Cambodge - La fois où on m'a parlé de la planète des singes cover
Cambodge - La fois où on m'a parlé de la planète des singes cover
Surprises Interculturelles - Voyager et mieux comprendre les cultures du monde

Cambodge - La fois où on m'a parlé de la planète des singes

Cambodge - La fois où on m'a parlé de la planète des singes

08min |04/02/2025
Play
Cambodge - La fois où on m'a parlé de la planète des singes cover
Cambodge - La fois où on m'a parlé de la planète des singes cover
Surprises Interculturelles - Voyager et mieux comprendre les cultures du monde

Cambodge - La fois où on m'a parlé de la planète des singes

Cambodge - La fois où on m'a parlé de la planète des singes

08min |04/02/2025
Play

Description

📢 Nouveau rythme pour le podcast ! Désormais, retrouvez Surprises Interculturelles tous les mardis avec des épisodes anecdote, des interviews et des extraits.

🎙️ Dans cet épisode, je vous emmène au Cambodge, où j’ai pris conscience d’une réalité qui m’a marquée : voyager ne garantit pas une ouverture d’esprit. L’anecdote d’aujourd’hui est moins légère que d’habitude, mais elle illustre un point essentiel : l’interculturel, ce n’est pas toujours un monde de bisounours.

En partant en tour du monde avec mon projet éducatif, je pensais que celles et ceux qui vivaient à l’étranger avaient naturellement développé une curiosité et un respect pour la diversité culturelle. Et pourtant… Une phrase, prononcée par un expatrié français vivant au Cambodge depuis 5 ans, a changé ma vision des choses.

Dans cet épisode, je vous parle de voyage, d’expatriation, de perte de repères et de choix d’ouverture d’esprit. J’analyse aussi pourquoi certaines personnes, au lieu de s’adapter, rejettent ce qu’elles ne comprennent pas. Comment éviter cela ? Comment mieux vivre l’interculturel, en voyage comme dans la vie quotidienne ?

🔎 À la fin de l’épisode, je vous propose une citation de La Planète des Singes de Pierre Boulle, qui fait parfaitement écho à cette réflexion.

Que vous soyez expatrié ou expatriée, voyageur ou voyageuse ou juste curieux de cultures et de la diversité, ce podcast est pour vous!

Bonne écoute!

---

Surprises interculturelles est LE podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde.

🎤 Je suis Charlotte Courtois, conférencière internationale en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Konstelacio qui sensibilise les enfants tout autour du monde au dialogue entre les cultures.

Pour en savoir plus sur qui je suis et ce que je fais, pour une collaboration ou pour me contacter et me raconter vos propres anecdotes de voyage, faites un tour sur:

