undefined cover
undefined cover
#35 - Philippe Baro - Tu peux le faire, j'en suis la preuve. cover
#35 - Philippe Baro - Tu peux le faire, j'en suis la preuve. cover
Semé d'embûches

#35 - Philippe Baro - Tu peux le faire, j'en suis la preuve.

#35 - Philippe Baro - Tu peux le faire, j'en suis la preuve.

1h01 |26/11/2025
Play
undefined cover
undefined cover
#35 - Philippe Baro - Tu peux le faire, j'en suis la preuve. cover
#35 - Philippe Baro - Tu peux le faire, j'en suis la preuve. cover
Semé d'embûches

#35 - Philippe Baro - Tu peux le faire, j'en suis la preuve.

#35 - Philippe Baro - Tu peux le faire, j'en suis la preuve.

1h01 |26/11/2025
Play

Description

Dans cet épisode, je reçois Philippe Baro, fondateur de graffeur.ch, qui a transformé sa passion pour le graffiti – née dans la rue et sur les trains – en un véritable business florissant.


Baro nous raconte son parcours atypique : ses débuts marqués par les graffitis illégaux, ses démêlés avec la justice, son passage par la micromécanique horlogère, et surtout ce moment où un entrepreneur visionnaire lui a donné sa chance. De là est née une aventure qui l’a mené à travailler pour des particuliers, des entreprises, des communes, et même… la police ou les CFF !


On parle ensemble de :


  • L’importance de la réactivité et de la rigueur en affaires, même dans un domaine artistique.

  • Son rapport à l’autorité et pourquoi il n’a jamais pu rester salarié.

  • Comment le SEO et Internet ont propulsé son activité au rang de référence en Suisse et à l’étranger.

  • Sa vision de la concurrence, entre respect mutuel et dérives liées à l’argent facile.

  • Les défis à venir avec l’intelligence artificielle, et comment rester « dans le train » pour ne pas se faire dépasser.

  • L’équilibre entre vie de famille et entrepreneuriat, essentiel pour lui.


Son message est clair : tout est une question de passion, détermination et rigueur.


Vous pouvez le retrouver aux adresses ci-dessous :


Site web : https://graffeur.ch/

LinkedIn privé : https://www.linkedin.com/in/philippe-baro-05bb04227/

LinkedIn entreprise : https://www.linkedin.com/company/graffeur-ch/

Instagram : https://www.instagram.com/graffeur.ch/


Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à vous abonner, à le partager à vos amis et à me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée.


Vous pouvez également me rejoindre aux adresses ci-dessous :


Linkedin : https://www.linkedin.com/company/semedembuches/

Instagram : https://www.instagram.com/semedembuches/


Si vous êtes fondateur, co-fondateur ou directeur d'une entreprise et que vous souhaitez partager votre vécu sur ce podcast, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse mail suivante : info@semedembuches.ch


Je vous souhaite une excellente écoute !


Les podcasts "semé d'embûches" sont imaginés et réalisés par Romain Frehner.


Droits d'auteurs :


Track: Only the Braves Music by https://www.fiftysounds.com   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Baro, merci de m'accueillir aujourd'hui à Lausanne, dans ton local dans lequel tu fais du graffiti. Je vais commencer par te laisser te présenter déjà de manière générale. Qui es-tu ? Une sorte de CV de nous donner un peu ton parcours et on ira dans le détail après.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Philippe Baro, je suis né à Genève. J'ai fait des études de micro-mécanique dans l'horlogerie et après je me suis lancé à mon compte dans la décoration graffiti artisanale. Ok.

  • Speaker #0

    Comment s'appelle ton entreprise ? Qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #1

    J'ai ouvert du coup graffeur.ch. Aujourd'hui, c'est une société anonyme. Et je fais de la décoration, donc je suis le boss.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'ai deux employés, un qui fait de la logistique, un qui est plus jeune qui fait du graffiti, qui m'aide, qui m'assiste pour les gros mandats, qui va potentiellement me suivre de plus en plus, comme un assistant au final. Un assistant gras peintre. Et on travaille pas mal avec d'autres personnes en freelance.

  • Speaker #0

    Ok, donc ton business, c'est le graphe ?

  • Speaker #1

    Mon business, c'est du graffiti business. C'est-à-dire que je fais de la décoration sur mesure pour les particuliers, les entreprises, les communes, tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, et tu fais ça dans toute la Suisse ?

  • Speaker #1

    Toute la Suisse et au-delà, oui. Je vais travailler en France avec grapheur.fr, en Belgique avec grapheur.be. Et j'ai une franchise à Dubaï avec graffiti.ae. Ok,

  • Speaker #0

    parfait. Belle présentation pour commencer. Quelles sont selon toi trois qualités qu'un entrepreneur doit avoir ? Pas forcément trois qualités que tu as, mais...

  • Speaker #1

    Alors en particulier dans mon domaine, il faut être professionnel. Bon, ça va de soi, mais je veux dire, il faut être réactif, disponible. Dans mon domaine, c'est là où j'ai été assez fort. C'est-à-dire que j'ai plus cette conscience professionnelle de mon passé dans... dans l'industrie. Et du coup, j'ai une sorte de rigueur, en fait. C'est surtout la rigueur où je suis assez bon et qui a fait mon avantage par rapport à certains autres de mes, entre guillemets, concurrents qui sont plus artistes et qui vont peut-être être un peu plus longs à répondre aux emails ou moins disponibles au téléphone ou comme ça. Donc ça, je pense que c'est le plus important, en tout cas, dans mon domaine, c'est la réactivité. Comment j'ai dit avant ? La rigueur. La rigueur, c'est ça, la rigueur. Et surtout en Suisse, en fait. En fait, j'ai remarqué que les gens, ils veulent quelqu'un qui arrive à l'heure, qui vient au rendez-vous, qui sait de quoi il parle, évidemment. Mais je veux dire, au-delà de ça, c'est quelqu'un de professionnel.

  • Speaker #0

    Puis on est dans un monde où tout va vite. Puis justement, d'être réactif, comme tu dis, de répondre vite, d'être présent pour tes clients, ça te fait aussi un avantage par rapport à tes concurrents, comme tu disais avant.

  • Speaker #1

    Ouais, alors au-delà de ça, en plus, déjà, j'ai pas énormément de concurrents, mais en plus, c'est vrai que c'est dans mon domaine, les gens s'attendent pas et ça fait double effet. Ils se disent bon, c'est un artiste, il va peut-être mettre un mois à répondre. Après, il faudra attendre deux, trois mois pour attendre la réaction. Et moi, ça arrive que le même jour, j'arrive à répondre et puis à faire une offre et puis à aller travailler directement. Si je suis dans la région, si je suis... Ah,

  • Speaker #0

    c'est pas réactif, c'est ultra réactif.

  • Speaker #1

    ultra réactif, ultra disponible comme je travaille de manière assez rapide De toute façon, plus je travaille, plus je sais ce que je fais, plus je peux le faire rapidement. C'est là-dessus que je me base aussi. C'est comme ça que je fonctionne. Et en fait, ça me permet de pouvoir encaisser une charge de travail assez conséquente.

  • Speaker #0

    On en parlera plus tard après dans la partie sur l'entrepreneuriat justement de tes journées de boulot. J'imagine qu'elles doivent être bien chargées, même le week-end. Exact. Mais pour le moment, on va... Donc, attaquer ton parcours scolaire, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Où tu as fait tes écoles ? Quelle formation tu as suivi ? Avec quel diplôme tu te retrouves à la fin ? Tu nous disais que tu as grandi à Genève ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas grandi à Genève. Je suis né à Genève. J'ai fait ma petite enfance à Genève. Après, je suis parti en France, à Strasbourg, où j'ai essayé de faire mon bac. Donc, je n'ai pas réussi. Je n'étais pas fait pour le système scolaire global, mais encore moins le français. À ce moment-là, je suis revenu en Suisse, à la Vallée de Joux, où j'ai fait l'école technique de la Vallée de Joux.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est déjà des études après l'école obligatoire.

  • Speaker #1

    C'est ça, après l'école obligatoire, j'ai fait mon CFC avec une maturité intégrée. Donc ce qui est bien, c'est que j'avais déjà eu un entraînement en France qui m'a permis de ne pas être trop mauvais à la Vallée de Joux. Alors j'étais meilleur pour avoir la Mathu. C'était un peu spécial. J'avais réussi la Mathieu, mais pas le CFC. Ils n'avaient jamais vu parce que c'était une Mathieu intégrée. donc ils avaient décidé c'était pas clair c'était pas clair particulier, mais ils ne pouvaient pas donner la Mathu sans que j'aie le CFC. Donc en fait, j'avais dû refaire le CFC l'année suivante. Du coup, je l'avais quand même fait en 4 ans. Et bon, j'avais fait en 4 ans, mais le CFC était 4 ans. Donc en fait, finalement, j'ai gagné la Mathu en plus, une maturité professionnelle qui ne m'a jamais servi à rien. Mais qui était toujours un plus. Je crois que ça permettait de former certaines personnes. Bref, de toute façon, je n'ai pas formé de personnes dans mon domaine, en tout cas de la micromécanique. Mais pourquoi pas dans le milieu de la décoration graffiti à voir. Et du coup, j'ai fait ça. J'ai du coup obtenu ce diplôme-là, malgré que j'ai risqué quand même de me faire virer de l'école parce que je faisais des graffitis. Pas des graffitis à l'école, mais sur le train qui passait devant l'école. Donc, ça ne plaisait pas beaucoup au directeur.

  • Speaker #0

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #1

    Qui disait que je mettais une mauvaise image à l'école technique. Mais finalement, ça... Ça, c'est assez loin. J'avoue que ce que j'ai compris à l'époque, c'est que la police qui était venue me chercher à l'école avait quand même convaincu le directeur de ne pas me virer pour que je puisse finir mes études et quand même payer mes amendes et payer au CFF ce que je leur devais pour les nettoyages.

  • Speaker #0

    Ce qui est plutôt bien.

  • Speaker #1

    Ce qui est plutôt intelligent. C'est plutôt une manière assez... Je ne peux pas dire à ce moment-là que les flics m'ont mis des bâtons dans les roues.

  • Speaker #0

    et puis c'est important qu'on parle de ça aussi mais ta passion pour le graffiti elle vient d'où ?

  • Speaker #1

    elle est née à Strasbourg c'est vrai qu'il y avait pas mal de graffiti à Strasbourg, j'en ai fait beaucoup là-bas arrivé à la Vallée de Joux il n'y avait pas grand chose à taguer d'urbain en fait parce que c'est vrai que le graffiti moi tel que je l'ai, Strasbourg c'est quand même une grande ville je l'ai le graffiti c'est quand même ça va avec un environnement urbain en France. On ne ferait pas des tags à la campagne ou des trucs. Ça dépend ce que tu fais. Mais au stade où j'en étais à l'époque, ce n'était pas pertinent d'arriver à la Vallée de Joux et de taguer les vaches. Et je l'ai bien compris. J'étais quand même assez malin pour le comprendre à l'époque. Et finalement, le seul élément un peu urbain que j'ai pu retrouver à la Vallée de Joux que j'avais à Strasbourg, c'était le train. Je me suis principalement concentré sur la dégradation volontaire du train de la Vallée de Joux, des Travis. Donc j'y allais un peu toutes les semaines, ce qui m'a valu quand même une rançon dans le journal de 3000 francs pour savoir qui j'étais à un moment. Parce que j'abusais un peu. Alors c'est pas que j'abusais, mais disons que par rapport à ce qui se faisait là-bas, c'était un peu excessif.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils avaient l'habitude de voir dans le coin.

  • Speaker #1

    Alors paradoxalement, je faisais des choses qui plaisaient quand même. Je ne faisais pas de la dégradation pour la dégradation, j'essayais de faire des offres qui pouvaient... En fait, j'ai toujours été attiré par le fait de faire quelque chose d'illégal, mais qui était quand même admirable, entre guillemets. C'est vrai que les gens étaient un peu sceptiques. Soit ils disaient, ah ouais, c'est joli, mais c'est illégal, donc c'est moche. Enfin, il y avait tous, et puis les gens plus ouverts disaient, ah, mais c'est génial, ils devraient laisser. J'aimais bien observer d'un œil anonyme, du coup, puisqu'en fait, je ne disais pas, il ne fallait pas que je dise que c'était moi l'auteur. j'aimais bien ce côté là aussi un peu hors la loi Or la loi m'est cachée, tu vois, c'est-à-dire sans prétention, il n'y avait pas ce côté « ah c'est moi les gars qui a fait ça » et j'aimais bien ce côté. L'anonymat. L'anonymat en fait, la double vie, je pense que j'ai toujours, voilà, c'est un peu le truc, on ne peut pas parler de super-héros parce que c'était pas mal mais c'était pas fondamentalement bien non plus. Et du coup j'aimais bien voir la réaction des gens d'un point de vue extérieur, surtout quand il y a eu la rançon. C'était assez drôle de voir les gens s'accuser les uns les autres pour essayer de récupérer la rançon.

  • Speaker #0

    Alors que toi, tu savais que...

  • Speaker #1

    Alors que moi, je savais. Et puis, j'avais même un collègue qui m'avait dit, ouais, je vais te dénoncer. Je sais que c'est toi. Il m'avait dit ça. Et puis, en fait, il ne croyait pas si bien dire. Mais il m'a dit, non, non, mais je plaisante, c'est une vague, je sais que ce n'est pas toi. Ok, cool.

  • Speaker #0

    Je m'excuse, je t'ai coupé pour parler de ta passion pour le graffiti, mais on était à ta formation. donc après l'école hum C'était à la Vallée de Joux.

  • Speaker #1

    À la Vallée de Joux, à l'école TVI.

  • Speaker #0

    Donc là, tu as obtenu ton diplôme. Voilà. Ton CFC Mathieu. Et après, tu as fait encore d'autres études ou pas particulièrement ? Non. Tu t'es arrêté là ?

  • Speaker #1

    Je me suis arrêté là. J'ai travaillé à l'usine pendant deux ans chez Breguet et trois ans dans une entreprise de sous-traitance horlogère. Et en parallèle, j'ai monté mon business de décoration graffiti.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    donc assez tôt. Assez tôt, oui. À ce moment-là, même dès que je me suis fait choper, il y a un entrepreneur de la Vallée de Joux qui m'a donné ma chance. il m'a permis de enfin il m'a même mandaté pour faire la décoration de sa façade parce qu'en fait même le juge à l'époque il aimait bien ce que je c'est pas qu'il artistiquement c'était valable même le juge me l'avait dit et c'est vrai qu'il y a plein de gens qui m'ont dit ah ben c'est toi qui as fait le train ok ben c'est cool ce que tu fais tu peux faire enfin je

  • Speaker #0

    pense que t'as du potentiel tu peux faire la façade de mon entreprise et puis je te paye et puis c'était là que c'est parti quoi donc il y a quand même des gens un peu visionnaires qui arrivent à trouver du positif et quelque chose de...

  • Speaker #1

    À l'époque, il y en avait eu deux à la Valais de Joux. Il y avait eu lui, donc c'est Jean-Marc Bernet. Et lui, il avait vraiment ce côté-là où il voyait, enfin, c'était quelqu'un d'ouvert, de généreux, de... Enfin, il voulait pousser les gens en avant, que c'était quelqu'un d'extrêmement positif. Et c'était un entrepreneur, forcément. Donc, je pense que voilà. Et l'autre personne, je pense que c'est l'unique personne pas entrepreneur qui m'a aidé. C'était un éducateur, du coup, de la Valais de Joux. Mais il avait une mentalité un peu d'entrepreneur, c'est-à-dire que c'était quelqu'un de...

  • Speaker #0

    Ils sont formés normalement, ils sont assez bons justement là-dedans, ils ont quand même des prédispositions à aider les gens, à être généreux comme tu dis.

  • Speaker #1

    Ça dépend, oui, potentiellement, mais lui en particulier, lui c'est quelqu'un qui était vraiment très qualifié. Il m'a poussé, il m'a présenté certaines personnes que je retrouve un peu toujours aujourd'hui dans le cadre de ses activités plus politiques et qui sont toujours pertinentes.

  • Speaker #0

    Et quel type d'élève est-ce que tu étais ? Tu étais plutôt assis ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'étais pas bon. En fait, je n'ai jamais été bon ailleurs que dans ce que j'aimais faire. Par définition.

  • Speaker #0

    Bon, on peut dire que tu as trouvé ta zone de génie. C'est déjà quand même bien.

  • Speaker #1

    Oui, alors même, je ne considère pas que je suis un génie. Je considère que j'aime ce que je fais et du coup, je le fais bien. Mais c'est vrai que tout ce que je n'aime pas faire, je ne le fais pas bien.

  • Speaker #0

    Et donc, à l'école, comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    Et alors, ça ne se passait pas bien. À l'école tech, ça allait. Je pensais que ça allait. C'est clair que par rapport à la France, j'étais beaucoup mieux. J'avais l'impression d'être plus à ma place. Et après, avec le recul, déjà j'aimais assez bien mes profs, ce qui changeait pas mal de la France aussi. Mais avec le recul, j'ai eu des échos de certains professeurs. De l'école tech, 10 ans après, j'ai croisé mon prof de maths à l'époque. Et puis je lui dis, c'est cool, j'ai un bon souvenir de vous et de vos cours. Et puis lui, il dit, moi, pas du tout. Je fais, ah bon ? Il me dit, t'étais vraiment insupportable et tout. Puis je voyais qu'il avait vraiment de la rancœur. Puis j'étais, ah bon ?

  • Speaker #0

    À ce point-là ?

  • Speaker #1

    Ouais, à ce point-là. Et je n'ai pas le souvenir d'avoir été... Après, on était tous... J'étais à l'école, c'était un enfant. Je ne faisais pas de... J'avais pas l'impression de faire des gros... Oui, j'étais un peu insolent. Oui, j'étais... Voilà, peut-être, mais c'était...

  • Speaker #0

    C'est un peu tous les gamins comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Tous les gamins. Alors, c'est sûr que moi, j'ai toujours eu un problème avec l'autorité. C'est pour ça que je suis indépendant aujourd'hui. Et c'est ça qui... C'est formateur aussi. Je sais que si je suis indépendant aujourd'hui, c'est que je peux pas avoir de hiérarchie. Et que je peux pas avoir de collègues non plus. C'est eux qui peuvent pas m'avoir Je m'en suis rendu compte à l'usine du coup c'était compliqué de travailler avec des gens alors moi je rigolais beaucoup trop j'étais pas sérieux dans mes trucs j'ai jamais été bon même dans la micromécanique c'est alimentaire je suis pas bon mais en Suisse j'étais rentable parce qu'en Suisse en tant que micromécanicien il suffit pas de grand chose pour être rentable mais j'ai pas été bon mes collègues me disaient mais t'es pas bon je fais ouais je sais mais bon je suis rentable quand même puis là je suis payé pour toi t'es payé pour me supporter et qu'est-ce que t'as pensé du système scolaire justement toi qui dis que t'as

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas trop dans ton élément. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on pourrait améliorer ?

  • Speaker #1

    Alors, le système scolaire de la...

  • Speaker #0

    L'école obligatoire.

  • Speaker #1

    Obligatoire. Alors, moi, je ne peux pas te parler du système obligatoire suisse. Mais clairement, le système scolaire français,

  • Speaker #0

    c'est la catastrophe.

  • Speaker #1

    J'avais un prof que je trouvais bien à l'époque. Un prof, c'était le prof d'italien. Il était vraiment... C'était quelqu'un d'empathique, de chouette, de... qu'on avait envie d'avoir comme prof, qu'un modèle.

  • Speaker #0

    Qui sait transmettre.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui a des valeurs, des passions. En fait, les gens font plus ça par passion. Et puis, c'est complètement... Ça ne va pas. Après, c'est formateur aussi, mais quand je suis arrivé à la Vallée de Joux, à l'école tech, là, il y avait peut-être un ou deux professeurs avec qui j'avais moins d'affinité, mais le reste, c'était quand même des gens qui aimaient... Je me rappelle que même mon premier professeur... de micro-mécaniciens, c'était des gens qui étaient gentils, passionnés, empathiques. Alors pas tous, on a tous des passages dans la vie où peut-être qu'il y a des événements personnels qui font qu'on est plus ou moins, on va dire... gentils, empathiques, etc. Agréables aussi. Et c'est vrai que les profs ne sont pas là pour être nos potes, mais un minimum de compréhension, c'est pas mal.

  • Speaker #0

    C'est clair, ça devrait être la base aussi, quand même.

  • Speaker #1

    Et à la Valais Joe, le directeur était un peu plus compliqué. Il y avait ce côté-là un peu trop politicien, je dirais. Il fallait faire attention à l'image qu'on allait donner, ce qui m'agacait un peu. Mais que finalement, j'ai fait avec. C'était à moi de m'adapter aussi. Il faut mettre un cadre et j'en ai conscience.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des branches que tu aurais ajoutées au système ? Des branches qui auraient fait peut-être que tu aurais été plus intéressé, plus impliqué dans certains domaines ?

  • Speaker #1

    Bien sûr que tout ce que j'ai appris par la suite pour monter mon entreprise, ça aurait été pas mal, mais on ne peut pas tous être entrepreneurs.

  • Speaker #0

    Et puis, on ne peut pas tout apprendre. La journée, elle dure tant d'heures aussi.

  • Speaker #1

    aussi ouais faut faire des choix mais c'est clair que faire des choix des choses un peu plus pratiques quoi un peu plus pratiques alors j'ai fait beaucoup de pratiques globalement la formation m'a été très profitable elle m'a beaucoup appris sur pas mal de choses mais mais finalement cette école là en particulier elle est conçue pour faire des des moutons j'ai envie de dire

  • Speaker #0

    Des gens préparés pour le système, préparés à avoir un salaire toute leur vie, à se lever, à aller à l'usine Ce qui ne correspondait pas du tout, tu es à l'opposé complet de ça Exactement,

  • Speaker #1

    donc je ne peux pas dire, tiens il aurait fallu que l'école soit comme ça Non, elle a été parfaite pour moi, tout a été parfait pour moi Même le système scolaire français a été bon pour moi parce qu'il m'a permis de voir ce que je n'avais pas envie de faire Comme un adulte en lequel on voit le mauvais exemple

  • Speaker #0

    Et comment tu as choisi ton domaine d'études ? Parce que si tu étais passionné par le graffiti, pourquoi est-ce que tu as fait cette école ? Tu avais quand même un attrait particulier pour la mécanique ou pas du tout ? C'est venu comme ça ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'étais en échec scolaire en France. Moi, je suis suisse à la naissance, donc j'avais l'intention de retourner en Suisse. Et du coup, mes parents m'avaient laissé le choix entre faire une école d'art et faire une autre école de micro-mécanique. plutôt dans l'industrie.

  • Speaker #0

    Mais du coup, ça aurait été pas plus cohérent l'école d'art à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, plus cohérent peut-être, mais en fait, à la réflexion, j'ai vraiment bien fait de choisir l'école de micromécanique. Parce que je voulais un métier où il n'y avait que du concret, où je pouvais être sûr de gagner un salaire.

  • Speaker #0

    De ce point de vue-là, c'est clair.

  • Speaker #1

    Je voulais être libre financièrement. Heureusement que j'ai fait ce choix-là. Et clairement, je pense que mes parents m'ont laissé libre. Ils ont eu la générosité de me laisser libre dans ces choix-là et de me soutenir au final parce qu'ils m'ont quand même payé mes études. Donc voilà, pour moi, ça n'avait pas de sens. Ça avait moins de sens. J'aurais pu faire une école d'art après éventuellement, mais je pense que le fait de choisir une branche technique où j'étais sûr d'avoir un débouché sûr et puis un revenu financier assuré, c'était... plus pertinents par rapport à la situation où j'étais.

  • Speaker #0

    Parce que c'est sûr que l'école d'art, après, on n'est pas sûr de trouver du travail. C'est beaucoup plus compliqué que...

  • Speaker #1

    Et en fait, en plus, j'aurais jamais été... J'aurais jamais accepté l'école d'art. J'aurais échoué l'école d'art. Enfin, c'est sûr. Je ne correspondais pas au cadre. Je n'aurais pas pu me formater au cadre de l'école d'art. Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? Parce qu'en fait, ce que je fais, c'est trop... Pour moi, c'est bien une école d'art. Pour moi, l'art, c'est...

  • Speaker #0

    tu devrais pas y avoir d'école t'es un artiste ou pas

  • Speaker #1

    il peut y avoir des écoles pour apprendre les techniques comme on peut apprendre la technique du spray pour perfectionner sa technique mais l'art c'est tellement personnel finalement juger un artiste à un autre pour moi c'est pas légitime il n'y a pas de légitimité à juger un

  • Speaker #0

    artiste en fait je suis assez d'accord avec ton point de vue est-ce que tu as eu des moments d'incertitude dans ton choix de formation après ton école obligatoire en France ? Est-ce qu'à un moment, tu t'es dit, mince, en fait, ça ne me plaît pas du tout la micromécanique, je vais...

  • Speaker #1

    Alors, en fait, c'est marrant, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir hésité, c'est-à-dire que... Enfin, d'avoir eu des doutes, c'est-à-dire que j'étais là et puis je suis là, en fait. Si je suis là, c'est parce qu'il y a une raison et puis qu'en fait... Et puis, en fait, je ne pouvais pas me dire, ah non, mais finalement, j'aurais peut-être fait du ferrinier. Non, non, en fait, mes parents, ils me payaient une école de micromécanique.

  • Speaker #0

    T'es allé au bout,

  • Speaker #1

    c'était tout Je me suis engagé Quand je m'engage, je vais au bout des choses. Je ne vois pas... On peut douter dans plein de choses. On peut douter d'une relation. On peut douter de pas mal de choses. Mais on ne peut pas douter... Enfin, moi, je ne peux pas me... Je me voyais mal douter d'un endroit dans lequel mes parents m'avaient aidé à me mettre. Je ne peux pas, voilà. Je fallait que j'aille au bout des choses.

  • Speaker #0

    Pour toi, c'était la bonne voie, tu allais au bout, puis c'était tout.

  • Speaker #1

    C'était ma voie, puis que c'était temporaire aussi. C'est clair que quand j'étais à l'usine, après, je me suis senti... J'avais quand même des doutes sur... Que je voyais mes collègues et puis l'environnement dans lequel j'étais. C'est vrai que j'avais certains doutes sur ma capacité à tenir toute ma vie là.

  • Speaker #0

    Dans quelle mesure tes études ont influencé ta vie d'entrepreneur ? Tu me disais que ça t'a quand même apporté un peu des outils, qu'il y a des choses qui te servent aujourd'hui. Concrètement, ça t'a apporté quoi ? Qu'est-ce que tu en retiens aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Beaucoup de rigueur, justement. En fait, particulièrement dans l'horlogerie suisse, c'est-à-dire là où j'ai travaillé après, je suis arrivé une fois cinq minutes en retard. Il m'a dit, c'est la dernière fois, mon patron, mon chef, il m'a dit à l'époque, alors c'était peut-être exagéré, mais j'ai retenu la son et c'est vrai que j'en suis reconnaissant aujourd'hui C'était un bon chef. On est en Suisse, on travaille, on est rigoureux, on est ponctuel. Et c'est comme ça que ça marche.

  • Speaker #0

    C'est ce qui fait la qualité aussi de beaucoup de nos produits.

  • Speaker #1

    Exact. Nos valeurs, nos qualités, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Parfait. On va gentiment passer sur ton parcours entrepreneurial maintenant. Quand tu étais petit, qu'est-ce que tu rêvais de faire ? C'est quoi le premier métier que tu as rêvé de faire ?

  • Speaker #1

    Policier. Ah,

  • Speaker #0

    je plaisante.

  • Speaker #1

    Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Bon, ça se peut. Je pense que beaucoup de petits garçons, ils rêvent.

  • Speaker #1

    Exact. Non, non, mais je ne sais pas. Je crois que je devrais demander à mes parents, mais je crois que c'était chef de chantier. Ah ouais ? Je ne sais pas pourquoi. C'est le seul truc que je me rappelle, au final. Mais je n'avais pas tellement de... Je ne me rappelle pas. Chef de chantier, je crois que c'est ça.

  • Speaker #0

    Et comment... Est-ce que tu as eu un déclic à un moment qui t'a fait dire je serai entrepreneur ? Ou c'est le fait de ne pas supporter l'autorité qui a gentiment... Enfin, t'as découlé de ça et t'es devenu entrepreneur, hein ?

  • Speaker #1

    Non. Je pense que je suis devenu... C'est le fait d'y avoir goûté, je pense, qui m'a donné envie de le faire. Je me suis rendu compte qu'en fait, en travaillant pour moi, pour des gens, enfin, en travaillant pour moi, voilà, en travaillant pour moi, c'était là que...

  • Speaker #0

    C'était là que tu t'épanouissais le plus.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je ne me voyais pas travailler pour un patron toute ma vie.

  • Speaker #0

    J'aimerais que tu développes un peu comment tu as lancé ton entreprise, parce que tu m'expliquais que parallèlement à ton travail, tu pouvais faire des horaires spécifiques qui te permettaient de développer ton activité. À côté ?

  • Speaker #1

    Exact. Ce qui s'est passé, c'est que je suis toujours tombé sur des entrepreneurs qui m'ont réellement donné ma chance. Toutes les personnes à qui ils m'ont vraiment élevé, d'un point de vue professionnel en tout cas, étaient des entrepreneurs. Et c'est ça qui m'a permis de développer mon business sur le côté et de travailler deux fois plus. C'est une fois à l'usine et puis en parallèle avec mon business. Et par la suite, j'ai eu la chance de tomber sur un entrepreneur en particulier qui est devenu un ami aujourd'hui. C'est Romain de Roudichouli qui m'a formé, qui était à l'époque le directeur d'une entreprise d'hébergement suisse, EasyGiga, qui m'a formé pour le référencement.

  • Speaker #0

    Ok, le SEO.

  • Speaker #1

    Le SEO, exactement. Et qui m'a permis de choisir typiquement grapheur.ch. C'est là que ce nom est sorti. et qui m'a boosté en fait. Qui m'a boosté, qui m'a... J'étais un de ses meilleurs disciples dans le sens... Voilà, j'étais celui qui a implémenté le plus et c'était moi qui en voulais le plus parce que moi je travaillais à l'usine. En fait, je voulais sortir de là quoi. Donc j'étais surmotivé à développer mon truc et à partir comme une fusée quoi.

  • Speaker #0

    Cette personne t'a beaucoup aidé alors dans le référencement, ce qui est important pour être visible.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, alors à l'époque c'était 2012, 2011-2012 c'était encore très... C'était encore assez peu connu. Et c'était magique. Les gens ne comprenaient pas. Je tapais, je tombais sur les... Les gens, ils voyaient ça partout. En plus des voitures, après qu'il y ait arrivé, les gens, ils voient graffeur.ch partout. Et taper ça sur Internet, j'étais en première, deuxième, troisième, quatrième position. Les gens, ils ne pouvaient pas passer à côté de moi. Alors, il y a ceux qui ont fait le choix parmi mes pseudo-concurrents d'essayer de prendre le train un peu aussi en même temps que moi. Il y a ceux qui ont jalousé. Après, il y a eu les deux. Il y en a surtout un qui a réussi, qui a essayé de suivre le truc et qui a un petit peu réussi, qui a pris sa place. C'est bien. Surtout que c'est quelqu'un que je respecte et que je pense qu'il mérite. Ça, c'était cool. Et puis, il y a toujours, comme d'habitude, les gens qui regardent le train passer.

  • Speaker #0

    Et puis, qui sont vieux, mais qui n'osent pas faire le pas.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ils préfèrent se lamenter plutôt que de le faire.

  • Speaker #0

    Toi, tu as eu une expérience du salariat, alors j'ai bien compris que ce n'était pas pour toi, mais qu'est-ce que tu penses du salariat de manière générale ?

  • Speaker #1

    Alors, en Suisse, ça va. C'est cool. Moi, j'étais jivois, j'ai travaillé à l'usine et tout, mais bon, c'était pas Taïwan. Ah,

  • Speaker #0

    mais si on replace toujours les choses dans leur contexte, on a quand même énormément de chances d'être en Suisse. Ça, c'est clair. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et moi, en particulier, avec mon expérience de l'étranger, on va dire, je me rends compte. Et c'est vrai que quand j'étais salarié, je voyais dans quel environnement j'étais. Je voyais les collègues. et puis Je me dis, à l'époque, tu faisais un métier, tu faisais ça toute ta vie. Et puis, je me suis posé la question, est-ce que je suis à ma place là ? Est-ce que je me vois faire toute ma vie là ? Est-ce que ça pourrait me convenir ? Les gens, ils ont besoin de pseudo-sécurité. Et puis, ça leur convient bien. Et puis, heureusement, parce que si on était tous indépendants, ce serait compliqué aussi.

  • Speaker #0

    C'est clair, mais la plupart des gens, en plus, ont besoin de cette sécurité. Ils n'arrivent pas à s'en défaire. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et il y a la peur. Je pense qu'il y a une partie de peur de sortir de sa zone de confort. qui peut être un frein. Mais après, c'est une question d'état d'esprit et puis de courage peut-être ou de philosophie aussi. Il y a pas mal de choses. Et je sais que moi, ce qui m'a vraiment montré le modèle, l'exemple, c'est les entrepreneurs qui m'ont aidé dans ma carrière, que je n'oublierai pas. Oui,

  • Speaker #0

    ceux que tu nous as cités avant, ils t'ont marqué. Puisque tu les cites aujourd'hui, c'est clair que...

  • Speaker #1

    C'est clair que c'est des gens qui ont été un peu... important, vraiment important pour moi, pour ma carrière. Et aujourd'hui, si je peux faire quelque chose, c'est prendre leur modèle et à mon tour de potentiellement aider des plus jeunes, des gens qui voilà, redonner ce qu'on m'a donné en fait, prendre ce qu'on m'a donné.

  • Speaker #0

    Comment se passe une journée type dans ta vie d'aujourd'hui, s'il y a une journée type ? Une semaine type peut-être, si tu préfères ?

  • Speaker #1

    Une journée type, non, c'est assez ouais, c'est assez On peut parler d'une journée type, même si ça change toujours, c'est toujours un peu différent. Je me lève assez tôt. Une fois que ma fille est partie à l'école, je traite deux ou trois emails. Je réponds un peu aux emails. Après, je prépare du matériel de peinture pour aller travailler chez un client. Je fais un ou deux contrats par jour et puis, si possible, un ou deux rendez-vous en même temps, en parallèle, en fonction de la région dans laquelle je suis.

  • Speaker #0

    Tu essaies de manager ça pour quand même faire le moins de kilomètres, être un peu optimisé des choses.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est là-dessus que j'optimise beaucoup pour pouvoir justement être optimum. Et aujourd'hui, j'ai de l'aide. J'ai Hatsé et puis Lance qui m'aident à préparer le matériel, par exemple. Répondre aux emails, c'est bientôt Lya qui le fera pour moi. J'essaie d'automatiser un maximum des choses. J'ai la chance de pouvoir compter sur ATSÉ aussi comme chauffeur. Donc, je peux continuer à bosser mes emails pendant les trajets aussi. Ah, ça,

  • Speaker #0

    c'est cool.

