- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Tarani le podcast. Tarani a été créé par Julia Ekashi afin de mettre en valeur l'histoire, la culture et l'art africain au travers de Foulard en soi. En plus d'être une marque, Tarani c'est aussi une aventure humaine que nous allons prendre plaisir à vous raconter dans chacun des épisodes. Allez, c'est parti ! Pour ce nouvel épisode de Taranil Podcast, nous partons cette fois-ci à la rencontre de Franz Dufour de la Galerie Canem. Bonjour Julia, bonjour Kashi, bonjour France.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Je suis très heureuse de vous retrouver et aujourd'hui nous avons le plaisir de recevoir Franz Dufour, un spécialiste de l'art africain. Franz, tu es galeriste spécialisée dans l'art ancien africain et ta galerie qui s'appelle Canem est située à Saint-Maur-des-Fossés en région parisienne. Une partie de tes collections est également présentée au Salon Maisons et Objets chaque année. Si tu es là aujourd'hui, ce n'est pas un hasard, mais avant toute chose, pourrais-tu te présenter de la manière dont tu le souhaites et nous présenter également ta galerie ?
- Speaker #2
Oui, alors je suis directeur de la galerie Canem, comme tu disais. Je suis spécialisé dans les arts anciens d'Afrique noire. La galerie Canem en elle-même est... spécialisés surtout dans l'ethnographie. Ce sont des objets usuels, là toujours avec beaucoup de sélections sur le fait que ce soit ancien, et avec des objets de belles patines de forme. Ça fait à peu près 20 ans que je fais cette activité-là. C'est un métier de passion. et qui a une passion qui a été transmise par mon père, qui lui a fondé sa société il y a une cinquantaine d'années, et qui est un peu plus pointu, puisque lui s'occupe vraiment de tout ce qui est statuaire, donc masque et statues. Donc il m'a passé ça, il m'a transmis sa passion, et moi je m'occupe du pôle qui est plus ethnographié. Donc je fais des objets, je fais aussi... Un peu de textile traditionnel, toujours ancien, et aussi des perles.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Et par quel chemin, on a compris que par l'histoire familiale, tu avais un intérêt, mais tu as fait des études dans ce domaine, en histoire de l'art, en école d'art ou autre ?
- Speaker #2
Alors, ce n'est pas du tout des études classiques.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #2
Je ne sais pas si on peut appeler ça des études. Non, non, en fait, je suis vraiment tombé dedans quand j'étais petit. Mon père, il voyageait dans les années 70, 80, 90, et puis même encore maintenant, régulièrement en Afrique. Et comme tout enfant... d'entrepreneurs qui travaillent pour eux. J'ai aidé mon père, quand il rentrait de voyage, à sortir les objets, à les nettoyer. On avait le droit à une interrogation surprise. Fais-toi ! Et puis, il nous a aussi, avec mon frère, monté une petite galerie armaturelle que tu as vue.
- Speaker #0
Oui, absolument.
- Speaker #2
Et qu'on retenait l'été avec mon frère. Donc ça nous a permis déjà d'avoir assez tôt des relations avec des clients et puis savoir un petit peu comment fonctionnait le business.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #2
Voilà, c'est un peu ça le parcours. Donc ce n'est pas vraiment des études classiques comme on peut l'entendre, c'est vraiment sur le terrain.
- Speaker #0
Avec l'expérience,
- Speaker #2
oui. Oui, c'est ça, l'expérience, les salons, la galerie armaturelle. Et puis pour la connaissance technique, c'était tous les 15 jours. les interrogations sur ça vient d'où est-ce que c'est vieux est-ce que c'est pas vieux mais ça donne un oeil aussi après de toute façon c'est un métier qui se fait beaucoup c'est pas un métier vraiment théorique c'est vraiment la manipulation d'objets c'est à force d'en avoir vu, les avoir manipulés qu'on se fait un oeil et puis et qu'on arrive à identifier le vrai du faux.
- Speaker #0
France, tu connais très bien Julia, puisque vous avez un lien familial. Vous pouvez nous dire qui vous êtes l'un par rapport à l'autre ?
- Speaker #1
Oui, c'est mon cousin. C'est mon cousin Germain. Moi, je le connais depuis 41 ans maintenant. Tu voulais dire quelque chose ?
- Speaker #2
Ah oui, oui, oui. Je voulais dire quelque chose. Oui, non, c'est bien plus que ma cousine. C'est ma petite soeur. C'est plus qu'une cousine.
