- Speaker #0
Bonjour à toi chère auditrice, chère auditeur, bonjour Chloé,
- Speaker #1
bonjour Lucille.
- Speaker #0
Bienvenue dans Sexploration, le podcast qui t'aide à reprendre le contrôle sur ta sexualité. Ici on parle sans gêne, sans détour et sans excuses. Moi c'est Lucille et on va discuter ensemble dans ce tout nouveau podcast. Aujourd'hui on traite de la sexualité qui joue un rôle central dans l'épanouissement d'un couple. Si elle n'est pas le seul pilier du bonheur conjugal, elle contribue condamnant à la complicité, à l'intimité et au bien-être global des partenaires. La question d'aujourd'hui c'est comment on va associer vie de couple harmonieuse, sexualité épanouie. Alors Chloé, dis-nous... tout sur la partie de la communication dans l'intimité. On va commencer un petit peu par pourquoi il est parfois difficile de parler de sexualité dans un couple.
- Speaker #1
Alors c'est un grand sujet, on démarre fort. Alors c'est vrai que déjà la différence elle se prend par l'éducation, tout bêtement. S'il y a une orientation aussi religieuse qui peut être différente au sein d'un même couple, des racines culturelles qui sont différentes, forcément on va avoir aussi des aspects assez différents.
- Speaker #0
Et à travers toutes ces thématiques, on doit vouloir exprimer ses désirs, ses limites. On ne sait pas trop comment on doit se dépatouiller avec son partenaire. Si on le fait dans l'immédiat, est-ce qu'on le planifie ? Pas du tout. Comment on reste spontané ? Comment on peut aborder ce genre de sujet ?
- Speaker #1
C'est vrai que frontalement, en général, on ne le fera pas. On va essayer de rester le plus spontané possible. Après, c'est dès que ça devient une gêne, dès que ça devient un mal-être pour l'un ou pour l'autre. On a besoin d'exprimer son plaisir, son désir, là on va le faire parce qu'on ne doit pas rester enfermé dans quelque chose qui va finir par exploser de toute façon.
- Speaker #0
Totalement. Et dans cette démarche-là, on a souvent des désirs, des limites. Comment on peut les exprimer sans se sentir jugé ou mal aisé ?
- Speaker #1
Ça va dépendre. On va déjà prendre un peu la température. On va essayer de voir si sa compagne ou son compagnon... C'est quelqu'un qui est plutôt déjà ouvert de base ? Comment sont un petit peu ses racines sur l'éducation à la sexualité, à l'érotisme ? Est-ce que c'est quelqu'un de plutôt ouvert ou pas ? C'est sûr que si on le sent fermé, on ne va pas aller tout de suite lui parler de sadomasochisme ou des choses comme ça, ça pourrait choquer. C'est simplement des fois introduire tout doucement ces petits fantasmes-là dans le quotidien par des choses des fois un peu plus douces, un peu plus soft pour aller peut-être un peu plus loin et prendre la température sur le moment.
- Speaker #0
Et justement, je vais avant dire sur le mot fantasme que tu viens d'évoquer à l'instant. Comment on peut réagir si son ou sa partenaire a des attentes ou des fantasmes différents des siens ou qui sont plus élevés, plus extravagants ou pas ?
- Speaker #1
Alors ça, ça va être encore une fois la communication, la clé. Et c'est surtout se dire, tiens, j'ai ce fantasme-là, est-ce que ça va être accessible encore une fois à ma partenaire ou à mon partenaire ? Si je l'évoque... Dans quelles conditions je le fais ? Est-ce que j'en parle comme ça autour d'une discussion ? Tiens, on fait un jeu de communication, là on va parler des fantasmes, je te pose la question, est-ce que tu en as ? Tiens, moi c'est ça mes fantasmes. Et là on voit déjà par un jeu, qui est quelque chose d'un peu plus léger, est-ce que ça va être quelque chose d'accessible pour l'autre ou pas ? Et après c'est sur les moments, c'est est-ce que ces fantasmes-là que j'ai, est-ce que c'est quelque chose que j'en ai vraiment besoin ? Est-ce que c'est vraiment impératif de les réaliser ?
