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Puzzle Intérieur

Ma dépression

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53min |04/06/2025
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Ma dépression

Ma dépression

53min |04/06/2025
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Description

Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de mon podcast, puzzle intérieur.

Cette semaine, je vous raconte en détail ma dépression. Je suis tombée en dépression à l'adolescence, plus profondément l'année de mes 18 ans. Dépression, anorexie, mutilation, scarification ... Je suis tombée dans tous ces vices, ces dérives d'un profond mal-être ancré en moi suite aux années de harcèlement scolaire et aux différents émois d'adolescente.

J'espère que ce podcast vous intéressera.

Je reste à l'écoute et disponible vis à vis de toutes les personnes qui traversent en ce moment une période difficile, de dépression ou autre. N'hésitez pas à communiquer, que ça soit avec moi ou avec quelqu'un d'autres. Ne restez pas renfermer sur vous-mêmes. Demandez de l'aide n'est pas une mauvaise chose !

On se retrouve donc la semaine prochaine, pour un nouvel épisode !

En attendant, on peut échanger sur mes réseaux sociaux : @dydy_cm


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vais tout de suite mettre un trigger warning parce que le podcast va parler de plein de choses. Donc évidemment ça va parler de dépression, mais de manière plus concrète on va dire, ça va parler de scarification, de mutilation et de TCA. Si vous n'êtes pas familier avec ces termes, je vous invite à vous renseigner avant d'écouter le podcast. Si vous savez ce que ça implique, soyez d'abord assuré d'être prêt à écouter tout ce que ça va engendrer. Soyez prêt à écouter tout ce que je vais dire parce que parfois ça va peut-être être... un peu hard pour vous. Donc je préfère vraiment mettre une grosse alerte et m'assurer que vous êtes prêts à écouter en toute connaissance de cause. Si vous avez un doute, n'écoutez pas ce podcast. Le podcast n'a pas d'intérêt à vous blesser et à vous faire du mal. Il n'a pas d'intérêt à vous donner envie de vous mutiler ou quoi que ce soit, évidemment. Là, je vais juste partager mon expérience de vie à ce sujet-là. Bonjour et bienvenue sur le podcast Puzzle Intérial. Pour certaines personnes, les mutilations les dégoûtent. Elles ne comprennent pas comment d'autres peuvent en venir à se faire du mal de cette manière-là. Elles ne réalisent pas que la mutilation est comme une délivrance, comme un réconfort, et d'une certaine façon, comme une amie qui nous sort de la solitude. La mutilation fait couler notre sang, mais aussi nos larmes les plus enfouies. Elle fait sortir notre douleur, notre colère, notre peine, notre rage, notre culpabilité. Elle permet d'évacuer les sentiments les plus forts, les plus intenses et les plus horribles. La mutilation est comme une arme contre toutes les personnes qui nous blessent, qui nous font du mal. Alors oui, nous faisons comme eux, en nous faisant du mal à nous-mêmes, mais c'est un réconfort car ça nous permet d'évacuer cette douleur qui lancine notre cœur, qui le broie, qui le fait saigner, qui le fait cesser de battre. 17 mois que je ne me suis pas mutilée. Cette photo me tente parfois, elle me rappelle ô combien j'étais soulagée après chaque coup pur, après chaque coup de l'âme, ô combien j'étais apaisée lorsque mon sang dégoulinait sur ma peau. Et puis, elle me rappelle également le combat que je mène depuis plus d'un an et demi. Elle me rappelle tout ce que j'ai enduré jusqu'à maintenant, toute la volonté qu'il m'a fallu pour arrêter avec cette mauvaise habitude. J'ai cessé de me réfugier dans la mutilation à chaque coup dur, mais il y a des instants où j'aimerais plus que tout replonger, parce que c'est facile. J'avais initialement prévu de faire ce podcast sur le thème de la dépression en étant accompagnée. Je voulais l'aborder en fait en montrant qu'il y a plein de dépressions différentes et que chacun la vit d'une manière différente aussi. Je sais qu'il existe par exemple la dépression postpartum, il y a des personnes bipolaires qui vont faire des épisodes de dépression. Et puis il y a des personnes comme moi qui font une dépression suite à une situation qui devient trop compliquée et trop intense en émotions. On se retrouve juste en fait débordé et on ne sait pas comment gérer ça. Et donc la dépression en fait nous tombe dessus un peu. Donc je vais finalement aborder ma dépression en solo et puis j'aborderai la dépression dans une manière plus large avec des amis. Et là on abordera toutes les dépressions un peu différentes. J'ai tendance à faire écouter mes enregistrements avant de faire des montages, de façon à être sûre de ce que je vous poste et de ce que je vous propose. Je veux toujours que ça paraisse comme une discussion que je pourrais avoir avec mes amis. Et en fait, le retour qu'on m'a fait, c'est que je devrais resituer chronologiquement parlant avant de lancer le podcast de la dépression, pour que vous ayez une idée claire sur la base sur laquelle on part. Comme j'ai fait cet enregistrement de la même façon que je parlerai à mes amis, Elles, elles connaissent évidemment... tout ce que ça implique, tout le passé, etc. Mais vous non. Si vous avez écouté le podcast sur le harcèlement scolaire, alors dans ce cas vous avez déjà la chronologie des faits, mais si vous ne l'avez pas écouté et que vous vous lancez dans ce podcast-là sur la dépression en appart, vous risquez d'être perdus. Donc on va reprendre en très gros résumé en quelques secondes. Quand je suis rentrée en 6ème, j'ai commencé à vivre ce qu'on appelle du harcèlement scolaire et ça a duré sur mes 4 années de collège. Les gens qui me harcelaient ont évidemment changé au fur et à mesure de chaque année. Le type de harcèlement que j'ai vécu a également évolué au fur et à mesure des 4 années. Quand je suis rentrée en seconde, j'étais très excitée de rentrer dans un nouvel établissement, dans un lycée, où je me disais que les gens allaient forcément être plus matures et que donc le harcèlement scolaire ça serait terminé. Ça n'a pas vraiment été le cas. Quand je suis rentrée en seconde, toujours eu du harcèlement, mais ça a été un peu plus insidieux et un peu plus mesquin, plus difficile à remarquer. Évidemment quand elle arrive suite à mes 4 années de collège, ça fait du coup 5 ans de harcèlement scolaire et quand je rentre en première, je suis dans un état lamentable. Donc mon entrée en première se passe, c'est une année scolaire que j'ai vécue sans harcèlement scolaire et ça a été la seule sur mon collège et lycée où vraiment je n'ai pas... Rien eu. Je n'ai rien vécu, j'ai été extrêmement heureuse, ça a été une année incroyable pour moi. Mais pour autant mon mal-être s'est exprimé, on en reparlera un peu plus dans le podcast, mais c'est parce que c'est à ce moment là que j'ai commencé à me scarifier. Et ensuite on rentre dans mon année terminale, où là pour le coup c'était vraiment quasiment toute la classe qui était sur mon dos. L'administration a refusé de me changer de classe parce qu'elle ne voulait pas donner raison à mes bourreaux. Voilà c'est les mots qui ont été dits. Et j'ai perdu plusieurs membres de ma famille mais surtout mon parrain sur cette année scolaire là. Donc il s'est passé vraiment beaucoup de choses sur mon année terminale qui font que, vous allez l'entendre, c'est la pire année pour moi et c'est vraiment là où la dépression, je suis rentrée dedans. Maintenant que l'ordre chronologique est refait, je vous laisse du coup place au podcast pour vraiment pouvoir écouter tout ce que j'ai vécu et tout ce que j'ai traversé par la dépression. Bonjour ! et bienvenue sur le podcast Puzzle Intéria. Sur mon année de première, comme je vous disais, c'est l'année où je n'ai pas vécu de harcèlement et c'est l'année où j'ai rencontré Léa qui est devenue ma meilleure amie. Et donc c'est assez étonnant que mon mal-être des années précédentes se soit exprimé sur mon année de première. Sur mon année de première, tout allait bien, mais je pense que j'avais tellement cumulé et rien dit sur les années précédentes que j'ai fini par me scarifier pendant mon année de première. Je fais une vraie distinction entre la scarification et la mutilation. Pour ceux qui ne le savent pas, et pour ceux peut-être qui ne font pas de distinction comme moi, je vous explique mon point de vue. Pour moi, la scarification, ça va être des petites égratignures qu'on va se provoquer avec des lames. Et la mutilation, ça va être des vraies plaies qui vont nécessiter des soins avec soit des points de suture, soit simplement du... des straps, mais en tout cas ça va être une vraie plaie qui fait saigner. Alors voilà pourquoi j'utilise le terme de scarification et un autre de mutilation pour faire une vraie distinction. Peut-être que certaines personnes ne seront pas d'accord avec moi et estimeront qu'une scarification c'est la même chose qu'une mutilation. A chacun sa définition, je vous donne la mienne. Et pourquoi j'utilise ces deux termes ? Donc en première, j'ai débuté avec vraiment des scarifications. Je sais qu'à cette année-là, Léa l'avait repéré. Parce que je sais qu'une fois en cours, elle m'avait fait une réflexion sur une trace que j'avais sur mon bras. Et je me souviens avoir complètement nié ça. Je l'avais un peu mis sous le tapis en mode non non t'inquiète c'est rien, je me suis juste égratignée. Enfin vraiment en mode t'inquiète pas il n'y a rien du tout. Alors je ne sais pas si à l'époque elle m'avait cru ou pas, mais en tout cas elle avait abandonné le sujet au moment où on en a parlé. et le fait que moi elle l'ait remarqué, ça m'a poussé à me scarifier sur d'autres endroits de mon corps, pour que les gens ne le voient pas. Encore une fois, pour moi, une scarification, ça laissait vraiment comme une marque des gratinures. Il n'y avait pas de sang, il n'y avait rien. En fait, si vous voulez, pour moi, ça n'avait rien de grave. Et c'est aussi pour ça que ça démarre un peu mal pour moi, puisque déjà, c'était un geste que j'estimais anodin. Ensuite est arrivé mon année de terminale. Et c'est là où j'estime que j'ai commencé du coup à faire une dépression, en plus de ma phobie scolaire. Et comment ça a commencé, comment j'ai vu et quels ont été les premiers signes. Alors attention quand je dis comment j'ai vu, moi je m'en suis rendue compte des années après. Sur le moment T, je ne me rendais pas compte. La seule chose que je savais, c'est que je faisais des gros insomnies, où je m'endormais entre 2 et 3 heures du matin et je me réveillais entre 5 et 6 heures. Je pouvais rester dans mon lit pendant des heures à essayer de trouver le sommeil sans y parvenir. Je me tournais et me retournais dans le lit, je faisais tout ce que je pouvais. ... Je me couchais en buvant du lait. Enfin bref, vraiment j'ai essayé de résoudre ça mais je n'y arrivais pas. Je me souviens que ma mère m'avait... On avait été chez le médecin et que j'avais pris des sédatifs PC. Parce que comme vous l'avez peut-être écouté sur l'épisode du harcèlement, en fait à un moment donné j'ai un peu explosé sur mon annette terminale auprès de ma mère en lui expliquant que j'avais des gros insomnies et que je ne dormais pas. Enfin bref, si vous avez écouté l'épisode, ça fait peut-être écho à ce que vous avez entendu. Mais donc le médecin m'avait donné des sédatifs PC et ça n'a rien changé. En tout cas dans mes souvenirs ça n'a rien changé. Et l'année a continué avec des insomnies, des débuts de cauchemars. Mais à ce moment là les cauchemars n'avaient rien de trop traumatisant. Vraiment ça restait des cauchemars girables. Ensuite est venu l'été et l'été je suis plus à l'école donc ça va mieux. C'est l'été de mes 18 ans donc en plus j'ai mon premier travail d'été. Avec les fruits, avec la récolte de fruits, les tris des fruits, etc. Et ensuite, je rentre à la fac. Et à ce moment-là... Je suis un peu en mode, de toute façon je rentre dans une année de fac, je vais me faire harceler comme l'année d'avant, je suis pas là pour me faire des amis, je ne resterai pas sur cette année de fac, je ne sais même pas où je veux aller, j'étais complètement perdue. La seule chose que je sais c'est que j'ai fait une année, je me suis inscrite en année de lettres parce que ma grande soeur l'avait fait et je me disais au moins si je loupe, elle pourra m'aider quoi. Et puis de toute façon c'est ma première année mais je resterai pas, c'est pas ça qui m'intéresse. Bon, spoiler alert. J'ai fini ma licence de lettre moderne et je me suis pris de passion pour tout ça. Voilà, je ne m'y attendais pas, mais j'ai beaucoup aimé et j'ai fait mes trois années de fac, ma licence, voilà, bref. Ça c'était une petite parenthèse. Et en fait, sur les débuts de ma première année de fac, septembre se passe, octobre se passe, et puis en novembre, il se passe quelque chose dans ma vie privée. Je pense que ma famille va écouter, ils ne sont pas au courant de cette partie-là. Mais j'avais rencontré quelqu'un et ce quelqu'un, finalement, ça s'est terminé. Et ça s'est terminé de manière très violente pour moi, puisque pour se protéger lui-même, il a mis fin à notre relation de manière très insultante et violente verbalement. Et ça a fini de me détruire. On va dire ça comme ça, ça m'a... Là, je supportais encore les insomnies. En plus, ça allait mieux, puisque je l'avais rencontré, donc ça allait un petit peu mieux. Mais en fait, ça a été un peu mieux superficiel, puisque dès qu'il est parti, ce côté, ça allait mieux, ça s'est effondré. Et en l'espace de trois semaines, la dépression s'est installée de manière très violente. En fait, quand il a fini par rompre, et rompre de manière aussi violente, la dépression est revenue comme une énorme claque dans la gueule. Et c'est là où j'ai commencé les vraies mutilations. Alors encore une fois, je réfléchissais à les faire à un endroit où ça ne se voyait pas, il était hors de question de les faire à mes poignets où les gens pourraient le voir. Et donc je me suis mutilée sur une autre partie de mon corps, qui est aujourd'hui recouverte de tatouages, donc... Impossible à voir si on ne les cherche pas. J'ai commencé comme ça. J'ai commencé à me mutiler une première fois, où je sentais bien que j'allais bien plus loin que la simple scarification comme j'avais pu faire dans le passé. On ne va pas se mentir, ce n'est pas agréable de se mutiler. Physiquement parlant, ça fait mal. Ça fait mal, mais en fait, ça fait sortir la douleur mentale. C'est vraiment... On a mal mentalement, mais on a notre corps qui va très bien. On a besoin que notre douleur soit physique pour qu'elle soit réelle et concrète. En fait, une douleur mentale, elle est là, elle est abstraite, personne ne la voit, personne ne peut la constater. Et se faire du mal physiquement, c'est avoir mal à avoir une douleur qui existe et qui existe dans le monde réel. C'est transposer la douleur mentale en une douleur physique et libérer un peu la douleur mentale, l'atténuer en ayant mal physiquement à la place. Ça fera peut-être sens dans l'esprit de certaines personnes qui ont connu ça, et dans ceux qui ne connaissent pas et qui ne l'ont jamais vécu, ça ne leur fera peut-être aucun écho, ils ne comprendront peut-être pas cette mentalité-là. Mais en tout cas, à l'époque, pour moi c'est ça. C'est des coupures dès que ça ne va pas, c'est des coupures dès qu'un élément me rappelle cette personne qui m'a fait du mal. C'est dès que je croise, parce que quand je suis à la fac, il y a la déléguée de classe de mon année de terminale. Et encore une fois, pour ceux qui ont écouté le podcast sur le harcèlement, vous saurez qu'il y a eu des choses de par cette personne. Et elle est dans la même fac que moi. On est toutes les deux en première année, mais pas dans le même cursus. Et donc, je la croise dans les couloirs et c'est des instants de rage contre elle. c'est des instants de peur parce que la peur qu'elle me harcèle à nouveau la peur qu'elle me... Qu'elle se moque de moi encore, la peur qu'elle dévoile ma vie privée comme elle l'a fait en terminale, la peur qu'elle se moque de mon mal-être encore une fois, et une rage indescriptible, vraiment une rage envers cette personne. Elle me dégoûte, clairement, cette personne me dégoûte et je n'ai qu'une envie, c'est autant de pleurer, de partir en m'enfuyant courant, que de la plaquer au sol pour lui détruire le visage. Et puis ce n'est pas la seule finalement que je vais croiser dans mon établissement et qui a fait partie de ma classe de terminale et donc de mes harceleurs. Je me retrouve donc en première année de fac à croiser d'anciens harceleurs avec un passif d'harcèlement scolaire qui a quand même fait presque 7 ans et avec cette rupture qui se mêle à tout ça, plus le décès de mon parrain et donc il y a un peu tout ça qui se joue. Il y a le fait qu'en plus je me sens perdue, je suis dans une année scolaire et un cursus que je n'ai pas vraiment choisi au départ, c'est plus par défaut et donc c'est un mal-être qui s'est... inscrit trop profondément et qui s'exprime par tout un tas de coupures et chaque fois que je vois le sang qui se met à couler sur ma peau c'est un sourire qui se met sur mon visage c'est un sourire de soulagement c'est un sourire de j'ai une vraie douleur qui existe c'est pas juste dans ma tête c'est réel c'est concret c'est un sourire de ça fait du bien ça fait du bien d'avoir mal physiquement ça fait du bien de sortir Tout ce que je retiens en moi et que je n'exprime à personne, tout ce que je ne dis à personne, en fait je ne le dis à personne mais je l'écris à tout le monde. C'est un peu contradictoire parce que je l'écris sur tous mes textes en ligne, mais je ne le dis à personne autour de moi. Donc ma dépression s'installe de manière beaucoup plus violente de par ça, et dans le même temps je perds complètement l'appétit. C'est pas je perds l'appétit... Ouais, je vais manger peut-être un peu moins de légumes ou un peu moins de pâtes ou... Non, c'est je perds l'appétit. Je perds l'appétit. Pour vous donner un exemple, quand vous achetez des sandwiches triangles, généralement ils sont en lot de deux, parfois en lot de trois. Et quand vous en mangez deux, en tant qu'adulte et en tant qu'adolescent, c'est rarement suffisant. Je me forçais à mâcher au moins un sandwich, mais je n'en avais aucune envie. chaque bouchée est un combat avec moi-même. Chaque bouchée c'était un calvaire à avaler et je n'arrivais au bout que d'un seul sandwich triangle. Je jetais le deuxième puisque je ne voulais pas apporter de preuves à la maison de ma non-alimentation. Et à la fois, j'étais chez moi tous les soirs donc je mangeais beaucoup moins aussi chez mes parents. Parents qui n'ont pas constaté... par chance pour moi entre guillemets à ce moment là, n'ont pas constaté que je ne mangeais plus et que je ne me nourrissais presque plus. Je suis quelqu'un, pour vous donner une idée aujourd'hui, et pendant toute mon adolescence ça a été ça, je suis quelqu'un qui prend des bons petits déjeuners, qui mange mon repas du midi, je me fais un goûter l'après-midi, et je mange le soir. Il y a même eu une période où je remangeais vers 23h avant d'aller me coucher. Et je suis passée de tout ça à je déjeune à peine, en fait je bois un verre de lait et je bois peut-être un verre d'huile d'orange, mes genoux Je ne mange plus autant qu'avant, même sur le petit déjeuner. Le repas du midi, je suis à la fac, donc mes parents ne le voient pas, mais je ne... Comme je vous le dis, c'est un calvaire chaque bouchée, donc je ne mange pratiquement rien. Je ne prends plus du tout de goûter. Et le soir, je mange à peine et je ne fais plus mon casse-croûte de 23h. Alors pour certains, c'est rien, mais je vous assure, même aujourd'hui encore, j'ai honte en vrai. de dire que je ne mangeais plus rien comme ça. Mais c'est le cas. Je ne mangeais plus rien. En tout cas, quand je dis plus rien, je mangeais encore. Mais c'était très difficile pour moi de manger parce que je devais mâcher énormément chaque bouchée. Et même comme ça, en fait, c'était avaler ma bouchée qui était très dure. C'était un combat vraiment contre moi-même d'avaler des aliments. Encore une fois pour moi c'était vraiment je n'avais plus faim. Donc j'essayais de manger pour dire que je mange juste à ma faim entre guillemets. Mais sauf que ma faim était tellement petite que j'étais obligée de me forcer de manger un peu plus quoi. Et à cette période là j'ai eu, alors c'est pas mon premier petit copain mais disons qu'il y a eu une première vraie relation. Et j'étais beaucoup chez lui les week-ends et donc il y avait ses parents. Et je me souviens que la première fois que j'ai mangé chez eux, ses parents... ont été choqués de la quantité de nourriture dans mon assiette. Je leur ai dit, j'ai essayé de les rassurer, non, non, mais ça me suffit, j'ai pas tant faim que ça, je suis pas une grosse mangeuse, là, ce qu'il y a dans mon assiette, ça me suffit, et même là-bas, c'était difficile, et je le faisais parce qu'on mangeait tous ensemble à table, comme chez mes parents, mais que là, il y avait un vrai regard. Je sais pas comment expliquer ça sans jeter la pierre à mes parents, parce que mes parents ont quand même quatre enfants, ma petite sœur a un grand écart d'âge. À ce moment-là, ma petite-soeur avait 6 ans, il y avait quand même beaucoup de choses à gérer avec elle. Évidemment, ils ne peuvent pas observer chacun de leurs enfants de la même façon. Cette personne-là, il n'y avait que deux enfants, donc ils connaissent leurs enfants, ils n'ont pas besoin de surveiller autant. Là, c'est une nouvelle personne qui arrive et qui mange chez eux, qu'ils ne connaissent pas. Évidemment, ils sont un peu plus regardants, j'imagine, mais en tout cas, eux sont surpris de la quantité que je demande dans mon assiette. Ils ne remettent pas en question, ils ne me forcent pas à manger plus. Ils sont très bienveillants, ils ne jugent pas, ils ne disent rien, mais je vois à leur regard et à leur réaction qu'ils sont très étonnés de la quantité que je vais manger. Et donc on va rester sur ça. Et sur ce rythme pendant des semaines, évidemment au bout de quelques jours je fais la première chose qui viendrait à l'esprit d'une personne qui n'a plus faim. Je vais me peser. Alors la première fois je le fais avec beaucoup d'inquiétude, en me disant c'est pas possible j'arrive plus à manger. Je suis déjà, je sais, sur une bonne moyenne de poids, je suis pile sur la moyenne nécessaire. Si j'arrête de m'alimenter comme ça... et que ça devient aussi difficile, ça va être compliqué pour mon poids. Donc je me pèse et je constate une première perte de poids. Donc cette fois-là, c'est avec beaucoup d'inquiétude et malheureusement, encore une fois, c'est quelque chose que j'ai très honte de dire aujourd'hui et que je n'ai jamais dit à personne, je ne l'ai même jamais écrit. Mais ensuite, je continue de me peser, non pas par inquiétude, je continue de me peser en espérant continuer à perdre du poids. C'est très dur aujourd'hui de dire ça et de le dire à voix haute et de l'avouer. C'est vraiment particulièrement difficile parce que j'ai jamais osé le dire. Mais c'est vrai que j'ai fini par espérer continuer à perdre du poids. Alors est-ce que c'était parce que j'espérais que ce soit une forme d'alerte et que les gens remarquent et voient et prennent conscience autour de moi qu'il y avait un problème ? J'imagine qu'inconsciemment il y avait un peu de ça. Et puis inconsciemment il y avait autre chose, c'est que le harcèlement que j'ai subi, je sais qu'il y avait eu quelques remarques, alors très peu parce que je ne suis pas quelqu'un qui est très en chair, mais je sais qu'il y avait eu quand même quelques remarques sur mon physique, non pas du coup sur le fait que Cindy elle est grosse ou quoi, mais il y avait eu quelques remarques sur mon physique quand même. Et donc je sais que la perte de poids et le fait d'être contente de perdre du poids, il y avait aussi un peu de ça lié du coup au harcèlement que j'avais subi dans les années précédentes, vraiment en mode. Ils n'auront plus aucune raison de critiquer mon corps. Vraiment, là, il n'y a plus rien qui laisse la possibilité aux gens de critiquer quoi que ce soit d'un aspect physique. Et donc, ça a duré comme ça pendant un bon gros mois. Je dirais même peut-être un peu plus, mais en vrai, un mois, ça c'est certain. Et en l'espace de moins de trois semaines, j'avais perdu presque 10 kilos. Alors, certains diront 10 kilos en trois semaines. Pour quelqu'un qui ne mange plus rien, ça va, ça aurait pu être pire. Et puis il y en a d'autres comme moi qui trouvent déjà ça très inquiétant parce que 10 kilos en moins de 3 semaines, ça fait un peu plus de 3 kilos par semaine de perdu. Alors qu'on sait aujourd'hui que si on veut par exemple perdre du poids de manière très saine, c'est 2,5 kilos par mois. Donc j'ai perdu en 3 semaines ce qu'on est censé perdre en presque 4 mois. Ça p... peut peut-être vous alerter un peu et vous faire comprendre la gravité de la situation. Alors je tiens à rappeler que tout ça, toutes ces étapes de dépression et tous ces symptômes liés à la dépression ont débuté dès ma terminale, en conséquence du harcèlement que j'ai vécu jusqu'à ma terminale, mais surtout à cause de celui que j'ai vécu en terminale. Alors oui, il y a eu des décès dans ma famille, oui, j'ai eu une rupture assez violente verbalement. Mais je tiens vraiment en fait à remettre en contexte et à remettre la situation avec l'importance que ça a sur le fait que le harcèlement ça a des conséquences, le harcèlement scolaire a des conséquences sur les gens, sur la mentalité des gens, sur la personnalité des gens, sur leur force intérieure, sur leur santé mentale. Je voudrais vraiment faire une alerte là-dessus et faire prendre conscience que c'est dangereux de s'attaquer aux gens. C'est dangereux de... Se moquer des gens, de les violenter verbalement, c'est dangereux de se moquer d'eux, c'est dangereux d'être violent physiquement avec eux. Je sais qu'aujourd'hui les écoles et les établissements scolaires sont beaucoup plus en alerte sur les harcèlements scolaires et que j'ai eu vraiment manqué de chance sur mon année de terminale avec la direction de l'établissement. J'ai manqué de chance parce qu'ils n'ont pas été en capacité de me changer de classe alors qu'ils avaient la possibilité de le faire. Ils n'ont pas souhaité le faire au détriment de ma santé mentale. Certains diront, Cindy tu... pourrais porter plainte ou en tout cas à l'époque tu aurais pu le faire contre ton établissement qui a généré tout ça pour toi du coup finalement mais ça n'a jamais été en fait mon souhait voilà moi je suis pas quelqu'un en fait j'aime pas les conflits et j'aime pas faire traîner les choses j'aime bien quand les choses elles sont réglées vite et bien et là ça faisait retourner en plus en arrière et j'étais pas prête à le faire donc c'était pas possible Et donc finalement, comment je m'en suis sortie de tout ça ? Parce que ça a été quand même difficile, on ne va pas se mentir. La mutilation, j'ai fait des hauts et des bas, c'est venu, c'est parti pendant quelques mois. Et puis la personne que je côtoyais m'a demandé... En fait, très vite, il s'est rendu compte que je me mutilais. Et puis lui, il a compris et il a mis le mot anorexie très vite, mais il ne me l'a jamais dit à moi. Il ne savait pas comment je réagirais. Et je pense qu'il y avait une partie de lui qui voulait aussi un peu me protéger et ne pas utiliser certains termes avec moi pour pas que je me sente moins agressée peut-être. Et parce que, aussi, je pense qu'il savait que j'aurais été dans le déni et que je n'aurais pas accepté ces termes-là. Dans tous les cas, au sujet de la mutilation, il m'a demandé de lui parler plutôt que de me mutiler. Il voulait que la première chose que je fasse ne soit pas de prendre mes paires de ciseaux et mes lames, mais soit de m'adresser à lui. En fait, il voulait avoir la chance en tant qu'ami d'essayer de m'aider avant que je me fasse du mal. Et donc, il y a eu des fois où je le faisais, et des fois où c'était au-dessus de mes forces, j'avais besoin d'évacuer tout de suite la douleur en me mutilant. Et c'est ce qui s'est passé une fois. Il a su après coup, en fait, que je m'étais mutilée. Et en conséquence... Il a voulu se mutiler aussi en retour. Par message, le soir, il me met un message. Alors attention, les mots ne seront peut-être pas exactement ce qu'il a eu à l'époque. Mais globalement, c'était pour me dire à quel point c'était difficile de se mutiler. Qu'il ne comprenait pas comment j'arrivais à le faire. Qu'il avait eu beaucoup de mal à se mutiler lui-même. Il me laisse sur ce message. A noter qu'il avait ses études dans une autre ville et donc on se voyait que le week-end. La semaine, je ne le voyais pas et c'est arrivé en semaine. Il m'envoie ce message et évidemment, moi, le soir, très inquiète, je lui envoie plusieurs messages pour savoir qu'est-ce qu'il a fait exactement, à quel point il est mutilé, est-ce qu'il a besoin de points de suture, est-ce qu'il va bien, enfin, une très grosse inquiétude vis-à-vis de ça. Et je n'ai aucune réponse par message. Vraiment, j'en ai aucune et donc l'anxiété me gagne et je ne dors pas de la nuit. Je pense que j'ai dû m'endormir peut-être deux heures. Le matin, je reçois un message de lui qui me dit qu'en fait, non, non, tout va bien pour lui. Il n'a pas saigné, il n'a pas réussi. Donc c'est là