👉 Mon site internet: www.charlotte-courtois.com

👉 Celui de mon ONG, Konstelacio: www.konstelacio.org

👉 L'Insta du podcast: www.instagram.com/surprisesinterculturelles

👉 Mon LinkedIn: www.linkedin.com/in/chacourtois


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Surprise interculturelle Intercultural surprises Surprise interculturelle Surprise interculturelle Surprise interculturelle Bonjour et bienvenue dans Surprise interculturelle, le podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde. Je suis Charlotte Courtois, conférencière en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Constellatio. Je vous propose de vous raconter des histoires et anecdotes de voyages où j'ai été surprise par des réactions ou des coutumes d'ici et d'ailleurs. Le but ? Découvrir ensemble ce qui est à la base de ces surprises pour savoir comment décoder, comment réagir et comment anticiper tout ça. Allez, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonne écoute ! Avant de lancer l'épisode du jour, j'ai le plaisir de vous annoncer un petit changement de rythme pour ce podcast. A partir de maintenant, vous pourrez retrouver Surprises Interculturelles tous les mardis sur vos plateformes d'écoute. Nous aurons donc un épisode anecdote, puis un épisode interview, un autre épisode anecdote, puis un extrait de l'interview, et ainsi de suite. J'espère que ce nouveau calendrier vous plaira. En somme, on garde le même contenu, mais on se donne rendez-vous toutes les semaines. Vous pouvez donc retenir que le mardi, c'est le jour des surprises interculturelles. L'anecdote que je vais vous raconter aujourd'hui se passe au Cambodge, et elle est un peu moins légère que d'habitude. Elle est même carrément pas légère, en fait. Je dois avouer. Et en même temps, l'interculturelle, même si moi j'ai tendance à la vivre comme un monde de bisounours où tout est émerveillement, c'est aussi des choses un peu moins drôles parfois. Bref, aujourd'hui, je vais vous parler de la foi, où j'ai compris que non, c'est pas parce qu'on voyage qu'on a forcément une plus grande ouverture d'esprit. A long, long time ago, I can still remember dirait Madonna. Je suis partie faire un tour du monde. J'étais toute jeune, j'avais 24 ans, et je ne suis pas vraiment partie par envie de voir le monde. Enfin si, quand même, si. Mais disons que ce n'est pas ce qui a impulsé cette aventure. Je suis partie parce que ça faisait deux ans qu'une idée me trottait dans la tête. J'avais envie de faire un projet éducatif autour de l'écriture d'histoire avec des enfants de plusieurs pays pour éveiller leur curiosité envers les autres cultures. En gros, je trouvais ça fascinant que les gens puissent vivre différemment selon les pays. et j'avais envie d'amener le monde aux enfants, particulièrement celles et ceux qui n'avaient pas l'opportunité de voyager. Ça a commencé à la maison, bien sûr, je suis intervenue dans une école en Bretagne. Puis je suis partie au Mexique, aux Etats-Unis. Ensuite je suis retournée en Australie où j'avais habité quand j'étais ado et où a commencé ma fascination pour l'interculturel. Et après l'Australie, on y vient, je suis arrivée au Cambodge. Le deal avec la fondation d'entreprise qui me soutenait à l'époque, c'était que je devais avoir, avant de partir, chaque partenaire éducatif pour le voyage. En arrivant à Phnom Penh, je savais donc déjà que j'allais collaborer avec une ONG qui s'appelle Pour un sourire d'enfant et qui rescolarise les enfants chiffonniers de la décharge de la ville. D'ailleurs, je ne sais pas si tu m'entendras Agnès, mais merci encore du fond du cœur de nous avoir mis en lien. Par contre, hormis ça, je ne savais pas grand chose d'autre. Je n'avais aucune idée d'où j'allais dormir, je ne connaissais pas la ville, ce que je savais du pays et de son histoire, c'était en fait assez limité aux informations que j'avais pu glaner sur Internet et puis surtout, je ne connaissais pas du tout sa culture. Dans les jours qui ont suivi mon arrivée, j'ai essayé de rencontrer un maximum de monde. Je vous le dis souvent, ça peut être une super manière de découvrir une culture que de parler à des étrangers qui vivent dans le pays. Il y a un côté comparaison à la diversité culturelle finalement. Cette culture est comme ça parce que la mienne est autrement, et vice versa. C'est même la base des travaux sociologiques modernes sur la question. Si ça vous intrigue et que vous avez envie de creuser ça, je vous invite à aller découvrir les travaux de Frédéric Barthes par exemple. Donc moi j'ai eu l'opportunité de rencontrer un français qui vivait là-bas depuis 5 ans. J'aurais bien aimé vous en dire plus sur qui c'était, ce qu'il faisait là, comment j'étais entrée en contact avec lui, mais la vérité c'est que c'était il y a très longtemps et que j'ai un peu oublié. On dit que la mémoire est sélective, c'est peut-être pour ça. J'ai même oublié son nom. Appelons-le Julien, tiens. Je retrouve donc Julien dans un petit café. Ça devait faire un ou deux jours que j'étais arrivée. Il faut imaginer la claque que c'était d'arriver au Cambodge. C'était la première fois que je mettais les pieds en Asie, en dehors de l'aéroport de Singapour. On était début avril 2012, il faisait très lourd. C'était le début de la saison de la mousson. J'avais les yeux écarquillés, prêts à tout absorber de ce nouveau pays. J'étais super contente de rencontrer un Français pour avoir quelques tips et un regard familier sur ce Cambodge tellement dépaysant. J'aimerais bien vous dire tout ce qu'il m'a dit, mais en vrai je me souviens de rien. Ou presque. Une phrase. Une phrase est restée dans ma tête depuis tout ce temps. Je ne m'en remettrai jamais, je crois. Julien m'a dit, avec un air de je vais te révéler LE truc important à savoir sur ce pays tu vas voir, le Cambodge, c'est vraiment la planète des singes La planète des singes... Non mais quelle violence ! 14 ans plus tard, en vous racontant ça, je ressens encore la même profonde tristesse au fond de moi. C'est là que j'ai compris ce que j'ai envie de vous transmettre aujourd'hui. On nous rabâche en permanence que les voyages forment la jeunesse, que voyager, ça donne une belle ouverture d'esprit. Ou la fameuse citation de Mark Twain, vous savez ? Voyager, c'est fatal aux préjugés, à l'intolérance et à l'étroitesse d'esprit. Bah non, c'est pas vrai. Enfin si, c'est souvent vrai. Mais c'est pas si simple que ça. Julien en est un sacré exemple. L'ouverture d'esprit, ça se choisit. Imaginez ça comme une porte. Elle peut être grande ouverte, elle peut être entièrement fermée, elle peut être entrebâillée aussi. On peut la refermer, on peut la rouvrir. Parfois, on l'a pas vu venir, un petit coup de vent peut la refermer un peu. Voir même un courant d'air trop violent peut la faire claquer. L'ouverture d'esprit, c'est un choix sur le rapport que l'on veut avoir à ce qui est différent de nous. C'est pas un état figé des choses, ni quelque chose qu'on subit. Julien, il habitait au Cambodge depuis 5 ans. La porte était clairement pas ouverte. J'ai presque envie de dire qu'elle était fermée à clé et barricadée. J'ai souvent repensé à cette histoire, très souvent, parce que j'avais besoin de comprendre. J'avais pas envie personnellement de risquer de réagir un jour comme lui, et puis mon travail c'est quand même justement de développer l'ouverture d'esprit chez les autres. Je vais donc vous livrer mon analyse de la question. Je crois, et je dis bien je crois, que Julien était perturbé par le fait de ne pas comprendre ce pays si différent. Et que quand on ne comprend pas, on se sent parfois en danger. On n'a plus le contrôle. Et perdre le contrôle, ça fait peur. Alors pour reprendre le contrôle, plutôt que de trouver sa place dans cette culture, il s'en est extrait. Il s'est placé au-dessus. Le fameux ils sont fous ces Romains Vous savez ? Pour voyager bien, c'est ma vision. Pour se plonger dans l'interculturel, il faut accepter de perdre le contrôle. C'est pas facile, c'est challengeant comme on dit. Mais entre nous, si c'est facile, c'est qu'on n'apprend pas grand chose au final. J'en parle souvent dans mes conférences parce que je suis convaincue que c'est une clé importante en voyage, mais aussi et surtout en expatriation. Pour voyager bien, il faut accepter sa vulnérabilité. Il faut savoir dire à l'autre, je ne comprends pas, j'ai besoin de ton aide. Il faut aussi apprendre à se faire confiance, savoir qu'après cette phase nécessaire où on est paumé, via la phase de l'adaptation. Et je vous promets que nous sommes toutes et tous capables de nous adapter. Je vous en conjure, lorsque vous vous trouverez dans cette situation où vous perdez pied, ne vous mettez pas au-dessus des autres comme Julien. Acceptez cette phase, demandez de l'aide, posez des questions, observez, laissez du temps au temps. Pour terminer cet épisode un peu plus... Je sais même pas un peu plus quoi en fait. Plus lourd, plus perturbant en tout cas pour moi. Je vais sortir de mes habitudes. Celles et ceux qui me suivent savent que j'aime mettre une réplique de film dans chacun de mes épisodes. Cette fois, à la place, je vais demander à mon ami Simon, qui m'accueille toujours généreusement dans son studio pour enregistrer mes épisodes, de vous livrer une citation très à propos, extraite de La planète des singes, justement, de Pierre Boulle. Allez Simon, tu viens m'aider ? S'il te plaît ! Vous voyez bien que l'esprit peut se perdre comme il peut s'acquérir. Merci Simon. Et merci à vous toutes et tous. J'espère que cet épisode vous aura plu et que vous aurez envie de le partager autour de vous. J'espère qu'il aura un impact positif, comme tous les autres épisodes bien sûr, mais celui-ci, peut-être encore un peu plus. Je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour une nouvelle anecdote qui se passe cette fois au Paraguay. Et je vous donne également rendez-vous la semaine prochaine pour un épisode interview absolument... Passionnant ! J'ai hâte de vous le partager. Allez, à très vite ! Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si vous avez envie de soutenir mon travail 100% bénévole, je vous invite à partager un épisode avec vos proches ou vos collègues. Ça fait vraiment toute la différence. À mardi prochain pour un nouvel épisode de Surprises interculturelles.

