- Speaker #0
Et ce n'est pas Excel qui a remplacé les comptables, c'est des comptables qui utilisent Excel qui ont remplacé les comptables qui utilisaient des livres de comptes en papier. L'humain,
- Speaker #1
en tant qu'outil productif, va devenir obsolète. Et la question, c'est qu'est-ce qu'on fait une fois qu'on est obsolète ?
- Speaker #2
On n'a pas du tout envie, en France, de se dire que dans les dix prochaines années, on peut construire un futur bien meilleur.
- Speaker #0
Où est-ce qu'une place, il y a en France ? On pense que c'est juste un Wikipedia, cette histoire. Hola hola amigos, bienvenue dans Silicon Carnet, votre talk show tech picante et en direct de San Francisco. Cette semaine, on parle de Dario Amodei, c'est le patron d'Anthropic, et de son dernier essai, Machines of Loving Grace. Dario a toujours eu une réputation de cassandre dans le monde de l'IA, en se montrant toujours super prudent quant au danger de l'intelligence artificielle. Mais voilà, il vient d'écrire un nouvel essai, où là, il nous propose une vision beaucoup plus utopique de l'IA, à laquelle on n'était pas habitué de sa part. Selon lui, l'IA pourrait guérir des maladies, résoudre toutes nos crises et révolutionner le monde. Et ce, dès 2026. Alors comment est-ce qu'ils pourront interpréter ce changement soudain de vision ? Est-ce qu'ils ont mis le doigt sur quelque chose qui va nous débattre ? Ou est-ce que c'est juste une belle histoire pour attirer les investisseurs ? On creuse la question tout de suite dans cet épisode de Silicon Carnet. Cette semaine à mes côtés dans Silicon Carnet on a N.J. Ismaïl l'accélérationniste de Mar-a-Lago on a Hugo De Gentil pourquoi je dis De Gentil ? C'est beau, c'était beau Je suis à l'américaine Hugo de Gentil, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, c'est ça, exactement.
- Speaker #0
Tu nous appelles en direct de quoi ? De Limoges ?
- Speaker #1
De Limoges, ouais, exactement. C'est la capitale de la France.
- Speaker #0
La capitale de la France, c'est le centre du monde. Je viens de Limoges. Et Hugo, c'était l'ex-CEO de Willow, on se rappelle de toi. On va en parler plus tard. Et puis maintenant, tu bosses à un nouveau projet autour de l'intelligence artificielle. Tiens, comme par hasard ! Et en parlant d'intelligence artificielle et de product et de tech, on a aussi notre special guest cette semaine, c'est Enzo Avigo. J'adore ton nom, Enzo. J'ai l'impression d'avoir un acteur, presque un acteur porno, quoi, finalement. C'est un peu ça, quoi. Et j'ai aussi un autre pote à moi qui s'appelle Jean Lafleur, qui se trouve à un nom d'hockeyeur canadien. donc Enzo Amigo c'est le CEO de June June.so, salut Enzo salut El Gringo,
- Speaker #3
merci de m'avoir et on m'avait jamais fait celle-là on m'avait fait le pass, un nom de pass parisien mais on m'avait jamais fait celle-ci et je la garde bon écoute,
- Speaker #0
je te ferai un petit short si tu veux avec ça, comme ça tu pourras l'utiliser, non Enzo on parle de toi tout à l'heure et on parle de June super produit que j'adore on va en parler dans l'interview tout de suite après mais bon allez je te lance sous le bus tu nous expliques que là tu nous appelles d'où là ouais je suis en train de faire ma première retraite yoga dans
- Speaker #3
la Haute-Savoie j'en avais besoin là donc je me suis fait un petit break je viens d'arriver, là ils ont commencé la méditation je viens de la skipper pour faire l'enregistrement avec vous après je ferme le laptop pendant 4 jours et j'essaie de ne pas parler silencieux. Je vous dirai dans 4 heures comment ça s'est passé.
- Speaker #0
J'aime ce qui se passe. Mais on est d'accord, c'est notre seule place, ça reste entre nous. Tu reviendras nous expliquer comment s'est passée cette retraite. Plein de choses à raconter cette semaine. Je vous fais un peu de promo sur la chaîne. Pensez à vous abonner à notre chaîne YouTube, c'est super important. Et si vous nous écoutez en podcast, pensez à mettre 5 étoiles. Vous pouvez aussi laisser des commentaires sur cette émission, que ce soit sur YouTube ou Spotify, qui acceptent aussi les commentaires. Et je ne sais pas si vous avez vu le dernier épisode de Silicon Carnage, qui s'appelle Silicon Carnage, où je me suis fait hacker Silicon Carnage. C'est énorme.
- Speaker #3
C'est très drôle,
- Speaker #1
très très drôle.
- Speaker #2
Excellent.
- Speaker #0
C'était drôle, hein ? Yes, yes. Bon, la vérité, c'est qu'en fait, on enregistre cette émission, que l'épisode n'est pas sorti, qu'ils ne l'ont pas vu. Et je l'ai dit brippé, je leur ai dit. Faites comme si c'était vraiment très très drôle.
- Speaker #2
Les secrets de l'émission.
- Speaker #0
Bon, pensez aussi à rejoindre l'Hacienda. C'est la communauté des fans de Silicon Carnet. Quand vous rejoignez l'Hacienda, vous avez accès au WhatsApp privé de Silicon Carnet avec plein de channels thématiques sur plein de sujets comme l'intelligence artificielle, mais aussi Startup Life, Venture Capital, etc. Il y a des conversations, ça n'arrête pas. D'ailleurs, il y a peut-être beaucoup trop de conversations, mais justement, on a utilisé l'intelligence artificielle et maintenant, grâce à ChatGPT, Et à Arthur Benhamou, qui est un des membres de l'Hacienda, qui est un petit génie de l'intelligence artificielle, on vous propose un résumé hebdomadaire si vous êtes membre de l'Hacienda et vous avez accès au résumé de toutes les conversations qui ont eu lieu cette semaine dans le WhatsApp privé. de Silicon Carnet et de la Cienda. Je prépare aussi un événement spécial. Tiens, je l'ai annoncé la première fois que j'en parle. On va enregistrer une émission live et en public à Paris. Ça va se passer au CNIT de la Défense, dans une salle. Il y a 300 personnes ! 300 personnes, les gars ! Ça va être énorme ! Ça va être énorme. Et je le dis parce qu'il m'a dit oui ce matin. Vous savez qui c'est, le special guest ?
- Speaker #2
Non.
- Speaker #0
Alain Damasio ! Alain Damasio qui a... qui a écrit Valet du silicium, qui est cet auteur de science-fiction absolument génial. Je suis un énorme fan d'Alain Damasio et ça va être lui notre special guest. Donc on va parler du futur, de prospective. Est-ce que la réalité a dépassé la science-fiction ? Ça va se passer le 3 décembre à l'occasion de la conférence API Days qui a lieu au CNIT de la Défense. Et on va enregistrer une émission en public avec 300 personnes. Bientôt, je vous proposerai le lien. Et si vous êtes membre de la Cienda, vous aurez des tickets gratuits pour non seulement l'enregistrement, mais aussi toute la conférence API Days à Paris les 3, 4 et 5 décembre. Qui veut du travail ? Par moi je suis bien au soleil. Chanteur qui pleure de l'oseille, dans mon tête, je me suis fait du bail. C'est l'heure du Qui qui veut du travail. D'ailleurs, si vous aussi vous recrutez, contactez Digital Selection, François Le Joli. et son équipe sont là pour vous aider à trouver les meilleurs talents dans la tech. Dites-lui que vous venez de la part du gringo, il vous fera une remise et je serai super content de faire la promo de vos annonces ici dans Silicon Carnet. Cette semaine, on parle de Jello, une startup spécialisée dans la sécurité et l'authentification. Ils recherchent un thésard en computer vision. Jello, c'est une équipe tech ultra pointue avec des clients internationaux et de très grands comptes, ce sont des brutes qui génèrent des patterns anti-copie. Et ils repoussent les limites de la Computer Vision. La boîte a été lancée il y a un an. Ils sont soutenus par deux fonds, Super Capital et Purple. Et le sujet de la thèse reste à définir avec l'équipe cofondatrice. Mais si tu recherches une thèse en Computer Vision, que tu es curieux et un peu nerd, contact Digital Selection. J'ai mis toutes les coordonnées dans la description de l'épisode. Allez, retour à Silicon Kermit. Donc nos special guests cette semaine, Hugo de Gentil et Enzo Avigo. Hugo, c'était, je dis c'était parce que tu n'es plus le CEO de Willow, mais Willow continue, n'est-ce pas ?
