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Tech in Sport

Pour Paris 2024, la réalité virtuelle prend le relais

Pour Paris 2024, la réalité virtuelle prend le relais

16min |30/04/2024
Play
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Pour Paris 2024, la réalité virtuelle prend le relais

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16min |30/04/2024
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Description

S'entraîner pour les JO de Paris 2024 en réalité virtuelle, c'est possible. Pour se qualifier au 4x100 mètres relais, Eloise de la Taille se sert du casque REVEA, projet porté par Gilles Montagne, professeur à l'Université d'Aix-Marseille.

Avec son casque de réalité virtuelle sur la tête, Elodie de la Taille se retrouve directement propulsée au Stade de France, avec ses supporters mais aussi des avatars qui représentent les autres athlètes de son équipe et ses adversaires.

Une façon pour l'équipe de s'entraîner en ne sollicitant qu'un athlète à la fois, mais aussi de décomposer au micro-mouvement près les performances de chacun. Comment ? A l'aide de trackers et de capteurs de performances, que Jean-Baptiste Lautier est allé voir en action pour ce nouvel épisode de 'Tech In Sport'.

__

Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lautier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, média numérique et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique sur le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Alors vous connaissez sûrement les casques de réalité virtuelle qui nous plongent dans un environnement numérique. Aujourd'hui, nous allons comprendre comment des athlètes utilisent ces technologies dans le cadre de l'optimisation des capacités d'anticipation. Alors pour cela, on est avec Gilles Montagne. Bonjour Gilles.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Alors Gilles, tu es professeur à l'Université Aix-Marseille et coordinateur du projet REVEA. Et nous sommes aussi avec une athlète de l'équipe de France. Héloïse Delataille, bonjour Héloïse.

  • Speaker #2

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    On est à l'université d'Aix-Marseille, à la faculté des sciences du sport, Gilles.

  • Speaker #1

    Au sein de la faculté des sciences du sport, on est dans le laboratoire qui s'intitule Institut des sciences du mouvement, qui fait partie du réseau Carnot et qui est rattaché en particulier à l'institut Carnostar.

  • Speaker #0

    Le but du réseau Carnot, c'est de faire passer des projets de recherche sur le marché en lien avec les acteurs socio-économiques.

  • Speaker #1

    Absolument. L'idée, c'est de promouvoir la recherche partenariale en lien étroit avec le tissu socio-économique et les entreprises.

  • Speaker #0

    Et donc Héloïse, tu as 24 ans, tu es sprinteuse de l'équipe de France, donc spécialiste du 100, 200 et 4x100 mètres. Tu vises une qualification olympique sur le 4x100 mètres. Où est-ce qu'on en est là ?

  • Speaker #2

    J'essaie de sélectionner le relais pour l'événement qui a lieu cet été aux Jeux olympiques à Paris. Et individuellement, je me classe 6ème française sur le 60 mètres en salle au championnat de France cet hiver.

  • Speaker #0

    Et donc la qualification du relais, elle se jouera au Mondiaux de relais au Bahamas ?

  • Speaker #2

    C'est ça, début mai, il va y avoir un mondial de relais, donc il va y avoir tous les relais. Et il va y avoir des séries et des finales qui vont pouvoir sélectionner les relais soit à la place, soit au chrono. Si par malheur, les relais français n'arrivent pas à se sélectionner sur cette compétition, il y aura... d'autres compétitions dans la saison où les relais vont pouvoir se classer au temps et espérer être sélectionnés.

  • Speaker #0

    Et si le relais est qualifié, tu seras fin juin si tu fais partie des 6 chanceuses qui participeront aux Jeux Olympiques.

  • Speaker #2

    Oui, parce que toute la sélection française sortira fin juin.

  • Speaker #0

    On le souhaite. On va revenir sur l'utilisation de la réalité virtuelle dans ton entraînement. Gilles, en quoi ça consiste cette technologie sur laquelle vous travaillez ?

  • Speaker #1

    Il faut savoir que chaque athlète est muni d'un casque. qui va lui permettre d'être immergé dans un stade virtuel qui est une réplique à l'identique du stade de France. On a essayé de se rapprocher le plus possible du théâtre des Jeux Olympiques avec le son également qui est intégré et l'athlète va être placé en situation de receveur dans le relais et il va voir approcher des avatars, des jumeaux numériques de partenaires et adversaires et on va travailler sur sa capacité. a initié sa course au bon moment. Tous ces avatars ont été construits dans le cadre du projet, sur la base de captures de mouvements réalisées in situ, sur le terrain. C'est le véritable jumeau numérique des partenaires et des adversaires auxquels les athlètes vont être confrontés.

  • Speaker #0

    Il y a des athlètes de l'équipe de France qui ont été modélisés. Dans certains de tes entraînements, Eloïse, il y a tes camarades du relais que tu vois à travers le casque.

  • Speaker #2

    C'est ça. Des fois, on les reconnaît, des fois non.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est reconnaître à la manière de courir, pas vraiment le même faciès. C'est ça. Et donc, pour avoir mis le casque, on est vraiment au Stade de France, on reconnaît le Stade de France. Vous avez même mis la piste violette qui sera pour les Jeux Olympiques. Quel effet ça fait, Héloïse, d'être au Stade de France ?

  • Speaker #2

    On s'y projette complètement. Même quand on fait des passages, des fois, on sort de la zone de détection du casque. Et en fait, on a peur parce qu'on sort d'une réalité. Et honnêtement, oui, on s'y croit, on est à fond dedans. Il y a le son et on est vraiment...

  • Speaker #0

    Oui, j'ai pu essayer. C'est vrai qu'on a le son, on entend les supporters. Pourquoi utiliser le cas du relais du 4x100 mètres avec cette technologie ? Qu'est-ce qui est important ?

  • Speaker #1

    La performance au relais dépend de la capacité de l'équipe à faire parcourir le témoin le plus rapidement possible, le tour de piste. Et il ne suffit pas d'aller vite. Il faut également préserver la vitesse du relais lors des transmissions. C'est lors des transmissions que se joue la plupart du temps la gagne dans ce type de compétition. Avec le danger de perdre du temps lors de la transmission, voire même de transmettre le relais plutôt hors zone, ce qui se traduit par une disqualification de l'équipe.

  • Speaker #0

    Donc la clé, c'est le moment où on initie la course.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Et ce moment doit correspondre avec le passage du partenaire. sur une marque qui est placée au sol à une distance variable entre 7 mètres et 9 mètres du relayeur.

  • Speaker #0

    C'est quoi l'enjeu pour vous d'utiliser ça par rapport à un entraînement classique ?

  • Speaker #2

    D'abord, ça permet de moins fatiguer toute l'équipe, d'éviter des cas de blessure. Parce que quand on est en situation réelle, pour lancer le relais, il faut que celle qui passe le témoin ait quand même de la vitesse, donc fasse plus de 50 mètres pour passer le témoin, comme en compétition.

  • Speaker #0

    Arriver en sprint.

  • Speaker #2

    C'est ça. Après, quand on reçoit le témoin, on doit faire au moins 30 mètres pour avoir un meilleur On fait le maximum de données, donc là c'est vrai qu'on fait plusieurs passages, c'est pas trop fatigant, c'est peut-être plus nerveux que physique, et donc on peut faire beaucoup plus de passages.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'on reconnaît bien, on voit la même chose à travers le casque, qu'à l'entraînement, le moment où on doit initier la course, c'est les mêmes repères, on ressent les mêmes choses ?

  • Speaker #2

    Les mêmes choses après au niveau des repères. Il y en aura un petit peu plus sur une vraie piste, mais après on s'habitue à la réalité virtuelle et on prend d'autres repères, donc ce n'est pas dérangeant du tout.

  • Speaker #0

    Alors quels sont les marqueurs qui sont identifiés pour vraiment analyser le bon mouvement, la bonne initiation de la course ?

  • Speaker #1

    Le point de départ, c'est de faire en sorte que l'athlète porte un casque de réalité virtuelle. Mais ça ne suffit pas, il faut en plus rajouter des capteurs, des trackers sur certaines parties du corps. Par exemple, on met un tracker sur chaque pied, de manière à représenter dans l'environnement virtuel les pieds des athlètes. Il y a également un... Un tracker qui est positionné au niveau du bas du dos. Et enfin, il y a un capteur dans le casque, un capteur inertiel. Grâce à ces quatre capteurs, on va pouvoir repérer des événements importants, que sont l'initiation du mouvement préparatoire, la rotation de la tête qui correspond au dernier moment lors duquel l'athlète peut prélever l'information sur la tête qui approche.

  • Speaker #0

    Avec son regard.

  • Speaker #1

    Avec son regard. Et enfin, l'initiation proprement dite de la course. Ces trois événements sont des marqueurs. qui nous permettent de caractériser précisément le comportement de l'athlète et puis si nécessaire, de l'optimiser grâce à ce dispositif.

  • Speaker #0

    Quel est le premier ? D'abord le regard, est-ce que c'est d'abord le déplacement du pied, du bassin ? Ça part d'où en fait ? Ce que vous appelez je crois la vague.

  • Speaker #2

    Oui, alors en fait c'est un ensemble, tout est important pour bien partir, pour réceptionner le témoin. La préparation, on l'appelle la vague, donc c'est au moment où on va descendre. pour pouvoir avoir un maximum de levier et pouvoir commencer notre départ. Plus on la commence tôt, mieux on sera préparé. Si on ne sera pas dans la précipitation du mouvement, c'est idéal de la préparer le plus tôt possible. Après, il faut être assez stable, donc les marqueurs au pied sont importants. Et le moment qui va être déterminant, ça va être quand notre coéquipier ou coéquipière passe sur la marque donnée par les coachs, le moment où on va lever le pied. Et là, ça va être le moment où on va déterminer si on est parti avant ou après la marque, donc anticiper ou... en retard. Et après, le regard, comme disait Gilles, si on part trop tard et qu'on a décroché le regard vraiment trop tôt avant de lever le pied, on ne sait pas ce qui se passe. On ne sait pas si notre partenaire s'est blessé, s'il a fait tomber le témoin.

  • Speaker #0

    Donc, il faut réussir à décrocher le regard tard, sans partir trop tard.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est vraiment une combinaison. Ça fait combien de temps que tu utilises ces technologies ?

  • Speaker #2

    Là, ça va faire trois ans. Je l'utilise très régulièrement depuis un mois et demi. Je viens toutes les semaines pour faire des sessions et voir mon évolution.

  • Speaker #0

    Il y a eu une accélération dans ton entraînement avec ces technologies, dans le but de la préparation au JO ? Oui. Alors, comment ça fonctionne une séance ? Tu fais beaucoup plus d'essais que sur la piste.

  • Speaker #2

    Beaucoup plus, parce que sur la piste, on doit en faire une vingtaine maximum sur un jour. Là, sur des sessions, je fais 40 départs. Ce n'est pas dérangeant, ce n'est pas fatigant. Peut-être juste nerveusement, je ne me blesse pas. Et le geste est le même.

