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Regards sur la poésie française

11. Les langages de l'émotion.

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23min |04/06/2025
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11. Les langages de l'émotion.

par Supervielle, Reverdy, Saint-John Perse, Apollinaire et ….Proust


Confrontés aux mutations techniques et scientifiques, les poètes sont à la recherche d'un langage neuf, plus proche de la langue courante, capable d'exprimer le réel.

Commence alors l'aventure du vers libre : la métrique est de nouveau remise en question: à la rime, on préfère l'assonnance et des associations de sonorités plus subtiles ; la diction, beaucoup plus souple, moins artificielle, se rapproche de celle de la prose ; de son côté, Max Jacob renouvelle les définitions de Baudelaire en formulant une nouvelle théorie du poème en prose, si bien que le ''phrasé'' de l'écriture proustienne, avec ses métaphores majestueuses et ses retours rythmiques, semble répondre, le plus souvent, à la définition de Bachelard : ''Poème : bel objet temporel qui crée sa propre mesure.''

Un exemple ? La fameuse madeleine de PROUST

[….]La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être , parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des patissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps, hors de la mémoire,

rien ne survivait,

tout s'était désagrégé; les formes – et celles aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot -

s'étaient abolies, ou,

ensommeillées,

avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste,

après la mort des êtres,

après la destruction des choses,

seules, plus frêles mais plus vivaces,

plus immatérielles, plus persistantes , plus fidèles,

l'odeur et la saveur restant encore longtemps, comme des âmes,

à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste,

à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable,

l'édifice immense du souvenir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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11. Les langages de l'émotion.

par Supervielle, Reverdy, Saint-John Perse, Apollinaire et ….Proust


Confrontés aux mutations techniques et scientifiques, les poètes sont à la recherche d'un langage neuf, plus proche de la langue courante, capable d'exprimer le réel.

Commence alors l'aventure du vers libre : la métrique est de nouveau remise en question: à la rime, on préfère l'assonnance et des associations de sonorités plus subtiles ; la diction, beaucoup plus souple, moins artificielle, se rapproche de celle de la prose ; de son côté, Max Jacob renouvelle les définitions de Baudelaire en formulant une nouvelle théorie du poème en prose, si bien que le ''phrasé'' de l'écriture proustienne, avec ses métaphores majestueuses et ses retours rythmiques, semble répondre, le plus souvent, à la définition de Bachelard : ''Poème : bel objet temporel qui crée sa propre mesure.''

Un exemple ? La fameuse madeleine de PROUST

[….]La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être , parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des patissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps, hors de la mémoire,

rien ne survivait,

tout s'était désagrégé; les formes – et celles aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot -

s'étaient abolies, ou,

ensommeillées,

avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste,

après la mort des êtres,

après la destruction des choses,

seules, plus frêles mais plus vivaces,

plus immatérielles, plus persistantes , plus fidèles,

l'odeur et la saveur restant encore longtemps, comme des âmes,

à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste,

à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable,

l'édifice immense du souvenir.


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Confrontés aux mutations techniques et scientifiques, les poètes sont à la recherche d'un langage neuf, plus proche de la langue courante, capable d'exprimer le réel.

Commence alors l'aventure du vers libre : la métrique est de nouveau remise en question: à la rime, on préfère l'assonnance et des associations de sonorités plus subtiles ; la diction, beaucoup plus souple, moins artificielle, se rapproche de celle de la prose ; de son côté, Max Jacob renouvelle les définitions de Baudelaire en formulant une nouvelle théorie du poème en prose, si bien que le ''phrasé'' de l'écriture proustienne, avec ses métaphores majestueuses et ses retours rythmiques, semble répondre, le plus souvent, à la définition de Bachelard : ''Poème : bel objet temporel qui crée sa propre mesure.''

Un exemple ? La fameuse madeleine de PROUST

[….]La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être , parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des patissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps, hors de la mémoire,

rien ne survivait,

tout s'était désagrégé; les formes – et celles aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot -

s'étaient abolies, ou,

ensommeillées,

avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste,

après la mort des êtres,

après la destruction des choses,

seules, plus frêles mais plus vivaces,

plus immatérielles, plus persistantes , plus fidèles,

l'odeur et la saveur restant encore longtemps, comme des âmes,

à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste,

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Commence alors l'aventure du vers libre : la métrique est de nouveau remise en question: à la rime, on préfère l'assonnance et des associations de sonorités plus subtiles ; la diction, beaucoup plus souple, moins artificielle, se rapproche de celle de la prose ; de son côté, Max Jacob renouvelle les définitions de Baudelaire en formulant une nouvelle théorie du poème en prose, si bien que le ''phrasé'' de l'écriture proustienne, avec ses métaphores majestueuses et ses retours rythmiques, semble répondre, le plus souvent, à la définition de Bachelard : ''Poème : bel objet temporel qui crée sa propre mesure.''

Un exemple ? La fameuse madeleine de PROUST

[….]La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être , parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des patissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps, hors de la mémoire,

rien ne survivait,

tout s'était désagrégé; les formes – et celles aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot -

s'étaient abolies, ou,

ensommeillées,

avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste,

après la mort des êtres,

après la destruction des choses,

seules, plus frêles mais plus vivaces,

plus immatérielles, plus persistantes , plus fidèles,

l'odeur et la saveur restant encore longtemps, comme des âmes,

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