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Tech in Sport

La FFR se transforme pour promouvoir le rugby

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19min |14/05/2024
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La FFR se transforme pour promouvoir le rugby

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19min |14/05/2024
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Description

FFR 3.0. C'est le nom du grand projet de transformation numérique de la Fédération Française de Rugby. L'objectif : se digitaliser pour centraliser les informations et utiliser les données comme base de prise de décisions.


Florent Lajat, Directeur Général Adjoint de la FFR, nous présente la stratégie Data Driven et Data Mech que l'institution souhaite mettre en place afin de mieux comprendre les tendances, mieux connaître la pratique du rugby dans les territoires et ainsi mieux promouvoir ce sport en France.


Cette maîtrise des données et une meilleure centralisation des informations pourront être suivies d'une utilisation précieuse de l'intelligence artificielle. Grâce à cette nouvelle technologie, de nombreux cas d'usages sont envisagés par la Fédération Française de Rugby : la création de calendriers des compétitions à travers la France, l'analyse des données de santé pour définir des tendances dans certaines compétitions ou certaines régions. Un champ des possibles large s'ouvre jusqu'à l'équipe de France, où la gestion des données est particulièrement présente grâce au sélectionneur Fabien Galtier, particulièrement friand de cette approche.

__

Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lautier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, médias numériques et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique sur le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Cet épisode est en partenariat avec Ippon Technologies, société de services en informatique. Aujourd'hui, nous sommes avec Florent Laja, directeur général adjoint de la Fédération française de rugby. Bonjour Florent.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Et nous allons évoquer avec vous la transformation digitale de la Fédération Française de Rugby, notamment le projet FFR 3.0. Et à travers cette transformation, une nouvelle gestion de la donnée qui va vous permettre une meilleure connaissance du rugby. Qu'est-ce que le projet FFR 3.0 ? D'où on part ?

  • Speaker #1

    On part d'un constat très simple, c'est que pour développer le rugby en France, il faut connaître le rugby en France. Et cette connaissance, c'est évidemment d'abord un travail humain, qui est un travail de terrain qui est réalisé au quotidien avec les clubs et les licenciés, mais c'est aussi un travail d'analyse beaucoup plus froide, Travail de surveillance des tendances, que ce soit positive ou négative. Et ce travail, il est important pour alimenter la réflexion, nourrir l'analyse humaine, ça c'est important, et aussi en aval pour monitorer nos orientations et être capable de vérifier si on va dans la bonne direction et de nous ajuster en permanence.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que pour l'instant, il y a beaucoup de données. à la Fédération Française de Rugby, mais cette donnée est assez diffuse, elle est difficile à retrouver, elle est peu centralisée.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, on a beaucoup de données à la Fédération, comme dans beaucoup d'entreprises, mais elles ne sont pas centralisées, elles sont en effet parfois doublonnées. Et à titre d'exemple, qui va sans doute vous faire sourire, mais deux services n'ont pas toujours les mêmes chiffres quand on parle du nombre de licenciés à la Fédération. Je vous rassure, on n'a pas de divergence.

  • Speaker #0

    Alors c'est à peu près combien déjà ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, c'est à peu près 350 000 licenciés.

  • Speaker #0

    Ok, mais parfois ça peut varier selon qui a l'info ?

  • Speaker #1

    Ça se joue à quelques centaines, effectivement, parce qu'on ne travaille pas toujours sur la même base de données au même moment. On retraite de la donnée avec les fameux fichiers Excel parfois, et en effet, on n'arrive pas toujours au même résultat, et donc on ne prend pas des décisions suffisamment rapides et éclairées.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est ça, c'est qu'en fait une décision n'a pas d'impact sur tous les services. Vous n'êtes pas capable d'avoir toutes les tendances et finalement d'analyser toutes ces données et d'en ressortir des grandes tendances et de prendre des décisions. Et quand vous prenez des décisions, tout le monde n'est pas informé, ce n'est pas uniforme.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas toujours uniforme en effet, puisqu'en fait on a beaucoup de retraitement sur la donnée. On a de la donnée de qualité, on sait la collecter, on sait la traiter. En revanche, on n'arrive pas toujours forcément à l'exploiter rapidement. Et en effet, vous parliez d'impact, mais on est dans une situation où... Parfois, on prend une décision, un acteur prend une décision, et cette décision ne se répercute pas immédiatement sur tous les autres acteurs parce que la donnée n'est pas immédiatement partagée.

  • Speaker #0

    Et au sein des clubs, parce que la Fédération Française du Rugby, évidemment, elle supervise par exemple le top 14, donc le professionnel, mais il y a énormément de clubs amateurs, et finalement, dans ces clubs amateurs, c'est très peu digitalisé, il y a encore beaucoup de papiers.

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de papiers, effectivement, donc ça c'est un des deuxièmes aspects de notre projet qui est très important, c'est qu'effectivement, quand on a de la donnée de qualité, on a un meilleur impact. mais on peut aussi automatiser, fluidifier, simplifier. Et ça, c'est un enjeu très fort de ce projet, qui d'ailleurs au départ s'appelait choc de simplification.

  • Speaker #0

    Donc il va y avoir une meilleure centralisation de la donnée et une meilleure digitalisation des clubs. Exactement. Quel est vraiment l'objectif de ce projet à la fin ?

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est d'avoir une meilleure gestion de la donnée. C'est-à-dire qu'on veut avoir une meilleure maîtrise de la donnée et augmenter la valeur de nos données. Pour l'évoquer rapidement, on a deux grandes ambitions. C'est fluidifier le plus possible l'activité de la fédération. avec effectivement une donnée qui circule vite, et puis simplifier nos activités en ayant une donnée qualitative, et en fait en déchargeant notamment nos clubs amateurs et tous nos bénévoles de tâches très chronophages, notamment au papier, pour qu'ils puissent se concentrer sur leur passion et leur cœur d'activité bénévole.

  • Speaker #0

    Alors ce projet a été initié en 2019, l'objectif final c'est... 2026.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, il a été initié en 2019, d'abord sur un point de départ de simplification. C'était ça la logique au départ. On a eu des années Covid évidemment qui ont pas mal stoppé le projet et qui en même temps lui ont donné un nouveau souffle parce que ça nous a permis de prendre un peu de recul sur nos activités. On s'est un peu remis en question comme tout le monde je pense à cette période.

  • Speaker #0

    Finalement oui, il y a des nouveaux... Des nouvelles problématiques qui sont rentrées dans le jeu ?

  • Speaker #1

    Alors il y a eu des nouvelles problématiques en effet, parce que l'aspect connaissance du terrain, l'aspect communication dans cette période un peu compliquée était important. Et là on se rend compte que la donnée qui remonte du terrain pour traiter des aspects Covid, la reprise, notamment le protocole de reprise, c'était des vrais enjeux. Et donc on a lancé ce projet-là dans la foulée. reprise d'activité 2021 et on a entamé la refonte de notre système d'information en 2022 pour une livraison qui est prévue à partir de juillet 2025.

  • Speaker #0

    Donc vous parliez d'une meilleure gestion de la donnée avec une approche que vous appelez une approche Data-Driven. Oui,

  • Speaker #1

    Data-Driven et Data-Mesh en fait, c'est une double approche. Data-Driven c'est le pilotage par la donnée, c'est-à-dire être capable d'avoir la donnée comme outil d'analyse stratégique et de décision stratégique et aussi opérationnel et Data-Mesh c'est une approche de distribution de la donnée. C'est-à-dire qu'on veut à la fois la centraliser, mais pas pour la garder pour nous. On veut la centraliser pour être capable de la redistribuer très facilement et la mettre en libre service aux différents utilisateurs.

  • Speaker #0

    Parce qu'aujourd'hui, finalement, avec ce manque de centralisation de la donnée et le fait qu'il y a des difficultés à observer des tendances, comment les décisions sont prises ?

  • Speaker #1

    Elles sont bien prises et la donnée est utilisée, mais elles sont plus longues. Puisqu'en réalité, il faut retraiter de la donnée, il faut la recroiser, il faut s'assurer que la donnée est qualitative. L'objectif demain, c'est d'être capable que presque la donnée vienne à nous, puisque nous, on aille chercher la donnée. C'est un peu la logique de l'intelligence artificielle, qu'on évoquera sans doute après, mais on est sur le socle de l'intelligence artificielle, la donnée. Être capable qu'elle nous donne les tendances, plutôt que nous, on aille chercher les tendances.

  • Speaker #0

    Vous parliez de centralisation des applications, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a... Pro d'application ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on a une application qui est métier, qui s'appelle Ovali2. Valide 2.0, qui est en fait notre outil métier partagé dans tout l'écosystème fédéral et qui a sa propre base de données et sur lequel, finalement, on vient plugger pas mal d'autres applications qui elles-mêmes ont leur propre base de données. Le but demain, c'est d'avoir, pour schématiser un lac de données, et sur ce lac, on viendra plugger toutes nos applications. De telle manière que, quand vous avez l'application A qui fait l'intervention sur une donnée, cette donnée est instantanément mise à jour pour l'application B. Et ça, c'est un gain de temps considérable et c'est aussi un partage d'informations. qui est maximisée.

  • Speaker #0

    Vous sentez que les clubs ont besoin de ces informations ? Ils sont en demande de meilleure gestion de la donnée ou de tirer des enseignements plus clairs sur des tendances ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas s'ils en sont très conscients, en tout cas tous très conscients, mais c'est un réel besoin. Nous, en tant que fédération, on est à leur service et on est là pour leur apporter des solutions. Et un des exemples qu'on peut prendre et qui me paraît très important, c'est la connaissance du périmètre de leur intervention, de leurs activités. Les clubs font un très gros travail de proposition d'activité. Ils font aussi un gros travail de recrutement et de fidélisation des licenciés. Et leur donner de l'information sur leur bassin de population, leur bassin de vie, et peut-être faciliter des mises en relation, des synergies, je pense que c'est un enjeu très fort pour eux, effectivement.

  • Speaker #0

    Alors, il y a une des promesses à travers ce projet FFR 3.0, c'est ce que vous appelez click and rugby c'est finalement la licence en trois clics. Est-ce qu'on va vraiment arriver à être licencié en trois clics ?

  • Speaker #1

    Alors, en trois clics, peut-être pas pour toutes les catégories de licences, Mais on l'espère bien sur les licences les plus simples. Effectivement, le Click Rugby, c'est un parcours de prise de licence qui est très largement simplifié sur un smartphone et à partir d'une pièce d'identité. Aujourd'hui, on a un formulaire qui est un petit peu lourd à remplir, qu'il faut remplir tous les ans. Là, on est en train de développer une application qui permettra demain de simplement scanner sa pièce d'identité, d'avoir un outil de reconnaissance automatique de l'identité du demandeur. et derrière d'avoir un compte qui sera créé automatiquement et des qualifications qui seront délivrées tout aussi automatiquement.

  • Speaker #0

    Avec une identité numérique en fait.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est complètement ça. En fait, on veut vraiment identifier numériquement nos populations. On travaille avec Docapost qui propose une solution très intéressante qui permet à la fois d'identifier les personnes physiques et de sécuriser le parcours, puisqu'on est sur un système qui nous garantit notamment un contrôle d'identité des personnes automatisé et beaucoup plus fiable qu'aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Dans la prise de licence, il y a l'aspect certificat médical. Comment ça va se passer dans la licence en trois clics ?

  • Speaker #1

    Le certificat médical, c'est un élément intéressant. Le rugby était une discipline à contraintes particulières jusqu'à encore peu de temps. C'est-à-dire qu'on avait une obligation de certificat médical tous les ans. On vient de sortir de cette liste grâce au très gros travail qui a été fait par les équipes de la Fédération, notamment la Direction sportive et le médical. Ce qui veut dire que sur la plupart de nos activités, le certificat médical préalable ne sera plus obligatoire. Ce qui, là, pour le coup, libère complètement les énergies et nous conforte dans cette idée qu'on peut accélérer considérablement la prise de licence.

  • Speaker #0

    Vous évoquiez tout à l'heure l'influence des clubs, finalement, pour toucher un maximum de monde, avec l'objectif, finalement, d'augmenter le nombre de licenciés à terme de la fédération. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, nos clubs, ils ont... Diverses activités, on a évidemment en tête l'activité compétitive, où là on est sur des licenciés relativement fidèles. Ceux-là, on les connaît et on a rarement besoin d'aller les chercher. En tout cas, ce n'est pas ceux qu'on a le plus besoin d'aller chercher, mais nos clubs développent aussi beaucoup d'autres types de pratiques, des pratiques de rugby santé, des pratiques de rugby loisirs. Et ces populations-là, elles sont peut-être plus difficiles à identifier. Et l'objectif, à travers la data, c'est de valoriser ce que font nos clubs. et de leur faciliter la vie tout simplement.