où je dis qu'il y a une distinction entre la mutilation et la scarification. Je pense qu'il a essayé mais qu'il s'est seulement scarifié du coup et qu'il n'a jamais ouvert sa peau au point de saigner. Mais moi, ça, je ne le savais pas. Je n'avais pas de réponse de lui pendant toute la nuit. Donc, toute la nuit, j'ai été dans un état d'anxiété et d'inquiétude grandissant. Et donc, le matin, il me rassure en me disant que non, tout va bien. Il n'est pas blessé et que lui, il a très bien dormi. Ça a été la première forme de manipulation qu'il a eue au cours de notre relation. Sur le moment et dans les premiers mois qu'ils ont suivi, je ne m'en suis pas rendue compte. et surtout pour moi il avait entre guillemets eu la réaction qu'il fallait pour me faire réagir et arrêter la mutilation. C'est ce qui s'est passé, j'ai arrêté de me mutiler parce que ce qu'il a fait a été tellement violent pour moi et j'ai été tellement inquiète que je me suis dit, waouh, si c'est ça que je fais vivre aux gens, et ben je veux pas leur faire vivre ça. Et donc je me suis battue pendant des mois et des années contre moi-même pour arrêter et ne pas sombrer là-dedans. Donc ça a été très difficile, mais je ne me suis plus jamais mutilée après ça. Et donc pendant des mois, et même je dirais pendant peut-être un an, j'ai été très reconnaissante envers lui, parce qu'il m'avait aidée. Aujourd'hui je le vois plus de cette façon-là, parce que pour moi ça a été beaucoup trop violent, cette façon de faire, et je pense qu'il y avait des façons bien plus saines de m'aider là-dedans. Encore une fois, bon, il a réussi, j'ai arrêté de me mutiler, donc je peux pas non plus lui jeter la pierre entre guillemets à 100%, mais disons que les manières eu employées sont discutables. La première étape a été d'arrêter de me mutiler et ça a pu se faire aussi parce qu'à côté j'étais très accompagnée, très entourée, j'avais des nouvelles amies que je m'étais faite quand même sur ma première année de fac. Et en même temps en parallèle sur internet il y a un phénomène qui est apparu et qui s'est développé et que moi j'ai pu découvrir. J'ai eu la chance à cette période là d'être sur mes pages Facebook et sur toutes mes passions autour de l'écriture etc. Ce phénomène, c'était pour les personnes qui, comme moi, se mutilaient et qui avaient des envies très fortes de se couper. Le phénomène, en gros, tout simplement, c'était de se dessiner un papillon sur le corps et de noter des prénoms de nos amis, des personnes qui nous sont très chères et pour qui on voulait se battre et résister à cette envie-là, se dire qu'on allait s'en sortir. J'ai jonglé avec ce phénomène-là, avec ces dessins de papillons, ces prénoms. En plus de ce que cette personne-là au préalable avec la manipulation m'avait fait ressentir. Et donc les deux ensemble ont amené une résistance pour ne pas me mutiler qui a fini par durer. Alors pour m'aider je comptais les mois, je comptais d'abord les jours, puis les semaines, puis les mois. J'en suis arrivée à réussir à compter un an, puis un an et demi, puis deux ans. Ça a pris du temps évidemment et l'envie de me couper est restée très longtemps très présente en moi. Il y a eu des moments où vraiment dès qu'il se passait quelque chose de négatif dans ma vie, j'avais qu'une envie, c'était de recommencer ça. Le parcours a été très long et compliqué. Ça n'a pas été facile et ça s'est pas fait non plus du jour au lendemain, malgré les émotions très fortes d'inquiétude, d'angoisse et que je m'étais dit je voulais pas faire ressentir ça aux gens. Pour autant, ça a quand même pas été facile de tout arrêter. Et au niveau de l'alimentation et de l'appétit, on va dire qu'au mieux j'allais. Disons que... Entre lui et mes amis de la fac, petit à petit ça allait de mieux en mieux dans ma vie globalement, personnelle, que ce soit dans la vie personnelle, que ce soit dans la vie à l'école, à la fac. Globalement ça allait de mieux en mieux et donc en allant de mieux en mieux forcément l'appétit revient puisque la dépression s'éloigne. Et donc les choses se sont faites très lentement mais j'ai fini par reprendre un appétit normal et à récupérer le poids de forme que j'avais à ce moment là. Et donc à me sortir de tout ça, à me sortir de la dépression, à me sortir de tout ce mal-être que j'avais. Encore une fois il s'est passé plein de choses après dans ma vie qui font que ça n'a pas été une ligne toute lisse, ça a été des hauts et des bas. Ma santé mentale je dirais, en lien à la dépression, a toujours été un peu fragile. Parce que par exemple là en 2013 j'allais mieux et en 2015 je pars pour mon master à Montpellier. Et j'ai commencé à faire des grosses crises d'anxiété dans le train, je m'effondrais en pleurs parce que je détestais ma vie là-bas. En fait le master que je faisais était, franchement c'était le master de mes rêves, je pense que j'aurais aimé le faire. Mais les conditions de la fac ont été déplorables pour moi, ne m'ont pas aidé en fait dans ma santé mentale justement. Au contraire je recommençais à sombrer en fait en dépression et là par contre mes parents l'ont clairement vu. Et c'est même eux qui m'ont dit Cindy tu rentres à la maison c'est fini. Quand je leur ai dit que je ne me plaisais pas à Montpellier, ils m'ont dit Cindy tu clôtures tout, tu reviens. Tu reviens parce que ça va pas. Et c'est vrai que ça allait pas parce que vraiment je prenais le train, j'étais en pleurs. Est-ce que c'était à nouveau la dépression qui commençait à se réinstaller ou non ? Je ne le saurais jamais. J'ai pas eu les signes style insomnie et compagnie mais c'était pas facile à vivre dans le quotidien. Et surtout je sentais que je ne m'y sentais pas bien, je ne me plaisais pas là-bas, j'étais très malheureuse. Donc voilà, il y avait tout un contexte on va dire. Négatif. Mais pour en revenir du coup fin 2012 début 2013 sur tout ce que je vous évoquais là avec l'anorexie compagnie. A noter que dans tous ces signes il y avait toujours mes insomnies et là il commençait à y avoir des cauchemars mais très violents. A cette époque là on allait sur la première année du décès de mon parrain. Donc j'étais en première année de fac, le décès de mon parrain c'était pendant mon année de terminale. Et donc ma tante, la femme de mon parent, vient en vacances. à la maison, je crois avec mon cousin. Et je me souviens très clairement, grosse insomnie comme d'habitude, surtout sur la période qui arrivait des fêtes de fin d'année, étant donné qu'il est décédé le 1er janvier. Et donc on arrive sur cette période de fêtes et je recommence un énorme cycle d'insomnie et de cauchemars. Donc insomnie où je m'endors aux alentours de 3h du matin et où je me réveille entre 5 et 6h. Ma tante dormait avec ma sœur et moi dans notre chambre. Et je me réveille d'un cauchemar horrible avec les larmes aux yeux. J'y arrive... Alors je vais donner un peu du contexte. J'alerte tout de suite, c'est un cauchemar qui n'est pas beau à écouter et à entendre, et si vous n'êtes pas prêts à entendre ça, vraiment passez les quelques secondes qui vont arriver. Passez peut-être 30 secondes, 10 minutes, ça sera fini, et comme ça vous serez sereins, vous aurez évité cette partie-là, quoique quand même le début du podcast n'est pas très glorieux non plus, donc bon, si vous êtes restés jusque-là, peut-être que vous êtes en capacité d'écouter le cauchemar. Mais globalement, pour la faire un peu courte, dans mon cauchemar, j'étais dans une maison, et en fait c'était dans la maison de mes parents. Et le sol était recouvert de cadavres, mais les cadavres, c'était pas des cadavres de mort naturelle et beaux. C'était des cadavres mutilés avec énormément de sang. Et moi je devais marcher sur les cadavres puisqu'ils recouvraient entièrement le sol de la maison. Et je finissais en fait par voir le cadavre de mon parrain tout ensanglanté qui essayait de communiquer mais c'était impossible. Je me suis donc réveillée avec ces images de corps ensanglanté et de mon parrain ensanglanté. Et dès que j'essayais de me rendormir en fermant les yeux, je revoyais cette image de cauchemar. Et j'étais tellement terrorisée et mal que je n'étais pas en capacité de me rendormir. C'était impossible, l'image elle était figée dans mon esprit. Et donc je me suis levée. Je me suis levée, ça devait être 5h du matin, quelque chose comme ça. Et je suis allée dans le salon de mes parents. Et je pense que ma tante m'a entendu me lever parce qu'elle m'a rejoint dans le salon. Mais je pense peut-être une demi-heure après, elle m'a rejoint dans le salon. Et quand elle m'a rejoint, elle m'a demandé ce qui se passait. Elle m'a dit pourquoi tu dors pas, pourquoi t'es pas dans la chambre, pourquoi t'es pas dans ton lit. Et je lui ai dit bah écoute, je fais des gros cauchemars et là, je suis pas en capacité de me rendormir. C'était trop violent, je ferme les yeux, je vois mon cauchemar, donc je peux pas me rendormir. Elle est restée avec moi dans le salon, je pense. jusqu'à la fin en fait, elle est restée avec moi dans le salon je me suis, en fait je pense la fatigue a fini par me pousser à me rendormir mais j'ai quand même eu le temps d'abord de discuter avec elle et je me suis rendormie après dans le canapé chez mes parents je me suis réveillée quelques heures après parce qu'il y avait de la vie dans la maison et que tout le monde s'était levé ou presque en tout cas ça ça a été un cauchemar qui m'a marqué et aujourd'hui il m'a tellement marqué qu'aujourd'hui je m'en souviens encore de ce cauchemar et pendant des années J'avais ce que j'appelais un cycle de cauchemars qui n'arrivait que l'hiver, à l'approche des périodes de fêtes de Noël et de fêtes de fin d'année globalement. Et c'était des cauchemars sanglants de cette façon que je faisais de manière répétitive toutes les nuits. Et ça a duré pendant des années. En fait, ça a duré jusqu'à ce que je rencontre mon conjoint actuel. Quand je l'ai rencontré, c'était l'été. Et je l'ai informé... Assez rapidement que j'avais un cycle de cauchemars qui intervenait à la fête de fin d'année, c'était très difficile pour moi, je dormais pas beaucoup, et que potentiellement nos nuits seraient difficiles à cette période-là, les fois où je dormirais avec lui. Et au final, je n'ai jamais eu de cycle de cauchemars depuis que je suis avec lui, en tout cas, jamais de cette violence-là. Et plus sur les périodes de Noël, les cycles de cauchemars que j'ai fait avec lui, quand je dis cycle, c'est parce que vraiment ça prenait des jours et des semaines de cauchemars, de manière répétitive, etc. Mais ça ne tombait jamais sur ces périodes-là et c'était pas au sujet de mon parrain, ça prenait d'autres formes et c'était sur d'autres sujets, ça avait d'autres conséquences mais ça n'avait pas de lien avec ça. Et donc arrive cette fois-là de cauchemar au milieu et c'est là où je dis qu'il y a vraiment quelque chose avec la dépression qui est très nocif et toxique et qu'à un moment donné on est un peu obligé de se rendre compte qu'on a un problème. C'est parce que quand on cumule ce genre de cauchemar avec de la mutilation... Avec une forme d'anorexie liée à la dépression évidemment, c'est pas une anorexie où j'ai compté mes calories comme certaines personnes, non, là c'était vraiment une perte d'appétit qui était liée à ma dépression, mais ça reste une forme d'anorexie, ça reste une forme de TCA. Récemment j'ai voulu faire une perte de poids saine en faisant du sport et en calculant mes macros, tout ce qui est sucre, glucides, donc le sucre glucide, la matière grasse, les protéines, etc. Et on conseille quand même de peser ces quantités pour savoir en fait utiliser une application où on rentre les quantités qu'on mange de chaque aliment etc. On peut rentrer nos recettes, enfin bon bref je ne vous passe les détails mais j'ai commencé à l'utiliser pour essayer de perdre de manière saine du poids. Et je me suis vite rendu compte qu'en fait ça me faisait replonger dans une perte d'appétit et dans le manger le moins possible pour perdre le plus de poids possible de manière très rapide. donc j'ai au bout de quelques semaines très vite lâché l'affaire parce que je me rends bien compte qu'en fait je reste très fragile sur ce qui concerne la perte de poids et sur ce qui concerne la perte d'appétit. Je peux très facilement perdre l'appétit, mes émotions jouent beaucoup ici-dessus. Dès que je suis un peu en colère, un peu frustrée, un peu fatiguée, un peu blessée, en fait tous les tracas du quotidien. peuvent facilement avoir des conséquences sur mon appétit et je peux très vite arrêter de m'alimenter sans en avoir envie en fait, mais simplement parce que je n'ai plus faim, parce qu'il s'est passé quelque chose qui m'a perturbée ou qui a provoqué des émotions négatives en moi. Et je pense sincèrement que c'est lié en fait à cette première expérience d'anorexie que j'ai eue. Je ne peux pas en être certaine à 100% dans le sens où je n'ai pas fait un suivi psychiatrique ou psychologique en tout cas à ce sujet-là. C'est quelque chose que j'ai envie de faire par contre, cette année c'est un peu mon objectif de trouver une bonne psy avec qui échanger sur tous les sujets que j'aborde un peu en fait en podcast en vrai. Et ce podcast c'est aussi un peu une forme de thérapie mais voilà, globalement ça reste un sujet assez sensible de mon côté. Ça reste quelque chose où j'en suis sujette on va dire. À quel point j'en suis sujette ? Alors, quand même, je reprends et je termine qu'au bout de mes années de fac... j'estime que j'étais complètement sortie de ma dépression. Il y a eu ce petit épisode Montpellier pour le début de mon master, et ensuite j'ai rencontré, finalement l'année d'après, j'ai rencontré mon conjoint actuel, et tout s'est un peu décanté, tout va pour le mieux. En vrai, depuis que je l'ai rencontré, ma santé mentale n'a fait qu'évoluer de manière positive jusqu'à l'année dernière. Pourquoi est-ce que je dis jusqu'à l'année dernière ? Parce que l'année 2024 a été désastreuse. J'ai pas d'autres mots, voilà. J'ai un trouble de l'anxiété, en tout cas ce que je suppose l'être, qui s'est intensifié sur l'année 2024 et qui a été très difficile à gérer. Et j'ai une dépression, d'après mon médecin généraliste et une collègue à elle, elles sont deux, à avoir mis le terme de dépression l'année dernière à mon sujet. J'estime mon aide sortie aujourd'hui, tout va pour le mieux. Je garde quand même un peu de la fatigue. Je suis facilement fatiguée depuis quelques temps, mais hormis ça, j'estime que je vais quand même beaucoup mieux, parce qu'il y a un an, il s'est passé trop de choses. Il s'est passé vraiment trop de choses. Un aviateur ne meurt jamais, il s'envole juste et ne revient jamais. Il y a tant à dire en si peu de temps, tant de souvenirs à résumer en quelques phrases, alors comment faire ? Comment expliquer ce que nous ressentons aujourd'hui, ce que nous vivons depuis quelques jours ? L'inattendu nous a coupé le souffle. Il a mis nos vies en pause, il nous a laissé dans le choc, l'effroi et la douleur. Il a comprimé nos cœurs, brûlé tout ce qu'il y avait sur son passage pour ne laisser que la tristesse et le désarroi. C'est difficile de se dire qu'en revenant ici, nous n'aurons plus notre mamie Coco et notre papy Lou. De se dire que cette maison familiale n'est plus. Notre point d'ancrage a disparu avec vous. C'est dur de penser que notre quotidien ici n'est désormais plus que souvenir. La routine est brisée. L'habitude... qui a la vie dure, est mise à mal. Elle vient d'être écrasée par une dure réalité. Le temps fait son œuvre et personne n'est éternel. Nous t'avons perdue. Ne restent plus que les souvenirs de moments passés ensemble. Les souvenirs de notre papy patriarche, pourtant toujours prêt à aider sa famille, soutenir ses proches, les épauler. Être présent auprès de ses petits-enfants, leur apporter tout ce dont ils avaient besoin. J'ai souvenir de mon papy, toujours accompagné de mamie, jusqu'à il y a peu. J'ai souvenir de mon papy... assis sur son fauteuil à regarder la télé. J'ai souvenir de mon papy, prenant soin de papa, s'assurant qu'il allait bien après le long trajet en voiture. J'ai souvenir de mon papy, toujours un chapeau sur la tête. J'ai souvenir de mon papy sur ce bateau mouche à Dinan, faisant le tour avec nous tous. J'ai souvenir de mon papy, jardinant, toujours si fier de ses rosiers, ses framboisiers et ses fraisiers. J'ai souvenir de mon papy me demandant de quoi j'ai besoin. J'ai souvenir de mon papy, son verre de vin rouge. Pardon, non. de son verre de coca. J'ai souvenir de mon papy râlant envers et contre tout, mais aimant à sa façon. J'ai souvenir de mon papy, assis en bout de table. Le patriarche, je vous ai dit. J'ai souvenir de mon papy se baladant sous le soleil du vercors. J'ai souvenir de mon papy et de ma mamie Coco, si heureux que nous restions auprès d'eux durant tout l'été. Et quel été ! J'ai souvenir de mon papy, toujours caméra en main, filmant tout ce qu'il voyait. J'ai souvenir de cette porte, toujours ouverte, De cette maison, de ces chambres, de ces membres, toujours ouverts pour nous. Je vais chérir chacun de ces souvenirs et tellement d'autres, parce que c'est à travers eux que je continuerai de te voir, de te faire vivre. Je ne t'entendrai plus me répondre « à tantôt me faille » , mais je te le dis quand même une dernière fois, à tantôt papilou. Voilà ce qui s'est passé il y a un an et pourquoi une dépression s'est à nouveau installée. Alors elle n'est pas... venue de nulle part, elle n'est pas venue uniquement parce que j'ai perdu mon grand-père, elle est venue parce qu'il y avait tout un cadre professionnel à côté qui était épuisant et qui m'a usée. J'ai soupçonné, avec le recul en fait, je soupçonne qu'il y ait eu un début de burn-out à cause du travail où j'étais, avec un management extrêmement toxique. Clairement, c'était un très mauvais patron PDG. qui ne sait pas garder ses bons éléments en travail et qui est là pour épuiser son équipe et les éliminer les uns auprès des autres puisque d'après lui, tout le monde est remplaçable. Bref, dans ce cadre professionnel, avec cette situation-là, mon grand-père est décédé de manière complètement inattendue et brutale et les deux ensemble m'ont fait péter mon crâne, voilà, comme on dit aujourd'hui. mon médecin du coup suite Au fait qu'elle ait estimé que j'étais en dépression, m'a mis en arrêt. Parce que, aussi, je faisais que de pleurer dans ma voiture pour aller sur mon lieu de travail. Une fois sur le travail, en fait, mon esprit était focus sur ce que je devais faire et j'arrivais à passer outre, en fait, tout ce que je vivais dans ma vie privée. Mais, par contre, dès que j'étais en voiture, sur les trajets, je pleurais. Je pleurais, je m'effondrais en larmes. Et donc, je suis allée voir mon médecin qui m'a diagnostiquée en dépression et qui m'a mis en arrêt. On a fait un deal ensemble parce qu'elle sait que je ne veux pas des traitements parce que c'était ce qu'elle allait faire en fait. Elle allait me mettre sous anxiolytique et sous antidépresseur. Et le côté addictif de ces médicaments, le côté on ne peut pas les arrêter du jour au lendemain, il faut y aller de manière progressive etc. Il y a vraiment une accoutumance qui se créait, enfin bon bref, tout ça, ça ne me plaît pas et elle le sait. Et donc elle m'a donné un traitement naturopathe, enfin vraiment à base de plantes pour mon anxiété. Et elle m'a dit voilà le deal, là t'es en arrêt pour un mois parce que vraiment ça va pas. parce que tu es en dépression et je ne te donne aucun traitement, on verra d'ici un mois comment ça se passe. Mais le deal c'est que tu te forces à sortir de chez toi, il est hors de question que tu restes dans ta maison. Si tu n'es pas en capacité de te forcer à sortir de chez toi, dans ce cas il y aura un rendez-vous psy. Et si le psy ne suffit pas, je te mettrai quand même des traitements. Donc c'est un deal vraiment qu'on a passé ensemble, on a repris rendez-vous un mois après, donc pas de surprise, toujours en dépression, toujours en arrêt de travail. Par contre, j'avais vraiment joué le jeu de sortir de chez moi, de ne pas rester enfermée dans ma maison, malgré que ce soit vraiment un cocon sécurisant pour moi, ou quand je ne vais pas bien, je me réfugie dans ma maison, quoi, et auprès de mon conjoint. Et là, je me suis forcée, mon conjoint a été ultra présent, ça a été un vrai pilier, on a fait beaucoup de sorties tous les deux, et là, il a vraiment, il m'a poussée, en fait, vraiment à ce que je fasse en sorte d'aller mieux, quoi, que je ne me réfugie pas dans mes petits travers. et que je ne me renferme pas sur moi-même surtout. Donc voilà, on va dire qu'au bout d'un moment ça a fini par aller mieux. Je serais incapable de dire quand exactement, je me suis beaucoup raccrochée à des choses positives, j'allais fêter mes 30 ans et je me suis beaucoup raccrochée à l'organisation de mes 30 ans parce que je voulais faire une grosse fête et beaucoup d'invités, j'hésitais même à le faire en salle des fêtes finalement je l'ai fait chez moi parce que à ce moment-là la maison qu'on avait nous permettait de recevoir vraiment beaucoup de monde, même pour faire rester dormir. On avait une grosse... Enfin, la maison était très grande, donc on pouvait faire loger et dormir sur place si besoin. Et donc, je me suis entourée de mes deux meilleures amies, de mon chéri, et on a commencé à organiser ça. Alors, mon chéri m'a laissé faire, il ne s'est pas vraiment appliqué. Par contre, mes meilleures amies, elles ont été ultra présentes. Elles étaient là une fois par semaine au moins. Et on se faisait de la décoration. On a fait beaucoup de décoration de main, en fait. Et donc, elles ont été vraiment présentes pour moi pour préparer tout ça. Et me concentrer sur ça, je pense que c'est ce qui m'a donné petit à petit du positif. C'était un anniversaire sur thème. Je me suis fait moi-même mon déguisement parce que je fais de la couture donc du coup je me suis cousue mon propre déguisement. On a fait notre déco maison, j'ai été faire mes courses, je faisais des tableaux pour m'organiser, pour savoir combien d'invités il y avait, pour savoir les quantités d'alcool que j'allais avoir besoin, pour savoir les jus de fruits, la bouffe. Donc bref ça a été beaucoup beaucoup d'organisation et ça m'a... En fait je pense que me focus comme ça sur quelque chose ça m'a aussi beaucoup aidé à sortir de ma dépression suite à tout ce qui s'était passé sur le début d'année 2024. Là je vous dis pas tout mais il y a eu aussi des problèmes de santé du côté de ma famille proche. Enfin bref il y a eu vraiment beaucoup de choses qui se sont déroulées en très peu de temps. Il s'en est encore passé sur le reste de l'année, ça a été une année 2024 vraiment désastreuse, c'est vraiment le mot, c'est ce que je vous disais. Il a fallu beaucoup d'énergie et heureusement j'avais un chéri ultra présent, encore une fois c'est un pilier, c'est un rock sur lequel j'ai pu beaucoup m'appuyer. Et on a fini l'année en fait avec une nouvelle aventure, un déménagement, voilà vraiment un changement de vie complet et je pense que ça, ça a terminé de m'aider à m'en sortir. Parce qu'il y avait quand même des choses qui s'étaient raccrochées à la région où on était. Et là, le fait de déménager, ça me permettait de les lâcher, entre guillemets, derrière nous. Et donc, voilà, globalement, aujourd'hui, je vais bien. Aujourd'hui, ça va. J'ai deux emplois. Et ça, c'est aussi un podcast que je voudrais faire, parler du fait qu'aujourd'hui, je suis salariée, mais j'ai aussi mon autre entreprise et je gère les deux de manière conjointe. Et donc, voilà, non, en vrai, aujourd'hui, on pourrait dire que tout va pour le mieux. Il n'y a plus eu de mutilation depuis des années. L'anorexie c'est fini même si comme je vous le disais les TCA malheureusement une fois qu'on a connu ça c'est très difficile de jamais y retomber. Il y a toujours un peu des travers donc il faut toujours faire, bah moi je suis toujours sur le qui-vive, je fais toujours attention pour pas retomber clairement là-dedans. Mais voilà globalement je pense que j'ai fait un bon gros tour de la dépression chez moi, de ce que j'ai vécu, traversé. Il y a des détails que j'ai laissé de côté parce que j'ai pas envie de rentrer dedans tout simplement. Vous avez un gros tour, un gros résumé. Et on reparlera de la dépression du coup avec des amis pour l'évoquer d'une autre manière, pas de mon vécu à moi mais de leur vécu à elle, la façon dont elles l'ont vécu qui est très différente de moi, pas exactement les mêmes symptômes, enfin bon bref, vraiment encore autre chose et une autre vision de la dépression et ça me paraissait important de l'évoquer de plein de façons différentes pour que chaque auditeur puisse peut-être se reconnaître au moins dans une histoire. Avant de conclure ce podcast... Je voudrais faire un petit rappel à toutes les personnes qui sont aujourd'hui en dépression ou en situation de profond mal-être, qui sont un peu perdues, ou bien les personnes qui se sont reconnues dans tout ce que j'ai dit, mais qui se reconnaissent en leur état actuel. Déjà la première chose que je voudrais dire, et même si je sais que c'est des mots qui pour le moment n'auront peut-être pas de sens pour vous, ou qui ne feront peut-être pas écho, vous avez peut-être l'impression d'être très loin de ça, mais je vous assure. Un jour les choses elles changent et vous allez vous en sortir. C'est très difficile quand on est en plein dedans de croire en ces mots, mais je voudrais au moins vous les dire parce que pour l'avoir vécu je sais que c'est vrai. On a l'impression que c'est insurmontable et qu'on va jamais s'en sortir, mais la réalité des choses fait qu'un jour ou l'autre, il y a des choses qui se passent dans la vie qu'on peut pas prévoir et parfois ces choses elles sont très positives et elles nous aident. Ça peut être la rencontre de personnes, Comme moi, j'ai eu l'occasion de rencontrer mes meilleurs amis, de rencontrer mon conjoint. Mais ça peut être d'autres événements, d'autres faits, d'autres facteurs qui vont être là et qui vont provoquer un déclic en vous. Ensuite, je voudrais vous dire que demander de l'aide, c'est possible, il ne faut pas en avoir honte. Je sais que c'est très difficile aussi quand on est dans cet état-là de réellement et concrètement demander de l'aide. C'est plus facile inconsciemment d'avoir des gestes qui sont en réalité des appels à l'aide. mais exprimer qu'on a besoin d'aide, ça veut pas dire qu'on est moins fort ou qu'on a moins de valeur. Il y a des psychologues et des psychiatres qui sont là à votre disposition. Je sais que certains pour qui c'est un budget et ne peuvent pas se le permettre. Sachez qu'il y a un site internet avec toute une liste en France de psychologues qui sont remboursés. Je sais plus si c'est par la sécurité sociale ou par la mutuelle, mais en tout cas ils sont pris en charge. Donc sachez que ça existe et que vous pouvez vous faire aider gratuitement. Et ensuite, n'oubliez pas, il existe aussi des appels, des numéros de téléphone que vous pouvez appeler et qui sont disponibles 24h sur 24, 7 jours sur 7, qui sont là pour vous écouter et pour vous conseiller, pour vous aider, mais principalement quand même pour vous écouter. Donc n'hésitez pas à taper ce numéro sur votre téléphone et à appeler pour avoir de l'aide et une écoute. Je viens de terminer le montage de ce podcast et je trouve qu'il est quand même assez lourd. en émotions. En fait, il renvoie à des sujets qui sont quand même difficiles et j'aurais vraiment aimé le finir sur une note joyeuse. Je sais que je l'avais fait pour un autre podcast et je pense que je vais le faire. Je vais vous conclure le podcast sur un texte que j'ai écrit il y a quelques années. Ça me paraissait important de changer un peu la donne. Je voulais donc finir sur une note positive. C'est aussi quelque chose qu'on m'a conseillé après une première écoute sans montage de ce podcast et j'espère ... que ça fera un peu sens et que ça vous donnera une petite note d'espoir si jamais vous êtes dans une période difficile. Merci ne suffirait pas pour vous exprimer toute ma gratitude et ma reconnaissance. Il y a des choses, des émotions, pour lesquelles les mots ne respectent pas la réalité ni les sentiments. Eux non plus ne sont pas suffisants. Il y a tant de choses que je voudrais vous dire, tant de raisons à ma gratitude, et si peu à la fois. Votre présence est essentielle et me ramène bien souvent sur terre. Vous m'avez aidé à prendre mon envol, à déployer mes ailes, mais vous veillez à ce que je n'aille pas trop haut, pas trop loin. Votre soutien dans les périodes les plus difficiles, vos mots et vos rires m'emplissent d'un bonheur étourdissant. Je voudrais être capable de décrire toute la joie, la fierté et le courage que vous m'apportez. Mais ça serait vain, parce que rien n'équivaut à cela. pas même la plus belle des déclarations. Sur ce, écoutez, je vous laisse écouter soit un autre podcast que vous n'avez pas encore pris le temps d'écouter, soit, si vous le souhaitez réagir, comme d'habitude, n'hésitez pas soit à m'envoyer des MP, soit à mettre des commentaires sous mes photos, sur les réseaux sociaux, etc. Les MP, je suis toujours dispo pour vous répondre. Chaque suggestion de sujet, chaque réaction à un sujet, je lis tout, évidemment. Je suis sur l'attente, en fait, de vos retours, donc n'hésitez pas. Je vous souhaite une très belle journée et on se dit à la prochaine sur le podcast Peuze à l'intérieur.