- Speaker #0
On parle du coup ici d'approche dans l'intimité, on veut voir un petit peu aussi comment on peut amener le sujet, surtout en termes de fantasme ou non, qu'importe, mais surtout s'il y en a des limites ou pas. On a parfois des moments où on a une confiance en soi qui est branlée, on a l'image de son corps où on n'a pas forcément une totale certitude qu'il plaise à l'autre. Et comme on dit, on parle de communication, de toute façon ça va être la thématique de ce podcast. Comment la confiance en soi et l'image corporelle peuvent influencer sur la sexualité dans notre couple ?
- Speaker #1
Elles peuvent jouer à 100%, c'est-à-dire que si vraiment la personne n'a pas confiance en elle, qu'elle rejette totalement son corps, c'est sûr qu'elle ne le rendra pas accessible à quelqu'un d'autre parce que c'est trop, c'est une barrière qui est franchie. Donc c'est vrai que là, ça va être une communication qui ne va pas être verbale, mais qui va être dans les gestes, dans l'attention et encore une fois l'affection. Il va être important parce que finalement, on va pouvoir commencer par tout bêtement à se toucher les mains, à se toucher les avant-bras et aller pareil, de plus en plus loin, tout doucement, en se disant, « Tiens, là... » On fait un massage, par exemple, moi j'adore proposer ça, c'est on fait un massage mais on ne le laisse pas plan plan cul cul comme ça. C'est-à-dire qu'on va détourner un petit peu ce massage, on va laisser les zones du corps qui sont ok, accessibles, celles qu'on ne veut pas. On met des chaussettes, on met une culotte. On peut même un petit peu modifier en disant, tiens, là, je mets un boxer parce que je n'ai pas envie, mais je mets un tanga si les fesses, c'est OK. Ça dépend vraiment. Et ça va être vraiment du toucher, rendre accessible le corps tout doucement à l'autre, sans se forcer, sans se précipiter. On garde les limites. L'autre ne peut pas avoir des gestes maladroits parce que finalement, c'est visuellement clair et quantifique. Voilà, c'est ça. Et ce ne sera pas ailleurs.
- Speaker #0
Donc, on tâte le terrain, si on peut dire ça simplement. On date le terrain au fur et à mesure, à travers la tendresse, l'affection. On voit forcément une différence, parce que c'est moins mécanique, en l'occurrence. Comment on voit cette influence sur la vie sexuelle du couple ?
- Speaker #1
On va voir ça rapidement, en général, quand on va un peu interroger un couple. Qu'est-ce que vous faites en général pour démarrer ? Parce qu'on va avoir ce manque de libido qui va souvent être associé. Qu'est-ce que vous faites en amont ? Quels sont vraiment, comme on disait dans le premier podcast, quels sont les préliminaires finalement du couple ? Et on voit que justement c'est creux, il n'y a pas grand chose, on va avoir des approches très brutes, animales, on va aller toucher directement les fesses, le sexe, la poitrine, des choses comme ça, et c'est des choses qui ne fonctionnent pas et qui vont encore braquer, parce que justement ça va être un savant mélange de manque de tendresse, manque de confiance, donc forcément c'est trop brut.
- Speaker #0
On se sent forcé. Oui,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #0
Et pour éviter justement ces effets de stress, et notamment qui peuvent jouer aussi sur notre âme mentale, on va essayer de se reconnecter à l'autre. une sorte de connexion émotionnelle qui peut donc impacter sur la sexualité de l'un vers l'autre. Quels sont les effets de stress et de la fatigue sur la libido ? Comment on peut y remédier justement dans ce cas de figure ?
- Speaker #1
Disons que l'effet qu'il a, lui, c'est qu'il annule tout. C'est-à-dire que s'il y a du stress, s'il y a de la colère, toute émotion négative dans ce moment-là, ça va éteindre d'office la libido parce que le cerveau, lui... La sexualité n'est pas quelque chose d'obligatoire, c'est pas quelque chose de vital. Donc s'il n'en a pas besoin, il va fermer les vannes, parce que c'est une récréation, on ne fait pas ça pour des fins procréatives, donc basta cosi, c'est à lui. C'est vraiment redémarrer, je pense, tout doucement. C'est-à-dire qu'on apprend à marcher avant de courir, c'est que si on n'est pas à l'aise, il y a des choses qui sont... On sent que ça ne marche pas, on reprend du départ. On reprend par l'intimité, doucement, parce qu'on est capable de montrer aussi à l'autre, on reste dans ses propres limites. Le toucher, c'est vraiment pour moi le truc le plus important dans un couple, c'est vraiment faire attention à ce qu'on ressent. Comme je te propose le massage, c'est pas on fait le massage et puis voilà, c'est qu'est-ce que ça me fait quand il met ses mains là, qu'est-ce que ça me fait quand elle me touche à cet endroit-là. Et ça montre bien qu'on fait attention, se reconnecte à ce moment et la communication passe. Parce que l'autre va aussi voir les signaux visuels de ça fait du bien ou pas du tout.
