- Speaker #0
Radio Coop Alim' le podcast de la plus grande coopération associative d'Occitanie.
- Speaker #1
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Radio Coop Alim', le podcast qui raconte la belle aventure de sept associations qui ont décidé de coopérer pour améliorer l'aide alimentaire dans leur région. Ces associations, vous en connaissez forcément une : Andès, la Banque Alimentaire, la Croix-Rouge française. le GESMIP mais aussi les Restos du Coeur, le Secours catholique et le Secours populaire. Ensemble, elles ont créé Coop Alim' Occitanie. Et tous les mois, je vous propose de suivre leurs aventures avec des reportages terrains, de grands témoins, des bénévoles pour mieux comprendre les enjeux de solidarité. Vous retrouverez à chaque épisode deux séquences très importantes. La “Minute des bénévoles”, le témoignage d'un ou d'une bénévole, et “Culture Coop Alim'”, qui explique les mots de l'aide alimentaire Je suis Krystel Elisé, journaliste passionnée par les projets à impact positif pour l'humain, et voici le premier épisode de notre série de podcast. On est au nord de Toulouse, au siège du Secours populaire, pour raconter les origines du projet. Qui a eu l'idée ? Comment les associations se sont rencontrées ? Nous discuterons aussi du fonctionnement de Coop Alim', son quotidien, comment s'organise cette coopération. Évidemment, on parlera du choix de coopérer ensemble tout en restant indépendants les uns des autres, des projets que vous avez réalisés. Et puis, on se projettera dans le futur, on parlera d'avenir pour savoir si oui ou non vous intégrerez d'autres associations et quels sont vos besoins pour l'année prochaine. Un beau programme en perspective et aujourd'hui, pour échanger avec moi, j'ai sept représentants des associations qui font, qui sont... Coop Alim' Occitanie au quotidien. Messieurs, dames, bonjour !
- Speaker #2
Bonjour !
- Speaker #1
J'accueille donc aujourd'hui Firas Jaïdi, animateur du réseau Andès, le réseau des épiceries solidaires, Bernard Cabrol, chargé de mission pour les banques alimentaires d'Occitanie, Agathe Debauges, responsable régional Occitanie de la Croix-Rouge française et Jean-Paul Célaries, président régional de la Croix-Rouge française. Jean-Louis Clément, président du GESMIP, le groupement des épiceries sociales et solidaires d'Occitanie, Houria Tareb, secrétaire générale du Secours populaire Haute-Garonne, et Audrey Gayraud, chargée de projet accès digne à l'alimentation pour le Secours catholique Occitanie. Wow, j'ai autant de personnes en face de moi aujourd'hui. Quel beau rendez-vous on a ensemble pendant une heure. Et je trouve que vous avoir tous avec moi autour de la table, ça reflète bien ce qu'est Coop Alim' Occitanie. Et justement, on va en parler. Moi, la première question qu'on a tous, qui nous brûle les lèvres, c'est qu'est-ce que c'est Coop Alim' Occitanie, Audrey ?
- Speaker #2
Coop Alim', c'est une dynamique qui regroupe sept associations de solidarité qui sont concernées par la question alimentaire, l'aide alimentaire et la précarité alimentaire. On s'est donné comme mission de mettre en commun nos forces pour réfléchir ensemble et lutter contre la précarité.
- Speaker #1
C'est super, c'est très clair. Et moi, ce que j'ai envie de savoir finalement, puisque donc on comprend que ce sont 7 associations qui se sont mises ensemble volontairement pour réfléchir à l'aide alimentaire, c'est qu'il y a eu cette idée, comment ça s'est créé ? Jean-Louis, vous, vous êtes le premier à m'en avoir parlé. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
- Speaker #3
Eh bien, cette idée vient en partie... principalement même du commissaire à la prévention et à la lutte contre la pauvreté de la région Occitanie, M. Pélisson, qui a organisé des groupes de travail dans chaque domaine de la précarité en Occitanie pour réunir les différents acteurs, les mobiliser et les encourager à se retrouver. Donc il y a eu un groupe de travail qui a été initié sur le thème de l'aide alimentaire. C'est ainsi que nous avons été challengés par M. Pélisson afin de nous réunir régulièrement et de nous retrouver. tous ceux qui étaient concernés, en tout cas toutes les têtes de réseau régionales de l'aide alimentaire.
- Speaker #1
Houria, vous êtes d'accord avec ce que vient de dire Jean-Louis ?