  • Speaker #0

    Tu ne te blesses pas parce que... Tu as besoin de moins courir. Là, on a vu tout à l'heure à l'entraînement, tu es dans une salle, donc tu fais 5 mètres. À peu près. Et alors, depuis cette utilisation, quel impact tu as eu ? Est-ce que tu as observé une progression ? Comment tu vois les choses ?

  • Speaker #2

    Déjà, on voit le comportement que j'ai sur les différentes charnières. Une charnière, c'est premier passage, deuxième passage et troisième passage de témoin.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a des passages différents. Soit on est après un virage, soit on est au début d'un virage.

  • Speaker #2

    C'est ça. Grâce à la réalité virtuelle, j'ai pu voir mon comportement, mais aussi j'ai pu progresser sur le moment où je pars, où j'initie ma descente. Donc la vague, c'est très utile.

  • Speaker #0

    Donc tu observes une progression, plus de régularité peut-être ? Oui. On l'a pu le voir tout à l'heure, de toute façon, dans tes résultats, il y avait une certaine régularité. Vas-y Gilles.

  • Speaker #1

    Dans la salle, oui, 5 mètres, sachant qu'on peut déployer la solution également dans des gymnases ou sur des stades, avec des zones d'évolution beaucoup plus importantes. C'est l'intérêt d'avoir à un moment donné changé de technologie, d'être passé d'une technologie avec fil à une technologie sans fil, et à terme on pense également pouvoir s'affranchir des caméras, de sorte qu'on n'aurait plus de limitations sur la zone d'évolution des athlètes. Et donc ce faisant, on va se rapprocher énormément des situations d'intérêt. Juste préciser qu'en plus de ces trois événements dont on parlait, l'initiation de la vague, le décrochage du regard et l'initiation de la course proprement dite, on a également la possibilité de repérer les stratégies de prise d'informations visuelles parce qu'on a un eye tracker, donc un système qui permet d'enregistrer à tout moment la direction du regard de l'athlète en référence à des zones d'intérêt que l'on peut définir nous-mêmes, qui sont placées par exemple sur la marque, sur l'athlète qui approche, sur les adversaires. Et donc on va pouvoir caractériser les stratégies de prise d'informations. et identifier les stratégies les plus efficaces en établissant des corrélations entre ces stratégies et la performance de l'athlète.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tous les athlètes n'ont pas la même stratégie de prise d'informations, naturellement ?

  • Speaker #1

    Les premières données qu'on a récupérées montrent clairement qu'il y a des typologies, qu'il y a des manières différentes de prélever l'information. Certains accordent la priorité au partenaire, d'autres à des zones intermédiaires entre le partenaire et la marque. Et ces stratégies n'ont pas la même efficacité. Donc on va pouvoir repérer grâce à ce type de dispositif les stratégies les plus efficaces. et puis ensuite faire éventuellement des recommandations aux athlètes et aux coachs.

  • Speaker #0

    Et alors la stratégie la plus efficace, est-ce qu'elle dépend de chaque athlète ? Ou alors finalement, on peut avoir une théorie de quel marqueur il faut regarder pour avoir la bonne stratégie ?

  • Speaker #1

    Ou c'est secret ? En fait, non, ce n'est pas secret. Et j'aurais tendance à dire qu'il n'y a pas de stratégie ultime efficace, que tout est fonction de l'athlète, de ses capacités, de ses capacités d'accélération, de ses propriétés anthropométriques. Et à chaque athlète va correspondre une stratégie la plus efficace en lien avec ce qu'il est capable de faire. Merci. Du coup, il est illusoire que de vouloir imposer une stratégie idéale à un athlète, tout est fonction de ses capacités et des ressources qu'il va pouvoir déployer.

  • Speaker #0

    Tu as travaillé sur les marqueurs à regarder, Héloïse ?

  • Speaker #2

    On le fait naturellement, donc au final, j'ai déjà un comportement qui est optimisé. Voilà, je vais commencer par regarder le partenaire, puis ensuite je vais regarder la distance du partenaire par rapport à la marque. Ensuite, je vais trouver une zone intermédiaire, je crois, pour initier tout le processus.

  • Speaker #0

    Et ça, finalement, tu ne le savais pas avant d'utiliser ça, la manière dont ton regard se posait.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, ça a mis des mots sur le comportement que j'avais.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, il y a eu tout à l'heure 40 essais par bloc de 10, et à chaque fois, après les blocs de 10, tu avais des résultats. C'est ça.

  • Speaker #2

    Et du coup, on discutait et je voyais ce qu'il fallait modifier, ce qu'il fallait que je fasse pour les prochains blocs de 10. Au final, on corrige plus vite ce qu'on doit faire et on intègre mieux.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu ressens si tu as fait un bon départ ? Comment tu arrives à savoir ça ?

  • Speaker #2

    C'est la même chose. On voit comme sur une vraie piste, comme en situation réelle. On sait si on est parti trop tôt, si on est parti trop tard. Pareil pour le regard. On le sent, on le sait. D'avoir le résultat concret directement, ça valide notre ressenti et on peut le modifier sur le lécé suivant.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce que sur une piste d'entraînement, tu as le résultat quand ?

  • Speaker #2

    Généralement, c'est le lendemain. où on fait des analyses vidéo, tous en gros.

  • Speaker #0

    Parce que c'est des départs filmés, c'est ça ?

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est tout le temps filmé. On a le compte rendu finalement le lendemain, tous ensemble et on fait un débrief. Et le jour même, c'est pas hyper précis, mais on a quelques retours des coachs.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, on parlait de la plus-value du casque de réalité virtuelle. Outre le fait qu'on remplace des partenaires d'entraînement par des avatars qui sont infatigables, il y a aussi cette possibilité de restituer de l'information quasiment en temps réel. Là où, comme le disait Louise, dans les procédures d'entraînement classiques, cette restitution de l'information est faite en temps différé. Donc, ça va être beaucoup plus facile avec un retour d'informations quasi simultané d'optimiser. même de manière infraconsciente des processus.

  • Speaker #0

    Disons que ça aide à apprendre plus vite pour progresser plus vite, mais à la fin, il faut quand même passer un relais sur une piste.

  • Speaker #1

    L'idée, ce n'est pas de remplacer le terrain. C'est-à-dire que nous, la solution que l'on propose, on la voit comme étant très complémentaire. Ça a des avantages, ça a un certain nombre d'inconvénients. L'avantage, c'est l'immédiateté du retour d'informations, c'est sa précision aussi, c'est presque à la milliseconde près. Là où sur le terrain, c'est beaucoup moins facile de restituer l'information précise. L'inconvénient, c'est qu'on n'est pas dans la vraie vie et qu'on est dans une vraie vie. La réalité virtuelle est très proche de la vraie vie, donc il faut vraiment percevoir ces deux méthodologies d'entraînement comme fortement complémentaires. Eloïse,

  • Speaker #0

    ça fait trois ans que tu participes à ce projet qui a été lancé il y a trois ans, mais qui est effectif depuis un an parce qu'avant il y a eu un gros travail, donc le projet REVEA.

  • Speaker #1

    Voilà, le projet REVEA porte sur l'optimisation de la performance chez les sportifs de haut niveau avec trois volets, gymnastique, boxe et athlétisme. Et nous, on parle bien de la partie athlétisme. Et donc, il a fallu dans un premier temps développer la solution technologique, développer également une application qui fonctionne avec la solution et puis faire... Un certain nombre de tests, et c'est un vrai travail de co-construction entre la Fédération française d'athlétisme, à savoir les entraîneurs et les athlètes et les chercheurs, c'est ce travail de co-construction qui a permis aujourd'hui de proposer cette solution qui a été effectivement déployée il y a un an.

  • Speaker #0

    Le but, c'est de la transmettre à plusieurs autres fédérations ?

  • Speaker #1

    La suite, c'est de la déployer auprès des athlètes de haut niveau. Pour commencer, parce que la commande portait précisément sur l'optimisation de la performance chez les athlètes de haut niveau, on va aller au bout de cette première recommande. Cela va supposer de faire encore évoluer notre solution technologique. Là, on travaille avec des casques sans fil à terme. On va également faire l'économie de caméras qui permettent de repérer l'emplacement des trackers de manière à avoir des kits qui vont pouvoir être déployés. dans les clubs, auprès de la fédération. Et puis, progressivement, on ambitionne de mettre la solution technologique à la portée de pratiquants de moindre niveau, dans une optique d'optimisation de la performance et de formation.

  • Speaker #0

    Tu commençais à parler finalement du futur de cette technologie. Le futur, vous êtes passé déjà des casques avec fil aux casques sans fil. C'est quoi finalement l'avenir de la réalité virtuelle dans ces cas d'usage ?

  • Speaker #1

    Alors tu as raison, là on s'est affranchis du fil, donc on fonctionne avec des casques sans fil. On a toujours des trackers et on a des caméras qui sont censées être utilisées pour faire l'acquisition des données des trackers. La prochaine évolution, ça va être de fonctionner avec des trackers autonomes. On n'aura plus besoin des caméras, on aura juste besoin du casque de réalité virtuelle et de ces trackers autonomes. Et puis si on fait, alors ce n'est pas de la science-fiction, on peut imaginer dans un futur relativement proche, avoir des systèmes de... C'est quoi proche ? Je dirais... Je dirais oui, quelques années, avoir des systèmes de réalité mixte, avec des athlètes qui porteraient des casques, qui seraient sur le stade d'athlétisme, ils verraient la vraie vie, la réalité, et on incrusterait dans ces casques, dans ces interfaces, des avatars, uniquement les avatars des partenaires et des adversaires.

  • Speaker #0

    Donc ce serait la même chose, sauf que l'athlète pourrait courir sur toute la piste.

  • Speaker #1

    On préserverait l'environnement naturel, le stade d'athlétisme. et on utiliserait la technologie pour faire apparaître des avatars dans un système totalement paramétrable c'est à dire qu'on pourrait toujours continuer à jouer sur la présence ou non d'adversaires sur la vitesse d'approche de l'avatar pourquoi pas l'emplacement de la marque aussi, mais en préservant l'information naturelle disponible sur un site d'athlétisme.

  • Speaker #0

    Le fait que tu sois depuis le début de ce projet, tu as donc vu les évolutions du casque avec fil au casque sans fil, Héloïse. Qu'est-ce que ça a changé déjà pour toi ?

  • Speaker #2

    Ça a changé beaucoup de choses parce qu'avec le fil, on était plus sur la retenue. On savait qu'il y avait les caméras et que du coup, on était un petit peu plus restreint. Là, sans fil, on est beaucoup plus libre. et finalement en fait on se lance beaucoup plus facilement et on y croit vraiment encore plus c'est vraiment le top et moi je crois en cette technologie et tout ce qui va avec

  • Speaker #0

    Merci à vous deux de nous avoir fait découvrir l'impact de la réalité virtuelle sur l'optimisation de la performance et de ta performance Héloïse.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Baptiste

  • Speaker #0

    Et merci à vous de nous avoir écoutés, n'hésitez pas à vous abonner sur toutes les plateformes Et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter la montée en puissance de la tech dans le monde du sport.

