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Sœurs de combat - La femme par les femmes

Au cœur de l'association FDFA

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22min |18/03/2025|

28

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22min |18/03/2025|

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Description

Bonjour à toutes et à tous !


Dans cet épisode, nous rencontrons Nina et Soraya de l'association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA) à Paris. Seule association en France à aborder spécifiquement la thématique des violences faites aux femmes en situation de handicap. FDFA combat ces violences et ces discriminations au quotidien. Mais elle a aussi pour mission de favoriser l'inclusion globale de ces femmes et de leur créer un espace bienveillant d'entraide et de solidarité.

Un échange essentiel pour mettre en lumière ces enjeux et encourager une prise de conscience collective. 🤗🎧


Les infos sur l'asso :

Le numéro Ecoute Violence Femmes Handicapées : 01 40 47 06 06 ☎️

La ligne nationale Violences Femmes, en partenariat avec FDFA : 3919

📌Contacter FDFA : écoute@fdfa.fr / @femmespourledirefemmespouragir sur Instagram /

01 45 66 63 97 / contact@fdfa.fr


Aller bisous


Un podcast signé Elisa. F

Bonne écoute !!

📌Me contacter : soeursdecombat@gmail.com

Remerciements: Maxime. O et Victoria R.G :)

🗞️Le lien de la newsletter Sœurs de Combat : https://podcast.ausha.co/soeurs-de-combat?s=1


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Sœurs de combat. Aujourd'hui on rencontre Nina et Soraya qui travaillent toutes les deux à l'association FDFA. FDFA, Femmes pour le dire, Femmes pour agir, c'est une association parisienne qui vient en aide aux femmes en situation de handicap et victimes de violences. Je vous laisse avec la suite. Nina Soraya, bienvenue sur Soeurs de Combat. Je vous propose de vous présenter à tour de rôle, du coup, nous présenter votre parcours, comment vous avez connu FDFA et pourquoi vous y êtes engagée.

  • Speaker #1

    Alors moi je suis Soraya Alonza, directrice générale de l'association Femmes pour le dire, Femmes pour agir. Donc, mon parcours au sein d'FDFA a débuté par un engagement bénévole qui s'est approfondi lors d'un stage réalisé dans le cadre de mon Master 2 en direction dans l'intervention sociale et médico-sociale. À la base, je ne suis pas du tout issue de la branche médico-sociale puisque je suis bistaniste de formation, j'ai été doctorante pendant trois ans à l'Université Paris-Trois-Sorts Bonnes Nouvelles et j'ai aussi un Master dans l'administration publique. Et... Comment j'ai découvert cette association ? C'est cela ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    J'ai découvert LDFA tout simplement en naviguant sur Internet. Et j'ai été touchée par l'histoire de cette association, par la pertinence de ses missions, par les mots aussi de la fondatrice, me dit Pio. Et c'est ce qui m'a naturellement incitée à engager auprès de cette association.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, par contre,

  • Speaker #1

    ça... Merci. Et toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour Elisa, merci de nous recevoir. Moi du coup je suis Nina Martin, je suis responsable de la communication et de l'accueil chez FDFA. Vous ne savez pas en tant que je suis là, ça fait depuis novembre. Et mon parcours, mon master, je suis allée faire du coup un master en communication. Lors du dernier semestre de la deuxième année de master, j'ai effectué mon stage dans une association. Et j'ai découvert le milieu associatif et pour moi c'est devenu en fait une évidence de travailler dans l'associatif et de communiquer sur des causes qui ont du sens pour moi comme pour les autres, je pense. Et c'est pour ça que suite à ma soutenance que j'ai effectuée en septembre, je cherchais une association dans laquelle travailler. et dans un guide qui s'appelle SoliGuide, qui répertorie un peu toutes les associations parisiennes. Je suis tombée sur FDFA, que je connaissais de nom, mais sans trop connaître non plus. Et j'ai envoyé un mail un peu par hasard à Soraya, qui est en face. Et voilà, ça...

  • Speaker #1

    Mail qui s'était perdue.

  • Speaker #2

    Mais qu'on a retrouvée. Oui, qu'elle a retrouvée. Et voilà, et du coup, depuis novembre, je suis chez FDFA.

  • Speaker #0

    Voilà, ok ça marche. Qu'est-ce que ça vous apporte au quotidien d'être à FDF ?

  • Speaker #1

    Bah du sens, parce que c'est une activité qui a du sens, et voilà, c'est un travail qui a du sens. C'est ce que je dirais, et c'est le mot qui me vient en premier.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    certainement à reconsidérer peut-être l'engagement féministe, mais pas forcément les femmes en situation de handicap. Elles sont pas incluses les femmes.

  • Speaker #0

    Bah elles pensent pas, ouais, les gens n'y pensent pas.

  • Speaker #1

    Les gens n'y pensent pas.

  • Speaker #0

    Ouais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Un jour, il y a quelqu'un qui me disait comme ça, en parlant des femmes en situation de handicap, ce sont un peu des poupées cassées. On ne les voit pas, on n'en veut pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un peu cette image, en fait. C'est un peu la petite fille quand elle choisit une poupée, elle ne veut pas celle qui est cassée. On ne les associe pas au but féministe. En tout cas, un travail qui a du sens. Et qui nous enrichit aussi, énormément, sur les plans.

  • Speaker #0

    Pourrez-vous nous expliquer ce qu'est FDFA et quelles sont vos actions que vous y menez au quotidien ?

  • Speaker #1

    FDFA c'est une association qui a été fondée en 2003 par Maudie Piau, qui était une psychanalyste française, une féministe. Elle était elle-même en situation de handicap, de cécité. Son épouse est une soeur de la famille, qui a été enceinte. sociologue Alain Piau. Et donc, à l'issue de ces consultations, en tant que psychanalyste, elle entendait les femmes en situation de handicap se plaindre et dire qu'elles étaient victimes de violences ou de discriminations. Donc, elle avait constaté que quatre femmes... sur cinq en situation de handicap étaient victimes de violences, violences diverses, violences administratives, alimentaires, sexuelles, physiques, etc. Et donc, elle s'est dit, je vais monter mon association, et elle a eu la chance d'être portée par Anne Dabour. Et à l'époque, il y avait dans les membres d'honneur, me semble-t-il, Lucie Aubrac, Simone Veil. Michèle Perrault, aussi une historienne féministe. Elle a pu monter son association qui voulait promouvoir la pleine citoyenneté des femmes en situation de handicap et lutter contre toutes les violences et les discriminations qu'elles subissent. C'est une association qui a fait son chemin et qui s'est bien fait connaître et qui a quand même une bonne visibilité dans l'ensemble. En 2015, elle s'est dotée d'une ligne d'écoute Écoute-Violence-Femmes-Handicap, avec un numéro unique, c'est confidentiel en fait, on ne demande pas forcément que la personne nous donne son vrai prénom. Et ça débouche sur des permanences juridiques, psychologiques, administratives, ou avec les clients publics, ou par une réorientation quand les personnes nous appellent et que nous on peut strictement... On ne peut pas leur apporter notre reconnexion, on pense que ce n'est pas dans notre champ de compétences. Et voilà, elle est décédée en 2017, maudit. Et par la suite, les personnes se sont succédées au niveau de la gouvernance pour reprendre la présidence. Et depuis 2021, notre présidente, c'est Chantal Rialin, qui a 72 ans, qui est en situation de cécité, qui est assistante sociale de formation et qui impulse les grandes lignes, les grandes directives de Femmes pour le dire, Femmes pour agir. Et voilà ce qu'est déjà FDFA. Je crois que votre deuxième question, c'était les actions concrètes.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    une œuvre pour la défense des droits et l'autonomisation des femmes en situation de handicap. Concernant les actions concrètes qui sont menées par FDFA, ce sont les permanences, les ateliers bien-être, l'instant civilisation du grand public, notamment les institutions, les entreprises, la mobilisation aussi auprès des instances décisionnaires pour une meilleure prise en charge des violences subies par ces femmes.

  • Speaker #0

    Ok. Donc il y a évidemment le double sujet handicap et violence qui est hyper intéressant et qui m'aide d'être beaucoup plus mis en lumière. Selon vous, quelles sont les principales violences et difficultés que les adhérentes de la FDFA rencontrent au quotidien ?

  • Speaker #1

    Les femmes en situation de handicap, elles sont marginalisées en raison de leur handicap et de leur genre. Elles sont peu entendues aussi. Elles sont infantilisées, c'est ce qu'elles nous disent aussi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Elles peuvent être en situation de handicap. On en revient un peu aux poupées cassées. Ce sont des femmes différentes. Voilà, ce sont les mots qui reviennent. Elles rencontrent aussi des difficultés d'accès aux services adaptés, des discriminations, notamment au niveau de l'emploi.

  • Speaker #0

    Elle peut être en vie du temps. C'est vrai qu'on ne pense pas, mais ça aussi... Elles sont mises à l'écart, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, elles sont mises à l'écart. Et même quand elles essayent, elles, d'aller vers l'emploi pour avoir une utilité sociale, parce qu'elles ne sont pas autrement que les autres, elles aussi ont besoin de travailler et elles ont la capacité de travailler, on n'en veut pas. Le fait de dire qu'on a une RQTH, ça discrimine. Donc ça, ce sont les difficultés à rencontrer. Elles peuvent aussi rencontrer des difficultés parfois avec leurs parents aussi, qui se permettent de juger leur poids de vie, la relation amoureuse, leur façon de dépenser l'argent.

  • Speaker #0

    Ouais, ça revient aussi à l'infantilisation du coup.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Les chèvres ne pourraient pas faire leur propre choix.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    On pense souvent aussi qu'elles ne peuvent pas avoir de vie sexuelle, qu'elles ne peuvent pas être mère. Le rapport à la maternité aussi, c'est super compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, j'y pensais justement.

  • Speaker #2

    Même, c'est ce que Maudit Piot disait dans ses écrits, que quand ça touche à la maternité, c'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Je crois qu'elles sont surtout invisibles. Ça c'est la plus grosse difficulté, c'est la prisonisation.

  • Speaker #2

    Pour revenir un peu à ce que disait Soraya au début, moi ce qui m'a marquée quand je suis rentrée chez FDF, c'est que j'ai eu une prise de conscience par rapport à l'invisibilisation des femmes en situation de handicap dans la lutte féministe, justement, dans les luttes plutôt. Parce que même, on en avait déjà parlé auparavant, mais quand tu vas dans des manifs, etc., c'est quelque chose qui commence à se voir, même on commence à parler de tout ce qui touche au validisme, etc., mais c'est quand même quelque chose qui reste... Ouais, un peu mis à l'écart, et peut-être qu'on en a peur aussi, parce que...