  • Speaker #1

    C'est pas mal, surtout avec le véhicule approprié. Et puis voilà, après, je rentre. J'arrive généralement assez tôt à la maison. Ça dépend, mais là, j'arrive. En plus, avec la nouvelle technologie, j'arrive à travailler assez vite et de journée.

  • Speaker #0

    donc t'es assez mobile tu peux travailler un peu depuis en fait un ordinateur portable des bonbonnes de peinture dans le coffre et puis c'est parti aujourd'hui c'est magique tu peux tout faire n'importe où aujourd'hui la technologie c'est il faut suivre mais c'est magique mais il faut savoir aussi justement comme tu disais avant prendre le train et puis pas rester sur le quai justement et savoir utiliser les outils de

  • Speaker #1

    la manière adéquate exact et il faut pas être réticent à mon avis parce que j'ai vu l'erreur que les gens ont fait même dans mon domaine il y en a peu qui y croyaient de se dire ah ouais mais tu vas faire du business avec de la décoration graffiti je sais pas qui voudra ça et aujourd'hui en fait on se rend compte que c'est un business tout à fait viable quoi mais c'est vrai qu'à l'époque personne n'y croyait par moi,

  • Speaker #0

    j'ai jamais eu de doute là dessus en fait j'ai jamais eu de doute dans ce que je faisais c'est ça qui t'a permis d'être aussi le numéro 1 et puis d'être en avance sur tous les autres et pour l'admin, la compta et tout ça comment tu gères ? je sous-traite ah tu sous-traites toute cette partie là ?

  • Speaker #1

    Ouais, je sous-traite. Au début, je faisais moi-même, mais une année 2021, je n'ai pas pu suivre. Je faisais n'importe quoi et je me suis retrouvé à payer 70 000 balles d'impôt, des trucs.

  • Speaker #0

    Ouais, donc mieux vaut que ça soit suivi régulièrement par quelqu'un.

  • Speaker #1

    Mieux vaut que je sois des personnes de conseil. Et puis voilà, après là, j'ai un fiduciaire, une fiduciaire. Et puis on verra comment ça va évoluer. Mais je pense que ces prochains temps, ça va être beaucoup automatisé tout ça.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu décrirais ton parcours entrepreneurial ? Depuis tes débuts, quand tu faisais ça parallèlement à ton job à l'usine, jusqu'à maintenant ? ça a été j'imagine plein d'obstacles que t'as dû surmonter alors paradoxalement pas mais je dirais que c'est toute une question de perception et moi je pense que Je pense que je n'ai pas eu beaucoup d'embûches, en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu me parlais quand même avant de tes démêlés avec la justice. Ouais. C'est quand même...

  • Speaker #0

    J'étais des embûches. En fait, tu vois... Ouais, j'en regardais encore un podcast de mon psy ce matin qui disait qu'en fait, les difficultés dans la vie, c'était une question de perception. Et c'est tout à fait juste, en fait. Je peux voir mes démêlés avec la justice comme une embûche ou je peux les voir comme quelque chose de...

  • Speaker #1

    Comme un apprentissage.

  • Speaker #0

    comme une leçon, comme quelque chose que pour moi ça doit être si tu veux j'aurais pas fait de graffiti j'aurais pas fait du graffiti vandal à l'époque j'aurais pas eu de problème avec la justice mais c'est moi qui les ai créés et

  • Speaker #1

    puis tu sais peut-être pas où t'en es là maintenant aujourd'hui de toute façon,

  • Speaker #0

    pour moi tout ce que la vie me donne en fait j'ai la gratitude de l'accepter donc je peux pas dire que, surtout que j'ai pas vécu de réel euh... drame. Oui, à un moment, j'ai essayé de me lancer. C'est vrai qu'il y a une période entre les deux postes, les deux... Tu vois, j'oublie, j'oublie, quoi, j'ai même pas pensé. C'est vrai qu'entre les deux contrats de travail à l'usine que j'ai eus, j'avais essayé de me mettre à mon compte, mais à la vallée de Joux, tu vois. Et puis j'ai fait, je pense, six mois comme ça, mais je voyais que c'était pas... Enfin, j'ai pas réussi. Enfin, j'ai pas réussi parce que peut-être je visais trop. Trop localement et j'étais, voilà, je me suis dit bon je vais essayer mais après j'avais cette sécurité de retrouver du travail quand je voulais donc c'était ça qui était bien. Donc j'ai pas eu, c'était, mais je peux pas dire que c'était un échec, je peux dire que c'était un essai pas pertinent, pas concluant voilà. Mais c'était finalement, c'était judicieux quand même.

  • Speaker #1

    Mais donc quelle a été ta plus grosse difficulté quand même, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Non. Ma plus grosse difficulté ? Ça dépend aussi où est-ce que tu vois la difficulté. La difficulté, il y a eu quoi ? Au niveau mental, c'est peut-être plutôt les trahisons. Les trahisons qui sont liées au succès, on va dire. À la jalousie, peut-être. J'en ai eu, il y en a eu encore. J'en ai eu pas des graves et pas tant que ça. Mais ça, ça pèse un peu. Sinon, effectivement, plus récemment, j'ai eu quand même des mêlées avec la justice. J'ai en ce moment une affaire avec la justice que j'estime excessive, que j'estime un peu zélée, on va dire, parce que j'ai toujours eu des problèmes. J'ai toujours été en confrontation avec... avec l'autorité en général, en fait. C'est ça, le truc. Là, une inspectrice en particulier a été un peu loin, en fait, dans ce qu'elle a entrepris, c'est-à-dire les parquisitions, des choses comme ça qui font que c'est un peu excessif pour de la peinture, surtout que je suis quelqu'un d'intégré dans la société, que je suis quelqu'un de relativement sage, en fait. Je pense que malgré mon côté anti-sage du graffiti, Je suis. quelqu'un de raisonnable et de sage en fait et du coup je pense que le fait d'avoir des moyens excessifs pour du graffiti de la part de la police c'est pas... après on est en Suisse c'est le jeu mais je trouve qu'il y a des choses s'il y a une embûche en ce moment c'est ça parce qu'ils ont quand même récupéré mon matériel professionnel ils ont pris mes ordinateurs, mes téléphones ils ont un peu bousculé les enfants ils ont fouillé un peu partout c'est pas des choses qui sont très agréables qui ne sont pas forcément légitimes pour de la peinture.

  • Speaker #1

    Si ça ne te touche que toi, ça va encore. Mais en plus, là, ils viennent dans ton intimité, dans ta famille. Donc c'est clair, je comprends que ça peut être un...

  • Speaker #0

    En fait, c'est toujours le plus... Même à l'époque, quand j'étais petit, là où ça me posait problème par rapport au graffiti, c'était la famille qui était touchée par ça. Et puis c'est vrai que s'il y avait bien un truc qui m'aurait pu me faire arrêter le graffiti, c'était la famille qui me dissuadait d'en faire.

  • Speaker #1

    C'est peut-être pour ça aussi que t'aimais tant l'anonymat quand t'étais plus petit.

  • Speaker #0

    Ouais, alors il y avait ce côté. Ouais, ouais, exactement. Après, il y avait... Ouais, il y avait ce côté. Alors, malheureusement, il y a ce côté anonymat qui t'empêche d'assumer ce que tu veux. C'est-à-dire que moi, à l'époque, je savais pas trop. J'avais pas trop de convictions par rapport à ce que je faisais. Enfin, je pouvais pas assumer ce que je faisais. Même financièrement, je pouvais pas assumer ce que je faisais. aujourd'hui peu importe ce qui se passe finalement voilà je peux assumer ce que tout ce que je fais. Heureusement, je suis un adulte, j'ai mes responsabilités et j'assume ce que je fais.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, quel a été ton plus bel accomplissement ? Quelque chose dont tu es fier ou où tu as passé un cap ?

  • Speaker #0

    C'est le retour un peu du truc. C'est-à-dire, tu te retrouves à... Il y a plein de petites anecdotes comme ça dans mon métier. Typiquement, à l'époque, quand je cherchais du travail dans l'horlogerie, j'avais postulé chez Rolex. Mais pour travailler chez Rolex, c'est un quasi-jusière vierge. J'en avais pas pour le graffiti, toujours. Et du coup, ils n'avaient pas... Enfin, j'avais pas été... Heureusement, finalement, heureusement, j'avais pas... J'étais beau chez eux, mais finalement, après, ils m'ont quand même mandaté pour faire du graffiti à tous leurs apprentis. Des petits trucs un peu rigolos.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est des retours de la vie, du karma presque.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est un pied de nez, pas aux gens, mais c'est un pied de nez sur la vie. Et puis pareil pour la police. J'adore travailler pour la police. C'est vraiment le truc. Les gens, ils pètent les poings.

  • Speaker #1

    Improbable.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est improbable, les gens pètent les plombs, même les autres graffeuses. Ils me disent « mec, tu bosses pour la police ? » Ben ouais, je bosse pour la police, pourquoi pas en fait. En fait, c'est ça, les gens considèrent, même dans le graffiti, la police comme leurs ennemis. Mais moi, c'est pas mes ennemis, tu vois. C'est les gens avec qui ils font leur boulot, et puis comme moi, je fais mon boulot. Et puis je fais avec, et puis moi, c'est un plaisir de bosser avec n'importe qui, tu vois. Et la police, faire un bus de police, comme j'ai fait pour la police de Puy, tu vois. un bus avec marqué police en graffiti je trouve méga cool mais c'est aussi le signe que les mentalités elles changent que ça

  • Speaker #1

    Ça s'améliore quand même. Oui, alors,

  • Speaker #0

    si on veut, dans le sens... Oui, il y a une vision différente, mais... Oui, bien sûr, parce que les générations avancent. Aujourd'hui, c'est nous qui sommes papa, et puis les enfants, ils grandissent avec le graffiti, donc les gens, de plus en plus, ils voient le graffiti comme quelque chose d'intéressant, que ce soit artistiquement parlant, esthétiquement, ou même, voilà, il y a toujours des... Oui, les gens voient le graffiti, perçoivent le graffiti différemment. De par l'avancement des générations aussi, tu vois. Les gens, même aujourd'hui, même les vieux, ils aiment bien le graffiti. C'est toute la manière dont c'est fait. C'est vrai qu'il y a toujours des gens qui diront que parce que c'est illégal, t'es moche. Alors qu'ils confondent l'aspect esthétique et l'aspect légal. Ça, il y aura toujours. Mais tant mieux parce que, tu vois, ce côté un peu...

  • Speaker #1

    Clivant.

  • Speaker #0

    Clivant, c'est ce qui fait vivre le graffiti. Et c'est vrai que quand tu vas faire des graffitis pour... Même pour les CFF, tu vois. Moi, j'ai du pays et des amendes. de passer 10 000 balles au CFF. Et aujourd'hui, c'est eux qui mandatent à cette même hauteur-là financière chaque année. Donc c'est ça qui est rigolo.

  • Speaker #1

    Je comprends que ce soit quand même des petites fiertés, des petits accomplissements.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est des petits trucs qui font que c'est grisant.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses de la concurrence ? Tu nous parlais avant des gens qui ont essayé de te suivre, dont une personne particulièrement qui a plus ou moins réussi. Qu'est-ce que tu penses de...

  • Speaker #0

    Alors, oui, il y a des gens, il y a typiquement lui, c'est Philippe Beauvais, qu'est-ce de Neuchâtel qui est un de mes concurrents, on va dire, qui fait ce que je fais de manière un peu différente aussi, peut-être plus perfectionniste, plus réaliste. Donc, il a aussi son domaine, il se diversifie dans des domaines qui moi, ou moi, je ne vais pas. Et voilà, le soleil brille pour tout le monde. Et en l'occurrence pour lui, j'estime qu'il a tout à fait la légitimité de faire ce qu'il fait. À mon sens, sans prétention, je l'ai aussi. Il y en a d'autres. À Genève aussi, Jazzy qui est très bon, qui est plus âgé que la génération avant et qui est ultra légitime aussi. Et qui sont des gens que je respecte et que j'admire même pour certaines choses et qui pour moi sont des gens sages. en fait j'ai de l'admiration pour les gens sages en général qui sont passionnés déjà et qui font les choses par passion mais là par contre j'ai toujours un peu plus d'appréhension avec les gens qui font les choses pour l'argent et là c'est clair j'ai montré le mauvais exemple avec les véhicules par exemple de luxe que j'ai acheté où les gens vont se dire ok, je peux être graffeur, on peut rouler en Rolls Royce, ben je vais faire graffeur alors parce que si je peux m'acheter des véhicules de luxe en étant graffeur, ben je vais faire graffeur et là c'est moi qui l'ai quelque part créé un peu dans le sens voilà Et là, j'ai un peu plus de peine parce qu'il n'y a aucune légitimité derrière. Et puis de toute façon, en fait, je ne me fais pas trop de soucis parce que la vie, elle t'apprend que si tu fais les choses parce que tu vises l'argent, tu n'arriveras pas. Tu n'arrives pas. Ce n'est pas sa motivation.

  • Speaker #1

    Tu ne mettra jamais assez de cœur pour que ça fonctionne. Si c'est que ça le moteur.

  • Speaker #0

    Ça se voit en plus. Les gens qui font ça pour l'argent, ça se voit.

  • Speaker #1

    Mais donc, ce n'est pas vraiment des concurrents. Ce n'est pas vraiment la concurrence, ces gens-là.

  • Speaker #0

    Ça peut.

  • Speaker #1

    Ça peut quand même.

  • Speaker #0

    Ça peut.

  • Speaker #1

    un certain temps en tout cas ouais c'est ça

  • Speaker #0

    pour une partie, pour un certain temps. Les gens qui n'ont pas le passé que nous, on a eu, c'est-à-dire ce côté aussi de passion. Tu vois, quand tu t'investis, quand tu fais... Quand tu fais du graffiti, tu en fais partout. Tu fais passionné, tu le fais, même si tu n'en as pas le droit, tu vois. Peu importe, tu ne t'arrêtes pas à la loi. Quand tu fais les choses avec passion, tu ne t'arrêtes pas à la loi. Et du coup, tu vois tout de suite ceux qui sont là pour les bonnes raisons ou pas, en fait. C'est con, mais c'est comme ça que tu peux voir aussi les choses, surtout dans le passé. Et puis, au final, quand tu fais les choses, quand tu fais du graffiti illégal, quand on a faim, c'est comme si tu semais et qu'aujourd'hui tu récoltes. Les gens qui sont là pour récolter alors qu'ils n'ont pas semé...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un peu plus délicat.

  • Speaker #0

    Après, j'ai pas de problème avec personne. Chacun fait ses expériences, chacun fait ce qu'il veut et puis elles viennent que pour eux.

  • Speaker #1

    Mais donc, pour toi, il y a deux types de concurrence. Il y a quand même une concurrence saine qui se permet peut-être de se tirer les uns les autres vers le mieux, à s'améliorer.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Puis t'as plutôt un autre type de concurrence. Ouais.

  • Speaker #0

    Et puis, pour dire les concurrents que je respecte, je les mets même sur mon site. Je les recommande sur mon site. Pas de problème avec ça. J'ai assez de travail. Eux, on en a assez aussi. Tout le monde en a assez. Je pense qu'il vaut mieux s'entraider plutôt que de se tirer dans les potes.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Oui, c'est la bonne mentalité aussi dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses de la chance ? Est-ce que tu en as eu à un moment dans ton parcours ? Est-ce que tu penses que c'est que du travail acharné ? Ou est-ce que la chance joue un rôle ?

  • Speaker #0

    La chance, je n'en ai pas eu beaucoup, donc je la provoque. Non, je pense que j'ai eu de la chance, ouais, clairement.

  • Speaker #1

    De quelle manière ? Tout.

  • Speaker #0

    Ma vie, c'est de la chance. Enfin, la chance, mais tu vas la chercher, tu vois ce que je veux dire ? Je suis tombé sur les bonnes personnes au bon moment, mais je me suis battu pour aussi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Ouais, puis tu étais au bon endroit au bon moment, c'est aussi la manière de déclencher la chance.

  • Speaker #0

    tu t'es sûrement déplacé pour aller à certains endroits pour rencontrer certaines personnes après je t'avoue que j'ai eu de la chance donc de la chance et du timing j'ai une bonne étoile quand même parce que si tu veux il y a eu trop de coïncidences qui ont fait que des fois c'est incroyable quand je regarde des fois certains trucs je me dis bah écoute c'est presque c'est magique c'est divin presque t'as un exemple ? j'en ai trop un ou deux tout à l'heure Non, pas d'exemple particulier. Ouais, non, pas d'exemple particulier. Après, ouais, non, c'est comme ça là qu'ils me viennent. Mais ma vie, c'est un film, quoi. C'est un truc, c'est mort de rire, quoi. Pour être... Ouais, c'est assez cool, ouais. Je peux pas... ouais.

  • Speaker #1

    Mais t'as l'air bien, t'as l'air content, t'as l'air épanoui.

  • Speaker #0

    Je suis épanoui à fond, ouais. Je suis épanoui à fond parce que je suis dans la gratitude aussi, tu vois. J'ai tout ce que j'ai besoin, en fait. Ça, c'est assez... Enfin, je ne peux pas le nier, tu vois. J'ai tout ce que je pourrais souhaiter. Je n'ai même pas de rêve particulier. Là, j'ai tout ce que j'ai besoin. C'est assez rare. Puis, je pense que c'est important de garder aussi ça en tête. C'est que finalement, je peux toujours vouloir plus. Mais en fait, ce sera à la vie de décider si elle te la donne ou pas. Je n'ai pas besoin de plus.

  • Speaker #1

    En début d'épisode, tu as évoqué trois qualités importantes à avoir maintenant. quelles sont trois qualités que tu as et qui t'ont été très utiles dans ton parcours ? Pas forcément les mêmes qu'au début.

  • Speaker #0

    La qualité, je ne sais pas si on peut définir la passion comme une qualité, mais typiquement, c'est ça qui te... C'est un moteur. C'est ce qui drive. Oui. C'est ce côté... Je pense que le côté passionné peut être une qualité. C'est ce côté où tu vas être curieux. Tu vas être curieux. Ça fait partie de la passion, entre guillemets. tellement curieux que la passion va aller au-delà. La passion, ça te permet de passer au-delà des barrières. Et puis pour passer au-delà des barrières, il faut une certaine curiosité, il faut une ouverture d'esprit. Tout ça, c'est des qualités que je pense que j'ai eues et qui m'ont aidé dans ce que je fais. Pas particulièrement dans l'entrepreneuriat parce que c'est aussi ça qui m'a amené des soucis, tu vois, des soucis entre guillemets. Mais je dirais que pour... Dans la vie, ce qu'il faut, c'est être passionné et ne pas avoir peur. Au-delà d'être courageux, je pense qu'il faut être hargneux.

  • Speaker #1

    Déterminé.

  • Speaker #0

    Déterminé, oui.

  • Speaker #1

    Donc la passion et être déterminé, ça c'est des qualités que tu as.

  • Speaker #0

    Déterminé, oui. Presque un peu trop. Déterminé, c'est juste.

  • Speaker #1

    Et puis de la rigueur, ça tu disais au début aussi.

  • Speaker #0

    Oui, rigueur, déterminé, ça va un peu le même. C'est ça.

  • Speaker #1

    Quels vont être selon toi les plus gros défis que tu vas rencontrer dans les 5-10 prochaines années ? Ça va être quoi tes problèmes auxquels tu vas devoir trouver des solutions ?

  • Speaker #0

    C'est le problème de tout le monde. Ça va être l'arrivée de l'intelligence artificielle.

  • Speaker #1

    Oui, mais dans ton domaine jusqu'à ce qu'elle...

  • Speaker #0

    En particulier dans mon domaine, dans tous les domaines. Dans tous les domaines, ça va être... Soit tu prends le train en marche, soit tu le prends pas. Et moi, ça va être du haut de mes 40 ans de rester assez jeune d'esprit pour continuer à accueillir la technologie sans la dénigrer, comme je l'ai toujours fait. Et de l'assumer surtout.

  • Speaker #1

    Mais parce que là, tu vois quoi ? comment est-ce que ça pourrait améliorer les process forcément ? C'est comme tu disais, trier des mails, à la limite faire plutôt de l'informatique.

  • Speaker #0

    Ouais, l'informatique. Aujourd'hui, il y a des clients qui viennent vers moi et qui me disent « J'ai fait un projet avec l'IA, tu arrives à me faire ��a ? » Je fais « Ouais, ok, pas de souci. » Je suis artisan, je fais ce qu'on me demande de faire. Ça me va très bien.

  • Speaker #1

    Mais là, à ce moment-là, est-ce que ça bride pas un peu ton côté artiste justement ? Ils sont pas frustrés quand même.

  • Speaker #0

    Non, je suis artisan, je fais ce qu'on me demande de faire. Pas de problème avec ça. C'est là où je fais la différence avec les autres aussi. Je n'essaie pas d'imposer mon style. Ce n'est pas de problème. Je fais du moment que je tiens une bombe, je suis content. Je fais de la peinture, peu importe ce que je fais. Je sais que je suis mieux là qu'à l'usine. Après, j'aime ce que je fais, peu importe. J'aime au-delà de ça. Je suis passionné. Je parle de passion. En fait, je parle de passion. on a tendance à penser que je parle de la peinture. Mais en fait, je me suis rendu compte avec le temps qu'en fait, ma vraie passion, ça fait partie de ma passion, mais au-delà de cette passion-là, j'ai la passion de l'entrepreneuriat, j'ai la passion de la relation client, j'ai la passion de tout ce qui est lié à l'entrepreneuriat, c'est-à-dire les relations humaines, rencontrer des gens, partager sa passion, discuter, rendre service aux gens. En fait, tu vois, tu... Je prends l'exemple des enfants. Tu fais une chambre d'enfants. Les enfants, ils viennent dans leur chambre. Ils ont les yeux qui brillent.

  • Speaker #1

    C'est magnifique.

  • Speaker #0

    Ça, c'est passionnant. Tu fais des projets. Au-delà de l'artistique, je fais des projets, des gros projets. Tu dois tenir le timing. Tu dois prendre en considération le truc, la logistique, le truc. Et ça, c'est passionnant. Pour moi, c'est là où je suis bon. Je suis même pétilleux. Je suis même... passionné plus par ça que par le résultat de ce que je fais en fait et le graffiti c'est une chose le graffiti business en est une autre aussi voilà le graffiti moi j'adore ça de toutes les formes qui existent même particulièrement l'illégal j'admire ceux qui font de l'illégal j'admire voir les graffitis qui sont faits en dehors des clous en dehors du cadre en dehors des règles tu vois j'adore ça reste pour moi de la peinture ça fait de ma lave Pour moi, j'estime que ce n'est pas de la dégradation. Et tout ça, c'est passionnant. Et voilà, je pense que c'est ça qui nous rend vivants. C'est la passion et c'est ça qui rend les gens intéressants aussi.

  • Speaker #1

    Et pour revenir à la question sur ce qui va être les plus gros défis, pour toi, c'est vraiment de ne pas manquer cette vague de l'IA maintenant, comme Internet à l'époque. En fait, c'est de vivre avec son temps.

  • Speaker #0

    Exactement. Et de vivre avec son temps et même plus, c'est-à-dire de...

  • Speaker #1

    potentiellement aider ceux qui sont pas à la page comme tu nous disais avant des gens qui t'ont aidé quand toi t'étais jeune t'aimerais bien retransmettre un peu pouvoir rendre la monnaie de sa pièce j'essaie de le faire déjà après avec l'IA ça va prendre des

  • Speaker #0

    ça va être présent partout plus qu'internet aujourd'hui on voit qu'internet est omniprésent l'IA ça va être encore autre chose et puis c'est aussi voilà préparer le futur pour ma fille voilà Hum hum.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, comment est-ce que tu entretiens l'équilibre entre ta vie pro et ta vie de famille ? J'imagine que c'est un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est particulier, c'est par vague. Globalement, j'ai de la chance parce que tout ce que j'entreprends, ça me permet aussi de libérer du temps. Comme je travaille assez vite et que j'ai des gens qui m'aident, j'arrive quand même à profiter de ma famille. Je peux quand même voyager, financièrement. J'ai suffisamment pour pouvoir profiter.

  • Speaker #1

    Donc, tu n'auras pas de regrets plus tard où tu te diras, mince, j'ai tout mis sur ma carrière. Je me suis éclaté, mais je n'ai pas vu grandir ma fille.

  • Speaker #0

    Non, non, ça c'est hors de question. J'ai bien enregistré les regrets des gens qui sont passés par là aussi. C'est bon, je prends des leçons par intermédiaire. C'est vrai que je vois que... C'est une des choses à ne pas louper. Je pense que tel que je le vis actuellement, je ne passerai pas par là.

  • Speaker #1

    Et comment tu t'organises pour réussir à te dégager du temps ? Comment tu gères cet équilibre ? Tu l'entretiens ?

  • Speaker #0

    Comme une horloge suisse ? Non, justement, j'essaie d'être super rigoureux. Alors oui, des fois, je travaille plus tard, comme tout le monde. Typiquement, sauf cas exceptionnel, je ne vais pas partir à 6h du matin bosser. Je n'évite les bouchons. Je pars après que ma fille soit partie à l'école. Et puis, je vois ma fille le matin, je la vois le soir. parfois pas, mais voilà, ça arrive, tu vois, dans tous les domaines, et puis...

  • Speaker #1

    Comme un peu tout le monde, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Mais je suis pas... Je préférerais même diminuer ma quantité de travail, tu vois, même quitte à gagner un peu moins, pour profiter plus, c'est ce que je vise, tu vois. Après, c'est un engrenage, on est en Suisse, l'engrenage est fait que, tu vois, là, typiquement, là, je paye mes impôts de 2021, ou 2022, maintenant, pas le choix que de travailler, quoi. C'est sûr que, tu vois, tu peux pas... En plus, les impôts sont un peu en retard. Du coup, tu as de l'argent, puis tu l'investis. J'ai acheté un peu d'immobilier, des trucs. Et du coup, tu dois rattraper ce que tu as payé. Je n'ai jamais été à la fois aussi riche, mais à la fois aussi pauvre. Et c'est toujours un peu ce système qu'il faut se méfier, qui te met peut-être d'un boulet au pied quand même.

  • Speaker #1

    C'est à ce moment-là que c'est important, comme tu disais avant, de bien s'entourer. Prendre un fiduciaire qui gère ça pour toi, qui peut t'accompagner.

  • Speaker #0

    C'est important.

  • Speaker #1

    Parce qu'on n'a pas parlé du réseau, mais est-ce que tu as un avis à propos de ça ?

  • Speaker #0

    Le réseau, c'est important.

  • Speaker #1

    C'est hyper important.

  • Speaker #0

    Je l'entretiens même avec des entreprises, des coopératives, des réseaux. Le réseau, je le travaille. Typiquement, j'ai été au BNI pendant un an. J'étais directeur de mon chapter à Echelon. Pendant l'an, c'est le Business Network International, c'est des sortes de réseaux d'entrepreneurs. C'est des expériences qui sont intéressantes, qui te permettent de rencontrer des gens qui font un peu les mêmes choses que toi, qui ont de l'expérience aussi dans un domaine différent, mais qui peuvent t'apporter aussi un point de vue expérience ou d'un point de vue coopération même. Et ça, c'est vrai qu'après, j'ai de la beaucoup de chance parce que je rencontre aussi beaucoup, beaucoup de gens dans mon propre domaine. Chaque jour, je vais voir quelqu'un de différent. Je travaille aussi bien pour la police que pour mon avocat, que pour une entreprise de construction, que pour n'importe qui. C'est complètement ouf. Et ça, c'est génial. Tous les jours, je rencontre des gens différents, de tous les horizons. Je vais travailler dans les écoles, je vais faire des cours. Pour l'hôpital, pour des gens qui sont en difficulté, même des personnes handicapées, tu vois. Donc je rencontre vraiment des personnes autistes qui peuvent t'apporter aussi sur un point de vue différent, sur une vision différente que tu n'aurais jamais côtoyée, tu vois. Ou même des gens ultra fortunés qui ont une vision du monde qui est différente de la tienne, mais si tu prends un peu de recul, tu peux juger aussi. Enfin, tu peux... Ça peut t'éveiller à différentes choses, à différents points de vue. Et ça, je pense que c'est ça qui me permet aussi d'avoir l'ouverture d'esprit. C'est de se dire, OK, c'est comme si je me promenais un peu dans tous les trucs.

  • Speaker #1

    Côtoyer des gens ultra différents, prendre à chaque fois, ils t'apprennent à chaque fois quelque chose de divin. C'est clair que c'est hyper important. Est-ce que tu as une routine pour ton bien-être, que ce soit sportif ou même des heures de sommeil ? Ouais. Peu importe, pour rester en forme et rester vif d'esprit.

  • Speaker #0

    Et comment on sait ce matin ? Ce matin, quand je peux, je fais le sauna. Sauna plus douche froide. Donc le matin, si je peux me réveiller avec le sauna et la douche froide, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Et tu n'y arrives pas à ça, c'est que dans la douche froide, on entend beaucoup parler, mais est-ce qu'il y a vraiment beaucoup de gens qui arrivent à faire ça tous les matins ? Il faut s'accrocher quand même.

  • Speaker #0

    Oui, la douche froide. Seul, ouais, sûrement. Ça, je pense que je n'y arriverai pas forcément. Mais avec le sauna, c'est bon, c'est facile. Je vais plonger dans le lac aussi. Sauna plus lac. Hier soir, j'ai fait ça. Sauna plus lac, donc lac bien froid, lac de montagne. Ça, c'est revigorant, en fait. Au niveau salutaire, je pense que pour moi, c'est ce qu'il me faut. L'air pur de la montagne. Ça, c'est une décision que j'ai prise il y a peu, en fait, en achetant ce bien immobilier à Champélac. où j'ai mis toute mon entreprise, toutes mes entreprises, où j'ai décidé de mettre mon lieu de vie, en fait, enfin, ma personnelle, quoi. C'était une décision salutaire, parce que je sentais que c'est bien la ville, c'est bien la pseudo-campagne, où l'air et l'eau ne sont pas forcément... On s'entend, c'est pas l'Inde, mais je pense que j'avais besoin de cette air pure, de cette eau pure de la montagne qu'offre la montagne en Suisse, du Valais. Et ça, c'est vrai que c'est assez génial de pouvoir avoir accès comme ça à l'eau, au lac, tu vois. Tu pourras te baigner dans le lac, tu sortes chez moi, boum, dans le lac, tu te sens vivant, tu vois. L'eau froide, ça te sent pas trop vigoreux.

  • Speaker #1

    J'imagine, c'est clair. Faudrait que j'essaye un jour. On arrive gentiment à la conclusion. J'ai encore quelques questions. Est-ce que tu as un livre à conseiller ? Un livre qui t'aurait marqué, qui t'a inspiré, peu importe que ce soit un roman, que ce soit un livre de développement personnel, une BD même ?

  • Speaker #0

    Je ne lis pas beaucoup. J'ai lu l'Alchimiste. Ah,

  • Speaker #1

    l'Alchimiste, ouais. C'est un des livres les plus connus en plus. Ultra connu, celui-là.

  • Speaker #0

    Mais ça m'a pas mal parlé, quoi. OK. Même pour moi, c'était... Ouais, le fait que ce soit écrit, il y a un truc intéressant qui m'a plu à ce moment-là. Je ne lis pas beaucoup, donc voilà, c'est un que j'ai lu, L'alchimiste, qui m'a plu, ouais. Et après, les films, pas tant que ça. J'ai regardé la semaine dernière La vie de Bernard Tapie, c'était pas mal inspirant. Sur Netflix,

  • Speaker #1

    le reportage, ouais, j'ai aussi regardé. Ultra inspirant, c'est clair.

  • Speaker #0

    C'était pas mal inspirant. C'est tout le personnage avec son égo, sa mégalo. Mais tu vois aussi que c'est grâce à ça qu'il réussit. C'est ce côté-là. C'est admirable quand même, malgré que c'est des côtés... Toujours un peu ce côté...

  • Speaker #1

    Borderline.

  • Speaker #0

    Exact. Qui est inspirant, mais qui est aussi regrettable de temps en temps.

  • Speaker #1

    Quelles sont les trois applications indispensables sur ton téléphone ? Trois applications que tu utilises le plus dans ta vie de tous les jours ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, Instagram, WhatsApp, évidemment, pour les clients, Gmail, pour les mails. Et puis, c'est principalement ça. Météo, un peu pour bosser. OK, oui, important aussi. Bientôt, ce sera ChatGPT, c'est sûr. Enfin, en tout cas, l'IA, quoi. Ça, ça va être impossible d'y échapper, quoi.

  • Speaker #1

    C'est clair. Oui, mais alors, on loupe le train, le train dont on parle depuis le début de l'épisode. Là, on le loupe si on…

  • Speaker #0

    Je pense pas qu'on pourra le louper.

  • Speaker #1

    On n'aura pas le choix, là.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on n'aura pas le choix, là. Malheureusement. Malheureusement ou pas. Après, moi, je ne vais pas dire malheureusement, en fait. Malheureusement pour certains, mais je pense que c'est comme ça, quoi. Il faut l'accepter.

  • Speaker #1

    Et où est-ce qu'on peut te retrouver ? Donc, graffeur.ch ? Graffeur.ch, partout. Et sur les réseaux, c'est aussi graffeur.ch ?

  • Speaker #0

    Sur l'autoroute, les voitures qui te doublent avec des graffeurs.ch. Tu me vois partout. Ouais, c'est les réseaux, c'est TikTok, Instagram, graffeur.ch.

  • Speaker #1

    donc les liens seront dans la description aussi ouais ça de toute façon voilà c'est les

  • Speaker #0

    Je fais pas mal de pubs sur les fresques que je fais, mon atelier à Lausanne. On me voit partout, le but c'est qu'on me voit partout.

  • Speaker #1

    D'être visible, c'est un des points les plus importants aujourd'hui.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et ça je l'ai bien compris au point où je n'arrive même pas à le mesurer. Mais j'ai l'impression qu'en Suisse, les gens commencent à connaître bien Faire Pensage. J'ai quand même bien bossé, comme j'ai dit à l'inspectrice.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une citation qui t'inspire, qui t'a marqué ?

  • Speaker #0

    tirer en avant il y en a plein qui te représentent il y en a plein j'aime bien je peux le faire j'en suis tu peux le faire j'en suis la preuve ça j'aime bien c'est vrai en plus ça ça inspire de nouveau les autres c'est ça c'est une question de volonté pour tirer les autres vers l'avant ouais que tu peux faire tout ce que t'as envie de faire il faut juste avoir la volonté et comme la rigueur la rigueur c'est ça c'est ça qui c'est ça qui fait la différence.

  • Speaker #1

    Dernière question, si tu avais un seul conseil à donner à quelqu'un justement qui est dans son salariat, dans son confort, qui hésite, qui a peur d'avoir des regrets à la fin de sa vie, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #0

    Crois-y quoi.

  • Speaker #1

    Crois en toi, vas-y,

  • Speaker #0

    fonce. Même pas en toi, mais crois en la vie, crois en ton destin en fait.