Description

Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de mon podcast, puzzle intérieur.

Cette semaine, je vous raconte en détail ma dépression. Je suis tombée en dépression à l'adolescence, plus profondément l'année de mes 18 ans. Dépression, anorexie, mutilation, scarification ... Je suis tombée dans tous ces vices, ces dérives d'un profond mal-être ancré en moi suite aux années de harcèlement scolaire et aux différents émois d'adolescente.

J'espère que ce podcast vous intéressera.

Je reste à l'écoute et disponible vis à vis de toutes les personnes qui traversent en ce moment une période difficile, de dépression ou autre. N'hésitez pas à communiquer, que ça soit avec moi ou avec quelqu'un d'autres. Ne restez pas renfermer sur vous-mêmes. Demandez de l'aide n'est pas une mauvaise chose !

On se retrouve donc la semaine prochaine, pour un nouvel épisode !

En attendant, on peut échanger sur mes réseaux sociaux : @dydy_cm


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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    Je vais tout de suite mettre un trigger warning parce que le podcast va parler de plein de choses. Donc évidemment ça va parler de dépression, mais de manière plus concrète on va dire, ça va parler de scarification, de mutilation et de TCA. Si vous n'êtes pas familier avec ces termes, je vous invite à vous renseigner avant d'écouter le podcast. Si vous savez ce que ça implique, soyez d'abord assuré d'être prêt à écouter tout ce que ça va engendrer. Soyez prêt à écouter tout ce que je vais dire parce que parfois ça va peut-être être... un peu hard pour vous. Donc je préfère vraiment mettre une grosse alerte et m'assurer que vous êtes prêts à écouter en toute connaissance de cause. Si vous avez un doute, n'écoutez pas ce podcast. Le podcast n'a pas d'intérêt à vous blesser et à vous faire du mal. Il n'a pas d'intérêt à vous donner envie de vous mutiler ou quoi que ce soit, évidemment. Là, je vais juste partager mon expérience de vie à ce sujet-là. Bonjour et bienvenue sur le podcast Puzzle Intérial. Pour certaines personnes, les mutilations les dégoûtent. Elles ne comprennent pas comment d'autres peuvent en venir à se faire du mal de cette manière-là. Elles ne réalisent pas que la mutilation est comme une délivrance, comme un réconfort, et d'une certaine façon, comme une amie qui nous sort de la solitude. La mutilation fait couler notre sang, mais aussi nos larmes les plus enfouies. Elle fait sortir notre douleur, notre colère, notre peine, notre rage, notre culpabilité. Elle permet d'évacuer les sentiments les plus forts, les plus intenses et les plus horribles. La mutilation est comme une arme contre toutes les personnes qui nous blessent, qui nous font du mal. Alors oui, nous faisons comme eux, en nous faisant du mal à nous-mêmes, mais c'est un réconfort car ça nous permet d'évacuer cette douleur qui lancine notre cœur, qui le broie, qui le fait saigner, qui le fait cesser de battre. 17 mois que je ne me suis pas mutilée. Cette photo me tente parfois, elle me rappelle ô combien j'étais soulagée après chaque coup pur, après chaque coup de l'âme, ô combien j'étais apaisée lorsque mon sang dégoulinait sur ma peau. Et puis, elle me rappelle également le combat que je mène depuis plus d'un an et demi. Elle me rappelle tout ce que j'ai enduré jusqu'à maintenant, toute la volonté qu'il m'a fallu pour arrêter avec cette mauvaise habitude. J'ai cessé de me réfugier dans la mutilation à chaque coup dur, mais il y a des instants où j'aimerais plus que tout replonger, parce que c'est facile. J'avais initialement prévu de faire ce podcast sur le thème de la dépression en étant accompagnée. Je voulais l'aborder en fait en montrant qu'il y a plein de dépressions différentes et que chacun la vit d'une manière différente aussi. Je sais qu'il existe par exemple la dépression postpartum, il y a des personnes bipolaires qui vont faire des épisodes de dépression. Et puis il y a des personnes comme moi qui font une dépression suite à une situation qui devient trop compliquée et trop intense en émotions. On se retrouve juste en fait débordé et on ne sait pas comment gérer ça. Et donc la dépression en fait nous tombe dessus un peu. Donc je vais finalement aborder ma dépression en solo et puis j'aborderai la dépression dans une manière plus large avec des amis. Et là on abordera toutes les dépressions un peu différentes. J'ai tendance à faire écouter mes enregistrements avant de faire des montages, de façon à être sûre de ce que je vous poste et de ce que je vous propose. Je veux toujours que ça paraisse comme une discussion que je pourrais avoir avec mes amis. Et en fait, le retour qu'on m'a fait, c'est que je devrais resituer chronologiquement parlant avant de lancer le podcast de la dépression, pour que vous ayez une idée claire sur la base sur laquelle on part. Comme j'ai fait cet enregistrement de la même façon que je parlerai à mes amis, Elles, elles connaissent évidemment... tout ce que ça implique, tout le passé, etc. Mais vous non. Si vous avez écouté le podcast sur le harcèlement scolaire, alors dans ce cas vous avez déjà la chronologie des faits, mais si vous ne l'avez pas écouté et que vous vous lancez dans ce podcast-là sur la dépression en appart, vous risquez d'être perdus. Donc on va reprendre en très gros résumé en quelques secondes. Quand je suis rentrée en 6ème, j'ai commencé à vivre ce qu'on appelle du harcèlement scolaire et ça a duré sur mes 4 années de collège. Les gens qui me harcelaient ont évidemment changé au fur et à mesure de chaque année. Le type de harcèlement que j'ai vécu a également évolué au fur et à mesure des 4 années. Quand je suis rentrée en seconde, j'étais très excitée de rentrer dans un nouvel établissement, dans un lycée, où je me disais que les gens allaient forcément être plus matures et que donc le harcèlement scolaire ça serait terminé. Ça n'a pas vraiment été le cas. Quand je suis rentrée en seconde, toujours eu du harcèlement, mais ça a été un peu plus insidieux et un peu plus mesquin, plus difficile à remarquer. Évidemment quand elle arrive suite à mes 4 années de collège, ça fait du coup 5 ans de harcèlement scolaire et quand je rentre en première, je suis dans un état lamentable. Donc mon entrée en première se passe, c'est une année scolaire que j'ai vécue sans harcèlement scolaire et ça a été la seule sur mon collège et lycée où vraiment je n'ai pas... Rien eu. Je n'ai rien vécu, j'ai été extrêmement heureuse, ça a été une année incroyable pour moi. Mais pour autant mon mal-être s'est exprimé, on en reparlera un peu plus dans le podcast, mais c'est parce que c'est à ce moment là que j'ai commencé à me scarifier. Et ensuite on rentre dans mon année terminale, où là pour le coup c'était vraiment quasiment toute la classe qui était sur mon dos. L'administration a refusé de me changer de classe parce qu'elle ne voulait pas donner raison à mes bourreaux. Voilà c'est les mots qui ont été dits. Et j'ai perdu plusieurs membres de ma famille mais surtout mon parrain sur cette année scolaire là. Donc il s'est passé vraiment beaucoup de choses sur mon année terminale qui font que, vous allez l'entendre, c'est la pire année pour moi et c'est vraiment là où la dépression, je suis rentrée dedans. Maintenant que l'ordre chronologique est refait, je vous laisse du coup place au podcast pour vraiment pouvoir écouter tout ce que j'ai vécu et tout ce que j'ai traversé par la dépression. Bonjour ! et bienvenue sur le podcast Puzzle Intéria. Sur mon année de première, comme je vous disais, c'est l'année où je n'ai pas vécu de harcèlement et c'est l'année où j'ai rencontré Léa qui est devenue ma meilleure amie. Et donc c'est assez étonnant que mon mal-être des années précédentes se soit exprimé sur mon année de première. Sur mon année de première, tout allait bien, mais je pense que j'avais tellement cumulé et rien dit sur les années précédentes que j'ai fini par me scarifier pendant mon année de première. Je fais une vraie distinction entre la scarification et la mutilation. Pour ceux qui ne le savent pas, et pour ceux peut-être qui ne font pas de distinction comme moi, je vous explique mon point de vue. Pour moi, la scarification, ça va être des petites égratignures qu'on va se provoquer avec des lames. Et la mutilation, ça va être des vraies plaies qui vont nécessiter des soins avec soit des points de suture, soit simplement du... des straps, mais en tout cas ça va être une vraie plaie qui fait saigner. Alors voilà pourquoi j'utilise le terme de scarification et un autre de mutilation pour faire une vraie distinction. Peut-être que certaines personnes ne seront pas d'accord avec moi et estimeront qu'une scarification c'est la même chose qu'une mutilation. A chacun sa définition, je vous donne la mienne. Et pourquoi j'utilise ces deux termes ? Donc en première, j'ai débuté avec vraiment des scarifications. Je sais qu'à cette année-là, Léa l'avait repéré. Parce que je sais qu'une fois en cours, elle m'avait fait une réflexion sur une trace que j'avais sur mon bras. Et je me souviens avoir complètement nié ça. Je l'avais un peu mis sous le tapis en mode non non t'inquiète c'est rien, je me suis juste égratignée. Enfin vraiment en mode t'inquiète pas il n'y a rien du tout. Alors je ne sais pas si à l'époque elle m'avait cru ou pas, mais en tout cas elle avait abandonné le sujet au moment où on en a parlé. et le fait que moi elle l'ait remarqué, ça m'a poussé à me scarifier sur d'autres endroits de mon corps, pour que les gens ne le voient pas. Encore une fois, pour moi, une scarification, ça laissait vraiment comme une marque des gratinures. Il n'y avait pas de sang, il n'y avait rien. En fait, si vous voulez, pour moi, ça n'avait rien de grave. Et c'est aussi pour ça que ça démarre un peu mal pour moi, puisque déjà, c'était un geste que j'estimais anodin. Ensuite est arrivé mon année de terminale. Et c'est là où j'estime que j'ai commencé du coup à faire une dépression, en plus de ma phobie scolaire. Et comment ça a commencé, comment j'ai vu et quels ont été les premiers signes. Alors attention quand je dis comment j'ai vu, moi je m'en suis rendue compte des années après. Sur le moment T, je ne me rendais pas compte. La seule chose que je savais, c'est que je faisais des gros insomnies, où je m'endormais entre 2 et 3 heures du matin et je me réveillais entre 5 et 6 heures. Je pouvais rester dans mon lit pendant des heures à essayer de trouver le sommeil sans y parvenir. Je me tournais et me retournais dans le lit, je faisais tout ce que je pouvais. ... Je me couchais en buvant du lait. Enfin bref, vraiment j'ai essayé de résoudre ça mais je n'y arrivais pas. Je me souviens que ma mère m'avait... On avait été chez le médecin et que j'avais pris des sédatifs PC. Parce que comme vous l'avez peut-être écouté sur l'épisode du harcèlement, en fait à un moment donné j'ai un peu explosé sur mon annette terminale auprès de ma mère en lui expliquant que j'avais des gros insomnies et que je ne dormais pas. Enfin bref, si vous avez écouté l'épisode, ça fait peut-être écho à ce que vous avez entendu. Mais donc le médecin m'avait donné des sédatifs PC et ça n'a rien changé. En tout cas dans mes souvenirs ça n'a rien changé. Et l'année a continué avec des insomnies, des débuts de cauchemars. Mais à ce moment là les cauchemars n'avaient rien de trop traumatisant. Vraiment ça restait des cauchemars girables. Ensuite est venu l'été et l'été je suis plus à l'école donc ça va mieux. C'est l'été de mes 18 ans donc en plus j'ai mon premier travail d'été. Avec les fruits, avec la récolte de fruits, les tris des fruits, etc. Et ensuite, je rentre à la fac. Et à ce moment-là... Je suis un peu en mode, de toute façon je rentre dans une année de fac, je vais me faire harceler comme l'année d'avant, je suis pas là pour me faire des amis, je ne resterai pas sur cette année de fac, je ne sais même pas où je veux aller, j'étais complètement perdue. La seule chose que je sais c'est que j'ai fait une année, je me suis inscrite en année de lettres parce que ma grande soeur l'avait fait et je me disais au moins si je loupe, elle pourra m'aider quoi. Et puis de toute façon c'est ma première année mais je resterai pas, c'est pas ça qui m'intéresse. Bon, spoiler alert. J'ai fini ma licence de lettre moderne et je me suis pris de passion pour tout ça. Voilà, je ne m'y attendais pas, mais j'ai beaucoup aimé et j'ai fait mes trois années de fac, ma licence, voilà, bref. Ça c'était une petite parenthèse. Et en fait, sur les débuts de ma première année de fac, septembre se passe, octobre se passe, et puis en novembre, il se passe quelque chose dans ma vie privée. Je pense que ma famille va écouter, ils ne sont pas au courant de cette partie-là. Mais j'avais rencontré quelqu'un et ce quelqu'un, finalement, ça s'est terminé. Et ça s'est terminé de manière très violente pour moi, puisque pour se protéger lui-même, il a mis fin à notre relation de manière très insultante et violente verbalement. Et ça a fini de me détruire. On va dire ça comme ça, ça m'a... Là, je supportais encore les insomnies. En plus, ça allait mieux, puisque je l'avais rencontré, donc ça allait un petit peu mieux. Mais en fait, ça a été un peu mieux superficiel, puisque dès qu'il est parti, ce côté, ça allait mieux, ça s'est effondré. Et en l'espace de trois semaines, la dépression s'est installée de manière très violente. En fait, quand il a fini par rompre, et rompre de manière aussi violente, la dépression est revenue comme une énorme claque dans la gueule. Et c'est là où j'ai commencé les vraies mutilations. Alors encore une fois, je réfléchissais à les faire à un endroit où ça ne se voyait pas, il était hors de question de les faire à mes poignets où les gens pourraient le voir. Et donc je me suis mutilée sur une autre partie de mon corps, qui est aujourd'hui recouverte de tatouages, donc... Impossible à voir si on ne les cherche pas. J'ai commencé comme ça. J'ai commencé à me mutiler une première fois, où je sentais bien que j'allais bien plus loin que la simple scarification comme j'avais pu faire dans le passé. On ne va pas se mentir, ce n'est pas agréable de se mutiler. Physiquement parlant, ça fait mal. Ça fait mal, mais en fait, ça fait sortir la douleur mentale. C'est vraiment... On a mal mentalement, mais on a notre corps qui va très bien. On a besoin que notre douleur soit physique pour qu'elle soit réelle et concrète. En fait, une douleur mentale, elle est là, elle est abstraite, personne ne la voit, personne ne peut la constater. Et se faire du mal physiquement, c'est avoir mal à avoir une douleur qui existe et qui existe dans le monde réel. C'est transposer la douleur mentale en une douleur physique et libérer un peu la douleur mentale, l'atténuer en ayant mal physiquement à la place. Ça fera peut-être sens dans l'esprit de certaines personnes qui ont connu ça, et dans ceux qui ne connaissent pas et qui ne l'ont jamais vécu, ça ne leur fera peut-être aucun écho, ils ne comprendront peut-être pas cette mentalité-là. Mais en tout cas, à l'époque, pour moi c'est ça. C'est des coupures dès que ça ne va pas, c'est des coupures dès qu'un élément me rappelle cette personne qui m'a fait du mal. C'est dès que je croise, parce que quand je suis à la fac, il y a la déléguée de classe de mon année de terminale. Et encore une fois, pour ceux qui ont écouté le podcast sur le harcèlement, vous saurez qu'il y a eu des choses de par cette personne. Et elle est dans la même fac que moi. On est toutes les deux en première année, mais pas dans le même cursus. Et donc, je la croise dans les couloirs et c'est des instants de rage contre elle. c'est des instants de peur parce que la peur qu'elle me harcèle à nouveau la peur qu'elle me... Qu'elle se moque de moi encore, la peur qu'elle dévoile ma vie privée comme elle l'a fait en terminale, la peur qu'elle se moque de mon mal-être encore une fois, et une rage indescriptible, vraiment une rage envers cette personne. Elle me dégoûte, clairement, cette personne me dégoûte et je n'ai qu'une envie, c'est autant de pleurer, de partir en m'enfuyant courant, que de la plaquer au sol pour lui détruire le visage. Et puis ce n'est pas la seule finalement que je vais croiser dans mon établissement et qui a fait partie de ma classe de terminale et donc de mes harceleurs. Je me retrouve donc en première année de fac à croiser d'anciens harceleurs avec un passif d'harcèlement scolaire qui a quand même fait presque 7 ans et avec cette rupture qui se mêle à tout ça, plus le décès de mon parrain et donc il y a un peu tout ça qui se joue. Il y a le fait qu'en plus je me sens perdue, je suis dans une année scolaire et un cursus que je n'ai pas vraiment choisi au départ, c'est plus par défaut et donc c'est un mal-être qui s'est... inscrit trop profondément et qui s'exprime par tout un tas de coupures et chaque fois que je vois le sang qui se met à couler sur ma peau c'est un sourire qui se met sur mon visage c'est un sourire de soulagement c'est un sourire de j'ai une vraie douleur qui existe c'est pas juste dans ma tête c'est réel c'est concret c'est un sourire de ça fait du bien ça fait du bien d'avoir mal physiquement ça fait du bien de sortir Tout ce que je retiens en moi et que je n'exprime à personne, tout ce que je ne dis à personne, en fait je ne le dis à personne mais je l'écris à tout le monde. C'est un peu contradictoire parce que je l'écris sur tous mes textes en ligne, mais je ne le dis à personne autour de moi. Donc ma dépression s'installe de manière beaucoup plus violente de par ça, et dans le même temps je perds complètement l'appétit. C'est pas je perds l'appétit... Ouais, je vais manger peut-être un peu moins de légumes ou un peu moins de pâtes ou... Non, c'est je perds l'appétit. Je perds l'appétit. Pour vous donner un exemple, quand vous achetez des sandwiches triangles, généralement ils sont en lot de deux, parfois en lot de trois. Et quand vous en mangez deux, en tant qu'adulte et en tant qu'adolescent, c'est rarement suffisant. Je me forçais à mâcher au moins un sandwich, mais je n'en avais aucune envie. chaque bouchée est un combat avec moi-même. Chaque bouchée c'était un calvaire à avaler et je n'arrivais au bout que d'un seul sandwich triangle. Je jetais le deuxième puisque je ne voulais pas apporter de preuves à la maison de ma non-alimentation. Et à la fois, j'étais chez moi tous les soirs donc je mangeais beaucoup moins aussi chez mes parents. Parents qui n'ont pas constaté... par chance pour moi entre guillemets à ce moment là, n'ont pas constaté que je ne mangeais plus et que je ne me nourrissais presque plus. Je suis quelqu'un, pour vous donner une idée aujourd'hui, et pendant toute mon adolescence ça a été ça, je suis quelqu'un qui prend des bons petits déjeuners, qui mange mon repas du midi, je me fais un goûter l'après-midi, et je mange le soir. Il y a même eu une période où je remangeais vers 23h avant d'aller me coucher. Et je suis passée de tout ça à je déjeune à peine, en fait je bois un verre de lait et je bois peut-être un verre d'huile d'orange, mes genoux Je ne mange plus autant qu'avant, même sur le petit déjeuner. Le repas du midi, je suis à la fac, donc mes parents ne le voient pas, mais je ne... Comme je vous le dis, c'est un calvaire chaque bouchée, donc je ne mange pratiquement rien. Je ne prends plus du tout de goûter. Et le soir, je mange à peine et je ne fais plus mon casse-croûte de 23h. Alors pour certains, c'est rien, mais je vous assure, même aujourd'hui encore, j'ai honte en vrai. de dire que je ne mangeais plus rien comme ça. Mais c'est le cas. Je ne mangeais plus rien. En tout cas, quand je dis plus rien, je mangeais encore. Mais c'était très difficile pour moi de manger parce que je devais mâcher énormément chaque bouchée. Et même comme ça, en fait, c'était avaler ma bouchée qui était très dure. C'était un combat vraiment contre moi-même d'avaler des aliments. Encore une fois pour moi c'était vraiment je n'avais plus faim. Donc j'essayais de manger pour dire que je mange juste à ma faim entre guillemets. Mais sauf que ma faim était tellement petite que j'étais obligée de me forcer de manger un peu plus quoi. Et à cette période là j'ai eu, alors c'est pas mon premier petit copain mais disons qu'il y a eu une première vraie relation. Et j'étais beaucoup chez lui les week-ends et donc il y avait ses parents. Et je me souviens que la première fois que j'ai mangé chez eux, ses parents... ont été choqués de la quantité de nourriture dans mon assiette. Je leur ai dit, j'ai essayé de les rassurer, non, non, mais ça me suffit, j'ai pas tant faim que ça, je suis pas une grosse mangeuse, là, ce qu'il y a dans mon assiette, ça me suffit, et même là-bas, c'était difficile, et je le faisais parce qu'on mangeait tous ensemble à table, comme chez mes parents, mais que là, il y avait un vrai regard. Je sais pas comment expliquer ça sans jeter la pierre à mes parents, parce que mes parents ont quand même quatre enfants, ma petite sœur a un grand écart d'âge. À ce moment-là, ma petite-soeur avait 6 ans, il y avait quand même beaucoup de choses à gérer avec elle. Évidemment, ils ne peuvent pas observer chacun de leurs enfants de la même façon. Cette personne-là, il n'y avait que deux enfants, donc ils connaissent leurs enfants, ils n'ont pas besoin de surveiller autant. Là, c'est une nouvelle personne qui arrive et qui mange chez eux, qu'ils ne connaissent pas. Évidemment, ils sont un peu plus regardants, j'imagine, mais en tout cas, eux sont surpris de la quantité que je demande dans mon assiette. Ils ne remettent pas en question, ils ne me forcent pas à manger plus. Ils sont très bienveillants, ils ne jugent pas, ils ne disent rien, mais je vois à leur regard et à leur réaction qu'ils sont très étonnés de la quantité que je vais manger. Et donc on va rester sur ça. Et sur ce rythme pendant des semaines, évidemment au bout de quelques jours je fais la première chose qui viendrait à l'esprit d'une personne qui n'a plus faim. Je vais me peser. Alors la première fois je le fais avec beaucoup d'inquiétude, en me disant c'est pas possible j'arrive plus à manger. Je suis déjà, je sais, sur une bonne moyenne de poids, je suis pile sur la moyenne nécessaire. Si j'arrête de m'alimenter comme ça... et que ça devient aussi difficile, ça va être compliqué pour mon poids. Donc je me pèse et je constate une première perte de poids. Donc cette fois-là, c'est avec beaucoup d'inquiétude et malheureusement, encore une fois, c'est quelque chose que j'ai très honte de dire aujourd'hui et que je n'ai jamais dit à personne, je ne l'ai même jamais écrit. Mais ensuite, je continue de me peser, non pas par inquiétude, je continue de me peser en espérant continuer à perdre du poids. C'est très dur aujourd'hui de dire ça et de le dire à voix haute et de l'avouer. C'est vraiment particulièrement difficile parce que j'ai jamais osé le dire. Mais c'est vrai que j'ai fini par espérer continuer à perdre du poids. Alors est-ce que c'était parce que j'espérais que ce soit une forme d'alerte et que les gens remarquent et voient et prennent conscience autour de moi qu'il y avait un problème ? J'imagine qu'inconsciemment il y avait un peu de ça. Et puis inconsciemment il y avait autre chose, c'est que le harcèlement que j'ai subi, je sais qu'il y avait eu quelques remarques, alors très peu parce que je ne suis pas quelqu'un qui est très en chair, mais je sais qu'il y avait eu quand même quelques remarques sur mon physique, non pas du coup sur le fait que Cindy elle est grosse ou quoi, mais il y avait eu quelques remarques sur mon physique quand même. Et donc je sais que la perte de poids et le fait d'être contente de perdre du poids, il y avait aussi un peu de ça lié du coup au harcèlement que j'avais subi dans les années précédentes, vraiment en mode. Ils n'auront plus aucune raison de critiquer mon corps. Vraiment, là, il n'y a plus rien qui laisse la possibilité aux gens de critiquer quoi que ce soit d'un aspect physique. Et donc, ça a duré comme ça pendant un bon gros mois. Je dirais même peut-être un peu plus, mais en vrai, un mois, ça c'est certain. Et en l'espace de moins de trois semaines, j'avais perdu presque 10 kilos. Alors, certains diront 10 kilos en trois semaines. Pour quelqu'un qui ne mange plus rien, ça va, ça aurait pu être pire. Et puis il y en a d'autres comme moi qui trouvent déjà ça très inquiétant parce que 10 kilos en moins de 3 semaines, ça fait un peu plus de 3 kilos par semaine de perdu. Alors qu'on sait aujourd'hui que si on veut par exemple perdre du poids de manière très saine, c'est 2,5 kilos par mois. Donc j'ai perdu en 3 semaines ce qu'on est censé perdre en presque 4 mois. Ça p... peut peut-être vous alerter un peu et vous faire comprendre la gravité de la situation. Alors je tiens à rappeler que tout ça, toutes ces étapes de dépression et tous ces symptômes liés à la dépression ont débuté dès ma terminale, en conséquence du harcèlement que j'ai vécu jusqu'à ma terminale, mais surtout à cause de celui que j'ai vécu en terminale. Alors oui, il y a eu des décès dans ma famille, oui, j'ai eu une rupture assez violente verbalement. Mais je tiens vraiment en fait à remettre en contexte et à remettre la situation avec l'importance que ça a sur le fait que le harcèlement ça a des conséquences, le harcèlement scolaire a des conséquences sur les gens, sur la mentalité des gens, sur la personnalité des gens, sur leur force intérieure, sur leur santé mentale. Je voudrais vraiment faire une alerte là-dessus et faire prendre conscience que c'est dangereux de s'attaquer aux gens. C'est dangereux de... Se moquer des gens, de les violenter verbalement, c'est dangereux de se moquer d'eux, c'est dangereux d'être violent physiquement avec eux. Je sais qu'aujourd'hui les écoles et les établissements scolaires sont beaucoup plus en alerte sur les harcèlements scolaires et que j'ai eu vraiment manqué de chance sur mon année de terminale avec la direction de l'établissement. J'ai manqué de chance parce qu'ils n'ont pas été en capacité de me changer de classe alors qu'ils avaient la possibilité de le faire. Ils n'ont pas souhaité le faire au détriment de ma santé mentale. Certains diront, Cindy tu... pourrais porter plainte ou en tout cas à l'époque tu aurais pu le faire contre ton établissement qui a généré tout ça pour toi du coup finalement mais ça n'a jamais été en fait mon souhait voilà moi je suis pas quelqu'un en fait j'aime pas les conflits et j'aime pas faire traîner les choses j'aime bien quand les choses elles sont réglées vite et bien et là ça faisait retourner en plus en arrière et j'étais pas prête à le faire donc c'était pas possible Et donc finalement, comment je m'en suis sortie de tout ça ? Parce que ça a été quand même difficile, on ne va pas se mentir. La mutilation, j'ai fait des hauts et des bas, c'est venu, c'est parti pendant quelques mois. Et puis la personne que je côtoyais m'a demandé... En fait, très vite, il s'est rendu compte que je me mutilais. Et puis lui, il a compris et il a mis le mot anorexie très vite, mais il ne me l'a jamais dit à moi. Il ne savait pas comment je réagirais. Et je pense qu'il y avait une partie de lui qui voulait aussi un peu me protéger et ne pas utiliser certains termes avec moi pour pas que je me sente moins agressée peut-être. Et parce que, aussi, je pense qu'il savait que j'aurais été dans le déni et que je n'aurais pas accepté ces termes-là. Dans tous les cas, au sujet de la mutilation, il m'a demandé de lui parler plutôt que de me mutiler. Il voulait que la première chose que je fasse ne soit pas de prendre mes paires de ciseaux et mes lames, mais soit de m'adresser à lui. En fait, il voulait avoir la chance en tant qu'ami d'essayer de m'aider avant que je me fasse du mal. Et donc, il y a eu des fois où je le faisais, et des fois où c'était au-dessus de mes forces, j'avais besoin d'évacuer tout de suite la douleur en me mutilant. Et c'est ce qui s'est passé une fois. Il a su après coup, en fait, que je m'étais mutilée. Et en conséquence... Il a voulu se mutiler aussi en retour. Par message, le soir, il me met un message. Alors attention, les mots ne seront peut-être pas exactement ce qu'il a eu à l'époque. Mais globalement, c'était pour me dire à quel point c'était difficile de se mutiler. Qu'il ne comprenait pas comment j'arrivais à le faire. Qu'il avait eu beaucoup de mal à se mutiler lui-même. Il me laisse sur ce message. A noter qu'il avait ses études dans une autre ville et donc on se voyait que le week-end. La semaine, je ne le voyais pas et c'est arrivé en semaine. Il m'envoie ce message et évidemment, moi, le soir, très inquiète, je lui envoie plusieurs messages pour savoir qu'est-ce qu'il a fait exactement, à quel point il est mutilé, est-ce qu'il a besoin de points de suture, est-ce qu'il va bien, enfin, une très grosse inquiétude vis-à-vis de ça. Et je n'ai aucune réponse par message. Vraiment, j'en ai aucune et donc l'anxiété me gagne et je ne dors pas de la nuit. Je pense que j'ai dû m'endormir peut-être deux heures. Le matin, je reçois un message de lui qui me dit qu'en fait, non, non, tout va bien pour lui. Il n'a pas saigné, il n'a pas réussi. Donc c'est là où je dis qu'il y a une distinction entre la mutilation et la scarification. Je pense qu'il a essayé mais qu'il s'est seulement