Description

📢 Nouveau rythme pour le podcast ! Désormais, retrouvez Surprises Interculturelles tous les mardis avec des épisodes anecdote, des interviews et des extraits.

🎙️ Dans cet épisode, je vous emmène au Cambodge, où j’ai pris conscience d’une réalité qui m’a marquée : voyager ne garantit pas une ouverture d’esprit. L’anecdote d’aujourd’hui est moins légère que d’habitude, mais elle illustre un point essentiel : l’interculturel, ce n’est pas toujours un monde de bisounours.

En partant en tour du monde avec mon projet éducatif, je pensais que celles et ceux qui vivaient à l’étranger avaient naturellement développé une curiosité et un respect pour la diversité culturelle. Et pourtant… Une phrase, prononcée par un expatrié français vivant au Cambodge depuis 5 ans, a changé ma vision des choses.

Dans cet épisode, je vous parle de voyage, d’expatriation, de perte de repères et de choix d’ouverture d’esprit. J’analyse aussi pourquoi certaines personnes, au lieu de s’adapter, rejettent ce qu’elles ne comprennent pas. Comment éviter cela ? Comment mieux vivre l’interculturel, en voyage comme dans la vie quotidienne ?

🔎 À la fin de l’épisode, je vous propose une citation de La Planète des Singes de Pierre Boulle, qui fait parfaitement écho à cette réflexion.

Que vous soyez expatrié ou expatriée, voyageur ou voyageuse ou juste curieux de cultures et de la diversité, ce podcast est pour vous!

Bonne écoute!

---

Surprises interculturelles est LE podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde.

🎤 Je suis Charlotte Courtois, conférencière internationale en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Konstelacio qui sensibilise les enfants tout autour du monde au dialogue entre les cultures.

Pour en savoir plus sur qui je suis et ce que je fais, pour une collaboration ou pour me contacter et me raconter vos propres anecdotes de voyage, faites un tour sur:

👉 Mon site internet: www.charlotte-courtois.com

👉 Celui de mon ONG, Konstelacio: www.konstelacio.org

👉 L'Insta du podcast: www.instagram.com/surprisesinterculturelles

👉 Mon LinkedIn: www.linkedin.com/in/chacourtois


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Surprise interculturelle Intercultural surprises Surprise interculturelle Surprise interculturelle Surprise interculturelle Bonjour et bienvenue dans Surprise interculturelle, le podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde. Je suis Charlotte Courtois, conférencière en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Constellatio. Je vous propose de vous raconter des histoires et anecdotes de voyages où j'ai été surprise par des réactions ou des coutumes d'ici et d'ailleurs. Le but ? Découvrir ensemble ce qui est à la base de ces surprises pour savoir comment décoder, comment réagir et comment anticiper tout ça. Allez, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonne écoute ! Avant de lancer l'épisode du jour, j'ai le plaisir de vous annoncer un petit changement de rythme pour ce podcast. A partir de maintenant, vous pourrez retrouver Surprises Interculturelles tous les mardis sur vos plateformes d'écoute. Nous aurons donc un épisode anecdote, puis un épisode interview, un autre épisode anecdote, puis un extrait de l'interview, et ainsi de suite. J'espère que ce nouveau calendrier vous plaira. En somme, on garde le même contenu, mais on se donne rendez-vous toutes les semaines. Vous pouvez donc retenir que le mardi, c'est le jour des surprises interculturelles. L'anecdote que je vais vous raconter aujourd'hui se passe au Cambodge, et elle est un peu moins légère que d'habitude. Elle est même carrément pas légère, en fait. Je dois avouer. Et en même temps, l'interculturelle, même si moi j'ai tendance à la vivre comme un monde de bisounours où tout est émerveillement, c'est aussi des choses un peu moins drôles parfois. Bref, aujourd'hui, je vais vous parler de la foi, où j'ai compris que non, c'est pas parce qu'on voyage qu'on a forcément une plus grande ouverture d'esprit. A long, long time ago, I can still remember dirait Madonna. Je suis partie faire un tour du monde. J'étais toute jeune, j'avais 24 ans, et je ne suis pas vraiment partie par envie de voir le monde. Enfin si, quand même, si. Mais disons que ce n'est pas ce qui a impulsé cette aventure. Je suis partie parce que ça faisait deux ans qu'une idée me trottait dans la tête. J'avais envie de faire un projet éducatif autour de l'écriture d'histoire avec des enfants de plusieurs pays pour éveiller leur curiosité envers les autres cultures. En gros, je trouvais ça fascinant que les gens puissent vivre différemment selon les pays. et j'avais envie d'amener le monde aux enfants, particulièrement celles et ceux qui n'avaient pas l'opportunité de voyager. Ça a commencé à la maison, bien sûr, je suis intervenue dans une école en Bretagne. Puis je suis partie au Mexique, aux Etats-Unis. Ensuite je suis retournée en Australie où j'avais habité quand j'étais ado et où a commencé ma fascination pour l'interculturel. Et après l'Australie, on y vient, je suis arrivée au Cambodge. Le deal avec la fondation d'entreprise qui me soutenait à l'époque, c'était que je devais avoir, avant de partir, chaque partenaire éducatif pour le voyage. En arrivant à Phnom Penh, je savais donc déjà que j'allais collaborer avec une ONG qui s'appelle Pour un sourire d'enfant et qui rescolarise les enfants chiffonniers de la décharge de la ville. D'ailleurs, je ne sais pas si tu m'entendras Agnès, mais merci encore du fond du cœur de nous avoir mis en lien. Par contre, hormis ça, je ne savais pas grand chose d'autre. Je n'avais aucune idée d'où j'allais dormir, je ne connaissais pas la ville, ce que je savais du pays et de son histoire, c'était en fait assez limité aux informations que j'avais pu glaner sur Internet et puis surtout, je ne connaissais pas du tout sa culture. Dans les jours qui ont suivi mon arrivée, j'ai essayé de rencontrer un maximum de monde. Je vous le dis souvent, ça peut être une super manière de découvrir une culture que de parler à des étrangers qui vivent dans le pays. Il y a un côté comparaison à la diversité culturelle finalement. Cette culture est comme ça parce que la mienne est autrement, et vice versa. C'est même la base des travaux sociologiques modernes sur la question. Si ça vous intrigue et que vous avez envie de creuser ça, je vous invite à aller découvrir les travaux de Frédéric Barthes par exemple. Donc moi j'ai eu l'opportunité de rencontrer un français qui vivait là-bas depuis 5 ans. J'aurais bien aimé vous en dire plus sur qui c'était, ce qu'il faisait là, comment j'étais entrée en contact avec lui, mais la vérité c'est que c'était il y a très longtemps et que j'ai un peu oublié. On dit que la mémoire est sélective, c'est peut-être pour ça. J'ai même oublié son nom. Appelons-le Julien, tiens. Je retrouve donc Julien dans un petit café. Ça devait faire un ou deux jours que j'étais arrivée. Il faut imaginer la claque que c'était d'arriver au Cambodge. C'était la première fois que je mettais les pieds en Asie, en dehors de l'aéroport de Singapour. On était début avril 2012, il faisait très lourd. C'était le début de la saison de la mousson. J'avais les yeux écarquillés, prêts à tout absorber de ce nouveau pays. J'étais super contente de rencontrer un Français pour avoir quelques tips et un regard familier sur ce Cambodge tellement dépaysant. J'aimerais bien vous dire tout ce qu'il m'a dit, mais en vrai je me souviens de rien. Ou presque. Une phrase. Une phrase est restée dans ma tête depuis tout ce temps. Je ne m'en remettrai jamais, je crois. Julien m'a dit, avec un air de je vais te révéler LE truc important à savoir sur ce pays tu vas voir, le Cambodge, c'est vraiment la planète des singes La planète des singes... Non mais quelle violence ! 14 ans plus tard, en vous racontant ça, je ressens encore la même profonde tristesse au fond de moi. C'est là que j'ai compris ce que j'ai envie de vous transmettre aujourd'hui. On nous rabâche en permanence que les voyages forment la jeunesse, que voyager, ça donne une belle ouverture d'esprit. Ou la fameuse citation de Mark Twain, vous savez ? Voyager, c'est fatal aux préjugés, à l'intolérance et à l'étroitesse d'esprit. Bah non, c'est pas vrai. Enfin si, c'est souvent vrai. Mais c'est pas si simple que ça. Julien en est un sacré exemple. L'ouverture d'esprit, ça se choisit. Imaginez ça comme une porte. Elle peut être grande ouverte, elle peut être entièrement fermée, elle peut être entrebâillée aussi. On peut la refermer, on peut la rouvrir. Parfois, on l'a pas vu venir, un petit coup de vent peut la refermer un peu. Voir même un courant d'air trop violent peut la faire claquer. L'ouverture d'esprit, c'est un choix sur le rapport que l'on veut avoir à ce qui est différent de nous. C'est pas un état figé des choses, ni quelque chose qu'on subit. Julien, il habitait au Cambodge depuis 5 ans. La porte était clairement pas ouverte. J'ai presque envie de dire qu'elle était fermée à clé et barricadée. J'ai souvent repensé à cette histoire, très souvent, parce que j'avais besoin de comprendre. J'avais pas envie personnellement de risquer de réagir un jour comme lui, et puis mon travail c'est quand même justement de développer l'ouverture d'esprit chez les autres. Je vais donc vous livrer mon analyse de la question. Je crois, et je dis bien je crois, que Julien était perturbé par le fait de ne pas comprendre ce pays si différent. Et que quand on ne comprend pas, on se sent parfois en danger. On n'a plus le contrôle. Et perdre le contrôle, ça fait peur. Alors pour reprendre le contrôle, plutôt que de trouver sa place dans cette culture, il s'en est extrait. Il s'est placé au-dessus. Le fameux ils sont fous ces Romains Vous savez ? Pour voyager bien, c'est ma vision. Pour se plonger dans l'interculturel, il faut accepter de perdre le contrôle. C'est pas facile, c'est challengeant comme on dit. Mais entre nous, si c'est facile, c'est qu'on n'apprend pas grand chose au final. J'en parle souvent dans mes conférences parce que je suis convaincue que c'est une clé importante en voyage, mais aussi et surtout en expatriation. Pour voyager bien, il faut accepter sa vulnérabilité. Il faut savoir dire à l'autre, je ne comprends pas, j'ai besoin de ton aide. Il faut aussi apprendre à se faire confiance, savoir qu'après cette phase nécessaire où on est paumé, via la phase de l'adaptation. Et je vous promets que nous sommes toutes et tous capables de nous adapter. Je vous en conjure, lorsque vous vous trouverez dans cette situation où vous perdez pied, ne vous mettez pas au-dessus des autres comme Julien. Acceptez cette phase, demandez de l'aide, posez des questions, observez, laissez du temps au temps. Pour terminer cet épisode un peu plus... Je sais même pas un peu plus quoi en fait. Plus lourd, plus perturbant en tout cas pour moi. Je vais sortir de mes habitudes. Celles et ceux qui me suivent savent que j'aime mettre une réplique de film dans chacun de mes épisodes. Cette fois, à la place, je vais demander à mon ami Simon, qui m'accueille toujours généreusement dans son studio pour enregistrer mes épisodes, de vous livrer une citation très à propos, extraite de La planète des singes, justement, de Pierre Boulle. Allez Simon, tu viens m'aider ? S'il te plaît ! Vous voyez bien que l'esprit peut se perdre comme il peut s'acquérir. Merci Simon. Et merci à vous toutes et tous. J'espère que cet épisode vous aura plu et que vous aurez envie de le partager autour de vous. J'espère qu'il aura un impact positif, comme tous les autres épisodes bien sûr, mais celui-ci, peut-être encore un peu plus. Je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour une nouvelle anecdote qui se passe cette fois au Paraguay. Et je vous donne également rendez-vous la semaine prochaine pour un épisode interview absolument... Passionnant ! J'ai hâte de vous le partager. Allez, à très vite ! Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si vous avez envie de soutenir mon travail 100% bénévole, je vous invite à partager un épisode avec vos proches ou vos collègues. Ça fait vraiment toute la différence. À mardi prochain pour un nouvel épisode de Surprises interculturelles.