  • Speaker #0

    Bah les idées reçues...

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pour le handicap en général, il y a beaucoup d'idées reçues, les gens...

  • Speaker #1

    Et pourtant c'est pas que le malheur quand même. Oui voilà, c'est ça. Il y a des regards parfois qui sont insistants, intrusifs, notamment dans les transports. Moi je le ressens parce que le frère est en situation de surdité, et effectivement quand on est dans les transports et qu'on signe, les gens regardent. Il y a des regards qui sont bienveillants. Tous les regards ne sont pas forcément très unifs. Mais il y a des regards, peut-être. Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'il y a des fois derrière ces regards. Il y a un manque d'informations aussi.

  • Speaker #0

    C'est justement la question que j'allais poser. Est-ce que pour vous, ces violences et ces situations de handicap sont assez reconnues par la société ? Et du coup on me disait que non, que...

  • Speaker #1

    Bah non, non, non, elles sont méconnues, elles sont méconnues en général, c'est bien. Je pense que la thématique du handicap, c'est pas une thématique qui intéresse tant que c'est. C'est des sujets qui sont bien plus abordés. Ensemble, le handicap, c'est plutôt une thématique méconnue.

  • Speaker #2

    Et puis, vendredi dernier, on a fait un événement à l'association, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Et justement, on a projeté un documentaire qui s'appelle « Violence du silence » , qui est disponible sur YouTube, sur le compte de FDFA. qui retrace différents témoignages de femmes en situation de handicap qui sont victimes de violence, notamment un témoignage marquant d'une femme au début du documentaire qui racontait qu'elle était victime d'un homme, de son conjoint plutôt, qui l'enfermait chez elle, qui la maltraitait, qui la violentait, etc. Et c'est vrai que ce qui est ressorti après ce témoignage, c'était vraiment la stupéfaction, parce que... Et même c'est ce que les personnes qui étaient présentes disaient, qu'ils n'imaginaient pas toute la violence qu'il pouvait y avoir envers des personnes en situation de handicap. Parce qu'eux, ils partaient du principe que c'était des personnes qui devaient justement être plus protégées. Alors qu'en fait, comme on l'a dit, 4 femmes en situation de handicap sur 5, c'est à peu près 8 à 9 fois supérieur comparativement aux femmes dites valides.

  • Speaker #1

    J'y ai l'air. on n'y touche pas justement. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai qu'au contraire, elles sont plus vulnérables.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et du coup, à la FDFA, comment vous réussissez, ou en tout cas comment vous essayez, de leur redonner confiance et de les faire entendre leur voix, à ces femmes-là ?

  • Speaker #1

    De plusieurs façons, parce qu'on a déjà nos ateliers bien-être. On a un atelier d'anglais deux fois par mois. Alors Nina nous redira si c'est pas vous, puisque c'est elle qui est en charge de...

  • Speaker #2

    Deux à trois fois.

  • Speaker #1

    Deux à trois fois par mois. Donc on a un atelier d'anglais.

  • Speaker #2

    Informatique.

  • Speaker #1

    Informatique. Tous les lundis. Ça fait quatre, généralement.

  • Speaker #2

    Mouvement et conscience.

  • Speaker #1

    Conscience du corps, ça c'est une fois par mois. C'est toi d'ailleurs, je vois.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est toi aussi. Demain. Demain. C'est une prestataire qui fait beauté et créativité.

  • Speaker #0

    Qui est une de soi, c'est hyper important.

  • Speaker #2

    C'est une socio-esthéticienne.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #1

    Psycho-socio-esthéticienne. On a le yoga aussi. On a l'activité yoga.

  • Speaker #0

    C'est quand même pas mal de force.

  • Speaker #1

    Déjà de ce point de vue-là, parce que ça leur permet de reprendre confiance en elles, de se reconstruire, de tisser aussi du lien social avec les autres. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est important pour elles. Elle nous disait vendredi pendant la projection... il m'a semblé entendre une adhérente dire c'est bien parce que on est tout ensemble et on n'a pas le même handicap et en fait ça fait un peu comme une cohabitation en fait au sein de chez fdfa quand elles sont réunies et qu'elles participent aux ateliers qu'elles se retrouvent toutes à devoir s'adapter à l'handicap de l'autre. Et en fait, c'est fou de voir à quel point ça se passe bien. Et ça, c'est beau à voir. Donc, de ce point de vue-là, je pense qu'on agit pour les aider. Il y a les actions de plaidoyer aussi. Alors ça, ce n'est pas ma partie. C'est la vice-présidente de FDFA qui s'en occupe. Mais les actions de plaidoyer avec notre trésorier qui est également médecin et notre président, donc Chantal Rialin. Donc ces actions de plaidoyer, elles sont nécessaires pour faire évoluer les politiques publiques et les dispositifs d'aide. Et puis après, sous l'impulsion de la présidente, beaucoup d'événements ont lieu, notamment celui auquel tu as participé. Oui, le cas citoyen. qui inspire et redonne confiance à ces femmes et qui les fait participer au débat de la société, car elles sont des citoyennes au même titre que les autres femmes. Et d'autres événements, notamment le 14 mars, on a fait la projection du documentaire « Les violences du silence » , suivi d'un débat et de la lecture de textes de Farina, de textes qui étaient rédigés par Prodicchio, et puis d'un noté. Donc, il y a souvent des événements. qui se veulent dans la convivialité, dans l'échange, dans le partage, et qui permettent à ces femmes de trouver ici un refuge.

  • Speaker #0

    Puis l'appartenance au groupe aussi, c'est important. Il faut que ces femmes se sentent incluses dans un endroit où elles se sentent en sécurité, où elles se sentent bien. Je pense que ça les aide.

  • Speaker #2

    C'est aussi une façon de rompre un certain isolement, puisque la plupart des femmes... Malheureusement, elles se sentent seules. La plupart, elles sont âgées. Elles peuvent ressentir une solitude qu'on essaye de pallier ici, en étant ici plutôt.

  • Speaker #1

    Il y en a pas mal d'ailleurs, puisqu'elle a été à l'hôpital. Elle a eu le choix juste de sonner à la porte des coléphas pour nous voir. effectivement je pense comme disait le maire c'est des habitants un peu trop solitaires Est-ce que c'est dur en fait d'être en situation de handicap et de vieillir aussi ?

  • Speaker #0

    Ouais bah c'est un peu le double isolement quoi parce que les petits-mères âgées déjà à la base elles se sentent seules et quand on se fait sentir en situation de handicap c'est le double changement Ouais c'est ça Est-ce que vous auriez une histoire ou une anecdote, un moment fort qui vous a marqué dans votre engagement à FDFA ?

  • Speaker #1

    Alors, une histoire en particulier peut-être pas. Des histoires plutôt, en général. de femmes dont le parcours a été très compliqué parce qu'elles ont vécu des violences et qu'elles ont peiné pour se reconstruire et qui grâce à l'action de FDFA, grâce à toute l'énergie déployée de Chantal Rialin, qui pendant un moment a été seule aussi au sein de FDFA parce que l'équipe était partie, en plus en sortie, et que...

  • Speaker #2

    les choses ont finalement pris un tournant très positif voilà et voir leur gain de confiance et détermination je pense que ça c'est quelque chose de marquant de gratifiant mais c'est gratifiant exactement moi je dirais à peu près pareil bas après c'est vrai que les événements qu'on fait au quotidien à l'association je trouve que c'est des trucs assez marquant et impactant bas notamment la suite qu'on a fait vendredi dernier je vais être vraiment Oui, c'était fort, les débats, les échanges qu'il y avait notamment après le film, c'était vraiment impactant. Donc je dirais, des événements au quotidien, et puis aussi le fait de, de temps en temps, écouter les messages qu'on reçoit sur notre boîte vocale de l'écoute. C'est vrai qu'entendre les histoires de certaines femmes qui sont complètement détraites,

  • Speaker #0

    c'est quelque chose aussi qui est toujours important.

  • Speaker #2

    Oui, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Donc je dirais ça. Ok. Pour terminer, quel message vous voudriez faire passer aux auditeurs et aux auditrices de ce podcast et peut-être aussi aux femmes qui vivent ce que vous combattez ?

  • Speaker #1

    Eh bien, qu'elles méritent d'être entendues et soutenues et que des dispositifs existent même si elle défaille la seule association sur le territoire national à s'occuper particulièrement des femmes victimes de violences en situation de handicap, parce que sinon il n'y a pas d'autres associations qui s'occupent d'eux.

  • Speaker #0

    Ça aussi c'est fou qu'il n'y en ait qu'une.

  • Speaker #1

    Oui, on a des hommes aussi qui nous appellent, qui sont en situation de handicap, victimes de violences, pour réfléchir aussi...

  • Speaker #0

    À ouvrir, oui. Oui,

  • Speaker #1

    peut-être à ouvrir, à dire à ces femmes qu'elles ne sont pas seules. Il peut y avoir des mains tendues et il y a des associations, notamment FDFA, qui sont là et qui peuvent les aider, les orienter, les écouter. Et qu'ils méritent d'être entendus au même type que les autres.

  • Speaker #0

    Comment on peut vous soutenir au quotidien ? Comment on peut soutenir votre action ?

  • Speaker #1

    De plusieurs façons. On peut faire des épreuves, des affaires, en faisant du temps à FDFA. pour des tâches logistiques, administratives, pour de l'écoute aussi. Merci. disposer d'une expertise particulière qui peut être mise à profit au sein de notre association. Nous sommes preneuses. Par des dons aussi. L'argent, c'est quand même le maire de la guerre. Par des dons ponctuels ou réguliers. En adhérant aussi à notre association. Ou en offrant une adhésion solidaire. à une bénéficiaire, parfois de ne pas payer les 40 euros. Dans ces cas-là, c'est vrai qu'on fait souvent des additions solidaires et peut-être en nous aidant à nous faire connaître un moment plus visible. participons à la campagne de sensibilisation et on peut demander.

  • Speaker #0

    Et pour adhérer, c'est sur votre site internet ?

  • Speaker #1

    C'est sur Hello Asso et sinon on peut adhérer en venant sur place, donc vous verrez l'image si vous voulez nous suivre. Ok,

  • Speaker #0

    parfait, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à vous. Merci.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère que cette rencontre avec Soraya et Nina vous aura plu. En tout cas, pour moi, c'était un vrai plaisir. Je vous mets toutes les informations sur FDFA dans la description de ce podcast. Donc, n'hésitez pas à aller voir. Et puis, je vous dis au mois prochain pour un nouvel épisode. Allez, bisous.