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S'entraîner pour les JO de Paris 2024 en réalité virtuelle, c'est possible. Pour se qualifier au 4x100 mètres relais, Eloise de la Taille se sert du casque REVEA, projet porté par Gilles Montagne, professeur à l'Université d'Aix-Marseille.

Avec son casque de réalité virtuelle sur la tête, Elodie de la Taille se retrouve directement propulsée au Stade de France, avec ses supporters mais aussi des avatars qui représentent les autres athlètes de son équipe et ses adversaires.

Une façon pour l'équipe de s'entraîner en ne sollicitant qu'un athlète à la fois, mais aussi de décomposer au micro-mouvement près les performances de chacun. Comment ? A l'aide de trackers et de capteurs de performances, que Jean-Baptiste Lautier est allé voir en action pour ce nouvel épisode de 'Tech In Sport'.

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Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lautier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, média numérique et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique sur le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Alors vous connaissez sûrement les casques de réalité virtuelle qui nous plongent dans un environnement numérique. Aujourd'hui, nous allons comprendre comment des athlètes utilisent ces technologies dans le cadre de l'optimisation des capacités d'anticipation. Alors pour cela, on est avec Gilles Montagne. Bonjour Gilles.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Alors Gilles, tu es professeur à l'Université Aix-Marseille et coordinateur du projet REVEA. Et nous sommes aussi avec une athlète de l'équipe de France. Héloïse Delataille, bonjour Héloïse.

  • Speaker #2

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    On est à l'université d'Aix-Marseille, à la faculté des sciences du sport, Gilles.

  • Speaker #1

    Au sein de la faculté des sciences du sport, on est dans le laboratoire qui s'intitule Institut des sciences du mouvement, qui fait partie du réseau Carnot et qui est rattaché en particulier à l'institut Carnostar.

  • Speaker #0

    Le but du réseau Carnot, c'est de faire passer des projets de recherche sur le marché en lien avec les acteurs socio-économiques.

  • Speaker #1

    Absolument. L'idée, c'est de promouvoir la recherche partenariale en lien étroit avec le tissu socio-économique et les entreprises.

  • Speaker #0

    Et donc Héloïse, tu as 24 ans, tu es sprinteuse de l'équipe de France, donc spécialiste du 100, 200 et 4x100 mètres. Tu vises une qualification olympique sur le 4x100 mètres. Où est-ce qu'on en est là ?

  • Speaker #2

    J'essaie de sélectionner le relais pour l'événement qui a lieu cet été aux Jeux olympiques à Paris. Et individuellement, je me classe 6ème française sur le 60 mètres en salle au championnat de France cet hiver.

  • Speaker #0

    Et donc la qualification du relais, elle se jouera au Mondiaux de relais au Bahamas ?

  • Speaker #2

    C'est ça, début mai, il va y avoir un mondial de relais, donc il va y avoir tous les relais. Et il va y avoir des séries et des finales qui vont pouvoir sélectionner les relais soit à la place, soit au chrono. Si par malheur, les relais français n'arrivent pas à se sélectionner sur cette compétition, il y aura... d'autres compétitions dans la saison où les relais vont pouvoir se classer au temps et espérer être sélectionnés.

  • Speaker #0

    Et si le relais est qualifié, tu seras fin juin si tu fais partie des 6 chanceuses qui participeront aux Jeux Olympiques.

  • Speaker #2

    Oui, parce que toute la sélection française sortira fin juin.

  • Speaker #0

    On le souhaite. On va revenir sur l'utilisation de la réalité virtuelle dans ton entraînement. Gilles, en quoi ça consiste cette technologie sur laquelle vous travaillez ?

  • Speaker #1

    Il faut savoir que chaque athlète est muni d'un casque. qui va lui permettre d'être immergé dans un stade virtuel qui est une réplique à l'identique du stade de France. On a essayé de se rapprocher le plus possible du théâtre des Jeux Olympiques avec le son également qui est intégré et l'athlète va être placé en situation de receveur dans le relais et il va voir approcher des avatars, des jumeaux numériques de partenaires et adversaires et on va travailler sur sa capacité. a initié sa course au bon moment. Tous ces avatars ont été construits dans le cadre du projet, sur la base de captures de mouvements réalisées in situ, sur le terrain. C'est le véritable jumeau numérique des partenaires et des adversaires auxquels les athlètes vont être confrontés.

  • Speaker #0

    Il y a des athlètes de l'équipe de France qui ont été modélisés. Dans certains de tes entraînements, Eloïse, il y a tes camarades du relais que tu vois à travers le casque.

  • Speaker #2

    C'est ça. Des fois, on les reconnaît, des fois non.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est reconnaître à la manière de courir, pas vraiment le même faciès. C'est ça. Et donc, pour avoir mis le casque, on est vraiment au Stade de France, on reconnaît le Stade de France. Vous avez même mis la piste violette qui sera pour les Jeux Olympiques. Quel effet ça fait, Héloïse, d'être au Stade de France ?

  • Speaker #2

    On s'y projette complètement. Même quand on fait des passages, des fois, on sort de la zone de détection du casque. Et en fait, on a peur parce qu'on sort d'une réalité. Et honnêtement, oui, on s'y croit, on est à fond dedans. Il y a le son et on est vraiment...

  • Speaker #0

    Oui, j'ai pu essayer. C'est vrai qu'on a le son, on entend les supporters. Pourquoi utiliser le cas du relais du 4x100 mètres avec cette technologie ? Qu'est-ce qui est important ?

  • Speaker #1

    La performance au relais dépend de la capacité de l'équipe à faire parcourir le témoin le plus rapidement possible, le tour de piste. Et il ne suffit pas d'aller vite. Il faut également préserver la vitesse du relais lors des transmissions. C'est lors des transmissions que se joue la plupart du temps la gagne dans ce type de compétition. Avec le danger de perdre du temps lors de la transmission, voire même de transmettre le relais plutôt hors zone, ce qui se traduit par une disqualification de l'équipe.

  • Speaker #0

    Donc la clé, c'est le moment où on initie la course.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Et ce moment doit correspondre avec le passage du partenaire. sur une marque qui est placée au sol à une distance variable entre 7 mètres et 9 mètres du relayeur.

  • Speaker #0

    C'est quoi l'enjeu pour vous d'utiliser ça par rapport à un entraînement classique ?

  • Speaker #2

    D'abord, ça permet de moins fatiguer toute l'équipe, d'éviter des cas de blessure. Parce que quand on est en situation réelle, pour lancer le relais, il faut que celle qui passe le témoin ait quand même de la vitesse, donc fasse plus de 50 mètres pour passer le témoin, comme en compétition.

  • Speaker #0

    Arriver en sprint.

  • Speaker #2

    C'est ça. Après, quand on reçoit le témoin, on doit faire au moins 30 mètres pour avoir un meilleur On fait le maximum de données, donc là c'est vrai qu'on fait plusieurs passages, c'est pas trop fatigant, c'est peut-être plus nerveux que physique, et donc on peut faire beaucoup plus de passages.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'on reconnaît bien, on voit la même chose à travers le casque, qu'à l'entraînement, le moment où on doit initier la course, c'est les mêmes repères, on ressent les mêmes choses ?

  • Speaker #2

    Les mêmes choses après au niveau des repères. Il y en aura un petit peu plus sur une vraie piste, mais après on s'habitue à la réalité virtuelle et on prend d'autres repères, donc ce n'est pas dérangeant du tout.

  • Speaker #0

    Alors quels sont les marqueurs qui sont identifiés pour vraiment analyser le bon mouvement, la bonne initiation de la course ?

  • Speaker #1

    Le point de départ, c'est de faire en sorte que l'athlète porte un casque de réalité virtuelle. Mais ça ne suffit pas, il faut en plus rajouter des capteurs, des trackers sur certaines parties du corps. Par exemple, on met un tracker sur chaque pied, de manière à représenter dans l'environnement virtuel les pieds des athlètes. Il y a également un... Un tracker qui est positionné au niveau du bas du dos. Et enfin, il y a un capteur dans le casque, un capteur inertiel. Grâce à ces quatre capteurs, on va pouvoir repérer des événements importants, que sont l'initiation du mouvement préparatoire, la rotation de la tête qui correspond au dernier moment lors duquel l'athlète peut prélever l'information sur la tête qui approche.

  • Speaker #0

    Avec son regard.

  • Speaker #1

    Avec son regard. Et enfin, l'initiation proprement dite de la course. Ces trois événements sont des marqueurs. qui nous permettent de caractériser précisément le comportement de l'athlète et puis si nécessaire, de l'optimiser grâce à ce dispositif.

  • Speaker #0

    Quel est le premier ? D'abord le regard, est-ce que c'est d'abord le déplacement du pied, du bassin ? Ça part d'où en fait ? Ce que vous appelez je crois la vague.

  • Speaker #2

    Oui, alors en fait c'est un ensemble, tout est important pour bien partir, pour réceptionner le témoin. La préparation, on l'appelle la vague, donc c'est au moment où on va descendre. pour pouvoir avoir un maximum de levier et pouvoir commencer notre départ. Plus on la commence tôt, mieux on sera préparé. Si on ne sera pas dans la précipitation du mouvement, c'est idéal de la préparer le plus tôt possible. Après, il faut être assez stable, donc les marqueurs au pied sont importants. Et le moment qui va être déterminant, ça va être quand notre coéquipier ou coéquipière passe sur la marque donnée par les coachs, le moment où on va lever le pied. Et là, ça va être le moment où on va déterminer si on est parti avant ou après la marque, donc anticiper ou... en retard. Et après, le regard, comme disait Gilles, si on part trop tard et qu'on a décroché le regard vraiment trop tôt avant de lever le pied, on ne sait pas ce qui se passe. On ne sait pas si notre partenaire s'est blessé, s'il a fait tomber le témoin.

  • Speaker #0

    Donc, il faut réussir à décrocher le regard tard, sans partir trop tard.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est vraiment une combinaison. Ça fait combien de temps que tu utilises ces technologies ?

  • Speaker #2

    Là, ça va faire trois ans. Je l'utilise très régulièrement depuis un mois et demi. Je viens toutes les semaines pour faire des sessions et voir mon évolution.

  • Speaker #0

    Il y a eu une accélération dans ton entraînement avec ces technologies, dans le but de la préparation au JO ? Oui. Alors, comment ça fonctionne une séance ? Tu fais beaucoup plus d'essais que sur la piste.

  • Speaker #2

    Beaucoup plus, parce que sur la piste, on doit en faire une vingtaine maximum sur un jour. Là, sur des sessions, je fais 40 départs. Ce n'est pas dérangeant, ce n'est pas fatigant. Peut-être juste nerveusement, je ne me blesse pas. Et le geste est le même.

