent. Tu es retraité.

  • Albert

    Oui, oui.

  • Romaric

    Tu es aussi micro-entrepreneur et tu as eu une riche carrière, une carrière très dense. Pour commencer, Albert, peux-tu te présenter en quelques phrases, expliquer quel était ton parcours avant la retraite ?

  • Albert

    Alors, mon parcours avant la retraite, en fait, pendant 40 ans, j'ai été expert comptable. J'ai exercé ma profession en cabinet individuel, profession libérale, et j'avais trois collaboratrices avec moi qui m'ont accompagné. La plus ancienne a eu 30 ans d'ancienneté avec moi, la deuxième a eu 26 ans, et la troisième 11 ans. Donc du personnel fidèle, compétent, que j'ai formé moi-même en fait, que j'ai formé moi-même avec mes méthodes, et bon, a priori, elles se sont bien plu, puisqu'elles sont restées longtemps. Pour moi, c'était quand même intéressant dans la mesure où je sais qu'il y a beaucoup de turnover dans les cabines d'experts comptables. Les gens, ils restent deux, trois ans, après, ils sont longs. Là, j'ai eu la chance d'avoir des gens qui étaient motivés et avec lesquels je me suis très bien entendu. Donc, on avait des réunions. On était très sérieux au niveau du travail. Et en plus, en dehors du travail, on fêtait des anniversaires. Pour Noël, on faisait un petit truc. j'essayais d'avoir une une ambiance de travail qui soit pas que du travail, mais aussi un petit peu de choses un peu en dehors qui permettent aux gens de discuter de choses auxquelles on ne parle pas quand on est salarié dans le travail, mais qui permettent de s'exprimer différemment. Qu'est-ce que tu as fait ce week-end ? Et voilà ce qui permet d'avoir une bonne attitude et une bonne compréhension les uns les autres. et après les relations dans le travail elles sont plus simples en fait ça a fonctionné si ces collaboratrices ont resté aussi longtemps c'est que ça a fonctionné oui oui ça a fonctionné elles étaient fidèles sérieuses compétentes enfin voilà quoi et puis je les ai envoyées en formation régulièrement parce qu'on a un métier où il faut se former en permanence il n'y a pas le choix il y a une loi de finance par an notamment et de la jurisprudence on doit être au courant un peu de tout voilà et puis moi-même j'allais en formation et puis voilà je continue toujours en ce moment d'ailleurs Je ne suis pas un diplôme universitaire de droit pénal fiscal parce que je suis très intéressé par ces matières.

  • Romaric

    Albert, tu peux nous partager ton âge ?

  • Albert

    J'ai 72 ans.

  • Romaric

    72 ans et donc tu es sur les bancs de l'université aujourd'hui à prendre du droit.

  • Albert

    L'université de Nîmes, les formations se font en visioconférence.

  • Romaric

    Et ce cabinet comptable, tu l'as quitté au moment de ta traite ? Oui,

  • Albert

    j'ai cédé. J'ai cédé mon cabinet. Quand j'avais 65 ans, j'ai cédé à un groupe d'expertise comptable et j'ai accompagné les repreneurs pendant six mois. Donc, j'allais tous les jours. Je n'étais pas tenu d'y aller tous les jours, mais comme j'ai toujours beaucoup aimé ce que j'ai fait, j'y allais tous les jours pendant six mois pour présenter mes clients aux repreneurs et faire en sorte que la transition se fasse de façon la plus agréable possible, aussi bien pour le client que pour le repreneur.

  • Romaric

    Ça t'a fait quelle sensation de laisser ton cabinet ?

  • Albert

    J'étais content.

  • Romaric

    Oui ?

  • Albert

    J'étais content parce que, en fait, moi, je suis quelqu'un qui travaille beaucoup, mais c'était justement à l'époque, enfin, à l'époque, on parlait, ma caisse de retraite, c'est la CAVEC, la caisse de retraite des experts comptables, c'est une caisse professionnelle, et j'avais été les voir, justement, pour leur poser la question, est-ce qu'il y a un âge qui est mieux que l'autre, etc. Ils m'ont dit, écoutez, Merci. Avec toutes les réformes qui sont en cours pour les retraites, on vous conseille vivement de partir à 65 ans. Sinon, vous pourriez avoir quelques... Quelques problèmes plus difficiles, c'est ce que j'ai fait. J'ai cédé et j'ai trouvé un repreneur grâce à une amie qui est une ex-présidente du Conseil supérieur de l'ordre des experts comptables qui m'a présenté justement, à qui j'ai fait part de mon projet et qui m'a présenté des gens avec lesquels j'ai pu traiter.

  • Romaric

    Et ces collaboratrices, elles ont pu rester dans le cabinet ?

  • Albert

    Oui, elles sont restées dans le cabinet. Il y en a une qui est partie et l'autre qui est toujours là-bas. Parce qu'eux-mêmes se sont fait racheter. Vous voyez, c'est...

  • Romaric

    Ça a été vite, alors.

  • Albert

    Oui, oui, oui. C'est un monde où les gens, ils se regroupent maintenant de plus en plus. Alors voilà, il y a des unités qui sont intervenues. Mais en fait, elle est toujours sur place. D'ailleurs, j'ai toujours un petit contact avec elle, notamment au moment des fêtes, au moment de son anniversaire.

  • Romaric

    Après la vente du cabinet comptable, tu as pris ta retraite à 65 ans et tu es devenu micro-entrepreneur. Est-ce que ça s'est fait... Tout de suite, la création de la micro-entreprise, où il y a eu… Oui, en même temps,

  • Albert

    j'ai quand même un bon savoir. Je voulais rester dans le domaine, en fait, et donc je me suis dit, tiens, c'est vrai qu'il y a des micro-entrepreneurs, ce serait pas mal que je puisse donner des consultations aux entrepreneurs qui en ont besoin. Et donc, comment j'ai fait ? Je me suis inscrit… Enfin, j'étais déjà dans plusieurs organismes. J'interviens notamment à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. J'interviens à l'ADI.

  • Romaric

    Oui.

  • Albert

    Elle a dit, j'interviens chez Force Femmes, j'interviens à la BGE, la boutique de gestion des entreprises, et notamment en faisant des ateliers tous les mois sur ce lancer un micro-entreprise. Du reste, chaque mois, j'ai à peu près 25 personnes qui sont là. Ça se passe en vidéo, qui suivent mon atelier, en fait. C'est un atelier qui dure deux heures. Les gens sont contents. À la fin, j'envoie mon support. Et puis bon, sur le support, ils ont mes coordonnées. et après... S'ils le souhaitent, ils peuvent me contacter. Bien sûr, ils peuvent me contacter pour une consultation payante cette fois-ci, pour leurs problématiques particulières. Et donc, ça me plaît bien parce que comme ça, je reste toujours en contact avec des gens. Alors, c'est des jeunes ou des moins jeunes ou même des retraités. Il y a de tout. Mais il y a toujours les problèmes. C'est toujours les mêmes problèmes. Souvent, la TVA, c'est beaucoup la TVA.

  • Romaric

    La TVA, c'est très d'actualité en plus cette année, même ces derniers jours.

  • Albert

    et puis ça n'a pas fini majoritairement des micro-entrepreneurs tes clients ou les personnes que tu accompagnes oui oui oui et alors bon il y en a qui sont micro-entrepreneurs et puis après qui changent qui évoluent et à ce moment-là je les envoie chez un confrère parce que moi je ne peux plus faire de comptabilité puisque je suis radié de l'ordre des experts comptables voilà je me suis radié parce que sinon il fallait que je paie la cotisation retraite encore et donc ça ne me faisait rien et donc Je les adresse à un cabinet, puisque là, il faut faire vraiment une comptabilité, ce qui n'est pas le cas pour les micro-entrepreneurs, où les obligations fiscales et comptables sont beaucoup plus souples.

  • Romaric

    Oui, et donc là, c'est du conseil justement fiscal, un peu comptable, sur comment faire une facture, peut-être, que tu expliques ?

  • Albert

    Oui, alors voilà, on aborde tout. Comment faire une facture ? Qu'est-ce qu'on indique sur une facture ? Quid de la TVA ? Avec des petits rappels sur la responsabilité civile professionnelle à pas négliger. Les mentions obligatoires sur les factures. qu'est-ce que c'est qu'un H-U-G-T à la TVA, des questions de... Mais voilà, disons que je présente la chose de façon un peu très pratique, en fait. Je leur pose... J'expose mon sujet, après, je leur pose des questions. Voilà, donc ils me répondent, etc. Et je leur pose des questions, justement, pour bien qu'ils comprennent ce que je dis. Parce que des fois, on a une phrase simple, mais derrière se cache le contraire de la phrase, etc. etc. Et donc, ce qui fait que pour pouvoir appréhender un sujet, un texte, c'est bon d'avoir des exemples concrets qu'on n'a pas dans les livres, qui ne sont pas indiqués. Et donc, moi, comme je fais beaucoup de consultations, je les vois, les problèmes que rencontrent les gens, et j'axe un peu là-dessus, pour éviter que les gens fassent des bêtises ou fassent des choses qui n'étaient pas les plus opportunes. et qui peuvent parfois coûter très cher.

  • Romaric

    C'est quoi l'erreur que tu as vue le plus souvent et justement qui peut coûter cher ?

  • Albert

    C'est un truc tout simple. C'est par exemple, enfin bon, il y en a plusieurs, mais notamment ce que j'ai vu dernièrement, c'est quelqu'un qui avait démarré son activité au mois de décembre de l'année dernière. Elle avait ouvert sa micro-entreprise. Elle était dans l'architecte d'intérieur. Elle avait déjà 20 000 euros de devis qui étaient signés déjà. Et donc, elle voulait un rendez-vous pour faire le point, que je lui explique un petit peu le fonctionnement de la micro. Et elle me dit, voilà, elle vient avec ses documents, son immatriculation. Elle me dit, voilà, j'ai déjà un dossier. Un client qui m'a fait un chèque de 4000 euros, je vais le remettre la semaine prochaine à la banque. Et là, je lui explique comment marche la TVA. Si vous remettez le chèque de 4000 euros au mois de décembre, vous savez qu'il y a une règle du prorata en matière de TVA, c'est-à-dire qu'on regarde ce que ça fait sur l'année. Et donc, 4000 euros sur le mois de décembre, si on extrapole sur une année, ça fait combien ? Ça fait 48 000. Donc, vous dépassez le seuil de la franchise. Donc, au 1er janvier, déjà dans quelques jours, vous allez être obligé de... Enfin, vous êtes... être redevable de la TVA. Il est obligé de facturer la TVA, ce qui l'a rendu complètement folle. Il dit, ne vous inquiétez pas, vous allez rendre le chèque à votre client. Vous lui demanderez qu'il vous fasse un chèque au mois de décembre et un chèque au mois de janvier, pour éviter ce problème. Et vous voyez, ça, c'est un conseil qui a duré deux minutes. Ce que je vous ai expliqué, ça ne dure pas longtemps. Mais ça lui a économisé 4 000 euros, puisque 20 000 euros de devis à 20 %, ça fait 4 000. Sinon, elle aurait... été amené à payer cette somme. Ça, c'est une erreur. Les gens ne le voient pas, ça. Et puis, ils ont un énorme bidon, ils sont contents, machin, ils lancent leurs trucs, ils ont des clients, ils vont prospecter. Mais là, il y a des trucs. Voilà, c'est un piège.

  • Romaric

    C'est vrai que le pro-rata pour les personnes qui commencent leur activité en fin d'année, c'est quelque chose qu'il faut vraiment regarder.

  • Albert

    Et oui.

  • Romaric

    Et c'est pour ça aussi qu'il y a beaucoup de personnes qui ouvrent leur micro-entreprise début janvier plutôt qu'en décembre ou novembre.

  • Albert

    Oui, c'est ça.

  • Romaric

    Albert nous allons passer Au cœur du sujet, sur ce quotidien de retraité et micro-entrepreneur, pour justement donner peut-être des idées ou des réponses aux personnes qui aimeraient se lancer, qui s'approchent de la retraite ou qui sont peut-être déjà à la retraite. Tu es vraiment très actif pour retraiter, que ce soit la micro-entreprise, le bénévolat. Comment tu organises ton temps ? Tu as à la limite plus d'activité que certaines personnes qui ne sont pas encore à la retraite, qui sont actifs avant la retraite.

  • Albert

    Alors, mon temps, en fait, il est organisé comme ça. En fonction déjà des ateliers que j'organise au sein des différentes associations auprès desquelles j'interviens, notamment donc la Diff, Force Femmes, etc. En fait, j'ai un atelier par mois. Et donc, ça me planifie un petit peu mon calendrier. Après, j'interviens aussi à l'Ursav, donc ça, ça me prend aussi du temps. L'URSSAF, c'est deux fois par mois, et la Commission d'action sanitaire et sociale. Et puis après, j'ai mes cours. J'ai mes cours d'étudiant, si je peux dire.

  • Romaric

    Ça prend combien de temps, ça, à peu près ?

  • Albert

    Les cours, c'est six heures par mois. C'est le vendredi, après-midi, puis samedi matin. Puis après, il faut les travailler, les cours.

  • Romaric

    Qu'est-ce qui t'a poussé à reprendre les études ?

  • Albert

    J'ai toujours aimé la matière pénale fiscale. Mais en fait, moi, dans mon métier, je n'ai jamais tellement pu pratiquer. Pourquoi ? Parce que nous, en tant qu'experts comptables, quand on parle du pénal, c'est que les choses commencent à être un peu fantaisistes. Et donc, en fait, quand j'avais un client, j'ai eu plusieurs clients comme ça qui commençaient à faire des choses un peu audacieuses, d'abord, je leur envoyais une lettre recommandée, ils leur laissaient 15 jours pour... pour qu'il revienne dans le droit chemin, si je peux dire. Et puis au bout de 15 jours, si ce n'était pas le cas, je démissionnais de la mission. Donc nous, le pénal, on n'a jamais été tellement confrontés parce qu'on s'est toujours... Enfin, déontologiquement, il y a une obligation, c'est de... Si on sent qu'il y a... Et si on découvre qu'il y a des anomalies qui peuvent amener au pénal, on prévient le client. Et si le client, vraiment, il veut continuer, on s'en sépare, sinon on devient complice. Complice du fraudeur, si on peut comme ça. Et puis à ce moment-là, on a... on a tous les problèmes de la terre qui arrivent et puis bon d'un autre côté aussi quand je recevais des clients je les interrogeais et si je sentais déjà que rien qu'au propos introductif ils étaient un peu fantaisistes

  • Romaric

    je ne donnais pas suite qu'est-ce qui pouvait te mettre la puce à l'oreille ?

  • Albert

    par exemple une fois je reçois une dame qui venait d'une asiatique elle avait une SCI elle n'avait jamais fait de déclaration Merci. Elle voulait faire une déclaration. Elle me dit, elle voulait régulariser. C'est très bien, madame, etc. Je lui dis, il va falloir me communiquer vos relevés bancaires, etc. pour que je puisse faire votre comptabilité. Et alors, elle m'apporte ses relevés bancaires. Et puis voilà, elle me dit, voilà, je vois le premier. C'était des relevés en chinois. Bon, enfin, peu importe. Elle me traduisait. Elle me dit, à un moment, je vois une grosse somme. Enfin, c'était l'équivalent de 500 000 euros qui apparaît sur le compte. Et je lui dis, ça vient d'où ? Il dit, c'est après, machin, etc. C'était pour acheter le bien immobilier. Alors quand j'ai vu ça, bon, j'ai pas pris le dossier parce que... Si on ne sait pas d'où ça vient, elle me raconte ça, ça vient, elle me dit « oui, mais je peux vous donner une attestation, bon, c'était compliqué, c'était chinois, etc. » Et si on a, en fait, si j'avais pris le dossier, j'aurais été sûrement amené à le signaler à trac fin. Et donc, voilà, ce n'est pas le but, parce que là, on perd du temps. Et puis, le client ne paye pas. Et puis, de toute façon, on ne peut pas avancer, quoi. Donc, j'ai dit « bon, voilà, je n'ai pas pris le dossier. » Par exemple, j'ai la puce à l'oreille, c'est ça, quoi. Des gens qui me racontent qu'ils ont un commerce. Une fois, j'en ai eu un comme ça aussi. C'était un grand commerce sur les boulevards. Ils vendaient des petites choses, pas très chères, mais en grande quantité. Et ils me disaient, voilà, les stocks, on les détermine en fonction de la marge qu'on veut avoir. J'ai dit, OK, ce n'est pas pour moi ça. Il y a une responsabilité importante. On fait quand même... pratiquement 8-10 ans d'études, ce n'est pas pour mettre la carrière en l'air. Oui.

  • Romaric

    Du coup, ces deux-là n'ont pas été accompagnés par votre cabinet. On va revenir à la micro-entreprise. Quand tu t'es lancé, tu viens d'expliquer tout à l'heure que dès que tu as cédé ton cabinet, tu t'es lancé en micro-entreprise.

  • Albert

    Oui.

  • Romaric

    Comment tu l'as vécu, cette transition ? Est-ce que tu as quand même eu la sensation de passer à la retraite ou pas du tout ?

