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Romand'Insight

"Oser changer de vie" avec Stéphanie Krieger au micro de Esther Sève

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48min |29/10/2024
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"Oser changer de vie" avec Stéphanie Krieger au micro de Esther Sève

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48min |29/10/2024
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Description

Interrogée par Esther Sève, fondatrice de Qualinsight, Stéphanie Krieger partage son parcours inspirant de la banque aux escape games. Elle dévoile comment elle a osé suivre ses rêves pour créer House Trap, transformant sa passion du jeu et du divertissement en une entreprise florissante.


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Bienvenue sur Romand'Insight, le podcast qui vous invite à découvrir les parcours de celles et ceux qui osent et qui inspirent en Suisse Romande.


On parle de business, de cheminements professionnels et d’équilibre de vie avec les personnalités qui façonnent notre région.

Nous, c’est l’équipe de Qualinsight, un institut d’études de marché basé à Lausanne. On vous propose un moment dynamique, sincère et toujours proche des réalités du terrain.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Romand'Insight, le podcast qui vous invite à découvrir les parcours de celles et ceux qui osent et qui inspirent en Suisse romande. On parle de business, de cheminement professionnel et d'équilibre de vie avec des personnalités qui façonnent notre région. Nous, c'est l'équipe de Qualinsight, un institut d'études de marché basé à Lausanne. On vous propose un moment dynamique, sincère et toujours proche des réalités du terrain. Alors, installez-vous confortablement et bienvenue dans Romand'Insight. Stéphanie, bonjour ! Bonjour ! Je suis vraiment super contente de t'avoir comme deuxième invitée dans ce podcast. Je t'ai découvert en plus il n'y a vraiment pas longtemps, c'était dans Bilan. Il y avait 100 personnalités de moins de 40 ans qui font la Suisse romande, c'est juste. C'est juste. Et j'ai découvert ton profil et j'ai été tout de suite interpellée parce que tu travailles dans les Escape Games. Et c'est aussi un sujet qui me plaît beaucoup. J'en ai fait pas mal au début. Je t'avoue qu'il y a eu un petit effet de lassitude entre temps et puis mes enfants ont grandi donc j'y vais moins. Mais je me suis dit c'est super intéressant. Une femme qui s'est lancée là-dedans, plus je vois que ça se développe. Donc voilà, je suis très heureuse de t'avoir aujourd'hui dans ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci, moi de même.

  • Speaker #0

    Je te propose peut-être dans un premier temps de brièvement te présenter vraiment en une minute ou deux dans les grandes lignes puisque comme... Comme tu le sais, dans le début, j'aimerais revenir sur ton parcours et un peu l'origine, la genèse de comment tu t'es lancée dans les escape games. Mais peut-être brièvement, pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors brièvement, j'ai 35 ans, j'ai un petit bébé de 9 mois et je suis donc une jeune maman pour ça. Et sinon, j'ai un parcours un peu particulier, on en parlera tout à l'heure, mais en gros, j'ai fait plusieurs virages à 180 degrés, très dynamique, très active. J'ai besoin de voir du monde, j'aime les gens. Et je pense que le reste, on le verra tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Donc, si je ne me trompe pas, tu m'arrêtes si je me suis trompée, mais il y a eu un passé Club Med. Alors, je ne sais pas si c'était forcément Géo, mais en tout cas Club Med. Ensuite, il y a eu genre UBS, le banking. Et puis, il y a eu l'entrepreneuriat, les escape games.

  • Speaker #1

    Alors, c'est presque ça.

  • Speaker #0

    C'est presque ça, dis-moi.

  • Speaker #1

    En gros, il y a d'abord eu la banque. Ensuite, il y a eu le Club Med. Donc, j'ai fait neuf ans dans la banque pour UBS. Après, il y a eu une année où j'ai un peu voyagé autour du monde pour apprendre l'anglais surtout et puis pour découvrir le monde. Ensuite, je suis revenue à l'UBS. Et puis finalement, du tout au tout, j'ai réalisé mon rêve qui était effectivement d'être G.O. au Club Med. Entre deux, j'ai monté deux petites sociétés, une dans le fitness, dans le loisir, dans le sport, pardon. Et puis une autre dans l'événementiel où je donnais des spectacles et des formations.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et comment tu es arrivée dans le domaine des escape games ?

  • Speaker #1

    Eh bien, quand j'étais au Club Med en Grèce, j'ai travaillé là-bas pendant sept mois. J'ai découvert les escape games là-bas. Et j'ai juste adoré tout simplement ce que j'ai vécu au moment où je l'ai vécu. Donc avec la personne avec qui j'ai fait cet escape game, j'ai aimé l'immersion, j'ai aimé le fait que ça nous reconnectait vraiment les deux et qu'on avait besoin l'un de l'autre, sans compter que j'étais complètement ailleurs. Et ce côté vraiment où je suis dans un autre univers m'a vraiment plu. Et j'ai découvert les escapes de cette manière.

  • Speaker #0

    Ok, mais après de là à se dire, je crée un business là-dedans, c'était en quelle année, à quelle époque ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'était en 2015 que je découvrais les escapes et en 2016, je lançais mon business. Donc en 2015, j'ai vraiment eu un coup de foudre pour cette activité. Je me suis dit, dans tous les cas, j'ai toujours trouvé qu'en Suisse, on était trop sérieux des fois et très carrés. On a de la peine à s'amuser, je trouve, en Suisse et à lâcher un peu, à prendre soin les uns des autres. C'est pour moi un monde assez individualiste. Et quand j'ai vraiment vécu l'expérience de l'escape game en Grèce, je me suis rendu compte que ça répondait à un besoin. Et le besoin de se reconnecter les uns les autres, le besoin de s'évader, le besoin de couper, le besoin de ne pas se prendre au sérieux justement et de rentrer dans une aventure. Et moi qui ai toujours voulu être comédienne ou actrice, je me suis dit mais c'est parfait ça parce que je vais permettre au monde, en tout cas en Suisse, de pouvoir être l'acteur finalement d'une aventure. Et d'une aventure que je vais faire pour eux finalement, pour offrir du bonheur aux gens. Donc pour moi ça allait vraiment dans la continuité du Club Med, à la différence que là je pouvais en plus ajouter ma patte et offrir quelque chose que je sentais que j'avais en moi. Du coup,

  • Speaker #0

    au niveau de la créativité, de la création de ta première room ou de ton premier jeu, comment ça s'est passé ? Est-ce que tu l'as conçu seule ? Tu t'es entourée de gens ? Comment t'as créé ton scénario, le choix des décors ? T'es partie comment ? Sur quelle piste ? Comment t'as créé ça ? Alors déjà,

  • Speaker #1

    mon premier scénario, je l'ai créé grâce à mon ex-copain grec, du coup, quand j'étais au Club Med, qui lui travaillait pour un escape là-bas, donc il m'a beaucoup aidée pour ce premier scénario.

  • Speaker #0

    Copain travaille déjà dans un escape game.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, il était rentré dans un escape parce qu'il savait que j'avais le projet de lancer ça en Suisse. Il devait venir en Suisse et puis bon, après, on épargne les détails. Mais en tout cas, c'est comme ça qu'on a pu créer ensemble, on va dire, ce premier scénario. Moi, j'ai rajouté le live actoring parce que je trouvais que ça manquait et qu'il fallait un officier. C'était la prison d'Alcatraps, le tout premier univers qui existe encore d'ailleurs à Bulles. Et du coup, j'ai rajouté justement ce côté live acting qui amène un peu plus de pression, de sensation.

  • Speaker #0

    Donc tu as un personnage qui arrive, qui te fait peur ou qui intervient ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est l'officier qui fait sa ronde et bien sûr, on doit s'évader sans se faire prendre. Et puis, il est un peu taquin, l'officier. Donc j'ai rajouté un peu ce côté joueur, étant moi-même joueuse à la base, et ce côté un petit peu plus taquin.

  • Speaker #0

    Tu as de la validation aussi.

  • Speaker #1

    Exact. Donc ça, c'est pour la partie scénario. Ensuite, la partie décor, c'est une très jolie histoire. C'est que depuis mon enfance, je connaissais une personne qui était une copine qui était très, très, très douée en déco. Et elle avait un talent fou. Et je lui ai toujours dit un jour, tu verras, je t'engagerai parce qu'elle avait cette fibre. En fait, elle donnait vie à ses personnages. Elle le fait toujours. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    elle est toujours dans ta boîte.

  • Speaker #1

    Elle est toujours dans ma boîte. Et elle a aussi. Elle est aussi indépendante à côté. Et franchement, ce qu'elle fait, c'est juste merveilleux. Donc, dès le moment où j'ai dû faire des décors, ça a elle que j'ai pensé. Et je l'ai contactée, je lui ai dit ce que ça t'intéresse. Elle est partie dans le projet. Et puis voilà pour la partie décor. Après, il y avait la partie construction, réalisation et technique et informatique. Là, c'était plus compliqué. Parce que du coup, c'est vraiment pas mes compétences. Je ne peux pas être bon partout. Et du coup, j'ai cherché auprès des connaissances que j'avais. Donc, j'ai recontacté mon ancien meilleur ami du coup. Comme quoi, les affaires, ça ne réussit pas toujours. Et puis, je lui ai dit écoute, voilà, j'ai ce projet-là. Est-ce que ça t'intéresse de rentrer dans le projet ? Parce que toi, tu as des compétences manuelles et en automation qui permettraient de rendre réalisable ce projet. Alors, au début, il n'était pas tout feu, tout flamme. Par contre, son frère, qui lui avait une société d'informatique, était tout feu, tout flamme. Donc, je me suis lancée avec son frère. J'avais 80% d'épargne, lui 20%. C'était moi qui prenais vraiment les risques financiers du travail et tout. Donc, on avait mis ça de cette manière-là. Et un mois plus tard, c'est vrai que lui, les revenus sont... Donc, mon ex-meilleur ami.

  • Speaker #0

    Ex-meilleur ami ou ex-petite amie ?

  • Speaker #1

    Ex-meilleur ami. Ok. Oui, oui. Pas une relation dans le business. C'est mieux comme ça. Mais par contre, il est revenu en me disant, écoute, ça a l'air super cool ce que vous faites. J'aimerais bien aussi rentrer dans le projet. Et puis, pour moi, c'était évident que c'était une aventure de vie. Et puis, j'avais envie de la partager. Donc, j'ai dit, allez, go, rentre. Moi, je vous donne 10% de plus. Je garde 70% parce que ça restait quand même mon bébé, mon projet, les risques et tout. Et on y va. Donc, de fil en aiguille, on a créé nos premiers Escape Games. C'était à Chara, dans le Valais, qui existe toujours. Et avec le temps, c'est vrai que des fois, on n'a pas toujours la même vision. Donc, on s'est un peu éloigné. On n'a plus réussi à se comprendre à un moment donné. Peut-être qu'on avait un projet commun, on avait des compétences parfaitement complémentaires, mais on n'avait pas la vision commune. Et ça a posé problème. Donc, à un moment donné, ça me rongeait vraiment trop. J'ai dit, OK, écoutez, moi, je vous vends l'entreprise et je repars à zéro ailleurs. Et c'est là que j'ai vendu mon premier bébé. Ça a été difficile.

  • Speaker #0

    Et ils ont gardé le valet,

  • Speaker #1

    alors ? Ils ont gardé le valet, exactement. Et c'est vrai que ça a été vraiment dur pour moi. Et puis avec du recul, je me dis, j'aurais peut-être quand même dû vraiment insister pour garder quelque part. Pourquoi pas l'inverse ? Parce qu'en fait, je n'arrivais plus à gérer toute seule. Ça devenait trop compliqué, ça devenait trop émotionnel. Et je n'arrivais plus à me battre à l'époque pour garder quelque chose de ma boîte finale. Et à un moment donné, c'est vrai que quand on nous fait comprendre qu'on veut partir, et je ne le renvoie pas du tout finalement, c'est ce qu'on a vécu qui a fait qu'aujourd'hui aussi j'ai ce que j'ai aujourd'hui. il y a un moment où il vaut mieux partir. C'est comme rester dans une relation où on n'est pas bien, stop. Au bout d'un moment, il vaut mieux limiter les dégâts. Et puis chacun part de son côté.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'à ce moment-là, il y a eu un moment un peu de gestation, de remise en question, ou directement tu es partie dans un autre projet, je monte autre chose toute seule ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, bam, directement, je suis partie dans l'autre projet. Parce que moi, je voulais vraiment continuer les escapes. Je sentais que ça vibrait, ça me fait vibrer en fait. Donc je suis repartie directement. Je ne pouvais pas ouvrir à Lausanne, c'était mon rêve d'ouvrir à Lausanne, mais c'était impossible pour moi parce qu'il y avait beaucoup trop de risques financiers en termes de loyer, surtout l'impôt des 14% sur le divertissement, donc c'était très complexe et trop de risques. Et puis je n'avais pas, entre guillemets, vendu assez cher pour pouvoir non plus me lancer à Lausanne. Donc du coup, j'ai étudié un petit peu le marché. Moi, je viens de Fribourg à la base aussi, je suis fribourgeoise. Ma maman habitait Fribourg, en tout cas dans la région. Et donc j'ai dit, OK, je vais étudier un petit peu le marché. J'ai vu qu'à Bulles, il n'y avait pas grand-chose. Et j'aime bien Bulle, la ville la plus pétillante de Suisse, je me suis dit ça me va très bien, donc c'est parti, j'y vais et puis je me suis lancée.

  • Speaker #0

    Ok, mais tu as fait une étude de marché à ce moment-là ou pas du tout ? Oui,

  • Speaker #1

    alors une petite étude de marché quand même sur les escape games, sur ce qu'il y avait dans le coin, dans la région et puis il y avait le potentiel. De toute façon, c'est simple, si j'avais réussi à lancer un escape game à Chara, à Martigny, pour moi à Bulle, ce serait plus ou moins le même type de public, un peu le même nombre d'habitants. Le risque était finalement le même et j'avais fait mes calculs et je m'étais dit c'est simple, à partir de X groupes ça me paye mon loyer, à partir de X groupes je me paye un salaire, en attendant je vivais encore chez ma maman. Donc je n'avais pas un loyer moi personnellement et puis j'avais fait avec le cautionnement romand aussi, s'il y avait besoin d'un crédit je sais que j'étais soutenue aussi derrière. Finalement je n'en ai pas eu besoin parce que j'ai réussi à tout faire en autofinancement. Mais ouais voilà.

  • Speaker #0

    Ce qui n'est pas simple parce qu'il y a quand même les bails locatifs aussi à prendre qui sont assez lourds. Et puis assez long, selon quoi aussi au niveau commercial ? Comment ça s'est passé la prise de risque justement financièrement ? Tu me dis donc fonds privés ?

  • Speaker #1

    Alors fonds privés et puis j'ai dû me porter caution. Après c'est vrai que moi je suis quelqu'un qui n'ai pas peur de prendre des risques parce que finalement il n'y a pas grand chose qui me fait peur. Pas de confiance ? J'ai confiance et puis au pire quoi, c'est toujours ce que je me dis. Au pire je retournerai bosser dans la banque, je sais qu'ils seront super contents. Ou dans le meilleur des cas je trouverai une entreprise qui a plein d'argent puis j'irai dépenser leurs sous en créant du rêve. Donc ça me va aussi finalement, il n'y a pas un vrai risque. Je veux dire un crédit, oui on doit le rembourser, ma foi oui, peut-être que je rembourserai toute ma vie si je me plante. Ce n'est pas grave finalement, tant que je peux aller boire un verre avec les copains, que je peux passer des moments en famille.

  • Speaker #0

    L'essentiel est ailleurs.

  • Speaker #1

    L'essentiel est ailleurs, exactement.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que peut-être tu pourrais nous partager ta vision, parce que je pense que ça doit être lié aussi à tes ambitions. Alors là pour le moment, on est là en 2024, parce que tu es solo pour le moment.

  • Speaker #1

    Oui, pour le moment je suis solo. Donc aujourd'hui j'ai on va dire un centre d'escape game, demain j'ai un centre multi activités, après demain peut-être un hôtel à thème parce que j'adore l'hôtellerie et un jour j'aimerais être le Disney de la Suisse. Donc je trouverais chouette de faire un parc pas d'attractions mais un parc à émotions comme je dis souvent.

  • Speaker #0

    Tu vois Europa Park ça fait un bout, moi j'ai des enfants qui sont fans et c'est loin.

  • Speaker #1

    Ça fait un bout exactement donc on aurait après c'est vrai qu'en Suisse tout coûte tellement cher au niveau des salaires et autres que ce serait très compliqué honnêtement à mettre en place il faut être quand même réaliste. Mais ça n'empêche pas de faire quand même quelque chose qui joue sur les émotions et qui apporte énormément. Et faire un véritable lieu où les gens se retrouvent et puis s'évadent finalement. Parce qu'on vit quand même dans un monde qui n'est pas si facile. Et ça fait du bien de rêver un peu et de s'évader.

  • Speaker #0

    Et d'autant plus avec le monde des écrans qui prend quand même de plus en plus de place aussi, je trouve, chez les jeunes. On a mené il n'y a pas longtemps une étude auprès des jeunes de 3 à 18 ans. Et il y a beaucoup d'évasion qui se fait derrière son écran de smartphone. Qu'est-ce que tu penses par rapport à ce côté émotionnel que tu peux offrir en tant qu'expérience immersive et dans le vrai monde, j'ai envie de dire ? Qu'est-ce que tu penses pouvoir apporter comme valeur en termes d'émotion, que ce soit aux familles, aux jeunes, aux couples ? Je ne sais pas, quels sont les publics qui viennent visiter, qui viennent faire tes games en ce moment ?

  • Speaker #1

    Alors nous, on a un peu tout le monde, mais c'est vrai que notre principal public, ça reste quand même les familles et les groupes d'amis, on va dire, qui viennent. Après, on a aussi des entreprises pour les team building, donc ça c'est bien. Au niveau de ce qu'on apporte, j'ai envie de dire tout simplement déjà le fait de partager un moment sans écran. Rien que ça, c'est déjà énorme à notre heure actuelle. Je le vois moi-même, des soupers, je suis la première malheureusement, ou pas, à avoir mon téléphone qui est tourné au cas où tout d'un coup, on doit me joindre. Alors que dans un escape game, il y a un moment donné, on coupe vraiment. Et au-delà de ça, on a quand même un moment de partage, un moment de communication, de collaboration aussi, on se reconnecte les uns aux autres. On a un objectif comment ? donc du coup on va travailler ensemble et dans un monde justement qui nous apprend plutôt à être compétitifs les uns les autres avec un premier et un dernier, avec les Skibiam il n'y a pas un premier et un dernier, c'est ensemble qu'on va y arriver et ça, ça me plaît énormément, ce côté communauté, ce côté vraiment on va passer un moment ensemble et on va s'amuser, c'est un petit peu l'objectif que j'ai moi-même avec House Trap, c'est que les gens quand ils rentrent chez nous c'est bienvenue à la maison comment est-ce qu'on va s'amuser ensemble et même avec Museéquipe c'est pareil, c'est allez viens travailler, on va travailler ensemble Si on joue, on doit se séparer. Peut-être qu'on devra se séparer, mais en attendant, on va s'amuser tout en offrant un produit de qualité.

  • Speaker #0

    OK. Toi, aujourd'hui, tu en fais encore des escape games ?

  • Speaker #1

    Oui, dès que j'ai le temps. Après, j'ai mes enseignes, honnêtement, que je préfère, parce que forcément, toutes les enseignes ne mettent pas le même niveau en termes de qualité de décor et autres. Et c'est normal, parce que si on fait ça à côté, on ne peut pas s'investir autant que quand on le fait à 100 Donc, il n'y a pas forcément la même chose, mais ça n'empêche pas qu'on passe des bons moments. Après, c'est vrai que j'ai... peu de temps à disposition, donc quand je vais en faire, c'est vraiment que je sais que c'est une enseigne qui me plaît beaucoup, ou alors que des clients m'ont dit Ah, elle est géniale, c'est Escape, il faut absolument que tu testes. Et à ce moment-là, je dis Ok, je vais tester.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça fait partie de tes sources d'inspiration, en te disant J'ai envie de reproduire ça ou est-ce qu'il y a plutôt les tendances, tu vois, je sais que mes enfants, ils veulent faire la chambre d'horreur, ou bien on a déjà fait la RV aussi, parce qu'ils avaient envie de faire avec les cases de durée virtuelle. Est-ce que toi, il y a des... Des envies qui se déclenchent en lien avec tes expériences à toi ou un peu avec les tendances du marché ? Comment ça se passe un peu pour l'inspiration de la suite ? Parce qu'il faut les renouveler ces rooms.

  • Speaker #1

    Oui, alors je ne suis pas trop fan justement de prendre l'inspiration d'ailleurs. Moi, je suis plutôt du style à dire j'adore ce film, j'aimerais être dedans. Ok, on va créer une thématique sur ce film. Et c'est plutôt comme ça que je réfléchis et que je réagis. Et comme je fais partie un peu des 80% des gens qui se font avoir par le marketing, Mais dans le bon sens du terme, je n'ai jamais regretté d'acheter un coca avec mon prénom marqué dessus, par exemple. Eh bien, c'est un peu la même chose. C'est-à-dire que je me dis, OK, les gens, la plupart des gens ont besoin de s'évader. D'autres ne sont pas du tout sensibles à ça. Mais pour ceux qui ont besoin de s'évader, où est-ce qu'ils ont envie de s'évader ? Oh, ça ferait du bien de voyager. OK, on peut voyager où ? On peut voyager dans des temples mayas, on peut voyager en Égypte. Et si on allait encore un peu plus loin ? Et si Atlantide existait ? À quoi ressemblerait Atlantide ? Avatar, bon sang, bien sûr que ce sera une thématique. Enfin... C'est un peu comme ça. J'ai plus des thématiques à rêve. J'ai voulu essayer de faire des choses pour tout le monde, typiquement en faisant la salle d'apocalypse zombie. Et ça me correspond un petit peu moins. Il y a effectivement des fans. D'ailleurs, ça m'a beaucoup touchée parce que la semaine dernière, pas plus tard que la semaine dernière, j'ai un client qui m'a dit C'est ma préférée ! J'étais là Ah bon ? Pas moi ! Mais parce que j'ai moins de sensibilité. Et honnêtement, aujourd'hui, avec l'expérience, je ne referai pas une thématique pour les gens. En tout cas, pour satisfaire tout le monde, je resterai... sur les thématiques où je suis forte. Et les thématiques où je suis forte, c'est les thématiques qui font rêver finalement. Et c'est là que je m'épanouis le plus aussi. Et ça se voit même dans le chiffre. Donc à un moment donné, on ne peut pas toucher tout le monde. Je pense qu'il faut choisir son combat et se dire Ok, moi je suis douée là-dedans, ce sera mon secteur. Il y a des gens bien plus doués que moi pour faire de l'horreur. Je leur laisse le secteur.

  • Speaker #0

    Et puis je pense à ce complète. C'est une question que je me posais d'ailleurs. Est-ce que dans le milieu, dans tous ceux qui proposent des escape games, on est plutôt copains ou plutôt ennemis ?

  • Speaker #1

    On est plutôt copains dans l'ensemble, parce qu'on ne propose pas la même chose. Donc, il faut toujours se dire, c'est ça l'avantage de l'escape game, c'est que oui, on est concurrent parce que la part de marché, s'il y a 100 personnes et qu'il y a 3 escapes au lieu d'un, c'est clair que les 100 personnes vont se diviser sur les 3, si on parle d'un point de vue purement chiffre. Après, d'un point de vue escape, si toi tu viens chez moi, tu auras une expérience, tu auras une autre expérience si tu vas chez quelqu'un d'autre. Typiquement, je prends l'exemple de Payern, on vient d'ouvrir Jurassic Land, thématique à dinosaures. On n'a pas loin, Corsel, près Payern, une maison de l'horreur, qui fait un petit peu d'escape, mais... plus maison hantée, mais c'est parfait, ce qu'il a fait, c'est top. Et on est complètement complémentaires. Donc moi, je ne le verrais pas comme mon concurrent, au contraire.

  • Speaker #0

    Ok. Et est-ce que vous proposez aussi de l'événementiel, tu sais, en dehors du game ? Est-ce qu'il y a des choses autour, annexes, des trucs un peu spéciaux, des one-shot, je ne sais pas, le jour de Halloween ou j'en sais rien ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, on fait des fois des events chez nous, mais maintenant, on fait de plus en plus des events en entreprise. C'est-à-dire qu'on a des produits qu'on peut déplacer, on peut même faire du sur-mesure, que ce soit, par exemple, nous, on a eu, il y a deux ans, le comptoir gruyérien. on l'aura de nouveau en 2026, j'avais fait une chasse au trésor à l'intérieur du comptoir. Donc les familles arrivaient au comptoir pour occuper aussi les enfants, ils recevaient leur passeport pirate, et puis ils avaient une course à faire. En tout cas, quand ils passaient dans certains stands, il y avait des stands qui étaient partenaires, il y avait une énigme à résoudre, ils obtenaient leur tampon et après ils pouvaient offrir leur coffre à trésor. Ce qu'on va refaire pour un marché de Noël aussi, typiquement. Donc aujourd'hui, on fait de plus en plus de choses pour les autres aussi, déjà parce que c'est sympa. Et puis, ça change un petit peu, tout simplement.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu les crées encore, ces jeux ? Tu es aussi dans la conception, dans la rédaction ? Tu t'impliques aussi là-dedans ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, c'est tout moi qui fait la partie création. Et là, je suis gentiment en train d'essayer de former une personne qui aime ça, en tout cas, pour voir dans quelle mesure elle pourrait m'aider à la co-création pour pouvoir faire plus de choses, justement. Parce qu'il y a un moment donné, c'est compliqué d'être à la création, à la gestion, à la stratégie, à l'opérationnel. Mais oui,

  • Speaker #0

    pour l'instant, oui. Et l'équipe... Tu es quand même derrière toi. De combien de personnes aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, si on prend toute l'équipe au complet, on a une cinquantaine. Mais on a 13 fixes et le reste, c'est des extras. Donc c'est tous les étudiants, la plupart, qui viennent et qui animent nos univers. Ou qui font de l'accueil ou du bar ou autre. Et après, dans l'équipe fixe, on a une grosse équipe technique aussi.

  • Speaker #0

    D'accord. Parce qu'il y a combien de salles ? Excuse-moi, j'ai...

  • Speaker #1

    Oui, on en a sept à Bulle.

  • Speaker #0

    Ok. C'est pas mal. Et puis en plus, la semaine dernière, quand je te contactais, tu me parlais de l'ouverture de Payern. Oui,

  • Speaker #1

    ça y est.

  • Speaker #0

    Ok. Bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a d'autres projets d'expansion ? J'avais entendu parler de Fribourg aussi.

  • Speaker #1

    Oui, Fribourg arrive cette fin d'année d'ailleurs avec de l'action game de type Fort Boyard. Parce que l'escape game, ça prend du temps à réaliser. Donc il y a un moment donné où le business model de l'escape game est très compliqué si je reste uniquement là-dedans. Pourquoi ? Parce que pour créer un escape, il faut à peu près quand même 6 mois, 9 mois. Donc là, on essaye de réduire justement ce temps pour voir dans quelle mesure ce serait réalisable. Mais par exemple, prenons l'exemple de Payern. Aujourd'hui, Payern en a ouvert, mais on n'a qu'un escape qui a ouvert. Alors qu'on a quand même toute la surface à payer au niveau du loyer, on a quand même toutes les charges, on a tout ce qui va derrière, toutes les charges de la structure et on n'a qu'un escape. Et on n'est pas en mesure aujourd'hui de créer assez rapidement des escape games, sachant qu'en Suisse les salaires coûtent quand même assez cher. C'est un peu le challenge, le gros challenge qu'on a. Donc du coup, moi, la solution que j'ai trouvée à ça, c'est d'amener d'autres produits de loisirs toujours et qui correspondent à mes valeurs et qui tournent un peu plus de manière autonome, qui ne demandent pas qu'on ait un Game Master par univers justement.

  • Speaker #0

    Donc il n'y aura pas de nains dans la salle des Répo-Boyards.

  • Speaker #1

    Alors, vu les polémiques actuelles, moi j'aurais trouvé ça trop génial. Mais on va éviter les polémiques actuelles. Mais par contre, on aura effectivement quand même du personnel qui vont mettre l'ambiance. Et ce sera très sympa après.

  • Speaker #0

    Je parle à mes enfants et ils trouvent ça trop cool le concept. Parce que pour eux, c'est vraiment hyper old school, Fort Boyard pour le coup. Mais par contre, d'être dans l'action et de pouvoir agir beaucoup plus que de résoudre des énigmes, ils sont un peu moins fans du côté. C'est un peu trop intellectuel, j'ai envie de dire. ils décrochent tandis que là quand il y a de l'action ils sont super fans.

  • Speaker #1

    C'est le but, c'est justement de toucher aussi un autre public et au delà de toucher un autre public, il y a aussi le fait que c'est un loisir rejouable contrairement à l'escape game et ça c'est très intéressant parce que ça veut dire que là on pourra effectivement faire des offres être un peu plus attractif financièrement alors que l'escape game à un moment donné le coût de création que ça a fait que oui ça a un certain coût et le coût il n'est même pas cher si on prend par rapport à tout ce qu'on paye derrière pour le réaliser par contre c'est clair que pour une famille ça a un coût.

  • Speaker #0

    Et la durée de vie alors d'une room, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, aujourd'hui, je dirais 5 ans en Suisse. Après, ça dépend de la ville. Si on est à Genève ou même Paris, ils peuvent peut-être garder 10 voire 15 ans leur univers. La même room ? La même room, sans problème. Ils ont tellement un bassin de population qui est énorme qu'ils peuvent. Nous, concrètement, moi à Bulles, ce que j'observe, c'est que si on pouvait changer un univers tous les 5 ans, ce serait plutôt bien.

  • Speaker #0

    Tu sais, on a lancé un petit sondage ensemble où on a posé cinq questions à des familles en Suisse romande, vu que moi j'ai la chance d'avoir ce panel de consommateurs que je peux sonder, et on leur a posé cinq questions pour avoir une idée de la perception de ce qu'une famille aujourd'hui est prête à mettre dans un budget, sortie famille, une après-midi. Tu as déjà clarifié que le prix de conception d'un jeu est assez élevé, et qu'il faut quand même le rentabiliser sur un certain nombre d'années. Aujourd'hui, une famille, on a vu dans le sondage qu'elle est prête à... dépenser en moyenne entre 100 et 150 francs pour une sortie. Donc si je ne me trompe pas, mais tu me corriges, on est plutôt sur un 200 francs, autour des 200 francs en tout cas pour 4 personnes. Donc on est plutôt dans le top of the range pour ces sorties-là. Et en plus on voit que les familles ont l'envie d'essayer de rajouter une petite prestat au-dessus avec un goûter ou un repas, pour un peu prolonger la sortie, pour pouvoir vraiment se dire ok je ne pars pas juste pour une heure parce que la durée du jeu elle est aussi limitée, mais je peux prolonger avec des petits à côté.

  • Speaker #1

    Il y a deux points à prendre en compte. Le premier, c'est que l'escape game, quand vraiment il est bien fait, quand il est fait en internalisation, c'est-à-dire en Suisse, avec des équipes en Suisse, donc avec tout ce que ça veut dire aussi financièrement derrière, c'est un loisir qui est cher. En tout cas, cher, ça dépend par rapport à quoi ?

  • Speaker #0

    Par rapport au ciné, c'est clair qu'on ne repart pas du tout...

  • Speaker #1

    On ne parle pas de la même chose. Dans notre côté, j'ai envie de dire, il faut prendre aussi, il faut comparer ce qui est comparable. Parce que moi, une fois, j'avais un client qui me disait, oui, mais vous voyez, une partie de Laser Game, c'est 16 francs. Pour avoir travaillé pendant 15 ans au Laser Game, enfin depuis mes 15 ans, je suis d'accord. Oui, mais une partie de Laser Game, ça dure 20 minutes. Donc, si je fais 15 fois 3, déjà, on arrive au 45. On arrive quasiment au même prix par personne pour un Escape Game. Mais c'est vrai que ça reste un loisir quand même qui est cher. Maintenant, on a trouvé quand même le moyen de toucher les plus jeunes en faisant les formules anniversaire des mercredis. Et typiquement... pour une forme d'anniversaire, l'enfant payera 22 francs. Donc, ça change quand même entre 22 francs et 39 francs par personne. Donc, on arrive maintenant gentiment à des offres, en tout cas, une bonne offre, on va dire, qui pourrait toucher les familles.

  • Speaker #0

    Par contre, réduire la durée du jeu, ce n'est pas vraiment une option.

