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Emylie & Benjamin : mère porteuse et papa grâce à la GPA en Belgique

Emylie & Benjamin : mère porteuse et papa grâce à la GPA en Belgique

57min |08/11/2024
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57min |08/11/2024
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Description

La GPA, ou Gestation pour autrui est un vaste sujet, d’abord parce qu’elle ne bénéficie à ce jour d’aucun cadre légal en Belgique. Cela implique qu'il n'y a pas interdiction, mais qu'il n'y a pas non plus de protection légale envers le parent, ni même envers la mère porteuse. Car comment faire quand deux hommes qui s’aiment veulent accéder à la parentalité mais que pour y arriver, il faut trouver deux femmes,une donneuse et une porteuse. Comment faire quand aucune procédure claire n’existe pour vous aider à mener à bien un parcours GPA ?

Dans cet épisode, Benjamin nous raconte comment lui et son mari Maximilien sont devenus les heureux papas d’un petit Théodore il y a quelques mois après des années de patience et de résilience alors qu'ils s’apprêtaient à renoncer à l’idée de fonder une famille. Pourtant, malgré le flou de cette procédure, rien n’aurait pu arrêter Emylie, prête à tout pour offrir à son meilleur ami le plus beau cadeau du monde : celui de porter son enfant.

➡️ L'épisode complet sera disponible dès ce vendredi.

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Cet épisode de RITA a été réalisé avec le soutien de la Boîte Rose.


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On se retrouve très vite pour un nouvel épisode 🎺


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue chez Rita. Rita c'est le lieu de rencontre de tous les parents. Si vous êtes ici, c'est que vous-même allez devenir parent ou peut-être l'êtes-vous déjà. Ici on repart de maternité et de parentalité sans filtre. Et si vous êtes tombé ici par hasard, j'espère que vous resterez quelques minutes de plus le temps d'écouter cet épisode. Je suis Anissa Esaes et vous écoutez la saison 2 de Rita. La GPA ou gestation pour autrui est un vaste sujet. D'abord parce qu'elle ne bénéficie à ce jour d'aucun cadre légal en Belgique. Cela implique qu'il n'y a pas d'interdiction, mais qu'il n'y a pas non plus de protection légale envers le parent, ni même envers la mère porteuse. Alors comment faire quand deux hommes qui s'aiment veulent accéder à la parentalité, mais que pour y arriver, il faut trouver deux femmes, une donneuse et une porteuse ? Comment faire quand aucune procédure claire n'existe pour vous aider à mener à bien un parcours GPA ? Dans cet épisode, Benjamin nous raconte comment lui et son mari sont devenus les heureux papas d'un petit Théodore il y a quelques mois, après des années de patience et de résilience, alors qu'ils s'apprêtaient à renoncer à l'idée de fonder une famille. Mais rien n'aurait pu arrêter Émilie, prête à tout pour offrir à son meilleur ami le plus beau cadeau du monde, celui de porter son enfant.

  • Speaker #1

    Bonjour Benjamin et bienvenue sur mon podcast. Tu es donc l'heureux papa d'un petit Théodore qui a maintenant 6 mois.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Je vais peut-être te laisser te présenter de la manière dont tu le souhaites en fait, ce que tu fais dans la vie,

  • Speaker #3

    voilà.

  • Speaker #2

    Bien bonjour, merci beaucoup pour l'invitation. Je m'appelle Benjamin, Benjamin Terroigne, et je suis en effet l'heureux papa d'un petit Théodore qui a une histoire assez particulière puisque Théodore a deux papas.

  • Speaker #1

    Donc est-ce que tu peux nous présenter le deuxième papa ? Comment s'appelle-t-il ?

  • Speaker #2

    Il s'appelle Maximilien, ça fait 17 ou presque 18 ans que nous sommes ensemble et on est mariés depuis 6 ans. Oui, 6 ans. Et voilà, la prochaine étape, finalement, qui paraît assez naturelle pour des couples hétérosexuels, qui est d'avoir un enfant, elle est assez exceptionnelle pour nous. On ne pensait pas que ça nous arriverait. Et nous en sommes là, aujourd'hui, avec beaucoup de bonheur.

  • Speaker #1

    Comment vous vous êtes rencontrés ? Du coup, ça fait une paire d'années que vous êtes ensemble, là, maintenant.

  • Speaker #2

    On s'est rencontrés dans la même ville, pour l'anecdote d'Inan. Voilà, on était tous les deux étudiants, à l'époque. Et puis, on a beaucoup voyagé, alors, soit séparément, soit ensemble, dans nos carrières, avec l'Angleterre. la France, la République tchèque beaucoup, j'ai vécu 15 ans à Prague en République tchèque, les États-Unis également où pendant le Covid mon mari s'est retrouvé aux États-Unis et moi je me suis retrouvé coincé en Belgique, impossible de rejoindre, séparé pendant presque un an. Donc voilà plein d'anecdotes rigolotes à raconter et puis ce projet enfant qui a mûri et pour lequel on a eu la chance de... Je ne dirais pas de faire une rencontre, mais en tout cas, mon mari a eu la chance de faire une rencontre dans ses années scolaires, qui est la rencontre d'Émilie, qui est devenue notre mère porte.

  • Speaker #1

    Justement, tu n'es pas venu seul aujourd'hui, puisque tu es venu accompagné d'Émilie, qui a porté votre enfant Théodore. Émilie, je propose que tu te présentes à ton tour.

  • Speaker #3

    Donc moi, je suis Émilie, je suis mariée déjà depuis plus de dix ans. Deux enfants, un fils de dix ans et une fille qui va avoir huit ans. Donc moi, je connais à la base Maximilien depuis... depuis plus de 20 ans. On s'est rencontrés sur les bancs de l'école, on va dire. Et puis, naturellement, Benjamin est aussi devenu mon ami suite à leur rencontre.

  • Speaker #1

    Pendant toutes ces années, vous avez entretenu le lien ?

  • Speaker #3

    C'est ça, voilà. On a toujours été amis. Maximilien s'entend aussi très, très bien avec mon mari. Et donc, malgré que Maximilien partait à l'étranger, donc d'abord en Russie, puis ensuite dans les autres pays, on a toujours communiqué, lui, par mail. Je ne disais pas vraiment ses mails, mais... Il le sait. Mais voilà, on a... toujours gardé contact, on s'est toujours vus.

  • Speaker #1

    On va revenir à toi Benjamin, à quel moment dans votre relation vous commencez à penser au bébé ?

  • Speaker #2

    Alors de manière assez naturelle on a reçu beaucoup la question surtout après notre mariage, de savoir maintenant les enfants, la la la, qui est une question assez naturelle à poser dans un contexte général de couple hétérosexuel généralement, mais pour nous c'est vrai que ça représentait une vraie question. Et comme on avait des longs trajets entre la Belgique et la République tchèque, on en a beaucoup parlé à ce moment-là. Et on a un petit peu énuméré nos options. On ne voulait pas de mère porteuse à l'étranger parce que ça s'apparentait à une opération commerciale. Et on ne voulait pas finalement réduire un enfant à ça ou ne pas entrer dans ce système. On s'est renseigné pour l'adoption. Mais l'adoption, ça représentait aussi beaucoup d'attentes, en moyenne 9 ans pour des couples homosexuels.

  • Speaker #1

    Oui, c'est décourageant en général.

  • Speaker #2

    Assez décourageant. On ne parvient pas à s'imaginer où est notre vie dans 9 ans. Et sur tout ça... aurait voulu dire de revenir en Belgique, de ne pas en bouger pendant au moins 9 ans sans garantie de résultat.

  • Speaker #1

    Parce que ça fait partie des critères qui te permettent d'avoir accès à l'adoption,

  • Speaker #2

    c'est ça ? Tout à fait, une fois qu'on est reconnu comme apte d'être parent adoptant. Alors on se met en contact avec des organisations et puis on attend. Mais on ne peut pas, disons, quitter le territoire ou aller prendre un boulot autre part qu'en Belgique. Sinon, on saute de la liste. Donc ça a été assez rapidement mis de côté en effet. Surtout que même les premiers papiers à remplir, il faut déjà déclarer une adresse en Belgique. À l'époque, j'étais encore en République tchèque. Max, je pense, était encore en France. Donc déjà, rien qu'au départ, c'était compliqué. Et on savait que... que l'avenir nous promettait d'être compliqués aussi. Et on était prêts à faire une croix sur notre parentalité, sachant qu'on est déjà oncle de neuf et bientôt douze neveux et nièces. Donc on s'est dit, ce sera notre rôle à jouer.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a changé alors ?

  • Speaker #2

    Il y a trois ans, un peu plus de trois ans maintenant, un barbecue. Moi, je n'étais pas là, mais Maximilien et Émilie et d'autres amis étaient autour d'un barbecue. Et c'est Émilie qui est venue avec la proposition. qui avait déjà été discuté d'ailleurs avec son mari. Moi, il a fallu que je m'assaille quand on m'a annoncé ça, mais ça a tout relancé.

  • Speaker #1

    Comment tu as cheminé tout ça ?

  • Speaker #3

    Alors, il faut savoir, j'ai deux enfants, et quand ma fille, donc la plus jeune, avait un an, un an et demi, on s'est dit, est-ce qu'on veut un troisième ? On a mis le pour, on a mis le contre. Dans le pour, il y avait que j'adorais être enceinte, mon mari adorait que je sois enceinte, et dans le contre, on s'était dit, on se plaît bien tous les quatre, on est bien, on a déjà des vies assez chargées, avec le travail, les activités et autres. Et on s'est dit, on ne va pas juste faire un enfant parce que j'aime être enceinte. Et donc, à l'époque, en fait, Maximilien et Benjamin allaient se marier. Et donc, j'avais dit à mon mari, je fais, bah, si c'est juste pour tomber enceinte, si un jour Maximilien et Benjamin veulent un enfant, j'aurais qu'à leur proposer. Et mon mari m'avait dit, tu fais ce que tu veux, c'est ton corps, c'est ta vie. J'avais dit, bah, OK. Maximilien était venu à la maison pour mon anniversaire. Et il me parle un petit peu des discussions dans la voiture qu'il avait avec Benjamin. Il m'explique un petit peu, ben voilà, l'adoption qu'il ne voulait pas, que mère porteuse à l'étranger ne voulait pas. plus au niveau financier. Et donc, il me dit, la seule chose qu'on pourrait, c'est juste avoir une mère porteuse en Belgique, mais voilà, il dit, c'est pas possible. Et là, je lui dis, moi, je veux bien. Il ne me dit pas ça pour rire et je lui dis, j'en ai déjà discuté avec Philippe. Et donc, il me dit, non. J'ai dit, va lui poser la question. Et donc, il est allé voir mon mari. Il a dit, est-ce que ça dérangerait si Émilie voulait être notre mère porteuse ? Et il a dit, ah non, on en a déjà parlé. Je lui ai dit que c'était OK. Et voilà comment ça a démarré.

  • Speaker #1

    C'est un cadeau incroyable que tu leur faisais. C'était quoi ? ta réaction ? Comment il te l'a annoncé, Maximilien ?

  • Speaker #2

    Alors, il m'a téléphoné juste après l'anniversaire et c'est vrai que pour moi, ça a changé toute l'image qu'on avait. Alors, l'adoption, on s'était imaginé avoir un enfant de quelques années. Et là, tout d'un coup, la possibilité d'avoir un tout petit, un nouveau-né, un bébé, déjà, ça change l'image qu'on en a. Et puis, il y avait deux millions de questions, certainement.

  • Speaker #1

    Ça se décide assez rapidement finalement ? Ou alors, vous devez mûrir un peu cette réflexion, cette idée qui est venue d'Emilie ?

  • Speaker #2

    On a pris les choses étape par étape. En voyant un petit peu ce qui s'ouvrait à nous à chaque fois, en sachant que ça pouvait capoter à tout moment. Et finalement, Émilie était toujours dans le coup. Après, même les premiers renseignements, que ce soit légaux ou médicaux, on t'a demandé de perdre combien de kilos ? 20 kilos avant de pouvoir commencer la procédure. Donc là, on s'était dit, on ne va quand même pas lui demander ça. Et Émilie décidait. J'ai déjà pris rendez-vous avec la diététicienne.

  • Speaker #3

    Il faut répondre à plusieurs critères pour pouvoir être mère porteuse. Il faut avoir moins de 40 ans, avoir déjà des enfants, ne plus en vouloir. Et au niveau médical, donc il n'y a pas avoir eu de problème cardiovasculaire, neurologique, gynécologique, pulmonaire et aussi ne pas avoir un IMC en obésité. Quand on est allé à notre premier rendez-vous à Gant, j'avais 20 kilos de trop. Donc là, on m'a dit, si on commence à entamer les démarches, vous avez six mois pour perdre 20 kilos. Un petit peu quand même court comme délai, mais j'ai dit, on va d'abord essayer de perdre quelques kilos et si ça se passe bien, on entamera les démarches. Au bout de trois mois, j'avais perdu les dix premiers kilos. Et c'est là qu'on a décidé de continuer ensuite les démarches pour faire la FIV.

  • Speaker #2

    On a commencé à se renseigner d'abord de manière légale, voir ce qui était possible. Est-ce que c'était même légal en Belgique ou pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une vraie question d'ailleurs, parce qu'aujourd'hui, le cadre est très flou autour de la GPA en Belgique.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc, pour être plus ou moins clair, en Belgique, ce n'est pas... autoriser la GPA, mais ce n'est pas non plus interdit. Et donc, c'est dans cette zone grise qu'on s'est lancé. On a vu une porte ouverte et puis voilà, on s'y est faufilé et on s'est renseigné auprès de spécialistes des questions de la famille et de l'enfance. Et c'est donc possible. Il y a quelques hôpitaux en Belgique qui le font. Une fois qu'on a été certain que c'était légalement possible, qu'on n'était pas complètement hors la loi, même si on est sur les abords de la loi, dans les petits coins.

  • Speaker #1

    En France, par exemple, c'est interdit encore.

  • Speaker #2

    Oui, et ça, c'est stipulé dans la loi que c'est interdit. C'est surtout par rapport au statut de la mère porteuse que ça ne peut pas être une activité ou une fonction reconnue.

  • Speaker #1

    Pour préciser, en Belgique, c'est quoi vraiment le cadre qui est légal et qu'est-ce qui est dans cette zone grise ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas grand-chose qui est précisé. Ce qui est limitant finalement ou limité, c'est que... Donc, on sait que la mère porteuse ne peut pas être rémunérée et aussi que la mère porteuse ne peut pas être la donneuse d'ovocytes. Donc ça, c'est deux règles. qui forment un cadre. Pour le reste, c'est vraiment une relation de confiance. Et les procédures et les vérifications sont plutôt à charge de l'hôpital qui nous a suivis, qui dans notre cas était l'hôpital de Gans, l'hôpital universitaire de Gans, qui eux ont mis en place toute une procédure avec déjà tout un parcours de vérification psychologique, puis un parcours de vérification médicale, puis en parallèle il y a tout le parcours de la donneuse d'ovocytes. Donc tout ça prend plus ou moins trois ans.

  • Speaker #1

    Cette donneuse, c'est vous qui choisissez quand même ou comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    Alors il y a plusieurs possibilités. Dans la plupart des hôpitaux qui pratiquent la GPA, on vient en effet avec une donneuse connue qu'on a choisie. L'hôpital de Gant proposait une autre option qui était qu'on venait avec une donneuse. La donneuse donnait anonymement à l'hôpital pour un autre couple, une autre demande. Et nous, en échange, on avait droit à recevoir de manière anonyme des ovocytes de la part de l'hôpital, donc de la part d'une donneuse anonyme. C'est le chemin qu'on a pris. parce que ça permettait d'aller aussi demander à des amis dans la famille.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe en fait tout le processus de la GPA ? C'est quoi le suivi, les étapes clés ?

  • Speaker #2

    Tout a commencé par un rendez-vous, un peu d'explication à l'hôpital de Gans, avec des rencontres d'abord de Maximilien et moi, et puis après d'Emilie et son mari, puis de nous quatre ensemble, si je me souviens bien. Comme ça, plusieurs rendez-vous avec la psychologue de l'hôpital pour former finalement un dossier. qui passe déjà devant un conseil à l'hôpital de Gant pour donner un premier feu vert. Pour voir s'il n'y a pas d'abus, si tout le monde a bien compris son rôle, ce qui n'est pas d'exagération non plus, et que tout le monde soit droit dans ses bottes finalement. Et que la relation de confiance est bien établie, qu'on se connaît depuis longtemps, des choses comme ça. Après ce premier feu vert, s'entame toute la partie médicale, avec pas mal de tests médicaux pour la mère porteuse, pour le père biologique. On avait aussi commencé la recherche de la donneuse d'ovocytes. qui, elle aussi, doit subir pas mal de tests, donc tests sanguins et tests génétiques. Et là aussi, on a eu pas mal de difficultés, parce que les tests génétiques sont assez serrés, doivent répondre à certains critères très précis. Et donc, je pense qu'on a fait trois essais avec trois personnes différentes, les deux premières ayant été recalées.

  • Speaker #1

    Toi, il y a tout un suivi pour comprendre ton cycle. Est-ce que tu dois faire, je ne sais pas, des injections, etc.

  • Speaker #3

    Je n'ai pas dû faire d'injection. Par contre, j'ai dû prendre des médicaments pour, en fait, à un moment donné, me caler au cycle de ma donneuse d'ovocytes.

  • Speaker #1

    Comment avez-vous décidé, vous deux, Benjamin, qui était le donneur de sperme ?

  • Speaker #2

    Devant un verre d'apéritif à Paris.

  • Speaker #3

    En fait, ils n'y avaient pas réfléchi avant que la psychologue leur demande. Non,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Parce qu'on imagine souvent, dans l'imagination populaire, qu'on mélange une petite éprouvette et puis la nature fait le reste, mais pas du tout. Et en fait, la conversation a été assez simple. C'était important. important pour l'un de nous deux un petit peu plus que l'autre. L'autre de nous deux était déjà préparé à l'adoption. La conversation, finalement, on n'a pas attendu la fin du verre avant d'avoir décidé. On n'est jamais revenu sur cette décision.

  • Speaker #1

    Je pense que le suivi, c'est quand même quelque chose qui dure plusieurs mois.

  • Speaker #3

    Il faut savoir, à la base, pour les autres couples, etc., ça dure six mois. Sauf que moi, il y avait la perte de poids qui était là, donc ça a pris déjà un peu plus de temps. Et puis, comme le disait Benjamin, on a eu des soucis à trouver une donneuse d'ovocytes. À chaque fois, il fallait attendre les résultats génétiques. Et en fait, c'est ça qui nous a fait perdre du temps.

  • Speaker #2

    Donc finalement, on a bien été deux ans au total. Plus de deux ans pour le projet, entre le premier rendez-vous à Gant et la FIV.

  • Speaker #3

    Un an et demi pour la FIV, oui. Et donc moi, par contre, j'ai dû en parler à mes employeurs. Surtout qu'en plus, moi je travaille dans un hôpital. Dans ma fonction, c'est que dès le moment où je suis enceinte, en plus je suis écartée. C'était important de les prévenir. Et donc moi, il y avait des rendez-vous que je pouvais faire dans ma région. Par exemple, mon rendez-vous gynécologique, je pouvais rester dans ma région. Mais tous les autres rendez-vous devaient se faire à Gant. Et en plus, parfois, mon mari devait venir avec moi. Parce que lui aussi, lui qui ne voulait pas, on va dire, être trop pris dans cette aventure, a été obligé. Il devait aussi faire des tests psychologiques, aussi également avec le psychiatre, avec nous deux, nous quatre.

  • Speaker #1

    Et donc, à quel moment est prévue cette file ?

  • Speaker #3

    Ça a été fait au mois de juin. Et donc là, c'est vrai qu'on a, en tout cas pour ma part, c'était assez stressant parce qu'on avait eu le feu vert au mois d'octobre 2022. Et en fait, après, c'était les soucis avec les donneuses d'ovocytes. Et puis quand on a eu tous les feux verts, donneuse d'ovocytes, je crois que c'était au mois de février. Donc nous, notre donneuse, c'était bon, mais c'était pour ma donneuse à moi d'ovocytes qui avait eu des petits soucis au niveau gynéco. Donc ça a été repostposé. Donc après, on m'a dit, ben voilà, c'est bon, c'est le moment. J'ai beaucoup stressé jusqu'au premier rendez-vous gynéco.

  • Speaker #1

    Stressé, pourquoi ?

  • Speaker #3

    Déjà, en fait, on avait eu un rendez-vous avec la gynécologue de Gans. pour expliquer qu'en fait, comme il s'agissait, on va dire, d'un corps étranger, voilà, comme il n'y a aucun gêne avec moi, tous les risques qu'on peut avoir pendant une grossesse, elle nous disait, étaient doublés pour moi. Donc également, les risques de fausse couche. Et donc c'est vrai qu'entre la FIV et mon premier rendez-vous gynéco, il y avait quand même huit semaines. On a juste dû faire deux prises de sang pour voir si ça avait bien pris. Mais après cela, on est dans l'attente. Et donc c'est vrai que là, je trouve que c'est toujours assez stressant. Surtout que comme ce n'était pas en plus pour moi, c'était d'autant plus. plus stressants et qu'on avait le droit à quatre chances.

  • Speaker #2

    Oui, parce que finalement, on a eu quatre embryons qui ont pris. Donc, il y en a un qui est inséré de manière fraîche sans avoir été congelé. Et puis, il y en a trois autres au congélateur. Même si ça ne marchait pas, je pense qu'on n'aurait eu aucun regret. Émilie était peut-être plus stressée parce que je pense qu'elle ne voulait pas nous décevoir non plus ou arriver si près de la fin. Je pense qu'on en avait parlé plusieurs fois. De toute façon, on avait fait tout ce qu'on pouvait et que le reste, c'était au planète de sa ligne. Et pour...

  • Speaker #1

    tes deux enfants, tes grossesses s'est bien passées ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est aussi une des conditions, c'est qu'il n'y ait rien eu ni pendant la grossesse ni pendant l'accouchement lors des précédentes grossesses. Donc, voilà, ils mettent vraiment toutes les chances en fait de notre côté pour qu'il n'y ait, on va dire, aucun risque. On va dire, c'est ce corps étranger.

  • Speaker #1

    Tu avais déjà envisagé dans ta vie de devenir mère porteuse ou c'est vraiment cette rencontre avec Maximilien et Benjamin qui t'a donné cette envie ?

  • Speaker #3

    Non, je pense que c'est vraiment juste parce que c'était eux. Je pense que je ne l'aurais pas fait pour quelqu'un d'autre. Et mon mari dirait pareil. C'est parce que c'était eux.

  • Speaker #1

    Comment, toi et ton mari, vous aviez abordé ça avec vos propres enfants ?

  • Speaker #3

    Ça ne s'est pas passé comme prévu. Enfin, rien ne s'est passé comme prévu. Voilà, on en avait parlé avec la psychologue, de la manière d'en parler, etc. On voulait leur en parler dès qu'on était sûr pour la FIV. On ne voulait pas leur en parler trop tôt pour ne pas non plus, comme disait Benjamin, à chaque fois, c'était par palier. À chaque fois, on ne va pas. À chaque fois, on acceptait au bout de trois mois, suite à certains examens, on validait, on allait plus loin. Donc moi, j'ai dit, on ne va pas dire aux enfants notre projet si après une xième réunion d'équipe à l'hôpital, ils disent stop. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné, j'ai dû aller un peu plus souvent à Gans avec prise de sang et autres. Mon fils s'était rendu compte qu'à chaque fois que j'allais à l'hôpital, que je revenais, qu'on m'avait fait des prises de sang. Et donc, lui a demandé à mon mari, il a dit, est-ce que maman est malade ? et que vous ne voulez pas me le dire. Et donc là, mon mari a dit, j'étais obligée de leur dire, tu n'étais pas présente, on avait décidé de leur dire ensemble, je suis désolée, je leur ai expliqué. Et en fait, quand je suis rentrée du travail, les enfants m'ont sauté dans les bras, ils m'ont dit, c'est magnifique ce que tu fais, c'est trop beau, t'es trop gentille maman. Et là, j'ai dû expliquer aussi à ma fille comment on faisait les bébés.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'ils avaient quel âge à ce moment-là ?

  • Speaker #3

    Donc ma fille avait 6 ans. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui, oui.

  • Speaker #3

    8 ans. Voilà, elle a eu un petit peu du mal à comprendre l'histoire des graines, tout ça.

  • Speaker #1

    Beaucoup de mots abstraits pour les enfants.

  • Speaker #3

    Voilà, et surtout aussi, comme je n'étais pas la maman biologique, comment c'était possible ? Maman, que tu vas avoir un bébé, que ce n'est pas ton bébé ? Enfin, voilà, ce sont des questions. Et mon fils, qui pourtant est plus grand, lui se posait surtout la question de qui était Théodore par rapport à lui. Au début, je pensais qu'il avait compris. Et c'est quand Théodore est né qu'il est venu à la maison, qu'il m'a dit, je dois dire que c'est quoi ? Mon demi-frère, mon demi-cousin, il n'arrivait pas à situer Théodore. Donc je lui ai simplement dit que j'étais la marraine de Théodore et que le fils des amis de maman, c'était une sorte de cousin par amitié.

  • Speaker #1

    Et vous Benjamin, comment dans toute cette grossesse, vous cheminez ? Comment vous vous préparez à devenir papa ?

  • Speaker #2

    Je pense de manière assez pragmatique. Trop de stress ou de préparation, on ne s'est pas rué dans les magasins non plus. Je pense qu'il y avait surtout le côté pragmatique de... Quelles seront les démarches à faire une fois qu'il sera né ? Qu'est-ce qu'on peut déjà préparer ? Est-ce qu'on peut déjà contacter un avocat, une avocate ? Des choses comme ça. Donc, préparer un peu le terrain. Établir où on allait vivre aussi, parce qu'on a une vie assez internationale. Et donc, il fallait qu'on se recentre un peu vers la Belgique, qu'on trouve un endroit correct où loger. Donc, on a fait pas mal de travaux dans un appartement. Vraiment, on a fini le dernier coup de peinture avant sa naissance.

  • Speaker #1

    Et au niveau de toute la paperasse administrative, justement, c'est quoi vos droits en tant que papa à ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Alors, au tout départ, à la naissance de Théodore, on n'est pas les papas. Les parents légaux de Théodore sont Émilie et son mari.

  • Speaker #3

    En fait, il faut savoir qu'en Belgique, comme je suis en plus mariée, d'office, à la naissance, tout enfant que je peux avoir, même si ce serait avec un autre homme ou autre, comme je suis mariée, c'est mon mari qui en est le père.

  • Speaker #1

    C'est là que vous devez faire intervenir des avocats, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Exactement, oui. On va commencer une procédure légale pour finalement contester la paternité et ensuite dans un second temps contester la maternité finalement de Théodore. Donc tout ça prend du temps, se fait en plusieurs étapes, mais c'est pas impossible et c'est vraiment avec des bouts de loi qui existent, qui sont juste pour le moment pas mis ensemble. Alors selon notre avocate, c'est la première fois qu'il y a le cas en Belgique, en tout cas en Belgique francophone, d'une reconnaissance de paternité suite à une GPA qui a été faite en Belgique également. D'habitude, ce sont des GPA qui ont été faites à l'étranger, avec un jugement à l'étranger qui doit être reconnu en Belgique. Et là, par contre, tout s'est fait sur le sol belge. Donc, c'est assez nouveau.

  • Speaker #1

    Vous êtes les premiers.

  • Speaker #2

    Donc, on est les premiers. Elle a dû tout construire pour ce dossier. Donc, ça va probablement être publié pour servir de jurisprudence pour les cas futurs. On espère qu'en parlant de notre aventure aussi, ça puisse permettre de faire bouger les choses en Belgique et de faciliter le cheminement des... futurs couples homosexuels qui voudraient un enfant.

  • Speaker #1

    Comment se déroule cette grossesse ?

  • Speaker #3

    Au début, assez stressant, parce qu'après la FIF, moi, je suis partie en vacances. Et pendant mes vacances, j'ai commencé à perdre du sang. Et donc, on était dans le sud de la France. Maximilien, Benjamin,

  • Speaker #2

    on était en France aussi.

  • Speaker #3

    Et donc, c'est vrai qu'à un moment donné, moi, je me suis dit voilà, je vais essayer de faire cette grossesse comme pour mes autres grossesses. Donc, si je stresse, si j'ai quoi que ce soit, je ferai ce que je ferai comme si c'était mon enfant. Donc, je me suis rendue à l'hôpital, etc. C'était juste un petit hématome, un peu de repos, premier stress. Donc c'est vrai que moi, j'ai eu une première échographie, finalement sans être avec Maximilien et Benjamin. Et puis quand je suis rentrée de vacances, on a eu notre premier rendez-vous gynécologie. Et c'est vrai qu'on était assez stressés parce que mon gynécologue était au courant de la procédure, mais en même temps, je ne lui avais pas dit quand est-ce que j'allais faire la fivre, rien du tout. Lui, il avait juste acté que tout était bien au niveau gynéco. Et donc, la première fois qu'on est allé, on avait un petit peu peur de comment ça allait se passer. On arrive, même dans la salle d'attente. Moi, je suis avec deux hommes. On nous voudrait entrer tous les trois en consultation. C'était un petit peu... Et même, je pense, Benjamin et Maximilien, moi, j'aurais dit qu'ils pouvaient venir près de moi. Parce que voilà, malgré tout, c'est toujours... Mais moi, je n'ai pas trop de soucis à ce niveau-là.

  • Speaker #2

    Oui, ça reste des moments particuliers. En tout cas, après, on a pris l'habitude. On y allait tous les mois, je pense, quand c'était une grossesse à risque. Mais la première fois, c'est vrai. qu'on ne sait pas très bien où se mettre et on se sent vraiment inutile en tant qu'homme. On est juste là pour admirer le spectacle et essayer de trouver quelque chose sur cette TV en noir et blanc. Mais vraiment, on se sent... Et comme on n'est pas mariés avec Émilie, il y a une relation un peu différente. Et donc, de se retrouver là, dans cette salle, c'est un peu spécifique. Et puis finalement, on s'habitue.

  • Speaker #1

    Comment il vous a accueillis, finalement, ton gynéco ?

  • Speaker #3

    Je pense qu'il a essayé d'être très formel. Il a fait ce qu'il fallait, mais point. Et au fur et à mesure, je pense, des rendez-vous, tout s'est détendu. On commence à rigoler, à plaisanter. Mais la première fois,

  • Speaker #1

    c'est quoi le ressenti à ce moment-là ? Est-ce que vous vous projetez déjà ?

  • Speaker #2

    Oui, là, ça devient concret. Là, j'avoue qu'on commence à oser se projeter, surtout une fois qu'on a passé le cap des trois mois, que tout se passe bien. Là, on se dit qu'on commence à en parler autour de nous aussi. On en a parlé à nos amis et amis proches, surtout celles... à qui on avait demandé de nous aider, par exemple, si ça les intéressait, s'ils voulaient participer au projet en étant donneuses de vos sites. À nos familles, il y avait trop d'enjeux et sans doute une pression qui se serait ajoutée et qui n'était pas nécessaire. Il y a déjà assez de risques comme ça. Et donc, on ne voulait pas créer de faux espoirs du côté de la famille. Donc, on a attendu assez tard. Je pense qu'Emilie était enceinte de 4 mois ou 4 mois et demi avant qu'on annonce aux familles. On commence à préparer notre future vie et de voir les photos, cet embryon qui grandit, qui commence à ressembler à un petit humain, ça fait toujours un effet. J'imagine que tous les papas et les mamans qui nous écoutent ont encore cette sensation dans le cœur, bien que ça reste encore assez théorique jusqu'au jour de l'accouchement.

  • Speaker #1

    Dans votre relation durant la grossesse, est-ce que vous donniez des nouvelles quotidiennement, toutes les semaines, tous les mois ? Comment ça se passait ?

  • Speaker #2

    On ne voulait pas être non plus à l'appeler tous les jours, savoir comment ça allait, etc. On ne voulait pas être trop surprésents. On voulait garder la relation d'amitié là où elle était. On essayait de garder un équilibre. J'espère qu'on a pris assez de nouvelles pendant ce temps-là. Oui, ok. Mais la confiance est là. Et c'est vrai que quand la confiance règne, On sait que s'il y avait un problème, elle nous appellerait. On sait qu'a priori, tout se passe bien et qu'elle prend soin d'elle et de notre bébé. Donc voilà, il n'y avait pas de raison de tellement passer du temps au téléphone. Et on se voyait tous les mois pour l'échographie.

  • Speaker #1

    Et comment tu l'as vécu, du coup, cette grossesse ? Puisque toi qui me disais que tu adorais être enceinte.

  • Speaker #3

    Ah, ça n'a pas été pareil. Je pense que malgré tout, mon cerveau a essayé de mettre des barrières pour me protéger aussi. Donc voilà, ça a été une grossesse classique. Voilà, je sens... sans trop de... Voilà, j'ai eu les trois premiers mois, les nausées, etc.

  • Speaker #1

    Tu as quand même été malade, oui.

  • Speaker #3

    J'ai été un peu malade. Je suis également tombée à... J'étais quand même, je crois, à cinq ou six mois de grossesse. Là, j'ai eu peur. J'ai très, très peur.

  • Speaker #1

    Tu es tombée dans les escaliers ?

  • Speaker #3

    Non, je me suis pris les pieds dans des sacs. Mais après, on va dire... Moi, j'ai essayé de faire cette grossesse, comme j'aurais fait pour mes deux autres enfants. C'est pour moi l'objectif. Maintenant, c'est vrai qu'au niveau, on va dire, épanouissement, Mais je n'en ai pas beaucoup parlé autour de moi, de cette grossesse. Car ce qu'il faut savoir, comme ce n'était pour moi pas mon enfant, ce n'était pas à moi de devoir extérioriser tout ça. Et donc, c'est vrai qu'il y a des gens que je côtoyais de manière quasi quotidienne et qui me voyaient grossir et qui se rendaient compte que je ne parlais pas de cette grossesse et qui, au bout de cinq, six mois, me disaient, « Excuse-nous, mais est-ce que tu ne serais pas enceinte ? » J'ai dit, « Ben oui, de sept mois. » Et c'est des fois que je voyais tout. tous les jours quasi ou toutes les semaines et qui n'osaient pas parce que justement, je n'en parlais pas plus que ça. Après, si on m'en parlait, si on me posait des questions, je n'avais vraiment aucun souci.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a eu des moments marquants, surtout dans les moments de doute où on nous refusait une xème fois une donneuse de vocite. Il y a eu les premiers saignements au tout début de ta grossesse où on s'est dit ça y est, c'est fini, il va falloir recommencer. Donc il y a eu pas mal de... De moments comme ça, de gros doutes, ou de « ah bah ça y est, c'est la fin du parcours, on a tout donné, pas de regrets » . Et puis finalement, il y avait une petite étincelle qui faisait tout recommencer. Donc c'est surtout ça, je pense, qu'on retient. Et puis il y a le jour de l'accouchement, ou la veille de l'accouchement, où on sent que c'est vraiment la fin et que l'enfant veut sortir.

  • Speaker #1

    Eh bien, venons-en au jour J.

  • Speaker #3

    En fait, ce qui s'est passé, c'est que deux jours avant l'accouchement, je suis tombée malade. Moi, je pensais que j'avais attrapé quelque chose. Et en fait, j'étais en train de faire une pré-éclampsie.

  • Speaker #1

    Quand même quelque chose qu'il faut prendre en charge rapidement.