  • Speaker #1

    On n'a qu'une vie, il faut quand même faire ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Il faut y aller quoi. Saute ! De toute façon, tu as un parachute, on est en Suisse. Oui, c'est clair. La Suisse, c'est le meilleur pays. On est dans le pays le plus confortable au monde si tu aimes bosser. Si tu bosses, tu réussis. En fait, c'est ça. Ce n'est pas le meilleur pays du monde, je pense, pour tout le monde. Mais si tu es un bosseur et que tu aimes bosser, la Suisse, c'est magique.

  • Speaker #1

    Super, ça clôture bien cet épisode. Merci beaucoup, Baro.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis à bientôt.

  • Speaker #0

    Oui, à bientôt.

  • Speaker #1

    Ciao, ciao.

Description

Dans cet épisode, je reçois Philippe Baro, fondateur de graffeur.ch, qui a transformé sa passion pour le graffiti – née dans la rue et sur les trains – en un véritable business florissant.


Baro nous raconte son parcours atypique : ses débuts marqués par les graffitis illégaux, ses démêlés avec la justice, son passage par la micromécanique horlogère, et surtout ce moment où un entrepreneur visionnaire lui a donné sa chance. De là est née une aventure qui l’a mené à travailler pour des particuliers, des entreprises, des communes, et même… la police ou les CFF !


On parle ensemble de :


  • L’importance de la réactivité et de la rigueur en affaires, même dans un domaine artistique.

  • Son rapport à l’autorité et pourquoi il n’a jamais pu rester salarié.

  • Comment le SEO et Internet ont propulsé son activité au rang de référence en Suisse et à l’étranger.

  • Sa vision de la concurrence, entre respect mutuel et dérives liées à l’argent facile.

  • Les défis à venir avec l’intelligence artificielle, et comment rester « dans le train » pour ne pas se faire dépasser.

  • L’équilibre entre vie de famille et entrepreneuriat, essentiel pour lui.


Son message est clair : tout est une question de passion, détermination et rigueur.


Vous pouvez le retrouver aux adresses ci-dessous :


Site web : https://graffeur.ch/

LinkedIn privé : https://www.linkedin.com/in/philippe-baro-05bb04227/

LinkedIn entreprise : https://www.linkedin.com/company/graffeur-ch/

Instagram : https://www.instagram.com/graffeur.ch/


Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à vous abonner, à le partager à vos amis et à me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée.


Vous pouvez également me rejoindre aux adresses ci-dessous :


Linkedin : https://www.linkedin.com/company/semedembuches/

Instagram : https://www.instagram.com/semedembuches/


Si vous êtes fondateur, co-fondateur ou directeur d'une entreprise et que vous souhaitez partager votre vécu sur ce podcast, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse mail suivante : info@semedembuches.ch


Je vous souhaite une excellente écoute !


Les podcasts "semé d'embûches" sont imaginés et réalisés par Romain Frehner.


Droits d'auteurs :


Track: Only the Braves Music by https://www.fiftysounds.com   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Baro, merci de m'accueillir aujourd'hui à Lausanne, dans ton local dans lequel tu fais du graffiti. Je vais commencer par te laisser te présenter déjà de manière générale. Qui es-tu ? Une sorte de CV de nous donner un peu ton parcours et on ira dans le détail après.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Philippe Baro, je suis né à Genève. J'ai fait des études de micro-mécanique dans l'horlogerie et après je me suis lancé à mon compte dans la décoration graffiti artisanale. Ok.

  • Speaker #0

    Comment s'appelle ton entreprise ? Qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #1

    J'ai ouvert du coup graffeur.ch. Aujourd'hui, c'est une société anonyme. Et je fais de la décoration, donc je suis le boss.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'ai deux employés, un qui fait de la logistique, un qui est plus jeune qui fait du graffiti, qui m'aide, qui m'assiste pour les gros mandats, qui va potentiellement me suivre de plus en plus, comme un assistant au final. Un assistant gras peintre. Et on travaille pas mal avec d'autres personnes en freelance.

  • Speaker #0

    Ok, donc ton business, c'est le graphe ?

  • Speaker #1

    Mon business, c'est du graffiti business. C'est-à-dire que je fais de la décoration sur mesure pour les particuliers, les entreprises, les communes, tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, et tu fais ça dans toute la Suisse ?

  • Speaker #1

    Toute la Suisse et au-delà, oui. Je vais travailler en France avec grapheur.fr, en Belgique avec grapheur.be. Et j'ai une franchise à Dubaï avec graffiti.ae. Ok,

  • Speaker #0

    parfait. Belle présentation pour commencer. Quelles sont selon toi trois qualités qu'un entrepreneur doit avoir ? Pas forcément trois qualités que tu as, mais...

  • Speaker #1

    Alors en particulier dans mon domaine, il faut être professionnel. Bon, ça va de soi, mais je veux dire, il faut être réactif, disponible. Dans mon domaine, c'est là où j'ai été assez fort. C'est-à-dire que j'ai plus cette conscience professionnelle de mon passé dans... dans l'industrie. Et du coup, j'ai une sorte de rigueur, en fait. C'est surtout la rigueur où je suis assez bon et qui a fait mon avantage par rapport à certains autres de mes, entre guillemets, concurrents qui sont plus artistes et qui vont peut-être être un peu plus longs à répondre aux emails ou moins disponibles au téléphone ou comme ça. Donc ça, je pense que c'est le plus important, en tout cas, dans mon domaine, c'est la réactivité. Comment j'ai dit avant ? La rigueur. La rigueur, c'est ça, la rigueur. Et surtout en Suisse, en fait. En fait, j'ai remarqué que les gens, ils veulent quelqu'un qui arrive à l'heure, qui vient au rendez-vous, qui sait de quoi il parle, évidemment. Mais je veux dire, au-delà de ça, c'est quelqu'un de professionnel.

  • Speaker #0

    Puis on est dans un monde où tout va vite. Puis justement, d'être réactif, comme tu dis, de répondre vite, d'être présent pour tes clients, ça te fait aussi un avantage par rapport à tes concurrents, comme tu disais avant.

  • Speaker #1

    Ouais, alors au-delà de ça, en plus, déjà, j'ai pas énormément de concurrents, mais en plus, c'est vrai que c'est dans mon domaine, les gens s'attendent pas et ça fait double effet. Ils se disent bon, c'est un artiste, il va peut-être mettre un mois à répondre. Après, il faudra attendre deux, trois mois pour attendre la réaction. Et moi, ça arrive que le même jour, j'arrive à répondre et puis à faire une offre et puis à aller travailler directement. Si je suis dans la région, si je suis... Ah,

  • Speaker #0

    c'est pas réactif, c'est ultra réactif.

  • Speaker #1

    ultra réactif, ultra disponible comme je travaille de manière assez rapide De toute façon, plus je travaille, plus je sais ce que je fais, plus je peux le faire rapidement. C'est là-dessus que je me base aussi. C'est comme ça que je fonctionne. Et en fait, ça me permet de pouvoir encaisser une charge de travail assez conséquente.

  • Speaker #0

    On en parlera plus tard après dans la partie sur l'entrepreneuriat justement de tes journées de boulot. J'imagine qu'elles doivent être bien chargées, même le week-end. Exact. Mais pour le moment, on va... Donc, attaquer ton parcours scolaire, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Où tu as fait tes écoles ? Quelle formation tu as suivi ? Avec quel diplôme tu te retrouves à la fin ? Tu nous disais que tu as grandi à Genève ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas grandi à Genève. Je suis né à Genève. J'ai fait ma petite enfance à Genève. Après, je suis parti en France, à Strasbourg, où j'ai essayé de faire mon bac. Donc, je n'ai pas réussi. Je n'étais pas fait pour le système scolaire global, mais encore moins le français. À ce moment-là, je suis revenu en Suisse, à la Vallée de Joux, où j'ai fait l'école technique de la Vallée de Joux.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est déjà des études après l'école obligatoire.

  • Speaker #1

    C'est ça, après l'école obligatoire, j'ai fait mon CFC avec une maturité intégrée. Donc ce qui est bien, c'est que j'avais déjà eu un entraînement en France qui m'a permis de ne pas être trop mauvais à la Vallée de Joux. Alors j'étais meilleur pour avoir la Mathu. C'était un peu spécial. J'avais réussi la Mathieu, mais pas le CFC. Ils n'avaient jamais vu parce que c'était une Mathieu intégrée. donc ils avaient décidé c'était pas clair c'était pas clair particulier, mais ils ne pouvaient pas donner la Mathu sans que j'aie le CFC. Donc en fait, j'avais dû refaire le CFC l'année suivante. Du coup, je l'avais quand même fait en 4 ans. Et bon, j'avais fait en 4 ans, mais le CFC était 4 ans. Donc en fait, finalement, j'ai gagné la Mathu en plus, une maturité professionnelle qui ne m'a jamais servi à rien. Mais qui était toujours un plus. Je crois que ça permettait de former certaines personnes. Bref, de toute façon, je n'ai pas formé de personnes dans mon domaine, en tout cas de la micromécanique. Mais pourquoi pas dans le milieu de la décoration graffiti à voir. Et du coup, j'ai fait ça. J'ai du coup obtenu ce diplôme-là, malgré que j'ai risqué quand même de me faire virer de l'école parce que je faisais des graffitis. Pas des graffitis à l'école, mais sur le train qui passait devant l'école. Donc, ça ne plaisait pas beaucoup au directeur.

  • Speaker #0

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #1

    Qui disait que je mettais une mauvaise image à l'école technique. Mais finalement, ça... Ça, c'est assez loin. J'avoue que ce que j'ai compris à l'époque, c'est que la police qui était venue me chercher à l'école avait quand même convaincu le directeur de ne pas me virer pour que je puisse finir mes études et quand même payer mes amendes et payer au CFF ce que je leur devais pour les nettoyages.

  • Speaker #0

    Ce qui est plutôt bien.

  • Speaker #1

    Ce qui est plutôt intelligent. C'est plutôt une manière assez... Je ne peux pas dire à ce moment-là que les flics m'ont mis des bâtons dans les roues.

  • Speaker #0

    et puis c'est important qu'on parle de ça aussi mais ta passion pour le graffiti elle vient d'où ?

  • Speaker #1

    elle est née à Strasbourg c'est vrai qu'il y avait pas mal de graffiti à Strasbourg, j'en ai fait beaucoup là-bas arrivé à la Vallée de Joux il n'y avait pas grand chose à taguer d'urbain en fait parce que c'est vrai que le graffiti moi tel que je l'ai, Strasbourg c'est quand même une grande ville je l'ai le graffiti c'est quand même ça va avec un environnement urbain en France. On ne ferait pas des tags à la campagne ou des trucs. Ça dépend ce que tu fais. Mais au stade où j'en étais à l'époque, ce n'était pas pertinent d'arriver à la Vallée de Joux et de taguer les vaches. Et je l'ai bien compris. J'étais quand même assez malin pour le comprendre à l'époque. Et finalement, le seul élément un peu urbain que j'ai pu retrouver à la Vallée de Joux que j'avais à Strasbourg, c'était le train. Je me suis principalement concentré sur la dégradation volontaire du train de la Vallée de Joux, des Travis. Donc j'y allais un peu toutes les semaines, ce qui m'a valu quand même une rançon dans le journal de 3000 francs pour savoir qui j'étais à un moment. Parce que j'abusais un peu. Alors c'est pas que j'abusais, mais disons que par rapport à ce qui se faisait là-bas, c'était un peu excessif.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils avaient l'habitude de voir dans le coin.

  • Speaker #1

    Alors paradoxalement, je faisais des choses qui plaisaient quand même. Je ne faisais pas de la dégradation pour la dégradation, j'essayais de faire des offres qui pouvaient... En fait, j'ai toujours été attiré par le fait de faire quelque chose d'illégal, mais qui était quand même admirable, entre guillemets. C'est vrai que les gens étaient un peu sceptiques. Soit ils disaient, ah ouais, c'est joli, mais c'est illégal, donc c'est moche. Enfin, il y avait tous, et puis les gens plus ouverts disaient, ah, mais c'est génial, ils devraient laisser. J'aimais bien observer d'un œil anonyme, du coup, puisqu'en fait, je ne disais pas, il ne fallait pas que je dise que c'était moi l'auteur. j'aimais bien ce côté là aussi un peu hors la loi Or la loi m'est cachée, tu vois, c'est-à-dire sans prétention, il n'y avait pas ce côté « ah c'est moi les gars qui a fait ça » et j'aimais bien ce côté. L'anonymat. L'anonymat en fait, la double vie, je pense que j'ai toujours, voilà, c'est un peu le truc, on ne peut pas parler de super-héros parce que c'était pas mal mais c'était pas fondamentalement bien non plus. Et du coup j'aimais bien voir la réaction des gens d'un point de vue extérieur, surtout quand il y a eu la rançon. C'était assez drôle de voir les gens s'accuser les uns les autres pour essayer de récupérer la rançon.

  • Speaker #0

    Alors que toi, tu savais que...

  • Speaker #1

    Alors que moi, je savais. Et puis, j'avais même un collègue qui m'avait dit, ouais, je vais te dénoncer. Je sais que c'est toi. Il m'avait dit ça. Et puis, en fait, il ne croyait pas si bien dire. Mais il m'a dit, non, non, mais je plaisante, c'est une vague, je sais que ce n'est pas toi. Ok, cool.

  • Speaker #0

    Je m'excuse, je t'ai coupé pour parler de ta passion pour le graffiti, mais on était à ta formation. donc après l'école hum C'était à la Vallée de Joux.

  • Speaker #1

    À la Vallée de Joux, à l'école TVI.

  • Speaker #0

    Donc là, tu as obtenu ton diplôme. Voilà. Ton CFC Mathieu. Et après, tu as fait encore d'autres études ou pas particulièrement ? Non. Tu t'es arrêté là ?

  • Speaker #1

    Je me suis arrêté là. J'ai travaillé à l'usine pendant deux ans chez Breguet et trois ans dans une entreprise de sous-traitance horlogère. Et en parallèle, j'ai monté mon business de décoration graffiti.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    donc assez tôt. Assez tôt, oui. À ce moment-là, même dès que je me suis fait choper, il y a un entrepreneur de la Vallée de Joux qui m'a donné ma chance. il m'a permis de enfin il m'a même mandaté pour faire la décoration de sa façade parce qu'en fait même le juge à l'époque il aimait bien ce que je c'est pas qu'il artistiquement c'était valable même le juge me l'avait dit et c'est vrai qu'il y a plein de gens qui m'ont dit ah ben c'est toi qui as fait le train ok ben c'est cool ce que tu fais tu peux faire enfin je

  • Speaker #0

    pense que t'as du potentiel tu peux faire la façade de mon entreprise et puis je te paye et puis c'était là que c'est parti quoi donc il y a quand même des gens un peu visionnaires qui arrivent à trouver du positif et quelque chose de...

  • Speaker #1

    À l'époque, il y en avait eu deux à la Valais de Joux. Il y avait eu lui, donc c'est Jean-Marc Bernet. Et lui, il avait vraiment ce côté-là où il voyait, enfin, c'était quelqu'un d'ouvert, de généreux, de... Enfin, il voulait pousser les gens en avant, que c'était quelqu'un d'extrêmement positif. Et c'était un entrepreneur, forcément. Donc, je pense que voilà. Et l'autre personne, je pense que c'est l'unique personne pas entrepreneur qui m'a aidé. C'était un éducateur, du coup, de la Valais de Joux. Mais il avait une mentalité un peu d'entrepreneur, c'est-à-dire que c'était quelqu'un de...

  • Speaker #0

    Ils sont formés normalement, ils sont assez bons justement là-dedans, ils ont quand même des prédispositions à aider les gens, à être généreux comme tu dis.

  • Speaker #1

    Ça dépend, oui, potentiellement, mais lui en particulier, lui c'est quelqu'un qui était vraiment très qualifié. Il m'a poussé, il m'a présenté certaines personnes que je retrouve un peu toujours aujourd'hui dans le cadre de ses activités plus politiques et qui sont toujours pertinentes.

  • Speaker #0

    Et quel type d'élève est-ce que tu étais ? Tu étais plutôt assis ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'étais pas bon. En fait, je n'ai jamais été bon ailleurs que dans ce que j'aimais faire. Par définition.

  • Speaker #0

    Bon, on peut dire que tu as trouvé ta zone de génie. C'est déjà quand même bien.

  • Speaker #1

    Oui, alors même, je ne considère pas que je suis un génie. Je considère que j'aime ce que je fais et du coup, je le fais bien. Mais c'est vrai que tout ce que je n'aime pas faire, je ne le fais pas bien.

  • Speaker #0

    Et donc, à l'école, comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    Et alors, ça ne se passait pas bien. À l'école tech, ça allait. Je pensais que ça allait. C'est clair que par rapport à la France, j'étais beaucoup mieux. J'avais l'impression d'être plus à ma place. Et après, avec le recul, déjà j'aimais assez bien mes profs, ce qui changeait pas mal de la France aussi. Mais avec le recul, j'ai eu des échos de certains professeurs. De l'école tech, 10 ans après, j'ai croisé mon prof de maths à l'époque. Et puis je lui dis, c'est cool, j'ai un bon souvenir de vous et de vos cours. Et puis lui, il dit, moi, pas du tout. Je fais, ah bon ? Il me dit, t'étais vraiment insupportable et tout. Puis je voyais qu'il avait vraiment de la rancœur. Puis j'étais, ah bon ?

  • Speaker #0

    À ce point-là ?

  • Speaker #1

    Ouais, à ce point-là. Et je n'ai pas le souvenir d'avoir été... Après, on était tous... J'étais à l'école, c'était un enfant. Je ne faisais pas de... J'avais pas l'impression de faire des gros... Oui, j'étais un peu insolent. Oui, j'étais... Voilà, peut-être, mais c'était...

  • Speaker #0

    C'est un peu tous les gamins comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Tous les gamins. Alors, c'est sûr que moi, j'ai toujours eu un problème avec l'autorité. C'est pour ça que je suis indépendant aujourd'hui. Et c'est ça qui... C'est formateur aussi. Je sais que si je suis indépendant aujourd'hui, c'est que je peux pas avoir de hiérarchie. Et que je peux pas avoir de collègues non plus. C'est eux qui peuvent pas m'avoir Je m'en suis rendu compte à l'usine du coup c'était compliqué de travailler avec des gens alors moi je rigolais beaucoup trop j'étais pas sérieux dans mes trucs j'ai jamais été bon même dans la micromécanique c'est alimentaire je suis pas bon mais en Suisse j'étais rentable parce qu'en Suisse en tant que micromécanicien il suffit pas de grand chose pour être rentable mais j'ai pas été bon mes collègues me disaient mais t'es pas bon je fais ouais je sais mais bon je suis rentable quand même puis là je suis payé pour toi t'es payé pour me supporter et qu'est-ce que t'as pensé du système scolaire justement toi qui dis que t'as

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas trop dans ton élément. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on pourrait améliorer ?

  • Speaker #1

    Alors, le système scolaire de la...

  • Speaker #0

    L'école obligatoire.

  • Speaker #1

    Obligatoire. Alors, moi, je ne peux pas te parler du système obligatoire suisse. Mais clairement, le système scolaire français,

  • Speaker #0

    c'est la catastrophe.

  • Speaker #1

    J'avais un prof que je trouvais bien à l'époque. Un prof, c'était le prof d'italien. Il était vraiment... C'était quelqu'un d'empathique, de chouette, de... qu'on avait envie d'avoir comme prof, qu'un modèle.

  • Speaker #0

    Qui sait transmettre.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui a des valeurs, des passions. En fait, les gens font plus ça par passion. Et puis, c'est complètement... Ça ne va pas. Après, c'est formateur aussi, mais quand je suis arrivé à la Vallée de Joux, à l'école tech, là, il y avait peut-être un ou deux professeurs avec qui j'avais moins d'affinité, mais le reste, c'était quand même des gens qui aimaient... Je me rappelle que même mon premier professeur... de micro-mécaniciens, c'était des gens qui étaient gentils, passionnés, empathiques. Alors pas tous, on a tous des passages dans la vie où peut-être qu'il y a des événements personnels qui font qu'on est plus ou moins, on va dire... gentils, empathiques, etc. Agréables aussi. Et c'est vrai que les profs ne sont pas là pour être nos potes, mais un minimum de compréhension, c'est pas mal.

  • Speaker #0

    C'est clair, ça devrait être la base aussi, quand même.

  • Speaker #1

    Et à la Valais Joe, le directeur était un peu plus compliqué. Il y avait ce côté-là un peu trop politicien, je dirais. Il fallait faire attention à l'image qu'on allait donner, ce qui m'agacait un peu. Mais que finalement, j'ai fait avec. C'était à moi de m'adapter aussi. Il faut mettre un cadre et j'en ai conscience.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des branches que tu aurais ajoutées au système ? Des branches qui auraient fait peut-être que tu aurais été plus intéressé, plus impliqué dans certains domaines ?

  • Speaker #1

    Bien sûr que tout ce que j'ai appris par la suite pour monter mon entreprise, ça aurait été pas mal, mais on ne peut pas tous être entrepreneurs.

  • Speaker #0

    Et puis, on ne peut pas tout apprendre. La journée, elle dure tant d'heures aussi.

  • Speaker #1

    aussi ouais faut faire des choix mais c'est clair que faire des choix des choses un peu plus pratiques quoi un peu plus pratiques alors j'ai fait beaucoup de pratiques globalement la formation m'a été très profitable elle m'a beaucoup appris sur pas mal de choses mais mais finalement cette école là en particulier elle est conçue pour faire des des moutons j'ai envie de dire

  • Speaker #0

    Des gens préparés pour le système, préparés à avoir un salaire toute leur vie, à se lever, à aller à l'usine Ce qui ne correspondait pas du tout, tu es à l'opposé complet de ça Exactement,

  • Speaker #1

    donc je ne peux pas dire, tiens il aurait fallu que l'école soit comme ça Non, elle a été parfaite pour moi, tout a été parfait pour moi Même le système scolaire français a été bon pour moi parce qu'il m'a permis de voir ce que je n'avais pas envie de faire Comme un adulte en lequel on voit le mauvais exemple

  • Speaker #0

    Et comment tu as choisi ton domaine d'études ? Parce que si tu étais passionné par le graffiti, pourquoi est-ce que tu as fait cette école ? Tu avais quand même un attrait particulier pour la mécanique ou pas du tout ? C'est venu comme ça ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'étais en échec scolaire en France. Moi, je suis suisse à la naissance, donc j'avais l'intention de retourner en Suisse. Et du coup, mes parents m'avaient laissé le choix entre faire une école d'art et faire une autre école de micro-mécanique. plutôt dans l'industrie.

  • Speaker #0

    Mais du coup, ça aurait été pas plus cohérent l'école d'art à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, plus cohérent peut-être, mais en fait, à la réflexion, j'ai vraiment bien fait de choisir l'école de micromécanique. Parce que je voulais un métier où il n'y avait que du concret, où je pouvais être sûr de gagner un salaire.

  • Speaker #0

    De ce point de vue-là, c'est clair.

  • Speaker #1

    Je voulais être libre financièrement. Heureusement que j'ai fait ce choix-là. Et clairement, je pense que mes parents m'ont laissé libre. Ils ont eu la générosité de me laisser libre dans ces choix-là et de me soutenir au final parce qu'ils m'ont quand même payé mes études. Donc voilà, pour moi, ça n'avait pas de sens. Ça avait moins de sens. J'aurais pu faire une école d'art après éventuellement, mais je pense que le fait de choisir une branche technique où j'étais sûr d'avoir un débouché sûr et puis un revenu financier assuré, c'était... plus pertinents par rapport à la situation où j'étais.

  • Speaker #0

    Parce que c'est sûr que l'école d'art, après, on n'est pas sûr de trouver du travail. C'est beaucoup plus compliqué que...

  • Speaker #1

    Et en fait, en plus, j'aurais jamais été... J'aurais jamais accepté l'école d'art. J'aurais échoué l'école d'art. Enfin, c'est sûr. Je ne correspondais pas au cadre. Je n'aurais pas pu me formater au cadre de l'école d'art. Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? Parce qu'en fait, ce que je fais, c'est trop... Pour moi, c'est bien une école d'art. Pour moi, l'art, c'est...

  • Speaker #0

    tu devrais pas y avoir d'école t'es un artiste ou pas

  • Speaker #1

    il peut y avoir des écoles pour apprendre les techniques comme on peut apprendre la technique du spray pour perfectionner sa technique mais l'art c'est tellement personnel finalement juger un artiste à un autre pour moi c'est pas légitime il n'y a pas de légitimité à juger un

  • Speaker #0

    artiste en fait je suis assez d'accord avec ton point de vue est-ce que tu as eu des moments d'incertitude dans ton choix de formation après ton école obligatoire en France ? Est-ce qu'à un moment, tu t'es dit, mince, en fait, ça ne me plaît pas du tout la micromécanique, je vais...

  • Speaker #1

    Alors, en fait, c'est marrant, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir hésité, c'est-à-dire que... Enfin, d'avoir eu des doutes, c'est-à-dire que j'étais là et puis je suis là, en fait. Si je suis là, c'est parce qu'il y a une raison et puis qu'en fait... Et puis, en fait, je ne pouvais pas me dire, ah non, mais finalement, j'aurais peut-être fait du ferrinier. Non, non, en fait, mes parents, ils me payaient une école de micromécanique.

  • Speaker #0

    T'es allé au bout,

  • Speaker #1

    c'était tout Je me suis engagé Quand je m'engage, je vais au bout des choses. Je ne vois pas... On peut douter dans plein de choses. On peut douter d'une relation. On peut douter de pas mal de choses. Mais on ne peut pas douter... Enfin, moi, je ne peux pas me... Je me voyais mal douter d'un endroit dans lequel mes parents m'avaient aidé à me mettre. Je ne peux pas, voilà. Je fallait que j'aille au bout des choses.

  • Speaker #0

    Pour toi, c'était la bonne voie, tu allais au bout, puis c'était tout.

  • Speaker #1

    C'était ma voie, puis que c'était temporaire aussi. C'est clair que quand j'étais à l'usine, après, je me suis senti... J'avais quand même des doutes sur... Que je voyais mes collègues et puis l'environnement dans lequel j'étais. C'est vrai que j'avais certains doutes sur ma capacité à tenir toute ma vie là.

  • Speaker #0

    Dans quelle mesure tes études ont influencé ta vie d'entrepreneur ? Tu me disais que ça t'a quand même apporté un peu des outils, qu'il y a des choses qui te servent aujourd'hui. Concrètement, ça t'a apporté quoi ? Qu'est-ce que tu en retiens aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Beaucoup de rigueur, justement. En fait, particulièrement dans l'horlogerie suisse, c'est-à-dire là où j'ai travaillé après, je suis arrivé une fois cinq minutes en retard. Il m'a dit, c'est la dernière fois, mon patron, mon chef, il m'a dit à l'époque, alors c'était peut-être exagéré, mais j'ai retenu la son et c'est vrai que j'en suis reconnaissant aujourd'hui C'était un bon chef. On est en Suisse, on travaille, on est rigoureux, on est ponctuel. Et c'est comme ça que ça marche.

  • Speaker #0

    C'est ce qui fait la qualité aussi de beaucoup de nos produits.

  • Speaker #1

    Exact. Nos valeurs, nos qualités, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Parfait. On va gentiment passer sur ton parcours entrepreneurial maintenant. Quand tu étais petit, qu'est-ce que tu rêvais de faire ? C'est quoi le premier métier que tu as rêvé de faire ?

  • Speaker #1

    Policier. Ah,

  • Speaker #0

    je plaisante.

  • Speaker #1

    Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Bon, ça se peut. Je pense que beaucoup de petits garçons, ils rêvent.

  • Speaker #1

    Exact. Non, non, mais je ne sais pas. Je crois que je devrais demander à mes parents, mais je crois que c'était chef de chantier. Ah ouais ? Je ne sais pas pourquoi. C'est le seul truc que je me rappelle, au final. Mais je n'avais pas tellement de... Je ne me rappelle pas. Chef de chantier, je crois que c'est ça.

  • Speaker #0

    Et comment... Est-ce que tu as eu un déclic à un moment qui t'a fait dire je serai entrepreneur ? Ou c'est le fait de ne pas supporter l'autorité qui a gentiment... Enfin, t'as découlé de ça et t'es devenu entrepreneur, hein ?

  • Speaker #1

    Non. Je pense que je suis devenu... C'est le fait d'y avoir goûté, je pense, qui m'a donné envie de le faire. Je me suis rendu compte qu'en fait, en travaillant pour moi, pour des gens, enfin, en travaillant pour moi, voilà, en travaillant pour moi, c'était là que...

  • Speaker #0

    C'était là que tu t'épanouissais le plus.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je ne me voyais pas travailler pour un patron toute ma vie.

  • Speaker #0

    J'aimerais que tu développes un peu comment tu as lancé ton entreprise, parce que tu m'expliquais que parallèlement à ton travail, tu pouvais faire des horaires spécifiques qui te permettaient de développer ton activité. À côté ?

  • Speaker #1

    Exact. Ce qui s'est passé, c'est que je suis toujours tombé sur des entrepreneurs qui m'ont réellement donné ma chance. Toutes les personnes à qui ils m'ont vraiment élevé, d'un point de vue professionnel en tout cas, étaient des entrepreneurs. Et c'est ça qui m'a permis de développer mon business sur le côté et de travailler deux fois plus. C'est une fois à l'usine et puis en parallèle avec mon business. Et par la suite, j'ai eu la chance de tomber sur un entrepreneur en particulier qui est devenu un ami aujourd'hui. C'est Romain de Roudichouli qui m'a formé, qui était à l'époque le directeur d'une entreprise d'hébergement suisse, EasyGiga, qui m'a formé pour le référencement.

  • Speaker #0

    Ok, le SEO.

  • Speaker #1

    Le SEO, exactement. Et qui m'a permis de choisir typiquement grapheur.ch. C'est là que ce nom est sorti. et qui m'a boosté en fait. Qui m'a boosté, qui m'a... J'étais un de ses meilleurs disciples dans le sens... Voilà, j'étais celui qui a implémenté le plus et c'était moi qui en voulais le plus parce que moi je travaillais à l'usine. En fait, je voulais sortir de là quoi. Donc j'étais surmotivé à développer mon truc et à partir comme une fusée quoi.

  • Speaker #0

    Cette personne t'a beaucoup aidé alors dans le référencement, ce qui est important pour être visible.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, alors à l'époque c'était 2012, 2011-2012 c'était encore très... C'était encore assez peu connu. Et c'était magique. Les gens ne comprenaient pas. Je tapais, je tombais sur les... Les gens, ils voyaient ça partout. En plus des voitures, après qu'il y ait arrivé, les gens, ils voient graffeur.ch partout. Et taper ça sur Internet, j'étais en première, deuxième, troisième, quatrième position. Les gens, ils ne pouvaient pas passer à côté de moi. Alors, il y a ceux qui ont fait le choix parmi mes pseudo-concurrents d'essayer de prendre le train un peu aussi en même temps que moi. Il y a ceux qui ont jalousé. Après, il y a eu les deux. Il y en a surtout un qui a réussi, qui a essayé de suivre le truc et qui a un petit peu réussi, qui a pris sa place. C'est bien. Surtout que c'est quelqu'un que je respecte et que je pense qu'il mérite. Ça, c'était cool. Et puis, il y a toujours, comme d'habitude, les gens qui regardent le train passer.

  • Speaker #0

    Et puis, qui sont vieux, mais qui n'osent pas faire le pas.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ils préfèrent se lamenter plutôt que de le faire.

  • Speaker #0

    Toi, tu as eu une expérience du salariat, alors j'ai bien compris que ce n'était pas pour toi, mais qu'est-ce que tu penses du salariat de manière générale ?

  • Speaker #1

    Alors, en Suisse, ça va. C'est cool. Moi, j'étais jivois, j'ai travaillé à l'usine et tout, mais bon, c'était pas Taïwan. Ah,

  • Speaker #0

    mais si on replace toujours les choses dans leur contexte, on a quand même énormément de chances d'être en Suisse. Ça, c'est clair. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et moi, en particulier, avec mon expérience de l'étranger, on va dire, je me rends compte. Et c'est vrai que quand j'étais salarié, je voyais dans quel environnement j'étais. Je voyais les collègues. et puis Je me dis, à l'époque, tu faisais un métier, tu faisais ça toute ta vie. Et puis, je me suis posé la question, est-ce que je suis à ma place là ? Est-ce que je me vois faire toute ma vie là ? Est-ce que ça pourrait me convenir ? Les gens, ils ont besoin de pseudo-sécurité. Et puis, ça leur convient bien. Et puis, heureusement, parce que si on était tous indépendants, ce serait compliqué aussi.

  • Speaker #0

    C'est clair, mais la plupart des gens, en plus, ont besoin de cette sécurité. Ils n'arrivent pas à s'en défaire. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et il y a la peur. Je pense qu'il y a une partie de peur de sortir de sa zone de confort. qui peut être un frein. Mais après, c'est une question d'état d'esprit et puis de courage peut-être ou de philosophie aussi. Il y a pas mal de choses. Et je sais que moi, ce qui m'a vraiment montré le modèle, l'exemple, c'est les entrepreneurs qui m'ont aidé dans ma carrière, que je n'oublierai pas. Oui,

  • Speaker #0

    ceux que tu nous as cités avant, ils t'ont marqué. Puisque tu les cites aujourd'hui, c'est clair que...

  • Speaker #1

    C'est clair que c'est des gens qui ont été un peu... important, vraiment important pour moi, pour ma carrière. Et aujourd'hui, si je peux faire quelque chose, c'est prendre leur modèle et à mon tour de potentiellement aider des plus jeunes, des gens qui voilà, redonner ce qu'on m'a donné en fait, prendre ce qu'on m'a donné.

  • Speaker #0

    Comment se passe une journée type dans ta vie d'aujourd'hui, s'il y a une journée type ? Une semaine type peut-être, si tu préfères ?

  • Speaker #1

    Une journée type, non, c'est assez ouais, c'est assez On peut parler d'une journée type, même si ça change toujours, c'est toujours un peu différent. Je me lève assez tôt. Une fois que ma fille est partie à l'école, je traite deux ou trois emails. Je réponds un peu aux emails. Après, je prépare du matériel de peinture pour aller travailler chez un client. Je fais un ou deux contrats par jour et puis, si possible, un ou deux rendez-vous en même temps, en parallèle, en fonction de la région dans laquelle je suis.

  • Speaker #0

    Tu essaies de manager ça pour quand même faire le moins de kilomètres, être un peu optimisé des choses.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est là-dessus que j'optimise beaucoup pour pouvoir justement être optimum. Et aujourd'hui, j'ai de l'aide. J'ai Hatsé et puis Lance qui m'aident à préparer le matériel, par exemple. Répondre aux emails, c'est bientôt Lya qui le fera pour moi. J'essaie d'automatiser un maximum des choses. J'ai la chance de pouvoir compter sur ATSÉ aussi comme chauffeur. Donc, je peux continuer à bosser mes emails pendant les trajets aussi. Ah, ça,

  • Speaker #0

    c'est cool.

  • Speaker #1

    C'est pas mal, surtout avec le véhicule approprié. Et puis voilà, après, je rentre. J'arrive généralement assez tôt à la maison. Ça dépend, mais là, j'arrive. En plus, avec la nouvelle technologie, j'arrive à travailler assez vite et de journée.