  • Albert

    Oui, la retraite, oui, pas sûr. j'ai arrêté de facturer mes honoraires, donc j'ai reçu la retraite en contrepartie. Non, j'étais content de le faire. Et puis bon, c'était quand même agréable dans la mesure où il n'y avait plus la pression du cabinet. Il n'y avait plus la pression des charges à payer, des loyers, des salaires, etc. Des clients qu'il faut relancer, des clients à trouver. Il n'y avait plus cet environnement qui fait partie de tout. de toutes les professions libérales, de chef d'entreprise, en fait. Donc là, j'étais bien, j'avais mon revenu, ma retraite qui tombait tous les mois, et là, je pouvais commencer à faire des choses que j'aimais, mais sans contraindre, vraiment parce que j'aime ça. C'est vraiment du plaisir.

  • Romaric

    Justement, là, tu insistes sur le mot plaisir, c'était la question que je souhaitais te poser. Qu'est-ce que ça t'apporte, la micro-entreprise ? Est-ce que ça t'apporte du plaisir ? Est-ce que ça t'apporte d'autres choses ?

  • Albert

    Oui, en fait, disons, c'est pas que la micro-entreprise, au travers de la micro-entreprise, c'est le contact avec les gens. Le contact avec les gens, puis le plaisir de les accompagner quand ils ont des difficultés, c'est là qu'ils viennent me voir, et puis leur montrer qu'il y a toujours une solution.

  • Romaric

    En général,

  • Albert

    il y a toujours une solution. Après, ils suivent ou ils suivent pas, mais bon, et de présenter ou de chercher avec eux la meilleure solution. et comment faire pour arriver à la solution. Ça, c'est intéressant, parce qu'au plan humain, c'est intéressant. Ça, c'est quand on est en tête-à-tête, mais quand je suis avec plusieurs personnes, quand je participe, quand j'organise des ateliers, c'est d'être au contact. Moi, j'aime bien quand on contacte avec les jeunes. Voilà, on voit des professions nouvelles. Il y a plein de trucs dans... Dans l'intelligence artificielle, on voit des nouveaux métiers qui arrivent. C'est intéressant. Et la fiscalité qui suit, qui est obligée de suivre, bien sûr, puisque maintenant, on peut travailler, s'installer à Dubaï, facturer en France. Il y a des gens qui font… Enfin, on en voit beaucoup. Après, ça peut poser des difficultés. Il faut savoir où on met les pieds, qu'est-ce qu'on risque, et comment le faire, et puis comment respecter la loi le mieux possible. voilà

  • Romaric

    Oui, c'est sûr que désormais, il y a certainement plus de situations avec les expatriés au niveau fiscal et des règles fiscales. Ça doit être très stimulant. Là, tu l'as expliqué, c'est très stimulant comme activité de continuer après la retraite. Est-ce que tu as pensé justement à ne pas continuer à un moment vraiment... Alors, bien sûr, le rythme est moins effréné que lorsque tu avais ton cabinet comptable. Mais est-ce qu'il y a eu un moment où tu as pensé à... A tout stopper ?

  • Albert

    Ah non, non, pas du tout.

  • Romaric

    Non ?

  • Albert

    Non, c'est pas prévu ça.

  • Romaric

    C'est pas prévu ?

  • Albert

    Non, non, mais c'est mon environnement, quoi. Je veux pas me couper de mon environnement, quelque chose que j'aime. Tous les jours, en fait, c'est formidable ce que je fais. En fait, on apprend tous les jours. On n'a jamais fini d'apprendre. On apprend tous les jours. Il y a des jurisprudences nouvelles tous les jours. Il y a des formations, il y a des choses à suivre. Et puis, à évoluer. Non, non, j'ai pas du tout l'intention d'arrêter.

  • Romaric

    Pas du tout.

  • Albert

    Ce serait contre ma nature.

  • Romaric

    Alors, vu l'activité que tu as eu tout au long de ta carrière, j'imagine que les difficultés au moment du lancement de la micro-entreprise... Tu n'as pas dû en avoir ?

  • Albert

    Non.

  • Romaric

    Mais est-ce qu'il y a tout de même des points que tu pourrais relever pour des personnes qui aimeraient se lancer, qui n'ont pas les mêmes connaissances que tu as, qui pourraient poser une difficulté en se lançant à la retraite ?

  • Albert

    Les difficultés, ça dépend du métier qu'on avait avant. Mais déjà, rien que pour remplir le formulaire de démarrage d'activité, moi, je constate que... Il y a plein de gens qui ont des difficultés. Est-ce qu'on coche la case du versement libératoire ou pas ? Est-ce qu'on peut payer les scotisations sociales au moins au trimestre ? Il y a plein de choses. Et quand on ne connaît pas, il y a des gens qui viennent me voir parce qu'ils n'ont pas coché les bonnes cases. Et puis après, il faut voir comment on peut rectifier. Mais les difficultés, on les a à tous les stades. Et puis après, comment faire une facture ? Enfin bon, c'est des trucs de base. Il y en a qui ne savent pas. Il y en a qui marquent des trucs qu'il ne faut pas marquer. Il y en a qui mettent des mentions parce qu'ils ont vu ça chez un ami. Et un copie pareil. Donc, il y en a qui ne tiennent pas leur livre de recettes, ni de dépenses. Donc, tout ça, c'est ce que je leur apprends. Comment faire ? Et à quel rythme ? Et combien de temps doit garder les documents ? Il y a plein de petites choses. Parce qu'en fait, micro-entreprise, c'est peut-être une micro, mais à la base, c'est une entreprise. Donc, elle a les mêmes obligations qu'une entreprise. Bon, à part ses simplifications au niveau fiscal et social, mais globalement, c'est une entreprise. Et c'est comme toute entreprise, elle a ses devoirs et ses obligations. Et une responsabilité du chef d'entreprise, il ne faut pas l'oublier.

  • Romaric

    C'est ça, derrière le mot micro, on a des fois tendance à penser que c'est tout petit et qu'il n'y a pas de responsabilité. Ce n'est pas le cas. Il y a des vraies responsabilités en étant micro-entrepreneur.

  • Albert

    Oui, oui. Et puis des fois, au début, c'est peut-être... tout le team et après ça peut grossir. Après, ce que je vois aussi, c'est comment on change de régime. Je suis micro, comment je passe en télé classique, par exemple. Parce que ça, c'est une question qu'on aborde. Une fois que les gens sont bien lancés, qu'ils font un bon chiffre d'affaires, ils ont l'obligation de changer. Il ne faut pas oublier de changer. C'est pareil au niveau de la TVA. Au niveau de la TVA, on a un régime de franchise. En fonction du type de clientèle, en fonction de l'activité, on n'est pas obligé de... On peut très bien avoir tout intérêt à payer la TVA, donc à opter pour payer la TVA, pour être redevable de la TVA, notamment pour pouvoir la récupérer. Si les clients sont des entreprises, ça ne les gêne pas du tout puisqu'ils peuvent la récupérer, la TVA.

  • Romaric

    Oui, tout à fait. Et c'est très bien de le signaler, surtout avec l'actualité qu'il y a en ce moment, que ce soit à l'Assemblée nationale ou au Sénat, par rapport au seuil de TVA qui pourrait être abaissé ou pas. c'est vrai que beaucoup de Le micro-entrepreneur le voit comme une mauvaise chose, qui peut l'être pour certains, mais il y a aussi des personnes qui travaillent avec des professionnels et à qui ça ne changerait pas grand-chose.

  • Albert

    Oui, ça dépend du métier. Dans le bâtiment, c'est un peu particulier, mais ça dépend du métier. Si les clients sont des professionnels, il faut en opter. À moins qu'on ait des particuliers comme un sophrologue, par exemple, il ne va pas avoir à interopter, puisqu'il va avoir plus cher que les autres. Mais quelqu'un qui est conseiller, consultant, en entreprise, en communication. Donc, il s'adresse à des entreprises. Il a tout intérêt à opter pour payer la TVA. Ça lui coûte moins cher dans la mesure où, par exemple, quand il achète un ordinateur, il pourra récupérer la TVA. Ou se la faire rembourser ou la récupérer. Donc, c'est 20% de moins. Alors, au plan financier, c'est très intéressant. C'est dommage de ne pas le faire, en fait.

  • Romaric

    Les informations, elles sont là, mais quand les personnes se lancent en micro-entreprise, ce n'est pas quelque chose qu'on regarde tout de suite. On ne se dit pas super, il n'y a pas la TVA, c'est génial. On se lance comme ça, et pour certains, appliquer la TVA, ça peut être un avantage aussi.

  • Albert

    Oui, mais ça, quand on est tout seul, on ne se rend pas compte, on ne sait pas ça. Et puis dans ce qui est divulgué, ce n'est pas indiqué, la plupart du temps, ce n'est pas indiqué. On a interrompu la TVA, les gens disent, attends, moi je veux un truc simple, qu'est-ce que c'est que cette TVA ? Quand on leur explique que ça peut leur faire gagner 20% sur toutes leurs dépenses, ils comprennent, mais il faut leur dire, il faut prendre un cas pratique. Et là, souvent, après, bon, ils optent.

  • Romaric

    Tu accompagnes beaucoup de micro-entrepreneurs. En tant qu'ancien directeur de cabinet comptable, tu accompagnais des structures plus importantes, des sociétés. Quel regard tu portes sur la micro-entreprise ? Tu l'as vue naître il y a environ 15 ans, tu l'as vue évoluer. Aujourd'hui, tu accompagnes les micro-entrepreneurs. Quel regard tu as là-dessus ?

  • Albert

    Moi, concernant la micro-entreprise, c'est un bon régime. En fait, je dis toujours qu'il n'y a pas d'erreur à se lancer à la micro-entreprise. en micro-entreprise. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on peut toujours sortir du régime. Parce que les inconvénients, c'est quoi ? Les inconvénients, c'est que les frais sont forfaitaires. Enfin, les déductions sont forfaitaires. Par exemple... Un libéral, il va avoir 34% de déduction sur ses recettes. Et si effectivement ce libéral, en réalité, ça marche bien, il est obligé de se développer, d'acheter du matériel, etc. et que ses dépenses s'élèvent à 80%, donc rester en micro, c'est une catastrophe pour lui, parce qu'il va payer beaucoup plus d'impôts. Donc là, il faut changer de régime. Et pour changer de régime, et donc passer à travailler en dépendant classique, et changer de régime, ça permet de déduire l'intégralité des frais qu'on a exposés pour le développement de son activité. Parce que moi, je vois les gens qui me disent « oui, mais j'ai fait le mauvais choix, j'ai trop de frais, etc. » J'en ai même vu qui étaient en déficit, parce qu'avec l'époque du Covid, il y en avait qui avaient fait plein de dépenses, etc. Alors, déficit avec auto-entreprise, ça ne colle pas, parce que finalement, l'auto-entreprise, elle ne connaît que les recettes. Donc, il avait fait 1 000 euros de recettes, il avait 20 000 euros de déficit. Il est venu me voir, je lui ai dit « écoutez, on va changer de régime, on va changer de régime, je vais vous faire passer, on va faire une déclaration de 2035, qui est dédiée aux professions libérales. » on va faire apparaître le déficit sur cette déclaration et vous pourrez le récupérer. Vous avez six ans pour l'imputer ou si vous avez d'autres revenus, vous pouvez l'imputer sur d'autres revenus, par exemple des traitements et salaires, etc. Et donc, voilà, ils sont sortis comme ça. Donc, il n'y a jamais de mauvais choix parce qu'on peut toujours s'en sortir. Et ce qui est bien, par exemple, si au titre d'une année, par exemple, l'année 2024, admettons, vous vous rendez compte que vous avez trop de dépenses, par exemple, vous avez jusqu'au 18 mai 2025 pour changer de régime avec EFUE. rétroactifs au 1er janvier 2024. C'est formidable parce que vous avez le temps. Et si après, vous voulez en plus au titre de 2025, revenir en micro, vous dénoncez l'option de 18 mètres au titre de 2025 pour revenir en micro et bénéficier des 34% d'abattement. Vous voyez, il y a plein de nuances, il y a plein de choses pour bien gérer son auto-entreprise.

  • Romaric

    C'est très flexible.

  • Albert

    En fait, auto-entreprise, c'est un peu compliqué. C'est un peu complexe parce qu'il y a plein de petites choses. Il y a plein d'options. Est-ce que je jette pour le versement libératoire ? Est-ce que je jette pour la TVA ? Est-ce que je jette pour le régime réel ? Il y a plein d'options à différents moments de la vie de l'auto-entreprise. Ce qui fait que, pour bien les maîtriser, il faut t'accompagner. Sinon, on ne se sent pas quand on ne peut pas y arriver. Alors que quand on est dans un régime réel, il y a moins d'options. On est déjà sur un truc qui tourne et qui ne va pas changer.

  • Romaric

    Question très pratique cette fois-ci. Tu expliquais donc en étant expert contact que tu avais une caisse de retraite spécifique.

  • Albert

    Ah oui.

  • Romaric

    Comment ça s'est passé justement pour la transition quand tu es passé micro-entrepreneur ? Est-ce qu'il y a eu des démarches spécifiques à faire auprès de ta caisse de retraite ?

  • Albert

    Oui, bien sûr. J'ai fait ma déclaration de cessation d'activité tout simplement en tant que professionnel libéral. Et cette déclaration de cessation d'activité, donc elle était entre les mains de la CAVEC notamment, enfin de la caisse de retraite. Et j'ai fait une demande de liquidation de ma retraite. Mais ça n'a pas été plus compliqué que ça.

  • Romaric

    Il y avait un ordre chronologique à respecter ?

  • Albert

    Non, non, simplement. En fait, c'est la date de cessation. Moi, j'ai cessé mon activité le 31 août 2017. Donc voilà, c'était la date au titre de laquelle j'ai fait ma déclaration de cessation d'activité, la déclaration professionnelle. Et puis j'ai averti toutes les caisses, la caisse de retraite, la mutuelle, etc. que je cessais mon activité le jour-là. J'ai fait les choses, j'ai bien prévenu. J'ai écrit, etc. J'ai fait attention quand même que les gens aient bien reçu mes courriers, parce qu'on ne sait jamais. Mais bon, non, ça s'est bien passé.

  • Romaric

    Et ensuite, la création de la micro-entreprise s'est faite une fois tout ça validé auprès des caissiers de retraite.

  • Albert

    Oui, c'est ça, exactement. Tout à fait.

  • Romaric

    D'accord. Est-ce que ça a un impact sur tes pensions aujourd'hui ?

  • Albert

    Aucun, non.

  • Romaric

    On va passer à ton rôle à l'URSSAF, tu as des responsabilités aussi à l'URSSAF, tu es président de la commission d'action sociale de l'URSSAF.

  • Albert

    D'action sanitaire et sociale de l'URSSAF, on dit la CAS, la commission d'action sanitaire et sociale.

  • Romaric

    Qu'est-ce que c'est pour faire simple ?

  • Albert

    Alors en fait, la commission d'action sanitaire et sociale, c'est une commission, alors il y en a une par région, moi je suis président de celle d'Île-de-France. En fait, c'est une commission qui a pour objet d'aider les travailleurs indépendants, que les indépendants, en difficulté, mais qui connaissent les difficultés passagères. C'est le principe, il faut que l'entreprise soit viable.

  • Romaric

    et qu'elles connaissent les difficultés. Ça peut être tout type de difficultés. La personne, au type de ses difficultés, doit des cotisations sociales qu'elle n'arrive pas à payer au niveau de l'URSSAF. On est six conseillers, on va examiner son dossier, on va décider le montant de l'aide qu'on peut lui accorder. La plupart du temps, c'est un dégréement total ou partiel des cotisations. Alors, comment ça marche ? En fait, la personne... qui a des difficultés, elle va sur le site de l'URSSAF, elle tape Commission d'Action Sanitaire et Sociale, ou SSI, c'est-à-dire Sécurité Sociale des Indépendants, demander une aide. Et il y a quatre types d'aides, en fait. Il y a la CED, c'est l'aide aux cotisations en difficulté, ça concerne les dégrévements de cotisations, l'AFE, c'est l'aide financière exceptionnelle, ça c'est en plus un dégrévement si, par exemple, il y a des problèmes au niveau de santé, au niveau de la famille, si par exemple la personne... Elle doit amener un enfant malade à l'hôpital qu'elle est obligée de fermer son commerce, etc. À ce moment-là, on peut accorder une aide.

  • Albert

    Par exemple, si vous vous rendez compte que cette personne ne peut plus avoir de revenus pendant plusieurs mois, cette aide peut être...

  • Romaric

    Elle est hospitalisée, on va l'aider. Alors déjà, on va lui... On va faire un geste important sur ses cotisations. Et puis, on va lui donner cette aide financière qui va lui permettre de passer un cap difficile. Et s'il n'y avait pas l'aide, peut-être que l'entreprise, elle serait amenée à péréquiter. Donc là, on est vraiment... dans le cadre d'aider les entreprises pour les aider à fonctionner et à passer un cap difficile. C'est tout à fait ça. Et puis, il y a une aide aussi qui s'appelle l'ADR. C'est l'aide au départ à la retraite. Ça, c'est une aide de 10 000 euros qui est donnée aux travailleurs indépendants qui partent en retraite, mais à condition qu'il n'ait pas été imposable à l'impôt sur le revenu au titre des deux dernières années. Il y a des gens comme ça. Et ça leur permet aussi de... d'avoir un revenu complémentaire au moment de partir à la retraite. Ce dossier nous est présenté par les agents de l'URSSAF de façon anonyme. Donc on examine le dossier qui nous est présenté, et puis on discute après du dossier entre les six conseillers.

