- Speaker #0
Le petit colibri, par exemple, même si ça ne fait pas tout, au moins on se sent utile.
- Speaker #1
Chaque mois, Reux Evoques vous fait entendre la voix d'un Reuséen ou d'une Reuséenne qui s'impliquent pour faire bouger les lignes. Aujourd'hui, nous avons rendez-vous dans le quartier Château avec Sylvie Leroy. À travers son témoignage, c'est tout un collectif de femmes que nous vous présentons. Elles se nomment Les Fourmis et se sont données pour mission de nettoyer et d'embellir leur quartier. Pour commencer, savez-vous à quoi reconnaît-on une fourmi ?
- Speaker #0
C'est très facile. En principe, la fourmi a un gilet rose et c'est marqué dessus « fourmi bénévole » . Là-dessus, on est visible. Vous voyez, celle qui est devant vous, ça se voit vraiment. Quand on est tout ensemble avec le rose, effectivement, si on en perd une, on sait tout de suite où elle est. Il n'y a pas de problème.
- Speaker #1
Autre caractéristique, les fourmis, roses donc, sortent tous les mercredis après-midi. Munies de sacs et de gants en plastique, elles ramassent les détritus. qu'elles croissent sur leur chemin.
- Speaker #0
On ne fait pas que ça. On fait du ramassage, mais on fait aussi plein de choses positives pour le quartier. On fait de la peinture, on fait des boîtes à livres, on fait du jardinage. On essaye de positiver. le plus possible. C'est un homme et ça directement dans la poubelle. Pas celle-là, pas celle-là. Non, non,
- Speaker #1
non. Non, ça c'est recyclable. Euh, oui.
- Speaker #0
Là, regarde le monsieur, là-bas. Ouais, là-bas.
- Speaker #1
Le groupe s'est rencontré en 2019, lors d'une balade nocturne organisée par la ville de Reusé, afin de permettre aux femmes de s'exprimer et d'ouvrir un dialogue autour de leurs ressentis dans le quartier, une fois la nuit tombée.
- Speaker #0
Et donc, on a déambulé avec pas mal de femmes, et on a sympathisé avec un certain nombre, et du coup, on s'est dit, il faut faire quelque chose. Mais on ne savait pas quoi à l'époque. Et donc on a proposé plein de choses, repeindre des murs, faire des trucs comme ça, et faire du nettoyage pour aller vers les gens, pour créer du lien. Et c'est comme ça que c'est né. Alors au début, ce n'était pas évident, parce que les gens ne comprenaient pas pourquoi on faisait ça, il y a des gens qui sont payés pour ça, c'est n'importe quoi. Et puis au fil du temps, ils se sont habitués à nous, et du coup on a beaucoup de remerciements. Les gens sont contents de l'action qu'on mène, et ils ont conscience de ce que ça représente quand même pour leur quartier. Ça donne une image un petit peu plus agréable. Et moi je reste persuadée, comme toutes les fourmis, un quartier propre on s'y sent mieux, même si ça ne protège pas de tous les dangers, mais quand même on s'y sent mieux.
- Speaker #1
Sylvie Leroy insiste, ramasser pour embellir, mais aussi pour créer du lien entre les habitants du quartier.
- Speaker #0
On commence à en connaître pas mal et effectivement quand ils ont des problèmes ils viennent nous voir. En plus il se trouve que dans les fourmis il y en a plusieurs qui ont la double casquette avec le conseil citoyen. Donc ils savent très bien qu'on va faire remonter leur parole. Et puis souvent ils viennent, ils sont complètement dépités, ils nous racontent leurs trucs et quand ils partent ils sont réconfortés. Rien que ça déjà, ça vaut beaucoup pour nous, c'est important. Et puis de mettre des visages sur les gens de notre quartier, ça rassure tout le monde. C'est un petit sourire, une parole, c'est toujours mieux dans ce sens-là. Et ça fonctionne plutôt pas mal. Les fourmis commencent à être célèbres. Mais dans le bon sens du terme, donc ça va. On passe des bons moments ensemble, on est content de se retrouver. Et on finit toujours sur une note conviviale, on finit toujours sur un goûter, on refait le monde en général, ce qui est normal. Dès que un groupe de personnes se retrouve, c'est ça. Et ça perdure dans le temps. Donc on s'envahit pas, mais on sait que s'il y a besoin, c'est arrivé une malade, on va lui faire ses courses et tout ça, on se connaît et on se... vraiment on se soutient. On fait même des sorties à la mer ensemble, on fait des choses autres que dans le quartier. Et puis c'est rassurant de connaître des gens et de... Et d'avoir des copines pas très loin, c'est chouette. Si vraiment il y a une amitié qui se crée, parce que nous si ça dure dans le temps, c'est parce qu'il y a une réelle amitié qui s'est créée entre tous les participants. Donc on a vraiment plaisir à se retrouver le mercredi. Et je pense que ça peut marcher dans tous les quartiers. On a eu la chance d'être invitées à Paris justement par la ministre de la Ville. C'était beaucoup des femmes, on se rend compte que c'est beaucoup de femmes qui se mobilisent. Et en fait, dans tous les quartiers, il y a des gens comme ça qui bougent. Et on a vu des gens bien plus performants que nous et qui arrivent à rendre l'endroit agréable parce qu'elles font leur combat. Moi j'appelle ça un combat, c'est peut-être pas le mot examen. Mais en tous les cas, elles se bougent pour leur quartier. Il ne faut pas hésiter à démarrer. Et puis, une, deux, et puis après les gens, ils viennent. Nous, on a des gens qui sont rentrés au fourmi en nous voyant faire. Elles sont venues nous demander ce qu'on faisait. Donc voilà, on est contents. On est fiers de nous. On va faire en sorte que ça dure.
- Speaker #1
Si vous habitez le quartier Château et que vous souhaitez rejoindre le collectif, les Fourmis vous accueillent à bras ouverts chaque mercredi à 14h devant leur local, à l'étouraine, sauf pendant les vacances scolaires.
- Speaker #0
Oui, c'est très bien. Tous les mercredis, vous êtes conviés, pas de problème. Et nous,
- Speaker #1
on se donne rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle rencontre roséenne.