- Speaker #0
Vous êtes proches Oui on est très proches Donc tu as aussi baigné Julia très tôt aussi dans cet univers
- Speaker #1
Oui je venais assez régulièrement en vacances effectivement Et puis il y a aussi une période je pense pendant que je devais être ado Et évidemment Francis Onfray était un peu plus grand Donc je tenais aussi la galerie Donc effectivement j'ai baigné un petit peu là-dedans aussi
- Speaker #0
D'accord
- Speaker #2
Puis t'as fait des salons.
- Speaker #1
Et j'ai fait des salons, bah oui c'est vrai, j'ai fait des salons quand j'étais étudiante, je l'ai aidé à Maisons et Objets aussi. J'ai un petit peu baigné dedans aussi.
- Speaker #0
En revanche, avec Kashi, vous vous êtes connus, France et toi Kashi, grâce à Tarani.
- Speaker #3
Non,
- Speaker #0
Julien. Vous vous êtes connus avant Tarani. Ah d'accord, ok.
- Speaker #3
Un bras bec chou, je sais plus. Voilà.
- Speaker #0
Et Franz, lorsque Julia t'a présenté Tarani, c'était encore un projet à concrétiser à l'époque ou c'était déjà monté ?
- Speaker #2
Non, elle ne s'était pas montée. Elle nous en avait parlé. Julia, elle a un peu l'entrepreneuriat dans le sang.
- Speaker #0
Oui, oui.
- Speaker #2
Elle veut monter des choses, elle a plein d'idées.
- Speaker #3
C'est une série à l'entrepreneuse.
- Speaker #2
pour faire des choses et concrétiser des projets. Et donc, je savais que c'était quand même dans sa tête de monter quelque chose qui pourrait s'épanouir.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que tu as pensé du projet Tarani ?
- Speaker #2
Eh bien, j'ai trouvé ça très bien. C'est un peu dans l'air du temps. C'est vrai que le métissage... Enfin, en plus, je suis métisse, donc ça me parle, le mélange des cultures. Oui. Voilà, et puis c'est vrai que l'Afrique, je trouve que c'est, par exemple, par rapport à l'Asie, qui est vraiment rentrée, il y a vraiment un métissage qui est très fort, surtout avec l'Europe. Le mélange dans l'art, la cuisine, c'est vraiment très très prenant. Et l'Afrique, ça a toujours été, jusqu'à présent, un peu en retrait. Et là, ces dernières années, on voit que, ben voilà, il y a dans la mode, dans la cuisine, l'Afrique prend sa part. Ça évolue. Je trouve que c'était vraiment une bonne vision puisque c'était dans cette voie.
- Speaker #0
Julia Kashi, les pièces de collection de France vous inspirent énormément dans votre travail. Vous pouvez nous en parler ?
- Speaker #1
Oui, complètement. Forcément, dans l'idée, Tarani, c'est... dans l'idée d'Aranie, c'est art et mode. Et forcément, c'est art et mode et en même temps mettre de la lumière sur cette culture. Et donc, Franz étant, ayant tous ces beaux objets, notre envie, nous, à nous, c'était vraiment de pouvoir raconter cette histoire-là sur des carrés de soie. Donc oui, pour nous, nos univers étaient totalement connectés et il y a énormément, une énorme source d'inspiration chez lui.
- Speaker #0
Et alors ça ne doit pas être facile de sélectionner des œuvres ou des objets, sachant que la palette est large au niveau de l'offre. Comment vous faites ?
- Speaker #3
C'est compliqué. On s'en inspire pour créer nos carrés, on s'en inspire aussi pour les pop-up. Donc en fait, cette fois-ci, on choisit... Il y a quelque chose, après, la fois d'après, on choisit autre chose qu'on n'a pas pu prendre la première fois. Mais c'est vrai que c'est dur quand on va dans la galerie de France. Au moins, j'ai des étoiles plein les yeux. Je veux ça, je veux ci, je veux ça aussi.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est hyper dur. Et par exemple, pour les designs, je me souviens de carrés qu'on avait fait avec les monnaies de mariage. En fait, France, il fait régulièrement des catalogues thématiques qu'on peut retrouver sur son compte Instagram. Alors, je fais un peu de pub. Et en fait, nous, on avait comme idée, le thème de cette collection-là, c'était monnaie d'Afrique. Et donc, on voulait parler des monnaies de mariage. Et donc, il avait ce catalogue sur les monnaies de mariage. Et je ne sais plus, il devait y avoir, je ne sais pas, peut-être, je ne sais plus, 50. Il devait y avoir 50 ou plus de photos, en tout cas de pièces. Et en fait, on a eu vraiment beaucoup de mal à choisir. Et je me souviens qu'on a choisi vraiment, j'ai pu une dizaine, je pense. Donc le graphiste designer avec lequel on travaille nous avait fait justement tous ces designs-là. Ils avaient dessiné tous ces designs. Et au final, je pense qu'on n'a choisi que cinq, mais bon, ça a mis du temps. Oui,
- Speaker #0
le choix a été très dur.
