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Super Docteur - médecine générale

1/2 Prescrire le jeûne intermittent en médecine générale, avec le Pr Perlemuter

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11min |12/11/2024
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Description

🎙️ J'ai le plaisir d'accueillir dans cet épisode le Professeur Gabriel Perlemuter, expert en hépato-gastro-entérologie et nutrition, pour parler du jeûne intermittent. En tant que chef de service et directeur de recherche à l'Inserm, le Pr Perlemuter a exploré en profondeur les effets du jeûne, notamment dans son dernier ouvrage, "Jeûner en mangeant" paru aux éditions Flammarion.


🍽️ Nous discutons de deux méthodes validées du jeûne intermittent :

- La méthode 5/2 : deux jours de jeûne de 24 heures par semaine (non consécutifs), et alimentation équilibrée les cinq autres jours.

- La méthode 16/8 : une période de jeûne de 16 heures, suivie d'une fenêtre de 8 heures pour s'alimenter.


🔍 Le Pr Perlemuter nous éclaire sur les mécanismes physiologiques qui s'enclenchent lors du jeûne, comme la réduction de l'inflammation et la stimulation des fonctions métaboliques, bénéfiques pour certains patients.


💡 À qui conseiller le jeûne ? Nous abordons les profils de patients pour lesquels le jeûne est recommandé; en prévention primaire ou secondaire.


Nous aborderons les contre-indications et les éventuelles précautions à retenir avant de conseiller ou de prescrire le jeûne, comme les populations pour lesquelles la prudence est de mise (par exemple, les diabétiques de type 1, les enfants, ou les femmes enceintes.


📈 Mon invité nous donnera des conseils pratiques à appliquer dès demain au cabinet de médecine générale afin de prescrire cette intervention de façon sécurisée pour nos patients.


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, j'ai l'honneur d'accueillir le professeur Gabriel Perlemutter, un expert de premier plan en hépatogastro-entérologie et nutrition. Chef de service et directeur de recherche à l'Inserm, il est également l'auteur de plusieurs ouvrages à succès, dont le best-seller Les pouvoirs cachés du foie et tout récemment Jeûner en mangeant Au cours de cet épisode, nous allons explorer ensemble le thème fascinant de la prescription du jeûne intermittent en médecine générale. Comment conseiller et prescrire cette intervention pour nos patients ? Quelles sont ces indications et pour quelle population ? Nous aborderons les bienfaits du jeûne, ses m��canismes physiologiques et Gabriel Perlemuter nous partagera ses conseils pour accompagner nos patients dans cette démarche. Bonjour Gabriel !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu, je suis ravi d'être avec vous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Moi aussi je suis absolument ravi, c'est un honneur de vous avoir aujourd'hui sur le podcast pour nous éclairer sur les bienfaits du jeûne. Est-ce que vous pouvez d'abord m'expliquer qu'est-ce que le jeûne intermittent et quelles sont ses variantes principales ?

  • Speaker #1

    En fait, le jeûne intermittent se développe suite au monde obésogène dans lequel on vit, où nous sommes tous, nos patients et nous-mêmes, exposés à une alimentation trop riche en sucre, en hydrate de carbone, trop riche en graisse, ce qui aboutit à notre épidémie de surpoids, d'obésité, de maladies métaboliques. Et on dit toujours à nos patients et à nous-mêmes, il faut manger équilibré. Et puis, si ça fonctionnait, il n'y aurait pas toute cette épidémie d'obésité. C'est très difficile de faire toujours attention au manger équilibré. Et dès que vous dites à quelqu'un de manger équilibré, vous suscitez l'envie. Il a juste envie de faire l'inverse. Et donc, le jeûne intermittent est une méthode qui permet de garder une liberté par rapport aux périodes où on mange et où on ne mange pas. Le jeûne intermittent, le but est de limiter pendant certaines périodes de la journée. la sécrétion d'insuline. Vous diminuez votre sécrétion d'insuline, vous allez améliorer votre métabolisme et vous allez vieillir plus lentement parce que les voies du vieillissement et les voies de signalisation de l'insuline sont en partie communes. Donc le grand rationnel pour nous médecins, c'est d'aider nos patients à avoir une certaine liberté pour mieux s'alimenter. Alors il y a plusieurs types de jeûne intermittent. Il y a deux grandes méthodes. Il y a la méthode 16-8 pour 24 heures. 16 heures de jeûne et 8 heures, on a le droit de manger. Et la méthode 5-2. La méthode 16-8, en fait, ce n'est pas la même chose si on mange le matin ou le soir, parce que quand on mange plus le soir, on va avoir des sécrétions d'insuline plus le soir qui vont se rapprocher, par exemple, de la sécrétion de l'hormone de croissance qui aboutit la nuit. Et on aura besoin de plus d'insuline pour un même repas. Il y a des études qui ont été faites qui montrent qu'un même repas de 1500 calories coûte en fait 1800 calories s'il est pris le soir par rapport à un autre horaire de la journée. Et donc, quand on propose à des patients du jeûne intermittent selon la méthode 16-8, on prend le petit déjeuner, un bon petit déjeuner, on mange le midi et à partir de 15-16 heures, on ne mange pas ou alors, au limité de la sécrétion d'insuline si on veut quand même manger, juste des légumes. Et donc, ça c'est le résumé, un petit déjeuner droit, un déjeuner de prince, un dîner. pauvre ou de pauvre. Et l'autre grande méthode, c'est la méthode 5-2. Cinq jours par semaine, vous êtes libre. Deux jours par semaine, non consécutif, vous jeûnez ou juste des légumes. Alors là, il faut faire très attention, c'est vous êtes libre, c'est ce qui est dit partout. Donc, on peut penser que c'est open bar. Mais quand on prend les études scientifiques et nous, médecins, on est là pour faire de la médecine et de la science, ce n'est pas vraiment open bar parce que les personnes qui se mettent dans le jeûne 5-2, en fait... Les jours où elles mangent, elles font déjà attention à elles, elles ne mangent pas n'importe quoi. Mais donc en fait, ce jeûne intermittent 16-8 ou 5-2 vous permet néanmoins, les moments où manger, de faire vos extras, d'avoir votre liberté que vous perdez si on vous dit qu'il faut toujours manger de façon équilibrée. Et c'est plus facile psychologiquement pour une personne d'aboutir à une amélioration de son métabolisme. Il faut bien comprendre que dans les processus métaboliques et du vieillissement, il y a... deux choses qui sont importantes. Au moins deux choses. Il y a d'une part combien vous mangez, c'est-à-dire l'apport calorique, et quand est-ce que vous mangez. Ce n'est pas pareil de manger le matin ou le soir. Et donc, c'est deux choses extrêmement importantes pour la prise en charge de nos patients.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc, à la place d'un médecin généraliste ou un médecin de n'importe quelle spécialité d'ailleurs qui souhaite prescrire le jeûne, il dispose de deux méthodes différentes, la méthode 16-8 ou la méthode 5-2 qu'on peut conseiller, prescrire à nos patients.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est ce que je recommande à mes patients. Surtout, moi, je les vois en tant qu'hépatologues et nutritionnistes pour une stéatose, une accumulation de triglycérides dans les hépatocytes qui s'intègrent dans un syndrome métabolique débutant. ou dans le cadre d'un diabète de type 2 ou d'une maladie cardiaque. Et donc, quand on les prend en charge pour cette stéatose, pour cette stéatohépatite métabolique, pour la MAPFEL, moi, je le recommande pour s'orienter avant une certaine liberté vers le jeûne intermédiaire.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, vous en avez abordé succinctement les principes avec la réduction des pics insuliniques, avec la réduction des voies du vieillissement quand ce jeûne est suivi. Est-ce que vous pouvez nous rappeler brièvement les mécanismes physiologiques qui se déclenchent dans le corps lors d'un jeûne et quels sont les bienfaits médicaux qui sont associés à cette pratique ?

