Speaker #0Bienvenue dans ce nouvel épisode du Seikin Call, le podcast qui t'invite à prendre soin de toi, de ta spiritualité et à développer ta soif d'apprendre. Je suis Selma, la fondatrice de la librairie musulmane Seikin et aujourd'hui je vous emmène avec moi dans un voyage un peu particulier, un voyage dans le temps, dans l'histoire. En avril, je suis allée, alhamdoulilah, en Andalousie avec un groupe et franchement, ce voyage m'a fait trop de bien. Retourner, mais dans le bon sens du terme. Et je me suis dit, à mon retour, je dois en faire un épisode de podcast. J'ai trop de choses à dire, mais je sais que je vais tout raccourcir. Ça va durer 10 minutes. Mais je voulais vous parler de l'importance de l'histoire, de notre histoire et pourquoi on doit s'y intéresser. Je sens que dans cet épisode, je vais aller dans tous les sens, mais ce n'est pas grave. On va dire que vous pouvez prendre une boisson chaude. et on discute entre amis. Déjà, il y a une citation de l'imam Shafiri qu'on nous a beaucoup, beaucoup répétée pendant ce voyage. C'était un voyage avec des muslims, je précise. C'était un groupe d'organisateurs muslims. Et la citation de l'imam Shafiri, c'est celui qui connaît l'histoire, large est son esprit et minime sont ses erreurs. Je trouve que ça résume super bien les bienfaits d'apprendre son histoire. Parce que bon, tout le monde sait que oui, il y a eu des musulmans en Andalousie. Bon, certains ne savent pas qu'ils étaient aussi au Portugal, mais concrètement, qu'est-ce que ça nous apprend ? Ok, on a cette information, on en fait quoi de cette information ? Et qu'est-ce qui s'est vraiment passé au final ? Déjà, c'est important d'apprendre l'histoire de l'islam pour connaître ses racines religieuses. On reconstitue la généalogie de notre foi, d'une certaine manière. On va chercher des sources qui nourrissent notre spiritualité. Parce que quand on apprend... L'histoire des compagnons, l'histoire des prophètes, c'est censé nourrir notre spiritualité, notre foi, notre âme. Ça nous fait du bien au cœur. Enfants comme adultes, on aime les histoires. En islam, on nous raconte des histoires, mais pas juste pour nous raconter des histoires. C'est parce qu'il y a des sagesses derrière et on doit prendre exemple sur eux. Par exemple, quand tu connais l'histoire préislamique, donc le contexte préislamique, ce qui se passait avant l'arrivée de l'islam, tu vois que clairement, l'islam a sauvé. l'être humain, a sauvé les femmes, a répondu aux besoins des êtres humains et l'islam les a soignés de leur souffrance. Surtout que en connaissant certaines histoires, ça va directement te rappeler des situations que tu vis toi, dans ton quotidien où ça va être même un miroir temporel de notre actualité. Par exemple, quand les guides nous racontaient l'histoire de l'Andalousie, vraiment je me disais, mais subhanallah, Ah ah ! c'est aussi des problématiques qu'on rencontre actuellement dans notre communauté. Au début, je ne vous ment pas, j'étais prévue, je me disais mais en fait, on a cette problématique depuis toujours, on ne va jamais s'en sortir. Mais au final, les solutions, elles sont en nous, déjà. Mais aussi, tout est dit dans le Coran. Genre, si on suivait vraiment le Coran, la Sunna, comme ça a été révélé, on n'aurait même pas de problème en vrai. Je vous jure, ça me déprime. Bref, focalisons-nous sur le positif. Pourquoi on doit s'intéresser à l'histoire ? C'est aussi parce que ça a une place importante dans le Coran et la Sunna. Le Coran, c'est un texte vivant. Tellement il est incroyable, il est parfait, ce n'est pas possible que ce soit un être humain qui l'ait écrit. C'est un miracle à lui tout seul. Et là encore, quand tu connais l'histoire derrière certains versets, c'est-à-dire le contexte de révélation, ça te permet de méditer encore plus le verset, ça te permet de te rapprocher du Coran, clairement. Par exemple, quand tu sais que la surah Yousuf a été révélée au prophète au moment où il subissait beaucoup d'épreuves, notamment lors de l'année de la tristesse, où il était en plein doute, il était triste, il avait besoin de réconfort, mais tu trouves ça encore plus magnifique. Déjà la surah en elle-même est magnifique. Mais quand tu vois le contexte de révélation, ça te rapproche encore plus d'Allah. Tu vois à quel point Allah aime ses serviteurs, à quel point Allah est bienveillant. Il ne faut pas voir les versets juste comme des versets. Certaines fois les versets c'est vraiment des soutiens moraux, que ce soit à l'époque du