  • Speaker #3

    Exactement. Ce qui n'a pas été tout à fait le cas parce que le dimanche soir, ils hésitaient à me provoquer. Mais ce n'était pas mon gynécologue qui était de garde. Et donc, c'est le lendemain, quand il a vu mes résultats, qu'il a dit, on va me provoquer. Et en fait, au moment de m'installer sur la table pour me provoquer, j'ai perdu les os. Et 15 minutes après, Théodore était là. 15 minutes après ah oui c'était express c'était express donc finalement heureusement qu'on était à l'hôpital et vous étiez avec Benjamin ? on était tous avec en fait on s'est arrangé voilà avec l'équipe médicale moi j'avais demandé que Benjamin et Maximilien soient là et j'avais demandé que mon mari puisse être on va dire dans une pièce à côté et que si jamais j'avais besoin de lui qu'il puisse être là donc malheureusement comme tout s'est un petit peu accéléré mon mari arrivait seulement quand Maximilien et Benjamin lui ont appelé pour lui dire oh Emilia a accouché, il a dit « je suis dans la rue, j'arrive, c'est trop tard » .

  • Speaker #1

    Et tes deux autres accouchements, ça avait été aussi express ?

  • Speaker #3

    J'ai eu trois accouchements totalement différents. Mon premier, j'ai eu mes dix heures de contraction et il est arrivé comme ça. Ma fille, on a dû la déclencher. Et puis voilà, Théodore, c'est le plus express des trois. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Tu ne pouvais pas prévoir que ce soit si rapide.

  • Speaker #3

    Le gynécologue n'était pas là parce qu'il n'a pas eu le temps. Entre le moment où il a dit « on va la déclencher » et le moment où il arrive, voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous aviez prévu pour la salle d'accouchement ? Vous aviez prévu d'être aux côtés d'Emilie ?

  • Speaker #2

    Avec l'équipe de l'hôpital de Dinan où Théodore est né, c'était une première pour eux aussi, donc on s'est rencontrés plusieurs fois. Ils nous ont mis à disposition deux chambres, finalement une pour Emilie et son mari, sa famille, et une pour nous et Théodore. Il y avait un plan d'accouchement assez précis qui avait été mis en place. Ce qui avait été décidé, c'est qu'on serait tous les deux, mon mari et moi, dans la salle d'accouchement. que si la longueur du cordon ombilical le permettait, je recevrais Théodore sur les genoux, pour le pot à pot, et que ce serait mon mari Maximilien qui couperait le cordon. Et ça s'est passé comme ça. Sauf que ça s'est passé tellement rapidement que j'ai eu à peine le temps de poser ma veste, et il était déjà sur mes genoux.

  • Speaker #1

    Et alors cette rencontre ?

  • Speaker #2

    Extraordinaire. Je me souviens vraiment de ce jour-là, je garde deux moments de forte émotion, très précisément, qui sont le moment où ils ont dit

  • Speaker #0

    Ça y est, c'est pour maintenant, on va la provoquer. Et finalement, ils n'ont même pas eu le temps de la provoquer. Et le moment, la sortie de Théodore et de la voir contre moi, ça reste deux grands moments vraiment très forts en émotion.

  • Speaker #1

    Toi, Émilie, comment tu te sentais ?

  • Speaker #2

    Ça aussi, on avait préparé avec les sages-femmes. Moi, j'avais demandé à ne pas se composter au dehors sur moi. Je ne voulais pas avoir ce premier contact avec lui. Je trouvais que c'était avec ses papas qu'il devait l'avoir. Moi, j'étais contente. Maximilien me tenait la main. au moment d'accoucher. Et en fait, j'ai poussé trois fois. Théodore était là, donc c'est vrai que tout s'est passé assez rapidement. Après, plus rien ne s'est passé comme prévu de tout ce qu'on avait pu préparer. Parce que justement, comme déjà l'accouchement a été très rapide, on a dû attendre que le gynécologue arrive. Donc à la base, moi j'avais demandé qu'on me change de pièce après mon accouchement pour ne pas rester avec Maximilien et Benjamin. Et en fait, je suis restée avec eux plus d'une demi-heure, avec Théodore qui faisait du pot à pot avec Benjamin. en attendant le gynécologue. Finalement, ça s'est très bien passé. Et comme en plus, on avait quand même averti les familles que finalement, on allait me déclencher, les familles nous sonnaient pour voir comment ça allait. Et on leur a annoncé que j'avais déjà accouché. Et donc, c'est Maximilien qui a eu ma maman au téléphone pour lui dire « Martine, voilà ! » Un petit théodore, bien sûr. Déjà !

  • Speaker #0

    C'était un des prénoms sur notre liste. C'est celui qui nous a paru le... le mieux vu la circonstance, ça signifie don de Dieu. Et donc voilà, allier un petit peu la science à la récision et puis à ce cadeau du ciel, finalement, je pense qu'il porte un très beau prénom, classique en plus, qui nous convient bien, qui peut être facilement diminué aussi, en théo, qui reste très joli. Donc voilà, je pense que le prénom avait pas mal de éléments pour plaire. Après, on avait un plan B si jamais il n'avait pas une tête de Théodore.

  • Speaker #1

    Finalement, à quel moment vous vous retrouvez chacun dans votre chambre ?

  • Speaker #2

    Après une heure d'avoir accouché, je dirais. Il faut savoir que moi, à la base, j'avais fait la demande que si l'accouchement se passait bien, je puisse rentrer rapidement chez moi. Et donc, il faut savoir en Belgique, si tout va bien pour le gynécologue, etc. et pour la maman, on peut sortir dans les 6 heures. Sauf que comme j'avais fait une pré-éclampsie, j'étais obligée de rester. Donc ça, ça a été un peu plus compliqué. Parce que voilà, ce n'était pas prévu. Et finalement...

  • Speaker #0

    Finalement, tu es même restée plus longtemps que Théodore.

  • Speaker #2

    Je suis plus que Théodore à l'hôpital. Donc ça, ce n'était pas prévu non plus. Et donc c'est vrai que là, ça a fait bizarre parce que j'ai dû faire tout un autre cheminement. Et moi, j'avais dit à Maximilien, je le dirai quand je serai prête pour le voir. Et au final, la seule chose que j'avais demandé, c'était à un moment donné d'avoir un moment juste avec Théodore avant de partir de l'hôpital pour, on va dire, terminer la boucle, on va dire. Voilà, lui dire les choses. avoir ce moment, ce dernier moment juste avec lui et après pouvoir le laisser avec ses papas. Et donc ça, moi, je pensais le faire, on va dire juste après l'accouchement. Et finalement, je l'ai fait le troisième jour quand Maximilien et Benjamin sont partis. Et je n'ai pas su rester finalement avec Théodore très longtemps parce que c'était un peu trop difficile pour moi d'être toute seule avec lui. Donc, je suis revenue dans la chambre de Maximilien et Benjamin en disant je veux bien garder le petit près de moi, mais je resterai de vous.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui était difficile, c'était émotionnellement ? Oui,

  • Speaker #2

    je pense malgré tout de l'avoir dans mes bras, de savoir que je l'avais porté. il ne me ressemble pas du tout, il ne ressemble pas du tout à mon mari, il ne ressemblait pas du tout à mes enfants. Dans un sens, malgré tout, je n'arrivais pas à projeter comme quoi c'est mon enfant, donc ça c'était bien. Mais ça me faisait quand même bizarre de savoir que j'avais mis au monde Théodore et de rester avec lui, et surtout de lui parler, j'avais beaucoup beaucoup de mal finalement. Je m'étais pourtant fait... j'avais déjà tout mon texte dans la tête de ce que j'allais lui dire, et au final c'était trop compliqué.

  • Speaker #1

    Mais tes hormones quoi, dites un peu aussi tes états d'âme, donc comment se passent les premiers jours après cet accouchement ? Donc,

  • Speaker #2

    le premier jour, ça a été. Et en fait, c'est le deuxième jour où là, j'ai eu ma chute d'hormones pendant la nuit et où là, j'ai pleuré pendant quasi 24 heures. Mais les sages-femmes n'étaient pas trop inquiètes parce qu'elles m'ont dit souvent maman qui pleure, saint qui pleure. Et comme de fait, j'ai eu ma montée de lèche. Donc, je me suis dit bon, ça reste quelque chose de très physiologique. Ce n'était pas que parce que c'était Théodore. Ça arrivait quand j'ai eu mon fils, également ma fille. Donc, je me suis dit voilà, ça reste quand même. Moi, ce qui m'a marquée, c'est que, que ce soit mon papa ou même les sages-femmes, à un moment donné, ils me disent « Et comment va le petit ? » Et moi, dans ma tête, mes enfants ne sont pas près de moi, je ne les ai pas vus depuis deux jours. Maintenant, comment va le petit ? Moi, je pense à mon fils. Ça va, même si je ne l'ai pas vu depuis deux jours et tout. Et puis là, il me fait « Ah, mais on parlait du bébé. » Et je dis « Ah, pardon ! » à faire la différence. Et vous,

  • Speaker #1

    du coup, vous restez à la maternité quand même plusieurs jours pour observer un peu Théodore ?

  • Speaker #0

    Trois jours, il est né le lundi et on est finalement sortis le mercredi déjà parce que tout se passait bien. Il reprenait du poids, il bougeait bien et les sages-femmes trouvaient qu'on se débrouillait quand même pas trop mal pour deux papas, qu'on avait les bons réflexes et qu'on n'avait pas peur de le manipuler pour le changer, etc.

  • Speaker #1

    Vous aviez fait des préparatifs en amont tous les deux ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Non, rien du tout. Je dois dire, ça c'est quelque chose... que je me suis découvert, et je pense pour Maximilien aussi. Alors Maximilien avait essayé d'occuper de pas mal de ses cousins, il a des cousins beaucoup plus jeunes, mais pour moi c'était vraiment une découverte, et c'est venu de manière tellement naturelle que j'en suis moi-même impressionné. On était très bien entourés par les sages-femmes, on a eu de la chance de tomber à un moment où il n'y avait pas trop d'autres accouchements, donc elles étaient vraiment disponibles, ce qui est assez rare aussi, tout le monde avait plus ou moins les mêmes conseils, donc il n'y avait pas de contradictions au milieu de tout ça. Et donc... Donc oui, ça fait que ça s'est bien passé. Et être aussi pas trop loin d'Emilie, et être finalement rassurée par rapport à elle. Tout ce qu'elle vient de raconter, moi je la trouve extrêmement forte, et surtout extrêmement préparée de son expérience aussi d'avoir déjà eu deux accouchements. Elle dit, à mon avis, je vais faire ma chute d'hormones à ce moment-là. J'ai pleuré toute la nuit, mais c'est ma chute d'hormones. De savoir, de ne pas en être là. la victime, mais de pouvoir tout de suite analyser la situation et de la vivre et de la laisser passer de manière aussi pragmatique, j'en reste impressionné.

  • Speaker #1

    Tu pourrais aussi avoir vécu ça comme, ok, en fait, j'ai tous les inconvénients du postpartum, mais pas les avantages d'avoir ton bébé près de toi, etc.

  • Speaker #2

    C'était préparé. Et c'est vrai qu'il y a même des gens qui m'ont dit, mais tu ne leur en veux pas, par rapport à l'après-grossesse, etc. Mais je dis, pourquoi je leur en voudrais de quoi que ce soit ? Je dis, toutes les décisions que j'ai prises, J'étais consciente de tout ce qui pouvait arriver, de tout ce qui pouvait se passer. Moi, c'est que du positif.

  • Speaker #1

    Mais malgré tout, quand tu rentres chez toi après l'hospitalisation qui a été un petit peu prolongée, ça ne fait pas bizarre de ne plus avoir ce bébé en toi ?

  • Speaker #2

    La psychologue me disait qu'il fallait aussi que je prévoie pour l'après-accouchement parce que j'allais quand même avoir ce sentiment de nid vide, malgré que c'était prévu dès le départ que le nid serait vide. J'ai encore eu en fait des complications. Post-accouchement, suite à ma pré-eclampsie, j'ai fait une éclampsie par la suite. Donc ça, c'est suite aux symptômes de la pré-eclampsie. Suite à l'accouchement, mon hypertension est arrivée et c'est là qu'on n'a pas su bien gérer cette hypertension. Et en fait, moi, ça arrivait dix jours après l'accouchement où j'ai eu des spasmes au niveau du cerveau et où donc j'ai dû être réhospitalisée, j'ai dû aller dans une unité neuro sous hypervigilance pendant 48 heures. Et puis après encore. Sous surveillance, trois jours après, avec traitement, etc.

  • Speaker #1

    C'était quand même stressant pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Ça a été beaucoup de choses. Et donc, comme rien ne s'était passé comme prévu, j'ai eu après un petit moment compliqué où mon corps avait besoin de repos. Beaucoup, beaucoup de repos. Mais heureusement, j'avais aussi une sage-femme qui venait à domicile, qui venait vraiment spécialement pour plutôt le soutien psychologique, être sûre que tout allait bien et rester très vigilante, que je ne fasse pas une dépression postpartum. Surtout qu'à ce niveau-là, il y avait plus de chances d'en faire une. En plus, on ne pouvait pas m'arrêter non plus ma lactation. Parce que les médicaments qu'on donne pour arrêter, il y a des risques de dépréciation, les deux. Comme j'avais interdiction, j'avais des montées de lait énormes. Il y a tout vraiment qui s'enchaînait. assez compliqué.

  • Speaker #0

    Nous, on avait très peur pour elle, évidemment, vu qu'on était arrivés au bout et nous, on avait ce qu'on voulait, mais on ne voulait pas que ça ait des conséquences pour elle. Mais en même temps, au milieu de tout ça, de recevoir des photos d'elle avec ses feuilles de chou pour essayer d'arrêter la lactation, c'était quand même... Oui, ça reste une période un peu spéciale où on a bien rigolé, mais je pense que c'était surtout du stress aussi. On voulait vraiment être présent, faire tout ce qu'on pouvait pour Émilie. tout en ayant à gérer un nouveau-né et un nouvel équilibre à la maison.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe alors les premiers instants de vie de Théodore et ce retour à la maison à trois ?

  • Speaker #0

    Eh bien, plutôt très bien en fait. C'est un bébé super cool. Il est né de manière très détendue, très relax et il est resté un bébé très facile à vivre finalement, ce qui nous a beaucoup aidé. On est très présent, très attentif, comme tout se passait bien et se développait bien. finalement il n'y a pas eu de gros stress, il n'y a pas eu encore de gros stress médical en six mois et on a très bien été suivi par une sage-femme qui venait à domicile, plus l'ONN, etc.

  • Speaker #1

    À quel moment vous avez eu ce sentiment de devenir tout à coup responsable d'un petit être ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas très bien quand ça a commencé, mais c'est vrai que je me suis rendu compte en moi-même quand on le présentait à des membres de la famille, que si ce n'était pas moi ou Maximilien qui l'avait dans les bras, je ne me sentais pas particulièrement à l'aise. Donc d'être séparé de lui ne me plaisait pas forcément. Et je ne sais pas quand ça a commencé. J'imagine au tout début, quand j'ai eu en peau à peau les premières secondes de vie.

  • Speaker #1

    Et vous aviez droit à un congé paternité tous les deux ?

  • Speaker #0

    Non. C'est vrai que c'est la partie un peu compliquée. Donc on a dû prendre des congés normaux finalement. Parce que n'étant pas reconnu comme les papas, on n'avait pas droit au congé de paternité.

  • Speaker #1

    Et donc c'est à partir de quand vous étiez officiellement les papas de Théodore ?

  • Speaker #0

    Alors là... On ne l'est toujours pas pour le moment, même si le jugement a été prononcé. Maintenant, il faut que les papiers soient mis à jour pour qu'on soit reconnus comme les papas. Donc, c'est une procédure qui prendra sans doute encore jusqu'à la fin de l'année. Il faut quand même reconnaître que les administrations, notamment la mutualité, ont été assez flexibles avec nous, nous permettant de prendre des congés, mais de seulement en être rémunérés ou indemnisés plus tard. Donc, on a pu prendre quelques... quelques congés en sachant qu'on en serait indemnisé plus tard au moment de la reconnaissance de paternité. Je dois avouer que toutes les administrations qu'on a contactées, que ce soit à la fois l'hôpital, les communes, les mutualités, ont toutes été chercher un peu ce qu'ils pouvaient faire pour nous aider à solutionner la situation exceptionnelle. Donc ça, je dois vraiment attirer mon chapeau à toutes ces institutions qui... rencontrer une situation inédite, mais qui ont tout fait pour y répondre favorablement.

  • Speaker #1

    Et donc, par exemple, pour tout ce qui est rendez-vous médicaux et tout, ça ne posait pas de problème qu'Emilie ne soit pas présente, puisque vous n'êtes pas encore reconnu officiellement comme les papas ?

  • Speaker #0

    Non, ça n'a pas posé de problème, en tout cas, pour les visites à l'hôpital et chez la pédiatre, parce que Théodore a sa propre identité, finalement, et on est les tuteurs ou les accompagnants, et donc ça, ça n'a pas posé de problème.

  • Speaker #1

    Si vous envisagez de voyager, par exemple ?

  • Speaker #0

    Ah oui, les premières fois où on a été notamment en France, Émilie a dû faire une autorisation parentale finalement, un peu comme si on emmenait son enfant en excursion. Ça reste encore particulier finalement, mais au jour le jour, ça ne change pas grand-chose. Mais c'est vrai qu'il faut y penser. Il faut juste y penser. Et on sera content quand ce sera finalement en ordre.

  • Speaker #1

    Quelle a été votre relation depuis la naissance de Théodore à tous les quatre, tous les trois finalement ? Est-ce que vous voyez régulièrement ? Donc, Émilie, tu es la marraine de Théodore, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Ça reste la relation, je pense, qu'on avait avant. Je ne pense pas qu'on se voit plus au monde.

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai, ça reste assez naturel. On se voit quand on se voit, on se fait des petits soupers. C'est juste qu'on est accompagnés par Théodore maintenant. Et c'est vrai qu'on a fait naturellement, je dirais, le choix de demander à Émilie d'être la marraine de Théodore. Comme ça, il y a toujours un lien qui est établi et il pourra mieux comprendre son histoire quand il aura l'âge de comprendre d'où il vient ou quand il nous posera la question.

  • Speaker #1

    Comment vous vous préparez de raconter son histoire de naissance à Théodore ?

  • Speaker #0

    Avec une belle histoire, par exemple. Une histoire peut-être, alors je ne sais pas s'il y aura des petites graines, mais peut-être de farine et d'œufs et de comment on fait un gâteau et de ce qu'il faut comme élément. Et que lui est un peu particulier parce qu'il a fallu aller chercher les éléments pour le fabriquer. Chez différentes personnes finalement, pas juste chez un papa et une maman.

  • Speaker #1

    À quel moment dans la relation avec Theodore, vous prenez vos marques, vous tissez un lien très fort à vous trois ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça s'est fait assez rapidement pour nous. Et comme c'est moi qui faisais les nuits au départ, je pense que les moments de le nourrir pendant la nuit, ça a été vraiment pour moi des moments privilégiés. Se regarder les yeux dans les yeux alors qu'il est en train de prendre son biberon, il est 4h du matin. Là, il se passe quelque chose. Vraiment, il y a une relation qui se met en place. Et puis alors, un peu plus tard, quelques mois plus tard, les sourires qui peuvent nous décrocher dès qu'on entre dans sa chambre le matin quand il est réveillé. Je pense que ça fait oublier tous les bobos du sommeil ou du manque de sommeil.

  • Speaker #1

    Comment vous l'avez vécu, ce manque de sommeil ?

  • Speaker #0

    Là, pour le coup, on est comme tous les jeunes parents. Et c'est en ça que je pense que c'est important de souligner qu'on est finalement dans la... Dans la vie normale de jeunes parents, ça ne change pas d'être deux papas, deux mamans, un papa, une maman. Oui, c'est de la fatigue, c'est la patience parfois mise à rude épreuve, c'est les petits défis du quotidien. Mais c'est aussi le bonheur de voir son enfant qui évolue, qui grandit. Il y a plein de petits détails comme ça qui peuvent changer au jour le jour. Il y a des semaines où vraiment on voit l'évolution.

  • Speaker #1

    Les mamans aussi, grâce aux hormones. elles ont une facilité dans les premières semaines à se réveiller, on va dire, ça les maintient en fait.

  • Speaker #0

    On a moins ça en tant que papa, bien que j'ai quand même senti des changements hormonaux chez moi, par exemple.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Ah oui,

  • Speaker #0

    d'être beaucoup plus... de me réveiller au moindre mouvement de Théodore, mais les premières semaines, c'est vrai que j'étais... J'étais très dans l'émotion. Vraiment, rien que de mettre sa date de naissance sur un papier d'identité ou un formulaire, j'avais les larmes qui montaient aux yeux. Donc je pense qu'il y a des hormones quand même qui travaillent chez les papas aussi. Je pense qu'on a des atouts qui font qu'on n'a pas vécu neuf mois de grossesse, on n'a pas vécu un accouchement, et donc c'est vrai qu'on est au top de notre forme pour accueillir un enfant, ce qui peut changer la donne aussi les premières semaines. On démarre avec pas mal d'énergie finalement par rapport à des jeunes mamans qui viennent d'accoucher, qui viennent de vivre un accouchement, neuf mois de grossesse, de mal dormir, des choses comme ça. Je continue à avoir une admiration pour les mamans qui est extraordinaire. Mais c'est vrai qu'on a mis alors de notre côté tous nos atouts au service de Théodore. Le fait d'avoir bien dormi jusqu'à la veille de son accouchement, vraiment ça nous a permis de le recevoir dans les meilleures conditions.

  • Speaker #1

    Puis j'imagine l'impatience aussi de le rencontrer fait que vous êtes boosté comme jamais à sa naissance.

  • Speaker #0

    Ah certainement, la fatigue des premières semaines en tout cas je pense qu'on ne la ressent pas, c'est après.

  • Speaker #1

    Quand ça s'extraîne.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il fait ses nuits ?

  • Speaker #0

    Alors il a commencé à faire ses nuits à trois mois et demi, donc on avait vraiment de la chance. Par contre là pour le moment il est en pleine régression et donc oui il a ça fait un mois qu'on dort beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Théodore il est en milieu d'accueil, en crèche ?

  • Speaker #0

    Pas encore, pas encore pour le moment. Pour le moment, on s'organise tous les deux et on attend déjà d'être tous les deux officiellement les papas avant de décider où on va établir notre vie et notre cadre de vie.

  • Speaker #1

    Parce que du coup, vous envisagez de quitter la Belgique ?

  • Speaker #0

    Possiblement, oui. On irait possiblement s'installer en France. Mais il est vrai que comme on a passé plus ou moins 15 ans de notre vie à l'étranger, surtout en République tchèque à Prague, il est possible qu'on retourne un peu là-bas aussi. Mais on se dit que... Une étape intermédiaire serait bien la France.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, Émilie, tu aurais des conseils à donner à celles qui envisageraient de devenir mère porteuse ?

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il faut être claire déjà aussi avec soi. Je pense que c'est important parce que, malgré tout, en tout cas pour mon cheminement personnel, comme en plus je ne pouvais pas dire pourquoi je perdais du poids, beaucoup de personnes aussi se sont permis de me faire des remarques par rapport à mon changement corporel. Ils ne savaient pas que c'était un lien avec la FIV que je devais le faire. Et donc, ils se sont permis certaines réflexions. Et donc ça, je pense qu'il faut être au clair déjà avec soi, être bien. Je pense que pour être mère porteuse, il faut aussi, pour moi, être en totale confiance avec les partenaires avec qui on va le faire et surtout ne pas avoir peur de leur dire les choses. Ça, c'est important, que ce soit positif ou négatif. qu'ils puissent entendre les choses et qu'on puisse aussi nous recevoir parce que voilà après moi j'ai eu Maximilien et Benjamin ils m'ont rien trop proposé pendant la grossesse mais moi j'avais dit comme c'était aussi leur bébé s'il y avait certaines choses qu'ils voulaient que je fasse qu'est-ce que tu veux qu'on te demande je ne sais pas moi écouter de la musique classique ah oui t'étais prête vraiment ah oui voilà tu t'es adaptée à ce qu'il te plaît moi je voulais bien m'adapter

  • Speaker #1

    Il t'aurait dit de faire du yoga. Voilà, je pense qu'il aurait fait.

  • Speaker #2

    J'ai porté une petite clochette qui faisait beaucoup de bruit. Pendant plusieurs mois, on avait...

  • Speaker #1

    Un bolas ?

  • Speaker #2

    J'avais un bolas, mais qui faisait beaucoup de bruit quand même. J'avais dit, je veux bien le porter. Mais si à un moment donné, il m'ennuie, je ne le mets plus. Et je pense aussi, si en tout cas, la mère porteuse est en couple, c'est vraiment aussi que le compagnon soit aussi pleinement OK. Parce que ça aussi, je pense que ça, moi, la seule chose que je m'étais dit, je m'étais dit, est-ce que mon mari va toujours m'aimer en sachant que, oui, je serai enceinte, mais que ce n'est pas son bébé dans mon ventre ? Je pense que moi, c'était aussi, je m'étais dit, est-ce qu'il va encore vouloir me toucher ? C'était une tête question. Je m'étais dit, est-ce qu'il voudra bien toucher mon ventre ? Et en fait, oui, il touchait mon ventre. Il aimait bien sentir Théodore bouger aussi. Et ça aussi, ça m'a fait bizarre de me dire, finalement, ça ne le perturbe pas non plus. Mais voilà, il faut aussi que le compagnon, il soit aussi clair avec cette démarche qui n'est pas... de problèmes ou autres. Je pense que c'est très important par rapport, et ça je pense que ce n'est pas forcément pour les mères porteuses, mais pour toute future maman, c'est de bien s'encadrer. d'avoir des bons professionnels et ne pas hésiter de dire quand ça ne va pas, s'il faut se faire aider. Je pense que c'est important. Mais moi, j'ai été assez étonnée positivement, en tout cas du retour des gens, moi en tout cas, quand ils ont appris pour cette grossesse en tant que j'ai bête, que des avis positifs, vraiment tous les gens qu'on a eus. Maintenant, c'est vrai que moi, dans ma famille, par contre, et ça, je trouve que c'est ça qui est assez marquant, c'est moi, la peur qu'avait ma famille pour l'après-accouchement, justement. Comme beaucoup de gens me disaient, mais comment tu... tu peux donner le bébé que tu portes. Moi, j'ai dit, mais ce n'est pas mon bébé. Et ça, par contre, c'était très difficile, je pense surtout, pour toutes les mamans de ma famille. C'était difficile pour elles de comprendre, elles qui ont porté des enfants, etc., de se dire que j'allais donner naissance à un enfant que je ne garderais pas.

  • Speaker #1

    Et comment tu leur expliquais alors ?

  • Speaker #2

    Moi, c'était clair dans ma tête dès le départ. Et pour elles, elles me disaient, oui, mais malgré tout, tu l'as senti bouger dans ton ventre. Oui. mais ce n'est pas mon enfant. Dès le départ, moi, c'était clair. Pour elle, par contre, pour ma famille, c'était plus compliqué. Même s'ils trouvaient le geste super beau, il y avait vraiment cette inquiétude de l'après.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu dirais que tout le monde est capable d'être mère porteuse, justement, pour ce côté, tout ce que ça remue émotionnellement et psychologiquement ?

  • Speaker #2

    Je ne pense pas que tout le monde... Déjà, chaque grossesse est différente. Je pense aussi, comme il y a des mamans qui disent « j'ai détesté ma grossesse » . Voilà, elles adorent leurs enfants, mais leur grossesse, elles ont détesté. Rien que ça, je pense que certaines ne pourraient pas être mère porteuse juste par rapport à... C'est vrai. Et puis, oui, malgré tout, et je pense que... Et ça, nous, on avait aussi, déjà bien avant la fibre, on avait eu comme ça toute une série de questions sur aussi, si on doit choisir entre le bébé et moi, s'il arrive quelque chose pendant la grossesse. S'il arrive quelque chose à Maximilien et Benjamin pendant la grossesse. Est-ce que je garderai l'enfant en sachant que ce n'est pas... pas notre enfant biologique. Si l'enfant est né avec un handicap, donc il y avait aussi ces questions-là, si au dernier moment, au moment où j'accouche, Maximilien et Benjamin me disent « Nous, on ne veut plus l'enfant, comme il est considéré comme mon enfant, moi je suis obligée de le garder. »

  • Speaker #0

    Ces questions-là font partie du parcours psychologique, donc du tout premier parcours à Gant, où il faut prendre des décisions par rapport à ces questions-là, qui sont des questions importantes, et on a eu de la chance que tout se soit bien passé, mais c'est vrai que... Et c'est ça qu'une loi qui encadrerait la GPA... pourrait permettre de résoudre, parce que là, on est juste basé sur la confiance. À tout moment, si nous, à un moment, on ne voulait plus d'enfants, Émilie aurait aujourd'hui trois enfants.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est vrai. C'était toutes ces choses-là. On a été fort, fort préparés à tout ça, à toutes les éventualités. Maintenant, je me disais que je connaissais assez Benjamin et Maximilien pour ne pas qu'ils changent de avis. Mais maintenant, la vie fait que, on ne sait pas toujours comment on peut réagir.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments de tension, ou de désaccord ? corps dans tout ce parcours entre vous ?

  • Speaker #2

    Une fois où j'ai été fâchée.

  • Speaker #0

    Une fois où t'as été fâchée ? Raconte.

  • Speaker #2

    J'étais à trois semaines d'accoucher, et Maximilien et Benjamin voulaient retourner un peu en France. Et moi j'avais dit, bah, je suis en fin de grossesse les gars. Oui, mais si le gynécologue dit que tu vas bien et tout. C'est vrai. On est allé chez le gynécologue, il a dit que tout allait bien, et donc ils se sont dit, bon, on peut partir. Et donc, ils me téléphonent pour prendre de mes nouvelles. Et puis, je dis, vous, ça va ? Ben oui, on est dans le sud de la France. Et là, moi, je me dis, non, ce n'est pas possible. Je dis, si j'ai rien à coucher, qu'ils ne sont pas là. Et puis, ils me disent, mais ne t'inquiète pas. Si tu dis que tu accouches, on arrive. Et moi, je leur ai dit, je ne vais pas t'arrêter à accoucher ce week-end, les gars. Donc, après, ils m'ont dit, ça va, on est rentrés. Mais après, on en a rigolé. Mais sur le moment, je dis, ah non, c'est la fin, là.

  • Speaker #0

    Oui, ça a rajouté du stress.

  • Speaker #2

    Vous pouvez pas t'inquiéter.

  • Speaker #1

    Mais votre amitié est restée intacte dans tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que par rapport aux questions plus importantes finalement, qu'elles soient psychologiques par rapport à la vie, à la mort, s'il arrive quelque chose, etc. Là vraiment, il n'y a pas eu de désaccord. Je pense qu'on était vraiment sur la même longueur d'onde et qu'on avait pu en parler pas mal avant, quand on s'était renseigné au tout début de manière légale, etc. de savoir ce qu'est-ce qui pourrait avoir conséquence sur quoi. Je pense qu'on a eu pas mal de conversations à ce niveau-là. Et oui, choisir entre l'enfant ou Émilie, ça, c'était, je pense, le point et le seul point important pour nos maris.

  • Speaker #2

    La seule chose,

  • Speaker #0

    c'était, voilà. Je me souviens des premières conversations, c'était sa seule condition. Vraiment, pour le reste.

  • Speaker #1

    Mais tout ça se fait de manière orale ou vous devez signer officiellement des papiers ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas officiel, mais on a signé un papier quand même.

  • Speaker #0

    Oui, alors on signe plus pour la confiance et pour dire, voilà, c'est notre contrat de confiance. Mais... Encore une fois, comme il n'y a pas de base légale, ça ne vaudrait rien devant un tribunal.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu pourrais donner, Benjamin, à tous ceux qui souhaitent se lancer dans cette aventure de la GPA ?

  • Speaker #0

    D'être patient. Je dirais de continuer à y croire et sans doute de ne pas brûler les étapes. Ça va un peu avec la patience, mais surtout de ne pas trop vite se projeter dans l'avenir. Il peut se passer tellement de trucs. Donc, prendre les choses comme elles viennent, c'est ce qu'il y a de mieux pour à la fois le projet, quelle que soit sa longueur, mais aussi une fois que l'enfant est là. Et je pense la confiance, vraiment faire confiance à tous les acteurs médicaux, psychologiques, la mère porteuse. porteuse, son entourage, la donneuse d'ovocytes, etc. Oui, on est vraiment entouré d'héroïnes plus ou moins discrètes. On n'en parle pas finalement assez, mais le don d'ovocytes, c'est quelque chose d'extraordinaire aussi, que des femmes veulent bien se dévouer et donner de manière anonyme. C'est quand même une procédure qui est plus compliquée qu'être donneur de sperme, c'est plus invasif. Oui, on n'en parle pas assez de ce don finalement généreux. qui est moins visible que celui d'une mère porteuse, mais qui nous a donné un peu de fil à retordre.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est ça aussi que vous avez aidé à vivre tout ça de façon aussi positive, parce que ce n'est pas rien d'attendre aussi trois ans avant d'avoir son enfant. Surtout quand on a vraiment ce projet, bébé, cette envie de fonder une famille. Donc bravo à vous tous, bravo à tous les quatre quand même, même ton mari qui a participé plus que ce qu'il ne l'aurait voulu. Est-ce que pour terminer, il y a des améliorations, des changements que vous pensez qui pourraient être faits, notamment au niveau de la loi ou quoi, dans ce parcours de GPA et de la parentalité homosexuelle de manière générale ?

  • Speaker #0

    Oui, certainement. Vu qu'il n'y a aucun cadre pour le moment, je pense que c'est, si on veut parler de l'aventure Théodore, et c'est pour ça qu'on en parle et qu'on est là aujourd'hui, c'est vraiment pour essayer de petit à petit faire changer les choses. Je pense que, point de vue des mentalités... les gens sont prêts quand on voit l'accueil qu'on a eu dans les administrations, quand on voit les non-remarques qu'on a ou qu'on n'a pas, des gens dans la rue, dans la salle d'attente de chez le pédiatre, des choses comme ça, où finalement, c'est même plus un étonnement d'être deux papas dans la vie de tous les jours. Il serait temps... que la loi se mette au diapason finalement de ce qu'est la société aujourd'hui, qui est une société variée avec deux papas, deux mamans, un papa et une maman, des familles monoparentales, etc. Donc il y a plusieurs modèles et il est temps sans doute que la loi, qui est encore finalement une loi napoléonienne, se mette au diapason. Donc ça je pense que c'est le message qu'on voudrait faire passer via l'exemple de Théodore notamment.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je suis ravie. de vous avoir reçu à mon micro. Vraiment, ça fait du bien d'entendre des récits positifs et que tout se passe comme ça aussi. Même si, évidemment, tout n'est jamais... Enfin, rien n'est prévisible. Mais en tout cas, vraiment, c'est une belle histoire. Merci beaucoup à tous les deux d'avoir fait le déplacement.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Et donc, vraiment, encore bravo parce que votre histoire ouvre la voie. Ça montre vraiment que les différentes formes de parentalité sont possibles et que finalement, pour fonder une famille, c'est l'amour et la confiance plus que tout. Merci beaucoup pour votre écoute. Alors que vous soyez coparent, tata, grand-mère, papy ou proche d'un futur parent, n'hésitez pas à partager et liker les épisodes et à en parler autour de vous pour soutenir ce podcast. Vous pouvez aussi mettre un cœur ou 5 étoiles sur l'appli d'écoute de votre choix. Parce qu'on ne naît pas parent mais qu'on le devient. Parce qu'on ne savait pas qu'il fallait un village entier pour élever un enfant. Parce qu'on s'est senti trop souvent dépourvu face aux pleurs de bébé. Parce qu'on ne savait pas que pleurer sans raison était tout à fait normal après un tel chamboulement, mais aussi parce qu'on ne savait pas qu'il était possible de générer autant d'amour pour de si petits êtres, bref parce qu'il y a mille et une raisons d'écouter Rita, le podcast belle qui compte bien vous aider à mieux vivre ce grand tourbillon de la vie.