  • Speaker #1

    Quand vous jeûnez, vous allez diminuer votre sécrétion d'insuline, vous aurez moins d'apport en glucides, en hydroxyde de carbone. Ainsi, pour maintenir un taux de sucre, une glycémie normale, vous allez puiser sur vos réserves. Vous allez puiser sur vos réserves de graisse, en particulier la graisse qu'il y a dans le foie, mais également dans... dans les muscles, en sous-cutanée, qui va être transformée dans les voies biochimiques en sucre, et vous allez également puiser au niveau de vos muscles. Au bout d'un certain temps, au bout de 12 heures environ, les réserves en glycogène du foie seront épuisées, et le foie va se mettre à produire des corps cétoniques, acéto-acétate, bétail-toxibutyrate, acétone, qui ont des propriétés anti-inflammatoires, anti-cancéreuses. et qui vont avoir un effet bénéfique sur le métabolisme. Je ne dis pas qu'il faut faire un régime cétogène, mais juste c'est les mécanismes qui font pourquoi le jeûne intermittent va fonctionner. Il faut donc 12 heures de jeûne pour que ces corps cétoniques puissent apparaître. Et à partir de ce moment-là, vous allez avoir une amélioration sur le moyen terme de votre pression artérielle, de votre bilan lipidique, une diminution de la leptine. Une diminution de la glycémie, une diminution de l'insuline, une diminution de la pression artérielle. À plus long terme, une diminution de la stéatose hépatique, une amélioration de la gamma-GT, une amélioration des transaminases et vous allez rentrer dans un effet bénéfique sur votre santé, sur votre métabolisme. Pour la méthode 5-2, c'est la même chose. Pendant les deux jours où vous jeûnez, la sécrétion d'insuline va être réduite. Vous allez produire des corps cétoniques, vous allez diminuer votre glycémie, vous allez... vous améliorez.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, j'ai une question qui me semble importante en pratique. Pour quel type de patient le jeûne peut-il être recommandé ? Est-ce qu'il faut le recommander en prévention primaire, chez des adultes qualifiés de sains ? Est-ce qu'il faut le recommander quand les gens sont malades ? Est-ce qu'il faut le recommander pour les gens qui sont atteints de telle ou telle pathologie ? Pour quel type de patient peut-on prescrire, recommander le jeûne ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, il y a deux choses dans votre question. Il y a d'une part les personnes en bonne santé, donc on est en prévention primaire, et les personnes qui ont déjà un problème de santé, on arrive en prévention secondaire. Pour les personnes en prévention primaire, je dirais que c'est plus de l'éducation. Qu'est-ce qu'il faut manger ? Quand est-ce qu'il faut le manger ? Et donc on éduque en disant c'est mieux de manger le matin, le midi, d'alléger le repas du soir, voire de prendre juste des légumes, de limiter les féculents le soir. Si on a déjà des personnes... On est en prévention primaire, mais on a un petit surpoids qui va arriver, un index de masse corporelle, on arrive à 24, 25, on voit que le tour de taille commence à augmenter, on est sur une femme qui arrive à la ménopause, on peut l'éduquer pour qu'elle améliore à l'âge où elle arrive, 45, 50 ans, elle améliore son bilan métabolique et elle ait un meilleur vieillissement. Chez une personne jeune, un jeûne intermittent permet également de mieux vieillir, de mieux comprendre quand est-ce qu'il faut manger. Et quelque part, parfois, ça peut être tout un mode de vie aussi où les personnes vont faire plus attention à elles. Mais là, les personnes sont bien sûr beaucoup plus libres, elles sont encore protégées parce qu'elles sont jeunes. Je dirais qu'on est dans l'éducation. En prévention secondaire, tout dépend où on débute la prévention secondaire. Moi, je la débute quand j'ai des personnes qui viennent me voir avec une stéatose hépatique. Mais on peut très bien le décliner quand on a une glycémie entre... 1,05 g et 1,26 g, un pré-diabète. Quand on a des triglycérides qui sont au-dessus d'1,50 g, quand on a une gamme AGT qui monte, il y a l'alimentation, ou des transaminases qui montent, quand on a une pression artérielle qui monte. Dans tous ces... Ces cas, ce sont des maladies de l'alimentation et on peut proposer à nos patients, non pas forcément de faire tout le temps attention, c'est ce que j'expliquais quand on parle d'un régime où de faire tout le temps attention, on suscite l'envie, on propose une certaine liberté en modifiant les horaires d'alimentation parce que les patients vont s'améliorer. Et donc le jeûne intérieur, c'est pour ça que j'ai appelé le titre jeûner en mangeant l'oxymore parce qu'en fait… Je vais avoir faim, mais non, vous pouvez manger, c'est juste le contraire qui va arriver. Toutes les études montrent qu'en fait, les personnes n'ont pas faim et vont aller mieux, aussi bien sur le plan du métabolisme que psychologiquement.