  • Speaker #0

    donc t'es assez mobile tu peux travailler un peu depuis en fait un ordinateur portable des bonbonnes de peinture dans le coffre et puis c'est parti aujourd'hui c'est magique tu peux tout faire n'importe où aujourd'hui la technologie c'est il faut suivre mais c'est magique mais il faut savoir aussi justement comme tu disais avant prendre le train et puis pas rester sur le quai justement et savoir utiliser les outils de

  • Speaker #1

    la manière adéquate exact et il faut pas être réticent à mon avis parce que j'ai vu l'erreur que les gens ont fait même dans mon domaine il y en a peu qui y croyaient de se dire ah ouais mais tu vas faire du business avec de la décoration graffiti je sais pas qui voudra ça et aujourd'hui en fait on se rend compte que c'est un business tout à fait viable quoi mais c'est vrai qu'à l'époque personne n'y croyait par moi,

  • Speaker #0

    j'ai jamais eu de doute là dessus en fait j'ai jamais eu de doute dans ce que je faisais c'est ça qui t'a permis d'être aussi le numéro 1 et puis d'être en avance sur tous les autres et pour l'admin, la compta et tout ça comment tu gères ? je sous-traite ah tu sous-traites toute cette partie là ?

  • Speaker #1

    Ouais, je sous-traite. Au début, je faisais moi-même, mais une année 2021, je n'ai pas pu suivre. Je faisais n'importe quoi et je me suis retrouvé à payer 70 000 balles d'impôt, des trucs.

  • Speaker #0

    Ouais, donc mieux vaut que ça soit suivi régulièrement par quelqu'un.

  • Speaker #1

    Mieux vaut que je sois des personnes de conseil. Et puis voilà, après là, j'ai un fiduciaire, une fiduciaire. Et puis on verra comment ça va évoluer. Mais je pense que ces prochains temps, ça va être beaucoup automatisé tout ça.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu décrirais ton parcours entrepreneurial ? Depuis tes débuts, quand tu faisais ça parallèlement à ton job à l'usine, jusqu'à maintenant ? ça a été j'imagine plein d'obstacles que t'as dû surmonter alors paradoxalement pas mais je dirais que c'est toute une question de perception et moi je pense que Je pense que je n'ai pas eu beaucoup d'embûches, en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu me parlais quand même avant de tes démêlés avec la justice. Ouais. C'est quand même...

  • Speaker #0

    J'étais des embûches. En fait, tu vois... Ouais, j'en regardais encore un podcast de mon psy ce matin qui disait qu'en fait, les difficultés dans la vie, c'était une question de perception. Et c'est tout à fait juste, en fait. Je peux voir mes démêlés avec la justice comme une embûche ou je peux les voir comme quelque chose de...

  • Speaker #1

    Comme un apprentissage.

  • Speaker #0

    comme une leçon, comme quelque chose que pour moi ça doit être si tu veux j'aurais pas fait de graffiti j'aurais pas fait du graffiti vandal à l'époque j'aurais pas eu de problème avec la justice mais c'est moi qui les ai créés et

  • Speaker #1

    puis tu sais peut-être pas où t'en es là maintenant aujourd'hui de toute façon,

  • Speaker #0

    pour moi tout ce que la vie me donne en fait j'ai la gratitude de l'accepter donc je peux pas dire que, surtout que j'ai pas vécu de réel euh... drame. Oui, à un moment, j'ai essayé de me lancer. C'est vrai qu'il y a une période entre les deux postes, les deux... Tu vois, j'oublie, j'oublie, quoi, j'ai même pas pensé. C'est vrai qu'entre les deux contrats de travail à l'usine que j'ai eus, j'avais essayé de me mettre à mon compte, mais à la vallée de Joux, tu vois. Et puis j'ai fait, je pense, six mois comme ça, mais je voyais que c'était pas... Enfin, j'ai pas réussi. Enfin, j'ai pas réussi parce que peut-être je visais trop. Trop localement et j'étais, voilà, je me suis dit bon je vais essayer mais après j'avais cette sécurité de retrouver du travail quand je voulais donc c'était ça qui était bien. Donc j'ai pas eu, c'était, mais je peux pas dire que c'était un échec, je peux dire que c'était un essai pas pertinent, pas concluant voilà. Mais c'était finalement, c'était judicieux quand même.

  • Speaker #1

    Mais donc quelle a été ta plus grosse difficulté quand même, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Non. Ma plus grosse difficulté ? Ça dépend aussi où est-ce que tu vois la difficulté. La difficulté, il y a eu quoi ? Au niveau mental, c'est peut-être plutôt les trahisons. Les trahisons qui sont liées au succès, on va dire. À la jalousie, peut-être. J'en ai eu, il y en a eu encore. J'en ai eu pas des graves et pas tant que ça. Mais ça, ça pèse un peu. Sinon, effectivement, plus récemment, j'ai eu quand même des mêlées avec la justice. J'ai en ce moment une affaire avec la justice que j'estime excessive, que j'estime un peu zélée, on va dire, parce que j'ai toujours eu des problèmes. J'ai toujours été en confrontation avec... avec l'autorité en général, en fait. C'est ça, le truc. Là, une inspectrice en particulier a été un peu loin, en fait, dans ce qu'elle a entrepris, c'est-à-dire les parquisitions, des choses comme ça qui font que c'est un peu excessif pour de la peinture, surtout que je suis quelqu'un d'intégré dans la société, que je suis quelqu'un de relativement sage, en fait. Je pense que malgré mon côté anti-sage du graffiti, Je suis. quelqu'un de raisonnable et de sage en fait et du coup je pense que le fait d'avoir des moyens excessifs pour du graffiti de la part de la police c'est pas... après on est en Suisse c'est le jeu mais je trouve qu'il y a des choses s'il y a une embûche en ce moment c'est ça parce qu'ils ont quand même récupéré mon matériel professionnel ils ont pris mes ordinateurs, mes téléphones ils ont un peu bousculé les enfants ils ont fouillé un peu partout c'est pas des choses qui sont très agréables qui ne sont pas forcément légitimes pour de la peinture.

  • Speaker #1

    Si ça ne te touche que toi, ça va encore. Mais en plus, là, ils viennent dans ton intimité, dans ta famille. Donc c'est clair, je comprends que ça peut être un...

  • Speaker #0

    En fait, c'est toujours le plus... Même à l'époque, quand j'étais petit, là où ça me posait problème par rapport au graffiti, c'était la famille qui était touchée par ça. Et puis c'est vrai que s'il y avait bien un truc qui m'aurait pu me faire arrêter le graffiti, c'était la famille qui me dissuadait d'en faire.

  • Speaker #1

    C'est peut-être pour ça aussi que t'aimais tant l'anonymat quand t'étais plus petit.

  • Speaker #0

    Ouais, alors il y avait ce côté. Ouais, ouais, exactement. Après, il y avait... Ouais, il y avait ce côté. Alors, malheureusement, il y a ce côté anonymat qui t'empêche d'assumer ce que tu veux. C'est-à-dire que moi, à l'époque, je savais pas trop. J'avais pas trop de convictions par rapport à ce que je faisais. Enfin, je pouvais pas assumer ce que je faisais. Même financièrement, je pouvais pas assumer ce que je faisais. aujourd'hui peu importe ce qui se passe finalement voilà je peux assumer ce que tout ce que je fais. Heureusement, je suis un adulte, j'ai mes responsabilités et j'assume ce que je fais.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, quel a été ton plus bel accomplissement ? Quelque chose dont tu es fier ou où tu as passé un cap ?

  • Speaker #0

    C'est le retour un peu du truc. C'est-à-dire, tu te retrouves à... Il y a plein de petites anecdotes comme ça dans mon métier. Typiquement, à l'époque, quand je cherchais du travail dans l'horlogerie, j'avais postulé chez Rolex. Mais pour travailler chez Rolex, c'est un quasi-jusière vierge. J'en avais pas pour le graffiti, toujours. Et du coup, ils n'avaient pas... Enfin, j'avais pas été... Heureusement, finalement, heureusement, j'avais pas... J'étais beau chez eux, mais finalement, après, ils m'ont quand même mandaté pour faire du graffiti à tous leurs apprentis. Des petits trucs un peu rigolos.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est des retours de la vie, du karma presque.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est un pied de nez, pas aux gens, mais c'est un pied de nez sur la vie. Et puis pareil pour la police. J'adore travailler pour la police. C'est vraiment le truc. Les gens, ils pètent les poings.

  • Speaker #1

    Improbable.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est improbable, les gens pètent les plombs, même les autres graffeuses. Ils me disent « mec, tu bosses pour la police ? » Ben ouais, je bosse pour la police, pourquoi pas en fait. En fait, c'est ça, les gens considèrent, même dans le graffiti, la police comme leurs ennemis. Mais moi, c'est pas mes ennemis, tu vois. C'est les gens avec qui ils font leur boulot, et puis comme moi, je fais mon boulot. Et puis je fais avec, et puis moi, c'est un plaisir de bosser avec n'importe qui, tu vois. Et la police, faire un bus de police, comme j'ai fait pour la police de Puy, tu vois. un bus avec marqué police en graffiti je trouve méga cool mais c'est aussi le signe que les mentalités elles changent que ça

  • Speaker #1

    Ça s'améliore quand même. Oui, alors,

  • Speaker #0

    si on veut, dans le sens... Oui, il y a une vision différente, mais... Oui, bien sûr, parce que les générations avancent. Aujourd'hui, c'est nous qui sommes papa, et puis les enfants, ils grandissent avec le graffiti, donc les gens, de plus en plus, ils voient le graffiti comme quelque chose d'intéressant, que ce soit artistiquement parlant, esthétiquement, ou même, voilà, il y a toujours des... Oui, les gens voient le graffiti, perçoivent le graffiti différemment. De par l'avancement des générations aussi, tu vois. Les gens, même aujourd'hui, même les vieux, ils aiment bien le graffiti. C'est toute la manière dont c'est fait. C'est vrai qu'il y a toujours des gens qui diront que parce que c'est illégal, t'es moche. Alors qu'ils confondent l'aspect esthétique et l'aspect légal. Ça, il y aura toujours. Mais tant mieux parce que, tu vois, ce côté un peu...

  • Speaker #1

    Clivant.

  • Speaker #0

    Clivant, c'est ce qui fait vivre le graffiti. Et c'est vrai que quand tu vas faire des graffitis pour... Même pour les CFF, tu vois. Moi, j'ai du pays et des amendes. de passer 10 000 balles au CFF. Et aujourd'hui, c'est eux qui mandatent à cette même hauteur-là financière chaque année. Donc c'est ça qui est rigolo.

  • Speaker #1

    Je comprends que ce soit quand même des petites fiertés, des petits accomplissements.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est des petits trucs qui font que c'est grisant.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses de la concurrence ? Tu nous parlais avant des gens qui ont essayé de te suivre, dont une personne particulièrement qui a plus ou moins réussi. Qu'est-ce que tu penses de...

  • Speaker #0

    Alors, oui, il y a des gens, il y a typiquement lui, c'est Philippe Beauvais, qu'est-ce de Neuchâtel qui est un de mes concurrents, on va dire, qui fait ce que je fais de manière un peu différente aussi, peut-être plus perfectionniste, plus réaliste. Donc, il a aussi son domaine, il se diversifie dans des domaines qui moi, ou moi, je ne vais pas. Et voilà, le soleil brille pour tout le monde. Et en l'occurrence pour lui, j'estime qu'il a tout à fait la légitimité de faire ce qu'il fait. À mon sens, sans prétention, je l'ai aussi. Il y en a d'autres. À Genève aussi, Jazzy qui est très bon, qui est plus âgé que la génération avant et qui est ultra légitime aussi. Et qui sont des gens que je respecte et que j'admire même pour certaines choses et qui pour moi sont des gens sages. en fait j'ai de l'admiration pour les gens sages en général qui sont passionnés déjà et qui font les choses par passion mais là par contre j'ai toujours un peu plus d'appréhension avec les gens qui font les choses pour l'argent et là c'est clair j'ai montré le mauvais exemple avec les véhicules par exemple de luxe que j'ai acheté où les gens vont se dire ok, je peux être graffeur, on peut rouler en Rolls Royce, ben je vais faire graffeur alors parce que si je peux m'acheter des véhicules de luxe en étant graffeur, ben je vais faire graffeur et là c'est moi qui l'ai quelque part créé un peu dans le sens voilà Et là, j'ai un peu plus de peine parce qu'il n'y a aucune légitimité derrière. Et puis de toute façon, en fait, je ne me fais pas trop de soucis parce que la vie, elle t'apprend que si tu fais les choses parce que tu vises l'argent, tu n'arriveras pas. Tu n'arrives pas. Ce n'est pas sa motivation.

  • Speaker #1

    Tu ne mettra jamais assez de cœur pour que ça fonctionne. Si c'est que ça le moteur.

  • Speaker #0

    Ça se voit en plus. Les gens qui font ça pour l'argent, ça se voit.

  • Speaker #1

    Mais donc, ce n'est pas vraiment des concurrents. Ce n'est pas vraiment la concurrence, ces gens-là.

  • Speaker #0

    Ça peut.

  • Speaker #1

    Ça peut quand même.

  • Speaker #0

    Ça peut.

  • Speaker #1

    un certain temps en tout cas ouais c'est ça

  • Speaker #0

    pour une partie, pour un certain temps. Les gens qui n'ont pas le passé que nous, on a eu, c'est-à-dire ce côté aussi de passion. Tu vois, quand tu t'investis, quand tu fais... Quand tu fais du graffiti, tu en fais partout. Tu fais passionné, tu le fais, même si tu n'en as pas le droit, tu vois. Peu importe, tu ne t'arrêtes pas à la loi. Quand tu fais les choses avec passion, tu ne t'arrêtes pas à la loi. Et du coup, tu vois tout de suite ceux qui sont là pour les bonnes raisons ou pas, en fait. C'est con, mais c'est comme ça que tu peux voir aussi les choses, surtout dans le passé. Et puis, au final, quand tu fais les choses, quand tu fais du graffiti illégal, quand on a faim, c'est comme si tu semais et qu'aujourd'hui tu récoltes. Les gens qui sont là pour récolter alors qu'ils n'ont pas semé...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un peu plus délicat.

  • Speaker #0

    Après, j'ai pas de problème avec personne. Chacun fait ses expériences, chacun fait ce qu'il veut et puis elles viennent que pour eux.

  • Speaker #1

    Mais donc, pour toi, il y a deux types de concurrence. Il y a quand même une concurrence saine qui se permet peut-être de se tirer les uns les autres vers le mieux, à s'améliorer.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Puis t'as plutôt un autre type de concurrence. Ouais.

  • Speaker #0

    Et puis, pour dire les concurrents que je respecte, je les mets même sur mon site. Je les recommande sur mon site. Pas de problème avec ça. J'ai assez de travail. Eux, on en a assez aussi. Tout le monde en a assez. Je pense qu'il vaut mieux s'entraider plutôt que de se tirer dans les potes.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Oui, c'est la bonne mentalité aussi dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses de la chance ? Est-ce que tu en as eu à un moment dans ton parcours ? Est-ce que tu penses que c'est que du travail acharné ? Ou est-ce que la chance joue un rôle ?

  • Speaker #0

    La chance, je n'en ai pas eu beaucoup, donc je la provoque. Non, je pense que j'ai eu de la chance, ouais, clairement.

  • Speaker #1

    De quelle manière ? Tout.

  • Speaker #0

    Ma vie, c'est de la chance. Enfin, la chance, mais tu vas la chercher, tu vois ce que je veux dire ? Je suis tombé sur les bonnes personnes au bon moment, mais je me suis battu pour aussi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Ouais, puis tu étais au bon endroit au bon moment, c'est aussi la manière de déclencher la chance.

  • Speaker #0

    tu t'es sûrement déplacé pour aller à certains endroits pour rencontrer certaines personnes après je t'avoue que j'ai eu de la chance donc de la chance et du timing j'ai une bonne étoile quand même parce que si tu veux il y a eu trop de coïncidences qui ont fait que des fois c'est incroyable quand je regarde des fois certains trucs je me dis bah écoute c'est presque c'est magique c'est divin presque t'as un exemple ? j'en ai trop un ou deux tout à l'heure Non, pas d'exemple particulier. Ouais, non, pas d'exemple particulier. Après, ouais, non, c'est comme ça là qu'ils me viennent. Mais ma vie, c'est un film, quoi. C'est un truc, c'est mort de rire, quoi. Pour être... Ouais, c'est assez cool, ouais. Je peux pas... ouais.

  • Speaker #1

    Mais t'as l'air bien, t'as l'air content, t'as l'air épanoui.

  • Speaker #0

    Je suis épanoui à fond, ouais. Je suis épanoui à fond parce que je suis dans la gratitude aussi, tu vois. J'ai tout ce que j'ai besoin, en fait. Ça, c'est assez... Enfin, je ne peux pas le nier, tu vois. J'ai tout ce que je pourrais souhaiter. Je n'ai même pas de rêve particulier. Là, j'ai tout ce que j'ai besoin. C'est assez rare. Puis, je pense que c'est important de garder aussi ça en tête. C'est que finalement, je peux toujours vouloir plus. Mais en fait, ce sera à la vie de décider si elle te la donne ou pas. Je n'ai pas besoin de plus.

  • Speaker #1

    En début d'épisode, tu as évoqué trois qualités importantes à avoir maintenant. quelles sont trois qualités que tu as et qui t'ont été très utiles dans ton parcours ? Pas forcément les mêmes qu'au début.

  • Speaker #0

    La qualité, je ne sais pas si on peut définir la passion comme une qualité, mais typiquement, c'est ça qui te... C'est un moteur. C'est ce qui drive. Oui. C'est ce côté... Je pense que le côté passionné peut être une qualité. C'est ce côté où tu vas être curieux. Tu vas être curieux. Ça fait partie de la passion, entre guillemets. tellement curieux que la passion va aller au-delà. La passion, ça te permet de passer au-delà des barrières. Et puis pour passer au-delà des barrières, il faut une certaine curiosité, il faut une ouverture d'esprit. Tout ça, c'est des qualités que je pense que j'ai eues et qui m'ont aidé dans ce que je fais. Pas particulièrement dans l'entrepreneuriat parce que c'est aussi ça qui m'a amené des soucis, tu vois, des soucis entre guillemets. Mais je dirais que pour... Dans la vie, ce qu'il faut, c'est être passionné et ne pas avoir peur. Au-delà d'être courageux, je pense qu'il faut être hargneux.

  • Speaker #1

    Déterminé.

  • Speaker #0

    Déterminé, oui.

  • Speaker #1

    Donc la passion et être déterminé, ça c'est des qualités que tu as.

  • Speaker #0

    Déterminé, oui. Presque un peu trop. Déterminé, c'est juste.

  • Speaker #1

    Et puis de la rigueur, ça tu disais au début aussi.

  • Speaker #0

    Oui, rigueur, déterminé, ça va un peu le même. C'est ça.

  • Speaker #1

    Quels vont être selon toi les plus gros défis que tu vas rencontrer dans les 5-10 prochaines années ? Ça va être quoi tes problèmes auxquels tu vas devoir trouver des solutions ?

  • Speaker #0

    C'est le problème de tout le monde. Ça va être l'arrivée de l'intelligence artificielle.

  • Speaker #1

    Oui, mais dans ton domaine jusqu'à ce qu'elle...

  • Speaker #0

    En particulier dans mon domaine, dans tous les domaines. Dans tous les domaines, ça va être... Soit tu prends le train en marche, soit tu le prends pas. Et moi, ça va être du haut de mes 40 ans de rester assez jeune d'esprit pour continuer à accueillir la technologie sans la dénigrer, comme je l'ai toujours fait. Et de l'assumer surtout.

  • Speaker #1

    Mais parce que là, tu vois quoi ? comment est-ce que ça pourrait améliorer les process forcément ? C'est comme tu disais, trier des mails, à la limite faire plutôt de l'informatique.

  • Speaker #0

    Ouais, l'informatique. Aujourd'hui, il y a des clients qui viennent vers moi et qui me disent « J'ai fait un projet avec l'IA, tu arrives à me faire ��a ? » Je fais « Ouais, ok, pas de souci. » Je suis artisan, je fais ce qu'on me demande de faire. Ça me va très bien.

  • Speaker #1

    Mais là, à ce moment-là, est-ce que ça bride pas un peu ton côté artiste justement ? Ils sont pas frustrés quand même.

  • Speaker #0

    Non, je suis artisan, je fais ce qu'on me demande de faire. Pas de problème avec ça. C'est là où je fais la différence avec les autres aussi. Je n'essaie pas d'imposer mon style. Ce n'est pas de problème. Je fais du moment que je tiens une bombe, je suis content. Je fais de la peinture, peu importe ce que je fais. Je sais que je suis mieux là qu'à l'usine. Après, j'aime ce que je fais, peu importe. J'aime au-delà de ça. Je suis passionné. Je parle de passion. En fait, je parle de passion. on a tendance à penser que je parle de la peinture. Mais en fait, je me suis rendu compte avec le temps qu'en fait, ma vraie passion, ça fait partie de ma passion, mais au-delà de cette passion-là, j'ai la passion de l'entrepreneuriat, j'ai la passion de la relation client, j'ai la passion de tout ce qui est lié à l'entrepreneuriat, c'est-à-dire les relations humaines, rencontrer des gens, partager sa passion, discuter, rendre service aux gens. En fait, tu vois, tu... Je prends l'exemple des enfants. Tu fais une chambre d'enfants. Les enfants, ils viennent dans leur chambre. Ils ont les yeux qui brillent.

  • Speaker #1

    C'est magnifique.

  • Speaker #0

    Ça, c'est passionnant. Tu fais des projets. Au-delà de l'artistique, je fais des projets, des gros projets. Tu dois tenir le timing. Tu dois prendre en considération le truc, la logistique, le truc. Et ça, c'est passionnant. Pour moi, c'est là où je suis bon. Je suis même pétilleux. Je suis même... passionné plus par ça que par le résultat de ce que je fais en fait et le graffiti c'est une chose le graffiti business en est une autre aussi voilà le graffiti moi j'adore ça de toutes les formes qui existent même particulièrement l'illégal j'admire ceux qui font de l'illégal j'admire voir les graffitis qui sont faits en dehors des clous en dehors du cadre en dehors des règles tu vois j'adore ça reste pour moi de la peinture ça fait de ma lave Pour moi, j'estime que ce n'est pas de la dégradation. Et tout ça, c'est passionnant. Et voilà, je pense que c'est ça qui nous rend vivants. C'est la passion et c'est ça qui rend les gens intéressants aussi.

  • Speaker #1

    Et pour revenir à la question sur ce qui va être les plus gros défis, pour toi, c'est vraiment de ne pas manquer cette vague de l'IA maintenant, comme Internet à l'époque. En fait, c'est de vivre avec son temps.

  • Speaker #0

    Exactement. Et de vivre avec son temps et même plus, c'est-à-dire de...

  • Speaker #1

    potentiellement aider ceux qui sont pas à la page comme tu nous disais avant des gens qui t'ont aidé quand toi t'étais jeune t'aimerais bien retransmettre un peu pouvoir rendre la monnaie de sa pièce j'essaie de le faire déjà après avec l'IA ça va prendre des

  • Speaker #0

    ça va être présent partout plus qu'internet aujourd'hui on voit qu'internet est omniprésent l'IA ça va être encore autre chose et puis c'est aussi voilà préparer le futur pour ma fille voilà Hum hum.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, comment est-ce que tu entretiens l'équilibre entre ta vie pro et ta vie de famille ? J'imagine que c'est un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est particulier, c'est par vague. Globalement, j'ai de la chance parce que tout ce que j'entreprends, ça me permet aussi de libérer du temps. Comme je travaille assez vite et que j'ai des gens qui m'aident, j'arrive quand même à profiter de ma famille. Je peux quand même voyager, financièrement. J'ai suffisamment pour pouvoir profiter.

  • Speaker #1

    Donc, tu n'auras pas de regrets plus tard où tu te diras, mince, j'ai tout mis sur ma carrière. Je me suis éclaté, mais je n'ai pas vu grandir ma fille.

  • Speaker #0

    Non, non, ça c'est hors de question. J'ai bien enregistré les regrets des gens qui sont passés par là aussi. C'est bon, je prends des leçons par intermédiaire. C'est vrai que je vois que... C'est une des choses à ne pas louper. Je pense que tel que je le vis actuellement, je ne passerai pas par là.

  • Speaker #1

    Et comment tu t'organises pour réussir à te dégager du temps ? Comment tu gères cet équilibre ? Tu l'entretiens ?

  • Speaker #0

    Comme une horloge suisse ? Non, justement, j'essaie d'être super rigoureux. Alors oui, des fois, je travaille plus tard, comme tout le monde. Typiquement, sauf cas exceptionnel, je ne vais pas partir à 6h du matin bosser. Je n'évite les bouchons. Je pars après que ma fille soit partie à l'école. Et puis, je vois ma fille le matin, je la vois le soir. parfois pas, mais voilà, ça arrive, tu vois, dans tous les domaines, et puis...

  • Speaker #1

    Comme un peu tout le monde, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Mais je suis pas... Je préférerais même diminuer ma quantité de travail, tu vois, même quitte à gagner un peu moins, pour profiter plus, c'est ce que je vise, tu vois. Après, c'est un engrenage, on est en Suisse, l'engrenage est fait que, tu vois, là, typiquement, là, je paye mes impôts de 2021, ou 2022, maintenant, pas le choix que de travailler, quoi. C'est sûr que, tu vois, tu peux pas... En plus, les impôts sont un peu en retard. Du coup, tu as de l'argent, puis tu l'investis. J'ai acheté un peu d'immobilier, des trucs. Et du coup, tu dois rattraper ce que tu as payé. Je n'ai jamais été à la fois aussi riche, mais à la fois aussi pauvre. Et c'est toujours un peu ce système qu'il faut se méfier, qui te met peut-être d'un boulet au pied quand même.

  • Speaker #1

    C'est à ce moment-là que c'est important, comme tu disais avant, de bien s'entourer. Prendre un fiduciaire qui gère ça pour toi, qui peut t'accompagner.

  • Speaker #0

    C'est important.

  • Speaker #1

    Parce qu'on n'a pas parlé du réseau, mais est-ce que tu as un avis à propos de ça ?

  • Speaker #0

    Le réseau, c'est important.

  • Speaker #1

    C'est hyper important.

  • Speaker #0

    Je l'entretiens même avec des entreprises, des coopératives, des réseaux. Le réseau, je le travaille. Typiquement, j'ai été au BNI pendant un an. J'étais directeur de mon chapter à Echelon. Pendant l'an, c'est le Business Network International, c'est des sortes de réseaux d'entrepreneurs. C'est des expériences qui sont intéressantes, qui te permettent de rencontrer des gens qui font un peu les mêmes choses que toi, qui ont de l'expérience aussi dans un domaine différent, mais qui peuvent t'apporter aussi un point de vue expérience ou d'un point de vue coopération même. Et ça, c'est vrai qu'après, j'ai de la beaucoup de chance parce que je rencontre aussi beaucoup, beaucoup de gens dans mon propre domaine. Chaque jour, je vais voir quelqu'un de différent. Je travaille aussi bien pour la police que pour mon avocat, que pour une entreprise de construction, que pour n'importe qui. C'est complètement ouf. Et ça, c'est génial. Tous les jours, je rencontre des gens différents, de tous les horizons. Je vais travailler dans les écoles, je vais faire des cours. Pour l'hôpital, pour des gens qui sont en difficulté, même des personnes handicapées, tu vois. Donc je rencontre vraiment des personnes autistes qui peuvent t'apporter aussi sur un point de vue différent, sur une vision différente que tu n'aurais jamais côtoyée, tu vois. Ou même des gens ultra fortunés qui ont une vision du monde qui est différente de la tienne, mais si tu prends un peu de recul, tu peux juger aussi. Enfin, tu peux... Ça peut t'éveiller à différentes choses, à différents points de vue. Et ça, je pense que c'est ça qui me permet aussi d'avoir l'ouverture d'esprit. C'est de se dire, OK, c'est comme si je me promenais un peu dans tous les trucs.

  • Speaker #1

    Côtoyer des gens ultra différents, prendre à chaque fois, ils t'apprennent à chaque fois quelque chose de divin. C'est clair que c'est hyper important. Est-ce que tu as une routine pour ton bien-être, que ce soit sportif ou même des heures de sommeil ? Ouais. Peu importe, pour rester en forme et rester vif d'esprit.

  • Speaker #0

    Et comment on sait ce matin ? Ce matin, quand je peux, je fais le sauna. Sauna plus douche froide. Donc le matin, si je peux me réveiller avec le sauna et la douche froide, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Et tu n'y arrives pas à ça, c'est que dans la douche froide, on entend beaucoup parler, mais est-ce qu'il y a vraiment beaucoup de gens qui arrivent à faire ça tous les matins ? Il faut s'accrocher quand même.

  • Speaker #0

    Oui, la douche froide. Seul, ouais, sûrement. Ça, je pense que je n'y arriverai pas forcément. Mais avec le sauna, c'est bon, c'est facile. Je vais plonger dans le lac aussi. Sauna plus lac. Hier soir, j'ai fait ça. Sauna plus lac, donc lac bien froid, lac de montagne. Ça, c'est revigorant, en fait. Au niveau salutaire, je pense que pour moi, c'est ce qu'il me faut. L'air pur de la montagne. Ça, c'est une décision que j'ai prise il y a peu, en fait, en achetant ce bien immobilier à Champélac. où j'ai mis toute mon entreprise, toutes mes entreprises, où j'ai décidé de mettre mon lieu de vie, en fait, enfin, ma personnelle, quoi. C'était une décision salutaire, parce que je sentais que c'est bien la ville, c'est bien la pseudo-campagne, où l'air et l'eau ne sont pas forcément... On s'entend, c'est pas l'Inde, mais je pense que j'avais besoin de cette air pure, de cette eau pure de la montagne qu'offre la montagne en Suisse, du Valais. Et ça, c'est vrai que c'est assez génial de pouvoir avoir accès comme ça à l'eau, au lac, tu vois. Tu pourras te baigner dans le lac, tu sortes chez moi, boum, dans le lac, tu te sens vivant, tu vois. L'eau froide, ça te sent pas trop vigoreux.

  • Speaker #1

    J'imagine, c'est clair. Faudrait que j'essaye un jour. On arrive gentiment à la conclusion. J'ai encore quelques questions. Est-ce que tu as un livre à conseiller ? Un livre qui t'aurait marqué, qui t'a inspiré, peu importe que ce soit un roman, que ce soit un livre de développement personnel, une BD même ?

  • Speaker #0

    Je ne lis pas beaucoup. J'ai lu l'Alchimiste. Ah,

  • Speaker #1

    l'Alchimiste, ouais. C'est un des livres les plus connus en plus. Ultra connu, celui-là.

  • Speaker #0

    Mais ça m'a pas mal parlé, quoi. OK. Même pour moi, c'était... Ouais, le fait que ce soit écrit, il y a un truc intéressant qui m'a plu à ce moment-là. Je ne lis pas beaucoup, donc voilà, c'est un que j'ai lu, L'alchimiste, qui m'a plu, ouais. Et après, les films, pas tant que ça. J'ai regardé la semaine dernière La vie de Bernard Tapie, c'était pas mal inspirant. Sur Netflix,

  • Speaker #1

    le reportage, ouais, j'ai aussi regardé. Ultra inspirant, c'est clair.

  • Speaker #0

    C'était pas mal inspirant. C'est tout le personnage avec son égo, sa mégalo. Mais tu vois aussi que c'est grâce à ça qu'il réussit. C'est ce côté-là. C'est admirable quand même, malgré que c'est des côtés... Toujours un peu ce côté...

  • Speaker #1

    Borderline.

  • Speaker #0

    Exact. Qui est inspirant, mais qui est aussi regrettable de temps en temps.

  • Speaker #1

    Quelles sont les trois applications indispensables sur ton téléphone ? Trois applications que tu utilises le plus dans ta vie de tous les jours ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, Instagram, WhatsApp, évidemment, pour les clients, Gmail, pour les mails. Et puis, c'est principalement ça. Météo, un peu pour bosser. OK, oui, important aussi. Bientôt, ce sera ChatGPT, c'est sûr. Enfin, en tout cas, l'IA, quoi. Ça, ça va être impossible d'y échapper, quoi.

  • Speaker #1

    C'est clair. Oui, mais alors, on loupe le train, le train dont on parle depuis le début de l'épisode. Là, on le loupe si on…

  • Speaker #0

    Je pense pas qu'on pourra le louper.

  • Speaker #1

    On n'aura pas le choix, là.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on n'aura pas le choix, là. Malheureusement. Malheureusement ou pas. Après, moi, je ne vais pas dire malheureusement, en fait. Malheureusement pour certains, mais je pense que c'est comme ça, quoi. Il faut l'accepter.

  • Speaker #1

    Et où est-ce qu'on peut te retrouver ? Donc, graffeur.ch ? Graffeur.ch, partout. Et sur les réseaux, c'est aussi graffeur.ch ?

  • Speaker #0

    Sur l'autoroute, les voitures qui te doublent avec des graffeurs.ch. Tu me vois partout. Ouais, c'est les réseaux, c'est TikTok, Instagram, graffeur.ch.

  • Speaker #1

    donc les liens seront dans la description aussi ouais ça de toute façon voilà c'est les

  • Speaker #0

    Je fais pas mal de pubs sur les fresques que je fais, mon atelier à Lausanne. On me voit partout, le but c'est qu'on me voit partout.

  • Speaker #1

    D'être visible, c'est un des points les plus importants aujourd'hui.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et ça je l'ai bien compris au point où je n'arrive même pas à le mesurer. Mais j'ai l'impression qu'en Suisse, les gens commencent à connaître bien Faire Pensage. J'ai quand même bien bossé, comme j'ai dit à l'inspectrice.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une citation qui t'inspire, qui t'a marqué ?

  • Speaker #0

    tirer en avant il y en a plein qui te représentent il y en a plein j'aime bien je peux le faire j'en suis tu peux le faire j'en suis la preuve ça j'aime bien c'est vrai en plus ça ça inspire de nouveau les autres c'est ça c'est une question de volonté pour tirer les autres vers l'avant ouais que tu peux faire tout ce que t'as envie de faire il faut juste avoir la volonté et comme la rigueur la rigueur c'est ça c'est ça qui c'est ça qui fait la différence.

  • Speaker #1

    Dernière question, si tu avais un seul conseil à donner à quelqu'un justement qui est dans son salariat, dans son confort, qui hésite, qui a peur d'avoir des regrets à la fin de sa vie, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #0

    Crois-y quoi.

  • Speaker #1

    Crois en toi, vas-y,

  • Speaker #0

    fonce. Même pas en toi, mais crois en la vie, crois en ton destin en fait.

  • Speaker #1

    On n'a qu'une vie, il faut quand même faire ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Il faut y aller quoi. Saute ! De toute façon, tu as un parachute, on est en Suisse. Oui, c'est clair. La Suisse, c'est le meilleur pays. On est dans le pays le plus confortable au monde si tu aimes bosser. Si tu bosses, tu réussis. En fait, c'est ça. Ce n'est pas le meilleur pays du monde, je pense, pour tout le monde. Mais si tu es un bosseur et que tu aimes bosser, la Suisse, c'est magique.