- Speaker #1
Oui, c'est pas très dur.
- Speaker #3
Mais en tout cas, ça nous donne des idées pour les prochaines collections. Oui,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #0
France, tu prêtes certaines de tes œuvres lorsque Julia et Kashi organisent des pop-up, ce qui crée évidemment du lien avec les foulards. Julia et Kashi, c'est important pour vous de montrer les sources d'inspiration également ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait, parce que ça apporte une dimension un peu plus réelle, réaliste. Parce que... Je prends l'exemple du legacy ou de l'anga qui représente le mask éléphant ou l'anga qui représente des monnaies de mariage. Quand on explique l'histoire, c'est très bien, mais que les gens voient les pièces, puissent les toucher, ça permet vraiment de réaliser que ces pièces existent vraiment et qu'elles ont une utilité traditionnelle, culturelle. Oui, bien sûr, ça appuie encore plus notre propos et la vision qu'on a.
- Speaker #0
Il y a une histoire vraiment racontée. France, tu es porteur de foulard ?
- Speaker #2
Alors, j'en ai qui, effectivement, que je trouve magnifique.
- Speaker #0
Oui. Est-ce que tu as un modèle de carré préféré ?
- Speaker #2
Là, on parlait justement du modèle sur les monnaies, le modèle Hangar.
- Speaker #0
Oui, le Hangar.
- Speaker #2
Qui reprend les différentes monnaies de mariage. Enfin, on appelle ça monnaie de mariage, mais en fait, ce sont des... C'est de l'argent, en fait. Voilà. Celui-ci, j'aime beaucoup. Il s'inspire du catalogue que j'avais fait. Je trouve que c'est un bon complément. C'est très bien.
- Speaker #0
Est-ce qu'on peut te demander de nous parler d'un foulard de ton choix dans la collection Taharani ? Et nous raconter les influences, l'histoire qui est derrière, la symbolique, un peu comme une description d'œuvre.
- Speaker #2
Et bien justement, on va parler de ce foulard-là, effectivement, qui reprend différentes manettes de mariage. Alors on appelle ça manettes de mariage, en fait ce sont des réserves de fer. Alors il faut savoir qu'en Afrique subsaharienne, avant qu'il y ait l'introduction des manettes, il y avait beaucoup de troc. Donc c'était des objets qui avaient une valeur... monétaires et qui sont des objets naturels et qui peuvent être utilisés. Par exemple, ça peut être des textiles, ça peut être des coquillages, ça peut être des perles, ça peut être du fer. Et le fer est très important parce qu'il permet d'être fondu et de faire des outils. Il faut savoir qu'il y a beaucoup d'ethnies, de populations qui sont des agriculteurs. Et donc, ils ont besoin de fer pour fabriquer notamment des outils. Et donc, ces réserves de fer sont stockées sous des formes animales ou végétales et sont conservées telles qu'elles, au lieu d'être en lingots, comme ça pourrait être chez nous. Là, ça reprend des formes spécifiques à chaque ethnie. Donc, on peut identifier sur la forme de la monnaie,
- Speaker #0
de quelle ethnie ça provient.
- Speaker #2
On appelle ça monnaie de mariage parce qu'effectivement, c'est donné en dot lors des mariages avec différentes ethnies d'Afrique subsaharienne. C'est assez large, on retrouve cette tradition au Nigeria, au Togo, au Mali aussi, je crois, dans tous ces pays d'Afrique subsaharienne et dans différentes ethnies. Donc il y a une richesse de toutes ces... une richesse de formes une richesse de formes
- Speaker #0
Très bien Franz, je t'ai coupé tu voulais rajouter quelque chose
- Speaker #2
Non, très bien, c'était tout
- Speaker #0
Julia, Kachim, vous vouliez dire un mot ?
- Speaker #3
Après ça, non. Il a tout dit.
- Speaker #1
On ne l'explique pas comme ça en fait. On est un petit peu du tout comme ça, mais après c'est vrai qu'elles ont vraiment des formes diverses et variées. Elles sont très jolies et on ne sait pas forcément ce que c'est. Et c'est vrai que notre idée quand on a fait cette collection, c'était... C'était justement de faire connaître ça. Et je pense que tu en avais vu une aussi sur une cheminée, tu m'en avais parlé. Oui, tout à fait. Et justement, l'idée, c'est vraiment ça, c'est de faire découvrir aussi ces objets qui existent vraiment et qui sont beaux.