Description

Bonjour à toutes et à tous !


Dans cet épisode, nous rencontrons Nina et Soraya de l'association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA) à Paris. Seule association en France à aborder spécifiquement la thématique des violences faites aux femmes en situation de handicap. FDFA combat ces violences et ces discriminations au quotidien. Mais elle a aussi pour mission de favoriser l'inclusion globale de ces femmes et de leur créer un espace bienveillant d'entraide et de solidarité.

Un échange essentiel pour mettre en lumière ces enjeux et encourager une prise de conscience collective. 🤗🎧


Les infos sur l'asso :

Le numéro Ecoute Violence Femmes Handicapées : 01 40 47 06 06 ☎️

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📌Contacter FDFA : écoute@fdfa.fr / @femmespourledirefemmespouragir sur Instagram /

01 45 66 63 97 / contact@fdfa.fr


Aller bisous


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Bonne écoute !!

📌Me contacter : soeursdecombat@gmail.com

Remerciements: Maxime. O et Victoria R.G :)

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Sœurs de combat. Aujourd'hui on rencontre Nina et Soraya qui travaillent toutes les deux à l'association FDFA. FDFA, Femmes pour le dire, Femmes pour agir, c'est une association parisienne qui vient en aide aux femmes en situation de handicap et victimes de violences. Je vous laisse avec la suite. Nina Soraya, bienvenue sur Soeurs de Combat. Je vous propose de vous présenter à tour de rôle, du coup, nous présenter votre parcours, comment vous avez connu FDFA et pourquoi vous y êtes engagée.

  • Speaker #1

    Alors moi je suis Soraya Alonza, directrice générale de l'association Femmes pour le dire, Femmes pour agir. Donc, mon parcours au sein d'FDFA a débuté par un engagement bénévole qui s'est approfondi lors d'un stage réalisé dans le cadre de mon Master 2 en direction dans l'intervention sociale et médico-sociale. À la base, je ne suis pas du tout issue de la branche médico-sociale puisque je suis bistaniste de formation, j'ai été doctorante pendant trois ans à l'Université Paris-Trois-Sorts Bonnes Nouvelles et j'ai aussi un Master dans l'administration publique. Et... Comment j'ai découvert cette association ? C'est cela ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    J'ai découvert LDFA tout simplement en naviguant sur Internet. Et j'ai été touchée par l'histoire de cette association, par la pertinence de ses missions, par les mots aussi de la fondatrice, me dit Pio. Et c'est ce qui m'a naturellement incitée à engager auprès de cette association.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, par contre,

  • Speaker #1

    ça... Merci. Et toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour Elisa, merci de nous recevoir. Moi du coup je suis Nina Martin, je suis responsable de la communication et de l'accueil chez FDFA. Vous ne savez pas en tant que je suis là, ça fait depuis novembre. Et mon parcours, mon master, je suis allée faire du coup un master en communication. Lors du dernier semestre de la deuxième année de master, j'ai effectué mon stage dans une association. Et j'ai découvert le milieu associatif et pour moi c'est devenu en fait une évidence de travailler dans l'associatif et de communiquer sur des causes qui ont du sens pour moi comme pour les autres, je pense. Et c'est pour ça que suite à ma soutenance que j'ai effectuée en septembre, je cherchais une association dans laquelle travailler. et dans un guide qui s'appelle SoliGuide, qui répertorie un peu toutes les associations parisiennes. Je suis tombée sur FDFA, que je connaissais de nom, mais sans trop connaître non plus. Et j'ai envoyé un mail un peu par hasard à Soraya, qui est en face. Et voilà, ça...

  • Speaker #1

    Mail qui s'était perdue.

  • Speaker #2

    Mais qu'on a retrouvée. Oui, qu'elle a retrouvée. Et voilà, et du coup, depuis novembre, je suis chez FDFA.

  • Speaker #0

    Voilà, ok ça marche. Qu'est-ce que ça vous apporte au quotidien d'être à FDF ?

  • Speaker #1

    Bah du sens, parce que c'est une activité qui a du sens, et voilà, c'est un travail qui a du sens. C'est ce que je dirais, et c'est le mot qui me vient en premier.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    certainement à reconsidérer peut-être l'engagement féministe, mais pas forcément les femmes en situation de handicap. Elles sont pas incluses les femmes.

  • Speaker #0

    Bah elles pensent pas, ouais, les gens n'y pensent pas.

  • Speaker #1

    Les gens n'y pensent pas.

  • Speaker #0

    Ouais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Un jour, il y a quelqu'un qui me disait comme ça, en parlant des femmes en situation de handicap, ce sont un peu des poupées cassées. On ne les voit pas, on n'en veut pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un peu cette image, en fait. C'est un peu la petite fille quand elle choisit une poupée, elle ne veut pas celle qui est cassée. On ne les associe pas au but féministe. En tout cas, un travail qui a du sens. Et qui nous enrichit aussi, énormément, sur les plans.

  • Speaker #0

    Pourrez-vous nous expliquer ce qu'est FDFA et quelles sont vos actions que vous y menez au quotidien ?

  • Speaker #1

    FDFA c'est une association qui a été fondée en 2003 par Maudie Piau, qui était une psychanalyste française, une féministe. Elle était elle-même en situation de handicap, de cécité. Son épouse est une soeur de la famille, qui a été enceinte. sociologue Alain Piau. Et donc, à l'issue de ces consultations, en tant que psychanalyste, elle entendait les femmes en situation de handicap se plaindre et dire qu'elles étaient victimes de violences ou de discriminations. Donc, elle avait constaté que quatre femmes... sur cinq en situation de handicap étaient victimes de violences, violences diverses, violences administratives, alimentaires, sexuelles, physiques, etc. Et donc, elle s'est dit, je vais monter mon association, et elle a eu la chance d'être portée par Anne Dabour. Et à l'époque, il y avait dans les membres d'honneur, me semble-t-il, Lucie Aubrac, Simone Veil. Michèle Perrault, aussi une historienne féministe. Elle a pu monter son association qui voulait promouvoir la pleine citoyenneté des femmes en situation de handicap et lutter contre toutes les violences et les discriminations qu'elles subissent. C'est une association qui a fait son chemin et qui s'est bien fait connaître et qui a quand même une bonne visibilité dans l'ensemble. En 2015, elle s'est dotée d'une ligne d'écoute Écoute-Violence-Femmes-Handicap, avec un numéro unique, c'est confidentiel en fait, on ne demande pas forcément que la personne nous donne son vrai prénom. Et ça débouche sur des permanences juridiques, psychologiques, administratives, ou avec les clients publics, ou par une réorientation quand les personnes nous appellent et que nous on peut strictement... On ne peut pas leur apporter notre reconnexion, on pense que ce n'est pas dans notre champ de compétences. Et voilà, elle est décédée en 2017, maudit. Et par la suite, les personnes se sont succédées au niveau de la gouvernance pour reprendre la présidence. Et depuis 2021, notre présidente, c'est Chantal Rialin, qui a 72 ans, qui est en situation de cécité, qui est assistante sociale de formation et qui impulse les grandes lignes, les grandes directives de Femmes pour le dire, Femmes pour agir. Et voilà ce qu'est déjà FDFA. Je crois que votre deuxième question, c'était les actions concrètes.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    une œuvre pour la défense des droits et l'autonomisation des femmes en situation de handicap. Concernant les actions concrètes qui sont menées par FDFA, ce sont les permanences, les ateliers bien-être, l'instant civilisation du grand public, notamment les institutions, les entreprises, la mobilisation aussi auprès des instances décisionnaires pour une meilleure prise en charge des violences subies par ces femmes.

  • Speaker #0

    Ok. Donc il y a évidemment le double sujet handicap et violence qui est hyper intéressant et qui m'aide d'être beaucoup plus mis en lumière. Selon vous, quelles sont les principales violences et difficultés que les adhérentes de la FDFA rencontrent au quotidien ?

  • Speaker #1

    Les femmes en situation de handicap, elles sont marginalisées en raison de leur handicap et de leur genre. Elles sont peu entendues aussi. Elles sont infantilisées, c'est ce qu'elles nous disent aussi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Elles peuvent être en situation de handicap. On en revient un peu aux poupées cassées. Ce sont des femmes différentes. Voilà, ce sont les mots qui reviennent. Elles rencontrent aussi des difficultés d'accès aux services adaptés, des discriminations, notamment au niveau de l'emploi.

  • Speaker #0

    Elle peut être en vie du temps. C'est vrai qu'on ne pense pas, mais ça aussi... Elles sont mises à l'écart, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, elles sont mises à l'écart. Et même quand elles essayent, elles, d'aller vers l'emploi pour avoir une utilité sociale, parce qu'elles ne sont pas autrement que les autres, elles aussi ont besoin de travailler et elles ont la capacité de travailler, on n'en veut pas. Le fait de dire qu'on a une RQTH, ça discrimine. Donc ça, ce sont les difficultés à rencontrer. Elles peuvent aussi rencontrer des difficultés parfois avec leurs parents aussi, qui se permettent de juger leur poids de vie, la relation amoureuse, leur façon de dépenser l'argent.

  • Speaker #0

    Ouais, ça revient aussi à l'infantilisation du coup.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Les chèvres ne pourraient pas faire leur propre choix.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    On pense souvent aussi qu'elles ne peuvent pas avoir de vie sexuelle, qu'elles ne peuvent pas être mère. Le rapport à la maternité aussi, c'est super compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, j'y pensais justement.

  • Speaker #2

    Même, c'est ce que Maudit Piot disait dans ses écrits, que quand ça touche à la maternité, c'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Je crois qu'elles sont surtout invisibles. Ça c'est la plus grosse difficulté, c'est la prisonisation.

  • Speaker #2

    Pour revenir un peu à ce que disait Soraya au début, moi ce qui m'a marquée quand je suis rentrée chez FDF, c'est que j'ai eu une prise de conscience par rapport à l'invisibilisation des femmes en situation de handicap dans la lutte féministe, justement, dans les luttes plutôt. Parce que même, on en avait déjà parlé auparavant, mais quand tu vas dans des manifs, etc., c'est quelque chose qui commence à se voir, même on commence à parler de tout ce qui touche au validisme, etc., mais c'est quand même quelque chose qui reste... Ouais, un peu mis à l'écart, et peut-être qu'on en a peur aussi, parce que...

  • Speaker #0

    Bah les idées reçues...