  • Speaker #1

    Super, ça clôture bien cet épisode. Merci beaucoup, Baro.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis à bientôt.

  • Speaker #0

    Oui, à bientôt.

  • Speaker #1

    Ciao, ciao.

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode, je reçois Philippe Baro, fondateur de graffeur.ch, qui a transformé sa passion pour le graffiti – née dans la rue et sur les trains – en un véritable business florissant.


Baro nous raconte son parcours atypique : ses débuts marqués par les graffitis illégaux, ses démêlés avec la justice, son passage par la micromécanique horlogère, et surtout ce moment où un entrepreneur visionnaire lui a donné sa chance. De là est née une aventure qui l’a mené à travailler pour des particuliers, des entreprises, des communes, et même… la police ou les CFF !


On parle ensemble de :


  • L’importance de la réactivité et de la rigueur en affaires, même dans un domaine artistique.

  • Son rapport à l’autorité et pourquoi il n’a jamais pu rester salarié.

  • Comment le SEO et Internet ont propulsé son activité au rang de référence en Suisse et à l’étranger.

  • Sa vision de la concurrence, entre respect mutuel et dérives liées à l’argent facile.

  • Les défis à venir avec l’intelligence artificielle, et comment rester « dans le train » pour ne pas se faire dépasser.

  • L’équilibre entre vie de famille et entrepreneuriat, essentiel pour lui.


Son message est clair : tout est une question de passion, détermination et rigueur.


Vous pouvez le retrouver aux adresses ci-dessous :


Site web : https://graffeur.ch/

LinkedIn privé : https://www.linkedin.com/in/philippe-baro-05bb04227/

LinkedIn entreprise : https://www.linkedin.com/company/graffeur-ch/

Instagram : https://www.instagram.com/graffeur.ch/


Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à vous abonner, à le partager à vos amis et à me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée.


Vous pouvez également me rejoindre aux adresses ci-dessous :


Linkedin : https://www.linkedin.com/company/semedembuches/

Instagram : https://www.instagram.com/semedembuches/


Si vous êtes fondateur, co-fondateur ou directeur d'une entreprise et que vous souhaitez partager votre vécu sur ce podcast, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse mail suivante : info@semedembuches.ch


Je vous souhaite une excellente écoute !


Les podcasts "semé d'embûches" sont imaginés et réalisés par Romain Frehner.


Droits d'auteurs :


Track: Only the Braves Music by https://www.fiftysounds.com   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Baro, merci de m'accueillir aujourd'hui à Lausanne, dans ton local dans lequel tu fais du graffiti. Je vais commencer par te laisser te présenter déjà de manière générale. Qui es-tu ? Une sorte de CV de nous donner un peu ton parcours et on ira dans le détail après.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Philippe Baro, je suis né à Genève. J'ai fait des études de micro-mécanique dans l'horlogerie et après je me suis lancé à mon compte dans la décoration graffiti artisanale. Ok.

  • Speaker #0

    Comment s'appelle ton entreprise ? Qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #1

    J'ai ouvert du coup graffeur.ch. Aujourd'hui, c'est une société anonyme. Et je fais de la décoration, donc je suis le boss.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'ai deux employés, un qui fait de la logistique, un qui est plus jeune qui fait du graffiti, qui m'aide, qui m'assiste pour les gros mandats, qui va potentiellement me suivre de plus en plus, comme un assistant au final. Un assistant gras peintre. Et on travaille pas mal avec d'autres personnes en freelance.

  • Speaker #0

    Ok, donc ton business, c'est le graphe ?

  • Speaker #1

    Mon business, c'est du graffiti business. C'est-à-dire que je fais de la décoration sur mesure pour les particuliers, les entreprises, les communes, tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, et tu fais ça dans toute la Suisse ?

  • Speaker #1

    Toute la Suisse et au-delà, oui. Je vais travailler en France avec grapheur.fr, en Belgique avec grapheur.be. Et j'ai une franchise à Dubaï avec graffiti.ae. Ok,

  • Speaker #0

    parfait. Belle présentation pour commencer. Quelles sont selon toi trois qualités qu'un entrepreneur doit avoir ? Pas forcément trois qualités que tu as, mais...

  • Speaker #1

    Alors en particulier dans mon domaine, il faut être professionnel. Bon, ça va de soi, mais je veux dire, il faut être réactif, disponible. Dans mon domaine, c'est là où j'ai été assez fort. C'est-à-dire que j'ai plus cette conscience professionnelle de mon passé dans... dans l'industrie. Et du coup, j'ai une sorte de rigueur, en fait. C'est surtout la rigueur où je suis assez bon et qui a fait mon avantage par rapport à certains autres de mes, entre guillemets, concurrents qui sont plus artistes et qui vont peut-être être un peu plus longs à répondre aux emails ou moins disponibles au téléphone ou comme ça. Donc ça, je pense que c'est le plus important, en tout cas, dans mon domaine, c'est la réactivité. Comment j'ai dit avant ? La rigueur. La rigueur, c'est ça, la rigueur. Et surtout en Suisse, en fait. En fait, j'ai remarqué que les gens, ils veulent quelqu'un qui arrive à l'heure, qui vient au rendez-vous, qui sait de quoi il parle, évidemment. Mais je veux dire, au-delà de ça, c'est quelqu'un de professionnel.

  • Speaker #0

    Puis on est dans un monde où tout va vite. Puis justement, d'être réactif, comme tu dis, de répondre vite, d'être présent pour tes clients, ça te fait aussi un avantage par rapport à tes concurrents, comme tu disais avant.

  • Speaker #1

    Ouais, alors au-delà de ça, en plus, déjà, j'ai pas énormément de concurrents, mais en plus, c'est vrai que c'est dans mon domaine, les gens s'attendent pas et ça fait double effet. Ils se disent bon, c'est un artiste, il va peut-être mettre un mois à répondre. Après, il faudra attendre deux, trois mois pour attendre la réaction. Et moi, ça arrive que le même jour, j'arrive à répondre et puis à faire une offre et puis à aller travailler directement. Si je suis dans la région, si je suis... Ah,

  • Speaker #0

    c'est pas réactif, c'est ultra réactif.

  • Speaker #1

    ultra réactif, ultra disponible comme je travaille de manière assez rapide De toute façon, plus je travaille, plus je sais ce que je fais, plus je peux le faire rapidement. C'est là-dessus que je me base aussi. C'est comme ça que je fonctionne. Et en fait, ça me permet de pouvoir encaisser une charge de travail assez conséquente.

  • Speaker #0

    On en parlera plus tard après dans la partie sur l'entrepreneuriat justement de tes journées de boulot. J'imagine qu'elles doivent être bien chargées, même le week-end. Exact. Mais pour le moment, on va... Donc, attaquer ton parcours scolaire, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Où tu as fait tes écoles ? Quelle formation tu as suivi ? Avec quel diplôme tu te retrouves à la fin ? Tu nous disais que tu as grandi à Genève ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas grandi à Genève. Je suis né à Genève. J'ai fait ma petite enfance à Genève. Après, je suis parti en France, à Strasbourg, où j'ai essayé de faire mon bac. Donc, je n'ai pas réussi. Je n'étais pas fait pour le système scolaire global, mais encore moins le français. À ce moment-là, je suis revenu en Suisse, à la Vallée de Joux, où j'ai fait l'école technique de la Vallée de Joux.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est déjà des études après l'école obligatoire.

  • Speaker #1

    C'est ça, après l'école obligatoire, j'ai fait mon CFC avec une maturité intégrée. Donc ce qui est bien, c'est que j'avais déjà eu un entraînement en France qui m'a permis de ne pas être trop mauvais à la Vallée de Joux. Alors j'étais meilleur pour avoir la Mathu. C'était un peu spécial. J'avais réussi la Mathieu, mais pas le CFC. Ils n'avaient jamais vu parce que c'était une Mathieu intégrée. donc ils avaient décidé c'était pas clair c'était pas clair particulier, mais ils ne pouvaient pas donner la Mathu sans que j'aie le CFC. Donc en fait, j'avais dû refaire le CFC l'année suivante. Du coup, je l'avais quand même fait en 4 ans. Et bon, j'avais fait en 4 ans, mais le CFC était 4 ans. Donc en fait, finalement, j'ai gagné la Mathu en plus, une maturité professionnelle qui ne m'a jamais servi à rien. Mais qui était toujours un plus. Je crois que ça permettait de former certaines personnes. Bref, de toute façon, je n'ai pas formé de personnes dans mon domaine, en tout cas de la micromécanique. Mais pourquoi pas dans le milieu de la décoration graffiti à voir. Et du coup, j'ai fait ça. J'ai du coup obtenu ce diplôme-là, malgré que j'ai risqué quand même de me faire virer de l'école parce que je faisais des graffitis. Pas des graffitis à l'école, mais sur le train qui passait devant l'école. Donc, ça ne plaisait pas beaucoup au directeur.

  • Speaker #0

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #1

    Qui disait que je mettais une mauvaise image à l'école technique. Mais finalement, ça... Ça, c'est assez loin. J'avoue que ce que j'ai compris à l'époque, c'est que la police qui était venue me chercher à l'école avait quand même convaincu le directeur de ne pas me virer pour que je puisse finir mes études et quand même payer mes amendes et payer au CFF ce que je leur devais pour les nettoyages.

  • Speaker #0

    Ce qui est plutôt bien.

  • Speaker #1

    Ce qui est plutôt intelligent. C'est plutôt une manière assez... Je ne peux pas dire à ce moment-là que les flics m'ont mis des bâtons dans les roues.

  • Speaker #0

    et puis c'est important qu'on parle de ça aussi mais ta passion pour le graffiti elle vient d'où ?

  • Speaker #1

    elle est née à Strasbourg c'est vrai qu'il y avait pas mal de graffiti à Strasbourg, j'en ai fait beaucoup là-bas arrivé à la Vallée de Joux il n'y avait pas grand chose à taguer d'urbain en fait parce que c'est vrai que le graffiti moi tel que je l'ai, Strasbourg c'est quand même une grande ville je l'ai le graffiti c'est quand même ça va avec un environnement urbain en France. On ne ferait pas des tags à la campagne ou des trucs. Ça dépend ce que tu fais. Mais au stade où j'en étais à l'époque, ce n'était pas pertinent d'arriver à la Vallée de Joux et de taguer les vaches. Et je l'ai bien compris. J'étais quand même assez malin pour le comprendre à l'époque. Et finalement, le seul élément un peu urbain que j'ai pu retrouver à la Vallée de Joux que j'avais à Strasbourg, c'était le train. Je me suis principalement concentré sur la dégradation volontaire du train de la Vallée de Joux, des Travis. Donc j'y allais un peu toutes les semaines, ce qui m'a valu quand même une rançon dans le journal de 3000 francs pour savoir qui j'étais à un moment. Parce que j'abusais un peu. Alors c'est pas que j'abusais, mais disons que par rapport à ce qui se faisait là-bas, c'était un peu excessif.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils avaient l'habitude de voir dans le coin.

  • Speaker #1

    Alors paradoxalement, je faisais des choses qui plaisaient quand même. Je ne faisais pas de la dégradation pour la dégradation, j'essayais de faire des offres qui pouvaient... En fait, j'ai toujours été attiré par le fait de faire quelque chose d'illégal, mais qui était quand même admirable, entre guillemets. C'est vrai que les gens étaient un peu sceptiques. Soit ils disaient, ah ouais, c'est joli, mais c'est illégal, donc c'est moche. Enfin, il y avait tous, et puis les gens plus ouverts disaient, ah, mais c'est génial, ils devraient laisser. J'aimais bien observer d'un œil anonyme, du coup, puisqu'en fait, je ne disais pas, il ne fallait pas que je dise que c'était moi l'auteur. j'aimais bien ce côté là aussi un peu hors la loi Or la loi m'est cachée, tu vois, c'est-à-dire sans prétention, il n'y avait pas ce côté « ah c'est moi les gars qui a fait ça » et j'aimais bien ce côté. L'anonymat. L'anonymat en fait, la double vie, je pense que j'ai toujours, voilà, c'est un peu le truc, on ne peut pas parler de super-héros parce que c'était pas mal mais c'était pas fondamentalement bien non plus. Et du coup j'aimais bien voir la réaction des gens d'un point de vue extérieur, surtout quand il y a eu la rançon. C'était assez drôle de voir les gens s'accuser les uns les autres pour essayer de récupérer la rançon.

  • Speaker #0

    Alors que toi, tu savais que...

  • Speaker #1

    Alors que moi, je savais. Et puis, j'avais même un collègue qui m'avait dit, ouais, je vais te dénoncer. Je sais que c'est toi. Il m'avait dit ça. Et puis, en fait, il ne croyait pas si bien dire. Mais il m'a dit, non, non, mais je plaisante, c'est une vague, je sais que ce n'est pas toi. Ok, cool.

  • Speaker #0

    Je m'excuse, je t'ai coupé pour parler de ta passion pour le graffiti, mais on était à ta formation. donc après l'école hum C'était à la Vallée de Joux.

  • Speaker #1

    À la Vallée de Joux, à l'école TVI.

  • Speaker #0

    Donc là, tu as obtenu ton diplôme. Voilà. Ton CFC Mathieu. Et après, tu as fait encore d'autres études ou pas particulièrement ? Non. Tu t'es arrêté là ?

  • Speaker #1

    Je me suis arrêté là. J'ai travaillé à l'usine pendant deux ans chez Breguet et trois ans dans une entreprise de sous-traitance horlogère. Et en parallèle, j'ai monté mon business de décoration graffiti.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    donc assez tôt. Assez tôt, oui. À ce moment-là, même dès que je me suis fait choper, il y a un entrepreneur de la Vallée de Joux qui m'a donné ma chance. il m'a permis de enfin il m'a même mandaté pour faire la décoration de sa façade parce qu'en fait même le juge à l'époque il aimait bien ce que je c'est pas qu'il artistiquement c'était valable même le juge me l'avait dit et c'est vrai qu'il y a plein de gens qui m'ont dit ah ben c'est toi qui as fait le train ok ben c'est cool ce que tu fais tu peux faire enfin je

  • Speaker #0

    pense que t'as du potentiel tu peux faire la façade de mon entreprise et puis je te paye et puis c'était là que c'est parti quoi donc il y a quand même des gens un peu visionnaires qui arrivent à trouver du positif et quelque chose de...

  • Speaker #1

    À l'époque, il y en avait eu deux à la Valais de Joux. Il y avait eu lui, donc c'est Jean-Marc Bernet. Et lui, il avait vraiment ce côté-là où il voyait, enfin, c'était quelqu'un d'ouvert, de généreux, de... Enfin, il voulait pousser les gens en avant, que c'était quelqu'un d'extrêmement positif. Et c'était un entrepreneur, forcément. Donc, je pense que voilà. Et l'autre personne, je pense que c'est l'unique personne pas entrepreneur qui m'a aidé. C'était un éducateur, du coup, de la Valais de Joux. Mais il avait une mentalité un peu d'entrepreneur, c'est-à-dire que c'était quelqu'un de...

  • Speaker #0

    Ils sont formés normalement, ils sont assez bons justement là-dedans, ils ont quand même des prédispositions à aider les gens, à être généreux comme tu dis.

  • Speaker #1

    Ça dépend, oui, potentiellement, mais lui en particulier, lui c'est quelqu'un qui était vraiment très qualifié. Il m'a poussé, il m'a présenté certaines personnes que je retrouve un peu toujours aujourd'hui dans le cadre de ses activités plus politiques et qui sont toujours pertinentes.

  • Speaker #0

    Et quel type d'élève est-ce que tu étais ? Tu étais plutôt assis ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'étais pas bon. En fait, je n'ai jamais été bon ailleurs que dans ce que j'aimais faire. Par définition.

  • Speaker #0

    Bon, on peut dire que tu as trouvé ta zone de génie. C'est déjà quand même bien.

  • Speaker #1

    Oui, alors même, je ne considère pas que je suis un génie. Je considère que j'aime ce que je fais et du coup, je le fais bien. Mais c'est vrai que tout ce que je n'aime pas faire, je ne le fais pas bien.

  • Speaker #0

    Et donc, à l'école, comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    Et alors, ça ne se passait pas bien. À l'école tech, ça allait. Je pensais que ça allait. C'est clair que par rapport à la France, j'étais beaucoup mieux. J'avais l'impression d'être plus à ma place. Et après, avec le recul, déjà j'aimais assez bien mes profs, ce qui changeait pas mal de la France aussi. Mais avec le recul, j'ai eu des échos de certains professeurs. De l'école tech, 10 ans après, j'ai croisé mon prof de maths à l'époque. Et puis je lui dis, c'est cool, j'ai un bon souvenir de vous et de vos cours. Et puis lui, il dit, moi, pas du tout. Je fais, ah bon ? Il me dit, t'étais vraiment insupportable et tout. Puis je voyais qu'il avait vraiment de la rancœur. Puis j'étais, ah bon ?

  • Speaker #0

    À ce point-là ?

  • Speaker #1

    Ouais, à ce point-là. Et je n'ai pas le souvenir d'avoir été... Après, on était tous... J'étais à l'école, c'était un enfant. Je ne faisais pas de... J'avais pas l'impression de faire des gros... Oui, j'étais un peu insolent. Oui, j'étais... Voilà, peut-être, mais c'était...

  • Speaker #0

    C'est un peu tous les gamins comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Tous les gamins. Alors, c'est sûr que moi, j'ai toujours eu un problème avec l'autorité. C'est pour ça que je suis indépendant aujourd'hui. Et c'est ça qui... C'est formateur aussi. Je sais que si je suis indépendant aujourd'hui, c'est que je peux pas avoir de hiérarchie. Et que je peux pas avoir de collègues non plus. C'est eux qui peuvent pas m'avoir Je m'en suis rendu compte à l'usine du coup c'était compliqué de travailler avec des gens alors moi je rigolais beaucoup trop j'étais pas sérieux dans mes trucs j'ai jamais été bon même dans la micromécanique c'est alimentaire je suis pas bon mais en Suisse j'étais rentable parce qu'en Suisse en tant que micromécanicien il suffit pas de grand chose pour être rentable mais j'ai pas été bon mes collègues me disaient mais t'es pas bon je fais ouais je sais mais bon je suis rentable quand même puis là je suis payé pour toi t'es payé pour me supporter et qu'est-ce que t'as pensé du système scolaire justement toi qui dis que t'as

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas trop dans ton élément. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on pourrait améliorer ?

  • Speaker #1

    Alors, le système scolaire de la...

  • Speaker #0

    L'école obligatoire.

  • Speaker #1

    Obligatoire. Alors, moi, je ne peux pas te parler du système obligatoire suisse. Mais clairement, le système scolaire français,

  • Speaker #0

    c'est la catastrophe.

  • Speaker #1

    J'avais un prof que je trouvais bien à l'époque. Un prof, c'était le prof d'italien. Il était vraiment... C'était quelqu'un d'empathique, de chouette, de... qu'on avait envie d'avoir comme prof, qu'un modèle.

  • Speaker #0

    Qui sait transmettre.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui a des valeurs, des passions. En fait, les gens font plus ça par passion. Et puis, c'est complètement... Ça ne va pas. Après, c'est formateur aussi, mais quand je suis arrivé à la Vallée de Joux, à l'école tech, là, il y avait peut-être un ou deux professeurs avec qui j'avais moins d'affinité, mais le reste, c'était quand même des gens qui aimaient... Je me rappelle que même mon premier professeur... de micro-mécaniciens, c'était des gens qui étaient gentils, passionnés, empathiques. Alors pas tous, on a tous des passages dans la vie où peut-être qu'il y a des événements personnels qui font qu'on est plus ou moins, on va dire... gentils, empathiques, etc. Agréables aussi. Et c'est vrai que les profs ne sont pas là pour être nos potes, mais un minimum de compréhension, c'est pas mal.

  • Speaker #0

    C'est clair, ça devrait être la base aussi, quand même.

  • Speaker #1

    Et à la Valais Joe, le directeur était un peu plus compliqué. Il y avait ce côté-là un peu trop politicien, je dirais. Il fallait faire attention à l'image qu'on allait donner, ce qui m'agacait un peu. Mais que finalement, j'ai fait avec. C'était à moi de m'adapter aussi. Il faut mettre un cadre et j'en ai conscience.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des branches que tu aurais ajoutées au système ? Des branches qui auraient fait peut-être que tu aurais été plus intéressé, plus impliqué dans certains domaines ?

  • Speaker #1

    Bien sûr que tout ce que j'ai appris par la suite pour monter mon entreprise, ça aurait été pas mal, mais on ne peut pas tous être entrepreneurs.

  • Speaker #0

    Et puis, on ne peut pas tout apprendre. La journée, elle dure tant d'heures aussi.

  • Speaker #1

    aussi ouais faut faire des choix mais c'est clair que faire des choix des choses un peu plus pratiques quoi un peu plus pratiques alors j'ai fait beaucoup de pratiques globalement la formation m'a été très profitable elle m'a beaucoup appris sur pas mal de choses mais mais finalement cette école là en particulier elle est conçue pour faire des des moutons j'ai envie de dire

  • Speaker #0

    Des gens préparés pour le système, préparés à avoir un salaire toute leur vie, à se lever, à aller à l'usine Ce qui ne correspondait pas du tout, tu es à l'opposé complet de ça Exactement,

  • Speaker #1

    donc je ne peux pas dire, tiens il aurait fallu que l'école soit comme ça Non, elle a été parfaite pour moi, tout a été parfait pour moi Même le système scolaire français a été bon pour moi parce qu'il m'a permis de voir ce que je n'avais pas envie de faire Comme un adulte en lequel on voit le mauvais exemple

  • Speaker #0

    Et comment tu as choisi ton domaine d'études ? Parce que si tu étais passionné par le graffiti, pourquoi est-ce que tu as fait cette école ? Tu avais quand même un attrait particulier pour la mécanique ou pas du tout ? C'est venu comme ça ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'étais en échec scolaire en France. Moi, je suis suisse à la naissance, donc j'avais l'intention de retourner en Suisse. Et du coup, mes parents m'avaient laissé le choix entre faire une école d'art et faire une autre école de micro-mécanique. plutôt dans l'industrie.

  • Speaker #0

    Mais du coup, ça aurait été pas plus cohérent l'école d'art à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, plus cohérent peut-être, mais en fait, à la réflexion, j'ai vraiment bien fait de choisir l'école de micromécanique. Parce que je voulais un métier où il n'y avait que du concret, où je pouvais être sûr de gagner un salaire.

  • Speaker #0

    De ce point de vue-là, c'est clair.

  • Speaker #1

    Je voulais être libre financièrement. Heureusement que j'ai fait ce choix-là. Et clairement, je pense que mes parents m'ont laissé libre. Ils ont eu la générosité de me laisser libre dans ces choix-là et de me soutenir au final parce qu'ils m'ont quand même payé mes études. Donc voilà, pour moi, ça n'avait pas de sens. Ça avait moins de sens. J'aurais pu faire une école d'art après éventuellement, mais je pense que le fait de choisir une branche technique où j'étais sûr d'avoir un débouché sûr et puis un revenu financier assuré, c'était... plus pertinents par rapport à la situation où j'étais.

  • Speaker #0

    Parce que c'est sûr que l'école d'art, après, on n'est pas sûr de trouver du travail. C'est beaucoup plus compliqué que...

  • Speaker #1

    Et en fait, en plus, j'aurais jamais été... J'aurais jamais accepté l'école d'art. J'aurais échoué l'école d'art. Enfin, c'est sûr. Je ne correspondais pas au cadre. Je n'aurais pas pu me formater au cadre de l'école d'art. Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? Parce qu'en fait, ce que je fais, c'est trop... Pour moi, c'est bien une école d'art. Pour moi, l'art, c'est...

  • Speaker #0

    tu devrais pas y avoir d'école t'es un artiste ou pas

  • Speaker #1

    il peut y avoir des écoles pour apprendre les techniques comme on peut apprendre la technique du spray pour perfectionner sa technique mais l'art c'est tellement personnel finalement juger un artiste à un autre pour moi c'est pas légitime il n'y a pas de légitimité à juger un

  • Speaker #0

    artiste en fait je suis assez d'accord avec ton point de vue est-ce que tu as eu des moments d'incertitude dans ton choix de formation après ton école obligatoire en France ? Est-ce qu'à un moment, tu t'es dit, mince, en fait, ça ne me plaît pas du tout la micromécanique, je vais...

  • Speaker #1

    Alors, en fait, c'est marrant, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir hésité, c'est-à-dire que... Enfin, d'avoir eu des doutes, c'est-à-dire que j'étais là et puis je suis là, en fait. Si je suis là, c'est parce qu'il y a une raison et puis qu'en fait... Et puis, en fait, je ne pouvais pas me dire, ah non, mais finalement, j'aurais peut-être fait du ferrinier. Non, non, en fait, mes parents, ils me payaient une école de micromécanique.

  • Speaker #0

    T'es allé au bout,

  • Speaker #1

    c'était tout Je me suis engagé Quand je m'engage, je vais au bout des choses. Je ne vois pas... On peut douter dans plein de choses. On peut douter d'une relation. On peut douter de pas mal de choses. Mais on ne peut pas douter... Enfin, moi, je ne peux pas me... Je me voyais mal douter d'un endroit dans lequel mes parents m'avaient aidé à me mettre. Je ne peux pas, voilà. Je fallait que j'aille au bout des choses.

  • Speaker #0

    Pour toi, c'était la bonne voie, tu allais au bout, puis c'était tout.

  • Speaker #1

    C'était ma voie, puis que c'était temporaire aussi. C'est clair que quand j'étais à l'usine, après, je me suis senti... J'avais quand même des doutes sur... Que je voyais mes collègues et puis l'environnement dans lequel j'étais. C'est vrai que j'avais certains doutes sur ma capacité à tenir toute ma vie là.

  • Speaker #0

    Dans quelle mesure tes études ont influencé ta vie d'entrepreneur ? Tu me disais que ça t'a quand même apporté un peu des outils, qu'il y a des choses qui te servent aujourd'hui. Concrètement, ça t'a apporté quoi ? Qu'est-ce que tu en retiens aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Beaucoup de rigueur, justement. En fait, particulièrement dans l'horlogerie suisse, c'est-à-dire là où j'ai travaillé après, je suis arrivé une fois cinq minutes en retard. Il m'a dit, c'est la dernière fois, mon patron, mon chef, il m'a dit à l'époque, alors c'était peut-être exagéré, mais j'ai retenu la son et c'est vrai que j'en suis reconnaissant aujourd'hui C'était un bon chef. On est en Suisse, on travaille, on est rigoureux, on est ponctuel. Et c'est comme ça que ça marche.

  • Speaker #0

    C'est ce qui fait la qualité aussi de beaucoup de nos produits.

  • Speaker #1

    Exact. Nos valeurs, nos qualités, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Parfait. On va gentiment passer sur ton parcours entrepreneurial maintenant. Quand tu étais petit, qu'est-ce que tu rêvais de faire ? C'est quoi le premier métier que tu as rêvé de faire ?

  • Speaker #1

    Policier. Ah,

  • Speaker #0

    je plaisante.

  • Speaker #1

    Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Bon, ça se peut. Je pense que beaucoup de petits garçons, ils rêvent.

  • Speaker #1

    Exact. Non, non, mais je ne sais pas. Je crois que je devrais demander à mes parents, mais je crois que c'était chef de chantier. Ah ouais ? Je ne sais pas pourquoi. C'est le seul truc que je me rappelle, au final. Mais je n'avais pas tellement de... Je ne me rappelle pas. Chef de chantier, je crois que c'est ça.

  • Speaker #0

    Et comment... Est-ce que tu as eu un déclic à un moment qui t'a fait dire je serai entrepreneur ? Ou c'est le fait de ne pas supporter l'autorité qui a gentiment... Enfin, t'as découlé de ça et t'es devenu entrepreneur, hein ?

  • Speaker #1

    Non. Je pense que je suis devenu... C'est le fait d'y avoir goûté, je pense, qui m'a donné envie de le faire. Je me suis rendu compte qu'en fait, en travaillant pour moi, pour des gens, enfin, en travaillant pour moi, voilà, en travaillant pour moi, c'était là que...

  • Speaker #0

    C'était là que tu t'épanouissais le plus.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je ne me voyais pas travailler pour un patron toute ma vie.

  • Speaker #0

    J'aimerais que tu développes un peu comment tu as lancé ton entreprise, parce que tu m'expliquais que parallèlement à ton travail, tu pouvais faire des horaires spécifiques qui te permettaient de développer ton activité. À côté ?

  • Speaker #1

    Exact. Ce qui s'est passé, c'est que je suis toujours tombé sur des entrepreneurs qui m'ont réellement donné ma chance. Toutes les personnes à qui ils m'ont vraiment élevé, d'un point de vue professionnel en tout cas, étaient des entrepreneurs. Et c'est ça qui m'a permis de développer mon business sur le côté et de travailler deux fois plus. C'est une fois à l'usine et puis en parallèle avec mon business. Et par la suite, j'ai eu la chance de tomber sur un entrepreneur en particulier qui est devenu un ami aujourd'hui. C'est Romain de Roudichouli qui m'a formé, qui était à l'époque le directeur d'une entreprise d'hébergement suisse, EasyGiga, qui m'a formé pour le référencement.

  • Speaker #0

    Ok, le SEO.

  • Speaker #1

    Le SEO, exactement. Et qui m'a permis de choisir typiquement grapheur.ch. C'est là que ce nom est sorti. et qui m'a boosté en fait. Qui m'a boosté, qui m'a... J'étais un de ses meilleurs disciples dans le sens... Voilà, j'étais celui qui a implémenté le plus et c'était moi qui en voulais le plus parce que moi je travaillais à l'usine. En fait, je voulais sortir de là quoi. Donc j'étais surmotivé à développer mon truc et à partir comme une fusée quoi.

  • Speaker #0

    Cette personne t'a beaucoup aidé alors dans le référencement, ce qui est important pour être visible.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, alors à l'époque c'était 2012, 2011-2012 c'était encore très... C'était encore assez peu connu. Et c'était magique. Les gens ne comprenaient pas. Je tapais, je tombais sur les... Les gens, ils voyaient ça partout. En plus des voitures, après qu'il y ait arrivé, les gens, ils voient graffeur.ch partout. Et taper ça sur Internet, j'étais en première, deuxième, troisième, quatrième position. Les gens, ils ne pouvaient pas passer à côté de moi. Alors, il y a ceux qui ont fait le choix parmi mes pseudo-concurrents d'essayer de prendre le train un peu aussi en même temps que moi. Il y a ceux qui ont jalousé. Après, il y a eu les deux. Il y en a surtout un qui a réussi, qui a essayé de suivre le truc et qui a un petit peu réussi, qui a pris sa place. C'est bien. Surtout que c'est quelqu'un que je respecte et que je pense qu'il mérite. Ça, c'était cool. Et puis, il y a toujours, comme d'habitude, les gens qui regardent le train passer.

  • Speaker #0

    Et puis, qui sont vieux, mais qui n'osent pas faire le pas.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ils préfèrent se lamenter plutôt que de le faire.

  • Speaker #0

    Toi, tu as eu une expérience du salariat, alors j'ai bien compris que ce n'était pas pour toi, mais qu'est-ce que tu penses du salariat de manière générale ?

  • Speaker #1

    Alors, en Suisse, ça va. C'est cool. Moi, j'étais jivois, j'ai travaillé à l'usine et tout, mais bon, c'était pas Taïwan. Ah,

  • Speaker #0

    mais si on replace toujours les choses dans leur contexte, on a quand même énormément de chances d'être en Suisse. Ça, c'est clair. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et moi, en particulier, avec mon expérience de l'étranger, on va dire, je me rends compte. Et c'est vrai que quand j'étais salarié, je voyais dans quel environnement j'étais. Je voyais les collègues. et puis Je me dis, à l'époque, tu faisais un métier, tu faisais ça toute ta vie. Et puis, je me suis posé la question, est-ce que je suis à ma place là ? Est-ce que je me vois faire toute ma vie là ? Est-ce que ça pourrait me convenir ? Les gens, ils ont besoin de pseudo-sécurité. Et puis, ça leur convient bien. Et puis, heureusement, parce que si on était tous indépendants, ce serait compliqué aussi.

  • Speaker #0

    C'est clair, mais la plupart des gens, en plus, ont besoin de cette sécurité. Ils n'arrivent pas à s'en défaire. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et il y a la peur. Je pense qu'il y a une partie de peur de sortir de sa zone de confort. qui peut être un frein. Mais après, c'est une question d'état d'esprit et puis de courage peut-être ou de philosophie aussi. Il y a pas mal de choses. Et je sais que moi, ce qui m'a vraiment montré le modèle, l'exemple, c'est les entrepreneurs qui m'ont aidé dans ma carrière, que je n'oublierai pas. Oui,

  • Speaker #0

    ceux que tu nous as cités avant, ils t'ont marqué. Puisque tu les cites aujourd'hui, c'est clair que...

  • Speaker #1

    C'est clair que c'est des gens qui ont été un peu... important, vraiment important pour moi, pour ma carrière. Et aujourd'hui, si je peux faire quelque chose, c'est prendre leur modèle et à mon tour de potentiellement aider des plus jeunes, des gens qui voilà, redonner ce qu'on m'a donné en fait, prendre ce qu'on m'a donné.

  • Speaker #0

    Comment se passe une journée type dans ta vie d'aujourd'hui, s'il y a une journée type ? Une semaine type peut-être, si tu préfères ?

  • Speaker #1

    Une journée type, non, c'est assez ouais, c'est assez On peut parler d'une journée type, même si ça change toujours, c'est toujours un peu différent. Je me lève assez tôt. Une fois que ma fille est partie à l'école, je traite deux ou trois emails. Je réponds un peu aux emails. Après, je prépare du matériel de peinture pour aller travailler chez un client. Je fais un ou deux contrats par jour et puis, si possible, un ou deux rendez-vous en même temps, en parallèle, en fonction de la région dans laquelle je suis.

  • Speaker #0

    Tu essaies de manager ça pour quand même faire le moins de kilomètres, être un peu optimisé des choses.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est là-dessus que j'optimise beaucoup pour pouvoir justement être optimum. Et aujourd'hui, j'ai de l'aide. J'ai Hatsé et puis Lance qui m'aident à préparer le matériel, par exemple. Répondre aux emails, c'est bientôt Lya qui le fera pour moi. J'essaie d'automatiser un maximum des choses. J'ai la chance de pouvoir compter sur ATSÉ aussi comme chauffeur. Donc, je peux continuer à bosser mes emails pendant les trajets aussi. Ah, ça,

  • Speaker #0

    c'est cool.

  • Speaker #1

    C'est pas mal, surtout avec le véhicule approprié. Et puis voilà, après, je rentre. J'arrive généralement assez tôt à la maison. Ça dépend, mais là, j'arrive. En plus, avec la nouvelle technologie, j'arrive à travailler assez vite et de journée.