  • Albert

    Et c'est cette commission qui a le dernier mot sur les aides ? Oui,

  • Romaric

    ces décisions ne sont pas susceptibles d'appel. En fait, la décision est fermée définitive. On ne peut pas faire réexaminer le dossier. Ce n'est pas possible.

  • Albert

    D'accord. Il y a une question que je me pose à ce sujet. Justement, le dossier vient des agents de l'URSSAF. Pourquoi ce ne sont pas les agents de l'URSSAF qui statuent sur l'aide ?

  • Romaric

    Parce qu'en fait, c'est une commission qui est au sein du CPSTI. Le CPSTI, c'est le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants. En fait, c'est indépendant de l'URSSAF. D'accord. C'est le CPSTI qui a un budget indépendant de l'Ursaf. Donc l'Ursaf ne fait qu'instruire les dossiers et nous les soumet ici au CPSTI, à la CAS, à la Commission d'Action Sanitaire et Sociale, de décider le montant de l'aide ou l'origine de l'aide.

  • Albert

    Comment tu t'es retrouvé dans cette situation, avec cette responsabilité ? C'est quelque chose que tu as fait après la retraite aussi ?

  • Romaric

    Alors en fait, c'est très curieux. Parce que j'avais fréquenté la Fédération Nationale des Autres. entrepreneurs, ils m'ont proposé la présidence en fait. Est-ce que ça t'intéresserait ? Je ne connaissais pas grand-chose. À quoi ça m'engage ? Et puis c'est comme ça que je me suis retrouvé que j'ai été élu président.

  • Albert

    C'est un super challenge.

  • Romaric

    Alors on est en plein dans l'humain et puis en plein dans le social. Parce que des fois on voit des cas tellement difficiles tellement difficiles que... Parce qu'en principe on a un référentiel qui nous dit comment attribuer les aides. d'un des... les règles à suivre. Et des fois, en fait, comme la commission est souveraine, des fois, les gens ne rentrent pas dans les cordes, ils ne rentrent pas dans les règles. Par exemple, la boîte, elle est plus viable. C'est évident, mais le type, il a fait un infarctus, il a eu un pita, etc. C'est des fois des situations extrêmement graves. Et donc, malgré le fait que ça ne rentre pas pile-poil dans le référentiel, on va quand même l'aider. On sent vraiment qu'on fait du bien.

  • Albert

    Est-ce que tu as l'impression Que cette aide, elle est bien connue ?

  • Romaric

    Non.

  • Albert

    Est-ce que... Non ?

  • Romaric

    Non, non. Elle n'est pas bien connue. Alors, moi, j'ai fait faire... Alors, elle n'est pas bien connue. Bon, déjà, les gens de par l'antériorité, ils ont un mauvais sentiment vis-à-vis de l'URSSAF. Mais parce qu'ils ont l'URSSAF, ils vont leur faire déposer le bilan, ils vont réclamer les cotisations, en fait. Ça, c'était, disons, l'image antérieure. Aujourd'hui, l'URSSAF n'est pas du tout dans l'état d'esprit, l'URSSAF. va chercher des fois des cotisants, va aider les gens. Dorsal est là vraiment pour aider les gens. Elle fait des appels, elle dit est-ce que vous n'avez pas besoin d'une aide, etc. Les gens, des fois, ils sont...

  • Albert

    Ah oui, ça va même dans ce sens.

  • Romaric

    Oui, c'est des appels sortants. Et il y a des gens qui disent non, moi je n'ai besoin de rien, etc. parce qu'ils ont toujours cette crainte. Et puis il y en a d'autres qui disent écoutez, vous allez soucrire un formulaire et puis on va examiner votre cas. Le dossier revient, donc là on sait que c'est un appel sortant, on l'examine et puis souvent on accorde une aide. Enfin, la plupart du temps, on accorde une aide. Donc c'est pour montrer à quel point l'URSSAF a un point positif pour se rapprocher des entreprises et aider les entreprises. D'ailleurs, c'est pratiquement un partenaire l'URSSAF, ce n'est plus du tout l'image qu'on avait antérieurement.

  • Albert

    Tu expliquais tout à l'heure que tu ne te voyais pas arrêter la micro-entreprise. Cette commission auprès de l'URSSAF ? Tu as un mandat jusqu'à de quelle durée ?

  • Romaric

    Le mandat se termine à la fin de l'année.

  • Albert

    D'accord. Tu aimerais repartir pour un mandat supplémentaire ? Oui,

  • Romaric

    oui.

  • Albert

    Très bien. On mettra des informations en description de l'épisode.

  • Romaric

    Oui, bien sûr.

  • Albert

    Je remettrai un lien vers cette commission de l'Ursa.

  • Romaric

    Oui, absolument. C'est intéressant pour la faire connaître.

  • Albert

    Je ne sais pas si c'est des chiffres que tu peux nous donner, mais il y a combien de dossiers à peu près d'aide par mois ? Au niveau national, qui sont acceptés ?

  • Romaric

    Alors, au niveau national, je ne peux pas te répondre, mais au niveau Île-de-France, on traite en fait 300 dossiers par mois. On a deux commissions. En gros, chaque commission traite 150 dossiers. C'est du matin au soir. C'est bien organisé. Très, très bien organisé.

  • Albert

    Merci d'avoir mis la lumière sur cette aide, en tout cas.

  • Romaric

    Je t'en prie. Oui, c'est bien. S'il y a des gens à qui ça peut servir, c'est l'idéal.

  • Albert

    Voilà. Tu auras doublement aidé les entrepreneurs lors de cette interview. Donc, les retraités qui voudraient se lancer, tu leur as montré que c'est possible et qu'en plus, tu as l'air de prendre vraiment beaucoup de plaisir à le faire. Oui, oui. Et puis, justement, les entrepreneurs qui peuvent avoir des difficultés financières, je le répète, on mettra en description comment se renseigner sur ce point-là. J'ai une dernière question pour terminer cette interview. Quel conseil, justement, tu donnerais ? Un retraité ou un futur retraité qui hésite à se lancer en micro-entreprise ?

  • Romaric

    Qui hésite d'abord d'avoir un entretien avec quelqu'un comme moi par exemple, de se renseigner, d'avoir un dialogue, qu'on voit si c'est effectivement de présenter les avantages, les inconvénients. Et puis après, qu'est-ce qu'on risque à se lancer ? On risque rien du tout à se lancer, c'est juste remplir un formulaire. Et puis, s'il veut arrêter, il arrête quand il veut. Donc, on est libre, en fait. Il n'y a pas de déclaration fiscale à faire. Il n'y a pas de liage fiscal. Il n'y a pas de bilan. Donc, c'est tout simple. Donc, on peut la relancer. On regarde ce que ça donne. Ça marche tant mieux. Si on veut l'arrêter, on l'arrête.

  • Albert

    Merci beaucoup, Albert, pour tous ces conseils.

  • Romaric

    De rien, Romaric.

  • Albert

    J'espère que ça inspirera des retraités ou des futurs retraités à passer le pas, que ça les rassurera dans ces démarches.

  • Romaric

    Oui, bien sûr.

  • Albert

    Et puis, j'espère pour toi que tu auras un nouveau mandat auprès de l'URSSAF. et que tu prendras toujours autant de plaisir et aussi que tu auras ton diplôme en droit.

  • Romaric

    Ah oui, c'est vrai, c'est moi qui mets ça.

  • Albert

    Au revoir Albert.

  • Romaric

    Allez.

  • Albert

    Vous l'avez entendu, Albert, 72 ans, est micro-entrepreneur bénévole, il est même étudiant et il n'a pas envie de s'arrêter. Si vous êtes à la retraite ou que vous allez bientôt l'être, pensez à la micro-entreprise. Elle comporte de nombreux avantages. Elle peut vous permettre d'avoir une source de revenus complémentaires. Mais comme Albert, Le principal, c'est vraiment que ça peut vous apporter de la satisfaction au quotidien, avec toujours de l'activité, toujours du lien social. Vous allez pouvoir partager votre expérience, votre vécu que vous avez eu tout au long de votre carrière. Donc pensez à la micro-entreprise si vous avez des projets, c'est vraiment plus simple que ça peut lui paraître. Et si vous rencontrez encore des difficultés, il existe des organismes, Albert peut aider. Le portail auto-entrepreneur est aussi là pour vous aider dans toutes les démarches. administratives pour créer votre micro-entreprise. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire, une étoile, un like sur YouTube. Vous pouvez aussi le partager à vos proches ou à un proche qui peut-être partirait à la retraite sans tarder. Cette interview d'Albert marque la fin de la série sur le cumul de situations avec la micro-entreprise, mais on se retrouve tout de même pour de nouveaux épisodes du podcast Auto-Entrepreneur très bientôt. Mais d'ici là, prenez soin de vous et de votre entreprise. Musique

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le parcours d’Albert

    00:46

  • La retraite en micro-entreprise : son expérience

    11:35

  • Son rôle à l’URSSAF

    29:03

  • Le conseil d’Albert pour les futurs retraités

    36:50

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode, Romaric accueille Albert, 72 ans, ancien expert-comptable devenu micro-entrepreneur à la retraite.
Toujours passionné, Albert accompagne de nombreux entrepreneurs, intervient dans plusieurs structures d’accompagnement et préside la Commission d’Action Sanitaire et Sociale (CASS) de l’URSSAF Île-de-France.

Il raconte :

  • pourquoi il a créé sa micro-entreprise à 65 ans

  • ce que cela lui apporte aujourd’hui (plaisir, lien social, utilité, stimulation intellectuelle)

  • les erreurs fréquentes observées chez les micro-entrepreneurs

  • comment se préparer lorsqu’on veut entreprendre à la retraite

  • les aides méconnues de l’URSSAF pour les indépendants en difficulté

  • son quotidien entre bénévolat, ateliers, études et consultations

Un échange inspirant pour tous les retraités (ou futurs retraités) qui envisagent de lancer une activité ou souhaitent rester actifs.

Votre micro-entreprise rencontre des difficultés liées à une situation ponctuelle ? Vous pouvez probablement bénéficier des aides de l’action sociale. Faire votre demande d'aide à la CASS de l'URSSAF : https://www.urssaf.fr/accueil/services/services-independants/action-sociale-cpsti.html

🤝 Découvrez les meilleurs conseils pour réussir dans l’entrepreneuriat à travers des interviews de freelances et d’auto-entrepreneurs qui vivent déjà l’aventure en solo.


💌 Abonnez-vous à notre newsletter pour ne pas manquer les prochains épisodes.


😍 Vous avez aimé ce podcast ? Faites-le nous savoir en nous laissant un avis et une note ⭐⭐⭐⭐⭐


🔎 Envie d’échanger avec d’autres entrepreneurs ?
👉Rejoignez le groupe La Communauté des Auto-Entrepreneurs sur Facebook


🚀 Ce podcast est propulsé par le Portail Auto-Entrepreneur, qui a déjà accompagné plus de 550 000 indépendants dans la création et la gestion de leur projet.


🎵 Crédit musical :
Yaki Tori by Smith The Mister — Bandcamp
Free Download / Stream : http://bit.ly/-yaki-tori
Music promoted by Audio Library : https://youtu.be/oZ0U4Q5epUs


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romaric

    Bonjour à tous et à toutes, bienvenue sur le podcast Auto-Entrepreneur. Dans cet épisode, nous allons discuter du cumul entre la micro-entreprise et la retraite. Mais cette fois-ci, je ne le fais pas seul, mais bien avec une personne qui le vit au quotidien. Cette personne, c'est Albert, ancien expert comptable, il est désormais consultant. Il va nous expliquer pourquoi il a décidé de devenir micro-entrepreneur à 65 ans, qu'est-ce que ça lui apporte au quotidien. Quelles sont les difficultés qu'il a pu rencontrer ou que d'autres entrepreneurs peuvent rencontrer ? Nous aborderons aussi son rôle au sein de l'URSSAF. Il est président d'une commission qui permet d'attribuer des aides aux entrepreneurs en difficulté. Bref, un échange humain avec plein de conseils pour les futurs retraités qui aimeraient se lancer en micro-entreprise. Bonne écoute ! Bonjour Albert !

  • Albert

    Bonjour Romaric !

  • Romaric

    Merci beaucoup d'être parmi nous sur le podcast Auto-Entrepreneur. Albert, il y a quelques semaines, j'accueillais Thomas, qui était le benjamin de l'émission. On a cumulé micro-entreprise et études. Avec toi, on va voir quelque chose de totalement différent. Tu es retraité.

  • Albert

    Oui, oui.

  • Romaric

    Tu es aussi micro-entrepreneur et tu as eu une riche carrière, une carrière très dense. Pour commencer, Albert, peux-tu te présenter en quelques phrases, expliquer quel était ton parcours avant la retraite ?

  • Albert

    Alors, mon parcours avant la retraite, en fait, pendant 40 ans, j'ai été expert comptable. J'ai exercé ma profession en cabinet individuel, profession libérale, et j'avais trois collaboratrices avec moi qui m'ont accompagné. La plus ancienne a eu 30 ans d'ancienneté avec moi, la deuxième a eu 26 ans, et la troisième 11 ans. Donc du personnel fidèle, compétent, que j'ai formé moi-même en fait, que j'ai formé moi-même avec mes méthodes, et bon, a priori, elles se sont bien plu, puisqu'elles sont restées longtemps. Pour moi, c'était quand même intéressant dans la mesure où je sais qu'il y a beaucoup de turnover dans les cabines d'experts comptables. Les gens, ils restent deux, trois ans, après, ils sont longs. Là, j'ai eu la chance d'avoir des gens qui étaient motivés et avec lesquels je me suis très bien entendu. Donc, on avait des réunions. On était très sérieux au niveau du travail. Et en plus, en dehors du travail, on fêtait des anniversaires. Pour Noël, on faisait un petit truc. j'essayais d'avoir une une ambiance de travail qui soit pas que du travail, mais aussi un petit peu de choses un peu en dehors qui permettent aux gens de discuter de choses auxquelles on ne parle pas quand on est salarié dans le travail, mais qui permettent de s'exprimer différemment. Qu'est-ce que tu as fait ce week-end ? Et voilà ce qui permet d'avoir une bonne attitude et une bonne compréhension les uns les autres. et après les relations dans le travail elles sont plus simples en fait ça a fonctionné si ces collaboratrices ont resté aussi longtemps c'est que ça a fonctionné oui oui ça a fonctionné elles étaient fidèles sérieuses compétentes enfin voilà quoi et puis je les ai envoyées en formation régulièrement parce qu'on a un métier où il faut se former en permanence il n'y a pas le choix il y a une loi de finance par an notamment et de la jurisprudence on doit être au courant un peu de tout voilà et puis moi-même j'allais en formation et puis voilà je continue toujours en ce moment d'ailleurs Je ne suis pas un diplôme universitaire de droit pénal fiscal parce que je suis très intéressé par ces matières.

  • Romaric

    Albert, tu peux nous partager ton âge ?

  • Albert

    J'ai 72 ans.

  • Romaric

    72 ans et donc tu es sur les bancs de l'université aujourd'hui à prendre du droit.

  • Albert

    L'université de Nîmes, les formations se font en visioconférence.

  • Romaric

    Et ce cabinet comptable, tu l'as quitté au moment de ta traite ? Oui,

  • Albert

    j'ai cédé. J'ai cédé mon cabinet. Quand j'avais 65 ans, j'ai cédé à un groupe d'expertise comptable et j'ai accompagné les repreneurs pendant six mois. Donc, j'allais tous les jours. Je n'étais pas tenu d'y aller tous les jours, mais comme j'ai toujours beaucoup aimé ce que j'ai fait, j'y allais tous les jours pendant six mois pour présenter mes clients aux repreneurs et faire en sorte que la transition se fasse de façon la plus agréable possible, aussi bien pour le client que pour le repreneur.

  • Romaric

    Ça t'a fait quelle sensation de laisser ton cabinet ?

  • Albert

    J'étais content.

  • Romaric

    Oui ?

  • Albert

    J'étais content parce que, en fait, moi, je suis quelqu'un qui travaille beaucoup, mais c'était justement à l'époque, enfin, à l'époque, on parlait, ma caisse de retraite, c'est la CAVEC, la caisse de retraite des experts comptables, c'est une caisse professionnelle, et j'avais été les voir, justement, pour leur poser la question, est-ce qu'il y a un âge qui est mieux que l'autre, etc. Ils m'ont dit, écoutez, Merci. Avec toutes les réformes qui sont en cours pour les retraites, on vous conseille vivement de partir à 65 ans. Sinon, vous pourriez avoir quelques... Quelques problèmes plus difficiles, c'est ce que j'ai fait. J'ai cédé et j'ai trouvé un repreneur grâce à une amie qui est une ex-présidente du Conseil supérieur de l'ordre des experts comptables qui m'a présenté justement, à qui j'ai fait part de mon projet et qui m'a présenté des gens avec lesquels j'ai pu traiter.

  • Romaric

    Et ces collaboratrices, elles ont pu rester dans le cabinet ?