- Speaker #0
Donc en fait dans ce temps de partage, de tendresse, on apprend finalement à communiquer pour écouter. Et également du coup à s'appréhender l'un et l'autre. Moi j'ai une petite question sur ce moment-là, quand on partage cette connexion ensemble, et qu'on a une facilité de pouvoir communiquer, est-ce que la libido est plus forte ou moins forte quand on dort ensemble, quand on cohabite sous le même toit ? Est-ce qu'elle peut plutôt freiner aussi de dormir ensemble ? Est-ce que cohabiter finalement c'est une mauvaise idée ?
- Speaker #1
Alors ça c'est pareil. Chacun fait son lit comme il se couche, on dit. Ça dépend de plein de facteurs, parce que tu as des couples qui vont se mettre ensemble au bout de deux mois, ils vont vivre toute leur vie ensemble, il n'y aura pas de problème. Il y a des couples, on va avoir un différent qui va se mettre tout de suite, c'est-à-dire qu'ils vont se mettre trop rapidement ensemble, et finalement, ce jeu de séduction va retomber trop vite, on va être un peu dans un cancan quotidien où finalement on ne se retrouve pas, on va être plus dans la vaisselle et les poubelles à sortir que dans l'érotisme à partager. Donc ça marche moins bien. Il y a aussi des couples avec qui ils ont partagé 30 ans de vie commune et tout se passe très bien. Mais par contre, on va voir qu'au bout d'un moment, il y a un ronflement d'un côté qui va être trop imposant pour l'autre. Et là, effectivement, leur dormir ensemble, ce n'est plus quelque chose qui peut se faire parce que ça gêne l'autre. Donc là, c'est des cas de figure où effectivement, il va falloir réaménager un petit peu le quotidien du couple. Il y a des gens pour qui la plupart du temps, dormir ensemble leur va, mais c'est pas le cas. Pas parce que c'est la norme, que c'est comme ça pour tout le monde. C'est vraiment important de se dire, est-ce que j'ai envie de dormir avec lui ou avec elle ? Est-ce que j'arrive à trouver mon sommeil ? Oui, non. Est-ce que c'est vraiment impératif qu'on dorme ensemble finalement, parce que moi je ne me sens pas à l'aise ou ce n'est pas quelque chose que... Est-ce que ça pose problème aussi à l'autre ? Est-ce que si on se dit qu'on ne dort pas ensemble, est-ce que c'est un drame pour le couple ? Et c'est vraiment comme ça qu'on va réussir à encore une fois détailler, cibler un petit peu si c'est impératif ou pas.
- Speaker #0
Et ça peut aussi s'impacter sur la vie quotidienne en l'occurrence, comme je parlais, est-ce que cohabiter sous le même toit, pareil, est-ce que ça peut aussi influencer finalement notre libido ?
- Speaker #1
Oui, pareil, c'est-à-dire que si on a des enfants, ça ne va pas être la même acabie que si on est un couple, on n'a pas trop de soucis à se faire. Quand on est un couple avec enfant, ça va être très difficile de ne pas cohabiter ensemble. On voit qu'il y a des couples qui arrivent très bien, ça arrive toujours. Mais la facilité quand même, c'est... Peut-être sous le même toit quand on a des enfants, parce que les charges mentales doivent être séparées entre les deux. Et on voit très bien que quand il y a des parents qui ne sont pas ensemble, qui n'éduquent pas ensemble sous le même toit, en tout cas les premiers mois de vie de l'enfant, c'est très compliqué, ça devient conflictuel, parce que souvent il y en a un qui va prendre plus de tâches que l'autre, donc ça ne marche pas. Ou alors on a fait ça vraiment très bien de base, on l'a éduqué ensemble petit, on lui a donné tout ce qu'il fallait petit. Après on sépare les habitations, mais pas trop loin, comme ça, des fois il y a des couples qui respirent comme ça. Finalement, je prends mon fils une semaine, toi tu te reposes une semaine et le roulement se fait.