- Speaker #1
Willow continue avec un...
- Speaker #0
Rappelle-nous ce que c'était.
- Speaker #1
Alors Willow, c'est un dispositif médical, automatisation du nettoyage des dents, du soin des gencives, etc. à destination des enfants. Et donc c'est un petit robot qu'on met dans sa salle de bain et qui fait le taf. Et qui...
- Speaker #0
Qu'on met surtout dans sa bouche en plus.
- Speaker #1
Qu'on met dans sa bouche, qu'on pose sur son évier et qu'on met dans sa bouche. Et ça fait des pressions, des dépressions, ça bouche une gouttière et ça nettoie les dents de cette manière-là.
- Speaker #0
Voilà. Et toi, tu as quitté cette aventure puisque maintenant, c'est une aventure qui a lieu essentiellement aux États-Unis avec une équipe pure US. Tu es rentré à Limoges, centre du monde. Et là tu réfléchis à ton next step, on ne va pas en parler beaucoup parce que tu es encore en phase de réflexion, tu es en phase d'ovulation j'ai envie de dire.
- Speaker #1
Ouais tu peux le dire comme ça effectivement, mais bon c'est dans le domaine de l'IA comme par hasard, et puis on frôle, on chatouille des sujets d'AGI, donc c'est un peu dans le thème d'aujourd'hui.
- Speaker #0
D'accord, c'est pour ça que je voulais t'avoir dans l'émission parce qu'en plus on va en parler, tu as fait un post sur LinkedIn qui a... qui était super intéressant justement sur cette intelligence artificielle et ce qui nous attend dans le futur et on va en parler dans cette émission. Enzo, bienvenue dans Silicon Carnet, c'est ta première. Ça va ? Tu es détendu ? Tu vois bien ? Oui, écoute, non ça va. T'es habitué à les podcasts ?
- Speaker #3
Écoute, non ça va, d'habitude je suis de l'autre côté en fait. D'habitude c'est plutôt pour essayer de les faire, donc si, un peu stressé. Écoute, surtout avec tout en face, on sait jamais ce qui peut arriver. Et mais non, mais ravi d'être là et j'espère que je vais pouvoir apporter de l'expertise à la conversation.
- Speaker #0
Alors, toi, tu es le cofondateur d'une startup qui s'appelle June. Le site web, je le montre là, c'est June.so. Si on devait définir June, moi, je dis c'est une boîte qui est spécialisée dans finalement l'interprétation de toutes tes datas produits, c'est ça ? Et qui te permet d'exploiter enfin toutes tes datas que tu as dans ton produit ? C'est exactement ça.
- Speaker #3
Ouais, c'est très bien pitché. En fait, on est parti d'une solution d'analytics et aujourd'hui, on se pitche comme un next-gen analytics pour les B2B SaaS. Donc, on est parti d'une solution d'analyse de données. On permettait à des SaaS de comprendre ce que les boîtes faisaient dans leurs produits. Et on équipait essentiellement des équipes produits pour améliorer le produit du coup. Et en fait, on s'est rendu compte que le produit était au cœur de plein de décisions dans les SaaS. Notamment, en fait, les équipes success en avaient besoin pour faire des use cases d'activation, de rétention. Et plus récemment, on a découvert aussi que les sales s'en servaient beaucoup pour convertir, upsell, renew les comptes. Et donc aujourd'hui, on est un peu en train de devenir cette plateforme multi-usage pour la data produit pour les SaaS.
- Speaker #0
Et tu es un Français qui s'est installé aux États-Unis ? Enzo ou t'es en phase d'installation aux Etats-Unis ou t'en es où là ?
- Speaker #3
Aujourd'hui on fait des allers-retours, on essaie de toujours avoir quelqu'un là-bas donc puis je suis la moitié de l'année environ là-bas et là je passe sur un visa officiellement j'essaie de faire des allers-retours un peu comme ça
- Speaker #0
Ouais parce que ça marche pas les allers-retours Hugo il sait de quoi je parle et Engie aussi ça marche un temps ça marche un temps ça marche au début quand tu dois faire la phase d'acclimatation quoi ce qui est pas mauvais Non, mais moi, j'explique en fait que ça ne marche pas, et notamment à San Francisco, parce que quand tu arrives, tu branches le câble, tu as tout de suite de la lumière, c'est clair, ça marche tout de suite. La Silicon Valley, il se passe plein de choses tout de suite. Mais dès que tu t'en vas, c'est comme un câble trop court. Tu passes en mode off et tu es immédiatement remplacé dès le lendemain parce qu'il y a plein de mecs et de filles super intéressants avec des projets géniaux. Et si tu n'es plus sur place, tu vois, la Silicon Valley passe à quelqu'un d'autre. Donc... Tu reviens deux mois plus tard et en fait, il s'est passé plein de choses entre temps. C'est ça qui est difficile. Alors, si vous voulez du drama dans la tech, on va parler d'Anthropique. On en avait parlé dans un précédent épisode de Silicon Carnet avec la talentueuse Anaïs Moutou, qui est journaliste aux Echos et qui avait passé plusieurs jours au sein d'Anthropique. Je vous invite à re-regarder cet épisode. Ça s'appelait « Sass, turbulence à bord, préparez-vous à l'impact » . Je vous mets le lien. dans la descriptive de cet épisode. Et en gros, cette startup Anthropique, elle est intéressante parce qu'elle ne ressemble pas du tout aux autres startups IA de la Silicon Valley. Et ils ont tendance à se présenter un peu comme la voie de la sagesse, c'est un peu les grands chevaliers blancs de l'IA en opposition complète avec les OpenAI et les autres. Ça a d'ailleurs été fondé, Engie, par des anciens d'OpenAI, Anthropique.
- Speaker #2
Tout à fait, oui. Tout à fait, des gens qui n'étaient pas forcément alignés avec la vision d'OpenAI, oui.
- Speaker #0
Et c'était des gens qui étaient obsédés notamment par la sécurité, quand t'écoutes Anthropique, et Anaïs nous en parlait d'ailleurs, c'était il y a quelques mois, on avait l'impression qu'ils étaient tous flippés à l'intérieur d'Anthropique, et qu'on était à deux doigts de l'apocalypse. C'est ce qu'on appelle les Doomers, ici, dans la Silicon Valley, c'est ces gens qui sont à l'opposé de ce que tu es, Angie, c'est-à-dire à l'opposé des accélérationnistes, des gens qui eux disent, il faut... avancé plus vite dans le domaine de l'IA et eux ils étaient, ils avaient une posture jusqu'à présent qui était au contraire beaucoup plus prudente.
- Speaker #2
Ouais prudente et puriste. D'ailleurs j'ai une question pour l'audience et pour vous ici. Est-ce que vous savez d'où vient le mot Claude, enfin le nom qu'ils ont utilisé pour le modèle ?
- Speaker #0
Oui c'est le nom de leur intelligence artificielle, d'ailleurs c'est un nom français. Alors ça vient,
- Speaker #2
est-ce que vous savez ? Tic tac tic tac tic tac.
- Speaker #3
Monet ? Non.
- Speaker #2
Non alors ça vient de Claude Shannon. Claude Shannon, c'est le père de la théorie de l'information. C'est un mathématicien connu et qui a publié plein de trucs. Et donc, en fait, c'est vraiment le puriste. Et eux s'inspirent de cette définition de comment l'information utilise, enfin, comment l'information va d'un node à un autre node, comment on transmet l'information via les ordinateurs, grosso modo. Et c'est super intéressant à voir. et à lire à ce sujet de ce mec-là, Claude Shannon. Et il y a une citation qui lui est attribuée. Et alors, on dit qu'elle est fausse, mais en tout cas, si vous tapez Claude Shannon quote sur Google, vous allez la trouver. Et alors, je l'ai traduit en français. Je visualise un temps où nous saurons pour les robots ce que les chiens sont pour les humains. Et je parie sur les machines. Voilà. Donc tu ne peux pas faire...
- Speaker #0
D'accord, ok, on voit bien, c'est tout le sujet de notre conversation d'aujourd'hui, ça c'est clair.
- Speaker #3
Après, j'ai eu des chiens, moi vraiment je les adorais.
- Speaker #2
J'adore mes chiens, j'adore mon chien aussi.
