« On espère faire comprendre à notre pays que la sauvegarde de notre entreprise va plus loin que la sauvegarde de 136 emplois. C’est la sauvegarde d’une filière, d’un territoire » Axel Peronczyk

La lutte des « Luxfers » a pris une nouvelle tournure avec la pandémie de coronavirus. Obligés de respecter le confinement, ils ne peuvent plus se rendre sur le site de l’usine pour l’occuper. Une grande barricade pour empêcher la direction de Luxfer de saccager le site et la la vigilance de voisins du site pour garder un œil dessus.
De plus, cette pandémie a remis la lutte des « Luxfers » au premier plan de l’actualité avec la question de la nationalisation de l’usine. Nationalisation réclamée par les salariés et des personnalités politiques comme Jean-Luc Mélenchon ou Clémentine Autain. Nationalisation à laquelle le gouvernement, par la voix du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a opposé une fin de non-recevoir.
En tout cas, les salariés ne désarment pas. S’ils espèrent, d’abord et avant tout, sauver et redémarrer leur usine, ils souhaitent aussi que la société française et l’État empêchent toute délocalisation d’usines, tout saccage de l’industrie et que les salariés ne soient plus sacrifiés sur l’autel du profit. Un vœu qui entre en résonance avec le débat actuel sur les relocalisations d’activités industrielles et les dérives dangereuses du capitalisme.


Un reportage réalisé le 12 mars et le 9 avril 2020.

Interview et mises en onde par Sara Benhmeida et Kévin Le Gouguec

Le 16 novembre 2018, les 136 salariés de l’usine Luxfer apprennent, par la voix de leur directeur, la fermeture de leur usine de Gerzat (Puy-de-Dôme). Elle fabriquait des bouteilles à oxygène médical. Cette fermeture a été décidée par la multinationale qui en était propriétaire car le site français était considéré comme insuffisamment rentable.
Pour sauver leurs emplois, leur usine et leur savoir-faire unique en Europe, les ouvriers se sont lancés dans un long combat : le sauvetage de leur usine. Depuis 16 mois, ils occupent le site 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Sara Benhmeida et Kévin Le Gouguec sont allés rencontrer les salariés en lutte, jeudi 12 mars. Pendant une matinée, ils ont interviewé le porte-paroles des salariés en lutte : Axel Peronczyk, délégué CGT du personnel. Avec lui, ils ont échangé sur les causes de leur conflit avec la multinationale Luxfer, l’histoire de leur mobilisation, l’organisation de leur combat,… Ils ont également visité l’usine afin de savoir comment les salariés fabriquaient les bouteilles à oxygène.

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