  • Speaker #0

    Félicitations, vous êtes bien arrivé à la fin de cet épisode du podcast. S'il vous a plu, si vous avez appris des choses utiles et que vous souhaitez que je poursuive ce travail, vous pouvez vous abonner à ce podcast et en parler à un de vos confrères ou une de vos consoeurs. Merci. Et si vraiment vous voulez m'aider, vous pouvez me laisser une note de 5 étoiles sur vos applis et un petit avis sympa pour référencer ce podcast. Pensez également à vous abonner à la newsletter. Je vous envoie chaque mois un mail à haute valeur ajoutée pour la médecine générale. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

Description

🎙️ J'ai le plaisir d'accueillir dans cet épisode le Professeur Gabriel Perlemuter, expert en hépato-gastro-entérologie et nutrition, pour parler du jeûne intermittent. En tant que chef de service et directeur de recherche à l'Inserm, le Pr Perlemuter a exploré en profondeur les effets du jeûne, notamment dans son dernier ouvrage, "Jeûner en mangeant" paru aux éditions Flammarion.


🍽️ Nous discutons de deux méthodes validées du jeûne intermittent :

- La méthode 5/2 : deux jours de jeûne de 24 heures par semaine (non consécutifs), et alimentation équilibrée les cinq autres jours.

- La méthode 16/8 : une période de jeûne de 16 heures, suivie d'une fenêtre de 8 heures pour s'alimenter.


🔍 Le Pr Perlemuter nous éclaire sur les mécanismes physiologiques qui s'enclenchent lors du jeûne, comme la réduction de l'inflammation et la stimulation des fonctions métaboliques, bénéfiques pour certains patients.


💡 À qui conseiller le jeûne ? Nous abordons les profils de patients pour lesquels le jeûne est recommandé; en prévention primaire ou secondaire.


Nous aborderons les contre-indications et les éventuelles précautions à retenir avant de conseiller ou de prescrire le jeûne, comme les populations pour lesquelles la prudence est de mise (par exemple, les diabétiques de type 1, les enfants, ou les femmes enceintes.


📈 Mon invité nous donnera des conseils pratiques à appliquer dès demain au cabinet de médecine générale afin de prescrire cette intervention de façon sécurisée pour nos patients.


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, j'ai l'honneur d'accueillir le professeur Gabriel Perlemutter, un expert de premier plan en hépatogastro-entérologie et nutrition. Chef de service et directeur de recherche à l'Inserm, il est également l'auteur de plusieurs ouvrages à succès, dont le best-seller Les pouvoirs cachés du foie et tout récemment Jeûner en mangeant Au cours de cet épisode, nous allons explorer ensemble le thème fascinant de la prescription du jeûne intermittent en médecine générale. Comment conseiller et prescrire cette intervention pour nos patients ? Quelles sont ces indications et pour quelle population ? Nous aborderons les bienfaits du jeûne, ses m��canismes physiologiques et Gabriel Perlemuter nous partagera ses conseils pour accompagner nos patients dans cette démarche. Bonjour Gabriel !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu, je suis ravi d'être avec vous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Moi aussi je suis absolument ravi, c'est un honneur de vous avoir aujourd'hui sur le podcast pour nous éclairer sur les bienfaits du jeûne. Est-ce que vous pouvez d'abord m'expliquer qu'est-ce que le jeûne intermittent et quelles sont ses variantes principales ?

  • Speaker #1

    En fait, le jeûne intermittent se développe suite au monde obésogène dans lequel on vit, où nous sommes tous, nos patients et nous-mêmes, exposés à une alimentation trop riche en sucre, en hydrate de carbone, trop riche en graisse, ce qui aboutit à notre épidémie de surpoids, d'obésité, de maladies métaboliques. Et on dit toujours à nos patients et à nous-mêmes, il faut manger équilibré. Et puis, si ça fonctionnait, il n'y aurait pas toute cette épidémie d'obésité. C'est très difficile de faire toujours attention au manger équilibré. Et dès que vous dites à quelqu'un de manger équilibré, vous suscitez l'envie. Il a juste envie de faire l'inverse. Et donc, le jeûne intermittent est une méthode qui permet de garder une liberté par rapport aux périodes où on mange et où on ne mange pas. Le jeûne intermittent, le but est de limiter pendant certaines périodes de la journée. la sécrétion d'insuline. Vous diminuez votre sécrétion d'insuline, vous allez améliorer votre métabolisme et vous allez vieillir plus lentement parce que les voies du vieillissement et les voies de signalisation de l'insuline sont en partie communes. Donc le grand rationnel pour nous médecins, c'est d'aider nos patients à avoir une certaine liberté pour mieux s'alimenter. Alors il y a plusieurs types de jeûne intermittent. Il y a deux grandes méthodes. Il y a la méthode 16-8 pour 24 heures. 16 heures de jeûne et 8 heures, on a le droit de manger. Et la méthode 5-2. La méthode 16-8, en fait, ce n'est pas la même chose si on mange le matin ou le soir, parce que quand on mange plus le soir, on va avoir des sécrétions d'insuline plus le soir qui vont se rapprocher, par exemple, de la sécrétion de l'hormone de croissance qui aboutit la nuit. Et on aura besoin de plus d'insuline pour un même repas. Il y a des études qui ont été faites qui montrent qu'un même repas de 1500 calories coûte en fait 1800 calories s'il est pris le soir par rapport à un autre horaire de la journée. Et donc, quand on propose à des patients du jeûne intermittent selon la méthode 16-8, on prend le petit déjeuner, un bon petit déjeuner, on mange le midi et à partir de 15-16 heures, on ne mange pas ou alors, au limité de la sécrétion d'insuline si on veut quand même manger, juste des légumes. Et donc, ça c'est le résumé, un petit déjeuner droit, un déjeuner de prince, un dîner. pauvre ou de pauvre. Et l'autre grande méthode, c'est la méthode 5-2. Cinq jours par semaine, vous êtes libre. Deux jours par semaine, non consécutif, vous jeûnez ou juste des légumes. Alors là, il faut faire très attention, c'est vous êtes libre, c'est ce qui est dit partout. Donc, on peut penser que c'est open bar. Mais quand on prend les études scientifiques et nous, médecins, on est là pour faire de la médecine et de la science, ce n'est pas vraiment open bar parce que les personnes qui se mettent dans le jeûne 5-2, en fait... Les jours où elles mangent, elles font déjà attention à elles, elles ne mangent pas n'importe quoi. Mais donc en fait, ce jeûne intermittent 16-8 ou 5-2 vous permet néanmoins, les moments où manger, de faire vos extras, d'avoir votre liberté que vous perdez si on vous dit qu'il faut toujours manger de façon équilibrée. Et c'est plus facile psychologiquement pour une personne d'aboutir à une amélioration de son métabolisme. Il faut bien comprendre que dans les processus métaboliques et du vieillissement, il y a... deux choses qui sont importantes. Au moins deux choses. Il y a d'une part combien vous mangez, c'est-à-dire l'apport calorique, et quand est-ce que vous mangez. Ce n'est pas pareil de manger le matin ou le soir. Et donc, c'est deux choses extrêmement importantes pour la prise en charge de nos patients.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc, à la place d'un médecin généraliste ou un médecin de n'importe quelle spécialité d'ailleurs qui souhaite prescrire le jeûne, il dispose de deux méthodes différentes, la méthode 16-8 ou la méthode 5-2 qu'on peut conseiller, prescrire à nos patients.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est ce que je recommande à mes patients. Surtout, moi, je les vois en tant qu'hépatologues et nutritionnistes pour une stéatose, une accumulation de triglycérides dans les hépatocytes qui s'intègrent dans un syndrome métabolique débutant. ou dans le cadre d'un diabète de type 2 ou d'une maladie cardiaque. Et donc, quand on les prend en charge pour cette stéatose, pour cette stéatohépatite métabolique, pour la MAPFEL, moi, je le recommande pour s'orienter avant une certaine liberté vers le jeûne intermédiaire.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, vous en avez abordé succinctement les principes avec la réduction des pics insuliniques, avec la réduction des voies du vieillissement quand ce jeûne est suivi. Est-ce que vous pouvez nous rappeler brièvement les mécanismes physiologiques qui se déclenchent dans le corps lors d'un jeûne et quels sont les bienfaits médicaux qui sont associés à cette pratique ?