  • Speaker #0

    Tu ne te blesses pas parce que... Tu as besoin de moins courir. Là, on a vu tout à l'heure à l'entraînement, tu es dans une salle, donc tu fais 5 mètres. À peu près. Et alors, depuis cette utilisation, quel impact tu as eu ? Est-ce que tu as observé une progression ? Comment tu vois les choses ?

  • Speaker #2

    Déjà, on voit le comportement que j'ai sur les différentes charnières. Une charnière, c'est premier passage, deuxième passage et troisième passage de témoin.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a des passages différents. Soit on est après un virage, soit on est au début d'un virage.

  • Speaker #2

    C'est ça. Grâce à la réalité virtuelle, j'ai pu voir mon comportement, mais aussi j'ai pu progresser sur le moment où je pars, où j'initie ma descente. Donc la vague, c'est très utile.

  • Speaker #0

    Donc tu observes une progression, plus de régularité peut-être ? Oui. On l'a pu le voir tout à l'heure, de toute façon, dans tes résultats, il y avait une certaine régularité. Vas-y Gilles.

  • Speaker #1

    Dans la salle, oui, 5 mètres, sachant qu'on peut déployer la solution également dans des gymnases ou sur des stades, avec des zones d'évolution beaucoup plus importantes. C'est l'intérêt d'avoir à un moment donné changé de technologie, d'être passé d'une technologie avec fil à une technologie sans fil, et à terme on pense également pouvoir s'affranchir des caméras, de sorte qu'on n'aurait plus de limitations sur la zone d'évolution des athlètes. Et donc ce faisant, on va se rapprocher énormément des situations d'intérêt. Juste préciser qu'en plus de ces trois événements dont on parlait, l'initiation de la vague, le décrochage du regard et l'initiation de la course proprement dite, on a également la possibilité de repérer les stratégies de prise d'informations visuelles parce qu'on a un eye tracker, donc un système qui permet d'enregistrer à tout moment la direction du regard de l'athlète en référence à des zones d'intérêt que l'on peut définir nous-mêmes, qui sont placées par exemple sur la marque, sur l'athlète qui approche, sur les adversaires. Et donc on va pouvoir caractériser les stratégies de prise d'informations. et identifier les stratégies les plus efficaces en établissant des corrélations entre ces stratégies et la performance de l'athlète.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tous les athlètes n'ont pas la même stratégie de prise d'informations, naturellement ?

  • Speaker #1

    Les premières données qu'on a récupérées montrent clairement qu'il y a des typologies, qu'il y a des manières différentes de prélever l'information. Certains accordent la priorité au partenaire, d'autres à des zones intermédiaires entre le partenaire et la marque. Et ces stratégies n'ont pas la même efficacité. Donc on va pouvoir repérer grâce à ce type de dispositif les stratégies les plus efficaces. et puis ensuite faire éventuellement des recommandations aux athlètes et aux coachs.

  • Speaker #0

    Et alors la stratégie la plus efficace, est-ce qu'elle dépend de chaque athlète ? Ou alors finalement, on peut avoir une théorie de quel marqueur il faut regarder pour avoir la bonne stratégie ?

  • Speaker #1

    Ou c'est secret ? En fait, non, ce n'est pas secret. Et j'aurais tendance à dire qu'il n'y a pas de stratégie ultime efficace, que tout est fonction de l'athlète, de ses capacités, de ses capacités d'accélération, de ses propriétés anthropométriques. Et à chaque athlète va correspondre une stratégie la plus efficace en lien avec ce qu'il est capable de faire. Merci. Du coup, il est illusoire que de vouloir imposer une stratégie idéale à un athlète, tout est fonction de ses capacités et des ressources qu'il va pouvoir déployer.

  • Speaker #0

    Tu as travaillé sur les marqueurs à regarder, Héloïse ?

  • Speaker #2

    On le fait naturellement, donc au final, j'ai déjà un comportement qui est optimisé. Voilà, je vais commencer par regarder le partenaire, puis ensuite je vais regarder la distance du partenaire par rapport à la marque. Ensuite, je vais trouver une zone intermédiaire, je crois, pour initier tout le processus.

  • Speaker #0

    Et ça, finalement, tu ne le savais pas avant d'utiliser ça, la manière dont ton regard se posait.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, ça a mis des mots sur le comportement que j'avais.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, il y a eu tout à l'heure 40 essais par bloc de 10, et à chaque fois, après les blocs de 10, tu avais des résultats. C'est ça.

  • Speaker #2

    Et du coup, on discutait et je voyais ce qu'il fallait modifier, ce qu'il fallait que je fasse pour les prochains blocs de 10. Au final, on corrige plus vite ce qu'on doit faire et on intègre mieux.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu ressens si tu as fait un bon départ ? Comment tu arrives à savoir ça ?

  • Speaker #2

    C'est la même chose. On voit comme sur une vraie piste, comme en situation réelle. On sait si on est parti trop tôt, si on est parti trop tard. Pareil pour le regard. On le sent, on le sait. D'avoir le résultat concret directement, ça valide notre ressenti et on peut le modifier sur le lécé suivant.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce que sur une piste d'entraînement, tu as le résultat quand ?

  • Speaker #2

    Généralement, c'est le lendemain. où on fait des analyses vidéo, tous en gros.

  • Speaker #0

    Parce que c'est des départs filmés, c'est ça ?

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est tout le temps filmé. On a le compte rendu finalement le lendemain, tous ensemble et on fait un débrief. Et le jour même, c'est pas hyper précis, mais on a quelques retours des coachs.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, on parlait de la plus-value du casque de réalité virtuelle. Outre le fait qu'on remplace des partenaires d'entraînement par des avatars qui sont infatigables, il y a aussi cette possibilité de restituer de l'information quasiment en temps réel. Là où, comme le disait Louise, dans les procédures d'entraînement classiques, cette restitution de l'information est faite en temps différé. Donc, ça va être beaucoup plus facile avec un retour d'informations quasi simultané d'optimiser. même de manière infraconsciente des processus.

  • Speaker #0

    Disons que ça aide à apprendre plus vite pour progresser plus vite, mais à la fin, il faut quand même passer un relais sur une piste.

  • Speaker #1

    L'idée, ce n'est pas de remplacer le terrain. C'est-à-dire que nous, la solution que l'on propose, on la voit comme étant très complémentaire. Ça a des avantages, ça a un certain nombre d'inconvénients. L'avantage, c'est l'immédiateté du retour d'informations, c'est sa précision aussi, c'est presque à la milliseconde près. Là où sur le terrain, c'est beaucoup moins facile de restituer l'information précise. L'inconvénient, c'est qu'on n'est pas dans la vraie vie et qu'on est dans une vraie vie. La réalité virtuelle est très proche de la vraie vie, donc il faut vraiment percevoir ces deux méthodologies d'entraînement comme fortement complémentaires. Eloïse,

  • Speaker #0

    ça fait trois ans que tu participes à ce projet qui a été lancé il y a trois ans, mais qui est effectif depuis un an parce qu'avant il y a eu un gros travail, donc le projet REVEA.

  • Speaker #1

    Voilà, le projet REVEA porte sur l'optimisation de la performance chez les sportifs de haut niveau avec trois volets, gymnastique, boxe et athlétisme. Et nous, on parle bien de la partie athlétisme. Et donc, il a fallu dans un premier temps développer la solution technologique, développer également une application qui fonctionne avec la solution et puis faire... Un certain nombre de tests, et c'est un vrai travail de co-construction entre la Fédération française d'athlétisme, à savoir les entraîneurs et les athlètes et les chercheurs, c'est ce travail de co-construction qui a permis aujourd'hui de proposer cette solution qui a été effectivement déployée il y a un an.

  • Speaker #0

    Le but, c'est de la transmettre à plusieurs autres fédérations ?

  • Speaker #1

    La suite, c'est de la déployer auprès des athlètes de haut niveau. Pour commencer, parce que la commande portait précisément sur l'optimisation de la performance chez les athlètes de haut niveau, on va aller au bout de cette première recommande. Cela va supposer de faire encore évoluer notre solution technologique. Là, on travaille avec des casques sans fil à terme. On va également faire l'économie de caméras qui permettent de repérer l'emplacement des trackers de manière à avoir des kits qui vont pouvoir être déployés. dans les clubs, auprès de la fédération. Et puis, progressivement, on ambitionne de mettre la solution technologique à la portée de pratiquants de moindre niveau, dans une optique d'optimisation de la performance et de formation.

  • Speaker #0

    Tu commençais à parler finalement du futur de cette technologie. Le futur, vous êtes passé déjà des casques avec fil aux casques sans fil. C'est quoi finalement l'avenir de la réalité virtuelle dans ces cas d'usage ?

  • Speaker #1

    Alors tu as raison, là on s'est affranchis du fil, donc on fonctionne avec des casques sans fil. On a toujours des trackers et on a des caméras qui sont censées être utilisées pour faire l'acquisition des données des trackers. La prochaine évolution, ça va être de fonctionner avec des trackers autonomes. On n'aura plus besoin des caméras, on aura juste besoin du casque de réalité virtuelle et de ces trackers autonomes. Et puis si on fait, alors ce n'est pas de la science-fiction, on peut imaginer dans un futur relativement proche, avoir des systèmes de... C'est quoi proche ? Je dirais... Je dirais oui, quelques années, avoir des systèmes de réalité mixte, avec des athlètes qui porteraient des casques, qui seraient sur le stade d'athlétisme, ils verraient la vraie vie, la réalité, et on incrusterait dans ces casques, dans ces interfaces, des avatars, uniquement les avatars des partenaires et des adversaires.

  • Speaker #0

    Donc ce serait la même chose, sauf que l'athlète pourrait courir sur toute la piste.

  • Speaker #1

    On préserverait l'environnement naturel, le stade d'athlétisme. et on utiliserait la technologie pour faire apparaître des avatars dans un système totalement paramétrable c'est à dire qu'on pourrait toujours continuer à jouer sur la présence ou non d'adversaires sur la vitesse d'approche de l'avatar pourquoi pas l'emplacement de la marque aussi, mais en préservant l'information naturelle disponible sur un site d'athlétisme.

  • Speaker #0

    Le fait que tu sois depuis le début de ce projet, tu as donc vu les évolutions du casque avec fil au casque sans fil, Héloïse. Qu'est-ce que ça a changé déjà pour toi ?

  • Speaker #2

    Ça a changé beaucoup de choses parce qu'avec le fil, on était plus sur la retenue. On savait qu'il y avait les caméras et que du coup, on était un petit peu plus restreint. Là, sans fil, on est beaucoup plus libre. et finalement en fait on se lance beaucoup plus facilement et on y croit vraiment encore plus c'est vraiment le top et moi je crois en cette technologie et tout ce qui va avec

  • Speaker #0

    Merci à vous deux de nous avoir fait découvrir l'impact de la réalité virtuelle sur l'optimisation de la performance et de ta performance Héloïse.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Baptiste

  • Speaker #0

    Et merci à vous de nous avoir écoutés, n'hésitez pas à vous abonner sur toutes les plateformes Et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter la montée en puissance de la tech dans le monde du sport.

