- Speaker #0
Bienvenue
- Speaker #1
à toutes et à tous, bienvenue dans Squadra, podcast de Pauline Londex et de Alice Benoît. On est ravis de vous accueillir, on espère que ça vous plaira. Mesdames, Messieurs, très tôt j'ai compris que le sport ferait partie de ma vie. L'euphorie des victoires. et la douleur des défaites nous procurent des émotions indescriptibles. Ressentis la fierté de réussir un geste compliqué, apprécié de voir ses performances intensifier, qui n'a jamais exulté après un but de son équipe préférée. Et Benoit ! Lâche impiétri le portier, punitionne perfetta ! Dis Benoit que porte en vantaggio le Parma ! C'est quoi le changement que tu désires voir dans ce monde ? On dit que la parole est d'argent, mais que le silence est d'or. Illustration parfaite du fonctionnement du monde du sport. L'invité de notre journal est aujourd'hui Pauline Londex.
- Speaker #2
Bonjour Madame la Présidente, Madame la rapporteure, Messieurs, Mesdames, les sénatrices et les sénateurs.
- Speaker #1
Londex, fondatrice d'un think-tank sur le sport, y voit clairement le sport du futur pour des athlètes dont le rôle n'est peut-être plus, dit-elle,
- Speaker #2
d'user leur corps en multipliant les chocs. et les commotions cérébrales.
- Speaker #1
Peut-on encore aimer le sport de haut niveau sans en cause les enjeux financiers et géopolitiques, les violences sexistes et sexuelles, le racisme ou encore l'homophobie ?
- Speaker #2
Les moyens qui sont derrière le statut de professionnalisation n'arrivent que très tard. Comment mieux réguler le sport professionnel pour que les athlètes puissent en vivre ?
- Speaker #1
Bienvenue dans ce corps de l'art, notre équipe, votre équipe, ma hâte, ma hâte, on commence, ça y est, tout, et tous les tous. Squadra
- Speaker #2
Bonjour à tous et à toutes, bienvenue dans notre podcast, dans votre nouveau rendez-vous foot Squadra. On est ravis de vous retrouver et on espère que vous serez nombreux et nombreuses à nous retrouver d'épisode en épisode. Squadra, c'est un peu notre nouvelle maison, votre nouvelle maison, où vous serez toutes et tous les bienvenus si vous souhaitez participer et échanger avec nous. Bon, salut Alice, est-ce que tu veux te présenter un petit peu aux auditeurs, aux auditrices ?
- Speaker #1
Je m'appelle Alice Benoît, je suis joueuse de football professionnelle. Actuellement, j'évolue à la Lazio de Rome en Italie. Je suis milieu de terrain. Le projet Squadra, ce qui me plaît particulièrement, c'est de mettre de la lumière là où il n'y en a pas. Je suis joueuse de football professionnel depuis des années. Et même si j'ai vu qu'il y a quand même une amélioration chaque année, on arrive toujours à obtenir des petites choses en plus. Je trouve que c'est lent. Je trouve qu'il y a peu de médias qui s'intéressent à nous et qui s'intéressent correctement à nous. Et donc, en fait, l'idée, c'était de mettre en lumière des joueuses, des athlètes. Parce qu'une athlète, elle n'est pas seulement athlète, c'est une femme, elle a plein de choses à dire, plein de choses à raconter. On s'exprime aussi souvent sur le terrain avec le ballon et c'est notre métier. Et bien sûr que c'est un de nos meilleurs moyens d'expression, je pense. Mais je pense qu'il y a aussi d'autres moyens de s'exprimer. Et du coup, l'idée de Squadra, c'était de pouvoir mettre en lumière d'autres femmes athlètes. Donner envie d'écouter leurs histoires, qu'elles puissent se raconter, leur donner de l'espace et un espace médiatique. On a envie d'aller chercher ce qui n'arrive pas, où il arrive trop peu, il est trop peu présent. Il y a encore trop de disparités par rapport aux couvertures médiatiques entre des athlètes femmes et des athlètes hommes. L'idée, c'était ça, c'est de pouvoir mettre en lumière. Je pense que c'est ce qui me vient à chaque fois que j'en parle, c'est mettre en lumière. Ça m'a attiré tout de suite de pouvoir me dire, OK, on va pouvoir se raconter, raconter