- Speaker #0
On évoquait il y a quelques instants une certaine différence aussi de libido qui pouvait exister entre partenaires. On n'est pas toujours à tomber sur le bon numéro qu'a la même libido, en l'occurrence. Comment on peut gérer cette différence de libido entre partenaires, mais sans se sentir frustré ?
- Speaker #1
Déjà, une chose à remettre vraiment sur la table, c'est que tous les couples, que ce soit peu importe l'orientation sexuelle, tous les couples vont le vivre à un moment donné. Il n'y a personne qui n'est éduqué pareil, il n'y a personne qui n'a la même vision de la sexualité que l'autre, donc forcément, ça va être très différent. Le seul point, c'est de se dire, est-ce que j'en ai envie ? Oui, je vois que ça me saoule tous les soirs parce qu'elle ou il dit non, que moi j'en ai envie, qu'est-ce que je peux faire pour que finalement ça marche ? Est-ce que la journée, on a passé assez de temps ensemble ? Est-ce que je l'ai assez aidée dans les tâches quotidiennes ? C'est plutôt se poser la question, mais qu'est-ce que j'ai fait aussi pour lui donner envie ? si on voit que tout roule mais qu'on a quand même cette différence de libido c'est qu'est-ce qu'on peut faire pour que finalement on ait de l'érotisme plus longtemps dans la journée sans forcément passer par le sexuel parce que c'est souvent le sexuel qui est redouté, pas l'érotisme et encore une fois comme je le disais dans le premier podcast, c'est souvent traduit chez les femmes par du manque de romantisme mais c'est pas le romantisme vraiment qui est demandé, c'est vraiment avoir voilà, exactement
- Speaker #0
Est-ce que dans ces moments-là on doit parler de compromis ou justement de ne pas... Se dire que non, en fait, on n'est pas sur la longueur d'onde. Qu'est-ce qu'on fait ?
- Speaker #1
Alors ça, ça va être pareil. Il y a deux chemins. C'est soit, j'aime pas trop le terme de compromis, parce que c'est vraiment quelqu'un qui doit se brider pour l'autre. Ça va plutôt être, là, moi, j'ai besoin de ça, toi, tu as besoin de ça. Qu'est-ce qu'on peut faire ensemble pour qu'on se retrouve sur le même palier ? Donc ça va être pour moi le partage de tendresse, d'érotisme, qui va être là plus souvent. Donc forcément, l'autre est moins en demande, parce qu'il se sent moins mis sur le côté aussi. Donc des fois, ça peut juste pallier à ce manque-là. Ou alors, vraiment, là, on sent que c'est trop différent et qu'on ne pourra pas se retrouver. Là, c'est une erreur de casting. Et en général, il ne faut pas perdre son temps. Après, ça dépend encore une fois de l'âge. Parce que ce n'est pas quand on a 85 ans, 90 ans, qu'on peut prendre la porte aussi facilement qu'à 23. Donc c'est toute une traînée de questions à se poser pour prendre les meilleures décisions pour soi. C'est surtout ça.
- Speaker #0
Et pour éviter justement de se mettre sur le banc de touche, et des fois on a tendance à se mettre trop en arrière et se mettre sur le banc de touche justement, mais qu'on a quand même envie de satisfaire l'autre, mais que ça crée en fait un espèce de conflit intérieur. Est-ce que, alors le mot est fort quand même, mais est-ce qu'il faut se forcer quand même à avoir des relations avec son partenaire ? Moi je pense pas, ça serait malsain, mais qu'est-ce que t'en penses toi ?
- Speaker #1
Alors jamais, jamais au grand, jamais on se force dans rien du tout. Il peut y avoir effectivement... des jeux qui peuvent être remplacés, c'est-à-dire que tout est remplaçable dans la sexualité. Par exemple, un couple qui va venir me voir, monsieur a très envie de fellation à chaque fois, sa femme, pour elle, c'est pas possible, ça la dégoûte, elle aime pas ça. On va pas lui dire « Bon, bah madame, va falloir se mettre au boulot, je peux pas faire ça. » C'est plutôt se dire « Bah, vous, vous aimez bien ces sensations-là. » C'est encore une fois le reconnecter dans ces sensations, pas forcément le visuel. C'est se dire « Bah... » Vous, vous aimez que ce soit humide, que voilà, il y ait ce partage-là, vous le faites dans d'autres parties du corps. Donc ça va être leur montrer certaines pratiques qui sont aussi possibles, comme recréer cet effet un peu mouillé dans des mains, dans des entrecuisses, plein de parties du corps différentes. C'est plus, on va dire, désaxer l'endroit, le désacraliser pour faire autre chose qui peut être tout aussi bien finalement.