  • Albert

    Oui, elles sont restées dans le cabinet. Il y en a une qui est partie et l'autre qui est toujours là-bas. Parce qu'eux-mêmes se sont fait racheter. Vous voyez, c'est...

  • Romaric

    Ça a été vite, alors.

  • Albert

    Oui, oui, oui. C'est un monde où les gens, ils se regroupent maintenant de plus en plus. Alors voilà, il y a des unités qui sont intervenues. Mais en fait, elle est toujours sur place. D'ailleurs, j'ai toujours un petit contact avec elle, notamment au moment des fêtes, au moment de son anniversaire.

  • Romaric

    Après la vente du cabinet comptable, tu as pris ta retraite à 65 ans et tu es devenu micro-entrepreneur. Est-ce que ça s'est fait... Tout de suite, la création de la micro-entreprise, où il y a eu… Oui, en même temps,

  • Albert

    j'ai quand même un bon savoir. Je voulais rester dans le domaine, en fait, et donc je me suis dit, tiens, c'est vrai qu'il y a des micro-entrepreneurs, ce serait pas mal que je puisse donner des consultations aux entrepreneurs qui en ont besoin. Et donc, comment j'ai fait ? Je me suis inscrit… Enfin, j'étais déjà dans plusieurs organismes. J'interviens notamment à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. J'interviens à l'ADI.

  • Romaric

    Oui.

  • Albert

    Elle a dit, j'interviens chez Force Femmes, j'interviens à la BGE, la boutique de gestion des entreprises, et notamment en faisant des ateliers tous les mois sur ce lancer un micro-entreprise. Du reste, chaque mois, j'ai à peu près 25 personnes qui sont là. Ça se passe en vidéo, qui suivent mon atelier, en fait. C'est un atelier qui dure deux heures. Les gens sont contents. À la fin, j'envoie mon support. Et puis bon, sur le support, ils ont mes coordonnées. et après... S'ils le souhaitent, ils peuvent me contacter. Bien sûr, ils peuvent me contacter pour une consultation payante cette fois-ci, pour leurs problématiques particulières. Et donc, ça me plaît bien parce que comme ça, je reste toujours en contact avec des gens. Alors, c'est des jeunes ou des moins jeunes ou même des retraités. Il y a de tout. Mais il y a toujours les problèmes. C'est toujours les mêmes problèmes. Souvent, la TVA, c'est beaucoup la TVA.

  • Romaric

    La TVA, c'est très d'actualité en plus cette année, même ces derniers jours.

  • Albert

    et puis ça n'a pas fini majoritairement des micro-entrepreneurs tes clients ou les personnes que tu accompagnes oui oui oui et alors bon il y en a qui sont micro-entrepreneurs et puis après qui changent qui évoluent et à ce moment-là je les envoie chez un confrère parce que moi je ne peux plus faire de comptabilité puisque je suis radié de l'ordre des experts comptables voilà je me suis radié parce que sinon il fallait que je paie la cotisation retraite encore et donc ça ne me faisait rien et donc Je les adresse à un cabinet, puisque là, il faut faire vraiment une comptabilité, ce qui n'est pas le cas pour les micro-entrepreneurs, où les obligations fiscales et comptables sont beaucoup plus souples.

  • Romaric

    Oui, et donc là, c'est du conseil justement fiscal, un peu comptable, sur comment faire une facture, peut-être, que tu expliques ?

  • Albert

    Oui, alors voilà, on aborde tout. Comment faire une facture ? Qu'est-ce qu'on indique sur une facture ? Quid de la TVA ? Avec des petits rappels sur la responsabilité civile professionnelle à pas négliger. Les mentions obligatoires sur les factures. qu'est-ce que c'est qu'un H-U-G-T à la TVA, des questions de... Mais voilà, disons que je présente la chose de façon un peu très pratique, en fait. Je leur pose... J'expose mon sujet, après, je leur pose des questions. Voilà, donc ils me répondent, etc. Et je leur pose des questions, justement, pour bien qu'ils comprennent ce que je dis. Parce que des fois, on a une phrase simple, mais derrière se cache le contraire de la phrase, etc. etc. Et donc, ce qui fait que pour pouvoir appréhender un sujet, un texte, c'est bon d'avoir des exemples concrets qu'on n'a pas dans les livres, qui ne sont pas indiqués. Et donc, moi, comme je fais beaucoup de consultations, je les vois, les problèmes que rencontrent les gens, et j'axe un peu là-dessus, pour éviter que les gens fassent des bêtises ou fassent des choses qui n'étaient pas les plus opportunes. et qui peuvent parfois coûter très cher.

  • Romaric

    C'est quoi l'erreur que tu as vue le plus souvent et justement qui peut coûter cher ?

  • Albert

    C'est un truc tout simple. C'est par exemple, enfin bon, il y en a plusieurs, mais notamment ce que j'ai vu dernièrement, c'est quelqu'un qui avait démarré son activité au mois de décembre de l'année dernière. Elle avait ouvert sa micro-entreprise. Elle était dans l'architecte d'intérieur. Elle avait déjà 20 000 euros de devis qui étaient signés déjà. Et donc, elle voulait un rendez-vous pour faire le point, que je lui explique un petit peu le fonctionnement de la micro. Et elle me dit, voilà, elle vient avec ses documents, son immatriculation. Elle me dit, voilà, j'ai déjà un dossier. Un client qui m'a fait un chèque de 4000 euros, je vais le remettre la semaine prochaine à la banque. Et là, je lui explique comment marche la TVA. Si vous remettez le chèque de 4000 euros au mois de décembre, vous savez qu'il y a une règle du prorata en matière de TVA, c'est-à-dire qu'on regarde ce que ça fait sur l'année. Et donc, 4000 euros sur le mois de décembre, si on extrapole sur une année, ça fait combien ? Ça fait 48 000. Donc, vous dépassez le seuil de la franchise. Donc, au 1er janvier, déjà dans quelques jours, vous allez être obligé de... Enfin, vous êtes... être redevable de la TVA. Il est obligé de facturer la TVA, ce qui l'a rendu complètement folle. Il dit, ne vous inquiétez pas, vous allez rendre le chèque à votre client. Vous lui demanderez qu'il vous fasse un chèque au mois de décembre et un chèque au mois de janvier, pour éviter ce problème. Et vous voyez, ça, c'est un conseil qui a duré deux minutes. Ce que je vous ai expliqué, ça ne dure pas longtemps. Mais ça lui a économisé 4 000 euros, puisque 20 000 euros de devis à 20 %, ça fait 4 000. Sinon, elle aurait... été amené à payer cette somme. Ça, c'est une erreur. Les gens ne le voient pas, ça. Et puis, ils ont un énorme bidon, ils sont contents, machin, ils lancent leurs trucs, ils ont des clients, ils vont prospecter. Mais là, il y a des trucs. Voilà, c'est un piège.

  • Romaric

    C'est vrai que le pro-rata pour les personnes qui commencent leur activité en fin d'année, c'est quelque chose qu'il faut vraiment regarder.

  • Albert

    Et oui.

  • Romaric

    Et c'est pour ça aussi qu'il y a beaucoup de personnes qui ouvrent leur micro-entreprise début janvier plutôt qu'en décembre ou novembre.

  • Albert

    Oui, c'est ça.

  • Romaric

    Albert nous allons passer Au cœur du sujet, sur ce quotidien de retraité et micro-entrepreneur, pour justement donner peut-être des idées ou des réponses aux personnes qui aimeraient se lancer, qui s'approchent de la retraite ou qui sont peut-être déjà à la retraite. Tu es vraiment très actif pour retraiter, que ce soit la micro-entreprise, le bénévolat. Comment tu organises ton temps ? Tu as à la limite plus d'activité que certaines personnes qui ne sont pas encore à la retraite, qui sont actifs avant la retraite.

  • Albert

    Alors, mon temps, en fait, il est organisé comme ça. En fonction déjà des ateliers que j'organise au sein des différentes associations auprès desquelles j'interviens, notamment donc la Diff, Force Femmes, etc. En fait, j'ai un atelier par mois. Et donc, ça me planifie un petit peu mon calendrier. Après, j'interviens aussi à l'Ursav, donc ça, ça me prend aussi du temps. L'URSSAF, c'est deux fois par mois, et la Commission d'action sanitaire et sociale. Et puis après, j'ai mes cours. J'ai mes cours d'étudiant, si je peux dire.

  • Romaric

    Ça prend combien de temps, ça, à peu près ?

  • Albert

    Les cours, c'est six heures par mois. C'est le vendredi, après-midi, puis samedi matin. Puis après, il faut les travailler, les cours.

  • Romaric

    Qu'est-ce qui t'a poussé à reprendre les études ?

  • Albert

    J'ai toujours aimé la matière pénale fiscale. Mais en fait, moi, dans mon métier, je n'ai jamais tellement pu pratiquer. Pourquoi ? Parce que nous, en tant qu'experts comptables, quand on parle du pénal, c'est que les choses commencent à être un peu fantaisistes. Et donc, en fait, quand j'avais un client, j'ai eu plusieurs clients comme ça qui commençaient à faire des choses un peu audacieuses, d'abord, je leur envoyais une lettre recommandée, ils leur laissaient 15 jours pour... pour qu'il revienne dans le droit chemin, si je peux dire. Et puis au bout de 15 jours, si ce n'était pas le cas, je démissionnais de la mission. Donc nous, le pénal, on n'a jamais été tellement confrontés parce qu'on s'est toujours... Enfin, déontologiquement, il y a une obligation, c'est de... Si on sent qu'il y a... Et si on découvre qu'il y a des anomalies qui peuvent amener au pénal, on prévient le client. Et si le client, vraiment, il veut continuer, on s'en sépare, sinon on devient complice. Complice du fraudeur, si on peut comme ça. Et puis à ce moment-là, on a... on a tous les problèmes de la terre qui arrivent et puis bon d'un autre côté aussi quand je recevais des clients je les interrogeais et si je sentais déjà que rien qu'au propos introductif ils étaient un peu fantaisistes

  • Romaric

    je ne donnais pas suite qu'est-ce qui pouvait te mettre la puce à l'oreille ?

  • Albert

    par exemple une fois je reçois une dame qui venait d'une asiatique elle avait une SCI elle n'avait jamais fait de déclaration Merci. Elle voulait faire une déclaration. Elle me dit, elle voulait régulariser. C'est très bien, madame, etc. Je lui dis, il va falloir me communiquer vos relevés bancaires, etc. pour que je puisse faire votre comptabilité. Et alors, elle m'apporte ses relevés bancaires. Et puis voilà, elle me dit, voilà, je vois le premier. C'était des relevés en chinois. Bon, enfin, peu importe. Elle me traduisait. Elle me dit, à un moment, je vois une grosse somme. Enfin, c'était l'équivalent de 500 000 euros qui apparaît sur le compte. Et je lui dis, ça vient d'où ? Il dit, c'est après, machin, etc. C'était pour acheter le bien immobilier. Alors quand j'ai vu ça, bon, j'ai pas pris le dossier parce que... Si on ne sait pas d'où ça vient, elle me raconte ça, ça vient, elle me dit « oui, mais je peux vous donner une attestation, bon, c'était compliqué, c'était chinois, etc. » Et si on a, en fait, si j'avais pris le dossier, j'aurais été sûrement amené à le signaler à trac fin. Et donc, voilà, ce n'est pas le but, parce que là, on perd du temps. Et puis, le client ne paye pas. Et puis, de toute façon, on ne peut pas avancer, quoi. Donc, j'ai dit « bon, voilà, je n'ai pas pris le dossier. » Par exemple, j'ai la puce à l'oreille, c'est ça, quoi. Des gens qui me racontent qu'ils ont un commerce. Une fois, j'en ai eu un comme ça aussi. C'était un grand commerce sur les boulevards. Ils vendaient des petites choses, pas très chères, mais en grande quantité. Et ils me disaient, voilà, les stocks, on les détermine en fonction de la marge qu'on veut avoir. J'ai dit, OK, ce n'est pas pour moi ça. Il y a une responsabilité importante. On fait quand même... pratiquement 8-10 ans d'études, ce n'est pas pour mettre la carrière en l'air. Oui.

  • Romaric

    Du coup, ces deux-là n'ont pas été accompagnés par votre cabinet. On va revenir à la micro-entreprise. Quand tu t'es lancé, tu viens d'expliquer tout à l'heure que dès que tu as cédé ton cabinet, tu t'es lancé en micro-entreprise.

  • Albert

    Oui.

  • Romaric

    Comment tu l'as vécu, cette transition ? Est-ce que tu as quand même eu la sensation de passer à la retraite ou pas du tout ?

  • Albert

    Oui, la retraite, oui, pas sûr. j'ai arrêté de facturer mes honoraires, donc j'ai reçu la retraite en contrepartie. Non, j'étais content de le faire. Et puis bon, c'était quand même agréable dans la mesure où il n'y avait plus la pression du cabinet. Il n'y avait plus la pression des charges à payer, des loyers, des salaires, etc. Des clients qu'il faut relancer, des clients à trouver. Il n'y avait plus cet environnement qui fait partie de tout. de toutes les professions libérales, de chef d'entreprise, en fait. Donc là, j'étais bien, j'avais mon revenu, ma retraite qui tombait tous les mois, et là, je pouvais commencer à faire des choses que j'aimais, mais sans contraindre, vraiment parce que j'aime ça. C'est vraiment du plaisir.

  • Romaric

    Justement, là, tu insistes sur le mot plaisir, c'était la question que je souhaitais te poser. Qu'est-ce que ça t'apporte, la micro-entreprise ? Est-ce que ça t'apporte du plaisir ? Est-ce que ça t'apporte d'autres choses ?

  • Albert

    Oui, en fait, disons, c'est pas que la micro-entreprise, au travers de la micro-entreprise, c'est le contact avec les gens. Le contact avec les gens, puis le plaisir de les accompagner quand ils ont des difficultés, c'est là qu'ils viennent me voir, et puis leur montrer qu'il y a toujours une solution.

  • Romaric

    En général,

  • Albert

    il y a toujours une solution. Après, ils suivent ou ils suivent pas, mais bon, et de présenter ou de chercher avec eux la meilleure solution. et comment faire pour arriver à la solution. Ça, c'est intéressant, parce qu'au plan humain, c'est intéressant. Ça, c'est quand on est en tête-à-tête, mais quand je suis avec plusieurs personnes, quand je participe, quand j'organise des ateliers, c'est d'être au contact. Moi, j'aime bien quand on contacte avec les jeunes. Voilà, on voit des professions nouvelles. Il y a plein de trucs dans... Dans l'intelligence artificielle, on voit des nouveaux métiers qui arrivent. C'est intéressant. Et la fiscalité qui suit, qui est obligée de suivre, bien sûr, puisque maintenant, on peut travailler, s'installer à Dubaï, facturer en France. Il y a des gens qui font… Enfin, on en voit beaucoup. Après, ça peut poser des difficultés. Il faut savoir où on met les pieds, qu'est-ce qu'on risque, et comment le faire, et puis comment respecter la loi le mieux possible. voilà

  • Romaric

    Oui, c'est sûr que désormais, il y a certainement plus de situations avec les expatriés au niveau fiscal et des règles fiscales. Ça doit être très stimulant. Là, tu l'as expliqué, c'est très stimulant comme activité de continuer après la retraite. Est-ce que tu as pensé justement à ne pas continuer à un moment vraiment... Alors, bien sûr, le rythme est moins effréné que lorsque tu avais ton cabinet comptable. Mais est-ce qu'il y a eu un moment où tu as pensé à... A tout stopper ?

  • Albert

    Ah non, non, pas du tout.

  • Romaric

    Non ?

  • Albert

    Non, c'est pas prévu ça.

  • Romaric

    C'est pas prévu ?

  • Albert

    Non, non, mais c'est mon environnement, quoi. Je veux pas me couper de mon environnement, quelque chose que j'aime. Tous les jours, en fait, c'est formidable ce que je fais. En fait, on apprend tous les jours. On n'a jamais fini d'apprendre. On apprend tous les jours. Il y a des jurisprudences nouvelles tous les jours. Il y a des formations, il y a des choses à suivre. Et puis, à évoluer. Non, non, j'ai pas du tout l'intention d'arrêter.

  • Romaric

    Pas du tout.

  • Albert

    Ce serait contre ma nature.

  • Romaric

    Alors, vu l'activité que tu as eu tout au long de ta carrière, j'imagine que les difficultés au moment du lancement de la micro-entreprise... Tu n'as pas dû en avoir ?

  • Albert

    Non.

  • Romaric

    Mais est-ce qu'il y a tout de même des points que tu pourrais relever pour des personnes qui aimeraient se lancer, qui n'ont pas les mêmes connaissances que tu as, qui pourraient poser une difficulté en se lançant à la retraite ?