des histoires de femmes, d'athlètes, leurs difficultés, leur bonheur, leur joie, leur peine. Et c'est intéressant et je pense que c'est intéressant aussi pour avoir plus envie de nous suivre. Aujourd'hui, nos matchs sont diffusés à la télé. Parfois, il y a des commentateurs, parfois même trop souvent, qui commentent nos matchs. Ils se trompent même sur notre nom. Il y en a une qui sort du terrain, il y a un remplacement et il l'appelle par un autre nom. Et donc, je trouve que même pour le spectateur, c'est produit. Il n'est pas encore, je veux dire, tous les contours qu'il y a autour du match en lui-même. Il ne donne pas encore envie, en tout cas à certains spectateurs, de revenir et de rester devant leur télé, d'écouter. Parce que la qualité des commentaires, de tout ce qui est mis autour, elle n'est pas encore formante. Donc l'idée c'était ça, c'était vraiment de répondre à un besoin. Aujourd'hui, malheureusement, la plupart des médias n'y répondent pas.
- Speaker #2
Est-ce que tu dirais que l'humain, dans le sport de haut niveau, l'athlète, homme ou femme, mais peut-être aussi spécifiquement femme, ne sont pas suffisamment considérés ?
- Speaker #1
Dans le sport de haut niveau en général, l'humain n'est pas assez considéré, mais ce n'est pas spécialement propre au sport de haut niveau. C'est propre à notre société en général, où on est dans une recherche toujours de performance et on en oublie parfois qu'on est des hommes, des femmes. Avant d'être une joueuse de football, on est des femmes avec des histoires de vie différentes, avec des caractères, avec des expériences différentes. C'est important aussi de remettre l'humain au cœur de tout. Dans la société en général, un bon manager, c'est quelqu'un qui... qui met l'humain au cœur de tout. Se sentir bien sur son lieu de travail, derrière, ça permet d'avoir des meilleurs résultats. Et je pense que ça s'applique aussi au sport de haut niveau. Je pense qu'il y a des entraîneurs qui ont vraiment ça à cœur. J'espère, j'ai l'impression que c'est quelque chose qui aussi est en train d'arriver. J'espère, en tout cas, pour nos nouvelles générations. Parce que je pense que c'est important, un joueur, une joueuse qui est bien dans sa tête, forcément, derrière, il y aura plus de chances qu'il ou qu'elle soit performante. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu pourquoi... Pourquoi tu as eu ce projet de podcast ? Comment t'es venue l'idée ?
- Speaker #2
Le projet Squadra est né du constat qu'il y avait quand même très très peu d'espace dédié au football féminin dans le panorama médiatique français. Donc bien sûr, on sait très bien que les médias ont probablement des questions plus importantes à traiter que le sport, mais le sport reste quand même un vecteur de lien social très fort, reste quand même quelque chose qui nous unit, qui nous rassemble. Et bien sûr qu'il est un reflet de la société, on le dit forcément. Les inégalités qu'on voit dans la société, on les retrouve dans le sport et inversement, on retrouve les inégalités du sport dans la société. Je pense qu'autour du projet Squadra, il y avait l'idée de créer un espace, une maison, un lieu où toutes les personnes passionnées par le football féminin puissent trouver une place. Aujourd'hui, il n'y a pas de maison, il n'y a pas de place pour le football féminin. Il y a bien sûr quelques diffuseurs et on les salue parce qu'ils font un travail qui est essentiel. Mais si on regarde bien les rédactions et les médias et les différents talks, on voit bien qu'il y a un manque autour du football féminin. C'est qu'on sait très bien que le football masculin a bénéficié pendant des décennies d'investissements, parfois d'investissements à perte. Il y a eu énormément de dettes, d'investissements énormes qui ont été effectués pour nous donner aujourd'hui le produit que l'on a, c'est-à-dire de joueurs qui évoluent dans des stades pleins, avec des lumières absolument