- Speaker #0
Et justement, on va éviter de se forcer, comme on vient de dire, et éviter aussi que cette sexualité... désirs, en fait, deviennent une source de tension. Comment on va éviter ça ?
- Speaker #1
Les sources de tension, elles viennent du fait que, justement, on se sent soit pas compris, soit frustré, soit forcé. C'est toujours les trois symptômes, entre guillemets, qui vont être là. Donc, c'est toujours encore la même guérison, c'est la tendresse, et c'est vraiment ce qu'on partage au quotidien. Parce que un homme qui va être frustré, parce que je prends l'exemple des hommes, parce que c'est ce que j'ai le plus en consultation, c'est vraiment... L'homme est frustré parce que sa femme ne le regarde plus, il a l'impression qu'elle ne le désire plus, elle ne m'aime plus. Ce n'est pas vraiment ça qui est en jeu, c'est juste que finalement, elle ne veut plus le toucher parce qu'elle a peur de créer un désir chez lui. Donc effectivement, la tendresse s'efface. Elle va remettre un pyjama pour être sûre de ne pas pouvoir être touchée. On ne partage plus de douche pour ne pas lui donner envie, etc. Donc finalement, tu vois, c'est tout ce... problème de départ qui fait qu'on a un écartement du couple qui explose parce qu'on n'a plus cette intimité. Et encore une fois, l'intimité du couple et la sensualité, c'est quelque chose qu'il faut conserver. La sexualité, c'est « accessoire » . Oui,
- Speaker #0
et puis pour éviter cet écartement, réapprendre à s'écouter, reprendre un peu et mettre en place cette connexion émotionnelle qu'on évoquait tout à l'heure. Et à contrario, je me pensais aussi à ça, c'est est-ce qu'un couple peut être heureux, mais même sans sexe, sans sexualité ?
- Speaker #1
Bien sûr, sinon je pense qu'à partir de 70 ans, ce serait au revoir tout le monde. Et encore, c'est pas pour tout le monde, il y a encore des papilles de 70 ans qui se portent très bien. Très bonne libido.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
C'est simplement se dire que c'est là, on a nos organes génitaux qui sont là, qui fonctionnent, mais on ne peut pas compter sur eux, on ne peut pas les mettre en premier abord, parce qu'au bout d'un moment, le corps, lui, va décliner. Par contre, notre tête, en général, si on est plus ou moins en bonne santé, elle, elle va rester fonctionnelle. Donc on aura besoin de ce... toucher, cette tendresse, encore une fois, qui va être là. Le fait de partager des massages, c'est toujours possible, même si on est vieux. On adapte forcément si on a des handicaps, on va adapter forcément si on a de l'arthrose, des choses comme ça. Mais ça reste des choses qui sont accessibles. Le fait d'avoir une excitation, c'est mental. Donc le cerveau, tant qu'il est opérationnel, tout est encore possible.
- Speaker #0
Maintenant, on va faire une pause musicale et on se retrouve dans quelques minutes après Let's Groove de Earth, Wind & Fire.
- Speaker #2
exploration exploration sur Essen
- Speaker #0
Il y a quelques instants, on parlait donc de différence de libido et de si le couple pouvait vivre sans sexualité. Donc, on va rebondir sur cet aspect-là, notamment pour l'évolution du couple en lui-même. Aujourd'hui, on est majoritairement souvent dans son propre appartement, son propre chez-soi. On a ses propres habitudes, ses propres activités dans notre quotidien. On n'est pas forcément ensemble tout de suite dans les premiers pas de la relation. Comment on peut encourager l'indépendance tout en renforçant la complicité ?
