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Des objets publicitaires plus responsables ? Anne Lise Kerebel, Ideobjet cover
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Rêvons mieux ! Marketing et communication plus responsables

Des objets publicitaires plus responsables ? Anne Lise Kerebel, Ideobjet

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38min |21/05/2024
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Rêvons mieux ! Marketing et communication plus responsables

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Description

Quand on pense sobriété, on se dit que les "goodies" seront la première économie.
Et pourtant, le marché de l'objet publicitaire ne s'est jamais si bien porté.
Si on ne les supprime pas, on les rêve autrement.
Anne Lise Kerebel dirige ideobjet, une agence de communication par l'objet pionnière sur les sujets RSE en France.
Elle nous raconte comme elle a changé, comment son agence, ses clients, ses fournisseurs ont changé.
Découvrons un marché qui fait sa mue.

https://www.ideobjet.com/
Anne-Lise Kerebel sur linkedin


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'adore cette chanson d'Aurel San, Rêve mieux.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce que les artistes ont le pouvoir de façonner nos rêves, mais le marketing et la communication aussi. Tous les messages, toutes les images qu'on reçoit influencent nos envies et au final nos comportements. Alors mes invités sont tous des professionnels du marketing et de la com. Ils nous racontent très concrètement ce qu'ils ont mis en place pour rendre leur activité plus responsable. Rêvons mieux et agissons vite. Annelies Kerebel est la créatrice et la dirigeante de l'agence de communication par l'objet Ideobjet. Quand on pense sobriété, on se dit que les objets pubs sont les premiers qui vont disparaître. Eh bien en fait, le marché des goodies ne s'est jamais aussi bien porté. 5% de progression par an depuis 5 ans. Mais il faut dire que les Français adorent ça. 94% aiment recevoir un objet pub et les deux tiers les conservent. Alors, ID-Objet, c'est une agence pionnière dans la réflexion et l'action pour des objets de com'plus responsables. On dit parfois gadget, on dit parfois goodies. Anne-Lise dit toujours objet de communication. Vous verrez que les mots ne sont pas anodins. Anne-Lise nous explique comment ses clients, comment ses fournisseurs ont beaucoup changé ces dernières années et comment elle, elle a engagé son agence dans cette transition. Bonjour Anne-Lise.

  • Speaker #2

    Bonjour Bénédicte.

  • Speaker #1

    Eh bien,

  • Speaker #0

    je suis super contente de t'accueillir dans ce premier épisode de Rêvons Mieux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu qui tu es et ton entreprise ?

  • Speaker #2

    Je suis Anne-Lise Kérébel, j'ai 48 ans et j'ai créé l'entreprise Ideobjet il y a quasiment 14 ans. Nous sommes spécialistes de l'objet du textile publicitaire en France et nous réalisons des objets sur mesure pour nos clients avec une dimension environnementale forte.

  • Speaker #1

    Cette dimension environnementale, elle est arrivée comment dans ton entreprise ?

  • Speaker #2

    Je dirais que c'est venu notamment au cours d'un stage de développement personnel. J'ai compris l'importance de l'interconnexion du vivant. la nature, l'alimentation, l'eau, la santé. Et je dirais que ça a aussi été confirmé un an plus tard par le Covid. Le Covid, ça a été pour moi un catalyseur de prise de conscience de l'interdépendance mondiale des activités économiques, des aides vivantes. Et ça a mis en lumière auprès des consos, mais aussi de moi-même, bien sûr, un besoin de retour à l'essentiel, à la proximité. Et plus globalement, ça m'a poussée à devenir plus fortement actrice de changements environnementaux.

  • Speaker #1

    De tous les sujets de la santé planétaire et humaine, lequel te touche le plus personnellement ?

  • Speaker #2

    Moi je dirais que je suis beaucoup touchée par l'urgence climatique parce que c'est plus seulement des études en fait, comme ça pouvait être le cas il y a quelques années, c'est qu'on le voit vraiment de ses yeux. Moi j'habite sur le littoral, pas loin de la mer, et je me rends compte que lors de mes balades en fait c'est visible. Les digues sont abîmées, les routes parfois sont détruites, on voit très clairement la montée des eaux, j'aime aussi beaucoup la montagne. Et j'ai fait la même photo de la mer de glace à 15 ans d'écart et je me rends compte que la glace a disparu. Ce n'est plus seulement des études, c'est réel. Donc il y a une vraie urgence climatique.

  • Speaker #1

    Dans quel genre d'émotion tu te sens face à ce que tu vois ?

  • Speaker #2

    C'est une profonde tristesse de voir ça. Par contre, je suis quelqu'un qui ne reste jamais... longtemps dans cette émotion en fait cette tristesse elle me donne envie de me mettre en action voilà donc c'est aussi un petit coup de pied aux fesses j'ai envie de dire pour pour se mettre en mouvement alors comment tu as transformé cette émotion comment tu l'as ramené dans ton activité est

  • Speaker #1

    ce qu'il ya eu une période de j'imagine de digestion de l'émotion et puis de est ce que tu as appris à faire autrement est ce que tu t'es formé comment ça s'est passé

  • Speaker #2

    Je faisais déjà un certain nombre de choses dans l'entreprise, mais je n'avais jamais mesuré exactement les actions que je menais. Donc en 2020, j'ai décidé de me former effectivement, 2020-2021, de me former de manière plus importante sur la RSE et de manière à pouvoir diagnostiquer plus clairement où on en était en termes d'évaluation et mettre en place des plans d'action et finalement améliorer nos pratiques. Donc ça a été une première étape. Donc on a choisi de se faire accompagner par un coach, un consultant qui nous a beaucoup aidé à justement à poser ses diagnostics, à formaliser nos politiques, à prendre conscience en fait de toute... de toutes les dimensions de la RSE, qu'elle soit environnementale, mais aussi sociale, en matière de gouvernance, d'un point de vue économique. Sur tous nos piliers, on a diagnostiqué là où on en était, on a aussi rédigé nos process de manière à y voir plus clair tout simplement, et voir où on en était. Et pour moi, effectivement, on doit toujours partir d'un diagnostic pour poser un point zéro et s'améliorer dans le temps. Parce qu'on sait très bien que nul n'est parfait et que l'idée ça va être d'être sur une amélioration itérative et continue sur la dimension RSE. Donc c'est aussi ce qu'on a fait. On s'est fait évaluer en 2021 par ECOVAX, qui est un organisme international qui évalue la politique RSE des entreprises. On a obtenu d'entrée de jeu une très bonne note, puisqu'on a obtenu une note de 80 sur 100, qui est une note qui nous a classé dans le 1% de notre marché. donc parmi on va dire les meilleures agences de communication par l'objet en matière de RSE. Maintenant on s'est dit bah ça n'est que le début et on doit pouvoir quand même toujours faire mieux. D'ailleurs cet organisme fonctionne de la manière que si il ne se passe rien et qu'on n'améliore pas nous mêmes notre notre nos process, la note se dégrade donc en fait on est de toute façon aussi poussé à l'amélioration continue. On s'est fait réévaluer en 2022, l'année suivante, et on a progressé de 6 points puisqu'on a obtenu une note de 86 sur 100. Et là, on vient de refaire une évaluation qu'on a reçue tout début d'année, où on a réussi à conserver cette note de 86 sur 100, qui est effectivement déjà chouette, mais qui nous oblige néanmoins à poursuivre dans l'amélioration continue.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous rappeler, Annelise, la taille de ton agence et essayer d'évaluer à posteriori l'investissement en temps que ça a pris pour toi, pour les équipes, de s'engager dans ce processus Ecova10 et obtenir une note comme tu as ?

  • Speaker #2

    Alors c'est effectivement beaucoup de temps je dirais dans l'entreprise. On a décidé de mettre en place un groupe de projets dès le départ avec plusieurs collaborateurs qui étaient aussi motivés pour avancer sur ce sujet et on s'est réunis en fait plusieurs fois par mois pendant au moins six mois puis voilà et puis on continue de se voir de manière régulière. pour tout au long de l'année voir un petit peu où on en est par rapport au plan d'action qu'on s'est fixé. Et la préparation de cette évaluation, elle a aussi été assez lourde par ailleurs, de préparation, de formalisation, de rédaction. C'est assez difficile d'évaluer le temps exact, mais je dirais bien que peut-être quand même trois semaines, un mois de travail plein, au moins pour la première fois, la deuxième étant un petit peu moins lourde, mais oui, c'est quand même conséquent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous donner un exemple concret d'un chantier pour Ecovadi sur lequel vous avez peut-être passé le plus de temps ?

  • Speaker #2

    Passé... On a passé beaucoup de temps sur la formalisation de nos politiques, nos comportements et nos actions. On a passé aussi beaucoup de temps sur la partie achats, parce que les achats responsables sont clés et dans notre métier c'est aussi une composante importante. Donc on a beaucoup passé de temps sur évaluer nos fournisseurs. les situer eux-mêmes où ils en étaient dans leur démarche responsable, orienter nos choix vers des fournisseurs responsables, donc aussi les trier quelque part et décider de nos modes opératoires avec eux. Je dirais que ça, oui, ça nous a pris quand même pas mal de temps de récupérer aussi de leur part des justificatifs et des évaluations des travaux qu'ils avaient pu mener et des démarches qu'ils avaient pu enclencher également.

  • Speaker #1

    Vous êtes... Ecovadis Platinium, c'est ça ? Donc ça te met dans le haut du chapeau des agences de communication par l'objet en France, très clairement. J'aimerais qu'on parle un petit peu de ce marché, qui est un peu paradoxal quand on parle de RSE. Comment toi tu vois les choses et surtout comment tu vois bouger ton marché à la fois chez tes clients, est-ce que les demandes changent, les comportements changent, et aussi chez tes concurrents et tes fournisseurs ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est un marché qui est en pleine mutation et heureusement, j'ai envie de dire, c'est aussi un marché qui a une image pas toujours très flatteuse, produit de faible qualité, fabriqué en Chine et c'est ce que peuvent penser certaines personnes qui ne l'ont justement pas vu évoluer. Aujourd'hui, le marché a quand même vraiment significativement changé. Il a changé effectivement par rapport aux demandes des clients que l'on accompagne. Les clients aujourd'hui... Les clients, plutôt par le passé, avaient tendance à partir sur des objets produits en masse et à bas coût et importés. Ils ont vraiment fait bouger le curseur aussi de leur côté avec des objets qui sont fabriqués beaucoup plus localement. Et d'ailleurs, ils nous le demandent comme des critères impératifs sur de la provenance française ou européenne. Ils ont aussi parfois des critères sur des matériaux recyclés ou recyclables. sur l'absence de plastique, sur l'éco-conception des produits, sur l'absence d'emballage individuel, sur l'empreinte carbone de nos produits. Et surtout, ils nous demandent aussi des justificatifs de production, de traçabilité des produits. Et ils souhaitent de plus en plus connaître l'empreinte carbone générée par chacun des produits. Donc, ils ont vraiment fait évoluer leurs demandes. de produits un peu non segmentés vers des produits finalement plus responsables. Et nous, on les accompagne aussi pour que ces produits soient vraiment utiles et durables, mais utiles à la personne qui va les recevoir. C'est-à-dire que pour moi, un objet responsable, il doit avant tout correspondre à la personne qui va le recevoir et il doit lui servir, il doit être dans son quotidien et il ne doit pas rester dans le fond d'un tiroir. Donc pour ça, il faut bien connaître. la personne qui va recevoir l'objet et s'assurer que c'est un objet qui va lui faire plaisir.

  • Speaker #1

    Donc ça renvoie les entreprises finalement à leur capacité à avoir une vraie stratégie de goodies, un vrai plan de marketing avec un ciblage précis, des occasions de diffusion précis et un persona finalement du goodies derrière pour s'assurer qu'on ne fait pas l'objet en plus ou l'objet en trop.

  • Speaker #2

    Oui tout à fait, nous on a toujours travaillé de cette manière là peut-être parce que justement je suis aussi issue du marketing à se dire en fait pour qui est mon objet, comment je... Comment il va servir et comment il vient servir ma stratégie ? Qu'est-ce qu'il doit permettre de faire ? Est-ce que c'est me faire connaître ? Est-ce que c'est créer de la présence à l'esprit ? Est-ce que c'est créer de la fidélité ? Il ne doit pas être la cinquième roue du carrosse du budget marketing, mais au contraire, il doit s'inscrire pleinement dans la stratégie marketing parce que l'objet publicitaire est très efficace. Aujourd'hui, tu l'as dit tout à l'heure, l'objet publicitaire en fait plaît. 77% des gens souhaitent recevoir plus d'objets publicitaires. Plus des deux tiers mémorisent la marque pour laquelle ils ont reçu l'objet publicitaire. Donc il est vraiment efficace. C'est le deuxième média aussi préféré des Français. Il est vraiment efficace dans la mesure où il est bien ciblé. Donc il doit vraiment être anticipé et faire partie de la stratégie et non pas... Se poser la question une semaine ou quinze jours avant l'événement, de se dire, il faut que je fasse des goodies, lesquels, oui, comment, mais sans se poser réellement le sens concret de l'objet.

  • Speaker #1

    Le fait que tu sois très engagé dans les objets de communication responsables, tu dois rencontrer aussi des clients. plus responsable ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai le sentiment en fait que nos clients ont des démarches relativement avancées en matière de RSE, en particulier les grands groupes, aussi parce qu'ils y sont contraints par la loi. Mais j'ai le sentiment malgré tout que c'est un sujet qui les questionne et sur lequel ils avancent à grands pas.

  • Speaker #1

    Tu as vu le changement à quelle date de comportement ? Est-ce que c'est très daté comme changement ?

  • Speaker #2

    Je dirais que, encore une fois, comme pour moi, le Covid, en fait, il y a un avant et un après. Et ce changement, il est là en particulier à partir de cette période-là.

  • Speaker #1

    Et donc, dans les typologies de clients, ceux qui sont aujourd'hui le plus mûrs, si on peut utiliser ce mot-là, sur la vision de l'ARSE, c'est quel type de client ?

  • Speaker #2

    Alors les clients qui sont les plus mûrs, je dirais que ce sont les collectivités, ce sont aussi de grands groupes comme des banques par exemple, qui sont investis d'un rôle d'exemplarité en fait et qui se veulent forcément irréprochables sur ces aspects-là et donc sont très exigeants vis-à-vis de nous quant à ces critères RSE.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe pour les entreprises de taille moyenne ou plus petite ?

  • Speaker #2

    Alors pour les entreprises plus petites, je dirais que la demande et la prise en compte de l'éco-responsabilité, elle est variable aussi en fonction de la personnalité de l'acheteur d'objets publicitaires, donc de la personne en général de la communication ou du marketing. Elle est aussi variable en fonction de ce qu'imprime le dirigeant de cette entreprise et de lui-même sa volonté à... à engager une démarche RSE. Donc elle est traduite réellement par la personne qui est en poste. Et cette personne, en fait, quand elle fait des objets, elle... Elle est contente ensuite de les valoriser et de les montrer et pour elle c'est très concret. Donc si elle est investie sur elle-même personnellement dans sa vie au quotidien, sur je fais attention à mon empreinte, etc. Elle l'est aussi tout autant sur les objets. Et à contrario, si elle ne l'est pas du tout, elle se fiche un petit peu de tous ces critères.

  • Speaker #1

    Est-ce que tes clients dont le comportement a changé ? savent transcrire leurs nouveaux besoins dans des cahiers des charges un peu précis ou est-ce que tu dois tout requestionner avec eux ? Comment ça se passe ? Et peut-être que tu as des conseils aussi pour les entreprises de dire c'est quoi un bon brief d'objet de communication quand on s'adresse à une agence comme toi pour induire déjà un comportement d'achat plus responsable ?

  • Speaker #2

    Alors souvent on doit questionner la demande parce qu'on a beaucoup de demandes concrètes. Comment va être remis l'objet ? Donc à qui ? Dans quel format ? Est-ce qu'il va être envoyé par la poste ? Qu'est-ce qui a déjà été fait par le passé ? Quel est surtout le message clé qu'on veut faire passer au travers de l'événement ? Quel est aussi le positionnement de l'entreprise ? Donc on a plein de questions qui viennent autour de l'objet. Et puis des questions concrètes. Quel est le budget à ne pas dépasser ? Quels sont les codes graphiques aussi de la marque pour que l'objet soit en parfaite adéquation avec la marque ? Donc on a beaucoup de questions techniques, y compris quand le client sait déjà en fait le type de produit qu'il voudrait offrir. On a des questions techniques sur le produit lui-même et on a aussi parfois des questions vers lui parce que la réflexion n'est peut-être pas complète et on peut nous aussi, on a un rôle de conseil de se dire peut-être qu'aujourd'hui mon client va me demander un tote bag, mais peut-être que finalement c'est pas le tote bag le meilleur objet pour... Pour son événement, je prendrais l'exemple d'un client qui nous avait demandé des tote bags pour un salon agricole. Mon idée, ça a plutôt été de lui dire pourquoi on ne ferait pas des sauts d'élevage. En fait, c'est à destination d'agriculteurs. Ça va servir aussi à mettre les éléments qui sont reçus sur le salon, mais au moins, l'objet aura une utilité beaucoup plus forte derrière et en lien avec l'activité. Et le client a été ravi parce que visuellement sur le salon on ne voyait que ça et tout le monde demandait mais où vous avez eu votre seau, vous avez eu votre seau et puis ensuite ça a eu une utilité concrète pour les gens. Donc à la fois ça a marqué les esprits et ensuite ça a donné un objet utile.

