Speaker #0Mais ce bout de femme, quel sacré paradoxe. Moi, c'est Fatesia. Ici, on discute sans filtre. On y réfléchit et surtout, on crée ensemble. On va parler business, bien-être, spiritualité, finance, bref. De tout ce qui va te propulser dans ta vie. My Sequences, c'est d'être assez enchaîné, clair et simple, pour entreprendre de grandes choses, tout en te découvrant pleinement. Alors, installe-toi confortablement et bonne écoute. Et nous voilà pour un nouvel épisode de Sacré Paradoxe. Je suis hyper contente qu'on m'ait demandé d'aborder ce sujet. J'ai fait un petit sondage pour demander des idées de sujets parce que je peux en avoir, mais je veux aussi que mon podcast soit utile et que ça réponde à des interrogations que tu te poses. Alors n'hésite pas à me proposer des sujets en DM, par mail, si tu as écrit ou inscrit ta newsletter. C'est toujours un plaisir pour moi de réfléchir à ce qui te fait réfléchir toi finalement. Et parler du sujet de la maternité, de la carrière, tu imagines, après cinq épisodes passés avec moi, que je ne vais pas le prendre sous l'angle de juste. Alors il faut faire ça, il faut faire ça et te faire une liste de choses à faire, de choses à être, sans prendre en compte différentes situations. Pour moi, en fait, avant de te partager ma vision, j'aimerais vraiment te rappeler que c'est ma vision, mon expérience et la façon dont je l'ai vécue. Et si pour toi... Ça ne sonne pas tout à fait juste, mais n'hésite pas à me le faire savoir parce que prendre conscience des autres réalités autour de moi, ça m'aide aussi à enrichir ma façon de voir le monde et j'aime en fait ce patchwork de différentes réalités qui me permettent de mieux comprendre le monde dans lequel je vis. Alors, j'aimerais vraiment qu'on pose le décor parce que cette question contient des réalités qu'on ne peut pas ignorer. Donc non, je ne vais pas te faire... la meuf Wikipédia, mais je vais quand même te donner quelques éléments chiffrés qui sont importants. Et je te rassure, ça ne va pas prendre de temps, mais juste pour te poser le contexte. Et à toi aussi, si tu es un homme qui écoute, peut-être que ça te permettra de voir une réalité qui n'est pas toujours tangible, exprimée ou même, comment dire, tu ne feras pas des recherches comme ça naturellement, spontanément, en fait, sur ce sujet-là. Donc, voilà quelques données qui pourraient intéresser tout le monde. En France, donc je prends la France, une femme sur deux met en pause ses ambitions après la naissance de son premier enfant. Ce n'est pas une impression. Les femmes, donc ça c'est une étude de l'INSEE, occupent 88% des emplois à temps partiel et parmi elles, 51%, donc plus de la moitié de ces femmes, déclarent qu'elles l'ont choisi pour pouvoir s'occuper des enfants. chez les hommes. Ils ne sont que 14% à donner cette raison. 51% des personnes à temps partiel le seraient pour s'occuper de leurs enfants. Après une naissance, le taux de temps partiel chez les femmes passe de 23%, ce qui est déjà élevé, à 45% en trois ans. Chez les hommes, c'est assez marginal, 4 à 6%. Donc là, c'est toujours l'INSEE. Et là ? Je suis allée voir sur des sites d'emploi comme Cadre Emploi, l'APEC, et je trouve ces informations chez les cadres. 47% des femmes ne reprennent pas leur poste ou leur même poste après un congé maternité. Lorsqu'elles reprennent, elles sont souvent perçues comme moins investies, moins éligibles aux promotions, aux augmentations. Et pour avoir été RH, je l'ai vécu, c'est difficile de demander une augmentation après un congé maternité. Pas parce qu'on a juste peur, etc. C'est parce que de l'autre côté, c'est mal perçu. Tu n'as pas fait tes preuves pendant 3-4 mois et tu reviens demander de l'argent. Alors que c'est comme si en fait cette période-là annulait tout ce que tu avais fait, tout ce que tu avais été avant. Bref. Et pendant ce temps, en fait, on se rend compte que les hommes continuent d'augmenter leur temps de travail après l'arrivée d'un enfant. Donc ces écarts-là continuent de se creuser. On se rend compte qu'il y a une réalité chiffrée qui montre clairement que... Plus de femmes modifient leur carrière