- Speaker #0
et de théâtraliser un petit peu plutôt que de recréer un appartement. Je n'avais pas besoin du côté 100% réaliste.
- Speaker #1
Savez-vous comment on fabrique une scénographie pour un événement ? Est-ce possible aujourd'hui de concevoir des décors éphémères dans une démarche totalement écologique ? Est-ce que éphémère et durable, c'est compatible ? Je m'appelle Clémence Chiron. Je suis scénographe, designer et je viens des arts visuels, c'est-à-dire plutôt du monde de l'image. Pour moi, ça a toujours été évident que mon travail serait forcément un travail passion. Mais en ce moment, la passion, ça me questionne. Comment trouver l'équilibre entre un travail épanouissant et des projets rémunérateurs qui ont du sens ? Est-ce que la scénographie en réemploi, c'est rentable ? Vis-à-vis de l'économie, du temps passé, de l'énergie mise autour d'une équipe projet et ou, justement, de l'environnement ? Est-ce que l'esthétique change forcément vis-à-vis des matériaux issus du neuf ? Est-ce que le réemploi c'est vraiment beau ? Comment réaliser des projets d'éco-scénographie si je ne sais pas construire ? Est-ce que ça vaut toujours le coup de créer ? Peut-on réaliser des projets à grande échelle et vite ? Est-ce que je dois vraiment modifier mon processus créatif ? Par quoi commencer ? C'est à partir de ces nombreuses questions que je vous emmène avec moi explorer les recherches récentes sur cette thématique essentielle aujourd'hui, en 2025. Ensemble, on va approfondir l'éco-scénographie à partir d'un exemple concret, pour comprendre ce que ça soulève dans l'environnement culturel français actuel. Comme j'aime raconter des histoires de territoire, j'ai été à la ressourcerie culturelle à Montaigu-Vendée. C'est à 30 minutes au sud de Nantes. Je suis arrivée là-bas, avec mon micro, en janvier 2024. Il faisait froid. En arrivant, j'ai découvert ce grand bâtiment industriel qui doit mesurer au moins 5 mètres de haut. Le portail était ouvert. Je suis rentrée. J'ai marché pendant quelques minutes jusqu'au fond de l'allée. De chaque côté, les matériaux sont classés sur des racks verts. On trouve des ponts scéniques, des feuilles décor, des pendrillons, des structures déjà toutes faites, des tasseaux, des panneaux en bois, ou bien... aussi des structures en métal prêtes à être réutilisées. C'est un vrai terrain de jeu organisé et géré par l'équipe de la ressourcerie. Une sorte de caverne d'Ali Baba dédiée au secteur culturel. Au bout de l'allée, à gauche, j'ai découvert l'atelier. C'était ça l'ambiance. Ils sont neufs à travailler autour d'établis. Chacun à sa tâche, tous complémentaires, concentrés et joyeux. Vous ferez la rencontre de l'équipe dans un autre épisode. Je veux d'abord vous expliquer pourquoi ils sont là. L'équipe de construction fabrique une scénographie événementielle qui est innovante. Elle a été conçue à 95% en matériaux de réemploi et c'est Camille Malherbe de Correspondance Design qui a imaginé cette scénographie. Mais avant de la rencontrer, je voulais d'abord revenir sur le commanditaire du projet. Connaissez-vous l'ADEME ? C'est l'Agence de la Transition
- Speaker #2
Écologique. Je m'appelle Jeanne Thilly et je suis en charge de la mobilisation des professionnels à l'ADEME. L'ADEME, c'est l'Agence de la Transition Écologique, qui est une agence de l'État qui est sous la tutelle du ministère de la Transition Écologique et du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Elle a pour vocation de mettre en place des programmes d'accompagnement vers les collectivités, entreprises, mais aussi de sensibiliser les citoyens aux enjeux de la transition écologique, sur toute la France et en Outre-mer.
- Speaker #1
Avec Jeanne Silly, on s'est rencontrés en avril 2024 au Carré des Docs au Havre pour échanger ensemble sur la mise en place du grand défi écologique. Nous nous sommes installés en bas de l'auditorium en bois. C'est une pièce très lumineuse, avec de grandes baies vitrées. Imaginez-vous une très belle vue sur un grand bassin rectangulaire entouré de bâtiments en briques. Une fois installée, j'ai demandé à Jeanne Thilly d'en dire plus sur cet événement, le grand défi écologique, et pourquoi l'ADEME l'a mis en place.