  • Speaker #0

    Et une meilleure connaissance aussi des gens qui gravitent autour des clubs. Ça peut être les parents, ça peut être les proches.

  • Speaker #1

    Exactement, aujourd'hui on sait qu'on a beaucoup de difficultés à recruter des bénévoles. Là aussi, c'est un des effets du Covid. Et effectivement, on sait qu'on a beaucoup de gens qui gravitent autour du club. Et vous citiez les parents, c'est un très bon exemple. Les parents, ils amènent leur enfant au rugby. On sait qu'ils vont filer un coup de main de temps en temps, mais ils ne sont pas nécessairement licenciés, pas forcément identifiés. Et si demain, on facilite le parcours de prise de licence, on peut les amener plus facilement à intégrer les clubs. Et on peut leur pousser spontanément demain plus facilement des propositions de participation à la vie des clubs.

  • Speaker #0

    Donc la Fédération a mis en place un label qui s'appelle le Label Club. Sur des critères particuliers, finalement, lorsque vous aurez plus d'informations et cette gestion de la donnée plus fine, vous connaîtrez les critères pour donner ces labels plus facilement.

  • Speaker #1

    Oui, pour le résumer rapidement, le nouveau label club, aujourd'hui, pour développer le rugby, on incite les clubs, plus exactement, d'ailleurs, on oblige parfois les clubs à s'engager sur des thématiques qui sont importantes pour le développement de la discipline, le développement de l'arbitrage, les équipes de jeunes, les écoles de rugby. Oui, le contrôle est fait à posteriori, c'est-à-dire que les clubs... prennent des initiatives, nous envoient des dossiers, des documents pour nous confirmer qu'ils se sont bien engagés sur ces thématiques, et ensuite nous faisons le contrôle. La logique du Label Club, c'est de dire demain, toutes ces informations, nous on pourra les avoir en temps réel, les traiter. et donc challenger les clubs. C'est-à-dire être dans une logique où dès lors que tu recrutes un arbitre, instantanément tu connaîtras l'impact de ce recrutement sur ton classement au label club.

  • Speaker #0

    Et finalement sur l'aspect sportif d'organisation des compétitions, qu'est-ce que cette transformation, ce projet FFR 3.0 va vous permettre ?

  • Speaker #1

    Alors il y a la connaissance déjà de nos manifestations, ça c'est très important parce qu'aujourd'hui on a tout un service qui développe la pratique du rugby et il faut s'adapter à des publics différents, à des nouveaux publics. Et pour prendre l'exemple notamment du rugby loisir et du rugby à 7, C'est des pratiques qu'on développe beaucoup, mais sur lesquelles on est moins intégré dans nos outils digitaux aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Que le rugby à 15.

  • Speaker #1

    Que le rugby à 15, exactement. Donc ça, c'est un enjeu important de connaissance. Et puis après, il y a une logique aussi de... comment dirais-je, d'optimisation de nos activités. En matière de compétition, par exemple, faire un calendrier, c'est quelque chose de très compliqué dans une compétition. Ça peut paraître simple, mais en réalité, il y a beaucoup de populations, il faut respecter des logiques de bassin, il faut en même temps avoir un équilibre sportif sur nos différentes poules. Et là aussi, on sait que la donnée, c'est quelque chose qui est très important, parce qu'en termes de décision, ça permet d'orienter les choix qu'on peut faire au niveau sportif.

  • Speaker #0

    Et alors finalement, il y aura aussi une meilleure gestion des résultats, les cas où il y a des joueurs qui peuvent être suspendus, il y aura aussi une... meilleure visibilité.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, c'est là aussi un enjeu de simplification de la vie des clubs. À partir du moment où tu as de la donnée de qualité, que tu peux la traiter, que tu peux la restituer, ça permet en effet à des clubs de savoir beaucoup plus facilement où ils en sont. Et l'exemple qu'on peut prendre, c'est qu'aujourd'hui, en effet, quand tu as des joueurs qui sont suspendus, il faut faire la vérification manuellement. Alors tu as toujours quelqu'un au club qui sait précisément qui est suspendu, mais tu n'es jamais à l'abri d'une erreur. D'une erreur humaine, d'un oubli, ce sont des choses qui arrivent sur le volume. Et là, l'intérêt demain, c'est de pouvoir dire, finalement, chaque licencié sur son propre espace, chaque dirigeant sur son propre espace, pourra non seulement savoir qui est suspendu à l'instant T, mais aussi potentiellement se projeter à trois semaines, un mois, pour anticiper ses compositions. Et c'est une logique, là aussi, de simplification de la vie des clubs.

  • Speaker #0

    Malgré le fait que ce soit plus considéré comme une discipline à contraintes particulières, il y a malgré tout des blessures dans ce sport, comme finalement dans n'importe quel sport. Avec ces données, cette meilleure gestion, est-ce que vous allez pouvoir avoir plus d'informations ou de meilleures informations sur ces blessures ?

  • Speaker #1

    Alors déjà aujourd'hui, on n'est plus discipliné à contraintes particulières grâce au travail qui a été fait par nos équipes. Donc la santé des pratiquants, c'est un sujet important sur lequel évidemment on est très mobilisé.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a moins de blessures maintenant qu'avant ?

  • Speaker #1

    Il y a moins de blessures, c'est effectivement un fait. On a un comité médical qui fait un gros travail. On a une direction technique nationale qui a mis en place un programme qui s'appelle Bien Jouer et qui vise effectivement à réduire La dangerosité du sport et les risques en tout cas de blessures. Et la logique du FFR 3.0, c'est pas tant de faire plus, mais c'est de faire mieux. On veut donner à notre comité médical, qui mène déjà beaucoup d'enquêtes épidémiologiques, les moyens d'exploiter encore plus rapidement les résultats de ces enquêtes, de les croiser avec d'autres données qui peuvent être pertinentes, par exemple faire des croisements avec le nombre de licenciés dans tel ou tel territoire, avec l'âge des licenciés sur tel ou tel territoire, pour tout simplement... optimiser ses politiques de prévention et de traitement des blessures dans le rugby. Donc là, pour le coup, c'est le bon exemple que la donnée ne remplacera jamais l'expertise humaine. En revanche, c'est vraiment un élément qui peut faciliter la prise de décision et l'adaptation quasiment en temps réel.

  • Speaker #0

    Alors là, on a évoqué le rugby amateur. Il y a aussi une partie rugby haut niveau. Alors le rugby haut niveau, c'est un sport extrêmement monitoré avec beaucoup, beaucoup de données. Comment vous voyez cette transformation digitale sur l'aspect haut niveau ?

  • Speaker #1

    Là aussi, on a un département de l'accompagnement de la performance qui fait déjà un travail considérable, qui utilise beaucoup la donnée. On a un sélectionneur du 15 de France qui a déjà eu l'occasion d'expliquer tout l'intérêt d'analyser la donnée pour préparer la performance.

  • Speaker #0

    On l'a vu par exemple à la Coupe du Monde, ces petits boîtiers que tous les joueurs avaient dans le dos, qui donnent énormément d'informations sur la course, les placements et les données, les constantes du joueur aussi.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est un monitoring à la fois, d'ailleurs la santé et les performances sont très liées, puisque c'est à la fois protéger le joueur et l'aider à optimiser sa performance. Et c'est la même logique qu'en matière de santé, c'est donner à nos équipes qui sont très avares d'informations. leur donner la possibilité d'avoir une analyse en temps réel. être capable vraiment de croiser des données et de les leur mettre à disposition. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'un des sujets pour l'accompagnement de la performance, c'est collecter la donnée, la retraiter, pouvoir la restituer. Et l'objectif à travers ce projet, c'est tout simplement qu'ils puissent accélérer la prise de décision.

  • Speaker #0

    Et ces informations, ils les ont quand ils sont en équipe de France, mais ils les ont aussi quand ils sont en club. Et alors ça, en club, vous ne les avez pas toujours, ces informations ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a un gros travail qui est fait entre l'équipe de France et les clubs professionnels. Le travail qui porte ses fruits, il y a effectivement un gros partage d'informations, c'est un sujet phare de notre direction sportive. Et c'est un sujet qu'il faut à la fois sécuriser et optimiser. C'est un bon exemple de ce qui fonctionne avec la donnée. Et l'intérêt c'est aussi de se dire que ça fonctionne pour le très haut niveau, mais ça peut aussi fonctionner pour des catégories inférieures, mais où on a aussi un besoin d'optimisation et de préparation de la performance.

  • Speaker #0

    Concernant la billetterie des matchs de haut niveau, il y a une anecdote que vous avez donnée, c'est que finalement... Avec le système d'information que vous aviez avant, vous n'étiez pas toujours capable de savoir si un licencié allait voir les matchs. Vous ne savez pas en fait qui prend des billets et qui va voir les matchs. Ça va changer.

  • Speaker #1

    Alors en tout cas, aujourd'hui, on n'est pas capable de le savoir en temps réel. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut extraire la base billetterie, il faut faire un croisement avec la base licenciée. Et effectivement, quand vous êtes dans une stratégie de billetterie qui demande beaucoup de réactivité, c'est un travail de retraitement qui prend du temps. et qui du coup ne permet pas l'agilité pour se concentrer sur l'objectif numéro un qui est d'optimiser la billetterie. Donc effectivement l'objectif demain c'est de dire en temps réel on saura que telle personne physique est non seulement un pratiquant du rugby, mais aussi un fan de tel club, aussi un client de la billetterie, un client de la boutique. Il y a un intérêt pour le consommateur évidemment c'est de lui pousser des produits si tant est bien sûr qu'il le souhaite. mais c'est aussi un intérêt pour nous pour optimiser nos stratégies. Et c'est important parce que la fédération a une vraie volonté d'être axée sur ses licenciés dans sa stratégie de billetterie. Et donc ça, c'est un élément d'information qui est clé.

  • Speaker #0

    Alors là, on va se projeter dans quelques années et évoquer le futur des technologies qui pourraient vous aider pour la gestion de la donnée. Quid de l'intelligence artificielle là-dedans, dans ce projet ?

  • Speaker #1

    L'intelligence artificielle intéresse déjà beaucoup nos équipes. Évidemment, c'est un enjeu ultérieur de ce gros projet, puisque finalement, on sait tous que la base de données, c'est un élément essentiel de l'apprentissage des modèles, de la qualité des prédictions, et en bout de chaîne, de la prise de décision pertinente. Aujourd'hui, il n'y a pas d'intelligence artificielle sans données, c'est impossible. Et c'est un des gros enjeux de ce projet, que justement, construire le socle, le socle demain de nos outils d'intelligence artificielle. Alors je dis demain, c'est un demain très proche, puisque l'IA est déjà très présente, mais on a pris conscience qu'en tant que fédération sportive, on traite beaucoup d'informations, beaucoup de données, et qu'il faut les organiser, il faut les monitorer, et il faut être capable de les mettre à disposition de manière utile.

  • Speaker #0

    Donc là, d'abord, la priorité, c'est la construction de cette base de données claire et solide, et ensuite, vous verrez les différents cas d'usage possibles ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est construire la base de données pour ensuite l'utiliser et faire travailler des modèles sur cette base de données. Et pour le coup, on a déjà plein d'idées. Je vais peut-être vous donner un exemple, mais en matière de compétition notamment, Optimiser des compétitions sur plusieurs dimensions, ce n'est pas forcément évident de le faire de manière manuelle. Par exemple, comment susciter l'intérêt sportif tout en optimisant les déplacements et sans perdre de vue l'impact sur l'environnement. Ça paraît évident quand on le dit, mais en fait, il faut croiser trois dimensions assez différentes et ça prend du temps quand on fait des calendriers à la main et on sait très bien que l'intelligence artificielle pourrait nous aider sur ces aspects-là, notamment.

  • Speaker #0

    En jouant sur les lieux des matchs, c'est-à-dire les équipes qui sont potentiellement proches.

  • Speaker #1

    Alors, je me projette très loin, je ne sais pas si on y arrivera, même si je pense que... Les solutions le permettront. Aujourd'hui, on fait déjà un gros travail de distance. On essaye de faire en sorte d'avoir des calendriers responsables du point de vue environnemental. Mais on s'arrête à la logique de distance. Avec une IA demain, peut-être qu'on serait capable de dire que la distance est plus longue. Mais comme on est capable de croiser les infos sur les transports en commun, on sait qu'il y a des trains. Et peut-être même être capable de nous-mêmes pousser au club des suggestions pour optimiser leurs déplacements, à la fois en termes d'impact carbone, mais aussi de coûts potentiellement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Florent d'être venu nous présenter cet ambitieux projet FFR 3.0 ici à Marcoussis.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Et merci à vous de nous avoir écoutés. N'hésitez pas à vous abonner sur toutes les plateformes. Et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter l'amitié en puissance de la tech dans le monde du sport.