Share

Embed

You may also like

Description

📢 Nouveau rythme pour le podcast ! Désormais, retrouvez Surprises Interculturelles tous les mardis avec des épisodes anecdote, des interviews et des extraits.

🎙️ Dans cet épisode, je vous emmène au Cambodge, où j’ai pris conscience d’une réalité qui m’a marquée : voyager ne garantit pas une ouverture d’esprit. L’anecdote d’aujourd’hui est moins légère que d’habitude, mais elle illustre un point essentiel : l’interculturel, ce n’est pas toujours un monde de bisounours.

En partant en tour du monde avec mon projet éducatif, je pensais que celles et ceux qui vivaient à l’étranger avaient naturellement développé une curiosité et un respect pour la diversité culturelle. Et pourtant… Une phrase, prononcée par un expatrié français vivant au Cambodge depuis 5 ans, a changé ma vision des choses.

Dans cet épisode, je vous parle de voyage, d’expatriation, de perte de repères et de choix d’ouverture d’esprit. J’analyse aussi pourquoi certaines personnes, au lieu de s’adapter, rejettent ce qu’elles ne comprennent pas. Comment éviter cela ? Comment mieux vivre l’interculturel, en voyage comme dans la vie quotidienne ?

🔎 À la fin de l’épisode, je vous propose une citation de La Planète des Singes de Pierre Boulle, qui fait parfaitement écho à cette réflexion.

Que vous soyez expatrié ou expatriée, voyageur ou voyageuse ou juste curieux de cultures et de la diversité, ce podcast est pour vous!

Bonne écoute!

---

Surprises interculturelles est LE podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde.

🎤 Je suis Charlotte Courtois, conférencière internationale en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Konstelacio qui sensibilise les enfants tout autour du monde au dialogue entre les cultures.

Pour en savoir plus sur qui je suis et ce que je fais, pour une collaboration ou pour me contacter et me raconter vos propres anecdotes de voyage, faites un tour sur:

👉 Mon site internet: www.charlotte-courtois.com

👉 Celui de mon ONG, Konstelacio: www.konstelacio.org

👉 L'Insta du podcast: www.instagram.com/surprisesinterculturelles

👉 Mon LinkedIn: www.linkedin.com/in/chacourtois


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Surprise interculturelle Intercultural surprises Surprise interculturelle Surprise interculturelle Surprise interculturelle Bonjour et bienvenue dans Surprise interculturelle, le podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde. Je suis Charlotte Courtois, conférencière en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Constellatio. Je vous propose de vous raconter des histoires et anecdotes de voyages où j'ai été surprise par des réactions ou des coutumes d'ici et d'ailleurs. Le but ? Découvrir ensemble ce qui est à la base de ces surprises pour savoir comment décoder, comment réagir et comment anticiper tout ça. Allez, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonne écoute ! Avant de lancer l'épisode du jour, j'ai le plaisir de vous annoncer un petit changement de rythme pour ce podcast. A partir de maintenant, vous pourrez retrouver Surprises Interculturelles tous les mardis sur vos plateformes d'écoute. Nous aurons donc un épisode anecdote, puis un épisode interview, un autre épisode anecdote, puis un extrait de l'interview, et ainsi de suite. J'espère que ce nouveau calendrier vous plaira. En somme, on garde le même contenu, mais on se donne rendez-vous toutes les semaines. Vous pouvez donc retenir que le mardi, c'est le jour des surprises interculturelles. L'anecdote que je vais vous raconter aujourd'hui se passe au Cambodge, et elle est un peu moins légère que d'habitude. Elle est même carrément pas légère, en fait. Je dois avouer. Et en même temps, l'interculturelle, même si moi j'ai tendance à la vivre comme un monde de bisounours où tout est émerveillement, c'est aussi des choses un peu moins drôles parfois. Bref, aujourd'hui, je vais vous parler de la foi, où j'ai compris que non, c'est pas parce qu'on voyage qu'on a forcément une plus grande ouverture d'esprit. A long, long time ago, I can still remember dirait Madonna. Je suis partie faire un tour du monde. J'étais toute jeune, j'avais 24 ans, et je ne suis pas vraiment partie par envie de voir le monde. Enfin si, quand même, si. Mais disons que ce n'est pas ce qui a impulsé cette aventure. Je suis partie parce que ça faisait deux ans qu'une idée me trottait dans la tête. J'avais envie de faire un projet éducatif autour de l'écriture d'histoire avec des enfants de plusieurs pays pour éveiller leur curiosité envers les autres cultures. En gros, je trouvais ça fascinant que les gens puissent vivre différemment selon les pays. et j'avais envie d'amener le monde aux enfants, particulièrement celles et ceux qui n'avaient pas l'opportunité de voyager. Ça a commencé à la maison, bien sûr, je suis intervenue dans une école en Bretagne. Puis je suis partie au Mexique, aux Etats-Unis. Ensuite je suis retournée en Australie où j'avais habité quand j'étais ado et où a commencé ma fascination pour l'interculturel. Et après l'Australie, on y vient, je suis arrivée au Cambodge. Le deal avec la fondation d'entreprise qui me soutenait à l'époque, c'était que je devais avoir, avant de partir, chaque partenaire éducatif pour le voyage. En arrivant à Phnom Penh, je savais donc déjà que j'allais collaborer avec une ONG qui s'appelle Pour un sourire d'enfant et qui rescolarise les enfants chiffonniers de la décharge de la ville. D'ailleurs, je ne sais pas si tu m'entendras Agnès, mais merci encore du fond du cœur de nous avoir mis en lien. Par contre, hormis ça, je ne savais pas grand chose d'autre. Je n'avais aucune idée d'où j'allais dormir, je ne connaissais pas la ville, ce que je savais du pays et de son histoire, c'était en fait assez limité aux informations que j'avais pu glaner sur Internet et puis surtout, je ne connaissais pas du tout sa culture. Dans les jours qui ont suivi mon arrivée, j'ai essayé de rencontrer un maximum de monde. Je vous le dis souvent, ça peut être une super manière de découvrir une culture que de parler à des étrangers qui vivent dans le pays. Il y a un côté comparaison à la diversité culturelle finalement. Cette culture est comme ça parce que la mienne est autrement, et vice versa. C'est même la base des travaux sociologiques modernes sur la question. Si ça vous intrigue et que vous avez envie de creuser ça, je vous invite à aller découvrir les travaux de Frédéric Barthes par exemple. Donc moi j'ai eu l'opportunité de rencontrer un français qui vivait là-bas depuis 5 ans. J'aurais bien aimé vous en dire plus sur qui c'était, ce qu'il faisait là, comment j'étais entrée en contact avec lui, mais la vérité c'est que c'était il y a très longtemps et que j'ai un peu oublié. On dit que la mémoire est sélective, c'est peut-être pour ça. J'ai même oublié son nom. Appelons-le Julien, tiens. Je retrouve donc Julien dans un petit café. Ça devait faire un ou deux jours que j'étais arrivée. Il faut imaginer la claque que c'était d'arriver au Cambodge. C'était la première fois que je mettais les pieds en Asie, en dehors de l'aéroport de Singapour. On était début avril 2012, il faisait très lourd. C'était le début de la saison de la mousson. J'avais les yeux écarquillés, prêts à tout absorber de ce nouveau pays. J'étais super contente de rencontrer un Français pour avoir quelques tips et un regard familier sur ce Cambodge tellement dépaysant. J'aimerais bien vous dire tout ce qu'il m'a dit, mais en vrai je me souviens de rien. Ou presque. Une phrase. Une phrase est restée dans ma tête depuis tout ce temps. Je ne m'en remettrai jamais, je crois. Julien m'a dit, avec un air de je vais te révéler LE truc important à savoir sur ce pays tu vas voir, le Cambodge, c'est vraiment la planète des singes La planète des singes... Non mais quelle violence ! 14 ans plus tard, en vous racontant ça, je ressens encore la même profonde tristesse au fond de moi. C'est là que j'ai compris ce que j'ai envie de vous transmettre aujourd'hui. On nous rabâche en permanence que les voyages forment la jeunesse, que voyager, ça donne une belle ouverture d'esprit. Ou la fameuse citation de Mark Twain, vous savez ? Voyager, c'est fatal aux préjugés, à l'intolérance et à l'étroitesse d'esprit. Bah non, c'est pas vrai. Enfin si, c'est souvent vrai. Mais c'est pas si simple que ça. Julien en est un sacré exemple. L'ouverture d'esprit, ça se choisit. Imaginez ça comme une porte. Elle peut être grande ouverte, elle peut être entièrement fermée, elle peut être entrebâillée aussi. On peut la refermer, on peut la rouvrir. Parfois, on l'a pas vu venir, un petit coup de vent peut la refermer un peu. Voir même un courant d'air trop violent peut la faire claquer. L'ouverture d'esprit, c'est un choix sur le rapport que l'on veut avoir à ce qui est différent de nous. C'est pas un état figé des choses, ni quelque chose qu'on subit. Julien, il habitait au Cambodge depuis 5 ans. La porte était clairement pas ouverte. J'ai presque envie de dire qu'elle était fermée à clé et barricadée. J'ai souvent repensé à cette histoire, très souvent, parce que j'avais besoin de comprendre. J'avais pas envie personnellement de risquer de réagir un jour comme lui, et puis mon travail c'est quand même justement de développer l'ouverture d'esprit chez les autres. Je vais donc vous livrer mon analyse de la question. Je crois, et je dis bien je crois, que Julien était perturbé par le fait de ne pas comprendre ce pays si différent. Et que quand on ne comprend pas, on se sent parfois en danger. On n'a plus le contrôle. Et perdre le contrôle, ça fait peur. Alors pour reprendre le contrôle, plutôt que de trouver sa place dans cette culture, il s'en est extrait. Il s'est placé au-dessus. Le fameux ils sont fous ces Romains Vous savez ? Pour voyager bien, c'est ma vision. Pour se plonger dans l'interculturel, il faut accepter de perdre le contrôle. C'est pas facile, c'est challengeant comme on dit. Mais entre nous, si c'est facile, c'est qu'on n'apprend pas grand chose au final. J'en parle souvent dans mes conférences parce que je suis convaincue que c'est une clé importante en voyage, mais aussi et surtout en expatriation. Pour voyager bien, il faut accepter sa vulnérabilité. Il faut savoir dire à l'autre, je ne comprends pas, j'ai besoin de ton aide. Il faut aussi apprendre à se faire confiance, savoir qu'après cette phase nécessaire où on est paumé, via la phase de l'adaptation. Et je vous promets que nous sommes toutes et tous capables de nous adapter. Je vous en conjure, lorsque vous vous trouverez dans cette situation où vous perdez pied, ne vous mettez pas au-dessus des autres comme Julien. Acceptez cette phase, demandez de l'aide, posez des questions, observez, laissez du temps au temps. Pour terminer cet épisode un peu plus... Je sais même pas un peu plus quoi en fait. Plus lourd, plus perturbant en tout cas pour moi. Je vais sortir de mes habitudes. Celles et ceux qui me suivent savent que j'aime mettre une réplique de film dans chacun de mes épisodes. Cette fois, à la place, je vais demander à mon ami Simon, qui m'accueille toujours généreusement dans son studio pour enregistrer mes épisodes, de vous livrer une citation très à propos, extraite de La planète des singes, justement, de Pierre Boulle. Allez Simon, tu viens m'aider ? S'il te plaît ! Vous voyez bien que l'esprit peut se perdre comme il peut s'acquérir. Merci Simon. Et merci à vous toutes et tous. J'espère que cet épisode vous aura plu et que vous aurez envie de le partager autour de vous. J'espère qu'il aura un impact positif, comme tous les autres épisodes bien sûr, mais celui-ci, peut-être encore un peu plus. Je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour une nouvelle anecdote qui se passe cette fois au Paraguay. Et je vous donne également rendez-vous la semaine prochaine pour un épisode interview absolument... Passionnant ! J'ai hâte de vous le partager. Allez, à très vite ! Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si vous avez envie de soutenir mon travail 100% bénévole, je vous invite à partager un épisode avec vos proches ou vos collègues. Ça fait vraiment toute la différence. À mardi prochain pour un nouvel épisode de Surprises interculturelles.