prophète sallallahu alayhi wa sallam, mais aussi à notre époque. Quand on lit certains versets, c'est censé nous réconforter, nous motiver, nous redonner espoir quand on rencontre des difficultés. Et pareil quand tu connais les histoires des prophètes qu'on te raconte depuis que tu es petit, mais en fait quand tu médites dessus, quand tu vois les belles personnes qui étaient les prophètes. les belles personnes qu'il y avait autour de ces prophètes. Comment ils ont eu confiance en Allah, comment ils ont fait preuve de taouakou, de patience malgré les énormes épreuves qu'ils avaient. Ça te réchauffe le cœur, ça te fait méditer. Tu te dis, attends, moi, juste avec telle difficulté, je commence à avoir du mal. Et en fait, ça te redonne espoir, clairement. Quand tu vois toutes les personnes qui ont été calomniées, salies, éprouvées ici-bas, mais qui sont honorées auprès d'Allah, qui font partie des meilleures femmes du paradis, au final, tu minimises, enfin, pas tu minimises, mais tu relativises ce que tu es en train de vivre. Ça ne veut pas dire qu'il faut nier toutes les émotions qu'on ressent. On a le droit d'être triste, on a le droit d'être énervé, on a le droit d'être fatigué. C'est normal. Je ne suis pas la fille qui va vous dire soyez toujours heureux, il ne faut pas être triste, c'est une baisse de foi. Pas du tout, c'est normal d'être triste. Même le prophète sallallahu alayhi wa sallam était triste. Même le prophète sallallahu alayhi wa sallam a pleuré quand il a perdu son fils. C'est normal. Nous sommes des êtres humains, nous avons des émotions. Mais en tout cas, quand on étudie un petit peu le Coran, on voit qu'il y a des tas. et des tas d'histoires dans le Coran que c'est utilisé la plupart du temps pour transmettre les messages parce que c'est un fait. L'être humain aime les histoires, peu importe l'âge qu'on a. On va plus mémoriser la leçon quand c'est à travers une histoire que quand c'est juste comme ça. Au lieu de juste nous dire « Aie confiance en Allah » , Allah nous montre l'exemple de nombreuses personnes pieuses qui ont eu confiance en lui et comment elles ont fini. Je suis désolée, c'est la meilleure manière de nous redonner espoir. Donc toutes les histoires du Coran, ce n'est pas juste pour connaître les histoires, c'est aussi pour les méditer, faire une introspection, pour qu'on s'en rappelle. Vous savez que les histoires, je crois que c'est le tiers du Coran, si je ne dis pas de bêtises, pour vous montrer son importance. Il y en a plein, et pas que les histoires des prophètes. Il y a des histoires d'autres pieux dans le Coran. À nous de les méditer, parce qu'apprendre notre histoire, donc religieuse de manière générale, Là, je vous parlais de base de l'Andalousie, mais je me suis un peu égarée. Mais en fait, je prends l'Andalousie en exemple, mais je parle de l'histoire musulmane de manière générale. Que ce soit la Palestine actuellement, leur situation, que ce soit l'histoire de nos prophètes, l'histoire de la Syrah, des pieux prédécesseurs, tout ça, c'est l'histoire de manière générale, l'histoire de la religion. Le fait de s'intéresser à tout ça, ça renforce notre foi, notre hymène. Quand tu lis la biographie d'un compagnon, en vrai, ça réchauffe ton cœur. Tu vois leur dévouement, leur détachement de ce bas monde, des hommes et des femmes qui ont tout donné pour Allah. Et même si bien sûr on n'a pas forcément leur niveau de foi, on est imparfait, c'est normal, mais on peut prendre exemple sur leur courage, leur dévotion, leur persévérance, même dans les difficultés. Au final, tout ce qu'ils ont fait, la transmission de la science, leur combat, etc., tout ça c'était pour que l'islam nous parvienne, donc c'est un honneur qu'on nous fait. Et je pense qu'en tant que musulmans, c'est quand même important. de connaître son histoire, d'où on vient, clairement. Ça nous pousse à nous accrocher à notre foi et aussi à vouloir être utile, nous aussi, à notre communauté. Ça te permet aussi de comprendre l'impact de l'islam dans ce monde. On a tendance à oublier que l'islam, c'est une civilisation, pas seulement juste une foi. C'est un mode de vie, l'islam. C'est une culture, c'est un art de vivre, c'est un savoir. En Andalousie, ils n'étaient pas connus juste pour le fiqh, le Coran, etc. Ils étaient connus pour la calligraphie. La littérature, la médecine, la poésie, les musulmans ont rayonné pas seulement parce qu'ils étaient des grands fouqaha, mais aussi parce qu'ils se sont intéressés aux autres sciences et qu'ils ont