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Super Docteur - médecine générale

1/2 La sophrologie, ce n'est pas ce que vous croyez!

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15min |19/11/2024
Play
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Description

Je reçois aujourd'hui Arnaud Hayaert, sophrologue, formateur, auteur et directeur d’école de sophrologie, pour découvrir la sophrologie: une discipline qui intrigue souvent les médecins généralistes.


🌱 Créée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, la sophrologie repose sur l'intéroception, c'est-à-dire la perception consciente de ses sensations corporelles. Loin d’être une simple relaxation, cette discipline vise à renforcer le lien entre corps et esprit.


🩺 Mon invité partage avec moi des études récentes indiquant des bénéfices pour les patients souffrant notamment de troubles du sommeil, d'anxiété, et d'acouphènes. Ces effets restent à approfondir par des recherches supplémentaires, mais les premiers résultats sont encourageants.


🧠 Comment ça fonctionne ? La sophrologie mobilise des processus neurophysiologiques, notamment par la régulation du système nerveux autonome lors de la respiration et de la concentration sur les sensations. Avec les avancées en neurosciences, on comprend mieux pourquoi cette discipline peut réellement aider à diminuer le stress et à améliorer la qualité de vie.


🛡️ Comme toute pratique, la sophrologie nécessite une formation rigoureuse pour éviter des dérives. Arnaud milite pour un encadrement strict et des évaluations régulières, garantissant des standards de sécurité pour le patient. Son but est clair: standardiser les pratiques de la sophrologie pour permettre la réalisation d'études fiables, et produire un agrément reconnu nationalement pour les praticiens en sophrologie.


⚕️Quelques minutes de pratique peuvent suffire pour améliorer son bien-être, et ainsi renforcer la qualité des soins offerts aux patients... et à soi-même.


Les études que nous avons mentionnées dans l'épisode:

https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-sophrologie-2020/

https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/acouphenes-une-scientifique-valide-lefficacite-de-la-sophrologie/

https://sciencepost.fr/en-france-les-bienfaits-de-la-sophrologie-ont-fait-lobjet-de-plusieurs-etudes/


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accusir... Arnaud Hayard, sophrologue, formateur, directeur d'école, auteur et acteur de premier plan dans l'étude et la reconnaissance de la sophrologie. Son parcours riche en fait une référence dans le domaine. Dans cet épisode, je souhaite savoir avec lui si la sophrologie peut avoir sa place dans l'arsenal du médecin. Quelles sont les bases scientifiques de cette discipline ? Quels sont les bénéfices concrets pour nos patients ? Ces pratiques sont-elles sécuritaires ? Et surtout, pouvons-nous, médecins généralistes, intégrer la sophrologie et ses techniques dans nos pratiques et la recommander efficacement. Je me pose ces questions depuis longtemps et je crois enfin avoir trouvé chez mon invité l'interlocuteur qui va me permettre de faire éventuellement le lien entre la médecine et la sophrologie. Bonjour Arnaud !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être avec moi aujourd'hui Arnaud, je suis très content de te recevoir parce que on entend beaucoup parler de sophrologie depuis déjà très longtemps. Les médecins manient ça avec... précaution et je crois que tu es l'invité de choix pour essayer de démêler le vrai du faux et puis est-ce qu'on peut faire le lien entre la médecine et la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de me recevoir, c'est important de poser ce sujet, en effet il y a pas mal de choses à dire en bien et peut-être en moins bien mais c'est important d'en parler en tout cas.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux commencer s'il te plaît à te présenter succinctement à nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Je suis Arnaud Ayard, je suis sophrologue installé en libéral depuis à peu près 25 ans, je suis aussi directeur d'école sophrologie formation, voilà pour citer l'école. Et je suis surtout engagé pour la reconnaissance de la sophrologie en tant qu'INM, intégré dans le parcours de soins du patient. INM, intervention non médicamenteuse. Aujourd'hui, le jardinage est reconnu en tant qu'INM, mais pas la sophrologie. Donc je travaille durement pour ça. On en reparlera, mais il y a un rapport de l'Inserm qui pose clairement, il y a autant de sophrologues, de sophrologie que de sophrologue. C'est important de recadrer, de recentrer les choses. un peu sérieusement, surtout professionnellement parlant.

  • Speaker #0

    Donc ce que je comprends dans ton parcours, c'est que déjà tu essaies de définir ce qu'est la sophrologie, de l'étudier pour pouvoir qualifier d'intervention non médicamenteuse afin de l'inclure dans le parcours de soins des patients.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, la sophrologie, pour créer brièvement un petit historique, elle a été créée en 1960 par un médecin, le docteur, le professeur Alfonso Caicedo, dont j'ai eu la chance d'être l'élève. J'ai eu cette chance-là. de pouvoir travailler avec son équipe pédagogique et de pouvoir surtout comprendre jusque dans les détails jusqu'où ça peut aller. Aujourd'hui, on en parle comme méthode scientifique. Moi, j'ai ma petite définition, on en reparlera peut-être un petit peu plus tard. Mais c'est important de poser certaines bases en disant qu'au début 1960, c'est quand même un médecin qui l'a créé, non pas un médecin sous psychotrope qui voulait faire des trucs super sympas avec beaucoup de drogue et que des potes. mais bel et bien dans le cadre de la psychiatrie pour aider les patients à aller mieux tout simplement. Donc, on en est un petit peu plus loin parfois.

  • Speaker #0

    On va y venir justement parce que quand je pense à la sophrologie, c'est quelque chose que je connais assez mal, je te l'avoue. Je pense à un mélange de techniques que chaque praticien peut faire un mélange à sa sauce et ce qui rend la définition un petit peu difficile. Alors, je vais te poser déjà cette première question. Qu'est-ce que la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Les deux réponses, j'ai une simple et une moins simple, ou un peu plus élaborée. Tu veux laquelle ?

  • Speaker #0

    Celle qui te convient et celle que tu aimes donner à un professionnel de santé.

  • Speaker #1

    On va commencer par la plus simple, celle que j'aime bien donner, c'est en deux mots. La sophrologie en deux mots, c'est quoi ? C'est prendre conscience. Là, on est en train de respirer, toi et moi, on n'en a pas conscience. Par contre, si on attire un tout petit peu notre attention sur l'inspire, l'expire, pendant ce temps-là, on ne va pas pouvoir faire autre chose. Et ça, ça m'intéresse. Donc, on va attirer tout simplement... la conscience, donc notre esprit bien entendu, sur la présence de notre corps. Or le corps il va bien, il est capable de respirer, il est vivant. Et ce constat vient justement rassurer toute la machinerie. Aujourd'hui on a une panoplie d'exemples avec les neurosciences de sources. Ça commence à venir, mais pour étayer tout ça. Le deuxième, un petit peu plus compliqué sur l'explication, ça va être basé évidemment sur une méthode scientifique, mais basé sur l'interoception consciente. et volontaire. Alors l'interoception, un petit rappel pour toutes celles et tous ceux qui nous écoutent, se sentir de l'intérieur, le battement du cœur, le... sentir sa respiration, sentir qu'on a chaud, qu'on a froid, tout ça c'est de l'interoception, mais c'est volontaire et conscient. On va se mettre dans un état où on va écouter un petit peu plus son corps. Et en effet, ce n'est pas de la relaxation, on en reparlera un petit peu plus tard pour éviter les clichés.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est la définition officielle de la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de définitions, malheureusement. La sophrologie n'a été protégée que tardivement. c'est-à-dire le médecin qui a mis ça en place, ne l'a protégé que trop tardivement, c'est tombé dans le domaine commun et tout le monde a utilisé le mot sophrologie, j'ai envie de dire un peu à tort et à travers. Et aujourd'hui, on trouve du sophromassage, sophrodivination, sophrotrucmuche. C'est un petit peu, comme tu le dis très bien, un petit peu la foire à tout, avec un peu de relaxation, un petit peu de bol tibétain, un petit peu de toucher-massage, un petit peu de... Et du coup, ça dénature un petit peu cette fameuse interoception consciente et volontaire avec un seul but, rétablir... la complicité entre le corps et le cerveau, mais dans ses émotions. C'est ça qui va être intéressant. Donc, il y a beaucoup de définitions possibles.

  • Speaker #0

    Très bien. Arnaud, est-ce qu'il y a des études scientifiques qui démontrent l'efficacité de la sophrologie ? C'est-à-dire, dans quoi la sophrologie est indiquée ? En quelles indications la sophrologie est bénéfique, a montré un avantage, un bénéfice pour les patients ? Tu m'as transmis quelques études que je vais mettre dans les notes de l'épisode que tu peux aborder. Est-ce que tu peux m'éclairer sur ce sujet,

  • Speaker #1

    s'il te plaît ? Il y a très peu d'études, malheureusement. Une étude, ça coûte très cher. Autant le mindfulness aux États-Unis a énormément de retours, de feedbacks positifs, parce que le mécénat est beaucoup plus développé aux États-Unis qu'en France, déjà, à la base. En France, on a, même dans les pays francophones, on a quelques études concernant la sophrologie, notamment sur les acouphènes. Alors, ça ne date pas d'il y a très longtemps, il y a 3-4 ans à peu près. L'anxiété, on a aussi une étude sur le sommeil. Il y a bien évidemment un rapport de l'Inserm qui fait état d'une sophrologie un peu épars, un peu plurielle. J'ai eu la chance de rencontrer la médecin qui a écrit ce rapport de l'Inserm, elle est pro-sophro. Et beaucoup lui ont jeté, mais vraiment, des chauds d'eau dans tous les sens du terme, en disant que ce n'était pas juste, il ne fallait pas dire ça. J'ai eu la chance de la remercier pour lui dire merci pour ce que vous avez fait, parce que c'est juste, tout simplement. Et pas non plus mettre de la pommade là où il n'y a pas besoin d'en mettre, et de décrier parfois sur certaines déviances, parfois dérives sectaires. Et je suis absolument vigilant au quotidien pour toutes ces dérives qui vont plus desservir le métier que le servir, bien entendu.