  • Speaker #1

    Entre le tote bag et le seau, je comprends exactement l'idée et l'impact. Est-ce que tes clients aujourd'hui sont prêts à faire des arbitrages un peu différents entre le moins disant et le mieux disant, si on considère que le mieux disant, c'est quand on embarque la responsabilité dans l'objet ? Comment les arbitrages se font ? Est-ce que tu vois les choses bouger un peu ?

  • Speaker #2

    Alors oui, aujourd'hui, on constate que les budgets des entreprises sont souvent... C'est quand même toujours très contraint. Donc les entreprises préfèrent faire moins d'objets, mais mieux. En tout cas, beaucoup ont adopté ce principe de dire, tant pis, je vais justement mieux cibler. Je vais sûrement diffuser à moins de moments ou à moins de personnes de manière large, mais je vais au contraire essayer d'aller toucher le cœur de mes prospects ou mes clients clés et stratégiques.

  • Speaker #1

    D'accord, donc produire moins d'objets, mais les produire plus ciblés et de façon plus...

  • Speaker #0

    plus propre entre guillemets.

  • Speaker #1

    Pour avoir finalement une efficacité la meilleure qui soit et la plus proche possible. C'est aussi notre rôle de les accompagner pour avoir le meilleur ROI sur ces opérations qui sont vraiment des opérations de marketing en tant que telles.

  • Speaker #0

    Est-ce que toi aujourd'hui Anne-Lise, tu es prête à dire non à un client qui te demanderait des objets produits loin, dans de mauvaises conditions sociales ou écologiques ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a un certain nombre d'objets aujourd'hui qu'on refuse de faire, qui sont des objets qui nous paraissent complètement éphémères, inutiles, et effectivement qui peuvent être produits dans des conditions particulières, et aussi des produits qui voudraient donner bonne conscience finalement à l'objet publicitaire. Je pense aux produits en bambou, en fait, beaucoup de... Beaucoup de gens ont encore une image de se dire Ah ben c'est en bambou, c'est bon, voilà Et en réalité, ben non, c'est pas un objet éco-responsable. Donc notre rôle c'est ça aussi et c'est d'orienter. Ce que l'on fait aussi quand on a des demandes, c'est que systématiquement, en plus de demandes conventionnelles, on essaye de rajouter des produits éco-responsables complémentaires aux demandes initiales, de manière à avoir des propositions qui sont les plus orientées possibles à guider nos clients vers eux. vers une offre éco-responsable.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que tu fais de la pédagogie vers tes clients, en fait. Tu leur expliques le bambou, tu leur offres des alternatives qu'eux ne voyaient probablement pas. Est-ce que tu as des clients qui n'en ont rien à faire, en fait, en 2024 ?

  • Speaker #1

    Oui, ça existe encore des clients qui ne se sentent pas totalement investis par ça ou qui restent encore dans l'idée de se donner bonne conscience en se disant je vais essayer d'utiliser un produit avec un peu de bambou et ça aura un look responsable et donc ça ira. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est vraiment en voie de disparition et qu'il y a quand même une vraie prise de conscience sur la grosse majorité de nos clients. C'est aussi un peu ce qui se passe dans la vie par ailleurs. Il y a malgré tout des gens qui restent dans la mode vraiment jetable et qui sont toujours là-dedans et qui pour le moment n'ont pas encore fait le pas. Donc on les retrouve aussi quelque part dans nos clients. Mais à nous, le travail de pédagogie qu'on fait, et les propositions nous amènent à ce que ça devienne vraiment très marginal.

  • Speaker #0

    Tu parlais du bambou, est-ce que tu as d'autres exemples comme ça à nous donner, de fausses bonnes idées quand on pense objet de communication ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai pas de fausses bonnes idées. Ce que je voudrais dire, c'est que pour autant, il faut pas non plus... On a tendance à faire du franco-lavage et du China bashing, c'est-à-dire qu'on a tendance à dire que tout ce qui est français est vertueux, et tout ce qui est fabriqué en Asie n'est pas responsable. Et en fait, le seul juge arbitre, ça va être la mesure de l'empreinte carbone. Et parfois, un objet qui est fabriqué en France... va être finalement fabriqué en France sur ces dernières étapes de fabrication, mais pas sur ces premières étapes. C'est vrai qu'on pense par exemple à un tote bag, le coton il ne vient pas de France, on n'a pas de champ de coton en France ou même en Europe, donc le coton il vient d'Inde. Donc le point est de se dire, attention, parfois si mon produit... le coton vient d'Inde, il est tissé à un autre bout de l'Europe, puis découpé à un autre endroit pour être fini en France et assemblé en France, peut-être que son empreinte carbone finalement elle sera moins bonne que l'empreinte carbone d'un produit fabriqué au plus proche du site de la matière première. Donc il faut, en fait ce que je voudrais dire c'est qu'on a besoin de finalement, c'est pas parce que c'est écrit que c'est français aujourd'hui que c'est 100% vertueux et nous on a aussi cette sélection et ce choix à faire et c'est là qu'on doit pouvoir guider nos clients vers des produits français qui sont réellement éco-responsables, vers des produits européens qui sont réellement éco-responsables. Et la même chose sur des produits asiatiques sur lesquels il y a un vrai savoir-faire qui n'existe nulle part ailleurs et sur lesquels on doit avoir toutes les garanties des usines, des modes opératoires et puis d'un point de vue social aussi. Mais surtout ne soyons pas trop arbitraires là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment tu fais toi pour évaluer l'empreinte d'un objet en particulier avec sa personnalisation, son transport ? Quel genre d'outil tu utilises ? qu'on utilise pour avoir cette traçabilité et cette comptabilité de l'empreinte ?

  • Speaker #1

    Alors c'est un gros sujet pour toute la profession en ce moment sur la mesure de l'empreinte carbone, parce qu'aujourd'hui toutes les méthodes qui existent sont globalement des estimations malgré tout, parce qu'il faut remonter très loin à la fois de qui a fabriqué, qui a cousu, qui a apporté la matière. Il y a beaucoup d'étapes et donc beaucoup d'intervenants, donc c'est toujours un peu difficile d'avoir la mesure complète. Et surtout, ce dont on se rend compte, c'est qu'il y a différents organismes qui permettent de faire une évaluation. Et en fonction de leur mode opératoire, l'analyse, le chiffrage de l'empreinte carbone va être plus ou moins important et peut être différent finalement d'un organisme à l'autre. Donc moi je milite clairement pour que dans ma profession on utilise tous un même référentiel et que du coup il soit commun et partagé et qu'on puisse pas se dire bah tiens la proposition de gourde de l'entreprise idée objet mais elle est de temps pour le même produit et puis celle d'un concurrent serait évaluée à autre chose en fait ça a pas de sens. Et puis surtout, c'est faire dix fois le même travail alors que si notre fédération et des acteurs se mobilisent pour qu'il y ait une seule et même évaluation, c'est beaucoup plus pertinent en fait pour le consommateur, pour le client et puis pour nous tous en fait tout simplement.

  • Speaker #0

    Tu réfléchis aux produits, tu as effectivement une stratégie d'achat responsable. Est-ce que tu te questionnes aussi sur la conception de nouveaux produits ?

  • Speaker #1

    Oui, alors tout à l'heure justement on a parlé de ce marché qui évoluait en termes du point de vue de la demande client et c'est aussi un marché qui évolue de par l'offre fournisseur. Nos fournisseurs aujourd'hui travaillent vraiment à développer une offre plus locale. On a aussi pour rôle de les bousculer en fait et de leur faire changer leurs habitudes pour qu'ils aillent plus vite dans la mutation de ce marché. Donc c'est notre rôle, enfin en tout cas je pense que c'est notre rôle de le faire et de les mettre aussi en lien avec des acteurs qui peuvent leur permettre de faire évoluer leur offre. Donc nous on est un peu au cœur de ce marché et on doit pouvoir agir à la fois sur les clients et à la fois sur les fournisseurs.

  • Speaker #0

    Et donc ça va, tu vas les titiller, tu vas les provoquer un peu dans le changement ? Est-ce que tu peux être aussi proactive vis-à-vis d'eux pour imaginer des nouvelles solutions ? Puisque toi, tu as une position sur le marché qui te permet de voir les clients et les fournisseurs, donc tu es à la bonne place pour faire bouger les choses. Est-ce que tu as engagé des actions dans ce sens-là ?

  • Speaker #1

    Oui, en 2020, on a décidé de mettre en lien Une entreprise qui propose une matière 100% biosourcée avec l'entreprise BIC qui fabrique des stylos. L'idée c'était de pouvoir remplacer le plastique conventionnel par cette matière 100% biosourcée qui est faite à base de ricin, talc et bois. Aujourd'hui sur le marché on a cette gamme de stylos qui est commercialisée. C'est une vraie satisfaction pour nous de se dire que cette action qu'on a menée déjà il y a quelques années se retrouve aujourd'hui sur le marché, est diffusée et c'est une gamme qui se développe et donc forcément qui est plus vertueuse que des stylos classiques, avec une belle qualité d'écriture. Donc avoir participé à ça c'est chouette, mais pour moi c'est qu'un début et on doit être... On doit continuer de bousculer et d'apporter de nouvelles offres sur ce marché.

  • Speaker #0

    Comment tu vois l'évolution de ce marché de l'objet publicitaire qui est en plein boom ? Il change ? Est-ce que ton rôle, ta mission d'entreprise change dans cette mutation ?

  • Speaker #1

    Oui et non, parce que notre mission d'entreprise est d'accompagner le changement. On est aujourd'hui un acteur majeur en France, on doit être exemplaire, on doit toujours avoir une longueur d'avance pour bousculer ce marché, pour bousculer les fournisseurs pour qu'ils aillent plus vite, pour accompagner nos clients et les conseiller vers plus de prise en compte des enjeux RSE dans l'offre choisie. Donc pour moi on doit être exemplaire et inciter tout le monde à bouger.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans tout ce parcours que tu as déjà effectué, il y a plus de trois ans ? Quelle a été la principale... La difficulté, est-ce que c'est avec tes équipes, est-ce que c'est avec tes clients ou avec tes fournisseurs ?

  • Speaker #1

    Pas du tout avec les équipes, parce que les équipes sont vraiment, on est tous alignés, on est tous de concert sur l'idée de pouvoir faire évoluer ce marché. Et donc l'équipe est aussi porteuse de cette volonté. Les clients, ils sont... assez facilement dans la prise de conscience et donc ils sautent le pas. C'est vrai qu'au tout départ, ils avaient du mal à se dire, ils nous faisaient faire des demandes d'objets plus responsables, etc. Mais quand ils voyaient les prix, tout d'un coup, ça les freinait. Aujourd'hui, non, je dirais que franchement, ils ont passé le cap et donc ça, c'est plutôt bien. Du côté des fournisseurs, on aimerait que ça aille plus vite. Oui, on aimerait que ça aille plus vite et c'est long. Mais de toute façon, des processus de production, des changements de processus de production, des changements de sourcing, c'est des étapes qui sont souvent longues. Donc c'est vrai qu'il y a une petite inertie là-dessus. Maintenant, on sent quand même une vraie prise de conscience. Donc je pense que ça va s'accélérer vraiment dans les années qui viennent.

  • Speaker #0

    Toi qui es engagée, tu as des preuves d'engagement avec... Ton éco-vadis, ton renouvellement, tes progressions éco-vadis, l'éco-conception de certains produits que tu as initiés, comment tu communiques là-dessus vers l'extérieur ? Est-ce que tu as des règles de communication responsables vis-à-vis de ces actions de RSE ?

  • Speaker #1

    Oui, on les communique parce qu'on pense que ça peut avoir un effet boule de neige sur les autres acteurs du marché et parce que ça fait partie de la prise de conscience des clients et aussi des fournisseurs. Donc pour nous, c'est important de communiquer là-dessus. Après, je pense qu'il faut toujours savoir rester humble et garder ce cap d'humilité parce qu'on est, comme je disais, tout. Tout au départ, rien n'est parfait et on est toujours dans un processus d'amélioration continue. Donc notre marché nous engage et on doit continuer d'avancer.

  • Speaker #0

    Alors tu organises aussi une journée pour tes clients ?

  • Speaker #1

    On a organisé pour la première fois en 2023 une journée qu'on a appelée journée idée pépite. L'idée c'était de pouvoir rassembler une centaine de clients sur cet événement et de leur montrer la largeur de notre offre éco-responsable. Et on a souhaité commencer cette journée par une conférence. plutôt une table ronde, comment aligner ces outils de communication avec ces enjeux RSE. C'était le thème de cette table ronde qui a intéressé nos clients. C'est vrai que c'est une manière aussi de communiquer sur comment faire des objets responsables.

  • Speaker #0

    Toujours dans la pédagogie ?

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc j'entends que vous avez beaucoup travaillé sur les processus depuis 2020. Est-ce que vous avez aussi mis en place des choses très concrètes dans la vie quotidienne de l'équipe ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, parce que pour moi, cette démarche éco-responsable, elle est bien sûr sur l'offre, mais elle est aussi dans nos actions du quotidien. Donc, on n'a plus de cafetière, par exemple, à capsule. On a installé une fontaine à eau dans l'entreprise pour éviter les bouteilles en plastique. On n'a plus d'éponges jetables. On a des éponges lavables. Ce sont des petits gestes du quotidien qui font qu'on est aussi acteur dans notre entreprise.

  • Speaker #0

    Vous êtes une équipe de combien de personnes ?

  • Speaker #1

    On est une équipe de 10 personnes.

  • Speaker #0

    Quel conseil aujourd'hui tu donnerais à une entreprise, cliente ou pas cliente, qui se pose des questions sur sa stratégie d'objet publicitaire ? Qu'est-ce que tu as envie de leur conseiller aujourd'hui en 2024 ? Comment ils doivent réfléchir et à qui ils doivent s'adresser ? Quels conseils ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui j'entends des discours d'entreprises qui disent moi j'ai une démarche RSE et donc je ne veux plus faire d'objet publicitaire. Alors ils ne disent pas d'objet publicitaire, d'ailleurs ils disent de goodies ou de gadgets. Donc c'est ça qui fait un peu peur parce que ça veut dire qu'ils n'ont pas compris déjà où en est-elle marché et ce que propose le marché. Donc je trouve que cette démarche elle est pas juste parce que ça voudrait dire que dans ce cas là on pourrait dire qu'ils communiquent pas ou qu'ils font pas d'événements. Parce que quand on prend aujourd'hui un événement en fait les objets publicitaires sur un événement ils représentent 1% de l'empreinte carbone de l'événement. Donc ça représente... très peu de choses, ça ne veut pas dire que pour autant ça ne nous engage pas, mais ça représente une toute petite part de l'événement, et aujourd'hui ils ne se posent pas forcément la question de faire ou non l'événement. Donc pas la bonne réflexion, enfin c'est pas le bon angle en tout cas de réflexion, et que nous on est en mesure de travailler avec eux et de leur expliquer comment faire en sorte que l'objet qu'on va distribuer soit vertueux et soit efficace sur l'événement. Donc je pense qu'il faut vraiment qu'ils fassent appel à une agence de conseil, ça c'est très important. Et puis je pense qu'on peut aussi échanger avec différents corps de métier, c'est-à-dire par exemple le responsable RSE, les achats, le marketing, avoir des communications ensemble ou des réunions à trois ou quatre. pour échanger sur l'intérêt de l'objet publicitaire. On l'a vu, en fait, il est très efficace, il fonctionne très bien sur la cible, donc on doit simplement mieux le travailler.

  • Speaker #0

    Ce podcast s'appelle Rêvons mieux, Annelise. Est-ce que toi... Tu rêves mieux pour ce marché, pour ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr que je rêve aujourd'hui. Je pense qu'on peut rêver mieux. On peut rêver mieux aujourd'hui dans notre société en tant qu'individu. On peut rêver mieux en tant que professionnel, en tant qu'entrepreneur. Parce que c'est ça qui nous anime en fait aussi de faire bouger les choses. En étant dans l'action, je pense qu'on voit comme le petit colibri finalement toutes les petites actions qu'on mène, les résultats qu'elles apportent. Et même si à l'échelle planétaire on n'est que ce petit colibri, les actions des uns et des autres nous amènent vers plus de vertuosité, vers une planète plus éco-responsable. Et surtout, on n'a pas le choix ni pas le temps parce que l'urgence climatique est là. Donc voilà, mettons-nous tous en action.

  • Speaker #0

    Anne-Lise, si on veut partager toutes ces idées avec toi, on peut te joindre sur ton LinkedIn, Anne-Lise Kerebel, K-E-R-E-B-E-L, et sur ton site internet.

  • Speaker #1

    ideobjet.com, donc ideobjet, I-D-E-O-B-J-E-T.com

  • Speaker #0

    Merci Anne-Lise.

  • Speaker #1

    Merci Bénédicte.