  • Albert

    Les difficultés, ça dépend du métier qu'on avait avant. Mais déjà, rien que pour remplir le formulaire de démarrage d'activité, moi, je constate que... Il y a plein de gens qui ont des difficultés. Est-ce qu'on coche la case du versement libératoire ou pas ? Est-ce qu'on peut payer les scotisations sociales au moins au trimestre ? Il y a plein de choses. Et quand on ne connaît pas, il y a des gens qui viennent me voir parce qu'ils n'ont pas coché les bonnes cases. Et puis après, il faut voir comment on peut rectifier. Mais les difficultés, on les a à tous les stades. Et puis après, comment faire une facture ? Enfin bon, c'est des trucs de base. Il y en a qui ne savent pas. Il y en a qui marquent des trucs qu'il ne faut pas marquer. Il y en a qui mettent des mentions parce qu'ils ont vu ça chez un ami. Et un copie pareil. Donc, il y en a qui ne tiennent pas leur livre de recettes, ni de dépenses. Donc, tout ça, c'est ce que je leur apprends. Comment faire ? Et à quel rythme ? Et combien de temps doit garder les documents ? Il y a plein de petites choses. Parce qu'en fait, micro-entreprise, c'est peut-être une micro, mais à la base, c'est une entreprise. Donc, elle a les mêmes obligations qu'une entreprise. Bon, à part ses simplifications au niveau fiscal et social, mais globalement, c'est une entreprise. Et c'est comme toute entreprise, elle a ses devoirs et ses obligations. Et une responsabilité du chef d'entreprise, il ne faut pas l'oublier.

  • Romaric

    C'est ça, derrière le mot micro, on a des fois tendance à penser que c'est tout petit et qu'il n'y a pas de responsabilité. Ce n'est pas le cas. Il y a des vraies responsabilités en étant micro-entrepreneur.

  • Albert

    Oui, oui. Et puis des fois, au début, c'est peut-être... tout le team et après ça peut grossir. Après, ce que je vois aussi, c'est comment on change de régime. Je suis micro, comment je passe en télé classique, par exemple. Parce que ça, c'est une question qu'on aborde. Une fois que les gens sont bien lancés, qu'ils font un bon chiffre d'affaires, ils ont l'obligation de changer. Il ne faut pas oublier de changer. C'est pareil au niveau de la TVA. Au niveau de la TVA, on a un régime de franchise. En fonction du type de clientèle, en fonction de l'activité, on n'est pas obligé de... On peut très bien avoir tout intérêt à payer la TVA, donc à opter pour payer la TVA, pour être redevable de la TVA, notamment pour pouvoir la récupérer. Si les clients sont des entreprises, ça ne les gêne pas du tout puisqu'ils peuvent la récupérer, la TVA.

  • Romaric

    Oui, tout à fait. Et c'est très bien de le signaler, surtout avec l'actualité qu'il y a en ce moment, que ce soit à l'Assemblée nationale ou au Sénat, par rapport au seuil de TVA qui pourrait être abaissé ou pas. c'est vrai que beaucoup de Le micro-entrepreneur le voit comme une mauvaise chose, qui peut l'être pour certains, mais il y a aussi des personnes qui travaillent avec des professionnels et à qui ça ne changerait pas grand-chose.

  • Albert

    Oui, ça dépend du métier. Dans le bâtiment, c'est un peu particulier, mais ça dépend du métier. Si les clients sont des professionnels, il faut en opter. À moins qu'on ait des particuliers comme un sophrologue, par exemple, il ne va pas avoir à interopter, puisqu'il va avoir plus cher que les autres. Mais quelqu'un qui est conseiller, consultant, en entreprise, en communication. Donc, il s'adresse à des entreprises. Il a tout intérêt à opter pour payer la TVA. Ça lui coûte moins cher dans la mesure où, par exemple, quand il achète un ordinateur, il pourra récupérer la TVA. Ou se la faire rembourser ou la récupérer. Donc, c'est 20% de moins. Alors, au plan financier, c'est très intéressant. C'est dommage de ne pas le faire, en fait.

  • Romaric

    Les informations, elles sont là, mais quand les personnes se lancent en micro-entreprise, ce n'est pas quelque chose qu'on regarde tout de suite. On ne se dit pas super, il n'y a pas la TVA, c'est génial. On se lance comme ça, et pour certains, appliquer la TVA, ça peut être un avantage aussi.

  • Albert

    Oui, mais ça, quand on est tout seul, on ne se rend pas compte, on ne sait pas ça. Et puis dans ce qui est divulgué, ce n'est pas indiqué, la plupart du temps, ce n'est pas indiqué. On a interrompu la TVA, les gens disent, attends, moi je veux un truc simple, qu'est-ce que c'est que cette TVA ? Quand on leur explique que ça peut leur faire gagner 20% sur toutes leurs dépenses, ils comprennent, mais il faut leur dire, il faut prendre un cas pratique. Et là, souvent, après, bon, ils optent.

  • Romaric

    Tu accompagnes beaucoup de micro-entrepreneurs. En tant qu'ancien directeur de cabinet comptable, tu accompagnais des structures plus importantes, des sociétés. Quel regard tu portes sur la micro-entreprise ? Tu l'as vue naître il y a environ 15 ans, tu l'as vue évoluer. Aujourd'hui, tu accompagnes les micro-entrepreneurs. Quel regard tu as là-dessus ?

  • Albert

    Moi, concernant la micro-entreprise, c'est un bon régime. En fait, je dis toujours qu'il n'y a pas d'erreur à se lancer à la micro-entreprise. en micro-entreprise. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on peut toujours sortir du régime. Parce que les inconvénients, c'est quoi ? Les inconvénients, c'est que les frais sont forfaitaires. Enfin, les déductions sont forfaitaires. Par exemple... Un libéral, il va avoir 34% de déduction sur ses recettes. Et si effectivement ce libéral, en réalité, ça marche bien, il est obligé de se développer, d'acheter du matériel, etc. et que ses dépenses s'élèvent à 80%, donc rester en micro, c'est une catastrophe pour lui, parce qu'il va payer beaucoup plus d'impôts. Donc là, il faut changer de régime. Et pour changer de régime, et donc passer à travailler en dépendant classique, et changer de régime, ça permet de déduire l'intégralité des frais qu'on a exposés pour le développement de son activité. Parce que moi, je vois les gens qui me disent « oui, mais j'ai fait le mauvais choix, j'ai trop de frais, etc. » J'en ai même vu qui étaient en déficit, parce qu'avec l'époque du Covid, il y en avait qui avaient fait plein de dépenses, etc. Alors, déficit avec auto-entreprise, ça ne colle pas, parce que finalement, l'auto-entreprise, elle ne connaît que les recettes. Donc, il avait fait 1 000 euros de recettes, il avait 20 000 euros de déficit. Il est venu me voir, je lui ai dit « écoutez, on va changer de régime, on va changer de régime, je vais vous faire passer, on va faire une déclaration de 2035, qui est dédiée aux professions libérales. » on va faire apparaître le déficit sur cette déclaration et vous pourrez le récupérer. Vous avez six ans pour l'imputer ou si vous avez d'autres revenus, vous pouvez l'imputer sur d'autres revenus, par exemple des traitements et salaires, etc. Et donc, voilà, ils sont sortis comme ça. Donc, il n'y a jamais de mauvais choix parce qu'on peut toujours s'en sortir. Et ce qui est bien, par exemple, si au titre d'une année, par exemple, l'année 2024, admettons, vous vous rendez compte que vous avez trop de dépenses, par exemple, vous avez jusqu'au 18 mai 2025 pour changer de régime avec EFUE. rétroactifs au 1er janvier 2024. C'est formidable parce que vous avez le temps. Et si après, vous voulez en plus au titre de 2025, revenir en micro, vous dénoncez l'option de 18 mètres au titre de 2025 pour revenir en micro et bénéficier des 34% d'abattement. Vous voyez, il y a plein de nuances, il y a plein de choses pour bien gérer son auto-entreprise.

  • Romaric

    C'est très flexible.

  • Albert

    En fait, auto-entreprise, c'est un peu compliqué. C'est un peu complexe parce qu'il y a plein de petites choses. Il y a plein d'options. Est-ce que je jette pour le versement libératoire ? Est-ce que je jette pour la TVA ? Est-ce que je jette pour le régime réel ? Il y a plein d'options à différents moments de la vie de l'auto-entreprise. Ce qui fait que, pour bien les maîtriser, il faut t'accompagner. Sinon, on ne se sent pas quand on ne peut pas y arriver. Alors que quand on est dans un régime réel, il y a moins d'options. On est déjà sur un truc qui tourne et qui ne va pas changer.

  • Romaric

    Question très pratique cette fois-ci. Tu expliquais donc en étant expert contact que tu avais une caisse de retraite spécifique.

  • Albert

    Ah oui.

  • Romaric

    Comment ça s'est passé justement pour la transition quand tu es passé micro-entrepreneur ? Est-ce qu'il y a eu des démarches spécifiques à faire auprès de ta caisse de retraite ?

  • Albert

    Oui, bien sûr. J'ai fait ma déclaration de cessation d'activité tout simplement en tant que professionnel libéral. Et cette déclaration de cessation d'activité, donc elle était entre les mains de la CAVEC notamment, enfin de la caisse de retraite. Et j'ai fait une demande de liquidation de ma retraite. Mais ça n'a pas été plus compliqué que ça.

  • Romaric

    Il y avait un ordre chronologique à respecter ?

  • Albert

    Non, non, simplement. En fait, c'est la date de cessation. Moi, j'ai cessé mon activité le 31 août 2017. Donc voilà, c'était la date au titre de laquelle j'ai fait ma déclaration de cessation d'activité, la déclaration professionnelle. Et puis j'ai averti toutes les caisses, la caisse de retraite, la mutuelle, etc. que je cessais mon activité le jour-là. J'ai fait les choses, j'ai bien prévenu. J'ai écrit, etc. J'ai fait attention quand même que les gens aient bien reçu mes courriers, parce qu'on ne sait jamais. Mais bon, non, ça s'est bien passé.

  • Romaric

    Et ensuite, la création de la micro-entreprise s'est faite une fois tout ça validé auprès des caissiers de retraite.

  • Albert

    Oui, c'est ça, exactement. Tout à fait.

  • Romaric

    D'accord. Est-ce que ça a un impact sur tes pensions aujourd'hui ?

  • Albert

    Aucun, non.

  • Romaric

    On va passer à ton rôle à l'URSSAF, tu as des responsabilités aussi à l'URSSAF, tu es président de la commission d'action sociale de l'URSSAF.

  • Albert

    D'action sanitaire et sociale de l'URSSAF, on dit la CAS, la commission d'action sanitaire et sociale.

  • Romaric

    Qu'est-ce que c'est pour faire simple ?

  • Albert

    Alors en fait, la commission d'action sanitaire et sociale, c'est une commission, alors il y en a une par région, moi je suis président de celle d'Île-de-France. En fait, c'est une commission qui a pour objet d'aider les travailleurs indépendants, que les indépendants, en difficulté, mais qui connaissent les difficultés passagères. C'est le principe, il faut que l'entreprise soit viable.

  • Romaric

    et qu'elles connaissent les difficultés. Ça peut être tout type de difficultés. La personne, au type de ses difficultés, doit des cotisations sociales qu'elle n'arrive pas à payer au niveau de l'URSSAF. On est six conseillers, on va examiner son dossier, on va décider le montant de l'aide qu'on peut lui accorder. La plupart du temps, c'est un dégréement total ou partiel des cotisations. Alors, comment ça marche ? En fait, la personne... qui a des difficultés, elle va sur le site de l'URSSAF, elle tape Commission d'Action Sanitaire et Sociale, ou SSI, c'est-à-dire Sécurité Sociale des Indépendants, demander une aide. Et il y a quatre types d'aides, en fait. Il y a la CED, c'est l'aide aux cotisations en difficulté, ça concerne les dégrévements de cotisations, l'AFE, c'est l'aide financière exceptionnelle, ça c'est en plus un dégrévement si, par exemple, il y a des problèmes au niveau de santé, au niveau de la famille, si par exemple la personne... Elle doit amener un enfant malade à l'hôpital qu'elle est obligée de fermer son commerce, etc. À ce moment-là, on peut accorder une aide.

  • Albert

    Par exemple, si vous vous rendez compte que cette personne ne peut plus avoir de revenus pendant plusieurs mois, cette aide peut être...

  • Romaric

    Elle est hospitalisée, on va l'aider. Alors déjà, on va lui... On va faire un geste important sur ses cotisations. Et puis, on va lui donner cette aide financière qui va lui permettre de passer un cap difficile. Et s'il n'y avait pas l'aide, peut-être que l'entreprise, elle serait amenée à péréquiter. Donc là, on est vraiment... dans le cadre d'aider les entreprises pour les aider à fonctionner et à passer un cap difficile. C'est tout à fait ça. Et puis, il y a une aide aussi qui s'appelle l'ADR. C'est l'aide au départ à la retraite. Ça, c'est une aide de 10 000 euros qui est donnée aux travailleurs indépendants qui partent en retraite, mais à condition qu'il n'ait pas été imposable à l'impôt sur le revenu au titre des deux dernières années. Il y a des gens comme ça. Et ça leur permet aussi de... d'avoir un revenu complémentaire au moment de partir à la retraite. Ce dossier nous est présenté par les agents de l'URSSAF de façon anonyme. Donc on examine le dossier qui nous est présenté, et puis on discute après du dossier entre les six conseillers.

  • Albert

    Et c'est cette commission qui a le dernier mot sur les aides ? Oui,

  • Romaric

    ces décisions ne sont pas susceptibles d'appel. En fait, la décision est fermée définitive. On ne peut pas faire réexaminer le dossier. Ce n'est pas possible.

  • Albert

    D'accord. Il y a une question que je me pose à ce sujet. Justement, le dossier vient des agents de l'URSSAF. Pourquoi ce ne sont pas les agents de l'URSSAF qui statuent sur l'aide ?

  • Romaric

    Parce qu'en fait, c'est une commission qui est au sein du CPSTI. Le CPSTI, c'est le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants. En fait, c'est indépendant de l'URSSAF. D'accord. C'est le CPSTI qui a un budget indépendant de l'Ursaf. Donc l'Ursaf ne fait qu'instruire les dossiers et nous les soumet ici au CPSTI, à la CAS, à la Commission d'Action Sanitaire et Sociale, de décider le montant de l'aide ou l'origine de l'aide.

  • Albert

    Comment tu t'es retrouvé dans cette situation, avec cette responsabilité ? C'est quelque chose que tu as fait après la retraite aussi ?

  • Romaric

    Alors en fait, c'est très curieux. Parce que j'avais fréquenté la Fédération Nationale des Autres. entrepreneurs, ils m'ont proposé la présidence en fait. Est-ce que ça t'intéresserait ? Je ne connaissais pas grand-chose. À quoi ça m'engage ? Et puis c'est comme ça que je me suis retrouvé que j'ai été élu président.

  • Albert

    C'est un super challenge.

  • Romaric

    Alors on est en plein dans l'humain et puis en plein dans le social. Parce que des fois on voit des cas tellement difficiles tellement difficiles que... Parce qu'en principe on a un référentiel qui nous dit comment attribuer les aides. d'un des... les règles à suivre. Et des fois, en fait, comme la commission est souveraine, des fois, les gens ne rentrent pas dans les cordes, ils ne rentrent pas dans les règles. Par exemple, la boîte, elle est plus viable. C'est évident, mais le type, il a fait un infarctus, il a eu un pita, etc. C'est des fois des situations extrêmement graves. Et donc, malgré le fait que ça ne rentre pas pile-poil dans le référentiel, on va quand même l'aider. On sent vraiment qu'on fait du bien.

  • Albert

    Est-ce que tu as l'impression Que cette aide, elle est bien connue ?

  • Romaric

    Non.

  • Albert

    Est-ce que... Non ?

  • Romaric

    Non, non. Elle n'est pas bien connue. Alors, moi, j'ai fait faire... Alors, elle n'est pas bien connue. Bon, déjà, les gens de par l'antériorité, ils ont un mauvais sentiment vis-à-vis de l'URSSAF. Mais parce qu'ils ont l'URSSAF, ils vont leur faire déposer le bilan, ils vont réclamer les cotisations, en fait. Ça, c'était, disons, l'image antérieure. Aujourd'hui, l'URSSAF n'est pas du tout dans l'état d'esprit, l'URSSAF. va chercher des fois des cotisants, va aider les gens. Dorsal est là vraiment pour aider les gens. Elle fait des appels, elle dit est-ce que vous n'avez pas besoin d'une aide, etc. Les gens, des fois, ils sont...

  • Albert

    Ah oui, ça va même dans ce sens.

  • Romaric

    Oui, c'est des appels sortants. Et il y a des gens qui disent non, moi je n'ai besoin de rien, etc. parce qu'ils ont toujours cette crainte. Et puis il y en a d'autres qui disent écoutez, vous allez soucrire un formulaire et puis on va examiner votre cas. Le dossier revient, donc là on sait que c'est un appel sortant, on l'examine et puis souvent on accorde une aide. Enfin, la plupart du temps, on accorde une aide. Donc c'est pour montrer à quel point l'URSSAF a un point positif pour se rapprocher des entreprises et aider les entreprises. D'ailleurs, c'est pratiquement un partenaire l'URSSAF, ce n'est plus du tout l'image qu'on avait antérieurement.

  • Albert

    Tu expliquais tout à l'heure que tu ne te voyais pas arrêter la micro-entreprise. Cette commission auprès de l'URSSAF ? Tu as un mandat jusqu'à de quelle durée ?

  • Romaric

    Le mandat se termine à la fin de l'année.

  • Albert

    D'accord. Tu aimerais repartir pour un mandat supplémentaire ? Oui,

  • Romaric

    oui.