  • Speaker #0

    Donc, je mettrai encore une fois ces études dans les notes de l'épisode, des études qui prouvent l'efficacité de la sophrologie. chez les patients qui souffrent d'acouphènes, d'anxiété ou de troubles du sommeil. Évidemment, c'est un domaine d'études qui va être amené, j'espère, à être développé, comme les autres INM. Dans ta pratique, est-ce que tu peux reconnaître quelques autres indications de la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Oui, en 25 ans, j'ai travaillé avec beaucoup de patientes, et encore aujourd'hui, patientes fibromyalgiques, ce qui est dystonie neurovégétative. Je suis l'un des rares sophrologues à présenter la sophrologie en tant que rééquilibrage neurovégétatif. J'ai envie de dire Wattels concernant la fibromyalgie. Donc de pouvoir rééquilibrer ça, alors encore une fois, il n'y a rien de magique. Le fait de faire les exercices, c'est une chose. Le fait de les répéter est aussi important. Donc la prise en charge, OK, il y a des rendez-vous en cabinet. Parfois, il y en a à l'hôpital ou en HAD, peu importe. Mais il peut y en avoir aussi. soit avec soi, et c'est ça qu'une bonne sophrologue va recommander, c'est-à-dire l'entraînement personnel. Concernant les études, j'espère qu'il y aura un vrai plus, parce que prochainement, on va proposer un agrément en pratique évaluée. Pour tous les sophrologues de France, avec un certain niveau, on va faire quand même du tri parmi les professionnels, donc avec un nombre d'heures, évidemment de formation, parce que là encore, c'est très disparate en France, mais aussi avec des heures de formation continue et des heures de supervision. Ça, c'est important aussi pour les professionnels. Et ces personnes pourront évaluer leur pratique, c'est-à-dire d'avoir les retours d'amélioration chez les patients. Donc, pour la petite enquête, c'est basé sur l'USF12, qui est en 12 questions, un questionnaire de santé pour lequel on n'a pas besoin d'être médecin. C'est ça qui est intéressant. Et on peut comparer son résultat SF12, par exemple, à ce qui passe dans d'autres pays, en Suisse, en Belgique, en Australie, peu importe. pour pouvoir comparer un petit peu notre état de vie, notre situation de santé. Donc, un questionnaire va être proposé avant le début du suivi sophrologique et un, tu penses bien, à la sortie, pour voir un petit peu, non pas à chaque séance, parce que ça, ça diluerait évidemment le résultat, mais à la fin du suivi. du patient pour dire, voilà, on va pouvoir quantifier un petit peu, avoir le delta tout simplement, de la situation de fatigue, de stress, de nervosité, de douleur, etc. Donc ça, ce sera intéressant à quantifier. J'espère en tout cas apporter ma pierre à l'édifice avec cet agrément national qui est organisé avec Hospital ID, qui évalue tous les hôpitaux en France. Donc un partenaire très sérieux et qui va permettre d'évaluer finalement la sophrologie à ciel ouvert.

  • Speaker #0

    Excellente idée, c'est une très bonne façon d'étudier ça et de faire reconnaître ses indications, ses effets, voire son inefficacité. J'imagine selon certaines indications, comme tout médicament, ça marche à telle posologie, sur tel patient, sur telle indication. Parfois ça ne marche pas, mais encore faut-il l'étudier pour le savoir.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Arnaud, est-ce qu'il y a des croyances sur la sophrologie qui sont selon toi complètement fausses, qui doivent être déconstruites d'urgence ? et dont tu as envie de me faire part aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, on a des clichés un petit peu partout. Le cliché, alors j'aime bien le palmachot, je ne sais pas si tu connais le palmachot. Ils ont fait un sketch avec des sophrologues, des buveurs de tisane. Je me suis dit, on est des buveurs de tisane. C'est incroyable. Donc, il y a le côté ésotérique. Ça, c'est le premier cliché. Évidemment, il y a des personnes qui mélangent les pratiques et qui font leur petite soupe. Voilà pourquoi on peut appeler ça parfois de médecine... alternative, mais en fait, moi, je n'ai pas envie que ça devienne alternative, j'ai envie que ça devienne une INM, c'est-à-dire qu'il faut que ce soit reproductible. Il faut qu'une séance de sophro puisse être la même à Marseille, avec le même protocole à Lille, à Paris, à Strasbourg, à Rennes ou à Montpellier. Ça, c'est quelque chose d'important. Donc, les mélanges ésotériques, sophrologie et bol tibétain, sophrologie et je ne sais pas quoi avec telle religion, enfin, il n'y a rien de religieux, on est dans une laïcité la plus grande possible. Donc il y a ce premier cliché, il y a le deuxième. Très classique, c'est de la détente, c'est de la relaxation. Ou il faut un tapis de yoga, tu vois un peu le truc. J'interviens en entreprise et les personnes disent Ah là là, je suis désolé, pour la première séance, j'ai oublié mon tapis. Et je dis Mais pourquoi ? Vous voulez faire une prière ? Je tourne ça toujours vraiment à l'humour pour dire Mais il n'y a pas besoin de tapis en sofro, c'est une chaise, c'est soit debout, soit assis. On n'est plus allongé. On sait aujourd'hui avec les neurosciences que le degré d'inclinaison de la colonne lombaire fait varier le... le niveau de conscience. Donc, si tu es allongé dans ton canap, ton niveau de conscience va descendre. Le fameux tiens-toi droit tu te souviens à l'école ? Donc, hop là, tu te redresses d'un coup. Ça voulait dire j'attire votre attention Bon, c'était mal dit, c'est sûr, ce n'était pas très pédagogique de la part de la maîtresse. Mais le tiens-toi droit c'est hop là. Aujourd'hui, tout ça, on le sait, tout ça avec les neurosciences. Voilà pourquoi je suis intéressé par ça, pour présenter, expliquer la sophrologie comme on ne me l'a jamais expliqué, comme on ne me l'a jamais présenté. Mais... de donner des sous-titres, de dire, vous voyez, quand vous faites ça en sophro, il se passe ça dans votre corps, mais aussi dans votre cerveau. Forcément, ça change la donne de l'ésotérisme et du bol tibétain. Et je n'ai rien contre les bols tibétains, encore une fois. Je comprends.

  • Speaker #0

    On va venir justement au sujet des neurosciences, parce que je sais que c'est une de tes marottes. Mais tout d'abord, est-ce que c'est dangereux, une séance de sophrologie ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, tout peut être dangereux, comme une voiture peut être dangereuse, une voiture bélier, par exemple. On voit des accidents de la route tous les jours et pourtant une voiture, on se dit je vais acheter une voiture. On ne se dit pas je vais acheter une arme. Donc bien sûr, je pense que dans les mains de quelqu'un mal intentionné ou tout simplement quelqu'un mal formé, bien sûr on va demander au patient de fermer les yeux. Donc déjà il ne va pas nous voir. Mais est-ce qu'on fait le travail en même temps ? Est-ce qu'on fait la séance en même temps ou pas ? Ce sera déjà une partie du boulot. Qu'est-ce qu'on va lui dire ? Est-ce qu'on va induire des choses comme on peut faire parfois en hypnose ? Est-ce qu'on le laisse libre ? parce que l'autonomisation du patient, c'est quelque chose d'important en sophrologie. Est-ce qu'on lui retire sa liberté ? Est-ce qu'on lui... Donc, il y a beaucoup de choses à poser. Bien sûr, ça peut être dangereux. Mal utilisé, quelqu'un de mal formé, j'en récupère. Alors, mal formé, on se comprend, mais je récupère beaucoup de sophrologues qui sont formés en version micro-ondes. Devenez sophrologue en trois jours, c'est les mêmes organismes de formation qui forment devenez médecin en 15 jours et chirurgien en trois semaines, mais les outils sont propres. Ça, c'est les slogans. Donc je suis toujours un peu agacé par ça parce qu'il n'y a qu'une seule et même personne qui va trinquer et qui va payer l'addition, c'est le patient.

  • Speaker #0

    Très bien, j'aime beaucoup ta réponse effectivement. C'est comme tout médicament, je le dis très souvent à mes patients, un médicament ça a un effet primaire, ça a forcément des effets secondaires et tout dépend du rapport entre le bénéfice qu'on attend et le risque qu'on prend. J'aime beaucoup ta réponse. Très bien, donc c'est un outil, tout dépend de qui l'utilise, c'est clair. Félicitations, vous êtes bien arrivé à la fin de cet épisode du podcast. S'il vous a plu, si vous avez appris des choses utiles et que vous souhaitez que je poursuive ce travail, vous pouvez vous abonner à ce podcast et en parler à un de vos confrères ou une de vos consoeurs. Et si vraiment vous voulez m'aider, vous pouvez me laisser une note de 5 étoiles sur vos applis et un petit avis sympa pour référencer ce podcast. Pensez également à vous abonner à la newsletter. Je vous envoie chaque mois un mail à haute valeur ajoutée pour la médecine générale. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

Description

Je reçois aujourd'hui Arnaud Hayaert, sophrologue, formateur, auteur et directeur d’école de sophrologie, pour découvrir la sophrologie: une discipline qui intrigue souvent les médecins généralistes.