  • Speaker #1

    Quand vous jeûnez, vous allez diminuer votre sécrétion d'insuline, vous aurez moins d'apport en glucides, en hydroxyde de carbone. Ainsi, pour maintenir un taux de sucre, une glycémie normale, vous allez puiser sur vos réserves. Vous allez puiser sur vos réserves de graisse, en particulier la graisse qu'il y a dans le foie, mais également dans... dans les muscles, en sous-cutanée, qui va être transformée dans les voies biochimiques en sucre, et vous allez également puiser au niveau de vos muscles. Au bout d'un certain temps, au bout de 12 heures environ, les réserves en glycogène du foie seront épuisées, et le foie va se mettre à produire des corps cétoniques, acéto-acétate, bétail-toxibutyrate, acétone, qui ont des propriétés anti-inflammatoires, anti-cancéreuses. et qui vont avoir un effet bénéfique sur le métabolisme. Je ne dis pas qu'il faut faire un régime cétogène, mais juste c'est les mécanismes qui font pourquoi le jeûne intermittent va fonctionner. Il faut donc 12 heures de jeûne pour que ces corps cétoniques puissent apparaître. Et à partir de ce moment-là, vous allez avoir une amélioration sur le moyen terme de votre pression artérielle, de votre bilan lipidique, une diminution de la leptine. Une diminution de la glycémie, une diminution de l'insuline, une diminution de la pression artérielle. À plus long terme, une diminution de la stéatose hépatique, une amélioration de la gamma-GT, une amélioration des transaminases et vous allez rentrer dans un effet bénéfique sur votre santé, sur votre métabolisme. Pour la méthode 5-2, c'est la même chose. Pendant les deux jours où vous jeûnez, la sécrétion d'insuline va être réduite. Vous allez produire des corps cétoniques, vous allez diminuer votre glycémie, vous allez... vous améliorez.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, j'ai une question qui me semble importante en pratique. Pour quel type de patient le jeûne peut-il être recommandé ? Est-ce qu'il faut le recommander en prévention primaire, chez des adultes qualifiés de sains ? Est-ce qu'il faut le recommander quand les gens sont malades ? Est-ce qu'il faut le recommander pour les gens qui sont atteints de telle ou telle pathologie ? Pour quel type de patient peut-on prescrire, recommander le jeûne ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, il y a deux choses dans votre question. Il y a d'une part les personnes en bonne santé, donc on est en prévention primaire, et les personnes qui ont déjà un problème de santé, on arrive en prévention secondaire. Pour les personnes en prévention primaire, je dirais que c'est plus de l'éducation. Qu'est-ce qu'il faut manger ? Quand est-ce qu'il faut le manger ? Et donc on éduque en disant c'est mieux de manger le matin, le midi, d'alléger le repas du soir, voire de prendre juste des légumes, de limiter les féculents le soir. Si on a déjà des personnes... On est en prévention primaire, mais on a un petit surpoids qui va arriver, un index de masse corporelle, on arrive à 24, 25, on voit que le tour de taille commence à augmenter, on est sur une femme qui arrive à la ménopause, on peut l'éduquer pour qu'elle améliore à l'âge où elle arrive, 45, 50 ans, elle améliore son bilan métabolique et elle ait un meilleur vieillissement. Chez une personne jeune, un jeûne intermittent permet également de mieux vieillir, de mieux comprendre quand est-ce qu'il faut manger. Et quelque part, parfois, ça peut être tout un mode de vie aussi où les personnes vont faire plus attention à elles. Mais là, les personnes sont bien sûr beaucoup plus libres, elles sont encore protégées parce qu'elles sont jeunes. Je dirais qu'on est dans l'éducation. En prévention secondaire, tout dépend où on débute la prévention secondaire. Moi, je la débute quand j'ai des personnes qui viennent me voir avec une stéatose hépatique. Mais on peut très bien le décliner quand on a une glycémie entre... 1,05 g et 1,26 g, un pré-diabète. Quand on a des triglycérides qui sont au-dessus d'1,50 g, quand on a une gamme AGT qui monte, il y a l'alimentation, ou des transaminases qui montent, quand on a une pression artérielle qui monte. Dans tous ces... Ces cas, ce sont des maladies de l'alimentation et on peut proposer à nos patients, non pas forcément de faire tout le temps attention, c'est ce que j'expliquais quand on parle d'un régime où de faire tout le temps attention, on suscite l'envie, on propose une certaine liberté en modifiant les horaires d'alimentation parce que les patients vont s'améliorer. Et donc le jeûne intérieur, c'est pour ça que j'ai appelé le titre jeûner en mangeant l'oxymore parce qu'en fait… Je vais avoir faim, mais non, vous pouvez manger, c'est juste le contraire qui va arriver. Toutes les études montrent qu'en fait, les personnes n'ont pas faim et vont aller mieux, aussi bien sur le plan du métabolisme que psychologiquement.

  • Speaker #0

    Félicitations, vous êtes bien arrivé à la fin de cet épisode du podcast. S'il vous a plu, si vous avez appris des choses utiles et que vous souhaitez que je poursuive ce travail, vous pouvez vous abonner à ce podcast et en parler à un de vos confrères ou une de vos consoeurs. Merci. Et si vraiment vous voulez m'aider, vous pouvez me laisser une note de 5 étoiles sur vos applis et un petit avis sympa pour référencer ce podcast. Pensez également à vous abonner à la newsletter. Je vous envoie chaque mois un mail à haute valeur ajoutée pour la médecine générale. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

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🎙️ J'ai le plaisir d'accueillir dans cet épisode le Professeur Gabriel Perlemuter, expert en hépato-gastro-entérologie et nutrition, pour parler du jeûne intermittent. En tant que chef de service et directeur de recherche à l'Inserm, le Pr Perlemuter a exploré en profondeur les effets du jeûne, notamment dans son dernier ouvrage, "Jeûner en mangeant" paru aux éditions Flammarion.


