- Speaker #0
Quand on s'imagine Halloween en Amérique du Nord, on pense tout de suite aux maisons décorées de squelettes, toiles d'araignées et jack aux lanternes. Aux enfants qui défilent dans leur quartier, déguisés en fantômes, sorcières et monstres en tout genre pour aller sonner aux portes et scander « des bonbons ou un sort » . Quand je suis arrivé à Québec en 2020, j'avais moi aussi hâte de découvrir ce que c'était. ce jour où tout le monde se souhaite un joyeux Halloween et de distribuer des sucreries aux enfants qui viendraient frapper à ma porte. Malheureusement, je ne savais pas à l'époque que le 31 octobre 2020 ne serait pas ce jour de fête tant espéré, mais qu'il deviendrait la date à laquelle je vais le faire. un homme avait décidé de faire de la vieille capitale un théâtre de l'horreur. Laissez-moi vous raconter aujourd'hui l'histoire de Carl Giroir, dit le tueur du Vieux-Québec. notre histoire se deroule quebec capitale nationale de la province du quebec et berceau de l'amerique franaise qui a connu plus de quatre cents ans d'histoire peut atre moins tape l'oeil que sa sre montreal avec ses grands buildings et ses presque deux millions d'habitants quebec city est pour ceux qui y vivent un grand village d'environ 800 000 personnes. Nichée sur les rives du fleuve Saint-Laurent, elle est le siège de son parlement et de nombreux ministères de la province. Elle est également connue pour son vieux quartier français, le Petit Champlain, son hôtel de luxe, le château de Fontenac, sa citadelle, ses remparts, son fer... festival d'été, les plus hautes chutes de la province avec les chutes montmorencies et une riche nature qui l'entoure. Bref, une ville où il y fait bon vivre quand on aime mêler les plaisirs de la ville et de la nature. Mais comme je l'ai dit, cette histoire se passe le 31 octobre 2020, et en 2020, tout n'est pas tout rose. Et je suis désolé si pour certains je vais vous rappeler une période difficile, mais nous allons devoir comprendre le contexte de ce jour. Nous sommes en 2020, donc en pleine épidémie du Covid-19. Pour l'instant déconfiné, le Québec voit son nombre de cas atteindre la barre symbolique des 100 000 personnes le 24 octobre. Québec est alors, avec Montréal et d'autres villes, au palier de restriction maximale, le palier rouge. Tout est fermé, sauf les services essentiels. Le télétravail est obligatoire pour les entreprises qui le peuvent et toutes les festivités de l'Halloween sont annulées et interdites. Même s'il n'y a pas de couvre-feu, aucun rassemblement n'est permis. Seule, la collecte des bonbons pour les enfants est maintenue sous certaines conditions strictes. L'heure est avancée. La collecte est recommandée entre... midi et 16h. Et finalement, vous allez le découvrir par la suite, ces restrictions mises en place ont peut-être sauvé bien des vies. Le déroulé des faits. C'est aux environs de 21h30, le 31 octobre 2020, alors que la pleine lune est haut dans le ciel, qu'un homme de 24 ans, Karl Girouard, tourne dans la ville de Québec au volant de sa Saturnion Noire de 2006. Il va d'abord faire un tour près du Musée National des Beaux-Arts, remonter la Grande Allée Est, près du Parlement, passer sous la porte Saint-Louis, aller se stationner deux minutes près du consulat américain, puis faire demi-tour pour se stationner à 22h16 devant le château Frontenac avec un plan diabolique en tête. Il va d'abord aller jusqu'à l'entrée du château, jeter un œil à l'intérieur, puis finalement revenir sur ses pas. À 22h18, un homme de 39 ans, Rémi Bélanger de Beauport, un artiste violoncelliste, improvisateurs et compositeurs qui avaient dcid de s'a rrer peu apr s une journe de runion un podcast en fond dans les oreilles remontent la place d'armes et se dirigent vers le chateau de frontenac le chateau clair de nuit étant tr s jolie il prend une photo la partage sur les rseaux et continue jusqu'au passage pi ton pour passer par la rue qui traverse le chateau et m ne son entre mais il n'a pas le temps d'atteindre le passage qu'un homme aux cheveux mi longs et foncs habill de noir qui semble légèrement déguisé, traverse la rue et court vers lui en brandissant un katana au-dessus de sa tête. Mais l'homme n'est pas là pour plaisanter et abat son sabre sur sa tête. Rémi lève ses mains pour se défendre,
 - Speaker #1
mais n'évite pas les coups pour autant.