🌱 Créée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, la sophrologie repose sur l'intéroception, c'est-à-dire la perception consciente de ses sensations corporelles. Loin d’être une simple relaxation, cette discipline vise à renforcer le lien entre corps et esprit.


🩺 Mon invité partage avec moi des études récentes indiquant des bénéfices pour les patients souffrant notamment de troubles du sommeil, d'anxiété, et d'acouphènes. Ces effets restent à approfondir par des recherches supplémentaires, mais les premiers résultats sont encourageants.


🧠 Comment ça fonctionne ? La sophrologie mobilise des processus neurophysiologiques, notamment par la régulation du système nerveux autonome lors de la respiration et de la concentration sur les sensations. Avec les avancées en neurosciences, on comprend mieux pourquoi cette discipline peut réellement aider à diminuer le stress et à améliorer la qualité de vie.


🛡️ Comme toute pratique, la sophrologie nécessite une formation rigoureuse pour éviter des dérives. Arnaud milite pour un encadrement strict et des évaluations régulières, garantissant des standards de sécurité pour le patient. Son but est clair: standardiser les pratiques de la sophrologie pour permettre la réalisation d'études fiables, et produire un agrément reconnu nationalement pour les praticiens en sophrologie.


⚕️Quelques minutes de pratique peuvent suffire pour améliorer son bien-être, et ainsi renforcer la qualité des soins offerts aux patients... et à soi-même.


Les études que nous avons mentionnées dans l'épisode:

https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-sophrologie-2020/

https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/acouphenes-une-scientifique-valide-lefficacite-de-la-sophrologie/

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Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

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  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accusir... Arnaud Hayard, sophrologue, formateur, directeur d'école, auteur et acteur de premier plan dans l'étude et la reconnaissance de la sophrologie. Son parcours riche en fait une référence dans le domaine. Dans cet épisode, je souhaite savoir avec lui si la sophrologie peut avoir sa place dans l'arsenal du médecin. Quelles sont les bases scientifiques de cette discipline ? Quels sont les bénéfices concrets pour nos patients ? Ces pratiques sont-elles sécuritaires ? Et surtout, pouvons-nous, médecins généralistes, intégrer la sophrologie et ses techniques dans nos pratiques et la recommander efficacement. Je me pose ces questions depuis longtemps et je crois enfin avoir trouvé chez mon invité l'interlocuteur qui va me permettre de faire éventuellement le lien entre la médecine et la sophrologie. Bonjour Arnaud !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être avec moi aujourd'hui Arnaud, je suis très content de te recevoir parce que on entend beaucoup parler de sophrologie depuis déjà très longtemps. Les médecins manient ça avec... précaution et je crois que tu es l'invité de choix pour essayer de démêler le vrai du faux et puis est-ce qu'on peut faire le lien entre la médecine et la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de me recevoir, c'est important de poser ce sujet, en effet il y a pas mal de choses à dire en bien et peut-être en moins bien mais c'est important d'en parler en tout cas.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux commencer s'il te plaît à te présenter succinctement à nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Je suis Arnaud Ayard, je suis sophrologue installé en libéral depuis à peu près 25 ans, je suis aussi directeur d'école sophrologie formation, voilà pour citer l'école. Et je suis surtout engagé pour la reconnaissance de la sophrologie en tant qu'INM, intégré dans le parcours de soins du patient. INM, intervention non médicamenteuse. Aujourd'hui, le jardinage est reconnu en tant qu'INM, mais pas la sophrologie. Donc je travaille durement pour ça. On en reparlera, mais il y a un rapport de l'Inserm qui pose clairement, il y a autant de sophrologues, de sophrologie que de sophrologue. C'est important de recadrer, de recentrer les choses. un peu sérieusement, surtout professionnellement parlant.

  • Speaker #0

    Donc ce que je comprends dans ton parcours, c'est que déjà tu essaies de définir ce qu'est la sophrologie, de l'étudier pour pouvoir qualifier d'intervention non médicamenteuse afin de l'inclure dans le parcours de soins des patients.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, la sophrologie, pour créer brièvement un petit historique, elle a été créée en 1960 par un médecin, le docteur, le professeur Alfonso Caicedo, dont j'ai eu la chance d'être l'élève. J'ai eu cette chance-là. de pouvoir travailler avec son équipe pédagogique et de pouvoir surtout comprendre jusque dans les détails jusqu'où ça peut aller. Aujourd'hui, on en parle comme méthode scientifique. Moi, j'ai ma petite définition, on en reparlera peut-être un petit peu plus tard. Mais c'est important de poser certaines bases en disant qu'au début 1960, c'est quand même un médecin qui l'a créé, non pas un médecin sous psychotrope qui voulait faire des trucs super sympas avec beaucoup de drogue et que des potes. mais bel et bien dans le cadre de la psychiatrie pour aider les patients à aller mieux tout simplement. Donc, on en est un petit peu plus loin parfois.

  • Speaker #0

    On va y venir justement parce que quand je pense à la sophrologie, c'est quelque chose que je connais assez mal, je te l'avoue. Je pense à un mélange de techniques que chaque praticien peut faire un mélange à sa sauce et ce qui rend la définition un petit peu difficile. Alors, je vais te poser déjà cette première question. Qu'est-ce que la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Les deux réponses, j'ai une simple et une moins simple, ou un peu plus élaborée. Tu veux laquelle ?

  • Speaker #0

    Celle qui te convient et celle que tu aimes donner à un professionnel de santé.

  • Speaker #1

    On va commencer par la plus simple, celle que j'aime bien donner, c'est en deux mots. La sophrologie en deux mots, c'est quoi ? C'est prendre conscience. Là, on est en train de respirer, toi et moi, on n'en a pas conscience. Par contre, si on attire un tout petit peu notre attention sur l'inspire, l'expire, pendant ce temps-là, on ne va pas pouvoir faire autre chose. Et ça, ça m'intéresse. Donc, on va attirer tout simplement... la conscience, donc notre esprit bien entendu, sur la présence de notre corps. Or le corps il va bien, il est capable de respirer, il est vivant. Et ce constat vient justement rassurer toute la machinerie. Aujourd'hui on a une panoplie d'exemples avec les neurosciences de sources. Ça commence à venir, mais pour étayer tout ça. Le deuxième, un petit peu plus compliqué sur l'explication, ça va être basé évidemment sur une méthode scientifique, mais basé sur l'interoception consciente. et volontaire. Alors l'interoception, un petit rappel pour toutes celles et tous ceux qui nous écoutent, se sentir de l'intérieur, le battement du cœur, le... sentir sa respiration, sentir qu'on a chaud, qu'on a froid, tout ça c'est de l'interoception, mais c'est volontaire et conscient. On va se mettre dans un état où on va écouter un petit peu plus son corps. Et en effet, ce n'est pas de la relaxation, on en reparlera un petit peu plus tard pour éviter les clichés.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est la définition officielle de la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de définitions, malheureusement. La sophrologie n'a été protégée que tardivement. c'est-à-dire le médecin qui a mis ça en place, ne l'a protégé que trop tardivement, c'est tombé dans le domaine commun et tout le monde a utilisé le mot sophrologie, j'ai envie de dire un peu à tort et à travers. Et aujourd'hui, on trouve du sophromassage, sophrodivination, sophrotrucmuche. C'est un petit peu, comme tu le dis très bien, un petit peu la foire à tout, avec un peu de relaxation, un petit peu de bol tibétain, un petit peu de toucher-massage, un petit peu de... Et du coup, ça dénature un petit peu cette fameuse interoception consciente et volontaire avec un seul but, rétablir... la complicité entre le corps et le cerveau, mais dans ses émotions. C'est ça qui va être intéressant. Donc, il y a beaucoup de définitions possibles.

  • Speaker #0

    Très bien. Arnaud, est-ce qu'il y a des études scientifiques qui démontrent l'efficacité de la sophrologie ? C'est-à-dire, dans quoi la sophrologie est indiquée ? En quelles indications la sophrologie est bénéfique, a montré un avantage, un bénéfice pour les patients ? Tu m'as transmis quelques études que je vais mettre dans les notes de l'épisode que tu peux aborder. Est-ce que tu peux m'éclairer sur ce sujet,

  • Speaker #1

    s'il te plaît ? Il y a très peu d'études, malheureusement. Une étude, ça coûte très cher. Autant le mindfulness aux États-Unis a énormément de retours, de feedbacks positifs, parce que le mécénat est beaucoup plus développé aux États-Unis qu'en France, déjà, à la base. En France, on a, même dans les pays francophones, on a quelques études concernant la sophrologie, notamment sur les acouphènes. Alors, ça ne date pas d'il y a très longtemps, il y a 3-4 ans à peu près. L'anxiété, on a aussi une étude sur le sommeil. Il y a bien évidemment un rapport de l'Inserm qui fait état d'une sophrologie un peu épars, un peu plurielle. J'ai eu la chance de rencontrer la médecin qui a écrit ce rapport de l'Inserm, elle est pro-sophro. Et beaucoup lui ont jeté, mais vraiment, des chauds d'eau dans tous les sens du terme, en disant que ce n'était pas juste, il ne fallait pas dire ça. J'ai eu la chance de la remercier pour lui dire merci pour ce que vous avez fait, parce que c'est juste, tout simplement. Et pas non plus mettre de la pommade là où il n'y a pas besoin d'en mettre, et de décrier parfois sur certaines déviances, parfois dérives sectaires. Et je suis absolument vigilant au quotidien pour toutes ces dérives qui vont plus desservir le métier que le servir, bien entendu.