- Speaker #4
Tout à fait. La première rencontre, en fait, elle était liée au fait que nous avions une problématique commune, c'était une problématique de stockage. Et donc c'est vrai que M. Pélisson nous a un peu challengés, comme Jean-Louis le dit, de mettre autour de la table toutes les associations de têtes de réseau pour échanger sur ce sujet.
- Speaker #1
D'accord, donc finalement c'est venu de ce challenge du commissaire, mais aussi de votre volonté de vous voir. Vous allez donc monter rapidement une première réunion, n'est-ce pas Bernard ?
- Speaker #0
Oui, alors notre but, ce n'était pas de créer une holding des associations, mais de réunir sur un engagement volontaire toutes les associations qui voulaient participer, en créant un lieu de débat et de décision, bien sûr, et en essayant de respecter l'identité de chacune des associations. Il n'est pas question de gommer ou d'uniformiser le fonctionnement, mais de prendre en compte les... les décisions de chacun et les volontés de chacun.
- Speaker #1
Oui, et on va justement en reparler juste après. Et comment ça s'est passé au niveau de l'ambiance de cette première réunion, Jean-Louis ?
- Speaker #3
Comme on dit, ça a matché de suite. Ça s'est bien enflammé parce qu'il y avait les bons combustibles, c'est-à-dire les bonnes personnes qui étaient vraiment désireuses et pleines d'un désir de partager et de s'ouvrir un petit peu. Plusieurs éléments ont joué. Bien sûr, ce challenge du commissaire a joué, c'est-à-dire ce challenge, c'était aussi nous faire sortir chacun de notre silo afin de nous ouvrir les uns aux autres, que l'on puisse prendre aussi des temps d'interconnaissance parce que ce n'est pas parce qu'on est dans le même domaine qu'on se connaît forcément très bien. La façon dont on a de procéder, beaucoup de choses ont besoin d'être échangées et il y avait besoin de communication. Il y avait un désir d'être plus efficace. C'est vrai qu'on sortait d'un Covid, d'une période... de Covid difficile, où les associations d'entraide ont été aussi impactées par cette pandémie. Et on s'est tous aperçus que tout seul, on ne pouvait pas répondre à une crise, mais qu'il y avait vraiment une nécessité pour être pertinent, pour être efficace, de pouvoir échanger ensemble. Et donc, un désir effectivement de travailler, un intérêt à partager ensemble, à travailler ensemble. Donc, dans des temps d'interconnaissance, mais aussi de travailler sur des problématiques concrètes, comme l'a dit tout à l'heure Houria, la logistique, l'approvisionnement en est un, mais il y en a bien d'autres aussi.
- Speaker #1
D'accord, et ça aussi, on en reparlera au cours de ce podcast. Donc oui, je comprends bien cette idée qu'il était nécessaire pour vous de partager ensemble, il y a deux ans, dans ce contexte, effectivement, Covid. Alors, on va descendre du coup encore un peu plus dans le détail, puisque je sais que... Il y a des associations qui nous écoutent et qui sont curieuses de Coop Alim' Occitanie. Comment est-ce que vous fonctionnez concrètement ? Comment ça se passe dans votre quotidien, Jean-Louis ?
- Speaker #3
Comment ça se passe dans votre quotidien ? Eh bien, la communication entre nous s'est vraiment développée. Nous avons eu l'appui de M. Pélisson, du commissaire, pour organiser notre coordination et donc l'animation. de ce groupe, c'est le GESMIP qui a été désigné un petit peu pour pouvoir animer et coordonner avec les moyens effectivement le soutien du commissaire. Donc ce sont des réunions régulières en tout cas au moins une fois par mois en visio et puis une fois tous les deux mois en présentiel. Ça c'était notre objectif du départ mais il s'est vite retrouvé je dirais, on est allé au-delà même puisqu'on a des réunions en présentiel beaucoup plus régulières, puisque nos temps d'interconnaissance et nos temps d'échange débouchent vraiment sur des pistes de collaboration et de travailler ensemble sur des sujets concrets. Donc, ce qui fait que notre agenda, s'est bien rempli.
- Speaker #1
Il s’est bien étoffé, de ce que je comprends. Le GESMIP peut coordonner, est-ce que ça veut dire, du coup, qu'il est leader ? Firas, est-ce que vous voulez nous partager, du coup, comment ça se passe au niveau de la prise de décision ?