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pour le handicap en général, il y a beaucoup d'idées reçues, les gens...

  • Speaker #1

    Et pourtant c'est pas que le malheur quand même. Oui voilà, c'est ça. Il y a des regards parfois qui sont insistants, intrusifs, notamment dans les transports. Moi je le ressens parce que le frère est en situation de surdité, et effectivement quand on est dans les transports et qu'on signe, les gens regardent. Il y a des regards qui sont bienveillants. Tous les regards ne sont pas forcément très unifs. Mais il y a des regards, peut-être. Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'il y a des fois derrière ces regards. Il y a un manque d'informations aussi.

  • Speaker #0

    C'est justement la question que j'allais poser. Est-ce que pour vous, ces violences et ces situations de handicap sont assez reconnues par la société ? Et du coup on me disait que non, que...

  • Speaker #1

    Bah non, non, non, elles sont méconnues, elles sont méconnues en général, c'est bien. Je pense que la thématique du handicap, c'est pas une thématique qui intéresse tant que c'est. C'est des sujets qui sont bien plus abordés. Ensemble, le handicap, c'est plutôt une thématique méconnue.

  • Speaker #2

    Et puis, vendredi dernier, on a fait un événement à l'association, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Et justement, on a projeté un documentaire qui s'appelle « Violence du silence » , qui est disponible sur YouTube, sur le compte de FDFA. qui retrace différents témoignages de femmes en situation de handicap qui sont victimes de violence, notamment un témoignage marquant d'une femme au début du documentaire qui racontait qu'elle était victime d'un homme, de son conjoint plutôt, qui l'enfermait chez elle, qui la maltraitait, qui la violentait, etc. Et c'est vrai que ce qui est ressorti après ce témoignage, c'était vraiment la stupéfaction, parce que... Et même c'est ce que les personnes qui étaient présentes disaient, qu'ils n'imaginaient pas toute la violence qu'il pouvait y avoir envers des personnes en situation de handicap. Parce qu'eux, ils partaient du principe que c'était des personnes qui devaient justement être plus protégées. Alors qu'en fait, comme on l'a dit, 4 femmes en situation de handicap sur 5, c'est à peu près 8 à 9 fois supérieur comparativement aux femmes dites valides.

  • Speaker #1

    J'y ai l'air. on n'y touche pas justement. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai qu'au contraire, elles sont plus vulnérables.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et du coup, à la FDFA, comment vous réussissez, ou en tout cas comment vous essayez, de leur redonner confiance et de les faire entendre leur voix, à ces femmes-là ?

  • Speaker #1

    De plusieurs façons, parce qu'on a déjà nos ateliers bien-être. On a un atelier d'anglais deux fois par mois. Alors Nina nous redira si c'est pas vous, puisque c'est elle qui est en charge de...

  • Speaker #2

    Deux à trois fois.

  • Speaker #1

    Deux à trois fois par mois. Donc on a un atelier d'anglais.

  • Speaker #2

    Informatique.

  • Speaker #1

    Informatique. Tous les lundis. Ça fait quatre, généralement.

  • Speaker #2

    Mouvement et conscience.

  • Speaker #1

    Conscience du corps, ça c'est une fois par mois. C'est toi d'ailleurs, je vois.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est toi aussi. Demain. Demain. C'est une prestataire qui fait beauté et créativité.

  • Speaker #0

    Qui est une de soi, c'est hyper important.

  • Speaker #2

    C'est une socio-esthéticienne.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #1

    Psycho-socio-esthéticienne. On a le yoga aussi. On a l'activité yoga.

  • Speaker #0

    C'est quand même pas mal de force.

  • Speaker #1

    Déjà de ce point de vue-là, parce que ça leur permet de reprendre confiance en elles, de se reconstruire, de tisser aussi du lien social avec les autres. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est important pour elles. Elle nous disait vendredi pendant la projection... il m'a semblé entendre une adhérente dire c'est bien parce que on est tout ensemble et on n'a pas le même handicap et en fait ça fait un peu comme une cohabitation en fait au sein de chez fdfa quand elles sont réunies et qu'elles participent aux ateliers qu'elles se retrouvent toutes à devoir s'adapter à l'handicap de l'autre. Et en fait, c'est fou de voir à quel point ça se passe bien. Et ça, c'est beau à voir. Donc, de ce point de vue-là, je pense qu'on agit pour les aider. Il y a les actions de plaidoyer aussi. Alors ça, ce n'est pas ma partie. C'est la vice-présidente de FDFA qui s'en occupe. Mais les actions de plaidoyer avec notre trésorier qui est également médecin et notre président, donc Chantal Rialin. Donc ces actions de plaidoyer, elles sont nécessaires pour faire évoluer les politiques publiques et les dispositifs d'aide. Et puis après, sous l'impulsion de la présidente, beaucoup d'événements ont lieu, notamment celui auquel tu as participé. Oui, le cas citoyen. qui inspire et redonne confiance à ces femmes et qui les fait participer au débat de la société, car elles sont des citoyennes au même titre que les autres femmes. Et d'autres événements, notamment le 14 mars, on a fait la projection du documentaire « Les violences du silence » , suivi d'un débat et de la lecture de textes de Farina, de textes qui étaient rédigés par Prodicchio, et puis d'un noté. Donc, il y a souvent des événements. qui se veulent dans la convivialité, dans l'échange, dans le partage, et qui permettent à ces femmes de trouver ici un refuge.

  • Speaker #0

    Puis l'appartenance au groupe aussi, c'est important. Il faut que ces femmes se sentent incluses dans un endroit où elles se sentent en sécurité, où elles se sentent bien. Je pense que ça les aide.

  • Speaker #2

    C'est aussi une façon de rompre un certain isolement, puisque la plupart des femmes... Malheureusement, elles se sentent seules. La plupart, elles sont âgées. Elles peuvent ressentir une solitude qu'on essaye de pallier ici, en étant ici plutôt.

  • Speaker #1

    Il y en a pas mal d'ailleurs, puisqu'elle a été à l'hôpital. Elle a eu le choix juste de sonner à la porte des coléphas pour nous voir. effectivement je pense comme disait le maire c'est des habitants un peu trop solitaires Est-ce que c'est dur en fait d'être en situation de handicap et de vieillir aussi ?

  • Speaker #0

    Ouais bah c'est un peu le double isolement quoi parce que les petits-mères âgées déjà à la base elles se sentent seules et quand on se fait sentir en situation de handicap c'est le double changement Ouais c'est ça Est-ce que vous auriez une histoire ou une anecdote, un moment fort qui vous a marqué dans votre engagement à FDFA ?

  • Speaker #1

    Alors, une histoire en particulier peut-être pas. Des histoires plutôt, en général. de femmes dont le parcours a été très compliqué parce qu'elles ont vécu des violences et qu'elles ont peiné pour se reconstruire et qui grâce à l'action de FDFA, grâce à toute l'énergie déployée de Chantal Rialin, qui pendant un moment a été seule aussi au sein de FDFA parce que l'équipe était partie, en plus en sortie, et que...

  • Speaker #2

    les choses ont finalement pris un tournant très positif voilà et voir leur gain de confiance et détermination je pense que ça c'est quelque chose de marquant de gratifiant mais c'est gratifiant exactement moi je dirais à peu près pareil bas après c'est vrai que les événements qu'on fait au quotidien à l'association je trouve que c'est des trucs assez marquant et impactant bas notamment la suite qu'on a fait vendredi dernier je vais être vraiment Oui, c'était fort, les débats, les échanges qu'il y avait notamment après le film, c'était vraiment impactant. Donc je dirais, des événements au quotidien, et puis aussi le fait de, de temps en temps, écouter les messages qu'on reçoit sur notre boîte vocale de l'écoute. C'est vrai qu'entendre les histoires de certaines femmes qui sont complètement détraites,

  • Speaker #0

    c'est quelque chose aussi qui est toujours important.

  • Speaker #2

    Oui, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Donc je dirais ça. Ok. Pour terminer, quel message vous voudriez faire passer aux auditeurs et aux auditrices de ce podcast et peut-être aussi aux femmes qui vivent ce que vous combattez ?

  • Speaker #1

    Eh bien, qu'elles méritent d'être entendues et soutenues et que des dispositifs existent même si elle défaille la seule association sur le territoire national à s'occuper particulièrement des femmes victimes de violences en situation de handicap, parce que sinon il n'y a pas d'autres associations qui s'occupent d'eux.

  • Speaker #0

    Ça aussi c'est fou qu'il n'y en ait qu'une.

  • Speaker #1

    Oui, on a des hommes aussi qui nous appellent, qui sont en situation de handicap, victimes de violences, pour réfléchir aussi...

  • Speaker #0

    À ouvrir, oui. Oui,

  • Speaker #1

    peut-être à ouvrir, à dire à ces femmes qu'elles ne sont pas seules. Il peut y avoir des mains tendues et il y a des associations, notamment FDFA, qui sont là et qui peuvent les aider, les orienter, les écouter. Et qu'ils méritent d'être entendus au même type que les autres.

  • Speaker #0

    Comment on peut vous soutenir au quotidien ? Comment on peut soutenir votre action ?

  • Speaker #1

    De plusieurs façons. On peut faire des épreuves, des affaires, en faisant du temps à FDFA. pour des tâches logistiques, administratives, pour de l'écoute aussi. Merci. disposer d'une expertise particulière qui peut être mise à profit au sein de notre association. Nous sommes preneuses. Par des dons aussi. L'argent, c'est quand même le maire de la guerre. Par des dons ponctuels ou réguliers. En adhérant aussi à notre association. Ou en offrant une adhésion solidaire. à une bénéficiaire, parfois de ne pas payer les 40 euros. Dans ces cas-là, c'est vrai qu'on fait souvent des additions solidaires et peut-être en nous aidant à nous faire connaître un moment plus visible. participons à la campagne de sensibilisation et on peut demander.

  • Speaker #0

    Et pour adhérer, c'est sur votre site internet ?

  • Speaker #1

    C'est sur Hello Asso et sinon on peut adhérer en venant sur place, donc vous verrez l'image si vous voulez nous suivre. Ok,

  • Speaker #0

    parfait, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à vous. Merci.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère que cette rencontre avec Soraya et Nina vous aura plu. En tout cas, pour moi, c'était un vrai plaisir. Je vous mets toutes les informations sur FDFA dans la description de ce podcast. Donc, n'hésitez pas à aller voir. Et puis, je vous dis au mois prochain pour un nouvel épisode. Allez, bisous.

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Description

Bonjour à toutes et à tous !