Description

FFR 3.0. C'est le nom du grand projet de transformation numérique de la Fédération Française de Rugby. L'objectif : se digitaliser pour centraliser les informations et utiliser les données comme base de prise de décisions.


Florent Lajat, Directeur Général Adjoint de la FFR, nous présente la stratégie Data Driven et Data Mech que l'institution souhaite mettre en place afin de mieux comprendre les tendances, mieux connaître la pratique du rugby dans les territoires et ainsi mieux promouvoir ce sport en France.


Cette maîtrise des données et une meilleure centralisation des informations pourront être suivies d'une utilisation précieuse de l'intelligence artificielle. Grâce à cette nouvelle technologie, de nombreux cas d'usages sont envisagés par la Fédération Française de Rugby : la création de calendriers des compétitions à travers la France, l'analyse des données de santé pour définir des tendances dans certaines compétitions ou certaines régions. Un champ des possibles large s'ouvre jusqu'à l'équipe de France, où la gestion des données est particulièrement présente grâce au sélectionneur Fabien Galtier, particulièrement friand de cette approche.

__

Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lautier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, médias numériques et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique sur le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Cet épisode est en partenariat avec Ippon Technologies, société de services en informatique. Aujourd'hui, nous sommes avec Florent Laja, directeur général adjoint de la Fédération française de rugby. Bonjour Florent.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Et nous allons évoquer avec vous la transformation digitale de la Fédération Française de Rugby, notamment le projet FFR 3.0. Et à travers cette transformation, une nouvelle gestion de la donnée qui va vous permettre une meilleure connaissance du rugby. Qu'est-ce que le projet FFR 3.0 ? D'où on part ?

  • Speaker #1

    On part d'un constat très simple, c'est que pour développer le rugby en France, il faut connaître le rugby en France. Et cette connaissance, c'est évidemment d'abord un travail humain, qui est un travail de terrain qui est réalisé au quotidien avec les clubs et les licenciés, mais c'est aussi un travail d'analyse beaucoup plus froide, Travail de surveillance des tendances, que ce soit positive ou négative. Et ce travail, il est important pour alimenter la réflexion, nourrir l'analyse humaine, ça c'est important, et aussi en aval pour monitorer nos orientations et être capable de vérifier si on va dans la bonne direction et de nous ajuster en permanence.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que pour l'instant, il y a beaucoup de données. à la Fédération Française de Rugby, mais cette donnée est assez diffuse, elle est difficile à retrouver, elle est peu centralisée.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, on a beaucoup de données à la Fédération, comme dans beaucoup d'entreprises, mais elles ne sont pas centralisées, elles sont en effet parfois doublonnées. Et à titre d'exemple, qui va sans doute vous faire sourire, mais deux services n'ont pas toujours les mêmes chiffres quand on parle du nombre de licenciés à la Fédération. Je vous rassure, on n'a pas de divergence.

  • Speaker #0

    Alors c'est à peu près combien déjà ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, c'est à peu près 350 000 licenciés.

  • Speaker #0

    Ok, mais parfois ça peut varier selon qui a l'info ?

  • Speaker #1

    Ça se joue à quelques centaines, effectivement, parce qu'on ne travaille pas toujours sur la même base de données au même moment. On retraite de la donnée avec les fameux fichiers Excel parfois, et en effet, on n'arrive pas toujours au même résultat, et donc on ne prend pas des décisions suffisamment rapides et éclairées.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est ça, c'est qu'en fait une décision n'a pas d'impact sur tous les services. Vous n'êtes pas capable d'avoir toutes les tendances et finalement d'analyser toutes ces données et d'en ressortir des grandes tendances et de prendre des décisions. Et quand vous prenez des décisions, tout le monde n'est pas informé, ce n'est pas uniforme.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas toujours uniforme en effet, puisqu'en fait on a beaucoup de retraitement sur la donnée. On a de la donnée de qualité, on sait la collecter, on sait la traiter. En revanche, on n'arrive pas toujours forcément à l'exploiter rapidement. Et en effet, vous parliez d'impact, mais on est dans une situation où... Parfois, on prend une décision, un acteur prend une décision, et cette décision ne se répercute pas immédiatement sur tous les autres acteurs parce que la donnée n'est pas immédiatement partagée.

  • Speaker #0

    Et au sein des clubs, parce que la Fédération Française du Rugby, évidemment, elle supervise par exemple le top 14, donc le professionnel, mais il y a énormément de clubs amateurs, et finalement, dans ces clubs amateurs, c'est très peu digitalisé, il y a encore beaucoup de papiers.

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de papiers, effectivement, donc ça c'est un des deuxièmes aspects de notre projet qui est très important, c'est qu'effectivement, quand on a de la donnée de qualité, on a un meilleur impact. mais on peut aussi automatiser, fluidifier, simplifier. Et ça, c'est un enjeu très fort de ce projet, qui d'ailleurs au départ s'appelait choc de simplification.

  • Speaker #0

    Donc il va y avoir une meilleure centralisation de la donnée et une meilleure digitalisation des clubs. Exactement. Quel est vraiment l'objectif de ce projet à la fin ?

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est d'avoir une meilleure gestion de la donnée. C'est-à-dire qu'on veut avoir une meilleure maîtrise de la donnée et augmenter la valeur de nos données. Pour l'évoquer rapidement, on a deux grandes ambitions. C'est fluidifier le plus possible l'activité de la fédération. avec effectivement une donnée qui circule vite, et puis simplifier nos activités en ayant une donnée qualitative, et en fait en déchargeant notamment nos clubs amateurs et tous nos bénévoles de tâches très chronophages, notamment au papier, pour qu'ils puissent se concentrer sur leur passion et leur cœur d'activité bénévole.

  • Speaker #0

    Alors ce projet a été initié en 2019, l'objectif final c'est... 2026.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, il a été initié en 2019, d'abord sur un point de départ de simplification. C'était ça la logique au départ. On a eu des années Covid évidemment qui ont pas mal stoppé le projet et qui en même temps lui ont donné un nouveau souffle parce que ça nous a permis de prendre un peu de recul sur nos activités. On s'est un peu remis en question comme tout le monde je pense à cette période.

  • Speaker #0

    Finalement oui, il y a des nouveaux... Des nouvelles problématiques qui sont rentrées dans le jeu ?

  • Speaker #1

    Alors il y a eu des nouvelles problématiques en effet, parce que l'aspect connaissance du terrain, l'aspect communication dans cette période un peu compliquée était important. Et là on se rend compte que la donnée qui remonte du terrain pour traiter des aspects Covid, la reprise, notamment le protocole de reprise, c'était des vrais enjeux. Et donc on a lancé ce projet-là dans la foulée. reprise d'activité 2021 et on a entamé la refonte de notre système d'information en 2022 pour une livraison qui est prévue à partir de juillet 2025.

  • Speaker #0

    Donc vous parliez d'une meilleure gestion de la donnée avec une approche que vous appelez une approche Data-Driven. Oui,

  • Speaker #1

    Data-Driven et Data-Mesh en fait, c'est une double approche. Data-Driven c'est le pilotage par la donnée, c'est-à-dire être capable d'avoir la donnée comme outil d'analyse stratégique et de décision stratégique et aussi opérationnel et Data-Mesh c'est une approche de distribution de la donnée. C'est-à-dire qu'on veut à la fois la centraliser, mais pas pour la garder pour nous. On veut la centraliser pour être capable de la redistribuer très facilement et la mettre en libre service aux différents utilisateurs.

  • Speaker #0

    Parce qu'aujourd'hui, finalement, avec ce manque de centralisation de la donnée et le fait qu'il y a des difficultés à observer des tendances, comment les décisions sont prises ?

  • Speaker #1

    Elles sont bien prises et la donnée est utilisée, mais elles sont plus longues. Puisqu'en réalité, il faut retraiter de la donnée, il faut la recroiser, il faut s'assurer que la donnée est qualitative. L'objectif demain, c'est d'être capable que presque la donnée vienne à nous, puisque nous, on aille chercher la donnée. C'est un peu la logique de l'intelligence artificielle, qu'on évoquera sans doute après, mais on est sur le socle de l'intelligence artificielle, la donnée. Être capable qu'elle nous donne les tendances, plutôt que nous, on aille chercher les tendances.

  • Speaker #0

    Vous parliez de centralisation des applications, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a... Pro d'application ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on a une application qui est métier, qui s'appelle Ovali2. Valide 2.0, qui est en fait notre outil métier partagé dans tout l'écosystème fédéral et qui a sa propre base de données et sur lequel, finalement, on vient plugger pas mal d'autres applications qui elles-mêmes ont leur propre base de données. Le but demain, c'est d'avoir, pour schématiser un lac de données, et sur ce lac, on viendra plugger toutes nos applications. De telle manière que, quand vous avez l'application A qui fait l'intervention sur une donnée, cette donnée est instantanément mise à jour pour l'application B. Et ça, c'est un gain de temps considérable et c'est aussi un partage d'informations. qui est maximisée.

  • Speaker #0

    Vous sentez que les clubs ont besoin de ces informations ? Ils sont en demande de meilleure gestion de la donnée ou de tirer des enseignements plus clairs sur des tendances ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas s'ils en sont très conscients, en tout cas tous très conscients, mais c'est un réel besoin. Nous, en tant que fédération, on est à leur service et on est là pour leur apporter des solutions. Et un des exemples qu'on peut prendre et qui me paraît très important, c'est la connaissance du périmètre de leur intervention, de leurs activités. Les clubs font un très gros travail de proposition d'activité. Ils font aussi un gros travail de recrutement et de fidélisation des licenciés. Et leur donner de l'information sur leur bassin de population, leur bassin de vie, et peut-être faciliter des mises en relation, des synergies, je pense que c'est un enjeu très fort pour eux, effectivement.

  • Speaker #0

    Alors, il y a une des promesses à travers ce projet FFR 3.0, c'est ce que vous appelez click and rugby c'est finalement la licence en trois clics. Est-ce qu'on va vraiment arriver à être licencié en trois clics ?

  • Speaker #1

    Alors, en trois clics, peut-être pas pour toutes les catégories de licences, Mais on l'espère bien sur les licences les plus simples. Effectivement, le Click Rugby, c'est un parcours de prise de licence qui est très largement simplifié sur un smartphone et à partir d'une pièce d'identité. Aujourd'hui, on a un formulaire qui est un petit peu lourd à remplir, qu'il faut remplir tous les ans. Là, on est en train de développer une application qui permettra demain de simplement scanner sa pièce d'identité, d'avoir un outil de reconnaissance automatique de l'identité du demandeur. et derrière d'avoir un compte qui sera créé automatiquement et des qualifications qui seront délivrées tout aussi automatiquement.

  • Speaker #0

    Avec une identité numérique en fait.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est complètement ça. En fait, on veut vraiment identifier numériquement nos populations. On travaille avec Docapost qui propose une solution très intéressante qui permet à la fois d'identifier les personnes physiques et de sécuriser le parcours, puisqu'on est sur un système qui nous garantit notamment un contrôle d'identité des personnes automatisé et beaucoup plus fiable qu'aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Dans la prise de licence, il y a l'aspect certificat médical. Comment ça va se passer dans la licence en trois clics ?

  • Speaker #1

    Le certificat médical, c'est un élément intéressant. Le rugby était une discipline à contraintes particulières jusqu'à encore peu de temps. C'est-à-dire qu'on avait une obligation de certificat médical tous les ans. On vient de sortir de cette liste grâce au très gros travail qui a été fait par les équipes de la Fédération, notamment la Direction sportive et le médical. Ce qui veut dire que sur la plupart de nos activités, le certificat médical préalable ne sera plus obligatoire. Ce qui, là, pour le coup, libère complètement les énergies et nous conforte dans cette idée qu'on peut accélérer considérablement la prise de licence.

  • Speaker #0

    Vous évoquiez tout à l'heure l'influence des clubs, finalement, pour toucher un maximum de monde, avec l'objectif, finalement, d'augmenter le nombre de licenciés à terme de la fédération. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, nos clubs, ils ont... Diverses activités, on a évidemment en tête l'activité compétitive, où là on est sur des licenciés relativement fidèles. Ceux-là, on les connaît et on a rarement besoin d'aller les chercher. En tout cas, ce n'est pas ceux qu'on a le plus besoin d'aller chercher, mais nos clubs développent aussi beaucoup d'autres types de pratiques, des pratiques de rugby santé, des pratiques de rugby loisirs. Et ces populations-là, elles sont peut-être plus difficiles à identifier. Et l'objectif, à travers la data, c'est de valoriser ce que font nos clubs. et de leur faciliter la vie tout simplement.