 - Speaker #0
Au moment où il se voit tomber sur le dos, il se souvient de ramasser un de ses doigts par terre et le serrer fort dans sa main. Rémi parvient à se relever et à courir jusqu'à la fontaine asséchée, en continuant de crier « à l'aide » à deux jeunes qui y sont assis. Mais en voyant qu'il ne leur fait pas une blague d'Halloween, les deux personnes vont partir en courant de peur. Il escalade alors la fontaine et s'accroupit en... Quand il se retourne, son assaillant a disparu. En train de se vider de son sang et perclut de douleur, il a envie de fermer les yeux quelques minutes, là, en haut de la fontaine. Mais son cerveau lui crie d'aller chercher de l'aide Ausha, ce qu'il va faire en réunissant ses dernières forces. Deux valets d'hôtel vont lui porter secours, prévenir les ambulances et la police, le garder en alerte et même aller récupérer ses affaires qu'il avait fait tomber dans la lutte. Rémi est sauvé. Mais Carl Girouard n'en a pas terminé. Au lieu de le suivre jusqu'à la fontaine, il poursuit sa course jusque devant l'auberge du Trésor et se précipite sur un joggeur qui s'était arrêté là prendre quelques photos. François Duchesne, 56 ans, directeur du marketing et des communications du musée national des beaux-arts de Québec, n'a pas le temps de comprendre ce qui se passe ni de se défendre. Carl Giroir le traverse avec son katana de 13 coups au corps qui toucheront tous un organe ou une artère importante. Ne lui laissant aucune chance de s'en sortir, François Duchesne s'effondre. et meurt sur le coup. Plusieurs personnes qui se promenaient au même moment à cet endroit assisteront à la scène et en resteront traumatisées. Ils témoigneront qu'au début, ils pensaient que c'était une blague, que le tueur avait l'air amusé, que c'était une mise en scène pour l'Halloween. Mais qu'en entendant les cris de Rémi, puis en voyant le tueur sauter sur François Duchesne et le frapper à de multiples reprises, ils comprennent que ce n'est pas une plaisanterie et décident de fuir avant de composer difficilement le 911. Sylvain Gauvreau était là. Avec trois adolescents qu'il promenait à la cathédrale Holy Trinity pour se raconter une histoire de dame blanche et se faire peur le soir d'Halloween. Il raconte. Du tueur, il dit. Se sachant en danger avec trois enfants à sa charge, Sylvain Gauvreau a chuchoté d'un ton ferme aux adolescents de ce terre, avant de remonter le terrain de l'église pour se sauver. Heureusement pour eux, Karl ne les a pas vus. On préfère ne pas penser à ce qu'il se serait passé s'il n'avait pas eu le bon réflexe de faire demi-tour avec les jeunes. Karl Giroir, après son aide-pris à François Duchesne, descend en courant dans la rue du Trésor. Il va être filmé par une caméra de sécurité d'un magasin. Arrivé au bout, il reprend calmement sa marche comme si de rien n'était. Il va croiser deux amis français. Lisa Mahmoud, 24 ans, coiffeuse, et Pierre Lagrovolle, 26 ans, cuisinier qui remonte du petit champlain o ils sont alls profiter des décorations d'halloween voici une photo de lisa prise quelques heures avant dans le quartier du petit champlain lisa sourit carl amuse de voir cet homme habill comme une sorte de samouraï mais apr s tout c est halloween et elle aussi est maquille les deux amis avancent le tueur se rue d'abord sur pierre le projette au sol le frappe plusieurs fois la tate et au cou avant de se retourner sur lisa Assure Pierre Lagrovol, qui dit que l'assaillant semblait très serein. Il a vu que Giroir voulait embrocher Lisa Mamoud. Alors qu'il allait la frapper à la nuque, Pierre détourne l'attention de l'agresseur. Lisa se relève. Pierre la tire vers lui et l'enjoint à courir. Il se réfugie d'abord dans le hall d'un restaurant, mais il est fermé. Alors il court se réfugier vers les terrasses du frein où il demande à l'aide. Mais cette nuit étant Halloween, les premières personnes qui voient le sang pensent qu'il est faux et les ignorent en croyant à une blague. Ils ont dû se montrer plus convaincants lorsque les passants suivants sont arrivés. Ils seront enfin aidés et auront les premiers secours par des bons samaritains dans l'escalier Frontenac. Leur agresseur les aura poursuivis jusqu'au bureau de poste Canada, rue du Fort. Mais il a finalement rebroussé chemin pour descendre la rue Sainte-Famille et aller faire une courte pause derrière le séminaire de Québec. Les premiers appels de détresse concernant le drame sont reçus au 911. La police apprend qu'un individu en tenue médiévale donnerait des coups d'épée à des passants dans le Vieux-Québec. Les premiers policiers qui sont dépêchés sur place quelques minutes plus tard comprennent que ce n'est pas une blague. Ils préviennent immédiatement les ambulances et lancent l'alerte. Un fou frappe le