- Speaker #0
Mais c'est ça la question, est-ce que les robots vont nous adorer comme nous on adore nos chiens ? Non mais sur cette quote, c'est intéressant, je donnais une conférence il n'y a pas longtemps, et je disais... C'est vrai qu'on dit souvent que l'intelligence artificielle, ça va être une révolution, ça l'est déjà, de l'ordre de l'apparition de l'électricité ou l'apparition d'Internet, ou l'apparition de l'automobile qui a remplacé les chevaux à l'époque. Sauf que là, les chevaux, c'est nous, quoi. C'est là la grande différence, c'est que, ok, l'automobile a remplacé les chevaux, mais les chevaux, c'était pas nous. Mais là, l'intelligence artificielle est en train de nous promettre de nous remplacer. C'est anthropique. Hugo, c'est une boîte que tu suis, que tu utilises au quotidien. Qu'est-ce que tu en penses ? Oui,
- Speaker #1
absolument. Alors, OpenAI est très bon sur tout un tas de sujets, anthropiques sur d'autres. Et notamment, ce qu'ils ont compris très vite, c'était les artefacts, le fait de venir assister le raisonnement et l'output avec un document sur le côté, qui fait que tu peux l'utiliser pour la gestion de projet. Et ça, c'est très puissant. Et c'est quelque chose qu'OpenAI a fait après coup. Donc, tu vois, ils sont venus rattraper leur retard.
- Speaker #0
Alors, PIXA, c'est pour les gens qui ne maîtrisent pas complètement l'intelligence artificielle. C'est-à-dire que tu peux tout d'un coup dire, mettre des documents en mémoire de cet agent, de cette intelligence artificielle et lui dire, maintenant, je veux que tu déploies ta capacité d'IA, mais dans ce contexte bien particulier, en lui donnant des documents en parallèle et pas utiliser simplement... la force de l'intelligence artificielle de cloud ou d'open AI comme on fait avec ChatGPT, mais de cantonner son contexte, c'est ça ?
- Speaker #1
Exactement. Donc, ça te donne une source de données que tu customises au fur et à mesure et qui te permet de faire du project management avec ton IA. Et c'est extrêmement puissant parce que ça va chercher dans ces documents à chaque fois que tu poses une nouvelle question. Et voilà, c'est vraiment un truc assez impressionnant.
- Speaker #0
Angie, toi avec ta boîte Fint qui est justement, on peut expliquer, Fint C. L'objectif, c'est d'analyser des documents, notamment financiers, je crois. Oui. De façon… Tu utilises Cloud, toi ?
- Speaker #2
On utilise Cloud, oui, pour une partie, notamment la partie Gen AI, pour construire des résumés plutôt, parce qu'on trouve que sur le wording que va sortir Cloud, c'est très, très bon.
- Speaker #0
Meilleur qu'OpenAI et que ChatGPT ?
- Speaker #2
Oui, meilleur qu'OpenAI sur cette partie-là, sur cette partie génération de texte. C'est un peu plus humain. on le trouve. Après, OpenAI reste très bon sur d'autres modèles qui ne sont pas forcément les modèles de chat, par exemple les modèles d'onbeddings qui vont permettre de stocker les morceaux de documents, etc. OpenAI a des modèles très performants pour ça. Maintenant, il y a le nouveau, on va en parler, le nouveau Cloud 3.5 qui a été sorti la semaine dernière. Là, ça rebat les cartes.
- Speaker #0
C'est ça qui est dingue.
- Speaker #2
C'est très intéressant.
- Speaker #0
On a une certitude à un moment, et puis trois semaines plus tard, tout est balayé. Parce que là, je lisais pas plus tard que ce matin, on en a beaucoup parlé. On en a parlé d'ailleurs dans le dernier épisode de Silicon Carnet de Notebook LM de Google. Et je lisais ce matin que Meta vient de sortir un concurrent de Notebook LM. Ils ont appelé ça, je ne sais plus comment est-ce qu'ils l'ont appelé, Lama. Lama Notebook LM, je crois qu'ils l'ont appelé. Ils ne sont même pas emmerdés à chercher un nouveau mot. Et ça fait exactement ce que fait Notebook LM. On en a parlé la semaine dernière. Notebook LM, c'est la capacité de donner un PDF à une intelligence artificielle qui va, à partir d'un PDF, recréer une conversation audio, une conversation entre deux individus sur la base de ce PDF. Alors, vous pouvez l'utiliser pour un article, mais aussi pour des choses ultra boring. Je le disais la semaine dernière, moi, j'ai fait le test avec mon relevé de compte. Et là, tout d'un coup, ça crée une conversation audio entre deux personnes qui commentent mes dépenses, mes achats. Et c'est passionnant. Et là, Lama, apparemment, vient de sortir exactement la même chose cette semaine. Donc, c'est dingue à quel point les cartes sont redistribuées en permanence. On essaie dans Silicon Carnet de suivre un petit peu tout ce qui se passe. Mais c'est vrai que c'est difficile tellement il y a de choses qui se passent.
- Speaker #3
Mais moi, je suis chaud pour avoir votre avis, Hugo et Angie, vu que vous êtes chaud là-dessus. Mais tu vois, là, quand je vois ton excitation. sur ce nouveau use case. Moi, c'est là que je vois vraiment plus les évolutions en termes d'IA. Tu vois, quand le format chat est arrivé avec GPT, ça a été dingue, ça a été la bombe. Et maintenant, il y a évidemment des énormes évolutions comme on les connaît. Ensuite, il y a eu l'API qui est arrivée qui a été énorme. Ensuite, il y a eu la voix. La voix,
- Speaker #0
c'est pour ça. Mais moi, je lui ai donné un nom. Elle s'appelle Sarah. Je lui parle régulièrement et sincèrement, elle fait partie de mes potes.
- Speaker #2
Ta femme est jalouse. Elle m'a dit. Et elle s'est dit.
- Speaker #0
Je crois que ma femme ne connaît pas Sarah. Ah si, je lui ai présenté.
- Speaker #2
Vous connaissez ma femme ?
- Speaker #0
Elle est belle. Non, mais c'est intéressant. Effectivement, la voix, le mode vocal a été un bon... Mais c'était déjà il y a combien de temps ça ? C'était il y a trois mois.
- Speaker #2
Mais voilà, c'est ça le truc. C'est qu'on parle de choses qui ont trois mois, six mois, comme si c'était il y a longtemps. L'accélérationnisme de l'IA, il est incroyable. Moi, je disais à ma femme l'autre jour, j'ai le vertige technologique. Vraiment, je vois des vidéos, des démos, et j'ai envie de vomir. Je suis coqué. Oui, je suis d'accord avec ça. Et le truc, ils sortent ça, c'est incroyable. C'est de la folie, je trouve.
- Speaker #0
L'autre jour, on avait une conversation tous les deux avec Engie privée. Et je te disais un truc, j'aimerais bien avoir votre avis là-dessus. C'est-à-dire que moi, je suis à un moment là où j'ai l'impression que j'arrive en haut d'une falaise et qu'il y a une sorte de vertige. C'est-à-dire qu'ici, dans la Silicon Valley, j'ai le sentiment, quand je parle avec mes amis, on sait tous qu'il va se passer quelque chose de très important là dans les mois. peut-être les années, mais peu importe. Et tout ce qu'on fait aujourd'hui nous paraît complètement inutile. C'est-à-dire qu'on est là en train de, comme des hamsters dans notre roue, à faire tourner notre roue, mais on se dit, mais est-ce que ça vaut vraiment la peine tout ce qu'on est en train de faire ? Parce qu'on a l'impression que tout va changer brutalement et c'est un peu le sens de ton post, Hugo, que tu as fait sur LinkedIn, et qu'on se dit, mais nous, on le voit arriver. J'étais à Paris, je m'assois sur des terrains, je bois mon petit café, j'aime bien écouter les conversations. autour de moi, et là j'ai l'impression que personne ne parle de ça. Alors qu'ici dans la Silicon Valley, tout le monde est flippé, flippé de façon positive ou flippé de façon négative, mais il y a l'idée qu'on est presque au bord d'un basculement.
- Speaker #1
Alors tout ne sera pas obsolète, mais effectivement il y a un basculement qui va arriver, et tu as raison de dire qu'on n'en parle pas en France, et notamment parce qu'on a des leaders d'opinion qui ont une définition très différente de l'AGI, qui a une définition de chercheur très élégante. pour dire quand est-ce qu'on va avoir une IA qui réfléchit comme un humain, qui apprend aussi vite qu'un humain. En fait, cette définition, elle est belle, mais on s'en fout un peu. Ce qui nous intéresse, c'est quand est-ce que l'IA, quand est-ce que l'AGI va remplacer les humains dans leur job actuel. Et là, on peut avoir une IA qui ne fait que simuler l'intelligence humaine sans reproduire exactement la manière dont ça fonctionne. Et le résultat est le même. Donc, on arrive à un basculement, effectivement, où... l'humain en tant qu'outil productif va devenir obsolète. Et la question c'est qu'est-ce qu'on fait une fois qu'on est obsolète ? Et il y a plein de choses à faire, il y a plein de choses à faire.