  • Speaker #0

    Donc, je mettrai encore une fois ces études dans les notes de l'épisode, des études qui prouvent l'efficacité de la sophrologie. chez les patients qui souffrent d'acouphènes, d'anxiété ou de troubles du sommeil. Évidemment, c'est un domaine d'études qui va être amené, j'espère, à être développé, comme les autres INM. Dans ta pratique, est-ce que tu peux reconnaître quelques autres indications de la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Oui, en 25 ans, j'ai travaillé avec beaucoup de patientes, et encore aujourd'hui, patientes fibromyalgiques, ce qui est dystonie neurovégétative. Je suis l'un des rares sophrologues à présenter la sophrologie en tant que rééquilibrage neurovégétatif. J'ai envie de dire Wattels concernant la fibromyalgie. Donc de pouvoir rééquilibrer ça, alors encore une fois, il n'y a rien de magique. Le fait de faire les exercices, c'est une chose. Le fait de les répéter est aussi important. Donc la prise en charge, OK, il y a des rendez-vous en cabinet. Parfois, il y en a à l'hôpital ou en HAD, peu importe. Mais il peut y en avoir aussi. soit avec soi, et c'est ça qu'une bonne sophrologue va recommander, c'est-à-dire l'entraînement personnel. Concernant les études, j'espère qu'il y aura un vrai plus, parce que prochainement, on va proposer un agrément en pratique évaluée. Pour tous les sophrologues de France, avec un certain niveau, on va faire quand même du tri parmi les professionnels, donc avec un nombre d'heures, évidemment de formation, parce que là encore, c'est très disparate en France, mais aussi avec des heures de formation continue et des heures de supervision. Ça, c'est important aussi pour les professionnels. Et ces personnes pourront évaluer leur pratique, c'est-à-dire d'avoir les retours d'amélioration chez les patients. Donc, pour la petite enquête, c'est basé sur l'USF12, qui est en 12 questions, un questionnaire de santé pour lequel on n'a pas besoin d'être médecin. C'est ça qui est intéressant. Et on peut comparer son résultat SF12, par exemple, à ce qui passe dans d'autres pays, en Suisse, en Belgique, en Australie, peu importe. pour pouvoir comparer un petit peu notre état de vie, notre situation de santé. Donc, un questionnaire va être proposé avant le début du suivi sophrologique et un, tu penses bien, à la sortie, pour voir un petit peu, non pas à chaque séance, parce que ça, ça diluerait évidemment le résultat, mais à la fin du suivi. du patient pour dire, voilà, on va pouvoir quantifier un petit peu, avoir le delta tout simplement, de la situation de fatigue, de stress, de nervosité, de douleur, etc. Donc ça, ce sera intéressant à quantifier. J'espère en tout cas apporter ma pierre à l'édifice avec cet agrément national qui est organisé avec Hospital ID, qui évalue tous les hôpitaux en France. Donc un partenaire très sérieux et qui va permettre d'évaluer finalement la sophrologie à ciel ouvert.

  • Speaker #0

    Excellente idée, c'est une très bonne façon d'étudier ça et de faire reconnaître ses indications, ses effets, voire son inefficacité. J'imagine selon certaines indications, comme tout médicament, ça marche à telle posologie, sur tel patient, sur telle indication. Parfois ça ne marche pas, mais encore faut-il l'étudier pour le savoir.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Arnaud, est-ce qu'il y a des croyances sur la sophrologie qui sont selon toi complètement fausses, qui doivent être déconstruites d'urgence ? et dont tu as envie de me faire part aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, on a des clichés un petit peu partout. Le cliché, alors j'aime bien le palmachot, je ne sais pas si tu connais le palmachot. Ils ont fait un sketch avec des sophrologues, des buveurs de tisane. Je me suis dit, on est des buveurs de tisane. C'est incroyable. Donc, il y a le côté ésotérique. Ça, c'est le premier cliché. Évidemment, il y a des personnes qui mélangent les pratiques et qui font leur petite soupe. Voilà pourquoi on peut appeler ça parfois de médecine... alternative, mais en fait, moi, je n'ai pas envie que ça devienne alternative, j'ai envie que ça devienne une INM, c'est-à-dire qu'il faut que ce soit reproductible. Il faut qu'une séance de sophro puisse être la même à Marseille, avec le même protocole à Lille, à Paris, à Strasbourg, à Rennes ou à Montpellier. Ça, c'est quelque chose d'important. Donc, les mélanges ésotériques, sophrologie et bol tibétain, sophrologie et je ne sais pas quoi avec telle religion, enfin, il n'y a rien de religieux, on est dans une laïcité la plus grande possible. Donc il y a ce premier cliché, il y a le deuxième. Très classique, c'est de la détente, c'est de la relaxation. Ou il faut un tapis de yoga, tu vois un peu le truc. J'interviens en entreprise et les personnes disent Ah là là, je suis désolé, pour la première séance, j'ai oublié mon tapis. Et je dis Mais pourquoi ? Vous voulez faire une prière ? Je tourne ça toujours vraiment à l'humour pour dire Mais il n'y a pas besoin de tapis en sofro, c'est une chaise, c'est soit debout, soit assis. On n'est plus allongé. On sait aujourd'hui avec les neurosciences que le degré d'inclinaison de la colonne lombaire fait varier le... le niveau de conscience. Donc, si tu es allongé dans ton canap, ton niveau de conscience va descendre. Le fameux tiens-toi droit tu te souviens à l'école ? Donc, hop là, tu te redresses d'un coup. Ça voulait dire j'attire votre attention Bon, c'était mal dit, c'est sûr, ce n'était pas très pédagogique de la part de la maîtresse. Mais le tiens-toi droit c'est hop là. Aujourd'hui, tout ça, on le sait, tout ça avec les neurosciences. Voilà pourquoi je suis intéressé par ça, pour présenter, expliquer la sophrologie comme on ne me l'a jamais expliqué, comme on ne me l'a jamais présenté. Mais... de donner des sous-titres, de dire, vous voyez, quand vous faites ça en sophro, il se passe ça dans votre corps, mais aussi dans votre cerveau. Forcément, ça change la donne de l'ésotérisme et du bol tibétain. Et je n'ai rien contre les bols tibétains, encore une fois. Je comprends.

  • Speaker #0

    On va venir justement au sujet des neurosciences, parce que je sais que c'est une de tes marottes. Mais tout d'abord, est-ce que c'est dangereux, une séance de sophrologie ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, tout peut être dangereux, comme une voiture peut être dangereuse, une voiture bélier, par exemple. On voit des accidents de la route tous les jours et pourtant une voiture, on se dit je vais acheter une voiture. On ne se dit pas je vais acheter une arme. Donc bien sûr, je pense que dans les mains de quelqu'un mal intentionné ou tout simplement quelqu'un mal formé, bien sûr on va demander au patient de fermer les yeux. Donc déjà il ne va pas nous voir. Mais est-ce qu'on fait le travail en même temps ? Est-ce qu'on fait la séance en même temps ou pas ? Ce sera déjà une partie du boulot. Qu'est-ce qu'on va lui dire ? Est-ce qu'on va induire des choses comme on peut faire parfois en hypnose ? Est-ce qu'on le laisse libre ? parce que l'autonomisation du patient, c'est quelque chose d'important en sophrologie. Est-ce qu'on lui retire sa liberté ? Est-ce qu'on lui... Donc, il y a beaucoup de choses à poser. Bien sûr, ça peut être dangereux. Mal utilisé, quelqu'un de mal formé, j'en récupère. Alors, mal formé, on se comprend, mais je récupère beaucoup de sophrologues qui sont formés en version micro-ondes. Devenez sophrologue en trois jours, c'est les mêmes organismes de formation qui forment devenez médecin en 15 jours et chirurgien en trois semaines, mais les outils sont propres. Ça, c'est les slogans. Donc je suis toujours un peu agacé par ça parce qu'il n'y a qu'une seule et même personne qui va trinquer et qui va payer l'addition, c'est le patient.

  • Speaker #0

    Très bien, j'aime beaucoup ta réponse effectivement. C'est comme tout médicament, je le dis très souvent à mes patients, un médicament ça a un effet primaire, ça a forcément des effets secondaires et tout dépend du rapport entre le bénéfice qu'on attend et le risque qu'on prend. J'aime beaucoup ta réponse. Très bien, donc c'est un outil, tout dépend de qui l'utilise, c'est clair. Félicitations, vous êtes bien arrivé à la fin de cet épisode du podcast. S'il vous a plu, si vous avez appris des choses utiles et que vous souhaitez que je poursuive ce travail, vous pouvez vous abonner à ce podcast et en parler à un de vos confrères ou une de vos consoeurs. Et si vraiment vous voulez m'aider, vous pouvez me laisser une note de 5 étoiles sur vos applis et un petit avis sympa pour référencer ce podcast. Pensez également à vous abonner à la newsletter. Je vous envoie chaque mois un mail à haute valeur ajoutée pour la médecine générale. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

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Description

Je reçois aujourd'hui Arnaud Hayaert, sophrologue, formateur, auteur et directeur d’école de sophrologie, pour découvrir la sophrologie: une discipline qui intrigue souvent les médecins généralistes.