ou ne reprennent pas leur poste après leur congé maternité. Et plus de la moitié des femmes, à temps partiel, le fait. Pas par choix, pas parce qu'elles ont envie de vivre une autre vie, de faire plus d'activités artistiques ou développer des projets. Elles le font pour s'occuper de leurs enfants. Et tu sais, je ne te donne pas ces chiffres-là. Juste pour qu'on se dise « c'est foutu » , c'est sociétal. C'est structurel. On n'y peut rien. Tu sais que moi, je ne suis pas dans le « on n'y peut rien » . Je pose ces chiffres-là pour qu'on réalise que si c'est dur, ce n'est pas parce qu'on n'est pas assez ou qu'on n'est pas capable, en fait. Il y a un système qui n'est pas pensé pour nous, les femmes. Et malgré ça, on peut quand même poser une main sur ce système, sur nos vies, et se dire « je veux autre chose et je peux autre chose » . Non, ce n'est pas utopiste. Je vais te dire un peu comment moi je pense et comment je vis la chose. Clairement, je vais me baser sur mon expérience et l'expérience de certaines femmes auto qui n'ont pas fait les mêmes choix que moi pour le coup. Il y a une première question selon moi à se poser. Il y a une première question, vraiment, selon moi à se poser. C'est quoi pour moi réussir ma carrière ? Parce qu'on m'a demandé, être maman et avoir une carrière, est-ce que c'est possible ? Donc, j'imagine quand même réussir sa carrière. Mais c'est quoi une carrière ? Et je ne vais pas juste répondre à la question en disant « mais fais une carrière en étant maman » , parce que du coup, ça ne repose pas la notion de carrière. Et les femmes qui ne se sentent pas dans une carrière, donc peut-être dans un emploi, salarié, etc., comme c'est décrit communément, ça se dit communément, je ne sais pas, mais je l'aime bien le mot, il sonne bien au moment où je le prononce. Donc pour les femmes en fait qui ne se sentent pas dans une carrière, justement elles ont... Elles peuvent se sentir décentrées, mais à l'écart de ce sujet. Donc, on va quand même définir ce qu'est une carrière. Parce que sans ça, on avance avec les définitions qu'on nous a imposées et pas avec celles qui nous nourrissent. Tu peux changer les définitions des choses, clairement. Il y a un exercice que j'utilise dans mes coachings et que je vais te partager. Là, c'est vraiment quelque chose que je n'avais pas prévu de faire en podcast, partager mes outils. de travail, mais peut-être que ça te permettra aussi de comprendre concrètement comment je travaille. Quand je travaille sur des coachings carrière ou des coachings business, je fais les deux. Je reviens toujours avec la personne en face de moi à redéfinir ses propres critères de réussite. Parce que comment la personne peut savoir qu'elle a atteint ses objectifs, peut sentir qu'elle est dans sa réussite si elle n'a pas défini avant les critères, si elle a simplement emprunté des définitions. de la société, tu gagnes tant, tu voyages, tu fais ci. OK, mais toi, qu'est-ce que tu veux ? Et du coup, je vais te partager quelques questions. Il y en a en réalité quatre, mais vraiment quatre, qui peuvent t'aider à te projeter dans ta propre grille de lecture pour définir tes critères de réussite. Alors, on va plutôt dire que ce sont des réflexions plutôt que des questions. Alors, la première question, la première réflexion, ce sera sur ta situation familiale. Alors juste pense à ta situation familiale actuelle. Qu'est-ce qui compte vraiment pour toi ? Dans la qualité de tes relations, avec ton entourage, avec ton ou ta partenaire, avec tes enfants si tu en as, avec les personnes qui sont proches. Qu'est-ce qui compte vraiment dans cette sphère-là pour toi ? Être plus présent ou plus présente, passer des moments à rigoler avec ces personnes. Ou finalement garder de la distance avec ces personnes-là pour leur permettre de se sentir épanouie. Bref, tu auras la réponse qui te convient. Mais pose-toi cette question, qu'est-ce qui compte vraiment dans la qualité des relations que j'entretiens aujourd'hui ? Et là, le nectar de la réflexion, une fois que tu as noté ce qui compte vraiment, pose-toi la question, quelle image, quelle part de toi as-tu