quartier historique et répand derrière lui des blessés et un mort est déjà à déplorer. Les informations rentrent au compte-gouttes. Personne ne sait trop ce qui se passe. Qui est le suspect ? Est-ce qu'il est seul ? Et de quelle nature est l'arme ? Mais l'horreur n'est pas finie. Pendant ce temps, Carl Giroir se relève et part en courant en direction de la rue des Remparts. Puis de nouveau calme, descend tranquillement la rue. Vers 22h30, Après avoir regardé un film et soupé avec son compagnon, Jacques Fortin, Suzanne Clermont, une coiffeuse de 61 ans, sort de chez elle pour fumer pendant que celui-ci fait la vaisselle. Les logements étant non fumés au Québec, il lui propose d'allumer la hôte comme il le fait parfois. Elle décline l'offre parce qu'elle préfère prendre l'air. Ce sera malheureusement sa dernière cigarette. S'inquiétant de voir leur petite chien Zara aboyée de manière inhabituelle, Jacques Fortin sort pour voir ce qu'il se passe et retrouve sa conjointe au sol. dans une mare de sang. Ses cris vont alerter son voisin, dont la compagne Marie-France Rioux est urgentologue. Cette dernière commence un massage cardiaque. Madame Rioux a précisé au policier que Madame Clermont avait un pouf filot à ce moment et respirait difficilement. Son compagnon déclara à la police. Suzanne aura reçu pas moins de 22 coups de sabre. porté à la tête au visage au tronc aux bras aux mains dont deux mortelles rendez-vous compte vingt-deux coups de sable mais ce n'est toujours pas fini après s'être acharné sur suzanne clermont karl se précipite au croisement entre la rue des remparts et la rue sainte-famille là il va croiser un groupe de quatre amis réunis dans le vieux québec pour prendre des photos et profiter de la soirée d'halloum il va s'en prendre à giberto porras dix-neuf ans et un autre jeune de dix-sept ans dont le nom est sous ordonnance de non-débulgation puisqu'il était mineur au moment des faits. Gilberto Porras témoignera qu'il avait très rapidement pris conscience que le samouraï qui se tenait devant eux était potentiellement dangereux quand il avait constaté que le katana qu'il tenait de la main gauche n'était pas en caoutchouc. Selon Gilberto Porras, Karl aurait dit « Bon Halloween » avant de le frapper à la tête. Le jeune homme perdra une partie de peau et de cheveux sur la tête. Gilberto Porras fuit l'attaque en remontant la rue Sainte-Famille, en courant et en dispersant des traînées de sang derrière lui. Il tombe, par chance, sur une patrouille de police au bout de la rue. L'autre adolescent, attaqué, tente de fuir l'agresseur en redescendant en courant la rue des Remparts. Il est poursuivi par Carl Giroir, mais il parvient à se réfugier dans un dépanneur. Mais heureusement pour lui, il n'a pas été blessé physiquement. Son assaillant aurait ensuite descendu la côte de la Canoterie avant de se volatiliser pendant plusieurs heures. Il est environ 23h quand les policiers retrouvent le véhicule appartenant à Carl Giroir, dont le moteur est toujours en marche devant le château de Frontenac. La SPVQ fait une annonce officielle environ 45 minutes après la première attaque. Un homme en noir armé et dangereux est recherché. Le réseau de transport, les compagnies de taxi et les agents de sécurité du port reçoivent l'information. Pendant deux heures, on perd la trace du tueur qui se balade toujours dans les rues. C'est enfin à minuit 45. que deux agents de securit du port de québec retrouvent carl girouard cach dans un buisson tout près de l'espace quatre cents c'est lui c'est lui c'est ch r c'est lui appelle le feuil y a un sauve des mains y a un sauve des mains y a un sauve à terre l'arrestation prvenue par les agents du port c'est la policière audrey boulet à l'emploi du s p v q depuis six ans qui ordonne à l'homme de lâcher son arme et de placer ses mains dans les airs. Le suspect obtempère et fait tomber son katana avec un mouvement brusque, comme s'il voulait le planter dans le sol. La policière lui demande ensuite de s'approcher lentement, ce qu'il fait. Le jeune homme accepte tous les ordres qui suivent. Après avoir été mis en état d'arrestation pour meurtre, Giroir, pâle et grelottant, écoute la policière bouler lui dire ses droits. Il affirme les comprendre. Le paramédic, Pierre-Luc Laplante, est appelé sur les lieux pour chercher le suspect, possiblement en hypothermie. L'agresseur est loin du personnage que le paramédic avait imaginé. Karl met calme et collabore. Il répond à certaines questions. Il n'a pas froid, n'est pas blessé. Lorsque Pierre-Luc s'aventure sur le terrain de l'état de santé physique et mentale du suspect ou d'une possible médication, Girouard décide qu'il ne veut plus parler. Après un court passage à l'hôpital où ses vêtements sont saisis pour