  • Speaker #0

    Je suis Bénédicte Lenfray, j'aide les équipes marketing et communication non pas à rêvasser, mais à comprendre mieux les enjeux de la transition, à agir vite et à parler juste. Si vous pensez que ce témoignage très concret peut aider notre communauté du marketing et de la com à s'engager plus rapidement dans la transition, je vous invite à partager le lien ou à liker sur vos plateformes de podcast. Rêvons mieux.fr et je retourne écouter Aurel San.

Description

Quand on pense sobriété, on se dit que les "goodies" seront la première économie.
Et pourtant, le marché de l'objet publicitaire ne s'est jamais si bien porté.
Si on ne les supprime pas, on les rêve autrement.
Anne Lise Kerebel dirige ideobjet, une agence de communication par l'objet pionnière sur les sujets RSE en France.
Elle nous raconte comme elle a changé, comment son agence, ses clients, ses fournisseurs ont changé.
Découvrons un marché qui fait sa mue.

https://www.ideobjet.com/
Anne-Lise Kerebel sur linkedin


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'adore cette chanson d'Aurel San, Rêve mieux.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce que les artistes ont le pouvoir de façonner nos rêves, mais le marketing et la communication aussi. Tous les messages, toutes les images qu'on reçoit influencent nos envies et au final nos comportements. Alors mes invités sont tous des professionnels du marketing et de la com. Ils nous racontent très concrètement ce qu'ils ont mis en place pour rendre leur activité plus responsable. Rêvons mieux et agissons vite. Annelies Kerebel est la créatrice et la dirigeante de l'agence de communication par l'objet Ideobjet. Quand on pense sobriété, on se dit que les objets pubs sont les premiers qui vont disparaître. Eh bien en fait, le marché des goodies ne s'est jamais aussi bien porté. 5% de progression par an depuis 5 ans. Mais il faut dire que les Français adorent ça. 94% aiment recevoir un objet pub et les deux tiers les conservent. Alors, ID-Objet, c'est une agence pionnière dans la réflexion et l'action pour des objets de com'plus responsables. On dit parfois gadget, on dit parfois goodies. Anne-Lise dit toujours objet de communication. Vous verrez que les mots ne sont pas anodins. Anne-Lise nous explique comment ses clients, comment ses fournisseurs ont beaucoup changé ces dernières années et comment elle, elle a engagé son agence dans cette transition. Bonjour Anne-Lise.

  • Speaker #2

    Bonjour Bénédicte.

  • Speaker #1

    Eh bien,

  • Speaker #0

    je suis super contente de t'accueillir dans ce premier épisode de Rêvons Mieux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu qui tu es et ton entreprise ?

  • Speaker #2

    Je suis Anne-Lise Kérébel, j'ai 48 ans et j'ai créé l'entreprise Ideobjet il y a quasiment 14 ans. Nous sommes spécialistes de l'objet du textile publicitaire en France et nous réalisons des objets sur mesure pour nos clients avec une dimension environnementale forte.

  • Speaker #1

    Cette dimension environnementale, elle est arrivée comment dans ton entreprise ?

  • Speaker #2

    Je dirais que c'est venu notamment au cours d'un stage de développement personnel. J'ai compris l'importance de l'interconnexion du vivant. la nature, l'alimentation, l'eau, la santé. Et je dirais que ça a aussi été confirmé un an plus tard par le Covid. Le Covid, ça a été pour moi un catalyseur de prise de conscience de l'interdépendance mondiale des activités économiques, des aides vivantes. Et ça a mis en lumière auprès des consos, mais aussi de moi-même, bien sûr, un besoin de retour à l'essentiel, à la proximité. Et plus globalement, ça m'a poussée à devenir plus fortement actrice de changements environnementaux.

  • Speaker #1

    De tous les sujets de la santé planétaire et humaine, lequel te touche le plus personnellement ?

  • Speaker #2

    Moi je dirais que je suis beaucoup touchée par l'urgence climatique parce que c'est plus seulement des études en fait, comme ça pouvait être le cas il y a quelques années, c'est qu'on le voit vraiment de ses yeux. Moi j'habite sur le littoral, pas loin de la mer, et je me rends compte que lors de mes balades en fait c'est visible. Les digues sont abîmées, les routes parfois sont détruites, on voit très clairement la montée des eaux, j'aime aussi beaucoup la montagne. Et j'ai fait la même photo de la mer de glace à 15 ans d'écart et je me rends compte que la glace a disparu. Ce n'est plus seulement des études, c'est réel. Donc il y a une vraie urgence climatique.

  • Speaker #1

    Dans quel genre d'émotion tu te sens face à ce que tu vois ?

  • Speaker #2

    C'est une profonde tristesse de voir ça. Par contre, je suis quelqu'un qui ne reste jamais... longtemps dans cette émotion en fait cette tristesse elle me donne envie de me mettre en action voilà donc c'est aussi un petit coup de pied aux fesses j'ai envie de dire pour pour se mettre en mouvement alors comment tu as transformé cette émotion comment tu l'as ramené dans ton activité est

  • Speaker #1

    ce qu'il ya eu une période de j'imagine de digestion de l'émotion et puis de est ce que tu as appris à faire autrement est ce que tu t'es formé comment ça s'est passé

  • Speaker #2

    Je faisais déjà un certain nombre de choses dans l'entreprise, mais je n'avais jamais mesuré exactement les actions que je menais. Donc en 2020, j'ai décidé de me former effectivement, 2020-2021, de me former de manière plus importante sur la RSE et de manière à pouvoir diagnostiquer plus clairement où on en était en termes d'évaluation et mettre en place des plans d'action et finalement améliorer nos pratiques. Donc ça a été une première étape. Donc on a choisi de se faire accompagner par un coach, un consultant qui nous a beaucoup aidé à justement à poser ses diagnostics, à formaliser nos politiques, à prendre conscience en fait de toute... de toutes les dimensions de la RSE, qu'elle soit environnementale, mais aussi sociale, en matière de gouvernance, d'un point de vue économique. Sur tous nos piliers, on a diagnostiqué là où on en était, on a aussi rédigé nos process de manière à y voir plus clair tout simplement, et voir où on en était. Et pour moi, effectivement, on doit toujours partir d'un diagnostic pour poser un point zéro et s'améliorer dans le temps. Parce qu'on sait très bien que nul n'est parfait et que l'idée ça va être d'être sur une amélioration itérative et continue sur la dimension RSE. Donc c'est aussi ce qu'on a fait. On s'est fait évaluer en 2021 par ECOVAX, qui est un organisme international qui évalue la politique RSE des entreprises. On a obtenu d'entrée de jeu une très bonne note, puisqu'on a obtenu une note de 80 sur 100, qui est une note qui nous a classé dans le 1% de notre marché. donc parmi on va dire les meilleures agences de communication par l'objet en matière de RSE. Maintenant on s'est dit bah ça n'est que le début et on doit pouvoir quand même toujours faire mieux. D'ailleurs cet organisme fonctionne de la manière que si il ne se passe rien et qu'on n'améliore pas nous mêmes notre notre nos process, la note se dégrade donc en fait on est de toute façon aussi poussé à l'amélioration continue. On s'est fait réévaluer en 2022, l'année suivante, et on a progressé de 6 points puisqu'on a obtenu une note de 86 sur 100. Et là, on vient de refaire une évaluation qu'on a reçue tout début d'année, où on a réussi à conserver cette note de 86 sur 100, qui est effectivement déjà chouette, mais qui nous oblige néanmoins à poursuivre dans l'amélioration continue.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous rappeler, Annelise, la taille de ton agence et essayer d'évaluer à posteriori l'investissement en temps que ça a pris pour toi, pour les équipes, de s'engager dans ce processus Ecova10 et obtenir une note comme tu as ?

  • Speaker #2

    Alors c'est effectivement beaucoup de temps je dirais dans l'entreprise. On a décidé de mettre en place un groupe de projets dès le départ avec plusieurs collaborateurs qui étaient aussi motivés pour avancer sur ce sujet et on s'est réunis en fait plusieurs fois par mois pendant au moins six mois puis voilà et puis on continue de se voir de manière régulière. pour tout au long de l'année voir un petit peu où on en est par rapport au plan d'action qu'on s'est fixé. Et la préparation de cette évaluation, elle a aussi été assez lourde par ailleurs, de préparation, de formalisation, de rédaction. C'est assez difficile d'évaluer le temps exact, mais je dirais bien que peut-être quand même trois semaines, un mois de travail plein, au moins pour la première fois, la deuxième étant un petit peu moins lourde, mais oui, c'est quand même conséquent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous donner un exemple concret d'un chantier pour Ecovadi sur lequel vous avez peut-être passé le plus de temps ?

  • Speaker #2

    Passé... On a passé beaucoup de temps sur la formalisation de nos politiques, nos comportements et nos actions. On a passé aussi beaucoup de temps sur la partie achats, parce que les achats responsables sont clés et dans notre métier c'est aussi une composante importante. Donc on a beaucoup passé de temps sur évaluer nos fournisseurs. les situer eux-mêmes où ils en étaient dans leur démarche responsable, orienter nos choix vers des fournisseurs responsables, donc aussi les trier quelque part et décider de nos modes opératoires avec eux. Je dirais que ça, oui, ça nous a pris quand même pas mal de temps de récupérer aussi de leur part des justificatifs et des évaluations des travaux qu'ils avaient pu mener et des démarches qu'ils avaient pu enclencher également.

  • Speaker #1

    Vous êtes... Ecovadis Platinium, c'est ça ? Donc ça te met dans le haut du chapeau des agences de communication par l'objet en France, très clairement. J'aimerais qu'on parle un petit peu de ce marché, qui est un peu paradoxal quand on parle de RSE. Comment toi tu vois les choses et surtout comment tu vois bouger ton marché à la fois chez tes clients, est-ce que les demandes changent, les comportements changent, et aussi chez tes concurrents et tes fournisseurs ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est un marché qui est en pleine mutation et heureusement, j'ai envie de dire, c'est aussi un marché qui a une image pas toujours très flatteuse, produit de faible qualité, fabriqué en Chine et c'est ce que peuvent penser certaines personnes qui ne l'ont justement pas vu évoluer. Aujourd'hui, le marché a quand même vraiment significativement changé. Il a changé effectivement par rapport aux demandes des clients que l'on accompagne. Les clients aujourd'hui... Les clients, plutôt par le passé, avaient tendance à partir sur des objets produits en masse et à bas coût et importés. Ils ont vraiment fait bouger le curseur aussi de leur côté avec des objets qui sont fabriqués beaucoup plus localement. Et d'ailleurs, ils nous le demandent comme des critères impératifs sur de la provenance française ou européenne. Ils ont aussi parfois des critères sur des matériaux recyclés ou recyclables. sur l'absence de plastique, sur l'éco-conception des produits, sur l'absence d'emballage individuel, sur l'empreinte carbone de nos produits. Et surtout, ils nous demandent aussi des justificatifs de production, de traçabilité des produits. Et ils souhaitent de plus en plus connaître l'empreinte carbone générée par chacun des produits. Donc, ils ont vraiment fait évoluer leurs demandes. de produits un peu non segmentés vers des produits finalement plus responsables. Et nous, on les accompagne aussi pour que ces produits soient vraiment utiles et durables, mais utiles à la personne qui va les recevoir. C'est-à-dire que pour moi, un objet responsable, il doit avant tout correspondre à la personne qui va le recevoir et il doit lui servir, il doit être dans son quotidien et il ne doit pas rester dans le fond d'un tiroir. Donc pour ça, il faut bien connaître. la personne qui va recevoir l'objet et s'assurer que c'est un objet qui va lui faire plaisir.

  • Speaker #1

    Donc ça renvoie les entreprises finalement à leur capacité à avoir une vraie stratégie de goodies, un vrai plan de marketing avec un ciblage précis, des occasions de diffusion précis et un persona finalement du goodies derrière pour s'assurer qu'on ne fait pas l'objet en plus ou l'objet en trop.

  • Speaker #2

    Oui tout à fait, nous on a toujours travaillé de cette manière là peut-être parce que justement je suis aussi issue du marketing à se dire en fait pour qui est mon objet, comment je... Comment il va servir et comment il vient servir ma stratégie ? Qu'est-ce qu'il doit permettre de faire ? Est-ce que c'est me faire connaître ? Est-ce que c'est créer de la présence à l'esprit ? Est-ce que c'est créer de la fidélité ? Il ne doit pas être la cinquième roue du carrosse du budget marketing, mais au contraire, il doit s'inscrire pleinement dans la stratégie marketing parce que l'objet publicitaire est très efficace. Aujourd'hui, tu l'as dit tout à l'heure, l'objet publicitaire en fait plaît. 77% des gens souhaitent recevoir plus d'objets publicitaires. Plus des deux tiers mémorisent la marque pour laquelle ils ont reçu l'objet publicitaire. Donc il est vraiment efficace. C'est le deuxième média aussi préféré des Français. Il est vraiment efficace dans la mesure où il est bien ciblé. Donc il doit vraiment être anticipé et faire partie de la stratégie et non pas... Se poser la question une semaine ou quinze jours avant l'événement, de se dire, il faut que je fasse des goodies, lesquels, oui, comment, mais sans se poser réellement le sens concret de l'objet.

  • Speaker #1

    Le fait que tu sois très engagé dans les objets de communication responsables, tu dois rencontrer aussi des clients. plus responsable ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai le sentiment en fait que nos clients ont des démarches relativement avancées en matière de RSE, en particulier les grands groupes, aussi parce qu'ils y sont contraints par la loi. Mais j'ai le sentiment malgré tout que c'est un sujet qui les questionne et sur lequel ils avancent à grands pas.

  • Speaker #1

    Tu as vu le changement à quelle date de comportement ? Est-ce que c'est très daté comme changement ?

  • Speaker #2

    Je dirais que, encore une fois, comme pour moi, le Covid, en fait, il y a un avant et un après. Et ce changement, il est là en particulier à partir de cette période-là.

  • Speaker #1

    Et donc, dans les typologies de clients, ceux qui sont aujourd'hui le plus mûrs, si on peut utiliser ce mot-là, sur la vision de l'ARSE, c'est quel type de client ?

  • Speaker #2

    Alors les clients qui sont les plus mûrs, je dirais que ce sont les collectivités, ce sont aussi de grands groupes comme des banques par exemple, qui sont investis d'un rôle d'exemplarité en fait et qui se veulent forcément irréprochables sur ces aspects-là et donc sont très exigeants vis-à-vis de nous quant à ces critères RSE.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe pour les entreprises de taille moyenne ou plus petite ?

  • Speaker #2

    Alors pour les entreprises plus petites, je dirais que la demande et la prise en compte de l'éco-responsabilité, elle est variable aussi en fonction de la personnalité de l'acheteur d'objets publicitaires, donc de la personne en général de la communication ou du marketing. Elle est aussi variable en fonction de ce qu'imprime le dirigeant de cette entreprise et de lui-même sa volonté à... à engager une démarche RSE. Donc elle est traduite réellement par la personne qui est en poste. Et cette personne, en fait, quand elle fait des objets, elle... Elle est contente ensuite de les valoriser et de les montrer et pour elle c'est très concret. Donc si elle est investie sur elle-même personnellement dans sa vie au quotidien, sur je fais attention à mon empreinte, etc. Elle l'est aussi tout autant sur les objets. Et à contrario, si elle ne l'est pas du tout, elle se fiche un petit peu de tous ces critères.

  • Speaker #1

    Est-ce que tes clients dont le comportement a changé ? savent transcrire leurs nouveaux besoins dans des cahiers des charges un peu précis ou est-ce que tu dois tout requestionner avec eux ? Comment ça se passe ? Et peut-être que tu as des conseils aussi pour les entreprises de dire c'est quoi un bon brief d'objet de communication quand on s'adresse à une agence comme toi pour induire déjà un comportement d'achat plus responsable ?

  • Speaker #2

    Alors souvent on doit questionner la demande parce qu'on a beaucoup de demandes concrètes. Comment va être remis l'objet ? Donc à qui ? Dans quel format ? Est-ce qu'il va être envoyé par la poste ? Qu'est-ce qui a déjà été fait par le passé ? Quel est surtout le message clé qu'on veut faire passer au travers de l'événement ? Quel est aussi le positionnement de l'entreprise ? Donc on a plein de questions qui viennent autour de l'objet. Et puis des questions concrètes. Quel est le budget à ne pas dépasser ? Quels sont les codes graphiques aussi de la marque pour que l'objet soit en parfaite adéquation avec la marque ? Donc on a beaucoup de questions techniques, y compris quand le client sait déjà en fait le type de produit qu'il voudrait offrir. On a des questions techniques sur le produit lui-même et on a aussi parfois des questions vers lui parce que la réflexion n'est peut-être pas complète et on peut nous aussi, on a un rôle de conseil de se dire peut-être qu'aujourd'hui mon client va me demander un tote bag, mais peut-être que finalement c'est pas le tote bag le meilleur objet pour... Pour son événement, je prendrais l'exemple d'un client qui nous avait demandé des tote bags pour un salon agricole. Mon idée, ça a plutôt été de lui dire pourquoi on ne ferait pas des sauts d'élevage. En fait, c'est à destination d'agriculteurs. Ça va servir aussi à mettre les éléments qui sont reçus sur le salon, mais au moins, l'objet aura une utilité beaucoup plus forte derrière et en lien avec l'activité. Et le client a été ravi parce que visuellement sur le salon on ne voyait que ça et tout le monde demandait mais où vous avez eu votre seau, vous avez eu votre seau et puis ensuite ça a eu une utilité concrète pour les gens. Donc à la fois ça a marqué les esprits et ensuite ça a donné un objet utile.