apporté, en étant utiles, même aux autres civilisations. Forcément, quand on s'intéresse à la science, il y a de grandes découvertes et certaines viennent de la civilisation musulmane. De cette époque-là, on en balousie. Et du coup, tu le ressens ça quand tu visites Cordoue, quand tu visites Grenade, la Lambra, tu ressens cette effervescence intellectuelle. L'islam, ce n'est pas juste la foi, je prie et c'est tout. Ça nous invite à nous intéresser au monde qui nous entoure. Ça nous invite à être intéressé par le beau. Allah aime le beau. Quand tu vois ça de tes propres yeux, quand tu le visites, forcément, tu ressens une certaine fierté. Tu es fasciné déjà. Vraiment, tu es fasciné. Tu te dis, mais comment l'homme, subhanallah, a pu créer ça ? Bon, bien sûr, on sait que c'est grâce à Allah. Mais quand tu sais que forcément, à l'époque, ils n'avaient pas nos moyens à nous, et pourtant, ils ont été dans les détails. Quand vous voyez les murs de la Lambra qui sont bien sculptés avec des belles calligraphies, franchement, c'est fascinant. Masha'Allah, masha'Allah, je ne sais pas quoi dire d'autre. Surtout que dans nos cours d'histoire, collège, lycée, on nous parle très peu de l'histoire musulmane. Je pense qu'on le fait en cinquième vite fait et voilà. Alors qu'il y a eu plein d'inventions arabes qui viennent de là et qui ont aidé d'autres civilisations. C'est un fait. Le fait de connaître son histoire aussi, ça nous aide à nous défendre contre des idées fausses. On le voit, ça c'est totalement notre actualité, j'ai envie de dire. Les personnes utilisent l'ignorance des autres pour pouvoir diviser. On entend des stéréotypes, des clichés, que ce soit sur les musulmans, sur les arabes en France, sur la Palestine, enfin tout ça. Les gens ne sont pas renseignés, ils croient seulement ce qu'ils entendent et c'est comme ça qu'on se retrouve dans une telle division. Parfois on entend des absurdités à la télé. On en rigole parce que bon, il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Mais pourquoi ça passe ? Parce qu'il y a des personnes qui n'ont jamais rencontré de musulmans, qui ne connaissent absolument pas ce qu'est un musulman. Comme si c'était, je ne sais pas, une espèce d'art qu'on ne rencontre pas. Il y a une déshumanisation totale à la télé. Mais pourquoi ça passe ? C'est parce que justement, certains sont ignorants, certains ne connaissent pas. Dans ça, on a une responsabilité. En train de vous dire, allez donner des cours de religion à n'importe qui, on est bien d'accord. Mais déjà, le fait de connaître nous-mêmes notre histoire, ça nous rend plus crédibles, d'une part, mais aussi ça nous permet de mieux pratiquer. En connaissant l'histoire de nos prophètes, l'histoire du prophète, son comportement, tu vas essayer de faire de même, même si bien sûr, on ne peut pas atteindre son niveau, mais tu essayes quand même. Et c'est comme ça que tu deviens une dawa, juste par ton comportement. Des fois, il n'y a pas besoin de parler, juste agis. Et quand tu connais ton histoire, tu sais d'où tu viens, tu agis la tête haute et en essayant d'être le plus juste et droit possible. C'est en apprenant aussi ton histoire que tu tires des leçons pour aujourd'hui. Vraiment, je vous ai dit, c'est triste parce que quand tu vois l'histoire des Andalous, il y a certaines problématiques qu'on les a encore actuellement. Et c'est peut-être naïf de ma part, mais je me dis, si on connaissait vraiment notre histoire, si on la méditait vraiment, peut-être qu'on ne referait pas les mêmes erreurs. Je pense par exemple à la division dans la communauté. Des fois, quand on fait des bonnes actions pour la communauté, dans l'associatif, etc., des fois, on perd notre niad, on perd notre intention, notre objectif, et l'ego prend place. Et ça, c'est à partir de là, pour moi, c'est le début de la fin. Après, on est des êtres humains, mais c'est pour ça que c'est super important de toujours renouveler son intention et de se rappeler qu'on ne fait pas les choses pour soi, pour la gloire, mais qu'on les fait pour Allah. Et il y avait un des guides qui nous avait dit ça, parce que forcément, nous, naïfs que nous sommes. On se dit, comment c'est possible ? Pourquoi ils se sont divisés comme ça ? Pourquoi ils ont fait ci ? Pourquoi ils ont fait ça ? Mais le guide, il nous a dit, mais déjà, vous avez vu les conflits qu'il y a dans les familles, juste dans des familles lambda. Vous avez vu les conflits qu'il y a juste dans des assos lambda. Est-ce que vous pensez que si à ces