- Speaker #1
Alors ça c'est très intéressant parce qu'effectivement l'indépendance dans le couple avec l'unité ça va te perdre. C'est vraiment pour moi super important, c'est-à-dire qu'on est un couple oui, mais on ne doit pas abandonner tout ce qu'on faisait et tout ce qu'on a envie de faire à côté parce que sinon on va être enfermés l'un sur l'autre et c'est là que les problèmes vont arriver parce qu'on n'aura plus que l'autre finalement dans notre vie. Donc dès qu'on sera énervé, ça passera sur lui au lieu d'aller à la salle de sport par exemple, tout bêtement. Donc c'est vraiment des petites choses pareilles encore une fois du quotidien où c'est important de se dire qu'on s'est choisi. Mais on ne s'est pas choisi comme il y a 50 ans parce qu'on devait se marier, etc. On s'est choisi parce qu'on s'aime bien, parce que finalement ça se passe bien, parce que notre relation c'est du plus. Donc s'il n'y a pas de plus, ça dégage. Mais il faut toujours rester dans une optique de se dire, j'ai envie d'aller au ciné avec mes copines, je peux le faire. Il a envie d'aller au foot avec ses potes, il peut le faire. Il faut toujours garder vraiment cette liberté de se dire, on a encore des choses à se raconter. On a encore des moments où on ne va pas vivre ce week-end ensemble, mais on va être super content de se retrouver. Toujours un peu ce jeu de manque, de séduction, de s'envoyer des petits messages des fois, parce qu'on n'est justement pas ensemble, ça fait vraiment du bien.
- Speaker #0
Oui, tout simplement, pas s'oublier au fil du temps.
- Speaker #1
C'est exactement ça.
- Speaker #0
Et justement, pour éviter de s'oublier l'un l'autre, et garder cette un petit peu de tétincelle qu'on a au début, l'entretenir, et voire même la développer, sur le plan de la sexualité, comment on va faire en sorte qu'elle va évoluer sur... plusieurs années de relation ?
- Speaker #1
Alors la sexualité qui va évoluer, ça va être par des petits points, encore une fois, stratégiques. C'est, encore une fois, un rebondi sur tout ce qui est aspect émotionnel, parce que ça c'est, de toute façon, la pièce maîtresse, sans émotions il n'y aura rien. C'est encore ce parallèle de rire c'est jouir. Si on n'a pas rigolé dans sa journée, on n'aura rien. Donc il faut éviter que les journées deviennent mornes et tristes, parce que justement on vit ensemble depuis dix ans. C'est toujours se dire, on a encore le droit à ce resto-là. Bon, c'est toujours beaucoup plus compliqué, encore une fois, quand il y a des enfants, mais on essaie de se faire ce resto qu'on aime bien. On allait en rando, on adorait ça, on garde ce rythme de rando. Des fois, on se force un petit peu, là, pour le coup, à sortir, à faire des choses en dehors du logement ou dans le logement, mais qui va nous rapprocher. Ça, ça peut être une partie de catane à la maison. Et ce n'est pas vraiment des choses où on doit se dire, moi, je dois l'emmener, pareil, encore une fois, à Venise tous les week-ends. Ce n'est pas ça, c'est partager des choses. dans la spontanéité, alors que c'est la genèse de notre couple. C'est comme ça qu'on s'est séduit. Donc forcément, si on veut que ça continue, il faut faire effet boule de neige et continuer.
- Speaker #0
On cherche à réorganiser une sorte de vie de couple qui peut s'être étiolée au fil du temps. Et justement, on parlait des enfants. Je sais que ça peut parfois poser quelques conflits dans la relation de couple et surtout sur la sexualité. Comment on peut réussir quand on a des enfants, ou quand ils sont arrivés surtout ? parce que les premiers mois, c'est toujours un peu compliqué, on le sait tous. Comment on maintient cette sexualité, mais épanouie ?