analyse, Carl est emmené au poste de police. Et dès son arrestation, Carl insistera sur son droit à garder le silence. Il ne donnera ni son nom, ni sa date de naissance, ni son adresse au policier. Mais la seule chose qu'il dira à la policière sera Lorsque la policière lui demande de quel véhicule il s'agit, l'accusé répond. Les policiers apprennent donc son identité par des collègues à eux qui ont contrôlé son véhicule plus tôt et ont trouvé ses papiers dedans. Dans la salle d'interrogatoire, pendant plus de 5 heures, le suspect de 2 meurtres et de 5 tentatives de meurtre ne va pas lâcher un mot. Malgré les efforts du lieutenant-détective David Joné, qui va tenter par tous les moyens de le faire parler et expliquer son geste. Plongé dans son mutisme, Carl Giroir n'ouvre la bouche qu'une seule fois au bout de 2 heures d'interrogatoire pour demander à reparler à son avocat. Vous parlez à mon avocat ? Vous parlez à mon avocat ? « Témoignera l'enquêteur devant le jury au procès, convaincu que Giroir comprenait ce qu'il lui disait. » De sa garde à vue, il ne dira rien de plus. Le lendemain, Québec se réveille avec difficulté. Les horreurs de la nuit se répandent dans les journaux et sur les chaînes d'information. Pour tout le monde, c'est l'incompréhension. Les habitants se sentent immédiatement concernés par cette histoire. Ils se disent en apprenant où ont eu lieu les meurtres que ça aurait pu être eux. Et nous aussi, car on avait prud'y aller pour notre première Halloween, visiter le vieux Québec et toutes ses décorations, mais merci la flemme. Car l'endroit où ont eu lieu les attaques est très apprécié. apprécié et fréquenté par la population québécoise. C'est un lieu très vivant, avec une vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent et la basse-ville, et l'éclairage de nuit met particulièrement en valeur le patrimoine architectural de la cité. Des brides d'informations se regroupent, puis une conférence de presse est donnée par Robert Pigeon, le directeur des services de police, Geneviève Guilbeault, vice-première ministre et ministre responsable de la sécurité de Québec et Régis Labeaume, maire de Québec à ce moment-là. Le monde apprend alors que le tueur, déguisé en tenue médiévale, a attaqué avec un katana 7 personnes et a fait 2 morts et 5 blessés. On commence à parler de problèmes de santé mentale, que l'individu arrêté avait déjà parlé de tuer des gens en décembre 2014 à un travailleur social. On évoque les jeux vidéo ou les films qui l'auraient influencé. Les politiques annoncent leur soutien aux proches et aux victimes. La ville promet de débloquer des fonds pour faciliter l'accès aux soins en santé mentale. L'idée générale est qu'un fou ait malheureusement agi. Le 2 novembre, une cérémonie d'hommage est organisée devant le domicile de Suzanne Clermont où toute sa famille, ses amis, ses voisins et les habitants de la ville sont venus porter des fleurs, déposer des bougies et se recueillir. Ils diront d'elle que c'était la reine des remparts, qu'elle était la madame sourire du quartier, à quel point elle avait une place importante dans sa communauté en étant membre du comité citoyen et qu'elle était toujours au centre des rendez-vous. Le 3 novembre, C'est au tour de François Duchesne d'être célébré devant le musée national des beaux-arts de Québec, où un quatuor à cordes a joué à l'intérieur du musée alors que la famille de François sortait du pavillon Lassonde, illuminé en vert pour l'occasion. Ses proches vont insister sur le fait qu'il exerçait le métier de ses rêves et qu'il était très heureux de pouvoir apporter la culture à tous. On put témoigner qu'il était leur petit bonheur, un homme engagé pour sa communauté, dont l'opinion était respectée, qu'il était toujours très souriant et à l'aise avec tout le monde. Le directeur du musée, Jean-Luc Muray a indiqué que le musée renommera son programme d'art-thérapie qui aide les adultes souffrant de problèmes de santé mentale en l'honneur de François Duchesne. Qui est Carl Girouard ? Originaire de la couronne nord de Montréal, Carl Girouard a été essentiellement élevé par sa mère, Monique Dalfont. Son père est en partie lorsqu'il avait 10 ans. Il a grandi dans une maison à Sainte-Mars-sur-le-Lac et est issu d'une fratrie de 4 garçons, dont l'un est autiste et un autre présente à l'âge adulte des problèmes de comportement. Il a été suivi dès l'école primaire par un pédopsychiatre pour des troubles de comportement. Sa mère déclare à son procès qu'il avait un comportement perturbateur, qu'il faisait des croche-pieds à ses camarades dans le bus, qu'il se battait avec les autres garçons et qu'il mangeait des mines de crayons. Vers la fin du primaire, il s'est fait prescrire un médicament, le Concerta, un puissant