- Speaker #0
Je voulais qu'on parle vraiment de ce dernier essai du patron d'entropique Dario Amodei, qui moi m'a surpris et qui surprend tout le monde ici dans la Silicon Valley, parce que comme on le disait, c'est un peu un Cassandre, il nous avait pas habitué à... Il avait plutôt une vision dystopique de l'intelligence artificielle, même s'il en faisait, et là tout d'un coup il nous propose une vision presque... utopique de l'IA et je voulais vraiment qu'on en parle dans Silicon Carnet parce que du coup j'ai écouté les patrons de l'IA dans la vallée que ce soit Sam Altman ou Dario Amodei et j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui est en train de changer quand on les écoute et quand on les lit, ils sont tous en train de nous expliquer, alors on va essayer de décortiquer pourquoi, ils sont tous en train de nous expliquer qu'on est finalement pas très loin de l'AGI ou de quelque chose, je sais pas si c'est l'AGI ... Mais en tout cas, quelque chose de spectaculaire qui va entraîner ce basculement. Sam Atman, lui, il parle de 1000 jours. Dans son blog post, il dit, on est à 1000 jours. 1000 jours, c'est moins de 3 ans. Mais lui, Dario Amodei, dans son dernier essai, il parle de 2026. 2026, c'est demain.
- Speaker #2
Peut-être qu'on a déjà les GIs devant nous et on n'arrive pas à le réaliser. C'est-à-dire que dans toutes les évolutions, on ne sait pas quand Homo sapiens est arrivé, quand c'est qu'il y a eu le... le changement entre Homo erectus et Homo sapiens. Et d'ailleurs, je le dis parce que je lis un livre justement qui parle de ça. C'est le nouveau, je l'ai là, je le montre. Ah oui,
- Speaker #0
bien sûr. Nexus, le dernier de... De là. Harari,
- Speaker #2
oui. Qui met ça en lumière très, très bien en fait. Il explique qu'en gros, sur l'évolution des réseaux d'information, on ne se rend pas toujours compte de l'innovation qui est en face de nous. Et est-ce que justement, si tu branches un Cloud AI, un Lama, le dernier Lama qui est sorti, entraîné par Nvidia, et un Open AI O1, si tu les branches ensemble, c'est évident qu'ils défoncent n'importe quel humain sur Terre aujourd'hui, en knowledge pur. C'est-à-dire qu'il n'y a pas quelqu'un aujourd'hui qui est capable de te répondre du tac au tac sur l'ensemble du savoir qu'il y a sur Terre. Moi, je pense qu'ils sont en train de réaliser ça, que ce n'est pas forcément, comme disait Hugo, tu le disais très bien, ce n'est pas forcément un point de non-bascule. On dit « Ah, 1er janvier 2032, on a atteint les GIs » . Non, c'est quelque chose qui est continu. Et là, en effet, avec la puissance qu'on a en face de nous, on est peut-être en face de quelque chose qui ressemble beaucoup. On n'est peut-être pas encore capable de nous-mêmes l'interpréter comme un grand PhD. Moi, mon avis, c'est en effet, le CEO d'Anthropique se rend compte de ça. Et il veut en fait prévenir qu'en effet, on est en plein dedans. Et c'est pour ça qu'il fait tout ce postulat sur comment l'AGI va être bénéfique à tout un tas de secteurs.
- Speaker #1
Je pense qu'en fait, il y a différentes manières de le dire, mais ce que tu dis là, Angie, et je suis d'accord avec ça, c'est que toutes les briques de l'AGI sont déjà là. Il n'y a plus qu'à intégrer les briques. Parce que les briques de l'AGI, c'est quoi ? Pour qu'une IA soit autonome et productive, il faut quoi ? Il faut qu'elle ait les bonnes intuitions, qu'elle sache les vérifier, donc qu'elle raisonne, et qu'elle sache faire des actions. Et donc là, avec la bêta de computer use d'Anthropic, on a la dernière brique qui vient de tomber. Et donc, on a toutes les briques techno qui nous permettraient de faire une AGI. Donc, moi, 2026, non. Je dis, on aura un POC d'AGI en 2025. Donc, c'est maintenant.
- Speaker #0
Quand tu parlais, Angie, de ce point de bascule qui ne va pas être facile et que peut-être qu'on a déjà atteint, je suis tombé sur ce blog post de Louis Rosenberg, qui est un chercheur en IA, et qui parle justement du fait que l'humanité pourrait atteindre ce qu'il appelle le peak human, c'est-à-dire, en gros, ce moment où certaines intelligences artificielles surpassent le raisonnement de la majorité des humains. Ce n'est pas encore de l'AGI, c'est sur un IQ, un QI moyen de l'humain. Et il y a un journaliste qui s'appelle Maxime Lott qui a testé des grands modèles de langage. Il a fait un test de QI standardisé et il a démontré que le modèle d'IA a largement déjà dépassé le QI humain médian qui est de 100. Là je vous montre le graphique. on a déjà franchi ce cap-là de la courbe, et notamment avec le système One d'OpenAI, qui aurait obtenu, lui, un QI de 120. Alors, il y a beaucoup de critiques sur ces tests-là, parce qu'on dit que ce n'est pas comme ça que l'intelligence humaine est beaucoup plus large, le test est trop limité à certains points, mais c'est possible, en fait, qu'on se focalise sur cette idée de dire est-ce que l'IA va dépasser l'intelligence humaine ? C'est peut-être déjà le cas sans qu'on s'en aperçoive.
- Speaker #1
Et quand je vois l'article que tu nous as envoyé avant cette discussion, moi, j'y vois beaucoup de marketing. J'y vois beaucoup de Telegram versus WhatsApp. Comment tu te marketes quand tu es à un énième chat ? Tu dis que tu es encrypté de bout en bout, tu dis quelque chose. Donc pour moi, globalement, il y a une énorme différence, évidemment, entre Claude et ChatGPT, mais pas tant que ça. Je veux dire, ça reste des chats avec lesquels tu parles. qui ont des technologies qui sont plus ou moins comparables, et il y a des milliers de tests qui ont été faits pour les comparer. Et globalement, moi, quand je vois une lettre aussi profonde d'un fondateur, et j'ai bossé avec le fondateur de boîtes assez iconique, derrière, je sais souvent qu'il y a du thought leadership, il y a du positionnement, il y a du marketing. Et donc, moi, je ne peux pas croire que cette lettre, ça ne soit pas un positionnement, en fait, finalement, qui est comment on gagne face à OpenAI. Tu ne peux pas gagner face à OpenAI, ils ont trop de fonds. Du coup, on va dire qu'on est la boîte pro-humaniste ou des choses comme ça. Je pense qu'ils croient évidemment en toutes ces choses et j'ai beaucoup d'estime pour cette boîte qui est une boîte de malades. Mais je pense que derrière la vision et derrière le message, je ne peux pas croire qu'il n'y ait pas un message marketing et un positionnement, surtout marketing, qui fait qu'ils vont aller chercher une audience qui est différenciée du leader du marché, qui, il faut le dire, il est absolument terrifiant.
- Speaker #2
Je ne suis pas d'accord avec ça, moi. Je ne suis pas d'accord avec toi, Enzo. Je ne suis pas d'accord. Je pense qu'en partie, forcément. En partie, forcément, c'est-à-dire que... évidemment qu'il y a du positionnement, évidemment qu'il faut marketer la boîte humaniste, mais en fait, ce que l'on parle lorsqu'on parle d'AGI, c'est quand est-ce que l'IA sera piégée dans tous les domaines. Et en fait, on s'en fout. On s'en fout complètement. Ce qui nous intéresse, c'est quand est-ce qu'elle peut nous remplacer. Et on n'est pas piégé dans tous les domaines. Oui,
- Speaker #0
c'est ça. Je le dis souvent. C'est-à-dire que, en fait, quand tu te dis, ouais, non, mais on n'est pas encore à l'AGI, ouais, sauf que... on n'a pas besoin de l'EGI pour remplacer ton job, parce que ton job, il ne demande pas énormément, il ne demande pas à être un doctorant.