🌱 Créée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, la sophrologie repose sur l'intéroception, c'est-à-dire la perception consciente de ses sensations corporelles. Loin d’être une simple relaxation, cette discipline vise à renforcer le lien entre corps et esprit.


🩺 Mon invité partage avec moi des études récentes indiquant des bénéfices pour les patients souffrant notamment de troubles du sommeil, d'anxiété, et d'acouphènes. Ces effets restent à approfondir par des recherches supplémentaires, mais les premiers résultats sont encourageants.


🧠 Comment ça fonctionne ? La sophrologie mobilise des processus neurophysiologiques, notamment par la régulation du système nerveux autonome lors de la respiration et de la concentration sur les sensations. Avec les avancées en neurosciences, on comprend mieux pourquoi cette discipline peut réellement aider à diminuer le stress et à améliorer la qualité de vie.


🛡️ Comme toute pratique, la sophrologie nécessite une formation rigoureuse pour éviter des dérives. Arnaud milite pour un encadrement strict et des évaluations régulières, garantissant des standards de sécurité pour le patient. Son but est clair: standardiser les pratiques de la sophrologie pour permettre la réalisation d'études fiables, et produire un agrément reconnu nationalement pour les praticiens en sophrologie.


⚕️Quelques minutes de pratique peuvent suffire pour améliorer son bien-être, et ainsi renforcer la qualité des soins offerts aux patients... et à soi-même.


Les études que nous avons mentionnées dans l'épisode:

https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-sophrologie-2020/

https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/acouphenes-une-scientifique-valide-lefficacite-de-la-sophrologie/

https://sciencepost.fr/en-france-les-bienfaits-de-la-sophrologie-ont-fait-lobjet-de-plusieurs-etudes/


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accusir... Arnaud Hayard, sophrologue, formateur, directeur d'école, auteur et acteur de premier plan dans l'étude et la reconnaissance de la sophrologie. Son parcours riche en fait une référence dans le domaine. Dans cet épisode, je souhaite savoir avec lui si la sophrologie peut avoir sa place dans l'arsenal du médecin. Quelles sont les bases scientifiques de cette discipline ? Quels sont les bénéfices concrets pour nos patients ? Ces pratiques sont-elles sécuritaires ? Et surtout, pouvons-nous, médecins généralistes, intégrer la sophrologie et ses techniques dans nos pratiques et la recommander efficacement. Je me pose ces questions depuis longtemps et je crois enfin avoir trouvé chez mon invité l'interlocuteur qui va me permettre de faire éventuellement le lien entre la médecine et la sophrologie. Bonjour Arnaud !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être avec moi aujourd'hui Arnaud, je suis très content de te recevoir parce que on entend beaucoup parler de sophrologie depuis déjà très longtemps. Les médecins manient ça avec... précaution et je crois que tu es l'invité de choix pour essayer de démêler le vrai du faux et puis est-ce qu'on peut faire le lien entre la médecine et la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de me recevoir, c'est important de poser ce sujet, en effet il y a pas mal de choses à dire en bien et peut-être en moins bien mais c'est important d'en parler en tout cas.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux commencer s'il te plaît à te présenter succinctement à nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Je suis Arnaud Ayard, je suis sophrologue installé en libéral depuis à peu près 25 ans, je suis aussi directeur d'école sophrologie formation, voilà pour citer l'école. Et je suis surtout engagé pour la reconnaissance de la sophrologie en tant qu'INM, intégré dans le parcours de soins du patient. INM, intervention non médicamenteuse. Aujourd'hui, le jardinage est reconnu en tant qu'INM, mais pas la sophrologie. Donc je travaille durement pour ça. On en reparlera, mais il y a un rapport de l'Inserm qui pose clairement, il y a autant de sophrologues, de sophrologie que de sophrologue. C'est important de recadrer, de recentrer les choses. un peu sérieusement, surtout professionnellement parlant.

  • Speaker #0

    Donc ce que je comprends dans ton parcours, c'est que déjà tu essaies de définir ce qu'est la sophrologie, de l'étudier pour pouvoir qualifier d'intervention non médicamenteuse afin de l'inclure dans le parcours de soins des patients.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, la sophrologie, pour créer brièvement un petit historique, elle a été créée en 1960 par un médecin, le docteur, le professeur Alfonso Caicedo, dont j'ai eu la chance d'être l'élève. J'ai eu cette chance-là. de pouvoir travailler avec son équipe pédagogique et de pouvoir surtout comprendre jusque dans les détails jusqu'où ça peut aller. Aujourd'hui, on en parle comme méthode scientifique. Moi, j'ai ma petite définition, on en reparlera peut-être un petit peu plus tard. Mais c'est important de poser certaines bases en disant qu'au début 1960, c'est quand même un médecin qui l'a créé, non pas un médecin sous psychotrope qui voulait faire des trucs super sympas avec beaucoup de drogue et que des potes. mais bel et bien dans le cadre de la psychiatrie pour aider les patients à aller mieux tout simplement. Donc, on en est un petit peu plus loin parfois.

  • Speaker #0

    On va y venir justement parce que quand je pense à la sophrologie, c'est quelque chose que je connais assez mal, je te l'avoue. Je pense à un mélange de techniques que chaque praticien peut faire un mélange à sa sauce et ce qui rend la définition un petit peu difficile. Alors, je vais te poser déjà cette première question. Qu'est-ce que la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Les deux réponses, j'ai une simple et une moins simple, ou un peu plus élaborée. Tu veux laquelle ?

  • Speaker #0

    Celle qui te convient et celle que tu aimes donner à un professionnel de santé.

  • Speaker #1

    On va commencer par la plus simple, celle que j'aime bien donner, c'est en deux mots. La sophrologie en deux mots, c'est quoi ? C'est prendre conscience. Là, on est en train de respirer, toi et moi, on n'en a pas conscience. Par contre, si on attire un tout petit peu notre attention sur l'inspire, l'expire, pendant ce temps-là, on ne va pas pouvoir faire autre chose. Et ça, ça m'intéresse. Donc, on va attirer tout simplement... la conscience, donc notre esprit bien entendu, sur la présence de notre corps. Or le corps il va bien, il est capable de respirer, il est vivant. Et ce constat vient justement rassurer toute la machinerie. Aujourd'hui on a une panoplie d'exemples avec les neurosciences de sources. Ça commence à venir, mais pour étayer tout ça. Le deuxième, un petit peu plus compliqué sur l'explication, ça va être basé évidemment sur une méthode scientifique, mais basé sur l'interoception consciente. et volontaire. Alors l'interoception, un petit rappel pour toutes celles et tous ceux qui nous écoutent, se sentir de l'intérieur, le battement du cœur, le... sentir sa respiration, sentir qu'on a chaud, qu'on a froid, tout ça c'est de l'interoception, mais c'est volontaire et conscient. On va se mettre dans un état où on va écouter un petit peu plus son corps. Et en effet, ce n'est pas de la relaxation, on en reparlera un petit peu plus tard pour éviter les clichés.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est la définition officielle de la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de définitions, malheureusement. La sophrologie n'a été protégée que tardivement. c'est-à-dire le médecin qui a mis ça en place, ne l'a protégé que trop tardivement, c'est tombé dans le domaine commun et tout le monde a utilisé le mot sophrologie, j'ai envie de dire un peu à tort et à travers. Et aujourd'hui, on trouve du sophromassage, sophrodivination, sophrotrucmuche. C'est un petit peu, comme tu le dis très bien, un petit peu la foire à tout, avec un peu de relaxation, un petit peu de bol tibétain, un petit peu de toucher-massage, un petit peu de... Et du coup, ça dénature un petit peu cette fameuse interoception consciente et volontaire avec un seul but, rétablir... la complicité entre le corps et le cerveau, mais dans ses émotions. C'est ça qui va être intéressant. Donc, il y a beaucoup de définitions possibles.

  • Speaker #0

    Très bien. Arnaud, est-ce qu'il y a des études scientifiques qui démontrent l'efficacité de la sophrologie ? C'est-à-dire, dans quoi la sophrologie est indiquée ? En quelles indications la sophrologie est bénéfique, a montré un avantage, un bénéfice pour les patients ? Tu m'as transmis quelques études que je vais mettre dans les notes de l'épisode que tu peux aborder. Est-ce que tu peux m'éclairer sur ce sujet,

  • Speaker #1

    s'il te plaît ? Il y a très peu d'études, malheureusement. Une étude, ça coûte très cher. Autant le mindfulness aux États-Unis a énormément de retours, de feedbacks positifs, parce que le mécénat est beaucoup plus développé aux États-Unis qu'en France, déjà, à la base. En France, on a, même dans les pays francophones, on a quelques études concernant la sophrologie, notamment sur les acouphènes. Alors, ça ne date pas d'il y a très longtemps, il y a 3-4 ans à peu près. L'anxiété, on a aussi une étude sur le sommeil. Il y a bien évidemment un rapport de l'Inserm qui fait état d'une sophrologie un peu épars, un peu plurielle. J'ai eu la chance de rencontrer la médecin qui a écrit ce rapport de l'Inserm, elle est pro-sophro. Et beaucoup lui ont jeté, mais vraiment, des chauds d'eau dans tous les sens du terme, en disant que ce n'était pas juste, il ne fallait pas dire ça. J'ai eu la chance de la remercier pour lui dire merci pour ce que vous avez fait, parce que c'est juste, tout simplement. Et pas non plus mettre de la pommade là où il n'y a pas besoin d'en mettre, et de décrier parfois sur certaines déviances, parfois dérives sectaires. Et je suis absolument vigilant au quotidien pour toutes ces dérives qui vont plus desservir le métier que le servir, bien entendu.

