Description
Antoine, la quarantaine, est venu me voir pour un « gros coup de mou ». La prise de sang était normale. Mais il revient : toujours fatigué, plus de libido, des tensions dans son couple. Il veut un médicament. On parle de la pression autour de la sexualité, de la fluctuation normale du désir.
Puis j’explore un peu plus : sommeil perturbé, perte d’appétit, moral à plat. Là, il craque. Il me dit qu’il ne se reconnaît plus, qu’il se sent vide, qu’il pleure sans raison. Quand je parle de dépression, il rejette : « J’ai tout pour être heureux. » Mais je lui explique qu’on peut être en dépression même quand tout semble aller bien.
Je lui propose de voir une psy, de prendre un arrêt. Il résiste. Beaucoup. L’idée le bouleverse. Il me demande s’il doit aussi prendre des antidépresseurs.
On parle aussi de son fils. Il ne veut pas l’inquiéter. Je lui dis que les enfants ressentent tout. Qu’une phrase simple peut suffire : « Papa va pas très bien en ce moment, ce n’est pas ta faute, je t’aime. »
Antoine était venu pour une baisse de libido. En fait, c’était bien plus profond. Mais il a ouvert une porte. Et c’est déjà énorme.
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