  • Speaker #1

    Entre le tote bag et le seau, je comprends exactement l'idée et l'impact. Est-ce que tes clients aujourd'hui sont prêts à faire des arbitrages un peu différents entre le moins disant et le mieux disant, si on considère que le mieux disant, c'est quand on embarque la responsabilité dans l'objet ? Comment les arbitrages se font ? Est-ce que tu vois les choses bouger un peu ?

  • Speaker #2

    Alors oui, aujourd'hui, on constate que les budgets des entreprises sont souvent... C'est quand même toujours très contraint. Donc les entreprises préfèrent faire moins d'objets, mais mieux. En tout cas, beaucoup ont adopté ce principe de dire, tant pis, je vais justement mieux cibler. Je vais sûrement diffuser à moins de moments ou à moins de personnes de manière large, mais je vais au contraire essayer d'aller toucher le cœur de mes prospects ou mes clients clés et stratégiques.

  • Speaker #1

    D'accord, donc produire moins d'objets, mais les produire plus ciblés et de façon plus...

  • Speaker #0

    plus propre entre guillemets.

  • Speaker #1

    Pour avoir finalement une efficacité la meilleure qui soit et la plus proche possible. C'est aussi notre rôle de les accompagner pour avoir le meilleur ROI sur ces opérations qui sont vraiment des opérations de marketing en tant que telles.

  • Speaker #0

    Est-ce que toi aujourd'hui Anne-Lise, tu es prête à dire non à un client qui te demanderait des objets produits loin, dans de mauvaises conditions sociales ou écologiques ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a un certain nombre d'objets aujourd'hui qu'on refuse de faire, qui sont des objets qui nous paraissent complètement éphémères, inutiles, et effectivement qui peuvent être produits dans des conditions particulières, et aussi des produits qui voudraient donner bonne conscience finalement à l'objet publicitaire. Je pense aux produits en bambou, en fait, beaucoup de... Beaucoup de gens ont encore une image de se dire Ah ben c'est en bambou, c'est bon, voilà Et en réalité, ben non, c'est pas un objet éco-responsable. Donc notre rôle c'est ça aussi et c'est d'orienter. Ce que l'on fait aussi quand on a des demandes, c'est que systématiquement, en plus de demandes conventionnelles, on essaye de rajouter des produits éco-responsables complémentaires aux demandes initiales, de manière à avoir des propositions qui sont les plus orientées possibles à guider nos clients vers eux. vers une offre éco-responsable.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que tu fais de la pédagogie vers tes clients, en fait. Tu leur expliques le bambou, tu leur offres des alternatives qu'eux ne voyaient probablement pas. Est-ce que tu as des clients qui n'en ont rien à faire, en fait, en 2024 ?

  • Speaker #1

    Oui, ça existe encore des clients qui ne se sentent pas totalement investis par ça ou qui restent encore dans l'idée de se donner bonne conscience en se disant je vais essayer d'utiliser un produit avec un peu de bambou et ça aura un look responsable et donc ça ira. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est vraiment en voie de disparition et qu'il y a quand même une vraie prise de conscience sur la grosse majorité de nos clients. C'est aussi un peu ce qui se passe dans la vie par ailleurs. Il y a malgré tout des gens qui restent dans la mode vraiment jetable et qui sont toujours là-dedans et qui pour le moment n'ont pas encore fait le pas. Donc on les retrouve aussi quelque part dans nos clients. Mais à nous, le travail de pédagogie qu'on fait, et les propositions nous amènent à ce que ça devienne vraiment très marginal.

  • Speaker #0

    Tu parlais du bambou, est-ce que tu as d'autres exemples comme ça à nous donner, de fausses bonnes idées quand on pense objet de communication ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai pas de fausses bonnes idées. Ce que je voudrais dire, c'est que pour autant, il faut pas non plus... On a tendance à faire du franco-lavage et du China bashing, c'est-à-dire qu'on a tendance à dire que tout ce qui est français est vertueux, et tout ce qui est fabriqué en Asie n'est pas responsable. Et en fait, le seul juge arbitre, ça va être la mesure de l'empreinte carbone. Et parfois, un objet qui est fabriqué en France... va être finalement fabriqué en France sur ces dernières étapes de fabrication, mais pas sur ces premières étapes. C'est vrai qu'on pense par exemple à un tote bag, le coton il ne vient pas de France, on n'a pas de champ de coton en France ou même en Europe, donc le coton il vient d'Inde. Donc le point est de se dire, attention, parfois si mon produit... le coton vient d'Inde, il est tissé à un autre bout de l'Europe, puis découpé à un autre endroit pour être fini en France et assemblé en France, peut-être que son empreinte carbone finalement elle sera moins bonne que l'empreinte carbone d'un produit fabriqué au plus proche du site de la matière première. Donc il faut, en fait ce que je voudrais dire c'est qu'on a besoin de finalement, c'est pas parce que c'est écrit que c'est français aujourd'hui que c'est 100% vertueux et nous on a aussi cette sélection et ce choix à faire et c'est là qu'on doit pouvoir guider nos clients vers des produits français qui sont réellement éco-responsables, vers des produits européens qui sont réellement éco-responsables. Et la même chose sur des produits asiatiques sur lesquels il y a un vrai savoir-faire qui n'existe nulle part ailleurs et sur lesquels on doit avoir toutes les garanties des usines, des modes opératoires et puis d'un point de vue social aussi. Mais surtout ne soyons pas trop arbitraires là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment tu fais toi pour évaluer l'empreinte d'un objet en particulier avec sa personnalisation, son transport ? Quel genre d'outil tu utilises ? qu'on utilise pour avoir cette traçabilité et cette comptabilité de l'empreinte ?

  • Speaker #1

    Alors c'est un gros sujet pour toute la profession en ce moment sur la mesure de l'empreinte carbone, parce qu'aujourd'hui toutes les méthodes qui existent sont globalement des estimations malgré tout, parce qu'il faut remonter très loin à la fois de qui a fabriqué, qui a cousu, qui a apporté la matière. Il y a beaucoup d'étapes et donc beaucoup d'intervenants, donc c'est toujours un peu difficile d'avoir la mesure complète. Et surtout, ce dont on se rend compte, c'est qu'il y a différents organismes qui permettent de faire une évaluation. Et en fonction de leur mode opératoire, l'analyse, le chiffrage de l'empreinte carbone va être plus ou moins important et peut être différent finalement d'un organisme à l'autre. Donc moi je milite clairement pour que dans ma profession on utilise tous un même référentiel et que du coup il soit commun et partagé et qu'on puisse pas se dire bah tiens la proposition de gourde de l'entreprise idée objet mais elle est de temps pour le même produit et puis celle d'un concurrent serait évaluée à autre chose en fait ça a pas de sens. Et puis surtout, c'est faire dix fois le même travail alors que si notre fédération et des acteurs se mobilisent pour qu'il y ait une seule et même évaluation, c'est beaucoup plus pertinent en fait pour le consommateur, pour le client et puis pour nous tous en fait tout simplement.

  • Speaker #0

    Tu réfléchis aux produits, tu as effectivement une stratégie d'achat responsable. Est-ce que tu te questionnes aussi sur la conception de nouveaux produits ?

  • Speaker #1

    Oui, alors tout à l'heure justement on a parlé de ce marché qui évoluait en termes du point de vue de la demande client et c'est aussi un marché qui évolue de par l'offre fournisseur. Nos fournisseurs aujourd'hui travaillent vraiment à développer une offre plus locale. On a aussi pour rôle de les bousculer en fait et de leur faire changer leurs habitudes pour qu'ils aillent plus vite dans la mutation de ce marché. Donc c'est notre rôle, enfin en tout cas je pense que c'est notre rôle de le faire et de les mettre aussi en lien avec des acteurs qui peuvent leur permettre de faire évoluer leur offre. Donc nous on est un peu au cœur de ce marché et on doit pouvoir agir à la fois sur les clients et à la fois sur les fournisseurs.

  • Speaker #0

    Et donc ça va, tu vas les titiller, tu vas les provoquer un peu dans le changement ? Est-ce que tu peux être aussi proactive vis-à-vis d'eux pour imaginer des nouvelles solutions ? Puisque toi, tu as une position sur le marché qui te permet de voir les clients et les fournisseurs, donc tu es à la bonne place pour faire bouger les choses. Est-ce que tu as engagé des actions dans ce sens-là ?

  • Speaker #1

    Oui, en 2020, on a décidé de mettre en lien Une entreprise qui propose une matière 100% biosourcée avec l'entreprise BIC qui fabrique des stylos. L'idée c'était de pouvoir remplacer le plastique conventionnel par cette matière 100% biosourcée qui est faite à base de ricin, talc et bois. Aujourd'hui sur le marché on a cette gamme de stylos qui est commercialisée. C'est une vraie satisfaction pour nous de se dire que cette action qu'on a menée déjà il y a quelques années se retrouve aujourd'hui sur le marché, est diffusée et c'est une gamme qui se développe et donc forcément qui est plus vertueuse que des stylos classiques, avec une belle qualité d'écriture. Donc avoir participé à ça c'est chouette, mais pour moi c'est qu'un début et on doit être... On doit continuer de bousculer et d'apporter de nouvelles offres sur ce marché.

  • Speaker #0

    Comment tu vois l'évolution de ce marché de l'objet publicitaire qui est en plein boom ? Il change ? Est-ce que ton rôle, ta mission d'entreprise change dans cette mutation ?

  • Speaker #1

    Oui et non, parce que notre mission d'entreprise est d'accompagner le changement. On est aujourd'hui un acteur majeur en France, on doit être exemplaire, on doit toujours avoir une longueur d'avance pour bousculer ce marché, pour bousculer les fournisseurs pour qu'ils aillent plus vite, pour accompagner nos clients et les conseiller vers plus de prise en compte des enjeux RSE dans l'offre choisie. Donc pour moi on doit être exemplaire et inciter tout le monde à bouger.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans tout ce parcours que tu as déjà effectué, il y a plus de trois ans ? Quelle a été la principale... La difficulté, est-ce que c'est avec tes équipes, est-ce que c'est avec tes clients ou avec tes fournisseurs ?

  • Speaker #1

    Pas du tout avec les équipes, parce que les équipes sont vraiment, on est tous alignés, on est tous de concert sur l'idée de pouvoir faire évoluer ce marché. Et donc l'équipe est aussi porteuse de cette volonté. Les clients, ils sont... assez facilement dans la prise de conscience et donc ils sautent le pas. C'est vrai qu'au tout départ, ils avaient du mal à se dire, ils nous faisaient faire des demandes d'objets plus responsables, etc. Mais quand ils voyaient les prix, tout d'un coup, ça les freinait. Aujourd'hui, non, je dirais que franchement, ils ont passé le cap et donc ça, c'est plutôt bien. Du côté des fournisseurs, on aimerait que ça aille plus vite. Oui, on aimerait que ça aille plus vite et c'est long. Mais de toute façon, des processus de production, des changements de processus de production, des changements de sourcing, c'est des étapes qui sont souvent longues. Donc c'est vrai qu'il y a une petite inertie là-dessus. Maintenant, on sent quand même une vraie prise de conscience. Donc je pense que ça va s'accélérer vraiment dans les années qui viennent.

  • Speaker #0

    Toi qui es engagée, tu as des preuves d'engagement avec... Ton éco-vadis, ton renouvellement, tes progressions éco-vadis, l'éco-conception de certains produits que tu as initiés, comment tu communiques là-dessus vers l'extérieur ? Est-ce que tu as des règles de communication responsables vis-à-vis de ces actions de RSE ?

  • Speaker #1

    Oui, on les communique parce qu'on pense que ça peut avoir un effet boule de neige sur les autres acteurs du marché et parce que ça fait partie de la prise de conscience des clients et aussi des fournisseurs. Donc pour nous, c'est important de communiquer là-dessus. Après, je pense qu'il faut toujours savoir rester humble et garder ce cap d'humilité parce qu'on est, comme je disais, tout. Tout au départ, rien n'est parfait et on est toujours dans un processus d'amélioration continue. Donc notre marché nous engage et on doit continuer d'avancer.

  • Speaker #0

    Alors tu organises aussi une journée pour tes clients ?

  • Speaker #1

    On a organisé pour la première fois en 2023 une journée qu'on a appelée journée idée pépite. L'idée c'était de pouvoir rassembler une centaine de clients sur cet événement et de leur montrer la largeur de notre offre éco-responsable. Et on a souhaité commencer cette journée par une conférence. plutôt une table ronde, comment aligner ces outils de communication avec ces enjeux RSE. C'était le thème de cette table ronde qui a intéressé nos clients. C'est vrai que c'est une manière aussi de communiquer sur comment faire des objets responsables.

  • Speaker #0

    Toujours dans la pédagogie ?

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc j'entends que vous avez beaucoup travaillé sur les processus depuis 2020. Est-ce que vous avez aussi mis en place des choses très concrètes dans la vie quotidienne de l'équipe ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, parce que pour moi, cette démarche éco-responsable, elle est bien sûr sur l'offre, mais elle est aussi dans nos actions du quotidien. Donc, on n'a plus de cafetière, par exemple, à capsule. On a installé une fontaine à eau dans l'entreprise pour éviter les bouteilles en plastique. On n'a plus d'éponges jetables. On a des éponges lavables. Ce sont des petits gestes du quotidien qui font qu'on est aussi acteur dans notre entreprise.

  • Speaker #0

    Vous êtes une équipe de combien de personnes ?

  • Speaker #1

    On est une équipe de 10 personnes.

  • Speaker #0

    Quel conseil aujourd'hui tu donnerais à une entreprise, cliente ou pas cliente, qui se pose des questions sur sa stratégie d'objet publicitaire ? Qu'est-ce que tu as envie de leur conseiller aujourd'hui en 2024 ? Comment ils doivent réfléchir et à qui ils doivent s'adresser ? Quels conseils ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui j'entends des discours d'entreprises qui disent moi j'ai une démarche RSE et donc je ne veux plus faire d'objet publicitaire. Alors ils ne disent pas d'objet publicitaire, d'ailleurs ils disent de goodies ou de gadgets. Donc c'est ça qui fait un peu peur parce que ça veut dire qu'ils n'ont pas compris déjà où en est-elle marché et ce que propose le marché. Donc je trouve que cette démarche elle est pas juste parce que ça voudrait dire que dans ce cas là on pourrait dire qu'ils communiquent pas ou qu'ils font pas d'événements. Parce que quand on prend aujourd'hui un événement en fait les objets publicitaires sur un événement ils représentent 1% de l'empreinte carbone de l'événement. Donc ça représente... très peu de choses, ça ne veut pas dire que pour autant ça ne nous engage pas, mais ça représente une toute petite part de l'événement, et aujourd'hui ils ne se posent pas forcément la question de faire ou non l'événement. Donc pas la bonne réflexion, enfin c'est pas le bon angle en tout cas de réflexion, et que nous on est en mesure de travailler avec eux et de leur expliquer comment faire en sorte que l'objet qu'on va distribuer soit vertueux et soit efficace sur l'événement. Donc je pense qu'il faut vraiment qu'ils fassent appel à une agence de conseil, ça c'est très important. Et puis je pense qu'on peut aussi échanger avec différents corps de métier, c'est-à-dire par exemple le responsable RSE, les achats, le marketing, avoir des communications ensemble ou des réunions à trois ou quatre. pour échanger sur l'intérêt de l'objet publicitaire. On l'a vu, en fait, il est très efficace, il fonctionne très bien sur la cible, donc on doit simplement mieux le travailler.

  • Speaker #0

    Ce podcast s'appelle Rêvons mieux, Annelise. Est-ce que toi... Tu rêves mieux pour ce marché, pour ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr que je rêve aujourd'hui. Je pense qu'on peut rêver mieux. On peut rêver mieux aujourd'hui dans notre société en tant qu'individu. On peut rêver mieux en tant que professionnel, en tant qu'entrepreneur. Parce que c'est ça qui nous anime en fait aussi de faire bouger les choses. En étant dans l'action, je pense qu'on voit comme le petit colibri finalement toutes les petites actions qu'on mène, les résultats qu'elles apportent. Et même si à l'échelle planétaire on n'est que ce petit colibri, les actions des uns et des autres nous amènent vers plus de vertuosité, vers une planète plus éco-responsable. Et surtout, on n'a pas le choix ni pas le temps parce que l'urgence climatique est là. Donc voilà, mettons-nous tous en action.

  • Speaker #0

    Anne-Lise, si on veut partager toutes ces idées avec toi, on peut te joindre sur ton LinkedIn, Anne-Lise Kerebel, K-E-R-E-B-E-L, et sur ton site internet.

  • Speaker #1

    ideobjet.com, donc ideobjet, I-D-E-O-B-J-E-T.com

  • Speaker #0

    Merci Anne-Lise.

  • Speaker #1

    Merci Bénédicte.

  • Speaker #0

    Je suis Bénédicte Lenfray, j'aide les équipes marketing et communication non pas à rêvasser, mais à comprendre mieux les enjeux de la transition, à agir vite et à parler juste. Si vous pensez que ce témoignage très concret peut aider notre communauté du marketing et de la com à s'engager plus rapidement dans la transition, je vous invite à partager le lien ou à liker sur vos plateformes de podcast. Rêvons mieux.fr et je retourne écouter Aurel San.