- Speaker #2
Le grand défi écologique, il est né de notre nouvelle stratégie événementielle qu'on a construit à partir de 2020, après Covid, où on avait besoin d'être reconnus pour notre action auprès notamment de la cible professionnelle, et de mettre en place un événement qui marquait tous les deux ans l'activité, l'action de l'ADEME sur le territoire. et de montrer qu'on était fédérateur aussi, et qu'on était là pour permettre les échanges, les rencontres entre les acteurs, et de les mobiliser justement pour accélérer la transition. Cette stratégie événementielle, moi je l'ai co-construite avec d'autres personnes, et est née en fait la biennale, donc le fait d'organiser une biennale. Et cette biennale, on l'a nommée après un travail, et brainstorming, et tout un travail de communication, on l'a nommée le grand défi écologique de l'ADEME. Et donc depuis 2022, on organise cet événement. Donc la première édition était à Angers. lors des 30 ans de l'ADEME. Et donc, c'était une résistite puisqu'on a fait complet l'événement, on pouvait accueillir que 1200 personnes et donc il y avait 1200 personnes. Et donc, cette édition 2024, on a choisi de l'organiser au Havre avec une capacité plus importante. Et donc là, on était entre 1300 et 1400 participants.
- Speaker #1
Là, on fait une mini pause. Je me rends compte que je ne vous ai pas expliqué ce que c'est la scénographie. A l'origine, ça correspond aux décorateurs de théâtre qui réalisent de grandes toiles peintes. pour créer l'illusion d'un paysage en perspective et sur scène. Mais avant d'exister dans ce théâtre que l'on appelle à l'italienne, la scénographie ça vient de la Grèce antique, et ça signifie écrire l'espace de la scène. Cette idée de dessiner la scène, ça va évoluer à travers les époques, les esthétiques, des interventions en intérieur ou en extérieur. D'ailleurs, en Grèce, le théâtre antique est en extérieur. Aujourd'hui, on parle de scénographie dans le spectacle vivant, pour du théâtre, des concerts ou de l'opéra. mais aussi de scénographie et muséographie d'exposition dans les musées, de création lumière et costumes, de scénographie d'équipement, c'est un métier qui est lié à celui de l'architecte, mais qui conçoit des lieux culturels. Il y a aussi la scénographie commerciale ou événementielle, ou encore la conception d'un espace immersif, d'une installation dans l'espace public, etc. Alors vous vous doutez bien que la scénographie, ça regroupe plusieurs compétences et plusieurs types d'interlocuteurs. Et donc ici, je me suis posé la question suivante. Est-il possible de concevoir une scénographie 100% réemploi ? Par réemploi, j'entends imaginer et fabriquer un décor avec des matériaux qui ont été déjà utilisés, c'est-à-dire qu'ils ont déjà eu une première vie. Vous vous rappelez de la scénographe de l'événement à l'origine du projet ? Eh bien c'est elle.
- Speaker #0
Je suis Camille Malherbe, je suis scénographe et directrice de production en scénographie. J'ai monté une société qui s'appelle Correspondance Design en 2017. J'interviens... à la fois en scénographie événementielle, culturelle, mais aussi en architecture intérieure. Je travaille pour beaucoup de marques et d'institutions publiques et privées sur des projets très divers, ce qui fait que le format un peu écosystème me permet de créer des équipes-projets, comme le projet notamment de l'ADEME. J'ai créé une équipe-projet avec la ressourcerie. Je travaille après avec EcoEvent sur la partie prod, mais en fonction de l'expertise qui est demandée à chaque projet, je vais faire appel à tel ou tel profil. pour qu'il y ait les compétences ou l'expertise demandées par les projets. Donc c'est une vision assez transversale en fait.
- Speaker #1
Son atelier est situé à Annecy. Ce jour-là, elle est venue en train pour découvrir l'avancée du projet et retrouver les équipes. Nous sommes en janvier 2024. Camille Malherbe est un peu speed. Le chantier vient de commencer, son temps de présence à l'atelier est court. Et au moment où je lui tends le micro, elle termine de longues réunions de calage sur le planning et le budget. Quand j'ai demandé à Camille Malherbe pourquoi elle s'intéressait au réemploi, elle m'a parlé de ses rencontres autour du festival Ausha en 2021.