psychostimulant pour traiter son hyperactivité. Mais il a vite cessé de le prendre, car même si son comportement en classe s'était amélioré, sa mère le sentait anxieux. Il dormait mal. Ne mangez pas bien et se clignez de maux de ventre. Adolescent, Carl est un garçon qui s'isole. Il n'a pas d'amis et fréquente encore moins les filles. Vers 15-16 ans, son intérêt est plutôt porté sur les jeux vidéo, surtout ceux avec des épées et des armes blanches. Vers 16 ans, une idée commence à germer dans son esprit. Il parle déjà d'attaque dans un texte de français, ce qui alerte à l'époque son professeur et un travailleur social. Mais ne trouvant plus aucun intérêt à l'école, il abandonne ensuite le système scolaire. D'après son propre témoignage, c'est vers l'âge de 17-18 ans qu'il se sent habité d'une mission à laquelle il pense tous les jours et qui prend de plus en plus de place dans sa tête. Cette mission, vous l'aurez compris, était de tuer des gens. Il dira à son procès que son but était d'attirer l'attention d'autres amateurs de jeux anonymes qu'il appelait ses alter-ego. Des personnes pensant comme lui et qui ont la même vision et les mêmes buts, mais ceux-ci n'ont jamais été identifiés. A 18 ans, il se procure une carte de crédit et commence à se constituer une collection d'armes blanches et de costumes de samouraïs pour lesquels il développe une réelle passion. N'ayant aucun autre intérêt dans la vie, pas d'amis, pas de petite amie, aucune vie sociale, même cette passion l'inquiète, sa mère, Monique Dalfon, laisse tout de même faire puisque c'est le seul autre intérêt qu'il a dans la vie, à part les jeux vidéo. En décembre 2014, Karl parle déjà d'attaquer des gens avec un sabre à deux intervenants en santé mentale. De février à septembre 2015, Karl est suivi par un travailleur social, Charles-André Bordua, qui témoignera au procès que même s'il lui paraît poli, collaborant, sans agressivité et sans impulsivité, il remarque chez le jeune homme des obsessions et des fixations qui peuvent être des composantes délirantes. Mais qu'au fil des mois, ses énoirs se calment et que le jeune homme abandonne l'idée de tuer des gens par peur d'aller en prison. L'invitant à parler de ses souffrances, Girouard lui aurait dit que M. Bordua a cessé de suivre le jeune homme en septembre 2015. Karl a été dirigé vers le guichet d'accès en santé mentale, point d'entrée pour un suivi en psychiatrie. Mais il n'y est pas allé, et sa mission n'a finalement pas disparu de son esprit. A côté de ça, Karl enchaîne les petits boulots, mais ne les garde pas longtemps. Il témoignera au procès. À ce moment, Karl habite un petit appartement, pas très loin à Sainte-Thérèse, et voit encore moins ses proches. La concierge du bâtiment où il vit, Lise Duhamel, le décrit comme un jeune homme poli et gentil. Elle témoignera. Dans les mois précédant le drame, la relation avec ses proches se limite à des échanges de textos pour s'échanger des services. Sa mère et son frère lui ont rendu visite la veille du drame, le 30 octobre 2020. Mais une querelle avec son frère met rapidement un terme à la rencontre. Il envoie un dernier texto à sa mère. « La suite, vous la connaissez. Le 31 octobre 2020, Carl va prendre sa voiture, faire trois heures de route, se rendre à Québec et agresser au sabre sept personnes, dont deux perdront la vie. » Pendant son incarcération, alors que l'accusé ne prend aucune médication, il est vu comme un individu qui socialise, joue aux cartes et répond à l'humour. Il est considéré comme un détenu modèle qui n'a aucun rapport disciplinaire. Impliqué dans le département de l'infirmerie où il est incarcéré, Carl Giroir occupe un poste de capitaine, assumant ainsi certaines responsabilités pour son groupe de détenus. Le procès Le 11 avril 2022, Carl Giroir est poursuivi par la Couronne à deux chefs d'accusation de meurtre au premier degré et cinq chefs d'accusation de tentative de meurtre. Pour ceux qui ne le savent pas, le Canada est une monarchie constitutionnelle. La Couronne représente le souverain et l'État. Ni l'accusation, ni la défense ne nient que l'accusé et l'auteur des faits. Mais Carl plaide la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux. Le procès va donc devoir faire la lumière sur l'état mental du tueur le soir du 31 octobre et démontrer ou non sa responsabilité dans cette affaire. Du côté de la défense, l'avocat Pierre Gagnon va soutenir que son client présente des troubles mentaux depuis son adolescence et qu'il n'est pas capable de discerner la réalité de la fiction dans ses gestes. Il va faire appel à l'aide au docteur Gilles Chamberlain, expert psychiatrique, qui va diagnostiquer chez son client un trouble schizophrène et être dans le spectre de l'autisme. Celui-ci témoignera.