  • Speaker #0

    Et une meilleure connaissance aussi des gens qui gravitent autour des clubs. Ça peut être les parents, ça peut être les proches.

  • Speaker #1

    Exactement, aujourd'hui on sait qu'on a beaucoup de difficultés à recruter des bénévoles. Là aussi, c'est un des effets du Covid. Et effectivement, on sait qu'on a beaucoup de gens qui gravitent autour du club. Et vous citiez les parents, c'est un très bon exemple. Les parents, ils amènent leur enfant au rugby. On sait qu'ils vont filer un coup de main de temps en temps, mais ils ne sont pas nécessairement licenciés, pas forcément identifiés. Et si demain, on facilite le parcours de prise de licence, on peut les amener plus facilement à intégrer les clubs. Et on peut leur pousser spontanément demain plus facilement des propositions de participation à la vie des clubs.

  • Speaker #0

    Donc la Fédération a mis en place un label qui s'appelle le Label Club. Sur des critères particuliers, finalement, lorsque vous aurez plus d'informations et cette gestion de la donnée plus fine, vous connaîtrez les critères pour donner ces labels plus facilement.

  • Speaker #1

    Oui, pour le résumer rapidement, le nouveau label club, aujourd'hui, pour développer le rugby, on incite les clubs, plus exactement, d'ailleurs, on oblige parfois les clubs à s'engager sur des thématiques qui sont importantes pour le développement de la discipline, le développement de l'arbitrage, les équipes de jeunes, les écoles de rugby. Oui, le contrôle est fait à posteriori, c'est-à-dire que les clubs... prennent des initiatives, nous envoient des dossiers, des documents pour nous confirmer qu'ils se sont bien engagés sur ces thématiques, et ensuite nous faisons le contrôle. La logique du Label Club, c'est de dire demain, toutes ces informations, nous on pourra les avoir en temps réel, les traiter. et donc challenger les clubs. C'est-à-dire être dans une logique où dès lors que tu recrutes un arbitre, instantanément tu connaîtras l'impact de ce recrutement sur ton classement au label club.

  • Speaker #0

    Et finalement sur l'aspect sportif d'organisation des compétitions, qu'est-ce que cette transformation, ce projet FFR 3.0 va vous permettre ?

  • Speaker #1

    Alors il y a la connaissance déjà de nos manifestations, ça c'est très important parce qu'aujourd'hui on a tout un service qui développe la pratique du rugby et il faut s'adapter à des publics différents, à des nouveaux publics. Et pour prendre l'exemple notamment du rugby loisir et du rugby à 7, C'est des pratiques qu'on développe beaucoup, mais sur lesquelles on est moins intégré dans nos outils digitaux aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Que le rugby à 15.

  • Speaker #1

    Que le rugby à 15, exactement. Donc ça, c'est un enjeu important de connaissance. Et puis après, il y a une logique aussi de... comment dirais-je, d'optimisation de nos activités. En matière de compétition, par exemple, faire un calendrier, c'est quelque chose de très compliqué dans une compétition. Ça peut paraître simple, mais en réalité, il y a beaucoup de populations, il faut respecter des logiques de bassin, il faut en même temps avoir un équilibre sportif sur nos différentes poules. Et là aussi, on sait que la donnée, c'est quelque chose qui est très important, parce qu'en termes de décision, ça permet d'orienter les choix qu'on peut faire au niveau sportif.

  • Speaker #0

    Et alors finalement, il y aura aussi une meilleure gestion des résultats, les cas où il y a des joueurs qui peuvent être suspendus, il y aura aussi une... meilleure visibilité.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, c'est là aussi un enjeu de simplification de la vie des clubs. À partir du moment où tu as de la donnée de qualité, que tu peux la traiter, que tu peux la restituer, ça permet en effet à des clubs de savoir beaucoup plus facilement où ils en sont. Et l'exemple qu'on peut prendre, c'est qu'aujourd'hui, en effet, quand tu as des joueurs qui sont suspendus, il faut faire la vérification manuellement. Alors tu as toujours quelqu'un au club qui sait précisément qui est suspendu, mais tu n'es jamais à l'abri d'une erreur. D'une erreur humaine, d'un oubli, ce sont des choses qui arrivent sur le volume. Et là, l'intérêt demain, c'est de pouvoir dire, finalement, chaque licencié sur son propre espace, chaque dirigeant sur son propre espace, pourra non seulement savoir qui est suspendu à l'instant T, mais aussi potentiellement se projeter à trois semaines, un mois, pour anticiper ses compositions. Et c'est une logique, là aussi, de simplification de la vie des clubs.

  • Speaker #0

    Malgré le fait que ce soit plus considéré comme une discipline à contraintes particulières, il y a malgré tout des blessures dans ce sport, comme finalement dans n'importe quel sport. Avec ces données, cette meilleure gestion, est-ce que vous allez pouvoir avoir plus d'informations ou de meilleures informations sur ces blessures ?

  • Speaker #1

    Alors déjà aujourd'hui, on n'est plus discipliné à contraintes particulières grâce au travail qui a été fait par nos équipes. Donc la santé des pratiquants, c'est un sujet important sur lequel évidemment on est très mobilisé.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a moins de blessures maintenant qu'avant ?

  • Speaker #1

    Il y a moins de blessures, c'est effectivement un fait. On a un comité médical qui fait un gros travail. On a une direction technique nationale qui a mis en place un programme qui s'appelle Bien Jouer et qui vise effectivement à réduire La dangerosité du sport et les risques en tout cas de blessures. Et la logique du FFR 3.0, c'est pas tant de faire plus, mais c'est de faire mieux. On veut donner à notre comité médical, qui mène déjà beaucoup d'enquêtes épidémiologiques, les moyens d'exploiter encore plus rapidement les résultats de ces enquêtes, de les croiser avec d'autres données qui peuvent être pertinentes, par exemple faire des croisements avec le nombre de licenciés dans tel ou tel territoire, avec l'âge des licenciés sur tel ou tel territoire, pour tout simplement... optimiser ses politiques de prévention et de traitement des blessures dans le rugby. Donc là, pour le coup, c'est le bon exemple que la donnée ne remplacera jamais l'expertise humaine. En revanche, c'est vraiment un élément qui peut faciliter la prise de décision et l'adaptation quasiment en temps réel.

  • Speaker #0

    Alors là, on a évoqué le rugby amateur. Il y a aussi une partie rugby haut niveau. Alors le rugby haut niveau, c'est un sport extrêmement monitoré avec beaucoup, beaucoup de données. Comment vous voyez cette transformation digitale sur l'aspect haut niveau ?

  • Speaker #1

    Là aussi, on a un département de l'accompagnement de la performance qui fait déjà un travail considérable, qui utilise beaucoup la donnée. On a un sélectionneur du 15 de France qui a déjà eu l'occasion d'expliquer tout l'intérêt d'analyser la donnée pour préparer la performance.

  • Speaker #0

    On l'a vu par exemple à la Coupe du Monde, ces petits boîtiers que tous les joueurs avaient dans le dos, qui donnent énormément d'informations sur la course, les placements et les données, les constantes du joueur aussi.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est un monitoring à la fois, d'ailleurs la santé et les performances sont très liées, puisque c'est à la fois protéger le joueur et l'aider à optimiser sa performance. Et c'est la même logique qu'en matière de santé, c'est donner à nos équipes qui sont très avares d'informations. leur donner la possibilité d'avoir une analyse en temps réel. être capable vraiment de croiser des données et de les leur mettre à disposition. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'un des sujets pour l'accompagnement de la performance, c'est collecter la donnée, la retraiter, pouvoir la restituer. Et l'objectif à travers ce projet, c'est tout simplement qu'ils puissent accélérer la prise de décision.

  • Speaker #0

    Et ces informations, ils les ont quand ils sont en équipe de France, mais ils les ont aussi quand ils sont en club. Et alors ça, en club, vous ne les avez pas toujours, ces informations ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a un gros travail qui est fait entre l'équipe de France et les clubs professionnels. Le travail qui porte ses fruits, il y a effectivement un gros partage d'informations, c'est un sujet phare de notre direction sportive. Et c'est un sujet qu'il faut à la fois sécuriser et optimiser. C'est un bon exemple de ce qui fonctionne avec la donnée. Et l'intérêt c'est aussi de se dire que ça fonctionne pour le très haut niveau, mais ça peut aussi fonctionner pour des catégories inférieures, mais où on a aussi un besoin d'optimisation et de préparation de la performance.

  • Speaker #0

    Concernant la billetterie des matchs de haut niveau, il y a une anecdote que vous avez donnée, c'est que finalement... Avec le système d'information que vous aviez avant, vous n'étiez pas toujours capable de savoir si un licencié allait voir les matchs. Vous ne savez pas en fait qui prend des billets et qui va voir les matchs. Ça va changer.

  • Speaker #1

    Alors en tout cas, aujourd'hui, on n'est pas capable de le savoir en temps réel. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut extraire la base billetterie, il faut faire un croisement avec la base licenciée. Et effectivement, quand vous êtes dans une stratégie de billetterie qui demande beaucoup de réactivité, c'est un travail de retraitement qui prend du temps. et qui du coup ne permet pas l'agilité pour se concentrer sur l'objectif numéro un qui est d'optimiser la billetterie. Donc effectivement l'objectif demain c'est de dire en temps réel on saura que telle personne physique est non seulement un pratiquant du rugby, mais aussi un fan de tel club, aussi un client de la billetterie, un client de la boutique. Il y a un intérêt pour le consommateur évidemment c'est de lui pousser des produits si tant est bien sûr qu'il le souhaite. mais c'est aussi un intérêt pour nous pour optimiser nos stratégies. Et c'est important parce que la fédération a une vraie volonté d'être axée sur ses licenciés dans sa stratégie de billetterie. Et donc ça, c'est un élément d'information qui est clé.

  • Speaker #0

    Alors là, on va se projeter dans quelques années et évoquer le futur des technologies qui pourraient vous aider pour la gestion de la donnée. Quid de l'intelligence artificielle là-dedans, dans ce projet ?

  • Speaker #1

    L'intelligence artificielle intéresse déjà beaucoup nos équipes. Évidemment, c'est un enjeu ultérieur de ce gros projet, puisque finalement, on sait tous que la base de données, c'est un élément essentiel de l'apprentissage des modèles, de la qualité des prédictions, et en bout de chaîne, de la prise de décision pertinente. Aujourd'hui, il n'y a pas d'intelligence artificielle sans données, c'est impossible. Et c'est un des gros enjeux de ce projet, que justement, construire le socle, le socle demain de nos outils d'intelligence artificielle. Alors je dis demain, c'est un demain très proche, puisque l'IA est déjà très présente, mais on a pris conscience qu'en tant que fédération sportive, on traite beaucoup d'informations, beaucoup de données, et qu'il faut les organiser, il faut les monitorer, et il faut être capable de les mettre à disposition de manière utile.

  • Speaker #0

    Donc là, d'abord, la priorité, c'est la construction de cette base de données claire et solide, et ensuite, vous verrez les différents cas d'usage possibles ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est construire la base de données pour ensuite l'utiliser et faire travailler des modèles sur cette base de données. Et pour le coup, on a déjà plein d'idées. Je vais peut-être vous donner un exemple, mais en matière de compétition notamment, Optimiser des compétitions sur plusieurs dimensions, ce n'est pas forcément évident de le faire de manière manuelle. Par exemple, comment susciter l'intérêt sportif tout en optimisant les déplacements et sans perdre de vue l'impact sur l'environnement. Ça paraît évident quand on le dit, mais en fait, il faut croiser trois dimensions assez différentes et ça prend du temps quand on fait des calendriers à la main et on sait très bien que l'intelligence artificielle pourrait nous aider sur ces aspects-là, notamment.

  • Speaker #0

    En jouant sur les lieux des matchs, c'est-à-dire les équipes qui sont potentiellement proches.

  • Speaker #1

    Alors, je me projette très loin, je ne sais pas si on y arrivera, même si je pense que... Les solutions le permettront. Aujourd'hui, on fait déjà un gros travail de distance. On essaye de faire en sorte d'avoir des calendriers responsables du point de vue environnemental. Mais on s'arrête à la logique de distance. Avec une IA demain, peut-être qu'on serait capable de dire que la distance est plus longue. Mais comme on est capable de croiser les infos sur les transports en commun, on sait qu'il y a des trains. Et peut-être même être capable de nous-mêmes pousser au club des suggestions pour optimiser leurs déplacements, à la fois en termes d'impact carbone, mais aussi de coûts potentiellement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Florent d'être venu nous présenter cet ambitieux projet FFR 3.0 ici à Marcoussis.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Et merci à vous de nous avoir écoutés. N'hésitez pas à vous abonner sur toutes les plateformes. Et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter l'amitié en puissance de la tech dans le monde du sport.