- Speaker #0
Quand il y a eu le Covid, qui était une période super difficile, c'est une période où je ne travaillais plus parce que je n'avais plus de projet, je me suis beaucoup questionnée sur l'éco-responsabilité. Ça faisait déjà un moment que ça me trottait dans la tête, mais pris toujours dans l'énergie des projets, je ne trouvais pas le temps de me poser ou de voir comment moi j'allais travailler là-dessus. Donc pendant le Covid, j'ai eu plein de temps. Et puis j'ai rencontré en fait l'association Ausha, qui organisait le Ausha Fest. qui est un festival où il y a beaucoup de tableaux rondes, où beaucoup d'intervenants, et qui parle un peu du futur, de sociologie, d'économie, de politique, qui est aussi très orienté éco-responsabilité. J'ai rencontré cette équipe-là, et je suis devenue bénévole dans cette équipe-là, sur l'aspect scénographique du festival, qui était le premier projet sur lequel j'ai travaillé post-Covid. C'est là que j'ai rencontré l'équipe de la Conceptory, l'agence qui a porté l'événement lors de la première biennale, qui est une agence éco-responsable, qui accompagne des marques. des entreprises sur divers sujets liés à l'éco-responsabilité dans le cadre événementiel. Et du coup, on s'est liés d'amitié, puis on avait un peu les mêmes appétences, la même vision des choses. Et en 2021, lorsque la Conceptory a répondu à l'appel d'offres de l'ADEME pour cette biennale, ils m'ont proposé de faire une réponse groupée et que moi, je prenne le volet scénographique de l'événement.
- Speaker #1
Ce projet expérimental, c'est la première scénographie de cette ampleur, issue à 95% du réemploi lors de la seconde édition. Avant d'aller plus loin sur cette édition 2024, j'ai redemandé à Camille Malherbe comment s'est déroulée la première édition en 2022.
- Speaker #0
La concepterie a remporté l'appel d'offres, et donc quand on a commencé le projet et qu'on a vu que c'était en G, pour nous, direct, on savait qu'on allait travailler en local. Ça avait plus de sens que de mandater une agence parisienne. Et c'est comme ça que j'ai contacté la ressourcerie culturelle, sans trop savoir un petit peu où ça allait aller. Je m'étais dit, bon, l'idée, c'est de savoir un peu quel est le réseau local, comment on peut collaborer, mais je ne savais pas du tout ce qui allait se passer derrière.
- Speaker #1
À chaque édition, le projet a été construit à la ressourcerie culturelle à Montaigu-Vendée. Vous vous rappelez ? C'est là où se trouve l'atelier de construction du projet. L'un des visages de la ressourcerie culturelle, c'est Damien Forger. Je lui ai demandé de se présenter et de présenter ce lieu.
- Speaker #3
Je m'appelle Damien Forger, je suis le coordinateur de la ressource agriculturelle et puis je suis accessoirement le membre fondateur de la ressource agriculturelle. Et je suis aussi, je suis multicasquette, coprésident du réseau national des ressources agriculturelles, le RESAC. Le but de la ressource agriculturelle, c'est de collecter sur l'ensemble de la région Pays de Loire les rebuts du secteur culturel afin de les amener dans un lieu qui s'appelle la ressource agriculturelle. dans lequel on réfléchit à créer une deuxième vie de ce produit-là. Et donc après, on le vend, on le loue, on fait en sorte qu'il vive une deuxième fois, une troisième fois, une quatrième fois.
- Speaker #1
Tout à l'heure, Damien Forger a dit qu'il était coprésident du RESSAC. À quoi ça correspond exactement, ce réseau ?
- Speaker #3
C'est un réseau national qu'on a monté deux ans après la création de la ressource agriculturelle parce que je trouvais intéressant qu'on monte un réseau pour mailler le territoire d'autres ressources agriculturelles. Et donc, on a monté ce réseau-là dans le but de faciliter la création de ressources horticulturelles sur le territoire national.