scarifié du coup et qu'il n'a jamais ouvert sa peau au point de saigner. Mais moi, ça, je ne le savais pas. Je n'avais pas de réponse de lui pendant toute la nuit. Donc, toute la nuit, j'ai été dans un état d'anxiété et d'inquiétude grandissant. Et donc, le matin, il me rassure en me disant que non, tout va bien. Il n'est pas blessé et que lui, il a très bien dormi. Ça a été la première forme de manipulation qu'il a eue au cours de notre relation. Sur le moment et dans les premiers mois qu'ils ont suivi, je ne m'en suis pas rendue compte. et surtout pour moi il avait entre guillemets eu la réaction qu'il fallait pour me faire réagir et arrêter la mutilation. C'est ce qui s'est passé, j'ai arrêté de me mutiler parce que ce qu'il a fait a été tellement violent pour moi et j'ai été tellement inquiète que je me suis dit, waouh, si c'est ça que je fais vivre aux gens, et ben je veux pas leur faire vivre ça. Et donc je me suis battue pendant des mois et des années contre moi-même pour arrêter et ne pas sombrer là-dedans. Donc ça a été très difficile, mais je ne me suis plus jamais mutilée après ça. Et donc pendant des mois, et même je dirais pendant peut-être un an, j'ai été très reconnaissante envers lui, parce qu'il m'avait aidée. Aujourd'hui je le vois plus de cette façon-là, parce que pour moi ça a été beaucoup trop violent, cette façon de faire, et je pense qu'il y avait des façons bien plus saines de m'aider là-dedans. Encore une fois, bon, il a réussi, j'ai arrêté de me mutiler, donc je peux pas non plus lui jeter la pierre entre guillemets à 100%, mais disons que les manières eu employées sont discutables. La première étape a été d'arrêter de me mutiler et ça a pu se faire aussi parce qu'à côté j'étais très accompagnée, très entourée, j'avais des nouvelles amies que je m'étais faite quand même sur ma première année de fac. Et en même temps en parallèle sur internet il y a un phénomène qui est apparu et qui s'est développé et que moi j'ai pu découvrir. J'ai eu la chance à cette période là d'être sur mes pages Facebook et sur toutes mes passions autour de l'écriture etc. Ce phénomène, c'était pour les personnes qui, comme moi, se mutilaient et qui avaient des envies très fortes de se couper. Le phénomène, en gros, tout simplement, c'était de se dessiner un papillon sur le corps et de noter des prénoms de nos amis, des personnes qui nous sont très chères et pour qui on voulait se battre et résister à cette envie-là, se dire qu'on allait s'en sortir. J'ai jonglé avec ce phénomène-là, avec ces dessins de papillons, ces prénoms. En plus de ce que cette personne-là au préalable avec la manipulation m'avait fait ressentir. Et donc les deux ensemble ont amené une résistance pour ne pas me mutiler qui a fini par durer. Alors pour m'aider je comptais les mois, je comptais d'abord les jours, puis les semaines, puis les mois. J'en suis arrivée à réussir à compter un an, puis un an et demi, puis deux ans. Ça a pris du temps évidemment et l'envie de me couper est restée très longtemps très présente en moi. Il y a eu des moments où vraiment dès qu'il se passait quelque chose de négatif dans ma vie, j'avais qu'une envie, c'était de recommencer ça. Le parcours a été très long et compliqué. Ça n'a pas été facile et ça s'est pas fait non plus du jour au lendemain, malgré les émotions très fortes d'inquiétude, d'angoisse et que je m'étais dit je voulais pas faire ressentir ça aux gens. Pour autant, ça a quand même pas été facile de tout arrêter. Et au niveau de l'alimentation et de l'appétit, on va dire qu'au mieux j'allais. Disons que... Entre lui et mes amis de la fac, petit à petit ça allait de mieux en mieux dans ma vie globalement, personnelle, que ce soit dans la vie personnelle, que ce soit dans la vie à l'école, à la fac. Globalement ça allait de mieux en mieux et donc en allant de mieux en mieux forcément l'appétit revient puisque la dépression s'éloigne. Et donc les choses se sont faites très lentement mais j'ai fini par reprendre un appétit normal et à récupérer le poids de forme que j'avais à ce moment là. Et donc à me sortir de tout ça, à me sortir de la dépression, à me sortir de tout ce mal-être que j'avais. Encore une fois il s'est passé plein de choses après dans ma vie qui font que ça n'a pas été une ligne toute lisse, ça a été des hauts et des bas. Ma santé mentale je dirais, en lien à la dépression, a toujours été un peu fragile. Parce que par exemple là en 2013 j'allais mieux et en 2015 je pars pour mon master à Montpellier. Et j'ai commencé à faire des grosses crises d'anxiété dans le train, je m'effondrais en pleurs parce que je détestais ma vie là-bas. En fait le master que je faisais était, franchement c'était le master de mes rêves, je pense que j'aurais aimé le faire. Mais les conditions de la fac ont été déplorables pour moi, ne m'ont pas aidé en fait dans ma santé mentale justement. Au contraire je recommençais à sombrer en fait en dépression et là par contre mes parents l'ont clairement vu. Et c'est même eux qui m'ont dit Cindy tu rentres à la maison c'est fini. Quand je leur ai dit que je ne me plaisais pas à Montpellier, ils m'ont dit Cindy tu clôtures tout, tu reviens. Tu reviens parce que ça va pas. Et c'est vrai que ça allait pas parce que vraiment je prenais le train, j'étais en pleurs. Est-ce que c'était à nouveau la dépression qui commençait à se réinstaller ou non ? Je ne le saurais jamais. J'ai pas eu les signes style insomnie et compagnie mais c'était pas facile à vivre dans le quotidien. Et surtout je sentais que je ne m'y sentais pas bien, je ne me plaisais pas là-bas, j'étais très malheureuse. Donc voilà, il y avait tout un contexte on va dire. Négatif. Mais pour en revenir du coup fin 2012 début 2013 sur tout ce que je vous évoquais là avec l'anorexie compagnie. A noter que dans tous ces signes il y avait toujours mes insomnies et là il commençait à y avoir des cauchemars mais très violents. A cette époque là on allait sur la première année du décès de mon parrain. Donc j'étais en première année de fac, le décès de mon parrain c'était pendant mon année de terminale. Et donc ma tante, la femme de mon parent, vient en vacances. à la maison, je crois avec mon cousin. Et je me souviens très clairement, grosse insomnie comme d'habitude, surtout sur la période qui arrivait des fêtes de fin d'année, étant donné qu'il est décédé le 1er janvier. Et donc on arrive sur cette période de fêtes et je recommence un énorme cycle d'insomnie et de cauchemars. Donc insomnie où je m'endors aux alentours de 3h du matin et où je me réveille entre 5 et 6h. Ma tante dormait avec ma sœur et moi dans notre chambre. Et je me réveille d'un cauchemar horrible avec les larmes aux yeux. J'y arrive... Alors je vais donner un peu du contexte. J'alerte tout de suite, c'est un cauchemar qui n'est pas beau à écouter et à entendre, et si vous n'êtes pas prêts à entendre ça, vraiment passez les quelques secondes qui vont arriver. Passez peut-être 30 secondes, 10 minutes, ça sera fini, et comme ça vous serez sereins, vous aurez évité cette partie-là, quoique quand même le début du podcast n'est pas très glorieux non plus, donc bon, si vous êtes restés jusque-là, peut-être que vous êtes en capacité d'écouter le cauchemar. Mais globalement, pour la faire un peu courte, dans mon cauchemar, j'étais dans une maison, et en fait c'était dans la maison de mes parents. Et le sol était recouvert de cadavres, mais les cadavres, c'était pas des cadavres de mort naturelle et beaux. C'était des cadavres mutilés avec énormément de sang. Et moi je devais marcher sur les cadavres puisqu'ils recouvraient entièrement le sol de la maison. Et je finissais en fait par voir le cadavre de mon parrain tout ensanglanté qui essayait de communiquer mais c'était impossible. Je me suis donc réveillée avec ces images de corps ensanglanté et de mon parrain ensanglanté. Et dès que j'essayais de me rendormir en fermant les yeux, je revoyais cette image de cauchemar. Et j'étais tellement terrorisée et mal que je n'étais pas en capacité de me rendormir. C'était impossible, l'image elle était figée dans mon esprit. Et donc je me suis levée. Je me suis levée, ça devait être 5h du matin, quelque chose comme ça. Et je suis allée dans le salon de mes parents. Et je pense que ma tante m'a entendu me lever parce qu'elle m'a rejoint dans le salon. Mais je pense peut-être une demi-heure après, elle m'a rejoint dans le salon. Et quand elle m'a rejoint, elle m'a demandé ce qui se passait. Elle m'a dit pourquoi tu dors pas, pourquoi t'es pas dans la chambre, pourquoi t'es pas dans ton lit. Et je lui ai dit bah écoute, je fais des gros cauchemars et là, je suis pas en capacité de me rendormir. C'était trop violent, je ferme les yeux, je vois mon cauchemar, donc je peux pas me rendormir. Elle est restée avec moi dans le salon, je pense. jusqu'à la fin en fait, elle est restée avec moi dans le salon je me suis, en fait je pense la fatigue a fini par me pousser à me rendormir mais j'ai quand même eu le temps d'abord de discuter avec elle et je me suis rendormie après dans le canapé chez mes parents je me suis réveillée quelques heures après parce qu'il y avait de la vie dans la maison et que tout le monde s'était levé ou presque en tout cas ça ça a été un cauchemar qui m'a marqué et aujourd'hui il m'a tellement marqué qu'aujourd'hui je m'en souviens encore de ce cauchemar et pendant des années J'avais ce que j'appelais un cycle de cauchemars qui n'arrivait que l'hiver, à l'approche des périodes de fêtes de Noël et de fêtes de fin d'année globalement. Et c'était des cauchemars sanglants de cette façon que je faisais de manière répétitive toutes les nuits. Et ça a duré pendant des années. En fait, ça a duré jusqu'à ce que je rencontre mon conjoint actuel. Quand je l'ai rencontré, c'était l'été. Et je l'ai informé... Assez rapidement que j'avais un cycle de cauchemars qui intervenait à la fête de fin d'année, c'était très difficile pour moi, je dormais pas beaucoup, et que potentiellement nos nuits seraient difficiles à cette période-là, les fois où je dormirais avec lui. Et au final, je n'ai jamais eu de cycle de cauchemars depuis que je suis avec lui, en tout cas, jamais de cette violence-là. Et plus sur les périodes de Noël, les cycles de cauchemars que j'ai fait avec lui, quand je dis cycle, c'est parce que vraiment ça prenait des jours et des semaines de cauchemars, de manière répétitive, etc. Mais ça ne tombait jamais sur ces périodes-là et c'était pas au sujet de mon parrain, ça prenait d'autres formes et c'était sur d'autres sujets, ça avait d'autres conséquences mais ça n'avait pas de lien avec ça. Et donc arrive cette fois-là de cauchemar au milieu et c'est là où je dis qu'il y a vraiment quelque chose avec la dépression qui est très nocif et toxique et qu'à un moment donné on est un peu obligé de se rendre compte qu'on a un problème. C'est parce que quand on cumule ce genre de cauchemar avec de la mutilation... Avec une forme d'anorexie liée à la dépression évidemment, c'est pas une anorexie où j'ai compté mes calories comme certaines personnes, non, là c'était vraiment une perte d'appétit qui était liée à ma dépression, mais ça reste une forme d'anorexie, ça reste une forme de TCA. Récemment j'ai voulu faire une perte de poids saine en faisant du sport et en calculant mes macros, tout ce qui est sucre, glucides, donc le sucre glucide, la matière grasse, les protéines, etc. Et on conseille quand même de peser ces quantités pour savoir en fait utiliser une application où on rentre les quantités qu'on mange de chaque aliment etc. On peut rentrer nos recettes, enfin bon bref je ne vous passe les détails mais j'ai commencé à l'utiliser pour essayer de perdre de manière saine du poids. Et je me suis vite rendu compte qu'en fait ça me faisait replonger dans une perte d'appétit et dans le manger le moins possible pour perdre le plus de poids possible de manière très rapide. donc j'ai au bout de quelques semaines très vite lâché l'affaire parce que je me rends bien compte qu'en fait je reste très fragile sur ce qui concerne la perte de poids et sur ce qui concerne la perte d'appétit. Je peux très facilement perdre l'appétit, mes émotions jouent beaucoup ici-dessus. Dès que je suis un peu en colère, un peu frustrée, un peu fatiguée, un peu blessée, en fait tous les tracas du quotidien. peuvent facilement avoir des conséquences sur mon appétit et je peux très vite arrêter de m'alimenter sans en avoir envie en fait, mais simplement parce que je n'ai plus faim, parce qu'il s'est passé quelque chose qui m'a perturbée ou qui a provoqué des émotions négatives en moi. Et je pense sincèrement que c'est lié en fait à cette première expérience d'anorexie que j'ai eue. Je ne peux pas en être certaine à 100% dans le sens où je n'ai pas fait un suivi psychiatrique ou psychologique en tout cas à ce sujet-là. C'est quelque chose que j'ai envie de faire par contre, cette année c'est un peu mon objectif de trouver une bonne psy avec qui échanger sur tous les sujets que j'aborde un peu en fait en podcast en vrai. Et ce podcast c'est aussi un peu une forme de thérapie mais voilà, globalement ça reste un sujet assez sensible de mon côté. Ça reste quelque chose où j'en suis sujette on va dire. À quel point j'en suis sujette ? Alors, quand même, je reprends et je termine qu'au bout de mes années de fac... j'estime que j'étais complètement sortie de ma dépression. Il y a eu ce petit épisode Montpellier pour le début de mon master, et ensuite j'ai rencontré, finalement l'année d'après, j'ai rencontré mon conjoint actuel, et tout s'est un peu décanté, tout va pour le mieux. En vrai, depuis que je l'ai rencontré, ma santé mentale n'a fait qu'évoluer de manière positive jusqu'à l'année dernière. Pourquoi est-ce que je dis jusqu'à l'année dernière ? Parce que l'année 2024 a été désastreuse. J'ai pas d'autres mots, voilà. J'ai un trouble de l'anxiété, en tout cas ce que je suppose l'être, qui s'est intensifié sur l'année 2024 et qui a été très difficile à gérer. Et j'ai une dépression, d'après mon médecin généraliste et une collègue à elle, elles sont deux, à avoir mis le terme de dépression l'année dernière à mon sujet. J'estime mon aide sortie aujourd'hui, tout va pour le mieux. Je garde quand même un peu de la fatigue. Je suis facilement fatiguée depuis quelques temps, mais hormis ça, j'estime que je vais quand même beaucoup mieux, parce qu'il y a un an, il s'est passé trop de choses. Il s'est passé vraiment trop de choses. Un aviateur ne meurt jamais, il s'envole juste et ne revient jamais. Il y a tant à dire en si peu de temps, tant de souvenirs à résumer en quelques phrases, alors comment faire ? Comment expliquer ce que nous ressentons aujourd'hui, ce que nous vivons depuis quelques jours ? L'inattendu nous a coupé le souffle. Il a mis nos vies en pause, il nous a laissé dans le choc, l'effroi et la douleur. Il a comprimé nos cœurs, brûlé tout ce qu'il y avait sur son passage pour ne laisser que la tristesse et le désarroi. C'est difficile de se dire qu'en revenant ici, nous n'aurons plus notre mamie Coco et notre papy Lou. De se dire que cette maison familiale n'est plus. Notre point d'ancrage a disparu avec vous. C'est dur de penser que notre quotidien ici n'est désormais plus que souvenir. La routine est brisée. L'habitude... qui a la vie dure, est mise à mal. Elle vient d'être écrasée par une dure réalité. Le temps fait son œuvre et personne n'est éternel. Nous t'avons perdue. Ne restent plus que les souvenirs de moments passés ensemble. Les souvenirs de notre papy patriarche, pourtant toujours prêt à aider sa famille, soutenir ses proches, les épauler. Être présent auprès de ses petits-enfants, leur apporter tout ce dont ils avaient besoin. J'ai souvenir de mon papy, toujours accompagné de mamie, jusqu'à il y a peu. J'ai souvenir de mon papy... assis sur son fauteuil à regarder la télé. J'ai souvenir de mon papy, prenant soin de papa, s'assurant qu'il allait bien après le long trajet en voiture. J'ai souvenir de mon papy, toujours un chapeau sur la tête. J'ai souvenir de mon papy sur ce bateau mouche à Dinan, faisant le tour avec nous tous. J'ai souvenir de mon papy, jardinant, toujours si fier de ses rosiers, ses framboisiers et ses fraisiers. J'ai souvenir de mon papy me demandant de quoi j'ai besoin. J'ai souvenir de mon papy, son verre de vin rouge. Pardon, non. de son verre de coca. J'ai souvenir de mon papy râlant envers et contre tout, mais aimant à sa façon. J'ai souvenir de mon papy, assis en bout de table. Le patriarche, je vous ai dit. J'ai souvenir de mon papy se baladant sous le soleil du vercors. J'ai souvenir de mon papy et de ma mamie Coco, si heureux que nous restions auprès d'eux durant tout l'été. Et quel été ! J'ai souvenir de mon papy, toujours caméra en main, filmant tout ce qu'il voyait. J'ai souvenir de cette porte, toujours ouverte, De cette maison, de ces chambres, de ces membres, toujours ouverts pour nous. Je vais chérir chacun de ces souvenirs et tellement d'autres, parce que c'est à travers eux que je continuerai de te voir, de te faire vivre. Je ne t'entendrai plus me répondre « à tantôt me faille » , mais je te le dis quand même une dernière fois, à tantôt papilou. Voilà ce qui s'est passé il y a un an et pourquoi une dépression s'est à nouveau installée. Alors elle n'est pas... venue de nulle part, elle n'est pas venue uniquement parce que j'ai perdu mon grand-père, elle est venue parce qu'il y avait tout un cadre professionnel à côté qui était épuisant et qui m'a usée. J'ai soupçonné, avec le recul en fait, je soupçonne qu'il y ait eu un début de burn-out à cause du travail où j'étais, avec un management extrêmement toxique. Clairement, c'était un très mauvais patron PDG. qui ne sait pas garder ses bons éléments en travail et qui est là pour épuiser son équipe et les éliminer les uns auprès des autres puisque d'après lui, tout le monde est remplaçable. Bref, dans ce cadre professionnel, avec cette situation-là, mon grand-père est décédé de manière complètement inattendue et brutale et les deux ensemble m'ont fait péter mon crâne, voilà, comme on dit aujourd'hui. mon médecin du coup suite Au fait qu'elle ait estimé que j'étais en dépression, m'a mis en arrêt. Parce que, aussi, je faisais que de pleurer dans ma voiture pour aller sur mon lieu de travail. Une fois sur le travail, en fait, mon esprit était focus sur ce que je devais faire et j'arrivais à passer outre, en fait, tout ce que je vivais dans ma vie privée. Mais, par contre, dès que j'étais en voiture, sur les trajets, je pleurais. Je pleurais, je m'effondrais en larmes. Et donc, je suis allée voir mon médecin qui m'a diagnostiquée en dépression et qui m'a mis en arrêt. On a fait un deal ensemble parce qu'elle sait que je ne veux pas des traitements parce que c'était ce qu'elle allait faire en fait. Elle allait me mettre sous anxiolytique et sous antidépresseur. Et le côté addictif de ces médicaments, le côté on ne peut pas les arrêter du jour au lendemain, il faut y aller de manière progressive etc. Il y a vraiment une accoutumance qui se créait, enfin bon bref, tout ça, ça ne me plaît pas et elle le sait. Et donc elle m'a donné un traitement naturopathe, enfin vraiment à base de plantes pour mon anxiété. Et elle m'a dit voilà le deal, là t'es en arrêt pour un mois parce que vraiment ça va pas. parce que tu es en dépression et je ne te donne aucun traitement, on verra d'ici un mois comment ça se passe. Mais le deal c'est que tu te forces à sortir de chez toi, il est hors de question que tu restes dans ta maison. Si tu n'es pas en capacité de te forcer à sortir de chez toi, dans ce cas il y aura un rendez-vous psy. Et si le psy ne suffit pas, je te mettrai quand même des traitements. Donc c'est un deal vraiment qu'on a passé ensemble, on a repris rendez-vous un mois après, donc pas de surprise, toujours en dépression, toujours en arrêt de travail. Par contre, j'avais vraiment joué le jeu de sortir de chez moi, de ne pas rester enfermée dans ma maison, malgré que ce soit vraiment un cocon sécurisant pour moi, ou quand je ne vais pas bien, je me réfugie dans ma maison, quoi, et auprès de mon conjoint. Et là, je me suis forcée, mon conjoint a été ultra présent, ça a été un vrai pilier, on a fait beaucoup de sorties tous les deux, et là, il a vraiment, il m'a poussée, en fait, vraiment à ce que je fasse en sorte d'aller mieux, quoi, que je ne me réfugie pas dans mes petits travers. et que je ne me renferme pas sur moi-même surtout. Donc voilà, on va dire qu'au bout d'un moment ça a fini par aller mieux. Je serais incapable de dire quand exactement, je me suis beaucoup raccrochée à des choses positives, j'allais fêter mes 30 ans et je me suis beaucoup raccrochée à l'organisation de mes 30 ans parce que je voulais faire une grosse fête et beaucoup d'invités, j'hésitais même à le faire en salle des fêtes finalement je l'ai fait chez moi parce que à ce moment-là la maison qu'on avait nous permettait de recevoir vraiment beaucoup de monde, même pour faire rester dormir. On avait une grosse... Enfin, la maison était très grande, donc on pouvait faire loger et dormir sur place si besoin. Et donc, je me suis entourée de mes deux meilleures amies, de mon chéri, et on a commencé à organiser ça. Alors, mon chéri m'a laissé faire, il ne s'est pas vraiment appliqué. Par contre, mes meilleures amies, elles ont été ultra présentes. Elles étaient là une fois par semaine au moins. Et on se faisait de la décoration. On a fait beaucoup de décoration de main, en fait. Et donc, elles ont été vraiment présentes pour moi pour préparer tout ça. Et me concentrer sur ça, je pense que c'est ce qui m'a donné petit à petit du positif. C'était un anniversaire sur thème. Je me suis fait moi-même mon déguisement parce que je fais de la couture donc du coup je me suis cousue mon propre déguisement. On a fait notre déco maison, j'ai été faire mes courses, je faisais des tableaux pour m'organiser, pour savoir combien d'invités il y avait, pour savoir les quantités d'alcool que j'allais avoir besoin, pour savoir les jus de fruits, la bouffe. Donc bref ça a été beaucoup beaucoup d'organisation et ça m'a... En fait je pense que me focus comme ça sur quelque chose ça m'a aussi beaucoup aidé à sortir de ma dépression suite à tout ce qui s'était passé sur le début d'année 2024. Là je vous dis pas tout mais il y a eu aussi des problèmes de santé du côté de ma famille proche. Enfin bref il y a eu vraiment beaucoup de choses qui se sont déroulées en très peu de temps. Il s'en est encore passé sur le reste de l'année, ça a été une année 2024 vraiment désastreuse, c'est vraiment le mot, c'est ce que je vous disais. Il a fallu beaucoup d'énergie et heureusement j'avais un chéri ultra présent, encore une fois c'est un pilier, c'est un rock sur lequel j'ai pu beaucoup m'appuyer. Et on a fini l'année en fait avec une nouvelle aventure, un déménagement, voilà vraiment un changement de vie complet et je pense que ça, ça a terminé de m'aider à m'en sortir. Parce qu'il y avait quand même des choses qui s'étaient raccrochées à la région où on était. Et là, le fait de déménager, ça me permettait de les lâcher, entre guillemets, derrière nous. Et donc, voilà, globalement, aujourd'hui, je vais bien. Aujourd'hui, ça va. J'ai deux emplois. Et ça, c'est aussi un podcast que je voudrais faire, parler du fait qu'aujourd'hui, je suis salariée, mais j'ai aussi mon autre entreprise et je gère les deux de manière conjointe. Et donc, voilà, non, en vrai, aujourd'hui, on pourrait dire que tout va pour le mieux. Il n'y a plus eu de mutilation depuis des années. L'anorexie c'est fini même si comme je vous le disais les TCA malheureusement une fois qu'on a connu ça c'est très difficile de jamais y retomber. Il y a toujours un peu des travers donc il faut toujours faire, bah moi je suis toujours sur le qui-vive, je fais toujours attention pour pas retomber clairement là-dedans. Mais voilà globalement je pense que j'ai fait un bon gros tour de la dépression chez moi, de ce que j'ai vécu, traversé. Il y a des détails que j'ai laissé de côté parce que j'ai pas envie de rentrer dedans tout simplement. Vous avez un gros tour, un gros résumé. Et on reparlera de la dépression du coup avec des amis pour l'évoquer d'une autre manière, pas de mon vécu à moi mais de leur vécu à elle, la façon dont elles l'ont vécu qui est très différente de moi, pas exactement les mêmes symptômes, enfin bon bref, vraiment encore autre chose et une autre vision de la dépression et ça me paraissait important de l'évoquer de plein de façons différentes pour que chaque auditeur puisse peut-être se reconnaître au moins dans une histoire. Avant de conclure ce podcast... Je voudrais faire un petit rappel à toutes les personnes qui sont aujourd'hui en dépression ou en situation de profond mal-être, qui sont un peu perdues, ou bien les personnes qui se sont reconnues dans tout ce que j'ai dit, mais qui se reconnaissent en leur état actuel. Déjà la première chose que je voudrais dire, et même si je sais que c'est des mots qui pour le moment n'auront peut-être pas de sens pour vous, ou qui ne feront peut-être pas écho, vous avez peut-être l'impression d'être très loin de ça, mais je vous assure. Un jour les choses elles changent et vous allez vous en sortir. C'est très difficile quand on est en plein dedans de croire en ces mots, mais je voudrais au moins vous les dire parce que pour l'avoir vécu je sais que c'est vrai. On a l'impression que c'est insurmontable et qu'on va jamais s'en sortir, mais la réalité des choses fait qu'un jour ou l'autre, il y a des choses qui se passent dans la vie qu'on peut pas prévoir et parfois ces choses elles sont très positives et elles nous aident. Ça peut être la rencontre de personnes, Comme moi, j'ai eu l'occasion de rencontrer mes meilleurs amis, de rencontrer mon conjoint. Mais ça peut être d'autres événements, d'autres faits, d'autres facteurs qui vont être là et qui vont provoquer un déclic en vous. Ensuite, je voudrais vous dire que demander de l'aide, c'est possible, il ne faut pas en avoir honte. Je sais que c'est très difficile aussi quand on est dans cet état-là de réellement et concrètement demander de l'aide. C'est plus facile inconsciemment d'avoir des gestes qui sont en réalité des appels à l'aide. mais exprimer qu'on a besoin d'aide, ça veut pas dire qu'on est moins fort ou qu'on a moins de valeur. Il y a des psychologues et des psychiatres qui sont là à votre disposition. Je sais que certains pour qui c'est un budget et ne peuvent pas se le permettre. Sachez qu'il y a un site internet avec toute une liste en France de psychologues qui sont remboursés. Je sais plus si c'est par la sécurité sociale ou par la mutuelle, mais en tout cas ils sont pris en charge. Donc sachez que ça existe et que vous pouvez vous faire aider gratuitement. Et ensuite, n'oubliez pas, il existe aussi des appels, des numéros de téléphone que vous pouvez appeler et qui sont disponibles 24h sur 24, 7 jours sur 7, qui sont là pour vous écouter et pour vous conseiller, pour vous aider, mais principalement quand même pour vous écouter. Donc n'hésitez pas à taper ce numéro sur votre téléphone et à appeler pour avoir de l'aide et une écoute. Je viens de terminer le montage de ce podcast et je trouve qu'il est quand même assez lourd. en émotions. En fait, il renvoie à des sujets qui sont quand même difficiles et j'aurais vraiment aimé le finir sur une note joyeuse. Je sais que je l'avais fait pour un autre podcast et je pense que je vais le faire. Je vais vous conclure le podcast sur un texte que j'ai écrit il y a quelques années. Ça me paraissait important de changer un peu la donne. Je voulais donc finir sur une note positive. C'est aussi quelque chose qu'on m'a conseillé après une première écoute sans montage de ce podcast et j'espère ... que ça fera un peu sens et que ça vous donnera une petite note d'espoir si jamais vous êtes dans une période difficile. Merci ne suffirait pas pour vous exprimer toute ma gratitude et ma reconnaissance. Il y a des choses, des émotions, pour lesquelles les mots ne respectent pas la réalité ni les sentiments. Eux non plus ne sont pas suffisants. Il y a tant de choses que je voudrais vous dire, tant de raisons à ma gratitude, et si peu à la fois. Votre présence est essentielle et me ramène bien souvent sur terre. Vous m'avez aidé à prendre mon envol, à déployer mes ailes, mais vous veillez à ce que je n'aille pas trop haut, pas trop loin. Votre soutien dans les périodes les plus difficiles, vos mots et vos rires m'emplissent d'un bonheur étourdissant. Je voudrais être capable de décrire toute la joie, la fierté et le courage que vous m'apportez. Mais ça serait vain, parce que rien n'équivaut à cela. pas même la plus belle des déclarations. Sur ce, écoutez, je vous laisse écouter soit un autre podcast que vous n'avez pas encore pris le temps d'écouter, soit, si vous le souhaitez réagir, comme d'habitude, n'hésitez pas soit à m'envoyer des MP, soit à mettre des commentaires sous mes photos, sur les réseaux sociaux, etc. Les MP, je suis toujours dispo pour vous répondre. Chaque suggestion de sujet, chaque réaction à un sujet, je lis tout, évidemment. Je suis sur l'attente, en fait, de vos retours, donc n'hésitez pas. Je vous souhaite une très belle journée et on se dit à la prochaine sur le podcast Peuze à l'intérieur.