  • Speaker #0

    Donc, je mettrai encore une fois ces études dans les notes de l'épisode, des études qui prouvent l'efficacité de la sophrologie. chez les patients qui souffrent d'acouphènes, d'anxiété ou de troubles du sommeil. Évidemment, c'est un domaine d'études qui va être amené, j'espère, à être développé, comme les autres INM. Dans ta pratique, est-ce que tu peux reconnaître quelques autres indications de la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Oui, en 25 ans, j'ai travaillé avec beaucoup de patientes, et encore aujourd'hui, patientes fibromyalgiques, ce qui est dystonie neurovégétative. Je suis l'un des rares sophrologues à présenter la sophrologie en tant que rééquilibrage neurovégétatif. J'ai envie de dire Wattels concernant la fibromyalgie. Donc de pouvoir rééquilibrer ça, alors encore une fois, il n'y a rien de magique. Le fait de faire les exercices, c'est une chose. Le fait de les répéter est aussi important. Donc la prise en charge, OK, il y a des rendez-vous en cabinet. Parfois, il y en a à l'hôpital ou en HAD, peu importe. Mais il peut y en avoir aussi. soit avec soi, et c'est ça qu'une bonne sophrologue va recommander, c'est-à-dire l'entraînement personnel. Concernant les études, j'espère qu'il y aura un vrai plus, parce que prochainement, on va proposer un agrément en pratique évaluée. Pour tous les sophrologues de France, avec un certain niveau, on va faire quand même du tri parmi les professionnels, donc avec un nombre d'heures, évidemment de formation, parce que là encore, c'est très disparate en France, mais aussi avec des heures de formation continue et des heures de supervision. Ça, c'est important aussi pour les professionnels. Et ces personnes pourront évaluer leur pratique, c'est-à-dire d'avoir les retours d'amélioration chez les patients. Donc, pour la petite enquête, c'est basé sur l'USF12, qui est en 12 questions, un questionnaire de santé pour lequel on n'a pas besoin d'être médecin. C'est ça qui est intéressant. Et on peut comparer son résultat SF12, par exemple, à ce qui passe dans d'autres pays, en Suisse, en Belgique, en Australie, peu importe. pour pouvoir comparer un petit peu notre état de vie, notre situation de santé. Donc, un questionnaire va être proposé avant le début du suivi sophrologique et un, tu penses bien, à la sortie, pour voir un petit peu, non pas à chaque séance, parce que ça, ça diluerait évidemment le résultat, mais à la fin du suivi. du patient pour dire, voilà, on va pouvoir quantifier un petit peu, avoir le delta tout simplement, de la situation de fatigue, de stress, de nervosité, de douleur, etc. Donc ça, ce sera intéressant à quantifier. J'espère en tout cas apporter ma pierre à l'édifice avec cet agrément national qui est organisé avec Hospital ID, qui évalue tous les hôpitaux en France. Donc un partenaire très sérieux et qui va permettre d'évaluer finalement la sophrologie à ciel ouvert.

  • Speaker #0

    Excellente idée, c'est une très bonne façon d'étudier ça et de faire reconnaître ses indications, ses effets, voire son inefficacité. J'imagine selon certaines indications, comme tout médicament, ça marche à telle posologie, sur tel patient, sur telle indication. Parfois ça ne marche pas, mais encore faut-il l'étudier pour le savoir.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Arnaud, est-ce qu'il y a des croyances sur la sophrologie qui sont selon toi complètement fausses, qui doivent être déconstruites d'urgence ? et dont tu as envie de me faire part aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, on a des clichés un petit peu partout. Le cliché, alors j'aime bien le palmachot, je ne sais pas si tu connais le palmachot. Ils ont fait un sketch avec des sophrologues, des buveurs de tisane. Je me suis dit, on est des buveurs de tisane. C'est incroyable. Donc, il y a le côté ésotérique. Ça, c'est le premier cliché. Évidemment, il y a des personnes qui mélangent les pratiques et qui font leur petite soupe. Voilà pourquoi on peut appeler ça parfois de médecine... alternative, mais en fait, moi, je n'ai pas envie que ça devienne alternative, j'ai envie que ça devienne une INM, c'est-à-dire qu'il faut que ce soit reproductible. Il faut qu'une séance de sophro puisse être la même à Marseille, avec le même protocole à Lille, à Paris, à Strasbourg, à Rennes ou à Montpellier. Ça, c'est quelque chose d'important. Donc, les mélanges ésotériques, sophrologie et bol tibétain, sophrologie et je ne sais pas quoi avec telle religion, enfin, il n'y a rien de religieux, on est dans une laïcité la plus grande possible. Donc il y a ce premier cliché, il y a le deuxième. Très classique, c'est de la détente, c'est de la relaxation. Ou il faut un tapis de yoga, tu vois un peu le truc. J'interviens en entreprise et les personnes disent Ah là là, je suis désolé, pour la première séance, j'ai oublié mon tapis. Et je dis Mais pourquoi ? Vous voulez faire une prière ? Je tourne ça toujours vraiment à l'humour pour dire Mais il n'y a pas besoin de tapis en sofro, c'est une chaise, c'est soit debout, soit assis. On n'est plus allongé. On sait aujourd'hui avec les neurosciences que le degré d'inclinaison de la colonne lombaire fait varier le... le niveau de conscience. Donc, si tu es allongé dans ton canap, ton niveau de conscience va descendre. Le fameux tiens-toi droit tu te souviens à l'école ? Donc, hop là, tu te redresses d'un coup. Ça voulait dire j'attire votre attention Bon, c'était mal dit, c'est sûr, ce n'était pas très pédagogique de la part de la maîtresse. Mais le tiens-toi droit c'est hop là. Aujourd'hui, tout ça, on le sait, tout ça avec les neurosciences. Voilà pourquoi je suis intéressé par ça, pour présenter, expliquer la sophrologie comme on ne me l'a jamais expliqué, comme on ne me l'a jamais présenté. Mais... de donner des sous-titres, de dire, vous voyez, quand vous faites ça en sophro, il se passe ça dans votre corps, mais aussi dans votre cerveau. Forcément, ça change la donne de l'ésotérisme et du bol tibétain. Et je n'ai rien contre les bols tibétains, encore une fois. Je comprends.

  • Speaker #0

    On va venir justement au sujet des neurosciences, parce que je sais que c'est une de tes marottes. Mais tout d'abord, est-ce que c'est dangereux, une séance de sophrologie ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, tout peut être dangereux, comme une voiture peut être dangereuse, une voiture bélier, par exemple. On voit des accidents de la route tous les jours et pourtant une voiture, on se dit je vais acheter une voiture. On ne se dit pas je vais acheter une arme. Donc bien sûr, je pense que dans les mains de quelqu'un mal intentionné ou tout simplement quelqu'un mal formé, bien sûr on va demander au patient de fermer les yeux. Donc déjà il ne va pas nous voir. Mais est-ce qu'on fait le travail en même temps ? Est-ce qu'on fait la séance en même temps ou pas ? Ce sera déjà une partie du boulot. Qu'est-ce qu'on va lui dire ? Est-ce qu'on va induire des choses comme on peut faire parfois en hypnose ? Est-ce qu'on le laisse libre ? parce que l'autonomisation du patient, c'est quelque chose d'important en sophrologie. Est-ce qu'on lui retire sa liberté ? Est-ce qu'on lui... Donc, il y a beaucoup de choses à poser. Bien sûr, ça peut être dangereux. Mal utilisé, quelqu'un de mal formé, j'en récupère. Alors, mal formé, on se comprend, mais je récupère beaucoup de sophrologues qui sont formés en version micro-ondes. Devenez sophrologue en trois jours, c'est les mêmes organismes de formation qui forment devenez médecin en 15 jours et chirurgien en trois semaines, mais les outils sont propres. Ça, c'est les slogans. Donc je suis toujours un peu agacé par ça parce qu'il n'y a qu'une seule et même personne qui va trinquer et qui va payer l'addition, c'est le patient.

  • Speaker #0

    Très bien, j'aime beaucoup ta réponse effectivement. C'est comme tout médicament, je le dis très souvent à mes patients, un médicament ça a un effet primaire, ça a forcément des effets secondaires et tout dépend du rapport entre le bénéfice qu'on attend et le risque qu'on prend. J'aime beaucoup ta réponse. Très bien, donc c'est un outil, tout dépend de qui l'utilise, c'est clair. Félicitations, vous êtes bien arrivé à la fin de cet épisode du podcast. S'il vous a plu, si vous avez appris des choses utiles et que vous souhaitez que je poursuive ce travail, vous pouvez vous abonner à ce podcast et en parler à un de vos confrères ou une de vos consoeurs. Et si vraiment vous voulez m'aider, vous pouvez me laisser une note de 5 étoiles sur vos applis et un petit avis sympa pour référencer ce podcast. Pensez également à vous abonner à la newsletter. Je vous envoie chaque mois un mail à haute valeur ajoutée pour la médecine générale. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

Description

Je reçois aujourd'hui Arnaud Hayaert, sophrologue, formateur, auteur et directeur d’école de sophrologie, pour découvrir la sophrologie: une discipline qui intrigue souvent les médecins généralistes.