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Description

FFR 3.0. C'est le nom du grand projet de transformation numérique de la Fédération Française de Rugby. L'objectif : se digitaliser pour centraliser les informations et utiliser les données comme base de prise de décisions.


Florent Lajat, Directeur Général Adjoint de la FFR, nous présente la stratégie Data Driven et Data Mech que l'institution souhaite mettre en place afin de mieux comprendre les tendances, mieux connaître la pratique du rugby dans les territoires et ainsi mieux promouvoir ce sport en France.


Cette maîtrise des données et une meilleure centralisation des informations pourront être suivies d'une utilisation précieuse de l'intelligence artificielle. Grâce à cette nouvelle technologie, de nombreux cas d'usages sont envisagés par la Fédération Française de Rugby : la création de calendriers des compétitions à travers la France, l'analyse des données de santé pour définir des tendances dans certaines compétitions ou certaines régions. Un champ des possibles large s'ouvre jusqu'à l'équipe de France, où la gestion des données est particulièrement présente grâce au sélectionneur Fabien Galtier, particulièrement friand de cette approche.

__

Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lautier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, médias numériques et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique sur le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Cet épisode est en partenariat avec Ippon Technologies, société de services en informatique. Aujourd'hui, nous sommes avec Florent Laja, directeur général adjoint de la Fédération française de rugby. Bonjour Florent.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Et nous allons évoquer avec vous la transformation digitale de la Fédération Française de Rugby, notamment le projet FFR 3.0. Et à travers cette transformation, une nouvelle gestion de la donnée qui va vous permettre une meilleure connaissance du rugby. Qu'est-ce que le projet FFR 3.0 ? D'où on part ?

  • Speaker #1

    On part d'un constat très simple, c'est que pour développer le rugby en France, il faut connaître le rugby en France. Et cette connaissance, c'est évidemment d'abord un travail humain, qui est un travail de terrain qui est réalisé au quotidien avec les clubs et les licenciés, mais c'est aussi un travail d'analyse beaucoup plus froide, Travail de surveillance des tendances, que ce soit positive ou négative. Et ce travail, il est important pour alimenter la réflexion, nourrir l'analyse humaine, ça c'est important, et aussi en aval pour monitorer nos orientations et être capable de vérifier si on va dans la bonne direction et de nous ajuster en permanence.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que pour l'instant, il y a beaucoup de données. à la Fédération Française de Rugby, mais cette donnée est assez diffuse, elle est difficile à retrouver, elle est peu centralisée.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, on a beaucoup de données à la Fédération, comme dans beaucoup d'entreprises, mais elles ne sont pas centralisées, elles sont en effet parfois doublonnées. Et à titre d'exemple, qui va sans doute vous faire sourire, mais deux services n'ont pas toujours les mêmes chiffres quand on parle du nombre de licenciés à la Fédération. Je vous rassure, on n'a pas de divergence.

  • Speaker #0

    Alors c'est à peu près combien déjà ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, c'est à peu près 350 000 licenciés.

  • Speaker #0

    Ok, mais parfois ça peut varier selon qui a l'info ?

  • Speaker #1

    Ça se joue à quelques centaines, effectivement, parce qu'on ne travaille pas toujours sur la même base de données au même moment. On retraite de la donnée avec les fameux fichiers Excel parfois, et en effet, on n'arrive pas toujours au même résultat, et donc on ne prend pas des décisions suffisamment rapides et éclairées.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est ça, c'est qu'en fait une décision n'a pas d'impact sur tous les services. Vous n'êtes pas capable d'avoir toutes les tendances et finalement d'analyser toutes ces données et d'en ressortir des grandes tendances et de prendre des décisions. Et quand vous prenez des décisions, tout le monde n'est pas informé, ce n'est pas uniforme.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas toujours uniforme en effet, puisqu'en fait on a beaucoup de retraitement sur la donnée. On a de la donnée de qualité, on sait la collecter, on sait la traiter. En revanche, on n'arrive pas toujours forcément à l'exploiter rapidement. Et en effet, vous parliez d'impact, mais on est dans une situation où... Parfois, on prend une décision, un acteur prend une décision, et cette décision ne se répercute pas immédiatement sur tous les autres acteurs parce que la donnée n'est pas immédiatement partagée.

  • Speaker #0

    Et au sein des clubs, parce que la Fédération Française du Rugby, évidemment, elle supervise par exemple le top 14, donc le professionnel, mais il y a énormément de clubs amateurs, et finalement, dans ces clubs amateurs, c'est très peu digitalisé, il y a encore beaucoup de papiers.

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de papiers, effectivement, donc ça c'est un des deuxièmes aspects de notre projet qui est très important, c'est qu'effectivement, quand on a de la donnée de qualité, on a un meilleur impact. mais on peut aussi automatiser, fluidifier, simplifier. Et ça, c'est un enjeu très fort de ce projet, qui d'ailleurs au départ s'appelait choc de simplification.

  • Speaker #0

    Donc il va y avoir une meilleure centralisation de la donnée et une meilleure digitalisation des clubs. Exactement. Quel est vraiment l'objectif de ce projet à la fin ?

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est d'avoir une meilleure gestion de la donnée. C'est-à-dire qu'on veut avoir une meilleure maîtrise de la donnée et augmenter la valeur de nos données. Pour l'évoquer rapidement, on a deux grandes ambitions. C'est fluidifier le plus possible l'activité de la fédération. avec effectivement une donnée qui circule vite, et puis simplifier nos activités en ayant une donnée qualitative, et en fait en déchargeant notamment nos clubs amateurs et tous nos bénévoles de tâches très chronophages, notamment au papier, pour qu'ils puissent se concentrer sur leur passion et leur cœur d'activité bénévole.

  • Speaker #0

    Alors ce projet a été initié en 2019, l'objectif final c'est... 2026.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, il a été initié en 2019, d'abord sur un point de départ de simplification. C'était ça la logique au départ. On a eu des années Covid évidemment qui ont pas mal stoppé le projet et qui en même temps lui ont donné un nouveau souffle parce que ça nous a permis de prendre un peu de recul sur nos activités. On s'est un peu remis en question comme tout le monde je pense à cette période.

  • Speaker #0

    Finalement oui, il y a des nouveaux... Des nouvelles problématiques qui sont rentrées dans le jeu ?

  • Speaker #1

    Alors il y a eu des nouvelles problématiques en effet, parce que l'aspect connaissance du terrain, l'aspect communication dans cette période un peu compliquée était important. Et là on se rend compte que la donnée qui remonte du terrain pour traiter des aspects Covid, la reprise, notamment le protocole de reprise, c'était des vrais enjeux. Et donc on a lancé ce projet-là dans la foulée. reprise d'activité 2021 et on a entamé la refonte de notre système d'information en 2022 pour une livraison qui est prévue à partir de juillet 2025.

  • Speaker #0

    Donc vous parliez d'une meilleure gestion de la donnée avec une approche que vous appelez une approche Data-Driven. Oui,

  • Speaker #1

    Data-Driven et Data-Mesh en fait, c'est une double approche. Data-Driven c'est le pilotage par la donnée, c'est-à-dire être capable d'avoir la donnée comme outil d'analyse stratégique et de décision stratégique et aussi opérationnel et Data-Mesh c'est une approche de distribution de la donnée. C'est-à-dire qu'on veut à la fois la centraliser, mais pas pour la garder pour nous. On veut la centraliser pour être capable de la redistribuer très facilement et la mettre en libre service aux différents utilisateurs.

  • Speaker #0

    Parce qu'aujourd'hui, finalement, avec ce manque de centralisation de la donnée et le fait qu'il y a des difficultés à observer des tendances, comment les décisions sont prises ?

  • Speaker #1

    Elles sont bien prises et la donnée est utilisée, mais elles sont plus longues. Puisqu'en réalité, il faut retraiter de la donnée, il faut la recroiser, il faut s'assurer que la donnée est qualitative. L'objectif demain, c'est d'être capable que presque la donnée vienne à nous, puisque nous, on aille chercher la donnée. C'est un peu la logique de l'intelligence artificielle, qu'on évoquera sans doute après, mais on est sur le socle de l'intelligence artificielle, la donnée. Être capable qu'elle nous donne les tendances, plutôt que nous, on aille chercher les tendances.

  • Speaker #0

    Vous parliez de centralisation des applications, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a... Pro d'application ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on a une application qui est métier, qui s'appelle Ovali2. Valide 2.0, qui est en fait notre outil métier partagé dans tout l'écosystème fédéral et qui a sa propre base de données et sur lequel, finalement, on vient plugger pas mal d'autres applications qui elles-mêmes ont leur propre base de données. Le but demain, c'est d'avoir, pour schématiser un lac de données, et sur ce lac, on viendra plugger toutes nos applications. De telle manière que, quand vous avez l'application A qui fait l'intervention sur une donnée, cette donnée est instantanément mise à jour pour l'application B. Et ça, c'est un gain de temps considérable et c'est aussi un partage d'informations. qui est maximisée.

  • Speaker #0

    Vous sentez que les clubs ont besoin de ces informations ? Ils sont en demande de meilleure gestion de la donnée ou de tirer des enseignements plus clairs sur des tendances ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas s'ils en sont très conscients, en tout cas tous très conscients, mais c'est un réel besoin. Nous, en tant que fédération, on est à leur service et on est là pour leur apporter des solutions. Et un des exemples qu'on peut prendre et qui me paraît très important, c'est la connaissance du périmètre de leur intervention, de leurs activités. Les clubs font un très gros travail de proposition d'activité. Ils font aussi un gros travail de recrutement et de fidélisation des licenciés. Et leur donner de l'information sur leur bassin de population, leur bassin de vie, et peut-être faciliter des mises en relation, des synergies, je pense que c'est un enjeu très fort pour eux, effectivement.

  • Speaker #0

    Alors, il y a une des promesses à travers ce projet FFR 3.0, c'est ce que vous appelez click and rugby c'est finalement la licence en trois clics. Est-ce qu'on va vraiment arriver à être licencié en trois clics ?

  • Speaker #1

    Alors, en trois clics, peut-être pas pour toutes les catégories de licences, Mais on l'espère bien sur les licences les plus simples. Effectivement, le Click Rugby, c'est un parcours de prise de licence qui est très largement simplifié sur un smartphone et à partir d'une pièce d'identité. Aujourd'hui, on a un formulaire qui est un petit peu lourd à remplir, qu'il faut remplir tous les ans. Là, on est en train de développer une application qui permettra demain de simplement scanner sa pièce d'identité, d'avoir un outil de reconnaissance automatique de l'identité du demandeur. et derrière d'avoir un compte qui sera créé automatiquement et des qualifications qui seront délivrées tout aussi automatiquement.

  • Speaker #0

    Avec une identité numérique en fait.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est complètement ça. En fait, on veut vraiment identifier numériquement nos populations. On travaille avec Docapost qui propose une solution très intéressante qui permet à la fois d'identifier les personnes physiques et de sécuriser le parcours, puisqu'on est sur un système qui nous garantit notamment un contrôle d'identité des personnes automatisé et beaucoup plus fiable qu'aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Dans la prise de licence, il y a l'aspect certificat médical. Comment ça va se passer dans la licence en trois clics ?

  • Speaker #1

    Le certificat médical, c'est un élément intéressant. Le rugby était une discipline à contraintes particulières jusqu'à encore peu de temps. C'est-à-dire qu'on avait une obligation de certificat médical tous les ans. On vient de sortir de cette liste grâce au très gros travail qui a été fait par les équipes de la Fédération, notamment la Direction sportive et le médical. Ce qui veut dire que sur la plupart de nos activités, le certificat médical préalable ne sera plus obligatoire. Ce qui, là, pour le coup, libère complètement les énergies et nous conforte dans cette idée qu'on peut accélérer considérablement la prise de licence.

  • Speaker #0

    Vous évoquiez tout à l'heure l'influence des clubs, finalement, pour toucher un maximum de monde, avec l'objectif, finalement, d'augmenter le nombre de licenciés à terme de la fédération. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, nos clubs, ils ont... Diverses activités, on a évidemment en tête l'activité compétitive, où là on est sur des licenciés relativement fidèles. Ceux-là, on les connaît et on a rarement besoin d'aller les chercher. En tout cas, ce n'est pas ceux qu'on a le plus besoin d'aller chercher, mais nos clubs développent aussi beaucoup d'autres types de pratiques, des pratiques de rugby santé, des pratiques de rugby loisirs. Et ces populations-là, elles sont peut-être plus difficiles à identifier. Et l'objectif, à travers la data, c'est de valoriser ce que font nos clubs. et de leur faciliter la vie tout simplement.