  • Speaker #1

    C'est pas le but, parce qu'on pourrait, on pourrait tout à fait se dire, OK, on fait des scénarios de 30 minutes et puis les gens payent moitié moins. Mais après 30 minutes, je te garantis que tu serais frustrée parce que tu aurais envie de plus. Déjà, des fois, après une heure, quand vraiment on s'amuse, on se dit, ah, j'aimerais bien un peu plus. Et à l'inverse, on m'a posé la question une fois, on m'a dit mais pourquoi vous ne faites pas des scénarios d'une heure et demie ? J'ai dit ben c'est simple, si je fais un scénario d'une heure et demie, est-ce que vous êtes prêts à mettre demain 300 francs pour faire un escape ? Non, je ne pense pas. Pourtant, concrètement, c'est ce que ça coûterait. Aujourd'hui, le marché suisse est trop petit pour pouvoir faire ce genre de choses. Ou alors, si on le fait, il faut être dans une grande ville. Dans une grande ville, ça peut fonctionner. Mais dans une petite ville, je ne suis pas convaincue. Après, c'est ma vision, peut-être que je me trompe. Mais moi, en tout cas, je n'irai pas sur ce jeu-là. Aujourd'hui, je préfère être à une heure et toucher tout le monde. Et par contre... amener, on va dire, d'autres loisirs comme le quiz, notre quiz trap, ou bien l'action game, ou encore pourquoi pas autre chose qui permette de toucher quand même ceux qui n'ont pas forcément le budget d'un escape, plutôt que de revoir tout ça. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    le quiz trap, si j'ai bien compris, c'est une simulation un peu d'un jeu télévisé, on te pose des questions de culture G, et puis ton équipe qui gagne ou pas, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors, presque ! En gros, j'ai voulu effectivement reproduire le fait de se retrouver sur un plateau télé, parce qu'à l'époque, j'animais des quiz, que ce soit au Club Med ou bien dans notre bar à Bulles. Et je trouvais ça juste trop bien. Et du coup, je me suis dit, OK, il faut qu'on crée ça. Je me suis rendu compte qu'en plus, ça commençait à arriver en France. Il y avait des quiz qui arrivaient partout. Malheureusement, je n'ai pas pu prendre une franchise existante pour la simple et bonne raison, c'est qu'ils ne voulaient pas me garantir Lausanne et que moi, ça reste un de mes objectifs d'ouvrir à Lausanne. Donc, avoir une franchise sur Bulle, Fribourg, et ne pas pouvoir la mettre à Lausanne le jour où j'ouvre à Lausanne, il n'y a aucun sens pour moi. Donc, du coup, j'ai décidé qu'on allait développer notre propre produit en interne. Là aussi, j'ai appris beaucoup. Ce n'est pas facile, mais on l'a fait. Et du coup, on a un jeu de quiz. Pour l'instant, on a la V1 et il y aura la V2 qui va arriver. La version 1, c'est classique. C'est-à-dire que vous venez, par exemple, vous êtes 6, on a 6 pupitres. Si vous êtes 12, c'est 2 personnes par pupitre. Donc, on peut jouer jusqu'à 12. Et vous allez choisir déjà chaque an 4 thématiques qui vous plaisent dans des thématiques qui peuvent être Disney, qui peuvent être films et séries, qui peuvent être musiques, qui peuvent être culture générale, histoire. On a même insolite, on a même le thème coquin parce qu'on est joueur quand même. Après, on a 4 thématiques aussi blind test. Et pendant le jeu, vous allez pouvoir à un moment donné choisir une thématique que vous aviez choisi depuis le début. Ça, c'est pour le côté plaisir, fun. Ensuite, vous allez effectivement dans cette version 1 un peu vous affronter et on est plutôt dans le côté un peu compétitif. Mais moi, c'est toujours pas mon fort le compétitif. Alors, je sais qu'il y a des gens qui aiment ça et qui sont très contents, mais j'ai envie de pouvoir proposer l'option collaborative. Et dans la V2, justement, on a Roxy qui est notre intelligence artificielle, notre personnage principal, qui va prendre le pouvoir de cet univers, donc de cette pièce de quiz. Les joueurs vont pouvoir être en partie en compétition, parce qu'ils auront quand même le détail de leur score s'ils le souhaitent, mais ils vont devoir à un moment donné mettre leur connaissance en commun pour tenter de battre l'intelligence artificielle. Et la question est, est-ce que l'intelligence collective est plus forte ? qu'un ordinateur.

  • Speaker #0

    Et comment tu testes alors ces jeux ? Parce que là, tu me parles d'une V2. Donc comment tu... Parce que nous, on fait du bêta testing parfois sur des apps. Comment ça se passe pour tester un jeu ?

  • Speaker #1

    Donc pour tester un jeu, c'est-à-dire, imaginons, je crée un nouveau jeu.

  • Speaker #0

    Quand tu as créé ton quiz test, donc tu as eu une V1, tu l'as testée avec des gens, tu as itéré, tu as amélioré ?

  • Speaker #1

    Oui, alors comme pour les escape games, en fait, ce qui se passe, c'est qu'au début, on prend nos équipes. C'est toujours nos équipes qui testent en premier, on prend leur retour. Une fois que c'est fait, on modifie déjà certaines choses et après, souvent, on fait gagner des avant-premières. Et les avant-premières sont finalement aussi des fins de test. Alors, le produit est déjà cool et sympa, mais ça nous permet d'avoir les derniers retours qu'on a besoin pour modifier ensuite, s'il y a besoin de modifier un tel art.

  • Speaker #0

    Donc, il faut avec du feedback. Tu leur demandes après comment c'était. Oui,

  • Speaker #1

    toujours, toujours, toujours, toujours.

  • Speaker #0

    On vous fait des prix, vous venez en avant-première, et en contrepartie, il faut quand même nous aider à nous améliorer.

  • Speaker #1

    Exactement. Après, quand on est dans le jeu, des fois, alors on prend toujours le retour des clients, ça c'est hyper important, mais ça se voit très vite.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est une frustration qu'on a par exemple dans les escape games, qui est très frustrante. On le voit vite, typiquement, on l'a vécu avec Jurassic. Il y avait une énigme qui était trop complexe, elle était top, mais trop complexe. Et bien du coup, on l'a simplifiée et puis c'est passé de on est frustré sur cette énigme de trois groupes à c'est notre préféré Donc on a été trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a, on l'a dit, Payern, il y a Fribourg qui arrive et puis à l'avenir encore d'autres projets qui au fur et à mesure verront le jour. Comment ça se passe au niveau de ton implication personnelle ? On discutait un peu avant parce qu'on a les bureaux de l'ACAD juste ici à côté. de se faire conseiller, de s'entourer, potentiellement tu te poses la question de continuer à gérer tout ça en solo ou peut-être de s'associer, donc expérience compliquée au tout début de l'aventure en s'associant avec des gens. Quelles questions aujourd'hui tu te poses par rapport à ces défis d'expansion et par rapport au fait qu'aujourd'hui tout repose quand même sur tes épaules à toi ? Et qu'il faut quand même le rappeler, tu as un petit bout de neuf mois qui, il faut que je me rappelle, même si c'était un petit moment, ça prend quand même pas mal de bande passante et d'énergie. Comment tu vois la situation et ton évolution à toi au niveau plus perso ? de le gérant de l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est une bonne question et effectivement, il y a énormément de questions qui se posent dans cette phase-là de ma vie finalement, parce que c'est quand même une vie au-delà d'une expérience et d'une aventure professionnelle. Et aujourd'hui, jusqu'à maintenant, c'est vrai que j'ai quand même beaucoup été seule, en tout cas dans la prise de décision. Et avoir les trois rôles, c'est-à-dire actionnaire, alors ça, je n'ai pas trop de soucis parce que ce n'est pas l'argent que je recherche, donc au moins, je ne me prends pas la tête avec moi-même là-dessus. Mais par contre, le côté CIO et administratrice, donc plutôt, on va dire, la gestion de la stratégie et de la gestion opérationnelle, c'est compliqué, en fait, de gérer tout en même temps. Ce n'est pas impossible, mais à un moment donné, il faut être réaliste. On ne peut pas tout faire en même temps et espérer bien le faire. Donc, je ne m'en sors pas trop mal quand même, heureusement, aussi parce que j'ai la chance d'avoir une équipe qui est juste incroyable, très compréhensive et très investie. Je pense qu'ils sont investis autant que je le suis. Alors ça a ses avantages et ses désavantages, parce que des fois, on a tendance à se mettre un petit peu dans le rouge quand on s'investit beaucoup. Mais du moment que la parole est ouverte, ça se passe bien. Donc moi, aujourd'hui, la grosse question que je me pose, c'est effectivement est-ce que je continue seule l'aventure ou pas ? Non pas pour des questions d'argent, contrairement à beaucoup de monde qui ont besoin à un moment donné de s'associer pour avoir plus d'argent qui rentre. Moi, ce n'est pas l'argent mon premier leitmotiv, c'est plutôt le fait que je suis quelqu'un qui aime partager. Et j'aime partager l'aventure. D'ailleurs, j'ai envie d'emmener mes équipes un jour au Club Med, j'ai envie de les emmener au Mexique, j'ai envie qu'on s'amuse ensemble. Et du coup, même dans la prise de décision, j'ai envie qu'on s'amuse. Et je me dis, j'aimerais bien avoir peut-être à un moment donné quelqu'un qui prend aussi certaines responsabilités sur ses épaules et avec qui on puisse partager la prise de décision, avec qui on puisse se dire, ok, bon, toi, tu gères cette partie-là. Moi, je n'aime pas trop la gestion de chantier. Je te laisse. Par contre, moi, je m'occupe de l'augmentation du chiffre d'affaires parce que ça, ça me plaît. La vente me plaît. Le côté humain me plaît. Et au-delà de ça, se dire, ok, une fois par année, on va au salon du loisir ensemble. Tiens, vas-y, quel loisir on va mettre ? Avoir vraiment ce côté partage et partager l'aventure.

  • Speaker #0

    Il doit bien y avoir, soyons honnêtes, une perte de motivation. On la rencontre tous, toutes, à un moment donné. Il y a quand même le rollercoaster, c'est de ses hauts, de ses bas. Comment tu fais pour garder la motivation, peut-être pas intacte, mais en tout cas de la faire remonter ? Et puis, comment tu arrives à retrouver ce plaisir, le vrai plaisir du jeu ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Et je pense que déjà, c'est une question de phase. Il y a des phases où, effectivement, on a moins de plaisir. Et le plus important, c'est d'en être conscient. Et de se dire, mais est-ce que cette phase va durer ? Ou est-ce que c'est juste momentané ? Si c'est momentané, bon, tant pis, il faut bien y accepter. On ne fait pas toujours tout ce qu'on aime dans son job et ça peut arriver. Par contre, si on sent que cette phase est plutôt liée justement aux responsabilités du poste et au poste, là, je pense qu'il faut bouger. Et moi, typiquement, cette année, je me suis rendue compte à certains moments, surtout dans cette phase de gestion des travaux, toute cette partie projet, on va dire plus, avec les contacts avec l'équipe du feu, avec la gestion des chantiers, avec... Les fournisseurs, toute cette gestion-là, en fait, je me suis rendu compte que ce n'était pas là que je m'épanouissais le plus et qu'elle me demandait beaucoup d'énergie. Et puis, par moments, c'était vraiment lourd. Alors, heureusement, c'est momentané. Mais surtout, ça veut dire que s'il y a de nouveau des projets à faire, il y a un moment donné, cette partie-là, il faudra que je puisse la déléguer. Donc, aujourd'hui, je suis très au clair avec moi là-dessus. Et un autre point aussi pour retrouver du plaisir, justement, c'est que déjà, j'adore mes équipes. Et je pense qu'ils m'apportent l'énergie. Quand moi, je suis dans le down, ils m'apportent de l'énergie. Quand eux peuvent avoir des fois des petits coups de mou, ça peut arriver. On a vraiment traversé beaucoup de phases avec House Trap. On n'a pas toujours eu, entre guillemets, des bonnes conditions de travail. Il y a encore des choses qu'on peut améliorer. Il y a encore beaucoup de choses qu'on peut faire. C'est joli de voir l'évolution, de voir d'où on est parti. Et je pense qu'on se le redonne. Et finalement, le plaisir, je l'ai avec eux. Après, il y a autre chose aussi. C'est que justement, comme là, je sentais gentiment le poids des responsabilités qui commençaient à me peser, j'ai créé un advisory board. À défaut d'avoir les moyens d'avoir un conseil d'administration. J'ai décidé d'aller chercher quelques personnes que j'ai rencontrées dans ma vie qui m'ont vraiment marquée pour leur gentillesse, pour leur bienveillance, pour leur expérience aussi. Mais pas que, c'est d'abord l'humain. Et ça, ça m'apporte énormément de plaisir parce que j'ai l'impression de ne plus être 100% toute seule. Et je sais qu'on va se voir à un moment donné, qu'on va passer une bonne soirée, qu'on va discuter des projets, qu'ils vont m'épauler si j'ai vraiment besoin sur une thématique. Et je pense que c'est ça dont j'ai le plus besoin pour avoir du plaisir.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que c'est des gens que tu as rencontrés dans ton parcours et que tu es allée toi rechercher ?

  • Speaker #1

    Oui. Ok. Oui. Oui, je me suis dit à un moment donné, là, je ne peux pas continuer en étant toute seule. Je ne vais pas non plus faire rentrer n'importe qui dans mon entreprise parce que je n'ai pas non plus trimé toutes ces années pour dire tiens, je te donne 50% de ma boîte. Mais du coup, je me suis dit avant de passer cette étape-là qui arrivera certainement un jour parce que je réalise, on apprend à se connaître aussi dans l'entreprenariat et je pense que je ne t'apprends rien. C'est que moi, j'ai besoin de partager les choses. En fait, j'aime les gens et ça me manque ce côté humain. Et il y a des moments où les responsabilités font que je m'amuse moins parce que je peux moins m'amuser avec l'équipe. Donc il y a un moment donné où j'ai envie de dire je trouverai cette personne qui aura envie de prendre toutes ces responsabilités. Je lui dirai tiens, prends les responsabilités. Moi je vais m'amuser, les gens n'ont pas besoin de savoir que je suis aussi à la tête de l'entreprise. J'ai pas cet égo là en fait.

  • Speaker #0

    Mais tu dois quand même rester là, tu dois pas revendre complètement la boîte.

  • Speaker #1

    Non, je dis pas. Aujourd'hui pas, ça reste mon bébé. Peut-être qu'un jour, peut-être que pour quelconque raison ça se fera. Mais si je venais à revendre, ce serait déjà pas à n'importe qui. Ça voudrait dire que ce serait à une entreprise ou plutôt à une personne avant tout. qui aurait cette vision qui me fait rêver. Typiquement, moi, oui, je rêve de créer un Disney. Si Disney venait me voir demain et me dirait Ok, nous, on aimerait que tu développes des escape games pour Disney. On te rachète, là je discute, mais parce que le rêve qu'ils arrivent à offrir aux gens et la structure qu'ils ont aujourd'hui me permettraient de faire encore plus que ce que je peux faire aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui j'ai encore beaucoup de choses qui me limitent. Donc on va dire que je ne serais pas contre si c'était une belle opportunité, mais pas une opportunité uniquement financière, une opportunité de continuer quelque chose qui me fait vibrer.

  • Speaker #0

    Donc tu ne cherches pas qu'à te faire de l'argent ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et tu cherches à avoir ces vibrations, cette énergie intérieure, à exprimer ta créativité ? Je pense que tu vas bien t'éclater avec ton fils qui va grandir parce qu'avec tous ces moments de jeu qu'on a quand les enfants sont petits, c'est juste assez incroyable. Et donc sur les ambitions de s'associer, c'est quelque chose que tu verrais se formaliser dans un conseil d'administration dans un premier temps avec ton advisory board ?

  • Speaker #1

    Alors je pense que ce n'est pas forcément que ça se conceptualiserait complètement avec eux, je pense que ce sera une question de rencontre. Étant quelqu'un qui suis très dans l'humain, j'en parle parce que je pense qu'il faut parler des choses pour que les choses se fassent. Et en général, tout d'un coup, les choses tombent. Donc aujourd'hui, je ne vais pas aller rechercher ça parce que je pense que ça doit tomber tout seul en fait. Donc il y a un moment donné, il y aura une rencontre, il y aura quelque chose, il y aura quelque chose qui va me faire vibrer. Et on sera sur la même longueur d'onde et à ce moment-là, on discutera. Et à ce moment-là, effectivement, par contre, je demanderai quand même l'avis de mon advisory board sur le profil, sur quoi faire pour être sûre de ne pas refaire les mêmes erreurs du passé, bien que je ne pense pas que je les referais. mais c'est plutôt pour que les choses se passent bien. Et puis voilà, pas perdre non plus quelque chose que j'ai passé du temps à créer et pour tout d'un coup tout perdre parce que je ferais le mauvais choix. Mais aujourd'hui, je me fais déjà beaucoup plus confiance par rapport à ça.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour se faire plus confiance qu'avant ?

  • Speaker #1

    On apprend de nos erreurs. Je pense que c'est bête, mais quelque part, ce n'est pas plus compliqué que ça. Je pense que quand on est dans des situations inconfortables, il faut absolument prendre le temps de les analyser et de se dire mais pourquoi là, je me sens dans l'inconfort ? Pourquoi là, je ne me sens pas bien ? Qu'est-ce qui fait que là, j'ai vécu ce que j'ai vécu ? Et si on prend le temps de faire ça, après, on se fait confiance au bout d'un moment parce qu'on sait pourquoi on a fait ces erreurs-là et on sait qu'aujourd'hui, on ne les referait pas parce qu'on en a appris.

  • Speaker #0

    Et comment on a cette confiance intérieure ? Tu en parlais au début aussi, tu te faisais toi-même confiance et puis tu savais que même en prenant les risques financiers, tu te sentais capable de le faire et d'y aller. Est-ce qu'elle vient de l'éducation que tu as eue, de tes parents ? À ton avis, tu as une piste ?

  • Speaker #1

    Alors, ça vient en tout cas pas de mes parents parce qu'ils sont très très gentils. Mon papa n'est plus là, mais ma maman est très gentille et elle est de grand soutien, mais ça n'a pas toujours été le cas. On ne va pas parler du passé parce que ça fait partie du passé. Mais par contre, étonnamment, on parlait des écrans tout à l'heure, moi c'est un petit peu Naruto qui m'a beaucoup beaucoup beaucoup aidée. Allez ! Oui, cette philosophie qu'on retrouve dans les mangas, ça m'a beaucoup parlé dans certains mangas encore plus. Et c'est vrai que Naruto a été un... un déclencheur et Pokémon aussi. Donc du coup, je suis toujours une grande fan de Pokémon et de Naruto. D'ailleurs, chaque 2-3 ans, je crois que je me refais toute la série des Naruto. Et ça m'a beaucoup aidée à tenir parce que ce personnage représentait mes valeurs et représentait ce que je voulais un jour être dans le monde. Et du coup, j'ai un peu suivi sa piste. Et inconsciemment, je pense que ça m'a donné la force à certains moments de continuer d'avancer malgré les difficultés, jusqu'au jour où aujourd'hui, je pense, et c'est sans prétention, je sais ce que je vaux. Je sais que je peux vraiment offrir du bonheur aux gens, que je peux offrir une vraie plus-value humaine finalement, et pas uniquement pour de l'argent ou pour autre chose. Le reste, ça suit de toute manière. En général, on fait les choses pour les bonnes raisons.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des personnages aussi humains, vivants, j'ai envie de dire, qui t'inspirent et qui te guident peut-être dans certains choix ?

  • Speaker #1

    Humainement parlant, c'est difficile. C'est vrai que c'est une bonne question. Je ne m'y attendais pas. Mais humainement, c'est plus difficile pour moi. J'ai été plus inspirée effectivement par des personnages que j'ai pu retrouver dans les films. Et où ? Dans les mangas, dans les dessins animés. Moi, je suis très dessin animé. Oui,

  • Speaker #0

    je filme manga et dessin animé.

  • Speaker #1

    Et finalement, je pense que j'ai trouvé un refuge là-dedans à un moment donné dans ma vie.

  • Speaker #0

    Et tu suis un peu des influenceurs et influenceuses ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'en suis quelques-uns. Il y a David Laroche que j'aime énormément parce que sa philosophie de vie, elle me plaît. Et je trouve qu'il a tellement raison sur tellement de choses. Il est tellement sain ce garçon pour moi que vraiment, j'aime beaucoup. Étonnamment, je dis étonnamment parce que je ne l'ai pas toujours aimé, Anthony Bourbon de Qui veut être mon associé. J'adore, c'est aimé. Bref. Je ne l'ai pas toujours aimé parce qu'au début, je trouve qu'il était un peu con, mais aujourd'hui, quand je lis ses posts et quand je suis toutes les vidéos qu'il fait, j'admire vraiment les choses qu'il dit. Après, il y a un point, c'est qu'il y a une grosse différence, c'est qu'il voit la vie comme un combat alors que moi, je la vois comme un jeu. Je pense que c'est dû au passé, effectivement. J'ai toujours préféré jouer que me battre. Par contre, dans le fond de ce qu'il dit, souvent, c'est très con.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, qu'est-ce qui, pour toi, va... Tu me parles un peu de personnages, de mangas ou quoi, bon il y a quand même toujours un peu des pouvoirs magiques dans ces animés. Si t'avais un... alors peut-être si t'avais un pouvoir magique dans ce vrai monde, tu choisirais lequel ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, il y en a tellement ! Justement ! Poser cette question à quelqu'un qui aimerait faire plein de choses, c'est dur. Si j'avais un pouvoir magique, en plus c'est marrant parce qu'en ce moment je regarde My Hero Academia, c'est un nouveau manga que j'ai découvert et ils ont justement des pouvoirs magiques. Mais il n'y en a aucun qui m'a frappée plus qu'un autre. Mais honnêtement, je pense que j'aimerais le pouvoir de rendre les gens heureux. Parce que finalement, on ne sait jamais quand on part et je trouve que ça ne coûte tellement rien d'offrir un sourire. qu'on devrait pouvoir le faire encore plus facilement finalement.

  • Speaker #0

    Et rendre les gens heureux, être heureux, c'est très philosophique, mais ça repose sur quoi pour toi ? Le partage,

  • Speaker #1

    on revient sur le partage. Je pense, le fait aussi de s'entraider, de ne pas se voir forcément comme des concurrents, comme travailler ensemble, un monde un peu plus relié. Alors je sais que c'est très philosophique, mais je le suis aussi. Mais du coup, c'est vrai que je serais plus pour un monde un peu plus uni.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans tes équipes, tu arrives à garder ce côté très soudé, très uni ? Est-ce qu'il y a une bonne rétention dans l'équipe où justement il y a des gens qui partent parce qu'ils ne partagent pas les mêmes valeurs ? Il n'y a pas les good vibes qui résonnent et donc il y a des débats ?

  • Speaker #1

    Non, on a vraiment une très belle équipe. Et d'ailleurs, pour la plupart, depuis très longtemps, depuis longtemps, puis ceux qui sont là, qui sont arrivés plus récemment, ils se sentent bien. Puis on a vraiment une équipe unie. Et d'ailleurs, je pense qu'il n'y a pas le choix parce que vu ce qu'on vit des fois en interne, pour réussir à maintenir des délais, qu'on n'a pas le choix parce que financièrement, c'est compliqué. et que tout le monde se donne à fond pour y arriver. On a ces valeurs-là.

  • Speaker #0

    Donc, tu as réussi à créer cette équipe-là aussi, cet esprit d'équipe ? Oui. Et puis, tu dirais qu'ils te suivent encore toi aujourd'hui ? Ou c'est vraiment une unité, nous tous ensemble, et chacun le maillon de la force de ce qu'on fait ? Bien que tu sois la tête du truc.

  • Speaker #1

    Je pense que ça dépend de qui. Parce qu'il y a des jeunes et des moins jeunes, et c'est ça qui est hyper chouette, justement. Je pense qu'il y a des personnes dans l'équipe aujourd'hui qui ont déjà cette vision-là de se dire Je suis un maillon de la chaîne. Et je peux prendre des décisions, je peux moi-même faire tout ce que je peux dans mon métier pour faire partie de cette chaîne-là, on va dire. Et il y en a d'autres qui sont plus jeunes, qui ont encore beaucoup besoin de ma validation.

  • Speaker #0

    Ton encadrement et ton accompagnement.

  • Speaker #1

    Exactement, ou bien qui me voient encore là alors qu'en fait non, je suis juste au même niveau, c'est juste que moi j'ose, que je vais chercher. Et puis bon, après je ne les encourage pas non plus à faire comme moi. Moi c'est vrai que mon livre de chevet c'est des fois LinkedIn avec tous ces postes et tout, il y a trop de trucs trop intéressants. Voilà, c'est peut-être des fois ce côté-là qui fait aussi notre différence aujourd'hui, parce qu'à 20 ans, 25 ans, non, je ne regardais pas LinkedIn tout le temps, ce n'était pas pareil. Aujourd'hui, j'adore ça parce que j'aime me nourrir de tout ça. Et eux, je pense qu'il y en a quelques-uns qui doivent encore vivre leurs petites étapes, on va dire, ou leurs étapes, avant d'arriver à se dire, OK, là, maintenant, vraiment, on est une chaîne, et au-delà de j'ai toujours besoin de validation non, je peux faire.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai ce que tu dis, il y a des étapes de vie, et puis il y a quand même ce côté générationnel qui fait que... À chacune des étapes de nos vies, on se transforme. Et d'ailleurs, je pense que la maternité quand même, le fait de devenir maman, et puis ça change beaucoup dans l'organisation aussi, ça a dû amener pas mal de remises en question dans la gestion de ton temps, des plannings, de ta vie de couple aussi. Est-ce que tu as des challenges autour de ça ? Parce qu'on entend quand même beaucoup parler aussi du risque de burn-out dans l'entrepreneuriat, surtout quand on a tout sur ses épaules et qu'on est en solo au niveau du management. Est-ce que toi, c'est quelque chose que tu as déjà frôlé, vécu ? Est-ce que tu te sens plus fragile, vulnérable ? Parce qu'un petit neuf mois, c'est encore vachement crevant. Comment ça se passe pour toi ?

  • Speaker #1

    Déjà, le burn-out, je l'ai déjà vécu il y a quelques années. Du coup, je ne retomberai pas forcément dedans. En tout cas, je crois.

  • Speaker #0

    Tu es dans le domaine de la banque ou de l'homène ?

  • Speaker #1

    Dans le domaine de la banque, étonnamment. Mais c'était plus par rapport à du mobbing, un mauvais responsable pour le coup. Ce qui n'a pas toujours été le cas. J'ai eu des responsables aussi incroyables à la banque.

  • Speaker #0

    Très dans l'humain de nouveau.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Exactement. Et du coup, l'ayant déjà vécu, aujourd'hui, je vois les signaux d'alarme avant qu'ils arrivent. Et typiquement, c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai créé cet advisory board. Quand on a discuté, c'est que j'ai dit aujourd'hui, je vois des signaux. Donc, je vois des signaux, non pas que je vais tomber en burnout demain, mais que si je continue à ce rythme, si je ne m'entoure pas, si je ne vais pas chercher de l'aide à un moment donné, non, je n'y arriverai pas. Et je pense qu'aujourd'hui, une des compétences que j'ai acquis justement par rapport à tous ces challenges-là, c'est de savoir m'entourer quand j'en ai besoin, d'aller chercher de l'aide. Et ça, je pense que ça n'a pas de prix. Et d'ailleurs, c'est aussi une des raisons de la réussite, entre guillemets, selon ce qu'on appelle réussite. Et après, le fait d'être maman, c'est clair que ça change une vie. On dort moins, on est plus fatigué. Les journées sont plus difficiles à ce niveau. Mais c'est tellement de bonheur. Comme je dis, moi, je tombe amoureuse chaque matin et ça donne une énergie pour la journée qui est juste incroyable. Après, des fois, on se sent un peu coupable parce qu'on se dit, vite, il faut que je me dépêche de rentrer. Je veux le voir avant qu'il dorme. Et il y a un peu ce côté-là. Mais d'un autre côté, je... Je fais partie des personnes qui pensent qu'on ne fait pas des enfants pour qu'ils soient complètement dépendants de nous. On les fait pour leur apprendre justement à partir. On les aime et je pense que les aimer, c'est aussi leur apprendre à grandir quelque part. Alors bien sûr qu'il faut être avec eux. Mais je préfère mon bébé justement qui peut être autant bien que son papa, sa maman, sa grand-maman ou une personne externe, plutôt qu'il soit complètement dépendant de moi et que du coup, il souffre dès que je dois forcément le laisser. Donc après, c'est une question d'organisation, de vision. Et puis aujourd'hui, ça se passe plutôt bien dans l'ensemble. Mais sacrée organisation quand même. Les mails, c'est avant qu'il se réveille, donc 6h30-7h c'est les mails, 7h il est debout, après on passe un moment avec lui, après on part au boulot, après on va le chercher s'il est à la crèche, c'est à la crèche. Sinon heureusement quand les grands-mamans sont là, c'est un peu plus flex, je sais que je peux arriver vers 17h30. Et puis après une fois qu'il est couché à 19h, on reprend 2-3 mails, 2-3 choses qu'on n'a pas eu le temps de traiter dans la journée.

  • Speaker #0

    On arrive gentiment à la fin de notre échange. Il y avait encore deux petites questions que je voulais te poser. La première, c'est sur cette définition du succès. Le succès peut se définir et se décliner, je pense, à l'infini. Il y a le côté personnel, le côté professionnel. C'est quoi pour toi aujourd'hui ta définition de ce qu'on peut appeler le succès ? On parlait tout à l'heure du bonheur. Ce n'est pas encore la même chose pour moi, mais vraiment ce côté successful.

  • Speaker #1

    Je dirais que... C'est tomber sept fois et se relever huit fois. Alors c'est très classique, mais quelque part je pense que tant qu'on est capable de se relever, quoi qu'il arrive, on pourra toujours aller plus loin. Et je pense qu'il n'y a pas à chercher plus loin en fait. Alors bien sûr je pourrais dire le bonheur, évidemment pour moi ça fait partie du succès, parce que c'est bien joli d'avoir plein d'argent et puis d'être malheureux. Donc voilà, mais pour moi c'est plutôt le fait de jamais abandonner en fait, de se dire ok il y a toujours une solution, d'être orienté solution, et de se relever quand on tombe.

  • Speaker #0

    Donc toi, un genou à terre, tu te relèves et tu y vas. Tu es une personne d'action. Oui,

  • Speaker #1

    clairement. C'est pour ça que d'être dans le bureau... Tu parlais tout à l'heure, on discutait justement de ce côté où à un moment donné, on se dit est-ce que là, je m'épanouis toujours dans mon job ? Moi, quand je vois que je passe mes journées derrière un écran alors que je suis quelqu'un d'hyperactive malgré tout, il y a des fois où je me dis bon, est-ce que je vais reprendre des cours de fitness et donner ? Et puis après, je me dis non, ne te disperse pas. Sors de ce corps. Donc je sais que ça ne durera pas à rester derrière un bureau pour moi parce que j'ai besoin d'aller vers les gens et j'aime ça. Heureusement, il y a des apéros, ça c'est cool. À Fribourg, on en a beaucoup.

  • Speaker #0

    Et les podcasts.

  • Speaker #1

    Et les podcasts, exactement.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai, je te rejoins à la rencontre humaine. Pareil, je commence à passer beaucoup de temps derrière mon ordi. Et en fait, ça ne me convenait plus du tout. Parce que moi, de base, je faisais du qualitatif. Pendant les cinq premières années de vie de ma boîte, je ne faisais que des focus group, des réunions conso, aller sur le terrain, faire des photos, du reportage, du montage vidéo. Et en fait, j'ai perdu tout ça. Donc, c'est une manière aussi de pouvoir retrouver ces échanges, ce plaisir et ce contact avec le terrain. Donc, ça me parle à ce que tu viens de partager. Pour les jeunes qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat, qu'est-ce qu'il faut avoir aujourd'hui ? Pour qui c'est fait ou pour qui c'est pas fait, en fait, l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, j'aurais deux conseils. Le premier, c'est de bien s'entourer, de prendre le temps de s'entourer. Surtout, je pense qu'aujourd'hui, on a quand même de la chance en Suisse, que ce soit le canton de Vaud, le canton de Fribourg, on a FreeUp, on a Platine. Sur Vaud, je pense qu'il y a la même chose, la promotion économique. On a moyen d'avoir accès à des coachs d'entreprise qui peuvent nous accompagner et qui peuvent juste nous ouvrir un peu l'esprit si on en a besoin. qui peuvent nous aider à y voir plus clair, nous challenger aussi dans nos décisions. Et je pense qu'il ne faut pas se la jouer solo. Au contraire, je pense que ça vaut la peine de s'entourer tout en ayant pour autant assez confiance en soi à un moment donné pour se dire Ok, je sais ce que je vaux quand même, je crois en mon projet. Parce que moi, c'est toujours le truc, c'est que si un coach arrive à remettre en cause votre projet, c'est que déjà, vous n'y croyez pas à 100%.

  • Speaker #0

    C'est clair, il faut savoir pitcher le projet, il faut savoir se vendre aussi et y croire.

  • Speaker #1

    Oui, et y croire. Je pense que c'est important d'y croire. Moi, je me dis toujours, d'ailleurs, j'ai vécu dernièrement le cas, c'est que là, je vais devoir refaire un très gros crédit pour les prochains projets. Et on m'a posé la question, on m'a dit, nous, on est prêts à vous suivre, pas besoin du cautionnement remontant. Par contre, vous devez vous porter caution personnelle avec tout ce que ça veut dire derrière. Je n'ai même pas hésité une seconde, j'ai dit OK, pas de souci. Puis effectivement, là, j'ai eu un membre de mon advisory board qui m'a dit, mais t'es sûre et tout. Je dis oui, parce qu'au pire, quoi ? Déjà, si je doutais, ça veut dire que je ne crois pas à 100% à mon projet, j'ai peur de perdre, alors que non. Et au final, quelque part, j'ai envie de dire au pire, quoi. Au pire, je retournerai dans la banque où je trouverai, comme je disais tout à l'heure, une entreprise qui a plein d'argent et que je rembourserai mon crédit.

  • Speaker #0

    Mais tu consultes quand même ton conjoint avant de prendre des décisions comme ça ou c'est vraiment toi toute seule ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend si ça le touche ou pas. Si ça le touche pas, il y a un moment donné où je préfère prendre ma décision toute seule parce que j'estime que c'est vraiment moi, c'est mon jardin secret, en fait, de savoir ce que je veux mettre en jeu. Et j'aime bien prendre mes décisions à ce niveau-là. Pas mêler, on va dire, le professionnel avec le privé. Je pense que c'est mieux. En tout cas, pour moi, c'est mieux comme ça.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc, le conseil, c'est osez et entourez-vous.

  • Speaker #0

    C'est ça. Faut foncer, les gars. Faites une étude de marché si vous avez les moyens. Exact. Nous, on les fait aussi à des prix super démocratiques pour les gens qui se lancent. Donc, il ne faut pas se mettre de barrière non plus. Et puis, tester, essayer, se relever.

  • Speaker #1

    Planter comment c'est. Relevez-vous. Non, mais c'est ça. Moi, je pense vraiment que le premier business qu'on fait, ce n'est pas le dernier. C'est que d'abord, on teste, on teste, on apprend. on se casse la... voilà, et on se relève et tout d'un coup, tout d'un coup, on trouve le truc qui nous fait vraiment vibrer. Et c'est là que ça marche encore mieux.

  • Speaker #0

    En tout cas, je te souhaite beaucoup de plaisir avec la suite des projets d'expansion et je te remercie beaucoup de nous avoir consacré du temps aujourd'hui pour venir discuter avec nous à Lausanne de tous ces projets. C'était vraiment un plaisir. J'espère qu'on va continuer à vibrer, à rayonner et à jouer dans le travail. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci. Un plaisir, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Si vous voulez continuer à nous suivre, on est disponible et accessible sur Apple Podcasts, sur YouTube et sur Spotify. J'espère que c'est un épisode qui vous a plu. N'hésitez pas à nous faire des retours pour qu'on puisse s'améliorer, parce qu'on est dans cette culture aussi de l'amélioration chez Qualinsight. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci.