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Description

Quand on pense sobriété, on se dit que les "goodies" seront la première économie.
Et pourtant, le marché de l'objet publicitaire ne s'est jamais si bien porté.
Si on ne les supprime pas, on les rêve autrement.
Anne Lise Kerebel dirige ideobjet, une agence de communication par l'objet pionnière sur les sujets RSE en France.
Elle nous raconte comme elle a changé, comment son agence, ses clients, ses fournisseurs ont changé.
Découvrons un marché qui fait sa mue.

https://www.ideobjet.com/
Anne-Lise Kerebel sur linkedin


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'adore cette chanson d'Aurel San, Rêve mieux.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce que les artistes ont le pouvoir de façonner nos rêves, mais le marketing et la communication aussi. Tous les messages, toutes les images qu'on reçoit influencent nos envies et au final nos comportements. Alors mes invités sont tous des professionnels du marketing et de la com. Ils nous racontent très concrètement ce qu'ils ont mis en place pour rendre leur activité plus responsable. Rêvons mieux et agissons vite. Annelies Kerebel est la créatrice et la dirigeante de l'agence de communication par l'objet Ideobjet. Quand on pense sobriété, on se dit que les objets pubs sont les premiers qui vont disparaître. Eh bien en fait, le marché des goodies ne s'est jamais aussi bien porté. 5% de progression par an depuis 5 ans. Mais il faut dire que les Français adorent ça. 94% aiment recevoir un objet pub et les deux tiers les conservent. Alors, ID-Objet, c'est une agence pionnière dans la réflexion et l'action pour des objets de com'plus responsables. On dit parfois gadget, on dit parfois goodies. Anne-Lise dit toujours objet de communication. Vous verrez que les mots ne sont pas anodins. Anne-Lise nous explique comment ses clients, comment ses fournisseurs ont beaucoup changé ces dernières années et comment elle, elle a engagé son agence dans cette transition. Bonjour Anne-Lise.

  • Speaker #2

    Bonjour Bénédicte.

  • Speaker #1

    Eh bien,

  • Speaker #0

    je suis super contente de t'accueillir dans ce premier épisode de Rêvons Mieux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu qui tu es et ton entreprise ?

  • Speaker #2

    Je suis Anne-Lise Kérébel, j'ai 48 ans et j'ai créé l'entreprise Ideobjet il y a quasiment 14 ans. Nous sommes spécialistes de l'objet du textile publicitaire en France et nous réalisons des objets sur mesure pour nos clients avec une dimension environnementale forte.

  • Speaker #1

    Cette dimension environnementale, elle est arrivée comment dans ton entreprise ?

  • Speaker #2

    Je dirais que c'est venu notamment au cours d'un stage de développement personnel. J'ai compris l'importance de l'interconnexion du vivant. la nature, l'alimentation, l'eau, la santé. Et je dirais que ça a aussi été confirmé un an plus tard par le Covid. Le Covid, ça a été pour moi un catalyseur de prise de conscience de l'interdépendance mondiale des activités économiques, des aides vivantes. Et ça a mis en lumière auprès des consos, mais aussi de moi-même, bien sûr, un besoin de retour à l'essentiel, à la proximité. Et plus globalement, ça m'a poussée à devenir plus fortement actrice de changements environnementaux.

  • Speaker #1

    De tous les sujets de la santé planétaire et humaine, lequel te touche le plus personnellement ?

  • Speaker #2

    Moi je dirais que je suis beaucoup touchée par l'urgence climatique parce que c'est plus seulement des études en fait, comme ça pouvait être le cas il y a quelques années, c'est qu'on le voit vraiment de ses yeux. Moi j'habite sur le littoral, pas loin de la mer, et je me rends compte que lors de mes balades en fait c'est visible. Les digues sont abîmées, les routes parfois sont détruites, on voit très clairement la montée des eaux, j'aime aussi beaucoup la montagne. Et j'ai fait la même photo de la mer de glace à 15 ans d'écart et je me rends compte que la glace a disparu. Ce n'est plus seulement des études, c'est réel. Donc il y a une vraie urgence climatique.

  • Speaker #1

    Dans quel genre d'émotion tu te sens face à ce que tu vois ?

  • Speaker #2

    C'est une profonde tristesse de voir ça. Par contre, je suis quelqu'un qui ne reste jamais... longtemps dans cette émotion en fait cette tristesse elle me donne envie de me mettre en action voilà donc c'est aussi un petit coup de pied aux fesses j'ai envie de dire pour pour se mettre en mouvement alors comment tu as transformé cette émotion comment tu l'as ramené dans ton activité est

  • Speaker #1

    ce qu'il ya eu une période de j'imagine de digestion de l'émotion et puis de est ce que tu as appris à faire autrement est ce que tu t'es formé comment ça s'est passé

  • Speaker #2

    Je faisais déjà un certain nombre de choses dans l'entreprise, mais je n'avais jamais mesuré exactement les actions que je menais. Donc en 2020, j'ai décidé de me former effectivement, 2020-2021, de me former de manière plus importante sur la RSE et de manière à pouvoir diagnostiquer plus clairement où on en était en termes d'évaluation et mettre en place des plans d'action et finalement améliorer nos pratiques. Donc ça a été une première étape. Donc on a choisi de se faire accompagner par un coach, un consultant qui nous a beaucoup aidé à justement à poser ses diagnostics, à formaliser nos politiques, à prendre conscience en fait de toute... de toutes les dimensions de la RSE, qu'elle soit environnementale, mais aussi sociale, en matière de gouvernance, d'un point de vue économique. Sur tous nos piliers, on a diagnostiqué là où on en était, on a aussi rédigé nos process de manière à y voir plus clair tout simplement, et voir où on en était. Et pour moi, effectivement, on doit toujours partir d'un diagnostic pour poser un point zéro et s'améliorer dans le temps. Parce qu'on sait très bien que nul n'est parfait et que l'idée ça va être d'être sur une amélioration itérative et continue sur la dimension RSE. Donc c'est aussi ce qu'on a fait. On s'est fait évaluer en 2021 par ECOVAX, qui est un organisme international qui évalue la politique RSE des entreprises. On a obtenu d'entrée de jeu une très bonne note, puisqu'on a obtenu une note de 80 sur 100, qui est une note qui nous a classé dans le 1% de notre marché. donc parmi on va dire les meilleures agences de communication par l'objet en matière de RSE. Maintenant on s'est dit bah ça n'est que le début et on doit pouvoir quand même toujours faire mieux. D'ailleurs cet organisme fonctionne de la manière que si il ne se passe rien et qu'on n'améliore pas nous mêmes notre notre nos process, la note se dégrade donc en fait on est de toute façon aussi poussé à l'amélioration continue. On s'est fait réévaluer en 2022, l'année suivante, et on a progressé de 6 points puisqu'on a obtenu une note de 86 sur 100. Et là, on vient de refaire une évaluation qu'on a reçue tout début d'année, où on a réussi à conserver cette note de 86 sur 100, qui est effectivement déjà chouette, mais qui nous oblige néanmoins à poursuivre dans l'amélioration continue.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous rappeler, Annelise, la taille de ton agence et essayer d'évaluer à posteriori l'investissement en temps que ça a pris pour toi, pour les équipes, de s'engager dans ce processus Ecova10 et obtenir une note comme tu as ?

  • Speaker #2

    Alors c'est effectivement beaucoup de temps je dirais dans l'entreprise. On a décidé de mettre en place un groupe de projets dès le départ avec plusieurs collaborateurs qui étaient aussi motivés pour avancer sur ce sujet et on s'est réunis en fait plusieurs fois par mois pendant au moins six mois puis voilà et puis on continue de se voir de manière régulière. pour tout au long de l'année voir un petit peu où on en est par rapport au plan d'action qu'on s'est fixé. Et la préparation de cette évaluation, elle a aussi été assez lourde par ailleurs, de préparation, de formalisation, de rédaction. C'est assez difficile d'évaluer le temps exact, mais je dirais bien que peut-être quand même trois semaines, un mois de travail plein, au moins pour la première fois, la deuxième étant un petit peu moins lourde, mais oui, c'est quand même conséquent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous donner un exemple concret d'un chantier pour Ecovadi sur lequel vous avez peut-être passé le plus de temps ?

  • Speaker #2

    Passé... On a passé beaucoup de temps sur la formalisation de nos politiques, nos comportements et nos actions. On a passé aussi beaucoup de temps sur la partie achats, parce que les achats responsables sont clés et dans notre métier c'est aussi une composante importante. Donc on a beaucoup passé de temps sur évaluer nos fournisseurs. les situer eux-mêmes où ils en étaient dans leur démarche responsable, orienter nos choix vers des fournisseurs responsables, donc aussi les trier quelque part et décider de nos modes opératoires avec eux. Je dirais que ça, oui, ça nous a pris quand même pas mal de temps de récupérer aussi de leur part des justificatifs et des évaluations des travaux qu'ils avaient pu mener et des démarches qu'ils avaient pu enclencher également.

  • Speaker #1

    Vous êtes... Ecovadis Platinium, c'est ça ? Donc ça te met dans le haut du chapeau des agences de communication par l'objet en France, très clairement. J'aimerais qu'on parle un petit peu de ce marché, qui est un peu paradoxal quand on parle de RSE. Comment toi tu vois les choses et surtout comment tu vois bouger ton marché à la fois chez tes clients, est-ce que les demandes changent, les comportements changent, et aussi chez tes concurrents et tes fournisseurs ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est un marché qui est en pleine mutation et heureusement, j'ai envie de dire, c'est aussi un marché qui a une image pas toujours très flatteuse, produit de faible qualité, fabriqué en Chine et c'est ce que peuvent penser certaines personnes qui ne l'ont justement pas vu évoluer. Aujourd'hui, le marché a quand même vraiment significativement changé. Il a changé effectivement par rapport aux demandes des clients que l'on accompagne. Les clients aujourd'hui... Les clients, plutôt par le passé, avaient tendance à partir sur des objets produits en masse et à bas coût et importés. Ils ont vraiment fait bouger le curseur aussi de leur côté avec des objets qui sont fabriqués beaucoup plus localement. Et d'ailleurs, ils nous le demandent comme des critères impératifs sur de la provenance française ou européenne. Ils ont aussi parfois des critères sur des matériaux recyclés ou recyclables. sur l'absence de plastique, sur l'éco-conception des produits, sur l'absence d'emballage individuel, sur l'empreinte carbone de nos produits. Et surtout, ils nous demandent aussi des justificatifs de production, de traçabilité des produits. Et ils souhaitent de plus en plus connaître l'empreinte carbone générée par chacun des produits. Donc, ils ont vraiment fait évoluer leurs demandes. de produits un peu non segmentés vers des produits finalement plus responsables. Et nous, on les accompagne aussi pour que ces produits soient vraiment utiles et durables, mais utiles à la personne qui va les recevoir. C'est-à-dire que pour moi, un objet responsable, il doit avant tout correspondre à la personne qui va le recevoir et il doit lui servir, il doit être dans son quotidien et il ne doit pas rester dans le fond d'un tiroir. Donc pour ça, il faut bien connaître. la personne qui va recevoir l'objet et s'assurer que c'est un objet qui va lui faire plaisir.

  • Speaker #1

    Donc ça renvoie les entreprises finalement à leur capacité à avoir une vraie stratégie de goodies, un vrai plan de marketing avec un ciblage précis, des occasions de diffusion précis et un persona finalement du goodies derrière pour s'assurer qu'on ne fait pas l'objet en plus ou l'objet en trop.

  • Speaker #2

    Oui tout à fait, nous on a toujours travaillé de cette manière là peut-être parce que justement je suis aussi issue du marketing à se dire en fait pour qui est mon objet, comment je... Comment il va servir et comment il vient servir ma stratégie ? Qu'est-ce qu'il doit permettre de faire ? Est-ce que c'est me faire connaître ? Est-ce que c'est créer de la présence à l'esprit ? Est-ce que c'est créer de la fidélité ? Il ne doit pas être la cinquième roue du carrosse du budget marketing, mais au contraire, il doit s'inscrire pleinement dans la stratégie marketing parce que l'objet publicitaire est très efficace. Aujourd'hui, tu l'as dit tout à l'heure, l'objet publicitaire en fait plaît. 77% des gens souhaitent recevoir plus d'objets publicitaires. Plus des deux tiers mémorisent la marque pour laquelle ils ont reçu l'objet publicitaire. Donc il est vraiment efficace. C'est le deuxième média aussi préféré des Français. Il est vraiment efficace dans la mesure où il est bien ciblé. Donc il doit vraiment être anticipé et faire partie de la stratégie et non pas... Se poser la question une semaine ou quinze jours avant l'événement, de se dire, il faut que je fasse des goodies, lesquels, oui, comment, mais sans se poser réellement le sens concret de l'objet.

  • Speaker #1

    Le fait que tu sois très engagé dans les objets de communication responsables, tu dois rencontrer aussi des clients. plus responsable ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai le sentiment en fait que nos clients ont des démarches relativement avancées en matière de RSE, en particulier les grands groupes, aussi parce qu'ils y sont contraints par la loi. Mais j'ai le sentiment malgré tout que c'est un sujet qui les questionne et sur lequel ils avancent à grands pas.

  • Speaker #1

    Tu as vu le changement à quelle date de comportement ? Est-ce que c'est très daté comme changement ?

  • Speaker #2

    Je dirais que, encore une fois, comme pour moi, le Covid, en fait, il y a un avant et un après. Et ce changement, il est là en particulier à partir de cette période-là.

  • Speaker #1

    Et donc, dans les typologies de clients, ceux qui sont aujourd'hui le plus mûrs, si on peut utiliser ce mot-là, sur la vision de l'ARSE, c'est quel type de client ?

  • Speaker #2

    Alors les clients qui sont les plus mûrs, je dirais que ce sont les collectivités, ce sont aussi de grands groupes comme des banques par exemple, qui sont investis d'un rôle d'exemplarité en fait et qui se veulent forcément irréprochables sur ces aspects-là et donc sont très exigeants vis-à-vis de nous quant à ces critères RSE.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe pour les entreprises de taille moyenne ou plus petite ?

  • Speaker #2

    Alors pour les entreprises plus petites, je dirais que la demande et la prise en compte de l'éco-responsabilité, elle est variable aussi en fonction de la personnalité de l'acheteur d'objets publicitaires, donc de la personne en général de la communication ou du marketing. Elle est aussi variable en fonction de ce qu'imprime le dirigeant de cette entreprise et de lui-même sa volonté à... à engager une démarche RSE. Donc elle est traduite réellement par la personne qui est en poste. Et cette personne, en fait, quand elle fait des objets, elle... Elle est contente ensuite de les valoriser et de les montrer et pour elle c'est très concret. Donc si elle est investie sur elle-même personnellement dans sa vie au quotidien, sur je fais attention à mon empreinte, etc. Elle l'est aussi tout autant sur les objets. Et à contrario, si elle ne l'est pas du tout, elle se fiche un petit peu de tous ces critères.

  • Speaker #1

    Est-ce que tes clients dont le comportement a changé ? savent transcrire leurs nouveaux besoins dans des cahiers des charges un peu précis ou est-ce que tu dois tout requestionner avec eux ? Comment ça se passe ? Et peut-être que tu as des conseils aussi pour les entreprises de dire c'est quoi un bon brief d'objet de communication quand on s'adresse à une agence comme toi pour induire déjà un comportement d'achat plus responsable ?

  • Speaker #2

    Alors souvent on doit questionner la demande parce qu'on a beaucoup de demandes concrètes. Comment va être remis l'objet ? Donc à qui ? Dans quel format ? Est-ce qu'il va être envoyé par la poste ? Qu'est-ce qui a déjà été fait par le passé ? Quel est surtout le message clé qu'on veut faire passer au travers de l'événement ? Quel est aussi le positionnement de l'entreprise ? Donc on a plein de questions qui viennent autour de l'objet. Et puis des questions concrètes. Quel est le budget à ne pas dépasser ? Quels sont les codes graphiques aussi de la marque pour que l'objet soit en parfaite adéquation avec la marque ? Donc on a beaucoup de questions techniques, y compris quand le client sait déjà en fait le type de produit qu'il voudrait offrir. On a des questions techniques sur le produit lui-même et on a aussi parfois des questions vers lui parce que la réflexion n'est peut-être pas complète et on peut nous aussi, on a un rôle de conseil de se dire peut-être qu'aujourd'hui mon client va me demander un tote bag, mais peut-être que finalement c'est pas le tote bag le meilleur objet pour... Pour son événement, je prendrais l'exemple d'un client qui nous avait demandé des tote bags pour un salon agricole. Mon idée, ça a plutôt été de lui dire pourquoi on ne ferait pas des sauts d'élevage. En fait, c'est à destination d'agriculteurs. Ça va servir aussi à mettre les éléments qui sont reçus sur le salon, mais au moins, l'objet aura une utilité beaucoup plus forte derrière et en lien avec l'activité. Et le client a été ravi parce que visuellement sur le salon on ne voyait que ça et tout le monde demandait mais où vous avez eu votre seau, vous avez eu votre seau et puis ensuite ça a eu une utilité concrète pour les gens. Donc à la fois ça a marqué les esprits et ensuite ça a donné un objet utile.