- Speaker #5
Tout à fait. Ce n'est pas parce que le GESMIP coordonne qu'il est pour autant décisionnaire. On a une réelle attention au consensus au sein du collectif. On prend les décisions ensemble et en même temps, on s'autorise à ne pas être d'accord et à garder aussi l'indépendance de chacune de nos organisations. Il faut savoir qu'on a un socle commun qui est l'habilitation à l'aide alimentaire et en même temps une multitude de pratiques différentes. Et c'est de cette multitude de pratiques qu'on essaye d'enrichir. les discussions au sein de Coop Alim'.
- Speaker #1
Une vraie richesse d'avoir des associations qui sont différentes, qui ne fonctionnent pas pareil et qui adressent aussi des publics différents. Jean-Louis a parlé des réunions, des ateliers, des visios. Qu'est-ce qu'on peut en dire ? On va dire si vraiment, moi j'ai envie en tant qu'association d'intégrer Coop Alim' Occitanie, qu'est-ce que ça représente Audrey ? De concret, d'engagement temps, etc.
- Speaker #2
Alors Jean-Louis l'a quand même déjà bien précisé, le challenge était de se réunir tous les deux mois en présentiel et puis d'avoir des visios intermédiaires. Tout dépend en fait du travail que nous avons à faire ensemble. Par exemple, en ce moment, nous travaillons sur une journée régionale qui aura lieu le 12 novembre. Effectivement, on se retrouve bien plus régulièrement pour organiser les ateliers, la programmation de cette journée. Du coup, on se voit tous les 15 jours en visio, par exemple, et on continue à avoir ces temps en présentiel. Dans tous les cas, si vous étiez une structure qui souhaiterait nous rejoindre, en termes de charges, ça dépend de ce que vous pouvez donner, de ce dont vous avez besoin au sein de Coop Alim'. Et nous avons des comptes rendus réguliers qui sont réalisés, soit à tour de rôle, soit par Julie, qui, du coup, est notre animatrice au sein de GESMIP.
- Speaker #1
Ok, super. Bernard a parlé du fait que vous vouliez rester indépendant, que vous ne vouliez pas créer une structure juridique pour Coop Alim' Occitanie. Houria, j'aimerais bien que vous nous expliquiez justement cette idée d'héritage de vos associations et quel public vous adressez et pourquoi vous avez fait ce choix.
- Speaker #4
Parce que pour que ça marche, il fallait vraiment respecter l'identité des uns et des autres. en tout cas de nos associations respectives. Nous avons chacun notre histoire, nous avons justement notre héritage qu'on nous a laissé et qu'il faut préserver et faire avancer. Après, nous avons un public qui n'est pas forcément le même, mais en tout cas qui est en précarité et nous rencontrons les mêmes difficultés, les mêmes problématiques, que ce soit autour des personnes que nous recevons en permanence d'accueil, que ce soit au niveau de la gestion des bénévoles, etc. Donc c'est vrai que c’est comme ça qu'on a amené les sujets ensuite dans les différents groupes de travail.
- Speaker #1
Oui, et ce que je trouve vraiment étonnant, c'est que c'est volontaire de votre part d'être là. Et on sent que vous avez envie d'être là, n'est-ce pas Jean-Paul ?
- Speaker #6
Tout à fait. Au début, il n'était peut-être pas évident de penser qu'on pouvait tous travailler ensemble, puisque nous avons les mêmes objectifs. Mais on s'aperçoit qu'on travaille très très bien ensemble et que ça nous permet aussi d'élargir. Notre vision, de partager les soucis qu'on peut avoir et de voir ensemble comment on pourrait améliorer les services qu'on peut apporter et donc d'être beaucoup plus performant par rapport à la demande qui s'amplifie. De plus, il faut être clair, ce n'est pas une association, ce n'est pas une personne morale, nous nous retrouvons très bien dedans. Et nous aussi, on est cherché des solutions à des problèmes que l'on pense sont posés par tout le monde. Et on est venu chercher des solutions, les partager et voir comment on pouvait les adapter au mieux à nos structures.
- Speaker #1
Oui, ce qui était riche, c'est que certains avaient des questions, d'autres avaient des solutions et que vous avez pu partager en fait tous ensemble. J'aimerais maintenant qu'on fasse une pause, qu'on ferme les yeux tous ensemble et qu'on s'imagine deux ans en arrière. Et on est au début, Coop Alim’ Occitanie vient d'être créée et j'aimerais que vous dérouliez le fil de tout. tout ce qui s'est passé pendant ces deux ans, des réunions, des visios, des projets, et justement qu'on en parle maintenant. Quels sont les projets que vous avez réalisés en deux ans, Firas ?