Dans cet épisode, nous rencontrons Nina et Soraya de l'association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA) à Paris. Seule association en France à aborder spécifiquement la thématique des violences faites aux femmes en situation de handicap. FDFA combat ces violences et ces discriminations au quotidien. Mais elle a aussi pour mission de favoriser l'inclusion globale de ces femmes et de leur créer un espace bienveillant d'entraide et de solidarité.

Un échange essentiel pour mettre en lumière ces enjeux et encourager une prise de conscience collective. 🤗🎧


Les infos sur l'asso :

Le numéro Ecoute Violence Femmes Handicapées : 01 40 47 06 06 ☎️

La ligne nationale Violences Femmes, en partenariat avec FDFA : 3919

📌Contacter FDFA : écoute@fdfa.fr / @femmespourledirefemmespouragir sur Instagram /

01 45 66 63 97 / contact@fdfa.fr


Aller bisous


Un podcast signé Elisa. F

Bonne écoute !!

📌Me contacter : soeursdecombat@gmail.com

Remerciements: Maxime. O et Victoria R.G :)

🗞️Le lien de la newsletter Sœurs de Combat : https://podcast.ausha.co/soeurs-de-combat?s=1


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Sœurs de combat. Aujourd'hui on rencontre Nina et Soraya qui travaillent toutes les deux à l'association FDFA. FDFA, Femmes pour le dire, Femmes pour agir, c'est une association parisienne qui vient en aide aux femmes en situation de handicap et victimes de violences. Je vous laisse avec la suite. Nina Soraya, bienvenue sur Soeurs de Combat. Je vous propose de vous présenter à tour de rôle, du coup, nous présenter votre parcours, comment vous avez connu FDFA et pourquoi vous y êtes engagée.

  • Speaker #1

    Alors moi je suis Soraya Alonza, directrice générale de l'association Femmes pour le dire, Femmes pour agir. Donc, mon parcours au sein d'FDFA a débuté par un engagement bénévole qui s'est approfondi lors d'un stage réalisé dans le cadre de mon Master 2 en direction dans l'intervention sociale et médico-sociale. À la base, je ne suis pas du tout issue de la branche médico-sociale puisque je suis bistaniste de formation, j'ai été doctorante pendant trois ans à l'Université Paris-Trois-Sorts Bonnes Nouvelles et j'ai aussi un Master dans l'administration publique. Et... Comment j'ai découvert cette association ? C'est cela ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    J'ai découvert LDFA tout simplement en naviguant sur Internet. Et j'ai été touchée par l'histoire de cette association, par la pertinence de ses missions, par les mots aussi de la fondatrice, me dit Pio. Et c'est ce qui m'a naturellement incitée à engager auprès de cette association.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, par contre,

  • Speaker #1

    ça... Merci. Et toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour Elisa, merci de nous recevoir. Moi du coup je suis Nina Martin, je suis responsable de la communication et de l'accueil chez FDFA. Vous ne savez pas en tant que je suis là, ça fait depuis novembre. Et mon parcours, mon master, je suis allée faire du coup un master en communication. Lors du dernier semestre de la deuxième année de master, j'ai effectué mon stage dans une association. Et j'ai découvert le milieu associatif et pour moi c'est devenu en fait une évidence de travailler dans l'associatif et de communiquer sur des causes qui ont du sens pour moi comme pour les autres, je pense. Et c'est pour ça que suite à ma soutenance que j'ai effectuée en septembre, je cherchais une association dans laquelle travailler. et dans un guide qui s'appelle SoliGuide, qui répertorie un peu toutes les associations parisiennes. Je suis tombée sur FDFA, que je connaissais de nom, mais sans trop connaître non plus. Et j'ai envoyé un mail un peu par hasard à Soraya, qui est en face. Et voilà, ça...

  • Speaker #1

    Mail qui s'était perdue.

  • Speaker #2

    Mais qu'on a retrouvée. Oui, qu'elle a retrouvée. Et voilà, et du coup, depuis novembre, je suis chez FDFA.

  • Speaker #0

    Voilà, ok ça marche. Qu'est-ce que ça vous apporte au quotidien d'être à FDF ?

  • Speaker #1

    Bah du sens, parce que c'est une activité qui a du sens, et voilà, c'est un travail qui a du sens. C'est ce que je dirais, et c'est le mot qui me vient en premier.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    certainement à reconsidérer peut-être l'engagement féministe, mais pas forcément les femmes en situation de handicap. Elles sont pas incluses les femmes.

  • Speaker #0

    Bah elles pensent pas, ouais, les gens n'y pensent pas.

  • Speaker #1

    Les gens n'y pensent pas.

  • Speaker #0

    Ouais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Un jour, il y a quelqu'un qui me disait comme ça, en parlant des femmes en situation de handicap, ce sont un peu des poupées cassées. On ne les voit pas, on n'en veut pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un peu cette image, en fait. C'est un peu la petite fille quand elle choisit une poupée, elle ne veut pas celle qui est cassée. On ne les associe pas au but féministe. En tout cas, un travail qui a du sens. Et qui nous enrichit aussi, énormément, sur les plans.

  • Speaker #0

    Pourrez-vous nous expliquer ce qu'est FDFA et quelles sont vos actions que vous y menez au quotidien ?

  • Speaker #1

    FDFA c'est une association qui a été fondée en 2003 par Maudie Piau, qui était une psychanalyste française, une féministe. Elle était elle-même en situation de handicap, de cécité. Son épouse est une soeur de la famille, qui a été enceinte. sociologue Alain Piau. Et donc, à l'issue de ces consultations, en tant que psychanalyste, elle entendait les femmes en situation de handicap se plaindre et dire qu'elles étaient victimes de violences ou de discriminations. Donc, elle avait constaté que quatre femmes... sur cinq en situation de handicap étaient victimes de violences, violences diverses, violences administratives, alimentaires, sexuelles, physiques, etc. Et donc, elle s'est dit, je vais monter mon association, et elle a eu la chance d'être portée par Anne Dabour. Et à l'époque, il y avait dans les membres d'honneur, me semble-t-il, Lucie Aubrac, Simone Veil. Michèle Perrault, aussi une historienne féministe. Elle a pu monter son association qui voulait promouvoir la pleine citoyenneté des femmes en situation de handicap et lutter contre toutes les violences et les discriminations qu'elles subissent. C'est une association qui a fait son chemin et qui s'est bien fait connaître et qui a quand même une bonne visibilité dans l'ensemble. En 2015, elle s'est dotée d'une ligne d'écoute Écoute-Violence-Femmes-Handicap, avec un numéro unique, c'est confidentiel en fait, on ne demande pas forcément que la personne nous donne son vrai prénom. Et ça débouche sur des permanences juridiques, psychologiques, administratives, ou avec les clients publics, ou par une réorientation quand les personnes nous appellent et que nous on peut strictement... On ne peut pas leur apporter notre reconnexion, on pense que ce n'est pas dans notre champ de compétences. Et voilà, elle est décédée en 2017, maudit. Et par la suite, les personnes se sont succédées au niveau de la gouvernance pour reprendre la présidence. Et depuis 2021, notre présidente, c'est Chantal Rialin, qui a 72 ans, qui est en situation de cécité, qui est assistante sociale de formation et qui impulse les grandes lignes, les grandes directives de Femmes pour le dire, Femmes pour agir. Et voilà ce qu'est déjà FDFA. Je crois que votre deuxième question, c'était les actions concrètes.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    une œuvre pour la défense des droits et l'autonomisation des femmes en situation de handicap. Concernant les actions concrètes qui sont menées par FDFA, ce sont les permanences, les ateliers bien-être, l'instant civilisation du grand public, notamment les institutions, les entreprises, la mobilisation aussi auprès des instances décisionnaires pour une meilleure prise en charge des violences subies par ces femmes.

  • Speaker #0

    Ok. Donc il y a évidemment le double sujet handicap et violence qui est hyper intéressant et qui m'aide d'être beaucoup plus mis en lumière. Selon vous, quelles sont les principales violences et difficultés que les adhérentes de la FDFA rencontrent au quotidien ?

  • Speaker #1

    Les femmes en situation de handicap, elles sont marginalisées en raison de leur handicap et de leur genre. Elles sont peu entendues aussi. Elles sont infantilisées, c'est ce qu'elles nous disent aussi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Elles peuvent être en situation de handicap. On en revient un peu aux poupées cassées. Ce sont des femmes différentes. Voilà, ce sont les mots qui reviennent. Elles rencontrent aussi des difficultés d'accès aux services adaptés, des discriminations, notamment au niveau de l'emploi.

  • Speaker #0

    Elle peut être en vie du temps. C'est vrai qu'on ne pense pas, mais ça aussi... Elles sont mises à l'écart, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, elles sont mises à l'écart. Et même quand elles essayent, elles, d'aller vers l'emploi pour avoir une utilité sociale, parce qu'elles ne sont pas autrement que les autres, elles aussi ont besoin de travailler et elles ont la capacité de travailler, on n'en veut pas. Le fait de dire qu'on a une RQTH, ça discrimine. Donc ça, ce sont les difficultés à rencontrer. Elles peuvent aussi rencontrer des difficultés parfois avec leurs parents aussi, qui se permettent de juger leur poids de vie, la relation amoureuse, leur façon de dépenser l'argent.

  • Speaker #0

    Ouais, ça revient aussi à l'infantilisation du coup.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Les chèvres ne pourraient pas faire leur propre choix.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    On pense souvent aussi qu'elles ne peuvent pas avoir de vie sexuelle, qu'elles ne peuvent pas être mère. Le rapport à la maternité aussi, c'est super compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, j'y pensais justement.

  • Speaker #2

    Même, c'est ce que Maudit Piot disait dans ses écrits, que quand ça touche à la maternité, c'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Je crois qu'elles sont surtout invisibles. Ça c'est la plus grosse difficulté, c'est la prisonisation.

  • Speaker #2

    Pour revenir un peu à ce que disait Soraya au début, moi ce qui m'a marquée quand je suis rentrée chez FDF, c'est que j'ai eu une prise de conscience par rapport à l'invisibilisation des femmes en situation de handicap dans la lutte féministe, justement, dans les luttes plutôt. Parce que même, on en avait déjà parlé auparavant, mais quand tu vas dans des manifs, etc., c'est quelque chose qui commence à se voir, même on commence à parler de tout ce qui touche au validisme, etc., mais c'est quand même quelque chose qui reste... Ouais, un peu mis à l'écart, et peut-être qu'on en a peur aussi, parce que...