  • Speaker #0

    donc t'es assez mobile tu peux travailler un peu depuis en fait un ordinateur portable des bonbonnes de peinture dans le coffre et puis c'est parti aujourd'hui c'est magique tu peux tout faire n'importe où aujourd'hui la technologie c'est il faut suivre mais c'est magique mais il faut savoir aussi justement comme tu disais avant prendre le train et puis pas rester sur le quai justement et savoir utiliser les outils de

  • Speaker #1

    la manière adéquate exact et il faut pas être réticent à mon avis parce que j'ai vu l'erreur que les gens ont fait même dans mon domaine il y en a peu qui y croyaient de se dire ah ouais mais tu vas faire du business avec de la décoration graffiti je sais pas qui voudra ça et aujourd'hui en fait on se rend compte que c'est un business tout à fait viable quoi mais c'est vrai qu'à l'époque personne n'y croyait par moi,

  • Speaker #0

    j'ai jamais eu de doute là dessus en fait j'ai jamais eu de doute dans ce que je faisais c'est ça qui t'a permis d'être aussi le numéro 1 et puis d'être en avance sur tous les autres et pour l'admin, la compta et tout ça comment tu gères ? je sous-traite ah tu sous-traites toute cette partie là ?

  • Speaker #1

    Ouais, je sous-traite. Au début, je faisais moi-même, mais une année 2021, je n'ai pas pu suivre. Je faisais n'importe quoi et je me suis retrouvé à payer 70 000 balles d'impôt, des trucs.

  • Speaker #0

    Ouais, donc mieux vaut que ça soit suivi régulièrement par quelqu'un.

  • Speaker #1

    Mieux vaut que je sois des personnes de conseil. Et puis voilà, après là, j'ai un fiduciaire, une fiduciaire. Et puis on verra comment ça va évoluer. Mais je pense que ces prochains temps, ça va être beaucoup automatisé tout ça.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu décrirais ton parcours entrepreneurial ? Depuis tes débuts, quand tu faisais ça parallèlement à ton job à l'usine, jusqu'à maintenant ? ça a été j'imagine plein d'obstacles que t'as dû surmonter alors paradoxalement pas mais je dirais que c'est toute une question de perception et moi je pense que Je pense que je n'ai pas eu beaucoup d'embûches, en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu me parlais quand même avant de tes démêlés avec la justice. Ouais. C'est quand même...

  • Speaker #0

    J'étais des embûches. En fait, tu vois... Ouais, j'en regardais encore un podcast de mon psy ce matin qui disait qu'en fait, les difficultés dans la vie, c'était une question de perception. Et c'est tout à fait juste, en fait. Je peux voir mes démêlés avec la justice comme une embûche ou je peux les voir comme quelque chose de...

  • Speaker #1

    Comme un apprentissage.

  • Speaker #0

    comme une leçon, comme quelque chose que pour moi ça doit être si tu veux j'aurais pas fait de graffiti j'aurais pas fait du graffiti vandal à l'époque j'aurais pas eu de problème avec la justice mais c'est moi qui les ai créés et

  • Speaker #1

    puis tu sais peut-être pas où t'en es là maintenant aujourd'hui de toute façon,

  • Speaker #0

    pour moi tout ce que la vie me donne en fait j'ai la gratitude de l'accepter donc je peux pas dire que, surtout que j'ai pas vécu de réel euh... drame. Oui, à un moment, j'ai essayé de me lancer. C'est vrai qu'il y a une période entre les deux postes, les deux... Tu vois, j'oublie, j'oublie, quoi, j'ai même pas pensé. C'est vrai qu'entre les deux contrats de travail à l'usine que j'ai eus, j'avais essayé de me mettre à mon compte, mais à la vallée de Joux, tu vois. Et puis j'ai fait, je pense, six mois comme ça, mais je voyais que c'était pas... Enfin, j'ai pas réussi. Enfin, j'ai pas réussi parce que peut-être je visais trop. Trop localement et j'étais, voilà, je me suis dit bon je vais essayer mais après j'avais cette sécurité de retrouver du travail quand je voulais donc c'était ça qui était bien. Donc j'ai pas eu, c'était, mais je peux pas dire que c'était un échec, je peux dire que c'était un essai pas pertinent, pas concluant voilà. Mais c'était finalement, c'était judicieux quand même.

  • Speaker #1

    Mais donc quelle a été ta plus grosse difficulté quand même, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Non. Ma plus grosse difficulté ? Ça dépend aussi où est-ce que tu vois la difficulté. La difficulté, il y a eu quoi ? Au niveau mental, c'est peut-être plutôt les trahisons. Les trahisons qui sont liées au succès, on va dire. À la jalousie, peut-être. J'en ai eu, il y en a eu encore. J'en ai eu pas des graves et pas tant que ça. Mais ça, ça pèse un peu. Sinon, effectivement, plus récemment, j'ai eu quand même des mêlées avec la justice. J'ai en ce moment une affaire avec la justice que j'estime excessive, que j'estime un peu zélée, on va dire, parce que j'ai toujours eu des problèmes. J'ai toujours été en confrontation avec... avec l'autorité en général, en fait. C'est ça, le truc. Là, une inspectrice en particulier a été un peu loin, en fait, dans ce qu'elle a entrepris, c'est-à-dire les parquisitions, des choses comme ça qui font que c'est un peu excessif pour de la peinture, surtout que je suis quelqu'un d'intégré dans la société, que je suis quelqu'un de relativement sage, en fait. Je pense que malgré mon côté anti-sage du graffiti, Je suis. quelqu'un de raisonnable et de sage en fait et du coup je pense que le fait d'avoir des moyens excessifs pour du graffiti de la part de la police c'est pas... après on est en Suisse c'est le jeu mais je trouve qu'il y a des choses s'il y a une embûche en ce moment c'est ça parce qu'ils ont quand même récupéré mon matériel professionnel ils ont pris mes ordinateurs, mes téléphones ils ont un peu bousculé les enfants ils ont fouillé un peu partout c'est pas des choses qui sont très agréables qui ne sont pas forcément légitimes pour de la peinture.

  • Speaker #1

    Si ça ne te touche que toi, ça va encore. Mais en plus, là, ils viennent dans ton intimité, dans ta famille. Donc c'est clair, je comprends que ça peut être un...

  • Speaker #0

    En fait, c'est toujours le plus... Même à l'époque, quand j'étais petit, là où ça me posait problème par rapport au graffiti, c'était la famille qui était touchée par ça. Et puis c'est vrai que s'il y avait bien un truc qui m'aurait pu me faire arrêter le graffiti, c'était la famille qui me dissuadait d'en faire.

  • Speaker #1

    C'est peut-être pour ça aussi que t'aimais tant l'anonymat quand t'étais plus petit.

  • Speaker #0

    Ouais, alors il y avait ce côté. Ouais, ouais, exactement. Après, il y avait... Ouais, il y avait ce côté. Alors, malheureusement, il y a ce côté anonymat qui t'empêche d'assumer ce que tu veux. C'est-à-dire que moi, à l'époque, je savais pas trop. J'avais pas trop de convictions par rapport à ce que je faisais. Enfin, je pouvais pas assumer ce que je faisais. Même financièrement, je pouvais pas assumer ce que je faisais. aujourd'hui peu importe ce qui se passe finalement voilà je peux assumer ce que tout ce que je fais. Heureusement, je suis un adulte, j'ai mes responsabilités et j'assume ce que je fais.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, quel a été ton plus bel accomplissement ? Quelque chose dont tu es fier ou où tu as passé un cap ?

  • Speaker #0

    C'est le retour un peu du truc. C'est-à-dire, tu te retrouves à... Il y a plein de petites anecdotes comme ça dans mon métier. Typiquement, à l'époque, quand je cherchais du travail dans l'horlogerie, j'avais postulé chez Rolex. Mais pour travailler chez Rolex, c'est un quasi-jusière vierge. J'en avais pas pour le graffiti, toujours. Et du coup, ils n'avaient pas... Enfin, j'avais pas été... Heureusement, finalement, heureusement, j'avais pas... J'étais beau chez eux, mais finalement, après, ils m'ont quand même mandaté pour faire du graffiti à tous leurs apprentis. Des petits trucs un peu rigolos.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est des retours de la vie, du karma presque.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est un pied de nez, pas aux gens, mais c'est un pied de nez sur la vie. Et puis pareil pour la police. J'adore travailler pour la police. C'est vraiment le truc. Les gens, ils pètent les poings.

  • Speaker #1

    Improbable.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est improbable, les gens pètent les plombs, même les autres graffeuses. Ils me disent « mec, tu bosses pour la police ? » Ben ouais, je bosse pour la police, pourquoi pas en fait. En fait, c'est ça, les gens considèrent, même dans le graffiti, la police comme leurs ennemis. Mais moi, c'est pas mes ennemis, tu vois. C'est les gens avec qui ils font leur boulot, et puis comme moi, je fais mon boulot. Et puis je fais avec, et puis moi, c'est un plaisir de bosser avec n'importe qui, tu vois. Et la police, faire un bus de police, comme j'ai fait pour la police de Puy, tu vois. un bus avec marqué police en graffiti je trouve méga cool mais c'est aussi le signe que les mentalités elles changent que ça

  • Speaker #1

    Ça s'améliore quand même. Oui, alors,

  • Speaker #0

    si on veut, dans le sens... Oui, il y a une vision différente, mais... Oui, bien sûr, parce que les générations avancent. Aujourd'hui, c'est nous qui sommes papa, et puis les enfants, ils grandissent avec le graffiti, donc les gens, de plus en plus, ils voient le graffiti comme quelque chose d'intéressant, que ce soit artistiquement parlant, esthétiquement, ou même, voilà, il y a toujours des... Oui, les gens voient le graffiti, perçoivent le graffiti différemment. De par l'avancement des générations aussi, tu vois. Les gens, même aujourd'hui, même les vieux, ils aiment bien le graffiti. C'est toute la manière dont c'est fait. C'est vrai qu'il y a toujours des gens qui diront que parce que c'est illégal, t'es moche. Alors qu'ils confondent l'aspect esthétique et l'aspect légal. Ça, il y aura toujours. Mais tant mieux parce que, tu vois, ce côté un peu...

  • Speaker #1

    Clivant.

  • Speaker #0

    Clivant, c'est ce qui fait vivre le graffiti. Et c'est vrai que quand tu vas faire des graffitis pour... Même pour les CFF, tu vois. Moi, j'ai du pays et des amendes. de passer 10 000 balles au CFF. Et aujourd'hui, c'est eux qui mandatent à cette même hauteur-là financière chaque année. Donc c'est ça qui est rigolo.

  • Speaker #1

    Je comprends que ce soit quand même des petites fiertés, des petits accomplissements.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est des petits trucs qui font que c'est grisant.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses de la concurrence ? Tu nous parlais avant des gens qui ont essayé de te suivre, dont une personne particulièrement qui a plus ou moins réussi. Qu'est-ce que tu penses de...

  • Speaker #0

    Alors, oui, il y a des gens, il y a typiquement lui, c'est Philippe Beauvais, qu'est-ce de Neuchâtel qui est un de mes concurrents, on va dire, qui fait ce que je fais de manière un peu différente aussi, peut-être plus perfectionniste, plus réaliste. Donc, il a aussi son domaine, il se diversifie dans des domaines qui moi, ou moi, je ne vais pas. Et voilà, le soleil brille pour tout le monde. Et en l'occurrence pour lui, j'estime qu'il a tout à fait la légitimité de faire ce qu'il fait. À mon sens, sans prétention, je l'ai aussi. Il y en a d'autres. À Genève aussi, Jazzy qui est très bon, qui est plus âgé que la génération avant et qui est ultra légitime aussi. Et qui sont des gens que je respecte et que j'admire même pour certaines choses et qui pour moi sont des gens sages. en fait j'ai de l'admiration pour les gens sages en général qui sont passionnés déjà et qui font les choses par passion mais là par contre j'ai toujours un peu plus d'appréhension avec les gens qui font les choses pour l'argent et là c'est clair j'ai montré le mauvais exemple avec les véhicules par exemple de luxe que j'ai acheté où les gens vont se dire ok, je peux être graffeur, on peut rouler en Rolls Royce, ben je vais faire graffeur alors parce que si je peux m'acheter des véhicules de luxe en étant graffeur, ben je vais faire graffeur et là c'est moi qui l'ai quelque part créé un peu dans le sens voilà Et là, j'ai un peu plus de peine parce qu'il n'y a aucune légitimité derrière. Et puis de toute façon, en fait, je ne me fais pas trop de soucis parce que la vie, elle t'apprend que si tu fais les choses parce que tu vises l'argent, tu n'arriveras pas. Tu n'arrives pas. Ce n'est pas sa motivation.

  • Speaker #1

    Tu ne mettra jamais assez de cœur pour que ça fonctionne. Si c'est que ça le moteur.

  • Speaker #0

    Ça se voit en plus. Les gens qui font ça pour l'argent, ça se voit.

  • Speaker #1

    Mais donc, ce n'est pas vraiment des concurrents. Ce n'est pas vraiment la concurrence, ces gens-là.

  • Speaker #0

    Ça peut.

  • Speaker #1

    Ça peut quand même.

  • Speaker #0

    Ça peut.

  • Speaker #1

    un certain temps en tout cas ouais c'est ça

  • Speaker #0

    pour une partie, pour un certain temps. Les gens qui n'ont pas le passé que nous, on a eu, c'est-à-dire ce côté aussi de passion. Tu vois, quand tu t'investis, quand tu fais... Quand tu fais du graffiti, tu en fais partout. Tu fais passionné, tu le fais, même si tu n'en as pas le droit, tu vois. Peu importe, tu ne t'arrêtes pas à la loi. Quand tu fais les choses avec passion, tu ne t'arrêtes pas à la loi. Et du coup, tu vois tout de suite ceux qui sont là pour les bonnes raisons ou pas, en fait. C'est con, mais c'est comme ça que tu peux voir aussi les choses, surtout dans le passé. Et puis, au final, quand tu fais les choses, quand tu fais du graffiti illégal, quand on a faim, c'est comme si tu semais et qu'aujourd'hui tu récoltes. Les gens qui sont là pour récolter alors qu'ils n'ont pas semé...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un peu plus délicat.

  • Speaker #0

    Après, j'ai pas de problème avec personne. Chacun fait ses expériences, chacun fait ce qu'il veut et puis elles viennent que pour eux.

  • Speaker #1

    Mais donc, pour toi, il y a deux types de concurrence. Il y a quand même une concurrence saine qui se permet peut-être de se tirer les uns les autres vers le mieux, à s'améliorer.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Puis t'as plutôt un autre type de concurrence. Ouais.

  • Speaker #0

    Et puis, pour dire les concurrents que je respecte, je les mets même sur mon site. Je les recommande sur mon site. Pas de problème avec ça. J'ai assez de travail. Eux, on en a assez aussi. Tout le monde en a assez. Je pense qu'il vaut mieux s'entraider plutôt que de se tirer dans les potes.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Oui, c'est la bonne mentalité aussi dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses de la chance ? Est-ce que tu en as eu à un moment dans ton parcours ? Est-ce que tu penses que c'est que du travail acharné ? Ou est-ce que la chance joue un rôle ?

  • Speaker #0

    La chance, je n'en ai pas eu beaucoup, donc je la provoque. Non, je pense que j'ai eu de la chance, ouais, clairement.

  • Speaker #1

    De quelle manière ? Tout.

  • Speaker #0

    Ma vie, c'est de la chance. Enfin, la chance, mais tu vas la chercher, tu vois ce que je veux dire ? Je suis tombé sur les bonnes personnes au bon moment, mais je me suis battu pour aussi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Ouais, puis tu étais au bon endroit au bon moment, c'est aussi la manière de déclencher la chance.

  • Speaker #0

    tu t'es sûrement déplacé pour aller à certains endroits pour rencontrer certaines personnes après je t'avoue que j'ai eu de la chance donc de la chance et du timing j'ai une bonne étoile quand même parce que si tu veux il y a eu trop de coïncidences qui ont fait que des fois c'est incroyable quand je regarde des fois certains trucs je me dis bah écoute c'est presque c'est magique c'est divin presque t'as un exemple ? j'en ai trop un ou deux tout à l'heure Non, pas d'exemple particulier. Ouais, non, pas d'exemple particulier. Après, ouais, non, c'est comme ça là qu'ils me viennent. Mais ma vie, c'est un film, quoi. C'est un truc, c'est mort de rire, quoi. Pour être... Ouais, c'est assez cool, ouais. Je peux pas... ouais.

  • Speaker #1

    Mais t'as l'air bien, t'as l'air content, t'as l'air épanoui.

  • Speaker #0

    Je suis épanoui à fond, ouais. Je suis épanoui à fond parce que je suis dans la gratitude aussi, tu vois. J'ai tout ce que j'ai besoin, en fait. Ça, c'est assez... Enfin, je ne peux pas le nier, tu vois. J'ai tout ce que je pourrais souhaiter. Je n'ai même pas de rêve particulier. Là, j'ai tout ce que j'ai besoin. C'est assez rare. Puis, je pense que c'est important de garder aussi ça en tête. C'est que finalement, je peux toujours vouloir plus. Mais en fait, ce sera à la vie de décider si elle te la donne ou pas. Je n'ai pas besoin de plus.

  • Speaker #1

    En début d'épisode, tu as évoqué trois qualités importantes à avoir maintenant. quelles sont trois qualités que tu as et qui t'ont été très utiles dans ton parcours ? Pas forcément les mêmes qu'au début.

  • Speaker #0

    La qualité, je ne sais pas si on peut définir la passion comme une qualité, mais typiquement, c'est ça qui te... C'est un moteur. C'est ce qui drive. Oui. C'est ce côté... Je pense que le côté passionné peut être une qualité. C'est ce côté où tu vas être curieux. Tu vas être curieux. Ça fait partie de la passion, entre guillemets. tellement curieux que la passion va aller au-delà. La passion, ça te permet de passer au-delà des barrières. Et puis pour passer au-delà des barrières, il faut une certaine curiosité, il faut une ouverture d'esprit. Tout ça, c'est des qualités que je pense que j'ai eues et qui m'ont aidé dans ce que je fais. Pas particulièrement dans l'entrepreneuriat parce que c'est aussi ça qui m'a amené des soucis, tu vois, des soucis entre guillemets. Mais je dirais que pour... Dans la vie, ce qu'il faut, c'est être passionné et ne pas avoir peur. Au-delà d'être courageux, je pense qu'il faut être hargneux.

  • Speaker #1

    Déterminé.

  • Speaker #0

    Déterminé, oui.

  • Speaker #1

    Donc la passion et être déterminé, ça c'est des qualités que tu as.

  • Speaker #0

    Déterminé, oui. Presque un peu trop. Déterminé, c'est juste.

  • Speaker #1

    Et puis de la rigueur, ça tu disais au début aussi.

  • Speaker #0

    Oui, rigueur, déterminé, ça va un peu le même. C'est ça.

  • Speaker #1

    Quels vont être selon toi les plus gros défis que tu vas rencontrer dans les 5-10 prochaines années ? Ça va être quoi tes problèmes auxquels tu vas devoir trouver des solutions ?

  • Speaker #0

    C'est le problème de tout le monde. Ça va être l'arrivée de l'intelligence artificielle.

  • Speaker #1

    Oui, mais dans ton domaine jusqu'à ce qu'elle...

  • Speaker #0

    En particulier dans mon domaine, dans tous les domaines. Dans tous les domaines, ça va être... Soit tu prends le train en marche, soit tu le prends pas. Et moi, ça va être du haut de mes 40 ans de rester assez jeune d'esprit pour continuer à accueillir la technologie sans la dénigrer, comme je l'ai toujours fait. Et de l'assumer surtout.

  • Speaker #1

    Mais parce que là, tu vois quoi ? comment est-ce que ça pourrait améliorer les process forcément ? C'est comme tu disais, trier des mails, à la limite faire plutôt de l'informatique.

  • Speaker #0

    Ouais, l'informatique. Aujourd'hui, il y a des clients qui viennent vers moi et qui me disent « J'ai fait un projet avec l'IA, tu arrives à me faire ��a ? » Je fais « Ouais, ok, pas de souci. » Je suis artisan, je fais ce qu'on me demande de faire. Ça me va très bien.

  • Speaker #1

    Mais là, à ce moment-là, est-ce que ça bride pas un peu ton côté artiste justement ? Ils sont pas frustrés quand même.

  • Speaker #0

    Non, je suis artisan, je fais ce qu'on me demande de faire. Pas de problème avec ça. C'est là où je fais la différence avec les autres aussi. Je n'essaie pas d'imposer mon style. Ce n'est pas de problème. Je fais du moment que je tiens une bombe, je suis content. Je fais de la peinture, peu importe ce que je fais. Je sais que je suis mieux là qu'à l'usine. Après, j'aime ce que je fais, peu importe. J'aime au-delà de ça. Je suis passionné. Je parle de passion. En fait, je parle de passion. on a tendance à penser que je parle de la peinture. Mais en fait, je me suis rendu compte avec le temps qu'en fait, ma vraie passion, ça fait partie de ma passion, mais au-delà de cette passion-là, j'ai la passion de l'entrepreneuriat, j'ai la passion de la relation client, j'ai la passion de tout ce qui est lié à l'entrepreneuriat, c'est-à-dire les relations humaines, rencontrer des gens, partager sa passion, discuter, rendre service aux gens. En fait, tu vois, tu... Je prends l'exemple des enfants. Tu fais une chambre d'enfants. Les enfants, ils viennent dans leur chambre. Ils ont les yeux qui brillent.

  • Speaker #1

    C'est magnifique.

  • Speaker #0

    Ça, c'est passionnant. Tu fais des projets. Au-delà de l'artistique, je fais des projets, des gros projets. Tu dois tenir le timing. Tu dois prendre en considération le truc, la logistique, le truc. Et ça, c'est passionnant. Pour moi, c'est là où je suis bon. Je suis même pétilleux. Je suis même... passionné plus par ça que par le résultat de ce que je fais en fait et le graffiti c'est une chose le graffiti business en est une autre aussi voilà le graffiti moi j'adore ça de toutes les formes qui existent même particulièrement l'illégal j'admire ceux qui font de l'illégal j'admire voir les graffitis qui sont faits en dehors des clous en dehors du cadre en dehors des règles tu vois j'adore ça reste pour moi de la peinture ça fait de ma lave Pour moi, j'estime que ce n'est pas de la dégradation. Et tout ça, c'est passionnant. Et voilà, je pense que c'est ça qui nous rend vivants. C'est la passion et c'est ça qui rend les gens intéressants aussi.

  • Speaker #1

    Et pour revenir à la question sur ce qui va être les plus gros défis, pour toi, c'est vraiment de ne pas manquer cette vague de l'IA maintenant, comme Internet à l'époque. En fait, c'est de vivre avec son temps.

  • Speaker #0

    Exactement. Et de vivre avec son temps et même plus, c'est-à-dire de...

  • Speaker #1

    potentiellement aider ceux qui sont pas à la page comme tu nous disais avant des gens qui t'ont aidé quand toi t'étais jeune t'aimerais bien retransmettre un peu pouvoir rendre la monnaie de sa pièce j'essaie de le faire déjà après avec l'IA ça va prendre des

  • Speaker #0

    ça va être présent partout plus qu'internet aujourd'hui on voit qu'internet est omniprésent l'IA ça va être encore autre chose et puis c'est aussi voilà préparer le futur pour ma fille voilà Hum hum.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, comment est-ce que tu entretiens l'équilibre entre ta vie pro et ta vie de famille ? J'imagine que c'est un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est particulier, c'est par vague. Globalement, j'ai de la chance parce que tout ce que j'entreprends, ça me permet aussi de libérer du temps. Comme je travaille assez vite et que j'ai des gens qui m'aident, j'arrive quand même à profiter de ma famille. Je peux quand même voyager, financièrement. J'ai suffisamment pour pouvoir profiter.

  • Speaker #1

    Donc, tu n'auras pas de regrets plus tard où tu te diras, mince, j'ai tout mis sur ma carrière. Je me suis éclaté, mais je n'ai pas vu grandir ma fille.

  • Speaker #0

    Non, non, ça c'est hors de question. J'ai bien enregistré les regrets des gens qui sont passés par là aussi. C'est bon, je prends des leçons par intermédiaire. C'est vrai que je vois que... C'est une des choses à ne pas louper. Je pense que tel que je le vis actuellement, je ne passerai pas par là.

  • Speaker #1

    Et comment tu t'organises pour réussir à te dégager du temps ? Comment tu gères cet équilibre ? Tu l'entretiens ?

  • Speaker #0

    Comme une horloge suisse ? Non, justement, j'essaie d'être super rigoureux. Alors oui, des fois, je travaille plus tard, comme tout le monde. Typiquement, sauf cas exceptionnel, je ne vais pas partir à 6h du matin bosser. Je n'évite les bouchons. Je pars après que ma fille soit partie à l'école. Et puis, je vois ma fille le matin, je la vois le soir. parfois pas, mais voilà, ça arrive, tu vois, dans tous les domaines, et puis...

  • Speaker #1

    Comme un peu tout le monde, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Mais je suis pas... Je préférerais même diminuer ma quantité de travail, tu vois, même quitte à gagner un peu moins, pour profiter plus, c'est ce que je vise, tu vois. Après, c'est un engrenage, on est en Suisse, l'engrenage est fait que, tu vois, là, typiquement, là, je paye mes impôts de 2021, ou 2022, maintenant, pas le choix que de travailler, quoi. C'est sûr que, tu vois, tu peux pas... En plus, les impôts sont un peu en retard. Du coup, tu as de l'argent, puis tu l'investis. J'ai acheté un peu d'immobilier, des trucs. Et du coup, tu dois rattraper ce que tu as payé. Je n'ai jamais été à la fois aussi riche, mais à la fois aussi pauvre. Et c'est toujours un peu ce système qu'il faut se méfier, qui te met peut-être d'un boulet au pied quand même.

  • Speaker #1

    C'est à ce moment-là que c'est important, comme tu disais avant, de bien s'entourer. Prendre un fiduciaire qui gère ça pour toi, qui peut t'accompagner.

  • Speaker #0

    C'est important.

  • Speaker #1

    Parce qu'on n'a pas parlé du réseau, mais est-ce que tu as un avis à propos de ça ?

  • Speaker #0

    Le réseau, c'est important.

  • Speaker #1

    C'est hyper important.

  • Speaker #0

    Je l'entretiens même avec des entreprises, des coopératives, des réseaux. Le réseau, je le travaille. Typiquement, j'ai été au BNI pendant un an. J'étais directeur de mon chapter à Echelon. Pendant l'an, c'est le Business Network International, c'est des sortes de réseaux d'entrepreneurs. C'est des expériences qui sont intéressantes, qui te permettent de rencontrer des gens qui font un peu les mêmes choses que toi, qui ont de l'expérience aussi dans un domaine différent, mais qui peuvent t'apporter aussi un point de vue expérience ou d'un point de vue coopération même. Et ça, c'est vrai qu'après, j'ai de la beaucoup de chance parce que je rencontre aussi beaucoup, beaucoup de gens dans mon propre domaine. Chaque jour, je vais voir quelqu'un de différent. Je travaille aussi bien pour la police que pour mon avocat, que pour une entreprise de construction, que pour n'importe qui. C'est complètement ouf. Et ça, c'est génial. Tous les jours, je rencontre des gens différents, de tous les horizons. Je vais travailler dans les écoles, je vais faire des cours. Pour l'hôpital, pour des gens qui sont en difficulté, même des personnes handicapées, tu vois. Donc je rencontre vraiment des personnes autistes qui peuvent t'apporter aussi sur un point de vue différent, sur une vision différente que tu n'aurais jamais côtoyée, tu vois. Ou même des gens ultra fortunés qui ont une vision du monde qui est différente de la tienne, mais si tu prends un peu de recul, tu peux juger aussi. Enfin, tu peux... Ça peut t'éveiller à différentes choses, à différents points de vue. Et ça, je pense que c'est ça qui me permet aussi d'avoir l'ouverture d'esprit. C'est de se dire, OK, c'est comme si je me promenais un peu dans tous les trucs.

  • Speaker #1

    Côtoyer des gens ultra différents, prendre à chaque fois, ils t'apprennent à chaque fois quelque chose de divin. C'est clair que c'est hyper important. Est-ce que tu as une routine pour ton bien-être, que ce soit sportif ou même des heures de sommeil ? Ouais. Peu importe, pour rester en forme et rester vif d'esprit.

  • Speaker #0

    Et comment on sait ce matin ? Ce matin, quand je peux, je fais le sauna. Sauna plus douche froide. Donc le matin, si je peux me réveiller avec le sauna et la douche froide, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Et tu n'y arrives pas à ça, c'est que dans la douche froide, on entend beaucoup parler, mais est-ce qu'il y a vraiment beaucoup de gens qui arrivent à faire ça tous les matins ? Il faut s'accrocher quand même.

  • Speaker #0

    Oui, la douche froide. Seul, ouais, sûrement. Ça, je pense que je n'y arriverai pas forcément. Mais avec le sauna, c'est bon, c'est facile. Je vais plonger dans le lac aussi. Sauna plus lac. Hier soir, j'ai fait ça. Sauna plus lac, donc lac bien froid, lac de montagne. Ça, c'est revigorant, en fait. Au niveau salutaire, je pense que pour moi, c'est ce qu'il me faut. L'air pur de la montagne. Ça, c'est une décision que j'ai prise il y a peu, en fait, en achetant ce bien immobilier à Champélac. où j'ai mis toute mon entreprise, toutes mes entreprises, où j'ai décidé de mettre mon lieu de vie, en fait, enfin, ma personnelle, quoi. C'était une décision salutaire, parce que je sentais que c'est bien la ville, c'est bien la pseudo-campagne, où l'air et l'eau ne sont pas forcément... On s'entend, c'est pas l'Inde, mais je pense que j'avais besoin de cette air pure, de cette eau pure de la montagne qu'offre la montagne en Suisse, du Valais. Et ça, c'est vrai que c'est assez génial de pouvoir avoir accès comme ça à l'eau, au lac, tu vois. Tu pourras te baigner dans le lac, tu sortes chez moi, boum, dans le lac, tu te sens vivant, tu vois. L'eau froide, ça te sent pas trop vigoreux.

  • Speaker #1

    J'imagine, c'est clair. Faudrait que j'essaye un jour. On arrive gentiment à la conclusion. J'ai encore quelques questions. Est-ce que tu as un livre à conseiller ? Un livre qui t'aurait marqué, qui t'a inspiré, peu importe que ce soit un roman, que ce soit un livre de développement personnel, une BD même ?

  • Speaker #0

    Je ne lis pas beaucoup. J'ai lu l'Alchimiste. Ah,

  • Speaker #1

    l'Alchimiste, ouais. C'est un des livres les plus connus en plus. Ultra connu, celui-là.

  • Speaker #0

    Mais ça m'a pas mal parlé, quoi. OK. Même pour moi, c'était... Ouais, le fait que ce soit écrit, il y a un truc intéressant qui m'a plu à ce moment-là. Je ne lis pas beaucoup, donc voilà, c'est un que j'ai lu, L'alchimiste, qui m'a plu, ouais. Et après, les films, pas tant que ça. J'ai regardé la semaine dernière La vie de Bernard Tapie, c'était pas mal inspirant. Sur Netflix,

  • Speaker #1

    le reportage, ouais, j'ai aussi regardé. Ultra inspirant, c'est clair.

  • Speaker #0

    C'était pas mal inspirant. C'est tout le personnage avec son égo, sa mégalo. Mais tu vois aussi que c'est grâce à ça qu'il réussit. C'est ce côté-là. C'est admirable quand même, malgré que c'est des côtés... Toujours un peu ce côté...

  • Speaker #1

    Borderline.

  • Speaker #0

    Exact. Qui est inspirant, mais qui est aussi regrettable de temps en temps.

  • Speaker #1

    Quelles sont les trois applications indispensables sur ton téléphone ? Trois applications que tu utilises le plus dans ta vie de tous les jours ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, Instagram, WhatsApp, évidemment, pour les clients, Gmail, pour les mails. Et puis, c'est principalement ça. Météo, un peu pour bosser. OK, oui, important aussi. Bientôt, ce sera ChatGPT, c'est sûr. Enfin, en tout cas, l'IA, quoi. Ça, ça va être impossible d'y échapper, quoi.

  • Speaker #1

    C'est clair. Oui, mais alors, on loupe le train, le train dont on parle depuis le début de l'épisode. Là, on le loupe si on…

  • Speaker #0

    Je pense pas qu'on pourra le louper.

  • Speaker #1

    On n'aura pas le choix, là.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on n'aura pas le choix, là. Malheureusement. Malheureusement ou pas. Après, moi, je ne vais pas dire malheureusement, en fait. Malheureusement pour certains, mais je pense que c'est comme ça, quoi. Il faut l'accepter.

  • Speaker #1

    Et où est-ce qu'on peut te retrouver ? Donc, graffeur.ch ? Graffeur.ch, partout. Et sur les réseaux, c'est aussi graffeur.ch ?

  • Speaker #0

    Sur l'autoroute, les voitures qui te doublent avec des graffeurs.ch. Tu me vois partout. Ouais, c'est les réseaux, c'est TikTok, Instagram, graffeur.ch.

  • Speaker #1

    donc les liens seront dans la description aussi ouais ça de toute façon voilà c'est les

  • Speaker #0

    Je fais pas mal de pubs sur les fresques que je fais, mon atelier à Lausanne. On me voit partout, le but c'est qu'on me voit partout.

  • Speaker #1

    D'être visible, c'est un des points les plus importants aujourd'hui.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et ça je l'ai bien compris au point où je n'arrive même pas à le mesurer. Mais j'ai l'impression qu'en Suisse, les gens commencent à connaître bien Faire Pensage. J'ai quand même bien bossé, comme j'ai dit à l'inspectrice.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une citation qui t'inspire, qui t'a marqué ?

  • Speaker #0

    tirer en avant il y en a plein qui te représentent il y en a plein j'aime bien je peux le faire j'en suis tu peux le faire j'en suis la preuve ça j'aime bien c'est vrai en plus ça ça inspire de nouveau les autres c'est ça c'est une question de volonté pour tirer les autres vers l'avant ouais que tu peux faire tout ce que t'as envie de faire il faut juste avoir la volonté et comme la rigueur la rigueur c'est ça c'est ça qui c'est ça qui fait la différence.

  • Speaker #1

    Dernière question, si tu avais un seul conseil à donner à quelqu'un justement qui est dans son salariat, dans son confort, qui hésite, qui a peur d'avoir des regrets à la fin de sa vie, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #0

    Crois-y quoi.

  • Speaker #1

    Crois en toi, vas-y,

  • Speaker #0

    fonce. Même pas en toi, mais crois en la vie, crois en ton destin en fait.

  • Speaker #1

    On n'a qu'une vie, il faut quand même faire ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Il faut y aller quoi. Saute ! De toute façon, tu as un parachute, on est en Suisse. Oui, c'est clair. La Suisse, c'est le meilleur pays. On est dans le pays le plus confortable au monde si tu aimes bosser. Si tu bosses, tu réussis. En fait, c'est ça. Ce n'est pas le meilleur pays du monde, je pense, pour tout le monde. Mais si tu es un bosseur et que tu aimes bosser, la Suisse, c'est magique.

  • Speaker #1

    Super, ça clôture bien cet épisode. Merci beaucoup, Baro.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis à bientôt.