 - Speaker #1
Merci.
 - Speaker #0
analyse le psychiatre en précisant que les symboles comme la pleine lune, le déguisement, le sabre et l'Halloween y étaient importants. Ces idées de référence pesaient si lourd que l'issue du drame aurait pu être encore pire si Girouard avait mijoté davantage dans cet état, que lors de l'attaque, il était dans un délire et qu'il ne distinguait pas le bien du mal à ce moment. Il fera aussi témoigner la mère de Karl, Monique Dalfond, qui dira tout ce que je vous ai raconté jusqu'à présent sur son enfance, et ajoutera qu'il lui arrivait parfois de l'entendre parler seul ou rire lorsqu'il prenait sa douche. Au moment du procès, Karl va également enfin s'expliquer. Il répétera, lors de son témoignage, qu'il y avait deux Karls, et ne cessera de parler en boucle de sa mission à quel point elle occupait ses pensées et sa vie, et qu'il ne pouvait faire autrement que tuer. Pour lui, il y avait le Karl de la mission, et l'autre Karl, le Karl normal. Il expliquera qu'il se voyait comme un agent du chaos venu établir un nouveau monde, que c'était dans cette aide à esprit qu'il avait pris la route pour Québec, le jour du drame après avoir dessiné le symbole du chaos chez lui sur un miroir et sur le tableau de bord de sa voiture. Les policiers retrouveront également cette image dans son téléphone. Il dira qu'au début, son plan était clair, il devait entrer dans le château de Frontenac pour y mener à bien sa mission, que pendant les trois heures de trajet, il n'était pas angoissé et se sentait normal, mais que la peur l'avait envahi une fois sur place. Sans sortir de son véhicule, Il était reparti un peu plus loin avant de se stationner près du château quelques minutes plus tard. Il assure devant le jury qu'il n'avait pas envie de le faire et qu'il avait dû prendre le temps de se fâcher pour être capable de passer à l'acte. Et qu'après être sorti de son véhicule, il avait constaté que la porte du château Frontenac était fermée et qu'il a dû faire demi-tour pour agresser la première personne qu'il a vue, Rémi Bélanger de Beauport. Il poursuivit en expliquant que le fait que ce dernier ait pu lui échapper l'a encore plus fâché car il ne voulait pas échouer. Pour lui, Il devait donc vraiment exécuter la seconde personne qu'il attaquerait. Ce qu'il arrivera malheureusement à faire avec François Duchesne. Il a dit qu'il se souvient avoir attaqué Lisa Mahmoud et Pierre Lagrovol, mais qu'il n'a aucun souvenir de leur réaction. Son avocat lui fait remarquer à ce moment qu'ils ne sont pas décédés. Karl Girouard ponctue ça d'un « Dieu merci » . Pendant qu'il a continué sa mission, il dit que le moment où il a mortellement atteint Suzanne Clermont, c'est là qu'un déclic s'est fait dans sa tête, et que son état d'esprit a changé. Pour lui, c'était différent de ce qu'il avait imaginé. Il pensait qu'il allait être investi d'un sentiment d'accomplissement, mais ça n'a pas été le cas. Et c'est là où il a commencé à se dire que ses missions n'avaient peut-être pas de sens. Il continue en disant que pendant son attaque sur le groupe des jeunes, il vivait une lutte intérieure entre ces deux personnalités et qu'il a ensuite décidé de se cacher pour réfléchir calmement. Les policiers avaient retrouvé des bidons d'essence dans le coffre de sa voiture. Durant les témoignages de ces victimes et des proches des disparus, Karl ne réagira pas. Il gardera le regard posé sur ses pieds et se balancera d'avant en arrière, les mains sur les oreilles, comportement qui va particulièrement hériter Marie-Claude Veilleux, belle-sœur de Suzanne Clermont, présente durant tout le procès, elle le lui reprochera lors d'un discours poignant pour dire qui était Suzanne devant les jurés. Le procureur de la Couronne, François Gaudin, de son côté va faire appel à deux autres professionnels de la santé mentale qui contredisent les affirmations de la défense et la non-culpabilité de Carl Girouard. Le psychiatre Sylvain