Description

Interrogée par Esther Sève, fondatrice de Qualinsight, Stéphanie Krieger partage son parcours inspirant de la banque aux escape games. Elle dévoile comment elle a osé suivre ses rêves pour créer House Trap, transformant sa passion du jeu et du divertissement en une entreprise florissante.


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Bienvenue sur Romand'Insight, le podcast qui vous invite à découvrir les parcours de celles et ceux qui osent et qui inspirent en Suisse Romande.


On parle de business, de cheminements professionnels et d’équilibre de vie avec les personnalités qui façonnent notre région.

Nous, c’est l’équipe de Qualinsight, un institut d’études de marché basé à Lausanne. On vous propose un moment dynamique, sincère et toujours proche des réalités du terrain.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Romand'Insight, le podcast qui vous invite à découvrir les parcours de celles et ceux qui osent et qui inspirent en Suisse romande. On parle de business, de cheminement professionnel et d'équilibre de vie avec des personnalités qui façonnent notre région. Nous, c'est l'équipe de Qualinsight, un institut d'études de marché basé à Lausanne. On vous propose un moment dynamique, sincère et toujours proche des réalités du terrain. Alors, installez-vous confortablement et bienvenue dans Romand'Insight. Stéphanie, bonjour ! Bonjour ! Je suis vraiment super contente de t'avoir comme deuxième invitée dans ce podcast. Je t'ai découvert en plus il n'y a vraiment pas longtemps, c'était dans Bilan. Il y avait 100 personnalités de moins de 40 ans qui font la Suisse romande, c'est juste. C'est juste. Et j'ai découvert ton profil et j'ai été tout de suite interpellée parce que tu travailles dans les Escape Games. Et c'est aussi un sujet qui me plaît beaucoup. J'en ai fait pas mal au début. Je t'avoue qu'il y a eu un petit effet de lassitude entre temps et puis mes enfants ont grandi donc j'y vais moins. Mais je me suis dit c'est super intéressant. Une femme qui s'est lancée là-dedans, plus je vois que ça se développe. Donc voilà, je suis très heureuse de t'avoir aujourd'hui dans ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci, moi de même.

  • Speaker #0

    Je te propose peut-être dans un premier temps de brièvement te présenter vraiment en une minute ou deux dans les grandes lignes puisque comme... Comme tu le sais, dans le début, j'aimerais revenir sur ton parcours et un peu l'origine, la genèse de comment tu t'es lancée dans les escape games. Mais peut-être brièvement, pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors brièvement, j'ai 35 ans, j'ai un petit bébé de 9 mois et je suis donc une jeune maman pour ça. Et sinon, j'ai un parcours un peu particulier, on en parlera tout à l'heure, mais en gros, j'ai fait plusieurs virages à 180 degrés, très dynamique, très active. J'ai besoin de voir du monde, j'aime les gens. Et je pense que le reste, on le verra tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Donc, si je ne me trompe pas, tu m'arrêtes si je me suis trompée, mais il y a eu un passé Club Med. Alors, je ne sais pas si c'était forcément Géo, mais en tout cas Club Med. Ensuite, il y a eu genre UBS, le banking. Et puis, il y a eu l'entrepreneuriat, les escape games.

  • Speaker #1

    Alors, c'est presque ça.

  • Speaker #0

    C'est presque ça, dis-moi.

  • Speaker #1

    En gros, il y a d'abord eu la banque. Ensuite, il y a eu le Club Med. Donc, j'ai fait neuf ans dans la banque pour UBS. Après, il y a eu une année où j'ai un peu voyagé autour du monde pour apprendre l'anglais surtout et puis pour découvrir le monde. Ensuite, je suis revenue à l'UBS. Et puis finalement, du tout au tout, j'ai réalisé mon rêve qui était effectivement d'être G.O. au Club Med. Entre deux, j'ai monté deux petites sociétés, une dans le fitness, dans le loisir, dans le sport, pardon. Et puis une autre dans l'événementiel où je donnais des spectacles et des formations.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et comment tu es arrivée dans le domaine des escape games ?

  • Speaker #1

    Eh bien, quand j'étais au Club Med en Grèce, j'ai travaillé là-bas pendant sept mois. J'ai découvert les escape games là-bas. Et j'ai juste adoré tout simplement ce que j'ai vécu au moment où je l'ai vécu. Donc avec la personne avec qui j'ai fait cet escape game, j'ai aimé l'immersion, j'ai aimé le fait que ça nous reconnectait vraiment les deux et qu'on avait besoin l'un de l'autre, sans compter que j'étais complètement ailleurs. Et ce côté vraiment où je suis dans un autre univers m'a vraiment plu. Et j'ai découvert les escapes de cette manière.

  • Speaker #0

    Ok, mais après de là à se dire, je crée un business là-dedans, c'était en quelle année, à quelle époque ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'était en 2015 que je découvrais les escapes et en 2016, je lançais mon business. Donc en 2015, j'ai vraiment eu un coup de foudre pour cette activité. Je me suis dit, dans tous les cas, j'ai toujours trouvé qu'en Suisse, on était trop sérieux des fois et très carrés. On a de la peine à s'amuser, je trouve, en Suisse et à lâcher un peu, à prendre soin les uns des autres. C'est pour moi un monde assez individualiste. Et quand j'ai vraiment vécu l'expérience de l'escape game en Grèce, je me suis rendu compte que ça répondait à un besoin. Et le besoin de se reconnecter les uns les autres, le besoin de s'évader, le besoin de couper, le besoin de ne pas se prendre au sérieux justement et de rentrer dans une aventure. Et moi qui ai toujours voulu être comédienne ou actrice, je me suis dit mais c'est parfait ça parce que je vais permettre au monde, en tout cas en Suisse, de pouvoir être l'acteur finalement d'une aventure. Et d'une aventure que je vais faire pour eux finalement, pour offrir du bonheur aux gens. Donc pour moi ça allait vraiment dans la continuité du Club Med, à la différence que là je pouvais en plus ajouter ma patte et offrir quelque chose que je sentais que j'avais en moi. Du coup,

  • Speaker #0

    au niveau de la créativité, de la création de ta première room ou de ton premier jeu, comment ça s'est passé ? Est-ce que tu l'as conçu seule ? Tu t'es entourée de gens ? Comment t'as créé ton scénario, le choix des décors ? T'es partie comment ? Sur quelle piste ? Comment t'as créé ça ? Alors déjà,

  • Speaker #1

    mon premier scénario, je l'ai créé grâce à mon ex-copain grec, du coup, quand j'étais au Club Med, qui lui travaillait pour un escape là-bas, donc il m'a beaucoup aidée pour ce premier scénario.

  • Speaker #0

    Copain travaille déjà dans un escape game.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, il était rentré dans un escape parce qu'il savait que j'avais le projet de lancer ça en Suisse. Il devait venir en Suisse et puis bon, après, on épargne les détails. Mais en tout cas, c'est comme ça qu'on a pu créer ensemble, on va dire, ce premier scénario. Moi, j'ai rajouté le live actoring parce que je trouvais que ça manquait et qu'il fallait un officier. C'était la prison d'Alcatraps, le tout premier univers qui existe encore d'ailleurs à Bulles. Et du coup, j'ai rajouté justement ce côté live acting qui amène un peu plus de pression, de sensation.

  • Speaker #0

    Donc tu as un personnage qui arrive, qui te fait peur ou qui intervient ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est l'officier qui fait sa ronde et bien sûr, on doit s'évader sans se faire prendre. Et puis, il est un peu taquin, l'officier. Donc j'ai rajouté un peu ce côté joueur, étant moi-même joueuse à la base, et ce côté un petit peu plus taquin.

  • Speaker #0

    Tu as de la validation aussi.

  • Speaker #1

    Exact. Donc ça, c'est pour la partie scénario. Ensuite, la partie décor, c'est une très jolie histoire. C'est que depuis mon enfance, je connaissais une personne qui était une copine qui était très, très, très douée en déco. Et elle avait un talent fou. Et je lui ai toujours dit un jour, tu verras, je t'engagerai parce qu'elle avait cette fibre. En fait, elle donnait vie à ses personnages. Elle le fait toujours. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    elle est toujours dans ta boîte.

  • Speaker #1

    Elle est toujours dans ma boîte. Et elle a aussi. Elle est aussi indépendante à côté. Et franchement, ce qu'elle fait, c'est juste merveilleux. Donc, dès le moment où j'ai dû faire des décors, ça a elle que j'ai pensé. Et je l'ai contactée, je lui ai dit ce que ça t'intéresse. Elle est partie dans le projet. Et puis voilà pour la partie décor. Après, il y avait la partie construction, réalisation et technique et informatique. Là, c'était plus compliqué. Parce que du coup, c'est vraiment pas mes compétences. Je ne peux pas être bon partout. Et du coup, j'ai cherché auprès des connaissances que j'avais. Donc, j'ai recontacté mon ancien meilleur ami du coup. Comme quoi, les affaires, ça ne réussit pas toujours. Et puis, je lui ai dit écoute, voilà, j'ai ce projet-là. Est-ce que ça t'intéresse de rentrer dans le projet ? Parce que toi, tu as des compétences manuelles et en automation qui permettraient de rendre réalisable ce projet. Alors, au début, il n'était pas tout feu, tout flamme. Par contre, son frère, qui lui avait une société d'informatique, était tout feu, tout flamme. Donc, je me suis lancée avec son frère. J'avais 80% d'épargne, lui 20%. C'était moi qui prenais vraiment les risques financiers du travail et tout. Donc, on avait mis ça de cette manière-là. Et un mois plus tard, c'est vrai que lui, les revenus sont... Donc, mon ex-meilleur ami.

  • Speaker #0

    Ex-meilleur ami ou ex-petite amie ?

  • Speaker #1

    Ex-meilleur ami. Ok. Oui, oui. Pas une relation dans le business. C'est mieux comme ça. Mais par contre, il est revenu en me disant, écoute, ça a l'air super cool ce que vous faites. J'aimerais bien aussi rentrer dans le projet. Et puis, pour moi, c'était évident que c'était une aventure de vie. Et puis, j'avais envie de la partager. Donc, j'ai dit, allez, go, rentre. Moi, je vous donne 10% de plus. Je garde 70% parce que ça restait quand même mon bébé, mon projet, les risques et tout. Et on y va. Donc, de fil en aiguille, on a créé nos premiers Escape Games. C'était à Chara, dans le Valais, qui existe toujours. Et avec le temps, c'est vrai que des fois, on n'a pas toujours la même vision. Donc, on s'est un peu éloigné. On n'a plus réussi à se comprendre à un moment donné. Peut-être qu'on avait un projet commun, on avait des compétences parfaitement complémentaires, mais on n'avait pas la vision commune. Et ça a posé problème. Donc, à un moment donné, ça me rongeait vraiment trop. J'ai dit, OK, écoutez, moi, je vous vends l'entreprise et je repars à zéro ailleurs. Et c'est là que j'ai vendu mon premier bébé. Ça a été difficile.

  • Speaker #0

    Et ils ont gardé le valet,

  • Speaker #1

    alors ? Ils ont gardé le valet, exactement. Et c'est vrai que ça a été vraiment dur pour moi. Et puis avec du recul, je me dis, j'aurais peut-être quand même dû vraiment insister pour garder quelque part. Pourquoi pas l'inverse ? Parce qu'en fait, je n'arrivais plus à gérer toute seule. Ça devenait trop compliqué, ça devenait trop émotionnel. Et je n'arrivais plus à me battre à l'époque pour garder quelque chose de ma boîte finale. Et à un moment donné, c'est vrai que quand on nous fait comprendre qu'on veut partir, et je ne le renvoie pas du tout finalement, c'est ce qu'on a vécu qui a fait qu'aujourd'hui aussi j'ai ce que j'ai aujourd'hui. il y a un moment où il vaut mieux partir. C'est comme rester dans une relation où on n'est pas bien, stop. Au bout d'un moment, il vaut mieux limiter les dégâts. Et puis chacun part de son côté.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'à ce moment-là, il y a eu un moment un peu de gestation, de remise en question, ou directement tu es partie dans un autre projet, je monte autre chose toute seule ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, bam, directement, je suis partie dans l'autre projet. Parce que moi, je voulais vraiment continuer les escapes. Je sentais que ça vibrait, ça me fait vibrer en fait. Donc je suis repartie directement. Je ne pouvais pas ouvrir à Lausanne, c'était mon rêve d'ouvrir à Lausanne, mais c'était impossible pour moi parce qu'il y avait beaucoup trop de risques financiers en termes de loyer, surtout l'impôt des 14% sur le divertissement, donc c'était très complexe et trop de risques. Et puis je n'avais pas, entre guillemets, vendu assez cher pour pouvoir non plus me lancer à Lausanne. Donc du coup, j'ai étudié un petit peu le marché. Moi, je viens de Fribourg à la base aussi, je suis fribourgeoise. Ma maman habitait Fribourg, en tout cas dans la région. Et donc j'ai dit, OK, je vais étudier un petit peu le marché. J'ai vu qu'à Bulles, il n'y avait pas grand-chose. Et j'aime bien Bulle, la ville la plus pétillante de Suisse, je me suis dit ça me va très bien, donc c'est parti, j'y vais et puis je me suis lancée.

  • Speaker #0

    Ok, mais tu as fait une étude de marché à ce moment-là ou pas du tout ? Oui,

  • Speaker #1

    alors une petite étude de marché quand même sur les escape games, sur ce qu'il y avait dans le coin, dans la région et puis il y avait le potentiel. De toute façon, c'est simple, si j'avais réussi à lancer un escape game à Chara, à Martigny, pour moi à Bulle, ce serait plus ou moins le même type de public, un peu le même nombre d'habitants. Le risque était finalement le même et j'avais fait mes calculs et je m'étais dit c'est simple, à partir de X groupes ça me paye mon loyer, à partir de X groupes je me paye un salaire, en attendant je vivais encore chez ma maman. Donc je n'avais pas un loyer moi personnellement et puis j'avais fait avec le cautionnement romand aussi, s'il y avait besoin d'un crédit je sais que j'étais soutenue aussi derrière. Finalement je n'en ai pas eu besoin parce que j'ai réussi à tout faire en autofinancement. Mais ouais voilà.

  • Speaker #0

    Ce qui n'est pas simple parce qu'il y a quand même les bails locatifs aussi à prendre qui sont assez lourds. Et puis assez long, selon quoi aussi au niveau commercial ? Comment ça s'est passé la prise de risque justement financièrement ? Tu me dis donc fonds privés ?

  • Speaker #1

    Alors fonds privés et puis j'ai dû me porter caution. Après c'est vrai que moi je suis quelqu'un qui n'ai pas peur de prendre des risques parce que finalement il n'y a pas grand chose qui me fait peur. Pas de confiance ? J'ai confiance et puis au pire quoi, c'est toujours ce que je me dis. Au pire je retournerai bosser dans la banque, je sais qu'ils seront super contents. Ou dans le meilleur des cas je trouverai une entreprise qui a plein d'argent puis j'irai dépenser leurs sous en créant du rêve. Donc ça me va aussi finalement, il n'y a pas un vrai risque. Je veux dire un crédit, oui on doit le rembourser, ma foi oui, peut-être que je rembourserai toute ma vie si je me plante. Ce n'est pas grave finalement, tant que je peux aller boire un verre avec les copains, que je peux passer des moments en famille.

  • Speaker #0

    L'essentiel est ailleurs.

  • Speaker #1

    L'essentiel est ailleurs, exactement.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que peut-être tu pourrais nous partager ta vision, parce que je pense que ça doit être lié aussi à tes ambitions. Alors là pour le moment, on est là en 2024, parce que tu es solo pour le moment.

  • Speaker #1

    Oui, pour le moment je suis solo. Donc aujourd'hui j'ai on va dire un centre d'escape game, demain j'ai un centre multi activités, après demain peut-être un hôtel à thème parce que j'adore l'hôtellerie et un jour j'aimerais être le Disney de la Suisse. Donc je trouverais chouette de faire un parc pas d'attractions mais un parc à émotions comme je dis souvent.

  • Speaker #0

    Tu vois Europa Park ça fait un bout, moi j'ai des enfants qui sont fans et c'est loin.

  • Speaker #1

    Ça fait un bout exactement donc on aurait après c'est vrai qu'en Suisse tout coûte tellement cher au niveau des salaires et autres que ce serait très compliqué honnêtement à mettre en place il faut être quand même réaliste. Mais ça n'empêche pas de faire quand même quelque chose qui joue sur les émotions et qui apporte énormément. Et faire un véritable lieu où les gens se retrouvent et puis s'évadent finalement. Parce qu'on vit quand même dans un monde qui n'est pas si facile. Et ça fait du bien de rêver un peu et de s'évader.

  • Speaker #0

    Et d'autant plus avec le monde des écrans qui prend quand même de plus en plus de place aussi, je trouve, chez les jeunes. On a mené il n'y a pas longtemps une étude auprès des jeunes de 3 à 18 ans. Et il y a beaucoup d'évasion qui se fait derrière son écran de smartphone. Qu'est-ce que tu penses par rapport à ce côté émotionnel que tu peux offrir en tant qu'expérience immersive et dans le vrai monde, j'ai envie de dire ? Qu'est-ce que tu penses pouvoir apporter comme valeur en termes d'émotion, que ce soit aux familles, aux jeunes, aux couples ? Je ne sais pas, quels sont les publics qui viennent visiter, qui viennent faire tes games en ce moment ?

  • Speaker #1

    Alors nous, on a un peu tout le monde, mais c'est vrai que notre principal public, ça reste quand même les familles et les groupes d'amis, on va dire, qui viennent. Après, on a aussi des entreprises pour les team building, donc ça c'est bien. Au niveau de ce qu'on apporte, j'ai envie de dire tout simplement déjà le fait de partager un moment sans écran. Rien que ça, c'est déjà énorme à notre heure actuelle. Je le vois moi-même, des soupers, je suis la première malheureusement, ou pas, à avoir mon téléphone qui est tourné au cas où tout d'un coup, on doit me joindre. Alors que dans un escape game, il y a un moment donné, on coupe vraiment. Et au-delà de ça, on a quand même un moment de partage, un moment de communication, de collaboration aussi, on se reconnecte les uns aux autres. On a un objectif comment ? donc du coup on va travailler ensemble et dans un monde justement qui nous apprend plutôt à être compétitifs les uns les autres avec un premier et un dernier, avec les Skibiam il n'y a pas un premier et un dernier, c'est ensemble qu'on va y arriver et ça, ça me plaît énormément, ce côté communauté, ce côté vraiment on va passer un moment ensemble et on va s'amuser, c'est un petit peu l'objectif que j'ai moi-même avec House Trap, c'est que les gens quand ils rentrent chez nous c'est bienvenue à la maison comment est-ce qu'on va s'amuser ensemble et même avec Museéquipe c'est pareil, c'est allez viens travailler, on va travailler ensemble Si on joue, on doit se séparer. Peut-être qu'on devra se séparer, mais en attendant, on va s'amuser tout en offrant un produit de qualité.

  • Speaker #0

    OK. Toi, aujourd'hui, tu en fais encore des escape games ?

  • Speaker #1

    Oui, dès que j'ai le temps. Après, j'ai mes enseignes, honnêtement, que je préfère, parce que forcément, toutes les enseignes ne mettent pas le même niveau en termes de qualité de décor et autres. Et c'est normal, parce que si on fait ça à côté, on ne peut pas s'investir autant que quand on le fait à 100 Donc, il n'y a pas forcément la même chose, mais ça n'empêche pas qu'on passe des bons moments. Après, c'est vrai que j'ai... peu de temps à disposition, donc quand je vais en faire, c'est vraiment que je sais que c'est une enseigne qui me plaît beaucoup, ou alors que des clients m'ont dit Ah, elle est géniale, c'est Escape, il faut absolument que tu testes. Et à ce moment-là, je dis Ok, je vais tester.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça fait partie de tes sources d'inspiration, en te disant J'ai envie de reproduire ça ou est-ce qu'il y a plutôt les tendances, tu vois, je sais que mes enfants, ils veulent faire la chambre d'horreur, ou bien on a déjà fait la RV aussi, parce qu'ils avaient envie de faire avec les cases de durée virtuelle. Est-ce que toi, il y a des... Des envies qui se déclenchent en lien avec tes expériences à toi ou un peu avec les tendances du marché ? Comment ça se passe un peu pour l'inspiration de la suite ? Parce qu'il faut les renouveler ces rooms.

  • Speaker #1

    Oui, alors je ne suis pas trop fan justement de prendre l'inspiration d'ailleurs. Moi, je suis plutôt du style à dire j'adore ce film, j'aimerais être dedans. Ok, on va créer une thématique sur ce film. Et c'est plutôt comme ça que je réfléchis et que je réagis. Et comme je fais partie un peu des 80% des gens qui se font avoir par le marketing, Mais dans le bon sens du terme, je n'ai jamais regretté d'acheter un coca avec mon prénom marqué dessus, par exemple. Eh bien, c'est un peu la même chose. C'est-à-dire que je me dis, OK, les gens, la plupart des gens ont besoin de s'évader. D'autres ne sont pas du tout sensibles à ça. Mais pour ceux qui ont besoin de s'évader, où est-ce qu'ils ont envie de s'évader ? Oh, ça ferait du bien de voyager. OK, on peut voyager où ? On peut voyager dans des temples mayas, on peut voyager en Égypte. Et si on allait encore un peu plus loin ? Et si Atlantide existait ? À quoi ressemblerait Atlantide ? Avatar, bon sang, bien sûr que ce sera une thématique. Enfin... C'est un peu comme ça. J'ai plus des thématiques à rêve. J'ai voulu essayer de faire des choses pour tout le monde, typiquement en faisant la salle d'apocalypse zombie. Et ça me correspond un petit peu moins. Il y a effectivement des fans. D'ailleurs, ça m'a beaucoup touchée parce que la semaine dernière, pas plus tard que la semaine dernière, j'ai un client qui m'a dit C'est ma préférée ! J'étais là Ah bon ? Pas moi ! Mais parce que j'ai moins de sensibilité. Et honnêtement, aujourd'hui, avec l'expérience, je ne referai pas une thématique pour les gens. En tout cas, pour satisfaire tout le monde, je resterai... sur les thématiques où je suis forte. Et les thématiques où je suis forte, c'est les thématiques qui font rêver finalement. Et c'est là que je m'épanouis le plus aussi. Et ça se voit même dans le chiffre. Donc à un moment donné, on ne peut pas toucher tout le monde. Je pense qu'il faut choisir son combat et se dire Ok, moi je suis douée là-dedans, ce sera mon secteur. Il y a des gens bien plus doués que moi pour faire de l'horreur. Je leur laisse le secteur.

  • Speaker #0

    Et puis je pense à ce complète. C'est une question que je me posais d'ailleurs. Est-ce que dans le milieu, dans tous ceux qui proposent des escape games, on est plutôt copains ou plutôt ennemis ?

  • Speaker #1

    On est plutôt copains dans l'ensemble, parce qu'on ne propose pas la même chose. Donc, il faut toujours se dire, c'est ça l'avantage de l'escape game, c'est que oui, on est concurrent parce que la part de marché, s'il y a 100 personnes et qu'il y a 3 escapes au lieu d'un, c'est clair que les 100 personnes vont se diviser sur les 3, si on parle d'un point de vue purement chiffre. Après, d'un point de vue escape, si toi tu viens chez moi, tu auras une expérience, tu auras une autre expérience si tu vas chez quelqu'un d'autre. Typiquement, je prends l'exemple de Payern, on vient d'ouvrir Jurassic Land, thématique à dinosaures. On n'a pas loin, Corsel, près Payern, une maison de l'horreur, qui fait un petit peu d'escape, mais... plus maison hantée, mais c'est parfait, ce qu'il a fait, c'est top. Et on est complètement complémentaires. Donc moi, je ne le verrais pas comme mon concurrent, au contraire.

  • Speaker #0

    Ok. Et est-ce que vous proposez aussi de l'événementiel, tu sais, en dehors du game ? Est-ce qu'il y a des choses autour, annexes, des trucs un peu spéciaux, des one-shot, je ne sais pas, le jour de Halloween ou j'en sais rien ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, on fait des fois des events chez nous, mais maintenant, on fait de plus en plus des events en entreprise. C'est-à-dire qu'on a des produits qu'on peut déplacer, on peut même faire du sur-mesure, que ce soit, par exemple, nous, on a eu, il y a deux ans, le comptoir gruyérien. on l'aura de nouveau en 2026, j'avais fait une chasse au trésor à l'intérieur du comptoir. Donc les familles arrivaient au comptoir pour occuper aussi les enfants, ils recevaient leur passeport pirate, et puis ils avaient une course à faire. En tout cas, quand ils passaient dans certains stands, il y avait des stands qui étaient partenaires, il y avait une énigme à résoudre, ils obtenaient leur tampon et après ils pouvaient offrir leur coffre à trésor. Ce qu'on va refaire pour un marché de Noël aussi, typiquement. Donc aujourd'hui, on fait de plus en plus de choses pour les autres aussi, déjà parce que c'est sympa. Et puis, ça change un petit peu, tout simplement.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu les crées encore, ces jeux ? Tu es aussi dans la conception, dans la rédaction ? Tu t'impliques aussi là-dedans ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, c'est tout moi qui fait la partie création. Et là, je suis gentiment en train d'essayer de former une personne qui aime ça, en tout cas, pour voir dans quelle mesure elle pourrait m'aider à la co-création pour pouvoir faire plus de choses, justement. Parce qu'il y a un moment donné, c'est compliqué d'être à la création, à la gestion, à la stratégie, à l'opérationnel. Mais oui,

  • Speaker #0

    pour l'instant, oui. Et l'équipe... Tu es quand même derrière toi. De combien de personnes aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, si on prend toute l'équipe au complet, on a une cinquantaine. Mais on a 13 fixes et le reste, c'est des extras. Donc c'est tous les étudiants, la plupart, qui viennent et qui animent nos univers. Ou qui font de l'accueil ou du bar ou autre. Et après, dans l'équipe fixe, on a une grosse équipe technique aussi.

  • Speaker #0

    D'accord. Parce qu'il y a combien de salles ? Excuse-moi, j'ai...

  • Speaker #1

    Oui, on en a sept à Bulle.

  • Speaker #0

    Ok. C'est pas mal. Et puis en plus, la semaine dernière, quand je te contactais, tu me parlais de l'ouverture de Payern. Oui,

  • Speaker #1

    ça y est.

  • Speaker #0

    Ok. Bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a d'autres projets d'expansion ? J'avais entendu parler de Fribourg aussi.

  • Speaker #1

    Oui, Fribourg arrive cette fin d'année d'ailleurs avec de l'action game de type Fort Boyard. Parce que l'escape game, ça prend du temps à réaliser. Donc il y a un moment donné où le business model de l'escape game est très compliqué si je reste uniquement là-dedans. Pourquoi ? Parce que pour créer un escape, il faut à peu près quand même 6 mois, 9 mois. Donc là, on essaye de réduire justement ce temps pour voir dans quelle mesure ce serait réalisable. Mais par exemple, prenons l'exemple de Payern. Aujourd'hui, Payern en a ouvert, mais on n'a qu'un escape qui a ouvert. Alors qu'on a quand même toute la surface à payer au niveau du loyer, on a quand même toutes les charges, on a tout ce qui va derrière, toutes les charges de la structure et on n'a qu'un escape. Et on n'est pas en mesure aujourd'hui de créer assez rapidement des escape games, sachant qu'en Suisse les salaires coûtent quand même assez cher. C'est un peu le challenge, le gros challenge qu'on a. Donc du coup, moi, la solution que j'ai trouvée à ça, c'est d'amener d'autres produits de loisirs toujours et qui correspondent à mes valeurs et qui tournent un peu plus de manière autonome, qui ne demandent pas qu'on ait un Game Master par univers justement.

  • Speaker #0

    Donc il n'y aura pas de nains dans la salle des Répo-Boyards.

  • Speaker #1

    Alors, vu les polémiques actuelles, moi j'aurais trouvé ça trop génial. Mais on va éviter les polémiques actuelles. Mais par contre, on aura effectivement quand même du personnel qui vont mettre l'ambiance. Et ce sera très sympa après.

  • Speaker #0

    Je parle à mes enfants et ils trouvent ça trop cool le concept. Parce que pour eux, c'est vraiment hyper old school, Fort Boyard pour le coup. Mais par contre, d'être dans l'action et de pouvoir agir beaucoup plus que de résoudre des énigmes, ils sont un peu moins fans du côté. C'est un peu trop intellectuel, j'ai envie de dire. ils décrochent tandis que là quand il y a de l'action ils sont super fans.

  • Speaker #1

    C'est le but, c'est justement de toucher aussi un autre public et au delà de toucher un autre public, il y a aussi le fait que c'est un loisir rejouable contrairement à l'escape game et ça c'est très intéressant parce que ça veut dire que là on pourra effectivement faire des offres être un peu plus attractif financièrement alors que l'escape game à un moment donné le coût de création que ça a fait que oui ça a un certain coût et le coût il n'est même pas cher si on prend par rapport à tout ce qu'on paye derrière pour le réaliser par contre c'est clair que pour une famille ça a un coût.

  • Speaker #0

    Et la durée de vie alors d'une room, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, aujourd'hui, je dirais 5 ans en Suisse. Après, ça dépend de la ville. Si on est à Genève ou même Paris, ils peuvent peut-être garder 10 voire 15 ans leur univers. La même room ? La même room, sans problème. Ils ont tellement un bassin de population qui est énorme qu'ils peuvent. Nous, concrètement, moi à Bulles, ce que j'observe, c'est que si on pouvait changer un univers tous les 5 ans, ce serait plutôt bien.

  • Speaker #0

    Tu sais, on a lancé un petit sondage ensemble où on a posé cinq questions à des familles en Suisse romande, vu que moi j'ai la chance d'avoir ce panel de consommateurs que je peux sonder, et on leur a posé cinq questions pour avoir une idée de la perception de ce qu'une famille aujourd'hui est prête à mettre dans un budget, sortie famille, une après-midi. Tu as déjà clarifié que le prix de conception d'un jeu est assez élevé, et qu'il faut quand même le rentabiliser sur un certain nombre d'années. Aujourd'hui, une famille, on a vu dans le sondage qu'elle est prête à... dépenser en moyenne entre 100 et 150 francs pour une sortie. Donc si je ne me trompe pas, mais tu me corriges, on est plutôt sur un 200 francs, autour des 200 francs en tout cas pour 4 personnes. Donc on est plutôt dans le top of the range pour ces sorties-là. Et en plus on voit que les familles ont l'envie d'essayer de rajouter une petite prestat au-dessus avec un goûter ou un repas, pour un peu prolonger la sortie, pour pouvoir vraiment se dire ok je ne pars pas juste pour une heure parce que la durée du jeu elle est aussi limitée, mais je peux prolonger avec des petits à côté.

  • Speaker #1

    Il y a deux points à prendre en compte. Le premier, c'est que l'escape game, quand vraiment il est bien fait, quand il est fait en internalisation, c'est-à-dire en Suisse, avec des équipes en Suisse, donc avec tout ce que ça veut dire aussi financièrement derrière, c'est un loisir qui est cher. En tout cas, cher, ça dépend par rapport à quoi ?

  • Speaker #0

    Par rapport au ciné, c'est clair qu'on ne repart pas du tout...

  • Speaker #1

    On ne parle pas de la même chose. Dans notre côté, j'ai envie de dire, il faut prendre aussi, il faut comparer ce qui est comparable. Parce que moi, une fois, j'avais un client qui me disait, oui, mais vous voyez, une partie de Laser Game, c'est 16 francs. Pour avoir travaillé pendant 15 ans au Laser Game, enfin depuis mes 15 ans, je suis d'accord. Oui, mais une partie de Laser Game, ça dure 20 minutes. Donc, si je fais 15 fois 3, déjà, on arrive au 45. On arrive quasiment au même prix par personne pour un Escape Game. Mais c'est vrai que ça reste un loisir quand même qui est cher. Maintenant, on a trouvé quand même le moyen de toucher les plus jeunes en faisant les formules anniversaire des mercredis. Et typiquement... pour une forme d'anniversaire, l'enfant payera 22 francs. Donc, ça change quand même entre 22 francs et 39 francs par personne. Donc, on arrive maintenant gentiment à des offres, en tout cas, une bonne offre, on va dire, qui pourrait toucher les familles.

  • Speaker #0

    Par contre, réduire la durée du jeu, ce n'est pas vraiment une option.