Description

La GPA, ou Gestation pour autrui est un vaste sujet, d’abord parce qu’elle ne bénéficie à ce jour d’aucun cadre légal en Belgique. Cela implique qu'il n'y a pas interdiction, mais qu'il n'y a pas non plus de protection légale envers le parent, ni même envers la mère porteuse. Car comment faire quand deux hommes qui s’aiment veulent accéder à la parentalité mais que pour y arriver, il faut trouver deux femmes,une donneuse et une porteuse. Comment faire quand aucune procédure claire n’existe pour vous aider à mener à bien un parcours GPA ?

Dans cet épisode, Benjamin nous raconte comment lui et son mari Maximilien sont devenus les heureux papas d’un petit Théodore il y a quelques mois après des années de patience et de résilience alors qu'ils s’apprêtaient à renoncer à l’idée de fonder une famille. Pourtant, malgré le flou de cette procédure, rien n’aurait pu arrêter Emylie, prête à tout pour offrir à son meilleur ami le plus beau cadeau du monde : celui de porter son enfant.

➡️ L'épisode complet sera disponible dès ce vendredi.

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Cet épisode de RITA a été réalisé avec le soutien de la Boîte Rose.


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On se retrouve très vite pour un nouvel épisode 🎺


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue chez Rita. Rita c'est le lieu de rencontre de tous les parents. Si vous êtes ici, c'est que vous-même allez devenir parent ou peut-être l'êtes-vous déjà. Ici on repart de maternité et de parentalité sans filtre. Et si vous êtes tombé ici par hasard, j'espère que vous resterez quelques minutes de plus le temps d'écouter cet épisode. Je suis Anissa Esaes et vous écoutez la saison 2 de Rita. La GPA ou gestation pour autrui est un vaste sujet. D'abord parce qu'elle ne bénéficie à ce jour d'aucun cadre légal en Belgique. Cela implique qu'il n'y a pas d'interdiction, mais qu'il n'y a pas non plus de protection légale envers le parent, ni même envers la mère porteuse. Alors comment faire quand deux hommes qui s'aiment veulent accéder à la parentalité, mais que pour y arriver, il faut trouver deux femmes, une donneuse et une porteuse ? Comment faire quand aucune procédure claire n'existe pour vous aider à mener à bien un parcours GPA ? Dans cet épisode, Benjamin nous raconte comment lui et son mari sont devenus les heureux papas d'un petit Théodore il y a quelques mois, après des années de patience et de résilience, alors qu'ils s'apprêtaient à renoncer à l'idée de fonder une famille. Mais rien n'aurait pu arrêter Émilie, prête à tout pour offrir à son meilleur ami le plus beau cadeau du monde, celui de porter son enfant.

  • Speaker #1

    Bonjour Benjamin et bienvenue sur mon podcast. Tu es donc l'heureux papa d'un petit Théodore qui a maintenant 6 mois.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Je vais peut-être te laisser te présenter de la manière dont tu le souhaites en fait, ce que tu fais dans la vie,

  • Speaker #3

    voilà.

  • Speaker #2

    Bien bonjour, merci beaucoup pour l'invitation. Je m'appelle Benjamin, Benjamin Terroigne, et je suis en effet l'heureux papa d'un petit Théodore qui a une histoire assez particulière puisque Théodore a deux papas.

  • Speaker #1

    Donc est-ce que tu peux nous présenter le deuxième papa ? Comment s'appelle-t-il ?

  • Speaker #2

    Il s'appelle Maximilien, ça fait 17 ou presque 18 ans que nous sommes ensemble et on est mariés depuis 6 ans. Oui, 6 ans. Et voilà, la prochaine étape, finalement, qui paraît assez naturelle pour des couples hétérosexuels, qui est d'avoir un enfant, elle est assez exceptionnelle pour nous. On ne pensait pas que ça nous arriverait. Et nous en sommes là, aujourd'hui, avec beaucoup de bonheur.

  • Speaker #1

    Comment vous vous êtes rencontrés ? Du coup, ça fait une paire d'années que vous êtes ensemble, là, maintenant.

  • Speaker #2

    On s'est rencontrés dans la même ville, pour l'anecdote d'Inan. Voilà, on était tous les deux étudiants, à l'époque. Et puis, on a beaucoup voyagé, alors, soit séparément, soit ensemble, dans nos carrières, avec l'Angleterre. la France, la République tchèque beaucoup, j'ai vécu 15 ans à Prague en République tchèque, les États-Unis également où pendant le Covid mon mari s'est retrouvé aux États-Unis et moi je me suis retrouvé coincé en Belgique, impossible de rejoindre, séparé pendant presque un an. Donc voilà plein d'anecdotes rigolotes à raconter et puis ce projet enfant qui a mûri et pour lequel on a eu la chance de... Je ne dirais pas de faire une rencontre, mais en tout cas, mon mari a eu la chance de faire une rencontre dans ses années scolaires, qui est la rencontre d'Émilie, qui est devenue notre mère porte.

  • Speaker #1

    Justement, tu n'es pas venu seul aujourd'hui, puisque tu es venu accompagné d'Émilie, qui a porté votre enfant Théodore. Émilie, je propose que tu te présentes à ton tour.

  • Speaker #3

    Donc moi, je suis Émilie, je suis mariée déjà depuis plus de dix ans. Deux enfants, un fils de dix ans et une fille qui va avoir huit ans. Donc moi, je connais à la base Maximilien depuis... depuis plus de 20 ans. On s'est rencontrés sur les bancs de l'école, on va dire. Et puis, naturellement, Benjamin est aussi devenu mon ami suite à leur rencontre.

  • Speaker #1

    Pendant toutes ces années, vous avez entretenu le lien ?

  • Speaker #3

    C'est ça, voilà. On a toujours été amis. Maximilien s'entend aussi très, très bien avec mon mari. Et donc, malgré que Maximilien partait à l'étranger, donc d'abord en Russie, puis ensuite dans les autres pays, on a toujours communiqué, lui, par mail. Je ne disais pas vraiment ses mails, mais... Il le sait. Mais voilà, on a... toujours gardé contact, on s'est toujours vus.

  • Speaker #1

    On va revenir à toi Benjamin, à quel moment dans votre relation vous commencez à penser au bébé ?

  • Speaker #2

    Alors de manière assez naturelle on a reçu beaucoup la question surtout après notre mariage, de savoir maintenant les enfants, la la la, qui est une question assez naturelle à poser dans un contexte général de couple hétérosexuel généralement, mais pour nous c'est vrai que ça représentait une vraie question. Et comme on avait des longs trajets entre la Belgique et la République tchèque, on en a beaucoup parlé à ce moment-là. Et on a un petit peu énuméré nos options. On ne voulait pas de mère porteuse à l'étranger parce que ça s'apparentait à une opération commerciale. Et on ne voulait pas finalement réduire un enfant à ça ou ne pas entrer dans ce système. On s'est renseigné pour l'adoption. Mais l'adoption, ça représentait aussi beaucoup d'attentes, en moyenne 9 ans pour des couples homosexuels.

  • Speaker #1

    Oui, c'est décourageant en général.

  • Speaker #2

    Assez décourageant. On ne parvient pas à s'imaginer où est notre vie dans 9 ans. Et sur tout ça... aurait voulu dire de revenir en Belgique, de ne pas en bouger pendant au moins 9 ans sans garantie de résultat.

  • Speaker #1

    Parce que ça fait partie des critères qui te permettent d'avoir accès à l'adoption,

  • Speaker #2

    c'est ça ? Tout à fait, une fois qu'on est reconnu comme apte d'être parent adoptant. Alors on se met en contact avec des organisations et puis on attend. Mais on ne peut pas, disons, quitter le territoire ou aller prendre un boulot autre part qu'en Belgique. Sinon, on saute de la liste. Donc ça a été assez rapidement mis de côté en effet. Surtout que même les premiers papiers à remplir, il faut déjà déclarer une adresse en Belgique. À l'époque, j'étais encore en République tchèque. Max, je pense, était encore en France. Donc déjà, rien qu'au départ, c'était compliqué. Et on savait que... que l'avenir nous promettait d'être compliqués aussi. Et on était prêts à faire une croix sur notre parentalité, sachant qu'on est déjà oncle de neuf et bientôt douze neveux et nièces. Donc on s'est dit, ce sera notre rôle à jouer.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a changé alors ?

  • Speaker #2

    Il y a trois ans, un peu plus de trois ans maintenant, un barbecue. Moi, je n'étais pas là, mais Maximilien et Émilie et d'autres amis étaient autour d'un barbecue. Et c'est Émilie qui est venue avec la proposition. qui avait déjà été discuté d'ailleurs avec son mari. Moi, il a fallu que je m'assaille quand on m'a annoncé ça, mais ça a tout relancé.

  • Speaker #1

    Comment tu as cheminé tout ça ?

  • Speaker #3

    Alors, il faut savoir, j'ai deux enfants, et quand ma fille, donc la plus jeune, avait un an, un an et demi, on s'est dit, est-ce qu'on veut un troisième ? On a mis le pour, on a mis le contre. Dans le pour, il y avait que j'adorais être enceinte, mon mari adorait que je sois enceinte, et dans le contre, on s'était dit, on se plaît bien tous les quatre, on est bien, on a déjà des vies assez chargées, avec le travail, les activités et autres. Et on s'est dit, on ne va pas juste faire un enfant parce que j'aime être enceinte. Et donc, à l'époque, en fait, Maximilien et Benjamin allaient se marier. Et donc, j'avais dit à mon mari, je fais, bah, si c'est juste pour tomber enceinte, si un jour Maximilien et Benjamin veulent un enfant, j'aurais qu'à leur proposer. Et mon mari m'avait dit, tu fais ce que tu veux, c'est ton corps, c'est ta vie. J'avais dit, bah, OK. Maximilien était venu à la maison pour mon anniversaire. Et il me parle un petit peu des discussions dans la voiture qu'il avait avec Benjamin. Il m'explique un petit peu, ben voilà, l'adoption qu'il ne voulait pas, que mère porteuse à l'étranger ne voulait pas. plus au niveau financier. Et donc, il me dit, la seule chose qu'on pourrait, c'est juste avoir une mère porteuse en Belgique, mais voilà, il dit, c'est pas possible. Et là, je lui dis, moi, je veux bien. Il ne me dit pas ça pour rire et je lui dis, j'en ai déjà discuté avec Philippe. Et donc, il me dit, non. J'ai dit, va lui poser la question. Et donc, il est allé voir mon mari. Il a dit, est-ce que ça dérangerait si Émilie voulait être notre mère porteuse ? Et il a dit, ah non, on en a déjà parlé. Je lui ai dit que c'était OK. Et voilà comment ça a démarré.

  • Speaker #1

    C'est un cadeau incroyable que tu leur faisais. C'était quoi ? ta réaction ? Comment il te l'a annoncé, Maximilien ?

  • Speaker #2

    Alors, il m'a téléphoné juste après l'anniversaire et c'est vrai que pour moi, ça a changé toute l'image qu'on avait. Alors, l'adoption, on s'était imaginé avoir un enfant de quelques années. Et là, tout d'un coup, la possibilité d'avoir un tout petit, un nouveau-né, un bébé, déjà, ça change l'image qu'on en a. Et puis, il y avait deux millions de questions, certainement.

  • Speaker #1

    Ça se décide assez rapidement finalement ? Ou alors, vous devez mûrir un peu cette réflexion, cette idée qui est venue d'Emilie ?

  • Speaker #2

    On a pris les choses étape par étape. En voyant un petit peu ce qui s'ouvrait à nous à chaque fois, en sachant que ça pouvait capoter à tout moment. Et finalement, Émilie était toujours dans le coup. Après, même les premiers renseignements, que ce soit légaux ou médicaux, on t'a demandé de perdre combien de kilos ? 20 kilos avant de pouvoir commencer la procédure. Donc là, on s'était dit, on ne va quand même pas lui demander ça. Et Émilie décidait. J'ai déjà pris rendez-vous avec la diététicienne.

  • Speaker #3

    Il faut répondre à plusieurs critères pour pouvoir être mère porteuse. Il faut avoir moins de 40 ans, avoir déjà des enfants, ne plus en vouloir. Et au niveau médical, donc il n'y a pas avoir eu de problème cardiovasculaire, neurologique, gynécologique, pulmonaire et aussi ne pas avoir un IMC en obésité. Quand on est allé à notre premier rendez-vous à Gant, j'avais 20 kilos de trop. Donc là, on m'a dit, si on commence à entamer les démarches, vous avez six mois pour perdre 20 kilos. Un petit peu quand même court comme délai, mais j'ai dit, on va d'abord essayer de perdre quelques kilos et si ça se passe bien, on entamera les démarches. Au bout de trois mois, j'avais perdu les dix premiers kilos. Et c'est là qu'on a décidé de continuer ensuite les démarches pour faire la FIV.

  • Speaker #2

    On a commencé à se renseigner d'abord de manière légale, voir ce qui était possible. Est-ce que c'était même légal en Belgique ou pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une vraie question d'ailleurs, parce qu'aujourd'hui, le cadre est très flou autour de la GPA en Belgique.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc, pour être plus ou moins clair, en Belgique, ce n'est pas... autoriser la GPA, mais ce n'est pas non plus interdit. Et donc, c'est dans cette zone grise qu'on s'est lancé. On a vu une porte ouverte et puis voilà, on s'y est faufilé et on s'est renseigné auprès de spécialistes des questions de la famille et de l'enfance. Et c'est donc possible. Il y a quelques hôpitaux en Belgique qui le font. Une fois qu'on a été certain que c'était légalement possible, qu'on n'était pas complètement hors la loi, même si on est sur les abords de la loi, dans les petits coins.

  • Speaker #1

    En France, par exemple, c'est interdit encore.

  • Speaker #2

    Oui, et ça, c'est stipulé dans la loi que c'est interdit. C'est surtout par rapport au statut de la mère porteuse que ça ne peut pas être une activité ou une fonction reconnue.

  • Speaker #1

    Pour préciser, en Belgique, c'est quoi vraiment le cadre qui est légal et qu'est-ce qui est dans cette zone grise ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas grand-chose qui est précisé. Ce qui est limitant finalement ou limité, c'est que... Donc, on sait que la mère porteuse ne peut pas être rémunérée et aussi que la mère porteuse ne peut pas être la donneuse d'ovocytes. Donc ça, c'est deux règles. qui forment un cadre. Pour le reste, c'est vraiment une relation de confiance. Et les procédures et les vérifications sont plutôt à charge de l'hôpital qui nous a suivis, qui dans notre cas était l'hôpital de Gans, l'hôpital universitaire de Gans, qui eux ont mis en place toute une procédure avec déjà tout un parcours de vérification psychologique, puis un parcours de vérification médicale, puis en parallèle il y a tout le parcours de la donneuse d'ovocytes. Donc tout ça prend plus ou moins trois ans.

  • Speaker #1

    Cette donneuse, c'est vous qui choisissez quand même ou comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    Alors il y a plusieurs possibilités. Dans la plupart des hôpitaux qui pratiquent la GPA, on vient en effet avec une donneuse connue qu'on a choisie. L'hôpital de Gant proposait une autre option qui était qu'on venait avec une donneuse. La donneuse donnait anonymement à l'hôpital pour un autre couple, une autre demande. Et nous, en échange, on avait droit à recevoir de manière anonyme des ovocytes de la part de l'hôpital, donc de la part d'une donneuse anonyme. C'est le chemin qu'on a pris. parce que ça permettait d'aller aussi demander à des amis dans la famille.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe en fait tout le processus de la GPA ? C'est quoi le suivi, les étapes clés ?

  • Speaker #2

    Tout a commencé par un rendez-vous, un peu d'explication à l'hôpital de Gans, avec des rencontres d'abord de Maximilien et moi, et puis après d'Emilie et son mari, puis de nous quatre ensemble, si je me souviens bien. Comme ça, plusieurs rendez-vous avec la psychologue de l'hôpital pour former finalement un dossier. qui passe déjà devant un conseil à l'hôpital de Gant pour donner un premier feu vert. Pour voir s'il n'y a pas d'abus, si tout le monde a bien compris son rôle, ce qui n'est pas d'exagération non plus, et que tout le monde soit droit dans ses bottes finalement. Et que la relation de confiance est bien établie, qu'on se connaît depuis longtemps, des choses comme ça. Après ce premier feu vert, s'entame toute la partie médicale, avec pas mal de tests médicaux pour la mère porteuse, pour le père biologique. On avait aussi commencé la recherche de la donneuse d'ovocytes. qui, elle aussi, doit subir pas mal de tests, donc tests sanguins et tests génétiques. Et là aussi, on a eu pas mal de difficultés, parce que les tests génétiques sont assez serrés, doivent répondre à certains critères très précis. Et donc, je pense qu'on a fait trois essais avec trois personnes différentes, les deux premières ayant été recalées.

  • Speaker #1

    Toi, il y a tout un suivi pour comprendre ton cycle. Est-ce que tu dois faire, je ne sais pas, des injections, etc.

  • Speaker #3

    Je n'ai pas dû faire d'injection. Par contre, j'ai dû prendre des médicaments pour, en fait, à un moment donné, me caler au cycle de ma donneuse d'ovocytes.

  • Speaker #1

    Comment avez-vous décidé, vous deux, Benjamin, qui était le donneur de sperme ?

  • Speaker #2

    Devant un verre d'apéritif à Paris.

  • Speaker #3

    En fait, ils n'y avaient pas réfléchi avant que la psychologue leur demande. Non,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Parce qu'on imagine souvent, dans l'imagination populaire, qu'on mélange une petite éprouvette et puis la nature fait le reste, mais pas du tout. Et en fait, la conversation a été assez simple. C'était important. important pour l'un de nous deux un petit peu plus que l'autre. L'autre de nous deux était déjà préparé à l'adoption. La conversation, finalement, on n'a pas attendu la fin du verre avant d'avoir décidé. On n'est jamais revenu sur cette décision.

  • Speaker #1

    Je pense que le suivi, c'est quand même quelque chose qui dure plusieurs mois.

  • Speaker #3

    Il faut savoir, à la base, pour les autres couples, etc., ça dure six mois. Sauf que moi, il y avait la perte de poids qui était là, donc ça a pris déjà un peu plus de temps. Et puis, comme le disait Benjamin, on a eu des soucis à trouver une donneuse d'ovocytes. À chaque fois, il fallait attendre les résultats génétiques. Et en fait, c'est ça qui nous a fait perdre du temps.

  • Speaker #2

    Donc finalement, on a bien été deux ans au total. Plus de deux ans pour le projet, entre le premier rendez-vous à Gant et la FIV.

  • Speaker #3

    Un an et demi pour la FIV, oui. Et donc moi, par contre, j'ai dû en parler à mes employeurs. Surtout qu'en plus, moi je travaille dans un hôpital. Dans ma fonction, c'est que dès le moment où je suis enceinte, en plus je suis écartée. C'était important de les prévenir. Et donc moi, il y avait des rendez-vous que je pouvais faire dans ma région. Par exemple, mon rendez-vous gynécologique, je pouvais rester dans ma région. Mais tous les autres rendez-vous devaient se faire à Gant. Et en plus, parfois, mon mari devait venir avec moi. Parce que lui aussi, lui qui ne voulait pas, on va dire, être trop pris dans cette aventure, a été obligé. Il devait aussi faire des tests psychologiques, aussi également avec le psychiatre, avec nous deux, nous quatre.

  • Speaker #1

    Et donc, à quel moment est prévue cette file ?

  • Speaker #3

    Ça a été fait au mois de juin. Et donc là, c'est vrai qu'on a, en tout cas pour ma part, c'était assez stressant parce qu'on avait eu le feu vert au mois d'octobre 2022. Et en fait, après, c'était les soucis avec les donneuses d'ovocytes. Et puis quand on a eu tous les feux verts, donneuse d'ovocytes, je crois que c'était au mois de février. Donc nous, notre donneuse, c'était bon, mais c'était pour ma donneuse à moi d'ovocytes qui avait eu des petits soucis au niveau gynéco. Donc ça a été repostposé. Donc après, on m'a dit, ben voilà, c'est bon, c'est le moment. J'ai beaucoup stressé jusqu'au premier rendez-vous gynéco.

  • Speaker #1

    Stressé, pourquoi ?

  • Speaker #3

    Déjà, en fait, on avait eu un rendez-vous avec la gynécologue de Gans. pour expliquer qu'en fait, comme il s'agissait, on va dire, d'un corps étranger, voilà, comme il n'y a aucun gêne avec moi, tous les risques qu'on peut avoir pendant une grossesse, elle nous disait, étaient doublés pour moi. Donc également, les risques de fausse couche. Et donc c'est vrai qu'entre la FIV et mon premier rendez-vous gynéco, il y avait quand même huit semaines. On a juste dû faire deux prises de sang pour voir si ça avait bien pris. Mais après cela, on est dans l'attente. Et donc c'est vrai que là, je trouve que c'est toujours assez stressant. Surtout que comme ce n'était pas en plus pour moi, c'était d'autant plus. plus stressants et qu'on avait le droit à quatre chances.

  • Speaker #2

    Oui, parce que finalement, on a eu quatre embryons qui ont pris. Donc, il y en a un qui est inséré de manière fraîche sans avoir été congelé. Et puis, il y en a trois autres au congélateur. Même si ça ne marchait pas, je pense qu'on n'aurait eu aucun regret. Émilie était peut-être plus stressée parce que je pense qu'elle ne voulait pas nous décevoir non plus ou arriver si près de la fin. Je pense qu'on en avait parlé plusieurs fois. De toute façon, on avait fait tout ce qu'on pouvait et que le reste, c'était au planète de sa ligne. Et pour...

  • Speaker #1

    tes deux enfants, tes grossesses s'est bien passées ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est aussi une des conditions, c'est qu'il n'y ait rien eu ni pendant la grossesse ni pendant l'accouchement lors des précédentes grossesses. Donc, voilà, ils mettent vraiment toutes les chances en fait de notre côté pour qu'il n'y ait, on va dire, aucun risque. On va dire, c'est ce corps étranger.

  • Speaker #1

    Tu avais déjà envisagé dans ta vie de devenir mère porteuse ou c'est vraiment cette rencontre avec Maximilien et Benjamin qui t'a donné cette envie ?

  • Speaker #3

    Non, je pense que c'est vraiment juste parce que c'était eux. Je pense que je ne l'aurais pas fait pour quelqu'un d'autre. Et mon mari dirait pareil. C'est parce que c'était eux.

  • Speaker #1

    Comment, toi et ton mari, vous aviez abordé ça avec vos propres enfants ?

  • Speaker #3

    Ça ne s'est pas passé comme prévu. Enfin, rien ne s'est passé comme prévu. Voilà, on en avait parlé avec la psychologue, de la manière d'en parler, etc. On voulait leur en parler dès qu'on était sûr pour la FIV. On ne voulait pas leur en parler trop tôt pour ne pas non plus, comme disait Benjamin, à chaque fois, c'était par palier. À chaque fois, on ne va pas. À chaque fois, on acceptait au bout de trois mois, suite à certains examens, on validait, on allait plus loin. Donc moi, j'ai dit, on ne va pas dire aux enfants notre projet si après une xième réunion d'équipe à l'hôpital, ils disent stop. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné, j'ai dû aller un peu plus souvent à Gans avec prise de sang et autres. Mon fils s'était rendu compte qu'à chaque fois que j'allais à l'hôpital, que je revenais, qu'on m'avait fait des prises de sang. Et donc, lui a demandé à mon mari, il a dit, est-ce que maman est malade ? et que vous ne voulez pas me le dire. Et donc là, mon mari a dit, j'étais obligée de leur dire, tu n'étais pas présente, on avait décidé de leur dire ensemble, je suis désolée, je leur ai expliqué. Et en fait, quand je suis rentrée du travail, les enfants m'ont sauté dans les bras, ils m'ont dit, c'est magnifique ce que tu fais, c'est trop beau, t'es trop gentille maman. Et là, j'ai dû expliquer aussi à ma fille comment on faisait les bébés.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'ils avaient quel âge à ce moment-là ?

  • Speaker #3

    Donc ma fille avait 6 ans. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui, oui.

  • Speaker #3

    8 ans. Voilà, elle a eu un petit peu du mal à comprendre l'histoire des graines, tout ça.

  • Speaker #1

    Beaucoup de mots abstraits pour les enfants.

  • Speaker #3

    Voilà, et surtout aussi, comme je n'étais pas la maman biologique, comment c'était possible ? Maman, que tu vas avoir un bébé, que ce n'est pas ton bébé ? Enfin, voilà, ce sont des questions. Et mon fils, qui pourtant est plus grand, lui se posait surtout la question de qui était Théodore par rapport à lui. Au début, je pensais qu'il avait compris. Et c'est quand Théodore est né qu'il est venu à la maison, qu'il m'a dit, je dois dire que c'est quoi ? Mon demi-frère, mon demi-cousin, il n'arrivait pas à situer Théodore. Donc je lui ai simplement dit que j'étais la marraine de Théodore et que le fils des amis de maman, c'était une sorte de cousin par amitié.

  • Speaker #1

    Et vous Benjamin, comment dans toute cette grossesse, vous cheminez ? Comment vous vous préparez à devenir papa ?

  • Speaker #2

    Je pense de manière assez pragmatique. Trop de stress ou de préparation, on ne s'est pas rué dans les magasins non plus. Je pense qu'il y avait surtout le côté pragmatique de... Quelles seront les démarches à faire une fois qu'il sera né ? Qu'est-ce qu'on peut déjà préparer ? Est-ce qu'on peut déjà contacter un avocat, une avocate ? Des choses comme ça. Donc, préparer un peu le terrain. Établir où on allait vivre aussi, parce qu'on a une vie assez internationale. Et donc, il fallait qu'on se recentre un peu vers la Belgique, qu'on trouve un endroit correct où loger. Donc, on a fait pas mal de travaux dans un appartement. Vraiment, on a fini le dernier coup de peinture avant sa naissance.

  • Speaker #1

    Et au niveau de toute la paperasse administrative, justement, c'est quoi vos droits en tant que papa à ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Alors, au tout départ, à la naissance de Théodore, on n'est pas les papas. Les parents légaux de Théodore sont Émilie et son mari.

  • Speaker #3

    En fait, il faut savoir qu'en Belgique, comme je suis en plus mariée, d'office, à la naissance, tout enfant que je peux avoir, même si ce serait avec un autre homme ou autre, comme je suis mariée, c'est mon mari qui en est le père.

  • Speaker #1

    C'est là que vous devez faire intervenir des avocats, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Exactement, oui. On va commencer une procédure légale pour finalement contester la paternité et ensuite dans un second temps contester la maternité finalement de Théodore. Donc tout ça prend du temps, se fait en plusieurs étapes, mais c'est pas impossible et c'est vraiment avec des bouts de loi qui existent, qui sont juste pour le moment pas mis ensemble. Alors selon notre avocate, c'est la première fois qu'il y a le cas en Belgique, en tout cas en Belgique francophone, d'une reconnaissance de paternité suite à une GPA qui a été faite en Belgique également. D'habitude, ce sont des GPA qui ont été faites à l'étranger, avec un jugement à l'étranger qui doit être reconnu en Belgique. Et là, par contre, tout s'est fait sur le sol belge. Donc, c'est assez nouveau.

  • Speaker #1

    Vous êtes les premiers.

  • Speaker #2

    Donc, on est les premiers. Elle a dû tout construire pour ce dossier. Donc, ça va probablement être publié pour servir de jurisprudence pour les cas futurs. On espère qu'en parlant de notre aventure aussi, ça puisse permettre de faire bouger les choses en Belgique et de faciliter le cheminement des... futurs couples homosexuels qui voudraient un enfant.

  • Speaker #1

    Comment se déroule cette grossesse ?

  • Speaker #3

    Au début, assez stressant, parce qu'après la FIF, moi, je suis partie en vacances. Et pendant mes vacances, j'ai commencé à perdre du sang. Et donc, on était dans le sud de la France. Maximilien, Benjamin,

  • Speaker #2

    on était en France aussi.

  • Speaker #3

    Et donc, c'est vrai qu'à un moment donné, moi, je me suis dit voilà, je vais essayer de faire cette grossesse comme pour mes autres grossesses. Donc, si je stresse, si j'ai quoi que ce soit, je ferai ce que je ferai comme si c'était mon enfant. Donc, je me suis rendue à l'hôpital, etc. C'était juste un petit hématome, un peu de repos, premier stress. Donc c'est vrai que moi, j'ai eu une première échographie, finalement sans être avec Maximilien et Benjamin. Et puis quand je suis rentrée de vacances, on a eu notre premier rendez-vous gynécologie. Et c'est vrai qu'on était assez stressés parce que mon gynécologue était au courant de la procédure, mais en même temps, je ne lui avais pas dit quand est-ce que j'allais faire la fivre, rien du tout. Lui, il avait juste acté que tout était bien au niveau gynéco. Et donc, la première fois qu'on est allé, on avait un petit peu peur de comment ça allait se passer. On arrive, même dans la salle d'attente. Moi, je suis avec deux hommes. On nous voudrait entrer tous les trois en consultation. C'était un petit peu... Et même, je pense, Benjamin et Maximilien, moi, j'aurais dit qu'ils pouvaient venir près de moi. Parce que voilà, malgré tout, c'est toujours... Mais moi, je n'ai pas trop de soucis à ce niveau-là.

  • Speaker #2

    Oui, ça reste des moments particuliers. En tout cas, après, on a pris l'habitude. On y allait tous les mois, je pense, quand c'était une grossesse à risque. Mais la première fois, c'est vrai. qu'on ne sait pas très bien où se mettre et on se sent vraiment inutile en tant qu'homme. On est juste là pour admirer le spectacle et essayer de trouver quelque chose sur cette TV en noir et blanc. Mais vraiment, on se sent... Et comme on n'est pas mariés avec Émilie, il y a une relation un peu différente. Et donc, de se retrouver là, dans cette salle, c'est un peu spécifique. Et puis finalement, on s'habitue.

  • Speaker #1

    Comment il vous a accueillis, finalement, ton gynéco ?

  • Speaker #3

    Je pense qu'il a essayé d'être très formel. Il a fait ce qu'il fallait, mais point. Et au fur et à mesure, je pense, des rendez-vous, tout s'est détendu. On commence à rigoler, à plaisanter. Mais la première fois,

  • Speaker #1

    c'est quoi le ressenti à ce moment-là ? Est-ce que vous vous projetez déjà ?

  • Speaker #2

    Oui, là, ça devient concret. Là, j'avoue qu'on commence à oser se projeter, surtout une fois qu'on a passé le cap des trois mois, que tout se passe bien. Là, on se dit qu'on commence à en parler autour de nous aussi. On en a parlé à nos amis et amis proches, surtout celles... à qui on avait demandé de nous aider, par exemple, si ça les intéressait, s'ils voulaient participer au projet en étant donneuses de vos sites. À nos familles, il y avait trop d'enjeux et sans doute une pression qui se serait ajoutée et qui n'était pas nécessaire. Il y a déjà assez de risques comme ça. Et donc, on ne voulait pas créer de faux espoirs du côté de la famille. Donc, on a attendu assez tard. Je pense qu'Emilie était enceinte de 4 mois ou 4 mois et demi avant qu'on annonce aux familles. On commence à préparer notre future vie et de voir les photos, cet embryon qui grandit, qui commence à ressembler à un petit humain, ça fait toujours un effet. J'imagine que tous les papas et les mamans qui nous écoutent ont encore cette sensation dans le cœur, bien que ça reste encore assez théorique jusqu'au jour de l'accouchement.

  • Speaker #1

    Dans votre relation durant la grossesse, est-ce que vous donniez des nouvelles quotidiennement, toutes les semaines, tous les mois ? Comment ça se passait ?

  • Speaker #2

    On ne voulait pas être non plus à l'appeler tous les jours, savoir comment ça allait, etc. On ne voulait pas être trop surprésents. On voulait garder la relation d'amitié là où elle était. On essayait de garder un équilibre. J'espère qu'on a pris assez de nouvelles pendant ce temps-là. Oui, ok. Mais la confiance est là. Et c'est vrai que quand la confiance règne, On sait que s'il y avait un problème, elle nous appellerait. On sait qu'a priori, tout se passe bien et qu'elle prend soin d'elle et de notre bébé. Donc voilà, il n'y avait pas de raison de tellement passer du temps au téléphone. Et on se voyait tous les mois pour l'échographie.

  • Speaker #1

    Et comment tu l'as vécu, du coup, cette grossesse ? Puisque toi qui me disais que tu adorais être enceinte.

  • Speaker #3

    Ah, ça n'a pas été pareil. Je pense que malgré tout, mon cerveau a essayé de mettre des barrières pour me protéger aussi. Donc voilà, ça a été une grossesse classique. Voilà, je sens... sans trop de... Voilà, j'ai eu les trois premiers mois, les nausées, etc.

  • Speaker #1

    Tu as quand même été malade, oui.

  • Speaker #3

    J'ai été un peu malade. Je suis également tombée à... J'étais quand même, je crois, à cinq ou six mois de grossesse. Là, j'ai eu peur. J'ai très, très peur.

  • Speaker #1

    Tu es tombée dans les escaliers ?

  • Speaker #3

    Non, je me suis pris les pieds dans des sacs. Mais après, on va dire... Moi, j'ai essayé de faire cette grossesse, comme j'aurais fait pour mes deux autres enfants. C'est pour moi l'objectif. Maintenant, c'est vrai qu'au niveau, on va dire, épanouissement, Mais je n'en ai pas beaucoup parlé autour de moi, de cette grossesse. Car ce qu'il faut savoir, comme ce n'était pour moi pas mon enfant, ce n'était pas à moi de devoir extérioriser tout ça. Et donc, c'est vrai qu'il y a des gens que je côtoyais de manière quasi quotidienne et qui me voyaient grossir et qui se rendaient compte que je ne parlais pas de cette grossesse et qui, au bout de cinq, six mois, me disaient, « Excuse-nous, mais est-ce que tu ne serais pas enceinte ? » J'ai dit, « Ben oui, de sept mois. » Et c'est des fois que je voyais tout. tous les jours quasi ou toutes les semaines et qui n'osaient pas parce que justement, je n'en parlais pas plus que ça. Après, si on m'en parlait, si on me posait des questions, je n'avais vraiment aucun souci.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a eu des moments marquants, surtout dans les moments de doute où on nous refusait une xème fois une donneuse de vocite. Il y a eu les premiers saignements au tout début de ta grossesse où on s'est dit ça y est, c'est fini, il va falloir recommencer. Donc il y a eu pas mal de... De moments comme ça, de gros doutes, ou de « ah bah ça y est, c'est la fin du parcours, on a tout donné, pas de regrets » . Et puis finalement, il y avait une petite étincelle qui faisait tout recommencer. Donc c'est surtout ça, je pense, qu'on retient. Et puis il y a le jour de l'accouchement, ou la veille de l'accouchement, où on sent que c'est vraiment la fin et que l'enfant veut sortir.

  • Speaker #1

    Eh bien, venons-en au jour J.

  • Speaker #3

    En fait, ce qui s'est passé, c'est que deux jours avant l'accouchement, je suis tombée malade. Moi, je pensais que j'avais attrapé quelque chose. Et en fait, j'étais en train de faire une pré-éclampsie.

  • Speaker #1

    Quand même quelque chose qu'il faut prendre en charge rapidement.