  • Speaker #0

    Bah les idées reçues...

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pour le handicap en général, il y a beaucoup d'idées reçues, les gens...

  • Speaker #1

    Et pourtant c'est pas que le malheur quand même. Oui voilà, c'est ça. Il y a des regards parfois qui sont insistants, intrusifs, notamment dans les transports. Moi je le ressens parce que le frère est en situation de surdité, et effectivement quand on est dans les transports et qu'on signe, les gens regardent. Il y a des regards qui sont bienveillants. Tous les regards ne sont pas forcément très unifs. Mais il y a des regards, peut-être. Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'il y a des fois derrière ces regards. Il y a un manque d'informations aussi.

  • Speaker #0

    C'est justement la question que j'allais poser. Est-ce que pour vous, ces violences et ces situations de handicap sont assez reconnues par la société ? Et du coup on me disait que non, que...

  • Speaker #1

    Bah non, non, non, elles sont méconnues, elles sont méconnues en général, c'est bien. Je pense que la thématique du handicap, c'est pas une thématique qui intéresse tant que c'est. C'est des sujets qui sont bien plus abordés. Ensemble, le handicap, c'est plutôt une thématique méconnue.

  • Speaker #2

    Et puis, vendredi dernier, on a fait un événement à l'association, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Et justement, on a projeté un documentaire qui s'appelle « Violence du silence » , qui est disponible sur YouTube, sur le compte de FDFA. qui retrace différents témoignages de femmes en situation de handicap qui sont victimes de violence, notamment un témoignage marquant d'une femme au début du documentaire qui racontait qu'elle était victime d'un homme, de son conjoint plutôt, qui l'enfermait chez elle, qui la maltraitait, qui la violentait, etc. Et c'est vrai que ce qui est ressorti après ce témoignage, c'était vraiment la stupéfaction, parce que... Et même c'est ce que les personnes qui étaient présentes disaient, qu'ils n'imaginaient pas toute la violence qu'il pouvait y avoir envers des personnes en situation de handicap. Parce qu'eux, ils partaient du principe que c'était des personnes qui devaient justement être plus protégées. Alors qu'en fait, comme on l'a dit, 4 femmes en situation de handicap sur 5, c'est à peu près 8 à 9 fois supérieur comparativement aux femmes dites valides.

  • Speaker #1

    J'y ai l'air. on n'y touche pas justement. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai qu'au contraire, elles sont plus vulnérables.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et du coup, à la FDFA, comment vous réussissez, ou en tout cas comment vous essayez, de leur redonner confiance et de les faire entendre leur voix, à ces femmes-là ?

  • Speaker #1

    De plusieurs façons, parce qu'on a déjà nos ateliers bien-être. On a un atelier d'anglais deux fois par mois. Alors Nina nous redira si c'est pas vous, puisque c'est elle qui est en charge de...

  • Speaker #2

    Deux à trois fois.

  • Speaker #1

    Deux à trois fois par mois. Donc on a un atelier d'anglais.

  • Speaker #2

    Informatique.

  • Speaker #1

    Informatique. Tous les lundis. Ça fait quatre, généralement.

  • Speaker #2

    Mouvement et conscience.

  • Speaker #1

    Conscience du corps, ça c'est une fois par mois. C'est toi d'ailleurs, je vois.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est toi aussi. Demain. Demain. C'est une prestataire qui fait beauté et créativité.

  • Speaker #0

    Qui est une de soi, c'est hyper important.

  • Speaker #2

    C'est une socio-esthéticienne.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #1

    Psycho-socio-esthéticienne. On a le yoga aussi. On a l'activité yoga.

  • Speaker #0

    C'est quand même pas mal de force.

  • Speaker #1

    Déjà de ce point de vue-là, parce que ça leur permet de reprendre confiance en elles, de se reconstruire, de tisser aussi du lien social avec les autres. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est important pour elles. Elle nous disait vendredi pendant la projection... il m'a semblé entendre une adhérente dire c'est bien parce que on est tout ensemble et on n'a pas le même handicap et en fait ça fait un peu comme une cohabitation en fait au sein de chez fdfa quand elles sont réunies et qu'elles participent aux ateliers qu'elles se retrouvent toutes à devoir s'adapter à l'handicap de l'autre. Et en fait, c'est fou de voir à quel point ça se passe bien. Et ça, c'est beau à voir. Donc, de ce point de vue-là, je pense qu'on agit pour les aider. Il y a les actions de plaidoyer aussi. Alors ça, ce n'est pas ma partie. C'est la vice-présidente de FDFA qui s'en occupe. Mais les actions de plaidoyer avec notre trésorier qui est également médecin et notre président, donc Chantal Rialin. Donc ces actions de plaidoyer, elles sont nécessaires pour faire évoluer les politiques publiques et les dispositifs d'aide. Et puis après, sous l'impulsion de la présidente, beaucoup d'événements ont lieu, notamment celui auquel tu as participé. Oui, le cas citoyen. qui inspire et redonne confiance à ces femmes et qui les fait participer au débat de la société, car elles sont des citoyennes au même titre que les autres femmes. Et d'autres événements, notamment le 14 mars, on a fait la projection du documentaire « Les violences du silence » , suivi d'un débat et de la lecture de textes de Farina, de textes qui étaient rédigés par Prodicchio, et puis d'un noté. Donc, il y a souvent des événements. qui se veulent dans la convivialité, dans l'échange, dans le partage, et qui permettent à ces femmes de trouver ici un refuge.

  • Speaker #0

    Puis l'appartenance au groupe aussi, c'est important. Il faut que ces femmes se sentent incluses dans un endroit où elles se sentent en sécurité, où elles se sentent bien. Je pense que ça les aide.

  • Speaker #2

    C'est aussi une façon de rompre un certain isolement, puisque la plupart des femmes... Malheureusement, elles se sentent seules. La plupart, elles sont âgées. Elles peuvent ressentir une solitude qu'on essaye de pallier ici, en étant ici plutôt.

  • Speaker #1

    Il y en a pas mal d'ailleurs, puisqu'elle a été à l'hôpital. Elle a eu le choix juste de sonner à la porte des coléphas pour nous voir. effectivement je pense comme disait le maire c'est des habitants un peu trop solitaires Est-ce que c'est dur en fait d'être en situation de handicap et de vieillir aussi ?

  • Speaker #0

    Ouais bah c'est un peu le double isolement quoi parce que les petits-mères âgées déjà à la base elles se sentent seules et quand on se fait sentir en situation de handicap c'est le double changement Ouais c'est ça Est-ce que vous auriez une histoire ou une anecdote, un moment fort qui vous a marqué dans votre engagement à FDFA ?

  • Speaker #1

    Alors, une histoire en particulier peut-être pas. Des histoires plutôt, en général. de femmes dont le parcours a été très compliqué parce qu'elles ont vécu des violences et qu'elles ont peiné pour se reconstruire et qui grâce à l'action de FDFA, grâce à toute l'énergie déployée de Chantal Rialin, qui pendant un moment a été seule aussi au sein de FDFA parce que l'équipe était partie, en plus en sortie, et que...

  • Speaker #2

    les choses ont finalement pris un tournant très positif voilà et voir leur gain de confiance et détermination je pense que ça c'est quelque chose de marquant de gratifiant mais c'est gratifiant exactement moi je dirais à peu près pareil bas après c'est vrai que les événements qu'on fait au quotidien à l'association je trouve que c'est des trucs assez marquant et impactant bas notamment la suite qu'on a fait vendredi dernier je vais être vraiment Oui, c'était fort, les débats, les échanges qu'il y avait notamment après le film, c'était vraiment impactant. Donc je dirais, des événements au quotidien, et puis aussi le fait de, de temps en temps, écouter les messages qu'on reçoit sur notre boîte vocale de l'écoute. C'est vrai qu'entendre les histoires de certaines femmes qui sont complètement détraites,

  • Speaker #0

    c'est quelque chose aussi qui est toujours important.

  • Speaker #2

    Oui, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Donc je dirais ça. Ok. Pour terminer, quel message vous voudriez faire passer aux auditeurs et aux auditrices de ce podcast et peut-être aussi aux femmes qui vivent ce que vous combattez ?

  • Speaker #1

    Eh bien, qu'elles méritent d'être entendues et soutenues et que des dispositifs existent même si elle défaille la seule association sur le territoire national à s'occuper particulièrement des femmes victimes de violences en situation de handicap, parce que sinon il n'y a pas d'autres associations qui s'occupent d'eux.

  • Speaker #0

    Ça aussi c'est fou qu'il n'y en ait qu'une.

  • Speaker #1

    Oui, on a des hommes aussi qui nous appellent, qui sont en situation de handicap, victimes de violences, pour réfléchir aussi...

  • Speaker #0

    À ouvrir, oui. Oui,

  • Speaker #1

    peut-être à ouvrir, à dire à ces femmes qu'elles ne sont pas seules. Il peut y avoir des mains tendues et il y a des associations, notamment FDFA, qui sont là et qui peuvent les aider, les orienter, les écouter. Et qu'ils méritent d'être entendus au même type que les autres.

  • Speaker #0

    Comment on peut vous soutenir au quotidien ? Comment on peut soutenir votre action ?

  • Speaker #1

    De plusieurs façons. On peut faire des épreuves, des affaires, en faisant du temps à FDFA. pour des tâches logistiques, administratives, pour de l'écoute aussi. Merci. disposer d'une expertise particulière qui peut être mise à profit au sein de notre association. Nous sommes preneuses. Par des dons aussi. L'argent, c'est quand même le maire de la guerre. Par des dons ponctuels ou réguliers. En adhérant aussi à notre association. Ou en offrant une adhésion solidaire. à une bénéficiaire, parfois de ne pas payer les 40 euros. Dans ces cas-là, c'est vrai qu'on fait souvent des additions solidaires et peut-être en nous aidant à nous faire connaître un moment plus visible. participons à la campagne de sensibilisation et on peut demander.

  • Speaker #0

    Et pour adhérer, c'est sur votre site internet ?

  • Speaker #1

    C'est sur Hello Asso et sinon on peut adhérer en venant sur place, donc vous verrez l'image si vous voulez nous suivre. Ok,

  • Speaker #0

    parfait, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à vous. Merci.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère que cette rencontre avec Soraya et Nina vous aura plu. En tout cas, pour moi, c'était un vrai plaisir. Je vous mets toutes les informations sur FDFA dans la description de ce podcast. Donc, n'hésitez pas à aller voir. Et puis, je vous dis au mois prochain pour un nouvel épisode. Allez, bisous.