personnes, on leur donnait du pouvoir, comme avaient les Andalous à l'époque, est-ce que vous pensez que ça ne montrait pas un peu à la tête, finalement ? Et c'est vrai, forcément, l'être humain, dès qu'il voit un peu de bien de se lamenter, si on ne reste pas ancré dans notre foi, on peut se perdre. Bon, forcément, là, je vous parle du négatif pour qu'on en tire des leçons, mais il y a aussi beaucoup de positifs, je précise, avant qu'on m'attrape par la veste. En tout cas, quand tu prends le temps d'étudier l'histoire, tu te rends compte que l'unité dans notre communauté, c'est primordial. Moi, je n'ai pas ramené le scoop de l'année, je sais. C'est la division qui nous fragilise et qui nous a fragilisés à l'époque de l'Andalousie. Les périodes de gloire, c'est quand on retourne sincèrement envers Allah. Que c'est une volonté collective. Pas, non mais c'est moi qui ai fait, non mais c'était au nom de notre asso, on devrait faire comme ci, comme ça. Bon, je prends l'exemple des associations, mais bien sûr, c'est dans tout. Et même certaines histoires qu'on nous raconte dans le Coran, ça résonne parfois avec l'actualité qu'on vit. Par exemple, dans la surah de 26, je suis à Ara, Pharaon et Diamoussa, alayhi salam, ne t'avons-nous pas dit ? pas élevé chez nous tout enfant et n'as-tu pas demeuré parmi nous des années de ta vie ? » Donc il lui rappelle les bienfaits qu'il lui a octroyés. Et Moussa alayhi salam lui répond « Et toi, te rappelles-tu ce que tu as fait aux enfants d'Israël ? » Et ça résonne avec ce qu'on peut entendre aujourd'hui, avec ce fameux cliché des racistes et xénophobes qui ne cessent de répéter que les immigrés et les enfants d'immigrés sont là pour les aides. Pour profiter de l'argent de l'État sans rien faire. Alors que rappelons-le, il y a quand même eu une colonisation, besoin de main-d'œuvre. Et c'est pour ça qu'on a ramené les immigrants en France, etc. Bref, je ne vais pas refaire l'histoire ici. Mais voilà, c'était un exemple pour vous montrer qu'apprendre l'histoire, ça a de nombreux bienfaits. Et je pense que c'est fondamental en tant que musulman. Revenons à notre voyage en Andalousie. Aujourd'hui, ça fait un mois pile que je suis rentrée, je crois. Bon, après, je suis partie au Maroc. Donc, je n'ai pas eu le temps de vous faire ce podcast. Mais j'ai participé à un voyage organisé en Andalousie. Donc on est parti une semaine. On a fait un circuit. Donc on est arrivé à Alicante en avion. Puis on est allé à Cordoue, Grenade, Séville. Et ensuite on a fait une sorte de retraite spirituelle. Donc c'était très enrichissant. Franchement j'ai trop aimé. Le premier jour on a visité rapidement Alicante. Notamment El Castillo de Santa Barbara. Désolée pour l'accent. Franchement la vue elle était magnifique. magnifique. Et c'est vraiment quelque chose que j'ai beaucoup apprécié pendant ce voyage. C'était les vues, surtout en hauteur. J'aime trop ça. Forcément, j'avais zéro cardio, j'étais super essoufflée, mais quand t'arrives en haut, ça valait vraiment l'effort. Tu le vois que ça valait vraiment le coup. On voyait la Lambra de loin, sur certaines vues. On avait vu sur toute la ville, pour d'autres, il y avait la mer turquoise à Alicante. Franchement, c'était trop beau, mâchallah. Le voyage en Andalousie, et je pense que c'est le cas pour de nombreux voyages, enfin les voyages de manière générale je veux dire. Tous les voyages peuvent être un moment de méditation sur la création. Tu transformes un moment de plaisir, de découverte en acte d'adoration et je trouve ça magnifique parce que du coup, tu as une double récompense, clairement. Je vois la beauté de la Lambra, la beauté des châteaux. Tu as juste envie de faire du décret, en fait. Tu as juste envie de dire Subhanallah, Mashallah, Allahu Akbar, c'est tout. Suite à Pralikante, on a pris la route pour visiter Cordoue, Séville, Grenade. et franchement, c'est des villes magnifiques. Le patrimoine est encore bien conservé à certains endroits, notamment la Lambra, c'est connu. Et dans d'autres, il reste seulement des ruines. Mais se dire qu'on marche où étaient nos prédécesseurs, ça fait vraiment quelque chose. On laisse aussi place à notre imagination, notre créativité pour visualiser comment c'était avant. Et en plus, il y avait des vidéos 3D disponibles dans un musée. Donc, c'était top. Il y a un truc qui m'a marquée aussi quand on visitait les jardins de la Lambra. Bon, je parle beaucoup de la Lambra parce que c'est le truc qui m'a le plus marquée, je pense. Enfin, je