🍽️ Nous discutons de deux méthodes validées du jeûne intermittent :

- La méthode 5/2 : deux jours de jeûne de 24 heures par semaine (non consécutifs), et alimentation équilibrée les cinq autres jours.

- La méthode 16/8 : une période de jeûne de 16 heures, suivie d'une fenêtre de 8 heures pour s'alimenter.


🔍 Le Pr Perlemuter nous éclaire sur les mécanismes physiologiques qui s'enclenchent lors du jeûne, comme la réduction de l'inflammation et la stimulation des fonctions métaboliques, bénéfiques pour certains patients.


💡 À qui conseiller le jeûne ? Nous abordons les profils de patients pour lesquels le jeûne est recommandé; en prévention primaire ou secondaire.


Nous aborderons les contre-indications et les éventuelles précautions à retenir avant de conseiller ou de prescrire le jeûne, comme les populations pour lesquelles la prudence est de mise (par exemple, les diabétiques de type 1, les enfants, ou les femmes enceintes.


📈 Mon invité nous donnera des conseils pratiques à appliquer dès demain au cabinet de médecine générale afin de prescrire cette intervention de façon sécurisée pour nos patients.


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, j'ai l'honneur d'accueillir le professeur Gabriel Perlemutter, un expert de premier plan en hépatogastro-entérologie et nutrition. Chef de service et directeur de recherche à l'Inserm, il est également l'auteur de plusieurs ouvrages à succès, dont le best-seller Les pouvoirs cachés du foie et tout récemment Jeûner en mangeant Au cours de cet épisode, nous allons explorer ensemble le thème fascinant de la prescription du jeûne intermittent en médecine générale. Comment conseiller et prescrire cette intervention pour nos patients ? Quelles sont ces indications et pour quelle population ? Nous aborderons les bienfaits du jeûne, ses m��canismes physiologiques et Gabriel Perlemuter nous partagera ses conseils pour accompagner nos patients dans cette démarche. Bonjour Gabriel !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu, je suis ravi d'être avec vous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Moi aussi je suis absolument ravi, c'est un honneur de vous avoir aujourd'hui sur le podcast pour nous éclairer sur les bienfaits du jeûne. Est-ce que vous pouvez d'abord m'expliquer qu'est-ce que le jeûne intermittent et quelles sont ses variantes principales ?

  • Speaker #1

    En fait, le jeûne intermittent se développe suite au monde obésogène dans lequel on vit, où nous sommes tous, nos patients et nous-mêmes, exposés à une alimentation trop riche en sucre, en hydrate de carbone, trop riche en graisse, ce qui aboutit à notre épidémie de surpoids, d'obésité, de maladies métaboliques. Et on dit toujours à nos patients et à nous-mêmes, il faut manger équilibré. Et puis, si ça fonctionnait, il n'y aurait pas toute cette épidémie d'obésité. C'est très difficile de faire toujours attention au manger équilibré. Et dès que vous dites à quelqu'un de manger équilibré, vous suscitez l'envie. Il a juste envie de faire l'inverse. Et donc, le jeûne intermittent est une méthode qui permet de garder une liberté par rapport aux périodes où on mange et où on ne mange pas. Le jeûne intermittent, le but est de limiter pendant certaines périodes de la journée. la sécrétion d'insuline. Vous diminuez votre sécrétion d'insuline, vous allez améliorer votre métabolisme et vous allez vieillir plus lentement parce que les voies du vieillissement et les voies de signalisation de l'insuline sont en partie communes. Donc le grand rationnel pour nous médecins, c'est d'aider nos patients à avoir une certaine liberté pour mieux s'alimenter. Alors il y a plusieurs types de jeûne intermittent. Il y a deux grandes méthodes. Il y a la méthode 16-8 pour 24 heures. 16 heures de jeûne et 8 heures, on a le droit de manger. Et la méthode 5-2. La méthode 16-8, en fait, ce n'est pas la même chose si on mange le matin ou le soir, parce que quand on mange plus le soir, on va avoir des sécrétions d'insuline plus le soir qui vont se rapprocher, par exemple, de la sécrétion de l'hormone de croissance qui aboutit la nuit. Et on aura besoin de plus d'insuline pour un même repas. Il y a des études qui ont été faites qui montrent qu'un même repas de 1500 calories coûte en fait 1800 calories s'il est pris le soir par rapport à un autre horaire de la journée. Et donc, quand on propose à des patients du jeûne intermittent selon la méthode 16-8, on prend le petit déjeuner, un bon petit déjeuner, on mange le midi et à partir de 15-16 heures, on ne mange pas ou alors, au limité de la sécrétion d'insuline si on veut quand même manger, juste des légumes. Et donc, ça c'est le résumé, un petit déjeuner droit, un déjeuner de prince, un dîner. pauvre ou de pauvre. Et l'autre grande méthode, c'est la méthode 5-2. Cinq jours par semaine, vous êtes libre. Deux jours par semaine, non consécutif, vous jeûnez ou juste des légumes. Alors là, il faut faire très attention, c'est vous êtes libre, c'est ce qui est dit partout. Donc, on peut penser que c'est open bar. Mais quand on prend les études scientifiques et nous, médecins, on est là pour faire de la médecine et de la science, ce n'est pas vraiment open bar parce que les personnes qui se mettent dans le jeûne 5-2, en fait... Les jours où elles mangent, elles font déjà attention à elles, elles ne mangent pas n'importe quoi. Mais donc en fait, ce jeûne intermittent 16-8 ou 5-2 vous permet néanmoins, les moments où manger, de faire vos extras, d'avoir votre liberté que vous perdez si on vous dit qu'il faut toujours manger de façon équilibrée. Et c'est plus facile psychologiquement pour une personne d'aboutir à une amélioration de son métabolisme. Il faut bien comprendre que dans les processus métaboliques et du vieillissement, il y a... deux choses qui sont importantes. Au moins deux choses. Il y a d'une part combien vous mangez, c'est-à-dire l'apport calorique, et quand est-ce que vous mangez. Ce n'est pas pareil de manger le matin ou le soir. Et donc, c'est deux choses extrêmement importantes pour la prise en charge de nos patients.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc, à la place d'un médecin généraliste ou un médecin de n'importe quelle spécialité d'ailleurs qui souhaite prescrire le jeûne, il dispose de deux méthodes différentes, la méthode 16-8 ou la méthode 5-2 qu'on peut conseiller, prescrire à nos patients.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est ce que je recommande à mes patients. Surtout, moi, je les vois en tant qu'hépatologues et nutritionnistes pour une stéatose, une accumulation de triglycérides dans les hépatocytes qui s'intègrent dans un syndrome métabolique débutant. ou dans le cadre d'un diabète de type 2 ou d'une maladie cardiaque. Et donc, quand on les prend en charge pour cette stéatose, pour cette stéatohépatite métabolique, pour la MAPFEL, moi, je le recommande pour s'orienter avant une certaine liberté vers le jeûne intermédiaire.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, vous en avez abordé succinctement les principes avec la réduction des pics insuliniques, avec la réduction des voies du vieillissement quand ce jeûne est suivi. Est-ce que vous pouvez nous rappeler brièvement les mécanismes physiologiques qui se déclenchent dans le corps lors d'un jeûne et quels sont les bienfaits médicaux qui sont associés à cette pratique ?