  • Speaker #1

    Entre le tote bag et le seau, je comprends exactement l'idée et l'impact. Est-ce que tes clients aujourd'hui sont prêts à faire des arbitrages un peu différents entre le moins disant et le mieux disant, si on considère que le mieux disant, c'est quand on embarque la responsabilité dans l'objet ? Comment les arbitrages se font ? Est-ce que tu vois les choses bouger un peu ?

  • Speaker #2

    Alors oui, aujourd'hui, on constate que les budgets des entreprises sont souvent... C'est quand même toujours très contraint. Donc les entreprises préfèrent faire moins d'objets, mais mieux. En tout cas, beaucoup ont adopté ce principe de dire, tant pis, je vais justement mieux cibler. Je vais sûrement diffuser à moins de moments ou à moins de personnes de manière large, mais je vais au contraire essayer d'aller toucher le cœur de mes prospects ou mes clients clés et stratégiques.

  • Speaker #1

    D'accord, donc produire moins d'objets, mais les produire plus ciblés et de façon plus...

  • Speaker #0

    plus propre entre guillemets.

  • Speaker #1

    Pour avoir finalement une efficacité la meilleure qui soit et la plus proche possible. C'est aussi notre rôle de les accompagner pour avoir le meilleur ROI sur ces opérations qui sont vraiment des opérations de marketing en tant que telles.

  • Speaker #0

    Est-ce que toi aujourd'hui Anne-Lise, tu es prête à dire non à un client qui te demanderait des objets produits loin, dans de mauvaises conditions sociales ou écologiques ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a un certain nombre d'objets aujourd'hui qu'on refuse de faire, qui sont des objets qui nous paraissent complètement éphémères, inutiles, et effectivement qui peuvent être produits dans des conditions particulières, et aussi des produits qui voudraient donner bonne conscience finalement à l'objet publicitaire. Je pense aux produits en bambou, en fait, beaucoup de... Beaucoup de gens ont encore une image de se dire Ah ben c'est en bambou, c'est bon, voilà Et en réalité, ben non, c'est pas un objet éco-responsable. Donc notre rôle c'est ça aussi et c'est d'orienter. Ce que l'on fait aussi quand on a des demandes, c'est que systématiquement, en plus de demandes conventionnelles, on essaye de rajouter des produits éco-responsables complémentaires aux demandes initiales, de manière à avoir des propositions qui sont les plus orientées possibles à guider nos clients vers eux. vers une offre éco-responsable.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que tu fais de la pédagogie vers tes clients, en fait. Tu leur expliques le bambou, tu leur offres des alternatives qu'eux ne voyaient probablement pas. Est-ce que tu as des clients qui n'en ont rien à faire, en fait, en 2024 ?

  • Speaker #1

    Oui, ça existe encore des clients qui ne se sentent pas totalement investis par ça ou qui restent encore dans l'idée de se donner bonne conscience en se disant je vais essayer d'utiliser un produit avec un peu de bambou et ça aura un look responsable et donc ça ira. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est vraiment en voie de disparition et qu'il y a quand même une vraie prise de conscience sur la grosse majorité de nos clients. C'est aussi un peu ce qui se passe dans la vie par ailleurs. Il y a malgré tout des gens qui restent dans la mode vraiment jetable et qui sont toujours là-dedans et qui pour le moment n'ont pas encore fait le pas. Donc on les retrouve aussi quelque part dans nos clients. Mais à nous, le travail de pédagogie qu'on fait, et les propositions nous amènent à ce que ça devienne vraiment très marginal.

  • Speaker #0

    Tu parlais du bambou, est-ce que tu as d'autres exemples comme ça à nous donner, de fausses bonnes idées quand on pense objet de communication ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai pas de fausses bonnes idées. Ce que je voudrais dire, c'est que pour autant, il faut pas non plus... On a tendance à faire du franco-lavage et du China bashing, c'est-à-dire qu'on a tendance à dire que tout ce qui est français est vertueux, et tout ce qui est fabriqué en Asie n'est pas responsable. Et en fait, le seul juge arbitre, ça va être la mesure de l'empreinte carbone. Et parfois, un objet qui est fabriqué en France... va être finalement fabriqué en France sur ces dernières étapes de fabrication, mais pas sur ces premières étapes. C'est vrai qu'on pense par exemple à un tote bag, le coton il ne vient pas de France, on n'a pas de champ de coton en France ou même en Europe, donc le coton il vient d'Inde. Donc le point est de se dire, attention, parfois si mon produit... le coton vient d'Inde, il est tissé à un autre bout de l'Europe, puis découpé à un autre endroit pour être fini en France et assemblé en France, peut-être que son empreinte carbone finalement elle sera moins bonne que l'empreinte carbone d'un produit fabriqué au plus proche du site de la matière première. Donc il faut, en fait ce que je voudrais dire c'est qu'on a besoin de finalement, c'est pas parce que c'est écrit que c'est français aujourd'hui que c'est 100% vertueux et nous on a aussi cette sélection et ce choix à faire et c'est là qu'on doit pouvoir guider nos clients vers des produits français qui sont réellement éco-responsables, vers des produits européens qui sont réellement éco-responsables. Et la même chose sur des produits asiatiques sur lesquels il y a un vrai savoir-faire qui n'existe nulle part ailleurs et sur lesquels on doit avoir toutes les garanties des usines, des modes opératoires et puis d'un point de vue social aussi. Mais surtout ne soyons pas trop arbitraires là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment tu fais toi pour évaluer l'empreinte d'un objet en particulier avec sa personnalisation, son transport ? Quel genre d'outil tu utilises ? qu'on utilise pour avoir cette traçabilité et cette comptabilité de l'empreinte ?

  • Speaker #1

    Alors c'est un gros sujet pour toute la profession en ce moment sur la mesure de l'empreinte carbone, parce qu'aujourd'hui toutes les méthodes qui existent sont globalement des estimations malgré tout, parce qu'il faut remonter très loin à la fois de qui a fabriqué, qui a cousu, qui a apporté la matière. Il y a beaucoup d'étapes et donc beaucoup d'intervenants, donc c'est toujours un peu difficile d'avoir la mesure complète. Et surtout, ce dont on se rend compte, c'est qu'il y a différents organismes qui permettent de faire une évaluation. Et en fonction de leur mode opératoire, l'analyse, le chiffrage de l'empreinte carbone va être plus ou moins important et peut être différent finalement d'un organisme à l'autre. Donc moi je milite clairement pour que dans ma profession on utilise tous un même référentiel et que du coup il soit commun et partagé et qu'on puisse pas se dire bah tiens la proposition de gourde de l'entreprise idée objet mais elle est de temps pour le même produit et puis celle d'un concurrent serait évaluée à autre chose en fait ça a pas de sens. Et puis surtout, c'est faire dix fois le même travail alors que si notre fédération et des acteurs se mobilisent pour qu'il y ait une seule et même évaluation, c'est beaucoup plus pertinent en fait pour le consommateur, pour le client et puis pour nous tous en fait tout simplement.

  • Speaker #0

    Tu réfléchis aux produits, tu as effectivement une stratégie d'achat responsable. Est-ce que tu te questionnes aussi sur la conception de nouveaux produits ?

  • Speaker #1

    Oui, alors tout à l'heure justement on a parlé de ce marché qui évoluait en termes du point de vue de la demande client et c'est aussi un marché qui évolue de par l'offre fournisseur. Nos fournisseurs aujourd'hui travaillent vraiment à développer une offre plus locale. On a aussi pour rôle de les bousculer en fait et de leur faire changer leurs habitudes pour qu'ils aillent plus vite dans la mutation de ce marché. Donc c'est notre rôle, enfin en tout cas je pense que c'est notre rôle de le faire et de les mettre aussi en lien avec des acteurs qui peuvent leur permettre de faire évoluer leur offre. Donc nous on est un peu au cœur de ce marché et on doit pouvoir agir à la fois sur les clients et à la fois sur les fournisseurs.

  • Speaker #0

    Et donc ça va, tu vas les titiller, tu vas les provoquer un peu dans le changement ? Est-ce que tu peux être aussi proactive vis-à-vis d'eux pour imaginer des nouvelles solutions ? Puisque toi, tu as une position sur le marché qui te permet de voir les clients et les fournisseurs, donc tu es à la bonne place pour faire bouger les choses. Est-ce que tu as engagé des actions dans ce sens-là ?

  • Speaker #1

    Oui, en 2020, on a décidé de mettre en lien Une entreprise qui propose une matière 100% biosourcée avec l'entreprise BIC qui fabrique des stylos. L'idée c'était de pouvoir remplacer le plastique conventionnel par cette matière 100% biosourcée qui est faite à base de ricin, talc et bois. Aujourd'hui sur le marché on a cette gamme de stylos qui est commercialisée. C'est une vraie satisfaction pour nous de se dire que cette action qu'on a menée déjà il y a quelques années se retrouve aujourd'hui sur le marché, est diffusée et c'est une gamme qui se développe et donc forcément qui est plus vertueuse que des stylos classiques, avec une belle qualité d'écriture. Donc avoir participé à ça c'est chouette, mais pour moi c'est qu'un début et on doit être... On doit continuer de bousculer et d'apporter de nouvelles offres sur ce marché.

  • Speaker #0

    Comment tu vois l'évolution de ce marché de l'objet publicitaire qui est en plein boom ? Il change ? Est-ce que ton rôle, ta mission d'entreprise change dans cette mutation ?

  • Speaker #1

    Oui et non, parce que notre mission d'entreprise est d'accompagner le changement. On est aujourd'hui un acteur majeur en France, on doit être exemplaire, on doit toujours avoir une longueur d'avance pour bousculer ce marché, pour bousculer les fournisseurs pour qu'ils aillent plus vite, pour accompagner nos clients et les conseiller vers plus de prise en compte des enjeux RSE dans l'offre choisie. Donc pour moi on doit être exemplaire et inciter tout le monde à bouger.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans tout ce parcours que tu as déjà effectué, il y a plus de trois ans ? Quelle a été la principale... La difficulté, est-ce que c'est avec tes équipes, est-ce que c'est avec tes clients ou avec tes fournisseurs ?

  • Speaker #1

    Pas du tout avec les équipes, parce que les équipes sont vraiment, on est tous alignés, on est tous de concert sur l'idée de pouvoir faire évoluer ce marché. Et donc l'équipe est aussi porteuse de cette volonté. Les clients, ils sont... assez facilement dans la prise de conscience et donc ils sautent le pas. C'est vrai qu'au tout départ, ils avaient du mal à se dire, ils nous faisaient faire des demandes d'objets plus responsables, etc. Mais quand ils voyaient les prix, tout d'un coup, ça les freinait. Aujourd'hui, non, je dirais que franchement, ils ont passé le cap et donc ça, c'est plutôt bien. Du côté des fournisseurs, on aimerait que ça aille plus vite. Oui, on aimerait que ça aille plus vite et c'est long. Mais de toute façon, des processus de production, des changements de processus de production, des changements de sourcing, c'est des étapes qui sont souvent longues. Donc c'est vrai qu'il y a une petite inertie là-dessus. Maintenant, on sent quand même une vraie prise de conscience. Donc je pense que ça va s'accélérer vraiment dans les années qui viennent.

  • Speaker #0

    Toi qui es engagée, tu as des preuves d'engagement avec... Ton éco-vadis, ton renouvellement, tes progressions éco-vadis, l'éco-conception de certains produits que tu as initiés, comment tu communiques là-dessus vers l'extérieur ? Est-ce que tu as des règles de communication responsables vis-à-vis de ces actions de RSE ?

  • Speaker #1

    Oui, on les communique parce qu'on pense que ça peut avoir un effet boule de neige sur les autres acteurs du marché et parce que ça fait partie de la prise de conscience des clients et aussi des fournisseurs. Donc pour nous, c'est important de communiquer là-dessus. Après, je pense qu'il faut toujours savoir rester humble et garder ce cap d'humilité parce qu'on est, comme je disais, tout. Tout au départ, rien n'est parfait et on est toujours dans un processus d'amélioration continue. Donc notre marché nous engage et on doit continuer d'avancer.

  • Speaker #0

    Alors tu organises aussi une journée pour tes clients ?

  • Speaker #1

    On a organisé pour la première fois en 2023 une journée qu'on a appelée journée idée pépite. L'idée c'était de pouvoir rassembler une centaine de clients sur cet événement et de leur montrer la largeur de notre offre éco-responsable. Et on a souhaité commencer cette journée par une conférence. plutôt une table ronde, comment aligner ces outils de communication avec ces enjeux RSE. C'était le thème de cette table ronde qui a intéressé nos clients. C'est vrai que c'est une manière aussi de communiquer sur comment faire des objets responsables.

  • Speaker #0

    Toujours dans la pédagogie ?

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc j'entends que vous avez beaucoup travaillé sur les processus depuis 2020. Est-ce que vous avez aussi mis en place des choses très concrètes dans la vie quotidienne de l'équipe ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, parce que pour moi, cette démarche éco-responsable, elle est bien sûr sur l'offre, mais elle est aussi dans nos actions du quotidien. Donc, on n'a plus de cafetière, par exemple, à capsule. On a installé une fontaine à eau dans l'entreprise pour éviter les bouteilles en plastique. On n'a plus d'éponges jetables. On a des éponges lavables. Ce sont des petits gestes du quotidien qui font qu'on est aussi acteur dans notre entreprise.

  • Speaker #0

    Vous êtes une équipe de combien de personnes ?

  • Speaker #1

    On est une équipe de 10 personnes.

  • Speaker #0

    Quel conseil aujourd'hui tu donnerais à une entreprise, cliente ou pas cliente, qui se pose des questions sur sa stratégie d'objet publicitaire ? Qu'est-ce que tu as envie de leur conseiller aujourd'hui en 2024 ? Comment ils doivent réfléchir et à qui ils doivent s'adresser ? Quels conseils ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui j'entends des discours d'entreprises qui disent moi j'ai une démarche RSE et donc je ne veux plus faire d'objet publicitaire. Alors ils ne disent pas d'objet publicitaire, d'ailleurs ils disent de goodies ou de gadgets. Donc c'est ça qui fait un peu peur parce que ça veut dire qu'ils n'ont pas compris déjà où en est-elle marché et ce que propose le marché. Donc je trouve que cette démarche elle est pas juste parce que ça voudrait dire que dans ce cas là on pourrait dire qu'ils communiquent pas ou qu'ils font pas d'événements. Parce que quand on prend aujourd'hui un événement en fait les objets publicitaires sur un événement ils représentent 1% de l'empreinte carbone de l'événement. Donc ça représente... très peu de choses, ça ne veut pas dire que pour autant ça ne nous engage pas, mais ça représente une toute petite part de l'événement, et aujourd'hui ils ne se posent pas forcément la question de faire ou non l'événement. Donc pas la bonne réflexion, enfin c'est pas le bon angle en tout cas de réflexion, et que nous on est en mesure de travailler avec eux et de leur expliquer comment faire en sorte que l'objet qu'on va distribuer soit vertueux et soit efficace sur l'événement. Donc je pense qu'il faut vraiment qu'ils fassent appel à une agence de conseil, ça c'est très important. Et puis je pense qu'on peut aussi échanger avec différents corps de métier, c'est-à-dire par exemple le responsable RSE, les achats, le marketing, avoir des communications ensemble ou des réunions à trois ou quatre. pour échanger sur l'intérêt de l'objet publicitaire. On l'a vu, en fait, il est très efficace, il fonctionne très bien sur la cible, donc on doit simplement mieux le travailler.

  • Speaker #0

    Ce podcast s'appelle Rêvons mieux, Annelise. Est-ce que toi... Tu rêves mieux pour ce marché, pour ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr que je rêve aujourd'hui. Je pense qu'on peut rêver mieux. On peut rêver mieux aujourd'hui dans notre société en tant qu'individu. On peut rêver mieux en tant que professionnel, en tant qu'entrepreneur. Parce que c'est ça qui nous anime en fait aussi de faire bouger les choses. En étant dans l'action, je pense qu'on voit comme le petit colibri finalement toutes les petites actions qu'on mène, les résultats qu'elles apportent. Et même si à l'échelle planétaire on n'est que ce petit colibri, les actions des uns et des autres nous amènent vers plus de vertuosité, vers une planète plus éco-responsable. Et surtout, on n'a pas le choix ni pas le temps parce que l'urgence climatique est là. Donc voilà, mettons-nous tous en action.

  • Speaker #0

    Anne-Lise, si on veut partager toutes ces idées avec toi, on peut te joindre sur ton LinkedIn, Anne-Lise Kerebel, K-E-R-E-B-E-L, et sur ton site internet.

  • Speaker #1

    ideobjet.com, donc ideobjet, I-D-E-O-B-J-E-T.com

  • Speaker #0

    Merci Anne-Lise.

  • Speaker #1

    Merci Bénédicte.

  • Speaker #0

    Je suis Bénédicte Lenfray, j'aide les équipes marketing et communication non pas à rêvasser, mais à comprendre mieux les enjeux de la transition, à agir vite et à parler juste. Si vous pensez que ce témoignage très concret peut aider notre communauté du marketing et de la com à s'engager plus rapidement dans la transition, je vous invite à partager le lien ou à liker sur vos plateformes de podcast. Rêvons mieux.fr et je retourne écouter Aurel San.