🌱 Créée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, la sophrologie repose sur l'intéroception, c'est-à-dire la perception consciente de ses sensations corporelles. Loin d’être une simple relaxation, cette discipline vise à renforcer le lien entre corps et esprit.


🩺 Mon invité partage avec moi des études récentes indiquant des bénéfices pour les patients souffrant notamment de troubles du sommeil, d'anxiété, et d'acouphènes. Ces effets restent à approfondir par des recherches supplémentaires, mais les premiers résultats sont encourageants.


🧠 Comment ça fonctionne ? La sophrologie mobilise des processus neurophysiologiques, notamment par la régulation du système nerveux autonome lors de la respiration et de la concentration sur les sensations. Avec les avancées en neurosciences, on comprend mieux pourquoi cette discipline peut réellement aider à diminuer le stress et à améliorer la qualité de vie.


🛡️ Comme toute pratique, la sophrologie nécessite une formation rigoureuse pour éviter des dérives. Arnaud milite pour un encadrement strict et des évaluations régulières, garantissant des standards de sécurité pour le patient. Son but est clair: standardiser les pratiques de la sophrologie pour permettre la réalisation d'études fiables, et produire un agrément reconnu nationalement pour les praticiens en sophrologie.


⚕️Quelques minutes de pratique peuvent suffire pour améliorer son bien-être, et ainsi renforcer la qualité des soins offerts aux patients... et à soi-même.


Les études que nous avons mentionnées dans l'épisode:

https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-sophrologie-2020/

https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/acouphenes-une-scientifique-valide-lefficacite-de-la-sophrologie/

https://sciencepost.fr/en-france-les-bienfaits-de-la-sophrologie-ont-fait-lobjet-de-plusieurs-etudes/


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


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Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accusir... Arnaud Hayard, sophrologue, formateur, directeur d'école, auteur et acteur de premier plan dans l'étude et la reconnaissance de la sophrologie. Son parcours riche en fait une référence dans le domaine. Dans cet épisode, je souhaite savoir avec lui si la sophrologie peut avoir sa place dans l'arsenal du médecin. Quelles sont les bases scientifiques de cette discipline ? Quels sont les bénéfices concrets pour nos patients ? Ces pratiques sont-elles sécuritaires ? Et surtout, pouvons-nous, médecins généralistes, intégrer la sophrologie et ses techniques dans nos pratiques et la recommander efficacement. Je me pose ces questions depuis longtemps et je crois enfin avoir trouvé chez mon invité l'interlocuteur qui va me permettre de faire éventuellement le lien entre la médecine et la sophrologie. Bonjour Arnaud !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être avec moi aujourd'hui Arnaud, je suis très content de te recevoir parce que on entend beaucoup parler de sophrologie depuis déjà très longtemps. Les médecins manient ça avec... précaution et je crois que tu es l'invité de choix pour essayer de démêler le vrai du faux et puis est-ce qu'on peut faire le lien entre la médecine et la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de me recevoir, c'est important de poser ce sujet, en effet il y a pas mal de choses à dire en bien et peut-être en moins bien mais c'est important d'en parler en tout cas.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux commencer s'il te plaît à te présenter succinctement à nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Je suis Arnaud Ayard, je suis sophrologue installé en libéral depuis à peu près 25 ans, je suis aussi directeur d'école sophrologie formation, voilà pour citer l'école. Et je suis surtout engagé pour la reconnaissance de la sophrologie en tant qu'INM, intégré dans le parcours de soins du patient. INM, intervention non médicamenteuse. Aujourd'hui, le jardinage est reconnu en tant qu'INM, mais pas la sophrologie. Donc je travaille durement pour ça. On en reparlera, mais il y a un rapport de l'Inserm qui pose clairement, il y a autant de sophrologues, de sophrologie que de sophrologue. C'est important de recadrer, de recentrer les choses. un peu sérieusement, surtout professionnellement parlant.

  • Speaker #0

    Donc ce que je comprends dans ton parcours, c'est que déjà tu essaies de définir ce qu'est la sophrologie, de l'étudier pour pouvoir qualifier d'intervention non médicamenteuse afin de l'inclure dans le parcours de soins des patients.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, la sophrologie, pour créer brièvement un petit historique, elle a été créée en 1960 par un médecin, le docteur, le professeur Alfonso Caicedo, dont j'ai eu la chance d'être l'élève. J'ai eu cette chance-là. de pouvoir travailler avec son équipe pédagogique et de pouvoir surtout comprendre jusque dans les détails jusqu'où ça peut aller. Aujourd'hui, on en parle comme méthode scientifique. Moi, j'ai ma petite définition, on en reparlera peut-être un petit peu plus tard. Mais c'est important de poser certaines bases en disant qu'au début 1960, c'est quand même un médecin qui l'a créé, non pas un médecin sous psychotrope qui voulait faire des trucs super sympas avec beaucoup de drogue et que des potes. mais bel et bien dans le cadre de la psychiatrie pour aider les patients à aller mieux tout simplement. Donc, on en est un petit peu plus loin parfois.

  • Speaker #0

    On va y venir justement parce que quand je pense à la sophrologie, c'est quelque chose que je connais assez mal, je te l'avoue. Je pense à un mélange de techniques que chaque praticien peut faire un mélange à sa sauce et ce qui rend la définition un petit peu difficile. Alors, je vais te poser déjà cette première question. Qu'est-ce que la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Les deux réponses, j'ai une simple et une moins simple, ou un peu plus élaborée. Tu veux laquelle ?

  • Speaker #0

    Celle qui te convient et celle que tu aimes donner à un professionnel de santé.

  • Speaker #1

    On va commencer par la plus simple, celle que j'aime bien donner, c'est en deux mots. La sophrologie en deux mots, c'est quoi ? C'est prendre conscience. Là, on est en train de respirer, toi et moi, on n'en a pas conscience. Par contre, si on attire un tout petit peu notre attention sur l'inspire, l'expire, pendant ce temps-là, on ne va pas pouvoir faire autre chose. Et ça, ça m'intéresse. Donc, on va attirer tout simplement... la conscience, donc notre esprit bien entendu, sur la présence de notre corps. Or le corps il va bien, il est capable de respirer, il est vivant. Et ce constat vient justement rassurer toute la machinerie. Aujourd'hui on a une panoplie d'exemples avec les neurosciences de sources. Ça commence à venir, mais pour étayer tout ça. Le deuxième, un petit peu plus compliqué sur l'explication, ça va être basé évidemment sur une méthode scientifique, mais basé sur l'interoception consciente. et volontaire. Alors l'interoception, un petit rappel pour toutes celles et tous ceux qui nous écoutent, se sentir de l'intérieur, le battement du cœur, le... sentir sa respiration, sentir qu'on a chaud, qu'on a froid, tout ça c'est de l'interoception, mais c'est volontaire et conscient. On va se mettre dans un état où on va écouter un petit peu plus son corps. Et en effet, ce n'est pas de la relaxation, on en reparlera un petit peu plus tard pour éviter les clichés.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est la définition officielle de la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de définitions, malheureusement. La sophrologie n'a été protégée que tardivement. c'est-à-dire le médecin qui a mis ça en place, ne l'a protégé que trop tardivement, c'est tombé dans le domaine commun et tout le monde a utilisé le mot sophrologie, j'ai envie de dire un peu à tort et à travers. Et aujourd'hui, on trouve du sophromassage, sophrodivination, sophrotrucmuche. C'est un petit peu, comme tu le dis très bien, un petit peu la foire à tout, avec un peu de relaxation, un petit peu de bol tibétain, un petit peu de toucher-massage, un petit peu de... Et du coup, ça dénature un petit peu cette fameuse interoception consciente et volontaire avec un seul but, rétablir... la complicité entre le corps et le cerveau, mais dans ses émotions. C'est ça qui va être intéressant. Donc, il y a beaucoup de définitions possibles.

  • Speaker #0

    Très bien. Arnaud, est-ce qu'il y a des études scientifiques qui démontrent l'efficacité de la sophrologie ? C'est-à-dire, dans quoi la sophrologie est indiquée ? En quelles indications la sophrologie est bénéfique, a montré un avantage, un bénéfice pour les patients ? Tu m'as transmis quelques études que je vais mettre dans les notes de l'épisode que tu peux aborder. Est-ce que tu peux m'éclairer sur ce sujet,

  • Speaker #1

    s'il te plaît ? Il y a très peu d'études, malheureusement. Une étude, ça coûte très cher. Autant le mindfulness aux États-Unis a énormément de retours, de feedbacks positifs, parce que le mécénat est beaucoup plus développé aux États-Unis qu'en France, déjà, à la base. En France, on a, même dans les pays francophones, on a quelques études concernant la sophrologie, notamment sur les acouphènes. Alors, ça ne date pas d'il y a très longtemps, il y a 3-4 ans à peu près. L'anxiété, on a aussi une étude sur le sommeil. Il y a bien évidemment un rapport de l'Inserm qui fait état d'une sophrologie un peu épars, un peu plurielle. J'ai eu la chance de rencontrer la médecin qui a écrit ce rapport de l'Inserm, elle est pro-sophro. Et beaucoup lui ont jeté, mais vraiment, des chauds d'eau dans tous les sens du terme, en disant que ce n'était pas juste, il ne fallait pas dire ça. J'ai eu la chance de la remercier pour lui dire merci pour ce que vous avez fait, parce que c'est juste, tout simplement. Et pas non plus mettre de la pommade là où il n'y a pas besoin d'en mettre, et de décrier parfois sur certaines déviances, parfois dérives sectaires. Et je suis absolument vigilant au quotidien pour toutes ces dérives qui vont plus desservir le métier que le servir, bien entendu.