envie de leur offrir ? Comment veux-tu nourrir cet élément qui compte pour toi dans la qualité de tes relations ? Et vraiment, en fait, c'est pour moi un des premiers critères de réussite, parce que ça touche à ton entourage, à l'humain, à ton environnement proche, en fait. C'est vraiment quels critères de réussite je peux poser qui reflètent pour moi une vie familiale, relationnelle, épanouissante. Donc vraiment, le premier niveau, je l'aurais mis là, en fait. Pour moi, c'est... Peut-être que je ne suis pas sûre de l'avoir construit avec des niveaux, une hiérarchisation, mais pour moi, c'est assez important. Donc, dans tes critères de réussite, franchement, qu'est-ce que réussir sa vie ? Dans les critères de réussite, demande-toi, qu'est-ce que je veux offrir à mes proches et qu'est-ce qui compte vraiment dans la qualité des relations que j'ai ? Ça te donnera une première dimension. Ensuite, je vais te demander, deuxième réflexion, quelles émotions veux-tu ressentir ? Tu me diras, oui, des émotions positives, d'accord, mais lesquelles ? Est-ce que c'est de la joie, de la sérénité, de l'amour, de la satisfaction ? De la liberté ? Tu sais que moi, ce serait de la liberté, en fait. C'est hyper important pour moi. On me dira que c'est mon signe astrologique, je suis sagittaire. Qui veut ça ? Que c'est écrit dans ma carte. Mais voilà, j'ai besoin de la liberté. C'est hyper fort en moi, en fait. Et demande-toi, quelles émotions ai-je besoin de ressentir pour me sentir épanouie et heureuse ? Quelles sont ces émotions ? Nomme-les. C'est important parce que tu te rendras compte, tiens, par exemple, et comment je fais pour dire autour de moi, je le dis souvent, je suis dans ma vie rêvée, pourtant je ne suis pas dans ma situation optimale, mais je nage dans ma vie rêvée, j'ai défini mes critères de réussite. Et je sais que la liberté en fait partie et la liberté de créer surtout. Et quand je me retrouve dans un espace avec ma famille ou en vacances ou seul à la maison où je suis en train de créer librement, je suis en train de décider de... comment je vais agencer ma journée, je me sens dans ma réussite. Je nage dedans. La réflexion sur la partie familiale, quand je suis assise à table et que j'entends mon fils rire, mon mari qui rigole, on se raconte nos journées, il y a de l'échange. Moi, dans la qualité des relations que je veux entretenir, il faut qu'il y ait de l'échange, qu'on ait des choses à se dire. Et quand on n'a pas de choses à se dire, il faut que nos présences, même silencieuses, soient soutenantes. C'est important pour moi dans mes critères. Et petit clin d'œil à ma meilleure amie avec qui j'ai fait un voyage récemment. On est rentrés hier, au moment où j'enregistre l'épisode. On a passé de super moments ensemble, tant dans l'échange verbal, mais également dans le silence l'une de l'autre. Nous sommes assises au même endroit, au même moment, à faire des choses différentes. Et être là en sa compagnie, ça remplissait. J'étais dans... ma réussite, je nageais dans ma réussite, dans le critère que j'avais posé sur le niveau de relation que je veux avec mes proches. Donc, tu vois, quand tu as dessiné tes critères de réussite, tu es plus à même, à chaque moment, à chaque instant, de savoir dans quoi tu nages dans l'instant présent. Troisième réflexion. Pour la troisième réflexion, j'aimerais que tu te demandes dans quel état d'esprit, dans quel état psychologique me permet de vivre et de sentir que je vis une vie de façon plus alignée. Est-ce que je me sens calme intérieurement ? Est-ce que je me sens plus optimiste, plus enjouée ? Est-ce que j'ai un état d'esprit assez ? Est-ce que je suis en confiance ? Et du coup, demande-toi, quel état d'esprit me permet de vivre ma vie de manière toujours plus épanouie ? Et peut-être là, dis-toi, l'état d'esprit dans lequel je suis, je suis un peu défaitiste. Je suis en mode, j'ai peur d'échouer, je suis un peu dans ma contrition, je ne suis pas… Demande-toi si là, tu es dans l'état d'esprit qui correspond à ton océan de réussite à ce moment-là. Et peut-être là, te dire, c'est vrai que je me sentirais dans ma réussite. Et comme je