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Description

Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de mon podcast, puzzle intérieur.

Cette semaine, je vous raconte en détail ma dépression. Je suis tombée en dépression à l'adolescence, plus profondément l'année de mes 18 ans. Dépression, anorexie, mutilation, scarification ... Je suis tombée dans tous ces vices, ces dérives d'un profond mal-être ancré en moi suite aux années de harcèlement scolaire et aux différents émois d'adolescente.

J'espère que ce podcast vous intéressera.

Je reste à l'écoute et disponible vis à vis de toutes les personnes qui traversent en ce moment une période difficile, de dépression ou autre. N'hésitez pas à communiquer, que ça soit avec moi ou avec quelqu'un d'autres. Ne restez pas renfermer sur vous-mêmes. Demandez de l'aide n'est pas une mauvaise chose !

On se retrouve donc la semaine prochaine, pour un nouvel épisode !

En attendant, on peut échanger sur mes réseaux sociaux : @dydy_cm


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vais tout de suite mettre un trigger warning parce que le podcast va parler de plein de choses. Donc évidemment ça va parler de dépression, mais de manière plus concrète on va dire, ça va parler de scarification, de mutilation et de TCA. Si vous n'êtes pas familier avec ces termes, je vous invite à vous renseigner avant d'écouter le podcast. Si vous savez ce que ça implique, soyez d'abord assuré d'être prêt à écouter tout ce que ça va engendrer. Soyez prêt à écouter tout ce que je vais dire parce que parfois ça va peut-être être... un peu hard pour vous. Donc je préfère vraiment mettre une grosse alerte et m'assurer que vous êtes prêts à écouter en toute connaissance de cause. Si vous avez un doute, n'écoutez pas ce podcast. Le podcast n'a pas d'intérêt à vous blesser et à vous faire du mal. Il n'a pas d'intérêt à vous donner envie de vous mutiler ou quoi que ce soit, évidemment. Là, je vais juste partager mon expérience de vie à ce sujet-là. Bonjour et bienvenue sur le podcast Puzzle Intérial. Pour certaines personnes, les mutilations les dégoûtent. Elles ne comprennent pas comment d'autres peuvent en venir à se faire du mal de cette manière-là. Elles ne réalisent pas que la mutilation est comme une délivrance, comme un réconfort, et d'une certaine façon, comme une amie qui nous sort de la solitude. La mutilation fait couler notre sang, mais aussi nos larmes les plus enfouies. Elle fait sortir notre douleur, notre colère, notre peine, notre rage, notre culpabilité. Elle permet d'évacuer les sentiments les plus forts, les plus intenses et les plus horribles. La mutilation est comme une arme contre toutes les personnes qui nous blessent, qui nous font du mal. Alors oui, nous faisons comme eux, en nous faisant du mal à nous-mêmes, mais c'est un réconfort car ça nous permet d'évacuer cette douleur qui lancine notre cœur, qui le broie, qui le fait saigner, qui le fait cesser de battre. 17 mois que je ne me suis pas mutilée. Cette photo me tente parfois, elle me rappelle ô combien j'étais soulagée après chaque coup pur, après chaque coup de l'âme, ô combien j'étais apaisée lorsque mon sang dégoulinait sur ma peau. Et puis, elle me rappelle également le combat que je mène depuis plus d'un an et demi. Elle me rappelle tout ce que j'ai enduré jusqu'à maintenant, toute la volonté qu'il m'a fallu pour arrêter avec cette mauvaise habitude. J'ai cessé de me réfugier dans la mutilation à chaque coup dur, mais il y a des instants où j'aimerais plus que tout replonger, parce que c'est facile. J'avais initialement prévu de faire ce podcast sur le thème de la dépression en étant accompagnée. Je voulais l'aborder en fait en montrant qu'il y a plein de dépressions différentes et que chacun la vit d'une manière différente aussi. Je sais qu'il existe par exemple la dépression postpartum, il y a des personnes bipolaires qui vont faire des épisodes de dépression. Et puis il y a des personnes comme moi qui font une dépression suite à une situation qui devient trop compliquée et trop intense en émotions. On se retrouve juste en fait débordé et on ne sait pas comment gérer ça. Et donc la dépression en fait nous tombe dessus un peu. Donc je vais finalement aborder ma dépression en solo et puis j'aborderai la dépression dans une manière plus large avec des amis. Et là on abordera toutes les dépressions un peu différentes. J'ai tendance à faire écouter mes enregistrements avant de faire des montages, de façon à être sûre de ce que je vous poste et de ce que je vous propose. Je veux toujours que ça paraisse comme une discussion que je pourrais avoir avec mes amis. Et en fait, le retour qu'on m'a fait, c'est que je devrais resituer chronologiquement parlant avant de lancer le podcast de la dépression, pour que vous ayez une idée claire sur la base sur laquelle on part. Comme j'ai fait cet enregistrement de la même façon que je parlerai à mes amis, Elles, elles connaissent évidemment... tout ce que ça implique, tout le passé, etc. Mais vous non. Si vous avez écouté le podcast sur le harcèlement scolaire, alors dans ce cas vous avez déjà la chronologie des faits, mais si vous ne l'avez pas écouté et que vous vous lancez dans ce podcast-là sur la dépression en appart, vous risquez d'être perdus. Donc on va reprendre en très gros résumé en quelques secondes. Quand je suis rentrée en 6ème, j'ai commencé à vivre ce qu'on appelle du harcèlement scolaire et ça a duré sur mes 4 années de collège. Les gens qui me harcelaient ont évidemment changé au fur et à mesure de chaque année. Le type de harcèlement que j'ai vécu a également évolué au fur et à mesure des 4 années. Quand je suis rentrée en seconde, j'étais très excitée de rentrer dans un nouvel établissement, dans un lycée, où je me disais que les gens allaient forcément être plus matures et que donc le harcèlement scolaire ça serait terminé. Ça n'a pas vraiment été le cas. Quand je suis rentrée en seconde, toujours eu du harcèlement, mais ça a été un peu plus insidieux et un peu plus mesquin, plus difficile à remarquer. Évidemment quand elle arrive suite à mes 4 années de collège, ça fait du coup 5 ans de harcèlement scolaire et quand je rentre en première, je suis dans un état lamentable. Donc mon entrée en première se passe, c'est une année scolaire que j'ai vécue sans harcèlement scolaire et ça a été la seule sur mon collège et lycée où vraiment je n'ai pas... Rien eu. Je n'ai rien vécu, j'ai été extrêmement heureuse, ça a été une année incroyable pour moi. Mais pour autant mon mal-être s'est exprimé, on en reparlera un peu plus dans le podcast, mais c'est parce que c'est à ce moment là que j'ai commencé à me scarifier. Et ensuite on rentre dans mon année terminale, où là pour le coup c'était vraiment quasiment toute la classe qui était sur mon dos. L'administration a refusé de me changer de classe parce qu'elle ne voulait pas donner raison à mes bourreaux. Voilà c'est les mots qui ont été dits. Et j'ai perdu plusieurs membres de ma famille mais surtout mon parrain sur cette année scolaire là. Donc il s'est passé vraiment beaucoup de choses sur mon année terminale qui font que, vous allez l'entendre, c'est la pire année pour moi et c'est vraiment là où la dépression, je suis rentrée dedans. Maintenant que l'ordre chronologique est refait, je vous laisse du coup place au podcast pour vraiment pouvoir écouter tout ce que j'ai vécu et tout ce que j'ai traversé par la dépression. Bonjour ! et bienvenue sur le podcast Puzzle Intéria. Sur mon année de première, comme je vous disais, c'est l'année où je n'ai pas vécu de harcèlement et c'est l'année où j'ai rencontré Léa qui est devenue ma meilleure amie. Et donc c'est assez étonnant que mon mal-être des années précédentes se soit exprimé sur mon année de première. Sur mon année de première, tout allait bien, mais je pense que j'avais tellement cumulé et rien dit sur les années précédentes que j'ai fini par me scarifier pendant mon année de première. Je fais une vraie distinction entre la scarification et la mutilation. Pour ceux qui ne le savent pas, et pour ceux peut-être qui ne font pas de distinction comme moi, je vous explique mon point de vue. Pour moi, la scarification, ça va être des petites égratignures qu'on va se provoquer avec des lames. Et la mutilation, ça va être des vraies plaies qui vont nécessiter des soins avec soit des points de suture, soit simplement du... des straps, mais en tout cas ça va être une vraie plaie qui fait saigner. Alors voilà pourquoi j'utilise le terme de scarification et un autre de mutilation pour faire une vraie distinction. Peut-être que certaines personnes ne seront pas d'accord avec moi et estimeront qu'une scarification c'est la même chose qu'une mutilation. A chacun sa définition, je vous donne la mienne. Et pourquoi j'utilise ces deux termes ? Donc en première, j'ai débuté avec vraiment des scarifications. Je sais qu'à cette année-là, Léa l'avait repéré. Parce que je sais qu'une fois en cours, elle m'avait fait une réflexion sur une trace que j'avais sur mon bras. Et je me souviens avoir complètement nié ça. Je l'avais un peu mis sous le tapis en mode non non t'inquiète c'est rien, je me suis juste égratignée. Enfin vraiment en mode t'inquiète pas il n'y a rien du tout. Alors je ne sais pas si à l'époque elle m'avait cru ou pas, mais en tout cas elle avait abandonné le sujet au moment où on en a parlé. et le fait que moi elle l'ait remarqué, ça m'a poussé à me scarifier sur d'autres endroits de mon corps, pour que les gens ne le voient pas. Encore une fois, pour moi, une scarification, ça laissait vraiment comme une marque des gratinures. Il n'y avait pas de sang, il n'y avait rien. En fait, si vous voulez, pour moi, ça n'avait rien de grave. Et c'est aussi pour ça que ça démarre un peu mal pour moi, puisque déjà, c'était un geste que j'estimais anodin. Ensuite est arrivé mon année de terminale. Et c'est là où j'estime que j'ai commencé du coup à faire une dépression, en plus de ma phobie scolaire. Et comment ça a commencé, comment j'ai vu et quels ont été les premiers signes. Alors attention quand je dis comment j'ai vu, moi je m'en suis rendue compte des années après. Sur le moment T, je ne me rendais pas compte. La seule chose que je savais, c'est que je faisais des gros insomnies, où je m'endormais entre 2 et 3 heures du matin et je me réveillais entre 5 et 6 heures. Je pouvais rester dans mon lit pendant des heures à essayer de trouver le sommeil sans y parvenir. Je me tournais et me retournais dans le lit, je faisais tout ce que je pouvais. ... Je me couchais en buvant du lait. Enfin bref, vraiment j'ai essayé de résoudre ça mais je n'y arrivais pas. Je me souviens que ma mère m'avait... On avait été chez le médecin et que j'avais pris des sédatifs PC. Parce que comme vous l'avez peut-être écouté sur l'épisode du harcèlement, en fait à un moment donné j'ai un peu explosé sur mon annette terminale auprès de ma mère en lui expliquant que j'avais des gros insomnies et que je ne dormais pas. Enfin bref, si vous avez écouté l'épisode, ça fait peut-être écho à ce que vous avez entendu. Mais donc le médecin m'avait donné des sédatifs PC et ça n'a rien changé. En tout cas dans mes souvenirs ça n'a rien changé. Et l'année a continué avec des insomnies, des débuts de cauchemars. Mais à ce moment là les cauchemars n'avaient rien de trop traumatisant. Vraiment ça restait des cauchemars girables. Ensuite est venu l'été et l'été je suis plus à l'école donc ça va mieux. C'est l'été de mes 18 ans donc en plus j'ai mon premier travail d'été. Avec les fruits, avec la récolte de fruits, les tris des fruits, etc. Et ensuite, je rentre à la fac. Et à ce moment-là... Je suis un peu en mode, de toute façon je rentre dans une année de fac, je vais me faire harceler comme l'année d'avant, je suis pas là pour me faire des amis, je ne resterai pas sur cette année de fac, je ne sais même pas où je veux aller, j'étais complètement perdue. La seule chose que je sais c'est que j'ai fait une année, je me suis inscrite en année de lettres parce que ma grande soeur l'avait fait et je me disais au moins si je loupe, elle pourra m'aider quoi. Et puis de toute façon c'est ma première année mais je resterai pas, c'est pas ça qui m'intéresse. Bon, spoiler alert. J'ai fini ma licence de lettre moderne et je me suis pris de passion pour tout ça. Voilà, je ne m'y attendais pas, mais j'ai beaucoup aimé et j'ai fait mes trois années de fac, ma licence, voilà, bref. Ça c'était une petite parenthèse. Et en fait, sur les débuts de ma première année de fac, septembre se passe, octobre se passe, et puis en novembre, il se passe quelque chose dans ma vie privée. Je pense que ma famille va écouter, ils ne sont pas au courant de cette partie-là. Mais j'avais rencontré quelqu'un et ce quelqu'un, finalement, ça s'est terminé. Et ça s'est terminé de manière très violente pour moi, puisque pour se protéger lui-même, il a mis fin à notre relation de manière très insultante et violente verbalement. Et ça a fini de me détruire. On va dire ça comme ça, ça m'a... Là, je supportais encore les insomnies. En plus, ça allait mieux, puisque je l'avais rencontré, donc ça allait un petit peu mieux. Mais en fait, ça a été un peu mieux superficiel, puisque dès qu'il est parti, ce côté, ça allait mieux, ça s'est effondré. Et en l'espace de trois semaines, la dépression s'est installée de manière très violente. En fait, quand il a fini par rompre, et rompre de manière aussi violente, la dépression est revenue comme une énorme claque dans la gueule. Et c'est là où j'ai commencé les vraies mutilations. Alors encore une fois, je réfléchissais à les faire à un endroit où ça ne se voyait pas, il était hors de question de les faire à mes poignets où les gens pourraient le voir. Et donc je me suis mutilée sur une autre partie de mon corps, qui est aujourd'hui recouverte de tatouages, donc... Impossible à voir si on ne les cherche pas. J'ai commencé comme ça. J'ai commencé à me mutiler une première fois, où je sentais bien que j'allais bien plus loin que la simple scarification comme j'avais pu faire dans le passé. On ne va pas se mentir, ce n'est pas agréable de se mutiler. Physiquement parlant, ça fait mal. Ça fait mal, mais en fait, ça fait sortir la douleur mentale. C'est vraiment... On a mal mentalement, mais on a notre corps qui va très bien. On a besoin que notre douleur soit physique pour qu'elle soit réelle et concrète. En fait, une douleur mentale, elle est là, elle est abstraite, personne ne la voit, personne ne peut la constater. Et se faire du mal physiquement, c'est avoir mal à avoir une douleur qui existe et qui existe dans le monde réel. C'est transposer la douleur mentale en une douleur physique et libérer un peu la douleur mentale, l'atténuer en ayant mal physiquement à la place. Ça fera peut-être sens dans l'esprit de certaines personnes qui ont connu ça, et dans ceux qui ne connaissent pas et qui ne l'ont jamais vécu, ça ne leur fera peut-être aucun écho, ils ne comprendront peut-être pas cette mentalité-là. Mais en tout cas, à l'époque, pour moi c'est ça. C'est des coupures dès que ça ne va pas, c'est des coupures dès qu'un élément me rappelle cette personne qui m'a fait du mal. C'est dès que je croise, parce que quand je suis à la fac, il y a la déléguée de classe de mon année de terminale. Et encore une fois, pour ceux qui ont écouté le podcast sur le harcèlement, vous saurez qu'il y a eu des choses de par cette personne. Et elle est dans la même fac que moi. On est toutes les deux en première année, mais pas dans le même cursus. Et donc, je la croise dans les couloirs et c'est des instants de rage contre elle. c'est des instants de peur parce que la peur qu'elle me harcèle à nouveau la peur qu'elle me... Qu'elle se moque de moi encore, la peur qu'elle dévoile ma vie privée comme elle l'a fait en terminale, la peur qu'elle se moque de mon mal-être encore une fois, et une rage indescriptible, vraiment une rage envers cette personne. Elle me dégoûte, clairement, cette personne me dégoûte et je n'ai qu'une envie, c'est autant de pleurer, de partir en m'enfuyant courant, que de la plaquer au sol pour lui détruire le visage. Et puis ce n'est pas la seule finalement que je vais croiser dans mon établissement et qui a fait partie de ma classe de terminale et donc de mes harceleurs. Je me retrouve donc en première année de fac à croiser d'anciens harceleurs avec un passif d'harcèlement scolaire qui a quand même fait presque 7 ans et avec cette rupture qui se mêle à tout ça, plus le décès de mon parrain et donc il y a un peu tout ça qui se joue. Il y a le fait qu'en plus je me sens perdue, je suis dans une année scolaire et un cursus que je n'ai pas vraiment choisi au départ, c'est plus par défaut et donc c'est un mal-être qui s'est... inscrit trop profondément et qui s'exprime par tout un tas de coupures et chaque fois que je vois le sang qui se met à couler sur ma peau c'est un sourire qui se met sur mon visage c'est un sourire de soulagement c'est un sourire de j'ai une vraie douleur qui existe c'est pas juste dans ma tête c'est réel c'est concret c'est un sourire de ça fait du bien ça fait du bien d'avoir mal physiquement ça fait du bien de sortir Tout ce que je retiens en moi et que je n'exprime à personne, tout ce que je ne dis à personne, en fait je ne le dis à personne mais je l'écris à tout le monde. C'est un peu contradictoire parce que je l'écris sur tous mes textes en ligne, mais je ne le dis à personne autour de moi. Donc ma dépression s'installe de manière beaucoup plus violente de par ça, et dans le même temps je perds complètement l'appétit. C'est pas je perds l'appétit... Ouais, je vais manger peut-être un peu moins de légumes ou un peu moins de pâtes ou... Non, c'est je perds l'appétit. Je perds l'appétit. Pour vous donner un exemple, quand vous achetez des sandwiches triangles, généralement ils sont en lot de deux, parfois en lot de trois. Et quand vous en mangez deux, en tant qu'adulte et en tant qu'adolescent, c'est rarement suffisant. Je me forçais à mâcher au moins un sandwich, mais je n'en avais aucune envie. chaque bouchée est un combat avec moi-même. Chaque bouchée c'était un calvaire à avaler et je n'arrivais au bout que d'un seul sandwich triangle. Je jetais le deuxième puisque je ne voulais pas apporter de preuves à la maison de ma non-alimentation. Et à la fois, j'étais chez moi tous les soirs donc je mangeais beaucoup moins aussi chez mes parents. Parents qui n'ont pas constaté... par chance pour moi entre guillemets à ce moment là, n'ont pas constaté que je ne mangeais plus et que je ne me nourrissais presque plus. Je suis quelqu'un, pour vous donner une idée aujourd'hui, et pendant toute mon adolescence ça a été ça, je suis quelqu'un qui prend des bons petits déjeuners, qui mange mon repas du midi, je me fais un goûter l'après-midi, et je mange le soir. Il y a même eu une période où je remangeais vers 23h avant d'aller me coucher. Et je suis passée de tout ça à je déjeune à peine, en fait je bois un verre de lait et je bois peut-être un verre d'huile d'orange, mes genoux Je ne mange plus autant qu'avant, même sur le petit déjeuner. Le repas du midi, je suis à la fac, donc mes parents ne le voient pas, mais je ne... Comme je vous le dis, c'est un calvaire chaque bouchée, donc je ne mange pratiquement rien. Je ne prends plus du tout de goûter. Et le soir, je mange à peine et je ne fais plus mon casse-croûte de 23h. Alors pour certains, c'est rien, mais je vous assure, même aujourd'hui encore, j'ai honte en vrai. de dire que je ne mangeais plus rien comme ça. Mais c'est le cas. Je ne mangeais plus rien. En tout cas, quand je dis plus rien, je mangeais encore. Mais c'était très difficile pour moi de manger parce que je devais mâcher énormément chaque bouchée. Et même comme ça, en fait, c'était avaler ma bouchée qui était très dure. C'était un combat vraiment contre moi-même d'avaler des aliments. Encore une fois pour moi c'était vraiment je n'avais plus faim. Donc j'essayais de manger pour dire que je mange juste à ma faim entre guillemets. Mais sauf que ma faim était tellement petite que j'étais obligée de me forcer de manger un peu plus quoi. Et à cette période là j'ai eu, alors c'est pas mon premier petit copain mais disons qu'il y a eu une première vraie relation. Et j'étais beaucoup chez lui les week-ends et donc il y avait ses parents. Et je me souviens que la première fois que j'ai mangé chez eux, ses parents... ont été choqués de la quantité de nourriture dans mon assiette. Je leur ai dit, j'ai essayé de les rassurer, non, non, mais ça me suffit, j'ai pas tant faim que ça, je suis pas une grosse mangeuse, là, ce qu'il y a dans mon assiette, ça me suffit, et même là-bas, c'était difficile, et je le faisais parce qu'on mangeait tous ensemble à table, comme chez mes parents, mais que là, il y avait un vrai regard. Je sais pas comment expliquer ça sans jeter la pierre à mes parents, parce que mes parents ont quand même quatre enfants, ma petite sœur a un grand écart d'âge. À ce moment-là, ma petite-soeur avait 6 ans, il y avait quand même beaucoup de choses à gérer avec elle. Évidemment, ils ne peuvent pas observer chacun de leurs enfants de la même façon. Cette personne-là, il n'y avait que deux enfants, donc ils connaissent leurs enfants, ils n'ont pas besoin de surveiller autant. Là, c'est une nouvelle personne qui arrive et qui mange chez eux, qu'ils ne connaissent pas. Évidemment, ils sont un peu plus regardants, j'imagine, mais en tout cas, eux sont surpris de la quantité que je demande dans mon assiette. Ils ne remettent pas en question, ils ne me forcent pas à manger plus. Ils sont très bienveillants, ils ne jugent pas, ils ne disent rien, mais je vois à leur regard et à leur réaction qu'ils sont très étonnés de la quantité que je vais manger. Et donc on va rester sur ça. Et sur ce rythme pendant des semaines, évidemment au bout de quelques jours je fais la première chose qui viendrait à l'esprit d'une personne qui n'a plus faim. Je vais me peser. Alors la première fois je le fais avec beaucoup d'inquiétude, en me disant c'est pas possible j'arrive plus à manger. Je suis déjà, je sais, sur une bonne moyenne de poids, je suis pile sur la moyenne nécessaire. Si j'arrête de m'alimenter comme ça... et que ça devient aussi difficile, ça va être compliqué pour mon poids. Donc je me pèse et je constate une première perte de poids. Donc cette fois-là, c'est avec beaucoup d'inquiétude et malheureusement, encore une fois, c'est quelque chose que j'ai très honte de dire aujourd'hui et que je n'ai jamais dit à personne, je ne l'ai même jamais écrit. Mais ensuite, je continue de me peser, non pas par inquiétude, je continue de me peser en espérant continuer à perdre du poids. C'est très dur aujourd'hui de dire ça et de le dire à voix haute et de l'avouer. C'est vraiment particulièrement difficile parce que j'ai jamais osé le dire. Mais c'est vrai que j'ai fini par espérer continuer à perdre du poids. Alors est-ce que c'était parce que j'espérais que ce soit une forme d'alerte et que les gens remarquent et voient et prennent conscience autour de moi qu'il y avait un problème ? J'imagine qu'inconsciemment il y avait un peu de ça. Et puis inconsciemment il y avait autre chose, c'est que le harcèlement que j'ai subi, je sais qu'il y avait eu quelques remarques, alors très peu parce que je ne suis pas quelqu'un qui est très en chair, mais je sais qu'il y avait eu quand même quelques remarques sur mon physique, non pas du coup sur le fait que Cindy elle est grosse ou quoi, mais il y avait eu quelques remarques sur mon physique quand même. Et donc je sais que la perte de poids et le fait d'être contente de perdre du poids, il y avait aussi un peu de ça lié du coup au harcèlement que j'avais subi dans les années précédentes, vraiment en mode. Ils n'auront plus aucune raison de critiquer mon corps. Vraiment, là, il n'y a plus rien qui laisse la possibilité aux gens de critiquer quoi que ce soit d'un aspect physique. Et donc, ça a duré comme ça pendant un bon gros mois. Je dirais même peut-être un peu plus, mais en vrai, un mois, ça c'est certain. Et en l'espace de moins de trois semaines, j'avais perdu presque 10 kilos. Alors, certains diront 10 kilos en trois semaines. Pour quelqu'un qui ne mange plus rien, ça va, ça aurait pu être pire. Et puis il y en a d'autres comme moi qui trouvent déjà ça très inquiétant parce que 10 kilos en moins de 3 semaines, ça fait un peu plus de 3 kilos par semaine de perdu. Alors qu'on sait aujourd'hui que si on veut par exemple perdre du poids de manière très saine, c'est 2,5 kilos par mois. Donc j'ai perdu en 3 semaines ce qu'on est censé perdre en presque 4 mois. Ça p... peut peut-être vous alerter un peu et vous faire comprendre la gravité de la situation. Alors je tiens à rappeler que tout ça, toutes ces étapes de dépression et tous ces symptômes liés à la dépression ont débuté dès ma terminale, en conséquence du harcèlement que j'ai vécu jusqu'à ma terminale, mais surtout à cause de celui que j'ai vécu en terminale. Alors oui, il y a eu des décès dans ma famille, oui, j'ai eu une rupture assez violente verbalement. Mais je tiens vraiment en fait à remettre en contexte et à remettre la situation avec l'importance que ça a sur le fait que le harcèlement ça a des conséquences, le harcèlement scolaire a des conséquences sur les gens, sur la mentalité des gens, sur la personnalité des gens, sur leur force intérieure, sur leur santé mentale. Je voudrais vraiment faire une alerte là-dessus et faire prendre conscience que c'est dangereux de s'attaquer aux gens. C'est dangereux de... Se moquer des gens, de les violenter verbalement, c'est dangereux de se moquer d'eux, c'est dangereux d'être violent physiquement avec eux. Je sais qu'aujourd'hui les écoles et les établissements scolaires sont beaucoup plus en alerte sur les harcèlements scolaires et que j'ai eu vraiment manqué de chance sur mon année de terminale avec la direction de l'établissement. J'ai manqué de chance parce qu'ils n'ont pas été en capacité de me changer de classe alors qu'ils avaient la possibilité de le faire. Ils n'ont pas souhaité le faire au détriment de ma santé mentale. Certains diront, Cindy tu... pourrais porter plainte ou en tout cas à l'époque tu aurais pu le faire contre ton établissement qui a généré tout ça pour toi du coup finalement mais ça n'a jamais été en fait mon souhait voilà moi je suis pas quelqu'un en fait j'aime pas les conflits et j'aime pas faire traîner les choses j'aime bien quand les choses elles sont réglées vite et bien et là ça faisait retourner en plus en arrière et j'étais pas prête à le faire donc c'était pas possible Et donc finalement, comment je m'en suis sortie de tout ça ? Parce que ça a été quand même difficile, on ne va pas se mentir. La mutilation, j'ai fait des hauts et des bas, c'est venu, c'est parti pendant quelques mois. Et puis la personne que je côtoyais m'a demandé... En fait, très vite, il s'est rendu compte que je me mutilais. Et puis lui, il a compris et il a mis le mot anorexie très vite, mais il ne me l'a jamais dit à moi. Il ne savait pas comment je réagirais. Et je pense qu'il y avait une partie de lui qui voulait aussi un peu me protéger et ne pas utiliser certains termes avec moi pour pas que je me sente moins agressée peut-être. Et parce que, aussi, je pense qu'il savait que j'aurais été dans le déni et que je n'aurais pas accepté ces termes-là. Dans tous les cas, au sujet de la mutilation, il m'a demandé de lui parler plutôt que de me mutiler. Il voulait que la première chose que je fasse ne soit pas de prendre mes paires de ciseaux et mes lames, mais soit de m'adresser à lui. En fait, il voulait avoir la chance en tant qu'ami d'essayer de m'aider avant que je me fasse du mal. Et donc, il y a eu des fois où je le faisais, et des fois où c'était au-dessus de mes forces, j'avais besoin d'évacuer tout de suite la douleur en me mutilant. Et c'est ce qui s'est passé une fois. Il a su après coup, en fait, que je m'étais mutilée. Et en conséquence... Il a voulu se mutiler aussi en retour. Par message, le soir, il me met un message. Alors attention, les mots ne seront peut-être pas exactement ce qu'il a eu à l'époque. Mais globalement, c'était pour me dire à quel point c'était difficile de se mutiler. Qu'il ne comprenait pas comment j'arrivais à le faire. Qu'il avait eu beaucoup de mal à se mutiler lui-même. Il me laisse sur ce message. A noter qu'il avait ses études dans une autre ville et donc on se voyait que le week-end. La semaine, je ne le voyais pas et c'est arrivé en semaine. Il m'envoie ce message et évidemment, moi, le soir, très inquiète, je lui envoie plusieurs messages pour savoir qu'est-ce qu'il a fait exactement, à quel point il est mutilé, est-ce qu'il a besoin de points de suture, est-ce qu'il va bien, enfin, une très grosse inquiétude vis-à-vis de ça. Et je n'ai aucune réponse par message. Vraiment, j'en ai aucune et donc l'anxiété me gagne et je ne dors pas de la nuit. Je pense que j'ai dû m'endormir peut-être deux heures. Le matin, je reçois un message de lui qui me dit qu'en fait, non, non, tout va bien pour lui. Il n'a pas saigné, il n'a pas réussi. Donc c'est là où je dis qu'il y a une distinction entre la mutilation et la scarification. Je pense qu'il a essayé mais qu'il s'est seulement