- Speaker #1
Là, ça va déjà être prendre une règle assez basique. Bon, la règle, encore une fois, c'est propre à chacun. Mais on dit souvent, que ce soit avec les gynécologues ou autres, c'est toujours deux ans où on laisse la femme tranquille après l'accouchement. Alors, on peut même prendre cette date-là à partir du moment où elle est enceinte. Parce qu'il y a des femmes qui vont adorer être touchées, qui vont avoir une sexualité encore plus épanouie quand elles sont enceintes. ou d'autres, c'est même pas la peine de les toucher, c'est... vous prenez une tatane. C'est rédhibitoire. Voilà. Après, il y a aussi tout, le post-accouchement, le retour de couche, les hormones elles sont on fire, c'est encore le cirque pas possible. En bas, ça peut être encore douloureux, ça peut être traumatisé, donc on prend son temps, et même de la vision de l'homme, ça on l'oublie souvent. En retour de couche, s'il a assisté à l'accouchement, ça peut être aussi quelque chose qui va être très violent de voir aussi le sexe de sa femme aussi déformé pendant l'accouchement, des choses comme ça. Donc ça, c'est une réalité à ne pas oublier. On réapprend, pareil, tout doucement à se toucher, pas obligé d'aller sur les zones génitales pour commencer. Donc ça va être encore une fois la tendresse, la caresse, qui va être en début de jeu dans ces moments-là, où on ne va pas se mettre une pression folle. On a déjà, en plus, nos sommeils qui vont être bien érodés. Donc voilà, il faut se dire qu'on a l'impératif fatigue qui arrive. On a la gestion d'un ou plusieurs êtres humains en même temps à faire. Donc il y a tout un boulot finalement qui se met là-dedans, où il faut se dire, ok déjà c'est se rationaliser, se dire c'est normal que la sexualité ne soit pas oufissime au départ, parce qu'on a beaucoup trop de choses à gérer. Donc déjà se déculpabiliser de ça, ça fait un gros travail.
- Speaker #0
Et pour éviter justement, parce que ces moments-là, ils peuvent avoir créé des traumas, des petits traumas, gros traumas, tout dépend. on a du mal à retater le terrain sans se sentir mal aisée ou pas dans cette situation. Du coup, comment on va et quelles pratiques surtout on va faire mettre en place pour redécouvrir son ou sa partenaire ?
- Speaker #1
Ça va être des moments de jeu dans l'érotisme, où là on va pouvoir avoir ce jeu de séduction. On peut déjà avoir des tenues peut-être un peu plus légères qu'à l'accoutumée, c'est remettre des fois une robe. Rien que ça, des fois, c'est un effort qui demande... énormément pour la femme. Ça peut être remettre une robe si elle en a envie, si elle a le courage, si elle n'est pas trop fatiguée justement. Ça va être essayer de se remettre dans un bain de séduction avec tous les aléas qu'il va y avoir autour. Ça peut être des moments où on se dit, tiens, on se fait un petit cocktail à la maison, parce qu'on ne peut pas sortir forcément tout de suite, avec ou sans alcool. Mais on se fait un petit plateau apéro où on se retrouve un petit peu ensemble, où on a ce jeu de discussion, de retrouvailles qui est là. On essaie de voir si c'est possible aussi de... d'aller un petit peu plus loin, mais sans forcément encore une fois aller dans l'acte pénétratif ou autre. Ça peut simplement être des caresses, ça peut être l'utilisation de jouets, d'accessoires ou autres qui font qu'on a un rapprochement, mais on ne va pas sur les zones traumatisées si ce n'est pas désiré.
- Speaker #0
Souvent après quelques années de relation, ou même parfois un an, ça peut arriver à n'importe quel couple, le désir il s'étiole. Est-ce qu'on peut considérer qu'il se construit ou qu'il soit forcément spontané ?
- Speaker #1
D'une part ça se construit et d'une part de spontané. Allez ! Voilà. Ça se construit parce qu'on va essayer de justement, dans cette période où on vient de se rencontrer, on sait ce qui marche. On dit toujours à peu près 6-8 mois de construction du couple, on sait ce qui va plaire ou pas. nos goûts et nos couleurs, elles changent au bout d'un moment. On est un peu comme une bouteille de vin, au départ on n'est pas prête à boire et puis finalement au bout d'un moment, plus on laisse vieillir, plus les arômes vont se diffuser. C'est simplement se dire que nos goûts et nos couleurs vont changer, ça c'est pas grave, mais c'est se suivre tout doucement dans ce bateau, se dire « Tiens, ça c'est possible, intégrer au couple, ça, ça ne l'est pas forcément. » Et toujours rester sur la première base pour que ça reste quelque chose qu'on a envie de travailler, il faut que ce soit spontané et il faut déjà avant tout... toute chose doit avoir une envie sexuelle ou autre que le couple se porte très bien. Donc on partage vraiment le maximum de choses sur l'émotionnel hors érotique.
- Speaker #0
Donc en deux mots, afin d'éviter à Routine qu'elle tue le désir sexuel, pour toi, entretenir la flamme, ça correspondrait à peu près à...