- Speaker #5
Il est vrai qu'il y a deux ans, lorsque Coop Alim' s'est créé, je me suis dit, tiens, c'est encore un groupe qui va brasser du vent. Et je suis plutôt heureux de m'être trompé. puisque en effet assez rapidement on est allé sur des choses concrètes. Après avoir eu ce premier temps un peu de présentation, d'interconnaissance, on a décidé de mettre en place des groupes de travail thématiques qui se sont montés en fonction des besoins et des intérêts de chacune et de chacun. L'objectif c'était de réfléchir, et c'est toujours d'ailleurs de réfléchir aux grands enjeux de l'aide alimentaire et échanger sur nos problématiques communes. Certains avaient des questions, d'autres avaient des réponses ou des embryons de réponses que l'on pouvait aussi adapter à nos fonctionnements respectifs.
- Speaker #1
Et Houria, vous qui êtes au Secours Populaire, est-ce qu'il y a un projet peut-être phare de Coop Alim' pour nos auditeurs qui nous écoutent ?
- Speaker #4
Nous avons un projet qui est en cours, qui était l'idée de départ, c'est-à-dire trouver un lieu où chacun pourrait avoir son espace de stockage. Ce projet-là est en cours. On espère que sur l'année 2025-2026, il verra le jour. L'idée, c'est vraiment d'avoir un lieu commun où on peut avoir notre espace et en même temps un espace qui nous permettrait d'échanger, de mieux travailler ensemble.
- Speaker #1
C'est un sacré projet, une plateforme logistique pour toutes et tous.
- Speaker #4
Tout à fait.
- Speaker #1
Bernard, vous m'avez aussi parlé, notamment par rapport à la mission de la Banque alimentaire, de cette charte que vous avez montée avec les grandes et moyennes surfaces. Est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ?
- Speaker #0
À l'initiative du Conseil régional, on a créé un groupe de travail pour résoudre les problèmes qui pourraient se poser entre les grandes surfaces alimentaires, qui donnent des produits qu'on appelle nous la ramasse. soit des invendus, soit des dates courtes, soit des produits qui sont restylés. Et il y a toujours quelques petits soucis de qualité entre les associations et ces grandes surfaces. Donc on s'est concerté entre ces grandes surfaces avec des représentants des grandes surfaces et deux représentants des associations caritatives qui font le plus de ramasses, en l'occurrence Banque Alimentaire et Restos du Cœur. Et on a travaillé ensemble pour d'abord élaborer une charte que tout le monde a signée. Et puis on a rédigé un livret pour bien préciser qu'est-ce qui rentre dans la ramasse, pourquoi il y a des problèmes de qualité, pourquoi il y a des choses qu'il faut donner, pourquoi il y a des choses qu'il ne faut pas donner. Et on a distribué tout ça dans les grandes surfaces, qui font le don. Et puis aussi, on a édité des affiches qui reprennent tout ça. Alors, c'était un peu déjà fait, mais là, ce qu'on a essayé de faire, c'est de beaucoup plus l'illustrer, mettre beaucoup plus de pictogrammes, mettre des raccourcis faciles pour les gens à suivre et à comprendre. Et voilà, l'action a été lancée. Le conseil régional a financé tout ça. C'est lui qui a payé, donc, les livrets, les affiches. Et on a convenu aussi qu'on allait faire un point sur l'efficacité, pour voir si la qualité s'est améliorée. On va faire un point pour voir ça. Ce qu'on avait mis en place aussi, c'était un système qui, en cas de point litigieux, qui ne pouvait se résoudre à l'échelon local. de le ramener selon le régional. Mais bon, il y a quand même quelques résultats puisque jusqu'ici, il n'y a aucun point litigieux qui est remonté au niveau de la région.
- Speaker #1
C'est top. Et effectivement, la qualité de la ramasse, c'est essentiel pour vous toutes, associations qui font de l'aide alimentaire, pour pouvoir avoir des dons de qualité dans vos stocks. Bernard, vous en avez parlé. Vous avez cité le mot ramasse. Et comme je l'ai annoncé, on a un mot qui est expliqué à chaque épisode de Radio Coop Alim'. Donc je lance maintenant Culture Coop Alim'.
- Speaker #0
Radio Coop Alim'. Culture Coop Alim'.