  • Speaker #1

    C'est pas le but, parce qu'on pourrait, on pourrait tout à fait se dire, OK, on fait des scénarios de 30 minutes et puis les gens payent moitié moins. Mais après 30 minutes, je te garantis que tu serais frustrée parce que tu aurais envie de plus. Déjà, des fois, après une heure, quand vraiment on s'amuse, on se dit, ah, j'aimerais bien un peu plus. Et à l'inverse, on m'a posé la question une fois, on m'a dit mais pourquoi vous ne faites pas des scénarios d'une heure et demie ? J'ai dit ben c'est simple, si je fais un scénario d'une heure et demie, est-ce que vous êtes prêts à mettre demain 300 francs pour faire un escape ? Non, je ne pense pas. Pourtant, concrètement, c'est ce que ça coûterait. Aujourd'hui, le marché suisse est trop petit pour pouvoir faire ce genre de choses. Ou alors, si on le fait, il faut être dans une grande ville. Dans une grande ville, ça peut fonctionner. Mais dans une petite ville, je ne suis pas convaincue. Après, c'est ma vision, peut-être que je me trompe. Mais moi, en tout cas, je n'irai pas sur ce jeu-là. Aujourd'hui, je préfère être à une heure et toucher tout le monde. Et par contre... amener, on va dire, d'autres loisirs comme le quiz, notre quiz trap, ou bien l'action game, ou encore pourquoi pas autre chose qui permette de toucher quand même ceux qui n'ont pas forcément le budget d'un escape, plutôt que de revoir tout ça. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    le quiz trap, si j'ai bien compris, c'est une simulation un peu d'un jeu télévisé, on te pose des questions de culture G, et puis ton équipe qui gagne ou pas, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors, presque ! En gros, j'ai voulu effectivement reproduire le fait de se retrouver sur un plateau télé, parce qu'à l'époque, j'animais des quiz, que ce soit au Club Med ou bien dans notre bar à Bulles. Et je trouvais ça juste trop bien. Et du coup, je me suis dit, OK, il faut qu'on crée ça. Je me suis rendu compte qu'en plus, ça commençait à arriver en France. Il y avait des quiz qui arrivaient partout. Malheureusement, je n'ai pas pu prendre une franchise existante pour la simple et bonne raison, c'est qu'ils ne voulaient pas me garantir Lausanne et que moi, ça reste un de mes objectifs d'ouvrir à Lausanne. Donc, avoir une franchise sur Bulle, Fribourg, et ne pas pouvoir la mettre à Lausanne le jour où j'ouvre à Lausanne, il n'y a aucun sens pour moi. Donc, du coup, j'ai décidé qu'on allait développer notre propre produit en interne. Là aussi, j'ai appris beaucoup. Ce n'est pas facile, mais on l'a fait. Et du coup, on a un jeu de quiz. Pour l'instant, on a la V1 et il y aura la V2 qui va arriver. La version 1, c'est classique. C'est-à-dire que vous venez, par exemple, vous êtes 6, on a 6 pupitres. Si vous êtes 12, c'est 2 personnes par pupitre. Donc, on peut jouer jusqu'à 12. Et vous allez choisir déjà chaque an 4 thématiques qui vous plaisent dans des thématiques qui peuvent être Disney, qui peuvent être films et séries, qui peuvent être musiques, qui peuvent être culture générale, histoire. On a même insolite, on a même le thème coquin parce qu'on est joueur quand même. Après, on a 4 thématiques aussi blind test. Et pendant le jeu, vous allez pouvoir à un moment donné choisir une thématique que vous aviez choisi depuis le début. Ça, c'est pour le côté plaisir, fun. Ensuite, vous allez effectivement dans cette version 1 un peu vous affronter et on est plutôt dans le côté un peu compétitif. Mais moi, c'est toujours pas mon fort le compétitif. Alors, je sais qu'il y a des gens qui aiment ça et qui sont très contents, mais j'ai envie de pouvoir proposer l'option collaborative. Et dans la V2, justement, on a Roxy qui est notre intelligence artificielle, notre personnage principal, qui va prendre le pouvoir de cet univers, donc de cette pièce de quiz. Les joueurs vont pouvoir être en partie en compétition, parce qu'ils auront quand même le détail de leur score s'ils le souhaitent, mais ils vont devoir à un moment donné mettre leur connaissance en commun pour tenter de battre l'intelligence artificielle. Et la question est, est-ce que l'intelligence collective est plus forte ? qu'un ordinateur.

  • Speaker #0

    Et comment tu testes alors ces jeux ? Parce que là, tu me parles d'une V2. Donc comment tu... Parce que nous, on fait du bêta testing parfois sur des apps. Comment ça se passe pour tester un jeu ?

  • Speaker #1

    Donc pour tester un jeu, c'est-à-dire, imaginons, je crée un nouveau jeu.

  • Speaker #0

    Quand tu as créé ton quiz test, donc tu as eu une V1, tu l'as testée avec des gens, tu as itéré, tu as amélioré ?

  • Speaker #1

    Oui, alors comme pour les escape games, en fait, ce qui se passe, c'est qu'au début, on prend nos équipes. C'est toujours nos équipes qui testent en premier, on prend leur retour. Une fois que c'est fait, on modifie déjà certaines choses et après, souvent, on fait gagner des avant-premières. Et les avant-premières sont finalement aussi des fins de test. Alors, le produit est déjà cool et sympa, mais ça nous permet d'avoir les derniers retours qu'on a besoin pour modifier ensuite, s'il y a besoin de modifier un tel art.

  • Speaker #0

    Donc, il faut avec du feedback. Tu leur demandes après comment c'était. Oui,

  • Speaker #1

    toujours, toujours, toujours, toujours.

  • Speaker #0

    On vous fait des prix, vous venez en avant-première, et en contrepartie, il faut quand même nous aider à nous améliorer.

  • Speaker #1

    Exactement. Après, quand on est dans le jeu, des fois, alors on prend toujours le retour des clients, ça c'est hyper important, mais ça se voit très vite.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est une frustration qu'on a par exemple dans les escape games, qui est très frustrante. On le voit vite, typiquement, on l'a vécu avec Jurassic. Il y avait une énigme qui était trop complexe, elle était top, mais trop complexe. Et bien du coup, on l'a simplifiée et puis c'est passé de on est frustré sur cette énigme de trois groupes à c'est notre préféré Donc on a été trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a, on l'a dit, Payern, il y a Fribourg qui arrive et puis à l'avenir encore d'autres projets qui au fur et à mesure verront le jour. Comment ça se passe au niveau de ton implication personnelle ? On discutait un peu avant parce qu'on a les bureaux de l'ACAD juste ici à côté. de se faire conseiller, de s'entourer, potentiellement tu te poses la question de continuer à gérer tout ça en solo ou peut-être de s'associer, donc expérience compliquée au tout début de l'aventure en s'associant avec des gens. Quelles questions aujourd'hui tu te poses par rapport à ces défis d'expansion et par rapport au fait qu'aujourd'hui tout repose quand même sur tes épaules à toi ? Et qu'il faut quand même le rappeler, tu as un petit bout de neuf mois qui, il faut que je me rappelle, même si c'était un petit moment, ça prend quand même pas mal de bande passante et d'énergie. Comment tu vois la situation et ton évolution à toi au niveau plus perso ? de le gérant de l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est une bonne question et effectivement, il y a énormément de questions qui se posent dans cette phase-là de ma vie finalement, parce que c'est quand même une vie au-delà d'une expérience et d'une aventure professionnelle. Et aujourd'hui, jusqu'à maintenant, c'est vrai que j'ai quand même beaucoup été seule, en tout cas dans la prise de décision. Et avoir les trois rôles, c'est-à-dire actionnaire, alors ça, je n'ai pas trop de soucis parce que ce n'est pas l'argent que je recherche, donc au moins, je ne me prends pas la tête avec moi-même là-dessus. Mais par contre, le côté CIO et administratrice, donc plutôt, on va dire, la gestion de la stratégie et de la gestion opérationnelle, c'est compliqué, en fait, de gérer tout en même temps. Ce n'est pas impossible, mais à un moment donné, il faut être réaliste. On ne peut pas tout faire en même temps et espérer bien le faire. Donc, je ne m'en sors pas trop mal quand même, heureusement, aussi parce que j'ai la chance d'avoir une équipe qui est juste incroyable, très compréhensive et très investie. Je pense qu'ils sont investis autant que je le suis. Alors ça a ses avantages et ses désavantages, parce que des fois, on a tendance à se mettre un petit peu dans le rouge quand on s'investit beaucoup. Mais du moment que la parole est ouverte, ça se passe bien. Donc moi, aujourd'hui, la grosse question que je me pose, c'est effectivement est-ce que je continue seule l'aventure ou pas ? Non pas pour des questions d'argent, contrairement à beaucoup de monde qui ont besoin à un moment donné de s'associer pour avoir plus d'argent qui rentre. Moi, ce n'est pas l'argent mon premier leitmotiv, c'est plutôt le fait que je suis quelqu'un qui aime partager. Et j'aime partager l'aventure. D'ailleurs, j'ai envie d'emmener mes équipes un jour au Club Med, j'ai envie de les emmener au Mexique, j'ai envie qu'on s'amuse ensemble. Et du coup, même dans la prise de décision, j'ai envie qu'on s'amuse. Et je me dis, j'aimerais bien avoir peut-être à un moment donné quelqu'un qui prend aussi certaines responsabilités sur ses épaules et avec qui on puisse partager la prise de décision, avec qui on puisse se dire, ok, bon, toi, tu gères cette partie-là. Moi, je n'aime pas trop la gestion de chantier. Je te laisse. Par contre, moi, je m'occupe de l'augmentation du chiffre d'affaires parce que ça, ça me plaît. La vente me plaît. Le côté humain me plaît. Et au-delà de ça, se dire, ok, une fois par année, on va au salon du loisir ensemble. Tiens, vas-y, quel loisir on va mettre ? Avoir vraiment ce côté partage et partager l'aventure.

  • Speaker #0

    Il doit bien y avoir, soyons honnêtes, une perte de motivation. On la rencontre tous, toutes, à un moment donné. Il y a quand même le rollercoaster, c'est de ses hauts, de ses bas. Comment tu fais pour garder la motivation, peut-être pas intacte, mais en tout cas de la faire remonter ? Et puis, comment tu arrives à retrouver ce plaisir, le vrai plaisir du jeu ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Et je pense que déjà, c'est une question de phase. Il y a des phases où, effectivement, on a moins de plaisir. Et le plus important, c'est d'en être conscient. Et de se dire, mais est-ce que cette phase va durer ? Ou est-ce que c'est juste momentané ? Si c'est momentané, bon, tant pis, il faut bien y accepter. On ne fait pas toujours tout ce qu'on aime dans son job et ça peut arriver. Par contre, si on sent que cette phase est plutôt liée justement aux responsabilités du poste et au poste, là, je pense qu'il faut bouger. Et moi, typiquement, cette année, je me suis rendue compte à certains moments, surtout dans cette phase de gestion des travaux, toute cette partie projet, on va dire plus, avec les contacts avec l'équipe du feu, avec la gestion des chantiers, avec... Les fournisseurs, toute cette gestion-là, en fait, je me suis rendu compte que ce n'était pas là que je m'épanouissais le plus et qu'elle me demandait beaucoup d'énergie. Et puis, par moments, c'était vraiment lourd. Alors, heureusement, c'est momentané. Mais surtout, ça veut dire que s'il y a de nouveau des projets à faire, il y a un moment donné, cette partie-là, il faudra que je puisse la déléguer. Donc, aujourd'hui, je suis très au clair avec moi là-dessus. Et un autre point aussi pour retrouver du plaisir, justement, c'est que déjà, j'adore mes équipes. Et je pense qu'ils m'apportent l'énergie. Quand moi, je suis dans le down, ils m'apportent de l'énergie. Quand eux peuvent avoir des fois des petits coups de mou, ça peut arriver. On a vraiment traversé beaucoup de phases avec House Trap. On n'a pas toujours eu, entre guillemets, des bonnes conditions de travail. Il y a encore des choses qu'on peut améliorer. Il y a encore beaucoup de choses qu'on peut faire. C'est joli de voir l'évolution, de voir d'où on est parti. Et je pense qu'on se le redonne. Et finalement, le plaisir, je l'ai avec eux. Après, il y a autre chose aussi. C'est que justement, comme là, je sentais gentiment le poids des responsabilités qui commençaient à me peser, j'ai créé un advisory board. À défaut d'avoir les moyens d'avoir un conseil d'administration. J'ai décidé d'aller chercher quelques personnes que j'ai rencontrées dans ma vie qui m'ont vraiment marquée pour leur gentillesse, pour leur bienveillance, pour leur expérience aussi. Mais pas que, c'est d'abord l'humain. Et ça, ça m'apporte énormément de plaisir parce que j'ai l'impression de ne plus être 100% toute seule. Et je sais qu'on va se voir à un moment donné, qu'on va passer une bonne soirée, qu'on va discuter des projets, qu'ils vont m'épauler si j'ai vraiment besoin sur une thématique. Et je pense que c'est ça dont j'ai le plus besoin pour avoir du plaisir.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que c'est des gens que tu as rencontrés dans ton parcours et que tu es allée toi rechercher ?

  • Speaker #1

    Oui. Ok. Oui. Oui, je me suis dit à un moment donné, là, je ne peux pas continuer en étant toute seule. Je ne vais pas non plus faire rentrer n'importe qui dans mon entreprise parce que je n'ai pas non plus trimé toutes ces années pour dire tiens, je te donne 50% de ma boîte. Mais du coup, je me suis dit avant de passer cette étape-là qui arrivera certainement un jour parce que je réalise, on apprend à se connaître aussi dans l'entreprenariat et je pense que je ne t'apprends rien. C'est que moi, j'ai besoin de partager les choses. En fait, j'aime les gens et ça me manque ce côté humain. Et il y a des moments où les responsabilités font que je m'amuse moins parce que je peux moins m'amuser avec l'équipe. Donc il y a un moment donné où j'ai envie de dire je trouverai cette personne qui aura envie de prendre toutes ces responsabilités. Je lui dirai tiens, prends les responsabilités. Moi je vais m'amuser, les gens n'ont pas besoin de savoir que je suis aussi à la tête de l'entreprise. J'ai pas cet égo là en fait.

  • Speaker #0

    Mais tu dois quand même rester là, tu dois pas revendre complètement la boîte.

  • Speaker #1

    Non, je dis pas. Aujourd'hui pas, ça reste mon bébé. Peut-être qu'un jour, peut-être que pour quelconque raison ça se fera. Mais si je venais à revendre, ce serait déjà pas à n'importe qui. Ça voudrait dire que ce serait à une entreprise ou plutôt à une personne avant tout. qui aurait cette vision qui me fait rêver. Typiquement, moi, oui, je rêve de créer un Disney. Si Disney venait me voir demain et me dirait Ok, nous, on aimerait que tu développes des escape games pour Disney. On te rachète, là je discute, mais parce que le rêve qu'ils arrivent à offrir aux gens et la structure qu'ils ont aujourd'hui me permettraient de faire encore plus que ce que je peux faire aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui j'ai encore beaucoup de choses qui me limitent. Donc on va dire que je ne serais pas contre si c'était une belle opportunité, mais pas une opportunité uniquement financière, une opportunité de continuer quelque chose qui me fait vibrer.

  • Speaker #0

    Donc tu ne cherches pas qu'à te faire de l'argent ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et tu cherches à avoir ces vibrations, cette énergie intérieure, à exprimer ta créativité ? Je pense que tu vas bien t'éclater avec ton fils qui va grandir parce qu'avec tous ces moments de jeu qu'on a quand les enfants sont petits, c'est juste assez incroyable. Et donc sur les ambitions de s'associer, c'est quelque chose que tu verrais se formaliser dans un conseil d'administration dans un premier temps avec ton advisory board ?

  • Speaker #1

    Alors je pense que ce n'est pas forcément que ça se conceptualiserait complètement avec eux, je pense que ce sera une question de rencontre. Étant quelqu'un qui suis très dans l'humain, j'en parle parce que je pense qu'il faut parler des choses pour que les choses se fassent. Et en général, tout d'un coup, les choses tombent. Donc aujourd'hui, je ne vais pas aller rechercher ça parce que je pense que ça doit tomber tout seul en fait. Donc il y a un moment donné, il y aura une rencontre, il y aura quelque chose, il y aura quelque chose qui va me faire vibrer. Et on sera sur la même longueur d'onde et à ce moment-là, on discutera. Et à ce moment-là, effectivement, par contre, je demanderai quand même l'avis de mon advisory board sur le profil, sur quoi faire pour être sûre de ne pas refaire les mêmes erreurs du passé, bien que je ne pense pas que je les referais. mais c'est plutôt pour que les choses se passent bien. Et puis voilà, pas perdre non plus quelque chose que j'ai passé du temps à créer et pour tout d'un coup tout perdre parce que je ferais le mauvais choix. Mais aujourd'hui, je me fais déjà beaucoup plus confiance par rapport à ça.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour se faire plus confiance qu'avant ?

  • Speaker #1

    On apprend de nos erreurs. Je pense que c'est bête, mais quelque part, ce n'est pas plus compliqué que ça. Je pense que quand on est dans des situations inconfortables, il faut absolument prendre le temps de les analyser et de se dire mais pourquoi là, je me sens dans l'inconfort ? Pourquoi là, je ne me sens pas bien ? Qu'est-ce qui fait que là, j'ai vécu ce que j'ai vécu ? Et si on prend le temps de faire ça, après, on se fait confiance au bout d'un moment parce qu'on sait pourquoi on a fait ces erreurs-là et on sait qu'aujourd'hui, on ne les referait pas parce qu'on en a appris.

  • Speaker #0

    Et comment on a cette confiance intérieure ? Tu en parlais au début aussi, tu te faisais toi-même confiance et puis tu savais que même en prenant les risques financiers, tu te sentais capable de le faire et d'y aller. Est-ce qu'elle vient de l'éducation que tu as eue, de tes parents ? À ton avis, tu as une piste ?

  • Speaker #1

    Alors, ça vient en tout cas pas de mes parents parce qu'ils sont très très gentils. Mon papa n'est plus là, mais ma maman est très gentille et elle est de grand soutien, mais ça n'a pas toujours été le cas. On ne va pas parler du passé parce que ça fait partie du passé. Mais par contre, étonnamment, on parlait des écrans tout à l'heure, moi c'est un petit peu Naruto qui m'a beaucoup beaucoup beaucoup aidée. Allez ! Oui, cette philosophie qu'on retrouve dans les mangas, ça m'a beaucoup parlé dans certains mangas encore plus. Et c'est vrai que Naruto a été un... un déclencheur et Pokémon aussi. Donc du coup, je suis toujours une grande fan de Pokémon et de Naruto. D'ailleurs, chaque 2-3 ans, je crois que je me refais toute la série des Naruto. Et ça m'a beaucoup aidée à tenir parce que ce personnage représentait mes valeurs et représentait ce que je voulais un jour être dans le monde. Et du coup, j'ai un peu suivi sa piste. Et inconsciemment, je pense que ça m'a donné la force à certains moments de continuer d'avancer malgré les difficultés, jusqu'au jour où aujourd'hui, je pense, et c'est sans prétention, je sais ce que je vaux. Je sais que je peux vraiment offrir du bonheur aux gens, que je peux offrir une vraie plus-value humaine finalement, et pas uniquement pour de l'argent ou pour autre chose. Le reste, ça suit de toute manière. En général, on fait les choses pour les bonnes raisons.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des personnages aussi humains, vivants, j'ai envie de dire, qui t'inspirent et qui te guident peut-être dans certains choix ?

  • Speaker #1

    Humainement parlant, c'est difficile. C'est vrai que c'est une bonne question. Je ne m'y attendais pas. Mais humainement, c'est plus difficile pour moi. J'ai été plus inspirée effectivement par des personnages que j'ai pu retrouver dans les films. Et où ? Dans les mangas, dans les dessins animés. Moi, je suis très dessin animé. Oui,

  • Speaker #0

    je filme manga et dessin animé.

  • Speaker #1

    Et finalement, je pense que j'ai trouvé un refuge là-dedans à un moment donné dans ma vie.

  • Speaker #0

    Et tu suis un peu des influenceurs et influenceuses ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'en suis quelques-uns. Il y a David Laroche que j'aime énormément parce que sa philosophie de vie, elle me plaît. Et je trouve qu'il a tellement raison sur tellement de choses. Il est tellement sain ce garçon pour moi que vraiment, j'aime beaucoup. Étonnamment, je dis étonnamment parce que je ne l'ai pas toujours aimé, Anthony Bourbon de Qui veut être mon associé. J'adore, c'est aimé. Bref. Je ne l'ai pas toujours aimé parce qu'au début, je trouve qu'il était un peu con, mais aujourd'hui, quand je lis ses posts et quand je suis toutes les vidéos qu'il fait, j'admire vraiment les choses qu'il dit. Après, il y a un point, c'est qu'il y a une grosse différence, c'est qu'il voit la vie comme un combat alors que moi, je la vois comme un jeu. Je pense que c'est dû au passé, effectivement. J'ai toujours préféré jouer que me battre. Par contre, dans le fond de ce qu'il dit, souvent, c'est très con.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, qu'est-ce qui, pour toi, va... Tu me parles un peu de personnages, de mangas ou quoi, bon il y a quand même toujours un peu des pouvoirs magiques dans ces animés. Si t'avais un... alors peut-être si t'avais un pouvoir magique dans ce vrai monde, tu choisirais lequel ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, il y en a tellement ! Justement ! Poser cette question à quelqu'un qui aimerait faire plein de choses, c'est dur. Si j'avais un pouvoir magique, en plus c'est marrant parce qu'en ce moment je regarde My Hero Academia, c'est un nouveau manga que j'ai découvert et ils ont justement des pouvoirs magiques. Mais il n'y en a aucun qui m'a frappée plus qu'un autre. Mais honnêtement, je pense que j'aimerais le pouvoir de rendre les gens heureux. Parce que finalement, on ne sait jamais quand on part et je trouve que ça ne coûte tellement rien d'offrir un sourire. qu'on devrait pouvoir le faire encore plus facilement finalement.

  • Speaker #0

    Et rendre les gens heureux, être heureux, c'est très philosophique, mais ça repose sur quoi pour toi ? Le partage,

  • Speaker #1

    on revient sur le partage. Je pense, le fait aussi de s'entraider, de ne pas se voir forcément comme des concurrents, comme travailler ensemble, un monde un peu plus relié. Alors je sais que c'est très philosophique, mais je le suis aussi. Mais du coup, c'est vrai que je serais plus pour un monde un peu plus uni.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans tes équipes, tu arrives à garder ce côté très soudé, très uni ? Est-ce qu'il y a une bonne rétention dans l'équipe où justement il y a des gens qui partent parce qu'ils ne partagent pas les mêmes valeurs ? Il n'y a pas les good vibes qui résonnent et donc il y a des débats ?

  • Speaker #1

    Non, on a vraiment une très belle équipe. Et d'ailleurs, pour la plupart, depuis très longtemps, depuis longtemps, puis ceux qui sont là, qui sont arrivés plus récemment, ils se sentent bien. Puis on a vraiment une équipe unie. Et d'ailleurs, je pense qu'il n'y a pas le choix parce que vu ce qu'on vit des fois en interne, pour réussir à maintenir des délais, qu'on n'a pas le choix parce que financièrement, c'est compliqué. et que tout le monde se donne à fond pour y arriver. On a ces valeurs-là.

  • Speaker #0

    Donc, tu as réussi à créer cette équipe-là aussi, cet esprit d'équipe ? Oui. Et puis, tu dirais qu'ils te suivent encore toi aujourd'hui ? Ou c'est vraiment une unité, nous tous ensemble, et chacun le maillon de la force de ce qu'on fait ? Bien que tu sois la tête du truc.

  • Speaker #1

    Je pense que ça dépend de qui. Parce qu'il y a des jeunes et des moins jeunes, et c'est ça qui est hyper chouette, justement. Je pense qu'il y a des personnes dans l'équipe aujourd'hui qui ont déjà cette vision-là de se dire Je suis un maillon de la chaîne. Et je peux prendre des décisions, je peux moi-même faire tout ce que je peux dans mon métier pour faire partie de cette chaîne-là, on va dire. Et il y en a d'autres qui sont plus jeunes, qui ont encore beaucoup besoin de ma validation.

  • Speaker #0

    Ton encadrement et ton accompagnement.

  • Speaker #1

    Exactement, ou bien qui me voient encore là alors qu'en fait non, je suis juste au même niveau, c'est juste que moi j'ose, que je vais chercher. Et puis bon, après je ne les encourage pas non plus à faire comme moi. Moi c'est vrai que mon livre de chevet c'est des fois LinkedIn avec tous ces postes et tout, il y a trop de trucs trop intéressants. Voilà, c'est peut-être des fois ce côté-là qui fait aussi notre différence aujourd'hui, parce qu'à 20 ans, 25 ans, non, je ne regardais pas LinkedIn tout le temps, ce n'était pas pareil. Aujourd'hui, j'adore ça parce que j'aime me nourrir de tout ça. Et eux, je pense qu'il y en a quelques-uns qui doivent encore vivre leurs petites étapes, on va dire, ou leurs étapes, avant d'arriver à se dire, OK, là, maintenant, vraiment, on est une chaîne, et au-delà de j'ai toujours besoin de validation non, je peux faire.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai ce que tu dis, il y a des étapes de vie, et puis il y a quand même ce côté générationnel qui fait que... À chacune des étapes de nos vies, on se transforme. Et d'ailleurs, je pense que la maternité quand même, le fait de devenir maman, et puis ça change beaucoup dans l'organisation aussi, ça a dû amener pas mal de remises en question dans la gestion de ton temps, des plannings, de ta vie de couple aussi. Est-ce que tu as des challenges autour de ça ? Parce qu'on entend quand même beaucoup parler aussi du risque de burn-out dans l'entrepreneuriat, surtout quand on a tout sur ses épaules et qu'on est en solo au niveau du management. Est-ce que toi, c'est quelque chose que tu as déjà frôlé, vécu ? Est-ce que tu te sens plus fragile, vulnérable ? Parce qu'un petit neuf mois, c'est encore vachement crevant. Comment ça se passe pour toi ?

  • Speaker #1

    Déjà, le burn-out, je l'ai déjà vécu il y a quelques années. Du coup, je ne retomberai pas forcément dedans. En tout cas, je crois.

  • Speaker #0

    Tu es dans le domaine de la banque ou de l'homène ?

  • Speaker #1

    Dans le domaine de la banque, étonnamment. Mais c'était plus par rapport à du mobbing, un mauvais responsable pour le coup. Ce qui n'a pas toujours été le cas. J'ai eu des responsables aussi incroyables à la banque.

  • Speaker #0

    Très dans l'humain de nouveau.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Exactement. Et du coup, l'ayant déjà vécu, aujourd'hui, je vois les signaux d'alarme avant qu'ils arrivent. Et typiquement, c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai créé cet advisory board. Quand on a discuté, c'est que j'ai dit aujourd'hui, je vois des signaux. Donc, je vois des signaux, non pas que je vais tomber en burnout demain, mais que si je continue à ce rythme, si je ne m'entoure pas, si je ne vais pas chercher de l'aide à un moment donné, non, je n'y arriverai pas. Et je pense qu'aujourd'hui, une des compétences que j'ai acquis justement par rapport à tous ces challenges-là, c'est de savoir m'entourer quand j'en ai besoin, d'aller chercher de l'aide. Et ça, je pense que ça n'a pas de prix. Et d'ailleurs, c'est aussi une des raisons de la réussite, entre guillemets, selon ce qu'on appelle réussite. Et après, le fait d'être maman, c'est clair que ça change une vie. On dort moins, on est plus fatigué. Les journées sont plus difficiles à ce niveau. Mais c'est tellement de bonheur. Comme je dis, moi, je tombe amoureuse chaque matin et ça donne une énergie pour la journée qui est juste incroyable. Après, des fois, on se sent un peu coupable parce qu'on se dit, vite, il faut que je me dépêche de rentrer. Je veux le voir avant qu'il dorme. Et il y a un peu ce côté-là. Mais d'un autre côté, je... Je fais partie des personnes qui pensent qu'on ne fait pas des enfants pour qu'ils soient complètement dépendants de nous. On les fait pour leur apprendre justement à partir. On les aime et je pense que les aimer, c'est aussi leur apprendre à grandir quelque part. Alors bien sûr qu'il faut être avec eux. Mais je préfère mon bébé justement qui peut être autant bien que son papa, sa maman, sa grand-maman ou une personne externe, plutôt qu'il soit complètement dépendant de moi et que du coup, il souffre dès que je dois forcément le laisser. Donc après, c'est une question d'organisation, de vision. Et puis aujourd'hui, ça se passe plutôt bien dans l'ensemble. Mais sacrée organisation quand même. Les mails, c'est avant qu'il se réveille, donc 6h30-7h c'est les mails, 7h il est debout, après on passe un moment avec lui, après on part au boulot, après on va le chercher s'il est à la crèche, c'est à la crèche. Sinon heureusement quand les grands-mamans sont là, c'est un peu plus flex, je sais que je peux arriver vers 17h30. Et puis après une fois qu'il est couché à 19h, on reprend 2-3 mails, 2-3 choses qu'on n'a pas eu le temps de traiter dans la journée.

  • Speaker #0

    On arrive gentiment à la fin de notre échange. Il y avait encore deux petites questions que je voulais te poser. La première, c'est sur cette définition du succès. Le succès peut se définir et se décliner, je pense, à l'infini. Il y a le côté personnel, le côté professionnel. C'est quoi pour toi aujourd'hui ta définition de ce qu'on peut appeler le succès ? On parlait tout à l'heure du bonheur. Ce n'est pas encore la même chose pour moi, mais vraiment ce côté successful.

  • Speaker #1

    Je dirais que... C'est tomber sept fois et se relever huit fois. Alors c'est très classique, mais quelque part je pense que tant qu'on est capable de se relever, quoi qu'il arrive, on pourra toujours aller plus loin. Et je pense qu'il n'y a pas à chercher plus loin en fait. Alors bien sûr je pourrais dire le bonheur, évidemment pour moi ça fait partie du succès, parce que c'est bien joli d'avoir plein d'argent et puis d'être malheureux. Donc voilà, mais pour moi c'est plutôt le fait de jamais abandonner en fait, de se dire ok il y a toujours une solution, d'être orienté solution, et de se relever quand on tombe.

  • Speaker #0

    Donc toi, un genou à terre, tu te relèves et tu y vas. Tu es une personne d'action. Oui,

  • Speaker #1

    clairement. C'est pour ça que d'être dans le bureau... Tu parlais tout à l'heure, on discutait justement de ce côté où à un moment donné, on se dit est-ce que là, je m'épanouis toujours dans mon job ? Moi, quand je vois que je passe mes journées derrière un écran alors que je suis quelqu'un d'hyperactive malgré tout, il y a des fois où je me dis bon, est-ce que je vais reprendre des cours de fitness et donner ? Et puis après, je me dis non, ne te disperse pas. Sors de ce corps. Donc je sais que ça ne durera pas à rester derrière un bureau pour moi parce que j'ai besoin d'aller vers les gens et j'aime ça. Heureusement, il y a des apéros, ça c'est cool. À Fribourg, on en a beaucoup.

  • Speaker #0

    Et les podcasts.

  • Speaker #1

    Et les podcasts, exactement.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai, je te rejoins à la rencontre humaine. Pareil, je commence à passer beaucoup de temps derrière mon ordi. Et en fait, ça ne me convenait plus du tout. Parce que moi, de base, je faisais du qualitatif. Pendant les cinq premières années de vie de ma boîte, je ne faisais que des focus group, des réunions conso, aller sur le terrain, faire des photos, du reportage, du montage vidéo. Et en fait, j'ai perdu tout ça. Donc, c'est une manière aussi de pouvoir retrouver ces échanges, ce plaisir et ce contact avec le terrain. Donc, ça me parle à ce que tu viens de partager. Pour les jeunes qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat, qu'est-ce qu'il faut avoir aujourd'hui ? Pour qui c'est fait ou pour qui c'est pas fait, en fait, l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, j'aurais deux conseils. Le premier, c'est de bien s'entourer, de prendre le temps de s'entourer. Surtout, je pense qu'aujourd'hui, on a quand même de la chance en Suisse, que ce soit le canton de Vaud, le canton de Fribourg, on a FreeUp, on a Platine. Sur Vaud, je pense qu'il y a la même chose, la promotion économique. On a moyen d'avoir accès à des coachs d'entreprise qui peuvent nous accompagner et qui peuvent juste nous ouvrir un peu l'esprit si on en a besoin. qui peuvent nous aider à y voir plus clair, nous challenger aussi dans nos décisions. Et je pense qu'il ne faut pas se la jouer solo. Au contraire, je pense que ça vaut la peine de s'entourer tout en ayant pour autant assez confiance en soi à un moment donné pour se dire Ok, je sais ce que je vaux quand même, je crois en mon projet. Parce que moi, c'est toujours le truc, c'est que si un coach arrive à remettre en cause votre projet, c'est que déjà, vous n'y croyez pas à 100%.

  • Speaker #0

    C'est clair, il faut savoir pitcher le projet, il faut savoir se vendre aussi et y croire.

  • Speaker #1

    Oui, et y croire. Je pense que c'est important d'y croire. Moi, je me dis toujours, d'ailleurs, j'ai vécu dernièrement le cas, c'est que là, je vais devoir refaire un très gros crédit pour les prochains projets. Et on m'a posé la question, on m'a dit, nous, on est prêts à vous suivre, pas besoin du cautionnement remontant. Par contre, vous devez vous porter caution personnelle avec tout ce que ça veut dire derrière. Je n'ai même pas hésité une seconde, j'ai dit OK, pas de souci. Puis effectivement, là, j'ai eu un membre de mon advisory board qui m'a dit, mais t'es sûre et tout. Je dis oui, parce qu'au pire, quoi ? Déjà, si je doutais, ça veut dire que je ne crois pas à 100% à mon projet, j'ai peur de perdre, alors que non. Et au final, quelque part, j'ai envie de dire au pire, quoi. Au pire, je retournerai dans la banque où je trouverai, comme je disais tout à l'heure, une entreprise qui a plein d'argent et que je rembourserai mon crédit.

  • Speaker #0

    Mais tu consultes quand même ton conjoint avant de prendre des décisions comme ça ou c'est vraiment toi toute seule ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend si ça le touche ou pas. Si ça le touche pas, il y a un moment donné où je préfère prendre ma décision toute seule parce que j'estime que c'est vraiment moi, c'est mon jardin secret, en fait, de savoir ce que je veux mettre en jeu. Et j'aime bien prendre mes décisions à ce niveau-là. Pas mêler, on va dire, le professionnel avec le privé. Je pense que c'est mieux. En tout cas, pour moi, c'est mieux comme ça.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc, le conseil, c'est osez et entourez-vous.

  • Speaker #0

    C'est ça. Faut foncer, les gars. Faites une étude de marché si vous avez les moyens. Exact. Nous, on les fait aussi à des prix super démocratiques pour les gens qui se lancent. Donc, il ne faut pas se mettre de barrière non plus. Et puis, tester, essayer, se relever.

  • Speaker #1

    Planter comment c'est. Relevez-vous. Non, mais c'est ça. Moi, je pense vraiment que le premier business qu'on fait, ce n'est pas le dernier. C'est que d'abord, on teste, on teste, on apprend. on se casse la... voilà, et on se relève et tout d'un coup, tout d'un coup, on trouve le truc qui nous fait vraiment vibrer. Et c'est là que ça marche encore mieux.

  • Speaker #0

    En tout cas, je te souhaite beaucoup de plaisir avec la suite des projets d'expansion et je te remercie beaucoup de nous avoir consacré du temps aujourd'hui pour venir discuter avec nous à Lausanne de tous ces projets. C'était vraiment un plaisir. J'espère qu'on va continuer à vibrer, à rayonner et à jouer dans le travail. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci. Un plaisir, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Si vous voulez continuer à nous suivre, on est disponible et accessible sur Apple Podcasts, sur YouTube et sur Spotify. J'espère que c'est un épisode qui vous a plu. N'hésitez pas à nous faire des retours pour qu'on puisse s'améliorer, parce qu'on est dans cette culture aussi de l'amélioration chez Qualinsight. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci.