  • Speaker #1

    Quand vous jeûnez, vous allez diminuer votre sécrétion d'insuline, vous aurez moins d'apport en glucides, en hydroxyde de carbone. Ainsi, pour maintenir un taux de sucre, une glycémie normale, vous allez puiser sur vos réserves. Vous allez puiser sur vos réserves de graisse, en particulier la graisse qu'il y a dans le foie, mais également dans... dans les muscles, en sous-cutanée, qui va être transformée dans les voies biochimiques en sucre, et vous allez également puiser au niveau de vos muscles. Au bout d'un certain temps, au bout de 12 heures environ, les réserves en glycogène du foie seront épuisées, et le foie va se mettre à produire des corps cétoniques, acéto-acétate, bétail-toxibutyrate, acétone, qui ont des propriétés anti-inflammatoires, anti-cancéreuses. et qui vont avoir un effet bénéfique sur le métabolisme. Je ne dis pas qu'il faut faire un régime cétogène, mais juste c'est les mécanismes qui font pourquoi le jeûne intermittent va fonctionner. Il faut donc 12 heures de jeûne pour que ces corps cétoniques puissent apparaître. Et à partir de ce moment-là, vous allez avoir une amélioration sur le moyen terme de votre pression artérielle, de votre bilan lipidique, une diminution de la leptine. Une diminution de la glycémie, une diminution de l'insuline, une diminution de la pression artérielle. À plus long terme, une diminution de la stéatose hépatique, une amélioration de la gamma-GT, une amélioration des transaminases et vous allez rentrer dans un effet bénéfique sur votre santé, sur votre métabolisme. Pour la méthode 5-2, c'est la même chose. Pendant les deux jours où vous jeûnez, la sécrétion d'insuline va être réduite. Vous allez produire des corps cétoniques, vous allez diminuer votre glycémie, vous allez... vous améliorez.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, j'ai une question qui me semble importante en pratique. Pour quel type de patient le jeûne peut-il être recommandé ? Est-ce qu'il faut le recommander en prévention primaire, chez des adultes qualifiés de sains ? Est-ce qu'il faut le recommander quand les gens sont malades ? Est-ce qu'il faut le recommander pour les gens qui sont atteints de telle ou telle pathologie ? Pour quel type de patient peut-on prescrire, recommander le jeûne ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, il y a deux choses dans votre question. Il y a d'une part les personnes en bonne santé, donc on est en prévention primaire, et les personnes qui ont déjà un problème de santé, on arrive en prévention secondaire. Pour les personnes en prévention primaire, je dirais que c'est plus de l'éducation. Qu'est-ce qu'il faut manger ? Quand est-ce qu'il faut le manger ? Et donc on éduque en disant c'est mieux de manger le matin, le midi, d'alléger le repas du soir, voire de prendre juste des légumes, de limiter les féculents le soir. Si on a déjà des personnes... On est en prévention primaire, mais on a un petit surpoids qui va arriver, un index de masse corporelle, on arrive à 24, 25, on voit que le tour de taille commence à augmenter, on est sur une femme qui arrive à la ménopause, on peut l'éduquer pour qu'elle améliore à l'âge où elle arrive, 45, 50 ans, elle améliore son bilan métabolique et elle ait un meilleur vieillissement. Chez une personne jeune, un jeûne intermittent permet également de mieux vieillir, de mieux comprendre quand est-ce qu'il faut manger. Et quelque part, parfois, ça peut être tout un mode de vie aussi où les personnes vont faire plus attention à elles. Mais là, les personnes sont bien sûr beaucoup plus libres, elles sont encore protégées parce qu'elles sont jeunes. Je dirais qu'on est dans l'éducation. En prévention secondaire, tout dépend où on débute la prévention secondaire. Moi, je la débute quand j'ai des personnes qui viennent me voir avec une stéatose hépatique. Mais on peut très bien le décliner quand on a une glycémie entre... 1,05 g et 1,26 g, un pré-diabète. Quand on a des triglycérides qui sont au-dessus d'1,50 g, quand on a une gamme AGT qui monte, il y a l'alimentation, ou des transaminases qui montent, quand on a une pression artérielle qui monte. Dans tous ces... Ces cas, ce sont des maladies de l'alimentation et on peut proposer à nos patients, non pas forcément de faire tout le temps attention, c'est ce que j'expliquais quand on parle d'un régime où de faire tout le temps attention, on suscite l'envie, on propose une certaine liberté en modifiant les horaires d'alimentation parce que les patients vont s'améliorer. Et donc le jeûne intérieur, c'est pour ça que j'ai appelé le titre jeûner en mangeant l'oxymore parce qu'en fait… Je vais avoir faim, mais non, vous pouvez manger, c'est juste le contraire qui va arriver. Toutes les études montrent qu'en fait, les personnes n'ont pas faim et vont aller mieux, aussi bien sur le plan du métabolisme que psychologiquement.

  • Speaker #0

    Félicitations, vous êtes bien arrivé à la fin de cet épisode du podcast. S'il vous a plu, si vous avez appris des choses utiles et que vous souhaitez que je poursuive ce travail, vous pouvez vous abonner à ce podcast et en parler à un de vos confrères ou une de vos consoeurs. Merci. Et si vraiment vous voulez m'aider, vous pouvez me laisser une note de 5 étoiles sur vos applis et un petit avis sympa pour référencer ce podcast. Pensez également à vous abonner à la newsletter. Je vous envoie chaque mois un mail à haute valeur ajoutée pour la médecine générale. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

Description

🎙️ J'ai le plaisir d'accueillir dans cet épisode le Professeur Gabriel Perlemuter, expert en hépato-gastro-entérologie et nutrition, pour parler du jeûne intermittent. En tant que chef de service et directeur de recherche à l'Inserm, le Pr Perlemuter a exploré en profondeur les effets du jeûne, notamment dans son dernier ouvrage, "Jeûner en mangeant" paru aux éditions Flammarion.