- Speaker #1
Et on accueille Patricia Escario, ambassadrice Andès et référente de l'épicerie 3A Calvisson. Pour Culture Coop Alim', Patricia, tu vas nous parler de ce qu'est la ramasse et la collecte.
- Speaker #7
Bonjour à tous. Alors, pour notre épicerie, la ramasse, c'est le fait d'aller chercher des produits dans les commerces alentours, avec lesquels nous passons une convention, et dans le cadre de la lutte contre le gaspillage alimentaire, ils nous remettent les produits qui ne peuvent plus être vendus, mais qui sont encore consommables. Et c'est ces produits que nous proposons à nos bénéficiaires. Et parallèlement, nous faisons des collectes de produits à des dates fixes dans les supermarchés avec lesquels nous avons des conventions. Et là, ce sont les bénévoles qui sont présents dans les supermarchés et qui, un jour donné, collectent des produits de première nécessité qu'après nous pouvons proposer aussi à nos bénéficiaires. Donc en fait, c'est une façon à la fois de lutter contre la précarité alimentaire en permettant à des familles en difficulté de se nourrir, mais aussi de lutter contre le gaspillage alimentaire pour éviter de voter des denrées qui ne sont plus commercialisables mais qui sont encore consommables. par nos bénéficiaires et par toute personne d'ailleurs qui en ferait l'acquisition.
- Speaker #0
Radio Coop Alim'. Culture Coop Alim'.
- Speaker #1
Très bien, donc on a tout compris de ce qu'est la ramasse, ce qu'est la collecte. Revenons maintenant au projet dont on était en train de parler. Donc, Firas nous a effectivement rappelé qu'il y avait des échanges, des thématiques, des bonnes pratiques. Houria nous a parlé de la plateforme logistique sur laquelle vous êtes en train de travailler. Bernard de la charte qualité avec les grandes et moyennes surfaces. Et je crois savoir aussi qu'il y a un événement qui se prépare en novembre, n'est-ce pas Audrey ?
- Speaker #2
Oui, le premier temps fort de Coop Alim’, ça a été quand même l'an dernier. Un événement dans le Gers, j'en parle, c'était la première rencontre qui a réuni tous les partenaires, les associations de l'aide alimentaire. Cette année la journée aura lieu le 12 novembre dans le Gard et les personnes mises à l'honneur ce seront les acteurs et actrices de l'aide alimentaire que ce soit les bénévoles, les personnes que nous rencontrons et qui sont en précarité alimentaire nous souhaitons travailler sur la contribution de toutes et tous à nos associations.
- Speaker #1
D'accord. Et est-ce que l'invitation est déjà partie ? Tout le monde peut y participer ?
- Speaker #2
C'est largement ouvert. Est-ce que l'invitation est partie ? Je regarde autour de la table et ce sont des non, mais...
- Speaker #1
Très bientôt, c'est ça.
- Speaker #0
Le Save the Date, ou à vos agendas maintenant, comme on l'a appelé, est disponible depuis ce matin. Je l'ai amené avec moi.
- Speaker #1
Très bien, mais on suivra ça sur les réseaux sociaux de vos associations pour pouvoir y venir. Par rapport justement à tous ces projets dont on vient de parler... Moi, ce qui m'interpelle aussi, c'est qu'il y a des projets où finalement, chaque association vient piocher ce dont elle a besoin dans les groupes de travail, etc. Et puis, il y en a d'autres où vous êtes tous ensemble, Coop Alim’ Occitanie, en représentation de toutes les associations. Ça a dû changer, j'imagine, votre posture, votre manière de faire par rapport à vos partenaires ou à vos institutions. Qu'est-ce qu'il y en est pour le réseau Andès, Firas ?
- Speaker #5
Eh bien... En ce qui me concerne, j'ai à cœur d'être transparent auprès des épiceries que j'accompagne sur la réalité de mon métier. Et bien évidemment, je leur parle de Coop Alim' régulièrement, j'en parle également aux structures qui rejoignent notre réseau, en expliquant qu'en Occitanie, il y a cette coordination. à cette coopération entre les acteurs de l'aide alimentaire. Je valorise également notre participation à Coop Alim' auprès de nos partenaires financiers, nos partenaires institutionnels. Aujourd'hui, lorsque j'écris un dossier de financement, je vais parler du fait qu'on participe à Coop Alim', ce que ça peut amener dans le cadre du projet que je souhaite faire financer ou ce que ce financement peut amener aussi à Coop Alim' éventuellement. Et également auprès de mes collègues, d’Andès. animatrices et animateurs. Je parle régulièrement de la coopération avec d'autres acteurs de l'aide alimentaire puisque ce sont des enjeux qui existent aussi au sein d'autres territoires.