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Description

Interrogée par Esther Sève, fondatrice de Qualinsight, Stéphanie Krieger partage son parcours inspirant de la banque aux escape games. Elle dévoile comment elle a osé suivre ses rêves pour créer House Trap, transformant sa passion du jeu et du divertissement en une entreprise florissante.


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Bienvenue sur Romand'Insight, le podcast qui vous invite à découvrir les parcours de celles et ceux qui osent et qui inspirent en Suisse Romande.


On parle de business, de cheminements professionnels et d’équilibre de vie avec les personnalités qui façonnent notre région.

Nous, c’est l’équipe de Qualinsight, un institut d’études de marché basé à Lausanne. On vous propose un moment dynamique, sincère et toujours proche des réalités du terrain.


Abonnez-vous et laissez-vous inspirer par les récits de ceux qui transforment les défis en opportunités dans notre magnifique région.


Retrouvez-vous sur toutes les plateformes d'écoute et sur YouTube.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Romand'Insight, le podcast qui vous invite à découvrir les parcours de celles et ceux qui osent et qui inspirent en Suisse romande. On parle de business, de cheminement professionnel et d'équilibre de vie avec des personnalités qui façonnent notre région. Nous, c'est l'équipe de Qualinsight, un institut d'études de marché basé à Lausanne. On vous propose un moment dynamique, sincère et toujours proche des réalités du terrain. Alors, installez-vous confortablement et bienvenue dans Romand'Insight. Stéphanie, bonjour ! Bonjour ! Je suis vraiment super contente de t'avoir comme deuxième invitée dans ce podcast. Je t'ai découvert en plus il n'y a vraiment pas longtemps, c'était dans Bilan. Il y avait 100 personnalités de moins de 40 ans qui font la Suisse romande, c'est juste. C'est juste. Et j'ai découvert ton profil et j'ai été tout de suite interpellée parce que tu travailles dans les Escape Games. Et c'est aussi un sujet qui me plaît beaucoup. J'en ai fait pas mal au début. Je t'avoue qu'il y a eu un petit effet de lassitude entre temps et puis mes enfants ont grandi donc j'y vais moins. Mais je me suis dit c'est super intéressant. Une femme qui s'est lancée là-dedans, plus je vois que ça se développe. Donc voilà, je suis très heureuse de t'avoir aujourd'hui dans ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci, moi de même.

  • Speaker #0

    Je te propose peut-être dans un premier temps de brièvement te présenter vraiment en une minute ou deux dans les grandes lignes puisque comme... Comme tu le sais, dans le début, j'aimerais revenir sur ton parcours et un peu l'origine, la genèse de comment tu t'es lancée dans les escape games. Mais peut-être brièvement, pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors brièvement, j'ai 35 ans, j'ai un petit bébé de 9 mois et je suis donc une jeune maman pour ça. Et sinon, j'ai un parcours un peu particulier, on en parlera tout à l'heure, mais en gros, j'ai fait plusieurs virages à 180 degrés, très dynamique, très active. J'ai besoin de voir du monde, j'aime les gens. Et je pense que le reste, on le verra tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Donc, si je ne me trompe pas, tu m'arrêtes si je me suis trompée, mais il y a eu un passé Club Med. Alors, je ne sais pas si c'était forcément Géo, mais en tout cas Club Med. Ensuite, il y a eu genre UBS, le banking. Et puis, il y a eu l'entrepreneuriat, les escape games.

  • Speaker #1

    Alors, c'est presque ça.

  • Speaker #0

    C'est presque ça, dis-moi.

  • Speaker #1

    En gros, il y a d'abord eu la banque. Ensuite, il y a eu le Club Med. Donc, j'ai fait neuf ans dans la banque pour UBS. Après, il y a eu une année où j'ai un peu voyagé autour du monde pour apprendre l'anglais surtout et puis pour découvrir le monde. Ensuite, je suis revenue à l'UBS. Et puis finalement, du tout au tout, j'ai réalisé mon rêve qui était effectivement d'être G.O. au Club Med. Entre deux, j'ai monté deux petites sociétés, une dans le fitness, dans le loisir, dans le sport, pardon. Et puis une autre dans l'événementiel où je donnais des spectacles et des formations.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et comment tu es arrivée dans le domaine des escape games ?

  • Speaker #1

    Eh bien, quand j'étais au Club Med en Grèce, j'ai travaillé là-bas pendant sept mois. J'ai découvert les escape games là-bas. Et j'ai juste adoré tout simplement ce que j'ai vécu au moment où je l'ai vécu. Donc avec la personne avec qui j'ai fait cet escape game, j'ai aimé l'immersion, j'ai aimé le fait que ça nous reconnectait vraiment les deux et qu'on avait besoin l'un de l'autre, sans compter que j'étais complètement ailleurs. Et ce côté vraiment où je suis dans un autre univers m'a vraiment plu. Et j'ai découvert les escapes de cette manière.

  • Speaker #0

    Ok, mais après de là à se dire, je crée un business là-dedans, c'était en quelle année, à quelle époque ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'était en 2015 que je découvrais les escapes et en 2016, je lançais mon business. Donc en 2015, j'ai vraiment eu un coup de foudre pour cette activité. Je me suis dit, dans tous les cas, j'ai toujours trouvé qu'en Suisse, on était trop sérieux des fois et très carrés. On a de la peine à s'amuser, je trouve, en Suisse et à lâcher un peu, à prendre soin les uns des autres. C'est pour moi un monde assez individualiste. Et quand j'ai vraiment vécu l'expérience de l'escape game en Grèce, je me suis rendu compte que ça répondait à un besoin. Et le besoin de se reconnecter les uns les autres, le besoin de s'évader, le besoin de couper, le besoin de ne pas se prendre au sérieux justement et de rentrer dans une aventure. Et moi qui ai toujours voulu être comédienne ou actrice, je me suis dit mais c'est parfait ça parce que je vais permettre au monde, en tout cas en Suisse, de pouvoir être l'acteur finalement d'une aventure. Et d'une aventure que je vais faire pour eux finalement, pour offrir du bonheur aux gens. Donc pour moi ça allait vraiment dans la continuité du Club Med, à la différence que là je pouvais en plus ajouter ma patte et offrir quelque chose que je sentais que j'avais en moi. Du coup,

  • Speaker #0

    au niveau de la créativité, de la création de ta première room ou de ton premier jeu, comment ça s'est passé ? Est-ce que tu l'as conçu seule ? Tu t'es entourée de gens ? Comment t'as créé ton scénario, le choix des décors ? T'es partie comment ? Sur quelle piste ? Comment t'as créé ça ? Alors déjà,

  • Speaker #1

    mon premier scénario, je l'ai créé grâce à mon ex-copain grec, du coup, quand j'étais au Club Med, qui lui travaillait pour un escape là-bas, donc il m'a beaucoup aidée pour ce premier scénario.

  • Speaker #0

    Copain travaille déjà dans un escape game.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, il était rentré dans un escape parce qu'il savait que j'avais le projet de lancer ça en Suisse. Il devait venir en Suisse et puis bon, après, on épargne les détails. Mais en tout cas, c'est comme ça qu'on a pu créer ensemble, on va dire, ce premier scénario. Moi, j'ai rajouté le live actoring parce que je trouvais que ça manquait et qu'il fallait un officier. C'était la prison d'Alcatraps, le tout premier univers qui existe encore d'ailleurs à Bulles. Et du coup, j'ai rajouté justement ce côté live acting qui amène un peu plus de pression, de sensation.

  • Speaker #0

    Donc tu as un personnage qui arrive, qui te fait peur ou qui intervient ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est l'officier qui fait sa ronde et bien sûr, on doit s'évader sans se faire prendre. Et puis, il est un peu taquin, l'officier. Donc j'ai rajouté un peu ce côté joueur, étant moi-même joueuse à la base, et ce côté un petit peu plus taquin.

  • Speaker #0

    Tu as de la validation aussi.

  • Speaker #1

    Exact. Donc ça, c'est pour la partie scénario. Ensuite, la partie décor, c'est une très jolie histoire. C'est que depuis mon enfance, je connaissais une personne qui était une copine qui était très, très, très douée en déco. Et elle avait un talent fou. Et je lui ai toujours dit un jour, tu verras, je t'engagerai parce qu'elle avait cette fibre. En fait, elle donnait vie à ses personnages. Elle le fait toujours. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    elle est toujours dans ta boîte.

  • Speaker #1

    Elle est toujours dans ma boîte. Et elle a aussi. Elle est aussi indépendante à côté. Et franchement, ce qu'elle fait, c'est juste merveilleux. Donc, dès le moment où j'ai dû faire des décors, ça a elle que j'ai pensé. Et je l'ai contactée, je lui ai dit ce que ça t'intéresse. Elle est partie dans le projet. Et puis voilà pour la partie décor. Après, il y avait la partie construction, réalisation et technique et informatique. Là, c'était plus compliqué. Parce que du coup, c'est vraiment pas mes compétences. Je ne peux pas être bon partout. Et du coup, j'ai cherché auprès des connaissances que j'avais. Donc, j'ai recontacté mon ancien meilleur ami du coup. Comme quoi, les affaires, ça ne réussit pas toujours. Et puis, je lui ai dit écoute, voilà, j'ai ce projet-là. Est-ce que ça t'intéresse de rentrer dans le projet ? Parce que toi, tu as des compétences manuelles et en automation qui permettraient de rendre réalisable ce projet. Alors, au début, il n'était pas tout feu, tout flamme. Par contre, son frère, qui lui avait une société d'informatique, était tout feu, tout flamme. Donc, je me suis lancée avec son frère. J'avais 80% d'épargne, lui 20%. C'était moi qui prenais vraiment les risques financiers du travail et tout. Donc, on avait mis ça de cette manière-là. Et un mois plus tard, c'est vrai que lui, les revenus sont... Donc, mon ex-meilleur ami.

  • Speaker #0

    Ex-meilleur ami ou ex-petite amie ?

  • Speaker #1

    Ex-meilleur ami. Ok. Oui, oui. Pas une relation dans le business. C'est mieux comme ça. Mais par contre, il est revenu en me disant, écoute, ça a l'air super cool ce que vous faites. J'aimerais bien aussi rentrer dans le projet. Et puis, pour moi, c'était évident que c'était une aventure de vie. Et puis, j'avais envie de la partager. Donc, j'ai dit, allez, go, rentre. Moi, je vous donne 10% de plus. Je garde 70% parce que ça restait quand même mon bébé, mon projet, les risques et tout. Et on y va. Donc, de fil en aiguille, on a créé nos premiers Escape Games. C'était à Chara, dans le Valais, qui existe toujours. Et avec le temps, c'est vrai que des fois, on n'a pas toujours la même vision. Donc, on s'est un peu éloigné. On n'a plus réussi à se comprendre à un moment donné. Peut-être qu'on avait un projet commun, on avait des compétences parfaitement complémentaires, mais on n'avait pas la vision commune. Et ça a posé problème. Donc, à un moment donné, ça me rongeait vraiment trop. J'ai dit, OK, écoutez, moi, je vous vends l'entreprise et je repars à zéro ailleurs. Et c'est là que j'ai vendu mon premier bébé. Ça a été difficile.

  • Speaker #0

    Et ils ont gardé le valet,

  • Speaker #1

    alors ? Ils ont gardé le valet, exactement. Et c'est vrai que ça a été vraiment dur pour moi. Et puis avec du recul, je me dis, j'aurais peut-être quand même dû vraiment insister pour garder quelque part. Pourquoi pas l'inverse ? Parce qu'en fait, je n'arrivais plus à gérer toute seule. Ça devenait trop compliqué, ça devenait trop émotionnel. Et je n'arrivais plus à me battre à l'époque pour garder quelque chose de ma boîte finale. Et à un moment donné, c'est vrai que quand on nous fait comprendre qu'on veut partir, et je ne le renvoie pas du tout finalement, c'est ce qu'on a vécu qui a fait qu'aujourd'hui aussi j'ai ce que j'ai aujourd'hui. il y a un moment où il vaut mieux partir. C'est comme rester dans une relation où on n'est pas bien, stop. Au bout d'un moment, il vaut mieux limiter les dégâts. Et puis chacun part de son côté.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'à ce moment-là, il y a eu un moment un peu de gestation, de remise en question, ou directement tu es partie dans un autre projet, je monte autre chose toute seule ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, bam, directement, je suis partie dans l'autre projet. Parce que moi, je voulais vraiment continuer les escapes. Je sentais que ça vibrait, ça me fait vibrer en fait. Donc je suis repartie directement. Je ne pouvais pas ouvrir à Lausanne, c'était mon rêve d'ouvrir à Lausanne, mais c'était impossible pour moi parce qu'il y avait beaucoup trop de risques financiers en termes de loyer, surtout l'impôt des 14% sur le divertissement, donc c'était très complexe et trop de risques. Et puis je n'avais pas, entre guillemets, vendu assez cher pour pouvoir non plus me lancer à Lausanne. Donc du coup, j'ai étudié un petit peu le marché. Moi, je viens de Fribourg à la base aussi, je suis fribourgeoise. Ma maman habitait Fribourg, en tout cas dans la région. Et donc j'ai dit, OK, je vais étudier un petit peu le marché. J'ai vu qu'à Bulles, il n'y avait pas grand-chose. Et j'aime bien Bulle, la ville la plus pétillante de Suisse, je me suis dit ça me va très bien, donc c'est parti, j'y vais et puis je me suis lancée.

  • Speaker #0

    Ok, mais tu as fait une étude de marché à ce moment-là ou pas du tout ? Oui,

  • Speaker #1

    alors une petite étude de marché quand même sur les escape games, sur ce qu'il y avait dans le coin, dans la région et puis il y avait le potentiel. De toute façon, c'est simple, si j'avais réussi à lancer un escape game à Chara, à Martigny, pour moi à Bulle, ce serait plus ou moins le même type de public, un peu le même nombre d'habitants. Le risque était finalement le même et j'avais fait mes calculs et je m'étais dit c'est simple, à partir de X groupes ça me paye mon loyer, à partir de X groupes je me paye un salaire, en attendant je vivais encore chez ma maman. Donc je n'avais pas un loyer moi personnellement et puis j'avais fait avec le cautionnement romand aussi, s'il y avait besoin d'un crédit je sais que j'étais soutenue aussi derrière. Finalement je n'en ai pas eu besoin parce que j'ai réussi à tout faire en autofinancement. Mais ouais voilà.

  • Speaker #0

    Ce qui n'est pas simple parce qu'il y a quand même les bails locatifs aussi à prendre qui sont assez lourds. Et puis assez long, selon quoi aussi au niveau commercial ? Comment ça s'est passé la prise de risque justement financièrement ? Tu me dis donc fonds privés ?

  • Speaker #1

    Alors fonds privés et puis j'ai dû me porter caution. Après c'est vrai que moi je suis quelqu'un qui n'ai pas peur de prendre des risques parce que finalement il n'y a pas grand chose qui me fait peur. Pas de confiance ? J'ai confiance et puis au pire quoi, c'est toujours ce que je me dis. Au pire je retournerai bosser dans la banque, je sais qu'ils seront super contents. Ou dans le meilleur des cas je trouverai une entreprise qui a plein d'argent puis j'irai dépenser leurs sous en créant du rêve. Donc ça me va aussi finalement, il n'y a pas un vrai risque. Je veux dire un crédit, oui on doit le rembourser, ma foi oui, peut-être que je rembourserai toute ma vie si je me plante. Ce n'est pas grave finalement, tant que je peux aller boire un verre avec les copains, que je peux passer des moments en famille.

  • Speaker #0

    L'essentiel est ailleurs.

  • Speaker #1

    L'essentiel est ailleurs, exactement.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que peut-être tu pourrais nous partager ta vision, parce que je pense que ça doit être lié aussi à tes ambitions. Alors là pour le moment, on est là en 2024, parce que tu es solo pour le moment.

  • Speaker #1

    Oui, pour le moment je suis solo. Donc aujourd'hui j'ai on va dire un centre d'escape game, demain j'ai un centre multi activités, après demain peut-être un hôtel à thème parce que j'adore l'hôtellerie et un jour j'aimerais être le Disney de la Suisse. Donc je trouverais chouette de faire un parc pas d'attractions mais un parc à émotions comme je dis souvent.

  • Speaker #0

    Tu vois Europa Park ça fait un bout, moi j'ai des enfants qui sont fans et c'est loin.

  • Speaker #1

    Ça fait un bout exactement donc on aurait après c'est vrai qu'en Suisse tout coûte tellement cher au niveau des salaires et autres que ce serait très compliqué honnêtement à mettre en place il faut être quand même réaliste. Mais ça n'empêche pas de faire quand même quelque chose qui joue sur les émotions et qui apporte énormément. Et faire un véritable lieu où les gens se retrouvent et puis s'évadent finalement. Parce qu'on vit quand même dans un monde qui n'est pas si facile. Et ça fait du bien de rêver un peu et de s'évader.

  • Speaker #0

    Et d'autant plus avec le monde des écrans qui prend quand même de plus en plus de place aussi, je trouve, chez les jeunes. On a mené il n'y a pas longtemps une étude auprès des jeunes de 3 à 18 ans. Et il y a beaucoup d'évasion qui se fait derrière son écran de smartphone. Qu'est-ce que tu penses par rapport à ce côté émotionnel que tu peux offrir en tant qu'expérience immersive et dans le vrai monde, j'ai envie de dire ? Qu'est-ce que tu penses pouvoir apporter comme valeur en termes d'émotion, que ce soit aux familles, aux jeunes, aux couples ? Je ne sais pas, quels sont les publics qui viennent visiter, qui viennent faire tes games en ce moment ?

  • Speaker #1

    Alors nous, on a un peu tout le monde, mais c'est vrai que notre principal public, ça reste quand même les familles et les groupes d'amis, on va dire, qui viennent. Après, on a aussi des entreprises pour les team building, donc ça c'est bien. Au niveau de ce qu'on apporte, j'ai envie de dire tout simplement déjà le fait de partager un moment sans écran. Rien que ça, c'est déjà énorme à notre heure actuelle. Je le vois moi-même, des soupers, je suis la première malheureusement, ou pas, à avoir mon téléphone qui est tourné au cas où tout d'un coup, on doit me joindre. Alors que dans un escape game, il y a un moment donné, on coupe vraiment. Et au-delà de ça, on a quand même un moment de partage, un moment de communication, de collaboration aussi, on se reconnecte les uns aux autres. On a un objectif comment ? donc du coup on va travailler ensemble et dans un monde justement qui nous apprend plutôt à être compétitifs les uns les autres avec un premier et un dernier, avec les Skibiam il n'y a pas un premier et un dernier, c'est ensemble qu'on va y arriver et ça, ça me plaît énormément, ce côté communauté, ce côté vraiment on va passer un moment ensemble et on va s'amuser, c'est un petit peu l'objectif que j'ai moi-même avec House Trap, c'est que les gens quand ils rentrent chez nous c'est bienvenue à la maison comment est-ce qu'on va s'amuser ensemble et même avec Museéquipe c'est pareil, c'est allez viens travailler, on va travailler ensemble Si on joue, on doit se séparer. Peut-être qu'on devra se séparer, mais en attendant, on va s'amuser tout en offrant un produit de qualité.

  • Speaker #0

    OK. Toi, aujourd'hui, tu en fais encore des escape games ?

  • Speaker #1

    Oui, dès que j'ai le temps. Après, j'ai mes enseignes, honnêtement, que je préfère, parce que forcément, toutes les enseignes ne mettent pas le même niveau en termes de qualité de décor et autres. Et c'est normal, parce que si on fait ça à côté, on ne peut pas s'investir autant que quand on le fait à 100 Donc, il n'y a pas forcément la même chose, mais ça n'empêche pas qu'on passe des bons moments. Après, c'est vrai que j'ai... peu de temps à disposition, donc quand je vais en faire, c'est vraiment que je sais que c'est une enseigne qui me plaît beaucoup, ou alors que des clients m'ont dit Ah, elle est géniale, c'est Escape, il faut absolument que tu testes. Et à ce moment-là, je dis Ok, je vais tester.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça fait partie de tes sources d'inspiration, en te disant J'ai envie de reproduire ça ou est-ce qu'il y a plutôt les tendances, tu vois, je sais que mes enfants, ils veulent faire la chambre d'horreur, ou bien on a déjà fait la RV aussi, parce qu'ils avaient envie de faire avec les cases de durée virtuelle. Est-ce que toi, il y a des... Des envies qui se déclenchent en lien avec tes expériences à toi ou un peu avec les tendances du marché ? Comment ça se passe un peu pour l'inspiration de la suite ? Parce qu'il faut les renouveler ces rooms.

  • Speaker #1

    Oui, alors je ne suis pas trop fan justement de prendre l'inspiration d'ailleurs. Moi, je suis plutôt du style à dire j'adore ce film, j'aimerais être dedans. Ok, on va créer une thématique sur ce film. Et c'est plutôt comme ça que je réfléchis et que je réagis. Et comme je fais partie un peu des 80% des gens qui se font avoir par le marketing, Mais dans le bon sens du terme, je n'ai jamais regretté d'acheter un coca avec mon prénom marqué dessus, par exemple. Eh bien, c'est un peu la même chose. C'est-à-dire que je me dis, OK, les gens, la plupart des gens ont besoin de s'évader. D'autres ne sont pas du tout sensibles à ça. Mais pour ceux qui ont besoin de s'évader, où est-ce qu'ils ont envie de s'évader ? Oh, ça ferait du bien de voyager. OK, on peut voyager où ? On peut voyager dans des temples mayas, on peut voyager en Égypte. Et si on allait encore un peu plus loin ? Et si Atlantide existait ? À quoi ressemblerait Atlantide ? Avatar, bon sang, bien sûr que ce sera une thématique. Enfin... C'est un peu comme ça. J'ai plus des thématiques à rêve. J'ai voulu essayer de faire des choses pour tout le monde, typiquement en faisant la salle d'apocalypse zombie. Et ça me correspond un petit peu moins. Il y a effectivement des fans. D'ailleurs, ça m'a beaucoup touchée parce que la semaine dernière, pas plus tard que la semaine dernière, j'ai un client qui m'a dit C'est ma préférée ! J'étais là Ah bon ? Pas moi ! Mais parce que j'ai moins de sensibilité. Et honnêtement, aujourd'hui, avec l'expérience, je ne referai pas une thématique pour les gens. En tout cas, pour satisfaire tout le monde, je resterai... sur les thématiques où je suis forte. Et les thématiques où je suis forte, c'est les thématiques qui font rêver finalement. Et c'est là que je m'épanouis le plus aussi. Et ça se voit même dans le chiffre. Donc à un moment donné, on ne peut pas toucher tout le monde. Je pense qu'il faut choisir son combat et se dire Ok, moi je suis douée là-dedans, ce sera mon secteur. Il y a des gens bien plus doués que moi pour faire de l'horreur. Je leur laisse le secteur.

  • Speaker #0

    Et puis je pense à ce complète. C'est une question que je me posais d'ailleurs. Est-ce que dans le milieu, dans tous ceux qui proposent des escape games, on est plutôt copains ou plutôt ennemis ?

  • Speaker #1

    On est plutôt copains dans l'ensemble, parce qu'on ne propose pas la même chose. Donc, il faut toujours se dire, c'est ça l'avantage de l'escape game, c'est que oui, on est concurrent parce que la part de marché, s'il y a 100 personnes et qu'il y a 3 escapes au lieu d'un, c'est clair que les 100 personnes vont se diviser sur les 3, si on parle d'un point de vue purement chiffre. Après, d'un point de vue escape, si toi tu viens chez moi, tu auras une expérience, tu auras une autre expérience si tu vas chez quelqu'un d'autre. Typiquement, je prends l'exemple de Payern, on vient d'ouvrir Jurassic Land, thématique à dinosaures. On n'a pas loin, Corsel, près Payern, une maison de l'horreur, qui fait un petit peu d'escape, mais... plus maison hantée, mais c'est parfait, ce qu'il a fait, c'est top. Et on est complètement complémentaires. Donc moi, je ne le verrais pas comme mon concurrent, au contraire.

  • Speaker #0

    Ok. Et est-ce que vous proposez aussi de l'événementiel, tu sais, en dehors du game ? Est-ce qu'il y a des choses autour, annexes, des trucs un peu spéciaux, des one-shot, je ne sais pas, le jour de Halloween ou j'en sais rien ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, on fait des fois des events chez nous, mais maintenant, on fait de plus en plus des events en entreprise. C'est-à-dire qu'on a des produits qu'on peut déplacer, on peut même faire du sur-mesure, que ce soit, par exemple, nous, on a eu, il y a deux ans, le comptoir gruyérien. on l'aura de nouveau en 2026, j'avais fait une chasse au trésor à l'intérieur du comptoir. Donc les familles arrivaient au comptoir pour occuper aussi les enfants, ils recevaient leur passeport pirate, et puis ils avaient une course à faire. En tout cas, quand ils passaient dans certains stands, il y avait des stands qui étaient partenaires, il y avait une énigme à résoudre, ils obtenaient leur tampon et après ils pouvaient offrir leur coffre à trésor. Ce qu'on va refaire pour un marché de Noël aussi, typiquement. Donc aujourd'hui, on fait de plus en plus de choses pour les autres aussi, déjà parce que c'est sympa. Et puis, ça change un petit peu, tout simplement.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu les crées encore, ces jeux ? Tu es aussi dans la conception, dans la rédaction ? Tu t'impliques aussi là-dedans ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, c'est tout moi qui fait la partie création. Et là, je suis gentiment en train d'essayer de former une personne qui aime ça, en tout cas, pour voir dans quelle mesure elle pourrait m'aider à la co-création pour pouvoir faire plus de choses, justement. Parce qu'il y a un moment donné, c'est compliqué d'être à la création, à la gestion, à la stratégie, à l'opérationnel. Mais oui,

  • Speaker #0

    pour l'instant, oui. Et l'équipe... Tu es quand même derrière toi. De combien de personnes aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, si on prend toute l'équipe au complet, on a une cinquantaine. Mais on a 13 fixes et le reste, c'est des extras. Donc c'est tous les étudiants, la plupart, qui viennent et qui animent nos univers. Ou qui font de l'accueil ou du bar ou autre. Et après, dans l'équipe fixe, on a une grosse équipe technique aussi.

  • Speaker #0

    D'accord. Parce qu'il y a combien de salles ? Excuse-moi, j'ai...

  • Speaker #1

    Oui, on en a sept à Bulle.

  • Speaker #0

    Ok. C'est pas mal. Et puis en plus, la semaine dernière, quand je te contactais, tu me parlais de l'ouverture de Payern. Oui,

  • Speaker #1

    ça y est.

  • Speaker #0

    Ok. Bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a d'autres projets d'expansion ? J'avais entendu parler de Fribourg aussi.

  • Speaker #1

    Oui, Fribourg arrive cette fin d'année d'ailleurs avec de l'action game de type Fort Boyard. Parce que l'escape game, ça prend du temps à réaliser. Donc il y a un moment donné où le business model de l'escape game est très compliqué si je reste uniquement là-dedans. Pourquoi ? Parce que pour créer un escape, il faut à peu près quand même 6 mois, 9 mois. Donc là, on essaye de réduire justement ce temps pour voir dans quelle mesure ce serait réalisable. Mais par exemple, prenons l'exemple de Payern. Aujourd'hui, Payern en a ouvert, mais on n'a qu'un escape qui a ouvert. Alors qu'on a quand même toute la surface à payer au niveau du loyer, on a quand même toutes les charges, on a tout ce qui va derrière, toutes les charges de la structure et on n'a qu'un escape. Et on n'est pas en mesure aujourd'hui de créer assez rapidement des escape games, sachant qu'en Suisse les salaires coûtent quand même assez cher. C'est un peu le challenge, le gros challenge qu'on a. Donc du coup, moi, la solution que j'ai trouvée à ça, c'est d'amener d'autres produits de loisirs toujours et qui correspondent à mes valeurs et qui tournent un peu plus de manière autonome, qui ne demandent pas qu'on ait un Game Master par univers justement.

  • Speaker #0

    Donc il n'y aura pas de nains dans la salle des Répo-Boyards.

  • Speaker #1

    Alors, vu les polémiques actuelles, moi j'aurais trouvé ça trop génial. Mais on va éviter les polémiques actuelles. Mais par contre, on aura effectivement quand même du personnel qui vont mettre l'ambiance. Et ce sera très sympa après.

  • Speaker #0

    Je parle à mes enfants et ils trouvent ça trop cool le concept. Parce que pour eux, c'est vraiment hyper old school, Fort Boyard pour le coup. Mais par contre, d'être dans l'action et de pouvoir agir beaucoup plus que de résoudre des énigmes, ils sont un peu moins fans du côté. C'est un peu trop intellectuel, j'ai envie de dire. ils décrochent tandis que là quand il y a de l'action ils sont super fans.

  • Speaker #1

    C'est le but, c'est justement de toucher aussi un autre public et au delà de toucher un autre public, il y a aussi le fait que c'est un loisir rejouable contrairement à l'escape game et ça c'est très intéressant parce que ça veut dire que là on pourra effectivement faire des offres être un peu plus attractif financièrement alors que l'escape game à un moment donné le coût de création que ça a fait que oui ça a un certain coût et le coût il n'est même pas cher si on prend par rapport à tout ce qu'on paye derrière pour le réaliser par contre c'est clair que pour une famille ça a un coût.

  • Speaker #0

    Et la durée de vie alors d'une room, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, aujourd'hui, je dirais 5 ans en Suisse. Après, ça dépend de la ville. Si on est à Genève ou même Paris, ils peuvent peut-être garder 10 voire 15 ans leur univers. La même room ? La même room, sans problème. Ils ont tellement un bassin de population qui est énorme qu'ils peuvent. Nous, concrètement, moi à Bulles, ce que j'observe, c'est que si on pouvait changer un univers tous les 5 ans, ce serait plutôt bien.

  • Speaker #0

    Tu sais, on a lancé un petit sondage ensemble où on a posé cinq questions à des familles en Suisse romande, vu que moi j'ai la chance d'avoir ce panel de consommateurs que je peux sonder, et on leur a posé cinq questions pour avoir une idée de la perception de ce qu'une famille aujourd'hui est prête à mettre dans un budget, sortie famille, une après-midi. Tu as déjà clarifié que le prix de conception d'un jeu est assez élevé, et qu'il faut quand même le rentabiliser sur un certain nombre d'années. Aujourd'hui, une famille, on a vu dans le sondage qu'elle est prête à... dépenser en moyenne entre 100 et 150 francs pour une sortie. Donc si je ne me trompe pas, mais tu me corriges, on est plutôt sur un 200 francs, autour des 200 francs en tout cas pour 4 personnes. Donc on est plutôt dans le top of the range pour ces sorties-là. Et en plus on voit que les familles ont l'envie d'essayer de rajouter une petite prestat au-dessus avec un goûter ou un repas, pour un peu prolonger la sortie, pour pouvoir vraiment se dire ok je ne pars pas juste pour une heure parce que la durée du jeu elle est aussi limitée, mais je peux prolonger avec des petits à côté.

  • Speaker #1

    Il y a deux points à prendre en compte. Le premier, c'est que l'escape game, quand vraiment il est bien fait, quand il est fait en internalisation, c'est-à-dire en Suisse, avec des équipes en Suisse, donc avec tout ce que ça veut dire aussi financièrement derrière, c'est un loisir qui est cher. En tout cas, cher, ça dépend par rapport à quoi ?

  • Speaker #0

    Par rapport au ciné, c'est clair qu'on ne repart pas du tout...

  • Speaker #1

    On ne parle pas de la même chose. Dans notre côté, j'ai envie de dire, il faut prendre aussi, il faut comparer ce qui est comparable. Parce que moi, une fois, j'avais un client qui me disait, oui, mais vous voyez, une partie de Laser Game, c'est 16 francs. Pour avoir travaillé pendant 15 ans au Laser Game, enfin depuis mes 15 ans, je suis d'accord. Oui, mais une partie de Laser Game, ça dure 20 minutes. Donc, si je fais 15 fois 3, déjà, on arrive au 45. On arrive quasiment au même prix par personne pour un Escape Game. Mais c'est vrai que ça reste un loisir quand même qui est cher. Maintenant, on a trouvé quand même le moyen de toucher les plus jeunes en faisant les formules anniversaire des mercredis. Et typiquement... pour une forme d'anniversaire, l'enfant payera 22 francs. Donc, ça change quand même entre 22 francs et 39 francs par personne. Donc, on arrive maintenant gentiment à des offres, en tout cas, une bonne offre, on va dire, qui pourrait toucher les familles.

  • Speaker #0

    Par contre, réduire la durée du jeu, ce n'est pas vraiment une option.