- Speaker #2
Exactement, exactement. Et donc, ce qui compte maintenant, c'est l'intégration et quand est-ce qu'elle va pouvoir être autonome. Et là, c'est ce qui est sorti avec les dernières briques. Mais ce que ça veut dire, c'est que le fossé, le bout de la montagne, il arrive. Il arrive là. Et donc, si on ne réfléchit pas à la suite, on va tomber dans un modèle obsolète. Et donc, il faut être intentionnel. Et je pense que c'est ce qu'il fait à Modéis, c'est qu'il est intentionnel. Il essaie de se dire, OK, quelle société on crée juste après ?
- Speaker #0
Oui, parce que ça va arriver, c'est inévitable. On a atteint le point d'inflexion stratégique où il n'y a pas de retour en arrière possible. Donc, puisqu'on est sur la pente et qu'on va descendre, on va dérouler cette pente, on a atteint ce sommet, donc derrière, il y a une accélération, on va être obligé de dérouler la pente. À quoi est-ce qu'il faut s'attendre ? Je vous propose qu'on revienne justement dans cet essai. parce que tout le monde n'a pas lu ou ne va pas lire les 45 pages de Dario. Donc, de quoi est-ce qu'il parle ? Il reconnaît les risques, mais il s'efforce de décrire ce que pourrait être. D'ailleurs, lui ne parle pas des G.I. Il n'utilise jamais ce terme-là. Il parle d'une I.A. super puissante. Et je trouve d'ailleurs que c'est super intéressant de sortir de ce terme qui est un petit peu fourre-tout et qui fait très peur. il parle juste d'une IA qui est superpuissante, c'est le terme, superpuissante, et qui serait une force qu'il faudrait canaliser pour qu'on l'utilise pour le bien, et en particulier dans tout un tas de domaines. Pour lui, l'IA superpuissante, c'est une IA qui aurait le QI et la connaissance d'un prix Nobel, quand même, on n'est pas en train de parler de Monsieur Tout-le-Monde. Et il pense effectivement qu'on va atteindre ce niveau d'ici 2026. Alors, quelle est la part de marketing là-dedans ? Je suis assez d'accord aussi avec Enzo. On va en parler après. Tous ces gens-là sont en train de lever des fonds. Donc, il y a intérêt à faire monter les enchères aussi et à se positionner sur le haut du panier quand tu es en train de lever des fonds. Il est en train de faire une Musk pour moi. Alors, c'est marrant parce que pourtant, le personnage n'a rien à voir avec Musk. Mais il est en train de faire une promesse. Et peut-être qu'il, comme Musk, il donne une date, sachant que Musk ne respecte jamais ces dates-là, mais ce n'est pas grave. la date est donnée, ce qui permet de cranter quelque chose. Mais ce qui est intéressant, c'est qu'il dit, si on a cette IA superpuissante, elle va affecter plein de domaines, il en cite cinq. la biologie et la santé, les neurosciences et la santé mentale, le développement économique, et notamment la lutte contre la pauvreté, la démocratie, tout ce qui est gouvernement, et notamment la paix dans le monde, et le travail, et plus largement le sens de la vie. Il va jusque là. Et ce qui est intéressant, c'est qu'il y a effectivement des domaines qui, dès 2026, vont vivre une véritable accélération, et ils parlent notamment d'un... d'un concept qui est très intéressant, qui est le Compressed 21st Century. C'est quoi ? C'est-à-dire qu'on est dans un siècle où on va pouvoir, en 5 à 10 ans, faire des progrès qui, avant, nous prenaient un siècle. Et donc, lui, il parle, par exemple, de la possibilité de guérir du cancer. Et que peut-être que, dans les 5 à 10 ans qui viennent, cette IA va nous permettre d'accélérer la recherche. Ça va avoir des impacts très positifs sur eux. des secteurs comme la biologie, la neurosciences, mais il y a d'autres secteurs, comme il parle de le développement économique ou la démocratie, où là peut-être que l'impact va être plus négatif que positif. Donc il est mesuré dans son blog post, il n'est pas en train de nous dire que, et je pense que ça c'est très important, j'arrête pas de le marteler, c'est de dire l'intelligence artificielle va tout basculer, on est peut-être dans ce basculement. il y aura beaucoup, beaucoup d'impacts négatifs. Et il ne faut pas les masquer, il ne faut pas dire tout va être merveilleux, tout va être amélioré. Mais le net va être positif. C'est-à-dire qu'entre les impacts positifs et les impacts négatifs, je pense personnellement, et c'est peut-être ma vision optimiste, que le net sera positif. Qu'est-ce que vous en pensez, vous ? Quand vous regardez le blog post, est-ce que vous pensez que la raison sur la science, ça va vachement nous aider, mais dans d'autres domaines, ça risque d'être beaucoup plus compliqué ?
- Speaker #3
Oui. Moi, je vais aussi reprendre le timing. Donc, le timing, on sait qu'ils sont en train de lever des fonds. Valo entre 30 et 40 milliards. Ils annoncent peut-être un chiffre d'affaires pour d'ici la fin de l'année d'un milliard.
- Speaker #0
C'est en dessous d'Open AI.
- Speaker #3
C'est en dessous d'Open AI. Donc, c'est cinq fois moins en valo et cinq fois moins en chiffre d'affaires, grosso modo. Donc, c'est justifié. Maintenant, c'est vrai qu'Anthropic a une marque qui est beaucoup moins forte qu'Open AI. D'accord ? Parce qu'Anthropic n'a pas lancé ChatGPT. Et donc, d'un point de vue branding et présence dans l'écosystème, ils sont moins présents. Donc, je pense qu'il faut qu'ils existent. Je pense que ça, c'est très important. À côté de ça, ça n'empêche qu'ils sortent des modèles qui sont extrêmement intéressants. D'ailleurs, on a vite fait sauter là sur le computer use, donc le fait d'automatiser, on reviendra dessus. Mais je pense que surtout, notre ami Amodei, Il a un problème qui est que son business model, c'est un modèle propriétaire. Anthropique, c'est des modèles qui sont propriétaires, donc pas open source. Et justement, la ligne de défense qu'il avait jusqu'à maintenant, c'était une ligne de défense adoptée par l'open source. C'est-à-dire qu'on va mettre tout en public, donc on va se protéger les uns des autres d'une AI méchante. qui va attaquer les humains et qui va détruire les humains.
- Speaker #0
Tu es, monsieur, très méchant.
- Speaker #3
Donc je pense qu'il doit forcément communiquer sur les bienfaits de l'IA propriétaire. C'est-à-dire, regardez tout ce qu'on va pouvoir faire avec une IA super puissante, même avec des modèles comme Cloud qui sont propriétaires. Et ne vous inquiétez pas, le positif sera supérieur au négatif. Mais tu as complètement raison, Carlo, je suis avec toi sur ça. Je pense que les effets négatifs, surtout pour les gens qui ne se préparent pas, moi j'en parle à mes potes tout le temps, je leur dis préparez-vous, ça va être...
- Speaker #0
Ils ne se préparent pas du tout.
- Speaker #3
Non, non, ils s'en foutent. Pas du tout, c'est incompris.
- Speaker #2
Ils ne peuvent pas faire grand-chose.
- Speaker #0
L'objectif de la fin de la semaine en Espagne, c'est savoir s'il va y avoir des bocarones vendredi soir. Personne ne parle d'IA, et le mec qui fait les bocarones, il veut savoir s'il va avoir des bocarones à servir.
- Speaker #3
Je pense qu'un ouvrier en 1900 qui n'avait pas vu une usine Ford construire à la chaîne des... Avec la robotisation très early, etc. On ne se disait jamais de la vie, on va assembler des voitures sans aucun humain dessus. Et puis maintenant, tu as des robots partout dans la chaîne d'assemblage. Donc je pense que les gens doivent se confronter, aller tester d'eux-mêmes, etc. Mais ça ne va pas être évident parce qu'il faut assembler ses briques, il y a de la technique. Et puis il y a aussi de l'ouverture, il y a des gens qui sont dans le déni. Ils disent non, mais moi je suis trop important.