  • Speaker #3

    Exactement. Ce qui n'a pas été tout à fait le cas parce que le dimanche soir, ils hésitaient à me provoquer. Mais ce n'était pas mon gynécologue qui était de garde. Et donc, c'est le lendemain, quand il a vu mes résultats, qu'il a dit, on va me provoquer. Et en fait, au moment de m'installer sur la table pour me provoquer, j'ai perdu les os. Et 15 minutes après, Théodore était là. 15 minutes après ah oui c'était express c'était express donc finalement heureusement qu'on était à l'hôpital et vous étiez avec Benjamin ? on était tous avec en fait on s'est arrangé voilà avec l'équipe médicale moi j'avais demandé que Benjamin et Maximilien soient là et j'avais demandé que mon mari puisse être on va dire dans une pièce à côté et que si jamais j'avais besoin de lui qu'il puisse être là donc malheureusement comme tout s'est un petit peu accéléré mon mari arrivait seulement quand Maximilien et Benjamin lui ont appelé pour lui dire oh Emilia a accouché, il a dit « je suis dans la rue, j'arrive, c'est trop tard » .

  • Speaker #1

    Et tes deux autres accouchements, ça avait été aussi express ?

  • Speaker #3

    J'ai eu trois accouchements totalement différents. Mon premier, j'ai eu mes dix heures de contraction et il est arrivé comme ça. Ma fille, on a dû la déclencher. Et puis voilà, Théodore, c'est le plus express des trois. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Tu ne pouvais pas prévoir que ce soit si rapide.

  • Speaker #3

    Le gynécologue n'était pas là parce qu'il n'a pas eu le temps. Entre le moment où il a dit « on va la déclencher » et le moment où il arrive, voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous aviez prévu pour la salle d'accouchement ? Vous aviez prévu d'être aux côtés d'Emilie ?

  • Speaker #2

    Avec l'équipe de l'hôpital de Dinan où Théodore est né, c'était une première pour eux aussi, donc on s'est rencontrés plusieurs fois. Ils nous ont mis à disposition deux chambres, finalement une pour Emilie et son mari, sa famille, et une pour nous et Théodore. Il y avait un plan d'accouchement assez précis qui avait été mis en place. Ce qui avait été décidé, c'est qu'on serait tous les deux, mon mari et moi, dans la salle d'accouchement. que si la longueur du cordon ombilical le permettait, je recevrais Théodore sur les genoux, pour le pot à pot, et que ce serait mon mari Maximilien qui couperait le cordon. Et ça s'est passé comme ça. Sauf que ça s'est passé tellement rapidement que j'ai eu à peine le temps de poser ma veste, et il était déjà sur mes genoux.

  • Speaker #1

    Et alors cette rencontre ?

  • Speaker #2

    Extraordinaire. Je me souviens vraiment de ce jour-là, je garde deux moments de forte émotion, très précisément, qui sont le moment où ils ont dit

  • Speaker #0

    Ça y est, c'est pour maintenant, on va la provoquer. Et finalement, ils n'ont même pas eu le temps de la provoquer. Et le moment, la sortie de Théodore et de la voir contre moi, ça reste deux grands moments vraiment très forts en émotion.

  • Speaker #1

    Toi, Émilie, comment tu te sentais ?

  • Speaker #2

    Ça aussi, on avait préparé avec les sages-femmes. Moi, j'avais demandé à ne pas se composter au dehors sur moi. Je ne voulais pas avoir ce premier contact avec lui. Je trouvais que c'était avec ses papas qu'il devait l'avoir. Moi, j'étais contente. Maximilien me tenait la main. au moment d'accoucher. Et en fait, j'ai poussé trois fois. Théodore était là, donc c'est vrai que tout s'est passé assez rapidement. Après, plus rien ne s'est passé comme prévu de tout ce qu'on avait pu préparer. Parce que justement, comme déjà l'accouchement a été très rapide, on a dû attendre que le gynécologue arrive. Donc à la base, moi j'avais demandé qu'on me change de pièce après mon accouchement pour ne pas rester avec Maximilien et Benjamin. Et en fait, je suis restée avec eux plus d'une demi-heure, avec Théodore qui faisait du pot à pot avec Benjamin. en attendant le gynécologue. Finalement, ça s'est très bien passé. Et comme en plus, on avait quand même averti les familles que finalement, on allait me déclencher, les familles nous sonnaient pour voir comment ça allait. Et on leur a annoncé que j'avais déjà accouché. Et donc, c'est Maximilien qui a eu ma maman au téléphone pour lui dire « Martine, voilà ! » Un petit théodore, bien sûr. Déjà !

  • Speaker #0

    C'était un des prénoms sur notre liste. C'est celui qui nous a paru le... le mieux vu la circonstance, ça signifie don de Dieu. Et donc voilà, allier un petit peu la science à la récision et puis à ce cadeau du ciel, finalement, je pense qu'il porte un très beau prénom, classique en plus, qui nous convient bien, qui peut être facilement diminué aussi, en théo, qui reste très joli. Donc voilà, je pense que le prénom avait pas mal de éléments pour plaire. Après, on avait un plan B si jamais il n'avait pas une tête de Théodore.

  • Speaker #1

    Finalement, à quel moment vous vous retrouvez chacun dans votre chambre ?

  • Speaker #2

    Après une heure d'avoir accouché, je dirais. Il faut savoir que moi, à la base, j'avais fait la demande que si l'accouchement se passait bien, je puisse rentrer rapidement chez moi. Et donc, il faut savoir en Belgique, si tout va bien pour le gynécologue, etc. et pour la maman, on peut sortir dans les 6 heures. Sauf que comme j'avais fait une pré-éclampsie, j'étais obligée de rester. Donc ça, ça a été un peu plus compliqué. Parce que voilà, ce n'était pas prévu. Et finalement...

  • Speaker #0

    Finalement, tu es même restée plus longtemps que Théodore.

  • Speaker #2

    Je suis plus que Théodore à l'hôpital. Donc ça, ce n'était pas prévu non plus. Et donc c'est vrai que là, ça a fait bizarre parce que j'ai dû faire tout un autre cheminement. Et moi, j'avais dit à Maximilien, je le dirai quand je serai prête pour le voir. Et au final, la seule chose que j'avais demandé, c'était à un moment donné d'avoir un moment juste avec Théodore avant de partir de l'hôpital pour, on va dire, terminer la boucle, on va dire. Voilà, lui dire les choses. avoir ce moment, ce dernier moment juste avec lui et après pouvoir le laisser avec ses papas. Et donc ça, moi, je pensais le faire, on va dire juste après l'accouchement. Et finalement, je l'ai fait le troisième jour quand Maximilien et Benjamin sont partis. Et je n'ai pas su rester finalement avec Théodore très longtemps parce que c'était un peu trop difficile pour moi d'être toute seule avec lui. Donc, je suis revenue dans la chambre de Maximilien et Benjamin en disant je veux bien garder le petit près de moi, mais je resterai de vous.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui était difficile, c'était émotionnellement ? Oui,

  • Speaker #2

    je pense malgré tout de l'avoir dans mes bras, de savoir que je l'avais porté. il ne me ressemble pas du tout, il ne ressemble pas du tout à mon mari, il ne ressemblait pas du tout à mes enfants. Dans un sens, malgré tout, je n'arrivais pas à projeter comme quoi c'est mon enfant, donc ça c'était bien. Mais ça me faisait quand même bizarre de savoir que j'avais mis au monde Théodore et de rester avec lui, et surtout de lui parler, j'avais beaucoup beaucoup de mal finalement. Je m'étais pourtant fait... j'avais déjà tout mon texte dans la tête de ce que j'allais lui dire, et au final c'était trop compliqué.

  • Speaker #1

    Mais tes hormones quoi, dites un peu aussi tes états d'âme, donc comment se passent les premiers jours après cet accouchement ? Donc,

  • Speaker #2

    le premier jour, ça a été. Et en fait, c'est le deuxième jour où là, j'ai eu ma chute d'hormones pendant la nuit et où là, j'ai pleuré pendant quasi 24 heures. Mais les sages-femmes n'étaient pas trop inquiètes parce qu'elles m'ont dit souvent maman qui pleure, saint qui pleure. Et comme de fait, j'ai eu ma montée de lèche. Donc, je me suis dit bon, ça reste quelque chose de très physiologique. Ce n'était pas que parce que c'était Théodore. Ça arrivait quand j'ai eu mon fils, également ma fille. Donc, je me suis dit voilà, ça reste quand même. Moi, ce qui m'a marquée, c'est que, que ce soit mon papa ou même les sages-femmes, à un moment donné, ils me disent « Et comment va le petit ? » Et moi, dans ma tête, mes enfants ne sont pas près de moi, je ne les ai pas vus depuis deux jours. Maintenant, comment va le petit ? Moi, je pense à mon fils. Ça va, même si je ne l'ai pas vu depuis deux jours et tout. Et puis là, il me fait « Ah, mais on parlait du bébé. » Et je dis « Ah, pardon ! » à faire la différence. Et vous,

  • Speaker #1

    du coup, vous restez à la maternité quand même plusieurs jours pour observer un peu Théodore ?

  • Speaker #0

    Trois jours, il est né le lundi et on est finalement sortis le mercredi déjà parce que tout se passait bien. Il reprenait du poids, il bougeait bien et les sages-femmes trouvaient qu'on se débrouillait quand même pas trop mal pour deux papas, qu'on avait les bons réflexes et qu'on n'avait pas peur de le manipuler pour le changer, etc.

  • Speaker #1

    Vous aviez fait des préparatifs en amont tous les deux ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Non, rien du tout. Je dois dire, ça c'est quelque chose... que je me suis découvert, et je pense pour Maximilien aussi. Alors Maximilien avait essayé d'occuper de pas mal de ses cousins, il a des cousins beaucoup plus jeunes, mais pour moi c'était vraiment une découverte, et c'est venu de manière tellement naturelle que j'en suis moi-même impressionné. On était très bien entourés par les sages-femmes, on a eu de la chance de tomber à un moment où il n'y avait pas trop d'autres accouchements, donc elles étaient vraiment disponibles, ce qui est assez rare aussi, tout le monde avait plus ou moins les mêmes conseils, donc il n'y avait pas de contradictions au milieu de tout ça. Et donc... Donc oui, ça fait que ça s'est bien passé. Et être aussi pas trop loin d'Emilie, et être finalement rassurée par rapport à elle. Tout ce qu'elle vient de raconter, moi je la trouve extrêmement forte, et surtout extrêmement préparée de son expérience aussi d'avoir déjà eu deux accouchements. Elle dit, à mon avis, je vais faire ma chute d'hormones à ce moment-là. J'ai pleuré toute la nuit, mais c'est ma chute d'hormones. De savoir, de ne pas en être là. la victime, mais de pouvoir tout de suite analyser la situation et de la vivre et de la laisser passer de manière aussi pragmatique, j'en reste impressionné.

  • Speaker #1

    Tu pourrais aussi avoir vécu ça comme, ok, en fait, j'ai tous les inconvénients du postpartum, mais pas les avantages d'avoir ton bébé près de toi, etc.

  • Speaker #2

    C'était préparé. Et c'est vrai qu'il y a même des gens qui m'ont dit, mais tu ne leur en veux pas, par rapport à l'après-grossesse, etc. Mais je dis, pourquoi je leur en voudrais de quoi que ce soit ? Je dis, toutes les décisions que j'ai prises, J'étais consciente de tout ce qui pouvait arriver, de tout ce qui pouvait se passer. Moi, c'est que du positif.

  • Speaker #1

    Mais malgré tout, quand tu rentres chez toi après l'hospitalisation qui a été un petit peu prolongée, ça ne fait pas bizarre de ne plus avoir ce bébé en toi ?

  • Speaker #2

    La psychologue me disait qu'il fallait aussi que je prévoie pour l'après-accouchement parce que j'allais quand même avoir ce sentiment de nid vide, malgré que c'était prévu dès le départ que le nid serait vide. J'ai encore eu en fait des complications. Post-accouchement, suite à ma pré-eclampsie, j'ai fait une éclampsie par la suite. Donc ça, c'est suite aux symptômes de la pré-eclampsie. Suite à l'accouchement, mon hypertension est arrivée et c'est là qu'on n'a pas su bien gérer cette hypertension. Et en fait, moi, ça arrivait dix jours après l'accouchement où j'ai eu des spasmes au niveau du cerveau et où donc j'ai dû être réhospitalisée, j'ai dû aller dans une unité neuro sous hypervigilance pendant 48 heures. Et puis après encore. Sous surveillance, trois jours après, avec traitement, etc.

  • Speaker #1

    C'était quand même stressant pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Ça a été beaucoup de choses. Et donc, comme rien ne s'était passé comme prévu, j'ai eu après un petit moment compliqué où mon corps avait besoin de repos. Beaucoup, beaucoup de repos. Mais heureusement, j'avais aussi une sage-femme qui venait à domicile, qui venait vraiment spécialement pour plutôt le soutien psychologique, être sûre que tout allait bien et rester très vigilante, que je ne fasse pas une dépression postpartum. Surtout qu'à ce niveau-là, il y avait plus de chances d'en faire une. En plus, on ne pouvait pas m'arrêter non plus ma lactation. Parce que les médicaments qu'on donne pour arrêter, il y a des risques de dépréciation, les deux. Comme j'avais interdiction, j'avais des montées de lait énormes. Il y a tout vraiment qui s'enchaînait. assez compliqué.

  • Speaker #0

    Nous, on avait très peur pour elle, évidemment, vu qu'on était arrivés au bout et nous, on avait ce qu'on voulait, mais on ne voulait pas que ça ait des conséquences pour elle. Mais en même temps, au milieu de tout ça, de recevoir des photos d'elle avec ses feuilles de chou pour essayer d'arrêter la lactation, c'était quand même... Oui, ça reste une période un peu spéciale où on a bien rigolé, mais je pense que c'était surtout du stress aussi. On voulait vraiment être présent, faire tout ce qu'on pouvait pour Émilie. tout en ayant à gérer un nouveau-né et un nouvel équilibre à la maison.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe alors les premiers instants de vie de Théodore et ce retour à la maison à trois ?

  • Speaker #0

    Eh bien, plutôt très bien en fait. C'est un bébé super cool. Il est né de manière très détendue, très relax et il est resté un bébé très facile à vivre finalement, ce qui nous a beaucoup aidé. On est très présent, très attentif, comme tout se passait bien et se développait bien. finalement il n'y a pas eu de gros stress, il n'y a pas eu encore de gros stress médical en six mois et on a très bien été suivi par une sage-femme qui venait à domicile, plus l'ONN, etc.

  • Speaker #1

    À quel moment vous avez eu ce sentiment de devenir tout à coup responsable d'un petit être ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas très bien quand ça a commencé, mais c'est vrai que je me suis rendu compte en moi-même quand on le présentait à des membres de la famille, que si ce n'était pas moi ou Maximilien qui l'avait dans les bras, je ne me sentais pas particulièrement à l'aise. Donc d'être séparé de lui ne me plaisait pas forcément. Et je ne sais pas quand ça a commencé. J'imagine au tout début, quand j'ai eu en peau à peau les premières secondes de vie.

  • Speaker #1

    Et vous aviez droit à un congé paternité tous les deux ?

  • Speaker #0

    Non. C'est vrai que c'est la partie un peu compliquée. Donc on a dû prendre des congés normaux finalement. Parce que n'étant pas reconnu comme les papas, on n'avait pas droit au congé de paternité.

  • Speaker #1

    Et donc c'est à partir de quand vous étiez officiellement les papas de Théodore ?

  • Speaker #0

    Alors là... On ne l'est toujours pas pour le moment, même si le jugement a été prononcé. Maintenant, il faut que les papiers soient mis à jour pour qu'on soit reconnus comme les papas. Donc, c'est une procédure qui prendra sans doute encore jusqu'à la fin de l'année. Il faut quand même reconnaître que les administrations, notamment la mutualité, ont été assez flexibles avec nous, nous permettant de prendre des congés, mais de seulement en être rémunérés ou indemnisés plus tard. Donc, on a pu prendre quelques... quelques congés en sachant qu'on en serait indemnisé plus tard au moment de la reconnaissance de paternité. Je dois avouer que toutes les administrations qu'on a contactées, que ce soit à la fois l'hôpital, les communes, les mutualités, ont toutes été chercher un peu ce qu'ils pouvaient faire pour nous aider à solutionner la situation exceptionnelle. Donc ça, je dois vraiment attirer mon chapeau à toutes ces institutions qui... rencontrer une situation inédite, mais qui ont tout fait pour y répondre favorablement.

  • Speaker #1

    Et donc, par exemple, pour tout ce qui est rendez-vous médicaux et tout, ça ne posait pas de problème qu'Emilie ne soit pas présente, puisque vous n'êtes pas encore reconnu officiellement comme les papas ?

  • Speaker #0

    Non, ça n'a pas posé de problème, en tout cas, pour les visites à l'hôpital et chez la pédiatre, parce que Théodore a sa propre identité, finalement, et on est les tuteurs ou les accompagnants, et donc ça, ça n'a pas posé de problème.

  • Speaker #1

    Si vous envisagez de voyager, par exemple ?

  • Speaker #0

    Ah oui, les premières fois où on a été notamment en France, Émilie a dû faire une autorisation parentale finalement, un peu comme si on emmenait son enfant en excursion. Ça reste encore particulier finalement, mais au jour le jour, ça ne change pas grand-chose. Mais c'est vrai qu'il faut y penser. Il faut juste y penser. Et on sera content quand ce sera finalement en ordre.

  • Speaker #1

    Quelle a été votre relation depuis la naissance de Théodore à tous les quatre, tous les trois finalement ? Est-ce que vous voyez régulièrement ? Donc, Émilie, tu es la marraine de Théodore, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Ça reste la relation, je pense, qu'on avait avant. Je ne pense pas qu'on se voit plus au monde.

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai, ça reste assez naturel. On se voit quand on se voit, on se fait des petits soupers. C'est juste qu'on est accompagnés par Théodore maintenant. Et c'est vrai qu'on a fait naturellement, je dirais, le choix de demander à Émilie d'être la marraine de Théodore. Comme ça, il y a toujours un lien qui est établi et il pourra mieux comprendre son histoire quand il aura l'âge de comprendre d'où il vient ou quand il nous posera la question.

  • Speaker #1

    Comment vous vous préparez de raconter son histoire de naissance à Théodore ?

  • Speaker #0

    Avec une belle histoire, par exemple. Une histoire peut-être, alors je ne sais pas s'il y aura des petites graines, mais peut-être de farine et d'œufs et de comment on fait un gâteau et de ce qu'il faut comme élément. Et que lui est un peu particulier parce qu'il a fallu aller chercher les éléments pour le fabriquer. Chez différentes personnes finalement, pas juste chez un papa et une maman.

  • Speaker #1

    À quel moment dans la relation avec Theodore, vous prenez vos marques, vous tissez un lien très fort à vous trois ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça s'est fait assez rapidement pour nous. Et comme c'est moi qui faisais les nuits au départ, je pense que les moments de le nourrir pendant la nuit, ça a été vraiment pour moi des moments privilégiés. Se regarder les yeux dans les yeux alors qu'il est en train de prendre son biberon, il est 4h du matin. Là, il se passe quelque chose. Vraiment, il y a une relation qui se met en place. Et puis alors, un peu plus tard, quelques mois plus tard, les sourires qui peuvent nous décrocher dès qu'on entre dans sa chambre le matin quand il est réveillé. Je pense que ça fait oublier tous les bobos du sommeil ou du manque de sommeil.

  • Speaker #1

    Comment vous l'avez vécu, ce manque de sommeil ?

  • Speaker #0

    Là, pour le coup, on est comme tous les jeunes parents. Et c'est en ça que je pense que c'est important de souligner qu'on est finalement dans la... Dans la vie normale de jeunes parents, ça ne change pas d'être deux papas, deux mamans, un papa, une maman. Oui, c'est de la fatigue, c'est la patience parfois mise à rude épreuve, c'est les petits défis du quotidien. Mais c'est aussi le bonheur de voir son enfant qui évolue, qui grandit. Il y a plein de petits détails comme ça qui peuvent changer au jour le jour. Il y a des semaines où vraiment on voit l'évolution.

  • Speaker #1

    Les mamans aussi, grâce aux hormones. elles ont une facilité dans les premières semaines à se réveiller, on va dire, ça les maintient en fait.

  • Speaker #0

    On a moins ça en tant que papa, bien que j'ai quand même senti des changements hormonaux chez moi, par exemple.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Ah oui,

  • Speaker #0

    d'être beaucoup plus... de me réveiller au moindre mouvement de Théodore, mais les premières semaines, c'est vrai que j'étais... J'étais très dans l'émotion. Vraiment, rien que de mettre sa date de naissance sur un papier d'identité ou un formulaire, j'avais les larmes qui montaient aux yeux. Donc je pense qu'il y a des hormones quand même qui travaillent chez les papas aussi. Je pense qu'on a des atouts qui font qu'on n'a pas vécu neuf mois de grossesse, on n'a pas vécu un accouchement, et donc c'est vrai qu'on est au top de notre forme pour accueillir un enfant, ce qui peut changer la donne aussi les premières semaines. On démarre avec pas mal d'énergie finalement par rapport à des jeunes mamans qui viennent d'accoucher, qui viennent de vivre un accouchement, neuf mois de grossesse, de mal dormir, des choses comme ça. Je continue à avoir une admiration pour les mamans qui est extraordinaire. Mais c'est vrai qu'on a mis alors de notre côté tous nos atouts au service de Théodore. Le fait d'avoir bien dormi jusqu'à la veille de son accouchement, vraiment ça nous a permis de le recevoir dans les meilleures conditions.

  • Speaker #1

    Puis j'imagine l'impatience aussi de le rencontrer fait que vous êtes boosté comme jamais à sa naissance.

  • Speaker #0

    Ah certainement, la fatigue des premières semaines en tout cas je pense qu'on ne la ressent pas, c'est après.

  • Speaker #1

    Quand ça s'extraîne.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il fait ses nuits ?

  • Speaker #0

    Alors il a commencé à faire ses nuits à trois mois et demi, donc on avait vraiment de la chance. Par contre là pour le moment il est en pleine régression et donc oui il a ça fait un mois qu'on dort beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Théodore il est en milieu d'accueil, en crèche ?

  • Speaker #0

    Pas encore, pas encore pour le moment. Pour le moment, on s'organise tous les deux et on attend déjà d'être tous les deux officiellement les papas avant de décider où on va établir notre vie et notre cadre de vie.

  • Speaker #1

    Parce que du coup, vous envisagez de quitter la Belgique ?

  • Speaker #0

    Possiblement, oui. On irait possiblement s'installer en France. Mais il est vrai que comme on a passé plus ou moins 15 ans de notre vie à l'étranger, surtout en République tchèque à Prague, il est possible qu'on retourne un peu là-bas aussi. Mais on se dit que... Une étape intermédiaire serait bien la France.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, Émilie, tu aurais des conseils à donner à celles qui envisageraient de devenir mère porteuse ?

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il faut être claire déjà aussi avec soi. Je pense que c'est important parce que, malgré tout, en tout cas pour mon cheminement personnel, comme en plus je ne pouvais pas dire pourquoi je perdais du poids, beaucoup de personnes aussi se sont permis de me faire des remarques par rapport à mon changement corporel. Ils ne savaient pas que c'était un lien avec la FIV que je devais le faire. Et donc, ils se sont permis certaines réflexions. Et donc ça, je pense qu'il faut être au clair déjà avec soi, être bien. Je pense que pour être mère porteuse, il faut aussi, pour moi, être en totale confiance avec les partenaires avec qui on va le faire et surtout ne pas avoir peur de leur dire les choses. Ça, c'est important, que ce soit positif ou négatif. qu'ils puissent entendre les choses et qu'on puisse aussi nous recevoir parce que voilà après moi j'ai eu Maximilien et Benjamin ils m'ont rien trop proposé pendant la grossesse mais moi j'avais dit comme c'était aussi leur bébé s'il y avait certaines choses qu'ils voulaient que je fasse qu'est-ce que tu veux qu'on te demande je ne sais pas moi écouter de la musique classique ah oui t'étais prête vraiment ah oui voilà tu t'es adaptée à ce qu'il te plaît moi je voulais bien m'adapter

  • Speaker #1

    Il t'aurait dit de faire du yoga. Voilà, je pense qu'il aurait fait.

  • Speaker #2

    J'ai porté une petite clochette qui faisait beaucoup de bruit. Pendant plusieurs mois, on avait...

  • Speaker #1

    Un bolas ?

  • Speaker #2

    J'avais un bolas, mais qui faisait beaucoup de bruit quand même. J'avais dit, je veux bien le porter. Mais si à un moment donné, il m'ennuie, je ne le mets plus. Et je pense aussi, si en tout cas, la mère porteuse est en couple, c'est vraiment aussi que le compagnon soit aussi pleinement OK. Parce que ça aussi, je pense que ça, moi, la seule chose que je m'étais dit, je m'étais dit, est-ce que mon mari va toujours m'aimer en sachant que, oui, je serai enceinte, mais que ce n'est pas son bébé dans mon ventre ? Je pense que moi, c'était aussi, je m'étais dit, est-ce qu'il va encore vouloir me toucher ? C'était une tête question. Je m'étais dit, est-ce qu'il voudra bien toucher mon ventre ? Et en fait, oui, il touchait mon ventre. Il aimait bien sentir Théodore bouger aussi. Et ça aussi, ça m'a fait bizarre de me dire, finalement, ça ne le perturbe pas non plus. Mais voilà, il faut aussi que le compagnon, il soit aussi clair avec cette démarche qui n'est pas... de problèmes ou autres. Je pense que c'est très important par rapport, et ça je pense que ce n'est pas forcément pour les mères porteuses, mais pour toute future maman, c'est de bien s'encadrer. d'avoir des bons professionnels et ne pas hésiter de dire quand ça ne va pas, s'il faut se faire aider. Je pense que c'est important. Mais moi, j'ai été assez étonnée positivement, en tout cas du retour des gens, moi en tout cas, quand ils ont appris pour cette grossesse en tant que j'ai bête, que des avis positifs, vraiment tous les gens qu'on a eus. Maintenant, c'est vrai que moi, dans ma famille, par contre, et ça, je trouve que c'est ça qui est assez marquant, c'est moi, la peur qu'avait ma famille pour l'après-accouchement, justement. Comme beaucoup de gens me disaient, mais comment tu... tu peux donner le bébé que tu portes. Moi, j'ai dit, mais ce n'est pas mon bébé. Et ça, par contre, c'était très difficile, je pense surtout, pour toutes les mamans de ma famille. C'était difficile pour elles de comprendre, elles qui ont porté des enfants, etc., de se dire que j'allais donner naissance à un enfant que je ne garderais pas.

  • Speaker #1

    Et comment tu leur expliquais alors ?

  • Speaker #2

    Moi, c'était clair dans ma tête dès le départ. Et pour elles, elles me disaient, oui, mais malgré tout, tu l'as senti bouger dans ton ventre. Oui. mais ce n'est pas mon enfant. Dès le départ, moi, c'était clair. Pour elle, par contre, pour ma famille, c'était plus compliqué. Même s'ils trouvaient le geste super beau, il y avait vraiment cette inquiétude de l'après.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu dirais que tout le monde est capable d'être mère porteuse, justement, pour ce côté, tout ce que ça remue émotionnellement et psychologiquement ?

  • Speaker #2

    Je ne pense pas que tout le monde... Déjà, chaque grossesse est différente. Je pense aussi, comme il y a des mamans qui disent « j'ai détesté ma grossesse » . Voilà, elles adorent leurs enfants, mais leur grossesse, elles ont détesté. Rien que ça, je pense que certaines ne pourraient pas être mère porteuse juste par rapport à... C'est vrai. Et puis, oui, malgré tout, et je pense que... Et ça, nous, on avait aussi, déjà bien avant la fibre, on avait eu comme ça toute une série de questions sur aussi, si on doit choisir entre le bébé et moi, s'il arrive quelque chose pendant la grossesse. S'il arrive quelque chose à Maximilien et Benjamin pendant la grossesse. Est-ce que je garderai l'enfant en sachant que ce n'est pas... pas notre enfant biologique. Si l'enfant est né avec un handicap, donc il y avait aussi ces questions-là, si au dernier moment, au moment où j'accouche, Maximilien et Benjamin me disent « Nous, on ne veut plus l'enfant, comme il est considéré comme mon enfant, moi je suis obligée de le garder. »

  • Speaker #0

    Ces questions-là font partie du parcours psychologique, donc du tout premier parcours à Gant, où il faut prendre des décisions par rapport à ces questions-là, qui sont des questions importantes, et on a eu de la chance que tout se soit bien passé, mais c'est vrai que... Et c'est ça qu'une loi qui encadrerait la GPA... pourrait permettre de résoudre, parce que là, on est juste basé sur la confiance. À tout moment, si nous, à un moment, on ne voulait plus d'enfants, Émilie aurait aujourd'hui trois enfants.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est vrai. C'était toutes ces choses-là. On a été fort, fort préparés à tout ça, à toutes les éventualités. Maintenant, je me disais que je connaissais assez Benjamin et Maximilien pour ne pas qu'ils changent de avis. Mais maintenant, la vie fait que, on ne sait pas toujours comment on peut réagir.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments de tension, ou de désaccord ? corps dans tout ce parcours entre vous ?

  • Speaker #2

    Une fois où j'ai été fâchée.

  • Speaker #0

    Une fois où t'as été fâchée ? Raconte.

  • Speaker #2

    J'étais à trois semaines d'accoucher, et Maximilien et Benjamin voulaient retourner un peu en France. Et moi j'avais dit, bah, je suis en fin de grossesse les gars. Oui, mais si le gynécologue dit que tu vas bien et tout. C'est vrai. On est allé chez le gynécologue, il a dit que tout allait bien, et donc ils se sont dit, bon, on peut partir. Et donc, ils me téléphonent pour prendre de mes nouvelles. Et puis, je dis, vous, ça va ? Ben oui, on est dans le sud de la France. Et là, moi, je me dis, non, ce n'est pas possible. Je dis, si j'ai rien à coucher, qu'ils ne sont pas là. Et puis, ils me disent, mais ne t'inquiète pas. Si tu dis que tu accouches, on arrive. Et moi, je leur ai dit, je ne vais pas t'arrêter à accoucher ce week-end, les gars. Donc, après, ils m'ont dit, ça va, on est rentrés. Mais après, on en a rigolé. Mais sur le moment, je dis, ah non, c'est la fin, là.

  • Speaker #0

    Oui, ça a rajouté du stress.

  • Speaker #2

    Vous pouvez pas t'inquiéter.

  • Speaker #1

    Mais votre amitié est restée intacte dans tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que par rapport aux questions plus importantes finalement, qu'elles soient psychologiques par rapport à la vie, à la mort, s'il arrive quelque chose, etc. Là vraiment, il n'y a pas eu de désaccord. Je pense qu'on était vraiment sur la même longueur d'onde et qu'on avait pu en parler pas mal avant, quand on s'était renseigné au tout début de manière légale, etc. de savoir ce qu'est-ce qui pourrait avoir conséquence sur quoi. Je pense qu'on a eu pas mal de conversations à ce niveau-là. Et oui, choisir entre l'enfant ou Émilie, ça, c'était, je pense, le point et le seul point important pour nos maris.

  • Speaker #2

    La seule chose,

  • Speaker #0

    c'était, voilà. Je me souviens des premières conversations, c'était sa seule condition. Vraiment, pour le reste.

  • Speaker #1

    Mais tout ça se fait de manière orale ou vous devez signer officiellement des papiers ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas officiel, mais on a signé un papier quand même.

  • Speaker #0

    Oui, alors on signe plus pour la confiance et pour dire, voilà, c'est notre contrat de confiance. Mais... Encore une fois, comme il n'y a pas de base légale, ça ne vaudrait rien devant un tribunal.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu pourrais donner, Benjamin, à tous ceux qui souhaitent se lancer dans cette aventure de la GPA ?

  • Speaker #0

    D'être patient. Je dirais de continuer à y croire et sans doute de ne pas brûler les étapes. Ça va un peu avec la patience, mais surtout de ne pas trop vite se projeter dans l'avenir. Il peut se passer tellement de trucs. Donc, prendre les choses comme elles viennent, c'est ce qu'il y a de mieux pour à la fois le projet, quelle que soit sa longueur, mais aussi une fois que l'enfant est là. Et je pense la confiance, vraiment faire confiance à tous les acteurs médicaux, psychologiques, la mère porteuse. porteuse, son entourage, la donneuse d'ovocytes, etc. Oui, on est vraiment entouré d'héroïnes plus ou moins discrètes. On n'en parle pas finalement assez, mais le don d'ovocytes, c'est quelque chose d'extraordinaire aussi, que des femmes veulent bien se dévouer et donner de manière anonyme. C'est quand même une procédure qui est plus compliquée qu'être donneur de sperme, c'est plus invasif. Oui, on n'en parle pas assez de ce don finalement généreux. qui est moins visible que celui d'une mère porteuse, mais qui nous a donné un peu de fil à retordre.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est ça aussi que vous avez aidé à vivre tout ça de façon aussi positive, parce que ce n'est pas rien d'attendre aussi trois ans avant d'avoir son enfant. Surtout quand on a vraiment ce projet, bébé, cette envie de fonder une famille. Donc bravo à vous tous, bravo à tous les quatre quand même, même ton mari qui a participé plus que ce qu'il ne l'aurait voulu. Est-ce que pour terminer, il y a des améliorations, des changements que vous pensez qui pourraient être faits, notamment au niveau de la loi ou quoi, dans ce parcours de GPA et de la parentalité homosexuelle de manière générale ?

  • Speaker #0

    Oui, certainement. Vu qu'il n'y a aucun cadre pour le moment, je pense que c'est, si on veut parler de l'aventure Théodore, et c'est pour ça qu'on en parle et qu'on est là aujourd'hui, c'est vraiment pour essayer de petit à petit faire changer les choses. Je pense que, point de vue des mentalités... les gens sont prêts quand on voit l'accueil qu'on a eu dans les administrations, quand on voit les non-remarques qu'on a ou qu'on n'a pas, des gens dans la rue, dans la salle d'attente de chez le pédiatre, des choses comme ça, où finalement, c'est même plus un étonnement d'être deux papas dans la vie de tous les jours. Il serait temps... que la loi se mette au diapason finalement de ce qu'est la société aujourd'hui, qui est une société variée avec deux papas, deux mamans, un papa et une maman, des familles monoparentales, etc. Donc il y a plusieurs modèles et il est temps sans doute que la loi, qui est encore finalement une loi napoléonienne, se mette au diapason. Donc ça je pense que c'est le message qu'on voudrait faire passer via l'exemple de Théodore notamment.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je suis ravie. de vous avoir reçu à mon micro. Vraiment, ça fait du bien d'entendre des récits positifs et que tout se passe comme ça aussi. Même si, évidemment, tout n'est jamais... Enfin, rien n'est prévisible. Mais en tout cas, vraiment, c'est une belle histoire. Merci beaucoup à tous les deux d'avoir fait le déplacement.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Et donc, vraiment, encore bravo parce que votre histoire ouvre la voie. Ça montre vraiment que les différentes formes de parentalité sont possibles et que finalement, pour fonder une famille, c'est l'amour et la confiance plus que tout. Merci beaucoup pour votre écoute. Alors que vous soyez coparent, tata, grand-mère, papy ou proche d'un futur parent, n'hésitez pas à partager et liker les épisodes et à en parler autour de vous pour soutenir ce podcast. Vous pouvez aussi mettre un cœur ou 5 étoiles sur l'appli d'écoute de votre choix. Parce qu'on ne naît pas parent mais qu'on le devient. Parce qu'on ne savait pas qu'il fallait un village entier pour élever un enfant. Parce qu'on s'est senti trop souvent dépourvu face aux pleurs de bébé. Parce qu'on ne savait pas que pleurer sans raison était tout à fait normal après un tel chamboulement, mais aussi parce qu'on ne savait pas qu'il était possible de générer autant d'amour pour de si petits êtres, bref parce qu'il y a mille et une raisons d'écouter Rita, le podcast belle qui compte bien vous aider à mieux vivre ce grand tourbillon de la vie.