ne sais pas, mais c'est le truc le plus connu, on va dire. Et quand j'ai visité les jardins de la Lambra, je pensais au paradis. Je me disais, mais s'il y a des siècles, ils ont pu créer quelque chose comme ça, comment ce sera au paradis, subhanallah ? Et le guide nous avait expliqué qu'à l'époque, ils se basaient sur les descriptions du paradis pour créer leur jardin. Évidemment, le paradis, ça sera... mille fois mieux et encore c'est un euphémisme, mais je trouve ça magnifique de s'être basé sur ça pour créer les jardins. C'est vraiment une région chargée d'histoire et de culture. Certains émirs ont pu se vocaliser sur la science une fois que la région était stable et ils finançaient des recherches en mettant en place un système de mécènes déjà à l'époque. Ce voyage m'a permis de faire plein de remises en question. Déjà je suis quelqu'un qui me questionne beaucoup, qui fait tout le temps des remises en question, mais là C'était vraiment particulier durant ce voyage. Beaucoup de méditation aussi, de faire un bilan sur ce que je voulais ou non de ma vie, ma foi, etc. Et tout ça m'a fait réfléchir parce que nous aussi, on peut faire les causes, nous aussi on peut faire des choses. Pas besoin d'être un savant, pas besoin d'être un imam, pas besoin d'être un émir, mais nous aussi on peut être utile à notre manière, on peut avancer et semer des graines. Peut-être que les résultats, on ne les verra pas forcément maintenant, ou on ne les verra pas forcément même de notre vivant. Mais ces graines serviront peut-être plus tard pour les prochaines générations, Inch'Allah. Au début, je me disais beaucoup, c'est triste un peu de voir l'histoire de l'Andalousie, quand tu vois après ce qu'on est devenu. Clairement, on va être honnête pendant ce podcast. Je suis tout sur un sujet sensible, mais bon, il faut. Vraiment, je me suis dit, attends, avant, il y avait la Lambra, encore une fois. Il y avait des châteaux de fous, des palais incroyables. Et maintenant, on galère juste pour trouver un travail qui accepte notre hijab. Mais en réalité, il faut voir aussi... et surtout le positif. Parfois, quand tout semble perdu, ils ont continué de croire en eux, ils ont continué de croire en Allah, ils ont réussi à atteindre leur objectif. Je pense par exemple à Abdurrahman al-Dakhil, qui était pourchassé pendant des années, donc celui qu'on a appelé plus tard l'émir de Cordoue. On a décimé sa famille. Il aurait pu se dire c'est fini. Et pourtant, il a fini émir de Cordoue. On parle encore de lui des siècles plus tard. Il y a des livres axés seulement sur lui. Ou alors quand Mohamed el-Fatih a pris Constantinople à son jeune âge, est-ce que vous pensez qu'on n'a pas tenté de le dissuader ? Pourtant, il ne les a pas écoutés et il a continué de foncer, d'essayer, d'être en action. C'est ça que doit faire un musulman. Il doit être utile, il doit avancer, apporter sa pierre à l'édifice. Tout ce qui stagne, c'est mauvais. Attention, je ne suis pas en train de dire que si on n'a pas de résultats visibles, ce n'est pas bon. Parfois, on fait les causes, mais on ne voit pas les résultats et on est frustré parce qu'on a l'impression de stagner, mais pas du tout. Allah il sait pourquoi il te donne des difficultés à ce moment là. L'essentiel c'est que tu persévères et que tu sois en action. Évidemment on a le droit à des moments de pause, des moments où on a perdu espoir, on doute, on est fatigué, c'est normal. Mais l'important c'est que tu trouves pourquoi tu es sur cette terre et comment tu vas mener à bien cette mission. Bon je précise, j'ai parlé de Mohamed Fatih et de Constantinople, je suis au courant que c'est pas l'Andalousie. Vous avez compris, je voulais juste parler d'un exemple historique. et en plus à un moment On a cité Mohamed El Fatiha pendant le voyage. Le guide nous en avait parlé. Donc voilà, je vous donne même les exemples qu'il nous a donnés. C'est comme si vous étiez vraiment avec moi à ce moment-là. Franchement, je vous recommande vraiment, si vous faites l'Andalousie, je vous recommande de le faire avec un guide dans un voyage organisé. Parce qu'il y allait, sans connaître l'histoire, sans être un spécialiste, je trouve ça quand même dommage. Parce que tu risques fortement de passer à côté de belles pépites. Surtout que là, c'était un voyage entre musulmans. Donc, il y avait toujours ce lien avec la spiritualité. et pas juste... ben on voit l'histoire et c'est tout. Moi je dis la vérité avant je pensais histoire ça n'a rien à voir avec la spiritualité