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Description

S'entraîner pour les JO de Paris 2024 en réalité virtuelle, c'est possible. Pour se qualifier au 4x100 mètres relais, Eloise de la Taille se sert du casque REVEA, projet porté par Gilles Montagne, professeur à l'Université d'Aix-Marseille.

Avec son casque de réalité virtuelle sur la tête, Elodie de la Taille se retrouve directement propulsée au Stade de France, avec ses supporters mais aussi des avatars qui représentent les autres athlètes de son équipe et ses adversaires.

Une façon pour l'équipe de s'entraîner en ne sollicitant qu'un athlète à la fois, mais aussi de décomposer au micro-mouvement près les performances de chacun. Comment ? A l'aide de trackers et de capteurs de performances, que Jean-Baptiste Lautier est allé voir en action pour ce nouvel épisode de 'Tech In Sport'.

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Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lautier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, média numérique et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique sur le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Alors vous connaissez sûrement les casques de réalité virtuelle qui nous plongent dans un environnement numérique. Aujourd'hui, nous allons comprendre comment des athlètes utilisent ces technologies dans le cadre de l'optimisation des capacités d'anticipation. Alors pour cela, on est avec Gilles Montagne. Bonjour Gilles.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Alors Gilles, tu es professeur à l'Université Aix-Marseille et coordinateur du projet REVEA. Et nous sommes aussi avec une athlète de l'équipe de France. Héloïse Delataille, bonjour Héloïse.

  • Speaker #2

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    On est à l'université d'Aix-Marseille, à la faculté des sciences du sport, Gilles.

  • Speaker #1

    Au sein de la faculté des sciences du sport, on est dans le laboratoire qui s'intitule Institut des sciences du mouvement, qui fait partie du réseau Carnot et qui est rattaché en particulier à l'institut Carnostar.

  • Speaker #0

    Le but du réseau Carnot, c'est de faire passer des projets de recherche sur le marché en lien avec les acteurs socio-économiques.

  • Speaker #1

    Absolument. L'idée, c'est de promouvoir la recherche partenariale en lien étroit avec le tissu socio-économique et les entreprises.

  • Speaker #0

    Et donc Héloïse, tu as 24 ans, tu es sprinteuse de l'équipe de France, donc spécialiste du 100, 200 et 4x100 mètres. Tu vises une qualification olympique sur le 4x100 mètres. Où est-ce qu'on en est là ?

  • Speaker #2

    J'essaie de sélectionner le relais pour l'événement qui a lieu cet été aux Jeux olympiques à Paris. Et individuellement, je me classe 6ème française sur le 60 mètres en salle au championnat de France cet hiver.

  • Speaker #0

    Et donc la qualification du relais, elle se jouera au Mondiaux de relais au Bahamas ?

  • Speaker #2

    C'est ça, début mai, il va y avoir un mondial de relais, donc il va y avoir tous les relais. Et il va y avoir des séries et des finales qui vont pouvoir sélectionner les relais soit à la place, soit au chrono. Si par malheur, les relais français n'arrivent pas à se sélectionner sur cette compétition, il y aura... d'autres compétitions dans la saison où les relais vont pouvoir se classer au temps et espérer être sélectionnés.

  • Speaker #0

    Et si le relais est qualifié, tu seras fin juin si tu fais partie des 6 chanceuses qui participeront aux Jeux Olympiques.

  • Speaker #2

    Oui, parce que toute la sélection française sortira fin juin.

  • Speaker #0

    On le souhaite. On va revenir sur l'utilisation de la réalité virtuelle dans ton entraînement. Gilles, en quoi ça consiste cette technologie sur laquelle vous travaillez ?

  • Speaker #1

    Il faut savoir que chaque athlète est muni d'un casque. qui va lui permettre d'être immergé dans un stade virtuel qui est une réplique à l'identique du stade de France. On a essayé de se rapprocher le plus possible du théâtre des Jeux Olympiques avec le son également qui est intégré et l'athlète va être placé en situation de receveur dans le relais et il va voir approcher des avatars, des jumeaux numériques de partenaires et adversaires et on va travailler sur sa capacité. a initié sa course au bon moment. Tous ces avatars ont été construits dans le cadre du projet, sur la base de captures de mouvements réalisées in situ, sur le terrain. C'est le véritable jumeau numérique des partenaires et des adversaires auxquels les athlètes vont être confrontés.

  • Speaker #0

    Il y a des athlètes de l'équipe de France qui ont été modélisés. Dans certains de tes entraînements, Eloïse, il y a tes camarades du relais que tu vois à travers le casque.

  • Speaker #2

    C'est ça. Des fois, on les reconnaît, des fois non.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est reconnaître à la manière de courir, pas vraiment le même faciès. C'est ça. Et donc, pour avoir mis le casque, on est vraiment au Stade de France, on reconnaît le Stade de France. Vous avez même mis la piste violette qui sera pour les Jeux Olympiques. Quel effet ça fait, Héloïse, d'être au Stade de France ?

  • Speaker #2

    On s'y projette complètement. Même quand on fait des passages, des fois, on sort de la zone de détection du casque. Et en fait, on a peur parce qu'on sort d'une réalité. Et honnêtement, oui, on s'y croit, on est à fond dedans. Il y a le son et on est vraiment...

  • Speaker #0

    Oui, j'ai pu essayer. C'est vrai qu'on a le son, on entend les supporters. Pourquoi utiliser le cas du relais du 4x100 mètres avec cette technologie ? Qu'est-ce qui est important ?

  • Speaker #1

    La performance au relais dépend de la capacité de l'équipe à faire parcourir le témoin le plus rapidement possible, le tour de piste. Et il ne suffit pas d'aller vite. Il faut également préserver la vitesse du relais lors des transmissions. C'est lors des transmissions que se joue la plupart du temps la gagne dans ce type de compétition. Avec le danger de perdre du temps lors de la transmission, voire même de transmettre le relais plutôt hors zone, ce qui se traduit par une disqualification de l'équipe.

  • Speaker #0

    Donc la clé, c'est le moment où on initie la course.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Et ce moment doit correspondre avec le passage du partenaire. sur une marque qui est placée au sol à une distance variable entre 7 mètres et 9 mètres du relayeur.

  • Speaker #0

    C'est quoi l'enjeu pour vous d'utiliser ça par rapport à un entraînement classique ?

  • Speaker #2

    D'abord, ça permet de moins fatiguer toute l'équipe, d'éviter des cas de blessure. Parce que quand on est en situation réelle, pour lancer le relais, il faut que celle qui passe le témoin ait quand même de la vitesse, donc fasse plus de 50 mètres pour passer le témoin, comme en compétition.

  • Speaker #0

    Arriver en sprint.

  • Speaker #2

    C'est ça. Après, quand on reçoit le témoin, on doit faire au moins 30 mètres pour avoir un meilleur On fait le maximum de données, donc là c'est vrai qu'on fait plusieurs passages, c'est pas trop fatigant, c'est peut-être plus nerveux que physique, et donc on peut faire beaucoup plus de passages.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'on reconnaît bien, on voit la même chose à travers le casque, qu'à l'entraînement, le moment où on doit initier la course, c'est les mêmes repères, on ressent les mêmes choses ?

  • Speaker #2

    Les mêmes choses après au niveau des repères. Il y en aura un petit peu plus sur une vraie piste, mais après on s'habitue à la réalité virtuelle et on prend d'autres repères, donc ce n'est pas dérangeant du tout.

  • Speaker #0

    Alors quels sont les marqueurs qui sont identifiés pour vraiment analyser le bon mouvement, la bonne initiation de la course ?

  • Speaker #1

    Le point de départ, c'est de faire en sorte que l'athlète porte un casque de réalité virtuelle. Mais ça ne suffit pas, il faut en plus rajouter des capteurs, des trackers sur certaines parties du corps. Par exemple, on met un tracker sur chaque pied, de manière à représenter dans l'environnement virtuel les pieds des athlètes. Il y a également un... Un tracker qui est positionné au niveau du bas du dos. Et enfin, il y a un capteur dans le casque, un capteur inertiel. Grâce à ces quatre capteurs, on va pouvoir repérer des événements importants, que sont l'initiation du mouvement préparatoire, la rotation de la tête qui correspond au dernier moment lors duquel l'athlète peut prélever l'information sur la tête qui approche.

  • Speaker #0

    Avec son regard.

  • Speaker #1

    Avec son regard. Et enfin, l'initiation proprement dite de la course. Ces trois événements sont des marqueurs. qui nous permettent de caractériser précisément le comportement de l'athlète et puis si nécessaire, de l'optimiser grâce à ce dispositif.

  • Speaker #0

    Quel est le premier ? D'abord le regard, est-ce que c'est d'abord le déplacement du pied, du bassin ? Ça part d'où en fait ? Ce que vous appelez je crois la vague.

  • Speaker #2

    Oui, alors en fait c'est un ensemble, tout est important pour bien partir, pour réceptionner le témoin. La préparation, on l'appelle la vague, donc c'est au moment où on va descendre. pour pouvoir avoir un maximum de levier et pouvoir commencer notre départ. Plus on la commence tôt, mieux on sera préparé. Si on ne sera pas dans la précipitation du mouvement, c'est idéal de la préparer le plus tôt possible. Après, il faut être assez stable, donc les marqueurs au pied sont importants. Et le moment qui va être déterminant, ça va être quand notre coéquipier ou coéquipière passe sur la marque donnée par les coachs, le moment où on va lever le pied. Et là, ça va être le moment où on va déterminer si on est parti avant ou après la marque, donc anticiper ou... en retard. Et après, le regard, comme disait Gilles, si on part trop tard et qu'on a décroché le regard vraiment trop tôt avant de lever le pied, on ne sait pas ce qui se passe. On ne sait pas si notre partenaire s'est blessé, s'il a fait tomber le témoin.

  • Speaker #0

    Donc, il faut réussir à décrocher le regard tard, sans partir trop tard.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est vraiment une combinaison. Ça fait combien de temps que tu utilises ces technologies ?

  • Speaker #2

    Là, ça va faire trois ans. Je l'utilise très régulièrement depuis un mois et demi. Je viens toutes les semaines pour faire des sessions et voir mon évolution.

  • Speaker #0

    Il y a eu une accélération dans ton entraînement avec ces technologies, dans le but de la préparation au JO ? Oui. Alors, comment ça fonctionne une séance ? Tu fais beaucoup plus d'essais que sur la piste.

  • Speaker #2

    Beaucoup plus, parce que sur la piste, on doit en faire une vingtaine maximum sur un jour. Là, sur des sessions, je fais 40 départs. Ce n'est pas dérangeant, ce n'est pas fatigant. Peut-être juste nerveusement, je ne me blesse pas. Et le geste est le même.