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Description

La GPA, ou Gestation pour autrui est un vaste sujet, d’abord parce qu’elle ne bénéficie à ce jour d’aucun cadre légal en Belgique. Cela implique qu'il n'y a pas interdiction, mais qu'il n'y a pas non plus de protection légale envers le parent, ni même envers la mère porteuse. Car comment faire quand deux hommes qui s’aiment veulent accéder à la parentalité mais que pour y arriver, il faut trouver deux femmes,une donneuse et une porteuse. Comment faire quand aucune procédure claire n’existe pour vous aider à mener à bien un parcours GPA ?

Dans cet épisode, Benjamin nous raconte comment lui et son mari Maximilien sont devenus les heureux papas d’un petit Théodore il y a quelques mois après des années de patience et de résilience alors qu'ils s’apprêtaient à renoncer à l’idée de fonder une famille. Pourtant, malgré le flou de cette procédure, rien n’aurait pu arrêter Emylie, prête à tout pour offrir à son meilleur ami le plus beau cadeau du monde : celui de porter son enfant.

➡️ L'épisode complet sera disponible dès ce vendredi.

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue chez Rita. Rita c'est le lieu de rencontre de tous les parents. Si vous êtes ici, c'est que vous-même allez devenir parent ou peut-être l'êtes-vous déjà. Ici on repart de maternité et de parentalité sans filtre. Et si vous êtes tombé ici par hasard, j'espère que vous resterez quelques minutes de plus le temps d'écouter cet épisode. Je suis Anissa Esaes et vous écoutez la saison 2 de Rita. La GPA ou gestation pour autrui est un vaste sujet. D'abord parce qu'elle ne bénéficie à ce jour d'aucun cadre légal en Belgique. Cela implique qu'il n'y a pas d'interdiction, mais qu'il n'y a pas non plus de protection légale envers le parent, ni même envers la mère porteuse. Alors comment faire quand deux hommes qui s'aiment veulent accéder à la parentalité, mais que pour y arriver, il faut trouver deux femmes, une donneuse et une porteuse ? Comment faire quand aucune procédure claire n'existe pour vous aider à mener à bien un parcours GPA ? Dans cet épisode, Benjamin nous raconte comment lui et son mari sont devenus les heureux papas d'un petit Théodore il y a quelques mois, après des années de patience et de résilience, alors qu'ils s'apprêtaient à renoncer à l'idée de fonder une famille. Mais rien n'aurait pu arrêter Émilie, prête à tout pour offrir à son meilleur ami le plus beau cadeau du monde, celui de porter son enfant.

  • Speaker #1

    Bonjour Benjamin et bienvenue sur mon podcast. Tu es donc l'heureux papa d'un petit Théodore qui a maintenant 6 mois.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Je vais peut-être te laisser te présenter de la manière dont tu le souhaites en fait, ce que tu fais dans la vie,

  • Speaker #3

    voilà.

  • Speaker #2

    Bien bonjour, merci beaucoup pour l'invitation. Je m'appelle Benjamin, Benjamin Terroigne, et je suis en effet l'heureux papa d'un petit Théodore qui a une histoire assez particulière puisque Théodore a deux papas.

  • Speaker #1

    Donc est-ce que tu peux nous présenter le deuxième papa ? Comment s'appelle-t-il ?

  • Speaker #2

    Il s'appelle Maximilien, ça fait 17 ou presque 18 ans que nous sommes ensemble et on est mariés depuis 6 ans. Oui, 6 ans. Et voilà, la prochaine étape, finalement, qui paraît assez naturelle pour des couples hétérosexuels, qui est d'avoir un enfant, elle est assez exceptionnelle pour nous. On ne pensait pas que ça nous arriverait. Et nous en sommes là, aujourd'hui, avec beaucoup de bonheur.

  • Speaker #1

    Comment vous vous êtes rencontrés ? Du coup, ça fait une paire d'années que vous êtes ensemble, là, maintenant.

  • Speaker #2

    On s'est rencontrés dans la même ville, pour l'anecdote d'Inan. Voilà, on était tous les deux étudiants, à l'époque. Et puis, on a beaucoup voyagé, alors, soit séparément, soit ensemble, dans nos carrières, avec l'Angleterre. la France, la République tchèque beaucoup, j'ai vécu 15 ans à Prague en République tchèque, les États-Unis également où pendant le Covid mon mari s'est retrouvé aux États-Unis et moi je me suis retrouvé coincé en Belgique, impossible de rejoindre, séparé pendant presque un an. Donc voilà plein d'anecdotes rigolotes à raconter et puis ce projet enfant qui a mûri et pour lequel on a eu la chance de... Je ne dirais pas de faire une rencontre, mais en tout cas, mon mari a eu la chance de faire une rencontre dans ses années scolaires, qui est la rencontre d'Émilie, qui est devenue notre mère porte.

  • Speaker #1

    Justement, tu n'es pas venu seul aujourd'hui, puisque tu es venu accompagné d'Émilie, qui a porté votre enfant Théodore. Émilie, je propose que tu te présentes à ton tour.

  • Speaker #3

    Donc moi, je suis Émilie, je suis mariée déjà depuis plus de dix ans. Deux enfants, un fils de dix ans et une fille qui va avoir huit ans. Donc moi, je connais à la base Maximilien depuis... depuis plus de 20 ans. On s'est rencontrés sur les bancs de l'école, on va dire. Et puis, naturellement, Benjamin est aussi devenu mon ami suite à leur rencontre.

  • Speaker #1

    Pendant toutes ces années, vous avez entretenu le lien ?

  • Speaker #3

    C'est ça, voilà. On a toujours été amis. Maximilien s'entend aussi très, très bien avec mon mari. Et donc, malgré que Maximilien partait à l'étranger, donc d'abord en Russie, puis ensuite dans les autres pays, on a toujours communiqué, lui, par mail. Je ne disais pas vraiment ses mails, mais... Il le sait. Mais voilà, on a... toujours gardé contact, on s'est toujours vus.

  • Speaker #1

    On va revenir à toi Benjamin, à quel moment dans votre relation vous commencez à penser au bébé ?

  • Speaker #2

    Alors de manière assez naturelle on a reçu beaucoup la question surtout après notre mariage, de savoir maintenant les enfants, la la la, qui est une question assez naturelle à poser dans un contexte général de couple hétérosexuel généralement, mais pour nous c'est vrai que ça représentait une vraie question. Et comme on avait des longs trajets entre la Belgique et la République tchèque, on en a beaucoup parlé à ce moment-là. Et on a un petit peu énuméré nos options. On ne voulait pas de mère porteuse à l'étranger parce que ça s'apparentait à une opération commerciale. Et on ne voulait pas finalement réduire un enfant à ça ou ne pas entrer dans ce système. On s'est renseigné pour l'adoption. Mais l'adoption, ça représentait aussi beaucoup d'attentes, en moyenne 9 ans pour des couples homosexuels.

  • Speaker #1

    Oui, c'est décourageant en général.

  • Speaker #2

    Assez décourageant. On ne parvient pas à s'imaginer où est notre vie dans 9 ans. Et sur tout ça... aurait voulu dire de revenir en Belgique, de ne pas en bouger pendant au moins 9 ans sans garantie de résultat.

  • Speaker #1

    Parce que ça fait partie des critères qui te permettent d'avoir accès à l'adoption,

  • Speaker #2

    c'est ça ? Tout à fait, une fois qu'on est reconnu comme apte d'être parent adoptant. Alors on se met en contact avec des organisations et puis on attend. Mais on ne peut pas, disons, quitter le territoire ou aller prendre un boulot autre part qu'en Belgique. Sinon, on saute de la liste. Donc ça a été assez rapidement mis de côté en effet. Surtout que même les premiers papiers à remplir, il faut déjà déclarer une adresse en Belgique. À l'époque, j'étais encore en République tchèque. Max, je pense, était encore en France. Donc déjà, rien qu'au départ, c'était compliqué. Et on savait que... que l'avenir nous promettait d'être compliqués aussi. Et on était prêts à faire une croix sur notre parentalité, sachant qu'on est déjà oncle de neuf et bientôt douze neveux et nièces. Donc on s'est dit, ce sera notre rôle à jouer.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a changé alors ?

  • Speaker #2

    Il y a trois ans, un peu plus de trois ans maintenant, un barbecue. Moi, je n'étais pas là, mais Maximilien et Émilie et d'autres amis étaient autour d'un barbecue. Et c'est Émilie qui est venue avec la proposition. qui avait déjà été discuté d'ailleurs avec son mari. Moi, il a fallu que je m'assaille quand on m'a annoncé ça, mais ça a tout relancé.

  • Speaker #1

    Comment tu as cheminé tout ça ?

  • Speaker #3

    Alors, il faut savoir, j'ai deux enfants, et quand ma fille, donc la plus jeune, avait un an, un an et demi, on s'est dit, est-ce qu'on veut un troisième ? On a mis le pour, on a mis le contre. Dans le pour, il y avait que j'adorais être enceinte, mon mari adorait que je sois enceinte, et dans le contre, on s'était dit, on se plaît bien tous les quatre, on est bien, on a déjà des vies assez chargées, avec le travail, les activités et autres. Et on s'est dit, on ne va pas juste faire un enfant parce que j'aime être enceinte. Et donc, à l'époque, en fait, Maximilien et Benjamin allaient se marier. Et donc, j'avais dit à mon mari, je fais, bah, si c'est juste pour tomber enceinte, si un jour Maximilien et Benjamin veulent un enfant, j'aurais qu'à leur proposer. Et mon mari m'avait dit, tu fais ce que tu veux, c'est ton corps, c'est ta vie. J'avais dit, bah, OK. Maximilien était venu à la maison pour mon anniversaire. Et il me parle un petit peu des discussions dans la voiture qu'il avait avec Benjamin. Il m'explique un petit peu, ben voilà, l'adoption qu'il ne voulait pas, que mère porteuse à l'étranger ne voulait pas. plus au niveau financier. Et donc, il me dit, la seule chose qu'on pourrait, c'est juste avoir une mère porteuse en Belgique, mais voilà, il dit, c'est pas possible. Et là, je lui dis, moi, je veux bien. Il ne me dit pas ça pour rire et je lui dis, j'en ai déjà discuté avec Philippe. Et donc, il me dit, non. J'ai dit, va lui poser la question. Et donc, il est allé voir mon mari. Il a dit, est-ce que ça dérangerait si Émilie voulait être notre mère porteuse ? Et il a dit, ah non, on en a déjà parlé. Je lui ai dit que c'était OK. Et voilà comment ça a démarré.

  • Speaker #1

    C'est un cadeau incroyable que tu leur faisais. C'était quoi ? ta réaction ? Comment il te l'a annoncé, Maximilien ?

  • Speaker #2

    Alors, il m'a téléphoné juste après l'anniversaire et c'est vrai que pour moi, ça a changé toute l'image qu'on avait. Alors, l'adoption, on s'était imaginé avoir un enfant de quelques années. Et là, tout d'un coup, la possibilité d'avoir un tout petit, un nouveau-né, un bébé, déjà, ça change l'image qu'on en a. Et puis, il y avait deux millions de questions, certainement.

  • Speaker #1

    Ça se décide assez rapidement finalement ? Ou alors, vous devez mûrir un peu cette réflexion, cette idée qui est venue d'Emilie ?

  • Speaker #2

    On a pris les choses étape par étape. En voyant un petit peu ce qui s'ouvrait à nous à chaque fois, en sachant que ça pouvait capoter à tout moment. Et finalement, Émilie était toujours dans le coup. Après, même les premiers renseignements, que ce soit légaux ou médicaux, on t'a demandé de perdre combien de kilos ? 20 kilos avant de pouvoir commencer la procédure. Donc là, on s'était dit, on ne va quand même pas lui demander ça. Et Émilie décidait. J'ai déjà pris rendez-vous avec la diététicienne.

  • Speaker #3

    Il faut répondre à plusieurs critères pour pouvoir être mère porteuse. Il faut avoir moins de 40 ans, avoir déjà des enfants, ne plus en vouloir. Et au niveau médical, donc il n'y a pas avoir eu de problème cardiovasculaire, neurologique, gynécologique, pulmonaire et aussi ne pas avoir un IMC en obésité. Quand on est allé à notre premier rendez-vous à Gant, j'avais 20 kilos de trop. Donc là, on m'a dit, si on commence à entamer les démarches, vous avez six mois pour perdre 20 kilos. Un petit peu quand même court comme délai, mais j'ai dit, on va d'abord essayer de perdre quelques kilos et si ça se passe bien, on entamera les démarches. Au bout de trois mois, j'avais perdu les dix premiers kilos. Et c'est là qu'on a décidé de continuer ensuite les démarches pour faire la FIV.

  • Speaker #2

    On a commencé à se renseigner d'abord de manière légale, voir ce qui était possible. Est-ce que c'était même légal en Belgique ou pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une vraie question d'ailleurs, parce qu'aujourd'hui, le cadre est très flou autour de la GPA en Belgique.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc, pour être plus ou moins clair, en Belgique, ce n'est pas... autoriser la GPA, mais ce n'est pas non plus interdit. Et donc, c'est dans cette zone grise qu'on s'est lancé. On a vu une porte ouverte et puis voilà, on s'y est faufilé et on s'est renseigné auprès de spécialistes des questions de la famille et de l'enfance. Et c'est donc possible. Il y a quelques hôpitaux en Belgique qui le font. Une fois qu'on a été certain que c'était légalement possible, qu'on n'était pas complètement hors la loi, même si on est sur les abords de la loi, dans les petits coins.

  • Speaker #1

    En France, par exemple, c'est interdit encore.

  • Speaker #2

    Oui, et ça, c'est stipulé dans la loi que c'est interdit. C'est surtout par rapport au statut de la mère porteuse que ça ne peut pas être une activité ou une fonction reconnue.

  • Speaker #1

    Pour préciser, en Belgique, c'est quoi vraiment le cadre qui est légal et qu'est-ce qui est dans cette zone grise ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas grand-chose qui est précisé. Ce qui est limitant finalement ou limité, c'est que... Donc, on sait que la mère porteuse ne peut pas être rémunérée et aussi que la mère porteuse ne peut pas être la donneuse d'ovocytes. Donc ça, c'est deux règles. qui forment un cadre. Pour le reste, c'est vraiment une relation de confiance. Et les procédures et les vérifications sont plutôt à charge de l'hôpital qui nous a suivis, qui dans notre cas était l'hôpital de Gans, l'hôpital universitaire de Gans, qui eux ont mis en place toute une procédure avec déjà tout un parcours de vérification psychologique, puis un parcours de vérification médicale, puis en parallèle il y a tout le parcours de la donneuse d'ovocytes. Donc tout ça prend plus ou moins trois ans.

  • Speaker #1

    Cette donneuse, c'est vous qui choisissez quand même ou comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    Alors il y a plusieurs possibilités. Dans la plupart des hôpitaux qui pratiquent la GPA, on vient en effet avec une donneuse connue qu'on a choisie. L'hôpital de Gant proposait une autre option qui était qu'on venait avec une donneuse. La donneuse donnait anonymement à l'hôpital pour un autre couple, une autre demande. Et nous, en échange, on avait droit à recevoir de manière anonyme des ovocytes de la part de l'hôpital, donc de la part d'une donneuse anonyme. C'est le chemin qu'on a pris. parce que ça permettait d'aller aussi demander à des amis dans la famille.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe en fait tout le processus de la GPA ? C'est quoi le suivi, les étapes clés ?

  • Speaker #2

    Tout a commencé par un rendez-vous, un peu d'explication à l'hôpital de Gans, avec des rencontres d'abord de Maximilien et moi, et puis après d'Emilie et son mari, puis de nous quatre ensemble, si je me souviens bien. Comme ça, plusieurs rendez-vous avec la psychologue de l'hôpital pour former finalement un dossier. qui passe déjà devant un conseil à l'hôpital de Gant pour donner un premier feu vert. Pour voir s'il n'y a pas d'abus, si tout le monde a bien compris son rôle, ce qui n'est pas d'exagération non plus, et que tout le monde soit droit dans ses bottes finalement. Et que la relation de confiance est bien établie, qu'on se connaît depuis longtemps, des choses comme ça. Après ce premier feu vert, s'entame toute la partie médicale, avec pas mal de tests médicaux pour la mère porteuse, pour le père biologique. On avait aussi commencé la recherche de la donneuse d'ovocytes. qui, elle aussi, doit subir pas mal de tests, donc tests sanguins et tests génétiques. Et là aussi, on a eu pas mal de difficultés, parce que les tests génétiques sont assez serrés, doivent répondre à certains critères très précis. Et donc, je pense qu'on a fait trois essais avec trois personnes différentes, les deux premières ayant été recalées.

  • Speaker #1

    Toi, il y a tout un suivi pour comprendre ton cycle. Est-ce que tu dois faire, je ne sais pas, des injections, etc.

  • Speaker #3

    Je n'ai pas dû faire d'injection. Par contre, j'ai dû prendre des médicaments pour, en fait, à un moment donné, me caler au cycle de ma donneuse d'ovocytes.

  • Speaker #1

    Comment avez-vous décidé, vous deux, Benjamin, qui était le donneur de sperme ?

  • Speaker #2

    Devant un verre d'apéritif à Paris.

  • Speaker #3

    En fait, ils n'y avaient pas réfléchi avant que la psychologue leur demande. Non,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Parce qu'on imagine souvent, dans l'imagination populaire, qu'on mélange une petite éprouvette et puis la nature fait le reste, mais pas du tout. Et en fait, la conversation a été assez simple. C'était important. important pour l'un de nous deux un petit peu plus que l'autre. L'autre de nous deux était déjà préparé à l'adoption. La conversation, finalement, on n'a pas attendu la fin du verre avant d'avoir décidé. On n'est jamais revenu sur cette décision.

  • Speaker #1

    Je pense que le suivi, c'est quand même quelque chose qui dure plusieurs mois.

  • Speaker #3

    Il faut savoir, à la base, pour les autres couples, etc., ça dure six mois. Sauf que moi, il y avait la perte de poids qui était là, donc ça a pris déjà un peu plus de temps. Et puis, comme le disait Benjamin, on a eu des soucis à trouver une donneuse d'ovocytes. À chaque fois, il fallait attendre les résultats génétiques. Et en fait, c'est ça qui nous a fait perdre du temps.

  • Speaker #2

    Donc finalement, on a bien été deux ans au total. Plus de deux ans pour le projet, entre le premier rendez-vous à Gant et la FIV.

  • Speaker #3

    Un an et demi pour la FIV, oui. Et donc moi, par contre, j'ai dû en parler à mes employeurs. Surtout qu'en plus, moi je travaille dans un hôpital. Dans ma fonction, c'est que dès le moment où je suis enceinte, en plus je suis écartée. C'était important de les prévenir. Et donc moi, il y avait des rendez-vous que je pouvais faire dans ma région. Par exemple, mon rendez-vous gynécologique, je pouvais rester dans ma région. Mais tous les autres rendez-vous devaient se faire à Gant. Et en plus, parfois, mon mari devait venir avec moi. Parce que lui aussi, lui qui ne voulait pas, on va dire, être trop pris dans cette aventure, a été obligé. Il devait aussi faire des tests psychologiques, aussi également avec le psychiatre, avec nous deux, nous quatre.

  • Speaker #1

    Et donc, à quel moment est prévue cette file ?

  • Speaker #3

    Ça a été fait au mois de juin. Et donc là, c'est vrai qu'on a, en tout cas pour ma part, c'était assez stressant parce qu'on avait eu le feu vert au mois d'octobre 2022. Et en fait, après, c'était les soucis avec les donneuses d'ovocytes. Et puis quand on a eu tous les feux verts, donneuse d'ovocytes, je crois que c'était au mois de février. Donc nous, notre donneuse, c'était bon, mais c'était pour ma donneuse à moi d'ovocytes qui avait eu des petits soucis au niveau gynéco. Donc ça a été repostposé. Donc après, on m'a dit, ben voilà, c'est bon, c'est le moment. J'ai beaucoup stressé jusqu'au premier rendez-vous gynéco.

  • Speaker #1

    Stressé, pourquoi ?

  • Speaker #3

    Déjà, en fait, on avait eu un rendez-vous avec la gynécologue de Gans. pour expliquer qu'en fait, comme il s'agissait, on va dire, d'un corps étranger, voilà, comme il n'y a aucun gêne avec moi, tous les risques qu'on peut avoir pendant une grossesse, elle nous disait, étaient doublés pour moi. Donc également, les risques de fausse couche. Et donc c'est vrai qu'entre la FIV et mon premier rendez-vous gynéco, il y avait quand même huit semaines. On a juste dû faire deux prises de sang pour voir si ça avait bien pris. Mais après cela, on est dans l'attente. Et donc c'est vrai que là, je trouve que c'est toujours assez stressant. Surtout que comme ce n'était pas en plus pour moi, c'était d'autant plus. plus stressants et qu'on avait le droit à quatre chances.

  • Speaker #2

    Oui, parce que finalement, on a eu quatre embryons qui ont pris. Donc, il y en a un qui est inséré de manière fraîche sans avoir été congelé. Et puis, il y en a trois autres au congélateur. Même si ça ne marchait pas, je pense qu'on n'aurait eu aucun regret. Émilie était peut-être plus stressée parce que je pense qu'elle ne voulait pas nous décevoir non plus ou arriver si près de la fin. Je pense qu'on en avait parlé plusieurs fois. De toute façon, on avait fait tout ce qu'on pouvait et que le reste, c'était au planète de sa ligne. Et pour...

  • Speaker #1

    tes deux enfants, tes grossesses s'est bien passées ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est aussi une des conditions, c'est qu'il n'y ait rien eu ni pendant la grossesse ni pendant l'accouchement lors des précédentes grossesses. Donc, voilà, ils mettent vraiment toutes les chances en fait de notre côté pour qu'il n'y ait, on va dire, aucun risque. On va dire, c'est ce corps étranger.

  • Speaker #1

    Tu avais déjà envisagé dans ta vie de devenir mère porteuse ou c'est vraiment cette rencontre avec Maximilien et Benjamin qui t'a donné cette envie ?

  • Speaker #3

    Non, je pense que c'est vraiment juste parce que c'était eux. Je pense que je ne l'aurais pas fait pour quelqu'un d'autre. Et mon mari dirait pareil. C'est parce que c'était eux.

  • Speaker #1

    Comment, toi et ton mari, vous aviez abordé ça avec vos propres enfants ?

  • Speaker #3

    Ça ne s'est pas passé comme prévu. Enfin, rien ne s'est passé comme prévu. Voilà, on en avait parlé avec la psychologue, de la manière d'en parler, etc. On voulait leur en parler dès qu'on était sûr pour la FIV. On ne voulait pas leur en parler trop tôt pour ne pas non plus, comme disait Benjamin, à chaque fois, c'était par palier. À chaque fois, on ne va pas. À chaque fois, on acceptait au bout de trois mois, suite à certains examens, on validait, on allait plus loin. Donc moi, j'ai dit, on ne va pas dire aux enfants notre projet si après une xième réunion d'équipe à l'hôpital, ils disent stop. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné, j'ai dû aller un peu plus souvent à Gans avec prise de sang et autres. Mon fils s'était rendu compte qu'à chaque fois que j'allais à l'hôpital, que je revenais, qu'on m'avait fait des prises de sang. Et donc, lui a demandé à mon mari, il a dit, est-ce que maman est malade ? et que vous ne voulez pas me le dire. Et donc là, mon mari a dit, j'étais obligée de leur dire, tu n'étais pas présente, on avait décidé de leur dire ensemble, je suis désolée, je leur ai expliqué. Et en fait, quand je suis rentrée du travail, les enfants m'ont sauté dans les bras, ils m'ont dit, c'est magnifique ce que tu fais, c'est trop beau, t'es trop gentille maman. Et là, j'ai dû expliquer aussi à ma fille comment on faisait les bébés.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'ils avaient quel âge à ce moment-là ?

  • Speaker #3

    Donc ma fille avait 6 ans. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui, oui.

  • Speaker #3

    8 ans. Voilà, elle a eu un petit peu du mal à comprendre l'histoire des graines, tout ça.

  • Speaker #1

    Beaucoup de mots abstraits pour les enfants.

  • Speaker #3

    Voilà, et surtout aussi, comme je n'étais pas la maman biologique, comment c'était possible ? Maman, que tu vas avoir un bébé, que ce n'est pas ton bébé ? Enfin, voilà, ce sont des questions. Et mon fils, qui pourtant est plus grand, lui se posait surtout la question de qui était Théodore par rapport à lui. Au début, je pensais qu'il avait compris. Et c'est quand Théodore est né qu'il est venu à la maison, qu'il m'a dit, je dois dire que c'est quoi ? Mon demi-frère, mon demi-cousin, il n'arrivait pas à situer Théodore. Donc je lui ai simplement dit que j'étais la marraine de Théodore et que le fils des amis de maman, c'était une sorte de cousin par amitié.

  • Speaker #1

    Et vous Benjamin, comment dans toute cette grossesse, vous cheminez ? Comment vous vous préparez à devenir papa ?

  • Speaker #2

    Je pense de manière assez pragmatique. Trop de stress ou de préparation, on ne s'est pas rué dans les magasins non plus. Je pense qu'il y avait surtout le côté pragmatique de... Quelles seront les démarches à faire une fois qu'il sera né ? Qu'est-ce qu'on peut déjà préparer ? Est-ce qu'on peut déjà contacter un avocat, une avocate ? Des choses comme ça. Donc, préparer un peu le terrain. Établir où on allait vivre aussi, parce qu'on a une vie assez internationale. Et donc, il fallait qu'on se recentre un peu vers la Belgique, qu'on trouve un endroit correct où loger. Donc, on a fait pas mal de travaux dans un appartement. Vraiment, on a fini le dernier coup de peinture avant sa naissance.

  • Speaker #1

    Et au niveau de toute la paperasse administrative, justement, c'est quoi vos droits en tant que papa à ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Alors, au tout départ, à la naissance de Théodore, on n'est pas les papas. Les parents légaux de Théodore sont Émilie et son mari.

  • Speaker #3

    En fait, il faut savoir qu'en Belgique, comme je suis en plus mariée, d'office, à la naissance, tout enfant que je peux avoir, même si ce serait avec un autre homme ou autre, comme je suis mariée, c'est mon mari qui en est le père.

  • Speaker #1

    C'est là que vous devez faire intervenir des avocats, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Exactement, oui. On va commencer une procédure légale pour finalement contester la paternité et ensuite dans un second temps contester la maternité finalement de Théodore. Donc tout ça prend du temps, se fait en plusieurs étapes, mais c'est pas impossible et c'est vraiment avec des bouts de loi qui existent, qui sont juste pour le moment pas mis ensemble. Alors selon notre avocate, c'est la première fois qu'il y a le cas en Belgique, en tout cas en Belgique francophone, d'une reconnaissance de paternité suite à une GPA qui a été faite en Belgique également. D'habitude, ce sont des GPA qui ont été faites à l'étranger, avec un jugement à l'étranger qui doit être reconnu en Belgique. Et là, par contre, tout s'est fait sur le sol belge. Donc, c'est assez nouveau.

  • Speaker #1

    Vous êtes les premiers.

  • Speaker #2

    Donc, on est les premiers. Elle a dû tout construire pour ce dossier. Donc, ça va probablement être publié pour servir de jurisprudence pour les cas futurs. On espère qu'en parlant de notre aventure aussi, ça puisse permettre de faire bouger les choses en Belgique et de faciliter le cheminement des... futurs couples homosexuels qui voudraient un enfant.

  • Speaker #1

    Comment se déroule cette grossesse ?

  • Speaker #3

    Au début, assez stressant, parce qu'après la FIF, moi, je suis partie en vacances. Et pendant mes vacances, j'ai commencé à perdre du sang. Et donc, on était dans le sud de la France. Maximilien, Benjamin,

  • Speaker #2

    on était en France aussi.

  • Speaker #3

    Et donc, c'est vrai qu'à un moment donné, moi, je me suis dit voilà, je vais essayer de faire cette grossesse comme pour mes autres grossesses. Donc, si je stresse, si j'ai quoi que ce soit, je ferai ce que je ferai comme si c'était mon enfant. Donc, je me suis rendue à l'hôpital, etc. C'était juste un petit hématome, un peu de repos, premier stress. Donc c'est vrai que moi, j'ai eu une première échographie, finalement sans être avec Maximilien et Benjamin. Et puis quand je suis rentrée de vacances, on a eu notre premier rendez-vous gynécologie. Et c'est vrai qu'on était assez stressés parce que mon gynécologue était au courant de la procédure, mais en même temps, je ne lui avais pas dit quand est-ce que j'allais faire la fivre, rien du tout. Lui, il avait juste acté que tout était bien au niveau gynéco. Et donc, la première fois qu'on est allé, on avait un petit peu peur de comment ça allait se passer. On arrive, même dans la salle d'attente. Moi, je suis avec deux hommes. On nous voudrait entrer tous les trois en consultation. C'était un petit peu... Et même, je pense, Benjamin et Maximilien, moi, j'aurais dit qu'ils pouvaient venir près de moi. Parce que voilà, malgré tout, c'est toujours... Mais moi, je n'ai pas trop de soucis à ce niveau-là.

  • Speaker #2

    Oui, ça reste des moments particuliers. En tout cas, après, on a pris l'habitude. On y allait tous les mois, je pense, quand c'était une grossesse à risque. Mais la première fois, c'est vrai. qu'on ne sait pas très bien où se mettre et on se sent vraiment inutile en tant qu'homme. On est juste là pour admirer le spectacle et essayer de trouver quelque chose sur cette TV en noir et blanc. Mais vraiment, on se sent... Et comme on n'est pas mariés avec Émilie, il y a une relation un peu différente. Et donc, de se retrouver là, dans cette salle, c'est un peu spécifique. Et puis finalement, on s'habitue.

  • Speaker #1

    Comment il vous a accueillis, finalement, ton gynéco ?

  • Speaker #3

    Je pense qu'il a essayé d'être très formel. Il a fait ce qu'il fallait, mais point. Et au fur et à mesure, je pense, des rendez-vous, tout s'est détendu. On commence à rigoler, à plaisanter. Mais la première fois,

  • Speaker #1

    c'est quoi le ressenti à ce moment-là ? Est-ce que vous vous projetez déjà ?

  • Speaker #2

    Oui, là, ça devient concret. Là, j'avoue qu'on commence à oser se projeter, surtout une fois qu'on a passé le cap des trois mois, que tout se passe bien. Là, on se dit qu'on commence à en parler autour de nous aussi. On en a parlé à nos amis et amis proches, surtout celles... à qui on avait demandé de nous aider, par exemple, si ça les intéressait, s'ils voulaient participer au projet en étant donneuses de vos sites. À nos familles, il y avait trop d'enjeux et sans doute une pression qui se serait ajoutée et qui n'était pas nécessaire. Il y a déjà assez de risques comme ça. Et donc, on ne voulait pas créer de faux espoirs du côté de la famille. Donc, on a attendu assez tard. Je pense qu'Emilie était enceinte de 4 mois ou 4 mois et demi avant qu'on annonce aux familles. On commence à préparer notre future vie et de voir les photos, cet embryon qui grandit, qui commence à ressembler à un petit humain, ça fait toujours un effet. J'imagine que tous les papas et les mamans qui nous écoutent ont encore cette sensation dans le cœur, bien que ça reste encore assez théorique jusqu'au jour de l'accouchement.

  • Speaker #1

    Dans votre relation durant la grossesse, est-ce que vous donniez des nouvelles quotidiennement, toutes les semaines, tous les mois ? Comment ça se passait ?

  • Speaker #2

    On ne voulait pas être non plus à l'appeler tous les jours, savoir comment ça allait, etc. On ne voulait pas être trop surprésents. On voulait garder la relation d'amitié là où elle était. On essayait de garder un équilibre. J'espère qu'on a pris assez de nouvelles pendant ce temps-là. Oui, ok. Mais la confiance est là. Et c'est vrai que quand la confiance règne, On sait que s'il y avait un problème, elle nous appellerait. On sait qu'a priori, tout se passe bien et qu'elle prend soin d'elle et de notre bébé. Donc voilà, il n'y avait pas de raison de tellement passer du temps au téléphone. Et on se voyait tous les mois pour l'échographie.

  • Speaker #1

    Et comment tu l'as vécu, du coup, cette grossesse ? Puisque toi qui me disais que tu adorais être enceinte.

  • Speaker #3

    Ah, ça n'a pas été pareil. Je pense que malgré tout, mon cerveau a essayé de mettre des barrières pour me protéger aussi. Donc voilà, ça a été une grossesse classique. Voilà, je sens... sans trop de... Voilà, j'ai eu les trois premiers mois, les nausées, etc.

  • Speaker #1

    Tu as quand même été malade, oui.

  • Speaker #3

    J'ai été un peu malade. Je suis également tombée à... J'étais quand même, je crois, à cinq ou six mois de grossesse. Là, j'ai eu peur. J'ai très, très peur.

  • Speaker #1

    Tu es tombée dans les escaliers ?

  • Speaker #3

    Non, je me suis pris les pieds dans des sacs. Mais après, on va dire... Moi, j'ai essayé de faire cette grossesse, comme j'aurais fait pour mes deux autres enfants. C'est pour moi l'objectif. Maintenant, c'est vrai qu'au niveau, on va dire, épanouissement, Mais je n'en ai pas beaucoup parlé autour de moi, de cette grossesse. Car ce qu'il faut savoir, comme ce n'était pour moi pas mon enfant, ce n'était pas à moi de devoir extérioriser tout ça. Et donc, c'est vrai qu'il y a des gens que je côtoyais de manière quasi quotidienne et qui me voyaient grossir et qui se rendaient compte que je ne parlais pas de cette grossesse et qui, au bout de cinq, six mois, me disaient, « Excuse-nous, mais est-ce que tu ne serais pas enceinte ? » J'ai dit, « Ben oui, de sept mois. » Et c'est des fois que je voyais tout. tous les jours quasi ou toutes les semaines et qui n'osaient pas parce que justement, je n'en parlais pas plus que ça. Après, si on m'en parlait, si on me posait des questions, je n'avais vraiment aucun souci.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a eu des moments marquants, surtout dans les moments de doute où on nous refusait une xème fois une donneuse de vocite. Il y a eu les premiers saignements au tout début de ta grossesse où on s'est dit ça y est, c'est fini, il va falloir recommencer. Donc il y a eu pas mal de... De moments comme ça, de gros doutes, ou de « ah bah ça y est, c'est la fin du parcours, on a tout donné, pas de regrets » . Et puis finalement, il y avait une petite étincelle qui faisait tout recommencer. Donc c'est surtout ça, je pense, qu'on retient. Et puis il y a le jour de l'accouchement, ou la veille de l'accouchement, où on sent que c'est vraiment la fin et que l'enfant veut sortir.

  • Speaker #1

    Eh bien, venons-en au jour J.

  • Speaker #3

    En fait, ce qui s'est passé, c'est que deux jours avant l'accouchement, je suis tombée malade. Moi, je pensais que j'avais attrapé quelque chose. Et en fait, j'étais en train de faire une pré-éclampsie.

  • Speaker #1

    Quand même quelque chose qu'il faut prendre en charge rapidement.