  • Speaker #0

    Et une meilleure connaissance aussi des gens qui gravitent autour des clubs. Ça peut être les parents, ça peut être les proches.

  • Speaker #1

    Exactement, aujourd'hui on sait qu'on a beaucoup de difficultés à recruter des bénévoles. Là aussi, c'est un des effets du Covid. Et effectivement, on sait qu'on a beaucoup de gens qui gravitent autour du club. Et vous citiez les parents, c'est un très bon exemple. Les parents, ils amènent leur enfant au rugby. On sait qu'ils vont filer un coup de main de temps en temps, mais ils ne sont pas nécessairement licenciés, pas forcément identifiés. Et si demain, on facilite le parcours de prise de licence, on peut les amener plus facilement à intégrer les clubs. Et on peut leur pousser spontanément demain plus facilement des propositions de participation à la vie des clubs.

  • Speaker #0

    Donc la Fédération a mis en place un label qui s'appelle le Label Club. Sur des critères particuliers, finalement, lorsque vous aurez plus d'informations et cette gestion de la donnée plus fine, vous connaîtrez les critères pour donner ces labels plus facilement.

  • Speaker #1

    Oui, pour le résumer rapidement, le nouveau label club, aujourd'hui, pour développer le rugby, on incite les clubs, plus exactement, d'ailleurs, on oblige parfois les clubs à s'engager sur des thématiques qui sont importantes pour le développement de la discipline, le développement de l'arbitrage, les équipes de jeunes, les écoles de rugby. Oui, le contrôle est fait à posteriori, c'est-à-dire que les clubs... prennent des initiatives, nous envoient des dossiers, des documents pour nous confirmer qu'ils se sont bien engagés sur ces thématiques, et ensuite nous faisons le contrôle. La logique du Label Club, c'est de dire demain, toutes ces informations, nous on pourra les avoir en temps réel, les traiter. et donc challenger les clubs. C'est-à-dire être dans une logique où dès lors que tu recrutes un arbitre, instantanément tu connaîtras l'impact de ce recrutement sur ton classement au label club.

  • Speaker #0

    Et finalement sur l'aspect sportif d'organisation des compétitions, qu'est-ce que cette transformation, ce projet FFR 3.0 va vous permettre ?

  • Speaker #1

    Alors il y a la connaissance déjà de nos manifestations, ça c'est très important parce qu'aujourd'hui on a tout un service qui développe la pratique du rugby et il faut s'adapter à des publics différents, à des nouveaux publics. Et pour prendre l'exemple notamment du rugby loisir et du rugby à 7, C'est des pratiques qu'on développe beaucoup, mais sur lesquelles on est moins intégré dans nos outils digitaux aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Que le rugby à 15.

  • Speaker #1

    Que le rugby à 15, exactement. Donc ça, c'est un enjeu important de connaissance. Et puis après, il y a une logique aussi de... comment dirais-je, d'optimisation de nos activités. En matière de compétition, par exemple, faire un calendrier, c'est quelque chose de très compliqué dans une compétition. Ça peut paraître simple, mais en réalité, il y a beaucoup de populations, il faut respecter des logiques de bassin, il faut en même temps avoir un équilibre sportif sur nos différentes poules. Et là aussi, on sait que la donnée, c'est quelque chose qui est très important, parce qu'en termes de décision, ça permet d'orienter les choix qu'on peut faire au niveau sportif.

  • Speaker #0

    Et alors finalement, il y aura aussi une meilleure gestion des résultats, les cas où il y a des joueurs qui peuvent être suspendus, il y aura aussi une... meilleure visibilité.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, c'est là aussi un enjeu de simplification de la vie des clubs. À partir du moment où tu as de la donnée de qualité, que tu peux la traiter, que tu peux la restituer, ça permet en effet à des clubs de savoir beaucoup plus facilement où ils en sont. Et l'exemple qu'on peut prendre, c'est qu'aujourd'hui, en effet, quand tu as des joueurs qui sont suspendus, il faut faire la vérification manuellement. Alors tu as toujours quelqu'un au club qui sait précisément qui est suspendu, mais tu n'es jamais à l'abri d'une erreur. D'une erreur humaine, d'un oubli, ce sont des choses qui arrivent sur le volume. Et là, l'intérêt demain, c'est de pouvoir dire, finalement, chaque licencié sur son propre espace, chaque dirigeant sur son propre espace, pourra non seulement savoir qui est suspendu à l'instant T, mais aussi potentiellement se projeter à trois semaines, un mois, pour anticiper ses compositions. Et c'est une logique, là aussi, de simplification de la vie des clubs.

  • Speaker #0

    Malgré le fait que ce soit plus considéré comme une discipline à contraintes particulières, il y a malgré tout des blessures dans ce sport, comme finalement dans n'importe quel sport. Avec ces données, cette meilleure gestion, est-ce que vous allez pouvoir avoir plus d'informations ou de meilleures informations sur ces blessures ?

  • Speaker #1

    Alors déjà aujourd'hui, on n'est plus discipliné à contraintes particulières grâce au travail qui a été fait par nos équipes. Donc la santé des pratiquants, c'est un sujet important sur lequel évidemment on est très mobilisé.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a moins de blessures maintenant qu'avant ?

  • Speaker #1

    Il y a moins de blessures, c'est effectivement un fait. On a un comité médical qui fait un gros travail. On a une direction technique nationale qui a mis en place un programme qui s'appelle Bien Jouer et qui vise effectivement à réduire La dangerosité du sport et les risques en tout cas de blessures. Et la logique du FFR 3.0, c'est pas tant de faire plus, mais c'est de faire mieux. On veut donner à notre comité médical, qui mène déjà beaucoup d'enquêtes épidémiologiques, les moyens d'exploiter encore plus rapidement les résultats de ces enquêtes, de les croiser avec d'autres données qui peuvent être pertinentes, par exemple faire des croisements avec le nombre de licenciés dans tel ou tel territoire, avec l'âge des licenciés sur tel ou tel territoire, pour tout simplement... optimiser ses politiques de prévention et de traitement des blessures dans le rugby. Donc là, pour le coup, c'est le bon exemple que la donnée ne remplacera jamais l'expertise humaine. En revanche, c'est vraiment un élément qui peut faciliter la prise de décision et l'adaptation quasiment en temps réel.

  • Speaker #0

    Alors là, on a évoqué le rugby amateur. Il y a aussi une partie rugby haut niveau. Alors le rugby haut niveau, c'est un sport extrêmement monitoré avec beaucoup, beaucoup de données. Comment vous voyez cette transformation digitale sur l'aspect haut niveau ?

  • Speaker #1

    Là aussi, on a un département de l'accompagnement de la performance qui fait déjà un travail considérable, qui utilise beaucoup la donnée. On a un sélectionneur du 15 de France qui a déjà eu l'occasion d'expliquer tout l'intérêt d'analyser la donnée pour préparer la performance.

  • Speaker #0

    On l'a vu par exemple à la Coupe du Monde, ces petits boîtiers que tous les joueurs avaient dans le dos, qui donnent énormément d'informations sur la course, les placements et les données, les constantes du joueur aussi.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est un monitoring à la fois, d'ailleurs la santé et les performances sont très liées, puisque c'est à la fois protéger le joueur et l'aider à optimiser sa performance. Et c'est la même logique qu'en matière de santé, c'est donner à nos équipes qui sont très avares d'informations. leur donner la possibilité d'avoir une analyse en temps réel. être capable vraiment de croiser des données et de les leur mettre à disposition. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'un des sujets pour l'accompagnement de la performance, c'est collecter la donnée, la retraiter, pouvoir la restituer. Et l'objectif à travers ce projet, c'est tout simplement qu'ils puissent accélérer la prise de décision.

  • Speaker #0

    Et ces informations, ils les ont quand ils sont en équipe de France, mais ils les ont aussi quand ils sont en club. Et alors ça, en club, vous ne les avez pas toujours, ces informations ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a un gros travail qui est fait entre l'équipe de France et les clubs professionnels. Le travail qui porte ses fruits, il y a effectivement un gros partage d'informations, c'est un sujet phare de notre direction sportive. Et c'est un sujet qu'il faut à la fois sécuriser et optimiser. C'est un bon exemple de ce qui fonctionne avec la donnée. Et l'intérêt c'est aussi de se dire que ça fonctionne pour le très haut niveau, mais ça peut aussi fonctionner pour des catégories inférieures, mais où on a aussi un besoin d'optimisation et de préparation de la performance.

  • Speaker #0

    Concernant la billetterie des matchs de haut niveau, il y a une anecdote que vous avez donnée, c'est que finalement... Avec le système d'information que vous aviez avant, vous n'étiez pas toujours capable de savoir si un licencié allait voir les matchs. Vous ne savez pas en fait qui prend des billets et qui va voir les matchs. Ça va changer.

  • Speaker #1

    Alors en tout cas, aujourd'hui, on n'est pas capable de le savoir en temps réel. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut extraire la base billetterie, il faut faire un croisement avec la base licenciée. Et effectivement, quand vous êtes dans une stratégie de billetterie qui demande beaucoup de réactivité, c'est un travail de retraitement qui prend du temps. et qui du coup ne permet pas l'agilité pour se concentrer sur l'objectif numéro un qui est d'optimiser la billetterie. Donc effectivement l'objectif demain c'est de dire en temps réel on saura que telle personne physique est non seulement un pratiquant du rugby, mais aussi un fan de tel club, aussi un client de la billetterie, un client de la boutique. Il y a un intérêt pour le consommateur évidemment c'est de lui pousser des produits si tant est bien sûr qu'il le souhaite. mais c'est aussi un intérêt pour nous pour optimiser nos stratégies. Et c'est important parce que la fédération a une vraie volonté d'être axée sur ses licenciés dans sa stratégie de billetterie. Et donc ça, c'est un élément d'information qui est clé.

  • Speaker #0

    Alors là, on va se projeter dans quelques années et évoquer le futur des technologies qui pourraient vous aider pour la gestion de la donnée. Quid de l'intelligence artificielle là-dedans, dans ce projet ?

  • Speaker #1

    L'intelligence artificielle intéresse déjà beaucoup nos équipes. Évidemment, c'est un enjeu ultérieur de ce gros projet, puisque finalement, on sait tous que la base de données, c'est un élément essentiel de l'apprentissage des modèles, de la qualité des prédictions, et en bout de chaîne, de la prise de décision pertinente. Aujourd'hui, il n'y a pas d'intelligence artificielle sans données, c'est impossible. Et c'est un des gros enjeux de ce projet, que justement, construire le socle, le socle demain de nos outils d'intelligence artificielle. Alors je dis demain, c'est un demain très proche, puisque l'IA est déjà très présente, mais on a pris conscience qu'en tant que fédération sportive, on traite beaucoup d'informations, beaucoup de données, et qu'il faut les organiser, il faut les monitorer, et il faut être capable de les mettre à disposition de manière utile.

  • Speaker #0

    Donc là, d'abord, la priorité, c'est la construction de cette base de données claire et solide, et ensuite, vous verrez les différents cas d'usage possibles ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est construire la base de données pour ensuite l'utiliser et faire travailler des modèles sur cette base de données. Et pour le coup, on a déjà plein d'idées. Je vais peut-être vous donner un exemple, mais en matière de compétition notamment, Optimiser des compétitions sur plusieurs dimensions, ce n'est pas forcément évident de le faire de manière manuelle. Par exemple, comment susciter l'intérêt sportif tout en optimisant les déplacements et sans perdre de vue l'impact sur l'environnement. Ça paraît évident quand on le dit, mais en fait, il faut croiser trois dimensions assez différentes et ça prend du temps quand on fait des calendriers à la main et on sait très bien que l'intelligence artificielle pourrait nous aider sur ces aspects-là, notamment.

  • Speaker #0

    En jouant sur les lieux des matchs, c'est-à-dire les équipes qui sont potentiellement proches.

  • Speaker #1

    Alors, je me projette très loin, je ne sais pas si on y arrivera, même si je pense que... Les solutions le permettront. Aujourd'hui, on fait déjà un gros travail de distance. On essaye de faire en sorte d'avoir des calendriers responsables du point de vue environnemental. Mais on s'arrête à la logique de distance. Avec une IA demain, peut-être qu'on serait capable de dire que la distance est plus longue. Mais comme on est capable de croiser les infos sur les transports en commun, on sait qu'il y a des trains. Et peut-être même être capable de nous-mêmes pousser au club des suggestions pour optimiser leurs déplacements, à la fois en termes d'impact carbone, mais aussi de coûts potentiellement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Florent d'être venu nous présenter cet ambitieux projet FFR 3.0 ici à Marcoussis.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Et merci à vous de nous avoir écoutés. N'hésitez pas à vous abonner sur toutes les plateformes. Et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter l'amitié en puissance de la tech dans le monde du sport.