scarifié du coup et qu'il n'a jamais ouvert sa peau au point de saigner. Mais moi, ça, je ne le savais pas. Je n'avais pas de réponse de lui pendant toute la nuit. Donc, toute la nuit, j'ai été dans un état d'anxiété et d'inquiétude grandissant. Et donc, le matin, il me rassure en me disant que non, tout va bien. Il n'est pas blessé et que lui, il a très bien dormi. Ça a été la première forme de manipulation qu'il a eue au cours de notre relation. Sur le moment et dans les premiers mois qu'ils ont suivi, je ne m'en suis pas rendue compte. et surtout pour moi il avait entre guillemets eu la réaction qu'il fallait pour me faire réagir et arrêter la mutilation. C'est ce qui s'est passé, j'ai arrêté de me mutiler parce que ce qu'il a fait a été tellement violent pour moi et j'ai été tellement inquiète que je me suis dit, waouh, si c'est ça que je fais vivre aux gens, et ben je veux pas leur faire vivre ça. Et donc je me suis battue pendant des mois et des années contre moi-même pour arrêter et ne pas sombrer là-dedans. Donc ça a été très difficile, mais je ne me suis plus jamais mutilée après ça. Et donc pendant des mois, et même je dirais pendant peut-être un an, j'ai été très reconnaissante envers lui, parce qu'il m'avait aidée. Aujourd'hui je le vois plus de cette façon-là, parce que pour moi ça a été beaucoup trop violent, cette façon de faire, et je pense qu'il y avait des façons bien plus saines de m'aider là-dedans. Encore une fois, bon, il a réussi, j'ai arrêté de me mutiler, donc je peux pas non plus lui jeter la pierre entre guillemets à 100%, mais disons que les manières eu employées sont discutables. La première étape a été d'arrêter de me mutiler et ça a pu se faire aussi parce qu'à côté j'étais très accompagnée, très entourée, j'avais des nouvelles amies que je m'étais faite quand même sur ma première année de fac. Et en même temps en parallèle sur internet il y a un phénomène qui est apparu et qui s'est développé et que moi j'ai pu découvrir. J'ai eu la chance à cette période là d'être sur mes pages Facebook et sur toutes mes passions autour de l'écriture etc. Ce phénomène, c'était pour les personnes qui, comme moi, se mutilaient et qui avaient des envies très fortes de se couper. Le phénomène, en gros, tout simplement, c'était de se dessiner un papillon sur le corps et de noter des prénoms de nos amis, des personnes qui nous sont très chères et pour qui on voulait se battre et résister à cette envie-là, se dire qu'on allait s'en sortir. J'ai jonglé avec ce phénomène-là, avec ces dessins de papillons, ces prénoms. En plus de ce que cette personne-là au préalable avec la manipulation m'avait fait ressentir. Et donc les deux ensemble ont amené une résistance pour ne pas me mutiler qui a fini par durer. Alors pour m'aider je comptais les mois, je comptais d'abord les jours, puis les semaines, puis les mois. J'en suis arrivée à réussir à compter un an, puis un an et demi, puis deux ans. Ça a pris du temps évidemment et l'envie de me couper est restée très longtemps très présente en moi. Il y a eu des moments où vraiment dès qu'il se passait quelque chose de négatif dans ma vie, j'avais qu'une envie, c'était de recommencer ça. Le parcours a été très long et compliqué. Ça n'a pas été facile et ça s'est pas fait non plus du jour au lendemain, malgré les émotions très fortes d'inquiétude, d'angoisse et que je m'étais dit je voulais pas faire ressentir ça aux gens. Pour autant, ça a quand même pas été facile de tout arrêter. Et au niveau de l'alimentation et de l'appétit, on va dire qu'au mieux j'allais. Disons que... Entre lui et mes amis de la fac, petit à petit ça allait de mieux en mieux dans ma vie globalement, personnelle, que ce soit dans la vie personnelle, que ce soit dans la vie à l'école, à la fac. Globalement ça allait de mieux en mieux et donc en allant de mieux en mieux forcément l'appétit revient puisque la dépression s'éloigne. Et donc les choses se sont faites très lentement mais j'ai fini par reprendre un appétit normal et à récupérer le poids de forme que j'avais à ce moment là. Et donc à me sortir de tout ça, à me sortir de la dépression, à me sortir de tout ce mal-être que j'avais. Encore une fois il s'est passé plein de choses après dans ma vie qui font que ça n'a pas été une ligne toute lisse, ça a été des hauts et des bas. Ma santé mentale je dirais, en lien à la dépression, a toujours été un peu fragile. Parce que par exemple là en 2013 j'allais mieux et en 2015 je pars pour mon master à Montpellier. Et j'ai commencé à faire des grosses crises d'anxiété dans le train, je m'effondrais en pleurs parce que je détestais ma vie là-bas. En fait le master que je faisais était, franchement c'était le master de mes rêves, je pense que j'aurais aimé le faire. Mais les conditions de la fac ont été déplorables pour moi, ne m'ont pas aidé en fait dans ma santé mentale justement. Au contraire je recommençais à sombrer en fait en dépression et là par contre mes parents l'ont clairement vu. Et c'est même eux qui m'ont dit Cindy tu rentres à la maison c'est fini. Quand je leur ai dit que je ne me plaisais pas à Montpellier, ils m'ont dit Cindy tu clôtures tout, tu reviens. Tu reviens parce que ça va pas. Et c'est vrai que ça allait pas parce que vraiment je prenais le train, j'étais en pleurs. Est-ce que c'était à nouveau la dépression qui commençait à se réinstaller ou non ? Je ne le saurais jamais. J'ai pas eu les signes style insomnie et compagnie mais c'était pas facile à vivre dans le quotidien. Et surtout je sentais que je ne m'y sentais pas bien, je ne me plaisais pas là-bas, j'étais très malheureuse. Donc voilà, il y avait tout un contexte on va dire. Négatif. Mais pour en revenir du coup fin 2012 début 2013 sur tout ce que je vous évoquais là avec l'anorexie compagnie. A noter que dans tous ces signes il y avait toujours mes insomnies et là il commençait à y avoir des cauchemars mais très violents. A cette époque là on allait sur la première année du décès de mon parrain. Donc j'étais en première année de fac, le décès de mon parrain c'était pendant mon année de terminale. Et donc ma tante, la femme de mon parent, vient en vacances. à la maison, je crois avec mon cousin. Et je me souviens très clairement, grosse insomnie comme d'habitude, surtout sur la période qui arrivait des fêtes de fin d'année, étant donné qu'il est décédé le 1er janvier. Et donc on arrive sur cette période de fêtes et je recommence un énorme cycle d'insomnie et de cauchemars. Donc insomnie où je m'endors aux alentours de 3h du matin et où je me réveille entre 5 et 6h. Ma tante dormait avec ma sœur et moi dans notre chambre. Et je me réveille d'un cauchemar horrible avec les larmes aux yeux. J'y arrive... Alors je vais donner un peu du contexte. J'alerte tout de suite, c'est un cauchemar qui n'est pas beau à écouter et à entendre, et si vous n'êtes pas prêts à entendre ça, vraiment passez les quelques secondes qui vont arriver. Passez peut-être 30 secondes, 10 minutes, ça sera fini, et comme ça vous serez sereins, vous aurez évité cette partie-là, quoique quand même le début du podcast n'est pas très glorieux non plus, donc bon, si vous êtes restés jusque-là, peut-être que vous êtes en capacité d'écouter le cauchemar. Mais globalement, pour la faire un peu courte, dans mon cauchemar, j'étais dans une maison, et en fait c'était dans la maison de mes parents. Et le sol était recouvert de cadavres, mais les cadavres, c'était pas des cadavres de mort naturelle et beaux. C'était des cadavres mutilés avec énormément de sang. Et moi je devais marcher sur les cadavres puisqu'ils recouvraient entièrement le sol de la maison. Et je finissais en fait par voir le cadavre de mon parrain tout ensanglanté qui essayait de communiquer mais c'était impossible. Je me suis donc réveillée avec ces images de corps ensanglanté et de mon parrain ensanglanté. Et dès que j'essayais de me rendormir en fermant les yeux, je revoyais cette image de cauchemar. Et j'étais tellement terrorisée et mal que je n'étais pas en capacité de me rendormir. C'était impossible, l'image elle était figée dans mon esprit. Et donc je me suis levée. Je me suis levée, ça devait être 5h du matin, quelque chose comme ça. Et je suis allée dans le salon de mes parents. Et je pense que ma tante m'a entendu me lever parce qu'elle m'a rejoint dans le salon. Mais je pense peut-être une demi-heure après, elle m'a rejoint dans le salon. Et quand elle m'a rejoint, elle m'a demandé ce qui se passait. Elle m'a dit pourquoi tu dors pas, pourquoi t'es pas dans la chambre, pourquoi t'es pas dans ton lit. Et je lui ai dit bah écoute, je fais des gros cauchemars et là, je suis pas en capacité de me rendormir. C'était trop violent, je ferme les yeux, je vois mon cauchemar, donc je peux pas me rendormir. Elle est restée avec moi dans le salon, je pense. jusqu'à la fin en fait, elle est restée avec moi dans le salon je me suis, en fait je pense la fatigue a fini par me pousser à me rendormir mais j'ai quand même eu le temps d'abord de discuter avec elle et je me suis rendormie après dans le canapé chez mes parents je me suis réveillée quelques heures après parce qu'il y avait de la vie dans la maison et que tout le monde s'était levé ou presque en tout cas ça ça a été un cauchemar qui m'a marqué et aujourd'hui il m'a tellement marqué qu'aujourd'hui je m'en souviens encore de ce cauchemar et pendant des années J'avais ce que j'appelais un cycle de cauchemars qui n'arrivait que l'hiver, à l'approche des périodes de fêtes de Noël et de fêtes de fin d'année globalement. Et c'était des cauchemars sanglants de cette façon que je faisais de manière répétitive toutes les nuits. Et ça a duré pendant des années. En fait, ça a duré jusqu'à ce que je rencontre mon conjoint actuel. Quand je l'ai rencontré, c'était l'été. Et je l'ai informé... Assez rapidement que j'avais un cycle de cauchemars qui intervenait à la fête de fin d'année, c'était très difficile pour moi, je dormais pas beaucoup, et que potentiellement nos nuits seraient difficiles à cette période-là, les fois où je dormirais avec lui. Et au final, je n'ai jamais eu de cycle de cauchemars depuis que je suis avec lui, en tout cas, jamais de cette violence-là. Et plus sur les périodes de Noël, les cycles de cauchemars que j'ai fait avec lui, quand je dis cycle, c'est parce que vraiment ça prenait des jours et des semaines de cauchemars, de manière répétitive, etc. Mais ça ne tombait jamais sur ces périodes-là et c'était pas au sujet de mon parrain, ça prenait d'autres formes et c'était sur d'autres sujets, ça avait d'autres conséquences mais ça n'avait pas de lien avec ça. Et donc arrive cette fois-là de cauchemar au milieu et c'est là où je dis qu'il y a vraiment quelque chose avec la dépression qui est très nocif et toxique et qu'à un moment donné on est un peu obligé de se rendre compte qu'on a un problème. C'est parce que quand on cumule ce genre de cauchemar avec de la mutilation... Avec une forme d'anorexie liée à la dépression évidemment, c'est pas une anorexie où j'ai compté mes calories comme certaines personnes, non, là c'était vraiment une perte d'appétit qui était liée à ma dépression, mais ça reste une forme d'anorexie, ça reste une forme de TCA. Récemment j'ai voulu faire une perte de poids saine en faisant du sport et en calculant mes macros, tout ce qui est sucre, glucides, donc le sucre glucide, la matière grasse, les protéines, etc. Et on conseille quand même de peser ces quantités pour savoir en fait utiliser une application où on rentre les quantités qu'on mange de chaque aliment etc. On peut rentrer nos recettes, enfin bon bref je ne vous passe les détails mais j'ai commencé à l'utiliser pour essayer de perdre de manière saine du poids. Et je me suis vite rendu compte qu'en fait ça me faisait replonger dans une perte d'appétit et dans le manger le moins possible pour perdre le plus de poids possible de manière très rapide. donc j'ai au bout de quelques semaines très vite lâché l'affaire parce que je me rends bien compte qu'en fait je reste très fragile sur ce qui concerne la perte de poids et sur ce qui concerne la perte d'appétit. Je peux très facilement perdre l'appétit, mes émotions jouent beaucoup ici-dessus. Dès que je suis un peu en colère, un peu frustrée, un peu fatiguée, un peu blessée, en fait tous les tracas du quotidien. peuvent facilement avoir des conséquences sur mon appétit et je peux très vite arrêter de m'alimenter sans en avoir envie en fait, mais simplement parce que je n'ai plus faim, parce qu'il s'est passé quelque chose qui m'a perturbée ou qui a provoqué des émotions négatives en moi. Et je pense sincèrement que c'est lié en fait à cette première expérience d'anorexie que j'ai eue. Je ne peux pas en être certaine à 100% dans le sens où je n'ai pas fait un suivi psychiatrique ou psychologique en tout cas à ce sujet-là. C'est quelque chose que j'ai envie de faire par contre, cette année c'est un peu mon objectif de trouver une bonne psy avec qui échanger sur tous les sujets que j'aborde un peu en fait en podcast en vrai. Et ce podcast c'est aussi un peu une forme de thérapie mais voilà, globalement ça reste un sujet assez sensible de mon côté. Ça reste quelque chose où j'en suis sujette on va dire. À quel point j'en suis sujette ? Alors, quand même, je reprends et je termine qu'au bout de mes années de fac... j'estime que j'étais complètement sortie de ma dépression. Il y a eu ce petit épisode Montpellier pour le début de mon master, et ensuite j'ai rencontré, finalement l'année d'après, j'ai rencontré mon conjoint actuel, et tout s'est un peu décanté, tout va pour le mieux. En vrai, depuis que je l'ai rencontré, ma santé mentale n'a fait qu'évoluer de manière positive jusqu'à l'année dernière. Pourquoi est-ce que je dis jusqu'à l'année dernière ? Parce que l'année 2024 a été désastreuse. J'ai pas d'autres mots, voilà. J'ai un trouble de l'anxiété, en tout cas ce que je suppose l'être, qui s'est intensifié sur l'année 2024 et qui a été très difficile à gérer. Et j'ai une dépression, d'après mon médecin généraliste et une collègue à elle, elles sont deux, à avoir mis le terme de dépression l'année dernière à mon sujet. J'estime mon aide sortie aujourd'hui, tout va pour le mieux. Je garde quand même un peu de la fatigue. Je suis facilement fatiguée depuis quelques temps, mais hormis ça, j'estime que je vais quand même beaucoup mieux, parce qu'il y a un an, il s'est passé trop de choses. Il s'est passé vraiment trop de choses. Un aviateur ne meurt jamais, il s'envole juste et ne revient jamais. Il y a tant à dire en si peu de temps, tant de souvenirs à résumer en quelques phrases, alors comment faire ? Comment expliquer ce que nous ressentons aujourd'hui, ce que nous vivons depuis quelques jours ? L'inattendu nous a coupé le souffle. Il a mis nos vies en pause, il nous a laissé dans le choc, l'effroi et la douleur. Il a comprimé nos cœurs, brûlé tout ce qu'il y avait sur son passage pour ne laisser que la tristesse et le désarroi. C'est difficile de se dire qu'en revenant ici, nous n'aurons plus notre mamie Coco et notre papy Lou. De se dire que cette maison familiale n'est plus. Notre point d'ancrage a disparu avec vous. C'est dur de penser que notre quotidien ici n'est désormais plus que souvenir. La routine est brisée. L'habitude... qui a la vie dure, est mise à mal. Elle vient d'être écrasée par une dure réalité. Le temps fait son œuvre et personne n'est éternel. Nous t'avons perdue. Ne restent plus que les souvenirs de moments passés ensemble. Les souvenirs de notre papy patriarche, pourtant toujours prêt à aider sa famille, soutenir ses proches, les épauler. Être présent auprès de ses petits-enfants, leur apporter tout ce dont ils avaient besoin. J'ai souvenir de mon papy, toujours accompagné de mamie, jusqu'à il y a peu. J'ai souvenir de mon papy... assis sur son fauteuil à regarder la télé. J'ai souvenir de mon papy, prenant soin de papa, s'assurant qu'il allait bien après le long trajet en voiture. J'ai souvenir de mon papy, toujours un chapeau sur la tête. J'ai souvenir de mon papy sur ce bateau mouche à Dinan, faisant le tour avec nous tous. J'ai souvenir de mon papy, jardinant, toujours si fier de ses rosiers, ses framboisiers et ses fraisiers. J'ai souvenir de mon papy me demandant de quoi j'ai besoin. J'ai souvenir de mon papy, son verre de vin rouge. Pardon, non. de son verre de coca. J'ai souvenir de mon papy râlant envers et contre tout, mais aimant à sa façon. J'ai souvenir de mon papy, assis en bout de table. Le patriarche, je vous ai dit. J'ai souvenir de mon papy se baladant sous le soleil du vercors. J'ai souvenir de mon papy et de ma mamie Coco, si heureux que nous restions auprès d'eux durant tout l'été. Et quel été ! J'ai souvenir de mon papy, toujours caméra en main, filmant tout ce qu'il voyait. J'ai souvenir de cette porte, toujours ouverte, De cette maison, de ces chambres, de ces membres, toujours ouverts pour nous. Je vais chérir chacun de ces souvenirs et tellement d'autres, parce que c'est à travers eux que je continuerai de te voir, de te faire vivre. Je ne t'entendrai plus me répondre « à tantôt me faille » , mais je te le dis quand même une dernière fois, à tantôt papilou. Voilà ce qui s'est passé il y a un an et pourquoi une dépression s'est à nouveau installée. Alors elle n'est pas... venue de nulle part, elle n'est pas venue uniquement parce que j'ai perdu mon grand-père, elle est venue parce qu'il y avait tout un cadre professionnel à côté qui était épuisant et qui m'a usée. J'ai soupçonné, avec le recul en fait, je soupçonne qu'il y ait eu un début de burn-out à cause du travail où j'étais, avec un management extrêmement toxique. Clairement, c'était un très mauvais patron PDG. qui ne sait pas garder ses bons éléments en travail et qui est là pour épuiser son équipe et les éliminer les uns auprès des autres puisque d'après lui, tout le monde est remplaçable. Bref, dans ce cadre professionnel, avec cette situation-là, mon grand-père est décédé de manière complètement inattendue et brutale et les deux ensemble m'ont fait péter mon crâne, voilà, comme on dit aujourd'hui. mon médecin du coup suite Au fait qu'elle ait estimé que j'étais en dépression, m'a mis en arrêt. Parce que, aussi, je faisais que de pleurer dans ma voiture pour aller sur mon lieu de travail. Une fois sur le travail, en fait, mon esprit était focus sur ce que je devais faire et j'arrivais à passer outre, en fait, tout ce que je vivais dans ma vie privée. Mais, par contre, dès que j'étais en voiture, sur les trajets, je pleurais. Je pleurais, je m'effondrais en larmes. Et donc, je suis allée voir mon médecin qui m'a diagnostiquée en dépression et qui m'a mis en arrêt. On a fait un deal ensemble parce qu'elle sait que je ne veux pas des traitements parce que c'était ce qu'elle allait faire en fait. Elle allait me mettre sous anxiolytique et sous antidépresseur. Et le côté addictif de ces médicaments, le côté on ne peut pas les arrêter du jour au lendemain, il faut y aller de manière progressive etc. Il y a vraiment une accoutumance qui se créait, enfin bon bref, tout ça, ça ne me plaît pas et elle le sait. Et donc elle m'a donné un traitement naturopathe, enfin vraiment à base de plantes pour mon anxiété. Et elle m'a dit voilà le deal, là t'es en arrêt pour un mois parce que vraiment ça va pas. parce que tu es en dépression et je ne te donne aucun traitement, on verra d'ici un mois comment ça se passe. Mais le deal c'est que tu te forces à sortir de chez toi, il est hors de question que tu restes dans ta maison. Si tu n'es pas en capacité de te forcer à sortir de chez toi, dans ce cas il y aura un rendez-vous psy. Et si le psy ne suffit pas, je te mettrai quand même des traitements. Donc c'est un deal vraiment qu'on a passé ensemble, on a repris rendez-vous un mois après, donc pas de surprise, toujours en dépression, toujours en arrêt de travail. Par contre, j'avais vraiment joué le jeu de sortir de chez moi, de ne pas rester enfermée dans ma maison, malgré que ce soit vraiment un cocon sécurisant pour moi, ou quand je ne vais pas bien, je me réfugie dans ma maison, quoi, et auprès de mon conjoint. Et là, je me suis forcée, mon conjoint a été ultra présent, ça a été un vrai pilier, on a fait beaucoup de sorties tous les deux, et là, il a vraiment, il m'a poussée, en fait, vraiment à ce que je fasse en sorte d'aller mieux, quoi, que je ne me réfugie pas dans mes petits travers. et que je ne me renferme pas sur moi-même surtout. Donc voilà, on va dire qu'au bout d'un moment ça a fini par aller mieux. Je serais incapable de dire quand exactement, je me suis beaucoup raccrochée à des choses positives, j'allais fêter mes 30 ans et je me suis beaucoup raccrochée à l'organisation de mes 30 ans parce que je voulais faire une grosse fête et beaucoup d'invités, j'hésitais même à le faire en salle des fêtes finalement je l'ai fait chez moi parce que à ce moment-là la maison qu'on avait nous permettait de recevoir vraiment beaucoup de monde, même pour faire rester dormir. On avait une grosse... Enfin, la maison était très grande, donc on pouvait faire loger et dormir sur place si besoin. Et donc, je me suis entourée de mes deux meilleures amies, de mon chéri, et on a commencé à organiser ça. Alors, mon chéri m'a laissé faire, il ne s'est pas vraiment appliqué. Par contre, mes meilleures amies, elles ont été ultra présentes. Elles étaient là une fois par semaine au moins. Et on se faisait de la décoration. On a fait beaucoup de décoration de main, en fait. Et donc, elles ont été vraiment présentes pour moi pour préparer tout ça. Et me concentrer sur ça, je pense que c'est ce qui m'a donné petit à petit du positif. C'était un anniversaire sur thème. Je me suis fait moi-même mon déguisement parce que je fais de la couture donc du coup je me suis cousue mon propre déguisement. On a fait notre déco maison, j'ai été faire mes courses, je faisais des tableaux pour m'organiser, pour savoir combien d'invités il y avait, pour savoir les quantités d'alcool que j'allais avoir besoin, pour savoir les jus de fruits, la bouffe. Donc bref ça a été beaucoup beaucoup d'organisation et ça m'a... En fait je pense que me focus comme ça sur quelque chose ça m'a aussi beaucoup aidé à sortir de ma dépression suite à tout ce qui s'était passé sur le début d'année 2024. Là je vous dis pas tout mais il y a eu aussi des problèmes de santé du côté de ma famille proche. Enfin bref il y a eu vraiment beaucoup de choses qui se sont déroulées en très peu de temps. Il s'en est encore passé sur le reste de l'année, ça a été une année 2024 vraiment désastreuse, c'est vraiment le mot, c'est ce que je vous disais. Il a fallu beaucoup d'énergie et heureusement j'avais un chéri ultra présent, encore une fois c'est un pilier, c'est un rock sur lequel j'ai pu beaucoup m'appuyer. Et on a fini l'année en fait avec une nouvelle aventure, un déménagement, voilà vraiment un changement de vie complet et je pense que ça, ça a terminé de m'aider à m'en sortir. Parce qu'il y avait quand même des choses qui s'étaient raccrochées à la région où on était. Et là, le fait de déménager, ça me permettait de les lâcher, entre guillemets, derrière nous. Et donc, voilà, globalement, aujourd'hui, je vais bien. Aujourd'hui, ça va. J'ai deux emplois. Et ça, c'est aussi un podcast que je voudrais faire, parler du fait qu'aujourd'hui, je suis salariée, mais j'ai aussi mon autre entreprise et je gère les deux de manière conjointe. Et donc, voilà, non, en vrai, aujourd'hui, on pourrait dire que tout va pour le mieux. Il n'y a plus eu de mutilation depuis des années. L'anorexie c'est fini même si comme je vous le disais les TCA malheureusement une fois qu'on a connu ça c'est très difficile de jamais y retomber. Il y a toujours un peu des travers donc il faut toujours faire, bah moi je suis toujours sur le qui-vive, je fais toujours attention pour pas retomber clairement là-dedans. Mais voilà globalement je pense que j'ai fait un bon gros tour de la dépression chez moi, de ce que j'ai vécu, traversé. Il y a des détails que j'ai laissé de côté parce que j'ai pas envie de rentrer dedans tout simplement. Vous avez un gros tour, un gros résumé. Et on reparlera de la dépression du coup avec des amis pour l'évoquer d'une autre manière, pas de mon vécu à moi mais de leur vécu à elle, la façon dont elles l'ont vécu qui est très différente de moi, pas exactement les mêmes symptômes, enfin bon bref, vraiment encore autre chose et une autre vision de la dépression et ça me paraissait important de l'évoquer de plein de façons différentes pour que chaque auditeur puisse peut-être se reconnaître au moins dans une histoire. Avant de conclure ce podcast... Je voudrais faire un petit rappel à toutes les personnes qui sont aujourd'hui en dépression ou en situation de profond mal-être, qui sont un peu perdues, ou bien les personnes qui se sont reconnues dans tout ce que j'ai dit, mais qui se reconnaissent en leur état actuel. Déjà la première chose que je voudrais dire, et même si je sais que c'est des mots qui pour le moment n'auront peut-être pas de sens pour vous, ou qui ne feront peut-être pas écho, vous avez peut-être l'impression d'être très loin de ça, mais je vous assure. Un jour les choses elles changent et vous allez vous en sortir. C'est très difficile quand on est en plein dedans de croire en ces mots, mais je voudrais au moins vous les dire parce que pour l'avoir vécu je sais que c'est vrai. On a l'impression que c'est insurmontable et qu'on va jamais s'en sortir, mais la réalité des choses fait qu'un jour ou l'autre, il y a des choses qui se passent dans la vie qu'on peut pas prévoir et parfois ces choses elles sont très positives et elles nous aident. Ça peut être la rencontre de personnes, Comme moi, j'ai eu l'occasion de rencontrer mes meilleurs amis, de rencontrer mon conjoint. Mais ça peut être d'autres événements, d'autres faits, d'autres facteurs qui vont être là et qui vont provoquer un déclic en vous. Ensuite, je voudrais vous dire que demander de l'aide, c'est possible, il ne faut pas en avoir honte. Je sais que c'est très difficile aussi quand on est dans cet état-là de réellement et concrètement demander de l'aide. C'est plus facile inconsciemment d'avoir des gestes qui sont en réalité des appels à l'aide. mais exprimer qu'on a besoin d'aide, ça veut pas dire qu'on est moins fort ou qu'on a moins de valeur. Il y a des psychologues et des psychiatres qui sont là à votre disposition. Je sais que certains pour qui c'est un budget et ne peuvent pas se le permettre. Sachez qu'il y a un site internet avec toute une liste en France de psychologues qui sont remboursés. Je sais plus si c'est par la sécurité sociale ou par la mutuelle, mais en tout cas ils sont pris en charge. Donc sachez que ça existe et que vous pouvez vous faire aider gratuitement. Et ensuite, n'oubliez pas, il existe aussi des appels, des numéros de téléphone que vous pouvez appeler et qui sont disponibles 24h sur 24, 7 jours sur 7, qui sont là pour vous écouter et pour vous conseiller, pour vous aider, mais principalement quand même pour vous écouter. Donc n'hésitez pas à taper ce numéro sur votre téléphone et à appeler pour avoir de l'aide et une écoute. Je viens de terminer le montage de ce podcast et je trouve qu'il est quand même assez lourd. en émotions. En fait, il renvoie à des sujets qui sont quand même difficiles et j'aurais vraiment aimé le finir sur une note joyeuse. Je sais que je l'avais fait pour un autre podcast et je pense que je vais le faire. Je vais vous conclure le podcast sur un texte que j'ai écrit il y a quelques années. Ça me paraissait important de changer un peu la donne. Je voulais donc finir sur une note positive. C'est aussi quelque chose qu'on m'a conseillé après une première écoute sans montage de ce podcast et j'espère ... que ça fera un peu sens et que ça vous donnera une petite note d'espoir si jamais vous êtes dans une période difficile. Merci ne suffirait pas pour vous exprimer toute ma gratitude et ma reconnaissance. Il y a des choses, des émotions, pour lesquelles les mots ne respectent pas la réalité ni les sentiments. Eux non plus ne sont pas suffisants. Il y a tant de choses que je voudrais vous dire, tant de raisons à ma gratitude, et si peu à la fois. Votre présence est essentielle et me ramène bien souvent sur terre. Vous m'avez aidé à prendre mon envol, à déployer mes ailes, mais vous veillez à ce que je n'aille pas trop haut, pas trop loin. Votre soutien dans les périodes les plus difficiles, vos mots et vos rires m'emplissent d'un bonheur étourdissant. Je voudrais être capable de décrire toute la joie, la fierté et le courage que vous m'apportez. Mais ça serait vain, parce que rien n'équivaut à cela. pas même la plus belle des déclarations. Sur ce, écoutez, je vous laisse écouter soit un autre podcast que vous n'avez pas encore pris le temps d'écouter, soit, si vous le souhaitez réagir, comme d'habitude, n'hésitez pas soit à m'envoyer des MP, soit à mettre des commentaires sous mes photos, sur les réseaux sociaux, etc. Les MP, je suis toujours dispo pour vous répondre. Chaque suggestion de sujet, chaque réaction à un sujet, je lis tout, évidemment. Je suis sur l'attente, en fait, de vos retours, donc n'hésitez pas. Je vous souhaite une très belle journée et on se dit à la prochaine sur le podcast Peuze à l'intérieur.