- Speaker #1
Très bien. C'est très clair et ça montre bien que Coop Alim', c'est une voix. Ça a de la force. Est-ce que, Audrey, pour le Secours catholique, vous avez remarqué la même chose ou pas ?
- Speaker #2
Pour le Secours catholique, l'importance de participer à Coop Alim', elle est double. La première, d'apprendre à connaître d' autres associations et à changer de regard sur des a priori qu'on aurait pu avoir et que je partage également comme Firas avec notre réseau de bénévoles et de salariés. Et le deuxième impact pour nous, c'est une reconnaissance des pouvoirs publics et de nos partenaires pour dire qu'on fait partie de Coop Alim’ à un certain impact et pour des demandes de subventions ou pour obtenir des interlocuteurs. Ça change les choses.
- Speaker #1
D'accord. Oui, donc c'est très, très, très important. Et là, on vient de parler... Des projets que vous, vous avez initiés, qui sont à votre initiative. Mais est-ce qu'on est venu chercher Coop Alim' en tant que Coop Alim' ? Jean-Louis, qui représentait le GESMIP, est-ce que vous avez observé ça pendant ces deux années ?
- Speaker #3
C'est émergent, je dirais, puisque Coop Alim' monte doucement. En gamme, je dirais, en image. Et on sent quand même de la part des partenaires institutionnels, effectivement, une attention toute particulière quand ils viennent nous trouver. Ils sont rassurés, en tout cas, ça va aussi dans le sens du pacte des solidarités, le nouveau pacte des solidarités qui vient de sortir et qui promeut, je dirais, qui encourage des coopérations inter-structures. Donc les partenaires institutionnels, financiers, tous les partenaires de l'aide alimentaire, quels qu'ils soient, quand on parle de cette initiative de Coop Alim, au-delà de notre propre identité de structure, avec la façon dont nous portons les choses, la façon dont nous aidons les personnes, nous nous engageons, cette identité Coop Alim revient et on en est fier quelque part. parce que ça montre le souci du bien commun, ça montre le souci de partage et quelque chose de raisonnable et de sage dans ce monde un petit peu très personnel et très égoïste quelque part.
- Speaker #1
Je comprends cette attitude et je comprends aussi pourquoi est-ce que Coop Alim' Occitanie suscite aussi la curiosité dans le monde associatif. Lorsqu'on a échangé hors antenne, vous m'aviez dit qu'une association en Gironde vous avait contacté pour échanger à propos de Coop Alim'. Est-ce que vous pourriez aujourd'hui intégrer d'autres associations, Bernard ?
- Speaker #0
Au niveau région, je pense qu'on a fait globalement le tour. Très vite, à peu près tout le monde s'est regroupé dans Coop Alim'. Le Secours catholique, ensuite, je pense que c'est les derniers qui sont arrivés. Alors, bon, peut-être les équipes de Saint-Vincent, mais elles sont alimentées sur le plan alimentaire à 95% par les banques alimentaires. Elles sont représentées de fait. Après, ça dépendra des projets qu'on va avoir, mais il n'est pas du tout exclu de travailler avec d'autres associations caritatives comme ATD Quart Monde ou Habitat & Humanisme. Ça dépendra des projets qu'on aura et de l'intérêt des autres associations.
- Speaker #1
Oui, d'accord. Donc, à l'échelle de la région, on peut dire que vous êtes globalement tous là. Il pourrait y en avoir un ou deux de plus, Jean-Louis, vous voulez compléter ce que dit Bernard ?
- Speaker #3
Oui, nous avons un souci quand même au niveau de Coop Alim’, c'est l'essaimage. C'est-à-dire que la dynamique qui a été mise en place à un niveau régional, nous avons tout à fait conscience qu'elle a besoin de se dupliquer, de s'essaimer dans des territoires à un échelon plus petit, plus local, et où effectivement on peut retrouver d'autres acteurs de l'aide alimentaire. Et bien sûr, on veut en tenir compte. Mais cet essaimage, cette communication de cet élan, de ce que nous vivons là, de cette expérience, eh bien on veut que ça soit vivant aussi dans des échelons de territoires plus petits, plus locaux.
- Speaker #1
Et que ça vive quoi finalement ? Tout à fait. Qu'en fait il y ait d'autres Coop Alim’ dans d'autres régions ou à d'autres échelles que la région locale, comme ce que vous venez de dire.
