Speaker #0Surprise interculturelle Intercultural surprises Surprise interculturelle Surprise interculturelle Surprise interculturelle Bonjour et bienvenue dans Surprises Interculturelles, le podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde. Je suis Charlotte Courtois, conférencière en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Konstelacio. Je vous propose de vous raconter des histoires et anecdotes de voyages où j'ai été surprise par des réactions ou des coutumes d'ici et d'ailleurs. Le but ? Découvrir ensemble ce qui est à la base de ces surprises pour savoir comment décoder, comment réagir et comment anticiper tout ça. Allez, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonne écoute ! C'est la première fois dans ce podcast, je vais aujourd'hui vous raconter une anecdote sur un pays dans lequel je ne suis jamais allée. L'histoire que je vais vous raconter aujourd'hui se passe en Espagne, mais elle parle de l'Allemagne. Je vais vous partager une anecdote où j'ai été scotchée par le rapport au temps et aux horaires de travail. Si vous avez écouté tous les épisodes de Surprises Interculturelles, et j'espère bien, vous savez que j'ai vécu 4 ans en Espagne. Je suis partie là-bas pour mes études et je suis restée un peu plus longtemps que prévu. J'ai étudié le commerce international. J'ai donc commencé par deux ans à Reims, au Césem, qui fait partie de Neoma Business School, avant de poursuivre par deux ans à l'ICD à Madrid. Sur chaque période de deux ans, j'avais un stage en entreprise à faire pendant six à sept mois. C'est un peu pour ça que j'ai choisi cette école. D'une part, c'était une école post-bac et je ne voulais pas faire de prépa. D'autre part, c'était l'école qui me permettait de partir le plus longtemps à l'étranger. Et enfin, j'aimais le fait qu'il y ait un stage long dans chaque pays parce que j'ai toujours été convaincue que la pratique était cruciale dans l'apprentissage d'un métier. Quand je suis arrivée à Madrid... j'avais 18 ans et je ne parlais pas grand chose d'espagnol. Vous savez, j'avais le niveau scolaire en gros. Donc en soi, j'avais des bases, mais d'une, je ne comprenais rien, et de deux, j'étais incapable de m'exprimer spontanément. Cette fameuse peur de mal faire qui amène pas mal de français et de françaises à ne pas vraiment parler une langue, parce qu'au final, on n'ose pas trop faire des erreurs. Sauf qu'en réalité, c'est quand même la seule manière d'apprendre une langue d'oser faire des erreurs. Mais cette fois, écoute, je suis toutoui. Me llamo Claudia. Mais tes floupes flient. Dios mio... Bref, j'étais en colocation à Madrid. Une espagnole norvégienne, une chinoise, une américaine et moi, la française. On avait une règle d'or, on ne parlait que l'espagnol à l'appart. Même si au départ, on parlait tout anglais et on était trois à ne vraiment pas maîtriser l'espagnol. Je me rappellerai toujours au... tout tout début quand ma coloc espagnole m'a invité à un pique-nique qu'elle allait faire avec des amis au parc du Retiro. Je ne comprenais pas plus d'un mot par phrase, j'étais perdue, mais perdue. Et puis finalement, quand on n'a pas le choix, on s'améliore très, très, très vite. Et en un mois, j'étais quasiment bilingue. Et donc quand il a fallu que je trouve un stage, ça s'est pas si mal passé finalement. J'ai trouvé un poste d'assistant de chef de produit, donc en marketing, dans une très grosse entreprise que vous connaissez tous, Mercedes-Benz. Et quand j'ai commencé mon stage, littéralement 4 mois après avoir mis le pied en Espagne, je parlais couramment la langue. Ce que je n'avais pas conscientisé tant que ça par contre, c'était les éventuelles différences culturelles au travail. Quand j'ai passé mon entretien, tout a été super fluide. Ce qu'il faut savoir, c'est que le siège de Mercedes à Madrid n'est pas à Madrid. Il est à Alcobendas, c'est-à-dire franchement loin. L'entreprise avait donc un bus qui ramenait ses employés de Madrid jusqu'au bureau tous les jours à heure fixe. Je veux pas dire de bêtises, mais en gros ça devait être départ à 8 ou 9h le matin et puis retour à 17h le soir. Sauf que moi, j'avais déjà fait un premier stage en marketing en France. Et ça c'était pas super bien passé. Entre autres parce que j'étais toute jeune, j'avais 17 ans, et que, entre guillemets bêtement, je suivais les horaires qui apparaissaient dans mon contrat de travail. Et je m'étais un peu fait remonter les bretelles en entretien de mi-stage, comme quoi j'étais pas assez impliquée dans mon travail, parce que je faisais le strict minimum en termes d'horaire. J'étais tombée des nues parce que je ne m'attendais pas du tout au fait que les règles officieuses, particulièrement dans le