  • Speaker #0

    Tu ne te blesses pas parce que... Tu as besoin de moins courir. Là, on a vu tout à l'heure à l'entraînement, tu es dans une salle, donc tu fais 5 mètres. À peu près. Et alors, depuis cette utilisation, quel impact tu as eu ? Est-ce que tu as observé une progression ? Comment tu vois les choses ?

  • Speaker #2

    Déjà, on voit le comportement que j'ai sur les différentes charnières. Une charnière, c'est premier passage, deuxième passage et troisième passage de témoin.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a des passages différents. Soit on est après un virage, soit on est au début d'un virage.

  • Speaker #2

    C'est ça. Grâce à la réalité virtuelle, j'ai pu voir mon comportement, mais aussi j'ai pu progresser sur le moment où je pars, où j'initie ma descente. Donc la vague, c'est très utile.

  • Speaker #0

    Donc tu observes une progression, plus de régularité peut-être ? Oui. On l'a pu le voir tout à l'heure, de toute façon, dans tes résultats, il y avait une certaine régularité. Vas-y Gilles.

  • Speaker #1

    Dans la salle, oui, 5 mètres, sachant qu'on peut déployer la solution également dans des gymnases ou sur des stades, avec des zones d'évolution beaucoup plus importantes. C'est l'intérêt d'avoir à un moment donné changé de technologie, d'être passé d'une technologie avec fil à une technologie sans fil, et à terme on pense également pouvoir s'affranchir des caméras, de sorte qu'on n'aurait plus de limitations sur la zone d'évolution des athlètes. Et donc ce faisant, on va se rapprocher énormément des situations d'intérêt. Juste préciser qu'en plus de ces trois événements dont on parlait, l'initiation de la vague, le décrochage du regard et l'initiation de la course proprement dite, on a également la possibilité de repérer les stratégies de prise d'informations visuelles parce qu'on a un eye tracker, donc un système qui permet d'enregistrer à tout moment la direction du regard de l'athlète en référence à des zones d'intérêt que l'on peut définir nous-mêmes, qui sont placées par exemple sur la marque, sur l'athlète qui approche, sur les adversaires. Et donc on va pouvoir caractériser les stratégies de prise d'informations. et identifier les stratégies les plus efficaces en établissant des corrélations entre ces stratégies et la performance de l'athlète.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tous les athlètes n'ont pas la même stratégie de prise d'informations, naturellement ?

  • Speaker #1

    Les premières données qu'on a récupérées montrent clairement qu'il y a des typologies, qu'il y a des manières différentes de prélever l'information. Certains accordent la priorité au partenaire, d'autres à des zones intermédiaires entre le partenaire et la marque. Et ces stratégies n'ont pas la même efficacité. Donc on va pouvoir repérer grâce à ce type de dispositif les stratégies les plus efficaces. et puis ensuite faire éventuellement des recommandations aux athlètes et aux coachs.

  • Speaker #0

    Et alors la stratégie la plus efficace, est-ce qu'elle dépend de chaque athlète ? Ou alors finalement, on peut avoir une théorie de quel marqueur il faut regarder pour avoir la bonne stratégie ?

  • Speaker #1

    Ou c'est secret ? En fait, non, ce n'est pas secret. Et j'aurais tendance à dire qu'il n'y a pas de stratégie ultime efficace, que tout est fonction de l'athlète, de ses capacités, de ses capacités d'accélération, de ses propriétés anthropométriques. Et à chaque athlète va correspondre une stratégie la plus efficace en lien avec ce qu'il est capable de faire. Merci. Du coup, il est illusoire que de vouloir imposer une stratégie idéale à un athlète, tout est fonction de ses capacités et des ressources qu'il va pouvoir déployer.

  • Speaker #0

    Tu as travaillé sur les marqueurs à regarder, Héloïse ?

  • Speaker #2

    On le fait naturellement, donc au final, j'ai déjà un comportement qui est optimisé. Voilà, je vais commencer par regarder le partenaire, puis ensuite je vais regarder la distance du partenaire par rapport à la marque. Ensuite, je vais trouver une zone intermédiaire, je crois, pour initier tout le processus.

  • Speaker #0

    Et ça, finalement, tu ne le savais pas avant d'utiliser ça, la manière dont ton regard se posait.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, ça a mis des mots sur le comportement que j'avais.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, il y a eu tout à l'heure 40 essais par bloc de 10, et à chaque fois, après les blocs de 10, tu avais des résultats. C'est ça.

  • Speaker #2

    Et du coup, on discutait et je voyais ce qu'il fallait modifier, ce qu'il fallait que je fasse pour les prochains blocs de 10. Au final, on corrige plus vite ce qu'on doit faire et on intègre mieux.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu ressens si tu as fait un bon départ ? Comment tu arrives à savoir ça ?

  • Speaker #2

    C'est la même chose. On voit comme sur une vraie piste, comme en situation réelle. On sait si on est parti trop tôt, si on est parti trop tard. Pareil pour le regard. On le sent, on le sait. D'avoir le résultat concret directement, ça valide notre ressenti et on peut le modifier sur le lécé suivant.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce que sur une piste d'entraînement, tu as le résultat quand ?

  • Speaker #2

    Généralement, c'est le lendemain. où on fait des analyses vidéo, tous en gros.

  • Speaker #0

    Parce que c'est des départs filmés, c'est ça ?

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est tout le temps filmé. On a le compte rendu finalement le lendemain, tous ensemble et on fait un débrief. Et le jour même, c'est pas hyper précis, mais on a quelques retours des coachs.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, on parlait de la plus-value du casque de réalité virtuelle. Outre le fait qu'on remplace des partenaires d'entraînement par des avatars qui sont infatigables, il y a aussi cette possibilité de restituer de l'information quasiment en temps réel. Là où, comme le disait Louise, dans les procédures d'entraînement classiques, cette restitution de l'information est faite en temps différé. Donc, ça va être beaucoup plus facile avec un retour d'informations quasi simultané d'optimiser. même de manière infraconsciente des processus.

  • Speaker #0

    Disons que ça aide à apprendre plus vite pour progresser plus vite, mais à la fin, il faut quand même passer un relais sur une piste.

  • Speaker #1

    L'idée, ce n'est pas de remplacer le terrain. C'est-à-dire que nous, la solution que l'on propose, on la voit comme étant très complémentaire. Ça a des avantages, ça a un certain nombre d'inconvénients. L'avantage, c'est l'immédiateté du retour d'informations, c'est sa précision aussi, c'est presque à la milliseconde près. Là où sur le terrain, c'est beaucoup moins facile de restituer l'information précise. L'inconvénient, c'est qu'on n'est pas dans la vraie vie et qu'on est dans une vraie vie. La réalité virtuelle est très proche de la vraie vie, donc il faut vraiment percevoir ces deux méthodologies d'entraînement comme fortement complémentaires. Eloïse,

  • Speaker #0

    ça fait trois ans que tu participes à ce projet qui a été lancé il y a trois ans, mais qui est effectif depuis un an parce qu'avant il y a eu un gros travail, donc le projet REVEA.

  • Speaker #1

    Voilà, le projet REVEA porte sur l'optimisation de la performance chez les sportifs de haut niveau avec trois volets, gymnastique, boxe et athlétisme. Et nous, on parle bien de la partie athlétisme. Et donc, il a fallu dans un premier temps développer la solution technologique, développer également une application qui fonctionne avec la solution et puis faire... Un certain nombre de tests, et c'est un vrai travail de co-construction entre la Fédération française d'athlétisme, à savoir les entraîneurs et les athlètes et les chercheurs, c'est ce travail de co-construction qui a permis aujourd'hui de proposer cette solution qui a été effectivement déployée il y a un an.

  • Speaker #0

    Le but, c'est de la transmettre à plusieurs autres fédérations ?

  • Speaker #1

    La suite, c'est de la déployer auprès des athlètes de haut niveau. Pour commencer, parce que la commande portait précisément sur l'optimisation de la performance chez les athlètes de haut niveau, on va aller au bout de cette première recommande. Cela va supposer de faire encore évoluer notre solution technologique. Là, on travaille avec des casques sans fil à terme. On va également faire l'économie de caméras qui permettent de repérer l'emplacement des trackers de manière à avoir des kits qui vont pouvoir être déployés. dans les clubs, auprès de la fédération. Et puis, progressivement, on ambitionne de mettre la solution technologique à la portée de pratiquants de moindre niveau, dans une optique d'optimisation de la performance et de formation.

  • Speaker #0

    Tu commençais à parler finalement du futur de cette technologie. Le futur, vous êtes passé déjà des casques avec fil aux casques sans fil. C'est quoi finalement l'avenir de la réalité virtuelle dans ces cas d'usage ?

  • Speaker #1

    Alors tu as raison, là on s'est affranchis du fil, donc on fonctionne avec des casques sans fil. On a toujours des trackers et on a des caméras qui sont censées être utilisées pour faire l'acquisition des données des trackers. La prochaine évolution, ça va être de fonctionner avec des trackers autonomes. On n'aura plus besoin des caméras, on aura juste besoin du casque de réalité virtuelle et de ces trackers autonomes. Et puis si on fait, alors ce n'est pas de la science-fiction, on peut imaginer dans un futur relativement proche, avoir des systèmes de... C'est quoi proche ? Je dirais... Je dirais oui, quelques années, avoir des systèmes de réalité mixte, avec des athlètes qui porteraient des casques, qui seraient sur le stade d'athlétisme, ils verraient la vraie vie, la réalité, et on incrusterait dans ces casques, dans ces interfaces, des avatars, uniquement les avatars des partenaires et des adversaires.

  • Speaker #0

    Donc ce serait la même chose, sauf que l'athlète pourrait courir sur toute la piste.

  • Speaker #1

    On préserverait l'environnement naturel, le stade d'athlétisme. et on utiliserait la technologie pour faire apparaître des avatars dans un système totalement paramétrable c'est à dire qu'on pourrait toujours continuer à jouer sur la présence ou non d'adversaires sur la vitesse d'approche de l'avatar pourquoi pas l'emplacement de la marque aussi, mais en préservant l'information naturelle disponible sur un site d'athlétisme.

  • Speaker #0

    Le fait que tu sois depuis le début de ce projet, tu as donc vu les évolutions du casque avec fil au casque sans fil, Héloïse. Qu'est-ce que ça a changé déjà pour toi ?

  • Speaker #2

    Ça a changé beaucoup de choses parce qu'avec le fil, on était plus sur la retenue. On savait qu'il y avait les caméras et que du coup, on était un petit peu plus restreint. Là, sans fil, on est beaucoup plus libre. et finalement en fait on se lance beaucoup plus facilement et on y croit vraiment encore plus c'est vraiment le top et moi je crois en cette technologie et tout ce qui va avec

  • Speaker #0

    Merci à vous deux de nous avoir fait découvrir l'impact de la réalité virtuelle sur l'optimisation de la performance et de ta performance Héloïse.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Baptiste

  • Speaker #0

    Et merci à vous de nous avoir écoutés, n'hésitez pas à vous abonner sur toutes les plateformes Et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter la montée en puissance de la tech dans le monde du sport.