  • Speaker #3

    Exactement. Ce qui n'a pas été tout à fait le cas parce que le dimanche soir, ils hésitaient à me provoquer. Mais ce n'était pas mon gynécologue qui était de garde. Et donc, c'est le lendemain, quand il a vu mes résultats, qu'il a dit, on va me provoquer. Et en fait, au moment de m'installer sur la table pour me provoquer, j'ai perdu les os. Et 15 minutes après, Théodore était là. 15 minutes après ah oui c'était express c'était express donc finalement heureusement qu'on était à l'hôpital et vous étiez avec Benjamin ? on était tous avec en fait on s'est arrangé voilà avec l'équipe médicale moi j'avais demandé que Benjamin et Maximilien soient là et j'avais demandé que mon mari puisse être on va dire dans une pièce à côté et que si jamais j'avais besoin de lui qu'il puisse être là donc malheureusement comme tout s'est un petit peu accéléré mon mari arrivait seulement quand Maximilien et Benjamin lui ont appelé pour lui dire oh Emilia a accouché, il a dit « je suis dans la rue, j'arrive, c'est trop tard » .

  • Speaker #1

    Et tes deux autres accouchements, ça avait été aussi express ?

  • Speaker #3

    J'ai eu trois accouchements totalement différents. Mon premier, j'ai eu mes dix heures de contraction et il est arrivé comme ça. Ma fille, on a dû la déclencher. Et puis voilà, Théodore, c'est le plus express des trois. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Tu ne pouvais pas prévoir que ce soit si rapide.

  • Speaker #3

    Le gynécologue n'était pas là parce qu'il n'a pas eu le temps. Entre le moment où il a dit « on va la déclencher » et le moment où il arrive, voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous aviez prévu pour la salle d'accouchement ? Vous aviez prévu d'être aux côtés d'Emilie ?

  • Speaker #2

    Avec l'équipe de l'hôpital de Dinan où Théodore est né, c'était une première pour eux aussi, donc on s'est rencontrés plusieurs fois. Ils nous ont mis à disposition deux chambres, finalement une pour Emilie et son mari, sa famille, et une pour nous et Théodore. Il y avait un plan d'accouchement assez précis qui avait été mis en place. Ce qui avait été décidé, c'est qu'on serait tous les deux, mon mari et moi, dans la salle d'accouchement. que si la longueur du cordon ombilical le permettait, je recevrais Théodore sur les genoux, pour le pot à pot, et que ce serait mon mari Maximilien qui couperait le cordon. Et ça s'est passé comme ça. Sauf que ça s'est passé tellement rapidement que j'ai eu à peine le temps de poser ma veste, et il était déjà sur mes genoux.

  • Speaker #1

    Et alors cette rencontre ?

  • Speaker #2

    Extraordinaire. Je me souviens vraiment de ce jour-là, je garde deux moments de forte émotion, très précisément, qui sont le moment où ils ont dit

  • Speaker #0

    Ça y est, c'est pour maintenant, on va la provoquer. Et finalement, ils n'ont même pas eu le temps de la provoquer. Et le moment, la sortie de Théodore et de la voir contre moi, ça reste deux grands moments vraiment très forts en émotion.

  • Speaker #1

    Toi, Émilie, comment tu te sentais ?

  • Speaker #2

    Ça aussi, on avait préparé avec les sages-femmes. Moi, j'avais demandé à ne pas se composter au dehors sur moi. Je ne voulais pas avoir ce premier contact avec lui. Je trouvais que c'était avec ses papas qu'il devait l'avoir. Moi, j'étais contente. Maximilien me tenait la main. au moment d'accoucher. Et en fait, j'ai poussé trois fois. Théodore était là, donc c'est vrai que tout s'est passé assez rapidement. Après, plus rien ne s'est passé comme prévu de tout ce qu'on avait pu préparer. Parce que justement, comme déjà l'accouchement a été très rapide, on a dû attendre que le gynécologue arrive. Donc à la base, moi j'avais demandé qu'on me change de pièce après mon accouchement pour ne pas rester avec Maximilien et Benjamin. Et en fait, je suis restée avec eux plus d'une demi-heure, avec Théodore qui faisait du pot à pot avec Benjamin. en attendant le gynécologue. Finalement, ça s'est très bien passé. Et comme en plus, on avait quand même averti les familles que finalement, on allait me déclencher, les familles nous sonnaient pour voir comment ça allait. Et on leur a annoncé que j'avais déjà accouché. Et donc, c'est Maximilien qui a eu ma maman au téléphone pour lui dire « Martine, voilà ! » Un petit théodore, bien sûr. Déjà !

  • Speaker #0

    C'était un des prénoms sur notre liste. C'est celui qui nous a paru le... le mieux vu la circonstance, ça signifie don de Dieu. Et donc voilà, allier un petit peu la science à la récision et puis à ce cadeau du ciel, finalement, je pense qu'il porte un très beau prénom, classique en plus, qui nous convient bien, qui peut être facilement diminué aussi, en théo, qui reste très joli. Donc voilà, je pense que le prénom avait pas mal de éléments pour plaire. Après, on avait un plan B si jamais il n'avait pas une tête de Théodore.

  • Speaker #1

    Finalement, à quel moment vous vous retrouvez chacun dans votre chambre ?

  • Speaker #2

    Après une heure d'avoir accouché, je dirais. Il faut savoir que moi, à la base, j'avais fait la demande que si l'accouchement se passait bien, je puisse rentrer rapidement chez moi. Et donc, il faut savoir en Belgique, si tout va bien pour le gynécologue, etc. et pour la maman, on peut sortir dans les 6 heures. Sauf que comme j'avais fait une pré-éclampsie, j'étais obligée de rester. Donc ça, ça a été un peu plus compliqué. Parce que voilà, ce n'était pas prévu. Et finalement...

  • Speaker #0

    Finalement, tu es même restée plus longtemps que Théodore.

  • Speaker #2

    Je suis plus que Théodore à l'hôpital. Donc ça, ce n'était pas prévu non plus. Et donc c'est vrai que là, ça a fait bizarre parce que j'ai dû faire tout un autre cheminement. Et moi, j'avais dit à Maximilien, je le dirai quand je serai prête pour le voir. Et au final, la seule chose que j'avais demandé, c'était à un moment donné d'avoir un moment juste avec Théodore avant de partir de l'hôpital pour, on va dire, terminer la boucle, on va dire. Voilà, lui dire les choses. avoir ce moment, ce dernier moment juste avec lui et après pouvoir le laisser avec ses papas. Et donc ça, moi, je pensais le faire, on va dire juste après l'accouchement. Et finalement, je l'ai fait le troisième jour quand Maximilien et Benjamin sont partis. Et je n'ai pas su rester finalement avec Théodore très longtemps parce que c'était un peu trop difficile pour moi d'être toute seule avec lui. Donc, je suis revenue dans la chambre de Maximilien et Benjamin en disant je veux bien garder le petit près de moi, mais je resterai de vous.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui était difficile, c'était émotionnellement ? Oui,

  • Speaker #2

    je pense malgré tout de l'avoir dans mes bras, de savoir que je l'avais porté. il ne me ressemble pas du tout, il ne ressemble pas du tout à mon mari, il ne ressemblait pas du tout à mes enfants. Dans un sens, malgré tout, je n'arrivais pas à projeter comme quoi c'est mon enfant, donc ça c'était bien. Mais ça me faisait quand même bizarre de savoir que j'avais mis au monde Théodore et de rester avec lui, et surtout de lui parler, j'avais beaucoup beaucoup de mal finalement. Je m'étais pourtant fait... j'avais déjà tout mon texte dans la tête de ce que j'allais lui dire, et au final c'était trop compliqué.

  • Speaker #1

    Mais tes hormones quoi, dites un peu aussi tes états d'âme, donc comment se passent les premiers jours après cet accouchement ? Donc,

  • Speaker #2

    le premier jour, ça a été. Et en fait, c'est le deuxième jour où là, j'ai eu ma chute d'hormones pendant la nuit et où là, j'ai pleuré pendant quasi 24 heures. Mais les sages-femmes n'étaient pas trop inquiètes parce qu'elles m'ont dit souvent maman qui pleure, saint qui pleure. Et comme de fait, j'ai eu ma montée de lèche. Donc, je me suis dit bon, ça reste quelque chose de très physiologique. Ce n'était pas que parce que c'était Théodore. Ça arrivait quand j'ai eu mon fils, également ma fille. Donc, je me suis dit voilà, ça reste quand même. Moi, ce qui m'a marquée, c'est que, que ce soit mon papa ou même les sages-femmes, à un moment donné, ils me disent « Et comment va le petit ? » Et moi, dans ma tête, mes enfants ne sont pas près de moi, je ne les ai pas vus depuis deux jours. Maintenant, comment va le petit ? Moi, je pense à mon fils. Ça va, même si je ne l'ai pas vu depuis deux jours et tout. Et puis là, il me fait « Ah, mais on parlait du bébé. » Et je dis « Ah, pardon ! » à faire la différence. Et vous,

  • Speaker #1

    du coup, vous restez à la maternité quand même plusieurs jours pour observer un peu Théodore ?

  • Speaker #0

    Trois jours, il est né le lundi et on est finalement sortis le mercredi déjà parce que tout se passait bien. Il reprenait du poids, il bougeait bien et les sages-femmes trouvaient qu'on se débrouillait quand même pas trop mal pour deux papas, qu'on avait les bons réflexes et qu'on n'avait pas peur de le manipuler pour le changer, etc.

  • Speaker #1

    Vous aviez fait des préparatifs en amont tous les deux ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Non, rien du tout. Je dois dire, ça c'est quelque chose... que je me suis découvert, et je pense pour Maximilien aussi. Alors Maximilien avait essayé d'occuper de pas mal de ses cousins, il a des cousins beaucoup plus jeunes, mais pour moi c'était vraiment une découverte, et c'est venu de manière tellement naturelle que j'en suis moi-même impressionné. On était très bien entourés par les sages-femmes, on a eu de la chance de tomber à un moment où il n'y avait pas trop d'autres accouchements, donc elles étaient vraiment disponibles, ce qui est assez rare aussi, tout le monde avait plus ou moins les mêmes conseils, donc il n'y avait pas de contradictions au milieu de tout ça. Et donc... Donc oui, ça fait que ça s'est bien passé. Et être aussi pas trop loin d'Emilie, et être finalement rassurée par rapport à elle. Tout ce qu'elle vient de raconter, moi je la trouve extrêmement forte, et surtout extrêmement préparée de son expérience aussi d'avoir déjà eu deux accouchements. Elle dit, à mon avis, je vais faire ma chute d'hormones à ce moment-là. J'ai pleuré toute la nuit, mais c'est ma chute d'hormones. De savoir, de ne pas en être là. la victime, mais de pouvoir tout de suite analyser la situation et de la vivre et de la laisser passer de manière aussi pragmatique, j'en reste impressionné.

  • Speaker #1

    Tu pourrais aussi avoir vécu ça comme, ok, en fait, j'ai tous les inconvénients du postpartum, mais pas les avantages d'avoir ton bébé près de toi, etc.

  • Speaker #2

    C'était préparé. Et c'est vrai qu'il y a même des gens qui m'ont dit, mais tu ne leur en veux pas, par rapport à l'après-grossesse, etc. Mais je dis, pourquoi je leur en voudrais de quoi que ce soit ? Je dis, toutes les décisions que j'ai prises, J'étais consciente de tout ce qui pouvait arriver, de tout ce qui pouvait se passer. Moi, c'est que du positif.

  • Speaker #1

    Mais malgré tout, quand tu rentres chez toi après l'hospitalisation qui a été un petit peu prolongée, ça ne fait pas bizarre de ne plus avoir ce bébé en toi ?

  • Speaker #2

    La psychologue me disait qu'il fallait aussi que je prévoie pour l'après-accouchement parce que j'allais quand même avoir ce sentiment de nid vide, malgré que c'était prévu dès le départ que le nid serait vide. J'ai encore eu en fait des complications. Post-accouchement, suite à ma pré-eclampsie, j'ai fait une éclampsie par la suite. Donc ça, c'est suite aux symptômes de la pré-eclampsie. Suite à l'accouchement, mon hypertension est arrivée et c'est là qu'on n'a pas su bien gérer cette hypertension. Et en fait, moi, ça arrivait dix jours après l'accouchement où j'ai eu des spasmes au niveau du cerveau et où donc j'ai dû être réhospitalisée, j'ai dû aller dans une unité neuro sous hypervigilance pendant 48 heures. Et puis après encore. Sous surveillance, trois jours après, avec traitement, etc.

  • Speaker #1

    C'était quand même stressant pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Ça a été beaucoup de choses. Et donc, comme rien ne s'était passé comme prévu, j'ai eu après un petit moment compliqué où mon corps avait besoin de repos. Beaucoup, beaucoup de repos. Mais heureusement, j'avais aussi une sage-femme qui venait à domicile, qui venait vraiment spécialement pour plutôt le soutien psychologique, être sûre que tout allait bien et rester très vigilante, que je ne fasse pas une dépression postpartum. Surtout qu'à ce niveau-là, il y avait plus de chances d'en faire une. En plus, on ne pouvait pas m'arrêter non plus ma lactation. Parce que les médicaments qu'on donne pour arrêter, il y a des risques de dépréciation, les deux. Comme j'avais interdiction, j'avais des montées de lait énormes. Il y a tout vraiment qui s'enchaînait. assez compliqué.

  • Speaker #0

    Nous, on avait très peur pour elle, évidemment, vu qu'on était arrivés au bout et nous, on avait ce qu'on voulait, mais on ne voulait pas que ça ait des conséquences pour elle. Mais en même temps, au milieu de tout ça, de recevoir des photos d'elle avec ses feuilles de chou pour essayer d'arrêter la lactation, c'était quand même... Oui, ça reste une période un peu spéciale où on a bien rigolé, mais je pense que c'était surtout du stress aussi. On voulait vraiment être présent, faire tout ce qu'on pouvait pour Émilie. tout en ayant à gérer un nouveau-né et un nouvel équilibre à la maison.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe alors les premiers instants de vie de Théodore et ce retour à la maison à trois ?

  • Speaker #0

    Eh bien, plutôt très bien en fait. C'est un bébé super cool. Il est né de manière très détendue, très relax et il est resté un bébé très facile à vivre finalement, ce qui nous a beaucoup aidé. On est très présent, très attentif, comme tout se passait bien et se développait bien. finalement il n'y a pas eu de gros stress, il n'y a pas eu encore de gros stress médical en six mois et on a très bien été suivi par une sage-femme qui venait à domicile, plus l'ONN, etc.

  • Speaker #1

    À quel moment vous avez eu ce sentiment de devenir tout à coup responsable d'un petit être ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas très bien quand ça a commencé, mais c'est vrai que je me suis rendu compte en moi-même quand on le présentait à des membres de la famille, que si ce n'était pas moi ou Maximilien qui l'avait dans les bras, je ne me sentais pas particulièrement à l'aise. Donc d'être séparé de lui ne me plaisait pas forcément. Et je ne sais pas quand ça a commencé. J'imagine au tout début, quand j'ai eu en peau à peau les premières secondes de vie.

  • Speaker #1

    Et vous aviez droit à un congé paternité tous les deux ?

  • Speaker #0

    Non. C'est vrai que c'est la partie un peu compliquée. Donc on a dû prendre des congés normaux finalement. Parce que n'étant pas reconnu comme les papas, on n'avait pas droit au congé de paternité.

  • Speaker #1

    Et donc c'est à partir de quand vous étiez officiellement les papas de Théodore ?

  • Speaker #0

    Alors là... On ne l'est toujours pas pour le moment, même si le jugement a été prononcé. Maintenant, il faut que les papiers soient mis à jour pour qu'on soit reconnus comme les papas. Donc, c'est une procédure qui prendra sans doute encore jusqu'à la fin de l'année. Il faut quand même reconnaître que les administrations, notamment la mutualité, ont été assez flexibles avec nous, nous permettant de prendre des congés, mais de seulement en être rémunérés ou indemnisés plus tard. Donc, on a pu prendre quelques... quelques congés en sachant qu'on en serait indemnisé plus tard au moment de la reconnaissance de paternité. Je dois avouer que toutes les administrations qu'on a contactées, que ce soit à la fois l'hôpital, les communes, les mutualités, ont toutes été chercher un peu ce qu'ils pouvaient faire pour nous aider à solutionner la situation exceptionnelle. Donc ça, je dois vraiment attirer mon chapeau à toutes ces institutions qui... rencontrer une situation inédite, mais qui ont tout fait pour y répondre favorablement.

  • Speaker #1

    Et donc, par exemple, pour tout ce qui est rendez-vous médicaux et tout, ça ne posait pas de problème qu'Emilie ne soit pas présente, puisque vous n'êtes pas encore reconnu officiellement comme les papas ?

  • Speaker #0

    Non, ça n'a pas posé de problème, en tout cas, pour les visites à l'hôpital et chez la pédiatre, parce que Théodore a sa propre identité, finalement, et on est les tuteurs ou les accompagnants, et donc ça, ça n'a pas posé de problème.

  • Speaker #1

    Si vous envisagez de voyager, par exemple ?

  • Speaker #0

    Ah oui, les premières fois où on a été notamment en France, Émilie a dû faire une autorisation parentale finalement, un peu comme si on emmenait son enfant en excursion. Ça reste encore particulier finalement, mais au jour le jour, ça ne change pas grand-chose. Mais c'est vrai qu'il faut y penser. Il faut juste y penser. Et on sera content quand ce sera finalement en ordre.

  • Speaker #1

    Quelle a été votre relation depuis la naissance de Théodore à tous les quatre, tous les trois finalement ? Est-ce que vous voyez régulièrement ? Donc, Émilie, tu es la marraine de Théodore, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Ça reste la relation, je pense, qu'on avait avant. Je ne pense pas qu'on se voit plus au monde.

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai, ça reste assez naturel. On se voit quand on se voit, on se fait des petits soupers. C'est juste qu'on est accompagnés par Théodore maintenant. Et c'est vrai qu'on a fait naturellement, je dirais, le choix de demander à Émilie d'être la marraine de Théodore. Comme ça, il y a toujours un lien qui est établi et il pourra mieux comprendre son histoire quand il aura l'âge de comprendre d'où il vient ou quand il nous posera la question.

  • Speaker #1

    Comment vous vous préparez de raconter son histoire de naissance à Théodore ?

  • Speaker #0

    Avec une belle histoire, par exemple. Une histoire peut-être, alors je ne sais pas s'il y aura des petites graines, mais peut-être de farine et d'œufs et de comment on fait un gâteau et de ce qu'il faut comme élément. Et que lui est un peu particulier parce qu'il a fallu aller chercher les éléments pour le fabriquer. Chez différentes personnes finalement, pas juste chez un papa et une maman.

  • Speaker #1

    À quel moment dans la relation avec Theodore, vous prenez vos marques, vous tissez un lien très fort à vous trois ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça s'est fait assez rapidement pour nous. Et comme c'est moi qui faisais les nuits au départ, je pense que les moments de le nourrir pendant la nuit, ça a été vraiment pour moi des moments privilégiés. Se regarder les yeux dans les yeux alors qu'il est en train de prendre son biberon, il est 4h du matin. Là, il se passe quelque chose. Vraiment, il y a une relation qui se met en place. Et puis alors, un peu plus tard, quelques mois plus tard, les sourires qui peuvent nous décrocher dès qu'on entre dans sa chambre le matin quand il est réveillé. Je pense que ça fait oublier tous les bobos du sommeil ou du manque de sommeil.

  • Speaker #1

    Comment vous l'avez vécu, ce manque de sommeil ?

  • Speaker #0

    Là, pour le coup, on est comme tous les jeunes parents. Et c'est en ça que je pense que c'est important de souligner qu'on est finalement dans la... Dans la vie normale de jeunes parents, ça ne change pas d'être deux papas, deux mamans, un papa, une maman. Oui, c'est de la fatigue, c'est la patience parfois mise à rude épreuve, c'est les petits défis du quotidien. Mais c'est aussi le bonheur de voir son enfant qui évolue, qui grandit. Il y a plein de petits détails comme ça qui peuvent changer au jour le jour. Il y a des semaines où vraiment on voit l'évolution.

  • Speaker #1

    Les mamans aussi, grâce aux hormones. elles ont une facilité dans les premières semaines à se réveiller, on va dire, ça les maintient en fait.

  • Speaker #0

    On a moins ça en tant que papa, bien que j'ai quand même senti des changements hormonaux chez moi, par exemple.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Ah oui,

  • Speaker #0

    d'être beaucoup plus... de me réveiller au moindre mouvement de Théodore, mais les premières semaines, c'est vrai que j'étais... J'étais très dans l'émotion. Vraiment, rien que de mettre sa date de naissance sur un papier d'identité ou un formulaire, j'avais les larmes qui montaient aux yeux. Donc je pense qu'il y a des hormones quand même qui travaillent chez les papas aussi. Je pense qu'on a des atouts qui font qu'on n'a pas vécu neuf mois de grossesse, on n'a pas vécu un accouchement, et donc c'est vrai qu'on est au top de notre forme pour accueillir un enfant, ce qui peut changer la donne aussi les premières semaines. On démarre avec pas mal d'énergie finalement par rapport à des jeunes mamans qui viennent d'accoucher, qui viennent de vivre un accouchement, neuf mois de grossesse, de mal dormir, des choses comme ça. Je continue à avoir une admiration pour les mamans qui est extraordinaire. Mais c'est vrai qu'on a mis alors de notre côté tous nos atouts au service de Théodore. Le fait d'avoir bien dormi jusqu'à la veille de son accouchement, vraiment ça nous a permis de le recevoir dans les meilleures conditions.

  • Speaker #1

    Puis j'imagine l'impatience aussi de le rencontrer fait que vous êtes boosté comme jamais à sa naissance.

  • Speaker #0

    Ah certainement, la fatigue des premières semaines en tout cas je pense qu'on ne la ressent pas, c'est après.

  • Speaker #1

    Quand ça s'extraîne.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il fait ses nuits ?

  • Speaker #0

    Alors il a commencé à faire ses nuits à trois mois et demi, donc on avait vraiment de la chance. Par contre là pour le moment il est en pleine régression et donc oui il a ça fait un mois qu'on dort beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Théodore il est en milieu d'accueil, en crèche ?

  • Speaker #0

    Pas encore, pas encore pour le moment. Pour le moment, on s'organise tous les deux et on attend déjà d'être tous les deux officiellement les papas avant de décider où on va établir notre vie et notre cadre de vie.

  • Speaker #1

    Parce que du coup, vous envisagez de quitter la Belgique ?

  • Speaker #0

    Possiblement, oui. On irait possiblement s'installer en France. Mais il est vrai que comme on a passé plus ou moins 15 ans de notre vie à l'étranger, surtout en République tchèque à Prague, il est possible qu'on retourne un peu là-bas aussi. Mais on se dit que... Une étape intermédiaire serait bien la France.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, Émilie, tu aurais des conseils à donner à celles qui envisageraient de devenir mère porteuse ?

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il faut être claire déjà aussi avec soi. Je pense que c'est important parce que, malgré tout, en tout cas pour mon cheminement personnel, comme en plus je ne pouvais pas dire pourquoi je perdais du poids, beaucoup de personnes aussi se sont permis de me faire des remarques par rapport à mon changement corporel. Ils ne savaient pas que c'était un lien avec la FIV que je devais le faire. Et donc, ils se sont permis certaines réflexions. Et donc ça, je pense qu'il faut être au clair déjà avec soi, être bien. Je pense que pour être mère porteuse, il faut aussi, pour moi, être en totale confiance avec les partenaires avec qui on va le faire et surtout ne pas avoir peur de leur dire les choses. Ça, c'est important, que ce soit positif ou négatif. qu'ils puissent entendre les choses et qu'on puisse aussi nous recevoir parce que voilà après moi j'ai eu Maximilien et Benjamin ils m'ont rien trop proposé pendant la grossesse mais moi j'avais dit comme c'était aussi leur bébé s'il y avait certaines choses qu'ils voulaient que je fasse qu'est-ce que tu veux qu'on te demande je ne sais pas moi écouter de la musique classique ah oui t'étais prête vraiment ah oui voilà tu t'es adaptée à ce qu'il te plaît moi je voulais bien m'adapter

  • Speaker #1

    Il t'aurait dit de faire du yoga. Voilà, je pense qu'il aurait fait.

  • Speaker #2

    J'ai porté une petite clochette qui faisait beaucoup de bruit. Pendant plusieurs mois, on avait...

  • Speaker #1

    Un bolas ?

  • Speaker #2

    J'avais un bolas, mais qui faisait beaucoup de bruit quand même. J'avais dit, je veux bien le porter. Mais si à un moment donné, il m'ennuie, je ne le mets plus. Et je pense aussi, si en tout cas, la mère porteuse est en couple, c'est vraiment aussi que le compagnon soit aussi pleinement OK. Parce que ça aussi, je pense que ça, moi, la seule chose que je m'étais dit, je m'étais dit, est-ce que mon mari va toujours m'aimer en sachant que, oui, je serai enceinte, mais que ce n'est pas son bébé dans mon ventre ? Je pense que moi, c'était aussi, je m'étais dit, est-ce qu'il va encore vouloir me toucher ? C'était une tête question. Je m'étais dit, est-ce qu'il voudra bien toucher mon ventre ? Et en fait, oui, il touchait mon ventre. Il aimait bien sentir Théodore bouger aussi. Et ça aussi, ça m'a fait bizarre de me dire, finalement, ça ne le perturbe pas non plus. Mais voilà, il faut aussi que le compagnon, il soit aussi clair avec cette démarche qui n'est pas... de problèmes ou autres. Je pense que c'est très important par rapport, et ça je pense que ce n'est pas forcément pour les mères porteuses, mais pour toute future maman, c'est de bien s'encadrer. d'avoir des bons professionnels et ne pas hésiter de dire quand ça ne va pas, s'il faut se faire aider. Je pense que c'est important. Mais moi, j'ai été assez étonnée positivement, en tout cas du retour des gens, moi en tout cas, quand ils ont appris pour cette grossesse en tant que j'ai bête, que des avis positifs, vraiment tous les gens qu'on a eus. Maintenant, c'est vrai que moi, dans ma famille, par contre, et ça, je trouve que c'est ça qui est assez marquant, c'est moi, la peur qu'avait ma famille pour l'après-accouchement, justement. Comme beaucoup de gens me disaient, mais comment tu... tu peux donner le bébé que tu portes. Moi, j'ai dit, mais ce n'est pas mon bébé. Et ça, par contre, c'était très difficile, je pense surtout, pour toutes les mamans de ma famille. C'était difficile pour elles de comprendre, elles qui ont porté des enfants, etc., de se dire que j'allais donner naissance à un enfant que je ne garderais pas.

  • Speaker #1

    Et comment tu leur expliquais alors ?

  • Speaker #2

    Moi, c'était clair dans ma tête dès le départ. Et pour elles, elles me disaient, oui, mais malgré tout, tu l'as senti bouger dans ton ventre. Oui. mais ce n'est pas mon enfant. Dès le départ, moi, c'était clair. Pour elle, par contre, pour ma famille, c'était plus compliqué. Même s'ils trouvaient le geste super beau, il y avait vraiment cette inquiétude de l'après.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu dirais que tout le monde est capable d'être mère porteuse, justement, pour ce côté, tout ce que ça remue émotionnellement et psychologiquement ?

  • Speaker #2

    Je ne pense pas que tout le monde... Déjà, chaque grossesse est différente. Je pense aussi, comme il y a des mamans qui disent « j'ai détesté ma grossesse » . Voilà, elles adorent leurs enfants, mais leur grossesse, elles ont détesté. Rien que ça, je pense que certaines ne pourraient pas être mère porteuse juste par rapport à... C'est vrai. Et puis, oui, malgré tout, et je pense que... Et ça, nous, on avait aussi, déjà bien avant la fibre, on avait eu comme ça toute une série de questions sur aussi, si on doit choisir entre le bébé et moi, s'il arrive quelque chose pendant la grossesse. S'il arrive quelque chose à Maximilien et Benjamin pendant la grossesse. Est-ce que je garderai l'enfant en sachant que ce n'est pas... pas notre enfant biologique. Si l'enfant est né avec un handicap, donc il y avait aussi ces questions-là, si au dernier moment, au moment où j'accouche, Maximilien et Benjamin me disent « Nous, on ne veut plus l'enfant, comme il est considéré comme mon enfant, moi je suis obligée de le garder. »

  • Speaker #0

    Ces questions-là font partie du parcours psychologique, donc du tout premier parcours à Gant, où il faut prendre des décisions par rapport à ces questions-là, qui sont des questions importantes, et on a eu de la chance que tout se soit bien passé, mais c'est vrai que... Et c'est ça qu'une loi qui encadrerait la GPA... pourrait permettre de résoudre, parce que là, on est juste basé sur la confiance. À tout moment, si nous, à un moment, on ne voulait plus d'enfants, Émilie aurait aujourd'hui trois enfants.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est vrai. C'était toutes ces choses-là. On a été fort, fort préparés à tout ça, à toutes les éventualités. Maintenant, je me disais que je connaissais assez Benjamin et Maximilien pour ne pas qu'ils changent de avis. Mais maintenant, la vie fait que, on ne sait pas toujours comment on peut réagir.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments de tension, ou de désaccord ? corps dans tout ce parcours entre vous ?

  • Speaker #2

    Une fois où j'ai été fâchée.

  • Speaker #0

    Une fois où t'as été fâchée ? Raconte.

  • Speaker #2

    J'étais à trois semaines d'accoucher, et Maximilien et Benjamin voulaient retourner un peu en France. Et moi j'avais dit, bah, je suis en fin de grossesse les gars. Oui, mais si le gynécologue dit que tu vas bien et tout. C'est vrai. On est allé chez le gynécologue, il a dit que tout allait bien, et donc ils se sont dit, bon, on peut partir. Et donc, ils me téléphonent pour prendre de mes nouvelles. Et puis, je dis, vous, ça va ? Ben oui, on est dans le sud de la France. Et là, moi, je me dis, non, ce n'est pas possible. Je dis, si j'ai rien à coucher, qu'ils ne sont pas là. Et puis, ils me disent, mais ne t'inquiète pas. Si tu dis que tu accouches, on arrive. Et moi, je leur ai dit, je ne vais pas t'arrêter à accoucher ce week-end, les gars. Donc, après, ils m'ont dit, ça va, on est rentrés. Mais après, on en a rigolé. Mais sur le moment, je dis, ah non, c'est la fin, là.

  • Speaker #0

    Oui, ça a rajouté du stress.

  • Speaker #2

    Vous pouvez pas t'inquiéter.

  • Speaker #1

    Mais votre amitié est restée intacte dans tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que par rapport aux questions plus importantes finalement, qu'elles soient psychologiques par rapport à la vie, à la mort, s'il arrive quelque chose, etc. Là vraiment, il n'y a pas eu de désaccord. Je pense qu'on était vraiment sur la même longueur d'onde et qu'on avait pu en parler pas mal avant, quand on s'était renseigné au tout début de manière légale, etc. de savoir ce qu'est-ce qui pourrait avoir conséquence sur quoi. Je pense qu'on a eu pas mal de conversations à ce niveau-là. Et oui, choisir entre l'enfant ou Émilie, ça, c'était, je pense, le point et le seul point important pour nos maris.

  • Speaker #2

    La seule chose,

  • Speaker #0

    c'était, voilà. Je me souviens des premières conversations, c'était sa seule condition. Vraiment, pour le reste.

  • Speaker #1

    Mais tout ça se fait de manière orale ou vous devez signer officiellement des papiers ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas officiel, mais on a signé un papier quand même.

  • Speaker #0

    Oui, alors on signe plus pour la confiance et pour dire, voilà, c'est notre contrat de confiance. Mais... Encore une fois, comme il n'y a pas de base légale, ça ne vaudrait rien devant un tribunal.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu pourrais donner, Benjamin, à tous ceux qui souhaitent se lancer dans cette aventure de la GPA ?

  • Speaker #0

    D'être patient. Je dirais de continuer à y croire et sans doute de ne pas brûler les étapes. Ça va un peu avec la patience, mais surtout de ne pas trop vite se projeter dans l'avenir. Il peut se passer tellement de trucs. Donc, prendre les choses comme elles viennent, c'est ce qu'il y a de mieux pour à la fois le projet, quelle que soit sa longueur, mais aussi une fois que l'enfant est là. Et je pense la confiance, vraiment faire confiance à tous les acteurs médicaux, psychologiques, la mère porteuse. porteuse, son entourage, la donneuse d'ovocytes, etc. Oui, on est vraiment entouré d'héroïnes plus ou moins discrètes. On n'en parle pas finalement assez, mais le don d'ovocytes, c'est quelque chose d'extraordinaire aussi, que des femmes veulent bien se dévouer et donner de manière anonyme. C'est quand même une procédure qui est plus compliquée qu'être donneur de sperme, c'est plus invasif. Oui, on n'en parle pas assez de ce don finalement généreux. qui est moins visible que celui d'une mère porteuse, mais qui nous a donné un peu de fil à retordre.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est ça aussi que vous avez aidé à vivre tout ça de façon aussi positive, parce que ce n'est pas rien d'attendre aussi trois ans avant d'avoir son enfant. Surtout quand on a vraiment ce projet, bébé, cette envie de fonder une famille. Donc bravo à vous tous, bravo à tous les quatre quand même, même ton mari qui a participé plus que ce qu'il ne l'aurait voulu. Est-ce que pour terminer, il y a des améliorations, des changements que vous pensez qui pourraient être faits, notamment au niveau de la loi ou quoi, dans ce parcours de GPA et de la parentalité homosexuelle de manière générale ?

  • Speaker #0

    Oui, certainement. Vu qu'il n'y a aucun cadre pour le moment, je pense que c'est, si on veut parler de l'aventure Théodore, et c'est pour ça qu'on en parle et qu'on est là aujourd'hui, c'est vraiment pour essayer de petit à petit faire changer les choses. Je pense que, point de vue des mentalités... les gens sont prêts quand on voit l'accueil qu'on a eu dans les administrations, quand on voit les non-remarques qu'on a ou qu'on n'a pas, des gens dans la rue, dans la salle d'attente de chez le pédiatre, des choses comme ça, où finalement, c'est même plus un étonnement d'être deux papas dans la vie de tous les jours. Il serait temps... que la loi se mette au diapason finalement de ce qu'est la société aujourd'hui, qui est une société variée avec deux papas, deux mamans, un papa et une maman, des familles monoparentales, etc. Donc il y a plusieurs modèles et il est temps sans doute que la loi, qui est encore finalement une loi napoléonienne, se mette au diapason. Donc ça je pense que c'est le message qu'on voudrait faire passer via l'exemple de Théodore notamment.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je suis ravie. de vous avoir reçu à mon micro. Vraiment, ça fait du bien d'entendre des récits positifs et que tout se passe comme ça aussi. Même si, évidemment, tout n'est jamais... Enfin, rien n'est prévisible. Mais en tout cas, vraiment, c'est une belle histoire. Merci beaucoup à tous les deux d'avoir fait le déplacement.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Et donc, vraiment, encore bravo parce que votre histoire ouvre la voie. Ça montre vraiment que les différentes formes de parentalité sont possibles et que finalement, pour fonder une famille, c'est l'amour et la confiance plus que tout. Merci beaucoup pour votre écoute. Alors que vous soyez coparent, tata, grand-mère, papy ou proche d'un futur parent, n'hésitez pas à partager et liker les épisodes et à en parler autour de vous pour soutenir ce podcast. Vous pouvez aussi mettre un cœur ou 5 étoiles sur l'appli d'écoute de votre choix. Parce qu'on ne naît pas parent mais qu'on le devient. Parce qu'on ne savait pas qu'il fallait un village entier pour élever un enfant. Parce qu'on s'est senti trop souvent dépourvu face aux pleurs de bébé. Parce qu'on ne savait pas que pleurer sans raison était tout à fait normal après un tel chamboulement, mais aussi parce qu'on ne savait pas qu'il était possible de générer autant d'amour pour de si petits êtres, bref parce qu'il y a mille et une raisons d'écouter Rita, le podcast belle qui compte bien vous aider à mieux vivre ce grand tourbillon de la vie.