parfaites, des lumières cinématographiques. avec une production, une réalisation digne de grands films. Donc ça, évidemment, quand on voit un match dans ces conditions, évidemment, le match a une saveur différente d'un match qui est réalisé avec deux caméras, dans un stade vide et avec des personnes qui promènent leur chien de l'autre côté. Donc, je crois qu'en fait, c'est très important qu'on puisse déconstruire un petit peu l'idée que le football féminin serait inintéressant par essence. Même si des personnes ne sont pas intéressées par le foot féminin, je veux dire... Personne ne les oblige à en regarder, personne. Par contre, il y a des gens comme nous, Alice, qui sommes intéressés évidemment par ce sport et qui considérons que ce sport a toute sa place et qui avons envie de trouver des lieux où le récit autour de ce sport a sa place. C'est une question de récit, de narration. Si vous présentez un match en expliquant que telle joueuse est revenue de blessure et que ça a été très dur et que tout d'un coup cette joueuse marque, Bien sûr que vous verrez le match, vous regarderez le match et vous comprendrez son but, l'importance de son but pour elle, d'une façon complètement différente que si vous ne regardez que le match sans commentaire, de façon comme ça, complètement sèche, avec des images qui ne sont pas terribles. Donc je pense que c'est très important de comprendre ça. La narration, elle est très intéressante aussi pour comprendre ce que les acteurs et les actrices de ce sport vivent, et un peu les dynamiques, les victoires, les défaites, toute la dramaturgie d'une saison. Et ça, ça manque, la dramaturgie des saisons. raconter, expliquer, ça manque. Donc la question n'est pas de savoir si on veut convaincre des nouvelles personnes de regarder du foot féminin. La question, c'est de dire voilà, nous, on en regarde et on a envie de créer un espace pour parler parce que ça manque. Et pas uniquement pour raconter les matchs, mais aussi pour faire une place aux acteurs et aux actrices de ce sport, aux joueuses qui, elles, ont très peu de place dans les médias, pour se raconter, pour parler d'elles, qui elles sont comme athlètes, comme femmes, des différents challenges, des différentes difficultés et spécificités. Donc par exemple, il y a des sujets qui sont très peu traités. Je pense à la question de la santé, la santé des joueuses. Il y a la question des crampons qui ne sont pas forcément adaptés à la morphologie féminine. Il y a différentes spécificités comme ça qui sont très peu abordées et qui mériteraient de l'aide selon nous. Donc ça fait partie des choses dont on a envie de parler dans ce quadra, Alice et moi. Je pense que l'idée, c'est simplement que chacun, si elle le souhaite, ait un espace où il ou elle puisse s'identifier à des joueuses. Voilà, et je pense notamment aux nouvelles générations. Par exemple, en Italie, on a vu que la sortie de l'album Panini de Seria Féminine a fait un carton. Tout d'un coup, des enfants qui ont 6 ou 7 ans se disent, en fait, Cristiano Ronaldo, ça pourrait être une femme. Lionel Messi, ça pourrait être une femme. Et ça, je pense que c'est très important de le dire.
- Speaker #1
Je rejoins donc dans tout ce que tu as dit. C'est d'ailleurs pour ça que nous est venue l'idée de Squadra. Merci Pauline, merci de nous avoir écoutés. On arrive à la fin de cet épisode. Et on se dit à bientôt, à très vite, j'espère.
- Speaker #2
Si vous souhaitez participer à notre émission à Squadra, commenter, réagir, n'hésitez pas à nous contacter, à nous suivre sur nos pages réseaux sociaux. donc Squadra sur Instagram ou sur la page d'Alice Benoit sur Insta ou sur la mienne, Pauline Londex. Le titre que vous entendez s'appelle « L'amour, la danse et la révolution » et je suis sûre que vous allez danser tout l'été sur ce titre, qui va sortir comme single du nouvel EP d'Éric Labbé, « Musique pour enfiler des perles » .
- Speaker #0
Merci.