te l'ai dit tout à l'heure, tu peux te sentir dans ta réussite au présent. Je me sens dans ma réussite quand je sens un calme en moi, un calme intérieur. Et ça, c'est déjà une base. Et ensuite, et tu vois là, je n'ai toujours pas parlé d'argent, de carrière en soi, etc. Et tu verras pourquoi. Et ensuite, donc vraiment, je n'ai pas mis de hiérarchisation finalement dans les quatre questions. La quatrième question, ta situation personnelle. Pense à tes projets, ton activité pro, ton corps, ta santé, ton art. Et là, ta situation financière. Et demande-toi, qu'est-ce que tu aimerais accomplir pour toi-même ? pour te sentir en paix avec toi ? Qu'est-ce que tu aimerais réaliser pour te sentir complète, mais vraiment complète ou complète ? Qu'est-ce que tu aimerais réaliser sur tes activités pro, ta santé, ton corps ? Est-ce qu'un peu plus de sport, un peu plus d'activités artistiques ? J'ai besoin en fait d'avoir une sécurité financière, c'est-à-dire finir mon mois avec tant d'euros, avoir une épargne. C'est là que tu poses ces sujets-là. et souvent Quand on parle de réussite, au sens actuel, on ne met que cette partie-là, les projets, l'activité, la situation financière. Alors que tout ce que je viens de te dire là, ça fait partie de tes critères de réussite et c'est tout aussi important que ta situation financière ou que ton activité professionnelle. Parce que je veux que tes critères de réussite englobent tout ce que tu es. Et même là, je pense qu'on pourrait rajouter des sphères. Donc moi, j'ai parlé de la situation familiale, des émotions, de l'état d'esprit, de ta situation perso, mais tu pourrais en rajouter. Et ensuite, tu peux formuler. différentes phrases. Par exemple, mes critères de réussite. En fait, je réussis si au niveau familial, mes proches sont épanouis, s'ils trouvent leur voix, si on se soutient mutuellement. Je me sens réussie si je vis dans la gratitude, si j'arrive à sentir la plénitude. Au niveau psychologique, je me sens peut-être épanouie si mon cœur et mon esprit sont en totale cohérence, si je me sens légère. Et au niveau personnel, je me sens réussite quand Je termine ce que j'ai commencé, quand je suis fière de ce que j'ai entrepris et quand j'ai posé des actions sur des sujets qui me tenaient à cœur. Rien que ça, t'es allé plus loin dans ta définition de réussite. Et pour moi, une carrière, ce n'est pas juste l'aspect pro. C'est comment toutes tes sphères s'articulent en harmonie avec ce que tu fais professionnellement. Alors clairement, si tu prends le temps de répondre à ces questions, tu verras que la réussite, elle... commence là, pas dans le regard des autres, mais dans ton propre alignement. Et tout ce que je vais te partager à partir de maintenant, ce sera aligné à ma définition de la carrière, de la réussite. Et pas celle qu'on m'a vendue, pas celle qu'on attend de moi, mais celle que j'ai choisie. C'est parti ? Bref, si on en revient à la notion un peu plus classique de carrière, donc la sphère pro, est-ce qu'en devenant maman, on doit renoncer à ça ? Donc... Vraiment, le petit cercle professionnel, donc avec des titres de poste, plus de responsabilité, un projet qui fonctionne à 100%, voilà. Est-ce qu'en tant que maman, je peux aspirer à cela ? Est-ce que je peux tout avoir ? Est-ce que je dois ? Est-ce que je dois tout avoir ? Et c'est là que les injonctions démarrent et entrent en conflit. Être une bonne maman, hyper présente, mais pas trop non plus, sinon tu t'oublies et l'enfant n'est pas autonome. Il faut que tu sois une femme épanouie, mais pas trop égoïste quand même, parce que bon, si tu passes trop de temps sur tes activités, tu délaisses ta famille. Tu dois être une femme pro-performante, mais attends, ne te la pète pas non plus, sois quand même attentive à ta vie de famille et ne te sens pas au-dessus de... Bref, si on arrêtait juste de vouloir rentrer dans toutes les cases à la fois, ou même d'opposer des choses qui n'ont pas à l'être, je peux être une femme... épanouir, prendre du temps pour moi, passer du temps avec moi, me prioriser, et ça ne fait pas de cela de moi une personne égoïste. Je peux être une maman très