et voilà alors qu'en fait pas du tout même dans l'histoire Tu fais le lien avec ta spiritualité. L'histoire, ça te permet d'augmenter ta foi, ça te permet de méditer ton but sur terre. Dans notre voyage, on a parlé du fait d'être descendu sur cette terre pour être vicaire, donc ralifatufil ard, et qu'on se doit de préserver la vie, de savoir ce qu'il s'est passé sur terre, notamment l'histoire des musulmans avant nous. Il y a beaucoup d'histoires dans cette région, et franchement, c'était trop enrichissant. Et je pense que si tu le fais sans avoir lu de livres avant ou d'avoir des connaissances solides, je pense que tu es perdu. Après à vous de voir, bien sûr. Dans les autres bienfaits que ce voyage m'a apporté, ça a eu un bienfait aussi sur mon business. Franchement, je suis revenue ressourcée, motivée pour développer encore plus le projet Seikin. Et j'espère vraiment pouvoir être utile à la communauté. Bon, ça, je l'espère depuis très longtemps. Mais là, on va dire que je le veux encore plus. Ça m'a confirmé ce que je pensais et qu'on n'est que de passage dans ce monde et qu'on est là pour faire du bien. notamment pour la communauté. Ça m'a aussi confirmé une autre chose, c'est l'importance de la solidarité, que ce soit dans la communauté musulmane, bien sûr, mais aussi entre êtres humains de manière générale. C'est important de s'entraider, se soutenir, faire circuler l'argent entre nous, purifier nos biens, etc. Chacun de nous a des compétences qui peuvent être utiles à la communauté, à nous de savoir les mettre à profit en trouvant notre mission de vie. Et ce n'est pas forcément être prof de courant, être imam ou autre. On a besoin d'ingénieurs, on a besoin d'informaticiens, on a besoin d'avocats, on a besoin de commerçants, d'historiens, de littéraires. On a besoin de boutiques de vêtements éthiques. Et j'insiste sur le éthique. Surtout qu'on a de plus en plus de marques à boycott, mais bref. On a besoin de tout ça pour être une communauté forte et solide. Si on s'en prête pas entre nous, qui va le faire ? Et je précise aussi, c'est pas une honte de vouloir de l'argent. C'est le nerf de la guerre, comme on dit. Avec, tu remplis tes obligations. Tu subviens tes besoins aux besoins de ta famille. Tu peux sortir la zeket. Tu finances des projets. Tu fais des sadaqas. Tu soutiens les personnes en difficulté, les peuples opprimés. On en a besoin. C'est d'ailleurs pour ça que le boycott fait peur. C'est parce que ça fonctionne. Donc, je suis revenue, comme je vous ai dit, motivée à bloc. J'espère que le projet sera un sabab de khir. C'est un projet vraiment pour la communauté, clairement. Et rappelons-nous que le changement, il commence en s'améliorant nous-mêmes. Pas en regardant. ce que fait le voisin ou non. Ou en jugeant notre sœur comme elle s'habille, balayons devant notre porte d'abord. Je vois trop des « non mais lui il n'a pas fait ça, non mais lui ils ne font pas ci, mais déjà toi qu'est-ce que tu fais ? » Déjà regardons-nous nous-mêmes. En plus, plusieurs fois je me suis posé la question pendant le voyage, je me disais « mais comment est-ce qu'on peut faire pour améliorer la communauté ? » Et il y avait une prof de courant avec nous, et aussi le guide m'avait répondu la même chose, mais il me disait « avant de vouloir améliorer la communauté, on doit s'améliorer nous-mêmes. » de chercher à grande échelle. Parce que la communauté, mâchallah, on est quand même plus d'un milliard. Avant de chercher ça, cherchons en nous-mêmes. Est-ce qu'on ne peut pas s'améliorer spirituellement, dans le comportement, dans nos projets, avant de chercher dans tel événement, dans telle organisation, dans tel truc, il y a des conflits ? Est-ce que nous, déjà, dans nos familles, est-ce que tout le monde respecte les liens du sang ? Est-ce qu'il n'y a pas des conflits par hasard ? Et step by step, en y allant petit à petit, là, la communauté, Si chacun s'améliore, si chacun veut changer, là, oui, il y aura de l'amélioration. Allah ne change pas un peuple tant qu'il ne souhaite pas changer lui-même. Donc voilà, alhamdoulilah, cette petite pause, enfin longue pause j'ai envie de dire, parce que c'est vrai qu'avril, j'ai fait pas mal de pauses, mais c'était nécessaire. J'avais besoin de couper. Je sentais que c'est vrai, ça faisait quelques mois que j'étais à la ramasse, j'étais au ralenti, j'aimais pas ça, j'étais trop frustrée, mais j'arrivais pas à sortir de ce cercle vicieux. Et je trouve que les voyages que j'ai fait en avril, alhamdoulilah, m'ont