🍽️ Nous discutons de deux méthodes validées du jeûne intermittent :

- La méthode 5/2 : deux jours de jeûne de 24 heures par semaine (non consécutifs), et alimentation équilibrée les cinq autres jours.

- La méthode 16/8 : une période de jeûne de 16 heures, suivie d'une fenêtre de 8 heures pour s'alimenter.


🔍 Le Pr Perlemuter nous éclaire sur les mécanismes physiologiques qui s'enclenchent lors du jeûne, comme la réduction de l'inflammation et la stimulation des fonctions métaboliques, bénéfiques pour certains patients.


💡 À qui conseiller le jeûne ? Nous abordons les profils de patients pour lesquels le jeûne est recommandé; en prévention primaire ou secondaire.


Nous aborderons les contre-indications et les éventuelles précautions à retenir avant de conseiller ou de prescrire le jeûne, comme les populations pour lesquelles la prudence est de mise (par exemple, les diabétiques de type 1, les enfants, ou les femmes enceintes.


📈 Mon invité nous donnera des conseils pratiques à appliquer dès demain au cabinet de médecine générale afin de prescrire cette intervention de façon sécurisée pour nos patients.


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, j'ai l'honneur d'accueillir le professeur Gabriel Perlemutter, un expert de premier plan en hépatogastro-entérologie et nutrition. Chef de service et directeur de recherche à l'Inserm, il est également l'auteur de plusieurs ouvrages à succès, dont le best-seller Les pouvoirs cachés du foie et tout récemment Jeûner en mangeant Au cours de cet épisode, nous allons explorer ensemble le thème fascinant de la prescription du jeûne intermittent en médecine générale. Comment conseiller et prescrire cette intervention pour nos patients ? Quelles sont ces indications et pour quelle population ? Nous aborderons les bienfaits du jeûne, ses m��canismes physiologiques et Gabriel Perlemuter nous partagera ses conseils pour accompagner nos patients dans cette démarche. Bonjour Gabriel !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu, je suis ravi d'être avec vous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Moi aussi je suis absolument ravi, c'est un honneur de vous avoir aujourd'hui sur le podcast pour nous éclairer sur les bienfaits du jeûne. Est-ce que vous pouvez d'abord m'expliquer qu'est-ce que le jeûne intermittent et quelles sont ses variantes principales ?

  • Speaker #1

    En fait, le jeûne intermittent se développe suite au monde obésogène dans lequel on vit, où nous sommes tous, nos patients et nous-mêmes, exposés à une alimentation trop riche en sucre, en hydrate de carbone, trop riche en graisse, ce qui aboutit à notre épidémie de surpoids, d'obésité, de maladies métaboliques. Et on dit toujours à nos patients et à nous-mêmes, il faut manger équilibré. Et puis, si ça fonctionnait, il n'y aurait pas toute cette épidémie d'obésité. C'est très difficile de faire toujours attention au manger équilibré. Et dès que vous dites à quelqu'un de manger équilibré, vous suscitez l'envie. Il a juste envie de faire l'inverse. Et donc, le jeûne intermittent est une méthode qui permet de garder une liberté par rapport aux périodes où on mange et où on ne mange pas. Le jeûne intermittent, le but est de limiter pendant certaines périodes de la journée. la sécrétion d'insuline. Vous diminuez votre sécrétion d'insuline, vous allez améliorer votre métabolisme et vous allez vieillir plus lentement parce que les voies du vieillissement et les voies de signalisation de l'insuline sont en partie communes. Donc le grand rationnel pour nous médecins, c'est d'aider nos patients à avoir une certaine liberté pour mieux s'alimenter. Alors il y a plusieurs types de jeûne intermittent. Il y a deux grandes méthodes. Il y a la méthode 16-8 pour 24 heures. 16 heures de jeûne et 8 heures, on a le droit de manger. Et la méthode 5-2. La méthode 16-8, en fait, ce n'est pas la même chose si on mange le matin ou le soir, parce que quand on mange plus le soir, on va avoir des sécrétions d'insuline plus le soir qui vont se rapprocher, par exemple, de la sécrétion de l'hormone de croissance qui aboutit la nuit. Et on aura besoin de plus d'insuline pour un même repas. Il y a des études qui ont été faites qui montrent qu'un même repas de 1500 calories coûte en fait 1800 calories s'il est pris le soir par rapport à un autre horaire de la journée. Et donc, quand on propose à des patients du jeûne intermittent selon la méthode 16-8, on prend le petit déjeuner, un bon petit déjeuner, on mange le midi et à partir de 15-16 heures, on ne mange pas ou alors, au limité de la sécrétion d'insuline si on veut quand même manger, juste des légumes. Et donc, ça c'est le résumé, un petit déjeuner droit, un déjeuner de prince, un dîner. pauvre ou de pauvre. Et l'autre grande méthode, c'est la méthode 5-2. Cinq jours par semaine, vous êtes libre. Deux jours par semaine, non consécutif, vous jeûnez ou juste des légumes. Alors là, il faut faire très attention, c'est vous êtes libre, c'est ce qui est dit partout. Donc, on peut penser que c'est open bar. Mais quand on prend les études scientifiques et nous, médecins, on est là pour faire de la médecine et de la science, ce n'est pas vraiment open bar parce que les personnes qui se mettent dans le jeûne 5-2, en fait... Les jours où elles mangent, elles font déjà attention à elles, elles ne mangent pas n'importe quoi. Mais donc en fait, ce jeûne intermittent 16-8 ou 5-2 vous permet néanmoins, les moments où manger, de faire vos extras, d'avoir votre liberté que vous perdez si on vous dit qu'il faut toujours manger de façon équilibrée. Et c'est plus facile psychologiquement pour une personne d'aboutir à une amélioration de son métabolisme. Il faut bien comprendre que dans les processus métaboliques et du vieillissement, il y a... deux choses qui sont importantes. Au moins deux choses. Il y a d'une part combien vous mangez, c'est-à-dire l'apport calorique, et quand est-ce que vous mangez. Ce n'est pas pareil de manger le matin ou le soir. Et donc, c'est deux choses extrêmement importantes pour la prise en charge de nos patients.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc, à la place d'un médecin généraliste ou un médecin de n'importe quelle spécialité d'ailleurs qui souhaite prescrire le jeûne, il dispose de deux méthodes différentes, la méthode 16-8 ou la méthode 5-2 qu'on peut conseiller, prescrire à nos patients.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est ce que je recommande à mes patients. Surtout, moi, je les vois en tant qu'hépatologues et nutritionnistes pour une stéatose, une accumulation de triglycérides dans les hépatocytes qui s'intègrent dans un syndrome métabolique débutant. ou dans le cadre d'un diabète de type 2 ou d'une maladie cardiaque. Et donc, quand on les prend en charge pour cette stéatose, pour cette stéatohépatite métabolique, pour la MAPFEL, moi, je le recommande pour s'orienter avant une certaine liberté vers le jeûne intermédiaire.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, vous en avez abordé succinctement les principes avec la réduction des pics insuliniques, avec la réduction des voies du vieillissement quand ce jeûne est suivi. Est-ce que vous pouvez nous rappeler brièvement les mécanismes physiologiques qui se déclenchent dans le corps lors d'un jeûne et quels sont les bienfaits médicaux qui sont associés à cette pratique ?