  • Speaker #0

    Oui, à bientôt.

  • Speaker #1

    Ciao, ciao.

Description

Dans cet épisode, je reçois Philippe Baro, fondateur de graffeur.ch, qui a transformé sa passion pour le graffiti – née dans la rue et sur les trains – en un véritable business florissant.


Baro nous raconte son parcours atypique : ses débuts marqués par les graffitis illégaux, ses démêlés avec la justice, son passage par la micromécanique horlogère, et surtout ce moment où un entrepreneur visionnaire lui a donné sa chance. De là est née une aventure qui l’a mené à travailler pour des particuliers, des entreprises, des communes, et même… la police ou les CFF !


On parle ensemble de :


  • L’importance de la réactivité et de la rigueur en affaires, même dans un domaine artistique.

  • Son rapport à l’autorité et pourquoi il n’a jamais pu rester salarié.

  • Comment le SEO et Internet ont propulsé son activité au rang de référence en Suisse et à l’étranger.

  • Sa vision de la concurrence, entre respect mutuel et dérives liées à l’argent facile.

  • Les défis à venir avec l’intelligence artificielle, et comment rester « dans le train » pour ne pas se faire dépasser.

  • L’équilibre entre vie de famille et entrepreneuriat, essentiel pour lui.


Son message est clair : tout est une question de passion, détermination et rigueur.


Vous pouvez le retrouver aux adresses ci-dessous :


Site web : https://graffeur.ch/

LinkedIn privé : https://www.linkedin.com/in/philippe-baro-05bb04227/

LinkedIn entreprise : https://www.linkedin.com/company/graffeur-ch/

Instagram : https://www.instagram.com/graffeur.ch/


Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à vous abonner, à le partager à vos amis et à me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée.


Vous pouvez également me rejoindre aux adresses ci-dessous :


Linkedin : https://www.linkedin.com/company/semedembuches/

Instagram : https://www.instagram.com/semedembuches/


Si vous êtes fondateur, co-fondateur ou directeur d'une entreprise et que vous souhaitez partager votre vécu sur ce podcast, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse mail suivante : info@semedembuches.ch


Je vous souhaite une excellente écoute !


Les podcasts "semé d'embûches" sont imaginés et réalisés par Romain Frehner.


Droits d'auteurs :


Track: Only the Braves Music by https://www.fiftysounds.com   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Baro, merci de m'accueillir aujourd'hui à Lausanne, dans ton local dans lequel tu fais du graffiti. Je vais commencer par te laisser te présenter déjà de manière générale. Qui es-tu ? Une sorte de CV de nous donner un peu ton parcours et on ira dans le détail après.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Philippe Baro, je suis né à Genève. J'ai fait des études de micro-mécanique dans l'horlogerie et après je me suis lancé à mon compte dans la décoration graffiti artisanale. Ok.

  • Speaker #0

    Comment s'appelle ton entreprise ? Qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #1

    J'ai ouvert du coup graffeur.ch. Aujourd'hui, c'est une société anonyme. Et je fais de la décoration, donc je suis le boss.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'ai deux employés, un qui fait de la logistique, un qui est plus jeune qui fait du graffiti, qui m'aide, qui m'assiste pour les gros mandats, qui va potentiellement me suivre de plus en plus, comme un assistant au final. Un assistant gras peintre. Et on travaille pas mal avec d'autres personnes en freelance.

  • Speaker #0

    Ok, donc ton business, c'est le graphe ?

  • Speaker #1

    Mon business, c'est du graffiti business. C'est-à-dire que je fais de la décoration sur mesure pour les particuliers, les entreprises, les communes, tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, et tu fais ça dans toute la Suisse ?

  • Speaker #1

    Toute la Suisse et au-delà, oui. Je vais travailler en France avec grapheur.fr, en Belgique avec grapheur.be. Et j'ai une franchise à Dubaï avec graffiti.ae. Ok,

  • Speaker #0

    parfait. Belle présentation pour commencer. Quelles sont selon toi trois qualités qu'un entrepreneur doit avoir ? Pas forcément trois qualités que tu as, mais...

  • Speaker #1

    Alors en particulier dans mon domaine, il faut être professionnel. Bon, ça va de soi, mais je veux dire, il faut être réactif, disponible. Dans mon domaine, c'est là où j'ai été assez fort. C'est-à-dire que j'ai plus cette conscience professionnelle de mon passé dans... dans l'industrie. Et du coup, j'ai une sorte de rigueur, en fait. C'est surtout la rigueur où je suis assez bon et qui a fait mon avantage par rapport à certains autres de mes, entre guillemets, concurrents qui sont plus artistes et qui vont peut-être être un peu plus longs à répondre aux emails ou moins disponibles au téléphone ou comme ça. Donc ça, je pense que c'est le plus important, en tout cas, dans mon domaine, c'est la réactivité. Comment j'ai dit avant ? La rigueur. La rigueur, c'est ça, la rigueur. Et surtout en Suisse, en fait. En fait, j'ai remarqué que les gens, ils veulent quelqu'un qui arrive à l'heure, qui vient au rendez-vous, qui sait de quoi il parle, évidemment. Mais je veux dire, au-delà de ça, c'est quelqu'un de professionnel.

  • Speaker #0

    Puis on est dans un monde où tout va vite. Puis justement, d'être réactif, comme tu dis, de répondre vite, d'être présent pour tes clients, ça te fait aussi un avantage par rapport à tes concurrents, comme tu disais avant.

  • Speaker #1

    Ouais, alors au-delà de ça, en plus, déjà, j'ai pas énormément de concurrents, mais en plus, c'est vrai que c'est dans mon domaine, les gens s'attendent pas et ça fait double effet. Ils se disent bon, c'est un artiste, il va peut-être mettre un mois à répondre. Après, il faudra attendre deux, trois mois pour attendre la réaction. Et moi, ça arrive que le même jour, j'arrive à répondre et puis à faire une offre et puis à aller travailler directement. Si je suis dans la région, si je suis... Ah,

  • Speaker #0

    c'est pas réactif, c'est ultra réactif.

  • Speaker #1

    ultra réactif, ultra disponible comme je travaille de manière assez rapide De toute façon, plus je travaille, plus je sais ce que je fais, plus je peux le faire rapidement. C'est là-dessus que je me base aussi. C'est comme ça que je fonctionne. Et en fait, ça me permet de pouvoir encaisser une charge de travail assez conséquente.

  • Speaker #0

    On en parlera plus tard après dans la partie sur l'entrepreneuriat justement de tes journées de boulot. J'imagine qu'elles doivent être bien chargées, même le week-end. Exact. Mais pour le moment, on va... Donc, attaquer ton parcours scolaire, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Où tu as fait tes écoles ? Quelle formation tu as suivi ? Avec quel diplôme tu te retrouves à la fin ? Tu nous disais que tu as grandi à Genève ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas grandi à Genève. Je suis né à Genève. J'ai fait ma petite enfance à Genève. Après, je suis parti en France, à Strasbourg, où j'ai essayé de faire mon bac. Donc, je n'ai pas réussi. Je n'étais pas fait pour le système scolaire global, mais encore moins le français. À ce moment-là, je suis revenu en Suisse, à la Vallée de Joux, où j'ai fait l'école technique de la Vallée de Joux.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est déjà des études après l'école obligatoire.

  • Speaker #1

    C'est ça, après l'école obligatoire, j'ai fait mon CFC avec une maturité intégrée. Donc ce qui est bien, c'est que j'avais déjà eu un entraînement en France qui m'a permis de ne pas être trop mauvais à la Vallée de Joux. Alors j'étais meilleur pour avoir la Mathu. C'était un peu spécial. J'avais réussi la Mathieu, mais pas le CFC. Ils n'avaient jamais vu parce que c'était une Mathieu intégrée. donc ils avaient décidé c'était pas clair c'était pas clair particulier, mais ils ne pouvaient pas donner la Mathu sans que j'aie le CFC. Donc en fait, j'avais dû refaire le CFC l'année suivante. Du coup, je l'avais quand même fait en 4 ans. Et bon, j'avais fait en 4 ans, mais le CFC était 4 ans. Donc en fait, finalement, j'ai gagné la Mathu en plus, une maturité professionnelle qui ne m'a jamais servi à rien. Mais qui était toujours un plus. Je crois que ça permettait de former certaines personnes. Bref, de toute façon, je n'ai pas formé de personnes dans mon domaine, en tout cas de la micromécanique. Mais pourquoi pas dans le milieu de la décoration graffiti à voir. Et du coup, j'ai fait ça. J'ai du coup obtenu ce diplôme-là, malgré que j'ai risqué quand même de me faire virer de l'école parce que je faisais des graffitis. Pas des graffitis à l'école, mais sur le train qui passait devant l'école. Donc, ça ne plaisait pas beaucoup au directeur.

  • Speaker #0

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #1

    Qui disait que je mettais une mauvaise image à l'école technique. Mais finalement, ça... Ça, c'est assez loin. J'avoue que ce que j'ai compris à l'époque, c'est que la police qui était venue me chercher à l'école avait quand même convaincu le directeur de ne pas me virer pour que je puisse finir mes études et quand même payer mes amendes et payer au CFF ce que je leur devais pour les nettoyages.

  • Speaker #0

    Ce qui est plutôt bien.

  • Speaker #1

    Ce qui est plutôt intelligent. C'est plutôt une manière assez... Je ne peux pas dire à ce moment-là que les flics m'ont mis des bâtons dans les roues.

  • Speaker #0

    et puis c'est important qu'on parle de ça aussi mais ta passion pour le graffiti elle vient d'où ?

  • Speaker #1

    elle est née à Strasbourg c'est vrai qu'il y avait pas mal de graffiti à Strasbourg, j'en ai fait beaucoup là-bas arrivé à la Vallée de Joux il n'y avait pas grand chose à taguer d'urbain en fait parce que c'est vrai que le graffiti moi tel que je l'ai, Strasbourg c'est quand même une grande ville je l'ai le graffiti c'est quand même ça va avec un environnement urbain en France. On ne ferait pas des tags à la campagne ou des trucs. Ça dépend ce que tu fais. Mais au stade où j'en étais à l'époque, ce n'était pas pertinent d'arriver à la Vallée de Joux et de taguer les vaches. Et je l'ai bien compris. J'étais quand même assez malin pour le comprendre à l'époque. Et finalement, le seul élément un peu urbain que j'ai pu retrouver à la Vallée de Joux que j'avais à Strasbourg, c'était le train. Je me suis principalement concentré sur la dégradation volontaire du train de la Vallée de Joux, des Travis. Donc j'y allais un peu toutes les semaines, ce qui m'a valu quand même une rançon dans le journal de 3000 francs pour savoir qui j'étais à un moment. Parce que j'abusais un peu. Alors c'est pas que j'abusais, mais disons que par rapport à ce qui se faisait là-bas, c'était un peu excessif.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils avaient l'habitude de voir dans le coin.

  • Speaker #1

    Alors paradoxalement, je faisais des choses qui plaisaient quand même. Je ne faisais pas de la dégradation pour la dégradation, j'essayais de faire des offres qui pouvaient... En fait, j'ai toujours été attiré par le fait de faire quelque chose d'illégal, mais qui était quand même admirable, entre guillemets. C'est vrai que les gens étaient un peu sceptiques. Soit ils disaient, ah ouais, c'est joli, mais c'est illégal, donc c'est moche. Enfin, il y avait tous, et puis les gens plus ouverts disaient, ah, mais c'est génial, ils devraient laisser. J'aimais bien observer d'un œil anonyme, du coup, puisqu'en fait, je ne disais pas, il ne fallait pas que je dise que c'était moi l'auteur. j'aimais bien ce côté là aussi un peu hors la loi Or la loi m'est cachée, tu vois, c'est-à-dire sans prétention, il n'y avait pas ce côté « ah c'est moi les gars qui a fait ça » et j'aimais bien ce côté. L'anonymat. L'anonymat en fait, la double vie, je pense que j'ai toujours, voilà, c'est un peu le truc, on ne peut pas parler de super-héros parce que c'était pas mal mais c'était pas fondamentalement bien non plus. Et du coup j'aimais bien voir la réaction des gens d'un point de vue extérieur, surtout quand il y a eu la rançon. C'était assez drôle de voir les gens s'accuser les uns les autres pour essayer de récupérer la rançon.

  • Speaker #0

    Alors que toi, tu savais que...

  • Speaker #1

    Alors que moi, je savais. Et puis, j'avais même un collègue qui m'avait dit, ouais, je vais te dénoncer. Je sais que c'est toi. Il m'avait dit ça. Et puis, en fait, il ne croyait pas si bien dire. Mais il m'a dit, non, non, mais je plaisante, c'est une vague, je sais que ce n'est pas toi. Ok, cool.

  • Speaker #0

    Je m'excuse, je t'ai coupé pour parler de ta passion pour le graffiti, mais on était à ta formation. donc après l'école hum C'était à la Vallée de Joux.

  • Speaker #1

    À la Vallée de Joux, à l'école TVI.

  • Speaker #0

    Donc là, tu as obtenu ton diplôme. Voilà. Ton CFC Mathieu. Et après, tu as fait encore d'autres études ou pas particulièrement ? Non. Tu t'es arrêté là ?

  • Speaker #1

    Je me suis arrêté là. J'ai travaillé à l'usine pendant deux ans chez Breguet et trois ans dans une entreprise de sous-traitance horlogère. Et en parallèle, j'ai monté mon business de décoration graffiti.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    donc assez tôt. Assez tôt, oui. À ce moment-là, même dès que je me suis fait choper, il y a un entrepreneur de la Vallée de Joux qui m'a donné ma chance. il m'a permis de enfin il m'a même mandaté pour faire la décoration de sa façade parce qu'en fait même le juge à l'époque il aimait bien ce que je c'est pas qu'il artistiquement c'était valable même le juge me l'avait dit et c'est vrai qu'il y a plein de gens qui m'ont dit ah ben c'est toi qui as fait le train ok ben c'est cool ce que tu fais tu peux faire enfin je

  • Speaker #0

    pense que t'as du potentiel tu peux faire la façade de mon entreprise et puis je te paye et puis c'était là que c'est parti quoi donc il y a quand même des gens un peu visionnaires qui arrivent à trouver du positif et quelque chose de...

  • Speaker #1

    À l'époque, il y en avait eu deux à la Valais de Joux. Il y avait eu lui, donc c'est Jean-Marc Bernet. Et lui, il avait vraiment ce côté-là où il voyait, enfin, c'était quelqu'un d'ouvert, de généreux, de... Enfin, il voulait pousser les gens en avant, que c'était quelqu'un d'extrêmement positif. Et c'était un entrepreneur, forcément. Donc, je pense que voilà. Et l'autre personne, je pense que c'est l'unique personne pas entrepreneur qui m'a aidé. C'était un éducateur, du coup, de la Valais de Joux. Mais il avait une mentalité un peu d'entrepreneur, c'est-à-dire que c'était quelqu'un de...

  • Speaker #0

    Ils sont formés normalement, ils sont assez bons justement là-dedans, ils ont quand même des prédispositions à aider les gens, à être généreux comme tu dis.

  • Speaker #1

    Ça dépend, oui, potentiellement, mais lui en particulier, lui c'est quelqu'un qui était vraiment très qualifié. Il m'a poussé, il m'a présenté certaines personnes que je retrouve un peu toujours aujourd'hui dans le cadre de ses activités plus politiques et qui sont toujours pertinentes.

  • Speaker #0

    Et quel type d'élève est-ce que tu étais ? Tu étais plutôt assis ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'étais pas bon. En fait, je n'ai jamais été bon ailleurs que dans ce que j'aimais faire. Par définition.

  • Speaker #0

    Bon, on peut dire que tu as trouvé ta zone de génie. C'est déjà quand même bien.

  • Speaker #1

    Oui, alors même, je ne considère pas que je suis un génie. Je considère que j'aime ce que je fais et du coup, je le fais bien. Mais c'est vrai que tout ce que je n'aime pas faire, je ne le fais pas bien.

  • Speaker #0

    Et donc, à l'école, comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    Et alors, ça ne se passait pas bien. À l'école tech, ça allait. Je pensais que ça allait. C'est clair que par rapport à la France, j'étais beaucoup mieux. J'avais l'impression d'être plus à ma place. Et après, avec le recul, déjà j'aimais assez bien mes profs, ce qui changeait pas mal de la France aussi. Mais avec le recul, j'ai eu des échos de certains professeurs. De l'école tech, 10 ans après, j'ai croisé mon prof de maths à l'époque. Et puis je lui dis, c'est cool, j'ai un bon souvenir de vous et de vos cours. Et puis lui, il dit, moi, pas du tout. Je fais, ah bon ? Il me dit, t'étais vraiment insupportable et tout. Puis je voyais qu'il avait vraiment de la rancœur. Puis j'étais, ah bon ?

  • Speaker #0

    À ce point-là ?

  • Speaker #1

    Ouais, à ce point-là. Et je n'ai pas le souvenir d'avoir été... Après, on était tous... J'étais à l'école, c'était un enfant. Je ne faisais pas de... J'avais pas l'impression de faire des gros... Oui, j'étais un peu insolent. Oui, j'étais... Voilà, peut-être, mais c'était...

  • Speaker #0

    C'est un peu tous les gamins comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Tous les gamins. Alors, c'est sûr que moi, j'ai toujours eu un problème avec l'autorité. C'est pour ça que je suis indépendant aujourd'hui. Et c'est ça qui... C'est formateur aussi. Je sais que si je suis indépendant aujourd'hui, c'est que je peux pas avoir de hiérarchie. Et que je peux pas avoir de collègues non plus. C'est eux qui peuvent pas m'avoir Je m'en suis rendu compte à l'usine du coup c'était compliqué de travailler avec des gens alors moi je rigolais beaucoup trop j'étais pas sérieux dans mes trucs j'ai jamais été bon même dans la micromécanique c'est alimentaire je suis pas bon mais en Suisse j'étais rentable parce qu'en Suisse en tant que micromécanicien il suffit pas de grand chose pour être rentable mais j'ai pas été bon mes collègues me disaient mais t'es pas bon je fais ouais je sais mais bon je suis rentable quand même puis là je suis payé pour toi t'es payé pour me supporter et qu'est-ce que t'as pensé du système scolaire justement toi qui dis que t'as

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas trop dans ton élément. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on pourrait améliorer ?

  • Speaker #1

    Alors, le système scolaire de la...

  • Speaker #0

    L'école obligatoire.

  • Speaker #1

    Obligatoire. Alors, moi, je ne peux pas te parler du système obligatoire suisse. Mais clairement, le système scolaire français,

  • Speaker #0

    c'est la catastrophe.

  • Speaker #1

    J'avais un prof que je trouvais bien à l'époque. Un prof, c'était le prof d'italien. Il était vraiment... C'était quelqu'un d'empathique, de chouette, de... qu'on avait envie d'avoir comme prof, qu'un modèle.

  • Speaker #0

    Qui sait transmettre.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui a des valeurs, des passions. En fait, les gens font plus ça par passion. Et puis, c'est complètement... Ça ne va pas. Après, c'est formateur aussi, mais quand je suis arrivé à la Vallée de Joux, à l'école tech, là, il y avait peut-être un ou deux professeurs avec qui j'avais moins d'affinité, mais le reste, c'était quand même des gens qui aimaient... Je me rappelle que même mon premier professeur... de micro-mécaniciens, c'était des gens qui étaient gentils, passionnés, empathiques. Alors pas tous, on a tous des passages dans la vie où peut-être qu'il y a des événements personnels qui font qu'on est plus ou moins, on va dire... gentils, empathiques, etc. Agréables aussi. Et c'est vrai que les profs ne sont pas là pour être nos potes, mais un minimum de compréhension, c'est pas mal.

  • Speaker #0

    C'est clair, ça devrait être la base aussi, quand même.

  • Speaker #1

    Et à la Valais Joe, le directeur était un peu plus compliqué. Il y avait ce côté-là un peu trop politicien, je dirais. Il fallait faire attention à l'image qu'on allait donner, ce qui m'agacait un peu. Mais que finalement, j'ai fait avec. C'était à moi de m'adapter aussi. Il faut mettre un cadre et j'en ai conscience.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des branches que tu aurais ajoutées au système ? Des branches qui auraient fait peut-être que tu aurais été plus intéressé, plus impliqué dans certains domaines ?

  • Speaker #1

    Bien sûr que tout ce que j'ai appris par la suite pour monter mon entreprise, ça aurait été pas mal, mais on ne peut pas tous être entrepreneurs.

  • Speaker #0

    Et puis, on ne peut pas tout apprendre. La journée, elle dure tant d'heures aussi.

  • Speaker #1

    aussi ouais faut faire des choix mais c'est clair que faire des choix des choses un peu plus pratiques quoi un peu plus pratiques alors j'ai fait beaucoup de pratiques globalement la formation m'a été très profitable elle m'a beaucoup appris sur pas mal de choses mais mais finalement cette école là en particulier elle est conçue pour faire des des moutons j'ai envie de dire

  • Speaker #0

    Des gens préparés pour le système, préparés à avoir un salaire toute leur vie, à se lever, à aller à l'usine Ce qui ne correspondait pas du tout, tu es à l'opposé complet de ça Exactement,

  • Speaker #1

    donc je ne peux pas dire, tiens il aurait fallu que l'école soit comme ça Non, elle a été parfaite pour moi, tout a été parfait pour moi Même le système scolaire français a été bon pour moi parce qu'il m'a permis de voir ce que je n'avais pas envie de faire Comme un adulte en lequel on voit le mauvais exemple

  • Speaker #0

    Et comment tu as choisi ton domaine d'études ? Parce que si tu étais passionné par le graffiti, pourquoi est-ce que tu as fait cette école ? Tu avais quand même un attrait particulier pour la mécanique ou pas du tout ? C'est venu comme ça ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'étais en échec scolaire en France. Moi, je suis suisse à la naissance, donc j'avais l'intention de retourner en Suisse. Et du coup, mes parents m'avaient laissé le choix entre faire une école d'art et faire une autre école de micro-mécanique. plutôt dans l'industrie.

  • Speaker #0

    Mais du coup, ça aurait été pas plus cohérent l'école d'art à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, plus cohérent peut-être, mais en fait, à la réflexion, j'ai vraiment bien fait de choisir l'école de micromécanique. Parce que je voulais un métier où il n'y avait que du concret, où je pouvais être sûr de gagner un salaire.

  • Speaker #0

    De ce point de vue-là, c'est clair.

  • Speaker #1

    Je voulais être libre financièrement. Heureusement que j'ai fait ce choix-là. Et clairement, je pense que mes parents m'ont laissé libre. Ils ont eu la générosité de me laisser libre dans ces choix-là et de me soutenir au final parce qu'ils m'ont quand même payé mes études. Donc voilà, pour moi, ça n'avait pas de sens. Ça avait moins de sens. J'aurais pu faire une école d'art après éventuellement, mais je pense que le fait de choisir une branche technique où j'étais sûr d'avoir un débouché sûr et puis un revenu financier assuré, c'était... plus pertinents par rapport à la situation où j'étais.

  • Speaker #0

    Parce que c'est sûr que l'école d'art, après, on n'est pas sûr de trouver du travail. C'est beaucoup plus compliqué que...

  • Speaker #1

    Et en fait, en plus, j'aurais jamais été... J'aurais jamais accepté l'école d'art. J'aurais échoué l'école d'art. Enfin, c'est sûr. Je ne correspondais pas au cadre. Je n'aurais pas pu me formater au cadre de l'école d'art. Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? Parce qu'en fait, ce que je fais, c'est trop... Pour moi, c'est bien une école d'art. Pour moi, l'art, c'est...

  • Speaker #0

    tu devrais pas y avoir d'école t'es un artiste ou pas

  • Speaker #1

    il peut y avoir des écoles pour apprendre les techniques comme on peut apprendre la technique du spray pour perfectionner sa technique mais l'art c'est tellement personnel finalement juger un artiste à un autre pour moi c'est pas légitime il n'y a pas de légitimité à juger un

  • Speaker #0

    artiste en fait je suis assez d'accord avec ton point de vue est-ce que tu as eu des moments d'incertitude dans ton choix de formation après ton école obligatoire en France ? Est-ce qu'à un moment, tu t'es dit, mince, en fait, ça ne me plaît pas du tout la micromécanique, je vais...

  • Speaker #1

    Alors, en fait, c'est marrant, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir hésité, c'est-à-dire que... Enfin, d'avoir eu des doutes, c'est-à-dire que j'étais là et puis je suis là, en fait. Si je suis là, c'est parce qu'il y a une raison et puis qu'en fait... Et puis, en fait, je ne pouvais pas me dire, ah non, mais finalement, j'aurais peut-être fait du ferrinier. Non, non, en fait, mes parents, ils me payaient une école de micromécanique.

  • Speaker #0

    T'es allé au bout,

  • Speaker #1

    c'était tout Je me suis engagé Quand je m'engage, je vais au bout des choses. Je ne vois pas... On peut douter dans plein de choses. On peut douter d'une relation. On peut douter de pas mal de choses. Mais on ne peut pas douter... Enfin, moi, je ne peux pas me... Je me voyais mal douter d'un endroit dans lequel mes parents m'avaient aidé à me mettre. Je ne peux pas, voilà. Je fallait que j'aille au bout des choses.

  • Speaker #0

    Pour toi, c'était la bonne voie, tu allais au bout, puis c'était tout.

  • Speaker #1

    C'était ma voie, puis que c'était temporaire aussi. C'est clair que quand j'étais à l'usine, après, je me suis senti... J'avais quand même des doutes sur... Que je voyais mes collègues et puis l'environnement dans lequel j'étais. C'est vrai que j'avais certains doutes sur ma capacité à tenir toute ma vie là.

  • Speaker #0

    Dans quelle mesure tes études ont influencé ta vie d'entrepreneur ? Tu me disais que ça t'a quand même apporté un peu des outils, qu'il y a des choses qui te servent aujourd'hui. Concrètement, ça t'a apporté quoi ? Qu'est-ce que tu en retiens aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Beaucoup de rigueur, justement. En fait, particulièrement dans l'horlogerie suisse, c'est-à-dire là où j'ai travaillé après, je suis arrivé une fois cinq minutes en retard. Il m'a dit, c'est la dernière fois, mon patron, mon chef, il m'a dit à l'époque, alors c'était peut-être exagéré, mais j'ai retenu la son et c'est vrai que j'en suis reconnaissant aujourd'hui C'était un bon chef. On est en Suisse, on travaille, on est rigoureux, on est ponctuel. Et c'est comme ça que ça marche.

  • Speaker #0

    C'est ce qui fait la qualité aussi de beaucoup de nos produits.

  • Speaker #1

    Exact. Nos valeurs, nos qualités, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Parfait. On va gentiment passer sur ton parcours entrepreneurial maintenant. Quand tu étais petit, qu'est-ce que tu rêvais de faire ? C'est quoi le premier métier que tu as rêvé de faire ?

  • Speaker #1

    Policier. Ah,

  • Speaker #0

    je plaisante.

  • Speaker #1

    Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Bon, ça se peut. Je pense que beaucoup de petits garçons, ils rêvent.

  • Speaker #1

    Exact. Non, non, mais je ne sais pas. Je crois que je devrais demander à mes parents, mais je crois que c'était chef de chantier. Ah ouais ? Je ne sais pas pourquoi. C'est le seul truc que je me rappelle, au final. Mais je n'avais pas tellement de... Je ne me rappelle pas. Chef de chantier, je crois que c'est ça.

  • Speaker #0

    Et comment... Est-ce que tu as eu un déclic à un moment qui t'a fait dire je serai entrepreneur ? Ou c'est le fait de ne pas supporter l'autorité qui a gentiment... Enfin, t'as découlé de ça et t'es devenu entrepreneur, hein ?

  • Speaker #1

    Non. Je pense que je suis devenu... C'est le fait d'y avoir goûté, je pense, qui m'a donné envie de le faire. Je me suis rendu compte qu'en fait, en travaillant pour moi, pour des gens, enfin, en travaillant pour moi, voilà, en travaillant pour moi, c'était là que...

  • Speaker #0

    C'était là que tu t'épanouissais le plus.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je ne me voyais pas travailler pour un patron toute ma vie.

  • Speaker #0

    J'aimerais que tu développes un peu comment tu as lancé ton entreprise, parce que tu m'expliquais que parallèlement à ton travail, tu pouvais faire des horaires spécifiques qui te permettaient de développer ton activité. À côté ?

  • Speaker #1

    Exact. Ce qui s'est passé, c'est que je suis toujours tombé sur des entrepreneurs qui m'ont réellement donné ma chance. Toutes les personnes à qui ils m'ont vraiment élevé, d'un point de vue professionnel en tout cas, étaient des entrepreneurs. Et c'est ça qui m'a permis de développer mon business sur le côté et de travailler deux fois plus. C'est une fois à l'usine et puis en parallèle avec mon business. Et par la suite, j'ai eu la chance de tomber sur un entrepreneur en particulier qui est devenu un ami aujourd'hui. C'est Romain de Roudichouli qui m'a formé, qui était à l'époque le directeur d'une entreprise d'hébergement suisse, EasyGiga, qui m'a formé pour le référencement.

  • Speaker #0

    Ok, le SEO.

  • Speaker #1

    Le SEO, exactement. Et qui m'a permis de choisir typiquement grapheur.ch. C'est là que ce nom est sorti. et qui m'a boosté en fait. Qui m'a boosté, qui m'a... J'étais un de ses meilleurs disciples dans le sens... Voilà, j'étais celui qui a implémenté le plus et c'était moi qui en voulais le plus parce que moi je travaillais à l'usine. En fait, je voulais sortir de là quoi. Donc j'étais surmotivé à développer mon truc et à partir comme une fusée quoi.

  • Speaker #0

    Cette personne t'a beaucoup aidé alors dans le référencement, ce qui est important pour être visible.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, alors à l'époque c'était 2012, 2011-2012 c'était encore très... C'était encore assez peu connu. Et c'était magique. Les gens ne comprenaient pas. Je tapais, je tombais sur les... Les gens, ils voyaient ça partout. En plus des voitures, après qu'il y ait arrivé, les gens, ils voient graffeur.ch partout. Et taper ça sur Internet, j'étais en première, deuxième, troisième, quatrième position. Les gens, ils ne pouvaient pas passer à côté de moi. Alors, il y a ceux qui ont fait le choix parmi mes pseudo-concurrents d'essayer de prendre le train un peu aussi en même temps que moi. Il y a ceux qui ont jalousé. Après, il y a eu les deux. Il y en a surtout un qui a réussi, qui a essayé de suivre le truc et qui a un petit peu réussi, qui a pris sa place. C'est bien. Surtout que c'est quelqu'un que je respecte et que je pense qu'il mérite. Ça, c'était cool. Et puis, il y a toujours, comme d'habitude, les gens qui regardent le train passer.

  • Speaker #0

    Et puis, qui sont vieux, mais qui n'osent pas faire le pas.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ils préfèrent se lamenter plutôt que de le faire.

  • Speaker #0

    Toi, tu as eu une expérience du salariat, alors j'ai bien compris que ce n'était pas pour toi, mais qu'est-ce que tu penses du salariat de manière générale ?

  • Speaker #1

    Alors, en Suisse, ça va. C'est cool. Moi, j'étais jivois, j'ai travaillé à l'usine et tout, mais bon, c'était pas Taïwan. Ah,

  • Speaker #0

    mais si on replace toujours les choses dans leur contexte, on a quand même énormément de chances d'être en Suisse. Ça, c'est clair. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et moi, en particulier, avec mon expérience de l'étranger, on va dire, je me rends compte. Et c'est vrai que quand j'étais salarié, je voyais dans quel environnement j'étais. Je voyais les collègues. et puis Je me dis, à l'époque, tu faisais un métier, tu faisais ça toute ta vie. Et puis, je me suis posé la question, est-ce que je suis à ma place là ? Est-ce que je me vois faire toute ma vie là ? Est-ce que ça pourrait me convenir ? Les gens, ils ont besoin de pseudo-sécurité. Et puis, ça leur convient bien. Et puis, heureusement, parce que si on était tous indépendants, ce serait compliqué aussi.

  • Speaker #0

    C'est clair, mais la plupart des gens, en plus, ont besoin de cette sécurité. Ils n'arrivent pas à s'en défaire. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et il y a la peur. Je pense qu'il y a une partie de peur de sortir de sa zone de confort. qui peut être un frein. Mais après, c'est une question d'état d'esprit et puis de courage peut-être ou de philosophie aussi. Il y a pas mal de choses. Et je sais que moi, ce qui m'a vraiment montré le modèle, l'exemple, c'est les entrepreneurs qui m'ont aidé dans ma carrière, que je n'oublierai pas. Oui,

  • Speaker #0

    ceux que tu nous as cités avant, ils t'ont marqué. Puisque tu les cites aujourd'hui, c'est clair que...

  • Speaker #1

    C'est clair que c'est des gens qui ont été un peu... important, vraiment important pour moi, pour ma carrière. Et aujourd'hui, si je peux faire quelque chose, c'est prendre leur modèle et à mon tour de potentiellement aider des plus jeunes, des gens qui voilà, redonner ce qu'on m'a donné en fait, prendre ce qu'on m'a donné.

  • Speaker #0

    Comment se passe une journée type dans ta vie d'aujourd'hui, s'il y a une journée type ? Une semaine type peut-être, si tu préfères ?

  • Speaker #1

    Une journée type, non, c'est assez ouais, c'est assez On peut parler d'une journée type, même si ça change toujours, c'est toujours un peu différent. Je me lève assez tôt. Une fois que ma fille est partie à l'école, je traite deux ou trois emails. Je réponds un peu aux emails. Après, je prépare du matériel de peinture pour aller travailler chez un client. Je fais un ou deux contrats par jour et puis, si possible, un ou deux rendez-vous en même temps, en parallèle, en fonction de la région dans laquelle je suis.

  • Speaker #0

    Tu essaies de manager ça pour quand même faire le moins de kilomètres, être un peu optimisé des choses.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est là-dessus que j'optimise beaucoup pour pouvoir justement être optimum. Et aujourd'hui, j'ai de l'aide. J'ai Hatsé et puis Lance qui m'aident à préparer le matériel, par exemple. Répondre aux emails, c'est bientôt Lya qui le fera pour moi. J'essaie d'automatiser un maximum des choses. J'ai la chance de pouvoir compter sur ATSÉ aussi comme chauffeur. Donc, je peux continuer à bosser mes emails pendant les trajets aussi. Ah, ça,

  • Speaker #0

    c'est cool.

  • Speaker #1

    C'est pas mal, surtout avec le véhicule approprié. Et puis voilà, après, je rentre. J'arrive généralement assez tôt à la maison. Ça dépend, mais là, j'arrive. En plus, avec la nouvelle technologie, j'arrive à travailler assez vite et de journée.