Description

Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de mon podcast, puzzle intérieur.

Cette semaine, je vous raconte en détail ma dépression. Je suis tombée en dépression à l'adolescence, plus profondément l'année de mes 18 ans. Dépression, anorexie, mutilation, scarification ... Je suis tombée dans tous ces vices, ces dérives d'un profond mal-être ancré en moi suite aux années de harcèlement scolaire et aux différents émois d'adolescente.

J'espère que ce podcast vous intéressera.

Je reste à l'écoute et disponible vis à vis de toutes les personnes qui traversent en ce moment une période difficile, de dépression ou autre. N'hésitez pas à communiquer, que ça soit avec moi ou avec quelqu'un d'autres. Ne restez pas renfermer sur vous-mêmes. Demandez de l'aide n'est pas une mauvaise chose !

On se retrouve donc la semaine prochaine, pour un nouvel épisode !

En attendant, on peut échanger sur mes réseaux sociaux : @dydy_cm


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vais tout de suite mettre un trigger warning parce que le podcast va parler de plein de choses. Donc évidemment ça va parler de dépression, mais de manière plus concrète on va dire, ça va parler de scarification, de mutilation et de TCA. Si vous n'êtes pas familier avec ces termes, je vous invite à vous renseigner avant d'écouter le podcast. Si vous savez ce que ça implique, soyez d'abord assuré d'être prêt à écouter tout ce que ça va engendrer. Soyez prêt à écouter tout ce que je vais dire parce que parfois ça va peut-être être... un peu hard pour vous. Donc je préfère vraiment mettre une grosse alerte et m'assurer que vous êtes prêts à écouter en toute connaissance de cause. Si vous avez un doute, n'écoutez pas ce podcast. Le podcast n'a pas d'intérêt à vous blesser et à vous faire du mal. Il n'a pas d'intérêt à vous donner envie de vous mutiler ou quoi que ce soit, évidemment. Là, je vais juste partager mon expérience de vie à ce sujet-là. Bonjour et bienvenue sur le podcast Puzzle Intérial. Pour certaines personnes, les mutilations les dégoûtent. Elles ne comprennent pas comment d'autres peuvent en venir à se faire du mal de cette manière-là. Elles ne réalisent pas que la mutilation est comme une délivrance, comme un réconfort, et d'une certaine façon, comme une amie qui nous sort de la solitude. La mutilation fait couler notre sang, mais aussi nos larmes les plus enfouies. Elle fait sortir notre douleur, notre colère, notre peine, notre rage, notre culpabilité. Elle permet d'évacuer les sentiments les plus forts, les plus intenses et les plus horribles. La mutilation est comme une arme contre toutes les personnes qui nous blessent, qui nous font du mal. Alors oui, nous faisons comme eux, en nous faisant du mal à nous-mêmes, mais c'est un réconfort car ça nous permet d'évacuer cette douleur qui lancine notre cœur, qui le broie, qui le fait saigner, qui le fait cesser de battre. 17 mois que je ne me suis pas mutilée. Cette photo me tente parfois, elle me rappelle ô combien j'étais soulagée après chaque coup pur, après chaque coup de l'âme, ô combien j'étais apaisée lorsque mon sang dégoulinait sur ma peau. Et puis, elle me rappelle également le combat que je mène depuis plus d'un an et demi. Elle me rappelle tout ce que j'ai enduré jusqu'à maintenant, toute la volonté qu'il m'a fallu pour arrêter avec cette mauvaise habitude. J'ai cessé de me réfugier dans la mutilation à chaque coup dur, mais il y a des instants où j'aimerais plus que tout replonger, parce que c'est facile. J'avais initialement prévu de faire ce podcast sur le thème de la dépression en étant accompagnée. Je voulais l'aborder en fait en montrant qu'il y a plein de dépressions différentes et que chacun la vit d'une manière différente aussi. Je sais qu'il existe par exemple la dépression postpartum, il y a des personnes bipolaires qui vont faire des épisodes de dépression. Et puis il y a des personnes comme moi qui font une dépression suite à une situation qui devient trop compliquée et trop intense en émotions. On se retrouve juste en fait débordé et on ne sait pas comment gérer ça. Et donc la dépression en fait nous tombe dessus un peu. Donc je vais finalement aborder ma dépression en solo et puis j'aborderai la dépression dans une manière plus large avec des amis. Et là on abordera toutes les dépressions un peu différentes. J'ai tendance à faire écouter mes enregistrements avant de faire des montages, de façon à être sûre de ce que je vous poste et de ce que je vous propose. Je veux toujours que ça paraisse comme une discussion que je pourrais avoir avec mes amis. Et en fait, le retour qu'on m'a fait, c'est que je devrais resituer chronologiquement parlant avant de lancer le podcast de la dépression, pour que vous ayez une idée claire sur la base sur laquelle on part. Comme j'ai fait cet enregistrement de la même façon que je parlerai à mes amis, Elles, elles connaissent évidemment... tout ce que ça implique, tout le passé, etc. Mais vous non. Si vous avez écouté le podcast sur le harcèlement scolaire, alors dans ce cas vous avez déjà la chronologie des faits, mais si vous ne l'avez pas écouté et que vous vous lancez dans ce podcast-là sur la dépression en appart, vous risquez d'être perdus. Donc on va reprendre en très gros résumé en quelques secondes. Quand je suis rentrée en 6ème, j'ai commencé à vivre ce qu'on appelle du harcèlement scolaire et ça a duré sur mes 4 années de collège. Les gens qui me harcelaient ont évidemment changé au fur et à mesure de chaque année. Le type de harcèlement que j'ai vécu a également évolué au fur et à mesure des 4 années. Quand je suis rentrée en seconde, j'étais très excitée de rentrer dans un nouvel établissement, dans un lycée, où je me disais que les gens allaient forcément être plus matures et que donc le harcèlement scolaire ça serait terminé. Ça n'a pas vraiment été le cas. Quand je suis rentrée en seconde, toujours eu du harcèlement, mais ça a été un peu plus insidieux et un peu plus mesquin, plus difficile à remarquer. Évidemment quand elle arrive suite à mes 4 années de collège, ça fait du coup 5 ans de harcèlement scolaire et quand je rentre en première, je suis dans un état lamentable. Donc mon entrée en première se passe, c'est une année scolaire que j'ai vécue sans harcèlement scolaire et ça a été la seule sur mon collège et lycée où vraiment je n'ai pas... Rien eu. Je n'ai rien vécu, j'ai été extrêmement heureuse, ça a été une année incroyable pour moi. Mais pour autant mon mal-être s'est exprimé, on en reparlera un peu plus dans le podcast, mais c'est parce que c'est à ce moment là que j'ai commencé à me scarifier. Et ensuite on rentre dans mon année terminale, où là pour le coup c'était vraiment quasiment toute la classe qui était sur mon dos. L'administration a refusé de me changer de classe parce qu'elle ne voulait pas donner raison à mes bourreaux. Voilà c'est les mots qui ont été dits. Et j'ai perdu plusieurs membres de ma famille mais surtout mon parrain sur cette année scolaire là. Donc il s'est passé vraiment beaucoup de choses sur mon année terminale qui font que, vous allez l'entendre, c'est la pire année pour moi et c'est vraiment là où la dépression, je suis rentrée dedans. Maintenant que l'ordre chronologique est refait, je vous laisse du coup place au podcast pour vraiment pouvoir écouter tout ce que j'ai vécu et tout ce que j'ai traversé par la dépression. Bonjour ! et bienvenue sur le podcast Puzzle Intéria. Sur mon année de première, comme je vous disais, c'est l'année où je n'ai pas vécu de harcèlement et c'est l'année où j'ai rencontré Léa qui est devenue ma meilleure amie. Et donc c'est assez étonnant que mon mal-être des années précédentes se soit exprimé sur mon année de première. Sur mon année de première, tout allait bien, mais je pense que j'avais tellement cumulé et rien dit sur les années précédentes que j'ai fini par me scarifier pendant mon année de première. Je fais une vraie distinction entre la scarification et la mutilation. Pour ceux qui ne le savent pas, et pour ceux peut-être qui ne font pas de distinction comme moi, je vous explique mon point de vue. Pour moi, la scarification, ça va être des petites égratignures qu'on va se provoquer avec des lames. Et la mutilation, ça va être des vraies plaies qui vont nécessiter des soins avec soit des points de suture, soit simplement du... des straps, mais en tout cas ça va être une vraie plaie qui fait saigner. Alors voilà pourquoi j'utilise le terme de scarification et un autre de mutilation pour faire une vraie distinction. Peut-être que certaines personnes ne seront pas d'accord avec moi et estimeront qu'une scarification c'est la même chose qu'une mutilation. A chacun sa définition, je vous donne la mienne. Et pourquoi j'utilise ces deux termes ? Donc en première, j'ai débuté avec vraiment des scarifications. Je sais qu'à cette année-là, Léa l'avait repéré. Parce que je sais qu'une fois en cours, elle m'avait fait une réflexion sur une trace que j'avais sur mon bras. Et je me souviens avoir complètement nié ça. Je l'avais un peu mis sous le tapis en mode non non t'inquiète c'est rien, je me suis juste égratignée. Enfin vraiment en mode t'inquiète pas il n'y a rien du tout. Alors je ne sais pas si à l'époque elle m'avait cru ou pas, mais en tout cas elle avait abandonné le sujet au moment où on en a parlé. et le fait que moi elle l'ait remarqué, ça m'a poussé à me scarifier sur d'autres endroits de mon corps, pour que les gens ne le voient pas. Encore une fois, pour moi, une scarification, ça laissait vraiment comme une marque des gratinures. Il n'y avait pas de sang, il n'y avait rien. En fait, si vous voulez, pour moi, ça n'avait rien de grave. Et c'est aussi pour ça que ça démarre un peu mal pour moi, puisque déjà, c'était un geste que j'estimais anodin. Ensuite est arrivé mon année de terminale. Et c'est là où j'estime que j'ai commencé du coup à faire une dépression, en plus de ma phobie scolaire. Et comment ça a commencé, comment j'ai vu et quels ont été les premiers signes. Alors attention quand je dis comment j'ai vu, moi je m'en suis rendue compte des années après. Sur le moment T, je ne me rendais pas compte. La seule chose que je savais, c'est que je faisais des gros insomnies, où je m'endormais entre 2 et 3 heures du matin et je me réveillais entre 5 et 6 heures. Je pouvais rester dans mon lit pendant des heures à essayer de trouver le sommeil sans y parvenir. Je me tournais et me retournais dans le lit, je faisais tout ce que je pouvais. ... Je me couchais en buvant du lait. Enfin bref, vraiment j'ai essayé de résoudre ça mais je n'y arrivais pas. Je me souviens que ma mère m'avait... On avait été chez le médecin et que j'avais pris des sédatifs PC. Parce que comme vous l'avez peut-être écouté sur l'épisode du harcèlement, en fait à un moment donné j'ai un peu explosé sur mon annette terminale auprès de ma mère en lui expliquant que j'avais des gros insomnies et que je ne dormais pas. Enfin bref, si vous avez écouté l'épisode, ça fait peut-être écho à ce que vous avez entendu. Mais donc le médecin m'avait donné des sédatifs PC et ça n'a rien changé. En tout cas dans mes souvenirs ça n'a rien changé. Et l'année a continué avec des insomnies, des débuts de cauchemars. Mais à ce moment là les cauchemars n'avaient rien de trop traumatisant. Vraiment ça restait des cauchemars girables. Ensuite est venu l'été et l'été je suis plus à l'école donc ça va mieux. C'est l'été de mes 18 ans donc en plus j'ai mon premier travail d'été. Avec les fruits, avec la récolte de fruits, les tris des fruits, etc. Et ensuite, je rentre à la fac. Et à ce moment-là... Je suis un peu en mode, de toute façon je rentre dans une année de fac, je vais me faire harceler comme l'année d'avant, je suis pas là pour me faire des amis, je ne resterai pas sur cette année de fac, je ne sais même pas où je veux aller, j'étais complètement perdue. La seule chose que je sais c'est que j'ai fait une année, je me suis inscrite en année de lettres parce que ma grande soeur l'avait fait et je me disais au moins si je loupe, elle pourra m'aider quoi. Et puis de toute façon c'est ma première année mais je resterai pas, c'est pas ça qui m'intéresse. Bon, spoiler alert. J'ai fini ma licence de lettre moderne et je me suis pris de passion pour tout ça. Voilà, je ne m'y attendais pas, mais j'ai beaucoup aimé et j'ai fait mes trois années de fac, ma licence, voilà, bref. Ça c'était une petite parenthèse. Et en fait, sur les débuts de ma première année de fac, septembre se passe, octobre se passe, et puis en novembre, il se passe quelque chose dans ma vie privée. Je pense que ma famille va écouter, ils ne sont pas au courant de cette partie-là. Mais j'avais rencontré quelqu'un et ce quelqu'un, finalement, ça s'est terminé. Et ça s'est terminé de manière très violente pour moi, puisque pour se protéger lui-même, il a mis fin à notre relation de manière très insultante et violente verbalement. Et ça a fini de me détruire. On va dire ça comme ça, ça m'a... Là, je supportais encore les insomnies. En plus, ça allait mieux, puisque je l'avais rencontré, donc ça allait un petit peu mieux. Mais en fait, ça a été un peu mieux superficiel, puisque dès qu'il est parti, ce côté, ça allait mieux, ça s'est effondré. Et en l'espace de trois semaines, la dépression s'est installée de manière très violente. En fait, quand il a fini par rompre, et rompre de manière aussi violente, la dépression est revenue comme une énorme claque dans la gueule. Et c'est là où j'ai commencé les vraies mutilations. Alors encore une fois, je réfléchissais à les faire à un endroit où ça ne se voyait pas, il était hors de question de les faire à mes poignets où les gens pourraient le voir. Et donc je me suis mutilée sur une autre partie de mon corps, qui est aujourd'hui recouverte de tatouages, donc... Impossible à voir si on ne les cherche pas. J'ai commencé comme ça. J'ai commencé à me mutiler une première fois, où je sentais bien que j'allais bien plus loin que la simple scarification comme j'avais pu faire dans le passé. On ne va pas se mentir, ce n'est pas agréable de se mutiler. Physiquement parlant, ça fait mal. Ça fait mal, mais en fait, ça fait sortir la douleur mentale. C'est vraiment... On a mal mentalement, mais on a notre corps qui va très bien. On a besoin que notre douleur soit physique pour qu'elle soit réelle et concrète. En fait, une douleur mentale, elle est là, elle est abstraite, personne ne la voit, personne ne peut la constater. Et se faire du mal physiquement, c'est avoir mal à avoir une douleur qui existe et qui existe dans le monde réel. C'est transposer la douleur mentale en une douleur physique et libérer un peu la douleur mentale, l'atténuer en ayant mal physiquement à la place. Ça fera peut-être sens dans l'esprit de certaines personnes qui ont connu ça, et dans ceux qui ne connaissent pas et qui ne l'ont jamais vécu, ça ne leur fera peut-être aucun écho, ils ne comprendront peut-être pas cette mentalité-là. Mais en tout cas, à l'époque, pour moi c'est ça. C'est des coupures dès que ça ne va pas, c'est des coupures dès qu'un élément me rappelle cette personne qui m'a fait du mal. C'est dès que je croise, parce que quand je suis à la fac, il y a la déléguée de classe de mon année de terminale. Et encore une fois, pour ceux qui ont écouté le podcast sur le harcèlement, vous saurez qu'il y a eu des choses de par cette personne. Et elle est dans la même fac que moi. On est toutes les deux en première année, mais pas dans le même cursus. Et donc, je la croise dans les couloirs et c'est des instants de rage contre elle. c'est des instants de peur parce que la peur qu'elle me harcèle à nouveau la peur qu'elle me... Qu'elle se moque de moi encore, la peur qu'elle dévoile ma vie privée comme elle l'a fait en terminale, la peur qu'elle se moque de mon mal-être encore une fois, et une rage indescriptible, vraiment une rage envers cette personne. Elle me dégoûte, clairement, cette personne me dégoûte et je n'ai qu'une envie, c'est autant de pleurer, de partir en m'enfuyant courant, que de la plaquer au sol pour lui détruire le visage. Et puis ce n'est pas la seule finalement que je vais croiser dans mon établissement et qui a fait partie de ma classe de terminale et donc de mes harceleurs. Je me retrouve donc en première année de fac à croiser d'anciens harceleurs avec un passif d'harcèlement scolaire qui a quand même fait presque 7 ans et avec cette rupture qui se mêle à tout ça, plus le décès de mon parrain et donc il y a un peu tout ça qui se joue. Il y a le fait qu'en plus je me sens perdue, je suis dans une année scolaire et un cursus que je n'ai pas vraiment choisi au départ, c'est plus par défaut et donc c'est un mal-être qui s'est... inscrit trop profondément et qui s'exprime par tout un tas de coupures et chaque fois que je vois le sang qui se met à couler sur ma peau c'est un sourire qui se met sur mon visage c'est un sourire de soulagement c'est un sourire de j'ai une vraie douleur qui existe c'est pas juste dans ma tête c'est réel c'est concret c'est un sourire de ça fait du bien ça fait du bien d'avoir mal physiquement ça fait du bien de sortir Tout ce que je retiens en moi et que je n'exprime à personne, tout ce que je ne dis à personne, en fait je ne le dis à personne mais je l'écris à tout le monde. C'est un peu contradictoire parce que je l'écris sur tous mes textes en ligne, mais je ne le dis à personne autour de moi. Donc ma dépression s'installe de manière beaucoup plus violente de par ça, et dans le même temps je perds complètement l'appétit. C'est pas je perds l'appétit... Ouais, je vais manger peut-être un peu moins de légumes ou un peu moins de pâtes ou... Non, c'est je perds l'appétit. Je perds l'appétit. Pour vous donner un exemple, quand vous achetez des sandwiches triangles, généralement ils sont en lot de deux, parfois en lot de trois. Et quand vous en mangez deux, en tant qu'adulte et en tant qu'adolescent, c'est rarement suffisant. Je me forçais à mâcher au moins un sandwich, mais je n'en avais aucune envie. chaque bouchée est un combat avec moi-même. Chaque bouchée c'était un calvaire à avaler et je n'arrivais au bout que d'un seul sandwich triangle. Je jetais le deuxième puisque je ne voulais pas apporter de preuves à la maison de ma non-alimentation. Et à la fois, j'étais chez moi tous les soirs donc je mangeais beaucoup moins aussi chez mes parents. Parents qui n'ont pas constaté... par chance pour moi entre guillemets à ce moment là, n'ont pas constaté que je ne mangeais plus et que je ne me nourrissais presque plus. Je suis quelqu'un, pour vous donner une idée aujourd'hui, et pendant toute mon adolescence ça a été ça, je suis quelqu'un qui prend des bons petits déjeuners, qui mange mon repas du midi, je me fais un goûter l'après-midi, et je mange le soir. Il y a même eu une période où je remangeais vers 23h avant d'aller me coucher. Et je suis passée de tout ça à je déjeune à peine, en fait je bois un verre de lait et je bois peut-être un verre d'huile d'orange, mes genoux Je ne mange plus autant qu'avant, même sur le petit déjeuner. Le repas du midi, je suis à la fac, donc mes parents ne le voient pas, mais je ne... Comme je vous le dis, c'est un calvaire chaque bouchée, donc je ne mange pratiquement rien. Je ne prends plus du tout de goûter. Et le soir, je mange à peine et je ne fais plus mon casse-croûte de 23h. Alors pour certains, c'est rien, mais je vous assure, même aujourd'hui encore, j'ai honte en vrai. de dire que je ne mangeais plus rien comme ça. Mais c'est le cas. Je ne mangeais plus rien. En tout cas, quand je dis plus rien, je mangeais encore. Mais c'était très difficile pour moi de manger parce que je devais mâcher énormément chaque bouchée. Et même comme ça, en fait, c'était avaler ma bouchée qui était très dure. C'était un combat vraiment contre moi-même d'avaler des aliments. Encore une fois pour moi c'était vraiment je n'avais plus faim. Donc j'essayais de manger pour dire que je mange juste à ma faim entre guillemets. Mais sauf que ma faim était tellement petite que j'étais obligée de me forcer de manger un peu plus quoi. Et à cette période là j'ai eu, alors c'est pas mon premier petit copain mais disons qu'il y a eu une première vraie relation. Et j'étais beaucoup chez lui les week-ends et donc il y avait ses parents. Et je me souviens que la première fois que j'ai mangé chez eux, ses parents... ont été choqués de la quantité de nourriture dans mon assiette. Je leur ai dit, j'ai essayé de les rassurer, non, non, mais ça me suffit, j'ai pas tant faim que ça, je suis pas une grosse mangeuse, là, ce qu'il y a dans mon assiette, ça me suffit, et même là-bas, c'était difficile, et je le faisais parce qu'on mangeait tous ensemble à table, comme chez mes parents, mais que là, il y avait un vrai regard. Je sais pas comment expliquer ça sans jeter la pierre à mes parents, parce que mes parents ont quand même quatre enfants, ma petite sœur a un grand écart d'âge. À ce moment-là, ma petite-soeur avait 6 ans, il y avait quand même beaucoup de choses à gérer avec elle. Évidemment, ils ne peuvent pas observer chacun de leurs enfants de la même façon. Cette personne-là, il n'y avait que deux enfants, donc ils connaissent leurs enfants, ils n'ont pas besoin de surveiller autant. Là, c'est une nouvelle personne qui arrive et qui mange chez eux, qu'ils ne connaissent pas. Évidemment, ils sont un peu plus regardants, j'imagine, mais en tout cas, eux sont surpris de la quantité que je demande dans mon assiette. Ils ne remettent pas en question, ils ne me forcent pas à manger plus. Ils sont très bienveillants, ils ne jugent pas, ils ne disent rien, mais je vois à leur regard et à leur réaction qu'ils sont très étonnés de la quantité que je vais manger. Et donc on va rester sur ça. Et sur ce rythme pendant des semaines, évidemment au bout de quelques jours je fais la première chose qui viendrait à l'esprit d'une personne qui n'a plus faim. Je vais me peser. Alors la première fois je le fais avec beaucoup d'inquiétude, en me disant c'est pas possible j'arrive plus à manger. Je suis déjà, je sais, sur une bonne moyenne de poids, je suis pile sur la moyenne nécessaire. Si j'arrête de m'alimenter comme ça... et que ça devient aussi difficile, ça va être compliqué pour mon poids. Donc je me pèse et je constate une première perte de poids. Donc cette fois-là, c'est avec beaucoup d'inquiétude et malheureusement, encore une fois, c'est quelque chose que j'ai très honte de dire aujourd'hui et que je n'ai jamais dit à personne, je ne l'ai même jamais écrit. Mais ensuite, je continue de me peser, non pas par inquiétude, je continue de me peser en espérant continuer à perdre du poids. C'est très dur aujourd'hui de dire ça et de le dire à voix haute et de l'avouer. C'est vraiment particulièrement difficile parce que j'ai jamais osé le dire. Mais c'est vrai que j'ai fini par espérer continuer à perdre du poids. Alors est-ce que c'était parce que j'espérais que ce soit une forme d'alerte et que les gens remarquent et voient et prennent conscience autour de moi qu'il y avait un problème ? J'imagine qu'inconsciemment il y avait un peu de ça. Et puis inconsciemment il y avait autre chose, c'est que le harcèlement que j'ai subi, je sais qu'il y avait eu quelques remarques, alors très peu parce que je ne suis pas quelqu'un qui est très en chair, mais je sais qu'il y avait eu quand même quelques remarques sur mon physique, non pas du coup sur le fait que Cindy elle est grosse ou quoi, mais il y avait eu quelques remarques sur mon physique quand même. Et donc je sais que la perte de poids et le fait d'être contente de perdre du poids, il y avait aussi un peu de ça lié du coup au harcèlement que j'avais subi dans les années précédentes, vraiment en mode. Ils n'auront plus aucune raison de critiquer mon corps. Vraiment, là, il n'y a plus rien qui laisse la possibilité aux gens de critiquer quoi que ce soit d'un aspect physique. Et donc, ça a duré comme ça pendant un bon gros mois. Je dirais même peut-être un peu plus, mais en vrai, un mois, ça c'est certain. Et en l'espace de moins de trois semaines, j'avais perdu presque 10 kilos. Alors, certains diront 10 kilos en trois semaines. Pour quelqu'un qui ne mange plus rien, ça va, ça aurait pu être pire. Et puis il y en a d'autres comme moi qui trouvent déjà ça très inquiétant parce que 10 kilos en moins de 3 semaines, ça fait un peu plus de 3 kilos par semaine de perdu. Alors qu'on sait aujourd'hui que si on veut par exemple perdre du poids de manière très saine, c'est 2,5 kilos par mois. Donc j'ai perdu en 3 semaines ce qu'on est censé perdre en presque 4 mois. Ça p... peut peut-être vous alerter un peu et vous faire comprendre la gravité de la situation. Alors je tiens à rappeler que tout ça, toutes ces étapes de dépression et tous ces symptômes liés à la dépression ont débuté dès ma terminale, en conséquence du harcèlement que j'ai vécu jusqu'à ma terminale, mais surtout à cause de celui que j'ai vécu en terminale. Alors oui, il y a eu des décès dans ma famille, oui, j'ai eu une rupture assez violente verbalement. Mais je tiens vraiment en fait à remettre en contexte et à remettre la situation avec l'importance que ça a sur le fait que le harcèlement ça a des conséquences, le harcèlement scolaire a des conséquences sur les gens, sur la mentalité des gens, sur la personnalité des gens, sur leur force intérieure, sur leur santé mentale. Je voudrais vraiment faire une alerte là-dessus et faire prendre conscience que c'est dangereux de s'attaquer aux gens. C'est dangereux de... Se moquer des gens, de les violenter verbalement, c'est dangereux de se moquer d'eux, c'est dangereux d'être violent physiquement avec eux. Je sais qu'aujourd'hui les écoles et les établissements scolaires sont beaucoup plus en alerte sur les harcèlements scolaires et que j'ai eu vraiment manqué de chance sur mon année de terminale avec la direction de l'établissement. J'ai manqué de chance parce qu'ils n'ont pas été en capacité de me changer de classe alors qu'ils avaient la possibilité de le faire. Ils n'ont pas souhaité le faire au détriment de ma santé mentale. Certains diront, Cindy tu... pourrais porter plainte ou en tout cas à l'époque tu aurais pu le faire contre ton établissement qui a généré tout ça pour toi du coup finalement mais ça n'a jamais été en fait mon souhait voilà moi je suis pas quelqu'un en fait j'aime pas les conflits et j'aime pas faire traîner les choses j'aime bien quand les choses elles sont réglées vite et bien et là ça faisait retourner en plus en arrière et j'étais pas prête à le faire donc c'était pas possible Et donc finalement, comment je m'en suis sortie de tout ça ? Parce que ça a été quand même difficile, on ne va pas se mentir. La mutilation, j'ai fait des hauts et des bas, c'est venu, c'est parti pendant quelques mois. Et puis la personne que je côtoyais m'a demandé... En fait, très vite, il s'est rendu compte que je me mutilais. Et puis lui, il a compris et il a mis le mot anorexie très vite, mais il ne me l'a jamais dit à moi. Il ne savait pas comment je réagirais. Et je pense qu'il y avait une partie de lui qui voulait aussi un peu me protéger et ne pas utiliser certains termes avec moi pour pas que je me sente moins agressée peut-être. Et parce que, aussi, je pense qu'il savait que j'aurais été dans le déni et que je n'aurais pas accepté ces termes-là. Dans tous les cas, au sujet de la mutilation, il m'a demandé de lui parler plutôt que de me mutiler. Il voulait que la première chose que je fasse ne soit pas de prendre mes paires de ciseaux et mes lames, mais soit de m'adresser à lui. En fait, il voulait avoir la chance en tant qu'ami d'essayer de m'aider avant que je me fasse du mal. Et donc, il y a eu des fois où je le faisais, et des fois où c'était au-dessus de mes forces, j'avais besoin d'évacuer tout de suite la douleur en me mutilant. Et c'est ce qui s'est passé une fois. Il a su après coup, en fait, que je m'étais mutilée. Et en conséquence... Il a voulu se mutiler aussi en retour. Par message, le soir, il me met un message. Alors attention, les mots ne seront peut-être pas exactement ce qu'il a eu à l'époque. Mais globalement, c'était pour me dire à quel point c'était difficile de se mutiler. Qu'il ne comprenait pas comment j'arrivais à le faire. Qu'il avait eu beaucoup de mal à se mutiler lui-même. Il me laisse sur ce message. A noter qu'il avait ses études dans une autre ville et donc on se voyait que le week-end. La semaine, je ne le voyais pas et c'est arrivé en semaine. Il m'envoie ce message et évidemment, moi, le soir, très inquiète, je lui envoie plusieurs messages pour savoir qu'est-ce qu'il a fait exactement, à quel point il est mutilé, est-ce qu'il a besoin de points de suture, est-ce qu'il va bien, enfin, une très grosse inquiétude vis-à-vis de ça. Et je n'ai aucune réponse par message. Vraiment, j'en ai aucune et donc l'anxiété me gagne et je ne dors pas de la nuit. Je pense que j'ai dû m'endormir peut-être deux heures. Le matin, je reçois un message de lui qui me dit qu'en fait, non, non, tout va bien pour lui. Il n'a pas saigné, il n'a pas réussi. Donc c'est là où je dis qu'il y a une distinction entre la mutilation et la scarification. Je pense qu'il a essayé mais qu'il s'est seulement scarifié du coup et qu'il n'a jamais ouvert sa peau