présente sans m'oublier. Il n'est pas nécessaire, des fois, parfois, d'avoir le curseur à un endroit spécifique à la fois. Et c'est ça justement, créer des cases, c'est qu'on te dit que ton curseur doit être sur une case à la fois. Il ne peut pas pointer sur deux cases, parce que ça ne colle pas dans l'esprit des gens. Dans la réalité, ça pourrait. On nous présente la réussite comme une ligne droite, mais vraiment la ligne droite. Ah oui, elle a fait ses études, son bac, une carrière brillante, elle a un statut dans son entreprise, elle est cadre, elle est cadre. Et ça, souvent, on dit un tel est cadre. Ma cadre, c'est pas une fiche de poste. Je ne sais toujours pas ce que tu fais de ta vie quand tu me dis que tu es cadre. Ça veut dire que tu te définis par un statut, par une ligne sur ton contrat de travail. Non mais bref. Et à ce moment-là, c'est là où je me dis, mais qu'est-ce qu'est la réussite ? Ça veut dire que si je n'ai pas une carrière brillante, je n'ai pas poursuivi mes études et eu un travail dans la lignée de ce que j'ai appris, au niveau du statut, allez, je n'ai pas un statut cadre, j'ai un statut employé, tiens, et je mène mon petit bout de chemin. En fait, je n'ai pas réussi. Mais moi, ma réussite, clairement, elle ne ressemble pas à ça. Elle ne ressemble pas à un statut, en fait. Je vais te le dire. Je vais te le poser. Ça va paraître tellement peut-être insignifiant aux yeux de certains, mais moi, ma réussite, c'est pouvoir créer librement. Je te l'ai dit en plus, je fais du mystère, mais je l'avais déjà posé. C'est pouvoir créer librement. C'est pouvoir me dire, cet après-midi, j'enregistre un épisode. C'est pouvoir me dire, là, j'ai envie de créer un e-book à partager sur les réseaux sociaux. C'est pouvoir me dire, tiens, je vais créer un nouveau template pour mes prestations entreprises, pour l'audit RSE. C'est pouvoir me dire que c'est vraiment pouvoir créer librement. Et c'est pouvoir aussi me dire, ce matin, je veux faire un dessin avant de démarrer le travail. C'est aussi pour moi, aimer et être aimé par mes proches. Pour moi, c'est un critère de réussite. Alors non pas que je vais dire aux gens « aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi » . Pas du tout. C'est vraiment... Me sentir dans certaines sphères, aimée, vue par mes proches. Et quand je suis vue par les personnes qui comptent, considérée par les personnes qui comptent, je me sens dans une vie parfaite, clairement. Une vie parfaite. Un de mes critères ? Avoir de la moula. Oui, je veux de l'argent. Pour continuer à transmettre, à explorer, à vivre pleinement. Parce que du coup, librement, ça demande des fonds, on ne va pas se mentir. Et c'est ça ma réussite en fait. Vraiment, c'est celle que j'ai choisie. Créer librement, pouvoir aimer et être aimé par mes proches. Et avoir de l'argent pour, comme moyen de continuer à transmettre, à explorer et à vivre pleinement. Je pourrais résumer ça en trois phrases. Et toutes les fois, les modalités dans lesquelles je travaille me permettent ça. J'ai réussi ma carrière. Qu'elle soit salariée, intérimaire, stagiaire, à mon compte, etc. Maintenant, pour parler vraiment de mon expérience en tant que maman, j'ai un fils. J'ai eu peur. J'ai vraiment eu peur parce qu'il est né en 2020. La crise sanitaire pour moi a été une bonne chose parce que... Une bonne chose au niveau personnel. Bref, tu m'as comprise. J'ai passé énormément de temps avec mon fils et mon chéri était à la maison. J'ai accouché en janvier 2020, on était confinés début mars. Et du coup, je n'ai repris le travail qu'en juillet parce que j'étais considérée comme personne à risque, étant jeune maman, bref, et les conditions de naissance de mon fils n'ont pas été simples. Donc du coup, j'étais à la maison avec lui. Et quand il a fallu reprendre, j'ai eu peur. Parce que j'ai eu peur de ne pas être assez présente vu que j'étais tout le temps là avec lui. J'avais peur aussi de me mettre et de le mettre en danger. Si je mettais trop d'énergie dans mon travail et qu'en rentrant à la maison, j'étais trop vidée pour pouvoir lui offrir un peu de moi. Ça me faisait flipper. Ça me