monde du marketing, c'était qu'il fallait faire beaucoup plus d'heures que ce qui était officiellement annoncé. Bref, mais donc quand j'ai eu mon entretien chez Mercedes, avec la merveilleuse Carmen Lozano, celle qui allait devenir ma tutrice, j'étais perturbée par cette histoire de bus. Ma réaction a très clairement été de dire « Ok, muy bien, il y a un bus à 17h, mais bon du coup, quand faut bosser après 17h, on fait comment pour rentrer ? » Et là, Carmen a ouvert grand les yeux et m'a dit « Bah, pour quelle raison tu finirais plus tard ? » Et elle m'a expliqué que chez Mercedes, même en Espagne, la culture d'entreprise était plutôt axée sur la culture allemande. A savoir que si tu fais des RSU, c'est soit que t'as pas été assez efficace, soit qu'il y a un sérieux problème de charge de travail et qu'il faut en discuter avec ton N plus 1. Boom. J'ai été estomac. Ok, ce que j'avais appris à mes dépens pendant mon premier stage, j'allais le désapprendre pendant mon deuxième stage. Et j'ai envie de dire, tant mieux, parce que je trouve ça beaucoup plus sain. Mais bon, ça c'est moi. Ça faisait un moment que j'avais envie de vous partager cette anecdote. J'y vois trois choses à apprendre, vous me direz ce que vous en pensez. La première, c'est que le rapport au temps, et donc notamment aux horaires de travail, peut changer d'une culture à l'autre. Ça peut paraître évident ? Bah pas toujours. Là, en l'occurrence, comme je n'avais jamais été confrontée à ça, je ne m'y attendais pas. J'ai bien fait de poser la question. Imaginez si je n'avais pas eu besoin de le faire, parce que les bureaux étaient dans Madrid, par exemple. Bah j'aurais été là, à rester au bureau jusqu'à pas d'heure pour prouver que j'étais impliquée, alors qu'en réalité, ça aurait été interprété comme quoi, bah, j'étais pas assez efficace. Mais boule, tout ça pour ça, comme dirait l'autre. La deuxième chose à retenir à mes yeux, c'est que l'entreprise dans laquelle vous travaillez, ou dans laquelle vous allez travailler, peut avoir une culture différente de la culture dominante de votre pays. Finalement, il n'y a pas forcément besoin de voyager loin pour avoir des surprises interculturelles, comme je les appelle. Poser et se poser des questions est toujours la clé. Se rendre compte qu'il peut y avoir d'autres lectures de certaines situations et actions. Plus vous aurez vécu d'expériences de la sorte, plus vous saurez quelles questions poser. Et puis aussi, plus vous écouterez mon podcast, plus vous saurez quelles questions poser, j'espère. C'est bien l'objectif de tout ça. Et enfin, dernière chose à retenir, qui est loin d'être la moindre, on parle de culture nationale ou régionale souvent, parce que c'est le plus marquant et le plus évident. Mais il existe plein de niveaux de culture. La culture régionale, religieuse, générationnelle, d'entreprise, et donc aussi la culture métier. J'ai appris en France qu'en marketing, c'était plutôt bien vu d'aligner les heures. Peut-être qu'en compta ou en logistique, ce n'est pas pareil, je ne sais pas. Alors souvent, on n'a pas trop besoin d'être conscient de ça quand on a une carrière plutôt linéaire, parce qu'on intègre les codes. Sauf que ces différences de culture métier, elles peuvent avoir un impact lorsque vous traitez avec des personnes d'autres services au sein de l'entreprise, par exemple. Vous êtes un industriel et vous avez un recrutement à faire ? Vous allez collaborer avec la RH. Vous êtes en marketing et vous lancez un nouveau produit sur le marché ? Alors vous allez collaborer avec la R&D et le commercial notamment. Pensez à appliquer la posture interculturelle au-delà des simples différences de culture nationale. Et évidemment, ça marche pour tout échange interpersonnel. On est un patchwork d'identité culturelle, et ça ne fait jamais de mal d'essayer de mieux se comprendre pour que tout ça soit plus fluide. Ça vous est déjà arrivé de vous rendre compte de ces différences de culture métier, vous ? Venez me raconter ça sur Insta ou sur LinkedIn, j'adorerais avoir vos propres anecdotes. Allez, fin de la journée de travail, on prend ce fameux bus de 17h pour quitter le monde de l'entreprise allemande en Espagne. Un peu plus fun, mais tout aussi passionnant, dans deux semaines. je vous emmène boire des bières en Australie. Allez, à très vite ! Merci d'avoir écouté cet épisode. Si vous ne voulez pas rater les prochains, pensez à vous abonner. Et si vous voulez me soutenir, laissez-moi 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcast ou sur Spotify. Et bien sûr, partagez le podcast avec les voyageurs, les expats ou les curieux autour de vous. À dans deux semaines pour un nouvel épisode de Surprises Interculturelles.