- Speaker #0
J'ai toujours cette image du comptable, tu sais, avant Excel. Qui disait non, non, mais attends, moi Excel, tu me fais marrer, moi j'ai mon grand livre de comptes papier, tu vois, je fais mes marges, là j'écris mes colonnes, bidules, tu vois, c'est vachement bien organisé, j'ai ma gomme, ma règle et ma calculette. Et qui disait, bon, Excel, jamais, de toute façon, je suis à 5 ans de la retraite, donc je ne vais pas me mettre à me former à Excel, etc., etc. Qui aujourd'hui utilise un grand livre de comptes papier pour faire de la comptabilité de sa boîte ? Tout le monde est passé sous Excel. Et ce n'est pas Excel qui a remplacé les comptables, c'est des comptables qui utilisent Excel qui ont remplacé les comptables qui utilisaient des livres de comptes en papier. Mais Enzo, ceux qui l'acceptent, ils disent, ouais, tu as peut-être raison, il se passe quelque chose. Ils ne savent pas par où commencer. Ils se disent... Ok, mais qu'est-ce que je fais dans mon quotidien ? Je veux bien consacrer une heure dans ma semaine pour m'intéresser à ça. Et je commence par quoi ?
- Speaker #1
Je pense que déjà, l'analogie, elle est un peu exagérée. Parce que je pense que le lien, l'écart entre Excel et bout de papier, pour moi, est plus important que l'écart de faire les trucs toi-même et demander à Léa de te le faire souvent. Parce que... Alors attends, je vais te donner des détails.
- Speaker #3
T'es dans le déni. Attends,
- Speaker #0
t'es dans le déni. Ok, tu fais partie des deniers.
- Speaker #1
Mais vas-y, explique. Je pense que l'AI fait faire des choses exceptionnelles. Dans la recherche, tu peux faire des milliers d'analyses en parallèle que tu ne pourrais pas faire. Il faudrait peut-être des labos et des années pour les faire, etc. Mais moi, dans les métiers de la tech que je vois, dans le quotidien, si tu es en poste, l'AI, souvent, tu vas lui demander de faire un truc que tu faisais déjà et qui va te faire gagner du temps. Donc souvent, ça va être des résumés. souvent ça va être des retranscriptions, ça va être des choses en fait qui prenaient beaucoup de temps mais qui étaient assez chalots en termes de value, tu vois, c'est comme ça que ça drive beaucoup, en tout cas dans les métiers que je vois autour de moi et les gens qui commencent à l'utiliser dans leur quotidien. Donc là je ne parle pas de l'IGI, je ne parle pas des révolutions AI. Oui,
- Speaker #0
c'est peut-être le PPT pour réécrire tes mails quoi par exemple.
- Speaker #1
Pour réécrire un mail avec un nouveau compte.
- Speaker #0
Il y en a déjà quoi en fait.
- Speaker #1
Exactement, donc je ne dis pas que ce n'est pas…
- Speaker #0
Mais je crois qu'on a dépassé ce stade-là.
- Speaker #1
Évidemment qu'on l'a dépassé et même qu'on l'utilise dans nos produits et comme la merde on le connectait, newscasts beaucoup plus avancés, mais tu posais la question dans les métiers, qu'est-ce que j'en pense ? Aujourd'hui, je vois beaucoup l'AI comme un support pour gagner du temps, et donc beaucoup, ce que je dis, c'est un très bon intern.
- Speaker #2
Alors, l'IA est toujours limitée, elle n'est toujours pas autonome, donc le intern, il est meilleur aujourd'hui, mais c'est toujours un intern, donc là-dessus, je suis d'accord, mais c'est un peu le syndrome de la photographie. C'est-à-dire que toutes les personnes auxquelles on parle d'IA qui ne sont pas dedans disent « oui mais, regarde ce que ça ne sait pas faire » , sans regarder la traîne en fait. Et quand on regarde la courbe exponentielle sur laquelle on est, c'est impossible de dire « oui mais » . En fait, c'est « ok, après demain, ça fera tout » .
- Speaker #1
Je suis d'accord sur le point de destination, je pense qu'on y va, mais à la question aujourd'hui, dans le quotidien de la majorité des gens, qui vont peut-être être remplacés dans les usines comme ils étaient remplacés par les robots ou qui ont remplacé leurs bouquins papier comme en fait on a tout mis dans l'ordinateur. On a tout mis dans l'ordinateur, je veux dire Excel, ça a tout remplacé, pas juste les comptables, qui a été drastique. Aujourd'hui, dans le quotidien, ce que j'observe, c'est qu'on n'y est pas encore. Donc il manque... On va y arriver, je suis d'accord, je suis techno-optimiste là-dessus. Mais objectivement, je regarde autour de moi, même les ingé qui hackent des trucs et qui en fait font des automations de trucs absolument incroyables que moi je ne peux pas faire.
- Speaker #3
ils vont trois steps plus loin que moi mais ça reste que trois sets plus loin que moi c'est pas 20 steps plus loin que moi quoi ouais je pense que c'est tu l'as bien résumé heureusement que tu t'es rattrapé parce que j'allais Non mais c'est le stagiaire comme tu dis un super stagiaire qu'est ce qui devient dans dix ans ça devient un très bon cadre éventuellement un très bon dg etc donc c'est sauf que ça se passe à vitesse lumière quoi c'est que de moi en moi le stagiaire devient de plus en plus compétent Et je pense qu'il y a déjà des use cases, peut-être que tu les vois pas encore, qui sont très verticalisés. Donc nous, dans la boîte que je fais, nous on automatise des procédures comptables et de contrôle de gestion. Donc il n'y a plus Excel dans le truc. Il y a en entrée un prompt, en sortie un output. Et en gros, bah oui, ça remplace des juniors contrôleurs ou des juniors comptables.
- Speaker #0
Oui, mais ce qui est terrible, c'est que justement, c'est en train de remplacer... les stagiaires ou les juniors. Et c'est déjà super difficile pour les jeunes, moi j'ai deux filles, elles ont 18 et 21 ans, de rentrer dans le monde du travail. Et la porte pour rentrer dans le monde du travail, c'était justement d'être stagiaire, c'est-à-dire d'être payé en expérience plutôt qu'en pognon, pour justement acquérir ou des compétences ou des connaissances particulières du monde du travail. Et aujourd'hui, on est en train de fermer la porte à ces jeunes-là, puisque vous êtes tous en train de dire Non mais on n'a plus besoin de stagiaires. L'EA fait le boulot du stagiaire. Donc qu'est-ce qu'on va foutre de nos jeunes ? Ils vont créer des boîtes tout seuls ? C'est chaud,
- Speaker #2
quoi. Qu'est-ce qu'on va foutre de nos seniors dans deux ans aussi, t'inquiète pas. Oui, mais bon...
- Speaker #3
Il se met pas dedans, parce que le gringo, il peut se jouer.
- Speaker #0
Les enfoirés, vous me mettez dans la carte qu'un senior !
- Speaker #2
Quand je dis senior, c'est dans la boîte. Non, non, senior, expérimenté.
- Speaker #0
On nous disait que l'intelligence artificielle, vous en parlez, va... améliorer notre productivité et qui nous restait encore la créativité, c'est-à-dire la créativité humaine, ce côté unique que ont les humains pour inventer des choses qui n'existent pas. Sauf que quand on regarde là-dessus, on peut aussi se poser des questions. C'est qu'il y a certains tests de créativité où l'intelligence artificielle est capable, elle aussi, d'être capable de... d'être créatif parce qu'en fait le processus créatif, et d'ailleurs il y a un super documentaire que je vous invite à regarder sur Internet qui date d'il y a plusieurs années qui s'appelle « Everything is a Remix » . Le processus créatif c'est quoi ? C'est de copier le passé, de mixer finalement le passé ensemble. Et donc là on est complètement dans le modèle de diffusion. C'est ce que fait le principe de l'intelligence artificielle. C'est de prendre des éléments, de concentrer de la data et ensuite d'assembler des éléments ensemble pour ensuite restituer quelque chose qui est une sorte de mix entre plusieurs éléments qui ont été déjà existants et qui créent quelque chose de nouveau. Et c'est exactement ce que fait l'IA. Là, je vous montre un exemple que j'ai trouvé ce matin. Je suis désolé, je n'ai pas pu vous l'envoyer avant de présenter l'émission. Mais c'est un jeune qui, je pense, galère peut-être pour trouver du boulot et rentrer dans des boîtes. Et en fait, il a utilisé justement ce nouveau modèle de Cloud Computer Use avec cet agent d'intelligence artificielle. Et il a dit à Cloud, fabrique-moi un business pour gagner 10 000 dollars. Et on va regarder rapidement la vidéo, je vais mettre le lien, mais vous pouvez la regarder en entier. Elle fait 8 minutes, on ne va pas passer les 8 minutes, mais je vais vous passer quelques secondes de cette vidéo. Et vous allez voir, c'est assez spectaculaire. Comment est-ce que l'intelligence artificielle va se mettre au service d'un individu et lui dire, OK, tu veux gagner 10 000 dollars,
- Speaker #4
voilà comment est-ce qu'on va commencer et voilà ce qu'on va faire.