- Speaker #0
Merci, c'est passionnant. France, est-ce qu'un jour, tu pourrais envisager une collaboration avec Tarani pour créer un foulard Canem par Tarani ?
- Speaker #2
graphiquement. C'est l'avenir, ça. C'est marrant parce que dans le même esprit, j'ai ma fille qui fait une école de design, de photographe graphique. Et qui est aussi dans le sang. Et aussi, du coup, carte ronde. Donc, elle a aussi la culture africaine. dans le sang. Et comme source d'inspiration également. Donc peut-être qu'il y aura quelque chose à faire avec elle, et puis avec Julia, et puis la société.
- Speaker #1
J'ai déjà discuté de ça avec elle. C'est très marrant. Avant même qu'elle rentre dans cette école. C'est vrai ?
- Speaker #2
C'est peut-être ça.
- Speaker #0
Il y a une idée à préciser alors. Une idée à creuser.
- Speaker #2
Le futur et l'avenir.
- Speaker #0
Génial. Voilà, on arrive à la fin de cet épisode. Est-ce que l'un d'entre vous souhaite ajouter quelque chose ?
- Speaker #3
Moi, je voulais remercier France. Pour les pop-up, on nous voit beaucoup, Julia et moi, mais en fait, il y a toute une équipe derrière. Et France, c'est un membre très important de cette équipe. Donc, merci France d'être toujours là, de nous encourager, de nous aider à porter tout ce qu'il faut porter, à installer, démonter. Franchement, merci pour ton soutien.
- Speaker #1
Je suis pareil, grosse source d'inspiration. C'est vrai que quand on a dû faire le premier pop-up l'année dernière à Paris, on avait loué l'espace. On n'y a pas du tout été. Quand on l'a loué, on l'a vu sur Internet et tout. Et Frantz y est allé et en fait, il nous a fait retour en disant c'est quand même grand, il va falloir meubler et puis moi, je vous prête ce que vous voulez. Et je pense que nous, on n'avait pas du tout. La mesure de l'événement, de l'organisation, il est vraiment rompu à cet exercice-là, avec toutes les expos et les salons qu'il a fait. Et c'est vrai qu'il a été un soutien énorme. Je ne sais même pas si tu t'en rends compte, mais il a été un soutien énorme, une inspiration énorme. Et c'est vrai que quand on est arrivé là-bas, l'espace était vide. Et on a eu du mal à démarrer. On a vraiment eu du mal à démarrer. Et en fait, il a été, cette année encore d'ailleurs, c'était pareil, il a été vraiment le moteur qui a commencé à... qui a été la personne qui a enclenché la dynamique et qui nous a aidé à vraiment tout faire, l'idée, l'inspiration. Donc évidemment, merci. Merci éternel pour ça. Et puis oui, je sais qu'on peut compter sur lui. depuis le début de Tarani, même en dehors des pop-up. Dès qu'on lui dit on veut faire cette collection-là, est-ce que t'as pas deux, trois trucs que tu peux nous prêter ? Oui, prenez ce que vous voulez, regardez le catalogue. Il est vraiment là à tout moment. C'est précieux. Merci. Non, je t'ai plus. Et d'ailleurs, je devrais aussi rajouter, parce qu'il n'y a pas que lui, il y a aussi sa femme, il faut le dire, Delphine. Parce qu'en fait, c'est... Pareil, on a dû en parler dans un autre podcast. On parlait des coussins qu'on avait fait avec un carré.
- Speaker #3
Elle est mal aimée.
- Speaker #1
Exactement. C'était Delphine, sa femme, qui nous avait donné cette idée-là. Et qui a même cousu, qui allait chercher des tissus. C'est une super équipe. Merci.
- Speaker #0
Magnifique.
- Speaker #3
Je pense qu'on peut s'arrêter là. Tu veux qu'on continue, France ?
- Speaker #0
France, un dernier mot ?
- Speaker #2
Merci.
- Speaker #0
ben voilà on va clôturer là-dessus Franz je te remercie vraiment de ta présence aujourd'hui merci à tous les trois c'était un beau moment très enrichissant et passionnant merci à tous merci Merci à toutes et à tous pour votre écoute. Cet épisode est maintenant terminé. Si l'épisode vous a plu et que vous souhaitez nous aider, vous pouvez le partager à votre entourage et nous laisser un commentaire. Cela nous sera très utile pour progresser et faire connaître le podcast. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.