faisait flipper et finalement, j'avais une conviction. Une conviction posée sur ce que mon fils a besoin d'une maman heureuse. Il a besoin d'une maman heureuse. Et tu sais, il y a un truc aussi que je vais rajouter, c'est que... On aime bien dire à nos enfants, tu peux être qui tu veux, faire ce que tu veux. Ok, mais ça passe aussi par l'exemple. Et si moi-même, je ne fais pas ce que j'aime, je ne vis pas ce que je prône, mon fils n'en tiendra pas compte. Les enfants, ils n'apprennent pas par les sermons qu'on leur fait. Ils apprennent par le mimétisme. Et vraiment, si je restais dans ma peur vivante de ne pas être assez présente, je mets trop d'énergie par là, je suis tiraillée, ils ne me voient pas. tout le temps bien, je suis déprimée parce qu'au travail. En fait, j'avais vraiment peur de ça, que ce que j'étais, vraiment, m'éloigne de ce que je veux lui apporter. Et ça a été ça aussi ma base de réflexion quand je suis passée aussi de salariée à entrepreneur. Et crois-moi, ça ne règle pas le souci. Je vais te le dire, quand j'étais salariée, j'avais une grosse angoisse. J'étais assez angoissée pour le coup, parce que quand j'ai repris, je devais courir, vraiment courir. pour amener mon fils à 8h chez la nounou, prendre le RER à 8h15, sachant que la nounou n'était pas tout près du RER, c'est celle qu'on a pu trouver, vu que, ah oui, les places en crèche, je n'étais pas prioritaire, parce qu'on nous expliquait que les couples qui travaillent ne sont pas prioritaires. On priorise les personnes qui sont en recherche d'emploi. Donc, si on travaille, c'est qu'on a les moyens de se payer une nounou. Donc, ça non plus, ce n'est pas très facilitant, parce qu'une nounou, c'est un salaire, clairement. Et, bref, c'était l'option qu'on avait trouvée et près de chez nous, celle qu'on avait de plus pratique n'était pas près de la gare. Donc, il fallait que la main en voiture qui soit déposée à 8h, pas 8h moins 5, pas 8h moins 10, à partir de 8h, 8h02, il faut prendre le temps de faire des transmissions, dire comment il a passé sa nuit, etc. Et tout ça devait être fait maximum jusqu'à 8h07, 8h, pour que je prenne la voiture et que je trouve une place pour me garer et prendre le train de 8h15. pour arriver au travail à 9h ou légèrement avant 9h. Je devais courir à 17h parce que la nounou, c'était 18h et pas une minute de plus. Elle n'appréciait pas aller au tard. Il y en a eu quelques-uns. Elle a toléré. Donc, il a eu deux nounous. Ça, c'était sa première nounou. Elle tolérait, mais tu sentais que la dame n'était pas contente. Et ce que je comprends, ce que je comprends, je devais aussi gérer. En plus, les fois où je courais le plus, c'est quand je devais gérer. les montées de lait au bureau. Là, c'est une situation qui va parler aux personnes qui sont placées par là. Je ne suis pas chez moi, donc en plus, il fallait que je parte avec ma petite glacière. Mon tire-lait, trouver un espace isolé, tirer mon lait. Tu disparais du bureau à ce moment-là, donc il y a des questions, etc. Et aller chercher ton lait dans le frigo, les petites blagounettes quand des personnes tombent sur ton lait dans le frigo. Voilà, donc cette situation-là était quand même gênante. Et j'avoue que je me sentais épuisée parce que courir, essayer de gérer. En réalité, j'ai tenu de septembre, parce que juillet-août, ma mère était présente, de septembre à mars. Et je crois vraiment qu'à plus long terme, j'aurais vrillé. Pas parce que j'ai envie de dire que le salariat n'est pas compatible avec une vie de maman, mais parce que les modalités pour moi ne convenaient pas aux critères que je décidais plus haut pour ma réussite. C'est-à-dire, la première sphère était touchée à la sphère familiale, ce que je voulais donner de moi à mon fils. Ça ne marchait pas. Ça ne marchait pas. j'ai arrêté, j'ai fait ma rupture conventionnelle pour d'autres raisons, mais celle-là était l'une des plus vivantes en moi et je suis devenue entrepreneur à mon compte et là on pourrait se dire, ok fin de l'histoire tout va bien, mais pas du tout parce qu'en fait je vais te raconter ce qui était bien quand même j'ai récupéré du temps, le