  • Albert

    Très bien. On mettra des informations en description de l'épisode.

  • Romaric

    Oui, bien sûr.

  • Albert

    Je remettrai un lien vers cette commission de l'Ursa.

  • Romaric

    Oui, absolument. C'est intéressant pour la faire connaître.

  • Albert

    Je ne sais pas si c'est des chiffres que tu peux nous donner, mais il y a combien de dossiers à peu près d'aide par mois ? Au niveau national, qui sont acceptés ?

  • Romaric

    Alors, au niveau national, je ne peux pas te répondre, mais au niveau Île-de-France, on traite en fait 300 dossiers par mois. On a deux commissions. En gros, chaque commission traite 150 dossiers. C'est du matin au soir. C'est bien organisé. Très, très bien organisé.

  • Albert

    Merci d'avoir mis la lumière sur cette aide, en tout cas.

  • Romaric

    Je t'en prie. Oui, c'est bien. S'il y a des gens à qui ça peut servir, c'est l'idéal.

  • Albert

    Voilà. Tu auras doublement aidé les entrepreneurs lors de cette interview. Donc, les retraités qui voudraient se lancer, tu leur as montré que c'est possible et qu'en plus, tu as l'air de prendre vraiment beaucoup de plaisir à le faire. Oui, oui. Et puis, justement, les entrepreneurs qui peuvent avoir des difficultés financières, je le répète, on mettra en description comment se renseigner sur ce point-là. J'ai une dernière question pour terminer cette interview. Quel conseil, justement, tu donnerais ? Un retraité ou un futur retraité qui hésite à se lancer en micro-entreprise ?

  • Romaric

    Qui hésite d'abord d'avoir un entretien avec quelqu'un comme moi par exemple, de se renseigner, d'avoir un dialogue, qu'on voit si c'est effectivement de présenter les avantages, les inconvénients. Et puis après, qu'est-ce qu'on risque à se lancer ? On risque rien du tout à se lancer, c'est juste remplir un formulaire. Et puis, s'il veut arrêter, il arrête quand il veut. Donc, on est libre, en fait. Il n'y a pas de déclaration fiscale à faire. Il n'y a pas de liage fiscal. Il n'y a pas de bilan. Donc, c'est tout simple. Donc, on peut la relancer. On regarde ce que ça donne. Ça marche tant mieux. Si on veut l'arrêter, on l'arrête.

  • Albert

    Merci beaucoup, Albert, pour tous ces conseils.

  • Romaric

    De rien, Romaric.

  • Albert

    J'espère que ça inspirera des retraités ou des futurs retraités à passer le pas, que ça les rassurera dans ces démarches.

  • Romaric

    Oui, bien sûr.

  • Albert

    Et puis, j'espère pour toi que tu auras un nouveau mandat auprès de l'URSSAF. et que tu prendras toujours autant de plaisir et aussi que tu auras ton diplôme en droit.

  • Romaric

    Ah oui, c'est vrai, c'est moi qui mets ça.

  • Albert

    Au revoir Albert.

  • Romaric

    Allez.

  • Albert

    Vous l'avez entendu, Albert, 72 ans, est micro-entrepreneur bénévole, il est même étudiant et il n'a pas envie de s'arrêter. Si vous êtes à la retraite ou que vous allez bientôt l'être, pensez à la micro-entreprise. Elle comporte de nombreux avantages. Elle peut vous permettre d'avoir une source de revenus complémentaires. Mais comme Albert, Le principal, c'est vraiment que ça peut vous apporter de la satisfaction au quotidien, avec toujours de l'activité, toujours du lien social. Vous allez pouvoir partager votre expérience, votre vécu que vous avez eu tout au long de votre carrière. Donc pensez à la micro-entreprise si vous avez des projets, c'est vraiment plus simple que ça peut lui paraître. Et si vous rencontrez encore des difficultés, il existe des organismes, Albert peut aider. Le portail auto-entrepreneur est aussi là pour vous aider dans toutes les démarches. administratives pour créer votre micro-entreprise. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire, une étoile, un like sur YouTube. Vous pouvez aussi le partager à vos proches ou à un proche qui peut-être partirait à la retraite sans tarder. Cette interview d'Albert marque la fin de la série sur le cumul de situations avec la micro-entreprise, mais on se retrouve tout de même pour de nouveaux épisodes du podcast Auto-Entrepreneur très bientôt. Mais d'ici là, prenez soin de vous et de votre entreprise. Musique

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le parcours d’Albert

    00:46

  • La retraite en micro-entreprise : son expérience

    11:35

  • Son rôle à l’URSSAF

    29:03

  • Le conseil d’Albert pour les futurs retraités

    36:50

Description

Dans cet épisode, Romaric accueille Albert, 72 ans, ancien expert-comptable devenu micro-entrepreneur à la retraite.
Toujours passionné, Albert accompagne de nombreux entrepreneurs, intervient dans plusieurs structures d’accompagnement et préside la Commission d’Action Sanitaire et Sociale (CASS) de l’URSSAF Île-de-France.

Il raconte :

  • pourquoi il a créé sa micro-entreprise à 65 ans

  • ce que cela lui apporte aujourd’hui (plaisir, lien social, utilité, stimulation intellectuelle)

  • les erreurs fréquentes observées chez les micro-entrepreneurs

  • comment se préparer lorsqu’on veut entreprendre à la retraite

  • les aides méconnues de l’URSSAF pour les indépendants en difficulté

  • son quotidien entre bénévolat, ateliers, études et consultations

Un échange inspirant pour tous les retraités (ou futurs retraités) qui envisagent de lancer une activité ou souhaitent rester actifs.

Votre micro-entreprise rencontre des difficultés liées à une situation ponctuelle ? Vous pouvez probablement bénéficier des aides de l’action sociale. Faire votre demande d'aide à la CASS de l'URSSAF : https://www.urssaf.fr/accueil/services/services-independants/action-sociale-cpsti.html

🤝 Découvrez les meilleurs conseils pour réussir dans l’entrepreneuriat à travers des interviews de freelances et d’auto-entrepreneurs qui vivent déjà l’aventure en solo.


💌 Abonnez-vous à notre newsletter pour ne pas manquer les prochains épisodes.


😍 Vous avez aimé ce podcast ? Faites-le nous savoir en nous laissant un avis et une note ⭐⭐⭐⭐⭐


🔎 Envie d’échanger avec d’autres entrepreneurs ?
👉Rejoignez le groupe La Communauté des Auto-Entrepreneurs sur Facebook


🚀 Ce podcast est propulsé par le Portail Auto-Entrepreneur, qui a déjà accompagné plus de 550 000 indépendants dans la création et la gestion de leur projet.


🎵 Crédit musical :
Yaki Tori by Smith The Mister — Bandcamp
Free Download / Stream : http://bit.ly/-yaki-tori
Music promoted by Audio Library : https://youtu.be/oZ0U4Q5epUs


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romaric

    Bonjour à tous et à toutes, bienvenue sur le podcast Auto-Entrepreneur. Dans cet épisode, nous allons discuter du cumul entre la micro-entreprise et la retraite. Mais cette fois-ci, je ne le fais pas seul, mais bien avec une personne qui le vit au quotidien. Cette personne, c'est Albert, ancien expert comptable, il est désormais consultant. Il va nous expliquer pourquoi il a décidé de devenir micro-entrepreneur à 65 ans, qu'est-ce que ça lui apporte au quotidien. Quelles sont les difficultés qu'il a pu rencontrer ou que d'autres entrepreneurs peuvent rencontrer ? Nous aborderons aussi son rôle au sein de l'URSSAF. Il est président d'une commission qui permet d'attribuer des aides aux entrepreneurs en difficulté. Bref, un échange humain avec plein de conseils pour les futurs retraités qui aimeraient se lancer en micro-entreprise. Bonne écoute ! Bonjour Albert !

  • Albert

    Bonjour Romaric !

  • Romaric

    Merci beaucoup d'être parmi nous sur le podcast Auto-Entrepreneur. Albert, il y a quelques semaines, j'accueillais Thomas, qui était le benjamin de l'émission. On a cumulé micro-entreprise et études. Avec toi, on va voir quelque chose de totalement différent. Tu es retraité.

  • Albert

    Oui, oui.

  • Romaric

    Tu es aussi micro-entrepreneur et tu as eu une riche carrière, une carrière très dense. Pour commencer, Albert, peux-tu te présenter en quelques phrases, expliquer quel était ton parcours avant la retraite ?

  • Albert

    Alors, mon parcours avant la retraite, en fait, pendant 40 ans, j'ai été expert comptable. J'ai exercé ma profession en cabinet individuel, profession libérale, et j'avais trois collaboratrices avec moi qui m'ont accompagné. La plus ancienne a eu 30 ans d'ancienneté avec moi, la deuxième a eu 26 ans, et la troisième 11 ans. Donc du personnel fidèle, compétent, que j'ai formé moi-même en fait, que j'ai formé moi-même avec mes méthodes, et bon, a priori, elles se sont bien plu, puisqu'elles sont restées longtemps. Pour moi, c'était quand même intéressant dans la mesure où je sais qu'il y a beaucoup de turnover dans les cabines d'experts comptables. Les gens, ils restent deux, trois ans, après, ils sont longs. Là, j'ai eu la chance d'avoir des gens qui étaient motivés et avec lesquels je me suis très bien entendu. Donc, on avait des réunions. On était très sérieux au niveau du travail. Et en plus, en dehors du travail, on fêtait des anniversaires. Pour Noël, on faisait un petit truc. j'essayais d'avoir une une ambiance de travail qui soit pas que du travail, mais aussi un petit peu de choses un peu en dehors qui permettent aux gens de discuter de choses auxquelles on ne parle pas quand on est salarié dans le travail, mais qui permettent de s'exprimer différemment. Qu'est-ce que tu as fait ce week-end ? Et voilà ce qui permet d'avoir une bonne attitude et une bonne compréhension les uns les autres. et après les relations dans le travail elles sont plus simples en fait ça a fonctionné si ces collaboratrices ont resté aussi longtemps c'est que ça a fonctionné oui oui ça a fonctionné elles étaient fidèles sérieuses compétentes enfin voilà quoi et puis je les ai envoyées en formation régulièrement parce qu'on a un métier où il faut se former en permanence il n'y a pas le choix il y a une loi de finance par an notamment et de la jurisprudence on doit être au courant un peu de tout voilà et puis moi-même j'allais en formation et puis voilà je continue toujours en ce moment d'ailleurs Je ne suis pas un diplôme universitaire de droit pénal fiscal parce que je suis très intéressé par ces matières.

  • Romaric

    Albert, tu peux nous partager ton âge ?

  • Albert

    J'ai 72 ans.

  • Romaric

    72 ans et donc tu es sur les bancs de l'université aujourd'hui à prendre du droit.

  • Albert

    L'université de Nîmes, les formations se font en visioconférence.

  • Romaric

    Et ce cabinet comptable, tu l'as quitté au moment de ta traite ? Oui,

  • Albert

    j'ai cédé. J'ai cédé mon cabinet. Quand j'avais 65 ans, j'ai cédé à un groupe d'expertise comptable et j'ai accompagné les repreneurs pendant six mois. Donc, j'allais tous les jours. Je n'étais pas tenu d'y aller tous les jours, mais comme j'ai toujours beaucoup aimé ce que j'ai fait, j'y allais tous les jours pendant six mois pour présenter mes clients aux repreneurs et faire en sorte que la transition se fasse de façon la plus agréable possible, aussi bien pour le client que pour le repreneur.

  • Romaric

    Ça t'a fait quelle sensation de laisser ton cabinet ?

  • Albert

    J'étais content.

  • Romaric

    Oui ?

  • Albert

    J'étais content parce que, en fait, moi, je suis quelqu'un qui travaille beaucoup, mais c'était justement à l'époque, enfin, à l'époque, on parlait, ma caisse de retraite, c'est la CAVEC, la caisse de retraite des experts comptables, c'est une caisse professionnelle, et j'avais été les voir, justement, pour leur poser la question, est-ce qu'il y a un âge qui est mieux que l'autre, etc. Ils m'ont dit, écoutez, Merci. Avec toutes les réformes qui sont en cours pour les retraites, on vous conseille vivement de partir à 65 ans. Sinon, vous pourriez avoir quelques... Quelques problèmes plus difficiles, c'est ce que j'ai fait. J'ai cédé et j'ai trouvé un repreneur grâce à une amie qui est une ex-présidente du Conseil supérieur de l'ordre des experts comptables qui m'a présenté justement, à qui j'ai fait part de mon projet et qui m'a présenté des gens avec lesquels j'ai pu traiter.

  • Romaric

    Et ces collaboratrices, elles ont pu rester dans le cabinet ?

  • Albert

    Oui, elles sont restées dans le cabinet. Il y en a une qui est partie et l'autre qui est toujours là-bas. Parce qu'eux-mêmes se sont fait racheter. Vous voyez, c'est...

  • Romaric

    Ça a été vite, alors.

  • Albert

    Oui, oui, oui. C'est un monde où les gens, ils se regroupent maintenant de plus en plus. Alors voilà, il y a des unités qui sont intervenues. Mais en fait, elle est toujours sur place. D'ailleurs, j'ai toujours un petit contact avec elle, notamment au moment des fêtes, au moment de son anniversaire.

  • Romaric

    Après la vente du cabinet comptable, tu as pris ta retraite à 65 ans et tu es devenu micro-entrepreneur. Est-ce que ça s'est fait... Tout de suite, la création de la micro-entreprise, où il y a eu… Oui, en même temps,

  • Albert

    j'ai quand même un bon savoir. Je voulais rester dans le domaine, en fait, et donc je me suis dit, tiens, c'est vrai qu'il y a des micro-entrepreneurs, ce serait pas mal que je puisse donner des consultations aux entrepreneurs qui en ont besoin. Et donc, comment j'ai fait ? Je me suis inscrit… Enfin, j'étais déjà dans plusieurs organismes. J'interviens notamment à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. J'interviens à l'ADI.

  • Romaric

    Oui.

  • Albert

    Elle a dit, j'interviens chez Force Femmes, j'interviens à la BGE, la boutique de gestion des entreprises, et notamment en faisant des ateliers tous les mois sur ce lancer un micro-entreprise. Du reste, chaque mois, j'ai à peu près 25 personnes qui sont là. Ça se passe en vidéo, qui suivent mon atelier, en fait. C'est un atelier qui dure deux heures. Les gens sont contents. À la fin, j'envoie mon support. Et puis bon, sur le support, ils ont mes coordonnées. et après... S'ils le souhaitent, ils peuvent me contacter. Bien sûr, ils peuvent me contacter pour une consultation payante cette fois-ci, pour leurs problématiques particulières. Et donc, ça me plaît bien parce que comme ça, je reste toujours en contact avec des gens. Alors, c'est des jeunes ou des moins jeunes ou même des retraités. Il y a de tout. Mais il y a toujours les problèmes. C'est toujours les mêmes problèmes. Souvent, la TVA, c'est beaucoup la TVA.

  • Romaric

    La TVA, c'est très d'actualité en plus cette année, même ces derniers jours.

  • Albert

    et puis ça n'a pas fini majoritairement des micro-entrepreneurs tes clients ou les personnes que tu accompagnes oui oui oui et alors bon il y en a qui sont micro-entrepreneurs et puis après qui changent qui évoluent et à ce moment-là je les envoie chez un confrère parce que moi je ne peux plus faire de comptabilité puisque je suis radié de l'ordre des experts comptables voilà je me suis radié parce que sinon il fallait que je paie la cotisation retraite encore et donc ça ne me faisait rien et donc Je les adresse à un cabinet, puisque là, il faut faire vraiment une comptabilité, ce qui n'est pas le cas pour les micro-entrepreneurs, où les obligations fiscales et comptables sont beaucoup plus souples.

  • Romaric

    Oui, et donc là, c'est du conseil justement fiscal, un peu comptable, sur comment faire une facture, peut-être, que tu expliques ?

  • Albert

    Oui, alors voilà, on aborde tout. Comment faire une facture ? Qu'est-ce qu'on indique sur une facture ? Quid de la TVA ? Avec des petits rappels sur la responsabilité civile professionnelle à pas négliger. Les mentions obligatoires sur les factures. qu'est-ce que c'est qu'un H-U-G-T à la TVA, des questions de... Mais voilà, disons que je présente la chose de façon un peu très pratique, en fait. Je leur pose... J'expose mon sujet, après, je leur pose des questions. Voilà, donc ils me répondent, etc. Et je leur pose des questions, justement, pour bien qu'ils comprennent ce que je dis. Parce que des fois, on a une phrase simple, mais derrière se cache le contraire de la phrase, etc. etc. Et donc, ce qui fait que pour pouvoir appréhender un sujet, un texte, c'est bon d'avoir des exemples concrets qu'on n'a pas dans les livres, qui ne sont pas indiqués. Et donc, moi, comme je fais beaucoup de consultations, je les vois, les problèmes que rencontrent les gens, et j'axe un peu là-dessus, pour éviter que les gens fassent des bêtises ou fassent des choses qui n'étaient pas les plus opportunes. et qui peuvent parfois coûter très cher.

  • Romaric

    C'est quoi l'erreur que tu as vue le plus souvent et justement qui peut coûter cher ?