  • Speaker #1

    C'est pas le but, parce qu'on pourrait, on pourrait tout à fait se dire, OK, on fait des scénarios de 30 minutes et puis les gens payent moitié moins. Mais après 30 minutes, je te garantis que tu serais frustrée parce que tu aurais envie de plus. Déjà, des fois, après une heure, quand vraiment on s'amuse, on se dit, ah, j'aimerais bien un peu plus. Et à l'inverse, on m'a posé la question une fois, on m'a dit mais pourquoi vous ne faites pas des scénarios d'une heure et demie ? J'ai dit ben c'est simple, si je fais un scénario d'une heure et demie, est-ce que vous êtes prêts à mettre demain 300 francs pour faire un escape ? Non, je ne pense pas. Pourtant, concrètement, c'est ce que ça coûterait. Aujourd'hui, le marché suisse est trop petit pour pouvoir faire ce genre de choses. Ou alors, si on le fait, il faut être dans une grande ville. Dans une grande ville, ça peut fonctionner. Mais dans une petite ville, je ne suis pas convaincue. Après, c'est ma vision, peut-être que je me trompe. Mais moi, en tout cas, je n'irai pas sur ce jeu-là. Aujourd'hui, je préfère être à une heure et toucher tout le monde. Et par contre... amener, on va dire, d'autres loisirs comme le quiz, notre quiz trap, ou bien l'action game, ou encore pourquoi pas autre chose qui permette de toucher quand même ceux qui n'ont pas forcément le budget d'un escape, plutôt que de revoir tout ça. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    le quiz trap, si j'ai bien compris, c'est une simulation un peu d'un jeu télévisé, on te pose des questions de culture G, et puis ton équipe qui gagne ou pas, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors, presque ! En gros, j'ai voulu effectivement reproduire le fait de se retrouver sur un plateau télé, parce qu'à l'époque, j'animais des quiz, que ce soit au Club Med ou bien dans notre bar à Bulles. Et je trouvais ça juste trop bien. Et du coup, je me suis dit, OK, il faut qu'on crée ça. Je me suis rendu compte qu'en plus, ça commençait à arriver en France. Il y avait des quiz qui arrivaient partout. Malheureusement, je n'ai pas pu prendre une franchise existante pour la simple et bonne raison, c'est qu'ils ne voulaient pas me garantir Lausanne et que moi, ça reste un de mes objectifs d'ouvrir à Lausanne. Donc, avoir une franchise sur Bulle, Fribourg, et ne pas pouvoir la mettre à Lausanne le jour où j'ouvre à Lausanne, il n'y a aucun sens pour moi. Donc, du coup, j'ai décidé qu'on allait développer notre propre produit en interne. Là aussi, j'ai appris beaucoup. Ce n'est pas facile, mais on l'a fait. Et du coup, on a un jeu de quiz. Pour l'instant, on a la V1 et il y aura la V2 qui va arriver. La version 1, c'est classique. C'est-à-dire que vous venez, par exemple, vous êtes 6, on a 6 pupitres. Si vous êtes 12, c'est 2 personnes par pupitre. Donc, on peut jouer jusqu'à 12. Et vous allez choisir déjà chaque an 4 thématiques qui vous plaisent dans des thématiques qui peuvent être Disney, qui peuvent être films et séries, qui peuvent être musiques, qui peuvent être culture générale, histoire. On a même insolite, on a même le thème coquin parce qu'on est joueur quand même. Après, on a 4 thématiques aussi blind test. Et pendant le jeu, vous allez pouvoir à un moment donné choisir une thématique que vous aviez choisi depuis le début. Ça, c'est pour le côté plaisir, fun. Ensuite, vous allez effectivement dans cette version 1 un peu vous affronter et on est plutôt dans le côté un peu compétitif. Mais moi, c'est toujours pas mon fort le compétitif. Alors, je sais qu'il y a des gens qui aiment ça et qui sont très contents, mais j'ai envie de pouvoir proposer l'option collaborative. Et dans la V2, justement, on a Roxy qui est notre intelligence artificielle, notre personnage principal, qui va prendre le pouvoir de cet univers, donc de cette pièce de quiz. Les joueurs vont pouvoir être en partie en compétition, parce qu'ils auront quand même le détail de leur score s'ils le souhaitent, mais ils vont devoir à un moment donné mettre leur connaissance en commun pour tenter de battre l'intelligence artificielle. Et la question est, est-ce que l'intelligence collective est plus forte ? qu'un ordinateur.

  • Speaker #0

    Et comment tu testes alors ces jeux ? Parce que là, tu me parles d'une V2. Donc comment tu... Parce que nous, on fait du bêta testing parfois sur des apps. Comment ça se passe pour tester un jeu ?

  • Speaker #1

    Donc pour tester un jeu, c'est-à-dire, imaginons, je crée un nouveau jeu.

  • Speaker #0

    Quand tu as créé ton quiz test, donc tu as eu une V1, tu l'as testée avec des gens, tu as itéré, tu as amélioré ?

  • Speaker #1

    Oui, alors comme pour les escape games, en fait, ce qui se passe, c'est qu'au début, on prend nos équipes. C'est toujours nos équipes qui testent en premier, on prend leur retour. Une fois que c'est fait, on modifie déjà certaines choses et après, souvent, on fait gagner des avant-premières. Et les avant-premières sont finalement aussi des fins de test. Alors, le produit est déjà cool et sympa, mais ça nous permet d'avoir les derniers retours qu'on a besoin pour modifier ensuite, s'il y a besoin de modifier un tel art.

  • Speaker #0

    Donc, il faut avec du feedback. Tu leur demandes après comment c'était. Oui,

  • Speaker #1

    toujours, toujours, toujours, toujours.

  • Speaker #0

    On vous fait des prix, vous venez en avant-première, et en contrepartie, il faut quand même nous aider à nous améliorer.

  • Speaker #1

    Exactement. Après, quand on est dans le jeu, des fois, alors on prend toujours le retour des clients, ça c'est hyper important, mais ça se voit très vite.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est une frustration qu'on a par exemple dans les escape games, qui est très frustrante. On le voit vite, typiquement, on l'a vécu avec Jurassic. Il y avait une énigme qui était trop complexe, elle était top, mais trop complexe. Et bien du coup, on l'a simplifiée et puis c'est passé de on est frustré sur cette énigme de trois groupes à c'est notre préféré Donc on a été trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a, on l'a dit, Payern, il y a Fribourg qui arrive et puis à l'avenir encore d'autres projets qui au fur et à mesure verront le jour. Comment ça se passe au niveau de ton implication personnelle ? On discutait un peu avant parce qu'on a les bureaux de l'ACAD juste ici à côté. de se faire conseiller, de s'entourer, potentiellement tu te poses la question de continuer à gérer tout ça en solo ou peut-être de s'associer, donc expérience compliquée au tout début de l'aventure en s'associant avec des gens. Quelles questions aujourd'hui tu te poses par rapport à ces défis d'expansion et par rapport au fait qu'aujourd'hui tout repose quand même sur tes épaules à toi ? Et qu'il faut quand même le rappeler, tu as un petit bout de neuf mois qui, il faut que je me rappelle, même si c'était un petit moment, ça prend quand même pas mal de bande passante et d'énergie. Comment tu vois la situation et ton évolution à toi au niveau plus perso ? de le gérant de l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est une bonne question et effectivement, il y a énormément de questions qui se posent dans cette phase-là de ma vie finalement, parce que c'est quand même une vie au-delà d'une expérience et d'une aventure professionnelle. Et aujourd'hui, jusqu'à maintenant, c'est vrai que j'ai quand même beaucoup été seule, en tout cas dans la prise de décision. Et avoir les trois rôles, c'est-à-dire actionnaire, alors ça, je n'ai pas trop de soucis parce que ce n'est pas l'argent que je recherche, donc au moins, je ne me prends pas la tête avec moi-même là-dessus. Mais par contre, le côté CIO et administratrice, donc plutôt, on va dire, la gestion de la stratégie et de la gestion opérationnelle, c'est compliqué, en fait, de gérer tout en même temps. Ce n'est pas impossible, mais à un moment donné, il faut être réaliste. On ne peut pas tout faire en même temps et espérer bien le faire. Donc, je ne m'en sors pas trop mal quand même, heureusement, aussi parce que j'ai la chance d'avoir une équipe qui est juste incroyable, très compréhensive et très investie. Je pense qu'ils sont investis autant que je le suis. Alors ça a ses avantages et ses désavantages, parce que des fois, on a tendance à se mettre un petit peu dans le rouge quand on s'investit beaucoup. Mais du moment que la parole est ouverte, ça se passe bien. Donc moi, aujourd'hui, la grosse question que je me pose, c'est effectivement est-ce que je continue seule l'aventure ou pas ? Non pas pour des questions d'argent, contrairement à beaucoup de monde qui ont besoin à un moment donné de s'associer pour avoir plus d'argent qui rentre. Moi, ce n'est pas l'argent mon premier leitmotiv, c'est plutôt le fait que je suis quelqu'un qui aime partager. Et j'aime partager l'aventure. D'ailleurs, j'ai envie d'emmener mes équipes un jour au Club Med, j'ai envie de les emmener au Mexique, j'ai envie qu'on s'amuse ensemble. Et du coup, même dans la prise de décision, j'ai envie qu'on s'amuse. Et je me dis, j'aimerais bien avoir peut-être à un moment donné quelqu'un qui prend aussi certaines responsabilités sur ses épaules et avec qui on puisse partager la prise de décision, avec qui on puisse se dire, ok, bon, toi, tu gères cette partie-là. Moi, je n'aime pas trop la gestion de chantier. Je te laisse. Par contre, moi, je m'occupe de l'augmentation du chiffre d'affaires parce que ça, ça me plaît. La vente me plaît. Le côté humain me plaît. Et au-delà de ça, se dire, ok, une fois par année, on va au salon du loisir ensemble. Tiens, vas-y, quel loisir on va mettre ? Avoir vraiment ce côté partage et partager l'aventure.

  • Speaker #0

    Il doit bien y avoir, soyons honnêtes, une perte de motivation. On la rencontre tous, toutes, à un moment donné. Il y a quand même le rollercoaster, c'est de ses hauts, de ses bas. Comment tu fais pour garder la motivation, peut-être pas intacte, mais en tout cas de la faire remonter ? Et puis, comment tu arrives à retrouver ce plaisir, le vrai plaisir du jeu ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Et je pense que déjà, c'est une question de phase. Il y a des phases où, effectivement, on a moins de plaisir. Et le plus important, c'est d'en être conscient. Et de se dire, mais est-ce que cette phase va durer ? Ou est-ce que c'est juste momentané ? Si c'est momentané, bon, tant pis, il faut bien y accepter. On ne fait pas toujours tout ce qu'on aime dans son job et ça peut arriver. Par contre, si on sent que cette phase est plutôt liée justement aux responsabilités du poste et au poste, là, je pense qu'il faut bouger. Et moi, typiquement, cette année, je me suis rendue compte à certains moments, surtout dans cette phase de gestion des travaux, toute cette partie projet, on va dire plus, avec les contacts avec l'équipe du feu, avec la gestion des chantiers, avec... Les fournisseurs, toute cette gestion-là, en fait, je me suis rendu compte que ce n'était pas là que je m'épanouissais le plus et qu'elle me demandait beaucoup d'énergie. Et puis, par moments, c'était vraiment lourd. Alors, heureusement, c'est momentané. Mais surtout, ça veut dire que s'il y a de nouveau des projets à faire, il y a un moment donné, cette partie-là, il faudra que je puisse la déléguer. Donc, aujourd'hui, je suis très au clair avec moi là-dessus. Et un autre point aussi pour retrouver du plaisir, justement, c'est que déjà, j'adore mes équipes. Et je pense qu'ils m'apportent l'énergie. Quand moi, je suis dans le down, ils m'apportent de l'énergie. Quand eux peuvent avoir des fois des petits coups de mou, ça peut arriver. On a vraiment traversé beaucoup de phases avec House Trap. On n'a pas toujours eu, entre guillemets, des bonnes conditions de travail. Il y a encore des choses qu'on peut améliorer. Il y a encore beaucoup de choses qu'on peut faire. C'est joli de voir l'évolution, de voir d'où on est parti. Et je pense qu'on se le redonne. Et finalement, le plaisir, je l'ai avec eux. Après, il y a autre chose aussi. C'est que justement, comme là, je sentais gentiment le poids des responsabilités qui commençaient à me peser, j'ai créé un advisory board. À défaut d'avoir les moyens d'avoir un conseil d'administration. J'ai décidé d'aller chercher quelques personnes que j'ai rencontrées dans ma vie qui m'ont vraiment marquée pour leur gentillesse, pour leur bienveillance, pour leur expérience aussi. Mais pas que, c'est d'abord l'humain. Et ça, ça m'apporte énormément de plaisir parce que j'ai l'impression de ne plus être 100% toute seule. Et je sais qu'on va se voir à un moment donné, qu'on va passer une bonne soirée, qu'on va discuter des projets, qu'ils vont m'épauler si j'ai vraiment besoin sur une thématique. Et je pense que c'est ça dont j'ai le plus besoin pour avoir du plaisir.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que c'est des gens que tu as rencontrés dans ton parcours et que tu es allée toi rechercher ?

  • Speaker #1

    Oui. Ok. Oui. Oui, je me suis dit à un moment donné, là, je ne peux pas continuer en étant toute seule. Je ne vais pas non plus faire rentrer n'importe qui dans mon entreprise parce que je n'ai pas non plus trimé toutes ces années pour dire tiens, je te donne 50% de ma boîte. Mais du coup, je me suis dit avant de passer cette étape-là qui arrivera certainement un jour parce que je réalise, on apprend à se connaître aussi dans l'entreprenariat et je pense que je ne t'apprends rien. C'est que moi, j'ai besoin de partager les choses. En fait, j'aime les gens et ça me manque ce côté humain. Et il y a des moments où les responsabilités font que je m'amuse moins parce que je peux moins m'amuser avec l'équipe. Donc il y a un moment donné où j'ai envie de dire je trouverai cette personne qui aura envie de prendre toutes ces responsabilités. Je lui dirai tiens, prends les responsabilités. Moi je vais m'amuser, les gens n'ont pas besoin de savoir que je suis aussi à la tête de l'entreprise. J'ai pas cet égo là en fait.

  • Speaker #0

    Mais tu dois quand même rester là, tu dois pas revendre complètement la boîte.

  • Speaker #1

    Non, je dis pas. Aujourd'hui pas, ça reste mon bébé. Peut-être qu'un jour, peut-être que pour quelconque raison ça se fera. Mais si je venais à revendre, ce serait déjà pas à n'importe qui. Ça voudrait dire que ce serait à une entreprise ou plutôt à une personne avant tout. qui aurait cette vision qui me fait rêver. Typiquement, moi, oui, je rêve de créer un Disney. Si Disney venait me voir demain et me dirait Ok, nous, on aimerait que tu développes des escape games pour Disney. On te rachète, là je discute, mais parce que le rêve qu'ils arrivent à offrir aux gens et la structure qu'ils ont aujourd'hui me permettraient de faire encore plus que ce que je peux faire aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui j'ai encore beaucoup de choses qui me limitent. Donc on va dire que je ne serais pas contre si c'était une belle opportunité, mais pas une opportunité uniquement financière, une opportunité de continuer quelque chose qui me fait vibrer.

  • Speaker #0

    Donc tu ne cherches pas qu'à te faire de l'argent ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et tu cherches à avoir ces vibrations, cette énergie intérieure, à exprimer ta créativité ? Je pense que tu vas bien t'éclater avec ton fils qui va grandir parce qu'avec tous ces moments de jeu qu'on a quand les enfants sont petits, c'est juste assez incroyable. Et donc sur les ambitions de s'associer, c'est quelque chose que tu verrais se formaliser dans un conseil d'administration dans un premier temps avec ton advisory board ?

  • Speaker #1

    Alors je pense que ce n'est pas forcément que ça se conceptualiserait complètement avec eux, je pense que ce sera une question de rencontre. Étant quelqu'un qui suis très dans l'humain, j'en parle parce que je pense qu'il faut parler des choses pour que les choses se fassent. Et en général, tout d'un coup, les choses tombent. Donc aujourd'hui, je ne vais pas aller rechercher ça parce que je pense que ça doit tomber tout seul en fait. Donc il y a un moment donné, il y aura une rencontre, il y aura quelque chose, il y aura quelque chose qui va me faire vibrer. Et on sera sur la même longueur d'onde et à ce moment-là, on discutera. Et à ce moment-là, effectivement, par contre, je demanderai quand même l'avis de mon advisory board sur le profil, sur quoi faire pour être sûre de ne pas refaire les mêmes erreurs du passé, bien que je ne pense pas que je les referais. mais c'est plutôt pour que les choses se passent bien. Et puis voilà, pas perdre non plus quelque chose que j'ai passé du temps à créer et pour tout d'un coup tout perdre parce que je ferais le mauvais choix. Mais aujourd'hui, je me fais déjà beaucoup plus confiance par rapport à ça.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour se faire plus confiance qu'avant ?

  • Speaker #1

    On apprend de nos erreurs. Je pense que c'est bête, mais quelque part, ce n'est pas plus compliqué que ça. Je pense que quand on est dans des situations inconfortables, il faut absolument prendre le temps de les analyser et de se dire mais pourquoi là, je me sens dans l'inconfort ? Pourquoi là, je ne me sens pas bien ? Qu'est-ce qui fait que là, j'ai vécu ce que j'ai vécu ? Et si on prend le temps de faire ça, après, on se fait confiance au bout d'un moment parce qu'on sait pourquoi on a fait ces erreurs-là et on sait qu'aujourd'hui, on ne les referait pas parce qu'on en a appris.

  • Speaker #0

    Et comment on a cette confiance intérieure ? Tu en parlais au début aussi, tu te faisais toi-même confiance et puis tu savais que même en prenant les risques financiers, tu te sentais capable de le faire et d'y aller. Est-ce qu'elle vient de l'éducation que tu as eue, de tes parents ? À ton avis, tu as une piste ?

  • Speaker #1

    Alors, ça vient en tout cas pas de mes parents parce qu'ils sont très très gentils. Mon papa n'est plus là, mais ma maman est très gentille et elle est de grand soutien, mais ça n'a pas toujours été le cas. On ne va pas parler du passé parce que ça fait partie du passé. Mais par contre, étonnamment, on parlait des écrans tout à l'heure, moi c'est un petit peu Naruto qui m'a beaucoup beaucoup beaucoup aidée. Allez ! Oui, cette philosophie qu'on retrouve dans les mangas, ça m'a beaucoup parlé dans certains mangas encore plus. Et c'est vrai que Naruto a été un... un déclencheur et Pokémon aussi. Donc du coup, je suis toujours une grande fan de Pokémon et de Naruto. D'ailleurs, chaque 2-3 ans, je crois que je me refais toute la série des Naruto. Et ça m'a beaucoup aidée à tenir parce que ce personnage représentait mes valeurs et représentait ce que je voulais un jour être dans le monde. Et du coup, j'ai un peu suivi sa piste. Et inconsciemment, je pense que ça m'a donné la force à certains moments de continuer d'avancer malgré les difficultés, jusqu'au jour où aujourd'hui, je pense, et c'est sans prétention, je sais ce que je vaux. Je sais que je peux vraiment offrir du bonheur aux gens, que je peux offrir une vraie plus-value humaine finalement, et pas uniquement pour de l'argent ou pour autre chose. Le reste, ça suit de toute manière. En général, on fait les choses pour les bonnes raisons.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des personnages aussi humains, vivants, j'ai envie de dire, qui t'inspirent et qui te guident peut-être dans certains choix ?

  • Speaker #1

    Humainement parlant, c'est difficile. C'est vrai que c'est une bonne question. Je ne m'y attendais pas. Mais humainement, c'est plus difficile pour moi. J'ai été plus inspirée effectivement par des personnages que j'ai pu retrouver dans les films. Et où ? Dans les mangas, dans les dessins animés. Moi, je suis très dessin animé. Oui,

  • Speaker #0

    je filme manga et dessin animé.

  • Speaker #1

    Et finalement, je pense que j'ai trouvé un refuge là-dedans à un moment donné dans ma vie.

  • Speaker #0

    Et tu suis un peu des influenceurs et influenceuses ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'en suis quelques-uns. Il y a David Laroche que j'aime énormément parce que sa philosophie de vie, elle me plaît. Et je trouve qu'il a tellement raison sur tellement de choses. Il est tellement sain ce garçon pour moi que vraiment, j'aime beaucoup. Étonnamment, je dis étonnamment parce que je ne l'ai pas toujours aimé, Anthony Bourbon de Qui veut être mon associé. J'adore, c'est aimé. Bref. Je ne l'ai pas toujours aimé parce qu'au début, je trouve qu'il était un peu con, mais aujourd'hui, quand je lis ses posts et quand je suis toutes les vidéos qu'il fait, j'admire vraiment les choses qu'il dit. Après, il y a un point, c'est qu'il y a une grosse différence, c'est qu'il voit la vie comme un combat alors que moi, je la vois comme un jeu. Je pense que c'est dû au passé, effectivement. J'ai toujours préféré jouer que me battre. Par contre, dans le fond de ce qu'il dit, souvent, c'est très con.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, qu'est-ce qui, pour toi, va... Tu me parles un peu de personnages, de mangas ou quoi, bon il y a quand même toujours un peu des pouvoirs magiques dans ces animés. Si t'avais un... alors peut-être si t'avais un pouvoir magique dans ce vrai monde, tu choisirais lequel ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, il y en a tellement ! Justement ! Poser cette question à quelqu'un qui aimerait faire plein de choses, c'est dur. Si j'avais un pouvoir magique, en plus c'est marrant parce qu'en ce moment je regarde My Hero Academia, c'est un nouveau manga que j'ai découvert et ils ont justement des pouvoirs magiques. Mais il n'y en a aucun qui m'a frappée plus qu'un autre. Mais honnêtement, je pense que j'aimerais le pouvoir de rendre les gens heureux. Parce que finalement, on ne sait jamais quand on part et je trouve que ça ne coûte tellement rien d'offrir un sourire. qu'on devrait pouvoir le faire encore plus facilement finalement.

  • Speaker #0

    Et rendre les gens heureux, être heureux, c'est très philosophique, mais ça repose sur quoi pour toi ? Le partage,

  • Speaker #1

    on revient sur le partage. Je pense, le fait aussi de s'entraider, de ne pas se voir forcément comme des concurrents, comme travailler ensemble, un monde un peu plus relié. Alors je sais que c'est très philosophique, mais je le suis aussi. Mais du coup, c'est vrai que je serais plus pour un monde un peu plus uni.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans tes équipes, tu arrives à garder ce côté très soudé, très uni ? Est-ce qu'il y a une bonne rétention dans l'équipe où justement il y a des gens qui partent parce qu'ils ne partagent pas les mêmes valeurs ? Il n'y a pas les good vibes qui résonnent et donc il y a des débats ?

  • Speaker #1

    Non, on a vraiment une très belle équipe. Et d'ailleurs, pour la plupart, depuis très longtemps, depuis longtemps, puis ceux qui sont là, qui sont arrivés plus récemment, ils se sentent bien. Puis on a vraiment une équipe unie. Et d'ailleurs, je pense qu'il n'y a pas le choix parce que vu ce qu'on vit des fois en interne, pour réussir à maintenir des délais, qu'on n'a pas le choix parce que financièrement, c'est compliqué. et que tout le monde se donne à fond pour y arriver. On a ces valeurs-là.

  • Speaker #0

    Donc, tu as réussi à créer cette équipe-là aussi, cet esprit d'équipe ? Oui. Et puis, tu dirais qu'ils te suivent encore toi aujourd'hui ? Ou c'est vraiment une unité, nous tous ensemble, et chacun le maillon de la force de ce qu'on fait ? Bien que tu sois la tête du truc.

  • Speaker #1

    Je pense que ça dépend de qui. Parce qu'il y a des jeunes et des moins jeunes, et c'est ça qui est hyper chouette, justement. Je pense qu'il y a des personnes dans l'équipe aujourd'hui qui ont déjà cette vision-là de se dire Je suis un maillon de la chaîne. Et je peux prendre des décisions, je peux moi-même faire tout ce que je peux dans mon métier pour faire partie de cette chaîne-là, on va dire. Et il y en a d'autres qui sont plus jeunes, qui ont encore beaucoup besoin de ma validation.

  • Speaker #0

    Ton encadrement et ton accompagnement.

  • Speaker #1

    Exactement, ou bien qui me voient encore là alors qu'en fait non, je suis juste au même niveau, c'est juste que moi j'ose, que je vais chercher. Et puis bon, après je ne les encourage pas non plus à faire comme moi. Moi c'est vrai que mon livre de chevet c'est des fois LinkedIn avec tous ces postes et tout, il y a trop de trucs trop intéressants. Voilà, c'est peut-être des fois ce côté-là qui fait aussi notre différence aujourd'hui, parce qu'à 20 ans, 25 ans, non, je ne regardais pas LinkedIn tout le temps, ce n'était pas pareil. Aujourd'hui, j'adore ça parce que j'aime me nourrir de tout ça. Et eux, je pense qu'il y en a quelques-uns qui doivent encore vivre leurs petites étapes, on va dire, ou leurs étapes, avant d'arriver à se dire, OK, là, maintenant, vraiment, on est une chaîne, et au-delà de j'ai toujours besoin de validation non, je peux faire.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai ce que tu dis, il y a des étapes de vie, et puis il y a quand même ce côté générationnel qui fait que... À chacune des étapes de nos vies, on se transforme. Et d'ailleurs, je pense que la maternité quand même, le fait de devenir maman, et puis ça change beaucoup dans l'organisation aussi, ça a dû amener pas mal de remises en question dans la gestion de ton temps, des plannings, de ta vie de couple aussi. Est-ce que tu as des challenges autour de ça ? Parce qu'on entend quand même beaucoup parler aussi du risque de burn-out dans l'entrepreneuriat, surtout quand on a tout sur ses épaules et qu'on est en solo au niveau du management. Est-ce que toi, c'est quelque chose que tu as déjà frôlé, vécu ? Est-ce que tu te sens plus fragile, vulnérable ? Parce qu'un petit neuf mois, c'est encore vachement crevant. Comment ça se passe pour toi ?

  • Speaker #1

    Déjà, le burn-out, je l'ai déjà vécu il y a quelques années. Du coup, je ne retomberai pas forcément dedans. En tout cas, je crois.

  • Speaker #0

    Tu es dans le domaine de la banque ou de l'homène ?

  • Speaker #1

    Dans le domaine de la banque, étonnamment. Mais c'était plus par rapport à du mobbing, un mauvais responsable pour le coup. Ce qui n'a pas toujours été le cas. J'ai eu des responsables aussi incroyables à la banque.

  • Speaker #0

    Très dans l'humain de nouveau.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Exactement. Et du coup, l'ayant déjà vécu, aujourd'hui, je vois les signaux d'alarme avant qu'ils arrivent. Et typiquement, c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai créé cet advisory board. Quand on a discuté, c'est que j'ai dit aujourd'hui, je vois des signaux. Donc, je vois des signaux, non pas que je vais tomber en burnout demain, mais que si je continue à ce rythme, si je ne m'entoure pas, si je ne vais pas chercher de l'aide à un moment donné, non, je n'y arriverai pas. Et je pense qu'aujourd'hui, une des compétences que j'ai acquis justement par rapport à tous ces challenges-là, c'est de savoir m'entourer quand j'en ai besoin, d'aller chercher de l'aide. Et ça, je pense que ça n'a pas de prix. Et d'ailleurs, c'est aussi une des raisons de la réussite, entre guillemets, selon ce qu'on appelle réussite. Et après, le fait d'être maman, c'est clair que ça change une vie. On dort moins, on est plus fatigué. Les journées sont plus difficiles à ce niveau. Mais c'est tellement de bonheur. Comme je dis, moi, je tombe amoureuse chaque matin et ça donne une énergie pour la journée qui est juste incroyable. Après, des fois, on se sent un peu coupable parce qu'on se dit, vite, il faut que je me dépêche de rentrer. Je veux le voir avant qu'il dorme. Et il y a un peu ce côté-là. Mais d'un autre côté, je... Je fais partie des personnes qui pensent qu'on ne fait pas des enfants pour qu'ils soient complètement dépendants de nous. On les fait pour leur apprendre justement à partir. On les aime et je pense que les aimer, c'est aussi leur apprendre à grandir quelque part. Alors bien sûr qu'il faut être avec eux. Mais je préfère mon bébé justement qui peut être autant bien que son papa, sa maman, sa grand-maman ou une personne externe, plutôt qu'il soit complètement dépendant de moi et que du coup, il souffre dès que je dois forcément le laisser. Donc après, c'est une question d'organisation, de vision. Et puis aujourd'hui, ça se passe plutôt bien dans l'ensemble. Mais sacrée organisation quand même. Les mails, c'est avant qu'il se réveille, donc 6h30-7h c'est les mails, 7h il est debout, après on passe un moment avec lui, après on part au boulot, après on va le chercher s'il est à la crèche, c'est à la crèche. Sinon heureusement quand les grands-mamans sont là, c'est un peu plus flex, je sais que je peux arriver vers 17h30. Et puis après une fois qu'il est couché à 19h, on reprend 2-3 mails, 2-3 choses qu'on n'a pas eu le temps de traiter dans la journée.

  • Speaker #0

    On arrive gentiment à la fin de notre échange. Il y avait encore deux petites questions que je voulais te poser. La première, c'est sur cette définition du succès. Le succès peut se définir et se décliner, je pense, à l'infini. Il y a le côté personnel, le côté professionnel. C'est quoi pour toi aujourd'hui ta définition de ce qu'on peut appeler le succès ? On parlait tout à l'heure du bonheur. Ce n'est pas encore la même chose pour moi, mais vraiment ce côté successful.

  • Speaker #1

    Je dirais que... C'est tomber sept fois et se relever huit fois. Alors c'est très classique, mais quelque part je pense que tant qu'on est capable de se relever, quoi qu'il arrive, on pourra toujours aller plus loin. Et je pense qu'il n'y a pas à chercher plus loin en fait. Alors bien sûr je pourrais dire le bonheur, évidemment pour moi ça fait partie du succès, parce que c'est bien joli d'avoir plein d'argent et puis d'être malheureux. Donc voilà, mais pour moi c'est plutôt le fait de jamais abandonner en fait, de se dire ok il y a toujours une solution, d'être orienté solution, et de se relever quand on tombe.

  • Speaker #0

    Donc toi, un genou à terre, tu te relèves et tu y vas. Tu es une personne d'action. Oui,

  • Speaker #1

    clairement. C'est pour ça que d'être dans le bureau... Tu parlais tout à l'heure, on discutait justement de ce côté où à un moment donné, on se dit est-ce que là, je m'épanouis toujours dans mon job ? Moi, quand je vois que je passe mes journées derrière un écran alors que je suis quelqu'un d'hyperactive malgré tout, il y a des fois où je me dis bon, est-ce que je vais reprendre des cours de fitness et donner ? Et puis après, je me dis non, ne te disperse pas. Sors de ce corps. Donc je sais que ça ne durera pas à rester derrière un bureau pour moi parce que j'ai besoin d'aller vers les gens et j'aime ça. Heureusement, il y a des apéros, ça c'est cool. À Fribourg, on en a beaucoup.

  • Speaker #0

    Et les podcasts.

  • Speaker #1

    Et les podcasts, exactement.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai, je te rejoins à la rencontre humaine. Pareil, je commence à passer beaucoup de temps derrière mon ordi. Et en fait, ça ne me convenait plus du tout. Parce que moi, de base, je faisais du qualitatif. Pendant les cinq premières années de vie de ma boîte, je ne faisais que des focus group, des réunions conso, aller sur le terrain, faire des photos, du reportage, du montage vidéo. Et en fait, j'ai perdu tout ça. Donc, c'est une manière aussi de pouvoir retrouver ces échanges, ce plaisir et ce contact avec le terrain. Donc, ça me parle à ce que tu viens de partager. Pour les jeunes qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat, qu'est-ce qu'il faut avoir aujourd'hui ? Pour qui c'est fait ou pour qui c'est pas fait, en fait, l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, j'aurais deux conseils. Le premier, c'est de bien s'entourer, de prendre le temps de s'entourer. Surtout, je pense qu'aujourd'hui, on a quand même de la chance en Suisse, que ce soit le canton de Vaud, le canton de Fribourg, on a FreeUp, on a Platine. Sur Vaud, je pense qu'il y a la même chose, la promotion économique. On a moyen d'avoir accès à des coachs d'entreprise qui peuvent nous accompagner et qui peuvent juste nous ouvrir un peu l'esprit si on en a besoin. qui peuvent nous aider à y voir plus clair, nous challenger aussi dans nos décisions. Et je pense qu'il ne faut pas se la jouer solo. Au contraire, je pense que ça vaut la peine de s'entourer tout en ayant pour autant assez confiance en soi à un moment donné pour se dire Ok, je sais ce que je vaux quand même, je crois en mon projet. Parce que moi, c'est toujours le truc, c'est que si un coach arrive à remettre en cause votre projet, c'est que déjà, vous n'y croyez pas à 100%.

  • Speaker #0

    C'est clair, il faut savoir pitcher le projet, il faut savoir se vendre aussi et y croire.

  • Speaker #1

    Oui, et y croire. Je pense que c'est important d'y croire. Moi, je me dis toujours, d'ailleurs, j'ai vécu dernièrement le cas, c'est que là, je vais devoir refaire un très gros crédit pour les prochains projets. Et on m'a posé la question, on m'a dit, nous, on est prêts à vous suivre, pas besoin du cautionnement remontant. Par contre, vous devez vous porter caution personnelle avec tout ce que ça veut dire derrière. Je n'ai même pas hésité une seconde, j'ai dit OK, pas de souci. Puis effectivement, là, j'ai eu un membre de mon advisory board qui m'a dit, mais t'es sûre et tout. Je dis oui, parce qu'au pire, quoi ? Déjà, si je doutais, ça veut dire que je ne crois pas à 100% à mon projet, j'ai peur de perdre, alors que non. Et au final, quelque part, j'ai envie de dire au pire, quoi. Au pire, je retournerai dans la banque où je trouverai, comme je disais tout à l'heure, une entreprise qui a plein d'argent et que je rembourserai mon crédit.

  • Speaker #0

    Mais tu consultes quand même ton conjoint avant de prendre des décisions comme ça ou c'est vraiment toi toute seule ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend si ça le touche ou pas. Si ça le touche pas, il y a un moment donné où je préfère prendre ma décision toute seule parce que j'estime que c'est vraiment moi, c'est mon jardin secret, en fait, de savoir ce que je veux mettre en jeu. Et j'aime bien prendre mes décisions à ce niveau-là. Pas mêler, on va dire, le professionnel avec le privé. Je pense que c'est mieux. En tout cas, pour moi, c'est mieux comme ça.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc, le conseil, c'est osez et entourez-vous.

  • Speaker #0

    C'est ça. Faut foncer, les gars. Faites une étude de marché si vous avez les moyens. Exact. Nous, on les fait aussi à des prix super démocratiques pour les gens qui se lancent. Donc, il ne faut pas se mettre de barrière non plus. Et puis, tester, essayer, se relever.

  • Speaker #1

    Planter comment c'est. Relevez-vous. Non, mais c'est ça. Moi, je pense vraiment que le premier business qu'on fait, ce n'est pas le dernier. C'est que d'abord, on teste, on teste, on apprend. on se casse la... voilà, et on se relève et tout d'un coup, tout d'un coup, on trouve le truc qui nous fait vraiment vibrer. Et c'est là que ça marche encore mieux.

  • Speaker #0

    En tout cas, je te souhaite beaucoup de plaisir avec la suite des projets d'expansion et je te remercie beaucoup de nous avoir consacré du temps aujourd'hui pour venir discuter avec nous à Lausanne de tous ces projets. C'était vraiment un plaisir. J'espère qu'on va continuer à vibrer, à rayonner et à jouer dans le travail. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci. Un plaisir, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Si vous voulez continuer à nous suivre, on est disponible et accessible sur Apple Podcasts, sur YouTube et sur Spotify. J'espère que c'est un épisode qui vous a plu. N'hésitez pas à nous faire des retours pour qu'on puisse s'améliorer, parce qu'on est dans cette culture aussi de l'amélioration chez Qualinsight. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci.