- Speaker #3
Exactement.
- Speaker #1
Et justement, s'il y avait un... Je ne sais pas, un facteur clé de succès, quelque chose qui fait qu'on sait que ça va marcher. Qu'est-ce que ce serait, Houria ?
- Speaker #4
Un facteur clé, c'est clair que c'est l'humain. C'est-à-dire que si nous avons des personnes qui sont motivées, comme nous le sommes aujourd'hui, c'est pour ça que nous sommes là, motivées et avoir envie d'échanger ensemble, de travailler ensemble, de coopérer ensemble. Donc ça, c'est vraiment essentiel.
- Speaker #1
L'humain qui vous rassemble toutes et tous. Et justement, quand on a pensé Radio Coop Alim', on voulait vous proposer une minute 100% humaine, la Minute des Bénévoles, que je lance maintenant.
- Speaker #0
Radio Coop Alim', la Minute des Bénévoles.
- Speaker #7
Bonjour. Donc oui, j'ai été, à la suite de ma carrière professionnelle, bénévole pendant plusieurs années à la Banque Alimentaire. Et puis, depuis 2020... Je suis la référente de l'épicerie Les 3 A de Calvisson, où nous proposons des produits alimentaires à des familles en situation de précarité. Donc pour moi, le bénévolat, c'était une évidence à la suite de ma carrière professionnelle, c'est de consacrer du temps et de mettre à profit les compétences acquises pendant sa carrière professionnelle pour des activités. Dans mon cas, c'était des activités sociales et caritatives, mais ça peut être aussi des activités sportives. C'est une contribution indispensable. Aujourd'hui, je suis de l'autre côté, donc en tant que référente, indispensable au fonctionnement des structures d'aide alimentaire. Et il est très important que ce travail soit reconnu et valorisé. Alors, ce qui m'a le plus marquée dans ma carrière de bénévole, proprement dit, c'est de faire des interventions en milieu scolaire pour parler du gaspillage alimentaire à des enfants de primaire. et d'essayer de conforter dans leur esprit la nécessité de ne pas gaspiller les aliments et de faire très attention parce qu'il y a aussi une dimension écologique dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Et ça a été des moments extrêmement importants, des échanges et des découvertes de réflexion d'enfants qui nous ont permis nous aussi de grandir en tant que bénévoles.
- Speaker #0
Radio Coop Alim', la Minute des bénévoles
- Speaker #1
Eh bien, on remercie Patricia du réseau Andes qui a bien voulu témoigner pour ce premier épisode de Radio Copalim. Eh bien, on va arriver à la fin presque de cet épisode. Moi, j'avais envie cette fois-ci qu'on parle d'avenir, qu'on se projette puisqu'on est en octobre, on est proche de la fin de l'année. Qu'est-ce qu'on peut souhaiter pour Copalim ? Quels sont vos besoins, Jean-Louis ?
- Speaker #3
Toujours une bonne volonté. Je pense aussi à une conscience peut-être encore plus aiguë que l'avenir, c'est l'intelligence collective.
C'est le fait de réfléchir ensemble à des problématiques. C'est une participation de tous à ces problématiques. Et vraiment une culture de se retrouver ensemble, sans charge, sans fardeau, sans contrainte, pour pouvoir débattre librement, exprimer nos opinions. Et de se dire que ce qui a de la valeur finalement, c'est d'avancer ensemble. Ce qui a de la valeur pour un être humain aussi, c'est justement de s'intégrer dans une coopération. dans un ensemble, dans une équipe qui permet de faire avancer les choses, pas seul, parce que seul, on ne peut pas faire avancer grand-chose, mais ensemble. Et cette intelligence collective, je crois, a besoin d'être mise à l'honneur. Et je pense que c'est une culture qui doit être relevée. Elle est relevée entre nous. Je pense qu'au niveau du pays, elle doit être aussi, ce défi doit être relevé de l'intelligence collective et de la participation de tous.
- Speaker #1
D'accord, donc de continuer à avoir de l'intelligence collective pour Jean-Louis. Merci Audrey ?
- Speaker #2
Pour compléter ce que nous dit Jean-Louis, du temps pour vivre cette intelligence collective et continuer à construire ensemble ce temps nécessaire pour qu'on puisse faire les choses.
- Speaker #1
Oui, parce que je crois qu'effectivement, c'est un temps volontaire et bénévole, n'est-ce pas, Firas ?