Description

Quand on pense sobriété, on se dit que les "goodies" seront la première économie.
Et pourtant, le marché de l'objet publicitaire ne s'est jamais si bien porté.
Si on ne les supprime pas, on les rêve autrement.
Anne Lise Kerebel dirige ideobjet, une agence de communication par l'objet pionnière sur les sujets RSE en France.
Elle nous raconte comme elle a changé, comment son agence, ses clients, ses fournisseurs ont changé.
Découvrons un marché qui fait sa mue.

https://www.ideobjet.com/
Anne-Lise Kerebel sur linkedin


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'adore cette chanson d'Aurel San, Rêve mieux.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce que les artistes ont le pouvoir de façonner nos rêves, mais le marketing et la communication aussi. Tous les messages, toutes les images qu'on reçoit influencent nos envies et au final nos comportements. Alors mes invités sont tous des professionnels du marketing et de la com. Ils nous racontent très concrètement ce qu'ils ont mis en place pour rendre leur activité plus responsable. Rêvons mieux et agissons vite. Annelies Kerebel est la créatrice et la dirigeante de l'agence de communication par l'objet Ideobjet. Quand on pense sobriété, on se dit que les objets pubs sont les premiers qui vont disparaître. Eh bien en fait, le marché des goodies ne s'est jamais aussi bien porté. 5% de progression par an depuis 5 ans. Mais il faut dire que les Français adorent ça. 94% aiment recevoir un objet pub et les deux tiers les conservent. Alors, ID-Objet, c'est une agence pionnière dans la réflexion et l'action pour des objets de com'plus responsables. On dit parfois gadget, on dit parfois goodies. Anne-Lise dit toujours objet de communication. Vous verrez que les mots ne sont pas anodins. Anne-Lise nous explique comment ses clients, comment ses fournisseurs ont beaucoup changé ces dernières années et comment elle, elle a engagé son agence dans cette transition. Bonjour Anne-Lise.

  • Speaker #2

    Bonjour Bénédicte.

  • Speaker #1

    Eh bien,

  • Speaker #0

    je suis super contente de t'accueillir dans ce premier épisode de Rêvons Mieux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu qui tu es et ton entreprise ?

  • Speaker #2

    Je suis Anne-Lise Kérébel, j'ai 48 ans et j'ai créé l'entreprise Ideobjet il y a quasiment 14 ans. Nous sommes spécialistes de l'objet du textile publicitaire en France et nous réalisons des objets sur mesure pour nos clients avec une dimension environnementale forte.

  • Speaker #1

    Cette dimension environnementale, elle est arrivée comment dans ton entreprise ?

  • Speaker #2

    Je dirais que c'est venu notamment au cours d'un stage de développement personnel. J'ai compris l'importance de l'interconnexion du vivant. la nature, l'alimentation, l'eau, la santé. Et je dirais que ça a aussi été confirmé un an plus tard par le Covid. Le Covid, ça a été pour moi un catalyseur de prise de conscience de l'interdépendance mondiale des activités économiques, des aides vivantes. Et ça a mis en lumière auprès des consos, mais aussi de moi-même, bien sûr, un besoin de retour à l'essentiel, à la proximité. Et plus globalement, ça m'a poussée à devenir plus fortement actrice de changements environnementaux.

  • Speaker #1

    De tous les sujets de la santé planétaire et humaine, lequel te touche le plus personnellement ?

  • Speaker #2

    Moi je dirais que je suis beaucoup touchée par l'urgence climatique parce que c'est plus seulement des études en fait, comme ça pouvait être le cas il y a quelques années, c'est qu'on le voit vraiment de ses yeux. Moi j'habite sur le littoral, pas loin de la mer, et je me rends compte que lors de mes balades en fait c'est visible. Les digues sont abîmées, les routes parfois sont détruites, on voit très clairement la montée des eaux, j'aime aussi beaucoup la montagne. Et j'ai fait la même photo de la mer de glace à 15 ans d'écart et je me rends compte que la glace a disparu. Ce n'est plus seulement des études, c'est réel. Donc il y a une vraie urgence climatique.

  • Speaker #1

    Dans quel genre d'émotion tu te sens face à ce que tu vois ?

  • Speaker #2

    C'est une profonde tristesse de voir ça. Par contre, je suis quelqu'un qui ne reste jamais... longtemps dans cette émotion en fait cette tristesse elle me donne envie de me mettre en action voilà donc c'est aussi un petit coup de pied aux fesses j'ai envie de dire pour pour se mettre en mouvement alors comment tu as transformé cette émotion comment tu l'as ramené dans ton activité est

  • Speaker #1

    ce qu'il ya eu une période de j'imagine de digestion de l'émotion et puis de est ce que tu as appris à faire autrement est ce que tu t'es formé comment ça s'est passé

  • Speaker #2

    Je faisais déjà un certain nombre de choses dans l'entreprise, mais je n'avais jamais mesuré exactement les actions que je menais. Donc en 2020, j'ai décidé de me former effectivement, 2020-2021, de me former de manière plus importante sur la RSE et de manière à pouvoir diagnostiquer plus clairement où on en était en termes d'évaluation et mettre en place des plans d'action et finalement améliorer nos pratiques. Donc ça a été une première étape. Donc on a choisi de se faire accompagner par un coach, un consultant qui nous a beaucoup aidé à justement à poser ses diagnostics, à formaliser nos politiques, à prendre conscience en fait de toute... de toutes les dimensions de la RSE, qu'elle soit environnementale, mais aussi sociale, en matière de gouvernance, d'un point de vue économique. Sur tous nos piliers, on a diagnostiqué là où on en était, on a aussi rédigé nos process de manière à y voir plus clair tout simplement, et voir où on en était. Et pour moi, effectivement, on doit toujours partir d'un diagnostic pour poser un point zéro et s'améliorer dans le temps. Parce qu'on sait très bien que nul n'est parfait et que l'idée ça va être d'être sur une amélioration itérative et continue sur la dimension RSE. Donc c'est aussi ce qu'on a fait. On s'est fait évaluer en 2021 par ECOVAX, qui est un organisme international qui évalue la politique RSE des entreprises. On a obtenu d'entrée de jeu une très bonne note, puisqu'on a obtenu une note de 80 sur 100, qui est une note qui nous a classé dans le 1% de notre marché. donc parmi on va dire les meilleures agences de communication par l'objet en matière de RSE. Maintenant on s'est dit bah ça n'est que le début et on doit pouvoir quand même toujours faire mieux. D'ailleurs cet organisme fonctionne de la manière que si il ne se passe rien et qu'on n'améliore pas nous mêmes notre notre nos process, la note se dégrade donc en fait on est de toute façon aussi poussé à l'amélioration continue. On s'est fait réévaluer en 2022, l'année suivante, et on a progressé de 6 points puisqu'on a obtenu une note de 86 sur 100. Et là, on vient de refaire une évaluation qu'on a reçue tout début d'année, où on a réussi à conserver cette note de 86 sur 100, qui est effectivement déjà chouette, mais qui nous oblige néanmoins à poursuivre dans l'amélioration continue.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous rappeler, Annelise, la taille de ton agence et essayer d'évaluer à posteriori l'investissement en temps que ça a pris pour toi, pour les équipes, de s'engager dans ce processus Ecova10 et obtenir une note comme tu as ?

  • Speaker #2

    Alors c'est effectivement beaucoup de temps je dirais dans l'entreprise. On a décidé de mettre en place un groupe de projets dès le départ avec plusieurs collaborateurs qui étaient aussi motivés pour avancer sur ce sujet et on s'est réunis en fait plusieurs fois par mois pendant au moins six mois puis voilà et puis on continue de se voir de manière régulière. pour tout au long de l'année voir un petit peu où on en est par rapport au plan d'action qu'on s'est fixé. Et la préparation de cette évaluation, elle a aussi été assez lourde par ailleurs, de préparation, de formalisation, de rédaction. C'est assez difficile d'évaluer le temps exact, mais je dirais bien que peut-être quand même trois semaines, un mois de travail plein, au moins pour la première fois, la deuxième étant un petit peu moins lourde, mais oui, c'est quand même conséquent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous donner un exemple concret d'un chantier pour Ecovadi sur lequel vous avez peut-être passé le plus de temps ?

  • Speaker #2

    Passé... On a passé beaucoup de temps sur la formalisation de nos politiques, nos comportements et nos actions. On a passé aussi beaucoup de temps sur la partie achats, parce que les achats responsables sont clés et dans notre métier c'est aussi une composante importante. Donc on a beaucoup passé de temps sur évaluer nos fournisseurs. les situer eux-mêmes où ils en étaient dans leur démarche responsable, orienter nos choix vers des fournisseurs responsables, donc aussi les trier quelque part et décider de nos modes opératoires avec eux. Je dirais que ça, oui, ça nous a pris quand même pas mal de temps de récupérer aussi de leur part des justificatifs et des évaluations des travaux qu'ils avaient pu mener et des démarches qu'ils avaient pu enclencher également.

  • Speaker #1

    Vous êtes... Ecovadis Platinium, c'est ça ? Donc ça te met dans le haut du chapeau des agences de communication par l'objet en France, très clairement. J'aimerais qu'on parle un petit peu de ce marché, qui est un peu paradoxal quand on parle de RSE. Comment toi tu vois les choses et surtout comment tu vois bouger ton marché à la fois chez tes clients, est-ce que les demandes changent, les comportements changent, et aussi chez tes concurrents et tes fournisseurs ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est un marché qui est en pleine mutation et heureusement, j'ai envie de dire, c'est aussi un marché qui a une image pas toujours très flatteuse, produit de faible qualité, fabriqué en Chine et c'est ce que peuvent penser certaines personnes qui ne l'ont justement pas vu évoluer. Aujourd'hui, le marché a quand même vraiment significativement changé. Il a changé effectivement par rapport aux demandes des clients que l'on accompagne. Les clients aujourd'hui... Les clients, plutôt par le passé, avaient tendance à partir sur des objets produits en masse et à bas coût et importés. Ils ont vraiment fait bouger le curseur aussi de leur côté avec des objets qui sont fabriqués beaucoup plus localement. Et d'ailleurs, ils nous le demandent comme des critères impératifs sur de la provenance française ou européenne. Ils ont aussi parfois des critères sur des matériaux recyclés ou recyclables. sur l'absence de plastique, sur l'éco-conception des produits, sur l'absence d'emballage individuel, sur l'empreinte carbone de nos produits. Et surtout, ils nous demandent aussi des justificatifs de production, de traçabilité des produits. Et ils souhaitent de plus en plus connaître l'empreinte carbone générée par chacun des produits. Donc, ils ont vraiment fait évoluer leurs demandes. de produits un peu non segmentés vers des produits finalement plus responsables. Et nous, on les accompagne aussi pour que ces produits soient vraiment utiles et durables, mais utiles à la personne qui va les recevoir. C'est-à-dire que pour moi, un objet responsable, il doit avant tout correspondre à la personne qui va le recevoir et il doit lui servir, il doit être dans son quotidien et il ne doit pas rester dans le fond d'un tiroir. Donc pour ça, il faut bien connaître. la personne qui va recevoir l'objet et s'assurer que c'est un objet qui va lui faire plaisir.

  • Speaker #1

    Donc ça renvoie les entreprises finalement à leur capacité à avoir une vraie stratégie de goodies, un vrai plan de marketing avec un ciblage précis, des occasions de diffusion précis et un persona finalement du goodies derrière pour s'assurer qu'on ne fait pas l'objet en plus ou l'objet en trop.

  • Speaker #2

    Oui tout à fait, nous on a toujours travaillé de cette manière là peut-être parce que justement je suis aussi issue du marketing à se dire en fait pour qui est mon objet, comment je... Comment il va servir et comment il vient servir ma stratégie ? Qu'est-ce qu'il doit permettre de faire ? Est-ce que c'est me faire connaître ? Est-ce que c'est créer de la présence à l'esprit ? Est-ce que c'est créer de la fidélité ? Il ne doit pas être la cinquième roue du carrosse du budget marketing, mais au contraire, il doit s'inscrire pleinement dans la stratégie marketing parce que l'objet publicitaire est très efficace. Aujourd'hui, tu l'as dit tout à l'heure, l'objet publicitaire en fait plaît. 77% des gens souhaitent recevoir plus d'objets publicitaires. Plus des deux tiers mémorisent la marque pour laquelle ils ont reçu l'objet publicitaire. Donc il est vraiment efficace. C'est le deuxième média aussi préféré des Français. Il est vraiment efficace dans la mesure où il est bien ciblé. Donc il doit vraiment être anticipé et faire partie de la stratégie et non pas... Se poser la question une semaine ou quinze jours avant l'événement, de se dire, il faut que je fasse des goodies, lesquels, oui, comment, mais sans se poser réellement le sens concret de l'objet.

  • Speaker #1

    Le fait que tu sois très engagé dans les objets de communication responsables, tu dois rencontrer aussi des clients. plus responsable ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai le sentiment en fait que nos clients ont des démarches relativement avancées en matière de RSE, en particulier les grands groupes, aussi parce qu'ils y sont contraints par la loi. Mais j'ai le sentiment malgré tout que c'est un sujet qui les questionne et sur lequel ils avancent à grands pas.

  • Speaker #1

    Tu as vu le changement à quelle date de comportement ? Est-ce que c'est très daté comme changement ?

  • Speaker #2

    Je dirais que, encore une fois, comme pour moi, le Covid, en fait, il y a un avant et un après. Et ce changement, il est là en particulier à partir de cette période-là.

  • Speaker #1

    Et donc, dans les typologies de clients, ceux qui sont aujourd'hui le plus mûrs, si on peut utiliser ce mot-là, sur la vision de l'ARSE, c'est quel type de client ?

  • Speaker #2

    Alors les clients qui sont les plus mûrs, je dirais que ce sont les collectivités, ce sont aussi de grands groupes comme des banques par exemple, qui sont investis d'un rôle d'exemplarité en fait et qui se veulent forcément irréprochables sur ces aspects-là et donc sont très exigeants vis-à-vis de nous quant à ces critères RSE.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe pour les entreprises de taille moyenne ou plus petite ?

  • Speaker #2

    Alors pour les entreprises plus petites, je dirais que la demande et la prise en compte de l'éco-responsabilité, elle est variable aussi en fonction de la personnalité de l'acheteur d'objets publicitaires, donc de la personne en général de la communication ou du marketing. Elle est aussi variable en fonction de ce qu'imprime le dirigeant de cette entreprise et de lui-même sa volonté à... à engager une démarche RSE. Donc elle est traduite réellement par la personne qui est en poste. Et cette personne, en fait, quand elle fait des objets, elle... Elle est contente ensuite de les valoriser et de les montrer et pour elle c'est très concret. Donc si elle est investie sur elle-même personnellement dans sa vie au quotidien, sur je fais attention à mon empreinte, etc. Elle l'est aussi tout autant sur les objets. Et à contrario, si elle ne l'est pas du tout, elle se fiche un petit peu de tous ces critères.

  • Speaker #1

    Est-ce que tes clients dont le comportement a changé ? savent transcrire leurs nouveaux besoins dans des cahiers des charges un peu précis ou est-ce que tu dois tout requestionner avec eux ? Comment ça se passe ? Et peut-être que tu as des conseils aussi pour les entreprises de dire c'est quoi un bon brief d'objet de communication quand on s'adresse à une agence comme toi pour induire déjà un comportement d'achat plus responsable ?

  • Speaker #2

    Alors souvent on doit questionner la demande parce qu'on a beaucoup de demandes concrètes. Comment va être remis l'objet ? Donc à qui ? Dans quel format ? Est-ce qu'il va être envoyé par la poste ? Qu'est-ce qui a déjà été fait par le passé ? Quel est surtout le message clé qu'on veut faire passer au travers de l'événement ? Quel est aussi le positionnement de l'entreprise ? Donc on a plein de questions qui viennent autour de l'objet. Et puis des questions concrètes. Quel est le budget à ne pas dépasser ? Quels sont les codes graphiques aussi de la marque pour que l'objet soit en parfaite adéquation avec la marque ? Donc on a beaucoup de questions techniques, y compris quand le client sait déjà en fait le type de produit qu'il voudrait offrir. On a des questions techniques sur le produit lui-même et on a aussi parfois des questions vers lui parce que la réflexion n'est peut-être pas complète et on peut nous aussi, on a un rôle de conseil de se dire peut-être qu'aujourd'hui mon client va me demander un tote bag, mais peut-être que finalement c'est pas le tote bag le meilleur objet pour... Pour son événement, je prendrais l'exemple d'un client qui nous avait demandé des tote bags pour un salon agricole. Mon idée, ça a plutôt été de lui dire pourquoi on ne ferait pas des sauts d'élevage. En fait, c'est à destination d'agriculteurs. Ça va servir aussi à mettre les éléments qui sont reçus sur le salon, mais au moins, l'objet aura une utilité beaucoup plus forte derrière et en lien avec l'activité. Et le client a été ravi parce que visuellement sur le salon on ne voyait que ça et tout le monde demandait mais où vous avez eu votre seau, vous avez eu votre seau et puis ensuite ça a eu une utilité concrète pour les gens. Donc à la fois ça a marqué les esprits et ensuite ça a donné un objet utile.