Fauché et le neuropsychologue Dr William Pottier. Ce dernier, après deux rencontres avec l'auteur et analysé les rapports d'experts ayant suivi l'accusé au fil de sa vie, va affirmer que du fait d'avoir été rejeté par son enfance, Carl Girouard présente des traits de personnalité narcissique et cherche d'une certaine façon la reconnaissance. Que ses actes sont plus liés à sa personnalité et ce qui l'a forgé, plutôt qu'une cause médicale comme la schizophrénie. Que les rejets et l'isolement dans lesquels il s'est volontairement mis auraient modelé l'homme à tuer deux personnes et à en blesser cinq autres. Le docteur Potier explique. Concernant les jeux vidéo, à ses yeux, ils ont contribué au scénario d'horreur. Comme la réalité est devenue trop banale pour lui, Carl Girouard a trouvé dans ce monde fantastique, un refuge qui a contribué à nourrir ses fantasmes narcissiques. Je sais pas pour vous, mais moi qui suis un joueur de jeux vidéo, j'en ai marre qu'on s'en serve toujours comme prétexte pour trouver des excuses aux tueurs et aux pires crapules de la Terre. C'est pas parce que je joue à Mario Kart que j'ai envie de jeter des pots de bananes sur la route pour envoyer des voitures dans le fossé quoi. Bref,
 - Speaker #1
passons.
 - Speaker #0
Les deux experts ont conclu que Carl n'était probablement pas schizophrène, ni en emprunt à délire au moment des faits, et que ce narcissique évitant avait plutôt développé un fantasme pour se donner de l'importance et se venger de cette société dans laquelle il ne trouve pas sa place.
 - Speaker #1
A cela, les multiples témoignages décrivant un Carl Girard calme,
 - Speaker #0
serein,
 - Speaker #1
concentré sur le fait de tuer, répondant aux questions des agents de police et du personnel médical après son arrestation, et semblant toujours comprendre ce qu'on lui dit, vont peser dans la balance pour la décision du jury. L'accusé n'avait en rien l'air fou, bien au contraire. Il semblait très bien comprendre tout ce qui se passait et réagissait parfaitement aux stimulations extérieures.
 - Speaker #0
À côté de ça, la préméditation va aussi être abordée. En effet, Karl a commandé son katanas sur internet quelques mois avant les faits. Les policiers vont aussi retrouver dans sa voiture un ticket de stationnement datant de deux ans, jour pour jour avant l'attaque. Le plus perturbant étant que le lieu de stationnement indiqué sur le billet est le petit parking où il a été retrouvé par les agents du port. Cela prouve qu'il a planifié bien à l'avance le parcours qu'il allait suivre. La police, au moment de l'arrestation, va prendre en photo deux tatouages qui semblent avoir été recouverts dans son dos. Karl avait dit en 2014 qu'il effacerait ses tatouages avant de faire son coup d'éclat afin d'être pur. Mais ce qui va beaucoup toucher les jurés, c'est aussi le témoignage de la pathologie judiciaire Caroline Tremblay,
 - Speaker #1
c'est-à-dire l'experte médico-légale chargée de l'autopsie,
 - Speaker #0
qui va décrire en détail l'ensemble des coups portés par Carl Giroir et son katana de 77 cm de long sur les deux victimes qui ont perdu la vie. Elle insistera sur le fait que les deux victimes n'ont eu aucune chance de s'en sortir au vu des coups portés. On vous passera les détails ici, mais c'était un résumé très graphique et difficile à entendre qui a été fait. Le verdict. Après 17 jours d'audience et 5 jours de délibération, la sentence tombe. Les 11 jurés ont reconnu Carl Giroir coupable de meurtre au premier degré, de François Duchesne et de Suzanne Clermont, et de 5 tentatives de meurtre. Ils ne retiennent donc pas la défense de non-responsabilité criminelle. Il est donc condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
 - Speaker #1
La peine la plus sévère qu'il pouvait obtenir en vertu de la récente décision de la Cour suprême, qui a déclaré inconstitutionnelle. Le fait de condamner quiconque à plus de 25 ans de prison sans espoir de sortie.