Description

FFR 3.0. C'est le nom du grand projet de transformation numérique de la Fédération Française de Rugby. L'objectif : se digitaliser pour centraliser les informations et utiliser les données comme base de prise de décisions.


Florent Lajat, Directeur Général Adjoint de la FFR, nous présente la stratégie Data Driven et Data Mech que l'institution souhaite mettre en place afin de mieux comprendre les tendances, mieux connaître la pratique du rugby dans les territoires et ainsi mieux promouvoir ce sport en France.


Cette maîtrise des données et une meilleure centralisation des informations pourront être suivies d'une utilisation précieuse de l'intelligence artificielle. Grâce à cette nouvelle technologie, de nombreux cas d'usages sont envisagés par la Fédération Française de Rugby : la création de calendriers des compétitions à travers la France, l'analyse des données de santé pour définir des tendances dans certaines compétitions ou certaines régions. Un champ des possibles large s'ouvre jusqu'à l'équipe de France, où la gestion des données est particulièrement présente grâce au sélectionneur Fabien Galtier, particulièrement friand de cette approche.

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Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lautier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, médias numériques et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique sur le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Cet épisode est en partenariat avec Ippon Technologies, société de services en informatique. Aujourd'hui, nous sommes avec Florent Laja, directeur général adjoint de la Fédération française de rugby. Bonjour Florent.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Et nous allons évoquer avec vous la transformation digitale de la Fédération Française de Rugby, notamment le projet FFR 3.0. Et à travers cette transformation, une nouvelle gestion de la donnée qui va vous permettre une meilleure connaissance du rugby. Qu'est-ce que le projet FFR 3.0 ? D'où on part ?

  • Speaker #1

    On part d'un constat très simple, c'est que pour développer le rugby en France, il faut connaître le rugby en France. Et cette connaissance, c'est évidemment d'abord un travail humain, qui est un travail de terrain qui est réalisé au quotidien avec les clubs et les licenciés, mais c'est aussi un travail d'analyse beaucoup plus froide, Travail de surveillance des tendances, que ce soit positive ou négative. Et ce travail, il est important pour alimenter la réflexion, nourrir l'analyse humaine, ça c'est important, et aussi en aval pour monitorer nos orientations et être capable de vérifier si on va dans la bonne direction et de nous ajuster en permanence.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que pour l'instant, il y a beaucoup de données. à la Fédération Française de Rugby, mais cette donnée est assez diffuse, elle est difficile à retrouver, elle est peu centralisée.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, on a beaucoup de données à la Fédération, comme dans beaucoup d'entreprises, mais elles ne sont pas centralisées, elles sont en effet parfois doublonnées. Et à titre d'exemple, qui va sans doute vous faire sourire, mais deux services n'ont pas toujours les mêmes chiffres quand on parle du nombre de licenciés à la Fédération. Je vous rassure, on n'a pas de divergence.

  • Speaker #0

    Alors c'est à peu près combien déjà ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, c'est à peu près 350 000 licenciés.

  • Speaker #0

    Ok, mais parfois ça peut varier selon qui a l'info ?

  • Speaker #1

    Ça se joue à quelques centaines, effectivement, parce qu'on ne travaille pas toujours sur la même base de données au même moment. On retraite de la donnée avec les fameux fichiers Excel parfois, et en effet, on n'arrive pas toujours au même résultat, et donc on ne prend pas des décisions suffisamment rapides et éclairées.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est ça, c'est qu'en fait une décision n'a pas d'impact sur tous les services. Vous n'êtes pas capable d'avoir toutes les tendances et finalement d'analyser toutes ces données et d'en ressortir des grandes tendances et de prendre des décisions. Et quand vous prenez des décisions, tout le monde n'est pas informé, ce n'est pas uniforme.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas toujours uniforme en effet, puisqu'en fait on a beaucoup de retraitement sur la donnée. On a de la donnée de qualité, on sait la collecter, on sait la traiter. En revanche, on n'arrive pas toujours forcément à l'exploiter rapidement. Et en effet, vous parliez d'impact, mais on est dans une situation où... Parfois, on prend une décision, un acteur prend une décision, et cette décision ne se répercute pas immédiatement sur tous les autres acteurs parce que la donnée n'est pas immédiatement partagée.

  • Speaker #0

    Et au sein des clubs, parce que la Fédération Française du Rugby, évidemment, elle supervise par exemple le top 14, donc le professionnel, mais il y a énormément de clubs amateurs, et finalement, dans ces clubs amateurs, c'est très peu digitalisé, il y a encore beaucoup de papiers.

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de papiers, effectivement, donc ça c'est un des deuxièmes aspects de notre projet qui est très important, c'est qu'effectivement, quand on a de la donnée de qualité, on a un meilleur impact. mais on peut aussi automatiser, fluidifier, simplifier. Et ça, c'est un enjeu très fort de ce projet, qui d'ailleurs au départ s'appelait choc de simplification.

  • Speaker #0

    Donc il va y avoir une meilleure centralisation de la donnée et une meilleure digitalisation des clubs. Exactement. Quel est vraiment l'objectif de ce projet à la fin ?

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est d'avoir une meilleure gestion de la donnée. C'est-à-dire qu'on veut avoir une meilleure maîtrise de la donnée et augmenter la valeur de nos données. Pour l'évoquer rapidement, on a deux grandes ambitions. C'est fluidifier le plus possible l'activité de la fédération. avec effectivement une donnée qui circule vite, et puis simplifier nos activités en ayant une donnée qualitative, et en fait en déchargeant notamment nos clubs amateurs et tous nos bénévoles de tâches très chronophages, notamment au papier, pour qu'ils puissent se concentrer sur leur passion et leur cœur d'activité bénévole.

  • Speaker #0

    Alors ce projet a été initié en 2019, l'objectif final c'est... 2026.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, il a été initié en 2019, d'abord sur un point de départ de simplification. C'était ça la logique au départ. On a eu des années Covid évidemment qui ont pas mal stoppé le projet et qui en même temps lui ont donné un nouveau souffle parce que ça nous a permis de prendre un peu de recul sur nos activités. On s'est un peu remis en question comme tout le monde je pense à cette période.

  • Speaker #0

    Finalement oui, il y a des nouveaux... Des nouvelles problématiques qui sont rentrées dans le jeu ?

  • Speaker #1

    Alors il y a eu des nouvelles problématiques en effet, parce que l'aspect connaissance du terrain, l'aspect communication dans cette période un peu compliquée était important. Et là on se rend compte que la donnée qui remonte du terrain pour traiter des aspects Covid, la reprise, notamment le protocole de reprise, c'était des vrais enjeux. Et donc on a lancé ce projet-là dans la foulée. reprise d'activité 2021 et on a entamé la refonte de notre système d'information en 2022 pour une livraison qui est prévue à partir de juillet 2025.

  • Speaker #0

    Donc vous parliez d'une meilleure gestion de la donnée avec une approche que vous appelez une approche Data-Driven. Oui,

  • Speaker #1

    Data-Driven et Data-Mesh en fait, c'est une double approche. Data-Driven c'est le pilotage par la donnée, c'est-à-dire être capable d'avoir la donnée comme outil d'analyse stratégique et de décision stratégique et aussi opérationnel et Data-Mesh c'est une approche de distribution de la donnée. C'est-à-dire qu'on veut à la fois la centraliser, mais pas pour la garder pour nous. On veut la centraliser pour être capable de la redistribuer très facilement et la mettre en libre service aux différents utilisateurs.

  • Speaker #0

    Parce qu'aujourd'hui, finalement, avec ce manque de centralisation de la donnée et le fait qu'il y a des difficultés à observer des tendances, comment les décisions sont prises ?

  • Speaker #1

    Elles sont bien prises et la donnée est utilisée, mais elles sont plus longues. Puisqu'en réalité, il faut retraiter de la donnée, il faut la recroiser, il faut s'assurer que la donnée est qualitative. L'objectif demain, c'est d'être capable que presque la donnée vienne à nous, puisque nous, on aille chercher la donnée. C'est un peu la logique de l'intelligence artificielle, qu'on évoquera sans doute après, mais on est sur le socle de l'intelligence artificielle, la donnée. Être capable qu'elle nous donne les tendances, plutôt que nous, on aille chercher les tendances.

  • Speaker #0

    Vous parliez de centralisation des applications, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a... Pro d'application ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on a une application qui est métier, qui s'appelle Ovali2. Valide 2.0, qui est en fait notre outil métier partagé dans tout l'écosystème fédéral et qui a sa propre base de données et sur lequel, finalement, on vient plugger pas mal d'autres applications qui elles-mêmes ont leur propre base de données. Le but demain, c'est d'avoir, pour schématiser un lac de données, et sur ce lac, on viendra plugger toutes nos applications. De telle manière que, quand vous avez l'application A qui fait l'intervention sur une donnée, cette donnée est instantanément mise à jour pour l'application B. Et ça, c'est un gain de temps considérable et c'est aussi un partage d'informations. qui est maximisée.

  • Speaker #0

    Vous sentez que les clubs ont besoin de ces informations ? Ils sont en demande de meilleure gestion de la donnée ou de tirer des enseignements plus clairs sur des tendances ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas s'ils en sont très conscients, en tout cas tous très conscients, mais c'est un réel besoin. Nous, en tant que fédération, on est à leur service et on est là pour leur apporter des solutions. Et un des exemples qu'on peut prendre et qui me paraît très important, c'est la connaissance du périmètre de leur intervention, de leurs activités. Les clubs font un très gros travail de proposition d'activité. Ils font aussi un gros travail de recrutement et de fidélisation des licenciés. Et leur donner de l'information sur leur bassin de population, leur bassin de vie, et peut-être faciliter des mises en relation, des synergies, je pense que c'est un enjeu très fort pour eux, effectivement.

  • Speaker #0

    Alors, il y a une des promesses à travers ce projet FFR 3.0, c'est ce que vous appelez click and rugby c'est finalement la licence en trois clics. Est-ce qu'on va vraiment arriver à être licencié en trois clics ?

  • Speaker #1

    Alors, en trois clics, peut-être pas pour toutes les catégories de licences, Mais on l'espère bien sur les licences les plus simples. Effectivement, le Click Rugby, c'est un parcours de prise de licence qui est très largement simplifié sur un smartphone et à partir d'une pièce d'identité. Aujourd'hui, on a un formulaire qui est un petit peu lourd à remplir, qu'il faut remplir tous les ans. Là, on est en train de développer une application qui permettra demain de simplement scanner sa pièce d'identité, d'avoir un outil de reconnaissance automatique de l'identité du demandeur. et derrière d'avoir un compte qui sera créé automatiquement et des qualifications qui seront délivrées tout aussi automatiquement.

  • Speaker #0

    Avec une identité numérique en fait.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est complètement ça. En fait, on veut vraiment identifier numériquement nos populations. On travaille avec Docapost qui propose une solution très intéressante qui permet à la fois d'identifier les personnes physiques et de sécuriser le parcours, puisqu'on est sur un système qui nous garantit notamment un contrôle d'identité des personnes automatisé et beaucoup plus fiable qu'aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Dans la prise de licence, il y a l'aspect certificat médical. Comment ça va se passer dans la licence en trois clics ?

  • Speaker #1

    Le certificat médical, c'est un élément intéressant. Le rugby était une discipline à contraintes particulières jusqu'à encore peu de temps. C'est-à-dire qu'on avait une obligation de certificat médical tous les ans. On vient de sortir de cette liste grâce au très gros travail qui a été fait par les équipes de la Fédération, notamment la Direction sportive et le médical. Ce qui veut dire que sur la plupart de nos activités, le certificat médical préalable ne sera plus obligatoire. Ce qui, là, pour le coup, libère complètement les énergies et nous conforte dans cette idée qu'on peut accélérer considérablement la prise de licence.

  • Speaker #0

    Vous évoquiez tout à l'heure l'influence des clubs, finalement, pour toucher un maximum de monde, avec l'objectif, finalement, d'augmenter le nombre de licenciés à terme de la fédération. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, nos clubs, ils ont... Diverses activités, on a évidemment en tête l'activité compétitive, où là on est sur des licenciés relativement fidèles. Ceux-là, on les connaît et on a rarement besoin d'aller les chercher. En tout cas, ce n'est pas ceux qu'on a le plus besoin d'aller chercher, mais nos clubs développent aussi beaucoup d'autres types de pratiques, des pratiques de rugby santé, des pratiques de rugby loisirs. Et ces populations-là, elles sont peut-être plus difficiles à identifier. Et l'objectif, à travers la data, c'est de valoriser ce que font nos clubs. et de leur faciliter la vie tout simplement.

  • Speaker #0

    Et une meilleure connaissance aussi des gens qui gravitent autour des clubs. Ça peut être les parents, ça peut être les proches.