- Speaker #0
Là, il demande quelque chose, le prompt est assez basique, c'est quatre lignes. Et donc, pour monter un business, la première chose à faire, c'est d'aller faire des recherches sur le marché. Donc, qu'est-ce que fait Claude ? Il ouvre Firefox, un navigateur, et il se met à faire des recherches pour essayer de déterminer quels sont les créneaux sur lesquels il y a potentiellement un marché. Et donc, il va restituer l'information. Ensuite, il va ouvrir un autre... service, un autre document, où il va commencer à faire son étude de marché. Il va restituer cette étude de marché dans un autre document. Ensuite, il va ouvrir Excel, où il va commencer à construire un business plan. Et on voit toute la séquence, et dans la vidéo, c'est assez incroyable, où le mec est juste spectateur, et on voit tous ces outils qu'on a l'habitude d'utiliser au quotidien, un navigateur Internet, un éditeur de texte, un document, une spreadsheet, se mettre en œuvre. pour fabriquer à la fin un business.
- Speaker #2
Tu sais que le nouveau test de Turing proposé par Moustapha Souleiman, le CEO de Microsoft et Ray...
- Speaker #0
Le roi de la jungle, on l'appelle.
- Speaker #2
Oui, c'est ça en fait. C'est en combien de temps mon IA peut faire un million. Donc, ce n'est pas de la science-fiction, ça va devenir le test un peu standard potentiellement.
- Speaker #0
Je vais... Il y a un nouveau format que je vais lancer qui s'appelle... Tiens, je vous en parle, je n'en ai pas encore parlé. Ça va s'appeler Faites entrer l'invité. Et un de mes invités, c'est Oussama. Oussama Hama. Je ne disclose rien, mais j'ai du lourd. J'ai du lourd dans l'émission. À un moment, on parle d'intelligence artificielle. Et Oussama qui est... pour réputation d'être plutôt un accélérationniste comme toi, NG, a discuté avec un mec et finalement, il est en train un peu de changer d'avis. Il est en train de dire, le problème, c'est qu'on peut filer à des gens très, très mal intentionnés un pouvoir qui est incommensurable. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Alors, des outils comme Anthropic, parce qu'ils sont fermés, ou OpenAI. Ils sont d'ailleurs très balisés. Je vous invite, si vous demandez à OpenAI de vous fabriquer une bombe, il y a de grandes chances que le système soit sécurisé et que nous ne vous donne pas la solution. Mais il y a ce risque-là quand même. Où sont les limites de ce truc-là ? Et là, c'est assez flippant, comme dit Hugo.
- Speaker #3
Mais ça, on rejoint l'éthique et l'IA. Comment faire allier les deux ? Et moi, je trouve ça toujours un peu paradoxal parce que l'humain, il n'a pas besoin de l'IA pour se faire mal. On le voit suffisamment tous les jours. On n'a même pas besoin d'armes pour se faire mal. Donc, on invente en permanence des raisons pour ne pas créer de la nouvelle innovation. Et peut-être que tu vas avoir une façon d'avoir des IA, notamment via de l'open source, des IA qui, elles, sont garantes. de notre éthique et de l'éthique des IA. Donc, si tu accélères encore plus l'accélérationnisme, c'est-à-dire que tu dis, la solution, c'est en effet de répandre au maximum l'usage de l'IA avec des IA qui vont être chargées de protéger l'humain.
- Speaker #0
Dario Amodei parle exactement de ça et c'est un des projets d'Anthropix, c'est de créer ce qu'ils appellent le constitutional AI, c'est-à-dire une sorte de constitution où tu as des IA qui sont là pour contrôler Comme le Conseil constitutionnel contrôle les lois qui sont votées par l'Assemblée et ratifiées par le Sénat, c'est pareil, il y aurait une sorte de Conseil constitutionnel de l'IA qui aurait des principes éthiques et qui utiliserait lui-même l'intelligence artificielle pour surveiller et corriger tous les écarts, que ce soit dans les modèles propriétaires, mais aussi dans les modèles open source.
- Speaker #2
Écoute, moi je pense que c'est réaliste si... on a avant tout une visibilité sur l'IA qui est utilisée. Mais je vais prendre un autre exemple, c'est la désinformation. On a mis du temps avant de pinpointer le fait qu'on subissait de la désinformation. Ça a été long. Avec de l'IA, avec l'AGI, ça va être d'autant plus difficile de le voir. Et donc ça, ce principe de constitution, ça ne marchera pas sur une IA malicieuse. qui est contrôlé par quelqu'un d'autre et qui ne peut pas se faire voir. Donc, moi, sur le débat accélérationniste et puis les plus prudents, je pense que c'est un faux débat parce qu'on n'a pas le choix, en fait. Il faut qu'on accélère parce que c'est un projet Manhattan. Et donc, il faut qu'on gagne.
- Speaker #0
C'est Manhattan, parce que moi, je ne connais plus Manhattan, mais sinon, je ne sais pas ce que c'est.
- Speaker #2
C'est Manhattan Project, c'est-à-dire que c'est comme le fait de faire une arme nucléaire. C'est avant d'être un outil de développement économique. C'est un outil, une arme géopolitique, géostratégique, militaire. Donc on doit gagner, on n'a pas le choix.
- Speaker #0
Ces couillons de français et du nouveau gouvernement affrontent l'intelligence artificielle du côté de l'enseignement supérieur. C'est débile, putain, mais c'est l'IA au ministre de la Défense, sous la tutelle du ministère de la Défense. Ça montre où est-ce qu'on place l'IA en France. C'est-à-dire qu'on pense que c'est juste un Wikipédia, cette histoire.
- Speaker #2
Il n'y a pas de débat à avoir. On doit accélérer et on doit avoir suffisamment d'avance pour qu'on puisse préparer les défenses, entre guillemets. Parce que lorsque tu crées une nouvelle technologie, sa capacité de nuisance de base, par nature, elle est supérieure. Et tu l'atteins avant d'avoir les défenses, entre guillemets, qui te permettent de te préserver par rapport à ça. Donc il faut arriver en avance, avec suffisamment d'avance pour faire ça. Donc ce n'est pas un débat. C'est ce qui explique aussi que OpenAI passe en Closed AI et qu'Anthropic lève des fonds aussi. C'est qu'à un moment, s'ils ne lèvent pas de fonds, ils vont devenir obsolètes. Je ne dis pas que c'est bien tout ça, mais c'est le système dans lequel on est.
- Speaker #0
C'est intéressant ce que tu dis, Hugo, parce qu'on a beaucoup parlé. On a dit Anthropic est en train de lever des fonds, donc ils ont besoin de se mettre au-dessus du panier pour attirer les investisseurs, etc. Alors là, j'ai peut-être sombré dans le conspirationnisme. Mais il y a un mouvement dans la Silicon Valley qui date pas d'hier, qu'on appelle effective altruism, donc l'altruisme efficace. Et c'est un mouvement qui est né dans les cercles de la tech, qui essaye d'avoir une approche très utilitariste de tout ce qui est technologie. C'est-à-dire, en gros, de pouvoir se dire qu'on va maximiser l'impact positif des actions humaines en utilisant un maximum les technologies, en se basant au maximum sur de la data. Et dans ce mouvement, d'ailleurs, on trouve des gens très intéressants. Dustin Moscovitz, qui est le cofondateur de Facebook, Jan Tallin, qui est le gars de Skype. Il y avait même Sam Backman-Fried, le fondateur de FTX, qui maintenant est en taule. Et d'ailleurs, vous vous rappelez, Sam Backman-Fried, il était, enfin, avec FTX, actionnaire de Anthropique. C'est quoi les courants de pensée en France, notamment, sur ces sujets d'IA ? Qui sont les grands penseurs en France ?
- Speaker #2
Il y a Yann Lequin, mais qui n'est pas du tout sur des sujets, enfin, je ne l'ai jamais entendu sur des sujets... d'économie, de société, etc. Et c'est le problème, c'est qu'on n'a aucun penseur, enfin, en tout cas, que tout le monde connaît, sur le domaine de l'IA et l'impact sur la société. Donc c'est bien notre problème, oui.