  • Albert

    C'est un truc tout simple. C'est par exemple, enfin bon, il y en a plusieurs, mais notamment ce que j'ai vu dernièrement, c'est quelqu'un qui avait démarré son activité au mois de décembre de l'année dernière. Elle avait ouvert sa micro-entreprise. Elle était dans l'architecte d'intérieur. Elle avait déjà 20 000 euros de devis qui étaient signés déjà. Et donc, elle voulait un rendez-vous pour faire le point, que je lui explique un petit peu le fonctionnement de la micro. Et elle me dit, voilà, elle vient avec ses documents, son immatriculation. Elle me dit, voilà, j'ai déjà un dossier. Un client qui m'a fait un chèque de 4000 euros, je vais le remettre la semaine prochaine à la banque. Et là, je lui explique comment marche la TVA. Si vous remettez le chèque de 4000 euros au mois de décembre, vous savez qu'il y a une règle du prorata en matière de TVA, c'est-à-dire qu'on regarde ce que ça fait sur l'année. Et donc, 4000 euros sur le mois de décembre, si on extrapole sur une année, ça fait combien ? Ça fait 48 000. Donc, vous dépassez le seuil de la franchise. Donc, au 1er janvier, déjà dans quelques jours, vous allez être obligé de... Enfin, vous êtes... être redevable de la TVA. Il est obligé de facturer la TVA, ce qui l'a rendu complètement folle. Il dit, ne vous inquiétez pas, vous allez rendre le chèque à votre client. Vous lui demanderez qu'il vous fasse un chèque au mois de décembre et un chèque au mois de janvier, pour éviter ce problème. Et vous voyez, ça, c'est un conseil qui a duré deux minutes. Ce que je vous ai expliqué, ça ne dure pas longtemps. Mais ça lui a économisé 4 000 euros, puisque 20 000 euros de devis à 20 %, ça fait 4 000. Sinon, elle aurait... été amené à payer cette somme. Ça, c'est une erreur. Les gens ne le voient pas, ça. Et puis, ils ont un énorme bidon, ils sont contents, machin, ils lancent leurs trucs, ils ont des clients, ils vont prospecter. Mais là, il y a des trucs. Voilà, c'est un piège.

  • Romaric

    C'est vrai que le pro-rata pour les personnes qui commencent leur activité en fin d'année, c'est quelque chose qu'il faut vraiment regarder.

  • Albert

    Et oui.

  • Romaric

    Et c'est pour ça aussi qu'il y a beaucoup de personnes qui ouvrent leur micro-entreprise début janvier plutôt qu'en décembre ou novembre.

  • Albert

    Oui, c'est ça.

  • Romaric

    Albert nous allons passer Au cœur du sujet, sur ce quotidien de retraité et micro-entrepreneur, pour justement donner peut-être des idées ou des réponses aux personnes qui aimeraient se lancer, qui s'approchent de la retraite ou qui sont peut-être déjà à la retraite. Tu es vraiment très actif pour retraiter, que ce soit la micro-entreprise, le bénévolat. Comment tu organises ton temps ? Tu as à la limite plus d'activité que certaines personnes qui ne sont pas encore à la retraite, qui sont actifs avant la retraite.

  • Albert

    Alors, mon temps, en fait, il est organisé comme ça. En fonction déjà des ateliers que j'organise au sein des différentes associations auprès desquelles j'interviens, notamment donc la Diff, Force Femmes, etc. En fait, j'ai un atelier par mois. Et donc, ça me planifie un petit peu mon calendrier. Après, j'interviens aussi à l'Ursav, donc ça, ça me prend aussi du temps. L'URSSAF, c'est deux fois par mois, et la Commission d'action sanitaire et sociale. Et puis après, j'ai mes cours. J'ai mes cours d'étudiant, si je peux dire.

  • Romaric

    Ça prend combien de temps, ça, à peu près ?

  • Albert

    Les cours, c'est six heures par mois. C'est le vendredi, après-midi, puis samedi matin. Puis après, il faut les travailler, les cours.

  • Romaric

    Qu'est-ce qui t'a poussé à reprendre les études ?

  • Albert

    J'ai toujours aimé la matière pénale fiscale. Mais en fait, moi, dans mon métier, je n'ai jamais tellement pu pratiquer. Pourquoi ? Parce que nous, en tant qu'experts comptables, quand on parle du pénal, c'est que les choses commencent à être un peu fantaisistes. Et donc, en fait, quand j'avais un client, j'ai eu plusieurs clients comme ça qui commençaient à faire des choses un peu audacieuses, d'abord, je leur envoyais une lettre recommandée, ils leur laissaient 15 jours pour... pour qu'il revienne dans le droit chemin, si je peux dire. Et puis au bout de 15 jours, si ce n'était pas le cas, je démissionnais de la mission. Donc nous, le pénal, on n'a jamais été tellement confrontés parce qu'on s'est toujours... Enfin, déontologiquement, il y a une obligation, c'est de... Si on sent qu'il y a... Et si on découvre qu'il y a des anomalies qui peuvent amener au pénal, on prévient le client. Et si le client, vraiment, il veut continuer, on s'en sépare, sinon on devient complice. Complice du fraudeur, si on peut comme ça. Et puis à ce moment-là, on a... on a tous les problèmes de la terre qui arrivent et puis bon d'un autre côté aussi quand je recevais des clients je les interrogeais et si je sentais déjà que rien qu'au propos introductif ils étaient un peu fantaisistes

  • Romaric

    je ne donnais pas suite qu'est-ce qui pouvait te mettre la puce à l'oreille ?

  • Albert

    par exemple une fois je reçois une dame qui venait d'une asiatique elle avait une SCI elle n'avait jamais fait de déclaration Merci. Elle voulait faire une déclaration. Elle me dit, elle voulait régulariser. C'est très bien, madame, etc. Je lui dis, il va falloir me communiquer vos relevés bancaires, etc. pour que je puisse faire votre comptabilité. Et alors, elle m'apporte ses relevés bancaires. Et puis voilà, elle me dit, voilà, je vois le premier. C'était des relevés en chinois. Bon, enfin, peu importe. Elle me traduisait. Elle me dit, à un moment, je vois une grosse somme. Enfin, c'était l'équivalent de 500 000 euros qui apparaît sur le compte. Et je lui dis, ça vient d'où ? Il dit, c'est après, machin, etc. C'était pour acheter le bien immobilier. Alors quand j'ai vu ça, bon, j'ai pas pris le dossier parce que... Si on ne sait pas d'où ça vient, elle me raconte ça, ça vient, elle me dit « oui, mais je peux vous donner une attestation, bon, c'était compliqué, c'était chinois, etc. » Et si on a, en fait, si j'avais pris le dossier, j'aurais été sûrement amené à le signaler à trac fin. Et donc, voilà, ce n'est pas le but, parce que là, on perd du temps. Et puis, le client ne paye pas. Et puis, de toute façon, on ne peut pas avancer, quoi. Donc, j'ai dit « bon, voilà, je n'ai pas pris le dossier. » Par exemple, j'ai la puce à l'oreille, c'est ça, quoi. Des gens qui me racontent qu'ils ont un commerce. Une fois, j'en ai eu un comme ça aussi. C'était un grand commerce sur les boulevards. Ils vendaient des petites choses, pas très chères, mais en grande quantité. Et ils me disaient, voilà, les stocks, on les détermine en fonction de la marge qu'on veut avoir. J'ai dit, OK, ce n'est pas pour moi ça. Il y a une responsabilité importante. On fait quand même... pratiquement 8-10 ans d'études, ce n'est pas pour mettre la carrière en l'air. Oui.

  • Romaric

    Du coup, ces deux-là n'ont pas été accompagnés par votre cabinet. On va revenir à la micro-entreprise. Quand tu t'es lancé, tu viens d'expliquer tout à l'heure que dès que tu as cédé ton cabinet, tu t'es lancé en micro-entreprise.

  • Albert

    Oui.

  • Romaric

    Comment tu l'as vécu, cette transition ? Est-ce que tu as quand même eu la sensation de passer à la retraite ou pas du tout ?

  • Albert

    Oui, la retraite, oui, pas sûr. j'ai arrêté de facturer mes honoraires, donc j'ai reçu la retraite en contrepartie. Non, j'étais content de le faire. Et puis bon, c'était quand même agréable dans la mesure où il n'y avait plus la pression du cabinet. Il n'y avait plus la pression des charges à payer, des loyers, des salaires, etc. Des clients qu'il faut relancer, des clients à trouver. Il n'y avait plus cet environnement qui fait partie de tout. de toutes les professions libérales, de chef d'entreprise, en fait. Donc là, j'étais bien, j'avais mon revenu, ma retraite qui tombait tous les mois, et là, je pouvais commencer à faire des choses que j'aimais, mais sans contraindre, vraiment parce que j'aime ça. C'est vraiment du plaisir.

  • Romaric

    Justement, là, tu insistes sur le mot plaisir, c'était la question que je souhaitais te poser. Qu'est-ce que ça t'apporte, la micro-entreprise ? Est-ce que ça t'apporte du plaisir ? Est-ce que ça t'apporte d'autres choses ?

  • Albert

    Oui, en fait, disons, c'est pas que la micro-entreprise, au travers de la micro-entreprise, c'est le contact avec les gens. Le contact avec les gens, puis le plaisir de les accompagner quand ils ont des difficultés, c'est là qu'ils viennent me voir, et puis leur montrer qu'il y a toujours une solution.

  • Romaric

    En général,

  • Albert

    il y a toujours une solution. Après, ils suivent ou ils suivent pas, mais bon, et de présenter ou de chercher avec eux la meilleure solution. et comment faire pour arriver à la solution. Ça, c'est intéressant, parce qu'au plan humain, c'est intéressant. Ça, c'est quand on est en tête-à-tête, mais quand je suis avec plusieurs personnes, quand je participe, quand j'organise des ateliers, c'est d'être au contact. Moi, j'aime bien quand on contacte avec les jeunes. Voilà, on voit des professions nouvelles. Il y a plein de trucs dans... Dans l'intelligence artificielle, on voit des nouveaux métiers qui arrivent. C'est intéressant. Et la fiscalité qui suit, qui est obligée de suivre, bien sûr, puisque maintenant, on peut travailler, s'installer à Dubaï, facturer en France. Il y a des gens qui font… Enfin, on en voit beaucoup. Après, ça peut poser des difficultés. Il faut savoir où on met les pieds, qu'est-ce qu'on risque, et comment le faire, et puis comment respecter la loi le mieux possible. voilà

  • Romaric

    Oui, c'est sûr que désormais, il y a certainement plus de situations avec les expatriés au niveau fiscal et des règles fiscales. Ça doit être très stimulant. Là, tu l'as expliqué, c'est très stimulant comme activité de continuer après la retraite. Est-ce que tu as pensé justement à ne pas continuer à un moment vraiment... Alors, bien sûr, le rythme est moins effréné que lorsque tu avais ton cabinet comptable. Mais est-ce qu'il y a eu un moment où tu as pensé à... A tout stopper ?

  • Albert

    Ah non, non, pas du tout.

  • Romaric

    Non ?

  • Albert

    Non, c'est pas prévu ça.

  • Romaric

    C'est pas prévu ?

  • Albert

    Non, non, mais c'est mon environnement, quoi. Je veux pas me couper de mon environnement, quelque chose que j'aime. Tous les jours, en fait, c'est formidable ce que je fais. En fait, on apprend tous les jours. On n'a jamais fini d'apprendre. On apprend tous les jours. Il y a des jurisprudences nouvelles tous les jours. Il y a des formations, il y a des choses à suivre. Et puis, à évoluer. Non, non, j'ai pas du tout l'intention d'arrêter.

  • Romaric

    Pas du tout.

  • Albert

    Ce serait contre ma nature.

  • Romaric

    Alors, vu l'activité que tu as eu tout au long de ta carrière, j'imagine que les difficultés au moment du lancement de la micro-entreprise... Tu n'as pas dû en avoir ?

  • Albert

    Non.

  • Romaric

    Mais est-ce qu'il y a tout de même des points que tu pourrais relever pour des personnes qui aimeraient se lancer, qui n'ont pas les mêmes connaissances que tu as, qui pourraient poser une difficulté en se lançant à la retraite ?

  • Albert

    Les difficultés, ça dépend du métier qu'on avait avant. Mais déjà, rien que pour remplir le formulaire de démarrage d'activité, moi, je constate que... Il y a plein de gens qui ont des difficultés. Est-ce qu'on coche la case du versement libératoire ou pas ? Est-ce qu'on peut payer les scotisations sociales au moins au trimestre ? Il y a plein de choses. Et quand on ne connaît pas, il y a des gens qui viennent me voir parce qu'ils n'ont pas coché les bonnes cases. Et puis après, il faut voir comment on peut rectifier. Mais les difficultés, on les a à tous les stades. Et puis après, comment faire une facture ? Enfin bon, c'est des trucs de base. Il y en a qui ne savent pas. Il y en a qui marquent des trucs qu'il ne faut pas marquer. Il y en a qui mettent des mentions parce qu'ils ont vu ça chez un ami. Et un copie pareil. Donc, il y en a qui ne tiennent pas leur livre de recettes, ni de dépenses. Donc, tout ça, c'est ce que je leur apprends. Comment faire ? Et à quel rythme ? Et combien de temps doit garder les documents ? Il y a plein de petites choses. Parce qu'en fait, micro-entreprise, c'est peut-être une micro, mais à la base, c'est une entreprise. Donc, elle a les mêmes obligations qu'une entreprise. Bon, à part ses simplifications au niveau fiscal et social, mais globalement, c'est une entreprise. Et c'est comme toute entreprise, elle a ses devoirs et ses obligations. Et une responsabilité du chef d'entreprise, il ne faut pas l'oublier.

  • Romaric

    C'est ça, derrière le mot micro, on a des fois tendance à penser que c'est tout petit et qu'il n'y a pas de responsabilité. Ce n'est pas le cas. Il y a des vraies responsabilités en étant micro-entrepreneur.

  • Albert

    Oui, oui. Et puis des fois, au début, c'est peut-être... tout le team et après ça peut grossir. Après, ce que je vois aussi, c'est comment on change de régime. Je suis micro, comment je passe en télé classique, par exemple. Parce que ça, c'est une question qu'on aborde. Une fois que les gens sont bien lancés, qu'ils font un bon chiffre d'affaires, ils ont l'obligation de changer. Il ne faut pas oublier de changer. C'est pareil au niveau de la TVA. Au niveau de la TVA, on a un régime de franchise. En fonction du type de clientèle, en fonction de l'activité, on n'est pas obligé de... On peut très bien avoir tout intérêt à payer la TVA, donc à opter pour payer la TVA, pour être redevable de la TVA, notamment pour pouvoir la récupérer. Si les clients sont des entreprises, ça ne les gêne pas du tout puisqu'ils peuvent la récupérer, la TVA.

  • Romaric

    Oui, tout à fait. Et c'est très bien de le signaler, surtout avec l'actualité qu'il y a en ce moment, que ce soit à l'Assemblée nationale ou au Sénat, par rapport au seuil de TVA qui pourrait être abaissé ou pas. c'est vrai que beaucoup de Le micro-entrepreneur le voit comme une mauvaise chose, qui peut l'être pour certains, mais il y a aussi des personnes qui travaillent avec des professionnels et à qui ça ne changerait pas grand-chose.

  • Albert

    Oui, ça dépend du métier. Dans le bâtiment, c'est un peu particulier, mais ça dépend du métier. Si les clients sont des professionnels, il faut en opter. À moins qu'on ait des particuliers comme un sophrologue, par exemple, il ne va pas avoir à interopter, puisqu'il va avoir plus cher que les autres. Mais quelqu'un qui est conseiller, consultant, en entreprise, en communication. Donc, il s'adresse à des entreprises. Il a tout intérêt à opter pour payer la TVA. Ça lui coûte moins cher dans la mesure où, par exemple, quand il achète un ordinateur, il pourra récupérer la TVA. Ou se la faire rembourser ou la récupérer. Donc, c'est 20% de moins. Alors, au plan financier, c'est très intéressant. C'est dommage de ne pas le faire, en fait.

  • Romaric

    Les informations, elles sont là, mais quand les personnes se lancent en micro-entreprise, ce n'est pas quelque chose qu'on regarde tout de suite. On ne se dit pas super, il n'y a pas la TVA, c'est génial. On se lance comme ça, et pour certains, appliquer la TVA, ça peut être un avantage aussi.

  • Albert

    Oui, mais ça, quand on est tout seul, on ne se rend pas compte, on ne sait pas ça. Et puis dans ce qui est divulgué, ce n'est pas indiqué, la plupart du temps, ce n'est pas indiqué. On a interrompu la TVA, les gens disent, attends, moi je veux un truc simple, qu'est-ce que c'est que cette TVA ? Quand on leur explique que ça peut leur faire gagner 20% sur toutes leurs dépenses, ils comprennent, mais il faut leur dire, il faut prendre un cas pratique. Et là, souvent, après, bon, ils optent.

  • Romaric

    Tu accompagnes beaucoup de micro-entrepreneurs. En tant qu'ancien directeur de cabinet comptable, tu accompagnais des structures plus importantes, des sociétés. Quel regard tu portes sur la micro-entreprise ? Tu l'as vue naître il y a environ 15 ans, tu l'as vue évoluer. Aujourd'hui, tu accompagnes les micro-entrepreneurs. Quel regard tu as là-dessus ?