Description

Bonjour à toutes et à tous !


Dans cet épisode, nous rencontrons Nina et Soraya de l'association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA) à Paris. Seule association en France à aborder spécifiquement la thématique des violences faites aux femmes en situation de handicap. FDFA combat ces violences et ces discriminations au quotidien. Mais elle a aussi pour mission de favoriser l'inclusion globale de ces femmes et de leur créer un espace bienveillant d'entraide et de solidarité.

Un échange essentiel pour mettre en lumière ces enjeux et encourager une prise de conscience collective. 🤗🎧


Les infos sur l'asso :

Le numéro Ecoute Violence Femmes Handicapées : 01 40 47 06 06 ☎️

La ligne nationale Violences Femmes, en partenariat avec FDFA : 3919

📌Contacter FDFA : écoute@fdfa.fr / @femmespourledirefemmespouragir sur Instagram /

01 45 66 63 97 / contact@fdfa.fr


Aller bisous


Un podcast signé Elisa. F

Bonne écoute !!

📌Me contacter : soeursdecombat@gmail.com

Remerciements: Maxime. O et Victoria R.G :)

🗞️Le lien de la newsletter Sœurs de Combat : https://podcast.ausha.co/soeurs-de-combat?s=1


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Sœurs de combat. Aujourd'hui on rencontre Nina et Soraya qui travaillent toutes les deux à l'association FDFA. FDFA, Femmes pour le dire, Femmes pour agir, c'est une association parisienne qui vient en aide aux femmes en situation de handicap et victimes de violences. Je vous laisse avec la suite. Nina Soraya, bienvenue sur Soeurs de Combat. Je vous propose de vous présenter à tour de rôle, du coup, nous présenter votre parcours, comment vous avez connu FDFA et pourquoi vous y êtes engagée.

  • Speaker #1

    Alors moi je suis Soraya Alonza, directrice générale de l'association Femmes pour le dire, Femmes pour agir. Donc, mon parcours au sein d'FDFA a débuté par un engagement bénévole qui s'est approfondi lors d'un stage réalisé dans le cadre de mon Master 2 en direction dans l'intervention sociale et médico-sociale. À la base, je ne suis pas du tout issue de la branche médico-sociale puisque je suis bistaniste de formation, j'ai été doctorante pendant trois ans à l'Université Paris-Trois-Sorts Bonnes Nouvelles et j'ai aussi un Master dans l'administration publique. Et... Comment j'ai découvert cette association ? C'est cela ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    J'ai découvert LDFA tout simplement en naviguant sur Internet. Et j'ai été touchée par l'histoire de cette association, par la pertinence de ses missions, par les mots aussi de la fondatrice, me dit Pio. Et c'est ce qui m'a naturellement incitée à engager auprès de cette association.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, par contre,

  • Speaker #1

    ça... Merci. Et toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour Elisa, merci de nous recevoir. Moi du coup je suis Nina Martin, je suis responsable de la communication et de l'accueil chez FDFA. Vous ne savez pas en tant que je suis là, ça fait depuis novembre. Et mon parcours, mon master, je suis allée faire du coup un master en communication. Lors du dernier semestre de la deuxième année de master, j'ai effectué mon stage dans une association. Et j'ai découvert le milieu associatif et pour moi c'est devenu en fait une évidence de travailler dans l'associatif et de communiquer sur des causes qui ont du sens pour moi comme pour les autres, je pense. Et c'est pour ça que suite à ma soutenance que j'ai effectuée en septembre, je cherchais une association dans laquelle travailler. et dans un guide qui s'appelle SoliGuide, qui répertorie un peu toutes les associations parisiennes. Je suis tombée sur FDFA, que je connaissais de nom, mais sans trop connaître non plus. Et j'ai envoyé un mail un peu par hasard à Soraya, qui est en face. Et voilà, ça...

  • Speaker #1

    Mail qui s'était perdue.

  • Speaker #2

    Mais qu'on a retrouvée. Oui, qu'elle a retrouvée. Et voilà, et du coup, depuis novembre, je suis chez FDFA.

  • Speaker #0

    Voilà, ok ça marche. Qu'est-ce que ça vous apporte au quotidien d'être à FDF ?

  • Speaker #1

    Bah du sens, parce que c'est une activité qui a du sens, et voilà, c'est un travail qui a du sens. C'est ce que je dirais, et c'est le mot qui me vient en premier.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    certainement à reconsidérer peut-être l'engagement féministe, mais pas forcément les femmes en situation de handicap. Elles sont pas incluses les femmes.

  • Speaker #0

    Bah elles pensent pas, ouais, les gens n'y pensent pas.

  • Speaker #1

    Les gens n'y pensent pas.

  • Speaker #0

    Ouais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Un jour, il y a quelqu'un qui me disait comme ça, en parlant des femmes en situation de handicap, ce sont un peu des poupées cassées. On ne les voit pas, on n'en veut pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un peu cette image, en fait. C'est un peu la petite fille quand elle choisit une poupée, elle ne veut pas celle qui est cassée. On ne les associe pas au but féministe. En tout cas, un travail qui a du sens. Et qui nous enrichit aussi, énormément, sur les plans.

  • Speaker #0

    Pourrez-vous nous expliquer ce qu'est FDFA et quelles sont vos actions que vous y menez au quotidien ?

  • Speaker #1

    FDFA c'est une association qui a été fondée en 2003 par Maudie Piau, qui était une psychanalyste française, une féministe. Elle était elle-même en situation de handicap, de cécité. Son épouse est une soeur de la famille, qui a été enceinte. sociologue Alain Piau. Et donc, à l'issue de ces consultations, en tant que psychanalyste, elle entendait les femmes en situation de handicap se plaindre et dire qu'elles étaient victimes de violences ou de discriminations. Donc, elle avait constaté que quatre femmes... sur cinq en situation de handicap étaient victimes de violences, violences diverses, violences administratives, alimentaires, sexuelles, physiques, etc. Et donc, elle s'est dit, je vais monter mon association, et elle a eu la chance d'être portée par Anne Dabour. Et à l'époque, il y avait dans les membres d'honneur, me semble-t-il, Lucie Aubrac, Simone Veil. Michèle Perrault, aussi une historienne féministe. Elle a pu monter son association qui voulait promouvoir la pleine citoyenneté des femmes en situation de handicap et lutter contre toutes les violences et les discriminations qu'elles subissent. C'est une association qui a fait son chemin et qui s'est bien fait connaître et qui a quand même une bonne visibilité dans l'ensemble. En 2015, elle s'est dotée d'une ligne d'écoute Écoute-Violence-Femmes-Handicap, avec un numéro unique, c'est confidentiel en fait, on ne demande pas forcément que la personne nous donne son vrai prénom. Et ça débouche sur des permanences juridiques, psychologiques, administratives, ou avec les clients publics, ou par une réorientation quand les personnes nous appellent et que nous on peut strictement... On ne peut pas leur apporter notre reconnexion, on pense que ce n'est pas dans notre champ de compétences. Et voilà, elle est décédée en 2017, maudit. Et par la suite, les personnes se sont succédées au niveau de la gouvernance pour reprendre la présidence. Et depuis 2021, notre présidente, c'est Chantal Rialin, qui a 72 ans, qui est en situation de cécité, qui est assistante sociale de formation et qui impulse les grandes lignes, les grandes directives de Femmes pour le dire, Femmes pour agir. Et voilà ce qu'est déjà FDFA. Je crois que votre deuxième question, c'était les actions concrètes.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    une œuvre pour la défense des droits et l'autonomisation des femmes en situation de handicap. Concernant les actions concrètes qui sont menées par FDFA, ce sont les permanences, les ateliers bien-être, l'instant civilisation du grand public, notamment les institutions, les entreprises, la mobilisation aussi auprès des instances décisionnaires pour une meilleure prise en charge des violences subies par ces femmes.

  • Speaker #0

    Ok. Donc il y a évidemment le double sujet handicap et violence qui est hyper intéressant et qui m'aide d'être beaucoup plus mis en lumière. Selon vous, quelles sont les principales violences et difficultés que les adhérentes de la FDFA rencontrent au quotidien ?

  • Speaker #1

    Les femmes en situation de handicap, elles sont marginalisées en raison de leur handicap et de leur genre. Elles sont peu entendues aussi. Elles sont infantilisées, c'est ce qu'elles nous disent aussi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Elles peuvent être en situation de handicap. On en revient un peu aux poupées cassées. Ce sont des femmes différentes. Voilà, ce sont les mots qui reviennent. Elles rencontrent aussi des difficultés d'accès aux services adaptés, des discriminations, notamment au niveau de l'emploi.

  • Speaker #0

    Elle peut être en vie du temps. C'est vrai qu'on ne pense pas, mais ça aussi... Elles sont mises à l'écart, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, elles sont mises à l'écart. Et même quand elles essayent, elles, d'aller vers l'emploi pour avoir une utilité sociale, parce qu'elles ne sont pas autrement que les autres, elles aussi ont besoin de travailler et elles ont la capacité de travailler, on n'en veut pas. Le fait de dire qu'on a une RQTH, ça discrimine. Donc ça, ce sont les difficultés à rencontrer. Elles peuvent aussi rencontrer des difficultés parfois avec leurs parents aussi, qui se permettent de juger leur poids de vie, la relation amoureuse, leur façon de dépenser l'argent.

  • Speaker #0

    Ouais, ça revient aussi à l'infantilisation du coup.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Les chèvres ne pourraient pas faire leur propre choix.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    On pense souvent aussi qu'elles ne peuvent pas avoir de vie sexuelle, qu'elles ne peuvent pas être mère. Le rapport à la maternité aussi, c'est super compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, j'y pensais justement.

  • Speaker #2

    Même, c'est ce que Maudit Piot disait dans ses écrits, que quand ça touche à la maternité, c'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Je crois qu'elles sont surtout invisibles. Ça c'est la plus grosse difficulté, c'est la prisonisation.

  • Speaker #2

    Pour revenir un peu à ce que disait Soraya au début, moi ce qui m'a marquée quand je suis rentrée chez FDF, c'est que j'ai eu une prise de conscience par rapport à l'invisibilisation des femmes en situation de handicap dans la lutte féministe, justement, dans les luttes plutôt. Parce que même, on en avait déjà parlé auparavant, mais quand tu vas dans des manifs, etc., c'est quelque chose qui commence à se voir, même on commence à parler de tout ce qui touche au validisme, etc., mais c'est quand même quelque chose qui reste... Ouais, un peu mis à l'écart, et peut-être qu'on en a peur aussi, parce que...

