Entre eau et air, le Poisson volant est capable de quitter l'eau pour quelques instants. Ce n’est pas par plaisir mais pour fuir ses prédateurs marins… et mieux se jeter dans le bec des oiseaux.

En réalité, il n’y a pas un mais 70 Poissons volants. Toutes ces espèces font partie de la famille des Exocoetidae. L’autre nom utilisé pour les désigner est l’Exocet, qui vient du grec “exô” signifiant “au dehors” et “koitê” “la couche, le lit”.

Hors de l’eau, les Poissons volants peuvent parcourir 30 à 50 mètres, et même dépasser les 100 mètres lorsque le vent est favorable, à la vitesse de 60 km/h.

Le Poisson-volant commun (Exocoetus volitans) possède des nageoires pectorales longues et larges pour développer de la portance dans l’air. Elles ne peuvent pas battre comme les ailes d’un oiseau. Pour nager, il replie contre son corps ces encombrantes voilures afin de ne pas être freiné dans l’eau.

Les Poissons volants possèdent une nageoire caudale asymétrique (hétérocerque), avec le lobe inférieur plus long (hypocerque). Lorsque le poisson est hors de l’eau, il peut se propulser en gardant ce lobe dans l’eau et en agitant sa queue. Cette phase active fait dire à certains scientifiques que l’Exocet effectue un véritable vol propulsé. Lorsqu’il n’est plus en contact avec l’eau, l’animal plane car il n’y a pas de propulsion. 

Le vol est une stratégie permettant d’échapper à un prédateur plus rapidement et en dépensant moins d’énergie. Il est plus facile de se déplacer dans l’air que dans l’eau, les frottements sont moindres. De plus, franchir la surface permet de quitter le champ de vision du prédateur, comme les thons, les espadons et ou les coryphènes. Mais fuir les prédateurs marins ne les met pas à l’abri pour autant. Dans les airs, les Exocets deviennent les cibles des oiseaux marins, comme les frégates ou les goélands.

Les Poissons volants vivent dans les eaux chaudes de tous les océans du monde et même en Méditerranée. 

La bouche tournée vers le haut, ils vivent près de la surface en se nourrissant dans le zooplancton, ils sont planctonophages.

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Invitée : Jeanne Benichou est médiatrice dans la Réserve ornithologique du Teich. Elle fait partie des nombreux amis du Vivant rencontrés au Festival du FIFO 2022.

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📖Si cet épisode t'a passionné.e, d'autres pépites t'attendent dans le livre de Marc Mortelmans, Nomen, l'origine des noms des espèces (Ulmer 2024).

📖Marc est aussi l'auteur d'En finir avec les idées fausses sur le monde Vivant (Éditions de l'atelier 2024).

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