  • Albert

    Moi, concernant la micro-entreprise, c'est un bon régime. En fait, je dis toujours qu'il n'y a pas d'erreur à se lancer à la micro-entreprise. en micro-entreprise. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on peut toujours sortir du régime. Parce que les inconvénients, c'est quoi ? Les inconvénients, c'est que les frais sont forfaitaires. Enfin, les déductions sont forfaitaires. Par exemple... Un libéral, il va avoir 34% de déduction sur ses recettes. Et si effectivement ce libéral, en réalité, ça marche bien, il est obligé de se développer, d'acheter du matériel, etc. et que ses dépenses s'élèvent à 80%, donc rester en micro, c'est une catastrophe pour lui, parce qu'il va payer beaucoup plus d'impôts. Donc là, il faut changer de régime. Et pour changer de régime, et donc passer à travailler en dépendant classique, et changer de régime, ça permet de déduire l'intégralité des frais qu'on a exposés pour le développement de son activité. Parce que moi, je vois les gens qui me disent « oui, mais j'ai fait le mauvais choix, j'ai trop de frais, etc. » J'en ai même vu qui étaient en déficit, parce qu'avec l'époque du Covid, il y en avait qui avaient fait plein de dépenses, etc. Alors, déficit avec auto-entreprise, ça ne colle pas, parce que finalement, l'auto-entreprise, elle ne connaît que les recettes. Donc, il avait fait 1 000 euros de recettes, il avait 20 000 euros de déficit. Il est venu me voir, je lui ai dit « écoutez, on va changer de régime, on va changer de régime, je vais vous faire passer, on va faire une déclaration de 2035, qui est dédiée aux professions libérales. » on va faire apparaître le déficit sur cette déclaration et vous pourrez le récupérer. Vous avez six ans pour l'imputer ou si vous avez d'autres revenus, vous pouvez l'imputer sur d'autres revenus, par exemple des traitements et salaires, etc. Et donc, voilà, ils sont sortis comme ça. Donc, il n'y a jamais de mauvais choix parce qu'on peut toujours s'en sortir. Et ce qui est bien, par exemple, si au titre d'une année, par exemple, l'année 2024, admettons, vous vous rendez compte que vous avez trop de dépenses, par exemple, vous avez jusqu'au 18 mai 2025 pour changer de régime avec EFUE. rétroactifs au 1er janvier 2024. C'est formidable parce que vous avez le temps. Et si après, vous voulez en plus au titre de 2025, revenir en micro, vous dénoncez l'option de 18 mètres au titre de 2025 pour revenir en micro et bénéficier des 34% d'abattement. Vous voyez, il y a plein de nuances, il y a plein de choses pour bien gérer son auto-entreprise.

  • Romaric

    C'est très flexible.

  • Albert

    En fait, auto-entreprise, c'est un peu compliqué. C'est un peu complexe parce qu'il y a plein de petites choses. Il y a plein d'options. Est-ce que je jette pour le versement libératoire ? Est-ce que je jette pour la TVA ? Est-ce que je jette pour le régime réel ? Il y a plein d'options à différents moments de la vie de l'auto-entreprise. Ce qui fait que, pour bien les maîtriser, il faut t'accompagner. Sinon, on ne se sent pas quand on ne peut pas y arriver. Alors que quand on est dans un régime réel, il y a moins d'options. On est déjà sur un truc qui tourne et qui ne va pas changer.

  • Romaric

    Question très pratique cette fois-ci. Tu expliquais donc en étant expert contact que tu avais une caisse de retraite spécifique.

  • Albert

    Ah oui.

  • Romaric

    Comment ça s'est passé justement pour la transition quand tu es passé micro-entrepreneur ? Est-ce qu'il y a eu des démarches spécifiques à faire auprès de ta caisse de retraite ?

  • Albert

    Oui, bien sûr. J'ai fait ma déclaration de cessation d'activité tout simplement en tant que professionnel libéral. Et cette déclaration de cessation d'activité, donc elle était entre les mains de la CAVEC notamment, enfin de la caisse de retraite. Et j'ai fait une demande de liquidation de ma retraite. Mais ça n'a pas été plus compliqué que ça.

  • Romaric

    Il y avait un ordre chronologique à respecter ?

  • Albert

    Non, non, simplement. En fait, c'est la date de cessation. Moi, j'ai cessé mon activité le 31 août 2017. Donc voilà, c'était la date au titre de laquelle j'ai fait ma déclaration de cessation d'activité, la déclaration professionnelle. Et puis j'ai averti toutes les caisses, la caisse de retraite, la mutuelle, etc. que je cessais mon activité le jour-là. J'ai fait les choses, j'ai bien prévenu. J'ai écrit, etc. J'ai fait attention quand même que les gens aient bien reçu mes courriers, parce qu'on ne sait jamais. Mais bon, non, ça s'est bien passé.

  • Romaric

    Et ensuite, la création de la micro-entreprise s'est faite une fois tout ça validé auprès des caissiers de retraite.

  • Albert

    Oui, c'est ça, exactement. Tout à fait.

  • Romaric

    D'accord. Est-ce que ça a un impact sur tes pensions aujourd'hui ?

  • Albert

    Aucun, non.

  • Romaric

    On va passer à ton rôle à l'URSSAF, tu as des responsabilités aussi à l'URSSAF, tu es président de la commission d'action sociale de l'URSSAF.

  • Albert

    D'action sanitaire et sociale de l'URSSAF, on dit la CAS, la commission d'action sanitaire et sociale.

  • Romaric

    Qu'est-ce que c'est pour faire simple ?

  • Albert

    Alors en fait, la commission d'action sanitaire et sociale, c'est une commission, alors il y en a une par région, moi je suis président de celle d'Île-de-France. En fait, c'est une commission qui a pour objet d'aider les travailleurs indépendants, que les indépendants, en difficulté, mais qui connaissent les difficultés passagères. C'est le principe, il faut que l'entreprise soit viable.

  • Romaric

    et qu'elles connaissent les difficultés. Ça peut être tout type de difficultés. La personne, au type de ses difficultés, doit des cotisations sociales qu'elle n'arrive pas à payer au niveau de l'URSSAF. On est six conseillers, on va examiner son dossier, on va décider le montant de l'aide qu'on peut lui accorder. La plupart du temps, c'est un dégréement total ou partiel des cotisations. Alors, comment ça marche ? En fait, la personne... qui a des difficultés, elle va sur le site de l'URSSAF, elle tape Commission d'Action Sanitaire et Sociale, ou SSI, c'est-à-dire Sécurité Sociale des Indépendants, demander une aide. Et il y a quatre types d'aides, en fait. Il y a la CED, c'est l'aide aux cotisations en difficulté, ça concerne les dégrévements de cotisations, l'AFE, c'est l'aide financière exceptionnelle, ça c'est en plus un dégrévement si, par exemple, il y a des problèmes au niveau de santé, au niveau de la famille, si par exemple la personne... Elle doit amener un enfant malade à l'hôpital qu'elle est obligée de fermer son commerce, etc. À ce moment-là, on peut accorder une aide.

  • Albert

    Par exemple, si vous vous rendez compte que cette personne ne peut plus avoir de revenus pendant plusieurs mois, cette aide peut être...

  • Romaric

    Elle est hospitalisée, on va l'aider. Alors déjà, on va lui... On va faire un geste important sur ses cotisations. Et puis, on va lui donner cette aide financière qui va lui permettre de passer un cap difficile. Et s'il n'y avait pas l'aide, peut-être que l'entreprise, elle serait amenée à péréquiter. Donc là, on est vraiment... dans le cadre d'aider les entreprises pour les aider à fonctionner et à passer un cap difficile. C'est tout à fait ça. Et puis, il y a une aide aussi qui s'appelle l'ADR. C'est l'aide au départ à la retraite. Ça, c'est une aide de 10 000 euros qui est donnée aux travailleurs indépendants qui partent en retraite, mais à condition qu'il n'ait pas été imposable à l'impôt sur le revenu au titre des deux dernières années. Il y a des gens comme ça. Et ça leur permet aussi de... d'avoir un revenu complémentaire au moment de partir à la retraite. Ce dossier nous est présenté par les agents de l'URSSAF de façon anonyme. Donc on examine le dossier qui nous est présenté, et puis on discute après du dossier entre les six conseillers.

  • Albert

    Et c'est cette commission qui a le dernier mot sur les aides ? Oui,

  • Romaric

    ces décisions ne sont pas susceptibles d'appel. En fait, la décision est fermée définitive. On ne peut pas faire réexaminer le dossier. Ce n'est pas possible.

  • Albert

    D'accord. Il y a une question que je me pose à ce sujet. Justement, le dossier vient des agents de l'URSSAF. Pourquoi ce ne sont pas les agents de l'URSSAF qui statuent sur l'aide ?

  • Romaric

    Parce qu'en fait, c'est une commission qui est au sein du CPSTI. Le CPSTI, c'est le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants. En fait, c'est indépendant de l'URSSAF. D'accord. C'est le CPSTI qui a un budget indépendant de l'Ursaf. Donc l'Ursaf ne fait qu'instruire les dossiers et nous les soumet ici au CPSTI, à la CAS, à la Commission d'Action Sanitaire et Sociale, de décider le montant de l'aide ou l'origine de l'aide.

  • Albert

    Comment tu t'es retrouvé dans cette situation, avec cette responsabilité ? C'est quelque chose que tu as fait après la retraite aussi ?

  • Romaric

    Alors en fait, c'est très curieux. Parce que j'avais fréquenté la Fédération Nationale des Autres. entrepreneurs, ils m'ont proposé la présidence en fait. Est-ce que ça t'intéresserait ? Je ne connaissais pas grand-chose. À quoi ça m'engage ? Et puis c'est comme ça que je me suis retrouvé que j'ai été élu président.

  • Albert

    C'est un super challenge.

  • Romaric

    Alors on est en plein dans l'humain et puis en plein dans le social. Parce que des fois on voit des cas tellement difficiles tellement difficiles que... Parce qu'en principe on a un référentiel qui nous dit comment attribuer les aides. d'un des... les règles à suivre. Et des fois, en fait, comme la commission est souveraine, des fois, les gens ne rentrent pas dans les cordes, ils ne rentrent pas dans les règles. Par exemple, la boîte, elle est plus viable. C'est évident, mais le type, il a fait un infarctus, il a eu un pita, etc. C'est des fois des situations extrêmement graves. Et donc, malgré le fait que ça ne rentre pas pile-poil dans le référentiel, on va quand même l'aider. On sent vraiment qu'on fait du bien.

  • Albert

    Est-ce que tu as l'impression Que cette aide, elle est bien connue ?

  • Romaric

    Non.

  • Albert

    Est-ce que... Non ?

  • Romaric

    Non, non. Elle n'est pas bien connue. Alors, moi, j'ai fait faire... Alors, elle n'est pas bien connue. Bon, déjà, les gens de par l'antériorité, ils ont un mauvais sentiment vis-à-vis de l'URSSAF. Mais parce qu'ils ont l'URSSAF, ils vont leur faire déposer le bilan, ils vont réclamer les cotisations, en fait. Ça, c'était, disons, l'image antérieure. Aujourd'hui, l'URSSAF n'est pas du tout dans l'état d'esprit, l'URSSAF. va chercher des fois des cotisants, va aider les gens. Dorsal est là vraiment pour aider les gens. Elle fait des appels, elle dit est-ce que vous n'avez pas besoin d'une aide, etc. Les gens, des fois, ils sont...

  • Albert

    Ah oui, ça va même dans ce sens.

  • Romaric

    Oui, c'est des appels sortants. Et il y a des gens qui disent non, moi je n'ai besoin de rien, etc. parce qu'ils ont toujours cette crainte. Et puis il y en a d'autres qui disent écoutez, vous allez soucrire un formulaire et puis on va examiner votre cas. Le dossier revient, donc là on sait que c'est un appel sortant, on l'examine et puis souvent on accorde une aide. Enfin, la plupart du temps, on accorde une aide. Donc c'est pour montrer à quel point l'URSSAF a un point positif pour se rapprocher des entreprises et aider les entreprises. D'ailleurs, c'est pratiquement un partenaire l'URSSAF, ce n'est plus du tout l'image qu'on avait antérieurement.

  • Albert

    Tu expliquais tout à l'heure que tu ne te voyais pas arrêter la micro-entreprise. Cette commission auprès de l'URSSAF ? Tu as un mandat jusqu'à de quelle durée ?

  • Romaric

    Le mandat se termine à la fin de l'année.

  • Albert

    D'accord. Tu aimerais repartir pour un mandat supplémentaire ? Oui,

  • Romaric

    oui.

  • Albert

    Très bien. On mettra des informations en description de l'épisode.

  • Romaric

    Oui, bien sûr.

  • Albert

    Je remettrai un lien vers cette commission de l'Ursa.

  • Romaric

    Oui, absolument. C'est intéressant pour la faire connaître.

  • Albert

    Je ne sais pas si c'est des chiffres que tu peux nous donner, mais il y a combien de dossiers à peu près d'aide par mois ? Au niveau national, qui sont acceptés ?

  • Romaric

    Alors, au niveau national, je ne peux pas te répondre, mais au niveau Île-de-France, on traite en fait 300 dossiers par mois. On a deux commissions. En gros, chaque commission traite 150 dossiers. C'est du matin au soir. C'est bien organisé. Très, très bien organisé.

  • Albert

    Merci d'avoir mis la lumière sur cette aide, en tout cas.

  • Romaric

    Je t'en prie. Oui, c'est bien. S'il y a des gens à qui ça peut servir, c'est l'idéal.

  • Albert

    Voilà. Tu auras doublement aidé les entrepreneurs lors de cette interview. Donc, les retraités qui voudraient se lancer, tu leur as montré que c'est possible et qu'en plus, tu as l'air de prendre vraiment beaucoup de plaisir à le faire. Oui, oui. Et puis, justement, les entrepreneurs qui peuvent avoir des difficultés financières, je le répète, on mettra en description comment se renseigner sur ce point-là. J'ai une dernière question pour terminer cette interview. Quel conseil, justement, tu donnerais ? Un retraité ou un futur retraité qui hésite à se lancer en micro-entreprise ?

  • Romaric

    Qui hésite d'abord d'avoir un entretien avec quelqu'un comme moi par exemple, de se renseigner, d'avoir un dialogue, qu'on voit si c'est effectivement de présenter les avantages, les inconvénients. Et puis après, qu'est-ce qu'on risque à se lancer ? On risque rien du tout à se lancer, c'est juste remplir un formulaire. Et puis, s'il veut arrêter, il arrête quand il veut. Donc, on est libre, en fait. Il n'y a pas de déclaration fiscale à faire. Il n'y a pas de liage fiscal. Il n'y a pas de bilan. Donc, c'est tout simple. Donc, on peut la relancer. On regarde ce que ça donne. Ça marche tant mieux. Si on veut l'arrêter, on l'arrête.

  • Albert

    Merci beaucoup, Albert, pour tous ces conseils.

  • Romaric

    De rien, Romaric.

  • Albert

    J'espère que ça inspirera des retraités ou des futurs retraités à passer le pas, que ça les rassurera dans ces démarches.

  • Romaric

    Oui, bien sûr.

  • Albert

    Et puis, j'espère pour toi que tu auras un nouveau mandat auprès de l'URSSAF. et que tu prendras toujours autant de plaisir et aussi que tu auras ton diplôme en droit.

  • Romaric

    Ah oui, c'est vrai, c'est moi qui mets ça.

  • Albert

    Au revoir Albert.

  • Romaric

    Allez.

  • Albert

    Vous l'avez entendu, Albert, 72 ans, est micro-entrepreneur bénévole, il est même étudiant et il n'a pas envie de s'arrêter. Si vous êtes à la retraite ou que vous allez bientôt l'être, pensez à la micro-entreprise. Elle comporte de nombreux avantages. Elle peut vous permettre d'avoir une source de revenus complémentaires. Mais comme Albert, Le principal, c'est vraiment que ça peut vous apporter de la satisfaction au quotidien, avec toujours de l'activité, toujours du lien social. Vous allez pouvoir partager votre expérience, votre vécu que vous avez eu tout au long de votre carrière. Donc pensez à la micro-entreprise si vous avez des projets, c'est vraiment plus simple que ça peut lui paraître. Et si vous rencontrez encore des difficultés, il existe des organismes, Albert peut aider. Le portail auto-entrepreneur est aussi là pour vous aider dans toutes les démarches. administratives pour créer votre micro-entreprise. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire, une étoile, un like sur YouTube. Vous pouvez aussi le partager à vos proches ou à un proche qui peut-être partirait à la retraite sans tarder. Cette interview d'Albert marque la fin de la série sur le cumul de situations avec la micro-entreprise, mais on se retrouve tout de même pour de nouveaux épisodes du podcast Auto-Entrepreneur très bientôt. Mais d'ici là, prenez soin de vous et de votre entreprise. Musique

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le parcours d’Albert

    00:46

  • La retraite en micro-entreprise : son expérience

    11:35

  • Son rôle à l’URSSAF

    29:03

  • Le conseil d’Albert pour les futurs retraités

    36:50

Share

Embed

You may also like