- Speaker #1
Maintenant que vous avez entendu les voix des premiers acteurs de cette éco-scénographie, revenons sur la première édition du Grand Défi écologique. Comment Camille Malherbe et la ressource horiculturelle ont-ils procédé pour créer l'écosystème scénographique lors de la première édition du Grand Défi écologique à Angers en 2022 ?
- Speaker #3
C'est une rencontre en 2022 quand elle répond à un autre marché qui est sur la place de la transition, mais c'était à Angers, donc c'était en région Pays de Loire, et c'était avec la concepterie. Et la concepterie lui avait dit, parce que moi j'intervenais souvent sur les tables rondes, elle avait dit, fais-le voir à la ressource agriculturelle s'il n'y a pas moyen de faire un petit peu de réemploi sur ce truc-là.
- Speaker #0
On a échangé avec Damien sur le projet, et là il m'a dit, bon, écoute, je pense qu'on peut créer un peu un nouveau format. C'est-à-dire qu'on va essayer de voir comment on peut trouver des constructeurs locaux, comment on va créer une nouvelle forme administrative de projet. C'est-à-dire que des fois, on fait appel à un bureau de construction ou de décor, et administrativement, on a une facture, et puis voilà, c'est un prestataire. Là, on était sur un format complètement hybride, en fait. On a commencé un écosystème autour de l'ADEME, avec des différents profils, des peintres, des menuisiers, des serruriers. Moi, du coup, sur la création et le suivi de production. Et Damien, après, sur tout l'aspect coordination, la collecte et toute l'expertise aussi qu'avait la ressourcerie sur comment construire un projet vraiment qui va partir d'une collecte. Donc, ce n'est pas du tout les mêmes process et qui ensuite sera complètement recyclé à la fin parce qu'il aura été aussi pensé pour. Pensé déjà dès la conception pour sa seconde vie, en fait. Donc, c'est né comme ça. Ça a été un vrai challenge déjà il y a deux ans, mais on était vraiment innové. C'est-à-dire que ça n'existait pas, en fait, ce projet-là, ce type de projet. Donc, c'est comme ça que j'ai rencontré Nico.
- Speaker #1
Nicolas Poirier, c'est le troisième pilier de ce trio autour de l'éco-construction de cette scénographie. C'est lui le coordinateur des équipes construction. Avant de poursuivre avec Camille Malherbe, j'ai demandé à Nicolas Poirier de se présenter.
- Speaker #4
Moi je m'appelle Nicolas, mon rôle c'est de piloter les équipes sur la réalisation du projet. J'étais sur l'ADEME 2022, qui était un projet qui était moins conséquent. On était trois constructeurs sur l'équipe. Là, on est neuf au total. Il y a Jérémy et puis Stéphanie qui étaient sur le projet aussi. Jérémy, c'est mon binôme sur l'assaut Michel-Michel. On fait un peu de décoration et puis de luminaire pour le spectacle. Ça a commencé avec Camille qui écrit la scénographie, qui s'est rapprochée de la sourcerie culturelle pour travailler justement sur un circuit éco-conçu. pour les matériaux. Et après, la ressourcerie m'a appelé vu que j'avais déjà fait le premier projet. Et puis ensuite, selon les attentes de la scénographe, nous, on essaie de trouver toutes les solutions techniques avec les matériaux de récupération. Et on essaie en fait de... On trouve des solutions pour que ça puisse rentrer. Parce qu'on est quand même sur l'ADEME, il y a une réelle exigence visuelle. Il faut vraiment que ce soit propre, nickel. Donc voilà, on est là pour trouver les solutions avec la ressourcerie. La ressourcerie héberge le projet parce que les ateliers se font ici. Et après, moi, je suis un peu le pivot entre les deux. Mais on travaille vraiment tous les trois ensemble. On est plus en rapport avec la ressourcerie parce qu'on est là, donc on passe plus de temps ensemble. Sinon, on travaille vraiment tous les trois ensemble sur ce projet-là.
- Speaker #1
Vous l'avez entendu, au-delà même du réemploi des matériaux et de tout le processus qui en découle, il y a un réel enjeu et une haute exigence concernant l'esthétique et la finition de la scénographie. Revenons à la demande de Jeanne Tilly. Quelle était l'ambition de l'ADEME pour la première édition en 2022 et les besoins de Jeanne Tilly concernant sa partie du projet ?