  • Speaker #0

    Bah les idées reçues...

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pour le handicap en général, il y a beaucoup d'idées reçues, les gens...

  • Speaker #1

    Et pourtant c'est pas que le malheur quand même. Oui voilà, c'est ça. Il y a des regards parfois qui sont insistants, intrusifs, notamment dans les transports. Moi je le ressens parce que le frère est en situation de surdité, et effectivement quand on est dans les transports et qu'on signe, les gens regardent. Il y a des regards qui sont bienveillants. Tous les regards ne sont pas forcément très unifs. Mais il y a des regards, peut-être. Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'il y a des fois derrière ces regards. Il y a un manque d'informations aussi.

  • Speaker #0

    C'est justement la question que j'allais poser. Est-ce que pour vous, ces violences et ces situations de handicap sont assez reconnues par la société ? Et du coup on me disait que non, que...

  • Speaker #1

    Bah non, non, non, elles sont méconnues, elles sont méconnues en général, c'est bien. Je pense que la thématique du handicap, c'est pas une thématique qui intéresse tant que c'est. C'est des sujets qui sont bien plus abordés. Ensemble, le handicap, c'est plutôt une thématique méconnue.

  • Speaker #2

    Et puis, vendredi dernier, on a fait un événement à l'association, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Et justement, on a projeté un documentaire qui s'appelle « Violence du silence » , qui est disponible sur YouTube, sur le compte de FDFA. qui retrace différents témoignages de femmes en situation de handicap qui sont victimes de violence, notamment un témoignage marquant d'une femme au début du documentaire qui racontait qu'elle était victime d'un homme, de son conjoint plutôt, qui l'enfermait chez elle, qui la maltraitait, qui la violentait, etc. Et c'est vrai que ce qui est ressorti après ce témoignage, c'était vraiment la stupéfaction, parce que... Et même c'est ce que les personnes qui étaient présentes disaient, qu'ils n'imaginaient pas toute la violence qu'il pouvait y avoir envers des personnes en situation de handicap. Parce qu'eux, ils partaient du principe que c'était des personnes qui devaient justement être plus protégées. Alors qu'en fait, comme on l'a dit, 4 femmes en situation de handicap sur 5, c'est à peu près 8 à 9 fois supérieur comparativement aux femmes dites valides.

  • Speaker #1

    J'y ai l'air. on n'y touche pas justement. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai qu'au contraire, elles sont plus vulnérables.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et du coup, à la FDFA, comment vous réussissez, ou en tout cas comment vous essayez, de leur redonner confiance et de les faire entendre leur voix, à ces femmes-là ?

  • Speaker #1

    De plusieurs façons, parce qu'on a déjà nos ateliers bien-être. On a un atelier d'anglais deux fois par mois. Alors Nina nous redira si c'est pas vous, puisque c'est elle qui est en charge de...

  • Speaker #2

    Deux à trois fois.

  • Speaker #1

    Deux à trois fois par mois. Donc on a un atelier d'anglais.

  • Speaker #2

    Informatique.

  • Speaker #1

    Informatique. Tous les lundis. Ça fait quatre, généralement.

  • Speaker #2

    Mouvement et conscience.

  • Speaker #1

    Conscience du corps, ça c'est une fois par mois. C'est toi d'ailleurs, je vois.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est toi aussi. Demain. Demain. C'est une prestataire qui fait beauté et créativité.

  • Speaker #0

    Qui est une de soi, c'est hyper important.

  • Speaker #2

    C'est une socio-esthéticienne.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #1

    Psycho-socio-esthéticienne. On a le yoga aussi. On a l'activité yoga.

  • Speaker #0

    C'est quand même pas mal de force.

  • Speaker #1

    Déjà de ce point de vue-là, parce que ça leur permet de reprendre confiance en elles, de se reconstruire, de tisser aussi du lien social avec les autres. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est important pour elles. Elle nous disait vendredi pendant la projection... il m'a semblé entendre une adhérente dire c'est bien parce que on est tout ensemble et on n'a pas le même handicap et en fait ça fait un peu comme une cohabitation en fait au sein de chez fdfa quand elles sont réunies et qu'elles participent aux ateliers qu'elles se retrouvent toutes à devoir s'adapter à l'handicap de l'autre. Et en fait, c'est fou de voir à quel point ça se passe bien. Et ça, c'est beau à voir. Donc, de ce point de vue-là, je pense qu'on agit pour les aider. Il y a les actions de plaidoyer aussi. Alors ça, ce n'est pas ma partie. C'est la vice-présidente de FDFA qui s'en occupe. Mais les actions de plaidoyer avec notre trésorier qui est également médecin et notre président, donc Chantal Rialin. Donc ces actions de plaidoyer, elles sont nécessaires pour faire évoluer les politiques publiques et les dispositifs d'aide. Et puis après, sous l'impulsion de la présidente, beaucoup d'événements ont lieu, notamment celui auquel tu as participé. Oui, le cas citoyen. qui inspire et redonne confiance à ces femmes et qui les fait participer au débat de la société, car elles sont des citoyennes au même titre que les autres femmes. Et d'autres événements, notamment le 14 mars, on a fait la projection du documentaire « Les violences du silence » , suivi d'un débat et de la lecture de textes de Farina, de textes qui étaient rédigés par Prodicchio, et puis d'un noté. Donc, il y a souvent des événements. qui se veulent dans la convivialité, dans l'échange, dans le partage, et qui permettent à ces femmes de trouver ici un refuge.

  • Speaker #0

    Puis l'appartenance au groupe aussi, c'est important. Il faut que ces femmes se sentent incluses dans un endroit où elles se sentent en sécurité, où elles se sentent bien. Je pense que ça les aide.

  • Speaker #2

    C'est aussi une façon de rompre un certain isolement, puisque la plupart des femmes... Malheureusement, elles se sentent seules. La plupart, elles sont âgées. Elles peuvent ressentir une solitude qu'on essaye de pallier ici, en étant ici plutôt.

  • Speaker #1

    Il y en a pas mal d'ailleurs, puisqu'elle a été à l'hôpital. Elle a eu le choix juste de sonner à la porte des coléphas pour nous voir. effectivement je pense comme disait le maire c'est des habitants un peu trop solitaires Est-ce que c'est dur en fait d'être en situation de handicap et de vieillir aussi ?

  • Speaker #0

    Ouais bah c'est un peu le double isolement quoi parce que les petits-mères âgées déjà à la base elles se sentent seules et quand on se fait sentir en situation de handicap c'est le double changement Ouais c'est ça Est-ce que vous auriez une histoire ou une anecdote, un moment fort qui vous a marqué dans votre engagement à FDFA ?

  • Speaker #1

    Alors, une histoire en particulier peut-être pas. Des histoires plutôt, en général. de femmes dont le parcours a été très compliqué parce qu'elles ont vécu des violences et qu'elles ont peiné pour se reconstruire et qui grâce à l'action de FDFA, grâce à toute l'énergie déployée de Chantal Rialin, qui pendant un moment a été seule aussi au sein de FDFA parce que l'équipe était partie, en plus en sortie, et que...

  • Speaker #2

    les choses ont finalement pris un tournant très positif voilà et voir leur gain de confiance et détermination je pense que ça c'est quelque chose de marquant de gratifiant mais c'est gratifiant exactement moi je dirais à peu près pareil bas après c'est vrai que les événements qu'on fait au quotidien à l'association je trouve que c'est des trucs assez marquant et impactant bas notamment la suite qu'on a fait vendredi dernier je vais être vraiment Oui, c'était fort, les débats, les échanges qu'il y avait notamment après le film, c'était vraiment impactant. Donc je dirais, des événements au quotidien, et puis aussi le fait de, de temps en temps, écouter les messages qu'on reçoit sur notre boîte vocale de l'écoute. C'est vrai qu'entendre les histoires de certaines femmes qui sont complètement détraites,

  • Speaker #0

    c'est quelque chose aussi qui est toujours important.

  • Speaker #2

    Oui, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Donc je dirais ça. Ok. Pour terminer, quel message vous voudriez faire passer aux auditeurs et aux auditrices de ce podcast et peut-être aussi aux femmes qui vivent ce que vous combattez ?

  • Speaker #1

    Eh bien, qu'elles méritent d'être entendues et soutenues et que des dispositifs existent même si elle défaille la seule association sur le territoire national à s'occuper particulièrement des femmes victimes de violences en situation de handicap, parce que sinon il n'y a pas d'autres associations qui s'occupent d'eux.

  • Speaker #0

    Ça aussi c'est fou qu'il n'y en ait qu'une.

  • Speaker #1

    Oui, on a des hommes aussi qui nous appellent, qui sont en situation de handicap, victimes de violences, pour réfléchir aussi...

  • Speaker #0

    À ouvrir, oui. Oui,

  • Speaker #1

    peut-être à ouvrir, à dire à ces femmes qu'elles ne sont pas seules. Il peut y avoir des mains tendues et il y a des associations, notamment FDFA, qui sont là et qui peuvent les aider, les orienter, les écouter. Et qu'ils méritent d'être entendus au même type que les autres.

  • Speaker #0

    Comment on peut vous soutenir au quotidien ? Comment on peut soutenir votre action ?

  • Speaker #1

    De plusieurs façons. On peut faire des épreuves, des affaires, en faisant du temps à FDFA. pour des tâches logistiques, administratives, pour de l'écoute aussi. Merci. disposer d'une expertise particulière qui peut être mise à profit au sein de notre association. Nous sommes preneuses. Par des dons aussi. L'argent, c'est quand même le maire de la guerre. Par des dons ponctuels ou réguliers. En adhérant aussi à notre association. Ou en offrant une adhésion solidaire. à une bénéficiaire, parfois de ne pas payer les 40 euros. Dans ces cas-là, c'est vrai qu'on fait souvent des additions solidaires et peut-être en nous aidant à nous faire connaître un moment plus visible. participons à la campagne de sensibilisation et on peut demander.

  • Speaker #0

    Et pour adhérer, c'est sur votre site internet ?

  • Speaker #1

    C'est sur Hello Asso et sinon on peut adhérer en venant sur place, donc vous verrez l'image si vous voulez nous suivre. Ok,

  • Speaker #0

    parfait, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à vous. Merci.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère que cette rencontre avec Soraya et Nina vous aura plu. En tout cas, pour moi, c'était un vrai plaisir. Je vous mets toutes les informations sur FDFA dans la description de ce podcast. Donc, n'hésitez pas à aller voir. Et puis, je vous dis au mois prochain pour un nouvel épisode. Allez, bisous.

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