fait beaucoup de bien. Allah nous permet de visiter toute sa planète. La terre d'Allah est vaste. Nous avons des pays à visiter. En tout cas, voyager, ça te permet d'apprendre l'histoire, de voir où étaient nos prédécesseurs, par où ils sont passés, les archives, ce qu'il reste de leur travail, etc. Donc forcément, c'est super fascinant. C'est trop beau. T'es en groupe, donc t'as de magnifiques souvenirs. Tu ris, tu pleures. Franchement, je pensais... pas passer par ce genre d'émotion. En fait, c'est la première fois que je voyageais en groupe. Je crois que quand on était petits, on avait fait une semaine au ski avec des assos et tout, mais sinon, voyager en groupe à l'étranger en étant adulte, c'est la première fois. Le fait d'être avec un guide, il y a une transmission orale avec du concret parce que tu vois les lieux et tu peux aussi mémoriser en t'amusant avec des quiz parce que bon, ok, tu écoutes, mais il faut quand même retenir quelques notions importantes. Il y a les discussions avec les participants aussi qui sont super enrichissantes. les moments de pause, etc. Franchement, je suis devenue une nouvelle personne finalement. Non, je rigole. N'abusons pas. Donc, première manière d'apprendre l'histoire, on a dit, c'est par le voyage. Mais évidemment, ce n'est pas la seule option. Si tu ne peux pas voyager tout de suite, ou même pour compléter, parce que franchement, un voyage, ça ne suffira jamais. Il y a un autre moyen magnifique, c'est la lecture. Les livres d'histoire, les biographies, même les romans historiques peuvent ouvrir des portes vers tout. l'histoire de notre belle religion par exemple le roman maria bon le roman maria c'est à l'époque enfin le vraiment le début du 17e donc après la chute de grenade les maurices qui se font tuer l'inquisition pas d'un coup font j'avais commencé ça avant d'aller en andalousie mais c'est vrai je ne l'avais jamais terminé pas parce qu'il est pas bien franchement j'aime trop ce livre mais voilà j'ai commencé d'autres livres troubles de l'attention tu connais je suis parti sur d'autres chose là je me suis remise Donc franchement, c'est grave bien parce que c'est un roman, c'est une fiction, c'est une histoire, mais par la même occasion, t'apprends des trucs. En plus, les éditions Sarazin, c'est vraiment une maison d'édition qui veut vulgariser l'histoire. Et c'est trop bien fait. Par exemple, je savais évidemment que les musulmans et les juifs avaient été torturés en Espagne pendant l'Inquisition, mais je savais pas que c'était à ce degré-là où il n'y avait pas le droit d'avoir une autre religion que le catholicisme, etc. Les protestants étaient brûlés. vif sur la place publique en plus. Et je me dis, tant mieux que je n'avais pas fini ce livre avant l'Andalousie, parce que du coup, je l'ai repris après, là récemment. Et j'ai repris depuis le début, depuis le prologue pour bien me remettre dans le bain. Et en fait, à chaque fois, je me disais, ah mais oui, c'est vrai, ça on l'a vu pendant l'Andalousie, ah oui c'est vrai ça on l'a vu pendant le voyage Donc je contextualisais mieux l'histoire. Donc ne vous inquiétez pas, pour les personnes qui ne connaissent pas l'histoire de l'Andalousie, qui veulent lire le roman Maria, c'est totalement possible parce que l'auteur contextualise l'histoire avec le prologue. Donc on comprend comment on en est arrivé là. Mais le fait d'avoir complété ces notions avec le voyage, avec mes lectures sur l'Andalousie, etc., j'étais encore plus impliquée dans l'histoire, dans le roman. Tu plonges vraiment dans le roman, pour le coup. C'est pour ça que dans Ma chère... teindre librairie musulmane, je propose ce genre d'ouvrage. Parce que notre histoire, elle doit être connue. Transmise, valorisée. Et ça, je l'ai dit sur le podcast Successful Anonymous chez Debinski. J'ai été interviewée. Si ça vous intéresse, je pose ça là, ce n'était pas prévu. Mais j'expliquais que la librairie, je n'ai pas décidé d'ouvrir une librairie pour vendre des livres. Ce n'est pas juste pour vendre des livres. C'est pour transmettre déjà une passion, déjà l'amour pour la lecture. Comme quoi la lecture, ce n'est pas que pour un certain nombre de personnes. Ce n'est pas que pour une élite. Pas que pour ceux qui lisent depuis qu'ils sont petits, mais c'est accessible à tous. Tout le monde peut commencer, même à l'âge adulte, on peut se mettre à la lecture, c'est faisable. Et aussi, la librairie, c'est pour transmettre des messages, pour sensibiliser à des causes. Et je suis très contente