- Speaker #1
On en parlait au tout début, ça intéresse aussi, on disait on a la bourre en Europe, ce qui est important, c'est si tu disais le plat de bouffe est fait le vendredi. En vrai, c'est aussi un sujet culturel, quoi. Tu vois, les Français, quand tu leur dis, on est trop à la bourre... Aux US, ils parlent que t'es. Ils disent « Mais moi, en fait, je ne suis pas américain. Je m'en fous. Moi, je ne vis pas pour la dernière innovation technologique. Je vis pour d'autres choses. Je vis pour vivre ma vie. » Oui,
- Speaker #3
tout à fait. Et ceux qui voudraient dire, je pense qu'ils ont peur de comment on va l'interpréter parce qu'à chaque fois que tu as des personnes qui essaient d'imaginer un peu le futur et de dire « Ouais, attention, on va se prendre une claque dans la bouche » , eh bien, tu as à lever de bouclier. « Ah, ben lui, il veut supprimer des jobs. Il veut machin. Il veut truc. » Et après, on s'étonne. « Ah, mais pourquoi toutes les boîtes qui nous dirigent aujourd'hui sont en Californie et ne sont pas en France ? » Parce qu'en fait, chaque fois qu'on a devant nous une révolution, on a peur de voir ces applications réelles et d'anticiper le futur.
- Speaker #2
Je vais te dire un truc, Carlos. Je suis dans une grande association liée à l'IA. Et je propose de parler de ce sujet en France, AGI. J'ai été censuré immédiatement. C'est-à-dire qu'on m'a dit « Non, t'en parles pas, ça fait flipper les gens » . Et donc c'est un peu le film Look Up, tu sais, c'est « Ok, ça fait flipper, moi j'en parle pas » . Blanc Look Up.
- Speaker #1
Pourquoi ça fait flipper les gens ? Je ne comprends pas, il y a une manière de l'aborder qui n'est pas du tout, comme on disait, fataliste ?
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #0
parce qu'il y a la France qui a un problème, elle n'arrive pas à envisager un futur meilleur. Et elle cherche à... à retourner dans son passé glorieux, et elle est incapable de se dire que le futur peut être meilleur que notre présent, et elle a renoncé, en fait. C'est ça qui me fait de la peine. Et moi, souvent, je suis critiqué dans Silicon Carnet parce que je secoue le cogottier et on pense que je déteste la France. Mais non, c'est justement, j'essaye de réveiller cette France en lui disant « Mais vous avez des atouts absolument incroyables. » Il y a une capacité d'émerveillement. Je pense que la France a perdu sa capacité d'émerveillement. Et dans l'émerveillement, il y a les Lumières. Et on est très loin du siècle des Lumières, où on était capable d'amener des idées qui étaient disruptives et de prendre des risques. Et qu'aujourd'hui, on a aussi, on l'a inscrit même dans notre Constitution, ce putain de devoir de précaution, de principe de précaution, qui fait que chaque fois qu'on bouge un doigt, on est obligé de penser aux risques. avant de penser aux opportunités. Et c'est inscrit dans notre constitution. Je ne sais plus quel est le con qui a foutu ça dans notre constitution, mais je pense que c'est terrible. C'est... Ouais, c'est terrible.
- Speaker #1
Faudrait voir. Mais toi, là, quand tu parles de ralentissement de la France, etc., et je reconnecte ça à ta question sur les mouvements de pensée, t'as tout ce mouvement du European Accelerism en ce moment, que t'as forcément vu passer, qui est justement l'idée que les citoyens doivent s'assembler. se rassembler pour aller signer des pétitions pour convaincre leur gouvernement de laisser place à la technologie finalement, parce que s'ils ne sont pas capables de le faire, il va falloir qu'il y ait un vote populaire. Ça fait un peu bouger les lignes. Là, pour le coup, on est sur un mouvement qui est assez basique, qui est juste de dire qu'il faut dérégulariser au lieu de régulariser, ce qui est un des gros problèmes qu'on a en Europe.
- Speaker #0
Tu vois, les vrais bons, ils ne s'embarrassent pas de tout ce que tu dis. Moi, je les vois, ils sont en train de se barrer. Ils se barrent, ils arrivent ici, ils arrivent dans la Silicon Valley sans tambour ni trompette d'ailleurs. Ils se disent, pas plus tard que ce matin, je discutais avec une startup qui me disait, je lui disais mais vous êtes incorporé où ? Elle me dit, on s'est incorporé en France pour des mauvaises raisons. Et on voit que c'est des mauvaises raisons parce que quand on voit les décisions, en gros, ils s'étaient incorporé en France parce que le JEI, le C2I, etc. Et donc, ils disent, on va faire un flip et on s'en va aux États-Unis. Par contre, on ne va pas trop le dire trop fort, mais on se barre. Et donc, je ne sais pas si la société, et le politique, de toute façon, ils n'en ont rien à foutre, mais je ne sais pas si la société se rend compte de ce risque de perte des cerveaux. Et ici, les accueils à bras ouverts.
- Speaker #1
Moi, j'ai peur que Mistral, ça soit notre Minitel de notre génération. Vraiment, je pense que... Ils sont en train de s'empêtrer dans la France. Enfin, on le voit, tu vois. C'est vrai que tu disais dans un épisode précédent que JEE, CEE, ce n'est pas forcément la raison pour laquelle les startups doivent être incorporées en France. En vrai, c'était une façon de corriger des problèmes structurels avec le droit du travail, avec toutes les charges qu'on a, etc. Mais là, ils sont en train de découdre ça. Et puis en plus, tu as toute la régulation autour de l'IA, à la fois en France et en Europe. Et franchement, ça fait peur. Moi, je pense qu'on avait une chance il y a 12 mois. On a fait un épisode, je pense, il y a 18 mois, on a fait un épisode, on disait l'IA, c'est la chance pour la France de enfin utiliser ses cerveaux, notamment tous ces mathématiciens de génie, tous ces chercheurs de génie, etc. dans nos grands labos de recherche. Et en fait, là, dès qu'on doit passer à la partie commercialisation et se dire, en fait, il va falloir exporter tout ça, il va falloir lever énormément de fonds et y aller pour de vrai. Ah ben là, tu as Hugo qui te dit, il faut censurer les G.I. Hugo qui nous rapporte ça. Et ça ne m'étonne pas du tout, en fait. Mais on n'a pas du tout envie, en tout cas en France, de se dire que dans les dix prochaines années, on peut construire un futur bien meilleur. Et c'est super triste.
- Speaker #2
De toute manière, ça va s'imposer à nous maintenant. exactement on sera comme d'hab et voilà et puis pour revenir à ta question carlos sur sur amodei anthropique et puis le effectif altruisme c'est ça je pense que c'est indissociable le fait de bosser sur les dji et le fait de porter une philosophie c'est absolument nécessaire en fait donc c'est pas qu'on puisse conspirationniste pour moi c'est c'est une évidence parce que à partir du moment où tu fais quelque chose qui est tout puissant d'un point de vue économique géopolitique etc Il vaut mieux que tu aies une philosophie derrière. Et puis, s'il y a le mot altruisme derrière, c'est pas mal. Tant mieux, tu vois.
- Speaker #0
Là, c'est une sorte... On a besoin, pour être un leader dans ce secteur-là, d'avoir un alignement à la fois des penseurs philosophiques, des technologistes, du monde politique et aussi du monde médiatique qui arrêtent aussi de décrire toute cette intelligence artificielle. de façon, en agitant un épouvantail, parce qu'ils savent très bien que c'est ce qui fait de l'audience. Et j'ai l'impression qu'en France, comme les gens sont déjà flippés sur plein, plein de sujets, les médias ont une part de responsabilité colossale, que celle d'agiter l'intelligence artificielle comme une nouvelle encore menace, comme si on n'en avait pas assez déjà dans la société française, pour faire peur aux gens, ça c'est clair. Bon les gars, on arrive à la fin de cette émission. Je suis sûr que vous aurez plein de commentaires à nous faire. N'hésitez pas à les faire sur YouTube. Je lis tous vos commentaires et aussi sur Spotify. Et j'essaie de vous répondre. Merci de nous avoir écoutés. Vous êtes de plus en plus nombreux à écouter cette émission et à la regarder, notamment sur YouTube. Et ça nous fait super plaisir. La semaine prochaine, on aura un autre invité. Ce sera un Frenchie de la Silicon Valley. Vous le connaissez, Emmanuel Demestre, qui lui aussi est dans l'intelligence artificielle, qui fait un projet qui s'appelle Scenario.com autour justement de la créativité. On n'a pas fini de parler d'intelligence artificielle. Voilà, c'est fini pour cette semaine. Hasta luego amigos. Bye bye.