- Speaker #1
Des rendez-vous galants. Prendre soin de l'autre au quotidien, ça peut être simplement des fois lui couler son café le matin. Ou lui couler un bain. Quand elle rentre du travail, mettre une serviette chaude. Voilà, c'est tous ces... petits gestes-là qui vont vraiment construire et renforcer la relation et l'envie d'avoir envie.
- Speaker #0
Exactement. Et ces petits gestes du quotidien qui renforcent du coup la complicité et le désir, en l'occurrence. Moi, j'avais une autre question qui était plus sur la temporalité, puisqu'on est sur l'évolution et l'entretien de la flamme. Est-ce qu'il est normal que le désir, justement, dans cette relation, il fluctue avec le temps et avec les événements de la vie ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Et on va voir même, si on pourrait prendre une courbe, on verrait qu'à un moment donné, il y a un espèce d'assagissement dans la relation, où les relations purement sexuelles vont être de moins en moins fréquentes, parce qu'on travaille, parce qu'on n'a plus besoin de se prouver quoi que ce soit, on ne le fait pas ce qu'on en a envie, et en fait, on va avoir peut-être un rythme beaucoup moins proche, mais par contre, on va vraiment avoir des moments de partage qui vont être qualitatifs, on ne va plus être sur le quantitatif, et là, on va avoir la relation qui va... fluctuer tout doucement, qui va aussi dire que là, le corps, c'est un peu moins possible, ces pratiques-là, parce qu'on commence à avoir mal au dos, etc. Donc le corps va vraiment s'aligner aussi sur ces pratiques-là, et le cérébral aussi. Au bout d'un moment, on voit que le corps ne suit plus, on se dit qu'on va s'exciter mentalement. Donc ça peut être par des pratiques sexuelles, pour le coup, où on ne participe pas, comme le cordelisme, des choses comme ça. C'est vraiment dire qu'on fait notre sexualité, ça varie, c'est normal, mais il faut juste qu'on soit toujours content et heureux du résultat, finalement.
- Speaker #0
On constate bien que le dédier fluctue énormément. Parfois, il y a un manque de relation sexuelle qui peut se trouver dans le couple. Est-ce que ça signifie forcément que le couple est en crise ?
- Speaker #1
Non, pas du tout, parce qu'il y a plein de raisons possibles. Par exemple, si la femme est atteinte d'endométriose, d'adénomyose, de choses qui peuvent faire mal. Si l'homme aussi peut avoir des douleurs, des choses où ce n'est pas possible d'avoir des rapports. Ce n'est pas parce que le couple va faire l'amour six fois par semaine qu'il se porte bien. Des fois, c'est... palier aussi un manque de communication, un manque d'autre chose où on se dit, finalement, on n'a rien à se dire, on fait l'amour. Donc ça ne veut pas dire que parce qu'on fait beaucoup l'amour, le couple va bien ou on ne fait pas beaucoup l'amour, donc le couple ne va pas bien. C'est vraiment est-ce qu'on a quelque chose qui ressort de cette relation ? Est-ce qu'on se sent valorisé ? Est-ce que c'est vraiment un plus ? Est-ce que le quotidien me va comme ça ? Et c'est là qu'on comprend si oui ou non, finalement, les curseurs sont placés au bon endroit.
- Speaker #0
Et pour finir, en quelques mots, est-ce que t'aurais un... Dernier conseil à donner à nos auditeurs et auditrices sur comment savoir si une relation doit se terminer ou si elle peut être sauvée.
- Speaker #1
Alors il y a déjà des facteurs, c'est s'il y a de la violence, que ce soit physique ou morale forcément. Si on ne se sent plus du tout valorisé par l'autre, si on est complètement fantôme, si on sent qu'il n'y aura pas de discussion possible, c'est-à-dire qu'il ne veut pas vous aider dans les tâches ménagères et ça c'est quelque chose qui est beaucoup trop pompant, qui prend trop d'espace pour vous, tout ce genre de... petites violences et de petites inattentions qui deviennent énormes, là, voilà, il vaut mieux partir.
- Speaker #0
Ok. Eh bien, je te remercie, Chloé, pour ce bel échange, encore une fois.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Ça vous a plu, chers auditeurs. Surprise, ce n'est que le début. Si cet épisode t'a fait vibrer, alors fonce, partage-le, note-le, parle-en. On se retrouve chaque jeudi pour casser la routine avec Sainspiration. Bisous,