- Speaker #2
Mon objectif avec cette première édition du Grand Défi écologique, c'était de faire une scénographie écoresponsable. qui émettent le moins possible de CO2 et qui soient, si possible, réutilisées sur les prochaines éditions et donc construites aussi avec des matériaux éco-conçus, etc. Et Camille m'a parlé de la ressourcerie culturelle, qui était pour moi une inconnue à cette époque. Je ne connaissais pas du tout. Et quand j'ai découvert l'activité de la ressourcerie, j'ai dit, mais c'est génial. L'événementiel est générateur d'énormément de déchets et c'est souvent très éphémère. Et malheureusement, beaucoup, beaucoup de matériaux ou de décors sont jetés à la fin des événements. Et ça, c'est assez terrible. Effectivement, il faut du temps pour aller les récupérer. Il faut aussi faire du transport. Donc, il faut aussi parfois faire un peu le calcul entre l'impact du transport pour aller récupérer des matériaux ou le fait de faire avec ce qu'on a.
- Speaker #1
Ici, Gentilly revient sur une notion importante concernant l'éco-scénographie. En d'autres mots, il est essentiel de commencer par observer et répertorier les matériaux à disposition pour concevoir à partir de l'existant un projet. Bien sûr, l'esthétique ne doit pas... être sacrifié pour autant. On en reparlera.
- Speaker #0
Et puis, le projet a remporté quand même un bon succès à la fin de l'événement. L'édition de la Biennale 2024 est arrivée. Pour moi, c'était évident qu'on allait repartir sur ce type de process. La seule différence, c'était que ça se passe au Havre. La ressourcerie n'est pas dans la bonne géographie. Donc, moi, j'en avais parlé à l'ADEME en leur disant, bon, ben voilà, il y a deux options. Soit on part avec un bureau de décor local. mais qui aura peut-être et très certainement moins l'expertise que la ressourcerie, qui est pour moi un des seuls acteurs aujourd'hui qui est aussi pointu en termes de production et de responsable. Donc, soit on priorise le local, soit on priorise l'histoire et la manière de faire. Et auquel cas, il vaut mieux repartir avec la ressourcerie, qui a vraiment toute l'expertise, surtout que le projet était à beaucoup plus grande échelle cette année. Et du coup, l'ADEME a dit, on priorise l'histoire et le process de construction. Donc, la localité. passera en deuxième plan, en tout cas pour la sélection du choix du bureau de construction.
- Speaker #3
Sur le premier projet à Angers, c'était intéressant parce que nous, on était un peu jeunes. Camille, elle ne connaissait rien du réemploi. L'ADEME, ils n'avaient jamais fait. Et donc, ça s'est fait un peu naturellement. Et tout le monde s'est laissé porter par la vague, mais ce n'était pas une volonté. Deux ans après, le marché, il faut qu'il soit réemploi. Avant, ce n'était pas une obligation du marché.
- Speaker #0
Et donc, on a relancé le projet, mais en mettant la barre beaucoup plus haute. Avec deux événements qui se mutualisent en une nuit.
- Speaker #1
Camille Malherbe sourit à la fin de cette phrase. On est en janvier et la scénographie est au début de la phase de construction. Certains éléments restent encore à confirmer. C'est un projet audacieux qui se dessine, celui de concevoir et fabriquer les scénographies de deux événements différents, mais dont les décors mutualisés se transforment en une nuit, la nuit du switch. Donc, au-delà même de l'enjeu de travailler avec des matériaux issus à 100% du réemploi, la scénographe a réfléchi à comment concevoir deux univers différents avec des structures similaires qui seront déplacées en quelques heures. C'est là le second défi du projet. C'est pourquoi, dans le deuxième épisode, je vous parlerai des débuts de la scénographie et de comment s'est constituée l'équipe construction, ainsi que de l'intérêt de chacun pour le réemploi. Merci à Jeanne Tilly, Camille Malherbe, Damien Forger et Nicolas Poirier de m'avoir ouvert leurs portes et accordé leur confiance. pour suivre le processus de fabrication de cette scénographie. Place de la transition est un podcast documentaire réalisé pour Scénographie des Possibles par Clémence Chiron. La musique du générique a été composée par Anna Lamsus. A bientôt pour la suite.