- Speaker #3
Tout à fait, oui. Aujourd'hui, notre participation à Coop Alim' s'intègre dans notre emploi du temps, en plus de nos missions respectives. Et en même temps, c'est précieux pour nous de retrouver les collègues. de pouvoir échanger avec eux, d'échanger aussi autour de nos actualités, et d'échanger en vrai, et non pas avoir les actualités par voie de presse ou autre. C'est une vraie valeur ajoutée que d'avoir ce collectif auquel on peut participer.
- Speaker #1
Oui, c'est un peu le mot-clé d'avoir ce collectif. Houria, vous qui êtes au Secours populaire, qu'est-ce qu'on peut souhaiter pour Coop Alim' pour l'année prochaine ?
- Speaker #4
Que ça continue. Pour que ça continue, il nous faut de l'action. Firas vous l'a dit tout à l'heure à l'introduction, il faut éviter encore une réunion où on va perdre du temps. L'idée, c'est d'avoir de l'action, toujours de l'action, avoir des projets comme nous avons eu déjà ces deux dernières années. Et c'est sûr que Copalim continuera.
- Speaker #1
Tant que vous aurez des projets, ça marchera quoi ?
- Speaker #4
Exactement.
- Speaker #1
D'accord. Agathe, est-ce que vous vouliez ajouter vous aussi un souhait pour Copalim pour l'année prochaine ?
- Speaker #5
Oui, bien sûr, que ça continue à fonctionner dans les termes dans lesquels on fonctionne depuis deux ans. Je crois que c'est le mieux qu'on puisse nous souhaiter et puis que les projets continuent à émerger parce qu'on l'a largement évoqué, mais ce qui est arrivé jusque-là est plutôt encourageant pour la suite.
- Speaker #1
Super, c'est top. Bernard, vous confirmez aussi ?
- Speaker #6
Bien sûr, je confirme. L'important, c'est d'arriver à avoir du vécu commun, qu'on débouche sur des réalisations concrètes. Et puis dans les besoins aussi, il ne faut pas le cacher, on aura besoin de financement quand même un petit peu, il ne faut pas l'oublier, oui.
- Speaker #1
Donc du soutien financier aussi. En tout cas, moi, le ressenti que j'ai en vous écoutant et aussi en travaillant avec vous, c'est qu'on sent que vous appréciez, vous avez le sourire. Vous travaillez dans la bonne humeur et vous réussissez à avancer ensemble malgré vos différences. Jean-Louis, vous m'avez même dit que Coop Alim' c'est un peu comme une famille.
- Speaker #0
OOui, c'est vrai que moi, en tout cas, personnellement, ce regard a changé sur l'aide alimentaire. J'avais bien conscience que l'aide alimentaire, c'était une chaîne avec différents maillons. Et en étant ensemble, en travaillant ensemble, en se retrouvant, j'ai pris conscience qu'en fait, c'était une grande famille. Et bien sûr qu'il y avait des grands frères, des grandes sœurs. Il y avait peut-être aussi des papas et des mamans, vu l'historique et l'ancienneté de certaines associations, et puis le caractère plus récent d'autres. Mais ça m'a fait prendre conscience qu'on était une famille, et que comme dans une famille, on pouvait vivre ensemble, on pouvait peut-être aussi se chamailler, ne pas être d'accord, mais on pouvait se dire les choses, et que quelque part, comme dans une famille, on s'aime.
- Speaker #1
C'est le plus important, et c'est un super mot. pour terminer cet épisode. En tout cas, moi, je suis très heureuse d'être témoin privilégié d'une coopération associative aussi positive, aussi efficace, et nous allons découvrir dans Radio Coop Alim' toutes ces belles actions et ces projets que vous menez. C'est la fin de ce premier épisode. Merci infiniment à toutes et à tous d'avoir pris le micro pour partager ce moment avec nous aujourd'hui.
- Speaker #4
Au revoir. Au revoir.
- Speaker #0
Au revoir, Krystel.
- Speaker #1
Quant à moi, je vous retrouve dès le mois prochain pour un nouvel épisode de Radio Coop Alim’ où nous parlerons plus spécifiquement de l'aide alimentaire en France, de son histoire, de ses enjeux et de sa réalité. terrain. En attendant, vous pouvez retrouver Radio Coop Alim’ sur votre plateforme d'écoute préférée. Partagez l'épisode autour de vous et si vous l'avez apprécié, laissez votre avis en notant le podcast grâce aux étoiles. A bientôt !