  • Speaker #1

    Quand vous jeûnez, vous allez diminuer votre sécrétion d'insuline, vous aurez moins d'apport en glucides, en hydroxyde de carbone. Ainsi, pour maintenir un taux de sucre, une glycémie normale, vous allez puiser sur vos réserves. Vous allez puiser sur vos réserves de graisse, en particulier la graisse qu'il y a dans le foie, mais également dans... dans les muscles, en sous-cutanée, qui va être transformée dans les voies biochimiques en sucre, et vous allez également puiser au niveau de vos muscles. Au bout d'un certain temps, au bout de 12 heures environ, les réserves en glycogène du foie seront épuisées, et le foie va se mettre à produire des corps cétoniques, acéto-acétate, bétail-toxibutyrate, acétone, qui ont des propriétés anti-inflammatoires, anti-cancéreuses. et qui vont avoir un effet bénéfique sur le métabolisme. Je ne dis pas qu'il faut faire un régime cétogène, mais juste c'est les mécanismes qui font pourquoi le jeûne intermittent va fonctionner. Il faut donc 12 heures de jeûne pour que ces corps cétoniques puissent apparaître. Et à partir de ce moment-là, vous allez avoir une amélioration sur le moyen terme de votre pression artérielle, de votre bilan lipidique, une diminution de la leptine. Une diminution de la glycémie, une diminution de l'insuline, une diminution de la pression artérielle. À plus long terme, une diminution de la stéatose hépatique, une amélioration de la gamma-GT, une amélioration des transaminases et vous allez rentrer dans un effet bénéfique sur votre santé, sur votre métabolisme. Pour la méthode 5-2, c'est la même chose. Pendant les deux jours où vous jeûnez, la sécrétion d'insuline va être réduite. Vous allez produire des corps cétoniques, vous allez diminuer votre glycémie, vous allez... vous améliorez.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, j'ai une question qui me semble importante en pratique. Pour quel type de patient le jeûne peut-il être recommandé ? Est-ce qu'il faut le recommander en prévention primaire, chez des adultes qualifiés de sains ? Est-ce qu'il faut le recommander quand les gens sont malades ? Est-ce qu'il faut le recommander pour les gens qui sont atteints de telle ou telle pathologie ? Pour quel type de patient peut-on prescrire, recommander le jeûne ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, il y a deux choses dans votre question. Il y a d'une part les personnes en bonne santé, donc on est en prévention primaire, et les personnes qui ont déjà un problème de santé, on arrive en prévention secondaire. Pour les personnes en prévention primaire, je dirais que c'est plus de l'éducation. Qu'est-ce qu'il faut manger ? Quand est-ce qu'il faut le manger ? Et donc on éduque en disant c'est mieux de manger le matin, le midi, d'alléger le repas du soir, voire de prendre juste des légumes, de limiter les féculents le soir. Si on a déjà des personnes... On est en prévention primaire, mais on a un petit surpoids qui va arriver, un index de masse corporelle, on arrive à 24, 25, on voit que le tour de taille commence à augmenter, on est sur une femme qui arrive à la ménopause, on peut l'éduquer pour qu'elle améliore à l'âge où elle arrive, 45, 50 ans, elle améliore son bilan métabolique et elle ait un meilleur vieillissement. Chez une personne jeune, un jeûne intermittent permet également de mieux vieillir, de mieux comprendre quand est-ce qu'il faut manger. Et quelque part, parfois, ça peut être tout un mode de vie aussi où les personnes vont faire plus attention à elles. Mais là, les personnes sont bien sûr beaucoup plus libres, elles sont encore protégées parce qu'elles sont jeunes. Je dirais qu'on est dans l'éducation. En prévention secondaire, tout dépend où on débute la prévention secondaire. Moi, je la débute quand j'ai des personnes qui viennent me voir avec une stéatose hépatique. Mais on peut très bien le décliner quand on a une glycémie entre... 1,05 g et 1,26 g, un pré-diabète. Quand on a des triglycérides qui sont au-dessus d'1,50 g, quand on a une gamme AGT qui monte, il y a l'alimentation, ou des transaminases qui montent, quand on a une pression artérielle qui monte. Dans tous ces... Ces cas, ce sont des maladies de l'alimentation et on peut proposer à nos patients, non pas forcément de faire tout le temps attention, c'est ce que j'expliquais quand on parle d'un régime où de faire tout le temps attention, on suscite l'envie, on propose une certaine liberté en modifiant les horaires d'alimentation parce que les patients vont s'améliorer. Et donc le jeûne intérieur, c'est pour ça que j'ai appelé le titre jeûner en mangeant l'oxymore parce qu'en fait… Je vais avoir faim, mais non, vous pouvez manger, c'est juste le contraire qui va arriver. Toutes les études montrent qu'en fait, les personnes n'ont pas faim et vont aller mieux, aussi bien sur le plan du métabolisme que psychologiquement.

  • Speaker #0

    Félicitations, vous êtes bien arrivé à la fin de cet épisode du podcast. S'il vous a plu, si vous avez appris des choses utiles et que vous souhaitez que je poursuive ce travail, vous pouvez vous abonner à ce podcast et en parler à un de vos confrères ou une de vos consoeurs. Merci. Et si vraiment vous voulez m'aider, vous pouvez me laisser une note de 5 étoiles sur vos applis et un petit avis sympa pour référencer ce podcast. Pensez également à vous abonner à la newsletter. Je vous envoie chaque mois un mail à haute valeur ajoutée pour la médecine générale. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

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