  • Speaker #1

    Entre le tote bag et le seau, je comprends exactement l'idée et l'impact. Est-ce que tes clients aujourd'hui sont prêts à faire des arbitrages un peu différents entre le moins disant et le mieux disant, si on considère que le mieux disant, c'est quand on embarque la responsabilité dans l'objet ? Comment les arbitrages se font ? Est-ce que tu vois les choses bouger un peu ?

  • Speaker #2

    Alors oui, aujourd'hui, on constate que les budgets des entreprises sont souvent... C'est quand même toujours très contraint. Donc les entreprises préfèrent faire moins d'objets, mais mieux. En tout cas, beaucoup ont adopté ce principe de dire, tant pis, je vais justement mieux cibler. Je vais sûrement diffuser à moins de moments ou à moins de personnes de manière large, mais je vais au contraire essayer d'aller toucher le cœur de mes prospects ou mes clients clés et stratégiques.

  • Speaker #1

    D'accord, donc produire moins d'objets, mais les produire plus ciblés et de façon plus...

  • Speaker #0

    plus propre entre guillemets.

  • Speaker #1

    Pour avoir finalement une efficacité la meilleure qui soit et la plus proche possible. C'est aussi notre rôle de les accompagner pour avoir le meilleur ROI sur ces opérations qui sont vraiment des opérations de marketing en tant que telles.

  • Speaker #0

    Est-ce que toi aujourd'hui Anne-Lise, tu es prête à dire non à un client qui te demanderait des objets produits loin, dans de mauvaises conditions sociales ou écologiques ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a un certain nombre d'objets aujourd'hui qu'on refuse de faire, qui sont des objets qui nous paraissent complètement éphémères, inutiles, et effectivement qui peuvent être produits dans des conditions particulières, et aussi des produits qui voudraient donner bonne conscience finalement à l'objet publicitaire. Je pense aux produits en bambou, en fait, beaucoup de... Beaucoup de gens ont encore une image de se dire Ah ben c'est en bambou, c'est bon, voilà Et en réalité, ben non, c'est pas un objet éco-responsable. Donc notre rôle c'est ça aussi et c'est d'orienter. Ce que l'on fait aussi quand on a des demandes, c'est que systématiquement, en plus de demandes conventionnelles, on essaye de rajouter des produits éco-responsables complémentaires aux demandes initiales, de manière à avoir des propositions qui sont les plus orientées possibles à guider nos clients vers eux. vers une offre éco-responsable.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que tu fais de la pédagogie vers tes clients, en fait. Tu leur expliques le bambou, tu leur offres des alternatives qu'eux ne voyaient probablement pas. Est-ce que tu as des clients qui n'en ont rien à faire, en fait, en 2024 ?

  • Speaker #1

    Oui, ça existe encore des clients qui ne se sentent pas totalement investis par ça ou qui restent encore dans l'idée de se donner bonne conscience en se disant je vais essayer d'utiliser un produit avec un peu de bambou et ça aura un look responsable et donc ça ira. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est vraiment en voie de disparition et qu'il y a quand même une vraie prise de conscience sur la grosse majorité de nos clients. C'est aussi un peu ce qui se passe dans la vie par ailleurs. Il y a malgré tout des gens qui restent dans la mode vraiment jetable et qui sont toujours là-dedans et qui pour le moment n'ont pas encore fait le pas. Donc on les retrouve aussi quelque part dans nos clients. Mais à nous, le travail de pédagogie qu'on fait, et les propositions nous amènent à ce que ça devienne vraiment très marginal.

  • Speaker #0

    Tu parlais du bambou, est-ce que tu as d'autres exemples comme ça à nous donner, de fausses bonnes idées quand on pense objet de communication ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai pas de fausses bonnes idées. Ce que je voudrais dire, c'est que pour autant, il faut pas non plus... On a tendance à faire du franco-lavage et du China bashing, c'est-à-dire qu'on a tendance à dire que tout ce qui est français est vertueux, et tout ce qui est fabriqué en Asie n'est pas responsable. Et en fait, le seul juge arbitre, ça va être la mesure de l'empreinte carbone. Et parfois, un objet qui est fabriqué en France... va être finalement fabriqué en France sur ces dernières étapes de fabrication, mais pas sur ces premières étapes. C'est vrai qu'on pense par exemple à un tote bag, le coton il ne vient pas de France, on n'a pas de champ de coton en France ou même en Europe, donc le coton il vient d'Inde. Donc le point est de se dire, attention, parfois si mon produit... le coton vient d'Inde, il est tissé à un autre bout de l'Europe, puis découpé à un autre endroit pour être fini en France et assemblé en France, peut-être que son empreinte carbone finalement elle sera moins bonne que l'empreinte carbone d'un produit fabriqué au plus proche du site de la matière première. Donc il faut, en fait ce que je voudrais dire c'est qu'on a besoin de finalement, c'est pas parce que c'est écrit que c'est français aujourd'hui que c'est 100% vertueux et nous on a aussi cette sélection et ce choix à faire et c'est là qu'on doit pouvoir guider nos clients vers des produits français qui sont réellement éco-responsables, vers des produits européens qui sont réellement éco-responsables. Et la même chose sur des produits asiatiques sur lesquels il y a un vrai savoir-faire qui n'existe nulle part ailleurs et sur lesquels on doit avoir toutes les garanties des usines, des modes opératoires et puis d'un point de vue social aussi. Mais surtout ne soyons pas trop arbitraires là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment tu fais toi pour évaluer l'empreinte d'un objet en particulier avec sa personnalisation, son transport ? Quel genre d'outil tu utilises ? qu'on utilise pour avoir cette traçabilité et cette comptabilité de l'empreinte ?

  • Speaker #1

    Alors c'est un gros sujet pour toute la profession en ce moment sur la mesure de l'empreinte carbone, parce qu'aujourd'hui toutes les méthodes qui existent sont globalement des estimations malgré tout, parce qu'il faut remonter très loin à la fois de qui a fabriqué, qui a cousu, qui a apporté la matière. Il y a beaucoup d'étapes et donc beaucoup d'intervenants, donc c'est toujours un peu difficile d'avoir la mesure complète. Et surtout, ce dont on se rend compte, c'est qu'il y a différents organismes qui permettent de faire une évaluation. Et en fonction de leur mode opératoire, l'analyse, le chiffrage de l'empreinte carbone va être plus ou moins important et peut être différent finalement d'un organisme à l'autre. Donc moi je milite clairement pour que dans ma profession on utilise tous un même référentiel et que du coup il soit commun et partagé et qu'on puisse pas se dire bah tiens la proposition de gourde de l'entreprise idée objet mais elle est de temps pour le même produit et puis celle d'un concurrent serait évaluée à autre chose en fait ça a pas de sens. Et puis surtout, c'est faire dix fois le même travail alors que si notre fédération et des acteurs se mobilisent pour qu'il y ait une seule et même évaluation, c'est beaucoup plus pertinent en fait pour le consommateur, pour le client et puis pour nous tous en fait tout simplement.

  • Speaker #0

    Tu réfléchis aux produits, tu as effectivement une stratégie d'achat responsable. Est-ce que tu te questionnes aussi sur la conception de nouveaux produits ?

  • Speaker #1

    Oui, alors tout à l'heure justement on a parlé de ce marché qui évoluait en termes du point de vue de la demande client et c'est aussi un marché qui évolue de par l'offre fournisseur. Nos fournisseurs aujourd'hui travaillent vraiment à développer une offre plus locale. On a aussi pour rôle de les bousculer en fait et de leur faire changer leurs habitudes pour qu'ils aillent plus vite dans la mutation de ce marché. Donc c'est notre rôle, enfin en tout cas je pense que c'est notre rôle de le faire et de les mettre aussi en lien avec des acteurs qui peuvent leur permettre de faire évoluer leur offre. Donc nous on est un peu au cœur de ce marché et on doit pouvoir agir à la fois sur les clients et à la fois sur les fournisseurs.

  • Speaker #0

    Et donc ça va, tu vas les titiller, tu vas les provoquer un peu dans le changement ? Est-ce que tu peux être aussi proactive vis-à-vis d'eux pour imaginer des nouvelles solutions ? Puisque toi, tu as une position sur le marché qui te permet de voir les clients et les fournisseurs, donc tu es à la bonne place pour faire bouger les choses. Est-ce que tu as engagé des actions dans ce sens-là ?

  • Speaker #1

    Oui, en 2020, on a décidé de mettre en lien Une entreprise qui propose une matière 100% biosourcée avec l'entreprise BIC qui fabrique des stylos. L'idée c'était de pouvoir remplacer le plastique conventionnel par cette matière 100% biosourcée qui est faite à base de ricin, talc et bois. Aujourd'hui sur le marché on a cette gamme de stylos qui est commercialisée. C'est une vraie satisfaction pour nous de se dire que cette action qu'on a menée déjà il y a quelques années se retrouve aujourd'hui sur le marché, est diffusée et c'est une gamme qui se développe et donc forcément qui est plus vertueuse que des stylos classiques, avec une belle qualité d'écriture. Donc avoir participé à ça c'est chouette, mais pour moi c'est qu'un début et on doit être... On doit continuer de bousculer et d'apporter de nouvelles offres sur ce marché.

  • Speaker #0

    Comment tu vois l'évolution de ce marché de l'objet publicitaire qui est en plein boom ? Il change ? Est-ce que ton rôle, ta mission d'entreprise change dans cette mutation ?

  • Speaker #1

    Oui et non, parce que notre mission d'entreprise est d'accompagner le changement. On est aujourd'hui un acteur majeur en France, on doit être exemplaire, on doit toujours avoir une longueur d'avance pour bousculer ce marché, pour bousculer les fournisseurs pour qu'ils aillent plus vite, pour accompagner nos clients et les conseiller vers plus de prise en compte des enjeux RSE dans l'offre choisie. Donc pour moi on doit être exemplaire et inciter tout le monde à bouger.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans tout ce parcours que tu as déjà effectué, il y a plus de trois ans ? Quelle a été la principale... La difficulté, est-ce que c'est avec tes équipes, est-ce que c'est avec tes clients ou avec tes fournisseurs ?

  • Speaker #1

    Pas du tout avec les équipes, parce que les équipes sont vraiment, on est tous alignés, on est tous de concert sur l'idée de pouvoir faire évoluer ce marché. Et donc l'équipe est aussi porteuse de cette volonté. Les clients, ils sont... assez facilement dans la prise de conscience et donc ils sautent le pas. C'est vrai qu'au tout départ, ils avaient du mal à se dire, ils nous faisaient faire des demandes d'objets plus responsables, etc. Mais quand ils voyaient les prix, tout d'un coup, ça les freinait. Aujourd'hui, non, je dirais que franchement, ils ont passé le cap et donc ça, c'est plutôt bien. Du côté des fournisseurs, on aimerait que ça aille plus vite. Oui, on aimerait que ça aille plus vite et c'est long. Mais de toute façon, des processus de production, des changements de processus de production, des changements de sourcing, c'est des étapes qui sont souvent longues. Donc c'est vrai qu'il y a une petite inertie là-dessus. Maintenant, on sent quand même une vraie prise de conscience. Donc je pense que ça va s'accélérer vraiment dans les années qui viennent.

  • Speaker #0

    Toi qui es engagée, tu as des preuves d'engagement avec... Ton éco-vadis, ton renouvellement, tes progressions éco-vadis, l'éco-conception de certains produits que tu as initiés, comment tu communiques là-dessus vers l'extérieur ? Est-ce que tu as des règles de communication responsables vis-à-vis de ces actions de RSE ?

  • Speaker #1

    Oui, on les communique parce qu'on pense que ça peut avoir un effet boule de neige sur les autres acteurs du marché et parce que ça fait partie de la prise de conscience des clients et aussi des fournisseurs. Donc pour nous, c'est important de communiquer là-dessus. Après, je pense qu'il faut toujours savoir rester humble et garder ce cap d'humilité parce qu'on est, comme je disais, tout. Tout au départ, rien n'est parfait et on est toujours dans un processus d'amélioration continue. Donc notre marché nous engage et on doit continuer d'avancer.

  • Speaker #0

    Alors tu organises aussi une journée pour tes clients ?

  • Speaker #1

    On a organisé pour la première fois en 2023 une journée qu'on a appelée journée idée pépite. L'idée c'était de pouvoir rassembler une centaine de clients sur cet événement et de leur montrer la largeur de notre offre éco-responsable. Et on a souhaité commencer cette journée par une conférence. plutôt une table ronde, comment aligner ces outils de communication avec ces enjeux RSE. C'était le thème de cette table ronde qui a intéressé nos clients. C'est vrai que c'est une manière aussi de communiquer sur comment faire des objets responsables.

  • Speaker #0

    Toujours dans la pédagogie ?

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc j'entends que vous avez beaucoup travaillé sur les processus depuis 2020. Est-ce que vous avez aussi mis en place des choses très concrètes dans la vie quotidienne de l'équipe ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, parce que pour moi, cette démarche éco-responsable, elle est bien sûr sur l'offre, mais elle est aussi dans nos actions du quotidien. Donc, on n'a plus de cafetière, par exemple, à capsule. On a installé une fontaine à eau dans l'entreprise pour éviter les bouteilles en plastique. On n'a plus d'éponges jetables. On a des éponges lavables. Ce sont des petits gestes du quotidien qui font qu'on est aussi acteur dans notre entreprise.

  • Speaker #0

    Vous êtes une équipe de combien de personnes ?

  • Speaker #1

    On est une équipe de 10 personnes.

  • Speaker #0

    Quel conseil aujourd'hui tu donnerais à une entreprise, cliente ou pas cliente, qui se pose des questions sur sa stratégie d'objet publicitaire ? Qu'est-ce que tu as envie de leur conseiller aujourd'hui en 2024 ? Comment ils doivent réfléchir et à qui ils doivent s'adresser ? Quels conseils ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui j'entends des discours d'entreprises qui disent moi j'ai une démarche RSE et donc je ne veux plus faire d'objet publicitaire. Alors ils ne disent pas d'objet publicitaire, d'ailleurs ils disent de goodies ou de gadgets. Donc c'est ça qui fait un peu peur parce que ça veut dire qu'ils n'ont pas compris déjà où en est-elle marché et ce que propose le marché. Donc je trouve que cette démarche elle est pas juste parce que ça voudrait dire que dans ce cas là on pourrait dire qu'ils communiquent pas ou qu'ils font pas d'événements. Parce que quand on prend aujourd'hui un événement en fait les objets publicitaires sur un événement ils représentent 1% de l'empreinte carbone de l'événement. Donc ça représente... très peu de choses, ça ne veut pas dire que pour autant ça ne nous engage pas, mais ça représente une toute petite part de l'événement, et aujourd'hui ils ne se posent pas forcément la question de faire ou non l'événement. Donc pas la bonne réflexion, enfin c'est pas le bon angle en tout cas de réflexion, et que nous on est en mesure de travailler avec eux et de leur expliquer comment faire en sorte que l'objet qu'on va distribuer soit vertueux et soit efficace sur l'événement. Donc je pense qu'il faut vraiment qu'ils fassent appel à une agence de conseil, ça c'est très important. Et puis je pense qu'on peut aussi échanger avec différents corps de métier, c'est-à-dire par exemple le responsable RSE, les achats, le marketing, avoir des communications ensemble ou des réunions à trois ou quatre. pour échanger sur l'intérêt de l'objet publicitaire. On l'a vu, en fait, il est très efficace, il fonctionne très bien sur la cible, donc on doit simplement mieux le travailler.

  • Speaker #0

    Ce podcast s'appelle Rêvons mieux, Annelise. Est-ce que toi... Tu rêves mieux pour ce marché, pour ton entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr que je rêve aujourd'hui. Je pense qu'on peut rêver mieux. On peut rêver mieux aujourd'hui dans notre société en tant qu'individu. On peut rêver mieux en tant que professionnel, en tant qu'entrepreneur. Parce que c'est ça qui nous anime en fait aussi de faire bouger les choses. En étant dans l'action, je pense qu'on voit comme le petit colibri finalement toutes les petites actions qu'on mène, les résultats qu'elles apportent. Et même si à l'échelle planétaire on n'est que ce petit colibri, les actions des uns et des autres nous amènent vers plus de vertuosité, vers une planète plus éco-responsable. Et surtout, on n'a pas le choix ni pas le temps parce que l'urgence climatique est là. Donc voilà, mettons-nous tous en action.

  • Speaker #0

    Anne-Lise, si on veut partager toutes ces idées avec toi, on peut te joindre sur ton LinkedIn, Anne-Lise Kerebel, K-E-R-E-B-E-L, et sur ton site internet.

  • Speaker #1

    ideobjet.com, donc ideobjet, I-D-E-O-B-J-E-T.com

  • Speaker #0

    Merci Anne-Lise.

  • Speaker #1

    Merci Bénédicte.

  • Speaker #0

    Je suis Bénédicte Lenfray, j'aide les équipes marketing et communication non pas à rêvasser, mais à comprendre mieux les enjeux de la transition, à agir vite et à parler juste. Si vous pensez que ce témoignage très concret peut aider notre communauté du marketing et de la com à s'engager plus rapidement dans la transition, je vous invite à partager le lien ou à liker sur vos plateformes de podcast. Rêvons mieux.fr et je retourne écouter Aurel San.

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