 - Speaker #0
Le juge Richard Grenier a dit au moment de la sentence être d'accord avec le verdict du jury, bien qu'il fût lui-même convaincu que Girard souffrait de problèmes mentaux. a conclu le juge avant de l'enfermer pour au minimum 25 ans, soit jusqu'à l'âge de 49 ans. L'avocat de la Défense, Pierre Gagnon, a annoncé à l'évocation du verdict qu'il allait porter la cause de son client en appel. Le rendez-vous est pris pour le 8 octobre 2024, date à laquelle le cas Carl Jouard serait étudié en cours d'appel. L'appel portera sur deux motifs principaux de l'avis de l'avocat de la défense. L'une concernant le juge Grenier, qui n'a pas donné de directif clair au jury, concernant l'interrogateur de 5h30 que le juge avait lui-même classé comme du harcèlement et un non-respect du droit au silence de l'accusé lors d'un débat hors jury. Une objection avait aussi empêché Pierre Gagnon de pouvoir contre-interroger l'expert psychiatre de la Couronne, qui aurait émis des opinions personnelles sans lien avec son domaine d'expertise lors du procès. Du côté de l'accusation, des victimes et de leurs proches, tous s'estiment soulagés du verdict qu'ils jugent juste. Marie-Claude Veilleux, la belle-sœur de Suzanne Clermont, pense que le jury a pris la bonne décision. Jacques Fortin, qui a préféré ne pas assister au procès, il espère pouvoir entamer son vrai deuil à la suite de ce verdict. Il dit vivre une vie en dents de scie depuis le 31 octobre 2020, a déclaré. Lisa Mahmoud, dont l'attaque l'avait conduite à l'hôpital pendant 5 jours et qui avait dû subir 3 opérations chirurgicales pour réparer son épaule droite, ses tendons sectionnés à l'avant-bras et des dommages importants à sa main gauche, s'est dite contente et soulagée du verdict, remerciant le jury, jugeant qu'il avait pris la bonne décision même si elle n'avait pas dû être facile à prendre. En 2022, elle avait confié souffrir toujours d'insomnie et continuait sa rééducation pour espérer retrouver toute sa motricité pour un jour reprendre son métier de coiffeuse, qu'elle aimait mais ne pouvait plus pratiquer suite au drame. Elle souhaitait juste retrouver son travail et reprendre une vie normale, ici, au Québec, là où elle est heureuse de vivre et où elle se sent chez elle. Son ami, Pierre Lagrovol, poursuit quant à lui sa carrière de chef cuisinier, toujours au Québec également. Rémi Bélanger de Beauport, dans un témoignage vidéo émouvant, nous apprend qu'il avait déjà pardonné son agresseur pour le mal qu'il lui avait fait alors qu'il était encore dans l'ambulance. Il lui souhaitait simplement de trouver l'aide psychologique dont il avait besoin, notant les problèmes d'accès aux soins pour les personnes ayant des problèmes en santé mentale. Il avait ajouté souhaiter simplement discuter avec lui un jour pour comprendre qui il était vraiment. Rémi avait l'humérus fracturé en deux endroits, l'homoplate droit et gauche fracturé, plusieurs muscles touchés, des lacérations dans le bas du dos, une grosse lacération à la hanche et dans le muscle fessier, plus de trois fractures au crâne et le larynx écrasé. Son pouce droit restera amputé de moitié. Son index de la main droite a dû être réimplanté. En apprenant que Rémi était violoncelliste, il a dû être amené d'urgence à Montréal, à l'hôpital Sacre-Corp, pour une chirurgie de réimplantation de son index, afin qu'une spécialiste puisse l'opérer. Les médecins ont recousu les tendons de son majeur et soigné son annulaire presque à moitié coupé. Après deux semaines à l'hôpital et trois mois en centre de réadaptation, il a enfin pu tenter de reprendre sa vie et sa carrière artistique. En 2023, On apprit qu'il participait à une résidence à New York pour approfondir sa démarche artistique. Si les séquelles des blessures subies, notamment à sa main droite, sont présentes et que ses limites corporelles ont changé, sa démarche artistique, elle, se poursuit.
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Et c'est sur ce bel exemple de résilience que nous terminons notre histoire.
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Et toi, es-tu d'accord avec le verdict du procès ? Donne-moi ton avis en commentaire, ça m'intéresse. Et si la vidéo t'a plu, tu peux t'abonner, liker, partager, ça fait toujours plaisir. Moi je te retrouve bientôt pour un nouvel épisode de RTCA. A la prochaine !