vendredi je ne travaillais pas, je l'avais sacralisé pour mon bébé et moi j'allais le chercher à 13h chez sa deuxième nounou, du coup, parce qu'on a changé de nounou, et on partageait la sieste. Mon fils et moi, on faisait la sieste le vendredi après-midi ensemble. Et rien que ça, ça allait un peu, mais pour moi, c'était royal. Royal, surtout parce que c'était un choix. J'en avais envie et besoin. Donc, de doux moments auxquels je n'avais pas forcément accès sur mon emploi, c'était du 35 heures de mémoire. Et vraiment là où je vais, je le dis en rigolant, mais attention. Même en étant à son compte, la société continue de penser que maman est dispo. Quand on avait un rendez-vous médical ou que la nounou appelait, dans le boulot de mon chéri, c'était dit ou insinué, ta femme, elle a son compte, non ? Du coup, elle peut gérer. Comme si être entrepreneur voulait dire que j'avais du temps libre. Et c'est dans tous les sujets, quand tu deviens entrepreneur, c'est à toi qu'on en demande pour aller faire des petites courses, rendre service, etc. J'adore rendre service, mais des fois, j'aurais aimé qu'on considère que ce temps-là est utile pour que je m'organise, pour que je travaille, pour que je puisse créer des choses qui ramènent de l'argent. Donc, vraiment, la société n'est pas pensée même sur ce point-là pour nous et se dire, et je vois que c'est une promesse aussi marketing de certaines personnes que je ne vais pas remettre en question parce que je pense qu'elles arrivent aussi à trouver des systèmes vertueux, mais il ne suffit pas d'être entrepreneur. pour bien gérer sa maternité. Vraiment. Parce que si tu n'as pas défini tes critères au début, les cercles se remplissent. Ils se remplissent parce que tu dois aller chercher du client, parce que tu as des devis à faire, parce que tu as des propositions commerciales à faire, parce que tu dois démarcher, parce que tu dois créer, parce que tu dois publier du contenu, si tu es sur les réseaux sociaux. Tout cela demande aussi de l'espace. Et si tu n'as pas défini avant tes critères, tout se mélange et tu te retrouves dans la même situation. où tu ne peux pas donner de toi aux éléments que tu as voulu prioriser ou que tu dis prioriser. Donc, clairement, si on parle de carrière au sens travail, partie professionnelle, pour moi, c'est important. À mon niveau, c'est important. Et parce que j'aime travailler, tout simplement. J'aime travailler, j'aime rencontrer des gens, j'aime nourrir des relations pro, j'aime créer des produits, voir si ça intéresse, s'il y a un besoin, essayer des choses. Pour moi, c'est hyper important. Et ce n'est pas juste un montant pour moi à avoir en chiffre d'affaires ou en bénéfice. C'est vraiment un style de vie. Ça répond à mon envie de liberté que j'ai définie dans les questions que je t'ai posées plus tôt. Tu vois où je veux en venir ? C'est que pour moi, la carrière n'est pas limitée au statut, au poste. C'est vraiment les modalités de travail que tu choisis qui répondent à tes critères de réussite. Clairement. Malgré tout ça, voilà, avoir une carrière pour moi c'est important et même si les chiffres montrent à quel point c'est difficile, je pense qu'il est important vraiment que l'on pose ce qui est important pour nous. J'ai dit deux fois important mais tu comprends l'importance. Et poser à ce moment-là les choix et si ça se trouve, les 47% de femmes qui ne reprennent pas le boulot après le congé maternité, C'est pour leur bonheur, en fait. Ce sont leurs critères de réussite. Je choisis de ne pas reprendre parce que ma maternité m'a montré que je ne pouvais pas accepter ça. Je ne voulais plus vivre ça. Je ne voulais plus me sentir comme ça. C'est vrai que l'étude montre les chiffres, mais les chiffres ne sont pas les gens. Et on ne peut pas juste faire, en fait, un exposé des chiffres sans dire qu'on n'a pas les motifs et les causes profondes. Même quand c'est pour les enfants que je choisis d'arrêter, peut-être que pour moi, ma carrière est réussie. Parce que j'arrivais à concilier un temps partiel et l'épanouissement de ma famille. Je viens de me mordre la langue, je pense que tu as entendu.