Description

S'entraîner pour les JO de Paris 2024 en réalité virtuelle, c'est possible. Pour se qualifier au 4x100 mètres relais, Eloise de la Taille se sert du casque REVEA, projet porté par Gilles Montagne, professeur à l'Université d'Aix-Marseille.

Avec son casque de réalité virtuelle sur la tête, Elodie de la Taille se retrouve directement propulsée au Stade de France, avec ses supporters mais aussi des avatars qui représentent les autres athlètes de son équipe et ses adversaires.

Une façon pour l'équipe de s'entraîner en ne sollicitant qu'un athlète à la fois, mais aussi de décomposer au micro-mouvement près les performances de chacun. Comment ? A l'aide de trackers et de capteurs de performances, que Jean-Baptiste Lautier est allé voir en action pour ce nouvel épisode de 'Tech In Sport'.

__

Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lautier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, média numérique et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique sur le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Alors vous connaissez sûrement les casques de réalité virtuelle qui nous plongent dans un environnement numérique. Aujourd'hui, nous allons comprendre comment des athlètes utilisent ces technologies dans le cadre de l'optimisation des capacités d'anticipation. Alors pour cela, on est avec Gilles Montagne. Bonjour Gilles.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Alors Gilles, tu es professeur à l'Université Aix-Marseille et coordinateur du projet REVEA. Et nous sommes aussi avec une athlète de l'équipe de France. Héloïse Delataille, bonjour Héloïse.

  • Speaker #2

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    On est à l'université d'Aix-Marseille, à la faculté des sciences du sport, Gilles.

  • Speaker #1

    Au sein de la faculté des sciences du sport, on est dans le laboratoire qui s'intitule Institut des sciences du mouvement, qui fait partie du réseau Carnot et qui est rattaché en particulier à l'institut Carnostar.

  • Speaker #0

    Le but du réseau Carnot, c'est de faire passer des projets de recherche sur le marché en lien avec les acteurs socio-économiques.

  • Speaker #1

    Absolument. L'idée, c'est de promouvoir la recherche partenariale en lien étroit avec le tissu socio-économique et les entreprises.

  • Speaker #0

    Et donc Héloïse, tu as 24 ans, tu es sprinteuse de l'équipe de France, donc spécialiste du 100, 200 et 4x100 mètres. Tu vises une qualification olympique sur le 4x100 mètres. Où est-ce qu'on en est là ?

  • Speaker #2

    J'essaie de sélectionner le relais pour l'événement qui a lieu cet été aux Jeux olympiques à Paris. Et individuellement, je me classe 6ème française sur le 60 mètres en salle au championnat de France cet hiver.

  • Speaker #0

    Et donc la qualification du relais, elle se jouera au Mondiaux de relais au Bahamas ?

  • Speaker #2

    C'est ça, début mai, il va y avoir un mondial de relais, donc il va y avoir tous les relais. Et il va y avoir des séries et des finales qui vont pouvoir sélectionner les relais soit à la place, soit au chrono. Si par malheur, les relais français n'arrivent pas à se sélectionner sur cette compétition, il y aura... d'autres compétitions dans la saison où les relais vont pouvoir se classer au temps et espérer être sélectionnés.

  • Speaker #0

    Et si le relais est qualifié, tu seras fin juin si tu fais partie des 6 chanceuses qui participeront aux Jeux Olympiques.

  • Speaker #2

    Oui, parce que toute la sélection française sortira fin juin.

  • Speaker #0

    On le souhaite. On va revenir sur l'utilisation de la réalité virtuelle dans ton entraînement. Gilles, en quoi ça consiste cette technologie sur laquelle vous travaillez ?

  • Speaker #1

    Il faut savoir que chaque athlète est muni d'un casque. qui va lui permettre d'être immergé dans un stade virtuel qui est une réplique à l'identique du stade de France. On a essayé de se rapprocher le plus possible du théâtre des Jeux Olympiques avec le son également qui est intégré et l'athlète va être placé en situation de receveur dans le relais et il va voir approcher des avatars, des jumeaux numériques de partenaires et adversaires et on va travailler sur sa capacité. a initié sa course au bon moment. Tous ces avatars ont été construits dans le cadre du projet, sur la base de captures de mouvements réalisées in situ, sur le terrain. C'est le véritable jumeau numérique des partenaires et des adversaires auxquels les athlètes vont être confrontés.

  • Speaker #0

    Il y a des athlètes de l'équipe de France qui ont été modélisés. Dans certains de tes entraînements, Eloïse, il y a tes camarades du relais que tu vois à travers le casque.

  • Speaker #2

    C'est ça. Des fois, on les reconnaît, des fois non.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est reconnaître à la manière de courir, pas vraiment le même faciès. C'est ça. Et donc, pour avoir mis le casque, on est vraiment au Stade de France, on reconnaît le Stade de France. Vous avez même mis la piste violette qui sera pour les Jeux Olympiques. Quel effet ça fait, Héloïse, d'être au Stade de France ?

  • Speaker #2

    On s'y projette complètement. Même quand on fait des passages, des fois, on sort de la zone de détection du casque. Et en fait, on a peur parce qu'on sort d'une réalité. Et honnêtement, oui, on s'y croit, on est à fond dedans. Il y a le son et on est vraiment...

  • Speaker #0

    Oui, j'ai pu essayer. C'est vrai qu'on a le son, on entend les supporters. Pourquoi utiliser le cas du relais du 4x100 mètres avec cette technologie ? Qu'est-ce qui est important ?

  • Speaker #1

    La performance au relais dépend de la capacité de l'équipe à faire parcourir le témoin le plus rapidement possible, le tour de piste. Et il ne suffit pas d'aller vite. Il faut également préserver la vitesse du relais lors des transmissions. C'est lors des transmissions que se joue la plupart du temps la gagne dans ce type de compétition. Avec le danger de perdre du temps lors de la transmission, voire même de transmettre le relais plutôt hors zone, ce qui se traduit par une disqualification de l'équipe.

  • Speaker #0

    Donc la clé, c'est le moment où on initie la course.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Et ce moment doit correspondre avec le passage du partenaire. sur une marque qui est placée au sol à une distance variable entre 7 mètres et 9 mètres du relayeur.

  • Speaker #0

    C'est quoi l'enjeu pour vous d'utiliser ça par rapport à un entraînement classique ?

  • Speaker #2

    D'abord, ça permet de moins fatiguer toute l'équipe, d'éviter des cas de blessure. Parce que quand on est en situation réelle, pour lancer le relais, il faut que celle qui passe le témoin ait quand même de la vitesse, donc fasse plus de 50 mètres pour passer le témoin, comme en compétition.

  • Speaker #0

    Arriver en sprint.

  • Speaker #2

    C'est ça. Après, quand on reçoit le témoin, on doit faire au moins 30 mètres pour avoir un meilleur On fait le maximum de données, donc là c'est vrai qu'on fait plusieurs passages, c'est pas trop fatigant, c'est peut-être plus nerveux que physique, et donc on peut faire beaucoup plus de passages.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'on reconnaît bien, on voit la même chose à travers le casque, qu'à l'entraînement, le moment où on doit initier la course, c'est les mêmes repères, on ressent les mêmes choses ?

  • Speaker #2

    Les mêmes choses après au niveau des repères. Il y en aura un petit peu plus sur une vraie piste, mais après on s'habitue à la réalité virtuelle et on prend d'autres repères, donc ce n'est pas dérangeant du tout.

  • Speaker #0

    Alors quels sont les marqueurs qui sont identifiés pour vraiment analyser le bon mouvement, la bonne initiation de la course ?

  • Speaker #1

    Le point de départ, c'est de faire en sorte que l'athlète porte un casque de réalité virtuelle. Mais ça ne suffit pas, il faut en plus rajouter des capteurs, des trackers sur certaines parties du corps. Par exemple, on met un tracker sur chaque pied, de manière à représenter dans l'environnement virtuel les pieds des athlètes. Il y a également un... Un tracker qui est positionné au niveau du bas du dos. Et enfin, il y a un capteur dans le casque, un capteur inertiel. Grâce à ces quatre capteurs, on va pouvoir repérer des événements importants, que sont l'initiation du mouvement préparatoire, la rotation de la tête qui correspond au dernier moment lors duquel l'athlète peut prélever l'information sur la tête qui approche.

  • Speaker #0

    Avec son regard.

  • Speaker #1

    Avec son regard. Et enfin, l'initiation proprement dite de la course. Ces trois événements sont des marqueurs. qui nous permettent de caractériser précisément le comportement de l'athlète et puis si nécessaire, de l'optimiser grâce à ce dispositif.

  • Speaker #0

    Quel est le premier ? D'abord le regard, est-ce que c'est d'abord le déplacement du pied, du bassin ? Ça part d'où en fait ? Ce que vous appelez je crois la vague.

  • Speaker #2

    Oui, alors en fait c'est un ensemble, tout est important pour bien partir, pour réceptionner le témoin. La préparation, on l'appelle la vague, donc c'est au moment où on va descendre. pour pouvoir avoir un maximum de levier et pouvoir commencer notre départ. Plus on la commence tôt, mieux on sera préparé. Si on ne sera pas dans la précipitation du mouvement, c'est idéal de la préparer le plus tôt possible. Après, il faut être assez stable, donc les marqueurs au pied sont importants. Et le moment qui va être déterminant, ça va être quand notre coéquipier ou coéquipière passe sur la marque donnée par les coachs, le moment où on va lever le pied. Et là, ça va être le moment où on va déterminer si on est parti avant ou après la marque, donc anticiper ou... en retard. Et après, le regard, comme disait Gilles, si on part trop tard et qu'on a décroché le regard vraiment trop tôt avant de lever le pied, on ne sait pas ce qui se passe. On ne sait pas si notre partenaire s'est blessé, s'il a fait tomber le témoin.

  • Speaker #0

    Donc, il faut réussir à décrocher le regard tard, sans partir trop tard.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est vraiment une combinaison. Ça fait combien de temps que tu utilises ces technologies ?

  • Speaker #2

    Là, ça va faire trois ans. Je l'utilise très régulièrement depuis un mois et demi. Je viens toutes les semaines pour faire des sessions et voir mon évolution.

  • Speaker #0

    Il y a eu une accélération dans ton entraînement avec ces technologies, dans le but de la préparation au JO ? Oui. Alors, comment ça fonctionne une séance ? Tu fais beaucoup plus d'essais que sur la piste.

  • Speaker #2

    Beaucoup plus, parce que sur la piste, on doit en faire une vingtaine maximum sur un jour. Là, sur des sessions, je fais 40 départs. Ce n'est pas dérangeant, ce n'est pas fatigant. Peut-être juste nerveusement, je ne me blesse pas. Et le geste est le même.