Description

Interrogée par Esther Sève, fondatrice de Qualinsight, Stéphanie Krieger partage son parcours inspirant de la banque aux escape games. Elle dévoile comment elle a osé suivre ses rêves pour créer House Trap, transformant sa passion du jeu et du divertissement en une entreprise florissante.


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Bienvenue sur Romand'Insight, le podcast qui vous invite à découvrir les parcours de celles et ceux qui osent et qui inspirent en Suisse Romande.


On parle de business, de cheminements professionnels et d’équilibre de vie avec les personnalités qui façonnent notre région.

Nous, c’est l’équipe de Qualinsight, un institut d’études de marché basé à Lausanne. On vous propose un moment dynamique, sincère et toujours proche des réalités du terrain.


Abonnez-vous et laissez-vous inspirer par les récits de ceux qui transforment les défis en opportunités dans notre magnifique région.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Romand'Insight, le podcast qui vous invite à découvrir les parcours de celles et ceux qui osent et qui inspirent en Suisse romande. On parle de business, de cheminement professionnel et d'équilibre de vie avec des personnalités qui façonnent notre région. Nous, c'est l'équipe de Qualinsight, un institut d'études de marché basé à Lausanne. On vous propose un moment dynamique, sincère et toujours proche des réalités du terrain. Alors, installez-vous confortablement et bienvenue dans Romand'Insight. Stéphanie, bonjour ! Bonjour ! Je suis vraiment super contente de t'avoir comme deuxième invitée dans ce podcast. Je t'ai découvert en plus il n'y a vraiment pas longtemps, c'était dans Bilan. Il y avait 100 personnalités de moins de 40 ans qui font la Suisse romande, c'est juste. C'est juste. Et j'ai découvert ton profil et j'ai été tout de suite interpellée parce que tu travailles dans les Escape Games. Et c'est aussi un sujet qui me plaît beaucoup. J'en ai fait pas mal au début. Je t'avoue qu'il y a eu un petit effet de lassitude entre temps et puis mes enfants ont grandi donc j'y vais moins. Mais je me suis dit c'est super intéressant. Une femme qui s'est lancée là-dedans, plus je vois que ça se développe. Donc voilà, je suis très heureuse de t'avoir aujourd'hui dans ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci, moi de même.

  • Speaker #0

    Je te propose peut-être dans un premier temps de brièvement te présenter vraiment en une minute ou deux dans les grandes lignes puisque comme... Comme tu le sais, dans le début, j'aimerais revenir sur ton parcours et un peu l'origine, la genèse de comment tu t'es lancée dans les escape games. Mais peut-être brièvement, pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors brièvement, j'ai 35 ans, j'ai un petit bébé de 9 mois et je suis donc une jeune maman pour ça. Et sinon, j'ai un parcours un peu particulier, on en parlera tout à l'heure, mais en gros, j'ai fait plusieurs virages à 180 degrés, très dynamique, très active. J'ai besoin de voir du monde, j'aime les gens. Et je pense que le reste, on le verra tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Donc, si je ne me trompe pas, tu m'arrêtes si je me suis trompée, mais il y a eu un passé Club Med. Alors, je ne sais pas si c'était forcément Géo, mais en tout cas Club Med. Ensuite, il y a eu genre UBS, le banking. Et puis, il y a eu l'entrepreneuriat, les escape games.

  • Speaker #1

    Alors, c'est presque ça.

  • Speaker #0

    C'est presque ça, dis-moi.

  • Speaker #1

    En gros, il y a d'abord eu la banque. Ensuite, il y a eu le Club Med. Donc, j'ai fait neuf ans dans la banque pour UBS. Après, il y a eu une année où j'ai un peu voyagé autour du monde pour apprendre l'anglais surtout et puis pour découvrir le monde. Ensuite, je suis revenue à l'UBS. Et puis finalement, du tout au tout, j'ai réalisé mon rêve qui était effectivement d'être G.O. au Club Med. Entre deux, j'ai monté deux petites sociétés, une dans le fitness, dans le loisir, dans le sport, pardon. Et puis une autre dans l'événementiel où je donnais des spectacles et des formations.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et comment tu es arrivée dans le domaine des escape games ?

  • Speaker #1

    Eh bien, quand j'étais au Club Med en Grèce, j'ai travaillé là-bas pendant sept mois. J'ai découvert les escape games là-bas. Et j'ai juste adoré tout simplement ce que j'ai vécu au moment où je l'ai vécu. Donc avec la personne avec qui j'ai fait cet escape game, j'ai aimé l'immersion, j'ai aimé le fait que ça nous reconnectait vraiment les deux et qu'on avait besoin l'un de l'autre, sans compter que j'étais complètement ailleurs. Et ce côté vraiment où je suis dans un autre univers m'a vraiment plu. Et j'ai découvert les escapes de cette manière.

  • Speaker #0

    Ok, mais après de là à se dire, je crée un business là-dedans, c'était en quelle année, à quelle époque ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'était en 2015 que je découvrais les escapes et en 2016, je lançais mon business. Donc en 2015, j'ai vraiment eu un coup de foudre pour cette activité. Je me suis dit, dans tous les cas, j'ai toujours trouvé qu'en Suisse, on était trop sérieux des fois et très carrés. On a de la peine à s'amuser, je trouve, en Suisse et à lâcher un peu, à prendre soin les uns des autres. C'est pour moi un monde assez individualiste. Et quand j'ai vraiment vécu l'expérience de l'escape game en Grèce, je me suis rendu compte que ça répondait à un besoin. Et le besoin de se reconnecter les uns les autres, le besoin de s'évader, le besoin de couper, le besoin de ne pas se prendre au sérieux justement et de rentrer dans une aventure. Et moi qui ai toujours voulu être comédienne ou actrice, je me suis dit mais c'est parfait ça parce que je vais permettre au monde, en tout cas en Suisse, de pouvoir être l'acteur finalement d'une aventure. Et d'une aventure que je vais faire pour eux finalement, pour offrir du bonheur aux gens. Donc pour moi ça allait vraiment dans la continuité du Club Med, à la différence que là je pouvais en plus ajouter ma patte et offrir quelque chose que je sentais que j'avais en moi. Du coup,

  • Speaker #0

    au niveau de la créativité, de la création de ta première room ou de ton premier jeu, comment ça s'est passé ? Est-ce que tu l'as conçu seule ? Tu t'es entourée de gens ? Comment t'as créé ton scénario, le choix des décors ? T'es partie comment ? Sur quelle piste ? Comment t'as créé ça ? Alors déjà,

  • Speaker #1

    mon premier scénario, je l'ai créé grâce à mon ex-copain grec, du coup, quand j'étais au Club Med, qui lui travaillait pour un escape là-bas, donc il m'a beaucoup aidée pour ce premier scénario.

  • Speaker #0

    Copain travaille déjà dans un escape game.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, il était rentré dans un escape parce qu'il savait que j'avais le projet de lancer ça en Suisse. Il devait venir en Suisse et puis bon, après, on épargne les détails. Mais en tout cas, c'est comme ça qu'on a pu créer ensemble, on va dire, ce premier scénario. Moi, j'ai rajouté le live actoring parce que je trouvais que ça manquait et qu'il fallait un officier. C'était la prison d'Alcatraps, le tout premier univers qui existe encore d'ailleurs à Bulles. Et du coup, j'ai rajouté justement ce côté live acting qui amène un peu plus de pression, de sensation.

  • Speaker #0

    Donc tu as un personnage qui arrive, qui te fait peur ou qui intervient ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est l'officier qui fait sa ronde et bien sûr, on doit s'évader sans se faire prendre. Et puis, il est un peu taquin, l'officier. Donc j'ai rajouté un peu ce côté joueur, étant moi-même joueuse à la base, et ce côté un petit peu plus taquin.

  • Speaker #0

    Tu as de la validation aussi.

  • Speaker #1

    Exact. Donc ça, c'est pour la partie scénario. Ensuite, la partie décor, c'est une très jolie histoire. C'est que depuis mon enfance, je connaissais une personne qui était une copine qui était très, très, très douée en déco. Et elle avait un talent fou. Et je lui ai toujours dit un jour, tu verras, je t'engagerai parce qu'elle avait cette fibre. En fait, elle donnait vie à ses personnages. Elle le fait toujours. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    elle est toujours dans ta boîte.

  • Speaker #1

    Elle est toujours dans ma boîte. Et elle a aussi. Elle est aussi indépendante à côté. Et franchement, ce qu'elle fait, c'est juste merveilleux. Donc, dès le moment où j'ai dû faire des décors, ça a elle que j'ai pensé. Et je l'ai contactée, je lui ai dit ce que ça t'intéresse. Elle est partie dans le projet. Et puis voilà pour la partie décor. Après, il y avait la partie construction, réalisation et technique et informatique. Là, c'était plus compliqué. Parce que du coup, c'est vraiment pas mes compétences. Je ne peux pas être bon partout. Et du coup, j'ai cherché auprès des connaissances que j'avais. Donc, j'ai recontacté mon ancien meilleur ami du coup. Comme quoi, les affaires, ça ne réussit pas toujours. Et puis, je lui ai dit écoute, voilà, j'ai ce projet-là. Est-ce que ça t'intéresse de rentrer dans le projet ? Parce que toi, tu as des compétences manuelles et en automation qui permettraient de rendre réalisable ce projet. Alors, au début, il n'était pas tout feu, tout flamme. Par contre, son frère, qui lui avait une société d'informatique, était tout feu, tout flamme. Donc, je me suis lancée avec son frère. J'avais 80% d'épargne, lui 20%. C'était moi qui prenais vraiment les risques financiers du travail et tout. Donc, on avait mis ça de cette manière-là. Et un mois plus tard, c'est vrai que lui, les revenus sont... Donc, mon ex-meilleur ami.

  • Speaker #0

    Ex-meilleur ami ou ex-petite amie ?

  • Speaker #1

    Ex-meilleur ami. Ok. Oui, oui. Pas une relation dans le business. C'est mieux comme ça. Mais par contre, il est revenu en me disant, écoute, ça a l'air super cool ce que vous faites. J'aimerais bien aussi rentrer dans le projet. Et puis, pour moi, c'était évident que c'était une aventure de vie. Et puis, j'avais envie de la partager. Donc, j'ai dit, allez, go, rentre. Moi, je vous donne 10% de plus. Je garde 70% parce que ça restait quand même mon bébé, mon projet, les risques et tout. Et on y va. Donc, de fil en aiguille, on a créé nos premiers Escape Games. C'était à Chara, dans le Valais, qui existe toujours. Et avec le temps, c'est vrai que des fois, on n'a pas toujours la même vision. Donc, on s'est un peu éloigné. On n'a plus réussi à se comprendre à un moment donné. Peut-être qu'on avait un projet commun, on avait des compétences parfaitement complémentaires, mais on n'avait pas la vision commune. Et ça a posé problème. Donc, à un moment donné, ça me rongeait vraiment trop. J'ai dit, OK, écoutez, moi, je vous vends l'entreprise et je repars à zéro ailleurs. Et c'est là que j'ai vendu mon premier bébé. Ça a été difficile.

  • Speaker #0

    Et ils ont gardé le valet,

  • Speaker #1

    alors ? Ils ont gardé le valet, exactement. Et c'est vrai que ça a été vraiment dur pour moi. Et puis avec du recul, je me dis, j'aurais peut-être quand même dû vraiment insister pour garder quelque part. Pourquoi pas l'inverse ? Parce qu'en fait, je n'arrivais plus à gérer toute seule. Ça devenait trop compliqué, ça devenait trop émotionnel. Et je n'arrivais plus à me battre à l'époque pour garder quelque chose de ma boîte finale. Et à un moment donné, c'est vrai que quand on nous fait comprendre qu'on veut partir, et je ne le renvoie pas du tout finalement, c'est ce qu'on a vécu qui a fait qu'aujourd'hui aussi j'ai ce que j'ai aujourd'hui. il y a un moment où il vaut mieux partir. C'est comme rester dans une relation où on n'est pas bien, stop. Au bout d'un moment, il vaut mieux limiter les dégâts. Et puis chacun part de son côté.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'à ce moment-là, il y a eu un moment un peu de gestation, de remise en question, ou directement tu es partie dans un autre projet, je monte autre chose toute seule ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, bam, directement, je suis partie dans l'autre projet. Parce que moi, je voulais vraiment continuer les escapes. Je sentais que ça vibrait, ça me fait vibrer en fait. Donc je suis repartie directement. Je ne pouvais pas ouvrir à Lausanne, c'était mon rêve d'ouvrir à Lausanne, mais c'était impossible pour moi parce qu'il y avait beaucoup trop de risques financiers en termes de loyer, surtout l'impôt des 14% sur le divertissement, donc c'était très complexe et trop de risques. Et puis je n'avais pas, entre guillemets, vendu assez cher pour pouvoir non plus me lancer à Lausanne. Donc du coup, j'ai étudié un petit peu le marché. Moi, je viens de Fribourg à la base aussi, je suis fribourgeoise. Ma maman habitait Fribourg, en tout cas dans la région. Et donc j'ai dit, OK, je vais étudier un petit peu le marché. J'ai vu qu'à Bulles, il n'y avait pas grand-chose. Et j'aime bien Bulle, la ville la plus pétillante de Suisse, je me suis dit ça me va très bien, donc c'est parti, j'y vais et puis je me suis lancée.

  • Speaker #0

    Ok, mais tu as fait une étude de marché à ce moment-là ou pas du tout ? Oui,

  • Speaker #1

    alors une petite étude de marché quand même sur les escape games, sur ce qu'il y avait dans le coin, dans la région et puis il y avait le potentiel. De toute façon, c'est simple, si j'avais réussi à lancer un escape game à Chara, à Martigny, pour moi à Bulle, ce serait plus ou moins le même type de public, un peu le même nombre d'habitants. Le risque était finalement le même et j'avais fait mes calculs et je m'étais dit c'est simple, à partir de X groupes ça me paye mon loyer, à partir de X groupes je me paye un salaire, en attendant je vivais encore chez ma maman. Donc je n'avais pas un loyer moi personnellement et puis j'avais fait avec le cautionnement romand aussi, s'il y avait besoin d'un crédit je sais que j'étais soutenue aussi derrière. Finalement je n'en ai pas eu besoin parce que j'ai réussi à tout faire en autofinancement. Mais ouais voilà.

  • Speaker #0

    Ce qui n'est pas simple parce qu'il y a quand même les bails locatifs aussi à prendre qui sont assez lourds. Et puis assez long, selon quoi aussi au niveau commercial ? Comment ça s'est passé la prise de risque justement financièrement ? Tu me dis donc fonds privés ?

  • Speaker #1

    Alors fonds privés et puis j'ai dû me porter caution. Après c'est vrai que moi je suis quelqu'un qui n'ai pas peur de prendre des risques parce que finalement il n'y a pas grand chose qui me fait peur. Pas de confiance ? J'ai confiance et puis au pire quoi, c'est toujours ce que je me dis. Au pire je retournerai bosser dans la banque, je sais qu'ils seront super contents. Ou dans le meilleur des cas je trouverai une entreprise qui a plein d'argent puis j'irai dépenser leurs sous en créant du rêve. Donc ça me va aussi finalement, il n'y a pas un vrai risque. Je veux dire un crédit, oui on doit le rembourser, ma foi oui, peut-être que je rembourserai toute ma vie si je me plante. Ce n'est pas grave finalement, tant que je peux aller boire un verre avec les copains, que je peux passer des moments en famille.

  • Speaker #0

    L'essentiel est ailleurs.

  • Speaker #1

    L'essentiel est ailleurs, exactement.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que peut-être tu pourrais nous partager ta vision, parce que je pense que ça doit être lié aussi à tes ambitions. Alors là pour le moment, on est là en 2024, parce que tu es solo pour le moment.

  • Speaker #1

    Oui, pour le moment je suis solo. Donc aujourd'hui j'ai on va dire un centre d'escape game, demain j'ai un centre multi activités, après demain peut-être un hôtel à thème parce que j'adore l'hôtellerie et un jour j'aimerais être le Disney de la Suisse. Donc je trouverais chouette de faire un parc pas d'attractions mais un parc à émotions comme je dis souvent.

  • Speaker #0

    Tu vois Europa Park ça fait un bout, moi j'ai des enfants qui sont fans et c'est loin.

  • Speaker #1

    Ça fait un bout exactement donc on aurait après c'est vrai qu'en Suisse tout coûte tellement cher au niveau des salaires et autres que ce serait très compliqué honnêtement à mettre en place il faut être quand même réaliste. Mais ça n'empêche pas de faire quand même quelque chose qui joue sur les émotions et qui apporte énormément. Et faire un véritable lieu où les gens se retrouvent et puis s'évadent finalement. Parce qu'on vit quand même dans un monde qui n'est pas si facile. Et ça fait du bien de rêver un peu et de s'évader.

  • Speaker #0

    Et d'autant plus avec le monde des écrans qui prend quand même de plus en plus de place aussi, je trouve, chez les jeunes. On a mené il n'y a pas longtemps une étude auprès des jeunes de 3 à 18 ans. Et il y a beaucoup d'évasion qui se fait derrière son écran de smartphone. Qu'est-ce que tu penses par rapport à ce côté émotionnel que tu peux offrir en tant qu'expérience immersive et dans le vrai monde, j'ai envie de dire ? Qu'est-ce que tu penses pouvoir apporter comme valeur en termes d'émotion, que ce soit aux familles, aux jeunes, aux couples ? Je ne sais pas, quels sont les publics qui viennent visiter, qui viennent faire tes games en ce moment ?

  • Speaker #1

    Alors nous, on a un peu tout le monde, mais c'est vrai que notre principal public, ça reste quand même les familles et les groupes d'amis, on va dire, qui viennent. Après, on a aussi des entreprises pour les team building, donc ça c'est bien. Au niveau de ce qu'on apporte, j'ai envie de dire tout simplement déjà le fait de partager un moment sans écran. Rien que ça, c'est déjà énorme à notre heure actuelle. Je le vois moi-même, des soupers, je suis la première malheureusement, ou pas, à avoir mon téléphone qui est tourné au cas où tout d'un coup, on doit me joindre. Alors que dans un escape game, il y a un moment donné, on coupe vraiment. Et au-delà de ça, on a quand même un moment de partage, un moment de communication, de collaboration aussi, on se reconnecte les uns aux autres. On a un objectif comment ? donc du coup on va travailler ensemble et dans un monde justement qui nous apprend plutôt à être compétitifs les uns les autres avec un premier et un dernier, avec les Skibiam il n'y a pas un premier et un dernier, c'est ensemble qu'on va y arriver et ça, ça me plaît énormément, ce côté communauté, ce côté vraiment on va passer un moment ensemble et on va s'amuser, c'est un petit peu l'objectif que j'ai moi-même avec House Trap, c'est que les gens quand ils rentrent chez nous c'est bienvenue à la maison comment est-ce qu'on va s'amuser ensemble et même avec Museéquipe c'est pareil, c'est allez viens travailler, on va travailler ensemble Si on joue, on doit se séparer. Peut-être qu'on devra se séparer, mais en attendant, on va s'amuser tout en offrant un produit de qualité.

  • Speaker #0

    OK. Toi, aujourd'hui, tu en fais encore des escape games ?

  • Speaker #1

    Oui, dès que j'ai le temps. Après, j'ai mes enseignes, honnêtement, que je préfère, parce que forcément, toutes les enseignes ne mettent pas le même niveau en termes de qualité de décor et autres. Et c'est normal, parce que si on fait ça à côté, on ne peut pas s'investir autant que quand on le fait à 100 Donc, il n'y a pas forcément la même chose, mais ça n'empêche pas qu'on passe des bons moments. Après, c'est vrai que j'ai... peu de temps à disposition, donc quand je vais en faire, c'est vraiment que je sais que c'est une enseigne qui me plaît beaucoup, ou alors que des clients m'ont dit Ah, elle est géniale, c'est Escape, il faut absolument que tu testes. Et à ce moment-là, je dis Ok, je vais tester.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça fait partie de tes sources d'inspiration, en te disant J'ai envie de reproduire ça ou est-ce qu'il y a plutôt les tendances, tu vois, je sais que mes enfants, ils veulent faire la chambre d'horreur, ou bien on a déjà fait la RV aussi, parce qu'ils avaient envie de faire avec les cases de durée virtuelle. Est-ce que toi, il y a des... Des envies qui se déclenchent en lien avec tes expériences à toi ou un peu avec les tendances du marché ? Comment ça se passe un peu pour l'inspiration de la suite ? Parce qu'il faut les renouveler ces rooms.

  • Speaker #1

    Oui, alors je ne suis pas trop fan justement de prendre l'inspiration d'ailleurs. Moi, je suis plutôt du style à dire j'adore ce film, j'aimerais être dedans. Ok, on va créer une thématique sur ce film. Et c'est plutôt comme ça que je réfléchis et que je réagis. Et comme je fais partie un peu des 80% des gens qui se font avoir par le marketing, Mais dans le bon sens du terme, je n'ai jamais regretté d'acheter un coca avec mon prénom marqué dessus, par exemple. Eh bien, c'est un peu la même chose. C'est-à-dire que je me dis, OK, les gens, la plupart des gens ont besoin de s'évader. D'autres ne sont pas du tout sensibles à ça. Mais pour ceux qui ont besoin de s'évader, où est-ce qu'ils ont envie de s'évader ? Oh, ça ferait du bien de voyager. OK, on peut voyager où ? On peut voyager dans des temples mayas, on peut voyager en Égypte. Et si on allait encore un peu plus loin ? Et si Atlantide existait ? À quoi ressemblerait Atlantide ? Avatar, bon sang, bien sûr que ce sera une thématique. Enfin... C'est un peu comme ça. J'ai plus des thématiques à rêve. J'ai voulu essayer de faire des choses pour tout le monde, typiquement en faisant la salle d'apocalypse zombie. Et ça me correspond un petit peu moins. Il y a effectivement des fans. D'ailleurs, ça m'a beaucoup touchée parce que la semaine dernière, pas plus tard que la semaine dernière, j'ai un client qui m'a dit C'est ma préférée ! J'étais là Ah bon ? Pas moi ! Mais parce que j'ai moins de sensibilité. Et honnêtement, aujourd'hui, avec l'expérience, je ne referai pas une thématique pour les gens. En tout cas, pour satisfaire tout le monde, je resterai... sur les thématiques où je suis forte. Et les thématiques où je suis forte, c'est les thématiques qui font rêver finalement. Et c'est là que je m'épanouis le plus aussi. Et ça se voit même dans le chiffre. Donc à un moment donné, on ne peut pas toucher tout le monde. Je pense qu'il faut choisir son combat et se dire Ok, moi je suis douée là-dedans, ce sera mon secteur. Il y a des gens bien plus doués que moi pour faire de l'horreur. Je leur laisse le secteur.

  • Speaker #0

    Et puis je pense à ce complète. C'est une question que je me posais d'ailleurs. Est-ce que dans le milieu, dans tous ceux qui proposent des escape games, on est plutôt copains ou plutôt ennemis ?

  • Speaker #1

    On est plutôt copains dans l'ensemble, parce qu'on ne propose pas la même chose. Donc, il faut toujours se dire, c'est ça l'avantage de l'escape game, c'est que oui, on est concurrent parce que la part de marché, s'il y a 100 personnes et qu'il y a 3 escapes au lieu d'un, c'est clair que les 100 personnes vont se diviser sur les 3, si on parle d'un point de vue purement chiffre. Après, d'un point de vue escape, si toi tu viens chez moi, tu auras une expérience, tu auras une autre expérience si tu vas chez quelqu'un d'autre. Typiquement, je prends l'exemple de Payern, on vient d'ouvrir Jurassic Land, thématique à dinosaures. On n'a pas loin, Corsel, près Payern, une maison de l'horreur, qui fait un petit peu d'escape, mais... plus maison hantée, mais c'est parfait, ce qu'il a fait, c'est top. Et on est complètement complémentaires. Donc moi, je ne le verrais pas comme mon concurrent, au contraire.

  • Speaker #0

    Ok. Et est-ce que vous proposez aussi de l'événementiel, tu sais, en dehors du game ? Est-ce qu'il y a des choses autour, annexes, des trucs un peu spéciaux, des one-shot, je ne sais pas, le jour de Halloween ou j'en sais rien ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, on fait des fois des events chez nous, mais maintenant, on fait de plus en plus des events en entreprise. C'est-à-dire qu'on a des produits qu'on peut déplacer, on peut même faire du sur-mesure, que ce soit, par exemple, nous, on a eu, il y a deux ans, le comptoir gruyérien. on l'aura de nouveau en 2026, j'avais fait une chasse au trésor à l'intérieur du comptoir. Donc les familles arrivaient au comptoir pour occuper aussi les enfants, ils recevaient leur passeport pirate, et puis ils avaient une course à faire. En tout cas, quand ils passaient dans certains stands, il y avait des stands qui étaient partenaires, il y avait une énigme à résoudre, ils obtenaient leur tampon et après ils pouvaient offrir leur coffre à trésor. Ce qu'on va refaire pour un marché de Noël aussi, typiquement. Donc aujourd'hui, on fait de plus en plus de choses pour les autres aussi, déjà parce que c'est sympa. Et puis, ça change un petit peu, tout simplement.

  • Speaker #0

    Mais toi, tu les crées encore, ces jeux ? Tu es aussi dans la conception, dans la rédaction ? Tu t'impliques aussi là-dedans ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, c'est tout moi qui fait la partie création. Et là, je suis gentiment en train d'essayer de former une personne qui aime ça, en tout cas, pour voir dans quelle mesure elle pourrait m'aider à la co-création pour pouvoir faire plus de choses, justement. Parce qu'il y a un moment donné, c'est compliqué d'être à la création, à la gestion, à la stratégie, à l'opérationnel. Mais oui,

  • Speaker #0

    pour l'instant, oui. Et l'équipe... Tu es quand même derrière toi. De combien de personnes aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, si on prend toute l'équipe au complet, on a une cinquantaine. Mais on a 13 fixes et le reste, c'est des extras. Donc c'est tous les étudiants, la plupart, qui viennent et qui animent nos univers. Ou qui font de l'accueil ou du bar ou autre. Et après, dans l'équipe fixe, on a une grosse équipe technique aussi.

  • Speaker #0

    D'accord. Parce qu'il y a combien de salles ? Excuse-moi, j'ai...

  • Speaker #1

    Oui, on en a sept à Bulle.

  • Speaker #0

    Ok. C'est pas mal. Et puis en plus, la semaine dernière, quand je te contactais, tu me parlais de l'ouverture de Payern. Oui,

  • Speaker #1

    ça y est.

  • Speaker #0

    Ok. Bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a d'autres projets d'expansion ? J'avais entendu parler de Fribourg aussi.

  • Speaker #1

    Oui, Fribourg arrive cette fin d'année d'ailleurs avec de l'action game de type Fort Boyard. Parce que l'escape game, ça prend du temps à réaliser. Donc il y a un moment donné où le business model de l'escape game est très compliqué si je reste uniquement là-dedans. Pourquoi ? Parce que pour créer un escape, il faut à peu près quand même 6 mois, 9 mois. Donc là, on essaye de réduire justement ce temps pour voir dans quelle mesure ce serait réalisable. Mais par exemple, prenons l'exemple de Payern. Aujourd'hui, Payern en a ouvert, mais on n'a qu'un escape qui a ouvert. Alors qu'on a quand même toute la surface à payer au niveau du loyer, on a quand même toutes les charges, on a tout ce qui va derrière, toutes les charges de la structure et on n'a qu'un escape. Et on n'est pas en mesure aujourd'hui de créer assez rapidement des escape games, sachant qu'en Suisse les salaires coûtent quand même assez cher. C'est un peu le challenge, le gros challenge qu'on a. Donc du coup, moi, la solution que j'ai trouvée à ça, c'est d'amener d'autres produits de loisirs toujours et qui correspondent à mes valeurs et qui tournent un peu plus de manière autonome, qui ne demandent pas qu'on ait un Game Master par univers justement.

  • Speaker #0

    Donc il n'y aura pas de nains dans la salle des Répo-Boyards.

  • Speaker #1

    Alors, vu les polémiques actuelles, moi j'aurais trouvé ça trop génial. Mais on va éviter les polémiques actuelles. Mais par contre, on aura effectivement quand même du personnel qui vont mettre l'ambiance. Et ce sera très sympa après.

  • Speaker #0

    Je parle à mes enfants et ils trouvent ça trop cool le concept. Parce que pour eux, c'est vraiment hyper old school, Fort Boyard pour le coup. Mais par contre, d'être dans l'action et de pouvoir agir beaucoup plus que de résoudre des énigmes, ils sont un peu moins fans du côté. C'est un peu trop intellectuel, j'ai envie de dire. ils décrochent tandis que là quand il y a de l'action ils sont super fans.

  • Speaker #1

    C'est le but, c'est justement de toucher aussi un autre public et au delà de toucher un autre public, il y a aussi le fait que c'est un loisir rejouable contrairement à l'escape game et ça c'est très intéressant parce que ça veut dire que là on pourra effectivement faire des offres être un peu plus attractif financièrement alors que l'escape game à un moment donné le coût de création que ça a fait que oui ça a un certain coût et le coût il n'est même pas cher si on prend par rapport à tout ce qu'on paye derrière pour le réaliser par contre c'est clair que pour une famille ça a un coût.

  • Speaker #0

    Et la durée de vie alors d'une room, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, aujourd'hui, je dirais 5 ans en Suisse. Après, ça dépend de la ville. Si on est à Genève ou même Paris, ils peuvent peut-être garder 10 voire 15 ans leur univers. La même room ? La même room, sans problème. Ils ont tellement un bassin de population qui est énorme qu'ils peuvent. Nous, concrètement, moi à Bulles, ce que j'observe, c'est que si on pouvait changer un univers tous les 5 ans, ce serait plutôt bien.

  • Speaker #0

    Tu sais, on a lancé un petit sondage ensemble où on a posé cinq questions à des familles en Suisse romande, vu que moi j'ai la chance d'avoir ce panel de consommateurs que je peux sonder, et on leur a posé cinq questions pour avoir une idée de la perception de ce qu'une famille aujourd'hui est prête à mettre dans un budget, sortie famille, une après-midi. Tu as déjà clarifié que le prix de conception d'un jeu est assez élevé, et qu'il faut quand même le rentabiliser sur un certain nombre d'années. Aujourd'hui, une famille, on a vu dans le sondage qu'elle est prête à... dépenser en moyenne entre 100 et 150 francs pour une sortie. Donc si je ne me trompe pas, mais tu me corriges, on est plutôt sur un 200 francs, autour des 200 francs en tout cas pour 4 personnes. Donc on est plutôt dans le top of the range pour ces sorties-là. Et en plus on voit que les familles ont l'envie d'essayer de rajouter une petite prestat au-dessus avec un goûter ou un repas, pour un peu prolonger la sortie, pour pouvoir vraiment se dire ok je ne pars pas juste pour une heure parce que la durée du jeu elle est aussi limitée, mais je peux prolonger avec des petits à côté.

  • Speaker #1

    Il y a deux points à prendre en compte. Le premier, c'est que l'escape game, quand vraiment il est bien fait, quand il est fait en internalisation, c'est-à-dire en Suisse, avec des équipes en Suisse, donc avec tout ce que ça veut dire aussi financièrement derrière, c'est un loisir qui est cher. En tout cas, cher, ça dépend par rapport à quoi ?

  • Speaker #0

    Par rapport au ciné, c'est clair qu'on ne repart pas du tout...

  • Speaker #1

    On ne parle pas de la même chose. Dans notre côté, j'ai envie de dire, il faut prendre aussi, il faut comparer ce qui est comparable. Parce que moi, une fois, j'avais un client qui me disait, oui, mais vous voyez, une partie de Laser Game, c'est 16 francs. Pour avoir travaillé pendant 15 ans au Laser Game, enfin depuis mes 15 ans, je suis d'accord. Oui, mais une partie de Laser Game, ça dure 20 minutes. Donc, si je fais 15 fois 3, déjà, on arrive au 45. On arrive quasiment au même prix par personne pour un Escape Game. Mais c'est vrai que ça reste un loisir quand même qui est cher. Maintenant, on a trouvé quand même le moyen de toucher les plus jeunes en faisant les formules anniversaire des mercredis. Et typiquement... pour une forme d'anniversaire, l'enfant payera 22 francs. Donc, ça change quand même entre 22 francs et 39 francs par personne. Donc, on arrive maintenant gentiment à des offres, en tout cas, une bonne offre, on va dire, qui pourrait toucher les familles.

  • Speaker #0

    Par contre, réduire la durée du jeu, ce n'est pas vraiment une option.