Description

📢 Nouveau rythme pour le podcast ! Désormais, retrouvez Surprises Interculturelles tous les mardis avec des épisodes anecdote, des interviews et des extraits.

🎙️ Dans cet épisode, je vous emmène au Cambodge, où j’ai pris conscience d’une réalité qui m’a marquée : voyager ne garantit pas une ouverture d’esprit. L’anecdote d’aujourd’hui est moins légère que d’habitude, mais elle illustre un point essentiel : l’interculturel, ce n’est pas toujours un monde de bisounours.

En partant en tour du monde avec mon projet éducatif, je pensais que celles et ceux qui vivaient à l’étranger avaient naturellement développé une curiosité et un respect pour la diversité culturelle. Et pourtant… Une phrase, prononcée par un expatrié français vivant au Cambodge depuis 5 ans, a changé ma vision des choses.

Dans cet épisode, je vous parle de voyage, d’expatriation, de perte de repères et de choix d’ouverture d’esprit. J’analyse aussi pourquoi certaines personnes, au lieu de s’adapter, rejettent ce qu’elles ne comprennent pas. Comment éviter cela ? Comment mieux vivre l’interculturel, en voyage comme dans la vie quotidienne ?

🔎 À la fin de l’épisode, je vous propose une citation de La Planète des Singes de Pierre Boulle, qui fait parfaitement écho à cette réflexion.

Que vous soyez expatrié ou expatriée, voyageur ou voyageuse ou juste curieux de cultures et de la diversité, ce podcast est pour vous!

Bonne écoute!

---

Surprises interculturelles est LE podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde.

🎤 Je suis Charlotte Courtois, conférencière internationale en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Konstelacio qui sensibilise les enfants tout autour du monde au dialogue entre les cultures.

Pour en savoir plus sur qui je suis et ce que je fais, pour une collaboration ou pour me contacter et me raconter vos propres anecdotes de voyage, faites un tour sur:

👉 Mon site internet: www.charlotte-courtois.com

👉 Celui de mon ONG, Konstelacio: www.konstelacio.org

👉 L'Insta du podcast: www.instagram.com/surprisesinterculturelles

👉 Mon LinkedIn: www.linkedin.com/in/chacourtois


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Surprise interculturelle Intercultural surprises Surprise interculturelle Surprise interculturelle Surprise interculturelle Bonjour et bienvenue dans Surprise interculturelle, le podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde. Je suis Charlotte Courtois, conférencière en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Constellatio. Je vous propose de vous raconter des histoires et anecdotes de voyages où j'ai été surprise par des réactions ou des coutumes d'ici et d'ailleurs. Le but ? Découvrir ensemble ce qui est à la base de ces surprises pour savoir comment décoder, comment réagir et comment anticiper tout ça. Allez, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonne écoute ! Avant de lancer l'épisode du jour, j'ai le plaisir de vous annoncer un petit changement de rythme pour ce podcast. A partir de maintenant, vous pourrez retrouver Surprises Interculturelles tous les mardis sur vos plateformes d'écoute. Nous aurons donc un épisode anecdote, puis un épisode interview, un autre épisode anecdote, puis un extrait de l'interview, et ainsi de suite. J'espère que ce nouveau calendrier vous plaira. En somme, on garde le même contenu, mais on se donne rendez-vous toutes les semaines. Vous pouvez donc retenir que le mardi, c'est le jour des surprises interculturelles. L'anecdote que je vais vous raconter aujourd'hui se passe au Cambodge, et elle est un peu moins légère que d'habitude. Elle est même carrément pas légère, en fait. Je dois avouer. Et en même temps, l'interculturelle, même si moi j'ai tendance à la vivre comme un monde de bisounours où tout est émerveillement, c'est aussi des choses un peu moins drôles parfois. Bref, aujourd'hui, je vais vous parler de la foi, où j'ai compris que non, c'est pas parce qu'on voyage qu'on a forcément une plus grande ouverture d'esprit. A long, long time ago, I can still remember dirait Madonna. Je suis partie faire un tour du monde. J'étais toute jeune, j'avais 24 ans, et je ne suis pas vraiment partie par envie de voir le monde. Enfin si, quand même, si. Mais disons que ce n'est pas ce qui a impulsé cette aventure. Je suis partie parce que ça faisait deux ans qu'une idée me trottait dans la tête. J'avais envie de faire un projet éducatif autour de l'écriture d'histoire avec des enfants de plusieurs pays pour éveiller leur curiosité envers les autres cultures. En gros, je trouvais ça fascinant que les gens puissent vivre différemment selon les pays. et j'avais envie d'amener le monde aux enfants, particulièrement celles et ceux qui n'avaient pas l'opportunité de voyager. Ça a commencé à la maison, bien sûr, je suis intervenue dans une école en Bretagne. Puis je suis partie au Mexique, aux Etats-Unis. Ensuite je suis retournée en Australie où j'avais habité quand j'étais ado et où a commencé ma fascination pour l'interculturel. Et après l'Australie, on y vient, je suis arrivée au Cambodge. Le deal avec la fondation d'entreprise qui me soutenait à l'époque, c'était que je devais avoir, avant de partir, chaque partenaire éducatif pour le voyage. En arrivant à Phnom Penh, je savais donc déjà que j'allais collaborer avec une ONG qui s'appelle Pour un sourire d'enfant et qui rescolarise les enfants chiffonniers de la décharge de la ville. D'ailleurs, je ne sais pas si tu m'entendras Agnès, mais merci encore du fond du cœur de nous avoir mis en lien. Par contre, hormis ça, je ne savais pas grand chose d'autre. Je n'avais aucune idée d'où j'allais dormir, je ne connaissais pas la ville, ce que je savais du pays et de son histoire, c'était en fait assez limité aux informations que j'avais pu glaner sur Internet et puis surtout, je ne connaissais pas du tout sa culture. Dans les jours qui ont suivi mon arrivée, j'ai essayé de rencontrer un maximum de monde. Je vous le dis souvent, ça peut être une super manière de découvrir une culture que de parler à des étrangers qui vivent dans le pays. Il y a un côté comparaison à la diversité culturelle finalement. Cette culture est comme ça parce que la mienne est autrement, et vice versa. C'est même la base des travaux sociologiques modernes sur la question. Si ça vous intrigue et que vous avez envie de creuser ça, je vous invite à aller découvrir les travaux de Frédéric Barthes par exemple. Donc moi j'ai eu l'opportunité de rencontrer un français qui vivait là-bas depuis 5 ans. J'aurais bien aimé vous en dire plus sur qui c'était, ce qu'il faisait là, comment j'étais entrée en contact avec lui, mais la vérité c'est que c'était il y a très longtemps et que j'ai un peu oublié. On dit que la mémoire est sélective, c'est peut-être pour ça. J'ai même oublié son nom. Appelons-le Julien, tiens. Je retrouve donc Julien dans un petit café. Ça devait faire un ou deux jours que j'étais arrivée. Il faut imaginer la claque que c'était d'arriver au Cambodge. C'était la première fois que je mettais les pieds en Asie, en dehors de l'aéroport de Singapour. On était début avril 2012, il faisait très lourd. C'était le début de la saison de la mousson. J'avais les yeux écarquillés, prêts à tout absorber de ce nouveau pays. J'étais super contente de rencontrer un Français pour avoir quelques tips et un regard familier sur ce Cambodge tellement dépaysant. J'aimerais bien vous dire tout ce qu'il m'a dit, mais en vrai je me souviens de rien. Ou presque. Une phrase. Une phrase est restée dans ma tête depuis tout ce temps. Je ne m'en remettrai jamais, je crois. Julien m'a dit, avec un air de je vais te révéler LE truc important à savoir sur ce pays tu vas voir, le Cambodge, c'est vraiment la planète des singes La planète des singes... Non mais quelle violence ! 14 ans plus tard, en vous racontant ça, je ressens encore la même profonde tristesse au fond de moi. C'est là que j'ai compris ce que j'ai envie de vous transmettre aujourd'hui. On nous rabâche en permanence que les voyages forment la jeunesse, que voyager, ça donne une belle ouverture d'esprit. Ou la fameuse citation de Mark Twain, vous savez ? Voyager, c'est fatal aux préjugés, à l'intolérance et à l'étroitesse d'esprit. Bah non, c'est pas vrai. Enfin si, c'est souvent vrai. Mais c'est pas si simple que ça. Julien en est un sacré exemple. L'ouverture d'esprit, ça se choisit. Imaginez ça comme une porte. Elle peut être grande ouverte, elle peut être entièrement fermée, elle peut être entrebâillée aussi. On peut la refermer, on peut la rouvrir. Parfois, on l'a pas vu venir, un petit coup de vent peut la refermer un peu. Voir même un courant d'air trop violent peut la faire claquer. L'ouverture d'esprit, c'est un choix sur le rapport que l'on veut avoir à ce qui est différent de nous. C'est pas un état figé des choses, ni quelque chose qu'on subit. Julien, il habitait au Cambodge depuis 5 ans. La porte était clairement pas ouverte. J'ai presque envie de dire qu'elle était fermée à clé et barricadée. J'ai souvent repensé à cette histoire, très souvent, parce que j'avais besoin de comprendre. J'avais pas envie personnellement de risquer de réagir un jour comme lui, et puis mon travail c'est quand même justement de développer l'ouverture d'esprit chez les autres. Je vais donc vous livrer mon analyse de la question. Je crois, et je dis bien je crois, que Julien était perturbé par le fait de ne pas comprendre ce pays si différent. Et que quand on ne comprend pas, on se sent parfois en danger. On n'a plus le contrôle. Et perdre le contrôle, ça fait peur. Alors pour reprendre le contrôle, plutôt que de trouver sa place dans cette culture, il s'en est extrait. Il s'est placé au-dessus. Le fameux ils sont fous ces Romains Vous savez ? Pour voyager bien, c'est ma vision. Pour se plonger dans l'interculturel, il faut accepter de perdre le contrôle. C'est pas facile, c'est challengeant comme on dit. Mais entre nous, si c'est facile, c'est qu'on n'apprend pas grand chose au final. J'en parle souvent dans mes conférences parce que je suis convaincue que c'est une clé importante en voyage, mais aussi et surtout en expatriation. Pour voyager bien, il faut accepter sa vulnérabilité. Il faut savoir dire à l'autre, je ne comprends pas, j'ai besoin de ton aide. Il faut aussi apprendre à se faire confiance, savoir qu'après cette phase nécessaire où on est paumé, via la phase de l'adaptation. Et je vous promets que nous sommes toutes et tous capables de nous adapter. Je vous en conjure, lorsque vous vous trouverez dans cette situation où vous perdez pied, ne vous mettez pas au-dessus des autres comme Julien. Acceptez cette phase, demandez de l'aide, posez des questions, observez, laissez du temps au temps. Pour terminer cet épisode un peu plus... Je sais même pas un peu plus quoi en fait. Plus lourd, plus perturbant en tout cas pour moi. Je vais sortir de mes habitudes. Celles et ceux qui me suivent savent que j'aime mettre une réplique de film dans chacun de mes épisodes. Cette fois, à la place, je vais demander à mon ami Simon, qui m'accueille toujours généreusement dans son studio pour enregistrer mes épisodes, de vous livrer une citation très à propos, extraite de La planète des singes, justement, de Pierre Boulle. Allez Simon, tu viens m'aider ? S'il te plaît ! Vous voyez bien que l'esprit peut se perdre comme il peut s'acquérir. Merci Simon. Et merci à vous toutes et tous. J'espère que cet épisode vous aura plu et que vous aurez envie de le partager autour de vous. J'espère qu'il aura un impact positif, comme tous les autres épisodes bien sûr, mais celui-ci, peut-être encore un peu plus. Je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour une nouvelle anecdote qui se passe cette fois au Paraguay. Et je vous donne également rendez-vous la semaine prochaine pour un épisode interview absolument... Passionnant ! J'ai hâte de vous le partager. Allez, à très vite ! Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si vous avez envie de soutenir mon travail 100% bénévole, je vous invite à partager un épisode avec vos proches ou vos collègues. Ça fait vraiment toute la différence. À mardi prochain pour un nouvel épisode de Surprises interculturelles.

Share

Embed

You may also like