  • Speaker #0

    Tu ne te blesses pas parce que... Tu as besoin de moins courir. Là, on a vu tout à l'heure à l'entraînement, tu es dans une salle, donc tu fais 5 mètres. À peu près. Et alors, depuis cette utilisation, quel impact tu as eu ? Est-ce que tu as observé une progression ? Comment tu vois les choses ?

  • Speaker #2

    Déjà, on voit le comportement que j'ai sur les différentes charnières. Une charnière, c'est premier passage, deuxième passage et troisième passage de témoin.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a des passages différents. Soit on est après un virage, soit on est au début d'un virage.

  • Speaker #2

    C'est ça. Grâce à la réalité virtuelle, j'ai pu voir mon comportement, mais aussi j'ai pu progresser sur le moment où je pars, où j'initie ma descente. Donc la vague, c'est très utile.

  • Speaker #0

    Donc tu observes une progression, plus de régularité peut-être ? Oui. On l'a pu le voir tout à l'heure, de toute façon, dans tes résultats, il y avait une certaine régularité. Vas-y Gilles.

  • Speaker #1

    Dans la salle, oui, 5 mètres, sachant qu'on peut déployer la solution également dans des gymnases ou sur des stades, avec des zones d'évolution beaucoup plus importantes. C'est l'intérêt d'avoir à un moment donné changé de technologie, d'être passé d'une technologie avec fil à une technologie sans fil, et à terme on pense également pouvoir s'affranchir des caméras, de sorte qu'on n'aurait plus de limitations sur la zone d'évolution des athlètes. Et donc ce faisant, on va se rapprocher énormément des situations d'intérêt. Juste préciser qu'en plus de ces trois événements dont on parlait, l'initiation de la vague, le décrochage du regard et l'initiation de la course proprement dite, on a également la possibilité de repérer les stratégies de prise d'informations visuelles parce qu'on a un eye tracker, donc un système qui permet d'enregistrer à tout moment la direction du regard de l'athlète en référence à des zones d'intérêt que l'on peut définir nous-mêmes, qui sont placées par exemple sur la marque, sur l'athlète qui approche, sur les adversaires. Et donc on va pouvoir caractériser les stratégies de prise d'informations. et identifier les stratégies les plus efficaces en établissant des corrélations entre ces stratégies et la performance de l'athlète.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tous les athlètes n'ont pas la même stratégie de prise d'informations, naturellement ?

  • Speaker #1

    Les premières données qu'on a récupérées montrent clairement qu'il y a des typologies, qu'il y a des manières différentes de prélever l'information. Certains accordent la priorité au partenaire, d'autres à des zones intermédiaires entre le partenaire et la marque. Et ces stratégies n'ont pas la même efficacité. Donc on va pouvoir repérer grâce à ce type de dispositif les stratégies les plus efficaces. et puis ensuite faire éventuellement des recommandations aux athlètes et aux coachs.

  • Speaker #0

    Et alors la stratégie la plus efficace, est-ce qu'elle dépend de chaque athlète ? Ou alors finalement, on peut avoir une théorie de quel marqueur il faut regarder pour avoir la bonne stratégie ?

  • Speaker #1

    Ou c'est secret ? En fait, non, ce n'est pas secret. Et j'aurais tendance à dire qu'il n'y a pas de stratégie ultime efficace, que tout est fonction de l'athlète, de ses capacités, de ses capacités d'accélération, de ses propriétés anthropométriques. Et à chaque athlète va correspondre une stratégie la plus efficace en lien avec ce qu'il est capable de faire. Merci. Du coup, il est illusoire que de vouloir imposer une stratégie idéale à un athlète, tout est fonction de ses capacités et des ressources qu'il va pouvoir déployer.

  • Speaker #0

    Tu as travaillé sur les marqueurs à regarder, Héloïse ?

  • Speaker #2

    On le fait naturellement, donc au final, j'ai déjà un comportement qui est optimisé. Voilà, je vais commencer par regarder le partenaire, puis ensuite je vais regarder la distance du partenaire par rapport à la marque. Ensuite, je vais trouver une zone intermédiaire, je crois, pour initier tout le processus.

  • Speaker #0

    Et ça, finalement, tu ne le savais pas avant d'utiliser ça, la manière dont ton regard se posait.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, ça a mis des mots sur le comportement que j'avais.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, il y a eu tout à l'heure 40 essais par bloc de 10, et à chaque fois, après les blocs de 10, tu avais des résultats. C'est ça.

  • Speaker #2

    Et du coup, on discutait et je voyais ce qu'il fallait modifier, ce qu'il fallait que je fasse pour les prochains blocs de 10. Au final, on corrige plus vite ce qu'on doit faire et on intègre mieux.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu ressens si tu as fait un bon départ ? Comment tu arrives à savoir ça ?

  • Speaker #2

    C'est la même chose. On voit comme sur une vraie piste, comme en situation réelle. On sait si on est parti trop tôt, si on est parti trop tard. Pareil pour le regard. On le sent, on le sait. D'avoir le résultat concret directement, ça valide notre ressenti et on peut le modifier sur le lécé suivant.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    parce que sur une piste d'entraînement, tu as le résultat quand ?

  • Speaker #2

    Généralement, c'est le lendemain. où on fait des analyses vidéo, tous en gros.

  • Speaker #0

    Parce que c'est des départs filmés, c'est ça ?

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est tout le temps filmé. On a le compte rendu finalement le lendemain, tous ensemble et on fait un débrief. Et le jour même, c'est pas hyper précis, mais on a quelques retours des coachs.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, on parlait de la plus-value du casque de réalité virtuelle. Outre le fait qu'on remplace des partenaires d'entraînement par des avatars qui sont infatigables, il y a aussi cette possibilité de restituer de l'information quasiment en temps réel. Là où, comme le disait Louise, dans les procédures d'entraînement classiques, cette restitution de l'information est faite en temps différé. Donc, ça va être beaucoup plus facile avec un retour d'informations quasi simultané d'optimiser. même de manière infraconsciente des processus.

  • Speaker #0

    Disons que ça aide à apprendre plus vite pour progresser plus vite, mais à la fin, il faut quand même passer un relais sur une piste.

  • Speaker #1

    L'idée, ce n'est pas de remplacer le terrain. C'est-à-dire que nous, la solution que l'on propose, on la voit comme étant très complémentaire. Ça a des avantages, ça a un certain nombre d'inconvénients. L'avantage, c'est l'immédiateté du retour d'informations, c'est sa précision aussi, c'est presque à la milliseconde près. Là où sur le terrain, c'est beaucoup moins facile de restituer l'information précise. L'inconvénient, c'est qu'on n'est pas dans la vraie vie et qu'on est dans une vraie vie. La réalité virtuelle est très proche de la vraie vie, donc il faut vraiment percevoir ces deux méthodologies d'entraînement comme fortement complémentaires. Eloïse,

  • Speaker #0

    ça fait trois ans que tu participes à ce projet qui a été lancé il y a trois ans, mais qui est effectif depuis un an parce qu'avant il y a eu un gros travail, donc le projet REVEA.

  • Speaker #1

    Voilà, le projet REVEA porte sur l'optimisation de la performance chez les sportifs de haut niveau avec trois volets, gymnastique, boxe et athlétisme. Et nous, on parle bien de la partie athlétisme. Et donc, il a fallu dans un premier temps développer la solution technologique, développer également une application qui fonctionne avec la solution et puis faire... Un certain nombre de tests, et c'est un vrai travail de co-construction entre la Fédération française d'athlétisme, à savoir les entraîneurs et les athlètes et les chercheurs, c'est ce travail de co-construction qui a permis aujourd'hui de proposer cette solution qui a été effectivement déployée il y a un an.

  • Speaker #0

    Le but, c'est de la transmettre à plusieurs autres fédérations ?

  • Speaker #1

    La suite, c'est de la déployer auprès des athlètes de haut niveau. Pour commencer, parce que la commande portait précisément sur l'optimisation de la performance chez les athlètes de haut niveau, on va aller au bout de cette première recommande. Cela va supposer de faire encore évoluer notre solution technologique. Là, on travaille avec des casques sans fil à terme. On va également faire l'économie de caméras qui permettent de repérer l'emplacement des trackers de manière à avoir des kits qui vont pouvoir être déployés. dans les clubs, auprès de la fédération. Et puis, progressivement, on ambitionne de mettre la solution technologique à la portée de pratiquants de moindre niveau, dans une optique d'optimisation de la performance et de formation.

  • Speaker #0

    Tu commençais à parler finalement du futur de cette technologie. Le futur, vous êtes passé déjà des casques avec fil aux casques sans fil. C'est quoi finalement l'avenir de la réalité virtuelle dans ces cas d'usage ?

  • Speaker #1

    Alors tu as raison, là on s'est affranchis du fil, donc on fonctionne avec des casques sans fil. On a toujours des trackers et on a des caméras qui sont censées être utilisées pour faire l'acquisition des données des trackers. La prochaine évolution, ça va être de fonctionner avec des trackers autonomes. On n'aura plus besoin des caméras, on aura juste besoin du casque de réalité virtuelle et de ces trackers autonomes. Et puis si on fait, alors ce n'est pas de la science-fiction, on peut imaginer dans un futur relativement proche, avoir des systèmes de... C'est quoi proche ? Je dirais... Je dirais oui, quelques années, avoir des systèmes de réalité mixte, avec des athlètes qui porteraient des casques, qui seraient sur le stade d'athlétisme, ils verraient la vraie vie, la réalité, et on incrusterait dans ces casques, dans ces interfaces, des avatars, uniquement les avatars des partenaires et des adversaires.

  • Speaker #0

    Donc ce serait la même chose, sauf que l'athlète pourrait courir sur toute la piste.

  • Speaker #1

    On préserverait l'environnement naturel, le stade d'athlétisme. et on utiliserait la technologie pour faire apparaître des avatars dans un système totalement paramétrable c'est à dire qu'on pourrait toujours continuer à jouer sur la présence ou non d'adversaires sur la vitesse d'approche de l'avatar pourquoi pas l'emplacement de la marque aussi, mais en préservant l'information naturelle disponible sur un site d'athlétisme.

  • Speaker #0

    Le fait que tu sois depuis le début de ce projet, tu as donc vu les évolutions du casque avec fil au casque sans fil, Héloïse. Qu'est-ce que ça a changé déjà pour toi ?

  • Speaker #2

    Ça a changé beaucoup de choses parce qu'avec le fil, on était plus sur la retenue. On savait qu'il y avait les caméras et que du coup, on était un petit peu plus restreint. Là, sans fil, on est beaucoup plus libre. et finalement en fait on se lance beaucoup plus facilement et on y croit vraiment encore plus c'est vraiment le top et moi je crois en cette technologie et tout ce qui va avec

  • Speaker #0

    Merci à vous deux de nous avoir fait découvrir l'impact de la réalité virtuelle sur l'optimisation de la performance et de ta performance Héloïse.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Baptiste

  • Speaker #0

    Et merci à vous de nous avoir écoutés, n'hésitez pas à vous abonner sur toutes les plateformes Et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter la montée en puissance de la tech dans le monde du sport.

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