  • Speaker #1

    Exactement, aujourd'hui on sait qu'on a beaucoup de difficultés à recruter des bénévoles. Là aussi, c'est un des effets du Covid. Et effectivement, on sait qu'on a beaucoup de gens qui gravitent autour du club. Et vous citiez les parents, c'est un très bon exemple. Les parents, ils amènent leur enfant au rugby. On sait qu'ils vont filer un coup de main de temps en temps, mais ils ne sont pas nécessairement licenciés, pas forcément identifiés. Et si demain, on facilite le parcours de prise de licence, on peut les amener plus facilement à intégrer les clubs. Et on peut leur pousser spontanément demain plus facilement des propositions de participation à la vie des clubs.

  • Speaker #0

    Donc la Fédération a mis en place un label qui s'appelle le Label Club. Sur des critères particuliers, finalement, lorsque vous aurez plus d'informations et cette gestion de la donnée plus fine, vous connaîtrez les critères pour donner ces labels plus facilement.

  • Speaker #1

    Oui, pour le résumer rapidement, le nouveau label club, aujourd'hui, pour développer le rugby, on incite les clubs, plus exactement, d'ailleurs, on oblige parfois les clubs à s'engager sur des thématiques qui sont importantes pour le développement de la discipline, le développement de l'arbitrage, les équipes de jeunes, les écoles de rugby. Oui, le contrôle est fait à posteriori, c'est-à-dire que les clubs... prennent des initiatives, nous envoient des dossiers, des documents pour nous confirmer qu'ils se sont bien engagés sur ces thématiques, et ensuite nous faisons le contrôle. La logique du Label Club, c'est de dire demain, toutes ces informations, nous on pourra les avoir en temps réel, les traiter. et donc challenger les clubs. C'est-à-dire être dans une logique où dès lors que tu recrutes un arbitre, instantanément tu connaîtras l'impact de ce recrutement sur ton classement au label club.

  • Speaker #0

    Et finalement sur l'aspect sportif d'organisation des compétitions, qu'est-ce que cette transformation, ce projet FFR 3.0 va vous permettre ?

  • Speaker #1

    Alors il y a la connaissance déjà de nos manifestations, ça c'est très important parce qu'aujourd'hui on a tout un service qui développe la pratique du rugby et il faut s'adapter à des publics différents, à des nouveaux publics. Et pour prendre l'exemple notamment du rugby loisir et du rugby à 7, C'est des pratiques qu'on développe beaucoup, mais sur lesquelles on est moins intégré dans nos outils digitaux aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Que le rugby à 15.

  • Speaker #1

    Que le rugby à 15, exactement. Donc ça, c'est un enjeu important de connaissance. Et puis après, il y a une logique aussi de... comment dirais-je, d'optimisation de nos activités. En matière de compétition, par exemple, faire un calendrier, c'est quelque chose de très compliqué dans une compétition. Ça peut paraître simple, mais en réalité, il y a beaucoup de populations, il faut respecter des logiques de bassin, il faut en même temps avoir un équilibre sportif sur nos différentes poules. Et là aussi, on sait que la donnée, c'est quelque chose qui est très important, parce qu'en termes de décision, ça permet d'orienter les choix qu'on peut faire au niveau sportif.

  • Speaker #0

    Et alors finalement, il y aura aussi une meilleure gestion des résultats, les cas où il y a des joueurs qui peuvent être suspendus, il y aura aussi une... meilleure visibilité.

  • Speaker #1

    Alors effectivement, c'est là aussi un enjeu de simplification de la vie des clubs. À partir du moment où tu as de la donnée de qualité, que tu peux la traiter, que tu peux la restituer, ça permet en effet à des clubs de savoir beaucoup plus facilement où ils en sont. Et l'exemple qu'on peut prendre, c'est qu'aujourd'hui, en effet, quand tu as des joueurs qui sont suspendus, il faut faire la vérification manuellement. Alors tu as toujours quelqu'un au club qui sait précisément qui est suspendu, mais tu n'es jamais à l'abri d'une erreur. D'une erreur humaine, d'un oubli, ce sont des choses qui arrivent sur le volume. Et là, l'intérêt demain, c'est de pouvoir dire, finalement, chaque licencié sur son propre espace, chaque dirigeant sur son propre espace, pourra non seulement savoir qui est suspendu à l'instant T, mais aussi potentiellement se projeter à trois semaines, un mois, pour anticiper ses compositions. Et c'est une logique, là aussi, de simplification de la vie des clubs.

  • Speaker #0

    Malgré le fait que ce soit plus considéré comme une discipline à contraintes particulières, il y a malgré tout des blessures dans ce sport, comme finalement dans n'importe quel sport. Avec ces données, cette meilleure gestion, est-ce que vous allez pouvoir avoir plus d'informations ou de meilleures informations sur ces blessures ?

  • Speaker #1

    Alors déjà aujourd'hui, on n'est plus discipliné à contraintes particulières grâce au travail qui a été fait par nos équipes. Donc la santé des pratiquants, c'est un sujet important sur lequel évidemment on est très mobilisé.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a moins de blessures maintenant qu'avant ?

  • Speaker #1

    Il y a moins de blessures, c'est effectivement un fait. On a un comité médical qui fait un gros travail. On a une direction technique nationale qui a mis en place un programme qui s'appelle Bien Jouer et qui vise effectivement à réduire La dangerosité du sport et les risques en tout cas de blessures. Et la logique du FFR 3.0, c'est pas tant de faire plus, mais c'est de faire mieux. On veut donner à notre comité médical, qui mène déjà beaucoup d'enquêtes épidémiologiques, les moyens d'exploiter encore plus rapidement les résultats de ces enquêtes, de les croiser avec d'autres données qui peuvent être pertinentes, par exemple faire des croisements avec le nombre de licenciés dans tel ou tel territoire, avec l'âge des licenciés sur tel ou tel territoire, pour tout simplement... optimiser ses politiques de prévention et de traitement des blessures dans le rugby. Donc là, pour le coup, c'est le bon exemple que la donnée ne remplacera jamais l'expertise humaine. En revanche, c'est vraiment un élément qui peut faciliter la prise de décision et l'adaptation quasiment en temps réel.

  • Speaker #0

    Alors là, on a évoqué le rugby amateur. Il y a aussi une partie rugby haut niveau. Alors le rugby haut niveau, c'est un sport extrêmement monitoré avec beaucoup, beaucoup de données. Comment vous voyez cette transformation digitale sur l'aspect haut niveau ?

  • Speaker #1

    Là aussi, on a un département de l'accompagnement de la performance qui fait déjà un travail considérable, qui utilise beaucoup la donnée. On a un sélectionneur du 15 de France qui a déjà eu l'occasion d'expliquer tout l'intérêt d'analyser la donnée pour préparer la performance.

  • Speaker #0

    On l'a vu par exemple à la Coupe du Monde, ces petits boîtiers que tous les joueurs avaient dans le dos, qui donnent énormément d'informations sur la course, les placements et les données, les constantes du joueur aussi.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est un monitoring à la fois, d'ailleurs la santé et les performances sont très liées, puisque c'est à la fois protéger le joueur et l'aider à optimiser sa performance. Et c'est la même logique qu'en matière de santé, c'est donner à nos équipes qui sont très avares d'informations. leur donner la possibilité d'avoir une analyse en temps réel. être capable vraiment de croiser des données et de les leur mettre à disposition. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'un des sujets pour l'accompagnement de la performance, c'est collecter la donnée, la retraiter, pouvoir la restituer. Et l'objectif à travers ce projet, c'est tout simplement qu'ils puissent accélérer la prise de décision.

  • Speaker #0

    Et ces informations, ils les ont quand ils sont en équipe de France, mais ils les ont aussi quand ils sont en club. Et alors ça, en club, vous ne les avez pas toujours, ces informations ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a un gros travail qui est fait entre l'équipe de France et les clubs professionnels. Le travail qui porte ses fruits, il y a effectivement un gros partage d'informations, c'est un sujet phare de notre direction sportive. Et c'est un sujet qu'il faut à la fois sécuriser et optimiser. C'est un bon exemple de ce qui fonctionne avec la donnée. Et l'intérêt c'est aussi de se dire que ça fonctionne pour le très haut niveau, mais ça peut aussi fonctionner pour des catégories inférieures, mais où on a aussi un besoin d'optimisation et de préparation de la performance.

  • Speaker #0

    Concernant la billetterie des matchs de haut niveau, il y a une anecdote que vous avez donnée, c'est que finalement... Avec le système d'information que vous aviez avant, vous n'étiez pas toujours capable de savoir si un licencié allait voir les matchs. Vous ne savez pas en fait qui prend des billets et qui va voir les matchs. Ça va changer.

  • Speaker #1

    Alors en tout cas, aujourd'hui, on n'est pas capable de le savoir en temps réel. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut extraire la base billetterie, il faut faire un croisement avec la base licenciée. Et effectivement, quand vous êtes dans une stratégie de billetterie qui demande beaucoup de réactivité, c'est un travail de retraitement qui prend du temps. et qui du coup ne permet pas l'agilité pour se concentrer sur l'objectif numéro un qui est d'optimiser la billetterie. Donc effectivement l'objectif demain c'est de dire en temps réel on saura que telle personne physique est non seulement un pratiquant du rugby, mais aussi un fan de tel club, aussi un client de la billetterie, un client de la boutique. Il y a un intérêt pour le consommateur évidemment c'est de lui pousser des produits si tant est bien sûr qu'il le souhaite. mais c'est aussi un intérêt pour nous pour optimiser nos stratégies. Et c'est important parce que la fédération a une vraie volonté d'être axée sur ses licenciés dans sa stratégie de billetterie. Et donc ça, c'est un élément d'information qui est clé.

  • Speaker #0

    Alors là, on va se projeter dans quelques années et évoquer le futur des technologies qui pourraient vous aider pour la gestion de la donnée. Quid de l'intelligence artificielle là-dedans, dans ce projet ?

  • Speaker #1

    L'intelligence artificielle intéresse déjà beaucoup nos équipes. Évidemment, c'est un enjeu ultérieur de ce gros projet, puisque finalement, on sait tous que la base de données, c'est un élément essentiel de l'apprentissage des modèles, de la qualité des prédictions, et en bout de chaîne, de la prise de décision pertinente. Aujourd'hui, il n'y a pas d'intelligence artificielle sans données, c'est impossible. Et c'est un des gros enjeux de ce projet, que justement, construire le socle, le socle demain de nos outils d'intelligence artificielle. Alors je dis demain, c'est un demain très proche, puisque l'IA est déjà très présente, mais on a pris conscience qu'en tant que fédération sportive, on traite beaucoup d'informations, beaucoup de données, et qu'il faut les organiser, il faut les monitorer, et il faut être capable de les mettre à disposition de manière utile.

  • Speaker #0

    Donc là, d'abord, la priorité, c'est la construction de cette base de données claire et solide, et ensuite, vous verrez les différents cas d'usage possibles ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est construire la base de données pour ensuite l'utiliser et faire travailler des modèles sur cette base de données. Et pour le coup, on a déjà plein d'idées. Je vais peut-être vous donner un exemple, mais en matière de compétition notamment, Optimiser des compétitions sur plusieurs dimensions, ce n'est pas forcément évident de le faire de manière manuelle. Par exemple, comment susciter l'intérêt sportif tout en optimisant les déplacements et sans perdre de vue l'impact sur l'environnement. Ça paraît évident quand on le dit, mais en fait, il faut croiser trois dimensions assez différentes et ça prend du temps quand on fait des calendriers à la main et on sait très bien que l'intelligence artificielle pourrait nous aider sur ces aspects-là, notamment.

  • Speaker #0

    En jouant sur les lieux des matchs, c'est-à-dire les équipes qui sont potentiellement proches.

  • Speaker #1

    Alors, je me projette très loin, je ne sais pas si on y arrivera, même si je pense que... Les solutions le permettront. Aujourd'hui, on fait déjà un gros travail de distance. On essaye de faire en sorte d'avoir des calendriers responsables du point de vue environnemental. Mais on s'arrête à la logique de distance. Avec une IA demain, peut-être qu'on serait capable de dire que la distance est plus longue. Mais comme on est capable de croiser les infos sur les transports en commun, on sait qu'il y a des trains. Et peut-être même être capable de nous-mêmes pousser au club des suggestions pour optimiser leurs déplacements, à la fois en termes d'impact carbone, mais aussi de coûts potentiellement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Florent d'être venu nous présenter cet ambitieux projet FFR 3.0 ici à Marcoussis.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Et merci à vous de nous avoir écoutés. N'hésitez pas à vous abonner sur toutes les plateformes. Et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter l'amitié en puissance de la tech dans le monde du sport.

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