Description

La GPA, ou Gestation pour autrui est un vaste sujet, d’abord parce qu’elle ne bénéficie à ce jour d’aucun cadre légal en Belgique. Cela implique qu'il n'y a pas interdiction, mais qu'il n'y a pas non plus de protection légale envers le parent, ni même envers la mère porteuse. Car comment faire quand deux hommes qui s’aiment veulent accéder à la parentalité mais que pour y arriver, il faut trouver deux femmes,une donneuse et une porteuse. Comment faire quand aucune procédure claire n’existe pour vous aider à mener à bien un parcours GPA ?

Dans cet épisode, Benjamin nous raconte comment lui et son mari Maximilien sont devenus les heureux papas d’un petit Théodore il y a quelques mois après des années de patience et de résilience alors qu'ils s’apprêtaient à renoncer à l’idée de fonder une famille. Pourtant, malgré le flou de cette procédure, rien n’aurait pu arrêter Emylie, prête à tout pour offrir à son meilleur ami le plus beau cadeau du monde : celui de porter son enfant.

➡️ L'épisode complet sera disponible dès ce vendredi.

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Cet épisode de RITA a été réalisé avec le soutien de la Boîte Rose.


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On se retrouve très vite pour un nouvel épisode 🎺


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue chez Rita. Rita c'est le lieu de rencontre de tous les parents. Si vous êtes ici, c'est que vous-même allez devenir parent ou peut-être l'êtes-vous déjà. Ici on repart de maternité et de parentalité sans filtre. Et si vous êtes tombé ici par hasard, j'espère que vous resterez quelques minutes de plus le temps d'écouter cet épisode. Je suis Anissa Esaes et vous écoutez la saison 2 de Rita. La GPA ou gestation pour autrui est un vaste sujet. D'abord parce qu'elle ne bénéficie à ce jour d'aucun cadre légal en Belgique. Cela implique qu'il n'y a pas d'interdiction, mais qu'il n'y a pas non plus de protection légale envers le parent, ni même envers la mère porteuse. Alors comment faire quand deux hommes qui s'aiment veulent accéder à la parentalité, mais que pour y arriver, il faut trouver deux femmes, une donneuse et une porteuse ? Comment faire quand aucune procédure claire n'existe pour vous aider à mener à bien un parcours GPA ? Dans cet épisode, Benjamin nous raconte comment lui et son mari sont devenus les heureux papas d'un petit Théodore il y a quelques mois, après des années de patience et de résilience, alors qu'ils s'apprêtaient à renoncer à l'idée de fonder une famille. Mais rien n'aurait pu arrêter Émilie, prête à tout pour offrir à son meilleur ami le plus beau cadeau du monde, celui de porter son enfant.

  • Speaker #1

    Bonjour Benjamin et bienvenue sur mon podcast. Tu es donc l'heureux papa d'un petit Théodore qui a maintenant 6 mois.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Je vais peut-être te laisser te présenter de la manière dont tu le souhaites en fait, ce que tu fais dans la vie,

  • Speaker #3

    voilà.

  • Speaker #2

    Bien bonjour, merci beaucoup pour l'invitation. Je m'appelle Benjamin, Benjamin Terroigne, et je suis en effet l'heureux papa d'un petit Théodore qui a une histoire assez particulière puisque Théodore a deux papas.

  • Speaker #1

    Donc est-ce que tu peux nous présenter le deuxième papa ? Comment s'appelle-t-il ?

  • Speaker #2

    Il s'appelle Maximilien, ça fait 17 ou presque 18 ans que nous sommes ensemble et on est mariés depuis 6 ans. Oui, 6 ans. Et voilà, la prochaine étape, finalement, qui paraît assez naturelle pour des couples hétérosexuels, qui est d'avoir un enfant, elle est assez exceptionnelle pour nous. On ne pensait pas que ça nous arriverait. Et nous en sommes là, aujourd'hui, avec beaucoup de bonheur.

  • Speaker #1

    Comment vous vous êtes rencontrés ? Du coup, ça fait une paire d'années que vous êtes ensemble, là, maintenant.

  • Speaker #2

    On s'est rencontrés dans la même ville, pour l'anecdote d'Inan. Voilà, on était tous les deux étudiants, à l'époque. Et puis, on a beaucoup voyagé, alors, soit séparément, soit ensemble, dans nos carrières, avec l'Angleterre. la France, la République tchèque beaucoup, j'ai vécu 15 ans à Prague en République tchèque, les États-Unis également où pendant le Covid mon mari s'est retrouvé aux États-Unis et moi je me suis retrouvé coincé en Belgique, impossible de rejoindre, séparé pendant presque un an. Donc voilà plein d'anecdotes rigolotes à raconter et puis ce projet enfant qui a mûri et pour lequel on a eu la chance de... Je ne dirais pas de faire une rencontre, mais en tout cas, mon mari a eu la chance de faire une rencontre dans ses années scolaires, qui est la rencontre d'Émilie, qui est devenue notre mère porte.

  • Speaker #1

    Justement, tu n'es pas venu seul aujourd'hui, puisque tu es venu accompagné d'Émilie, qui a porté votre enfant Théodore. Émilie, je propose que tu te présentes à ton tour.

  • Speaker #3

    Donc moi, je suis Émilie, je suis mariée déjà depuis plus de dix ans. Deux enfants, un fils de dix ans et une fille qui va avoir huit ans. Donc moi, je connais à la base Maximilien depuis... depuis plus de 20 ans. On s'est rencontrés sur les bancs de l'école, on va dire. Et puis, naturellement, Benjamin est aussi devenu mon ami suite à leur rencontre.

  • Speaker #1

    Pendant toutes ces années, vous avez entretenu le lien ?

  • Speaker #3

    C'est ça, voilà. On a toujours été amis. Maximilien s'entend aussi très, très bien avec mon mari. Et donc, malgré que Maximilien partait à l'étranger, donc d'abord en Russie, puis ensuite dans les autres pays, on a toujours communiqué, lui, par mail. Je ne disais pas vraiment ses mails, mais... Il le sait. Mais voilà, on a... toujours gardé contact, on s'est toujours vus.

  • Speaker #1

    On va revenir à toi Benjamin, à quel moment dans votre relation vous commencez à penser au bébé ?

  • Speaker #2

    Alors de manière assez naturelle on a reçu beaucoup la question surtout après notre mariage, de savoir maintenant les enfants, la la la, qui est une question assez naturelle à poser dans un contexte général de couple hétérosexuel généralement, mais pour nous c'est vrai que ça représentait une vraie question. Et comme on avait des longs trajets entre la Belgique et la République tchèque, on en a beaucoup parlé à ce moment-là. Et on a un petit peu énuméré nos options. On ne voulait pas de mère porteuse à l'étranger parce que ça s'apparentait à une opération commerciale. Et on ne voulait pas finalement réduire un enfant à ça ou ne pas entrer dans ce système. On s'est renseigné pour l'adoption. Mais l'adoption, ça représentait aussi beaucoup d'attentes, en moyenne 9 ans pour des couples homosexuels.

  • Speaker #1

    Oui, c'est décourageant en général.

  • Speaker #2

    Assez décourageant. On ne parvient pas à s'imaginer où est notre vie dans 9 ans. Et sur tout ça... aurait voulu dire de revenir en Belgique, de ne pas en bouger pendant au moins 9 ans sans garantie de résultat.

  • Speaker #1

    Parce que ça fait partie des critères qui te permettent d'avoir accès à l'adoption,

  • Speaker #2

    c'est ça ? Tout à fait, une fois qu'on est reconnu comme apte d'être parent adoptant. Alors on se met en contact avec des organisations et puis on attend. Mais on ne peut pas, disons, quitter le territoire ou aller prendre un boulot autre part qu'en Belgique. Sinon, on saute de la liste. Donc ça a été assez rapidement mis de côté en effet. Surtout que même les premiers papiers à remplir, il faut déjà déclarer une adresse en Belgique. À l'époque, j'étais encore en République tchèque. Max, je pense, était encore en France. Donc déjà, rien qu'au départ, c'était compliqué. Et on savait que... que l'avenir nous promettait d'être compliqués aussi. Et on était prêts à faire une croix sur notre parentalité, sachant qu'on est déjà oncle de neuf et bientôt douze neveux et nièces. Donc on s'est dit, ce sera notre rôle à jouer.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a changé alors ?

  • Speaker #2

    Il y a trois ans, un peu plus de trois ans maintenant, un barbecue. Moi, je n'étais pas là, mais Maximilien et Émilie et d'autres amis étaient autour d'un barbecue. Et c'est Émilie qui est venue avec la proposition. qui avait déjà été discuté d'ailleurs avec son mari. Moi, il a fallu que je m'assaille quand on m'a annoncé ça, mais ça a tout relancé.

  • Speaker #1

    Comment tu as cheminé tout ça ?

  • Speaker #3

    Alors, il faut savoir, j'ai deux enfants, et quand ma fille, donc la plus jeune, avait un an, un an et demi, on s'est dit, est-ce qu'on veut un troisième ? On a mis le pour, on a mis le contre. Dans le pour, il y avait que j'adorais être enceinte, mon mari adorait que je sois enceinte, et dans le contre, on s'était dit, on se plaît bien tous les quatre, on est bien, on a déjà des vies assez chargées, avec le travail, les activités et autres. Et on s'est dit, on ne va pas juste faire un enfant parce que j'aime être enceinte. Et donc, à l'époque, en fait, Maximilien et Benjamin allaient se marier. Et donc, j'avais dit à mon mari, je fais, bah, si c'est juste pour tomber enceinte, si un jour Maximilien et Benjamin veulent un enfant, j'aurais qu'à leur proposer. Et mon mari m'avait dit, tu fais ce que tu veux, c'est ton corps, c'est ta vie. J'avais dit, bah, OK. Maximilien était venu à la maison pour mon anniversaire. Et il me parle un petit peu des discussions dans la voiture qu'il avait avec Benjamin. Il m'explique un petit peu, ben voilà, l'adoption qu'il ne voulait pas, que mère porteuse à l'étranger ne voulait pas. plus au niveau financier. Et donc, il me dit, la seule chose qu'on pourrait, c'est juste avoir une mère porteuse en Belgique, mais voilà, il dit, c'est pas possible. Et là, je lui dis, moi, je veux bien. Il ne me dit pas ça pour rire et je lui dis, j'en ai déjà discuté avec Philippe. Et donc, il me dit, non. J'ai dit, va lui poser la question. Et donc, il est allé voir mon mari. Il a dit, est-ce que ça dérangerait si Émilie voulait être notre mère porteuse ? Et il a dit, ah non, on en a déjà parlé. Je lui ai dit que c'était OK. Et voilà comment ça a démarré.

  • Speaker #1

    C'est un cadeau incroyable que tu leur faisais. C'était quoi ? ta réaction ? Comment il te l'a annoncé, Maximilien ?

  • Speaker #2

    Alors, il m'a téléphoné juste après l'anniversaire et c'est vrai que pour moi, ça a changé toute l'image qu'on avait. Alors, l'adoption, on s'était imaginé avoir un enfant de quelques années. Et là, tout d'un coup, la possibilité d'avoir un tout petit, un nouveau-né, un bébé, déjà, ça change l'image qu'on en a. Et puis, il y avait deux millions de questions, certainement.

  • Speaker #1

    Ça se décide assez rapidement finalement ? Ou alors, vous devez mûrir un peu cette réflexion, cette idée qui est venue d'Emilie ?

  • Speaker #2

    On a pris les choses étape par étape. En voyant un petit peu ce qui s'ouvrait à nous à chaque fois, en sachant que ça pouvait capoter à tout moment. Et finalement, Émilie était toujours dans le coup. Après, même les premiers renseignements, que ce soit légaux ou médicaux, on t'a demandé de perdre combien de kilos ? 20 kilos avant de pouvoir commencer la procédure. Donc là, on s'était dit, on ne va quand même pas lui demander ça. Et Émilie décidait. J'ai déjà pris rendez-vous avec la diététicienne.

  • Speaker #3

    Il faut répondre à plusieurs critères pour pouvoir être mère porteuse. Il faut avoir moins de 40 ans, avoir déjà des enfants, ne plus en vouloir. Et au niveau médical, donc il n'y a pas avoir eu de problème cardiovasculaire, neurologique, gynécologique, pulmonaire et aussi ne pas avoir un IMC en obésité. Quand on est allé à notre premier rendez-vous à Gant, j'avais 20 kilos de trop. Donc là, on m'a dit, si on commence à entamer les démarches, vous avez six mois pour perdre 20 kilos. Un petit peu quand même court comme délai, mais j'ai dit, on va d'abord essayer de perdre quelques kilos et si ça se passe bien, on entamera les démarches. Au bout de trois mois, j'avais perdu les dix premiers kilos. Et c'est là qu'on a décidé de continuer ensuite les démarches pour faire la FIV.

  • Speaker #2

    On a commencé à se renseigner d'abord de manière légale, voir ce qui était possible. Est-ce que c'était même légal en Belgique ou pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une vraie question d'ailleurs, parce qu'aujourd'hui, le cadre est très flou autour de la GPA en Belgique.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc, pour être plus ou moins clair, en Belgique, ce n'est pas... autoriser la GPA, mais ce n'est pas non plus interdit. Et donc, c'est dans cette zone grise qu'on s'est lancé. On a vu une porte ouverte et puis voilà, on s'y est faufilé et on s'est renseigné auprès de spécialistes des questions de la famille et de l'enfance. Et c'est donc possible. Il y a quelques hôpitaux en Belgique qui le font. Une fois qu'on a été certain que c'était légalement possible, qu'on n'était pas complètement hors la loi, même si on est sur les abords de la loi, dans les petits coins.

  • Speaker #1

    En France, par exemple, c'est interdit encore.

  • Speaker #2

    Oui, et ça, c'est stipulé dans la loi que c'est interdit. C'est surtout par rapport au statut de la mère porteuse que ça ne peut pas être une activité ou une fonction reconnue.

  • Speaker #1

    Pour préciser, en Belgique, c'est quoi vraiment le cadre qui est légal et qu'est-ce qui est dans cette zone grise ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas grand-chose qui est précisé. Ce qui est limitant finalement ou limité, c'est que... Donc, on sait que la mère porteuse ne peut pas être rémunérée et aussi que la mère porteuse ne peut pas être la donneuse d'ovocytes. Donc ça, c'est deux règles. qui forment un cadre. Pour le reste, c'est vraiment une relation de confiance. Et les procédures et les vérifications sont plutôt à charge de l'hôpital qui nous a suivis, qui dans notre cas était l'hôpital de Gans, l'hôpital universitaire de Gans, qui eux ont mis en place toute une procédure avec déjà tout un parcours de vérification psychologique, puis un parcours de vérification médicale, puis en parallèle il y a tout le parcours de la donneuse d'ovocytes. Donc tout ça prend plus ou moins trois ans.

  • Speaker #1

    Cette donneuse, c'est vous qui choisissez quand même ou comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    Alors il y a plusieurs possibilités. Dans la plupart des hôpitaux qui pratiquent la GPA, on vient en effet avec une donneuse connue qu'on a choisie. L'hôpital de Gant proposait une autre option qui était qu'on venait avec une donneuse. La donneuse donnait anonymement à l'hôpital pour un autre couple, une autre demande. Et nous, en échange, on avait droit à recevoir de manière anonyme des ovocytes de la part de l'hôpital, donc de la part d'une donneuse anonyme. C'est le chemin qu'on a pris. parce que ça permettait d'aller aussi demander à des amis dans la famille.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe en fait tout le processus de la GPA ? C'est quoi le suivi, les étapes clés ?

  • Speaker #2

    Tout a commencé par un rendez-vous, un peu d'explication à l'hôpital de Gans, avec des rencontres d'abord de Maximilien et moi, et puis après d'Emilie et son mari, puis de nous quatre ensemble, si je me souviens bien. Comme ça, plusieurs rendez-vous avec la psychologue de l'hôpital pour former finalement un dossier. qui passe déjà devant un conseil à l'hôpital de Gant pour donner un premier feu vert. Pour voir s'il n'y a pas d'abus, si tout le monde a bien compris son rôle, ce qui n'est pas d'exagération non plus, et que tout le monde soit droit dans ses bottes finalement. Et que la relation de confiance est bien établie, qu'on se connaît depuis longtemps, des choses comme ça. Après ce premier feu vert, s'entame toute la partie médicale, avec pas mal de tests médicaux pour la mère porteuse, pour le père biologique. On avait aussi commencé la recherche de la donneuse d'ovocytes. qui, elle aussi, doit subir pas mal de tests, donc tests sanguins et tests génétiques. Et là aussi, on a eu pas mal de difficultés, parce que les tests génétiques sont assez serrés, doivent répondre à certains critères très précis. Et donc, je pense qu'on a fait trois essais avec trois personnes différentes, les deux premières ayant été recalées.

  • Speaker #1

    Toi, il y a tout un suivi pour comprendre ton cycle. Est-ce que tu dois faire, je ne sais pas, des injections, etc.

  • Speaker #3

    Je n'ai pas dû faire d'injection. Par contre, j'ai dû prendre des médicaments pour, en fait, à un moment donné, me caler au cycle de ma donneuse d'ovocytes.

  • Speaker #1

    Comment avez-vous décidé, vous deux, Benjamin, qui était le donneur de sperme ?

  • Speaker #2

    Devant un verre d'apéritif à Paris.

  • Speaker #3

    En fait, ils n'y avaient pas réfléchi avant que la psychologue leur demande. Non,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Parce qu'on imagine souvent, dans l'imagination populaire, qu'on mélange une petite éprouvette et puis la nature fait le reste, mais pas du tout. Et en fait, la conversation a été assez simple. C'était important. important pour l'un de nous deux un petit peu plus que l'autre. L'autre de nous deux était déjà préparé à l'adoption. La conversation, finalement, on n'a pas attendu la fin du verre avant d'avoir décidé. On n'est jamais revenu sur cette décision.

  • Speaker #1

    Je pense que le suivi, c'est quand même quelque chose qui dure plusieurs mois.

  • Speaker #3

    Il faut savoir, à la base, pour les autres couples, etc., ça dure six mois. Sauf que moi, il y avait la perte de poids qui était là, donc ça a pris déjà un peu plus de temps. Et puis, comme le disait Benjamin, on a eu des soucis à trouver une donneuse d'ovocytes. À chaque fois, il fallait attendre les résultats génétiques. Et en fait, c'est ça qui nous a fait perdre du temps.

  • Speaker #2

    Donc finalement, on a bien été deux ans au total. Plus de deux ans pour le projet, entre le premier rendez-vous à Gant et la FIV.

  • Speaker #3

    Un an et demi pour la FIV, oui. Et donc moi, par contre, j'ai dû en parler à mes employeurs. Surtout qu'en plus, moi je travaille dans un hôpital. Dans ma fonction, c'est que dès le moment où je suis enceinte, en plus je suis écartée. C'était important de les prévenir. Et donc moi, il y avait des rendez-vous que je pouvais faire dans ma région. Par exemple, mon rendez-vous gynécologique, je pouvais rester dans ma région. Mais tous les autres rendez-vous devaient se faire à Gant. Et en plus, parfois, mon mari devait venir avec moi. Parce que lui aussi, lui qui ne voulait pas, on va dire, être trop pris dans cette aventure, a été obligé. Il devait aussi faire des tests psychologiques, aussi également avec le psychiatre, avec nous deux, nous quatre.

  • Speaker #1

    Et donc, à quel moment est prévue cette file ?

  • Speaker #3

    Ça a été fait au mois de juin. Et donc là, c'est vrai qu'on a, en tout cas pour ma part, c'était assez stressant parce qu'on avait eu le feu vert au mois d'octobre 2022. Et en fait, après, c'était les soucis avec les donneuses d'ovocytes. Et puis quand on a eu tous les feux verts, donneuse d'ovocytes, je crois que c'était au mois de février. Donc nous, notre donneuse, c'était bon, mais c'était pour ma donneuse à moi d'ovocytes qui avait eu des petits soucis au niveau gynéco. Donc ça a été repostposé. Donc après, on m'a dit, ben voilà, c'est bon, c'est le moment. J'ai beaucoup stressé jusqu'au premier rendez-vous gynéco.

  • Speaker #1

    Stressé, pourquoi ?

  • Speaker #3

    Déjà, en fait, on avait eu un rendez-vous avec la gynécologue de Gans. pour expliquer qu'en fait, comme il s'agissait, on va dire, d'un corps étranger, voilà, comme il n'y a aucun gêne avec moi, tous les risques qu'on peut avoir pendant une grossesse, elle nous disait, étaient doublés pour moi. Donc également, les risques de fausse couche. Et donc c'est vrai qu'entre la FIV et mon premier rendez-vous gynéco, il y avait quand même huit semaines. On a juste dû faire deux prises de sang pour voir si ça avait bien pris. Mais après cela, on est dans l'attente. Et donc c'est vrai que là, je trouve que c'est toujours assez stressant. Surtout que comme ce n'était pas en plus pour moi, c'était d'autant plus. plus stressants et qu'on avait le droit à quatre chances.

  • Speaker #2

    Oui, parce que finalement, on a eu quatre embryons qui ont pris. Donc, il y en a un qui est inséré de manière fraîche sans avoir été congelé. Et puis, il y en a trois autres au congélateur. Même si ça ne marchait pas, je pense qu'on n'aurait eu aucun regret. Émilie était peut-être plus stressée parce que je pense qu'elle ne voulait pas nous décevoir non plus ou arriver si près de la fin. Je pense qu'on en avait parlé plusieurs fois. De toute façon, on avait fait tout ce qu'on pouvait et que le reste, c'était au planète de sa ligne. Et pour...

  • Speaker #1

    tes deux enfants, tes grossesses s'est bien passées ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est aussi une des conditions, c'est qu'il n'y ait rien eu ni pendant la grossesse ni pendant l'accouchement lors des précédentes grossesses. Donc, voilà, ils mettent vraiment toutes les chances en fait de notre côté pour qu'il n'y ait, on va dire, aucun risque. On va dire, c'est ce corps étranger.

  • Speaker #1

    Tu avais déjà envisagé dans ta vie de devenir mère porteuse ou c'est vraiment cette rencontre avec Maximilien et Benjamin qui t'a donné cette envie ?

  • Speaker #3

    Non, je pense que c'est vraiment juste parce que c'était eux. Je pense que je ne l'aurais pas fait pour quelqu'un d'autre. Et mon mari dirait pareil. C'est parce que c'était eux.

  • Speaker #1

    Comment, toi et ton mari, vous aviez abordé ça avec vos propres enfants ?

  • Speaker #3

    Ça ne s'est pas passé comme prévu. Enfin, rien ne s'est passé comme prévu. Voilà, on en avait parlé avec la psychologue, de la manière d'en parler, etc. On voulait leur en parler dès qu'on était sûr pour la FIV. On ne voulait pas leur en parler trop tôt pour ne pas non plus, comme disait Benjamin, à chaque fois, c'était par palier. À chaque fois, on ne va pas. À chaque fois, on acceptait au bout de trois mois, suite à certains examens, on validait, on allait plus loin. Donc moi, j'ai dit, on ne va pas dire aux enfants notre projet si après une xième réunion d'équipe à l'hôpital, ils disent stop. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné, j'ai dû aller un peu plus souvent à Gans avec prise de sang et autres. Mon fils s'était rendu compte qu'à chaque fois que j'allais à l'hôpital, que je revenais, qu'on m'avait fait des prises de sang. Et donc, lui a demandé à mon mari, il a dit, est-ce que maman est malade ? et que vous ne voulez pas me le dire. Et donc là, mon mari a dit, j'étais obligée de leur dire, tu n'étais pas présente, on avait décidé de leur dire ensemble, je suis désolée, je leur ai expliqué. Et en fait, quand je suis rentrée du travail, les enfants m'ont sauté dans les bras, ils m'ont dit, c'est magnifique ce que tu fais, c'est trop beau, t'es trop gentille maman. Et là, j'ai dû expliquer aussi à ma fille comment on faisait les bébés.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'ils avaient quel âge à ce moment-là ?

  • Speaker #3

    Donc ma fille avait 6 ans. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui, oui.

  • Speaker #3

    8 ans. Voilà, elle a eu un petit peu du mal à comprendre l'histoire des graines, tout ça.

  • Speaker #1

    Beaucoup de mots abstraits pour les enfants.

  • Speaker #3

    Voilà, et surtout aussi, comme je n'étais pas la maman biologique, comment c'était possible ? Maman, que tu vas avoir un bébé, que ce n'est pas ton bébé ? Enfin, voilà, ce sont des questions. Et mon fils, qui pourtant est plus grand, lui se posait surtout la question de qui était Théodore par rapport à lui. Au début, je pensais qu'il avait compris. Et c'est quand Théodore est né qu'il est venu à la maison, qu'il m'a dit, je dois dire que c'est quoi ? Mon demi-frère, mon demi-cousin, il n'arrivait pas à situer Théodore. Donc je lui ai simplement dit que j'étais la marraine de Théodore et que le fils des amis de maman, c'était une sorte de cousin par amitié.

  • Speaker #1

    Et vous Benjamin, comment dans toute cette grossesse, vous cheminez ? Comment vous vous préparez à devenir papa ?

  • Speaker #2

    Je pense de manière assez pragmatique. Trop de stress ou de préparation, on ne s'est pas rué dans les magasins non plus. Je pense qu'il y avait surtout le côté pragmatique de... Quelles seront les démarches à faire une fois qu'il sera né ? Qu'est-ce qu'on peut déjà préparer ? Est-ce qu'on peut déjà contacter un avocat, une avocate ? Des choses comme ça. Donc, préparer un peu le terrain. Établir où on allait vivre aussi, parce qu'on a une vie assez internationale. Et donc, il fallait qu'on se recentre un peu vers la Belgique, qu'on trouve un endroit correct où loger. Donc, on a fait pas mal de travaux dans un appartement. Vraiment, on a fini le dernier coup de peinture avant sa naissance.

  • Speaker #1

    Et au niveau de toute la paperasse administrative, justement, c'est quoi vos droits en tant que papa à ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Alors, au tout départ, à la naissance de Théodore, on n'est pas les papas. Les parents légaux de Théodore sont Émilie et son mari.

  • Speaker #3

    En fait, il faut savoir qu'en Belgique, comme je suis en plus mariée, d'office, à la naissance, tout enfant que je peux avoir, même si ce serait avec un autre homme ou autre, comme je suis mariée, c'est mon mari qui en est le père.

  • Speaker #1

    C'est là que vous devez faire intervenir des avocats, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Exactement, oui. On va commencer une procédure légale pour finalement contester la paternité et ensuite dans un second temps contester la maternité finalement de Théodore. Donc tout ça prend du temps, se fait en plusieurs étapes, mais c'est pas impossible et c'est vraiment avec des bouts de loi qui existent, qui sont juste pour le moment pas mis ensemble. Alors selon notre avocate, c'est la première fois qu'il y a le cas en Belgique, en tout cas en Belgique francophone, d'une reconnaissance de paternité suite à une GPA qui a été faite en Belgique également. D'habitude, ce sont des GPA qui ont été faites à l'étranger, avec un jugement à l'étranger qui doit être reconnu en Belgique. Et là, par contre, tout s'est fait sur le sol belge. Donc, c'est assez nouveau.

  • Speaker #1

    Vous êtes les premiers.

  • Speaker #2

    Donc, on est les premiers. Elle a dû tout construire pour ce dossier. Donc, ça va probablement être publié pour servir de jurisprudence pour les cas futurs. On espère qu'en parlant de notre aventure aussi, ça puisse permettre de faire bouger les choses en Belgique et de faciliter le cheminement des... futurs couples homosexuels qui voudraient un enfant.

  • Speaker #1

    Comment se déroule cette grossesse ?

  • Speaker #3

    Au début, assez stressant, parce qu'après la FIF, moi, je suis partie en vacances. Et pendant mes vacances, j'ai commencé à perdre du sang. Et donc, on était dans le sud de la France. Maximilien, Benjamin,

  • Speaker #2

    on était en France aussi.

  • Speaker #3

    Et donc, c'est vrai qu'à un moment donné, moi, je me suis dit voilà, je vais essayer de faire cette grossesse comme pour mes autres grossesses. Donc, si je stresse, si j'ai quoi que ce soit, je ferai ce que je ferai comme si c'était mon enfant. Donc, je me suis rendue à l'hôpital, etc. C'était juste un petit hématome, un peu de repos, premier stress. Donc c'est vrai que moi, j'ai eu une première échographie, finalement sans être avec Maximilien et Benjamin. Et puis quand je suis rentrée de vacances, on a eu notre premier rendez-vous gynécologie. Et c'est vrai qu'on était assez stressés parce que mon gynécologue était au courant de la procédure, mais en même temps, je ne lui avais pas dit quand est-ce que j'allais faire la fivre, rien du tout. Lui, il avait juste acté que tout était bien au niveau gynéco. Et donc, la première fois qu'on est allé, on avait un petit peu peur de comment ça allait se passer. On arrive, même dans la salle d'attente. Moi, je suis avec deux hommes. On nous voudrait entrer tous les trois en consultation. C'était un petit peu... Et même, je pense, Benjamin et Maximilien, moi, j'aurais dit qu'ils pouvaient venir près de moi. Parce que voilà, malgré tout, c'est toujours... Mais moi, je n'ai pas trop de soucis à ce niveau-là.

  • Speaker #2

    Oui, ça reste des moments particuliers. En tout cas, après, on a pris l'habitude. On y allait tous les mois, je pense, quand c'était une grossesse à risque. Mais la première fois, c'est vrai. qu'on ne sait pas très bien où se mettre et on se sent vraiment inutile en tant qu'homme. On est juste là pour admirer le spectacle et essayer de trouver quelque chose sur cette TV en noir et blanc. Mais vraiment, on se sent... Et comme on n'est pas mariés avec Émilie, il y a une relation un peu différente. Et donc, de se retrouver là, dans cette salle, c'est un peu spécifique. Et puis finalement, on s'habitue.

  • Speaker #1

    Comment il vous a accueillis, finalement, ton gynéco ?

  • Speaker #3

    Je pense qu'il a essayé d'être très formel. Il a fait ce qu'il fallait, mais point. Et au fur et à mesure, je pense, des rendez-vous, tout s'est détendu. On commence à rigoler, à plaisanter. Mais la première fois,

  • Speaker #1

    c'est quoi le ressenti à ce moment-là ? Est-ce que vous vous projetez déjà ?

  • Speaker #2

    Oui, là, ça devient concret. Là, j'avoue qu'on commence à oser se projeter, surtout une fois qu'on a passé le cap des trois mois, que tout se passe bien. Là, on se dit qu'on commence à en parler autour de nous aussi. On en a parlé à nos amis et amis proches, surtout celles... à qui on avait demandé de nous aider, par exemple, si ça les intéressait, s'ils voulaient participer au projet en étant donneuses de vos sites. À nos familles, il y avait trop d'enjeux et sans doute une pression qui se serait ajoutée et qui n'était pas nécessaire. Il y a déjà assez de risques comme ça. Et donc, on ne voulait pas créer de faux espoirs du côté de la famille. Donc, on a attendu assez tard. Je pense qu'Emilie était enceinte de 4 mois ou 4 mois et demi avant qu'on annonce aux familles. On commence à préparer notre future vie et de voir les photos, cet embryon qui grandit, qui commence à ressembler à un petit humain, ça fait toujours un effet. J'imagine que tous les papas et les mamans qui nous écoutent ont encore cette sensation dans le cœur, bien que ça reste encore assez théorique jusqu'au jour de l'accouchement.

  • Speaker #1

    Dans votre relation durant la grossesse, est-ce que vous donniez des nouvelles quotidiennement, toutes les semaines, tous les mois ? Comment ça se passait ?

  • Speaker #2

    On ne voulait pas être non plus à l'appeler tous les jours, savoir comment ça allait, etc. On ne voulait pas être trop surprésents. On voulait garder la relation d'amitié là où elle était. On essayait de garder un équilibre. J'espère qu'on a pris assez de nouvelles pendant ce temps-là. Oui, ok. Mais la confiance est là. Et c'est vrai que quand la confiance règne, On sait que s'il y avait un problème, elle nous appellerait. On sait qu'a priori, tout se passe bien et qu'elle prend soin d'elle et de notre bébé. Donc voilà, il n'y avait pas de raison de tellement passer du temps au téléphone. Et on se voyait tous les mois pour l'échographie.

  • Speaker #1

    Et comment tu l'as vécu, du coup, cette grossesse ? Puisque toi qui me disais que tu adorais être enceinte.

  • Speaker #3

    Ah, ça n'a pas été pareil. Je pense que malgré tout, mon cerveau a essayé de mettre des barrières pour me protéger aussi. Donc voilà, ça a été une grossesse classique. Voilà, je sens... sans trop de... Voilà, j'ai eu les trois premiers mois, les nausées, etc.

  • Speaker #1

    Tu as quand même été malade, oui.

  • Speaker #3

    J'ai été un peu malade. Je suis également tombée à... J'étais quand même, je crois, à cinq ou six mois de grossesse. Là, j'ai eu peur. J'ai très, très peur.

  • Speaker #1

    Tu es tombée dans les escaliers ?

  • Speaker #3

    Non, je me suis pris les pieds dans des sacs. Mais après, on va dire... Moi, j'ai essayé de faire cette grossesse, comme j'aurais fait pour mes deux autres enfants. C'est pour moi l'objectif. Maintenant, c'est vrai qu'au niveau, on va dire, épanouissement, Mais je n'en ai pas beaucoup parlé autour de moi, de cette grossesse. Car ce qu'il faut savoir, comme ce n'était pour moi pas mon enfant, ce n'était pas à moi de devoir extérioriser tout ça. Et donc, c'est vrai qu'il y a des gens que je côtoyais de manière quasi quotidienne et qui me voyaient grossir et qui se rendaient compte que je ne parlais pas de cette grossesse et qui, au bout de cinq, six mois, me disaient, « Excuse-nous, mais est-ce que tu ne serais pas enceinte ? » J'ai dit, « Ben oui, de sept mois. » Et c'est des fois que je voyais tout. tous les jours quasi ou toutes les semaines et qui n'osaient pas parce que justement, je n'en parlais pas plus que ça. Après, si on m'en parlait, si on me posait des questions, je n'avais vraiment aucun souci.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a eu des moments marquants, surtout dans les moments de doute où on nous refusait une xème fois une donneuse de vocite. Il y a eu les premiers saignements au tout début de ta grossesse où on s'est dit ça y est, c'est fini, il va falloir recommencer. Donc il y a eu pas mal de... De moments comme ça, de gros doutes, ou de « ah bah ça y est, c'est la fin du parcours, on a tout donné, pas de regrets » . Et puis finalement, il y avait une petite étincelle qui faisait tout recommencer. Donc c'est surtout ça, je pense, qu'on retient. Et puis il y a le jour de l'accouchement, ou la veille de l'accouchement, où on sent que c'est vraiment la fin et que l'enfant veut sortir.

  • Speaker #1

    Eh bien, venons-en au jour J.

  • Speaker #3

    En fait, ce qui s'est passé, c'est que deux jours avant l'accouchement, je suis tombée malade. Moi, je pensais que j'avais attrapé quelque chose. Et en fait, j'étais en train de faire une pré-éclampsie.

  • Speaker #1

    Quand même quelque chose qu'il faut prendre en charge rapidement.