  • Speaker #0

    donc t'es assez mobile tu peux travailler un peu depuis en fait un ordinateur portable des bonbonnes de peinture dans le coffre et puis c'est parti aujourd'hui c'est magique tu peux tout faire n'importe où aujourd'hui la technologie c'est il faut suivre mais c'est magique mais il faut savoir aussi justement comme tu disais avant prendre le train et puis pas rester sur le quai justement et savoir utiliser les outils de

  • Speaker #1

    la manière adéquate exact et il faut pas être réticent à mon avis parce que j'ai vu l'erreur que les gens ont fait même dans mon domaine il y en a peu qui y croyaient de se dire ah ouais mais tu vas faire du business avec de la décoration graffiti je sais pas qui voudra ça et aujourd'hui en fait on se rend compte que c'est un business tout à fait viable quoi mais c'est vrai qu'à l'époque personne n'y croyait par moi,

  • Speaker #0

    j'ai jamais eu de doute là dessus en fait j'ai jamais eu de doute dans ce que je faisais c'est ça qui t'a permis d'être aussi le numéro 1 et puis d'être en avance sur tous les autres et pour l'admin, la compta et tout ça comment tu gères ? je sous-traite ah tu sous-traites toute cette partie là ?

  • Speaker #1

    Ouais, je sous-traite. Au début, je faisais moi-même, mais une année 2021, je n'ai pas pu suivre. Je faisais n'importe quoi et je me suis retrouvé à payer 70 000 balles d'impôt, des trucs.

  • Speaker #0

    Ouais, donc mieux vaut que ça soit suivi régulièrement par quelqu'un.

  • Speaker #1

    Mieux vaut que je sois des personnes de conseil. Et puis voilà, après là, j'ai un fiduciaire, une fiduciaire. Et puis on verra comment ça va évoluer. Mais je pense que ces prochains temps, ça va être beaucoup automatisé tout ça.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu décrirais ton parcours entrepreneurial ? Depuis tes débuts, quand tu faisais ça parallèlement à ton job à l'usine, jusqu'à maintenant ? ça a été j'imagine plein d'obstacles que t'as dû surmonter alors paradoxalement pas mais je dirais que c'est toute une question de perception et moi je pense que Je pense que je n'ai pas eu beaucoup d'embûches, en fait.

  • Speaker #1

    Parce que tu me parlais quand même avant de tes démêlés avec la justice. Ouais. C'est quand même...

  • Speaker #0

    J'étais des embûches. En fait, tu vois... Ouais, j'en regardais encore un podcast de mon psy ce matin qui disait qu'en fait, les difficultés dans la vie, c'était une question de perception. Et c'est tout à fait juste, en fait. Je peux voir mes démêlés avec la justice comme une embûche ou je peux les voir comme quelque chose de...

  • Speaker #1

    Comme un apprentissage.

  • Speaker #0

    comme une leçon, comme quelque chose que pour moi ça doit être si tu veux j'aurais pas fait de graffiti j'aurais pas fait du graffiti vandal à l'époque j'aurais pas eu de problème avec la justice mais c'est moi qui les ai créés et

  • Speaker #1

    puis tu sais peut-être pas où t'en es là maintenant aujourd'hui de toute façon,

  • Speaker #0

    pour moi tout ce que la vie me donne en fait j'ai la gratitude de l'accepter donc je peux pas dire que, surtout que j'ai pas vécu de réel euh... drame. Oui, à un moment, j'ai essayé de me lancer. C'est vrai qu'il y a une période entre les deux postes, les deux... Tu vois, j'oublie, j'oublie, quoi, j'ai même pas pensé. C'est vrai qu'entre les deux contrats de travail à l'usine que j'ai eus, j'avais essayé de me mettre à mon compte, mais à la vallée de Joux, tu vois. Et puis j'ai fait, je pense, six mois comme ça, mais je voyais que c'était pas... Enfin, j'ai pas réussi. Enfin, j'ai pas réussi parce que peut-être je visais trop. Trop localement et j'étais, voilà, je me suis dit bon je vais essayer mais après j'avais cette sécurité de retrouver du travail quand je voulais donc c'était ça qui était bien. Donc j'ai pas eu, c'était, mais je peux pas dire que c'était un échec, je peux dire que c'était un essai pas pertinent, pas concluant voilà. Mais c'était finalement, c'était judicieux quand même.

  • Speaker #1

    Mais donc quelle a été ta plus grosse difficulté quand même, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Non. Ma plus grosse difficulté ? Ça dépend aussi où est-ce que tu vois la difficulté. La difficulté, il y a eu quoi ? Au niveau mental, c'est peut-être plutôt les trahisons. Les trahisons qui sont liées au succès, on va dire. À la jalousie, peut-être. J'en ai eu, il y en a eu encore. J'en ai eu pas des graves et pas tant que ça. Mais ça, ça pèse un peu. Sinon, effectivement, plus récemment, j'ai eu quand même des mêlées avec la justice. J'ai en ce moment une affaire avec la justice que j'estime excessive, que j'estime un peu zélée, on va dire, parce que j'ai toujours eu des problèmes. J'ai toujours été en confrontation avec... avec l'autorité en général, en fait. C'est ça, le truc. Là, une inspectrice en particulier a été un peu loin, en fait, dans ce qu'elle a entrepris, c'est-à-dire les parquisitions, des choses comme ça qui font que c'est un peu excessif pour de la peinture, surtout que je suis quelqu'un d'intégré dans la société, que je suis quelqu'un de relativement sage, en fait. Je pense que malgré mon côté anti-sage du graffiti, Je suis. quelqu'un de raisonnable et de sage en fait et du coup je pense que le fait d'avoir des moyens excessifs pour du graffiti de la part de la police c'est pas... après on est en Suisse c'est le jeu mais je trouve qu'il y a des choses s'il y a une embûche en ce moment c'est ça parce qu'ils ont quand même récupéré mon matériel professionnel ils ont pris mes ordinateurs, mes téléphones ils ont un peu bousculé les enfants ils ont fouillé un peu partout c'est pas des choses qui sont très agréables qui ne sont pas forcément légitimes pour de la peinture.

  • Speaker #1

    Si ça ne te touche que toi, ça va encore. Mais en plus, là, ils viennent dans ton intimité, dans ta famille. Donc c'est clair, je comprends que ça peut être un...

  • Speaker #0

    En fait, c'est toujours le plus... Même à l'époque, quand j'étais petit, là où ça me posait problème par rapport au graffiti, c'était la famille qui était touchée par ça. Et puis c'est vrai que s'il y avait bien un truc qui m'aurait pu me faire arrêter le graffiti, c'était la famille qui me dissuadait d'en faire.

  • Speaker #1

    C'est peut-être pour ça aussi que t'aimais tant l'anonymat quand t'étais plus petit.

  • Speaker #0

    Ouais, alors il y avait ce côté. Ouais, ouais, exactement. Après, il y avait... Ouais, il y avait ce côté. Alors, malheureusement, il y a ce côté anonymat qui t'empêche d'assumer ce que tu veux. C'est-à-dire que moi, à l'époque, je savais pas trop. J'avais pas trop de convictions par rapport à ce que je faisais. Enfin, je pouvais pas assumer ce que je faisais. Même financièrement, je pouvais pas assumer ce que je faisais. aujourd'hui peu importe ce qui se passe finalement voilà je peux assumer ce que tout ce que je fais. Heureusement, je suis un adulte, j'ai mes responsabilités et j'assume ce que je fais.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, quel a été ton plus bel accomplissement ? Quelque chose dont tu es fier ou où tu as passé un cap ?

  • Speaker #0

    C'est le retour un peu du truc. C'est-à-dire, tu te retrouves à... Il y a plein de petites anecdotes comme ça dans mon métier. Typiquement, à l'époque, quand je cherchais du travail dans l'horlogerie, j'avais postulé chez Rolex. Mais pour travailler chez Rolex, c'est un quasi-jusière vierge. J'en avais pas pour le graffiti, toujours. Et du coup, ils n'avaient pas... Enfin, j'avais pas été... Heureusement, finalement, heureusement, j'avais pas... J'étais beau chez eux, mais finalement, après, ils m'ont quand même mandaté pour faire du graffiti à tous leurs apprentis. Des petits trucs un peu rigolos.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est des retours de la vie, du karma presque.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est un pied de nez, pas aux gens, mais c'est un pied de nez sur la vie. Et puis pareil pour la police. J'adore travailler pour la police. C'est vraiment le truc. Les gens, ils pètent les poings.

  • Speaker #1

    Improbable.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est improbable, les gens pètent les plombs, même les autres graffeuses. Ils me disent « mec, tu bosses pour la police ? » Ben ouais, je bosse pour la police, pourquoi pas en fait. En fait, c'est ça, les gens considèrent, même dans le graffiti, la police comme leurs ennemis. Mais moi, c'est pas mes ennemis, tu vois. C'est les gens avec qui ils font leur boulot, et puis comme moi, je fais mon boulot. Et puis je fais avec, et puis moi, c'est un plaisir de bosser avec n'importe qui, tu vois. Et la police, faire un bus de police, comme j'ai fait pour la police de Puy, tu vois. un bus avec marqué police en graffiti je trouve méga cool mais c'est aussi le signe que les mentalités elles changent que ça

  • Speaker #1

    Ça s'améliore quand même. Oui, alors,

  • Speaker #0

    si on veut, dans le sens... Oui, il y a une vision différente, mais... Oui, bien sûr, parce que les générations avancent. Aujourd'hui, c'est nous qui sommes papa, et puis les enfants, ils grandissent avec le graffiti, donc les gens, de plus en plus, ils voient le graffiti comme quelque chose d'intéressant, que ce soit artistiquement parlant, esthétiquement, ou même, voilà, il y a toujours des... Oui, les gens voient le graffiti, perçoivent le graffiti différemment. De par l'avancement des générations aussi, tu vois. Les gens, même aujourd'hui, même les vieux, ils aiment bien le graffiti. C'est toute la manière dont c'est fait. C'est vrai qu'il y a toujours des gens qui diront que parce que c'est illégal, t'es moche. Alors qu'ils confondent l'aspect esthétique et l'aspect légal. Ça, il y aura toujours. Mais tant mieux parce que, tu vois, ce côté un peu...

  • Speaker #1

    Clivant.

  • Speaker #0

    Clivant, c'est ce qui fait vivre le graffiti. Et c'est vrai que quand tu vas faire des graffitis pour... Même pour les CFF, tu vois. Moi, j'ai du pays et des amendes. de passer 10 000 balles au CFF. Et aujourd'hui, c'est eux qui mandatent à cette même hauteur-là financière chaque année. Donc c'est ça qui est rigolo.

  • Speaker #1

    Je comprends que ce soit quand même des petites fiertés, des petits accomplissements.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est des petits trucs qui font que c'est grisant.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses de la concurrence ? Tu nous parlais avant des gens qui ont essayé de te suivre, dont une personne particulièrement qui a plus ou moins réussi. Qu'est-ce que tu penses de...

  • Speaker #0

    Alors, oui, il y a des gens, il y a typiquement lui, c'est Philippe Beauvais, qu'est-ce de Neuchâtel qui est un de mes concurrents, on va dire, qui fait ce que je fais de manière un peu différente aussi, peut-être plus perfectionniste, plus réaliste. Donc, il a aussi son domaine, il se diversifie dans des domaines qui moi, ou moi, je ne vais pas. Et voilà, le soleil brille pour tout le monde. Et en l'occurrence pour lui, j'estime qu'il a tout à fait la légitimité de faire ce qu'il fait. À mon sens, sans prétention, je l'ai aussi. Il y en a d'autres. À Genève aussi, Jazzy qui est très bon, qui est plus âgé que la génération avant et qui est ultra légitime aussi. Et qui sont des gens que je respecte et que j'admire même pour certaines choses et qui pour moi sont des gens sages. en fait j'ai de l'admiration pour les gens sages en général qui sont passionnés déjà et qui font les choses par passion mais là par contre j'ai toujours un peu plus d'appréhension avec les gens qui font les choses pour l'argent et là c'est clair j'ai montré le mauvais exemple avec les véhicules par exemple de luxe que j'ai acheté où les gens vont se dire ok, je peux être graffeur, on peut rouler en Rolls Royce, ben je vais faire graffeur alors parce que si je peux m'acheter des véhicules de luxe en étant graffeur, ben je vais faire graffeur et là c'est moi qui l'ai quelque part créé un peu dans le sens voilà Et là, j'ai un peu plus de peine parce qu'il n'y a aucune légitimité derrière. Et puis de toute façon, en fait, je ne me fais pas trop de soucis parce que la vie, elle t'apprend que si tu fais les choses parce que tu vises l'argent, tu n'arriveras pas. Tu n'arrives pas. Ce n'est pas sa motivation.

  • Speaker #1

    Tu ne mettra jamais assez de cœur pour que ça fonctionne. Si c'est que ça le moteur.

  • Speaker #0

    Ça se voit en plus. Les gens qui font ça pour l'argent, ça se voit.

  • Speaker #1

    Mais donc, ce n'est pas vraiment des concurrents. Ce n'est pas vraiment la concurrence, ces gens-là.

  • Speaker #0

    Ça peut.

  • Speaker #1

    Ça peut quand même.

  • Speaker #0

    Ça peut.

  • Speaker #1

    un certain temps en tout cas ouais c'est ça

  • Speaker #0

    pour une partie, pour un certain temps. Les gens qui n'ont pas le passé que nous, on a eu, c'est-à-dire ce côté aussi de passion. Tu vois, quand tu t'investis, quand tu fais... Quand tu fais du graffiti, tu en fais partout. Tu fais passionné, tu le fais, même si tu n'en as pas le droit, tu vois. Peu importe, tu ne t'arrêtes pas à la loi. Quand tu fais les choses avec passion, tu ne t'arrêtes pas à la loi. Et du coup, tu vois tout de suite ceux qui sont là pour les bonnes raisons ou pas, en fait. C'est con, mais c'est comme ça que tu peux voir aussi les choses, surtout dans le passé. Et puis, au final, quand tu fais les choses, quand tu fais du graffiti illégal, quand on a faim, c'est comme si tu semais et qu'aujourd'hui tu récoltes. Les gens qui sont là pour récolter alors qu'ils n'ont pas semé...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un peu plus délicat.

  • Speaker #0

    Après, j'ai pas de problème avec personne. Chacun fait ses expériences, chacun fait ce qu'il veut et puis elles viennent que pour eux.

  • Speaker #1

    Mais donc, pour toi, il y a deux types de concurrence. Il y a quand même une concurrence saine qui se permet peut-être de se tirer les uns les autres vers le mieux, à s'améliorer.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Puis t'as plutôt un autre type de concurrence. Ouais.

  • Speaker #0

    Et puis, pour dire les concurrents que je respecte, je les mets même sur mon site. Je les recommande sur mon site. Pas de problème avec ça. J'ai assez de travail. Eux, on en a assez aussi. Tout le monde en a assez. Je pense qu'il vaut mieux s'entraider plutôt que de se tirer dans les potes.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Oui, c'est la bonne mentalité aussi dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses de la chance ? Est-ce que tu en as eu à un moment dans ton parcours ? Est-ce que tu penses que c'est que du travail acharné ? Ou est-ce que la chance joue un rôle ?

  • Speaker #0

    La chance, je n'en ai pas eu beaucoup, donc je la provoque. Non, je pense que j'ai eu de la chance, ouais, clairement.

  • Speaker #1

    De quelle manière ? Tout.

  • Speaker #0

    Ma vie, c'est de la chance. Enfin, la chance, mais tu vas la chercher, tu vois ce que je veux dire ? Je suis tombé sur les bonnes personnes au bon moment, mais je me suis battu pour aussi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Ouais, puis tu étais au bon endroit au bon moment, c'est aussi la manière de déclencher la chance.

  • Speaker #0

    tu t'es sûrement déplacé pour aller à certains endroits pour rencontrer certaines personnes après je t'avoue que j'ai eu de la chance donc de la chance et du timing j'ai une bonne étoile quand même parce que si tu veux il y a eu trop de coïncidences qui ont fait que des fois c'est incroyable quand je regarde des fois certains trucs je me dis bah écoute c'est presque c'est magique c'est divin presque t'as un exemple ? j'en ai trop un ou deux tout à l'heure Non, pas d'exemple particulier. Ouais, non, pas d'exemple particulier. Après, ouais, non, c'est comme ça là qu'ils me viennent. Mais ma vie, c'est un film, quoi. C'est un truc, c'est mort de rire, quoi. Pour être... Ouais, c'est assez cool, ouais. Je peux pas... ouais.

  • Speaker #1

    Mais t'as l'air bien, t'as l'air content, t'as l'air épanoui.

  • Speaker #0

    Je suis épanoui à fond, ouais. Je suis épanoui à fond parce que je suis dans la gratitude aussi, tu vois. J'ai tout ce que j'ai besoin, en fait. Ça, c'est assez... Enfin, je ne peux pas le nier, tu vois. J'ai tout ce que je pourrais souhaiter. Je n'ai même pas de rêve particulier. Là, j'ai tout ce que j'ai besoin. C'est assez rare. Puis, je pense que c'est important de garder aussi ça en tête. C'est que finalement, je peux toujours vouloir plus. Mais en fait, ce sera à la vie de décider si elle te la donne ou pas. Je n'ai pas besoin de plus.

  • Speaker #1

    En début d'épisode, tu as évoqué trois qualités importantes à avoir maintenant. quelles sont trois qualités que tu as et qui t'ont été très utiles dans ton parcours ? Pas forcément les mêmes qu'au début.

  • Speaker #0

    La qualité, je ne sais pas si on peut définir la passion comme une qualité, mais typiquement, c'est ça qui te... C'est un moteur. C'est ce qui drive. Oui. C'est ce côté... Je pense que le côté passionné peut être une qualité. C'est ce côté où tu vas être curieux. Tu vas être curieux. Ça fait partie de la passion, entre guillemets. tellement curieux que la passion va aller au-delà. La passion, ça te permet de passer au-delà des barrières. Et puis pour passer au-delà des barrières, il faut une certaine curiosité, il faut une ouverture d'esprit. Tout ça, c'est des qualités que je pense que j'ai eues et qui m'ont aidé dans ce que je fais. Pas particulièrement dans l'entrepreneuriat parce que c'est aussi ça qui m'a amené des soucis, tu vois, des soucis entre guillemets. Mais je dirais que pour... Dans la vie, ce qu'il faut, c'est être passionné et ne pas avoir peur. Au-delà d'être courageux, je pense qu'il faut être hargneux.

  • Speaker #1

    Déterminé.

  • Speaker #0

    Déterminé, oui.

  • Speaker #1

    Donc la passion et être déterminé, ça c'est des qualités que tu as.

  • Speaker #0

    Déterminé, oui. Presque un peu trop. Déterminé, c'est juste.

  • Speaker #1

    Et puis de la rigueur, ça tu disais au début aussi.

  • Speaker #0

    Oui, rigueur, déterminé, ça va un peu le même. C'est ça.

  • Speaker #1

    Quels vont être selon toi les plus gros défis que tu vas rencontrer dans les 5-10 prochaines années ? Ça va être quoi tes problèmes auxquels tu vas devoir trouver des solutions ?

  • Speaker #0

    C'est le problème de tout le monde. Ça va être l'arrivée de l'intelligence artificielle.

  • Speaker #1

    Oui, mais dans ton domaine jusqu'à ce qu'elle...

  • Speaker #0

    En particulier dans mon domaine, dans tous les domaines. Dans tous les domaines, ça va être... Soit tu prends le train en marche, soit tu le prends pas. Et moi, ça va être du haut de mes 40 ans de rester assez jeune d'esprit pour continuer à accueillir la technologie sans la dénigrer, comme je l'ai toujours fait. Et de l'assumer surtout.

  • Speaker #1

    Mais parce que là, tu vois quoi ? comment est-ce que ça pourrait améliorer les process forcément ? C'est comme tu disais, trier des mails, à la limite faire plutôt de l'informatique.

  • Speaker #0

    Ouais, l'informatique. Aujourd'hui, il y a des clients qui viennent vers moi et qui me disent « J'ai fait un projet avec l'IA, tu arrives à me faire ��a ? » Je fais « Ouais, ok, pas de souci. » Je suis artisan, je fais ce qu'on me demande de faire. Ça me va très bien.

  • Speaker #1

    Mais là, à ce moment-là, est-ce que ça bride pas un peu ton côté artiste justement ? Ils sont pas frustrés quand même.

  • Speaker #0

    Non, je suis artisan, je fais ce qu'on me demande de faire. Pas de problème avec ça. C'est là où je fais la différence avec les autres aussi. Je n'essaie pas d'imposer mon style. Ce n'est pas de problème. Je fais du moment que je tiens une bombe, je suis content. Je fais de la peinture, peu importe ce que je fais. Je sais que je suis mieux là qu'à l'usine. Après, j'aime ce que je fais, peu importe. J'aime au-delà de ça. Je suis passionné. Je parle de passion. En fait, je parle de passion. on a tendance à penser que je parle de la peinture. Mais en fait, je me suis rendu compte avec le temps qu'en fait, ma vraie passion, ça fait partie de ma passion, mais au-delà de cette passion-là, j'ai la passion de l'entrepreneuriat, j'ai la passion de la relation client, j'ai la passion de tout ce qui est lié à l'entrepreneuriat, c'est-à-dire les relations humaines, rencontrer des gens, partager sa passion, discuter, rendre service aux gens. En fait, tu vois, tu... Je prends l'exemple des enfants. Tu fais une chambre d'enfants. Les enfants, ils viennent dans leur chambre. Ils ont les yeux qui brillent.

  • Speaker #1

    C'est magnifique.

  • Speaker #0

    Ça, c'est passionnant. Tu fais des projets. Au-delà de l'artistique, je fais des projets, des gros projets. Tu dois tenir le timing. Tu dois prendre en considération le truc, la logistique, le truc. Et ça, c'est passionnant. Pour moi, c'est là où je suis bon. Je suis même pétilleux. Je suis même... passionné plus par ça que par le résultat de ce que je fais en fait et le graffiti c'est une chose le graffiti business en est une autre aussi voilà le graffiti moi j'adore ça de toutes les formes qui existent même particulièrement l'illégal j'admire ceux qui font de l'illégal j'admire voir les graffitis qui sont faits en dehors des clous en dehors du cadre en dehors des règles tu vois j'adore ça reste pour moi de la peinture ça fait de ma lave Pour moi, j'estime que ce n'est pas de la dégradation. Et tout ça, c'est passionnant. Et voilà, je pense que c'est ça qui nous rend vivants. C'est la passion et c'est ça qui rend les gens intéressants aussi.

  • Speaker #1

    Et pour revenir à la question sur ce qui va être les plus gros défis, pour toi, c'est vraiment de ne pas manquer cette vague de l'IA maintenant, comme Internet à l'époque. En fait, c'est de vivre avec son temps.

  • Speaker #0

    Exactement. Et de vivre avec son temps et même plus, c'est-à-dire de...

  • Speaker #1

    potentiellement aider ceux qui sont pas à la page comme tu nous disais avant des gens qui t'ont aidé quand toi t'étais jeune t'aimerais bien retransmettre un peu pouvoir rendre la monnaie de sa pièce j'essaie de le faire déjà après avec l'IA ça va prendre des

  • Speaker #0

    ça va être présent partout plus qu'internet aujourd'hui on voit qu'internet est omniprésent l'IA ça va être encore autre chose et puis c'est aussi voilà préparer le futur pour ma fille voilà Hum hum.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, comment est-ce que tu entretiens l'équilibre entre ta vie pro et ta vie de famille ? J'imagine que c'est un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est particulier, c'est par vague. Globalement, j'ai de la chance parce que tout ce que j'entreprends, ça me permet aussi de libérer du temps. Comme je travaille assez vite et que j'ai des gens qui m'aident, j'arrive quand même à profiter de ma famille. Je peux quand même voyager, financièrement. J'ai suffisamment pour pouvoir profiter.

  • Speaker #1

    Donc, tu n'auras pas de regrets plus tard où tu te diras, mince, j'ai tout mis sur ma carrière. Je me suis éclaté, mais je n'ai pas vu grandir ma fille.

  • Speaker #0

    Non, non, ça c'est hors de question. J'ai bien enregistré les regrets des gens qui sont passés par là aussi. C'est bon, je prends des leçons par intermédiaire. C'est vrai que je vois que... C'est une des choses à ne pas louper. Je pense que tel que je le vis actuellement, je ne passerai pas par là.

  • Speaker #1

    Et comment tu t'organises pour réussir à te dégager du temps ? Comment tu gères cet équilibre ? Tu l'entretiens ?

  • Speaker #0

    Comme une horloge suisse ? Non, justement, j'essaie d'être super rigoureux. Alors oui, des fois, je travaille plus tard, comme tout le monde. Typiquement, sauf cas exceptionnel, je ne vais pas partir à 6h du matin bosser. Je n'évite les bouchons. Je pars après que ma fille soit partie à l'école. Et puis, je vois ma fille le matin, je la vois le soir. parfois pas, mais voilà, ça arrive, tu vois, dans tous les domaines, et puis...

  • Speaker #1

    Comme un peu tout le monde, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Mais je suis pas... Je préférerais même diminuer ma quantité de travail, tu vois, même quitte à gagner un peu moins, pour profiter plus, c'est ce que je vise, tu vois. Après, c'est un engrenage, on est en Suisse, l'engrenage est fait que, tu vois, là, typiquement, là, je paye mes impôts de 2021, ou 2022, maintenant, pas le choix que de travailler, quoi. C'est sûr que, tu vois, tu peux pas... En plus, les impôts sont un peu en retard. Du coup, tu as de l'argent, puis tu l'investis. J'ai acheté un peu d'immobilier, des trucs. Et du coup, tu dois rattraper ce que tu as payé. Je n'ai jamais été à la fois aussi riche, mais à la fois aussi pauvre. Et c'est toujours un peu ce système qu'il faut se méfier, qui te met peut-être d'un boulet au pied quand même.

  • Speaker #1

    C'est à ce moment-là que c'est important, comme tu disais avant, de bien s'entourer. Prendre un fiduciaire qui gère ça pour toi, qui peut t'accompagner.

  • Speaker #0

    C'est important.

  • Speaker #1

    Parce qu'on n'a pas parlé du réseau, mais est-ce que tu as un avis à propos de ça ?

  • Speaker #0

    Le réseau, c'est important.

  • Speaker #1

    C'est hyper important.

  • Speaker #0

    Je l'entretiens même avec des entreprises, des coopératives, des réseaux. Le réseau, je le travaille. Typiquement, j'ai été au BNI pendant un an. J'étais directeur de mon chapter à Echelon. Pendant l'an, c'est le Business Network International, c'est des sortes de réseaux d'entrepreneurs. C'est des expériences qui sont intéressantes, qui te permettent de rencontrer des gens qui font un peu les mêmes choses que toi, qui ont de l'expérience aussi dans un domaine différent, mais qui peuvent t'apporter aussi un point de vue expérience ou d'un point de vue coopération même. Et ça, c'est vrai qu'après, j'ai de la beaucoup de chance parce que je rencontre aussi beaucoup, beaucoup de gens dans mon propre domaine. Chaque jour, je vais voir quelqu'un de différent. Je travaille aussi bien pour la police que pour mon avocat, que pour une entreprise de construction, que pour n'importe qui. C'est complètement ouf. Et ça, c'est génial. Tous les jours, je rencontre des gens différents, de tous les horizons. Je vais travailler dans les écoles, je vais faire des cours. Pour l'hôpital, pour des gens qui sont en difficulté, même des personnes handicapées, tu vois. Donc je rencontre vraiment des personnes autistes qui peuvent t'apporter aussi sur un point de vue différent, sur une vision différente que tu n'aurais jamais côtoyée, tu vois. Ou même des gens ultra fortunés qui ont une vision du monde qui est différente de la tienne, mais si tu prends un peu de recul, tu peux juger aussi. Enfin, tu peux... Ça peut t'éveiller à différentes choses, à différents points de vue. Et ça, je pense que c'est ça qui me permet aussi d'avoir l'ouverture d'esprit. C'est de se dire, OK, c'est comme si je me promenais un peu dans tous les trucs.

  • Speaker #1

    Côtoyer des gens ultra différents, prendre à chaque fois, ils t'apprennent à chaque fois quelque chose de divin. C'est clair que c'est hyper important. Est-ce que tu as une routine pour ton bien-être, que ce soit sportif ou même des heures de sommeil ? Ouais. Peu importe, pour rester en forme et rester vif d'esprit.

  • Speaker #0

    Et comment on sait ce matin ? Ce matin, quand je peux, je fais le sauna. Sauna plus douche froide. Donc le matin, si je peux me réveiller avec le sauna et la douche froide, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Et tu n'y arrives pas à ça, c'est que dans la douche froide, on entend beaucoup parler, mais est-ce qu'il y a vraiment beaucoup de gens qui arrivent à faire ça tous les matins ? Il faut s'accrocher quand même.

  • Speaker #0

    Oui, la douche froide. Seul, ouais, sûrement. Ça, je pense que je n'y arriverai pas forcément. Mais avec le sauna, c'est bon, c'est facile. Je vais plonger dans le lac aussi. Sauna plus lac. Hier soir, j'ai fait ça. Sauna plus lac, donc lac bien froid, lac de montagne. Ça, c'est revigorant, en fait. Au niveau salutaire, je pense que pour moi, c'est ce qu'il me faut. L'air pur de la montagne. Ça, c'est une décision que j'ai prise il y a peu, en fait, en achetant ce bien immobilier à Champélac. où j'ai mis toute mon entreprise, toutes mes entreprises, où j'ai décidé de mettre mon lieu de vie, en fait, enfin, ma personnelle, quoi. C'était une décision salutaire, parce que je sentais que c'est bien la ville, c'est bien la pseudo-campagne, où l'air et l'eau ne sont pas forcément... On s'entend, c'est pas l'Inde, mais je pense que j'avais besoin de cette air pure, de cette eau pure de la montagne qu'offre la montagne en Suisse, du Valais. Et ça, c'est vrai que c'est assez génial de pouvoir avoir accès comme ça à l'eau, au lac, tu vois. Tu pourras te baigner dans le lac, tu sortes chez moi, boum, dans le lac, tu te sens vivant, tu vois. L'eau froide, ça te sent pas trop vigoreux.

  • Speaker #1

    J'imagine, c'est clair. Faudrait que j'essaye un jour. On arrive gentiment à la conclusion. J'ai encore quelques questions. Est-ce que tu as un livre à conseiller ? Un livre qui t'aurait marqué, qui t'a inspiré, peu importe que ce soit un roman, que ce soit un livre de développement personnel, une BD même ?

  • Speaker #0

    Je ne lis pas beaucoup. J'ai lu l'Alchimiste. Ah,

  • Speaker #1

    l'Alchimiste, ouais. C'est un des livres les plus connus en plus. Ultra connu, celui-là.

  • Speaker #0

    Mais ça m'a pas mal parlé, quoi. OK. Même pour moi, c'était... Ouais, le fait que ce soit écrit, il y a un truc intéressant qui m'a plu à ce moment-là. Je ne lis pas beaucoup, donc voilà, c'est un que j'ai lu, L'alchimiste, qui m'a plu, ouais. Et après, les films, pas tant que ça. J'ai regardé la semaine dernière La vie de Bernard Tapie, c'était pas mal inspirant. Sur Netflix,

  • Speaker #1

    le reportage, ouais, j'ai aussi regardé. Ultra inspirant, c'est clair.

  • Speaker #0

    C'était pas mal inspirant. C'est tout le personnage avec son égo, sa mégalo. Mais tu vois aussi que c'est grâce à ça qu'il réussit. C'est ce côté-là. C'est admirable quand même, malgré que c'est des côtés... Toujours un peu ce côté...

  • Speaker #1

    Borderline.

  • Speaker #0

    Exact. Qui est inspirant, mais qui est aussi regrettable de temps en temps.

  • Speaker #1

    Quelles sont les trois applications indispensables sur ton téléphone ? Trois applications que tu utilises le plus dans ta vie de tous les jours ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, Instagram, WhatsApp, évidemment, pour les clients, Gmail, pour les mails. Et puis, c'est principalement ça. Météo, un peu pour bosser. OK, oui, important aussi. Bientôt, ce sera ChatGPT, c'est sûr. Enfin, en tout cas, l'IA, quoi. Ça, ça va être impossible d'y échapper, quoi.

  • Speaker #1

    C'est clair. Oui, mais alors, on loupe le train, le train dont on parle depuis le début de l'épisode. Là, on le loupe si on…

  • Speaker #0

    Je pense pas qu'on pourra le louper.

  • Speaker #1

    On n'aura pas le choix, là.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on n'aura pas le choix, là. Malheureusement. Malheureusement ou pas. Après, moi, je ne vais pas dire malheureusement, en fait. Malheureusement pour certains, mais je pense que c'est comme ça, quoi. Il faut l'accepter.

  • Speaker #1

    Et où est-ce qu'on peut te retrouver ? Donc, graffeur.ch ? Graffeur.ch, partout. Et sur les réseaux, c'est aussi graffeur.ch ?

  • Speaker #0

    Sur l'autoroute, les voitures qui te doublent avec des graffeurs.ch. Tu me vois partout. Ouais, c'est les réseaux, c'est TikTok, Instagram, graffeur.ch.

  • Speaker #1

    donc les liens seront dans la description aussi ouais ça de toute façon voilà c'est les

  • Speaker #0

    Je fais pas mal de pubs sur les fresques que je fais, mon atelier à Lausanne. On me voit partout, le but c'est qu'on me voit partout.

  • Speaker #1

    D'être visible, c'est un des points les plus importants aujourd'hui.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et ça je l'ai bien compris au point où je n'arrive même pas à le mesurer. Mais j'ai l'impression qu'en Suisse, les gens commencent à connaître bien Faire Pensage. J'ai quand même bien bossé, comme j'ai dit à l'inspectrice.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une citation qui t'inspire, qui t'a marqué ?

  • Speaker #0

    tirer en avant il y en a plein qui te représentent il y en a plein j'aime bien je peux le faire j'en suis tu peux le faire j'en suis la preuve ça j'aime bien c'est vrai en plus ça ça inspire de nouveau les autres c'est ça c'est une question de volonté pour tirer les autres vers l'avant ouais que tu peux faire tout ce que t'as envie de faire il faut juste avoir la volonté et comme la rigueur la rigueur c'est ça c'est ça qui c'est ça qui fait la différence.

  • Speaker #1

    Dernière question, si tu avais un seul conseil à donner à quelqu'un justement qui est dans son salariat, dans son confort, qui hésite, qui a peur d'avoir des regrets à la fin de sa vie, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #0

    Crois-y quoi.

  • Speaker #1

    Crois en toi, vas-y,

  • Speaker #0

    fonce. Même pas en toi, mais crois en la vie, crois en ton destin en fait.

  • Speaker #1

    On n'a qu'une vie, il faut quand même faire ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Il faut y aller quoi. Saute ! De toute façon, tu as un parachute, on est en Suisse. Oui, c'est clair. La Suisse, c'est le meilleur pays. On est dans le pays le plus confortable au monde si tu aimes bosser. Si tu bosses, tu réussis. En fait, c'est ça. Ce n'est pas le meilleur pays du monde, je pense, pour tout le monde. Mais si tu es un bosseur et que tu aimes bosser, la Suisse, c'est magique.

  • Speaker #1

    Super, ça clôture bien cet épisode. Merci beaucoup, Baro.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis à bientôt.

  • Speaker #0

    Oui, à bientôt.

  • Speaker #1

    Ciao, ciao.

Share

Embed

You may also like