au point de saigner. Mais moi, ça, je ne le savais pas. Je n'avais pas de réponse de lui pendant toute la nuit. Donc, toute la nuit, j'ai été dans un état d'anxiété et d'inquiétude grandissant. Et donc, le matin, il me rassure en me disant que non, tout va bien. Il n'est pas blessé et que lui, il a très bien dormi. Ça a été la première forme de manipulation qu'il a eue au cours de notre relation. Sur le moment et dans les premiers mois qu'ils ont suivi, je ne m'en suis pas rendue compte. et surtout pour moi il avait entre guillemets eu la réaction qu'il fallait pour me faire réagir et arrêter la mutilation. C'est ce qui s'est passé, j'ai arrêté de me mutiler parce que ce qu'il a fait a été tellement violent pour moi et j'ai été tellement inquiète que je me suis dit, waouh, si c'est ça que je fais vivre aux gens, et ben je veux pas leur faire vivre ça. Et donc je me suis battue pendant des mois et des années contre moi-même pour arrêter et ne pas sombrer là-dedans. Donc ça a été très difficile, mais je ne me suis plus jamais mutilée après ça. Et donc pendant des mois, et même je dirais pendant peut-être un an, j'ai été très reconnaissante envers lui, parce qu'il m'avait aidée. Aujourd'hui je le vois plus de cette façon-là, parce que pour moi ça a été beaucoup trop violent, cette façon de faire, et je pense qu'il y avait des façons bien plus saines de m'aider là-dedans. Encore une fois, bon, il a réussi, j'ai arrêté de me mutiler, donc je peux pas non plus lui jeter la pierre entre guillemets à 100%, mais disons que les manières eu employées sont discutables. La première étape a été d'arrêter de me mutiler et ça a pu se faire aussi parce qu'à côté j'étais très accompagnée, très entourée, j'avais des nouvelles amies que je m'étais faite quand même sur ma première année de fac. Et en même temps en parallèle sur internet il y a un phénomène qui est apparu et qui s'est développé et que moi j'ai pu découvrir. J'ai eu la chance à cette période là d'être sur mes pages Facebook et sur toutes mes passions autour de l'écriture etc. Ce phénomène, c'était pour les personnes qui, comme moi, se mutilaient et qui avaient des envies très fortes de se couper. Le phénomène, en gros, tout simplement, c'était de se dessiner un papillon sur le corps et de noter des prénoms de nos amis, des personnes qui nous sont très chères et pour qui on voulait se battre et résister à cette envie-là, se dire qu'on allait s'en sortir. J'ai jonglé avec ce phénomène-là, avec ces dessins de papillons, ces prénoms. En plus de ce que cette personne-là au préalable avec la manipulation m'avait fait ressentir. Et donc les deux ensemble ont amené une résistance pour ne pas me mutiler qui a fini par durer. Alors pour m'aider je comptais les mois, je comptais d'abord les jours, puis les semaines, puis les mois. J'en suis arrivée à réussir à compter un an, puis un an et demi, puis deux ans. Ça a pris du temps évidemment et l'envie de me couper est restée très longtemps très présente en moi. Il y a eu des moments où vraiment dès qu'il se passait quelque chose de négatif dans ma vie, j'avais qu'une envie, c'était de recommencer ça. Le parcours a été très long et compliqué. Ça n'a pas été facile et ça s'est pas fait non plus du jour au lendemain, malgré les émotions très fortes d'inquiétude, d'angoisse et que je m'étais dit je voulais pas faire ressentir ça aux gens. Pour autant, ça a quand même pas été facile de tout arrêter. Et au niveau de l'alimentation et de l'appétit, on va dire qu'au mieux j'allais. Disons que... Entre lui et mes amis de la fac, petit à petit ça allait de mieux en mieux dans ma vie globalement, personnelle, que ce soit dans la vie personnelle, que ce soit dans la vie à l'école, à la fac. Globalement ça allait de mieux en mieux et donc en allant de mieux en mieux forcément l'appétit revient puisque la dépression s'éloigne. Et donc les choses se sont faites très lentement mais j'ai fini par reprendre un appétit normal et à récupérer le poids de forme que j'avais à ce moment là. Et donc à me sortir de tout ça, à me sortir de la dépression, à me sortir de tout ce mal-être que j'avais. Encore une fois il s'est passé plein de choses après dans ma vie qui font que ça n'a pas été une ligne toute lisse, ça a été des hauts et des bas. Ma santé mentale je dirais, en lien à la dépression, a toujours été un peu fragile. Parce que par exemple là en 2013 j'allais mieux et en 2015 je pars pour mon master à Montpellier. Et j'ai commencé à faire des grosses crises d'anxiété dans le train, je m'effondrais en pleurs parce que je détestais ma vie là-bas. En fait le master que je faisais était, franchement c'était le master de mes rêves, je pense que j'aurais aimé le faire. Mais les conditions de la fac ont été déplorables pour moi, ne m'ont pas aidé en fait dans ma santé mentale justement. Au contraire je recommençais à sombrer en fait en dépression et là par contre mes parents l'ont clairement vu. Et c'est même eux qui m'ont dit Cindy tu rentres à la maison c'est fini. Quand je leur ai dit que je ne me plaisais pas à Montpellier, ils m'ont dit Cindy tu clôtures tout, tu reviens. Tu reviens parce que ça va pas. Et c'est vrai que ça allait pas parce que vraiment je prenais le train, j'étais en pleurs. Est-ce que c'était à nouveau la dépression qui commençait à se réinstaller ou non ? Je ne le saurais jamais. J'ai pas eu les signes style insomnie et compagnie mais c'était pas facile à vivre dans le quotidien. Et surtout je sentais que je ne m'y sentais pas bien, je ne me plaisais pas là-bas, j'étais très malheureuse. Donc voilà, il y avait tout un contexte on va dire. Négatif. Mais pour en revenir du coup fin 2012 début 2013 sur tout ce que je vous évoquais là avec l'anorexie compagnie. A noter que dans tous ces signes il y avait toujours mes insomnies et là il commençait à y avoir des cauchemars mais très violents. A cette époque là on allait sur la première année du décès de mon parrain. Donc j'étais en première année de fac, le décès de mon parrain c'était pendant mon année de terminale. Et donc ma tante, la femme de mon parent, vient en vacances. à la maison, je crois avec mon cousin. Et je me souviens très clairement, grosse insomnie comme d'habitude, surtout sur la période qui arrivait des fêtes de fin d'année, étant donné qu'il est décédé le 1er janvier. Et donc on arrive sur cette période de fêtes et je recommence un énorme cycle d'insomnie et de cauchemars. Donc insomnie où je m'endors aux alentours de 3h du matin et où je me réveille entre 5 et 6h. Ma tante dormait avec ma sœur et moi dans notre chambre. Et je me réveille d'un cauchemar horrible avec les larmes aux yeux. J'y arrive... Alors je vais donner un peu du contexte. J'alerte tout de suite, c'est un cauchemar qui n'est pas beau à écouter et à entendre, et si vous n'êtes pas prêts à entendre ça, vraiment passez les quelques secondes qui vont arriver. Passez peut-être 30 secondes, 10 minutes, ça sera fini, et comme ça vous serez sereins, vous aurez évité cette partie-là, quoique quand même le début du podcast n'est pas très glorieux non plus, donc bon, si vous êtes restés jusque-là, peut-être que vous êtes en capacité d'écouter le cauchemar. Mais globalement, pour la faire un peu courte, dans mon cauchemar, j'étais dans une maison, et en fait c'était dans la maison de mes parents. Et le sol était recouvert de cadavres, mais les cadavres, c'était pas des cadavres de mort naturelle et beaux. C'était des cadavres mutilés avec énormément de sang. Et moi je devais marcher sur les cadavres puisqu'ils recouvraient entièrement le sol de la maison. Et je finissais en fait par voir le cadavre de mon parrain tout ensanglanté qui essayait de communiquer mais c'était impossible. Je me suis donc réveillée avec ces images de corps ensanglanté et de mon parrain ensanglanté. Et dès que j'essayais de me rendormir en fermant les yeux, je revoyais cette image de cauchemar. Et j'étais tellement terrorisée et mal que je n'étais pas en capacité de me rendormir. C'était impossible, l'image elle était figée dans mon esprit. Et donc je me suis levée. Je me suis levée, ça devait être 5h du matin, quelque chose comme ça. Et je suis allée dans le salon de mes parents. Et je pense que ma tante m'a entendu me lever parce qu'elle m'a rejoint dans le salon. Mais je pense peut-être une demi-heure après, elle m'a rejoint dans le salon. Et quand elle m'a rejoint, elle m'a demandé ce qui se passait. Elle m'a dit pourquoi tu dors pas, pourquoi t'es pas dans la chambre, pourquoi t'es pas dans ton lit. Et je lui ai dit bah écoute, je fais des gros cauchemars et là, je suis pas en capacité de me rendormir. C'était trop violent, je ferme les yeux, je vois mon cauchemar, donc je peux pas me rendormir. Elle est restée avec moi dans le salon, je pense. jusqu'à la fin en fait, elle est restée avec moi dans le salon je me suis, en fait je pense la fatigue a fini par me pousser à me rendormir mais j'ai quand même eu le temps d'abord de discuter avec elle et je me suis rendormie après dans le canapé chez mes parents je me suis réveillée quelques heures après parce qu'il y avait de la vie dans la maison et que tout le monde s'était levé ou presque en tout cas ça ça a été un cauchemar qui m'a marqué et aujourd'hui il m'a tellement marqué qu'aujourd'hui je m'en souviens encore de ce cauchemar et pendant des années J'avais ce que j'appelais un cycle de cauchemars qui n'arrivait que l'hiver, à l'approche des périodes de fêtes de Noël et de fêtes de fin d'année globalement. Et c'était des cauchemars sanglants de cette façon que je faisais de manière répétitive toutes les nuits. Et ça a duré pendant des années. En fait, ça a duré jusqu'à ce que je rencontre mon conjoint actuel. Quand je l'ai rencontré, c'était l'été. Et je l'ai informé... Assez rapidement que j'avais un cycle de cauchemars qui intervenait à la fête de fin d'année, c'était très difficile pour moi, je dormais pas beaucoup, et que potentiellement nos nuits seraient difficiles à cette période-là, les fois où je dormirais avec lui. Et au final, je n'ai jamais eu de cycle de cauchemars depuis que je suis avec lui, en tout cas, jamais de cette violence-là. Et plus sur les périodes de Noël, les cycles de cauchemars que j'ai fait avec lui, quand je dis cycle, c'est parce que vraiment ça prenait des jours et des semaines de cauchemars, de manière répétitive, etc. Mais ça ne tombait jamais sur ces périodes-là et c'était pas au sujet de mon parrain, ça prenait d'autres formes et c'était sur d'autres sujets, ça avait d'autres conséquences mais ça n'avait pas de lien avec ça. Et donc arrive cette fois-là de cauchemar au milieu et c'est là où je dis qu'il y a vraiment quelque chose avec la dépression qui est très nocif et toxique et qu'à un moment donné on est un peu obligé de se rendre compte qu'on a un problème. C'est parce que quand on cumule ce genre de cauchemar avec de la mutilation... Avec une forme d'anorexie liée à la dépression évidemment, c'est pas une anorexie où j'ai compté mes calories comme certaines personnes, non, là c'était vraiment une perte d'appétit qui était liée à ma dépression, mais ça reste une forme d'anorexie, ça reste une forme de TCA. Récemment j'ai voulu faire une perte de poids saine en faisant du sport et en calculant mes macros, tout ce qui est sucre, glucides, donc le sucre glucide, la matière grasse, les protéines, etc. Et on conseille quand même de peser ces quantités pour savoir en fait utiliser une application où on rentre les quantités qu'on mange de chaque aliment etc. On peut rentrer nos recettes, enfin bon bref je ne vous passe les détails mais j'ai commencé à l'utiliser pour essayer de perdre de manière saine du poids. Et je me suis vite rendu compte qu'en fait ça me faisait replonger dans une perte d'appétit et dans le manger le moins possible pour perdre le plus de poids possible de manière très rapide. donc j'ai au bout de quelques semaines très vite lâché l'affaire parce que je me rends bien compte qu'en fait je reste très fragile sur ce qui concerne la perte de poids et sur ce qui concerne la perte d'appétit. Je peux très facilement perdre l'appétit, mes émotions jouent beaucoup ici-dessus. Dès que je suis un peu en colère, un peu frustrée, un peu fatiguée, un peu blessée, en fait tous les tracas du quotidien. peuvent facilement avoir des conséquences sur mon appétit et je peux très vite arrêter de m'alimenter sans en avoir envie en fait, mais simplement parce que je n'ai plus faim, parce qu'il s'est passé quelque chose qui m'a perturbée ou qui a provoqué des émotions négatives en moi. Et je pense sincèrement que c'est lié en fait à cette première expérience d'anorexie que j'ai eue. Je ne peux pas en être certaine à 100% dans le sens où je n'ai pas fait un suivi psychiatrique ou psychologique en tout cas à ce sujet-là. C'est quelque chose que j'ai envie de faire par contre, cette année c'est un peu mon objectif de trouver une bonne psy avec qui échanger sur tous les sujets que j'aborde un peu en fait en podcast en vrai. Et ce podcast c'est aussi un peu une forme de thérapie mais voilà, globalement ça reste un sujet assez sensible de mon côté. Ça reste quelque chose où j'en suis sujette on va dire. À quel point j'en suis sujette ? Alors, quand même, je reprends et je termine qu'au bout de mes années de fac... j'estime que j'étais complètement sortie de ma dépression. Il y a eu ce petit épisode Montpellier pour le début de mon master, et ensuite j'ai rencontré, finalement l'année d'après, j'ai rencontré mon conjoint actuel, et tout s'est un peu décanté, tout va pour le mieux. En vrai, depuis que je l'ai rencontré, ma santé mentale n'a fait qu'évoluer de manière positive jusqu'à l'année dernière. Pourquoi est-ce que je dis jusqu'à l'année dernière ? Parce que l'année 2024 a été désastreuse. J'ai pas d'autres mots, voilà. J'ai un trouble de l'anxiété, en tout cas ce que je suppose l'être, qui s'est intensifié sur l'année 2024 et qui a été très difficile à gérer. Et j'ai une dépression, d'après mon médecin généraliste et une collègue à elle, elles sont deux, à avoir mis le terme de dépression l'année dernière à mon sujet. J'estime mon aide sortie aujourd'hui, tout va pour le mieux. Je garde quand même un peu de la fatigue. Je suis facilement fatiguée depuis quelques temps, mais hormis ça, j'estime que je vais quand même beaucoup mieux, parce qu'il y a un an, il s'est passé trop de choses. Il s'est passé vraiment trop de choses. Un aviateur ne meurt jamais, il s'envole juste et ne revient jamais. Il y a tant à dire en si peu de temps, tant de souvenirs à résumer en quelques phrases, alors comment faire ? Comment expliquer ce que nous ressentons aujourd'hui, ce que nous vivons depuis quelques jours ? L'inattendu nous a coupé le souffle. Il a mis nos vies en pause, il nous a laissé dans le choc, l'effroi et la douleur. Il a comprimé nos cœurs, brûlé tout ce qu'il y avait sur son passage pour ne laisser que la tristesse et le désarroi. C'est difficile de se dire qu'en revenant ici, nous n'aurons plus notre mamie Coco et notre papy Lou. De se dire que cette maison familiale n'est plus. Notre point d'ancrage a disparu avec vous. C'est dur de penser que notre quotidien ici n'est désormais plus que souvenir. La routine est brisée. L'habitude... qui a la vie dure, est mise à mal. Elle vient d'être écrasée par une dure réalité. Le temps fait son œuvre et personne n'est éternel. Nous t'avons perdue. Ne restent plus que les souvenirs de moments passés ensemble. Les souvenirs de notre papy patriarche, pourtant toujours prêt à aider sa famille, soutenir ses proches, les épauler. Être présent auprès de ses petits-enfants, leur apporter tout ce dont ils avaient besoin. J'ai souvenir de mon papy, toujours accompagné de mamie, jusqu'à il y a peu. J'ai souvenir de mon papy... assis sur son fauteuil à regarder la télé. J'ai souvenir de mon papy, prenant soin de papa, s'assurant qu'il allait bien après le long trajet en voiture. J'ai souvenir de mon papy, toujours un chapeau sur la tête. J'ai souvenir de mon papy sur ce bateau mouche à Dinan, faisant le tour avec nous tous. J'ai souvenir de mon papy, jardinant, toujours si fier de ses rosiers, ses framboisiers et ses fraisiers. J'ai souvenir de mon papy me demandant de quoi j'ai besoin. J'ai souvenir de mon papy, son verre de vin rouge. Pardon, non. de son verre de coca. J'ai souvenir de mon papy râlant envers et contre tout, mais aimant à sa façon. J'ai souvenir de mon papy, assis en bout de table. Le patriarche, je vous ai dit. J'ai souvenir de mon papy se baladant sous le soleil du vercors. J'ai souvenir de mon papy et de ma mamie Coco, si heureux que nous restions auprès d'eux durant tout l'été. Et quel été ! J'ai souvenir de mon papy, toujours caméra en main, filmant tout ce qu'il voyait. J'ai souvenir de cette porte, toujours ouverte, De cette maison, de ces chambres, de ces membres, toujours ouverts pour nous. Je vais chérir chacun de ces souvenirs et tellement d'autres, parce que c'est à travers eux que je continuerai de te voir, de te faire vivre. Je ne t'entendrai plus me répondre « à tantôt me faille » , mais je te le dis quand même une dernière fois, à tantôt papilou. Voilà ce qui s'est passé il y a un an et pourquoi une dépression s'est à nouveau installée. Alors elle n'est pas... venue de nulle part, elle n'est pas venue uniquement parce que j'ai perdu mon grand-père, elle est venue parce qu'il y avait tout un cadre professionnel à côté qui était épuisant et qui m'a usée. J'ai soupçonné, avec le recul en fait, je soupçonne qu'il y ait eu un début de burn-out à cause du travail où j'étais, avec un management extrêmement toxique. Clairement, c'était un très mauvais patron PDG. qui ne sait pas garder ses bons éléments en travail et qui est là pour épuiser son équipe et les éliminer les uns auprès des autres puisque d'après lui, tout le monde est remplaçable. Bref, dans ce cadre professionnel, avec cette situation-là, mon grand-père est décédé de manière complètement inattendue et brutale et les deux ensemble m'ont fait péter mon crâne, voilà, comme on dit aujourd'hui. mon médecin du coup suite Au fait qu'elle ait estimé que j'étais en dépression, m'a mis en arrêt. Parce que, aussi, je faisais que de pleurer dans ma voiture pour aller sur mon lieu de travail. Une fois sur le travail, en fait, mon esprit était focus sur ce que je devais faire et j'arrivais à passer outre, en fait, tout ce que je vivais dans ma vie privée. Mais, par contre, dès que j'étais en voiture, sur les trajets, je pleurais. Je pleurais, je m'effondrais en larmes. Et donc, je suis allée voir mon médecin qui m'a diagnostiquée en dépression et qui m'a mis en arrêt. On a fait un deal ensemble parce qu'elle sait que je ne veux pas des traitements parce que c'était ce qu'elle allait faire en fait. Elle allait me mettre sous anxiolytique et sous antidépresseur. Et le côté addictif de ces médicaments, le côté on ne peut pas les arrêter du jour au lendemain, il faut y aller de manière progressive etc. Il y a vraiment une accoutumance qui se créait, enfin bon bref, tout ça, ça ne me plaît pas et elle le sait. Et donc elle m'a donné un traitement naturopathe, enfin vraiment à base de plantes pour mon anxiété. Et elle m'a dit voilà le deal, là t'es en arrêt pour un mois parce que vraiment ça va pas. parce que tu es en dépression et je ne te donne aucun traitement, on verra d'ici un mois comment ça se passe. Mais le deal c'est que tu te forces à sortir de chez toi, il est hors de question que tu restes dans ta maison. Si tu n'es pas en capacité de te forcer à sortir de chez toi, dans ce cas il y aura un rendez-vous psy. Et si le psy ne suffit pas, je te mettrai quand même des traitements. Donc c'est un deal vraiment qu'on a passé ensemble, on a repris rendez-vous un mois après, donc pas de surprise, toujours en dépression, toujours en arrêt de travail. Par contre, j'avais vraiment joué le jeu de sortir de chez moi, de ne pas rester enfermée dans ma maison, malgré que ce soit vraiment un cocon sécurisant pour moi, ou quand je ne vais pas bien, je me réfugie dans ma maison, quoi, et auprès de mon conjoint. Et là, je me suis forcée, mon conjoint a été ultra présent, ça a été un vrai pilier, on a fait beaucoup de sorties tous les deux, et là, il a vraiment, il m'a poussée, en fait, vraiment à ce que je fasse en sorte d'aller mieux, quoi, que je ne me réfugie pas dans mes petits travers. et que je ne me renferme pas sur moi-même surtout. Donc voilà, on va dire qu'au bout d'un moment ça a fini par aller mieux. Je serais incapable de dire quand exactement, je me suis beaucoup raccrochée à des choses positives, j'allais fêter mes 30 ans et je me suis beaucoup raccrochée à l'organisation de mes 30 ans parce que je voulais faire une grosse fête et beaucoup d'invités, j'hésitais même à le faire en salle des fêtes finalement je l'ai fait chez moi parce que à ce moment-là la maison qu'on avait nous permettait de recevoir vraiment beaucoup de monde, même pour faire rester dormir. On avait une grosse... Enfin, la maison était très grande, donc on pouvait faire loger et dormir sur place si besoin. Et donc, je me suis entourée de mes deux meilleures amies, de mon chéri, et on a commencé à organiser ça. Alors, mon chéri m'a laissé faire, il ne s'est pas vraiment appliqué. Par contre, mes meilleures amies, elles ont été ultra présentes. Elles étaient là une fois par semaine au moins. Et on se faisait de la décoration. On a fait beaucoup de décoration de main, en fait. Et donc, elles ont été vraiment présentes pour moi pour préparer tout ça. Et me concentrer sur ça, je pense que c'est ce qui m'a donné petit à petit du positif. C'était un anniversaire sur thème. Je me suis fait moi-même mon déguisement parce que je fais de la couture donc du coup je me suis cousue mon propre déguisement. On a fait notre déco maison, j'ai été faire mes courses, je faisais des tableaux pour m'organiser, pour savoir combien d'invités il y avait, pour savoir les quantités d'alcool que j'allais avoir besoin, pour savoir les jus de fruits, la bouffe. Donc bref ça a été beaucoup beaucoup d'organisation et ça m'a... En fait je pense que me focus comme ça sur quelque chose ça m'a aussi beaucoup aidé à sortir de ma dépression suite à tout ce qui s'était passé sur le début d'année 2024. Là je vous dis pas tout mais il y a eu aussi des problèmes de santé du côté de ma famille proche. Enfin bref il y a eu vraiment beaucoup de choses qui se sont déroulées en très peu de temps. Il s'en est encore passé sur le reste de l'année, ça a été une année 2024 vraiment désastreuse, c'est vraiment le mot, c'est ce que je vous disais. Il a fallu beaucoup d'énergie et heureusement j'avais un chéri ultra présent, encore une fois c'est un pilier, c'est un rock sur lequel j'ai pu beaucoup m'appuyer. Et on a fini l'année en fait avec une nouvelle aventure, un déménagement, voilà vraiment un changement de vie complet et je pense que ça, ça a terminé de m'aider à m'en sortir. Parce qu'il y avait quand même des choses qui s'étaient raccrochées à la région où on était. Et là, le fait de déménager, ça me permettait de les lâcher, entre guillemets, derrière nous. Et donc, voilà, globalement, aujourd'hui, je vais bien. Aujourd'hui, ça va. J'ai deux emplois. Et ça, c'est aussi un podcast que je voudrais faire, parler du fait qu'aujourd'hui, je suis salariée, mais j'ai aussi mon autre entreprise et je gère les deux de manière conjointe. Et donc, voilà, non, en vrai, aujourd'hui, on pourrait dire que tout va pour le mieux. Il n'y a plus eu de mutilation depuis des années. L'anorexie c'est fini même si comme je vous le disais les TCA malheureusement une fois qu'on a connu ça c'est très difficile de jamais y retomber. Il y a toujours un peu des travers donc il faut toujours faire, bah moi je suis toujours sur le qui-vive, je fais toujours attention pour pas retomber clairement là-dedans. Mais voilà globalement je pense que j'ai fait un bon gros tour de la dépression chez moi, de ce que j'ai vécu, traversé. Il y a des détails que j'ai laissé de côté parce que j'ai pas envie de rentrer dedans tout simplement. Vous avez un gros tour, un gros résumé. Et on reparlera de la dépression du coup avec des amis pour l'évoquer d'une autre manière, pas de mon vécu à moi mais de leur vécu à elle, la façon dont elles l'ont vécu qui est très différente de moi, pas exactement les mêmes symptômes, enfin bon bref, vraiment encore autre chose et une autre vision de la dépression et ça me paraissait important de l'évoquer de plein de façons différentes pour que chaque auditeur puisse peut-être se reconnaître au moins dans une histoire. Avant de conclure ce podcast... Je voudrais faire un petit rappel à toutes les personnes qui sont aujourd'hui en dépression ou en situation de profond mal-être, qui sont un peu perdues, ou bien les personnes qui se sont reconnues dans tout ce que j'ai dit, mais qui se reconnaissent en leur état actuel. Déjà la première chose que je voudrais dire, et même si je sais que c'est des mots qui pour le moment n'auront peut-être pas de sens pour vous, ou qui ne feront peut-être pas écho, vous avez peut-être l'impression d'être très loin de ça, mais je vous assure. Un jour les choses elles changent et vous allez vous en sortir. C'est très difficile quand on est en plein dedans de croire en ces mots, mais je voudrais au moins vous les dire parce que pour l'avoir vécu je sais que c'est vrai. On a l'impression que c'est insurmontable et qu'on va jamais s'en sortir, mais la réalité des choses fait qu'un jour ou l'autre, il y a des choses qui se passent dans la vie qu'on peut pas prévoir et parfois ces choses elles sont très positives et elles nous aident. Ça peut être la rencontre de personnes, Comme moi, j'ai eu l'occasion de rencontrer mes meilleurs amis, de rencontrer mon conjoint. Mais ça peut être d'autres événements, d'autres faits, d'autres facteurs qui vont être là et qui vont provoquer un déclic en vous. Ensuite, je voudrais vous dire que demander de l'aide, c'est possible, il ne faut pas en avoir honte. Je sais que c'est très difficile aussi quand on est dans cet état-là de réellement et concrètement demander de l'aide. C'est plus facile inconsciemment d'avoir des gestes qui sont en réalité des appels à l'aide. mais exprimer qu'on a besoin d'aide, ça veut pas dire qu'on est moins fort ou qu'on a moins de valeur. Il y a des psychologues et des psychiatres qui sont là à votre disposition. Je sais que certains pour qui c'est un budget et ne peuvent pas se le permettre. Sachez qu'il y a un site internet avec toute une liste en France de psychologues qui sont remboursés. Je sais plus si c'est par la sécurité sociale ou par la mutuelle, mais en tout cas ils sont pris en charge. Donc sachez que ça existe et que vous pouvez vous faire aider gratuitement. Et ensuite, n'oubliez pas, il existe aussi des appels, des numéros de téléphone que vous pouvez appeler et qui sont disponibles 24h sur 24, 7 jours sur 7, qui sont là pour vous écouter et pour vous conseiller, pour vous aider, mais principalement quand même pour vous écouter. Donc n'hésitez pas à taper ce numéro sur votre téléphone et à appeler pour avoir de l'aide et une écoute. Je viens de terminer le montage de ce podcast et je trouve qu'il est quand même assez lourd. en émotions. En fait, il renvoie à des sujets qui sont quand même difficiles et j'aurais vraiment aimé le finir sur une note joyeuse. Je sais que je l'avais fait pour un autre podcast et je pense que je vais le faire. Je vais vous conclure le podcast sur un texte que j'ai écrit il y a quelques années. Ça me paraissait important de changer un peu la donne. Je voulais donc finir sur une note positive. C'est aussi quelque chose qu'on m'a conseillé après une première écoute sans montage de ce podcast et j'espère ... que ça fera un peu sens et que ça vous donnera une petite note d'espoir si jamais vous êtes dans une période difficile. Merci ne suffirait pas pour vous exprimer toute ma gratitude et ma reconnaissance. Il y a des choses, des émotions, pour lesquelles les mots ne respectent pas la réalité ni les sentiments. Eux non plus ne sont pas suffisants. Il y a tant de choses que je voudrais vous dire, tant de raisons à ma gratitude, et si peu à la fois. Votre présence est essentielle et me ramène bien souvent sur terre. Vous m'avez aidé à prendre mon envol, à déployer mes ailes, mais vous veillez à ce que je n'aille pas trop haut, pas trop loin. Votre soutien dans les périodes les plus difficiles, vos mots et vos rires m'emplissent d'un bonheur étourdissant. Je voudrais être capable de décrire toute la joie, la fierté et le courage que vous m'apportez. Mais ça serait vain, parce que rien n'équivaut à cela. pas même la plus belle des déclarations. Sur ce, écoutez, je vous laisse écouter soit un autre podcast que vous n'avez pas encore pris le temps d'écouter, soit, si vous le souhaitez réagir, comme d'habitude, n'hésitez pas soit à m'envoyer des MP, soit à mettre des commentaires sous mes photos, sur les réseaux sociaux, etc. Les MP, je suis toujours dispo pour vous répondre. Chaque suggestion de sujet, chaque réaction à un sujet, je lis tout, évidemment. Je suis sur l'attente, en fait, de vos retours, donc n'hésitez pas. Je vous souhaite une très belle journée et on se dit à la prochaine sur le podcast Peuze à l'intérieur.

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