  • Speaker #3

    Exactement. Ce qui n'a pas été tout à fait le cas parce que le dimanche soir, ils hésitaient à me provoquer. Mais ce n'était pas mon gynécologue qui était de garde. Et donc, c'est le lendemain, quand il a vu mes résultats, qu'il a dit, on va me provoquer. Et en fait, au moment de m'installer sur la table pour me provoquer, j'ai perdu les os. Et 15 minutes après, Théodore était là. 15 minutes après ah oui c'était express c'était express donc finalement heureusement qu'on était à l'hôpital et vous étiez avec Benjamin ? on était tous avec en fait on s'est arrangé voilà avec l'équipe médicale moi j'avais demandé que Benjamin et Maximilien soient là et j'avais demandé que mon mari puisse être on va dire dans une pièce à côté et que si jamais j'avais besoin de lui qu'il puisse être là donc malheureusement comme tout s'est un petit peu accéléré mon mari arrivait seulement quand Maximilien et Benjamin lui ont appelé pour lui dire oh Emilia a accouché, il a dit « je suis dans la rue, j'arrive, c'est trop tard » .

  • Speaker #1

    Et tes deux autres accouchements, ça avait été aussi express ?

  • Speaker #3

    J'ai eu trois accouchements totalement différents. Mon premier, j'ai eu mes dix heures de contraction et il est arrivé comme ça. Ma fille, on a dû la déclencher. Et puis voilà, Théodore, c'est le plus express des trois. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Tu ne pouvais pas prévoir que ce soit si rapide.

  • Speaker #3

    Le gynécologue n'était pas là parce qu'il n'a pas eu le temps. Entre le moment où il a dit « on va la déclencher » et le moment où il arrive, voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous aviez prévu pour la salle d'accouchement ? Vous aviez prévu d'être aux côtés d'Emilie ?

  • Speaker #2

    Avec l'équipe de l'hôpital de Dinan où Théodore est né, c'était une première pour eux aussi, donc on s'est rencontrés plusieurs fois. Ils nous ont mis à disposition deux chambres, finalement une pour Emilie et son mari, sa famille, et une pour nous et Théodore. Il y avait un plan d'accouchement assez précis qui avait été mis en place. Ce qui avait été décidé, c'est qu'on serait tous les deux, mon mari et moi, dans la salle d'accouchement. que si la longueur du cordon ombilical le permettait, je recevrais Théodore sur les genoux, pour le pot à pot, et que ce serait mon mari Maximilien qui couperait le cordon. Et ça s'est passé comme ça. Sauf que ça s'est passé tellement rapidement que j'ai eu à peine le temps de poser ma veste, et il était déjà sur mes genoux.

  • Speaker #1

    Et alors cette rencontre ?

  • Speaker #2

    Extraordinaire. Je me souviens vraiment de ce jour-là, je garde deux moments de forte émotion, très précisément, qui sont le moment où ils ont dit

  • Speaker #0

    Ça y est, c'est pour maintenant, on va la provoquer. Et finalement, ils n'ont même pas eu le temps de la provoquer. Et le moment, la sortie de Théodore et de la voir contre moi, ça reste deux grands moments vraiment très forts en émotion.

  • Speaker #1

    Toi, Émilie, comment tu te sentais ?

  • Speaker #2

    Ça aussi, on avait préparé avec les sages-femmes. Moi, j'avais demandé à ne pas se composter au dehors sur moi. Je ne voulais pas avoir ce premier contact avec lui. Je trouvais que c'était avec ses papas qu'il devait l'avoir. Moi, j'étais contente. Maximilien me tenait la main. au moment d'accoucher. Et en fait, j'ai poussé trois fois. Théodore était là, donc c'est vrai que tout s'est passé assez rapidement. Après, plus rien ne s'est passé comme prévu de tout ce qu'on avait pu préparer. Parce que justement, comme déjà l'accouchement a été très rapide, on a dû attendre que le gynécologue arrive. Donc à la base, moi j'avais demandé qu'on me change de pièce après mon accouchement pour ne pas rester avec Maximilien et Benjamin. Et en fait, je suis restée avec eux plus d'une demi-heure, avec Théodore qui faisait du pot à pot avec Benjamin. en attendant le gynécologue. Finalement, ça s'est très bien passé. Et comme en plus, on avait quand même averti les familles que finalement, on allait me déclencher, les familles nous sonnaient pour voir comment ça allait. Et on leur a annoncé que j'avais déjà accouché. Et donc, c'est Maximilien qui a eu ma maman au téléphone pour lui dire « Martine, voilà ! » Un petit théodore, bien sûr. Déjà !

  • Speaker #0

    C'était un des prénoms sur notre liste. C'est celui qui nous a paru le... le mieux vu la circonstance, ça signifie don de Dieu. Et donc voilà, allier un petit peu la science à la récision et puis à ce cadeau du ciel, finalement, je pense qu'il porte un très beau prénom, classique en plus, qui nous convient bien, qui peut être facilement diminué aussi, en théo, qui reste très joli. Donc voilà, je pense que le prénom avait pas mal de éléments pour plaire. Après, on avait un plan B si jamais il n'avait pas une tête de Théodore.

  • Speaker #1

    Finalement, à quel moment vous vous retrouvez chacun dans votre chambre ?

  • Speaker #2

    Après une heure d'avoir accouché, je dirais. Il faut savoir que moi, à la base, j'avais fait la demande que si l'accouchement se passait bien, je puisse rentrer rapidement chez moi. Et donc, il faut savoir en Belgique, si tout va bien pour le gynécologue, etc. et pour la maman, on peut sortir dans les 6 heures. Sauf que comme j'avais fait une pré-éclampsie, j'étais obligée de rester. Donc ça, ça a été un peu plus compliqué. Parce que voilà, ce n'était pas prévu. Et finalement...

  • Speaker #0

    Finalement, tu es même restée plus longtemps que Théodore.

  • Speaker #2

    Je suis plus que Théodore à l'hôpital. Donc ça, ce n'était pas prévu non plus. Et donc c'est vrai que là, ça a fait bizarre parce que j'ai dû faire tout un autre cheminement. Et moi, j'avais dit à Maximilien, je le dirai quand je serai prête pour le voir. Et au final, la seule chose que j'avais demandé, c'était à un moment donné d'avoir un moment juste avec Théodore avant de partir de l'hôpital pour, on va dire, terminer la boucle, on va dire. Voilà, lui dire les choses. avoir ce moment, ce dernier moment juste avec lui et après pouvoir le laisser avec ses papas. Et donc ça, moi, je pensais le faire, on va dire juste après l'accouchement. Et finalement, je l'ai fait le troisième jour quand Maximilien et Benjamin sont partis. Et je n'ai pas su rester finalement avec Théodore très longtemps parce que c'était un peu trop difficile pour moi d'être toute seule avec lui. Donc, je suis revenue dans la chambre de Maximilien et Benjamin en disant je veux bien garder le petit près de moi, mais je resterai de vous.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui était difficile, c'était émotionnellement ? Oui,

  • Speaker #2

    je pense malgré tout de l'avoir dans mes bras, de savoir que je l'avais porté. il ne me ressemble pas du tout, il ne ressemble pas du tout à mon mari, il ne ressemblait pas du tout à mes enfants. Dans un sens, malgré tout, je n'arrivais pas à projeter comme quoi c'est mon enfant, donc ça c'était bien. Mais ça me faisait quand même bizarre de savoir que j'avais mis au monde Théodore et de rester avec lui, et surtout de lui parler, j'avais beaucoup beaucoup de mal finalement. Je m'étais pourtant fait... j'avais déjà tout mon texte dans la tête de ce que j'allais lui dire, et au final c'était trop compliqué.

  • Speaker #1

    Mais tes hormones quoi, dites un peu aussi tes états d'âme, donc comment se passent les premiers jours après cet accouchement ? Donc,

  • Speaker #2

    le premier jour, ça a été. Et en fait, c'est le deuxième jour où là, j'ai eu ma chute d'hormones pendant la nuit et où là, j'ai pleuré pendant quasi 24 heures. Mais les sages-femmes n'étaient pas trop inquiètes parce qu'elles m'ont dit souvent maman qui pleure, saint qui pleure. Et comme de fait, j'ai eu ma montée de lèche. Donc, je me suis dit bon, ça reste quelque chose de très physiologique. Ce n'était pas que parce que c'était Théodore. Ça arrivait quand j'ai eu mon fils, également ma fille. Donc, je me suis dit voilà, ça reste quand même. Moi, ce qui m'a marquée, c'est que, que ce soit mon papa ou même les sages-femmes, à un moment donné, ils me disent « Et comment va le petit ? » Et moi, dans ma tête, mes enfants ne sont pas près de moi, je ne les ai pas vus depuis deux jours. Maintenant, comment va le petit ? Moi, je pense à mon fils. Ça va, même si je ne l'ai pas vu depuis deux jours et tout. Et puis là, il me fait « Ah, mais on parlait du bébé. » Et je dis « Ah, pardon ! » à faire la différence. Et vous,

  • Speaker #1

    du coup, vous restez à la maternité quand même plusieurs jours pour observer un peu Théodore ?

  • Speaker #0

    Trois jours, il est né le lundi et on est finalement sortis le mercredi déjà parce que tout se passait bien. Il reprenait du poids, il bougeait bien et les sages-femmes trouvaient qu'on se débrouillait quand même pas trop mal pour deux papas, qu'on avait les bons réflexes et qu'on n'avait pas peur de le manipuler pour le changer, etc.

  • Speaker #1

    Vous aviez fait des préparatifs en amont tous les deux ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Non, rien du tout. Je dois dire, ça c'est quelque chose... que je me suis découvert, et je pense pour Maximilien aussi. Alors Maximilien avait essayé d'occuper de pas mal de ses cousins, il a des cousins beaucoup plus jeunes, mais pour moi c'était vraiment une découverte, et c'est venu de manière tellement naturelle que j'en suis moi-même impressionné. On était très bien entourés par les sages-femmes, on a eu de la chance de tomber à un moment où il n'y avait pas trop d'autres accouchements, donc elles étaient vraiment disponibles, ce qui est assez rare aussi, tout le monde avait plus ou moins les mêmes conseils, donc il n'y avait pas de contradictions au milieu de tout ça. Et donc... Donc oui, ça fait que ça s'est bien passé. Et être aussi pas trop loin d'Emilie, et être finalement rassurée par rapport à elle. Tout ce qu'elle vient de raconter, moi je la trouve extrêmement forte, et surtout extrêmement préparée de son expérience aussi d'avoir déjà eu deux accouchements. Elle dit, à mon avis, je vais faire ma chute d'hormones à ce moment-là. J'ai pleuré toute la nuit, mais c'est ma chute d'hormones. De savoir, de ne pas en être là. la victime, mais de pouvoir tout de suite analyser la situation et de la vivre et de la laisser passer de manière aussi pragmatique, j'en reste impressionné.

  • Speaker #1

    Tu pourrais aussi avoir vécu ça comme, ok, en fait, j'ai tous les inconvénients du postpartum, mais pas les avantages d'avoir ton bébé près de toi, etc.

  • Speaker #2

    C'était préparé. Et c'est vrai qu'il y a même des gens qui m'ont dit, mais tu ne leur en veux pas, par rapport à l'après-grossesse, etc. Mais je dis, pourquoi je leur en voudrais de quoi que ce soit ? Je dis, toutes les décisions que j'ai prises, J'étais consciente de tout ce qui pouvait arriver, de tout ce qui pouvait se passer. Moi, c'est que du positif.

  • Speaker #1

    Mais malgré tout, quand tu rentres chez toi après l'hospitalisation qui a été un petit peu prolongée, ça ne fait pas bizarre de ne plus avoir ce bébé en toi ?

  • Speaker #2

    La psychologue me disait qu'il fallait aussi que je prévoie pour l'après-accouchement parce que j'allais quand même avoir ce sentiment de nid vide, malgré que c'était prévu dès le départ que le nid serait vide. J'ai encore eu en fait des complications. Post-accouchement, suite à ma pré-eclampsie, j'ai fait une éclampsie par la suite. Donc ça, c'est suite aux symptômes de la pré-eclampsie. Suite à l'accouchement, mon hypertension est arrivée et c'est là qu'on n'a pas su bien gérer cette hypertension. Et en fait, moi, ça arrivait dix jours après l'accouchement où j'ai eu des spasmes au niveau du cerveau et où donc j'ai dû être réhospitalisée, j'ai dû aller dans une unité neuro sous hypervigilance pendant 48 heures. Et puis après encore. Sous surveillance, trois jours après, avec traitement, etc.

  • Speaker #1

    C'était quand même stressant pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Ça a été beaucoup de choses. Et donc, comme rien ne s'était passé comme prévu, j'ai eu après un petit moment compliqué où mon corps avait besoin de repos. Beaucoup, beaucoup de repos. Mais heureusement, j'avais aussi une sage-femme qui venait à domicile, qui venait vraiment spécialement pour plutôt le soutien psychologique, être sûre que tout allait bien et rester très vigilante, que je ne fasse pas une dépression postpartum. Surtout qu'à ce niveau-là, il y avait plus de chances d'en faire une. En plus, on ne pouvait pas m'arrêter non plus ma lactation. Parce que les médicaments qu'on donne pour arrêter, il y a des risques de dépréciation, les deux. Comme j'avais interdiction, j'avais des montées de lait énormes. Il y a tout vraiment qui s'enchaînait. assez compliqué.

  • Speaker #0

    Nous, on avait très peur pour elle, évidemment, vu qu'on était arrivés au bout et nous, on avait ce qu'on voulait, mais on ne voulait pas que ça ait des conséquences pour elle. Mais en même temps, au milieu de tout ça, de recevoir des photos d'elle avec ses feuilles de chou pour essayer d'arrêter la lactation, c'était quand même... Oui, ça reste une période un peu spéciale où on a bien rigolé, mais je pense que c'était surtout du stress aussi. On voulait vraiment être présent, faire tout ce qu'on pouvait pour Émilie. tout en ayant à gérer un nouveau-né et un nouvel équilibre à la maison.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe alors les premiers instants de vie de Théodore et ce retour à la maison à trois ?

  • Speaker #0

    Eh bien, plutôt très bien en fait. C'est un bébé super cool. Il est né de manière très détendue, très relax et il est resté un bébé très facile à vivre finalement, ce qui nous a beaucoup aidé. On est très présent, très attentif, comme tout se passait bien et se développait bien. finalement il n'y a pas eu de gros stress, il n'y a pas eu encore de gros stress médical en six mois et on a très bien été suivi par une sage-femme qui venait à domicile, plus l'ONN, etc.

  • Speaker #1

    À quel moment vous avez eu ce sentiment de devenir tout à coup responsable d'un petit être ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas très bien quand ça a commencé, mais c'est vrai que je me suis rendu compte en moi-même quand on le présentait à des membres de la famille, que si ce n'était pas moi ou Maximilien qui l'avait dans les bras, je ne me sentais pas particulièrement à l'aise. Donc d'être séparé de lui ne me plaisait pas forcément. Et je ne sais pas quand ça a commencé. J'imagine au tout début, quand j'ai eu en peau à peau les premières secondes de vie.

  • Speaker #1

    Et vous aviez droit à un congé paternité tous les deux ?

  • Speaker #0

    Non. C'est vrai que c'est la partie un peu compliquée. Donc on a dû prendre des congés normaux finalement. Parce que n'étant pas reconnu comme les papas, on n'avait pas droit au congé de paternité.

  • Speaker #1

    Et donc c'est à partir de quand vous étiez officiellement les papas de Théodore ?

  • Speaker #0

    Alors là... On ne l'est toujours pas pour le moment, même si le jugement a été prononcé. Maintenant, il faut que les papiers soient mis à jour pour qu'on soit reconnus comme les papas. Donc, c'est une procédure qui prendra sans doute encore jusqu'à la fin de l'année. Il faut quand même reconnaître que les administrations, notamment la mutualité, ont été assez flexibles avec nous, nous permettant de prendre des congés, mais de seulement en être rémunérés ou indemnisés plus tard. Donc, on a pu prendre quelques... quelques congés en sachant qu'on en serait indemnisé plus tard au moment de la reconnaissance de paternité. Je dois avouer que toutes les administrations qu'on a contactées, que ce soit à la fois l'hôpital, les communes, les mutualités, ont toutes été chercher un peu ce qu'ils pouvaient faire pour nous aider à solutionner la situation exceptionnelle. Donc ça, je dois vraiment attirer mon chapeau à toutes ces institutions qui... rencontrer une situation inédite, mais qui ont tout fait pour y répondre favorablement.

  • Speaker #1

    Et donc, par exemple, pour tout ce qui est rendez-vous médicaux et tout, ça ne posait pas de problème qu'Emilie ne soit pas présente, puisque vous n'êtes pas encore reconnu officiellement comme les papas ?

  • Speaker #0

    Non, ça n'a pas posé de problème, en tout cas, pour les visites à l'hôpital et chez la pédiatre, parce que Théodore a sa propre identité, finalement, et on est les tuteurs ou les accompagnants, et donc ça, ça n'a pas posé de problème.

  • Speaker #1

    Si vous envisagez de voyager, par exemple ?

  • Speaker #0

    Ah oui, les premières fois où on a été notamment en France, Émilie a dû faire une autorisation parentale finalement, un peu comme si on emmenait son enfant en excursion. Ça reste encore particulier finalement, mais au jour le jour, ça ne change pas grand-chose. Mais c'est vrai qu'il faut y penser. Il faut juste y penser. Et on sera content quand ce sera finalement en ordre.

  • Speaker #1

    Quelle a été votre relation depuis la naissance de Théodore à tous les quatre, tous les trois finalement ? Est-ce que vous voyez régulièrement ? Donc, Émilie, tu es la marraine de Théodore, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Ça reste la relation, je pense, qu'on avait avant. Je ne pense pas qu'on se voit plus au monde.

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai, ça reste assez naturel. On se voit quand on se voit, on se fait des petits soupers. C'est juste qu'on est accompagnés par Théodore maintenant. Et c'est vrai qu'on a fait naturellement, je dirais, le choix de demander à Émilie d'être la marraine de Théodore. Comme ça, il y a toujours un lien qui est établi et il pourra mieux comprendre son histoire quand il aura l'âge de comprendre d'où il vient ou quand il nous posera la question.

  • Speaker #1

    Comment vous vous préparez de raconter son histoire de naissance à Théodore ?

  • Speaker #0

    Avec une belle histoire, par exemple. Une histoire peut-être, alors je ne sais pas s'il y aura des petites graines, mais peut-être de farine et d'œufs et de comment on fait un gâteau et de ce qu'il faut comme élément. Et que lui est un peu particulier parce qu'il a fallu aller chercher les éléments pour le fabriquer. Chez différentes personnes finalement, pas juste chez un papa et une maman.

  • Speaker #1

    À quel moment dans la relation avec Theodore, vous prenez vos marques, vous tissez un lien très fort à vous trois ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça s'est fait assez rapidement pour nous. Et comme c'est moi qui faisais les nuits au départ, je pense que les moments de le nourrir pendant la nuit, ça a été vraiment pour moi des moments privilégiés. Se regarder les yeux dans les yeux alors qu'il est en train de prendre son biberon, il est 4h du matin. Là, il se passe quelque chose. Vraiment, il y a une relation qui se met en place. Et puis alors, un peu plus tard, quelques mois plus tard, les sourires qui peuvent nous décrocher dès qu'on entre dans sa chambre le matin quand il est réveillé. Je pense que ça fait oublier tous les bobos du sommeil ou du manque de sommeil.

  • Speaker #1

    Comment vous l'avez vécu, ce manque de sommeil ?

  • Speaker #0

    Là, pour le coup, on est comme tous les jeunes parents. Et c'est en ça que je pense que c'est important de souligner qu'on est finalement dans la... Dans la vie normale de jeunes parents, ça ne change pas d'être deux papas, deux mamans, un papa, une maman. Oui, c'est de la fatigue, c'est la patience parfois mise à rude épreuve, c'est les petits défis du quotidien. Mais c'est aussi le bonheur de voir son enfant qui évolue, qui grandit. Il y a plein de petits détails comme ça qui peuvent changer au jour le jour. Il y a des semaines où vraiment on voit l'évolution.

  • Speaker #1

    Les mamans aussi, grâce aux hormones. elles ont une facilité dans les premières semaines à se réveiller, on va dire, ça les maintient en fait.

  • Speaker #0

    On a moins ça en tant que papa, bien que j'ai quand même senti des changements hormonaux chez moi, par exemple.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Ah oui,

  • Speaker #0

    d'être beaucoup plus... de me réveiller au moindre mouvement de Théodore, mais les premières semaines, c'est vrai que j'étais... J'étais très dans l'émotion. Vraiment, rien que de mettre sa date de naissance sur un papier d'identité ou un formulaire, j'avais les larmes qui montaient aux yeux. Donc je pense qu'il y a des hormones quand même qui travaillent chez les papas aussi. Je pense qu'on a des atouts qui font qu'on n'a pas vécu neuf mois de grossesse, on n'a pas vécu un accouchement, et donc c'est vrai qu'on est au top de notre forme pour accueillir un enfant, ce qui peut changer la donne aussi les premières semaines. On démarre avec pas mal d'énergie finalement par rapport à des jeunes mamans qui viennent d'accoucher, qui viennent de vivre un accouchement, neuf mois de grossesse, de mal dormir, des choses comme ça. Je continue à avoir une admiration pour les mamans qui est extraordinaire. Mais c'est vrai qu'on a mis alors de notre côté tous nos atouts au service de Théodore. Le fait d'avoir bien dormi jusqu'à la veille de son accouchement, vraiment ça nous a permis de le recevoir dans les meilleures conditions.

  • Speaker #1

    Puis j'imagine l'impatience aussi de le rencontrer fait que vous êtes boosté comme jamais à sa naissance.

  • Speaker #0

    Ah certainement, la fatigue des premières semaines en tout cas je pense qu'on ne la ressent pas, c'est après.

  • Speaker #1

    Quand ça s'extraîne.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il fait ses nuits ?

  • Speaker #0

    Alors il a commencé à faire ses nuits à trois mois et demi, donc on avait vraiment de la chance. Par contre là pour le moment il est en pleine régression et donc oui il a ça fait un mois qu'on dort beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Théodore il est en milieu d'accueil, en crèche ?

  • Speaker #0

    Pas encore, pas encore pour le moment. Pour le moment, on s'organise tous les deux et on attend déjà d'être tous les deux officiellement les papas avant de décider où on va établir notre vie et notre cadre de vie.

  • Speaker #1

    Parce que du coup, vous envisagez de quitter la Belgique ?

  • Speaker #0

    Possiblement, oui. On irait possiblement s'installer en France. Mais il est vrai que comme on a passé plus ou moins 15 ans de notre vie à l'étranger, surtout en République tchèque à Prague, il est possible qu'on retourne un peu là-bas aussi. Mais on se dit que... Une étape intermédiaire serait bien la France.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, Émilie, tu aurais des conseils à donner à celles qui envisageraient de devenir mère porteuse ?

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il faut être claire déjà aussi avec soi. Je pense que c'est important parce que, malgré tout, en tout cas pour mon cheminement personnel, comme en plus je ne pouvais pas dire pourquoi je perdais du poids, beaucoup de personnes aussi se sont permis de me faire des remarques par rapport à mon changement corporel. Ils ne savaient pas que c'était un lien avec la FIV que je devais le faire. Et donc, ils se sont permis certaines réflexions. Et donc ça, je pense qu'il faut être au clair déjà avec soi, être bien. Je pense que pour être mère porteuse, il faut aussi, pour moi, être en totale confiance avec les partenaires avec qui on va le faire et surtout ne pas avoir peur de leur dire les choses. Ça, c'est important, que ce soit positif ou négatif. qu'ils puissent entendre les choses et qu'on puisse aussi nous recevoir parce que voilà après moi j'ai eu Maximilien et Benjamin ils m'ont rien trop proposé pendant la grossesse mais moi j'avais dit comme c'était aussi leur bébé s'il y avait certaines choses qu'ils voulaient que je fasse qu'est-ce que tu veux qu'on te demande je ne sais pas moi écouter de la musique classique ah oui t'étais prête vraiment ah oui voilà tu t'es adaptée à ce qu'il te plaît moi je voulais bien m'adapter

  • Speaker #1

    Il t'aurait dit de faire du yoga. Voilà, je pense qu'il aurait fait.

  • Speaker #2

    J'ai porté une petite clochette qui faisait beaucoup de bruit. Pendant plusieurs mois, on avait...

  • Speaker #1

    Un bolas ?

  • Speaker #2

    J'avais un bolas, mais qui faisait beaucoup de bruit quand même. J'avais dit, je veux bien le porter. Mais si à un moment donné, il m'ennuie, je ne le mets plus. Et je pense aussi, si en tout cas, la mère porteuse est en couple, c'est vraiment aussi que le compagnon soit aussi pleinement OK. Parce que ça aussi, je pense que ça, moi, la seule chose que je m'étais dit, je m'étais dit, est-ce que mon mari va toujours m'aimer en sachant que, oui, je serai enceinte, mais que ce n'est pas son bébé dans mon ventre ? Je pense que moi, c'était aussi, je m'étais dit, est-ce qu'il va encore vouloir me toucher ? C'était une tête question. Je m'étais dit, est-ce qu'il voudra bien toucher mon ventre ? Et en fait, oui, il touchait mon ventre. Il aimait bien sentir Théodore bouger aussi. Et ça aussi, ça m'a fait bizarre de me dire, finalement, ça ne le perturbe pas non plus. Mais voilà, il faut aussi que le compagnon, il soit aussi clair avec cette démarche qui n'est pas... de problèmes ou autres. Je pense que c'est très important par rapport, et ça je pense que ce n'est pas forcément pour les mères porteuses, mais pour toute future maman, c'est de bien s'encadrer. d'avoir des bons professionnels et ne pas hésiter de dire quand ça ne va pas, s'il faut se faire aider. Je pense que c'est important. Mais moi, j'ai été assez étonnée positivement, en tout cas du retour des gens, moi en tout cas, quand ils ont appris pour cette grossesse en tant que j'ai bête, que des avis positifs, vraiment tous les gens qu'on a eus. Maintenant, c'est vrai que moi, dans ma famille, par contre, et ça, je trouve que c'est ça qui est assez marquant, c'est moi, la peur qu'avait ma famille pour l'après-accouchement, justement. Comme beaucoup de gens me disaient, mais comment tu... tu peux donner le bébé que tu portes. Moi, j'ai dit, mais ce n'est pas mon bébé. Et ça, par contre, c'était très difficile, je pense surtout, pour toutes les mamans de ma famille. C'était difficile pour elles de comprendre, elles qui ont porté des enfants, etc., de se dire que j'allais donner naissance à un enfant que je ne garderais pas.

  • Speaker #1

    Et comment tu leur expliquais alors ?

  • Speaker #2

    Moi, c'était clair dans ma tête dès le départ. Et pour elles, elles me disaient, oui, mais malgré tout, tu l'as senti bouger dans ton ventre. Oui. mais ce n'est pas mon enfant. Dès le départ, moi, c'était clair. Pour elle, par contre, pour ma famille, c'était plus compliqué. Même s'ils trouvaient le geste super beau, il y avait vraiment cette inquiétude de l'après.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu dirais que tout le monde est capable d'être mère porteuse, justement, pour ce côté, tout ce que ça remue émotionnellement et psychologiquement ?

  • Speaker #2

    Je ne pense pas que tout le monde... Déjà, chaque grossesse est différente. Je pense aussi, comme il y a des mamans qui disent « j'ai détesté ma grossesse » . Voilà, elles adorent leurs enfants, mais leur grossesse, elles ont détesté. Rien que ça, je pense que certaines ne pourraient pas être mère porteuse juste par rapport à... C'est vrai. Et puis, oui, malgré tout, et je pense que... Et ça, nous, on avait aussi, déjà bien avant la fibre, on avait eu comme ça toute une série de questions sur aussi, si on doit choisir entre le bébé et moi, s'il arrive quelque chose pendant la grossesse. S'il arrive quelque chose à Maximilien et Benjamin pendant la grossesse. Est-ce que je garderai l'enfant en sachant que ce n'est pas... pas notre enfant biologique. Si l'enfant est né avec un handicap, donc il y avait aussi ces questions-là, si au dernier moment, au moment où j'accouche, Maximilien et Benjamin me disent « Nous, on ne veut plus l'enfant, comme il est considéré comme mon enfant, moi je suis obligée de le garder. »

  • Speaker #0

    Ces questions-là font partie du parcours psychologique, donc du tout premier parcours à Gant, où il faut prendre des décisions par rapport à ces questions-là, qui sont des questions importantes, et on a eu de la chance que tout se soit bien passé, mais c'est vrai que... Et c'est ça qu'une loi qui encadrerait la GPA... pourrait permettre de résoudre, parce que là, on est juste basé sur la confiance. À tout moment, si nous, à un moment, on ne voulait plus d'enfants, Émilie aurait aujourd'hui trois enfants.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est vrai. C'était toutes ces choses-là. On a été fort, fort préparés à tout ça, à toutes les éventualités. Maintenant, je me disais que je connaissais assez Benjamin et Maximilien pour ne pas qu'ils changent de avis. Mais maintenant, la vie fait que, on ne sait pas toujours comment on peut réagir.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments de tension, ou de désaccord ? corps dans tout ce parcours entre vous ?

  • Speaker #2

    Une fois où j'ai été fâchée.

  • Speaker #0

    Une fois où t'as été fâchée ? Raconte.

  • Speaker #2

    J'étais à trois semaines d'accoucher, et Maximilien et Benjamin voulaient retourner un peu en France. Et moi j'avais dit, bah, je suis en fin de grossesse les gars. Oui, mais si le gynécologue dit que tu vas bien et tout. C'est vrai. On est allé chez le gynécologue, il a dit que tout allait bien, et donc ils se sont dit, bon, on peut partir. Et donc, ils me téléphonent pour prendre de mes nouvelles. Et puis, je dis, vous, ça va ? Ben oui, on est dans le sud de la France. Et là, moi, je me dis, non, ce n'est pas possible. Je dis, si j'ai rien à coucher, qu'ils ne sont pas là. Et puis, ils me disent, mais ne t'inquiète pas. Si tu dis que tu accouches, on arrive. Et moi, je leur ai dit, je ne vais pas t'arrêter à accoucher ce week-end, les gars. Donc, après, ils m'ont dit, ça va, on est rentrés. Mais après, on en a rigolé. Mais sur le moment, je dis, ah non, c'est la fin, là.

  • Speaker #0

    Oui, ça a rajouté du stress.

  • Speaker #2

    Vous pouvez pas t'inquiéter.

  • Speaker #1

    Mais votre amitié est restée intacte dans tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que par rapport aux questions plus importantes finalement, qu'elles soient psychologiques par rapport à la vie, à la mort, s'il arrive quelque chose, etc. Là vraiment, il n'y a pas eu de désaccord. Je pense qu'on était vraiment sur la même longueur d'onde et qu'on avait pu en parler pas mal avant, quand on s'était renseigné au tout début de manière légale, etc. de savoir ce qu'est-ce qui pourrait avoir conséquence sur quoi. Je pense qu'on a eu pas mal de conversations à ce niveau-là. Et oui, choisir entre l'enfant ou Émilie, ça, c'était, je pense, le point et le seul point important pour nos maris.

  • Speaker #2

    La seule chose,

  • Speaker #0

    c'était, voilà. Je me souviens des premières conversations, c'était sa seule condition. Vraiment, pour le reste.

  • Speaker #1

    Mais tout ça se fait de manière orale ou vous devez signer officiellement des papiers ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas officiel, mais on a signé un papier quand même.

  • Speaker #0

    Oui, alors on signe plus pour la confiance et pour dire, voilà, c'est notre contrat de confiance. Mais... Encore une fois, comme il n'y a pas de base légale, ça ne vaudrait rien devant un tribunal.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu pourrais donner, Benjamin, à tous ceux qui souhaitent se lancer dans cette aventure de la GPA ?

  • Speaker #0

    D'être patient. Je dirais de continuer à y croire et sans doute de ne pas brûler les étapes. Ça va un peu avec la patience, mais surtout de ne pas trop vite se projeter dans l'avenir. Il peut se passer tellement de trucs. Donc, prendre les choses comme elles viennent, c'est ce qu'il y a de mieux pour à la fois le projet, quelle que soit sa longueur, mais aussi une fois que l'enfant est là. Et je pense la confiance, vraiment faire confiance à tous les acteurs médicaux, psychologiques, la mère porteuse. porteuse, son entourage, la donneuse d'ovocytes, etc. Oui, on est vraiment entouré d'héroïnes plus ou moins discrètes. On n'en parle pas finalement assez, mais le don d'ovocytes, c'est quelque chose d'extraordinaire aussi, que des femmes veulent bien se dévouer et donner de manière anonyme. C'est quand même une procédure qui est plus compliquée qu'être donneur de sperme, c'est plus invasif. Oui, on n'en parle pas assez de ce don finalement généreux. qui est moins visible que celui d'une mère porteuse, mais qui nous a donné un peu de fil à retordre.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est ça aussi que vous avez aidé à vivre tout ça de façon aussi positive, parce que ce n'est pas rien d'attendre aussi trois ans avant d'avoir son enfant. Surtout quand on a vraiment ce projet, bébé, cette envie de fonder une famille. Donc bravo à vous tous, bravo à tous les quatre quand même, même ton mari qui a participé plus que ce qu'il ne l'aurait voulu. Est-ce que pour terminer, il y a des améliorations, des changements que vous pensez qui pourraient être faits, notamment au niveau de la loi ou quoi, dans ce parcours de GPA et de la parentalité homosexuelle de manière générale ?

  • Speaker #0

    Oui, certainement. Vu qu'il n'y a aucun cadre pour le moment, je pense que c'est, si on veut parler de l'aventure Théodore, et c'est pour ça qu'on en parle et qu'on est là aujourd'hui, c'est vraiment pour essayer de petit à petit faire changer les choses. Je pense que, point de vue des mentalités... les gens sont prêts quand on voit l'accueil qu'on a eu dans les administrations, quand on voit les non-remarques qu'on a ou qu'on n'a pas, des gens dans la rue, dans la salle d'attente de chez le pédiatre, des choses comme ça, où finalement, c'est même plus un étonnement d'être deux papas dans la vie de tous les jours. Il serait temps... que la loi se mette au diapason finalement de ce qu'est la société aujourd'hui, qui est une société variée avec deux papas, deux mamans, un papa et une maman, des familles monoparentales, etc. Donc il y a plusieurs modèles et il est temps sans doute que la loi, qui est encore finalement une loi napoléonienne, se mette au diapason. Donc ça je pense que c'est le message qu'on voudrait faire passer via l'exemple de Théodore notamment.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je suis ravie. de vous avoir reçu à mon micro. Vraiment, ça fait du bien d'entendre des récits positifs et que tout se passe comme ça aussi. Même si, évidemment, tout n'est jamais... Enfin, rien n'est prévisible. Mais en tout cas, vraiment, c'est une belle histoire. Merci beaucoup à tous les deux d'avoir fait le déplacement.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Et donc, vraiment, encore bravo parce que votre histoire ouvre la voie. Ça montre vraiment que les différentes formes de parentalité sont possibles et que finalement, pour fonder une famille, c'est l'amour et la confiance plus que tout. Merci beaucoup pour votre écoute. Alors que vous soyez coparent, tata, grand-mère, papy ou proche d'un futur parent, n'hésitez pas à partager et liker les épisodes et à en parler autour de vous pour soutenir ce podcast. Vous pouvez aussi mettre un cœur ou 5 étoiles sur l'appli d'écoute de votre choix. Parce qu'on ne naît pas parent mais qu'on le devient. Parce qu'on ne savait pas qu'il fallait un village entier pour élever un enfant. Parce qu'on s'est senti trop souvent dépourvu face aux pleurs de bébé. Parce qu'on ne savait pas que pleurer sans raison était tout à fait normal après un tel chamboulement, mais aussi parce qu'on ne savait pas qu'il était possible de générer autant d'amour pour de si petits êtres, bref parce qu'il y a mille et une raisons d'écouter Rita, le podcast belle qui compte bien vous aider à mieux vivre ce grand tourbillon de la vie.

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