  • Speaker #0

    Donc, je mettrai encore une fois ces études dans les notes de l'épisode, des études qui prouvent l'efficacité de la sophrologie. chez les patients qui souffrent d'acouphènes, d'anxiété ou de troubles du sommeil. Évidemment, c'est un domaine d'études qui va être amené, j'espère, à être développé, comme les autres INM. Dans ta pratique, est-ce que tu peux reconnaître quelques autres indications de la sophrologie ?

  • Speaker #1

    Oui, en 25 ans, j'ai travaillé avec beaucoup de patientes, et encore aujourd'hui, patientes fibromyalgiques, ce qui est dystonie neurovégétative. Je suis l'un des rares sophrologues à présenter la sophrologie en tant que rééquilibrage neurovégétatif. J'ai envie de dire Wattels concernant la fibromyalgie. Donc de pouvoir rééquilibrer ça, alors encore une fois, il n'y a rien de magique. Le fait de faire les exercices, c'est une chose. Le fait de les répéter est aussi important. Donc la prise en charge, OK, il y a des rendez-vous en cabinet. Parfois, il y en a à l'hôpital ou en HAD, peu importe. Mais il peut y en avoir aussi. soit avec soi, et c'est ça qu'une bonne sophrologue va recommander, c'est-à-dire l'entraînement personnel. Concernant les études, j'espère qu'il y aura un vrai plus, parce que prochainement, on va proposer un agrément en pratique évaluée. Pour tous les sophrologues de France, avec un certain niveau, on va faire quand même du tri parmi les professionnels, donc avec un nombre d'heures, évidemment de formation, parce que là encore, c'est très disparate en France, mais aussi avec des heures de formation continue et des heures de supervision. Ça, c'est important aussi pour les professionnels. Et ces personnes pourront évaluer leur pratique, c'est-à-dire d'avoir les retours d'amélioration chez les patients. Donc, pour la petite enquête, c'est basé sur l'USF12, qui est en 12 questions, un questionnaire de santé pour lequel on n'a pas besoin d'être médecin. C'est ça qui est intéressant. Et on peut comparer son résultat SF12, par exemple, à ce qui passe dans d'autres pays, en Suisse, en Belgique, en Australie, peu importe. pour pouvoir comparer un petit peu notre état de vie, notre situation de santé. Donc, un questionnaire va être proposé avant le début du suivi sophrologique et un, tu penses bien, à la sortie, pour voir un petit peu, non pas à chaque séance, parce que ça, ça diluerait évidemment le résultat, mais à la fin du suivi. du patient pour dire, voilà, on va pouvoir quantifier un petit peu, avoir le delta tout simplement, de la situation de fatigue, de stress, de nervosité, de douleur, etc. Donc ça, ce sera intéressant à quantifier. J'espère en tout cas apporter ma pierre à l'édifice avec cet agrément national qui est organisé avec Hospital ID, qui évalue tous les hôpitaux en France. Donc un partenaire très sérieux et qui va permettre d'évaluer finalement la sophrologie à ciel ouvert.

  • Speaker #0

    Excellente idée, c'est une très bonne façon d'étudier ça et de faire reconnaître ses indications, ses effets, voire son inefficacité. J'imagine selon certaines indications, comme tout médicament, ça marche à telle posologie, sur tel patient, sur telle indication. Parfois ça ne marche pas, mais encore faut-il l'étudier pour le savoir.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Arnaud, est-ce qu'il y a des croyances sur la sophrologie qui sont selon toi complètement fausses, qui doivent être déconstruites d'urgence ? et dont tu as envie de me faire part aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, on a des clichés un petit peu partout. Le cliché, alors j'aime bien le palmachot, je ne sais pas si tu connais le palmachot. Ils ont fait un sketch avec des sophrologues, des buveurs de tisane. Je me suis dit, on est des buveurs de tisane. C'est incroyable. Donc, il y a le côté ésotérique. Ça, c'est le premier cliché. Évidemment, il y a des personnes qui mélangent les pratiques et qui font leur petite soupe. Voilà pourquoi on peut appeler ça parfois de médecine... alternative, mais en fait, moi, je n'ai pas envie que ça devienne alternative, j'ai envie que ça devienne une INM, c'est-à-dire qu'il faut que ce soit reproductible. Il faut qu'une séance de sophro puisse être la même à Marseille, avec le même protocole à Lille, à Paris, à Strasbourg, à Rennes ou à Montpellier. Ça, c'est quelque chose d'important. Donc, les mélanges ésotériques, sophrologie et bol tibétain, sophrologie et je ne sais pas quoi avec telle religion, enfin, il n'y a rien de religieux, on est dans une laïcité la plus grande possible. Donc il y a ce premier cliché, il y a le deuxième. Très classique, c'est de la détente, c'est de la relaxation. Ou il faut un tapis de yoga, tu vois un peu le truc. J'interviens en entreprise et les personnes disent Ah là là, je suis désolé, pour la première séance, j'ai oublié mon tapis. Et je dis Mais pourquoi ? Vous voulez faire une prière ? Je tourne ça toujours vraiment à l'humour pour dire Mais il n'y a pas besoin de tapis en sofro, c'est une chaise, c'est soit debout, soit assis. On n'est plus allongé. On sait aujourd'hui avec les neurosciences que le degré d'inclinaison de la colonne lombaire fait varier le... le niveau de conscience. Donc, si tu es allongé dans ton canap, ton niveau de conscience va descendre. Le fameux tiens-toi droit tu te souviens à l'école ? Donc, hop là, tu te redresses d'un coup. Ça voulait dire j'attire votre attention Bon, c'était mal dit, c'est sûr, ce n'était pas très pédagogique de la part de la maîtresse. Mais le tiens-toi droit c'est hop là. Aujourd'hui, tout ça, on le sait, tout ça avec les neurosciences. Voilà pourquoi je suis intéressé par ça, pour présenter, expliquer la sophrologie comme on ne me l'a jamais expliqué, comme on ne me l'a jamais présenté. Mais... de donner des sous-titres, de dire, vous voyez, quand vous faites ça en sophro, il se passe ça dans votre corps, mais aussi dans votre cerveau. Forcément, ça change la donne de l'ésotérisme et du bol tibétain. Et je n'ai rien contre les bols tibétains, encore une fois. Je comprends.

  • Speaker #0

    On va venir justement au sujet des neurosciences, parce que je sais que c'est une de tes marottes. Mais tout d'abord, est-ce que c'est dangereux, une séance de sophrologie ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, tout peut être dangereux, comme une voiture peut être dangereuse, une voiture bélier, par exemple. On voit des accidents de la route tous les jours et pourtant une voiture, on se dit je vais acheter une voiture. On ne se dit pas je vais acheter une arme. Donc bien sûr, je pense que dans les mains de quelqu'un mal intentionné ou tout simplement quelqu'un mal formé, bien sûr on va demander au patient de fermer les yeux. Donc déjà il ne va pas nous voir. Mais est-ce qu'on fait le travail en même temps ? Est-ce qu'on fait la séance en même temps ou pas ? Ce sera déjà une partie du boulot. Qu'est-ce qu'on va lui dire ? Est-ce qu'on va induire des choses comme on peut faire parfois en hypnose ? Est-ce qu'on le laisse libre ? parce que l'autonomisation du patient, c'est quelque chose d'important en sophrologie. Est-ce qu'on lui retire sa liberté ? Est-ce qu'on lui... Donc, il y a beaucoup de choses à poser. Bien sûr, ça peut être dangereux. Mal utilisé, quelqu'un de mal formé, j'en récupère. Alors, mal formé, on se comprend, mais je récupère beaucoup de sophrologues qui sont formés en version micro-ondes. Devenez sophrologue en trois jours, c'est les mêmes organismes de formation qui forment devenez médecin en 15 jours et chirurgien en trois semaines, mais les outils sont propres. Ça, c'est les slogans. Donc je suis toujours un peu agacé par ça parce qu'il n'y a qu'une seule et même personne qui va trinquer et qui va payer l'addition, c'est le patient.

  • Speaker #0

    Très bien, j'aime beaucoup ta réponse effectivement. C'est comme tout médicament, je le dis très souvent à mes patients, un médicament ça a un effet primaire, ça a forcément des effets secondaires et tout dépend du rapport entre le bénéfice qu'on attend et le risque qu'on prend. J'aime beaucoup ta réponse. Très bien, donc c'est un outil, tout dépend de qui l'utilise, c'est clair. Félicitations, vous êtes bien arrivé à la fin de cet épisode du podcast. S'il vous a plu, si vous avez appris des choses utiles et que vous souhaitez que je poursuive ce travail, vous pouvez vous abonner à ce podcast et en parler à un de vos confrères ou une de vos consoeurs. Et si vraiment vous voulez m'aider, vous pouvez me laisser une note de 5 étoiles sur vos applis et un petit avis sympa pour référencer ce podcast. Pensez également à vous abonner à la newsletter. Je vous envoie chaque mois un mail à haute valeur ajoutée pour la médecine générale. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

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