de proposer des ouvrages pour connaître l'histoire de l'Andalousie, mais aussi l'histoire de la Palestine, l'histoire des prophètes, les biographies de femmes musulmanes, nos modèles, nos exemples. Tout ça, c'est pour qu'on puisse s'améliorer ensemble, pour qu'on puisse avancer. main dans la main. A travers ces livres, on puisse faire des exercices d'introspection, méditer et se demander comment on peut s'améliorer. Donc, évidemment, petit conseil de la libraire, si vous souhaitez en savoir plus sur l'Andalousie, je vous conseille les livres qu'il y a dans la librairie, librairie Seikin.fr, le lien est dans la description. Il y a le livre El Andalus de Abdurrahim Bouzelmat qui est super bien fait, très facile à lire. Il y a aussi le roman des Andalous, de Issa Meier, des éditions Ribat qui est aussi une maison d'édition qui veut vulgariser l'histoire la simplifier, la rendre accessible à tous. Pour les enfants, parce que oui, on pense toujours à eux chez Saïkine la petite histoire des Andalous en fait, c'est l'adaptation du roman des Andalous mais pour les enfants, et c'est trop bien fait franchement, même les adultes si vous aimez pas lire, lisez-le il est trop bien, il y a des illustrations il y a des fiches en fait, c'est comme des fiches d'apprentissage, c'est trop bien fait Et il y a aussi des romans, notamment de Hartmann Hennie, Les Éprouvés, qui est une fiction, mais qui parle aussi d'histoire. Et le roman Maria, donc ça, c'est la période après la chute de l'Andalousie, mais trop intéressant et franchement, on se remet grave en question en lisant ce livre. Parce que Maria, c'est une jeune fille de 16 ans, donc qui vit à l'époque de l'Inquisition, et qui cherche malgré tout à connaître plus son créateur, à connaître sa religion. et à pratiquer sa religion alors qu'elle est clairement menacée de mort. En fait, si quelqu'un l'attrape en priant, c'est littéralement une raison pour se faire tuer. Et malgré tout, elle continue à persévérer pour pouvoir pratiquer. Et on se remet en question en se disant, moi personne ne me menace, mais est-ce que je pratique comme il faut ? Est-ce que je cherche après ma religion ? Est-ce que je cherche à connaître ma religion ? Je pense que je ferai un épisode de podcast seulement sur le roman Maria, parce que je l'ai trop aimé. Ou j'en parlerai aussi dans un live parce que maintenant j'ai commencé les lives sur TikTok et Insta. Je crois que je vous l'ai dit dans le dernier épisode de podcast, je ne me rappelle plus. Mais voilà, pour suivre l'actualité de la librairie, je vous conseille de me suivre sur les réseaux sociaux. Librairie, c'est à qui, peu importe le réseau social sur lequel vous souhaitez me suivre. TikTok, Instagram, Facebook, je suis partout. En tout cas, quand on voit l'Andalousie, on a un pincement au cœur. Mais on doit se focaliser sur le positif. On doit profiter aussi de cette histoire, des voyages, etc. pour... se remettre en question. Comment est-ce qu'on en est arrivé là ? Comment est-ce qu'on peut s'améliorer ? Et comme je vous ai dit, on améliore la communauté en commençant par soi, en revenant à la religion, parce que tout est dans notre religion. Des fois, on se dit, je ne peux rien faire à mon échelle, mais en fait, pas du tout. On peut chacun apporter notre pierre à l'édifice. C'est vrai que peut-être, des fois, c'est dur. C'est déprimant quand on ne voit pas les résultats ou quand on voit ce que l'Andalousie est devenue, mais on doit... continuer à faire le khir et à apporter à la communauté. On doit lutter continuellement pour développer des compétences. Même si c'est dur, on doit continuer les efforts. Quand tu as du temps libre, utilise-le à bon escient. Même si, bien sûr, tu as le droit à une pause. On est totalement d'accord. Pas tous les compagnons connaissaient le courant. Donc, il n'y a pas besoin. On peut être utile même si on n'est pas prof de courant, même si on n'est pas imam, comme je vous disais. On peut être utile de différentes manières. Je vous donne l'exemple de Selmen el-Fer ici, qui était un ingénieur militaire, on va dire, ou Khalid ibn Walid, qui réalisait les meilleures tactiques militaires. Donc, on peut être utile, chacun à notre manière, à la communauté. Chacun a quelque chose à apporter, ne l'oubliez jamais. Écoutez, c'est tout pour cet épisode. J'espère qu'il vous aura plu. Si c'est le cas, je t'invite à laisser un avis et 5 étoiles sur Apple Podcast ou sur ta plateforme d'écoute. On se dit à très vite pour un nouvel épisode. Salam alaykoum.