  • Speaker #1

    C'est pas le but, parce qu'on pourrait, on pourrait tout à fait se dire, OK, on fait des scénarios de 30 minutes et puis les gens payent moitié moins. Mais après 30 minutes, je te garantis que tu serais frustrée parce que tu aurais envie de plus. Déjà, des fois, après une heure, quand vraiment on s'amuse, on se dit, ah, j'aimerais bien un peu plus. Et à l'inverse, on m'a posé la question une fois, on m'a dit mais pourquoi vous ne faites pas des scénarios d'une heure et demie ? J'ai dit ben c'est simple, si je fais un scénario d'une heure et demie, est-ce que vous êtes prêts à mettre demain 300 francs pour faire un escape ? Non, je ne pense pas. Pourtant, concrètement, c'est ce que ça coûterait. Aujourd'hui, le marché suisse est trop petit pour pouvoir faire ce genre de choses. Ou alors, si on le fait, il faut être dans une grande ville. Dans une grande ville, ça peut fonctionner. Mais dans une petite ville, je ne suis pas convaincue. Après, c'est ma vision, peut-être que je me trompe. Mais moi, en tout cas, je n'irai pas sur ce jeu-là. Aujourd'hui, je préfère être à une heure et toucher tout le monde. Et par contre... amener, on va dire, d'autres loisirs comme le quiz, notre quiz trap, ou bien l'action game, ou encore pourquoi pas autre chose qui permette de toucher quand même ceux qui n'ont pas forcément le budget d'un escape, plutôt que de revoir tout ça. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    le quiz trap, si j'ai bien compris, c'est une simulation un peu d'un jeu télévisé, on te pose des questions de culture G, et puis ton équipe qui gagne ou pas, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors, presque ! En gros, j'ai voulu effectivement reproduire le fait de se retrouver sur un plateau télé, parce qu'à l'époque, j'animais des quiz, que ce soit au Club Med ou bien dans notre bar à Bulles. Et je trouvais ça juste trop bien. Et du coup, je me suis dit, OK, il faut qu'on crée ça. Je me suis rendu compte qu'en plus, ça commençait à arriver en France. Il y avait des quiz qui arrivaient partout. Malheureusement, je n'ai pas pu prendre une franchise existante pour la simple et bonne raison, c'est qu'ils ne voulaient pas me garantir Lausanne et que moi, ça reste un de mes objectifs d'ouvrir à Lausanne. Donc, avoir une franchise sur Bulle, Fribourg, et ne pas pouvoir la mettre à Lausanne le jour où j'ouvre à Lausanne, il n'y a aucun sens pour moi. Donc, du coup, j'ai décidé qu'on allait développer notre propre produit en interne. Là aussi, j'ai appris beaucoup. Ce n'est pas facile, mais on l'a fait. Et du coup, on a un jeu de quiz. Pour l'instant, on a la V1 et il y aura la V2 qui va arriver. La version 1, c'est classique. C'est-à-dire que vous venez, par exemple, vous êtes 6, on a 6 pupitres. Si vous êtes 12, c'est 2 personnes par pupitre. Donc, on peut jouer jusqu'à 12. Et vous allez choisir déjà chaque an 4 thématiques qui vous plaisent dans des thématiques qui peuvent être Disney, qui peuvent être films et séries, qui peuvent être musiques, qui peuvent être culture générale, histoire. On a même insolite, on a même le thème coquin parce qu'on est joueur quand même. Après, on a 4 thématiques aussi blind test. Et pendant le jeu, vous allez pouvoir à un moment donné choisir une thématique que vous aviez choisi depuis le début. Ça, c'est pour le côté plaisir, fun. Ensuite, vous allez effectivement dans cette version 1 un peu vous affronter et on est plutôt dans le côté un peu compétitif. Mais moi, c'est toujours pas mon fort le compétitif. Alors, je sais qu'il y a des gens qui aiment ça et qui sont très contents, mais j'ai envie de pouvoir proposer l'option collaborative. Et dans la V2, justement, on a Roxy qui est notre intelligence artificielle, notre personnage principal, qui va prendre le pouvoir de cet univers, donc de cette pièce de quiz. Les joueurs vont pouvoir être en partie en compétition, parce qu'ils auront quand même le détail de leur score s'ils le souhaitent, mais ils vont devoir à un moment donné mettre leur connaissance en commun pour tenter de battre l'intelligence artificielle. Et la question est, est-ce que l'intelligence collective est plus forte ? qu'un ordinateur.

  • Speaker #0

    Et comment tu testes alors ces jeux ? Parce que là, tu me parles d'une V2. Donc comment tu... Parce que nous, on fait du bêta testing parfois sur des apps. Comment ça se passe pour tester un jeu ?

  • Speaker #1

    Donc pour tester un jeu, c'est-à-dire, imaginons, je crée un nouveau jeu.

  • Speaker #0

    Quand tu as créé ton quiz test, donc tu as eu une V1, tu l'as testée avec des gens, tu as itéré, tu as amélioré ?

  • Speaker #1

    Oui, alors comme pour les escape games, en fait, ce qui se passe, c'est qu'au début, on prend nos équipes. C'est toujours nos équipes qui testent en premier, on prend leur retour. Une fois que c'est fait, on modifie déjà certaines choses et après, souvent, on fait gagner des avant-premières. Et les avant-premières sont finalement aussi des fins de test. Alors, le produit est déjà cool et sympa, mais ça nous permet d'avoir les derniers retours qu'on a besoin pour modifier ensuite, s'il y a besoin de modifier un tel art.

  • Speaker #0

    Donc, il faut avec du feedback. Tu leur demandes après comment c'était. Oui,

  • Speaker #1

    toujours, toujours, toujours, toujours.

  • Speaker #0

    On vous fait des prix, vous venez en avant-première, et en contrepartie, il faut quand même nous aider à nous améliorer.

  • Speaker #1

    Exactement. Après, quand on est dans le jeu, des fois, alors on prend toujours le retour des clients, ça c'est hyper important, mais ça se voit très vite.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est une frustration qu'on a par exemple dans les escape games, qui est très frustrante. On le voit vite, typiquement, on l'a vécu avec Jurassic. Il y avait une énigme qui était trop complexe, elle était top, mais trop complexe. Et bien du coup, on l'a simplifiée et puis c'est passé de on est frustré sur cette énigme de trois groupes à c'est notre préféré Donc on a été trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a, on l'a dit, Payern, il y a Fribourg qui arrive et puis à l'avenir encore d'autres projets qui au fur et à mesure verront le jour. Comment ça se passe au niveau de ton implication personnelle ? On discutait un peu avant parce qu'on a les bureaux de l'ACAD juste ici à côté. de se faire conseiller, de s'entourer, potentiellement tu te poses la question de continuer à gérer tout ça en solo ou peut-être de s'associer, donc expérience compliquée au tout début de l'aventure en s'associant avec des gens. Quelles questions aujourd'hui tu te poses par rapport à ces défis d'expansion et par rapport au fait qu'aujourd'hui tout repose quand même sur tes épaules à toi ? Et qu'il faut quand même le rappeler, tu as un petit bout de neuf mois qui, il faut que je me rappelle, même si c'était un petit moment, ça prend quand même pas mal de bande passante et d'énergie. Comment tu vois la situation et ton évolution à toi au niveau plus perso ? de le gérant de l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est une bonne question et effectivement, il y a énormément de questions qui se posent dans cette phase-là de ma vie finalement, parce que c'est quand même une vie au-delà d'une expérience et d'une aventure professionnelle. Et aujourd'hui, jusqu'à maintenant, c'est vrai que j'ai quand même beaucoup été seule, en tout cas dans la prise de décision. Et avoir les trois rôles, c'est-à-dire actionnaire, alors ça, je n'ai pas trop de soucis parce que ce n'est pas l'argent que je recherche, donc au moins, je ne me prends pas la tête avec moi-même là-dessus. Mais par contre, le côté CIO et administratrice, donc plutôt, on va dire, la gestion de la stratégie et de la gestion opérationnelle, c'est compliqué, en fait, de gérer tout en même temps. Ce n'est pas impossible, mais à un moment donné, il faut être réaliste. On ne peut pas tout faire en même temps et espérer bien le faire. Donc, je ne m'en sors pas trop mal quand même, heureusement, aussi parce que j'ai la chance d'avoir une équipe qui est juste incroyable, très compréhensive et très investie. Je pense qu'ils sont investis autant que je le suis. Alors ça a ses avantages et ses désavantages, parce que des fois, on a tendance à se mettre un petit peu dans le rouge quand on s'investit beaucoup. Mais du moment que la parole est ouverte, ça se passe bien. Donc moi, aujourd'hui, la grosse question que je me pose, c'est effectivement est-ce que je continue seule l'aventure ou pas ? Non pas pour des questions d'argent, contrairement à beaucoup de monde qui ont besoin à un moment donné de s'associer pour avoir plus d'argent qui rentre. Moi, ce n'est pas l'argent mon premier leitmotiv, c'est plutôt le fait que je suis quelqu'un qui aime partager. Et j'aime partager l'aventure. D'ailleurs, j'ai envie d'emmener mes équipes un jour au Club Med, j'ai envie de les emmener au Mexique, j'ai envie qu'on s'amuse ensemble. Et du coup, même dans la prise de décision, j'ai envie qu'on s'amuse. Et je me dis, j'aimerais bien avoir peut-être à un moment donné quelqu'un qui prend aussi certaines responsabilités sur ses épaules et avec qui on puisse partager la prise de décision, avec qui on puisse se dire, ok, bon, toi, tu gères cette partie-là. Moi, je n'aime pas trop la gestion de chantier. Je te laisse. Par contre, moi, je m'occupe de l'augmentation du chiffre d'affaires parce que ça, ça me plaît. La vente me plaît. Le côté humain me plaît. Et au-delà de ça, se dire, ok, une fois par année, on va au salon du loisir ensemble. Tiens, vas-y, quel loisir on va mettre ? Avoir vraiment ce côté partage et partager l'aventure.

  • Speaker #0

    Il doit bien y avoir, soyons honnêtes, une perte de motivation. On la rencontre tous, toutes, à un moment donné. Il y a quand même le rollercoaster, c'est de ses hauts, de ses bas. Comment tu fais pour garder la motivation, peut-être pas intacte, mais en tout cas de la faire remonter ? Et puis, comment tu arrives à retrouver ce plaisir, le vrai plaisir du jeu ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Et je pense que déjà, c'est une question de phase. Il y a des phases où, effectivement, on a moins de plaisir. Et le plus important, c'est d'en être conscient. Et de se dire, mais est-ce que cette phase va durer ? Ou est-ce que c'est juste momentané ? Si c'est momentané, bon, tant pis, il faut bien y accepter. On ne fait pas toujours tout ce qu'on aime dans son job et ça peut arriver. Par contre, si on sent que cette phase est plutôt liée justement aux responsabilités du poste et au poste, là, je pense qu'il faut bouger. Et moi, typiquement, cette année, je me suis rendue compte à certains moments, surtout dans cette phase de gestion des travaux, toute cette partie projet, on va dire plus, avec les contacts avec l'équipe du feu, avec la gestion des chantiers, avec... Les fournisseurs, toute cette gestion-là, en fait, je me suis rendu compte que ce n'était pas là que je m'épanouissais le plus et qu'elle me demandait beaucoup d'énergie. Et puis, par moments, c'était vraiment lourd. Alors, heureusement, c'est momentané. Mais surtout, ça veut dire que s'il y a de nouveau des projets à faire, il y a un moment donné, cette partie-là, il faudra que je puisse la déléguer. Donc, aujourd'hui, je suis très au clair avec moi là-dessus. Et un autre point aussi pour retrouver du plaisir, justement, c'est que déjà, j'adore mes équipes. Et je pense qu'ils m'apportent l'énergie. Quand moi, je suis dans le down, ils m'apportent de l'énergie. Quand eux peuvent avoir des fois des petits coups de mou, ça peut arriver. On a vraiment traversé beaucoup de phases avec House Trap. On n'a pas toujours eu, entre guillemets, des bonnes conditions de travail. Il y a encore des choses qu'on peut améliorer. Il y a encore beaucoup de choses qu'on peut faire. C'est joli de voir l'évolution, de voir d'où on est parti. Et je pense qu'on se le redonne. Et finalement, le plaisir, je l'ai avec eux. Après, il y a autre chose aussi. C'est que justement, comme là, je sentais gentiment le poids des responsabilités qui commençaient à me peser, j'ai créé un advisory board. À défaut d'avoir les moyens d'avoir un conseil d'administration. J'ai décidé d'aller chercher quelques personnes que j'ai rencontrées dans ma vie qui m'ont vraiment marquée pour leur gentillesse, pour leur bienveillance, pour leur expérience aussi. Mais pas que, c'est d'abord l'humain. Et ça, ça m'apporte énormément de plaisir parce que j'ai l'impression de ne plus être 100% toute seule. Et je sais qu'on va se voir à un moment donné, qu'on va passer une bonne soirée, qu'on va discuter des projets, qu'ils vont m'épauler si j'ai vraiment besoin sur une thématique. Et je pense que c'est ça dont j'ai le plus besoin pour avoir du plaisir.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que c'est des gens que tu as rencontrés dans ton parcours et que tu es allée toi rechercher ?

  • Speaker #1

    Oui. Ok. Oui. Oui, je me suis dit à un moment donné, là, je ne peux pas continuer en étant toute seule. Je ne vais pas non plus faire rentrer n'importe qui dans mon entreprise parce que je n'ai pas non plus trimé toutes ces années pour dire tiens, je te donne 50% de ma boîte. Mais du coup, je me suis dit avant de passer cette étape-là qui arrivera certainement un jour parce que je réalise, on apprend à se connaître aussi dans l'entreprenariat et je pense que je ne t'apprends rien. C'est que moi, j'ai besoin de partager les choses. En fait, j'aime les gens et ça me manque ce côté humain. Et il y a des moments où les responsabilités font que je m'amuse moins parce que je peux moins m'amuser avec l'équipe. Donc il y a un moment donné où j'ai envie de dire je trouverai cette personne qui aura envie de prendre toutes ces responsabilités. Je lui dirai tiens, prends les responsabilités. Moi je vais m'amuser, les gens n'ont pas besoin de savoir que je suis aussi à la tête de l'entreprise. J'ai pas cet égo là en fait.

  • Speaker #0

    Mais tu dois quand même rester là, tu dois pas revendre complètement la boîte.

  • Speaker #1

    Non, je dis pas. Aujourd'hui pas, ça reste mon bébé. Peut-être qu'un jour, peut-être que pour quelconque raison ça se fera. Mais si je venais à revendre, ce serait déjà pas à n'importe qui. Ça voudrait dire que ce serait à une entreprise ou plutôt à une personne avant tout. qui aurait cette vision qui me fait rêver. Typiquement, moi, oui, je rêve de créer un Disney. Si Disney venait me voir demain et me dirait Ok, nous, on aimerait que tu développes des escape games pour Disney. On te rachète, là je discute, mais parce que le rêve qu'ils arrivent à offrir aux gens et la structure qu'ils ont aujourd'hui me permettraient de faire encore plus que ce que je peux faire aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui j'ai encore beaucoup de choses qui me limitent. Donc on va dire que je ne serais pas contre si c'était une belle opportunité, mais pas une opportunité uniquement financière, une opportunité de continuer quelque chose qui me fait vibrer.

  • Speaker #0

    Donc tu ne cherches pas qu'à te faire de l'argent ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et tu cherches à avoir ces vibrations, cette énergie intérieure, à exprimer ta créativité ? Je pense que tu vas bien t'éclater avec ton fils qui va grandir parce qu'avec tous ces moments de jeu qu'on a quand les enfants sont petits, c'est juste assez incroyable. Et donc sur les ambitions de s'associer, c'est quelque chose que tu verrais se formaliser dans un conseil d'administration dans un premier temps avec ton advisory board ?

  • Speaker #1

    Alors je pense que ce n'est pas forcément que ça se conceptualiserait complètement avec eux, je pense que ce sera une question de rencontre. Étant quelqu'un qui suis très dans l'humain, j'en parle parce que je pense qu'il faut parler des choses pour que les choses se fassent. Et en général, tout d'un coup, les choses tombent. Donc aujourd'hui, je ne vais pas aller rechercher ça parce que je pense que ça doit tomber tout seul en fait. Donc il y a un moment donné, il y aura une rencontre, il y aura quelque chose, il y aura quelque chose qui va me faire vibrer. Et on sera sur la même longueur d'onde et à ce moment-là, on discutera. Et à ce moment-là, effectivement, par contre, je demanderai quand même l'avis de mon advisory board sur le profil, sur quoi faire pour être sûre de ne pas refaire les mêmes erreurs du passé, bien que je ne pense pas que je les referais. mais c'est plutôt pour que les choses se passent bien. Et puis voilà, pas perdre non plus quelque chose que j'ai passé du temps à créer et pour tout d'un coup tout perdre parce que je ferais le mauvais choix. Mais aujourd'hui, je me fais déjà beaucoup plus confiance par rapport à ça.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour se faire plus confiance qu'avant ?

  • Speaker #1

    On apprend de nos erreurs. Je pense que c'est bête, mais quelque part, ce n'est pas plus compliqué que ça. Je pense que quand on est dans des situations inconfortables, il faut absolument prendre le temps de les analyser et de se dire mais pourquoi là, je me sens dans l'inconfort ? Pourquoi là, je ne me sens pas bien ? Qu'est-ce qui fait que là, j'ai vécu ce que j'ai vécu ? Et si on prend le temps de faire ça, après, on se fait confiance au bout d'un moment parce qu'on sait pourquoi on a fait ces erreurs-là et on sait qu'aujourd'hui, on ne les referait pas parce qu'on en a appris.

  • Speaker #0

    Et comment on a cette confiance intérieure ? Tu en parlais au début aussi, tu te faisais toi-même confiance et puis tu savais que même en prenant les risques financiers, tu te sentais capable de le faire et d'y aller. Est-ce qu'elle vient de l'éducation que tu as eue, de tes parents ? À ton avis, tu as une piste ?

  • Speaker #1

    Alors, ça vient en tout cas pas de mes parents parce qu'ils sont très très gentils. Mon papa n'est plus là, mais ma maman est très gentille et elle est de grand soutien, mais ça n'a pas toujours été le cas. On ne va pas parler du passé parce que ça fait partie du passé. Mais par contre, étonnamment, on parlait des écrans tout à l'heure, moi c'est un petit peu Naruto qui m'a beaucoup beaucoup beaucoup aidée. Allez ! Oui, cette philosophie qu'on retrouve dans les mangas, ça m'a beaucoup parlé dans certains mangas encore plus. Et c'est vrai que Naruto a été un... un déclencheur et Pokémon aussi. Donc du coup, je suis toujours une grande fan de Pokémon et de Naruto. D'ailleurs, chaque 2-3 ans, je crois que je me refais toute la série des Naruto. Et ça m'a beaucoup aidée à tenir parce que ce personnage représentait mes valeurs et représentait ce que je voulais un jour être dans le monde. Et du coup, j'ai un peu suivi sa piste. Et inconsciemment, je pense que ça m'a donné la force à certains moments de continuer d'avancer malgré les difficultés, jusqu'au jour où aujourd'hui, je pense, et c'est sans prétention, je sais ce que je vaux. Je sais que je peux vraiment offrir du bonheur aux gens, que je peux offrir une vraie plus-value humaine finalement, et pas uniquement pour de l'argent ou pour autre chose. Le reste, ça suit de toute manière. En général, on fait les choses pour les bonnes raisons.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des personnages aussi humains, vivants, j'ai envie de dire, qui t'inspirent et qui te guident peut-être dans certains choix ?

  • Speaker #1

    Humainement parlant, c'est difficile. C'est vrai que c'est une bonne question. Je ne m'y attendais pas. Mais humainement, c'est plus difficile pour moi. J'ai été plus inspirée effectivement par des personnages que j'ai pu retrouver dans les films. Et où ? Dans les mangas, dans les dessins animés. Moi, je suis très dessin animé. Oui,

  • Speaker #0

    je filme manga et dessin animé.

  • Speaker #1

    Et finalement, je pense que j'ai trouvé un refuge là-dedans à un moment donné dans ma vie.

  • Speaker #0

    Et tu suis un peu des influenceurs et influenceuses ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'en suis quelques-uns. Il y a David Laroche que j'aime énormément parce que sa philosophie de vie, elle me plaît. Et je trouve qu'il a tellement raison sur tellement de choses. Il est tellement sain ce garçon pour moi que vraiment, j'aime beaucoup. Étonnamment, je dis étonnamment parce que je ne l'ai pas toujours aimé, Anthony Bourbon de Qui veut être mon associé. J'adore, c'est aimé. Bref. Je ne l'ai pas toujours aimé parce qu'au début, je trouve qu'il était un peu con, mais aujourd'hui, quand je lis ses posts et quand je suis toutes les vidéos qu'il fait, j'admire vraiment les choses qu'il dit. Après, il y a un point, c'est qu'il y a une grosse différence, c'est qu'il voit la vie comme un combat alors que moi, je la vois comme un jeu. Je pense que c'est dû au passé, effectivement. J'ai toujours préféré jouer que me battre. Par contre, dans le fond de ce qu'il dit, souvent, c'est très con.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, qu'est-ce qui, pour toi, va... Tu me parles un peu de personnages, de mangas ou quoi, bon il y a quand même toujours un peu des pouvoirs magiques dans ces animés. Si t'avais un... alors peut-être si t'avais un pouvoir magique dans ce vrai monde, tu choisirais lequel ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, il y en a tellement ! Justement ! Poser cette question à quelqu'un qui aimerait faire plein de choses, c'est dur. Si j'avais un pouvoir magique, en plus c'est marrant parce qu'en ce moment je regarde My Hero Academia, c'est un nouveau manga que j'ai découvert et ils ont justement des pouvoirs magiques. Mais il n'y en a aucun qui m'a frappée plus qu'un autre. Mais honnêtement, je pense que j'aimerais le pouvoir de rendre les gens heureux. Parce que finalement, on ne sait jamais quand on part et je trouve que ça ne coûte tellement rien d'offrir un sourire. qu'on devrait pouvoir le faire encore plus facilement finalement.

  • Speaker #0

    Et rendre les gens heureux, être heureux, c'est très philosophique, mais ça repose sur quoi pour toi ? Le partage,

  • Speaker #1

    on revient sur le partage. Je pense, le fait aussi de s'entraider, de ne pas se voir forcément comme des concurrents, comme travailler ensemble, un monde un peu plus relié. Alors je sais que c'est très philosophique, mais je le suis aussi. Mais du coup, c'est vrai que je serais plus pour un monde un peu plus uni.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans tes équipes, tu arrives à garder ce côté très soudé, très uni ? Est-ce qu'il y a une bonne rétention dans l'équipe où justement il y a des gens qui partent parce qu'ils ne partagent pas les mêmes valeurs ? Il n'y a pas les good vibes qui résonnent et donc il y a des débats ?

  • Speaker #1

    Non, on a vraiment une très belle équipe. Et d'ailleurs, pour la plupart, depuis très longtemps, depuis longtemps, puis ceux qui sont là, qui sont arrivés plus récemment, ils se sentent bien. Puis on a vraiment une équipe unie. Et d'ailleurs, je pense qu'il n'y a pas le choix parce que vu ce qu'on vit des fois en interne, pour réussir à maintenir des délais, qu'on n'a pas le choix parce que financièrement, c'est compliqué. et que tout le monde se donne à fond pour y arriver. On a ces valeurs-là.

  • Speaker #0

    Donc, tu as réussi à créer cette équipe-là aussi, cet esprit d'équipe ? Oui. Et puis, tu dirais qu'ils te suivent encore toi aujourd'hui ? Ou c'est vraiment une unité, nous tous ensemble, et chacun le maillon de la force de ce qu'on fait ? Bien que tu sois la tête du truc.

  • Speaker #1

    Je pense que ça dépend de qui. Parce qu'il y a des jeunes et des moins jeunes, et c'est ça qui est hyper chouette, justement. Je pense qu'il y a des personnes dans l'équipe aujourd'hui qui ont déjà cette vision-là de se dire Je suis un maillon de la chaîne. Et je peux prendre des décisions, je peux moi-même faire tout ce que je peux dans mon métier pour faire partie de cette chaîne-là, on va dire. Et il y en a d'autres qui sont plus jeunes, qui ont encore beaucoup besoin de ma validation.

  • Speaker #0

    Ton encadrement et ton accompagnement.

  • Speaker #1

    Exactement, ou bien qui me voient encore là alors qu'en fait non, je suis juste au même niveau, c'est juste que moi j'ose, que je vais chercher. Et puis bon, après je ne les encourage pas non plus à faire comme moi. Moi c'est vrai que mon livre de chevet c'est des fois LinkedIn avec tous ces postes et tout, il y a trop de trucs trop intéressants. Voilà, c'est peut-être des fois ce côté-là qui fait aussi notre différence aujourd'hui, parce qu'à 20 ans, 25 ans, non, je ne regardais pas LinkedIn tout le temps, ce n'était pas pareil. Aujourd'hui, j'adore ça parce que j'aime me nourrir de tout ça. Et eux, je pense qu'il y en a quelques-uns qui doivent encore vivre leurs petites étapes, on va dire, ou leurs étapes, avant d'arriver à se dire, OK, là, maintenant, vraiment, on est une chaîne, et au-delà de j'ai toujours besoin de validation non, je peux faire.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai ce que tu dis, il y a des étapes de vie, et puis il y a quand même ce côté générationnel qui fait que... À chacune des étapes de nos vies, on se transforme. Et d'ailleurs, je pense que la maternité quand même, le fait de devenir maman, et puis ça change beaucoup dans l'organisation aussi, ça a dû amener pas mal de remises en question dans la gestion de ton temps, des plannings, de ta vie de couple aussi. Est-ce que tu as des challenges autour de ça ? Parce qu'on entend quand même beaucoup parler aussi du risque de burn-out dans l'entrepreneuriat, surtout quand on a tout sur ses épaules et qu'on est en solo au niveau du management. Est-ce que toi, c'est quelque chose que tu as déjà frôlé, vécu ? Est-ce que tu te sens plus fragile, vulnérable ? Parce qu'un petit neuf mois, c'est encore vachement crevant. Comment ça se passe pour toi ?

  • Speaker #1

    Déjà, le burn-out, je l'ai déjà vécu il y a quelques années. Du coup, je ne retomberai pas forcément dedans. En tout cas, je crois.

  • Speaker #0

    Tu es dans le domaine de la banque ou de l'homène ?

  • Speaker #1

    Dans le domaine de la banque, étonnamment. Mais c'était plus par rapport à du mobbing, un mauvais responsable pour le coup. Ce qui n'a pas toujours été le cas. J'ai eu des responsables aussi incroyables à la banque.

  • Speaker #0

    Très dans l'humain de nouveau.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Exactement. Et du coup, l'ayant déjà vécu, aujourd'hui, je vois les signaux d'alarme avant qu'ils arrivent. Et typiquement, c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai créé cet advisory board. Quand on a discuté, c'est que j'ai dit aujourd'hui, je vois des signaux. Donc, je vois des signaux, non pas que je vais tomber en burnout demain, mais que si je continue à ce rythme, si je ne m'entoure pas, si je ne vais pas chercher de l'aide à un moment donné, non, je n'y arriverai pas. Et je pense qu'aujourd'hui, une des compétences que j'ai acquis justement par rapport à tous ces challenges-là, c'est de savoir m'entourer quand j'en ai besoin, d'aller chercher de l'aide. Et ça, je pense que ça n'a pas de prix. Et d'ailleurs, c'est aussi une des raisons de la réussite, entre guillemets, selon ce qu'on appelle réussite. Et après, le fait d'être maman, c'est clair que ça change une vie. On dort moins, on est plus fatigué. Les journées sont plus difficiles à ce niveau. Mais c'est tellement de bonheur. Comme je dis, moi, je tombe amoureuse chaque matin et ça donne une énergie pour la journée qui est juste incroyable. Après, des fois, on se sent un peu coupable parce qu'on se dit, vite, il faut que je me dépêche de rentrer. Je veux le voir avant qu'il dorme. Et il y a un peu ce côté-là. Mais d'un autre côté, je... Je fais partie des personnes qui pensent qu'on ne fait pas des enfants pour qu'ils soient complètement dépendants de nous. On les fait pour leur apprendre justement à partir. On les aime et je pense que les aimer, c'est aussi leur apprendre à grandir quelque part. Alors bien sûr qu'il faut être avec eux. Mais je préfère mon bébé justement qui peut être autant bien que son papa, sa maman, sa grand-maman ou une personne externe, plutôt qu'il soit complètement dépendant de moi et que du coup, il souffre dès que je dois forcément le laisser. Donc après, c'est une question d'organisation, de vision. Et puis aujourd'hui, ça se passe plutôt bien dans l'ensemble. Mais sacrée organisation quand même. Les mails, c'est avant qu'il se réveille, donc 6h30-7h c'est les mails, 7h il est debout, après on passe un moment avec lui, après on part au boulot, après on va le chercher s'il est à la crèche, c'est à la crèche. Sinon heureusement quand les grands-mamans sont là, c'est un peu plus flex, je sais que je peux arriver vers 17h30. Et puis après une fois qu'il est couché à 19h, on reprend 2-3 mails, 2-3 choses qu'on n'a pas eu le temps de traiter dans la journée.

  • Speaker #0

    On arrive gentiment à la fin de notre échange. Il y avait encore deux petites questions que je voulais te poser. La première, c'est sur cette définition du succès. Le succès peut se définir et se décliner, je pense, à l'infini. Il y a le côté personnel, le côté professionnel. C'est quoi pour toi aujourd'hui ta définition de ce qu'on peut appeler le succès ? On parlait tout à l'heure du bonheur. Ce n'est pas encore la même chose pour moi, mais vraiment ce côté successful.

  • Speaker #1

    Je dirais que... C'est tomber sept fois et se relever huit fois. Alors c'est très classique, mais quelque part je pense que tant qu'on est capable de se relever, quoi qu'il arrive, on pourra toujours aller plus loin. Et je pense qu'il n'y a pas à chercher plus loin en fait. Alors bien sûr je pourrais dire le bonheur, évidemment pour moi ça fait partie du succès, parce que c'est bien joli d'avoir plein d'argent et puis d'être malheureux. Donc voilà, mais pour moi c'est plutôt le fait de jamais abandonner en fait, de se dire ok il y a toujours une solution, d'être orienté solution, et de se relever quand on tombe.

  • Speaker #0

    Donc toi, un genou à terre, tu te relèves et tu y vas. Tu es une personne d'action. Oui,

  • Speaker #1

    clairement. C'est pour ça que d'être dans le bureau... Tu parlais tout à l'heure, on discutait justement de ce côté où à un moment donné, on se dit est-ce que là, je m'épanouis toujours dans mon job ? Moi, quand je vois que je passe mes journées derrière un écran alors que je suis quelqu'un d'hyperactive malgré tout, il y a des fois où je me dis bon, est-ce que je vais reprendre des cours de fitness et donner ? Et puis après, je me dis non, ne te disperse pas. Sors de ce corps. Donc je sais que ça ne durera pas à rester derrière un bureau pour moi parce que j'ai besoin d'aller vers les gens et j'aime ça. Heureusement, il y a des apéros, ça c'est cool. À Fribourg, on en a beaucoup.

  • Speaker #0

    Et les podcasts.

  • Speaker #1

    Et les podcasts, exactement.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai, je te rejoins à la rencontre humaine. Pareil, je commence à passer beaucoup de temps derrière mon ordi. Et en fait, ça ne me convenait plus du tout. Parce que moi, de base, je faisais du qualitatif. Pendant les cinq premières années de vie de ma boîte, je ne faisais que des focus group, des réunions conso, aller sur le terrain, faire des photos, du reportage, du montage vidéo. Et en fait, j'ai perdu tout ça. Donc, c'est une manière aussi de pouvoir retrouver ces échanges, ce plaisir et ce contact avec le terrain. Donc, ça me parle à ce que tu viens de partager. Pour les jeunes qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat, qu'est-ce qu'il faut avoir aujourd'hui ? Pour qui c'est fait ou pour qui c'est pas fait, en fait, l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, j'aurais deux conseils. Le premier, c'est de bien s'entourer, de prendre le temps de s'entourer. Surtout, je pense qu'aujourd'hui, on a quand même de la chance en Suisse, que ce soit le canton de Vaud, le canton de Fribourg, on a FreeUp, on a Platine. Sur Vaud, je pense qu'il y a la même chose, la promotion économique. On a moyen d'avoir accès à des coachs d'entreprise qui peuvent nous accompagner et qui peuvent juste nous ouvrir un peu l'esprit si on en a besoin. qui peuvent nous aider à y voir plus clair, nous challenger aussi dans nos décisions. Et je pense qu'il ne faut pas se la jouer solo. Au contraire, je pense que ça vaut la peine de s'entourer tout en ayant pour autant assez confiance en soi à un moment donné pour se dire Ok, je sais ce que je vaux quand même, je crois en mon projet. Parce que moi, c'est toujours le truc, c'est que si un coach arrive à remettre en cause votre projet, c'est que déjà, vous n'y croyez pas à 100%.

  • Speaker #0

    C'est clair, il faut savoir pitcher le projet, il faut savoir se vendre aussi et y croire.

  • Speaker #1

    Oui, et y croire. Je pense que c'est important d'y croire. Moi, je me dis toujours, d'ailleurs, j'ai vécu dernièrement le cas, c'est que là, je vais devoir refaire un très gros crédit pour les prochains projets. Et on m'a posé la question, on m'a dit, nous, on est prêts à vous suivre, pas besoin du cautionnement remontant. Par contre, vous devez vous porter caution personnelle avec tout ce que ça veut dire derrière. Je n'ai même pas hésité une seconde, j'ai dit OK, pas de souci. Puis effectivement, là, j'ai eu un membre de mon advisory board qui m'a dit, mais t'es sûre et tout. Je dis oui, parce qu'au pire, quoi ? Déjà, si je doutais, ça veut dire que je ne crois pas à 100% à mon projet, j'ai peur de perdre, alors que non. Et au final, quelque part, j'ai envie de dire au pire, quoi. Au pire, je retournerai dans la banque où je trouverai, comme je disais tout à l'heure, une entreprise qui a plein d'argent et que je rembourserai mon crédit.

  • Speaker #0

    Mais tu consultes quand même ton conjoint avant de prendre des décisions comme ça ou c'est vraiment toi toute seule ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend si ça le touche ou pas. Si ça le touche pas, il y a un moment donné où je préfère prendre ma décision toute seule parce que j'estime que c'est vraiment moi, c'est mon jardin secret, en fait, de savoir ce que je veux mettre en jeu. Et j'aime bien prendre mes décisions à ce niveau-là. Pas mêler, on va dire, le professionnel avec le privé. Je pense que c'est mieux. En tout cas, pour moi, c'est mieux comme ça.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc, le conseil, c'est osez et entourez-vous.

  • Speaker #0

    C'est ça. Faut foncer, les gars. Faites une étude de marché si vous avez les moyens. Exact. Nous, on les fait aussi à des prix super démocratiques pour les gens qui se lancent. Donc, il ne faut pas se mettre de barrière non plus. Et puis, tester, essayer, se relever.

  • Speaker #1

    Planter comment c'est. Relevez-vous. Non, mais c'est ça. Moi, je pense vraiment que le premier business qu'on fait, ce n'est pas le dernier. C'est que d'abord, on teste, on teste, on apprend. on se casse la... voilà, et on se relève et tout d'un coup, tout d'un coup, on trouve le truc qui nous fait vraiment vibrer. Et c'est là que ça marche encore mieux.

  • Speaker #0

    En tout cas, je te souhaite beaucoup de plaisir avec la suite des projets d'expansion et je te remercie beaucoup de nous avoir consacré du temps aujourd'hui pour venir discuter avec nous à Lausanne de tous ces projets. C'était vraiment un plaisir. J'espère qu'on va continuer à vibrer, à rayonner et à jouer dans le travail. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci. Un plaisir, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Si vous voulez continuer à nous suivre, on est disponible et accessible sur Apple Podcasts, sur YouTube et sur Spotify. J'espère que c'est un épisode qui vous a plu. N'hésitez pas à nous faire des retours pour qu'on puisse s'améliorer, parce qu'on est dans cette culture aussi de l'amélioration chez Qualinsight. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci.

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